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Analyse de la biodiversité ichtyologique et de la productivité des pêcheries de say au niger


par Hamadou Yacouba
Université d'Abomey Calavi - Master 2018
  

Disponible en mode multipage

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RÉPUBLIQUE DU BENIN

UNIVERSITÉ D'ABOMEY CALAVI (UAC)

FACULTÉ DES SCIENCES AGRONOMIQUES (FSA)

 

ÉCOLE D'AMÉNAGEMENT ET GESTION DE L'ENVIRONNEMENT (EAGE)

Mémoire pour l'obtention du diplôme de:

Master Régional Professionnel en Monitoring des Ressources aquatiques

et Aménagement des Pêches continentales (MoRAP)

Analyse de la biodiversité ichtyologique et de la

productivité des pêcheries de Say au Niger

Soutenu le 15 Novembre 2019 par:

Hamadou YACOUBA

Superviseur:

Pr Dr Ir Philippe A. LALÈYÈ

Professeur Titulaire en Hydrobiologie et Aquaculture (CAMES)
Université d'Abomey-Calavi (Bénin).

Co-Superviseur:

Dr Issiaka YOUSSOUFA

Maître de Conférences en Sciences de l'Environnement et Ecologie des Ecosystèmes Aquatiques (CAMES)
Université de Diffa (Niger).

Jury:

Président

Examinateur

Examinateur

: Pr Antoine CHIKOU, Professeur Titulaire en Hydrobiologie et Aquaculture (CAMES),

Université d'Abomey-Calavi (Bénin).

Rapporteur : Pr Philippe A. LALÈYÈ, Professeur Titulaire en Hydrobiologie et Aquaculture (CAMES),

Université d'Abomey-Calavi (Bénin).

1: Dr Djiman LEDEROUN, Maître de Conférences en Hydrobiologie et Aquaculture (CAMES), Université d'Abomey-Calavi (Bénin).

2: Dr Delphine ADANDÉDJAN, Maître de Conférences en Hydrobiologie et Aquaculture CAMES), Université d'Abomey-Calavi (Bénin).

Année académique: 2018 - 2019

CINQUIÈME PROMOTION ARES-CCD

 
 

Présentation de la page de Garde

Les photos figurant sur la page de garde ont été prises sur le terrain à Say en 2019, par l'auteur de ce mémoire. Leur présence a pour objectif de permettre à tout lecteur de mieux cerner le sujet abordé dans ce document. De gauche à droite, nous avons :

? Palangres chez le président de l'association des pêcheurs de Say

Date : 28/08/2019

Dimensions : 5152 x 3864 pixels ; Marque de l'appareil Photographique : IXUS 177

? Prise d'un pêcheur à Tounga Mini composé de Glarias angullaris (Linnaeus, 1758)

Labeo senegalensis Valenciennes, 1842 Distichodus rostratus Günther, 1864

Date : 27/08/2019

Dimensions : 5152 x 3864 pixels ; Marque de l'appareil Photographique : IXUS 177

? Deux pêcheurs dans une pirogue entrain d'enlever des poissons attrapés par le filet maillant au bord du fleuve Niger à la station de Tounga Mini

Date : 28/08/2019

Dimensions : 5152 x 3864 pixels ; Marque de l'appareil Photographique : IXUS 177

CERTIFICATION

Je soussigné, Pr Philippe A. LALÈYÈ certifie que ce travail a été entièrement réalisé par YACOUBA Hamadou pour l'obtention de son diplôme de Master Régional Professionnel en Monitoring des Ressources Aquatiques et Aménagement des Pêches Continentales à la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi (UAC) du Benin.

II

Superviseur

Pr Philippe A. LALÈYÈ

Professeur Titulaire des Universités (CAMES)

III

Dédicace

A la mémoire de mon Père Yacouba Moumouni décédé au moment où nous rentrons au Niger pour la sortie intégrée. Paix à son âme.

iv

REMERCIEMENTS

Je remercie vivement tous ceux qui d'une façon ou d'une autre ont contribué à la réalisation de ce travail. Mes remerciements vont particulièrement :

- à L'ARES-CCD, principal partenaire financier du MoRAP qui nous a accordé une bourse d'étude en vue de suivre cette formation ;

- au Professeur Philippe A. LALEYE, Doyen de la Faculté des Sciences agronomiques de l'Université d'Abomey Calavi du Bénin, Coordonnateur Régional du Master MoRAP pour son efficacité dans la gestion des Masters, son encadrement, ses sages conseils, sa disponibilité, sa patience et surtout son pragmatisme à toute éventualité pendant toute la période de ma formation à la FSA/UAC du Bénin ;

- à mon Superviseur de mémoire Dr. Djiman LEDEROUN, Maître-Assistant des Universités, Enseignant-chercheur à la FSA/UAC du Bénin, pour avoir accepté superviser mon mémoire de master malgré ses nombreuses occupations. Il a su guider avec efficacité et sagesse ce travail pendant toute la période du stage ;

- à mon Co-superviseur de mémoire Monsieur Youssoufa ISSIAKA, Maître de Conférences des Universités, Enseignant-Chercheur à la Faculté d'Agronomie de l'Université de Diffa pour l'encadrement assuré malgré son éloignement de la zone d'étude et de celle du travail au laboratoire qu'il trouve ici notre entière satisfaction ;

- à mon Encadreur de terrain, Monsieur Alhou BASSIROU, Maître de Conférences des Universités, Enseignant-Chercheur à l'Ecole Normale Supérieure de l'Université Abdou Moumouni de Niamey, pour le suivi sur le terrain et au laboratoire de l'ENS et sans lequel ce travail n'aurait jamais été réalisé ;

- à mon Co-Encadreur de terrain, Colonel ABDOU Ibrahim, Ingénieur des Eaux et Forêts, Directeur national de la Pêche et de l'Aquaculture (DPA), pour son encadrement, ses conseils, sa disponibilité, et sa patience durant mon séjour à la DPA ;

- à Madame Delphine ADANDEDJAN, Maître de Conférences des Universités, Enseignant-Chercheur à la Faculté des Sciences Agronomiques de l'UAC, qu'elle trouve notre entière satisfaction ;

- à Monsieur Hyppolite AGADJIHOUEDE Maître de Conférences des Universités Enseignant-Chercheur à l'Ecole d'Aquaculture de l'Université Nationale d'Agriculture (UNA) ;

- à Monsieur GOUGBEDJI Armel Doctorant au Laboratoire d'Hydrobiologie et d'Aquaculture pour sa contribution à l'amélioration de ce travail ;

V

- à tous les étudiants de la 5e promotion MoRAP pour le séjour plein des souvenirs qu'on a passé ensemble au Bénin et surtout lors de la sortie intégrée;

- au Colonel major Ali HAROUNA Ingénieur des Eaux et Forêts, Secrétaire Général Adjoint du ME/SU/DD, pour ses conseils et la démarche administrative qu'il nous a facilité;

- à Monsieur Amadou, technicien du laboratoire de l'ENS pour son assistance sans faille ;

- aux Lieutenant-Colonel Issa YACOUBA et Commandant Seyni MOUMOUNI, tous Ingénieurs Halieutes pour leur encadrement et leur soutien moral et matériel ;

- aux Commandants Ado Moussa IBRAHIM et Amadou OUMAROU tous de la 4eme promotion MoRAP pour leur contribution au traitement des données;

- au Lieutenant-colonel Hama HASSANE, Directeur départemental de l'environnement et du développement du durable de Say et toute son équipe qui nous ont hébergé pendant la durée du stage;

- à Monsieur Mahamane BOUBACAR, président de l'association des pêcheurs de Say, mon piroguier du site de Tounga Mini;

- à Monsieur Issoufou SIDI mon piroguier du site de Bolongué ;

- à Monsieur Boubacar IBRAHIM mon piroguier du site de Koba

- à Monsieur Omar SALEY, mon guide de terrain, pour avoir accepté de me tenir compagnie et de jouer le rôle de facilitateur lors des échanges avec les pêcheurs et les mareyeuses ; - à toute la communauté des pêcheurs de de Say pour l'amitié et l'intérêt accordé à ce travail ; - à l'ensemble du personnel de la DPA et de la Direction Générale des Eaux et Forêts ;

- Au président du jury Pr. Antoine CHIKOU ainsi qu'aux membres de mon jury : Professeur Philippe A. LALEYE, Madame Delphine ADANDEDJAN et Dr. Djiman LEDEROUN grâce aux observations pertinentes et à la qualité des questions qui ont permis la finalisation de ce document ; qu'ils trouvent ainsi ma profonde reconnaissance ;

- Mes vifs remerciements vont, en général, à l'endroit de tous les enseignants et chercheurs intervenant dans le programme de formation MoRAP ;

- à tous ceux qui nous ont apporté une quelconque aide et qui n'ont pu être cités ici, nous leur exprimons nos sincères remerciements.

vi

Sigles et abréviations

ABN : Autorité du Bassin du Niger

DAP: Division d'Aménagement des pêcheries

DDA : Division du Développement de l'Aquaculture

DPA : Direction de la Pêche et de l'Aquaculture

DN : Division Nutrition

DSRH/VTTP : Division de Suivi des Ressources Halieutiques et de la Vulgarisation

des Techniques et Technologies de Pêche

ENS : Ecole Normale Supérieure

GPS : Global Position System

INS : Institut National de la Statistique

ME/LCD : Ministère de l'Environnement de la Lutte Contre la Désertification

MESU/DD : Ministère de l'Environnement de la Salubrité Urbaine et du

Développement Durable

MHE/LCD : Ministère de l'Hydraulique, de l'Environnement et de la Lutte Contre la
Désertification

MoRAP : Monitoring des Ressources aquatiques et Aménagement des Pêches
Continentales

MPAT/DC : Ministère du Plan de l'Aménagement du Territoire et du
Développement Communautaire

PDC : Plan du Développement Communal

PGIPAP : Projet de Gestion Intégrée des Plantes Aquatiques Proliférantes

RGP/H : Recensement General de la Population et de l'Habitat

SD : Secrétariat de Direction

SM : Secrétaire Municipal

SDR : Stratégie de Développement Rural

UAM : Université Abdou Moumouni

UEMOA : Union Economique Monétaire Ouest Africain

UAC : Université d'Abomey Calavi

VII

Liste des tableaux

Tableau 1 : Synthèse des paramètres physico-chimiques de l'eau au cours de l'étude 19

Tableau 2 : Variations spatio-temporelles des paramètres physico-chimiques 21

Tableau 3 : Liste des espèces de poissons inventoriés dans le fleuve à Say 22

Tableau 4 : Indices de diversité de Shannon et de son équitabilité en fonction des stations 29

Tableau 5 : Indices de diversité de Shannon et de son équitabilité en fonction des mois 29

Tableau 6 : Indice de similarité de Jaccard 30

Tableau 7 : Richesse spécifique des engins de pêche et leur indice de diversité de Shannon-

Wiener 32

Tableau 8 : Paramètres morphometriques des espèces totalisant plus de 10 individus. 37

Tableau 9 : Paramètres de la relation poids-longueur et du facteur de condition de Labeo

senegalensis 38

viii

Liste des figures

Figure 1 : Zonage agro-écologique du Niger (Source : SDR, 2004) 5

Figure 2 : Zones humides et agro-écologiques 6

Figure 3 : Cumul annuel des pluies (PDC 2017-2021, Say) 8

Figure 4 : Localisation des sites d'échantillonnage 12

Figure 5 : Materiel de collectes des données 14

Figure 6 : Abondance numérique (A) et pondérale (B) toutes stations confondues 25

Figure 7 : Abondance numérique spatiale 27

Figure 8 : Abondance pondérale spatiale 28

Figure 9 : Filet maillant de différentes mailles 30

Figure 10 : Quelques palangres d'hameçons différents 31

Figure 11 : Nasses de différentes mailles 32

Figure 12 : Sélectivité des engins liée à l'abondance numérique toutes espèces confondues: 34

Figure 13 : Sélectivité des engins liée à l'abondance pondérale toutes espèces confondues 34

Figure 14 : Capture de pêche par unité d'effort par engin 35

Figure 15 : Structure générale par taille des captures toutes stations confondues 35

Figure 16 : Structure par taille des individus capturés selon le type d'engin utilisé 36

Figure 17 : Relation poids-longueur et structure de taille du Labeo senegalensis 38

Résumé

Dans le but d'analyser la biodiversité ichtyologique et la productivité des pêcheries de Say sur le fleuve Niger au Niger, une étude a été faite de juillet à septembre 2019. L'objectif global est de caractériser la faune ichtyologique de la commune de Say à travers sa diversité et sa production. L'inventaire de la faune ichtyologique a été réalisé auprès des pêcheurs artisanaux utilisant divers type d'engins. Des pêches expérimentales ont été effectuées chaque 15 jours à l'aide d'une batterie de cinq (5) filets expérimentaux de 50 m de longueur et 1,5 m de profondeur et de maillage respectives: 10 mm, 20 mm, 25 mm, 40 mm et 50 mm afin de capturer toutes les gammes de tailles de poisson. Les paramètres physico-chimiques relevés à la fin de chaque offraient des conditions optimales à la vie aquatique. La température mensuelle de l'air varie de 27,6°C à 33,7°C avec une moyenne de 29,45 #177;0,17; celle de l'eau varie de 26,8 à 30,7°C avec une moyenne de 28,25 #177; 0,38. La profondeur et la transparence varient respectivement de 1,6 à 7,6 m et de 2 à 5 cm. L'oxygène dissous quant à lui varie de 4,68 à 5,64 mg/L ; le pH varie de 6,5 à 8,3. La richesse spécifique varie d'une station à une autre et d'un mois à un autre. Ainsi 41 espèces ont été inventoriés à Tounga Mini, 35 espèces à Bolongué et Koba, 34 espèces en juillet, 40 espèces en Août et 38 espèces en Septembre. L'inventaire de l'ichtyofaune a révélé l'existence de 48 espèces de poisson reparties en 31 genres et 16 familles. Trois types d'engins de pêche sont utilisés pour l'exploitation des poissons: Le filet maillant, les nasses et les palangres. L'espèce la plus abondante est Labeo senegalensis avec 419 individus soit 19,47% du nombre totale et (19,19%) de la biomasse totale des captures. Cette étude reste cependant limitée car ne concerne qu'une petite portion du fleuve et pendant un temps très court (3 mois), il serait donc nécessaire de l'approfondir sur une période d'au moins un an et sur un long secteur.

ix

Mots clés: Ichtyofaune, biodiversité, Fleuve Niger, Say.

