Lexique-grammaire et complétive de l'adjectif qualificatif.par JoàƒÂ«l Cédric ANYOU ELANGA Université de Yaoundé 1 - Master es lettres 2019 |
Tableau 1 : La complémentation de l'adjectif qualificatif en français Ce tableau décrit les problèmes à résoudre sur la complémentation de l'adjectif. Non seulement la discrimination entre les types d'adjectifs entrant dans une structure est nécessaire mais la sélection des prépositions reste aussi un problème. Le profil des adjectifs est à construire au plan distributionnel et transformationnel. Car pour Gross, selon Wilmet (1998 :109), deux adjectifs quelconques n'ont pas le même ensemble de propriétés syntaxiques. En définitive, cette partie a été consacrée à la définition de la classe de l'adjectif qualificatif en tant que partie du discours. Elle s'est également attelé à en donner une typologie et une étude de sa complémentation. Pour y parvenir, nous avons procédé à une étude de la notion d'adjectif dans les grammaires. Port-Royal en a émis une perception. Cette dernière mêle l'adjectif au nom. Il existe un nom substantif et un nom adjectif. Dans les grammaires traditionnelles, l'adjectif est saisi dans sa singularité en tant que mot. Il semble être isolé de son contexte. Pour le définir, la grammaire classique mêle les critères logique, formel et sémantique. Cela étant, on y obtient pas une définition satisfaisante de l'adjectif. Dans les grammaires structurales, l'adjectif qualificatif est appréhendé à l'aune du groupe ou du syntagme dont il est la tête. Les propriétés distributionnelles en sont indiquées. Si la sémantique et la forme persistent dans la définition de ce constituant, l'accent est davantage mis sur la syntaxe de cette unité linguistique. L'adjectif est la tête du GA. La classe de l'adjectif qualificatif a donné de constater son hétérogénéité. Au total, nous pouvons distinguer trois sous-classes d'adjectifs qualificatifs. Ces dernières ont chacune un comportement et des spécificités. En tant que tête du GA, l'adjectif qualificatif peut recevoir une complémentation. Les compléments de l'adjectif peuvent être un N, un infinitif ou une proposition subordonnée complétive. Dans ces diverses structures, il existe des contraintes distributionnelles et transformationnelles dont l'étude nécessite un autre cadre. La complémentation propositionnelle sélectionne les adjectifs du premier et du quatrième type, à l'exclusion des adjectifs relationnels et des adjectifs situationnels. Ce constat est un préalable à l'étude qui nous concerne. Ainsi, bien qu'ayant déjà une idée des classes d'adjectifs suceptibles d'introduire Que P, il nous faut en savoir long sur la structure Adj+Que P. Dès lors, quelles sont les propriétés transformationnelles de la proposition complétive de l'adjectif ? Qu'a-t-elle de particulier par rapport aux autres complétives non verbales ? Comment ces dernières fonctionnent-elles globalement ? Peut-on leur trouver un dénominateur commun ou des constances ? Autant de questions sur lesquelles se pencheront les chapitres de la deuxième partie du travail. DEUXIÈME PARTIE DES COMPLÉTIVES NON-VERBALES À LA COMPLÉTIVE DE L'ADJECTIFLe sujet de recherche du présent travail laisse entrevoir trois items majeurs : l'adjectif, la complétive et la complétive de l'adjectif. Cela suppose que pour mieux être compris et déblayé, ce thème exige que l'on table sur ces trois notions. Dans la partie précédente, une vue de l'adjectif a été donnée. Il convient à présent de s'intéresser non seulement à la notion de complétive, mais aussi à la complétive de l'adjectif. En réalité, la complétive la plus connue est celle du verbe. La tradition grammaticale et le discours pédagogique ont concouru à la vulgariser. Or, l'adverbe, le nom et l'adjectif introduisent aussi des complétives. Celles-là non pas encore été suffisamment explorées. Nous les avons baptisées complétives non-verbales. Elles peuvent en effet révéler des faits grammaticaux dignes d'intérêt pour la compréhension de la subordination en général et la saisie des complétives en particulier. Par ailleurs, les complétives non verbales sont un tremplin menant à la complétive adjectivale. En effet, contrairement au verbe, le nom, l'adverbe et l'adjectif qualificatif sont des mots non conjugables. Ils peuvent avoir des propriétés communes en ce concerne la complétive. Il apparait donc intéressant de saisir globalement leur fonctionnement afin de vérifier si la complétive de l'adjectif présente les mêmes traits. Dès lors, les deux chapitres qui suivent interroge leur dynamique fonctionnelle et les contraintes diverses qu'elles entraînent. La notion de complétive est revisitée. La complétive du nom et ses problématiques sont posées et évaluées. La complétive de l'adverbe et son aporie sont esquissées. Enfin, la partie met en lumière, en les éprouvant, les complétives adjectivales. Autrement dit, l'analyse traite des différentes structures qui s'y trouvent, leurs possibilités de reformulation et le fonctionnement syntaxique auquel elles se prêtent. LES COMPLÉTIVES NON-VERBALES : ESSAI DE SYNTAXE CHAPITRE TROISIÈMESelon ses régissants, la complétive se distingue en deux catégories : la complétive verbale et la complétive non verbale. La complétive verbale dépend d'un verbe. La complétive non-verbale est soumise à d'autres parties du discours. On y retrouve l'adjectif qualificatif, le nom et l'adverbe. Selon Bonard (2001 :203-204), le verbe est une partie du discours qui exprime le temps. Cette propriété a pour corrélatif l'aptitude à exprimer non pas l'immuable et le permanent comme le font les noms et les adjectifs, mais tout ce qui surgit et disparait dans le temps [...] signifiés divers que les grammairiens modernes ont convenu de réunir sous le terme unique de procès [...] Alors que les autres classes syntaxiques présentent généralement le statique, le verbe déploie le dynamique, des procès. Il se
conjugue, propriété qui le distingue la typologie des complétives est fondée sur la relation de prédication à l'oeuvre entre l'élément recteur et la complétive qu'elle gouverne. Les complétives peuvent donc être classées en cinq groupes : la complétive du verbe, la complétive du nom, la complétive de l'adjectif, la complétive de l'adverbe, et la complétive de la préposition. La complétive du verbe a reçu plus d'intérêt en français et a été la plus vulgarisée. De ce fait, quand on parle de complétive, d'emblée c'est la structure V +Que P qui émerge à l'esprit. Parce que largement connue, cette structure n'intéressera pas la présente analyse ainsi que la complétive de la préposition de Kanté (2016) qui, elle aussi, rentre dans le grand ensemble des subordonnées circonstancielles. Les complétives régies par d'autres mots sont peu connues. Si des études s'y consacrent, on est désireux de savoir à quelle systématique elles aboutissent. Or, les complétives non-verbales présentent, elles aussi, de l'intérêt en tant que phénomènes grammaticaux dignes d'être analysés. Tel est le premier enjeu de ce chapitre. Par ailleurs, afin de mieux aborder la complétive de l'adjectif et les classes d'adjectifs opérateurs, il est nécessaire de saisir le fonctionnement des autres structures et des autres mots opérateurs non-verbaux. Les propriétés des uns ne pourraient-elles alors être corrélées à celles des autres ? Mais, avant de traiter des complétives non-verbales tel que l'indique le titre du chapitre, il apparait intéressant de s'interroger sur la notion de complétive en elle-même. Dès lors, qu'est-ce qu'une proposition subordonnée complétive et par quoi se caractérise-t-elle ? Qu'est-ce qui définit les complétives non-verbales au plan formel, distributionnel et transformationnel ? D'autre part, peut-on leur trouver un dénominateur commun ou des constantes ? Pour y répondre, nous suivrons une progression en trois parties. La première clarifiera la notion de complétive d'une part. D'autre part, elle en fournit un essai de diachronie. La deuxième partie du chapitre étudiera la complétive du nom dans ses structures en identifiant quelques problèmes qu'elle pose. La troisième sera consacrée à l'analyse de la complétive de l'adverbe. L'étude de la complétive adjectivale est renvoyée au chapitre 3. En réalité, sa présentation dans le présent chapitre aurait donné lieu à une répétition préjudiciable ; d'où le choix de surseoir son étude. 1. ESSAI DE DIACHRONIE DE L'ÉTUDE DE LA COMPLÉTIVELa complétive, en tant que constituant de la phrase, a suivi un développement corolaire à celui de la phrase et son analyse a été influencée par les options prises en grammaire au gré du temps. L'évolution chronologique de la notion de complétive est envisagée sur deux ères grammaticales : en grammaire traditionnelle et en grammaire structurale. Il question de scruter comment chacune des périodes ainsi indiquée appréhende et analyse la complétive (la phrase complexe plus généralement). 1.1. Grammaire classique et analyse logique de la complétiveEn rappel, telle que présentée au chapitre 1, la grammaire classique a concomitamment une essence philosophique et logique. Elle a également une plus-value pédagogique. De ce fait, son mode opératoire est influencé par ces courants et l'analyse de la phrase complexe subséquente le reflète. Nous présentons ci-dessous la démarche de la grammaire classique : l'analyse logique (AL) et son incidence sur la perception de la complétive. 1.1.1. Le protocole de l'ALL'AL domine la sphère de la grammaire depuis plus de trois siècles. Elle est une méthodologie d'analyse de la phrase en propositions. Selon Onguene (2017 : 241), l'AL s'effectuait en cinq étapes. Il s'agit :
Pour les pédagogues d'antan et jusqu'à ces jours, cette procédure est destinée à « faciliter » aux apprenants la compréhension de la pensée. Le découpage est alors mécanique. Les propositions sont prises comme des membres de phrases indépendants de la dynamique phrastique. Soient les énoncés suivants :
: 174 En respectant les cinq étapes (E) ci-dessus indiquées à l'énoncé (1.a.), l'on aurait l'analyse suivante : E1 : 2 verbes conjugués : expliqua (verbe principal) et était ; E2 : K. lui expliqua / que le procureur était en effet de ses amis ; E3 : K. lui expliqua (Prop. princ.) / que le procureur était en effet de ses amis (Prop. sub. Complétive) ; E4 : introduite par que, conjonction de subordination : E5 : COD de expliqua. Le principe fondamental est qu'autant de verbes conjugués, autant de propositions. La proposition semble fonctionner comme un constituant doté d'une autonomie. La plupart des grammaires scolaires d'obédience classique vont adopter ce schème d'analyse. Elles l'appliquent à la phrase complexe, et partant à la complétive. Le parcours de quelques-unes permet de le constater. 1.1.2. La complétive dans quelques grammaires classiquesAnalyse, brochure des Frères des écoles chrétiennes (1990 : 20-21), n'a pas de leçon intitulée la phrase ou la phrase complexe. Au contraire, la 41è leçon est titrée Analyse logique : la proposition, titre révélateur de la perspective dans laquelle s'inscrit l'analyse des propositions. La proposition est un groupe de mots réunis autour d'un verbe ayant un Sujet. Dans une phrase, il y a autant de propositions que de verbes à mode personnel. Pour trouver une proposition on commence par trouver le VERBE, puis son SUJET et ses COMPLEMENTS. Dans ce manuel, la complétive s'identifie dans les subordonnées directe (leçon 47), indirecte (leçon 48) et sujet (leçon 49). Pour les Frères (1990 :23), on a une subordonnée DIRECTE lorsque la subordonnée joue le rôle de compl. DIRECT du verbe de la principale. Elle commence par une CONJONCTION : on dit qu'elle est complétive [...] INDIRECTE lorsque la subordonnée joue le rôle de compl. INDIRECT du verbe de la principale [et] SUJET lorsque la subordonnée joue le rôle de sujet de la principale. (Verbe impersonnel). Plusieurs remarques émergent. La complétive y est analysée comme un nom, suivant la méthode de l'AG. Par ailleurs, la complétive risque de se confondre avec les autres classes propositionnelles qui peuvent avoir les fonctions ainsi énumérées. Référence est faite aux relatives substantives, aux interrogatives indirectes, et aux infinitives. Bien plus, étant donné cette saisie fonctionnelle globale que le livre en donne, ses propriétés spécifiques n'apparaissent pas clairement, au-delà de la conjonction, trait morphologique qui est évoqué. Grammont et Hamon (1951) s'inscrivent dans la même perspective. Le titre de leur ouvrage est évocateur : Analyse grammaticale et analyse logique, programmant ainsi les deux parties du livre. Grammont et Hamon (1951 :70), dans la section titrée la proposition dans la phrase, déclarent : une proposition est un groupe de mots étroitement liés par le sens et renfermant un verbe. Ex. : Le bûcheron regagna sa chaumière ; Dans une phrase, c'est-à-dire une suite de propositions, il y a en principe autant de propositions que de verbes à un mode personnel : Ex. : Quand le soir arriva/ le paysan cessa son travail /et se dirigea vers la ferme / qu'il apercevait au loin. Cette phrase renferme 4 verbes, donc 4 propositions. La complétive est étudiée comparativement à la relative. Il ressort que la complétive est rattachée à un verbe dont elle achève et complète le sens. Elle est un complément d'objet. On distingue deux sortes de subordonnées complétives : la subordonnée complétive par Que ; la subordonnée interrogative indirecte. La complétive par que dont nous traitons est susceptible d'apparaitre après les verbes qui expriment une opération de la pensée. On trouve la complétive par que après certains noms renfermant l'idée des verbes : dire, penser, etc. Nous retenons que la complétive est analogue au nom. Cette proposition est étudiée en des termes sémantiques (elle achève et complète le sens) et morphologique (introduite par que, un verbe, un nom). Les mêmes observations peuvent être faites à la lecture de Dubois et al., Wagner et Pinchon et Grevisse. Dubois et al. (1961 : 132 et sq) ont un chapitre titré La structure de la phrase. Pour peu que ce titre laisse entrevoir une description structurelle de la phrase, son contenu ne demeure pas moins fidèle à la logique classique. Pour les auteurs, une phrase est faite de plusieurs propositions. Chaque proposition contient en général un verbe, un sujet, des compléments ou un attribut. Il y a autant de propositions dans une phrase que de verbes à un mode personnel (indicatif, conditionnel, subjonctif et impératif [...]. On appelle subordonnées complétives les subordonnées qui jouent le rôle de complément d'objet ou attribut de sujet du verbe principal. Elles peuvent être introduites par une conjonction. Les complétives en Que peuvent être sujet, objet ou attribut. Les deux premières répondent respectivement aux questions qu'est-ce qui ? Quoi ? Les auteurs closent l'exposé sur la complétive par l'étude du mode dans cette dernière, d'où il ressort que la complétive peut être au subjonctif ou à l'indicatif. Dans le chapitre Syntaxe Des Phrases Complexes, Wagner et Pinchon (1962 :548 et sq) étudient les subordonnées qu'ils nomment propositions dépendantes. Pour ces auteurs, la subordonnée se ramène, par analogie, à la fonction d'un terme équivalent dans une phrase simple. Les phrases dépendantes peuvent donc assumer la fonction sujet ou objet ou attribut ou de complément déterminatif. Wagner et Pinchon classent les propositions en fonction de leur morphologie, sur la base du mot introducteur. Les complétives sont introduites par la conjonction de subordination que. Il en existe plusieurs catégories. Dans la première catégorie dont on traite, la conjonction ne peut être remplacée par aucune autre conjonction ou locution conjonctive ; la proposition dépendante est dans un rapport étroit avec un terme de la principale : verbe, locution verbale, substantif, adjectif. Exemple : Tu penses qu'il viendra ; Il est souhaitable que tu reviennes sur tes pas. Pour Wagner et Pinchon (1962 : 560), ces propositions peuvent avoir pour support un verbe, une locution, un adjectif, un substantif, et peuvent aussi n'avoir pas de support. Exemple : je sais que je serai sauvé. Le fait que Marie revienne m'attriste ; J'ai envie qu'on m'instruise de la suite. Celles-ci peuvent être sujet, attributs, objets, ou compléments déterminatifs. Grevisse (1980 et 1990) a une orientation traditionnelle. L'analyse des propositions qu'il fait est logique. L'auteur (1990 :52) part du postulat selon lequel, il y a, dans une phrase, autant de propositions qu'on trouve de verbes à un mode personnel, exprimés ou sous-entendus. Il est tourné vers une grammaire du mot où les parties du discours sont omniprésentes. Tous les autres faits s'apprécient à partir du fonctionnement des espèces de mots en phrase simple. C'est pourquoi, suivant Grevisse (Op. cit : 235), on peut fonder une classification des propositions subordonnées sur les fonctions qu'elles remplissent dans la phrase. De même que, dans la phrase simple, les fonctions de sujet, d'attribut, d'apposition, de complément d'objet direct ou indirect, de complément circonstanciel, etc., peuvent être remplies par un mot (nom, pronom, adjectif), de même, dans la phrase composée, ces différentes fonctions peuvent être remplies par une proposition une proposition [...] Dans la classification qui s'en suit, la complétive, par son analogie au nom, se retrouve disséminée au sein des subordonnées sujets, objets, attributs, compléments du nom, compléments de l'adjectif. Elle est introduite par une conjonction, que, une locution à ce que, de ce que, et les verbes qui la régissent sont des verbes d'opinions, de pensée, etc. La perception de la complétive par la grammaire classique peut être esquissée à partir de ces six présentations. La complétive y est saisie par une série d'éléments éparses et son identification se fait sur la base de critères peu solides. La logique y est encore perceptible, d'où l'analyse logique qui persiste comme moyen de description de cette proposition. Nous pouvons aussi voir que dans la grammaire traditionnelle, la complétive est davantage connue sur les plans morphologique et sémantique : la plupart des grammaires reviennent sur le sens des verbes recteurs de complétives. Les fonctions de la complétives se détectent par le jeu des questions dont la pertinence est sujette à caution. En clair, l'étude de la complétive en grammaire traditionnelle n'est systématique. À partir de son analyse logique et du manque de fondement épistémologique, la grammaire classique n'a pas réellement dressé un profil complet et satisfaisant de la complétive. Ce faisant, au plan pédagogique, cette situation est à l'origine de nombreux problèmes sur lesquels revient Onguene (2017). Constatant ses limites, et la fortune des courants structuralistes aidant, la grammaire et l'analyse de la phrase complexe (PC) se tournent vers les nouveaux instruments qu'offre la linguistique. La PC quitte le cadre restreint des manuels pédagogiques pour gagner les descriptions et ouvrages de linguistique. D'autres analyses voient le jour. 1.2. Phrase complexe et complétive en linguistique structuraleLa phrase complexe reçoit une analyse originale en linguistique structurale. Certes, même la grammaire traditionnelle voit, implicitement, une analogie entre phrase simple et phrase complexe. Cela se justifie par la propension des grammaires à transposer les fonctions de la première au sein de la deuxième. Cette analogie est posée comme un axiome par les grammaires structurales. Définissant par exemple la phrase complexe, Riegel et al. (2014 : 780) déclarent que, syntaxiquement, une phrase est complexe si elle possède globalement les attributs définitoires de la phrase [...] Elle comprend un constituant qui, ayant lui-même la structure d'une phrase (P?GN+GV), se trouve ainsi être en relation de dépendance ou d'association avec une autre structure de phrase. Le constituant dont il est question dans le deuxième membre de cette définition est la traditionnelle proposition qui est, non plus un élément d'apparente autonomie et coupé de la réalité phrastique, mais un constituant inséré dans le schéma d'une phrase. Avec l'opération de substitution, un des tests caractéristiques de la linguistique structurale et l'émergence de la notion de syntagme, la proposition est sentie soit comme un syntagme majeur de la phrase, soit comme un subordonné de l'un des syntagmes du schéma structurateur de la phrase. Elle est un membre enchâssé. Dans la perspective structurale, phrase simple = phrase complexe= SNO+ V+ X, quel que soit le degré de complexification de l'énoncé. La complétive et toutes les autres subordonnées sont donc réintégrées au sein des constituants qui les accueillent (verbe, GN, GA, etc.). Sans totalement abandonner l'héritage de la tradition notamment les fonctions et les têtes lexicales de la complétive, les modèles linguistiques en donne une formalisation et une terminologie souvent différente. Ne pouvant pas totalement rendre compte de la présentation de ces modèles dans le cadre restreint de travail, nous limiterons l'étude à une description morphologique et syntaxique de la complétive. 1.2.1. La morphologie de la complétiveDécrire la conjonctive complétive revient à la situer parmi les subordonnées et dans l'ensemble des complétives. Cela consiste par ailleurs à en préciser les traits morphologiques, ses caractéristiques rectionnelles. 1.2.1.1. La conjonctive pure : essai de clarificationL'appréhension de la complétive varie selon les grammaires. Cela empêche régulièrement le grammairien de lui donner une définition circonstanciée. Comme le font remarquer Wagner et Pinchon (1972 : 559), cette dénomination est employée de diverses façons par les grammairiens : certains l'appliquent à toutes les propositions qu'elles soient sujet, attribut, objet, complément circonstanciel ou qu'il s'agisse de propositions relatives [...], d'autres la réservent aux propositions qui jouent le rôle de sujet, d'objet, ou d'attribut (les conjonctives par que, les interrogatives indirectes, les infinitives). Il n'existe pas de consensus, les usages sont fluctuants. Ils dépendent de chaque grammairien et des analyses qu'il mène. La même remarque est formulée par Riegel et al. (2014 : 823) en ces termes : les propositions complétives sont des propositions qui se substituent, dans certains cas déterminés et selon certaines règles précises, à des groupes nominaux (GN) constituants du groupe verbal (GV), ou plus rarement au GN sujet, voire à des GN compléments de noms et d'adjectifs. On remarquera donc que toutes les complétives ne sont pas des compléments du verbe, pas plus que toutes les propositions subordonnées compléments ne sont des complétives : les deux termes ne sont pas synonymes. Pour Wagner et Pinchon les subordonnées sujets sont exclues de la dénomination de complétive. Elles y sont incluses chez Riegel et al. Le présent travail adopte ce dernier point de vue, selon lequel (Op.cit. : Ibid.) les complétives constituent un grand ensemble qui intègre d'un côté les complétives introduites par que ou propositions conjonctives ; les infinitifs qui ont pour fonction de compléter le verbe ; et enfin les propositions interrogatives indirectes voire les exclamatives. Le travail portera non pas sur toutes les complétives, mais exclusivement sur la proposition conjonctive complétive, à savoir la complétive introduite par que, encore appelée « conjonctive pure » par Soutet ou phrase-GN chez Maingueneau. Les énoncés suivants illustrent cette proposition :
Exemples : 2.c. J'ignore pourquoi ce vieux toubab-là veut que je te suive (TSTA :100) Dans ces trois énoncés, les segments introduits par la conjonction que mis en gras sont tous des compléments d'objet directs des verbes qui les introduisent. La proposition complétive ainsi délimitée a des traits morphologiques qui lui sont propres. 1.2.1.2. L'introducteur de la conjonctive complétiveLes traits morphologiques de la conjonctive complétive renvoient à l'ensemble des marques qui, du point de vue de la forme, distinguent cette proposition des autres. Référence est faite à l'introducteur et à ses propriétés. Tamine (1988 :41), parlant de l'introducteur des conjonctives pures ou complétives, affirme qu' elles sont introduites par la conjonction que, qui, comme toutes les conjonctions, n'a évidemment aucune fonction grammaticale dans la subordonnée, mais qui, de surcroît, n'a aucune valeur sémantique. Elle a comme seul rôle de relier la principale à la subordonnée. Ainsi, dans les énoncés ci-après : 3. a. PTC, tu ne crois pas que tu vas un peu vite en besogne ? (TSTA : 29)
Dans ces exemples, tous des constructions transitives directes, le morphème que enchâsse les complétives : « tu vas un peu vite en besogne », « il était un ex-détenu politique », « le procureur était en effet un de ses amis » dans les principales : « PTC, tu ne crois pas », « Le dernier des Doumbouya déclare », et « K. lui expliqua ». Il n'y a pas de fonction grammaticale. Il assure uniquement la liaison des deux propositions. Sa présence est obligatoire, en sorte que sa suppression entraine une agrammaticalité des phrases. Dans les constructions transitives indirectes où la complétive suit l'une des prépositions à, de, en. Elle est introduite par à ce que, de ce que, en ce que. Pour Chevalier et al. (1964 : 114), la langue classique construisait couramment avec que des verbes dont l'objet, infinitif ou substantif, était précédé de À ou DE : je me passerai bien que vous les approuviez E...] Mais dans l'usage de plus en plus courant, on trouve ces verbes suivis de À CE QUE ou de DE CE QUE : Je consentis avec empressement à ce qu'il réduisit en poudre Murillo.
