DEDICACE
A tous les membres de ma famille et plus
particulièrement à ma très chère mère MUKAYA
BWANSENGA Adolphine et vous mon frère KYONI NDAI MUSWEDIBWE
Aimé,
A tous mes amis (es), collègues de promotion plus
particulièrement à KITEBA LUHONGA Flavio, à tous les
collègues de l'école de Criminologie en particulier : KAZADI
KANKONDE Joseph, MUSOKONI KALUMBA Eloge, à KYUNGU BUPE Andy et à
tous ceux
qui m'ont soutenus
Je dédie ce mémoire.
II
EPIGRAPHE
« Une réduction de l'accumulation de plastiques
résiduels, diminue la pollution et les risques écologiques. En
aidant au recyclage des plastiques, chaque citoyen peut réduire les
tonnages et la nocivité ». (N'shimba)
III
REMERCIEMENTS
A l'issue de ce travail qui sanctionne la fin de nos
études universitaires en criminologie, nous tenons à remercier
tous ceux qui nous ont prêté main forte, de loin comme de
prêt pour sa réalisation. Nous nous sentons dans l'obligation de
leur témoigner notre sincère reconnaissance à travers ces
quelques mots ci-dessous.
Avant tout, nous rendons grâce à notre Dieu source
de vie et de notre existence.
Nous exprimons de manière particulière notre
sentiment de gratitude et de nos remerciements au professeur LUPITSHI WA NUMBI
Norbert pour avoir bien accepté d'assurer la direction de ce
Mémoire avec minutie, malgré ses multiples taches. Son
encadrement a été particulièrement stimulant et motivant.
Qu'il trouve à travers ces lignes l'expression de toute notre
reconnaissance.
Ces mots de gratitude s'étendent également
à toutes les autorités Académiques de l'Ecole de
Criminologie pour leur encadrement dont nous avons été
bénéficiaire, nous citons ici : Professeur THINYAMA KADIMA
Ildephonse directeur de l'Ecole de Criminologie, Professeur BADY KABUYA Gabin,
Professeur KANTENGA MWAMBA Dieudonné, Docteur N'KULU NGOY Hugo et au
Docteur SERUGENDO KIFEBE Célestin.
Notre gratitude va a vous qui, dans les méandres de la
vie, avez apporté votre concours avec amour, disponibilité et
générosité ; mon ami, mon frère MUKENDI MUKUNA
Freddy pour vos actes de bienfaisance à notre égard, nous vous en
sommes très reconnaissant.
A vous mes amis qui ne cessez de m'encourager d'être
toujours persévérant, trouvez en ces mots nos sincères
gratitudes. Nous pensons à NGOY LUSUSA Justin, MASENGO Fiston.
IV
Nous pensons aussi à vous cousins et cousines, tous les
descendants de de KIBIDI KALUMBA et NGOIE KIBWE Louise.
A vous tous que nous n'avons pas cités et qui nous avez
soutenu moralement, spirituellement, matériellement et scientifiquement,
le succès de ce mémoire vous revient aussi.
1
INTRODUCTION GENERALE
La protection de l'environnement est devenue de plus en plus
une préoccupation collective. L'évolution observée dans le
monde industriel et technologique est allé de pair avec celle de la
production massive des déchets. En prenant en compte la deuxième
forme d'évolution, les déchets plastiques occupent la
première place pour leur caractère omniprésent. Car,
signalons que le plastique est parmi le matériau le plus utilisé
dans l'industrie pour la fabrication des divers objets. En effet, la production
des objets plastiques sans cesse croissante est l'un des traits
caractéristiques de l'évolution de nos sociétés,
qu'il s'agisse des pays en voie de développement ou des pays
développés.
Au-delà de l'évolution industrielle,
l'accroissement rapide de la population urbaine favorise la création des
activités commerciales et micro-économiques. Les migrations des
campagnes vers les villes ont déterminé une pression
démographique importante, avec pour conséquence l'augmentation
des volumes des déchets plastiques et la manifestation des nouveaux
traits parmi lesquels figurent « la réutilisation des bouteilles
plastiques ramassées ». Avec l'émergence des nouveaux
pôles industriels, la société consomme davantage des
produits plastiques qui ont la réputation de ne pas être
biodégradables. C'est le cas des bouteilles en plastique dont la
consommation entraîne la production de nouvelles formes de déchets
qui résistent à la « digestion » de la nature.
La République Démocratique du Congo, à
travers ses villes et particulièrement la ville de Lubumbashi, n'est pas
en reste quant à la gestion des déchets. Dans la ville de
Lubumbashi, une grande quantité de déchets solides est produite,
cependant, les déchets d'emballages plastiques constituent un fort taux
dans les ordures urbaines. En effet, nous avons fait le constat selon lequel
une activité s'était créée autour des
déchets plastiques, précisément les bouteilles des
boissons. Nous avons observé des enfants qui parcouraient les longs des
avenues, des poubelles, les centres commerciaux, en quête des bouteilles
plastiques à ramasser. Un bref échange avec l'un des ramasseurs
nous a suffi pour nous rendre compte que le ramassage des bouteilles plastiques
est une activité qui renferme beaucoup d'autres réalités
qui valaient la peine d'être étudiées en profondeur.
C'est ainsi que, nous avons décidé de faire de
cette activité le centre de notre mémoire en criminologie dans le
but d'éclaircir les tenants et les aboutissants du processus de la
2
réutilisation des bouteilles plastiques
ramassées. Notre objet de recherche est donc articulé comme suit
: la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées, le
phénomène « Tuma Ntshupa ». Une analyse criminologique
des pratiques et des logiques.
Nous voulons mettre au clair les différentes pratiques
relatives à la réutilisation des bouteilles plastiques
ramassées, en identifiant les catégories d'acteurs
concernés. Nous voulons partir des données de terrain, des
observations et des discours des acteurs pour ensuite ressortir les
différentes rationalités. Notre recherche se veut ainsi
qualitative et inductive car nous voulons faire une analyse descriptive et
compréhensive du processus de la réutilisation des bouteilles
plastiques ramassées.
Afin de comprendre la réutilisation des bouteilles
plastiques ramassées dans la ville de Lubumbashi, notre travail a
été structuré en trois chapitres, hormis l'introduction et
la conclusion. Le premier chapitre traite du cadre théorique en
reprenant le cheminement adopté dans la construction de l'objet de
recherche et l'évolution de la question de recherche. Le même
chapitre fait le point sur les différents travaux déjà
réalisés dans le même domaine en vue d'en déterminer
les points de divergence. Ensuite, nous présentons une
problématique en précisant les principales théories
mobilisées.
Le chapitre deuxième évoque la démarche
méthodologique de la recherche en précisant les outils et
techniques utilisés dans la construction de l'échantillon et le
recueil des données. Et enfin le troisième chapitre est
consacré à l'analyse des pratiques autour de la
réutilisation des bouteilles plastiques à Lubumbashi.
3
4
CHAPITRE PREMIER : LE CADRE THEORIQUE
DE LA RECHERCHE
Au travers de ce chapitre et par les différentes
étapes, nous allons expliquer comment est construit théoriquement
notre objet de recherche, son contexte d'émergence, le choix et
l'intérêt du thème exploité, la formulation et
l'évolution de la question de recherche, la revue de littérature
ainsi que la problématisation de notre objet à l'étude. En
définitive, ceci rejoint ce que disent Quivy, R. et Van Campenhoudl L.
(2006 :7) : « il importe avant tout que le chercheur soit capable de
concevoir et de mettre en oeuvre un dispositif de l'élucidation du
réel, c'est-à-dire, dans son sens plus large une méthode
de travail ».
I.1. Construction théorique de l'objet de
recherche.
L'objet de recherche se conçoit comme ce sur quoi porte
l'étude. Kauffman, A. (2003 : 20) note, en effet, que « l'objet de
recherche c'est ce qui parvient à être séparé de la
connaissance commune et de la perception subjective du sujet grâce
à des procédures scientifiques d'objectivation. C'est ainsi que,
dès notre entrée à l'Ecole de Criminologie, le cours de
méthodologie de recherche nous dispensé, nous a orienté et
nous a aidé à bien effectuer un bon choix de thème de
recherche. Nous avons procédé à une série
d'exercices pratiques, des propositions de différents thèmes et
de question de départ pour un test de performance pouvant nous orienter
dans ce choix. L'objet de recherche n'est donc pas une donnée qui
existerait en soi, à l'état naturel, c'est un construit, un
produit d'un effort intellectuel. La rupture épistémologique
qu'Albarello L. (2003 :19-20) nomme « extériorité
intellectuelle » conduisant à la construction de l'objet se
remarque, entre autre, dans la pratique du chercheur par la recherche des
concepts adéquats devant traduire les faits étudiés.
(Lupitshi N. 2006).
La présente étude s'oriente sur la
réutilisation des bouteilles plastiques ramassées, qui s'effectue
au dépotoir central de la Mairie de Lubumbashi, se trouvant dans la
commune portant le même nom. Nous nous inscrivons ainsi dans un registre
descriptif tout en considérant qu'il s'agit des pratiques et des
représentations dont nous voulons relever, analyser et comprendre le
sens et les conséquences sur les acteurs et surtout sur les
consommateurs.
En effet, nous partons de la perception qu'ont les individus
des effets qu'induirait la réutilisation sur la santé humaine, vu
que ces bouteilles sont ramassées et qu'il est difficile de savoir qui
en était le premier utilisateur.
5
I.2. Emergence de l'objet de
recherche.
De nos jours, la présence des bouteilles plastiques
abandonnées et leur réutilisation dans la ville de Lubumbashi et
dans la commune Lubumbashi en particulier, préoccupe plus d'un
observateur. Cette situation prend de l'ampleur au point que l'Etat et la
population s'en préoccupent ; et c'est depuis un certain temps que cela
alimente même le débat médiatique, car ce
phénomène représente un grave problème de
santé publique et de l'environnement, contribuant à une
dégradation dangereuse des conditions de vie des populations tant
urbaines que rurales.
En effet, s'il nous faut faire un petit recul de quelques
années en arrière, vers les années 2005, nous constaterons
que la réutilisation des bouteilles était bien localisée.
Donc il existait plus particulièrement des mamans, qui passaient dans
des parcelles, où dans la plupart des cas les domestiques revendaient
ces bouteilles utilisées et bien conservées pour leur
réutilisation. Mais de nos jours, nous avons par simple observation,
constaté que la donne a changé, dans la plupart des cas ce n'est
plus dans des parcelles que ces acteurs en recueillent, c'est plutôt dans
des poubelles, dépotoirs et autres... C'est ce qui a suscité
notre curiosité d'approcher cette pratique de plus près.
En effet, nous partons de la perception de
l'insécurité qui menace la population par rapport aux produits
comme de l'eau, du jus, du vin, etc. qui sont revendus dans les bouteilles de
réemploi; pour ainsi étudier le processus ou la manière
dont les acteurs procèdent jusqu'à la réutilisation de
celles-ci.
En outre, il faudra noter qu'à la Mairie de Lubumbashi
il n'existe aucun Arrêté urbain réglementant la situation
des bouteilles plastiques dans la ville, mis à part un
l'Arrêté signé par l'ancien feu Maire de la ville KASEBA
MAKUNKO portant interdiction de vente de « Mayi matalala », et la
vente d'eau en bouteilles reconditionnées sans contrôle des
services techniques de l'Etat et cela par la population. Cet
Arrêté considérait qu'il y avait impérieuse
nécessité de protéger la santé de la population.
Après analyse de tout ceci, et étant sur le terrain tout en
évaluant, observant l'application de cet Arrêté, nous avons
pu constater qu'il n'existerait pas que les vendeurs de « mayi matalala
» qui utilisaient des bouteilles plastiques reconditionnées, mais
beaucoup plus d'autres catégories sociales. Beaucoup en utilisent pour y
vendre divers produits alimentaires. Notre constat est désolant par ce
que cet
6
Arrêté ne cite que les vendeurs et vendeuses de
MAYI MATALALA. Or, les usagers des bouteilles ramassées sont
nombreux.
A ce propos un inspecteur de la police de l'hygiène de
la Mairie interrogé nous dira que : « certes, il est interdit
de vendre de l'eau dans des bouteilles en réutilisation, mais à
chaque fois que nous arrêtons les vendeurs de celles-ci, nous avons dans
la plupart pitié d'eux par ce qu'ils nous disent toujours qu'ils sont
à la recherche de quoi manger et que c'est la conjoncture qui les
poussent à se débrouiller comme tel ».
Il faudra donc noter que les bouteilles qui seront soumises
à l'étude sont juste des bouteilles destinées à la
réutilisation dans la commune Lubumbashi et plus particulièrement
ramassées au dépotoir de la ville. Il s'agit ici des bouteilles
qui sont considérées comme utiles et qui ont une valeur marchande
pour une certaine catégorie de la population.
I.3. Evolution de la question de
recherche
Lors de la proposition de notre objet de recherche, nous
sommes partis avec l'idée de travailler sur l'utilisation des emballages
plastiques dans la ville de Lubumbashi. Mais nous avons constaté que cet
aspect n'allait pas nous amener à approfondir l'étude. Vu que
parlant des emballages plastiques, c'est beaucoup plus globalisant car ceux-ci
ont des conséquences sur l'environnement et sont très
diversifiés.
Or, parler sur les emballages plastiques en
général, nous ramènerait à faire l'étude sur
la gestion de ces emballages ce qui n'est vraiment pas notre souhait ; par ce
qu'il n'existe aucune politique à la mairie par rapport à
celle-ci. Cela donc, ne devrait pas nous amener à produire un travail
scientifique de qualité. Cette étude allait nous perturber les
idées par ce que ne sachant pas sur quels emballages plastiques devrions
nous poser notre objet de recherche. C'est ainsi que nous avons fait
détour après avoir fait une descente sur terrain et une
exploration aussi par observation, nous avons rétréci notre
champs de recherche à la commune Lubumbashi, plus
précisément au dépotoir central du Quartier CRAA. Et
là, nous nous sommes intéressés à la
réutilisation des bouteilles plastiques ramassées.
En effet, notre observation a révélé des
situations-problèmes dans la réutilisation des bouteilles
plastiques ramassées tant dans le centre-ville de Lubumbashi qu'aux
périphéries de la ville. S'il faut étudier les pratiques
dans les processus de ramassage jusqu'à la réutilisation de ces
bouteilles plastiques, l'on constaterait plusieurs cas de déviance et
qui induiraient à une
Lorsqu'on est en sciences naturelles, le chercheur doit alors
définir, en accord avec les règles de procédure
expérimentale de sa science, son champ d'observation, et d'y
déterminer
7
atteinte à la santé publique de la population.
C'est ainsi que, nous avons voulu ressortir et découvrir les pratiques
auxquelles se livrent les acteurs impliqués dans ces processus, du
ramassage jusqu'au réemploi des bouteilles plastiques.
Après avoir fait une observation de terrain, sans pour
autant nous entretenir avec les acteurs de ce dernier, l'idée
première dans la formulation de notre question de départ, nous a
renvoyé au souci de faire une étude étiologique de la
prolifération des bouteilles plastiques dans la commune Lubumbashi. En
premier lieu, nous avons formulé notre question de départ comme
suit : quelles sont les causes de la prolifération des
bouteilles plastiques dans la commune de Lubumbashi? Nous avons
pensé poser par là une bonne question de recherche en nous
interrogeant sur l'étiologie. Or, nous étions sans ignorer que
les facteurs qui font que ces emballages se multiplient dans la commune sont
à la fois multiples et complexes. Et étant donné que cette
question s'inscrit dans une étude étiologique, le résultat
serait tout simplement « l'utilisation excessive de ces emballages
sans politique publique ». Et ceci, pouvait même
réduire notre façon de mener les observations.
Par ailleurs, nous sommes tous d'accord que, les études
étiologiques sont dépassées au profit du paradigme de la
réaction sociale dans son approche critique de la confrontation. Ceci
justifie le choix porté sur cette recherche. Certes, cette affirmation
peut susciter des discutions pour certaines études. A cela, nous
inscrivons notre recherche dans le paradigme de la réaction sociale.
Pour Quivy R. et Van Campenhouldt L. (2007 :26), poser une
question de départ consiste à énoncer son projet de
recherche sous forme d'une question de départ par laquelle le chercheur
tente d'exprimer le plus exactement possible ce qu'il cherche à savoir,
à mieux comprendre, à élucider.
Vu les spéculations liées aux pratiques de
réutilisation des bouteilles plastiques ramassées et étant
donné que cela causerait un sérieux problème de
santé publique, notre question de départ a connu une
évolution et nous l'avons reformulé comme suit : Comment
comprendre la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées
dans la ville de Lubumbashi ?
8
les faits qui sont pertinents pour son problème. «
Ni ces faits ni ces événements, dit Schutz cité par PAILLE
P. ET MUCCHIELLI A., ne sont présélectionnés, ni le champ
d'observation pré-interprété ». Le monde de la
nature, tel qu'il est exploré les molécules, les atomes et les
électrons. Mais le champ d'observation du chercheur en sciences sociales
- la réalité sociale - a une signification spécifique et
une structure pertinente pour les êtres humains vivant, agissant et
pensant à l'intérieur de lui. De la sorte, les constructions des
sciences sociales sont, pour ainsi dire, des constructions du second
degré, c'est-à-dire des constructions faites par les acteurs sur
la scène sociale, dont le chercheur doit observer le comportement et
l'expliquer selon les règles procédurales de sa science.
L'étude du « fait humain et social » est donc radicalement
différente de celle du « fait naturel » puisqu'elle est
réflexion sur un fait signifiant, déjà construit par une
collectivité humaine. C'est un construit au second degré. (Paille
P. et Mucchielli A. 2003 :15).
Pour Bauchelard cité par (Albarello L. 2012 :40), il
faut avant tout savoir poser des problèmes. Et quoi qu'on dise, dans la
vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d'eux-mêmes.
C'est précisément ce sens du problème qui donne la marque
du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique, toute
connaissance est une réponse à une question. S'il n'y a pas de
question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien
n'est donné. Tout est construit.
Ainsi, la présente étude est le fruit d'une
observation et des entretiens exploratoires menés sur la
réutilisation des bouteilles plastiques ramassées dans la ville
de Lubumbashi. Ce travail s'effectue par l'intermédiaire d'un
échantillon d'acteurs de cette activité de la ville de
Lubumbashi. Donc, ce travail est un construit à partir des
données de terrain.
Le présent travail cherche à clarifier l'objet
à travers les interrogations suivantes :
? Quelles sont les pratiques utilisées dans le
réemploi des bouteilles plastiques ?
? Quel est le contexte d'émergence de ce problème
?
? Comment s'organisent les pratiques dans le recueil et le
réemploi des bouteilles plastiques ?
Selon Ansart P. (1999 :417), la pratique est entendue comme :
« un comportement ou une activité sociale engagés dans la
manière dont ils sont exercés de façon habituelle par
une
9
La nouvelle question de départ étant
fixée, nous trouvons intéressant de passer à l'objectif de
cette recherche.
I.4. Objectif de la recherche
En effet, Albarello, L. (2003 :33) souligne que
prétendre aborder trop d'aspects du champ, c'est-à-dire souhaiter
rencontrer de trop nombreux objectifs de recherche, conduit à la
confusion voire à l'échec de l'ensemble du processus. Toutes nos
observations conduisent à cette règle : parmi les multiples
possibilités apparues lors de la phase exploratoire, il est
nécessaire, de choisir très précisément un objectif
spécifique et un seul.
C'est ainsi, qu'au travers de notre travail, il s'agit de
comprendre et d'expliquer à travers cette étude, les
comportements et les pratiques de la population de la ville de Lubumbashi plus
particulièrement celle de la commune de Lubumbashi au dépotoir
Urbain des immondices, face à la réutilisation des bouteilles
plastiques. Concrètement, nous allons nous activer pour tenter de
relever les conséquences que peuvent engendrer la réutilisation
des bouteilles plastiques ramassées sur les plans
socio-économique et environnementale. Tout en prenant du recul et
mettant en question les comportements observés tels qu'ils se
présentent d'emblée à nos yeux et tels qu'ils sont
perçus et décrits par les acteurs eux-mêmes. Et cette
distance va nous permettre de rompre avec la réalité sensible et
nous amener à ôter aux données observées le
caractère d'évidence qu'elles ont. Donc rompre avec le sens
commun. (Albarello, L., 2003).
I.5. Contenu sémantique de quelques notions
opérationnalisées
Dans ce sous point, il est question de définir
certaines notions que nous allons mobiliser pour orienter notre travail de
recherche, car cette étape nous permettra de circonscrire le contexte de
leur usage et de lever l'équivoque. Il s'agit des notions suivantes:
« pratique », « réutilisation », « bouteille
», « plastique ».
? Pratique :
D'après le nouveau Petit robert (2010), c'est ce qui
concerne l'action, la transformation de la réalité
extérieure par la volonté humaine.
10
personne ou un groupe ». Donc pour cet auteur
étudier la pratique, c'est annoncer que l'objet consiste à
l'étude des lois comme le positivisme, ni les institutions, ni les
organisations, ni les systèmes symboliques considérés en
eux-mêmes, mais plutôt les conduites sociales concrètes, les
pratiques religieuses des croyants par exemple, et non les institutions
ecclésiastiques.
? Réutilisation :
Une manière de réutiliser ou employer à
nouveau quelque chose qui avait été abandonné. Ou encore,
selon le code de l'hygiène de la République Démocratique
du Congo (2015 :4), Nouvel emploi d'un déchet pour un usage
différent de celui de son premier emploi.
? Bouteille :
Récipient à goulot étroit, souvent en
verre, destiné à contenir du vin ou d'autres liquides.
Dictionnaire le nouveau petit robert de la langue française, (2010).
Une bouteille est un récipient
généralement cylindrique à sa base et qui se resserre
à son sommet. Les bouteilles sont plus souvent en verre ou en plastique,
fabriquées par le procédé de moulage par soufflage,
parfois en grès, et servent à conserver des liquides alimentaires
: eau, lait, vin, huile, etc., ou non alimentaires : produits chimiques,
détergents, parfums, etc.1
? Plastique :
Matière synthétique, constituée des
macromolécules obtenues par polymérisation ou polycondensation et
qui peut être moulée ou modelée mais qui est souvent rigide
après fabrication. (Dictionnaire le nouveau petit robert de la langue
française, 2010).
Une matière plastique ou en langage courant un
plastique, est un mélange contenant une matière de base (un
polymère) qui est susceptible d'être moulé,
façonné, en général à chaud et sous
pression, afin de conduire à un semi-produit ou à un objet. Les
matières plastiques couvrent une gamme très étendue de
matériaux polymères synthétiques ou
1
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Bouteille
(consulté le 12/02/2016 à 14h05')
11
artificiels. On peut observer aujourd'hui sur un même
matériau des propriétés qui n'avaient jamais auparavant
été réunies, par exemple la transparence et la
résistance aux chocs.2
I.6. Revue de la littérature
Tout travail de recherche nécessite le recourt à
des écrits des prédécesseurs sur le problème afin
d'en avoir des connaissances et des éclaircissements en la
matière. Ce qui nous permettra de préciser l'angle sous lequel
nous aborderons notre travail.
Dans le cadre de cette étude nous essaierons de faire
recours à quelques travaux effectués par différents
auteurs.
Etant donné que notre thème de recherche
s'inscrit dans un monde d'évolution des pratiques et de mode de
consommation liés aux bouteilles plastiques. Guy, R. (1968 : 62)
cité par (Kabore S., 2009 :19), « la société est
constamment engagée dans un mouvement de transformation
d'elle-même, de ses membres, de son milieu avec le rapport d'autres
sociétés. Elle suscite, subit ou accueille sans cesse des forces
externes ou internes qui modifient sa nature, son orientation ». Cette
transformation des sociétés n'est pas sans conséquence sur
les groupes sociaux. Et à ce propos Rocher note que, « les groupes
sociaux ne sont pas statiques mais évoluent selon des dynamiques
internes ou externes qui exercent sur eux des influences plus ou moins grandes,
positives ou négatives.
