République Démocratique du
Congo
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUTS SUPERIEURS TECHNIQUES
INSTITUT SUPERIEUR DE DEVELOPPEMENT RURAL
B.P: 2849 BUKAVU
Impact environnemental de l'exploitation
minière dans les aires protégées.
Cas du PNKB dans la Chefferie de
Buloho.
Par NSHOKANO ZAGABE Fiston
Directeur : Prof. Jean-Berckmans B. MUHIGWA Docteur
en Entomologie
Mémoire présenté et défendu
publiquement en vue de l'obtention du diplôme de Licence en
développement rural.
Co-directeur: Ass. Deo KUJIRAKWINJA
Master en Biologie de la
conservation
Option : Environnement et développement
durable
Niveau de technicité : A0
Juillet 2015
I
EPIGRAPHE
« La nature ne ment jamais » Rousseau
(1764). Quand on la détruit, on paie cash !
« Si tu peux marcher, tu peux danser. Si tu peux parler,
tu peux chanter. Si tu peux détruire, tu peux aussi construire.
Choisis alors ton champ par rapport à la conservation de la nature
». (Pape Jean Paul II) 1920-2005
« Met en Yahvé ta réjouissance : il
t'accordera plus que les désirs de ton coeur » Psaume :
37-4, père du ciel et de la terre, qui fait de nous ce que
nous devenons aujourd'hui.
II
DEDICACE
NSHOKANO ZAGABE Fiston
A la grande famille Michel ZAGABE, dont je suis le fruit !
NSHOKANO ZAGABE Fiston
III
REMERCIEMENTS
Nous tenons à témoigner tous nos sincères
remerciements au Professeur Jean-Berckmans B. MUHIGWA, notre directeur de
mémoire. Les nombreuses et fructueuses rencontres autour des questions
relatives à notre recherche ont été pour nous une source
d'inspirations enrichissantes. Pour la disponibilité offerte au cours de
la construction de cette étude, nous exprimons notre reconnaissance et
nos sentiments de profonde gratitude.
A l'Assistant Deo KUJIRAKWINJA, nous disons merci pour avoir
accepté de codiriger ce travail avec courage. En aucun moment, il n'a
cessé de nous apporter assistance malgré ses multiples et lourdes
tâches professionnelles au sein de WCS, ses recherches et études
doctorales.
Nous tenons à témoigner notre reconnaissance
à l'ensemble des personnes physiques et morales qui nous ont
assistées d'une manière ou d'une autre, en l'occurrence, le
Professeur Dr MUBAGWA MUKO, l'Abbé Gyavira BUGANDWA, l'Assistant Me
Aimé Jules MURHULA, l'Assistant Claude IGUMA, l'Assistant Romain
LWABOSHI. Nos remerciements s'adressent également à WCS et
à la fondation ARCUS pour la pré-enquête et l'appui
à la production, au PNKB, à l'UCB pour le cadre de travail et
l'énergie pour la saisie. A l'ensemble de la communauté de la
chefferie de Buloho, leurs autorités administratives et militaires
rencontrées et interviewées au cours des différentes
étapes de ce travail.
Chaleureusement, nous saluons le soutien indéfectible
de nos parents Jean-Louis ZAGABE Michel et Emercianne M'RUGABE. Très
chère bien aimée de mon coeur, petits frères et soeurs,
membres des familles, ami (e)s, compagnons de lutte, camarades et
connaissances, l'affection que vous nous avez témoignée nous a
aidé à aller jusqu'au bout de ce travail et nous vous en
remercions sincèrement.
Vous êtes nombreux à nous avoir apporté votre
assistance sous toutes ses formes pour contribuer à l'heureux
aboutissement de ce monument. Certes, nous ne saurions pas vous citer tous. Que
vous toutes et vous tous, puissiez trouver ici nos profonds sentiments de
gratitudes. Enfin, merci à ceux qui vont lire ces pages, où nous
attendons les remarques formatives.
IV
SIGLES ET ABREVIATIONS
$ : Dollars
% : Pourcentage
AGR : Activité génératrice de revenu
AP : Aire protégée
APC : Action pour la paix et la concorde
CARPE: Central African Regional Programme for the
Environment
CDB : Convention sur la diversité biologique
CJPBF : Commission Justice et Paix Belgique francophone
CMAP : Commission mondiale des aires
protégées
FAO : Programme des nations unies pour l'alimentation et
l'agriculture
FDLR : Forces Démocratiques de Libération du
Rwanda
FIDA : Fonds international de développement agricole
Fig : Figure
GADHOP : Groupe d'associations de défense des droits de
l'homme et de la paix
ICMM : Conseil international des mines et métaux
Km : Kilomètre
OGP : Observatoire, gouvernance et paix
ONG : Organisation non gouvernementale
PAPACO : Programme aires protégées d'Afrique
& conservation
PGG : Plan général de gestion
PNKB : Parc National de Kahuzi-Bièga
PP : Poste de patrouille
RA : Rift Albertin
RN : Route nationale
SFI : Société financière
internationale
UGADEC : Union des Associations pour la Conservation des
Gorilles et le Développement
Communautaire en RDC orientale
UICN : Union internationale pour la conservation de la
nature
UNEP: United nation program for the environment
UNESCO : Organisation des nations unies pour
l'éducation, les sciences et la culture
WCS: Wildlife Conservation Society
WWF: World Wide Fund of Nature
ZS : Zone de santé
V
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURESS
Tableau 1: Matrice de gouvernance de l`UICN pour les sites
protégés
Tableau 2: Axes stratégiques proposés
Figure 1: Schéma proposé
Figure 2 : Catégories de services
éco-systémiques fournies par la nature
Figure 3 : Modèle de l'agencement territorial MAB pour
une aire protégée
Figure 4: Les secteurs du Parc National de Kahuzi Biega
Figure 5 : Répartition de l'échantillonnage
Figure 6: Profession des enquêtés
Figure 7: Raison de creuser les minerais
Figure 8: Revenu mensuel
Figure 9: Terroir agricole
Figure 10: Minerais exploités
Figure 11: Lieu vente minerais
Figure 12: Affectation revenu minier
Figure 13: Conséquence dans les villages
Figure 14: Ressource forestière puisée au parc
et son usage
Figure 15: Creuseurs ayant des camps au site
Figure 16: Distance entre camp et Parc
Figure 17: Chasse au site
Figure 18: Concernés par la chasse au site
Figure 19: Outil de chasse
Figure 20: Aliments consommés au site minier
Figure 21: Espèces animales incluses dans
l'alimentation
Figure 22: Fréquence de consommation de la viande
boucanée
Figure 23: Fréquence de vente de la viande
boucanée au site minier
Figure 24: Effets de l'exploitation minière sur la
faune
Figure 25: Espèces disparues
Figure 26: Conséquence sur le sol
Figure 27: Animaux les plus affectés par l'exploitation
minière
Figure 28: Conséquences de l'exploitation sur le
système socio-écologique
Figure 29: Utilité
Figure 30: Action pour pérenniser les ressources
Figure 31: Pour abandonner la mine
Figure 32 : Rôles des acteurs
VI
RESUME DU TRAVAIL
En RDC, environ 16% de la population dépendent de
l'exploitation artisanale des minerais. Pourtant, cette activité
constitue le premier facteur de dégradation de l'environnement (Jobname,
2007). Il est vrai que l'humanité a besoin des minerais pour ses
besoins, néanmoins l'exploitation des minerais jusqu'aux aires
protégées comme c'est le cas au PNKB, où les creuseurs se
comportent en chasseurs, ravage les écosystèmes du milieu.
Ainsi, dramatiquement convoitée par une multitude de
personnes pour différentes raisons, la biodiversité du PNKB est
affectée. La chasse pour nourrir les exploitants miniers, la
déforestation, la pollution des eaux, les érosions, font partie
des nombreux dommages causés au Parc et à la communauté de
la chefferie de Buloho. C'est pourquoi, dans ce travail, nous nous sommes
assigné comme objectif, d'assurer la meilleure compréhension des
questions minières dans les périphéries du PNKB en
proposant certaines voies de sortie avec des actions durables. Les
résultats auxquels nous sommes arrivés sont :
L'artisanat minier autour du PNKB, avec l'or comme
matière principale qu'on y exploite, affecte les
écosystèmes du parc, affirment 72% des enquêtés.
Où, 32% d'enquêtés font allusion à la destruction de
l'habitat naturel des espèces, à ce point la flore
présente au site, doit d'abord être dégagé pour
libérer l'espace affirment 28% pendant que 20%, c'est pour avoir les
bois de chauffage et 16% pour les constructions et la carbonisation.
L'exploitation minière contribue aussi à la pollution des eaux
dans les villages, ont affirmé 28% des enquêtés, ainsi
qu'à des érosions de sol. 72% des creuseurs disent qu'ils
s'intéressent à l'activité minière parce qu'ils
n'ont pas d'emploi, bien que cette activité ne produit pas grande chose
avec 1,5 $ comme revenu moyen et journalier d'un creuseur. On note que 42% des
personnes enquêtées, disposent de moins d'un hectare de terre pour
l'agriculture.
L'exploitation minière, favorise la déperdition
scolaire dans les villages en faveur des activités minières,
affirment 20% des enquêtés. L'exploitation des minerais dans les
villages de la chefferie de Buloho provoque des maladies pulmonaires et des
maladies d'origine hydrique par leur consommation et leur utilisation quand
c'est déjà contaminées par des pollutions dues à
l'exploitation minière, affirment 10% des enquêtés. Parmi
les ressources forestières tirées au parc par l'ensemble de nos
enquêtés, on note la recherche du bois pour diverses
utilités (33%) contre 12% de ceux qui y tirent le gibier.
VII
Concernant la présence des campements dans les sites
miniers, 56% des creuseurs enquêtés logent les campements se
trouvant dans les sites miniers autour du PNKB. 40% des creuseurs affirment que
leurs campements seraient à une distance de 5Km par rapport au parc. Vu
la présence de ces campements autour du parc, 28% des
enquêtés affirment qu'il y aurait la chasse par les pièges
dans les zones proches des sites d'exploitations.
Dans les sites et campements miniers, 44% des creuseurs
auraient comme aliment principal, fou et viande boucané. Le
porc-épic est l'espèce la plus concernée dans ces gibiers
consommés. Certains enquêtés pensent que les animaux qu'ils
consommaient plus sont déjà disparus de plusieurs coins du milieu
comme les antilopes, les petits singes et autres. Dans les sites miniers, 28%
des enquêtés affirment la présence des marchés des
gibiers et où ils sont consommés et vendus au moins une fois la
semaine affirment 76% des enquêtés.
Certains animaux sont jugés par nos
enquêtés de plus touchés par l'exploitation minière
car ils ne les voient plus comme avant. 19,3% d'enquêtés pensent
que ce serait les antilopes, visibles avant dans les villages. Certaines
personnes de Buloho, voyaient encore se battre les animaux sauvages dans leurs
villages. Et 18% pensent que ce sont les gorilles qui seraient plus
touchés, néanmoins avec les interviews les gens assimilaient
cette situation à plusieurs guerres à répétitions
qu'a connues la chefferie de Buloho.
En examinant les voies de sorties, 36% voudrait voir leurs
infrastructures sociales de base être aménagées ou
améliorées. Par exemple : les routes de désertes
agricoles, les formations médicales, les écoles, car beaucoup de
ces infrastructures ont été incendiées et détruites
par les FDLR. D'autres enquêtés (24%) disent qu'il faudrait une
réelle éducation environnementale pour amener tous les acteurs
à prendre conscience et s'engager pour la protection de l'environnement
; comme le pensait Martin Luther King « Avec la
nature, nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères,
sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ». et 16%
d'eux pensent qu'il serait mieux d'appuyer la scolarité des enfants des
villages de la chefferie de Buloho.
En fin, 32% des creuseurs pensent qu'ils peuvent abandonner
cette activité s'ils trouvaient un emploi ou une autre activité
plus rentable que l'artisanat minier. 28% étaient d'accord s'ils
pratiquaient le commerce, 24% pensent qu'ils peuvent se lancer dans
l'élevage et 16% étaient pour l'agriculture.
Concerning the presence of camps in the mining sites, 56% of
operating's investigated lodge camps being in the mining sites around the PNKB
and 40% of operating's affirm that
VIII
SUMMARY OF THE STUDY
In RDC, about 16% of the people depend on artisanal mining
activities. Yet, this activity constitutes the first factor of deterioration of
the environment. It is true that the humanity needs mining revenues for its
needs, nevertheless the exploitation of minerals until the protected areas like
that is the case to the PNKB, where operating's include themselves in hunters
and ravage ecosystems (Raven and al, 2009).
Thus, coveted dramatically by people multitude for different
reasons, the biodiversity of the PNKB is affected. Hunt to feed the mining
operators, the deforestation, the pollution of waters, erosions, makes part of
the numerous a pity caused to the Park and the community of Buloho. It is why,
in this work, us we are assigned how objective, to assure the best mining
question understanding in peripheries of the PNKB while proposing some ways of
exit with the lasting actions. Results to which we is succeeded are:
The mining handicraft around the PNKB, with gold as main
matter that one exploits there, affect ecosystems of the park, affirm 72% of
investigated them. Where, 32% of investigated make allusion to the destruction
of the habitat natural of species, to this point the present flora to the site,
must first be clear to free affirm 28%, 20% to have woods, 16% for their
constructions and the carbonization. The mining exploitation, contribute to the
pollution of waters also in villages, affirmed 28% of investigated them, as
well as to erosions of soil. 72% of operating, say that they interest
themselves to the activity mining buses they don't have an use, well that this
activity doesn't produce big thing where one records 1,5$ how income means and
daily of an operating. 42% of people investigated, arrange less than one
hectare of earth for agriculture and other uses.
The mining exploitation, encourage the school dwindle in
villages in mining activity favor, affirm 20% of investigated. The exploitation
of ores in villages of Buloho, provoke the pulmonary illnesses and illnesses of
origin hydric by the consumption and the utilization of waters already
contaminated by pollutions owed to the mining exploitation, affirm 10% of
investigated them. Among the drawn forest resources to the park by the whole of
our investigated, one notes the research of wood for various utilities (33%)
against 12% of those that extricates the game there.
IX
their camps would be to a distance of 5Km in relation to the
park. Seen the presence of these camps around the park, 28% of investigated
them affirm that he/it would have hunt per traps in the near zones of
exploitation sites. In these mining sites or then in these camps, 44% of
operating's would have like main food or basis, mad and meat game and the pork
pick is more the species the concerned in this games clear soup. Some
investigated, think that animals that the clear soups are more already extinct
in several corners of the middle as antelopes, the small monkeys and another
one. In the mining sites, 28% of investigated affirm the presence of game
markets and or, they are consumed less once in the week affirm 76% of
investigators.
Some animals are judged touched more by the mining
exploitation by our investigated, buses they don't observe them anymore as
before. 19,3% of investigated think that that would be antelopes, visible
before in villages. Some people of Buloho, saw to fight animals again forests
and bush of their villages. And 18%, think that it is would be gorillas who are
touched more, nevertheless with interviews people would assimilate this
situation to several wars to repetitions that knew of Buloho Chefferie.
As examining sees them of exits, 36% would want to see their
social infrastructures of basis to be distributed improve either. For example:
roads of desolate agricultural, the medical formations, schools, buses a lot of
these infrastructures have been fired and destroyed by the FDLRS. Others
investigated (24%) say that it would need to a real environmental education to
bring all actors to take conscience and committed for the protection of the
environment; as though it of Martin Luther King " With the nature, us duty to
learn to live together as of brothers, otherwise we are going to die together
all as of idiots ". And 16% of them think that he/it would be better to push
the education of children of villages of Buloho Chefferie.
In end, 32% of operating's think that they can abandon this
activity if they found the use or another profitable activity that the mining
handicraft. 28% were okay if they exercised the trade, 24% think that they can
rush in rising and 16% were for agriculture.
1
0. INTRODUCTION
Les aires protégées demeurent l'une des options
fondamentales de conservation de la biodiversité contre la disparition
des espèces (Auzel et al. 2000). Egalement elles assurent aussi le
maintien de services éco-systémiques et les conditions de vies
à différents niveaux. Outre ces fonctions
socio-écologiques, elles jouent un rôle essentiel dans la lutte
contre les effets des changements climatiques (Dudley, 2008). Malgré les
efforts de conservation, le déclin de la biodiversité
s'accélère suite aux effets anthropiques (Butchart et al.
2010).
La République Démocratique du Congo (RDC)
dispose d'une diversité écologique exceptionnelle, la plus
importante en Afrique et sur la planète (Levin, 2013). Dans un contexte
marqué par des conflits récurrents à l'est du pays,
l'économie locale est plus caractérisée par une
économie informelle avec comme conséquence la dégradation
des ressources naturelles et le non-respect des prescrits légaux en la
matière. L'exploitation minière par exemple, est courante dans
différentes zones y compris dans les zones interdites comme les aires
protégées (International Alert, 2009). Cette situation s'est
traduite dans la plupart des cas par la recrudescence du braconnage sur
différentes espèces y compris celles interdites par les
différentes lois, l'occupation illégale des terres des aires
protégées par les populations riveraines et bandes armées,
la destruction des habitats et la perte du contrôle sur de grandes
étendues de celles-ci par l'ICCN, tel est le cas dans le groupement de
Musenyi à Buloho.
L'économie congolaise, dépendante de l'artisanat
minier légalisé en 1972 pour répondre au défi
industriel en faillite (Sally 2006). Ainsi, cette libéralisation a
conduit jusqu'à ces jours des masses laborieuses sans emplois à
l'artisanat minier jusque dans les aires protégées. Pourtant la
conservation de la biodiversité est, pour le secteur des mines, un
élément essentiel de développement durable (Sally, 2006).
Par l'incapacité de l'administration publique congolaise à
contrôler le secteur artisanal et ses pratiques, ce secteur se
développe autour et dans les aires protégées au point
qu'on assiste à un désastre écologique comme au PNKB
(Geenen 2012).
La question minière est donc un enjeu environnemental
dans toute la partie Est de la RDC, où au PNKB dans la partie qui inclue
la chefferie de Buloho, les conséquences sont énormes: la
pollution des nappes phréatiques, la déforestation, le
braconnage, la déviation des rivières et ses effets sur les
espèces aquatiques, la disparition des terres arables (International
Alert, 2009).
2
0.1. Etat de la question
Afin de mieux cerner la question liée aux mines dans
les zones proches des aires protégées, il est important de faire
un regard sur les différentes recherches sur la thématique.
L'exploitation minière artisanale demeure importante pour les
exploitants, bien qu'elle ne permette qu'une survie économique à
court terme. Elle encadre des milliers de creuseurs, négociants et
intermédiaires ainsi que de petits commerçants qui vivent
grâce à elle. Malgré la faible productivité de ce
secteur, il reste l'un des piliers de l'économie locale informelle de la
province du Sud-Kivu (Kamundala, 2012). Idée soutenue par JOBNAME
(2007), qui pense que les ressources naturelles dominent l'économie de
nombreux pays de ce continent et représentent le plus important moyen de
subsistance pour des habitants majoritairement pauvres et vivant en zone rurale
comme celle de la Chefferie de Buloho.
