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CAMPUS SENGHOR DU BURKINA FASO
Institut Universitaire de
Formation Initiale et Continue
DEPARTEMENT SANTE
Promotion 2013-2014
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
N° /
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EVALUATION DE LA QUALITE DE LA PRISE EN CHARGE DU PALUDISME
GRAVE CHEZ LES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS AU SERVICE DE PEDIATRIE DE L'
HOPITAL REGIONAL DE SARH (TCHAD)
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Mémoire présenté et soutenu en vue de
l'obtention du diplôme de MASTER DE DÉVELOPPEMENT
SPÉCIALITÉ: SANTÉ INTERNATIONALE Par: BEYANAN
THOMAS
Le 27/ 02 / 2015
Directeur de mémoire :
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Dr Maurice YE; MD, MPH, PhDst Jury :
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Président : Dr François Marie LAHAYE Membre : Dr
Kisito NAGALO
Membre : Dr Maurice YE.
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DEDICACE
A mon père et ma mère Pour tous vos soutiens
et vos bénédictions Que ce travail soit pour vous un
réconfort ; Ma fiancée Pélagie VIVAROU
qui m'a soutenu durant toute ma formation.
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SOMMAIRE
DEDICACES ii
SOMMAIRE iii
REMERCIEMENTS iv
SIGLES ET ABREVIATIONS v
RESUME vii
ABSTRACT viii
LISTE DES TABLEAUX ix
INTRODUCTION 1
I PROBLEMATIQUE 3
II REVUE DE LITTERATURE 9
III METHODOLOGIE 21
IV RESULTATS 25
V DISCUSSION 38
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 42
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 44
ANNEXE 48
TABLE DES MATIERES 51
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REMERCIEMENTS
Au seuil de ce travail, nous avons l'obligation morale
d'exprimer nos sentiments de gratitude et de profonds remerciements à
tous ceux qui nous ont apporté leurs concours tout au long de notre
formation et pendant la réalisation du présent travail, notamment
:
A mon Directeur de mémoire Docteur YE Maurice
pour sa disponibilité permanente, ses conseils et avis sur mon
travail ;
Au coordinateur du campus Senghor- Burkina, le Professeur
Serge BAYALA ;
Au coordinateur adjoint du campus Senghor-Burkina, le Docteur
Ibrahim TALL ;
A monsieur le Recteur de l'Université Senghor, Le
Professeur Albert LOURDE ;
A monsieur le chef de département de santé de
l'Université Senghor, Docteur François Marie LAHAYE
;
Mes sincères remerciements, à l'endroit de tout
le corps professoral du Master 2 « Santé Internationale», pour
toutes les mesures prises pour dispenser des enseignements de qualité,
nous inculquer les valeurs fondamentales qui feront la différence de
demain dans les services où nous serons appelés à
exercer.
A tous mes camarades de la première promotion du Master
2 « Santé Internationale», pour la solidarité, l'esprit
d'équipe qui ont prévalu dans nos relations et leur souhaite
beaucoup de succès dans leur vie professionnelle.
A tout le personnel de l'hôpital régional
de Sarh en particulier le Directeur de l'hôpital ;
Médecin Chef de service de pédiatrie et tout le personnel de
service de pédiatrie pour leur participation active à la
réalisation de l'étude.
A tous ceux qui m'ont témoigné leur soutien,
prodigué de conseils ou apporté une aide et qui n'ont pas pu
être nommément cités, qu'ils trouvent ici l'expression de
ma profonde gratitude.
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SIGLES ET ABREVIATIONS
ACT Arthemisinin Based Combination Therapy
(Combinaison Thérapeutique à
base d'Artémisinine).
ASAQ Artésunate plus Amodiaquine.
BAD Banque Africaine de Développement.
CAT CTA
|
Conduite à tenir.
Combinaisons Thérapeutiques à base
d'Artémisinine
|
CNESMS Conseil National de l'Evaluation
Sociale et Médico-Sociale.
FR Fréquence Respiratoire.
FRP Faire Reculer le Paludisme.
g/dl gramme par décilitre
GE Goutte Epaisse.
Hb Hémoglobine.
IM Injection intramusculaire.
IV Injection Intraveineuse.
IVD
|
Injection intraveineuse Directe.
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MILDA mg/kg MSP
Moustiquaire imprégnée d'Insecticide à
Longue Durée d'Action Milligramme par kilogramme.
Ministère de la Santé Publique
MASTER II EN SANTE INTERNATIONALE Page v
NaCl Chlorure de sodium.
OMS Organisation Mondiale de la Santé.
Perf PNLP RBM
|
Perfusion.
Programme Nationale de Lutte contre le Paludisme Roll Back
Malaria
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RGPH2 Deuxième Recensement
Général de la Population et de l'Habitat.
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SIDA Syndrome de l'Immunodéficience
Acquise.
TA Tension Artérielle.
TDR TPI
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Test de Dépistage Rapide.
Traitement Préventif Intermittent
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UNICEF United Nations Children's Fund (Fond des
Nations Unies pour l'Enfance).
VIH Virus de l'Immunodéficience
Humaine.
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RESUME
Introduction
Le paludisme constitue un problème majeur de
santé publique au Tchad. La prise en charge du paludisme est une urgence
médicale chez les enfants de moins de 5 ans.
Objectifs : Décrire les aspects
cliniques et biologiques du paludisme grave, déterminer la proportion
des cas correctement pris en charge, la proportion des enfants guéris et
la létalité due au paludisme grave chez les enfants de moins de 5
ans hospitalisés.
Patients et méthodes : Il s'agit d'une
étude transversale rétrospective a visé évaluative
couvrant la période du 01 janvier au 31 juillet 2013 au service de
pédiatrie de l'hôpital régional de Sarh. Étaient
inclus, les dossiers des cas de paludisme grave hospitalisés dans le
service de pédiatrie.
Résultats : cent soixante-treize
dossiers de paludisme grave ont été inclus. Trente-deux virgule
quatre pour cent (32,4 %) des enfants ont un âge compris entre 12 et 23
mois. Le sex-ratio était de 1,5 en faveur des garçons. Les signes
de gravité étaient dominés par la convulsion avec 15 % des
cas.
Les cas de paludisme grave correctement diagnostiqués
étaient de 55 % et ceux correctement traités
représentaient 65,9 %. La proportion de cas correctement pris en charge
était de 40,5 %. L'évolution était favorable chez 90,8 %
des enfants de moins 5 ans hospitalisés pour paludisme grave. Parmi ces
enfants guéris seulement 38,7 % étaient pris en charge
correctement. La létalité était de 6,4 %.
Conclusion : Au terme de cette
évaluation, il ressort que la qualité de la prise en charge du
paludisme n'est pas satisfaisante au niveau de service de pédiatrie de
l'hôpital régional de Sarh. Des efforts supplémentaires
restent à faire pour rehausser le niveau des soins en rapport avec la
prise en charge du paludisme grave chez les moins de 5 ans dans ce service.
Mots- clés : Qualité, prise en
charge, paludisme grave, enfant, Sarh, service de la pédiatrie.
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ABSTRACT
Introduction
Malaria is a major public health problem in Chad. Its
management is a medical emergency in children under 5 years.
Objectives: This study aimed at assessing the
quality of complicated malaria management; to describe the clinical and
biological aspects of severe malaria, to determine the proportion of cases
correctly managed the proportion of children cured and the lethality due to
severe malaria in children under 5 years admitted.
Patients and Methods: We conducted a
retrospective cross-sectional study from January 1st to July 31st, 2013 in the
Pediatric ward of Regional Hospital of Sarh. Were included in the study all
cases of severe malaria admitted in the pediatric ward.
Results: One hundred sixty thirteen cases of
severe malaria were included. 32.4% of children were aged between 12 and 23
months. The sex ratio was 1.5 in favor of boys. Signs of severity were
dominated by the convulsion with 15 % of cases.
Overall, only 55% of severe malaria cases were diagnosed
correctly and those treated properly accounted for 65.9 %. The proportion of
cases correctly managed was 40.5 %. The outcome was favorable in 90.8 % of
children under 5 years hospitalized for severe malaria. Among the cured
infants, only 38.7% were taken care of properly. The case fatality rate was
6.4%.
Conclusion: Based on this assessment, the
poor results suggest that efforts are still needed regarding the management of
severe malaria in the service of Pediatric, in Regional Hospital of Sarh.
Keys-words: Quality, management, serious
malaria, child, Sarh, Pediatrics service.
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LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Le cycle parasitaire du paludisme
11
Figure 2: Répartition des cas selon la
température à l'admission 29
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Le référentiel
d'évaluation. 24
Tableau II: Répartition de
l'échantillon selon le sexe et l'âge. 25
Tableau III : Répartition cas selon le
lieu de résidence. 26
Tableau IV : Répartition des cas selon
l'itinéraire thérapeutique. 27
Tableau V : Répartition des cas selon les
signes cliniques. 28
Tableau VI : Répartition des cas selon la
température à l'admission.Erreur ! Signet
non défini.
Tableau VII : Résultat de la goutte
épaisse. 29
Tableau VIII : Répartition des cas selon
le taux d'hémoglobine. 30
Tableau IX : Cas de paludisme grave correctement
diagnostiqués. 30
Tableau X : Répartition des
antipaludiques en traitement d'attaque. 31
Tableau XI : Antipaludiques en traitement
d'entretien. 32
Tableau XII : Répartition de traitement
adjuvant. 33
Tableau XIII : Répartition des patients
transfusés en fonction du taux d'hémoglobine.
33
Tableau XIV : Répartition des cas
correctement traités 34
Tableau XV: Appréciation de la prise en
charge du paludisme grave. 34
Tableau XVI : L'évolution des patients
sous traitement. 35
Tableau XVII : L'évolution en fonction de
la prise en charge. 35
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Tableau XVIII : Répartition des cas de
décès selon l'âge et le sexe. 36
Tableau XIX : Symptomatologie dominante chez
les patients décédés. 36
Tableau XX : Répartition des cas de
décès en fonction de l»itinéraire
thérapeutique. 37
Tableau XXI : Répartition des cas de
décès selon la durée d'hospitalisation. 37
Tableau XXII : Répartition des cas
selon la durée d'hospitalisation. 37
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INTRODUCTION
Le paludisme est une infection parasitaire vectorielle
essentiellement présente dans les régions tropicales et
subtropicales d'Amérique du Sud, d'Afrique subsaharienne et d'Asie du
Sud-est. Cinq espèces de Plasmodium sont pathogènes pour l'homme
(Plasmodium falciparum, Plasmodium ovale, Plasmodium vivax,
Plasmodium malariae et Plasmodium knowlesi) mais seule
l'infection à P. falciparum est associée à un
risque élevé de mortalité de 5- 20 % selon les
régions (ARGY N. , HOUZE S., 2014).