La conjonction de subordination qui introduit la complétive semble un mot de liaison sans contenu notionnel ni fonction grammaticale, contrairement au pronom relatif de la subordonnée relative qui, lui, a une fonction et une valeur anaphorique vis-à-vis de son antécédent (il le représente). On peut aussi l'opposer au pronom interrogatif ou à l'adverbe interrogatif dans le cas de l'interrogation indirecte. Ces derniers enchâsseurs ont, eux aussi, une valeur sémantique. Les pronoms renvoient selon les cas à l'humain ou non, les adverbes, quant à eux, évoquent une circonstance. La complétive se distingue à cet effet des autres subordonnées non seulement par les propriétés de son mot introducteur, mais aussi par les mots qui la régissent et les fonctions qu'elle peut occuper au sein la phrase, ce qui va maintenant être examiné. 1.3. Essai de syntaxe de la complétiveEnvisager une syntaxe de la complétive revient à traiter d'une part des têtes lexicales avec lesquelles elle peut entrer en relation, mais aussi d'en esquisser une typologie d'autre part avant d'aboutir à ses fonctions au bout du compte. 1.3.1. Rection de la conjonctive complétive et typologieComme tout constituant de la phrase, la complétive obéit à des lois d'organisation qui précisent sa place, l'élément qui la précède et qui peut la suivre ainsi que ses fonctions. En effet dans chaque phrase, il existe un tissu de liens hiérarchiques entre les constituants. Du niveau intrasyntagmatique au niveau suprasyntagmatique, certains termes soumettent d'autres à leur dépendance. Le but de cette section est de rendre compte des mots qui introduisent la complétive afin d'en déduire une typologie. La rection est, selon Dubois et al. (1973 : 407), la propriété qu'a un verbe d'être accompagné d'un complément dont le mode d'introduction est déterminé [...] On parle aussi de rection pour les prépositions lorsque l'on considère que la préposition régit (gouverne) le cas qui est celui du syntagme qui suit. Cette notion peut être étendue à toutes les classes syntaxiques susceptibles de gouverner la complétive. L'appréhension de Dubois et al. paraît restrictive puisque la rection implique, de notre point de vue, toutes les têtes lexicales majeures de la langue française, si l'on entend par « rection » le fait qu'un terme X détermine l'apparition et / ou le choix d'un terme Y au sein de la phrase. Le nom est recteur de l'adjectif qualificatif, ce dernier régit l'adverbe à son tour. Le verbe régit son sujet et ses compléments, l'adverbe régit un autre adverbe. À ce titre, toutes les parties du discours autonomes de la langue sont dotées d'un schéma actantiel, c'est-à-dire des positions syntaxiques qu'elles ouvrent et la nature des constituants qui les occupent. Il s'agit de déterminer quels sont les mots-têtes ou les syntagmes recteurs de la complétive. En d'autres termes, on s'interroge sur les supports de la conjonctive en que. La réponse à cette question varie selon les grammairiens, des grammaires d'obédience classique aux approches structurales, car tous ne recensent pas les mêmes éléments. Par ailleurs, ils ne trouvent pas pertinents tous les termes qui sont potentiellement les régissants de complétives. Ainsi, Dubois et Lagane (1973) recensent quatre possibilités de supports : le verbe, les suites impersonnelles, le nom et l'adjectif qualificatif. Tomassone (1996) ne considère que le verbe, la locution verbale et le nom comme des introducteurs de la complétive. Chez Soutet (1989), les complétives peuvent s'introduire dans le SV, le SN, et le SA. Wagner et Pinchon (1962) corroborent cette pensée et soutiennent que la complétive a pour régissants le verbe et les locutions y afférentes, l'adjectif et le substantif. La même perspective est suivie par Tamine (1988). Riegel et al. (Op. cit) ainsi que Grevisse (1980) recensent les complétives introduites par le verbe et ses locutions, par l'adjectif, par le nom, et Grevisse (1990) y ajoute l'adverbe. Chevalier et al. (Op. cit) pensent que la complétive se rapporte au verbe, à l'adjectif, au nom et à l'adverbe. Maingueneau (1999), parlant des constructions opératrices, postule que la complétive a comme supports le verbe, le nom et l'adjectif. Hava Bat-Zeev Shyldkrot (2008) traite des complétives introduites par la préposition. En conclusion, traditionnellement, cinq éléments sont susceptibles de régir la complétive. Il s'agit du verbe ou de la locution verbale, du nom ou du GN, de l'adjectif qualificatif, de l'adverbe et de la préposition. Ces catégories s'illustrent respectivement dans les énoncés ci-après :
Il paraît toutefois curieux que certains grammairiens et linguistes rangent le nom parmi les recteurs possibles de la complétive et ne signalent pas le pronom. En réalité, ce dernier est susceptible d'occuper la place d'un nom. Il en est de même du présentatif dont Riegel et al. (2104 :75) disent qu'il peut être suivi d'une complétive. Ces deux structures sont pourtant aussi attestées dans l'usage :
De fait, en parlant de la certitude dans le premier énoncé, on peut bien dire, avec un pronom démonstratif apposé : 6.a'. La certitude, celle qu'on me piège est évidente, ce qui permet, en tenant compte du présentatif, d'ajouter le pronom à la liste des catégories susceptibles d'introduire une complétive, relevant ainsi le nombre de recteurs à sept. C'est de cette répartition que découle la typologie de la conjonctive complétive 1.3.2. Essai de typologisation des conjonctives pures Avec Kanté Issa (2016 : 2), on dira que :la typologie des complétives est fondée sur la relation de prédication à l'oeuvre entre l'élément recteur et la complétive qu'elle gouverne. Les complétives peuvent donc être classées en cinq groupes : la complétive du verbe, la complétive du nom, la complétive de l'adjectif, la complétive de l'adverbe, et la complétive de la préposition. Autrement dit, pour classer les complétives, l'on doit tenir compte de la relation qui lie la proposition à l'élément qui l'introduit. À partir du nombre de termes recteurs, une typologie peut être déduite, tant cette dernière en est tributaire. Les différentes classes de complétives ont chacune un fonctionnement spécifique et des contraintes qu'elles impliquent qui sera dévoilé dans l'étude qui leur est respectivement consacrée ci-dessous. Pour l'heure, il convient de s'interroger sur les fonctions de cette subordonnée. 1.4. Les fonctions syntaxiques de la conjonctive pureLe présent sous-titre a deux objectifs sous-jacents. Il vise d'abord à préciser la notion de fonction syntaxique ; puis à indiquer sommairement les fonctions de la subordonnée étudiée relativement aux autres éléments de la phrase. Dès lors, qu'est-ce qu'une fonction syntaxique et quelles sont les fonctions de la phrase dépendante introduite par que ? 1.4.1. Une évaluation de la notion de fonction (syntaxique) À en croire Ducrot et Todorov (1972 : 270-271),du point de vue syntaxique, la totalité que constitue la phrase n'est pas un pur agglomérat d'éléments, un ensemble (au sens mathématique). [...] Au contraire la syntaxe définit certaines relations entre les éléments de la phrase et la totalité de la phrase, relations telles que deux éléments distincts se trouvent la plupart du temps dans une relation différente vis-à-vis de la phrase totale (l'un est sujet, par exemple, l'autre est complément). Cette position indique que les éléments de la phrase sont organisés et pris les uns par rapport aux autres suivant les relations qui les lient. On comprend, suivant les mots de Riegel et al. (2014 : 207), que la fonction d'un mot ou d'un groupe de mots est le rôle que cet élément joue dans la structure d'ensemble de la phrase où il est employé. C'est pourquoi une fonction se définit toujours en termes relationnels. Par exemple, dans la phrase : Le patron veut te voir (TSTA : 118), l'article le a sa fonction en rapport avec le nom patron, qui lui-même a une fonction en référence au verbe veut voir, et le pronom te a une fonction en relation avec le verbe. Mais quelques problèmes subsistent qui méritent d'être tout au moins soulevés à partir de cette définition. Selon elle, tous les termes ont des fonctions les uns par rapport aux autres ; pourtant, d'une part, le verbe, lui, n'a pas de fonction, et d'autre part, il ne se définit par rapport à aucun autre constituant (si l'on ne tient pas compte du plan morphologique). Cela constitue un paradoxe à résoudre et à prendre en compte pour parfaire la définition sus-énoncée. Bien plus, la définition ci-dessus semble incomplète. En disant qu'un mot a une fonction par rapport à l'autre, elle occulte le fait que les mots-tête des groupes, pris isolément, n'ont pas de fonction. C'est tout le groupe qui marque et porte la fonction. Ainsi, dans l'exemple précédent, ce ne serait pas tout à fait vrai de dire patron = sujet de `'veut voir» car, c'est le patron qui est sujet. Maingueneau (1999 : 15) le précise en ces termes : ce sont ces groupes qui sont concernés par les traditionnelles « fonctions » syntaxiques : c'est le groupe nominal dans son ensemble, et pas le nom seul, qui peut être sujet ; c'est l'ensemble du groupe adjectival qui est épithète, et pas l'adjectif seul. Au demeurant, cette définition de la fonction, plus ou moins relativisable, trouve justification et tire ses limites dans son origine, laquelle peut être située dans l'exercice d'analyse grammaticale qui, pour peu qu'il résolve des problèmes en grammaire, n'en reste pas moins sujet à caution. La complétive est un constituant de niveau supérieur obtenu par un mécanisme d'intégration syntaxique. Il s'agit d'une nominalisation, à savoir une transformation qui Pour définir une fonction, il est d'usage d'avoir recours à de multiples critères. Riegel et al. (Op. cit : 207-210) en énoncent six. Il s'agit d'abord des critères positionnels, qui donnent la fonction d'un élément par rapport à sa place dans la phrase. Ainsi, le sujet est par exemple canoniquement antéposé au verbe. Ces critères intègrent également le fait qu'un terme soit obligatoire ou facultatif : ainsi distingue-t-on l'attribut de la mise en apposition ; l'adjectif attribut n'est jamais effaçable, alors que l'on peut se passer d'une mise en apposition. Relevons en plus les critères morphosyntaxiques : ici interviennent la forme de l'élément, et le phénomène d'accord. Par ailleurs, sont pris en compte les critères manipulatoires. Ils associent les fonctions à des procédures de changement structurel. La fonction d'un élément est obtenue à partir d'une réécriture. Ainsi du complément d'agent et du complément d'objet dans les transformations passive et active. Un autre critère est le critère catégoriel, qui alloue des fonctions spécifiques à certaines natures d'éléments. C'est grâce à ce critère que l'on définit les fonctions et natures prototypiques. C'est le cas de l'adjectif dans le rôle d'attribut du sujet. De même, on distingue les critères interprétatifs, qui associent la fonction à un rôle sémantique précis dans l'interprétation de la phrase. En ce sens, le sujet est généralement un agent. Enfin, pour définir une fonction syntaxique, une conjonction des critères peut être convoquée. Pour une même fonction, on actualise concomitamment plusieurs paramètres. Les critères sus-répertoriés sont indicatifs, car les faits du discours sont imprévisibles et fluctuants. Une même fonction peut par exemple être actualisée par une infinité d'éléments aux natures diverses, de même qu'il existe des phénomènes de transcatégorisation. À partir de ce soubassement, on peut d'ores et déjà se demander quelles sont les fonctions de la complétive en Que dans la phrase. 1.4.2. La complétive en Que dans ses liensLa phrase complétive en Que a plusieurs usages. Ses fonctions se déduisent de la relation qu'elle noue avec son régissant. Pour mieux en parler, il nous revient au préalable de dire à quel type de constituant l'on a affaire et quels sont ses différents contours. 1.4.2.1. La complétive : un constituant du second degréconvertit une phrase en un syntagme nominal et qui l'enchâsse dans une autre phrase dite matrice. Pour Escriva (2002 : 30), la subordination est une nominalisation fonctionnelle (par opposition à la nominalisation morphologique du nom de langue) si l'on considère qu'elle consiste à intégrer une phrase de syntaxe verbale à une autre phrase (de syntaxe nominale ou verbale) dont elle devient un constituant et par rapport à laquelle elle est en position d'élément régi au même titre que le serait un nom ou un syntagme nominal. En d'autres mots, la conjonctive complétive est issue de la transformation d'une phrase en mot-complexe et de son intégration dans une autre phrase. Et selon Pierrard (1987 :35), nous avons affaire à un nom en plusieurs mots déduit d'une nominalisation externe. La notion de nominalisation va du principe que l'on a deux phrases indépendantes qui donnent deux informations. Suite à leur mise en commun par l'entremise de l'opérateur de la nominalisation externe, la conjonction " universelle" Que, l'une est logée sous l'autre et y joue le rôle de constituant. Soient les phrases : Marie est une femme vertueuse ; Le seigneur l'a su 18. a. (Marie est une femme vertueuse + Le seigneur l'a su) Que ? Le seigneur a su que Marie est une femme vertueuse. Dans l'approche dépendancielle, le même phénomène se nomme la translation du second degré. Pour Tesnière (1982 : 546-556), la complétive traditionnelle est un cas de translation du second degré I O. Il s'agit du cas où une proposition indépendante, dont le centre est un verbe, se trouve transférée en substantif subordonné au verbe d'une proposition régissante, dont elle devient ainsi un élément simple. [Dans ce cas], la proposition subordonnée joue le rôle d'un second actant, c'est-à-dire de ce que la terminologie traditionnelle appelle complément d'objet. Le caractère substantif du verbe transféré en substantif par translation secondaire ressort à l'évidence de ce qu'il peut éventuellement être joncté avec un véritable substantif. Ainsi de L'enfant de Paul clame qu'il n'a rien fait ? L'enfant de Paul clame son innocence et qu'il n'a rien à voir avec cette histoire. Il ressort de ce fait que la complétive est un nom du discours. En tant que tel, la plupart des propriétés du nom de langue lui sont dévolues. Il en va ainsi des positions et des fonctions. 1.4.2.2. Groupement des fonctions de la complétive en QueLes fonctions de la complétive dans la plupart des grammaires sont analogues à celles du nom. Cette répartition part du fait que la conjonctive pure équivaut au nom. Mais à la réalité, s'il est vrai que la complétive obéit à ce parallélisme, il reste tout de même que dans certains de ses usages, il est difficile de déduire une fonction, soit qu'elle est ambiguë, soit qu'elle n'en présente pas. Il s'agit donc dans ce développement de présenter d'une part les fonctions classiques, et d'autre part, soulever les cas fluctuants où une indécision peut planer. 1.4.2.2.1. Les fonctions classiques de la conjonctive purePar fonctions classiques, l'on entend les fonctions connues, attestées, répertoriées et vulgarisées par le discours scientifique et les manuels. Dans cette logique, peuvent être sujet d'un verbe, complément d'objet, complément de l'adjectif ou du nom, attribut du sujet ou de l'objet et complément de l'adverbe. Ces fonctions sont respectivement illustrées par les complétives des énoncés suivants :
Ainsi se présente globalement la conjonctive complétive dans les usages classiques et dans les livres de grammaire scolaire et théorique. Toutefois, certains usages, qui sont abordés ci-dessous, posent problème. Avec ceux-là, il est difficile de décider de la fonction de la subordonnée. Il s'agit entre autres des cas où un verbe intransitif est employé avec la complétive, les emplois dans certaines structures elliptiques construites avec une complétive. Avec de telles occurrences, il convient de pondérer et d'étendre les considérations. 1.4.2.2.2. La complétive par que et usages non classiquesÀ voir les fonctions précédemment présentées, tout problème relatif à la fonction de la complétive parait résolu. Pourtant, il existe des occurrences de la complétive pour lesquels soit il est difficile d'affecter une fonction. Un paradoxe par rapport au fait communément admis, à savoir que tous les éléments d'une phrase y ont une fonction. Ainsi des occurrences suivantes : 20. a. Comment ça se fait que tu n'aies pas encore une Mercédès alors ? (TSTA : 40) 20. b. Vivement que ça pète (TSTA : 218) 20. c. Sans hésiter, Élisabeth répondit que, pour rien au monde, elle n'abandonnerait son pays (TSTA : 93). Ces exemples présentent une difficulté à décider de la fonction de la complétive. Pour le premier, se faire se construit en principe sans complément, il est en quelque sorte intransitif. Or il est ici suivi d'une complétive dont la fonction se livre difficilement, d'autant que les tests révélant un COD ne s'appliquent pas à elle : si l'on pose la traditionnelle question qu'est-ce que (en dépit de sa désuétude) ou si l'on pronominalise, on obtient des suites agrammaticales : 20.a'. * qu'est-ce que comment ça se fait ? 20.a» * comment qu'est-ce que ça se fait ? 20.a.''' *comment ça le se fait La substitution avec un groupe nominal change le sens : 20.a.'''' comment ça se fait le manque de Mercédès ? On a le sens « d'expliquez-moi ce qui occasionne ou justifie que les Mercédès manquent ». Il en va de même de la transformation passive qui, elle non plus, n'y est pas opérationnelle car la suite qui en dériverait est peu naturelle et agrammaticale : 20. a'''''. *Le manque de Mercédès se fait comment par ? Le deuxième exemple, vivement que ça pète, est tout aussi embarrassant quant à la fonction de la complétive. S'il est vrai que sur le paradigme la complétive commute avec un GN : vivement l'explosion, le problème réside sur sa fonction et son acceptabilité. Va-t-on dire que la complétive est complément de l'adverbe ? Pour en décider, il faudrait retourner au contexte et procéder soit à une réécriture, soit à une interprétation de l'énoncé originel pour postuler que la phrase serait : [Je souhaite / Je veux, etc] vivement que ça pète. Dans ce cas, on prendra la complétive pour un COD du verbe elliptique. Mais, encore une fois, un locuteur peut actualiser la phrase sans ces verbes initiaux dans des tours exclamatifs marqués d'expressivité, ce qui rend floue la fonction de la complétive. Enfin, dans l'énoncé [20.c], c'est le verbe recteur de la complétive qui pose problème. Ce verbe est prioritairement destiné à la rection d'un COI. Or, dans l'occurrence, la complétive, que, pour rien au monde, elle n'abandonnerait son pays ne répond pas aux propriétés du COI. Le complément d'objet indirect est complément essentiel du verbe, relativement immobile, non effaçable, lié au verbe par une Prép., susceptible d'être pronominalisé par en, lui, y. Par ailleurs, le verbe a déjà son sujet ; et donc, si l'on postule que la complétive est COD, il faudrait qu'elle réponde aux propriétés de ce constituant. Or, si elle est pronominalisée ou si elle commute avec un GN, l'acceptabilité de la phrase est mise en question : ? Élisabeth répondit la vérité ; ? Élisabeth le répondit. Cette complétive peut être supprimée sans grande incidence sur l'intelligibilité de la phrase : Sans hésiter, Élisabeth répondit. Le COD lui, n'est pas effaçable (ou l'est très peu) dans la structure transitive directe. Si l'on a enfin recours à la passivation, on se rend compte que la structure n'est pas disposée à une transformation passive. On obtient un résultat peu naturel : ?? Que pour rien au monde, elle n'abandonnerait son pays fut répondu par Elisabeth. Quelle est donc sa fonction ? La solution se trouve peut-être dans la commutation de la complétive avec un adverbe ou un GP bien que ce ne soient pas des classes équivalentes. En le faisant, la structure demeure correcte et intelligible. La complétive n'assumerait-elle pas de ce fait des fonctions adverbiales ? En témoigne le résultat de la substitution par un adverbe ou un SP : 20.c'. Sans hésiter, Élisabeth répondit péremptoirement / de cette manière / sentencieusement / ainsi. Auquel cas, elle devient complément adverbial du verbe, bien que ces deux fonctions ne soient pas équivalentes et que la cooccurrence des deux soit possible. Ces trois cas démontrent que la complétive peut se prêter à des usages variés, insoupçonnés ou inattendus. Dès lors, contrairement aux analyses traditionnelles, qui fixent des fonctions précises à certains constituants, nous postulons que ce constituant peut assumer les fonctions qui ne lui étaient pas échues par la tradition. Les analyses précédentes ont présenté le fonctionnement global de la conjonctive complétive ainsi que les problèmes qu'elle soulève. Il ressort que, globalement, cette subordonnée a un fonctionnement parallèle à celui du groupe nominal avec lequel elle est interchangeable. Si plusieurs complétives existent, seule la complétive du verbe a longtemps retenu l'attention. Or, les complétives non-verbales apparaissent également dignes d'intérêt. Elles semblent regorger de nombreux faits pertinents pour l'analyse et la saisie de la phrase complexe. La présentation ci-dessous concernera les complétives du nom et de l'adverbe. 