B- Estimation et justification du
modèle et signes attendus des variables
Nous avons introduit des variables de contrôles car il
n'y a pas que la dette qui influe sur la croissance. Il s'agit :
Du revenu réel par habitant qui est
décalé d'une période pour vérifier
l'hypothèse de la théorie de la convergence des modèles de
croissance de Barro. Dans ce cas, le signe attendu pour son coefficient doit
être négatif ;
Du taux de croissance démographique :
une augmentation de la population pourrait influencer
négativement le taux de croissance économique. Autrement dit, une
croissance démographique élevée tend à appauvrir un
pays dans la mesure où il est difficile de préserver un volume
important de capital par travailleur en présence d'une croissance rapide
du nombre de travailleurs (Mankiw 2003) ;
Du taux d'investissement indique la part de
l'investissement total dans le PIB et reflète l'impact du facteur
capital physique dans le processus de production. Considéré comme
une source de croissance, cette variable permet d'accroître le capital
physique, d'augmenter la production, et par conséquent, le revenu ;
De l'indicateur de l'ouverture commerciale
avec un signe positif est introduit pour stimuler la productivité
à travers les transferts des connaissances et des
bénéfices efficients;
De l'aide publique au développement :
est modélisée pour voir son importance dans ces économies
et doit avoir un signe positif.
Enfin, nous notons ici que dans le but de faire la distinction
entre l'effet d'éviction de la dette et la
thèse du surendettement (l'existence d'une relation
entre la courbe de Laffer et la croissance), nous avons utilisé le
service de la dette rapporté aux exportations et les indicateurs de la
dette au premier et second degré. En théorie, le service de la
dette publique peut influer sur la croissance en évinçant les
investissements privés ou en modifiant la composition des
dépenses publiques. L'augmentation des charges d'intérêts
peut accroître le déficit budgétaire du pays et
réduire ainsi l'épargne publique, ce qui peut entraîner
soit une hausse des taux d'intérêt, soit l'éviction des
investissements privés, freinant ainsi la croissance économique.
Par ailleurs, l'accroissement du service de la dette peut avoir un effet
négatif sur la croissance en réduisant le montant des ressources
publiques disponibles pour les infrastructures et la formation du capital
humain. Dans nos estimations, le ratio service de la dette par rapport aux
exportations doit avoir un signe négatif pour illustrer cet effet
d'éviction tandis que pour l'existence de la thèse du
surendettement, il faut que le signe du coefficient de la dette soit positif et
celui de la dette au carré négatif c'est-à-dire le
coefficient de la variable dette et celui de son carré doivent
être de signe contraire. Donc, le pic de l'équation quadratique va
identifier le niveau du stock de la dette où l'impact marginal de la
dette sur la croissance devient négatif.
Le tableau ci-après récapitule toutes les
variables utilisées ainsi que leurs sources statistiques.
|