En effet selon une étude menée (par le Centre
Africain pour l'Eau potable et assainissement portant sur la gestion des
déchets plastiques dans l'espace UEMOA,(novembre 2011), il est
énoncé que les plastiques sont issus majoritairement du
pétrole ou du gaz naturel et sont composés
d'éléments comme le Carbonne, l'hydrogène,
l'oxygène, l'azote ou soufre, comme c'est le cas des bouteilles
plastiques qui fait partie de ce qu'on appelle PETE ou
PET : Polyéthylène Téréphtalate
qui représente environ 32% des plastiques. Il contient du
HDPE (high-density polyethylene) et de l'antimoine, de
substances cancérigènes dont les doses augmentent avec la
durée de conservation. Il serait dangereux pour la santé et
porterait atteinte à la fertilité tant chez les hommes que chez
les femmes.
Selon une étude menée à Calgary sur des
bouteilles plastiques utilisées par des élèves d'une
école primaire a permis de constater que le tiers des
échantillons d'eau prélevés dans
2
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Matière-plastique
(consuté le 12/02/2016 à 16h40')
12
ces bouteilles étaient contaminés par des
bactéries provenant probablement des mains ou de la bouche des enfants.
Ils ont aussi constaté que des produits chimiques
considérés comme toxiques peuvent se détacher du plastique
pour se retrouver dans l'eau. Pour ces raisons, l'association canadienne des
eaux embouteillées conseille de ne pas réutiliser les
contenants.3
Christophe Defeuilley, Olivier Godard (2011), précisent
que le décret d'avril 1992 introduit l'obligation en France aux
industriels de l'emballage de contribuer ou de pourvoir à
l'élimination des déchets issus de leurs produits, en ces termes
« tout producteur, tout importateur, dont les produits sont
commercialisés dans des emballages plastiques, ou si le producteur ou
l'importateur ne peuvent être identifiés, la personne responsable
de la première mise sur le marché de ces produits, est tenue de
contribuer ou de pourvoir à l'élimination de l'ensemble de ses
déchets d'emballages » (décret n°92-377 du
1er avril 1992, article 4). En sus, un objectif
général de valorisation des déchets d'emballages
ménagers est posé. Les options techniques à utiliser pour
atteindre cet objectif ne sont pas spécifiées :cette valorisation
peut prendre la forme d'une valorisation « matière »
(c'est-à-dire le recyclage proprement dit), d'une valorisation «
énergétique »(l'incinération avec
récupération d'énergie), d'une valorisation «
biologique » (compostage des papiers-cartons),
etc. la liberté de choix revient aux
collectivités locales, qui gardent la responsabilité de la
collecte et du traitement des déchets ménagers que leur
attribuait la loi de 1975. Toutefois, les autorités publiques affichent
le souhait (sans que cela se traduise par une obligation réglementaire)
que cette valorisation s'effectue dans une large proportion par du
recyclage.
Faisant état de cet article de la France, vous
constaterez avec moi que parmi les formes proposées pour revaloriser les
bouteilles ou les emballages plastiques, il ne s'observe pas la
réutilisation. C'est pourquoi, vu que cette pratique prend de
l'ampleur à Lubumbashi et qu'elle nous touche de plus près. C'est
ainsi que nous avons proposé d'en faire une recherche et essayer de se
démarquer des autres. (DEFEUILLEY, Ch. Et GODARD, Ol. 1998 :4)
Il y a lieu de noter que l'industrialisation fait apparaitre
des phénomènes nouveaux qui nécessite une prise de
distance pour abord criminologique. CROSIER note quelques points sur cette
évolution dont nous citerons l'accroissement de la liberté des
divers acteurs du jeu social et l'accroissement de la complexité. Bien
qu'il y a apparition des nouveaux traits, il apparait dans cette
évolution que toutes les activités de gestion et de coordination
qui ne
3
http://www.kino_quebec.qc.ca/bouteille.asp?saison=e (consulté le
08/02/2016 à 16h05')
13
disposent pas des mesures rapides du résultat sont plus
particulièrement atteintes. (CROSIER, M., 1984 :159-160).
Dans les pays en développement, les pratiques de
gestions des déchets liquides et solides en particulier, contredisent
les principes de prudence écologique et de développement durable,
plus encore que dans les pays industrialisés. Ces pratiques ont des
impacts désastreux, à court et à long termes, pour la
santé des populations, le sol et les ressources. La situation est
particulièrement critique dans les villes ou les densités
élevées de population concentrent les déchets et
compliquent les problèmes. Telle que la ville de Lubumbashi, le besoin
en assainissement est rarement couvert de manière satisfaisante par des
autorités compétentes. (Gestion durable des déchets et de
l'assainissement urbain, 2000, p09).
Pour Coulibaly Z. (1997 :23-24), les matières
plastiques rejetées dans la nature, particulièrement les sachets,
participent à l'enlaidissement des paysages. Elles constituent aussi une
menace pour les animaux et ont des influences négatives sur les sols et
l'atmosphère. Elles représentent également des risques
sanitaires pour les hommes surtout par le biais de la réutilisation et
de certaines pratiques entre autre méthode de remplissage des sachets
plastiques, propagation de produit toxiques. Les risques sanitaires chez
l'homme sont souvent occasionnés par des pratiques de
réutilisations dont font l'objet les sachets et dans certains cas les
bouteilles plastiques rejetées dans les déchets urbains. En
fonction de leur usage initial, certains contenaient auparavant des aliments,
d'autres des produits toxiques. Dans tous les cas, il existe des risques
sanitaires car les déchets urbains constituent le siège d'une
multitude de vecteurs de différentes maladies.
La gestion des déchets constitue un enjeu important
pour tous les pays de la planète. Parmi les déchets
ménagers urbains, on retrouve une part non négligeable des
matières plastiques (2 à 12% en poids selon le niveau de vie du
pays). Les plastiques disposent des inconvénients de taille liée
à leur élimination : légers, ils s'envolent au premier
coup de vent pour provoquer une pollution visuelle importante. On finit par les
retrouver partout (le long des routes, dans les caniveaux, les places
publiques...) plus grave lors des fortes pluies, ils s'engouffrent dans les
égouts, risquant ainsi de boucher et d'empêcher
l'écoulement des eaux. Cela peut engendrer des inondations plus ou moins
graves. Et certaines pratiques qui consistent à bruler ces
déchets peuvent être lourdes des conséquences : pollution
de l'air, inhalation de fumée toxique, brulures graves. (Ngur-Ikone, J.
2015).
14
En revanche, l'élimination des déchets solides
au niveau de Dakar est une urgence et doit dépasser le cadre des projets
compte tenu de la progression quantitative de ces déchets et des
différents impacts sur l'homme, la nature et les animaux.
Sur l'homme :
Les matières plastiques rejetées dans la nature,
particulièrement les sachets, participent à l'enlaidissement des
paysages. Elles constituent aussi une menace pour les animaux et ont des
influences négatives sur les sols et l'atmosphère. Elles
représentent également des risques sanitaires pour les hommes
surtout par le biais de la réutilisation et des certaines pratiques
(méthodes de remplissage des sachets plastiques, propagation de produits
toxiques...). Coulibaly, C. (1997), dans une thèse sur la production
domestique, récupération et recyclage des déchets
plastiques : cas des sachets plastiques à Dakar.
Sur le plan socioculturel
On peut penser que les facteurs tels que le type de
comportement de la population qui transparait dans le mode de gestion des
emballages et de rejet de déchets, interviennent aussi dans la
production de déchets plastiques. L'apparition des
phénomènes nouveaux et l'acquisition des nouvelles habitudes dans
le comportement des populations urbaines à entrainer une abondance des
déchets plastiques. Les usages industriels, commerciaux et domestiques
des emballages plastiques, font de ceux-ci des éléments
très répandus dans les zones urbaines. Les multiples usages et
réutilisation leur confèrent une place importante dans le
quotidien des populations. Ces usages, de même que la production des
déchets qui en découle sont en rapport avec les conditions
sociales, économiques et culturelles du milieu. (Zombre Coulibaly, 1997
:08).
En effet, Crosier, M. (1984 :160) note que le management
public est en crise parce que les administrations s'adaptent difficilement
à la transformation accélérée de l'environnement.
La très profonde transformation de l'environnement à laquelle
nous assistons et participons va bouleverser de plus en plus les conditions
d'exercice du management public auquel nous assistons dans la ville.
Addou, (2009), souligne que depuis la fin de la
deuxième guerre mondiale, nos comportements ont bien changé, nos
comportements ont été modifiés par des nouveaux mode de
vie et de consommation. Nous produisons des produits emballés dans le
plastic, nous les
15
consommons, nous les rejetons souvent après usage, nous
nous en débarrassons sans tenir compte des conséquences qui
peuvent affecter notre environnement et notre santé.
En effet, il existerait donc deux façons de concevoir
et de construire l'objet de recherche : pour les uns, il faut connaitre pour
modifier ; pour les autres, il faut connaitre pour mieux connaitre. La
construction de l'objet de recherche en recherche qualitative est très
souvent considérée comme l'un des critères fondant son
originalité, non pas parce que la recherche qualitative procède
de façon radicalement différente des autres méthodologies
de recherche, mais bien parce que l'accent est mis sur des points qui sont
particuliers. Ainsi donc, il n'est pas possible de construire un objet de
recherche de façon purement empirique, en se fondant uniquement sur les
données de terrains ; il faut lire ce que les autres ont écrits
avant nous, en quelque sorte monter sur leurs épaules de façon
à voir plus loin . (Deslauriers J.M et Kérisit,M., 1997 :92).
C'est à ce titre que, nous avons parcouru cette
littérature dont la plupart n'aborde pas certainement notre objet de
recherche dans le même sens que nous, mais plutôt elles l'abordent
dans le sens de traitement des déchets plastiques, des bouteilles
plastiques ou encore dans le cadre de développement d'une ville durable,
en termes des conséquences que ceux-là posent ou poseraient
à l'environnement par rapport à leurs gestion. Voulant ainsi nous
démarquer de nos prédécesseurs, nous avons choisi
d'aborder le thème des bouteilles plastiques dans le sens des pratiques
observables dans la réutilisation de celles-ci parce qu'étant
classées par nos prédécesseurs parmi les déchets
plastiques. Cependant, nous avons pu observer qu'elles sont
réutilisées. Et à cet effet, nous avons orienté
notre étude aux pratiques et aux acteurs impliqués dans la
réutilisation des bouteilles plastiques ramassées afin de
comprendre ce phénomène.
Nous appuyant sur l'idée de Crosier, M. (1984 :160),
qui souligne que pour bien comprendre l'accélération d'apparition
des nouveaux traits comme il en est de notre thème, qui est « la
réutilisation des bouteilles plastiques ». Cela est
considéré comme un nouveau facteur ou trait, parce que c'est avec
l'évolution de la technologie et la diversification des produits
alimentaires que ces pratiques de réutilisation apparaissent. Il faut
juste prendre du recul et essayer d'analyser la longue tendance de ces
pratiques et la façon dont elles nous affectent et va très
rapidement peser sur le management public et sur la santé de la
population.
16
I.7. Choix et intérêt du
sujet
En effet, souligne Albarello L. (2012 :38), le chercheur
choisit un thème dans lequel il se « sent bien », qui
l'intéresse, qui le motive et le passionne selon sa propre psychologie,
sa propre histoire personnelle et professionnelle, son propre état
d'avancement intellectuel et selon sa sensibilité aux interpellations en
provenance de son environnement social comme il en est de notre thème de
recherche. Il ajoute en disant que tout phénomène social ou
économique peut faire l'objet d'une recherche ; il n'y a pas
d'exclusivité, pas de champ qui soit meilleur qu'un autre, pas de
problématique inintéressante ou inutile. (Albarello, L. 2003
:25).
C'est ainsi que, nous avons constaté après une
longue observation sur la gestion des bouteilles en matière plastiques
dans la ville de Lubumbashi, que de nos jours le traitement de celles-ci en
milieu urbain est, et devient de plus en plus une préoccupation majeure
au vu de la croissance démographique. La question de gestion des
bouteilles plastiques en milieu urbain est un problème qui se pose tant
au niveau local que global. En effet, la production du plastic sans cesse
croissante est l'un des traits caractéristiques de l'évolution de
nos sociétés, qu'il s'agisse des pays développés ou
ceux en voie de développement. Les bouteilles plastiques se
développent, se diversifient, s'amplifient à cause de la
croissance démographique, de la concentration urbaine, de la
modernisation du mode de vie lié au développement industriel et
de la technologie de consommation. Ces bouteilles plastiques, sont facteurs des
risques pour les sols, les eaux, l'air et la santé si elles sont mal
gérées et pardessus toutes les pratiques qui naissent avec la
prolifération de ces bouteilles, comme nous le constatons dans la ville
de Lubumbashi.
Nous constatons, en effet que les problèmes de gestion
des déchets solides plus particulièrement en matière
plastique ont atteint des proportions telles que les mesures prise à
différents niveaux d'administration se sont
révélées insignifiantes. La question touchant à
l'environnement et à la gestion des déchets urbains en
général et plastique en particulier comptent parmi les plus
complexes auxquelles doivent répondre aujourd'hui les gestionnaires des
villes en raison de leurs effets sur la santé humaine et de
l'esthétique urbanistique. Il suffit de traverser les avenues de
Lubumbashi, des périphéries au centre, pour constater les effets
de la nuisance des bouteilles plastiques. Ces bouteilles tapissent le sol de
partout et d'autres sont recueillies dans des poubelles et au niveau des
dépotoirs transitoires d'immondices par certains individus pour la
réutilisation dans la vente de divers produits tels que de l'eau
17
reconditionnée, de l'huile, du miel...etc. avec tous
les effets que cela peuvent entrainer sur la santé de la population.
Ainsi, partant de la manifestation d'un sentiment de
l'insécurité de la part des consommateurs des produits revendus
dans ces bouteilles plastiques en réutilisation par les particuliers ;
surtout sur le modèle dont celles-ci ci sont traitées avant
d'être réutilisées, nous a ramener à nous rabattre
sur notre thème pour ainsi observer de plus près cette pratique
pour ainsi confirmer ou infirmer et essayer d'en comprendre et d'en expliquer
tout en utilisant les lunettes scientifique. En évitant les
spéculations, Et essayer d'expliquer si réellement cette peur
peut être fondée.
La présente recherche est d'une manifeste importance,
car pour l'école de criminologie, elle sera un ajout si pas le premier
des différents travaux déjà produits en son sein en
matière des bouteilles plastiques dans le domaine de criminologie
économique et environnementale.
L'environnement étant définit selon la
circulaire française n°77-300 du 29 Aout comme l'ensemble à
un moment donné, des aspects physiques, chimiques, biologiques et des
facteurs sociaux et économiques susceptibles d'avoir un effet direct ou
indirect, immédiat ou à terme, sur les êtres vivants et les
activités humaines Barrière Ol. Et Rochegude Al., (20072008).
Cette recherche peut lui être bénéfique d'autant plus
qu'elle s'intéresse à une étude de la pratique de
réutilisation des bouteilles plastiques qui pourra avoir des
conséquences fâcheuses sur la population en générale
et la sécurité sanitaire d'une manière
particulière.
Il s'agira aussi de comprendre, comment la mairie ou les
autorités compétentes par l'intermédiaire de la police
d'hygiène gère cette situation, la police de l'hygiène et
de la santé avait été attribué aux maires par la
loi du 15 février 1902. Ils devaient élaborer dans chaque commune
un règlement sanitaire municipal. Le code de la santé publique
imposait l'édiction dans tous les départements d'un
règlement sanitaire applicable à toutes les communes du
département. Cependant le maire pouvait prendre après avis du
conseil toutes les dispositions particulières qu'il jugeait utiles dans
sa commune. Le règlement sanitaire municipal devait donc s'appuyer sur
le règlement sanitaire départemental, dont il pouvait seulement
aggraver les prescriptions. Allant à l'encontre de la
décentralisation, l'article 67 de la loi 86-17 du 6 janvier 1986
attribue désormais compétence au premier ministre pour
réglementer les règles de l'hygiène et de santé.
L'article L. 1311-1 CSP dispose que ce sont désormais des décrets
en
Pour cela, trois grilles de lecture nous séduisent plus
que les autres à savoir : l'acteur social, l'anomie et le
fonctionnalisme.
18
conseil d'Etat après avis du haut conseil de la
santé publique qui fixent les règles : de salubrité des
habitations, des agglomérations et de tous les milieux de vie de
l'homme, d'exercice d'activités non soumise à la loi sur les
installations classées, d'évacuation, de traitement,
d'élimination et d'utilisation des eaux usées et des
déchets, de lutte contre le bruit de voisinage et de pollution
atmosphérique d'origine domestiques. Ces décrets peuvent
être complétés par des arrêtés des maires.
Le règlement sanitaire départemental même
pas mentionné dans le code de la santé publique reste essentiel
en matière de pollution car il comporte un certain nombre de
prescriptions à caractères général s'imposant
à toutes les activités polluantes du département.
Les mesures anti-pollution du règlement sanitaire
départemental sont prises par chaque préfet en s'inspirant, avant
1986, d'un règlement type approuvé par circulaire du 24 mai 1963,
remplacé par la circulaire du 09 aout 1978, révisée par la
circulaire du 20 janvier 1983, et 18 mai 1984, modifiée par la
circulaire du 10 aout 1984. Qui constituait la réglementation minimale
applicable sur l'ensemble du territoire. Comportant 167 articles, le
règlement type intéresse les pollutions à divers titres :
IV élimination des déchets et mesures de salubrité
générale.
A la suite de la loi du 9 aout 2004 relative à la
politique de santé publique ces mesures sanitaires devraient se
conformer au plan national de prévention des risques pour la
santé liés à l'environnement qui doit, tous les cinq ans,
établir les effets des agents chimiques, biologique et physiques et doit
être mis en oeuvre par le projet régional de la
santé(L.1311-6 CSP). (Prieur, M. 2001 :557).
I.8. Problématique
Après que nous ayons ressorti le choix et
l'intérêt notre thème de recherche, nous passons à
une autre étape, il s'agit donc de la problématique qui est
définit par Quivy R. et Van Campenhoudt, L. (2011 :105) comme «
l'approche ou la perspective théorique qu'on décide d'adopter
pour traiter un problème posé par la question de départ.
Elle est une manière d'interroger les phénomènes
étudiés». Ainsi, construire sa problématique revient
à répondre à la question de savoir comment je vais m'y
prendre pour aborder un phénomène.
19
La Problématique est en même temps une sorte de
tension construite par le chercheur entre pré-savoirs insuffisants et
des phénomènes. Elle traduit une incompréhension et une
orientation de la volonté de mieux comprendre. (Paillé P. et
Mucchielli A. 2003 :16).
Comme le dit Elias évoqué par Albarello, les
disciplines empirico théoriques ont en commun une interdépendance
fondamentale et une interaction entre les recherches empiriques d'une part, les
apports théoriques d'autre part. Cette relation et cette
interdépendance entre théorie et observation empirique sont les
caractéristiques structurelles que toutes les sciences
empirico-théoriques partagent et qui les distinguent des efforts non
scientifiques en vue de la production d'une connaissance. (Albarello L., 2003
:35).
Ainsi, pour poursuivre notre cheminement
épistémologique et méthodologique, une capacité
stratégique essentielle qu'il importe également de maitriser est
la capacité de positionner l'ensemble de sa démarche par rapport
à un référent ou à un cadre théorique. Cela
est d'une importance primordiale, décisive. L'expérience nous
conduit d'ailleurs à cette conclusion apparemment curieuse selon
laquelle on ne règle correctement les aspects méthodologiques
d'une recherche qu'à la condition d'en maitriser correctement les
conditions théoriques. Autrement dit, les problèmes
méthodologiques, c'est-à-dire la nature des données
à récolter ainsi que les modes de traitement de ces
données, se résolvent presque d'eux-mêmes lorsque l'on se
réfère à l'un ou l'autre modèle et lorsque l'on
maitrise un cadre théorique. (Albarello, A. 2004). L'auteur ajoute en
disant qu'au sein de chaque discipline scientifique, en sciences sociales,
coexistent de nombreux cadres (ou référents) théoriques.
Il ne suffit donc pas d'avoir fait le choix d'un angle d'attaque disciplinaire
et de le privilégier mais il faut, au sein de cette discipline,
définir le référentiel théorique précis qui
sera principalement utilisé dans l'étude. (Albarello, L. 2003
:35).
C'est dans cette perspective que nous avons choisi pour notre
recherche: la grille d'acteur social, une des théories de tension
qui est l'Anomie et le schème fonctionnel ; que nous tenterons
d'expliciter dans les phrases qui suivent et essayer de montrer leur pertinence
par rapport à notre objet de recherche.
Le positionnement théorique est indispensable parce
que, de son choix, dépendent les trois éléments suivants :
la manière de poser les problèmes, les concepts utilisés,
les outils de l'investigation empirique. (Albarello, L. 2003 :37).
20
a) La pertinence de la grille de l'acteur social pour
notre objet.
Le choix de la grille de l'acteur social dans le cadre de
notre objet de recherche a été opéré suite à
un travail de terrain c'est-à-dire partant de l'observation au moment
où l'objet de recherche était en construction pour expliciter les
pratiques et les représentations sociales autours du
phénomène bouteilles plastiques. Cette grille parait pertinente
pour étudier le phénomène auquel s'adonne les ramasseurs
des bouteilles qui sont de tout âge confondu, dont la plupart sont les
mamans et parfois les enfants qui ne l'exercent pas par leur propre gré.
Pour les enfants, ils sont envoyés par leurs parents et les mamans une
manière de subvenir aux besoins de la famille par manque de travail.
L'acteur social se situe entre le social et l'individuel. C'est un sujet qui
joue son rôle à sa façon, il est partiellement libre et
original mais le social le définit et l'influence dans son action.
A ce sujet de la rencontre du social et de l'individuel dans
le vécu des acteurs, Walgrave L., (1990, 428-429) et Lupitshi N. (2009)
pour leur part, montrent que l'acteur social a l'avantage d'indiquer que la
singularité comportementale propre au sujet, ainsi que les
mécanismes structurels se rencontrent et se lisent en filigrane dans
leurs expériences. Pour ainsi comprendre que l'acteur social
développe plusieurs stratégies et mobilise diverses ressources en
fonction de la position, de l'histoire et de son projet.
Ainsi, pour les ramasseurs des bouteilles plastiques dans la
plupart dans les quartiers résidentiels, les poubelles publiques ou
encore dans des bureaux et même dans des poubelles des hôpitaux
viennent pour la plupart des familles instables du point de vu
socio-économique. Ils connaissent des sérieux problèmes
d'ordre financier, entre autre ils sont sans emploi, ou des enfants dont leurs
parents ne travaillent pas. Des situations qui conduisent à une
instabilité sociale. La quête des bouteilles plastiques pour les
revendre constitue une stratégie mis sur pied pour assurer la survie de
leur famille, d'autres suppléer aux besoins d'ordre scolaire. Une fois
à cette quête, l'on constaterait que, certains acteurs
développent des pratiques. Une stratégie de ramasser les
bouteilles de n'importe quel lieu, vu qu'avant d'aller les revendre ils ont
pris l'option de les nettoyer avec une petite quantité d'eau parfois
dans un petit bassin et un peu de savon en poudre. Il faut en outre noter que,
ils utilisent de l'eau stagnante sur des avenues, l'eau de pluie ou encore
l'eau de tuyaux de la REGIDESO perforé pour laver les bouteilles
ramassées.
A la grille d'acteur social peut se combiner la notion du
fonctionnalisme. Dans notre problématique, ce qui apparait comme
dysfonctionnement ou désharmonie apparente dans la
21
Par ailleurs, chaque observateur donne une qualification aux
pratiques de ramassages des bouteilles et leur réemploi pour y revendre
divers produits alimentaires. Interrogé à ce sujet par le media,
un médecin d'un centre de santé de la ville de Lubumbashi trouve
en cette pratique une insécurité sanitaire. Cependant, il fustige
surtout la réutilisation des bouteilles ramassées dans les
hôpitaux, par ce que, parfois les malades y crachent et s'il
s'avérait que le malade soufrait de la tuberculose ? « L'effet de
nettoyer les bouteilles plastiques ramassées avec de l'eau et du savon,
ne limiterait en aucun cas la propagation des maladies dans leur
réutilisation ». Mais pour d'autres, tel qu'un receveur de
l'arrêt bus « gare » trouve que, c'est vrai c'est
insécurisant mais « l'homme noir ne meurt jamais avec les microbes
» surtout que les produits vendu dans ces bouteilles de réemploie
coûtent moins cher économiquement que de le même produit
dans une alimentation.
Pour Weber, si la sociologie ne peut pas découvrir les
causes de l'acte social, c'est parce que l'acte social(le crime) n'est pas un
fait naturel mais un processus qui se construit à partir de la
signification qui lui est donnée par ceux qui la réalisent.
L'explication doit donc tenir compte des motifs rationnels qui animent
probablement les individus dans leurs agissements donc l'ensemble significatif
qui constitue « la raison » significative d'un comportement aux yeux
de l'agent ou de l'observateur.
Comme le souligne Walgrave, L. (1990 :429) « La notion
d'acteur social veut éviter également la distinction entre
délinquant et non délinquant, que suggèrent les
théories étiologiques traditionnelles ». C'est ainsi que
nous inscrivant dans le paradigme de la réaction social, nous sommes
parvenus à porter notre choix sur cette théorie, afin de nous
permettre d'expliciter la situation de réutilisation des bouteilles
plastiques ramassées dans la ville de Lubumbashi. Le même auteur
ajoute encore, en disant que, « chaque sujet est acteur social, avec son
point de vue sur sa situation et avec une interprétation propre de son
comportement, qu'il soit appelé délinquant ou non ». C'est
à travers ce travail que, nous élucidons et comprenons que «
l'acteur est un sujet qui joue le rôle à sa façon, donc
partiellement libre et original, mais le social le définit, et le limite
dans l'exécution de son rôle », comme le souligne (Walgrave,
L. 1990 :429).
b) Le fonctionnalisme
22
gestion entre les entreprises productrices, utilisatrices des
bouteilles plastiques, et la mairie de Lubumbashi (parce qu'il s'agit d'elle
qui doit se charger du recyclage de ces bouteilles, déchets plastiques)
; selon les informations reçues à notre lieu de stage. Ces
dysfonctionnements entre la Mairie de la ville de Lubumbashi et les entreprises
des boissons gazeuses, eau en bouteilles plastiques contribuent à
l'apparition des nouveaux phénomènes. Une certaine
catégorie de la population trouve entre ce dysfonctionnement un moyen de
survie dont le ramassage et la réutilisation de ces bouteilles
plastiques mal gérées. Etant donné que, ces bouteilles mal
gérées se retrouvent partout, dans des poubelles des magasins,
des hôpitaux et autres, au niveau des ilots de transits contribuent
à procurer le travail à cette catégorie tout en le
permettant d'assurer leur survie.
Pour Durkheim, il existe deux postulats de départ de la
sociologie :
1. « un phénomène ne peut s'expliquer que
par sa fonction. Cette fonction est à relier au besoin de l'organisme
social ». Dans notre recherche nous avons constatés que le
dysfonctionnement dans la gestion des bouteilles plastiques dans la ville de
Lubumbashi en générale et la Commune Lubumbashi en particulier,
constitue un besoin pour les ramasseurs et revendeurs entre autre de l'eau
reconditionnée, de l'huile dans le marché, le Munkoyo, le jus,
etc. Etant donné que, ces bouteilles de réutilisation contribuent
à octroyer du travail et compenser dans certaines situations, comme
nourrir des familles et contribuer au minerval des acteurs de ce
phénomène ou de leurs parents.
2. « il faut rechercher l'explication des
phénomènes sociaux et les fonctions dans d'autres
phénomènes sociaux et non pas dans la psychologie individuelle
».
Durkheim propose une autre approche des
phénomènes par rapport à l'école positiviste ayant
une perspective individuelle. Pour lui, le phénomène criminel est
un fait social qui s'impose à l'individu (sorte de
déterminisme).C'est à dire que le phénomène
criminel est extérieur à l'individu. On ne peut l'expliquer qu'en
référence à des faits sociaux existants. Les
théories fonctionnalistes expliquent donc l'existence de
phénomènes sociaux au travers de leur fonction, celle de
contribuer au maintien des structures sociales existantes. C'est dans cette
perspective que nous avons remarqué que, c'est avec la venue accrue des
phénomènes l'eau minérale, des boissons gazeuses vendues
en bouteilles plastiques, le manque de gestion après usage de celles-ci
aussi bien la situation économique de la
23
population que sont nés les pratiques de
réutilisation dans lesquelles apparaissent certaines formes de
déviances.
Pour sa part, Robert King Merton propose une vision
particulière de la déviance et du crime. Il établit une
différence entre les fonctions manifestes (fonctions intentionnelles,
reconnues, pas cachées ou exprimées) et les fonctions latentes
(fonctions non reconnues par la société, intentionnelles ou non,
cachées).
Pour notre recherche, la pratique de réutilisation des
bouteilles plastiques remplit une fonction manifeste qui est celle de diminuer
la quantité de déchets plastiques en les réutilisant, vu
que celui-ci pose trop des problèmes dans sa gestion en
République Démocratique du Congo en générale et
à Lubumbashi en particulier. A ce sujet il faudra noter que la mairie de
Lubumbashi ne dispose d'aucune politique.
En outre, s'il faudra parler de la fonction latente, il faut
donc noter que sur le plan économique la réutilisation des
bouteilles plastiques, permet l'accès à certains produits
alimentaires à la population d'un certain rang social à un cout
moins élevé que le même produit manufacturé. Aussi
parmi les fonctions latentes, nous parlerons aussi de la transmissions des
maladies, d'un individu à un autre par ce qu'ayant utilisés la
même bouteille qui a été utilisées au départ,
par exemple par un tuberculeux pour les bouteilles ramassées dans des
hôpitaux, et a été ensuite réutilisée sans
l'assistance d'un service de l'hygiène compétant.
Pour le fonctionnalisme, la société est
considérée comme un ensemble relativement stable et
cohérent, qui a tendance à se reproduire comme tel. Cette
reproduction est assurée grâce au fait que chacune de ses
composantes se voit attribuer une contribution effective au fonctionnement de
l'ensemble. Cette contribution est appelée fonction. Dans le langage des
sciences sociales, le sens du mot fonction ne correspond pas donc au sens
courant de tâche ou devoir à accomplir (plus proche du concept
sociologique de rôle). La fonction fait référence aux
conséquences objectives de l'activité d'un élément
du système social pour l'ensemble de ce système. (Campnhoudt 2001
:52).
En outre, le sociologue Robert K. Merton cité par Van
Campenhoudt a qui l'on doit la distinction utile entre fonction latente et
fonction manifeste. Dans le cas où la fonction n'est pas voulue ou
perçue, on dira qu'elle est latente. Comme nous pouvons le souligner
avec
24
notre recherche, les acteurs ramassage contribuent à la
gestion des bouteilles plastiques sans pour autant en tenir compte. Il s'agit
donc là, de la fonction latente que rempli les acteurs de notre
recherche. L'auteur ajoute que, dans le cas contraire, on dira qu'elle est
manifeste. Dans les deux cas, c'est la logique objective qui intéresse
le sociologue, mais dans le premier cas elle ne correspond pas à la
logique intentionnelle, tandis que dans le second cas, elle y correspond. Ce
sont bien entendu les fonctions latentes qui intéressent surtout Merton,
et par conséquent celle-ci nous ont aussi attirés dans le cadre
de notre recherche sur la réutilisation des bouteilles plastiques.
. La pertinence du fonctionnalisme dans notre recherche,
réside dans la possibilité de relever les fonctions latentes et
fonctions manifestes dans les processus de réutilisation des bouteilles
plastiques.
c) l'Anomie :
Le poids de la tension entre les aspirations et
l'impossibilité que l'individu à de les réaliser par voie
légitime le conduirait à la transgression. L'organisation d'une
structure sociale et le poids des inégalités économiques
seraient criminogènes. (Jacques Faget, 2013).
L'anomie étant définit comme la maladie d'une
société privée de règles morales et juridiques
conduisant à la désagrégation de la solidarité. Il
évoque sous le terme l'idée du changement qui s'opère lors
du passage d'un type de société à un autre engendrant des
manifestations de désordre et de déviance. Et cela s'ajoute
l'instabilité dans l'économie (crise de croissance ou
dépression) ou la famille (divorce ou autre) bouleversent les
règles sociales et concourent à l'augmentation du taux de
déviance.
C'est ainsi que Faget, J. (2013), renchérit en disant
que l'anomie n'est donc pas la conséquence d'un état morbide ou
anormal de la société mais le produit de la structure social.
Dans ce travail, nous allons nous étaler pour
expliciter cette théorie partant de l'interrogation de Merton
cité par (Jacques Faget, 2013), qui est la suivante : comment des
structures sociales par rapport à notre thème de recherche
peuvent elles, dans le cas déterminé, pousser des individus
à adopter un comportement déviant ? Au travers de ce travail,
dans le chapitre réservé aux analyses des résultats nous
essayons d'être plus explicites que possible sur la pertinence de ces
grilles que nous avons mobilisées.
25
26
CHAPITRE DEUXIEME : DISPOSITIFS
METHODOLOGIQUES
Dans ce chapitre, nous tenterons de présenter la
méthode utilisée pour la réalisation de ce travail aussi
les techniques de recueil des données, nous citerons entre autre
l'observation, les entretiens, la technique documentaire ainsi que la
constitution de notre échantillon. Pour ce faire, nous avons choisi la
démarche inductive pour aborder notre recherche.
II.1. la démarche inductive
Choisir une méthode, c'est choisir une théorie
(Coulon 1992 :94) cité par (Kienge-Kienge, R. 2011 :114). En effet
explique l'auteur, aucune méthodologie ne se justifiant par
elle-même, il est nécessaire, afin d'en comprendre le choix et
l'usage, de la rapprocher de la théorie avec laquelle elle est
compatible, voire même qu'elle représente parfois ». Une
démarche inductive pourrait être apparemment la méthode la
plus scientifique, la plus réaliste, puisque c'est le raisonnement qui
part des faits pour arriver à l'idée qui constituera
l'hypothèse. Ici donc, c'est la confrontation avec les
phénomènes avec la réalité, qui déclenche
plus ou moins le processus d'élaboration des hypothèses.
L'induction est le processus par lequel on
généralise, sous formes d'énoncés
théoriques, le fait de l'expérience ou de l'observation (au sens
large) ; Elle est une pratique fondée sur l'expérience de
terrain. La démarche inductive laisse la théorie se
développer durant et non avant les opérations de recherche,
autrement dit, les catégories ou concepts que l'on utilisera pour rendre
compte des données recueillis par n'importe quelle méthode a
priori conforme avec la démarche, ne sont pas tirées d'une
théorie à priori.(Dan Kaminski,2005 :30). (Bayle, J.L, 2000).
Quivy R. et Campenhoudt L. (2011 :212), rappellent tout
d'abord ceci « aucun dispositif méthodologique ne peut être
appliqué de manière mécanique ». La rigueur dans le
contrôle épistémologique du travail ne peut être
confondue avec la rigidité dans l'application des méthodes. Pour
chaque recherche, les méthodes doivent être choisies et mises en
oeuvre avec souplesse, en fonction de ses objectifs propres, son modèle
d'analyse et de ses hypothèses. Dès lors il n'existe pas de
méthodes idéales qui soient, en elles-mêmes,
supérieures aux autres. Chacune peut rendre les services attendus
à condition qu'elle ait été judicieusement choisie,
qu'elle soit appliquée sans rigidité et que le chercheur soit
capable d'en mesurer les limites et la validité.
27
Il faudra noter par ailleurs que, le positionnement de la
démarche dans le cadre théorique ne se réalise pas de
manière mécanique, ni artificielle. Il a pour fonction non pas de
compliquer mais de faciliter la vie du chercheur ; il va permettre d'ouvrir des
pistes nouvelles et, ainsi, va introduire dans la réflexion des concepts
originaux et de la sorte enrichir l'ensemble de la démarche.
En partant des fondements épistémologiques de la
recherche qualitative parce que c'est de ca qu'il s'agit, celle-ci valorise
l'exploration inductive et qu'elle élabore une connaissance holistique
de la réalité. Dans cette perspective, le processus de production
de connaissances est éminemment inductif car la connaissance est
produite à partir des données de terrain par opposition au
raisonnement déductif ou les connaissances théoriques
précèdent la lecture de la réalité. (Anadon M. et
Guillemette F. 2007).
En effet, la démarche inductive part de l'observation
du terrain comme il a été de notre recherche sur la
réutilisation des bouteilles plastiques dans la ville de Lubumbashi,
elle nous ouvre vers des pistes plus originales de recherche en criminologie. A
la base de la démarche inductive, « on trouve une recherche
exploratoire, phase ouverte à laquelle nous, chercheur nous nous situons
comme véritable explorateur , dans laquelle nous nous sommes
familiarisé avec des situations ou des phénomènes entre
autre les pratiques de ramassage et réutilisations des bouteilles
plastiques que l'on tente de décrire et analyser dans notre travail
». Dans cette phase ouverte, le chercheur fait émerger grâce
au raisonnement inductif et souvent aussi grâce à de nombreux
facteurs inconscients ou occasionnels, une hypothèse parmi plusieurs
alternatives, cohérente avec le corps de connaissances
antérieures bien établies. (Albarello L. et al. 1985).
Etant donné que, notre question de départ
s'inscrit dans l'approche compréhensive d'un phénomène des
bouteilles plastiques aussi dans la compréhension des rapports sociaux
de ces activités, Weber cité par (Anadon M. et Guillemette F.2007
:30) souligne que les rapports sociaux qui constituent la société
sont intelligibles si, et seulement si, on peut comprendre les aspects
subjectifs des activités des membres qui la composent. C'est par
l'analyse des différents types d'action humaine que le chercheur peut
connaitre la nature particulière et diversifiée des
sociétés humaines. C'est ainsi que, pour comprendre ce
phénomène nous avons choisi quelques techniques de collecte des
données.
28
II.2. Techniques de collecte des
données
Dans cette phase, nous tenterons de parler sur les techniques
qui nous ont aidées à la récolte des données sur
terrain parce que notre recherche s'inscrit dans une démarche purement
empirique et qui nous a conduits à mobiliser un certain nombre de tacts
pour bien entrer en contact avec les données de terrain
recherchées. C'est ainsi que, nous parlerons entre autre de
l'observation directe, des entretiens semi directifs et des techniques
documentaires.
a) Observation directe
On entend par l'observation directe celle que le chercheur
procède lui-même au recueil des informations, sans adresser aux
sujets concernés. Elle fait directement appel à son sens de
l'observation. (Campenhoudt L. et Quivy R. 2011 :150). Cette phase du travail
consiste à construire l'instrument capable de recueillir ou de produire
l'information prescrite par les indicateurs. C'est dans cette optique que
celle-ci nous a permis d'observer le phénomène « bouteilles
plastiques » dans la ville de Lubumbashi en générale et au
dépotoir de la ville d'une manière très
particulière sans interroger les acteurs d'en déceler certaines
situations (problème), qui nécessiterais quelques
éclaircissement dans la réutilisation de celles-ci.
A la lumière de la réflexion faite par
Ildephonse Tshinyama cité par (Kasongo Nsenga P. 2015). L'observation
directe ou in situ a été depuis longtemps
utilisée, dans le cadre de l'anthropologie, comme outil par excellence
pour le recueil des données dans le cadre d'étude des
sociétés dites « indigènes ». Il eut fallu
attendre le rayonnement de l'école de Chicago vers les années
1920 pour voir cette perspective changer. Elle sera utilisée non pour
étudier les sociétés indigènes mais plutôt
comme approche pour observer systématiquement des modes de vie et
d'organisations sociales comme effet de l'industrialisation.
Il évolue en nous faisant savoir, que
l'émergence de la sociologie empirique quantitative, a
étouffé cet élan de recours à l'observation directe
pendant plusieurs décennies.
Tout en s'appuyant sur les idées de Laperriere,
Tshinyama Ild., cité par (Nsenga,K. 2015), se complète en
estimant que les critiques de cet empirisme quantitatif qu'il avait à
l'endroit de l'observation directe étaient que celle-ci était
l'une de ses approches peu systématisées, largement tributaire de
l'appréciation subjective du chercheur et ne s'appliquant qu'à
des ensembles restreints. Ce qui remettait en cause la validité des
données
29
ainsi recueillies. Il conclut en affirment, qu'au fil du
temps, cette sociologie quantitative ne donnant plus la garantie d'analyse
approfondie ou ne se montre incapable d'interprétation dégageant
la signification profonde de la réalité sociale, ce qui a pu nous
amener vers les années Cinquante au fameux slogan « retour aux
sources » tant vanté et prôné par les tenants des
méthodologies qualitatives. Et d'ailleurs, cette observation in situ
demeure plus encore de nos jours, l'un des outils de recueil des
données incontournable dans toute étude qui exige que le
chercheur casse les murs des bureaux et aille à la rencontre du social.
(Ildephonse Tshinyama 2009 :65) cité par (Kasongo Nsenga 2015
:18-19).
Pour arriver à ce faire nous avons relevé que
l'observation à elle seule parait insuffisante et ne peut donc pas nous
conduire à ressortir les éclaircissements possibles que nous
recherchons c'est ainsi qu'à ceci nous y avons ajouté les
entretiens ainsi que la technique documentaire.
Mais il nous faut signaler que, l'observation constitue dans
notre recherche une méthode principale et les autres méthodes
auxquelles nous avons fait recourt viennent pour compléter les
données recueillit par l'observation.
Nous avons choisi les méthodes d'observation directe,
parce que parlant de l'observation Quivy, R. et Campenhoudt L. (2011 :174),
soulignent que c'est les seules méthodes de recherche sociale qui
captent les comportements au moment où ils se produisent, sans
l'intermédiaire d'un document ou d'un témoignage comme il s'agit
de notre recherche sur la pratique de réutilisation des bouteilles
plastiques ramassées au dépotoir de la ville de Lubumbashi du
Quartier Gambela I. Par cet étape, nous avons observé et parfois
accompagner les agents de la mairie la Coordination de l'Environnement dans
leur travail quotidien. Nous avions retranscrit par la suite les détails
sous forme des notes de terrain que nous avons ultérieurement soumis
à l'analyse. Cette observation s'est effectuée dans le strict
respect des normes éthiques ayant trait à un travail
scientifique. Elle s'est déroulée de manière visible.
Comme le souligne KIENGE-KIENGE R. (2011 :118), cette technique ouverte nous
parait nécessaire pour parvenir à la socialisation minimale
qu'implique l'accompagnement des personnes dans la réalisation de leur
travail en vue de tirer parti de l'interaction que notre présence, en
tant que chercheur, pourrait provoquer chez les acteurs observés.
30
Et s'il faut se ranger dans des catégories classiques,
l'observation est une méthode inductive (Emile,Ch. Et Moens F. 2014 :45)
; ce qui justifierais même le choix de notre démarche inductive,
puisqu'elle part d'un terrain.
b) Les entretiens
Pour arriver à récolter de données de
recherche par entretien de recherche, (Albarello L. 2012 :85), dit qu'il y a
deux types d'entretien : l'un est qualifié d'informatif et le second est
l'entretien qualitatif sensu stricto ou « entretien de recherche
». Ce dernier peut porter sur des comportements ou des pratiques sociales
mais il concerne plus fréquemment la recherche et la
compréhension de représentations mentales présentes au
sein des groupes d'individus. Dans ce cas le chercheur interroge telle personne
parce que cette personne possède telle caractéristique, parce
qu'elle appartient à telle couche sociale, parce qu'elle a connu tel
type d'expérience. Ce qui intéresse le chercheur, c'est ce que
cette personne pense en tant que qu'acteur et comment elle se représente
tel que dans notre recherche la problématique de pratique de
réutilisation des bouteilles plastiques. Nous inspirant de cette
idée c'est ainsi que nous avons pu diversifier nos interlocuteurs pour
essayer de comprendre cette problématique de réutilisation des
bouteilles plastiques qui est en soit le but ou la finalité de notre
recherche. L'entretien de recherche étant bien entendu utilisé
pour étudier les faits dont la parole est le vecteur. Blanchet A. et al.
1987 (Albarello L. 2012).
La méthode d'entretien nous a permis étant
chercheur, d'entrer en contact direct avec nos interlocuteurs. Ce contact entre
nous, chercheur et nos interlocuteurs et d'une faible directivité de
notre part. Comme le souligne (Quivy R. et Campenhoudt L. 2011 :170).
Pour cela nous avons choisi l'entretien semi-directif, que
nous avons jugé pertinent pour notre travail parce qu'il emprunte
à la fois à l'entretien directif et à l'entretien non -
directif. Comme le premier part des questions préalablement
élaborées par le chercheur, ainsi le second, est plus proche sur
le plan paradigmatique, il conçoit la personne interviewée comme
un acteur associé. (Schaut, Ch. 2014 :90). L'entretien non-directif et
celui semi-directif s'inscrivent dans le même paradigme
compréhensif. Pour paraphraser le célèbre sociologue
américain Becker,H.(1986)cité par (Schaut,Ch. 2014 :91), au
travers de l'entretien, le chercheur vise à comprendre les pratiques,
dans le cadre de notre recherche des comportements des acteurs en
considérant de leur point de vue. En donnant un poids particulier aux
représentations qu'ils se construisent de leur monde, du monde des
autres, de
31
leurs propres activités et de celles des autres. Il ne
s'agit donc pas, dans une posture positiviste et totalisante, de traquer la
vérité toute brute, nue et intangible, mais bien de comprendre
comment l'acteur construit ses représentations du monde social. Cela
n'empêche pas d'avoir accès à des informations fiables,
à des pratiques, des activités et pas seulement à des
opinions. Mais l'ensemble de ces informations est toujours situé,
c'est-à-dire soumis au prisme d'un point de vue, celui de
l'enquêté, qu'il s'agira de saisir.
1) Choix du moment d'entretien et de lieu
Au moment des entretiens, le choix du moment le plus propice
à l'entrevue est à faire de manière que
l'interviewé comme l'intervieweur se sentent vraiment disponibles et que
le premier ait suffisamment de temps pour s'exprimer. L'autre
élément important est de trouver l'endroit le plus favorable au
bon déroulement de l'entretien. Si l'on suggère souvent de
réaliser l'entrevue au domicile de l'interviewé, à son
lieu de travail ou dans des endroits publics, de façon à
dépayser le moins possible ce dernier par rapport à ses habitudes
de vie et à ne pas le placer dans une situation délicate en
considérant notamment sa subordination à une quelconque
autorité. Poupart, (1997) cité par (Ngoy, H.2015 :74). Il n'est
pas aussi possible de réaliser ces exigences dans le contexte de notre
recherche.
En effet, l'essentiel des entretiens dans le cadre de notre
recherche, ce sont réalisés in situ dans notre cas au
lieu où s'effectue le ramassage de ces bouteilles c'est-à-dire au
dépotoir du quartier CRAA et qui constitue même notre terrain de
recherche.
2) La relation entre interviewer et
interviewé
De manière générale, comme l'a
souligné Poupart, J. (1997 :194-195) cité par (N'kulu Ngoy, H.
2015), il se pose souvent la question du poids que peuvent avoir sur
l'interviewé, la situation et les diverses caractéristiques
sociales de l'intervieweur (âge, sexe, classe sociale ethnicité et
autres), lesquelles sont susceptibles de se révéler à
travers divers indices tels que l'apparence physique, le langage et la position
sociale occupée. A ce poids de l'intervieweur, Poupart a
également fait remarqué que, malgré ce que l'on a
très souvent tendance à croire, il (l'interviewé) n'a pas
qu'un rôle passif et réactionnel dans la situation d'entretien.
Comme l'ont laissé entendre plusieurs analyses, son discours peut
être fortement influencé non seulement par la
représentation qu'il se fait de ce qu'est l'intervieweur et de ce que
celui-ci cherche à savoir, mais aussi par la perception qu'il a du
groupe, que représente ce dernier ou
32
des autres acteurs en présence dans la recherche, dont
les points de vue sont peut-être différents du sien. (N'kulu Ngoy,
H., 2015 :75).