2. LA COMPLÉTIVE DU NOM : ESSAI D'ANALYSE SYNTAXIQUEComme beaucoup d'autres classes syntaxiques, le nom reçoit une complémentation. Il peut être complété par un adjectif, par un groupe prépositionnel ou par une proposition. La structure correspondante est N+X. Quand il est une proposition, l'élément X peut être une relative ou une complétive, cas dont nous traitons. La complétive du nom pose des problèmes qui suscitent des questionnements : quelles sont les principales structures de la suite SN+Que P ? Quelles sont les propriétés distributionnelles des noms opérateurs (désormais Nop) ? N'induit-elle pas des contraintes ? Telles sont les questions auxquelles nous allons répondre dans cette section. 2.1. Les structures de la complétive nominaleKanté (2016) étudie la complétive du nom et analyse les contraintes inhérentes à cette classe de proposition. Selon lui (2016 :8), le nom recteur est l'élément caractéristique. Il joue un rôle syntaxique et sémantique prépondérant dans la construction de la complétive. De ce fait, en se fondant sur la structure lexico-syntaxique au sein de laquelle le nom recteur régit la complétive, nous pouvons distinguer huit types ou structures de complétives du nom. Nous n'entrerons pas dans le détail de cette classification. Nous citerons les principales structures recensées par l'auteur, nous les exemplifierons avant d'en relever les défauts et de proposer une classification allégée. Les structures de complétives nominales que donne Kanté (2016 : 3-8) sont :
Ces diverses structures sont respectivement illustrées par les énoncés ci-dessous.
Certains de ces structures rentrent dans le régime du verbe et d'autres la structure du SN-sujet. On se demande de ce fait pourquoi l'auteur préfère les éclater. La classification ainsi obtenu semble émiettée. En effet, toutes les complétives de ces structures dépendent certes d'un SN, du moins, d'un nom prédicatif (désormais Npred). Mais, ne peut-on pas les regrouper en deux ensembles selon la place du Nop dans la structure globale de la phrase ? En d'autres termes, la démultiplication des structures de Kanté ne peut-elle pas se résumer à deux cas de figures ? En segmentant la phrase en ses deux pôles majeurs, on peut avoir des complétives nominales intégrées au SN-sujet et des complétives nominales intégrées au SV tel que nous les présentons infra. 2.1.1. Les complétives nominales intégrées au SN-sujetLes complétives de ce groupes se trouvent au sein su SN sujet. Quelle que soit leur structure, le dénominateur commun est de rentrer dans la syntaxe du SN-sujet de la phrase. Ce SN a donc une structure étendue. La complétive est une expansion directe du nom. Elle peut également en dépendre dans un rapport de prédication quand elle est en position d'attribut. D'où l'existence de deux cas, à savoir, les complétives compléments du nom et les complétives attributs du N0 sujet. 2.1.1.1. La structure SN0 Que PLa structure SNO Que P désigne une complétive du faisant partie intégrante du sujet de la phrase quand on fait son analyse en constituants immédiats. Dans la complétive du nom sujet, la relation entre le nom et Que P la complétive peut être directe ou indirecte. Les deux peuvent être dans le même environnement syntaxique. La complétive peut aussi être délocalisée dans un contexte autre syntagmatique.
Dans ces exemples, les complétives de [2.a à 2.c.] sont directement liés aux N0 fait, conviction, et conscience. Elles fonctionnent comme des compléments du nom. Evouna (2015) ne partage pas cet avis. Il postule, à partir de la grammaire dérivationnelle, une unité formelle de toute les complétives. Autrement dit, pour lui, toutes les complétives ont une parenté génétique. Cette dernière peut être reconstruite par le schème corrélatif. Il s'agit, selon Muller (1996 :5), de l'ensemble tel + que permettant de démontrer une origine commune entre les subordonnées complétives et les QU-. En appliquant le schème corrélatif de Muller (1996) à ces énoncés, Evouna (2015 :5354) conclut que la fonction primaire de la phrase complétive est sujet. L'élément donné comme support, lui, en est attribut. L'application du schème corrélatif aux énoncés [2.a à 2.c.] permet d'aboutir aux reformulations ci-dessous.
Cette analyse d'Evouna avec un regard suscite des questions : d'une part, l'application du schème corrélatif est-elle toujours productive ? Le résultat nous démontre que non. En effet, les phrases dérivées sont soit agrammaticales, soit d'acceptabilité réduite. Par ailleurs, si la complétive est réellement sujet comme le pense Evouna, ne devrait-elle pas réagir favorablement à l'extraction au moyen du présentatif discontinu c'est...qui sans schème corrélatif ? L'application de cette opération livre un résultat inadmissible.
En outre, la pronominalisation du couple N0+Que P se fait en bloc. Toute la suite peut être remplacée par un SN ou un pronom. Le résultat ne confirme-t-il pas que ce couple est un syntagme où N0 est le régissant et Que P un subordonné ? 2.a'''. Ce garçon / il lui parait assez rassurant 2.b'''. La vérité / cette fille élégante s'imposa 2.c'''. Le seigneur / Paul le charpentier se manifestaUn autre argument favorable à l'hypothèse du complément du nom est la possibilité de remplacer Que P par un adjectif qualificatif ou un complément déterminatif. 2.a''''. le fait de dormir / indiscutable lui parait assez rassurant2.b''''. S'imposa la conviction de son père / commune 2.c''''. La conscience pure / de sa culpabilité se manifesta En [2.d.], par emphase, la complétive qu'il n'eût pas dû parler ainsi à haute voix est syntaxiquement éloignée de son régissant, l'idée. La dépendance syntaxique n'est pas moins évidente. 2.1.1.2. N0+ être/ V attributif Que PLe schéma N0+ être/ V attributif Que P renvoie à une construction attributive ayant une complétive. Dans ce schéma, N0 est le sujet, être la copule et Que P la complétive attribut du sujet. Cette dernière est lié au N0 par la copule être ou un autre verbe attributif. La relation est donc indirecte. Elle est illustrée par les exemples ci-après.
Le statut de copule d'être est sujet à caution. En effet, en [3.b], ce statut est contestable. Le fait est que P est figé. En conséquence, cet énoncé peut être exclu de l'analyse des complétives attributs. S'il en est ainsi avec le NOp le fait, on se demande si les autres noms opérateurs sont, eux aussi, des structures figées. Si oui, quel est le degré de figement de chacun ? Toutes les complétives du nom liées au SN-sujet sélectionnent l'indicatif, le conditionnel ou le subjonctif.
Nous verrons si la même contrainte agit avec les complétives du nom présentes dans le SV. 2.1.2. Les complétives du nom liées au GV La complétive du nom peut se retrouver dans la structure du SV. Deux principaux cas de figure sont à distinguer ici. Nous avons d'une part les énoncés où SN postverbal est parti intégrante du prédicat. On a affaire ici à des verbes supports et à des prédicats complexes. Ici, Que P dépend de la forme complexe V+SN. Nous devons également envisager le cas où SN est à analyser comme un argument de V. Là, Que P dépendra exclusivement de SN1.Pour mieux les visualiser, il importe de les présenter ci-dessous. 2.1.2.1. La suite V-SN + Que PLa structure V-SN + Que P est une forme complexe intégrant une complétive. V est un verbe, SN un groupe nominal intimement lié à ce verbe et Que P désigne complétive. Cette dernière dépend du prédicat complexe constitué par V-SN comme dans les énoncés suivants :
La dépendance de Que P à V-SN est prouvée par le test de l'effacement. En effet, la suppression des prédicats complexes ai le sentiment, ai la conviction et sommes partis du postulat donne lieu à des énoncés agrammaticaux. 5. a'. J'ai le sentiment que ni nos dirigeants politiques ni la plupart des PDG de nos grandes entreprises n'ont pris la mesure par la faute
Le fait que la complétive Que P ne puisse fonctionner indépendamment montre qu'elle dépend de ces formes complexes. À quoi réfère donc la notion de verbe support ? Selon Riegel et al. (2014 :415-416), on appelle verbes supports des verbes comme faire, donner, mettre, etc. qui, à côté de leurs emplois ordinaires, se combinent avec un syntagme prédicatif, nom, adjectif ou GP, pour construire une forme complexe fonctionnellement équivalente à un verbe [...] Riegel et al. veulent dire que le verbe support et la forme prédicative forment un prédicat unique. Autrement dit, les verbes supports sont associés à une autre partie du discours. Par exemple, avoir est associé au SN le sentiment pour donner la forme avoir le sentiment de même que partir est associé à postulat pour avoir partir du postulat. Les deux forment une expression qui peut être paraphrasable et leur glose correspond souvent à un verbe plein. Avoir le sentiment peut ainsi se réécrire sentir, partir du postulat correspond à postuler. Mais toutes les expressions à verbe support ne donnent pas toujours lieu à un verbe plein. Si avoir le désir, être désireux, équivalent à désirer, avoir du courage et être courageux n'équivalent à aucun verbe. Le verbe support ne possède aucune propriété d'un prédicat, notamment il n'a pas de schéma d'arguments. Autrement dit, au contraire d'un verbe plein, le verbe support ne sélectionne ni son sujet ni ses compléments. Dans des unités telles que faire le résumé de, faire l'éloge de, faire don, ce sont les substantifs résumé, éloge, don, et non le verbe support faire, qui déterminent le nombre de compléments dans les schémas « X fait le résumé de Y », « X fait l'éloge/don de Y à Z », et qui sélectionnent quels substantifs peuvent apparaitre dans les positions X, Y et Z. La complétive dépend des verbes supports dans beaucoup de cas comme le montrent les énoncés ci-dessous :
Ai le sentiment, ai la conviction, sommes partis du postulat et a exprimé le souhait représentent les suites V-SN. La complétive correspond au segment postposé à cette forme complexe. Les suites V-SN peuvent se paraphraser en un V parent au plan sémantique en dépit des différences sémantiques qui naissent du passage de V-SN à V On aurait donc les dérivés suivants :
En restituant le verbe de sémantisme voisin quand il existe, on obtient une complétive du verbe. Selon Kanté (op cit : 4), la structure constitue un prédicat complexe dans lequel le verbe et le nom forment une unité sémantique dont la complétive n'est que l'argument. C'est une construction argumentale. Autrement dit, V-SN forme un couple. Kanté a raison, mais cela n'empêche pas que pour certaines opérations syntaxiques comme le passif, la complétive fasse partie du groupe nominal. C'est le cas dans la phrase suivante : Le ministère a fait le postulat que l'école doit apprendre à penser / Le postulat que l'école doit apprendre à penser a été fait par le ministère. Contrairement à Kanté qui classe cette construction dans les complétives du nom, nous la considérons comme une complétive du verbe même si, parfois, la paraphrase par un verbe est impossible. 2.1.2.2. La configuration V+ SN+ Que PLa structure V+ SN+ Que P est analogue à la précédente. Il s'agit d'une phrase dans laquelle la complétive du nom est intégrée au SV. V est le verbe, SN1 le COD de ce verbe et Que P la complétive. SN est un complément de V.
Les SN sont COD des V pour les énoncés de [6.a.] à [6.c]. En effet, la pronominalisation des SN permet de le montrer. Les SN sont remplacés par le pronom le, proforme qui permet généralement d'identifier le COD.
Une propriété importante de ces structures mérite d'être relevée. La suite V+SN Que P peut être réécrite en V + Que par effacement de SN. Il y a des similitudes entre les deux structures. En ce sens, selon Gross (1975 :52), nous observons une forte corrélation entre N0=Nnr et N0=Que P et N0= le fait Que P. À l'exception de quelques verbes et adjectifs, les propositions N0= Que P et N0=le fait Que P vont de pair. Elles sont alors sémantiquement équivalentes. Pour l'auteur, les phrases ayant des sujets appartenant à la classe des noms non restreints (Nnr), celles ayant pour sujet une complétive et celles qui possèdent un SN opérateur comme sujet sont semblables. En d'autres mots, la suite V+le fait que P peut souvent se réécrire en V+Que P. Les réécritures ci-dessous le prouvent.
Le SN, bien que COD, est donc effaçable c'est-à-dire facultatif. Mais le dernier énoncé n'accepte pas la transformation par réduction suite à l'effacement de SN. Cette transformation offre deux conclusions. D'une part, toutes les constructions V+SN+Que P ne se réduisent pas en V+Que P. D'autre part, des contraintes sur le mode de la complétive émergent. Tous ces paramètres ouvrent des perspectives de recherche intéressantes. Il serait par exemple utile de faire un tri pour savoir quelles structures admettent la transformation et quels N1op y entrent. Il est également souhaitable que soient connues les contraintes qui découlent de cette transformation. Seulement, pour le moment, cette entreprise va au-delà de notre travail. Toutefois, s'il n'est pas possible de dresser le profil complet de tous les N0 et tous les N1, ne peut-on pas au moins en donner une liste représentative ? 2.2. Les Nop : une catégorie restreintePar Nop, nous entendons les noms opérateurs. Ces derniers désignent des noms suceptibles de se construire avec une complétive selon Maingueneau (1999 : 99). Il serait inutile de souligner que tous les noms ne sont pas aptes à introduire une complétive. Il semble de même illusoire d'espérer aboutir à une systématique les concernant dans ce travail tant la tâche est exigeante. Nous nous limitons à un aperçu. Nous nous demanderons donc quels sont les Nop et quelles propriétés génériques les définissent. D'après Riegel et al. (Passim : 827), certains noms, correspondant généralement pour la forme et le sens à des verbes [...] ou à des adjectifs eux-mêmes pourvus d'une construction complétive, ont la possibilité d'avoir pour compléments des propositions conjonctives introduites par Que. Autrement dit, la conjonctive est une des expansions du nom. Les noms dont il est question font partie de la catégorie des noms dits opérateurs. Leur prototype est le SN le fait. Comme le souligne Gross (1975 :52), le N sous-jacent à la complétive pourra être différent de fait. D'autres substantifs ont des propriétés formelles leur permettant de constituer des sources éventuelles pour les complétives, ce sont les substantifs opérateurs Nop entrant dans les GN (le + la) Nop (Que P de V). Le corpus constitué compte cent huit (108) énoncés ayant des complétives du nom. Ces énoncés nous offrent vingt-huit Nop et un Pronom op, soit vingt-neuf unités nominales opératrices. Ce sont temps, conviction, fait, idée, raison, bizarrerie, sentiment, conclusion, preuve, moins, damnation, impression, démonstration, évidence, signal, conclusion, souhait et ceci. En voici quelques illustrations en [7] :
Les noms qui s'y trouvent, fait, certitude, hypothèse, conviction, preuve, signe, impression, croyance, sentiment, conscience, évidence, raison, souhait, postulat, ont deux caractéristiques générales. Comment ne pas souligner qu'ils sont pour la plupart des déverbaux ? Selon les noms, nous aurons les dérivations suivantes : fait < faire, sentiment < sentir, souhait < souhaiter, preuve < prouver, signe < signifier ou signaler, postulat < postuler, etc. Les noms opérateurs fonctionnent donc comme les verbes dont ils sont issus. Il s'établit une corrélation entre les deux classes. La comparaison entre la classe du verbe et celle du nom donne donc d'envisager une équivalence entre les deux. Le principe de la comparaison des formes du lexique-grammaire est similaire, mais les formes comparées sont des phrases et non plus des mots. Gross (1975 :32) le résume en ces termes : lorsque nous effectuons des comparaisons de sens [entre des phrases] ou entre deux interprétations de la phrases, nous dirons que nous procédons à des évaluations différentielles de sens. Les intuitions différentielles de sens ont un caractère opératoire satisfaisant. La comparaison de phrases voisines par leur forme (éventuellement voisines à des transformations près) pourrait mettre en évidence des éléments minimaux. L'élément minimal est la différence sémantique entre la suite SNop + Que P et la suite Vop+Que P. D'autres éléments minimaux peuvent se révéler par une étude plus détaillée. Notre hypothèse est que les Nop se rapprochent plus de l'abstrait. La complétive du nom serait la marque de l'éloignement du concret au profit de l'abstrait. Voilà peut-être pourquoi elle ne se construirait pas avec les noms indiquant une localisation dans l'espace, le culinaire ou ceux liés au domaine agricole. Dans cette série, il est temps que est une expression figée. En effet, selon Dubois et al. (1973 :214), le figement est le processus linguistique qui, d'un syntagme dont les éléments sont libres, fait un syntagme dont les éléments ne peuvent être dissociés. Ainsi, on pourrait adopter deux perspectives d'analyse pour il est temps que. La première évite de considérer Que P comme une complétive. Et dans la deuxième éventualité, on considère Que P comme une complétive incorporée au SN Op figé. Le tableau qui suit, construit par nos soins, donne une liste de noms opérateurs et indique les structures qu'ils acceptent.
Tableau 2 : Liste et structures des Nop Ce tableau montre la fréquence des Nop de notre corpus ainsi que les structures dans lesquelles il rentre. En somme, la complétive du nom est un constituant extravalenciel. Son apparition dans un contexte n'est nullement conditionnée par le verbe. Sa configuration dépend non pas du verbe, mais d'un actant du verbe. C'est ce dernier qui régit Que P. De ce fait, nous sommes amené à dire que la complétive du nom est intrasyntagmatique. Elle s'incorpore soit à un élément du SN-sujet, soit à un constituant du GV. Cette hypothèse, reconnaissons-le, à l'heure actuelle, mérite encore d'être débattue en profondeur. Elle est par ailleurs un élément généralement non essentiel. Elle peut être effacée lorsqu'elle rentre dans la structure du SV. Le N1 prédicatif opérateur est alors lié à une unité verbale avec laquelle il forme un prédicat complexe. La complétive du nom, qu'elle soit adnominale ou adverbale, est toujours postposé à la tête lexicale dont elle dépend. Elle ne se trouve donc pas en principe en position initiale. Sa place est médiane. Intégré dans la structure du SN1, la complétive du nom est essentielle. Sa suppression entraine généralement soit une agrammaticalité, soit une extension de sens. Soulignons aussi qu'en ajustant le déterminant, la phrase redevient acceptable et il n'y a pas dès lors de différence de sens inattendue. Les noms opérateurs sont non-humain, N-hum. Ces substantifs sont restreints. D'où l'annotation Nr. De ce fait, il serait difficile d'y voir apparaître un nom propre. De même, ce ne sont pas tous les pronoms qui y figurent. L'observation globale n'y prédisposent que les démonstratifs ceci / cela. Au plan de la restriction modale, le nom recteur sélectionne toujours le mode de la subordonnée. Certains admettent l'indicatif et d'autres le subjonctif. Les conditions et les contextes de ces choix sont à définir. Une définition des opérateurs en fonction de leur combinatoire est tout aussi souhaitable. Le régime de détermination des Nop reste à clarifier. On se demandera par exemple pourquoi le déterminant défini a une prééminence dans cette structure. La question de la modification du Nop est aussi intéressante. Autant de pistes que nous n'ouvrons pas pour le moment compte tenu des exigences de mensuration et d'économie liées à notre recherche. On peut d'ores et déjà se demander si ces propriétés peuvent être corrélées à la complétive de l'adverbe. Autrement dit, les deux classes de complétives sont non-verbales. Pour cela, compte tenu des propriétés de la complétive du nom ci-dessus, on se demande si la complétive de l'adverbe dont la présentation suit peut donner des résultats différents. 3. SYNTAXE DE LA COMPLÉTIVE ADVERBIALEL'adverbe fait partie des mots-dits opérateurs. Ces unités linguistiques sont capables de gouverner des complétives à leur droite. Wilmet (1998 :567) pense que ces complétives sont des compléments de l'adverbe, et les adverbes eux-mêmes sont des compléments circonstanciels de l'énonciation. Les adverbes et les complétives qu'ils introduisent sont illustrées ci-dessous :
Les mots en gras, à savoir heureusement, bien-sûr et peut-être, sont les adverbes. La suite introduite par que à la droite de ces adverbes est la complétive. La dépendance entre l'adverbe et la complétive est prouvée par le test de l'effacement. En effet, la complétive de chacune de ces phrases ne peut exister en l'absence de l'adverbe. Dès lors, la suppression de l'adverbe génère un énoncé agrammatical comme le montrent les dérivés suivants:
Parler d'une complétive de l'adverbe est mal perçu aux yeux de certains théoriciens. Ils estiment en réalité que cette construction ne devrait nullement recevoir une telle interprétation. Pour eux, l'adverbe ne régit pas de complétive, il est un simple ajout du discours, un élément adventice et fondamentalement accidentel qui n'a pas une grande incidence sur le schéma de la phrase. Pour Bacha (1998 : 26-27), si l'on peut effectivement établir un parallélisme entre l'adverbe en -ment et l'adjectif correspondant pour heureusement, ce n'est pas le cas pour bien sûr, peut- être ou sans doute. De plus, les adverbes en -ment eux-mêmes ne sont pas tous sémantiquement équivalents à la phrase impersonnelle comportant l'adjectif apparenté (// est certain que Paul est venu comporte un degré de certitude plus grand que Certainement, Paul est venu, et la mise en équivalence elle-même n'est pas toujours possible (on ne dirait pas *// est infaillible que Pierre arrive en retard comme on dit Pierre arrive infailliblement en retard). Goose et Grevisse dans Le Bon Usage (1993) les appellent des «sous-phrases» ou des «pseudo-propositions» et précisent qu'elles apparaissent surtout dans la langue familière. Wilmet (1997 :556-557), lui, parle de sous-phrase complétive», «complément de l'adverbe», parallèle, donc, au «complément de l'adjectif» de type : tout heureuse (triste, fière, confuse...) que Pierre ne chante pas, Marie a promis sa venue. Si l'on abrège cette présentation des points de vue, l'on est à mesure de dire que le débat n'est pas tranché. Pour des besoins de réalisme et compte tenu des occurrences attestées de cette construction, l'analyse suivra les positions de Kanté (2016), Gatoone (2012), Wilmet (1997) et Bacha (1998) : il existe une complétive de l'adverbe, c'est une construction attestée, problématique quant à son analyse et qui mérite encore d'être élucidée. Les phrases ayant une complétive de l'adverbe posent donc de nombreux problèmes à l'analyse. Le statut de phrase des énoncés qui les intègrent est-il réellement soutenable ? Quel est la fonction de Que P dans les suites Adv + Que P ? Ne peut-on pas les saisir comme des structures dérivées ? Si oui, quelles pourraient être leurs structures profondes ? Par ailleurs, toutes les complétives adverbiales admettent-elles cette source ? Le problème de la liste des adverbes opérateurs et de leurs propriétés distributionnelles est également à débattre. Autant de questions qui interpellent les grammairiens. Convenons-en, toutes ces questions ne sauraient recevoir un traitement satisfaisant dans cette modeste analyse. Il leur faut des études moins générales que celle-ci. Nous tenterons de nous prononcer sur quelques-unes d'entre elles. 3.1. La suite Adv + Que P : une connexion en questionLa structure de complétive de l'adverbe est problématique. En effet, cette construction ne devrait nullement recevoir une interprétation de phrase complétive. Selon Wilmet (op cit), cette complétive est un complément de l'adverbe. La complétive étant donc complément l'adverbe, on se demande si cela ne suppose pas que l'adverbe soit un support et la complétive un apport d'information aux plans syntaxique et sémantique. Or, l'analyse du lien entre l'adverbe et la subordonnée qui est prétendument son apport révèle une autre réalité.
Dans ces énoncés, les adverbes heureusement, peut-être, bien-sûr, sûrement ont à leur droite une complétive comme illustré ci-dessus. Cette complétive dépend-elle réellement de l'adverbe ? Le lien entre les deux est-il celui qui unit la complétive à ses régissants ? Répondre à l'affirmative à ces questions serait nier une observation évidente. Le lien entre les deux est lâche. Ils peuvent apparaitre l'un sans l'autre. La complétive peut être effacée comme le montrent les dérivés ci-dessous.
En emploi absolu, ces énoncés constitueraient contextuellement des réponses à des questions. Ils peuvent aussi être des exclamations. Par ailleurs, la dislocation par extraction ou emphatisation de la phrase nous permet de dissocier l'adverbe de la complétive, avec effacement du Que. Dans le même contexte, l'adverbe est mobile. N'est-il même pas effaçable ? Commençons par illustrer la possibilité de dislocation de la phrase.
Voyons aussi comment l'adverbe peut être supprimé et tirons les conclusions qui en découlent à partir des énoncés ci-dessous. 9.a'''. Heureusement que je suis un vieux fauve 9.b'''. Bien sûr qu'elle l'était à sa façon 9.c'''. Peut être que je réussis une vie ratée 9.d'''. Sûrement qu'ils attendraient le soir pour manger son bouc Leeman (1982 : 62), remettait déjà en doute le statut de cette structure. Pour elle, on peut évidemment s'interroger sur le statut réel de cette «complétive ». Au regard des démonstrations faites ci-dessus, ne peut-on pas conclure que l'adverbe ne régit pas de complétive dans ces structures ? La pseudo-complétive n'y est-elle pas en réalité la partie prédicative de tout l'énoncé ? Autrement dit, l'essentiel de l'information de ces énoncés n'est-il pas donné par le segment de phrase introduit par que ? On peut se demander si l'adverbe n'y est pas un élément adventice et fondamentalement accidentel sans incidence syntaxique sur la structure. L'adverbe, initialement considéré comme support de la suite, apparait comme un simple constituant facultatif. On peut s'en passer. Cet élément est en fait un connecteur discursif. Il a pour rôle de renforcer la charge énonciative du message en le modalisant. L'adverbe semble faire un tout avec le morphème que. En effaçant donc le complexe adverbe + conjonction, le reste de la phrase reste sans problème. L'énoncé obtenu reste grammaticale et prédicatif tel que le montrent ces dérivés : 9. a''''. Heureusement que je suis un vieux fauve 9. b''''. Bien sûr qu'elle l'était à sa façon 9. c''''. Peut être que je réussis une vie ratée 9. d''''. Sûrement qu'ils attendraient le soir pour manger son bouc Par conséquent, contrairement à Wilmet (op.cit.), ne peut-on pas conclure que nous avons affaire ici à une proposition indépendante ? Si la structure est ainsi revue, quelle peut être la fonction de Que ? Quel poste Adv occupe-t-il réellement ? 3.2. La suite Adv Que P et ses fonctions syntaxiquesLes mots ou les groupes de mots d'une phrase sont liés par des rapports de subordination. Cette subordination induit l'existence des fonctions syntaxiques. Il n'est pas inutile de rappeler ce qu'est une fonction syntaxique. Cette dernière désigne un type de rapport précis existant entre deux termes de la phrase. Il s'agit précisément de la relation entre un terme subordonnant et son subordonné. Nous avons indiqué ci-dessus que la phrase ayant une complétive de l'adverbe comporte deux termes, à savoir l'adverbe Adv. et la complétive Que P. En tant que constituants d'une phrase, ils doivent irrémédiablement et respectivement être dotés de fonctions. De ce fait, quelles sont les fonctions syntaxiques des deux éléments structurant la suite Adv Que P ? Telle est la question à laquelle nous tenterons de répondre ici. Wilmet (1998 :567) estime que ces complétives sont des compléments de l'adverbe. Il ajoute que les adverbes sont des compléments circonstanciels de l'énonciation dans cette structure. On s'interroge non seulement sur sa terminologie, mais aussi sur la réalité des faits observés, c'est-à-dire le fonctionnement syntaxique réel fonctionnement des deux constituants. Dans le couple tête lexicale et complément, l'existence syntaxique du complément est liée à la présence de la tête. L'effacement de la tête lexicale déchoit le plus souvent le complément de toute existence. Dans une phrase donnée, la tête lexicale est la condition d'existence de tout complément. Ce dernier n'a donc généralement pas d'existence indépendamment du régissant dont il dépend. Par exemple, l'effacement du verbe dans une construction transitive directe prive le COD de toute existence. De même, dans le GN sujet élargi, on ne saurait effacer le nom central sans que cela ne déteigne sur le complément du nom. Ainsi, si la pseudo complétive était complément de l'adverbe, aurions-nous toujours une phrase grammaticalement correcte après effacement de l'adverbe ? 10.a'''. Heureusement que je suis un vieux fauve 10.b'''. Bien sûr qu'elle l'était à sa façon 10.c'''. Peut être que je réussis une vie ratée 10.d'''. Sûrement qu'ils attendraient le soir pour manger son bouc Or, la proposition fonctionne sans adverbe. Il semble même qu'il n'y ait pas de lien entre les deux. Nous avons précédemment établi qu'il s'agit d'une proposition indépendante sur laquelle l'adverbe agit en modalisateur. Ne devrait-on pas conclure qu'en tant que proposition indépendante, cette séquence n'a pas de fonction ? Elle serait donc un tout prédicatif. Qu'en est-il de l'adverbe ? Contrairement à ce que pensait les analyses grammaticales, l'adverbe ne régit pas la complétive dans la suite Adv QUE P. Nous ne savons pas réellement à quoi réfère l'expression compléments circonstanciels de l'énonciation que Wilmet emploie pour traiter de la fonction de l'adverbe dans la suite syntaxique étudiée. Cette terminologie ne nous semble pas adaptée. La définition de la fonction de l'adverbe passe par la mise en lumière de ses propriétés au sein de la structure étudiée. Nous savons déjà que l'adverbe y est suppressible. Nous vérifions ci-dessus sa portée et sa mobilité. 11. a». /Heureusement/, je suis /Heureusement/ un vieux fauve, /Heureusement/,
Dans toutes ces phrases, l'adverbe peut occuper indifféremment n'importe quelle place au sein de la phrase. Par ailleurs, il porte sur tout l'énoncé, pas sur une partie de ce dernier. Il se comporte donc comme un circonstant. Le terme complément de phrase ne sied-il donc pas ? Nous disons qu'il sied, mais davantage dans la construction sans complétive. N'est-il pas plus acceptable que celui proposé par Wilmet ? Au-delà de ces fonctions, nous porterons l'attention sur la structure dont serait issue Adv Que P. 3.3. La suite Adv Que P et sa structure profondeCertains énoncés présentent des structures en surface. Ces structures de surface masquent généralement des phrases en structures profondes. Par moult opérations, la structure profonde d'un énoncé peut être révélée. Un soupçon pèse sur la suite Adv Que P. La phrase Adv Que P semble issue par dérivation d'une autre structure. Le Goffic et Wilmet proposent que l'analyse de ce type de phrase se fasse par la paraphrase adjectivale « IL est ADJ. QUE P ». En procédant à cette analyse, les auteurs recommandent de considérer QUE P comme sujet réel de « est ADJ » et donc à retourner aux suites impersonnelles. On s'interroge néanmoins sur l'étendue de cette dérivation. D'autres questions naissent de cette description de Wilmet et Le Goffic : quelles sont les structures dont dérivent les phrases Adv Que P ? Par ailleurs, toutes les complétives adverbiales admettent-elles réellement cette source ? Vu que les auteurs se fondent sur la morphologie de l'adverbe pour postuler à cette source dérivationnelle, on se demande par la même occasion si tous les adverbes donnent la possibilité d'une dérivation. Pour Le Goffic (1993 : 522), l'adverbe heureusement est le prédicat (non verbal) de la complétive. Elle est analysée comme son sujet : «Heureusement que P = «heureusement [est, il y a] que P» (paraphrases : Heureusement, P ; // est heureux que P)». Observons le fonctionnement de la complétive adverbiale dans les énoncés ci-dessous 12. a. Heureusement que vous êtes arrivés à temps.
En procédant à la dérivation, les énoncés permettent de donner les résultats ci-après.
Ces dérivés permettent de nuancer l'hypothèse de la dérivation de cette structure. En effet, tous les adverbes introduisant une complétive ne sont pas des adverbes en -ment, c'est-à-dire généralement issus des adjectifs qualificatifs. De ce fait, il n'est pas toujours possible d'obtenir la paraphrase adjectivale. C'est le cas dans l'énoncé 12.c et dans la phrase 12.d. Quand le retour à la structure adjective est possible, il faut tenir compte de la concordance modo temporelle. Car un glissement sémantique considérable se produit comme le montrera la phrase ci-après. 13.a. Heureusement que je suis un vieux fauve 13.a'. Il est heureux que je sois un vieux fauve 13.a». *je suis heureux que je sois un vieux fauve 13.a'''. ? Que je sois un vieux fauve est heureux Dans les énoncés dérivés de la périphrase, le morphème il est souvent asémantique. Il pallie la vacuité sémantique et syntaxique du poste sujet en construction unipersonnelle. En [13.a.'], il est un véritable pronom personnel. Il représente un être humain ayant des traits masculin. Les deux dernières dérivées sont agrammaticales. En somme, avec cette réécriture, la dérivation fonctionne dans certains cas. Elle s'avère inopérante dans d'autres. Bacha (1998 : 26-27) nous permet de conclure que si l'on peut effectivement établir un parallélisme entre l'adverbe en -ment et l'adjectif correspondant pour heureusement, ce n'est pas le cas pour bien sûr, peut- être ou sans doute. De plus, les adverbes en -ment eux-mêmes ne sont pas tous sémantiquement équivalents à la phrase impersonnelle comportant l'adjectif apparenté (// est certain que Paul est venu comporte un degré de certitude plus grand que Certainement, Paul est venu, et la mise en équivalence elle-même n'est pas toujours possible (on ne dirait pas *// est infaillible que Pierre arrive en retard comme on dit Pierre arrive infailliblement en retard). Les possibilités et les contraintes ne sont pas les mêmes dans toutes ces constructions. Chacune implique des mécanismes syntaxiques qu'une étude plus approfondie pourrait mettre en lumière. La question qui nous intéresse est de savoir quels sont les adverbes rentrant dans la structure Adv Que P. 3.4. Adv Que P : une classe restreinte d'adverbes associésNous avons pu démontrer ci-dessus que l'adverbe ne régit pas la complétive dans la structure Adv que P. Les deux sont indépendants au plan structural, bien que l'ordre linéaire horizontal les lie. La conséquence de cette analyse est de ne plus considérer l'adverbe comme un opérateur. Nous verrons dans cette structure une association de l'adverbe à la proposition indépendante. Le morphème Que y est une béquille. De ce fait, au lieu de dire adverbe opérateur, nous parlerons d'adverbe associé. Deux questions retiennent l'attention ici. D'une part, quels sont les adverbes susceptibles d'être associés à une complétive ? Qu'est-ce qui les caractérise ? Ce ne sont pas tous les adverbes qui intègrent la structure Adv. Que P. Nous maintenons notre hypothèse selon laquelle la catégorie sémantique à laquelle un mot appartient détermine ses possibilités et connexions syntaxiques. Ainsi, nous pouvons prudemment dire que les adverbes liés à l'expression du temps, de la dimension et de l'intensité entre autres n'introduisent pas associés aux complétives. Les énoncés qui suivent sont de notre cru. Ils montrent les blocages sémantiques et syntaxiques pesant sur les catégories d'adverbes précédemment énumérées. On ne peut donc pas avoir des énoncés comme ceux qui se trouvent infra.
