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Exploitation minière et aires protégées, Cas du parc national de Kahuzi Bièga.


par Fiston NSHOKANO ZAGABE
Institut Supérieur de Développement Rural de Bukavu_ISDR-BUKAVU - Licence en développement rural 2015
  

Disponible en mode multipage

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République Démocratique du Congo

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

INSTITUTS SUPERIEURS TECHNIQUES

INSTITUT SUPERIEUR DE DEVELOPPEMENT RURAL

B.P: 2849 BUKAVU

Impact environnemental de l'exploitation minière dans les aires protégées.

Cas du PNKB dans la Chefferie de Buloho.

Par NSHOKANO ZAGABE Fiston

Directeur : Prof. Jean-Berckmans B. MUHIGWA Docteur en Entomologie

Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du diplôme de Licence en développement rural.

Co-directeur: Ass. Deo KUJIRAKWINJA

Master en Biologie de la conservation

Option : Environnement et développement durable

Niveau de technicité : A0

Juillet 2015

I

EPIGRAPHE

« La nature ne ment jamais » Rousseau (1764). Quand on la détruit, on paie cash !

« Si tu peux marcher, tu peux danser. Si tu peux parler, tu peux chanter. Si tu peux détruire, tu
peux aussi construire. Choisis alors ton champ par rapport à la conservation de la nature ».
(Pape Jean Paul II) 1920-2005

« Met en Yahvé ta réjouissance : il t'accordera plus que les désirs de ton coeur »
Psaume : 37-4
, père du ciel et de la terre, qui fait de nous ce que nous devenons aujourd'hui.

II

DEDICACE

NSHOKANO ZAGABE Fiston

A la grande famille Michel ZAGABE, dont je suis le fruit !

NSHOKANO ZAGABE Fiston

III

REMERCIEMENTS

Nous tenons à témoigner tous nos sincères remerciements au Professeur Jean-Berckmans B. MUHIGWA, notre directeur de mémoire. Les nombreuses et fructueuses rencontres autour des questions relatives à notre recherche ont été pour nous une source d'inspirations enrichissantes. Pour la disponibilité offerte au cours de la construction de cette étude, nous exprimons notre reconnaissance et nos sentiments de profonde gratitude.

A l'Assistant Deo KUJIRAKWINJA, nous disons merci pour avoir accepté de codiriger ce travail avec courage. En aucun moment, il n'a cessé de nous apporter assistance malgré ses multiples et lourdes tâches professionnelles au sein de WCS, ses recherches et études doctorales.

Nous tenons à témoigner notre reconnaissance à l'ensemble des personnes physiques et morales qui nous ont assistées d'une manière ou d'une autre, en l'occurrence, le Professeur Dr MUBAGWA MUKO, l'Abbé Gyavira BUGANDWA, l'Assistant Me Aimé Jules MURHULA, l'Assistant Claude IGUMA, l'Assistant Romain LWABOSHI. Nos remerciements s'adressent également à WCS et à la fondation ARCUS pour la pré-enquête et l'appui à la production, au PNKB, à l'UCB pour le cadre de travail et l'énergie pour la saisie. A l'ensemble de la communauté de la chefferie de Buloho, leurs autorités administratives et militaires rencontrées et interviewées au cours des différentes étapes de ce travail.

Chaleureusement, nous saluons le soutien indéfectible de nos parents Jean-Louis ZAGABE Michel et Emercianne M'RUGABE. Très chère bien aimée de mon coeur, petits frères et soeurs, membres des familles, ami (e)s, compagnons de lutte, camarades et connaissances, l'affection que vous nous avez témoignée nous a aidé à aller jusqu'au bout de ce travail et nous vous en remercions sincèrement.

Vous êtes nombreux à nous avoir apporté votre assistance sous toutes ses formes pour contribuer à l'heureux aboutissement de ce monument. Certes, nous ne saurions pas vous citer tous. Que vous toutes et vous tous, puissiez trouver ici nos profonds sentiments de gratitudes. Enfin, merci à ceux qui vont lire ces pages, où nous attendons les remarques formatives.

IV

SIGLES ET ABREVIATIONS

$ : Dollars

% : Pourcentage

AGR : Activité génératrice de revenu

AP : Aire protégée

APC : Action pour la paix et la concorde

CARPE: Central African Regional Programme for the Environment

CDB : Convention sur la diversité biologique

CJPBF : Commission Justice et Paix Belgique francophone

CMAP : Commission mondiale des aires protégées

FAO : Programme des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture

FDLR : Forces Démocratiques de Libération du Rwanda

FIDA : Fonds international de développement agricole

Fig : Figure

GADHOP : Groupe d'associations de défense des droits de l'homme et de la paix

ICMM : Conseil international des mines et métaux

Km : Kilomètre

OGP : Observatoire, gouvernance et paix

ONG : Organisation non gouvernementale

PAPACO : Programme aires protégées d'Afrique & conservation

PGG : Plan général de gestion

PNKB : Parc National de Kahuzi-Bièga

PP : Poste de patrouille

RA : Rift Albertin

RN : Route nationale

SFI : Société financière internationale

UGADEC : Union des Associations pour la Conservation des Gorilles et le Développement

Communautaire en RDC orientale

UICN : Union internationale pour la conservation de la nature

UNEP: United nation program for the environment

UNESCO : Organisation des nations unies pour l'éducation, les sciences et la culture

WCS: Wildlife Conservation Society

WWF: World Wide Fund of Nature

ZS : Zone de santé

V

LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURESS

Tableau 1: Matrice de gouvernance de l`UICN pour les sites protégés

Tableau 2: Axes stratégiques proposés

Figure 1: Schéma proposé

Figure 2 : Catégories de services éco-systémiques fournies par la nature

Figure 3 : Modèle de l'agencement territorial MAB pour une aire protégée

Figure 4: Les secteurs du Parc National de Kahuzi Biega

Figure 5 : Répartition de l'échantillonnage

Figure 6: Profession des enquêtés

Figure 7: Raison de creuser les minerais

Figure 8: Revenu mensuel

Figure 9: Terroir agricole

Figure 10: Minerais exploités

Figure 11: Lieu vente minerais

Figure 12: Affectation revenu minier

Figure 13: Conséquence dans les villages

Figure 14: Ressource forestière puisée au parc et son usage

Figure 15: Creuseurs ayant des camps au site

Figure 16: Distance entre camp et Parc

Figure 17: Chasse au site

Figure 18: Concernés par la chasse au site

Figure 19: Outil de chasse

Figure 20: Aliments consommés au site minier

Figure 21: Espèces animales incluses dans l'alimentation

Figure 22: Fréquence de consommation de la viande boucanée

Figure 23: Fréquence de vente de la viande boucanée au site minier

Figure 24: Effets de l'exploitation minière sur la faune

Figure 25: Espèces disparues

Figure 26: Conséquence sur le sol

Figure 27: Animaux les plus affectés par l'exploitation minière

Figure 28: Conséquences de l'exploitation sur le système socio-écologique

Figure 29: Utilité

Figure 30: Action pour pérenniser les ressources

Figure 31: Pour abandonner la mine

Figure 32 : Rôles des acteurs

VI

RESUME DU TRAVAIL

En RDC, environ 16% de la population dépendent de l'exploitation artisanale des minerais. Pourtant, cette activité constitue le premier facteur de dégradation de l'environnement (Jobname, 2007). Il est vrai que l'humanité a besoin des minerais pour ses besoins, néanmoins l'exploitation des minerais jusqu'aux aires protégées comme c'est le cas au PNKB, où les creuseurs se comportent en chasseurs, ravage les écosystèmes du milieu.

Ainsi, dramatiquement convoitée par une multitude de personnes pour différentes raisons, la biodiversité du PNKB est affectée. La chasse pour nourrir les exploitants miniers, la déforestation, la pollution des eaux, les érosions, font partie des nombreux dommages causés au Parc et à la communauté de la chefferie de Buloho. C'est pourquoi, dans ce travail, nous nous sommes assigné comme objectif, d'assurer la meilleure compréhension des questions minières dans les périphéries du PNKB en proposant certaines voies de sortie avec des actions durables. Les résultats auxquels nous sommes arrivés sont :

L'artisanat minier autour du PNKB, avec l'or comme matière principale qu'on y exploite, affecte les écosystèmes du parc, affirment 72% des enquêtés. Où, 32% d'enquêtés font allusion à la destruction de l'habitat naturel des espèces, à ce point la flore présente au site, doit d'abord être dégagé pour libérer l'espace affirment 28% pendant que 20%, c'est pour avoir les bois de chauffage et 16% pour les constructions et la carbonisation. L'exploitation minière contribue aussi à la pollution des eaux dans les villages, ont affirmé 28% des enquêtés, ainsi qu'à des érosions de sol. 72% des creuseurs disent qu'ils s'intéressent à l'activité minière parce qu'ils n'ont pas d'emploi, bien que cette activité ne produit pas grande chose avec 1,5 $ comme revenu moyen et journalier d'un creuseur. On note que 42% des personnes enquêtées, disposent de moins d'un hectare de terre pour l'agriculture.

L'exploitation minière, favorise la déperdition scolaire dans les villages en faveur des activités minières, affirment 20% des enquêtés. L'exploitation des minerais dans les villages de la chefferie de Buloho provoque des maladies pulmonaires et des maladies d'origine hydrique par leur consommation et leur utilisation quand c'est déjà contaminées par des pollutions dues à l'exploitation minière, affirment 10% des enquêtés. Parmi les ressources forestières tirées au parc par l'ensemble de nos enquêtés, on note la recherche du bois pour diverses utilités (33%) contre 12% de ceux qui y tirent le gibier.

VII

Concernant la présence des campements dans les sites miniers, 56% des creuseurs enquêtés logent les campements se trouvant dans les sites miniers autour du PNKB. 40% des creuseurs affirment que leurs campements seraient à une distance de 5Km par rapport au parc. Vu la présence de ces campements autour du parc, 28% des enquêtés affirment qu'il y aurait la chasse par les pièges dans les zones proches des sites d'exploitations.

Dans les sites et campements miniers, 44% des creuseurs auraient comme aliment principal, fou et viande boucané. Le porc-épic est l'espèce la plus concernée dans ces gibiers consommés. Certains enquêtés pensent que les animaux qu'ils consommaient plus sont déjà disparus de plusieurs coins du milieu comme les antilopes, les petits singes et autres. Dans les sites miniers, 28% des enquêtés affirment la présence des marchés des gibiers et où ils sont consommés et vendus au moins une fois la semaine affirment 76% des enquêtés.

Certains animaux sont jugés par nos enquêtés de plus touchés par l'exploitation minière car ils ne les voient plus comme avant. 19,3% d'enquêtés pensent que ce serait les antilopes, visibles avant dans les villages. Certaines personnes de Buloho, voyaient encore se battre les animaux sauvages dans leurs villages. Et 18% pensent que ce sont les gorilles qui seraient plus touchés, néanmoins avec les interviews les gens assimilaient cette situation à plusieurs guerres à répétitions qu'a connues la chefferie de Buloho.

En examinant les voies de sorties, 36% voudrait voir leurs infrastructures sociales de base être aménagées ou améliorées. Par exemple : les routes de désertes agricoles, les formations médicales, les écoles, car beaucoup de ces infrastructures ont été incendiées et détruites par les FDLR. D'autres enquêtés (24%) disent qu'il faudrait une réelle éducation environnementale pour amener tous les acteurs à prendre conscience et s'engager pour la protection de l'environnement ; comme le pensait Martin Luther King « Avec la nature, nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ». et 16% d'eux pensent qu'il serait mieux d'appuyer la scolarité des enfants des villages de la chefferie de Buloho.

En fin, 32% des creuseurs pensent qu'ils peuvent abandonner cette activité s'ils trouvaient un emploi ou une autre activité plus rentable que l'artisanat minier. 28% étaient d'accord s'ils pratiquaient le commerce, 24% pensent qu'ils peuvent se lancer dans l'élevage et 16% étaient pour l'agriculture.

Concerning the presence of camps in the mining sites, 56% of operating's investigated lodge camps being in the mining sites around the PNKB and 40% of operating's affirm that

VIII

SUMMARY OF THE STUDY

In RDC, about 16% of the people depend on artisanal mining activities. Yet, this activity constitutes the first factor of deterioration of the environment. It is true that the humanity needs mining revenues for its needs, nevertheless the exploitation of minerals until the protected areas like that is the case to the PNKB, where operating's include themselves in hunters and ravage ecosystems (Raven and al, 2009).

Thus, coveted dramatically by people multitude for different reasons, the biodiversity of the PNKB is affected. Hunt to feed the mining operators, the deforestation, the pollution of waters, erosions, makes part of the numerous a pity caused to the Park and the community of Buloho. It is why, in this work, us we are assigned how objective, to assure the best mining question understanding in peripheries of the PNKB while proposing some ways of exit with the lasting actions. Results to which we is succeeded are:

The mining handicraft around the PNKB, with gold as main matter that one exploits there, affect ecosystems of the park, affirm 72% of investigated them. Where, 32% of investigated make allusion to the destruction of the habitat natural of species, to this point the present flora to the site, must first be clear to free affirm 28%, 20% to have woods, 16% for their constructions and the carbonization. The mining exploitation, contribute to the pollution of waters also in villages, affirmed 28% of investigated them, as well as to erosions of soil. 72% of operating, say that they interest themselves to the activity mining buses they don't have an use, well that this activity doesn't produce big thing where one records 1,5$ how income means and daily of an operating. 42% of people investigated, arrange less than one hectare of earth for agriculture and other uses.

The mining exploitation, encourage the school dwindle in villages in mining activity favor, affirm 20% of investigated. The exploitation of ores in villages of Buloho, provoke the pulmonary illnesses and illnesses of origin hydric by the consumption and the utilization of waters already contaminated by pollutions owed to the mining exploitation, affirm 10% of investigated them. Among the drawn forest resources to the park by the whole of our investigated, one notes the research of wood for various utilities (33%) against 12% of those that extricates the game there.

IX

their camps would be to a distance of 5Km in relation to the park. Seen the presence of these camps around the park, 28% of investigated them affirm that he/it would have hunt per traps in the near zones of exploitation sites. In these mining sites or then in these camps, 44% of operating's would have like main food or basis, mad and meat game and the pork pick is more the species the concerned in this games clear soup. Some investigated, think that animals that the clear soups are more already extinct in several corners of the middle as antelopes, the small monkeys and another one. In the mining sites, 28% of investigated affirm the presence of game markets and or, they are consumed less once in the week affirm 76% of investigators.

Some animals are judged touched more by the mining exploitation by our investigated, buses they don't observe them anymore as before. 19,3% of investigated think that that would be antelopes, visible before in villages. Some people of Buloho, saw to fight animals again forests and bush of their villages. And 18%, think that it is would be gorillas who are touched more, nevertheless with interviews people would assimilate this situation to several wars to repetitions that knew of Buloho Chefferie.

As examining sees them of exits, 36% would want to see their social infrastructures of basis to be distributed improve either. For example: roads of desolate agricultural, the medical formations, schools, buses a lot of these infrastructures have been fired and destroyed by the FDLRS. Others investigated (24%) say that it would need to a real environmental education to bring all actors to take conscience and committed for the protection of the environment; as though it of Martin Luther King " With the nature, us duty to learn to live together as of brothers, otherwise we are going to die together all as of idiots ". And 16% of them think that he/it would be better to push the education of children of villages of Buloho Chefferie.

In end, 32% of operating's think that they can abandon this activity if they found the use or another profitable activity that the mining handicraft. 28% were okay if they exercised the trade, 24% think that they can rush in rising and 16% were for agriculture.

1

0. INTRODUCTION

Les aires protégées demeurent l'une des options fondamentales de conservation de la biodiversité contre la disparition des espèces (Auzel et al. 2000). Egalement elles assurent aussi le maintien de services éco-systémiques et les conditions de vies à différents niveaux. Outre ces fonctions socio-écologiques, elles jouent un rôle essentiel dans la lutte contre les effets des changements climatiques (Dudley, 2008). Malgré les efforts de conservation, le déclin de la biodiversité s'accélère suite aux effets anthropiques (Butchart et al. 2010).

La République Démocratique du Congo (RDC) dispose d'une diversité écologique exceptionnelle, la plus importante en Afrique et sur la planète (Levin, 2013). Dans un contexte marqué par des conflits récurrents à l'est du pays, l'économie locale est plus caractérisée par une économie informelle avec comme conséquence la dégradation des ressources naturelles et le non-respect des prescrits légaux en la matière. L'exploitation minière par exemple, est courante dans différentes zones y compris dans les zones interdites comme les aires protégées (International Alert, 2009). Cette situation s'est traduite dans la plupart des cas par la recrudescence du braconnage sur différentes espèces y compris celles interdites par les différentes lois, l'occupation illégale des terres des aires protégées par les populations riveraines et bandes armées, la destruction des habitats et la perte du contrôle sur de grandes étendues de celles-ci par l'ICCN, tel est le cas dans le groupement de Musenyi à Buloho.

L'économie congolaise, dépendante de l'artisanat minier légalisé en 1972 pour répondre au défi industriel en faillite (Sally 2006). Ainsi, cette libéralisation a conduit jusqu'à ces jours des masses laborieuses sans emplois à l'artisanat minier jusque dans les aires protégées. Pourtant la conservation de la biodiversité est, pour le secteur des mines, un élément essentiel de développement durable (Sally, 2006). Par l'incapacité de l'administration publique congolaise à contrôler le secteur artisanal et ses pratiques, ce secteur se développe autour et dans les aires protégées au point qu'on assiste à un désastre écologique comme au PNKB (Geenen 2012).

La question minière est donc un enjeu environnemental dans toute la partie Est de la RDC, où au PNKB dans la partie qui inclue la chefferie de Buloho, les conséquences sont énormes: la pollution des nappes phréatiques, la déforestation, le braconnage, la déviation des rivières et ses effets sur les espèces aquatiques, la disparition des terres arables (International Alert, 2009).

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0.1. Etat de la question

Afin de mieux cerner la question liée aux mines dans les zones proches des aires protégées, il est important de faire un regard sur les différentes recherches sur la thématique. L'exploitation minière artisanale demeure importante pour les exploitants, bien qu'elle ne permette qu'une survie économique à court terme. Elle encadre des milliers de creuseurs, négociants et intermédiaires ainsi que de petits commerçants qui vivent grâce à elle. Malgré la faible productivité de ce secteur, il reste l'un des piliers de l'économie locale informelle de la province du Sud-Kivu (Kamundala, 2012). Idée soutenue par JOBNAME (2007), qui pense que les ressources naturelles dominent l'économie de nombreux pays de ce continent et représentent le plus important moyen de subsistance pour des habitants majoritairement pauvres et vivant en zone rurale comme celle de la Chefferie de Buloho.

Toutefois, l'absence d'un encadrement et d'une sensibilisation aux artisanaux sur les concepts de la protection environnementale, leurs exploitations, conduisent très souvent à une destruction écologique (SEYDOU 2001, GADHOP 2012). Bien que la contribution de l'exploitation minière artisanale dans le développement économique du Sud-Kivu soit nécessaire, elle exerce une pression énorme sur les écosystèmes telles que la pollution des eaux, la dégradations des forets et sols, la destruction de la faune (Kamundala, 2012). En RDC par exemple, les creuseurs ne se préoccupent pas de l'existence de la loi dans leurs pratiques bien que le code minier de 2002 définisse les obligations y relatives (GADHOP 2012). D'où, l'on constate ainsi que les conditions sociales et environnementales du secteur minier sont déplorables. Dans le pays, il existe de nombreux problèmes environnementaux dans les principales zones minières, particulièrement au Katanga et dans les Kivu (International Alert, 2009). Certains de ces problèmes, tels que le déversement des déchets et des installations de gestion des résidus pourraient représenter un danger réel pour les populations riveraines et les aires protégées (Banque Mondiale 2008).

Toutefois, l'un des problèmes cruciaux aux Parcs nationaux est l'aménagement d'une zone tampon où les communautés pourraient accéder aux ressources naturelles de manière contrôlée en vue de garantir leur participation à la conservation (Muhigwa et al. 2007). La protection de la nature implique la sauvegarde et l'exploitation de façon rationnelle. Ce point de vue quelque peu paradoxal met en évidence le fait que l'homme, en dépit de ce qu'il pense en général et de la situation qu'il s'est faite dans l'univers, n'est pas encore affranchi totalement des lois naturelles mais leur demeure soumis puisque la Nature lui fournit la plus grande

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partie des ressources renouvelables dont il ne saurait se priver (BAER 2000). Vu les erreurs antérieurs, il apparaît indispensable de repenser le choix des zones à conserver mais aussi les approches de gestion qui doivent concilier conservation et satisfaction des besoins des autochtones (Mengue-Medou, 2002).

Vu ces erreurs, de nombreux conflits ont été enregistrés entre les communautés locales et les gestionnaires des aires protégées liés à la conservation des ressources naturelles. Et de nombreuses victimes ont été dénombrées de part et d'autre en raison de problèmes d'accessibilité aux ressources et de la difficulté pour les populations locales à percevoir les bénéfices futurs de la conservation (Ngeleza, 2012). Egalement, la présence de bandes armées autour des aires protégées comme au PNKB avec les groupes d'autodéfense dont la population locale de la Chefferie de Buloho reconnait certains mérites d'ordre sécuritaire pour leur village, l'agriculture itinérante sur brulis, les exploitations minières artisanales, les braconnages, la pauvreté extrême des populations locales sont autant des problèmes qui gangrènent l'environnement dans la chefferie de Buloho.

De même, limiter les pratiques illégales et prévenir les conflits liés aux ressources naturelles font partie des objectifs du Code minier de la RDC mais, l'activité minière artisanale telle qu'elle s'est développée à l'Est de la RDC est considérée comme « un piège à pauvreté ». On trouve sur les sites miniers des personnes originaires des villes, jeunes déscolarisés et les anciens fonctionnaires mal rémunérés. Egalement, dans les régions à forte densité de population, les difficultés d'accès à la terre poussent à l'activité minière. Pourtant, les creuseurs ne retirent de leur travail que des gains minimes, que certaines études estiment en moyenne entre 1 et 2 dollars par jour (CJPBF, 2012).

Concernant la gestion des APs, elle pose un problème de la cohabitation des politiques publiques et des systèmes traditionnels. Pour contribuer à la compréhension de cette difficile cohabitation, il est proposé l'analyse de l'évolution de la politique de gestion des aires protégées de l'époque précoloniale à ces jours. L'étude du cas du Parc National du Haut Niger révèle que, malgré la reconnaissance et la prise en compte du rôle des communautés traditionnelles, les populations locales adhèrent à la gestion participative sans grande conviction. La stratégie de conservation peut fonctionner et faire la preuve de son efficacité si des efforts sont entrepris dans l'appui au développement communautaire et dans la création d'activités génératrices de revenus pour les populations traditionnelles qui mettent leurs savoirs au service de la gestion des aires protégées (DIALLO, 2011). Cette approche n'est pas

4

du tout loin de ce que pense qu'un financement adéquat est indispensable en faveur de la biodiversité (Stavros, 2008). On ne pourra enrayer la perte de biodiversité que si tous les secteurs de la société, en allant des pouvoirs publics et du secteur industriel aux propriétaires des terrains concernés et aux individus appartenant au grand public, s'impliquent activement.

Avec un intérêt capital, l'exploitation des ressources naturelles vis-à-vis de l'environnement, reste une matière transversale nécessitant l'implication de tout être humain. N'ayant pas encore été abordé scientifiquement et totalement dans les quatre groupements concernés, nous souhaitons proposer une voie de sortie et partager ces informations avec tous ceux qui s'intéressent à la conservation de la nature afin de prendre des précautions utiles. Cette étude se fonde sur une vision d'équilibre prônant l'harmonie entre l'homme et la nature. D'où la pensée de Martin Luther King « Avec la nature, nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ». Cette pensée est renforcée par celle de J. ROUSSEAU (1764) « La nature ne ment jamais », quand on la détruit, on paie cash.

0.2. Problématique

La RDC est l'un des réservoirs biologiques du monde, avec une importante réserve du monde en espèces fauniques et endémique (les gorilles de montagne, les Gorilles des plaines de l'est, les Bonobo, l'Okapi, les Rhinocéros blanc du Nord, le Paon congolais, les Girafes, etc.) mais ces espèces subissent une forte pression anthropique. La RDC compte 409 espèces de mammifères, soit 54,1 % des espèces d'Afrique), 1.086 espèces d'oiseaux, 216 espèces de batraciens et 352 espèces de reptiles (PNUE-FEM, 2007).

Bien que la biodiversité de la RDC ait été dégradée par des activités humaines, il y a tout de même la persistance de différentes espèces. Ces activités anthropiques sont renforcées par une croissance démographique et la prédominance d'une économie informelle, reposant intégralement sur l'exploitation minière (UICN-PAPACO 2012, PROMINES, 2014). Cette dégradation est plus grave dans les zones non protégées au point que l'espoir ne reste que dans les aires protégées considérées comme le seul espoir pour limiter la perte des différentes espèces (Dudley, 2008). Cette dégradation est accentuée par les conflits armés et l'instabilité politique qui ont caractérisé le pays au cours des années 90 (Bavon, 2012).

3) Quelles sont les actions stratégiques à mettre en place pour assurer la durabilité des ressources dans la collectivité de Buloho ?

5

Ainsi, dramatiquement convoitées par une multitude de personnes à des utilisations différentes, comme l'exploitation minière à Buloho (UICN, 2010), celle-ci, affecte potentiellement la biodiversité du PNKB, aussi bien de façon directe qu'indirecte (ICMM, 2006). La chasse pour nourrir les creuseurs, la déforestation, la pollution des eaux et les érosions, font partie des nombreux dommages causés au Parc (International Alert, 2009).

En RDC, environ 16% de la population dépendent de l'exploitation artisanale des minerais (Banque Mondiale, 2008). Pourtant, cette activité constitue le premier facteur de dégradation de l'environnement (Jobname, 2007). L'accélération de la dégradation de l'environnement qui aussi, amoindrit les biens naturels des ruraux pauvres. Sur 1,4 milliard de personnes en situation d'extrême pauvreté au monde, 1 milliard vivent en milieu rural (FIDA, 2012).

Surnommé scandale géologique, la RDC reste classée parmi les pays les plus pauvres de la planète (Mozalto, 2004), situation qui n'épargne la chefferie de Buloho quand on voit la situation socioéconomique de sa population. Ce qui pousse cette population vers l'exploitation minière dans différentes zones où les minerais sont suspectés existé (PROMINES, 2014). Cette exploitation pose des sérieux problèmes sur le PNKB qui est voisin à la Chefferie de Buloho, mais aussi les eaux, les champs agricoles de la population de la Chefferie de Buloho et autres.

Le gibier a déjà disparu des zones occupées par l'homme (Wilkie, 2000), la présence des campements des exploitants miniers dans les forêts, présente une menace sur la faune et flore de la contrée. Certains exploitants, chassent à l'intérieur du parc et au tour, dans les forêts où ils exploitent les minerais et installent leurs champs aux sites, avec des effets sur la faune et la flore présente sur la place.

Eu égard à cette situation, trois questions nécessitent d'être éclairées :

1) Quelles sont les causes de l'exploitation minière dans la collectivité de Buloho ?

2) Quelles sont les conséquences de l'exploitation minière sur le système socio-écologique dans la collectivité Chefferie de Buloho ?

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0.3. Hypothèses

1) La pauvreté de la population et le manque d'emploi constitueraient les facteurs qui encouragent l'exploitation minière dans la collectivité de Buloho ;

2) L'exploitation minière, aurait des dégâts sur le système socio-écologique du milieu par la destruction des faunes, flores et la pollution des eaux du milieu;

3) La mise en place d'un système d'actions sociales pour accompagner la population de Buloho sur des questions socioéconomiques serait une stratégie pour assurer la durabilité des ressources du milieu.

0.4. Objectifs du travail

0.4.1. Objectif général

Notre objectif dans ce travail est d'assurer la meilleure compréhension des questions minières dans les périphéries du PNKB en proposant des actions durables.

0.4.2. Objectifs spécifiques

? Identifier les causes de l'exploitation minière dans la collectivité de Buloho;

? Déterminer les conséquences de l'exploitation minière sur le système socio-écologique dans la collectivité Chefferie de Buloho;

? Proposer les actions stratégiques à mettre en place pour assurer la durabilité des ressources dans la collectivité de Buloho.

0.5. Délimitation spacio-temporaire

0.5.1. Délimitation temporel

Cette étude prend genèse à la réouverture des activités minières au Kivu dans la période de 2011 à 2015). En septembre 2010, les exportations de minerais depuis les provinces du Nord Kivu, du Sud Kivu, et du Maniema ont été suspendues par le Président Kabila, ensuite levée en mars 2011(CJPBF, 2012).

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0.5.2. Délimitation spatiale

La présente étude, réalisée dans la Chefferie de Buloho, concerne uniquement quatre groupements qui sont voisins directs avec le PNKB et où on exploite les minerais. Il s'agit donc des groupements de Bitale, Karali, Munyanjiro et Bagana.

0.6. Choix et intérêt du sujet

Cette thématique n'a pas été choisie au hasard, plutôt fruit d'une observation orientée aux effets que produisent les activités minières autour du PNKB et à la communauté autour des sites. Il s'agira de montrer l'intérêt des acteurs de conservation, de comprendre le lien entre l'exploitation minière et le déclin de certaines espèces dont les grands singes dans la partie haute altitude du PNKB.

Egalement, à l'heure actuelle, la protection de l'environnement modèle les rapports internationaux et améliore les relations entre l'homme et la nature. Pour le moment, les activités anthropiques se sont constituées en agent important de modification de l'environnement global où, l'exploitation minière autour d'une aire protégée comme celle du PNKB à Buloho, a des implications néfastes sur la conservation et la communauté.

0.7. Cadre théorique

Le présent travail de recherche s'inscrit et s'appui à la théorie de parties-prenantes (Jérôme Ballet et Damien Bazin, 2004). Cette théorie peut être considérée comme un élargissement de la théorie contractuelle des exploitants miniers que nous pensons regrouper au sein des coopératives minières. Ces coopératifs miniers et autres acteurs comme les ONG, sont appréhendés comme une structure mettant aux prises des groupes aux intérêts multiples (Cyert et March 1963).

Il en résulte que ces structures comme les coopératives minières n'ont plus pour objectif unique de faire du profit, mais constitue une tentative de rendre compatible leurs multiples actions avec les objectifs de conservation, la théorie des parties-prenantes est bien, en ce sens, un élargissement de cette vision des acteurs où les groupes aux intérêts multiples ne sont plus seulement les groupes dominants à l'interne dans les villages, mais aussi des groupes externes aux intérêts diversifiés.

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Ainsi, l'intégration de l'environnement naturel dans la théorie des parties-prenantes consiste alors à passer par le biais des intérêts humains pour la nature, car si l'on peut bien admettre que certains animaux ou certaines plantes ont des besoins ; cela ne signifie pas que la préservation d'une espèce animale ou d'une variété de plantes soit nécessaire puisque l'évolution est l'histoire de la création et de la destruction des espèces et que l'on ne peut pas dériver à partir des besoins un ensemble d'intérêts clairement identifiables autres que les intérêts humains.

Dans son approche anthropocentrique, la théorie des parties-prenantes peut prendre en compte l'environnement naturel en vertu des intérêts humains, c'est-à-dire des personnes humaines qui se sentent concernées par la nature (Phillips, 1999). Même si la nature ne peut en elle-même être considérée comme une partie-prenante, la théorie peut produire une raison morale de protéger l'environnement naturel parce que des parties-prenantes humaines s'en soucient. Des porte-paroles, activistes environnementaux, ONG, etc., peuvent avoir pour intérêt de défendre la nature ou plus exactement de défendre la préservation de certains éléments de la nature qu'on rencontre dans la chefferie de Buloho.

Une difficulté demeure néanmoins. Les conflits d'intérêts entre parties-prenantes persistent. Or, il s'agit là d'une question essentielle comme le soulignent Evans et Freeman (1993). Au fur et à mesure que leur nombre s'accroît, le risque de conflit s'accroît aussi (Ballet 2005). Cela revient à dire que l'environnement naturel est traité comme tout autre problème social ou comme tout intérêt revendiqué par n'importe quelle partie-prenante. Finalement, la question de la préservation de la nature n'est pas prise au sérieux, il est alors probable qu'un mode de raisonnement alternatif soit nécessaire. Cela ne veut pas dire qu'il faille rejeter cette approche théorique mais peut être l'envisager de manière différente. Comme le déclare Freeman, la théorie des parties-prenantes doit s'interpréter comme un « genre d'histoires au sujet de la manière dont nous pourrions vivre» (Freeman, 1993).

Par contre, l'éthique de la discussion prend tout son sens à travers l'engagement que provoque l'acte illocutoire. Or, l'approche par les parties-prenantes est particulièrement propice à tenir compte de cette éthique. Cependant, il ne peut s'agir de la création d'un simple réseau de relations dans le but d'obtenir de l'information et de manipuler les acteurs du réseau. Pour que l'approche par les parties-prenantes prenne une dimension éthique, il faut qu'elle se déroule dans un cadre structuré où a lieu la discussion entre les creuseurs, le pouvoir public, la population, les ONG et autres. Pour que la discussion prenne tout son sens

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éthique le cadre structuré dans lequel elle a lieu doit produire des décisions qui ont valeur d'engagement et auxquelles on ne peut se soustraire une fois établies surtout en ce qui concerne les creuseurs des minerais autour du PNKB.

En ce sens, l'éthique de discussion envisagée à Buloho conduit à une éthique de la responsabilité. Mais il s'agit là d'une responsabilité partagée entre tous les acteurs. Les décisions sont prises en accord avec les parties-prenantes qui deviennent elles-mêmes coresponsables des décisions et actes vis-à-vis de la protection de l'environnement.

Avec la responsabilité partagée, la question n'est pas résolue mais elle prend une autre tournure. Ce n'est plus aux seuls défenseurs de la nature au PNKB de donner la priorité à la préservation de la nature, mais ce sont les parties-prenantes elles-mêmes qui collectivement vont accorder une certaine place à la nature. Les creuseurs n'auront plus à définir des priorités puisque ces priorités sont définies collectivement. La place qu'occupe la nature dans les préoccupations éthiques n'est plus alors le simple fait d'une catégorie, mais dépend de la conscience que collectivement tous les agents représentant les parties-prenantes ont des enjeux environnementaux pour la durabilité des ressources naturelles à Buloho.

Plus leur sensibilité aux questions environnementales sera élevée plus il est probable que la nature constitue un objet prioritaire des discussions. L'intérêt d'un tel cadre de réflexion est que ce ne sont pas seulement les parties-prenantes représentant la nature qui ont à prendre position mais l'ensemble des parties-prenantes. Or la sensibilité de celles-ci aux questions environnementales pourrait les faire pencher, lors d'une discussion argumentée, en faveur d'une priorité forte à l'égard de la nature. Les militants environnementaux comme WCS, WWF, GTZ et autres, joueront pleinement leur rôle en sensibilisant les autres organisations de la base et toutes les parties concernées.

Dans un cadre structuré tel qu'il est impliqué par l'éthique de la discussion, la priorité environnementale n'est évidemment pas garantie, mais au moins elle paraît d'autant plus probable que la sensibilité et l'éducation à l'égard de la nature sont élevées pour amener plus la population de la chefferie de Buloho à s'approprier la conservation de la nature pour la durabilité des ressources naturelles dans les villages. Dans le cadre de ce travail, nous aurons à comprendre le rôle des acteurs suivants et avoir certains résultats comme l'illustre le schéma ci-dessous :

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Pouvoir public

Exploitation minière

Braconnage

AGR

Appui

Amélioration des infrastructures

Cadre d'échanges

Creuseurs et population

inancemen ONG

Financement

Appropriation

Pollutions des eaux

Agricultur e et élevage

ntrôle Contrôl

Education

environnementale et Coopératives

Erosions

PNKB

Figure 1: Cadre conceptuel intégrant les parties prenantes et responsabilités des acteurs

Dans ce schéma, on trouve les problèmes environnementaux comme le braconnage, l'exploitation minière, érosions et pollutions des eaux qui entourent et lient toutes les parties pérennantes ensemble.

Cette situation leur amène vers un cadre d'échanges et de planification stratégique pour faire face aux problèmes auxquels ils s'engagent, chacun avec son fer de lance considéré ici comme atout, pouvoir ou compétence.

Du cadre d'échange où chacun apporte sa contribution, sortira les grandes stratégies ou activités comme AGR, aménagement des infrastructures sociales de bases, éducation environnementale, Agriculture et élevage pour réduire les pressions faites aux ressources naturelles du PNKB et des villages.

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1) Communautés locales et creuseurs

Tout vient de la base et tout revient à la base, la population autochtone de la chefferie

de Buloho doit s'approprier toute action et idéologies leur impliquant dans la protection de l'environnement. Les membres de la communauté dans les villages seront les premiers bénéficiaires de plusieurs activités, formation et information pouvant les aider à prendre conscience et s'engager librement dans la protection et la durabilité des ressources naturelles de leur milieu, car la formation est une matière première de toute connaissance pouvant ramener au changement. Les différentes séances à préconiser seront ainsi faites à travers les églises, écoles, associations locales de développement, les centres de santés, communautés ecclésiales vivantes et autres.

2) Organisations non gouvernementales

Les Organisation non gouvernementales sont soit locales, nationales et internationales

ainsi que religieuses. Elles peuvent êtres d'appui ou financière ou les deux à la fois. Le rôle principal de ces organisations est d'inciter la participation active de tous les acteurs et financement des certaines activités. Néanmoins, elles restent les principaux acteurs de l'éducation environnementale. Elles doivent veuillez à l'accompagnement financier, technique et matériel et le suivi strict des toutes les activités dans les villages concernés.

3) Autorités Administratives et politiques

Compte tenu de leur pouvoir, ils restent les principaux responsables pouvant garantir

la paix et à juguler l'insécurité qui règne dans le milieu. Ils sont aussi les seuls à disposer le pouvoir d'accorder les titres fonciers pour l'intensification agricole et à protéger les producteurs. Egalement à accorder l'autorisation pour toutes activités à envisager dans les villages pour la protection de l'environnement.

4) Parc national de Kahuzi Bièga

Dans cette stratégie, le Parc national de KAHUZI BIEGA aura la noble mission de

surveiller et contrôler toutes incursions au parc ainsi que le cas de récidifs parmi les creuseurs et chasseurs. Egalement, le PNKB devra s'assurer de l'opérationnalité de tous les postes de patrouilles préétablis. En l'occurrence le PP de Musenyi, Bitale et Munyanjiro. En plus, le PNKB devra affecter une partie de ses recettes ici des tourismes pour le cofinancement des certaines activités visant la conservation et la protection du Parc. Enfin, associer la communauté de Buloho à toutes initiatives visant la protection du Parc.

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0.8. Difficultés rencontrées

Au cours de notre recherche, nous nous sommes butés à plusieurs difficultés dont les plus sérieux étaient : avoir orienté la recherche dans un aspect pas toujours abordé par nos prédécesseurs, la sensibilité du thème vis-à-vis de nos enquêtés sur le terrain. Au niveau du département, il reste une thématique encore bien nouvelle par son état analytique.

Pour contourner ces difficultés, concernant la documentation, nous nous sommes servis des publications autres que de notre milieu de recherche mais aussi quelques rapports des Organisations ayants déjà fait un pas dans cette matière. En ce qui concerne la sensibilité du questionnaire, les enquêtés nous cofondaient avec les personnels du PNKB. Ainsi, nous avions pris deux TDR originaires de Bunyakiri pour nous accompagner pendant nos enquêtes.

Enfin, on a enregistré d'autres problèmes comme l'interruption intempestive du courant de la SNEL qui nous exigeait à se déplacer à différents endroits et de longs trajets faits à pieds sur terrain dans des montagnes nous obligeant à louer les motos. L'insécurité dans certaines zones où nous avons subis des intimidations et rançons de la part des groupes armés d'autodéfense « MAI MAI » et nous étions obligé de payer l'argent.

0.9. Subdivision sommaire du travail

Hormis l'introduction et la conclusion, le présent travail regorge quatre chapitres à son sein. Dans le premier chapitre, nous présentons une revue de la littérature sur l'exploitation minière et les aires protégées avant que le second chapitre ne soit consacré à la méthodologie qui inclue à son sein la présentation des milieux d'études. Le troisième chapitre, relate les résultats de recherche avant que le quatrième chapitre, qui est le dernier, ne soit consacré aux stratégies proposées vis-à-vis aux résultats produits par la recherche.

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CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTERATURE SUR L'EXPLOITATION MINIERE ET LES AIRES PROTEGEES

1.1. DEFINITIONS DES CONCEPTS

Exploitation : Action de mettre quelque chose en valeur (La Rousse, 2011). Il s'agit ici, de l'exploitation minière où les individus ou petits groupes de personnes informels ou semi-informels utilisent des outils rudimentaires tels que des pioches et des pelles ou des appareils simples à des fins de subsistance (Hruschka, 2011).

Minerai : Roche contenant en proportion notable des minéraux utiles et exploitables pour l'industrie (Raven et al, 2009).

Aire protégée : Un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré par tout moyen efficace, juridique ou autre afin d'assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services éco-systémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associé (Dudley, 2008).

Impacts : Ensemble de répercussions de quelque chose sur autre chose. Ou effets multiplicateurs au-delà de la zone concernée (Byombuka, 2015).

Conservation : Mesures de gestion permettant une utilisation durable des ressources naturelles et des écosystèmes, y compris leur protection, entretien, restauration et amélioration; cela au terme de la Loi N° 14/003. Il s'agit pour nous, un terme synonyme de la protection consistant à maintenir les écosystèmes dans un bon état et de prévenir les dégradations qu'ils pourraient subir.

Restauration écologique : « le processus destiné à faciliter la restauration d'un écosystème qui a été dégradé, endommagé ou détruit » (SER, 2004)

Parc national : De vastes aires naturelles ou quasi naturelles mises en réserve pour protéger des processus écologiques de grande échelle ainsi que les espèces et les écosystèmes caractéristiques qui fournissent aussi des opportunités de visites de nature spirituelle, scientifique, éducative et récréative dans le respect de l'environnement et de la culture des communautés locales (UICN,2013).

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1.2. CAUSES DE L'EXPLOITATION MINIERE AUTOUR ET DANS LES

AIRES PROTEGEES

Les espaces protégés ont ainsi fait l'objet de multiples convoitises de la part des braconniers, des défricheurs voire des mouvements rebelles et des forces armées (Sournia, 1990). La superficie du PNKB a été portée à 600.000 ha par l'Ordonnance n° 75/238 du 22 juillet 1975 avec peu de consultation avec la communauté et les autorités locales. Ceci a provoqué jusque maintenant des tensions persistantes qui influent négativement sur la conservation au PNKB.

Actuellement, les populations se trouvant autour du PNKB dans la chefferie de Buloho ne cessent de se manifester comme quoi ils n'accèdent plus facilement aux ressources léguées par leurs aïeux. C'est ainsi qu'ils cherchent à y accéder frauduleusement par plusieurs activités incompatibles avec la conservation. Presque partout autour du PNKB et même jusqu'au coeur du parc, on peut enregistrer la chasse où la communauté pense trouver la survie (la chasse, l'agriculture, l'exploitation minière et actuellement des petits élevages). Cette situation de chasse est plus fréquente et désastreuse dans le groupement de MUSENYI, où aucun poste de patrouille des gardes-parc n'y est installé après peut-être les guerres à répétitions qu'a connues la partie Est de la RDC.

Jusqu'au début du 20e siècle, la chasse utilitaire puis de loisirs justifiait principalement, dans les colonies anglo-saxonnes d'Afrique orientale et australe, la création des réserves appelées alors réserve de faunes. Elle s'opposait aux pratiques des populations africaines considérées comme cruelles et barbares pour qui le gibier est un élément de subsistance (Mamadou, 2011).

Cette affirmation n'apparaîtrait vraie si lors des processus de création des aires protégées on aurait rien rencontré dans les pays africains qualifiés des cruelles et barbares face à la nature. Nous savons par exemple que certaines communautés disposent d'animaux sauvages qu'ils considèrent sacrés et/ ou à protéger, qui représentent leur totems. Ce qui est une forme de conservation non négligeable. Dans la chefferie de Buloho, plus précisément dans le groupement de Mulonge, la chasse n'est pas régulière ; et quelques cas isolés ne sont pas graves. La plus part de la population habitant ce groupement est de l'église adventiste. Cette église interdit la consommation des certains animaux sauvage, qui est une autre forme de conservation.

Vie sur Terre - Biodiversité Source: Évaluation des écosystèmes pour le millénaire

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La combinaison de formes de vies diverses et leur interaction mutuelle, ainsi qu'avec l'environnement ont fait de la terre un lieu habitable uniquement pour les êtres humains. Le peuple autochtones pygmées autour du PNKB ne vivent que dans les forêts et ont du mal à s'installer au côté du peuple bantu. L'interdépendance à la biodiversité est manifeste chez les autochtones qui ont un mode de vie basée sur la subsistance et dépendent de façon marquée de la biodiversité (ICMM, 2006). Les pygmées autour de ce parc ne vivent que de la chasse et cueillettes bien qu'aujourd'hui ils peuvent s'amuser à cultiver et élever.

L'équilibre des gaz atmosphériques assuré par la photosynthèse et la séquestration du carbone dépend de la biodiversité. On estime que 40 % de l'économie mondiale repose sur des produits et des processus biologiques. La biodiversité est également à la base d'innombrables services environnementaux qui assurent l'existence humaine et celle de l'environnement naturel depuis l'approvisionnement en eau potable et les services reliés aux bassins hydrographiques jusqu'au recyclage des substances nutritives et la pollinisation (ICMM, 2006).

Figure2 : Catégories de services éco-systémiques fournit par la nature

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1.3. CONSEQUENCES DE L'EXPLOITATION MINIERE AUTOUR ET

DANS LES AIRES PROTEGEES

Il est vrai que l'humanité a besoin d'un certain nombre de minéraux pour satisfaire certains de ses besoins. Il est également certain que l'utilisation non durable et excessive des ressources jusqu'au coeur des aires protégées comme c'est le cas au PNKB avec les exploitants miniers qui se convertissent souvent en chasseurs, ravage les écosystèmes et les moyens de subsistance des communautés animales et humaines qui en dépendent. S'agissant des mines, l'exploitation d'une mine perturbe et abime la terre; son traitement et l'élimination de ses déchets polluent l'air, le sol et l'eau (Raven et al, 2009).

Ainsi, dans la plupart des groupements de la chefferie de Buloho, les communautés habitant les régions proches de sites d'exploitation minière sont plus affectées par les externalités causées par l'exploitation minière. Parce que l'exploitation minière ne détruit pas que la végétation où la terre devient particulièrement sujette à l'érosion, les résidus miniers contiennent des produits toxiques : cyanure, mercure et acide sulfurique. Exposées à l'air libre, ces substances toxiques contaminent le sol, l'air et l'eau (Raven et al, 2009). La chefferie de Buloho, disposant de plusieurs cours d'eaux, plusieurs rivières et ruisseaux dont certaines prennent source au PNKB, est très exposée aux dangers que peuvent présenter les métaux lourds des résidus miniers comme c'est fut le cas avec le site très sinistré de Bunker Hill au nord d'Idaho USA tuant poissons et oiseaux d'eaux (Gardner G, et al. 2003,).

Bien que les impacts de l'exploitation minière sur la conservation puissent varier suivant le type d'exploitation, il s'agit d'une activité contraire à la conservation. En plus d'être non durable du fait qu'elle exploite des ressources non renouvelables, elle laisse sur son sillage un environnement et une société ravagée (MMFT, 2004). On remarque dans presque tous les sites miniers déjà abandonnés dans la chefferie de Buloho, la destruction des terrains, couches végétales et érosions ne cessent d'affecter négativement la population.

Certains exploitants miniers de la haute altitude du PNKB ne cessent de faire incursion au parc où ils identifient la présence de minerais. Les activités minières contribuent également depuis longtemps à la contamination des eaux de surfaces comme des eaux souterraines (Goix, 2012). Les retombées directes qu'on enregistre à Buloho sont souvent liées aux pollutions des eaux, chasses des animaux sauvages pour les exploitants qui logent les camps, les feux de brousse, les érosions, la carbonisation et coupe des bois.

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Il est estimé que l'extraction minière, jointe à la prospection du pétrole, met en péril 38% des dernières étendues de forêt primaire du monde (MMFT, 2004). Les activités minières comprennent diverses étapes, chacune impliquant des impacts environnementaux particuliers. Ces étapes seraient : la prospection et l'exploration des gisements, la mise en place et la préparation des mines, leur exploitation, et le traitement des minéraux mais aussi l'ouverture des voies d'accès à la mine.

Pendant la phase d'exploitation, les impacts qui se produisent dépendent de la méthode utilisée. Dans les zones de forêts, le défrichement des sols et l'élimination de la végétation plus vaste dans le cas des mines à ciel ouvert comme c'est le cas avec le carré minier KAHUZI MBALA à moins de cinq km du PNKB ont des impacts à court terme, à moyen terme et à long terme. La déforestation atteint non seulement l'habitat de centaines d'espèces endémiques (dont beaucoup sont portées à l'extinction). Tout proche de ce site minier, on y signale la présence des gorilles un animal far du PNKB aujourd'hui à nombre très réduit. Mais aussi le maintien d'un flux constant d'eau à partir des forêts vers les autres écosystèmes et vers les centres urbains comme la ville de Bukavu.

L'élimination des forêts primaires provoque un écoulement rapide de l'eau de pluie, ce qui aggrave les crues pendant les saisons pluvieuses, car le sol ne peut retenir l'eau comme il le ferait en présence de masses boisées (MMFT, 2004). Comme déjà signalé dans toute la chefferie de Buloho et le PNKB, traversés par plusieurs cours d'eaux, ces eaux sont affectées par les exploitations minières qu'on y enregistre. Pourtant, les grandes quantités d'eau nécessaires à l'activité minière réduisent généralement la nappe phréatique du lieu et arrivent même à assécher des puits et des sources. L'eau est souvent contaminée par l'écoulement acide, c'est-à-dire par l'exposition à l'air et à l'eau des acides qui se forment dans certains types de minerai en particulier, dans le cas des minerais sulfuriques qui à leur tour réagissent avec d'autres minéraux exposés (MMFT, 2004).

Les campements visités dans les sites des exploitations minières autour du PNKB font état d'utilisation du bois comme seule source d'énergie de cuisson en plus de constructions des campements et constructions. L'occupation militaire rwandaise et ougandaise et le boom du coltan par exemple ont transformé l'exploitation minière en véritable pillage des ressources naturelles de la RDC jusque dans les aires protégées et sans respect pour les parcs naturels et réserves de faune. La faune sauvage a payé un lourd prix du fait de l'intensification des activités minières et l'approvisionnement des exploitants en gibier (Alerte Inter., 2009).

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Durant les conflits comme les guerres à l'Est de la RDC, le PNKB est devenu un refuge pour des milliers de réfugiés qui fuyaient la guerre surtout les militaires qui a occasionné une dévastation massive des animaux. Plusieurs autres menaces dues à l'exploitation minière peuvent êtres des feux de brousse intentionnels pour pratiquer la chasse, le développement des activités telle que la construction des routes (Besong et al, 1992).

Les activités minières représentent une menace pour les écosystèmes naturels, notamment dans les sites protégés et les sites à haute valeur de conservation comme le PNKB. Les sites miniers autour de ce parc produisent des pollutions qui affectent : des champs agricoles de paysans, des cours d'eau qui traversent le milieu par la suite le parc, la déforestation, et la destruction des ressources naturelles du PNKB comme le bois et le gibier, entrainant aussi des impacts d'ordre esthétique.

L'exploitation minière est source de plusieurs maladies et risques de part ses différentes activités. Généralement, les travailleurs et les riverains des sites miniers et artisanaux sont exposés à de multiples risques pour leur santé et leur sécurité : affections pulmonaires, silicose, affections oculaires et dermatologiques diverses. Mais également, les sols post miniers subissent le phénomène de rhexistasie anthropique c'est-à-dire la difficulté qu'éprouve la végétation à se reconstituer sur un terrain post-minier malgré les importantes précipitations de l'année.

1.4. ALTERNATIVES FACE A L'EXPLOITATION MINIERE DANS LES

AIRES PROTEGEES

Dans l'histoire de la biologie de la conservation plusieurs perspectives sur les relations entre les humains et le reste de la biodiversité se sont succédé, pour tenter de limiter les conséquences très négatives de l'augmentation des populations et des activités humaines sur l'environnement (Dunn et al. 2006), mais l'on constate que le problème persiste toujours. D'autres approches développées par le PNKB ont aussi améliorées (par exemple la vulgarisation des foyers améliorés mais qu'on ne retrouve pas partout autour du parc dans la chefferie de Buloho). Cette absence, n'a pas contraint la population à réduire les menaces qu'elle porte sur les bois du parc.

Le changement des paradigmes dans le cadre de la politique de gestion d'aires protégées s'est développé depuis les années 1970, suivant le constat des limites du modèle étatique centralisé.

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Elle s'appuie sur la notion de développement durable et envisage les espaces de conservation comme les principaux champs d'expérience de la soutenabilité. Ces politiques d'articulation entre conservation et développement ont suscité un très fort engouement dans les années 1980 et 1990, avec le déploiement d'un discours participatif dans le champ de la conservation, une multiplication des expériences de gestion intégrée et la recherche d'une synergie entre les politiques de protection de la biodiversité et des politiques plus larges d'environnement et d'aménagement du territoire (Mamadou, 2011. C'est ainsi qu'au PNKB, il s'y ait développé une nouvelle approche nommée `Conservation communautaire' afin d'amener les peuples autochtones à participer volontairement à la protection de la biodiversité du parc.

Au niveau local, les premières expériences de ce type ont été développées par l'UNESCO et son programme Man And Biosphere (MAB), qui a mis en place, dès 1972, les « réserves de la biosphère ». Celles-ci ont été conçues comme des espaces mixtes associant différents types d'espaces avec plusieurs degrés de protection où, schématiquement, une zone centrale intégralement protégée est entourée de zones-tampons sur lesquelles certaines activités sont autorisées, elles-mêmes bordées de zones de transition (Aubertin et Rodary, 2008).

La Conférence des Nations-Unies sur l'Environnement et le Développement ou « Sommet de la Terre », tenue en 1992 à Rio, constitue le sacré du développement durable. Elle a amené la communauté internationale à prendre conscience de l'ampleur et de l'enjeu des problèmes d'environnement et de développement à l'échelle de l'humanité. Les exploitations minières dans la chefferie de Buloho ne représentent pas grande chose dans l'économie de la population du milieu. Bien au contraire, ils en paient les prix au point où ils sont victimes de plusieurs désastres (pollution des eaux qu'utilise la population, affecte l'agriculture, etc.)

Le domaine de l'environnement s'est intéressé aux connaissances écologiques traditionnelles lorsque les chercheurs ont commencé à chercher des approches alternatives aux sciences et technologies occidentales (ICD, 1993). Un pas en avant est réalisé lorsque l'on envisage d'intégrer les connaissances écologiques traditionnelles aux connaissances scientifiques. La communauté scientifique adopte ainsi une approche de recherche appliquée et cherche à comprendre et à faire partager les valeurs, la philosophie et les pratiques durables des peuples autochtones (Audrey Wu, 2002).

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Dans l'expérience du PNKB, certains membres des populations autochtones ont été nommés « boussole naturel » du fait de leur maitrise et connaissance du parc. Les communautés locales et les populations autochtones comme celles de la chefferie de Buloho dépendent en partie de ressources naturelles telles que les produits de la forêt, le gibier et les minerais. Les forêts renferment d'importantes valeurs culturelles que les aires protégées peuvent aider à préserver à cette communauté. Elles peuvent aussi contribuer de manière importante à l'économie locale grâce au développement de formes de tourisme durables et éco-compatibles (UNEP-WCMC, 2008). Mais malheureusement, ce secteur a connu des ralentissements au PNKB depuis un certain temps suite à l'insécurité.

L'impact des avantages et des bénéfices des aires protégées sur les populations locales dépend en grande partie de la gestion et de la gouvernance. Par exemple, des aires forestières strictement protégées avec des structures de gestion directives correspondant généralement aux catégories de gestion I-II de l'UICN, peuvent avoir de lourdes conséquences sur les conditions de vie des communautés locales telles qu'un manque d'accès aux ressources et parfois même des déplacements de population engendrant ainsi des conflits. En comparaison, les aires protégées dont la gestion permet l'utilisation durable des ressources forestières et qui sont généralement classées dans les catégories V-VI de l'UICN ont montré des bénéfices tangibles à travers, par exemple, le tourisme et les marchés de produits forestiers.

La distribution de ces coûts et bénéfices étant de surcroît inégal selon la communauté, il faudra inévitablement résoudre ce problème si l'on pense que le PNKB doit être bénéfique à la communauté locale de la chefferie de Buloho. Egalement, la collaboration entre différents services, structure et population locale peut aboutir à des bilans positifs en termes de protection de cette aire protégée. A condition que des plans stratégiques d'aménagement du parc soient mis en place et que ses services aient les moyens humains et financiers nécessaires à l'accomplissement de leur rôle.

Les facteurs qui peuvent compromettre fortement l'efficacité de la gestion des aires protégées seraient peut-être le manque de fonds personnel non qualifié, faiblesse institutionnelle, absence d'appui politique, la faiblesse du cadre juridique et de l'application de la réglementation, l'insuffisance de la communication avec les résidents locaux et de leur participation à la planification de la gestion, le manque de coordination entre les organisations participant à cette gestion, l'absence de plans d'utilisation des sols de portée générale et la délimitation inadéquate des zones à protéger. (UNEP-WCMC, 2008).

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Malgré les progrès réalisés dans ce domaine, un travail considérable reste à faire pour mettre au point des méthodes efficaces de suivi. Par exemple, l'utilisation d'espèces témoins pourrait être d'un grand secours, mais on connaît encore mal les rapports qu'elles ont avec la diversité biologique totale et le fonctionnement des écosystèmes (Lindemayer et al. 2000). En outre, tant que des méthodes simples et peu coûteuses ne seront pas disponibles, il y a peu de chances qu'un suivi soit assuré, surtout dans les cas où les ressources humaines et financières pouvant être consacrées à la conservation sont limitées. Par ailleurs on ignore la dynamique écologique de plusieurs écosystèmes qui composent les aires protégées.

Des efforts ont récemment été entrepris pour mettre au point des outils permettant d'évaluer l'efficacité des aires protégées dans une optique plus générale, en incluant des facteurs institutionnels, sociaux et quantitatifs en plus des facteurs biologiques. La Commission mondiale des aires protégées de l'UICN a créé en 1998 un groupe de travail sur l'efficacité de la gestion et organisé deux ateliers internationaux sur cette question en 1999. La CMAP a proposé un cadre d'évaluation (Hocking et Phillips, 1999) prévoyant cinq types d'évaluation:

? L'évaluation de la conception, pour examiner la planification ou la conception d'un réseau d'aires protégées, en particulier ses carences éventuelles, son adaptation aux objectifs prévus et sa représentativité;

? L'évaluation des intrants pour déterminer si les ressources (fonds, personnel, équipement et infrastructure) utilisées pour gérer la ou les zones protégées sont adéquates et comment elles sont réparties;

? l'évaluation du processus pour examiner les normes du système de gestion ainsi que les processus et les fonctions utilisés pour l'administration de l'aire protégée;

? L'évaluation des extrants pour déterminer dans quelle mesure les plans ainsi que les objectifs ou les normes prévus ont été atteints où respectés; L'évaluation des résultats,

c'est pour déterminer dans quelle mesure les objectifs de la gestion sont atteints.

La planification et la gestion des aires protégées ont connu un changement radical au cours de la décennie écoulée (Dudley et al. 1999). Elles se caractérisaient autrefois par le monopole du gouvernement central en matière de contrôle, le protectionnisme, l'exclusion des populations locales et, fréquemment, l'interdiction des utilisations traditionnelles de la faune et de la flore.

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En octobre 1999, la FAO a tenu une consultation technique internationale à Harare (Zimbabwe) sur la façon de concilier la gestion des aires protégées et le développement rural durable. La reconnaissance de l'importance de faire en sorte que les populations rurales vivant dans les aires protégées ou à proximité de celles-ci se sentent directement concernées par la biodiversité s'est manifestée notamment sous deux formes: les projets intégrés de développement et de conservation.

Etant donné qu'il y a des gens qui vivent à l'intérieur ou à proximité de nombreuses aires protégées, sinon de la majorité d'entre elles, les écologistes ont entrepris de relier les objectifs de la conservation et du développement afin que les populations locales profitent de certains des avantages qu'apportent les aires protégées. Cette idée n'est pas nouvelle, mais a simplement été intégrée de plus en plus fréquemment dans les efforts de conservation au cours des 10 dernières années.

La nécessité d'administrer les aires protégées en tenant compte des besoins et des droits des populations locales a été énoncée clairement lors du Congrès mondial sur les parcs, qui a eu lieu en 1982 à Bali (Indonésie). Par rapport aux politiques protectionnistes antérieures qui avaient souvent pour résultat de creuser un fossé entre les efforts de conservation et les populations locales cette approche devrait permettre d'éviter l'exclusion de ces dernières.

Gigure3 : Modèle de l'agencement territorial MAB pour une aire protégée (UNESCO), 1995

Fonction de développement

Fonction d'éducation et recherche

Fonction de conservation

Zone de transition

Zone tampon Zone centrale

Source : François Muhashy, décembre 2010

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La gouvernance, concept relativement nouveau qui a émergé lors du Congrès Mondial des Parcs Nationaux qui a eu lieu à Durban en 2002. La gouvernance concerne le pouvoir, les relations entre partenaires, la responsabilité et comment l'on rend compte de ce qu'on a fait. La gouvernance est la combinaison explicite ou implicite des politiques, pratiques et institutions qui affectent la vie publique.

La gouvernance vise l'atteinte des objectifs de l'aire protégée donc l'effectivité de la gestion. Elle détermine le partage des coûts et bénéfices donc l'équité de la gestion. La bonne gouvernance est essentielle à la prévention ou résolution de conflits. Conflits souvent liés à l'accès aux ressources comme les conflits entre la PNKB et la communauté autochtone qui l'entoure. La distinction fondamentale entre types de gouvernance peut être faite sur la base de: (a) qui détient l'autorité et la responsabilité de gestion; (b) qui a la responsabilité légitime de rendre compte suivant la loi ou la coutume (UNEP, 2008).

1.5. FONDEMENTS CONCEPTUELS DES AIRES PROTEGEES

Les fondements philosophiques qui sont à l'origine de l'idée de conserver la nature ont émergé aux Etats-Unis d'Amérique à la fin du 19e Siècle. Plusieurs approches philosophiques et conceptuelles ont sous-tend les premières initiatives de création des aires protégées. On en distingue trois : le préservationnisme romantique, le conservationnisme utilitariste et l'écologie évolutive (Barbault1997).

Le préservationisme romantique défendait l'idée selon laquelle la nature avait en soi une raison d'être et une utilité qu'on ne pouvait pas réduire aux seuls gains économiques procurés à la société par cette nature. Cette philosophie plaide alors pour la « protection des paysages » dans leur état « naturel » et écarte les sociétés humaines qui constituent aux yeux de plusieurs activistes, les principales causes des modifications constatées dans les campagnes et dans les villes (Wirth, 1980).

Pour le conservationnisme utilitariste, cette pensée a été à l'origine des premières dispositions juridiques et réflexions scientifiques relatives à la protection de la nature. Mouvement appelé aussi « ressourcisme », considérait que la nature est une source de ressources à conserver pour les besoins de la société. Il considère que la nature se définit par son utilité ou par sa nuisance pour l'homme. Il convient alors de faire un usage adéquat des ressources de la nature en les distribuant honnêtement entre les utilisateurs pour le plus grand

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nombre et pour plus longtemps, en évitant tout gaspillage. Cette conception semble très proche du concept actuel de développement durable, (Wafo Tabopda, 2008).

Outre, l'écologie évolutive, considérait que la nature est un système intégré, équilibré et dynamique. A ce titre, sa conservation relève de la responsabilité de l'homme, qui doit, pour ce faire, tirer parti des connaissances scientifiques issues des recherches écologiques afin de mettre en oeuvre une biologie de la conservation orientée vers l'objectif d'une Biosphère durable (Barbault, 1997).

1.6. MECANISMES DE CREATION DES AIRES PROTEGEES

De nombreuses aires protégées ont été désignées comme telles sur la base de critères non liés à leur importance pour la diversité biologique, mais plutôt en vertu de leur intérêt touristique, récréatif, historique ou culturel ou simplement parce que les terres qui les composent ne présentent guère d'intérêt pour d'autres utilisations ou alors pour des raisons politique (UICN, 1994).

Néanmoins, en RDC par exemple, certaines aires protégées ont été ainsi désigné ou élargies, simplement sur base des décisions politiciennes et les populations victimes des expropriations continuent à être une menace aux aires protégées par la destruction massive de la faune et flore également par l'exploitation minière actuellement au PNKB dans la chefferie de Buloho en plus de l'insécurité. Pour rappel, en 1990 au Togo, les parcs nationaux et les réserves avaient une faune particulièrement riche. Avec les troubles sociaux, les populations se sont livrées à une chasse effrénée pour se venger (Mengue-Medou, 2002).

La conservation des aires protégées en Afrique est soutenue majoritairement par la communauté internationale. On évalue à 100 millions de dollars la somme investie entre 1992 et 1998 par des donateurs extérieurs dans 16 pays, pour des projets de conservation. Le Kenya a reçu à lui seul US$23 millions à cause de l'importance de ses activités éco-touristiques (UICN, 1999).

Les pays africains ont consacré une grande partie de leur territoire à la conservation. Où, les aires protégées couvrent plus de 2.4 millions de km2. Environ 5.2% des zones protégées du continent, comprenant 645 sites, sont dans la catégorie I-V de la classification établie par l'UICN. On remarque une croissance de la superficie des aires protégées qui a atteint un sommet de 250 000 Km2 en 1970 (UICN, 1994).

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En général, les classements ne tiennent pas du tout compte du partage rationnel entre l'espace à protéger et l'espace cultivable nécessaire pour une population en expansion. Pourtant les politiques de conservation sont censées être non seulement des actions de protection physique du territoire mais devraient aussi tendre à améliorer les conditions naturelles favorables à la survie des populations locales.

Malheureusement, la mise en place des aires protégées n'est pas précédée et/ou suivie d'actions d'accompagnement telles que l'amélioration des terres cultivables, l'évaluation des besoins des populations, l'évaluation de leurs modes alimentaires, etc. qui devraient permettre aux aires protégées de jouer pleinement leur rôle qui est à la fois écologique, économique et social oubliant que, les aires protégées renferment de nombreux sites d'importance culturelle ou spirituelle de forte valeur pour la population environnante (UICN/PACO, 2010).

On constate plutôt que les arrêtés de classement mettent l'accent sur la protection des terres comme seule et unique finalité (Badiane et al. 1996). Au lieu d'être un moteur du développement économique des régions qui sont rurales à plus de 90 pour cent, les aires protégées sont devenues comme le dit Sournia (1990) «des garde-manger entourés par la faim.» Ainsi, presque toutes les populations rurales qui entourent le PNKB et plus particulièrement dans la chefferie de Buloho, la population vie misérablement. D'où, elle cherche par tout le moyen possible à satisfaire les besoins élémentaires au point qu'il affecte négativement le PNKB.

Le modèle de parc national créé à la fin du 19è siècle aux Etats-Unis pour gérer les espaces vierges se diffusa dans les colonies d'Afrique (Griffiths et Robin, 1997), mais sans tenir compte des coutumes locales. Pour le cas le plus précis, les peuples autochtones autours du PNKB considère la biodiversité du parc comme leur source de vie (alimentation, espaces, lieux de rites traditionnels et autres).

En Inde, le premier édit sur la protection des animaux, des poissons et des forêts a eu lieu en 252 Avant JC sous empereur Ashoka. Il s'agit peut-être du plus ancien cas documenté de création délibérée de ce que l'on appelle aujourd'hui aires protégées (Mubalama, 2013). En 1084, le roi Guillaume d'Angleterre ordonna la préparation du Grand Livre cadastral, inventaires de toutes les forêts, régions de pêche, régions agricoles, réserves de chasse et ressources productives du royaume afin de donner une assise solide aux plans d'aménagement et de développement du pays (Lusigi W., 1992).

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Ensuite, les premières zones protégées modernes ont été créées à la frontière du Far West en Amérique du Nord, (MacNeely, 1992). Afin de pallier l'extinction du Bison de plaine, les conservationnistes ont proposé que Yellowstone devienne un refuge pour le grand gibier. Ainsi, en 1872 Yellowstone est devenu Yellowstone National Park, aujourd'hui ancien des parcs nationaux des Etats-Unis et du monde. Avec une superficie de 8 983 km (M. Diallo, 2011) Le deuxième fut le Parc national royal australien créé en 1879 et puis Yosemite en 1890. En Afrique, le processus de création des aires protégées a été déclenché avec la mise en place du Parc National Krüger en Afrique du sud en 1898, (UICN, 1999).

1.7. PRESSIONS MULTIPLES SUR LA CONSERVATION EN RDC

La République Démocratique du Congo possède un vaste réseau d'aires protégées parmi lesquelles nous comptons 7 Parcs Nationaux et 65 Domaines et Réserves apparentées. Ces aires protégées couvrent actuellement plus ou moins 11% du territoire national. L'objectif est de passer de 11 à 15% de la superficie du territoire national (PGG/PNKB 2009-2019). Il englobe des paysages diversifiés allant des forêts d'altitude, denses et humides, aux zones de savanes, et il renferme notamment cinq sites du Patrimoine Mondial. Les AP de RDC sont globalement représentatives des écosystèmes de la région. Malgré les fortes pressions qui s'y exerce, la biodiversité est très riche et renferme encore des espèces emblématiques telles l'Okapi, le Gorille, le Paon congolais, etc. (UICN/PACO, 2010).

Bien que la protection de l'environnement et les droits de l'homme représentent des enjeux fondamentaux (Antoine M, 2009), l'exploitation minière, lorsqu'elle concerne les aires protégées, est très difficile à gérer. A plus forte raison lorsque les activités des exploitants minières ont eu lieu pendant les guerres dans un milieu de pauvreté généralisée comme dans la chefferie de Buloho où on ne sait pas quelle décision il faut encore y envisager.

Il existe un certain nombre d'obstacles à la gouvernance efficace du secteur de la conservation et l'un des obstacles principaux en RDC est que, bien que le Code Environnemental et les traités pertinents interdisent l'exploitation minière en théorie, il en est autrement dans la pratique et les contradictions dans la législation qui offrent d'importants vides juridiques. Par exemple, la Loi relative à la Conservation de la nature de 2014 et la Loi portant Principes fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement de 2011 sont clairs sur le fait qu'aucune activité incompatible avec la conservation de la nature ne doit pas être dans les parcs nationaux et que les activités nuisibles à l'environnement dans les aires protégées sont interdites.

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Certains exploitants rencontrés affirment être en possession des cartes leur autorisant à exploiter en ces lieux. Ce qui prouve aussi la faible capacité institutionnelle à gouverner ce secteur présentant d'impacts négatifs, au point qu'il s'agit là d'une des activités les plus destructrices de la nature.

Ces aires protégées sont dramatiquement convoitées par une multitude de pressions, dont les plus fréquentes sont le braconnage, la conversion de l'utilisation des terres (exploitation agricole, utilisation illégale de pâturage, exploitation minière artisanale, implantation de populations dans l'AP, etc.), Cette recrudescence est notamment liée à l'évolution du climat d'insécurité qui favorise la corruption des autorités et entrave sévèrement les activités de surveillance et de contrôle des parcs. Les prélèvements se font aussi bien par les riverains que par les bandes armées implantées dans les parcs (UICN/PACO, 2010). La grande majorité des AP ne possède aucun document de gestion et, en dehors des AP soutenues par des partenaires, les financements restent très faibles et les moyens humains sont insuffisants.

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CHAPITRE DEUXIEME : METHODOLOGIE

2.1. BREVE PRESENTATION DU MILIEU

2.1.1. La Chefferie de BULOHO

Créée depuis 1945, la chefferie de Buloho est localisée à l'Est de la RD Congo. Elle est l'une de deux chefferies qui composent le territoire de Kalehe dans la province du Sud-Kivu à savoir : la chefferie de Buhavu et celle de Buloho. Traversée par l'axe routier Bukavu-Kisangani (route nationale N°3) en passant par le PNKB. Avec une population estimée à 62 406 habitats en 2015 la chefferie comprend huit groupements à son sein, sur une petite portion du territoire représentant quelque 54 652 hectares (APC, 2009).

Elle est limitée : Au Nord par les groupements de Kalima et de Mubuku (Chefferie de Buhavu) ; Au Sud par le Groupement de Kalonge (Buhavu) et la chefferie de Kabare ; A l'Est par le Groupement de Mubuku et le Parc national de Kahuzi Biega et à l'Ouest par les Groupements de Kalima et de Kalonge, (Chefferie de Buhavu). Avec un relief montagneux, son altitude varie entre 800 et 3308 m. Le mont le plus élevé est Kahuzi avec 3308 m d'altitude. La végétation est dominée par la savane herbeuse à cause de la déforestation qui attaque les forêts à cause de la carbonisation, bois de feu, planche et exploitation minière, (Poste de bunyakiri, Rapport 2014).

Sur le plan socioéconomique, la population vit essentiellement de la chasse, l'agriculture, la carbonisation, le petit commerce et de l'exploitation minière. Sur le plan de transport et voie de communication, le milieu est traversé par la RN3. Mais la dite route est dans un état de délabrement. A l'intérieur des villages, les routes des dessertes agricoles n'existent presque pas. Concernant la santé et l'éducation, on y enregistre peu d'infrastructures sanitaire et écoles qui sont, aussi en état de délabrement très avancés, (ZS de Kalehe, 2014).

L'exploitation artisanale des minerais est observée dans presque toute la chefferie. Le groupement de Bitale enregistre le grand nombre de sites d'exploitation minière suivi de Bagana et en suite d'autres groupements comme Munyanjiro et Karali et autres. La particularité de minerais exploités est l'or qu'on rencontre dans tous les carrés miniers. Pour trouver à manger certains creuseurs font la chasse au point qu'ils affectent négativement le Parc, (interview aux éco-gardes du PNKB, 2015).

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2.1.2. Le Parc national de KAHUZI BIEGA

Le Parc National de Kahuzi-Biega est l'un des 5 sites du patrimoine mondial que compte la RDC. Vaste de 6000 km2, le PNKB est situé à l'Est du Congo. Il s'étend du bassin du fleuve Congo près d'Itebero-Utu jusqu'à sa frontière occidentale au Nord-Ouest de Bukavu. Son altitude varie entre 600m et 3308m. Ces coordonnées géographiques, c'est entre 1°36'- 2°37' de latitude Sud et 27°33'-28°46' de longitude Est. Le parc est traversé par de nombreux cours d'eau. Le PNKB couvre une partie des territoires administratifs de Kabare, de Kalehe, de Shabunda et de Walungu dans la Province du Sud-Kivu; de Walikale dans la Province du Nord-Kivu et de Punia dans la Province du Maniema, (PGG PNKB, 2009-2019).

Le PNKB est limité au nord par le Parc National de Maïko, la Réserve naturelle de Tayna; la Réserve des primates de Kisimba-Ikobo, le chapelet de Réserves de l'UGADEC et au sud par la Réserve Naturelle d'Itombwe. Il fait partie du Landscape 10 selon la classification de CARPE des régions prioritaires de conservation en Afrique centrale (PFBC, 2007).

Le PNKB tire son nom de deux montagnes qui dominent sa partie de haute altitude. Il s'agit des monts Kahuzi culminant à 3308m et Biega avec une altitude de 2790m. C'est cet ensemble de beautés naturelles extraordinaires, riches et diversifiées en biodiversité et sur le plan culturel qui a fait de ce merveilleux Parc National, un site du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1980 et inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril en 1997.

Avec une diversité biologique exceptionnelle, le PNKB compte 136 espèces de mammifères parmi lesquelles 14 sont menacées, 335 espèces d'oiseaux dont 11 sont menacées et 30 sont endémiques au niveau du Rift Albertin (RA), 69 espèces de reptiles, 44 espèces amphibiens et plusieurs centaines d'espèces de plantes dont 145 sont endémiques au niveau du Rift Albertin (Plumptre et al. 2007) Il abrite de nombreuses familles des Gorilles appartenant à une sous-espèce unique que le visiteur ne peut observer dans son habitat naturel qu'en RD Congo, les gorilles de plaines orientales (Gorilla beringei graueri), connu actuellement sous le nom gorille de Grauer.

Le PNKB est situé dans l'une des régions les plus peuplées de la RDC avec, dans la partie de haute altitude, une densité avoisinant les 400 habitants par Km2, en majorité pauvres avec comme conséquences une forte pression sur les ressources naturelles du parc. En 2005, plus de 10.000 exploitants miniers occupaient le PNKB (ICCN, 2005).

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Figure 4: Les secteurs du Parc National de Kahuzi Biega

2.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE

Basée essentiellement sur un diagnostic participatif des problèmes et l'analyse documentaire, nous nous sommes appuyés sur trois sources en ce qui concerne la recherche sur le terrain. La première a été les exploitants miniers dans la chefferie de Buloho, la deuxième et troisième source fut constituée par les membres de communautés de la chefferie de Buloho (hommes et femmes). En fin, nous nous sommes référé aux publications disponibles ayant abordées certains aspects qui cadrent avec la thématique de notre étude. Ainsi, nous nous sommes servis de la méthode structuro-fonctionnelle en considérant le PNKB comme système qui subit les chocs d'exploitations minières.

Parmi les points d'intérêts, on note les carrés miniers, les exploitants miniers, les eaux affectées par l'exploitation minière, la carbonisation au site et autres étaient capturés. Un enregistreur de son était utilisé lors d'interviews afin d'écouter le soir et transcrire les données recueillies au moment opportun. Les correspondances avec diverses organisations et auprès de particulier sur la thématique de notre recherche pour comprendre leur expérience mais également comment ils comprennent la thématique que nous abordons.

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La récolte des données s'est donc effectuée à partir des sources bien sélectionnées selon les objectifs poursuivis ce qui nous a permis de répondre à notre question de recherche afin de confirmer ou infirmer nos hypothèses. L'étude a été menée en considérant que les données seront collectées sur terrain en utilisant :

1. Les observations participantes consistant à focaliser notre attention sur la réalité des faits. Elles nous ont permis d'être en contact direct avec nos enquêtés dans leur milieu ou dans les lieux d'activités. C'était pour voir comment ils exploitent les minerais et tous ce qu'il y a comme désastre écologique sur le milieu où on exploite les minerais. L'interview nous a servi lors de rencontres avec les personnes ressources du milieu.

2. Les entretiens, étant un moyen de recherche qui utilise la communication verbale pour recueillir des informations suivant un but fixé à l'avance, il nous a servi en utilisant le type d'entretien directif en prenant note et en enregistrant les données. Avec un questionnaire préparé d'avance, il nous a permis de noter et comprendre la situation et les problèmes soulevés dans notre recherche. C'était souvent avec les cadres de bases qui à leur tour nous introduisirent auprès de leur villages.

3. L'administration du questionnaire reproduit sous forme des fiches était le grand moyen par lequel nous recueillions les données auprès des membres de la communauté.

En plus, les coordonnées géographiques ont été recueillies au moyen d'un GPS à certains endroits considérés comme point de référence. Très souvent, le GPS été utilisé aux limites de groupement ou autour du Parc où on exploite les minerais mais également dans les carrés miniers où nous sommes passés et à différents chutes d'eaux. Un appareil photos, pour capturer les photos qui attiraient et concrétisaient la réalité dans nos recherches.

Une moto pour nous faciliter le déplacement dans la zone d'étude bien que très souvent à pied, le crayon, le stylo et un carnet de bord, nous ont permis de noter les réponses des enquêtés lors des différents échanges et rendez-vous. Le logiciel SPSS 16.0 de la version anglaise et SPSS 18 de la version française ont été utilisés afin d'analyser et de croiser les variables d'études, mais également avec Microsoft Excel 2010. Microsoft Office 2010, nous a servi pour produire les fiches dont nous nous sommes servis sur terrain. Une machine lap top marque hp 530 pour saisir les données, une lampe torche pour nous servir pendant toutes les nuits passées sur terrain.

MUNYANJIRO

11%

BITALE

45%

BAGANA

33%

KARALI

11%

Figure 5 : Répartition de l'échantillonnage

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2.2.1. Echantillonnage et matériels utilisés

Afin de mieux cerner les différentes facettes des effets de l'exploitation minière sur la biodiversité du PNKB mais également sur les communautés riveraines des sites d'exploitation, les enquêtés ont été choisis avec le souci de couvrir les quatre groupements où nous avions identifié les sites d'exploitation minière d'une manière aléatoire stratifiée.

Compte tenu de nos moyens et contraintes rencontrées sur terrain dès la première descente, nous nous sommes servis de la formule de BOUCHARD (GRAWITZ M., 1976). Il conseille de tirer un échantillon arbitraire avec une marge d'erreur de 10% lorsque l'univers est infini. Ce qui a été le cas pour notre milieu de recherche où, les exploitants ne sont pas bien connus ou enregistrés mais également certains groupements d'études sont encore des zones de retour car il n'y a pas longtemps ces zones étaient les désastres des groupes armés avec pillages et tueries.

Formule : Nc = d'où

N= 62 406 n= 150

N= Taille de la population ;

n= Echantillon proposé ;

Nc= Taille de l'échantillon corrigé (Niveau de confiance)

Ainsi, un échantillon aléatoire et représentatif a été tiré en fonction d'éléments de réponses dont nous avions besoin. En effet, nous avons enquêté au total cent cinquante personnes (150). De ces 150 personnes, nous avons enquêtés cinquante (50) creuseurs dans tous les sites miniers enregistrés :

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Cinquante (50) hommes et cinquante (50) femmes dans les quatre groupements. Avec une proportion représentative dans chacune des groupements selon les carrés miniers y enregistrés à partir de notre critère. Ici, nous avons considéré que la communauté disposerait des informations en matière d'exploitation minière selon qu'elle dispose de ces activités dans le village. Tandis-que dans le village où on n'a jamais exploités les minerais, il serait difficile que sa communauté ait des informations sur ce secteur, car c'est étrange pour eux.

Ce qui a fait que je privilégie les populations ayant des carrés miniers dans leur village que d'autres. Ainsi, par exemple, pour les 100 enquêtés (comme membre de la communauté), 45% de nos enquêtés sont du groupement de Bitale. Ce groupement compte plus des carrés miniers que d'autres groupements de notre étude, suivi bien sûr du groupement de Bagana avec 33% de carrés miniers de toute la zone d'étude. Au-delà de ce critère, nous avons tenu compte du critère de représentativité de sexe dans les différents groupements d'enquête.

Avant que nous ne passions aux enquêtes proprement-dites durant notre stage avec l'organisation internationale Wildlife Conservation Society (WCS) considérée comme pré-enquête, nous avions eu à nous consacrer tout d'abord à l'identification des carrés miniers fautes de données administratives complètes en place. Des tous les carrés miniers enregistrés, nous avons seulement focalisé l'attention sur neuf. Le critère de sélection de neuf faisant parti de notre travail était d'abord : l'ampleur du carré minier, actif ou non mais surtout les dangers écologiques au PNKB et également les effets néfastes à la communauté riveraine sur le site d'exploitation minière.

L'échantillon pris dans les neuf carrés miniers selon les différents groupements était de cinquante (50) creuseurs à enquêter pour totaliser 150 comme échantillon total. Dans chaque carré minier, nous y avons retenu 11,11% d'enquêtés, donnant ainsi 6 creuseurs par carré minier selon qu'on y a remarqué plusieurs creuseurs et pour peu de la moitié de carré minier (soit quatre carré) nous avions réduit jusqu'à cinq creuseurs à y enquêter afin de rester toujours dans l'échantillon de cinquante creuseurs dans les neuf sites ciblés pour l'enquête.

2.2.2. Procédures de collecte des données

Notre méthode de recherche s'appuie en grande partie sur le travail de terrain, avec des descentes sur terrain qui ont été pour nous l'occasion de nous familiariser avec notre espace d'étude ainsi qu'avec les creuseurs et la communauté de Buloho. Les premières sorties étaient uniquement pour appréhender les diverses situations, les décrire et les analyser avec un carnet

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de bord. En premier lieu, nos observations appuyées par de nombreuses photos lors de la pré-enquête ont porté sur l'état des effets de l'exploitation minière, sur la biodiversité du PNKB et la communauté de la chefferie de Buloho.

Notre regard s'est porté également sur les activités engendrées par la présence de l'exploitation minière à un endroit donné et autres activités connexes à l'exploitation minière. En sillonnant toutes les villages concernés par l'étude et de long moment avec les exploitants miniers dans leur site d'exploitation comme dans leur campement, notre but était de bien cerner la situation.

Nous sommes passés ensuite à la phase des enquêtes réalisées de novembre 2012 à Mars 2015. Par le biais des entretiens réalisés auprès des cadres de base nous étions obligé à chaque moment d'enquête par questionnaire d'y associer des échanges. Compte tenu de long parcours à pour atteindre les sites d'exploitation minière, mais également la population dans les villages (zone de retour), nous avons pu situer par ordre chronologique l'opportunité pour chaque catégorie afin qu'elle soit enquêtée.

En ce qui concerne la nature du questionnaire, de nombreuses difficultés ont jalonné nos enquêtes. L'exploitation minière comme la chasse aux animaux sauvages constituent un secteur d'activité très sensible et assez délicat à enquêter dans le contexte sociale de la chefferie de Buloho, mais aussi l'insécurité par la présence des groupes d'autodéfense dans ce milieu. Nous avons été contraints à copter un originaire du milieu et sachant bien manipuler la langue locale afin de contourner certaines sensibilités.

Cependant, sur le terrain nous n'avons pas fait le pas de tirage compte tenu de la rareté des enquêtés qui se réinstallent encore dans leur villages après qu'ils aient fuient la guerre. La population était rencontrée en petit nombre dans les villages suite à cette situation. Ainsi, afin d'atteindre les enquêtés, nous étions obligé à tout moment d'aller rencontrer la plus part d'eux aux champs, en forêt et les autres en chemin pendant qu'ils allaient pour la plus part dans leurs activités.

2.2.3. Traitement et analyse des données

Les données recueillies dans les villages et aux sites miniers ont été traitées en suivant certaines étapes (le dépouillement, la codification, l'encodage,...). Après cette étape, les données ont été saisies et traitées avec le logiciel SPSS 16.0, Excel 2010 et leurs analyses, mais également Office Word 2010 où les outputs étaient exportés après analyse.

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A travers les fiches utilisées pendant l'enquête sur terrain, les données recueillies avec un questionnaire ouverte ont été codifiées avant qu'ils ne soient encodées dans le logiciel Statistical Package for the Social Sciences (SPSS 16.0) mais également dans le Microsoft Excel 2010. Durant ces analyses et encodage, certaines données ont été entrées en Microsoft Excel 210 puis exportées dans le logiciel SPSS 16.0 selon qu'il y avait besoin de produire les états de sorti en graphiques et autres.

Ainsi, le croisement multiple a été utilisé pour évaluer la corrélation entre certaines variables. D'où les variables indépendantes suivantes ont été croisées chaque fois avec les variables dépendantes : groupement, profession, type de logement, revenu mensuel, niveau d'éducation, âge, source de revenu, type d'aliment au site, autres activités au site, outil de chasse, Distance du carré minier par rapport au parc, superficie terroir agricole, catégorie social concernée.

Les étapes suivies lors de l'utilisation du logiciel SPSS 16.0, concerne d'abord la création du masque où les données seraient entrées, le dépouillement et cocher les modalités, nettoyage (ici nous avons vérifié s'il y a eu des erreurs commises lors du dépouillement ou pendant l'insertion des éléments de réponses) et puis l'analyse des données et leur interprétation.

2.2.4. Variables d'étude

Dans cette étude, nombreuses variables ont permis de collecter les informations afin de bien mener cette étude. Néanmoins, nous allons citer certaines d'entre elles qui sont considérés comme ayant servi de lampe pour cette recherche. Ainsi, nous avions la variable Sexe, pour voir quelle serait la part de ces deux catégories de personnes mais également la part et rôle de chacun dans le domaine artisanal de minerais. Niveau d'étude pour comprendre s'il peut y avoir les gens instruits qui se livrent à l'exploitation minière et quelle serait la raison d'y être.

Profession afin de distinguer les catégories de nos enquêtés par rapport aux creuseurs et autres acteurs. Revenu de creuseurs et leurs ménages afin de comprendre la rentabilité de l'activité minière artisanale dans la chefferie de Buloho et voir s'il aurait possibilité de développer d'autres activités qui procurent plus. Principale source de revenu pour savoir si les minerais étaient la principale ou la seule source de revenu des creuseurs.

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Ressource forestière de dépendance pour comprendre le degré de pression que subit la ressource concernée. Usage des ressources collectées pour comprendre les raisons et son utilité pour la communauté. Problèmes environnementaux au site, c'est en fait la variable capital de la recherche. C'était pour comprendre et déterminer les effets collatéraux néfastes que pose l'artisanat minier sur le système écologique du PNKB et seul de la chefferie de Buloho. Problèmes environnementaux au village, est de connaitre si la communauté, dans leurs villages ils comprennent ou sentent les nuisances issues de l'exploitation minière dans leur milieu. Activité associée à l'artisanat minier dans le but de chercher à savoir si seul l'exploitation minière attire l'attention des creuseurs ou pas et même tous ceux qui se trouvent aux sites miniers.

Facteurs influençant l'exploitation minière pour répondre à la question : «pourquoi les gens exploitent les minerais dans la chefferie de Buloho ?», Distance des sites miniers par rapport au parc afin de bien mesurer et comprendre les dangers que peuvent courir les animaux sauvages seulement par ce qu'il existe les gens qui vivent à leur côté. Aliment de base dans les sites miniers pour bien affirmer que les camps des creuseurs est une menace à la conservation ou pas. Mesures d'actions palliatives, afin de proposer les voies de sorties pour minimiser les impacts causés par l'exploitation minière sur le système socio-écologique de la chefferie de Buloho et au PNKB.

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CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION ET DISCUSSION DES

RESULTATS

3.1. PRESENTATION DES RESULTATS

La présente partie, consiste à illustrer à travers des figures et images, les données recueillies durant nos enquêtes ainsi que leurs interprétations. Ainsi, le paramètre étant complexe, les résultats recueillis sur base d'un questionnaire sont présentées selon les objectifs assignés au départ dans le présent travail.

Il s'agit ici, des creuseurs en pleine exploitation de l'or dans la chefferie de Buloho, groupement de Bitale à quelques cinq km du PNKB. D'autres se reposent et préparent le repas de la journée dans leur camps à côté du site d'exploitation minière.

3.1.1. Causes de l'exploitation minière dans la collectivité Chefferie de Buloho

Figure6: Profession

Carbonisation

14%

Sciage

15%

Enseignant

12%

Agriculture

17%

Exploitation minière

34%

Commerce

7%

Chasse

1%

En focalisant l'attention sur la principale activité pratiquée par nos enquêtés, on remarque qu'il y a une diversification d'activités développées par les enquêtés pour leur survie. On remarque que la grande partie oeuvre dans l'exploitation minière artisanale.

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Cette situation s'expliquerait par plusieurs facteurs car on sait bien que le manque d'emploi peut accentuer la pauvreté de la population et leur contraint à l'exploitation minière (Sally, 2006). La région elle-même est à vocation minière et agricole au point que la majorité de parcelles dans le milieu ont déjà enregistré une exploitation minière ainsi qu'aux rivières et autres facteurs en expliquent.

Avec une terre arable, l'autre partie de la population oeuvre dans l'agriculture de subsistance. Cette agriculture, connait plusieurs difficultés comme l'absence des routes de désertes agricoles afin d'écouler les produits vers les marchés mais également une région naturellement montagneuse qui freine la mécanisation agricole. A Cet effet, les tracteurs octroyés à la communauté de Buloho (groupement de Bitale) pour accroitre leur production agricole, commencent à transporter les planches (sciage) et braises (carbonisation) dans les villages (Annexe I, Image 17), cars naturellement inutiles dans la région.

Ces engins contribuent actuellement à la destruction de l'environnement. Seulement un petit nombre des chasseurs a été enregistré et qui se traduit curieusement à 1%. On ne sait pas dire vrai ou faux cars certains enquêtés étaient curieux si pas avaient peur à s'identifier car ils nous considéraient comme agents de l'ordre ou qui viendraient les chercher ou traquer après.

8% 4%

16%

72%

Pauvreté

Manque d'emploi Activité rentable

Préssion de l'entourage

Figure 7: Raison de creuser les minerais

Bien que plusieurs faits puissent expliquer pourquoi l'exploitation minière. On retient que le manque d'emploi en est le principal. Cette situation a une place importante dans les facteurs explicatifs de la pauvreté de la population. Egalement bien au-delà, d'autres personnes oeuvrent dans l'artisanat minier car ils y pensent gagner plus (rentable). D'autres qui n'ont pas à faire à longueur des journées au village, vont dans les sites miniers pour éviter à se créer des nuits avec leur entourage. Signalons que le travail à la mine représente une

39

rupture avec l'organisation sociale traditionnelle en modifiant les rôles de tout un chacun dans la famille où on trouve certains creuseurs qui ont déjà plusieurs mois aux sites sans aller ou rentrer en famille.

Figure 8: Revenu mensuel

101à150$

24%

151à200$

14%

1à50$

18%

51à100$

44%

Il s'agit ici, d'un revenu mensuel qui pour la majorité des creuseurs, provient des sources différentes (exploitation minière associer souvent à : carbonisation, sciage, chasse et autres). Dans presque tous les sites miniers avec une nuance dans le groupement de Bagana, tous les creuseurs disposent d'au moins deux sources de revenu. Mais si on considère le seul revenu ici de l'exploitation minière, on note pour la majorité, 1,5$ par jour en moyenne pour un creuseur. C'est ainsi, qu'ils cherchent à associer d'autres activités à celle de l'exploitation minière pour gagner plus, au point qu'ils chassent et commercent les gibiers.

3ha

9%

10%

2ha

4ha et plus

19%

20%

1ha

Moins d'un ha

42%

Figure 9: Terroir agricole

Malgré le sol à vocation agricole, la majorité des populations du milieu disposent de peu d'espaces pour une intensification agricole dans le milieu. D'où, 42% d'entre eux disposent moins d'un ha d'espace. Néanmoins, la minorité disposant de quelques surfaces de terre, en utilisent pour produire des planches et braises.

40

150 100 50 0

 

Coltan Cassitérite Or Orflame

Figure 10: Minerais creusés

Dans tous les villages, on enregistre quatre principales ressources minières exploitées. L'or est plus exploité que les trois autres minerais, cars dans la majorité des tous les sites miniers, on y exploite aussi l'or. Egalement, d'autres minerais (Voir annexe I, Image 22 et 23).

En déhors du pays

8%

Grandes
agglomérations(
villes)
28%

Aux négociants

dans les sites

44%

Marché local

20%

Figure 11: Lieu vente minerais

La faiblesse des services miniers à bien cerner la question, affecte aussi la réglementation en ce qui concerne la certification minière. Ainsi, les creuseurs affirment une vente clandestine de la grande partie de leurs minerais dans leurs sites d'exploitation auprès des négociants qui viennent de grandes agglomérations (Bukavu et Goma).

41

Appuyer la scolarisation des enfants

Recherche de moyen pour changer le mode de vie

Renforcer l'économie familiale

Subvenir aux besoins du ménage

55%

11%

25%

9%

Figure 13: Conséquence dans les villages

Figure 12: Affectation revenu minier

Comme toujours les populations pauvres sont ceux qui cherchent à subvenir aux besoins vitaux. Ainsi, l'investissement pour changer le mode de vie devient difficile à la majorité des exploitants miniers de la collectivité de Buloho. D'où on remarque que plus de la moitié (55%) affecte leur revenu dans les besoins vitaux de leur famille. Ceci, contraire à 9% (en majorité jeunes), qui pensent qu'ils creusent les minerais afin de trouver les moyens qu'ils peuvent affecter à autres activités pour abandonner l'artisanat minier. Bien que les infrastructures scolaires soient dans un état de délabrement très avancé (Voir annexe I, Image 11, 12 et 21) 25% d'eux pratiquent cette activité pour appuyer la scolarisation de leurs enfants. Une autre partie, c'est pour renforcer l'économie familiale (11%).

Maladies Les jeunes abandonnent l'école pour la mine Pollution des eaux

100%

50%

10

17 21

3

1 1

4

8 14

19

6

0%

0

1 4 3

1

3

4

4

2

5

9

0 0 0

8

3.1.2. Conséquences de l'exploitation minière sur les systèmes sociaux-écologiques dans la collectivité Chefferie de Buloho

42

Herbe Bois Gibier Eau

Figure 14: Ressource forestière puisée au parc et son usage

40

60

20

0

15

5

3 50 12

18

12 12

8 5 6 4

Dans les villages, la présence des carrés miniers constituent une source potentielle de pollutions et des nuisances aux populations proches des sites. Des terres et de nombreux cours d'eau sont contaminés par les métaux lourds issus des minerais et disséminés dans l'environnement par l'eau et l'air. Cette pollution a des effets néfastes sur nombre d'espèces animales, végétales et les communautés (Deshaies, 2011).

Pour la majorité si pas l'ensemble de la population, ils se plaignent et disent que l'exploitation minière dans leurs villages affecte plus la qualité des eaux que sur la conservation. L'affectation des eaux par l'exploitation minière à Buloho se traduit par la coloration des eaux et rivières, canalisation des eaux vers les sites miniers conduisant ainsi à l'assèchement de certains cours d'eaux et d'autres rivières deviennent boueuses (Voir Annexe I, Image 3 et 16) L'ouverture d'activités minières affecte l'éducation scolaire des enfants. Certains jeunes embrassent le chemin de la mine que celui de l'école. Les creuseurs contractent des maladies pulmonaires bien que la communauté connait d'autres maladies dues à la pollution des eaux se traduisant ainsi en maladies d'origine hydrique.

Rivière polluée par l'exploitation minière

43

Les populations de la chefferie de Buloho, dépendent des ressources forestières comme toutes autres populations pauvres. Directement ou soit indirectement par les services d'écosystèmes fournis par la forêt à l'ensemble de la population (Coad et al. 2008). Les deux capitaux naturels du PNKB (Faune et flore), attirent l'attention des communautés riveraines différemment. Ainsi, le bois utilisé plus pour les braises est en première position pourtant la majorité de riverains n'utilisent pas la braise. Mais on y trouve des camions acheminant les braises vers des grandes agglomérations comme à Bukavu (Voir Annexe I, Image 9).

Etant donné que certaines rivières prennent sources au Parc, certaines populations pensent qu'elles, dépendent plus de la ressource eau que d'autres. D'autres dépendent du gibier étant donné que les villages ont connus des troubles des guerres ayant décimés les animaux domestiques dans plusieurs villages. Ainsi, le gibier puisé au parc compense à la place des viandes de l'élevage domestique. . La faune est touchée car la zone est poste conflit où le petit élevage a été décimé. Egalement, d'autres pensent qu'ils dépendent de l'herbe afin de construire et comme aliment animal et humain.

44%

Non

56%

Oui

Figure 15: Creuseurs ayants des camps au site

On remarque que, certains creuseurs occupent des camps dans certains sites miniers présents dans les forêts. La majorité de ceux qui campent sont des creuseurs non originaires de la collectivité chefferie de Buloho. On y enregistre des creuseurs avec leur famille, (Voir Anne I, Image 6).

44

10Km

36%

5km

40%

10Km et plus

8%

Moins de 5km

16%

Figure 16: Distance entre camp et Parc

La majorité des campements des creuseurs sont rapprochés du parc. Ainsi, la majorité (40%) estime à 5km la distance de leur site par rapport au parc (Bitale). D'autre : à moins de 5Km (Munyanjiro), à 10km (Karali) et à plus de 10Km ceux situés à Bagana.

Figure 17: Chasse au site

Non

72%

28%

Oui

On remarque que la majorité de nos enquêtés (creuseurs), nient à 72% l'absence des chasses dans leur sites d'exploitation ainsi qu'aux sites où ils campent. Comme dans toute société tous ne sont pas hypocrites, certains (28%), affirment discrètement la chasse dans les sites proches de leur exploitation.

Exploitants miniers

8%

45

Chasseurs

12%

Eleveurs

8%

Abstention

72%

Figure 18: Concernés par la chasse au

En effet, ceux-là qui confirment la chasse aux sites miniers, ils pensent (12%) que ce sont les chasseurs qui quittent les villages et viennent chasser aux lieux où ils exploitent les minerais. Les autres affirment que les mêmes creuseurs font aussi la chasse quand les minerais ne rassurent plus soit pour le commerce ou l'alimentation (8%). Egalement, d'autres (8%) accusent certains éleveurs oeuvrant à côté des sites miniers pour garder leur bétail et dont ils affirment avoir eu le gibier un jour (Voir Annexe I., Image 19).

4%

8%

12%

16%

60%

Calibre 12

Piège à fil métallique

Lances et Chiens

Piège à corde

Piège avec stics d'arbres

Figure 19: Outil de chasse

Les chasseurs se servent d'outils différents selon qu'ils en considèrent comme activité principale ou occasionnelle. En cet arsenal d'outils deux sont utilisés uniquement par ceux qui prennent la chasse comme activité principales. Il s'agit de : Calibre 12 et chiens. Les membres de la communauté utilisent aussi les autres outils. Néanmoins, les creuseurs se servent uniquement de Pièges et lances pour chasser (Voir Annexe I, Image 13).

Riz au haricot Autres

7% 3%

Foufou au lait

18%

Foufou-légumes

10%

Foufou-viande boucanée

44%

Foufou-viande domestique

18%

Figure 20: Aliments consommés au site minier

46

Il ressort que, les personnes présentes aux sites miniers ont comme principal aliment le foufou à la viande boucanée (44%) auquel ils ont accès facile. Le gibier y coute moins cher que la viande domestique. Mais aussi, à cause des trajets à parcourir pour faire arriver la viande au site minier, également les troupeaux décimés par les guerres récurrentes qu'ont connues certains coins de la chefferie. Foufou viande domestique et lait (18% chacun) Foufou au légume, consommé rarement car indisponible (10%) ainsi que le riz au haricot (7%) inaccessible et chers quand il arrive aux sites.

50 40 30 20 10

0

 

Figure 21: Espèces animales incluses dans l'alimentation

Au moins huit espèces animales sauvages sont incluses dans l'alimentation humaine de nos enquêtés. Mais on peut remarquer que la majorité s'abstient quand il s'agit de question sensible. Néanmoins, le porc pic et le babouin battent record, suivi des petits singes et antilopes. Les gorilles et les chimpanzés sont aussi concernés.

Toute la semaine

12%

Deux/Semaine

12%

Une fois/Semaine

76%

47

Figure 22: Fréquence consommation viande boucanée

Visible précédemment, l'aliment de base aux sites miniers étant la viande boucané, la majorité des enquêtés (76%) en consomment au moins une fois la semaine. Egalement, 12% toute la semaine et autre 12% deux fois dans la semaine.

Abstention

32%

Chaque jour

28%

Trois
fois/Semaine

4%

Deux
fois/Semaine

8%

Une

fois/Semaine

28%

Figure 23: Fréquence de vente viande boucanée au site minier

Comme tous les creuseurs ne pratiquent pas la chasse, certains s'approvisionnent dans leurs sites. D'où, 28% des enquêtés affirment que les chasseurs viennent vendre régulière le gibier aux creuseurs. Une autre catégorie (28%), pense qu'on leur vend le gibier au site au moins une fois la semaine. 8%, pensent qu'on leur vend le gibier deux fois, 4% sont pour trois fois par semaine et 32% ne disent rien.

Diminution des espèces

20%

Les espèces
fuient leur
habitat naturel
20%

Chasse

28%

Destruction de leur habitat

32%

48

Abstention

36%

Babouin

12%

Chimpanzés

12% Antillopes

8%

Gorilles

16%

Singes

16%

Figure 25: Espèces disparu

Figure 24: Effets de l'exploitation minière sur la faune

La présence des activités minières contribue à la destruction de l'habitat naturel des animaux sauvages (32%). Biologiquement si on veut détruire une espèce, il faut s'attaquer à son habitat (Voir Annexe I, Images 2 et 8). L'activité minière autours et dans les aires protégées favorise la chasse pour approvisionner les creuseurs en aliment (28%). Cette activité, pousse certaines espèces à fuir leur milieu naturel (20%). Et contribue aussi à la diminution de la faune sauvage (20%). Ainsi, dans la figure ci-dessous, certaines espèces sont jugées disparu des sites miniers dans la chefferie de Buloho par nos enquêtés :

49

Contamination des champs

20%

Perte du couvert végétal

12%

Erosions

68%

Conséquence sur le sol

L'exploitation minière dans la collectivité de Buloho, n'a pas un seul effet négatif sur l'environnement. D'énormes érosions de masse y sont enregistrées (68%) (Voir Annexe I. Image 18), certains terroirs agricoles en paient aussi le prix par la présence des eaux déjà polluées qui traverse les champs agricoles. Egalement, d'énormes espaces sont restés dénudés suite à l'exploitation minière (12%). (Voir Annexe I, Images 1, 7 et 8).

27

30

20

10

0

29

23

25

12 11

9

14

Figure 27: Animaux les plus affectés par l'exploitation minière

Se référant à la catégorie des espèces sauvages incluses dans l'alimentation de nos enquêtés, on constate que les mêmes espèces sont citées comme étant plus affectées par l'exploitation minière. Ceci peut s'expliquer par le fait qu'elles ont été la source d'approvisionnement en gibier dans les sites d'exploitation. Néanmoins on pense que les espèces actuellement visibles et chassées ne sont pas plus touchées par l'exploitation minière, c'est qui est illogique.

50

42

36

40

30

24

20

12 12 12

12

10

0

50

Figure 28: Conséquences de l'exploitation sur le système socio-écologique

Parmi les dommages causés à la nature par les activités humaines, la population de Buloho semble négligé les dommages causés à la faune et considère plus la pollution des eaux et la déforestation. Ça s'explique par l'importance attachée à la ressource. La chefferie de Buloho, naturellement forestière, connait une dévastation intense lors de l'exploitation minière. L'abattage d'arbres dans les sites, s'explique selon diverses raisons ou utilités sans tenir compte de problèmes que cela poserait. Les creuseurs avancent plusieurs raisons qu'indique la figure ci-dessous.

Libere l'espace au site 28%

Carbonisation

16%

Bois de chauffage

20%

Construction des camps

16%

Soutenir la mine

20%

Figure 29: Utilité

L'abattage des arbres dans les sites miniers rend l'exploitation minière aisée, car la présence d'arbres sur un site d'exploitation minière embête les exploitants. Ainsi, les creuseurs abattent presque tous les arbres se trouvant sur un site où on veut exploiter les minerais afin de libérer l'espace (28%) (Voir Annexe I, Image 1). Dans les sites d'exploitation minière de la collectivité de Buloho aucune autre source d'énergies n'est utilisée pour la cuisson des aliments qui soit les bois (20%) (Voir Annexe I, Image 5).

51

Egalement, dans les carrés miniers de Buloho, les arbres sont utilisés pour soutenir les mines, que ça soit pour la construction des petits ponts, déplacements des grosses pierres et autres (20%). La construction des camps dans les sites miniers amène aussi à la coupe des bois (16%). Etant donné que les maisonnettes construites sont des petites tailles et ne peuvent donc pas être construites par des arbres matures; ce sont les arbres de petites tailles pour ne pas dire sticks d'arbres qui sont coupés à cette fin.

Il a été remarqué que plusieurs creuseurs associent une autre activité à celle d'exploitation de minerais dans le but d'accroître leur revenu. Cela est cars le revenu de l'exploitation minière est extrêmement minime (estimé à 1,5$ le jour). La principale activité que les creuseurs associent à celle d'exploitation minière reste la carbonisation (16%). D'où, on ose croire que la présence d'une importante ressource forestière à Buloho, et la demande croissante des grandes agglomérations comme la ville de Bukavu en énergie, sont un facteur qui oriente le choix des creuseurs à opter majoritairement pour une telle autre activité à associer à celle d'exploitation minière (Voir Annexe I, Image 7).

3.1.3. Résuurabilité des ressources dans la collectivité chefferie de Buloho

100

50

15

0

10

14 39

21

15

27

9

Hommes Femmes

Figure 30: Action pour pérenniser les ressources

Réduire les pressions liées à l'artisanat minier sur le système socio-écologique dans la collectivité chefferie de Buloho, suggérer la prise en compte des désidératas communautaires. Ainsi, que les avis de la population. On remarque 36% qui pensent à l'amélioration des infrastructures sociales du milieu (routes, écoles, formations médicales, électricité et autres).

52

Pour cette communauté, il est bon d'asphalter les routes de dessertes agricoles qui pousseraient les gens à investir dans l'agriculture en se rassurant de l'accès et l'écoulement des leurs récoltes dans les zones très éloignées de petits centres considérés comme marchés. Etant donné que la collectivité chefferie de Buloho est à une moindre distance des grandes agglomérations comme Bukavu, Bulambika, Kavumu et autres; les produits agricoles auront une demande excessive et ainsi jouer sur le revenu de la population de Buloho.

Une fois que le producteur a augmenté son revenu, ses conditions de vie change et du coup le chiffre des creuseurs va diminuer dans les sites d'exploitation minière et ainsi contribuer à réduire les pressions que les creuseurs imposent à la nature. C'est qui intéresse dans cet avis de l'ensemble des populations, et les hommes seraient nombreux à virer vers l'agriculture si du moins les conditions dans lesquelles cela pouvez se faire étaient améliorées.

Néanmoins, les femmes sont très manifestes (75%) quant à ce qui concerne l'appui aux AGR. Cette situation s'expliquerait par la coutume féminine. Coutume ici voudrait signifier que depuis toujours, on remarque que les petites activités génératrices de revenus sont une spécialité des femmes. A cet effet, on peut faire allusion aux petits commerces sur étalages. Egalement, dans les groupes solidaires pour solliciter les microcrédits, ce sont toujours les femmes qui y ont un chiffre considérable. Aussi, dans la plupart des marchés en ville comme au village, les femmes sont plus nombreuses que les hommes, c'est pourquoi elles peuvent toujours penser que leur appuyer dans les activités génératrices de revenu, elles peuvent produire plus et éradiquer la pauvreté dans leurs ménages.

L'ignorance de la population nécessite aussi une information nécessaire dans le domaine concerné affirme nos enquêtés. Pour la protection de l'environnement, une éducation environnementale (24%) s'avère indispensable afin de se rassurer que toute personne utilise rationnellement et veille à la protection de la nature. Mais alors cette approche réussit mieux que si l'auditoire à informer est prêt à écouter. Etre prêt à écouter, voudrait dire, capacité intellectuelle. Dans cette idée et en toute clairvoyance, certaines personnes pensent que la scolarisation de leurs enfants aurait de répercussions positives sur la durabilité des ressources naturelles de leurs villages (16%).

Trouver l'emploi

32%

Pratiquer l'élevage

24%

Pratiquer l'griculture

16%

Pratiquer le commerce

28%

Figure 31: Pour abandonner la mine

53

Le manque d'emploi qui accentue la pauvreté et qui soit cause de l'exploitation minière, 32% qui trouvent l'emploi ou autre activité rentable, seraient prêts à abandonner la mine. Pour eux, l'emploi c'est toutes autres activités ou occupations qui procurent le minimum de moyens pour leur survie. Ainsi certains pensent aux commerces (28%).

On remarque que ceux qui pensent au commerce sont ceux-là qui exploitent les minerais en même tant ils vendent des produits sur les sites miniers et donc ils sont déjà habitués au petit commerce. D'autres, pensent à l'élevage (24%), car pour eux avant les guerres qui ont secouées leurs villages, ils étaient éleveurs.

Maintenant qu'ils exploitent dans les sites qui sont proches des fermes (Voir Annexe I, Image 19), cela leur rappel et ils peuvent s'imaginer où ils seraient maintenant avec l'élevage mais la situation fait qu'il se livre encore aux activités musculaires moins rentables. Parmi les creuseurs, 16%, sont prêt à pratiquer l'agriculture si moins il y a possibilité. Mais ils disent être butés à plusieurs difficultés pour quitter la mine vers l'agriculture. Notamment, l'accès à la terre, l'insécurité dans certains coins où ils peuvent le faire, les problèmes d'infrastructure pour accéder au marché, problèmes d'intrants agricoles, encadrements, etc.

54

3.2. DISCUSSION DES RESULTATS

Le manque d'emploi ou autres activités économiquement rentables, est un facteur qui favorise l'exploitation minière dans la collectivité chefferie de Buloho. Les creuseurs affirment que lorsqu'ils n'ont pas à faire comme activité ou occupation pouvant leur aider à subvenir aux multiples besoins, ils sont obligés de quitter leurs familles pour s'installer dans les sites d'exploitations minières. Bien que les creuseurs ne tirent de leur travail que des gains minimes que certaines études estiment en moyenne entre 1 et 2 dollars par jour (CJPBF, 2012) et dans la chefferie de Buloho, il est en moyenne 1,5$.

D'où, notre première hypothèse est vérifiée à 16%. Compte tenu de ces considérations et en nous référant à la première hypothèse de cette étude que le principal facteur favorisant l'exploitation minière dans la chefferie de Buloho serait le manque d'emploi qui bien sûr a des répercussions sur la pauvreté de la population. Egalement, dans un contexte marqué par des conflits récurrents, l'économie locale est plus caractérisée par une économie informelle avec comme conséquence la dégradation des ressources naturelles et le non-respect des prescrits légales en la matière, affirme International Alert (2009).

Dans la chefferie de Buloho, l'exploitation minière a des conséquences multiples et néfastes sur le système socio-écologie du milieu. Ainsi, sur le système social, on note la pollution des eaux (28%), la déforestation (24%), le feu de brousse récurent (16%), diminution des espèces fauniques et floristique (8%), Chasse récurrente (8%), délocalisation des espèces et carences des plantes préférées par l'animal et l'homme (8%). Egalement, pour International Alert (2009, les conséquences de l'exploitation minière sont énormes, incluant : la pollution des nappes phréatiques, la déforestation, la déviation des rivières et ses effets sur les espèces aquatiques, la disparition des terres arables et la chasse pour nourrir les creuseurs.

Spécifiquement, l'exploitation minière a un impact néfaste sur le sol par les érosions affirme 68% des enquêtés. Sur la faune, l'exploitation minière contribue à la destruction de l'habitat des espèces fauniques sauvages, où la présence des campements miniers accroit la demande en gibier affirment nos enquêtés à 44%. En effet, se référant à notre deuxième hypothèse dans ce travail que, l'exploitation minière aurait une conséquence sur le système socio-écologique en tenant compte des fait élucider ci-haut, nous pensons que cette hypothèse a été réaffirmée par nos enquêtés suivant différentes appréciations.

55

Ainsi, l'hypothèse soulevée en terme des stratégies a été approuvée par les enquêtés afin de pérenniser la durabilité des ressources : la majorité de nos enquêtés, selon les deux sexes, soit 36%, estiment que l'amélioration des infrastructures sociaux du milieu, en l'occurrence les routes de dessertes agricoles, pousserait les gens à investir dans l'agriculture en se rassurant de l'accès et l'écoulement de leurs récoltes et abandonner le secteur minier qui ne procure pas gain de revenu.

L'appui aux AGR approuvé par 24% des enquêtés où on note un grand pourcentage des femmes. Ceci est soutenu par DIALLO, (2011) qui pense que l'appui au développement communautaire et dans la création d'activités génératrices de revenus pour les populations traditionnelles mettent leurs savoirs au service de la gestion des aires protégées. Egalement, Mengue-Medou (2002) qui parle de conciliation de la conservation et satisfaction des besoins des autochtones.

L'éducation environnementale qui s'avère indispensable est aussi réaffirmée à 24% des enquêtés. Et pour SEYDOU (2001) et GADHOP (2012), l'absence d'un encadrement et d'une sensibilisation aux creuseurs sur les concepts de la protection environnementale, leurs exploitations conduisent à une destruction écologique. L'appui à la scolarisation des jeunes du milieu qui aurait aussi des retombées positives sur la durabilité de ressource dans la chefferie de Buloho, est voulu à 16%.

Ainsi, nous pensons que cette hypothèse a été réaffirmée par nos enquêtés. Cela, d'autant plus que le système d'actions sociales proposé comprend un arsenal d'activités ou un programme en faveur de la population de la chefferie de Buloho, parmi lesquelles :

y' Appuyer les AGRs à travers la formation, l'octroi des microcrédits par

exemple ;

y' Appuyer l'élevage et l'agriculture ;

y' Investir dans les infrastructures sociales de base ;

y' Promouvoir une éducation environnementale continue ;

y' Rassembler les creuseurs en coopératives minières.

56

CHAPITRE QUATRIEME : AXES STRATEGIQUES FACE A L'EXPLOITATION MINIERE A BULOHO ET AUTOUR DU PNKB

Le présent chapitre est de proposer certaines stratégies pouvant aider à réduire l'impact de l'artisanat minier sur l'environnement dans la collectivité chefferie de Buloho. Dans les pages qui suivent, nous cherchons à comprendre le plus profondément possible les problèmes étudiés et ce qui peut être entrepri comme moyens à mettre en place.

Ainsi, l'analyse de problème et des acteurs sont tous abordés au sens d'un arbre. Dans le premier point, intitulé analyse des problèmes, nous présentons un arbre qui nous permet de bien comprendre les racines du problème que nous sommes en train d'étudier, le problème lui-même et les effets donc du problème comme impacts.

A ce niveau, dans la première partie considérée comme racines du problème, nous avons trouvé plusieurs causes qui amènent aujourd'hui à la destruction du système socio-écologique à Buloho.

Face à cet arbre, nous avons aussi construit un autre arbre nommé arbre à objectif assimilable à certains avis des enquêtés. Il s'agit ici, d'un arbre qui vise le changement ou le renversement de la tendance soulevés par le précèdent. Cela, nous a permis de mettre sur pieds différentes stratégies afin de résoudre tant soit peu la situation.

57

4.1 ANALYSE DES PROBLEMES

 
 
 
 
 

Occupation d'espace et du Parc par des groupes armés

Destruction de la flore

Catastrophes naturelles

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Erosions

 
 

Violations des droits humains

Groupes armés

 
 
 

Disparition des espèces

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Banditismes

Destruction faunique

Feu de brousse

Déforestation

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Braconnages

Carbonisation

Maladies Exploitation des Délinquances juvénile

 
 
 

enfants au site minier

Exploitation illicite de RN

Occupation d'espaces
culturales par les milices

Décimation des
bêtes domestique

Destruction des infrastructures

 

Octroi irrégulier des droits miniers

Faible revenu

 

Problèmes d'accès à l'emploi

 

Insécurité

Fragilité institutionnelle

 
 

Mauvaise gouvernance

Ignorance

Destruction du système socio-écologique

Faible production

Pauvreté

Faible investissement

Pollution des eaux et de l'air

 

Déperdition scolaire

Installation des campements aux sites miniers

58

4.2 ANALYSE DE SOUS

 

-STRATEGIES

 
 
 
 
 
 
 

Inoccupation d'espace et du Parc par des groupes armés

Protection de la flore

Maîtrise des aléas

 
 
 

Réduction des Erosions

Multiplication des espèces

Respect des droits humains

Pas des milices

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Paix sociale

Protection de la faune

Réduction du feu de brousse

Réduction du taux de déforestations

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Bonne santé

Réduction des braconnages

Absence d'enfants

dans les sites miniers

Diminution de la carbonisation

Education garantie

 
 
 
 

Exploitation rationnelle de RN

Libération des espaces
culturales par les milices

Elevages domestiques

Aménagement des infrastructures

 

Octroi régulier des droits miniers

Revenu

 

Accès à l'emploi

 

Sécurité

Force institutionnelle

 

Bonne gouvernance

Connaissance

Surplus économique

Protection du système socio-écologique

Pouvoir d'achat stable

Investissements

Bonne qualité des eaux et de l'air

Scolarisation des enfants

Réduction des nombres des campements aux sites miniers

· Population et creuseurs

· PNKB

S'approprier les
actions visant la
protection de
l'environnement

Surveillance et
controle autour
du Parc

Réglementation
et Financement
des activités

Inciter la participation de tous les acteurs et financement des activités

· Pouvoir Public

· ONGs et Associations

Figure 32 : Rôles des acteurs

59

4.3 ANALYSE DES PARTIES PRENANTES : LEURS ROLES

Nous référant aux objectifs ci-haut, cinq grandes stratégies sont à mettre en oeuvre afin d'apporter une solution à ce problème. Ces stratégies peuvent être identifiées en fonction de la ressemblance des causes qui peuvent être résolues par une action commune. Sur le schéma suivant d'analyse, nous allons faire abstraction des effets car les stratégies doivent directement répondre aux causes. D'où, les stratégies émises, sont comprises dans ce que nous avons appelé Système d'Actions Sociales afin d'accompagner et appuyer la communauté de la collectivité chefferie de Buloho sur des questions environnementale et socioéconomiques, pour assurer la durabilité des ressources du milieu.

y' Appuyer les AGRs à travers la formation, l'octroi des microcrédits par exemple ;

y' Appuyer l'élevage et l'agriculture ;

y' Investir dans les infrastructures sociales de base ;

y' Promouvoir une éducation environnementale continue ;

y' Réunir les creuseurs en coopératives minières.

60

Tableau 2: Axes stratégiques proposés

Stratégie

Objectif

Activités

Catégorie impliqués

Résultats

Appui aux communautés de la chefferie de Buloho dans leurs activités génératrices des revenus

Amélioration des

conditions

socioéconomiques des
communautés à Buloho

Octroyer des micros

crédits aux communautés et

Favoriser l'entreprenariat

Ménages creuseurs ONG PNKB

Accroissement des revenus des

ménages. Cette stratégie s'inscrivant

dans le cadre d'éradiquer la pauvreté,

facilitera l'accès aux crédits pour
permettre aux ménages d'investir.

Intensification de l'élevage,

la pisciculture et de

l'agriculture dans la
chefferie de Buloho

Accroissement de la

production agricole et

animale au niveau des ménages

Octroyer des crédits

agricoles,

Approvisionner la

communauté en intrants
agricoles et géniteurs Encourager la pisciculture Favoriser l'accès à la terre

Ménages ONG Creuseurs Autorités PNKB

Maximisation des rendements agricoles

aboutissant à la mise en place des
coopératives agricoles dans les villages.

Egalement, la production animale

suffisante pour diminuer la
consommation des gibiers.

Aménagement des

infrastructures sociales de base dans les villages

Amélioration des

infrastructures sociales

de bases

Construire et réhabiliter

les écoles, formations

médicales, routes de
désertes agricoles et autres

Autorité

ONG

Communautés PNKB

Accès aux services sociaux de base et

écoulement aisé des produits agro-
alimentaire dans les villages.

Education

environnementale continue aux différentes catégories

Renforcement des

capacités techniques des

acteurs pour

l'amélioration des

connaissances en

matière de protection de l'environnement

Former et sensibiliser les

différentes catégories
sociales pour la protection de l'environnement. Aussi,

les séances

d'alphabétisation aux

analphabètes.

Communautés Creuseurs Autorité administrative ONG

PNKB

Implication et engagement libre pour la protection de l'environnement par les acteurs impliqués

Réunir les creuseurs en

coopératives minières.

Organisation des

creuseurs afin de bien

contrôler leurs pratiques vis-à-vis de la nature

Organiser les creuseurs

artisanales au sein d'une structure

Creuseurs Autorité ONG PNKB

Réglementation et surveillance des

impacts environnementaux liés à
l'exploitation minière

61

4.4 HYPOTHESES IMPORTANTES ET STRATEGIES DE MISE EN OEUVRE

Pouvoir public

Exploitation minière

Braconnage

AGR

Appui

Amélioration des infrastructures

Cadre d'échanges

Creuseurs et population

inancemen ONG

Financement

Appropriation

Pollutions des eaux

Agricultu
re et
élevage

Surveillance Contrôle

Education
environnementale
et Coopératives

Erosions

PNKB

Figure 33 : Schémas solution

Dans ce schéma, on trouve les problèmes environnementaux comme le braconnage, l'exploitation minière, érosions et pollutions des eaux qui entourent et lient toutes les parties pérennantes ensemble. Ainsi, toutes les parties prenantes qui s'engagent doivent remplir leurs obligations chacun en ce qui le concerne. Cette situation leur amène vers un cadre d'échanges et de planification stratégique pour faire face aux problèmes auxquelles ils s'engagent, chacun avec son fer de lance considéré ici comme atout, pouvoir ou compétence. Du cadre d'échange où chacun apporte sa contribution, sortira les grandes stratégies ou activités comme AGR, aménagement des infrastructures sociales de bases, éducation environnementale, agriculture et élevage pour réduire les pressions faites aux ressources naturelles du PNKB et des villages.

62

CONCLUSION GENERALE

Cette étude était orientée en environnement dans le domaine de la conservation dont il est question, a porté sur « Impact environnemental de l'exploitation minière dans les aires protégées, Cas du PNKB dans la Chefferie de Buloho ». Hors mis l'introduction et la conclusion, le corps du présent travail est constitué de quatre chapitres.

Dans le premier chapitre, nous avons présenté une revue de la littérature et généralité sur l'exploitation minière et les aires protégées, avant que le second chapitre ne soit consacré à la méthodologie qui a inclu à son sein, la présentation des milieux d'études. Le troisième chapitre, quant à lui, a relaté les résultats de recherche avant que le quatrième chapitre, qui était le dernier ne soit consacré aux stratégies proposées vis-à-vis des résultats obtenus dans le cadre de cette recherche.

Nous voulions dans cette recherche, assurer la meilleure compréhension des questions minières dans les périphéries du PNKB et proposer les voies de sorties. Nous voudrions à travers les objectifs spécifiques, identifier les causes de l'exploitation minière dans la collectivité de Buloho, déterminer les conséquences de l'exploitation minière sur les systèmes socio-écologiques dans la collectivité Chefferie de Buloho et enfin, proposer les voies stratégiques de sorties à mettre en place pour assurer la durabilité des ressources dans la collectivité de Buloho.

Ainsi, on a remarqué que les périphéries du PNKB, dramatiquement convoitées par une multitude de personnes pour différentes raisons dont l'exploitation minière, la biodiversité du PNKB est affectée. La chasse pour nourrir les exploitants miniers, la déforestation, la pollution des eaux, les érosions, font partie des nombreux dommages causés. Les résultats auxquels nous sommes aboutis sont :

72% d'enquêtés pensent que l'artisanat minier autour du PNKB, avec l'or comme matière principale y exploité, affecte les écosystèmes du parc. 32%, eux pensent que l'exploitation minière conduit à la destruction de l'habitat naturel des espèces sauvages. Elle contribue aussi à la pollution des eaux dans différents villages de la chefferie ainsi qu'à des érosions de sol, affirment 28% d'enquêtés. 72% de creuseurs, disent qu'ils s'intéressent à l'activité minière car ils n'ont pas d'autres occupations rentables. Pourtant, l'artisanat minier dans cette chefferie ne produise pas grande chose où le revenu moyen journalier par creuseurs

63

est estimé à 1,5$. 42% d'enquêtés, disposent de moins d'un hectare de terre pour l'agriculture et autres usages.

On a aussi remarqué que, l'exploitation minière, favorise la déperdition scolaire dans les villages en faveur des activités minière, affirment 20% d'enquêtés. Provoque des maladies pulmonaire et maladies d'origine hydrique par la consommation et l'utilisation des eaux déjà contaminé par les polluants miniers, affirment 10% des enquêtés. Parmi les ressources forestières tirées au parc par l'ensemble des personnes, on note la recherche du bois pour diverses utilités (33%) contre 12% de ceux qui y tire le gibier.

Concernant la présence des campements dans les sites miniers, 56% des creuseurs enquêtés logent les campements se trouvant dans les sites miniers autour du PNKB et 40% des creuseurs affirment que leurs campements seraient à une distance de 5Km par rapport au parc. Vu la présence de ces campements autour du parc, 28% des enquêtés affirment qu'il aurait la chasse par les pièges dans les zones proches des sites d'exploitations,

Dans ces sites miniers ou alors dans ces campements, 44% des creuseurs aurait comme aliments principal ou de base, fou et viande boucané et le porc pic est l'espèce la plus concerné dans ces gibiers consommé. Certains enquêtés, pensent que les animaux qu'ils consommés plus sont déjà disparu dans plusieurs coins du milieu comme les antilopes, les petits singes et autres. Dans les sites miniers, 28% d'enquêtés affirment la présence des marchés des gibiers et ou, ils sont consommés au moins une fois dans la semaine affirment 76% d'enquêteurs.

Actuellement, certaines espèces animales sont considérés plus touchés par l'exploitation minière par nos enquêtés, car ils ne les observent plus comme avant. 19,3% d'enquêtés pensent que ça serait les antilopes, visible avant dans les villages. Et 18% pensent que seraient les gorilles qui sont une espèce totalement protégée. Avec des interviews, au-delà de l'exploitation minière, les gens assimileraient cette situation à plusieurs guerres à répétitions qu'a connues la chefferie de Buloho.

Afin de faire face à cette situation, certaines questions liées à notre hypothèse stratégique ont été adressées à la communauté et aux creuseurs. Ainsi, 36% des personnes enquêtés voudrait voir les infrastructures sociales de base être aménagées ou améliorées dans leur milieu. Ils ont cité par exemple : les routes de désertes agricoles, les formations médicales, les écoles. Beaucoup de leurs infrastructures sociales ont été détruites, incendiées

64

par les attaques des FDLR. 24% disent qu'il faudrait une réelle éducation environnementale pour amener tous les acteurs à prendre conscience et à s'engager pour la protection de l'environnement ; comme le pense Martin Luther King « Avec la nature, nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ». Et 16% d'eux pensent qu'il serait mieux d'appuyer la scolarité des enfants des villages de la chefferie de Buloho pour qu'ils ne puissent plus se retrouver en masse dans les sites et carrés miniers.

En fin, 32% des creuseurs interrogés s'ils trouvaient l'emploi ou autres activité économiquement rentables, ils pourraient abandonner l'artisanat minier. D'où, 28% des creuseurs étaient d'accord s'ils pratiquaient le commerce, 24% pensent qu'ils pourraient se lancer dans l'élevage contre le 16% qui pourrait oeuvrer dans le secteur agricole.

Au regard de ces détails, nous avons pensé aux stratégies qui se fonderaient sur une vision d'équilibre prônant l'harmonie entre la communauté de la chefferie de Buloho et leur engagement personnel vis-à-vis de la conservation, à travers notamment:

L'appui aux AGRs à travers la formation, l'octroi des microcrédits et le suivi strict ; l'appui à l'élevage et à l'intensification du secteur agricole dans la chefferie; l'aménagement des infrastructures sociales de base dans les villages; une éducation environnementale continue pour tous les acteurs dans la chefferie. Enfin, réunir les creuseurs artisanaux au sein des coopératives minières.

Cela étant, les suggestions seraient celles : Au cadastre minier de bien vouloir veuiller au statut des sites, concessions où ils vont octroyer les titres miniers. Au PNKB, d'intensifier la surveillance autour du Parc, surtout dans les coins et villages où les éco-dardes arrivent rarement ou nullement pas. Aux ONG oeuvrant pour les coopératives minières comme OGP, de bien vouloir travailler aussi avec les creuseurs de la chefferie de Buloho. Aux organisations internationales d'appui au PNKB, d'installer leur base pérennante à Buloho afin de bien suivre la réalité afin de rendre les stratégies efficaces. A la communauté de la chefferie de Buloho, de bien vouloir s'impliquer et s'approprier les actions visant la conservation.

En fin, cette étude n'est qu'une oeuvre humaine, mais aussi une ébauche dans le domaine de conservation pouvant servir d'orientation à d'autres chercheurs sur la question des mines dans les aires protégées. Ceci dit, elle peut être objet de critiques, observations, d'encouragement et suggestions.

65

Référence bibliographique

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2) Antoine MINGASHANGA, 2009, Impact de l'exploitation pétrolière sur la santé des populations locales et de l'environnement à Moanda. Cas de la firme Perenco, Réseau Ressources Naturelles (RRN

3) APC et LIFE & PEACE INSTITUTE, 2009, Analyse de contexte du territoire de Kalehe,

4) Audrey Wu, « L'environnement culturel des communautés amérindiennes : Quelle éthique pour quel développement ? », VertigO, Volume 3 Numéro 1 | avril 2002, mis en ligne le 01 avril 2002, consulté le 11 mars 2015. URL : http://vertigo.revues.org/4111 ; DOI : 10.4000/vertigo.4111

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6) Banque mondiale, 2008, République Démocratique du Congo : la bonne gouvernance dans le secteur minier comme facteur de croissance, Rapport N° 43402-ZR,

7) Bavon N'sa Mputu Elima, Rapport national synthèse sur le développement durable en république démocratique du Congo, 2012, P9

8) Besong, J.B. et Wencélius, F.L. 1992. Realistic strategies for conservation in the tropical moist forests of Africa: regional review. In Cleaver, C., Munasinghe, M., Dyson, M, Egli, N, Peuker, A. et Wencélius, F. (Eds.). Conservation of West and Central African Rainforests. The World Bank, Washongton, D.C.

9) Célestine Mengue-Medou, « Les aires protégées en Afrique : perspectives pour leur conservation », VertigO, Volume 3 Numéro 1 | avril 2002, mis en ligne le 01 avril 2002, consulté le 09 mars 2015. URL : http://vertigo.revues.org/4126 ; DOI : 10.4000/vertigo.4126

10) Célyne Malette, 2006, Guide de bonnes pratiques: exploitation minière et biodiversité, Publié par le Conseil International des Mines et Métaux (ICMM), magenta7, Londres, Royaume-Uni., www.icmm.com,

11) Commission justice et paix belge francophone asbl, 2012, Le secteur minier artisanal à l'Est de la RDC : état des lieux et perspectives, Frédéric Triest, Commission Justice et Paix Belgique francophone Mai 2012

12) Crispin MUTUMBE, 2006, Identification et Évaluation des Besoins en Renforcement de Capacités pour la mise en oeuvre de la Stratégie & Plan d'Action National sur la Diversité Biologique et le Mécanisme d'Échange d'Information de la République Démocratique du Congo, Kinshasa, Juillet 2006, P7

13) Defailly, D. 2000. « L'économie du Sud-Kivu 1990-2000 : mutations profondes cachées par une panne ». In F. Reyntjens & S. Marysse (éd.), L'Afrique des Grands Lacs. Annuaire 1999-2000. Paris : L'Harmattan, pp. 163-192.

14) Dudley, N. (Éditeur) (2008). Lignes directrices pour l'application des catégories de gestion aux aires protégées, Gland, Suisse : UICN. x +96pp, P13

15) Dudley, N. et Stolton, S. 1999, Threats to forest protected areas: a survey of 10 countries. A research report from IUCN for the World Bank Alliance for Forest Conservation and Sustainable Use.

16) Estelle Levin Ltd/WWF, 2013, Exploitation minière artisanale dans la réserve naturelle d'itombwe, république démocratique du congo, Rapport d'activités et recommandations mises à jour, Juin 2013

17) FIDA, 2012, Gestion des ressources naturelles et de l'environnement : Moyens d'existence résilients pour une utilisation durable des biens naturels, Tous droits réservés. ISBN 978-92-9072-268-7

18) François Muhashy Habiyaremye1 et Laetitia Dupin, 2010, Impact de l'exploitation minière sur les habitats dans la région du Parc National de l'Upemba (PNU), en particulier la réserve naturelle de la Basse-Kando, 1IRScNB

66

19) Gabriel Kamundala Byemba, 2012, Exploitation minière industrielle et artisanale au Sud-Kivu Possibilités d'une cohabitation pacifique?, Anvers, CEGEMI/UCB

20) GADHOP (Groupe d'associations de défense des droits de l'homme et de la paix), 2012, étude socioéconomique sur l'exploitation artisanale dans le territoire de lubero, régions de kasugho, katanga /buyinga et manguredjipa, rapport

21) Geenen, S. Sous presse., 2012, « Who seeks, finds: how artisanal miners and traders benefit from gold in the Eastern Democratic Republic of Congo ». European Journal of Development Research. http://dx.doi.org/ doi:10.1057/ejdr.2012.19 (consulté le 04/09/2014).

22) GRAWITZ M, 1976, Méthodes des sciences sociales, Dalloz, Paris.

23) Hocking, M. et Phillips, A. 1999, How well are we doing?-some thoughts on the effectiveness of protected areas. Parks, 9(2): 5-14

24) Hruschka F. and Echavarria C., 2011, Rock-Solid Chances for Responsible Artisanal Mining. http://www.communitymining.org/attachments/050 RSC FINAL web low.pdf, consulté en janvier 2015

25) International Alert, 2009, étude sur le rôle de l'exploitation des ressources naturelles dans l'alimentation et la perpétuation des crises de l'est de la RDC, sur www.international-alert.org, consulté en mars 2015

26) JEAN G. BAER, 2000, Aperçu historique de la Protection de la Nature, Universitd de Neuchdtel, Neuchdtel, Suisse, England

27) Jean-Berckmans MUHIGWA et al., Etude de l'aménagement d'une zone tampon du PNKB dans le secteur communautaire mudaka izege via un reboisement intense, Octobre 2007.

28) Jérôme Ballet et Damien Bazin, « Prendre au sérieux les enjeux environnementaux : l'ambiguïté de l'approche par les parties-prenantes », VertigO, Volume 5 Numéro 2 | novembre 2004, mis en ligne le 01 novembre 2004, consulté le 11 mars 2015. URL : http://vertigo.revues.org/3382 ; DOI : 10.4000/vertigo.3382

29) JOBNAME, L'Afrique et ses ressources naturelles : le paradoxe de l'abondance, Rapport sur le développement en Afrique 2007

30) Keenleyside et al., 2013, Restauration écologique pour les aires protégées: Principes, lignes directrices et bonnes pratiques. Gland, Suisse : UICN. x + 120pp.

31) Lindenmayer et al., 2000. Indicators of biodiversity for ecologically sustainable forest management. Conservation Biology, 14(4): 941-950. DOI : 10.1046/j.1523-1739.2000.98533.x

32) Lusigi, W.J. (éd.) 1992. Managing protected areas in Africa. Report from a workshop on protected area management in Africa, Mweka, Tanzanie. UNESCO, Paris.

33) MARIE MOZALTO, 2004, L'exploitation des ressources naturelles en situation de conflits: responsabilités internationales et perspectives de solution en RDC, CRAMA, Montréal, P36

34) MECNT-RDC, Quatrième rapport national sur la mise en oeuvre de la convention sur la diversité biologique, mars 2009, P9

35) Michel Deshaies, « Grands projets d'exploitation minière et stratégie des firmes pour se rendre environnementalement acceptables », Vertigo, 15 | 2011-3, mis en ligne le 28 octobre 2011, consulté le 05 mai 2015. URL : http://espacepolitique.revues.org/2113 ; DOI : 10.4000/espacepolitique.2113

36) Projet PNUE-FEM, Cadre National de Biosécurité en République Démocratique du Congo, draft final, Kinshasa, Decembre 2007, P15

37) PROMINES, 2014, Evaluation stratégique environnementale et sociale du secteur minier en République démocratique du Congo, Kinshasa, le 14février 2014

38) Raphael Ngeleza; 2012, Le Paysage Maiko-Tayna-Kahuzi-Biega, site : cifor.org/cobam

67

39) RDC, l'Ordonnance n° 75/238 du 22 juillet 1975, portant sur la superficie du PNKB à 600.000 ha par

40) RDC, Loi n° 11/009 du 09 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement

41) RDC, Loi n° 14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature

42) Robinson, R, et Badiane, J. 1996, Patrimoine africain 2000 : l'avenir des aires protégées en Afrique subsaharienne. Actes de l'atelier régional africain de la Commission des parcs nationaux et des aires protégées de l'UICN. UICN, Gland.

43) Sally Johnson, 2006, Guide de bonnes pratiques : exploitation minière et biodiversité, ICMM, Londres, Royaume-Uni, P17

44) SEYDOU KEITA, 2001, Eude sur les mines artisanales et les exploitations minières à petite échelle au mali, August 2001,

45) Sournia G. 1990, Les aires de conservation en Afrique francophone: aujourd'hui et demain espaces à protéger ou espaces à partager? Cahier d'Outre-mer, 42(172).

46) Stavros Dimas, 2008, le plan d'action communautaire en faveur de la biodiversité, Enrayer la diminution

de la biodiversité à l'horizon 2010 et au-delà, Luxembourg,
http://www.nationalparks.gov.uk/voe_national_parks_summary_english.pdf, consulté en décembre 2014

47) Stevenson M.G., 1998. Traditional Knowledge and Environmental Management: From Commodity to Process. Préparé pour la Conférence de l'Association Forestière Nationale Autochtone « Célébration du partenariat », Prince Albert, SK, du 14 au 18 septembre

48) Sylvaine Goix. 2012, Origine et impact des pollutions liées aux activités minières sur l'environnement et la santé, cas de Oruro (Bolivie). Continental interfaces, environment. Université Paul Sabatier - Toulouse III, 2012. French. <tel-00781152>

49) Sylvia Falcao - Elena De Munno, 2004, L'industrie minière: Impacts sur la société et l'environnement, Hersilia Fonseca, Mouvement Mondial pour les Forêts Tropicales, ISBN: 9974 - 7782 - 7 - 1

50) UICN, 1992. Protected ares of the World : a review of national systems. Volume 3: Afrotropical. Prepared par World Conservation Monitoring Centre. UICN, Gland, Switzerland and Cambridge, U.K.

51) UICN, 1994. Lignes directrices pour les catégories de gestion des aires protégées. Commission des parcs nationaux et des aires protégées de l'Union mondiale pour la nature, avec l'assistance du Centre mondial de la surveillance continue de la conservation.

52) UICN, 1999. Parks for biodiversity : policy guidance based on experience in ACP countries. Prepared par la Commission Mondiale pour les Aires Protégées pour l'UICN. Brussels et UICN, Gland, Switzerland and Cambridge, U.K.

53) UICN, 10ème Assemblée générale, réunie à la Nouvelle Delhi en novembre 1969

54) UICN/PACO, 2010, Parcs et réserves de la République Démocratique du Congo : évaluation de l'efficacité de gestion des aires protégées. Ouagadougou, BF: UICN/PACO

55) UICN-PAPACO, 2012, Programme Aires Protégées d'Afrique & Conservation, www.papaco.org, consulté en février 2015

56) UNEP-WCMC, 2008 État des aires protégées dans le monde : bilan annuel des progrès mondiaux en matière de conservation, UNEP-WCMC, Cambridge.

1.5. FONDEMENTS CONCEPTUELS DES AIRES PROTEGEES 23

68

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE I

DEDICACE II

REMERCIEMENTS III

SIGLES ET ABREVIATIONS IV

LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURESS V

RESUME DU TRAVAIL VI

0.

INTRODUCTION

1

 

0.1.

Etat de la question

2

 

0.2.

Problématique

4

 

0.3.

Hypothèses

6

 

0.4.

Objectifs du travail

6

 

0.4.1. Objectif général

6

 

0.4.2. Objectifs spécifiques

6

 

0.5. Délimitation spacio-temporaire

6

 

0.5.1. Délimitation temporel

6

 

0.5.2. Délimitation spatiale

7

 

0.6.

Choix et intérêt du sujet

7

 

0.7.

Cadre théorique

7

 

1)

Communautés locales et creuseurs

11

 

2)

Organisations non gouvernementales

11

 

3)

Autorités Administratives et politiques

11

 

4)

Parc national de Kahuzi Bièga

11

 

0.8.

Difficultés rencontrées

12

 

0.9.

Subdivision sommaire du travail

12

CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTERATURE SUR L'EXPLOITATION MINIERE ET

LES AIRES PROTEGEES 13

1.1. DEFINITIONS DES CONCEPTS 13

Parc national : 13

1.2. CAUSES DE L'EXPLOITATION MINIERE AUTOUR ET DANS LES AIRES

PROTEGEES 14

1.3. CONSEQUENCES DE L'EXPLOITATION MINIERE AUTOUR ET DANS LES

AIRES PROTEGEES 16

1.4. ALTERNATIVES FACE A L'EXPLOITATION MINIERE DANS LES AIRES

PROTEGEES 18

69

1.6. MECANISMES DE CREATION DES AIRES PROTEGEES 24

1.7. PRESSIONS MULTIPLES SUR LA CONSERVATION EN RDC 26

CHAPITRE DEUXIEME : METHODOLOGIE 28

2.1. BREVE PRESENTATION DU MILIEU 28

2.1.1. La Chefferie de BULOHO 28

2.1.2. Le Parc national de KAHUZI BIEGA 29

2.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE 30

2.2.1. Echantillonnage et matériels utilisés 32

2.2.2. Procédures de collecte des données 33

2.2.3. Traitement et analyse des données 34

2.2.4. Variables d'étude 35

CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS 37

3.1. PRESENTATION DES RESULTATS 37

3.1.1. Causes de l'exploitation minière dans la collectivité Chefferie de Buloho 37

3.1.2. Conséquences de l'exploitation minière sur les systèmes sociaux-écologiques dans

la collectivité Chefferie de Buloho 41

3.1.3. Résuurabilité des ressources dans la collectivité chefferie de Buloho 51

3.2. DISCUSSION DES RESULTATS 54
CHAPITRE QUATRIEME : AXES STRATEGIQUES FACE A L'EXPLOITATION MINIERE A

BULOHO ET AUTOUR DU PNKB 56

4.1 ANALYSE DES PROBLEMES 57

4.2 ANALYSE DE SOUS-STRATEGIES 58

4.3 ANALYSE DES PARTIES PRENANTES : LEURS ROLES 59

4.4 HYPOTHESES IMPORTANTES ET STRATEGIES DE MISE EN OEUVRE 61

CONCLUSION GENERALE 62

Référence bibliographique 65

lxx

lxxi

1. Exploitants miniers en pleine exploitation autour du PNKB 2. Echanges avec les creuseurs au site minier à Kahuzi-mbala

3. Rivière KASI polluée par l'exploitation minière 4. Rivière en amont avant sa pollution par l'exploitation

5. Campement de creuseurs sans familles à Bitale 6. Campements de creuseurs en famille

ANNESE I : Images

lxxii

7. Creuseur transportant ses braises pour le marché 8. Débordement du feu lors de la carbonisation par les creuseurs

9. Acheminement des braises de Buloho pour Bukavu 10. Exploration d'un carré minier de troumaline à Munyanjiro

11. Ecole de Bitale 12. Ecole MUHUNA à Musenyi

lxxiii

13. Piège au Parc 14. Pot réliant Ndando vers Munyanjiro 15. Chien de chasse

16. Eaux des rivières polluées à Bagana 17. Tracteur transportant les planches

18. Echanges avec les creuseurs à Bagana 19. Ferme autour du PNKB 20. Grand singe au PNKB

21. Bureau scolaire incendié par les FDLR 22. Cassitérites exploitée à Bagana 23. Oriflamme exploité à BITALE






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