Summary

In order to analyze the ichthyological biodiversity and productivity of the Say fisheries on the Niger River in Niger, a study was conducted from July to September 2019. The overall objective is to characterize the ichthyological fauna of the commune of Say in through its diversity and production. The inventory of fish fauna was carried out among artisanal fishermen using various types of gear. Experimental fisheries were carried out every 15 days using a battery of five (5) experimental nets of 50 m length and 1.5 m depth and mesh respectively: 10 mm, 20 mm, 25 mm, 40 mm and 50 mm to capture all sizes of fish. The physicochemical parameters recorded at the end of each offered optimal conditions for aquatic life. The monthly air temperature varies from 27.6 O C to 33.7 O C with an average of 29.45 #177; 0.17; that of water varies from 26.8 to 30.7 O C with an average of 28.25 #177; 0.38. The depth and transparency vary from 1.6 to 7.6 m and from 2 to 5 cm respectively. Dissolved oxygen varies from 4.68 to 5.64 mg / L; the pH varies from 6.5 to 8.3. Species richness varies from one station to another and from one month to another. Thus 41 species were inventoried in Tounga Mini, 35 species in Bolongué and Koba, 34 species in July, 40 species in August and 38 species in September. The fish fauna inventory revealed the existence of 48 species of fish divided into 31 genera and 16 families. Three types of fishing gear are used for fish exploitation: gillnets, traps and longlines. The most abundant species is Labeo senegalensis with 419 individuals or 19.47% of the total number and (19.19%) of the total biomass of the catches. However, this study remains limited because it concerns only a small portion of the river and for a very short time (3 months), it would therefore be necessary to deepen it over a period of at least one year and over a long area.

X

Key words: Fish fauna, biodiversity, Niger River, Say.

xi

Table des matières

CERTIFICATION ii

Dédicace iii

REMERCIEMENTS iv

Sigles et abréviations vi

Liste des tableaux vii

Liste des figures viii

Résumé ix

Summary x

Table des matières xi

Introduction 1

CHAPITRE I : GENERALITES 4

1.1 Généralités sur la République du Niger 4

1.1.1 Situation géographique 4

1.1.3 Ecosystèmes aquatiques 5

1.1.4 Plantes aquatiques 6

1.2 Cadre institutionnel, législatif et règlementaire de la pêche 7

1.2.1 Cadre institutionnel 7

1.2.2 Cadre législatif et réglementaire de la pêche 7

2. Présentation du milieu d'étude 7

2.1. Commune urbaine de Say 7

2.2. Aspect biophysique : 8

2.2.1. Climat 8

2.2.2 Relief 9

2.2.3 Sols 9

2.2.5 Flore 10

2.2.6 Faune 10

2.3 Aspect humain 11

2.3.1 Population 11

2.3.2 Activités socioéconomiques 11

2.3.3 Organisation administrative et sociale 11

CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES 12

2.1 Présentation du site d'étude 12

2.1.2 Localisation de Say 12

2.1.3 Choix des stations d'études 12

2.2 Matériel 13

2.2.1 Structures logistiques 13

xii

2.2.2 Matériel de collecte des données 13

2.3 Méthodes 14

2.3.1 Collectes des données 14

2.3.1.1 Paramètres physico-chimiques des stations d'échantillonnage 14

2.3.1.2 Inventaire de l'ichtyofaune 15

2.3.1.3 Suivi des captures et des techniques de pêche 15

2.3.1.4 Mensurations morphométriques et pondérales 15

2.3.2 Analyse et traitement des données 16

2.3.2.1 Analyse des données 16

2.3.2.1.1 Paramètres physico-chimiques 16

2.3.2.1.2 Inventaire de l'ichtyofaune 16

2.3.2.1.2.1 Indice de diversité de Shannon et de Wiener 16

2.3.2.1.2.2 Régularité ou l'équitabilité de Piélou 16

2.3.2.1.2.3 Richesse spécifique effective (S) 17

2.3.2.1.2.4 Indice de similitude de Jaccard 17

2.3.2.1.2.5 Capture Par Unité d'Effort (CPUE) 17

2.3.2.1.2.6 Histogramme des fréquences de taille 17

2.3.2.1.3 Biologie de l'espèce abondante dans les captures 17

2.3.2.1.3.1 Relations poids-longueurs 17

2.3.2.1.3.2 Facteur de condition 18

CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION 19

3.1 Résultats 19

3.1.1 Paramètres physico-chimiques 19

3.1.1.1 Caractéristiques physico-chimiques des trois stations 19

3.1.1.2 Variations spatio-temporelles des paramètres physico-chimiques 20

3.1.2 Inventaire de la faune ichtyologique 22

3.1.2.2 Communauté ichtyologique 23

3.1.2.3 Abondances numérique et pondérale des espèces capturées 24

3.1.2.3.1 Abondances numérique et pondérale générales 24

3.1.2.3.2 Abondance numérique spatiale 26

3.1.2.3.4 Variations spatiales des indices de diversité 29

3.1.2.3.5 Variation temporelle des indices de diversité 29

3.1.2.3.6 Indice de similarité de Jaccard 30

3.1.3 Typologie des engins de pêche et leurs sélectivités 30

3.1.3.1 Sélectivité des engins liée à la diversité spécifique des captures 32

3.1.3.2 Sélectivité des engins liée à l'abondance numérique 33

3.1.3.3 Sélectivité des engins liée à l'abondance pondérale 34

XIII

3.1.3.4 Capture Par Unité d'Effort (CPUE) de chaque engin 34

3.1.4. Structure des captures 35

3.1.4.1 Structure générale des fréquences de distribution de la longueur totale 35

3.1.4.2 Distribution des fréquences de longueurs totales des poissons en fonction des engins 36

3.1.5. Eléments de Biologie des espèces 37

3.1.5.1. Variables morphométriques des captures 37

3.1.5.2 Relation poids-longueur et structure par taille de l'espèce dominante 38

3.2 Discussion 39

3.2.1 Paramètres physico-chimiques du fleuve dans le secteur de Say 39

3.2.2 Inventaire de l'ichtyofaune 40

3.2.2.1 Variations spatio-temporelle de la richesse spécifique 41

3.2.2.2 Abondance spatio-temporelle numérique et pondérale des captures : 42

3.2.3 Typologie des engins de pêche et leurs sélectivités 42

3.2.3.1 Structure morphométriques des spécimens 43

3.2.3.2 Relations poids-longueurs 43

CONCLUSION ET PERSPECTIVES 45

Références bibliographiques 47

Annexes : Quelques spécimens de poissons échantillonnés 50

1

Introduction

La pêche est l'une des activités de production les plus vieilles de l'humanité et les études anthropologiques contemporaines sur les sociétés primitives ont confirmé l'importance de cette activité comme moyen de subsistance (Arnason, 1997). Mais très tôt, l'activité a connu des décadences dans plusieurs pays en raison de la démographie galopante avec des pêcheurs trop nombreux, pourchassant des ressources devenus de plus en plus rares (Lévêque, 1992 ; Chikou, 2006 ; Kiossa, 2011).

Aujourd'hui, les pêcheurs des pays en voie de développement ne parlent plus de rentabilité de leurs activités, mais plutôt d'un simple moyen de survie (Lévêque, 1992;Ahouansou Montcho, 2011). Ainsi, la gestion des ressources halieutiques est devenue un enjeu crucial tant sur le plan biologique (conservation des espèces) que sur le plan économique (préservation de l'activité de pêche).

L'Afrique de l'Ouest, à travers la variété de ses écosystèmes, renferme une diversité biologique unique en son genre, et est considérée comme l'une des zones prioritaires de conservation de la biodiversité au niveau mondial. Son patrimoine biologique fait l'objet d'une exploitation non durable et est menacé d'une disparition imminente (Sinsin & Kampermann, 2010).La nécessité de prendre des mesures de conservation devient dès lors une préoccupation majeure. Ces mesures, pour être efficaces, nécessitent une bonne connaissance des espèces et des relations qui les lient à leur milieu.

Les travaux de Coenen (1987) sur le fleuve Niger partie nigérienne font état de 83 espèces réparties dans 20 familles. Au Niger, la faune ichtyologique renferme 112 espèces réparties dans 22 familles (PGIPAP, 2012). La pêche contribue à hauteur de 2,65% au PIB et fournit un emploi direct à près de 50 000 personnes pour une production moyenne de 35 000 tonnes par an (UEMOA 2012). Elle génère en moyenne plus de 40 milliards F.CFA de chiffres d'affaires par an (UEMOA 2012). Les ressources halieutiques sont concentrées dans le fleuve Niger et ses affluents, la Komadougou yobé, le Lac Tchad, 970 mares naturelles et 69 retenues d'eau artificielles.

La production de poisson, a connu une évolution en dents de scies caractérisée par une tendance à la baisse très marquée pendant ces dernières années due au problème d'insécurité sur le Lac Tchad. La production du poisson frais est ainsi passée à 40473 tonnes en 2011 à 31041 tonnes en 2018 (DPA, 2018).

2

Le Niger a adopté et mis en oeuvre la stratégie de développement de la pêche et de l'aquaculture qui a pour objectif global une pêche responsable en vue d'assurer la conservation, la gestion et le développement des ressources (MPAT/DC, 2013).

En effet, l'un des facteurs qui conduit à la dégradation des stocks de poissons est le mode d'exploitation de ces ressources (Montchowui et al., 2008). C'est en ce sens que l'Etat du Niger a adopté et mis en oeuvre la stratégie de développement de la pêche et de l'aquaculture qui a pour objectif global une pêche responsable en vue d'assurer la conservation, la gestion et le développement des ressources halieutiques dans le respect des écosystèmes et de la biodiversité, afin de mieux lutter contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté (ME/LCD 2007).

Cette étude contribuera à l'atteinte d'un objectif spécifique de l'axe stratégique N°1 de la stratégie de développement de la pêche et de l'aquaculture qui se rapporte à : « la promotion de la recherche appliquée dans les domaines de la pêche et de l'aquaculture et des écosystèmes aquatiques en vue d'une meilleure valorisation socioéconomique et écologique des ressources halieutiques». Les pêcheries de Say font partie des points d'approvisionnement de la ville de Niamey en poisson.

D'où l'intérêt d'étudier la diversité ichtyologique et la productivité des pêcheries dans la commune urbaine de Say.

La présente étude se propose ainsi de caractériser la faune ichtyologique de la commune de Say à travers sa diversité et sa production en vue d'une gestion durable des ressources.

De manière spécifique, il s'agit de:

? suivre la qualité physico-chimique de l'eau du fleuve Niger dans le secteur de la zone d'étude ;

? inventorier les espèces de poisson du fleuve et d'évaluer leur abondance spécifique dans le secteur d'étude

? inventorier les différents engins de pêche déployés dans le secteur de l'étude

? déterminer les paramètres morphometriques des espèces abondantes dans les captures.

En abordant ce thème, il s'agira de répondre aux questions recherche suivantes:

? les caractéristiques physico-chimiques de l'eau du fleuve Niger dans le secteur de la zone d'étude sont-elles favorables à la survie de la faune ichtyologique ?

3

> les espèces de poissons et leur abondance spécifique sont-elles connues dans le fleuve Niger au niveau de la commune de Say ?

> les paramètres morphometriques des principales espèces de poissons du fleuve Niger dans le secteur de Say sont-elles connues ?

> les caractéristiques des engins et techniques de pêches utilisées dans le fleuve Niger partie de la commune de Say sont-ils connus?

Quatre hypothèses sous-tendent la présente étude:

> Plusieurs espèces de poissons vivent dans le fleuve Niger dans la partie de la commune de Say

> Le manque de connaissance des espèces de poisson ne permet pas leur utilisation durable;

> La pêche ne suit pas la règlementation

> la pêche a une influence sur le peuplement des poissons dans la commune de say

Le présent document, en plus de l'introduction et de la conclusion comporte trois chapitres. Le premier chapitre a présenté les généralités, le deuxième chapitre le matériel et les méthodes et le troisième chapitre les résultats et les discussions.

4

CHAPITRE I : GENERALITES

1.1 Généralités sur la République du Niger

1.1.1 Situation géographique

Pays continental au trois quart (3/4) désertique, le Niger se situe entre 0°16' et 16° de longitude Est, et 11°1' et 23°17' de latitude Nord. Il est limité au Nord par l'Algérie et la Libye, à l'Ouest par le Mali et le Burkina Faso, au Sud par le Nigeria et le Benin, à l'Est par le Tchad (Figure 1). Une telle situation géographique place le Niger dans une zone écologiquement aride. Il couvre une superficie de 1 267 000 km2 et présente une population d'environ 19 124 884 habitants (INS, 2016).

1.1.2 Zones agro écologiques

Du Sud au Nord, on distingue cinq zones agro climatiques (Figure 1). Ce sont :

La zone soudanienne: Elle couvre l'extrême sud-ouest du pays et représente environ1% de la superficie totale, reçoit 600 à 800 mm de pluie par an. Elle est le domaine des savanes arborées et arbustives et de forêts galeries. La végétation de savanes est caractérisée par une strate herbacée continue où dominent les graminées de grande taille. Région à vocation agricole et très peuplée, elle renferme la réserve totale de faune de Tamou et le Parc National du W.

Les zones Soudano -Sahélienne et sahélienne: Elles couvrent environ 10% du pays, reçoit de 350 à 600 mm de pluie. Caractérisée par une steppe qui passe des formations contractées ou arbustives dans la partie septentrionale à des types plus diffus et arborés dans le sud avec une végétation de steppes arborées et arbustives et « brousse tigrée ». C'est une zone à vocation agricole avec une grande composante pastorale soumise à une intense exploitation et pression démographique.

La zone sahélo-saharienne : Elle représente environ 12% de la superficie du pays.

Elle reçoit 150 mm à 350 mm de pluie. Elle est caractérisée par une végétation de steppes herbacées et arbustives dominées par les graminées, qui lui confère une vocation essentiellement pastorale.

La zone saharienne: Elle couvre 77% du pays, reçoit moins de 100-150 mm par an. Toutefois, l'Aïr en général, et plus particulièrement son secteur sud-ouest, se distingue de l'ensemble comme un îlot plus humide qui recueille annuellement environ 200mm. La végétation se concentre dans les vallées de l'Aïr et dans les oasis situées aux pieds des falaises du Kawar. Elle apparaît sous la forme de reliques d'une végétation de steppe discontinue fortement anthropique.

5

Figure 1 : Zonage agro-écologique du Niger (Source : SDR, 2004) 1.1.3 Ecosystèmes aquatiques

Les ressources en eau de surface sont concentrées dans les quatre premières zones et sont constituées par le fleuve Niger et ses affluents, la Komadougou Yobé, le lac Tchad et 970 mares naturelles (Figure 2) et 69 retenues d'eau artificielles (MHE/LCD, 1999). Les ressources forment trois (03) types d'écosystèmes aquatiques: les cours d'eau (pêcheries fluviales, affluents, rivières et ruisseaux), les mares naturelles et retenues d'eau artificielles et le lac Tchad (écosystème lacustre). Leur principale caractéristique commune est leur régime hydrologique fortement dépendant des précipitations très contrastées. En effet, les zones sahéliennes, soudano-sahéliennes et soudaniennes au Niger se caractérisent par une succession de longue saison sèche et rigoureuse et de saison des pluies assez courte (3 à 4 mois) au cours de laquelle l'eau tombe en général sous forme d'averses ou d'orages. Il en résulte une variation saisonnière très marquée du volume et de la superficie des écosystèmes aquatiques qui conditionne la biologie et la dynamique des espèces aquatiques et semi-aquatiques. Les cours d'eau sont constitués par :

6

- le fleuve Niger qui traverse le territoire du Niger sur une longueur de 550 Km et ses sept

affluents (Goroual, Dargol, Sirba, Goroubi, Diamangou, Tapoa et Mékrou) ;

- la Komadougou Yobé ;

- des cours d'eau fossiles (Dallols Bosso, Maouri) ;

- et des rivières (ruisseaux) à écoulement épisodique (Goulbis N'Kaba, N'Maradi et Korama).

Figure 2 : Zones humides et agro-écologiques

1.1.4 Plantes aquatiques

Les principales espèces de plantes aquatiques envahissantes rencontrées au Niger sont : Typha

australis, Pistia stratiotes, Polygonum senegalensus, Nymphaea lotus, Cyperus papyrus et Eichhornia crassipes ou jacinthe d'eau. Les cinq (5) premières espèces sont locales tandis que la dernière est exotique. Dans la zone d'intervention du projet de gestion intégrée des plantes aquatiques envahissantes, les principales espèces de plantes recensées sur les berges et mares sont : Cyperus sp,Typha australis, Oryza breviligulata, Brachiaria mutica, Nymphaea spp

7

Pistia stratiotes. La principale plante à caractère proliférant qui menace les cours et plans d'eau est Typha australis.

1.2 Cadre institutionnel, législatif et règlementaire de la pêche

1.2.1 Cadre institutionnel

La gestion administrative et technique du secteur pêche et aquaculture est assurée par la

Direction de la Pêche et de l'Aquaculture (DPA) qui relève du Ministère de l'Environnement de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable (MESU/DD) créé par le décret N°2018-475/PRN/ME/SU/DD du 9 juillet 2018. Ainsi pour exécuter son cahier de charge, la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture (DPA) est organisée comme suit : une direction, un Secrétariat de Direction (SD), une Division d'Aménagement des Pêcheries (DA), une Division de Développement de l'Aquaculture (DDA) une Division de Suivi des Ressources Halieutiques, Vulgarisation de Techniques et Technologies de Pêche (DSRHVTTP) et une Division Nutrition (DN). Au niveau de chaque région, il y a un divisionnaire de la pêche et de l'aquaculture. Les départements sont coiffés par des chefs de service pêche et aquaculture.

1.2.2 Cadre législatif et réglementaire de la pêche

La pêche est régie par la loi n° 98-042 du 07 décembre 1998 portant régime de la pêche. Cette

loi garantit la responsabilisation et l'implication effectives des communautés de pêche dans les processus de développement à tous les niveaux. Cependant, cette loi souffre d'une longue absence de son décret d'application. L'aquaculture, quant à elle, n'est régie, ni par un texte spécifique, ni par la loi susmentionnée.

2. Présentation du milieu d'étude

2.1. Commune urbaine de Say

Selon son Plan du Développement Communal (PDC 2017-2021), la Commune Urbaine Say

fait partie des trois (3) communes du département du même nom appartenant à la région de Tillabéry. Elle est située entre les longitudes 5°50' et 6°00'Est et les latitudes 14°40' et 14°50' Nord. Elle est limitée :

V' A l'Est par le fleuve Niger et la commune rurale de Kirtachi ;

V' A l'Ouest par la commune rurale de Guéladio et la commune rurale de Tamou ;

V' Au Nord par la commune rurale de Youri ;

V' Et au Sud par la commune rurale de Tamou.

8

Cette commune couvre une superficie de 673 km2 représentant 10,35% de la superficie totale du département de Say. La commune urbaine de Say est constituée de quarante (41) villages administratifs et 9 quartiers de la ville de Say auxquels s'ajoutent une quarantaine de hameaux rattachés chacun à un village administratif.

2.2. Aspect biophysique :

2.2.1. Climat

La commune urbaine de Say est caractérisée par un climat Sahélo soudanien avec principalement deux saisons :

? Une courte saison de pluies de juin à septembre qui se caractérise par un vent humide (la mousson) soufflant de l'Ouest vers l'Est ;

? Une longue saison sèche d'octobre à mai repartie en période froide de novembre à janvier et période chaude de février à mai. La saison sèche est caractérisée par l'harmattan qui est un vent chaud et sec qui souffle de l'Est vers l'Ouest.

Les températures les plus élevées sont enregistrées en avril et en mai et sont encore relativement hautes à la fin de l'hivernage. Décembre et janvier sont les mois les plus froids.

A l'instar des autres communes du Niger, la commune urbaine de Say n'échappe pas aux phénomènes de changements climatiques dus aux faibles précipitations, à la hausse de températures , aux vents violents et à une fréquence très rapprochée d'inondations. Tous ces phénomènes ont eu pour conséquences la dégradation poussée des terres, la disparition de certaines espèces végétales, fauniques et halieutiques et l'ensablement du fleuve et des mares.

La commune urbaine de Say est caractérisée par des hauteurs pluviométriques qui évoluent en dents de scie selon les années

Hauteurs Pluviométriques

800

700

600

500

400

300

200

100

0

Année

Figure 3 : Cumul annuel des pluies (PDC 2017-2021, Say)

9

2.2.2 Relief

Située dans un climat Sahélo soudanien où les précipitations sont de l'ordre de 450 à 600 mm, la commune urbaine de Say est caractérisée par un relief constitué de deux zones bien distinctes :

y' La zone de vallée du fleuve taillée dans le socle granito magmatique relativement encaissée au sud. La largeur varie entre 300 m et 500 m, son altitude la plus basse est de 170 m (au Sud) et la plus élevée est de 180 m au Nord ;

y' La zone de plateau formé par la bordure du continental terminal. C'est cette zone qui constitue le domaine privilégié de la brousse tigrée et une source de revenus considérable pour la population.

2.2.3 Sols

On observe trois grands types de sols :

Les sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés, communément appelés sols dunaires à faible fertilité ;

Les sols ferrugineux lessivés ne présentant pas un grand intérêt agricole ;

Les sols hydro morphes communément appelés sols de bas-fonds et de cuvettes relativement fertiles et localisés le long du fleuve Niger. La commune de Say dispose de terres agricoles relativement importantes (25 600 ha) dont seulement 38% sont cultivées (9.768 ha).

La culture de contre saison est très pratiquée dans la commune. Elle concerne plusieurs sites (environs une trentaine) qui totalisent plus de 561,5 ha.

Le capital de production est caractérisé par une dégradation poussée dues à l'érosion hydrique et éolienne et les inondations cycliques.

La commune dispose aussi de 4 aménagements hydro agricoles qui totalisent 843 ha dont 27,46 ha de pépinière.

2.2.4 Ressources en eau

En matière de ressources en eau, il faut distinguer les eaux de surface et les eaux souterraines. Pour les eaux de surface, la commune urbaine de Say dispose du fleuve Niger sur près de 25 Km de long. Le fleuve a un seul affluent dans la commune: le Goroubi. En plus, il faut noter la présence de 4 mares dont une permanente (Tokèye).

10

Ces ressources en eau de surface sont utilisées tantôt pour les cultures maraîchères, tantôt pour l'abreuvement des animaux et quelque fois pour la consommation humaine.

La commune de Say appartient à la formation du Liptako-Gourma, socle cristallin qui ne renferme que de couches aquifères dans ses parties altérées ; de ce fait elle est fortement défavorisée en eaux souterraines.

2.2.5 Flore

Les principaux éléments qui composent cette végétation sont généralement :

Une strate arborée et arbustive discontinue et dominée par les espèces suivantes : Acacia Sp, Balanites aegyptiaca, Bossia senegalensis, Acacia senegal, Guiera senegalensis, Piliostigma reticulatum, Bauhinia rufescens, Combretum micranthum, Combretum glutinosum, Acacia albida, Hyphaena thebeica. Ces espèces subissent une dégradation très souvent irréversible.

Un tapis herbacé surpâturé et dominé par des espèces annuelles telles que : Cenchrus biflorus, Pollida pennisetum, Eragrostis tremula, Schoenefeldia gracilis, Alysicarpus ovolifolius, Zornia glochidiata, Cyperus rotusidus, Cacia mimosoïdes , Ceratotheca sesamoïches, etc. ce tapis subit une forte colonisation du Sida cordopholia.

La commune urbaine de Say n'est pas assez riche en pâturage. Dans la majorité des cas, les aires de pâturage sont des espaces situés sur les plateaux ou en altitude. Ces terres, de mauvaise structure (sols compacts ou sols battants), sont très pauvres en végétation arborée, arbustive et herbacée. Ces terres ont été dégradées par les érosions hydriques et éoliennes et une utilisation abusive par les communautés à travers une destruction intensive des arbres et arbustes. Par conséquent ils ne permettent pas aux animaux un pâturage satisfaisant, surtout en saison sèche. Ainsi les espèces les plus appétées sont composées généralement des herbacées (Echinochloa stagnima (Bourgou) et Eichlornia crassipes) auxquelles s'ajoutent les feuilles des arbres et arbustes et les sous-produits agricoles dont la paille de riz.

2.2.6 Faune

La faune n'est pas assez riche, elle est caractérisée seulement par la présence de singes, pintades sauvages, gazelles, lapins, hyènes, etc. La faune aquatique est constituée des crocodiles, hippopotames, lamantins et de multiples oiseaux.

11

2.3 Aspect humain

2.3.1 Population

Au dernier recensement général de la population et de l'habitat (RGP/H) survenu en 2012 au

Niger, l'ensemble des 50 villages administratifs et hameaux de la commune Urbaine de Say comptaient 58290 habitants. Cette population est composée principalement de : Peulhs, Djerma-Songhaï, Haoussa et Touareg.

2.3.2 Activités socioéconomiques

Sur le plan socio-économique, l'agriculture, l'élevage et le commerce constituent

incontestablement les principales activités de la commune. L'exode rural est un phénomène qui émane de l'insuffisance de revenu annuel d'un individu pour couvrir tous ces besoins. Il permet de combler le déficit céréalier des ménages. Dans la Commune urbaine de Say, l'exode à l'intérieur du pays notamment vers la capitale Niamey est le plus important. En plus, cet exode rural touche également l'extérieur du pays à savoir : le Nigéria, le Benin, le Burkina Faso, la Cote d'Ivoire, le Mali, le Ghana.

La présence du fleuve et de certaines mares empoissonnées font que la pêche devienne une activité présente sur l'échiquier des activités économiques de la Commune de Say. C'est une activité qui intéresse particulièrement les hommes dans la capture et les femmes dans l'écoulement des poissons ; ce qui leur permet d'améliorer leurs revenus. La production peut atteindre au moins 10 tonnes de poissons par an. Ce poisson est destiné aussi bien à la consommation locale qu'à la vente dans les marchés locaux et dans la ville de Niamey. En dépit de son apport relativement considérable dans l'économie des ménages, la pêche est pratiquée de façon traditionnelle.