Toutefois, l'absence d'un encadrement et d'une sensibilisation
aux artisanaux sur les concepts de la protection environnementale, leurs
exploitations, conduisent très souvent à une destruction
écologique (SEYDOU 2001, GADHOP 2012). Bien que la contribution de
l'exploitation minière artisanale dans le développement
économique du Sud-Kivu soit nécessaire, elle exerce une pression
énorme sur les écosystèmes telles que la pollution des
eaux, la dégradations des forets et sols, la destruction de la faune
(Kamundala, 2012). En RDC par exemple, les creuseurs ne se préoccupent
pas de l'existence de la loi dans leurs pratiques bien que le code minier de
2002 définisse les obligations y relatives (GADHOP 2012). D'où,
l'on constate ainsi que les conditions sociales et environnementales du secteur
minier sont déplorables. Dans le pays, il existe de nombreux
problèmes environnementaux dans les principales zones minières,
particulièrement au Katanga et dans les Kivu (International Alert,
2009). Certains de ces problèmes, tels que le déversement des
déchets et des installations de gestion des résidus pourraient
représenter un danger réel pour les populations riveraines et les
aires protégées (Banque Mondiale 2008).
Toutefois, l'un des problèmes cruciaux aux Parcs
nationaux est l'aménagement d'une zone tampon où les
communautés pourraient accéder aux ressources naturelles de
manière contrôlée en vue de garantir leur participation
à la conservation (Muhigwa et al. 2007). La protection de la nature
implique la sauvegarde et l'exploitation de façon rationnelle. Ce point
de vue quelque peu paradoxal met en évidence le fait que l'homme, en
dépit de ce qu'il pense en général et de la situation
qu'il s'est faite dans l'univers, n'est pas encore affranchi totalement des
lois naturelles mais leur demeure soumis puisque la Nature lui fournit la plus
grande
3
partie des ressources renouvelables dont il ne saurait se
priver (BAER 2000). Vu les erreurs antérieurs, il apparaît
indispensable de repenser le choix des zones à conserver mais aussi les
approches de gestion qui doivent concilier conservation et satisfaction des
besoins des autochtones (Mengue-Medou, 2002).
Vu ces erreurs, de nombreux conflits ont été
enregistrés entre les communautés locales et les gestionnaires
des aires protégées liés à la conservation des
ressources naturelles. Et de nombreuses victimes ont été
dénombrées de part et d'autre en raison de problèmes
d'accessibilité aux ressources et de la difficulté pour les
populations locales à percevoir les bénéfices futurs de la
conservation (Ngeleza, 2012). Egalement, la présence de bandes
armées autour des aires protégées comme au PNKB avec les
groupes d'autodéfense dont la population locale de la Chefferie de
Buloho reconnait certains mérites d'ordre sécuritaire pour leur
village, l'agriculture itinérante sur brulis, les exploitations
minières artisanales, les braconnages, la pauvreté extrême
des populations locales sont autant des problèmes qui gangrènent
l'environnement dans la chefferie de Buloho.
De même, limiter les pratiques illégales et
prévenir les conflits liés aux ressources naturelles font partie
des objectifs du Code minier de la RDC mais, l'activité minière
artisanale telle qu'elle s'est développée à l'Est de la
RDC est considérée comme « un piège à
pauvreté ». On trouve sur les sites miniers des personnes
originaires des villes, jeunes déscolarisés et les anciens
fonctionnaires mal rémunérés. Egalement, dans les
régions à forte densité de population, les
difficultés d'accès à la terre poussent à
l'activité minière. Pourtant, les creuseurs ne retirent de leur
travail que des gains minimes, que certaines études estiment en moyenne
entre 1 et 2 dollars par jour (CJPBF, 2012).
Concernant la gestion des APs, elle pose un problème de
la cohabitation des politiques publiques et des systèmes traditionnels.
Pour contribuer à la compréhension de cette difficile
cohabitation, il est proposé l'analyse de l'évolution de la
politique de gestion des aires protégées de l'époque
précoloniale à ces jours. L'étude du cas du Parc National
du Haut Niger révèle que, malgré la reconnaissance et la
prise en compte du rôle des communautés traditionnelles, les
populations locales adhèrent à la gestion participative sans
grande conviction. La stratégie de conservation peut fonctionner et
faire la preuve de son efficacité si des efforts sont entrepris dans
l'appui au développement communautaire et dans la création
d'activités génératrices de revenus pour les populations
traditionnelles qui mettent leurs savoirs au service de la gestion des aires
protégées (DIALLO, 2011). Cette approche n'est pas
4
du tout loin de ce que pense qu'un financement adéquat
est indispensable en faveur de la biodiversité (Stavros, 2008). On ne
pourra enrayer la perte de biodiversité que si tous les secteurs de la
société, en allant des pouvoirs publics et du secteur industriel
aux propriétaires des terrains concernés et aux individus
appartenant au grand public, s'impliquent activement.
Avec un intérêt capital, l'exploitation des
ressources naturelles vis-à-vis de l'environnement, reste une
matière transversale nécessitant l'implication de tout être
humain. N'ayant pas encore été abordé scientifiquement et
totalement dans les quatre groupements concernés, nous souhaitons
proposer une voie de sortie et partager ces informations avec tous ceux qui
s'intéressent à la conservation de la nature afin de prendre des
précautions utiles. Cette étude se fonde sur une vision
d'équilibre prônant l'harmonie entre l'homme et la nature.
D'où la pensée de Martin Luther King «
Avec la nature, nous devons apprendre à vivre ensemble comme des
frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots
». Cette pensée est renforcée par celle de J.
ROUSSEAU (1764) « La nature ne ment jamais », quand
on la détruit, on paie cash.
0.2. Problématique
La RDC est l'un des réservoirs biologiques du monde,
avec une importante réserve du monde en espèces fauniques et
endémique (les gorilles de montagne, les Gorilles des plaines de l'est,
les Bonobo, l'Okapi, les Rhinocéros blanc du Nord, le Paon congolais,
les Girafes, etc.) mais ces espèces subissent une forte pression
anthropique. La RDC compte 409 espèces de mammifères, soit 54,1 %
des espèces d'Afrique), 1.086 espèces d'oiseaux, 216
espèces de batraciens et 352 espèces de reptiles (PNUE-FEM,
2007).
Bien que la biodiversité de la RDC ait
été dégradée par des activités humaines, il
y a tout de même la persistance de différentes espèces. Ces
activités anthropiques sont renforcées par une croissance
démographique et la prédominance d'une économie
informelle, reposant intégralement sur l'exploitation minière
(UICN-PAPACO 2012, PROMINES, 2014). Cette dégradation est plus grave
dans les zones non protégées au point que l'espoir ne reste que
dans les aires protégées considérées comme le seul
espoir pour limiter la perte des différentes espèces (Dudley,
2008). Cette dégradation est accentuée par les conflits
armés et l'instabilité politique qui ont
caractérisé le pays au cours des années 90 (Bavon,
2012).
3) Quelles sont les actions stratégiques à mettre
en place pour assurer la durabilité des ressources dans la
collectivité de Buloho ?
5
Ainsi, dramatiquement convoitées par une multitude de
personnes à des utilisations différentes, comme l'exploitation
minière à Buloho (UICN, 2010), celle-ci, affecte potentiellement
la biodiversité du PNKB, aussi bien de façon directe qu'indirecte
(ICMM, 2006). La chasse pour nourrir les creuseurs, la déforestation, la
pollution des eaux et les érosions, font partie des nombreux dommages
causés au Parc (International Alert, 2009).
En RDC, environ 16% de la population dépendent de
l'exploitation artisanale des minerais (Banque Mondiale, 2008). Pourtant, cette
activité constitue le premier facteur de dégradation de
l'environnement (Jobname, 2007). L'accélération de la
dégradation de l'environnement qui aussi, amoindrit les biens naturels
des ruraux pauvres. Sur 1,4 milliard de personnes en situation d'extrême
pauvreté au monde, 1 milliard vivent en milieu rural (FIDA, 2012).
Surnommé scandale géologique, la RDC reste
classée parmi les pays les plus pauvres de la planète (Mozalto,
2004), situation qui n'épargne la chefferie de Buloho quand on voit la
situation socioéconomique de sa population. Ce qui pousse cette
population vers l'exploitation minière dans différentes zones
où les minerais sont suspectés existé (PROMINES, 2014).
Cette exploitation pose des sérieux problèmes sur le PNKB qui est
voisin à la Chefferie de Buloho, mais aussi les eaux, les champs
agricoles de la population de la Chefferie de Buloho et autres.
Le gibier a déjà disparu des zones
occupées par l'homme (Wilkie, 2000), la présence des campements
des exploitants miniers dans les forêts, présente une menace sur
la faune et flore de la contrée. Certains exploitants, chassent à
l'intérieur du parc et au tour, dans les forêts où ils
exploitent les minerais et installent leurs champs aux sites, avec des effets
sur la faune et la flore présente sur la place.
Eu égard à cette situation, trois questions
nécessitent d'être éclairées :
1) Quelles sont les causes de l'exploitation minière dans
la collectivité de Buloho ?
2) Quelles sont les conséquences de l'exploitation
minière sur le système socio-écologique dans la
collectivité Chefferie de Buloho ?
6
0.3. Hypothèses
1) La pauvreté de la population et le manque d'emploi
constitueraient les facteurs qui encouragent l'exploitation minière dans
la collectivité de Buloho ;
2) L'exploitation minière, aurait des dégâts
sur le système socio-écologique du milieu par la destruction des
faunes, flores et la pollution des eaux du milieu;
3) La mise en place d'un système d'actions sociales
pour accompagner la population de Buloho sur des questions
socioéconomiques serait une stratégie pour assurer la
durabilité des ressources du milieu.
0.4. Objectifs du travail
0.4.1. Objectif général
Notre objectif dans ce travail est d'assurer la meilleure
compréhension des questions minières dans les
périphéries du PNKB en proposant des actions durables.
0.4.2. Objectifs spécifiques
? Identifier les causes de l'exploitation minière dans la
collectivité de Buloho;
? Déterminer les conséquences de l'exploitation
minière sur le système socio-écologique dans la
collectivité Chefferie de Buloho;
? Proposer les actions stratégiques à mettre en
place pour assurer la durabilité des ressources dans la
collectivité de Buloho.
0.5. Délimitation spacio-temporaire
0.5.1. Délimitation temporel
Cette étude prend genèse à la
réouverture des activités minières au Kivu dans la
période de 2011 à 2015). En septembre 2010, les exportations de
minerais depuis les provinces du Nord Kivu, du Sud Kivu, et du Maniema ont
été suspendues par le Président Kabila, ensuite
levée en mars 2011(CJPBF, 2012).
7
0.5.2. Délimitation spatiale
La présente étude, réalisée dans
la Chefferie de Buloho, concerne uniquement quatre groupements qui sont voisins
directs avec le PNKB et où on exploite les minerais. Il s'agit donc des
groupements de Bitale, Karali, Munyanjiro et Bagana.
0.6. Choix et intérêt du sujet
Cette thématique n'a pas été choisie au
hasard, plutôt fruit d'une observation orientée aux effets que
produisent les activités minières autour du PNKB et à la
communauté autour des sites. Il s'agira de montrer
l'intérêt des acteurs de conservation, de comprendre le lien entre
l'exploitation minière et le déclin de certaines espèces
dont les grands singes dans la partie haute altitude du PNKB.
Egalement, à l'heure actuelle, la protection de
l'environnement modèle les rapports internationaux et améliore
les relations entre l'homme et la nature. Pour le moment, les activités
anthropiques se sont constituées en agent important de modification de
l'environnement global où, l'exploitation minière autour d'une
aire protégée comme celle du PNKB à Buloho, a des
implications néfastes sur la conservation et la communauté.
0.7. Cadre théorique
Le présent travail de recherche s'inscrit et s'appui
à la théorie de parties-prenantes (Jérôme Ballet et
Damien Bazin, 2004). Cette théorie peut être
considérée comme un élargissement de la théorie
contractuelle des exploitants miniers que nous pensons regrouper au sein des
coopératives minières. Ces coopératifs miniers et autres
acteurs comme les ONG, sont appréhendés comme une structure
mettant aux prises des groupes aux intérêts multiples (Cyert et
March 1963).
Il en résulte que ces structures comme les
coopératives minières n'ont plus pour objectif unique de faire du
profit, mais constitue une tentative de rendre compatible leurs multiples
actions avec les objectifs de conservation, la théorie des
parties-prenantes est bien, en ce sens, un élargissement de cette vision
des acteurs où les groupes aux intérêts multiples ne sont
plus seulement les groupes dominants à l'interne dans les villages, mais
aussi des groupes externes aux intérêts diversifiés.
8
Ainsi, l'intégration de l'environnement naturel dans la
théorie des parties-prenantes consiste alors à passer par le
biais des intérêts humains pour la nature, car si l'on peut bien
admettre que certains animaux ou certaines plantes ont des besoins ; cela ne
signifie pas que la préservation d'une espèce animale ou d'une
variété de plantes soit nécessaire puisque
l'évolution est l'histoire de la création et de la destruction
des espèces et que l'on ne peut pas dériver à partir des
besoins un ensemble d'intérêts clairement identifiables autres que
les intérêts humains.
Dans son approche anthropocentrique, la théorie des
parties-prenantes peut prendre en compte l'environnement naturel en vertu des
intérêts humains, c'est-à-dire des personnes humaines qui
se sentent concernées par la nature (Phillips, 1999). Même si la
nature ne peut en elle-même être considérée comme une
partie-prenante, la théorie peut produire une raison morale de
protéger l'environnement naturel parce que des parties-prenantes
humaines s'en soucient. Des porte-paroles, activistes environnementaux, ONG,
etc., peuvent avoir pour intérêt de défendre la nature ou
plus exactement de défendre la préservation de certains
éléments de la nature qu'on rencontre dans la chefferie de
Buloho.
Une difficulté demeure néanmoins. Les conflits
d'intérêts entre parties-prenantes persistent. Or, il s'agit
là d'une question essentielle comme le soulignent Evans et Freeman
(1993). Au fur et à mesure que leur nombre s'accroît, le risque de
conflit s'accroît aussi (Ballet 2005). Cela revient à dire que
l'environnement naturel est traité comme tout autre problème
social ou comme tout intérêt revendiqué par n'importe
quelle partie-prenante. Finalement, la question de la préservation de la
nature n'est pas prise au sérieux, il est alors probable qu'un mode de
raisonnement alternatif soit nécessaire. Cela ne veut pas dire qu'il
faille rejeter cette approche théorique mais peut être l'envisager
de manière différente. Comme le déclare Freeman, la
théorie des parties-prenantes doit s'interpréter comme un «
genre d'histoires au sujet de la manière dont nous pourrions vivre»
(Freeman, 1993).
Par contre, l'éthique de la discussion prend tout son
sens à travers l'engagement que provoque l'acte illocutoire. Or,
l'approche par les parties-prenantes est particulièrement propice
à tenir compte de cette éthique. Cependant, il ne peut s'agir de
la création d'un simple réseau de relations dans le but d'obtenir
de l'information et de manipuler les acteurs du réseau. Pour que
l'approche par les parties-prenantes prenne une dimension éthique, il
faut qu'elle se déroule dans un cadre structuré où a lieu
la discussion entre les creuseurs, le pouvoir public, la population, les ONG et
autres. Pour que la discussion prenne tout son sens
9
éthique le cadre structuré dans lequel elle a
lieu doit produire des décisions qui ont valeur d'engagement et
auxquelles on ne peut se soustraire une fois établies surtout en ce qui
concerne les creuseurs des minerais autour du PNKB.
En ce sens, l'éthique de discussion envisagée
à Buloho conduit à une éthique de la
responsabilité. Mais il s'agit là d'une responsabilité
partagée entre tous les acteurs. Les décisions sont prises en
accord avec les parties-prenantes qui deviennent elles-mêmes
coresponsables des décisions et actes vis-à-vis de la protection
de l'environnement.
Avec la responsabilité partagée, la question
n'est pas résolue mais elle prend une autre tournure. Ce n'est plus aux
seuls défenseurs de la nature au PNKB de donner la priorité
à la préservation de la nature, mais ce sont les
parties-prenantes elles-mêmes qui collectivement vont accorder une
certaine place à la nature. Les creuseurs n'auront plus à
définir des priorités puisque ces priorités sont
définies collectivement. La place qu'occupe la nature dans les
préoccupations éthiques n'est plus alors le simple fait d'une
catégorie, mais dépend de la conscience que collectivement tous
les agents représentant les parties-prenantes ont des enjeux
environnementaux pour la durabilité des ressources naturelles à
Buloho.
Plus leur sensibilité aux questions environnementales
sera élevée plus il est probable que la nature constitue un objet
prioritaire des discussions. L'intérêt d'un tel cadre de
réflexion est que ce ne sont pas seulement les parties-prenantes
représentant la nature qui ont à prendre position mais l'ensemble
des parties-prenantes. Or la sensibilité de celles-ci aux questions
environnementales pourrait les faire pencher, lors d'une discussion
argumentée, en faveur d'une priorité forte à
l'égard de la nature. Les militants environnementaux comme WCS, WWF, GTZ
et autres, joueront pleinement leur rôle en sensibilisant les autres
organisations de la base et toutes les parties concernées.
Dans un cadre structuré tel qu'il est impliqué
par l'éthique de la discussion, la priorité environnementale
n'est évidemment pas garantie, mais au moins elle paraît d'autant
plus probable que la sensibilité et l'éducation à
l'égard de la nature sont élevées pour amener plus la
population de la chefferie de Buloho à s'approprier la conservation de
la nature pour la durabilité des ressources naturelles dans les
villages. Dans le cadre de ce travail, nous aurons à comprendre le
rôle des acteurs suivants et avoir certains résultats comme
l'illustre le schéma ci-dessous :
10
Pouvoir public
Exploitation minière
Braconnage
AGR
Appui
Amélioration des infrastructures
Cadre d'échanges
Creuseurs et population
inancemen ONG
Financement
Appropriation
Pollutions des eaux
Agricultur e et élevage
ntrôle Contrôl
Education
environnementale et Coopératives
Erosions
PNKB
Figure 1: Cadre conceptuel intégrant les parties
prenantes et responsabilités des acteurs
Dans ce schéma, on trouve les problèmes
environnementaux comme le braconnage, l'exploitation minière,
érosions et pollutions des eaux qui entourent et lient toutes les
parties pérennantes ensemble.
Cette situation leur amène vers un cadre
d'échanges et de planification stratégique pour faire face aux
problèmes auxquels ils s'engagent, chacun avec son fer de lance
considéré ici comme atout, pouvoir ou compétence.
Du cadre d'échange où chacun apporte sa
contribution, sortira les grandes stratégies ou activités comme
AGR, aménagement des infrastructures sociales de bases, éducation
environnementale, Agriculture et élevage pour réduire les
pressions faites aux ressources naturelles du PNKB et des villages.
11
1) Communautés locales et creuseurs
Tout vient de la base et tout revient à la base, la
population autochtone de la chefferie
de Buloho doit s'approprier toute action et idéologies
leur impliquant dans la protection de l'environnement. Les membres de la
communauté dans les villages seront les premiers
bénéficiaires de plusieurs activités, formation et
information pouvant les aider à prendre conscience et s'engager
librement dans la protection et la durabilité des ressources naturelles
de leur milieu, car la formation est une matière première de
toute connaissance pouvant ramener au changement. Les différentes
séances à préconiser seront ainsi faites à travers
les églises, écoles, associations locales de
développement, les centres de santés, communautés
ecclésiales vivantes et autres.
