REPUBLIQUE DU BENIN
*********
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENTSUPERIEURET DE LA RECHERHE
SCIENTIFIQUE
*********
UNIVERSITE D'ABOMEY -CALAVI (UAC)
*********
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION(FASEG)
*********
Mémoire Réalisé en vue de
l'obtention des crédits associés au diplôme de
LICENCE PROFESSIONNELLE EN
SCIENCE ECONOMIQUE
OPTION : ECONOMIE
SPECIALITE : ECONOMIE APPLIQUEE
DETTE PUBLIQUE ET CROISSANCE ECONOMIQUE AU
BENIN
251655680
Soutenu le: 23 décembre 2019
Par
Delphin Z. DJOMAMOU&Mathieu A.
HOUNGBONON
Directeur de mémoire: Maitre de
stage:
Dr Jude EGGOHMr GOUTON Noukpo Rock
Enseignant chercheur à la FASEG/UAC
Chef service des Etudes et
Statistiques à la Direction de la
Prévision et de la
Conjoncture (DPC)
Membres du jury:
Président: Prof. Rose FIAMOHE
Membres: Mr Adjiboyé ONIONKITON
Mme Sahindatou OKPEITCHAN
Année académique : 2018-2019
251659776
AVERTISSEMENT
« La Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion de l'Université d'Abomey-Calavi n'entend donner ni approbation,
ni improbation aux opinions émises dans les mémoires. Ces
opinions doivent être considérées comme propres à
leurs auteurs »
251657728
DEDICACE
1
A toute ma famille
Delphin Z. DJOMAMOU
DEDICACE 2
A mes chers parents pour les sacrifices qu'ils ont consentis
pour mon éducation et mon bien être. Que Dieu vous
protège.
Mathieu A. HOUNGBONON
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail de recherche, nous avons l'obligation
d'exprimer nos sentiments de gratitudes et de profonds remerciements à
tous ceux qui de près ou de loin ont apporté leur soutien
à la réalisation de ce document. Ainsi nos remerciements vont
à l'endroit de :
Ø Professeur Denis ACCLASSATO HOUENSOU, Doyen de la
FASEG
Ø Dr Théophile Magloire Adrien WOTO, vice doyen
de la FASEG
Ø Dr Jude EGGOH, notre maitre de mémoire qui a
bien voulu nous encadrer avec rigueur et cordialité malgré ses
multiples occupations.
Ø Dr Achille ASSOUTO, enseignant à la FASEG
Ø Le corps enseignant et le personnel administratif de
la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) pour les
sacrifices consentis aux fins de nous assurer cette formation.
Ø Mr Aristide MEDENOU, Directeur Générale
de la DGAE
Ø Mr Dona Joseph AKOWE Directeur de la Direction de la
Prévision et de la Conjoncture (DPC)
Ø Mr GOUTON Noukpo Rock Chef service des Etudes et
Statistiques à la Direction de la
Prévision et
de la Conjoncture (DPC)
Ø A tous les agents de la DPC, Mr Marcel DJOSSABA, Mr
Fulgence ESSOU, Mr Etienne ZOUNDE, Mr Céphas SOKEGBE, Mr Senghor S.
SEGLA, Mr Jean-Luc Silas ADOKO
Ø Toutes les familles DJOMAMOU et HOUNGBONON.
Ø Nos camarades de promotion, merci à vous pour
vos convivialités et tout le savoir que nous avons pu partager au cours
de ces précieux moments passés.
SIGLES ET
ABREVIATIONS
BADEA
BCEAO
BEI
BID
BIDC
BM
BOAD
CAA
CEDEAO
|
:
:
:
:
:
:
:
:
:
|
Banque Arabe pour le Développement Economique en
Afrique
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
Banque Européenne d'Investissement
Banque Islamique de Développement
Banque d'Investissement et de Développement de la
CEDEAO
Banque Mondiale
Banque Ouest Africaine de Développement
Caisse Autonome d'Amortissement
Communauté Economique de Développement des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
|
CEMAC
|
:
|
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
Centrale
|
PTF
|
:
|
Partenaire Technique et Financier
|
DGAE
|
:
|
Direction Générale des Affaires Economiques
|
DGB
|
:
|
Direction Générale du Budget
|
DGCPE
|
:
|
Direction de la Gestion et du Contrôle du Portefeuille
de l'Etat
|
DGE
|
:
|
Direction Générale Economique
|
DGR
|
:
|
Direction de la Gestion des Ressources
|
DGTCP
|
:
|
Direction Générales du Trésor et de la
Comptabilité Publique
|
DIR
|
:
|
Direction de l'Intégration Régionale
|
DPC
|
:
|
Direction de la Prévision et de la Conjoncture
|
DPE
FAD
FEC
FIDA
FMI
FSD
IADM
INSAE
IPPTE
MCO
PAS
PED
PIB
PIP
PNB
PSTR
PTF
RN
UEMOA VAN
|
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
|
Direction de la Promotion Economique
Fonds Africain de Développement
Facilité Elargi de Crédit
Fonds International de Développement Agricole
Fond Monétaire International
Fonds Saoudien de Développement
Initiative d'Allègement de la Dette
Multilatérale
Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique
Initiative Pays Pauvres Très Endettés
Moindre Carrés Ordinaires
Programme d'Ajustement Structurel
Pays en Développement
Produit Intérieur Brut
Produit National Brut
Produit National Brute
Panel Smooth Transition Regresion Model
Partenaires Techniques et Financiers
Revenu National
Union Economique Monétaire Et Ouest Africaine
Valeur Actuelle Nette
|
LISTE DES
FIGURES ET TABLEAUX
Figure 1 : Dette et «courbe de Laffer»
3
Figure 2: Canaux de transmission à travers
lesquels la dette extérieure affecte la croissance économique
3
Figure 3: Evolution de la variable Produit
Intérieur Brut par Habitant de 1985 - 2017
3
Figure 4: Evolution du taux d'investissement public de
1985 - 2017
3
Figure 5: Evolution du taux de croissance
démographique de 1985 - 2017
3
Figure 6: Evolution du taux d'ouverture commerciale de
1985 - 2017
3
Figure 7: Evolution du taux de la dette publique en
pourcentage du PIB de 1985 - 2017
3
Figure 8: Evolution de la variable service de la dette
publique de 1985 - 2017
3
Figure 9: Evolution de la variable aide publique au
développement de tous les bailleurs de fonds de 1985 - 2017
3
Figure 10 : Analyse conjointe de
l'évolution des variables du taux de croissance du PIB par habitant et
de la dette publique en pourcentage du PIB de 1985 à 2017.
3
Figure 11 : Seuil d'endettement optimal
(courbe de Laffer)
3
Tableau 1: Point de retournement de la relation
entre dette publique et croissance économique : résultats de
quelques études empiriques.
3
Tableau 2: Liste des variables du modèle
3
Tableau 3 : Statistiques descriptives des
principales variables
3
Tableau 4 : Termes et conditions indicatifs des
emprunts extérieurs
3
Tableau 5 : Synthèse des résultats du
test de stationnarité a niveau
3
Tableau 6 : Synthèse des résultats du
test de stationnarité en différence première
3
Tableau 7 : Estimation
économétrique : méthode des MCO
3
RESUME
Le Bénin comme la plupart des pays à faible
revenu, accusent une dette publiquetrès importante et une faiblesse en
termes d'investissements, donc de croissance. D'où la question de se
demander « Quel lien peut-onétablir entre dette publique et
croissance économique au Bénin ? ». De manière
spécifique, cette recherche a pour but d'analyser la relation entre
dette publique et croissance économique. Ainsi, pour nos analyses nous
avions fait recours au modèle quadratique utilisé par Pattillo et
al. (2002)à partir des données secondaires recueillies des
statistiques de la Banque Mondiale, de la Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), de l'Institut National de la Statistique et de
l'Analyse Economique (INSAE) et de la Direction Générale des
Affaires Economiques (DGAE) sur la période allant de 1985 à 2017.
Des analyses, il ressort en combinant des ratios d'endettement et les
principaux déterminants de la croissanceéconomique qu'une
augmentation du service de la dette a unimpact négatif sur la croissance
économique illustrant ainsi l'effet d'éviction des
investissements productifs. Par ailleurs les résultats obtenus montrent
également qu'il existe un seuil critique de dette soit21,53% du PIBqui
rendrait la croissance négative.
Mots clés : Dette publique, croissance
économique, soutenabilité de la dette, modèle
quadratique.
SUMMARY
Benin, like most low-income countries, has a very large public
debt and a weakness in terms of investment and therefore growth. Hence the
question of asking «What link can be established between public debt and
economic growth in Benin?»Specifically, this research aims to analyze the
relationship between public debt and economic growth. Thus, for our analyzes,
we used the quadratic model used by Pattillo and al. (2002) from secondary data
collected from the World Bank, the Central Bank of West African States (BCEAO),
the National Institute of Statistics and Economic Analysis (INSAE) and the
Directorate General of Economic Affairs (GAAR) over the period from 1985 to
2017. Analyzes, it appears by combining debt ratios and the main determinants
of economic growth that an increase in debt service has a negative impact on
economic growth, thus illustrating the crowding out effect of productive
investments. Moreover, the results obtained also show that there is a critical
debt threshold of 21.53% of GDP that would make growth negative.
Key words: Public debt, economic growth, debt sustainability,
quadratic model.
Sommaire
Introduction
3
CHAPITRE 1 : Cadre théorique et
méthodologie de recherche
3
SECTION 1: Cadre théorique
3
Section 2 : Méthodologie de recherche
3
Chapitre 2 : Situation de la dette publique au
Bénin et présentation du cadre institutionnel de recherche
3
Section 1: Etat des lieux sur la question de la dette
publique et croissance économique.
3
Section 2 : Présentation de la structure de la
DGAE et du déroulement du stage
3
Chapitre 3: Présentation, analyse des
résultats et recommandations
3
Section 1: Etude de la stationnarité et
validation des hypothèses
3
Section 2 : Limites et perspectives
3
Conclusion
3
Références bibliographiques
3
Annexes
3
Table des matières
3
Introduction
Le développement d'un pays passe essentiellement par
les capitaux tant intérieurs qu'extérieurs qu'il alloue. Le
recours à ces capitaux qui constituent l'emprunt de l'État peut
être expliqué par le simple fait qu'ils permettent au pays
débiteur de combler les écarts entre l'épargne
intérieure et l'investissement, de réduire les contraintes
imposées à la croissance par des réserves de devises
insuffisantes, d'influer sur le profil temporel de la consommation et de
financer les déficits provisoires de la balance des paiements
(Williammson et Milner,1991). Ainsi de grandes nations
aujourd'hui très développées telles que la Russie et les
États-Unis d'Amérique ont dû avoir recourt aux capitaux
étrangers pour pouvoir lancer leur activité économique et
donc leur développement. La première nation, a eu besoin de fonds
extérieurs pour assurer son développement dans les trois
décennies qui ont précédé la première Guerre
mondiale et la révolution communiste. Quant à la seconde, elle a
fait largement appel à l'épargne pendant la guerre de
sécession, de 1835 à 1860. Néanmoins l'emprunt ne
constitue pas pour autant un pignon essentiel à la base du
développement d'une nation. À titre d'exemple, le Japon, qui a
pourtant fait activement obstacle aux soutiens financiers et aux
investissements extérieurs tout au long de son histoire, ne s'en est pas
moins transformé en une nation moderne. Le développement d'un
pays peut passer donc par le financement étranger mais il n'en constitue
pas pour autant un facteur essentiel. La plupart des pays encore en
développement continuent de voir l'emprunt comme un maillon essentiel
dans le processus de décollage de leurs activités
économiques mais le fardeau de la dette publique, constitue une entrave
au développement de ces pays pauvres avec la coexistence de plusieurs
facteurs déterminants tels que la faiblesse du niveau de
l'épargne, la situation critique de la balance des paiements ainsi que
les faibles taux de croissance économique. L'émergence, dans ces
pays de sérieux problèmes de service de la dette
extérieure au cours des années 80, a mis en lumière les
conséquences potentiellement catastrophiques d'un excès
d'emprunts pour leurs économies.
Au Bénin, le retournement des conjonctures
économiques au début des années 80, dû à
l'aggravation du déficit de la balance des paiements et
l'accélération de la croissance de la dette, a
entraîné une situation critique essentiellement au niveau de la
capacité réelle de l'économie à faire face à
la demande du financement public ainsi qu'au niveau de la soutenabilité
de ses dettes en raison de la crise de la dette profonde qu'a subie la zone
UEMOA au cours de la décennie 1980, causée par un Policy-mix trop
rigide ou déséquilibré qui a contraint les sources de
financement interne des pays membres. Par conséquent, en l'absence de
règles limitant l'endettement international, ce Policy-mix a conduit
à un endettement public excessif sur les marchés internationaux
des capitaux qui a rendu la dette insoutenable à cette période.
Depuis l'indépendance jusqu'aux années 1970, la politique
d'endettement public a été très prudente et
modérée au Bénin. Cependant, l'accumulation des
arriérés tant intérieurs qu'extérieurs, le recul du
Produit Intérieur Brut (PIB), le déficit chronique des finances
publiques dans les années 1980, ont contraint les pouvoirs publics
à souscrire au premier Programme d'Ajustement Structurel (PAS) le
16/06/1989.
L'observation de la dette publique par rapport au PIB pose la
question des limites dans lesquelles un tel processus peut se poursuivre. La
présente recherche a pour objectif d'analyser la relation entre dette
publique et la croissance économique au Bénin. Le travail est
organisé en trois chapitres. Le premierest essentiellement
consacré au cadre théorique et méthodologique de
recherche. Le second présente le cadre institutionnel de
recherche et le troisième et dernier chapitre est consacré
à l'analyse des principaux résultats obtenus et à la
formulation des recommandations.
CHAPITRE 1 : Cadre théorique et méthodologie
de recherche
SECTION 1 : Cadre
théorique
Cette section retrace dans un premier paragraphe, la
problématique, les objectifs et hypothèses de recherche ;
et dans un second paragraphe, la revue de littérature.
Paragraphe 1 :
Problématique, objectif et hypothèse de recherche.
A. Problématique
La plupart des pays de l'espace UEMOA ont besoin des
ressources financières pour assurer la couverture des charges publiques.
Ces ressources sont entre autres constituées des ressources internes
mais aussi et surtout le recours à l'endettement qui, combinés
aux ressources internes permettent, en principe, de faire face aux multiples
charges publiques consécutives à l'explosion démographique
et aux exigences de développement et de modernisation de
l'administration. L'endettement permet donc à un pays d'investir des
capitaux au-delà de ses propres disponibilités financières
en empruntant des excédents de capitaux (Klein, 1994). L'essence de la
dette ainsi créée est supposée, toutes choses
égales par ailleurs, générer la croissance et favoriser le
développement.
L'endettement est devenu donc le levier de l'économie
de tout pays en développement. Par ailleurs, l'ouverture qu'il propose
sur l'avenir est aussi un risque, une chaîne inégalement
supportés. C'est dans ce contextequ'Anago s'interroge s'il existe un
seuil maximal à l'endettement public au-delà duquel l'État
ferait faillite ou si la dette publique est soutenable. Plusieurs études
théoriques(Pattillo et al. 2002, Clements et al. 2003) ont
montré qu'une hausse du ratio de dette publique pourrait conduire
à une réduction de la croissance à cause d'un effet
d'éviction des investissements productifs (ou du fait de
l'équivalence ricardienne) et de la relative inefficacité de
l'État dans l'utilisation des ressources.
Néanmoins face à l'enjeu de la dette, il a
été défini au sein de l'UEMOA et de la CEMAC des
critères de convergences de politique nationale en 1998 afin de
consolider le pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de
solidarité. Parmi ces critères, le ratio de la dette publique
totale rapporté au PIB nominal ne doit pas excéder 70%.
Également pour les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) notamment
le Fond Monétaire International (FMI), le ratio de la dette publique est
plafonné à 55% du PIB nominal. Malgré la volonté
des institutions de faire éviter aux pays membres une dette excessive,
les différents Etats sont confrontés à un problème
de remboursements, d'autres qui continuent d'emprunter en dépassant ces
seuils.