2.3.3 Organisation administrative et sociale

Cette organisation fait apparaître deux (2) types de pouvoir bien distincts dans cette

commune:

? le pouvoir moderne exercé par le conseil municipal avec à sa tête un maire assisté par un personnel de soutien (Secrétaire Général, SM, receveur municipal, agents d'état civil, planton, manoeuvre, gardien) ;

? le pouvoir traditionnel est exercé par le chef du canton. Il le fait à travers ses représentants qui sont les chefs des villages et quartiers assistés par les autorités religieuses.

12

CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES

2.1 Présentation du site d'étude

2.1.2 Localisation de Say

Say (Figure 4) est située entre les longitudes 5°50' et 6°00'Est et les latitudes 14°40'et 14°50'

Nord. C'est une ville riveraine du fleuve Niger dans la région de Tillabéry à 55 km de Niamey.

2.1.3 Choix des stations d'études

A l'issue de la phase de prospection et de l'entretien avec la communauté des pêcheurs dans

l'ensemble de la zone d'étude (début juillet 2019), trois stations d'échantillonnage ont été choisies compte tenu de leurs accessibilités et du débarquement des pêcheurs. Le premier à l'amont du secteur parcouru par le fleuve Niger de la ville: Tounga Mini, la deuxième à mi-parcours: Bolongué et enfin la troisième, à l'aval: Koba (Figure 4).

Figure 4 : Localisation des sites d'échantillonnage

13

2.2 Matériel

2.2.1 Structures logistiques

Les structures logistiques qui ont servi de cadre pour la réalisation de la présente étude sont le

laboratoire de l'Ecole Normale Supérieure (ENS) de l'Université Abdou Moumouni (UAM)

de Niamey et de la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture. En plus de ces structures du

matériel de collectes a été utilisé.

2.2.2 Matériel de collecte des données

- un double décimètre est utilisé pour mesurer les mailles (noeud à noeud) des filets;

- un appareil photo numérique de marque Canon IXUS 20 mégapixels pour la prise des

images;

- un GPS (Global Positioning System) de marque GARMIN pour la prise des coordonnées

géographiques des différentes stations d'étude ;

- un Oxymètre EcoSense ODO200 pour la mesure de l'oxygène dissous de l'eau et du taux de

saturation en oxygène ;

- un multiparamètre HANNA HI9813-6 pour la mesure de la température, du pH, de la

conductivité et du TDS ;

- un disque de Secchi muni d'une corde graduée en cm pour mesurer la transparence et la

profondeur de l'eau ;

- un peson pour peser les captures ;

- une trousse à dissection pour certaines dissections dans les identifications des poissons ;

- des sachets en plastique pour l'emballage des poissons échantillonnés ;

- des étiquettes pour identifier les échantillons ;

- une glacière contenant de la glace pour la conservation au frais des poissons échantillonnés

pendant leur transport des stations d'étude vers le laboratoire ;

- du formol dilué à 10% pour la conservation des poissons ;

- la clé d'identification des poissons de Paugy et al. (2003) ;

- un ichtyomètre de 1,5 m de long, gradué en millimètre pour mesurer la taille des poissons ;

- une balance de précision 0,01 g pour peser les poissons échantillonnés ;

14

- un lot de cinq (5) filets maillants à différent maillage (10, 20, 25, 40 et 50 mm) pour la pêche expérimentale ;

- une table de tri ;

- une fiche pour les mesures morphométriques ;

Oxymètre

Balance de précision PH-mètre

GPS

Multiparamètre

 

Filet maillant Ichtyomètre

expérimentaux

Figure 5 : Materiel de collectes des données

2.3 Méthodes

2.3.1 Collectes des données

2.3.1.1 Paramètres physico-chimiques des stations d'échantillonnage

Les mesures sont prises une fois par mois au niveau de chacune des trois stations de fin juillet

à fin septembre. Les coordonnées géographiques de ces stations étant enregistrées lors de la prospection, pour toute mesure nous naviguons à l'aide du GPS pour aller aux mêmes points. Ces mesures sont faites les matins entre 07 heures et 09 heures. Au cours de la prise de ces mesures nous précisons chaque fois le temps qu'il fait (état du ciel nuageux ou non, temps pluvieux, ensoleillé, venteux, etc.). Les paramètres mesurés sont: la température ambiante et

15

celle de l'eau (°C), le pH, le taux de solides dissout ou TDS (mg/L) et la conductivité (ìS/cm); la profondeur de l'eau (cm) et la transparence de l'eau (cm); le taux de saturation en oxygène (%) et l'oxygène dissous (mg/l).

2.3.1.2 Inventaire de l'ichtyofaune

Chaque station est visitée chaque 15 jours entre 7 heures et 11 heures dans le but de

rencontrer beaucoup de pêcheurs avec leurs captures. A chaque station les captures issues de la pêche artisanale sont échantillonnées afin de pouvoir caractériser le peuplement de poissons des pêcheries de la commune de Say. Les données d'inventaire de la pêche artisanale sont complétées par celles des pêches expérimentales réalisées chaque 15 jours à l'aide d'une batterie de cinq (5) filets expérimentaux de 50 m de longueur et 1,5 m de profondeur et de différents maillages (10 mm, 20 mm, 25 mm, 40 mm et 50 mm). Les filets maillants expérimentaux ont été utilisés dans le but d'échantillonner une taille variable des espèces qui auraient échappé à la pêche artisanale. Les filets ont été disposés obliquement au sens du courant d'eau de l'amont à l'aval dans chaque station et suivant l'ordre décroissant des mailles. Ils ont été posés entre 17 et 18 heures et relevés le lendemain entre 7 et 8 heures. Les captures des filets ont été collectées et étiquetées par maille.

2.3.1.3 Suivi des captures et des techniques de pêche

A chaque sortie les captures des pêcheurs rencontrés sont régulièrement échantillonnées. Ceci

permet de recueillir pour chaque station des informations comme: le type d'engin, le village de provenance, la quantité de poissons pêchés, les espèces de poissons capturées et leur abondance relative est calculée par station.

2.3.1.4 Mensurations morphométriques et pondérales

Après l'identification à l'aide la clé de Paugy et al. (2003), les caractéristiques

morphométriques des espèces sont prises. Il s'agit de:

- la longueur totale (LT) qui représente la longueur du poisson depuis l'extrémité de la bouche jusqu'à l'extrémité de la nageoire caudale ;

- la longueur standard (LS). C'est la longueur du poisson depuis l'extrémité de sa bouche jusqu'à la base de sa nageoire caudale ;

- le poids total de chaque individu.

16

2.3.2 Analyse et traitement des données

2.3.2.1 Analyse des données

2.3.2.1.1 Paramètres physico-chimiques

Le traitement des données collectées au niveau des paramètres physico-chimiques a consisté

au calcul des moyennes, écart-types. Les résultats obtenus ont été présentés sous forme de tableaux. Nous avons testé la normalité des données par le test statistique de Ryan-Joiner. Ensuite, des comparaisons de moyennes ont été faites par station et par mois grâce au test de Kruskal wallis. Ainsi, au cas où, une différence significative a été mise en évidence, nous avons procède à une comparaison statistique des moyennes grâce au test de Mann Whitney.

2.3.2.1.2 Inventaire de l'ichtyofaune

Pour une présentation synthétique des informations et une meilleure compréhension de

l'organisation des peuplements des poissons, nous avons présenté sous forme de tableaux regroupant les différentes familles, genres, espèces et leur présence par station et par mois.

2.3.2.1.2.1 Indice de diversité de Shannon et de Wiener

L'indice de diversité de Shannon et de Wiener noté H' donne une idée de la distribution

spécifique au sein de la population étudiée.

H' = -Ó (Pi log2 (Pi)) ;

H' est exprimé en bits, avec Pi = ni / N ; ni est le nombre d'individus représentant l'espèce i et N= nombre total d'individus.

Les indices de diversité de Shannon, quel que soit le groupe physiologique, sont compris généralement entre 1 bit et 4,5 bits environ ou exceptionnellement plus dans le cas des échantillons de grande taille de communautés complexes.

2.3.2.1.2.2 Régularité ou l'équitabilité de Piélou

La régularité ou l'équitabilité de Piélou notée Eq permet de voir si les individus sont

équitablement répartis au sein des espèces du milieu.

Eq = H'/ log2 S ;

S = nombre total des espèces.

Elle est comprise entre 0 et 1. Elle tend vers 0 quand la quasi-totalité des effectifs est

concentrée sur une espèce et vers 1 lorsque toutes les espèces ont le même nombre d'individu.

Si: Eq ? [0; 0,6]: équitabilité de Pielou faible. Il y a un phénomène de dominance dans la communauté. Si Eq ? [0,7 ; 0,8]: équitabilité de Pielou moyenne ;

17

Si Eq ? [0,8; 1]: équitabilité de Pielou est élevée. Il y a absence de dominance et les ressources sont régulièrement réparties entre les individus de la communauté.

2.3.2.1.2.3 Richesse spécifique effective (S)

La richesse spécifique effective (S) indique le nombre d'espèces responsables de la diversité

observée. Elle est donnée par la formule : N= 2H;

2 désigne la base du logarithme utilisé pour calculer l'indice de diversité de Shannon H.

2.3.2.1.2.4 Indice de similitude de Jaccard

Pour comprendre les relations entre les différentes stations, l'indice de similitude de Jaccard (IJ) est calculé par la formule :

IJ= 100 c

a+b-c

Où a et b désignent respectivement le nombre d'espèces des milieux A et B et c le nombre d'espèces communes aux deux milieux.

Si IJ > 50%, il s'agit d'une même communauté et si IJ < 50%, A et B sont des communautés différentes.

2.3.2.1.2.5 Capture Par Unité d'Effort (CPUE)

La Capture Par Unité d'Effort est selon Anato (2001) le rapport des prises sur la durée de

pêche. Sa détermination permet d'apprécier l'efficacité et le rendement de chacun des engins. La CPUE est calculée par engin.

2.3.2.1.2.6 Histogramme des fréquences de taille

Des histogrammes de fréquence de taille sont tracés pour exprimer la structure de taille des

poissons échantillonnés.

2.3.2.1.3 Biologie de l'espèce abondante dans les captures

Dans le cadre de la présente étude, seules les mensurations telles que la longueur totale (Lt),

la longueur standard (Ls) et le poids total (Pt) ont été prises en compte pour déterminer la relation existante entre le poids et la longueur, le coefficient de condition K et la taille de première capture.

2.3.2.1.3.1 Relations poids-longueurs

La relation poids-longueur est un paramètre qui permet de vérifier la croissance de la

population de poissons. Elle est établie au moyen de la formule suivante :

18

Pt = aLtb (Le Cren 1951)

Où Pt et Lt représentent respectivement le poids total et la longueur totale du poisson. Les constantes a et b sont respectivement des facteurs caractéristiques du milieu et de l'espèce. Le coefficient b varie entre 2 et 3 (Lalèyè, 1995), mais il est souvent proche de 3. Lorsqu'il est statistiquement égal à 3, la croissance est dite isométrique. Lorsqu'il est différent de 3, la croissance est dite allométrique. Un coefficient b supérieur à 3 indique une meilleure croissance en poids qu'en longueur et inversement lorsque b est inférieur à 3.

2.3.2.1.3.2 Facteur de condition

Le facteur de condition k est calculé pour l'espèce abondante dans les captures, sur la base de

la formule selon Koné et Teugels (1999).

K=100(Pt/Ltb )

Pt est le poids corporel, Lt est la longueur totale du poisson et b le coefficient d'allométrie de la relation poids-longueur.

Ce facteur permet d'apprécier la corpulence du poisson, son embonpoint. Une valeur élevée de K signifie que les poissons ont de l'embonpoint et sont dans un milieu où les conditions de vie leur sont favorables.

19

CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION

3.1 Résultats

3.1.1 Paramètres physico-chimiques

3.1.1.1 Caractéristiques physico-chimiques des trois stations

Le tableau1 présente la synthèse des valeurs des paramètres physico-chimiques de l'eau

durant les trois mois d'échantillonnage.

Tableau 1 : Synthèse des paramètres physico-chimiques de l'eau au cours de l'étude

Paramètres

 

Tounga Mini

Bolongué

Koba

Température ambiante

(°C)

Moyenne Ecart-type

Min

Max

29,70
3,47
27,60
33,70

29,37
2,01
27,70
31,60

29,30
0,53
28,70
29,70

 

Moyenne

27,93

28,53

28,30

Température eau (°C)

Ecart-type Min

1,79

26,80

1,88

27,40

0,85

27,50

 

Max

30

30,70

29,20

 

Moyenne

5,06

5,19

5,22

Oxygène dissous

Ecart-type

0,34

0,39

0,20

(mg/L)

Min

4,68

4,96

4,99

 

Max

5,31

5,64

5,34

 

Moyenne

7,50

7,63

7,60

 

Ecart-type

0,75

0,99

0,35

pH

Min

6,70

6,50

7,20

 

Max

8,20

8,30

7,80

 

Moyenne

2,67

2,67

3,33

Transparence (cm)

Ecart-type Min

0,58

2,00

1,15

2,00

1,53

2,00

 

Max

3,00

4,00

5,00

 

Moyenne

2,06

4,40

5,80

 

Ecart-type

0,43

0,87

2,45

Profondeur (m)

Min

1,60

3,40

3,00

 

Max

2,47

5,00

7,60

 

Moyenne

32

37,67

36,67

Conductivité (ìS/cm)

Ecart-type Min

2

30

2,52

35

3,06

34

 

Max

34

40

40

 

Moyenne

0,40

0,03

0,28

 

Ecart-type

0,17

0,01

0,21

TDS (ppm)

Min

0,30

0,03

0,03

 

Max

0,60

0,04

0,40

 

Moyenne

0,35

0,37

0,38

Vitesse (m/s)

Ecart-type Min

0,10

0,25

0,08

0,30

0,10

0,30

 

Max

0,44

0,46

0,49

20

3.1.1.2 Variations spatio-temporelles des paramètres physico-chimiques

Le tableau 2 présente variations spatio-temporelles des paramètres physico-chimiques du fleuve durant notre étude.

La plus forte température (30,7 °C) a été relevée à la station de Bolongué en septembre et la plus faible (26,8 °C) à Tounga Mini en août. Les moyennes des températures sont presque constantes entre les stations. L'analyse statistique (Kruskal Wallis) n'a montré aucune différence significative de la température de l'eau d'une station à une autre (p=0,58) et d'un mois à un autre (p =0,066)

La plus grande valeur de pH (8,3) a été relevée à la station de Bolongué en août et la plus faible (6,5) à Bolongué en septembre. L'analyse statistique (Kruskal Wallis) n'a montré aucune différence significative entre les mois (p=0,045) et entre les stations (p=0,84).

La plus grande valeur de l'oxygène dissous (5,64 mg/L) a été obtenue à la station de Koba en juillet et la plus petite (4,68 mg/L) à Tounga Mini en septembre. De manière générale, les teneurs en oxygène dissous du mois de septembre sont faibles par rapport aux autres mois et ceci pour toutes les stations. L'analyse statistique (Kruskal Wallis) n'a montré aucune différence significative de l'oxygène dissous d'un mois à un autre (p=0,082) et d'une station à une autre (p=0,56).

La transparence est restée très faible au cours de la période d'échantillonnage pour toutes les stations. La plus grande valeur a été enregistrée à la station de Bolongué en juillet et faible au niveau de toutes les stations et mois. L'analyse statistique (Kruskal Wallis) n'a montré aucune différence significative entre les mois (p=0,11) et entre les stations (p=0,89)

La plus forte profondeur (7,6 m) a été relevée en septembre à la station de Koba et la plus faible (1,6 m) en juillet à la station de Tounga Mini. La profondeur augmente de juillet à septembre dans toutes les stations. On constate que la moyenne de la profondeur, toutes stations confondues a presque doublé de juillet à septembre. L'analyse statistique (Kruskal Wallis) n'a montré aucune différence significative entre les mois (p=0,39) et entre les stations (p=0,060) Le Taux des Solides Dissous est trop faible sur le fleuve Niger, la moyenne obtenu au cours de notre étude est de 0,23 #177; 0,09 ppm ce qui entraîne une conductivité trop faible la moyenne est de 35,44 #177; 3,33 ìS/cm

La plus faible vitesse de l'eau du fleuve est obtenue en juillet (0,25m/s) à la station de Tounga Mini et la plus grande en août (0,49m/s) à Koba. Globalement les vitesses moyennes sont

faibles sans différence significative entre les stations mais avec une différence significative entre les mois.

Tableau 2 : Variations spatio-temporelles des paramètres physico-chimiques

Paramètres

Juillet

Août

Septembre

Moyennes

Température
ambiante (°C)

Tounga Mini
Bolongué
Koba
Moyennes

27,8

27,7

28,7

28,06 #177; 0,44

27,6

28,8

29,7

28,7 #177; 0,86

33,7

31,6

29,5

31,6 #177; 1,71

29,7 #177; 2,82 29,36 #177;1,64 29,3 #177; 0,43 29,45 #177; 0,17

 

Tounga Mini

27

26,8

30

27,93 #177; 1,79

Température eau (°C)

Bolongué

28,2

27,5

30,7

28,8 #177; 1,68

 

Koba

27,4

27,5

29,2

28,03 #177; 1,01

 

Moyennes

27,53 #177; 0,49

27,26 #177; 0,33

29,96 #177; 0,61

28,25 #177; 0,38

 

Tounga Mini

5,31

5,2

4,68

5,06 #177; 0,33

Oxygène dissous

Bolongué

5,34

4,96

4,96

5,08 #177; 0,21

(mg/L)

Koba

5,64

5,34

4,99

5,32 #177; 0,32

 

Moyennes

5,43 #177; 0,14

5,16 #177; 0,15

4,87 #177; 0,13

5,15 #177; 0,28

 

Tounga Mini

7,6

8,2

6,7

7,5 #177; 0,75

pH

Bolongué

7,8

8,3

6,5

7,53 #177; 0,92

 

Koba

8,1

7,8

7,2

7,7 #177; 0,45

 

Moyennes

7,83 #177; 0,25

8,1 #177; 0,26

6,8 #177; 0,36

7,57 #177; 0,56

 

Tounga Mini

3

2

3

2,66 #177; 0,57

Transparence (cm)

Bolongué

5

2

2

3 #177; 1,173

 

Koba

4

3

2

3 #177; 1

 

Moyennes

4 #177; 1

2,33 #177; 0,57

2,33 #177; 0,57

2,88 #177; 0,19

 

Tounga Mini

1,6

2,13

2,47

2,06 #177; 0,43

 

Bolongué

3

4,8

5

4,26 #177; 0,89

Profondeur (m)

Koba

3,4

6,8

7,6

5,93 #177; 2,23

 

Moyennes

2,66 #177; 0,94

4,57 #177; 2,34

5,02 #177; 2,56

3,97 #177; 1,93

 

Tounga Mini

30

32

34

32 #177; 2

Conductivité (ìS/cm)

Bolongué Koba

34

40

38

40

35

36

35,66 #177; 2,08

38,66 #177; 2,30

 

Moyennes

34,66 #177;5 ,03

36,66 #177; 4,16

35 #177; 1

35,44 #177; 3,33

 

Tounga Mini

0,3

0,6

0,3

0,4#177; 0,14

 

Bolongué

0,4

0,04

0,03

0,15 #177; 0,17

TDS (ppm)

Koba

0,03

0,4

0,03

0,15 #177; 0,17

 

Moyennes

0,24 #177; 0,15

0,34 #177; 0,23

0,12 #177; 0,12

0,23 #177; 0,09

 

Tounga Mini

0,25

0,44

0,37

0,35 #177; 0,096

 

Bolongué

0,3

0,46

0,34

0,36 #177; 0,083

Vitesse (m/s)

Koba

0,3

0,49

0,36

0,38 #177; 0,097

 

Moyennes

0,28 #177; 0,028

0,46 #177; 0,025

0,35 #177; 0,0152

0,36 #177;0 ,0152

 
 
 
 
 

21

22

3.1.2 Inventaire de la faune ichtyologique

Il a été échantillonné 2152 poissons dont 1213 individus proviennent de la pêche artisanale et

939 individus sont issus de la pêche expérimentale. Au total 41 espèces ont été échantillonnées à Tounga mini, 35 espèces Bolongué et Koba. La richesse spécifique mensuelle obtenu au cours de cette étude est de: 34 espèces en juillet, 40 espèces en août et 38 espèces en septembre .Le tableau 3 présente la liste des espèces de poissons inventoriés dans le fleuve à Say.

Tableau 3 : Liste des espèces de poissons inventoriés dans le fleuve à Say

 
 
 

Mois

 
 

Stations

 

Familles

Espèces

Juillet

Août

Septembre

Tounga Mini

Bolongué

Koba

Alestidae

Alestes dentex ( Linnaeus,1758) Alestes macrophthalmus Günther, 1867 Hydrocynus forskali (Cuvier,1819) Brycinus nurse (Rüppell,1832) Brycinus leuciscus ( Günther, 1867)

X X X X

X

X X X

X

X X

X X X X X

X

X
X

X X X X X

Bagridae

Bagrus bajad (Forskål, 1775) Bagrus docmak (Forskål,1775)

X

X
X

X X

X

X
X

X
X

Cichlidae

Hemichromis bimaculatus, Gill 1862 Oreochromis niloticus (Linnaeus, 1758) Sarotherodon galilaeus (Linnaeus, 1758) Coptodon zillii (Gervais, 1848)

X

X

X X X X

X

X

X
X
X

X
X

X

X

Citharinidae

Citharinus citharus (Geoffroy Saint-Hilaire, 1809)

X

X

X

X

X

 

Clariidae

Clarias angularis (Linnaeus,1758) Heterobranchus bidorsalis Geoffroy Saint-Hilaire, 1809

X

X
X

X X

X X

X
X

X
X

Claroteidae

Auchenoglanus occidentalis(Valenciennes, 1840)

Auchenoglanus biscutatus (Geoffroy Saint-Hilaire, 1808)

Chrysichthys auratus(Geoffroy Saint-Hilaire,1808)

Chrysichthys nigrodigitatus (Lacepède,1803) Clarotes laticeps (Rüppell,1829)

X
X
X

X
X

X

X

X
X

X

X

X X

X

X X

X X X X

X

X

X
X

Cyprinidae

Labeo coubie Rüppell, 1832

Labeo senegalensis,Valenciennes, 1842 Labeo barbus (Forskål, 1775)

X
X
X

X
X

X X

X X

X
X

X
X
X

Distichodontidae

Distichodus rostratus Günther, 1864 Distichodus brevipinnis Günther, 1864

X
X

X

X

X X

X

X

Latidae

Lates niloticus (Linnaeus,1758)

X

X

X

X

X

X

Malapteruridae

Malapterurus electricus (Gmelin, 1789)

X

 

X

X

X

 

Mochokidae

Synodontis batensoda Rüppell, 1832 Synodontis schall (Bloch et Schneider, 1801)

X
X

X
X

X X

X X

X
X

X
X

23

X X X X

Synodontis sorex Günther,1864

X X X X X

Synodontis courteti Pelligrin,1906

X X X X X

Synodntis gobroni Daget ,1954

X X X X X X

Synodontis occellifer Boulenger,1900

X X

Synodontis violaceus Pellegrin ,1919

X

Mormyridae Campylomormyrus tamandua (Günther, 1864) X X X X X

Marcusenius cyprinoides (Linnaeus, 1758) X X X X X X

X X X

Marcusenius abadii (Boulenger,1901)

X X X X X X

Mormyrus rume Valenciennes,1846

X X X X X

Mormyrus macrophtalmus Günther,1866

X X X X X

Mormyrops oudoti Daget,1954

X X X X X X

Pollimyrus isidori (Valenciennes, 1846)

X X X X

Pollimyrus petricolus(Daget, 1954)

X X X X X X

Hyperopisus bebe (Lacepède,1803)

X X X

Hypopotamyrus pictus( Marcusen,1864)

X X X

Petrocephalus bovei(Valenciennes,1847)

X

Polypteridae Polypterus senegalus senegalus Cuvier, 1829 X

X X X

Protopteridae Protopterus annectens (Owen, 1839)

X X X X X X

Schilbeidae Schilbe mystus (Linnaeus,1758)

X X

Tetraodontidae Tetraodon lineatus Linneaus ,1758

34 40 38 41 35 35

Total

X : présence de l'espèce

3.1.2.2 Communauté ichtyologique

Il a été inventorié 48 espèces dont 3 provenant que de la pêche experimentale ( Hemichromis

bimaculatus, Brycinus leuciscus et Polypterus senegalus senegalus) réparties dans 31 genres et 16 familles dans les pêcheries de Say. La figure 6 présente la répartition des familles en fonction du nombre d'espèces.

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Nombre d'espèces

Schilbeidae

Polypteridae

Latidae

Clariidae

Bagridae

Cichlidae

Claroteidae

Mormyridae

Familles

24

Figure 6 : Répartition des familles en fonction de nombre d'espèces

Les Mormyridae constituent la famille la plus représentée avec 11 espèces et 8 genres soit 22,91%, de la faune ichtyologique, suivies par le Mochokidae avecn7espèces (14,58%), les Claroteidae et les Alestidae avec 5 espèces chacune soit 10,41%, les Cichlidae avec 4 espèces soit 8,33%, les Cyprinidae avec 3 espèces soit 6,25%, les Bagridae, les Clariidae et les Distichodontidae ont chacune 2 espèces. Les autres familles ont représentées chacune par une seule espèce. Le nombre d'espèces probable estimé sur la base de l'estimateur de Jack-Knife (S) est de 51 espèces.

3.1.2.3 Abondances numérique et pondérale des espèces capturées 3.1.2.3.1 Abondances numérique et pondérale générales

La figure7 présente l'abondance numérique (A) et pondérale (B) en pourcentage de toutes les stations confondues durant les trois mois d'échantillonnage. Les espèces les plus abondantes en nombre sont: Labeo senegalensis avec 19,47%; Pollimyrus isidori avec 15,42%; Brycinus leuciscus avec 11,47%; Schilbe mystus avec 6,64%. Les autres espèces, chacune prise individuellement a moins de 5%. Quant à la biomasse c'est Labeo senegalensis (19,19%) qui domine suivi de Bagrus bajad avec 13,89% puis Glarias anguillarus (9,22%) et Heterobranchus bidorsalis (7,05%). La plus faible biomasse a été enregistrée chez Hemichromis bimaculatus avec 0,001% de la biomasse totale.

25

20

Abondance(%)

15

10

5

0

A

Espèces

25

20

Abondance(%)

15

10

5

0

B

Espèces

25

Figure 6 : Abondance numérique (A) et pondérale (B) toutes stations confondues

26

3.1.2.3.2 Abondance numérique spatiale

La figure 8 présente l'abondance spatiale numérique des différentes espèces capturées. On

Abondance numerique(%)

16

14 12 10 8 6

4

2

0

Tounga Mini

 
 
 

Pollimyrus isidori Labeo senegalensis Schilbe mystus Brycinus leuciscus Synodontis schall Clarias anguillaris Oreochromis niloticus Tilapia zilii Chrysichthys auratus Marcusenius cyprinoides Brycinus nurse Distichodus rostratus Labeo coubie Synodontis batensoda

Auchenoglanus...