2) Organisations non gouvernementales
Les Organisation non gouvernementales sont soit locales,
nationales et internationales
ainsi que religieuses. Elles peuvent êtres d'appui ou
financière ou les deux à la fois. Le rôle principal de ces
organisations est d'inciter la participation active de tous les acteurs et
financement des certaines activités. Néanmoins, elles restent les
principaux acteurs de l'éducation environnementale. Elles doivent
veuillez à l'accompagnement financier, technique et matériel et
le suivi strict des toutes les activités dans les villages
concernés.
3) Autorités Administratives et
politiques
Compte tenu de leur pouvoir, ils restent les principaux
responsables pouvant garantir
la paix et à juguler l'insécurité qui
règne dans le milieu. Ils sont aussi les seuls à disposer le
pouvoir d'accorder les titres fonciers pour l'intensification agricole et
à protéger les producteurs. Egalement à accorder
l'autorisation pour toutes activités à envisager dans les
villages pour la protection de l'environnement.
4) Parc national de Kahuzi Bièga
Dans cette stratégie, le Parc national de KAHUZI BIEGA
aura la noble mission de
surveiller et contrôler toutes incursions au parc ainsi
que le cas de récidifs parmi les creuseurs et chasseurs. Egalement, le
PNKB devra s'assurer de l'opérationnalité de tous les postes de
patrouilles préétablis. En l'occurrence le PP de Musenyi, Bitale
et Munyanjiro. En plus, le PNKB devra affecter une partie de ses recettes ici
des tourismes pour le cofinancement des certaines activités visant la
conservation et la protection du Parc. Enfin, associer la communauté de
Buloho à toutes initiatives visant la protection du Parc.
12
0.8. Difficultés rencontrées
Au cours de notre recherche, nous nous sommes butés
à plusieurs difficultés dont les plus sérieux
étaient : avoir orienté la recherche dans un aspect pas toujours
abordé par nos prédécesseurs, la sensibilité du
thème vis-à-vis de nos enquêtés sur le terrain. Au
niveau du département, il reste une thématique encore bien
nouvelle par son état analytique.
Pour contourner ces difficultés, concernant la
documentation, nous nous sommes servis des publications autres que de notre
milieu de recherche mais aussi quelques rapports des Organisations ayants
déjà fait un pas dans cette matière. En ce qui concerne la
sensibilité du questionnaire, les enquêtés nous cofondaient
avec les personnels du PNKB. Ainsi, nous avions pris deux TDR originaires de
Bunyakiri pour nous accompagner pendant nos enquêtes.
Enfin, on a enregistré d'autres problèmes comme
l'interruption intempestive du courant de la SNEL qui nous exigeait à se
déplacer à différents endroits et de longs trajets faits
à pieds sur terrain dans des montagnes nous obligeant à louer les
motos. L'insécurité dans certaines zones où nous avons
subis des intimidations et rançons de la part des groupes armés
d'autodéfense « MAI MAI » et nous étions obligé
de payer l'argent.
0.9. Subdivision sommaire du travail
Hormis l'introduction et la conclusion, le présent
travail regorge quatre chapitres à son sein. Dans le premier chapitre,
nous présentons une revue de la littérature sur l'exploitation
minière et les aires protégées avant que le second
chapitre ne soit consacré à la méthodologie qui inclue
à son sein la présentation des milieux d'études. Le
troisième chapitre, relate les résultats de recherche avant que
le quatrième chapitre, qui est le dernier, ne soit consacré aux
stratégies proposées vis-à-vis aux résultats
produits par la recherche.
13
CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTERATURE SUR
L'EXPLOITATION MINIERE ET LES AIRES PROTEGEES
1.1. DEFINITIONS DES CONCEPTS
Exploitation : Action de mettre quelque chose
en valeur (La Rousse, 2011). Il s'agit ici, de l'exploitation minière
où les individus ou petits groupes de personnes informels ou
semi-informels utilisent des outils rudimentaires tels que des pioches et des
pelles ou des appareils simples à des fins de subsistance (Hruschka,
2011).
Minerai : Roche contenant en proportion
notable des minéraux utiles et exploitables pour l'industrie (Raven et
al, 2009).
Aire protégée : Un espace
géographique clairement défini, reconnu, consacré et
géré par tout moyen efficace, juridique ou autre afin d'assurer
à long terme la conservation de la nature ainsi que les services
éco-systémiques et les valeurs culturelles qui lui sont
associé (Dudley, 2008).
Impacts : Ensemble de répercussions de
quelque chose sur autre chose. Ou effets multiplicateurs au-delà de la
zone concernée (Byombuka, 2015).
Conservation : Mesures de gestion permettant
une utilisation durable des ressources naturelles et des
écosystèmes, y compris leur protection, entretien, restauration
et amélioration; cela au terme de la Loi N° 14/003. Il s'agit pour
nous, un terme synonyme de la protection consistant à maintenir les
écosystèmes dans un bon état et de prévenir les
dégradations qu'ils pourraient subir.
Restauration écologique : « le
processus destiné à faciliter la restauration d'un
écosystème qui a été dégradé,
endommagé ou détruit » (SER, 2004)
Parc national : De vastes aires naturelles ou
quasi naturelles mises en réserve pour protéger des processus
écologiques de grande échelle ainsi que les espèces et les
écosystèmes caractéristiques qui fournissent aussi des
opportunités de visites de nature spirituelle, scientifique,
éducative et récréative dans le respect de l'environnement
et de la culture des communautés locales (UICN,2013).
14
1.2. CAUSES DE L'EXPLOITATION MINIERE AUTOUR ET DANS
LES
AIRES PROTEGEES
Les espaces protégés ont ainsi fait l'objet de
multiples convoitises de la part des braconniers, des défricheurs voire
des mouvements rebelles et des forces armées (Sournia, 1990). La
superficie du PNKB a été portée à 600.000 ha par
l'Ordonnance n° 75/238 du 22 juillet 1975 avec peu de consultation avec la
communauté et les autorités locales. Ceci a provoqué
jusque maintenant des tensions persistantes qui influent négativement
sur la conservation au PNKB.
Actuellement, les populations se trouvant autour du PNKB dans
la chefferie de Buloho ne cessent de se manifester comme quoi ils
n'accèdent plus facilement aux ressources léguées par
leurs aïeux. C'est ainsi qu'ils cherchent à y accéder
frauduleusement par plusieurs activités incompatibles avec la
conservation. Presque partout autour du PNKB et même jusqu'au coeur du
parc, on peut enregistrer la chasse où la communauté pense
trouver la survie (la chasse, l'agriculture, l'exploitation minière et
actuellement des petits élevages). Cette situation de chasse est plus
fréquente et désastreuse dans le groupement de MUSENYI, où
aucun poste de patrouille des gardes-parc n'y est installé après
peut-être les guerres à répétitions qu'a connues la
partie Est de la RDC.
Jusqu'au début du 20e siècle, la chasse
utilitaire puis de loisirs justifiait principalement, dans les colonies
anglo-saxonnes d'Afrique orientale et australe, la création des
réserves appelées alors réserve de faunes. Elle s'opposait
aux pratiques des populations africaines considérées comme
cruelles et barbares pour qui le gibier est un élément de
subsistance (Mamadou, 2011).
Cette affirmation n'apparaîtrait vraie si lors des
processus de création des aires protégées on aurait rien
rencontré dans les pays africains qualifiés des cruelles et
barbares face à la nature. Nous savons par exemple que certaines
communautés disposent d'animaux sauvages qu'ils considèrent
sacrés et/ ou à protéger, qui représentent leur
totems. Ce qui est une forme de conservation non négligeable. Dans la
chefferie de Buloho, plus précisément dans le groupement de
Mulonge, la chasse n'est pas régulière ; et quelques cas
isolés ne sont pas graves. La plus part de la population habitant ce
groupement est de l'église adventiste. Cette église interdit la
consommation des certains animaux sauvage, qui est une autre forme de
conservation.
Vie sur Terre - Biodiversité Source:
Évaluation des écosystèmes pour le
millénaire
15
La combinaison de formes de vies diverses et leur interaction
mutuelle, ainsi qu'avec l'environnement ont fait de la terre un lieu habitable
uniquement pour les êtres humains. Le peuple autochtones pygmées
autour du PNKB ne vivent que dans les forêts et ont du mal à
s'installer au côté du peuple bantu. L'interdépendance
à la biodiversité est manifeste chez les autochtones qui ont un
mode de vie basée sur la subsistance et dépendent de façon
marquée de la biodiversité (ICMM, 2006). Les pygmées
autour de ce parc ne vivent que de la chasse et cueillettes bien qu'aujourd'hui
ils peuvent s'amuser à cultiver et élever.
L'équilibre des gaz atmosphériques assuré
par la photosynthèse et la séquestration du carbone dépend
de la biodiversité. On estime que 40 % de l'économie mondiale
repose sur des produits et des processus biologiques. La biodiversité
est également à la base d'innombrables services environnementaux
qui assurent l'existence humaine et celle de l'environnement naturel depuis
l'approvisionnement en eau potable et les services reliés aux bassins
hydrographiques jusqu'au recyclage des substances nutritives et la
pollinisation (ICMM, 2006).
Figure2 : Catégories de services
éco-systémiques fournit par la nature
16
1.3. CONSEQUENCES DE L'EXPLOITATION MINIERE AUTOUR
ET
DANS LES AIRES PROTEGEES
Il est vrai que l'humanité a besoin d'un certain nombre
de minéraux pour satisfaire certains de ses besoins. Il est
également certain que l'utilisation non durable et excessive des
ressources jusqu'au coeur des aires protégées comme c'est le cas
au PNKB avec les exploitants miniers qui se convertissent souvent en chasseurs,
ravage les écosystèmes et les moyens de subsistance des
communautés animales et humaines qui en dépendent. S'agissant des
mines, l'exploitation d'une mine perturbe et abime la terre; son traitement et
l'élimination de ses déchets polluent l'air, le sol et l'eau
(Raven et al, 2009).
Ainsi, dans la plupart des groupements de la chefferie de
Buloho, les communautés habitant les régions proches de sites
d'exploitation minière sont plus affectées par les
externalités causées par l'exploitation minière. Parce que
l'exploitation minière ne détruit pas que la
végétation où la terre devient particulièrement
sujette à l'érosion, les résidus miniers contiennent des
produits toxiques : cyanure, mercure et acide sulfurique. Exposées
à l'air libre, ces substances toxiques contaminent le sol, l'air et
l'eau (Raven et al, 2009). La chefferie de Buloho, disposant de plusieurs cours
d'eaux, plusieurs rivières et ruisseaux dont certaines prennent source
au PNKB, est très exposée aux dangers que peuvent
présenter les métaux lourds des résidus miniers comme
c'est fut le cas avec le site très sinistré de Bunker Hill au
nord d'Idaho USA tuant poissons et oiseaux d'eaux (Gardner G, et al. 2003,).
Bien que les impacts de l'exploitation minière sur la
conservation puissent varier suivant le type d'exploitation, il s'agit d'une
activité contraire à la conservation. En plus d'être non
durable du fait qu'elle exploite des ressources non renouvelables, elle laisse
sur son sillage un environnement et une société ravagée
(MMFT, 2004). On remarque dans presque tous les sites miniers
déjà abandonnés dans la chefferie de Buloho, la
destruction des terrains, couches végétales et érosions ne
cessent d'affecter négativement la population.
Certains exploitants miniers de la haute altitude du PNKB ne
cessent de faire incursion au parc où ils identifient la présence
de minerais. Les activités minières contribuent également
depuis longtemps à la contamination des eaux de surfaces comme des eaux
souterraines (Goix, 2012). Les retombées directes qu'on
enregistre à Buloho sont souvent liées aux pollutions des eaux,
chasses des animaux sauvages pour les exploitants qui logent les camps, les
feux de brousse, les érosions, la carbonisation et coupe des bois.
17
Il est estimé que l'extraction minière, jointe
à la prospection du pétrole, met en péril 38% des
dernières étendues de forêt primaire du monde (MMFT, 2004).
Les activités minières comprennent diverses étapes,
chacune impliquant des impacts environnementaux particuliers. Ces étapes
seraient : la prospection et l'exploration des gisements, la mise en place et
la préparation des mines, leur exploitation, et le traitement des
minéraux mais aussi l'ouverture des voies d'accès à la
mine.
Pendant la phase d'exploitation, les impacts qui se produisent
dépendent de la méthode utilisée. Dans les zones de
forêts, le défrichement des sols et l'élimination de la
végétation plus vaste dans le cas des mines à ciel ouvert
comme c'est le cas avec le carré minier KAHUZI MBALA à moins de
cinq km du PNKB ont des impacts à court terme, à moyen terme et
à long terme. La déforestation atteint non seulement l'habitat de
centaines d'espèces endémiques (dont beaucoup sont portées
à l'extinction). Tout proche de ce site minier, on y signale la
présence des gorilles un animal far du PNKB aujourd'hui à nombre
très réduit. Mais aussi le maintien d'un flux constant d'eau
à partir des forêts vers les autres écosystèmes et
vers les centres urbains comme la ville de Bukavu.
L'élimination des forêts primaires provoque un
écoulement rapide de l'eau de pluie, ce qui aggrave les crues pendant
les saisons pluvieuses, car le sol ne peut retenir l'eau comme il le ferait en
présence de masses boisées (MMFT, 2004). Comme déjà
signalé dans toute la chefferie de Buloho et le PNKB, traversés
par plusieurs cours d'eaux, ces eaux sont affectées par les
exploitations minières qu'on y enregistre. Pourtant, les grandes
quantités d'eau nécessaires à l'activité
minière réduisent généralement la nappe
phréatique du lieu et arrivent même à assécher des
puits et des sources. L'eau est souvent contaminée par
l'écoulement acide, c'est-à-dire par l'exposition à l'air
et à l'eau des acides qui se forment dans certains types de minerai en
particulier, dans le cas des minerais sulfuriques qui à leur tour
réagissent avec d'autres minéraux exposés (MMFT, 2004).
Les campements visités dans les sites des exploitations
minières autour du PNKB font état d'utilisation du bois comme
seule source d'énergie de cuisson en plus de constructions des
campements et constructions. L'occupation militaire rwandaise et ougandaise et
le boom du coltan par exemple ont transformé l'exploitation
minière en véritable pillage des ressources naturelles de la RDC
jusque dans les aires protégées et sans respect pour les parcs
naturels et réserves de faune. La faune sauvage a payé un lourd
prix du fait de l'intensification des activités minières et
l'approvisionnement des exploitants en gibier (Alerte Inter., 2009).
18
Durant les conflits comme les guerres à l'Est de la
RDC, le PNKB est devenu un refuge pour des milliers de réfugiés
qui fuyaient la guerre surtout les militaires qui a occasionné une
dévastation massive des animaux. Plusieurs autres menaces dues à
l'exploitation minière peuvent êtres des feux de brousse
intentionnels pour pratiquer la chasse, le développement des
activités telle que la construction des routes (Besong et al, 1992).
Les activités minières représentent une
menace pour les écosystèmes naturels, notamment dans les sites
protégés et les sites à haute valeur de conservation comme
le PNKB. Les sites miniers autour de ce parc produisent des pollutions qui
affectent : des champs agricoles de paysans, des cours d'eau qui traversent le
milieu par la suite le parc, la déforestation, et la destruction des
ressources naturelles du PNKB comme le bois et le gibier, entrainant aussi des
impacts d'ordre esthétique.
L'exploitation minière est source de plusieurs maladies
et risques de part ses différentes activités.
Généralement, les travailleurs et les riverains des sites miniers
et artisanaux sont exposés à de multiples risques pour leur
santé et leur sécurité : affections pulmonaires, silicose,
affections oculaires et dermatologiques diverses. Mais également, les
sols post miniers subissent le phénomène de rhexistasie
anthropique c'est-à-dire la difficulté qu'éprouve
la végétation à se reconstituer sur un terrain post-minier
malgré les importantes précipitations de l'année.
1.4. ALTERNATIVES FACE A L'EXPLOITATION MINIERE DANS
LES
AIRES PROTEGEES
Dans l'histoire de la biologie de la conservation plusieurs
perspectives sur les relations entre les humains et le reste de la
biodiversité se sont succédé, pour tenter de limiter les
conséquences très négatives de l'augmentation des
populations et des activités humaines sur l'environnement (Dunn et al.
2006), mais l'on constate que le problème persiste toujours. D'autres
approches développées par le PNKB ont aussi
améliorées (par exemple la vulgarisation des foyers
améliorés mais qu'on ne retrouve pas partout autour du parc dans
la chefferie de Buloho). Cette absence, n'a pas contraint la population
à réduire les menaces qu'elle porte sur les bois du parc.
Le changement des paradigmes dans le cadre de la politique de
gestion d'aires protégées s'est développé depuis
les années 1970, suivant le constat des limites du modèle
étatique centralisé.
19
Elle s'appuie sur la notion de développement durable et
envisage les espaces de conservation comme les principaux champs
d'expérience de la soutenabilité. Ces politiques d'articulation
entre conservation et développement ont suscité un très
fort engouement dans les années 1980 et 1990, avec le déploiement
d'un discours participatif dans le champ de la conservation, une multiplication
des expériences de gestion intégrée et la recherche d'une
synergie entre les politiques de protection de la biodiversité et des
politiques plus larges d'environnement et d'aménagement du territoire
(Mamadou, 2011. C'est ainsi qu'au PNKB, il s'y ait développé une
nouvelle approche nommée `Conservation communautaire' afin d'amener les
peuples autochtones à participer volontairement à la protection
de la biodiversité du parc.
Au niveau local, les premières expériences de ce
type ont été développées par l'UNESCO et son
programme Man And Biosphere (MAB), qui a mis en place, dès
1972, les « réserves de la biosphère ». Celles-ci ont
été conçues comme des espaces mixtes associant
différents types d'espaces avec plusieurs degrés de protection
où, schématiquement, une zone centrale intégralement
protégée est entourée de zones-tampons sur lesquelles
certaines activités sont autorisées, elles-mêmes
bordées de zones de transition (Aubertin et Rodary, 2008).
La Conférence des Nations-Unies sur l'Environnement et
le Développement ou « Sommet de la Terre », tenue en 1992
à Rio, constitue le sacré du développement durable. Elle a
amené la communauté internationale à prendre conscience de
l'ampleur et de l'enjeu des problèmes d'environnement et de
développement à l'échelle de l'humanité. Les
exploitations minières dans la chefferie de Buloho ne
représentent pas grande chose dans l'économie de la population du
milieu. Bien au contraire, ils en paient les prix au point où ils sont
victimes de plusieurs désastres (pollution des eaux qu'utilise la
population, affecte l'agriculture, etc.)
Le domaine de l'environnement s'est intéressé
aux connaissances écologiques traditionnelles lorsque les chercheurs ont
commencé à chercher des approches alternatives aux sciences et
technologies occidentales (ICD, 1993). Un pas en avant est
réalisé lorsque l'on envisage d'intégrer les connaissances
écologiques traditionnelles aux connaissances scientifiques. La
communauté scientifique adopte ainsi une approche de recherche
appliquée et cherche à comprendre et à faire partager les
valeurs, la philosophie et les pratiques durables des peuples autochtones
(Audrey Wu, 2002).