Comme le dit Bacha (2012 : 28), il y a une difficulté à déterminer la liste des adverbes susceptibles d'être associés à une complétive. Toutefois, difficile ne veut pas dire impossible. La méthode du lexique-grammaire permet de s'attaquer à cette difficulté. Il existe au moins une étude de ce type. Elle aborde cette construction dans le cas des adverbes en -ment : Molinier et Levrier (2000). Les adverbes les plus attestés dans cette configuration sont entre autres : assurément, heureusement, probablement, sûrement, vraisemblablement, apparemment, évidemment, naturellement, peut-être, bien sûr, sans doute. Nous relèverons les traits généraux de cette classe restreinte d'adverbes. Les adverbes modaux apparaissent donc ainsi comme les plus à même d'entrer dans cette construction. Il faut adjoindre et retenir temporairement cet argument de Bacha (2012 : 31) : ce sont les adverbes orientés positivement qui acceptent l'introduction d'une complétive, ce qui expliquerait que d'autres adverbes, également perçus comme possédant une orientation positive, soient susceptibles de rejoindre le paradigme. Jusque-là, la notion d'adverbe orienté positivement reste vague. Il serait utile de procéder à un travail d'une triple exigence. Circonscrire avec des traits définitoires de cet ensemble est nécessaire. Il faudrait procéder à des regroupements par structures parentes. Enfin, nous gagnerons à étudier la structure argumentale de chaque adverbe associé. Faut-il continuer de parler d'une complétive de l'adverbe ? Peut-on encore légitimer le terme d'adverbe opérateur ? Le développement qui précède permet de dire non. La structure ainsi nommée ne procède pas de la subordination. Il s'agit d'une phrase indépendante sur laquelle porte un jugement, une évaluation exprimée par un adverbe. L'adverbe est, non pas dépendant de la proposition, mais associé à cette dernière au moyen du morphème Que, une béquille syntaxique. L'adverbe ne régit pas la complétive. En conséquence, il n'est pas un opérateur. Le statut de subordonnée de cette phrase semble remis en cause. Elle n'en présente pas les propriétés. Il importe de revoir globalement cette structure. Au terme de ce chapitre, que pouvons-nous retenir des deux complétives non-verbales étudiées ? Elles paraissent toutes deux extravalencielles. En d'autres termes, elles ne rentrent pas dans le schéma des arguments du verbe. Postposées à leur recteur, elles induisent des transformations de divers ordres. Elles sont introduites par des parties du discours qui ne se conjuguent pas. La complétive nominale se rapproche de la complétive du verbe. Les Nop sont en réalité issus pour la plupart des verbes. Ainsi, il semble s'établir une analogie entre les complétives du nom et les complétives du verbe. V-SN+Que P et V+Que+P semblent ainsi être équivalents. Les conditions de cette équivalence restent à définir d'une manière circonstanciée. Les Nop sont variés et induisent des propriétés différentes. La complétive de l'adverbe n'en est pas une. Il s'agit d'une structure intégrant une proposition indépendante. Au lieu d'y voir une complétive, nous préférons parler d'une phrase à adverbe associé. Cette dernière est modalisée au moyen de l'adverbe. En tant qu'unité indépendante, la proposition n'y a pas de fonction syntaxique. L'adverbe porte sur toute la phrase. En tant que circonstant, il peut se placer à diverses postions dans la phrase. C'est donc un complément de phrase. Contrairement à la complétive du nom qui a une variété de structures, la phrase à adverbe associé n'a qu'une seule structure, à savoir Adv+Que P. Antéposé à la proposition indépendante, l'adverbe est régulièrement en position initiale. Cette phrase peut donner lieu à plusieurs réécritures dérivationnelles sur la forme Il est Adj+Que P, Il y a +SN Que P et (Adv., Que P), (Que P, Adv.) ou simplement se réduire en P. On peut également se demander si les dérivés possibles ci-dessus présentent les mêmes possibilités distributionnelles et sémantiques que la phrase à adverbe associé. Dans les structures Adv Que P, la nature de l'adverbe est sélectionnée et conditionnée. Les catégories sémantiques de ces adverbes et leurs contours morphosyntaxiques restent à définir. Au bout du compte, les complétives non-verbales posent des problèmes dignes d'être analysés à la juste mesure et dans des études spécifiques. Leurs contours ne sont pas totalement découverts. Tout comme le nom et le verbe, l'adjectif qualificatif est suivi d'une phrase complétive. Cette dernière est classée parmi les complétives non-verbales. Le nom, l'adjectif et l'adverbe sont généralement en interrelation. L'adjectif est rattaché au nom, l'adverbe modifie l'adjectif qualificatif. On se demande donc si les propriétés de la complétive du nom et celles de la phrase à adverbe associé peuvent être corrélées à la complétive de l'adjectif qualificatif. En d'autres termes, comment se présente la complétive adjectivale ? La complétive de l'adjectif fonctionne-t-elle comme ses parentes qui viennent d'être analysées ? Ses prédicats induisent-ils aussi des contraintes ? Nous tenterons de donner des réponses à ces questions au chapitre 4. CHAPITRE QUATRIÈME LA COMPLÉTIVE ADJECTIVALE : DESCRIPTION MORPHOSYNTAXIQUE ET SÉMANTIQUENous avons annoncé plus haut un corpus constitué de complétives du nom, de l'adverbe et de l'adjectif. Les deux premières ont été étudiées au chapitre précédent. La complétive de l'adjectif est l'objet du présent chapitre qui essaiera d'en saisir la singularité. En effet, en tant que principal objet du travail, elle mérite un traitement à part. Au chapitre premier, nous avons vu qu'au-delà de l'adverbe, l'adjectif qualificatif reçoit quatre types de compléments en français : la complémentation zéro, la complémentation par l'infinitif ou par un N au moyen d'une préposition et la complémentation phrastique. Ces structures sont respectivement illustrées par les énoncés suivants : a) Il est noir; b) c'est beau à voir ; c) la route est pleine de cailloux et d) je suis heureux que tu sois là. Noir est construit sans complément, beau est suivi de l'infinitif voir. L'adjectif pleine, comme le précédent, est lié à un N, cailloux, au moyen de la préposition. Dans le dernier segment, heureux est suivi de la complétive que tu sois là. Selon Léger (2006 :21), la complémentation phrastique réfère aux constructions qui comportent un prédicat et son sujet (qu'il soit lexicalement réalisé ou non), c'est-à-dire aux constructions complétives tensées et non tensées. Dans sa définition de la complémentation phrastique, Léger inclut les complétives non tensées, autrement dit les infinitives. Notre propos n'est pas de les étudier. Nous traiterons d'un volet de la complémentation phrastique, à savoir des complétives tensées, c'est-à-dire celles introduites par Que et ayant un mode fini. La complétive adjectivale se présente globalement sous le schéma V+ Adj Que dans notre corpus. V représente un verbe, Adj l'unité adjectivale et Que P la complétive. Les énoncés ci-après le montrent :
Dans ces énoncés, nous avons les verbes sont, restait et trouve, les adjectifs convaincus, étonné et normal suivis de la complétive. Pour peu qu'il soit régulier, ce schéma global est loin d'être simple. Il donne non seulement lieu à des contours variés, mais l'élément V lui-même est divers tel que nous le verrons infra. Par ailleurs, l'autonomie et l'existence de ce type de complétive sont sujettes à caution aux yeux de certains linguistes. Pour ces quelques raisons et beaucoup d'autres à découvrir dans le corps du chapitre, la complétive de l'adjectif apparait intéressante, digne d'être analysée et explorée. On se demande à cet effet s'il existe réellement une complétive de l'adjectif. Les arguments militant en sa faveur et ceux pourraient légitimer sa remise en question méritent d'être soulevés. Le chapitre interroge les
structures Adj+Que P et leur 1. LA COMPLÉTIVE ADJECTIVALE : UNE STRUCTURE EN QUESTION La complétive adjectivale est régie par un adjectif qualificatif dans un énoncé attributif. Selon Riegel (1993 : 9), une structure attributive renvoie à une construction dans laquelle l'adjectif apparaît voué à la caractérisation et à la description des référents déjà constitués comme tels, c'est-à-dire catégorisés et identifiés par d'autres moyens linguistiques. Autrement dit, la structure attributive est une phrase qui relève les traits d'un référent. Le schéma de la complétive adjectivale qui s'y trouve est V+Adj+Que P. La proposition subordonnée complétive y est précédée d'un adjectif qualificatif. Les exemples ci-après l'illustrent :
1.c. On trouve normal que les jeunes gens jettent leur gourme (LP01/11/02) Dans ces énoncés, les adjectifs qualificatifs convaincus, étonné et normal sont respectivement précédés des verbes sont, restait et trouve. Ils sont chacun suivis d'une complétive à droite. La tradition grammaticale voit en ces complétives des compléments de l'adjectif. Ces trois phrases induisent les structures être+Adj+Que P, rester +Adj+Que P et Trouver +Adj+Que P. Or, pour des études récentes à l'instar d'Evouna (2015), cette complétive n'est pas liée à l'adjectif. Par conséquent, il n'existerait pas de complétive adjectivale. Il est utile de s'interroger sur ce qu'il en est réellement : existe-t-il ou non une complétive de l'adjectif ? La complétive dépend-elle de l'adjectif ? Si oui, quelle est sa véritable fonction ? 1.1. Adj Que P : une complétive nominale en structure profonde ?Selon Evouna (2015 : 52-53), la structure Adj + Que P n'intègre pas une complétive adjectivale. Il n'existerait pas de complétive adjectivale, pas plus qu'il n'existerait de complément de l'adjectif de nature propositionnelle. En effet, dire que la complétive est régie par l'adjectif revient à considérer la proposition comme un apport et l'adjectif comme un support. Pour Evouna (op cit), il est certes vrai que la complétive est un complément dans cette structure. Mais de quel constituant est-elle l'argument ? L'auteur pense que des éléments ont été effacés en surface dans la structure de ces énoncés. Il postule la disparition d'un antécédent nominal. Cet antécédent effacé est réalisé sous la forme d'un SN opérateur. Quelques Nop ont été étudiés au chapitre précédent. Il peut s'agir du SN opérateur prototypique le fait ou des autres, à savoir l'idée, l'impression, le sentiment, l'hypothèse, etc. La structure V + Adj + Que P correspond donc à V + Adj + le SN op Que P. Cette hypothèse s'illustre par les énoncés ci-dessous.
En leur adjoignant l'antécédent nominal, nous obtenons les dérivées suivantes. 2.a'. Il était à peu près certain du fait que la culture ne jouerait aucun rôle dans le duel de la présidentielle.
Au regard de cette possibilité de réinsertion de l'antécédent nominal, la complétive de l'adjectif apparait comme une réalisation pure et simple de la complétive du nom. Le même phénomène est observé avec beaucoup de verbes à complétive : Luc persuade Anne /du fait /que c'est vrai et Luc déplore /le fait / que ce soit vrai. Le complément reste un complément du verbe. Nous souhaitons savoir si la relation entre la complétive et l'antécédent nominal est la même. Nous voulons questionner la fonction de la complétive et de celle de son antécédent nominal. Le recours à la structure profonde de la phrase et la réinsertion du SN opérateur induisent une redistribution des fonctions de QUE P et celle du SN. Pour le prouver, Evouna recommande l'usage du schème corrélatif tel qu'appliqué dans les énoncés ci-après.
La complétive apparaît, non plus comme complément de l'adjectif, mais comme sujet dans cette phrase. Sans schème corrélatif, comme en [2'], c'est l'antécédent SN op qui assume le rôle du complément de l'adjectif. En appliquant le schème à la phrase, ce SN passe au poste attribut de la complétive sujet. Si on admet cette argumentation d'Evouna (2015 : 53), on est en droit de conclure qu' il n'existe aucun rapport direct ni explicite entre l'adjectif et la subordonnée. Ce rapport, de type attributif, implique plutôt `'l'antécédent» et la complétive. En profondeur, une complétive dans le rôle fonctionnel de « complément de l'adjectif » joue le rôle du sujet. À l'observation, ce rôle (complément de l'adjectif) est celui de l'antécédent souvent effacé en surface (fait). La structure Adj + Que P est-elle donc à analyser exclusivement comme complétive nominale ? Il semble donc possible que la complétive de l'adjectif n'existe pas réellement. Si l'on ne considère que la position d'Evouna, on répondrait négativement. Cette position mérite qu'on s'y attarde et la réalité des faits doit être observée. En réalité, l'argumentation transformationnelle d'Evouna est valable et soutenable mais elle est susceptible d'être nuancée. On se demande si toutes les structures V + Adj + Que P ont une structure profonde nominale. Sinon, on s'interroge sur ce qui justifie que certaines ne donnent pas lieu à cette origine nominale. Par ailleurs, on voudrait voir si le sens de la phrase est le même dans les structures V + Adj + Que et V + Adj + le SN op Que P.s 1.2. La réécriture V + Adj + SN Op Que P : une source nominale en questionSelon Wilmet (1998 :566), les fonctions qui sont accessibles aux complétives sont : le sujet (dont le « réel », le complément de l'adjectif, le complément de l'adverbe, l'objet premier et l'objet second. En effet, les fonctions syntaxiques se décident à partir des relations existant ente les mots d'une phrase. Ainsi, si le complément d'objet se définit par rapport au verbe, on se demande ce qu'il en est du complément de l'adjectif sous la forme propositionnelle. Au paragraphe précédent, nous avons vu, avec Evouna (op cit), qu'il s'agissait en profondeur d'un sujet. Or, si Wilmet parle de complément de l'adjectif, ne doit-on pas comprendre que la complétive de ce contexte se définit par rapport à l'adjectif ? En d'autres termes, l'adjectif qualificatif ne la régit-il pas ? Pour y répondre, il convient d'analyser la dépendance entre l'adjectif qualificatif et la complétive dans la structure attributive Adj + Que P. Mais au préalable, on voudrait davantage comprendre ce que c'est que la dépendance et ce que sont des éléments dépendants. Pour Dubois et al. (1963 :140), en linguistique structurale, on appelle morphèmes dépendants des morphèmes tels que leur occurrence dépend de l'occurrence d'un autre morphème dans une construction donnée et tels qu'un changement affectant le premier implique un changement affectant l'autre. Appliquant cette définition aux constituants de la phrase, nous dirons que des constituants dépendants ne peuvent fonctionner l'un indépendamment de l'autre. L'effacement de l'un induit alors généralement une agrammaticalité de toute la structure. Si la complétive de la structure Adj + Que P dépend d'un antécédent ellipsé, comme le pense Evouna, ne devrait-elle pas apparaitre seule dans cette structure ? Autrement dit, si, comme le dit Evouna (ibid.), il n'existe aucun rapport direct ni explicite entre l'adjectif et la subordonnée, la structure ne devrait-elle pas conserver son acceptabilité avec l'effacement l'adjectif qualificatif ? Seulement, la complétive peut-elle résister à l'effacement de l'adjectif qualificatif qui le précède ? Pour y répondre, il convient d'analyser quelques énoncés.
L'analyse des mêmes énoncés avec restitution de l'antécédent permet d'aboutir à des résultats similaires. Restituons les antécédents comme le postule Evouna (2015).
L'effacement de l'adjectif qualificatif entraîne un certain nombre de constats. L'adjectif qualificatif effacé, certaines phrases deviennent agrammaticales. C'est le cas des dérivés [3.b' et 3.d']. Les structures de ces énoncés deviennent incomplètes et nécessitent un élément. Elles ont donc un poste vacant si l'on supprime l'adjectif qualificatif. L'autre possibilité est que la phrase connaisse une extension ou une rupture de sens. Le sens obtenu n'a plus rien à voir avec le prédicat de la phrase de départ. En [3.a'], l'effacement de l'adjectif change le sens de la phrase. Dans l'énoncé initial, un locuteur décrit l'état de conviction d'un individu. Il décrit son jugement sur un fait. L'énoncé dérivé donne un sens autre c'est le constat d'un locuteur qui est exprimé. Dans l'énoncé source, reste est un verbe occasionnellement attributif. Par contre, dans la dérivée, reste veut dire. En conclusion, selon que l'adjectif qualificatif est effacé ou maintenu, l'énoncé sera constatif ou descriptif. Dans l'énoncé attributif un locuteur-descripteur asserte quelque chose sur l'état d'un individu. Avec la suppression de l'adjectif qualificatif, le locuteur donne son avis sur une situation. La bipartition de l'énoncé en dictum / modus de Bally peut nous aider à mieux analyser le troisième énoncé. Le dictum est l'énoncé, le modus la modalité. En [3.c'], l'énoncé garde certes son acceptabilité, mais, il s'y produit une rupture sémantique. En [3.c], un jugement évaluatif dépréciatif est porté sur l'action des socialistes. Par contre, la phrase dérivée est une orientation évaluative neutre.
Dans ces énoncés, il est impossible de supprimer l'adjectif qualificatif, sauf en [3.d''], par reconstruction de la phrase. On ne saurait avoir certains des énoncés dérivés suivants :
Les énoncés deviennent inacceptables pour les uns, en l'occurrence [3.a'', 3.b'', 3.d'']. D'autres connaissent une rupture sémantique. La phrase [3.d''] peut néanmoins retrouver une forme normale si l'on antépose le SN op. On dira L'hypothèse que tu me donnes la parole est donc (inutile). La suppression de l'adjectif, contrairement à celle du SN, pèse donc plus sur la grammaticalité de la phrase. L'adjectif se montre d'un plus grand poids que le SN antécédent ellipsé. Que pourrait-on alors conclure et retenir de ce développement ? Si la complétive de l'adjectif peut effectivement donner lieu à une réécriture nominale, cette possibilité ne doit pas annihiler la place de l'adjectif au sein de cette structure. La suppression de l'adjectif est très restreinte alors que celle de l'antécédent nominal ellipsé va de soi. Elle est toujours possible. La complétive fonctionne sans cet antécédent nominal de structure profonde. Or, si l'on supprime l'adjectif, non seulement la complétive n'a plus sa raison d'être, mais aussi le sens et la grammaticalité de l'énonce deviennent problématiques. Conséquemment, on pourrait conclure que la relation entre SN (antécédent de structure profonde) et Que P est apparente. La sélection du mode de la complétive par l'adjectif, et non par le nom opérateur le prouve. Au regard de la soudure et de la dépendance entre Adj et Que P, l'adjectif qualificatif apparait comme le véritable régissant de Que P. L'hypothèse de la transformation nominale n'est pas totalement satisfaisante. Nous pouvons-nous pas conclure avec Riegel et al. (2014 :828) qu'il existe également des adjectifs qui ont la propriété d'avoir une complétive comme complément. Par conséquent, la complétive de l'adjectif existe, le complément de l'adjectif sous forme propositionnelle aussi. La complétive de l'adjectif pose également des problèmes au plan structurel. Avant d'analyser les adjectifs introducteurs de la complétive, il est nécessaire de savoir dans quelles structures ils rentrent. Il nous semble que la structure au sein de laquelle Adj + Que P se trouve pourait jouer sur l'adjectif qualificatif. Dès lors, quelles sont les structures de la complétive adjectivale ? Par quoi se caractérisent-elles aux plans distributionnel et transformationnel ? 2. STRUCTURES DE LA COMPLÉTIVE ADJECTIVALECette partie du travail voudrait répondre à deux questions : celles des types de structures propres aux adjectifs introducteurs de complétives et celle de leurs traits distinctifs aux plans distributionnel, transformationnel et sémantique. Selon Dubois et al. (1963 :455), le concept de structure, si l'on se réfère à la diversité des structuralismes, est difficile à définir. Sans entrer dans le détail des considérations liées à sa complexité, nous appréhendons cette notion dans son acception syntaxique. Par structure, nous entendons une construction de phrase. Ainsi perçue, la notion de structure amène à nous approprier la définition de la construction de phrase proposée par Le Goffic et MC Combe Bride (1975 :14). Par construction de phrase, nous entendons des structures (types de phrases) N+V+N+ à N ou N + être +adj + Que P. Dans la seconde phrase, l'élément pivot est l'adjectif : la structure indiquée n'est possible qu'avec un nombre restreint d'adjectifs. Étudier les constructions de phrases possibles, c'est donc voir quelles sont les constructions possibles pour des éléments pivots : verbes et adjectifs essentiellement. Étant donné par exemple un verbe, quelles sont ses constructions possibles ? Étant donné une construction, quels sont les verbes pour lesquels elle est possible ? L'élément pivot de notre étude est l'adjectif qualificatif. Dans ce chapitre, rechercherons ses constructions types en tant que pivot. Ainsi, étant donné par exemple un [adjectif qualificatif], quelles sont ses constructions possibles ? Les adjectifs introducteurs de complétives du français apparaissent dans deux structures. Il s'agit de la construction personnelle et de la construction « impersonnelle ». Il convient d'analyser leur fonctionnement et leurs propriétés. 2.1. Adjectifs introducteurs de complétives et constructions personnellesL'analyse des constructions personnelles passe par la mise en lumière de leurs propriétés syntaxiques et des sous-classes qui les composent au plan formel. Nous pensons que l'adjectif qualificatif introducteur d'une complétive conditionne sa forme. Car, en effet, selon Kanté (2016 :11), les propriétés sémantiques des prédicats sont déterminantes dans la rection des complétives. Plusieurs questions sont soulevées à ce titre : quelle est la structure argumentale des constructions personnelles ? Quelle est la place du prédicat adjectival dans la sélection du mode ? À quelles autres constructions peuvent-elles donner lieu par réécriture ? 2.1.1. Structure argumentale et mode des constructions personnellesLes constructions personnelles sont des structures de phrases construites sur le modèle N0 V + Adj Que P. Elles se trouvent illustrées dans les énoncés qui suivent.
Les tournures personnelles ci-dessus montrent des adjectifs ayant deux arguments. Elles ont un sujet et une affirmation. En [4.a] par exemple, le sujet c'est ils et l'affirmation est que ses conséquences sur le bien commun n'intéressent pas. Notre corpus rejoint l'idée de Léger (2006 : 170). Parlant des adjectifs qui expriment des jugements de valeur de vérité, comme certain, elle affirme : dans les tournures personnelles, l'adjectif sélectionne deux arguments : l'un étant un être doté d'une faculté cognitive lui permettant de porter des jugements de valeur, de vérité ; et l'autre une « proposition ». Dans toutes les phrases précédentes, l'adjectif qualificatif dénote un état mental d'un sujet. Si l'on fait fi des emplois métaphoriques, le sujet semble généralement avoir le trait [+hum], [+activité intellectuelle] dans notre corpus. Les sujets Marcel Dassault, j' et je, réfèrent tous à des individus, à des sujets capables de porter un jugement. La structure argumentale de la complétive adjectivale devient alors N0hum + V + Adj + Que P. En fonction du prédicat adjectival qui les régit, les complétives des tournures personnelles sélectionnent deux modes, l'indicatif ou le subjonctif. Observons à ce sujet le fonctionnement des phrases ci-après.
*Je suis certain qu'il y ait toujours des tonnes d'arsenic planquées sous ma maison Le changement de mode agit sur l'acceptabilité de la phrase. Les acceptabilités sont relativement nettes. Dans ces énoncés, les adjectifs qualificatifs refusent le mode subjonctif dans leur structure. Ils sont compatibles avec l'indicatif. Ainsi, tout comme le verbe, l'adjectif qualificatif, en tant que régissant d'une complétive, sélectionne le mode de cette dernière. Certains adjectifs sont dévolus à l'indicatif alors que d'autres s'accommodent du subjonctif. Plusieurs questions se posent à partir du développement qui précède : quels sont les adjectifs qualificatifs compatibles avec l'indicatif ? Quels sont ceux qui admettent le subjonctif ? La bipartition Adj subj/ Adj Ind est-elle stricte ou gradable et fonction des constructions ? Par ailleurs, peut-on envisager une classification des adjectifs introducteurs de complétives à l'aune du mode qu'ils sélectionnent ? La tâche est possible mais son étendue dépasse le cadre de notre travail. Au plan formel, nous pouvons distinguer trois configurations de la complétive adjectivale dans les constructions personnelles. Ce sont être+ Adj Que P, Verbe attrib +Adj Que P et Verbe occas. Attrib + Adj Que P. Il s'agit donc des phrases attributives dans lesquelles on retrouve la copule être, ses succédanés ou substituts et les verbes occasionnellement attributifs. Il convient de les analyser respectivement. 2.1.2. Verbes attributifs et sous-structures des constructions personnelles L'expression verbe attributif est générique et englobe des verbes aux propriétés syntaxiques variées. Qu'est-ce qu'un verbe attributif ? Selon Leeman (1996 :192), à partir de l'hypothèse que être est le verbe attributif typique, on admettra qu'un verbe est attributif lorsque d'une part, il commute avec être, mais d'autre part de telle sorte que l'attribut présumé ne soit ni supprimable, ni déplaçable, ni détachable. Bien que contestable sur certains points, cette définition est retenue comme point de départ de notre analyse. Elle sera revue au fil des développements subséquents. L'ensemble des verbes attributifs regroupe deux catégories de verbes. D'une part, il y a des verbes qui, comme la copule être et ses succédanées, sont dits essentiellement attributifs (VEA) et des verbes occasionnellement attributifs (VOA). Quelle différence existe-t-il entre les deux classes ? Comment la complétive adjectivale s'y comporte-t-elle ? L'essentiel du travail consistera à mettre en lumière la structure formelle de l'énoncé, la réaction de la complétive aux tests de l'effacement et à celui du détachement ainsi que la sélection du mode. Nous mettrons également en lumière les possibles transformations de la complétive. Comme la complétive du nom et celle de l'adverbe, l'enjeu des tests est de vérifier si la complétive de l'adjectif est accessoire dans notre corpus. 2.1.2.1. Verbes essentiellement attributifs et constructions personnelles Selon Lauwers et Tobback (2010 :79-80),le verbe essentiellement attributif (ou copule) est tout d'abord un verbe qui se construit avec un attribut du sujet essentiel ou nucléaire. Un attribut nucléaire ne peut être omis, ne pas être déplacé ni détaché ; et s'il peut être supprimé, il s'ensuit généralement une modification du sens du verbe. Le rapport sémantique établi par le verbe entre le sujet et l'attribut attribue une caractéristique à un référent qui de ce fait apparait comme consubstantielle. Un verbe de construction essentiellement attributive a donc à sa droite un attribut essentiel, non effaçable et non mobile. Ce type de verbes est illustré dans les exemples qui suivent.
Supprimons les GA attributs des sujets et voyons comment les phrases réagissent à ce test.
On remarque en effet que le GA ne peut pas être supprimé dans ces phrases. La suppression du GA entraîne une rupture sémantique nette de la phrase. La phrase peut aussi devenir agrammaticale. Ainsi, dans les énoncés [5.a., 5.b.] et [5.c.], le verbe être, dans ses différentes déclinaisons, a le sens de se trouver dans un état. L'énoncé [5.d.] veut dire être de façon permanente dans un état. Avec la suppression du GA attribut du sujet, nous aboutissons à des sens différents. Le verbe être prend son sens existentiel et philosophique. Reste ne veut plus dire demeurer, persister dans un état, mais demeurer dans un lieu. La phrase de départ peut se formaliser selon qu'il suit : N0 humm + V attrib + Adj Que P. Il est judicieux de se demander quel est le statut de la complétive dans cette configuration. Pour le visualiser, testons l'effacement et le détachement à lumière des exemples ci-après.
En supprimant la complétive, on obtient des phrases correctes, ou très elliptiques mais presque acceptables. 6.a' Je suis certain qu'il m'a assez volé
En des situations énonciatives précises, ces phrases sont interprétables. Au-delà de cette effaçabilité, nous remarquons qu'il y a possibilité d'insérer un élément adventice, l'adverbe ou un autre circonstant, entre la complétive et le reste de la phrase. 6.a» Je suis certain, ces jours-ci, qu'il m'a assez volé
Au plan transformationnel, la complétive peut être remplacée par un infinitif précédé d'une préposition. Un groupe nominal peut également y apparaître en lieu et place de la complétive. La complétive de l'adjectif, au même titre que la complétive du verbe dans certains contextes, est donc équivalente à un infinitif et au nom. Les phrases ci-dessous le montrent.
Cela illustre la logique classique des équivalences selon laquelle la complétive correspond à un nom. On pourrait également corréler cette propriété transformationnelle à la position d'Evouna (op cit), à savoir qu'il existe une unité formelle entre les complétives. L'adjectif introducteur de la complétive des constructions personnelles est généralement attribut du sujet. Il a donc une fonction prédicative. Peut-on en dire autant des structures intégrant des verbes occasionnellement attributifs ? 2.1.2.2. Verbes occasionnellement attributifs et constructions personnellesLes verbes occasionnellement attributifs (VOA) se distinguent des verbes essentiellement attributifs (VEA) par deux propriétés syntaxiques essentielles. Il s'agit de la réaction du groupe adjectival attribut du sujet ou de l'objet à l'effacement et à la pronominalisation. Selon Riegel (1981 : 23-24), l'effacement de l'adjectif attribut est la propriété syntaxique fondamentale qui caractérise les verbes occasionnellement attributifs (rentrer/ finir, se lever / vivre/ partir. Seuls les attributs du sujet précédés d'un verbe essentiellement attributif sont pronominalisables. Si le verbe est occasionnellement attributif, la substitution de la forme pronominale l', le à l'adjectif attribut rend la construction agrammaticale. À partir de cette explication, nous comprenons que, par nature, les verbes dits occasionnellement attributifs se prêtent à d'autres types de constructions. Il est question des constructions transitives, intransitives ou unipersonnelles. Notre corpus contient trois verbes occasionnellement attributifs, à savoir juger, trouver et se sentir. Ils sont représentés dans les énoncés ci-dessous :
Avant d'analyser ce type de phrase, il convient de s'interroger sur les statuts respectifs de la complétive et de l'adjectif qualificatif. Deux points essentiels retiennent notre attention, à savoir la fonction syntaxique de Que P et celle d'Adj ainsi que leurs régissants respectifs. En effet, on se demande d'une part quelles sont les fonctions syntaxiques de Que P et d'Adj. D'autre part, il est utile de savoir si Que P est régi par Adj ou par V occas attrib. Commençons par un constat. Contrairement au VEA où l'adjectif est toujours attribut du sujet, dans la structure à VOA, l'adjectif qualificatif est attribut de l'objet. Selon Maingueneau (1999 : 84), l'attribut de l'objet est une relation qui, à l'intérieur d'un même GV, lie un GN ou un GA à un complément d'objet. On parle d' «attribut de l'objet » parce que la relation sémantique entre le GN objet et le terme attribut est de même nature que celle entre le GN sujet et l'attribut. Selon Riegel et al. (2014 : 430), le GV dans lequel l'AO apparait se formalise comme suit GV? V+N1+X. N1 représente le GN directement régi par le verbe et X un troisième constituant dit attribut du CO. Cette structure est présente dans l'énoncé [7.a] repris ci-dessous. 7.a. Mais K trouvait suspect qu'on ne voulût pas lui montrer les papiers (LP : 172) En [7.a], le GV se réécrit : GV? trouvait + suspect + qu'on ne voulut pas lui montrer les papiers. Suspect est attribut de la complétive. Cette dernière est COD du verbe trouvait. En tant qu'attribut du COD (désormais AO), l'adjectif suspect répond à la double propriété définissant l'AO. Ce dernier, selon Riegel et al. (Op. cit.), n'est pas un constituant interne du GN postverbal ; il entretient avec le CO N1 le même rapport qu'un AS avec le sujet dans la phrase correspondante N1-être-X. Étant donné que la complétive Que P est SN1 (COD) et que l'adjectif est AO, on se demande le traitement à réserver aux P attributives actualisées pas un VOA. Il s'agit de savoir si elles doivent être exclues du cadre de la complétive adjectivale ou si une extension de ce cadre est envisageable. La deuxième possibilité nous attire davantage. Une extension de la notion de complétive adjectivale est envisageable. L'argument est la conservation du sens de la phrase adjectivale quand on l'enchâsse dans la complétive objet de trouver. Une complétive adjectivale est d'abord une proposition régie par un adjectif qualificatif. Elle rentre ensuite dans une construction attributive. Autrement dit, c'est une proposition que l'on retrouve dans une phrase pourvue d'un verbe attributif comme noyau central. La complétive adjectivale sera enfin une proposition qui, introduite par le morphème Que, conjonction de subordination, est directement ou indirectement liée à l'adjectif qualificatif dans sa fonction prédicative. Conséquemment, la structure de la complétive adjectivale avec VOA semble avoir toute sa place dans le présent cadre. Considérons les énoncés [7] repris ci-dessous.
Dans ces phrases, l'adjectif qualificatif ne peut pas être pronominalisé. La pronominalisation de l'adjectif au moyen de l' ou de le dans ces énoncés entraine une agrammaticalité. Les énoncés [7.a' et 7.b'] le montrent. 7.a'. *Mais suspect, K le trouvait qu'on ne voulût pas lui montrer les papiers
7.b'. *Inconvenant qu'on utilisât le 49-3, Jacques Chirac l'avait jugé Le fait que la pronominalisation ne s'applique pas à GA montre que trouvait et avait jugé sont des verbes à élargissement attributif. Ils entrent dans une construction attributive dans ce contexte. Si la pronominalisation du GA est impossible, son effacement, lui, est soit sujet à caution soit impossible. L'énoncé [7.d'] ci-dessous nous permet de l'observer. 7.d' ?Je trouve très sain qu'on puisse débattre d'un médiaLa suppression du GA très sain entraine une contrainte modale. La proposition principale je trouve appelle le mode indicatif. On s'attend à un énoncé comme Je trouve qu'on peut débattre d'un média. L'indicatif y est naturel, alors que le subjonctif est bizarre. Autant dire que c'est la présence du GA qui conditionnait et induisait le subjonctif. Que peut-on retenir du verbe occasionnellement attributif trouver dans les complétives adjectivales ? Dans V + Adj + Que P, le mode de la complétive dépend de l'Adj. Le hasard peut faire que ce soit le même que le mode de la complétive du V. C'est le cas avec évident : Luc trouve évident que la température (a + ait) monté. On pourrait par ailleurs se demander si c'est l'adjectif qualificatif sain seul qui sélectionne le subjonctif ou si d'autres adjectifs peuvent le faire. En d'autres termes, une classification des adjectifs qualificatifs à l'aune du mode verbal qu'ils sélectionnent est envisageable. Il serait aussi utile de savoir si tous les adjectifs qualificatifs entrant dans la structure attributive étudiée sélectionnent leur mode. Si oui, quel serait la distribution des modes appropriés à chacun. Voilà d'autres questions méritant peut-être un traitement approprié. Au-delà de ces complétives en structures personnelles dont le schéma est V + Adj + Que P, notre corpus regorge d'autres énoncés à complétives adjectivales. Elles sont certes de structures personnelles, mais elles n'impliquent pas nécessairement de verbe avant l'adjectif qualificatif. Il convient de les présenter ci-dessous. 2.2. Les structures personnelles adnominales et elliptiquesLes autres structures de complétives adjectivales peuvent se répartir en deux sous-groupes. Ce sont les complétives adjectivales liées à un adjectif qualificatif apposé à un GN et les structures elliptiques. Leur présentation est destinée à montrer, d'une part, que la complétive adjectivale n'implique pas toujours de verbe attributif. D'autre part, ces énoncés attestent de ce que le statut attributif d'une phrase peut être tributaire de la seule présence d'un adjectif prédicatif. 2.2.1. Les complétives adjectivales adnominalesLes grammaires traditionnelles reconnaissent unanimement à l'adjectif qualificatif trois fonctions, à savoir l'épithète, l'apposition et l'attribut. Comme le pense Feuillet (1984 :148), ces grammaires sont toutes d'accord pour reconnaître les trois fonctions. Mais, elles ne montrent pas en quoi la fonction « épithète » se distingue de la fonction « apposition », si ce n'est par la pause (ou la virgule), ni en quoi l'apposition se distingue réellement de l'attribut. Les complétives adjectivales adnominales dépendent d'un adjectif qualificatif en position d'élargissement selon Feuillet (op. Cit.), c'est-à-dire mis en apposition. Cet adjectif qualificatif dépend d'un GN généralement sujet. Sa structure est donc SN0 + Adj + Que P. SNO peut se présenter sous la forme minimale ou sous la forme étendue. Les exemples ci-après illustrent ce type de complétives adjectivales.
Les parties de phrases mises en gras représentent les adjectifs qualificatifs et les complétives qu'ils introduisent. Les adjectifs convaincus et étonné sont respectivement apposés à les habitants du village, le forban et Eddie. Ces SN sont sujets. Ainsi, on peut restituer le verbe. Dans cette structure, l'ensemble formé par l'adjectif et la complétive peut commuter avec une circonstancielle. En effet, pour Wagner et Pinchon Ces phrases admettent le subjonctif et l'indicatif. Les adjectifs qualificatifs supports des complétives sont mobiles. Ils peuvent se placer de part et d'autre de la phrase. Les dérivés [8.a'] ci-dessous le montrent. 8. a'. Convaincus que la mort de leur concitoyen était le fait des occupants de la Honda, les habitants du village commencèrent à les lapider. 8. a». Les habitants du village, Convaincus que la mort de leur concitoyen était le fait des occupants de la Honda, commencèrent à les lapider. Leur dépendance vis-à-vis du GN sujet reste néanmoins perceptible quelle que soit leur position. L'effacement du GN les ôte à l'ensemble ADJ + Que P toute signification. La phrase devient agrammaticale et incompréhensible si l'on efface le GN sujet. C'est le résultat que nous livrent les dérivés ci-dessous.
Il faut toujours à l'ensemble ADJ + Que P un support nominal. Il peut être un GN ou un pronom. C'est ce dernier qui lui confère une référence, un signifié. Cela est en accord avec la position de Riegel (1993 :5,7 et 9). Pour lui, L'adjectif est une classe de mots à la morphologie certes bien différenciée, mais essentiellement vouée à la dénotation des propriétés, fonctionnant comme des termes descriptifs et dépendant d'un support syntaxique et sémantique [...]. L'adjectif est sous la dépendance d'un autre terme de la phrase, généralement nominal ou pronominal, et sa fonction se définit selon la manière dont il est mis en relation avec cet élément régisseur. [...] Le propre de l'adjectif, c'est de ne pas être incident à lui-même, mais à un support dont il n'emporte pas la prévision concrète. Dans les structures adnominales, bien que le verbe attributif soit absent, nous pouvons le restituer en surface. L'ensemble Adj + Que P peut ainsi correspondre à une circonstancielle de cause et à une participiale. On peut les réécrire par les paraphrases suivantes : Parce que + être + Adj. / Comme + SNO + être + Adj Que P ou étant + Adj Que P. En les appliquant aux phrases précédentes, nous obtenons les dérivés ci-après :
(1962 :573), l'adjectif qualificatif mis en apposition, pour le sens, équivaut à une proposition subordonnée causale, concessive, temporelle. On peut conclure que la complétive adjectivale adnominale exprime des circonstances. De ce fait, nous postulons pour un effacement des limites entre les classes de propositions. Les subordonnées de nature diverses (relatives, circonstancielles et complétives) peuvent s'équivaloir les unes avec les autres. Les structures elliptiques peuvent aussi donner lieu à ces reformulations. 2.2.2. Complétives adjectivales des suites elliptiquesLa complétive adjectivale apparaît dans des structures elliptiques. Ces dernières présentent une configuration particulière. Pour s'en persuader, il importe de les observer dans la présentation qui suit. Pour Bergez et al. (2008 :77), l'ellipse désigne en général toute suppression dans un discours ou un récit. On peut distinguer deux sortes d'ellipses : l'ellipse grammaticale et l'ellipse narrative. L'ellipse grammaticale en question réfère à la suppression de termes qu'exigerait normalement une phrase pour être complète. Pour diverses raisons, il arrive que le locuteur supprime des segments de son énoncé. C'est ce qui se produit avec certaines structures à complétives adjectivales de notre corpus. Ils sont tous construits sous la forme sûr Que P ou Pour sûr Que P comme le montrent les exemples [9] :
Dans ces énoncés, la plupart des sujets et des verbes attributifs ont été supprimés. Seule une partie du discours, un « adjectif » à valeur prédicative, et la complétive initiée par elle sont restées. Quel est le statut grammatical du mot sûr ? Quelles pourraient être les propriétés syntaxiques de la suite Sûr Que P ? La suppression du sujet et du verbe permet de mettre en question la nature grammaticale du mot introduisant la complétive dans ces énoncés. D'emblée, signalons qu'il ne s'agit plus d'un adjectif qualificatif. Avec l'ellipse, ce mot devient un adverbe. Le test de substitution permet de nous en convaincre.