Marcusenius abadii Mormyrus rume

Campylomormyrus...

Alestes dentex Bagrus bajad Protopterus annectans Synodontis courteti Hyperopisus bebe

Chrysichthys...

Synodontis gobroni Mormyrops oudoti

Mormyrus...

Sarotherodon gallileus Synodontis occellifer Alestes macrophthalmus Distichodus brevipinnis Malapterurus electricus Petrocephalus bovei Synodontis sorex Citharinus citharus Lates niloticus Pollimyrus petricolus

Heterobranchus...

Hydrocynus forskahlii Hypopotamyrus pictus polypterus senegalus

 
 

Espèces

Koba

30

25

20

15

10

5

0

Abondance numerique(%)

Espèces

Brycinus leuciscus Clarias anguillaris Labeo senegalensis Pollimyrus isidori Synodontis schall Bagrus bajad Schilbe mystus Oreochromis niloticus Mormyrops oudoti

Auchenoglanus...

Chrysichthys auratus

Chrysichthys...

Hyperopisus bebe Synodontis batensoda Mormyrus rume Distichodus rostratus Brycinus nurse Lates niloticus Bagrus docmak Clarotes laticeps Labeo coubie

Marcusenius...

Synodontis gobroni Synodontis sorex Alestes dentex

Alestes...

Heterobranchus...

Hydrocynus forskahlii Barbus bynni

Campylomormyrus... Mormyrus...

Petrocephalus bovei Pollimyrus petricolus Synodontis occellifer Tetraodon lineatus

constate qu'à Tounga Mini une dominance des Pollimyrus isidori (14,88%) et Labeo senegalensis (9,96%), à Bolongué Labeo senegalensis qui domine fortement avec 37,29%, alors qu'à Koba c'est les Brycinus leuciscus qui dominent avec 25,19% de la capture.

0

Labeo senegalensis Pollimyrus isidori Brycinus leuciscus Schilbe mystus Chrysichthys auratus Synodontis schall Oreochromis niloticus Mormyrus rume Tilapia zilii Brycinus nurse Bagrus bajad Clarias anguillaris Labeo coubie Chrysichthys nigrodigitatus Synodontis batensoda Distichodus rostratus Auchenoglanus biscutatus Alestes dentex Lates niloticus Mormyrops oudoti Synodontis courteti Heterobranchus bidorsalis Marcusenius cyprinoides Citharinus citharus Marcusenius abadii Auchenoglanus occidentalis Bagrus docmak Campylomormyrus tamandua Hemichromis bimaculatus Hyperopisus bebe Hypopotamyrus pictus Malapterurus electricus Mormyrus macrophthalmus Synodontis occellifer Synodontis violaceus

Espèces

40

35

30

25

20

15

10

5

Abondance numérique(%)

Bolongué

27

Figure 7 : Abondance numérique spatiale

3.1.2.3.3 Abondance pondérale

La figure 9 présente la répartition spatiale de la biomasse des captures. On constate qu'à Tounga Mini Labeo senegalensis domine avec 18,82% suivi de Glarias angullaris (9,85%), à Bolongué Labeo senegalensis domine largement avec 32,93% et à Koba Bagrus bajad domine avec 19,76% de la capture total

Tounga Mini

 

20

18

16 14 12 10 8

6 4 2 0

 
 

Abondance ponderale(%)

 
 

Labeo senegalensis Clarias anguillaris

Auchenoglanus...

Lates niloticus Synodontis batensoda Labeo coubie Synodontis schall Oreochromis niloticus Protopterus annectans Distichodus rostratus Mormyrus rume Marcusenius cyprinoides

Chrysichthys...

Schilbe mystus Chrysichthys auratus Bagrus bajad Malapterurus electricus

Campylomormyrus...

Alestes dentex Pollimyrus isidori Mormyrops oudoti Brycinus nurse Synodontis gobroni Alestes macrophthalmus Hyperopisus bebe Tilapia zilii Marcusenius abadii Brycinus leuciscus Citharinus citharus

Mormyrus...

Synodontis sorex Distichodus brevipinnis Sarotherodon gallileus Synodontis courteti Synodontis occellifer Hydrocynus forskahlii Petrocephalus bovei

Heterobranchus...

Hypopotamyrus pictus polypterus senegalus Pollimyrus petricolus

 
 

Espèces

Bolongué

35

30

25

20

15

10

5

0

Aoondance ponderale(%)

Labeo senegalensis Bagrus bajad Heterobranchus bidorsalis Distichodus rostratus Clarias anguillaris Lates niloticus Chrysichthys nigrodigitatus Auchenoglanus biscutatus Synodontis batensoda Mormyrus rume Oreochromis niloticus Tilapia zilii Synodontis schall Pollimyrus isidori Chrysichthys auratus Labeo coubie Brycinus nurse Schilbe mystus Alestes dentex Auchenoglanus occidentalis Mormyrops oudoti Citharinus citharus Brycinus leuciscus Marcusenius cyprinoides Marcusenius abadii Synodontis courteti Malapterurus electricus Bagrus docmak Campylomormyrus tamandua Hypopotamyrus pictus Mormyrus macrophthalmus Synodontis occellifer Hyperopisus bebe Synodontis violaceus Hemichromis bimaculatus

Espèces

Koba

Espèces

25

Abondance ponderale(%)

20

15

10

5

0

Bagrus bajad Clarias anguillaris Lates niloticus Auchenoglanus occidentalis Labeo senegalensis Labeo coubie Chrysichthys nigrodigitatus Bagrus docmak Mormyrops oudoti Heterobranchus bidorsalis Hyperopisus bebe Synodontis batensoda Mormyrus rume Distichodus rostratus Synodontis schall Synodontis gobroni Clarotes laticeps Alestes macrophthalmus Tetraodon lineatus Brycinus leuciscus Chrysichthys auratus Hydrocynus forskahlii Oreochromis niloticus Synodontis sorex Schilbe mystus Barbus bynni Brycinus nurse Pollimyrus isidori Marcusenius cyprinoides Alestes dentex Synodontis occellifer Mormyrus macrophthalmus Campylomormyrus tamandua Petrocephalus bovei Pollimyrus petricolus

28

Figure 8 : Abondance pondérale spatiale

29

3.1.2.3.4 Variations spatiales des indices de diversité

La variation spatiale de la diversité de l'ichtyofaune par l'indice de diversité de Shannon

suivant les trois (3) stations donne un résultat consigné dans le tableau4. L'analyse du

tableau4 montre que la station de Bolongué a un indice de diversité de Shannon moyen (2,6 = H'=3,9).

Les stations de Tounga mini et Koba ont enregistré des indices de Shannon élevés (4= H'? 6). L'équitabilité de Piélou élevée (0,8= Eq=1) a été observée dans les stations de Tounga mini et Koba. Ces résultats (équitabilité de Pielou moyenne) traduisent une absence de dominance dans la communauté de ces deux stations. La station Bolongué présente une valeur d'équitabilité faible (0= Eq = 0,6) alors il y'a un phénomène de dominance dans la communauté.

Tableau 4 : Indices de diversité de Shannon et de son équitabilité en fonction des stations

H' Eq Nombre d'espèce Nombre d'espèce

Stations effective

Tounga mini

4,43 #177; 0,10

0,82

21,55

41

Bolongué

3,27 #177; 0,11

0,63

9,64

35

Koba

4,11 #177; 0,10

0,80

17,26

35

3.1.2.3.5 Variation temporelle des indices de diversité

La variation temporelle de la diversité de l'ichtyofaune par l'indice de diversité de Shannon

suivant les trois (3) mois de collecte donne un résultat consigné dans le tableau5. L'analyse du tableau5 montre que l'indice de diversité de Shannon varie en fonction des mois. Cette analyse fait ressortir un indice forte (diversité élevée) au mois de septembre (4= H'? 6) et l'équitabilité de Piélou (0,85) est moyenne ce qui traduit un phénomène de dominance moyenne. Les mois de juillet et août ont enregistrés des indices de diversités moyens (2,6 = H'= 3,9) de même que des équitabilités de Piélou (0,74 et 0,72). Ce qui traduit une diversité et une dominance moyennes.

Tableau 5 : Indices de diversité de Shannon et de son équitabilité en fonction des mois

H' Eq Nombre d'espèce Nombre d'espèce

Stations effective

Juillet

3,77 #177; 0,11

0,74

13,64

34

Août

3,88 #177; 0,11

0,72

14,72

40

Septembre

4,48 #177; 0,09

0,85

22,31

38

30

3.1.2.3.6 Indice de similarité de Jaccard

Le tableau 6 présente les valeurs de l'indice de similarité permettant de comparer les

populations entre les trois stations. L'analyse de ce tableau montre que toutes les statons sont similaires mais la similarité est plus forte entre les stations Tounga Mini et Koba.

Tableau 6 : Indice de similarité de Jaccard

Stations Tounga Mini Bolongué Koba

Tounga Mini 1

Bolongué 65% 1

Koba 68% 59% 1

3.1.3 Typologie des engins de pêche et leurs sélectivités

Les pêcheurs de Say utilisent beaucoup du matériel traditionnel et des techniques qui sont les

mêmes rencontrées dans les pêcheries artisanales de la sous-région ouest africaine. Les engins les plus nombreux et surtout utilisés pendant cette période sont : les filets maillants, les palangres et les nasses.

? Filets maillants: les mailles des filets rencontrées au cours de cette étude varient de 10mm; 20 mm; 25 mm; 30 mm; 40 mm; 50 mm noeud à noeud. Certains sont fixés alors que d'autres dérivent. Ils ont une forme rectangulaire avec une longueur moyenne de 20 à 50 m et une chute de 1,5 à 2 m. Le choix d'une catégorie de maille dépend de l'espèce (taille) que le pêcheur désire capturer car c'est un engin sélectif.

Ils sont posés dans la colonne d'eau le soir à 17 h et relevés le lendemain matin aux environs

de 6 h.

Figure 9 : Filet maillant de différentes mailles

31

? Palangres: Elles sont constituées d'une ligne principale horizontale (de longueur variable) à laquelle sont attachés des avançons très rapprochés munis chacun d'un hameçon, suspendue dans l'eau et portant un appât. L'appât utilisé au cours de l'étude est soit un ver soit un petit morceau de savon parfumé. Cet engin est généralement toujours signalé à cause du danger qu'il constitue pour les usagers. Il est posé le soir entre 17 et 18 heures et relevé le lendemain matin à 6h (au même moment que les filets maillants).

Figure 10 : Quelques palangres d'hameçons différents

? Nasses: ce sont des cages en forme conique faites d'une charpente constituée de tiges verticales montées autour de cercles de diamètre décroissant vers le sommet. Cette charpente est entourée de filet de différentes mailles (5 mm,10mm et 20mm noeud à noeud) sur lequel deux ouvertures opposées diamétralement sont pratiquées de manière à ne permettre que l'entrée des poissons. La nasse, appâtée avec de la patte du son, est déposée avec un support dans la végétation généralement au niveau des berges.

32

Figure 11 : Nasses de différentes mailles

3.1.3.1 Sélectivité des engins liée à la diversité spécifique des captures

La sélectivité spécifique des engins de pêche utilisés sur les pêcheries de Say, varie d'un

engin à l'autre (Tableau 7). L'engin ayant capturé plusieurs espèces de poisson est le filet maillant (41 espèces) suivi de la nasse (31 espèces) et enfin la palangre (20espèces). Les indices de diversité de Shannon sont compris entre 2,6 et 3,9 ce qui signifie une diversité moyenne pour tous les trois engins avec respectivement 3,84 pour le filet maillant, 3,65 pour la palangre et 3,26 pour la nasse.

Tableau 7 : Richesse spécifique des engins de pêche et leur indice de diversité de Shannon-

Wiener

 
 
 

Espèces

Filet maillant

Nasse

Palangre

Alestes dentex

18

0

0

Alestes macrophthalmus

6

0

0

Auchenoglanus biscutatus

0

6

0

Auchenoglanus occidentalis

15

9

12

Bagrus bajad

13

4

33

Bagrus docmak

0

0

6

Labeo barbus

0

0

1

Brycinus leuciscus

247

0

0

Brycinus nurse

23

28

1

Campylomormyrus tamandua

12

2

0

Chrysichthys auratus

9

47

16

Chrysichthys nigrodigitatus

8

17

7

Citharinus citharus

2

2

0

Clarias anguillaris

49

30

18

33

Espèces

Filet maillant

Nasse

Palangre

Clarotes laticeps

2

0

3

Distichodus brevipinnis

0

4

0

Distichodus rostratus

31

13

0

Hemichromis bimaculatus

1

0

0

Heterobranchus bidorsalis

2

1

3

Hydrocynus forskahlii

3

0

0

Hyperopisus bebe

21

1

0

Hypopotamyrus pictus

2

0

0

Labeo coubie

33

8

0

Labeo senegalensis

115

304

0

Lates niloticus

2

12

1

Malapterurus electricus

0

3

1

Marcusenius abadii

17

2

0

Marcusenius cyprinoides

36

0

0

Mormyrops oudoti

3

11

15

Mormyrus rume

25

20

0

Mormyrus macrophthalmus

7

0

0

Oreochromis niloticus

39

36

0

Petrocephalus bovei

4

0

0

Pollimyrus isidori

321

11

0

Pollimyrus petricolus

3

0

0

polypterus senegalus

1

0

0

Protopterus annectans

3

7

0

Sarotherodon gallileus

4

1

0

Schilbe mystus

118

2

23

Synodontis courteti

4

9

0

Synodontis schall

46

24

30

Synodontis batensoda

22

17

9

Synodontis gobroni

1

0

9

Synodontis occellifer

1

2

4

Synodontis sorex

5

0

2

Synodontis violaceus

0

1

0

Tetraodon lineatus

0

0

1

Coptodon zillii

33

16

0

Nombre d'individus

1307

650

195

Richesse spécifique (S)

41

31

20

Indice de diversité de Shannon (H')

3,84

3,26

3,65

3.1.3.2 Sélectivité des engins liée à l'abondance numérique

La figure 13 présente la sélectivité des engins liée à l'abondance numérique des captures.