20
Dans l'expérience du PNKB, certains membres des
populations autochtones ont été nommés « boussole
naturel » du fait de leur maitrise et connaissance du parc. Les
communautés locales et les populations autochtones comme celles de la
chefferie de Buloho dépendent en partie de ressources naturelles telles
que les produits de la forêt, le gibier et les minerais. Les forêts
renferment d'importantes valeurs culturelles que les aires
protégées peuvent aider à préserver à cette
communauté. Elles peuvent aussi contribuer de manière importante
à l'économie locale grâce au développement de formes
de tourisme durables et éco-compatibles (UNEP-WCMC, 2008). Mais
malheureusement, ce secteur a connu des ralentissements au PNKB depuis un
certain temps suite à l'insécurité.
L'impact des avantages et des bénéfices des
aires protégées sur les populations locales dépend en
grande partie de la gestion et de la gouvernance. Par exemple, des aires
forestières strictement protégées avec des structures de
gestion directives correspondant généralement aux
catégories de gestion I-II de l'UICN, peuvent avoir de lourdes
conséquences sur les conditions de vie des communautés locales
telles qu'un manque d'accès aux ressources et parfois même des
déplacements de population engendrant ainsi des conflits. En
comparaison, les aires protégées dont la gestion permet
l'utilisation durable des ressources forestières et qui sont
généralement classées dans les catégories V-VI de
l'UICN ont montré des bénéfices tangibles à
travers, par exemple, le tourisme et les marchés de produits
forestiers.
La distribution de ces coûts et bénéfices
étant de surcroît inégal selon la communauté, il
faudra inévitablement résoudre ce problème si l'on pense
que le PNKB doit être bénéfique à la
communauté locale de la chefferie de Buloho. Egalement, la collaboration
entre différents services, structure et population locale peut aboutir
à des bilans positifs en termes de protection de cette aire
protégée. A condition que des plans stratégiques
d'aménagement du parc soient mis en place et que ses services aient les
moyens humains et financiers nécessaires à l'accomplissement de
leur rôle.
Les facteurs qui peuvent compromettre fortement
l'efficacité de la gestion des aires protégées seraient
peut-être le manque de fonds personnel non qualifié, faiblesse
institutionnelle, absence d'appui politique, la faiblesse du cadre juridique et
de l'application de la réglementation, l'insuffisance de la
communication avec les résidents locaux et de leur participation
à la planification de la gestion, le manque de coordination entre les
organisations participant à cette gestion, l'absence de plans
d'utilisation des sols de portée générale et la
délimitation inadéquate des zones à protéger.
(UNEP-WCMC, 2008).
21
Malgré les progrès réalisés dans
ce domaine, un travail considérable reste à faire pour mettre au
point des méthodes efficaces de suivi. Par exemple, l'utilisation
d'espèces témoins pourrait être d'un grand secours, mais on
connaît encore mal les rapports qu'elles ont avec la diversité
biologique totale et le fonctionnement des écosystèmes
(Lindemayer et al. 2000). En outre, tant que des méthodes simples et peu
coûteuses ne seront pas disponibles, il y a peu de chances qu'un suivi
soit assuré, surtout dans les cas où les ressources humaines et
financières pouvant être consacrées à la
conservation sont limitées. Par ailleurs on ignore la dynamique
écologique de plusieurs écosystèmes qui composent les
aires protégées.
Des efforts ont récemment été entrepris
pour mettre au point des outils permettant d'évaluer l'efficacité
des aires protégées dans une optique plus générale,
en incluant des facteurs institutionnels, sociaux et quantitatifs en plus des
facteurs biologiques. La Commission mondiale des aires protégées
de l'UICN a créé en 1998 un groupe de travail sur
l'efficacité de la gestion et organisé deux ateliers
internationaux sur cette question en 1999. La CMAP a proposé un cadre
d'évaluation (Hocking et Phillips, 1999) prévoyant cinq types
d'évaluation:
? L'évaluation de la conception, pour examiner la
planification ou la conception d'un réseau d'aires
protégées, en particulier ses carences éventuelles, son
adaptation aux objectifs prévus et sa représentativité;
? L'évaluation des intrants pour déterminer si
les ressources (fonds, personnel, équipement et infrastructure)
utilisées pour gérer la ou les zones protégées sont
adéquates et comment elles sont réparties;
? l'évaluation du processus pour examiner les normes du
système de gestion ainsi que les processus et les fonctions
utilisés pour l'administration de l'aire protégée;
? L'évaluation des extrants pour déterminer dans
quelle mesure les plans ainsi que les objectifs ou les normes prévus ont
été atteints où respectés; L'évaluation des
résultats,
c'est pour déterminer dans quelle mesure les objectifs de
la gestion sont atteints.
La planification et la gestion des aires
protégées ont connu un changement radical au cours de la
décennie écoulée (Dudley et al. 1999). Elles se
caractérisaient autrefois par le monopole du gouvernement central en
matière de contrôle, le protectionnisme, l'exclusion des
populations locales et, fréquemment, l'interdiction des utilisations
traditionnelles de la faune et de la flore.
22
En octobre 1999, la FAO a tenu une consultation technique
internationale à Harare (Zimbabwe) sur la façon de concilier la
gestion des aires protégées et le développement rural
durable. La reconnaissance de l'importance de faire en sorte que les
populations rurales vivant dans les aires protégées ou à
proximité de celles-ci se sentent directement concernées par la
biodiversité s'est manifestée notamment sous deux formes: les
projets intégrés de développement et de conservation.
Etant donné qu'il y a des gens qui vivent à
l'intérieur ou à proximité de nombreuses aires
protégées, sinon de la majorité d'entre elles, les
écologistes ont entrepris de relier les objectifs de la conservation et
du développement afin que les populations locales profitent de certains
des avantages qu'apportent les aires protégées. Cette idée
n'est pas nouvelle, mais a simplement été intégrée
de plus en plus fréquemment dans les efforts de conservation au cours
des 10 dernières années.
La nécessité d'administrer les aires
protégées en tenant compte des besoins et des droits des
populations locales a été énoncée clairement lors
du Congrès mondial sur les parcs, qui a eu lieu en 1982 à Bali
(Indonésie). Par rapport aux politiques protectionnistes
antérieures qui avaient souvent pour résultat de creuser un
fossé entre les efforts de conservation et les populations locales cette
approche devrait permettre d'éviter l'exclusion de ces
dernières.
Gigure3 : Modèle de l'agencement territorial
MAB pour une aire protégée (UNESCO), 1995
Fonction de développement
Fonction d'éducation et recherche
Fonction de conservation
Zone de transition
Zone tampon Zone centrale
Source : François Muhashy, décembre
2010
23
La gouvernance, concept relativement nouveau qui a
émergé lors du Congrès Mondial des Parcs Nationaux qui a
eu lieu à Durban en 2002. La gouvernance concerne le pouvoir, les
relations entre partenaires, la responsabilité et comment l'on rend
compte de ce qu'on a fait. La gouvernance est la combinaison explicite ou
implicite des politiques, pratiques et institutions qui affectent la vie
publique.
La gouvernance vise l'atteinte des objectifs de l'aire
protégée donc l'effectivité de la gestion. Elle
détermine le partage des coûts et bénéfices donc
l'équité de la gestion. La bonne gouvernance est essentielle
à la prévention ou résolution de conflits. Conflits
souvent liés à l'accès aux ressources comme les conflits
entre la PNKB et la communauté autochtone qui l'entoure. La distinction
fondamentale entre types de gouvernance peut être faite sur la base de:
(a) qui détient l'autorité et la responsabilité de
gestion; (b) qui a la responsabilité légitime de rendre compte
suivant la loi ou la coutume (UNEP, 2008).
1.5. FONDEMENTS CONCEPTUELS DES AIRES PROTEGEES
Les fondements philosophiques qui sont à l'origine de
l'idée de conserver la nature ont émergé aux Etats-Unis
d'Amérique à la fin du 19e Siècle. Plusieurs approches
philosophiques et conceptuelles ont sous-tend les premières initiatives
de création des aires protégées. On en distingue trois
: le préservationnisme romantique, le conservationnisme
utilitariste et l'écologie évolutive (Barbault1997).
Le préservationisme romantique défendait
l'idée selon laquelle la nature avait en soi une raison d'être et
une utilité qu'on ne pouvait pas réduire aux seuls gains
économiques procurés à la société par cette
nature. Cette philosophie plaide alors pour la « protection des paysages
» dans leur état « naturel » et écarte les
sociétés humaines qui constituent aux yeux de plusieurs
activistes, les principales causes des modifications constatées dans les
campagnes et dans les villes (Wirth, 1980).
Pour le conservationnisme utilitariste, cette pensée a
été à l'origine des premières dispositions
juridiques et réflexions scientifiques relatives à la protection
de la nature. Mouvement appelé aussi « ressourcisme »,
considérait que la nature est une source de ressources à
conserver pour les besoins de la société. Il considère que
la nature se définit par son utilité ou par sa nuisance pour
l'homme. Il convient alors de faire un usage adéquat des ressources de
la nature en les distribuant honnêtement entre les utilisateurs pour le
plus grand
24
nombre et pour plus longtemps, en évitant tout
gaspillage. Cette conception semble très proche du concept actuel de
développement durable, (Wafo Tabopda, 2008).
Outre, l'écologie évolutive, considérait
que la nature est un système intégré,
équilibré et dynamique. A ce titre, sa conservation relève
de la responsabilité de l'homme, qui doit, pour ce faire, tirer parti
des connaissances scientifiques issues des recherches écologiques afin
de mettre en oeuvre une biologie de la conservation orientée vers
l'objectif d'une Biosphère durable (Barbault, 1997).
1.6. MECANISMES DE CREATION DES AIRES PROTEGEES
De nombreuses aires protégées ont
été désignées comme telles sur la base de
critères non liés à leur importance pour la
diversité biologique, mais plutôt en vertu de leur
intérêt touristique, récréatif, historique ou
culturel ou simplement parce que les terres qui les composent ne
présentent guère d'intérêt pour d'autres
utilisations ou alors pour des raisons politique (UICN, 1994).
Néanmoins, en RDC par exemple, certaines aires
protégées ont été ainsi désigné ou
élargies, simplement sur base des décisions politiciennes et les
populations victimes des expropriations continuent à être une
menace aux aires protégées par la destruction massive de la faune
et flore également par l'exploitation minière actuellement au
PNKB dans la chefferie de Buloho en plus de l'insécurité. Pour
rappel, en 1990 au Togo, les parcs nationaux et les réserves avaient une
faune particulièrement riche. Avec les troubles sociaux, les populations
se sont livrées à une chasse effrénée pour se
venger (Mengue-Medou, 2002).
La conservation des aires protégées en Afrique
est soutenue majoritairement par la communauté internationale. On
évalue à 100 millions de dollars la somme investie entre 1992 et
1998 par des donateurs extérieurs dans 16 pays, pour des projets de
conservation. Le Kenya a reçu à lui seul US$23 millions à
cause de l'importance de ses activités éco-touristiques (UICN,
1999).
Les pays africains ont consacré une grande partie de
leur territoire à la conservation. Où, les aires
protégées couvrent plus de 2.4 millions de km2.
Environ 5.2% des zones protégées du continent, comprenant 645
sites, sont dans la catégorie I-V de la classification établie
par l'UICN. On remarque une croissance de la superficie des aires
protégées qui a atteint un sommet de 250 000 Km2 en
1970 (UICN, 1994).
25
En général, les classements ne tiennent pas du
tout compte du partage rationnel entre l'espace à protéger et
l'espace cultivable nécessaire pour une population en expansion.
Pourtant les politiques de conservation sont censées être non
seulement des actions de protection physique du territoire mais devraient aussi
tendre à améliorer les conditions naturelles favorables à
la survie des populations locales.
Malheureusement, la mise en place des aires
protégées n'est pas précédée et/ou suivie
d'actions d'accompagnement telles que l'amélioration des terres
cultivables, l'évaluation des besoins des populations,
l'évaluation de leurs modes alimentaires, etc. qui devraient permettre
aux aires protégées de jouer pleinement leur rôle qui est
à la fois écologique, économique et social oubliant que,
les aires protégées renferment de nombreux sites d'importance
culturelle ou spirituelle de forte valeur pour la population environnante
(UICN/PACO, 2010).
On constate plutôt que les arrêtés de
classement mettent l'accent sur la protection des terres comme seule et unique
finalité (Badiane et al. 1996). Au lieu d'être un moteur du
développement économique des régions qui sont rurales
à plus de 90 pour cent, les aires protégées sont devenues
comme le dit Sournia (1990) «des garde-manger entourés par la
faim.» Ainsi, presque toutes les populations rurales qui entourent le
PNKB et plus particulièrement dans la chefferie de Buloho, la population
vie misérablement. D'où, elle cherche par tout le moyen possible
à satisfaire les besoins élémentaires au point qu'il
affecte négativement le PNKB.
Le modèle de parc national créé à
la fin du 19è siècle aux Etats-Unis pour gérer les espaces
vierges se diffusa dans les colonies d'Afrique (Griffiths et Robin, 1997), mais
sans tenir compte des coutumes locales. Pour le cas le plus précis, les
peuples autochtones autours du PNKB considère la biodiversité du
parc comme leur source de vie (alimentation, espaces, lieux de rites
traditionnels et autres).
En Inde, le premier édit sur la protection des animaux,
des poissons et des forêts a eu lieu en 252 Avant JC sous empereur
Ashoka. Il s'agit peut-être du plus ancien cas documenté de
création délibérée de ce que l'on appelle
aujourd'hui aires protégées (Mubalama, 2013). En 1084, le roi
Guillaume d'Angleterre ordonna la préparation du Grand Livre cadastral,
inventaires de toutes les forêts, régions de pêche,
régions agricoles, réserves de chasse et ressources productives
du royaume afin de donner une assise solide aux plans d'aménagement et
de développement du pays (Lusigi W., 1992).
26
Ensuite, les premières zones protégées
modernes ont été créées à la
frontière du Far West en Amérique du Nord, (MacNeely, 1992). Afin
de pallier l'extinction du Bison de plaine, les conservationnistes ont
proposé que Yellowstone devienne un refuge pour le grand gibier. Ainsi,
en 1872 Yellowstone est devenu Yellowstone National Park, aujourd'hui ancien
des parcs nationaux des Etats-Unis et du monde. Avec une superficie de 8 983 km
(M. Diallo, 2011) Le deuxième fut le Parc national royal australien
créé en 1879 et puis Yosemite en 1890. En Afrique, le processus
de création des aires protégées a été
déclenché avec la mise en place du Parc National Krüger en
Afrique du sud en 1898, (UICN, 1999).
1.7. PRESSIONS MULTIPLES SUR LA CONSERVATION EN RDC
La République Démocratique du Congo
possède un vaste réseau d'aires protégées parmi
lesquelles nous comptons 7 Parcs Nationaux et 65 Domaines et Réserves
apparentées. Ces aires protégées couvrent actuellement
plus ou moins 11% du territoire national. L'objectif est de passer de 11
à 15% de la superficie du territoire national (PGG/PNKB 2009-2019). Il
englobe des paysages diversifiés allant des forêts d'altitude,
denses et humides, aux zones de savanes, et il renferme notamment cinq sites du
Patrimoine Mondial. Les AP de RDC sont globalement représentatives des
écosystèmes de la région. Malgré les fortes
pressions qui s'y exerce, la biodiversité est très riche et
renferme encore des espèces emblématiques telles l'Okapi, le
Gorille, le Paon congolais, etc. (UICN/PACO, 2010).
Bien que la protection de l'environnement et les droits de
l'homme représentent des enjeux fondamentaux (Antoine M, 2009),
l'exploitation minière, lorsqu'elle concerne les aires
protégées, est très difficile à gérer. A
plus forte raison lorsque les activités des exploitants minières
ont eu lieu pendant les guerres dans un milieu de pauvreté
généralisée comme dans la chefferie de Buloho où on
ne sait pas quelle décision il faut encore y envisager.
Il existe un certain nombre d'obstacles à la
gouvernance efficace du secteur de la conservation et l'un des obstacles
principaux en RDC est que, bien que le Code Environnemental et les
traités pertinents interdisent l'exploitation minière en
théorie, il en est autrement dans la pratique et les contradictions dans
la législation qui offrent d'importants vides juridiques. Par exemple,
la Loi relative à la Conservation de la nature de 2014 et la Loi portant
Principes fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement de
2011 sont clairs sur le fait qu'aucune activité incompatible avec la
conservation de la nature ne doit pas être dans les parcs nationaux et
que les activités nuisibles à l'environnement dans les aires
protégées sont interdites.
27
Certains exploitants rencontrés affirment être en
possession des cartes leur autorisant à exploiter en ces lieux. Ce qui
prouve aussi la faible capacité institutionnelle à gouverner ce
secteur présentant d'impacts négatifs, au point qu'il s'agit
là d'une des activités les plus destructrices de la nature.
Ces aires protégées sont dramatiquement
convoitées par une multitude de pressions, dont les plus
fréquentes sont le braconnage, la conversion de l'utilisation des terres
(exploitation agricole, utilisation illégale de pâturage,
exploitation minière artisanale, implantation de populations dans l'AP,
etc.), Cette recrudescence est notamment liée à
l'évolution du climat d'insécurité qui favorise la
corruption des autorités et entrave sévèrement les
activités de surveillance et de contrôle des parcs. Les
prélèvements se font aussi bien par les riverains que par les
bandes armées implantées dans les parcs (UICN/PACO, 2010). La
grande majorité des AP ne possède aucun document de gestion et,
en dehors des AP soutenues par des partenaires, les financements restent
très faibles et les moyens humains sont insuffisants.
28
CHAPITRE DEUXIEME : METHODOLOGIE
2.1. BREVE PRESENTATION DU MILIEU
2.1.1. La Chefferie de BULOHO
Créée depuis 1945, la chefferie de Buloho est
localisée à l'Est de la RD Congo. Elle est l'une de deux
chefferies qui composent le territoire de Kalehe dans la province du Sud-Kivu
à savoir : la chefferie de Buhavu et celle de Buloho. Traversée
par l'axe routier Bukavu-Kisangani (route nationale N°3) en passant par le
PNKB. Avec une population estimée à 62 406 habitats en 2015 la
chefferie comprend huit groupements à son sein, sur une petite portion
du territoire représentant quelque 54 652 hectares (APC, 2009).
Elle est limitée : Au Nord par les groupements de
Kalima et de Mubuku (Chefferie de Buhavu) ; Au Sud par le Groupement de Kalonge
(Buhavu) et la chefferie de Kabare ; A l'Est par le Groupement de Mubuku et le
Parc national de Kahuzi Biega et à l'Ouest par les Groupements de Kalima
et de Kalonge, (Chefferie de Buhavu). Avec un relief montagneux, son altitude
varie entre 800 et 3308 m. Le mont le plus élevé est Kahuzi avec
3308 m d'altitude. La végétation est dominée par la savane
herbeuse à cause de la déforestation qui attaque les forêts
à cause de la carbonisation, bois de feu, planche et exploitation
minière, (Poste de bunyakiri, Rapport 2014).
Sur le plan socioéconomique, la population vit
essentiellement de la chasse, l'agriculture, la carbonisation, le petit
commerce et de l'exploitation minière. Sur le plan de transport et voie
de communication, le milieu est traversé par la RN3. Mais la dite route
est dans un état de délabrement. A l'intérieur des
villages, les routes des dessertes agricoles n'existent presque pas. Concernant
la santé et l'éducation, on y enregistre peu d'infrastructures
sanitaire et écoles qui sont, aussi en état de délabrement
très avancés, (ZS de Kalehe, 2014).
