III.2. DISCUSSION
L'analyse spatiale des écosystèmes de la zone de
transition entre le PNWN, la RTFT et la RPFD montre que le test de
séparabilité entre les différentes classes d'occupation du
sol varie de 1,14 à 2. Donc le test de séparabilité entre
les classes est statistiquement acceptable. Pour une analyse spatiale dont la
valeur du test de séparabilité est supérieure à 1,
le risque de confusion entre les différentes classes est faible, les
résultats sont bons.
L'indice de Précision globale et celui du coefficient
Kappa sont de 93 % et de 92 % respectivement. Selon Lafleur (2015), une
classification est fiable et exploitable si l'indice de Précision
globale est supérieur à 80 %. Pour notre cas la Précision
globale est supérieur au seuil donc les différentes classes
d'occupation du sol sont bien rangées dans leurs classes. L'analyse du
résultat de la matrice de confusion montre globalement il n'y a pas eu
d'énorme confusion entre les différentes classes. Cette
différence non significative de confusion entre les classes s'explique
par le fait que les images satellitaires sont des bonnes qualités et en
plus un bon choix des zones d'entrainement a été fait.
Il ressort des calculs des superficies des différentes
classes d'occupation du sol des écosystèmes de la zone de
transition entre le PNWN, RTFT et la RPFD que la classe des mosaïque
champs-jachères occupe une superficie de 23 %. Cette augmentation de
superficie de la classe de mosaïque champs-jachère au
détriment des formations végétales est due à
l'exploitation anarchique des forêts. En effet, l'extension de cette
classe est plus observée dans la portion de la Réserve Partielle
de Faune de Dosso. Cela a été signalé par certains auteurs
comme (Harouna, 2005 et Kabirou, 2013) où ils ont confirmé que
les évènements climatiques extrêmes et récurrents
caractérisés par des années sèches et la croissance
démographique ont occasionné une migration massive des
populations autochtones et allochtones vers la réserve. Cette
dernière a subi une forte pression anthropique notamment l'extension des
champs, la déforestation et le surpâturage, (Photo 6 et 7). Pour
ce qui est de la classe des zones brulées, couvre 14,09 % de superficie.
Elle est beaucoup plus importante dans la portion du Parc National W du Niger.
Cette dernière est intégralement protégée. En
effet, les brulures peuvent être expliquées par le fait que les
agents de gestion de la zone émettent des feux d'aménagements et
cela conduit à une régression des savanes arbustives et des
savanes herbeuses. Selon Inoussa (2011), la transformation des superficies des
formations peut
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être expliquée par l'impact des feux de
végétation et entrainant une régression des savanes et une
progression des zones brulées.
Photo 6 : Champs (Siradji, 2021) Photo 7
: Zone de pâturage (Siradji, 2021)
Dans la PPNWN, les résultats révèlent une
dominance en terme de superficie soit 36 % de la classe des zones
brulées au profit de la classe des savanes arbustives. Cette progression
des zones brulées au détriment des savanes arbustives est due par
le fait que la classe des savanes arbustives a subi des brulures par les agents
de gestion de la forêt donc ce qui fait qu'il y'a une régression
de cette classe. Ensuite la classe des savanes arborées qui occupe 28 %
de superficie. Cette valeur peut être expliquée par le fait que
rare des savanes arborées brulent, en plus la zone est
protégée par des actions anthropiques. Cela a été
notifié par (Ali, 2006) où il a montré que les arbres ne
brulent pas généralement sauf en année très
sèches ou en cas de forte fréquence du feu.
Quant à la PRTFT, il ressort que la classe des galeries
forestières couvre 21,58 % de superficie par rapport aux autres classes.
Cette différence est liée par le fait que la portion
étudiée est regorgée des cours d'eau dans lesquels, la
végétation suit le long d'eux. Ce résultat est
différent de celui trouvé par (Barrage et al., 2018).
Cela peut se justifiée par le fait que l'étude menée par
cet auteur concerne l'ensemble de la réserve. Les faibles pourcentages
ont été enregistrées dans les classes des mosaïque
champs-jachères et des brousses tigrées. Ceux-ci peuvent
être expliqués par le fait que c'est une réserve
protégée, l'extension des mosaïque champs-jachères
est non significative par contre pour les brousses malgré que c'est une
aire protégée les populations continuent à faire des
défrichements les plus souvent sur les combretaceae, (Photo 8). Cette
pression anthropique a été dite par des auteurs (Kouassi et
al., 2010 ; Mama et al., 2013) où ils ont
montré que les formations
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naturelles, plus particulièrement les brousses
tigrées sont les plus affectées par les activités
anthropiques.
A
B
Photo 8 : A : Bûcherons
arrêtés ; B : Bois défrichés (Siradji, 2021)
La PRPFD est occupée à 39,30 % de superficie de
la classe des mosaïque champs-jachères. En effet, la principale
cause de cette progression est l'avancée du front agricole dans la
réserve et entrainant une forte dégradation des formations
végétales naturelles. Malgré cette menace qui pèse
sur la réserve, plusieurs partenaires interviennent dans le but de
restaurer la réserve (Photo 9 et 10). Ce résultat est similaire
de celui trouvé par (Barrage et al., 2018) où diverses
actions sont à entreprendre pour la mise en oeuvre des activités
régénératrices des revenus dans les villages pour lutter
contre la menace qui pèse sur la réserve. Pour la classe des
savanes arbustives, elle occupe 19,84 % de superficie. L'extension de cette
classe peut être expliquée par l'absence des feux
d'aménagement qui est la source principale de la régression de
cette classe. Ensuite vient la classe des affleurements rocheux qui a 13,93 %
de superficie. L'augmentation de la superficie de cette classe est
dépendante des brousses tigrées qui occupe 3,33 % qui sont des
espèces à préférence dans le plateau. Cet
accroissement a été signalé par (Inoussa, 2011) où
il a confirmé que l'augmentation de cette classe peut être
considérée comme une forme de dégradation de la
végétation au profit des brousses tigrées.