Dans le contexte social congolais où l'usage de la
langue française est plus ou moins habile, considérée
comme l'une des caractéristiques fondamentales des intellectuels, en
tant que chercheur universitaire dans un dépotoir, qui est une
décharge des immondices de la ville et fréquenté par une
population d'une certaine catégorie et de divers tribus ; nous avons
évité, dans la mesure du possible, de nous exprimer en
français et de privilégier la langue locale (le swahili lushois)
non seulement dans les entretiens et même dans tous les échanges
verbaux avec les acteurs sur terrain. Notre appartenance tribale pouvant
également être source de méfiance dans la relation
d'interview de la part des acteurs (ramasseurs) d'autres tribus, nous avons
évité, là encore, dans la mesure du possible, de nous
présenter par notre nom (caractéristique de notre appartenance
tribale). Et au-delà de tout étant criminologue, nous avons
évité de nous présenter en tant que tel parce que le
concept étant mal compris par la plupart nos interviewés
risquerait de constituer pour nous un obstacle dans les entretiens et la
récolte des données. Et d'ailleurs, notre présence sur
terrain pour la plus part d'entre ces acteurs n'était pas vraiment la
bienvenue, parce que nous considérant soit comme un agent de bureau II
ou plus encore un journaliste à la recherche des informations et des
images pour aller dénoncer ce qui se passe dans ce milieu. « Et
toute cette méfiance de leur part, était due aux
expériences vécus des autres étrangers venant sur leur
site de travail.» propos recueillit auprès de l'un de
leurs.
c) Construction de
l'échantillon
? L'échantillonnage est
l'opération qui constitue à prélever un certain
nombre d'éléments (échantillon) dans
l'ensemble des éléments à observer ou à traiter
(population) (D'Hainaut, 1975 :32) cité par (Ngongo D. 2015 :30).
L'échantillon peut prendre une double signification. Au sens strict ou
opérationnel, il désigne exclusivement le résultat d'une
démarche visant à prélever une partie d'un tout bien
déterminé.
Au sens large, il désigne le résultat de
n'importe quelle opération visant à constituer le corpus
empirique d'une recherche. (Pires, A. 1991 :114). Le deuxième sens nous
intéresse dans le cadre de notre recherche.
Outre ces critères, nous avons diversifié les
acteurs dans le processus de réutilisation des bouteilles plastiques en
plusieurs en plusieurs classes :
33
L'échantillon est présenté comme «
l'idée de considérer une petite quantité de quelque chose
pour éclairer certains aspects généraux du problème
; c'est l'idée d'extrapoler, de déplacer, de transcender, de
mettre en rapport, ou encore de donner une idée ou un éclairage
sur quelque chose d'autre à l'aide d'un ou plusieurs
éléments pouvant s'y apporter » (Pires, A.1997 :19).
Dans notre travail, nous avons choisi de construire un
échantillon de type qualitatif. Dans ce type d'échantillon, on
distingue les échantillons cas unique qui peuvent se traduire par un
site particulier ou une personne et des échantillons par cas multiples.
En se basant sur la catégorisation des échantillons
établie par (Pires, A. 1997 :20), nous avons
préféré l'échantillon à cas multiple.
Dans les études qualitatives, on interroge un nombre
limité des personnes. La question de la représentativité
au sens statistiques du terme ne se pose donc pas. Le critère qui
détermine la valeur de l'échantillon devient son
adéquation avec les objectifs de recherche en prenant comme principe de
diversifier les personnes interrogées et en vérifiant qu'aucune
situation importante n'a été oubliée. Dans cette optique,
les individus ne sont pas choisis en fonction de l'importance numérique
de la catégorie qu'ils représentent mais plutôt en raison
de leur caractère exemplaire. Ruquoy Danielle.
Dans notre sélection, nous avons choisi de diversifier
les critères de construction de notre échantillon :
- Age : nous avons classé l'âge en deux
catégories, soit les jeunes et les grandes personnes.
- Sexe : nous avons pu insister sur ces critères par ce
que les femmes paraissent plus entreprenante dans cette activité des
bouteilles plastiques ; mais les deux interviennent au dépotoir pour la
réalisation de celle-ci.
Dans les analyses, nous avons ainsi nommé ces
critères comme étant les profils d'acteurs intervenants dans le
ramassage, l'achat, la vente et la réutilisation des bouteilles
plastiques.
34
· Les ramasseurs - vendeurs
· Les ramasseurs - utilisateurs
· Les acheteurs - vendeurs
· Les acheteurs - utilisateurs
· Les ramasseurs - acheteurs - vendeurs.
· Les camionneurs
· Les utilisateurs-consommateurs.
Ces critères étant retenus se justifie à
notre avis, premièrement, notre champ d'études étant la
ville de Lubumbashi, celui-ci étant plus vaste, nous nous sommes
focalisé sur le dépotoir central de la ville de Lubumbashi, parce
que nous pensons que c'est le point focal de la ville où presque toutes
les bouteilles en tant que déchets viennent se déverser. Cela
étant dans notre recherche, il faudra signaler que parmi nos
interlocuteurs nous avons choisi d'y joindre aussi d'une part les acteurs
institutionnels (Mairie) chargée de la gestion de tous les
déchets confondus aussi les acteurs non institutionnels d'autres part
qui sont usagers de ces bouteilles en termes de réutilisation.
d) Technique documentaire
En effet, le recueil des données existantes, nous
permet nous chercheur en sciences sociales de récolter des documents
pour deux raisons complètement différentes l'idée soutenue
par Quivy, R. et Campenhoudt, L. (1995 :204). Soit le chercheur envisage de les
étudier en tant que tels, comme dans l'examen de la manière dont
un reportage télévisé rend compte d'un
événement, ou encore dans l'analyse sociologique d'un roman. Soit
il espère y trouver des informations utiles pour étudier un autre
objet, comme il s'agit de notre travail.
Il est courant que le travail d'un chercheur nécessite
des données macro sociales que seuls des organismes officiels puissants
tels que les instituts nationaux de statistiques sont en mesure de
récolter. Comme dans notre thème de recherche, certaines
informations doivent provenir des institutions macro sociales telle que la
mairie qui est institutionnelle et les particuliers qui sont des acteurs non
institutionnels dans notre travail. Ainsi pour arriver à faire notre
recherche nous avons recourut aussi au recueille des données de ces
institutions. Si ces organismes existent, c'est d'ailleurs principalement pour
offrir aux responsables et aux chercheurs que nous sommes, des données
nombreuses et fiables que l'on ne pourrait recueillir par nous-mêmes.
35
Précisément, et en dépits de ses
nombreux avantages, le recueil des données existantes ou les
informations à notre thème nous a posé de nombreux
problèmes et nous a demandé à les résoudre d'une
manière correcte. C'est pour cette raison, que le recueil de
données existantes est considéré ici comme une
véritable méthode de recherche (Quivy R. et Campenhoudt,
V.1995).
II.3. Travail de terrain
En effet, comme dans toute recherche en sciences sociales et
dans une recherche scientifique le terrain est important parce que, c'est bien
lui qui nous permet d'accéder aux données recherchées.
Quivy, R. et Campenhoudt,V. soulignent qu'Il n'existe pas des règles
générales qui puissent être formulées pour toutes
les situations d'enquête de terrain. Les variations entre les
circonstances et les objectifs d'investigation, entre les trajectoires et les
personnalités des enquêteurs et des enquêtés sont
d'une diversité infinie. Enquêter sur terrain, c'est savoir se
mettre au diapason avec d'autres corps avec lesquels interagir et Co-agir, et
se trouver sa place, moyennant des formes d'usage, de routine et d'habitude, et
souvent de tact. Il faudra signaler que le simple fait d'entrer sur terrain,
sans disposer de méthodes ou de techniques passe-partout, nous chercheur
pouvons apprendre quelques « ficelles de métier » Geer et al.
(1968) cité par (Quivy,R. et Campenoudt L. 1995 :34). Le terrain est en
soit l'expérience vécue. C'est le monde social dans lequel on vit
; c'est la réalité empirique.
Passer de la notion de « terrain » à celle
de « Champ » suppose donc un tact d'objectivation et un effort de
distanciation. Le champ est défini en tant qu'espace social au sein
duquel des agents, individuels ou collectifs, voient leurs
propriétés et leurs actions se définir en fonction des
autres agents investit dans le même champ à un moment
donné. Qu'on le veuille ou non, plus exactement, l'objet d'une recherche
en sciences humaines concerne toujours un champ ou, plus exactement, l'objet
d'une recherche se situe à l'intérieur d'un champ.
Ainsi, si le terrain est donné, réel,
immédiat, visible ... le champ n'est pas existant en tant que tel
concrètement, visiblement. Le champ d'étude est un construit.
C'est donc au chercheur qu'il revient de construire le champ qui constituera le
cadre de sa recherche, c'est-à-dire de le définir, le
délimiter, le caractériser intellectuellement. Cela signifie
notamment identifier les éléments qui le constituent. (Albarello
L. 2012). La notion de champ d'étude détient dès lors une
fonction tout à fait centrale dans le processus d'élaboration de
l'objet de
36
recherche. Elle est décisive parce qu'elle permet au
praticien-chercheur que nous sommes, d'effectuer ce travail qui consiste
à circonscrire l'espace social sur lequel notre regard se porte. Cet
espace là et pas un autre.
C'est l'observateur (chercheur) qui borne et qui
délimite le terrain, qui n'est rien d'autre qu'un espace social dans
lequel il coexiste avec des personnes et divers éléments
matériels et symboliques. La diversité des lieux susceptibles
d'être constitués en terrain et d'être observés est
infinie, dans tous les cas, l'observateur est là, il ne participe pas
directement aux activités et aux interactions entre les gens et les
objets du lieu, il ne les interdit pas non plus, il ne les fausse pas
davantage, il ne cherche pas à les influencer. (Jean-Emie, Ch. Et Moens
Fr. 2014 :45).
II.3.1. champ d'étude et historique de la
Coordination de Lubumbashi
Le concept champ implique une dimension dynamique et il
conduit le chercheur à repérer les multiples acteurs qui les
constituent ; il pousse de la sorte, dans ce premier temps de la recherche,
à opérer un cheminement d'ouverture vers d'autres possibles,
c'est-à-dire à percevoir des acteurs auxquels on ne pense
généralement pas, des jeux qu'on ne voit pas naturellement, des
actions ou des conflits ou des attitudes qui sont fréquemment
voilés. La notion de champ qui occupe une place importante du point de
vie théorique remplit donc également une fonction centrale du
point de vue de la méthode. Nous ne prétendons pas que tout objet
de recherche est constitué par l'étude d'un champ
spécifique mais nous osons affirmer que tout objet de recherche se situe
au sein d'un champ qu'il importe d'identifier. (Albarello, L. 2012 :41). Il
faut signaler ici que, comme le dit Albarello, L. (2012), la vertu à
mettre en oeuvre est double et est assurément paradoxale puisqu'il
s'agit tout à la fois et simultanément de « rester
attaché » et de « se séparer », se distancier.
Rester attaché, tout d'abord. Cela veut dire rester en
phase avec son terrain, être attentif à ce qui se dit, se mettre
à l'écoute des nombreux acteurs qui y évoluent, rester
proche des faits qui s'interpellent. La qualité à mobiliser, et
pour un chercheur cela est bien une vertu, est une sorte de capacité
d'empathie sociale, une disposition à écouter ce que disent les
autres.
Ensuite « se séparer » cela signifie ceci
dans le cadre de notre recherche : « j'ai toujours entendu dire que la
réutilisation des bouteilles plastiques poserais un problème de
santé vu la manière dont elles se récoltent et se
traitent, par cette recherche, j'ai cherché à
Ce Ministère n'existant pas au Congo mais il
appartenait au domaine Présidentiel de la République de
Zaïre selon l'article premier de ce texte.
37
comprendre comment s'effectuait ainsi cette pratique du
ramassage jusqu'à la réutilisation proprement dite».
Voilà donc les deux idéaux personnels qu'il convient d'articuler
et de faire jouer en même temps ; cela n'est pas chose aisée
souligne Albarello et s'acquiert sans doute progressivement.
Ainsi nous tenons à présenter ce qu'a
constitué notre porte d'entrée pour notre recherche et ceux,
durant la période de notre de stage de deux mois, allant du 04
Décembre 2015 au 05 Février 2016. Qui constituait donc un mois de
stage professionnel et un autre mois de stage de recherche. Mais il faudra
noter que cela n'a pas suffi pour qu'on réalise tous les entretiens.
C'est ainsi que nous avons eu à créer d'autres temps afin de
descendre sur le terrain et d'avoir les données dont on avait besoin
pour l'analyse.
II.3.1.A. Présentation de notre porte
d'entrée de terrain ? Situation
géographique
Le bâtiment de l'hôtel de Ville est situé
dans la ville de Lubumbashi Province du Haut Katanga.
C'est un bâtiment qui héberge beaucoup des
services de l'Etat. Elève jusqu'au 5ème niveau, ce bâtiment
est limité à l'Est par l'avenue MWEPU, qui le sépare avec
le bâtiment de la Police et de la PCR à l'Ouest par l'avenue
LOMAMI qui le sépare avec le cercle MAKUTANO, au Sud par l'avenue TABORA
et le Bureau de la Commune et de la ville Police/Ville juste à
côté.
Dans les parages en face, il y a les bâtiments de la
Cour d'appel et le Parquet de Grande Instance.
Le Bureau de l'environnement se trouve au 3ème
niveau, locaux 5 et 6. ? Cadre Historique
Le Ministère de l'Environnement a été
créé par l'ordonnance Présidentielle N°75/231 du 22
Juillet 1975.
38
Le Ministère de l'Environnement a pour mission
principale de promouvoir et de coordonner toutes les activités relatives
à l'Environnement à la Conservation de la Nature, Pêche et
Foret de prendre toutes les initiatives et toutes les mesures tendant à
la pleine réalisation de cette mission conformément aux
progrès activés de la science.
Il s'est ajouté une autre ordonnance
Présidentielle N°77/022 du 22 Juillet 1977 portant transfert des
directions et des services qui devraient constituer l'actuel Ministère
de l'Environnement, il s'agit :
- Des branches relatives aux eaux et foret qui ont
été cédée du Ministère de l'Agriculture
à celui de l'Environnement notamment les activités des
pêches, des forets et de la chasse.
- Quelques Ministères qui avaient cédé
leurs attributions services et agents à l'Environnement, la
Santé, les T.P.A.T, l'Economie et l'Industrie et les Affaires
Sociales.
A la création, le Ministère de l'Environnement
était dirigé par Madame LESSENDJINA KIABALEMA qui fut la
première personnalité à l'occuper. II.3.1.B. organisation
structuro fonctionnelle du service
Le service de l'Environnement Conservation de la Nature,
Pêche et Foret est subdivisé en deux services à savoir :
- Le service Administratif, - Et le service technique.
1) Le service administratif
La Cellule des services généraux s'occupe de
toute l'administration, de la coordination urbaine notamment :
? Le secrétariat qui se charge (congé, paie,
affectation avancement du personnel) ;
? Des finances à savoir la perception des recettes du
trésor public et de l'entité décentralisée (Ville),
de préparer les prévisions budgétaires ;
? De la préparation des documents et du contrôle
des activités du service ;
39
· De l'approvisionnement en matériel et
équipements, la répartition des fournitures ;
· De l'accueil des visiteurs, information au public et
démarches diverses ;
· De la centralisation des rapports d'activités
provenant d'autres Cellules et des superviseurs des Communes.
2) Le service technique
Celui-ci est constitué des Cellules et des
supervisions des Communes dont les activités sont les suivantes :
a) Cellule d'assainissement
Elle s'occupe du contrôle des activités en
matière de salubrité publique à savoir :
· La lutte anti- vectorielle : étudié en
vue des opérations de désinfestation, assèchement des
marais, drainage des eaux pluviales ;
· La salubrité du milieu : gestion des
établissements humains, collecte, évacuations et traitement des
déchets tant solides, liquides que gazeux, quelle qu'en soit leur
origine, avant leur rejet dans la nature ;
· Visites parcellaires (Police d'Hygiène)
· Recherche sur l'importance et la répartition
des polluants dans le système biologique et en particulier dans les
chaines alimentaires.
Il faudra noter que c'est la Cellule qui nous a accueilli en
tant que stagiaires dans cet entité et cela pendant une période
de deux mois.
b) La Cellule de surveillance Continue de
l'Environnement
Elle s'occupe de la gestion des établissements
dangereux insalubres et incommodes (enquêtes commodo et incommodo, permis
d'exploitation).
40
c) La Cellule de la Conservation de la Nature
Gestion de Ressources Naturelles Renouvelables.
Elle s'occupe quant à elle de la récolte des
statistiques en matière forestière, de pêche et de chasse.
Du contrôle sur l'exploitation forestière, de la commercialisation
du poisson, de la détention des animaux totalement et partiellement
protégés ainsi que des trophées.
d) La Cellule de Contrôle et
Inspection
Cette Cellule s'occupe des inspections en matière
d'Environnement, Conservation de la Nature, Pêche et Foret. Elle est la
Police de ce service car elle permet à l'Etat de rentrer dans ses droits
en ce qui concerne le recouvrement forcé des taxes, le non-respect des
conditions d'exploitation des établissements, humains en
général et le non-respect des lois en matière
d'Environnement, Conservation de la Nature, Pêche et Foret en
particulier.
e) La Supervision des Communes
Chaque superviseur de l'Environnement, Conservation de la
Nature, Pêche et Foret, supervise toutes les activités de ces
services au niveau de sa Commune et fait rapport au Coordinateur Urbain. Il a
à cet effet une équipe d'agents mis à sa disposition qu'il
dirige sous sa dépendance administrative du Bourgmestre de la
Commune.
II.3.2. Délimitation de champ de
recherche
En effet, il ne suffit pas de savoir quels types de
données devront être rassemblés. Il faut encore
circonscrire le champ des analyses empiriques dans l'espace géographique
et social et dans le temps. Quivy, R. et Campenhoudt, L., (1995 : 158). La
notion du champ d'études détient une fonction tout à fait
centrale dans le processus d'élaboration de l'objet de recherche. Elle
est décisive parce qu'elle permet au praticien-chercheur, d'effectuer ce
premier travail qui consiste à circonscrire l'espace social sur lequel
son regard se portera. Le concept de champ implique une dimension dynamique et
il conduit le chercheur à repérer les multiples acteurs qui le
constituent ; il pousse de la sorte, dans ce premier temps de recherche,
à opérer un cheminement d'ouverture vers d' autres possibles,
c'est-à-dire à percevoir des acteurs auxquels on ne pense
généralement pas, des jeux qu'on ne voit pas naturellement, des
actions ou des conflits ou des attitudes qui sont fréquemment
violés.
41
C'est donc au chercheur de construire le champ qui constituera
le cadre de sa recherche, c'est-à-dire de le définir, le
caractériser intellectuellement. Cela signifie notamment identifier les
éléments qui les constituent. Dans notre conception du champ,
parmi ces éléments constitutifs, à côté des
acteurs, individuels et collectifs, figurent également des ressources
(sociales, économiques ou symboliques), des relations, des
organisations, des objets, de la matière. (Albarello, A. 2004).
Ainsi, pour se conformer à la logique des sciences
sociales nous avons choisi d'observer et d'effectuer notre recherche dans la
Commune Lubumbashi, plus précisément au niveau du dépotoir
central de la Mairie de Lubumbashi, à ce propos Van L. et Quivy R.
ajoute que quoi qu'il en soit, le champ de recherche demande à
être très clairement circonscrit pour éviter une erreur
très courante des jeunes chercheurs consistant à le choisir trop
large. La délimitation du champ d'analyse est une opération de
découpage rationnelle mais arbitraire, car destiné à
rendre la recherche « faisable », (Quivy R. et Campenhoudt, L. 2006
:15).
a) Du point de vue spatial
Nous avons choisi notre site d'observation et d'analyse la
commune Lubumbashi, plus particulièrement le dépotoir central de
la Mairie.
La commune de Lubumbashi a été
créée par le décret du 26 Mars 1957 exécuté
par l'arrêté Ministériel n°11/60 de 1er
Octobre 1957.
A sa création, la Commune Lubumbashi appelée
« Elisabeth » a ouvert ses portes en Janvier 1958 avec a la
tête comme Bourgmestre, Monsieur Emile DELARUELLE nommé par
arrêté n°11/01/1958 du 07 Janvier jusqu'en 1962 où il
fut remplacé par Monsieur Grégoire SHAMBA, agent de
l'administration publique qui fut le premier autochtone a dirigé la
Commune jusqu'en 1965. Vers les années 1970, la Commune de Lubumbashi
s'est vue amputée de sa partie EST par l'arrêté
n°70/0572 du 09 Mai 1970 portant création de la Commune Kampemba ;
c'est ainsi que les Quartiers BEL AIR I, BEL AIR II et INDUSTRIEL qui
étaient parties intégrantes de la Commune Lubumbashi et qui
constituaient même ses limites avec la Commune Ruashi font les principaux
quartiers de la Commune de Kampemba, dont le point de démarcation avec
celle-ci est, en grande partie, les Boulevards M'siri et Lumumba.
? La localisation spatiale du dépotoir
: il est situé à l'entrée ville de Lubumbashi,
coté route Likasi, dans l'espace compris entre la route Likasi et
l'Avenue Laurent
42
Désiré Kabila du Quartier CRAA, derrière
la clôture de l'entreprise Minière chinoise CDM à
côté de la voie ferrée.
b) Du point de vue temporel
Notre étude entre dans la période de stage
allant du 04 Décembre 2015 au 05Fevrier 2016 soit deux mois ; mais
au-delà de tout, cette période ne nous a pas permis de
récolter toutes les données pour notre recherche c'est ainsi que
nous avons continué au cours de toute une année académique
pour enfin construire ce travail.
c) Du point de vue conceptuel
La problématique de réutilisation des emballages
plastiques étant très vaste il importe d'en préciser le
contenu qui nous intéresse. Notre analyse portera sur « la
problématique de pratique de réutilisation des bouteilles
plastiques ramassées au dépotoir central de la Mairie». De
cette problématique découle les pratiques ou modes de
réutilisation, des ramasseurs jusqu'aux utilisateurs, des marchands,
voilà donc nos points d'ancrage. Comme souligne Albarello, L. (2003
:18), le chercheur doit pouvoir mettre en question les comportements
observés tels qu'ils se présentent d'emblée à ses
yeux et tels qu'ils sont perçus et décrits par les acteurs
eux-mêmes.
Albarello, L. (2004 :28), précise au regard du champ
d'analyse ce qui suit : « le concept du champ implique une dimension
dynamique et il conduit le chercheur à repérer les multiples
acteurs qui les constituent ».
II.3.3. Immersion sur terrain
En effet, concernant l'immersion du chercheur sur terrain,
Atouf cité par (Poupart et al. 1997 :226), a souligné qu'elle
n'est jamais simple. Comme il a été de notre cas c'est ainsi que
pour lui, il a distingué sept phases parmi lesquelles nous avons choisi
quelques une qui ont coïncidées avec notre recherche pour aboutir
à une récolte des données :
? L'immersion sur terrain est une période
d'anxiété, comme nous l'avons vraiment constaté nous y
étions comme par aventure et avec aucun instrument auquel se raccrocher.
C'est ce que Poupart et al. Ajoute en disant que c'est une période de
scepticisme, car on ne sait trop « quoi récolter, ni si ce qu'on va
réunir vaudra quelques choses ».
43
? Ensuite, c'était une sorte de plongeon dans le vide,
car, au début tout au moins, on a l'impression « d'une
espèce de vie flottante dans le milieu qui était notre terrain de
recherche, on ne se situait rien, on manquait le point de repère ».
cette période pour nous a été très angoissante
parfois on avait tendance à pouvoir abandonner.
? Au fur et à mesure que nous avancions,
progressivement certains points de repère apparaissaient et prenaient
forme ; « on a pu commencer à mettre du sens dans ce qui
était dit » et à mieux situer les gens, ce qu'ils nous
disaient, ce qu'ils faisaient. Bref nous nous sommes situé mieux en tant
que chercheur et dans notre milieu d'observation et avons repris confiance.
II.4. Difficultés
rencontrées
Parmi les techniques choisit pour notre recherche nous avons
fait recourt à l'observation. Il reste que l'observation sur le terrain
n'est pas comme on le pensait très souvent, une activité facile
qui va presque de soi ; au contraire, le plus souvent on a été en
présence d'un grand nombre de problèmes qui variaient selon
l'objectif visé et les particularités de la situation
observée Grawitz, (1979 :853) cité par (Poupart et al. 1997
:228), ainsi au début de notre terrain faute d'un objectif
précis, nous avons pu accumuler des masses d'informations qu'on avait du
mal, par la suite à organiser et à interpréter. Mais
malgré cette difficulté Caplow (1970 :151) cité par
(Poupart et al. 1997), souligne que l'observation demeure une technique
irremplaçable.
Parmi les difficultés rencontrées, nous avons pu
faire face aussi à d'autres difficultés d'insertions parce que
juste en ayant la casquette de criminologue, nous avons été
rejeté parfois parce que, comprenant mal le sens du nom criminologue
parfois nous étions considéré comme agents de l'Etat. Pour
eux, en posant des questions ils avaient l'impression qu'on allait les accuser
ou soit lancer une procédure en vue de les appréhender pour ce
qu'ils font. Donc nous avions du mal à mettre nos interviewés en
confiance parfois faisions recourt aux moyens financier pour obtenir ce dont
l'on avait besoin pour notre recherche et ainsi contourner les
difficultés rencontrées.
Notre entrée de terrain n'était pas vraiment
facile étant donné qu'au dépotoir, nous y avons eu
beaucoup d'obstacle pour vraiment interagir surtout avec les femmes qui ont
pour profession les pratiques soumises à notre recherche, parce que
partant des expériences
En effet, toute recherche qui porte sur des individus ou des
groupes sociaux est susceptible de soulever des problèmes
éthiques. Par conséquent, il est impérieux de trouver
un
44
qu'elles ont eu. Selon elles, à chaque fois qu'il y
avait un nouveau visage qui venait les questionner au sujet des bouteilles
plastiques ; le lendemain elles seront victimes des arrestations de la part des
agents de la mairie et autres, c'est ce qui a rendus notre insertion encore
plus difficile mais nous avons usé de la sagesse, de l'éthique et
des stratégies en tant qu'intellectuel afin de gagner leur confiance et
parvenir à les interviewés mais il faut noter que ce
n'étais pas un travail d'une seule journée.
En outre, il est à noter que notre terrain ne nous a
pas été très favorable pour notre santé, nous avons
pu soumettre notre organisme à des conditions indésirables pour
réaliser ce travail, vu que c'est dans un environnement très
pollué suite à plusieurs facteurs tel que la fumée qui
provient des immondices après tri par les acteurs se trouvant sur ce
terrain chacun selon ses besoins. Parmi lesquels figurent aussi les ramasseurs
des bouteilles plastiques, les immondices sont directement mis en feu par les
acteurs eux même se trouvant en ce lieu ; pour permettre aux autres de
ramasser les métaux après incinération de non
métaux. Et tout ceci par manque d'une politique fiable en matière
des immondices de la part de nos institutions respectives. Au-delà de
tout ceci tous les déchets au dépotoir sont mélangé
et difficile de faire de trie et par conséquent même les
vidangeurs viennent jeter les matières fécales en ce lieu, ce qui
rend vraiment ce lieu pollué par des odeurs nauséabonde et il
faut remarqué que cette recherche s'est essentiellement effectuée
pendant la saison sèche, ce qui implique que c'est dans un environnement
plein des poussières que nous l'avons effectué et ainsi il est
vraiment le résultat de l'empirie prôné par les
études en criminologie.
Nous voulons aussi signaler que, nous avons rencontré
un problème de la langue de conversation avec la plupart des mamans
exerçant leurs activités en ce lieu, parce que ne connaissant pas
le swahili pour la plupart et elles ne s'expriment mieux qu'en d'autres langues
que le swahili, telle que tshiluba, kiluba, lingala... ; pour ne pas passer
dans le jugement des valeurs par la considération des notions
d'éthique apprises, mais juste que nous avons eu à remarquer que
cette activité est beaucoup plus entretenue par des acteurs pour la
plupart venant d'autres provinces du pays, que de la ville de Lubumbashi.
II.5. Considérations Ethiques de notre
recherche
45
compromis entre les exigences méthodologiques d'une
part et déontologiques d'autres part. Montalon, (1983 :216) (Poupart et
al. 1997 :235-236).
En outre la criminologie étant donc une discipline
appliquée, elle est à la fois positive, (elle décrit et
analyse les phénomènes) et normative (elle prescrit les mesures
de prévention et de traitement de la délinquance), (Szabo, D.
1978). C'est ainsi qu'avec l'évolution de la technologie et de la
mondialisation qu'apparait un certain nombre de pratiques par rapport à
la réutilisation des emballages plastiques, face à cette
incertitude posée par ce progrès des sciences, nous nous
inscrivons avec notre thème en tant que chercheur à ce
phénomène avec comme mission de l'interroger, de le questionner
et d'analyser des pratiques face à la réutilisation des
bouteilles plastiques. Ces questionnements ne se rapportent pas à la loi
juridique, car les cours et tribunaux sont chargés de l'application des
normes juridiques. De même ils ne se rapportent pas aux normes
déontologiques mais plutôt aux valeurs de la personne humaine.
Il apparait ainsi que choisir son phénomène,
consiste à privilégier un point de vue sur une
réalité et par conséquent implique de la part du chercheur
de privilégier une option éthique. Cette opération doit
pouvoir s'opérer en toute liberté intellectuelle mais il est
clair qu'elle intègre les valeurs qui sont propres au chercheur ainsi
que sa sensibilité personnelle dans le domaine social voire politique ou
idéologique. (Albarello, L. 2004 :39).
C'est ainsi qu'au cours de notre recherche nous tenons
à respecter quelques principes éthiques de bases, entre autre la
limitation le plus possible de tout risque de malaise physique ou moral des
participants à notre recherche, tenant compte que les participants sont
entièrement libres de participer à notre recherche enfin nous
tenons à garantir l'anonymat et la confidentialité dans nos
résultats sur la présente recherche. Il s'agira donc, comme le
souligne Akoun, A. et Ansar, P. (1999), « le respect de la personne
humaine, du consentement éclairé, de l'évaluation des
avantages et des risques pour les participants, du choix juste et
éclairé des participants et de confidentialité des
données recueillies ».
Cette recherche que nous menons a été
basée sur les entretiens semi-directifs ; il nous a fallu une immersion
personnelle de terrain pour approcher la réalité de la vie
privée de nos enquêtés. Mais au-delà de tout, il
faudra noter que tous les enquêtés rencontrés, n'avaient
pas le même niveau intellectuel. C'est ainsi que, nous avons choisi le
swahili et le français, qui sont les langues véhiculées
dans l'exercice du commerce et que nous comprenons mieux.
46
Ainsi nous avons sollicités de nos
enquêtés le pseudonyme de leur propre choix pour répondre
à l'émergence de la confidentialité.
Il n'existe pas de règles générales qui
puissent être formulées une fois pour toutes les situations de
terrain, possibles et imaginables. Les variations entre circonstances et les
objectifs d'investigation, entre les trajectoires et les personnalités
des enquêteurs et des enquêtés sont d'une diversité
infinie. Le hasard des rencontres et des événements, y ont une
grande importance, et si guidés soient-ils par les dispositifs de
typification qui équipent les situations, restent de l'ordre de
l'imprévisible ou de l'impondérable.
La capacité du chercheur à se débarrasser
d'une espèce de rigidité académique, à se
démunir de son jargon et à parler la langue en usage, le bon sens
et le respect d'autrui sont impossibles à formaliser et difficiles
à enseigner ; tandis que la bonne volonté des personnes
étudiées, leur désir de ne pas « mettre de
bâton dans les roues », leur confiance et leur disponibilité
éventuel. Enquêter sur terrain, c'est savoir se mettre au diapason
avec d'autres corps avec lesquels interagir et Co-agir, et trouver sa place,
moyennant des formes d'usage, de routine et d'habitude, et souvent de tact-
cette faculté d'appréciation de la pertinence et de la convenance
de manières de faire en situation. Cela revient, dans l'héritage
phénoménologique et pragmatiste, à chercher les mots pour
rendre compte de chaines d'expériences antéprédicatives,
d'intuitions catégoriales ou de connaissances
préréflexives, qui se produisent dans le clair-obscur de l'action
située- ou encore, à thématiser des savoirs d'horizon,
opératoires et tacites qui sont partie prenante de l'investigation.
II.6. Modèle d'Analyse des
données
Le travail exploratoire nous a aidés d'élargir
les perspectives d'analyse, de prendre connaissance avec les pensées
d'autres auteurs dont les recherches et les réflexions ont eu à
nous inspirer, de mettre à nu les problèmes auxquels nous
n'avions sans doute pas pensé enfin d'adopter une problématique
appropriée.
Voulant distinguer l'analyse quantitative de l'analyse
qualitative Lessard-H., Goyette et Fournier cités par (TSHINYAMA
ILDEPHONSE, 2009 :80), Remarquent que : l'analyse quantitative est
linéaire, alors que l'analyse qualitative est cyclique ou
itérative, supposant un va-et-vient entre diverses composantes.
L'analyse quantitative se réfère à des modèles
statistiques déjà bien défini, alors que les chercheurs en
qualitatif ont encore à inventer leurs
47
modèles d'analyse. Albarello, L. (2003), ajoute en
stipulant que même si l'approche qualitative ne dispose pas des outils
statistiques de l'approche quantitative, il est impérieux de faire
preuve de la plus grande rigueur pour « lire » les informations
récoltées. En quelque sorte il va falloir passer ces multiples
avis, opinions et représentations recueillies auprès des acteurs
à travers des filtres de lecture. Il s'agit pour cela de traiter les
données récoltées.
Il faut noter que l'analyse scientifique n'est pas
l'accumulation ni la juxtaposition de discours non scientifique. Le chercheur
ne peut donc pas se contenter de reproduire les données qu'il a
précédemment recueillies auprès des sujets, lors
d'entretien qualitatifs. Il importe encore une fois de pouvoir « rompre
avec le sens commun », d'opérer les ruptures nécessaires et
d'aller au-delà du discours et de l'opinion exprimée pour
interpréter et reconstruire scientifiquement la
réalité.
L'analyse qualitative qui est une démarche discursive
de reformulation, d'explication ou de théorisation d'un
témoignage, d'une expérience ou d'un phénomène, est
généralement reléguée au dernier plan des
considérations méthodologiques, comme si l'analyse constitue le
dernier refuge du chercheur-artiste qui y trouve le lieu par excellence du
bricolage savant, ou encore peut-être parce que l'accent des recherches
est souvent d'abord mis sur la problématique, sur le contexte
théorique, mais pas ou peu sur les algorithmes d'extraction du sens, qui
s'en trouvent par le fait même entourés d'un halo de
mystère, sinon occultés par la discussion de nature plus
théorique. Paillé P. et Muchielli, A.(2005 :5) cité par
(Ngoy H. 2015 :83).
L'analyse qualitative s'enracine dans le courant
épistémologique de l'approche compréhensive, aussi
allons-nous en traiter brièvement. L'approche compréhensive est
un positionnement intellectuel qui postule d'abord la radicale
hétérogénéité entre les faits humains ou
sociaux et les faits des sciences naturelles et physiques, les faits humains ou
sociaux étant porteurs de significations véhiculées par
des acteurs (hommes, groupes, institutions...), parties prenantes d'une
situation interhumaine. L'approche compréhensive postule
également la possibilité qu'à tout homme de
pénétrer le vécu et le ressenti d'un autre homme.
(Paillé, P. et Mucchielli, A. 2003 :13).
L'un des problèmes remarquables de l'analyse
qualitative réside ou résiderait également dans le fait
que les données qualitatives peuvent être soumises valablement
à plusieurs démarches analytiques possibles sur lesquelles il ne
semble pas toujours aisé de faire
Apres avoir fait tout ce parcourt, il est important de savoir
à présent dans quel registre épistémologique
veut-on analyser notre corpus et répondre de comment l'analyser ? Afin
de
48
le choix adéquat en rapport avec la
problématique de recherche. Dans leur ouvrage sur l'analyse qualitative,
Paillé P. et Muchielli, A. (2005) cité par ( Ngoy, H. 2015), ont
décrit notamment les démarches analytiques suivantes : examen
phénoménologique des données empiriques, l'analyse
qualitative par contextualisation, l'analyse structurale, l'analyse
métaphoriques des récits, l'analyse systémique des
relations, l'analyse qualitative en mode écriture, l'approche
qualitative par questionnement analytique, l'analyse thématique,
l'analyse qualitative à l'aide des catégories conceptualisantes,
etc.
Ainsi, pour choisir la démarche analytique la plus
pertinente et la plus adéquate pour la problématique de notre
recherche, notre réflexion s'est focalisée principalement sur
l'analyse des données empiriques récoltées par
l'observation directe et l'entretien semi-directif qui ont été le
socle du dispositif d'enquête de terrain nous ayant fourni l'essentiel du
matériau qualitatif à soumettre à l'analyse, sans
préjudice des données obtenus par l'analyse documentaire.
Pour Paillé, P. et Mucchielli, A. (2003), une analyse
qualitative n'a pas de véritable début, il n'y a pas de moment
distinct, évident qui en marquerait le point zéro, on ne peut pas
dire « voilà, c'est à ce moment précis que commence
donc l'analyse ». L'interprétation est toujours en partie
déjà là, car autrement, avec quelles ressources
pourrions-nous déplier le sens ? Avant même que l'on débute
l'examen des données empiriques, il y a déjà, un
thème de recherche, un angle d'approche, une problématique
particulière, un design spécifique de recueil des données,
un canevas d'entretien.
Pour leur part, Paillé, P. et Muchielli cité par
(Ngoy, H. 2015 :85), insistent sur le fait que, dans les méthodes
qualitatives, ce qui caractérise les techniques de traitement ou
d'analyse, c'est essentiellement la mise en oeuvre des ressources de
l'intelligence pour saisir des significations. Les rapprochements, les
confrontations et les mises en relations de données, les lises en
perspective et les cadrages, la saisie des récurrences et des analogies
ainsi que les généralisations et les synthèses font surgir
ces significations. Il s'agit donc toujours, par un travail intellectuel, de
faire surgir le sens qui n'est jamais une donnée immédiate, qui
est toujours implicite, à la fois structurant et structuré,
participant de manière diffuse à un ensemble de
phénomènes.
49
fournir une forme de réponse à ces
questionnements, nous avons opté pour l'analyse thématique en
s'appuyant sur l'ouvrage de Paillé P. et Mucchielli A. (2003-145)
cité par (Rumbu, D. 2015-56).
Avec l'analyse thématique, la thermalisation constitue
l'opération centrale de la méthode, à savoir la
transposition d'un corpus donné en un certain nombre de thèmes
représentatifs du contenu analysé et ce, en rapport avec
l'orientation de recherche. L'analyse thématique consiste, dans ce sens,
à procéder systématiquement au repérage,
regroupement et, subsidiairement, à l'examen discursif des thèmes
abordés dans un corpus, qu'il s'agisse d'une transcription d'entretiens,
d'un document organisationnel ou de notes d'observation. (Paillé P. et
Mucchielli A. 2012 :232).
L'analyse thématique a deux fonctions principales : une
fonction de repérage et une fonction de documentation. La
première fonction concerne le travail de saisie de l'ensemble des
thèmes d'un corpus. La tâche est de relever tous les thèmes
pertinents, en lien avec les objectifs de la recherche, à
l'intérieur du matériau à l'étude. La
deuxième fonction va plus loin et concerne la capacité de tracer
des parallèles ou de documenter des oppositions ou divergences entre les
thèmes.
Nous avons pu noter comme le souligne Paillé P. et
Mucchielli A. (2012 :232-233), puisque l'analyse thématique vise
à faire un panorama, elle n'est pas indiquée avec un corpus trop
lourd ou dans le cas d'un nombre élevé de sujets.
L'analyse thématique, avons-nous remarqué,
qu'elle poserait certains problèmes au chercheur qui oserait effectuer
une analyse du matériau sans indiquer les objectifs précis
à atteindre comme le souligne Paillé P. et Mucchielli A. (2012
:233-234). De ce fait, le chercheur passera tout son temps à partager
dans l'hésitation, le doute et le stationnement. Nous tenons à
signaler que si ces problèmes ne sont pas posés à nous,
c'est parce que nous connaissons dès le départ nos objectifs des
questions d'enquêtes, l'orientation de notre recherche, les diverses
techniques mobilisées, la définition de la forme du thème
à rechercher et la nature du traitement de la forme du thème
à chercher.
Pour l'analyse thématique et selon que le souligne
Paillé P. et Mucchielli A., deux types de support peuvent être
envisagés concernant la nature du support. Pour l'analyse
thématique d'un corpus discursif il faudra donc: le support papier et le
logiciel (spécial ou
50
non). Nous concernant la nature du support matériel,
nous avons mis à profit pour l'analyse thématique de notre corpus
discursif, le support papier. Tandis que le support logiciel ou
spécialisé nous ne l'avons pas exploiter. Ainsi attaché au
format papier A4 quoique traditionnel, il a constitué pour nous un moyen
par excellence pour trois raisons : tous les thèmes pertinents de notre
matériaux étaient inscrits dans la marge créée
relativement à droite du texte , ensuite, l'inscription des
thèmes en inséré c'est-à-dire, à chaque
passage d'un thème pertinent à un autre était
signalé par un crayon ou au rouge et enfin, l'inscription des
thèmes sur une fiche distincte du texte avec les informations permettant
de les retracer aisément.
51
52
CHAPITRE TROISIEME: LES PRATIQUES AUTOUR DE
LA REUTILISATION DES BOUTEILLES PLASTIQUES A LUBUMBASHI
Le présent chapitre se structure autour de quatre
points repartis de la manière suivante : premièrement nous
présentons une synthèse des observations faites sur terrain.
Ensuite, nous énumérons le profil des acteurs de la
réutilisation des bouteilles plastiques ramassées en les
catégorisant selon la fonction qu'ils remplissent. Nous avons
observé quelques pratiques relatives au traitement des bouteilles
plastiques ramassées, c'est la raison pour laquelle un point est
consacré à la description et à l'analyse des dites
pratiques. Car, il faut le préciser, chaque pratique revêt un sens
selon les acteurs respectifs. Dans le souci du dépassement empirique,
nous avons analysé la réutilisation des bouteilles plastiques en
considérant les logiques qui le sous-tendent. Nous tenons à
rappeler que les résultats que nous présentons sont issus d'une
recherche empirique prônée par les études en criminologie.
Le point qui suit aborde la synthèse des observations.
III.1. SYNTHESE DES OBSERVATIONS DE
TERRAIN
En effet, nous sommes partis de l'observation de
réemploie des bouteilles plastique, tout en se posant la question de
savoir d'où provenait la grande quantité de celles-ci. En voulant
le savoir, partant de cette observation nous sommes parvenus à trouver
notre terrain de recherche d'où proviendrait la grande quantité
des bouteilles et ceux par l'intermédiaire des individus qui y ramassent
; il s'agit bien du dépotoir institué par la Mairie de
Lubumbashi. De cette recherche et de notre temps passé à
côté de ces acteurs, nous sommes parvenus à comprendre que
cette pratique considérée comme problématique par une
partie de la population, du fait que, les bouteilles ramassées
proviendraient des immondices, mal entretenus.
Par notre terrain, nous avons pu déceler certains faits
qui pourraient porter préjudices aux personnes qui consomment les
produits alimentaires dans des bouteilles ramassées tel que nous les
remarquons dans nos marchés, avec des produits tel que du jus, de l'eau,
du miel... ; mais au-delà de tout, cette activité revêt un
caractère fonctionnel pour une classe de la population qui trouve en
cela une survie.
53
Notre présence sur ce site, nous a poussé
à remarquer que ces acteurs à la recherche du pain quotidien tel
qu'ils le disent. Les bouteilles plastiques ramassées constituent pour
eux une marchandise bon marché et sans perte.
Par conséquent, leur gain est fonction de la
quantité des bouteilles que chacun aura à la fin de la
journée. Pour ainsi maximiser les recettes, ces acteurs sur terrain se
livrent à certaines pratiques dans le processus du ramassage des
bouteilles. Ces pratiques avaient suscité pendant un certain moment des
débats médiatiques parfois télévisés, pour
les acteurs ramassant les bouteilles de partout, c'est en soit ce qui avait
fondé notre observation.
Il est à noter que, comme tout le monde peut le savoir,
nous avons pu examiner ces faits par rapport à nos habitudes entant
qu'humain, que les bouteilles pour la plupart d'eau ou boissons gazeuses
après consommation du produit d'origine (manufacturé), elles sont
souvent sujettes à d'autres usages avant d'aller à la poubelle.
Parmi ces usages, nous pouvons citer entre autre, elles sont utilisées
comme pot (récipient servant de toilette), récipient d'autres
produits nuisibles à la santé une fois dans l'organisme,
susceptibles d'engendrer des maladies à la santé. Étant
sur terrain, les bouteilles qui sont amenées au dépotoir sont
ramassées sans aucune critique de provenance ou une certaine analyse.
Au-delà de tout, parfois les bouteilles viennent
remplis de certains liquides, reste de l'eau, de sucré, parfois des
urines, des autres produits qu'on ne saura peut-être pas qualifier mais
en ramassant, ces acteurs ne tiennent pas compte de tout ce qui a dans la
bouteille. Pour eux, c'est juste la bouteille qui les intéressent sans
pour autant savoir c'est quoi, ils déversent seulement le liquide et
prennent les bouteilles. Sa préoccupation est juste d'avoir beaucoup
plus des bouteilles ce qui impliquerait par conséquent avoir une somme
d'argent plus consistante. C'est ainsi que, Mr. JINO considéré
comme chef et superviseur des ramasseurs au dépotoir s'est livré
à nous en ces termes :
« Je ne vais pas te cacher mon cher, ici au
dépotoir nous assistons à tout, en matière des bouteilles
plastiques, les gens ramassent parfois même les bouteilles remplit
d'urines, ils la déversent juste à côté et prennent
la bouteille ; mais si nous vivons c'est juste grâce à Dieu qui
garde sa population, parce que ce que nous buvons dans ces bouteilles là
en ville, nous ne savons même pas comment ces gens désinfectent
ces bouteilles ramassées ici... » .
54
. Or, comme nous l'avions suivit une fois aux infos des
reporters de la télé Héritage, un médecin
s'exprimait en ce terme :
« Il n'est pas bon de réutiliser les
bouteilles plastique parce que parfois aux hôpitaux ils en utilisent
comme crachoir, par manque du récipient appropriés, et c'est
beaucoup plus grave lorsqu'il s'agit d'un tuberculeux réutiliser sa
bouteille pour des produits alimentaires parce que le bacille de Koch n'est
pourra être détruit qu'avec du chlore, or la plupart des
ramasseurs on ne sait comment ils traitent les bouteilles après les
avoir ramassées pour les réutiliser ».
Après analyse, descente sur terrain et exploration nous
avons pu comprendre que la réutilisation des bouteilles plastiques
soumises à notre recherche, à elle-même ne constitue pas
vraiment un problème. A condition qu'elle se fasse avec un bon
encadrement hygiénique ou encore lorsqu'elle se fait dans les domiciles
pour ceux qui utilisent leur bouteilles dans lesquelles ils ont pu payer un
produit manufacturé. Mais il faudra noter en outre que, cette
réutilisation « saine » a des conséquences sur la
santé, ce qu'a montré certaines études, que le plastique
(bouteille en PET) libèreraient certains produits qui sont plutôt
cancérigènes au fur et à mesure que le plastique est
réutilisé. C'est ainsi que, nous tenons à préciser
que, notre recherche a portée beaucoup plus sur la compréhension
de la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées au niveau
du dépotoir institué par la Mairie, se situant à
l'entrée ville de Lubumbashi du côté Route Likasi.
Vous constaterez avec nous, que déjà ramasser
constitue un problème parce que ces bouteilles font parties des
immondices (déchets) de la ville, qui sont mélangé
à d'autres immondices biodégradables et non
biodégradables.
Ainsi, l'émergence de ces pratiques de ramassages et
réutilisation des bouteilles plastiques, peut s'expliquer comme le
souligne (François, J.1990 :439), que « les pratiques effectives se
détermineraient donc dans la relation entre espace des
possibilités qu'offre le champ social actuel et le système des
dispositions ».