L'exploitation artisanale des minerais est observée
dans presque toute la chefferie. Le groupement de Bitale enregistre le grand
nombre de sites d'exploitation minière suivi de Bagana et en suite
d'autres groupements comme Munyanjiro et Karali et autres. La
particularité de minerais exploités est l'or qu'on rencontre dans
tous les carrés miniers. Pour trouver à manger certains creuseurs
font la chasse au point qu'ils affectent négativement le Parc,
(interview aux éco-gardes du PNKB, 2015).
29
2.1.2. Le Parc national de KAHUZI BIEGA
Le Parc National de Kahuzi-Biega est l'un des 5 sites du
patrimoine mondial que compte la RDC. Vaste de 6000 km2, le PNKB est
situé à l'Est du Congo. Il s'étend du bassin du fleuve
Congo près d'Itebero-Utu jusqu'à sa frontière occidentale
au Nord-Ouest de Bukavu. Son altitude varie entre 600m et 3308m. Ces
coordonnées géographiques, c'est entre 1°36'- 2°37' de
latitude Sud et 27°33'-28°46' de longitude Est. Le parc est
traversé par de nombreux cours d'eau. Le PNKB couvre une partie des
territoires administratifs de Kabare, de Kalehe, de Shabunda et de Walungu dans
la Province du Sud-Kivu; de Walikale dans la Province du Nord-Kivu et de Punia
dans la Province du Maniema, (PGG PNKB, 2009-2019).
Le PNKB est limité au nord par le Parc National de
Maïko, la Réserve naturelle de Tayna; la Réserve des
primates de Kisimba-Ikobo, le chapelet de Réserves de l'UGADEC et au sud
par la Réserve Naturelle d'Itombwe. Il fait partie du Landscape 10 selon
la classification de CARPE des régions prioritaires de conservation en
Afrique centrale (PFBC, 2007).
Le PNKB tire son nom de deux montagnes qui dominent sa partie
de haute altitude. Il s'agit des monts Kahuzi culminant à 3308m et Biega
avec une altitude de 2790m. C'est cet ensemble de beautés naturelles
extraordinaires, riches et diversifiées en biodiversité et sur le
plan culturel qui a fait de ce merveilleux Parc National, un site du patrimoine
mondial de l'UNESCO depuis 1980 et inscrit sur la liste du patrimoine mondial
en péril en 1997.
Avec une diversité biologique exceptionnelle, le PNKB
compte 136 espèces de mammifères parmi lesquelles 14 sont
menacées, 335 espèces d'oiseaux dont 11 sont menacées et
30 sont endémiques au niveau du Rift Albertin (RA), 69 espèces de
reptiles, 44 espèces amphibiens et plusieurs centaines d'espèces
de plantes dont 145 sont endémiques au niveau du Rift Albertin (Plumptre
et al. 2007) Il abrite de nombreuses familles des Gorilles appartenant à
une sous-espèce unique que le visiteur ne peut observer dans son habitat
naturel qu'en RD Congo, les gorilles de plaines orientales (Gorilla beringei
graueri), connu actuellement sous le nom gorille de Grauer.
Le PNKB est situé dans l'une des régions les
plus peuplées de la RDC avec, dans la partie de haute altitude, une
densité avoisinant les 400 habitants par Km2, en
majorité pauvres avec comme conséquences une forte pression sur
les ressources naturelles du parc. En 2005, plus de 10.000 exploitants miniers
occupaient le PNKB (ICCN, 2005).
30
Figure 4: Les secteurs du Parc National de Kahuzi
Biega
2.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE
Basée essentiellement sur un diagnostic participatif
des problèmes et l'analyse documentaire, nous nous sommes appuyés
sur trois sources en ce qui concerne la recherche sur le terrain. La
première a été les exploitants miniers dans la chefferie
de Buloho, la deuxième et troisième source fut constituée
par les membres de communautés de la chefferie de Buloho (hommes et
femmes). En fin, nous nous sommes référé aux publications
disponibles ayant abordées certains aspects qui cadrent avec la
thématique de notre étude. Ainsi, nous nous sommes servis de la
méthode structuro-fonctionnelle en considérant le PNKB comme
système qui subit les chocs d'exploitations minières.
Parmi les points d'intérêts, on note les
carrés miniers, les exploitants miniers, les eaux affectées par
l'exploitation minière, la carbonisation au site et autres
étaient capturés. Un enregistreur de son était
utilisé lors d'interviews afin d'écouter le soir et transcrire
les données recueillies au moment opportun. Les correspondances avec
diverses organisations et auprès de particulier sur la thématique
de notre recherche pour comprendre leur expérience mais également
comment ils comprennent la thématique que nous abordons.
31
La récolte des données s'est donc
effectuée à partir des sources bien sélectionnées
selon les objectifs poursuivis ce qui nous a permis de répondre à
notre question de recherche afin de confirmer ou infirmer nos
hypothèses. L'étude a été menée en
considérant que les données seront collectées sur terrain
en utilisant :
1. Les observations participantes consistant à
focaliser notre attention sur la réalité des faits. Elles nous
ont permis d'être en contact direct avec nos enquêtés dans
leur milieu ou dans les lieux d'activités. C'était pour voir
comment ils exploitent les minerais et tous ce qu'il y a comme désastre
écologique sur le milieu où on exploite les minerais. L'interview
nous a servi lors de rencontres avec les personnes ressources du milieu.
2. Les entretiens, étant un moyen de recherche qui
utilise la communication verbale pour recueillir des informations suivant un
but fixé à l'avance, il nous a servi en utilisant le type
d'entretien directif en prenant note et en enregistrant les données.
Avec un questionnaire préparé d'avance, il nous a permis de noter
et comprendre la situation et les problèmes soulevés dans notre
recherche. C'était souvent avec les cadres de bases qui à leur
tour nous introduisirent auprès de leur villages.
3. L'administration du questionnaire reproduit sous forme des
fiches était le grand moyen par lequel nous recueillions les
données auprès des membres de la communauté.
En plus, les coordonnées géographiques ont
été recueillies au moyen d'un GPS à certains endroits
considérés comme point de référence. Très
souvent, le GPS été utilisé aux limites de groupement ou
autour du Parc où on exploite les minerais mais également dans
les carrés miniers où nous sommes passés et à
différents chutes d'eaux. Un appareil photos, pour capturer les photos
qui attiraient et concrétisaient la réalité dans nos
recherches.
Une moto pour nous faciliter le déplacement dans la
zone d'étude bien que très souvent à pied, le crayon, le
stylo et un carnet de bord, nous ont permis de noter les réponses des
enquêtés lors des différents échanges et
rendez-vous. Le logiciel SPSS 16.0 de la version anglaise et SPSS 18 de la
version française ont été utilisés afin d'analyser
et de croiser les variables d'études, mais également avec
Microsoft Excel 2010. Microsoft Office 2010, nous a servi pour produire les
fiches dont nous nous sommes servis sur terrain. Une machine lap top marque hp
530 pour saisir les données, une lampe torche pour nous servir pendant
toutes les nuits passées sur terrain.
MUNYANJIRO
11%
BITALE
45%
BAGANA
33%
KARALI
11%
Figure 5 : Répartition de
l'échantillonnage
32
2.2.1. Echantillonnage et matériels
utilisés
Afin de mieux cerner les différentes facettes des
effets de l'exploitation minière sur la biodiversité du PNKB mais
également sur les communautés riveraines des sites
d'exploitation, les enquêtés ont été choisis avec le
souci de couvrir les quatre groupements où nous avions identifié
les sites d'exploitation minière d'une manière aléatoire
stratifiée.
Compte tenu de nos moyens et contraintes rencontrées
sur terrain dès la première descente, nous nous sommes servis de
la formule de BOUCHARD (GRAWITZ M., 1976). Il conseille de tirer un
échantillon arbitraire avec une marge d'erreur de 10% lorsque l'univers
est infini. Ce qui a été le cas pour notre milieu de recherche
où, les exploitants ne sont pas bien connus ou enregistrés mais
également certains groupements d'études sont encore des zones de
retour car il n'y a pas longtemps ces zones étaient les désastres
des groupes armés avec pillages et tueries.
Formule : Nc = d'où
N= 62 406 n= 150
|
N= Taille de la population ;
n= Echantillon proposé ;
Nc= Taille de l'échantillon corrigé (Niveau de
confiance)
|
Ainsi, un échantillon aléatoire et
représentatif a été tiré en fonction
d'éléments de réponses dont nous avions besoin. En effet,
nous avons enquêté au total cent cinquante personnes (150). De ces
150 personnes, nous avons enquêtés cinquante (50) creuseurs dans
tous les sites miniers enregistrés :
33
Cinquante (50) hommes et cinquante (50) femmes dans les quatre
groupements. Avec une proportion représentative dans chacune des
groupements selon les carrés miniers y enregistrés à
partir de notre critère. Ici, nous avons considéré que la
communauté disposerait des informations en matière d'exploitation
minière selon qu'elle dispose de ces activités dans le village.
Tandis-que dans le village où on n'a jamais exploités les
minerais, il serait difficile que sa communauté ait des informations sur
ce secteur, car c'est étrange pour eux.
Ce qui a fait que je privilégie les populations ayant
des carrés miniers dans leur village que d'autres. Ainsi, par exemple,
pour les 100 enquêtés (comme membre de la communauté), 45%
de nos enquêtés sont du groupement de Bitale. Ce groupement compte
plus des carrés miniers que d'autres groupements de notre étude,
suivi bien sûr du groupement de Bagana avec 33% de carrés miniers
de toute la zone d'étude. Au-delà de ce critère, nous
avons tenu compte du critère de représentativité de sexe
dans les différents groupements d'enquête.
Avant que nous ne passions aux enquêtes proprement-dites
durant notre stage avec l'organisation internationale Wildlife Conservation
Society (WCS) considérée comme pré-enquête, nous
avions eu à nous consacrer tout d'abord à l'identification des
carrés miniers fautes de données administratives complètes
en place. Des tous les carrés miniers enregistrés, nous avons
seulement focalisé l'attention sur neuf. Le critère de
sélection de neuf faisant parti de notre travail était d'abord :
l'ampleur du carré minier, actif ou non mais surtout les dangers
écologiques au PNKB et également les effets néfastes
à la communauté riveraine sur le site d'exploitation
minière.
L'échantillon pris dans les neuf carrés miniers
selon les différents groupements était de cinquante (50)
creuseurs à enquêter pour totaliser 150 comme échantillon
total. Dans chaque carré minier, nous y avons retenu 11,11%
d'enquêtés, donnant ainsi 6 creuseurs par carré minier
selon qu'on y a remarqué plusieurs creuseurs et pour peu de la
moitié de carré minier (soit quatre carré) nous avions
réduit jusqu'à cinq creuseurs à y enquêter afin de
rester toujours dans l'échantillon de cinquante creuseurs dans les neuf
sites ciblés pour l'enquête.
2.2.2. Procédures de collecte des données
Notre méthode de recherche s'appuie en grande partie
sur le travail de terrain, avec des descentes sur terrain qui ont
été pour nous l'occasion de nous familiariser avec notre espace
d'étude ainsi qu'avec les creuseurs et la communauté de Buloho.
Les premières sorties étaient uniquement pour appréhender
les diverses situations, les décrire et les analyser avec un carnet
34
de bord. En premier lieu, nos observations appuyées par
de nombreuses photos lors de la pré-enquête ont porté sur
l'état des effets de l'exploitation minière, sur la
biodiversité du PNKB et la communauté de la chefferie de
Buloho.
Notre regard s'est porté également sur les
activités engendrées par la présence de l'exploitation
minière à un endroit donné et autres activités
connexes à l'exploitation minière. En sillonnant toutes les
villages concernés par l'étude et de long moment avec les
exploitants miniers dans leur site d'exploitation comme dans leur campement,
notre but était de bien cerner la situation.
Nous sommes passés ensuite à la phase des
enquêtes réalisées de novembre 2012 à Mars 2015. Par
le biais des entretiens réalisés auprès des cadres de base
nous étions obligé à chaque moment d'enquête par
questionnaire d'y associer des échanges. Compte tenu de long parcours
à pour atteindre les sites d'exploitation minière, mais
également la population dans les villages (zone de retour), nous avons
pu situer par ordre chronologique l'opportunité pour chaque
catégorie afin qu'elle soit enquêtée.
En ce qui concerne la nature du questionnaire, de nombreuses
difficultés ont jalonné nos enquêtes. L'exploitation
minière comme la chasse aux animaux sauvages constituent un secteur
d'activité très sensible et assez délicat à
enquêter dans le contexte sociale de la chefferie de Buloho, mais aussi
l'insécurité par la présence des groupes
d'autodéfense dans ce milieu. Nous avons été contraints
à copter un originaire du milieu et sachant bien manipuler la langue
locale afin de contourner certaines sensibilités.
Cependant, sur le terrain nous n'avons pas fait le pas de
tirage compte tenu de la rareté des enquêtés qui se
réinstallent encore dans leur villages après qu'ils aient fuient
la guerre. La population était rencontrée en petit nombre dans
les villages suite à cette situation. Ainsi, afin d'atteindre les
enquêtés, nous étions obligé à tout moment
d'aller rencontrer la plus part d'eux aux champs, en forêt et les autres
en chemin pendant qu'ils allaient pour la plus part dans leurs
activités.
2.2.3. Traitement et analyse des données
Les données recueillies dans les villages et aux sites
miniers ont été traitées en suivant certaines
étapes (le dépouillement, la codification, l'encodage,...).
Après cette étape, les données ont été
saisies et traitées avec le logiciel SPSS 16.0, Excel 2010 et leurs
analyses, mais également Office Word 2010 où les outputs
étaient exportés après analyse.
35
A travers les fiches utilisées pendant l'enquête
sur terrain, les données recueillies avec un questionnaire ouverte ont
été codifiées avant qu'ils ne soient encodées dans
le logiciel Statistical Package for the Social Sciences (SPSS 16.0)
mais également dans le Microsoft Excel 2010. Durant ces analyses et
encodage, certaines données ont été entrées en
Microsoft Excel 210 puis exportées dans le logiciel SPSS 16.0 selon
qu'il y avait besoin de produire les états de sorti en graphiques et
autres.
Ainsi, le croisement multiple a été
utilisé pour évaluer la corrélation entre certaines
variables. D'où les variables indépendantes suivantes ont
été croisées chaque fois avec les variables
dépendantes : groupement, profession, type de logement, revenu mensuel,
niveau d'éducation, âge, source de revenu, type d'aliment au site,
autres activités au site, outil de chasse, Distance du carré
minier par rapport au parc, superficie terroir agricole, catégorie
social concernée.
Les étapes suivies lors de l'utilisation du logiciel
SPSS 16.0, concerne d'abord la création du masque où les
données seraient entrées, le dépouillement et cocher les
modalités, nettoyage (ici nous avons vérifié s'il y a eu
des erreurs commises lors du dépouillement ou pendant l'insertion des
éléments de réponses) et puis l'analyse des données
et leur interprétation.
2.2.4. Variables d'étude
Dans cette étude, nombreuses variables ont permis de
collecter les informations afin de bien mener cette étude.
Néanmoins, nous allons citer certaines d'entre elles qui sont
considérés comme ayant servi de lampe pour cette recherche.
Ainsi, nous avions la variable Sexe, pour voir quelle serait la part de ces
deux catégories de personnes mais également la part et rôle
de chacun dans le domaine artisanal de minerais. Niveau d'étude pour
comprendre s'il peut y avoir les gens instruits qui se livrent à
l'exploitation minière et quelle serait la raison d'y être.
Profession afin de distinguer les catégories de nos
enquêtés par rapport aux creuseurs et autres acteurs. Revenu de
creuseurs et leurs ménages afin de comprendre la rentabilité de
l'activité minière artisanale dans la chefferie de Buloho et voir
s'il aurait possibilité de développer d'autres activités
qui procurent plus. Principale source de revenu pour savoir si les minerais
étaient la principale ou la seule source de revenu des creuseurs.
36
Ressource forestière de dépendance pour
comprendre le degré de pression que subit la ressource concernée.
Usage des ressources collectées pour comprendre les raisons et son
utilité pour la communauté. Problèmes environnementaux au
site, c'est en fait la variable capital de la recherche. C'était pour
comprendre et déterminer les effets collatéraux néfastes
que pose l'artisanat minier sur le système écologique du PNKB et
seul de la chefferie de Buloho. Problèmes environnementaux au village,
est de connaitre si la communauté, dans leurs villages ils comprennent
ou sentent les nuisances issues de l'exploitation minière dans leur
milieu. Activité associée à l'artisanat minier dans le but
de chercher à savoir si seul l'exploitation minière attire
l'attention des creuseurs ou pas et même tous ceux qui se trouvent aux
sites miniers.
Facteurs influençant l'exploitation minière pour
répondre à la question : «pourquoi les gens exploitent les
minerais dans la chefferie de Buloho ?», Distance des sites miniers par
rapport au parc afin de bien mesurer et comprendre les dangers que peuvent
courir les animaux sauvages seulement par ce qu'il existe les gens qui vivent
à leur côté. Aliment de base dans les sites miniers pour
bien affirmer que les camps des creuseurs est une menace à la
conservation ou pas. Mesures d'actions palliatives, afin de proposer les voies
de sorties pour minimiser les impacts causés par l'exploitation
minière sur le système socio-écologique de la chefferie de
Buloho et au PNKB.
37
CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION ET DISCUSSION DES
RESULTATS
3.1. PRESENTATION DES RESULTATS
La présente partie, consiste à illustrer
à travers des figures et images, les données recueillies durant
nos enquêtes ainsi que leurs interprétations. Ainsi, le
paramètre étant complexe, les résultats recueillis sur
base d'un questionnaire sont présentées selon les objectifs
assignés au départ dans le présent travail.
Il s'agit ici, des creuseurs en pleine exploitation de
l'or dans la chefferie de Buloho, groupement de Bitale à quelques cinq
km du PNKB. D'autres se reposent et préparent le repas de la
journée dans leur camps à côté du site
d'exploitation minière.
3.1.1. Causes de l'exploitation minière dans la
collectivité Chefferie de Buloho
Figure6: Profession
Carbonisation
14%
Sciage
15%
Enseignant
12%
Agriculture
17%
Exploitation minière
34%
Commerce
7%
Chasse
1%
En focalisant l'attention sur la principale activité
pratiquée par nos enquêtés, on remarque qu'il y a une
diversification d'activités développées par les
enquêtés pour leur survie. On remarque que la grande partie oeuvre
dans l'exploitation minière artisanale.
38
Cette situation s'expliquerait par plusieurs facteurs car on
sait bien que le manque d'emploi peut accentuer la pauvreté de la
population et leur contraint à l'exploitation minière (Sally,
2006). La région elle-même est à vocation minière et
agricole au point que la majorité de parcelles dans le milieu ont
déjà enregistré une exploitation minière ainsi
qu'aux rivières et autres facteurs en expliquent.
Avec une terre arable, l'autre partie de la population oeuvre
dans l'agriculture de subsistance. Cette agriculture, connait plusieurs
difficultés comme l'absence des routes de désertes agricoles afin
d'écouler les produits vers les marchés mais également une
région naturellement montagneuse qui freine la mécanisation
agricole. A Cet effet, les tracteurs octroyés à la
communauté de Buloho (groupement de Bitale) pour accroitre leur
production agricole, commencent à transporter les planches (sciage) et
braises (carbonisation) dans les villages (Annexe I, Image 17), cars
naturellement inutiles dans la région.
