L'impact de la variation du taux de change sur l'inflation en république démocratique du Congo.par Franck Kazadi Kitenge Université Protestante au Congo - Licence en administration des affaires et sciences économiques 2017 |
CHAPITRE II. EVOLUTION DE L'ECONOMIE CONGOLAISEDans ce chapitre, il sera question de présenter l'évolution de l'économique congolaise de 2007 à 2017, L'évolution de l'économie congolaise peut être observée à travers les quatre secteurs de l'économie, a savoir : le secteur réel, le secteur public, le secteur monétaire et le secteur extérieur. De manière générale, les estimations de la croissance, faites sur base des réalisations de la production de 2017, ont révélé une accélération de la croissance. En effet, la progression du PIB réel ressortirait à 3,5 % à fin décembre 2017 contre une réalisation de 2,4 % en 2016. Ce niveau de croissance économique reste supérieur à la moyenne de l'Afrique Subsaharienne estimée à 2,7 %. L'amélioration de l'activité économique est essentiellement imputable à une hausse de la demande internationale de principaux produits miniers exportés par la RDC, à la faveur de la bonne tenue de leurs cours sur le marché, laquelle a également boosté les investissements privés. Concernant les finances publiques, l'exécution des opérations financières de l'Etat s'est clôturée par un excédent de 49,4 milliards de CDF alors qu'un déficit de 503,9 milliards de CDF a été enregistré en 2016. Cette situation a résulté de l'effort de mobilisation des recettes lors de l'échéance fiscale du mois de juillet suivi des politiques conjoncturelles concertées, mises en oeuvre par le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo, tout au long du second semestre 2017. Toutefois, cette situation ne devrait pas occulter les déficits infra mensuels réalisés au cours des sept premiers mois et qui ont contribué à perturber le cadre macroéconomique au cours de la période. Sur le plan extérieur, la balance des paiements, estimée sur base des données à fin septembre 2017, a enregistré un déficit de 31,5 millions de USD, soit 0,1 % du PIB contre celui de 501,4 millions soit 1,4 % du PIB en 2016. Cette situation a induit une consommation des avoirs extérieurs nets de la République. Au égard à ce qui précède, les actions de politique monétaire ont été orientées dans le sens de son durcissement au regard des pressions observées sur le marché de change, induites par les anticipations liées aux incertitudes intérieures et aux effets décalés du déficit de la balance des paiements réalisé en 2016. En effet, l'Institut d'Emission a relevé, à deux reprises, son taux directeur, le faisant passer de 7 % à 14 % puis à 20 %. Ces modifications sont intervenues dans un contexte d'accélération de l'inflation induite notamment par la dépréciation de la monnaie nationale. Pour leur part, les coefficients de la réserve obligatoire ont été maintenus inchangés dans la mesure où ils opéraient déjà une forte ponction de la liquidité dans le système bancaire. Toutefois, bien que ces coefficients de la réserve obligatoire n'aient subi aucune modification par rapport à 2016, leurs niveaux ont permis de ponctionner 27 milliards de CDF. Quant au bon BCC, son encours s'est établi à 35,0 milliards de CDF à fin 2017, suite à une ponction de 26,5 milliards. Le taux d'inflation est passé de 23,6 % en 2016 à 54,7 % en 2017, contre un objectif à moyen terme de 7,0 %. Les pressions sur les prix intérieurs ont notamment été alimentées par les révisions à la hausse des prix du carburant à la pompe, le renchérissement de quelques produits céréaliers importés et la dépréciation de la monnaie nationale. Le taux de change a enregistré une dépréciation de 23,6 % sur le marché interbancaire contre celle 23,8 % à fin 2016.16(*) II.1. SECTEUR REELII.1.1. LA CROISSANCE ECONOMIQUETableau N° 01 : Evolution des indicateurs économique de 2007 à 2017
Source : Rapports annuels Banque Centrale du Congo 2016 Le tableau ci-dessus montre l'évolution des indicateurs économiques de 2007 à 2017. Période pendant la quelle la République Démocratique du Congo renoue avec la croissance positive. La production du cuivre et du cobalt a connu une croissance presqu'exponentielle grâce à la promulgation d'un Code minier en 2002 considéré « progressiste » et libéral ; et également suite à l'ouverture des concessions de la Gécamines en faveur d'autres investisseurs. II.1.1.1. EVOLUTION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUEFigure N° 02 : Evolution de la croissance économique de 2007 à 2017
Source : Commission des Etudes statistiques et des comptes nationaux (CESCN) de la Banque Centrale du Congo. Le graphique 02 découle les éléments ci-après : - Les estimations de la croissance faites sur base des réalisations de la production ont révélé une accélération de la croissance en 2017. En effet, initialement prévue à 4,9 %, la progression du PIB réel ressortirait à 3,5 % à fin décembre 2017 contre une réalisation de 2,4 % en 2016. Ce niveau de croissance économique reste supérieur à la moyenne de l'Afrique Subsaharienne estimée à 2,7 %. * 16 Rapport annuel de la BCC, 2016 |
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