Au Bénin, le taux d'endettement est toujours
resté en deçà du seuil fixé au sein de l'UEMOA mais
qui tente à violer celui fixé par le Fond Monétaire
International (FMI). En effet, l'encours de la dette publique du Bénin
rapporté au PIB nominal a évolué de façon
irrégulière après l'atteinte en 2003 du point
d'achèvement de l'Initiative Pays Pauvres Très Endettés
(IPPTE) et la mise en oeuvre pour le pays en 2005 de l'Initiative
d'Allègement de la Dette Multilatérale (IADM), selon le rapport
de stratégie d'endettement public pour l'année 2012 et 2016
(CAA). De 39,79% du PIB nominal en 2005, il est descendu à 10,83% en
2006 suite aux annulations de dette obtenues par le pays avant de remonter
progressivement pour atteindre 31,5% en 2014 puis enregistrer un saut qui le
fera passer à 41,5% en 2015. En outre selon la Caisse Autonome
d'Amortissement (CAA), le taux d'endettement public du pays passe de 47,65% en
2016 à 60% du PIB nominal en 2017. Cette évolution se justifie
principalement par une mobilisation accrue des ressources extérieures en
vue de soutenir principalement la mise en oeuvre des projets et programmes de
développement. Quant au service de la dette rapporté aux
exportations, il a connu sensiblement la même évolution que
l'encours passant de 2,79% en 2005 à 2,96% en 2006 puis 4,13% en 2015
à 4,96% en 2017. Malgré la croissance de cette dette depuis
quelques années, le risque de surendettement du Bénin reste
faible selon les organismes financiers internationaux notamment le Fonds
Monétaire International (FMI). Ainsi, le pays tutoie la barre
communautaire fixée par les pairs (UEMOA). A60% de taux d'endettement
public, le Bénin est, certes, encore dans la norme communautaire mais
est plus proche des 70% du seuil d'endettement fixé par l'UEMOA. Pire le
pays a dépassé la limite imposée par les Partenaires
Techniques et Financiers (PTF) notamment le Fonds Monétaire
International (FMI) qui est plafonné à 55%. Le taux de croissance
du PIB de son côté a évolué progressivement en
passant de 1,7% en 2005 à 6,5% en 2014 avant de faire un pic presque
constant 5,2% en 2015, 5,0% en 2016 et 5,6% en 2017 (sous-estimation de la
CAA). L'évolution de la croissance économique dépend
t-elle de celle de la dette publique ?
Face à cette remontée très importante du
taux d'endettement public, notre recherche se propose de répondre
à la question suivante : « Quel lien peut-on établir
entre dette publique et croissance économique au Bénin ?
» Pour mieux cerner les contours de cette question fondamentale, les
questions spécifiques ci-après ont été
définies :
ü Quelle est l'incidence du service de la dette sur la
croissance économique du Bénin ?
ü Quel est le seuil optimal de la dette publique au
Bénin ?
La contribution de cette recherche est d'analyser la dette
publique de façon à montrer son poids sur l'économie
béninoise en mettant en évidence l'existence d'effet de seuil
à partir duquel elle constitue un frein pour le pays.
B- Objectifs et hypothèses
de recherche
1 - Objectifs de recherche
Les objectifs de recherche sont de deux (2) ordres :
- Objectif général :
L'objectif général du présent travail est
d'analyser la relation entre dette publique et croissance économique au
Bénin.
- Objectifs spécifiques
ü Déterminer l'effet du service de la dette sur la
croissance économique.
ü Tester l'existence d'un seuil optimal de la dette
publique.
2 - Formulation des
hypothèses
Les hypothèses qui découlent de ces objectifs
spécifiques se présentent comme suit :
H1 : Le service de la dette constitue un
frein à la croissance économique.
H2 : Il existe un niveau de dette compatible
avec la croissance économique.
Paragraphe 2 : Présentation
de la revue littéraire
Toute recherche suppose la maitrise de quelques savoirs dans
un domaine. Il nous est donc indispensable de recourir aux études
antérieures ayant trait à notre thème. Dans ce paragraphe,
nous envisageons d'abord d'apporter quelques précisions conceptuelles et
sémantiques concernant les notions fondamentales utilisées dans
ce travail de recherche, ensuite faire la revue des recherches
effectuées par certains auteurs et enfin ressortir les différents
canaux de transmissions à travers lesquels la dette extérieure
affecte la croissance économique.
A- Clarification de certains
concepts
Dette : montant, à une date
donnée, de l'encours des engagements courants effectifs qui comportent
l'obligation pour le débiteur de rembourser le principal et/ou verser
des intérêts, à un ou plusieurs moments futurs, et qui sont
dus à des résidents d'une économie par des personnes ou
entités de la même économie et/ou d'autres
économies.
Dette publique : dette résultant
d'emprunts contractés par l'Etat ou ses démembrements
auprès d'entités résidentes et/ou non.
Dette intérieure met en rapport des
agents résidant sur le territoire d'un même Etat ; elle est
libellée en monnaie nationale et ne subit pas le risque de change.
La dette publique extérieure est
définie, par la Banque Mondiale, comme la dette envers des
non-résidents, remboursable en devises, en biens ou en services, d'une
durée initiale ou révisée de plus d'un an, et qui
constitue un engagement d'un débiteur public ou d'un débiteur
privé qui a reçu une garantie publique pour le remboursement par
un débiteur public.
La dette bilatérale est une
créance détenue par un Etat sur un Etat. De façon
précise, elle peut être définie comme la dette due à
un gouvernement ou à une institution spécialisée d'un
gouvernement ou encore celle due à une banque publique ou privée
d'un autre pays. La dette multilatérale est une
créance détenue par un groupe d'Etats ou une institution
financière internationale sur un Etat.
Le service de la dette est la charge
financière qui incombe à l'emprunteur en contrepartie du
prêteur. Il regroupe les montants à payer au titre du principal,
des intérêts et diverse commission.
Encours de la dette publique : Montant qui a
été décaissé mais qui n'a pas encore
été remboursé ou annulé. En d'autres termes, il
s'agit du total des décaissements réels moins les remboursements
du principal.
La théorie du surendettement
La théorie économique a fini par
reconnaître l'existence d'un seuil au-delà duquel, la dette
devient insoutenable. Autrement dit, un niveau tolérable et raisonnable
de la dette extérieure peut avoir des effets positifs sur la croissance.
Mais, un niveau très élevé du stock de la dette impacte
négativement la croissance économique. D'où
l'émergence de la théorie du «surendettement » ou du
« fardeau de la dette », on distingue ainsi :
· Le fardeau primaire: l'effet d'éviction
du service de la dette
Le fardeau primaire se distingue du fardeau virtuel de la
dette du fait qu'il n'intègre aucun effet de désincitation de la
dette sur l'investissement. Il s'agit d'un effet d'éviction qui agit sur
l'investissement par un resserrement de liquidité. On ne se concentre
pas sur l'encours de la dette, mais plutôt sur son service qui exerce un
effet d'éviction sur l'investissement. Le paiement du service de la
dette réduit les ressources disponibles pour l'investissement public. Il
oblige l'Etat à modifier la structure des dépenses publiques ;
c'est la théorie de la contrainte de liquidité ou "effet
d'éviction".
L'Etat en se voyant dans l'obligation de réduire ses
investissements et de restructurer ces dépenses publiques au
détriment des dépenses d'investissement (infrastructures,
dépenses d'éducation et de santé, diminution
d'importations des intrants et des biens d'équipement). Cette diminution
d'investissement public entraine une diminution considérable
d'investissement total, parce que dans les pays émergents
l'investissement public représente une part importante dans
l'investissement total. Ainsi, il impacte l'investissement privé vu la
complémentarité qui se trouve entre les deux. Par exemple, une
diminution de l'investissement public (dépenses d'éducation, de
santé, d'infrastructures...etc.) entraine une dépréciation
de la qualité du capital humain. Cette externalité impacte
négativement la production. Soit de façon directe par la chute de
la productivité du travail, soit de façon indirecte à
travers la baisse de la productivité des investissements privés
en capital physique.
· Le fardeau virtuel de la dette :
L'approche en termes de debtoverhang (basée sur
l'encours) considère le poids futur de la dette. C'est lorsqu'il
apparaît que le niveau de la dette devient insoutenable et il
dépassera la capacité de remboursement du pays débiteur.
C'est-à-dire, il existe une probabilité non nulle que le pays
débiteur soit incapable dans le futur de faire face au remboursement de
son emprunt (le pays devient insolvable). La solvabilité et la
soutenabilité sont des notions qui permettent de
caractériser la situation d'un pays par rapport à ses
possibilités, et à sa volonté de respecter ses engagements
financiers.
La non solvabilité entraine une crise
des finances publiques. À titre d'exemple, nous pouvons citer la crise
de l'endettement des pays émergents dans les années quatre-vingt
et l'actuelle crise de la zone euro. Cependant, RAFFINOT (1998) pense que la
solvabilité est un critère peu opérationnel, parce que
même dans les conditions les plus favorables le pays ne devient
créditeur net que trop lointain. Il traduit cet aspect sur un plan
quantitatif par la soutenabilité. Selon RAFFINOT (1998), la
soutenabilité de la dette correspond à la situation dans laquelle
un pays a la capacité d'assurer le service de sa dette sans besoin
d'ajuster sa politique budgétaire dans l'avenir, sans solliciter un
rééchelonnement, sans accumuler les arriérés et
enfin sans compromettre sa croissance et ses objectifs du développement
à long terme.
Comme illustre la courbe de Laffer (cf. figure 1), plus
l'encours de la dette est élevé plus la probabilité de son
remboursement devient faible. Sur cette courbe on distingue deux parties : La
partie ascendante, où la hausse de la valeur nominale de la dette va de
pair avec l'augmentation des anticipations de remboursement. Alors que pour la
partie descendante, les anticipations du remboursement sont en fonction
décroissante de la valeur nominale de la dette extérieure. Le
pays arrive à cette situation lorsqu'il dépasse le seuil de
soutenabilité de sa dette.
Figure 1 : Dette et «courbe de Laffer»
L'alourdissement de la dette diminue la probabilité de
son remboursement
![](Dette-publique-et-croissance-conomique-au-Bnin1.png)
Source : Auteurs, 2019
Ce modèle n'analyse pas l'effet de la dette
extérieure sur la croissance économique. Mais en se basant sur
cette théorie et en utilisant la courbe qui en découle (courbe de
Laffer), on peut faire une courbe de l'effet de la dette sur la croissance.
Étant donné que, l'apogée de la courbe correspond au point
où l'augmentation de la dette commence à agir comme un
impôt sur l'investissement. Il peut s'agir du seuil où la dette
commence à avoir un impact marginal négatif sur la croissance,
deux effets peuvent surgir :
· Le premier effet, consiste à une diminution de
l'investissement privé. Parce que les investisseurs domestiques et les
investisseurs étrangers potentiels, anticiperont que le remboursement du
futur service de la dette sera financé via un accroissement de la
pression fiscale. Par conséquent, le rendement attendu du capital
après impôt diminue, ce qui tend à décourager
l'investissement privé (Corden, 1988). L'environnement économique
du pays qui devient incertain oblige les investisseurs à opérer
des investissements dans des secteurs d'activités, où ils
espèrent tirer profit dans le court terme. Au détriment des
investissements productifs qui ne sont rentables qu'à moyen et long
terme.
· Le deuxième effet consiste à une
diminution de l'investissement public. Lorsque la dette extérieure est
très élevée le pays débiteur profite très
peu de l'accroissement de sa production. Une grande partie de la production et
des recettes additionnelles est utilisée pour payer le service de la
dette extérieure. Les autorités seront moins tentées de
supporter des dépenses courantes, si elles pensent que les gains de
production escomptés iront en partie à leurs créanciers
extérieurs. La stagnation des investissements entraîne alors un
ralentissement du taux de la croissance de la production.
En guise de conclusion, une évolution raisonnable de la
dette devrait être bénéfique à la croissance
jusqu'à un certain seuil où la dette impact négativement
la croissance.
La croissance économique est
l'élément principal poursuivi par tout pays dans le temps et dans
l'espace. C'est un indicateur visé par les responsables de la politique
économique. Pour une entreprise, la croissance économique est
l'augmentation durable de ces actifs financiers. Elle est d'origine interne par
des intégrations des ressources au capital social ; par
autofinancement de ces investissements. Elle peut être d'origine externe
par l'emprunt, l'émission de nouvelles actions. En d'autres termes, la
croissance économique renvoie à l'augmentation prolongée
sur une longue période des agrégats économiques tels que
le Produit Intérieur Brut (PIB), le Revenu National (RN), le Produit
National Brut (PNB) ou éventuellement le PIB ou le PNB par tête
d'habitant. Pour François Perroux, la croissance économique peut
se définir comme un processus continu et soutenu d'accroissement de la
production réelle (ou PIB réel) d'une économie dans le
temps. C'est une notion quantitative qui se distingue de la notion du
développement qui désigne l'ensemble des changements intervenant
dans les structures mentales, les habitudes sociales et les institutions d'une
population. Cet ensemble de changements conduit à augmenter la
production et donc la richesse et sa prolongation sur une longue
période. Notons qu'il existe d'innombrables détails par rapport
à la définition de la croissance économique.
B- Dette publique et croissance
économique : Etat de l'art
1- Synthèses des travaux
théoriques
Théoriquement, le lien entre la dette publique et la
croissance économique a suscité depuis les années 80, des
débats macroéconomiques opposant deux (02) principaux courants de
pensée : le keynésianisme et le courant néoclassique.
Cependant, aucune théorie économique n'a encore établi de
façon formelle l'existence d'un plafond optimal de dette publique.
Chacune d'elles développe des argumentations très divergentes
visant à démontrer que les déficits publics sont
terriblement néfastes, incroyablement bénéfiques ou sans
importance.
Pour les keynésiensl'idée maitresse est que
l'endettement n'occasionne ni de charges pour les générations
actuelles et futures, en raison des investissements qu'il génère.
De cette approche l'endettement relance la demande, l'effet
accélérateur d'une hausse de l'investissement entraîne un
accroissement de la production. Le déficit budgétaire menant par
ses flux successifs à augmenter le stock de la dette produit l'expansion
du cycle économique par la demande et l'investissement autonome. Ainsi,
le déficit auquel correspond l'emprunt stimule la demande et ne permet
d'alléger le coût de son remboursement que seulement et
probablement en situation de sous-emploi des ressources productives.
Par contre, les classiquesou néoclassiques
considèrent l'endettement comme un impôt futur et l'imputent
à l'État. Selon eux l'endettement public a un effet
négatif sur l'accumulation du capital et la consommation des
générations futures et présentes. En fait les citoyens,
selon Ricardo voient dans l'emprunt un impôt différé dans
le temps et vont se comporter comme s'ils sont contraints de payer un
impôt ultérieurement pour rembourser cet emprunt peu importe le
décalage intergénérationnel. Autrement, les comportements
des agents économiques sont guidés par une anticipation à
la hausse des impôts. Toutefois, une réserve peut être
introduite selon la nature ou la qualité des dépenses
(dépenses de transferts et d'investissement) financée par
l'emprunt.
Le modèle de Barro (1990)a attribué un
rôle très important aux dépenses publiques productives (les
dépenses publiques en capital d'infrastructure) dans le processus de
croissance économique à long terme. Selon l'auteur, la dette ne
constitue ni une richesse pour la génération actuelle, ni un pont
entre les générations à cause de l'anticipation des agents
sur les impôts futurs. Ainsi une partie de la dette sera
transférée à la génération future (dette
fiscale) et l'autre sera compensée par titres publics. Cause pour
laquelle le fait de substituer l'emprunt à l'impôt
n'entraîne pas nécessairement la croissance.
