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La réutilisation des bouteilles plastiques ramassées, le phénomène « tuma ntshupa ». Une analyse criminologique des pratiques et des logiques.

( Télécharger le fichier original )
par nicolas bwasenga shimba
univerité de Lubumbashi - Master 2016
  

Disponible en mode multipage

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DEDICACE

A tous les membres de ma famille et plus particulièrement à ma très chère mère MUKAYA BWANSENGA Adolphine et vous mon frère KYONI NDAI MUSWEDIBWE Aimé,

A tous mes amis (es), collègues de promotion plus particulièrement à KITEBA LUHONGA Flavio, à tous les collègues de l'école de Criminologie en particulier : KAZADI KANKONDE Joseph, MUSOKONI KALUMBA Eloge, à KYUNGU BUPE Andy et à tous ceux

qui m'ont soutenus

Je dédie ce mémoire.

II

EPIGRAPHE

« Une réduction de l'accumulation de plastiques résiduels, diminue la pollution
et les risques écologiques. En aidant au recyclage des plastiques, chaque
citoyen peut réduire les tonnages et la nocivité »
. (N'shimba)

III

REMERCIEMENTS

A l'issue de ce travail qui sanctionne la fin de nos études universitaires en criminologie, nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont prêté main forte, de loin comme de prêt pour sa réalisation. Nous nous sentons dans l'obligation de leur témoigner notre sincère reconnaissance à travers ces quelques mots ci-dessous.

Avant tout, nous rendons grâce à notre Dieu source de vie et de notre existence.

Nous exprimons de manière particulière notre sentiment de gratitude et de nos remerciements au professeur LUPITSHI WA NUMBI Norbert pour avoir bien accepté d'assurer la direction de ce Mémoire avec minutie, malgré ses multiples taches. Son encadrement a été particulièrement stimulant et motivant. Qu'il trouve à travers ces lignes l'expression de toute notre reconnaissance.

Ces mots de gratitude s'étendent également à toutes les autorités Académiques de l'Ecole de Criminologie pour leur encadrement dont nous avons été bénéficiaire, nous citons ici : Professeur THINYAMA KADIMA Ildephonse directeur de l'Ecole de Criminologie, Professeur BADY KABUYA Gabin, Professeur KANTENGA MWAMBA Dieudonné, Docteur N'KULU NGOY Hugo et au Docteur SERUGENDO KIFEBE Célestin.

Notre gratitude va a vous qui, dans les méandres de la vie, avez apporté votre concours avec amour, disponibilité et générosité ; mon ami, mon frère MUKENDI MUKUNA Freddy pour vos actes de bienfaisance à notre égard, nous vous en sommes très reconnaissant.

A vous mes amis qui ne cessez de m'encourager d'être toujours persévérant, trouvez en ces mots nos sincères gratitudes. Nous pensons à NGOY LUSUSA Justin, MASENGO Fiston.

IV

Nous pensons aussi à vous cousins et cousines, tous les descendants de de KIBIDI KALUMBA et NGOIE KIBWE Louise.

A vous tous que nous n'avons pas cités et qui nous avez soutenu moralement, spirituellement, matériellement et scientifiquement, le succès de ce mémoire vous revient aussi.

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INTRODUCTION GENERALE

La protection de l'environnement est devenue de plus en plus une préoccupation collective. L'évolution observée dans le monde industriel et technologique est allé de pair avec celle de la production massive des déchets. En prenant en compte la deuxième forme d'évolution, les déchets plastiques occupent la première place pour leur caractère omniprésent. Car, signalons que le plastique est parmi le matériau le plus utilisé dans l'industrie pour la fabrication des divers objets. En effet, la production des objets plastiques sans cesse croissante est l'un des traits caractéristiques de l'évolution de nos sociétés, qu'il s'agisse des pays en voie de développement ou des pays développés.

Au-delà de l'évolution industrielle, l'accroissement rapide de la population urbaine favorise la création des activités commerciales et micro-économiques. Les migrations des campagnes vers les villes ont déterminé une pression démographique importante, avec pour conséquence l'augmentation des volumes des déchets plastiques et la manifestation des nouveaux traits parmi lesquels figurent « la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées ». Avec l'émergence des nouveaux pôles industriels, la société consomme davantage des produits plastiques qui ont la réputation de ne pas être biodégradables. C'est le cas des bouteilles en plastique dont la consommation entraîne la production de nouvelles formes de déchets qui résistent à la « digestion » de la nature.

La République Démocratique du Congo, à travers ses villes et particulièrement la ville de Lubumbashi, n'est pas en reste quant à la gestion des déchets. Dans la ville de Lubumbashi, une grande quantité de déchets solides est produite, cependant, les déchets d'emballages plastiques constituent un fort taux dans les ordures urbaines. En effet, nous avons fait le constat selon lequel une activité s'était créée autour des déchets plastiques, précisément les bouteilles des boissons. Nous avons observé des enfants qui parcouraient les longs des avenues, des poubelles, les centres commerciaux, en quête des bouteilles plastiques à ramasser. Un bref échange avec l'un des ramasseurs nous a suffi pour nous rendre compte que le ramassage des bouteilles plastiques est une activité qui renferme beaucoup d'autres réalités qui valaient la peine d'être étudiées en profondeur.

C'est ainsi que, nous avons décidé de faire de cette activité le centre de notre mémoire en criminologie dans le but d'éclaircir les tenants et les aboutissants du processus de la

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réutilisation des bouteilles plastiques ramassées. Notre objet de recherche est donc articulé comme suit : la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées, le phénomène « Tuma Ntshupa ». Une analyse criminologique des pratiques et des logiques.

Nous voulons mettre au clair les différentes pratiques relatives à la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées, en identifiant les catégories d'acteurs concernés. Nous voulons partir des données de terrain, des observations et des discours des acteurs pour ensuite ressortir les différentes rationalités. Notre recherche se veut ainsi qualitative et inductive car nous voulons faire une analyse descriptive et compréhensive du processus de la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées.

Afin de comprendre la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées dans la ville de Lubumbashi, notre travail a été structuré en trois chapitres, hormis l'introduction et la conclusion. Le premier chapitre traite du cadre théorique en reprenant le cheminement adopté dans la construction de l'objet de recherche et l'évolution de la question de recherche. Le même chapitre fait le point sur les différents travaux déjà réalisés dans le même domaine en vue d'en déterminer les points de divergence. Ensuite, nous présentons une problématique en précisant les principales théories mobilisées.

Le chapitre deuxième évoque la démarche méthodologique de la recherche en précisant les outils et techniques utilisés dans la construction de l'échantillon et le recueil des données. Et enfin le troisième chapitre est consacré à l'analyse des pratiques autour de la réutilisation des bouteilles plastiques à Lubumbashi.

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CHAPITRE PREMIER : LE CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE

Au travers de ce chapitre et par les différentes étapes, nous allons expliquer comment est construit théoriquement notre objet de recherche, son contexte d'émergence, le choix et l'intérêt du thème exploité, la formulation et l'évolution de la question de recherche, la revue de littérature ainsi que la problématisation de notre objet à l'étude. En définitive, ceci rejoint ce que disent Quivy, R. et Van Campenhoudl L. (2006 :7) : « il importe avant tout que le chercheur soit capable de concevoir et de mettre en oeuvre un dispositif de l'élucidation du réel, c'est-à-dire, dans son sens plus large une méthode de travail ».

I.1. Construction théorique de l'objet de recherche.

L'objet de recherche se conçoit comme ce sur quoi porte l'étude. Kauffman, A. (2003 : 20) note, en effet, que « l'objet de recherche c'est ce qui parvient à être séparé de la connaissance commune et de la perception subjective du sujet grâce à des procédures scientifiques d'objectivation. C'est ainsi que, dès notre entrée à l'Ecole de Criminologie, le cours de méthodologie de recherche nous dispensé, nous a orienté et nous a aidé à bien effectuer un bon choix de thème de recherche. Nous avons procédé à une série d'exercices pratiques, des propositions de différents thèmes et de question de départ pour un test de performance pouvant nous orienter dans ce choix. L'objet de recherche n'est donc pas une donnée qui existerait en soi, à l'état naturel, c'est un construit, un produit d'un effort intellectuel. La rupture épistémologique qu'Albarello L. (2003 :19-20) nomme « extériorité intellectuelle » conduisant à la construction de l'objet se remarque, entre autre, dans la pratique du chercheur par la recherche des concepts adéquats devant traduire les faits étudiés. (Lupitshi N. 2006).

La présente étude s'oriente sur la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées, qui s'effectue au dépotoir central de la Mairie de Lubumbashi, se trouvant dans la commune portant le même nom. Nous nous inscrivons ainsi dans un registre descriptif tout en considérant qu'il s'agit des pratiques et des représentations dont nous voulons relever, analyser et comprendre le sens et les conséquences sur les acteurs et surtout sur les consommateurs.

En effet, nous partons de la perception qu'ont les individus des effets qu'induirait la réutilisation sur la santé humaine, vu que ces bouteilles sont ramassées et qu'il est difficile de savoir qui en était le premier utilisateur.

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I.2. Emergence de l'objet de recherche.

De nos jours, la présence des bouteilles plastiques abandonnées et leur réutilisation dans la ville de Lubumbashi et dans la commune Lubumbashi en particulier, préoccupe plus d'un observateur. Cette situation prend de l'ampleur au point que l'Etat et la population s'en préoccupent ; et c'est depuis un certain temps que cela alimente même le débat médiatique, car ce phénomène représente un grave problème de santé publique et de l'environnement, contribuant à une dégradation dangereuse des conditions de vie des populations tant urbaines que rurales.

En effet, s'il nous faut faire un petit recul de quelques années en arrière, vers les années 2005, nous constaterons que la réutilisation des bouteilles était bien localisée. Donc il existait plus particulièrement des mamans, qui passaient dans des parcelles, où dans la plupart des cas les domestiques revendaient ces bouteilles utilisées et bien conservées pour leur réutilisation. Mais de nos jours, nous avons par simple observation, constaté que la donne a changé, dans la plupart des cas ce n'est plus dans des parcelles que ces acteurs en recueillent, c'est plutôt dans des poubelles, dépotoirs et autres... C'est ce qui a suscité notre curiosité d'approcher cette pratique de plus près.

En effet, nous partons de la perception de l'insécurité qui menace la population par rapport aux produits comme de l'eau, du jus, du vin, etc. qui sont revendus dans les bouteilles de réemploi; pour ainsi étudier le processus ou la manière dont les acteurs procèdent jusqu'à la réutilisation de celles-ci.

En outre, il faudra noter qu'à la Mairie de Lubumbashi il n'existe aucun Arrêté urbain réglementant la situation des bouteilles plastiques dans la ville, mis à part un l'Arrêté signé par l'ancien feu Maire de la ville KASEBA MAKUNKO portant interdiction de vente de « Mayi matalala », et la vente d'eau en bouteilles reconditionnées sans contrôle des services techniques de l'Etat et cela par la population. Cet Arrêté considérait qu'il y avait impérieuse nécessité de protéger la santé de la population. Après analyse de tout ceci, et étant sur le terrain tout en évaluant, observant l'application de cet Arrêté, nous avons pu constater qu'il n'existerait pas que les vendeurs de « mayi matalala » qui utilisaient des bouteilles plastiques reconditionnées, mais beaucoup plus d'autres catégories sociales. Beaucoup en utilisent pour y vendre divers produits alimentaires. Notre constat est désolant par ce que cet

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Arrêté ne cite que les vendeurs et vendeuses de MAYI MATALALA. Or, les usagers des bouteilles ramassées sont nombreux.

A ce propos un inspecteur de la police de l'hygiène de la Mairie interrogé nous dira que : « certes, il est interdit de vendre de l'eau dans des bouteilles en réutilisation, mais à chaque fois que nous arrêtons les vendeurs de celles-ci, nous avons dans la plupart pitié d'eux par ce qu'ils nous disent toujours qu'ils sont à la recherche de quoi manger et que c'est la conjoncture qui les poussent à se débrouiller comme tel ».

Il faudra donc noter que les bouteilles qui seront soumises à l'étude sont juste des bouteilles destinées à la réutilisation dans la commune Lubumbashi et plus particulièrement ramassées au dépotoir de la ville. Il s'agit ici des bouteilles qui sont considérées comme utiles et qui ont une valeur marchande pour une certaine catégorie de la population.

I.3. Evolution de la question de recherche

Lors de la proposition de notre objet de recherche, nous sommes partis avec l'idée de travailler sur l'utilisation des emballages plastiques dans la ville de Lubumbashi. Mais nous avons constaté que cet aspect n'allait pas nous amener à approfondir l'étude. Vu que parlant des emballages plastiques, c'est beaucoup plus globalisant car ceux-ci ont des conséquences sur l'environnement et sont très diversifiés.

Or, parler sur les emballages plastiques en général, nous ramènerait à faire l'étude sur la gestion de ces emballages ce qui n'est vraiment pas notre souhait ; par ce qu'il n'existe aucune politique à la mairie par rapport à celle-ci. Cela donc, ne devrait pas nous amener à produire un travail scientifique de qualité. Cette étude allait nous perturber les idées par ce que ne sachant pas sur quels emballages plastiques devrions nous poser notre objet de recherche. C'est ainsi que nous avons fait détour après avoir fait une descente sur terrain et une exploration aussi par observation, nous avons rétréci notre champs de recherche à la commune Lubumbashi, plus précisément au dépotoir central du Quartier CRAA. Et là, nous nous sommes intéressés à la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées.

En effet, notre observation a révélé des situations-problèmes dans la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées tant dans le centre-ville de Lubumbashi qu'aux périphéries de la ville. S'il faut étudier les pratiques dans les processus de ramassage jusqu'à la réutilisation de ces bouteilles plastiques, l'on constaterait plusieurs cas de déviance et qui induiraient à une

Lorsqu'on est en sciences naturelles, le chercheur doit alors définir, en accord avec les règles de procédure expérimentale de sa science, son champ d'observation, et d'y déterminer

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atteinte à la santé publique de la population. C'est ainsi que, nous avons voulu ressortir et découvrir les pratiques auxquelles se livrent les acteurs impliqués dans ces processus, du ramassage jusqu'au réemploi des bouteilles plastiques.

Après avoir fait une observation de terrain, sans pour autant nous entretenir avec les acteurs de ce dernier, l'idée première dans la formulation de notre question de départ, nous a renvoyé au souci de faire une étude étiologique de la prolifération des bouteilles plastiques dans la commune Lubumbashi. En premier lieu, nous avons formulé notre question de départ comme suit : quelles sont les causes de la prolifération des bouteilles plastiques dans la commune de Lubumbashi? Nous avons pensé poser par là une bonne question de recherche en nous interrogeant sur l'étiologie. Or, nous étions sans ignorer que les facteurs qui font que ces emballages se multiplient dans la commune sont à la fois multiples et complexes. Et étant donné que cette question s'inscrit dans une étude étiologique, le résultat serait tout simplement « l'utilisation excessive de ces emballages sans politique publique ». Et ceci, pouvait même réduire notre façon de mener les observations.

Par ailleurs, nous sommes tous d'accord que, les études étiologiques sont dépassées au profit du paradigme de la réaction sociale dans son approche critique de la confrontation. Ceci justifie le choix porté sur cette recherche. Certes, cette affirmation peut susciter des discutions pour certaines études. A cela, nous inscrivons notre recherche dans le paradigme de la réaction sociale.

Pour Quivy R. et Van Campenhouldt L. (2007 :26), poser une question de départ consiste à énoncer son projet de recherche sous forme d'une question de départ par laquelle le chercheur tente d'exprimer le plus exactement possible ce qu'il cherche à savoir, à mieux comprendre, à élucider.

Vu les spéculations liées aux pratiques de réutilisation des bouteilles plastiques ramassées et étant donné que cela causerait un sérieux problème de santé publique, notre question de départ a connu une évolution et nous l'avons reformulé comme suit : Comment comprendre la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées dans la ville de Lubumbashi ?

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les faits qui sont pertinents pour son problème. « Ni ces faits ni ces événements, dit Schutz cité par PAILLE P. ET MUCCHIELLI A., ne sont présélectionnés, ni le champ d'observation pré-interprété ». Le monde de la nature, tel qu'il est exploré les molécules, les atomes et les électrons. Mais le champ d'observation du chercheur en sciences sociales - la réalité sociale - a une signification spécifique et une structure pertinente pour les êtres humains vivant, agissant et pensant à l'intérieur de lui. De la sorte, les constructions des sciences sociales sont, pour ainsi dire, des constructions du second degré, c'est-à-dire des constructions faites par les acteurs sur la scène sociale, dont le chercheur doit observer le comportement et l'expliquer selon les règles procédurales de sa science. L'étude du « fait humain et social » est donc radicalement différente de celle du « fait naturel » puisqu'elle est réflexion sur un fait signifiant, déjà construit par une collectivité humaine. C'est un construit au second degré. (Paille P. et Mucchielli A. 2003 :15).

Pour Bauchelard cité par (Albarello L. 2012 :40), il faut avant tout savoir poser des problèmes. Et quoi qu'on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d'eux-mêmes. C'est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S'il n'y a pas de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit.

Ainsi, la présente étude est le fruit d'une observation et des entretiens exploratoires menés sur la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées dans la ville de Lubumbashi. Ce travail s'effectue par l'intermédiaire d'un échantillon d'acteurs de cette activité de la ville de Lubumbashi. Donc, ce travail est un construit à partir des données de terrain.

Le présent travail cherche à clarifier l'objet à travers les interrogations suivantes :

? Quelles sont les pratiques utilisées dans le réemploi des bouteilles plastiques ?

? Quel est le contexte d'émergence de ce problème ?

? Comment s'organisent les pratiques dans le recueil et le réemploi des bouteilles plastiques ?

Selon Ansart P. (1999 :417), la pratique est entendue comme : « un comportement ou une activité sociale engagés dans la manière dont ils sont exercés de façon habituelle par une

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La nouvelle question de départ étant fixée, nous trouvons intéressant de passer à l'objectif de cette recherche.

I.4. Objectif de la recherche

En effet, Albarello, L. (2003 :33) souligne que prétendre aborder trop d'aspects du champ, c'est-à-dire souhaiter rencontrer de trop nombreux objectifs de recherche, conduit à la confusion voire à l'échec de l'ensemble du processus. Toutes nos observations conduisent à cette règle : parmi les multiples possibilités apparues lors de la phase exploratoire, il est nécessaire, de choisir très précisément un objectif spécifique et un seul.

C'est ainsi, qu'au travers de notre travail, il s'agit de comprendre et d'expliquer à travers cette étude, les comportements et les pratiques de la population de la ville de Lubumbashi plus particulièrement celle de la commune de Lubumbashi au dépotoir Urbain des immondices, face à la réutilisation des bouteilles plastiques. Concrètement, nous allons nous activer pour tenter de relever les conséquences que peuvent engendrer la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées sur les plans socio-économique et environnementale. Tout en prenant du recul et mettant en question les comportements observés tels qu'ils se présentent d'emblée à nos yeux et tels qu'ils sont perçus et décrits par les acteurs eux-mêmes. Et cette distance va nous permettre de rompre avec la réalité sensible et nous amener à ôter aux données observées le caractère d'évidence qu'elles ont. Donc rompre avec le sens commun. (Albarello, L., 2003).

I.5. Contenu sémantique de quelques notions opérationnalisées

Dans ce sous point, il est question de définir certaines notions que nous allons mobiliser pour orienter notre travail de recherche, car cette étape nous permettra de circonscrire le contexte de leur usage et de lever l'équivoque. Il s'agit des notions suivantes: « pratique », « réutilisation », « bouteille », « plastique ».

? Pratique :

D'après le nouveau Petit robert (2010), c'est ce qui concerne l'action, la transformation de la réalité extérieure par la volonté humaine.

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personne ou un groupe ». Donc pour cet auteur étudier la pratique, c'est annoncer que l'objet consiste à l'étude des lois comme le positivisme, ni les institutions, ni les organisations, ni les systèmes symboliques considérés en eux-mêmes, mais plutôt les conduites sociales concrètes, les pratiques religieuses des croyants par exemple, et non les institutions ecclésiastiques.

? Réutilisation :

Une manière de réutiliser ou employer à nouveau quelque chose qui avait été abandonné. Ou encore, selon le code de l'hygiène de la République Démocratique du Congo (2015 :4), Nouvel emploi d'un déchet pour un usage différent de celui de son premier emploi.

? Bouteille :

Récipient à goulot étroit, souvent en verre, destiné à contenir du vin ou d'autres liquides. Dictionnaire le nouveau petit robert de la langue française, (2010).

Une bouteille est un récipient généralement cylindrique à sa base et qui se resserre à son sommet. Les bouteilles sont plus souvent en verre ou en plastique, fabriquées par le procédé de moulage par soufflage, parfois en grès, et servent à conserver des liquides alimentaires : eau, lait, vin, huile, etc., ou non alimentaires : produits chimiques, détergents, parfums, etc.1

? Plastique :

Matière synthétique, constituée des macromolécules obtenues par polymérisation ou polycondensation et qui peut être moulée ou modelée mais qui est souvent rigide après fabrication. (Dictionnaire le nouveau petit robert de la langue française, 2010).

Une matière plastique ou en langage courant un plastique, est un mélange contenant une matière de base (un polymère) qui est susceptible d'être moulé, façonné, en général à chaud et sous pression, afin de conduire à un semi-produit ou à un objet. Les matières plastiques couvrent une gamme très étendue de matériaux polymères synthétiques ou

1 https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Bouteille (consulté le 12/02/2016 à 14h05')

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artificiels. On peut observer aujourd'hui sur un même matériau des propriétés qui n'avaient jamais auparavant été réunies, par exemple la transparence et la résistance aux chocs.2

I.6. Revue de la littérature

Tout travail de recherche nécessite le recourt à des écrits des prédécesseurs sur le problème afin d'en avoir des connaissances et des éclaircissements en la matière. Ce qui nous permettra de préciser l'angle sous lequel nous aborderons notre travail.

Dans le cadre de cette étude nous essaierons de faire recours à quelques travaux effectués par différents auteurs.

Etant donné que notre thème de recherche s'inscrit dans un monde d'évolution des pratiques et de mode de consommation liés aux bouteilles plastiques. Guy, R. (1968 : 62) cité par (Kabore S., 2009 :19), « la société est constamment engagée dans un mouvement de transformation d'elle-même, de ses membres, de son milieu avec le rapport d'autres sociétés. Elle suscite, subit ou accueille sans cesse des forces externes ou internes qui modifient sa nature, son orientation ». Cette transformation des sociétés n'est pas sans conséquence sur les groupes sociaux. Et à ce propos Rocher note que, « les groupes sociaux ne sont pas statiques mais évoluent selon des dynamiques internes ou externes qui exercent sur eux des influences plus ou moins grandes, positives ou négatives.

En effet selon une étude menée (par le Centre Africain pour l'Eau potable et assainissement portant sur la gestion des déchets plastiques dans l'espace UEMOA,(novembre 2011), il est énoncé que les plastiques sont issus majoritairement du pétrole ou du gaz naturel et sont composés d'éléments comme le Carbonne, l'hydrogène, l'oxygène, l'azote ou soufre, comme c'est le cas des bouteilles plastiques qui fait partie de ce qu'on appelle PETE ou PET : Polyéthylène Téréphtalate qui représente environ 32% des plastiques. Il contient du HDPE (high-density polyethylene) et de l'antimoine, de substances cancérigènes dont les doses augmentent avec la durée de conservation. Il serait dangereux pour la santé et porterait atteinte à la fertilité tant chez les hommes que chez les femmes.