Il faudra donc noter que, « dans chaque action pratique
s'opère un dialectique entre habitus et les institutions, entre des
structures sociales objectives et des structures sociales incorporées
» (François, J. 1990 :440), c'est que nous avons concilié
aux fonctions latentes que remplirait cette activité, nous citons la
réutilisation des bouteilles plastiques ramassées. Et l'auteur
ajoute en disant que, cette conception de la pratique laisse donc apparaitre
trois
55
ordres de détermination, que nous ne citerons que deux
qui nous parait pertinents pour notre recherche :
- Les poids des structures sociales du passé
incarnées dans les habitus
- Les possibilités et impossibilités du champ
social actuel pour l'individu... ;
Ainsi, les phrases qui suivent vont éclaircir tout en
analysant nos observations, aussi joint des entretiens. Nous allons illustrer
par des images les bouteilles trouvées sur terrain et comment elles sont
recueillies et la suite sera d'identifier les acteurs sur terrain en les
décrivant et les catégorisant.
56
57
III.2. LES ACTEURS IMPLIQUES DANS LA REUTILISATION
DES BOUTEILLES PLASTIQUES
En parlant des acteurs, nous faisons référence
aux personnes trouvées sur notre champs de recherche et exerçant
des activités qui se rapportent à notre thème de recherche
qu'il sied de rappeler : « La réutilisation des bouteilles
plastiques ramassées dans la ville de Lubumbashi ». En effet, nous
l'avons précisé dans la synthèse des observations, nous
avons fait le constat selon lequel chaque personne se trouvant sur nos champs
de recherche avait une occupation particulière. C'est en
s'intéressant à l'occupation de chacun et à ses
motivations que nous sommes parvenus à identifier les acteurs de la
réutilisation de bouteilles plastiques ramassées.
Nous présentons dans ce point, les acteurs de la
réutilisation des bouteilles plastiques d'une part, selon leurs profils
et d'autre part, nous les présentons selon les activités qu'ils
exercent.
2.1. Profils des acteurs du ramassage des bouteilles
plastique
L'idée de présenter les acteurs selon leurs
profils, nous est venue à l'esprit partant des observations et des
données d'entretien que nous avons recueilli auprès des acteurs
impliqués dans le ramassage des bouteilles plastiques. Nous avons
observé sur notre champ de recherche, la présence des acteurs de
tout âge confondus que nous jugé pertinent de subdiviser en deux
profils. D'une part, le profil des jeunes (enfants) allant approximativement de
7 à 18 ans. D'autres part, le profil des grandes personnes allant de 18
ans au-delà. Voici donc le premier profil.
2.1.1. Profil des jeunes (enfants)
En effet, dans notre recherche nous avons eu à
être en contact avec des acteurs très diversifiés en termes
d'âge et de contexte social. Dans ce point, nous nous intéressons
uniquement au profil des jeunes acteurs qui sont plus majoritaires que le
profil des grandes personnes. Précisons tous les acteurs
identifiés sont à la quête des bouteilles plastiques mais
avec des motivations différentes. C'est par rapport à leurs
motivations que nous avons scindé le profil des enfants en deux
sous-catégories en occurrence, les enfants responsables et les enfants
autonomes.
58
? Les enfants « responsables »
En partant des données recueillis sur terrain, certains
enfants exercent les activités qui concourent à la
réutilisation des bouteilles plastiques ramassées pour combler
les déficits économiques de la maison. Certains travaillent en
connivence avec leurs parents ou membres de la famille et d'autres travaillent
de manière solitaire. Voici les propos d'une jeune fille mademoiselle
LOLLY trouvée sur terrain.
« En fait, ramasser et acheter les bouteilles au
niveau du dépotoir pour ensuite les revendre, est notre travail depuis
plus de 3 ans avec ma tante maternelle. J'ai appris à m'y
intégrer grâce à elle, parce que je suis orpheline de
mère et j'habite avec ma tante chez elle... »
Pour cet acteur, l'activité de ramassage, d'achat et de
vente des bouteilles plastiques est une initiation d'un membre de la famille,
cela pour combler ses besoins puisqu'étant orpheline. En faisant de
cette activité une occupation habituelle datant de longtemps. Ce
même cas est observable chez plusieurs autres jeunes qui avouent
être envoyés par leurs parents. Ces jeunes n'exercent pas cette
activité à leurs propres grés mais, leur engagement
à cette activité est déterminé par un certain
nombre d'influences extérieures. Nous avons qualifié ces enfants
de « responsable » dans la mesure ils se substituent en parents en
ayant des responsabilités envers eux-mêmes et envers leurs
familles. Les enfants dits « responsable » sont une catégorie
d'acteur qui permet de comprendre la manière dont les déficits
familiaux peuvent influencer un enfant à exercer une activité
particulière. Nous avons découvert une autre catégorie
d'enfants exerçant les mêmes activités que les enfants
responsables mais en ayant des motivations différentes. Nous en parlons
davantage dans le point qui suit.
? Les enfants « autonomes »
A la différence des enfants « responsables »
analysés plus haut, les enfants « autonomes » exercent la
même activité et ce, pour leur propre compte. Selon les
données empiriques, nous avons découvert que d'une part, certains
de ces enfants sont sous les toits paternels mais exercent cette
activité pour leur propre compte et à l'insu de leurs parents.
D'autre part, il s'agit des enfants dit « de la rue », qui exercent
cette activité pour leur survie. Un enfant PATOU trouvé sur
terrain s'est confié à nous en ces termes :
59
« Je viens ici pour chercher mon argent de poche en
ramassant les bouteilles plastique et les revendre, je gagne parfois dans le 5
000fc par jour. Dans le quartier je n'ai rien à faire alors je me suis
intégré dans ce travail... ».
Après ces propos, nous l'avions interrogé s'il
étudiait, et que ses parents étaient au courant de cette
activité qu'il effectue au dépotoir, il nous a répondu
comme suit :
« J'étudie mais..., les parents non même
pas encore payés mon minerval et ils ne savent pas que je fais cette
activité. »
La plupart des activités exercées par les
enfants au niveau du dépotoir consiste à ramasser des bouteilles
plastiques parce qu'il est facile de les trouver et donc faciles à
gagner un peu d'argent pour leur besoin. Ces genres d'activités sont
énumérés dans l'étude du professeur (MALEMBA 2003
:111).
Et pour LUPITSHI N.,(2013 :286), « pour survivre dans la
rue, cela a été montré, les jeunes exercent diverses
activités et initient des pratiques de tout genre » c'est dans
cette perspectives que, ces enfants que nous avons nommés «
d'autonome », se rallient à cette idée pour gagner leur pain
quotidien dans l'activité de ramassages et vente des bouteilles
plastiques jetées.
A Daniel S. (2000 :185), de renchérir que «
l'enfant vagabond, essaie de diversifier ses activités pour
acquérir davantage d'autonomie ».
Il faut donc noter que parmi ces enfants, le niveau scolaire
de la majorité d'enfants se trouvant et exerçant ce travail au
niveau du dépotoir est bas, c'est-à-dire le cursus n'est pas au
niveau de secondaire. Et les enfants justifient cette activité en ce
termes « bazazi abana na makuta », pour dire : les parents
n'ont pas d'argent.
Par ceci, nous avons pu comprendre que la plupart des enfants
se trouvant en ce lieu sont soit orphelins d'un de deux parents, soit ils ont
des parents vivants sans moyen stable pour assurer la survie des enfants. ils
vivent de la débrouille, ces sont des chômeurs d'âge actif
et qui font une profession au statut mal définit ; ce qui signifie que
les enfants vivent dans des conditions telle que, ils doivent aussi aller
chercher pour combler les déficits de la famille. Pour certains, ce
déficit c'est en terme de payement de minerval et frais d'études
à l'école et pour d'autres c'est juste question de « choquer
», la débrouille pour avoir de l'argent de poche afin de subvenir
à leur besoin propre.
60
La réalisation du ramassage des bouteilles plastiques
est une activité qui implique des motivations différentes pour
les enfants. Cette activité exprime une occupation et moyen rapide de
capitalisation. Car, selon certains enfants, les bouteilles sont faciles
à trouver au dépotoir et que c'est un marché qui
n'occasionne pas tellement pas de perte. En conséquence, cette
activité leur procure des avantages en termes d'argent.
Ainsi donc, cette activité implique également
les personnes majeures dont le profil est analysé au point suivant.
3. Profil des grandes personnes exerçant cette
activité
Après que nous ayons analysé les acteurs plus
jeunes ayant des motivations particulières, il est maintenant question
d'analyser le profil des acteurs adultes impliqués dans le processus de
réutilisation des bouteilles plastiques ramassées. En effet, les
grandes personnes exercent cette activité avec des objectifs
précis. Pour certains, cette activité vient substituer une
ancienne profession qui a pris fin, pour d'autres, la même
activité est une créativité pour la survie de la famille,
et d'autres en font une occupation habituelle par manque de travail. Comme le
déclare Mr. XENON interrogé :
« Auparavant je travaillais dans les
carrières. Mais depuis que notre gouvernement a jugé bon de
mettre fin à notre boulot, je me suis déversé dans cette
activité pour éviter de mendier ou voler... Je fais ce travail si
bien que les autres peuvent se moquer de moi, du moins je gagne un peu d'argent
et je suis indépendant ».
Les activités relatives au ramassage et la vente des
bouteilles pratiques sont, pour cet acteur une activité qui vient
remplacer la profession de creuseur qu'il exerçait autre fois. Etant
donné que, l'Etat aurait mis fin aux creuseurs artisanaux sans
prévoir des mesures de substitution en terme d'emplois. C'est ainsi que,
nous soutenons l'idée de (G. De Villers 2002 :11), qui estime que le
développement de l'économie informelle au Congo, est une
réponse d'une population livrée à elle-même et
paupérisée à une situation de crise générale
liée à la déliquescence de l'Etat et à la «
dépravation » des pouvoirs publics. Nous sommes parvenus par
comprendre que, pour cet ancien creuseur, son intégration dans cette
activité de ramassage et réutilisation des bouteilles plastiques
ramassées n'est qu'une réponse à une situation de crise.
C'est en effet, une sorte d'adaptation aux conditions précaires que la
vie
61
l'impose. C'est donc une démarche produisant une
réponse bricolée à sa situation juste pour assurer sa
survie et celle de sa famille.
Un autre acteur Mr. KADOGO a quant à lui,
justifié cette activité comme un entreprenariat, tels sont ses
propos :
« Ce qui me pousse à faire cette
activité, c'est tout simplement l'esprit de créativité
afin de subvenir à mes besoins et celles de ma famille. Je fais cette
activité pour éviter de voler car je serais arrêté
et je ne veux pas laisser ma famille souffrir, Baba s'il y avait du boulot au
Congo, je ne pouvais pas me retrouver à effectuer ce travail, c'est pour
ça que je viens ramasser même les bouteilles au dépotoir
pour aller revendre afin de faire vivre ma famille.
Le même discours a été relayé par un
autre acteur Mr. KATUBA qui s'est plaint comme suit :
« Moi ça fait déjà deux ans que
je suis dans ce travail des bouteilles plastique, ce qui m'a poussé
à le faire c'est que je n'avais plus moyens de vivre « Ma kazi aina
ko mu Congo »
La réutilisation des bouteilles plastiques
ramassées est justifiée ici par le manque d'emplois. A ce propos,
(G. de Villers 2002 :12) déclare que : « la manifestation majeure
de la crise, est le processus de désalarisation massive de
l'activité économique, lié à la suppression de
nombre d'emplois du fait de la fermeture d'entreprises et de la
réduction d'activités. Ce phénomène entraine la
recherche d'autres sources de revenus par l'invention d'activités
indépendantes ». L'absence d'emplois conduit à l'adoption
d'activités d'entreprenariat comme le ramassage et la
réutilisation des bouteilles plastiques.
En effet, étant sur terrain nous avons remarqué
que la plupart des acteurs adultes sont des femmes. En effet, à l'aube
du XXIème siècle, la situation des femmes sur le marché du
travail est faite de paradoxe, de contraste, des contradictions. Nous assistons
à une transformation sans précèdent de la place des femmes
dans le salariat qui ne s'est pas accompagnée d'un déclin
conséquent des inégalités (Muruani, M., 2011 :3).
L'activité féminine ne cesse de croitre, elle progresse à
la manière d'une lame que rien n'arrête. C'est
62
ainsi que dans cette activité de bouteilles plastiques
« tuma ntshupa », nous avons compris que les femmes sont
beaucoup plus impliquées. Et dans la plupart des cas, ce sont elles, qui
remplissent le rôle de grossistes au niveau du dépotoir.
(Muruani, M. 2011 :53), explique cette situation en affirmant
que : « sur le marché du travail, les disparités entre
hommes et femmes ne se limitent pas aux inégalités
professionnelles, à celles qui touchent au travail. La République
Démocratique du Congo, comme la majorité des pays africains,
connait aujourd'hui une situation de plein chômage. La pénurie
d'emplois et le rationnement du travail se sont durablement installés
dans le fonctionnement économique. Ce qui conduit les femmes à
développer un certains nombres des mécanismes de la
débrouille ». Cette activité de ramassage, de vente et de
réutilisation des bouteilles plastiques constitue en même temps
une activité commerciale pour elles. Elles sont à la poursuite du
profit ce qui leurs permet de vivre et d'assumer leur fonctions des femmes
comme parents par ce qu'ayant des charges à assumer.
Pour appréhender l'apport de la femme dans la
contribution de réalisations des besoins de la famille, nous nous
référons au propos de Astrid MUNYEMBA, cité par (Nkulu K.
et Rémon M. 2002 :69), la participation de la femme /épouse dans
le budget du ménage n'est pas un fait nouveau à Lubumbashi. Ils
mentionnent qu'avant la crise, beaucoup de femmes exerçaient des
activités économiques dans le seul but d'épauler leur mari
et de les assister dans la satisfaction de certains besoins de la famille, sans
pour autant prétendre que leur contribution pécuniaire
remplaçait ou égalait le salaire. C'est le cas maintenant, avec
la crise économique, lorsque la ration alimentaire prévue pour un
mois ne permet plus au ménage de satisfaire à ses besoins
minimaux mensuels. La femme recourt à l'activité de l'achat, la
vente et la réutilisation des bouteilles plastique ramassées.
Munyemba cité par Nkulu K. et Rémon M.
écrit : « pendant cette période de crise où
l'autorité des hommes, jadis construite sur le salaire et les avantages
sociaux, est aujourd'hui lézardée, ne tenant que sur des
béquilles peu sures, les femmes ménagères sortent de leur
torpeur, mettent fin à leur rôle de figurantes imposé et
des suiveuses résignées, enfilent des gants et s'apprêtent
à la lutte pour la survie de leurs foyers ». C'est en fait, ce qui
justifierait la présence des femmes dans ces activités au niveau
du dépotoir, et ce, selon notre étude.
Nous avons aussi remarqué que, chaque acteur
possède son propre contexte social et une histoire particulière
qui explique l'exercice de l'activité de ramassage et de
réemploie des bouteilles plastiques. En effet, nous avons
constaté que la plupart des acteurs venaient
63
d'autres contrés et ne sont pas originaires de la ville
de Lubumbashi. C'est qui a justifié, comme susmentionné dans le
deuxième chapitre la difficulté que nous avons eu à
s'entretenir avec eux sur le plan du langage, du fait qu'ils s'exprimaient dans
la plupart qu'en kiluba, tshiluba ou encore en lingala alors que nous, nous
étions aptes à s'exprimer qu'en swahili et en langue
française.
(DIBWE DIA M., 2002 :33), explique cette situation par le fait
: « les villes congolaises connaissent depuis plus de trois
décennies une prolifération d'activités économiques
diversifiées qui échappent au contrôle du pouvoir
politique. Entrainant ainsi l'accroissement du chômage au cours des
différentes phases ». Le même auteur poursuit en disant que :
« les chômeurs qui ne veulent plus regagner leur milieu coutumier
cherchent des activités de substitution ». Ainsi en ce qui concerne
le présent travail, ces acteurs s'investissent dans le commerce des
bouteilles plastiques ramassées comme un substitut du travail
salarié. La prolifération des activités économiques
informelles telle que la réutilisation des bouteilles ramassées
pour des produits alimentaires peut être alors interprétée
comme une réponse à la situation de crise économique et
sociale profonde que traverse le pays. Elle exprime une stratégie de
survie conçue par les familles démunies. Nous avons
catégorisés les acteurs au-delà de leur simple profil et
motivation, en prenant en ligne de compte ce qu'ils font exactement dans le
processus de réutilisation des bouteilles plastiques ramassées.
Plus de détails dans la partie qui suit.
2.2. Catégories des acteurs impliqués
dans la réutilisation des bouteilles plastiques
Dans la partie précédente, nous avons
distingué les acteurs en termes de leur profil et de leurs motivations.
Nous avons trouvé pertinent de les analyser cette fois-ci sous un autre
angle. En effet nous avons fait le constat selon lequel tous les acteurs
trouvés sur terrain ne font pas la même chose. Certains
ramassassent directement les bouteilles pour ensuite les revendre, tandis que
d'autres attendent que les bouteilles soient ramassées pour les acheter
et les revendre par après. D'autres par contre, ramassent les bouteilles
et les utilisent directement, mais il y en a aussi de ceux qui font le tout
à la fois. Au-delà de cette énumération, nous avons
aussi remarqué la présence des chauffeurs des camions poubelles
qui vendent les bouteilles plastiques compris dans leur décharge. C'est
ainsi que nous les avons catégorisé de la manière
ci-après :
64
· Les ramasseurs - vendeurs
· Les ramasseurs - utilisateurs
· Les acheteurs - vendeurs
· Les acheteurs - utilisateurs
· Les ramasseurs - acheteurs - vendeurs.
· Les camionneurs
· Les utilisateurs-consommateurs
y' Les ramasseurs - vendeurs des bouteilles
plastiques au dépotoir de la ville de Lubumbashi.
Cette catégorie d'acteur renferme uniquement les
personnes qui ont comme activité, le ramassage et la vente des
bouteilles. Ils ne se préoccupent pas du nettoyage de celles-ci, tout ce
qui les intéresse c'est récupérer l'argent des bouteilles.
Parmi les profils des acteurs précités, les ramasseurs-vendeurs
sont majoritairement jeunes (7 à 18 ans). Car, c'est un moyen facile et
rapide de gain. Les entretiens réalisés avec cette
catégorie d'acteurs ont donnés ceci, d'un acteur impliqué
dans le ramassage TRESOR :
« ... nous ramassons les bouteilles plastiques que
nous revendons ici sur place aux gens qui sont installés de l'autre
cotés... Nous on ne s'occupe pas du nettoyage de celles-ci c'est
plutôt aux gens à qui nous les vendons d'en faire ce qu'ils
veulent que je ne sais même pas... »
En effet, ce que nous avons pu comprendre qu'il existe au
dépotoir des acteurs intéressé juste par le ramassage des
bouteilles ainsi que par la vente de celles-ci. Sans pour autant s'occuper du
nettoyage et de l'utilisation ultérieure de ces bouteilles. Une autre
catégorie d'acteurs est celle des ramasseurs-utilisateurs.
y' Les ramasseurs - utilisateurs des bouteilles
plastiques
En effet, cette catégorie est tout à fait autre
que la précédente. Ces acteurs sont sur le site du
dépotoir pour ramasser les bouteilles plastiques pour eux même,
pour leur propre usage. Ils s'en servent comme emballage pour leur marchandises
; qu'il s'agisse de l'eau, du jus, miel ou autre... ; ces acteurs ramassent les
bouteilles, les lavent selon que nous ont racontés les acteurs
trouvés sur terrain. Et en voulant en savoir plus sur la manière
dont ils
Après cet entretien, nous nous sommes
intéressés à un acheteur- vendeur trouvé sur
terrain mademoiselle LORY, Ses répliques étaient les suivantes
:
65
nettoient ces bouteilles, certains acteurs rapportent que,
les bouteilles sont lavées à l'aide de l'eau chaude ; pour
certains d'autres, à l'aide de l'eau froide avec du savon. Nous en
parlons davantage dans la partie réservée aux pratiques relatives
à la réutilisation des bouteilles plastiques. Une
ramasseuse-utilisatrice Madame VIGNETTE interrogée, nous a
répondue en ce sens :
« En effet je ramasse les bouteilles plastiques
toujours ici au dépotoir, je les utilise pour y vendre de l'eau froide
toujours ici au dépotoir et à la carrière de moellons qui
est ici tout prêt ».
Par rapport à la catégorie
précédente, ces acteurs sont aussi à la recherche de gain
mais de manière indirecte dans le ramassage et l'utilisation des
bouteilles plastiques. Ces acteurs ne voient pas dans les bouteilles plastiques
ramassées une marchandise à vendre, mais plutôt un
emballage pour leurs marchandises respectives. En effet, les
ramasseurs-utilisateurs ont chacun un usage particulier des bouteilles
plastiques ramassées. Mais pour les acteurs rencontrés sur
terrain, l'usage le plus courant est l'emballage. Passons à
présent à une autre catégorie qui est celle des
acheteurs-vendeurs.
? Les acheteurs - vendeurs des bouteilles
plastiques.
En effet, s'agissant des « acheteurs - vendeurs »,
nous avons compris que sur le site du dépotoir de la ville de
Lubumbashi, il se trouve une catégorie des personnes dont la
présence est justifiée par la recherche des bouteilles
plastiques. Contrairement à la première catégorie, leur
objectif n'est pas de les ramasser, mais plutôt de les acheter
auprès des ramasseurs permanents. C'est dans ce cadre qu'un ramasseur
nous a répondu en ces termes :
« Nous ramassons les bouteilles plastiques que nous
revendons ici sur place aux gens qui sont installés de l'autre
cotés..., je ramasse et je vends aux gens qui viennent en chercher ici
dans le dépotoir qui à leur tour vont vendre aux utilisateurs
tels que les vendeurs d'eau, de l'huile pour les grosses bouteilles de
dasani, crystal de la brasimba... »
66
« En fait acheter les bouteilles au niveau du
dépotoir pour les revendre ailleurs, est mon travail depuis plus de 3
ans, c'est une marchandise, et puis c'est un très bon marché
»
Il est à noter que, ces individus font de cette
activité un commerce, ils sont considérés comme des
grossistes. C'est-à-dire qu'ils viennent chercher les bouteilles
à un prix dérisoire pour aller les entretenir et les revendre
à un prix un peu plus élevé en visant ainsi de cette
activité le bénéfice. Pour eux, la réutilisation
des bouteilles plastiques ramassées est une activité lucrative.
Par conséquent les bouteilles leurs sont vendues telles qu'elles ont
été ramassées sans aucun entretien, c'est à eux que
revient la charge de les nettoyer. La réutilisation des bouteilles
plastiques ramassées constitue pour ces acteurs, une activité
principale de survie. La marge bénéficiaire qu'ils gagnent leur
permet de maintenir la stabilité de leur famille et subvenir ainsi
à leur besoin. La liste est encore longue en ce qui concerne les
catégories d'acteurs impliqués dans le processus de
réutilisation des bouteilles plastique ramassées. Nous traitons
dans la partie qui suit, des acheteurs-utilisateurs des bouteilles plastiques
ramassées.
? Les acheteurs - utilisateurs des bouteilles
plastiques.
En effet, s'agissant de cette catégorie, elle renferme
les acteurs qui s'intéressent aux bouteilles ramassées uniquement
pour un usage propre. D'après les observations, il s'agit
majoritairement des commerçants d'huiles, de miels, d'eaux froides, de
jus, du pétrole... qui achètent les bouteilles soit auprès
ramasseurs-vendeurs ou encore acheteurs-vendeurs des bouteilles
ramassées.
Cette catégorie ne doit pas être confondue
à celle des ramasseurs-utilisateurs. En effet, la différence
réside dans le fait que les acheteurs-utilisateurs paient les bouteilles
ramassées en vue de les utiliser tandis que les ramasseurs-utilisateurs
ramassent les bouteilles au dépotoir en vue de les utiliser.
