Le poids des conditions environnementales dans la
société est considérable et cela est attesté par
l'Organisation mondiale de la santé (OMS, 2012) qui montre que
les facteurs environnementaux expliqueraient 24% de la charge de la
morbidité totale. En plus, selon toujours l'OMS, 40% des maladies dans
le monde seraient attribuables à la présence, dans
l'environnement physique des individus, d'agents pathogènes cliniques ou
biologiques. Certes, le poids des conditions environnementales occasionne la
présence d'agents pathogènes, mais il faut relever que les
pratiques d'hygiène à l'échelle des quartiers et espaces
domestiques soulèvent beaucoup d'interrogations. Notamment, les
pratiques liées aux stockages des déchets ménagers,
à l'usage et à la consommation de l'eau, les activités
économiques susceptibles d'occasionner des risques environnementaux.
L'ensemble de ces différentes pratiques s'effectuent dans un espace
(résidence de travail et de loisirs), qui conditionne une bonne
partie de la santé des populations. La théorie des
systèmes évoquée plus haut et qui constitue le support de
notre recherche, conduit a présenté les espaces de
résidence, de travail, et de loisirs comme des sous-systèmes qui
influencent la qualité de vie de façon quotidienne. Dans ce
système donc, les premiers déterminants sont les facteurs de
risques individuels liés non seulement aux comportements mais surtout
aux modes de vies.
Les risques d'expositions sont très variés et
se définissent comme la probabilité que des effets sur la
santé surviennent à la suite d'une exposition de l'homme à
une source de contamination8 Le risque sanitaire dépend donc
du contaminant, de son effet de toxicité, de la durée et de
l'importance de l'exposition de l'homme. Dans la ville d'Aboisso, on observe
des espaces qui se sont progressivement transformés en des lieux de
risques d'exposition, notamment, le site de la gare routière, les berges
du fleuve Bia et d'autres sites comme le marché et ses alentours. Au
niveau de la gare routière, les travaux de voiries en cours occasionnent
des situations qui découlent sur des risques d'exposition pour les
populations. L'image qui suit présente un site au niveau de la gare
routière qui concentre un point d'eau qui concentre des micros
bactéries.
Photo 18: Eaux usée stagnante au niveau de la
gare routière, (Cliché, Niamké
2016)
L'étude est menée à partir de la
théorie des systèmes qui met des éléments en
interrelation et conduit à une schématisation des faits pour
mieux expliquer certains phénomènes observés. Ainsi, pour
une conception des risques d'exposition la figure n° 28 permet de relever
les faits d'exposition.
8 Une source de contamination est aussi
appelée source de danger
Source
d'exposition
(Micro-organisme
pathogène)
Vecteur
(Transmission croisée)
Transmission directe
Hôte réceptif
144
Figure 28: Schéma d'explication de la
transmission directe
Source : OMS, (2010)
Les contaminants (ou dangers) peuvent être classés
en 3 familles :
Les contaminants biologiques, appelés aussi
agents pathogènes, tels que les champignons, les bactéries, les
virus, les parasites. On peut y associer les vecteurs responsables de la
transmission d'agents pathogènes à l'homme tels que les
moustiques, les souris, les rats... ;
Les contaminants chimiques tels que les
métaux lourds, les hydrocarbures ou les dioxines ;
Les contaminants physiques à savoir : les
rayonnements ionisants, les rayons ultraviolets, les champs
électromagnétiques, le bruit et les températures
4.1.3. Les populations face à l'exposition
aux contaminants L'homme peut être exposé à
ces contaminants :
par voie digestive, via l'eau ou les aliments, par
défaillance dans les mesures d'hygiène individuelle (lavage des
mains) ou collectives ;
Par voie respiratoire, via l'inhalation de gaz ou de
particules,
Par voie cutanéomuqueuse : effraction cutanée
(piqûre ou coupure accidentelle, projections sur peau
lésée), projections sur muqueuse, projections sur peau saine,
exposition externe aux rayonnements ionisants. Les conditions climatiques
peuvent avoir un impact plus ou moins direct sur la santé des personnes
ou des animaux, telles que les vagues de froid ou de chaleur qui touchent
particulièrement les personnes les plus sensibles : personnes
âgées, enfants en bas âge. Ces facteurs, de par leur
diversité, le manque de connaissance qui peut les caractériser,
sont pour certains difficiles à qualifier, à quantifier, et donc
à gérer. Pour de nombreux risques de santé liés
à l'environnement, les connaissances sont encore parcellaires,
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incertaines, voire inexistantes. L'apparition des effets
sanitaires de certains produits est parfois différée, rendant
difficilement l'identification des liens de cause à effet (amiante). De
nombreux facteurs rendent également difficile l'évaluation des
risques sanitaires environnementaux : inégalités sociales face
à la santé, accès aux soins, risques sanitaires
liés au tabagisme et à la consommation d'alcool, risques
sanitaires liés aux expositions professionnelles... En cas d'incertitude
sur la santé de certains facteurs, les pouvoirs publics adoptent le
principe de précaution. Le principe de précaution plaide pour un
risque maîtrisé qui met en oeuvre une action proportionnée,
consentie par les parties en jeu et garantie par une expertise scientifique.