L'analyse de cette figure montre que c'est le filet maillant qui est l'engin le plus sélectif avec 60,73% des captures suivie de la nasse avec 30,20% et la palangre avec seulement 9,06%.

Filet Nasse Palangre

maillant

Engins de pêche

70

60

50

40

30

20

10

0

Abndance numerique(%)

34

Figure 12 : Sélectivité des engins liée à l'abondance numérique toutes espèces confondues:

3.1.3.3 Sélectivité des engins liée à l'abondance pondérale

La figure 14 présente la sélectivité des engins liée à l'abondance pondérale des captures.

L'analyse de cette figure montre que c'est la nasse qui est l'engin le plus sélectif avec 49,60%de la biomasse des capture suivie du filet maillant (27,41%) et la nasse avec 22,97%).

60

50

40

30

20

Abondance(%)

10

0

Nasse Palangre Engins de pêche

Filet
maillant

Figure 13 : Sélectivité des engins liée à l'abondance pondérale toutes espèces confondues

3.1.3.4 Capture Par Unité d'Effort (CPUE) de chaque engin

Les captures par unité d'effort des engins sont représentées à la figure 15. L'analyse de cette

figure montre que le filet maillant a enregistré la CPUE la plus élevée (0,65 kg/h/engins) suivi de la nasse (0,57 kg/h/engins) et enfin la palangre (0,33 kg/h/engins).

0.7

CPUE (kg/h/engins)

0.6

0.5

0.4

0.3

0.2

0.1

0

Nasse Palangre Filet maillant

Engins de pêche

35

Figure 14 : Capture de pêche par unité d'effort par engin

3.1.4. Structure des captures

3.1.4.1 Structure générale des fréquences de distribution de la longueur totale

La représentation graphique des fréquences de distribution de la longueur totale de tous les

poissons et de tous les engins confondus a été réalisée et présentée sur la figure 16 .l'analyse de cette figure montre que la distribution est unimodale avec un intervalle de classe modale compris entre 5 et 9. La taille moyenne des poissons échantillonnés lors de cette étude est de 16,74 #177; 9,19 cm et près de 60,21% des poissons capturés ont une taille inférieure à cette moyenne. Ce qui traduit globalement que la capture est dominée par des individus de petite taille.

N=2152

25 20 15 10

5

0

 

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Lt(cm)

Figure 15 : Structure générale par taille des captures toutes stations confondues

3.1.4.2 Distribution des fréquences de longueurs totales des poissons en fonction des

engins

La figure 17 présente la structure par taille des individus capturés toutes stations et tout mois

confondus selon le type d'engin utilisé. Seuls les individus capturés par la palangre ont une distribution bimodale. Le filet maillant a capturé des poissons de tailles variant de 7cm à 47,5cm avec une moyenne de 13,35 #177;7,33cm et 68,69% ont une taille inférieure à cette moyenne. Les nasses et les palangres ont capturé les individus d'une gamme de taille (de 7 à 71 cm pour les nasses et 10,2 à 80 cm pour les palangres) avec des moyennes respectives de 20,85 #177; 8,08 et 25,80 #177; 11,87cm.

Nasse

Filet maillant

N=650

40

 
 
 

35

 
 

30

 
 
 
 
 

N=1307

25

20

15

10

5

0

30

25 20 15 10 5 0

 

0 10 20 30 40 50 60

Lt(cm)

%)

%

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Lt(cm)

36

Figure 16 : Structure par taille des individus capturés selon le type d'engin utilisé

37

3.1.5. Eléments de Biologie des espèces

3.1.5.1. Variables morphométriques des captures

Au total, 2152 spécimens de poissons appartenant à 48 espèces ont été mesurés. Le nombre de

spécimens par espèce, les valeurs minimales, moyennes et maximales de la longueur totale, de la longueur standard et du poids corporel total sont présentés dans le tableau 8. Le nombre de spécimens par espèce a varié de 1 à 419. Le plus grand nombre de spécimens est observé chez Labeo senegalensis. La longueur totale est comprise entre 5 cm (Coptodon zilii) et 80 cm (Lates niloticus) et la longueur standard est comprise entre 3,9 cm (Coptodon zillii) et 70 cm (Lates niloticus). Le poids a varié de 3 g (Brycinus leuciscus, Pollimyrus isidori, Hemichromis bimaculatus, schilbe mystus, Coptodon zillii, Oreochromis niloticus, Marcusenius abadii, Labeo senegalensis) à 8920g (Heterobranchus bidorsalis).

Tableau 8 : Paramètres morphometriques des espèces totalisant plus de 10 individus.

Espèces

N

Ltmax

Ltmoy

Ltmin

Ls max

Lsmoy

Lsmin

Ptmax

Ptmoy

Ptmin

Alestes dentex

18

30,5

21,89

12

23,5

17,15

9

123

65,5

8

Auchenoglanus occidentalis

36

39,2

29,16

22

32

23,99

18

413

246,91

27

Bagrus bajad

50

71

34,44

11,4

58,5

27,54

9,3

8600

479,38

7

Brycinus leuciscus

247

14,9

8,54

6,4

12,1

6,97

5,3

26

5,23

3

Brycinus nurse

52

22,2

13,57

8

18

11,12

6,8

80

24,01

4

Campylomormyrus tamandua

14

27,5

20,35

16,3

24,3

18,01

13,4

92

51,28

25

Chrysichthys auratus

72

23

15,29

9,7

16,4

12,24

7,8

71

32,77

9

Chrysichthys nigrodigitatus

32

38,5

27,11

10,2

29,5

20,06

8

476

157,4

6

Clarias anguillaris

97

42

28,67

8,5

38,5

25,18

7,9

450

164,02

5

Distichodus rostratus

44

37

21,35

9

30,5

17,31

7,4

472

124,68

11

Hyperopisus bebe

22

32

27,16

19

29

24,58

17,8

163

113

21

Labeo coubie

41

66,4

16,28

8,3

53,7

12,92

7

3000

137,97

5

Labeo senegalensis

419

38,5

18,77

6,7

31

14,9

5

436

78,99

3

Lates niloticus

15

80

37,01

22

70

31,04

18,5

3820

736,53

157

Marcusenius abadii

19

20,2

15,64

6,8

17,6

13,73

5,7

58

28,84

3

Marcusenius cyprinoides

36

22,5

17,65

12,5

19,5

15,64

11,5

81

40,02

25

Mormyrops oudoti

29

47,5

27,07

13,5

45,3

24,85

10

346

99,72

14

Mormyrus rume

45

30,5

24,67

11

27,3

22,04

10,4

150

86,13

12

Oreochromis niloticus

75

24,5

14,04

6,5

18

11,26

5,3

149

48,78

3

Pollimyrus isidori

332

13,5

8,23

6,5

12,4

7,06

5

18

4,09

3

Protopterus annectans

10

44

36,1

30

40

32,55

28

340

191,6

93

Schilbe mystus

143

24,5

12,34

8,9

21,5

10,29

7,1

132

14,14

3

Synodontis courteti

13

14,5

11,36

7

11,5

8,88

6

33

18,53

6

Synodontis schall

100

24,5

16,77

8,4

18,5

12,54

7,4

134

40,98

5

Synodontis batensoda

48

36,5

22,55

9

26,5

16,44

7,9

455

117,37

5

Synodontis gobroni

10

38

23,07

14,5

28

17,81

11,6

490

158,7

29

Coptodon zillii

49

20,3

11,28

5

16,8

8,98

3,9

151

31,16

3

3.1.5.2 Relation poids-longueur et structure par taille de l'espèce dominante

La relation poids-longueur et la structure par taille de Labeo senegalensis sont représentées à

la figure 18. Les équations de régression entre la longueur totale et le poids total ainsi que le coefficient de détermination (R2) sont présentés sur cette même figure.

Labeo senegalensis

Pt= 0.0058Lt3.105 R2 = 0.9736 N=419

0 20 40 60

Lt(cm)

Pt(g)

600 500 400 300 200 100

0

38

Figure 17 : Relation poids-longueur et structure de taille du Labeo senegalensis

La relation poids-longueur du Labeo senegalensis a été très significative (p < 0,001). Cette relation est utilisée notamment pour l'étude de la croissance où l'on infère des résultats de croissance en poids à partir de la croissance en longueur. Elle permet également d'apprécier le type de croissance présenté par une population ou une partie de la population de poisson. Le tableau 9 présente les paramètres de cette relation.

Tableau 9 : Paramètres de la relation poids-longueur et du facteur de condition de Labeo

senegalensis

Espèces

N

a

b

R2

K

IC (95%)

Type de

croissance

Labeo senegalensis

419

0,005

3,105

0,973

0,58#177;0,13

[3,056 ; 3,154]

Allometrie+

L'analyse de ce tableau montre que la valeur de b est comprise dans l'intervalle de confiance et b>3 ce qui traduit une allométrie positive (A+)

39

La structure par taille du Labeo senegalensis montre une distribution bimodale. La longueur totale moyenne est de 18,77 cm, plus de 58,22% ont une taille inférieure à cette moyenne. Ce qui que les captures sont dominées par des individus de petites. La longueur totale a varié de 6,7 à 38,5 cm.

3.2 Discussion

3.2.1 Paramètres physico-chimiques du fleuve dans le secteur de Say

Les températures de l'eau ont varié de 26,8 °C à 30,7 °C avec une moyenne de 28,25 #177; 1,39°C qui est légèrement supérieure à la température moyenne annuelle de l'eau du fleuve Niger (26°C) observée par Coenen, 1987. Cette moyenne est comprise entre 23 et 31 °C, gamme de températures tolérée par la plupart des espèces tropicales (Lalèyé et al., 2005). Nos résultats sont légèrement inférieurs à ceux obtenu par Hassane (2017) qui a rapporté une moyenne de 28,48 #177; 0,5 °C à Niamey, et Amadou (2018) avec une moyenne de 30,81 #177; 0,98 °C à Namaro sur le fleuve Niger. Les variations de la température de l'eau suivent celle de la température de l'air (Etienne et al., 1994; Ahouansou Montcho, 2003; Lederoun, 2006; Abdou 2015; Ali Abdou, 2016,).

Les valeurs de pH ont varié de 6,5 à 8,3 avec une moyenne générale de 7,57 #177; 0,64 au cours de notre étude. Ce résultat est nettement supérieur à ceux obtenu par Hassane (2017) qui a rapporté une moyenne de 7,45 #177; 0,1 à Niamey et par Ado (2018) qui a obtenu un PH moyen de 7,21 #177; 0,26 à Boubon sur le fleuve Niger. Les valeurs obtenues au cours de notre étude sont comprises entre 6,5 et 8,5, fourchette qui caractérise des eaux où la vie se développe de manière optimale (IBGE 2005).

Les valeurs de l'oxygène dissous ont varié de 4,68 à 5,64 mg/L avec une moyenne générale de 5,15 #177; 0,28 mg/L. La moyenne de la concentration en oxygène au cours de cette étude est au-dessus de 5 mg/L, teneure requise pour la survie des êtres vivants aquatiques (Odokuma et Okpokwasili, 1993). Alhou (2007) a rapporté une moyenne de 7,2 mg/L et un taux de saturation maximum de 99,6% pendant l'étiage du fleuve. Ce même auteur rapporte que le taux d'oxygène dissous ainsi que le taux de saturation en oxygène baisse en saison de pluie (une moyenne de 5,4 mg/L obtenue à Niamey entre juillet et août). Ado(2018) a rapporté une moyenne de 6,92 #177; 1,63 mg/L à Boubon et Amadou (2018) une moyenne de 5,72 #177; 0,47 mg/L à Namaro sur le même fleuve pendant la même période.

Le Taux des Solides Dissous est trop faible sur le fleuve Niger, ce qui entraîne une conductivité trop faible la moyenne est de 35,44 ìS/cm ce qui est conforme aux résultats

40

observés par Coenen, 1987. En effet, cet auteur a obtenu une conductivité de 30 à 40 ìS/cm, pendant les hautes eaux, indiquant que les eaux du fleuve Niger sont très pauvres au point de vue chimique ce qui est probablement dû à la faible solubilité des granites et schistes précambriens dans le Niger supérieur. Ado (2018) a obtenu une moyenne de TDS de 0,23 #177; 0,09 ppm et une conductivité de 40 ìS/cm.

La transparence a été très faible au cours de notre étude. Les valeurs ont variés entre 2 et 5cm avec une moyenne générale de 2,88#177;0,19cm. Cette moyenne est inférieure à celle d'Amadou (2018) qui obtenue 5,67cm. Selon Daget (1957) la transparence de l'eau du fleuve Niger dans le delta central du Niger ne dépasse pas 1 m en étiage et 0,5 m en période de crue. Les faibles valeurs observées au cours de cette étude sont probablement due au phénomène de ruissellement des affluents qui charrient des matières en suspension et les jette dans ce fleuve. Les fortes concentrations des matières en suspension jouent sur la transparence de l'eau en saison de pluie qui devient faible (Akpan, 2004).

L'augmentation progressive de la profondeur du fleuve de juillet à Septembre est liée à l'abondance de pluies pendant cette période.

De façon générale, les paramètres physico-chimiques des eaux du fleuve Niger enregistrés dans les pêcheries de Say sont favorables à la survie de l'ichtyofaune.

