Introduction
La pêche est l'une des activités de production
les plus vieilles de l'humanité et les études anthropologiques
contemporaines sur les sociétés primitives ont confirmé
l'importance de cette activité comme moyen de subsistance (Arnason,
1997). Mais très tôt, l'activité a connu des
décadences dans plusieurs pays en raison de la démographie
galopante avec des pêcheurs trop nombreux, pourchassant des ressources
devenus de plus en plus rares (Lévêque, 1992 ; Chikou, 2006 ;
Kiossa, 2011).
Aujourd'hui, les pêcheurs des pays en voie de
développement ne parlent plus de rentabilité de leurs
activités, mais plutôt d'un simple moyen de survie
(Lévêque, 1992;Ahouansou Montcho, 2011). Ainsi, la gestion des
ressources halieutiques est devenue un enjeu crucial tant sur le plan
biologique (conservation des espèces) que sur le plan économique
(préservation de l'activité de pêche).
L'Afrique de l'Ouest, à travers la
variété de ses écosystèmes, renferme une
diversité biologique unique en son genre, et est
considérée comme l'une des zones prioritaires de conservation de
la biodiversité au niveau mondial. Son patrimoine biologique fait
l'objet d'une exploitation non durable et est menacé d'une disparition
imminente (Sinsin & Kampermann, 2010).La nécessité de prendre
des mesures de conservation devient dès lors une préoccupation
majeure. Ces mesures, pour être efficaces, nécessitent une bonne
connaissance des espèces et des relations qui les lient à leur
milieu.
Les travaux de Coenen (1987) sur le fleuve Niger partie
nigérienne font état de 83 espèces réparties dans
20 familles. Au Niger, la faune ichtyologique renferme 112 espèces
réparties dans 22 familles (PGIPAP, 2012). La
pêche contribue à hauteur de 2,65% au PIB et fournit un emploi
direct à près de 50 000 personnes pour une production moyenne de
35 000 tonnes par an (UEMOA 2012). Elle génère en moyenne plus de
40 milliards F.CFA de chiffres d'affaires par an (UEMOA 2012). Les ressources
halieutiques sont concentrées dans le fleuve Niger et ses affluents, la
Komadougou yobé, le Lac Tchad, 970 mares naturelles et 69 retenues d'eau
artificielles.
La production de poisson, a connu une évolution en
dents de scies caractérisée par une tendance à la baisse
très marquée pendant ces dernières années due au
problème d'insécurité sur le Lac Tchad. La production du
poisson frais est ainsi passée à 40473 tonnes en 2011 à
31041 tonnes en 2018 (DPA, 2018).
2
Le Niger a adopté et mis en oeuvre la stratégie
de développement de la pêche et de l'aquaculture qui a pour
objectif global une pêche responsable en vue d'assurer la conservation,
la gestion et le développement des ressources (MPAT/DC, 2013).
En effet, l'un des facteurs qui conduit à la
dégradation des stocks de poissons est le mode d'exploitation de ces
ressources (Montchowui et al., 2008). C'est en ce sens que l'Etat du
Niger a adopté et mis en oeuvre la stratégie de
développement de la pêche et de l'aquaculture qui a pour objectif
global une pêche responsable en vue d'assurer la conservation, la gestion
et le développement des ressources halieutiques dans le respect des
écosystèmes et de la biodiversité, afin de mieux lutter
contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté (ME/LCD
2007).
Cette étude contribuera à l'atteinte d'un
objectif spécifique de l'axe stratégique N°1 de la
stratégie de développement de la pêche et de l'aquaculture
qui se rapporte à : « la promotion de la recherche appliquée
dans les domaines de la pêche et de l'aquaculture et des
écosystèmes aquatiques en vue d'une meilleure valorisation
socioéconomique et écologique des ressources halieutiques».
Les pêcheries de Say font partie des points d'approvisionnement de la
ville de Niamey en poisson.
D'où l'intérêt d'étudier la
diversité ichtyologique et la productivité des pêcheries
dans la commune urbaine de Say.
La présente étude se propose ainsi de
caractériser la faune ichtyologique de la commune de Say à
travers sa diversité et sa production en vue d'une gestion durable des
ressources.
De manière spécifique, il s'agit de:
? suivre la qualité physico-chimique de l'eau du fleuve
Niger dans le secteur de la zone d'étude ;
? inventorier les espèces de poisson du fleuve et
d'évaluer leur abondance spécifique dans le secteur
d'étude
? inventorier les différents engins de pêche
déployés dans le secteur de l'étude
? déterminer les paramètres morphometriques des
espèces abondantes dans les captures.
En abordant ce thème, il s'agira de répondre aux
questions recherche suivantes:
? les caractéristiques physico-chimiques de l'eau du
fleuve Niger dans le secteur de la zone d'étude sont-elles favorables
à la survie de la faune ichtyologique ?
3
> les espèces de poissons et leur abondance
spécifique sont-elles connues dans le fleuve Niger au niveau de la
commune de Say ?
> les paramètres morphometriques des principales
espèces de poissons du fleuve Niger dans le secteur de Say sont-elles
connues ?
> les caractéristiques des engins et techniques de
pêches utilisées dans le fleuve Niger partie de la commune de Say
sont-ils connus?
Quatre hypothèses sous-tendent la présente
étude:
> Plusieurs espèces de poissons vivent dans le
fleuve Niger dans la partie de la commune de Say
> Le manque de connaissance des espèces de poisson
ne permet pas leur utilisation durable;
> La pêche ne suit pas la règlementation
> la pêche a une influence sur le peuplement des
poissons dans la commune de say
Le présent document, en plus de l'introduction et de la
conclusion comporte trois chapitres. Le premier chapitre a
présenté les généralités, le deuxième
chapitre le matériel et les méthodes et le troisième
chapitre les résultats et les discussions.
4
|