Les complétives de ces structures elliptiques sont supprimables. Elles n'admettent que l'indicatif, le subjonctif y est exclu. Ces énoncés s'assimilent donc à des complétives adverbiales. Seraient-ce donc de fausses complétives adjectivales ? Ne permettent-elles pas d'illustrer l'unité formelle et dérivationnelle des complétives dont parle Evouna (2015) ? Les deux hypothèses sont soutenables. Si l'on considère la première hypothèse, on appliquerait à ces phrases l'analyse faite des complétives adverbiales au chapitre précédent. En d'autres termes, la suite sûr que serait un « adverbe complexe ». La prédication reposerait donc réellement sur la proposition qui suit cet ensemble complexe. Par ailleurs, l'on pourrait à appliquer à ces phrases des dérivés du modèle Il est + Adj Que P ou alors C'est + Adj Que P. On aboutirait alors aux mêmes résultats et aux mêmes réserves que nous avons faites sur les adverbes associés au complétives. (Voir supra Chap. 2, section 2). Le segment Adv+Que y est supprimable et sa suppression donne une proposition indépendante. Cette conclusion est illustré par les énoncés ci-après :
Nous constatons donc que la suite Adv+Que P est supprimable. La phrase reste correcte en dépit de l'effacement de cette forme. Adv+Que P semble par ailleurs une forme figée. La complétive de l'adverbe serait une proposition indépendante sur laquelle on porte un jugement affectif ou évaluatif. La forme figée Adv+Que semble un modalisateur propositionnel. L'hypothèse de l'unité formelle et dérivationnelle des complétives se trouve vérifiée dans la première hypothèse. Les complétives adverbiales et les adjectivales s'équivalent donc dans certaines configurations. Le cadre de ces équivalences et leurs modalités restent à préciser. On devra donc chercher les contextes dans lesquels les deux sous-classes de complétives s'équivalent et interroger les changements qui s'opèrent. Les contraintes dérivationnelles et transformationnelles qui naissent selon que l'on dérive une structure de l'autre doivent être définies Autant de questions qui méritent une attention. Seulement, compte tenu de notre objectif principalement centré sur les adjectifs qualificatifs introducteurs de complétives, nous préférons surseoir à cette problématique pour le moment. En somme, notre corpus montre que les complétives adjectivales apparaissent dans les phrases attributives. Le verbe être, les verbes attributifs et les verbes occasionnellement attributifs sont souvent les socles sur lesquels l'adjectif qualificatif s'appuie. Ce dernier est en relation avec la complétive lorsqu'il est attribut du sujet, attribut de l'objet ou mis en apposition. Les complétives ainsi définies apparaissent donc dans le SV et dans le SN0. Dans ce dernier, elles s'apparentent à des circonstancielles. Cela nous permet de rejoindre l'hypothèse d'Evouna (2015 : iv) selon qui derrière leur diversité de surface se profile une unité catégorielle profonde des phrases complétives qui se manifeste à divers niveaux structurel et fonctionnel. Cette unité se manifeste également dans la possibilité de dériver une sous-classe de complétive de l'autre. Nous l'avons vu dans les suites elliptiques. En début de chapitre, nous avons annoncé un corpus de complétives adjectivales réparties en deux groupes, à savoir les structures personnelles et les structures unipersonnelles. Les énoncés à structures personnelles étant étudiés, il importe à présent de nous consacrer à la deuxième partie du corpus. 2.3. Complétives adjectivales et constructions impersonnellesLa tradition grammaticale consacre le nom de construction ou tournure impersonnelle à des énoncés construits obligatoirement avec le morphème il. Pour Riegel et al. (2014 : 744), on appelle verbes impersonnels les verbes qui ne s'emploient qu'à la troisième personne du masculin singulier. Pour la grande majorité, il s'agit des verbes météorologiques. Par contre, il y a construction impersonnelle lorsqu'un verbe à conjugaison et à construction pleine se trouve structurellement mis à la troisième personne du masculin singulier sans variation possible. Le verbe dans ce contexte est doté d'un il dont la substance sémantique est indéterminée et dont la morphologie est immuable. Il ne connait pas de variation. On peut à ce titre comprendre le questionnement de Bonnard (2001 : 244) : le pronom il dans ces phrases désigne-t-il un `'hors-moi» (atmosphère, nuages, ciel) tenu pour siège ou pour cause du phénomène ? Comme il ne peut, en tout cas, représenter un nom antécédent f...] ni recevoir une épithète détachée, le plus sûr est de le tenir pour un élément morphologique indissociable du verbe conjugué, marque de la tournure impersonnelle. En d'autres termes, pour reconnaitre une tournure impersonnelle, on se fie au pronom il. Ce dernier n'a pas d'autonomie. Les constructions les plus représentatives du corpus sont bâties sur sembler, arriver, pouvoir, faire, (ap) paraitre, et quelques autres verbes. Construites avec un adjectif, ces tournures admettent une complétive. Elles soulèvent des interrogations : quelle est leur structure argumentale ? Comment la question du mode peut-elle y être traitée et à quelles transformations peuvent-elles se prêter ? 2.3.1. Structure argumentale de la suite unipersonnelleLa structure argumentale d'un énoncé réfère au nombre d'argument que son prédicat de base actualise dans une construction. Selon Lefeuvre (2012 :8-9), les nominalisations prédicatives gardent une organisation argumentale quel que soit leur contexte d'usage. Nous pouvons appliquer cette remarque aux suites attributives unipersonnelles. Elles se présentent sous le schéma général suivant : IL + V + Adj + Que P. C'est le cas dans les énoncés ci-après :
Dans [10.a], le morphème il ne réfère à rien, il n'a pas de contenu référentiel. Il n'y a donc réellement que, d'une part, le prédicat, formé du verbe et de l'adjectif prédicatif, et d'autre part l'argument, qui n'est constitué que de la proposition. Or, la structure argumentale d'un énoncé est l'ensemble des arguments dont est pourvu un prédicat. Donc, contrairement aux constructions personnelles, les tournures unipersonnelles sont monoargumentales dans notre corpus. Dans certaines constructions impersonnelles, l'adjectif dénote la vériconditionnalité d'une proposition. En [10.a.] et [10.c], l'adjectif qualificatif assigne sa propriété à la proposition seule. Il n'y a pas une autre entité qui en soit dénotée. C'est différent dans [10.b]. Nécessaire ne qualifie pas la valeur de vérité de la proposition, et admet un argument supplémentaire, l'infinitive en pour, qui peut commuter avec un complément en à : Il est nécessaire au succès de l'opération que l'accusé et son auxiliaire restent en contact avec la justice Le fait que ces deux compléments en pour et en à s'excluent mutuellement permet de les analyser comme deux manifestations d'un même argument, et non comme des circonstants : *Il est nécessaire au succès de l'opération pour y parvenir que l'accusé et son auxiliaire restent en contact avec la justice Notre corpus comporte cent cinquante (150) énoncés impersonnels. Comme ce sont des phrases attributives avec des adjectifs prédicatifs, nous les avons réparties en trois sous-groupes. Les structures unipersonnelles avec être, celles dotées des succédanées de être. Les constructions dotées d'un VOA n'y sont pas actualisées. Leur observation permettra de mettre en lumière les particularités des structures impersonnelles. 2.3.2. La structure il est Adj Que PLa structure Il est Adj Que P est le prototype des phrases attributives unipersonnelles. Nous partageons le point de vue de Feuillet (1984 :145) pour qui être est un verbe normal, à part entière. Il est le centre, très peu marqué sémantiquement d'un système d'oppositions axiales. Lesdites oppositions s'établissent entre être et ses variantes modales, à savoir devenir, rester, paraitre, sembler, passer pour. Les adjectifs vrai, possible, probable, exact, rare, beau, nécessaire, indéniable, naturel, impossible, bon, naturel, inutile, étrange, imaginable, regrettable et certain, entre autres en constituent les illustrations. Ne pouvant pas totalement les reproduire, nous produisons ci-dessous des exemples. Une liste des adjectifs y entrant dans le cadre restreint de notre corpus sera fournie en fin de chapitre.
Dans ces énoncés, le verbe être est suivi d'un adjectif qualificatif recteur de complétive. La position extraposée de la complétive signifie qu'elle est complément de l'adjectif en surface, mais que ces complétives sont en réalité des sujets réels. Pour des raisons de cadence, c'est-à-dire rythmiques, elles ont été extraposées : Que tu me donnes la parole est donc inutile Pour pallier la vacuité du poste de sujet, le morphème grammatical il, fondamentalement préverbal, a été mis à leur place. Le test de l'extraction permet de le visualiser dans les deux dérivés ci-dessous :
Le présentatif discontinu C'est...qui s'applique à la complétive. Or, il est la forme aidant généralement à détecter la fonction sujet. Comme il s'applique à la complétive, nous en déduisons que cette dernière est un sujet de l'ensemble être + adj. Cette sous-classe de structure le conditionnel et le subjonctif. L'indicatif est absent de notre corpus. La sélection d'un mode reste liée à chaque prédicat adjectival. Par exemple, en [11.a], il est possible de combiner le prédicat probable avec l'indicatif. On rencontre des énoncés tels que il est probable qu'il sera élu. On pourrait se demander quelles contraintes président à l'élection des modes dans les complétives unipersonnelles à verbe être. Au plan transformationnel, la structure Il est Adj. Que P peut se réduire en Adj. Que P tout court. Nous obtenons ainsi les énoncés ci-après : 11. c'. Rare qu'aux Invalides se trouvent des madrigaux 11. d'. Inutile que tu me donnes la parole À partir de cette reformulation, ces dernières se rapprochent des structures à attributs de l'objet. Car, après transformation, on peut facilement dire Je trouve inutile que tu me donnes la parole, J'estime/ je trouve rare qu'aux Invalides se trouvent des madrigaux. Nous n'oublions pas de rappeler qu'à cette position initiale et dans cet emploi absolu, l'adjectif qualificatif est susceptible de commuter avec un adverbe. D'où l'analogie entre Adv + Que P et Adj + Que P. Un infinitif peut apparaitre à la place de la complétive. La complétive commute naturellement avec l'infinitif. L'infinitif est précédé d'une préposition de dans la majeure partie des occurrences. C'est ce que nous montrent les phrases suivantes :
Du point de vue sémantique et modal, les adjectifs de cette structure dans notre corpus sont subjectifs. Ils relèvent de la classe des mots que Kerbrat Orrechioni (2009 :79134) nomme les subjectivèmes évaluatifs et affectifs. Ils marquent à chaque fois une attitude de l'énonciateur vis-à-vis de son énoncé, traduisant son doute, sa certitude, ses souhaits, son appréciation méliorative, etc. Outre la structure impersonnelle, il existe des verbes pleins, ayant des attributs du sujet ou de l'objet qui sont recteurs de complétives. 2.3.3. La suite Il V attrib. Adj. Que PLes verbes attributifs apparaissant dans cette tournure sont paraître, sembler, devenir et demeurer, illustrés par les énoncés ci-dessous :
12.e. Lorsqu'il devint clair que les gardes territoriaux ne laisseraient arrêter par aucune considération, ce fut la débandade (VC : 166) Hormis le fait que leur sujet est dépourvu de substance référentielle, ces énoncés se rapprochent des structures personnelles analogues. La complétive y est le sujet de la phrase. L'adjectif qualificatif fonctionne comme un attribut du sujet dans tous ces énoncés. On peut toujours y remplacer le verbe par être, avec le changement de sens prévisible. Au terme de ce parcours, nous avons analysé les structures personnelles et les tournures unipersonnelles. Elles ont des contraintes et sont susceptibles de connaitre des réécritures et des réductions. Elles sont de structures argumentales différentes. Ce ne sont pas les seuls problèmes posés par la complétive de l'adjectif. Cette dernière pose aussi la question du lien entre V et Adj. Sont-ils indépendants ou interdépendants ? 3. DYNAMIQUE DES CONNEXIONS DANS LA SUITE V+ADJ+QUE PLe statut du GV attributif et le traitement qui lui est réservé sont loin de faire l'unanimité. Pour certains, le complexe formé par V + Adj est un tout solidaire. Le verbe attributif qui s'y trouve apparait de ce fait comme une copule. Il serait donc un auxiliaire, un instrument. À l'opposé, d'autres estiment que V est non pas comme un mot de liaison, mais un verbe doté d'une autonomie et d'une valence. Le problème de la rection de la complétive y est consécutif. On se demande si la complétive dépend exclusivement d'Adj. ou concomitamment du verbe et de l'adjectif dans les suites V + Adj + Que P. Dans ces structures, on voudrait savoir si le verbe et l'adjectif sont coalescents au point de les considérer comme un prédicat complexe ou s'ils sont au contraire indépendants à tel point qu'on puisse les dissocier. Ces deux questions, solidaires et complémentaires, méritent grande une attention. 3.1. V + Adj : un prédicat complexe ?L'ensemble V + Adj est considéré comme prédicat complexe par des linguistes. Ces derniers se fondent sur l'observation de la dynamique fonctionnelle et relationnelle des deux éléments qui composent ce complexe. Selon Onguene (2001 : 193-194), lorsqu'en français l'élément attribut s'associe à être, les deux unités font corps et constituent un nucléus, centre structural régissant le reste de l'énoncé. L'auxiliaire attributif assure dans le nucléus une fonction structurale ; en cela, il devient un outil grammatical, un verbe vidé de son sens originel, tandis que l'auxilié assure une fonction sémantique par le contenu de l'attribut. En d'autres termes, l'association être + Adj. Que P est coalescente. Et pour reprendre Onguene (op. cit : 198), le verbe être y apparaît comme pur lien, auxiliaire, instrument de prédication, mot de liaison, unité sans âme propre, mot postiche. Il importe d'observer ce fonctionnement dans les énoncés suivants :
Si l'on supprime l'un des éléments du binôme être + adj, nous obtenons un énoncé agrammatical. Procédons par exemple à l'effacement de l'adjectif qualificatif et observons le résultat.
Le verbe être ne peut pas être dissocié de l'adjectif. Que l'on efface l'adjectif ou le verbe, nous aboutissons au même résultat. En leur appliquant le test de la négation, la portée de la négation se centre non pas sur le verbe seul ou sur l'adjectif exclusivement, mais sur l'ensemble formé par les deux ainsi que le montrent ces deux dérivés :
Ces deux tests montrent que la suite être + Adj. forme un complexe. Les deux forment un noyau indissociable. Si l'on s'y limite, on croirait que la structure attributive est simple. Il n'en est pas ainsi. Nous constatons que cette considération n'est valable que pour l'attribut du sujet nucléaire, c'est-à-dire celui introduit par être. Elle est adéquate pour les constructions personnelles. Or, ci-dessus, nous avons étudié diverses structures de complétives adjectivales. Le verbe n'est pas toujours être. Il est quelques fois un substitut de la copule être et d'autres fois un VOA. Dès lors, en quittant le paradigme du verbe être pour les autres verbes attributifs, on peut obtenir une analyse différente. Autrement dit, on se demande si les succédanées du verbe être et les VOA peuvent être dissociés de l'adjectif et s'ils sont aussi des auxiliaires, des unités sans âme. Contrairement à être qui est neutre sémantiquement, ses substituts sont sémantiquement marqués. Feuillet (1984 :145-146) affirme : Il n'est pas exact de prétendre que « être » est vide de sens : il est le centre, très peu sémantiquement marqué d'un système d'oppositions axiales [...] L'inconvénient de traiter « être » comme une copule et non comme un verbe « normal » est qu'il faut en ce cas distinguer plusieurs verbes « être » : un verbe absolu (sens exister) ; un verbe adjectal (où être équivaut à se trouver) ; un verbe objectal (commute avec appartenir) et une copule (qui commute avec d'autres copules à valeur prédicatives). Ainsi, avec ou sans adjectif prédicatif, devenir, paraitre, rester, sembler, passer pour gardent un sème qui les particularise. Par exemple, devenir signifie entrer dans un état ; rester renvoie à la persistance d'un état. 14. a. Il apparaissait inconcevable que Jésus ait eu des frères (Lp18/04/03) 14. b. il ne semblait pas exclu que son mari se
représente en 2007 (LP18/04/03 :7) Nous pouvons en déduire que V et Adj sont indépendants. Ils ne sont pas soudés comme avec le verbe être. V + Adj serait donc un prédicat complexe dans les énoncés attributifs avec être. On pourrait parler d'unité verbale complexe ou d'adjectif complexe. En d'autres mots, on aimerait savoir lequel de l'adjectif et du verbe a de la prééminence sur l'autre. Quoi qu'il en soit, l'adjectif et le verbe se tiennent. Comme le pense Onguene (2001 :197), être apparait comme un élément de surface en forte cohésion avec un élément au contenu notionnel plus stable. D'où la réécriture transformationniste : GV attrib. ? Cop + {SN, SA, SP}. Par conséquent, il conviendrait de ne plus analyser l'adjectif comme attribut du sujet dans les structures actualisant être. On pourrait intégrer l'adjectif qualificatif au prédicat de la même manière que les SN des locutions verbales telles que avoir faim, faire connaissance, rendre hommage, faire long feu, tenir tête. Par contre, avec les autres verbes attributifs, la fusion entre les deux est éclatée. L'adjectif peut donc naturellement être analysé comme attribut du sujet ou de l'objet. Dans ce contexte, nous ne saurons parler de prédicat complexe. Nous avons le verbe attributif et l'adjectif qualificatif. Cette répartition opère dans les structures personnelles et dans les structures unipersonnelles. Cette analyse permet donc de revoir la question de la dépendance de la subordonnée adjectivale. 3.2. Que P : subordonnée de V-Adj ou d'Adj. ?En fonction de la structure dans laquelle elle est incluse, la complétive sera régie soit par l'adjectif seul, soit par le prédicat complexe. Deux possibilités s'offrent à nous. Dans les structures incluant être, la complétive sera complément de l'ensemble être + adj. On se demanderait quelle est la nature de ce complément, c'est-à-dire s'il est un complément d'attribution pour les structures personnelles et le sujet de ce verbe complexe pour les structures unipersonnelles. Dans les phrases actualisant un VEA ou un VOA, la complétive dépendra soit de l'adjectif, soit du verbe seul. Quand elle dépend de l'adjectif, elle conserve sa traditionnelle fonction de complément de l'adjectif. Lorsqu'elle est régie par le verbe, elle en devient un SN0, et l'adjectif est là pour porter un jugement ou une modalisation sur le contenu de ce SN1. Dans le développement qui précède, nous avons vu que des adjectifs rentraient dans les structures personnelles, d'autres dans les structures impersonnelles. Il est nécessaire de visualiser concrètement ce dont il s'agit et d'illustrer les adjectifs de notre corpus qui rentrent dans l'une ou l'autre structure. 3.3. Adjectifs qualificatifs et compatibilité aux structuresPartons d'une observation empirique. Certains adjectifs rentrent dans les constructions personnelles, d'autres se retrouvent dans les tournures unipersonnelles. D'autres encore se prêtent aux deux types de constructions. Selon Leger (2006 : 38), les adjectifs qualificatifs se distinguent par la possibilité d'apparaître à la fois dans les constructions impersonnelles et les tournures personnelles. La plupart des adjectifs n'admettent pas cette « alternance ». La majorité des adjectifs sont uniquement permis soit dans les constructions impersonnelles, soit dans les tournures personnelles. Notre corpus a des adjectifs qualificatifs des deux constructions. Loin d'étudier leur possibilité d'apparaître dans l'une ou l'autre et avec tel ou tel autre verbe, nous voulons en donner une liste. C'est ce à quoi nous procédons ci-dessous.
Tableau 3 : Adjectifs qualificatifs et compatibilité avec les structures Le tableau ci-dessus donne une vue globale des adjectifs de notre corpus. Ces derniers peuvent se prêter à des constructions précises. Ils sont une cinquantaine. Certains ont une fréquence élevée, car ils ont en plusieurs dizaines d'occurrences. C'est le cas de clair, vrai, (im) possible, persuadé, convaincu et sûr. D'autres, bien qu'ils aient un nombre réduit d'occurrences, n'en demeurent pas moins présents. De ces cinquante adjectifs qualificatifs, il en est qui rentrent simultanément dans les deux types de constructions. D'autres choisissent soit la tournure personnelle, soit la construction impersonnelle. Cela suscite d'autres questions. On s'interroge sur la possibilité d'élaboration d'une distribution exhaustive de ces adjectifs suivant la possibilité d'intégrer telle ou telle structure. Cette question génère une autre : qu'est-ce qui, aux plans morphosyntaxique et distributionnel, prédispose certains à se construire dans les deux structures et quelles contraintes l'empêcheraient à d'autres ? Les réponses à ces interrogations peuvent certes être envisagées. Mais le cadre et l'orientation actuelle de notre recherche en reste peu adaptés. En définitive, ce chapitre était consacré à la complétive de l'adjectif, objet principal de notre travail. La présentation de nos énoncés à complétive adjectivale a été faite. Ce corpus répondait à trois principales questions : savoir ce qu'est une complétive de l'adjectif, mettre en lumière ses différentes structures et essayer de les caractériser au plan distributionnel et transformationnel. Le chapitre envisageait de statuer sur les liens unissant V Attrib à Adj. On s'est demandé si le verbe et l'adjectif de cette structure ont fusionné en un nucléus ou s'ils étaient parfois dissociables. Cette question de la fusion a induit celle de la rection de la complétive. Il était question de déterminer son support : dépend-elle du complexe formé par V-Adj, de V ou d'Adj. À cet effet, des tests linguistiques ont été mis à contribution, à savoir la substitution, l'extraction, l'effacement et la pronominalisation entre autres. La compatibilité avec un mode et la réécriture des énoncés ont également servi l'analyse. Au terme de ce parcours, il ressort que la définition de la complétive de l'adjectif est dynamique. Elle réfère d'abord à une subordonnée liée à l'adjectif ou à un prédicat complexe au moyen de la conjonction de subordination que. Une complétive adjectivale est donc une proposition syntaxiquement liée à un adjectif qualificatif. Elle rentre ensuite dans une construction attributive. Autrement dit, c'est une proposition que l'on retrouve dans une phrase pourvue d'un verbe attributif comme noyau central. La complétive adjectivale sera enfin une proposition qui, introduite par le morphème Que, est directement ou indirectement liée à l'adjectif qualificatif dans sa fonction prédicative. En d'autres termes, nous avons proposé qu'il y ait complétive adjectivale dès lors que ce dernier la régit. Par ailleurs, bien que les différences entre les structures personnelles et impersonnelles soient nombreuses et non encore systématisées, nous pensons que la sélection du mode, la structure argumentale, les réécritures et réductions possibles, les équivalences et les sous-classes de verbes attributifs offrent des perspectives prometteuses pour cette entreprise. Au regard des résultats consécutifs aux analyses, nous sommes régulièrement revenu sur la possibilité de substitution de la complétive adjectivale par d'autres types de subordonnées. Ce fut le cas des circonstancielles, des participiales et des complétives du nom, de l'adverbe et du verbe. Ce constat nous conforte de plus en plus dans l'hypothèse d'une unité formelle voire fonctionnelle entre les complétives. Nonobstant le labeur déjà entrepris, nous pensons que cette problématique mérite que l'on lui consacre toujours une attention. Que dire des adjectifs intégrés aux structures attributives ? Le corpus a permis de mettre en lumière cinquante. Ils se répartissent dans les deux structures fondamentales de la complétive adjectivale. Certains ont la possibilité d'apparaître dans les deux types de structures, d'autres non. Rappelons au passage que tous les adjectifs n'entrent pas dans la phrase attributive à complétive. Ils semblent présenter des propriétés distributionnelles et transformationnelles au sein de ces énoncés. Ainsi, au-delà de la complétive elle-même, nous pouvons d'ores et déjà nous demander les caractéristiques de ces adjectifs. En début de travail, l'hypothèse émise l'hypothèse était que la catégorie sémantique d'un adjectif qualificatif pourrait expliquer son fonctionnement syntaxique. La structure syntaxique dans laquelle entre un adjectif qualificatif lui confère un fonctionnement syntaxique. Au bout du compte, plusieurs interrogations méritent une grande attention : quelles sont les propriétés morphosyntaxiques et sémantiques des adjectifs qualificatifs sus-relevés ? Quels critères peuvent être choisis pour leur dresser des tables suivant la méthode du lexique grammaire initiée par Gross ? Autant de questions qui nécessitent une étude appropriée. CONCLUSION GÉNÉRALELe projet initial de cette étude était de parvenir à la description des structures de la complétive adjectivale et de mettre en lumière les possibilités distributionnelles et transformationnelles possibles de cette sous-espèce de subordonnée. Pour y parvenir, il nous a paru opportun de revisiter des prérequis. Nous sommes ainsi parti de la problématique de la définition de la classe de l'adjectif qualificatif. Elle a entraîné la question de la saisie des verbes attributifs et de la fonction attribut. La logique argumentative a conduit l'étude à la (re) découverte des autres complétives non-verbales. Nous avons ainsi tablé sur la complétive du nom et celle de l'adverbe pour tester l'hypothèse d'une harmonie structurelle et fonctionnelle des complétives introduites par des prédicats non conjugables. Le contact avec un objet épistémologique hétéroclite auquel on applique un cadre théorique exigeant a posé des écueils à l'analyse. Il fallait choisir entre la tentation de l'éclectisme pour la rapidité des analyses ou la fidélité au cadre du lexique-grammaire pour plus de rigueur. La subordination, bien qu'étudiée depuis des siècles, demeure un secteur dans lequel il reste beaucoup de matière. La complétive est une proposition introduite par divers éléments recteurs à savoir le verbe, le nom et son corollaire le pronom, l'adjectif qualificatif, l'adverbe, la préposition et le présentatif. Elle est liée à la principale par la conjonction de subordination que, morphème grammaticale sans fonction syntaxique, sans valeur anaphorique ni substance sémantique. La fonction de la complétive peut être difficile à détecter dans certains contextes telles les suites elliptiques et les verbes dont le régime actanctiel n'est pas totalement réalisé. Nous avons constaté que la phrase simple a le même schéma structurel que la phrase complexe, d'où une similitude dans le fonctionnement et la saisie des subordonnées.. Cela permet d'envisager ce qu'Onguene (2017 :251) nomme la syntaxe unitaire. Au plan didactique, c'est une démarche qui enseigne la phrase en montrant que des conjonctives complétives en PC (phrase complexe) partagent avec le nom ou le GN en PS (phrase simple) les mêmes fonctions ; que certaines relatives révèlent le même comportement que l'adjectif qualificatif vis-à-vis du nom et les subordonnées circonstancielles, le même fonctionnement que l'adverbe. En clair, l'analyse montre que syntaxiquement la phrase est une ; qu'elle soit simple, non simple ou plus complexe. La phrase complexe et la subordination sont donc un couloir d'analyse complexe. Elles génèrent des controverses. La phrase complexe ne fait pas toujours de consensus. Rousseau (2005 : 297) estime, par exemple, que La subordination est le secteur de la grammaire où règnent encore beaucoup de préventions, d'idées fausses ou préconçues, souvent préfabriquées par les schèmes simplistes de la pensée. Contrairement à la complétive du verbe, les complétives non-verbales dont fait partie la complétive de l'adjectif n'ont pas encore suscité un grand engouement de la part des chercheurs. Or, elles présentent des faits syntaxiques dignes d'intérêt. La relation entre le prédicat et les arguments y est pertinente. Les contraintes de la détermination du nom, de la sélection du mode s'y meuvent et suscite des problématiques. La question de l'unité structurelle et fonctionnelle des complétives posée par Evouna (2015) s'y trouve. L'originalité de notre analyse réside non seulement dans le choix de l'objet d'étude mais également dans le cadre théorique qui lui est appliqué. Le lexique-grammaire est également une théorie moins vulgarisée dans notre milieu. Il offre un champ de recherche peu connu. Nous nous inscrivons donc à la suite de De Gioia (2015 :1). Parlant du lexique grammaire, elle affirme : Nous nous adressons plus spécifiquement aux jeunes doctorants et docteurs qui sont en quête d'un parcours de recherche, pour leur indiquer un chemin peu connu mais toujours prometteur. L'une des innovations du travail consiste donc dans son inscription dans une théorie en progression et dans un champ neuf et partiellement exploré. S'intéresser à la complétive de l'adjectif implique une redéfinition de la place et du statut de certains constituants, notamment l'adjectif qualificatif, la copule, les autres verbes attributifs et la complétive elle-même. Que peut-on retenir de cette analyse ? Le travail, en sa première partie, montre que la classe syntaxique de l'adjectif est loin d'être systématisée. C'est une classe hétérogène aux contours encore flous. Plusieurs schèmes et sous-classes se trouvent compilés à l'intérieur de cette classe. Parlant de la complémentation de l'adjectif qualificatif, il reste à discriminer les types d'adjectifs du point de vue de leur fonctionnement et leur potentiel de rection, c'est-à-dire leur capacité à Les principaux prédicats sont le nom, l'adjectif qualificatif et l'adverbe. C'est à ce niveau que l'intérêt du lexique-grammaire apparait plus poignant. Cette théorie, considère que tous gouverner une complétive. Le gouvernement est pris au sens générativiste. Leur profil est à construire au plan distributionnel et transformationnel. Car pour Gross, cité par Wilmet (1998 :109), deux adjectifs quelconques n'ont pas le même ensemble de propriétés syntaxiques. Le travail n'a pas abordé les pro-adjectifs, à savoir tous les constituants phrastiques qui, par translation, peuvent syntaxiquement assumer un rôle dévolu à l'adjectif qualificatif. Pour le moment, nous retenons qu'il existe trois sous-classes d'adjectifs qualificatifs. Ces dernières ont chacune un comportement et des spécificités. Dans ces sous-classes, le participe passé et le participe présent posent encore de sérieux problèmes à l'analyse. Leur emploi adjectival et leur emploi verbal restent mêlés. Une telle problématique constituerait une piste de recherche prometteuse. Les compléments de l'adjectif peuvent être un N, un infinitif ou une proposition subordonnée complétive. Dans ces diverses structures, il existe des contraintes distributionnelles et transformationnelles dont l'étude nécessite un autre cadre. La complémentation propositionnelle sélectionne les adjectifs du premier et du quatrième type, à l'exclusion des adjectifs relationnels et des adjectifs situationnels. Pour mieux saisir le fonctionnement de la complétive adjectivale, nous avons présenté les autres complétives non-verbales. La description morphosyntaxique de la complétive du nom et celle de l'adverbe était un tremplin pour tester l'hypothèse de l'existence des constantes entre les complétives averbales, lesquelles traits communs les distingueraient de la complétive du verbe. On pourrait se demander ce qu'il en ressort. Les complétives non-verbales apparaissent toutes extravalencielles. En d'autres termes, elles ne rentrent pas dans le schéma des arguments du verbe. Elles entrent toutes dans des phrases prédicatives. La prédication est donc un fait caractéristique des complétives non-verbales. Elles apparaissent toutes dans une structure mettant en lumière la relation prédicat et argument(s). Selon Evouna (2010 : 65) Le prédicat représente le noyau lexical que la visée communicative amène le locuteur à choisir parmi les possibilités lexicales, sémantiques, syntaxiques, énonciatives et autres rhétoriques de la langue, puis à les utiliser pour mettre en relation un état de chose ; le second, l'argument, s'étend comme le ou les choix partiellement prédéterminés par le noyau ou prédicat. les autres mots prédicatifs se syntactifient comme le verbe. Ils ont un schéma d'arguments comme le verbe. Postposées à leur recteur, les complétives non-verbales induisent des transformations de divers ordres. La complétive nominale se rapproche de la complétive du verbe. Les Nop sont, pour la plupart, issus pour la plupart des verbes. Ainsi, il semble s'établir une analogie entre les complétives du nom et les complétives du verbe. Néanmoins, les conditions de cette équivalence restent à définir d'une manière circonstanciée. Les Nop sont variés et induisent des propriétés différentes. Au demeurant, la complétive de l'adverbe n'en est pas une. Il s'agit d'une structure intégrant une proposition indépendante. Nous avons proposé d'y voir une phrase à adverbe associé. Cette dernière est modalisée au moyen de l'adverbe. En tant qu'unité indépendante, la proposition n'y a pas de fonction syntaxique. L'adverbe porte sur toute la phrase. En tant que circonstant, il peut se placer à diverses postions dans la phrase. C'est donc un complément de phrase. Contrairement à la complétive du nom qui a une variété de structures, la phrase à adverbe associé n'a qu'une seule structure, à savoir Adv+Que P. Antéposé à la proposition indépendante, l'adverbe est régulièrement en position initiale. Cette phrase peut donner lieu à plusieurs réécritures dérivationnelles sur la forme Il est Adj+Que P, Il y a +SN Que P et (Adv., Que P), (Que P, Adv.) ou simplement se réduire en P. On peut également se demander si les dérivés possibles ci-dessus présentent les mêmes possibilités distributionnelles et sémantiques que la phrase à adverbe associé. Dans les structures Adv Que P, la nature de l'adverbe est sélectionnée et conditionné. Les catégories sémantiques de ces adverbes et leurs contours morphosyntaxiques demeurent inconnus. Au bout du compte, les complétives non-verbales posent des problèmes dignes d'être analysés à leur juste mesure et dans des études spécifiques. Leurs contours ne sont pas totalement découverts. Certaines de ces propriétés peuvent être corrélées à la complétive de l'adjectif, objet central de l'analyse. La définition de la complétive de l'adjectif est dynamique. Elle réfère d'abord à une subordonnée liée à l'adjectif ou à un prédicat complexe au moyen du morphème que, conjonction de subordination. Elle est une proposition syntaxiquement liée à un adjectif En dernier analyse, notre étude est une étape d'un projet plus étendu, construire un lexique grammaire des adjectifs prédicatifs introducteurs des complétives. Pour y parvenir, il qualificatif. Elle rentre ensuite dans une construction attributive. Autrement dit, c'est une proposition que l'on retrouve dans une phrase pourvue d'un verbe attributif comme noyau central. La complétive adjectivale sera enfin une proposition qui, introduite par le morphème Que, est directement ou indirectement liée à l'adjectif qualificatif dans sa fonction prédicative. La complétive de l'adjectif se présente sous deux formes dans notre corpus, la structure personnelle et la structure impersonnelles. Bien que les différences entre les structures personnelles et impersonnelles soient nombreuses et non encore systématisées, nous pensons que la sélection du mode, la structure argumentale, les réécritures et réductions possibles, les équivalences et les sous-classes de verbes attributifs offrent des perspectives prometteuses pour cette entreprise. Cette complétive est susceptible d'être remplacée par d'autres types de subordonnées. Ce sont les circonstancielles, les participiales et des complétives du nom, de l'adverbe et du verbe. Cela a conforté l'hypothèse d'une unité formelle voire fonctionnelle entre les complétives. Nonobstant le labeur déjà entrepris par Evouna (2015), nous pensons que cette problématique mérite toujours une attention. Que dire des adjectifs intégrés aux structures attributives ? Certains rentrent simultanément dans les deux types de constructions. D'autres choisissent soit la tournure personnelle, soit la construction impersonnelle. Cela suscite d'autres questions. Peut-on envisager une distribution exhaustive de ces adjectifs suivant la possibilité d'intégrer telle ou telle structure ? Qu'est-ce qui au plan morphosyntaxique et distributionnel prédispose certains à se construire dans les deux structures et quelles contraintes l'empêcheraient à d'autres ? Les adjectifs qualificatifs prédicatifs semblent présenter des propriétés distributionnelles et transformationnelles au sein de ces énoncés. Au-delà de la complétive elle-même, nous pouvons d'ores et déjà nous demander ce qui caractérise réellement ces adjectifs. Nous avons également postulé que la structure syntaxique dans laquelle entre un adjectif qualificatif lui confère un fonctionnement syntaxique. Quelles sont les propriétés morphosyntaxiques et sémantiques des adjectifs qualificatifs sus-relevés ? Quels critères peuvent être choisis pour leur dresser des tables suivant la méthode du lexique grammaire initiée par Gross ? fallait donc au préalable décrire la structure qui intègre les adjectifs dont il est question. C'est à ce titre que nous avons intitulé le mémoire Lexique-grammaire et complétive de l'adjectif. Cette logique est en adéquation avec les principes de notre cadre théorique. Pour monter un lexique grammaire, il faut maîtriser la structure qui intègre le prédicat ciblé. Avant d'aboutir aux tables telles que les conçoivent Gross (1975), Gross et Vivès (1986) et Talone (2009), il est important de saisir le fonctionnement de la structure. La structure déteint sur le prédicat et ses arguments. Autrement dit, les informations d'une table du lexique-grammaire dépendent du prédicat et de toute sa construction. Par ailleurs, pour rester dans l'esprit du LADL, on a besoin d'un traitement informatique des données structurelles obtenues. Il est donc à envisager en perspective une autre étude qui pourrait s'intituler Lexique-grammaire des adjectifs recteurs de complétives. Pour être menée, il faudrait que les logiciels fussent acquis et que les modèles de constructions des tables soient choisis et mieux spécifier. En outre, au-delà la langue française, le lexique-grammaire des parties du discours de nos langues nationales peuvent être envisagés. Des travaux sur le lexique-grammaire des noms, des adjectifs, des verbes, des adverbes, des locutions ou des expressions figées en èwondo, en mbo'o, en bulu, en bayangam, en bamoun, en bamougoum, en basa, etc sont possibles. Que dire des lexiques-grammaires comparés entre nos langues et les langues européennes ? L'aspect didactique n'est pas à exclure. On pourrait s'interroger sur la manière de didactiser les principaux prédicats du français ou ceux de nos langues à l'aune des principes et des résultats des études liées au lexique-grammaire. En définitive, la moisson est donc abondante.
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STRUCTURALE 26 2.1. La grammaire ou linguistique structurale : bref aperçu 26 2.2. L'adjectif qualificatif : tête lexicale du GA en grammaire structurale 27 CHAPITRE DEUXIÈME 33 TYPOLOGIE ET COMPLÉMENTATION DE L'ADJECTIF EN FRANÇAIS 33 1. LA QUESTION DE LA TYPOLOGIE DES ADJECTIFS QUALIFICATIFS EN FRANÇAIS MODERNE 33 1.1. Les Adjectifs qualificatifs simples : une résistance aux critères d'identification 33 1.2. Les adjectifs relationnels : des contours à décrypter 37 1.3. Les adjectifs qualificatifs de troisième type 39 1.4. Le participe passé : entre adjectif et verbe 40 2. PROBLÉMATIQUE DE COMPLÉMENTATION DES ADJECTIFS QUALIFICATIFS EN FRANÇAIS MODERNE 42 DEUXIÈME PARTIE 46 DES COMPLÉTIVES NON-VERBALES À LA COMPLÉTIVE DE L'ADJECTIF 46 CHAPITRE TROISIÈME 47 LES COMPLÉTIVES NON-VERBALES : ESSAI DE SYNTAXE 47
2.1. Les structures de la complétive nominale 65 2.1. 1. Les complétives nominales intégrées au SN-sujet 66 2.1.1.1. La structure SN0 Que P 66 2.1.1.2. N0+ être/ V attributif Que P 68 2.1.2. Les complétives du nom liées au GV 68 2.1.2.1. La suite V-SN + Que P 69 2.1.2.2. La configuration V+ SN+ Que P 71 2.2. Les Nop : une catégorie restreinte 72 3. SYNTAXE DE LA COMPLÉTIVE ADVERBIALE 76 3.1. La suite Adv + Que P : une connexion en question 77 3.2. La suite Adv Que P et ses fonctions syntaxiques 79 3.3. La suite Adv Que P et sa structure profonde 81 CHAPITRE QUATRIÈME 86 LA COMPLÉTIVE ADJECTIVALE : DESCRIPTION MORPHOSYNTAXIQUE ET SÉMANTIQUE 86
3.1. V + Adj : un prédicat complexe ' 109 3.2. Que P : subordonnée de V-Adj ou d'Adj. ' 112 3.3. Adjectifs qualificatifs et compatibilité aux structures 112 CONCLUSION GÉNÉRALE 116 BIBLIOGRAPHIE 122 TABLE DES MATIÈRES 134
| "Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants" |