3.2.2 Inventaire de l'ichtyofaune

La faune ichtyologique des pêcheries de Say sur le fleuve Niger est constituée de 48 espèces sur les 139 annoncé par Fishbase pour le Niger. Elles sont regroupées en 31 genres et 16 familles. Ce résultat est nettement supérieur à ceux d'Ado (2018) qui a eu 40 espèces 30 genres et 14 familles pour une même période de trois mois sur le fleuve Niger à Boubon. Cette différence pourrait être expliqué par la proximité de nos stations du parc national du W possédant des affluents (ou la pêche est interdite) en connexion avec le fleuve. Par contre notre résultat ne reflète qu'un peu plus de la moitié de celui trouvé par Coenen (1987) sur le fleuve Niger. En effet les travaux menés par cet auteur sur le fleuve Niger en 21 mois a révélé un nombre total de 83 espèces reparties en 20 familles. Cet écart observé, pourrait s'expliquer par la durée de l'étude. En effet, dans notre cas, l'étude a eu lieu de juillet à septembre soit 3 mois, ce qui est susceptible de biaiser le nombre réel d'espèce et/ou leur abondance. Le biais dans la collecte de données peut être lié à la richesse spécifique ou à l'abondance des espèces. En effet, Ahouansou Montcho (2011), estime qu'il n'est pas rare de constater des biais dans l'appréciation de la diversité spécifique d'une communauté animale.

41

Dans cette étude, du fait de la présence de singletons (espèce unique) dans les échantillons des campagnes (juillet à septembre) cumulés, l'inventaire demeure incomplet. Aussi longtemps que les singletons (au nombre de 5 dans notre cas) et doublons (au nombre de 1) persistent dans les échantillons, les possibilités d'obtention de la richesse spécifique plus élevée existent. Le nombre total d'espèces d'un milieu est atteint dès que les singletons n'apparaissent plus dans les captures malgré la poursuite des campagnes d'échantillonnage (Walther et Morand 1998, Novotny et Basset 2000, Mao et Colwell 2005). Selon Walther et Moore (2005), pour déterminer la richesse spécifique dans une communauté biologique à partir des bases des données réelles, l'échantillonnage doit être exhaustif quelles que soient les difficultés de le réaliser. La richesse spécifique estimée serait égale alors au nombre d'espèce réellement inventorier. Dans cette étude, l'estimation a prédit une richesse spécifique de 51 espèces contre 48 réellement récoltées.

La richesse spécifique du fleuve Niger dans le secteur d'étude est dominée par la famille des mormyridae composée de 11 espèces et 8 genres. Ce résultat est supérieur à ceux obtenus par Ado (2018) qui a rapporté 7 espèces et 7 genres à Boubon sur le Niger mais proche des résultats d'Amadou (2018) qui a eu 14 espèces et 9 genres à Namaro sur le fleuve Niger. Le PGIPAP (2012) rapporte que la famille de Mormyridae est la plus représentée de toutes les familles de poisson du Niger avec 9 espèces. Plusieurs auteurs ont rapportés que la famille de Mormyridae est la plus représentée dans leur milieu d'étude dont Lalèyé et al. (2004) avec 12 espèces sur le fleuve Ouémé, Chikou (2006) avec 10 espèces sur le fleuve Ouémé, Sirima et al. (2009) qui a eu 7 espèces sur le bassin de la Coemé au Burkina Faso, Ahouanssou Montcho (2011) avec 21 espèces sur la rivière Pendjari, Sanogo et al. (2012) avec 13 espèces sur la rivière Baoulé dans le bassin du fleuve Niger au Mali et Bamogo (2016) avec 7 espèces sur le Barrage de Ziga au Burkina Faso.

3.2.2.1 Variations spatio-temporelle de la richesse spécifique

L'étude réalisée de juillet à septembre 2019 sur les pêcheries de Say a révélé 41 espèces à Tounga Mini, 35 espèces à Bolongué et Koba. Les indices de similarité de Jaccard montrent que les trois sont similaires mais la similarité est plus forte entre les stations de Tounga Mini et Koba. Cela serait probablement dû à la proximité de ces deux stations et aux conditions environnementales apparaissant plus stables ce qui favorise la cohabitation de nombreuses espèces (Wootton 1992).

La variation temporelle de la richesse spécifique révèle qu'en juillet et Août il y a une diversité (2,6 = H' = 3,9) moyenne et une dominance (0,7 = Eq = 0,8) moyenne de la

42

richesse spécifique. En septembre, on observe une diversité élevée et une dominance moyenne. Cela s'expliquerait par le cycle hydrologique du fleuve et surtout du calendrier de la pêche. En effet, le mois de juillet et août correspondent à la période de début des crues les poissons commence leur déplacement longitudinale. Le mois de septembre correspond à la fin de la crue avec l'arrivée d'autres espèces de poissons d'où la diversité élevée observée. Il est à noter que 14 espèces au mois de juillet, 15 espèces au mois d'août et 22 espèces au mois de septembre ont contribué très fortement à la diversité spécifique mensuelle durant cette étude. Alors que 22 espèces à Tounga Mini, 10 espèces à Bolongué et 17 espèces à Koba ont contribué très fortement à la diversité spécifique de ces stations.

3.2.2.2 Abondance spatio-temporelle numérique et pondérale des captures :

La répartition spatiale de la biomasse montre que c'est Labeo senegalensis qui domine au niveau des stations de Tounga mini et Bolongué, alors que Bagrus bajad domine à Koba .La répartition mensuelle de la biomasse montre que c'est Labeo senegalensis qui domine. En Juillet et Août, en Septembre c'est Bagrus bajad qui domine. D'après Chikou (2006) les abondances numérique et pondérale varient en fonction des mois, des habitats et des techniques de pêche.

3.2.3 Typologie des engins de pêche et leurs sélectivités

Il ressort de cette étude que le filets maillant, la nasse et la palangre sont des engins de pêche qui capturent toutes les classes de tailles avec une proportion élevée (?50%) des individus de petite taille (5 à 16,74 cm). Ceci est dû aux petites mailles des filets utilisés. Selon Chikou (2006), les techniques et engins de pêche très peu sélectifs des tailles engendrent de grands déséquilibres dans la structure de taille de plusieurs espèces de poissons, surtout celles qui sont exploitées par la pêche. Le Filet maillant a été l'engin le plus sélectif, avec plus de 68.69% des individus capturés ont une taille inférieure à la taille moyenne.

Lêvèque et Paugy (2006) ont rapporté que parmi les engins fixes, les plus fréquemment utilisés par les scientifiques ainsi que par les pêcheurs sont les filets maillants car ils ont l'avantage d'être faciles d'emploi. Ces engins sont aussi annoncés dans les résultats de l'enquête cadre 2012 (ME/DD, 2012) avec une dominance du filet maillant (35%) suivi de la palangre (28%). D'autres types d'engins non rencontrés au cours de cette étude ont été rapportés par les résultats de cette même enquête mais utilisés en de très faibles proportions: il s'agit de la senne, du filet conique et la ligne et de l'épervier. Ahouanssou Montcho (2011) a observé sur la rivière Pendjari que sur les six engins utilisés, les filets maillants prédominent (54,1%) suivis des lignes (21,9%). Ce même auteur rapporte que les dimensions des mailles

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des filets ont varié de 2,5 à 17 cm et la gamme de maille située entre 5 et 11 cm a été couramment utilisée sur le même cours d'eau. Richard et al. (2007) ont utilisé les mêmes types d'engins (à l'exception de l'épervier) pour leur capture dans la réserve de Yoko au Congo. Aussi les mailles des filets utilisés par ces auteurs ont varié de 1,5 à 3 cm.

Au Niger, les filets maillants dont les mailles noeud à noeud sont inférieures à 60 mm sont interdits par la loi N°98-042 du 07 décembre 1998 portant régime de pêche au Niger à son article 16, titre3.

La Capture Par Unité d'Effort (CPUE) a été trop faible chez tous les engins. Néanmoins, elle a permis de classer les engins du point de vue rendement. Ainsi, le filet maillant a été l'engin le plus efficace suivi respectivement de: la nasse et la palangre. Ces résultats obtenus sont différent dans un ordre d'engins (filet maillant, palangre, nasse et épervier) obtenus par Montchowui et al, 2008 dans la basse vallée du fleuve Ouémé au Bénin et d'Ado, 2018 sur le fleuve Niger.

3.2.3.1 Structure morphométriques des spécimens

La longueur totale est comprise entre 5 cm et 80 cm. Le poids a varié de 3 g à 8920 g. Ces résultats sont proches de ceux obtenus par Ado (2018) qui a eu 6,5cm et 74,66cm respectivement pour la longueur totale minimale et maximale, avec 2g et 3156g pour le poids minimale et maximale. En terme des valeurs minimales de la longueur totale et du poids total nos résultats sont également rapproche de ceux obtenus par Coenen, 1987 (6cm et 3g) mais diffèrent de loin en terme des valeurs maximales (166 cm et 50.000g). Cette situation peut être imputée à la lumière des travaux de Ahouansou Montcho (2011) par la durée de l'échantillonnage qui est de 3 mois.

En effet, cet auteur rapporte que « l'augmentation de l'effort de pêche par la multiplication du nombre de campagnes d'échantillonnage dans le temps et/ou dans l'espace accroît la probabilité de capture des espèces. Ceci démontre également l'importance de réaliser un inventaire sur une période relativement longue afin d'obtenir une image plus réaliste des peuplements de poissons présents dans un milieu donné ».

3.2.3.2 Relations poids-longueurs

La relation poids-longueurs de l'espèce étudiée (L. senegalensis) montre que la relation morphométriques est très significatives (p < 0,001) et la valeur du coefficient de corrélation est positive. Le poisson croît aussi bien en longueur qu'en poids. La valeur de b > 3 : Ce qui montre que c'est espèce à croissance allométrique positive. Le facteur de condition k du

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Labeo senegalensis (k = 0,58 #177; 0,13) montre que les conditions sont défavorables pour cette espèce.

Le facteur de condition est un indicateur non seulement de l'évolution de l'état de l'embonpoint du poisson mais aussi un bon instrument pour comparer l'état physiologique global de populations entre bassins présentant des conditions écologiques différentes (Lévêque, 2006). Cette condition écologique défavorable chez Labeo senegalensis, serait due à l'utilisation excessive de certains engins et techniques de pêche qui y créent un stress permanent. Zerbo (2004), a rapporté que les eaux de ruissèlement peuvent affecter les paramètres physico-chimiques du plan d'eau, ce qui peut avoir des impacts sur les conditions physiologiques du poisson.

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CONCLUSION ET PERSPECTIVES

La gestion des ressources naturelles notamment halieutiques, exige un suivi périodique de plusieurs paramètres permettant de garantir la durabilité de l'activité de pêche et la sauvegarde de la diversité biologique.

La présente étude qui s'est déroulée en trois mois de juillet à septembre sur le secteur de Say a permis de faire un état des lieux de la biodiversité ichtyologique du fleuve Niger au Niger. D'une manière générale les paramètres physico-chimiques du fleuve Niger à Say sont favorables au développement de l'ichtyofaune. L'inventaire des poissons fait ressortir une liste de quarante-huit (48) espèces réparties dans 31 genres et 16 familles. La typologie des engins de pêche permet de regrouper ces derniers en trois catégories : les filets maillants, les nasses et les palangres.

L'étude a aussi révélé qu'une bonne proportion des filets maillants utilisés est interdite par la loi régissant le régime de pêche au Niger; ce qui n'est pas favorable à une gestion durable de la ressource qui est déjà fragilisée par des phénomènes d'ensablement du fleuve et des changements climatiques. Cette étude contribuera à une meilleure connaissance des poissons du fleuve Niger car depuis les travaux de Coenen (1987), aucune étude n'a prospecté de manière approfondie l'ichtyofaune du Fleuve Niger au Niger. Cette étude reste cependant limitée car ne concernant qu'une petite portion du fleuve et pendant un temps très court. Il est donc nécessaire d'entreprendre des études approfondies de cette faune ichtyologique en vue d'assoir des bases de données pour sa gestion durable. Il convient alors de faire recours à l'application stricte de l'article 16 de la loi N° 98-042 portant régime de la pêche au Niger afin de sauvegarder les ressources halieutiques du fleuve Niger. Au-delà, la mise en application des articles 2, 12 et 33 de la charte de l'eau du bassin du Niger par tous les pays membres de l'ABN.

Au vu de tout ce qui précède, les suggestions suivantes ont été formulées pour une gestion durable et concertée des pêcheries de Say:

? Poursuivre cette étude sur une période d'au moins un an et sur un long secteur afin d'asseoir une base des données fiables de la richesse ichtyologique du fleuve Niger;

? Elaborer un plan d'aménagement et de gestion rationnelle et sa mise en application par le renforcement des capacités, la dotation en pirogue et engins des pêcheurs.

? Réviser la loi N°98-042 du 17 Décembre 1998 portant régime de pêche au Niger et son accompagnement d'un décret d'application afin de revoir à la baisse l'interdiction

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de maillage inférieure à 60 mm pour 25 mm car plus de 50% des engins rencontrés ne respectent pas cette réglementation.

? Sensibiliser les pêcheurs sur les risques de disparution des espèces qu'ils courent en utilisant certains engins et techniques de pêche destructifs (filets à mailles inferieures à 20 mm).

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Schilbe mystus (Linnaeus,1758)

Lates niloticus (Linnaeus,1758)

Annexes : Quelques spécimens de poissons échantillonnés

Labeo coubie Rüppell, 1832

Mormyrus macrophtalmus Günther,1866

Labeo senegalensis,Valenciennes, 1842

Campylomormyrus tamandua (Günther, 1864)

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