DÉPARTEMENT DE BIOLOGIE ET PHYSIOLOGIE
VÉGÉTALES
DEPARTMENT OF PLANT BIOLOGY
Perceptions et pratiques paysannes de gestion des
ressources naturelles face aux variabilités climatiques et changements
environnementaux : cas de la zone agro-écologique V,
Cameroun
251668992
Mémoire présenté et soutenu en vue de
l'obtention du Diplôme de Master en Biologie des Organismes
Végétaux
Option:Botanique-Écologie
Par:
CHIMI Pierre Marie
Licencié ès Sciences
Matricule : 10S0049
Sous la direction de :
MALA Armand William
Chargé de Cours
Année académique 2015-2016
DÉDICACE
À
mes parents M. et Mme KAMSO, Mme TEDJIEU WETE Robertineet M.
CHIMI Pierre pour tous les sacrifices qu'ils ont consentis afin d'assurer mon
éducation. Puisse ce document témoigner du fruit de leurs
efforts.
REMERCIEMENTS
Ce travail n'aurait jamais pu être mené à
bien sans la participation de plusieurs personnes :
- J'exprime ma reconnaissance aux autorités
académiques de l'Université de Yaoundé I en
générale et la Faculté des Sciences en particulier;pour
avoir acceptées d'endosserce travail ;
- mes sincères remerciements vont à l'endroit du
Pr. YOUMBIEmmanuel, Chef de Département de Biologie et Physiologie
Végétales et toute l'équipe enseignante qui ne
ménagent aucun effort pour le rayonnement dudit Département par
la rigueur scientifique et la qualité des enseignements
dispensés;
- je tiens à remercier très vivement Dr.
MALAArmandWilliam, Chargé de Cours, Enseignant au Département de
Biologie et Physiologie Végétales de l'Université de
Yaoundé I d'avoir bien voulu m'accepter en me proposant ce sujet. Je le
remercie très sincèrement pour sa rigueur au travail, ses
critiques, sa disponibilité et ses conseils multiples;
- que Dr. MBOLO ABADAMarie Marguerite, qui m'a accueillie au
sein de son Laboratoire ainsi que toute son équipe, soient
assurés de toute mes reconnaissances;
- mes remerciements vont également à l'endroit
de mes parents, mes frères, ma soeur et Madame TEDJIEU WETERobertine,
pour leurs soutiens infaillibles tant matériel, psychologique, moral que
spirituel;
- j'exprime toute ma reconnaissance à MANGA ESSOUMA
François, Chercheur au MINRESI/IRAD et doctorant à la
Faculté des Sciences de l'Université de Yaoundé I,
auprès de qui j'ai beaucoup appris. Nos échanges m'ont permis de
renforcer mes capacités en rédaction, traitement et analyse des
données de simulation;
- je tiens également à remercier CHIMI DJOMO
Cédric, MBOM II Jean Aimée, MENYENE ETOUNDI Florent,
NBENDAHPierre, TEKEU Honoré et ZEKENG Jules Christian, doctorants, pour
leurs nombreuses remarques qui m'ont permis d'améliorer ce
travail ;
- que mes amis et camarades de promotion ainsi que MVOGO
YANAMarcel Martial, NYOUMAAchille, EBAH, AMBOMBO ONGUENE, ATANGANA SAMBA ,
DJIFACK Merveille, FOKOU CHELEWA Aline, LIEGUIGinette et NGOUANA TCHINDA
Scottie trouvent ici l'expression de ma sincère reconnaissance pour
leurdisponibilité et leur soutien moral;
- je m'en voudrais d'oublierses Majestés, BILOA AYINDA,
AYISSI Norbert et ABENA et toute la population des villages Bindalima II,
Nachtigal et Nguette de l'arrondissement de Ntui qui n'ont
ménagés aucun effort pour la collecte des données sur le
terrain de ce modeste mémoire;
- que M. ONANA EBANADieudonné,M. Apollinaire, M.
MESSINA ALIMAJean-Marie, M. ABANDAArnaud, M. MBEKEJulien, M. BOUE BONDA
André Samson et Mmes NGAH Damaris et NGAH Lucrèce soient
rassurés de ma très profonde reconnaissance ;
- j'adresse au jury qui a eu l'immense tâche d'examiner
ce modeste travail, mes remerciements pour les manquements et suggestions qu'il
a apportés en vue de l'améliorer.
SOMMAIRE
DÉDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
SOMMAIRE
iii
LISTE DES TABLEAUX
v
LISTE DES ABREVIATIONS
vi
RÉSUMÉ
vii
ABSTRACT
viii
CHAPITRE I. GÉNÉRALITÉS
1
I.1. Introduction
1
I.1.1 Contexte
1
I.1.2 Problématique
2
I.1.3 Objectifs
3
I.2. Revue de la littérature
4
I.2.1. Définition des concepts
4
I.2.1.1. Ressources naturelles
4
I.2.1.2. Gestion
4
I.2.1.3. Perception
5
I.2.1.4. Vulnérabilité
5
I.2.1.5. Résilience
6
I.2.2. Concepts d'adaptation
6
I.2.2.1. Définition
6
I.2.2.2. Principes de l'adaptation
7
I.2.2.3. Stratégies d'adaptation aux
changements climatiques
7
I.2.3. Savoirs traditionnels ou locaux «
Indigenous and local knowledge » et pratiques paysannes
8
I.2.3.1. Savoirs traditionnels ou locaux
8
I.2.3.2. Pratiques paysannes
9
I.2.4. Agriculture pluviale : risque et
incertitude en agriculture
9
I.2.4.1. Définition
9
I.2.4.2. Risque et incertitude en agriculture
10
I.2.5. Changements climatiques et
variabilités climatiques
10
I.2.5.1. Causes et conséquences des
changements climatiques
10
I.2.5.2. Indicateurs des changements et
variabilités climatiques
11
I.2.6. Evolution de l'agenda politique
international sur les changements climatiques
12
I.2.6.1. Changements climatiques au niveau mondial
et africain
13
I.2.6.2. Evolutions de l'agenda sur les changements
climatiques au Cameroun
14
I.2.7. Présentation du cadre
l'étude
15
I.2.7.1. Localisation
15
I.2.7.2. Milieuphysique
16
CHAPITRE II. MATÉRIEL ET MÉTHODES
19
II.1. Matériel
19
II.1.1. La carte du site d'étude
19
II.1.2. Matériel de terrain
19
II.2. Méthodes
20
II.2.1. Données collectées
20
II.2.1.1. Données primaires
20
II.2.1.2. Données secondaires
22
II.2.2. Observation directe et collecte des
données cartographiques
23
II.2.2.1. Observation directe
23
II.2.2.2. Collecte des données
cartographiques
23
II.3. Traitement et analyse des données
23
CHAPITRE III. RÉSULTATS ET DISCUSSION
25
III.1. Résultats
25
III.1.1. Caractérisation des profils
historico-écologique et socio-économique des exploitations
agricoles des sites d'étude
25
III.1.1.1. Caractérisation du profil
historico-écologique et socio-économique des sites
d'étude
25
III.1.1.2. Caractérisation du profil
socio-économique des exploitations agricoles
26
III.1.2. Traits caractéristiques des
perceptions des variations et changements climatiques et environnementaux chez
les paysans
30
III.1.2.1. Traits caractéristiques des
savoirs traditionnels et locaux local sur le climat
30
III.1.2.2. Perceptions socio-anthropologiques des
variabilités climatiques
31
III.1.2.3. Perception paysanne des indicateurs de
variabilités climatiques
32
III.1.2.4. Principaux impacts de la
variabilité climatique et changements environnementaux vécus par
les paysans
36
III.1.3. Examen des savoirs et pratiques
d'adaptation des paysans face aux variations climatiques et changements
environnementaux
39
III.1.3.1. Pratiques d'adaptation face à la
rudesse de la saison sèche et aux précipitations
extrêmes
39
III.1.3.2. Pratiques d'adaptation de gestion des
champs
40
III.1.3.3. Pratiques d'adaptation face la
prolifération des ravageurs
41
III.1.3.4. Pratiques liées aux changements
du calendrier agricole et à l'adoption de nouvelles
variétés et culture attelée
41
III.1.3.5. Pratiques liées à
l'utilisation des intrants agricoles pour réduction de faible rendement
et limitation des effets des maladies
43
III.1.3.6. Corrélation entre les
perceptions - stratégie paysanne d'adaptation face aux
variabilités climatiques
43
III.2. Discussion
48
CHAPITRE IV. CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET
PERSPECTIVES
52
IV.1. Conclusion
52
IV.2. Recommandations
52
IV.3. Perspectives
53
BIBLIOGRAPHIE
54
ANNEXES
63
LISTE DES FIGURES
Fig. 1. Localisation de la zone d'étude
3
Fig. 2. Carte de localisation des groupements choisis
pour l'étude
19
Fig. 3 . Interviews auprès des paysans
21
Fig. 4. Répartition du niveau d'instruction de
l'échantillon.
27
Fig. 5. Répartition du nombre d'enfant par
ménage.
28
Fig. 6. Classe d'âge des paysans.
28
Fig. 7. Répartition de l'échantillon en
fonction de l'activité prioritaire.
29
Fig. 8. Effet des vents violents
33
Fig. 9. Perception dans le changement de la
durée de la sécheresse.
35
Fig. 10. Perception dans le changement de la
fréquence de la sécheresse.
36
Fig. 11. Quelques espèces envahissantes des
cultures .
37
Fig. 12. Recrudescence des maladies sur les animaux
domestiques
39
Fig. 13. Variétés
améliorées .
42
Fig. 14. Culture attelée .
43
Fig. 15. Diagramme ombrothermique
44
Fig. 16. Diagramme ombrothermique
45
Fig. 17. ACM sur les perceptions
46
Fig. 18. ACM sur les pratiques d'adaptation.
47
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I. Perception de la distribution des
températures durant les 10 dernières années.
3
Tableau II. Perception de la violence des vents en
fonction du niveau de l'âge.
33
Tableau III. Perception dans le changement de la
distribution des précipitations.
34
Tableau IV. Perception dans le changement de la
quantité des pluies.
34
Tableau V. Perception dans le changement de la
fréquence des rendements
37
Tableau VI. Plantes consommées
résistantes aux extrêmes sécheresses
40
Tableau VII. Plantes sauvages résistantes aux
extrêmes sécheresses.
40
LISTE DES ABREVIATIONS
BAD : Banque Africaine de Développement
CCNUCC : Convention Cadre des Nations Unies sur les
Changements Climatiques
CDDR : Centre de Documentation pour le Développement
Rural
CIFOR : Center for International Forestry Research
CIKARD : Center for Indigenuos Knownledge for Agricultural and
Rural Development
CIRAD : Centre de coopération Internationale en
Recherche Agronomique pour le
Développement
CNUED : Conférence des Nations Unies sur
l'Environnement et le Développement
COP : Conference Of Parties (Conférences des
Parties)
DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
FAO : Food Agriculture Organisation
FCFA : Franc de la Communauté Française
d'Afrique
GES : Gaz à Effet de Serre
GIEC : Groupe Intergouvernementale sur l'Évolution du
Climat
GPS : Global Positionning System
IITA : International Institute of Tropical Agriculture.
INS : Institut National de la Statistique
IPCC :Intergouvernemental Panel on Climate Change
MDP :
Mécanisme
de Développement Propre
OCDE : Organisation de Coopération et
Développement Économique.
ONACC : Observatoire National sur les Changements
Climatiques
PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PNUE : Programme des Nations-unies pour l'Environnement
ZAE : Zone Agro-Ecologique
RÉSUMÉ
L'étude vise à évaluer les perceptions et
les mesures d'adaptation des populations locales face aux variabilités
du climat et changements environnementaux. Pour atteindre les objectifs
spécifiques, les données ont été collectées
par la revue de littérature, desenquêtes semi-structurées
et structurées conduites auprès d'une soixantaine de paysans
(d'août à octobre 2015) ainsi que par le biais d'observations en
champs dans trois villages de l'arrondissement de Ntui.Les résultats
montrent que 95 % des paysans perçoivent les effets des
variabilités du climat. 93,3 % des enquêtés estiment qu'en
2015 les faits évocateurs de ces changements se manifestent
parlesbouleversements intervenus dans la saison agricole qui serait l'un des
éléments les plus affectés par les variabilités
climatiqueset changements environnementaux ; la hausse des
températures, de la variabilité accrue des pluies, de même
que les vents violents très récurrents étant les
indicateurs climatiques en cause.Les conséquences de ces
variabilités sont ressenties dans le milieu physique, sur le cadre de
vie des producteurs, leurs activités économiques, de même
que sur leurs santé et habitats. 80,05 % de paysans estiment que la
baisse de rendement constitue la principale conséquence
occasionnée par les changements climatiques. Les perceptions des
variations ne diffèrent pas selon le sexe des paysans. Pour faire face
aux effets ressentis, les paysans producteurs ont développé
différentes stratégies d'adaptation variées en
réponse aux perturbations climatiques vécues dans leur milieu.
Une adaptation locale basée sur les composantes techniques (choix des
variétés, pratiques culturales) paraît en mesure
d'amplifier les effets positifs et de limiter les effets négatifs.
Mots clés:variabilités climatiques, changements
environnementaux, savoirs locaux, stratégies d'adaptation, Ntui.
ABSTRACT
The present study aims to evaluate perceptions and
measurements of adaptation of the local populationsfront of variabilities of
the climate and environmental changes. To achieve the specific objectives,
literature review and was carried out in three villages of the district of Ntui
from august tooctober 2015,during which questionnaires were administered to 60
farmers completed by field observations. The results show that 95 % of the
peasants clearly perceive the effects of variabilities of the climate.93,3 % of
sampling estimate that in 2015 the evocative facts of these changes appear by
the upheavals occurred in the agricultural season which would be one of the
elements most affected by climatic variabilities and environmental changes; the
rise of the temperatures, the increased variability of the rains, just as the
winds very recurring violent ones being climatic indicators in question. The
consequences of these variabilities are felt in the physical environment, on
the framework of life of the producers, their economic activities, just as on
their health and habitats.80,05 % of peasants estimate that the fall of output
constitutes the principal consequence caused by the climatic
changes.Perceptions of the variations differ neither according to the sex, nor
according to the age of the peasants. To face the felt effects, the producing
peasants developed various strategies of adaptation varied in response to the
climatic disturbances lived in their medium.A local adaptation based on the
technical components (choice of the varieties, practical farming) appears able
to amplify the positive effects and to limit the negative effects.
Key words: climatic variabilities, environmental changes,
local knowledge, strategies of adaptation, Ntui
CHAPITRE I.
GÉNÉRALITÉS
Ø I.1. Introduction
I.1.1
Contexte
Actuellement, les changements climatiques liés aux
émissions des gaz à effet de serre du déboisement des
forêts tropicales et des changements d'affectation des terres restent
incertains et continuent de faire l'objet de débats acharnés
(Klein et al., 2007). De même, constituant un des nombreux
obstacles au développement (Brown & Crawford, 2008), ces derniers
sont au centre des préoccupations aussi bien des acteurs scientifiques
que des décideurs politiques au niveau mondial (Niang, 2009).
Aujourd'hui, il est quasi impossible d'éviter les conséquences
des changements climatiques qui risquent d'accentuer la
vulnérabilité des populations du monde (Cheikh et al.,
2011). Dugué et al. (2012) réitèrent en martelant
que les impacts des variabilités climatiques rendent les populations et
les écosystèmes vulnérables. En effet, les changements
climatiques ont un impact direct sur la production des ressources naturelles en
général et des ressources agricoles en particulier,puisque les
systèmes agricoles dépendent de la nature du climat(Bokoet
al., 2007). Cet impact est particulièrement important dans les
pays en développement où l'agriculture constitue laprincipale
source d'emploi et de revenus pour la majorité de la population (Enete
&Onyekuru, 2011).
De ce fait, tous les continents sont affectés par ce
phénomène, mais à des degrés divers. En ce qui
concerne le continent Africain,il est soumis à un climat fortement
variable et imprévisible, ce qui fragilise les systèmes agricoles
qui ne répondent plus aux pressions actuelles du climat (Yegbemey et
al., 2014). Il est fortement vulnérable face aux changements
climatiques en raison de la forte dépendance de la majorité de la
population, des activités agricoles et pastorales tributaires de la
pluviométrie donc du climat, et des capacités d'adaptation
limitées des populations (Agossou et al., 2012 ;
Kurukulasuriya et al., 2014). De même, certaines
activités comme l'agriculture, l'élevage, la chasse, la
pêche et la collecte des Produits Forestiers Non Ligneux(PFNL) sont
influencés par les variations climatiques (Altiéri, 2002 ;
Joshi et al., 2004).
Le Cameroun, pays en développement regorgeant cinq
grandes zones agro-écologiques (I, II, III, IV et V) aux
caractéristiques spécifiques (topographie, géomorphologie,
climat, ressources en eau, sols, couvert végétal etc.)
n'échappe pas à ces variabilités climatiquesetchangements
environnementaux et à leurs effetssocioenvironnementaux(Moudingo,2007).
De nos jours, les besoins d'adaptations des populations aux changements
climatiques et leurs impacts socio-environnementaux sont indispensables car la
survie des populations en dépend (Anonyme, 2009). Selon Clark (2006),
les mesures d'adaptation les plus efficaces et durables sont souvent celles
prises à l'échelle locale impliquant directement les personnes
concernées. Les pratiques d'adaptation développées par les
paysans en réponse aux conséquences négatives des
changements climatiques dépendent de la perception et des connaissances
endogènes qu'ils ont de ces changements (Dimon, 2008).L'adhésion
des populations aux actions locales d'adaptation aux changements climatiques
est effective si ces actions intègrent leurs savoirs endogènes y
relatifs(Kanté, 2011). Il en résulte aujourd'hui queles savoirs
paysans sont devenus d'un intérêt majeur et semblent peu à
peu gagner en crédit de par leur adaptabilité - aux contextes
agro-écologique et social - et leur accessibilité pour des
paysans à faibles ressources (Mbowet al., 2009). Les
connaissancespaysannesconstituent une base pour la compréhension et
l'analyse du dynamisme climatique (Kanté, 2011 ; Mala et
al.,2012).La prise en compte de ces connaissances quoiqu'empiriques
dans les politiques de développement permet de gagner la confiance des
paysans (Roncoliet al., 2001). Néanmoins, les points de vue
diffèrent sur les perceptions et les indicateurs des changements
climatiqueset leurs conséquences socio environnementalesdans les
communautés paysannes africaines (Anonyme, 2002 ; Lo & Kaeré,
2009 ; Mapfumo et al., 2009 ; Gnanglé et al.,
2011).
I.1.2 Problématique
Plus de 95 % de l'agriculture africaine est une agriculture
sous pluie (Nguegang et al., 2007). Il est présagé que
la production agricole sera fortement compromise par les changementset la
variabilité climatiques ; les superficies de terres arables, la
durée des saisons de culture et le rendement par hectare sont
susceptibles de baisser, ce qui pourrait compromettre la sécurité
alimentaire et accentuer la malnutrition (BAD, 2009). En outre, les trois
quarts des pays d'Afrique sont situés dans des zones où il
suffirait d'une faible réduction des précipitations pour
engendrer d'importantes diminutions de la disponibilité globale en eau.
D'ici à 2020, on prévoit qu'entre 75 et 250millions de personnes
seront exposées à une augmentation des crises liées
à l'eau (GIEC, 1998, Bates et al., 2008). Le triple
impératif de lutte contre les changements climatiques, de
développement socio-économique et de préservation de
l'écosystème forestier exige un dépassement des approches
conversationnistes traditionnelles (AMCEN, 2009a). En janvier 2007, les pays
africains ont fait de l'adaptation au changement climatique une priorité
pour le continent (African Union, 2009; AMCEN, 2009b). Ils ont appelé
à un renforcement du soutien en faveur de l'adaptation et à une
meilleure intégration des risques et des approches liés aux
changements climatiques dans les politiques, les actions et les programmes
(AMCEN, 2009c ; BAD, 2009).
L'agriculture est considérée comme l'une des
principaux moteurs de la déforestation et la dégradation des
terres forestières, représente la principale source
d'émission de gaz à effet de serre en milieu forestier tropicale.
L'agriculture constitue donc une réponse crédible à
l'échelle de dizaines de millions d'hectares qui représentent des
enjeux de mitigation au changement climatique. Cette perspective de mitigation
semble être une priorité des initiatives en matière
d'atténuation au changement climatique, contraste avec les initiatives
destinées à valoriser le potentiel considérable des
pratiques agricoles paysannes d'adaptation face au changement climatique
agissant directement sur leurs trajectoires de vie et à leurs objectifs
socio-économiques (Mala et al., 2012).
