Bien que beaucoup d'efforts soient fournis pour une meilleure
hygiène de la ville, le problème d'assainissement des eaux
usées demeure alarmant. La difficulté est certes de veiller
à ce que les populations ne déversent pas les eaux usées
dans les rues, mais surtout de créer les conditions favorisant une
meilleure d'évacuation des eaux usées. Sur la question du
déversement des eaux usées, l'enquête a
révélé que plus de 13,3% de la population déverse
les eaux usées dans les rues et 9,9% dans les caniveaux. Face à
cette situation, les efforts de la municipalité se poursuivent et
s'observent à travers des travaux de débouchement et d'entretien
des caniveaux. La figure 14 ci-dessous nous présente les travaux en
cours de réalisation pour faire face aux problèmes
d'évacuations des eaux pluviales et de ménages.
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Photo 13: Travaux d'entretien des caniveaux
(Cliché, Niamké, 2016)
L'une des fonctions de base d'un caniveau est
l'évacuation efficace et simple des eaux de nettoyage, domestiques et
industrielles. L'ampleur du problème lié aux caniveaux
pratiquement bouchés dans la ville, conduit à des travaux de la
part des autorités. C'est ce que traduit la photo prise lors de nos
enquêtes. Cependant, ces travaux de l'avis des techniciens, sont
insuffisants pour réellement faciliter l'évacuation des eaux
usées.
La gestion partielle des déchets ménagers
constitue un véritable problème pour les populations. En effet,
les ordures ménagères accumulées avec la stagnation
régulière et constante constituent de problème
d'hygiène. Les mouches, les moustiques, les rongeurs et autres insectes
nuisibles foisonnent ces espaces et de plus en plus devient des sites
insalubres favorisant la multiplicité des vecteurs de propagation
infectieux. Les eaux usées et pluviales qui stagnent dans les caniveaux
dégagent également des odeurs insupportables.
L'incinération des ordures sur les dépotoirs sauvages
entraîne la pollution de l'air par les gaz qui se dégageant des
fumées (Alla, 2007).
Par ailleurs, on relève que les problèmes
liés à la gestion des déchets liquides et solides sont
multiples dans la ville, en ce qui concerne les déchets liquides, ils
proviennent des systèmes d'écoulement des eaux usées, des
eaux usées des lavabos, douches, (eaux grises) et des toilettes (eaux
vannes). Toutes ces eaux devraient être évacuées au moyen
d'un système de canalisation classique, soit vers un égout
extérieur soit vers un système d'épuration sur place, mais
le constat est que cela n'est pas fait. On observe donc des caniveaux qui
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contiennent à la fois des eaux et déchets et
sont complétement bouchés. Aussi, relevons que ce qui devrait
être fait c'est que tous les systèmes d'écoulement des eaux
usées à ciel ouvert doivent être recouverts pour
éviter que les parasites vecteurs de maladies ne se reproduisent et que
des personnes puissent être contaminées par exposition directe.
Mais, à ce niveau également des problèmes demeurent car
des nombreux caniveaux sont à ciel ouverts. De petites quantités
de déchets liquides infectieux (par exemple de sang ou d'autres
liquides biologiques) sont parfois déversées dans les
toilettes, pourtant la gestion de ce type de déchets requiert une autre
méthode différente de celle qui se fait déjà par
les autorités en charge. Ce qui devrait être fait pour faire face
à ce type particulier de déchets est que le système le
plus indiqué pour l'évacuation des eaux usées soit un
système d'égout bien conçu et performant, qui doit
être lui-même relié à une usine de traitement, cela
n'est pas le cas. La dégradation du cadre de vie, crée des sites
constitués de rigoles contenant des flaques d'eau stagnante qui
deviennent des lieux de reproduction pour des insectes ou des rongeurs. Pour
mieux appréhender ce système environnement, vecteurs et
hôtes faisons appel au triangle épidémiologie ci-dessous
;
Environnement Hôte
réceptif
Triangle
épidémiologique
Agent infectieux
Source : Audrey Fromageot, (2006)
Figure 23 : Triangle épidémiologique
- acquisition et transmission de l'infection
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Ce schéma du triangle épidémiologie
explique comment à partir de la source infectieuse, les microorganismes
transmettent l'infection. En effet, l'agent infectieux est un microorganisme
qui cause, ou peut causer, une infection. Dans le milieu des soins, le terme
« source infectée » désigne une personne atteinte d'une
infection causée par un agent infectieux. L'« hôte
réceptif » est un individu dont le système immunitaire
n'arrive pas à lutter contre un agent infectieux particulier pour
l'empêcher de contracter une infection lorsqu'il est exposé
à un agent infectieux. Un hôte réceptif doit être
exposé à un agent infectieux ou à une source
infectée d'une façon qui permette l'acquisition d'une infection.
L'intégrité des défenses internes d'un hôte
réceptif, peut influer sur la capacité de l'hôte à
prévenir la maladie après avoir été exposé
à l'agent infectieux.
Ce schéma traduit donc, les problèmes de
gestion des déchets, et notamment ses conséquences sur la
santé des populations. L'illustration par l'image suivante
présente les conséquences de l'insuffisance de gestion, de
nombreux enfants se lancent dans les jeux ou recherche d'objets sur les sites
infectieux, comme le montre la photo 14.
Photo 14: Un enfant à la recherche de
bouteilles près d'une source
infectieuse
(Cliché, Niamké, 2016)
La photo illustre le continuum d'exposition aux agents
infectieux qui peut s'appliquer à l'hôte réceptif lorsqu'il
entre en contact avec une source infectée ou un environnement
contaminé et lorsqu'un hôte réceptif inhale un agent
infectieux (comme des aérosols ou des gouttelettes).
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Dans l'explication du triangle épidémiologique,
on a le facteur environnement. Il comprend tous les facteurs, extérieurs
à l'hôte réceptif ou à la source infectée,
pouvant favoriser ou entraver l'exposition à l'agent infectieux ou sa
transmission de la source infectée à l'hôte
réceptif. L'environnement peut être propice à la survie et
à la transmission de l'agent infectieux, ce qui peut augmenter
potentiellement la taille de la dose à laquelle l'hôte est
exposé.