Selon une étude menée à Calgary sur des bouteilles plastiques utilisées par des élèves d'une école primaire a permis de constater que le tiers des échantillons d'eau prélevés dans

2 https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Matière-plastique (consuté le 12/02/2016 à 16h40')

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ces bouteilles étaient contaminés par des bactéries provenant probablement des mains ou de la bouche des enfants. Ils ont aussi constaté que des produits chimiques considérés comme toxiques peuvent se détacher du plastique pour se retrouver dans l'eau. Pour ces raisons, l'association canadienne des eaux embouteillées conseille de ne pas réutiliser les contenants.3

Christophe Defeuilley, Olivier Godard (2011), précisent que le décret d'avril 1992 introduit l'obligation en France aux industriels de l'emballage de contribuer ou de pourvoir à l'élimination des déchets issus de leurs produits, en ces termes « tout producteur, tout importateur, dont les produits sont commercialisés dans des emballages plastiques, ou si le producteur ou l'importateur ne peuvent être identifiés, la personne responsable de la première mise sur le marché de ces produits, est tenue de contribuer ou de pourvoir à l'élimination de l'ensemble de ses déchets d'emballages » (décret n°92-377 du 1er avril 1992, article 4). En sus, un objectif général de valorisation des déchets d'emballages ménagers est posé. Les options techniques à utiliser pour atteindre cet objectif ne sont pas spécifiées :cette valorisation peut prendre la forme d'une valorisation « matière » (c'est-à-dire le recyclage proprement dit), d'une valorisation « énergétique »(l'incinération avec récupération d'énergie), d'une valorisation « biologique » (compostage des papiers-cartons), etc. la liberté de choix revient aux collectivités locales, qui gardent la responsabilité de la collecte et du traitement des déchets ménagers que leur attribuait la loi de 1975. Toutefois, les autorités publiques affichent le souhait (sans que cela se traduise par une obligation réglementaire) que cette valorisation s'effectue dans une large proportion par du recyclage.

Faisant état de cet article de la France, vous constaterez avec moi que parmi les formes proposées pour revaloriser les bouteilles ou les emballages plastiques, il ne s'observe pas la réutilisation. C'est pourquoi, vu que cette pratique prend de l'ampleur à Lubumbashi et qu'elle nous touche de plus près. C'est ainsi que nous avons proposé d'en faire une recherche et essayer de se démarquer des autres. (DEFEUILLEY, Ch. Et GODARD, Ol. 1998 :4)

Il y a lieu de noter que l'industrialisation fait apparaitre des phénomènes nouveaux qui nécessite une prise de distance pour abord criminologique. CROSIER note quelques points sur cette évolution dont nous citerons l'accroissement de la liberté des divers acteurs du jeu social et l'accroissement de la complexité. Bien qu'il y a apparition des nouveaux traits, il apparait dans cette évolution que toutes les activités de gestion et de coordination qui ne

3 http://www.kino_quebec.qc.ca/bouteille.asp?saison=e (consulté le 08/02/2016 à 16h05')

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disposent pas des mesures rapides du résultat sont plus particulièrement atteintes. (CROSIER, M., 1984 :159-160).

Dans les pays en développement, les pratiques de gestions des déchets liquides et solides en particulier, contredisent les principes de prudence écologique et de développement durable, plus encore que dans les pays industrialisés. Ces pratiques ont des impacts désastreux, à court et à long termes, pour la santé des populations, le sol et les ressources. La situation est particulièrement critique dans les villes ou les densités élevées de population concentrent les déchets et compliquent les problèmes. Telle que la ville de Lubumbashi, le besoin en assainissement est rarement couvert de manière satisfaisante par des autorités compétentes. (Gestion durable des déchets et de l'assainissement urbain, 2000, p09).

Pour Coulibaly Z. (1997 :23-24), les matières plastiques rejetées dans la nature, particulièrement les sachets, participent à l'enlaidissement des paysages. Elles constituent aussi une menace pour les animaux et ont des influences négatives sur les sols et l'atmosphère. Elles représentent également des risques sanitaires pour les hommes surtout par le biais de la réutilisation et de certaines pratiques entre autre méthode de remplissage des sachets plastiques, propagation de produit toxiques. Les risques sanitaires chez l'homme sont souvent occasionnés par des pratiques de réutilisations dont font l'objet les sachets et dans certains cas les bouteilles plastiques rejetées dans les déchets urbains. En fonction de leur usage initial, certains contenaient auparavant des aliments, d'autres des produits toxiques. Dans tous les cas, il existe des risques sanitaires car les déchets urbains constituent le siège d'une multitude de vecteurs de différentes maladies.

La gestion des déchets constitue un enjeu important pour tous les pays de la planète. Parmi les déchets ménagers urbains, on retrouve une part non négligeable des matières plastiques (2 à 12% en poids selon le niveau de vie du pays). Les plastiques disposent des inconvénients de taille liée à leur élimination : légers, ils s'envolent au premier coup de vent pour provoquer une pollution visuelle importante. On finit par les retrouver partout (le long des routes, dans les caniveaux, les places publiques...) plus grave lors des fortes pluies, ils s'engouffrent dans les égouts, risquant ainsi de boucher et d'empêcher l'écoulement des eaux. Cela peut engendrer des inondations plus ou moins graves. Et certaines pratiques qui consistent à bruler ces déchets peuvent être lourdes des conséquences : pollution de l'air, inhalation de fumée toxique, brulures graves. (Ngur-Ikone, J. 2015).

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En revanche, l'élimination des déchets solides au niveau de Dakar est une urgence et doit dépasser le cadre des projets compte tenu de la progression quantitative de ces déchets et des différents impacts sur l'homme, la nature et les animaux.

Sur l'homme :

Les matières plastiques rejetées dans la nature, particulièrement les sachets, participent à l'enlaidissement des paysages. Elles constituent aussi une menace pour les animaux et ont des influences négatives sur les sols et l'atmosphère. Elles représentent également des risques sanitaires pour les hommes surtout par le biais de la réutilisation et des certaines pratiques (méthodes de remplissage des sachets plastiques, propagation de produits toxiques...). Coulibaly, C. (1997), dans une thèse sur la production domestique, récupération et recyclage des déchets plastiques : cas des sachets plastiques à Dakar.

Sur le plan socioculturel

On peut penser que les facteurs tels que le type de comportement de la population qui transparait dans le mode de gestion des emballages et de rejet de déchets, interviennent aussi dans la production de déchets plastiques. L'apparition des phénomènes nouveaux et l'acquisition des nouvelles habitudes dans le comportement des populations urbaines à entrainer une abondance des déchets plastiques. Les usages industriels, commerciaux et domestiques des emballages plastiques, font de ceux-ci des éléments très répandus dans les zones urbaines. Les multiples usages et réutilisation leur confèrent une place importante dans le quotidien des populations. Ces usages, de même que la production des déchets qui en découle sont en rapport avec les conditions sociales, économiques et culturelles du milieu. (Zombre Coulibaly, 1997 :08).

En effet, Crosier, M. (1984 :160) note que le management public est en crise parce que les administrations s'adaptent difficilement à la transformation accélérée de l'environnement. La très profonde transformation de l'environnement à laquelle nous assistons et participons va bouleverser de plus en plus les conditions d'exercice du management public auquel nous assistons dans la ville.

Addou, (2009), souligne que depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, nos comportements ont bien changé, nos comportements ont été modifiés par des nouveaux mode de vie et de consommation. Nous produisons des produits emballés dans le plastic, nous les

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consommons, nous les rejetons souvent après usage, nous nous en débarrassons sans tenir compte des conséquences qui peuvent affecter notre environnement et notre santé.

En effet, il existerait donc deux façons de concevoir et de construire l'objet de recherche : pour les uns, il faut connaitre pour modifier ; pour les autres, il faut connaitre pour mieux connaitre. La construction de l'objet de recherche en recherche qualitative est très souvent considérée comme l'un des critères fondant son originalité, non pas parce que la recherche qualitative procède de façon radicalement différente des autres méthodologies de recherche, mais bien parce que l'accent est mis sur des points qui sont particuliers. Ainsi donc, il n'est pas possible de construire un objet de recherche de façon purement empirique, en se fondant uniquement sur les données de terrains ; il faut lire ce que les autres ont écrits avant nous, en quelque sorte monter sur leurs épaules de façon à voir plus loin . (Deslauriers J.M et Kérisit,M., 1997 :92).

C'est à ce titre que, nous avons parcouru cette littérature dont la plupart n'aborde pas certainement notre objet de recherche dans le même sens que nous, mais plutôt elles l'abordent dans le sens de traitement des déchets plastiques, des bouteilles plastiques ou encore dans le cadre de développement d'une ville durable, en termes des conséquences que ceux-là posent ou poseraient à l'environnement par rapport à leurs gestion. Voulant ainsi nous démarquer de nos prédécesseurs, nous avons choisi d'aborder le thème des bouteilles plastiques dans le sens des pratiques observables dans la réutilisation de celles-ci parce qu'étant classées par nos prédécesseurs parmi les déchets plastiques. Cependant, nous avons pu observer qu'elles sont réutilisées. Et à cet effet, nous avons orienté notre étude aux pratiques et aux acteurs impliqués dans la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées afin de comprendre ce phénomène.

Nous appuyant sur l'idée de Crosier, M. (1984 :160), qui souligne que pour bien comprendre l'accélération d'apparition des nouveaux traits comme il en est de notre thème, qui est « la réutilisation des bouteilles plastiques ». Cela est considéré comme un nouveau facteur ou trait, parce que c'est avec l'évolution de la technologie et la diversification des produits alimentaires que ces pratiques de réutilisation apparaissent. Il faut juste prendre du recul et essayer d'analyser la longue tendance de ces pratiques et la façon dont elles nous affectent et va très rapidement peser sur le management public et sur la santé de la population.

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I.7. Choix et intérêt du sujet

En effet, souligne Albarello L. (2012 :38), le chercheur choisit un thème dans lequel il se « sent bien », qui l'intéresse, qui le motive et le passionne selon sa propre psychologie, sa propre histoire personnelle et professionnelle, son propre état d'avancement intellectuel et selon sa sensibilité aux interpellations en provenance de son environnement social comme il en est de notre thème de recherche. Il ajoute en disant que tout phénomène social ou économique peut faire l'objet d'une recherche ; il n'y a pas d'exclusivité, pas de champ qui soit meilleur qu'un autre, pas de problématique inintéressante ou inutile. (Albarello, L. 2003 :25).

C'est ainsi que, nous avons constaté après une longue observation sur la gestion des bouteilles en matière plastiques dans la ville de Lubumbashi, que de nos jours le traitement de celles-ci en milieu urbain est, et devient de plus en plus une préoccupation majeure au vu de la croissance démographique. La question de gestion des bouteilles plastiques en milieu urbain est un problème qui se pose tant au niveau local que global. En effet, la production du plastic sans cesse croissante est l'un des traits caractéristiques de l'évolution de nos sociétés, qu'il s'agisse des pays développés ou ceux en voie de développement. Les bouteilles plastiques se développent, se diversifient, s'amplifient à cause de la croissance démographique, de la concentration urbaine, de la modernisation du mode de vie lié au développement industriel et de la technologie de consommation. Ces bouteilles plastiques, sont facteurs des risques pour les sols, les eaux, l'air et la santé si elles sont mal gérées et pardessus toutes les pratiques qui naissent avec la prolifération de ces bouteilles, comme nous le constatons dans la ville de Lubumbashi.

Nous constatons, en effet que les problèmes de gestion des déchets solides plus particulièrement en matière plastique ont atteint des proportions telles que les mesures prise à différents niveaux d'administration se sont révélées insignifiantes. La question touchant à l'environnement et à la gestion des déchets urbains en général et plastique en particulier comptent parmi les plus complexes auxquelles doivent répondre aujourd'hui les gestionnaires des villes en raison de leurs effets sur la santé humaine et de l'esthétique urbanistique. Il suffit de traverser les avenues de Lubumbashi, des périphéries au centre, pour constater les effets de la nuisance des bouteilles plastiques. Ces bouteilles tapissent le sol de partout et d'autres sont recueillies dans des poubelles et au niveau des dépotoirs transitoires d'immondices par certains individus pour la réutilisation dans la vente de divers produits tels que de l'eau

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reconditionnée, de l'huile, du miel...etc. avec tous les effets que cela peuvent entrainer sur la santé de la population.

Ainsi, partant de la manifestation d'un sentiment de l'insécurité de la part des consommateurs des produits revendus dans ces bouteilles plastiques en réutilisation par les particuliers ; surtout sur le modèle dont celles-ci ci sont traitées avant d'être réutilisées, nous a ramener à nous rabattre sur notre thème pour ainsi observer de plus près cette pratique pour ainsi confirmer ou infirmer et essayer d'en comprendre et d'en expliquer tout en utilisant les lunettes scientifique. En évitant les spéculations, Et essayer d'expliquer si réellement cette peur peut être fondée.

La présente recherche est d'une manifeste importance, car pour l'école de criminologie, elle sera un ajout si pas le premier des différents travaux déjà produits en son sein en matière des bouteilles plastiques dans le domaine de criminologie économique et environnementale.

L'environnement étant définit selon la circulaire française n°77-300 du 29 Aout comme l'ensemble à un moment donné, des aspects physiques, chimiques, biologiques et des facteurs sociaux et économiques susceptibles d'avoir un effet direct ou indirect, immédiat ou à terme, sur les êtres vivants et les activités humaines Barrière Ol. Et Rochegude Al., (20072008). Cette recherche peut lui être bénéfique d'autant plus qu'elle s'intéresse à une étude de la pratique de réutilisation des bouteilles plastiques qui pourra avoir des conséquences fâcheuses sur la population en générale et la sécurité sanitaire d'une manière particulière.

Il s'agira aussi de comprendre, comment la mairie ou les autorités compétentes par l'intermédiaire de la police d'hygiène gère cette situation, la police de l'hygiène et de la santé avait été attribué aux maires par la loi du 15 février 1902. Ils devaient élaborer dans chaque commune un règlement sanitaire municipal. Le code de la santé publique imposait l'édiction dans tous les départements d'un règlement sanitaire applicable à toutes les communes du département. Cependant le maire pouvait prendre après avis du conseil toutes les dispositions particulières qu'il jugeait utiles dans sa commune. Le règlement sanitaire municipal devait donc s'appuyer sur le règlement sanitaire départemental, dont il pouvait seulement aggraver les prescriptions. Allant à l'encontre de la décentralisation, l'article 67 de la loi 86-17 du 6 janvier 1986 attribue désormais compétence au premier ministre pour réglementer les règles de l'hygiène et de santé. L'article L. 1311-1 CSP dispose que ce sont désormais des décrets en

Pour cela, trois grilles de lecture nous séduisent plus que les autres à savoir : l'acteur social, l'anomie et le fonctionnalisme.

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conseil d'Etat après avis du haut conseil de la santé publique qui fixent les règles : de salubrité des habitations, des agglomérations et de tous les milieux de vie de l'homme, d'exercice d'activités non soumise à la loi sur les installations classées, d'évacuation, de traitement, d'élimination et d'utilisation des eaux usées et des déchets, de lutte contre le bruit de voisinage et de pollution atmosphérique d'origine domestiques. Ces décrets peuvent être complétés par des arrêtés des maires.

Le règlement sanitaire départemental même pas mentionné dans le code de la santé publique reste essentiel en matière de pollution car il comporte un certain nombre de prescriptions à caractères général s'imposant à toutes les activités polluantes du département.

Les mesures anti-pollution du règlement sanitaire départemental sont prises par chaque préfet en s'inspirant, avant 1986, d'un règlement type approuvé par circulaire du 24 mai 1963, remplacé par la circulaire du 09 aout 1978, révisée par la circulaire du 20 janvier 1983, et 18 mai 1984, modifiée par la circulaire du 10 aout 1984. Qui constituait la réglementation minimale applicable sur l'ensemble du territoire. Comportant 167 articles, le règlement type intéresse les pollutions à divers titres : IV élimination des déchets et mesures de salubrité générale.

A la suite de la loi du 9 aout 2004 relative à la politique de santé publique ces mesures sanitaires devraient se conformer au plan national de prévention des risques pour la santé liés à l'environnement qui doit, tous les cinq ans, établir les effets des agents chimiques, biologique et physiques et doit être mis en oeuvre par le projet régional de la santé(L.1311-6 CSP). (Prieur, M. 2001 :557).

I.8. Problématique

Après que nous ayons ressorti le choix et l'intérêt notre thème de recherche, nous passons à une autre étape, il s'agit donc de la problématique qui est définit par Quivy R. et Van Campenhoudt, L. (2011 :105) comme « l'approche ou la perspective théorique qu'on décide d'adopter pour traiter un problème posé par la question de départ. Elle est une manière d'interroger les phénomènes étudiés». Ainsi, construire sa problématique revient à répondre à la question de savoir comment je vais m'y prendre pour aborder un phénomène.

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La Problématique est en même temps une sorte de tension construite par le chercheur entre pré-savoirs insuffisants et des phénomènes. Elle traduit une incompréhension et une orientation de la volonté de mieux comprendre. (Paillé P. et Mucchielli A. 2003 :16).

Comme le dit Elias évoqué par Albarello, les disciplines empirico théoriques ont en commun une interdépendance fondamentale et une interaction entre les recherches empiriques d'une part, les apports théoriques d'autre part. Cette relation et cette interdépendance entre théorie et observation empirique sont les caractéristiques structurelles que toutes les sciences empirico-théoriques partagent et qui les distinguent des efforts non scientifiques en vue de la production d'une connaissance. (Albarello L., 2003 :35).

Ainsi, pour poursuivre notre cheminement épistémologique et méthodologique, une capacité stratégique essentielle qu'il importe également de maitriser est la capacité de positionner l'ensemble de sa démarche par rapport à un référent ou à un cadre théorique. Cela est d'une importance primordiale, décisive. L'expérience nous conduit d'ailleurs à cette conclusion apparemment curieuse selon laquelle on ne règle correctement les aspects méthodologiques d'une recherche qu'à la condition d'en maitriser correctement les conditions théoriques. Autrement dit, les problèmes méthodologiques, c'est-à-dire la nature des données à récolter ainsi que les modes de traitement de ces données, se résolvent presque d'eux-mêmes lorsque l'on se réfère à l'un ou l'autre modèle et lorsque l'on maitrise un cadre théorique. (Albarello, A. 2004). L'auteur ajoute en disant qu'au sein de chaque discipline scientifique, en sciences sociales, coexistent de nombreux cadres (ou référents) théoriques. Il ne suffit donc pas d'avoir fait le choix d'un angle d'attaque disciplinaire et de le privilégier mais il faut, au sein de cette discipline, définir le référentiel théorique précis qui sera principalement utilisé dans l'étude. (Albarello, L. 2003 :35).

C'est dans cette perspective que nous avons choisi pour notre recherche: la grille d'acteur social, une des théories de tension qui est l'Anomie et le schème fonctionnel ; que nous tenterons d'expliciter dans les phrases qui suivent et essayer de montrer leur pertinence par rapport à notre objet de recherche.

Le positionnement théorique est indispensable parce que, de son choix, dépendent les trois éléments suivants : la manière de poser les problèmes, les concepts utilisés, les outils de l'investigation empirique. (Albarello, L. 2003 :37).

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a) La pertinence de la grille de l'acteur social pour notre objet.

Le choix de la grille de l'acteur social dans le cadre de notre objet de recherche a été opéré suite à un travail de terrain c'est-à-dire partant de l'observation au moment où l'objet de recherche était en construction pour expliciter les pratiques et les représentations sociales autours du phénomène bouteilles plastiques. Cette grille parait pertinente pour étudier le phénomène auquel s'adonne les ramasseurs des bouteilles qui sont de tout âge confondu, dont la plupart sont les mamans et parfois les enfants qui ne l'exercent pas par leur propre gré. Pour les enfants, ils sont envoyés par leurs parents et les mamans une manière de subvenir aux besoins de la famille par manque de travail. L'acteur social se situe entre le social et l'individuel. C'est un sujet qui joue son rôle à sa façon, il est partiellement libre et original mais le social le définit et l'influence dans son action.

A ce sujet de la rencontre du social et de l'individuel dans le vécu des acteurs, Walgrave L., (1990, 428-429) et Lupitshi N. (2009) pour leur part, montrent que l'acteur social a l'avantage d'indiquer que la singularité comportementale propre au sujet, ainsi que les mécanismes structurels se rencontrent et se lisent en filigrane dans leurs expériences. Pour ainsi comprendre que l'acteur social développe plusieurs stratégies et mobilise diverses ressources en fonction de la position, de l'histoire et de son projet.

Ainsi, pour les ramasseurs des bouteilles plastiques dans la plupart dans les quartiers résidentiels, les poubelles publiques ou encore dans des bureaux et même dans des poubelles des hôpitaux viennent pour la plupart des familles instables du point de vu socio-économique. Ils connaissent des sérieux problèmes d'ordre financier, entre autre ils sont sans emploi, ou des enfants dont leurs parents ne travaillent pas. Des situations qui conduisent à une instabilité sociale. La quête des bouteilles plastiques pour les revendre constitue une stratégie mis sur pied pour assurer la survie de leur famille, d'autres suppléer aux besoins d'ordre scolaire. Une fois à cette quête, l'on constaterait que, certains acteurs développent des pratiques. Une stratégie de ramasser les bouteilles de n'importe quel lieu, vu qu'avant d'aller les revendre ils ont pris l'option de les nettoyer avec une petite quantité d'eau parfois dans un petit bassin et un peu de savon en poudre. Il faut en outre noter que, ils utilisent de l'eau stagnante sur des avenues, l'eau de pluie ou encore l'eau de tuyaux de la REGIDESO perforé pour laver les bouteilles ramassées.

A la grille d'acteur social peut se combiner la notion du fonctionnalisme. Dans notre problématique, ce qui apparait comme dysfonctionnement ou désharmonie apparente dans la

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Par ailleurs, chaque observateur donne une qualification aux pratiques de ramassages des bouteilles et leur réemploi pour y revendre divers produits alimentaires. Interrogé à ce sujet par le media, un médecin d'un centre de santé de la ville de Lubumbashi trouve en cette pratique une insécurité sanitaire. Cependant, il fustige surtout la réutilisation des bouteilles ramassées dans les hôpitaux, par ce que, parfois les malades y crachent et s'il s'avérait que le malade soufrait de la tuberculose ? « L'effet de nettoyer les bouteilles plastiques ramassées avec de l'eau et du savon, ne limiterait en aucun cas la propagation des maladies dans leur réutilisation ». Mais pour d'autres, tel qu'un receveur de l'arrêt bus « gare » trouve que, c'est vrai c'est insécurisant mais « l'homme noir ne meurt jamais avec les microbes » surtout que les produits vendu dans ces bouteilles de réemploie coûtent moins cher économiquement que de le même produit dans une alimentation.