Ces engins contribuent actuellement à la destruction de
l'environnement. Seulement un petit nombre des chasseurs a été
enregistré et qui se traduit curieusement à 1%. On ne sait pas
dire vrai ou faux cars certains enquêtés étaient curieux si
pas avaient peur à s'identifier car ils nous considéraient comme
agents de l'ordre ou qui viendraient les chercher ou traquer après.
8% 4%
16%
72%
Pauvreté
Manque d'emploi Activité rentable
Préssion de l'entourage
Figure 7: Raison de creuser les
minerais
Bien que plusieurs faits puissent expliquer pourquoi
l'exploitation minière. On retient que le manque d'emploi en est le
principal. Cette situation a une place importante dans les facteurs explicatifs
de la pauvreté de la population. Egalement bien au-delà, d'autres
personnes oeuvrent dans l'artisanat minier car ils y pensent gagner plus
(rentable). D'autres qui n'ont pas à faire à longueur des
journées au village, vont dans les sites miniers pour éviter
à se créer des nuits avec leur entourage. Signalons que le
travail à la mine représente une
39
rupture avec l'organisation sociale traditionnelle en
modifiant les rôles de tout un chacun dans la famille où on trouve
certains creuseurs qui ont déjà plusieurs mois aux sites sans
aller ou rentrer en famille.
Figure 8: Revenu mensuel
101à150$
24%
151à200$
14%
1à50$
18%
51à100$
44%
Il s'agit ici, d'un revenu mensuel qui pour la majorité
des creuseurs, provient des sources différentes (exploitation
minière associer souvent à : carbonisation, sciage, chasse et
autres). Dans presque tous les sites miniers avec une nuance dans le groupement
de Bagana, tous les creuseurs disposent d'au moins deux sources de revenu. Mais
si on considère le seul revenu ici de l'exploitation minière, on
note pour la majorité, 1,5$ par jour en moyenne pour un creuseur. C'est
ainsi, qu'ils cherchent à associer d'autres activités à
celle de l'exploitation minière pour gagner plus, au point qu'ils
chassent et commercent les gibiers.
3ha
9%
10%
2ha
4ha et plus
19%
20%
1ha
Moins d'un ha
42%
Figure 9: Terroir agricole
Malgré le sol à vocation agricole, la
majorité des populations du milieu disposent de peu d'espaces pour une
intensification agricole dans le milieu. D'où, 42% d'entre eux disposent
moins d'un ha d'espace. Néanmoins, la minorité disposant de
quelques surfaces de terre, en utilisent pour produire des planches et
braises.
40
Coltan Cassitérite Or Orflame
Figure 10: Minerais creusés
Dans tous les villages, on enregistre quatre principales
ressources minières exploitées. L'or est plus exploité que
les trois autres minerais, cars dans la majorité des tous les sites
miniers, on y exploite aussi l'or. Egalement, d'autres minerais (Voir
annexe I, Image 22 et 23).
En déhors du pays
8%
Grandes agglomérations( villes) 28%
Aux négociants
dans les sites
44%
Marché local
20%
Figure 11: Lieu vente minerais
La faiblesse des services miniers à bien cerner la
question, affecte aussi la réglementation en ce qui concerne la
certification minière. Ainsi, les creuseurs affirment une vente
clandestine de la grande partie de leurs minerais dans leurs sites
d'exploitation auprès des négociants qui viennent de grandes
agglomérations (Bukavu et Goma).
41
Appuyer la scolarisation des enfants
Recherche de moyen pour changer le mode de vie
Renforcer l'économie familiale
Subvenir aux besoins du ménage
55%
11%
25%
9%
Figure 13: Conséquence dans les
villages
Figure 12: Affectation revenu minier
Comme toujours les populations pauvres sont ceux qui cherchent
à subvenir aux besoins vitaux. Ainsi, l'investissement pour changer le
mode de vie devient difficile à la majorité des exploitants
miniers de la collectivité de Buloho. D'où on remarque que plus
de la moitié (55%) affecte leur revenu dans les besoins vitaux de leur
famille. Ceci, contraire à 9% (en majorité jeunes), qui pensent
qu'ils creusent les minerais afin de trouver les moyens qu'ils peuvent affecter
à autres activités pour abandonner l'artisanat minier. Bien que
les infrastructures scolaires soient dans un état de délabrement
très avancé (Voir annexe I, Image 11, 12 et 21) 25%
d'eux pratiquent cette activité pour appuyer la scolarisation de leurs
enfants. Une autre partie, c'est pour renforcer l'économie familiale
(11%).
Maladies Les jeunes abandonnent l'école pour la mine
Pollution des eaux
100%
50%
10
17 21
3
1 1
4
8 14
19
6
0%
0
1 4 3
1
3
4
4
2
5
9
0 0 0
8
3.1.2. Conséquences de l'exploitation minière
sur les systèmes sociaux-écologiques dans la collectivité
Chefferie de Buloho
42
Herbe Bois Gibier Eau
Figure 14: Ressource forestière puisée
au parc et son usage
40
60
20
0
15
5
3 50 12
18
12 12
8 5 6 4
Dans les villages, la présence des carrés
miniers constituent une source potentielle de pollutions et des nuisances aux
populations proches des sites. Des terres et de nombreux cours d'eau sont
contaminés par les métaux lourds issus des minerais et
disséminés dans l'environnement par l'eau et l'air. Cette
pollution a des effets néfastes sur nombre d'espèces animales,
végétales et les communautés (Deshaies, 2011).
Pour la majorité si pas l'ensemble de la population,
ils se plaignent et disent que l'exploitation minière dans leurs
villages affecte plus la qualité des eaux que sur la conservation.
L'affectation des eaux par l'exploitation minière à Buloho se
traduit par la coloration des eaux et rivières, canalisation des eaux
vers les sites miniers conduisant ainsi à l'assèchement de
certains cours d'eaux et d'autres rivières deviennent boueuses (Voir
Annexe I, Image 3 et 16) L'ouverture d'activités minières
affecte l'éducation scolaire des enfants. Certains jeunes embrassent le
chemin de la mine que celui de l'école. Les creuseurs contractent des
maladies pulmonaires bien que la communauté connait d'autres maladies
dues à la pollution des eaux se traduisant ainsi en maladies d'origine
hydrique.
Rivière polluée par l'exploitation
minière
43
Les populations de la chefferie de Buloho, dépendent
des ressources forestières comme toutes autres populations pauvres.
Directement ou soit indirectement par les services d'écosystèmes
fournis par la forêt à l'ensemble de la population (Coad et al.
2008). Les deux capitaux naturels du PNKB (Faune et flore), attirent
l'attention des communautés riveraines différemment. Ainsi, le
bois utilisé plus pour les braises est en première position
pourtant la majorité de riverains n'utilisent pas la braise. Mais on y
trouve des camions acheminant les braises vers des grandes
agglomérations comme à Bukavu (Voir Annexe I, Image
9).
Etant donné que certaines rivières prennent
sources au Parc, certaines populations pensent qu'elles, dépendent plus
de la ressource eau que d'autres. D'autres dépendent du gibier
étant donné que les villages ont connus des troubles des guerres
ayant décimés les animaux domestiques dans plusieurs villages.
Ainsi, le gibier puisé au parc compense à la place des viandes de
l'élevage domestique. . La faune est touchée car la zone est
poste conflit où le petit élevage a été
décimé. Egalement, d'autres pensent qu'ils dépendent de
l'herbe afin de construire et comme aliment animal et humain.
44%
Non
56%
Oui
Figure 15: Creuseurs ayants des camps au
site
On remarque que, certains creuseurs occupent des camps dans
certains sites miniers présents dans les forêts. La
majorité de ceux qui campent sont des creuseurs non originaires de la
collectivité chefferie de Buloho. On y enregistre des creuseurs avec
leur famille, (Voir Anne I, Image 6).
44
10Km
36%
5km
40%
10Km et plus
8%
Moins de 5km
16%
Figure 16: Distance entre camp et
Parc
La majorité des campements des creuseurs sont
rapprochés du parc. Ainsi, la majorité (40%) estime à 5km
la distance de leur site par rapport au parc (Bitale). D'autre : à moins
de 5Km (Munyanjiro), à 10km (Karali) et à plus de 10Km ceux
situés à Bagana.
Figure 17: Chasse au site
Non
72%
28%
Oui
On remarque que la majorité de nos
enquêtés (creuseurs), nient à 72% l'absence des chasses
dans leur sites d'exploitation ainsi qu'aux sites où ils campent. Comme
dans toute société tous ne sont pas hypocrites, certains (28%),
affirment discrètement la chasse dans les sites proches de leur
exploitation.
Exploitants miniers
8%
45
Chasseurs
12%
Eleveurs
8%
Abstention
72%
Figure 18: Concernés par la chasse
au
En effet, ceux-là qui confirment la chasse aux sites
miniers, ils pensent (12%) que ce sont les chasseurs qui quittent les villages
et viennent chasser aux lieux où ils exploitent les minerais. Les autres
affirment que les mêmes creuseurs font aussi la chasse quand les minerais
ne rassurent plus soit pour le commerce ou l'alimentation (8%). Egalement,
d'autres (8%) accusent certains éleveurs oeuvrant à
côté des sites miniers pour garder leur bétail et dont ils
affirment avoir eu le gibier un jour (Voir Annexe I., Image 19).
4%
8%
12%
16%
60%
Calibre 12
Piège à fil métallique
Lances et Chiens
Piège à corde
Piège avec stics d'arbres
Figure 19: Outil de chasse
Les chasseurs se servent d'outils différents selon
qu'ils en considèrent comme activité principale ou occasionnelle.
En cet arsenal d'outils deux sont utilisés uniquement par ceux qui
prennent la chasse comme activité principales. Il s'agit de : Calibre 12
et chiens. Les membres de la communauté utilisent aussi les autres
outils. Néanmoins, les creuseurs se servent uniquement de Pièges
et lances pour chasser (Voir Annexe I, Image 13).
Riz au haricot Autres
7% 3%
Foufou au lait
18%
Foufou-légumes
10%
Foufou-viande boucanée
44%
Foufou-viande domestique
18%
Figure 20: Aliments consommés au site
minier
46
Il ressort que, les personnes présentes aux sites
miniers ont comme principal aliment le foufou à la viande
boucanée (44%) auquel ils ont accès facile. Le gibier y coute
moins cher que la viande domestique. Mais aussi, à cause des trajets
à parcourir pour faire arriver la viande au site minier,
également les troupeaux décimés par les guerres
récurrentes qu'ont connues certains coins de la chefferie. Foufou viande
domestique et lait (18% chacun) Foufou au légume, consommé
rarement car indisponible (10%) ainsi que le riz au haricot (7%) inaccessible
et chers quand il arrive aux sites.
Figure 21: Espèces animales incluses dans
l'alimentation
Au moins huit espèces animales sauvages sont incluses
dans l'alimentation humaine de nos enquêtés. Mais on peut
remarquer que la majorité s'abstient quand il s'agit de question
sensible. Néanmoins, le porc pic et le babouin battent record, suivi des
petits singes et antilopes. Les gorilles et les chimpanzés sont aussi
concernés.
Toute la semaine
12%
Deux/Semaine
12%
Une fois/Semaine
76%
47
Figure 22: Fréquence consommation viande
boucanée
Visible précédemment, l'aliment de base aux
sites miniers étant la viande boucané, la majorité des
enquêtés (76%) en consomment au moins une fois la semaine.
Egalement, 12% toute la semaine et autre 12% deux fois dans la semaine.
Abstention
32%
Chaque jour
28%
Trois fois/Semaine
4%
Deux fois/Semaine
8%
Une
fois/Semaine
28%
Figure 23: Fréquence de vente viande
boucanée au site minier
Comme tous les creuseurs ne pratiquent pas la chasse, certains
s'approvisionnent dans leurs sites. D'où, 28% des enquêtés
affirment que les chasseurs viennent vendre régulière le gibier
aux creuseurs. Une autre catégorie (28%), pense qu'on leur vend le
gibier au site au moins une fois la semaine. 8%, pensent qu'on leur vend le
gibier deux fois, 4% sont pour trois fois par semaine et 32% ne disent rien.
Diminution des espèces
20%
Les espèces fuient leur habitat
naturel 20%
Chasse
28%
Destruction de leur habitat
32%
48
Abstention
36%
Babouin
12%
Chimpanzés
12% Antillopes
8%
Gorilles
16%
Singes
16%
Figure 25: Espèces disparu
Figure 24: Effets de l'exploitation minière
sur la faune
La présence des activités minières
contribue à la destruction de l'habitat naturel des animaux sauvages
(32%). Biologiquement si on veut détruire une espèce, il faut
s'attaquer à son habitat (Voir Annexe I, Images 2 et 8).
L'activité minière autours et dans les aires
protégées favorise la chasse pour approvisionner les creuseurs en
aliment (28%). Cette activité, pousse certaines espèces à
fuir leur milieu naturel (20%). Et contribue aussi à la diminution de la
faune sauvage (20%). Ainsi, dans la figure ci-dessous, certaines espèces
sont jugées disparu des sites miniers dans la chefferie de Buloho par
nos enquêtés :
49
Contamination des champs
20%
Perte du couvert végétal
12%
Erosions
68%
Conséquence sur le sol
L'exploitation minière dans la collectivité de
Buloho, n'a pas un seul effet négatif sur l'environnement.
D'énormes érosions de masse y sont enregistrées (68%)
(Voir Annexe I. Image 18), certains terroirs agricoles en paient aussi
le prix par la présence des eaux déjà polluées qui
traverse les champs agricoles. Egalement, d'énormes espaces sont
restés dénudés suite à l'exploitation
minière (12%). (Voir Annexe I, Images 1, 7 et 8).
27
30
20
10
0
29
23
25
12 11
9
14
Figure 27: Animaux les plus affectés par
l'exploitation minière
Se référant à la catégorie des
espèces sauvages incluses dans l'alimentation de nos
enquêtés, on constate que les mêmes espèces sont
citées comme étant plus affectées par l'exploitation
minière. Ceci peut s'expliquer par le fait qu'elles ont
été la source d'approvisionnement en gibier dans les sites
d'exploitation. Néanmoins on pense que les espèces actuellement
visibles et chassées ne sont pas plus touchées par l'exploitation
minière, c'est qui est illogique.
50
42
36
40
30
24
20
12 12 12
12
10
0
50
Figure 28: Conséquences de l'exploitation sur
le système socio-écologique
Parmi les dommages causés à la nature par les
activités humaines, la population de Buloho semble négligé
les dommages causés à la faune et considère plus la
pollution des eaux et la déforestation. Ça s'explique par
l'importance attachée à la ressource. La chefferie de Buloho,
naturellement forestière, connait une dévastation intense lors de
l'exploitation minière. L'abattage d'arbres dans les sites, s'explique
selon diverses raisons ou utilités sans tenir compte de problèmes
que cela poserait. Les creuseurs avancent plusieurs raisons qu'indique la
figure ci-dessous.
Libere l'espace au site 28%
Carbonisation
16%
Bois de chauffage
20%
Construction des camps
16%
Soutenir la mine
20%
Figure 29: Utilité
L'abattage des arbres dans les sites miniers rend
l'exploitation minière aisée, car la présence d'arbres sur
un site d'exploitation minière embête les exploitants. Ainsi, les
creuseurs abattent presque tous les arbres se trouvant sur un site où on
veut exploiter les minerais afin de libérer l'espace (28%) (Voir
Annexe I, Image 1). Dans les sites d'exploitation minière de la
collectivité de Buloho aucune autre source d'énergies n'est
utilisée pour la cuisson des aliments qui soit les bois (20%) (Voir
Annexe I, Image 5).
51
Egalement, dans les carrés miniers de Buloho, les
arbres sont utilisés pour soutenir les mines, que ça soit pour la
construction des petits ponts, déplacements des grosses pierres et
autres (20%). La construction des camps dans les sites miniers amène
aussi à la coupe des bois (16%). Etant donné que les maisonnettes
construites sont des petites tailles et ne peuvent donc pas être
construites par des arbres matures; ce sont les arbres de petites tailles pour
ne pas dire sticks d'arbres qui sont coupés à cette fin.
Il a été remarqué que plusieurs creuseurs
associent une autre activité à celle d'exploitation de minerais
dans le but d'accroître leur revenu. Cela est cars le revenu de
l'exploitation minière est extrêmement minime (estimé
à 1,5$ le jour). La principale activité que les creuseurs
associent à celle d'exploitation minière reste la carbonisation
(16%). D'où, on ose croire que la présence d'une importante
ressource forestière à Buloho, et la demande croissante des
grandes agglomérations comme la ville de Bukavu en énergie, sont
un facteur qui oriente le choix des creuseurs à opter majoritairement
pour une telle autre activité à associer à celle
d'exploitation minière (Voir Annexe I, Image 7).
3.1.3. Résuurabilité des ressources dans la
collectivité chefferie de Buloho
100
50
15
0
10
14 39
21
15
27
9
Hommes Femmes
Figure 30: Action pour pérenniser les
ressources
Réduire les pressions liées à l'artisanat
minier sur le système socio-écologique dans la
collectivité chefferie de Buloho, suggérer la prise en compte des
désidératas communautaires. Ainsi, que les avis de la population.
On remarque 36% qui pensent à l'amélioration des infrastructures
sociales du milieu (routes, écoles, formations médicales,
électricité et autres).
52
Pour cette communauté, il est bon d'asphalter les
routes de dessertes agricoles qui pousseraient les gens à investir dans
l'agriculture en se rassurant de l'accès et l'écoulement des
leurs récoltes dans les zones très éloignées de
petits centres considérés comme marchés. Etant
donné que la collectivité chefferie de Buloho est à une
moindre distance des grandes agglomérations comme Bukavu, Bulambika,
Kavumu et autres; les produits agricoles auront une demande excessive et ainsi
jouer sur le revenu de la population de Buloho.
Une fois que le producteur a augmenté son revenu, ses
conditions de vie change et du coup le chiffre des creuseurs va diminuer dans
les sites d'exploitation minière et ainsi contribuer à
réduire les pressions que les creuseurs imposent à la nature.
C'est qui intéresse dans cet avis de l'ensemble des populations, et les
hommes seraient nombreux à virer vers l'agriculture si du moins les
conditions dans lesquelles cela pouvez se faire étaient
améliorées.
Néanmoins, les femmes sont très manifestes (75%)
quant à ce qui concerne l'appui aux AGR. Cette situation s'expliquerait
par la coutume féminine. Coutume ici voudrait signifier que depuis
toujours, on remarque que les petites activités
génératrices de revenus sont une spécialité des
femmes. A cet effet, on peut faire allusion aux petits commerces sur
étalages. Egalement, dans les groupes solidaires pour solliciter les
microcrédits, ce sont toujours les femmes qui y ont un chiffre
considérable. Aussi, dans la plupart des marchés en ville comme
au village, les femmes sont plus nombreuses que les hommes, c'est pourquoi
elles peuvent toujours penser que leur appuyer dans les activités
génératrices de revenu, elles peuvent produire plus et
éradiquer la pauvreté dans leurs ménages.
L'ignorance de la population nécessite aussi une
information nécessaire dans le domaine concerné affirme nos
enquêtés. Pour la protection de l'environnement, une
éducation environnementale (24%) s'avère indispensable afin de se
rassurer que toute personne utilise rationnellement et veille à la
protection de la nature. Mais alors cette approche réussit mieux que si
l'auditoire à informer est prêt à écouter. Etre
prêt à écouter, voudrait dire, capacité
intellectuelle. Dans cette idée et en toute clairvoyance, certaines
personnes pensent que la scolarisation de leurs enfants aurait de
répercussions positives sur la durabilité des ressources
naturelles de leurs villages (16%).
Trouver l'emploi
32%
Pratiquer l'élevage
24%
Pratiquer l'griculture
16%
Pratiquer le commerce
28%
Figure 31: Pour abandonner la mine
53
Le manque d'emploi qui accentue la pauvreté et qui soit
cause de l'exploitation minière, 32% qui trouvent l'emploi ou autre
activité rentable, seraient prêts à abandonner la mine.
Pour eux, l'emploi c'est toutes autres activités ou occupations qui
procurent le minimum de moyens pour leur survie. Ainsi certains pensent aux
commerces (28%).
On remarque que ceux qui pensent au commerce sont
ceux-là qui exploitent les minerais en même tant ils vendent des
produits sur les sites miniers et donc ils sont déjà
habitués au petit commerce. D'autres, pensent à l'élevage
(24%), car pour eux avant les guerres qui ont secouées leurs villages,
ils étaient éleveurs.
Maintenant qu'ils exploitent dans les sites qui sont proches
des fermes (Voir Annexe I, Image 19), cela leur rappel et ils peuvent
s'imaginer où ils seraient maintenant avec l'élevage mais la
situation fait qu'il se livre encore aux activités musculaires moins
rentables. Parmi les creuseurs, 16%, sont prêt à pratiquer
l'agriculture si moins il y a possibilité. Mais ils disent être
butés à plusieurs difficultés pour quitter la mine vers
l'agriculture. Notamment, l'accès à la terre,
l'insécurité dans certains coins où ils peuvent le faire,
les problèmes d'infrastructure pour accéder au marché,
problèmes d'intrants agricoles, encadrements, etc.
54
3.2. DISCUSSION DES RESULTATS
Le manque d'emploi ou autres activités
économiquement rentables, est un facteur qui favorise l'exploitation
minière dans la collectivité chefferie de Buloho. Les creuseurs
affirment que lorsqu'ils n'ont pas à faire comme activité ou
occupation pouvant leur aider à subvenir aux multiples besoins, ils sont
obligés de quitter leurs familles pour s'installer dans les sites
d'exploitations minières. Bien que les creuseurs ne tirent de leur
travail que des gains minimes que certaines études estiment en moyenne
entre 1 et 2 dollars par jour (CJPBF, 2012) et dans la chefferie de Buloho, il
est en moyenne 1,5$.
D'où, notre première hypothèse est
vérifiée à 16%. Compte tenu de ces considérations
et en nous référant à la première hypothèse
de cette étude que le principal facteur favorisant l'exploitation
minière dans la chefferie de Buloho serait le manque d'emploi qui bien
sûr a des répercussions sur la pauvreté de la population.
Egalement, dans un contexte marqué par des conflits récurrents,
l'économie locale est plus caractérisée par une
économie informelle avec comme conséquence la dégradation
des ressources naturelles et le non-respect des prescrits légales en la
matière, affirme International Alert (2009).
Dans la chefferie de Buloho, l'exploitation minière a
des conséquences multiples et néfastes sur le système
socio-écologie du milieu. Ainsi, sur le système social, on note
la pollution des eaux (28%), la déforestation (24%), le feu de brousse
récurent (16%), diminution des espèces fauniques et floristique
(8%), Chasse récurrente (8%), délocalisation des espèces
et carences des plantes préférées par l'animal et l'homme
(8%). Egalement, pour International Alert (2009, les conséquences de
l'exploitation minière sont énormes, incluant : la pollution des
nappes phréatiques, la déforestation, la déviation des
rivières et ses effets sur les espèces aquatiques, la disparition
des terres arables et la chasse pour nourrir les creuseurs.
Spécifiquement, l'exploitation minière a un
impact néfaste sur le sol par les érosions affirme 68% des
enquêtés. Sur la faune, l'exploitation minière contribue
à la destruction de l'habitat des espèces fauniques sauvages,
où la présence des campements miniers accroit la demande en
gibier affirment nos enquêtés à 44%. En effet, se
référant à notre deuxième hypothèse dans ce
travail que, l'exploitation minière aurait une conséquence sur le
système socio-écologique en tenant compte des fait
élucider ci-haut, nous pensons que cette hypothèse a
été réaffirmée par nos enquêtés
suivant différentes appréciations.
55
Ainsi, l'hypothèse soulevée en terme des
stratégies a été approuvée par les
enquêtés afin de pérenniser la durabilité des
ressources : la majorité de nos enquêtés, selon les deux
sexes, soit 36%, estiment que l'amélioration des infrastructures sociaux
du milieu, en l'occurrence les routes de dessertes agricoles, pousserait les
gens à investir dans l'agriculture en se rassurant de l'accès et
l'écoulement de leurs récoltes et abandonner le secteur minier
qui ne procure pas gain de revenu.
L'appui aux AGR approuvé par 24% des
enquêtés où on note un grand pourcentage des femmes. Ceci
est soutenu par DIALLO, (2011) qui pense que l'appui au développement
communautaire et dans la création d'activités
génératrices de revenus pour les populations traditionnelles
mettent leurs savoirs au service de la gestion des aires
protégées. Egalement, Mengue-Medou (2002) qui parle de
conciliation de la conservation et satisfaction des besoins des autochtones.
L'éducation environnementale qui s'avère
indispensable est aussi réaffirmée à 24% des
enquêtés. Et pour SEYDOU (2001) et GADHOP (2012), l'absence d'un
encadrement et d'une sensibilisation aux creuseurs sur les concepts de la
protection environnementale, leurs exploitations conduisent à une
destruction écologique. L'appui à la scolarisation des jeunes du
milieu qui aurait aussi des retombées positives sur la durabilité
de ressource dans la chefferie de Buloho, est voulu à 16%.
Ainsi, nous pensons que cette hypothèse a
été réaffirmée par nos enquêtés. Cela,
d'autant plus que le système d'actions sociales proposé comprend
un arsenal d'activités ou un programme en faveur de la population de la
chefferie de Buloho, parmi lesquelles :
y' Appuyer les AGRs à travers la formation, l'octroi des
microcrédits par
exemple ;
y' Appuyer l'élevage et l'agriculture ;
y' Investir dans les infrastructures sociales de base ;
y' Promouvoir une éducation environnementale continue ;
y' Rassembler les creuseurs en coopératives
minières.
56
CHAPITRE QUATRIEME : AXES STRATEGIQUES FACE A
L'EXPLOITATION MINIERE A BULOHO ET AUTOUR DU PNKB
Le présent chapitre est de proposer certaines
stratégies pouvant aider à réduire l'impact de l'artisanat
minier sur l'environnement dans la collectivité chefferie de Buloho.
Dans les pages qui suivent, nous cherchons à comprendre le plus
profondément possible les problèmes étudiés et ce
qui peut être entrepri comme moyens à mettre en place.
Ainsi, l'analyse de problème et des acteurs sont tous
abordés au sens d'un arbre. Dans le premier point, intitulé
analyse des problèmes, nous présentons un arbre qui nous permet
de bien comprendre les racines du problème que nous sommes en train
d'étudier, le problème lui-même et les effets donc du
problème comme impacts.
A ce niveau, dans la première partie
considérée comme racines du problème, nous avons
trouvé plusieurs causes qui amènent aujourd'hui à la
destruction du système socio-écologique à Buloho.
Face à cet arbre, nous avons aussi construit un autre
arbre nommé arbre à objectif assimilable à certains avis
des enquêtés. Il s'agit ici, d'un arbre qui vise le changement ou
le renversement de la tendance soulevés par le précèdent.
Cela, nous a permis de mettre sur pieds différentes stratégies
afin de résoudre tant soit peu la situation.
57
4.1 ANALYSE DES PROBLEMES
|
|
|
|
|
|
Occupation d'espace et du Parc par des groupes armés
|
Destruction de la flore
|
Catastrophes naturelles
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Erosions
|
|
|
Violations des droits humains
|
Groupes armés
|
|
|
|
Disparition des espèces
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Banditismes
|
Destruction faunique
|
Feu de brousse
|
Déforestation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Braconnages
|
Carbonisation
|
Maladies Exploitation des Délinquances juvénile
|
|
|
|
enfants au site minier
Exploitation illicite de RN
Occupation d'espaces culturales par les milices
|
Décimation des bêtes domestique
|
Destruction des infrastructures
|
|
Octroi irrégulier des droits miniers
|
Faible revenu
|
|
Problèmes d'accès à l'emploi
|
|
Insécurité
|
Fragilité institutionnelle
|
|
|
Mauvaise gouvernance
|
Ignorance
|
Destruction du système
socio-écologique
Faible production
Pauvreté
Faible investissement
Pollution des eaux et de l'air
|
Déperdition scolaire
|
Installation des campements aux sites miniers
|
58
4.2 ANALYSE DE SOUS
|
|
-STRATEGIES
|
|
|
|
|
|
|
|
Inoccupation d'espace et du Parc par des groupes armés
|
Protection de la flore
|
Maîtrise des aléas
|
|
|
|
Réduction des Erosions
|
Multiplication des espèces
|
Respect des droits humains
|
Pas des milices
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Paix sociale
|
Protection de la faune
|
Réduction du feu de brousse
|
Réduction du taux de déforestations
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bonne santé
|
Réduction des braconnages
|
Absence d'enfants
dans les sites miniers
|
Diminution de la carbonisation
|
Education garantie
|
|
|
|
|
Exploitation rationnelle de RN
Libération des espaces culturales par les milices
|
Elevages domestiques
|
Aménagement des infrastructures
|
|
Octroi régulier des droits miniers
|
Revenu
|
|
Accès à l'emploi
|
|
Sécurité
|
Force institutionnelle
|
|
Bonne gouvernance
|
Connaissance
|
Surplus économique
Protection du système
socio-écologique
Pouvoir d'achat stable
Investissements
Bonne qualité des eaux et de l'air
|
Scolarisation des enfants
|
Réduction des nombres des campements aux sites miniers
|
· Population et creuseurs
· PNKB
S'approprier les actions visant la protection
de l'environnement
Surveillance et controle autour du Parc
Réglementation et Financement des
activités
Inciter la participation de tous les acteurs et financement des
activités
· Pouvoir Public
· ONGs et Associations
Figure 32 : Rôles des acteurs
59
4.3 ANALYSE DES PARTIES PRENANTES : LEURS ROLES
Nous référant aux objectifs ci-haut, cinq
grandes stratégies sont à mettre en oeuvre afin d'apporter une
solution à ce problème. Ces stratégies peuvent être
identifiées en fonction de la ressemblance des causes qui peuvent
être résolues par une action commune. Sur le schéma suivant
d'analyse, nous allons faire abstraction des effets car les stratégies
doivent directement répondre aux causes. D'où, les
stratégies émises, sont comprises dans ce que nous avons
appelé Système d'Actions Sociales afin
d'accompagner et appuyer la communauté de la collectivité
chefferie de Buloho sur des questions environnementale et
socioéconomiques, pour assurer la durabilité des ressources du
milieu.
y' Appuyer les AGRs à travers la formation, l'octroi des
microcrédits par exemple ;
y' Appuyer l'élevage et l'agriculture ;
y' Investir dans les infrastructures sociales de base ;
y' Promouvoir une éducation environnementale continue ;
y' Réunir les creuseurs en coopératives
minières.
60
Tableau 2: Axes stratégiques proposés
Stratégie
|
Objectif
|
Activités
|
Catégorie impliqués
|
Résultats
|
Appui aux communautés de la chefferie de Buloho
dans leurs activités génératrices des revenus
|
Amélioration des
conditions
socioéconomiques des communautés à
Buloho
|
Octroyer des micros
crédits aux communautés et
Favoriser l'entreprenariat
|
Ménages creuseurs ONG PNKB
|
Accroissement des revenus des
ménages. Cette stratégie s'inscrivant
dans le cadre d'éradiquer la pauvreté,
facilitera l'accès aux crédits pour permettre
aux ménages d'investir.
|
Intensification de l'élevage,
la pisciculture et de
l'agriculture dans la chefferie de Buloho
|
Accroissement de la
production agricole et
animale au niveau des ménages
|
Octroyer des crédits
agricoles,
Approvisionner la
communauté en intrants agricoles et géniteurs
Encourager la pisciculture Favoriser l'accès à la terre
|
Ménages ONG Creuseurs Autorités PNKB
|
Maximisation des rendements agricoles
aboutissant à la mise en place des coopératives
agricoles dans les villages.
Egalement, la production animale
suffisante pour diminuer la consommation des gibiers.
|
Aménagement des
infrastructures sociales de base dans les
villages
|
Amélioration des
infrastructures sociales
de bases
|
Construire et réhabiliter
les écoles, formations
médicales, routes de désertes agricoles et
autres
|
Autorité
ONG
Communautés PNKB
|
Accès aux services sociaux de base et
écoulement aisé des produits agro- alimentaire
dans les villages.
|
Education
environnementale continue aux différentes
catégories
|
Renforcement des
capacités techniques des
acteurs pour
l'amélioration des
connaissances en
matière de protection de l'environnement
|
Former et sensibiliser les
différentes catégories sociales pour la
protection de l'environnement. Aussi,
les séances
d'alphabétisation aux
analphabètes.
|
Communautés Creuseurs Autorité administrative
ONG
PNKB
|
Implication et engagement libre pour la protection de
l'environnement par les acteurs impliqués
|
Réunir les creuseurs en
coopératives minières.
|
Organisation des
creuseurs afin de bien
contrôler leurs pratiques vis-à-vis de la nature
|
Organiser les creuseurs
artisanales au sein d'une structure
|
Creuseurs Autorité ONG PNKB
|
Réglementation et surveillance des
impacts environnementaux liés à l'exploitation
minière
|
61
4.4 HYPOTHESES IMPORTANTES ET STRATEGIES DE MISE EN
OEUVRE
Pouvoir public
Exploitation minière
Braconnage
AGR
Appui
Amélioration des infrastructures
Cadre d'échanges
Creuseurs et population
inancemen ONG
Financement
Appropriation
Pollutions des eaux
Agricultu re et élevage
Surveillance Contrôle
Education environnementale et Coopératives
Erosions
PNKB
Figure 33 : Schémas solution
Dans ce schéma, on trouve les problèmes
environnementaux comme le braconnage, l'exploitation minière,
érosions et pollutions des eaux qui entourent et lient toutes les
parties pérennantes ensemble. Ainsi, toutes les parties prenantes qui
s'engagent doivent remplir leurs obligations chacun en ce qui le concerne.
Cette situation leur amène vers un cadre d'échanges et de
planification stratégique pour faire face aux problèmes
auxquelles ils s'engagent, chacun avec son fer de lance considéré
ici comme atout, pouvoir ou compétence. Du cadre d'échange
où chacun apporte sa contribution, sortira les grandes stratégies
ou activités comme AGR, aménagement des infrastructures sociales
de bases, éducation environnementale, agriculture et élevage pour
réduire les pressions faites aux ressources naturelles du PNKB et des
villages.
62
CONCLUSION GENERALE
Cette étude était orientée en
environnement dans le domaine de la conservation dont il est question, a
porté sur « Impact environnemental de l'exploitation
minière dans les aires protégées, Cas du PNKB dans la
Chefferie de Buloho ». Hors mis l'introduction et la
conclusion, le corps du présent travail est constitué de quatre
chapitres.
Dans le premier chapitre, nous avons présenté
une revue de la littérature et généralité sur
l'exploitation minière et les aires protégées, avant que
le second chapitre ne soit consacré à la méthodologie qui
a inclu à son sein, la présentation des milieux d'études.
Le troisième chapitre, quant à lui, a relaté les
résultats de recherche avant que le quatrième chapitre, qui
était le dernier ne soit consacré aux stratégies
proposées vis-à-vis des résultats obtenus dans le cadre de
cette recherche.
Nous voulions dans cette recherche, assurer la meilleure
compréhension des questions minières dans les
périphéries du PNKB et proposer les voies de sorties. Nous
voudrions à travers les objectifs spécifiques, identifier les
causes de l'exploitation minière dans la collectivité de Buloho,
déterminer les conséquences de l'exploitation minière sur
les systèmes socio-écologiques dans la collectivité
Chefferie de Buloho et enfin, proposer les voies stratégiques de sorties
à mettre en place pour assurer la durabilité des ressources dans
la collectivité de Buloho.
Ainsi, on a remarqué que les périphéries
du PNKB, dramatiquement convoitées par une multitude de personnes pour
différentes raisons dont l'exploitation minière, la
biodiversité du PNKB est affectée. La chasse pour nourrir les
exploitants miniers, la déforestation, la pollution des eaux, les
érosions, font partie des nombreux dommages causés. Les
résultats auxquels nous sommes aboutis sont :
72% d'enquêtés pensent que l'artisanat minier
autour du PNKB, avec l'or comme matière principale y exploité,
affecte les écosystèmes du parc. 32%, eux pensent que
l'exploitation minière conduit à la destruction de l'habitat
naturel des espèces sauvages. Elle contribue aussi à la pollution
des eaux dans différents villages de la chefferie ainsi qu'à des
érosions de sol, affirment 28% d'enquêtés. 72% de
creuseurs, disent qu'ils s'intéressent à l'activité
minière car ils n'ont pas d'autres occupations rentables. Pourtant,
l'artisanat minier dans cette chefferie ne produise pas grande chose où
le revenu moyen journalier par creuseurs
63
est estimé à 1,5$. 42% d'enquêtés,
disposent de moins d'un hectare de terre pour l'agriculture et autres
usages.
On a aussi remarqué que, l'exploitation minière,
favorise la déperdition scolaire dans les villages en faveur des
activités minière, affirment 20% d'enquêtés.
Provoque des maladies pulmonaire et maladies d'origine hydrique par la
consommation et l'utilisation des eaux déjà contaminé par
les polluants miniers, affirment 10% des enquêtés. Parmi les
ressources forestières tirées au parc par l'ensemble des
personnes, on note la recherche du bois pour diverses utilités (33%)
contre 12% de ceux qui y tire le gibier.
Concernant la présence des campements dans les sites
miniers, 56% des creuseurs enquêtés logent les campements se
trouvant dans les sites miniers autour du PNKB et 40% des creuseurs affirment
que leurs campements seraient à une distance de 5Km par rapport au parc.
Vu la présence de ces campements autour du parc, 28% des
enquêtés affirment qu'il aurait la chasse par les pièges
dans les zones proches des sites d'exploitations,
Dans ces sites miniers ou alors dans ces campements, 44% des
creuseurs aurait comme aliments principal ou de base, fou et viande
boucané et le porc pic est l'espèce la plus concerné dans
ces gibiers consommé. Certains enquêtés, pensent que les
animaux qu'ils consommés plus sont déjà disparu dans
plusieurs coins du milieu comme les antilopes, les petits singes et autres.
Dans les sites miniers, 28% d'enquêtés affirment la
présence des marchés des gibiers et ou, ils sont consommés
au moins une fois dans la semaine affirment 76% d'enquêteurs.
Actuellement, certaines espèces animales sont
considérés plus touchés par l'exploitation minière
par nos enquêtés, car ils ne les observent plus comme avant. 19,3%
d'enquêtés pensent que ça serait les antilopes, visible
avant dans les villages. Et 18% pensent que seraient les gorilles qui sont une
espèce totalement protégée. Avec des interviews,
au-delà de l'exploitation minière, les gens assimileraient cette
situation à plusieurs guerres à répétitions qu'a
connues la chefferie de Buloho.
Afin de faire face à cette situation, certaines
questions liées à notre hypothèse stratégique ont
été adressées à la communauté et aux
creuseurs. Ainsi, 36% des personnes enquêtés voudrait voir les
infrastructures sociales de base être aménagées ou
améliorées dans leur milieu. Ils ont cité par exemple :
les routes de désertes agricoles, les formations médicales, les
écoles. Beaucoup de leurs infrastructures sociales ont été
détruites, incendiées
64
par les attaques des FDLR. 24% disent qu'il faudrait une
réelle éducation environnementale pour amener tous les acteurs
à prendre conscience et à s'engager pour la protection de
l'environnement ; comme le pense Martin Luther King «
Avec la nature, nous devons apprendre à vivre ensemble comme des
frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots
». Et 16% d'eux pensent qu'il serait mieux d'appuyer la
scolarité des enfants des villages de la chefferie de Buloho pour qu'ils
ne puissent plus se retrouver en masse dans les sites et carrés
miniers.
En fin, 32% des creuseurs interrogés s'ils trouvaient
l'emploi ou autres activité économiquement rentables, ils
pourraient abandonner l'artisanat minier. D'où, 28% des creuseurs
étaient d'accord s'ils pratiquaient le commerce, 24% pensent qu'ils
pourraient se lancer dans l'élevage contre le 16% qui pourrait oeuvrer
dans le secteur agricole.
Au regard de ces détails, nous avons pensé aux
stratégies qui se fonderaient sur une vision d'équilibre
prônant l'harmonie entre la communauté de la chefferie de Buloho
et leur engagement personnel vis-à-vis de la conservation, à
travers notamment:
L'appui aux AGRs à travers la formation, l'octroi des
microcrédits et le suivi strict ; l'appui à l'élevage et
à l'intensification du secteur agricole dans la chefferie;
l'aménagement des infrastructures sociales de base dans les villages;
une éducation environnementale continue pour tous les acteurs dans la
chefferie. Enfin, réunir les creuseurs artisanaux au sein des
coopératives minières.
Cela étant, les suggestions seraient celles : Au
cadastre minier de bien vouloir veuiller au statut des sites, concessions
où ils vont octroyer les titres miniers. Au PNKB, d'intensifier la
surveillance autour du Parc, surtout dans les coins et villages où les
éco-dardes arrivent rarement ou nullement pas. Aux ONG oeuvrant pour les
coopératives minières comme OGP, de bien vouloir travailler aussi
avec les creuseurs de la chefferie de Buloho. Aux organisations internationales
d'appui au PNKB, d'installer leur base pérennante à Buloho afin
de bien suivre la réalité afin de rendre les stratégies
efficaces. A la communauté de la chefferie de Buloho, de bien vouloir
s'impliquer et s'approprier les actions visant la conservation.
En fin, cette étude n'est qu'une oeuvre humaine, mais
aussi une ébauche dans le domaine de conservation pouvant servir
d'orientation à d'autres chercheurs sur la question des mines dans les
aires protégées. Ceci dit, elle peut être objet de
critiques, observations, d'encouragement et suggestions.
65
Référence bibliographique
1) Adamon ndungu M. et Janvier Kilosho B, 2009, La
filière stannifère artisanale au Sud-Kivu : cas du coltan et de
la cassitérite, l'afrique des grands lacs. Annuaire 2008-2009
2) Antoine MINGASHANGA, 2009, Impact de l'exploitation
pétrolière sur la santé des populations locales et de
l'environnement à Moanda. Cas de la firme Perenco, Réseau
Ressources Naturelles (RRN
3) APC et LIFE & PEACE INSTITUTE, 2009, Analyse de
contexte du territoire de Kalehe,
4) Audrey Wu, « L'environnement culturel des
communautés amérindiennes : Quelle éthique pour quel
développement ? », VertigO, Volume 3 Numéro 1 | avril
2002, mis en ligne le 01 avril 2002, consulté le 11 mars 2015. URL :
http://vertigo.revues.org/4111
; DOI : 10.4000/vertigo.4111
5) Auzel P, Wilkie DS, 2000, Wildlife use in northern Congo:
huntting in a commercial logging concession, columbia university Press, New
york
6) Banque mondiale, 2008, République Démocratique
du Congo : la bonne gouvernance dans le secteur minier comme facteur de
croissance, Rapport N° 43402-ZR,
7) Bavon N'sa Mputu Elima, Rapport national synthèse
sur le développement durable en république démocratique du
Congo, 2012, P9
8) Besong, J.B. et Wencélius, F.L. 1992. Realistic
strategies for conservation in the tropical moist forests of Africa: regional
review. In Cleaver, C., Munasinghe, M., Dyson, M, Egli, N, Peuker, A. et
Wencélius, F. (Eds.). Conservation of West and Central African
Rainforests. The World Bank, Washongton, D.C.
9) Célestine Mengue-Medou, « Les aires
protégées en Afrique : perspectives pour leur conservation
», VertigO, Volume 3 Numéro 1 | avril 2002, mis en ligne le 01
avril 2002, consulté le 09 mars 2015. URL :
http://vertigo.revues.org/4126
; DOI : 10.4000/vertigo.4126
10) Célyne Malette, 2006, Guide de bonnes pratiques:
exploitation minière et biodiversité, Publié par le
Conseil International des Mines et Métaux (ICMM), magenta7, Londres,
Royaume-Uni.,
www.icmm.com,
11) Commission justice et paix belge francophone asbl, 2012,
Le secteur minier artisanal à l'Est de la RDC : état des
lieux et perspectives, Frédéric Triest, Commission Justice
et Paix Belgique francophone Mai 2012
12) Crispin MUTUMBE, 2006, Identification et
Évaluation des Besoins en Renforcement de Capacités pour la mise
en oeuvre de la Stratégie & Plan d'Action National sur la
Diversité Biologique et le Mécanisme
d'Échange d'Information de la République
Démocratique du Congo, Kinshasa, Juillet
2006, P7
13) Defailly, D. 2000. « L'économie du Sud-Kivu
1990-2000 : mutations profondes cachées par une panne ». In F.
Reyntjens & S. Marysse (éd.), L'Afrique des Grands
Lacs. Annuaire 1999-2000. Paris : L'Harmattan, pp. 163-192.
14) Dudley, N. (Éditeur) (2008). Lignes
directrices pour l'application des catégories de
gestion aux aires protégées, Gland, Suisse :
UICN. x +96pp, P13
15) Dudley, N. et Stolton, S. 1999, Threats to forest
protected areas: a survey of 10 countries. A research report from IUCN for
the World Bank Alliance for Forest Conservation and Sustainable Use.
16) Estelle Levin Ltd/WWF, 2013, Exploitation minière
artisanale dans la réserve naturelle d'itombwe, république
démocratique du congo, Rapport d'activités et
recommandations mises à jour, Juin 2013
17) FIDA, 2012, Gestion des ressources naturelles et de
l'environnement : Moyens d'existence résilients pour une utilisation
durable des biens naturels, Tous droits réservés. ISBN
978-92-9072-268-7
18) François Muhashy Habiyaremye1 et Laetitia Dupin,
2010, Impact de l'exploitation minière sur les habitats dans la
région du Parc National de l'Upemba (PNU), en particulier la
réserve naturelle de la Basse-Kando, 1IRScNB
66
19) Gabriel Kamundala Byemba, 2012, Exploitation
minière industrielle et artisanale au Sud-Kivu Possibilités d'une
cohabitation pacifique?, Anvers, CEGEMI/UCB
20) GADHOP (Groupe d'associations de défense des
droits de l'homme et de la paix), 2012, étude socioéconomique
sur l'exploitation artisanale dans le territoire de lubero, régions de
kasugho, katanga /buyinga et manguredjipa, rapport
21) Geenen, S. Sous presse., 2012, « Who seeks,
finds: how artisanal miners and traders benefit from gold in the Eastern
Democratic Republic of Congo ». European Journal of Development Research.
http://dx.doi.org/ doi:10.1057/ejdr.2012.19 (consulté le
04/09/2014).
22) GRAWITZ M, 1976, Méthodes des sciences
sociales, Dalloz, Paris.
23) Hocking, M. et Phillips, A. 1999, How well are we
doing?-some thoughts on the effectiveness of protected areas. Parks, 9(2):
5-14
24) Hruschka F. and Echavarria C., 2011, Rock-Solid
Chances for Responsible Artisanal Mining.
http://www.communitymining.org/attachments/050
RSC FINAL web low.pdf, consulté en janvier 2015
25) International Alert, 2009, étude sur le
rôle de l'exploitation des ressources naturelles dans l'alimentation et
la perpétuation des crises de l'est de la RDC, sur
www.international-alert.org,
consulté en mars 2015
26) JEAN G. BAER, 2000, Aperçu historique de la
Protection de la Nature, Universitd de Neuchdtel, Neuchdtel, Suisse,
England
27) Jean-Berckmans MUHIGWA et al., Etude de
l'aménagement d'une zone tampon du PNKB dans le secteur
communautaire mudaka izege via un reboisement intense, Octobre 2007.
28) Jérôme Ballet et Damien Bazin, «
Prendre au sérieux les enjeux environnementaux :
l'ambiguïté de l'approche par les parties-prenantes »,
VertigO, Volume 5 Numéro 2 | novembre 2004, mis en ligne le 01
novembre 2004, consulté le 11 mars 2015. URL :
http://vertigo.revues.org/3382
; DOI : 10.4000/vertigo.3382
29) JOBNAME, L'Afrique et ses ressources naturelles : le
paradoxe de l'abondance, Rapport sur le développement en Afrique
2007
30) Keenleyside et al., 2013, Restauration
écologique pour les aires protégées: Principes, lignes
directrices et bonnes pratiques. Gland, Suisse : UICN. x + 120pp.
31) Lindenmayer et al., 2000. Indicators of biodiversity
for ecologically sustainable forest management. Conservation Biology,
14(4): 941-950. DOI : 10.1046/j.1523-1739.2000.98533.x
32) Lusigi, W.J. (éd.) 1992. Managing protected
areas in Africa. Report from a workshop on protected area management in Africa,
Mweka, Tanzanie. UNESCO, Paris.
33) MARIE MOZALTO, 2004, L'exploitation des ressources
naturelles en situation de conflits: responsabilités internationales et
perspectives de solution en RDC, CRAMA, Montréal, P36
34) MECNT-RDC, Quatrième rapport national sur la mise
en oeuvre de la convention sur la diversité biologique, mars 2009, P9
35) Michel Deshaies, « Grands projets d'exploitation
minière et stratégie des firmes pour se rendre
environnementalement acceptables », Vertigo, 15 | 2011-3, mis en
ligne le 28 octobre 2011, consulté le 05 mai 2015. URL :
http://espacepolitique.revues.org/2113
; DOI : 10.4000/espacepolitique.2113
36) Projet PNUE-FEM, Cadre National de
Biosécurité en République Démocratique du Congo,
draft final, Kinshasa, Decembre 2007, P15
37) PROMINES, 2014, Evaluation stratégique
environnementale et sociale du secteur minier en République
démocratique du Congo, Kinshasa, le 14février 2014
38) Raphael Ngeleza; 2012, Le Paysage
Maiko-Tayna-Kahuzi-Biega, site :
cifor.org/cobam
67
39) RDC, l'Ordonnance n° 75/238 du 22 juillet 1975,
portant sur la superficie du PNKB à 600.000 ha par
40) RDC, Loi n° 11/009 du 09 juillet 2011 portant
principes fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement
41) RDC, Loi n° 14/003 du 11 février 2014
relative à la conservation de la nature
42) Robinson, R, et Badiane, J. 1996, Patrimoine africain
2000 : l'avenir des aires protégées en Afrique subsaharienne.
Actes de l'atelier régional africain de la Commission des parcs
nationaux et des aires protégées de l'UICN. UICN, Gland.
43) Sally Johnson, 2006, Guide de bonnes pratiques :
exploitation minière et biodiversité, ICMM, Londres,
Royaume-Uni, P17
44) SEYDOU KEITA, 2001, Eude sur les mines artisanales et
les exploitations minières à petite échelle au mali,
August 2001,
45) Sournia G. 1990, Les aires de conservation en Afrique
francophone: aujourd'hui et demain espaces à protéger ou espaces
à partager? Cahier d'Outre-mer, 42(172).
46) Stavros Dimas, 2008, le plan d'action communautaire
en faveur de la biodiversité, Enrayer la diminution
de la biodiversité à l'horizon 2010 et
au-delà, Luxembourg,
http://www.nationalparks.gov.uk/voe_national_parks_summary_english.pdf,
consulté en décembre 2014
47) Stevenson M.G., 1998. Traditional Knowledge and
Environmental Management: From Commodity to Process. Préparé
pour la Conférence de l'Association Forestière Nationale
Autochtone « Célébration du partenariat », Prince
Albert, SK, du 14 au 18 septembre
48) Sylvaine Goix. 2012, Origine et impact des pollutions
liées aux activités minières sur l'environnement et la
santé, cas de Oruro (Bolivie). Continental interfaces, environment.
Université Paul Sabatier - Toulouse III, 2012. French.
<tel-00781152>
49) Sylvia Falcao - Elena De Munno, 2004, L'industrie
minière: Impacts sur la société et l'environnement,
Hersilia Fonseca, Mouvement Mondial pour les Forêts Tropicales,
ISBN: 9974 - 7782 - 7 - 1
50) UICN, 1992. Protected ares of the World : a review of
national systems. Volume 3: Afrotropical. Prepared par World Conservation
Monitoring Centre. UICN, Gland, Switzerland and Cambridge, U.K.
51) UICN, 1994. Lignes directrices pour les
catégories de gestion des aires protégées. Commission
des parcs nationaux et des aires protégées de l'Union mondiale
pour la nature, avec l'assistance du Centre mondial de la surveillance continue
de la conservation.
52) UICN, 1999. Parks for biodiversity : policy guidance
based on experience in ACP countries. Prepared par la Commission Mondiale pour
les Aires Protégées pour l'UICN. Brussels et UICN, Gland,
Switzerland and Cambridge, U.K.
53) UICN, 10ème Assemblée
générale, réunie à la Nouvelle Delhi en
novembre 1969
54) UICN/PACO, 2010, Parcs et réserves de la
République Démocratique du Congo : évaluation de
l'efficacité de gestion des aires protégées.
Ouagadougou, BF: UICN/PACO
55) UICN-PAPACO, 2012, Programme Aires
Protégées d'Afrique & Conservation,
www.papaco.org, consulté en
février 2015
56) UNEP-WCMC, 2008 État des aires
protégées dans le monde : bilan annuel des progrès
mondiaux en matière de conservation, UNEP-WCMC, Cambridge.
1.5. FONDEMENTS CONCEPTUELS DES AIRES PROTEGEES
23
68
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE I
DEDICACE II
REMERCIEMENTS III
SIGLES ET ABREVIATIONS IV
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURESS V
RESUME DU TRAVAIL VI
0.
|
INTRODUCTION
|
1
|
|
0.1.
|
Etat de la question
|
2
|
|
0.2.
|
Problématique
|
4
|
|
0.3.
|
Hypothèses
|
6
|
|
0.4.
|
Objectifs du travail
|
6
|
|
0.4.1. Objectif général
|
6
|
|
0.4.2. Objectifs spécifiques
|
6
|
|
0.5. Délimitation spacio-temporaire
|
6
|
|
0.5.1. Délimitation temporel
|
6
|
|
0.5.2. Délimitation spatiale
|
7
|
|
0.6.
|
Choix et intérêt du sujet
|
7
|
|
0.7.
|
Cadre théorique
|
7
|
|
1)
|
Communautés locales et creuseurs
|
11
|
|
2)
|
Organisations non gouvernementales
|
11
|
|
3)
|
Autorités Administratives et politiques
|
11
|
|
4)
|
Parc national de Kahuzi Bièga
|
11
|
|
0.8.
|
Difficultés rencontrées
|
12
|
|
0.9.
|
Subdivision sommaire du travail
|
12
|
CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTERATURE SUR
L'EXPLOITATION MINIERE ET
LES AIRES PROTEGEES 13
1.1. DEFINITIONS DES CONCEPTS 13
Parc national : 13
1.2. CAUSES DE L'EXPLOITATION MINIERE AUTOUR ET DANS
LES AIRES
PROTEGEES 14
1.3. CONSEQUENCES DE L'EXPLOITATION MINIERE AUTOUR ET
DANS LES
AIRES PROTEGEES 16
1.4. ALTERNATIVES FACE A L'EXPLOITATION MINIERE DANS
LES AIRES
PROTEGEES 18
69
1.6. MECANISMES DE CREATION DES AIRES PROTEGEES
24
1.7. PRESSIONS MULTIPLES SUR LA CONSERVATION EN RDC
26
CHAPITRE DEUXIEME : METHODOLOGIE 28
2.1. BREVE PRESENTATION DU MILIEU 28
2.1.1. La Chefferie de BULOHO 28
2.1.2. Le Parc national de KAHUZI BIEGA 29
2.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE 30
2.2.1. Echantillonnage et matériels
utilisés 32
2.2.2. Procédures de collecte des données
33
2.2.3. Traitement et analyse des données
34
2.2.4. Variables d'étude 35
CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS
37
3.1. PRESENTATION DES RESULTATS 37
3.1.1. Causes de l'exploitation minière dans la
collectivité Chefferie de Buloho 37
3.1.2. Conséquences de l'exploitation
minière sur les systèmes sociaux-écologiques
dans
la collectivité Chefferie de Buloho 41
3.1.3. Résuurabilité des ressources dans la
collectivité chefferie de Buloho 51
3.2. DISCUSSION DES RESULTATS 54 CHAPITRE
QUATRIEME : AXES STRATEGIQUES FACE A L'EXPLOITATION MINIERE A
BULOHO ET AUTOUR DU PNKB 56
4.1 ANALYSE DES PROBLEMES 57
4.2 ANALYSE DE SOUS-STRATEGIES 58
4.3 ANALYSE DES PARTIES PRENANTES : LEURS ROLES
59
4.4 HYPOTHESES IMPORTANTES ET STRATEGIES DE MISE EN
OEUVRE 61
CONCLUSION GENERALE 62
Référence bibliographique
65
lxx
lxxi
1. Exploitants miniers en pleine exploitation autour du PNKB
2. Echanges avec les creuseurs au site minier à Kahuzi-mbala
3. Rivière KASI polluée par l'exploitation
minière 4. Rivière en amont avant sa pollution par
l'exploitation
5. Campement de creuseurs sans familles à Bitale 6.
Campements de creuseurs en famille
ANNESE I : Images
lxxii
7. Creuseur transportant ses braises pour le marché 8.
Débordement du feu lors de la carbonisation par les creuseurs
9. Acheminement des braises de Buloho pour Bukavu 10.
Exploration d'un carré minier de troumaline à Munyanjiro
11. Ecole de Bitale 12. Ecole MUHUNA à Musenyi
lxxiii
13. Piège au Parc 14. Pot réliant Ndando vers
Munyanjiro 15. Chien de chasse
16. Eaux des rivières polluées à Bagana
17. Tracteur transportant les planches
18. Echanges avec les creuseurs à Bagana 19. Ferme
autour du PNKB 20. Grand singe au PNKB
21. Bureau scolaire incendié par les FDLR 22.
Cassitérites exploitée à Bagana 23. Oriflamme
exploité à BITALE
|