? Les ramasseurs - Acheteurs - vendeurs
En effet, pour ce qui concerne cette catégorie des
acteurs, il s'agit juste des acteurs intervenant presque dans tous les
processus de ramassage, achat et vente. Ils jouent en même temps le
rôle du ramasseurs au dépotoir, puis ils se transforment en
acheteurs pour compenser la quantité des bouteilles qu'ils ont
ramassées, et se transforment en vendeurs parce qu'ayant
67
recueillis plusieurs bouteilles. Après, ils les
nettoient et les revendent à un prix plus élevés par
rapport à celui avec lequel ils en ont eu accès au
dépotoir pour l'achat. Ainsi, les bouteilles qu'il aurait
ramassées se rangent du coté de bénéfice. C'est en
fait, des acteurs ayant le capital de commerce pour l'achat des bouteilles
plastiques et le renforcent en agissant aussi en ramasseurs. Cela se fait
déroule surtout au moment où les camions de quelques entreprises
de la place viennent jeter plusieurs bouteilles au dépotoir.
? Les camionneurs transportant les déchets des
bouteilles plastiques pour leurs entreprises.
Sur base des observations de terrain, nous avons fait le
constat selon lequel les ramasseurs attendaient l'arrivée des
camionneurs avoir des bouteilles en abondance. L'idée de
catégoriser les camionneurs parmi les acteurs
impliqués dans le processus de réutilisation des bouteilles
plastiques nous est parvenue lorsque nous avions découverts que ceux-ci
vendaient les bouteilles comprises dans leurs décharges auprès
des acheteurs-vendeurs et des
acheteurs-utilisateurs. Voici ce que nous a relatés un
acheteur trouvé sur terrain :
« C'est quand les camions poubelles viennent
déposer les immondices qu'on gagne un peu plus d'argent pace qu'elles
apportent beaucoup des bouteilles que nous achetons pour revendre...
».
Un autre acteur interrogé, a relayé les
mêmes propos en ces termes :
« Le camionneur nous vendent des bonnes bouteilles
en plus, des bouteilles plus propres que celles que nous achetons auprès
des ramasseurs. Les petites bouteilles DASANI de 0.5l ils nous les vendent
forfaitairement alors que les bouteilles de 1.5l ils les vendent 3 à
100Fc. Ensuite nous allons aussi les vendre auprès de nos clients
respectifs... ».
Au travers de cette recherche, nous avons pu comprendre que
ce phénomène de réutilisation des bouteilles plastique a
touché aussi certains employés ou camionneurs de certaines
entreprises de la ville. Les employés ont développé
certains mécanismes qui leurs permettent d'avoir un peu d'argent chaque
fois qu'ils viennent déposer les déchets au niveau du
dépotoir. Pour ainsi espérer gagner une somme consistante, il
leur faut un grand nombre des bouteilles à vendre. C'est pourquoi, ils
développent un mécanisme qui commence dans
68
l'usine. Il s'agit donc, partant de l'usine, l'employé
prend son temps de froisser surtout les grosses bouteilles de 1.5litres, afin
que l'entreprise les déclare impropres pour leur utilisation de sorte
qu'elles soient jetées à la poubelle. Après, les
bouteilles sont transportées dans le camion poubelle à
destination du dépotoir de l'entrée de la ville pour rejet. Une
fois dans le camion, elles se transforment en une marchandise du camionneur (le
chauffeur et son partenaire). Arrivé sur le lieu, nous constatons en
tant qu'observateur, qu'il y'a déjà des bouteilles bien
entassées dans des sacs destinées à telle ou telle autre
commande qui a était faite parfois soit par téléphone soit
à travers un accord entre ces acteurs.
Arrivé au dépotoir, les camionneurs ont tout
leur temps, le moteur à l'arrêt pour que les clientes dans la
plupart, arrangent les bouteilles afin de les compter pour qu'elles payent la
facture, après avoir compté les bouteilles en bon état de
réutilisation.
Notons par ailleurs que, les bouteilles vendues par ces
camionneurs sont vraiment propres dans la plupart des cas, parfois non encore
utilisées. Après avoir analysé, les acteurs intervenants
dans le processus de réutilisation des bouteilles plastiques
ramassées, vient ensuite l'étape de l'analyse des pratiques
relatives à la réutilisation des bouteilles plastiques
ramassées.
? Les utilisateurs - consommateurs des produits contenus
dans les bouteilles plastiques en réutilisation.
S'agissant de cette catégorie, les acteurs
impliqués ont des avis différents face à cette situation
de ramassage et de réutilisation des bouteilles plastiques pour des
produits alimentaires. Ces avis, nous avons compris qu'ils seraient
basés sur le rang social de la population impliquées. C'est ainsi
que, sur terrain nous avons trouvé que la classe moyenne se méfie
de consommer les produits alimentaires vendus dans des bouteilles plastiques
réutilisées, parfois juste parce que ignorant la provenance de
ces bouteilles. Comme nous a souligné l'un d'entre eux Mr. RUASHI en ces
termes :
«Je n'aime pas prendre ces histoires, ces
gens-là sont des sorciers ils ramassent les bouteilles et viennent nous
y vendre de l'eau, le jus de l'huile et autres, c'est pourquoi pour l'huile je
m'amène très souvent avec ma propre bouteille, par ce
69
que je ne sais même pas où ils ramassent ces
bouteilles dans lesquelles ils nous vendent ».
Mais il faut noter par contre que, certaines personnes ne
trouvent rien de mal en ramassant, réutilisant les bouteilles plastiques
ramassées. Pour le simple fait qu'elles viennent étancher leur
soif. Les bouteilles plastiques viennent au secourt quand ces acteurs ont
besoins de certains produits dont l'économie rend l'accès
difficile par leur prix élevé dans des bouteilles
manufacturées. Par conséquent, banalisent est se créent
des anecdotes comme mécanisme de défense. Au-delà de tout,
ces acteurs savent bien tous les parcourt que subissent ces bouteilles
ramassées avant d'être réutilisées. C'est ainsi que
l'un d'entre eux s'exprime en ces termes :
« ...ah ! Un noir ne meurt jamais des microbes, je
bois souvent cette eau et ça ne fait rien, et surtout que cela coute
moins que les autres là... »
70
? Schéma illustrant le cheminement des bouteilles
plastiques jusqu'à la réutilisation
·
Les
dépositaires
Entreprises de production des
boissons gazeuses, de l'eau dans des
bouteilles plastique
Bouteilles plastiques Ramassées
Réutilisées
Les poubelles
Le dépotoir
Acteurs Acteurs
· Les ramasseurs -vendeurs - les camionneurs - les
cantonniers,...
- Utilisateurs consommateurs
Marchés
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Déchets incinérés
Transport des déchets (bouteilles plastiques)
Les
consommateurs
(Bouteilles manufacturées et réutilisées)
Les ramasseurs - utilisateurs
· Les acheteurs - vendeurs
· Les ramasseurs - acheteurs - vendeurs
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III. 3. Les pratiques relatives à la
réutilisation des bouteilles plastiques.
Parmi les questions auxiliaires assignées à
cette recherche, l'une interroge les pratiques relatives à la
réutilisation des bouteilles plastiques ramassées. Nous analysons
dans cette partie du mémoire, les pratiques observées dans le
processus de réutilisation des bouteilles plastiques. En effet, nous
avons découvert une multiplicité des pratiques que nous avons
regroupées en cinq. La première est la pratique « Ku lokota
» ou le ramassage, ensuite vient la pratique « Ku trier » ou le
triage, puis viens la pratique « Ku pomper », après il y a la
pratique « Mayi ya savon » et enfin nous présentons la
pratique « Mayi ya moto ». Notons que ces dénominations
relèvent purement d'un registre descriptif, mais à travers les
entretiens nous avons pu desceller leurs sens auprès des acteurs
respectifs.
3.1. La pratique « ku lokota » ou le
ramassage
La pratique « Ku lokota » est un terme swahili, qui
signifie selon le petit robert (2010 : 2112) : « l'action de prendre
quelque chose par terre ». Cette pratique consiste, dans notre
étude, à rechercher des bouteilles plastiques
réutilisables, dans les tas d'immondices au dépotoir central. Un
ramasseur Mr. KALAU trouvé au dépotoir, nous a parlé de
cette pratique de manière suivante :
« Moi je viens tous les jours le matin au
dépotoir, je viens chercher les bouteilles parce que c'est ici où
l'on en trouve en grande quantité, pour avoir un peu d'argent... les
bouteilles sont visibles mais parfois il faut remuer les déchets pour
les voir ».
Toujours dans le souci de comprendre mieux cette pratique,
nous avions interrogé un autre acteur qui nous a donné ces
informations :
« Je ne vais pas te cacher mon cher, en
matière des bouteilles plastiques nous assistons à tout ici au
dépotoir. Les gens ramassent parfois même les bouteilles remplit
d'urines, ils la déversent juste à côté et prennent
la bouteille, mais si nous vivons c'est juste grâce à Dieu qui
nous gardes... ».
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Il est important de noter que, c'est la pratique du ramassage
qui justifie le choix même de notre étude. Car, le ramassage est
la pratique principale dans le processus de réutilisation des bouteilles
plastiques. Ainsi, nous comprenons que les bouteilles plastiques se trouvant au
dépotoir ne sont pas considérées comme des déchets
par les acteurs trouvés sur terrain. En effet, les acteurs donnent de la
valeur à ces bouteilles et c'est la raison pour laquelle ils font le
ramassage. Nous sommes parvenus à problématiser cette pratique
pour comprendre les valeurs qu'accordent les acteurs aux bouteilles plastiques
qui, au départ étaient considérées comme des
déchets. Selon les propos recueillis, les acteurs du ramassage
s'intéressent uniquement aux bouteilles à ramasser tout en
ignorant le contenu. Tout ceci pour maximiser les recettes, car, plus les
bouteilles sont nombreuses et plus la somme à gagner est consistante.
Une autre pratique observée est la pratique « Ku trier ».
II.2. la pratique « ku trier ».
En effet, ce terme est un mélange du swahili
tiré du français, qui signifierait tout simplement « faire
le tri ». Dans le sens de notre étude c'est juste faire le tri des
bouteilles plastiques, après les avoir ramassées des immondices
et ce, pour les distinguer. Parce qu'il existe, en fait deux catégories
des bouteilles « a cachées » et les «
sans caché », selon les termes recueillis
auprès de ces acteurs, Pour ce qui concerne plus particulièrement
les bouteilles de DASANI. Et ainsi la vente de ces bouteilles sur le plan de
prix est différente. Les bouteilles en bon état et avec
caché, du logo de DASANI coutent plus chères que, celle sans
caché de la même qualité. Pour cela, les acteurs plus
particulièrement les ramasseurs - vendeurs, doivent les trier pour les
différencier afin de procéder à la vente. Trier les
bouteilles, c'est aussi faire la différence entre les grosses bouteilles
de 1.5litres de DASANI qui, sur le marché sont plus recherchées
et sont plus chères que les autres bouteilles. Le tri se fait en rapport
avec la marque, car, les bouteilles DASANI se vendent plus chères que
les autres marques. Comme l'explique un acteur interrogé :
« Les bouteilles qui nous intéressent plus
sont de marque DASANI, CRYSTAL, COCA COLA... aux camions, nous achetons 4
grandes bouteilles à 100Fc pour aller les revendre à 1=100Fc. Les
petites bouteilles de 0.5l nous les achetons aux camions à 15=100Fc,
pour les revendre à 7=100Fc. Mais ces sont les bouteilles DASANI qui
nous procurent beaucoup plus d'argent... »
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La pratique « Ku trier » est en fait une
sélection des bouteilles du point de vue de leurs grandeur, leurs
qualités ainsi que leur marque. Les grandes bouteilles seraient plus
rentables que les petites et certaines marque seraient plus recherchées
que d'autres. Notons que le tri est une pratique qui ne se limite pas au
ramassage, mais dans la suite du processus. Ainsi les ramasseurs ont aussi des
préférences dans leurs activités, ils opèrent des
choix entre tel ou tel marque de bouteilles à ramasser, en visant ainsi
la marchandise qui a plus la capacité d'être écoulée
facilement que les autres. Ce qui implique que lorsqu'il s'agit des bouteilles
de marque DASANI, elles sont jalousement triées pour être
revendues et subissent donc des traitements particuliers. Nous avons
observé une autre pratique propre aux acteurs, il s'agit de la pratique
« Pomper ».
II.3. la pratique « pomper »
Mais ce qui les rendraient en fait souillées , nous
estimons par notre observation que c'est plutôt la pratique « pomper
» parce qu'elles sont toutes obligées de passer par la bouche d'un
individu (ramasseur) afin de reprendre sa forme initiale, et que ces bouteilles
ne font objet d'aucun nettoyage de la part des ramasseurs mis à part les
prendre et « les pomper » ensuite les utiliser
.Notre passage au dépotoir, nous a permis de
découvrir une autre pratique qui permet aux ramasseurs d'entretenir
leurs bouteilles ramassées. Pour ce qui concerne la pratique «
pomper », Il s'agit selon les observations, de souffler dans les
bouteilles froissées, dans le but de leur donner la forme initiale. Car,
les bouteilles sont froissées par l'effet d'entassement dans les autres
déchets. Cette pratique est plus observable chez les ramasseurs, qui ont
le souci de remettre les bouteilles à la forme normale afin de les
redonner de la valeur et les revendre aux acheteurs - vendeurs
ou encore aux acheteurs - utilisateurs selon les
classifications susmentionnées.
En effet, il est à noter que cette pratique parait
problématique, du fait que selon les observations, les bouteilles ayant
la marque DASANI sont encore non utilisées mais tout simplement
froissées. Après, elles sont toutes obligées de passer par
la bouche d'un individu (ramasseur) afin de reprendre sa forme initiale, et ces
bouteilles ne font objet d'aucun nettoyage par la suite, vu qu'elles sont
visiblement propres. Il faut donc noter que, ces bouteilles sont
considérées propres après avoir subi la pratique «
pomper » et n'ont plus droit à aucun autre
traitement.
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Ainsi, cette pratique rend les bouteilles souillées et
il y a risque de contamination des plusieurs formes de maladies. Car, le
passage de la bouteille à la bouche pour être pompée,
laisse des germes de salive. Dans le traitement des bouteilles
ramassées, il existe d'autres pratiques que nous avons observées.
Plus de détails dans les phrases qui suivent.
II.4. la pratique « Mayi ya Savon »
Dans le traitement des bouteilles plastiques ramassées,
nous avons pris connaissance d'une pratique que les acteurs mettent en oeuvre
pour nettoyer et désinfecter les bouteilles ramassées. En effet,
la pratique « Mayi ya savon » exprime la manière dont les
bouteilles sont nettoyées dans l'eau avec du savon. Voici un extrait
d'entretien avec un acteur de cette pratique :
« Nous ramassons et achetons les bouteilles au
dépotoir, après quoi, nous nous rendons avec chez nous où
nous mettons les couvercles dans l'eau avec du savon en poudre (OMO) pour les
désinfecter. Ensuite nous nettoyons les bouteilles à l'eau avec
du savon en poudre après quoi, nous allons à notre tour les
vendre à nos clients qui vendent de l'huile, l'eau froide, le
pétrole,... »
Un autre acteur a émis les mêmes propos :
« Quand je ramasse les bouteilles, elles sont
très sales parce que c'est de la poubelle que je les tire, je vais avec
chez moi à la maison ou je les lave avec de l'eau froide. Je rince les
capsules avec du savon en poudre.... »
Nous avons observé cette pratique chez les
acheteurs - vendeurs, acheteurs - utilisateurs
et parfois chez les ramasseurs -vendeurs, qui
traitent les bouteilles plastiques ramassées des immondices
(déchets).
Il est à noter qu'un médecin l'a souligné
dans un entretien que : « si les bouteilles ne sont lavées avec de
l'eau mélangé au chlore, elles sont vecteurs de plusieurs
maladies » nous pouvons citer entre autre la tuberculose surtout qu'au
dépotoir l'on ne sait qui a utiliser la bouteille en premier, par
conséquent il faudra s'en méfier. Nous comprenons par-là
que, l'eau de savon en poudre ne peut exterminer toutes les bactéries
qui peuvent infecter les bouteilles
« Pour moi je pense qu'on ne peut donc pas laver les
bouteilles plastiques avec de l'eau chaude parce qu'elle les
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dans les immondices. Outre cela, il existe des
bactéries telles que celles de la tuberculose « bacille de koch
», celles-ci ne peuvent être exterminées que par de l'eau de
chlore. Par conséquent, cette pratique de « Mayi ya savon »
selon notre analyse, n'est qu'une simple formalité que remplit ces
acteurs pour ainsi dire qu'ils ont désinfecté les bouteilles
ramassées, mais ces bouteilles bien que traitées avec cette eau
seraient vecteurs des plusieurs maladies. Car selon le même
médecin, certaines bouteilles seraient utilisées comme «
crachoir parfois dans des hôpitaux et les ramasseurs n'ont pas le temps
de se demander sur la provenance des bouteilles qu'ils recueillent des
immondices».
Il faudra tout de même souligner que, la pratique «
mayi ya savon » s'effectue parfois au niveau du dépotoir. Il s'agit
pour ces acteurs de ramasser les bouteilles et les entretenir qu'au niveau du
dépotoir et ce, à l'aide de l'eau tirée d'un puits se
trouvant non loin de ce site donc dans une des parcelles voisines du
dépotoir. En effet, certains acteurs se sont déjà
trouvé un seau qu'au dépotoir dans lequel ils se
débarbouillent après leurs activités, et c'est le
même seau qui sert du lavage des bouteilles ramassées pour le
rendre visiblement propre. Ensuite, les bouteilles sont acheminées chez
les acheteurs-utilisateurs. Notons par ailleurs que, certains d'autres
acheminent les bouteilles ramassées au niveau des tuyaux perforés
de la REGIDESO pour le lavage parfois sans savon.
II.5. la pratique « Mayi ya Moto »
Outre toutes ces pratiques susmentionnées, nous sommes
arrivés à la pratique de l'utilisation de « l'eau chaude
» pour désinfecter les bouteilles ramassées. En effet, cette
pratique suscite des discussions dans le monde des acteurs auprès
desquels nous avons eu à effectuer notre recherche. Les uns supposent
que cette pratique n'intervient que dans le cas où les bouteilles sont
froissées, afin de les retourner à la normale. Ils disent que si
les bouteilles sont normaux, les nettoyer avec de l'eau chaude les
déformeraient. Les autres pensent que, c'est dans les sens de
désinfecter les bouteilles des bactéries qu'ils font recourt
à cette pratique. Un acteur s'explique sur cette pratique :
« Toutes les bouteilles, je ne les lave pas avec de
l'eau chaude seulement les bouteilles froissées que j'utilise de l'eau
chaude pour les ramener à leur forme normale ».
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déforme, à la place quelques fois j'utilise
« Le javel » pour les désinfecter si j'en ai...
».
Or, nous étant scientifique, nous savons que l'eau
chaude ne peut pas exterminer toutes les bactéries parce que, certaines
bactéries ont la capacité de résister même à
100°C d'où ils parviennent à former les spores comme moyen
de défense.
Il faudra aussi noter au-delà de tout que, cette
pratique oppose encore des discussions entre scientifiques pour les bouteilles
des boissons gazeuses, de l'eau et autres, entre autres les bouteilles PET.
Certains scientifiques, En effet selon une étude menée par le
Centre Africain pour l'Eau potable et assainissement portant sur la gestion des
déchets plastiques dans l'espace UEMOA,( novembre 2011), il est
énoncé que les plastiques sont issus majoritairement du
pétrole ou du gaz naturel et sont composés
d'éléments comme le Carbonne, l'hydrogène,
l'oxygène, l'azote ou soufre, comme c'est le cas des bouteilles
plastiques qui fait partie de ce qu'on appelle PETE ou
PET : Polyéthylène Téréphtalate
qui représente environ 32% des plastiques. Il contient du
HDPE (high-density polyethylene) et de l'antimoine, de
substances cancérigènes dont les doses augmentent avec la
durée de conservation. Il serait dangereux pour la santé et
porterait atteinte à la fertilité tant chez les hommes que chez
les femmes. Et celles-ci posées à des températures
élevées accentueraient la libération de ces substances
cancérigènes.
Les acteurs de la réutilisation des bouteilles
plastiques ramassées font recours à la pratique « Mayi ya
moto » pour désinfecter les bouteilles, et pour remettre les
bouteilles dans leurs formes initiales. Mais ces acteurs ignorent la
composition chimique des bouteilles plastiques et la réaction
qu'entraine le contact des bouteilles avec de l'eau chaude.
En effet, il est à noter que, chaque fois qu'on
été en contact avec les acteurs
ramasseurs-vendeurs, et lorsqu'on voulait savoir le but final
de ce ramassage et la vente. Savoir si ces bouteilles ramassées sont
destinées à quelle usage ; la réponse a toujours
été « nous, on ramasse et on vend seulement, nous ne
savons pas que ce qu'ils en font ».
Le dynamisme du secteur informel repose sur sa
spontanéité et sa capacité à s'adapter pour
investir tout site d'activité rémunératrice potentielle.
Il offre, notamment, des perspectives à des personnes sans
qualification, « laissés pour compte » du système
d'éducation, sans ressources, et surtout à des ruraux en
difficulté. La notion de
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« débrouillardise », fortement mise en avant
par les artisans, est une notion socle. Fabrice Escot (2014 :108). C'est ainsi
que, dans les phrases qui suivent nous avons ressortis les logiques qui sou
tendent cette activité de ramassages, achat et vente des bouteilles
ramassées pour la réutilisation et nous les avons
explicité.
3. LES LOGIQUES SOUS-TENDUES DANS LA REUTILISATION
DES BOUTEILLES PLASTIQUES
La réutilisation des bouteilles plastiques peut
être appréhendée de différentes manières,
selon qu'on s'intéresse à tel ou tel autre, ou encore d'une
réalité à une autre. En se basant sur les discours des
acteurs, la réutilisation des bouteilles exprime une forme de
débrouille des acteurs dans une logique de survie. Nous avons
dépassés cette manière de comprendre la
réutilisation des bouteilles plastique en inscrivant cette
activité dans une logique de réduction des déchets
plastiques. Car, nous avons compris que la réutilisation des bouteilles
plastiques concourait à réduire les déchets plastiques
dans la ville de Lubumbashi. Les couches défavorisées voient dans
la réutilisation des bouteilles plastiques un accès facile
à certains produits alimentaires qui couteraient plus chers dans les
magasins. La réutilisation des bouteilles plastiques est comprise dans
ce sens comme un équilibre socio-économique.
1. La logique de survie
La plupart des acteurs trouvés sur terrain, avouent ne
pas avoir une autre occupation à part celle du ramassage, de l'achat
ainsi que de la vente des bouteilles plastiques. La réutilisation des
bouteilles plastiques est comprise ici comme le moyen par lequel ces acteurs se
débrouillent pour survivre.
Parlant du concept de débrouille comme économie
de survie, cette population exerçant cette activité
considérée comme informelle parce que, ne respectant aucune norme
sanitaire, (G. de Villers 2002 : 11) définit l'activité
informelle comme étant des activités échappant au cadre
institutionnel et réglementation officielle de l'économie, qui
sont dès lors non contrôlées et non enregistrées et,
à des degrés divers. En dépit du fait qu'elles sont les
plus souvent pratiquées au grand jour, ne se conformant pas à la
règlementation ou ayant un objet contraire à la loi.
Le développement de cette activité comme moyen
de survie, est engendré par une dimension de crise, ce qui induit le
développement de l'économie informelle ou des pratiques
informelles, celles de ramasser les bouteilles plastiques. Ce ramassage, comme
nous l'avons déjà souligné, ne se réfère
à aucune norme sanitaire. Les bouteilles sont ramassées quel
que
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soit leurs états, l'essentiel est qu'elles gardent
juste leur forme afin d'être soit revendue (marchandise) ou
réutilisée pour y vendre de la marchandise, de l'eau froide, du
vin, du jus et autres... tout en ignorant la provenance de ces bouteilles lors
du ramassage au dépotoir.
« Baba (papa) s'il y avait du boulot au Congo, je ne
pouvais pas effectuer ce travail, au lieu de voler mieux vaut que je vienne
ramasser même les bouteilles au dépotoir pour aller revendre afin
de faire vivre ma famille... »
Pour cet acteur, la réutilisation des bouteilles
plastique est un entreprenariat par manque de boulot officiel. La plus part des
acteurs se disent « chômeurs » par conséquent, ils se
lancent dans cette activité qu'ils considèrent aujourd'hui comme
étant bénéfique pour eux parce qu'elle les permet de
survivre malgré le maigre revenus.