Le Cameroun présente une grande diversité de
zones climatiques qui, couplée avec une non moins grande
diversité géologique et topographique, lui confère une
grande variété de régions agro-écologiques, de
paysages, d'écosystèmes et d'habitats qui font du pays une «
Afrique en miniature » (Letouzey, 1985a). Dans un tel contexte que les
pratiques paysannes d'adaptation se déploient face aux effets des
variabilités climatiqueset changements environnementaux ; mais
à ce jour peu d'études ont été menées pour
documenter ces pratiques à la mesure de cette diversité, afin de
construire les conditions d'une démarche d'adaptation spécifique
aux zones agro écologiques, afin d'opérationnaliser la
stratégie nationale d'adaptation au changement climatiques. Cette
étude s'inscrit dans cette perspective de documentation et de prise en
compte des savoirs traditionnels et des pratiques agro-écologiques pour
des mesures d'adaptation viables des populations locales.
I.1.3 Objectifs
L'objectif général de travail est
d'appréhender les perceptions et les mesures d'adaptation des paysans
exposées quotidiennement aux effets des changements climatiques.
Spécifiquement, il s'agit de :
- caractériser les profils historico-écologique
et socio-économique des exploitations agricolesdes sites d'étude
;
- saisir les perceptions des variations et changements
climatiques et environnementaux chez les paysans ;
- examiner les savoirs et pratiques d'adaptation des paysans
face aux variations climatiques et changements environnementaux.
Ø I.2. Revue de la littérature
I.2.1. Définition des
concepts
I.2.1.1. Ressources
naturelles
Le terme ressources naturelles recouvre une signification plus
ou moins large selon que l'on le limite aux considérations
économiques ou écologiques. De ce fait, ressources naturelles
renvoient à la pluralité de biens naturels. Elles recouvrent les
trois éléments biotiques de la nature à savoir : la faune,
la flore et le sol auxquels on ajoute l'eau(Jehan, 1991).
On distingue deux types de ressources naturelles : les
ressources naturelles renouvelables et les ressources naturelles non
renouvelables (Anonyme, 2014). Les ressources naturelles non renouvelables sont
celles dont l'exploitation conduit vers un épuisement, alors que les
ressources naturelles renouvelables peuvent être exploitées sans
épuisement. Ces ressources incluent les espèces
végétales, animales, l'air, l'eau ou encore la couche d'ozone
(Faucheux & Noel, 1995). Le renouvellement de ces ressources exige
cependant une gestion prudente, c'est-à-dire durable. Le renouvellement
des ressources suppose donc une planification de leur gestion pour
éviter que le rythme d'exploitation dépasse celui de la
régénération (Pontannier et al.,1984).
I.2.1.2. Gestion
I.2.1.2.1. Gestion des ressources
Le terme gestion des ressources est fondamentalement ambigu
(Lavigne et al., 2000) : la gestion renvoie à la fois au
processus technique, voire technocratique, de mise en oeuvre
d'activités, et à une diminution plus fondamentale. Ndjidda
(2003) définit la gestion des ressources comme : l'ensemble des
dispositions visant à protéger et à améliorer les
milieux naturels en vue de leur exploitation rationnelle. La gestion des
ressources naturelles vise à engendrer un développement qui soit
économiquement viable, socialement bénéfique et
écologiquement durable (Anonyme, 2009). On distingue deux types de
gestion : la gestion durable et la gestion participative.
I.2.1.2.1.1. Gestion durable
La gestion durable consiste à gérer et à
utiliser les ressources naturelles d'une manière, et à une
intensité telle qu'elles maintiennent leur diversité biologique,
leur productivité, leur capacité de
régénération, leur vitalité et leur capacité
de satisfaire, actuellement et pour le futur, les fonctions écologiques,
économiques et sociales permanentes au niveau local, national et mondial
et qu'elles ne causent pas de préjudice à d'autres
écosystèmes (Anonyme, 1994). La gestion durable nécessite
l'implication des populations concernées.
I.2.1.2.1.2. Gestion participative
Le décret N°95/466/PM du 20 juillet 1995, fixant
les modalités d'application du régime de la faune au Cameroun,
définit la gestion participative comme « toute approche de gestion
des ressources fauniques ou floristiques, qui dans toutes les phases de son
élaboration et de sa mise en oeuvre, intègre de façon
optimale les populations locales et tous les autres intervenants ». La
gestion participative reconnait les droits des collectivités à
l'égard de leurs ressources. La participation locale de gestionà
la planification et à la décision est essentielle pour renforcer
les capacités locales. Les populations locales n'attendent des
intervenants extérieurs ni exhortation, ni conseils, mais un appui
concret pour faire ce qui doit être fait d'après elles (Anonyme,
1994).
I.2.1.3. Perception
Selon Lalande (1985), la perception est l'acte par lequel un
individu, organisant ses sensations présentes, les interprétant
et les complétant par des images et des souvenirs, s'oppose à un
objet qu'il juge spontanément distinct de lui, réel et
actuellement connu de lui. Quant à la théorie dite
écologique de la perception, elle a été
développée par James Gibson en 1969 et considère la
perception comme une conduite adaptative permettant au sujet de s'adapter
à son environnement. L'action du sujet est une réponse
cohérente à la modification du milieu ; la perception n'a de sens
qu'en relation avec une action. Cette théorie écologique est
fondée sur l'idée de redondance de l'information dans
l'environnement, qui permet au sujet d'avoir une certitude sur le monde
perçu. Elle stipule donc qu'avant d'être un mode de connaissance
des choses, la perception est l'activité vitale de tout organisme en
contact avec son milieu. La perception est organisée. Aussi, la
perception est-elle directive car on ne perçoit que ce qu'on
espère. De l'environnement total, seuls les aspects conscients ou
inconscients perçus par l'individu peuvent influer sur son comportement
(Boom & Browers, 1990 ; Lawin, 2006).
I.2.1.4.
Vulnérabilité
Le concept de vulnérabilité a fait l'objet d'une
abondante littérature scientifique qui se caractérise toute fois
par certains points saillants. Chambers (1989) et Van Dillen (2002) l'ont
défini globalement en termes d'exposition aux risques et de la
capacité de s'en sortir de tels risques. Il faut mentionner ici que ces
deux composantes qu'ils appellent aussi les côtés externes et
internes de la vulnérabilité, sont typiquement à la base
de toutes les définitions de ce concept quel que soit le domaine
considéré.
En quoi se résume alors la vulnérabilité
aux changements climatiques ? La vulnérabilité aux changements
climatiques est définie comme le degré par lequel un
système risque de subir ou d'être affecté
négativement par les effets néfastes des changements climatiques,
y compris la variabilité climatique et les phénomènes
extrêmes (Anonyme, 2007). Parmi les facteurs qui engendrent la
vulnérabilité biophysique, on compte ceux dépendant du
climat comme la pluviométrie (déficit, répartition
temporelle et spatiale) et ceux favorisés par les régimes
pluviométriques tels que les invasions de prédateurs, les
maladies contagieuses, parasitaires, animales et végétales, les
mauvaises récoltes, les pénuries de fourrages, ainsi que les
faibles potentiels génétiques végétaux et animaux.
La vulnérabilité sociale est caractérisée par la
pauvreté, une insécurité alimentaire structurelle, des
techniques de production obsolètes, un sous équipement
marqué et l'insuffisance d'intrants agricoles (semences, engrais)
(Anonyme, 2007).
I.2.1.5.
Résilience
Le terme résilience fait l'objet de nombreuses
études bien qu'elle n'est pas un état final fixe, mais est un
ensemble dynamique de conditions et de processus. Les facteurs qui
déterminent la résilience sont la nécessité d'une
meilleure analyse des risques à différents niveaux spatiaux et
temporels, et le fait que l'analyse soit suivie et à jour pour informer
et améliorer la programmation.
Alliance (2013)présente la résilience comme la
capacité à absorber les turbulences, à changer et à
se réorganiser en gardant la même identité,
c'est-à-dire en gardant sa structure de base et ses modes de
fonctionnement. Initialement, le concept de résilience a
été utilisé dans le contexte des désastres et de
l'environnement. Mais aujourd'hui, il connait une extension qui le met en
relation avec la question plus large du développement (Berkes et
al., 2003), lequel entretient des liens forts avec la capacité
d'adaptation.
I.2.2. Concepts
d'adaptation
I.2.2.1.
Définition
L'adaptationest un concept polysémique, un mot
passe-partout (Rebotier, 2014 ; Alain et al., 2016) et
imprécis qui brouille parfois les débats et entretient la
confusion. L'adaptation aux changements climatiques indique l'ajustement des
systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli
climatiques présents ou futurs ou à leurs effets, afin
d'atténuer les effets néfastes ou d'exploiter des
opportunités bénéfiques (Anonyme, 2001).
L'adaptation basée sur l'écosystème,
intègre l'utilisation des services de la biodiversité et des
écosystèmes dans une stratégie globale pour aider les gens
à s'adapter aux effets néfastes du changement climatique. Elle
comprend la gestion, la conservation et la restauration durables des
écosystèmes pour qu'ils fournissent des services qui aident les
populations à s'adapter aussi bien à la variabilité
actuelle du climat qu'aux changements climatiques (Anonyme, 2009).
L'adaptation sans regrets n'est pas affectée par les
incertitudes liées aux changements climatiques futurs, car elle aide
à résoudre les problèmes associés à la
variabilité actuelle du climat, tout en renforçant les
capacités d'adaptation aux changements climatiques futurs. Un exemple
d'option sans regret serait l'amélioration de la fourniture et de la
diffusion d'informations sur le climat et l'accès aux systèmes
d'alerte précoce par les communautés locales qui vivent dans des
zones sujettes à des inondations et/ou à la sécheresse
(Banque mondiale, non daté).
I.2.2.2. Principes de
l'adaptation
Étant donné le contexte d'incertitude de la
prise de décision en matière de changements climatiques, et afin
d'éviter l'écueil de la mal-adaptation, il faut
privilégier le choix de stratégies « sans regret ». Une
stratégie « sans regret » produit des effets positifs quelles
que soient les évolutions climatiques. Par exemple le renforcement des
capacités d'adaptation est une stratégie sans regret : cela
permet de rendre la société moins vulnérable à un
ensemble de pressions (changements climatiques mais aussi variabilité
naturelle du climat, catastrophes naturelles, instabilité
économique/politique, etc.), et portera donc des résultats
positifs quel que soit le niveau effectif du changement.
I.2.2.3. Stratégies
d'adaptation aux changements climatiques
Trois approches sont recommandées en matière de
stratégies d'adaptationpar la convention de Rio Janeiro 1992 :
l'évaluation de la vulnérabilité, le développement/
renforcement des capacités, et la mise en oeuvre des mesures
d'adaptation.
Qu'elle soit autonome ou simplement le résultat de la
planification politique, qu'elle soit anticipée ou réactive,
l'adaptation est un processus continu (Anonyme, 2005).On distingue divers types
d'adaptation, notamment l'adaptation anticipative et réactive,
l'adaptation publique et privée, et l'adaptation autonome et
planifiée (Anonyme, 2001). L'adaptation climatique apparaît
être une des solutions qui permettraient à la communauté
humaine de réduire les impacts des changements climatiques
annoncés (Ogouwalé, 2006). Ceci ne saurait être une
réalité en l'absence de stratégie d'adaptation.
La stratégie d'adaptation aux changements climatiques
est définie comme étant le mécanisme ou les actions
entreprises par un système, une communauté, un individu en
réaction aux impacts et effets présents et futurs induits par les
modifications du climat (Anonyme, 2001). À côté de la
notion de stratégie d'adaptation, la capacité
d'adaptationdésigne la capacité d'ajustement afin de s'adapter
aux effets et aux impacts des changements climatiques (y compris la
variabilité climatique et les extrêmes climatiques) (Anonyme,
2007).
En adoptant la définition de Groupe d'experts
Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC) (2001) du concept
stratégie d'adaptation aux changements climatiques, Ogouwalé
(2006) a distingué deux types de capacité d'adaptation :
- la capacité d'adaptation des agrosystèmes qui
est assimilée à la résilience des systèmes
naturels;
- la capacité d'adaptation du système humain qui
est l'aptitude d'une communauté à planifier, à se
préparer pour faciliter et mettre en oeuvre des mesures d'adaptation en
tenant compte de ses atouts économiques, technologiques,
institutionnels, etc.
I.2.3.Savoirs traditionnels ou
locaux « Indigenous and local knowledge » et pratiques paysannes
I.2.3.1.Savoirs
traditionnels ou locaux
Longtemps négligé pendant la période
coloniale et post coloniale, la prise de conscience des savoirs locaux a
été suscitée par de nombreux facteurs. Parmi ces facteurs,
les plus déterminants ont été d'une part, l'influence des
travaux de recherche sur les savoirs locaux enclenchée par la
création du Center for Indigenous Knowledge for Agricultural and
Rural Development (CIKARD) à l'Iowa aux USA. D'autre part, le bilan
désenchanté des efforts de développement depuis
l'indépendance des pays subsahariens, dû en grande partie à
la non prise en compte des pratiques et savoirs paysans y a également
contribué (Anonyme, 2000 ; Warren, 1993).
Il est important de reconnaître que même s'il est
encore connu sous plusieurs autres dénominations telles que «
savoir endogène », « savoir paysan » ou «
Ethnoscience », le savoir local reste jusqu'à nos jours difficiles
à déterminer de façon précise. Selon la FAO (2005),
qui propose une définition conceptuelle, les savoirs locaux sont un
ensemble de faits liés au système de concepts, de croyances et de
perceptions que les populations puisent dans le monde qui les entoure. Pour
Warren (1993), les savoirs locaux représentent l'ensemble des
connaissances acquises par une population locale à travers
l'accumulation d'expériences et l'interprétation de
l'environnement dans une culture donnée. Il comprend les idées,
les expériences, les pratiques et les informations qui ont
été soit générées localement ou soit
produites en dehors de la communauté, mais qui ont été
transformées par la population locale et incorporées à
travers le temps aux conditions culturels agro-écologiques et
socio-économiques locales.
I.2.3.2. Pratiques
paysannes
La Conférence de Rio 1992 a entériné la
modification du discours sur la conservation. Désormais, on ne doit pas
conserver des espaces et des espèces, aux dépens des «
communautés locales» qui en vivent et y vivent (Wells &
Brandon, 1992). Les pratiques paysannes qui étaient perçues comme
catastrophiques et donc combattues sont acceptées et encouragées.
Ce constat est confirmé par Michon et al. (2002) qui font
remarquer que la montée du discours international sur les «
communautés indigènes» a eu pour résultats d'inverser
les perceptions et les discours des groupes ethniques sur leur identité,
leurs pratiques et leurs savoirs. Certains savoirs détenus par ce type
de communauté indigène deviennent dans ce contexte des
faux-semblants pour bénéficier de la surenchère du
discours environnemental (Aubertin & Boisvert, 1998).Malgré ces
réserves, il n'en demeure pas moins que de nombreux savoirs et pratiques
issus des communautés paysannes jouent un rôle
prépondérant dans le maintien de l'agrobiodiversité.
À la suite de Kilahama (1997), Floquet & Mongbo (1998) proposent
dans une complémentarité entre les savoirs locaux et les savoirs
scientifiques, en considérant que la prise en compte des
stratégies et pratiques paysannes, des innovations dites
endogènes permettra de mieux appréhender les dynamiques
d'évolution des systèmes de production et de jeter les bases
d'une science agronomique locale vigoureuse.
I.2.4. Agriculture
pluviale :risque et incertitude en agriculture
I.2.4.1.
Définition
L'agriculture pluviale est l'ensemble des pratiques agricoles
nécessitant des précipitations. Ses performances dépendent
en grande partie de la régularité et de la bonne
répartition des précipitations dans le temps et dans l'espace
(Dupriez, 2007 ; Issa, 2012). Plus de 95 % de l'agriculture africaine est une
agriculture sous pluie (Nguegang et al., 2007). La production agricole
sera fortement compromise par le changement et la variabilité
climatiques : les superficies de terres arables, la durée des saisons de
culture et le rendement par hectare sont susceptibles dedevenir non
prévisibles, ce qui pourrait compromettre la sécurité
alimentaire et accentuer la malnutrition.
En outre, les trois quarts des pays d'Afrique sont
situés dans des zones où il suffirait d'une faible
réduction des précipitations pour engendrer d'importantes
diminutions de la disponibilité globale en eau. D'ici à 2020, on
prévoit qu'entre 75 et 250 millions de personnes seront exposées
à une augmentation des crises liées à l'eau (Anonyme, 1998
; Bates et al., 2008). Les populations rurales de l'Afrique
sub-saharienne sont particulièrement exposées aux aléas
climatiques dans la mesure où elles sont étroitement
dépendantes de l'agriculture pluviale qui s'effectue sur près de
93 % des terres cultivées. Rappelons en effet que 80% des
céréales consommées en Afrique sub-saharienne proviennent
de cette production traditionnelle et que le secteur agricole emploie 70% de la
totalité de la main d'oeuvre (Anonyme, 2003), représentant entre
15 et 20% du Produit Intérieur Brute (PIB).
I.2.4.2. Risque et
incertitude en agriculture
Aucune activité économique n'est
dépourvue de risque et/ou d'incertitude. Mais, à la
différence des autres secteurs d'activité, il n'est pas
exagéré de considérer qu'en agriculture, il joue un
rôle particulièrement grand du fait que même la production
est extrêmement incertaine : avec les mêmes facteurs de production,
la récolte peut varier du simple au double selon la
météorologie (Boussard, 2006 ; Adégbidi, 2008). Certes,
les paysans sont confrontés à cette incertitude dans toutes les
régions du monde. Les modifications du climat vont néanmoins
affecter les agroécosystèmes particulièrement ceux qui ont
une forte dépendance au climat (Bryant, 2008). Parmi ceux-ci,
l'agriculture, secteur stratégique et vital pour le développement
économique de nombreux pays africains, est un exemple parfait de secteur
dont l'état est fortement tributaire directement ou indirectement des
conditions climatiques (Boko, 1988, 2009 ; Parry et al., 1999 ;
Ndjendolé, 2001 ; Ogouwalé, 2006 ; Yabi, 2008 ; Issa, 2012).
I.2.5. Changements climatiques
et variabilités climatiques
I.2.5.1. Causes et
conséquences des changements climatiques
La modification du climat a de nombreuses causes dont la
principale cause est l'action négative de l'homme entrainant des
fluctuations de température et de pluviosité. Depuis 1800, la
température mondiale moyenne a augmenté d'environ 0,6 °C
occasionnant des conséquences sur le milieu (Anonyme, 2007). Des
déséquilibres climatiques sont observables avec des effets
néfastes sur la diversité animale et végétale.
Quelquefois, la disparition des espèces est matérialisée
lorsque ces ressources ne sont pas adaptées à ce nouveau milieu.
En effet, au Burkina-Faso par exemple, les surfaces de Vitellaria
paradoxa (Sapotaceae) ont été réduites du fait des
conditions climatiques difficiles et des facteurs anthropiques très
défavorables (War, 2007).
Les conséquences des variations climatiques au niveau
des espèces peuvent être réparties en quatre points: les
changements dans la répartition, dans les périodes de
reproduction, dans la durée des saisons de culture des plants et un taux
d'extinction accru (Anonyme, 2007). Il est ainsi urgent de savoir les
indicateurs des changements et variabilités climatiques pour l'aide
à la décision.
Les changements climatiques désignent une variation
statistiquement significative de l'état moyen du climat ou de sa
variabilité, persistant pendant de longues périodes
(généralement, pendant des décennies ou plus). Ces
changements climatiques peuvent être dus à des processus naturels
ou à des changements anthropiques persistants de la composition de
l'atmosphère ou de l'affectation des terres (Anonyme, 2001). La
variabilité climatique désigne par contre des variations de
l'état moyen et d'autres statistiques (écarts standards,
phénomènes extrêmes, etc.) du climat à toutes les
échelles temporelles et spatiales au-delà des
phénomènes climatiques individuels. Elle est due à des
processus naturels au sein du système climatique (Anonyme, 2001).
Il se dégage donc que variabilité climatique et
changements climatiques désignent des phénomènes tout
à fait distincts. Ainsi, la variabilité climatique se
réfère à la variation naturelle intra et interannuelle du
climat, tandis que les changements climatiques désignent une
modification irréversible du climat attribuée directement ou
indirectement aux activités humaines qui altèrent la composition
de l'atmosphère globale et qui s'ajoutent à la variabilité
climatique naturelle observée sur des périodes de temps
comparables.
Toutefois, la difficulté de dissocier
variabilité et changements climatiques, en particulier dans le contexte
africain, peut conduire à des débats complexes et interminables
(Dorsouma & Requier-Desjardins, 2009). Prenant en compte cette
spécificité, Afoudaetal.,(2004) propose de
considérer les changements climatiques comme la modification ou la
variation significative du climat, qu'elle soit naturelle ou due aux facteurs
d'origine anthropique. Plus précis, Ogouwalé (2006) mentionne que
les changements climatiques sont des modifications des statuts de
précipitations et une augmentation prononcée des
températures au cours du temps (généralement des
décennies). En effet, dans la région intertropicale, les deux
facteurs du climat les plus déterminants pour l'agriculture pluviale
sont les précipitations et les températures (Boko, 1988).
Le climat se définissant comme la synthèse des
phénomènes météorologiques observés sur
l'ensemble d'une période statistiquement longue pour pouvoir
établir ses propriétés statistiques d'ensemble à
savoir : valeurs moyennes, variances, probabilités des
phénomènes extrêmes, etc. (Pedelaborde, 1970 ; Leroux, 1980
; Boko, 1988). Si la cause naturelle de la variabilité climatique ne
fait l'objet d'aucun doute, la cause des changements climatiques est parfois
l'objet de controverses dans le monde scientifique.
I.2.5.2. Indicateurs des
changements et variabilités climatiques
Depuis les engagements internationaux sur le
développement durable (Rio, 1992) et ceux qui en ont
découlés (Forest Europe, Convention sur la diversité
biologique), les indicateurs sont l'objet de toutes les attentions. En 1992,
lors du Sommet de la Terre, il a été mis en lumière que
les indicateurs pouvaient jouer un rôle important, en tant qu'outils de
communication et d'aide à la décision en particulier pour le
développement durable. L'indicateur a une signification dépassant
celle directement liée à la valeur paramétrique (Anonyme,
1994). Levrel (2007) définit un indicateur comme « un outil
d'évaluation indirecte d'un phénomène qu'il est trop
coûteux de (vouloir) mesurer directement »
Selon Er-Rihani (1989), deux grands types d'indicateurs
peuvent être retenus : les indicateurs abiotiques (climat, hydrologie,
substrat) et les indicateurs biotiques (modification de la composition
spécifique, réduction du couvert végétal,
réduction de la productivité biologique incluant celle des
animaux domestiques, réduction de la faune sauvage).
Un indicateur environnemental désigne une variable
quantitative ou qualitative qui peut être mesurée ou
décrite. Un indicateur de l'environnement est une représentation
simplifiée d'une réalité complexe qui répond
à trois grandes fonctions : scientifique (évaluer l'état
de l'environnement) ; politique (identifier les priorités et
évaluer les performances de l'action publique) et sociétale
(faciliter la communication, inciter l'action dans le bon sens). Les
indicateurs environnementaux servent de variables lorsqu'on étudie par
modélisation les changements survenant dans les systèmes
environnementaux complexes.
C'est le Rapport Brundtland et le Sommet de la Terre de Rio
(Juin) 1992 qui ont mis en avant le besoin d'indicateurs environnementaux
capables de valider la performance de ces politiques
socio-économico-environnementales, et de jouer un rôle de pilotage
ou de rétro-correction des politiques.
I.2.6. Evolution de l'agenda
politique international sur les changements climatiques
La conférence de Stockholm (1972) a eu lieu du 5 au 16
juin 1972. Il s'agissait du premier colloque mondial élevant la question
de l'environnement au rang de problème international d'importance
majeure, ainsi que de la première occurrence de droit international
contraignant dans le domaine de l'environnement. La conférence de
Stockholm a donné notamment lieu à une déclaration de
vingt-six principes, à un plan d'action comprenant cent neuf
recommandations, et à la création du Programme des Nations Unies
pour l'Environnement (PNUE). Pour Hertig, (1992) c'est à Stockholm que
« l'environnement entre dans les priorités et régions de
nombreux pays». En effet, avant Stockholm, on ne comptabilisait pas plus
de dix ministères de l'Environnement, alors qu'en 1982 on
répertoriait cent dix ministères ou secrétariats
d'État dédiés aux questions d'environnement.
Le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du
Climat (GIEC), créé en 1988, a pour vocation d'évaluer
d'un point de vue scientifique l'influence de l'Homme dans le changement
climatique, mais aussi d'en mesurer les risques et de proposer des
stratégies d'adaptation et d'atténuation.
La Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et
le Développement (CNUED), créée en 1992 et
également appelée Sommet de la Terre ou Conférence de Rio,
avait rassemblé 182 États à Rio de Janeiro pour
débattre de l'avenir de la planète. C'est lors de ce premier
Sommet de la Terre que le concept de développement durable a fait
consensus pour décrire un processus d'évolution permettant de
répondre aux besoins du présent sans hypothéquer ceux du
futur. 170 des États présents à Rio ont adopté
l'Agenda 21 aussi appelé Action 21.
La Conférence de Paris de 2015 sur le climat a eu lieu
du 30Novembre au 11Décembre2015 au Bourget en Franceet a réuni
195 pays. Elle est à la fois la 21econférence des
parties (d'où le nom COP21) à la CCNUCC et la 11e
conférence des parties siégeant en tant que réunion des
parties au protocole de Kyoto (CMP-11). Chaque année, les participants
de cette conférence se réunissent pour décider des mesures
à mettre en place, dans le but de limiter le réchauffement
climatique La conférence qui devait se terminer le
11Décembre,2015 s'est finalement prolongée jusqu'au lendemain :
le 12Décembre,2015 un accord international sur le climat applicable
à tous les pays, est validé par tous les participants, fixant
comme objectif une limitation du réchauffement mondial entre 1,5 °C
et 2 °C d'ici .2100
I.2.6.1. Changements
climatiques au niveau mondialet africain
Les principaux piliers de l'action internationale en faveur de
l'environnement sont actuellement : le Programme des Nations-unies pour
l'Environnement (PNUE) et les accords multilatéraux environnementaux,
dont la CCNUCC et le Protocole de Kyoto. Au sein du système des Nations
unies, de nombreux organismes participent aux actions de
communication-sensibilisation sur les problèmes de changements
climatiques, dont le PNUE, le PNUD, la FAO, l'UNESCO et le Groupe
Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC), etc. De manière
générale, la communication pour l'adaptation aux changements
climatiques au niveau international repose sur le consensus scientifique
suivant lequel le réchauffement climatique est une réalité
et constitue l'un des plus grands enjeux géostratégiques du
XXIème siècle.
La Commission de l'Union Africaine a mis au point une
stratégie de communication sur les changements climatiques en vue de
l'application des décisions relatives aux changements climatiques
adoptées par le sommet de l'Union Africaine (UA) de Janvier 2010
(Septième Forum pour le développement durable en Afrique : vue
d'ensemble, Rapport, octobre 2010).
I.2.6.2. Evolutions de
l'agenda sur les changements climatiques au Cameroun
Après la Conférence des Nations Unies sur
l'Environnement et le Sommet de Rio au Brésil en 1992, le Cameroun a
ratifié en 1994 la CCNUCC. Par cette ratification, le Cameroun s'est
engagé avec la communauté internationale à stabiliser les
concentrations des gaz à effet de serre dans l'atmosphère
à un niveau qui préviendra l'interférence dangereuse
anthropique avec le système climatique.
En adhérant à la CCNUCC, le Gouvernement
Camerounais entend maintenir ses efforts dans le sens de la poursuite des
réformes engagées pour prévenir les effets des changements
climatiques. Cet engagement est mis en évidence par :
- la loi n° 96/12 du 05 Août 1996 portant loi cadre
relative à la gestion de l'environnement et par la création en
2005 d'un Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature
;
- l'élaboration en 2001 de la Communication Initiale
Nationale sur les Changements Climatiques ;
- l'adhésion du Cameroun au Protocole de Kyoto en
Juillet 2002 ;
- l'adoption en 2009 de la vision volontariste à long
terme du Cameroun, avec comme l'un des axes stratégiques pour la phase I
(2010 -2019) : élaborer et engager la mise en oeuvre d'une politique
ambitieuse de préservation de l'environnement et de lutte contre les
effets néfastes des changements climatiques ;
- la création en Décembre 2009 par décret
du chef de l'Etat de l'Observatoire National sur les Changements Climatiques
(ONACC) ;
- l'élaboration en cours de la deuxième
Communication Nationale sur les Changements Climatiques. D'ailleurs, la
protection de l'environnement est une préoccupation nationale reconnue
par la Constitution du Cameroun de 1996, dès son préambule.
Le climat du Cameroun change depuis plus de cinquante ans et
ce changement est nettement perçu par les populations depuis environ
deux décennies. Les principaux changements observés par variables
climatiques : précipitations et températures. De façon
globale, au Cameroun, la moyenne pluviométrique de la période
1981-2000 est 20 à 40% plus basse que celle de la période
1961-1980. Selon PNUD (2008), on observe une régression des
précipitations depuis 1960 d'environ -2,2% par décennie (soit
-2,9 mm chaque mois).
La diminution de la pluviométrie concerne en
particulier la Zone Agro-Ecologique (ZAE) des hauts plateaux, et surtout la ZAE
soudano- sahélienne. En effet, la température annuelle moyenne au
Cameroun a augmenté de 0,7°C de 1960 à 2007. Ceci
représente un taux moyen de 0,15°C par décennie (Anonyme,
2008).Les zones agro-écologiques les plus touchées par la hausse
des températures sont la ZAE forestière à
pluviométrie bimodale (Ntui) et la ZAE des hautes savanes
guinéennes. Les secteurs les plus vulnérables sont :
l'agriculture, l'eau, l'assainissement et la santé. L'augmentation de la
température et la recrudescence des précipitations engendrent les
aléas climatiques (vagues de chaleur, sécheresse et inondations)
qui impactent le plus le pays.
Face à cet enjeu crucial de l'adaptation, la CCNUCC a
développé le Cadre de l'Adaptation de Cancún, afin de
renforcer l'action engagée en faveur de l'adaptation, notamment par la
coopération internationale et l'accompagnement des pays en
développement dans l'élaboration de leur Programme National
Adaptation (PNA). Le Cameroun a ratifié en 1994 la CCNUCC et depuis
2012, le pays s'investit dans l'élaboration de son Plan National
d'Adaptation. Le Cameroun a suivi les principes énoncés par la
CCNUCC pour élaborer son Programme National Adaptation aux Changements
Climatiques (PNACC).
I.2.7. Présentation du
cadre l'étude
I.2.7.1. Localisation
Les localités de Bindalima II, Nachtigal, et Nguette
sont administrativement situées dans la région du Centre du
Cameroun particulièrement dans le département du Mbam-et-Kim,
arrondissement de Ntui. Cet arrondissement est situé à environ
100 Kms de Yaoundé (Fig. 1). Géographiquement, il est
situé entre le 3°et le 4° de latitude nord et entre le
10° et le 11° de longitude Est. Une telle position
géographique place l'arrondissement de Ntui dans une zone
écologiquement située à la limite septentrionale de la
forêt dense semi-décidue. La région étudiée
est couverte en partie par les savanes péri-forestières, à
cheval sur les écosystèmes forestiers au sud et sahéliens
au nord.
Fig. 1. Localisation de la zone
d'étude (CHIMI, 2015).
I.2.7.2. Milieuphysique
I.2.7.2.1. Climat
Soumis à un climat subéquatorial
guinéen forestier de type «guinéen forestier, haut
camerounien» ainsi défini : pluviosité annuelle moyenne :
1400 à 1600 mm; saison sèche absolue : décembre à
février; saison sèche relative : juillet - août;
température moyenne : 23 à 25 °C. Toutefois des influences
diverses peuvent modifier sensiblement ce caractère
général. La pluviosité a une répartition de type
équatorial avec minimum d'été peu prononcé ; ayant
des précipitations les plus fortes en septembre-octobre, les plus
faibles en décembre-janvier. Le nombre de jours de pluies allant de 160
à 180. Les températures maxima vont de février à
avril(Lienou, 2007).
I.2.7.2.2. Relief
Dans la région étudiée la monotonie
générale du relief pénéplaine est rompue par la
présence de massifs, jalonnant la ligne de partage des eaux entre la
Sanaga et le Nyong, et de petites chaînes montagneuses, soulignant des
lignes structurales de direction SSW-NNE. Enfin une large échancrure,
d'une altitude moyenne de 450 m entaille fortement la vieille surface
pénéplaine de part et d'autre des vallées de la Sanaga et
du Mbam. Par suite de la modification du niveau de base de la Sanaga, dû
à des mouvements tectoniques localisés, une érosion s'est
déclenchée déblayant en aval des chutes de Nachtigal une
grande partie des matériaux meubles de la surface
précédente. C`est ainsi qu'à la hauteur de Nachtigal, en
rive droite de la Sanaga, le paysage relativement plat et bordé au nord
par le ressaut de la dorsale de Ntui, peut représenter une ancienne
terrasse d'aplanissement et d'érosion(Lienou, 2007).
I.2.7.2.3. Pédologie
Des sols ferralitiques sont profonds aux réserves
hydriques importantes. Le processus pédogénétique dominant
est celui de la ferralitisation. Toutefois certains profils de sol et paysages
pédologiques présentent des différences morphologiques
très accusées avec les sols et les formes de relief
décrits habituellement en zone ferralitique(Lienou, 2007).
I.2.7.2.4. Hydrologie
Ntui appartient presque exclusivement au bassin de la Sanaga,
le bassin du Nyong n'affleurant que l'extrémité Sud. La Sanaga,
fleuve important, draine, à Nachtigal, un bassin de 65 000 km²
environ, avec un débit moyen annuel de 1 200 m3/s. Le bassin
est soumis à un régime tropical de transition. Les crues
s'amorcent franchement en juillet et culminent en octobre. La décrue
rapide en novembre et décembre, se poursuit par un tarissement
régulier pendant les trois premiers mois de l'année. Le profil en
long montre que la pente de ce fleuve est voisine de Loloo mais
entrecoupée par des ressauts très marqués en amont de
Nachtigal (90 m en 13 kilomètres) et de Kikot (70 m en 18
kilomètres) accompagnée de chutes et de rapides. Les
rivières Mbam-et-Kim et leurs affluents coulent dans des vallées
profondes de 60 à 80 m, séparées par des interfluves
surbaissés à une altitude moyenne de 700 m dominés par des
reliefs isolés situés entre 1000 et 1500 m. Le réseau est
alors souvent diffus, marécageux donnant à proximité des
cours d'eau les plus importants un paysage très particulier de zones mal
drainées(Lienou, 2007).
I.2.7.2.5. Végétation et flore
Située à la limite septentrionale de la
forêt dense semi-décidue Ntui est couverte en partie par les
savanes péri-forestières (Letouzey, 1985). L'originalité
du massif forestier du Mbam-et-Kim repose sur deux faits principaux. D'une
part, il représente au sein de la zone de mosaïque
forêt-savane du Centre-Cameroun un coin forestier s'enfonçant dans
les savanes jusqu'à 6°30' N, ce qui est exceptionnel au Cameroun.
D'autre part, à la différence des régions situées
plus au sud du pays qui sont caractérisées par la présence
de savanes herbeuses à lmperata cylindrica et Aframomum
latifolium, la forêt dense humide semi-décidue à
Sterculiaceae et Ulmaceae de type septentrionale est environnée par des
savanes arbustives à Terminalia glaucescens, Bridelia
ferruginea, Annona senegalensis, Hymenocardia acida,
Piliostigma thoningii et Psorospermum febrifugum dont le
couvert herbacé et surtout formé de Hyparrhenia
diplandra et Hyparrhenia rufa (Letouzey, 1985). Les formations
végétales plus ou moins fermées favorisent un microclimat
relativement humide toute l'année. Et selon Annon (2000) la
végétation du département du Mbam-et-Kim, est
assimilée à la zone post-forestière. L'apport de
matière organique fraîche est important et continu, les
brûlis n'intervenant qu'au défrichement pour la mise en culture.
Enfin dans toutes ces savanes péri-forestières on observe des
Roniers (Borassus aethiopum) soit par pieds dispersés, soit en
peuplement plus important comme le long de la Sanaga à hauteur de
Mbandjock.
CHAPITRE II.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Ø II.1. Matériel
II.1.1. La carte du site
d'étude
La carte du site d'étudeest la localité de Ntui
plus particulièrement les villages Bindalima II, Nachtigal et Nguette,
considéré comme le territoire paysan (Fig. 2).
Fig. 2. Carte de localisation des
groupements choisis pour l'étude(CHIMI, 2015).
II.1.2. Matériel de
terrain
Pour atteindre les objectifs du présent travail, le
matériel suivant a été utilisé:
- un appareil photo numérique de marqueSamsung a
été utilisé pour prendre des illustrations de pratiques
culturales et les images importantes;
- le guide d'entretien pour la collecte des informations
d'entretien avec les paysans;
- un bloc-notes pour enregistrerles observations
collectées sur le terrain;
- une fiche d'inventaire multi-ressource a permis
d'inventorier les ressources fauniques et floristiques;
- un magnétophone incorporé dans un
téléphone portable de marque Samsung pour la prise des voix afin
de compléter les manques de prise de note;
- un ordinateur portable pour la saisie;
- un GPS (Global Positionning System) de marque Garmina permis
de collecter les données géographiques.
Ø II.2. Méthodes
II.2.1. Données
collectées
Les données collectées et
traitées dans ce travail étaient composées des
données primaires et des données secondaires.
II.2.1.1. Données
primaires
Pour obtenir les données primaires, des descentes sur
le terrain ont été effectuées. Au cours de ces descentes,
le travail s'est réalisé en trois phases : l'enquête cadre
auprès des autorités et des patriarches, les enquêtes
socio-économiques auprès des ménages et la descente
d'observation dans les unités de paysage.
II.2.1.1.1. Enquête cadre
La collecte des données sur le terrain s'est faite
grâce à un questionnaire structuré en quatre sections : la
représentation des changements climatiques, perception des effets des
changements climatiques, adaptation face aux changements climatiques, et les
acteurs sociaux consacrés à l'amélioration de
l'environnement dans la localité. Elle s'est effectuée en deux
étapes:
- la prise de contact et les formalités avec les
autorités administratives. Pour cela, une interview s'est
effectuée grâce au guide d'entretien;
- la prise de contact et formalités avec trois
autorités traditionnelles. Au cours de cette étape, l'interview
s'est plutôt réalisée pendant deux jours
auprès des autorités.
II.2.1.1.2. Enquêtes socio-économiques
b
251672064
a
251671040Les donnéesont
étécollectées sur la base des interviews
structurées et semi-structurées conçues suivant quatre
sections. Lapopulation cibleétait constituée d'hommes et de
femmes (Fig. 3), ceci dans l'optique decernerles perceptions des femmes sur les
perturbations en cours telles qu'elles les ressentent dans leur quotidien. Le
choix des enquêtéss'est effectué au hasard (20 individus
et 1 focus group par village).
251675136
251676160
b
251674112
a
251673088
Fig. 3 . Interviews auprès des paysans : a. Village
Nguette; b. Village Bindalima II.
II.2.1.1.2.1.Caractérisation des profils
historico-écologique et socio-économique des exploitations
agricoles des sites d'étude
Cette description s'est faite grâce aux interviews
réalisées auprès des paysans en plus de l'enquête
cadre qui s'est effectuée auprès des personnes ressources des
différents villages en l'occurrence les Chefs de village, les
catéchistes, les patriarches. Pour ce faire, une trame d'enquête
préalablement établie et constituée de questions
semi-ouvertes, un bloc-notes et du crayon, ont permis de poser des questions et
de récolter les données utiles à l'étude. Les
questions administrées concernaient l'histoire du village ; la
composition sociale et les caractéristiques pédologiques et
économiques de celui-ci, et surtout les faits marquants. Le soin a
été pris pour formuler des questions relativement courtes pour
qu'elles soient compréhensibles par les personnes interrogées.
Pour caractériser le profil socio-économique des
paysans, les informations concernant l'enquêté grâce
à un questionnaire semi-ouvert préalablement établi ont
été recensées. Ces informations concernaient: les nom(s)
et prénom(s) du paysan, le sexe, la tranche d'âge, la situation
matrimoniale, la profession, la structuration dans le ménage, le groupe
ethnique, l'origine, le niveau d'instruction, le statut résidentiel,
membre d'une organisation paysanne, l'organisation du travail, l'estimation des
ressources foncières et financières (en FCFA)/an), l'implication
de la recherche et développement des ressources naturelles; l'occupation
et appropriation des terres: allogène, autochtone (actuellement, au
passé), femmes: droit aux terres, les espaces non exploitées; les
activités de production: par ordre d'importance. La contribution des
activités dans le revenu des ménages (en pourcentage).
II.2.1.1.2.2. Appréhension des perceptions des
variations et changements climatiques et environnementaux chez les
paysans
Les perceptions des variations climatiques et des changements
environnementaux ont été capitalisées sur la base des
perceptions des paysans sur les variations globales dans le temps et dans
l'espace, les causes des changements, les manifestations des changements et les
indicateurs des variabilités du climat local. La liste des indicateurs
bioécologiques et environnementaux a été proposée
aux habitants des villages et seize indicateurs ont été
retenus.Il s'agit par exemplede la distribution des températures,
distribution des pluies, quantité des pluies, la fréquence de la
sécheresse etc. Les changements au niveau de ces indicateurs sont
évaluésselon trois degrés(faible,moyen et
élevé) suivant quatre périodes (actuellement, il y a
5 ans, il y a 10 ans et il y a plus de 10 ans) et les remarques pertinentes ont
été consignées dans un bloc-notes prévu à
cet effet. Les remarques pertinentes sontconsignées dans un bloc-notes
prévu à cet effet. Les différentes données obtenues
sont confrontées aux observations directes de l'environnement dans le
but de confirmer ou d'infirmer leurs dires.Face à leurs
différentes perceptions les paysans ont développé un
certain nombre de stratégies d'adaptations.
II.2.1.1.2.3. Examen des savoirs et pratiques
d'adaptation des paysans face aux variations climatiques et changements
environnementaux
Pour capitaliser ces pratiques, cinq sous-thèmes ont
été proposés aux locaux tels que les fluctuations
climatiques/variations (stratégies adoptées pour lutter contre
cette sécheresse très courte ou très prolongée,
plantes consommées ou sauvages résistantes aux extrêmes
sécheresses) climatiques ; les précipitations extrêmes
(stratégies adoptées pour lutter contre des précipitations
extrêmes, plantes adaptées aux extrêmes
précipitations). Les différentes données obtenues sont
confrontées aux observations directes des unités de paysages dans
le but de confirmer ou d'infirmer leurs dires.
II.2.1.2. Données
secondaires
Les données secondaires ont été obtenues
de la revue documentaire en rapport avec les variabilités climatiques,
l'environnement, la diversité biologique, la gestion et la conservation
des ressources naturelles. Cette revue s'est effectuée dans les
bibliothèques de l'Université de Yaoundé I, du
« Center for International Forestry Research » (CIFOR), du
Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement (CIRAD) et du Centre de Documentation pour le
Développement Rural (CDDR) et des thèses de master et de
doctorat.
II.2.2. Observation directe et
collecte des données cartographiques
II.2.2.1. Observation
directe
L'observation directe peut-être définie comme une
démarche de recherche qualitative qui vise l'enregistrement des actions
perceptibles dans leur contexte naturel, en vue de la compréhension de
l'environnement et des événements qui s'y déroulent (Mayer
et al., 2000; Bailabar, 2007). En outre, des visites guidées
dans chaque village en compagnie d'un conseiller représentant chaque
localité ont été réalisées, en vue de
compléter le formulaire d'enquête et d'avoir une
compréhension plus nette des problèmes liés à
l'utilisation de leurs ressources. La lecture des différents
éléments du paysage a permis de présager le type
d'interventionpaysanne. Les captures des images (images des plantes
envahissantes, les images des cours d'eaux et bien d'autres) se sont faites
grâce à l'appareil photo numérique prévu à
cet effet. Tout ceci a été consigné dans un bloc-notes.
II.2.2.2. Collecte des
données cartographiques
Les coordonnées géographiques ont
été relevées dans chaque localité en fonction des
unités de paysages identifiées grâce au GPS. Chaque point a
été enregistré lorsque trois ou plusieurs satellites
s'accorderaient sur l'écran du GPS. Ces données ont
été consignées dans un bloc-notes pour une analyse
ultérieure. Elle s'est déroulée pendant 72 heures (3
jours).
Ø II.3. Traitement et analyse des données
Les données recueillies ont été
codifiées de manière personnelle pour obtenir une grille de
dépouillement permettant de les analyser dans le sens des objectifs de
l'étude. Les grands thèmes de l'étude ont
été extraits et, pour chaque thème, les niveaux de
réponse les plus fréquents ont été
déterminés. La fréquence d'apparition des niveaux de
réponse pour chaque thème a permis de déterminer
l'importance du phénomène étudié. Le tableur Excel
2010 du programme Microsoft et les logicielsSPSS version 20.0 d'IBM, XLSTAT et
SPAD version 4.0 ont servi l'analyse de différentes données.
Les données cartographiques récoltées ont
été saisies dans Excel et insérées dans un logiciel
SIG, en l'occurrence Arcgis 9.1. Ces données ont permis d'établir
une carte des villages avec la localisation des différents
ménages, des points d'eaux (éloignés ou proches des
maisons) et certains champs de culture.
Après les analyses uni-variée et
bi-variée qui ont essayé d'apporter une certaine
compréhension à ces différents liens, les analyses des
correspondances multiples (ACM) vont essayer à leur tour de confirmer ou
d'infirmer.
Les résultats de l'analyse en composante multiple
montrent que 100 % des perceptionssont expliquées par le plan
factoriel composé des axes 1 et 2 représentant
respectivement75,27 % et 24,74 % de l'inertie totale. L'axe 1 est
formé par les variables changement de température saison
pluvieuse >10 ans élevé (TSPE>10), changement
quantité de pluie il y a 10 ans faible (QP10F), changement de
température saison sèche il y a 5 ans faible (TSP5F) par actif et
âge et niveau d'instruction par actif lui sont significativement
associés. L'axe 2 par changement de température saison
sèche il y a 5 ans faible (TSP5F), changement de température
saison pluvieuse >10 ans élevé (TSPE>10), changement
quantité de pluie il y a 5 ans faible (QP5F) et changement
quantité de pluie actuellement faible (QPAF) par actif lui sont
significativement associés (Fig. 17). Il en ressort que la variable sexe
n'influence sur les perceptions. Par contre les variables niveau d'instruction
et tranche d'âge ont une influence. D'où la gente féminine
perçoivent les changements dans leur environnement au même titre
que les hommes.
CHAPITRE III.
RÉSULTATS ET DISCUSSION
Ø III.1. Résultats
III.1.1. Caractérisation
des profils historico-écologique et socio-économique des
exploitations agricolesdes sites d'étude
III.1.1.1.
Caractérisation du profil historico-écologique et
socio-économique des sites d'étude
La présente étude a été
menée dans l'arrondissement de Ntui précisément dans les
villages Bindalima II, Nachtigal et Nguette. On y distingue principalement deux
groupes de population: les populations autochtones
«Bàkí» aussi appelées «Ossananga»
(Ossa'a medjo= voici le fleuve et nnangala medjié= voilà ma
maison.) qui vivent dans la région depuis plusieurs
générations et les populations allogènes ou immigrantes
arrivées à la suite de la construction du pont sur la Sanaga en
1979 (Etons et Manguissas) auxquels s'ajoutent les Yambassas, les
Bamilikés, les Toupouris, les ressortissants de la région du
Nord-Ouest sans oublier les Maliens et les Nigériansrécemment
installés.Les langues parlées sont letukí(le Tocenga
[tòt?é?gà] parlé, dans les villages Kela, Kousse,
Odon, Mbanga, Koro, Edjidingouli, Nguette, Essougli, Nachtigal etc.) et le
Tumbele [tùmbélè] (parlé, dans les villages
BiatsotaI, Biatsota II, Bindandjengué, Bindalima I, Bindalima II,
Koundoung, Kombé, Bilanga etc.). Les habitants de Bindalima II sont
issus d'une grande famille, ceux de Nachtigal forment trois grandes familles et
Nguette plusieurs familles.
Ces villages sont identiques. Les Bàkí sont
majoritairement des agriculteurs. Ils accordent un très grand
intérêt aux cultures de rente, principalement le cacao, sans pour
autant négliger les cultures vivrières. Les cultures
vivrières sont très diversifiées dans cette partie du
pays. Les Bàkí s'adonnent particulièrement à la
culture des ignames (Dioscorea spp.), du maïs (Zea
mays), des arachides (Arachis hypogea), du manioc(Manihot
esculenta), du macabo (Xanthosema spp.), de la patate douce
(Ipomoea batatas),du concombreet des cultures
maraîchères. Cette préférence est basée d'une
part sur les habitudes alimentaires, qui incluent une grande consommation de
maïs frais (grillé), d'arachides bouillis(à la coque), de
couscous et de bâton de manioc qui sont des dérivés du
manioc amer. D'autre part, le choix de ces cultures est porté sur le
revenu qu'elles procurent ; ce qui est le cas de l'igname blanche.Une nette
répartition du travail de la terre est remarquée dans cette
zoneagro écologique. Tandis que les femmes s'attellent aux cultures
vivrières pour la survie quotidienne de la famille, les hommes sont
beaucoup plus tournés vers la culture du cacao qui leur permet de
réaliser de grands projets tel que la construction ou l'agrandissement
de la maison familiale. Les cultures vivrières sont pratiquées en
milieu savanicole et l'agriculture de rente (cacao) se faisant tant dans les
galeries forestières et surtout actuellement dans les savanes. La coupe
artisanale des espèces commerciales par les particuliers et
l'agriculture itinérante sur brûlis entrainent une nette
diminution des forêts galeries de même que la disparition des
fruitsappelés localement «Mahoma'a» (espèce non
déterminée), qui étaient consommés
préférentiellement par les singes.La chasse est réduite
à la récolte des petits gibiers (écureuils, castors etc.).
L'activité pêche est réduite à sa plus simple
expression, elle se fait uniquement dans les cours d'eaux car il n'existe pas
d'étangs piscicoles. La cueillette du vin de palme est plus l'oeuvre des
jeunes hommes et quelques hommes âgés, les femmes quant à
elles récoltent les PFNL (Djansang, le poivre sauvage).Malgré les
initiatives dans les associations, et les interventions de l'IITA (Nguette)
à travers ses différents séminaires de formation,
l'absence de formations en agriculture et environnementales sont à noter
dans ces villages.
Malgré toutes les potentialités
susmentionnées, ces villages semblent connaitre un développement
lent car jusqu'à ce jour les routes sont dans un état piteux, les
coupures du réseau électrique sont courantes. Ces villages n'ont
pas de marché vivrier. Certains étrangers font l'achat des
récoltes agricoles porte à porte. Ils écoulent ces
produits au marché de Ntui ou les ramène à Yaoundé
via le bac ou par pirogue à moteur de Nachtigal. Bien que les
réseaux de téléphonie mobile soient au nombre de quatre au
Cameroun, la localité est uniquement couverte par deux réseaux
(MTN et Orange) qui accusent parfois des perturbations dans la transmission. De
ce fait, les points de chute se trouvent sur des zones de haute altitude.Il est
à noter que chaque ménage a presque son point de chute.
III.1.1.2.
Caractérisation du profil socio-économique des exploitations
agricoles
III.1.1.2.1. Caractéristiques
socio-démographiques
L'échantillon de l'étude comporte 70 % d'hommes
et 30 % de femmes ; 71,7 % de personnes en situation maritale,10 %
célibataires ou divorcés et 8,3 % veufs/veuves. Parmi les
personnes mariées, 12,1 % sont polygames, 87,9 % monogames.L'origine des
enquêtés montre 81,7 % d'autochtones et 18,3 % d'allogènes
dont 8,3 % sont Etons et Manguissas, 1,7 % Bulu, 6,7 % Yambassa, 1,7 %
ressortissants du Nord-Ouest et Bamilékés et enfin 1,7 % maliens,
Toupouris et Peuls.
Le niveau d'instruction des enquêtés constitue un
élément central pour la compréhension des
phénomènes environnementaux. Cetteinstruction permet aux paysans
de mieux développer les stratégies d'adaptation, et
d'amélioration de leur niveau de vie à travers des techniques
résilientes. D'après les résultats, 71,7 % de personnes
interrogées savent au moins lire et écrire tandis que 28,3 %
n'ont suivi aucune éducation formelle. 30 % des enquêtés
ont un niveau d'instruction supérieur au primaire (Fig. 4).
Fig.4. Répartition du niveau
d'instruction des enquêtés.
Une absence considérable des infrastructures
d'enseignement de niveau secondaire (lycée et collège) avec
environ 20 % de la totalité des établissements dans les trois
villagessont à noter.
III.1.1.2.2. Répartitiondu capital humain des
ménages
Le ménage est dirigé par un homme dans 90 % des
cas, secondé de sa femme, ses enfants, ses neveux et occasionnellement
ses frères qui constituent la main d'oeuvre familiale. Dans 10 % des
cas, l'exploitation est dirigée par une femme (veuve ou
célibataire) seule ou accompagnée deses enfants et/ou
petits-enfants et ses soeurs. Ceci montre que l'accès au statut de chef
d'exploitation n'est pas dénié aux femmes. Les chefs de
ménages ont en moyenne 5,05 enfants sous leur responsabilité
(Fig. 5) ; soit en moyenne 9,87 garçons et 9,95 filles ayant plus
de 20 ans et 9,74 garçons et 9,51 filles ayant de 5 à 20 ans.
Dans l'échantillon, 20 % des enquêtés font
recours à la main d'oeuvre salariale;16,7 % aux associations et 63,3 %
à la main d'oeuvre familiale; c'est donc dire que l'organisation du
travail ne repose pas uniquement sur celle de ses membres.
Fig.5. Répartition du nombre
d'enfants par ménage.
Les enquêtes socio-économiques
réalisées dans les villages classent les paysans suivant le
critère de l'âge. La classe d'âge des paysans de moins de 30
ans est 8,3 %, ce qui montre que les jeunes n'ont pas facilement accès
aux terres et ne deviennent pas très tôt héritiers. Alors
que 36,7 % des producteurs sont compris dans la classe d'âge de [46- 60
ans] et 35 % des paysans dans celle de [61ans et plus], (Fig. 6).
Fig.6. Répartition des
enquêtés par classe d'âge.
Selon le critère appartenance à une association,
les résultats montrent que 25 % des personnes de
l'échantillonn'appartiennent pas à une organisation paysanne
contre 75 % qui en font partie. Dans ces 75 % ; 15,6 % appartiennent
à un GIC ; 24,4 % à une tontine (association comparable
à une banque villageoise) ; 15,6 % à la fois à un
GIC, à une coopérative et à une tontine ; et 19,4 %
à la fois à un GIC et à une tontine. Sur les 60 paysans
interrogés, 73,3 % se considèrent prioritairement comme
agriculteurs (58,3 % agriculteurs et 15 % fonctionnaires retraités
convertis en agriculteurs), (25,5 % ont suivi une formation agricole et 74,5 %
n'en ont jamais suivi)(Fig. 7).
Fig.7. Répartition des
enquêtés en fonction de l'activité prioritaire.
III.1.1.2.3. Le mode d'acquisition des terres
Le mode d'acquisition des terres se fait de façon
différente de nos jours comparé au passé. La population
interrogée estime que dans le passé, 90 % d'allochtones
obtenaient les terres par location contre 10 % par achat direct ou après
location. Ainsi, 70,3 % d'autochtones rentraient en possession des terres par
le système de mise en valeur, 13 % par le système de donation et
16,7 % par héritage. Cette distribution de terre ne tenait compte
d'aucune norme juridique.De nos jours, 56,7 % des allogènes entrent en
possession des terres par achat alors que 43,3 % le font par location. En ce
qui concerne les autochtones, 53,3 % entrent en possession des terres par
héritage et 46,7 % par achat. De plus, cette distribution des terres
tient progressivement compte des normes juridiques en vigueur.Selon les
populations, l'héritage et l'achat sont les seules formes
d'appropriation définitive de l'espace foncier. Concernant
l'héritage, les enfants de tout sexe sont susceptibles d'hériter
des terres.
III.1.1.2.4. Caractéristiques du potentiel
socio-économiques des ménages
L'analyse montre que les principales activités
menées dans la localité sont: l'agriculture, la cueillette, la
pêche, la chasse et le petit élevage. Par ordre d'importance,
l'agriculture représente 63,7 %, le petit élevage 16,7 %, la
cueillette 14,6 % ; la pêche 3% et la chasse 2 %. Les populations de
Bindalima II, Nachtigal et Nguette exercent diverses activités qui se
trouvent également être des sources potentiellesde revenus comme
la vente des produits issus de la culture du cacao qui contribue de
façon générale à 52,3 % aux revenus finaux des
ménages, la vente des produits provenant d'autres activités
(pêche, chasse etc.) contribue à renforcer les revenus du cacao
avec 29,7 % pour les vivriers, 4 % issus des PFNL, 2 % du maraicher, 4 % de la
pêche, 6 % du petit l'élevage, 2 % de la chasse.
De plus dans l'échantillon étudié, 48,3 %
exploitent moins de 5 ha; 28,3 % ont une superficie terrienne cultivée
allant de 5-10 ha, 21,7% ont plus de 15 ha et 1,7 % seulement ont entre 10 -15
ha. De même, la majorité des individus (71,7 % des
enquêtés) gagnent plus de 300.000 Fcfa/an, 20 % des
enquêtés ont un gain de 200-300.000 Fcfa/an, 6,7 % de 100-150000
Fcfa/an et le reste des enquêtés (1,7 %) a un gain de moins de
100000 Fcfa/an.
III.1.2. Traits
caractéristiques des perceptions des variations et changements
climatiques et environnementaux chez les paysans
III.1.2.1. Traits
caractéristiques des savoirs traditionnels et locaux local sur le
climat
Par rapport aux saisons standards qui sont quatre les acteurs
ou les enquêtés ont mentionnent que selon leur culture les saisons
sont divisées en six et connaissent des perturbations:
- Mbwa'a: allant de janvier à février.
Littéralement, le mot signifie envahissement des champs par les herbes.
Jadis, cette saison intervenait au début du mois de janvier. Depuis les
années 1980-1985, cette saison connait d'énormes perturbations
dues aux imprécisions climatiques.
- Ossobolo'o: c'est-à-dire dès les
premières pluies. C'est la toute première pluie qui tombe
après le Mbwa'a. Elle annonce le démarrage effectif de
la saison des pluies. Elle tombait à la fin du mois de février
début mars. Elle arrivait avec, un vent non violent. C'est après
cette pluie que les premiers labours commençaient suivis des premiers
semis. « Mais depuis la période des années 80 à 90,
cette pluie a disparu ou vient de façon
irrégulière.»
- Odimbili: s'étendant de mai à juin.
C'est la période de semis proprement dite. Actuellement elle n'est plus
respectée.
- Ongueme: signifie une pluie qui humidifie. Elle
tombe en fines gouttelettes ou cordes. Cette pluie jadis facilitait la
récolte rapide des arachides, patates, ignames, manioc. Elle se
manifestait plus en août. « L'Odimbili accuse tellement de retard
que nous tendons vers une incertitude des saisons. La saison commence en
août parfois et souvent avant et on distingue plus l'Ongueme de
l'Odimbili. On n'observe pratiquement plus l'Ongueme. C'est
ce à quoi on assiste actuellement ».
- Mengho'o: allant de septembre à octobre,
elle correspond à la montée des eaux. Elle se manifestait par la
sortie des eaux de leurs lits et engendrait des dégâts colossaux.
« Actuellement et cela depuis l'année 1985, elle est gravement
perturbée dus à plusieurs facteurs comme la perturbation du
régime naturel de la Sanaga»
- Yondo'o: C'est une période d'étiage,
c'est-à-dire baisse des eaux. En effet, sa venue coïncidait avec la
période de récolte des arachides de la deuxième campagne.
C'était aussi la période opportune dont disposaient les
producteurs d'igname ayant accusé du retard, pour procéder aux
réalisations de buttes et aux plantations des semenceaux. «Cette
saison n'est plus respectée de nos jours.»
«Le climat n'est plus comme le climat dentant.
Actuellement on ne saurait expliquer avec précision les saisons mieux
encore les situer dans le temps et l'espace». Les zones d'intervention ont
connu un certain nombre d'événements tant sur le plan
écologique que social : grande crue des cours d'eau, très
longue sécheresse d'environ six mois d'affilé, amplification des
vents violents etc. On peut retrouver les différents
événements environnementaux globaux ayant marqué la
localité aux annexes de ce document.
III.1.2.2. Perceptions
socio-anthropologiques des variabilités climatiques
Les populations locales sont quasi-unanimes quant à
l'existencedes variabilités climatiques, soit environ 95 % de
l'échantillon.D'après elles, ces variabilités s'expriment
par une mauvaise répartition temporelle des saisons sèches et
pluvieuses, une augmentation des températures et une amplification de la
fréquence des vents et une apparition des espèces invasives
(criquet, chenille, etc.) des cultures. Les populations pensent que les causes
de ces changements sont : le déboisement des quelques rares galeries
forestières de la zone d'étude pour 49,3 % des cas, le
non-respect des normes sociales promues par les croyances traditionnelles avec
25 % et la punition due à la désobéissance des
divinités dans 25,7 % des cas.
Elles supposent ainsi quela perturbation de la saison agricole
serait l'un des éléments les plus affectés par le
changement climatique du fait de la hausse des températures, la
variabilité accrue des saisons pluvieuses et sèches, de
même que l'amplification des vents violents. De ce fait, 58,4 % des
répondant(e)s prétendent que les changements climatiques se
manifestent dans leur localité par des saisons sèches plus ou
moins longues; 23,3 % quant à eux estiment que l'intensité et la
récurrence des vents violents sont plus accentuées. Enfin, 18,3 %
sous-tendent que les manifestations sont les sécheresses ou pluies
inopinéesou absentes aujourd'hui.