Le paludisme reste un problème majeur de santé
publique à l'échelle mondiale, avec plus de 40 % de la
population, soit plus de 3,3 milliards de personnes, exposées à
un risque variable dans les pays ou la transmission est en cours (OMS,
2013).
Le paludisme continu d'être la première cause de
mortalité au monde. Sur les 627.000 décès recensés
en 2012, 90% des victimes vivaient sur le continent africain et 77%
étaient des enfants de moins de 5 ans (OMS, 2013).
Outre son impact sanitaire, il entraine un lourd fardeau
économique à de nombreux pays endémiques, en contribuant
au cycle de la pauvreté et constitue de ce fait une entrave au
développement économique de ces pays.
Le paludisme représente la première cause de
mortalité au Tchad avec un taux de 29,8% avant la diarrhée et les
infections respiratoires aiguë. Le programme National de lutte contre le
paludisme a enregistré 705.993 cas de paludisme confirmés avec
6.298 décès en 2013 (MSP, 2013).
Cette même année, le Tchad a connu une
flambée de cas de paludisme avec une augmentation de plus de 20 % par
rapport à l'année 2012 dans les régions du sud. Selon
l'analyse de la gestion de la flambée des cas, les enfants de moins de 5
ans ont été les plus touchés (UNICEF/TCHAD,
2013).
En 2012, le paludisme a représenté 28,21 % des
motifs de consultation dans les formations sanitaires et 22,25 % de cause
d'hospitalisation chez les enfants de moins de 5 ans Au Tchad. Il est la
première cause de morbidité (616.722 cas) et de mortalité
(1.359 décès) dans la population générale (MSP,
2012).
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La reconnaissance de la résistance
généralisée à la chloroquine (traitement
utilisé massivement pendant plusieurs décennies) et à
d'autres antipaludiques a engendré un changement des protocoles
nationaux en faveur des combinaisons thérapeutiques à base
d'artémisinine (CTA) plus efficaces mais aussi plus onéreuses.
L'existence des tests de diagnostic rapide (TDR) permet de ne plus
considérer systématiquement les fièvres comme des cas de
paludisme. Avant le recours à ces tests, la seule méthode de
confirmation du diagnostic était la microscopie, qui exige que certaines
conditions soient réunies pour fonctionner et dont l'utilisation est
donc souvent difficile dans beaucoup de contextes.
En tenant compte des nouvelles données
épidémiologiques (résistances) et thérapeutiques
(TDR et CTA), le Programme Nationale de Lutte contre le Paludisme (PNLP) du
Tchad a révisé le Guide National de prise en charge du paludisme
en 2007 (MSP, 2007). Ce guide destiné au personnel de santé donne
des directives sur lesdiagnostics clinique et biologique du paludisme ; le
traitement du paludisme simple et grave et des stratégies de
prévention (TPI et MILDA) contre le paludisme.
Le présent travail consiste en une appréciation de
la qualité de prise en charge des cas de paludisme grave chez les
enfants de moins de 5 ans au service de pédiatrie de Sarh. Les
résultats de notre recherche intéressent les gestionnaires du
programme national de lutte contre le paludisme.
Cette étude est structurée en cinq étapes
: les deux premières parties s'articulent autour de la
problématique et de revue de la littérature. Ces
éléments nous ont permis d'orienter le travail de recherche en
posant des questions de recherche, des hypothèses, en définissant
des objectifs et une méthodologie de travail, afin de mettre à
l'épreuve ces hypothèses, ce qui constituera la troisième
partie. Puis, il s'agira de présenter les résultats
d'enquête qui permettront, suite à une approche analytique,
d'affirmer ou d'infirmer nos hypothèses de départ.
Enfin, quelques suggestions seront faites aux décideurs
du système de santé du Tchad en général, de
l'hôpital régional de Sarh, aux communautés et aux parents
des enfants en particulier.
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I PROBLEMATIQUE 1.1 Enoncé du
problème
Chaque année, entre 300 et 500 millions de cas de
paludisme sont enregistrés dans le monde parmi lesquels plus d'un
million d'enfants de moins de 5 ans (OMS, 1998). Selon les dernières
estimations de décembre 2013 (OMS, 2013), on a enregistré, en
2012, 207 millions de cas de paludisme (avec une marge d'incertitude comprise
entre 135 millions et 287 millions).
Selon l'UNICEF, les enfants de moins de cinq ans vivant en
Afrique subsaharienne payent le plus lourd tribut à la maladie :
près de 3.000 d'entre eux en meurent chaque jour (UNICEF, 2004). En
Afrique, le paludisme est à l'origine d'environ 20 % de tous les
décès d'enfants. Certains enfants sont victimes d'une attaque
aiguë de paludisme cérébral qui entraîne rapidement le
coma et la mort ; d'autres succombent à une grave anémie suite
aux infections à répétition ou aux conséquences
d'un poids insuffisant à la naissance qui s'explique lui-même par
des accès répétés de paludisme pendant la
grossesse. Mais les enfants qui échappent à la mort ne sont pas
indemnes pour autant (UNICEF, 2004).
Dans les régions les plus impaludées (FRP, OMS,
UNICEF, 2005), la maladie est à l'origine de 25 % à 35 % de
toutes les consultations ambulatoires, et de 20 % à 45 % des admissions
hospitalières.
Selon le rapport de l'Enquête Nationale sur les
Indicateurs du Paludisme au Tchad en 2010, la prévalence du paludisme
chez les enfants de moins 5 ans était de 35,8 % et seulement 28,3 % de
ceux-ci ont dormi sous une moustiquaire la nuit précédant
l'enquête (MSP, 2013).
Le paludisme est actuellement considéré comme la
maladie de la pauvreté, la maladie des pays en développement. En
Afrique, la mortalité liée au paludisme demeure très
élevée et serait en partie liée à l'accès
limité des populations aux traitements antipaludiques et à la
faiblesse des stratégies de prévention. Au cours des dix
dernières années, plusieurs avancées fondamentales ont eu
lieu dans la compréhension du paludisme grave. Ces avancées
définissent les enjeux de la pathogenèse qui ont besoin
d'être explorés afin de développer de meilleurs traitements
pour les enfants malades,
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puisque ce sont les enfants des régions
endémiques qui sont les principales victimes du paludisme grave
(MAVOUNGOU E, 2010).
La première avancée est le développement
de la reconnaissance du fait que le paludisme grave est un désordre qui
affecte différents tissus et organes, même si les manifestations
les plus marquées ne semblent impliquer qu'un seul organe qui est le
cerveau (MAVOUNGOU E, 2010).
Le paludisme grave à P. falciparum se
caractérise par des signes de dysfonctionnement des organes vitaux. Son
diagnostic se fait en présence des formes asexuées de P.
falciparum sur un frottis mince lorsque le patient présente des
manifestations cliniques. Il survient en général chez les sujets
dépourvus d'une immunité de prémunition antiplasmodiale ou
l'ayant perdue au décours de plusieurs années sans exposition
(GACHOT B, BRUNEEL F. & BEHR C, 2001). Ainsi, en zone d'endémie,
sont considérés à risque de faire des formes
sévères, l'enfant de 6 mois à 5 ans, les femmes enceintes
et les voyageurs non immunisés.
On estime que le taux de mortalité d'un paludisme grave
en l'absence de traitement avoisine 100 %. Si un traitement antipaludique
efficace accompagné d'un traitement symptomatique est administré
sans délai, le taux de mortalité tombe globalement à 15-
20 % (OMS, 2013).
Le paludisme grave de l'enfant est une véritable
urgence médicale que l'on devrait normalement éviter mais qui
malheureusement survient suite à un retard de diagnostic et/ou à
un retard de prise en charge du paludisme simple. Ce paludisme grave est
responsable de séquelles neurologiques lourdes et handicapantes.
Face à ce fléau, l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) et les différents partenaires ont adopté
plusieurs stratégies de lutte, dont la prise en charge correcte des cas,
basée sur la distinction entre le paludisme simple et le paludisme
grave.
MASTER II EN SANTE INTERNATIONALE Page 5
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1.2 Etat actuel de connaissances sur le sujet
Plusieurs études ont permis de mieux connaître la
situation épidémiologique du paludisme et de sa prise en charge
dans sa forme grave chez l'enfant en zones tropicales africaines.
Une étude menée au Burkina Faso sur la prise en
charge du paludisme grave (SAVADOGO, et al, 2014) auprès d'un
échantillon de 109 enfants de moins 5 ans avait trouvé que 36
d'entre eux soit 42 % étaient anémiés avec un taux
d'hémoglobine inférieur à 5g/dl, 48,1 % avaient
bénéficié de la transfusion sanguine, 92 % des malades
avaient reçu de la quinine en perfusion et 8 % des patients ont
bénéficié soit de l'artemether, soit de la quinine en
intramusculaire en traitement d'attaque. Le relais se faisait avec les ACT chez
61,6 % des patients. 89 % des patients avaient été
déclarés guéris et 9,5 % étaient
décédés. Un résultat satisfaisant mais le taux de
létalité presque 10 % n'est pas cependant acceptable du fait
qu'on s'attend à zéro cas de décès du au paludisme
grave selon les normes de l'OMS.
En 2006 au Bénin, dans une étude sur l'impact de
la mise en oeuvre des stratégies faire Reculer le Paludisme (FRP) sur la
morbidité et la mortalité palustre à l'hôpital de la
mère de l'enfant de la Lagune a montré que 78,2
% des malades étaient pris en charge correctement, la quinine
était le médicament le plus utilisé pour le traitement du
paludisme grave dans 59,30 % suivie des dérivés de
l'artémisinine dans 16,15 %. La mortalité palustre reste faible
inférieure à 2 % (OGOUYEMI-HOUNTO, et al. 2011). Ce
résultat montre qu'il y a un problème de prise charge du
paludisme grave.
En Côte d'Ivoire, l'étude sur l'évaluation
de la prise en charge du paludisme grave chez les enfants de 0-15 ans dans les
districts sanitaires rapportait que le protocole thérapeutique
était appliqué dans 37,3 % en cas de paludisme grave, la
qualité de la prise en charge correcte était de 19,3 % (TETCHI
YD, et al. 2012).
Cette étude montre un résultat décevant
étant donné que l'étude a été menée
quelques mois après la formation des personnels de santé sur le
protocole thérapeutique. Il reste beaucoup à faire dans ces
districts en matière de prise en charge du paludisme grave.
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Une autre étude sur le paludisme grave de l'enfant
à Brazzaville a trouvé que 51,3 % des patients étaient
anémiés avec un taux moyen d'hémoglobine de 4,4g/dl,
l'extrême était de 2,1 à 9,2 g/dl ; 64,8 % ont
été transfusés. 59,7 % ont été
traités par la quinine contre 40,3 % qui ont reçu de
l'artemether. L'évolution était favorable avec 73,7 %
déclarés guéris et 26,3 % de décès (MOYEN,
et al. 2010). Ce résultat prouve que la prise en charge du
paludisme grave chez les enfants pose un problème de qualité
très souvent justifié par le fait que ces enfants
décédés arrivent pour la plupart tardivement à
l'hôpital.
Dans l'étude menée au Togo, la quinine a
été le principal antipaludique utilisé pour traiter le
paludisme grave (94,3 %). La dose d'antipaludique a été correcte
dans 80,3 % des cas et la durée du traitement précisée
dans 90,2 % des cas. Le traitement a été incorrect que dans 3,6 %
des cas (TSOLENYANU, et al. 2009).
Une étude sur le paludisme grave de l'enfant à
l'hôpital préfectoral de Bouar en Centrafrique a trouvé que
les formes cliniques du paludisme grave étaient dominées par la
forme anémique (38,8 %), la quinine était utilisée chez
96,8 % des patients. La transfusion concernait 28,4 % des patients.
L'évolution était favorable chez 82 % des patients, la
létalité au cours de l'étude était 18 %. Elle
concernait la forme anémique 50 % associée à d'autres
formes cliniques 38 % (BOBOSSI-SERENGBE, et al. 2006). Ces deux
études attestent de bons résultats sur la prise en charge du
paludisme chez les enfants mais on note toujours un pourcentage
élevé des cas de décès en Centrafrique.
En 2006 au Mali, l'étude sur l'évaluation de la
prise en charge du paludisme grave chez les enfants de moins de 5 ans dans les
formations sanitaires du district de KATI indiquait que le traitement du
paludisme grave était correct dans 0,64 %, les doses des antipaludiques
prescrits étaient correctes dans 12,5 % des cas et la durée
correcte du traitement était de 33,3 % (DIAWARA, et al.
2008).
Toutes ces études démontrent que la prise en
charge du paludisme grave chez les enfants est confrontée à des
problèmes même si certaines études montrent des
résultats satisfaisants.
MASTER II EN SANTE INTERNATIONALE Page 7
EVALUATION DE LA QUALITE DE LA PRISE EN CHARGE DU PALUDISME GRAVE
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Cependant au Tchad, la situation épidémiologique
du paludisme et de sa prise en charge dans sa forme grave chez l'enfant,
particulièrement celle du service de la pédiatrie de
l'hôpital régional de Sarh, demeure très mal connue.
1.3 Justification de l'étude
La prise en charge du paludisme dans les formations sanitaires
et les hôpitaux Tchadiens repose essentiellement sur les directives du
Guide National de la prise en charge du Paludisme. Malgré l'existence de
ce document de référence, des écarts dans la prise en
charge du paludisme grave se rencontrent dans les pratiques. C'est ainsi que
cette étude a bien voulu évaluer la qualité de la prise en
charge du paludisme grave chez les enfants de moins de cinq ans en termes de
conformité de sa prise en charge suivant les directives en vigueur.
1.4 Question de recherche
Les enfants admis au service de pédiatrie de
l'hôpital Sarh pour paludisme grave sont-ils pris en charge
conformément au Guide National de prise en charge du paludisme ?
1.5 Hypothèses de recherche
Hypothèse 1 : La prise en charge du
paludisme grave se fait selon le Guide National ; Hypothèse 2
: La létalité hospitalière due au paludisme grave
est réduite du fait de la bonne qualité de la prise en charge.
1.6 Objectif général
Evaluer la qualité de la prise en charge du paludisme
grave chez les enfants de moins de 5 ans au service de pédiatrie de
l'hôpital régional de Sarh.
1.7 Objectifs spécifiques :
? Décrire les aspects cliniques,
épidémiologiques et biologiques du paludisme grave chez les
enfants de moins de 5 ans hospitalisés;
? Déterminer la proportion des cas de paludisme grave
correctement pris en charge chez les enfants de moins de 5 ans ;
? Déterminer la proportion des enfants guéris
parmi les moins de 5 ans hospitalisés pour paludisme grave ;
? Déterminer la létalité due au paludisme
grave.
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1.8 Résultats attendus de
l'évaluation
Il s'agira au terme de l'évaluation de :
? Fournir des données utiles pour améliorer la
prise en charge du paludisme à l'Hôpital Régional de Sarh,
voire dans l'ensemble du pays ;
? Contribuer au développement de la culture
d'évaluation de la qualité des soins dans les structures
hospitalières du pays ;
Les résultats de cette étude permettront
également d'élaborer des stratégies efficaces à
l'endroit des prestataires.
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II REVUE DE LITTERATURE
Dans le cadre de notre étude, nous avons
consulté plusieurs documents en relation avec le paludisme. Ces
documents sont constitués de revues, d'ouvrages qui nous ont conduits
à la réalisation de cette revue de littérature qui
s'articule autour de la prise en charge du paludisme grave de l'enfant.
2.1 Définitions des concepts
Evaluation
Pour Ducale et Laforcade, l'évaluation
«consiste à porter un jugement sur une intervention dans le but
d'aider à la décision » (DUCALET, et al.
2000).
Selon le guide méthodologique du Conseil National de
l'Evaluation Sociale et Médico-sociale (CNESMS, 2006), «
l'objectif de l'évaluation est de mesurer le niveau d'atteinte des
objectifs que l'on s'est fixés au travers d'un
référentiel. Le constat des écarts entre la pratique et le
référentiel conduit le plus souvent à des actions
correctrices. Leur mise en oeuvre de façon pérenne s'inscrit dans
une démarche qualité».
Qualité
Elle est l'ensemble des caractéristiques d'une
entité qui lui confèrent l'aptitude à satisfaire des
besoins exprimés et implicites. La qualité peut se définir
comme étant la capacité à atteindre les objectifs
opérationnels visés (ISO 9000, 2005).
Qualité des soins
Selon l'OMS les soins de qualité «doivent
permettre de garantir à chaque patient un ensemble d'actes diagnostiques
et thérapeutiques qui lui assurera le meilleur résultat en termes
de santé, conformément à l'état actuel de la
science médicale, au meilleur coût pour un même
résultat, au moindre risque iatrogène, et pour sa plus grande
satisfaction en termes de procédure, de résultat et de contacts
humains à l'intérieur du système de soins ».
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Guérison du paludisme
C'est la disparition des symptômes et des plasmodies
asexuées aux stades de développement sanguins qui ont conduit le
malade ou la personne qui s'occupe de lui à recourir aux soins (OMS,
2011).
2.2 Aperçu sur le paludisme 2.2.1
Définition du paludisme
Le paludisme (palus = marais) ou malaria (= mauvais
air) est une érythrocytopathie due à un hématozoaire du
genre Plasmodium transmis par un moustique, l'Anophèles
femelle. Le Plasmodium falciparum est la principale
espèce qui tue et peut résister aux antipaludiques (ADEHOSSI, et
al. 2012).
2.2.2 Physiopathologie du paludisme
Selon le Guide du stagiaire de l'OMS les mécanismes des
manifestations pathologiques du paludisme sont nombreux et complexes; ils
impliquent, entre autres des altérations érythrocytaires et des
perturbations humorales, notamment immunologiques (OMS, 2002).
2.2.2.1 Cycle parasitaire
L'homme contracte le paludisme lors de la piqûre de
moustiques infectés du genre Anophèles. Ceux -ci
inoculent des milliers de sporozoïtes qui pénètrent dans les
hépatocytes et s'y transforment en schizontes hépatiques. Par
division asexuée (schizogonie), les schizontes donnent plusieurs
dizaines de milliers de mérozoïtes. Les mérozoïtes,
déversées dans la circulation sanguine pénètrent
dans les érythrocytes où de nouveaux cycles schizogoniques vont
se succéder périodiquement en donnant lieu aux accès
palustres.
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Figure 1 : Le cycle parasitaire du paludisme (Source :
www.dpd.cdc.gov/dpdx)
2.2.2.2 Physiopathologie du paludisme grave
Le paludisme grave est complexe. La compréhension
actuelle de la voie par laquelle plusieurs processus pathogéniques
clés combinés causeraient le paludisme grave invoque plusieurs
processus de base. Il y a entre autres, le développement rapide des
globules rouges parasités, la destruction des globules rouges
parasités et non parasités, l'obstruction micro vasculaire et le
processus inflammatoire qui s'associent pour entraîner la diminution de
l'oxygénation des tissus (MAVOUNGOU E., 2010).
Ces processus de base sont, notamment la séquestration
d'hématies par des formes matures de Plasmodium et
l'intervention de cytokines.
Séquestration :
Les formes âgées de P. falciparum
(trophozoïtes âgés, schizontes) disparaissent de la
circulation sanguine périphérique et sont
séquestrées dans les capillaires des organes profonds (cerveau
mais aussi reins, poumons ...). Cette séquestration est, au moins en
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partie, due à des phénomènes
d'adhésion cellulaire (cytoadhérence) entre les
globules rouges parasités et les cellules endothéliales de ces
capillaires. Cette cytoadhérence est sous la dépendance
d'interactions entre des récepteurs moléculaires
présents à la surface des globules rouges
parasités et des récepteurs spécifiques des cellules
endothéliales. Cette séquestration peut aussi être
accentuée par des blocages dans les capillaires due à une
déformabilité moindre des hématies parasitées, et
à la formation de «rosettes» :
agrégats constitués d'une hématie parasitée
à laquelle adhèrent plusieurs hématies non
parasitées (UMVF., 2014).
Cytokines :
Les cytokines sont sécrétées par des
cellules de l'hôte (macrophages, cellules endothéliales et autres
cellules) en réponse au parasite ou au matériel des globules
rouges libéré lors de la rupture des schizontes.
Les cytokines participent à la pathogénie du
paludisme grave. Une cytokine connue pour être
sécrétée par le sujet en réponse au paludisme est
le Tumor Necrosis Factor alpha (TNF-alpha) (OMS, 2002). Des
quantités importantes de TNF circulent au cours du paludisme grave
à P. falciparum, particulièrement dans les cas mortels,
et l'on sait que le TNF est capable d'entraîner beaucoup des
symptômes, signes et complications qui sont typiques d'un paludisme grave
- par ex. coma, hypoglycémie, acidose, anémie et syndrome de
détresse respiratoire (OMS, 2002). En fait, la
sécrétion de TNF-alpha s'intègre dans une cascade d'autres
cytokines : interleukines 1, 2, 3, 10, interféron gamma, etc. (ADEHOSSI,
et al. 2012).
Mécanismes des complications spécifiques.