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Photo 9 : Activité
génératrice (Siradji, 2021) Photo 10 : Demi
lunes (Siradji, 2021)
Pour ce qui est la PZA est une zone qui se trouve entre la
RTFT et la RPFD. Cette portion, dans sa majeure partie est occupée par
la classe des mosaïque champs-jachères avec un pourcentage de 59 %
de superficie. Cette extension accentuée de cette classe est due par le
fait que c'est une zone non protégée d'où une forte
pression anthropique sur la zone notamment : les défrichements, les
cultures pluviales, la croissance démographique etc... Ce
résultat est en adéquation avec celui trouvé (Zakari et
al., 2018) qui ont constaté une progression des formation
anthropisées au profit des formations naturelles végétales
dans la forêt classée des trois rivières au Nord-Est du
Bénin. La même tendance a été signalée par
(Abdourahamane et al.,2012) dans la forêt de Dan Kada Dodo
où les zones sous cultures et jachères sont les plus dominantes
au détriment des formations naturelles végétales.
Pour l'ensemble des quatre portions, la classe des
mosaïque champs-jachères est observée dans la PRPFD, PZA et
PRTFT à l'exception de la PPNWN où cette classe est inexistante.
Cette différence peut se justifier par le fait que la PPNWN ne partage
pas le même statut de protection avec les autres portions. Ce
résultat concorde avec celui de (Inoussa, 2011) dans la même zone
où il a remarqué que grâce au statut de protection du PNWN,
la pression anthropique est moindre. Quant aux classes des zones brulées
et des savanes arborées leurs présences ont été
constatées dans la PRTFT et la PPNWN par contre ces classes sont
absentes dans la PRPFD et la PZA. La justification tirée est liée
à l'absence des feux d'aménagement dans les deux portions, c'est
pourquoi il y' a eu une progression des savanes arbustives et des savanes
herbeuses. Ce qui justifie l'absence de la classe des savanes arborées
dans les deux portions est due principalement à la pression anthropique
surtout les défrichements anarchiques des arbres. Les classes telles que
: les
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brousses tigrées, les galeries forestières et
les savanes arbustives sont rencontrées dans les PPNWN, PRTFT et PRPFD
sauf dans la PZA. Cette irrégularité est liée par le fait
que la partie majeure de la portion de la zone Ayinoma a été
transformée en des mosaïque champs-jachères. Cela a
été notifiée par (Pale, 2000) qui a trouvé que la
transformation des formations naturelles est essentiellement liée aux
activités anthropiques (déforestation, l'agriculture). La classe
des affleurements rocheux a été identifiée dans la PPNWN
et la PRPFD à l'exception des deux portions. L'explication donnée
est due par le fait que l'augmentation de cette classe dépend de la
classe des brousses tigrées. Pour ce qui est de la classe des savanes
herbeuses, elle est présente dans la PRPFD et la PZA et absente dans la
PPNWN et la PRTFT. Cette répartition inégale de cette classe peut
se justifiée par le fait que la PRPFD et la PZA sont des zones non
soumises aux feux d'aménagement car ces derniers entrainent une
régression voire la disparition de cette classe. Pour la dernière
classe, celle du fleuve Niger qui est présente dans les trois portions
sauf dans la PRTFT. Cette différence est tout simplement liée
à la délimitation de la portion.
Par rapport à l'indice de diversité, dans
l'ensemble de la zone de transition, l'indice étant égal à
2,97 bits, donc la zone est hétérogène. Pour la PRTFT, la
PRPFD, la PPNWN les indices sont : 2,53 bits, 2,38 bits, 2,21 bits
respectivement, indiquent les portions sont hétérogènes
par contre la PZA, l'indice est égal à 1,11 bit traduit une
tendance d'homogénéisation de cette zone. Ce qui explique la
variation de cet indice est lié au nombre des classes autrement dit plus
le nombre de classe augmente plus l'indice est élevé. Quant
à la dominance, globalement l'indice de dominance de la classe des
mosaïque champs-jachères est égal à 24 %, la
conclusion tirée, la classe des mosaïque champs-jachères est
fragmentée avec les formations naturelles. Dans la PRTFT, la classe de
galerie forestière présente une dominance de 22 %, cette classe
est fragmentée avec les autres classes. Pour la PPNWN et la PRPFD, ces
deux portions sont dominées à 36 % des zones brulées et 39
% des mosaïque champs-jachères respectivement. Elles sont
fragmentées par d'autres classes. Par contre la PZA a 59 % de dominance
de la classe des mosaïque champs-jachères. À ce niveau la
fragmentation est très faible et tend vers une
homogénéisation de formations naturelles vers les formations
anthropisées. Cela a été confirmé par (Oreste et
al., 2019) où ils ont montré une fragmentation du
paysage naturel qui s'est transformé en paysage artificiel.
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CONCLUSION RECOMMANDATIONS ET
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PERSPECTIVES
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