Ces deux approches, aux conclusions radicalement
opposées, illustrent à quel point les débats liés
à l'opportunité du financement par emprunt ou par impôt et
à l'impact de l'endettement sur l'activité économique sont
complexes. Le théorème de Barro est moins soutenable à
plusieurs égards car il suppose l'existence d'un altruisme
intergénérationnel des ménages, un marché financier
parfait et l'absence de contrainte de liquidité chose inobservable pour
les deux dernières hypothèses en pratique. Les keynésiens
ne prennent pas en compte l'accumulation des arriérés due
à l'inefficacité de l'investissement ou de l'utilisation de la
dette (l'hypothèse est que toute dette est bien utilisée). Dans
la situation des pays en développement surtout des pays africains la
dette est parfois mal gérée si bien qu'en réalité
elle devient un poids pour les générations futures. Les avantages
et les inconvénients de chaque mode de financement dépendent
grandement du contexte économique, social et politique en vigueur, au
sein des pays concernés, à un moment donné. Actuellement,
l'équilibre budgétaire prôné par la conception
classique est assurément à la mode : aux Etats-Unis, plusieurs
états ont adopté une règle visant à rendre
obligatoire l'adéquation des dépenses aux recettes ; au sein de
la zone euro, les pays se sont engagés à respecter le pacte de
croissance et de stabilité. Pour les pays en développement de la
zone franc, l'application effective depuis 2000 de critères de
convergences de l'UEMOA, dont l'objectif est la maîtrise de
l'évolution des charges salariales, la constitution d'une épargne
par les administrations publiques, la réduction des déficits
publics, la réalisation d'un solde primaire de base positif et
l'élimination des arriérés de paiement, est soutenue par
une analyse néolibérale.
Krugman (1988) et Sachs (1989),prédisent qu'une dette
élevée est nuisible à la croissance économique,
dès lors qu'elle décourage les investissements. Pour ces auteurs,
lorsque la dette excède les ressources internes d'un pays, ce pays
risque de ne plus être capable de rembourser les emprunts passés,
ce qui aura un effet dissuasif sur les créanciers et les investisseurs
potentiels.
Romer (1992), Barro et Gordon (1994) ont montré que
l'intervention de l'État permet la croissance économique du fait
des externalités positives des dépenses publiques (fournitures
d'infrastructures, dépenses de santé, d'éducation,) sur la
productivité du secteur privé. Le budget de l'État est
devenu un instrument privilégié de politique économique,
une arme essentielle dans la régulation que les pouvoirs publics tentent
de mettre en oeuvre. Par conséquent nous privilégierons dans
cette étude l'approche keynésienne de l'endettement qui semble
suivre la logique des pays en développement.
L'idée de l'équivalence ricardienne a
été testée dans les pays en développement
en particulier par Montiel et Uqhual(cité par Raffinot. M, 1998)sur
un échantillon de 16 pays en développement. Pour ces pays
l'évidence empirique ne montre pas le caractère
opérationnel de cette théorie puisque le financement par emprunt
extérieur de la majorité de ces pays s'est traduit par des effets
d'éviction. L'épargne externe se substitue à
l'épargne interne entraînant une baisse de l'investissement
domestique. On constate que l'analyse keynésienne a permis
d'intégrer les finances publiques dans l'activité
économique générale.
La dette extérieure a le potentiel de stimuler la
croissance économique selon Rina et al. (2004), à condition
qu'elle serve à financer les investissements. Pour ces auteurs, il
convient d'avoir une mesure de l'endettement, car il existe un certain seuil
au-delà duquel la dette influence négativement la croissance
économique. En effet, lorsque le rendement du capital est en baisse, les
avantages de tout nouvel investissement sur la croissance économique
pourraient diminuer à mesure que la dette s'accroit. Cette
théorie donne lieu à une relation en forme de "Courbe de Laffer"
entre la dette extérieure d'une part et la croissance du revenu par
habitant d'autre part.
Minea et villieu (2008) mettent en évidence une
relation non linéaire entre les déficits budgétaires et la
croissance économique. Lorsque la dette publique est faible, l'impact du
déficit sur la croissance est positif, car la hausse de la charge de la
dette peut être absorbée par une réduction des
dépenses publiques de consommation. En revanche, lorsque la dette est
élevée, il n'est plus possible d'abaisser les dépenses
publiques, et l'ajustement s'opère par les dépenses
d'investissement, de sorte que la relation entre déficit et croissance
deviennent négative.
Greiner (2011)montre sur la base d'un modèle de
croissance endogène sans dépenses publiques productives que la
dette publique et croissance économique sont corrélées
négativement. Une dette élevée entraine une baisse du
volume de l'épargne net au niveau national et corolairement une hausse
des taux d'intérêt. Celle-ci entraine une chute de
l'investissement et un ralentissement de la croissance du stock de capital. La
moindre accumulation du capital se traduit par de moindre innovation et par
conséquent une baisse de la productivité du travail.
Greiner (2012)précise qu'il n'existe pas un
modèle bien spécifié qui pourra générer une
relation en U-inverse entre la dette et la croissance. La
non-linéarité peut survenir s'il existe un certain seuil à
partir du duquel la dette devient insoutenable (Ghosh, Kim, Men-doza, Ostry,
and Qureshi, 2012).
Arai et al. (2013) développent un modèle
d'équilibre général dynamique à durée de vie
infinie pour expliquer la relation inverse entre la dette publique et la
croissance économique. Les auteurs ne s'intéressent pas
uniquement à l'effet d'éviction mais aussi à l'effet de
levier que la dette publique peut exercer sur l'inversement privé. Si
le niveau de la dette publique est inférieur à un certain seuil,
l'effet de levier domine l'effet d'éviction et l'accumulation de la
dette publique améliore la croissance économique. Toutefois si le
ratio de la dette excède le seuil optimal, l'augmentation de la dette
publique réduit la croissance économique et ainsi, c'est l'effet
d'éviction qui domine.
2- Synthèses des travaux
empiriques
De nombreuses études empiriques ont analysé
l'impact de la dette sur les Pays en Développement (PED) avec des
résultats divergents. Alors que certaines études soutiennent que
la dette a des effets positifs sur la croissance économique des pays
d'accueil, d'autres par contre pensent que la dette n'est pas une condition
nécessaire ni suffisante.
Ø Effet de la dette sur la
croissance
Ojo (1989), à travers une approche
économétrique, montre que le rapport de l'encours de la dette/PIB
d'une trentaine de pays africains durant la période de 1976 à
1984 a été déterminé par : la variation des
exportations, le rapport des importations/PIB, le taux de croissance de la
population et au taux de croissance du PIB. Les résultats statistiques
lui permettent de conclure que le rapport de l'encours de la dette/PIB est
lié négativement à la variation des exportations, au taux
de croissance du PIB et positivement au rapport des importations /PIB, et
à la croissance de la population.
Borensztien (1991), dans une étude sur l'endettement
aux Philippines a conclu que la dette extérieure a un effet dissuasif
sur l'investissement privé. Selon son étude, un taux
d'endettement élevé freine indirectement l'investissement
productif à travers une faible rentabilité et donc la croissance.
Cette faible rentabilité de l'investissement est consécutive
à une baisse de l'activité économique et une hausse des
taux d'intérêts réels domestiques.
Cohen (1996), a montré empiriquement, que la dette a
entravé la croissance dans les Pays en Développement (PED).
Cependant, ce résultat général n'est pas obtenu pour tous
les pays de l'échantillon, notamment pour les pays africains. L'impact
de l'endettement sur la réduction de la croissance est faible pour le
Burkina Faso, le Kenya, l'ile Maurice, le Rwanda, l'Afrique du Sud, le
Zaïre, le Zimbabwe et le Mali. Pour le cas du Ghana et de la Tanzanie,
l'impact de la dette publique sur la croissance économique est
même positif ;
Coulibaly, Diarra et Keita (2001), dans un article sur
l'endettement des pays les plus pauvres : cas du Mali, ont montré par
des indicateurs statistiques, que le taux d'intérêt, le
financement des importations, surtout de biens de consommation courante, et le
processus cumulatif de l'endettement ont un effet positif sur le niveau
d'endettement du Mali.
Yapo (2002), a trouvé dans une étude empirique,
que le taux de croissance du PIB évolue dans le sens contraire de
l'endettement en Côte d'ivoire. Donc, un taux de croissance
économique assez élevé réduit les
opportunités d'endettement ; ce qui amène à la conclusion
selon laquelle les performances macroéconomiques ont tendance à
limiter dans une certaine proportion les contraintes liées aux besoins
en capitaux extérieurs.
Pattillo, Ricci etPoirson (2002), ont mené des
études s'appuyant sur les analyses de régression multiple pour
vérifier si la dette et la croissance sont liées. Cette
étude a pris en compte les déterminants types de la croissance :
le revenu par habitant (décalé), les taux d'investissement, de
scolarisation dans le secondaire, de croissance démographique (tous en
logarithme), la différence des politiques suivies (l'ouverture
économique, le solde budgétaire) et les chocs extérieurs
(les termes de l'échange). Sur la base de données de panel moyen
sur trois ans pour 93 pays en développement couvrant la période
1969-1998, leur étude a permis de prouver que la dette publique aurait
une relation en forme de U inversée (courbe de Laffer) avec la
croissance. L'incidence de la dette extérieure sur la croissance du PIB
par habitant commence à être négative à partir du
moment où la valeur actuelle nette (VAN) de la dette dépasse 160
à170% des exportations et 35 à 40% du PIB. Pour eux,
l'accroissement de la dette rend négative la croissance
économique.
Zokouri (2004),affirme que les exportations et les
investissements au Mali ont un impact positif sur la croissance
économique du PIB et cet effet est significatif tant dans le court terme
que dans le long terme. A court terme, une augmentation des investissements de
1% entraîne une hausse de la croissance économique de 0,02%. Cet
effet devient plus important à long terme et est de 0,07%. Concernant
les exportations, une hausse de 1% entraîne dans le court terme une
augmentation du PIB de 0,26% et une augmentation de 0,43% dans le long
terme.
Cléments, Bhattacharya et Nguyen (2005),
ont fait une analyse empirique de la relation dette extérieure
et la croissance à partir de données portant sur la même
période 1970-1999 pour 55 pays à faible revenu. L'enseignement
tiré de cette étude est : afin qu'un endettement
élevé ne puisse freiner la croissance économique dans les
pays à faible revenu, la dette ne pèse sur la croissance
économique qu'à partir du moment où elle atteint un seuil,
estimé à 50% du PIB environ pour la valeur nominale de la dette
extérieure (ou à 20-25 % pour sa valeur actuelle nette).
Wejeweera et al. (2005), ont mis en évidence le lien
entre la croissance économique et l'endettement au Sri Lanka durant la
période 1952 -2002. Ils indiquent que le pays n'a pas un problème
de surendettement et que l'endettement n'est pas le principal obstacle à
la croissance économique, parce que probablement le stock de la dette
totale n'est pas trop élevé.
Idlemounden et Raffinot (2005),pensent que la dette
extérieure constitue un fardeau pour une économie. Ils affirment
que le paiement du service de la dette tend à évincer les
dépenses publiques menant à une baisse de l'investissement global
et son poids futur décrit par l'encours de la dette, influerait sur les
incitations des agents économiques privés via l'accroissement de
la pression fiscale. Ensuite, cet effet, selon les auteurs, ne va se manifester
qu'à partir d'un certain seuil, justifiant ainsi l'annulation partielle
de la dette lorsque ce seuil est dépassé.
Diallo (2007), soutient dans une étude de la
Guinée que le ratio du service de la dette est négativement
corrélé à la croissance économique. Toutefois, de
par son coefficient, l'accroissement du ratio de l'encours de la dette par
rapport à la principale source de revenu (exportation) est la principale
cause des faibles performances de la Guinée. De toutes les variables
prises ensemble, ce sont le taux d'investissement et le développement du
capital humain qui sont les sources de croissance tandis que le pays profite
peu de son ouverture commerciale et de la dépréciation de sa
monnaie bien qu'étant toutes positivement corrélées au
taux de croissance du PIB par habitant.
Kumar et Woo (2010), ont analysé la corrélation
entre le taux d'endettement initial et la croissance du revenu par habitant sur
cinq années suivantes dans 38 pays industrialisés et
émergents. Ils arrivent à la conclusion qu'indépendamment
de l'approche économétrique appliquée, une forte dette
publique réduit effectivement la croissance en raison notamment de la
baisse du stock de capital. Ils estiment qu'une augmentation de 10 points de la
dette publique réduit la croissance annuelle de 0,15 point de
pourcentage.
Faye et Thiam (2015), utilisent un modèle à
générations imbriquées pour étudier l'effet de
l'endettement public sur la consommation, le PIB, l'épargne, les
recettes budgétaires, l'investissement, et la dynamique du capital au
Sénégal. Les résultats montrent qu'une hausse de 10% de la
dette publique influence positivement les variables macroéconomiques
mais dégrade le déficit de la balance courante. Pour être
efficace, il faudrait intégrer une dette publique de 65% du PIB au
minimum dans le processus d'accumulation du capital. Une hausse de la dette
extérieure de 10% impacte positivement les variables
macroéconomiques mais dégrade plus le déficit de la
balance courante. Une augmentation de10% de la dette interne entraine une
récession. Une augmentation des dépenses publiques
financées par emprunt entraine une hausse de la dette publique
léguée aux générations futures de 15% et une
augmentation de la consommation future d'environ 2%.
Ø Effet de seuil dans la relation entre dette
et croissance
Dans la littérature économique plusieurs
techniques sont utilisées pour détecter l'effet de seuil dans la
relation entre la dette publique et la croissance économique.
Reinhart et Rogoff (2010),ont analysé
l'évolution de la dette publique et de la croissance réelle du
PIB en se basant sur un ensemble de données relatives à 44 pays
(20 pays développés et 24 pays en développement) sur une
période couvrant environ deux siècles (1790-2009). Leur
principale constatation est la suivante : jusqu'au seuil de 90 % du PIB, il n'y
a pas de lien apparent entre la croissance économique et la dette
publique, mais au-delà de ce niveau, la croissance se ralentie.
Checherita et Rother (2010), sur un échantillon de 12
pays de la zone euro et durant presque quatre décennies, ont
considéré une relation quadratique entre la dette publique et la
croissance économique. Les résultats obtenus prouvent que la
dette a une relation en forme de courbe en U inversée avec la croissance
et confirment ainsi, l'hypothèse de non linéarité.
Au-delà d'un seuil de 90% à 100% du ratio dette / PIB, la dette
publique est préjudiciable à la croissance économique.
Toutefois, lorsque la dette atteint 70% du PIB, ses effets négatifs sur
la croissance apparaissent.
Caner et al. (2010), utilisent des moindres carrées
ordinaires, sur 101 pays (75 pays développés et 26 en
développement) durant la période allant de 1980 à 2008, et
montrent qu'il existe un effet de seuil entre la dette publique et la
croissance économique. Les résultats obtenus au niveau de
l'échantillon total montrent que jusqu'au seuil de 77%, la relation
entre la dette publique et la croissance est affaiblie. Ce seuil est
estimé à 64% pour les pays en développement.
Sur un échantillon de 18 pays de l'OCDE et durant la
période 1980-2010, Cecchetti et al. (2011) examinent les données
annuelles du PIB par tête et du stock de la dette du secteur non
financier. Ils démontrent qu'à partir d'un seuil estimé
à environ 85% du PIB, la dette publique affecte négativement la
croissance économique.
Minea et Parent (2012), appliquent le modèle de panel
à seuil à transition lisse ou PSTR sur un échantillon de
pays développés pour la période 1945-2009. Leurs
résultats confortent ceux issus de l'étude de Reinhart et Rogoff
(2010). Lorsque le ratio de dette/ PIB passe de la tranche 60-90% a plus de
90%, la croissance ralentit. En outre, la relation le niveau de la dette
publique et la croissance n'est pas toujours évidente. Les auteurs
considèrent alors qu'il faut saisir les causalités complexes de
l'endettement public, distinguant par exemple entre investissements productifs
sur le long terme et dépenses fiscales stériles pour la
consommation sur le court terme.
En adoptant la méthode d'effet seuil sur panel
dynamique, Checherita et al. (2013) ont essayé d'analyser l'impact non
linéaire de la dette publique sur la croissance du PIB pour un
échantillon de 12 pays de la zone euro durant la période
1990-2010. Les résultats montrent qu'à court terme la dette
publique a un effet positif et statistiquement significatif sur la croissance
économique. Mais au-delà d'un seuil estimé à 67% du
PIB, cet effet positif baisse et devient même nul. Au-delà d'un
seuil de 95% du ratio dette/PIB, un niveau élevé de l'endettement
affecte négativement l'activité économique.
Quant à Wade (2015), elle estime l'impact de la dette
publique totale en pourcentage du PIB sur le taux de croissance du PIB par
tête avec un PSTR et la méthode GMM. L'étude porte sur les
huit (08) pays de l'UEMOA et couvre la période 1980-2011. Les
résultats obtenus avec la méthode GMM indiquent un seuil optimal
de dette publique de 48,8% du PIB, alors que le PSTR donne un seuil critique de
49,8% du PIB.
Bini, Yohou et Ouattara (2016), en utilisant le PSTR (Panel
Smooth Transition Regression Model) sur la période 1989-2012, montrent
que la dette influence négativement et de façon significative
l'efficacité de la politique budgétaire. L'impact de la politique
budgétaire sur la croissance diminue progressivement quand le niveau de
la dette extérieure augmente. Ils estiment un seuil critique de 48% du
PIB au-dessus duquel les effets deviennent négatifs. Les
résultats indiquent l'existence d'une
hétérogénéité entre les pays et d'une
année à une autre.
Tableau 1: Point de retournement de la relation entre
dette publique et croissance économique : résultats de
quelques études empiriques.
Etudes
|
Seuil de la dette en % duPIB
|
Echantillon
|
Agbekponou et Kebalo (2019)
|
30,71%
|
CEDEAO
|
Maazou, Yakouba et Tambari (2017)
|
55,2%
|
1980-2015, Niger
|
Gharyeni et Jouili (2016)
|
37,94%
|
Pays à revenu intermédiaire
|
Kobyagda (2007)
|
25,11%
|
Burkina Faso
|
Wade (2014)
|
48%et 49,83%
|
Pays de l'UEMOA sur la période 1980-2011
|
Chakroun, Gabsi et Omrane(2013)
|
39,5%
|
Pays MENA (Tunisie, Turquie, Maroc et Egypte)
|
Eberhard et Presbitero(2013)
|
90 %
|
104 pays émergents, développés et
enDéveloppement
|
Checherira et Rother(2012)
|
90-100 %
|
12 pays européens
|
Baum et al (2012)
|
67%
|
12 pays européens
|
Presbitero (2010)
|
90 %
|
92 pays à revenu intermédiaire
|
Caner et al (2010)
|
64 %
|
75 pays en développement
|
Caner et al (2010)
|
77 %
|
75 pays en développement et 26 pays
développés
|
Reinhart et Rogoff(2010)
|
90 %
|
20 pays industrialisés et 24 pays émergents
|
Pattillo et al. (2002)
|
35 à 40 %
|
93 pays développés, 1969-1998
|
Kumar et Woo (2010)
|
90 %
|
38 pays émergents et développés
|
Ostry et al (2010)
|
32,3 % et 66,25 %
|
23 pays industrialisés
|
Chang et Chiang(2009)
|
32,3 % et 66,25 %
|
15 pays de l'OCDE
|
Cecchetti, Mohanty et Zampolli(2011)
|
84%
|
18 économies de l'OCDE, 1980-2006
|
Clements et al. (2003)
|
20 à 25 %
|
61 pays en developpement (Afrique sub-saharienne, Asie,
Amerique latine et Moyen-Orient), 1969-1998
|
Schclarek (2004)
|
-
|
24 pays industrialisés, 1970-2002
|
Source : Auteurs, 2019
A- Les canaux de
transmission à travers lesquels la dette extérieure affecte la
croissance économique.
Les canaux à travers lesquels la dette publique affecte
la croissance économique ont fait l'objet de plusieurs débats
dans les théories économiques. Partant du scénario d'une
hausse de la dette publique, trois (3) grands mécanismes de transmission
peuvent être distingués. D'abord, l'augmentation de la dette
publique correspond d'une manière générale à une
diminution de l'épargne positive (ou une augmentation de
l'épargne négative) des administrations publiques, ce qui
infère une diminution de l'épargne nationale nette. Par
conséquent, les taux d'intérêt tendent à
croître, chose qui provoque une réduction des investissements et
de la croissance du stock de capital. Ceci induit une moindre
productivité du travail. Le ralentissement de l'accumulation de capital
freine l'innovation, la recherche et développement et le progrès
technique qui sont considérés comme les déterminants
cruciaux de la croissance économique. Il convient aussi de souligner que
l'incidence sur les taux d'intérêt dépend
étroitement de la région affectée par la hausse de la
dette publique, selon qu'elle soit une petite économie ouverte (effet
modeste), ou une grande zone économique (effet substantiel), ou encore
du degré que peut atteindre l'effet d'éviction. Ensuite,
l'augmentation de la dette conduit à un relèvement des charges
d'intérêts. Celles-ci se substituent alors à des
dépenses productives, telles que les investissements publics
d'infrastructures, d'éducation ou de santé par exemple, ou sont
compensées par une hausse de la taxation et des distorsions qui y sont
liées. Selon la mesure fiscale introduite, des effets négatifs
peuvent se faire sentir sur les investissements privés (taxes sur le
capital), sur la consommation (TVA, TIC), ou encore sur l'offre de travail
(taxes sur les salaires).Ainsi,lorsque l'augmentation de la dette conduit
à l'émergence du risque souverain, la dette affecte les primes de
risque à la hausse. L'augmentation de celles-ci génère un
relèvement des coûts de financement qui peut mettre en
péril la solvabilité des finances publiques. En conclusion, la
dette publique traduit un effet négatif sur la croissance
économique à travers trois principaux canaux à
savoir : l'effet direct du poids élevé de la dette, l'effet
d'éviction du service de la detteet l'effet de désincitation de
l'encours de la dette.
Figure 2: Canaux de transmission à travers lesquels la
dette extérieure affecte la croissance économique
![](Dette-publique-et-croissance-conomique-au-Bnin2.png)
Source : Nambet, VAN Munsel, 2015
Section2 : Méthodologie de recherche
Élément crucial de tout travail, la
méthodologie de recherche nous permettra de mieux identifier l'outil
d'analyse des données et ensuite à choisir le cadre
opérationnel de nos hypothèses qui nous permettra de donner
à notre étude une valeur scientifique qui crédibilise nos
résultats. Ainsi dans le cadre de notre recherche pour la confirmation
de nos hypothèses respectives se fera à partir de
régressions économétriques. Pour cela, nous
allonsspécifier lemodèle, la méthodeappropriéeet
préciser les données pour nos estimations.
Paragraphe 1 :
Méthode d'analyse
A- Spécification du
modèle économétrique
Pour la présente étude, le modèle
utilisé par Pattillo et al. (2002) a servi de cadre de
référence. En combinant des ratios d'endettement et les
principaux déterminants de la croissance, ces auteurs ont abouti
à des résultats satisfaisants. Notre objectif consiste donc
à étudier l'effet de la dette publique sur la croissance
économique et à vérifier s'il existe un seuil optimal
au-delà duquel l'endettement public ralentit la croissance
économique (l'existence d'une éventuelle courbe de Laffer de la
dette). L'équation du modèle de croissance, en tenant compte de
la disponibilité des données et des caractéristiques de
l'économie du pays se présente comme suit:
(1)
Où sont des
valeurs constantes.
![](Dette-publique-et-croissance-conomique-au-Bnin8.png)
Ainsi, la croissance économique (variable
endogène) sera approximé par le taux de croissance du
(
) réel par habitant. Comme facteurs explicatifs,
nous avons retenu le revenu par habitant décalé , des taux
d'investissement ( ), de la
croissance démographique ),
l'ouverture commerciale (les exportations et les importations en pourcentage du
PIB : ), l'aide
publique au développement de tous les bailleurs de fonds ( ), Pour
cerner les effets de la dette, nous avons ajouté au modèle de
croissance standard deux variables communément utilisées : la
valeur nominale de l'encours de la dette publique ,
exprimée soit en pourcentage des exportations soit en pourcentage du PIB
et le service de la dette en pourcentage des exportations ( ). Donc, le
modèle empirique que nous utilisons pour estimer les effets de la dette
sur la croissance économique est de la forme où
sont les
variables explicatives et , le terme
d'erreur.
Le choix des variables du modèle prend en compte les
réalités politiques, économiques et financières du
pays. Aussi convient-il de souligner que la transformation logarithmique de
certaines variables répond à un double souci :
· Le premier (1er) est purement statistique puisque la
transformation logarithmique agit sur les séries en amortissant
l'amplitude des fluctuations et permet de les rendre stationnaires plus
facilement ;
· Le second (2nd) se justifie par des implications
économiques. Dans le cas où les variations seraient minimes,
la première différence du logarithme de la série d'une
variable est approximativement égale au taux de variation de la
série d'origine. De cette manière, si une variable
transformée en logarithme est intégrée d'ordre 1, le taux
de variation d'origine est constant (Hamilton, 1994).
De manière formelle, il s'écrira :
(2)
Où
sont des valeurs constantes.
![](Dette-publique-et-croissance-conomique-au-Bnin38.png)
t allant de 1985 à 2017
B- Outils d'analyse
Pour réaliser l'estimation du modèle et
vérifier les hypothèses formulées, nous utiliserons des
outils statistiques et économétriques. Le modèle
quadratique est estimé par la méthode des Moindres Carrés
Ordinaires (MCO) à partir du logiciel Eviews 9 mais les variables sont
prises en différence (première ou seconde). Après avoir
importé les données il nous reviendra de faire:
1-Test de diagnostique
· Test de stationnarité de Dickey-Fuller
Augmenté ou test ADF
Le test de Dickey-Fuller augmenté ou test ADF est un
test statistique qui vise à savoir si une sérietemporelle est
stationnaire c'est-à-dire si les propriétés
statistiques (espérance, variance, autocorrélation) varient ou
pasdans le temps. Ce test tient compte du nombre de retard et de
l'hypothèse qu'il n'y a aucune raison pour que, a priori, l'erreur soit
corrélée.
· Test de cointégration
Ce test permet de détecter si des variables
possédant une racine unitaire ou une tendance stochastique commune.
Autrement dit, il permet de détecter la relation de long terme entre
deux ou plusieurs séries temporelles.
2-Test de validation
· Test de normalité des
résidus.
Pour calculer les intervalles de confiance
prévisionnels et pour effectuer les tests de student sur les
paramètres, nous devons vérifier la normalité des erreurs
et pour cela nous utilisons le test de Jarque-Bera.La statistique de
Jarque-Bera suit sous l'hypothèse de normalité une loi de
khi-deux à deux degré de liberté. Les hypothèses
sont :
H0 : les résidus suivent une loi normale
H1 : les résidus ne suivent pas une loi normale
On accepte au seuil de 5% l'hypothèse de
normalité si la probabilité critique est supérieure
à 5%. On rejette au seuil de 5% l'hypothèse de normalité
le cas contraire.
· Test
d'hétéroscédasticité des
résidus.
L'identification de
l'hétéroscédasticité peut être faite à
l'aide de plusieurs tests, par exemple les tests de Breusch-Pagan, test de
Goldfeld, test de Gleisjer et test de White. Dans notre recherche, nous avons
utilisé le test de Breusch-Pagan pour tester
l'hetéroscédasticité, le problème du test
est :
H0:homoscédasticité
H1: hétéroscédasticité
Si la probabilitéassociée au test est
inférieureà la valeur critique de 5%, on rejette
l'hypothèse d'homoscédasticité(H0). En revanche, si la
probabilité est supérieureà la valeur critique de 5%,
l'hypothèsenulle estvérifiée et nous pouvons supposer
l'homoscédasticitédes résidus.
· Test d'autocorrélation des erreurs
L'hypothèse de non autocorrélation des erreurs
est la condition nécessaire pour la validation des résultats de
l'estimation par la méthode des MCO. Lorsque les résidussontauto
corrélées, on utilise un nouvel estimateur : les moindres
carrés généralisés (MCG). La détection de la
dépendance des erreurs s'effectue en analysant les résidus. Cette
analyse peut être faite par le test de Durbin-Watson ou le test de
Breusch-Goldfrey. Nous utilisons le test statistique de Breusch-Goldfrey (1978)
pour vérifier l'autocorrélation des erreurs dans notre
modèle.
· Test de significativité
La validation statistique de la qualité globale du
modèle est appréciée par le coefficient de
détermination du modèle et par le test de Fisher. L'analyse de la
qualité globale du modèle s'effectue à travers le
coefficient de détermination de la variable (R²), ce coefficient
explique la part de l'évolution de la variable dépendante qui est
expliquée par les variables exogènes. La validation statistique
de la qualité individuelle des variables est appréciée par
la probabilité associée à chaque variable.
Paragraphe 2 : Données et Sources
A. Collecte des données
Dans le cadre de cette recherche, nous avons utilisé
des données secondaires : les données annuelles issues des
institutions : internationale (la Banque Mondiale), régionales (Banque
Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (B.C.E.A.O)) et nationales (Institut
National de Statistique et d'analyse Economique (l'INSAE), Direction
Générale des Affaires Economiques (DGAE)) ont été
mobilisées pour construire une base de données. Il s'agira ainsi
des séries chronologiques qui couvrent la période 1985 à
2017 soit 33 observations. Par ailleurs, l'outil informatique sera d'un grand
secours afin de renforcer et de mieux affiner la recherche documentaire.
B- Estimation et justification du
modèle et signes attendus des variables
Nous avons introduit des variables de contrôles car il
n'y a pas que la dette qui influe sur la croissance. Il s'agit :
Du revenu réel par habitant qui est
décalé d'une période pour vérifier
l'hypothèse de la théorie de la convergence des modèles de
croissance de Barro. Dans ce cas, le signe attendu pour son coefficient doit
être négatif ;
Du taux de croissance démographique :
une augmentation de la population pourrait influencer
négativement le taux de croissance économique. Autrement dit, une
croissance démographique élevée tend à appauvrir un
pays dans la mesure où il est difficile de préserver un volume
important de capital par travailleur en présence d'une croissance rapide
du nombre de travailleurs (Mankiw 2003) ;
Du taux d'investissement indique la part de
l'investissement total dans le PIB et reflète l'impact du facteur
capital physique dans le processus de production. Considéré comme
une source de croissance, cette variable permet d'accroître le capital
physique, d'augmenter la production, et par conséquent, le revenu ;
De l'indicateur de l'ouverture commerciale
avec un signe positif est introduit pour stimuler la productivité
à travers les transferts des connaissances et des
bénéfices efficients;
De l'aide publique au développement :
est modélisée pour voir son importance dans ces économies
et doit avoir un signe positif.
Enfin, nous notons ici que dans le but de faire la distinction
entre l'effet d'éviction de la dette et la
thèse du surendettement (l'existence d'une relation
entre la courbe de Laffer et la croissance), nous avons utilisé le
service de la dette rapporté aux exportations et les indicateurs de la
dette au premier et second degré. En théorie, le service de la
dette publique peut influer sur la croissance en évinçant les
investissements privés ou en modifiant la composition des
dépenses publiques. L'augmentation des charges d'intérêts
peut accroître le déficit budgétaire du pays et
réduire ainsi l'épargne publique, ce qui peut entraîner
soit une hausse des taux d'intérêt, soit l'éviction des
investissements privés, freinant ainsi la croissance économique.
Par ailleurs, l'accroissement du service de la dette peut avoir un effet
négatif sur la croissance en réduisant le montant des ressources
publiques disponibles pour les infrastructures et la formation du capital
humain. Dans nos estimations, le ratio service de la dette par rapport aux
exportations doit avoir un signe négatif pour illustrer cet effet
d'éviction tandis que pour l'existence de la thèse du
surendettement, il faut que le signe du coefficient de la dette soit positif et
celui de la dette au carré négatif c'est-à-dire le
coefficient de la variable dette et celui de son carré doivent
être de signe contraire. Donc, le pic de l'équation quadratique va
identifier le niveau du stock de la dette où l'impact marginal de la
dette sur la croissance devient négatif.
Le tableau ci-après récapitule toutes les
variables utilisées ainsi que leurs sources statistiques.
Tableau 2: Liste des variables du
modèle
Variables
|
Définition des variables
|
Signe attendu
|
TXCROIS
|
Taux de croissance du PIB par habitant
|
****
|
TPIBH
|
Taux de croissance du PIB par habitant décalé
d'une période
|
-
|
TINV
|
Taux d'investissement public
|
+
|
TPOP
|
Taux de croissance de la population
|
-
|
TOUV
|
Ouverture commerciale (les exportations et les importations en
pourcentage du PIB)
|
+
|
APD
|
Aide publique au développement de tous les bailleurs de
fonds
|
+
|
TDETPIB
|
Les variables indicatives de l'encours de la dette en valeur
nominale soit en pourcentage des exportations soit en pourcentage du PIB
|
+
|
TDETPIB2
|
ces mêmes variables de l'encours de la dette mais cette
fois ci élevées aucarré
|
-
|
SDET
|
Service de la dette publique par rapport aux exporttions
|
-
|
Source : Auteurs, (2019)
Chapitre
2 : Situation de la dette publique au Bénin et présentation
du cadre institutionnel de recherche
Ce présent chapitre est consacré à
l'étude générale du cadre physique et humain du lieu de
recherche mettant en exergue l'état des lieux relatif à
l'évolution des variables du modèle (section1) et le
déroulement du stage (section2).
Section 1: Etat des lieux sur la
question de la dette publique et croissance économique.
Cette section analyse d'une part l'évolution de la
dette publique et la croissance économique et présente d'autre
part les sources de financement.
Paragraphe 1: Evolution de la dette
et de la croissance économique
La dette publique béninoise est composée de deux
grandes parties inégales.
Analyse descriptive
De l'analyse de ce graphique, on constate que le Taux de
croissance du PIB par habitant évolue en dent de scie et est
passé de 4,47% du PIB par habitant en 1985 à une valeur de 2,72%
du PIB par habitant en 2017. Ce qui traduit une baisse du taux de croissance du
PIB par habitant sur la période allant de 1985 à 2017.On note des
taux de croissance du PIB par habitant négatifs en 1987 et en 1989. Ce
taux atteint son maximum en 1990 avec une valeur de 5,50% du PIB par
habitant.
Figure 3: Evolution de la
variable Produit Intérieur Brut par Habitant de 1985 - 2017
![](Dette-publique-et-croissance-conomique-au-Bnin39.png)
Source : Auteurs, 2019
Le taux d'investissement présente une évolution
croissante sur la période allant de 1985 à 2017 avec son maximum
en 2017 correspondant à une valeur de 35,26%. Il est passé de
15,30% en 1985 à une valeur de 35,26% en 2017.
Figure 4: Evolution du taux d'investissement public de
1985 - 2017
![](Dette-publique-et-croissance-conomique-au-Bnin40.png)
Source : Auteurs, 2019
Le graphique ci-dessous montre une légère
diminution du taux de croissance de la population entre 1985 et 2017.Il est
passé de 2,89% en 1985 à 2,75% en 2017. On note une hausse
continue du taux de croissance de cette population entre 1988 et 1993
atteignant son maximum en 1993 d'une part et une baisse continue du taux de
croissance de cette population entre 1993 et 1999.
Figure 5: Evolution du taux de croissance
démographique de 1985 - 2017
![](Dette-publique-et-croissance-conomique-au-Bnin41.png)
Source : Auteurs, 2019
De l'analyse de ce graphique, on constate une évolution
croissante du Taux d'ouverture commerciale sur la période allant de 1985
à 2017 atteignant son maximum en 2017 correspondant à une valeur
de 41,65%. Il est passé de 26,64% en 1985 à une valeur de 41,65%
en 2017.
Figure 6: Evolution du taux d'ouverture commerciale de
1985 - 2017
![](Dette-publique-et-croissance-conomique-au-Bnin42.png)
Source : Auteurs, 2019
Une évolution croissante de la dette publique en
pourcentage du PIB est observée sur l'ensemble de la période
allant de 1985 à 2017 atteignant son maximum en 2017 correspondant
à une valeur de 67,71% du PIB. Il est passé de 21,46% en 1985
à une valeur de 67,71% en 2017. La dette publique en pourcentage du PIB
a atteint son minimum en 2006.
Figure 7: Evolution du taux de la dette publique en
pourcentage du PIB de 1985 - 2017
![](Dette-publique-et-croissance-conomique-au-Bnin43.png)
Source : Auteurs, 2019
La courbe du service de la dette publique affiche une tendance
baissière sur la période sous revue. Elle atteint son maximum en
1989 correspondant à une valeur de 34,38%. Il est passé de 7,93%
en 1985 à une valeur de 4,90% en 2017
Figure 8: Evolution de la variable service de la dette
publique de 1985 - 2017
![](Dette-publique-et-croissance-conomique-au-Bnin44.png)
Source : Auteurs, 2019
De l'analyse de ce graphique, on constate une évolution
croissante de l'aide publique au développement de tous les bailleurs de
fonds sur l'ensemble de la période allant de 1985 à 2017. Elle
est passée de 39,45 milliards de FCFA en 1985 à une valeur de
393,24 milliards de FCFA en 2017, soit une augmentation de 896,81%.
Figure 9: Evolution de la variable aide publique au
développement de tous les bailleurs de fonds de 1985 - 2017
![](Dette-publique-et-croissance-conomique-au-Bnin45.png)
Source : Auteurs, 2019
L'analyse conjointe des courbes du taux de croissance du PIB
par habitant et de la dette publique en pourcentage du PIB montre qu'elles ont
les tendances presque parallèles. En effet, on remarque globalement sur
la période d'étude que l'augmentation respectivement la baisse de
l'une correspond à l'augmentation respectivement à la baisse de
l'autre (observation des pics et des creux). On note qu'il y a quelques
années où la dette publique rapportée au PIB augmente et
le taux de croissance du PIB par habitant diminue. Il s'agit des années
1994, 2005, 2014 et 2015. Toutefois en 2006, on a noté l'effet
contraire.
Figure 10 : Analyse conjointe de l'évolution des
variables du taux de croissance du PIB par habitant et de la dette publique en
pourcentage du PIB de 1985 à 2017.
![](Dette-publique-et-croissance-conomique-au-Bnin46.png)
Source : Auteurs, 2019
A travers l'analyse descriptive des variables (voir tableau
3), nous remarquons que chaque variable comporte trente-trois observations. La
variable « DETPIB » possède le plus grand
écart type donc il se volatile plus, se fructifie plus vite que tous les
autres variables. La probabilité de Jarque-Bera est supérieur
à 0,05 nous pouvons donc dire que les séries de notre
étude suivent une loi normale sauf les variables « TXCROIS »
« TINV » « DETPIB2 » et « SEDT ».
Tableau 3 : Statistiques descriptives des principales
variables
|
TXCROIS
|
PIBHR
|
TINV
|
TPOP
|
TOUV
|
DETPIB
|
DETPIB2
|
SDET
|
LOGAPD
|
Moyenne
|
0,934849
|
0,000314
|
23,72140
|
3,000313
|
27,97117
|
33,40676
|
1282,918
|
6,849342
|
5,062434
|
Médiane
|
1,112553
|
0,000316
|
22,75813
|
2,955000
|
27,46648
|
33,58495
|
1128,497
|
4,926433
|
5,181598
|
Maximum
|
5,507107
|
0,000377
|
35,26202
|
3,500000
|
41,65425
|
67,71115
|
4584,800
|
34,37856
|
5,974426
|
Minimum
|
-5,820203
|
0,000260
|
18,16737
|
2,750000
|
16,41877
|
9,873676
|
97,48947
|
1,816920
|
3,618272
|
Ecart-type
|
2,268861
|
3,41E-05
|
4,336038
|
0,219464
|
5,761604
|
13,12596
|
998,5394
|
6864656
|
0,636968
|
Coef d'aplatissement
|
0,879992
|
0,269672
|
1,362270
|
0,955621
|
0,507746
|
0,557484
|
1,555035
|
2,784003
|
0,650479
|
Coef d'asymétrie
|
4,526797
|
1,900625
|
4,081788
|
2,916048
|
3,166401
|
3,161259
|
5,712783
|
10,37165
|
2,543836
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
JarqueBera
|
7,238205
|
1,999358
|
11,45785
|
4,879862
|
1,411887
|
1,692212
|
22,70896
|
113,7919
|
2,534102
|
Probabilité
|
0,026807
|
0,367998
|
0,003251
|
0,087167
|
0,493643
|
0,429083
|
0,000012
|
0,000000
|
0,281661
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Observations
|
33
|
33
|
33
|
33
|
33
|
33
|
33
|
33
|
33
|
Source : Auteurs, 2019
Paragraphe2: Source de
financement des dépenses publiques
Les sources de financement extérieures et
intérieures
Au nombre de projets et programmes inscrits au Programme
d'Investissements Publics (PIP) le pays fait recours à de nombreux types
de financement. Après l'identification et le chiffrage du besoin de
financement de ce PIP, la priorité est accordée aux emprunts
extérieurs concessionnels pour financer les projets de
développement afin de ne pas entamer la viabilité de la dette
publique du Bénin conformément au programme économique et
financier appuyé par le Fonds Monétaire International (FMI). Des
ressources complémentaires seront mobilisées sur le marché
financier régional pour combler le gap de financement.
A- Sources de financement
extérieures
Les principaux bailleurs de fonds du Bénin sont :
-Les multilatéraux : la Banque
Mondiale, le Fonds Africain de Développement (FAD), la Banque Ouest
Africaine de Développement (BOAD), le Fonds International de
Développement Agricole (FIDA), la Banque Arabe pour le
Développement Economique en Afrique (BADEA), la Banque Islamique De
Développement (BID), la Banque d'Investissement et de
Développement de la CEDEAO (BIDC) et la Banque Européenne
d'Investissement (BEI).
-Les bilatéraux : la Chine et le Fonds
Koweitien. Mais, la rareté et la faiblesse du volume de financement
provenant des bailleurs de fonds classiques notamment dans le domaine des
infrastructures, amène le Bénin à avoir de plus en plus
recours à de nouveaux partenaires financiers pour mobiliser des
financements en complément de ceux obtenus de ces bailleurs de fonds.
Ces nouveaux partenaires concernent : l'Inde, le Fonds Saoudien de
Développement (FSD) et le Fonds d'Abu Dhabi. Le Bénin est
également en train de mener des négociations avec des pays tels
que le Brésil et la Turquie pour le financement de deux (02) projets
à savoir :
- l'aménagement et le bitumage de la
route Kétou-Idigny-Igbodja-Savè et de la bretelle
Omou-Illadji-Moussoukagbé à réaliser par le consortium
composé des entreprises brésiliennes ConstrutoraSucesso SA et
FidensEngenhariaSA ;
- l'aménagement du barrage
hydroélectrique de Dogo-bis sur financement de MAPA (Turquie).
Les montants et les conditions des accords de prêt à signer
probablement au cours de l'année 2014 avec ces nouveaux partenaires
seront connus après la réalisation des études de
faisabilité des deux (02) Projets.
Toutefois, la CAA veillera à ce que les termes et les
conditions des financements obtenus de ces partenaires répondent aux
exigences minimales en matière de concessionnalité
(élément don supérieur ou égal à 35%).
Cependant, il convient de souligner que dans le cadre du programme
économique et financier conclu avec le FMI qui s'achève en avril
2014, le Bénin a été autorisé à contracter
des emprunts extérieurs non concessionnels dégageant un
élément don d'au moins 20% et qui ne dépasse pas un
montant cumulé de 25 milliards de FCFA. Par ailleurs, il a
été indiqué que desmodifications pourraient être
apportées à ce plafond (après l'approbation du Conseil
d'administration du FMI) pour des projets d'investissements particuliers dont
la rentabilité et la viabilité financière auront
été évaluées et approuvées par une
institution reconnue, et à condition que l'emprunt n'aggrave pas
sensiblement les vulnérabilités d'endettement selon l'analyse de
viabilité de la dette préparée de façon conjointe
par les services de la Banque Mondiale et du FMI.
La consolidation de la stabilité macroéconomique
étant en bonne voie, on peut espérer au cours de la signature du
prochain programme avec le FMI, un desserrement plus prononcé de la
contrainte liée à la concessionnalité des prêts afin
de permettre au Bénin de mobiliser des volumes plus élevés
de ressources nécessaires au financement de son développement
tout en s'assurant que la viabilité de la dette ne sera pas compromise.
Par ailleurs, le taux d'intérêt des financements accordés
par le FMI au titre de la Facilité Elargi de Crédit (FEC) est de
0% jusqu'à fin 2013 avec un différé de remboursement de
cinq ans et demi et une échéance maximale de dix (10) ans. Le FMI
revoit tous les deux ans les taux d'intérêt de toutes les
facilités concessionnelles du fonds fiduciaire RPC ; la dernière
révision date de décembre 2011.
Enfin, les termes indicatifs des conditions des bailleurs de
fonds classiques du Bénin et de ses nouveaux partenaires
financiers se résument ainsi qu'il suit :
Tableau 4: Termes et conditions indicatifs des emprunts
extérieurs
Type de créanciers
|
Termes indicatifs
|
Taux d'intérêt
|
Commission engagement
|
Différé
|
Maturité
|
Elément don
|
En %
|
Années
|
En %
|
Prêts projets
|
|
|
|
|
|
-Multilatéraux concessionnels
(IDA-FAD)
|
0,75
|
0,5
|
10
|
40-50
|
60-70
|
-Autres Multilatérauxconcessionnels
(institutions régionales)
|
1-2
|
0,5
|
6-10
|
20-30
|
35-45
|
-Bilatéraux concessionnels
|
1-3
|
0,5
|
5-10
|
20-30
|
35-40
|
-Nouveaux partenaires bilatéraux
|
1-3
|
0,5
|
3-5
|
18-20
|
30-35
|
Prêtsprogrammes
|
|
|
|
|
|
-Multilatéraux concessionnels
(IDA-FAD)
|
0,75
|
0,5
|
10
|
40-50
|
60-70
|
Source : CTA/CNE, août 2013
B- Sources de financement
intérieures
L'existence ces dernières années d'un
marché financier régional offre aux pays de l'UEMOA la
possibilité de mobiliser des financements en complément de ceux
obtenus auprès des bailleurs de fonds extérieurs. Cette situation
est favorisée par une liquidité importante au niveau des banques
de l'UEMOA.
Dans ce cadre, le Bénin émet des titres à
court terme (bons du Trésor) et à long terme (emprunts
obligataires). Ainsi, le montant des interventions de l'Etat sur le
marché monétaire avoisine 240 milliards de FCFA
chaque année pour les bons du Trésor et le montant total
des emprunts obligataires émis par l'Etat depuis 2007
s'élève à 255 milliards de FCFA. Les bons
du Trésor sont émis à des taux variables (taux moyen
pondéré varie entre 5,8 et 6,5%) et ont des maturités d'un
an et les emprunts obligataires ont des taux d'intérêt fixes
compris entre 6 et 6,5% avec des maturités variant entre 05 et 10
ans.
Le coût de ces financements est naturellement
supérieur aux taux des emprunts extérieurs concessionnels. En
dehors de ce qu'il évite le risque de change, le recours aux
émissions des titres publics sur le marché financier
régional présente plusieurs avantages notamment : le calendrier
des émissions est maitrisé par l'Etat ce qui compense
l'irrégularité des bailleurs de fonds, l'affectation des montants
mobilisés est discrétionnaire et permet ainsi une meilleure
appropriation des politiques de développement.
Cependant, l'accroissement des interventions de l'Etat sur ce
marché ne peut se faire sans évaluer l'impact sur la
viabilité de la dette, la soutenabilité des finances publiques et
le risque de refinancement surtout si l'on tient compte de la maturité
des bons du Trésor (1 an) qui chevauche sur deux exercices
budgétaires. En effet, on pourrait observer un renchérissement du
coût des émissions de bons du Trésor dans les années
à venir au regard de l'encours à refinancer chaque année
(en moyenne 250 milliards de FCFA) et il est à craindre qu'à
terme la DGTCP ne puisse plus mobiliser les ressources nécessaires au
comblement des déficits de trésorerie. Conscient de ce
problème, les dispositions ont été prises pour encadrer
les interventions de l'Etat sur ce marché et pour faire en sorte que
pour les années à venir les maturités de bons du
Trésor restent calées sur un seul exercice budgétaire.
Section 2 : Présentationde
la structurede la DGAE et dudéroulement du stage
Cette section retrace dans un premier paragraphe, la
présentation de la structure de stage et dans un second, le
déroulement du stage.
Paragraphe 1 : Présentation
de la Structure de stage.
Dans ce paragraphe, nous abordons dans un premier temps la
localisation, l'organisation et la mission et attribution de la Direction
Générale des Affaires Économiques (DGAE), et dans un
second la présentation de la cellule de notre dite structure de stage,
la Direction de la Prévision et de la Conjoncture (DPC).
A) Localisation et Organisationde
la DGAE
La DGAE qui est une structure administrative du
ministère de l'économie des finances, cohabite dans le même
immeuble que la direction générale des impôts et des
domaines. Conformément aux dispositions de l'article 112 du
décret n° 2017-041 du 25 janvier 2017 portant attributions,
organisation et fonctionnement du Ministère de l'Economie et des
Finances, la Direction Générale des Affaires Economique est
chargée :
· De la définition des mesures de politiques
économique et financière à court et moyen termes du
Gouvernement ainsi que de l'évaluation de leurs effets sur les
principales variables macroéconomiques et monétaires ;
· Du contrôle de l'État sur les
opérations et organismes d'assurances, de la promotion du marché
national d'assurance et de la sauvegarde des intérêts des
assurés et bénéficiaires de contrats d'assurance ;
· De la présentation, à la fin de chaque
année, d'un rapport général sur la situation du
marché national des assurances ;
· Du suivi et de l'assistance aux entreprises publiques
;
· La définition et de l'exécution de la
politique d'intégration économique régionale du
gouvernement ;
· De suivi de la surveillance multilatérale dans
le cadre des politiques régionales de convergence ;
· La coordination des réformes
économiques.
La DGAE est placée sous l'autorité d'un
Directeur Général. Il est assisté d'un adjoint qui le
supplée ou le remplace en cas d'empêchement. Sur proposition du
Directeur Général des Affaires Economiques, le ministre
définit par arrêté les attributions dont le Directeur
Général Adjoint assure la gestion permanente au sein de la
direction.
Elle comprend :
· La Direction de la Prévision et de la
Conjoncture (DPC) ;
· La Direction des Assurances (DA) ;
· La Direction de l'Intégration Régionale
(DIR) ;
· La Direction de la Gestion et du Portefeuille de l'Etat
(DGPE) ;
· La Direction de la Promotion Economique (DPE).
Deux autres structures, à savoir le Secrétariat
Permanent du Comité National de Politique Economique (CNPE) et la
Cellule de Veille Economique et Financière (CVEF), sont
rattachées à la Direction Générale des Affaires
Economiques.
La DGAE dispose d'un Secrétariat particulier, d'un
Secrétariat administratif et du Service administratif et financier
rattaché directement au Directeur Général.
Le Directeur Général des Affaires Economiques
est nommé par Décret pris en conseil des Ministres sur
proposition du Ministre de l'Economie et des Finances. Il est assisté
d'adjoint.
Les Directeurs techniques et les responsables du
secrétariat Permanent du comité National de Politique Economique
et de la cellule de veille Economique et Financière sont nommés
par arrêté du Ministre de l'Economie et des finances.
Etant donné que le stage s'est déroulé
précisément à la Direction de la Prévision et de la
Conjoncture, nous présenterons celle-ci.
B) Direction de la Prévision
etde la Conjoncture (DPC)
Attribution et organisation :
La DPC est chargée de :
· Proposer et de suivre la mise en oeuvre de la
stratégie économique nationale ;
· Faire le diagnostic régulier de
l'économie et d'en déterminer les implications à court et
moyen termes sur les agrégats macroéconomiques et financiers ;
· Participer à l'élaboration et à
l'analyse des agrégats macroéconomiques et financiers;
· Réaliser les prévisions du cadre
macroéconomique, les prévisions financières et les
objectifs budgétaires compatibles avec les contraintes
économiques ;
· Évaluer les impacts économiques
liés aux modifications brutales de l'environnement sous régional,
régional et international ; De participer à l'élaboration,
à l'analyse et à la projection de la balance des paiements ;
· Réaliser des études et de procéder
à des recherches macroéconomiques sectorielles permettant une
meilleure connaissance de l'économie en liaison avec les autres
départements ministériels ou institutions ;
· Participer à l'élaboration du budget de
l'Etat.
La DPC comprend :
· Le Service de la Programmation Economique et
Financière (SPEF) ;
· Le Service du Suivi Budgétaire et de l'Analyse
Conjoncturelle (SSBAC) ;
· Le Service des Etudes et Statistiques (SES).
Principales activités et publications :
· Le Document de Programmation Budgétaire et
Economique Pluriannuel (DPBEP) ;
· Le Rapport Economique et Financier (REF) ;
· Les travaux de cadrage macroéconomique ;
· La note de conjoncture économique ;
· Le Tableau de Bord de l'Economie Nationale (TaBEN) ;
· Le document portant Bilan et Perspectives de l'Economie
Nationale (BiPEN) ;
· Le document portant FINANSTAT ;
· La base de données économique et
financière ;
Paragraphe 2 : Déroulement
du stage
Ce paragraphe retrace les différents objectifs du
stage, tâches exécutées, compétences acquises et
difficultés rencontrées.
A) Objectifs du stage
Dans le cadre de la formation des crédits
associés pour l'obtention au diplôme de Licence Professionnelle en
Science Économique, il est fait obligation aux étudiants de faire
un stage pratique de trois mois au maximum dans une institution ou entreprise
compétente après la formation théorique.
Ce stage a pour objet de permettre à l'étudiant
non seulement de confronter les connaissances théoriques acquises avec
la pratique, mais aussi et surtout d'identifier un sujet de mémoire
à partir des différents problèmes auxquels la structure
d'accueil est confrontée. Le mémoire professionnel
réalisé dans ce cadre est donc une contribution de
l'étudiant à l'accroissement des performances de la structure.
B) Tâches
exécutées
Le stage qui entre dans le cadre de notre formation de Licence
en Économie Appliquée s'est déroulé à la
Direction Générale des Affaires Économiques (DGAE)
précisément au niveau de la Direction de la Prévision et
de la Conjoncture (DPC). Ce stage est marqué par deux phases.
La première phase a été marquée
par la prise de contact avec les directeurs des sous directions de la DGAE afin
de connaître les missions de la DGAE. La seconde phase s'est
déroulée à la Direction de la Prévision et de la
Conjoncture. Au cours du stage, nous avons aidé le personnel de la
Direction de la Prévision et de la Conjoncture à codifier des
fiches d'enquêtes, vérifier des fiches d'enquêtes, saisir
des données recueillies et traiter des données relatives à
la consommation des ménages des produits locaux. Nous avons
assisté à la conférence périodique organisée
par la DGAE intitulée «Économie numérique et
croissance économique au Bénin : Enjeux, Défis et
Perspectives» auxquels les opérateurs économiques prennent
part.
C) Compétences acquises
Notre séjour nous permet d'avoir le savoir fait et de
savoir comment codifier une fiche d'enquête, comment vérifier les
fiches, comment saisir les données recueillies dans Cs Pro et comment
analyser les données statistiques avec le logiciel SPSS.
D) Difficultés
rencontrées
Nous avons rencontré de nombreuses difficultés
pendant le stage. La difficulté majeure était l'encadrement due
au manque de personnels de l'administration, nous avons aussi problème
de connexion et non accès de barge qui complique l'entrée dans
l'administration. A tout cela s'ajoute la non disponibilité de certains
documents et données. La non-participation des stagiaires aux travaux
exécutés dans les différents services et la
disponibilité des personnels pour l'assistance du travail.
Pour pallier à ces difficultés, nous
suggérons principalement une suivie régulière du personnel
de l'administration et d'octroyer des barges aux stagiaires.
Chapitre 3: Présentation,
analyse des résultats et recommandations
Le présent chapitre a pour but d'étudier dans
une première section la stationnarité des variables et de valider
les hypothèsesformulées et dans une seconde de montrer les
limites de cette recherche et les différentes perspectives.
Section 1: Etude de la
stationnarité et validation des hypothèses
Cette section est consacrée à l'étude de
la stationnarité des variablesdans un premier paragraphe et dans un
second à la validation des hypothèses.
Paragraphe 1 : Etude de Stationnarités
A-Rappel du
modèle
(3)
Où les différentes variables représentent
ce qui suit :
sont des valeurs constantes.
![](Dette-publique-et-croissance-conomique-au-Bnin52.png)
: le taux de
croissance réelle par habitant du PIB ;
:le revenu national réel par habitant
décalé d'une période ;
: taux d'investissement public;
:le taux de croissance démographique ;
:un indicateur de l'ouverture commerciale (les
exportations et les importations en pourcentage du PIB) ;
: lesvariables indicatives de l'encours de la
dette en valeur nominale soit en pourcentage des exportations soit en
pourcentage du PIB ;
ces
mêmes variables de l'encours de la dette mais cette fois ci
élevées aucarré ;
:taux du service de la dette publique exprimé
en pourcentage des exportations ;
:un indicateur de l'aide publique au
développement de tous les bailleurs de fonds (en logarithme) ;
: représente les perturbations
aléatoires, suit une loi normale de moyenne nulle et devariance
constante.
Où et sont des valeurs constantes.
t: allant de 1985 à 2017
B- Test de stationnarité
1- Détermination de
l'ordre d'intégration des variables
Depuis que l'économétrie a perçu que la
validitédes estimations est tributaire de la stationnarité des
variables, il est recommandé de toujours commencer par chercher l'ordre
d'intégration des variables dans tout travail
d'économétrie.
Cela est d'autant plus important et pertinent dans la
présenteétude que les variables utilisées dans le
modèle, sont toutes des variablesmacroéconomiques, qui
d'ordinaire, sont non stationnaires.
· Règles de décision
La détermination de l'ordred'intégration des
variables est faite suivant les tests de racine unitaire. A ces tests,
appliqués àl'aide du logiciel Eviews 9 sont attachés des
règles de décisionsprécises permettant de se prononcer sur
l'ordred'intégration des variables.
La stationnarité de la variable est
jugéeà partir de la comparaison entre les statistiques ADF
(AugmentedDickey-Fuller test statistics) et critical value (Mackinnon critical
values for rejection of hypothesis of unit rootc'est-à-dire la valeur
critique de Mackinnon)
Les hypothèses alternatives qui se
présententàl'issue du test sont :
H0 : racine unitaire ou non stationnarité
H1 : non racine unitaire ou stationnarité
Si |ADF| < valeur critique de Mackinnon alors
l'hypothèse H0 est acceptée.
Par conséquent la série est non stationnaire ;
Si |ADF| > valeur critique de Mackinnon alors
l'hypothèse alternative H1 est acceptée. Cela traduit la
stationnarité de la série.
Les tests sont appliqués à niveau, en
différence première, au cas où il y aurait présence
de racine unitaire à ce stade.
Tableau 5 : Synthèse des résultats du test de
stationnarité a niveau
VARIABLES
|
Statistique A.D.F
|
Valeur critique (5%)
|
Décision
|
TXCROIS
|
-6,152760
|
-2,957110
|
Stationnaire
|
PIBH
|
-3,912678
|
-3,562882
|
Stationnaire
|
TINV
|
-3,932800
|
-3,612199
|
Stationnaire
|
TPOP
|
-3,847334
|
-3,580623
|
Stationnaire
|
TOUV
|
-2,070137
|
-3,557759
|
Non Stationnaire
|
TDETPIB
|
0,797839
|
-1,951687
|
Non Stationnaire
|
TDETPIB-2
|
1,683009
|
-1,951687
|
Non Stationnaire
|
SDET
|
-1,655025
|
-1,952066
|
Non Stationnaire
|
log(APD)
|
-2,963630
|
-3,557759
|
Non Stationnaire
|
Source : Auteurs, 2019
Les tests de racine unitaire sur toutes les variables
aboutissent aux résultats suivants :
* /ADF/< Valeur critique de Mackinnon au seuil de 5% pour
les variables TOUV, TDETPIB, TDETPIB-2, SDET, log(APD). Donc ces cinq variables
ne sont pas stationnaires à niveau.
* /ADF/> Valeur critique de Mackinnon au seuil de 5% pour
les variables TPIB/T, PIBH, TINV, TPOP. Donc ces quatre variables sont
stationnaires à niveau.
L'examen de l'ordre d'intégration des cinq variables
non stationnaires à niveau se poursuit en différence
première et les résultats sont fournis par le tableau suivant.
Tableau 6 : Synthèse des résultats du test de
stationnarité en différence première
VARIABLES
|
Statistique A.D.F
|
Valeur critique (5%)
|
Décision
|
Ordre d'intégration
|
TOUV
|
-4,850498
|
-1,952066
|
Stationnaire
|
I(1)
|
TDETPIB
|
-5,244140
|
-1,952066
|
Stationnaire
|
I(1)
|
TDETPIB_2
|
-3,742880
|
-1,952066
|
Stationnaire
|
I(1)
|
SDET
|
-6,709005
|
-1,952066
|
Stationnaire
|
I(1)
|
log(APD)
|
-6,271143
|
-2,960411
|
Stationnaire
|
I(1)
|
Source : Auteurs, 2019.
Les résultats des tests de racine unitaire en
différence première permettent ainsi l'étude de la
cointégration.
En effet pour toutes les variables :
/ADF/> Valeur critique de M ackinnon au seuil de 5% ce qui
permet d'accepter l'hypothèse alternative H1 de stationnarité en
différence première des variables correspondantes.
2- Test de
cointégration : test de cointégration de Pesaranet al.
(2001)
Les résultats de test de stationnarité (ADF)
révèlent que certaines variables sont stationnaires à
niveau (I (0)) et les autres sont stationnaires en différence
première (I (1)). Ainsi le test de cointégration approprié
n'est pas celui de Johansen mais de Pesaran et al. (2001), (appelé
encore test aux bornes)basée sur l'estimation des modèles
vectoriels autorégressifsà retard échelonnés
(ARDL). En effet, cetteméthodologieprésente plusieurs avantages
par rapport à la méthode de Johansen (1988). Premièrement,
ce test est applicable que les variables soient I(0)ou I(1). Cette
caractéristiquefondamentaleatténue le
problèmeliéà l'incertitude des résultats des tests
de racine unitaire. Deuxième, la méthode tient compte des
dynamiques de court et de long terme lors du test. Troisièmement, le
test de Pesaran et al. (2001) s'avère relativement performante dans le
cas de petits échantillonscontrairement au test de cointégration
de Johansen dont la validité requiert de grands échantillons.
Ainsi, l'application de ce test révèle la non
existence de relation de long terme entre les variables de l'étude.
Au regard de ce résultat, une estimation MCO avec les
variables stationnaires sera fait.
3- Estimation
économétrique : méthode des moindres carrés
ordinaires(MCO)
Les variables de l'étude étant
intégrées d'ordre I(0) et I(1) et ne présentant aucune
relation de cointégration (cointégration au sens de Pesaran),
l'estimation des moindres carrés ordinaires avec les variables
stationnaires est donc faite. Ci-dessous la sortie logicielle de cette
estimation (sous eviews 9).
Tableau 7 : Estimation économétrique :
méthode des MCO
Variables
|
Coefficients
|
Probabilités
|
C
|
-7,845
(10,771)
|
0,4737
|
D(TOUV)
|
0,018
(0,111)
|
0,8700
|
TINV
|
0,348
(0,112)
|
0,0049**
|
TPOP
|
0,199
(2,150)
|
0,9271
|
D(DETPIB)
|
0,232
(0,121)
|
0,0679***
|
D(DETPIB2)
|
-0,005
(0,002)
|
0,0179***
|
D(SDET)
|
-0,261
(0,053)
|
0,0001**
|
D(LOGAPD)
|
1,951
(1,476)
|
0,1992
|
PIBH (-1)
|
307,780
(17352,73)
|
0,9860
|
R2= 0,697288
R2ajusté = 0,591997 DW =
1,936546
Prob(F-statistic) = 0,000165 N =
33 observations
|
Source: Auteurs, 2019
Note: Les erreurs types sont entre
parenthèse. (**) et (***) désignent les niveaux de
significativité respectivement au seuil de 5% et 10%.
C- Test de validation du
modèle
Ø Qualité de la
régression
Le pouvoir explicatif du modèle est de 69,73% et il est
globalement significatif à 1%.
Avant de passer à l'interprétation proprement
dit du modèle, il faut faire les tests de validation du modèle.
Ø Etude de la normalité :
Test de Jarque-Bera (1984)
Le test de normalité Jarque-Bera permet de savoir si
les erreurs du modèle suivent une loi normale ou pas. La valeur de la
probabilité (Prob = 0,312360 annexe) attachée à la
statistique de cette étude est supérieur à 5%. Alors les
erreurs du modèle suivent une loi normale.
Ø Etude de la significativité globale du
modèle
Le modèle est globalement significatif car la
probabilité de la statistique de Fisher est égale à
0,000165, inférieur à 5%.
Ø Test
d'hétéroscédasticité de
Breusch-Pagan-Godfrey
Le test d'hétéroscédasticité est
utile dans la mesure où il permet de détecter et de corriger
l'hétéroscédasticité des erreurs. Ce test permet de
savoir si la variable conditionnelle du terme d'erreur sachant Xi est une
constante ou non. Le résultat du test montre que la probabilité
de la statistique de Fisher (0,6000) est supérieure à 5%. Les
erreurs sont donc homoscédastiques.
Ø Test d'autocorrélation de
Breusch-Godfrey
Le test d'autocorrélation permet de déterminer
la présence ou non d'autocorrélation des erreurs. Le
résultat du test montre que la probabilité de Fisher (0,8727) est
supérieureà 5% donc il absenced'autocorrélation des
erreurs.
Nous pouvons à présent procéder à
l'interprétation des coefficients du modèle.
Paragraphe 2 : Interprétation et validation des
hypothèses
A- Interprétation des résultats
Dans l'ensemble, le modèle est cohérent du point
de vue de la théorie pour les variables :
:un indicateur de l'ouverture commerciale (les
exportations et les importations en pourcentage du PIB) ;
: taux d'investissement public ;
:le taux de croissance démographique ;
: les variables indicatives de l'encours de la
dette en valeur nominale soit en pourcentage des exportations soit en
pourcentage du PIB ;
ces
mêmes variables de l'encours de la dette mais cette fois ci
élevées aucarré ;
:taux du service de la dette publique exprimé
en pourcentage des exportations ;
:un indicateur de l'aide publique au
développement de tous les bailleurs de fonds (en logarithme) ;
:le revenu national réel par habitant
décalé d'une période ;
En effet, les résultats de l'estimation montrent
que
Ø Le taux d'ouverture commerciale
Il a une relation positive avec l'endettement et non
significative avec un coefficient de 0,018. Ce résultat n'est pas a
priori surprenant, car sur le plan théorique, une économie qui
s'endette doit avoir le souci de préserver sa solvabilité. Il
doit oeuvrer dans le sens de la promotion des exportations à travers des
incitations aux producteurs travaillant dans les secteurs d'exportations et
éventuellement baisser ses barrières tarifaires et non
tarifaires. Il a donc un impact positif sur la croissance.
Ø Le taux d'investissement public
Le taux d'investissement public a un impact positif et
significatif à 5% sur le taux de croissance réel du PIB par
habitant. Ce qui confirme la théorie selon laquelle l'investissement
public par les effets qu'il induit favorise la croissance donc le
développement. Ce résultat peut être expliqué par
une conjonction de facteurs favorables (de bonnes conditions climatiques,
l'accroissement des dépenses en capital et la bonne tenue des cours des
matières premières).
Ø Le taux de croissance
démographique
Il tend à accroître l'endettement du pays, mais
non significatif statistiquement avec uncoefficient de 0,199. Ce
résultat est contraire à celui d'Ojo(1989) qui trouve que le
coefficient du taux de croissance de la population est significatif.
L'explication qu'on pourrait donner à cette contradiction est que, sur
les 30 dernières années, le taux croissance démographique
du Bénin est sensiblement égal à 3%. Il varie très
peu d'une année àl'autre malgré qu'en
général il soit élevé.
Ø L'indicateur de la dette sur PIB
Dans l'équation on a introduit l'indicateur de dette
sur le PIB au carré afin d'estimer une courbe de Laffer entre la dette
et la croissance et de cette manière, connaitre le niveau de la dette
pour lequel l'effet sur la croissance est optimal et le degré à
partir duquel il devient négatif. En effet, nos résultats
montrent qu'il y a une relation non linéaire entre la dette et la
croissance car le coefficient de la dette publique sur le PIB est positif
(0 ,232) tandis que celui de la dette publique sur le PIB
élevé au carré est négatif (-0,005) et tous
significatif à 10%.Ainsi le cas du Benin démontre un
comportement comme celui décrit par la courbe de Laffer. En maximisant
l'équation de la croissance quadratique en ce qui concerne la dette
publique, on a trouvé que le niveau optimal pour la croissance
correspond à une proportion de 21,53% de cette dette publique sur le
PIB. A partir de ce niveau la contribution marginale de la dette à la
croissance diminue progressivement. Ce résultat corrobore les
travauxdeKobyagda (2007) etClements et al. (2003) qui ont trouvé que le
seuil d'endettement en pourcentage du PIB part de 20 à 25%
respectivement au Burkina Faso et dans 61 pays en développement (Afrique
subsaharienne, Asie, Amérique latine et Moyen-Orient), 1969-1998.
Figure 11 : Seuil d'endettement optimal (courbe de
Laffer)
![](Dette-publique-et-croissance-conomique-au-Bnin89.png)
Source : Auteurs, 2019
Ø Taux du service de la dette publique
rapporté aux exportations
Une augmentation du service de la dette a un impact
négatif (-0,261) et significatif à 5% sur la croissance
économique pour l'estimation effectuée. Ainsi et comme on a
déjà mentionné, ce ratio d'endettement mesure la
proportion du service de la dette publique couverte par l'exportation. Il
s'agit d'un indicateur fortement utile car il permet de surveiller le niveau
d'endettement du pays. Lorsqu'il est élevé, il pourrait
empêcher un pays de consacrer des ressources suffisantes aux
activités productives. Les résultats obtenus confirment les
travaux de Pattillo et al. (2002), qui ont montré que l'impact de cette
variable sur la croissance économique, est soit non significatif, soit
négatif et significatif. Donc, le service de la dette affecte la
croissance à travers son impact sur la qualité de
l'investissement ou bien à travers le volume élevé de la
dette.
Ø L'aide publique au développement
Le coefficient (1,951) de l'aide publique au
développement est positif et non significatif.
Ø Le revenu réel par tête
décalé
Le revenu réel par tête décalé
n'est pas significatif mais son signe infirme la littérature à
savoir quelle influence négativement.
A propos de la théorie de surendettement
(debtoverhang), elle est vérifiée par les conclusions de nos
estimations. Ainsi, son effet desincitatif à travers une taxation
marginale de la dette sur les investissements suite à une grande
probabilité de l'accroissement de la pression fiscale reste
généralement très faible mais évidente.
En plus, beaucoup d'étude montrent que l'accroissement
de la pression fiscale dans les pays africains n'a pas d'effet
considérable sur les investissements privés car leur
système fiscal est caractérisé par des exonérations
fiscales très élevées, une corruption vive faisant que
les recettes publiques sont détournées. Il sied de noter que
dans les pays pauvres très endettés africains et
particulièrement le Benin, l'investissement public constitue le moteur
principal de la croissance.
En définitive, il existe au Benin une
corrélation entre l'endettement et la croissance confirmant celle que
les chercheurs ont décelé dans les pays pauvres très
endettés de manière générale.
B- Validation des hypothèses
1- Première
hypothèse
La significativité du service de la dette par rapport
aux exportations associée à son impact négatif sur le taux
de croissance du PIB réel par habitant confirme la première
hypothèse. Le service de la dette constitue donc selon les
résultats empiriques contenus dans cette étude un frein à
la croissance économique au Benin.
2- Deuxième
hypothèse
Nos résultats montrent que l'encours de la dette sur la
croissance reste positif alors que ce dernier au carré reste
négatif et tous significatif ce qui nous permet de donner la
réponse à l'hypothèse deux qu'il existe un niveau de dette
compatible avec la croissance économique au Bénin,
hypothèse vérifiée par bon nombre d'auteurs dans certains
pays sous-développés bénéficiant de la dette
publique.
Section 2 : Limites et perspectives
Cette section met en relief les différentes limites que
nous avons rencontrées au cours de cette recherche en premier paragraphe
et en second, les recommandations.
Paragraphe 1: Limites de la recherche
Comme tout travail de recherche, cette étude
présente certaines limites. La première limite est liée
à l'absence de certaines variables importantes pour l'étude. A
cela, s'ajoute aussi la cohérence des données sur la dette
publique en séries longues en particulier sur le service de la dette en
pourcentage des exportations pour de nombreuses années sont
inexistantes. Cette étude serait d'autant plus intéressante, si
les variables explicatives de la dette publique au Bénin étaient
déterminées. Il nous a été impossible
également de tirer d'une même source de données des
chiffres sur une même variable pendant la période de 1985-2017.
Cela constitue une autre limite, que les recherches futures s'orientant sur le
même thème, pourraient intégrer dans leur analyse. Les
limites ainsi soulignées n'enlèvent en rien la pertinence des
conclusions auxquelles a abouti l'étude, qui confirment certaines
affirmations développées dans la revue de littérature.
Paragraphe 2 : Recommandations
Au terme de cette étude, il apparaît important,
pour une meilleure politique de gestion de la dette publique du Bénin,
de formuler un certains nombres de recommandations principalement à
l'endroit du gouvernement. Ainsi l'État :
ü étant donné que le taux d'investissement
public impacte positivement la croissance économique au Bénin,
il est nécessaire qu'il encourage le développement des
politiques d'investissements publics favorisant la promotion du secteur
privé.
ü doit stabiliser l'environnement socio-politique et
assurer une transparence totale dans l'exécution des opérations
financières de l'Etat. L'amélioration et la création
d'infrastructures économiques et sociales s'avèrent aussi
nécessaires pour redynamiser la croissance économique.
ü doit mettre en place une stratégie de
mobilisation de l'épargne nationale et de l'investissement direct
étranger et de faciliter l'investissement dans le domaine des produits
manufacturiers, des transports et des télécommunications.
ü doit mettre en place une politique budgétaire
plus rigoureuse, avec des cibles plus raisonnables sur la dette publique et sur
l'évolution de l'encours de la dette. Cela est d'autant plus
vraisemblable que la cible communautaire de la dette publique est peu
contraignante et n'incite pas à la prudence, voire à une
allocation efficace des ressources à l'origine de la dette.
ü doit assurer toujours son service de la dette. Nos
résultats comportent cette solution puisque le
désintéressement régulier de ces engagements financiers
contribue à baisser le taux de croissance du PIB.
ü doit contribuer à l'amélioration du
rendement des agents pour un service public de qualité.
ü doit mener une politique commerciale axée sur la
promotion des échanges sous- régionaux. La diversification des
produits d'exportations doit être aussi accompagnée de la
diversification des partenaires commerciaux. A cet effet, les marchés
régionaux et sous régionaux devront être de plus en plus
visés.
ü doit investir des dettes dans les projets rentables et
dans la formation du capital humain.
ü enfin, il doit renforcer son système fiscal,
pour augmenter sa capacité de mobilisation des ressources internes afin
de ne plus dépendre du financement extérieur.
La mauvaise gestion du service de la dette publique et
l'absence d'une discipline financière rigoureuse ont
entraîné un accroissement considérable du poids de la
dette. Ceci a rendu l'adoption du PAS tout à fait inévitable.
L'objectif fondamental du PAS est d'assainir la situation de l'économie
; pour y parvenir, il est nécessaire d'un côté de rendre
les structures de production, de prix de décision et de gestion plus
flexibles et plus adaptées aux exigences de l'efficacité et
l'évolution de l'environnement économique national et
international. La capacité de gérer effectivement la dette
publique dépend essentiellement de la liberté des
autorités concernées par cette gestion, de choisir et de prendre
des décisions telles que les moments d'intervention, les montants et les
devises à emprunter et le remboursement par anticipation. Sans une
maîtrise effective des différentes variables de la dette et des
conditions d'emprunts, il serait difficile de penser à une gestion
véritable de la dette. L'essentiel dans cette gestion est qu'il ne faut
jamais laisser le taux d'intérêtdépasser le taux de
croissance du PIB. L'agrégat macroéconomique qui revêt un
caractère préoccupant est le ratio de la valeur actuelle de la
dette sur les recettes d'exportations. Ceci, au regard de la contrainte
réelle que représente la hausse des taux d'intérêt
internationaux, l'appréciation de l'Euro par rapport au Dollar et la
baisse des cours internationaux du coton.
En sommes, il s'agira pour la société
entière de savoir ce que l'on peut avec ou sans la dette publique pour
valoir ce que l'on veut, ajouter au patrimoine du renouveau démocratique
de la croissance du PIB par habitant
Conclusion
Afin d'assurer leur croissance économique, l'un des
instruments de politique économique adopté dans la plus part des
pays à faible revenu est la politique d'endettement public. Ainsi le
Bénin faisant parti de ce cercle vicieux de Pays Pauvres Très
Endettés avec un environnement macroéconomique qui lui est
défavorable et un besoin énorme en infrastructure de base a aussi
adopté cette politique. Pourpouvoirs'acquitter de sa dette du fait des
ressources supplémentaires qui seraient issus de la croissance
économique suite àl'investissement de ses
différentsprêts contractés, le Bénin à la fin
des années 60 a obtenu de ses bailleurs de fonds d'importantes sommes
d'argent pour pouvoir accroitre son PIB. Mais au lieu de créer la
croissance escomptée, ce système a conduit le pays dans une
situation dedépendance au financement public à partir de cette
politique.
En effet, dans le but d'analyser la relation entre dette
publique et croissance économique, les résultats obtenus montrent
que l'effet de la dette publique sur la croissance économique à
partir d'un modèle quadratique s'inscrit bien dans les
prédictions théoriques. Les variables: taux d'investissement
public, variables indicatives de l'encours de la dette en valeur nominale soit
en pourcentage des exportations ou soit en pourcentage du PIB, service de la
dette rapporté aux exportations sont pertinentes. Il y a eu aussi des
variables qui n'ont pas été statistiquement pertinentes, comme :
le taux d'ouverture commerciale, le taux de croissance démographique,
l'indicateur de l'aide publique au développement de tous les bailleurs
de fonds et le revenu national par habitant décalé.
L'application du modèle a été faite afin
de tester l'hypothèse des rendements marginaux décroissants de
l'endettement public, autrement dit l'effet non linéaire de la dette
publique sur la croissance économique. Les résultats obtenus
indiquent que la dette publique affecte positivement la croissance si elle ne
dépasse pas un certain seuil. Au-delà de ce seuil, son effet
devient négatif. Nous pouvons, en conséquence, admettre
l'existence d'une relation non linéaire entre la dette et la croissance,
c'est-à-dire qu'il y a un seuil critique d'endettement qui rendrait la
croissance négative. Ce seuil, qui correspond à l'impact marginal
de la dette, varie entre 21,53% du PIB au Bénin. Les résultats
trouvés montrent également qu'une augmentation d'une unité
du service de la dette exprimé en pourcentage des exportations
entraînera une baisse du taux de croissance du PIB par habitant de 0,261
unité. Le canal de transmission de cet impact néfaste passe par
la qualité de l'investissement et par le fardeau de la dette. Le ratio
du service de la dette reste significatif ce qui indique que son effet
indésirable passe par l'effet d'éviction, mais aussi affecte
directement le taux de croissance économique. Ce résultat fort
intéressant nous permet de conclure que la théorie de
surendettement est bien vérifiée. Il existe donc une relation
entre la dette et la croissance qui prend la forme d'un U inversé,
indiquant la présence d'une courbe de Laffer de la dette.