Altération de la conscience ou coma:
Selon ce même guide (OMS, 2002)
l'altération de la conscience ou le coma est causé par la
séquestration des parasites dans le cerveau. Toutefois l'ischémie
seule n'expliquerait pas l'excellente récupération
neurologique.
D'autres processus peuvent causer ou contribuer à
l'altération de la conscience ou du coma. Ceux-ci incluent :
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? Hypoglycémie
L'hypoglycémie serait due à une
défaillance de la néoglucogenèse hépatique, et plus
accessoirement à une surconsommation de glucose par le parasite.
? Convulsions
Les convulsions peuvent être dues à un effet
direct des parasites dans le cerveau ou à des désordres
métaboliques graves associés comme par exemple anoxie profonde,
acidose grave ou hyponatrémie sévère.
? Elévation de la pression
intracrânienne
La pression intracrânienne peut être parfois
élevée à cause d'une augmentation de la masse des globules
rouges dans le cerveau, ou à cause de la dilatation des vaisseaux dans
le cerveau en réponse aux cytokines produites localement.
Anémie:
L'anémie est due une hémolyse et une mauvaise
régénération médullaire. Elle est en règle
modérée, avec hyperleucocytose modérée, parfois
leucopénie. Elle a cependant tendance à s'aggraver durant
l'évolution du fait de l'hémolyse persistante et de la
fragilisation des hématies.
Acidose:
L'acidose est probablement due à une pénurie
relative en oxygène dans les tissus occupés par les parasites
séquestrés. Cette pénurie en oxygène est plus grave
encore quand il y a une hypovolémie et/ou une anémie
sévère, vu que ces deux pathologies peuvent altérer
l'approvisionnement en oxygène des tissus. Le manque d'oxygène
force les tissus à obtenir leur énergie par d'autres voies
biochimiques qui ne dépendent pas de l'oxygène; un des
résultats est la libération d'acide lactique, entraînant
une acidose métabolique. Il paraît évident que les
médicaments contenant des salicylés, qui sont souvent
donnés pour faire baisser la fièvre, peuvent exacerber cette
acidose métabolique (OMS, 2002).
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Insuffisance rénale aiguë:
La formation de complexes antigènes-anticorps et leur
dépôt dans la membrane basale cause une surcharge du rein et une
diminution de la capacité d'épuration de cet organe,
déjà anormalement sollicité en cas d'hémolyse. La
thrombose des artérioles des glomérules rénaux, l'anoxie
des cellules des tubes contournés et l'apparition de signes de
glomérulonéphrite sont des phénomènes souvent
observés. Une dégénérescence locale est possible,
pouvant aboutir à la néphrose (WÉRY, 1995).
OEdème pulmonaire et le Syndrome de
Détresse Respiratoire Aiguë(SDRA) :
L'oedème pulmonaire (non cardiogénique) est la
conséquence d'un remplissage liquidien excessif par perfusion
intraveineuse, particulièrement en cas d'une insuffisance rénale.
Le syndrome de détresse respiratoire de l'adulte (SDRA) paraît
être dû à un effet direct des parasites
séquestrés dans les poumons, peut-être par
l'intermédiaire de la libération de cytokines. Ces deux
complications sont inhabituelles chez l'enfant dans les régions
endémiques (OMS, 2002).
Hémoglobinurie:
L'hémoglobine libérée par
l'hémolyse provoque une surcharge rénale et est partiellement
transformée dans le foie en bilirubine. L'excès est
éliminé dans les urines (hémoglobinurie).
Ictère:
L'ictère est plus fréquent chez l'adulte que
chez l'enfant et est dû en partie à l'hémolyse et en partie
à l'insuffisance hépatique.
2.2.3 Paludisme grave de l'enfant
L'infection par P. falciparum peut conduire à
un accès palustre grave défini par un ensemble de critères
cliniques et/ou biologiques tels que l'atteinte neurologique, l'état de
choc, une détresse respiratoire aiguë, l'hypoglycémie,
l'acidose métabolique, l'anémie sévère (Hb ?5
g/dl), un saignement spontané ou la présence d'un hyper
parasitisme (WHO., 2000). Ces critères représentent à la
fois des facteurs pronostiques et d'urgences pour la prise en charge du
patient.
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2.2.3.1 Classification du paludisme grave chez
l'enfant
La classification du paludisme grave se fait en trois groupes
chez l'enfant (ADEHOSSI, et al. 2012).
Groupe 1 : les enfants présentant un
risque de décès imminent, nécessitant un traitement
antipaludique parentéral et une réanimation. Ces enfants
présentent :
- Une prostration définie par l'incapacité de se
tenir assis seul ou de boire pour l'enfant trop jeune pour s'asseoir. Trois
sous-groupes de gravité croissante doivent être distingués
: prostré mais pleinement conscient (score : 5) ; trouble de la
conscience mais sans coma (score : 4 ou 3) et coma (score : 2 ou moins).
- Une détresse respiratoire modérée
(battement des ailes du nez et/ou tirage intercostal) et sévère
(dépression épigastrique marquée ou polypnée
ample).
Groupe 2 : Les enfants qui ont une
anémie dont le taux d'hémoglobine est inférieur à
5g /dl ou un hématocrite inférieur 15% et/ou qui ont plus de 2
épisodes de convulsions en 24 heures mais absence de signe de groupe
1.
Groupe 3 : Les enfants ayant des vomissements
incoercibles avec absence des signes des groupes1 et 2.
2.3 Description des stratégies de lutte contre le
paludisme
La lutte contre le paludisme a connu une forte mobilisation
internationale afin d'endiguer ce fléau. C'est ainsi que la
stratégie globale de faire reculer le paludisme (FRP) vise à la
réduction de la mortalité et de la morbidité
associées au paludisme par une couverture universelle et un renforcement
des systèmes de santé (RBM., 2010). Fortement marquées par
les initiatives au plan mondial, les stratégies observées dans la
littérature se rapportent à la réduction de la
morbidité ainsi qu'à la prévention de la
mortalité.
Trois axes stratégiques majeurs ont été mis
en oeuvre :
- La prévention du paludisme ;
- La prise en charge correcte des cas de paludisme ;
- Le renforcement/amélioration des interventions
d'appui à la gestion du programme.
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2.3.1 Description de la stratégie nationale de
prise en charge du paludisme
La prise en charge des cas de paludisme a été
profondément modifiée à partir de 2005 puis en 2007 pour
tenir compte des taux d'échecs thérapeutiques
particulièrement élevés. Cependant, la fiabilité du
diagnostic et la qualité de la prise en charge constituent des points
forts dans le traitement de la maladie. Mis en oeuvre avec efficacité,
le diagnostic permettra de limiter les recours non justifiés aux
traitements antipaludiques et partant, d'améliorer le diagnostic
d'autres affections qui présentent les mêmes signes cliniques
(OMS., 2006).
2.3.2 Paludisme grave
Selon le guide national de prise en charge du paludisme, le
paludisme grave se définit
par une parasitémie élevée avec des formes
asexuées de P. falciparum (GE+), associé à
la présence d'une ou de plusieurs caractéristiques
cliniques ou biologiques suivantes :
- Troubles de conscience (obnubilation, troubles de comportement,
somnolence,
délires, hallucinations et coma) ;
- Prostration ;
- Convulsions généralisées qui se
répètent (plus de 2 crises par 24 heures) ;
- Anémie sévère : pâleur
conjonctivale, palmaire et des muqueuses, (Hb < 5 gr/dl).
- Hypoglycémie: (Sueur profuse, vertiges, tremblements
...) ;
- Acidose métabolique accompagnée de
détresse respiratoire (souvent chez les
enfants) ;
- OEdème pulmonaire aigu et syndrome de détresse
respiratoire de l'adulte ;
- Collapsus cardio-vasculaire, l'état de choc (T.A basse,
pouls rapide et filant,
peau froide, moite...) ;
- Insuffisance rénale: anurie (absence des urines <
100ml/24h) ou oligurie
(diminution du volume des urines <400 ml/24h) ;
- Hémorragie spontanée: gingivorragie,
épistaxis, hématémèse.
- Ictère (coloration jaune des conjonctives) ;
- Hémoglobinurie macroscopique: urine noire (
coca-cola).
Toute situation de menace vitale en présence de paludisme
doit être considérée comme
un paludisme grave (MSP, 2007).
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2.4 Traitement du paludisme grave
Traitement étiologique.
Le traitement du paludisme grave repose en première
intention sur la quinine ou l'artémether en Intraveineuse ou en IM dans
les cas d'état de choc la quinine est utilisée en première
intention en perfusion intraveineuse.
NB : En cas de paludisme grave avec
hémoglobinurie, l'Artémether est utilisée en
première intention.
Les posologies suivantes sont recommandées
pour le traitement du paludisme grave.
Pour l'option avec Artemether injectable:
3,2 mg / kg en IM le 1er jour en prise unique
suivi par 1,6 mg/kg tous les jours pendant au moins 3
jours ou jusqu'à ce que le malade soit en mesure de prendre son
traitement par voie orale avec la combinaison AS+AQ pendant 3 jours pour
achever la cure.
La dose quotidienne peut être administrée en une
seule injection.
Pour l'option Quinine injectable :
A utiliser surtout en cas de choc et pour le premier trimestre de
la grossesse. Premier jour (dès admission du patient): dose de
charge.
- Traitement d'attaque: Quinine en
perfusion dans du glucosé 5% ou 10%,
20mg/kg pendant 4 heures puis 4 heures de perfusion
d'entretien (sans quinine). - Traitement d'entretien en relais du traitement
d'attaque (10mg/kg toutes les 8
heures) :
A partir du 2ème jour: Continuer le
traitement d'entretien: 10mg/kg toutes les 8 heures (3 doses en 24
heures) jusqu'à ce que le malade puisse prendre la quinine par
voie orale 10 mg / kg toutes les 8 heures.
N.B : La quinine diluée dans le
sérum ne doit pas dépasser 4 heures de perfusion. La durée
totale de prise en charge est de 7 jours.
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Traitement symptomatique :
En cas de convulsions les mesures suivantes sont
recommandées:
· Hospitalisation ;
· Mettre en position latérale de
sécurité afin d'éviter la pneumonie d'inhalation.
· Vérifier que les voies respiratoires sont libres
;
· Diazépam injectable:
- Enfants: 0,5mg à 1mg/kg en intra rectal ; si
diarrhée la même dose en IV lente (à diluer avec 5 à
10 ml de sérum glucosé 5%) ou en intra musculaire.
Si les convulsions continuent, répéter la
même dose 10 minutes plus tard (sans dépasser 5mg/Kg par 24
heures).
N.B : Chez les enfants de moins de 5 ans, faire
le phénobarbital 5 mg/Kg en IM pour la prévention des crises
convulsives.
En cas de coma ou malade inconscient
· Hospitalisation ;
· Mettre le malade en position latérale de
sécurité ;
· Apporter de l'oxygène ;
· Poser une perfusion ;
· Apporter des calories (alimentation par sonde
naso-gastrique).
Assurer le nursing:
· Poser une sonde vésicale;
· Mettre le malade en position latérale de
sécurité ;
· Nettoyer les yeux avec NaCl 0,9%, appliquer la
Tétracycline pommade ;
· Nettoyer la bouche et les narines plusieurs fois par jour
;
· Talquer le dos, les fesses, les épaules, les
talons pour éviter les escarres ;
· Surveiller et noter l'état de conscience et les
signes vitaux (Température, pouls, TA, FR, quantifier la
diurèse).
En cas d'anémie:
· Hospitalisation ;
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· Oxygénothérapie ;
· Transfusion de sang: groupe compatible et non
contaminé (tests SIDA, Syphilis, Hépatite B). En règle
générale on transfuse 30 ml de sang/kg de poids.
· En cas de surcharge administrer Furosémide IV,
1-2mg/kg de poids corporel jusqu'à 20 mg maximum chez l'adulte.
En cas d'hypoglycémie
· Hospitalisation ;
· Glucose hypertonique 50 % 1ml /kg en IVD lente puis
glucose 10 % ;
· Si IV impossible donner par sonde naso-gastrique une
solution sucrée (eau + sucre).
En cas d'hémorragies spontanées
comme:
· Gingivorragie;
· Epistaxis;
· Pétéchies;
· Hémorragies sous conjonctivales;
· Méléna et/ou
hématémèse. Conduit à tenir
(CAT):
1. Transfuser du sang frais (en tenant compte du taux d'Hb).
2. Administrer la Vitamine K, 10mg en IV lente (si
nécessaire).
Hémoglobinurie: anémie grave,
ictère, urine coca-cola
· Hospitalisation;
· Perfusion du Ringer et/ou macromolécules ;
· Transfuser du sang frais si taux d'Hb < 6 -7g/dl. ;
· Administrer 1mg/kg de Furosémide IV;
· Surveiller la quantité et l'aspect des urines.
Traitement symptomatique de soutien. En cas de
fièvre élevée:
· Appliquer une serviette tiède ;
· Donner du paracétamol 10 à 15 mg/kg (4
fois/jour) aux enfants.
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En cas de vomissement : Metoclopramide amp 1
mg/Kg. (im ou iv) Surveillance des malades:
· Température
· Pouls
· Respiration
· Tension artérielle
· Etat de conscience
· Diurèse
Répéter ces observations toutes les 4 heures au
moins jusqu'à ce que le patient soit hors de danger.
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III METHODOLOGIE 3.1 Cadre d'étude
Notre travail a eu pour cadre le service de pédiatrie
l'hôpital régional de Sarh.
Sarh est la troisième ville du Tchad et le chef-lieu du
département du Barh-Kôh. Elle est située au sud à
565 kilomètres de N'Djamena la capitale et, à 120
kilomètres de la frontière de la République
Centrafricaine. La ville couvre une superficie de 3000 hectares. La ville de
Sarh est coincée entre deux grands cours d'eaux : le Chari au Nord-est,
et le Barh-Kôh au sud-est. La ville de Sarh a un climat tropical sec
à deux saisons : la saison sèche et la saison des pluies.
La ville comptait 131.068 habitants en 2009 selon les sources
du deuxième Recensement Général de la Population et de
l'habitat. Cette population peut atteindre 150.404 habitants en 2013 selon le
taux d'accroissement naturel annuel qui est 3,5 %. La ville de Sarh est
peuplée d'une mosaïque d'ethnies en grande partie des
autochtones.
L'Hôpital Régional de Sarh a été
inauguré en 1972 et s'étend sur une superficie 10 hectares. C'est
un centre de référence pour cinq (5) districts sanitaires dont
seulement trois (3) sont fonctionnels.
L'Hôpital Régional de Sarh comporte les services
de Médecine générale ; de pneumo-phtisiologie, de la
maternité, de la chirurgie, de la pédiatrie, d'ophtalmologie,
d'odontostomatologie et service des urgences. En plus des services principaux,
il existe une salle de laboratoire, de la pharmacie, de radiologie.
Le service de la Pédiatrie a une capacité de 49
lits répartis dans cinq (5) salles. Ce service comporte deux types de
personnels ; le personnel étatique et contractuel tous dirigé par
un Médecin chef de service et un major de service.
3.2 Type d'étude
Il s'est agi d'une étude rétrospective
transversale descriptive à visé évaluative et analytique
sur 7 mois allant de la période du 01 Janvier 2013 au 31 Juillet 2013
portant sur les enfants de moins 5 ans hospitalisés pour paludisme
grave. Il s'agit d'une évaluation de l'efficacité des
interventions de santé et notamment la politique de prise en charge
focalisée sur le niveau de la qualité de la prise en charge du
paludisme grave.
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3.3 Population d'étude
Il s'agit de dossiers de tous les enfants de moins de 5 ans
hospitalisés pour paludisme grave pendant la période
d'étude et répondant aux critères d'inclusion.
3.3.1 Critères d'inclusion
Tous les dossiers des enfants de moins de 5 ans
hospitalisés pour paludisme grave durant la période
d'étude.
3.3.2 Critères d'exclusion
- Les dossiers des enfants de moins de 5 ans n'ayant pas
été hospitalisés pour paludisme grave;
- Les dossiers incomplets des enfants de moins de 5 ans
hospitalisés pour paludisme grave ;
- Les autres causes de fièvres.
3.4 Échantillonnage
Il s'est agi d'un échantillonnage exhaustif.
L'échantillon est constitué de tous les dossiers des enfants de
moins de 5 ans hospitalisés pour paludisme grave au service de
pédiatrie de l'Hôpital Régional de Sarh durant la
période de janvier à juillet 2013.
3.5 Variables d'étude
- les variables sociodémographiques : âge, sexe,
poids, signes cliniques,
résidence, date d'admission, itinéraire
thérapeutique, durée de séjour hospitalier; - les
variables cliniques et biologiques : signes, symptômes, examens de
goutte
épaisse, TDR ;
- les variables thérapeutiques : médicaments
prescrits, posologie, durée, évolution.
3.6 Technique de collecte des données
Les informations ont été recueillies à
l'aide d'une fiche d'enquête contenant des données relatives
à l'âge, au sexe, au motif d'admission, au diagnostic retenu et au
traitement administré. La collecte des données a
été effectuée du 23 juillet au 10 Août 2014 dans le
service de pédiatrie.
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3.7 Saisie et analyse des données
Les données collectées ont été
saisies sur Excel 2007 et analysées à l'aide du logiciel SPSS
version 20. Le traitement de texte a été fait avec Word 2007.
3.8 Contrôle de qualité
Toutes les fiches remplies par les enquêteurs ont fait
l'objet de contrôle préalable avant leur validation. Les
informations incohérentes et ou incomplètes ont
nécessité un retour au service de pédiatrie pour
complément d'information ou pour plus de précision. Les
vérifications et les corrections ont été faites au fur et
à mesure, tout au long de la collecte et de l'analyse des
données. Une double saisie des données a été
faite.
3.9 Considérations éthiques
Les données ont été collectées
après le consentement du directeur adjoint de l'hôpital
régional de Sarh assurant l'intérim du directeur
général et du médecin chef de service de la
pédiatrie. La confidentialité relative aux dossiers a
été respectée par tous ceux qui en ont eu accès.
3.10 Critères de jugement
Diagnostic correct du paludisme grave =
Fièvre = 40° ou antécédent de fièvre + au
moins un signe de gravité + GE ou TDR positif ;
Traitement correct du paludisme grave =
Traitement étiologique respectant la posologie et la
durée associant le traitement symptomatique ;
Prise en charge correcte du paludisme =
Diagnostic correct du paludisme grave + traitement correct du paludisme
grave.
N.B : Délai de prise en charge
des cas est de 24 heures.
3.11 Référentiel
d'évaluation
La Politique Nationale de Lutte contre le Paludisme a pour
objectif de réduire la morbidité et la mortalité
liées au paludisme, particulièrement chez les enfants de moins de
5 ans et les femmes enceintes. Nous avons retenu pour cette évaluation
comme référentiel les indicateurs mentionnés dans les
documents de la Politique Nationale, du Plan Stratégique National de
Lutte contre le paludisme (MSP, 2007). (Tableau I).
EVALUATION DE LA QUALITE DE LA PRISE EN CHARGE DU PALUDISME
GRAVE CHEZ LES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS AU SERVICE DE PEDIATRIE DE
L'HOPITAL REGIONAL DE SARH(TCHAD)
Tableau I : Le référentiel
d'évaluation.
Critère
|
Indicateurs
|
Référence
|
Méthodes de recueil
|
Qualité de la
prise en charge
|
Proportion des cas suspects de
paludisme ayant bénéficié d'un examen
parasitologique (GE ou TDR)
|
80%
|
Fiche de collecte de données
|
Proportion de cas de paludisme hospitalisé ayant
bénéficié d'un
traitement approprié
conformément aux directives nationales
|
80%
|
Taux guérison après traitement
|
80%
|
Source : PNLP/T 2007
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EVALUATION DE LA QUALITE DE LA PRISE EN CHARGE DU PALUDISME GRAVE
CHEZ LES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS AU SERVICE DE PEDIATRIE DE L'HOPITAL
REGIONAL DE SARH(TCHAD)
IV RESULTATS
Notre étude a porté sur 376 dossiers d'enfants
admis au service de pédiatrie de l'hôpital régional de Sarh
pour paludisme grave.
Les dossiers des patients répondant aux critères
d'inclusion étaient 173 sur 376 dossiers des malades hospitalisés
pendant cette période de sept mois soit 30%.
4.1 Aspects sociodémographiques
Tableau II: Répartition de
l'échantillon selon le sexe et l'âge.
Age (mois)
|
Sexe
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
< 12
|
Effectif
|
20
|
16
|
36
|
|
Pourcentage
|
11,6
|
9,2
|
20,8
|
12 - 23
|
Effectif
|
30
|
26
|
56
|
|
Pourcentage
|
17,3
|
15
|
32,4
|
24 - 35
|
Effectif
|
27
|
12
|
39
|
|
Pourcentage
|
15,6
|
6,9
|
22,5
|
36 - 47
|
Effectif
|
12
|
5
|
17
|
|
Pourcentage
|
6,9
|
2,9
|
9,8
|
48 - 59
|
Effectif
|
16
|
9
|
25
|
|
Pourcentage
|
9,2
|
5,2
|
14,5
|
|
Effectif
|
105
|
68
|
173
|
Total
|
Pourcentage
|
60,7
|
39,3
|
100
|
Le paludisme grave avait concerné en majorité les
garçons soit 60,7 % ; la sex-ratio était de 1,5.
Le maximum de cas paludisme grave a été
observé chez les enfants de la tranche de
12 - 23 mois soit 32, 4 %.
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CHEZ LES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS AU SERVICE DE PEDIATRIE DE L'HOPITAL
REGIONAL DE SARH(TCHAD)
Tableau III: Répartition cas selon le
lieu de résidence.
Lieu de résidence Effectifs
Pourcentage
Bilablime 1 0,6
Quartier résidentiel 2 1,2
Kassai 7 4,0
Paris Congo 2 1,2
Quartier 15 ans 6 3,5
Maingara 1 0,6
Maroc 1 0,6
Kissimi 2 1,2
Tombalbaye 2 1,2
Kamati 6 3,5
Bégou 14 8,1
Gardolet 1 0,6
Autres 21 12,1
Provenances non précisées 107 61,8
Total 173 100
Sur 173 patients admis à la pédiatrie, 12,1 % ne
provenaient pas de quartiers de la ville de Sarh et chez 61,8 % le lieu de
résidence n'était pas précisé.
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CHEZ LES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS AU SERVICE DE PEDIATRIE DE L'HOPITAL
REGIONAL DE SARH(TCHAD)
4.2 Itinéraire thérapeutique
Tableau IV : Répartition des cas selon
l'itinéraire thérapeutique.
Référence Effectifs Pourcentage
Oui 7 4
Non 166 96
Total 173 100
Au total, 7 des patients ont été
référés sur les 173 hospitalisés soit 4%.
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CHEZ LES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS AU SERVICE DE PEDIATRIE DE L'HOPITAL
REGIONAL DE SARH(TCHAD)
4.3 Aspects cliniques
Tableau V : Répartition des cas selon les
signes cliniques.
Signes cliniques Effectifs Pourcentage
Fièvre + Convulsion 52 30
Fièvre 50 29
Convulsion 26 15
Fièvre + vomissement incoercible 11 6,4
Détresse respiratoire 9 5,2
Fièvre + détresse respiratoire 8 4,6
Prostration 6 3,5
Vomissement incoercible 2 1,2
Fièvre + prostration 2 1,2
Oligo-anurie 1 0,6
Hémoglobinurie macroscopique 1 0,6
Collapsus cardiovasculaire 1 0,6
OEdème pulmonaire 1 0,6
Fièvre + saignement spontané 1 0,6
Fièvre + hémoglobinurie macroscopique 1 0,6
Fièvre + convulsion + coma 1 0,6
Total 173 100
La fièvre associée à la convulsion a
été le motif de consultation le plus représenté
avec 52 cas soit 30% suivi de la fièvre seule avec 50 cas soit 29%.
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REGIONAL DE SARH(TCHAD)
Figure 2: Répartition des cas selon la
température à l'admission.
Sur le plan Clinique, 42 % des patients avaient une
température comprise entre 38 et 39°C à l'admission; la
température médiane était à 39°c avec des
extrêmes de 36 à 41°C.
4.4 Prise en charge du paludisme grave 4.4.1
Diagnostic
Tableau VI : Résultat de la goutte
épaisse.
GE réalisée
|
Résultat de GE
|
|
(N=113)
|
Positif
|
Négatif
|
Total
|
Effectif
|
107
|
6
|
113
|
Pourcentage
|
94,7
|
5,3
|
100
|
La goutte épaisse a été demandée
chez 113 patients soit 65,3 %, avec un taux de positivité de 94,7 %.
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Tableau VII : Répartition des cas selon
le taux d'hémoglobine.
Taux Hb (g/dl)
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
< 5
|
21
|
35
|
5 - 6,9
|
29
|
48
|
7 - 8,9
|
10
|
17
|
Total
|
60
|
100
|
Le taux d'hémoglobine a été
demandé chez 60 patients présentant une pâleur
conjonctivale et palmaire. L'anémie sévère (taux
d'hémoglobine inferieur à 5g/dl) a été
retrouvée chez 21 d'entre eux soit 35 %.
Tableau VIII : Cas de paludisme grave
correctement diagnostiqués.
Diagnostic Effectifs Pourcentage
Correct 95 55
Incorrect 78 45
Total 173 100
Le paludisme grave a été diagnostiqué
correctement chez 95 patient sur les 173 soit 55 %.
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4.4.2 Traitement du paludisme grave 4.4.2.1 Traitement
étiologique
Tableau IX : Répartition des
antipaludiques en traitement d'attaque et d'entretien.
Antipaludiques injectables
|
Dose
|
|
Total
|
Correcte Incorrecte
|
Quinine
|
Effectif Pourcentage
|
88
65,7
|
46
34,3
|
134
100
|
|
Effectif
|
37
|
2
|
39
|
Artémether
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
94,9
|
5,1
|
100
|
|
Effectif
|
125
|
48
|
173
|
Total
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
72,3
|
27,7
|
100
|
Environ 80 % des patients ont reçu la quinine en
perfusion en traitement d'attaque et d'entretien contre 22 ,5 % qui avaient
reçu de l'artemether injectable. La quinine a été
correctement prescrite chez 65,7 % des patients tandis que l'artemether a
été prescrit dans 94,9 % de cas correct.
La durée moyenne du traitement par la quinine en
perfusion était de 2,02 jours avec des extrêmes de 1 à 5
jours ; alors que la durée moyenne du traitement par artemether
était de 3,79 jours avec des extrêmes de 1 à 5 jours.
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Tableau X : Antipaludiques en traitement de
relais.
Antipaludiques en traitement de relais
|
Dose
|
Total
|
Correcte Incorrecte
|
Amodiaquine + Artésunate comprimé
|
Effectif Pourcentage
|
8
100
|
0
0
|
8
100
|
Artémether + luméfantrine sirop
|
Effectif Pourcentage
|
19
95
|
1
5
|
20
100
|
Dihydroartémisine +
|
Effectif
|
4
|
0
|
4
|
Pipéraquine Phosphate
|
Pourcentage
|
100
|
0
|
100
|
|
Effectif
|
14
|
1
|
15
|
Artémether injectable
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
93,3
|
6,7
|
100
|
|
Effectif
|
62
|
8
|
70
|
Quinine comprimé
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
88,6
|
11,4
|
100
|
|
Effectif
|
107
|
10
|
117
|
Total
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
91,5
|
8,5
|
100
|
La quinine en comprimé a été la plus
utilisée soit 60 % avec une dose de prescription correcte à 88,6
%. La dose des antipaludiques correctement prescrite en traitement de relais
représente 91,5 %. La durée de la quinine en comprimé
varie entre 4 à 5 jours avec une moyenne de 5,11 jours et des
extrêmes de 2 à 6 jours tandis que celle des ACT varie entre 3
à 4 jours avec une moyenne de 3,63 jours et des extrêmes de 3
à 5 jours.
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CHEZ LES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS AU SERVICE DE PEDIATRIE DE L'HOPITAL
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4.4.2.2 Traitement adjuvant
Tableau XI : Répartition des enfants
selon le traitement adjuvant.
Traitement adjuvant administré
Type de médicament
|
Oui
|
Non
|
Total
|
|
Effectif
|
140
|
33
|
173
|
Antipyrétique
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
80,9
|
19,1
|
100
|
|
Effectif
|
47
|
126
|
173
|
Anticonvulsivant
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
27,2
|
72,8
|
100
|
Les antipyrétique ont été administrés
à 140 patients soit 80,9 %, tandis que les anticonvulsivants ont
été administrés à 47 patient soit 27,2 %. Selon la
symptomatologie, 3 patients étaient mis sous oxygène.
Tableau XII : Répartition des patients
transfusés en fonction du taux d'hémoglobine.
THb (g/dl)
|
|
Transfusion
|
Total
|
|
Oui
|
Non
|
< 5
|
Effectif Pourcentage
|
19
90,5
|
2
9,5
|
21
100
|
|
Effectif
|
27
|
2
|
29
|
5 - 6,9
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
93,1
|
6,9
|
100
|
|
Effectif
|
5
|
5
|
10
|
7 - 8,9
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
50
|
50
|
100
|
|
Effectif
|
51
|
9
|
60
|
Total
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
85
|
15
|
100
|
Au total, 85 % des patients qui avaient un taux
d'hémoglobine inférieur 9g /dl étaient
transfusés.
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EVALUATION DE LA QUALITE DE LA PRISE EN CHARGE DU PALUDISME GRAVE
CHEZ LES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS AU SERVICE DE PEDIATRIE DE L'HOPITAL
REGIONAL DE SARH(TCHAD)
Tableau XIII : Répartition des cas
correctement traités
Traitement Effectifs Pourcentage
Correct 114 65,9
Incorrect 59 34,1
Total 173 100
Environ 70 % des cas de paludisme grave étaient
correctement traités.
4.5 Appréciation de la prise en charge du
paludisme grave
Tableau XIV: Appréciation de la prise en
charge du paludisme grave.
Diagnostic
|
Traitement
|
Total
|
Correct
|
Incorrect
|
Correct
|
Effectif Pourcentage
|
70
40,5
|
25
14,5
|
95
55
|
|
Effectif
|
44
|
34
|
78
|
Incorrect
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
25,4
|
19,7
|
45
|
|
Effectif
|
114
|
59
|
173
|
Total
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
65,9
|
34,1
|
100
|
La prise en charge du paludisme a été correcte dans
40,5% des cas.
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EVALUATION DE LA QUALITE DE LA PRISE EN CHARGE DU PALUDISME GRAVE
CHEZ LES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS AU SERVICE DE PEDIATRIE DE L'HOPITAL
REGIONAL DE SARH(TCHAD)
4.6 Evolution sous traitement
Tableau XV : L'évolution des patients
sous traitement.
Evolution sous traitement Effectifs
Pourcentage
Guéris 157 90,8
Décès 11 6,4
Evadé 5 2,8
Total 173 100
Sous traitement ; 90,8% des patients ont été
guéris ; 6,4 % sont décédés et 2,8 % se sont
évadés.
Tableau XVI : L'évolution en fonction de
la prise en charge.
|
Evolution
|
Prise en charge
|
Total
|
Correcte Incorrecte
|
Guéris
|
Effectif
|
67
|
90
|
157
|
|
Pourcentage
|
38,7
|
52
|
90,8
|
|
Effectif
|
3
|
8
|
11
|
Décès
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
1,7
|
4,6
|
6,4
|
Evadé
|
Effectif
|
0
|
5
|
5
|
|
Pourcentage
|
0
|
2,8
|
2,8
|
Total
|
Effectif
|
70
|
103
|
173
|
|
Pourcentage
|
40,5
|
59,5
|
100
|
Au total, seulement 38,7 % des guéris ont
été correctement pris en charge, 4,6 % des décès et
100% des évadés ont été mal pris en charge.
EVALUATION DE LA QUALITE DE LA PRISE EN CHARGE DU PALUDISME GRAVE
CHEZ LES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS AU SERVICE DE PEDIATRIE DE L'HOPITAL
REGIONAL DE SARH(TCHAD)
Tableau XVII : Répartition des cas de
décès selon l'âge et le sexe.
|
|
|
|
Age (mois)
|
|
|
|
Sexe
|
Décès
|
< 12
|
12 -23
|
24 - 35
|
36 - 47
|
48 - 59
|
Total
|
|
Effectif
|
2
|
3
|
2
|
2
|
0
|
9
|
Masculin
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
22,2
|
33,3
|
22,2
|
22,2
|
0
|
100
|
|
Effectif
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
2
|
Féminin
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
0
|
100
|
0
|
0
|
0
|
100
|
|
Effectif
|
2
|
5
|
2
|
2
|
0
|
11
|
Total
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
18,2
|
45,5
|
18,2
|
18,2
|
0
|
100
|
Selon le sexe, le cas décès chez les
garçons représente 81,8% contre 18,2% chez les filles. La
mortalité est très élevée dans la tranche
d'âge de 12-23 mois, 5 cas sur 11 soit 45,5%.
Tableau XVIII : Symptomatologie dominante chez
les patients décédés.
Signes cliniques
Décès
|
Détresse
Convulsion respiratoire
|
OEdème pulmonaire
|
Fièvre + convulsion
|
Fièvre + détresse respiratoire
|
fièvre + convulsion + coma
|
Total
|
Effectif 2 2 1 3 2 1 11
Pourcentage 18,2 18,2 9,1 27,3 18,2 9,1
100
La symptomatologie dominante chez les patients
décédés était la fièvre associée
à la convulsion avec 27,3%.
MASTER II EN SANTE INTERNATIONALE Page 36
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EVALUATION DE LA QUALITE DE LA PRISE EN CHARGE DU PALUDISME GRAVE
CHEZ LES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS AU SERVICE DE PEDIATRIE DE L'HOPITAL
REGIONAL DE SARH(TCHAD)
Tableau XIX : Répartition de cas de
décès en fonction de l»itinéraire
thérapeutique.
Décès
|
Référence
|
|
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Effectif
|
2
|
9
|
11
|
Pourcentage
|
18,2
|
81,8
|
100
|
Parmi les patients décédés, 18,2 %
étaient référés contre 81,8 %.
Tableau XX : Répartition des cas de
paludisme grave de décès selon la durée
d'hospitalisation.
Durée d'hospitalisation(en jours)
Décès
|
1
|
2
|
3
|
Total
|
Effectif
|
4
|
6
|
1
|
11
|
Pourcentage
|
36,4
|
54,5
|
9,1
|
100
|
Plus de la moitié (54,5%) de décès
étaient survenus au 2éme jour d'hospitalisation ; 36,4% de
décès au premier jour.
Tableau XXI : Répartition des cas selon
la durée d'hospitalisation.
Durée d'hospitalisation
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
< 2
|
7
|
4
|
2-4
|
144
|
83
|
5-7
|
22
|
23
|
Total
|
173
|
100
|
Les patients ayant eu une durée de séjour allant
de 2 à 4 jours représentent 83% des cas. La durée moyenne
de séjour était de 3 jours avec des extrêmes de 1 à
7 jours.
MASTER II EN SANTE INTERNATIONALE Page 38
EVALUATION DE LA QUALITE DE LA PRISE EN CHARGE DU PALUDISME GRAVE
CHEZ LES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS AU SERVICE DE PEDIATRIE DE L'HOPITAL
REGIONAL DE SARH(TCHAD)
V DISCUSSION 5.1 Méthodologie
Les limites de notre étude sont celles de toute
étude rétrospective qui dépend avant tout de la
qualité de la documentation et de la conservation des archives.
L'état des archives ne nous a pas permis d'exploiter tous
les dossiers. Nous avons exploité seulement les dossiers disponibles de
l'année 2013 du fait que les dossiers de mois d'Août, Novembre et
Décembre n'existent pas.
5.2 Aspects sociodémographiques
Notre échantillon est dominé par la tranche
d'âge de 12 - 23 mois soit 32,4 % des cas. La répartition selon le
sexe révèle une prédominance masculine à 60,7 %
avec un sex-ratio de 1,5 en faveur des garçons. La prédominance
de sexe masculin est retrouvée par la plupart des études sur le
paludisme chez les enfants au Burkina Faso (SAVADOGO, et al. 2014) et
en République Centrafricaine (BOBOSSI-SERENGBE, et al.
2006).
5.3 Aspects cliniques
Le tableau clinique est dominé par la fièvre
associée à la convulsion qui représentait 30 % des cas
suivi de la fièvre seule 29 % et de la convulsion 15 %. Le dosage du
taux d'hémoglobine a permis de retrouver 22 cas d'anémie parmi
les malades présentant la fièvre comme seul signe à
l'admission soit 44 %. La fréquence des signes de gravité de
notre étude est comparable à celle dans les formations sanitaires
au Burkina Faso (SAVADOGO, et al. 2014).
5.4 Diagnostic
Le diagnostic correct constitue la base d'une prise en charge
correcte de la maladie. La goutte épaisse et le dosage de
l'hémoglobine étaient les seuls examens biologiques
réalisés pour le diagnostic du paludisme. Le TDR, la
numération formule sanguine, la glycémie, et la
créatininémie n'ont pas été
réalisées.
En réalité, l'examen biologique (Test de
diagnostic Rapide ou la Goutte Epaisse) devrait être fait pour tous les
patients suspectés de paludisme grave afin de confirmer ou d'infirmer la
suspicion de la maladie. Après analyse, nous remarquons que la GE ou le
TDR n'a pas été systématiquement fait pour tous les
cas.
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Les résultats montrent qu'environ 34 ,7 % des cas de
paludisme grave n'ont pas été testés soit par le TDR ou la
GE. Ceci expliquerait que le diagnostic du paludisme grave ait
été basé sur les signes cliniques au service de la
pédiatrie. Le dosage du taux d'hémoglobine a permis de
diagnostiquer 21 cas d'anémie sévère soit 35 % des 60 cas
présentant une pâleur conjonctivale et palmaire.
Ce résultat de la goutte épaisse est comparable
à l'étude de (TETCHI YD, et al. 2012) en Cote d'Ivoire.
Les cas de paludisme correctement diagnostiqués représentent une
proportion de 55 %. Ceci témoignerait que le guide national de prise en
charge du paludisme n'est pas respecté en dépit du fait qu'il est
recommandé pour tout malade admis pour suspicion de paludisme de
pratiquer la goutte épaisse ou le TDR afin de confirmer le diagnostic.
Cette faible proportion des cas paludisme correctement diagnostiqués
pourrait s'expliquer aussi par le manque de réapprovisionnement des
réactifs.
5.5 Traitement
Le pourcentage de cas de paludisme grave traité
correctement en fonction des directives est de 65,9 %. Ce taux est très
faible pour des raisons parfois lié au manque coordination dans la
poursuite du traitement d'entretien qui même prescrit n'est pas souvent
notifié sur le dossier des malades. La preuve en est que 19,7 % des
patients n'ont pas été mis sous traitement d'entretien. Nos
résultats sont comparables à ceux de (TETCHI YD, et al.
2012) en Côte d'Ivoire qui retrouvait 66 % de cas de paludisme grave
correctement prise en charge. Notons que ce taux est inférieur au niveau
de performance fixé par le Guide National de prise en charge de
Paludisme qui est de 80 %.
5.6 Qualité de la prise en charge
La qualité de la prise en charge du paludisme grave est
jugée bonne lorsqu'un traitement correct est appliqué à un
diagnostic correct.
Dans notre étude, la qualité de la prise en
charge du paludisme grave chez les enfants de moins de 5 ans n'est pas
satisfaisante (40,5 %).
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Nos résultats sont inférieurs à ceux
d'une étude réalisée au Benin en 2006 où 78,2 % de
cas de paludisme grave chez les enfants de moins 5 ans étaient
correctement pris en charge (OGOUYEMI-HOUNTO, et al. 2011).
Cette faible proportion de prise en charge correcte est due
parfois au non recours à l'examen biologique permettant la confirmation
du diagnostic et au non-respect de la prescription des antipaludiques en phase
de traitement d'entretien ainsi que de la durée du traitement.
5.7 Evolution sous traitement
L'évolution est favorable chez 157 patients soit 90,8
%. Parmi les guéris seulement 38,7 % ont été prise en
charge correctement selon le guide nationale de prise en charge du paludisme.
Le résultat de notre étude inférieur à
l'étude effectuée au Bénin (OGOUYEMI-HOUNTO, et
al. 2011).
La létalité est de 6,4% et est variable selon
les études dans chaque pays (SAVADOGO, et al., 2011 ; MOYEN, et
al., 2010 ; BOBOSSI-SERENGBE, et al., 2006).
Parmi ces enfants décédés, 4,6 % d'entre eux,
leur prise en charge était incorrecte, ce qui pourrait expliquer la
cause de leur décès. Il existe un lien entre la mortalité
et les signes neurologiques. Sur 11 cas de décès, les signes
neurologiques représentent 54,5%. Ce résultat est similaire aux
résultats des études dans les formations sanitaires du
Burkina-Faso (SAVADOGO, et al. 2014) et à l'hôpital de
Brazzaville (MOYEN, et al. 2010).
Environ 2 ,8 % des malades étaient
évadés. Ces malades évadés, leur prise en charge
était incorrecte.
Au vu de ce résultat, on peut dire que notre
hypothèse numéro un n'est pas vérifiable du fait que
seulement 40,5 % de cas de paludisme grave chez les enfants de moins de 5 ans
étaient correctement pris en charge selon le guide national.
La létalité due au paludisme grave n'est pas
élevée, mais la qualité de la prise en charge du paludisme
grave chez les enfants n'est pas satisfaisante. Notre hypothèse
numéro deux n'est pas aussi confirmée.
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5.8 Atteinte des résultats
En se référant aux objectifs de résultats
attendus du Programme National de Lutte contre le Paludisme contenus dans le
plan stratégique, nous pouvons être optimistes que ces objectifs
pourront être atteints. Il s'agit de :
? Au moins 80 % de cas suspects de paludisme
bénéficient d'un examen parasitologique (GE ou TDR) ;
? Au moins 80 % de cas de paludisme hospitalisé
bénéficient d'un traitement approprié conformément
aux directives nationales ;
? Au moins 80 % de guérison après traitement.
En effet, les résultats de notre étude indiquent
que 55 % des cas hospitalisés ont bénéficié de
l'examen biologique (GE). Un meilleur encadrement du personnel
paramédical de pédiatrie et un meilleur suivi par le
médecin de service pourraient permettre l'atteinte de cet objectif. Le
pourcentage de confirmation de cas de paludisme grave par l'examen biologique
pourrait augmenter si l'hôpital met à la disposition de la
pédiatrie des kits de TDR.
Le traitement approprié et conforme aux directives
nationales de cas de paludisme grave hospitalisés est envisageable
puisque notre étude montre que 65,9 % des cas ont été
traités conformément au guide national de prise en charge du
paludisme.
L'objectif en relation au taux de guérison de 80 %
après le traitement est réalisable car les résultats de
notre étude indiquent un taux de guérison est 90,8 %. Ce
résultat est supérieur à l'objectif fixé.
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CONCLUSION ET SUGGESTIONS Conclusion
Bien que des efforts soient déployés ces
dernières années pour assurer la prise en charge des patients
dans le service de pédiatrie, il ressort néanmoins que la
proportion des cas de paludisme grave correctement pris en charge
conformément aux directives reste faible dans le service de la
pédiatrie de l'hôpital régional de Sarh.
Cette faible proportion de la prise en charge correcte a
été influencée par le non recours à l'examen
biologique permettant de bien diagnostiquer la maladie, le non-respect de la
prescription des antipaludiques surtout en traitement d'entretien et aussi le
non-respect du remplissage des dossiers des malades hospitalisés pour le
paludisme grave.
Au terme de cette évaluation, nous pouvons retenir, que
des efforts restent à faire quant à la prise en charge du
paludisme grave au service de pédiatrie à l'hôpital
régional de Sarh.
Notre étude a de limites en sens que nous n'avons pas
pu évaluer tous les aspects de la prise en charge du paludisme grave
chez les enfants de moins de 5 ans. Pour cela nous souhaiterons que d'autres
études puissent être menées afin de prendre l'aspect tel
que le diagnostic présomptif du paludisme grave chez les enfants de
moins de 5 ans en compte. Cet aspect doit être pris en compte du fait
qu'en cas de l'indisponibilité de réactifs pour réaliser
la goutte épaisse, la prise en charge du paludisme grave se fait
à base du diagnostic présomptif.
Suggestions
Au regard de ce résultat, nous formulons quelques
suggestions à l'endroit des décideurs de la santé, des
communautés et des parents des enfants.
Au ministre de la santé publique :
1. Suivre les recommandations de l'OMS en organisant tous les
deux ans une enquête sur la qualité de la prise en charge des cas
de paludisme dans les formations sanitaires ;
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Au Directeur du Programme National de Lutte contre le
Paludisme
1. Disséminer les directives sur la prise en charge du
paludisme grave sous forme d'algorithme, sous forme d'aides- mémoire
dans toutes les formations sanitaires du Tchad ;
2. Assurer le suivi de la mise en oeuvre des directives
nationales par une supervision globale de tous les aspects permettant la
maitrise du paludisme par le personnel de santé;
3. Mettre à la disposition des formations sanitaires
les kits de TDR afin de permettre la réalisation du test de diagnostic
systématique du paludisme grave.
Au Directeur de l'hôpital régional de Sarh :
1. Former et recycler le personnel médical et
paramédical sur le Guide National de la prise en charge du Paludisme
;
2. Renforcer la supervision afin d'améliorer la
qualité des dossiers des malades hospitalisés ;
3. Créer un service d'archivage des dossiers des
malades et des registres hospitaliers.
Au médecin chef de service de la pédiatrie :
1. Faire le suivi régulier des cas admis au service de
pédiatrie lors de la permanence et de la garde pour une meilleure prise
en charge ;
2. Encadrer le personnel paramédical en organisant des
exposés portant sur la prise en charge du paludisme grave ;
3. Sensibiliser les parents des enfants afin d'avoir des
consultations précoce en cas de paludisme.
Aux communautés et aux parents :
1. Amener le plutôt possible les enfants en consultation
;
2. Eviter les «évasions».
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ANNEXE
FICHE DE COLLECTE DE DONNEES
Fiche N° :
Date de l'enquête : /___/___/ /___/___/
/___/___/
Région : District: Hopital de:
Service de:
I- Identification
N° de dossier :
Age : /___/ : inférieur à 12
mois=1 ; 12 à 23 mois=2 ; 24 à 35 mois=3 ; 36 à 47
mois=4 ; 48 à 59 mois= 5
Sexe : /___/ 1= masculin ;
2=féminin
Date d'admission : Mois :
Température : /___/
Poids : /___/
Référence : /___/ 1= oui ; 2 =non
Résidence : /___/ 1=Bilablime ; 2= quartier
résidentiel ; 3= Kassai ; 4=Paris Congo ; 5=
Quartier 15 ans ; 6=Yalnas ; 7=Paris Sara ; 8= Maingara ; 9=
Maroc ; 10=Kissimi ;
11=Tombalbaye ; 12=Morson et 13= Autre
-Automédication /___/ 1= traitement traditionnel, 2=
traitement moderne
II- Manifestations cliniques
Fièvre : /___/ 1=oui 2=non
Convulsion : /___/ 1=oui 2=non
Coma : /___/ 1=oui 2=non
Prostration : /___/ 1=oui 2=non
Oligo anurie : /___/ 1=oui 2=non
Ictère : /___/ 1=oui 2=non
Hémoglobinurie : /___/ 1=oui 2=non
Détresse respiratoire : /___/ 1=oui 2=non
OEdème aigu du poumon : /___/ 1=oui 2=non
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Collapsus cardiovasculaire ou état de choc: /___/ 1=oui
2=non Vomit incoercible : /___/ 1=oui 2=non
Pâleur conjonctivale ou palmo- plantaire : /___/ 1=oui
2=non
III- Examen paraclinique
GE pratiqué : /___/ 1=oui 2=non si oui : résultat
: positif ou négatif TDR pratiqué : /___/ 1=oui 2=non si oui
résultat : positif ou négatif Taux d'hémoglobine (=5g/dl)
: /___/ 1=oui 2=non
Si oui, résultat THb : g/dl
Glycémie (=2.2mmol/l) : /___/ 1=oui 2=non
Si oui, résultat glycémie
mmol/l Créatininémie (>256umol/l) : /___/ 1=oui 2=non
Si oui, résultat : umol/l
Diagnostique : /___/ 1=correct 2= incorrect
Personnel impliqué dans le diagnostic : /___/
1=-Médecin, 2= infirmier, 3= autres
IV- Traitements
4-1- Traitement antipaludique
Quinine en perfusion : dose : /___/ 1=correcte 2=incorrecte.
Durée : /___/
Relais : Quinine comprimé : dose : /___/ 1=correcte
2=incorrecte. Durée : /___/ ACT : dose : /___/ 1=correcte 2=incorrecte.
Durée : /___/ Artemether : dose : /___/ 1=correcte 2=incorrecte.
Durée : /___/ Artesunate : dose : /___/ 1=correcte 2=incorrecte.
Durée : /___/ Relais : ACT : dose : /___/ 1=correcte
2=incorrecte. Durée : /___/
4-2- Traitements adjuvants
Antipyrétique administré : /___/ 1=oui 2=non
Anticonvulsivant administré : /___/ 1=oui 2=non
Oxygénothérapie : /___/ 1=oui 2=non
Transfusion : /___/ 1=oui 2=non
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Traitement : /___/ 1=correct ; 2=incorrecte
Personnel impliqué dans le traitement : /___/
1=-Médecin, 2= infirmier, 3= autres
V- Evolution et durée de séjour
Pronostic : /___/ 1= Guérison ; 2= Décès ;
3=évasion Durée de séjour : /___/
Fiche remplie par :
Signature :
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TABLE DES MATIERES
DEDICACE ii
SOMMAIRE iii
REMERCIEMENTS iv
SIGLES ET ABREVIATIONS v
RESUME vii
ABSTRACT viii
LISTE DES FIGURES ix
LISTE DES TABLEAUX ix
INTRODUCTION 1
I PROBLEMATIQUE 3
1.1 Enoncé du problème 3
1.2 Etat actuel de connaissances sur le sujet 5
1.3 Justification de l'étude 7
1.4 Question de recherche 7
1.5 Hypothèses de recherche 7
1.6 Objectif général 7
1.7 Objectifs spécifiques : 7
1.8 Résultats attendus de l'évaluation 8
II REVUE DE LITTERATURE 9
2.1 Définitions des concepts 9
2.2 Aperçu sur le paludisme 10
2.2.1 Définition du paludisme 10
2.2.2 Physiopathologie du paludisme 10
2.2.2.1 Cycle parasitaire 10
2.2.2.2 Physiopathologie du paludisme grave 11
2.2.3 Paludisme grave de l'enfant 14
2.2.3.1 Classification du paludisme grave chez l'enfant 15
2.3 Description des stratégies de lutte contre le
paludisme 15
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2.3.1 Description de la stratégie nationale de prise en
charge du paludisme 16
2.3.2 Paludisme grave 16
2.4 Traitement du paludisme grave 17
III METHODOLOGIE 21
3.1 Cadre d'étude 21
3.2 Type d'étude 21
3.3 Population d'étude 22
3.3.1 Critères d'inclusion 22
3.3.2 Critères d'exclusion 22
3.4 Échantillonnage 22
3.5 Variables d'étude 22
3.6 Technique de collecte des données 22
3.7 Saisie et analyse des données 23
3.8 Contrôle de qualité 23
3.9 Considérations éthiques 23
3.10 Critères de jugement 23
3.11 Référentiel d'évaluation 23
IV RESULTATS 25
4.1 Aspects sociodémographiques 25
4.2 Itinéraire thérapeutique 27
4.3 Aspects cliniques 28
4.4 Prise en charge du paludisme grave 29
4.4.1 Diagnostic 29
4.4.2 Traitement du paludisme grave 31
4.5 Appréciation de la prise en charge du paludisme grave
34
4.6 Evolution sous traitement 35
V DISCUSSION 38
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5.1 Méthodologie 38
5.2 Aspects sociodémographiques 38
5.3 Aspects cliniques 38
5.4 Diagnostic 38
5.5 Traitement 39
5.6 Qualité de la prise en charge 39
5.7 Evolution sous traitement 40
5.8 Atteinte des résultats 41
CONCLUSION ET SUGGESTIONS 42
Conclusion 42
Suggestions 42
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 44
ANNEXE 48
TABLE DES MATIERES 51
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