III.1.2.3. Perception
paysanne des indicateurs de variabilités climatiques
III.1.2.3.1. Distribution des températures et
vents violents
Ø Tendance thermométrique
Le changement de température pendant la saison
sèche ainsi que pluvieuse est très perceptible par la
majorité des populations locales (Tableau I). D'après les
enquêtés, durant ces dix dernières années 83,3 %
pensent que les températures ont été élevées
en saison sèche et 77,3 % en saison pluvieuse. De plus, sur l'ensemble
de l'échantillon, 80,15 % des hommes et 90,74 % des femmes estiment que
les températures sont élevées en saison sèche.
Avant, l'a martelé un enquêté : « Endécembre,
début janvier 1980 il faisait très frais mais actuellement
(décembre 2015) on est très incertain quant à la venue de
cette fraicheur. Depuis l'année 2000, les températures ont
changé pendant la saison sèche, les nuits sont très
fraiches.»
Tableau I. Perceptions de la
distribution des températures durant les 10 dernières
années.
|
Période
|
Saisons
|
Perception de la température
|
Actuellement (2015)
(%)
|
Il y a 5 ans (%)
|
Il y a 10 ans (%)
|
Il y a plus de 10 ans (%)
|
saison sèche
|
Faible
|
0
|
0
|
0
|
10
|
Moyen
|
3,3
|
8,3
|
38,3
|
85,0
|
Elevée
|
96,7
|
91,7
|
61,7
|
5,0
|
saison pluvieuse
|
Faible
|
3,3
|
1,7
|
10,0
|
61,7
|
Moyen
|
66,7
|
83,3
|
81,7
|
35,0
|
Elevée
|
30,0
|
15,0
|
8,3
|
3,3
|
Ø Fréquence des vents violents
Les enquêtés (71,7 %) estiment quele changement
dans la fréquence des vents la plus élevée s'est
observée durant ces dix dernières années. Les statistiques
montrent d'après la répartition d'âge que 86,67 % de jeunes
âgés de moins de 30 ans, 75 % âgés entre 31 et 45
ans, 83,33 % âgés entre 46 et 60 ans et 82,53 % âgés
à partir de 61 ans affirment que le changement dans la fréquence
des vents violents s'est vu en hausse ces dix dernières années;
ces tranches prises séparément (Tableau II). Les signes qui
précèdent l'arrivée des vents violents sont entre autres
le virement de la couleur des nuages de blanche à rouge rosâtre,
l'affolement des animaux surtout les oiseaux, etc. (Fig. 8c). Selon les paysans
ces vents engendrent des dégâts importants: destruction des champs
et arrachage des toitures des habitations (Fig. 8a
et 8b).
Tableau II. Perception de la violence des vents en fonction du
niveau de l'âge.
|
Période
|
Tranche d'âge de l'échantillon
|
Perception de la fréquence des vents violents
|
Actuellement (2015)
(%)
|
Il y a 5 ans
|
Il y a 10 ans
|
Il y a plus de 10 ans
|
Moins de 30 ans
|
Faibles
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Moyens
|
20
|
0
|
20
|
80
|
Elevées
|
80
|
100
|
80
|
20
|
31-45 ans
|
Faibles
|
8,33
|
8,33
|
8,33
|
16,67
|
Moyens
|
16,67
|
8,33
|
25
|
66,67
|
Elevées
|
75
|
83,33
|
66,67
|
16,67
|
46-60 ans
|
Faibles
|
0
|
0
|
4,5
|
13,63
|
Moyens
|
9,09
|
9,09
|
27,27
|
77,27
|
Elevées
|
90,90
|
90,90
|
68,18
|
9,09
|
61 et plus
|
Faibles
|
4,76
|
4,76
|
4,76
|
14,28
|
Moyens
|
4,76
|
9,52
|
23,81
|
66,67
|
Elevées
|
90,47
|
85,71
|
71,42
|
19,04
|
c
251652608
b
251649536
a
251654656
Fig.8. Effet des vents violents (a:
arrachage de toiture à Nachtigal: b: arrachage de toiture à
Bindalima II ; c: signe précurseur des vents violents).
III.1.2.3.2. Perceptions des changements de la
fréquence et l'ampleur des précipitations
Sans aucun doute, dans la localité le changement dans
la distribution des précipitations est perçu par tous. Ce
changement connait une haussecesdix dernières années pour
environ57,14 % d'hommes et 53,70 % de femmes. Par ailleurs,50 %de femmes et 50
% hommes affirment que le changement de la distribution était moyen il y
a plus de 10 ans(Tableau III). Comme l'a si bien déclaré un des
enquêtés: «Les pluies tombent soit avant, soient après
la période où elles sont censés tomber. Actuellement, ces
perturbations sont très récurrentes. Le retard des pluies ou des
petites rosées (Onguémé en langue locale) en
août2015 a entrainé la sécheresse et le jaunissement des
cherelles des cacaoyers, les ignames d'août n'ont pas été
récoltées à la bonne période.Si les pluies,
attendues à un mois précis ne viennent pas, le bouleversement
engendré se répercute sur les autres mois. Les premières
pluies avant débutaient en mars, actuellement elle débute en
mai-juin.» affirme un enquêté.
Tableau III. Perceptions dans le
changement de la distribution des précipitations.
|
Période
|
Sexe
|
perception distribution des précipitations
|
Actuellement (2015)
(%)
|
Il y a 5 ans (%)
|
Il y a 10 ans (%)
|
Il y a plus de 10 ans (%)
|
Homme
|
Faibles
|
7,14
|
7,14
|
11,91
|
35,71
|
Moyens
|
33,33
|
38,1
|
30,95
|
50
|
Elevées
|
59,52
|
54,76
|
57,14
|
14,28
|
Femme
|
Faibles
|
5,56
|
5,56
|
5,56
|
38,89
|
Moyens
|
38,89
|
38,89
|
44,44
|
50
|
Elevées
|
55,56
|
55,56
|
50
|
11,11
|
Les populations locales sont quasi-unanimes quant à la
baisse de la quantité des précipitations. 69,84 % d'hommes
estiment que le changement dans la quantité de pluies a
été élevé ces dix dernières années
par contre 59,52 % estiment que ce changement était moyen il y a plus de
10 ans. La gente féminine quant à elle pense que ces dix
dernières années le changement dans la quantité est
élevée et moyenne il y a plus de 10 ans; à 75,92 % et
72,22 % des cas respectivement (Tableau IV). «Il pleut abondamment pendant
une année et pendant une autre il ne tombe pas la même
quantité de précipitations. Il est à noter que quand il ne
pleut pas en septembre, octobre, novembre on se retrouve en janvier et
février avec des pluies diluviennes.Les pluiesont beaucoup
diminuées et ne sont pas distribuées de manière
uniforme.» tels sont les propos recueillis lors de l'interview auprès d'un paysan.
Tableau IV. Perception dans le changement de la quantité
des pluies.
|
Période
|
Sexe
|
perception de la quantité de pluie
|
Actuellement (2015)
(%)
|
Il y a 5 ans (%)
|
Il y a 10 ans (%)
|
Il y a plus de 10 ans (%)
|
Masculin
|
Faibles
|
7,14
|
7,14
|
9,52
|
26,2
|
Moyens
|
19,05
|
21,43
|
26,2
|
59,52
|
Elevées
|
73,81
|
71,43
|
64,29
|
14,28
|
Féminin
|
Faibles
|
11,11
|
11,11
|
5,56
|
22,22
|
Moyens
|
11,11
|
11,11
|
22,22
|
72,22
|
Elevées
|
77,78
|
77,78
|
72,22
|
5,56
|
III.1.2.3.3.Perception de la fréquence et
durée de la saison sèche
Globalement, quel que soit le sexe, le changement dans la
durée de la sécheresse de même que dans la fréquence
de la saison sèche sont ressentis dans la localité ces dix
dernières années (Fig. 9 et 10). 84 % des personnes ayant fait
des études primaires, 83,31 %des études secondaires, 83,5 %des
études supérieures, et 84,29 % des personnes n'ayant reçu
aucune formation éducationnelle affirment que le changement dans la
durée de la saison sèche est élevé ces dix
dernières années. De même, 93,2 % de personnes ayant au
moins 30 ans d'âge, 80,5 % ayant entre 31 et 45 ans, 84,8 % ayant un
âge compris entre 46 et 60 ans, et 79,57 % de personnes ayant 61 ans et
plus pensent que le changement dans la durée de la saison sèche
est élevée ces dix dernières années.
Fig.9. Perceptionsdu changement de la
durée de la saison sèche.
En ce qui concerne le changement dans la fréquence de
la sécheresse, 93,33 % des enquêtés ayant moins de 30 ans,
88,89 % ayant entre 31 et 45 ans, 75,75 % ayant entre 46 et 60 ans, et 88,88 %
ayant 61 ans et plus pensent que la fréquence est élevée
ces dix dernières années. Les résultats
révèlent également que 84 % de l'échantillon ayant
effectués les études primaires, 87,5 % le secondaire, 83,33 % le
supérieur et 82,35 % une formation informelle affirme que ce changement
est élevé ces dix dernières années.
Fig.10. Perception du changement de
la fréquence de la rudesse de la saison sèche.
III.1.2.4. Principaux
impacts de la variabilité climatique et changements environnementaux
vécus par les paysans
III.1.2.4.1. Sur le rendement agricole
Le calendrier agricole classique est de plus en plus
abandonné du fait de la forte variabilité spatio-temporelle de la
pluviométrie; ceci impacte de façon plus ou moins significative
les rendements agricoles. Pour 53,33 % d'enquêtés
âgés de moins de 30 ans, la variation du calendrier agricole est
très fréquente ces dix dernières années. 78,82 %
des paysans producteurs ayant 31 à 61 ans et plus d'âge pensent
que la variation du calendrier agricole est très fréquente ces
cinq dernières années.
79,97 % d'hommes et 77,22 % de femmes estiment que le
changement dans la fréquence des rendements agricoles est
élevé ces dix dernières années (Tableau V). De
même, 86,6 % de personnes âgés de moins de 30 ans
d'âge, 63,83 % personnes âgés entre 31 et 45 ans, 77,27 % de
personnes âgées entre 46 et 60 ans et 80,90 % de personnes
âgées de 61 ans et plus pensent également que le changement
dans la fréquence des rendements agricoles est élevé ces
dix dernières années.« Jadis les paysans faisaient des rites
consistant à avoir des meilleurs rendements en champs. Ils se
déroulaient généralement au mois de novembre de chaque
année. Depuis un certain temps ces rites sont négligés.
Actuellement (2015) nous travaillons sur des grandes surfaces mais les
productions sont peu abondantes par contre, dans le passé une petite
surface cultivée produisait assez pour nourrir toute la famille et se
faire un peu d'argent. Les ignames qu'on mangeait en août avant ne sont
plus mangées actuellement à la même date. On
récoltait des ignames ayant environ un mètre de long mais depuis
un certain nombre d'années on n'obtient plus des ignames de ce
calibre.Ceci entrainela baisse de revenus et du pouvoir d'achat, l'exode rural,
la famine (prolongation de la période de soudure, et les modifications
des habitudes culturales).»affirment les enquêtés à
l'unanime.
Tableau V. Perception dans le
changement de la fréquence des rendements
|
Période
|
Sexe
|
Perception de la fréquence des rendements
|
Actuellement (2015)
(%)
|
Il y a 5 ans (%)
|
Il y a 10 ans (%)
|
Il y a plus de 10 ans (%)
|
Masculin
|
Faibles
|
7,14
|
7,14
|
23,80
|
64,28
|
Moyens
|
19,04
|
9,5
|
,38
|
11,90
|
Elevées
|
73,80
|
83,33
|
73,802
|
23,80
|
Féminin
|
Faibles
|
0
|
0
|
55,5
|
50
|
Moyens
|
38,89
|
11,11
|
11,11
|
16,67
|
Elevées
|
61,10
|
88,89
|
83,33
|
33,33
|
III.1.2.4.2. Sur la disparition/ apparition de
certaines espèces végétales
La disparition des espèces végétales sont
les indices qui permettent aux paysans de mieux percevoir les changements dans
leur environnement. De ce fait, 40 % des enquêtés ont
constaté que l'arbre sapelli devient de plus en plus rare ceci depuis
environ cinq ans. Depuis dix ans 33,33 % d'enquêtés pensent que
les arbres acajou, pachi et padouk se font de plus rares. De même, 33,33
% ont constaté que le bété, l'iroko, le bossé et le
lotofa se raréfient il y a plus de 10 ans. Les espèces
cultivables telles que le sésame et le taro sont de plus en plus
abandonnées au profit du haricot et du voanzou.
En ce qui est de l'apparition des nouvelles espèces
dans la localité, elle date des années 80. Elle est moyenne
durant les dix dernières années d'après 69,04 % d'hommes
et 66,67 % de femmes. Trois espèces envahissantes sont
énumérées par les habitants et constatées lors de
la descente dans les unités de paysages. Il s'agit de Chromolaena
odorata, Mimosa invisa et Indigofera sp. (Fig. 11).
a
251656704
c
251658752
b
251655680
Fig. 11. Quelques espèces
envahissantes des cultures (a: Chromolaena odorata, b:Mimosa
invisa,c:Indigofera sp.).
III.1.2.4.3. Sur la disparition/ apparition de
certaines espèces animales
La disparition de certaines espèces animales est en
augmentation ces cinq dernières années. De ce fait, 53,57 %
d'hommes et 66,65 % de femmes estiment que cette disparition a
été élevée il y a plus de 10 ans.Lors des
interviews, les enquêtés unanimement affirment que cela est
dû d'une part à la pollution sonore émise par plusieurs
enginstels que les tronçonneuses et d'autre part à la destruction
des galeries forestières ; ceci ayant entrainé la migration
de ces animaux dans les forêts voisines telle celle de Yoko. Pour la
pêche, la diminution de la diversité des produits de pêche
est due d'une part aux déversements des produits
phytosanitairesutilisés dans la culture du cacao dans les cours d'eau et
d'autre part à la pêche abusive menée par les
pêcheurs.
L'analyse des données montre que les espèces
devenant de plus en plus rares peuvent être classées par
périodes. En effet, 44,4 % des enquêtés ont
énuméré les cailles sauvages, pintades, biches,
lièvres, civettes, écureuils et castors pour la période
«il y a 5ans». Pour la période «il y a 10 ans», 50 %
des paysans ont recensés les petits singes, sangliers, pangolins nains
et vipères et enfin 48,3 % d'enquêtés ont cités pour
la période «il y a plus de 10 ans», les buffles,
chimpanzés, gorilles, phacochères, crocodiles et serpents boa.
Parlant d'apparition d'animaux,les insectes sont les plus
concernés. Plusieurs paysans affirment que les chenilles
défoliatrices de cacao (zass en langue Bulu) ont
séjournées dans les plantations de cacao durant des années
à l'arrivée des premières pluies (2005, 2013, mars 2014,
janvier 2015). Les sauterelles ne sont pas en reste. En effet, elles arrivent
par saison et dévastent des surfaces considérablesde plantation
vivrières et cacaoyères (2008 à Bindalima II). De fait,
ces apparitions sont élevées les dix dernières
années et moyennes il y a plus de dix ans.
III.1.2.4.4. Sur la recrudescence des maladies des
cultures/animaux
Les maladies sur les plantes ont augmenté
(élevées) cesdernières années. 73,3 %
d'enquêtés déclarent que cette recrudescence
élevée actuellement (2015), et 75 % «il y a 5 ans». Par
contre, il y a 10 ans et plus 54,15 % d'individus estiment que la recrudescence
des maladies sur les cultures était, moyenne. Lors des enquêtes et
des descentes sur le terrain le constat s'est fait sur le pourrissement des
tubercules de manioc, les différentes maladies sur le cacaoyer, la chute
des mandarines et orangers, les capsides sur les orangers. En ce qui concerne
le pourrissement des tubercules de manioc dans l'échantillon
enquêté, on a 95 % et 85 % respectivement pour les périodes
actuelles et d'il y a 5 ans soit environ 90 % se plaignent du pourrissement des
tubercules de manioc immature ces cinq dernières années ; ce
phénomène était peu fréquent il y a plus de 10 ans.
La recrudescence des maladies varie avec les pluies et les saisons; l'a
révélé un paysan.
La recrudescence des épidémies d'animaux
domestiques (maladie sur crête des coqs), la mort des chèvres et
poules, la peste bovine sont quelques cas observés d'après les
propos recueillis.De ce fait, 91,7 % estiment que cette recrudescence est
élevée ces cinq dernières années et 66,65 % quant
à eux déclarent que cette dernière est moyenne il y a 10
ans et plus (Fig. 12).
Fig.12. Recrudescence des maladies
sur les animaux domestiques
III.1.3. Examen des savoirs et
pratiques d'adaptation des paysans face aux variations climatiques et
changements environnementaux
III.1.3.1. Pratiques
d'adaptation face à la rudesse de la saison sèche et aux
précipitations extrêmes
Ø Pratiques d'adaptationface à la
rudesse de la saison sèche
Les résultats indiquent que 38,3 % d'interrogés
présage la sècheressepar la lecture des mouvements de certains
oiseaux ; 33,3 % par le comportement de certaines espèces
végétales et 28,4 % par la combinaison des deux pratiques. Pour
faire face à cet aléa climatique, les paysans font recours
à un certain nombre de pratiques : 83,3 % défrichent avant
le semis contre 16,7 % après récolte. Le brûlis, la
préparation des billons et le labour, sont pratiqués avant le
semis par tous les paysans. Par ailleurs, 75 % des enquêtés
pensent qu'il existe des plantes consommées et /ou sauvages
résistantes aux extrêmes sécheresses contre 25 % qui ne le
pensent. Ces espèces permettent à combattre la sécheresse
(Tableau VI et VII).
Tableau VI. Plantes consommées
résistantes aux extrêmes sécheresses
Espèces
|
Fréquence(%)
|
Cucumus mochata, Musa acuminata, Mahinot esculenta
|
28,3
|
Dacryodes edulis, Mangifera indica/ Mangifera foetida,Theobroma
cacao,Cucumeropsis manii,Saccharum officinarum, Capsicum frutescens
|
71,7
|
Tableau VII. Plantes sauvages
résistantes aux extrêmes sécheresses.
Espèces
|
Fréquence(%)
|
Chromolaena odorata, Ricinodendron
heudelotii
|
33,3
|
Imperata cylindrica, Pennisetum spp.
|
31,1
|
Imperata cylindrica (chaume), Chromolaena
odorata
|
24,4
|
La plupart des grands arbres
|
11,1
|
Ø Pratiques d'adaptations face aux
précipitations extrêmes
Face aux précipitations extrêmes, les paysans
développent plusieurs stratégies. 46,6 % abandonnent le site;
22,4 % recommencent le semis de la plante; 19 % utilisent les plantes
cultivées adaptées à cette situation et 12,1 % ne font
rien. Des stratégies suscitées, 73,3 % ont répondu par
l'affirmative en ce qui concerne les plantes adaptées aux extrêmes
précipitations contre 26,7 % par la négative. De ces 73,3 %, 40 %
ont énuméré le plantain et le cacaoyer; 22,7 % lebananier,
le melon, et l'igname; 20,5 % leplantain, le cacaoyer, le bananier, le melon,
l'igname, le manguier, le safoutier et la plupart des grands arbres et 15,9 %
le manguier et le safoutier.
III.1.3.2. Pratiques
d'adaptation de gestion des champs
Face aux insectes nuisibles (pucerons, fourmis, etc.), 60 % de
paysans abandonnent la parcelle et attendent l'intervention de la
délégation en charge de l'agriculture contre 40 % qui
développent des stratégies adaptatives. De ces 40 %, 39,3 % font
recours aux insecticides, 41,1 % font des épandages de cendres de bois
et 19,6 % coupent les plants attaqués.
Pratique quasi-inexistante dans la région il y a plus
de 10 ans, l'association et la rotation de plusieurs cultures sur une
même parcelle au cours d'une même année se
généralise progressivement passant d'environ 4 paysans sur 10
depuis un peu plus de 10 ans à environ 8 paysans sur 10, plus
récemment. De ce fait, face aux variabilités climatiques
constatées 6,7 % des paysans utilisent les fertilisants organiques
(fientes de poules, crottes de porcs), 13,3 % procèdent à
l'association des cultures, 18,3 % à la rotation des cultures, 23,3 %
à la jachère, 10 % à l'association des cultures et
à la jachère et 28,3 % font recours à la rotation des
cultures et la jachère.
Pour contrecarrer les feux de brousses, les
enquêtés font des «ceintures de sécurité»
qui consiste à défricher les abords de leurs surfaces
cultivées de deux à trois mètres de large. Pour pallier
à la baisse de production, 45 % de paysans pratiquent des
jachères allant de cinq à sept ans, d'autres par contre (11,7 %)
font recours aux variétés améliorées, 18,3 % des
paysans producteurs utilisent les fertilisants chimiques et 25 % finalement
pratiquent la jachère et la rotation des cultures.
III.1.3.3. Pratiques
d'adaptation face la prolifération des ravageurs
Face à la prolifération des criquets/ invasion
des chenilles, 40 % des enquêtés font recours aux insecticides,
36,7 % font recours à un agent agricole de l'Etat pour une intervention
et 23,3 % utilisent des savoirs locaux pour fabriquer des produits à
base des cendres issus des foyers à bois. En ce qui concernent les
maladies: le pourridié, la pourriture brune du cacaoyer..., 78,3 %
utilisent les fongicides et pesticides chimiques. Pour la baisse de la
productivité des arbres fruitiers, 46,7 % utilisent des pesticides,
fongicides et fertilisants chimiques contre 53,3 % qui ne font rien.
III.1.3.4.Pratiques
liées aux changements du calendrier agricoleet à l'adoption de
nouvelles variétés et culture attelée
Ø Changement du calendrier agricole
Le calendrier agricole classique est de plus en plus
abandonné du fait de la forte variabilité spatio-temporelle de la
pluviométrie. 76,65 % des paysans enquêtés affirment
d'avoir accusé un retarddans la mise en place des cultures ces cinq
dernières années. Cet abandon du calendrier agricole empirique
confirme les informations issues des interviews sur le terrain
résumées par ces propos d'un enquêté : « le
calendrier agricole paysan, depuis plus d'une demi dizaine d'années, se
comporte comme la monnaie nigériane : le Naïra, c'est-à-dire
il est parfois propice aux rendements et parfois pas.»
Ø Abandon/ adoption de nouvelles cultures ou
variétés de cultures
Face aux irrégularités pluviométriques,
21,7 % d'agriculteursont abandonné les variétés classiques
de maïs à cause de leur cycle long et de leur faible rendement pour
de nouvelles variétés de maïs à rendement
élevé, éventuellement avec des opportunités
économiques satisfaisantes.
Face à la récession pluviométrique et les
besoins croissants d'accès au revenu, les paysans expriment de plus en
plus un intérêt pour les nouvelles variétés
adaptées à la réduction de la durée des saisons.
Ils estiment que ces variétés pourraient diminuer le risque de
mauvaise récolte. De ce fait, 73,3 % ont recourt aux nouvelles
variétés et 26,7 % restent figés aux
variétés léguées par leur ancêtres. Parmi ces
73,3 %, 53,3 % ont recours aux variétés améliorées
(maïs, cacaoyer...) (Fig. 13) et 46,7 % font recours aux
variétés venant d'autres localités. C'est le cas des
ignames «abong-mbang» provenant de la Lékié voisine.
a
251661824
b
251660800
Fig.13. Quelques
variétés améliorées adaptées à la
réduction de la durée de saison (a: maïs; b: cacaoyer de
variété Criollo).
Ø Cultures attelées
Une autre adaptation aux risques climatiques est l'association
culturale (culture attelée), (Fig. 14). Sicertainsenquêtés
(18,3 %) n'ont pas recourt à cette pratique, 81,7 % la justifient par le
souci de sécurité alimentaire et nutritionnelle du ménage
et les opportunités économiques qu'elle offre.
b
251662848
c
251664896
a
Fig.14. Culture attelée (a et
b: maïs-haricot ; c: maïs-manioc).
III.1.3.5. Pratiques
liées à l'utilisation des intrants agricoles pour
réduction de faible rendement et limitation des effets des maladies
La principale raison de l'augmentation de l'utilisation des
intrants agricoles (engrais, herbicides et insecticides) est la recrudescence
des maladies sur les cultures ou le faible rendement de ces dernières
(cacaoyer, manioc...). Environ 61,7 % font usage des engrais chimiques contre
18,3 % qui utilisent les engrais locaux (fientes de poules, crottes de porcs).
En ce qui concerne l'usage des pesticides chimiques, 73,3 % de paysans les
utilisent contre seulement 16,7 % qui ont développé des
pesticides biologiques à base des feuilles de l'espèce
Tithonia diversifolia (Asteraceae).
III.1.3.6.Corrélation entre les perceptions-
stratégie paysanne d'adaptation face aux variabilités
climatiques
Ø Niveau de cohérence entre les perceptions
paysannes et les résultatssur l'évolution des
précipitations et températures
Les changements climatiques peuvent être
considérés comme une variation statistiquement significative de
l'état moyen du climat et de sa variabilité, persistant pendant
une période prolongée (généralement des
décennies). Les facteurs du climat qui sont considérés
dans la détermination de ces indicateurs des changements climatiques
sont les précipitations (hauteurs et nombres de jours de pluies) et les
températures maximales et minimales. Les perceptions paysannes
notées étant essentiellement liées au déroulement
de la saison pluvieuse, les modifications du facteur pluviométrie seront
analysées à travers son influence sur la saison pluvieuse. Les
données pluviométriques utilisées sont celles du poste
d'observation de Ntui (2013 et 2014).
Ø Analyse des tendances pluviométriques
(2013 et 2014) à Ntui
L'étude des paramètres pluviométriques
permet d'examiner les modifications éventuelles qu'il y a eu ces deux
(2) années. Pour ce faire, la pluviométrie a été
caractérisée dans le but de comparer l'évolution de
celle-ci au cours des 2 années. Un aperçu sur l'évolution
des hauteurs pluviométriques annuelles et du nombre de jours pluvieux
par années est perceptible (Fig. 15 et 16).L'analyse montre une
variation des hauteurs pluviométriques annuelles avec des maximums en
octobre, avril et mars brutale et minimum août, juillet et janvier pour
l'année 2013. Par contre l'année 2014 a eu les maximums en
août, juin et septembre et des minimums en février et
décembre. Ces résultats révèlent bien que ces
années se succèdent, elles ont une évolution
différente. Ils confirment les perceptions des producteurs.
Ø Analyse des tendances
thermométriques
En dehors de la pluviométrie, la température est
un paramètre climatique qui affecte le cadre de vie aussi bien des
hommes que des animaux et végétaux. Ayant aussi marqué les
populations par son évolution, est présenté ici
l'évolution de la température des années 2013 et 2014. La
tendance thermométrique annuelle présentée montre qu'il n
y a pas une grande différence entre les deux années. Cependant,
l'année 2014 a connu cinq mois où les températures ont
été élevées (quatre mois successifs). De même
l'année 2013 a connu aussi cinq mois (non successifs) avec des
températures élevées. Les affirmations des producteurs sur
la hausse des températures sont confirmées.
Fig.15. Diagramme ombrothermique
(année d'observation 2013; Poste d'observation: Ntui)
Fig.16. Diagramme ombrothermique
(année d'observation 2014; Poste d'observation: Ntui)
Ø Relation entre perceptions et trajectoires de
vie des paysans producteurs
Après les analyses uni-variée et
bi-variée qui ont essayé d'apporter une certaine
compréhension à ces différents liens, les analyses des
correspondances multiples (ACM) vont essayer à leur tour de confirmer ou
d'infirmer.
Les résultats de l'analyse en composante multiple
montrent que 100 % des perceptionssont expliquées par le plan
factoriel composé des axes 1 et 2 représentant
respectivement75,27 % et 24,74 % de l'inertie totale. L'axe 1 est
formé par les variables changement de température saison
pluvieuse >10 ans élevé (TSPE>10), changement
quantité de pluie il y a 10 ans faible (QP10F), changement de
température saison sèche il y a 5 ans faible (TSP5F) par actif et
âge et niveau d'instruction par actif lui sont significativement
associés. L'axe 2 par changement de température saison
sèche il y a 5 ans faible (TSP5F), changement de température
saison pluvieuse >10 ans élevé (TSPE>10), changement
quantité de pluie il y a 5 ans faible (QP5F) et changement
quantité de pluie actuellement faible (QPAF) par actif lui sont
significativement associés (Fig. 17). Il en ressort que la variable sexe
n'influence sur les perceptions. Par contre les variables niveau d'instruction
et tranche d'âge ont une influence. D'où la gente féminine
perçoivent les changements dans leur environnement au même titre
que les hommes.
Fig.17. ACM sur les perceptions
paysannes face aux variabilités climatiques et changements
environnementaux.
Indicateurs : SP=température pendant
la saison pluvieuse; SS=température pendant la saison sèche;
FVV=fréquence des vents violents; QP=quantité de pluie;
FP=fréquence des pluies.
Périodes : AE=actuellement
élevé; AM=actuellement moyen; AF=actuellement faible; 5E=5ans
élevé; 5M=5ans moyen; 5F=5ans faible; 10E=10ans
élevé; 10M=10ans moyen; 10F=10ans faible; >10E=plus de 10 ans
élevé; >10M=plus de 10 ans moyen; >10F=plus de 10 ans
faible.
Ø Relation entrepratiques d'adaptationet
trajectoires de vie des paysans producteurs
Les résultats de l'analyse en composante multiple
montrent que 84,12 % des pratiques d'adaptationsont expliquées par
le plan factoriel composé des axes 1 et 2 représentant
respectivement58,22 % et 25,90 % de l'inertie totale. L'axe 1 est
formé par les variables :pas Association des Cultures (AC non), Lutte
contre les extrêmes Précipitations rien à signaler (LCEP
ras), Lutte contre les extrêmes Précipitations recommencement
(LCEP rec) et menace des criquets invasion par les chenilles abandon de la
parcelle détruite (MCIC apad) par actif et âge et niveau
d'instruction par actif qui lui sont significativement associés. L'axe 2
par Lutte contre les extrêmes Précipitations recommencement (LCEP
rec), menace des criquets invasion par les chenilles utilisation des
insecticides (MCIC ins), adoption de nouvelles variétés non (AnV
non), Lutte contre les extrêmes Précipitations rien à
signaler (LCEP ras)par actif et niveau d'instruction et estimation du capital
foncier qui qui lui sont significativement associés (Fig. 18). Le sexe
au même titre que l'âge n'influence pas sur les pratiques
d'adaptation alors que le niveau d'instruction, capital foncier et niveau
d'instruction influence pour leur part ce dernier.
Fig.18. ACM sur les pratiques
paysannes d'adaptation face aux variabilités climatiques et changements
environnementaux.
LCEP=lutte contre les extrêmes précipitations
(absi: abandon du site, uculac: utilisation des cultures adaptées, rec:
recommencement, ras: rien à signaler) ; LCIn=lutte contre les
insectes nuisibles (unpl: utilisation des nouveaux plants, abpar: abandon de la
parcelle) ; AC=association des cultures (non, oui) ; UPL=utilisation
des pesticides locaux (oui, non) ; UEC=utilisation des engrais chimiques
(non, oui) ; UPC=utilisation des pesticides chimiques (non, oui) ;
UEL=utilisation des engrais locaux (non, oui) ; DPR=décalage de la
période de semis (non, oui) ; MCIC=menace des criquets invasion par
les chenilles (ins: utilisation des insecticides chimiques, apad: abandon de la
parcelle détruite, uc: utilisation des cendres de bois) ; AnV=adoption
de nouvelle variétés (non, oui).
Ø III.2. Discussion
Les résultats montrent que les enquêtés de
Ntuiprincipalementl'agriculture, le petit élevage et la cueillette
sontles principales activités par ordre d'importance alors quela chasse
et la pêche sont des activités des groupes t réduites
àleur plus simple expression. La cueillette est plus l'oeuvre des
femmes. En effet, l'agriculture représente 63,7 % et le petit
élevage 16,7 %.Guianeng (2009), a montré que les activités
sont effectuées à des fréquences différentes par
les populations de Tagawa 1, 2 et 3 (au Cameroun) et que la cueillette est
essentiellement l'oeuvre des femmes. Le vieillissement des chasseurs, le manque
de gibier et l'envahissement des savanes par les plantes invasives dont
Chromolaena odorata, Mimosa pudica et Indigofera sp. (ces
espèces végétales empêchent les chiens et leurs
maîtres de mieux appréhender leur proie), expliqueraient ces
constats sur les activités.
Les enquêtés dans cette localité
n'utilisent pas seulement la main d'oeuvre familiale pour mener leurs
activités et faire face aux variations du climat car, 36,7 % font
recours à la main d'oeuvre externe (20 % font recours à la main
d'oeuvre salariale et 16,7 % aux associations). Ce même constat a
été fait par Manga (2013) etNgono (2013). L'absence des
infrastructures d'enseignement secondaire (seulement 20 % de la
totalité des établissements dans les trois localités)
influenceraitprobablement la connaissance des notions de changement et
perturbation climatiques. Les observations de Guianeng (2009), faites à
Tagawa 1, 2 et 3 épousent les précédents propos et ont
montré que l'absence de lycée et collège pourrait impacter
sur la connaissance des notions de changement et perturbation environnementaux.
Les perceptions des variations et changements climatiques et
environnementaux chez les paysans diffèrent d'un paysan à un
autre selon certains facteurs. Pour permettre d'avoir une vision claire de la
situation pluvieuse passée et celle en cours, les producteurs emploient
un certainnombre deconcepts clés attribués aux manifestations
saisonnières vécues dans leur milieu. Ces remarques se
rapprochent des faits observées par Agossou et al. (2012) au
Bénin. Ceci peut s'expliquer par le fait d'un certain «
déréglage » quant au déroulement normal tel que connu
autrefois, des manifestations et évènements environnementaux qui
sont de moins en moins perceptibles.
Les causes attribuées aux changements climatiques par
les enquêtéssont plus liées aux normes et croyances
locales.L'émission des gaz à effet de serre qui demeure la
principale cause scientifiquement prouvée des changements climatiques
n'a pas du tout été évoquée ; constat fait
aussi par Agossou et al. (2012)travaillant dans lesCommunes d'Adjohoun
et de Dangbo au Sud-Est du Bénin.Cesnormes et croyances locales peuvent
être expliquées par le fait que les producteurs de cette zone ne
se sont pas familiarisés à cette réalité des gaz
à effet de serre, et il n'y a jamais eu d'actions de sensibilisation
à leur encontre pour attirer leur attention sur le fait ; le niveau
éducationnel posant déjà au préalable un blocage
La pluviométrie, la température et le vent ont
été cités comme étant les indicateurs et
manifestations du changement changeants les plus déterminants et
perceptibles. Ils paraissent plusmémorables et visibles par les
producteursque les autres paramètres climatiques tels que :
l'insolation, humidité relative, etc. Ce constat est conforme à
celui de Wakponou etal.(2008)qui ont relevé des perceptions
paysannes similaires en zone l'Extrême-Nord Cameroun. Ces trois variables
climatiques ont une influence directe sur la production agricole et
déterminent la bonne ou mauvaise saison agricole ce qui expliqueraitleur
choix par les enquêtés.
Le changement dans la distribution des précipitations
est perçu par la majorité des paysans (95 %) à travers la
disparition ou la perturbation de certaines manifestations pluvieuses qui
rythmaient le déroulement des travaux champêtres dans les temps
anciens tels que l'«Onguémé » (rosée),
l'«Ossobolo'o» (dès les premières pluies)
et le «Ondimbili » (période de semis proprement
dite). Ce changement connait une haussecesdix dernières années
les populations locales (homme comme femme) étant quasi-unanimes quant
à la baisse de la quantité des précipitations. Cela va de
même pour les changementsces dix dernières années des
températures (changement estimé par 83,3% en saison sèche
et 77,3 % en saison pluvieuse)et des vents(71,7 %) pendant toutes les saisons
(sèche et pluvieuse). Ces perceptions sont similaires à ceux de
Doukpolo (2007) en République Centrafricaine, Kouassi et al.
(2015) en Côte d'Ivoire et Mbow et al. (2008) au
Sénégal. Les perceptions de ces indicateurs de changements
pluviométriques peuvent néanmoins être faibles et cela
étant dus au fait que les producteurs ne se souviennent essentiellement
que des indicateurs impactant sensiblement leur vie quotidienne au point
d'entrer dans la mémoire et de devenir une
référence(Dellile, 2011 ; Bambara et al, 2013). En
effet, les producteurs se souviennent des phénomènes climatiques
tels que la hausse de température et la violence du vent qui
entraînent des dégâts matériels.
En raison de leurs répercussions immédiates sur
le milieu naturel et ses composantes, les questions de changement et de
variabilité pluviométriques apparaissent comme des
préoccupations majeures au sein de toutes les communautés
humaines - scientifiques, politiques, population. A Ntui, de manière
générale, le calendrier cultural classique a connu des
modifications pour 78,82 % des paysans. Il est de plus en plus abandonné
du fait de la forte variabilité spatio-temporelle de la
pluviométrie car 76,65 % des paysans enquêtés affirment
avoir accusé un retard dansla mise en place des cultures ces cinq
dernières années ; ce retard impacte de façon plus ou
moins significative les rendements agricoles. Ce changement de calendrier
trouverait plus la source dans les changements climatiques que dans les
croyances locales. Le décalage de la date de semis de la culture des
arachides, du maïs est l'oeuvre des paysans qui essayent de définir
une période de semis qui réponde mieux aux nouvelles situations
vécues. Au regard du démarrage tardif des deux saisons pluvieuses
de l'année et du raccourcissement de leurs durées, les paysans
producteurs optentdonc pour cette stratégie. Des résultats
similaires ont été évoqués par Amadou (2005) qui a
montré qu'au Niger les producteurs ont adopté en réponse
aux changements climatiques la stratégie« de semis dès la
première pluie dans le souci de profiter au mieux des premières
pluies utiles et pour le labour précoce ».Ainsi donc, le
décalage de la date de semis rend possible les semis.
Des perceptions de variations climatiques liées de
façon indirecte à l'apparition ou disparition de certaines
espèces végétalesont été constatées.
Raréfaction du sapelli depuis environ cinq ans (40 %), acajou, pachi et
padouk depuis dix ans (33,33 % d'enquêtés)et depuis plus de dix
ans le bété, l'iroko, le bossé et le lotofa (33,33 %).Ces
espèces végétales sont les indices qui permettent aux
paysans de mieux percevoir certains changements comme l'intensité des
vents, la fertilité des sols, la température, etc, dans leur
environnement. L'apparition des nouvelles espèces dontChromolaena
odorata, Mimosa invisa et Indigofera sp. dans la localité
date des années 80. Elle est moyenne durant les dix dernières
années d'après 69,04 % d'hommes et 66,67 % de femmes,la
disparition du couvert forestier étant la principale explication
à cette apparition. Ces résultats corroborent avec ceux obtenus
par Mala et al.(2012) ont déclaré que, les
paysansdéroulent leurs savoirs traditionnels et empiriques pour
s'adapter à la variabilité climatique de leur
écosystème en appliquant des mesures d'adaptation variées
en réponse aux changements climatiques vécus dans leur
milieu ; cette adaptation expliquerait l'absence de déplacement de
ces populations vers d'autres localités. Ce qui épouse les
travaux de Bambara et al. (2013)qui ont montré que
l'adhésion des populations aux actions locales d'adaptation aux
changements climatiques est effective si ces actions intègrent leurs
savoirs endogènes y relatifs.
Une observation de l'abandon des variétés
classiques de maïs (21,7 %) au profit de nouvelles variétés
(73,3 %) à rendement élevé et à cycle court a
été faite. Ces stratégies d'adaptation paysanne trouverait
une cause à la variation climatique et leur permettrait de pallier
à l'irrégularité de la pluie, des périodes de
culture devenant soit plus long, soit plus court et d'être plus
prévoyants. Toutefois, 26,7 % restent figés aux
variétés léguées par leurs ancêtres. Les
résultats similaires obtenus par Codjia (2009) et Doukpolo (2014), ont
montré que les agriculteurs disposent en général de
plusieurs variétés de la même espèce. Ceci
s'explique par le fait que certaines mesures individuelles
développées par les paysans en réponse aux
péjorations climatiques sont des résultats des échecs
connus par les producteurs dans l'exercice de leurs activités agricoles,
et la capitalisation de nouveaux savoirs au regard de l'évolution du
climat.
L'association culturale est actuellement monnaie courante dans
la région. 81,7 % des enquêtés la justifient par le souci
de sécurité alimentaire et nutritionnelle du ménage, et
les opportunités économiques qu'elle offre.Pratique
quasi-inexistante dans la région il y a plus de 10 ans, l'association et
la rotation de plusieurs cultures sur une même parcelle au cours d'une
même année se généralise progressivement passant
d'environ 4 paysans sur 10 depuis un peu plus de 10 ans à environ 8
paysans sur 10 plus récemment. Ces pratiques sont similaires à
ceux des travaux de Kouassi et al. (2015). Les types d'adaptation mis
en oeuvre seraient sujets à des contraintes matérielles,
financières et techniques et surtout d'accès à
l'information, cas de beaucoup d'agriculteurs dans la région
d'étude qui ne disposent pas assez de moyens financiers, ni de
technologies pour entretenir leurs terres comme ils le souhaitent.Ces
résultats corroborent ceux deDoukpolo (2014).
Au vue des diagrammes ombrothermiques, les perceptions
paysannes notées étant essentiellement liées au
déroulement de la saison pluvieuse, les modifications du facteur
pluviométrie révèlent bien que ces années (2013 et
2014) se succèdent, elles ont une évolution différente. De
ce fait, les perceptions des paysans sont confirmées. D'après les
ACM, La variable sexe n'influence sur les perceptions. Par contre les variables
niveau d'instruction et tranche d'âge ont une influence. Le sexe n'a pas
une influence sur les perceptions. Le sexe au même titre que l'âge
n'influence pas sur les pratiques d'adaptation alors que le niveau
d'instruction et le capital foncier influencent pour leur part ce dernier.
C'est dire que le niveau d'instruction et le capital foncier ont des impacts
sur les pratiques d'adaptation.
CHAPITRE IV. CONCLUSION,
RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES
Ø IV.1. Conclusion
Les villages de l'étude ont connu un certain nombre
d'évènements tant sur le plan socio-économique
qu'écologique. Les paysans ont une perception des manifestations des
changements climatiques vécus dans leur terroir mais ceux-ci demeurent
moins éclairés sur les causes réelles du
phénomène. Néanmoins, les modifications
pluviométriques sont ressenties à travers les signes tels que la
baisse de la pluviosité, l'arrêt précoce des pluies, le
raccourcissement de la durée de la saison pluvieuse, la diminution
sensible des quantités pluviométriques. Les modifications de
température et du vent sont ressenties ces dix dernières
années par l'augmentation de la température et l'occurrence de
vents de plus en plus violents; tout ceci agrémenté de concepts
et d'adages courants liés au climat existant au sein de la
communauté et révélateurs des changements climatiques
vécus.Avec les perturbations qu'ont connues les pluies dans les
années 1980-1990, on voit par conséquent que les
Bàkí emploient un certain nombre de concepts clés
caractérisant les manifestations saisonnières vécues dans
leur milieu, leur permettant d'avoir une vision claire de la situation
climatique passée et celle qui est en cours.
Les variabilités climatiques contribuent fortement
à la dégradation du milieu physique et du cadre de vie des
producteurs à travers les variations du calendrier agricole et la
diminution des rendements agricoles. Les paysans développent des
techniques et prennent des mesures pour assurer la pérennité
agricole mais ces mesures incombent aussi en majeure partie aux situations
socio-politiques et économiques s'imposant à ces
communautés rurales. Toutefois, aucune mesure de reboisement n'a
été observée alors qu'elle pourrait être une
solution bien palliative à l'échelle locale.
Ø IV.2. Recommandations
Afin de permettre une meilleure gestion des
conséquences des variabilités climatiques, quelques
recommandations peuvent être formulées:
À l'endroit du pouvoir public central et local (station
de l'IRAD de Ntui):
- de mettre en place un système d'alerte agro
météorologique en vue de fournir aux producteurs des informations
sur la prévision des saisons pluvieuses ;
- de sensibiliser les producteurs sur la réalité
des variabilités climatiques pour une bonne prise de conscience
collective ;
- de promouvoir le crédit agricole pour faciliter le
financement à temps de la production des producteurs.
À l'endroit des services de vulgarisation et
d'encadrement:
- d'inscrire au rang de priorité les questions des
variabilités climatiques dans leur programme d'action;
- d'étudier dans une perspective d'approche
participative, les possibilités de vulgariser des systèmes
d'agroforesterie à base d'essences fruitières en vue de permettre
aux producteurs de pouvoir limiter l'amenuisement de leur revenu en raison de
la baisse de rendement des cultures vivrières induit par les changements
climatiques.
À l'endroit des producteurs des villages
- d'assurer une franche collaboration avec les services de
vulgarisation et d'encadrement afin de tirer profit des savoirs exogènes
promus par ces structures ;
- de partage des expériences d'adaptation entre paysans
producteurs.
Ø IV.3. Perspectives
Pour des études ultérieures nous nous
proposerons :
- l'étude de la durabilité
socio-économique et écologique des différentes
mesures/stratégies développées par les producteurs;
- l'étude de l'impact des changements climatiques sur
la mobilisation et la gestion de la main d'oeuvre agricole ;
- la détermination des relations entre les changements
climatiques et les stratégies de sortie d'agriculture telles que les
migrations et l'exode rural.
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ANNEXES
251640320Annexe 1. Evènements
environnementaux globaux ayant marqués la localité. (+):
présence de l'évènement.
|
Bindalima II
|
Nachtigal
|
Nguette
|
Colonisation, introduction de la culture de cacao Avant
1960
|
+
|
+
|
+
|
Grande crue des cours d'eau (1960-1980)
|
+ (Meloko'o)
|
+ (Wala)
|
+(Tséchama)
|
Traversé de la Sanaga par Eton et Manguissa 1965
|
+
|
+
|
+
|
Construction du pont sur la Sanaga(pont de l'enfance) «
Migration Lékié-Mbam » en 1979
|
+
|
+
|
+
|
Prolifération des maladies (cécité,
épilepsie) fuite de certains autochtones (1970-1975)
|
+
|
+
|
+
|
Apparition de Chromolaena odorata (1970)
|
+
|
+
|
+
|
Intervention de la SODECAO au cours des années 1985
(création des pistes cacaoyères et l'apport en semence et
plants)
|
+
|
+
|
+
|
Raréfaction des grands singes, les panthères,
les civettes, les hippopotames (1990)
|
+
|
+
|
+
|
Empoisonnement des cours d'eau, morts des poissons (1992)
|
+
|
+
|
+
|
Très longue sécheresse d'environ six mois
d'affilé (1972-1973, 1982-1983, 1997, 2000, 2015)
|
+
|
+
|
+
|
Incendie des champs cacaoyers et vivriers (1972-1973,
1982-1983, 1997, 2000)
|
+
|
+
|
+
|
Tarissement des cours d'eau
|
+ (Meloko'o 1975,1983)
|
+ (Wala 2006, 2012, 2013
|
+(Tséchama, 1983, 2000)
|
Apparition de Mimosa spp. (1980)
|
+
|
+
|
+
|
Début d'abattage abusif des essences
forestières, l'avènement des scieurs (1980)
|
+
|
+
|
+
|
251641344Amplification des vents violents (Pouogui'i
localement) occasionnant plusieurs dégâts colossaux (interruption
de la messe à la case chapelle de Nguette) (1983, 2003, 2009, 2010,
2516423682013, 2014, 2015)
|
+
|
+
|
+
|
Avènement des habitations en brique de terre et
parpaings, introduction des billons (1995)
|
+
|
+
|
+
|
Diminution population des champignons (1998)
|
+
|
+
|
+
|
Apparition et prolifération d'Indigofera sp.
(2000)
|
+
|
+
|
+
|
Début de pourrissement accentué des tubercules
immatures de manioc (2000)
|
+
|
+
|
+
|
Raréfaction des populations d'oiseaux et diminution de
la diversité (2001)
|
+
|
+
|
+
|
Avènement et prolifération des chenilles
défoliatrices de cacaoyer (2005, 2007, 2013, 2014)
|
+
|
+
|
+
|
Invasion des sauterelles venant du grand nord,
dégâts colossaux (2008)
|
+
|
+
|
+
|
Abandon de plus en plus du sésame (2010)
|
+
|
+
|
+
|
Centre de formation de jeunes agriculteurs
|
-
|
+
|
-
|
Épidémies sur animaux domestiques (2013)
|
+
|
+
|
+
|
Absence de l'Oguémé, des pluies de
Octobre, baisse de rendement d'igname (2015)
|
+
|
+
|
+
|
Annexe 2. Trame d'enquête cadre
UNIVERSITE DE YAOUNDE I
FACULTE DES SCIENCES
THE UNIVERSITY OF YAOUNDE I
FACULTY OF SCIENCE
Trame enquête cadre
Ce questionnaire est destiné strictement à
un usage exclusivement académique dans le cadre des recherches en vue de
la préparation du mémoire de Master.
1) Représentation des changements
climatiques
Est-ce que le climat a changé ?
Quels sont selon vous les problèmes liés aux
changements climatiques ?
Comment les populations locales perçoivent-elles les
variabilités climatiques et quel est son effet sur les pratiques
agricoles et les autres activités: chasse, pêche, collecte des
PFNL ?
2) Perceptions sur les effets des changements
climatiques
Est-ce qu'il y a des impacts des changements climatiques dans
la région ?
Quels sont les impacts des changements climatiques les plus
remarqués ?
3) Adaptations face aux changements
climatiques
Quelles sont les actions prises en compte pour s'adapter aux
impacts des changements climatiques dans la région ?
Comment les populations utilisent-elles leurs savoirs
traditionnels pour s'adapter à la variabilité climatique de leur
localité ?
Selon vous quelles sont les actions à prendre pour
s'adapter aux impacts des changements climatiques ?
4) Réseaux sociaux consacrés à
l'amélioration de l'environnement dans la région
Faites-vous partie d'un groupe de travail pour
améliorer l'environnement dans la région ?
Les changements climatiques sont-ils une bonne ou une mauvaise
chose ? Pourquoi ?
251643392Annexe 3.
Trame d'enquête auprès des ménages
UNIVERSITE DE YAOUNDE I
FACULTE DES SCIENCES
THE UNIVERSITY OF YAOUNDE I
FACULTY OF SCIENCE
TRAME DE QUESTIONNAIRES
Ce questionnaire est destiné strictement à un
usage exclusivement académique dans le cadre des recherchesen vue de la
préparation du mémoire de Master.
Identification du village
Nom du village :..................
Données
géographiques...................
Date...............
N°..................
Section 1: Description du profil
historico-écologique et socio-économique des sites paysans
1.1.Description du profil
historico-écologiquedes sites paysans
1.1.1.Quels sont les différents milieux
écologiques d'interventions ?
1.1.2. Que prélevez-vous dans ces milieux ?
1.1.3. Ces milieux gardent-elles les mêmes aspects
qu'il y a: 5ans Oui ? Non ? ; 10 ans Oui ? Non ? ; plus de 10 ans Oui
? Non ?
Si non, pourquoi ?
1.1.4. Quelles sont les différents
évènements qui ont marqués votre environnement ?
1.1.5. Quelles ont été les
conséquences ?
1.2. Description du profil socio-économique des
sites paysans
1.2.1. Quels sont les ethnies rencontrées dans votre
village ?
1.2.2. Quand ce sont-ils installés ?
1.2.3. Pour quelles raisons se sont-ils
installés ?
1.2.4. Comment vivent-ils dans votre village ?
1.2.5. Quelles sont les mutations qu'ont connues votre village
sur le plan socio-économique ?
251644416
Section 2 : Caractérisation du profil
socio-économique des paysans
2.1. Identification de
l'enquêté
2.1.1. Nom(s) et prénom(s) :
2.1.2. Sexe : Masculin? Féminin?
2.1.3. Tranche d'âge : moins de 30 ans? ;
31-45 ans ? ; 46-60 ans ? ; 61 ans et plus?
2.1.4. Situation matrimoniale : Marié(e) ? ;
Célibataire ? ; Divorcé? Veuf (ve) ?
2.1.5. Qualité : Agriculteur ? ; Chasseur
? ; Eleveur ? ; Fonctionnaire ? ; Fonctionnaire retraité
? ; Autres (à préciser) ?
2.1.6. Structuration dans le ménage
2.1.6.1. Taille du ménage:
2.1.6.2. Nombre de femme(s):
2.1.6.3. Structuration dans le
ménage :
Ø Nombre d'hommes adultes =21ans :
Ø Nombre de femmes adultes=21 ans :
Ø Nombre de jeunes garçons 5-20ans :
Ø Nombre de jeunes filles 5-20ans :
2.1.7. Groupe ethnique :
2.1.8. Origine: allogène ? ; autochtone ?
2.1.9. Niveau d'instruction : Primaire? ;
Secondaire? ; Supérieur? ; formation informelle?
2.1.10. Quel est votre statut résidentiel?
Résident permanent ? ; Résident temporaire ? ;
Saisonnier ? ; Autres (à préciser) ?
2.1.10.1. Si résident permanent, depuis combien
de temps vivez-vous dans ce village de façon permanente? Moins de
5ans? ; 5-10ans? ; 10-15ans? ; plus de 15ans?
2.1.10.2. Raison d'installation: Disponibilité de
la terre? ; Fertilité de la terre? ; Autres (à
préciser) ?
2.1.11. Membre d'une organisation paysanne : Oui ?
Non?
Si oui, laquelle ou lesquelles ? GIC? ;
Coopérative? ; Tontine? ; Autres (à préciser)
?
2.1.12. Organisation du travail: Initiative
commune? ; Individualité? ; Association paroissiale? ;
Autres (à préciser) ?
2.1.13. Activités principales:
Ø En saison sèche: Agriculture? ;
Pêche? ; Chasse? ; Cueillette? ; Elevage?
Ø En saison pluvieuse: Agriculture? ; Pêche?
; Chasse? ; Cueillette? ; Elevage?
2.1.14. Estimation des ressources
Ø Estimation du capital foncier (terre) : moins de 5
ha? ;5-10ha; 10-15ha? ; plus de 15ha?
Ø Estimation financière (en CFA)/an: moins de
100000 ? ; 100-150000 ? ; 200-300000 ? ; plus de 300000 ?
Ø Estimation du capital matériel :
Matériel agricole rudimentaires ? ; Autres (à
préciser) ?
2.1.15. Acteur dans l'implication de la recherche et
développement des ressources naturelles : Oui? Non?
Si oui, liste des activités ?
2.1.16. Depuis? Moins de 5ans? ; 5-10ans? ;
plus de 15ans?
2.2. Etrangers au village
2.2.1. Etrangers au village: oui ?Non?
2.2.2. S'il ya des étrangers au village de quelle
ethnie appartiennent ils ?
2.2.3. Où et comment vivent ces étrangers dans
le village ? Mêlés aux villageois? ; Dans un campement
ou dans un endroit à part? ; Autres (à préciser) ?
2.2.4. Ces étrangers sont-ils considérés
comme ayant droit aux ressources ? Oui? Non?
2.2.5. Si ces étrangers ont besoin de terre, comment
se procurent ils ? Location ? ; Achat? ; Don ? ; Autres
(à préciser) ?
2.2.6. Apportent-ils des nouvelles pratiques agricoles? Oui?
Non ?
Si oui, lesquelles ?
2.2.7. Sont-elles: bonnes? ; mauvaises ?
2.3. Infrastructures et les services du village
2.3.1. Etat des pistes du village: bonne en toute saison
? ; passable en toute saison ? ; mauvaise en toute saison ? ;
très mauvaise en saison pluvieuse ?
2.3.2. Tous les produits ramenés au marché
sont-ils vendus ? Oui? Non?
Si non, qu'est-ce que vous faites des restes ? Abandon
au marché? ; Conservation en attendant la prochaine fois? ;
Distribution à un proche en ville? ; Autres (à
préciser) ?
2.5. Activités de production
2.5.1. Quelles sont les activités de production
pratiquées dans votre village (par ordre d'importance)?
Ordre d'importance
|
Activité de production
|
1
|
|
2
|
|
2.5.2. La contribution des activités dans le revenu des
ménages et dans l'alimentation (en pourcentage)
Activités
|
Alimentation (%)
|
Vente (%)
|
Produits agricoles
|
|
|
Produits du petit élevage
|
|
|
PFNL
|
|
|
Section 3: Appréhender les savoirs paysans sur
les variations climatiques et changements environnementaux
3.1. Perception sur la variation
3.1.1. Globalement pensez-vous que quelque chose a
changé en ce qui concerne le climat? Oui ? non?
Si oui, cochez la case juste Il y a 5 ans ? ; Il y a 10
ans? ; Il ya plus de 10ans?
Si non, pourquoi ?
3.1.2. ? quoi attribuez-vous ce changement ?
Déforestation? ; Utilisation des produits chimiques? ; forte
pression démographique ? ;Désobéissance aux
divinités et punition divine (ou des ancêtres)? Autres (à
préciser) ?
3.1.3. Quelles ont été les manifestations de ces
changements? Sécheresse ? ; Extrêmes précipitations
? ; disparition de certaines espèces? ; récurrence des
vents violents? ; Autres (à préciser) ?
3.2. Indicateurs des variabilités du
climat
Indicateurs
|
Questions
|
Catégories
|
Actuellement
|
Il y a 5 ans
|
Il y a 10 ans
|
Il y a plus de 10 ans
|
Remarques
|
Distribution des températures
|
1. Avez-vous noté un changement de température
pendant la saison sèche durant les périodes suivantes ?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
Elevées
|
|
|
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2. Avez-vous noté un changement de température
pendant la saison de pluie durant les périodes suivantes ?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
Elevées
|
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|
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|
Distribution des pluies
|
3. Avez-vous noté un changement dans la fréquence
des pluies durant les périodes suivantes ?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
Elevées
|
|
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|
Quantité des pluies
|
4. Avez-vous noté un changement dans la quantité
des pluies durant les périodes suivantes ?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
Elevées
|
|
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|
|
Fréquence de la sécheresse
|
5. Avez-vous noté un changement dans la fréquence
de la sécheresse durant les périodes suivantes ?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
Elevées
|
|
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|
Durée de la sécheresse
|
6. Avez-vous noté un changement dans la durée de la
sécheresse durant les périodes suivantes ?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
Elevées
|
|
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|
|
Fréquence des montées des eaux
|
7. Avez-vous noté un changement dans la fréquence
des montées des eaux durant les périodes suivantes ?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
Elevées
|
|
|
|
|
Intensité des montées des eaux
|
8. Avez-vous noté un changement dans la durée des
montées des eaux durant les périodes suivantes ?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
Elevées
|
|
|
|
|
Niveau d'eau
|
9. Avez-vous noté une variation du niveau d'eau (forages,
puits, marigots, sources, mares) durant les périodes suivantes ?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
Elevées
|
|
|
|
|
Fréquence des vents violents
|
10. Avez-vous noté un changement dans la fréquence
des vents violents durant les périodes suivantes ?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
Elevées
|
|
|
|
|
Fréquence des rendements agricoles
|
11. Avez-vous noté un changement dans la fréquence
des rendements durant les périodes suivantes ?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
Elevées
|
|
|
|
|
Disparition de certaines espèces
végétales
|
12. Avez-vous noté la disparition de certaines
espèces végétales?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
Elevées
|
|
|
|
|
Apparition de nouvelles espèces végétales au
détriment des autres
|
13. Avez-vous noté l'apparition de nouvelles
espèces au détriment des autres?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
Elevées
|
|
|
|
|
Disparition de certaines espèces animales
|
14. Avez-vous noté la disparition de certaines
espèces animales ?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
Elevées
|
|
|
|
|
Apparition de nouvelles espèces animales au
détriment des autres
|
15. Avez-vous noté l'apparition de nouvelles
espèces animales au détriment des autres ?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
Elevées
|
|
|
|
|
Recrudescence des maladies sur les cultures
|
16. Avez-vous noté la recrudescence des maladies sur les
cultures ?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
Elevées
|
|
|
|
|
Recrudescence des maladies chez les animaux domestiques et
sauvages
|
17. Avez-vous noté la recrudescence des maladies chez les
animaux ?
|
Faibles
|
|
|
|
|
|
Moyens
|
|
|
|
|
|
Elevées
|
|
|
|
|
|
3.3. TENDANCES CLIMATIQUES
3.3.1. Quelles sont les tendances climatiques les plus
menaçantes selon vous ?
1)... 2)...3)... 4)... 5)...6)...7)...
a) Augmentation de l'irrégularité des
pluies ; b) rupture des précipitations ; c)hausse de
température ; d) récurrence des vents violents ;
e)récurrence des phénomènes de rupture des
précipitations pendant la saison des pluies ; f) récurrence
des vents violents au début et à la fin de la saison des pluies
et g) faible baisse de la quantité des pluies, diminution du nombre de
mois de pluies.
3.3.2. Ces changements sont: bons ? mauvais?
acceptables ?
Si bons, pourquoi ? Si acceptables, pourquoi?
Si mauvais, pourquoi ?
251645440Section 4:Appréhender et examiner les
pratiques d'adaptation des paysans sur les variations climatiques et
changements environnementaux.
4.1. Fluctuations climatiques / variations
climatiques
4.1.1. Quand savez-vous que la saison sèche sera rude?
Lecture des mouvements de certains oiseaux? ; comportements de certaines
espèces végétales? ; lecture des signes
précurseurs? ; Autres (à préciser) ?
4.1.2. Quelles stratégies adoptées pour lutter
contre cette sécheresse très courte ou très
prolongée ?
Défrichage: avant (semis) ? ; après
(récolte) ?
Brulage: avant (semis) ? ; après (récolte)
?
Labourage: avant (semis) ? ; après
(récolte) ?
Billonnage: avant (semis) ? ; après
(récolte) ?
4.1.3. Existe-t-il des plantes consommées ou sauvages
résistantes aux extrêmes sécheresses? Oui? Non?Si oui,
lesquelles plantes cultivées?
Si oui, lesquelles plantes sauvages ?
4.2. Précipitations extrêmes
4.2.1. Quelles stratégies adoptées pour lutter
contre des précipitations extrêmes? Abandon du site? ;
utilisation des cultures adaptées à cette situation? ;
recommencement? ; Autres (à préciser) ?
