1.4. Physionomie de l'habitat à Aboisso
Dans la ville d'Aboisso, l'habitat s'observe à travers
différentes formes. Il résulte d'une configuration architecturale
qui varie selon les milieux, les contraintes d'ordre physique (nature du
terrain). L'extension de la ville d'Aboisso, a entrainé une
diversité de logements et de constructions variées de l'habitat.
Cette architecture innovante tend à se développer, car les
populations manquant de plus en plus d'espace pour construire, doivent donc
s'implanter dans des endroits où les contraintes sont plus
nombreuses.
1.4.1. Types d'habitats
Selon le mode de construction ou de production des logements, on
distingue l'habitat résidentiel, l'habitat
résidentiel-évolutif et l'habitat spontané.
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1.4.1. 1. L'habitat résidentiel
L'habitat résidentiel s'observe dans les zones dites
résidentielles, qui désignent les zones urbaines appartenant
à un quartier où l'habitat est planifié et est très
souvent issu de grands chantiers. Il désigne un habitat où la
conception, le financement, la réalisation d'un grand nombre de
logements sont dus à la responsabilité d'un seul intervenant ou
d'un nombre restreint d'intervenants. Le quartier Eboikro-SOS est le principal
quartier résidentiel de la ville. Par contre, on retrouve des logements
de haut standing à travers d'autres quartiers, notamment derrière
le Lycée et le collège moderne.
1.4.1.2. L'habitat
résidentiel-évolutif
L'on dénombre deux (2) quartiers mixtes
évolutif- résidentiel. Le quartier commerce, abrite des
bâtiments coloniaux, des équipements modernes, des boutiques et
entrepôts, ainsi que des concessions d'habitat évolutif. Le
quartier Eboikro Sawi, est l'un des premiers quartiers modernes de la ville.
Bâti sur un site assez difficile, il est majoritairement composé
d'habitat de moyen standing. Il couvre la plus grande partie de la ville. Les
quartiers Rive gauche et TP, les plus grands quartiers évolutifs de la
ville, sont largement dominé par les concessions à cour commune.
Ils offrent des logements de petites tailles, deux (2) pièces et une (1)
pièce généralement appelé « entrer- coucher
». Les coûts du loyer y sont accessibles aux ménages à
revenu faible.
1.4.1.3. L'habitat spontané
À l'origine, ce type d'habitat est indépendant
de la volonté de l'administration : il est le résultat d'une
pression démographique urbaine très forte et d'un niveau de
revenu très modeste. L'habitat spontané est d'une part
adaptée aux besoins et aux faibles revenus d'une population sans emploi
stable et répond d'autre part, à l'urgence qu'il y a à
accueillir une population nombreuse. Ce type d'habitat se prête à
une heureuse évolution sur place, par la réalisation de voiries,
d'assainissement, de dessertes en eau et électricité, etc...
L'habitat spontané ou encore habitat précaire, se
caractérise par la densité du bâti, non structuré et
par les matériaux de constructions utilisés souvent fragiles avec
un manque d'espace entre les habitations. Il se caractérise aussi par
son grand nombre de ménages au sein d'une seule habitation
extrêmement contraignant et par la forte concentration de la population
dans la zone. Les quartiers Sokoura et Koliahiwa, situés à la
sortie de la ville par la route d'Ayamé, se sont implantés de
façon spontanée et abritent selon INS, (2014) près de 1825
ménages ne disposant
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pas de toutes les commodités. La photo
présentée en dessous est une prise dans le quartier Sokoura, qui
nous révèle une précarité non seulement dans les
matériaux utilisés pour la construction, mais aussi au niveau
sanitaire.
Photo 2: Habitats précaires à
Sokoura, (cliché Niamké, 2016)
Cette image montre une cour de type précaire,
construit avec des matériaux de récupération. C'est une
habitation où vit une famille nombreuse avec des conditions de
précarité prononcées. Les faits de promiscuité sont
désagréables et laissent apercevoir des insuffisances en
matière hygiénique. Cette situation de précarité,
met en cause les indicateurs de l'état de santé des populations
qui s'y trouvent.
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