La prolifération des activités
économiques informelles telle que la réutilisation des bouteilles
ramassées pour des produits alimentaires peut être alors
interprétée comme une réponse à la situation de
crise économique et sociale profonde que traverse le pays. Elle exprime
une stratégie de survie conçue par les familles démunies.
Cette situation est expliquée par Mvodo P. (2002 :114), comme l'esprit
combatif du congolais et son instinct de survie qui ont pris le dessus sur sa
situation de misère. Car étant informés de tous les
malheurs qui se sont abattus sur la société congolaise, d'aucuns
s'imaginèrent que les rues et avenues seraient rapidement
jonchées de cadavre. Mais Dieu merci souligne le même auteur,
lorsque les gens ont compris que la situation de crise perdurait, ils ont
entrepris de sauver ce qui pouvait l'être. Plus encore que dans la
période antérieure, les formules magiques de l'existence
quotidienne sont entre autre « se débrouiller », les
initiatives privées se sont multipliées dans lesquelles nous
classons aussi la pratique de ramassage et réutilisation des bouteilles
plastiques « phénomènes Tuma Nthsupa ».
Dans ce domaine, le développement des activités
informelles, les femmes jouent un rôle moteur. Nombreuses sont celles qui
assument un rôle de chef de famille, car, le ramassage, l'achat, la vente
et la réutilisation des bouteilles plastiques leur sert de moyen de
subsistance. C'est ainsi que, dans une enquête initié par (Nkulu,
K. et Marcel, R. 2002 :6667), ils soulignent que « la population de la
ville de Lubumbashi a une longue liste de petites activités auxquelles
elle recourt pour survenir à ses besoins. Ils ont estimé que
toutes ces activités font partie des activités dites de «
débrouille ». Beaucoup d'entre elles se croisent tantôt avec
le petit commerce, tantôt avec les petits métiers ». À
cette liste non exhaustive
L'anomie est une des formes de la tension globale entre les
buts que fixent la culture d'une société et les moyens
socialement admis pour les atteindre. Ainsi de tous coté s'exerce
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d'activité qui permet à la population de
Lubumbashi de survivre, nous y ajoutons la réutilisation des bouteilles
plastique ramassées, qui est un processus et une activité
lucrative pour les acteurs.
Pour justifier notre idée, MacGffey (Nkonde, N. et
Rémon, M. 2002 :67), écrit que « le peuple a pris son destin
en mains et est parvenu à organiser une économie parallèle
afin de pallier l'incapacité de l'économie formelle » ; qui,
du reste est par terre. Le recourt aux activités de ramassage et
réutilisation des bouteilles plastiques devient de plus en plus
nécessaire pour suppléer aux déficits familiales.
L'organisation d'une structure sociale et le poids des
inégalités économiques seraient criminogènes comme
l'affirme Faget, J. (2013). Cela s'explique par le fait que nous sommes dans
une société qui ne permet pas à tout membre de la
structure sociale d'accéder aux besoins qu'il ressent facilement ; dans
un monde où la théorie de DARWIN est en vigueur. Parce que il
faut survivre et s'adapter, question de s'adapter les individus tombent dans
des pratiques avec la réutilisation des bouteilles plastiques, et qui
leur permettent tant soit peu d'accéder aux besoins ressentit et c'est
ce qui nous pousse à faire recourt à la théorie de
l'anomie dans notre travail.
L'anomie, n'étant pas la conséquence d'un
état morbide ou anormal de la société, mais plutôt
le produit de la structure sociale comme le souligne (Faget, J.2013). Et
partant de l'interrogation de Merton cité par (Faget, J. 2013), comment
des structures sociales peuvent elles, dans des cas déterminées,
pousser des individus à adopter un comportement déviant ? Pour le
savoir Merton a distingué deux éléments dans la
réalité que nous adaptons aussi à la situation de nos
résultats :
- Les buts, les intentions et les intérêts
définis par la société ; - Et les moyens légitimes
pour atteindre ces buts.
En effet, pour la plupart de nos interviewés, le but
est de vendre les bouteilles et d'en réutiliser pour arriver à
une finalité qui est l'obtention d'argent de survie , parce
qu'ayant des familles à nourrir, des besoins à remplir. Comme ils
n'ont pas l'accès facile à l'argent par conséquent ils se
créent une manière qui leur permet de couvrir les deux bouts.
« La gestion des déchets en matières
plastiques dont fait partie les bouteilles plastiques posent assez des
problèmes, il n'existe donc
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une pression qui valorise la réussite
financière, « l'accroissement de ses revenus », qui
prône une combativité sans relâche pour atteindre
l'idéal.
or, souligne Merton (Faget, J., 2013), les mécanismes
économiques ne permettent pas à tous d'accéder
légalement à la richesse. Il s'ensuit donc des
phénomènes de déviance afin de s'adapter ; c'est ce que
nous avons pu déduire du phénomène de pratique de
ramassage et de la réutilisation des bouteilles plastiques qui,
déjà interdit mais pour une question d'adaptions à des
situations financières, elle se poursuit si bien que c'est dans
l'illicites.
« ...je viens ici pour chercher mon argent de poche
en ramassant les bouteilles plastique et les revendre, je gagne parfois dans le
5 000fc par jour et ce qui m'a entrainé à faire ce boulot c'est
la situation du pays pour ne pas rester dans le quartier à ne rien faire
je me suis intégré dans ce travail... »
« Ce qui me pousse à ramasser les bouteilles,
c'est tout simplement l'esprit de créativité, afin de subvenir
à mes besoins et celles de ma famille vu qu'il n y a pas de boulot ;
pour éviter de voler, je serais arrêté et laisser ma
famille souffrir... »
Ces acteurs sur terrains, chacun étant soumis à
des tensions différentes, tentent de les résoudre à leur
façon, et ainsi s'adapter au phénomène économique
collectif. Pour certains c'est la situation de famille, des études et
autres... qu'il tente d'assouplir par le phénomène de ramassage
et réutilisation des bouteilles plastique au dépotoir. Les autres
parce qu'ils ont été entrainé afin de subvenir aux
situations économiques de leur famille, les autres aussi c'est juste
pour subvenir à leur besoin personnel. Une autre logique sou tend la
réutilisation des bouteilles plastiques, il s'agit de la logique de
réduction des déchets plastiques.
2. La logique de réduction des déchets
plastics
En effet, concernant la réutilisation des bouteilles
plastiques, après que nous ayons effectué le terrain, nous avons
compris que la gestion des bouteilles plastiques comme déchets poserait
assez des problèmes ; comme nous a aussi confirmé un inspecteur
chargé de service technique de l'environnement de la Mairie de
Lubumbashi :
La matière plastique présente des
problèmes spécifiques, la quantité du plastique que l'on
trouve dans nos déchets augmente plus vite que n'importe quel autre
composant
81
pas une politique sur le plan institutionnel devant
régir cette gestion. C'est ainsi que nous tombons dans la
réutilisation par les particuliers, parce que pour les institutions
Etatiques la solution par rapport aux bouteilles plastiques (déchets) ne
viendra qu'avec le partenariat signé entre la Mairie et les
sud-africains pour le recyclage des déchets plastiques et ce, d'ici 2020
et dont le site est en plein aménagement, d'où l'on voit ces gens
les ramasser et les réutiliser on y peut rien avec la conjoncture du
pays... ».
La réutilisation des bouteilles plastiques vient comme
une substitution des politiques publiques de gestion des bouteilles plastiques
pourtant inexistante dans l'administration publique. Le discours de
l'inspecteur dévoile le coté fonctionnel des pratiques de
réutilisation des bouteilles plastiques ramassées. Cette
manière d'appréhender la réutilisation des bouteilles
plastiques nous éloigne de conceptions selon lesquelles ces pratiques
sont problématiques. Car, le réemploi des bouteilles plastiques
ramassées pourrait paraitre problématique sur le plan de la
sécurité sanitaire, mais joue un grand rôle dans la
réduction de ces déchets plastiques.
La réutilisation ne constitue pas vraiment un
problème comme nous l'avons souligné précédemment,
parce qu'elle répond à une des stratégies de gestion des
déchets. A travers cette étude, nous nous sommes
intéressés beaucoup plus dans les pratiques qui accompagnent
cette réutilisation. Nous trouvons qu'elle est fonctionnelle dans la
mesure où elle concourt au traitement, et à la réduction
des déchets plastiques. Cette réutilisation est un moyen de
traitement des déchets parmi tant d'autres, car, notons qu'au niveau du
dépotoir tous les déchets sont traités par
incinération sans tenir compte d'aucune norme technique ou
environnementales. Et qui produirait beaucoup des problèmes avec
l'avènement du réchauffement climatique. Surtout qu'il faudra
noter qu'il n'existe aucune politique en matière des déchets
plastiques dans la ville de Lubumbashi, sur le plan institutionnel.
Des études ont relevé que la gestion des
déchets, étant une des branches de la rudologie appliquée,
est la collecte, le transport, le traitement, la réutilisation ou
l'élimination des déchets, habituellement ceux produits par
l'activité humaine, afin de réduire leurs effets sur la
santé humaine, l'environnement, l'esthétique ou l'agrément
local.
82
d'ordures. Plus de la moitié provient des emballages,
les plastiques sont des polymères chimiques formés des chaines
des composés carbonés. Les propriétés des
nombreuses sortes de plastique, sont différentes selon leur composition
chimique. La plupart des plastiques sont chimiquement stables, ne se
déchirent ou ne se décomposent pas facilement. Cette
caractéristique, essentielle pour l'emballage de certains produits comme
les aliments, engendre des problèmes sur le long terme.
En fait, « la plupart des déchets en plastiques
jetés dans des décharges subsisteront probablement des
siècles » (Raven, P., Berg, L,
-R. et Hassenzahl, D., 2009). D'où la
nécessité de les réutiliser pour ainsi prolonger leur vie
et diminuer leurs effets négatifs sur l'environnement. C'est ainsi que
souligne un des acteurs que :
« Si l'Etat ne fait rien avec ces bouteilles, et que
nous nous en avons besoin est-ce c'est un problème ? Au lieu de le
laisser les bruler mais nous les ramassons... on aide d'ailleurs à
diminuer la quantité de déchets à bruler... »
Partant des principes généraux de gestion de
déchets plastiques, dans les pays en développement, les pratiques
de gestion des déchets liquides et solides en particuliers contredisent
les principes de prudences écologique et de développement
durable, plus encore que dans les pays industrialisés. Ces pratiques ont
des impacts désastreux à court et long terme, pour la
santé des populations, le sol et les ressources. La situation est
particulièrement critique dans les villes où les densités
élevées de population concentrent les déchets et
compliquent les problèmes tel qu'il en est le cas de la ville de
Lubumbashi. Les besoins en assainissement sont rarement couverts de
manière satisfaisante par des autorités compétentes.
(Gestion Durable des Déchets et de l'Assainissement Urbain, 2000 :
09).
La gestion des déchets est régit par une
règle de trois « R » qui constitue les stratégies
à adopter pour une bonne gestion :
- Réduire les déchets ;
- Réutiliser ; - Recycler.
La hiérarchie des stratégies a plusieurs fois
changé d'aspect ces derniers années, mais les concepts
sous-jacent ont demeuré la pierre angulaire de la plupart des
stratégies des déchets : utiliser au maximum les matériaux
et générer les minimum de rebuts.
83
En effet, selon Kassay, N. dans une revue publiée
in Environnement, changement climatique et sécurité
alimentaire le 17 Mars 2015. « Les problèmes de gestion des
déchets solides, liquides, toxiques et surtout en matière
plastique ont atteint des proportions telles que les mesures prises à
différents niveaux d'administration se sont
révélées infructueuses. Le public, les acteurs
privés formels comme informels et les chercheurs sont tenus
éloignés des sphères d'analyse et de décision. Il
suffit de traverser les avenues de Kinshasa pour constater les effets de la
nuisance des sachets en matières plastiques dallés au sol de
partout comme un pavement ».
D'où nous pensons que la réutilisation est un
des moyens visant à réduire les déchets plastiques sur la
ville et aussi de rallonger leur vie, vue qu'il n y a aucune politique
institutionnelle répondant aux normes environnementales. C'est vraiment
une fonction latente que remplit cette réutilisation, si bien que
problématique sur le plan de la sécurité sanitaire parce
que, elle se fait sans assistances d'aucun service technique
d'hygiène.
En effet, souligne Zombre C. (1997 :09), la ville de
Lubumbashi, « à l'instar des grandes villes notamment Africaines se
trouve ainsi confrontée à des multiples difficultés pour
la collecte, le transfert et l'élimination des déchets. Les
impacts environnementaux et sanitaires du problème sont notoires ».
Il continue en disant que : « les emballages plastiques envahissent
quantitativement le paysage de la ville. Leur prolifération revêt
à cet égard, un effet néfaste pour l'esthétique du
cadre de vie et enlaidit ainsi certains aménagements urbains ». Les
bouteilles plastique jouent aussi le rôle de capteurs pour les autres
types de déchets et arrivent ainsi à boucher certaines
canalisations notamment du réseau d'égouts urbain. Elles seraient
aussi, étant classée dans les déchets plastiques, à
l'origine d'une certaines imperméabilité des sols contribuant
ainsi à la dégradation du milieu. Les réutiliser serait
pour nous, une bonne manière de les gérer et ainsi de
répondre aux principes écologiques d'utiliser au maximum les
déchets et produire moins des rebus. La réutilisation des
déchets plastiques répond aussi à une logique
d'équilibre social économique.
3. La logique d'équilibre
socio-économique.
Les bouteilles qui sont sujettes de la réutilisation
proviennent des produits manufacturés vendus dans des magasins, super
marchés et autres centres commerciaux. Il y a certaines couches de la
population qui n'ont pas la capacité financière d'accéder
à ces produits qui couteraient plus cher. C'est ainsi qu'à
travers la réutilisation des bouteilles
84
plastiques, des produits comme l'huile, l'eau, le jus et
autre, sont accessibles à toutes les couches de la population. En voici
un récit illustratif.
« Papa la vie est difficile, alors que tout le monde
doit manger, vous savez que tout le monde n'est pas capable d'aller se procurer
un seau d'huile ou une bouteille dans un magasin parce que ça coutent
chère. Nous avons donc jugé bon de multiplier les bouteilles afin
de permettre à tout le monde, riche ou pauvre d'accéder à
ce produit. C'est pourquoi ces derniers temps nous sommes arrivés
jusqu'à vendre de l'huile même dans le « ya mado
» pour permettre même au plus démunis de manger et
de griller sa nourriture... »
En effet, il faut noter que les bouteilles ramassées et
qui sont réutilisées ne sont seulement pas fonctionnelles
uniquement pour les acteurs du dépotoir. Mais au-delà de tout,
elles contribuent à l'équilibre socio-économique de la
population de la ville de Lubumbashi. Car, ces bouteilles sont
réutilisées pour la plus part pour des produits alimentaires. A
travers l'observation, nous avons pu desceller que la plus part des bouteilles
ramassées sont acheminées dans les grands marchés de la
ville, entre autre le marché « Rail » se situant à
l'entrée ville de Lubumbashi sur la route Likasi. Ce marché est
le premier à accueillir les bouteilles ramassées pour une
réutilisation avec des produits alimentaires tel que de l'eau, de
l'huile, du miel, du jus et autres...
Après analyse, nous avons compris que la plupart des
ménages de la ville de Lubumbashi tombe dans la réutilisation de
ces bouteilles, parfois tout en ignorant la provenance de celles-ci. Les
produits se trouvant dans une bouteille réutilisée coûtent
moins cher économiquement que le même produit dans un emballage
manufacturé, et cela va de l'huile jusqu'à l'eau.
Toujours dans la recherche empirique, nous sommes descendus
dans le marché pour nous enquérir de la situation, nous avons
constaté que, de l'eau dans une bouteille de 50cl manufacturée
couterait cinq fois plus chère que l'eau vendue dans une bouteille
réutilisée, parfois ayant le même logo. Avec de l'huile une
bouteille de 75cl d'huile manufacturé, coute plus cher qu'une bouteille
de 1.5l d'huile dans une bouteille en réutilisation. Et cette situation
de réutilisation des bouteilles plastiques prend de l'ampleur chaque
jour qui passe. Vous comprendrez qu'au début, c'était les clients
eux-mêmes qui amenaient leurs bouteilles
85
pour qu'on leurs mettent de l'huile ou autre produit ; et
maintenant tout est déjà au marché. Les bouteilles
ramassées constituent une marchandise pour une classe de la
population.
Cette valeur engendre par conséquent un certain nombre
des pratiques, et qui font l'objet de notre recherche. Ainsi, nous pouvons
partir avec l'idée des théories de tension évoquées
par FAGET, J (2013), pour essayer d'expliquer ce qui rend les individus
créatifs jusqu'à tomber dans la déviance. Pour notre cas,
dans la pratique de réutilisation des bouteilles plastique qui,
officiellement est prohibé ou interdite par un arrêté du
Maire de Lubumbashi. Mais vu le poids de la tension entre les aspirations et
l'impossibilité qu'ont les individus de les réaliser, le conduit
à mobiliser des comportements innovateurs.
Ainsi, au terme de ce chapitre, il importe de noter que les
indices analysés sont sujets à discussion car trop ancré
dans les stéréotypes que la société se construit et
présente comme modèles pour la réutilisation des
bouteilles plastiques. Or, les modèles sociétaux sont très
loin de rencontrer l'approbation unanime des acteurs sociaux. (Lupitshi, N.2013
:286). C'est pourquoi dans notre travail il y a des avis différents sur
la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées. Ainsi, ce
travail est une compréhension de la réutilisation des bouteilles
plastiques ramassées tels qu'elle s'observe dans la ville de
Lubumbashi.
86
CONCLUSION GENERALE
Notre travail a abordé la réutilisation des
bouteilles plastiques ramassées dans la ville de Lubumbashi. En effet,
dans notre travail il a été question d'analyser d'une
manière criminologique les pratiques concourants à la
réutilisation des bouteilles plastiques et ce, partant des processus de
ramassage de ces bouteilles jusqu'à la réutilisation proprement
dite. Ainsi, ce travail tente de répondre à la question :
comment comprendre la réutilisation des bouteilles plastiques dans
la ville de Lubumbashi ? Cette question a été
complétée par quatre sous-questions pour nous aider à
clarifier cette activité :
? Quelles sont les pratiques utilisées dans le
réemploi des bouteilles plastiques ?
? Quel est le contexte d'émergence de ce problème
?
? Comment s'organisent les pratiques dans le recueil et le
réemploi des bouteilles
plastiques ?
? Quelles sont les logiques de la réutilisation des
bouteilles plastiques ramassées ?
Pour analyser et comprendre cette activité de
réutilisation des bouteilles plastiques ramassées, nous avons
opté pour l'acteur social, le fonctionnalisme et l'anomie qui se sont
avérées pertinentes pour la lecture des matériaux
empiriques. Les acteurs impliqués dans le processus de
réutilisation des bouteilles plastiques sont des acteurs
déterminés par le social, le social motive leurs actions au
dépotoir. En outre, les textes règlementaires du ramassage et
réutilisation des bouteilles plastiques existent mais il faut noter que
l'application poserait problème sur terrain. Et afin, cette
activité du ramassage remplit certaines fonctions latentes, elle
intervient comme substitut aux politiques publiques en matières des
déchets plastiques qui n'existerait presque pas sur le plan
institutionnel.
Notre démarche méthodologique, qui nous a
conduits à la recherche des réponses aux questions que nous nous
sommes posés, s'est inscrite dans une approche qualitative et inductive
de type phénoménologique. C'est donc le terrain qui nous a
conduit jusqu'au résultat présenté. Comme techniques de
recueil des données, nous avons mobilisées l'observation directe,
l'entretien semi-directif dans les interviews avec les acteurs impliqués
dans le processus de la réutilisation de ces bouteilles plastiques.
Ainsi, pour parvenir à l'analyse des données recueillis nous
avons opté pour l'analyse thématique qui nous a servi d'analyser
le corpus empirique de notre travail. Pour accéder aux données
empiriques, c'est
87
fut la Mairie de Lubumbashi dans son service de
l'environnement qui nous a accueilli pendant une période de deux mois
pour un stage professionnel et de recherche.
Après analyses des données il ressort que, le
bouteilles plastiques est une activité qui implique plusieurs acteurs de
tout âge confondus, que nous avons identifiés et nommé sous
le terme profil d'acteurs impliqués dans la réutilisations des
bouteilles plastiques. Pour bien les comprendre nous les avons
subdivisés en deux catégories, en tenant compte de leurs
âges et motivations. Dans le but de répondre à une des
questions de départ, nous avons pu identifier les pratiques dans la
réutilisation des bouteilles plastiques et nous avons compris que la
réutilisation des bouteilles plastiques serait problématique si
elle est faite pour des produits de consommation dans nos marchés parce
que le moyen de nettoyage de ces bouteilles ramassées ne
répondrait pas aux exigences sanitaires.
Enfin, nous avons ressortis les logiques qui sous-tendent la
réutilisation des bouteilles plastiques, en analysant cette
activité nous sommes arrivés à trois logiques : la logique
de survie, par le ramassage et la réutilisation des bouteilles
plastiques, une catégorie de la population trouve une réponse
bricolée à une situation de crise que traverse le pays ; en
outre, cette activité répond à la logique de
réduction de déchets plastiques dans la ville de Lubumbashi, en
réutilisant les bouteilles les acteurs répondent à un des
principes de l'écologie, utiliser au maximum un déchet afin de
produire moins des rebus du matière plastique dans la nature parce
qu'étant indigestibles par celle-ci. Et enfin, nous sommes
arrivés au résultat que la réutilisation des bouteilles
donne réponse à un équilibre socio-économique, vu
que tout ce qui est vendus dans ces bouteilles est moins chers
économiquement en conséquence, elle permet l'accès
à certains produits qui seraient difficilement accessible pour une
catégorie d'acteurs, économiquement dans une alimentation ou dans
un magasin.
88
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ethnographique d'un commissariat à Lubumbashi. Une compréhension
des pratiques policières en contexte Congolais. Thèse
92
TABLE DES MATIERES
DEDICACE I
EPIGRAPHE II
REMERCIEMENTS III
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE PREMIER : LE CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE 4
I.1. Construction théorique de l'objet de recherche.
4
I.2. Emergence de l'objet de recherche. 5
I.3. Evolution de la question de recherche 6
I.4. Objectif de la recherche 9
I.5. Contenu sémantique de quelques notions
opérationnalisées 9
I.6. Revue de la littérature 11
I.7. Choix et intérêt du sujet 16
I.8. Problématique 18
a) La pertinence de la grille de l'acteur social pour notre
objet. 20
b) Le fonctionnalisme 21
CHAPITRE DEUXIEME : DISPOSITIFS METHODOLOGIQUES 26
II.1. la démarche inductive 26
II.2. Techniques de collecte des données 28
a) Observation directe 28
b) Les entretiens 30
c) Construction de l'échantillon 32
d) Technique documentaire 34
II.3. Travail de terrain 35
II.3.1. champ d'étude et historique de la Coordination de
Lubumbashi 36
II.3.1.A. Présentation de notre porte d'entrée de
terrain 37
1) Le service administratif 38
2) Le service technique 39
II.3.2. Délimitation de champ de recherche 40
II.3.3. Immersion sur terrain 42
II.4. Difficultés rencontrées 43
II.5. Considérations Ethiques de notre recherche 44
II.6. Modèle d'Analyse des données 46
93
CHAPITRE TROISIEME: LES PRATIQUES AUTOUR DE LA
REUTILISATION DES BOUTEILLES PLASTIQUES A
LUBUMBASHI 52
III.1. SYNTHESE DES OBSERVATIONS DE TERRAIN 52
III.2. LES ACTEURS IMPLIQUES DANS LA REUTILISATION DES
BOUTEILLES PLASTIQUES 57
III. 3. Les pratiques relatives à la
réutilisation des bouteilles plastiques. 71
3. LES LOGIQUES SOUS-TENDUES DANS LA REUTILISATION DES
BOUTEILLES PLASTIQUES 77
CONCLUSION GENERALE 86
BIBLIOGRAPHIE 88
TABLE DES MATIERES 92
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