Pour Weber, si la sociologie ne peut pas découvrir les causes de l'acte social, c'est parce que l'acte social(le crime) n'est pas un fait naturel mais un processus qui se construit à partir de la signification qui lui est donnée par ceux qui la réalisent. L'explication doit donc tenir compte des motifs rationnels qui animent probablement les individus dans leurs agissements donc l'ensemble significatif qui constitue « la raison » significative d'un comportement aux yeux de l'agent ou de l'observateur.

Comme le souligne Walgrave, L. (1990 :429) « La notion d'acteur social veut éviter également la distinction entre délinquant et non délinquant, que suggèrent les théories étiologiques traditionnelles ». C'est ainsi que nous inscrivant dans le paradigme de la réaction social, nous sommes parvenus à porter notre choix sur cette théorie, afin de nous permettre d'expliciter la situation de réutilisation des bouteilles plastiques ramassées dans la ville de Lubumbashi. Le même auteur ajoute encore, en disant que, « chaque sujet est acteur social, avec son point de vue sur sa situation et avec une interprétation propre de son comportement, qu'il soit appelé délinquant ou non ». C'est à travers ce travail que, nous élucidons et comprenons que « l'acteur est un sujet qui joue le rôle à sa façon, donc partiellement libre et original, mais le social le définit, et le limite dans l'exécution de son rôle », comme le souligne (Walgrave, L. 1990 :429).

b) Le fonctionnalisme

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gestion entre les entreprises productrices, utilisatrices des bouteilles plastiques, et la mairie de Lubumbashi (parce qu'il s'agit d'elle qui doit se charger du recyclage de ces bouteilles, déchets plastiques) ; selon les informations reçues à notre lieu de stage. Ces dysfonctionnements entre la Mairie de la ville de Lubumbashi et les entreprises des boissons gazeuses, eau en bouteilles plastiques contribuent à l'apparition des nouveaux phénomènes. Une certaine catégorie de la population trouve entre ce dysfonctionnement un moyen de survie dont le ramassage et la réutilisation de ces bouteilles plastiques mal gérées. Etant donné que, ces bouteilles mal gérées se retrouvent partout, dans des poubelles des magasins, des hôpitaux et autres, au niveau des ilots de transits contribuent à procurer le travail à cette catégorie tout en le permettant d'assurer leur survie.

Pour Durkheim, il existe deux postulats de départ de la sociologie :

1. « un phénomène ne peut s'expliquer que par sa fonction. Cette fonction est à relier au besoin de l'organisme social ». Dans notre recherche nous avons constatés que le dysfonctionnement dans la gestion des bouteilles plastiques dans la ville de Lubumbashi en générale et la Commune Lubumbashi en particulier, constitue un besoin pour les ramasseurs et revendeurs entre autre de l'eau reconditionnée, de l'huile dans le marché, le Munkoyo, le jus, etc. Etant donné que, ces bouteilles de réutilisation contribuent à octroyer du travail et compenser dans certaines situations, comme nourrir des familles et contribuer au minerval des acteurs de ce phénomène ou de leurs parents.

2. « il faut rechercher l'explication des phénomènes sociaux et les fonctions dans d'autres phénomènes sociaux et non pas dans la psychologie individuelle ».

Durkheim propose une autre approche des phénomènes par rapport à l'école positiviste ayant une perspective individuelle. Pour lui, le phénomène criminel est un fait social qui s'impose à l'individu (sorte de déterminisme).C'est à dire que le phénomène criminel est extérieur à l'individu. On ne peut l'expliquer qu'en référence à des faits sociaux existants. Les théories fonctionnalistes expliquent donc l'existence de phénomènes sociaux au travers de leur fonction, celle de contribuer au maintien des structures sociales existantes. C'est dans cette perspective que nous avons remarqué que, c'est avec la venue accrue des phénomènes l'eau minérale, des boissons gazeuses vendues en bouteilles plastiques, le manque de gestion après usage de celles-ci aussi bien la situation économique de la

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population que sont nés les pratiques de réutilisation dans lesquelles apparaissent certaines formes de déviances.

Pour sa part, Robert King Merton propose une vision particulière de la déviance et du crime. Il établit une différence entre les fonctions manifestes (fonctions intentionnelles, reconnues, pas cachées ou exprimées) et les fonctions latentes (fonctions non reconnues par la société, intentionnelles ou non, cachées).

Pour notre recherche, la pratique de réutilisation des bouteilles plastiques remplit une fonction manifeste qui est celle de diminuer la quantité de déchets plastiques en les réutilisant, vu que celui-ci pose trop des problèmes dans sa gestion en République Démocratique du Congo en générale et à Lubumbashi en particulier. A ce sujet il faudra noter que la mairie de Lubumbashi ne dispose d'aucune politique.

En outre, s'il faudra parler de la fonction latente, il faut donc noter que sur le plan économique la réutilisation des bouteilles plastiques, permet l'accès à certains produits alimentaires à la population d'un certain rang social à un cout moins élevé que le même produit manufacturé. Aussi parmi les fonctions latentes, nous parlerons aussi de la transmissions des maladies, d'un individu à un autre par ce qu'ayant utilisés la même bouteille qui a été utilisées au départ, par exemple par un tuberculeux pour les bouteilles ramassées dans des hôpitaux, et a été ensuite réutilisée sans l'assistance d'un service de l'hygiène compétant.

Pour le fonctionnalisme, la société est considérée comme un ensemble relativement stable et cohérent, qui a tendance à se reproduire comme tel. Cette reproduction est assurée grâce au fait que chacune de ses composantes se voit attribuer une contribution effective au fonctionnement de l'ensemble. Cette contribution est appelée fonction. Dans le langage des sciences sociales, le sens du mot fonction ne correspond pas donc au sens courant de tâche ou devoir à accomplir (plus proche du concept sociologique de rôle). La fonction fait référence aux conséquences objectives de l'activité d'un élément du système social pour l'ensemble de ce système. (Campnhoudt 2001 :52).

En outre, le sociologue Robert K. Merton cité par Van Campenhoudt a qui l'on doit la distinction utile entre fonction latente et fonction manifeste. Dans le cas où la fonction n'est pas voulue ou perçue, on dira qu'elle est latente. Comme nous pouvons le souligner avec

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notre recherche, les acteurs ramassage contribuent à la gestion des bouteilles plastiques sans pour autant en tenir compte. Il s'agit donc là, de la fonction latente que rempli les acteurs de notre recherche. L'auteur ajoute que, dans le cas contraire, on dira qu'elle est manifeste. Dans les deux cas, c'est la logique objective qui intéresse le sociologue, mais dans le premier cas elle ne correspond pas à la logique intentionnelle, tandis que dans le second cas, elle y correspond. Ce sont bien entendu les fonctions latentes qui intéressent surtout Merton, et par conséquent celle-ci nous ont aussi attirés dans le cadre de notre recherche sur la réutilisation des bouteilles plastiques.

. La pertinence du fonctionnalisme dans notre recherche, réside dans la possibilité de relever les fonctions latentes et fonctions manifestes dans les processus de réutilisation des bouteilles plastiques.

c) l'Anomie :

Le poids de la tension entre les aspirations et l'impossibilité que l'individu à de les réaliser par voie légitime le conduirait à la transgression. L'organisation d'une structure sociale et le poids des inégalités économiques seraient criminogènes. (Jacques Faget, 2013).

L'anomie étant définit comme la maladie d'une société privée de règles morales et juridiques conduisant à la désagrégation de la solidarité. Il évoque sous le terme l'idée du changement qui s'opère lors du passage d'un type de société à un autre engendrant des manifestations de désordre et de déviance. Et cela s'ajoute l'instabilité dans l'économie (crise de croissance ou dépression) ou la famille (divorce ou autre) bouleversent les règles sociales et concourent à l'augmentation du taux de déviance.

C'est ainsi que Faget, J. (2013), renchérit en disant que l'anomie n'est donc pas la conséquence d'un état morbide ou anormal de la société mais le produit de la structure social.

Dans ce travail, nous allons nous étaler pour expliciter cette théorie partant de l'interrogation de Merton cité par (Jacques Faget, 2013), qui est la suivante : comment des structures sociales par rapport à notre thème de recherche peuvent elles, dans le cas déterminé, pousser des individus à adopter un comportement déviant ? Au travers de ce travail, dans le chapitre réservé aux analyses des résultats nous essayons d'être plus explicites que possible sur la pertinence de ces grilles que nous avons mobilisées.

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CHAPITRE DEUXIEME : DISPOSITIFS METHODOLOGIQUES

Dans ce chapitre, nous tenterons de présenter la méthode utilisée pour la réalisation de ce travail aussi les techniques de recueil des données, nous citerons entre autre l'observation, les entretiens, la technique documentaire ainsi que la constitution de notre échantillon. Pour ce faire, nous avons choisi la démarche inductive pour aborder notre recherche.

II.1. la démarche inductive

Choisir une méthode, c'est choisir une théorie (Coulon 1992 :94) cité par (Kienge-Kienge, R. 2011 :114). En effet explique l'auteur, aucune méthodologie ne se justifiant par elle-même, il est nécessaire, afin d'en comprendre le choix et l'usage, de la rapprocher de la théorie avec laquelle elle est compatible, voire même qu'elle représente parfois ». Une démarche inductive pourrait être apparemment la méthode la plus scientifique, la plus réaliste, puisque c'est le raisonnement qui part des faits pour arriver à l'idée qui constituera l'hypothèse. Ici donc, c'est la confrontation avec les phénomènes avec la réalité, qui déclenche plus ou moins le processus d'élaboration des hypothèses.

L'induction est le processus par lequel on généralise, sous formes d'énoncés théoriques, le fait de l'expérience ou de l'observation (au sens large) ; Elle est une pratique fondée sur l'expérience de terrain. La démarche inductive laisse la théorie se développer durant et non avant les opérations de recherche, autrement dit, les catégories ou concepts que l'on utilisera pour rendre compte des données recueillis par n'importe quelle méthode a priori conforme avec la démarche, ne sont pas tirées d'une théorie à priori.(Dan Kaminski,2005 :30). (Bayle, J.L, 2000).

Quivy R. et Campenhoudt L. (2011 :212), rappellent tout d'abord ceci « aucun dispositif méthodologique ne peut être appliqué de manière mécanique ». La rigueur dans le contrôle épistémologique du travail ne peut être confondue avec la rigidité dans l'application des méthodes. Pour chaque recherche, les méthodes doivent être choisies et mises en oeuvre avec souplesse, en fonction de ses objectifs propres, son modèle d'analyse et de ses hypothèses. Dès lors il n'existe pas de méthodes idéales qui soient, en elles-mêmes, supérieures aux autres. Chacune peut rendre les services attendus à condition qu'elle ait été judicieusement choisie, qu'elle soit appliquée sans rigidité et que le chercheur soit capable d'en mesurer les limites et la validité.

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Il faudra noter par ailleurs que, le positionnement de la démarche dans le cadre théorique ne se réalise pas de manière mécanique, ni artificielle. Il a pour fonction non pas de compliquer mais de faciliter la vie du chercheur ; il va permettre d'ouvrir des pistes nouvelles et, ainsi, va introduire dans la réflexion des concepts originaux et de la sorte enrichir l'ensemble de la démarche.

En partant des fondements épistémologiques de la recherche qualitative parce que c'est de ca qu'il s'agit, celle-ci valorise l'exploration inductive et qu'elle élabore une connaissance holistique de la réalité. Dans cette perspective, le processus de production de connaissances est éminemment inductif car la connaissance est produite à partir des données de terrain par opposition au raisonnement déductif ou les connaissances théoriques précèdent la lecture de la réalité. (Anadon M. et Guillemette F. 2007).

En effet, la démarche inductive part de l'observation du terrain comme il a été de notre recherche sur la réutilisation des bouteilles plastiques dans la ville de Lubumbashi, elle nous ouvre vers des pistes plus originales de recherche en criminologie. A la base de la démarche inductive, « on trouve une recherche exploratoire, phase ouverte à laquelle nous, chercheur nous nous situons comme véritable explorateur , dans laquelle nous nous sommes familiarisé avec des situations ou des phénomènes entre autre les pratiques de ramassage et réutilisations des bouteilles plastiques que l'on tente de décrire et analyser dans notre travail ». Dans cette phase ouverte, le chercheur fait émerger grâce au raisonnement inductif et souvent aussi grâce à de nombreux facteurs inconscients ou occasionnels, une hypothèse parmi plusieurs alternatives, cohérente avec le corps de connaissances antérieures bien établies. (Albarello L. et al. 1985).

Etant donné que, notre question de départ s'inscrit dans l'approche compréhensive d'un phénomène des bouteilles plastiques aussi dans la compréhension des rapports sociaux de ces activités, Weber cité par (Anadon M. et Guillemette F.2007 :30) souligne que les rapports sociaux qui constituent la société sont intelligibles si, et seulement si, on peut comprendre les aspects subjectifs des activités des membres qui la composent. C'est par l'analyse des différents types d'action humaine que le chercheur peut connaitre la nature particulière et diversifiée des sociétés humaines. C'est ainsi que, pour comprendre ce phénomène nous avons choisi quelques techniques de collecte des données.

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II.2. Techniques de collecte des données

Dans cette phase, nous tenterons de parler sur les techniques qui nous ont aidées à la récolte des données sur terrain parce que notre recherche s'inscrit dans une démarche purement empirique et qui nous a conduits à mobiliser un certain nombre de tacts pour bien entrer en contact avec les données de terrain recherchées. C'est ainsi que, nous parlerons entre autre de l'observation directe, des entretiens semi directifs et des techniques documentaires.

a) Observation directe

On entend par l'observation directe celle que le chercheur procède lui-même au recueil des informations, sans adresser aux sujets concernés. Elle fait directement appel à son sens de l'observation. (Campenhoudt L. et Quivy R. 2011 :150). Cette phase du travail consiste à construire l'instrument capable de recueillir ou de produire l'information prescrite par les indicateurs. C'est dans cette optique que celle-ci nous a permis d'observer le phénomène « bouteilles plastiques » dans la ville de Lubumbashi en générale et au dépotoir de la ville d'une manière très particulière sans interroger les acteurs d'en déceler certaines situations (problème), qui nécessiterais quelques éclaircissement dans la réutilisation de celles-ci.

A la lumière de la réflexion faite par Ildephonse Tshinyama cité par (Kasongo Nsenga P. 2015). L'observation directe ou in situ a été depuis longtemps utilisée, dans le cadre de l'anthropologie, comme outil par excellence pour le recueil des données dans le cadre d'étude des sociétés dites « indigènes ». Il eut fallu attendre le rayonnement de l'école de Chicago vers les années 1920 pour voir cette perspective changer. Elle sera utilisée non pour étudier les sociétés indigènes mais plutôt comme approche pour observer systématiquement des modes de vie et d'organisations sociales comme effet de l'industrialisation.

Il évolue en nous faisant savoir, que l'émergence de la sociologie empirique quantitative, a étouffé cet élan de recours à l'observation directe pendant plusieurs décennies.

Tout en s'appuyant sur les idées de Laperriere, Tshinyama Ild., cité par (Nsenga,K. 2015), se complète en estimant que les critiques de cet empirisme quantitatif qu'il avait à l'endroit de l'observation directe étaient que celle-ci était l'une de ses approches peu systématisées, largement tributaire de l'appréciation subjective du chercheur et ne s'appliquant qu'à des ensembles restreints. Ce qui remettait en cause la validité des données

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ainsi recueillies. Il conclut en affirment, qu'au fil du temps, cette sociologie quantitative ne donnant plus la garantie d'analyse approfondie ou ne se montre incapable d'interprétation dégageant la signification profonde de la réalité sociale, ce qui a pu nous amener vers les années Cinquante au fameux slogan « retour aux sources » tant vanté et prôné par les tenants des méthodologies qualitatives. Et d'ailleurs, cette observation in situ demeure plus encore de nos jours, l'un des outils de recueil des données incontournable dans toute étude qui exige que le chercheur casse les murs des bureaux et aille à la rencontre du social. (Ildephonse Tshinyama 2009 :65) cité par (Kasongo Nsenga 2015 :18-19).

Pour arriver à ce faire nous avons relevé que l'observation à elle seule parait insuffisante et ne peut donc pas nous conduire à ressortir les éclaircissements possibles que nous recherchons c'est ainsi qu'à ceci nous y avons ajouté les entretiens ainsi que la technique documentaire.

Mais il nous faut signaler que, l'observation constitue dans notre recherche une méthode principale et les autres méthodes auxquelles nous avons fait recourt viennent pour compléter les données recueillit par l'observation.

Nous avons choisi les méthodes d'observation directe, parce que parlant de l'observation Quivy, R. et Campenhoudt L. (2011 :174), soulignent que c'est les seules méthodes de recherche sociale qui captent les comportements au moment où ils se produisent, sans l'intermédiaire d'un document ou d'un témoignage comme il s'agit de notre recherche sur la pratique de réutilisation des bouteilles plastiques ramassées au dépotoir de la ville de Lubumbashi du Quartier Gambela I. Par cet étape, nous avons observé et parfois accompagner les agents de la mairie la Coordination de l'Environnement dans leur travail quotidien. Nous avions retranscrit par la suite les détails sous forme des notes de terrain que nous avons ultérieurement soumis à l'analyse. Cette observation s'est effectuée dans le strict respect des normes éthiques ayant trait à un travail scientifique. Elle s'est déroulée de manière visible. Comme le souligne KIENGE-KIENGE R. (2011 :118), cette technique ouverte nous parait nécessaire pour parvenir à la socialisation minimale qu'implique l'accompagnement des personnes dans la réalisation de leur travail en vue de tirer parti de l'interaction que notre présence, en tant que chercheur, pourrait provoquer chez les acteurs observés.

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Et s'il faut se ranger dans des catégories classiques, l'observation est une méthode inductive (Emile,Ch. Et Moens F. 2014 :45) ; ce qui justifierais même le choix de notre démarche inductive, puisqu'elle part d'un terrain.

b) Les entretiens

Pour arriver à récolter de données de recherche par entretien de recherche, (Albarello L. 2012 :85), dit qu'il y a deux types d'entretien : l'un est qualifié d'informatif et le second est l'entretien qualitatif sensu stricto ou « entretien de recherche ». Ce dernier peut porter sur des comportements ou des pratiques sociales mais il concerne plus fréquemment la recherche et la compréhension de représentations mentales présentes au sein des groupes d'individus. Dans ce cas le chercheur interroge telle personne parce que cette personne possède telle caractéristique, parce qu'elle appartient à telle couche sociale, parce qu'elle a connu tel type d'expérience. Ce qui intéresse le chercheur, c'est ce que cette personne pense en tant que qu'acteur et comment elle se représente tel que dans notre recherche la problématique de pratique de réutilisation des bouteilles plastiques. Nous inspirant de cette idée c'est ainsi que nous avons pu diversifier nos interlocuteurs pour essayer de comprendre cette problématique de réutilisation des bouteilles plastiques qui est en soit le but ou la finalité de notre recherche. L'entretien de recherche étant bien entendu utilisé pour étudier les faits dont la parole est le vecteur. Blanchet A. et al. 1987 (Albarello L. 2012).

La méthode d'entretien nous a permis étant chercheur, d'entrer en contact direct avec nos interlocuteurs. Ce contact entre nous, chercheur et nos interlocuteurs et d'une faible directivité de notre part. Comme le souligne (Quivy R. et Campenhoudt L. 2011 :170).

Pour cela nous avons choisi l'entretien semi-directif, que nous avons jugé pertinent pour notre travail parce qu'il emprunte à la fois à l'entretien directif et à l'entretien non - directif. Comme le premier part des questions préalablement élaborées par le chercheur, ainsi le second, est plus proche sur le plan paradigmatique, il conçoit la personne interviewée comme un acteur associé. (Schaut, Ch. 2014 :90). L'entretien non-directif et celui semi-directif s'inscrivent dans le même paradigme compréhensif. Pour paraphraser le célèbre sociologue américain Becker,H.(1986)cité par (Schaut,Ch. 2014 :91), au travers de l'entretien, le chercheur vise à comprendre les pratiques, dans le cadre de notre recherche des comportements des acteurs en considérant de leur point de vue. En donnant un poids particulier aux représentations qu'ils se construisent de leur monde, du monde des autres, de

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leurs propres activités et de celles des autres. Il ne s'agit donc pas, dans une posture positiviste et totalisante, de traquer la vérité toute brute, nue et intangible, mais bien de comprendre comment l'acteur construit ses représentations du monde social. Cela n'empêche pas d'avoir accès à des informations fiables, à des pratiques, des activités et pas seulement à des opinions. Mais l'ensemble de ces informations est toujours situé, c'est-à-dire soumis au prisme d'un point de vue, celui de l'enquêté, qu'il s'agira de saisir.

1) Choix du moment d'entretien et de lieu

Au moment des entretiens, le choix du moment le plus propice à l'entrevue est à faire de manière que l'interviewé comme l'intervieweur se sentent vraiment disponibles et que le premier ait suffisamment de temps pour s'exprimer. L'autre élément important est de trouver l'endroit le plus favorable au bon déroulement de l'entretien. Si l'on suggère souvent de réaliser l'entrevue au domicile de l'interviewé, à son lieu de travail ou dans des endroits publics, de façon à dépayser le moins possible ce dernier par rapport à ses habitudes de vie et à ne pas le placer dans une situation délicate en considérant notamment sa subordination à une quelconque autorité. Poupart, (1997) cité par (Ngoy, H.2015 :74). Il n'est pas aussi possible de réaliser ces exigences dans le contexte de notre recherche.

En effet, l'essentiel des entretiens dans le cadre de notre recherche, ce sont réalisés in situ dans notre cas au lieu où s'effectue le ramassage de ces bouteilles c'est-à-dire au dépotoir du quartier CRAA et qui constitue même notre terrain de recherche.

2) La relation entre interviewer et interviewé

De manière générale, comme l'a souligné Poupart, J. (1997 :194-195) cité par (N'kulu Ngoy, H. 2015), il se pose souvent la question du poids que peuvent avoir sur l'interviewé, la situation et les diverses caractéristiques sociales de l'intervieweur (âge, sexe, classe sociale ethnicité et autres), lesquelles sont susceptibles de se révéler à travers divers indices tels que l'apparence physique, le langage et la position sociale occupée. A ce poids de l'intervieweur, Poupart a également fait remarqué que, malgré ce que l'on a très souvent tendance à croire, il (l'interviewé) n'a pas qu'un rôle passif et réactionnel dans la situation d'entretien. Comme l'ont laissé entendre plusieurs analyses, son discours peut être fortement influencé non seulement par la représentation qu'il se fait de ce qu'est l'intervieweur et de ce que celui-ci cherche à savoir, mais aussi par la perception qu'il a du groupe, que représente ce dernier ou

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des autres acteurs en présence dans la recherche, dont les points de vue sont peut-être différents du sien. (N'kulu Ngoy, H., 2015 :75).

Dans le contexte social congolais où l'usage de la langue française est plus ou moins habile, considérée comme l'une des caractéristiques fondamentales des intellectuels, en tant que chercheur universitaire dans un dépotoir, qui est une décharge des immondices de la ville et fréquenté par une population d'une certaine catégorie et de divers tribus ; nous avons évité, dans la mesure du possible, de nous exprimer en français et de privilégier la langue locale (le swahili lushois) non seulement dans les entretiens et même dans tous les échanges verbaux avec les acteurs sur terrain. Notre appartenance tribale pouvant également être source de méfiance dans la relation d'interview de la part des acteurs (ramasseurs) d'autres tribus, nous avons évité, là encore, dans la mesure du possible, de nous présenter par notre nom (caractéristique de notre appartenance tribale). Et au-delà de tout étant criminologue, nous avons évité de nous présenter en tant que tel parce que le concept étant mal compris par la plupart nos interviewés risquerait de constituer pour nous un obstacle dans les entretiens et la récolte des données. Et d'ailleurs, notre présence sur terrain pour la plus part d'entre ces acteurs n'était pas vraiment la bienvenue, parce que nous considérant soit comme un agent de bureau II ou plus encore un journaliste à la recherche des informations et des images pour aller dénoncer ce qui se passe dans ce milieu. « Et toute cette méfiance de leur part, était due aux expériences vécus des autres étrangers venant sur leur site de travail.» propos recueillit auprès de l'un de leurs.

c) Construction de l'échantillon

? L'échantillonnage est l'opération qui constitue à prélever un certain

nombre d'éléments (échantillon) dans l'ensemble des éléments à observer ou à traiter (population) (D'Hainaut, 1975 :32) cité par (Ngongo D. 2015 :30). L'échantillon peut prendre une double signification. Au sens strict ou opérationnel, il désigne exclusivement le résultat d'une démarche visant à prélever une partie d'un tout bien déterminé.

Au sens large, il désigne le résultat de n'importe quelle opération visant à constituer le corpus empirique d'une recherche. (Pires, A. 1991 :114). Le deuxième sens nous intéresse dans le cadre de notre recherche.

Outre ces critères, nous avons diversifié les acteurs dans le processus de réutilisation des bouteilles plastiques en plusieurs en plusieurs classes :

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L'échantillon est présenté comme « l'idée de considérer une petite quantité de quelque chose pour éclairer certains aspects généraux du problème ; c'est l'idée d'extrapoler, de déplacer, de transcender, de mettre en rapport, ou encore de donner une idée ou un éclairage sur quelque chose d'autre à l'aide d'un ou plusieurs éléments pouvant s'y apporter » (Pires, A.1997 :19).

Dans notre travail, nous avons choisi de construire un échantillon de type qualitatif. Dans ce type d'échantillon, on distingue les échantillons cas unique qui peuvent se traduire par un site particulier ou une personne et des échantillons par cas multiples. En se basant sur la catégorisation des échantillons établie par (Pires, A. 1997 :20), nous avons préféré l'échantillon à cas multiple.

Dans les études qualitatives, on interroge un nombre limité des personnes. La question de la représentativité au sens statistiques du terme ne se pose donc pas. Le critère qui détermine la valeur de l'échantillon devient son adéquation avec les objectifs de recherche en prenant comme principe de diversifier les personnes interrogées et en vérifiant qu'aucune situation importante n'a été oubliée. Dans cette optique, les individus ne sont pas choisis en fonction de l'importance numérique de la catégorie qu'ils représentent mais plutôt en raison de leur caractère exemplaire. Ruquoy Danielle.

Dans notre sélection, nous avons choisi de diversifier les critères de construction de notre échantillon :

- Age : nous avons classé l'âge en deux catégories, soit les jeunes et les grandes personnes.

- Sexe : nous avons pu insister sur ces critères par ce que les femmes paraissent plus entreprenante dans cette activité des bouteilles plastiques ; mais les deux interviennent au dépotoir pour la réalisation de celle-ci.

Dans les analyses, nous avons ainsi nommé ces critères comme étant les profils d'acteurs intervenants dans le ramassage, l'achat, la vente et la réutilisation des bouteilles plastiques.

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· Les ramasseurs - vendeurs

· Les ramasseurs - utilisateurs

· Les acheteurs - vendeurs

· Les acheteurs - utilisateurs

· Les ramasseurs - acheteurs - vendeurs.

· Les camionneurs

· Les utilisateurs-consommateurs.

Ces critères étant retenus se justifie à notre avis, premièrement, notre champ d'études étant la ville de Lubumbashi, celui-ci étant plus vaste, nous nous sommes focalisé sur le dépotoir central de la ville de Lubumbashi, parce que nous pensons que c'est le point focal de la ville où presque toutes les bouteilles en tant que déchets viennent se déverser. Cela étant dans notre recherche, il faudra signaler que parmi nos interlocuteurs nous avons choisi d'y joindre aussi d'une part les acteurs institutionnels (Mairie) chargée de la gestion de tous les déchets confondus aussi les acteurs non institutionnels d'autres part qui sont usagers de ces bouteilles en termes de réutilisation.

d) Technique documentaire

En effet, le recueil des données existantes, nous permet nous chercheur en sciences sociales de récolter des documents pour deux raisons complètement différentes l'idée soutenue par Quivy, R. et Campenhoudt, L. (1995 :204). Soit le chercheur envisage de les étudier en tant que tels, comme dans l'examen de la manière dont un reportage télévisé rend compte d'un événement, ou encore dans l'analyse sociologique d'un roman. Soit il espère y trouver des informations utiles pour étudier un autre objet, comme il s'agit de notre travail.

Il est courant que le travail d'un chercheur nécessite des données macro sociales que seuls des organismes officiels puissants tels que les instituts nationaux de statistiques sont en mesure de récolter. Comme dans notre thème de recherche, certaines informations doivent provenir des institutions macro sociales telle que la mairie qui est institutionnelle et les particuliers qui sont des acteurs non institutionnels dans notre travail. Ainsi pour arriver à faire notre recherche nous avons recourut aussi au recueille des données de ces institutions. Si ces organismes existent, c'est d'ailleurs principalement pour offrir aux responsables et aux chercheurs que nous sommes, des données nombreuses et fiables que l'on ne pourrait recueillir par nous-mêmes.

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Précisément, et en dépits de ses nombreux avantages, le recueil des données existantes ou les informations à notre thème nous a posé de nombreux problèmes et nous a demandé à les résoudre d'une manière correcte. C'est pour cette raison, que le recueil de données existantes est considéré ici comme une véritable méthode de recherche (Quivy R. et Campenhoudt, V.1995).

II.3. Travail de terrain

En effet, comme dans toute recherche en sciences sociales et dans une recherche scientifique le terrain est important parce que, c'est bien lui qui nous permet d'accéder aux données recherchées. Quivy, R. et Campenhoudt,V. soulignent qu'Il n'existe pas des règles générales qui puissent être formulées pour toutes les situations d'enquête de terrain. Les variations entre les circonstances et les objectifs d'investigation, entre les trajectoires et les personnalités des enquêteurs et des enquêtés sont d'une diversité infinie. Enquêter sur terrain, c'est savoir se mettre au diapason avec d'autres corps avec lesquels interagir et Co-agir, et se trouver sa place, moyennant des formes d'usage, de routine et d'habitude, et souvent de tact. Il faudra signaler que le simple fait d'entrer sur terrain, sans disposer de méthodes ou de techniques passe-partout, nous chercheur pouvons apprendre quelques « ficelles de métier » Geer et al. (1968) cité par (Quivy,R. et Campenoudt L. 1995 :34). Le terrain est en soit l'expérience vécue. C'est le monde social dans lequel on vit ; c'est la réalité empirique.

Passer de la notion de « terrain » à celle de « Champ » suppose donc un tact d'objectivation et un effort de distanciation. Le champ est défini en tant qu'espace social au sein duquel des agents, individuels ou collectifs, voient leurs propriétés et leurs actions se définir en fonction des autres agents investit dans le même champ à un moment donné. Qu'on le veuille ou non, plus exactement, l'objet d'une recherche en sciences humaines concerne toujours un champ ou, plus exactement, l'objet d'une recherche se situe à l'intérieur d'un champ.

Ainsi, si le terrain est donné, réel, immédiat, visible ... le champ n'est pas existant en tant que tel concrètement, visiblement. Le champ d'étude est un construit. C'est donc au chercheur qu'il revient de construire le champ qui constituera le cadre de sa recherche, c'est-à-dire de le définir, le délimiter, le caractériser intellectuellement. Cela signifie notamment identifier les éléments qui le constituent. (Albarello L. 2012). La notion de champ d'étude détient dès lors une fonction tout à fait centrale dans le processus d'élaboration de l'objet de

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recherche. Elle est décisive parce qu'elle permet au praticien-chercheur que nous sommes, d'effectuer ce travail qui consiste à circonscrire l'espace social sur lequel notre regard se porte. Cet espace là et pas un autre.

C'est l'observateur (chercheur) qui borne et qui délimite le terrain, qui n'est rien d'autre qu'un espace social dans lequel il coexiste avec des personnes et divers éléments matériels et symboliques. La diversité des lieux susceptibles d'être constitués en terrain et d'être observés est infinie, dans tous les cas, l'observateur est là, il ne participe pas directement aux activités et aux interactions entre les gens et les objets du lieu, il ne les interdit pas non plus, il ne les fausse pas davantage, il ne cherche pas à les influencer. (Jean-Emie, Ch. Et Moens Fr. 2014 :45).

II.3.1. champ d'étude et historique de la Coordination de Lubumbashi

Le concept champ implique une dimension dynamique et il conduit le chercheur à repérer les multiples acteurs qui les constituent ; il pousse de la sorte, dans ce premier temps de la recherche, à opérer un cheminement d'ouverture vers d'autres possibles, c'est-à-dire à percevoir des acteurs auxquels on ne pense généralement pas, des jeux qu'on ne voit pas naturellement, des actions ou des conflits ou des attitudes qui sont fréquemment voilés. La notion de champ qui occupe une place importante du point de vie théorique remplit donc également une fonction centrale du point de vue de la méthode. Nous ne prétendons pas que tout objet de recherche est constitué par l'étude d'un champ spécifique mais nous osons affirmer que tout objet de recherche se situe au sein d'un champ qu'il importe d'identifier. (Albarello, L. 2012 :41). Il faut signaler ici que, comme le dit Albarello, L. (2012), la vertu à mettre en oeuvre est double et est assurément paradoxale puisqu'il s'agit tout à la fois et simultanément de « rester attaché » et de « se séparer », se distancier.

Rester attaché, tout d'abord. Cela veut dire rester en phase avec son terrain, être attentif à ce qui se dit, se mettre à l'écoute des nombreux acteurs qui y évoluent, rester proche des faits qui s'interpellent. La qualité à mobiliser, et pour un chercheur cela est bien une vertu, est une sorte de capacité d'empathie sociale, une disposition à écouter ce que disent les autres.

Ensuite « se séparer » cela signifie ceci dans le cadre de notre recherche : « j'ai toujours entendu dire que la réutilisation des bouteilles plastiques poserais un problème de santé vu la manière dont elles se récoltent et se traitent, par cette recherche, j'ai cherché à

Ce Ministère n'existant pas au Congo mais il appartenait au domaine Présidentiel de la République de Zaïre selon l'article premier de ce texte.

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comprendre comment s'effectuait ainsi cette pratique du ramassage jusqu'à la réutilisation proprement dite». Voilà donc les deux idéaux personnels qu'il convient d'articuler et de faire jouer en même temps ; cela n'est pas chose aisée souligne Albarello et s'acquiert sans doute progressivement.

Ainsi nous tenons à présenter ce qu'a constitué notre porte d'entrée pour notre recherche et ceux, durant la période de notre de stage de deux mois, allant du 04 Décembre 2015 au 05 Février 2016. Qui constituait donc un mois de stage professionnel et un autre mois de stage de recherche. Mais il faudra noter que cela n'a pas suffi pour qu'on réalise tous les entretiens. C'est ainsi que nous avons eu à créer d'autres temps afin de descendre sur le terrain et d'avoir les données dont on avait besoin pour l'analyse.

II.3.1.A. Présentation de notre porte d'entrée de terrain ? Situation géographique

Le bâtiment de l'hôtel de Ville est situé dans la ville de Lubumbashi Province du Haut Katanga.

C'est un bâtiment qui héberge beaucoup des services de l'Etat. Elève jusqu'au 5ème niveau, ce bâtiment est limité à l'Est par l'avenue MWEPU, qui le sépare avec le bâtiment de la Police et de la PCR à l'Ouest par l'avenue LOMAMI qui le sépare avec le cercle MAKUTANO, au Sud par l'avenue TABORA et le Bureau de la Commune et de la ville Police/Ville juste à côté.

Dans les parages en face, il y a les bâtiments de la Cour d'appel et le Parquet de Grande Instance.

Le Bureau de l'environnement se trouve au 3ème niveau, locaux 5 et 6. ? Cadre Historique

Le Ministère de l'Environnement a été créé par l'ordonnance Présidentielle N°75/231 du 22 Juillet 1975.

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Le Ministère de l'Environnement a pour mission principale de promouvoir et de coordonner toutes les activités relatives à l'Environnement à la Conservation de la Nature, Pêche et Foret de prendre toutes les initiatives et toutes les mesures tendant à la pleine réalisation de cette mission conformément aux progrès activés de la science.

Il s'est ajouté une autre ordonnance Présidentielle N°77/022 du 22 Juillet 1977 portant transfert des directions et des services qui devraient constituer l'actuel Ministère de l'Environnement, il s'agit :

- Des branches relatives aux eaux et foret qui ont été cédée du Ministère de l'Agriculture à celui de l'Environnement notamment les activités des pêches, des forets et de la chasse.

- Quelques Ministères qui avaient cédé leurs attributions services et agents à l'Environnement, la Santé, les T.P.A.T, l'Economie et l'Industrie et les Affaires Sociales.

A la création, le Ministère de l'Environnement était dirigé par Madame LESSENDJINA KIABALEMA qui fut la première personnalité à l'occuper. II.3.1.B. organisation structuro fonctionnelle du service

Le service de l'Environnement Conservation de la Nature, Pêche et Foret est subdivisé en deux services à savoir :

- Le service Administratif, - Et le service technique.

1) Le service administratif

La Cellule des services généraux s'occupe de toute l'administration, de la coordination urbaine notamment :

? Le secrétariat qui se charge (congé, paie, affectation avancement du personnel) ;

? Des finances à savoir la perception des recettes du trésor public et de l'entité décentralisée (Ville), de préparer les prévisions budgétaires ;

? De la préparation des documents et du contrôle des activités du service ;

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· De l'approvisionnement en matériel et équipements, la répartition des fournitures ;

· De l'accueil des visiteurs, information au public et démarches diverses ;

· De la centralisation des rapports d'activités provenant d'autres Cellules et des superviseurs des Communes.

2) Le service technique

Celui-ci est constitué des Cellules et des supervisions des Communes dont les activités sont les suivantes :

a) Cellule d'assainissement

Elle s'occupe du contrôle des activités en matière de salubrité publique à savoir :

· La lutte anti- vectorielle : étudié en vue des opérations de désinfestation, assèchement des marais, drainage des eaux pluviales ;

· La salubrité du milieu : gestion des établissements humains, collecte, évacuations et traitement des déchets tant solides, liquides que gazeux, quelle qu'en soit leur origine, avant leur rejet dans la nature ;

· Visites parcellaires (Police d'Hygiène)

· Recherche sur l'importance et la répartition des polluants dans le système biologique et en particulier dans les chaines alimentaires.

Il faudra noter que c'est la Cellule qui nous a accueilli en tant que stagiaires dans cet entité et cela pendant une période de deux mois.

b) La Cellule de surveillance Continue de l'Environnement

Elle s'occupe de la gestion des établissements dangereux insalubres et incommodes (enquêtes commodo et incommodo, permis d'exploitation).

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c) La Cellule de la Conservation de la Nature Gestion de Ressources Naturelles Renouvelables.

Elle s'occupe quant à elle de la récolte des statistiques en matière forestière, de pêche et de chasse. Du contrôle sur l'exploitation forestière, de la commercialisation du poisson, de la détention des animaux totalement et partiellement protégés ainsi que des trophées.

d) La Cellule de Contrôle et Inspection

Cette Cellule s'occupe des inspections en matière d'Environnement, Conservation de la Nature, Pêche et Foret. Elle est la Police de ce service car elle permet à l'Etat de rentrer dans ses droits en ce qui concerne le recouvrement forcé des taxes, le non-respect des conditions d'exploitation des établissements, humains en général et le non-respect des lois en matière d'Environnement, Conservation de la Nature, Pêche et Foret en particulier.

e) La Supervision des Communes

Chaque superviseur de l'Environnement, Conservation de la Nature, Pêche et Foret, supervise toutes les activités de ces services au niveau de sa Commune et fait rapport au Coordinateur Urbain. Il a à cet effet une équipe d'agents mis à sa disposition qu'il dirige sous sa dépendance administrative du Bourgmestre de la Commune.

II.3.2. Délimitation de champ de recherche

En effet, il ne suffit pas de savoir quels types de données devront être rassemblés. Il faut encore circonscrire le champ des analyses empiriques dans l'espace géographique et social et dans le temps. Quivy, R. et Campenhoudt, L., (1995 : 158). La notion du champ d'études détient une fonction tout à fait centrale dans le processus d'élaboration de l'objet de recherche. Elle est décisive parce qu'elle permet au praticien-chercheur, d'effectuer ce premier travail qui consiste à circonscrire l'espace social sur lequel son regard se portera. Le concept de champ implique une dimension dynamique et il conduit le chercheur à repérer les multiples acteurs qui le constituent ; il pousse de la sorte, dans ce premier temps de recherche, à opérer un cheminement d'ouverture vers d' autres possibles, c'est-à-dire à percevoir des acteurs auxquels on ne pense généralement pas, des jeux qu'on ne voit pas naturellement, des actions ou des conflits ou des attitudes qui sont fréquemment violés.

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C'est donc au chercheur de construire le champ qui constituera le cadre de sa recherche, c'est-à-dire de le définir, le caractériser intellectuellement. Cela signifie notamment identifier les éléments qui les constituent. Dans notre conception du champ, parmi ces éléments constitutifs, à côté des acteurs, individuels et collectifs, figurent également des ressources (sociales, économiques ou symboliques), des relations, des organisations, des objets, de la matière. (Albarello, A. 2004).

Ainsi, pour se conformer à la logique des sciences sociales nous avons choisi d'observer et d'effectuer notre recherche dans la Commune Lubumbashi, plus précisément au niveau du dépotoir central de la Mairie de Lubumbashi, à ce propos Van L. et Quivy R. ajoute que quoi qu'il en soit, le champ de recherche demande à être très clairement circonscrit pour éviter une erreur très courante des jeunes chercheurs consistant à le choisir trop large. La délimitation du champ d'analyse est une opération de découpage rationnelle mais arbitraire, car destiné à rendre la recherche « faisable », (Quivy R. et Campenhoudt, L. 2006 :15).

a) Du point de vue spatial

Nous avons choisi notre site d'observation et d'analyse la commune Lubumbashi, plus particulièrement le dépotoir central de la Mairie.

La commune de Lubumbashi a été créée par le décret du 26 Mars 1957 exécuté par l'arrêté Ministériel n°11/60 de 1er Octobre 1957.

A sa création, la Commune Lubumbashi appelée « Elisabeth » a ouvert ses portes en Janvier 1958 avec a la tête comme Bourgmestre, Monsieur Emile DELARUELLE nommé par arrêté n°11/01/1958 du 07 Janvier jusqu'en 1962 où il fut remplacé par Monsieur Grégoire SHAMBA, agent de l'administration publique qui fut le premier autochtone a dirigé la Commune jusqu'en 1965. Vers les années 1970, la Commune de Lubumbashi s'est vue amputée de sa partie EST par l'arrêté n°70/0572 du 09 Mai 1970 portant création de la Commune Kampemba ; c'est ainsi que les Quartiers BEL AIR I, BEL AIR II et INDUSTRIEL qui étaient parties intégrantes de la Commune Lubumbashi et qui constituaient même ses limites avec la Commune Ruashi font les principaux quartiers de la Commune de Kampemba, dont le point de démarcation avec celle-ci est, en grande partie, les Boulevards M'siri et Lumumba.

? La localisation spatiale du dépotoir : il est situé à l'entrée ville de Lubumbashi, coté route Likasi, dans l'espace compris entre la route Likasi et l'Avenue Laurent

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Désiré Kabila du Quartier CRAA, derrière la clôture de l'entreprise Minière chinoise CDM à côté de la voie ferrée.

b) Du point de vue temporel

Notre étude entre dans la période de stage allant du 04 Décembre 2015 au 05Fevrier 2016 soit deux mois ; mais au-delà de tout, cette période ne nous a pas permis de récolter toutes les données pour notre recherche c'est ainsi que nous avons continué au cours de toute une année académique pour enfin construire ce travail.

c) Du point de vue conceptuel

La problématique de réutilisation des emballages plastiques étant très vaste il importe d'en préciser le contenu qui nous intéresse. Notre analyse portera sur « la problématique de pratique de réutilisation des bouteilles plastiques ramassées au dépotoir central de la Mairie». De cette problématique découle les pratiques ou modes de réutilisation, des ramasseurs jusqu'aux utilisateurs, des marchands, voilà donc nos points d'ancrage. Comme souligne Albarello, L. (2003 :18), le chercheur doit pouvoir mettre en question les comportements observés tels qu'ils se présentent d'emblée à ses yeux et tels qu'ils sont perçus et décrits par les acteurs eux-mêmes.

Albarello, L. (2004 :28), précise au regard du champ d'analyse ce qui suit : « le concept du champ implique une dimension dynamique et il conduit le chercheur à repérer les multiples acteurs qui les constituent ».

II.3.3. Immersion sur terrain

En effet, concernant l'immersion du chercheur sur terrain, Atouf cité par (Poupart et al. 1997 :226), a souligné qu'elle n'est jamais simple. Comme il a été de notre cas c'est ainsi que pour lui, il a distingué sept phases parmi lesquelles nous avons choisi quelques une qui ont coïncidées avec notre recherche pour aboutir à une récolte des données :

? L'immersion sur terrain est une période d'anxiété, comme nous l'avons vraiment constaté nous y étions comme par aventure et avec aucun instrument auquel se raccrocher. C'est ce que Poupart et al. Ajoute en disant que c'est une période de scepticisme, car on ne sait trop « quoi récolter, ni si ce qu'on va réunir vaudra quelques choses ».

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? Ensuite, c'était une sorte de plongeon dans le vide, car, au début tout au moins, on a l'impression « d'une espèce de vie flottante dans le milieu qui était notre terrain de recherche, on ne se situait rien, on manquait le point de repère ». cette période pour nous a été très angoissante parfois on avait tendance à pouvoir abandonner.

? Au fur et à mesure que nous avancions, progressivement certains points de repère apparaissaient et prenaient forme ; « on a pu commencer à mettre du sens dans ce qui était dit » et à mieux situer les gens, ce qu'ils nous disaient, ce qu'ils faisaient. Bref nous nous sommes situé mieux en tant que chercheur et dans notre milieu d'observation et avons repris confiance.

II.4. Difficultés rencontrées

Parmi les techniques choisit pour notre recherche nous avons fait recourt à l'observation. Il reste que l'observation sur le terrain n'est pas comme on le pensait très souvent, une activité facile qui va presque de soi ; au contraire, le plus souvent on a été en présence d'un grand nombre de problèmes qui variaient selon l'objectif visé et les particularités de la situation observée Grawitz, (1979 :853) cité par (Poupart et al. 1997 :228), ainsi au début de notre terrain faute d'un objectif précis, nous avons pu accumuler des masses d'informations qu'on avait du mal, par la suite à organiser et à interpréter. Mais malgré cette difficulté Caplow (1970 :151) cité par (Poupart et al. 1997), souligne que l'observation demeure une technique irremplaçable.

Parmi les difficultés rencontrées, nous avons pu faire face aussi à d'autres difficultés d'insertions parce que juste en ayant la casquette de criminologue, nous avons été rejeté parfois parce que, comprenant mal le sens du nom criminologue parfois nous étions considéré comme agents de l'Etat. Pour eux, en posant des questions ils avaient l'impression qu'on allait les accuser ou soit lancer une procédure en vue de les appréhender pour ce qu'ils font. Donc nous avions du mal à mettre nos interviewés en confiance parfois faisions recourt aux moyens financier pour obtenir ce dont l'on avait besoin pour notre recherche et ainsi contourner les difficultés rencontrées.

Notre entrée de terrain n'était pas vraiment facile étant donné qu'au dépotoir, nous y avons eu beaucoup d'obstacle pour vraiment interagir surtout avec les femmes qui ont pour profession les pratiques soumises à notre recherche, parce que partant des expériences

En effet, toute recherche qui porte sur des individus ou des groupes sociaux est susceptible de soulever des problèmes éthiques. Par conséquent, il est impérieux de trouver un

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qu'elles ont eu. Selon elles, à chaque fois qu'il y avait un nouveau visage qui venait les questionner au sujet des bouteilles plastiques ; le lendemain elles seront victimes des arrestations de la part des agents de la mairie et autres, c'est ce qui a rendus notre insertion encore plus difficile mais nous avons usé de la sagesse, de l'éthique et des stratégies en tant qu'intellectuel afin de gagner leur confiance et parvenir à les interviewés mais il faut noter que ce n'étais pas un travail d'une seule journée.

En outre, il est à noter que notre terrain ne nous a pas été très favorable pour notre santé, nous avons pu soumettre notre organisme à des conditions indésirables pour réaliser ce travail, vu que c'est dans un environnement très pollué suite à plusieurs facteurs tel que la fumée qui provient des immondices après tri par les acteurs se trouvant sur ce terrain chacun selon ses besoins. Parmi lesquels figurent aussi les ramasseurs des bouteilles plastiques, les immondices sont directement mis en feu par les acteurs eux même se trouvant en ce lieu ; pour permettre aux autres de ramasser les métaux après incinération de non métaux. Et tout ceci par manque d'une politique fiable en matière des immondices de la part de nos institutions respectives. Au-delà de tout ceci tous les déchets au dépotoir sont mélangé et difficile de faire de trie et par conséquent même les vidangeurs viennent jeter les matières fécales en ce lieu, ce qui rend vraiment ce lieu pollué par des odeurs nauséabonde et il faut remarqué que cette recherche s'est essentiellement effectuée pendant la saison sèche, ce qui implique que c'est dans un environnement plein des poussières que nous l'avons effectué et ainsi il est vraiment le résultat de l'empirie prôné par les études en criminologie.

Nous voulons aussi signaler que, nous avons rencontré un problème de la langue de conversation avec la plupart des mamans exerçant leurs activités en ce lieu, parce que ne connaissant pas le swahili pour la plupart et elles ne s'expriment mieux qu'en d'autres langues que le swahili, telle que tshiluba, kiluba, lingala... ; pour ne pas passer dans le jugement des valeurs par la considération des notions d'éthique apprises, mais juste que nous avons eu à remarquer que cette activité est beaucoup plus entretenue par des acteurs pour la plupart venant d'autres provinces du pays, que de la ville de Lubumbashi.

II.5. Considérations Ethiques de notre recherche

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compromis entre les exigences méthodologiques d'une part et déontologiques d'autres part. Montalon, (1983 :216) (Poupart et al. 1997 :235-236).

En outre la criminologie étant donc une discipline appliquée, elle est à la fois positive, (elle décrit et analyse les phénomènes) et normative (elle prescrit les mesures de prévention et de traitement de la délinquance), (Szabo, D. 1978). C'est ainsi qu'avec l'évolution de la technologie et de la mondialisation qu'apparait un certain nombre de pratiques par rapport à la réutilisation des emballages plastiques, face à cette incertitude posée par ce progrès des sciences, nous nous inscrivons avec notre thème en tant que chercheur à ce phénomène avec comme mission de l'interroger, de le questionner et d'analyser des pratiques face à la réutilisation des bouteilles plastiques. Ces questionnements ne se rapportent pas à la loi juridique, car les cours et tribunaux sont chargés de l'application des normes juridiques. De même ils ne se rapportent pas aux normes déontologiques mais plutôt aux valeurs de la personne humaine.

Il apparait ainsi que choisir son phénomène, consiste à privilégier un point de vue sur une réalité et par conséquent implique de la part du chercheur de privilégier une option éthique. Cette opération doit pouvoir s'opérer en toute liberté intellectuelle mais il est clair qu'elle intègre les valeurs qui sont propres au chercheur ainsi que sa sensibilité personnelle dans le domaine social voire politique ou idéologique. (Albarello, L. 2004 :39).

C'est ainsi qu'au cours de notre recherche nous tenons à respecter quelques principes éthiques de bases, entre autre la limitation le plus possible de tout risque de malaise physique ou moral des participants à notre recherche, tenant compte que les participants sont entièrement libres de participer à notre recherche enfin nous tenons à garantir l'anonymat et la confidentialité dans nos résultats sur la présente recherche. Il s'agira donc, comme le souligne Akoun, A. et Ansar, P. (1999), « le respect de la personne humaine, du consentement éclairé, de l'évaluation des avantages et des risques pour les participants, du choix juste et éclairé des participants et de confidentialité des données recueillies ».

Cette recherche que nous menons a été basée sur les entretiens semi-directifs ; il nous a fallu une immersion personnelle de terrain pour approcher la réalité de la vie privée de nos enquêtés. Mais au-delà de tout, il faudra noter que tous les enquêtés rencontrés, n'avaient pas le même niveau intellectuel. C'est ainsi que, nous avons choisi le swahili et le français, qui sont les langues véhiculées dans l'exercice du commerce et que nous comprenons mieux.

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Ainsi nous avons sollicités de nos enquêtés le pseudonyme de leur propre choix pour répondre à l'émergence de la confidentialité.

Il n'existe pas de règles générales qui puissent être formulées une fois pour toutes les situations de terrain, possibles et imaginables. Les variations entre circonstances et les objectifs d'investigation, entre les trajectoires et les personnalités des enquêteurs et des enquêtés sont d'une diversité infinie. Le hasard des rencontres et des événements, y ont une grande importance, et si guidés soient-ils par les dispositifs de typification qui équipent les situations, restent de l'ordre de l'imprévisible ou de l'impondérable.

La capacité du chercheur à se débarrasser d'une espèce de rigidité académique, à se démunir de son jargon et à parler la langue en usage, le bon sens et le respect d'autrui sont impossibles à formaliser et difficiles à enseigner ; tandis que la bonne volonté des personnes étudiées, leur désir de ne pas « mettre de bâton dans les roues », leur confiance et leur disponibilité éventuel. Enquêter sur terrain, c'est savoir se mettre au diapason avec d'autres corps avec lesquels interagir et Co-agir, et trouver sa place, moyennant des formes d'usage, de routine et d'habitude, et souvent de tact- cette faculté d'appréciation de la pertinence et de la convenance de manières de faire en situation. Cela revient, dans l'héritage phénoménologique et pragmatiste, à chercher les mots pour rendre compte de chaines d'expériences antéprédicatives, d'intuitions catégoriales ou de connaissances préréflexives, qui se produisent dans le clair-obscur de l'action située- ou encore, à thématiser des savoirs d'horizon, opératoires et tacites qui sont partie prenante de l'investigation.

II.6. Modèle d'Analyse des données

Le travail exploratoire nous a aidés d'élargir les perspectives d'analyse, de prendre connaissance avec les pensées d'autres auteurs dont les recherches et les réflexions ont eu à nous inspirer, de mettre à nu les problèmes auxquels nous n'avions sans doute pas pensé enfin d'adopter une problématique appropriée.

Voulant distinguer l'analyse quantitative de l'analyse qualitative Lessard-H., Goyette et Fournier cités par (TSHINYAMA ILDEPHONSE, 2009 :80), Remarquent que : l'analyse quantitative est linéaire, alors que l'analyse qualitative est cyclique ou itérative, supposant un va-et-vient entre diverses composantes. L'analyse quantitative se réfère à des modèles statistiques déjà bien défini, alors que les chercheurs en qualitatif ont encore à inventer leurs

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modèles d'analyse. Albarello, L. (2003), ajoute en stipulant que même si l'approche qualitative ne dispose pas des outils statistiques de l'approche quantitative, il est impérieux de faire preuve de la plus grande rigueur pour « lire » les informations récoltées. En quelque sorte il va falloir passer ces multiples avis, opinions et représentations recueillies auprès des acteurs à travers des filtres de lecture. Il s'agit pour cela de traiter les données récoltées.

Il faut noter que l'analyse scientifique n'est pas l'accumulation ni la juxtaposition de discours non scientifique. Le chercheur ne peut donc pas se contenter de reproduire les données qu'il a précédemment recueillies auprès des sujets, lors d'entretien qualitatifs. Il importe encore une fois de pouvoir « rompre avec le sens commun », d'opérer les ruptures nécessaires et d'aller au-delà du discours et de l'opinion exprimée pour interpréter et reconstruire scientifiquement la réalité.

L'analyse qualitative qui est une démarche discursive de reformulation, d'explication ou de théorisation d'un témoignage, d'une expérience ou d'un phénomène, est généralement reléguée au dernier plan des considérations méthodologiques, comme si l'analyse constitue le dernier refuge du chercheur-artiste qui y trouve le lieu par excellence du bricolage savant, ou encore peut-être parce que l'accent des recherches est souvent d'abord mis sur la problématique, sur le contexte théorique, mais pas ou peu sur les algorithmes d'extraction du sens, qui s'en trouvent par le fait même entourés d'un halo de mystère, sinon occultés par la discussion de nature plus théorique. Paillé P. et Muchielli, A.(2005 :5) cité par (Ngoy H. 2015 :83).

L'analyse qualitative s'enracine dans le courant épistémologique de l'approche compréhensive, aussi allons-nous en traiter brièvement. L'approche compréhensive est un positionnement intellectuel qui postule d'abord la radicale hétérogénéité entre les faits humains ou sociaux et les faits des sciences naturelles et physiques, les faits humains ou sociaux étant porteurs de significations véhiculées par des acteurs (hommes, groupes, institutions...), parties prenantes d'une situation interhumaine. L'approche compréhensive postule également la possibilité qu'à tout homme de pénétrer le vécu et le ressenti d'un autre homme. (Paillé, P. et Mucchielli, A. 2003 :13).

L'un des problèmes remarquables de l'analyse qualitative réside ou résiderait également dans le fait que les données qualitatives peuvent être soumises valablement à plusieurs démarches analytiques possibles sur lesquelles il ne semble pas toujours aisé de faire

Apres avoir fait tout ce parcourt, il est important de savoir à présent dans quel registre épistémologique veut-on analyser notre corpus et répondre de comment l'analyser ? Afin de

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le choix adéquat en rapport avec la problématique de recherche. Dans leur ouvrage sur l'analyse qualitative, Paillé P. et Muchielli, A. (2005) cité par ( Ngoy, H. 2015), ont décrit notamment les démarches analytiques suivantes : examen phénoménologique des données empiriques, l'analyse qualitative par contextualisation, l'analyse structurale, l'analyse métaphoriques des récits, l'analyse systémique des relations, l'analyse qualitative en mode écriture, l'approche qualitative par questionnement analytique, l'analyse thématique, l'analyse qualitative à l'aide des catégories conceptualisantes, etc.

Ainsi, pour choisir la démarche analytique la plus pertinente et la plus adéquate pour la problématique de notre recherche, notre réflexion s'est focalisée principalement sur l'analyse des données empiriques récoltées par l'observation directe et l'entretien semi-directif qui ont été le socle du dispositif d'enquête de terrain nous ayant fourni l'essentiel du matériau qualitatif à soumettre à l'analyse, sans préjudice des données obtenus par l'analyse documentaire.

Pour Paillé, P. et Mucchielli, A. (2003), une analyse qualitative n'a pas de véritable début, il n'y a pas de moment distinct, évident qui en marquerait le point zéro, on ne peut pas dire « voilà, c'est à ce moment précis que commence donc l'analyse ». L'interprétation est toujours en partie déjà là, car autrement, avec quelles ressources pourrions-nous déplier le sens ? Avant même que l'on débute l'examen des données empiriques, il y a déjà, un thème de recherche, un angle d'approche, une problématique particulière, un design spécifique de recueil des données, un canevas d'entretien.

Pour leur part, Paillé, P. et Muchielli cité par (Ngoy, H. 2015 :85), insistent sur le fait que, dans les méthodes qualitatives, ce qui caractérise les techniques de traitement ou d'analyse, c'est essentiellement la mise en oeuvre des ressources de l'intelligence pour saisir des significations. Les rapprochements, les confrontations et les mises en relations de données, les lises en perspective et les cadrages, la saisie des récurrences et des analogies ainsi que les généralisations et les synthèses font surgir ces significations. Il s'agit donc toujours, par un travail intellectuel, de faire surgir le sens qui n'est jamais une donnée immédiate, qui est toujours implicite, à la fois structurant et structuré, participant de manière diffuse à un ensemble de phénomènes.

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fournir une forme de réponse à ces questionnements, nous avons opté pour l'analyse thématique en s'appuyant sur l'ouvrage de Paillé P. et Mucchielli A. (2003-145) cité par (Rumbu, D. 2015-56).

Avec l'analyse thématique, la thermalisation constitue l'opération centrale de la méthode, à savoir la transposition d'un corpus donné en un certain nombre de thèmes représentatifs du contenu analysé et ce, en rapport avec l'orientation de recherche. L'analyse thématique consiste, dans ce sens, à procéder systématiquement au repérage, regroupement et, subsidiairement, à l'examen discursif des thèmes abordés dans un corpus, qu'il s'agisse d'une transcription d'entretiens, d'un document organisationnel ou de notes d'observation. (Paillé P. et Mucchielli A. 2012 :232).

L'analyse thématique a deux fonctions principales : une fonction de repérage et une fonction de documentation. La première fonction concerne le travail de saisie de l'ensemble des thèmes d'un corpus. La tâche est de relever tous les thèmes pertinents, en lien avec les objectifs de la recherche, à l'intérieur du matériau à l'étude. La deuxième fonction va plus loin et concerne la capacité de tracer des parallèles ou de documenter des oppositions ou divergences entre les thèmes.

Nous avons pu noter comme le souligne Paillé P. et Mucchielli A. (2012 :232-233), puisque l'analyse thématique vise à faire un panorama, elle n'est pas indiquée avec un corpus trop lourd ou dans le cas d'un nombre élevé de sujets.

L'analyse thématique, avons-nous remarqué, qu'elle poserait certains problèmes au chercheur qui oserait effectuer une analyse du matériau sans indiquer les objectifs précis à atteindre comme le souligne Paillé P. et Mucchielli A. (2012 :233-234). De ce fait, le chercheur passera tout son temps à partager dans l'hésitation, le doute et le stationnement. Nous tenons à signaler que si ces problèmes ne sont pas posés à nous, c'est parce que nous connaissons dès le départ nos objectifs des questions d'enquêtes, l'orientation de notre recherche, les diverses techniques mobilisées, la définition de la forme du thème à rechercher et la nature du traitement de la forme du thème à chercher.

Pour l'analyse thématique et selon que le souligne Paillé P. et Mucchielli A., deux types de support peuvent être envisagés concernant la nature du support. Pour l'analyse thématique d'un corpus discursif il faudra donc: le support papier et le logiciel (spécial ou

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non). Nous concernant la nature du support matériel, nous avons mis à profit pour l'analyse thématique de notre corpus discursif, le support papier. Tandis que le support logiciel ou spécialisé nous ne l'avons pas exploiter. Ainsi attaché au format papier A4 quoique traditionnel, il a constitué pour nous un moyen par excellence pour trois raisons : tous les thèmes pertinents de notre matériaux étaient inscrits dans la marge créée relativement à droite du texte , ensuite, l'inscription des thèmes en inséré c'est-à-dire, à chaque passage d'un thème pertinent à un autre était signalé par un crayon ou au rouge et enfin, l'inscription des thèmes sur une fiche distincte du texte avec les informations permettant de les retracer aisément.

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CHAPITRE TROISIEME: LES PRATIQUES AUTOUR DE LA
REUTILISATION DES BOUTEILLES PLASTIQUES A LUBUMBASHI

Le présent chapitre se structure autour de quatre points repartis de la manière suivante : premièrement nous présentons une synthèse des observations faites sur terrain. Ensuite, nous énumérons le profil des acteurs de la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées en les catégorisant selon la fonction qu'ils remplissent. Nous avons observé quelques pratiques relatives au traitement des bouteilles plastiques ramassées, c'est la raison pour laquelle un point est consacré à la description et à l'analyse des dites pratiques. Car, il faut le préciser, chaque pratique revêt un sens selon les acteurs respectifs. Dans le souci du dépassement empirique, nous avons analysé la réutilisation des bouteilles plastiques en considérant les logiques qui le sous-tendent. Nous tenons à rappeler que les résultats que nous présentons sont issus d'une recherche empirique prônée par les études en criminologie. Le point qui suit aborde la synthèse des observations.

III.1. SYNTHESE DES OBSERVATIONS DE TERRAIN

En effet, nous sommes partis de l'observation de réemploie des bouteilles plastique, tout en se posant la question de savoir d'où provenait la grande quantité de celles-ci. En voulant le savoir, partant de cette observation nous sommes parvenus à trouver notre terrain de recherche d'où proviendrait la grande quantité des bouteilles et ceux par l'intermédiaire des individus qui y ramassent ; il s'agit bien du dépotoir institué par la Mairie de Lubumbashi. De cette recherche et de notre temps passé à côté de ces acteurs, nous sommes parvenus à comprendre que cette pratique considérée comme problématique par une partie de la population, du fait que, les bouteilles ramassées proviendraient des immondices, mal entretenus.

Par notre terrain, nous avons pu déceler certains faits qui pourraient porter préjudices aux personnes qui consomment les produits alimentaires dans des bouteilles ramassées tel que nous les remarquons dans nos marchés, avec des produits tel que du jus, de l'eau, du miel... ; mais au-delà de tout, cette activité revêt un caractère fonctionnel pour une classe de la population qui trouve en cela une survie.

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Notre présence sur ce site, nous a poussé à remarquer que ces acteurs à la recherche du pain quotidien tel qu'ils le disent. Les bouteilles plastiques ramassées constituent pour eux une marchandise bon marché et sans perte.

Par conséquent, leur gain est fonction de la quantité des bouteilles que chacun aura à la fin de la journée. Pour ainsi maximiser les recettes, ces acteurs sur terrain se livrent à certaines pratiques dans le processus du ramassage des bouteilles. Ces pratiques avaient suscité pendant un certain moment des débats médiatiques parfois télévisés, pour les acteurs ramassant les bouteilles de partout, c'est en soit ce qui avait fondé notre observation.

Il est à noter que, comme tout le monde peut le savoir, nous avons pu examiner ces faits par rapport à nos habitudes entant qu'humain, que les bouteilles pour la plupart d'eau ou boissons gazeuses après consommation du produit d'origine (manufacturé), elles sont souvent sujettes à d'autres usages avant d'aller à la poubelle. Parmi ces usages, nous pouvons citer entre autre, elles sont utilisées comme pot (récipient servant de toilette), récipient d'autres produits nuisibles à la santé une fois dans l'organisme, susceptibles d'engendrer des maladies à la santé. Étant sur terrain, les bouteilles qui sont amenées au dépotoir sont ramassées sans aucune critique de provenance ou une certaine analyse.

Au-delà de tout, parfois les bouteilles viennent remplis de certains liquides, reste de l'eau, de sucré, parfois des urines, des autres produits qu'on ne saura peut-être pas qualifier mais en ramassant, ces acteurs ne tiennent pas compte de tout ce qui a dans la bouteille. Pour eux, c'est juste la bouteille qui les intéressent sans pour autant savoir c'est quoi, ils déversent seulement le liquide et prennent les bouteilles. Sa préoccupation est juste d'avoir beaucoup plus des bouteilles ce qui impliquerait par conséquent avoir une somme d'argent plus consistante. C'est ainsi que, Mr. JINO considéré comme chef et superviseur des ramasseurs au dépotoir s'est livré à nous en ces termes :

« Je ne vais pas te cacher mon cher, ici au dépotoir nous assistons à tout, en matière des bouteilles plastiques, les gens ramassent parfois même les bouteilles remplit d'urines, ils la déversent juste à côté et prennent la bouteille ; mais si nous vivons c'est juste grâce à Dieu qui garde sa population, parce que ce que nous buvons dans ces bouteilles là en ville, nous ne savons même pas comment ces gens désinfectent ces bouteilles ramassées ici... » .

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. Or, comme nous l'avions suivit une fois aux infos des reporters de la télé Héritage, un médecin s'exprimait en ce terme :

« Il n'est pas bon de réutiliser les bouteilles plastique parce que parfois aux hôpitaux ils en utilisent comme crachoir, par manque du récipient appropriés, et c'est beaucoup plus grave lorsqu'il s'agit d'un tuberculeux réutiliser sa bouteille pour des produits alimentaires parce que le bacille de Koch n'est pourra être détruit qu'avec du chlore, or la plupart des ramasseurs on ne sait comment ils traitent les bouteilles après les avoir ramassées pour les réutiliser ».

Après analyse, descente sur terrain et exploration nous avons pu comprendre que la réutilisation des bouteilles plastiques soumises à notre recherche, à elle-même ne constitue pas vraiment un problème. A condition qu'elle se fasse avec un bon encadrement hygiénique ou encore lorsqu'elle se fait dans les domiciles pour ceux qui utilisent leur bouteilles dans lesquelles ils ont pu payer un produit manufacturé. Mais il faudra noter en outre que, cette réutilisation « saine » a des conséquences sur la santé, ce qu'a montré certaines études, que le plastique (bouteille en PET) libèreraient certains produits qui sont plutôt cancérigènes au fur et à mesure que le plastique est réutilisé. C'est ainsi que, nous tenons à préciser que, notre recherche a portée beaucoup plus sur la compréhension de la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées au niveau du dépotoir institué par la Mairie, se situant à l'entrée ville de Lubumbashi du côté Route Likasi.

Vous constaterez avec nous, que déjà ramasser constitue un problème parce que ces bouteilles font parties des immondices (déchets) de la ville, qui sont mélangé à d'autres immondices biodégradables et non biodégradables.

Ainsi, l'émergence de ces pratiques de ramassages et réutilisation des bouteilles plastiques, peut s'expliquer comme le souligne (François, J.1990 :439), que « les pratiques effectives se détermineraient donc dans la relation entre espace des possibilités qu'offre le champ social actuel et le système des dispositions ».

Il faudra donc noter que, « dans chaque action pratique s'opère un dialectique entre habitus et les institutions, entre des structures sociales objectives et des structures sociales incorporées » (François, J. 1990 :440), c'est que nous avons concilié aux fonctions latentes que remplirait cette activité, nous citons la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées. Et l'auteur ajoute en disant que, cette conception de la pratique laisse donc apparaitre trois

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ordres de détermination, que nous ne citerons que deux qui nous parait pertinents pour notre recherche :

- Les poids des structures sociales du passé incarnées dans les habitus

- Les possibilités et impossibilités du champ social actuel pour l'individu... ;

Ainsi, les phrases qui suivent vont éclaircir tout en analysant nos observations, aussi joint des entretiens. Nous allons illustrer par des images les bouteilles trouvées sur terrain et comment elles sont recueillies et la suite sera d'identifier les acteurs sur terrain en les décrivant et les catégorisant.

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III.2. LES ACTEURS IMPLIQUES DANS LA REUTILISATION DES BOUTEILLES PLASTIQUES

En parlant des acteurs, nous faisons référence aux personnes trouvées sur notre champs de recherche et exerçant des activités qui se rapportent à notre thème de recherche qu'il sied de rappeler : « La réutilisation des bouteilles plastiques ramassées dans la ville de Lubumbashi ». En effet, nous l'avons précisé dans la synthèse des observations, nous avons fait le constat selon lequel chaque personne se trouvant sur nos champs de recherche avait une occupation particulière. C'est en s'intéressant à l'occupation de chacun et à ses motivations que nous sommes parvenus à identifier les acteurs de la réutilisation de bouteilles plastiques ramassées.

Nous présentons dans ce point, les acteurs de la réutilisation des bouteilles plastiques d'une part, selon leurs profils et d'autre part, nous les présentons selon les activités qu'ils exercent.

2.1. Profils des acteurs du ramassage des bouteilles plastique

L'idée de présenter les acteurs selon leurs profils, nous est venue à l'esprit partant des observations et des données d'entretien que nous avons recueilli auprès des acteurs impliqués dans le ramassage des bouteilles plastiques. Nous avons observé sur notre champ de recherche, la présence des acteurs de tout âge confondus que nous jugé pertinent de subdiviser en deux profils. D'une part, le profil des jeunes (enfants) allant approximativement de 7 à 18 ans. D'autres part, le profil des grandes personnes allant de 18 ans au-delà. Voici donc le premier profil.

2.1.1. Profil des jeunes (enfants)

En effet, dans notre recherche nous avons eu à être en contact avec des acteurs très diversifiés en termes d'âge et de contexte social. Dans ce point, nous nous intéressons uniquement au profil des jeunes acteurs qui sont plus majoritaires que le profil des grandes personnes. Précisons tous les acteurs identifiés sont à la quête des bouteilles plastiques mais avec des motivations différentes. C'est par rapport à leurs motivations que nous avons scindé le profil des enfants en deux sous-catégories en occurrence, les enfants responsables et les enfants autonomes.

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? Les enfants « responsables »

En partant des données recueillis sur terrain, certains enfants exercent les activités qui concourent à la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées pour combler les déficits économiques de la maison. Certains travaillent en connivence avec leurs parents ou membres de la famille et d'autres travaillent de manière solitaire. Voici les propos d'une jeune fille mademoiselle LOLLY trouvée sur terrain.

« En fait, ramasser et acheter les bouteilles au niveau du dépotoir pour ensuite les revendre, est notre travail depuis plus de 3 ans avec ma tante maternelle. J'ai appris à m'y intégrer grâce à elle, parce que je suis orpheline de mère et j'habite avec ma tante chez elle... »

Pour cet acteur, l'activité de ramassage, d'achat et de vente des bouteilles plastiques est une initiation d'un membre de la famille, cela pour combler ses besoins puisqu'étant orpheline. En faisant de cette activité une occupation habituelle datant de longtemps. Ce même cas est observable chez plusieurs autres jeunes qui avouent être envoyés par leurs parents. Ces jeunes n'exercent pas cette activité à leurs propres grés mais, leur engagement à cette activité est déterminé par un certain nombre d'influences extérieures. Nous avons qualifié ces enfants de « responsable » dans la mesure ils se substituent en parents en ayant des responsabilités envers eux-mêmes et envers leurs familles. Les enfants dits « responsable » sont une catégorie d'acteur qui permet de comprendre la manière dont les déficits familiaux peuvent influencer un enfant à exercer une activité particulière. Nous avons découvert une autre catégorie d'enfants exerçant les mêmes activités que les enfants responsables mais en ayant des motivations différentes. Nous en parlons davantage dans le point qui suit.

? Les enfants « autonomes »

A la différence des enfants « responsables » analysés plus haut, les enfants « autonomes » exercent la même activité et ce, pour leur propre compte. Selon les données empiriques, nous avons découvert que d'une part, certains de ces enfants sont sous les toits paternels mais exercent cette activité pour leur propre compte et à l'insu de leurs parents. D'autre part, il s'agit des enfants dit « de la rue », qui exercent cette activité pour leur survie. Un enfant PATOU trouvé sur terrain s'est confié à nous en ces termes :

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« Je viens ici pour chercher mon argent de poche en ramassant les bouteilles plastique et les revendre, je gagne parfois dans le 5 000fc par jour. Dans le quartier je n'ai rien à faire alors je me suis intégré dans ce travail... ».

Après ces propos, nous l'avions interrogé s'il étudiait, et que ses parents étaient au courant de cette activité qu'il effectue au dépotoir, il nous a répondu comme suit :

« J'étudie mais..., les parents non même pas encore payés mon minerval et ils ne savent pas que je fais cette activité. »

La plupart des activités exercées par les enfants au niveau du dépotoir consiste à ramasser des bouteilles plastiques parce qu'il est facile de les trouver et donc faciles à gagner un peu d'argent pour leur besoin. Ces genres d'activités sont énumérés dans l'étude du professeur (MALEMBA 2003 :111).

Et pour LUPITSHI N.,(2013 :286), « pour survivre dans la rue, cela a été montré, les jeunes exercent diverses activités et initient des pratiques de tout genre » c'est dans cette perspectives que, ces enfants que nous avons nommés « d'autonome », se rallient à cette idée pour gagner leur pain quotidien dans l'activité de ramassages et vente des bouteilles plastiques jetées.

A Daniel S. (2000 :185), de renchérir que « l'enfant vagabond, essaie de diversifier ses activités pour acquérir davantage d'autonomie ».

Il faut donc noter que parmi ces enfants, le niveau scolaire de la majorité d'enfants se trouvant et exerçant ce travail au niveau du dépotoir est bas, c'est-à-dire le cursus n'est pas au niveau de secondaire. Et les enfants justifient cette activité en ce termes « bazazi abana na makuta », pour dire : les parents n'ont pas d'argent.

Par ceci, nous avons pu comprendre que la plupart des enfants se trouvant en ce lieu sont soit orphelins d'un de deux parents, soit ils ont des parents vivants sans moyen stable pour assurer la survie des enfants. ils vivent de la débrouille, ces sont des chômeurs d'âge actif et qui font une profession au statut mal définit ; ce qui signifie que les enfants vivent dans des conditions telle que, ils doivent aussi aller chercher pour combler les déficits de la famille. Pour certains, ce déficit c'est en terme de payement de minerval et frais d'études à l'école et pour d'autres c'est juste question de « choquer », la débrouille pour avoir de l'argent de poche afin de subvenir à leur besoin propre.

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La réalisation du ramassage des bouteilles plastiques est une activité qui implique des motivations différentes pour les enfants. Cette activité exprime une occupation et moyen rapide de capitalisation. Car, selon certains enfants, les bouteilles sont faciles à trouver au dépotoir et que c'est un marché qui n'occasionne pas tellement pas de perte. En conséquence, cette activité leur procure des avantages en termes d'argent.

Ainsi donc, cette activité implique également les personnes majeures dont le profil est analysé au point suivant.

3. Profil des grandes personnes exerçant cette activité

Après que nous ayons analysé les acteurs plus jeunes ayant des motivations particulières, il est maintenant question d'analyser le profil des acteurs adultes impliqués dans le processus de réutilisation des bouteilles plastiques ramassées. En effet, les grandes personnes exercent cette activité avec des objectifs précis. Pour certains, cette activité vient substituer une ancienne profession qui a pris fin, pour d'autres, la même activité est une créativité pour la survie de la famille, et d'autres en font une occupation habituelle par manque de travail. Comme le déclare Mr. XENON interrogé :

« Auparavant je travaillais dans les carrières. Mais depuis que notre gouvernement a jugé bon de mettre fin à notre boulot, je me suis déversé dans cette activité pour éviter de mendier ou voler... Je fais ce travail si bien que les autres peuvent se moquer de moi, du moins je gagne un peu d'argent et je suis indépendant ».

Les activités relatives au ramassage et la vente des bouteilles pratiques sont, pour cet acteur une activité qui vient remplacer la profession de creuseur qu'il exerçait autre fois. Etant donné que, l'Etat aurait mis fin aux creuseurs artisanaux sans prévoir des mesures de substitution en terme d'emplois. C'est ainsi que, nous soutenons l'idée de (G. De Villers 2002 :11), qui estime que le développement de l'économie informelle au Congo, est une réponse d'une population livrée à elle-même et paupérisée à une situation de crise générale liée à la déliquescence de l'Etat et à la « dépravation » des pouvoirs publics. Nous sommes parvenus par comprendre que, pour cet ancien creuseur, son intégration dans cette activité de ramassage et réutilisation des bouteilles plastiques ramassées n'est qu'une réponse à une situation de crise. C'est en effet, une sorte d'adaptation aux conditions précaires que la vie

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l'impose. C'est donc une démarche produisant une réponse bricolée à sa situation juste pour assurer sa survie et celle de sa famille.

Un autre acteur Mr. KADOGO a quant à lui, justifié cette activité comme un entreprenariat, tels sont ses propos :

« Ce qui me pousse à faire cette activité, c'est tout simplement l'esprit de créativité afin de subvenir à mes besoins et celles de ma famille. Je fais cette activité pour éviter de voler car je serais arrêté et je ne veux pas laisser ma famille souffrir, Baba s'il y avait du boulot au Congo, je ne pouvais pas me retrouver à effectuer ce travail, c'est pour ça que je viens ramasser même les bouteilles au dépotoir pour aller revendre afin de faire vivre ma famille.

Le même discours a été relayé par un autre acteur Mr. KATUBA qui s'est plaint comme suit :

« Moi ça fait déjà deux ans que je suis dans ce travail des bouteilles plastique, ce qui m'a poussé à le faire c'est que je n'avais plus moyens de vivre « Ma kazi aina ko mu Congo »

La réutilisation des bouteilles plastiques ramassées est justifiée ici par le manque d'emplois. A ce propos, (G. de Villers 2002 :12) déclare que : « la manifestation majeure de la crise, est le processus de désalarisation massive de l'activité économique, lié à la suppression de nombre d'emplois du fait de la fermeture d'entreprises et de la réduction d'activités. Ce phénomène entraine la recherche d'autres sources de revenus par l'invention d'activités indépendantes ». L'absence d'emplois conduit à l'adoption d'activités d'entreprenariat comme le ramassage et la réutilisation des bouteilles plastiques.

En effet, étant sur terrain nous avons remarqué que la plupart des acteurs adultes sont des femmes. En effet, à l'aube du XXIème siècle, la situation des femmes sur le marché du travail est faite de paradoxe, de contraste, des contradictions. Nous assistons à une transformation sans précèdent de la place des femmes dans le salariat qui ne s'est pas accompagnée d'un déclin conséquent des inégalités (Muruani, M., 2011 :3). L'activité féminine ne cesse de croitre, elle progresse à la manière d'une lame que rien n'arrête. C'est

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ainsi que dans cette activité de bouteilles plastiques « tuma ntshupa », nous avons compris que les femmes sont beaucoup plus impliquées. Et dans la plupart des cas, ce sont elles, qui remplissent le rôle de grossistes au niveau du dépotoir.

(Muruani, M. 2011 :53), explique cette situation en affirmant que : « sur le marché du travail, les disparités entre hommes et femmes ne se limitent pas aux inégalités professionnelles, à celles qui touchent au travail. La République Démocratique du Congo, comme la majorité des pays africains, connait aujourd'hui une situation de plein chômage. La pénurie d'emplois et le rationnement du travail se sont durablement installés dans le fonctionnement économique. Ce qui conduit les femmes à développer un certains nombres des mécanismes de la débrouille ». Cette activité de ramassage, de vente et de réutilisation des bouteilles plastiques constitue en même temps une activité commerciale pour elles. Elles sont à la poursuite du profit ce qui leurs permet de vivre et d'assumer leur fonctions des femmes comme parents par ce qu'ayant des charges à assumer.

Pour appréhender l'apport de la femme dans la contribution de réalisations des besoins de la famille, nous nous référons au propos de Astrid MUNYEMBA, cité par (Nkulu K. et Rémon M. 2002 :69), la participation de la femme /épouse dans le budget du ménage n'est pas un fait nouveau à Lubumbashi. Ils mentionnent qu'avant la crise, beaucoup de femmes exerçaient des activités économiques dans le seul but d'épauler leur mari et de les assister dans la satisfaction de certains besoins de la famille, sans pour autant prétendre que leur contribution pécuniaire remplaçait ou égalait le salaire. C'est le cas maintenant, avec la crise économique, lorsque la ration alimentaire prévue pour un mois ne permet plus au ménage de satisfaire à ses besoins minimaux mensuels. La femme recourt à l'activité de l'achat, la vente et la réutilisation des bouteilles plastique ramassées.

Munyemba cité par Nkulu K. et Rémon M. écrit : « pendant cette période de crise où l'autorité des hommes, jadis construite sur le salaire et les avantages sociaux, est aujourd'hui lézardée, ne tenant que sur des béquilles peu sures, les femmes ménagères sortent de leur torpeur, mettent fin à leur rôle de figurantes imposé et des suiveuses résignées, enfilent des gants et s'apprêtent à la lutte pour la survie de leurs foyers ». C'est en fait, ce qui justifierait la présence des femmes dans ces activités au niveau du dépotoir, et ce, selon notre étude.

Nous avons aussi remarqué que, chaque acteur possède son propre contexte social et une histoire particulière qui explique l'exercice de l'activité de ramassage et de réemploie des bouteilles plastiques. En effet, nous avons constaté que la plupart des acteurs venaient

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d'autres contrés et ne sont pas originaires de la ville de Lubumbashi. C'est qui a justifié, comme susmentionné dans le deuxième chapitre la difficulté que nous avons eu à s'entretenir avec eux sur le plan du langage, du fait qu'ils s'exprimaient dans la plupart qu'en kiluba, tshiluba ou encore en lingala alors que nous, nous étions aptes à s'exprimer qu'en swahili et en langue française.

(DIBWE DIA M., 2002 :33), explique cette situation par le fait : « les villes congolaises connaissent depuis plus de trois décennies une prolifération d'activités économiques diversifiées qui échappent au contrôle du pouvoir politique. Entrainant ainsi l'accroissement du chômage au cours des différentes phases ». Le même auteur poursuit en disant que : « les chômeurs qui ne veulent plus regagner leur milieu coutumier cherchent des activités de substitution ». Ainsi en ce qui concerne le présent travail, ces acteurs s'investissent dans le commerce des bouteilles plastiques ramassées comme un substitut du travail salarié. La prolifération des activités économiques informelles telle que la réutilisation des bouteilles ramassées pour des produits alimentaires peut être alors interprétée comme une réponse à la situation de crise économique et sociale profonde que traverse le pays. Elle exprime une stratégie de survie conçue par les familles démunies. Nous avons catégorisés les acteurs au-delà de leur simple profil et motivation, en prenant en ligne de compte ce qu'ils font exactement dans le processus de réutilisation des bouteilles plastiques ramassées. Plus de détails dans la partie qui suit.

2.2. Catégories des acteurs impliqués dans la réutilisation des bouteilles plastiques

Dans la partie précédente, nous avons distingué les acteurs en termes de leur profil et de leurs motivations. Nous avons trouvé pertinent de les analyser cette fois-ci sous un autre angle. En effet nous avons fait le constat selon lequel tous les acteurs trouvés sur terrain ne font pas la même chose. Certains ramassassent directement les bouteilles pour ensuite les revendre, tandis que d'autres attendent que les bouteilles soient ramassées pour les acheter et les revendre par après. D'autres par contre, ramassent les bouteilles et les utilisent directement, mais il y en a aussi de ceux qui font le tout à la fois. Au-delà de cette énumération, nous avons aussi remarqué la présence des chauffeurs des camions poubelles qui vendent les bouteilles plastiques compris dans leur décharge. C'est ainsi que nous les avons catégorisé de la manière ci-après :

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· Les ramasseurs - vendeurs

· Les ramasseurs - utilisateurs

· Les acheteurs - vendeurs

· Les acheteurs - utilisateurs

· Les ramasseurs - acheteurs - vendeurs.

· Les camionneurs

· Les utilisateurs-consommateurs

y' Les ramasseurs - vendeurs des bouteilles plastiques au dépotoir de la ville de Lubumbashi.

Cette catégorie d'acteur renferme uniquement les personnes qui ont comme activité, le ramassage et la vente des bouteilles. Ils ne se préoccupent pas du nettoyage de celles-ci, tout ce qui les intéresse c'est récupérer l'argent des bouteilles. Parmi les profils des acteurs précités, les ramasseurs-vendeurs sont majoritairement jeunes (7 à 18 ans). Car, c'est un moyen facile et rapide de gain. Les entretiens réalisés avec cette catégorie d'acteurs ont donnés ceci, d'un acteur impliqué dans le ramassage TRESOR :

« ... nous ramassons les bouteilles plastiques que nous revendons ici sur place aux gens qui sont installés de l'autre cotés... Nous on ne s'occupe pas du nettoyage de celles-ci c'est plutôt aux gens à qui nous les vendons d'en faire ce qu'ils veulent que je ne sais même pas... »

En effet, ce que nous avons pu comprendre qu'il existe au dépotoir des acteurs intéressé juste par le ramassage des bouteilles ainsi que par la vente de celles-ci. Sans pour autant s'occuper du nettoyage et de l'utilisation ultérieure de ces bouteilles. Une autre catégorie d'acteurs est celle des ramasseurs-utilisateurs.

y' Les ramasseurs - utilisateurs des bouteilles plastiques

En effet, cette catégorie est tout à fait autre que la précédente. Ces acteurs sont sur le site du dépotoir pour ramasser les bouteilles plastiques pour eux même, pour leur propre usage. Ils s'en servent comme emballage pour leur marchandises ; qu'il s'agisse de l'eau, du jus, miel ou autre... ; ces acteurs ramassent les bouteilles, les lavent selon que nous ont racontés les acteurs trouvés sur terrain. Et en voulant en savoir plus sur la manière dont ils

Après cet entretien, nous nous sommes intéressés à un acheteur- vendeur trouvé sur terrain mademoiselle LORY, Ses répliques étaient les suivantes :

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nettoient ces bouteilles, certains acteurs rapportent que, les bouteilles sont lavées à l'aide de l'eau chaude ; pour certains d'autres, à l'aide de l'eau froide avec du savon. Nous en parlons davantage dans la partie réservée aux pratiques relatives à la réutilisation des bouteilles plastiques. Une ramasseuse-utilisatrice Madame VIGNETTE interrogée, nous a répondue en ce sens :

« En effet je ramasse les bouteilles plastiques toujours ici au dépotoir, je les utilise pour y vendre de l'eau froide toujours ici au dépotoir et à la carrière de moellons qui est ici tout prêt ».

Par rapport à la catégorie précédente, ces acteurs sont aussi à la recherche de gain mais de manière indirecte dans le ramassage et l'utilisation des bouteilles plastiques. Ces acteurs ne voient pas dans les bouteilles plastiques ramassées une marchandise à vendre, mais plutôt un emballage pour leurs marchandises respectives. En effet, les ramasseurs-utilisateurs ont chacun un usage particulier des bouteilles plastiques ramassées. Mais pour les acteurs rencontrés sur terrain, l'usage le plus courant est l'emballage. Passons à présent à une autre catégorie qui est celle des acheteurs-vendeurs.

? Les acheteurs - vendeurs des bouteilles plastiques.

En effet, s'agissant des « acheteurs - vendeurs », nous avons compris que sur le site du dépotoir de la ville de Lubumbashi, il se trouve une catégorie des personnes dont la présence est justifiée par la recherche des bouteilles plastiques. Contrairement à la première catégorie, leur objectif n'est pas de les ramasser, mais plutôt de les acheter auprès des ramasseurs permanents. C'est dans ce cadre qu'un ramasseur nous a répondu en ces termes :

« Nous ramassons les bouteilles plastiques que nous revendons ici sur place aux gens qui sont installés de l'autre cotés..., je ramasse et je vends aux gens qui viennent en chercher ici dans le dépotoir qui à leur tour vont vendre aux utilisateurs tels que les vendeurs d'eau, de l'huile pour les grosses bouteilles de dasani, crystal de la brasimba... »

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« En fait acheter les bouteilles au niveau du dépotoir pour les revendre ailleurs, est mon travail depuis plus de 3 ans, c'est une marchandise, et puis c'est un très bon marché »

Il est à noter que, ces individus font de cette activité un commerce, ils sont considérés comme des grossistes. C'est-à-dire qu'ils viennent chercher les bouteilles à un prix dérisoire pour aller les entretenir et les revendre à un prix un peu plus élevé en visant ainsi de cette activité le bénéfice. Pour eux, la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées est une activité lucrative. Par conséquent les bouteilles leurs sont vendues telles qu'elles ont été ramassées sans aucun entretien, c'est à eux que revient la charge de les nettoyer. La réutilisation des bouteilles plastiques ramassées constitue pour ces acteurs, une activité principale de survie. La marge bénéficiaire qu'ils gagnent leur permet de maintenir la stabilité de leur famille et subvenir ainsi à leur besoin. La liste est encore longue en ce qui concerne les catégories d'acteurs impliqués dans le processus de réutilisation des bouteilles plastique ramassées. Nous traitons dans la partie qui suit, des acheteurs-utilisateurs des bouteilles plastiques ramassées.

? Les acheteurs - utilisateurs des bouteilles plastiques.

En effet, s'agissant de cette catégorie, elle renferme les acteurs qui s'intéressent aux bouteilles ramassées uniquement pour un usage propre. D'après les observations, il s'agit majoritairement des commerçants d'huiles, de miels, d'eaux froides, de jus, du pétrole... qui achètent les bouteilles soit auprès ramasseurs-vendeurs ou encore acheteurs-vendeurs des bouteilles ramassées.

Cette catégorie ne doit pas être confondue à celle des ramasseurs-utilisateurs. En effet, la différence réside dans le fait que les acheteurs-utilisateurs paient les bouteilles ramassées en vue de les utiliser tandis que les ramasseurs-utilisateurs ramassent les bouteilles au dépotoir en vue de les utiliser.

? Les ramasseurs - Acheteurs - vendeurs

En effet, pour ce qui concerne cette catégorie des acteurs, il s'agit juste des acteurs intervenant presque dans tous les processus de ramassage, achat et vente. Ils jouent en même temps le rôle du ramasseurs au dépotoir, puis ils se transforment en acheteurs pour compenser la quantité des bouteilles qu'ils ont ramassées, et se transforment en vendeurs parce qu'ayant

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recueillis plusieurs bouteilles. Après, ils les nettoient et les revendent à un prix plus élevés par rapport à celui avec lequel ils en ont eu accès au dépotoir pour l'achat. Ainsi, les bouteilles qu'il aurait ramassées se rangent du coté de bénéfice. C'est en fait, des acteurs ayant le capital de commerce pour l'achat des bouteilles plastiques et le renforcent en agissant aussi en ramasseurs. Cela se fait déroule surtout au moment où les camions de quelques entreprises de la place viennent jeter plusieurs bouteilles au dépotoir.

? Les camionneurs transportant les déchets des bouteilles plastiques pour leurs entreprises.

Sur base des observations de terrain, nous avons fait le constat selon lequel les ramasseurs attendaient l'arrivée des camionneurs avoir des bouteilles en abondance. L'idée de catégoriser les camionneurs parmi les acteurs impliqués dans le processus de réutilisation des bouteilles plastiques nous est parvenue lorsque nous avions découverts que ceux-ci vendaient les bouteilles comprises dans leurs décharges auprès des acheteurs-vendeurs et des acheteurs-utilisateurs. Voici ce que nous a relatés un acheteur trouvé sur terrain :

« C'est quand les camions poubelles viennent déposer les immondices qu'on gagne un peu plus d'argent pace qu'elles apportent beaucoup des bouteilles que nous achetons pour revendre... ».

Un autre acteur interrogé, a relayé les mêmes propos en ces termes :

« Le camionneur nous vendent des bonnes bouteilles en plus, des bouteilles plus propres que celles que nous achetons auprès des ramasseurs. Les petites bouteilles DASANI de 0.5l ils nous les vendent forfaitairement alors que les bouteilles de 1.5l ils les vendent 3 à 100Fc. Ensuite nous allons aussi les vendre auprès de nos clients respectifs... ».

Au travers de cette recherche, nous avons pu comprendre que ce phénomène de réutilisation des bouteilles plastique a touché aussi certains employés ou camionneurs de certaines entreprises de la ville. Les employés ont développé certains mécanismes qui leurs permettent d'avoir un peu d'argent chaque fois qu'ils viennent déposer les déchets au niveau du dépotoir. Pour ainsi espérer gagner une somme consistante, il leur faut un grand nombre des bouteilles à vendre. C'est pourquoi, ils développent un mécanisme qui commence dans

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l'usine. Il s'agit donc, partant de l'usine, l'employé prend son temps de froisser surtout les grosses bouteilles de 1.5litres, afin que l'entreprise les déclare impropres pour leur utilisation de sorte qu'elles soient jetées à la poubelle. Après, les bouteilles sont transportées dans le camion poubelle à destination du dépotoir de l'entrée de la ville pour rejet. Une fois dans le camion, elles se transforment en une marchandise du camionneur (le chauffeur et son partenaire). Arrivé sur le lieu, nous constatons en tant qu'observateur, qu'il y'a déjà des bouteilles bien entassées dans des sacs destinées à telle ou telle autre commande qui a était faite parfois soit par téléphone soit à travers un accord entre ces acteurs.

Arrivé au dépotoir, les camionneurs ont tout leur temps, le moteur à l'arrêt pour que les clientes dans la plupart, arrangent les bouteilles afin de les compter pour qu'elles payent la facture, après avoir compté les bouteilles en bon état de réutilisation.

Notons par ailleurs que, les bouteilles vendues par ces camionneurs sont vraiment propres dans la plupart des cas, parfois non encore utilisées. Après avoir analysé, les acteurs intervenants dans le processus de réutilisation des bouteilles plastiques ramassées, vient ensuite l'étape de l'analyse des pratiques relatives à la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées.

? Les utilisateurs - consommateurs des produits contenus dans les bouteilles plastiques en réutilisation.

S'agissant de cette catégorie, les acteurs impliqués ont des avis différents face à cette situation de ramassage et de réutilisation des bouteilles plastiques pour des produits alimentaires. Ces avis, nous avons compris qu'ils seraient basés sur le rang social de la population impliquées. C'est ainsi que, sur terrain nous avons trouvé que la classe moyenne se méfie de consommer les produits alimentaires vendus dans des bouteilles plastiques réutilisées, parfois juste parce que ignorant la provenance de ces bouteilles. Comme nous a souligné l'un d'entre eux Mr. RUASHI en ces termes :

«Je n'aime pas prendre ces histoires, ces gens-là sont des sorciers ils ramassent les bouteilles et viennent nous y vendre de l'eau, le jus de l'huile et autres, c'est pourquoi pour l'huile je m'amène très souvent avec ma propre bouteille, par ce

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que je ne sais même pas où ils ramassent ces bouteilles dans lesquelles ils nous vendent ».

Mais il faut noter par contre que, certaines personnes ne trouvent rien de mal en ramassant, réutilisant les bouteilles plastiques ramassées. Pour le simple fait qu'elles viennent étancher leur soif. Les bouteilles plastiques viennent au secourt quand ces acteurs ont besoins de certains produits dont l'économie rend l'accès difficile par leur prix élevé dans des bouteilles manufacturées. Par conséquent, banalisent est se créent des anecdotes comme mécanisme de défense. Au-delà de tout, ces acteurs savent bien tous les parcourt que subissent ces bouteilles ramassées avant d'être réutilisées. C'est ainsi que l'un d'entre eux s'exprime en ces termes :

« ...ah ! Un noir ne meurt jamais des microbes, je bois souvent cette eau et ça ne fait rien, et surtout que cela coute moins que les autres là... »

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? Schéma illustrant le cheminement des bouteilles plastiques jusqu'à la réutilisation

·

Les

dépositaires

Entreprises de
production des

boissons gazeuses, de
l'eau dans des

bouteilles plastique

Bouteilles
plastiques
Ramassées

Réutilisées

Les poubelles

Le dépotoir

Acteurs Acteurs

· Les ramasseurs -vendeurs - les camionneurs
- les cantonniers,...

- Utilisateurs consommateurs

Marchés

· Acheteurs-vendeurs

· Les acheteurs-utilisateurs.

· Les ramasseurs-acheteurs-vendeurs.

Déchets incinérés

Transport des déchets (bouteilles plastiques)

Les

consommateurs

(Bouteilles manufacturées et réutilisées)

Les ramasseurs - utilisateurs

· Les acheteurs - vendeurs

· Les ramasseurs - acheteurs - vendeurs

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III. 3. Les pratiques relatives à la réutilisation des bouteilles plastiques.

Parmi les questions auxiliaires assignées à cette recherche, l'une interroge les pratiques relatives à la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées. Nous analysons dans cette partie du mémoire, les pratiques observées dans le processus de réutilisation des bouteilles plastiques. En effet, nous avons découvert une multiplicité des pratiques que nous avons regroupées en cinq. La première est la pratique « Ku lokota » ou le ramassage, ensuite vient la pratique « Ku trier » ou le triage, puis viens la pratique « Ku pomper », après il y a la pratique « Mayi ya savon » et enfin nous présentons la pratique « Mayi ya moto ». Notons que ces dénominations relèvent purement d'un registre descriptif, mais à travers les entretiens nous avons pu desceller leurs sens auprès des acteurs respectifs.

3.1. La pratique « ku lokota » ou le ramassage

La pratique « Ku lokota » est un terme swahili, qui signifie selon le petit robert (2010 : 2112) : « l'action de prendre quelque chose par terre ». Cette pratique consiste, dans notre étude, à rechercher des bouteilles plastiques réutilisables, dans les tas d'immondices au dépotoir central. Un ramasseur Mr. KALAU trouvé au dépotoir, nous a parlé de cette pratique de manière suivante :

« Moi je viens tous les jours le matin au dépotoir, je viens chercher les bouteilles parce que c'est ici où l'on en trouve en grande quantité, pour avoir un peu d'argent... les bouteilles sont visibles mais parfois il faut remuer les déchets pour les voir ».

Toujours dans le souci de comprendre mieux cette pratique, nous avions interrogé un autre acteur qui nous a donné ces informations :

« Je ne vais pas te cacher mon cher, en matière des bouteilles plastiques nous assistons à tout ici au dépotoir. Les gens ramassent parfois même les bouteilles remplit d'urines, ils la déversent juste à côté et prennent la bouteille, mais si nous vivons c'est juste grâce à Dieu qui nous gardes... ».

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Il est important de noter que, c'est la pratique du ramassage qui justifie le choix même de notre étude. Car, le ramassage est la pratique principale dans le processus de réutilisation des bouteilles plastiques. Ainsi, nous comprenons que les bouteilles plastiques se trouvant au dépotoir ne sont pas considérées comme des déchets par les acteurs trouvés sur terrain. En effet, les acteurs donnent de la valeur à ces bouteilles et c'est la raison pour laquelle ils font le ramassage. Nous sommes parvenus à problématiser cette pratique pour comprendre les valeurs qu'accordent les acteurs aux bouteilles plastiques qui, au départ étaient considérées comme des déchets. Selon les propos recueillis, les acteurs du ramassage s'intéressent uniquement aux bouteilles à ramasser tout en ignorant le contenu. Tout ceci pour maximiser les recettes, car, plus les bouteilles sont nombreuses et plus la somme à gagner est consistante. Une autre pratique observée est la pratique « Ku trier ».

II.2. la pratique « ku trier ».

En effet, ce terme est un mélange du swahili tiré du français, qui signifierait tout simplement « faire le tri ». Dans le sens de notre étude c'est juste faire le tri des bouteilles plastiques, après les avoir ramassées des immondices et ce, pour les distinguer. Parce qu'il existe, en fait deux catégories des bouteilles « a cachées » et les « sans caché », selon les termes recueillis auprès de ces acteurs, Pour ce qui concerne plus particulièrement les bouteilles de DASANI. Et ainsi la vente de ces bouteilles sur le plan de prix est différente. Les bouteilles en bon état et avec caché, du logo de DASANI coutent plus chères que, celle sans caché de la même qualité. Pour cela, les acteurs plus particulièrement les ramasseurs - vendeurs, doivent les trier pour les différencier afin de procéder à la vente. Trier les bouteilles, c'est aussi faire la différence entre les grosses bouteilles de 1.5litres de DASANI qui, sur le marché sont plus recherchées et sont plus chères que les autres bouteilles. Le tri se fait en rapport avec la marque, car, les bouteilles DASANI se vendent plus chères que les autres marques. Comme l'explique un acteur interrogé :

« Les bouteilles qui nous intéressent plus sont de marque DASANI, CRYSTAL, COCA COLA... aux camions, nous achetons 4 grandes bouteilles à 100Fc pour aller les revendre à 1=100Fc. Les petites bouteilles de 0.5l nous les achetons aux camions à 15=100Fc, pour les revendre à 7=100Fc. Mais ces sont les bouteilles DASANI qui nous procurent beaucoup plus d'argent... »

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La pratique « Ku trier » est en fait une sélection des bouteilles du point de vue de leurs grandeur, leurs qualités ainsi que leur marque. Les grandes bouteilles seraient plus rentables que les petites et certaines marque seraient plus recherchées que d'autres. Notons que le tri est une pratique qui ne se limite pas au ramassage, mais dans la suite du processus. Ainsi les ramasseurs ont aussi des préférences dans leurs activités, ils opèrent des choix entre tel ou tel marque de bouteilles à ramasser, en visant ainsi la marchandise qui a plus la capacité d'être écoulée facilement que les autres. Ce qui implique que lorsqu'il s'agit des bouteilles de marque DASANI, elles sont jalousement triées pour être revendues et subissent donc des traitements particuliers. Nous avons observé une autre pratique propre aux acteurs, il s'agit de la pratique « Pomper ».

II.3. la pratique « pomper »

Mais ce qui les rendraient en fait souillées , nous estimons par notre observation que c'est plutôt la pratique « pomper » parce qu'elles sont toutes obligées de passer par la bouche d'un individu (ramasseur) afin de reprendre sa forme initiale, et que ces bouteilles ne font objet d'aucun nettoyage de la part des ramasseurs mis à part les prendre et « les pomper » ensuite les utiliser

.Notre passage au dépotoir, nous a permis de découvrir une autre pratique qui permet aux ramasseurs d'entretenir leurs bouteilles ramassées. Pour ce qui concerne la pratique « pomper », Il s'agit selon les observations, de souffler dans les bouteilles froissées, dans le but de leur donner la forme initiale. Car, les bouteilles sont froissées par l'effet d'entassement dans les autres déchets. Cette pratique est plus observable chez les ramasseurs, qui ont le souci de remettre les bouteilles à la forme normale afin de les redonner de la valeur et les revendre aux acheteurs - vendeurs ou encore aux acheteurs - utilisateurs selon les classifications susmentionnées.

En effet, il est à noter que cette pratique parait problématique, du fait que selon les observations, les bouteilles ayant la marque DASANI sont encore non utilisées mais tout simplement froissées. Après, elles sont toutes obligées de passer par la bouche d'un individu (ramasseur) afin de reprendre sa forme initiale, et ces bouteilles ne font objet d'aucun nettoyage par la suite, vu qu'elles sont visiblement propres. Il faut donc noter que, ces bouteilles sont considérées propres après avoir subi la pratique « pomper » et n'ont plus droit à aucun autre traitement.

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Ainsi, cette pratique rend les bouteilles souillées et il y a risque de contamination des plusieurs formes de maladies. Car, le passage de la bouteille à la bouche pour être pompée, laisse des germes de salive. Dans le traitement des bouteilles ramassées, il existe d'autres pratiques que nous avons observées. Plus de détails dans les phrases qui suivent.

II.4. la pratique « Mayi ya Savon »

Dans le traitement des bouteilles plastiques ramassées, nous avons pris connaissance d'une pratique que les acteurs mettent en oeuvre pour nettoyer et désinfecter les bouteilles ramassées. En effet, la pratique « Mayi ya savon » exprime la manière dont les bouteilles sont nettoyées dans l'eau avec du savon. Voici un extrait d'entretien avec un acteur de cette pratique :

« Nous ramassons et achetons les bouteilles au dépotoir, après quoi, nous nous rendons avec chez nous où nous mettons les couvercles dans l'eau avec du savon en poudre (OMO) pour les désinfecter. Ensuite nous nettoyons les bouteilles à l'eau avec du savon en poudre après quoi, nous allons à notre tour les vendre à nos clients qui vendent de l'huile, l'eau froide, le pétrole,... »

Un autre acteur a émis les mêmes propos :

« Quand je ramasse les bouteilles, elles sont très sales parce que c'est de la poubelle que je les tire, je vais avec chez moi à la maison ou je les lave avec de l'eau froide. Je rince les capsules avec du savon en poudre.... »

Nous avons observé cette pratique chez les acheteurs - vendeurs, acheteurs - utilisateurs et parfois chez les ramasseurs -vendeurs, qui traitent les bouteilles plastiques ramassées des immondices (déchets).

Il est à noter qu'un médecin l'a souligné dans un entretien que : « si les bouteilles ne sont lavées avec de l'eau mélangé au chlore, elles sont vecteurs de plusieurs maladies » nous pouvons citer entre autre la tuberculose surtout qu'au dépotoir l'on ne sait qui a utiliser la bouteille en premier, par conséquent il faudra s'en méfier. Nous comprenons par-là que, l'eau de savon en poudre ne peut exterminer toutes les bactéries qui peuvent infecter les bouteilles

« Pour moi je pense qu'on ne peut donc pas laver les bouteilles plastiques avec de l'eau chaude parce qu'elle les

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dans les immondices. Outre cela, il existe des bactéries telles que celles de la tuberculose « bacille de koch », celles-ci ne peuvent être exterminées que par de l'eau de chlore. Par conséquent, cette pratique de « Mayi ya savon » selon notre analyse, n'est qu'une simple formalité que remplit ces acteurs pour ainsi dire qu'ils ont désinfecté les bouteilles ramassées, mais ces bouteilles bien que traitées avec cette eau seraient vecteurs des plusieurs maladies. Car selon le même médecin, certaines bouteilles seraient utilisées comme « crachoir parfois dans des hôpitaux et les ramasseurs n'ont pas le temps de se demander sur la provenance des bouteilles qu'ils recueillent des immondices».

Il faudra tout de même souligner que, la pratique « mayi ya savon » s'effectue parfois au niveau du dépotoir. Il s'agit pour ces acteurs de ramasser les bouteilles et les entretenir qu'au niveau du dépotoir et ce, à l'aide de l'eau tirée d'un puits se trouvant non loin de ce site donc dans une des parcelles voisines du dépotoir. En effet, certains acteurs se sont déjà trouvé un seau qu'au dépotoir dans lequel ils se débarbouillent après leurs activités, et c'est le même seau qui sert du lavage des bouteilles ramassées pour le rendre visiblement propre. Ensuite, les bouteilles sont acheminées chez les acheteurs-utilisateurs. Notons par ailleurs que, certains d'autres acheminent les bouteilles ramassées au niveau des tuyaux perforés de la REGIDESO pour le lavage parfois sans savon.

II.5. la pratique « Mayi ya Moto »

Outre toutes ces pratiques susmentionnées, nous sommes arrivés à la pratique de l'utilisation de « l'eau chaude » pour désinfecter les bouteilles ramassées. En effet, cette pratique suscite des discussions dans le monde des acteurs auprès desquels nous avons eu à effectuer notre recherche. Les uns supposent que cette pratique n'intervient que dans le cas où les bouteilles sont froissées, afin de les retourner à la normale. Ils disent que si les bouteilles sont normaux, les nettoyer avec de l'eau chaude les déformeraient. Les autres pensent que, c'est dans les sens de désinfecter les bouteilles des bactéries qu'ils font recourt à cette pratique. Un acteur s'explique sur cette pratique :

« Toutes les bouteilles, je ne les lave pas avec de l'eau chaude seulement les bouteilles froissées que j'utilise de l'eau chaude pour les ramener à leur forme normale ».

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déforme, à la place quelques fois j'utilise « Le javel » pour les désinfecter si j'en ai... ».

Or, nous étant scientifique, nous savons que l'eau chaude ne peut pas exterminer toutes les bactéries parce que, certaines bactéries ont la capacité de résister même à 100°C d'où ils parviennent à former les spores comme moyen de défense.

Il faudra aussi noter au-delà de tout que, cette pratique oppose encore des discussions entre scientifiques pour les bouteilles des boissons gazeuses, de l'eau et autres, entre autres les bouteilles PET. Certains scientifiques, En effet selon une étude menée par le Centre Africain pour l'Eau potable et assainissement portant sur la gestion des déchets plastiques dans l'espace UEMOA,( novembre 2011), il est énoncé que les plastiques sont issus majoritairement du pétrole ou du gaz naturel et sont composés d'éléments comme le Carbonne, l'hydrogène, l'oxygène, l'azote ou soufre, comme c'est le cas des bouteilles plastiques qui fait partie de ce qu'on appelle PETE ou PET : Polyéthylène Téréphtalate qui représente environ 32% des plastiques. Il contient du HDPE (high-density polyethylene) et de l'antimoine, de substances cancérigènes dont les doses augmentent avec la durée de conservation. Il serait dangereux pour la santé et porterait atteinte à la fertilité tant chez les hommes que chez les femmes. Et celles-ci posées à des températures élevées accentueraient la libération de ces substances cancérigènes.

Les acteurs de la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées font recours à la pratique « Mayi ya moto » pour désinfecter les bouteilles, et pour remettre les bouteilles dans leurs formes initiales. Mais ces acteurs ignorent la composition chimique des bouteilles plastiques et la réaction qu'entraine le contact des bouteilles avec de l'eau chaude.

En effet, il est à noter que, chaque fois qu'on été en contact avec les acteurs ramasseurs-vendeurs, et lorsqu'on voulait savoir le but final de ce ramassage et la vente. Savoir si ces bouteilles ramassées sont destinées à quelle usage ; la réponse a toujours été « nous, on ramasse et on vend seulement, nous ne savons pas que ce qu'ils en font ».

Le dynamisme du secteur informel repose sur sa spontanéité et sa capacité à s'adapter pour investir tout site d'activité rémunératrice potentielle. Il offre, notamment, des perspectives à des personnes sans qualification, « laissés pour compte » du système d'éducation, sans ressources, et surtout à des ruraux en difficulté. La notion de

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« débrouillardise », fortement mise en avant par les artisans, est une notion socle. Fabrice Escot (2014 :108). C'est ainsi que, dans les phrases qui suivent nous avons ressortis les logiques qui sou tendent cette activité de ramassages, achat et vente des bouteilles ramassées pour la réutilisation et nous les avons explicité.

3. LES LOGIQUES SOUS-TENDUES DANS LA REUTILISATION DES BOUTEILLES PLASTIQUES

La réutilisation des bouteilles plastiques peut être appréhendée de différentes manières, selon qu'on s'intéresse à tel ou tel autre, ou encore d'une réalité à une autre. En se basant sur les discours des acteurs, la réutilisation des bouteilles exprime une forme de débrouille des acteurs dans une logique de survie. Nous avons dépassés cette manière de comprendre la réutilisation des bouteilles plastique en inscrivant cette activité dans une logique de réduction des déchets plastiques. Car, nous avons compris que la réutilisation des bouteilles plastiques concourait à réduire les déchets plastiques dans la ville de Lubumbashi. Les couches défavorisées voient dans la réutilisation des bouteilles plastiques un accès facile à certains produits alimentaires qui couteraient plus chers dans les magasins. La réutilisation des bouteilles plastiques est comprise dans ce sens comme un équilibre socio-économique.

1. La logique de survie

La plupart des acteurs trouvés sur terrain, avouent ne pas avoir une autre occupation à part celle du ramassage, de l'achat ainsi que de la vente des bouteilles plastiques. La réutilisation des bouteilles plastiques est comprise ici comme le moyen par lequel ces acteurs se débrouillent pour survivre.

Parlant du concept de débrouille comme économie de survie, cette population exerçant cette activité considérée comme informelle parce que, ne respectant aucune norme sanitaire, (G. de Villers 2002 : 11) définit l'activité informelle comme étant des activités échappant au cadre institutionnel et réglementation officielle de l'économie, qui sont dès lors non contrôlées et non enregistrées et, à des degrés divers. En dépit du fait qu'elles sont les plus souvent pratiquées au grand jour, ne se conformant pas à la règlementation ou ayant un objet contraire à la loi.

Le développement de cette activité comme moyen de survie, est engendré par une dimension de crise, ce qui induit le développement de l'économie informelle ou des pratiques informelles, celles de ramasser les bouteilles plastiques. Ce ramassage, comme nous l'avons déjà souligné, ne se réfère à aucune norme sanitaire. Les bouteilles sont ramassées quel que

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soit leurs états, l'essentiel est qu'elles gardent juste leur forme afin d'être soit revendue (marchandise) ou réutilisée pour y vendre de la marchandise, de l'eau froide, du vin, du jus et autres... tout en ignorant la provenance de ces bouteilles lors du ramassage au dépotoir.

« Baba (papa) s'il y avait du boulot au Congo, je ne pouvais pas effectuer ce travail, au lieu de voler mieux vaut que je vienne ramasser même les bouteilles au dépotoir pour aller revendre afin de faire vivre ma famille... »

Pour cet acteur, la réutilisation des bouteilles plastique est un entreprenariat par manque de boulot officiel. La plus part des acteurs se disent « chômeurs » par conséquent, ils se lancent dans cette activité qu'ils considèrent aujourd'hui comme étant bénéfique pour eux parce qu'elle les permet de survivre malgré le maigre revenus.

La prolifération des activités économiques informelles telle que la réutilisation des bouteilles ramassées pour des produits alimentaires peut être alors interprétée comme une réponse à la situation de crise économique et sociale profonde que traverse le pays. Elle exprime une stratégie de survie conçue par les familles démunies. Cette situation est expliquée par Mvodo P. (2002 :114), comme l'esprit combatif du congolais et son instinct de survie qui ont pris le dessus sur sa situation de misère. Car étant informés de tous les malheurs qui se sont abattus sur la société congolaise, d'aucuns s'imaginèrent que les rues et avenues seraient rapidement jonchées de cadavre. Mais Dieu merci souligne le même auteur, lorsque les gens ont compris que la situation de crise perdurait, ils ont entrepris de sauver ce qui pouvait l'être. Plus encore que dans la période antérieure, les formules magiques de l'existence quotidienne sont entre autre « se débrouiller », les initiatives privées se sont multipliées dans lesquelles nous classons aussi la pratique de ramassage et réutilisation des bouteilles plastiques « phénomènes Tuma Nthsupa ».

Dans ce domaine, le développement des activités informelles, les femmes jouent un rôle moteur. Nombreuses sont celles qui assument un rôle de chef de famille, car, le ramassage, l'achat, la vente et la réutilisation des bouteilles plastiques leur sert de moyen de subsistance. C'est ainsi que, dans une enquête initié par (Nkulu, K. et Marcel, R. 2002 :6667), ils soulignent que « la population de la ville de Lubumbashi a une longue liste de petites activités auxquelles elle recourt pour survenir à ses besoins. Ils ont estimé que toutes ces activités font partie des activités dites de « débrouille ». Beaucoup d'entre elles se croisent tantôt avec le petit commerce, tantôt avec les petits métiers ». À cette liste non exhaustive

L'anomie est une des formes de la tension globale entre les buts que fixent la culture d'une société et les moyens socialement admis pour les atteindre. Ainsi de tous coté s'exerce

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d'activité qui permet à la population de Lubumbashi de survivre, nous y ajoutons la réutilisation des bouteilles plastique ramassées, qui est un processus et une activité lucrative pour les acteurs.

Pour justifier notre idée, MacGffey (Nkonde, N. et Rémon, M. 2002 :67), écrit que « le peuple a pris son destin en mains et est parvenu à organiser une économie parallèle afin de pallier l'incapacité de l'économie formelle » ; qui, du reste est par terre. Le recourt aux activités de ramassage et réutilisation des bouteilles plastiques devient de plus en plus nécessaire pour suppléer aux déficits familiales.

L'organisation d'une structure sociale et le poids des inégalités économiques seraient criminogènes comme l'affirme Faget, J. (2013). Cela s'explique par le fait que nous sommes dans une société qui ne permet pas à tout membre de la structure sociale d'accéder aux besoins qu'il ressent facilement ; dans un monde où la théorie de DARWIN est en vigueur. Parce que il faut survivre et s'adapter, question de s'adapter les individus tombent dans des pratiques avec la réutilisation des bouteilles plastiques, et qui leur permettent tant soit peu d'accéder aux besoins ressentit et c'est ce qui nous pousse à faire recourt à la théorie de l'anomie dans notre travail.

L'anomie, n'étant pas la conséquence d'un état morbide ou anormal de la société, mais plutôt le produit de la structure sociale comme le souligne (Faget, J.2013). Et partant de l'interrogation de Merton cité par (Faget, J. 2013), comment des structures sociales peuvent elles, dans des cas déterminées, pousser des individus à adopter un comportement déviant ? Pour le savoir Merton a distingué deux éléments dans la réalité que nous adaptons aussi à la situation de nos résultats :

- Les buts, les intentions et les intérêts définis par la société ; - Et les moyens légitimes pour atteindre ces buts.

En effet, pour la plupart de nos interviewés, le but est de vendre les bouteilles et d'en réutiliser pour arriver à une finalité qui est l'obtention d'argent de survie , parce qu'ayant des familles à nourrir, des besoins à remplir. Comme ils n'ont pas l'accès facile à l'argent par conséquent ils se créent une manière qui leur permet de couvrir les deux bouts.

« La gestion des déchets en matières plastiques dont fait partie les bouteilles plastiques posent assez des problèmes, il n'existe donc

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une pression qui valorise la réussite financière, « l'accroissement de ses revenus », qui prône une combativité sans relâche pour atteindre l'idéal.

or, souligne Merton (Faget, J., 2013), les mécanismes économiques ne permettent pas à tous d'accéder légalement à la richesse. Il s'ensuit donc des phénomènes de déviance afin de s'adapter ; c'est ce que nous avons pu déduire du phénomène de pratique de ramassage et de la réutilisation des bouteilles plastiques qui, déjà interdit mais pour une question d'adaptions à des situations financières, elle se poursuit si bien que c'est dans l'illicites.

« ...je viens ici pour chercher mon argent de poche en ramassant les bouteilles plastique et les revendre, je gagne parfois dans le 5 000fc par jour et ce qui m'a entrainé à faire ce boulot c'est la situation du pays pour ne pas rester dans le quartier à ne rien faire je me suis intégré dans ce travail... »

« Ce qui me pousse à ramasser les bouteilles, c'est tout simplement l'esprit de créativité, afin de subvenir à mes besoins et celles de ma famille vu qu'il n y a pas de boulot ; pour éviter de voler, je serais arrêté et laisser ma famille souffrir... »

Ces acteurs sur terrains, chacun étant soumis à des tensions différentes, tentent de les résoudre à leur façon, et ainsi s'adapter au phénomène économique collectif. Pour certains c'est la situation de famille, des études et autres... qu'il tente d'assouplir par le phénomène de ramassage et réutilisation des bouteilles plastique au dépotoir. Les autres parce qu'ils ont été entrainé afin de subvenir aux situations économiques de leur famille, les autres aussi c'est juste pour subvenir à leur besoin personnel. Une autre logique sou tend la réutilisation des bouteilles plastiques, il s'agit de la logique de réduction des déchets plastiques.

2. La logique de réduction des déchets plastics

En effet, concernant la réutilisation des bouteilles plastiques, après que nous ayons effectué le terrain, nous avons compris que la gestion des bouteilles plastiques comme déchets poserait assez des problèmes ; comme nous a aussi confirmé un inspecteur chargé de service technique de l'environnement de la Mairie de Lubumbashi :

La matière plastique présente des problèmes spécifiques, la quantité du plastique que l'on trouve dans nos déchets augmente plus vite que n'importe quel autre composant

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pas une politique sur le plan institutionnel devant régir cette gestion. C'est ainsi que nous tombons dans la réutilisation par les particuliers, parce que pour les institutions Etatiques la solution par rapport aux bouteilles plastiques (déchets) ne viendra qu'avec le partenariat signé entre la Mairie et les sud-africains pour le recyclage des déchets plastiques et ce, d'ici 2020 et dont le site est en plein aménagement, d'où l'on voit ces gens les ramasser et les réutiliser on y peut rien avec la conjoncture du pays... ».

La réutilisation des bouteilles plastiques vient comme une substitution des politiques publiques de gestion des bouteilles plastiques pourtant inexistante dans l'administration publique. Le discours de l'inspecteur dévoile le coté fonctionnel des pratiques de réutilisation des bouteilles plastiques ramassées. Cette manière d'appréhender la réutilisation des bouteilles plastiques nous éloigne de conceptions selon lesquelles ces pratiques sont problématiques. Car, le réemploi des bouteilles plastiques ramassées pourrait paraitre problématique sur le plan de la sécurité sanitaire, mais joue un grand rôle dans la réduction de ces déchets plastiques.

La réutilisation ne constitue pas vraiment un problème comme nous l'avons souligné précédemment, parce qu'elle répond à une des stratégies de gestion des déchets. A travers cette étude, nous nous sommes intéressés beaucoup plus dans les pratiques qui accompagnent cette réutilisation. Nous trouvons qu'elle est fonctionnelle dans la mesure où elle concourt au traitement, et à la réduction des déchets plastiques. Cette réutilisation est un moyen de traitement des déchets parmi tant d'autres, car, notons qu'au niveau du dépotoir tous les déchets sont traités par incinération sans tenir compte d'aucune norme technique ou environnementales. Et qui produirait beaucoup des problèmes avec l'avènement du réchauffement climatique. Surtout qu'il faudra noter qu'il n'existe aucune politique en matière des déchets plastiques dans la ville de Lubumbashi, sur le plan institutionnel.

Des études ont relevé que la gestion des déchets, étant une des branches de la rudologie appliquée, est la collecte, le transport, le traitement, la réutilisation ou l'élimination des déchets, habituellement ceux produits par l'activité humaine, afin de réduire leurs effets sur la santé humaine, l'environnement, l'esthétique ou l'agrément local.

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d'ordures. Plus de la moitié provient des emballages, les plastiques sont des polymères chimiques formés des chaines des composés carbonés. Les propriétés des nombreuses sortes de plastique, sont différentes selon leur composition chimique. La plupart des plastiques sont chimiquement stables, ne se déchirent ou ne se décomposent pas facilement. Cette caractéristique, essentielle pour l'emballage de certains produits comme les aliments, engendre des problèmes sur le long terme.

En fait, « la plupart des déchets en plastiques jetés dans des décharges subsisteront probablement des siècles » (Raven, P., Berg, L, -R. et Hassenzahl, D., 2009). D'où la nécessité de les réutiliser pour ainsi prolonger leur vie et diminuer leurs effets négatifs sur l'environnement. C'est ainsi que souligne un des acteurs que :

« Si l'Etat ne fait rien avec ces bouteilles, et que nous nous en avons besoin est-ce c'est un problème ? Au lieu de le laisser les bruler mais nous les ramassons... on aide d'ailleurs à diminuer la quantité de déchets à bruler... »

Partant des principes généraux de gestion de déchets plastiques, dans les pays en développement, les pratiques de gestion des déchets liquides et solides en particuliers contredisent les principes de prudences écologique et de développement durable, plus encore que dans les pays industrialisés. Ces pratiques ont des impacts désastreux à court et long terme, pour la santé des populations, le sol et les ressources. La situation est particulièrement critique dans les villes où les densités élevées de population concentrent les déchets et compliquent les problèmes tel qu'il en est le cas de la ville de Lubumbashi. Les besoins en assainissement sont rarement couverts de manière satisfaisante par des autorités compétentes. (Gestion Durable des Déchets et de l'Assainissement Urbain, 2000 : 09).

La gestion des déchets est régit par une règle de trois « R » qui constitue les stratégies à adopter pour une bonne gestion :

- Réduire les déchets ;

- Réutiliser ; - Recycler.

La hiérarchie des stratégies a plusieurs fois changé d'aspect ces derniers années, mais les concepts sous-jacent ont demeuré la pierre angulaire de la plupart des stratégies des déchets : utiliser au maximum les matériaux et générer les minimum de rebuts.

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En effet, selon Kassay, N. dans une revue publiée in Environnement, changement climatique et sécurité alimentaire le 17 Mars 2015. « Les problèmes de gestion des déchets solides, liquides, toxiques et surtout en matière plastique ont atteint des proportions telles que les mesures prises à différents niveaux d'administration se sont révélées infructueuses. Le public, les acteurs privés formels comme informels et les chercheurs sont tenus éloignés des sphères d'analyse et de décision. Il suffit de traverser les avenues de Kinshasa pour constater les effets de la nuisance des sachets en matières plastiques dallés au sol de partout comme un pavement ».

D'où nous pensons que la réutilisation est un des moyens visant à réduire les déchets plastiques sur la ville et aussi de rallonger leur vie, vue qu'il n y a aucune politique institutionnelle répondant aux normes environnementales. C'est vraiment une fonction latente que remplit cette réutilisation, si bien que problématique sur le plan de la sécurité sanitaire parce que, elle se fait sans assistances d'aucun service technique d'hygiène.

En effet, souligne Zombre C. (1997 :09), la ville de Lubumbashi, « à l'instar des grandes villes notamment Africaines se trouve ainsi confrontée à des multiples difficultés pour la collecte, le transfert et l'élimination des déchets. Les impacts environnementaux et sanitaires du problème sont notoires ». Il continue en disant que : « les emballages plastiques envahissent quantitativement le paysage de la ville. Leur prolifération revêt à cet égard, un effet néfaste pour l'esthétique du cadre de vie et enlaidit ainsi certains aménagements urbains ». Les bouteilles plastique jouent aussi le rôle de capteurs pour les autres types de déchets et arrivent ainsi à boucher certaines canalisations notamment du réseau d'égouts urbain. Elles seraient aussi, étant classée dans les déchets plastiques, à l'origine d'une certaines imperméabilité des sols contribuant ainsi à la dégradation du milieu. Les réutiliser serait pour nous, une bonne manière de les gérer et ainsi de répondre aux principes écologiques d'utiliser au maximum les déchets et produire moins des rebus. La réutilisation des déchets plastiques répond aussi à une logique d'équilibre social économique.

3. La logique d'équilibre socio-économique.

Les bouteilles qui sont sujettes de la réutilisation proviennent des produits manufacturés vendus dans des magasins, super marchés et autres centres commerciaux. Il y a certaines couches de la population qui n'ont pas la capacité financière d'accéder à ces produits qui couteraient plus cher. C'est ainsi qu'à travers la réutilisation des bouteilles

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plastiques, des produits comme l'huile, l'eau, le jus et autre, sont accessibles à toutes les couches de la population. En voici un récit illustratif.

« Papa la vie est difficile, alors que tout le monde doit manger, vous savez que tout le monde n'est pas capable d'aller se procurer un seau d'huile ou une bouteille dans un magasin parce que ça coutent chère. Nous avons donc jugé bon de multiplier les bouteilles afin de permettre à tout le monde, riche ou pauvre d'accéder à ce produit. C'est pourquoi ces derniers temps nous sommes arrivés jusqu'à vendre de l'huile même dans le « ya mado » pour permettre même au plus démunis de manger et de griller sa nourriture... »

En effet, il faut noter que les bouteilles ramassées et qui sont réutilisées ne sont seulement pas fonctionnelles uniquement pour les acteurs du dépotoir. Mais au-delà de tout, elles contribuent à l'équilibre socio-économique de la population de la ville de Lubumbashi. Car, ces bouteilles sont réutilisées pour la plus part pour des produits alimentaires. A travers l'observation, nous avons pu desceller que la plus part des bouteilles ramassées sont acheminées dans les grands marchés de la ville, entre autre le marché « Rail » se situant à l'entrée ville de Lubumbashi sur la route Likasi. Ce marché est le premier à accueillir les bouteilles ramassées pour une réutilisation avec des produits alimentaires tel que de l'eau, de l'huile, du miel, du jus et autres...

Après analyse, nous avons compris que la plupart des ménages de la ville de Lubumbashi tombe dans la réutilisation de ces bouteilles, parfois tout en ignorant la provenance de celles-ci. Les produits se trouvant dans une bouteille réutilisée coûtent moins cher économiquement que le même produit dans un emballage manufacturé, et cela va de l'huile jusqu'à l'eau.

Toujours dans la recherche empirique, nous sommes descendus dans le marché pour nous enquérir de la situation, nous avons constaté que, de l'eau dans une bouteille de 50cl manufacturée couterait cinq fois plus chère que l'eau vendue dans une bouteille réutilisée, parfois ayant le même logo. Avec de l'huile une bouteille de 75cl d'huile manufacturé, coute plus cher qu'une bouteille de 1.5l d'huile dans une bouteille en réutilisation. Et cette situation de réutilisation des bouteilles plastiques prend de l'ampleur chaque jour qui passe. Vous comprendrez qu'au début, c'était les clients eux-mêmes qui amenaient leurs bouteilles

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pour qu'on leurs mettent de l'huile ou autre produit ; et maintenant tout est déjà au marché. Les bouteilles ramassées constituent une marchandise pour une classe de la population.

Cette valeur engendre par conséquent un certain nombre des pratiques, et qui font l'objet de notre recherche. Ainsi, nous pouvons partir avec l'idée des théories de tension évoquées par FAGET, J (2013), pour essayer d'expliquer ce qui rend les individus créatifs jusqu'à tomber dans la déviance. Pour notre cas, dans la pratique de réutilisation des bouteilles plastique qui, officiellement est prohibé ou interdite par un arrêté du Maire de Lubumbashi. Mais vu le poids de la tension entre les aspirations et l'impossibilité qu'ont les individus de les réaliser, le conduit à mobiliser des comportements innovateurs.

Ainsi, au terme de ce chapitre, il importe de noter que les indices analysés sont sujets à discussion car trop ancré dans les stéréotypes que la société se construit et présente comme modèles pour la réutilisation des bouteilles plastiques. Or, les modèles sociétaux sont très loin de rencontrer l'approbation unanime des acteurs sociaux. (Lupitshi, N.2013 :286). C'est pourquoi dans notre travail il y a des avis différents sur la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées. Ainsi, ce travail est une compréhension de la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées tels qu'elle s'observe dans la ville de Lubumbashi.

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CONCLUSION GENERALE

Notre travail a abordé la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées dans la ville de Lubumbashi. En effet, dans notre travail il a été question d'analyser d'une manière criminologique les pratiques concourants à la réutilisation des bouteilles plastiques et ce, partant des processus de ramassage de ces bouteilles jusqu'à la réutilisation proprement dite. Ainsi, ce travail tente de répondre à la question : comment comprendre la réutilisation des bouteilles plastiques dans la ville de Lubumbashi ? Cette question a été complétée par quatre sous-questions pour nous aider à clarifier cette activité :

? Quelles sont les pratiques utilisées dans le réemploi des bouteilles plastiques ?

? Quel est le contexte d'émergence de ce problème ?

? Comment s'organisent les pratiques dans le recueil et le réemploi des bouteilles

plastiques ?

? Quelles sont les logiques de la réutilisation des bouteilles plastiques ramassées ?

Pour analyser et comprendre cette activité de réutilisation des bouteilles plastiques ramassées, nous avons opté pour l'acteur social, le fonctionnalisme et l'anomie qui se sont avérées pertinentes pour la lecture des matériaux empiriques. Les acteurs impliqués dans le processus de réutilisation des bouteilles plastiques sont des acteurs déterminés par le social, le social motive leurs actions au dépotoir. En outre, les textes règlementaires du ramassage et réutilisation des bouteilles plastiques existent mais il faut noter que l'application poserait problème sur terrain. Et afin, cette activité du ramassage remplit certaines fonctions latentes, elle intervient comme substitut aux politiques publiques en matières des déchets plastiques qui n'existerait presque pas sur le plan institutionnel.

Notre démarche méthodologique, qui nous a conduits à la recherche des réponses aux questions que nous nous sommes posés, s'est inscrite dans une approche qualitative et inductive de type phénoménologique. C'est donc le terrain qui nous a conduit jusqu'au résultat présenté. Comme techniques de recueil des données, nous avons mobilisées l'observation directe, l'entretien semi-directif dans les interviews avec les acteurs impliqués dans le processus de la réutilisation de ces bouteilles plastiques. Ainsi, pour parvenir à l'analyse des données recueillis nous avons opté pour l'analyse thématique qui nous a servi d'analyser le corpus empirique de notre travail. Pour accéder aux données empiriques, c'est

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fut la Mairie de Lubumbashi dans son service de l'environnement qui nous a accueilli pendant une période de deux mois pour un stage professionnel et de recherche.

Après analyses des données il ressort que, le bouteilles plastiques est une activité qui implique plusieurs acteurs de tout âge confondus, que nous avons identifiés et nommé sous le terme profil d'acteurs impliqués dans la réutilisations des bouteilles plastiques. Pour bien les comprendre nous les avons subdivisés en deux catégories, en tenant compte de leurs âges et motivations. Dans le but de répondre à une des questions de départ, nous avons pu identifier les pratiques dans la réutilisation des bouteilles plastiques et nous avons compris que la réutilisation des bouteilles plastiques serait problématique si elle est faite pour des produits de consommation dans nos marchés parce que le moyen de nettoyage de ces bouteilles ramassées ne répondrait pas aux exigences sanitaires.

Enfin, nous avons ressortis les logiques qui sous-tendent la réutilisation des bouteilles plastiques, en analysant cette activité nous sommes arrivés à trois logiques : la logique de survie, par le ramassage et la réutilisation des bouteilles plastiques, une catégorie de la population trouve une réponse bricolée à une situation de crise que traverse le pays ; en outre, cette activité répond à la logique de réduction de déchets plastiques dans la ville de Lubumbashi, en réutilisant les bouteilles les acteurs répondent à un des principes de l'écologie, utiliser au maximum un déchet afin de produire moins des rebus du matière plastique dans la nature parce qu'étant indigestibles par celle-ci. Et enfin, nous sommes arrivés au résultat que la réutilisation des bouteilles donne réponse à un équilibre socio-économique, vu que tout ce qui est vendus dans ces bouteilles est moins chers économiquement en conséquence, elle permet l'accès à certains produits qui seraient difficilement accessible pour une catégorie d'acteurs, économiquement dans une alimentation ou dans un magasin.

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TABLE DES MATIERES

DEDICACE I

EPIGRAPHE II

REMERCIEMENTS III

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE PREMIER : LE CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE 4

I.1. Construction théorique de l'objet de recherche. 4

I.2. Emergence de l'objet de recherche. 5

I.3. Evolution de la question de recherche 6

I.4. Objectif de la recherche 9

I.5. Contenu sémantique de quelques notions opérationnalisées 9

I.6. Revue de la littérature 11

I.7. Choix et intérêt du sujet 16

I.8. Problématique 18

a) La pertinence de la grille de l'acteur social pour notre objet. 20

b) Le fonctionnalisme 21

CHAPITRE DEUXIEME : DISPOSITIFS METHODOLOGIQUES 26

II.1. la démarche inductive 26

II.2. Techniques de collecte des données 28

a) Observation directe 28

b) Les entretiens 30

c) Construction de l'échantillon 32

d) Technique documentaire 34

II.3. Travail de terrain 35

II.3.1. champ d'étude et historique de la Coordination de Lubumbashi 36

II.3.1.A. Présentation de notre porte d'entrée de terrain 37

1) Le service administratif 38

2) Le service technique 39

II.3.2. Délimitation de champ de recherche 40

II.3.3. Immersion sur terrain 42

II.4. Difficultés rencontrées 43

II.5. Considérations Ethiques de notre recherche 44

II.6. Modèle d'Analyse des données 46

93

CHAPITRE TROISIEME: LES PRATIQUES AUTOUR DE LA REUTILISATION DES BOUTEILLES PLASTIQUES A

LUBUMBASHI 52

III.1. SYNTHESE DES OBSERVATIONS DE TERRAIN 52

III.2. LES ACTEURS IMPLIQUES DANS LA REUTILISATION DES BOUTEILLES PLASTIQUES 57

III. 3. Les pratiques relatives à la réutilisation des bouteilles plastiques. 71

3. LES LOGIQUES SOUS-TENDUES DANS LA REUTILISATION DES BOUTEILLES PLASTIQUES 77

CONCLUSION GENERALE 86

BIBLIOGRAPHIE 88

TABLE DES MATIERES 92






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe