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Exploitation minière et aires protégées, Cas du parc national de Kahuzi Bièga.


par Fiston NSHOKANO ZAGABE
Institut Supérieur de Développement Rural de Bukavu_ISDR-BUKAVU - Licence en développement rural 2015
  

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0.6. Choix et intérêt du sujet

Cette thématique n'a pas été choisie au hasard, plutôt fruit d'une observation orientée aux effets que produisent les activités minières autour du PNKB et à la communauté autour des sites. Il s'agira de montrer l'intérêt des acteurs de conservation, de comprendre le lien entre l'exploitation minière et le déclin de certaines espèces dont les grands singes dans la partie haute altitude du PNKB.

Egalement, à l'heure actuelle, la protection de l'environnement modèle les rapports internationaux et améliore les relations entre l'homme et la nature. Pour le moment, les activités anthropiques se sont constituées en agent important de modification de l'environnement global où, l'exploitation minière autour d'une aire protégée comme celle du PNKB à Buloho, a des implications néfastes sur la conservation et la communauté.

0.7. Cadre théorique

Le présent travail de recherche s'inscrit et s'appui à la théorie de parties-prenantes (Jérôme Ballet et Damien Bazin, 2004). Cette théorie peut être considérée comme un élargissement de la théorie contractuelle des exploitants miniers que nous pensons regrouper au sein des coopératives minières. Ces coopératifs miniers et autres acteurs comme les ONG, sont appréhendés comme une structure mettant aux prises des groupes aux intérêts multiples (Cyert et March 1963).

Il en résulte que ces structures comme les coopératives minières n'ont plus pour objectif unique de faire du profit, mais constitue une tentative de rendre compatible leurs multiples actions avec les objectifs de conservation, la théorie des parties-prenantes est bien, en ce sens, un élargissement de cette vision des acteurs où les groupes aux intérêts multiples ne sont plus seulement les groupes dominants à l'interne dans les villages, mais aussi des groupes externes aux intérêts diversifiés.

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Ainsi, l'intégration de l'environnement naturel dans la théorie des parties-prenantes consiste alors à passer par le biais des intérêts humains pour la nature, car si l'on peut bien admettre que certains animaux ou certaines plantes ont des besoins ; cela ne signifie pas que la préservation d'une espèce animale ou d'une variété de plantes soit nécessaire puisque l'évolution est l'histoire de la création et de la destruction des espèces et que l'on ne peut pas dériver à partir des besoins un ensemble d'intérêts clairement identifiables autres que les intérêts humains.

Dans son approche anthropocentrique, la théorie des parties-prenantes peut prendre en compte l'environnement naturel en vertu des intérêts humains, c'est-à-dire des personnes humaines qui se sentent concernées par la nature (Phillips, 1999). Même si la nature ne peut en elle-même être considérée comme une partie-prenante, la théorie peut produire une raison morale de protéger l'environnement naturel parce que des parties-prenantes humaines s'en soucient. Des porte-paroles, activistes environnementaux, ONG, etc., peuvent avoir pour intérêt de défendre la nature ou plus exactement de défendre la préservation de certains éléments de la nature qu'on rencontre dans la chefferie de Buloho.

Une difficulté demeure néanmoins. Les conflits d'intérêts entre parties-prenantes persistent. Or, il s'agit là d'une question essentielle comme le soulignent Evans et Freeman (1993). Au fur et à mesure que leur nombre s'accroît, le risque de conflit s'accroît aussi (Ballet 2005). Cela revient à dire que l'environnement naturel est traité comme tout autre problème social ou comme tout intérêt revendiqué par n'importe quelle partie-prenante. Finalement, la question de la préservation de la nature n'est pas prise au sérieux, il est alors probable qu'un mode de raisonnement alternatif soit nécessaire. Cela ne veut pas dire qu'il faille rejeter cette approche théorique mais peut être l'envisager de manière différente. Comme le déclare Freeman, la théorie des parties-prenantes doit s'interpréter comme un « genre d'histoires au sujet de la manière dont nous pourrions vivre» (Freeman, 1993).

Par contre, l'éthique de la discussion prend tout son sens à travers l'engagement que provoque l'acte illocutoire. Or, l'approche par les parties-prenantes est particulièrement propice à tenir compte de cette éthique. Cependant, il ne peut s'agir de la création d'un simple réseau de relations dans le but d'obtenir de l'information et de manipuler les acteurs du réseau. Pour que l'approche par les parties-prenantes prenne une dimension éthique, il faut qu'elle se déroule dans un cadre structuré où a lieu la discussion entre les creuseurs, le pouvoir public, la population, les ONG et autres. Pour que la discussion prenne tout son sens

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éthique le cadre structuré dans lequel elle a lieu doit produire des décisions qui ont valeur d'engagement et auxquelles on ne peut se soustraire une fois établies surtout en ce qui concerne les creuseurs des minerais autour du PNKB.

En ce sens, l'éthique de discussion envisagée à Buloho conduit à une éthique de la responsabilité. Mais il s'agit là d'une responsabilité partagée entre tous les acteurs. Les décisions sont prises en accord avec les parties-prenantes qui deviennent elles-mêmes coresponsables des décisions et actes vis-à-vis de la protection de l'environnement.