4.2.2. Existe-t-il des plantes adaptées aux
extrêmes précipitations ? Oui? Non ?
Si oui, lesquelles?
4.3. Gestion des insectes
4.3.1. Utilisez-vous une méthode pour faire face aux
insectes nuisibles? Oui? Non?
Si oui, laquelle? Abandon de la parcelle? ;
Utilisation de nouveaux plants? ; Autres (à préciser) ?
4.3.2. Utilisez-vous autres méthodes que celles
citées plus haut? Oui? Non?
Si oui, laquelle? Coupage des arbres
contaminés? ; Utilisation des semences
améliorées? ; Utilisation de nouveaux fertilisants et
pesticides? ; Rotation culturale ? ; Autres (à
préciser) ?
4.4. Gestion des champs et cultures
4.4.1. Face aux variabilités climatiques
constatées, que faites-vous dans votre champs? Défrichage? ;
Désherbage? ; Jachère? ; Coupage des plantes
menacées? ; Rotation culturale? ; Autres (à
préciser) ?
4.4.2. En cas de baisse de production : utilisation des
fertilisants chimiques? ; utilisation des fertilisants locaux?
utilisation des variétés améliorées? ; Autres
(à préciser) ?
Quelles sont les plus importantes menaces? a)...
b)... c)... d)... e)...
4.4.4. Capacités d'adaptation les plus utilisées
(cochez la ou les cases)
4.5. Principales pratiques agricoles.
Quelles sont les principales pratiques agricoles
utilisées? 1) le brûlis? ; 2) le labour ? ; 3)
semis direct ou non laboure ? ; 4) le buttage ; 5) le billonnage
? ; 6) la rotation des cultures ? ; 7) la
jachère ? ; Autres (à préciser) ?
MERCI DE VOTRE AIMABLE COLLABORATION!!!
Annexe 4. Liste de quelques
espèces végétales rencontrées
Noms commerciales ou usuels
|
Noms scientifiques
|
Familles
|
Noms vernaculaires
|
Iroko
|
Milicia excelsa
|
Moraceae
|
|
Frake
|
Terminalia superba
|
Combretaceae
|
|
Sapelli
|
Entandrophragma cylindricum
|
Meliaceae
|
|
Ayous
|
Triplochiton scleroxylon
|
Sterculiaceae
|
|
Pachi
|
Afzelia pachyloba
|
Caesalpiniaceae
|
|
Padouk
|
Pterocarpus soyauxii
|
Papilionaceae
|
|
Lotofa
|
Sterculia rhinopetala
|
Sterculiaceae
|
Nkanang
|
Bambou de chine
|
Bambousa vulgaris
|
|
|
Raphia
|
Raphia hookei
|
Arecaceae
|
|
Teck
|
Tectona grandis
|
Verbenaceae
|
|
Acajou
|
Khaya sp.
|
Meliaceae
|
|
Bilinga
|
Nauclea diderrichii
|
Rubiaceae
|
|
Bossé
|
Afzelia pachyloba
|
Caesalpiniaceae
|
|
Ebène
|
Diospyros grassifolia
|
Ebenaceae
|
|
Movingui
|
Distemonanthus benthamianus
|
Caesalpiniaceae
|
|
Bété
|
Mansonia altissima
|
Sterculiaceae
|
|
Ronier
|
Borassus aethiopum
|
Arecaceae
|
|
Tali
|
Erythrophleum suaveolens
|
Caesalpiniaceae
|
|
Essock
|
Garcinia lucida
|
Clusiaceae
|
|
Akouk
|
Alstonia boonei
|
Apocynaceae
|
|
Quinine jaune
|
Annickia chloranta
|
|
|
Acajou
|
Khaya sp.
|
Meliaceae
|
|
Voacanga
|
Voacanga africana
|
Apocynaceae
|
|
|
Hyparrhenia diplandra
|
|
|
|
Hyparrhenia rufa
|
|
|
|
Hymenocardia acida
|
Euphorbiaceae
|
|
|
Piliostigma thoningii
|
Caesalpiniaceae
|
|
|
Psorospermum febrifugum
|
Hypericaceae
|
|
|
Terminalia glaucescens
|
Combretaceae
|
|
|
Bridelia ferruginea
|
Euphorbiaceae
|
|
|
Annona senegalensis
|
Annonaceae
|
|
|
lmperata cylindrica
|
Poaceae
|
|
|
Aframomum latifolium
|
Zingiberaceae
|
|
Annexe 5. Liste de quelques
variétés rencontrées et culture abandonnées
|
Noms commerciales ou usuels
|
Noms scientifiques
|
Familles
|
Noms vernaculaires
|
Nouvelles variétés
|
Mais
|
Zea mays
|
Poaceae
|
|
Arachide
|
Arachis hypogea
|
Fabaceae
|
|
Manioc
|
Mahinot esculentus
|
Euphorbiaceae
|
|
Concombre
|
Cucumeropsis mannii
|
Cucurbitaceae
|
|
Cacao
|
Theobroma cacao
|
Sterculiaceae
|
|
Variétés améliorées
|
Maïs
|
Zea mays
|
Poaceae
|
|
Arachide
|
Arachis hypogea
|
Fabaceae
|
|
Manioc
|
Mahinot esculentus
|
Euphorbiaceae
|
|
Concombre
|
Cucumeropsis mannii
|
Cucurbitaceae
|
|
Cacao
|
Theobroma cacao
|
Sterculiaceae
|
|
Pomme de terre
|
Solanum tuberosum
|
Solanaceae
|
|
Cultures
abandonnées
|
|
|
|
|
Macabo
|
Xanthosoma mafaffa
|
|
|
Canne à sucre
|
Saccharum officinarum
|
Poaceae
|
|
Sésame
|
Sesanum indicum
|
Pedaliaceae
|
|
Annexe 6. Liste de quelques
espèces animales rencontrées
Noms commerciales ou usuels
|
Noms scientifiques
|
Noms vernaculaires
|
Familles
|
Antilope
|
|
|
|
Drill
|
Papio leucophaeus
|
|
Cercopithecidae
|
Babouin
|
Papio anubis
|
|
Cercopithecidae
|
Moustac
|
Cercopithecus cephus
|
|
Cercopithecidae
|
Cercocèbe à collier blanc
|
Cercocebus torquatus
|
|
Cercopithecidae
|
Cercocèbe à joues grises
|
Cercocebus albigena
|
|
Cercopithecidae
|
Buffle d'Afrique
|
Syncerus caffer
|
|
Bovidae (Bovinae)
|
Hippopotame
|
|
|
|
Cailles sauvages
|
|
Iyoto
|
|
Pintade
|
|
Kangaa
|
|
Sanglier
|
|
|
|
Biche rouge
|
|
|
|
Pangolin à longue queue
|
Manis tetradactyla
|
|
Manidae
|
Chimpanzé
|
Pan troglodytes
|
épà?gá
|
Pongidae
|
Gorille
|
Gorilla gorilla
|
|
Pongidae
|
Serpent boa
|
|
|
|
Serpent vipère
|
Bitis gabonica
|
|
Viperidae
|
Phacochère
|
|
|
|
Porc-épic
|
Hystrix cristata
|
|
Hystricidae
|
Civette
|
Viverra cevetta
|
|
Viverridae
|
Lièvre
|
Lepus africana
|
Titi'i
|
|
Castor
|
|
Simbi'i
|
|
Ecureuil
|
Anormalurops beecrofti
|
|
Anomaluridae
|
Rat-palmiste
|
Cricetomys gambianus
|
|
Cricetidae
|
Perdrix
|
|
Essosé
|
|
Pintade
|
|
|
Phasianidae
|
Chouette africaine
|
Strix woodfordii
|
|
Strigidae
|
Aigle
|
|
|
Myliobatidae
|
Aigle pêcheur
|
|
|
Myliobatidae
|
Mangouste à pattes noires
|
Bdeogale nigripes
|
|
Viverridae
|
Biche
|
|
|
Bovidae (Tragelaphinae)
|
Toucan
|
|
|
Ramphastidae
|
Mamba vert
|
Dendroaspis jamesoni
|
|
Elapidae
|
Annexe 7. Liste des espèces
résistantes aux extrêmes sécheresses et aux extrêmes
précipitations.
|
Noms commerciales ou usuels
|
Noms scientifiques
|
Familles
|
Noms vernaculaires
|
Plantes consommées résistantes aux extrêmes
sécheresses
|
Djansang
|
Ricinodendron heudelotii
|
Euphorbiaceae
|
|
Manguier
|
Mangifera indica
|
Anacardiaceae
|
|
Prunier
|
Dacryodes edulis
|
Burseraceae
|
|
Manioc
|
Mahinot esculentus
|
Euphorbiaceae
|
|
Plantain
|
Musa spp.
|
Musaceae
|
|
Melon
|
Cucubita mochata
|
|
|
Maïs
|
Zea mays
|
Poaceae
|
|
Cassimanga
|
Spondias mobin
|
Anacardiaceae
|
|
Concombre
|
Cucumeropsis manii
|
Cucurbitaceae
|
|
Canne à sucre
|
Saccharum officinarum
|
Poaceae
|
|
Pistier
|
Capsicum frutescens
|
Solanaceae
|
|
Cacaoyer
|
Theobroma cacao
|
Sterculiaceae
|
|
Gombo
|
Abelmoschus esculentus
|
Malvaceae
|
|
Chaume
|
Imperata cylindrica
|
Poaceae
|
|
Chromolaena
|
Chromolaena odorata
|
Asteraceae
|
|
Penisetum
|
Pennisetum sp.
|
Poaceae
|
|
Djansang
|
Ricinodendron heudoletii
|
Euphorbiaceae
|
|
Plantes résistantes aux extrêmes
précipitations
|
Igname
|
Dioscorea cayennensis
|
Dioscoreaceae
|
|
Prunier
|
Dacryodes edulis
|
Burseraceae
|
|
Raphia
|
Raphia regalis
|
Arecaceae
|
|
Manguier
|
Mangifera indica
|
Anacardiaceae
|
|
Raphia
|
Raphia hookeri
|
Arecaceae
|
|
Annexe 8. Liste de quelques
espèces de pêche
Noms commerciales ou usuels
|
Noms vernaculaires
|
Noms scientifiques
|
Familles
|
Carpe
|
|
|
|
Silure
|
|
|
|
Capitaine
|
|
|
|
Queue rouge
|
|
|
|
Tilapia
|
|
|
|
Poisson militaire
|
|
|
|
Crevette
|
|
|
|
Crabe
|
|
|
|
Machoiron
|
|
|
|
Brochet
|
|
|
|
251659776Annexe 9.
Quelques variétés de produit de pêche
251667968
251646464Annexe 10.
Quelques activités des PFNL
251647488Annexe 11.
Quelques effets de la très longue saison sèche de 2015
Annexe 12. Volanta (a: Nguette; b:
nachtigal; c: Bindalima II)
c
251651584b
251650560a
251648512
251653632Annexe 13.
Mètre ruban servant de prendre le niveau d'eau (Meloko'o)
Annexe 14. Résultats ACM sur les perceptions
Tableau des valeurs propres
|
Trace de la matrice: 0.00979
|
Numéro
|
Valeur propre
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
1
|
0,0074
|
75,27
|
75,27
|
2
|
0,0024
|
24,74
|
100,00
|
Coordonnées des fréquences
actives
|
|
|
|
|
Libellé de la variable
|
Poids relatif
|
Distance à l'origine
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Sexe
|
19,71
|
0,01311
|
0,07
|
-0,09
|
Tranche d'âge
|
47,08
|
0,00488
|
0,06
|
0,04
|
Niveau d'instruction
|
33,21
|
0,01478
|
-0,12
|
0,00
|
Contributions des fréquences actives
|
|
|
|
|
Libellé de la variable
|
Poids relatif
|
Distance à l'origine
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Sexe
|
19,71
|
0,01311
|
12,92
|
67,38
|
Tranche d'âge
|
47,08
|
0,00488
|
20,50
|
32,41
|
Niveau d'instruction
|
33,21
|
0,01478
|
66,58
|
0,21
|
Cosinus carrés des fréquences
actives
|
|
|
|
|
Libellé de la variable
|
Poids relatif
|
Distance à l'origine
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Sexe
|
19,71
|
0,01311
|
0,37
|
0,63
|
Tranche d'âge
|
47,08
|
0,00488
|
0,66
|
0,34
|
Niveau d'instruction
|
33,21
|
0,01478
|
1,00
|
0,00
|
ACM 1
Annexe 15. Résultats ACM sur les perceptions
Tableau des valeurs propres
|
Trace de la matrice: 0.00673
|
Numéro
|
Valeur propre
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
1
|
0,0039
|
58,22
|
58,22
|
2
|
0,0017
|
25,90
|
84,12
|
3
|
0,0009
|
12,65
|
96,76
|
4
|
0,0002
|
3,24
|
100,00
|
Coordonnées des fréquences
actives
|
|
|
|
|
|
|
Libellé de la variable
|
Poids relatif
|
Distance à l'origine
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Axe 3
|
Axe 4
|
Sexe
|
10,97
|
0,01132
|
-0,07
|
0,04
|
-0,07
|
0,01
|
Age
|
25,39
|
0,00717
|
-0,08
|
-0,01
|
0,02
|
-0,01
|
Niveau d'instruction
|
17,79
|
0,00933
|
0,07
|
-0,06
|
-0,03
|
-0,01
|
Gain financier/an
|
29,80
|
0,00105
|
0,02
|
-0,01
|
0,02
|
0,02
|
Estimation du capital foncier (terre)
|
16,05
|
0,01054
|
0,07
|
0,08
|
0,01
|
-0,01
|
Contributions des fréquences actives
|
|
|
|
|
|
|
Libellé de la variable
|
Poids relatif
|
Distance à l'origine
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Axe 3
|
Axe 4
|
Sexe
|
10,97
|
0,01132
|
14,22
|
9,08
|
60,66
|
5,07
|
Age
|
25,39
|
0,00717
|
41,82
|
2,39
|
11,75
|
18,64
|
Niveau d'instruction
|
17,79
|
0,00933
|
23,49
|
34,33
|
14,05
|
10,32
|
Gain financier/an
|
29,80
|
0,00105
|
1,80
|
1,45
|
11,31
|
55,67
|
Estimation du capital foncier (terre)
|
16,05
|
0,01054
|
18,67
|
52,75
|
2,23
|
10,30
|
Cosinus carrés des fréquences
actives
|
|
|
|
|
|
|
Libellé de la variable
|
Poids relatif
|
Distance à l'origine
|
Axe 1
|
Axe 2
|
Axe 3
|
Axe 4
|
Sexe
|
10,97
|
0,01132
|
0,45
|
0,13
|
0,42
|
0,01
|
Age
|
25,39
|
0,00717
|
0,90
|
0,02
|
0,05
|
0,02
|
Niveau d'instruction
|
17,79
|
0,00933
|
0,55
|
0,36
|
0,07
|
0,01
|
Gain financier/an
|
29,80
|
0,00105
|
0,23
|
0,08
|
0,31
|
0,39
|
Estimation du capital foncier (terre)
|
16,05
|
0,01054
|
0,43
|
0,54
|
0,01
|
0,01
|
251657728Annexe 16. Coordonnées
géographiques de la localité
Précisions
|
Village Bindalima II
|
Village Nachtigal
|
Village Nguette
|
|
X
|
Y
|
Altitude
|
X
|
Y
|
Altitude
|
X
|
Y
|
Altitude
|
Chefferie
|
430.333
|
1137.529
|
558
|
421.218
|
1137.576
|
448
|
426.329
|
1135.033
|
542
|
Forage 1
|
430.319
|
1137.488
|
526
|
421.217
|
1137.537
|
447
|
426.021
|
1135.069
|
539
|
Forage 2
|
-
|
-
|
-
|
422.245
|
1137.523
|
465
|
-
|
-
|
-
|
Forage 3
|
-
|
-
|
-
|
422.461
|
1137.558
|
489
|
-
|
-
|
-
|
Ecole primaire publique
|
429.589
|
1138.042
|
516
|
422.467
|
1138.001
|
487
|
426.375
|
1135.093
|
545
|
CETIC
|
-
|
-
|
-
|
422.459
|
1138.047
|
487
|
-
|
-
|
-
|
Centre de formation des jeunes agriculteurs de Nachtigal
|
-
|
-
|
-
|
422.416
|
1138.225
|
486
|
-
|
-
|
-
|
Case chapelle
|
430.179
|
1138.042
|
517
|
422.415
|
1137.527
|
507
|
426.423
|
1135.270
|
545
|
Ménage 1
|
429.572
|
1138.113
|
481
|
421.257
|
1137.544
|
439
|
426.597
|
1135.456
|
509
|
2
|
429.557
|
1138.110
|
490
|
422.008
|
1137.581
|
442
|
426.541
|
1135.505
|
487
|
3
|
430.000
|
1138.113
|
491
|
422.205
|
1137.562
|
491
|
426.591
|
1135.480
|
525
|
4
|
430.080
|
1138.008
|
507
|
422.517
|
1137.564
|
476
|
426.534
|
1135.408
|
510
|
5
|
430.127
|
1138.009
|
513
|
423.012
|
1137.554
|
406
|
426.502
|
1135.373
|
505
|
6
|
430.145
|
1138.009
|
514
|
422.536
|
1137.543
|
446
|
426.532
|
1135.331
|
507
|
7
|
430.144
|
1137.589
|
511
|
422.491
|
1137.540
|
482
|
426.486
|
1135.352
|
525
|
8
|
430.177
|
1137.575
|
517
|
422.454
|
1137.534
|
522
|
426.453
|
1135.345
|
516
|
9
|
430.318
|
1137.489
|
537
|
422.395
|
1137.534
|
519
|
426.461
|
1135.319
|
518
|
10
|
430.283
|
1137.553
|
523
|
421.519
|
1137.555
|
453
|
426.449
|
1135.306
|
519
|
11
|
430.224
|
1137.575
|
524
|
421.239
|
1137.539
|
438
|
426.431
|
1135.282
|
522
|
12
|
430.197
|
1137.588
|
524
|
422.350
|
1137.518
|
516
|
426.410
|
1135.342
|
533
|
13
|
430.344
|
1137.503
|
533
|
422.379
|
1137.472
|
517
|
426.373
|
1135.327
|
535
|
14
|
430.487
|
1137.403
|
571
|
422.392
|
1137.455
|
518
|
426.367
|
1135.304
|
543
|
15
|
430.476
|
1137.368
|
549
|
422.308
|
1137.528
|
515
|
426.320
|
1135.259
|
539
|
16
|
430.437
|
1137.391
|
551
|
422.241
|
1137.541
|
458
|
426.329
|
1135.166
|
550
|
17
|
430.430
|
1137.381
|
556
|
422.249
|
1137.493
|
455
|
426.291
|
1135.153
|
549
|
18
|
430.437
|
1137.354
|
557
|
422.188
|
1137.583
|
474
|
426.315
|
1135.141
|
564
|
19
|
430.464
|
1137.182
|
550
|
422.163
|
1137.566
|
474
|
426.330
|
1135.058
|
514
|
20
|
430.464
|
1137.155
|
549
|
422.107
|
1137.567
|
473
|
426.372
|
1135.021
|
551
|
251663872
Précisions
|
Village Bindalima II
|
Village Nachtigal
|
Village Nguette
|
Champs
|
X
|
Y
|
Altitude
|
X
|
Y
|
Altitude
|
X
|
Y
|
Altitude
|
1
|
430.284
|
1137.422
|
528
|
421.316
|
1137.567
|
427
|
426.292
|
1135.278
|
537
|
2
|
430.229
|
1137.326
|
511
|
422.245
|
1137.513
|
452
|
1135.273
|
1135.273
|
523
|
3
|
430.473
|
1137.231
|
557
|
422.274
|
1138.025
|
458
|
426.063
|
1135.250
|
526
|
4
|
430.496
|
1137.083
|
539
|
422.449
|
1138.203
|
486
|
427.180
|
1135.394
|
500
|
5
|
430.557
|
1137.037
|
531
|
422.301
|
1138.000
|
460
|
427.109
|
1135.492
|
488
|
6
|
430.443
|
1137.089
|
528
|
422.274
|
1138.025
|
458
|
426.587
|
1135.509
|
488
|
7
|
4.30413
|
1137.038
|
521
|
421.153
|
1137.472
|
436
|
427.241
|
1135.370
|
483
|
8
|
430.307
|
1136.581
|
507
|
421.099
|
1138.030
|
489
|
426.432
|
1135.269
|
530
|
9
|
429.484
|
1138.089
|
478
|
422.244
|
1137.536
|
460
|
426.021
|
1135.256
|
532
|
10
|
429.541
|
1138.100
|
483
|
421.177
|
1137.596
|
461
|
427.263
|
1135.377
|
480
|
11
|
430.131
|
1137.570
|
523
|
-
|
-
|
-
|
427.017
|
1135.458
|
450
|
12
|
430.426
|
1137.342
|
555
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
13
|
430.418
|
1137.178
|
541
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
|