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Annexes :
Annexe 1 : Base de données
Année
|
TXCROIS
|
TINV
|
TPOP
|
TOUV
|
DETPIB
|
DETPIB2
|
SDET
|
APD
|
PIBH
|
1985
|
4,4721264
|
15,295977
|
2,89
|
26,644543
|
21,475446
|
461,1948
|
7,9277744
|
39,449504
|
0,0002895
|
1986
|
-0,751791
|
19,924819
|
2,9
|
21,836117
|
21,096525
|
445,06337
|
10,60795
|
42,138931
|
0,0002873
|
1987
|
-4,339874
|
22,816868
|
2,93
|
20,456504
|
21,315918
|
454,36835
|
21,247393
|
37,273116
|
0,0002749
|
1988
|
0,360547
|
18,167367
|
2,99
|
19,190184
|
22,16158
|
491,13562
|
23,178376
|
51,8607
|
0,0002759
|
1989
|
-5,820203
|
18,169003
|
3,1
|
16,418773
|
18,521337
|
343,03991
|
34,37856
|
90,536304
|
0,0002598
|
1990
|
5,5071072
|
19,993293
|
3,24
|
22,197074
|
17,770307
|
315,7838
|
5,6028496
|
68,431125
|
0,0002741
|
1991
|
0,7647007
|
21,071277
|
3,38
|
26,203656
|
19,821966
|
392,91035
|
3,921805
|
82,713977
|
0,0002762
|
1992
|
-0,5626
|
21,800383
|
3,48
|
30,507023
|
19,214292
|
369,18902
|
4,9501487
|
73,790803
|
0,0002747
|
1993
|
2,1951902
|
22,308268
|
3,5
|
31,741567
|
20,734275
|
429,91016
|
5,5211404
|
84,282905
|
0,0002807
|
1994
|
-1,415684
|
21,425056
|
3,43
|
28,99744
|
43,703196
|
1909,9694
|
6,5433524
|
133,79484
|
0,0002767
|
1995
|
2,6093715
|
23,319123
|
3,29
|
28,073132
|
41,9287
|
1758,0158
|
6,1779862
|
131,75947
|
0,0002839
|
1996
|
1,0940149
|
22,699396
|
3,15
|
24,867573
|
41,116818
|
1690,5927
|
5,6454761
|
152,68912
|
0,000287
|
1997
|
2,5806444
|
23,258571
|
3,03
|
26,025625
|
40,451964
|
1636,3614
|
7,5788115
|
142,72809
|
0,0002944
|
1998
|
0,930263
|
23,323249
|
2,96
|
27,624621
|
40,121904
|
1609,7672
|
6,8421865
|
119,42803
|
0,0002972
|
1999
|
2,2774714
|
23,795419
|
2,95
|
30,289791
|
41,844392
|
1750,9531
|
7,9808017
|
143,37311
|
0,000304
|
2000
|
2,7478002
|
22,347619
|
2,98
|
25,35093
|
42,706244
|
1823,8233
|
7,546288
|
180,50615
|
0,0003123
|
2001
|
2,1931221
|
24,453201
|
3,02
|
26,248561
|
43,444169
|
1887,3958
|
4,2085918
|
205,57282
|
0,0003192
|
2002
|
1,5080165
|
22,517453
|
3,04
|
25,697059
|
40,220013
|
1617,6494
|
4,0638908
|
154,17721
|
0,000324
|
2003
|
0,3469909
|
23,534705
|
3,04
|
25,755655
|
34,32533
|
1178,2283
|
3,2434022
|
175,46351
|
0,0003251
|
2004
|
1,3378533
|
21,804011
|
3,01
|
23,411797
|
32,531725
|
1058,3131
|
3,2506483
|
206,83875
|
0,0003294
|
2005
|
-1,247442
|
20,097039
|
2,95
|
23,668605
|
35,537371
|
1262,9048
|
2,7925418
|
184,35226
|
0,0003253
|
2006
|
0,9783319
|
18,948655
|
2,9
|
23,696007
|
9,8736756
|
97,48947
|
2,9493657
|
209,32137
|
0,0003285
|
2007
|
3,004341
|
22,338343
|
2,85
|
28,902482
|
19,003495
|
361,13283
|
2,1355617
|
227,82692
|
0,0003384
|
2008
|
1,9697294
|
21,820121
|
2,82
|
29,729415
|
23,7762
|
565,30771
|
1,81692
|
285,47092
|
0,0003451
|
2009
|
-0,505468
|
22,883288
|
2,81
|
29,075485
|
27,114706
|
735,20729
|
5,0917703
|
319,54557
|
0,0003433
|
2010
|
-0,715295
|
24,563082
|
2,81
|
30,32434
|
31,398073
|
985,83899
|
2,8522703
|
341,75842
|
0,0003409
|
2011
|
0,1163546
|
24,485055
|
2,8
|
27,308348
|
35,096051
|
1231,7328
|
3,9913053
|
317,32182
|
0,0003413
|
2012
|
1,9253406
|
23,451537
|
2,8
|
30,376773
|
32,844563
|
1078,7653
|
4,4563067
|
259,47114
|
0,0003478
|
2013
|
4,2401927
|
31,825325
|
2,79
|
35,811761
|
31,539161
|
994,7187
|
5,5227649
|
326,19775
|
0,0003626
|
2014
|
3,4336036
|
33,978796
|
2,78
|
40,18975
|
37,893175
|
1435,8927
|
3,1274165
|
296,39525
|
0,000375
|
2015
|
-0,696393
|
32,009242
|
2,77
|
35,806325
|
52,824852
|
2790,465
|
4,1393349
|
254,47305
|
0,0003724
|
2016
|
1,1310919
|
30,693298
|
2,76
|
37,640754
|
61,373119
|
3766,6597
|
2,91102
|
292,37724
|
0,0003766
|
2017
|
2,7178302
|
35,262022
|
2,75
|
41,654255
|
67,711155
|
4584,8005
|
4,902717
|
393,24239
|
0,0003869
|
Annexes 2 : Tableau d'analyse
descriptive
|
TXCROIS
|
PIBHR
|
TINV
|
TPOP
|
TOUV
|
DETPIB
|
DETPIB2
|
SDET
|
LOGAPD
|
Mean
|
0.934849
|
0.000314
|
23.72140
|
3.000313
|
27.97117
|
33.40676
|
1282.918
|
6.849342
|
5.062434
|
Median
|
1.112553
|
0.000316
|
22.75813
|
2.955000
|
27.46648
|
33.58495
|
1128.497
|
4.926433
|
5.181598
|
Maximum
|
5.507107
|
0.000377
|
35.26202
|
3.500000
|
41.65425
|
67.71115
|
4584.800
|
34.37856
|
5.974426
|
Minimum
|
-5.820203
|
0.000260
|
18.16737
|
2.750000
|
16.41877
|
9.873676
|
97.48947
|
1.816920
|
3.618272
|
Std. Dev.
|
2.268861
|
3.41E-05
|
4.336038
|
0.219464
|
5.761604
|
13.12596
|
998.5394
|
6.864656
|
0.636968
|
Skewness
|
-0.879992
|
0.269672
|
1.362270
|
0.955621
|
0.507746
|
0.557484
|
1.555035
|
2.784003
|
0.650479
|
Kurtosis
|
4.526797
|
1.900625
|
4.081788
|
2.916048
|
3.166401
|
3.161259
|
5.712783
|
10.37165
|
2.543836
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Jarque-Bera
|
7.238205
|
1.999358
|
11.45785
|
4.879862
|
1.411887
|
1.692212
|
22.70896
|
113.7919
|
2.534102
|
Probability
|
0.026807
|
0.367998
|
0.003251
|
0.087167
|
0.493643
|
0.429083
|
0.000012
|
0.000000
|
0.281661
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sum
|
29.91516
|
0.010044
|
759.0849
|
96.01000
|
895.0774
|
1069.016
|
41053.39
|
219.1790
|
161.9979
|
Sum Sq. Dev.
|
159.5796
|
3.60E-08
|
582.8381
|
1.493097
|
1029.079
|
5341.019
|
30909508
|
1460.828
|
12.57759
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Observations
|
32
|
32
|
32
|
32
|
32
|
32
|
32
|
32
|
32
|
Annexe 3 : Test de stationnarité à
niveau.
· TXCROIS
Null Hypothesis: TXCROIS has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-6,152760
|
0,0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3,653730
|
|
|
5% level
|
|
-2,957110
|
|
|
10% level
|
|
-2,617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
· PIBH
Null Hypothesis: PIBH has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3,912678
|
0,0235
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4,284580
|
|
|
5% level
|
|
-3,562882
|
|
|
10% level
|
|
-3,215267
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
· TINV
Null Hypothesis: TINV has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 8 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3,932800
|
0,0263
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4,394309
|
|
|
5% level
|
|
-3,612199
|
|
|
10% level
|
|
-3,243079
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
· TPOP
Null Hypothesis: TPOP has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 4 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3,847334
|
0,0287
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4,323979
|
|
|
5% level
|
|
-3,580623
|
|
|
10% level
|
|
-3,225334
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
· TOUV
Null Hypothesis: TOUV has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2,070137
|
0,5421
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4,273277
|
|
|
5% level
|
|
-3,557759
|
|
|
10% level
|
|
-3,212361
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
· DETPIB
Null Hypothesis: DETPIB has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
0,797839
|
0,8801
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.639210
|
|
|
5% level
|
|
-1,951687
|
|
|
10% level
|
|
-1,610579
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
· DETPIB2
Null Hypothesis: DETPIB2 has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
1,683009
|
0,9750
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2,639210
|
|
|
5% level
|
|
-1,951687
|
|
|
10% level
|
|
-1,610579
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
· SDET
Null Hypothesis: SDET has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-1,655025
|
0,0918
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.641672
|
|
|
5% level
|
|
-1,952066
|
|
|
10% level
|
|
-1,610400
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
· LOGAPD
Null Hypothesis: LOGAPD has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2,963630
|
0,1575
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4,273277
|
|
|
5% level
|
|
-3,557759
|
|
|
10% level
|
|
-3,212361
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 4 : Test de stationnarité en
différence première
· D(TOUV)
Null Hypothesis: D(TOUV) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4,850498
|
0,0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2,641672
|
|
|
5% level
|
|
-1,952066
|
|
|
10% level
|
|
-1,610400
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
· D(DETPIB)
Null Hypothesis: D(DETPIB) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5,244140
|
0,0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2,641672
|
|
|
5% level
|
|
-1,952066
|
|
|
10% level
|
|
-1,610400
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
· D(DETPIB2)
Null Hypothesis: D(DETPIB2) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3,742880
|
0,0005
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2,641672
|
|
|
5% level
|
|
-1,952066
|
|
|
10% level
|
|
-1,610400
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
· D(SDET)
Null Hypothesis: D(SDET) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-6,709005
|
0,0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2,641672
|
|
|
5% level
|
|
-1,952066
|
|
|
10% level
|
|
-1,610400
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
· D(LOGAPD)
Null Hypothesis: D(LOGAPD) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-6,271143
|
0,0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3,661661
|
|
|
5% level
|
|
-2,960411
|
|
|
10% level
|
|
-2.619160
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Annexe 5 : Estimation
économétrique : méthode MCO
Dependent Variable: TXCROIS
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/21/19 Time: 15:37
|
|
|
Sample (adjusted): 1986 2017
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(TOUV)
|
0.018413
|
0.111219
|
0.165554
|
0.8700
|
TINV
|
0.348726
|
0.112110
|
3.110570
|
0.0049
|
TPOP
|
0.199027
|
2.150571
|
0.092546
|
0.9271
|
D(DETPIB)
|
0.232382
|
0.121286
|
1.915988
|
0.0679
|
D(DETPIB2)
|
-0.005397
|
0.002117
|
-2.549338
|
0.0179
|
D(SDET)
|
-0.261891
|
0.053393
|
-4.904957
|
0.0001
|
D(LOGAPD)
|
1.951818
|
1.476689
|
1.321753
|
0.1992
|
PIBH(-1)
|
307.7807
|
17352.73
|
0.017737
|
0.9860
|
C
|
-7.845146
|
10.77104
|
-0.728356
|
0.4737
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.697288
|
Mean dependent var
|
0.934849
|
Adjusted R-squared
|
0.591997
|
S.D. dependent var
|
2.268861
|
S.E. of regression
|
1.449238
|
Akaike info criterion
|
3.812211
|
Sum squared resid
|
48.30667
|
Schwarz criterion
|
4.224449
|
Log likelihood
|
-51.99537
|
Hannan-Quinn criter.
|
3.948856
|
F-statistic
|
6.622477
|
Durbin-Watson stat
|
1.936546
|
Prob(F-statistic)
|
0.000165
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 6 : Etude de la
normalité (Test de Jarque-Bera (1984)
![](Dette-publique-et-croissance-conomique-au-Bnin90.png)
Annexe 7 : Test
d'hetéroscédasticité de Breusch-Pagan-Godfrey
Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.811249
|
Prob. F(8,23)
|
0.6000
|
Obs*R-squared
|
7.042383
|
Prob. Chi-Square(8)
|
0.5321
|
Scaled explained SS
|
3.662555
|
Prob. Chi-Square(8)
|
0.8862
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 8 : Test d'autocorrélation de
Breusch-Godfrey
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.026259
|
Prob. F(1,22)
|
0.8727
|
Obs*R-squared
|
0.038149
|
Prob. Chi-Square(1)
|
0.8451
|
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Table des matières
AVERTISSEMENT
ii
DEDICACE 1
iii
DEDICACE 2
iv
REMERCIEMENTS
v
SIGLES ET ABREVIATIONS
vi
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
viii
RESUME
ix
Sommaire
x
Introduction
1
CHAPITRE 1: Cadre théorique et
méthodologie de recherche
3
Section 1: Cadre théorique
3
Paragraphe 1 : Problématique, objectif
et hypothèse de recherche.
3
A- Problématique
3
B- Objectifs et hypothèses de recherche
5
1 - Objectifs de recherche
5
2 - Formulation des hypothèses
5
Paragraphe 2 : Présentation de la revue
littéraire
5
A- Clarification de certains concepts
5
B- Dette publique et croissance
économique : Etat de l'art
10
1- Synthèses des travaux
théoriques
10
2- Synthèses des travaux empiriques
13
B- Les canaux de transmission à
travers lesquels la dette extérieure affecte la croissance
économique.
19
Section 2 : Méthodologie de recherche
20
Paragraphe 1 : Méthode d'analyse
20
A- Spécification du modèle
économétrique
20
B- Outils d'analyse
22
1-Test de diagnostique
22
2-Test de validation
22
Paragraphe 2 : Données et Sources
24
A- Collecte des données
24
B- Estimation et justification du modèle et
signes attendus des variables
24
Chapitre 2 : Situation de la dette publique au
Bénin et présentation du cadre institutionnel de recherche
26
Section 1: Etat des lieux sur la question de la
dette publique et croissance économique.
26
Paragraphe 2: Source de financement des
dépenses publiques
31
A- Sources de financement extérieures
32
B- Sources de financement intérieures
34
Section 2 : Présentation de la structure de
la DGAE et du déroulement du stage
34
Paragraphe 1 : Présentation de la Structure
de stage.
35
A) Localisation et Organisation de la DGAE
35
B) Direction de la Prévision et de la
Conjoncture (DPC)
36
Paragraphe 2 : Déroulement du stage
37
A) Objectifs du stage
37
B) Tâches exécutées
37
C) Compétences acquises
38
D) Difficultés rencontrées
38
Chapitre 3: Présentation, analyse des
résultats et recommandations
39
Section 1: Etude de la stationnarité et
validation des hypothèses
39
Paragraphe 1 : Etude de
Stationnarités
39
A-Rappel du modèle
39
B- Test de stationnarité
40
1- Détermination de l'ordre
d'intégration des variables
40
2- Test de cointégration : test de
cointégration de Pesaran et al. (2001)
42
3- Estimation économétrique :
méthode des moindres carrés ordinaires (MCO)
42
C- Test de validation du modèle
43
Paragraphe 2 : Interprétation et
validation des hypothèses
44
A- Interprétation des résultats
44
B- Validation des hypothèses
47
1- Première hypothèse
47
2- Deuxième hypothèse
48
Section 2 : Limites et perspectives
48
Paragraphe 1: Limites de la recherche
48
Paragraphe 2 : Recommandations
48
Conclusion
51
Références bibliographiques
53
Annexes
56
Table des matières
64
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