Avec la responsabilité partagée, la question n'est pas résolue mais elle prend une autre tournure. Ce n'est plus aux seuls défenseurs de la nature au PNKB de donner la priorité à la préservation de la nature, mais ce sont les parties-prenantes elles-mêmes qui collectivement vont accorder une certaine place à la nature. Les creuseurs n'auront plus à définir des priorités puisque ces priorités sont définies collectivement. La place qu'occupe la nature dans les préoccupations éthiques n'est plus alors le simple fait d'une catégorie, mais dépend de la conscience que collectivement tous les agents représentant les parties-prenantes ont des enjeux environnementaux pour la durabilité des ressources naturelles à Buloho.

Plus leur sensibilité aux questions environnementales sera élevée plus il est probable que la nature constitue un objet prioritaire des discussions. L'intérêt d'un tel cadre de réflexion est que ce ne sont pas seulement les parties-prenantes représentant la nature qui ont à prendre position mais l'ensemble des parties-prenantes. Or la sensibilité de celles-ci aux questions environnementales pourrait les faire pencher, lors d'une discussion argumentée, en faveur d'une priorité forte à l'égard de la nature. Les militants environnementaux comme WCS, WWF, GTZ et autres, joueront pleinement leur rôle en sensibilisant les autres organisations de la base et toutes les parties concernées.

Dans un cadre structuré tel qu'il est impliqué par l'éthique de la discussion, la priorité environnementale n'est évidemment pas garantie, mais au moins elle paraît d'autant plus probable que la sensibilité et l'éducation à l'égard de la nature sont élevées pour amener plus la population de la chefferie de Buloho à s'approprier la conservation de la nature pour la durabilité des ressources naturelles dans les villages. Dans le cadre de ce travail, nous aurons à comprendre le rôle des acteurs suivants et avoir certains résultats comme l'illustre le schéma ci-dessous :

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Pouvoir public

Exploitation minière

Braconnage

AGR

Appui

Amélioration des infrastructures

Cadre d'échanges

Creuseurs et population

inancemen ONG

Financement

Appropriation

Pollutions des eaux

Agricultur e et élevage

ntrôle Contrôl

Education

environnementale et Coopératives

Erosions

PNKB

Figure 1: Cadre conceptuel intégrant les parties prenantes et responsabilités des acteurs

Dans ce schéma, on trouve les problèmes environnementaux comme le braconnage, l'exploitation minière, érosions et pollutions des eaux qui entourent et lient toutes les parties pérennantes ensemble.

Cette situation leur amène vers un cadre d'échanges et de planification stratégique pour faire face aux problèmes auxquels ils s'engagent, chacun avec son fer de lance considéré ici comme atout, pouvoir ou compétence.

Du cadre d'échange où chacun apporte sa contribution, sortira les grandes stratégies ou activités comme AGR, aménagement des infrastructures sociales de bases, éducation environnementale, Agriculture et élevage pour réduire les pressions faites aux ressources naturelles du PNKB et des villages.

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1) Communautés locales et creuseurs

Tout vient de la base et tout revient à la base, la population autochtone de la chefferie

de Buloho doit s'approprier toute action et idéologies leur impliquant dans la protection de l'environnement. Les membres de la communauté dans les villages seront les premiers bénéficiaires de plusieurs activités, formation et information pouvant les aider à prendre conscience et s'engager librement dans la protection et la durabilité des ressources naturelles de leur milieu, car la formation est une matière première de toute connaissance pouvant ramener au changement. Les différentes séances à préconiser seront ainsi faites à travers les églises, écoles, associations locales de développement, les centres de santés, communautés ecclésiales vivantes et autres.

2) Organisations non gouvernementales

Les Organisation non gouvernementales sont soit locales, nationales et internationales

ainsi que religieuses. Elles peuvent êtres d'appui ou financière ou les deux à la fois. Le rôle principal de ces organisations est d'inciter la participation active de tous les acteurs et financement des certaines activités. Néanmoins, elles restent les principaux acteurs de l'éducation environnementale. Elles doivent veuillez à l'accompagnement financier, technique et matériel et le suivi strict des toutes les activités dans les villages concernés.

3) Autorités Administratives et politiques

Compte tenu de leur pouvoir, ils restent les principaux responsables pouvant garantir

la paix et à juguler l'insécurité qui règne dans le milieu. Ils sont aussi les seuls à disposer le pouvoir d'accorder les titres fonciers pour l'intensification agricole et à protéger les producteurs. Egalement à accorder l'autorisation pour toutes activités à envisager dans les villages pour la protection de l'environnement.

4) Parc national de Kahuzi Bièga

Dans cette stratégie, le Parc national de KAHUZI BIEGA aura la noble mission de

surveiller et contrôler toutes incursions au parc ainsi que le cas de récidifs parmi les creuseurs et chasseurs. Egalement, le PNKB devra s'assurer de l'opérationnalité de tous les postes de patrouilles préétablis. En l'occurrence le PP de Musenyi, Bitale et Munyanjiro. En plus, le PNKB devra affecter une partie de ses recettes ici des tourismes pour le cofinancement des certaines activités visant la conservation et la protection du Parc. Enfin, associer la communauté de Buloho à toutes initiatives visant la protection du Parc.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon