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Les déterminants géopolitiques congolais comme facteurs de l'émergence de la République Démocratique du Congo


par Jeremie KANKU WA KADIMA
Université de Kinshasa (UNIKIN) - Licence 2020
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

«  La géopolitique est avant tout l'observation et l'analyse des relations humaines avec le territoire sur lequel elles vivent et se développent militairement, politiquement et commercialement à partir d'invariant géographique ».

Jacques ANCEL

(BONIFACE, P., la Géopolitique les Relations Internationales2011, p. 11)

IN MEMORIAM

A mes regrettés grand-mère MUSWAMBA MAYAMBA Ruth, oncle MAYAMBA KABASELE Christophe et ainsi que mon parrain de baptême Dr BODIKA MPUNGA Jérémie qui nous ont quitté tragiquement tôt, alors qu'ils pouvaient cueillir le fruit de leur affection, conseil et encadrement qu'ils ont porté à mon endroit.

A ces propos, tant que les sangs circuleront dans nos veines, vos souvenirs resteront graver dans nos mémoires. Qu'il plaise au très Haut de trouver à vos âmes la place confortable dans son shéol.

KANKU WA KADIMA Jérémie

DEDICACE

Anos parents : KADIMA KABASELE Daniel et KALANGA KANKUBrigitte pour les efforts, affections et sacrifices qu'ils ont consentis pour mon instruction, ainsi que mes études primaires, secondaires et universitaires.

A nos frères et soeurs unis par le lien du sang et de la fraternité : MANIONGA KASHOKU Zachée, KATABA WA KADIMA Anne, TSHIKA WA KADIMA Emma, TSHIYOYI WA KADIMA Reagan et KADIMA WA KADIMA Daniel et sans oublier MULAMBA BADIBANGA Christian, KABASELE MUSWAMBA Moïse et KABEDI KABASELE Grâce.

Et à tous ceux qui de près ou de loin m'ont appris quelques choses de positive sur cette terre des vivants, qu'ils trouvent ici, l'expression de ma profonde gratitude.

KANKU WA KADIMA Jérémie

REMERCIEMENTS

La vie n'a jamais été facile, mais avec la volonté et la détermination nous arrivons à atteindre nos objectifs ; mais nous ne serons pas ingrat au regard des toutes les personnes qui nous ont tendu la main au moment où nous en avons eu besoin.

Un grand merci à notre seigneur et sauveur Jésus-Christ, car c'est par sa Grâce et son amour que nous trouvions la clé de notre succès ;

Notre gratitude va à l'endroit des toutes les autorités académiques de l'Université de Kinshasa qui nous ont ouvert leurs portes et dans leurs différentes qualités et tâches ont contribuées à notre formation.

Nous remercions sincèrement et particulièrement le professeur OMEONGA ONAKUDU Jeand'avoir accepté avec plaisir d'assurer la direction de ce travail en dépit de ses multiples occupations ;

Nous remercions également et nous sommes très reconnaissant envers le Chef de travauxEDINKOM FALANG Alain d'avoir assuré l'encadrement effectif de ce travail, grâce à ses précieux conseils et son sacrifice accomplis pour la réussite de ce travail ;

Nous disons merci au professeur Richard KAKESA, à l'assistant MUTOMBO Franck (Machiavel) et assistant MUBENGA TSHIAMAKEJI Andrés pour leurs précieux conseils scientifiques qui m'ont aidé à réaliser ce travail et particulièrement à mon pasteur MWAMBA MAKOLO Donatien pour ses prières.

A vous mes chers ami(e)s et collègues auprès de qui j'ai partagé le plus de temps, des expériences et réalités académiques : DENDE LOMBO Jérémie, NDOLO GALENGI Ben, NYINDU Blaise, BOKELO MPOTO Didier, THABITA NZOGU Maria, MBOMBO NGINDU Déborah, KINGUEZE MADIYA Denise, MOSENGO TAVANG Sythian, EBUNABO Esther, BOY Salomon, LOLEDU EMANDJALA Raphael, AYILA OKASA Sarah et ceux dont les noms n'ont pas été repris trouvez ici, l'expression de ma profonde gratitude.

KANKU WA KADIMA Jérémie

SIGLES ET ABREVIATIONS

AFD

: Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du

Congo

BBC

: British Broadcasting Corporation

BENELUX

: Belgique, Netherland et Luxembourg

BIT

: Bureau International du Travail

BRICS

: Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud

CEEAC

: Communauté Economique des Etats d'Afrique Centrale

CENI

: Commission Electorale Nationale Indépendante

CNS

: Conférence Nationale Souveraine

COMESA

: Marché Commun de l'Afrique Orientale et Australe

D.E.S

: Diplôme d'Etudes Supérieures

IDE

: Investissements Directs Etrangers

MLC

: Mouvement de Libération du Congo

ONU

: Organisation des Nations Unies

PIB

: Produit Intérieur Brut

PNMLS

: Programme National Multisectoriel de lutte contre le Sida

PNUD 

: Programme des Nations Unies pour le Développement

PNUE

: Programme de Nations Unies pour l'Environnement

PPRD

: Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement

RDC

: République Démocratique du Congo

RFI

: Radio France Internationale

RNDH

: Rapport national sur le développement humain

SADC

: Communauté du Développement de l'Afrique Australe

UDPS

: Union des Démocrates pour le Progrès Social

USA

: United States of America

INTRODUCTION

1. ETAT DE LA QUESTION

Le professeur NGILA MOKE soutient qu'il s'agit de la revue de la littérature. L'état de la question constitue la première étape pour spécifier le problème. Il est l'état de lieu sur la question envisagée. Il retrace les pistes déjà proposées par d'autres chercheurs au sujet de la question sous examen. Il permet de garantir, à un chercheur l'originalité de son travail1(*). C'est dans le même sens que LABANA LASAY'ABAR et LOFEMBE B, soutiennent qu'il s'agit du passage en revue de toute la littérature disponible sur le sujet que le chercheur étudie. Ce point aide le chercheur à dégager l'originalité de son analyse par rapport à ses prédécesseurs.2(*)

La situation paradoxale de la République Démocratique du Congo reste au centre des interrogations des nombreux auteurs et qui continue à faire l'objet des plusieurs publications sous divers angles de vues. Le paradoxe selon lequel : « un Etat potentiellement riche mais figurant sur la liste des pays sous-développés ».

Il nous est important de préciser ici, qu'il existe une littérature opulente sur les déterminants géopolitiques de la République Démocratique du Congo, mais aussi sur la question de son émergence dont il nous paraît impossible de les présenter toutes dans ce travail. C'est ainsi, nous allons en présenter quelques-unes qui s'apparentent à notre champ d'analyse :

Le professeur OMEONGA ONAKUDU Jean dans son cours intitulé « Introduction à la géopolitique », il a consacré tout un chapitre sur les déterminants géopolitiques étatiques sur lequel il a mis en avant plan une analyse universelle sur les données climatiques, la position centrale, et les ressources (humaines, culturelles et naturelles) comme des facteurs déterminants les rapports étatiques.

En effet, son analyse nous a été indispensable dans l'identification des déterminants géopolitiques qui nous a servi de facteur non pas pour une analyse des rapports étatiques mais dans une analyse particulière, celle de l'émergence de la République Démocratique du Congolais.

De son côté, AKAKIWA BAYAGO Jean, dans son D.E.S «  les Déterminants Géopolitiques comme facteurs de puissance étatique en RI : cas de la République Démocratique du Congo en Afrique centrale ». En effet, il part à l'idée de montrer dans quelle mesure la RDC pourrait exploiter et intégrer les déterminants géopolitiques dans son ambition d'une puissance sectorielle en Afrique centrale.

Il soutient que, la présence de ces déterminants géopolitiques ne suffit pas à déceler à un état de puissance de la sous-région et cela malgré le rôle que confie la nature à la République Démocratique du Congo de régner dans la sous-région de par sa position centrale au sein du continent Africain. Et il suggère qu'il faudrait relever un grand défi de ce 21ème siècle, incontestablement le manque d'organisation d'une bonne gouvernance, seule capable d'engager définitivement, avec de réelles chances de succès, de développement. Pour devenir une puissance en Afrique centrale, la République Démocratique du Congo doit transformer ses propres dispositions naturelles et ses potentialités en réalités effectives tant sur le plan spirituel, intellectuel, moral, physique qu'humain (...)3(*)

Il nous convient de noter que l'auteur a développé une bonne analyse autour des déterminants géopolitiques congolais qui nous a permis de comprendre les valeurs que représentent les déterminants géopolitiques congolais dans le rôle que la RDC est appelée à jouer dans la sous-région de l'Afrique centrale. Mais nous trouvons que l'auteur semble accorder moins d'importance à la phase intermédiaire entre le sous-développement et l'état de puissance sectorielle ou de la puissance de la sous-région. Cette phase intermédiaire que nous qualifions de l'émergence du pays au niveau interne avant de réclamer sa place au niveau externe.

Quant à PONGOMBO ONOLOKE Alphonse, dans son mémoire de D.E.A, il développe une analyse sur «  la nouvelle configuration Géopolitique de la République Démocratique du Congo face à la politique étrangère des puissances occidentales : Enjeux et perspectives ».

Il soutient que la configuration géopolitique de la République Démocratique du Congo se présenterait comme un enjeu de la géopolitique mondiale et comme une cible de la politique étrangère des puissances occidentales et pour la relance d'une nouvelle configuration géopolitique Congolaise l'auteur s'est attaché sur le déterminant géopolitique de la position centrale de la RDC sur la carte du continent Africain comme un instrument qui redonnera à la RDC les capacités d'acteur de son développement national et du développement régional.

Il va conclure en disant « l'approche congolaise des affaires mondiales change dans la mesure où, la construction et la gestion de la puissance régionale passent avant le devoir de participation à la puissance régionale passent avant le devoir de participation à la vie internationale, multilatérale et mondiale »4(*)

Pour notre part, convaincu à l'idée que la République Démocratique du Congo est appelée à jouer un rôle de tourillon sur l'ensemble d'interactions interétatiques tant au niveau régional qu'au niveau mondial comme le témoigne la nature eu égard des potentialités énormes que cette dernière lui procure. Cependant, en réalisant qu'étant un Etat sous-développé la République Démocratique du Congo n'est peut pas remplir la mission qui lui est conférée par la nature sans sa propre émergence. C'est ainsi, nous soutenons dans ce travail l'idée selon laquelle, il est impératif à la République Démocratique du Congo d'abord d'assurer son émergence sur le plan interne avant de se présenter comme l'élu de la nature pour jouer le rôle de pivot de l'ensemble d'interactions sur plan régionale tout comme sur le plan mondial.

Pour ce faire, il nous est indispensable de concilier une lecture géopolitique à la question de l'émergence de la République Démocratique du Congo, car nous considérons que les déterminants géopolitiques que regorge ce pays se présentent comme un facteur qui l'amènera à son émergence et bien entendue à remplir sa mission de pivot. Etant nombreux ces déterminants, dans le cadre de notre analyse notre accent particulier est mis sur le climat, la dimension et la position territoriale, la démographie ainsi que les données politico-diplomatiques, socio-économiques et culturelles.

Cette étude s'assigne comme objectif de proposer les options géopolitiques que la République Démocratique du Congo doit mettre sur pied dans le cadre de la gestion des immenses ressources tant naturelles qu'humaines qu'elle regorge, dans le but d'accélérer le processus pour atteindre son émergence.

C'est dans ce cadre que notre travail exposera les différents déterminants géopolitiques précités comme facteur important que le gouvernement de la République Démocratique du Congo doit nécessairement mettre en avant plan dans le processus de son émergence.

2. PROBLEMATIQUE

Nous entendons par problématique, un ensemble de question posées dans un domaine de la science en vue de rechercher des solutions qui s'imposent5(*).

Le professeur Laurent NGILA MOKE soutient que la problématique cherche à ressortir la question de l'étude à partir de laquelle sera fondée la nécessité d'accorder à celle-ci une attention particulière et sans laquelle l'étude ne peut avoir des bonnes issues6(*).

La Problématique est aussi une représentation et une démarche intellectuelle faite pour résoudre un problème posé7(*)

La situation de la République Démocratique du Congo suscite un tas de questionnements au regard des énormes potentialités qu'elle regorge mais n'aboutissant pas à son émergence.

Jacques ANCEL soutient que «  la géopolitique est avant tout l'observation et l'analyse des relations humaines avec le territoire sur lequel elles vivent et se développent militairement, politiquement et commercialement à partir d'invariant géographique »8(*).

Partant de cette réflexion, en observant et en analysant les relations humaines que développent la République Démocratique du Congo avec son territoire, militairement, politiquement et commercialement par rapport aux nombreux invariants géographiques qu'elle renferme, il nous parait un problème de sens, sinon incompréhensible au regard de sa situation actuelle, se trouvant toujours dans la liste des pays du tiers monde.

Comme nous pouvons le remarqué sans faire une analyse approfondie, si ça ne dépendait que d'invariant géographique, qualifiée de « scandale géologique » au début du XXe Siècle, par le géologue belge, Jules CORNET : La République Démocratique du Congo est un pays nanti des ressources minières dans la quasi-totalité de ses provinces...9(*) Dans ce même ordre d'idée, outre que les ressources minières, la RDC procède un climat très adapté favorisant une bonne production du sol et de par sa position au centre du continent d'Afrique lui confère d'énorme avantages d'ordre stratégique.

Etant un scandale géologique, la République Démocratique du Congo au regard de ses énormes potentialités géopolitiques devrait normalement jouer le rôle d'un Etat pivot de la sous-région de l'Afrique centrale voire une puissance émergente sur la scène internationale.

Mais fort malheureusement, nous remarquons dans l'observation et dans l'analyse des relations qu'entretienne la République Démocratique du Congo avec son territoire, cette dernière ne parvient pas à aboutir à l'émergence, nonobstant ses importantes ressources géopolitiques.

Ce qui nous démontre que ce n'est pas les ressources qui manque à La République Démocratique du Congo pour son émergence mais c'est plutôt une question de la préséance dans la gestion de ses ressources, car au lieu de mettre en amont les déterminants pouvant favoriser son émergence, la RDC accorde des moins en moins l'importance aux facteurs fondamentaux pouvant faciliter son émergence.

Ainsi, de tout ce qui précède caractérisant la problématique de la géopolitique congolaise sur la question de l'émergence de la RDC, la préoccupation majeure de notre travail est celle de savoir, si les déterminants ou facteurs géopolitiques congolais seraient un catalyseur important pouvant favoriser l'émergence de la RDC.

En effet, les questions ci-après nous serviront d'éclairage et de compréhension de notre problématique :

Ø Dans quelle mesure les déterminants géopolitiques congolais peuvent être des facteurs de l'émergence de la RDC ?

Ø Quelles sont les pesanteurs qui font obstacle à l'émergence de la RDC ?

Telles sont les questions auxquelles nous nous exercerons de répondre tout au long de notre rédaction dans les lignes qui suivent.

3. HYPOTHESES DU TRAVAIL

Comme le souligne DUVERGER M., « L'observation de la nature n'est fructueuse que si l'on en définie du préalable les questions à lui poser. Dans toute la nature du possible, ces questions doivent avoir la forme d'hypothèse du travail : c'est-à-dire qu'en posant la question on formule une réponse supposée dont la recherche a précisément pour but d'en vérifier le bienfondé ou le mal fondé10(*).

Ce sont des réponses anticipées voire provisoires que l'on apporte aux questions posées dans la problématique. Les hypothèses veulent être confirmées ou infirmer dans le corps du travail. C'est donc sur la démonstration d'hypothèse que repose essentiellement le travail de recherche, ce qui fait que les hypothèses doivent toujours être nuancées. Elles ne s'affirment ou ne s'infirment pas directement.11(*)

Après avoir posé clairement le problème qui semble être le contenu réel de notre travail, il importe d'y apporter quelques réponses provisoires sinon indispensables.

Dans une analyse géopolitique, au regard des atouts que la RDC regorge dont ses nombreuses ressources en terme des facteurs ou déterminants géopolitiques notamment : sa superficie, sa démographie, sa position sur la carte géographique et géopolitique mondiale, ses climats, son sol et sous-sol voire sa carte hydrographique ; la République Démocratique du Congo se classerait tout au plus dans l'ordre des grandes puissances ou tout au moins dans la lignée des Etats émergents ayant plus d'influence dans les rapports interétatiques.

Mais fort malheureusement, en dépit de ses facteurs ou déterminants géopolitique, la République Démocratique du Congo cherche toujours la meilleure réponse autour de la question de son émergence qui reste un sujet d'actualité.

Au regard des questions évoquées dans notre problématique, nos hypothèses se présentes de la manière qui suit :

Pour ce qui est de la première question, nous disons que c'est sur base de l'exploitation des ressources que possède un Etat que ce dernier émerge. La République Démocratique du Congo disposant des énormes ressources géopolitiques cette dernière doit mettre ces ressources au profit de son émergence. C'est pourquoi nous disons que les déterminants géopolitiques congolais se verront un facteur indispensable de l'émergence de la RDC dans la mesure où ces déterminants géopolitiques se révèlent comme le fondement des toutes stratégies pouvant amener l'émergence du pays et les résultats de l'exploitation et de la bonne gestion de ces déterminants propulseront la RDC au rang des puissances émergentes.

En réaction à la question relative à l'émergence de la RDC, nous disons que les obstacles de l'émergence de la RDC se situent tant au niveau interne qu'externe :

v Au niveau interne :

Ø L'instabilité causée par les guerres : la RDC d'une part, étant un pays dont au lendemain de son indépendance s'est accrochée aux guerres entre autres les guerres d'agression dans la partie Est du pays, les guerres de sécessions (la sécession katangaise), les guerres civiles (épuration du Kasaï dans la province du Katanga) et contentieux post-électoraux qui ont conduit le pays à une grande instabilité et dans le chaos ;

Ø la mauvaise gestion des institutions politiques : la RDC au cours de son évolution a enregistrée des animateurs des institutions politiques qualifiés d'incompétents, ne parvenant pas à assumer correctement leurs tâches et dont les objectifs de l'émergence n'étant pas clairement définit et ainsi que la mauvaise gestion des ressources naturelles, ne disposant pas d'une politique étrangère forte et une diplomatie qui pouvait faire la promotion de ses déterminants pouvant faciliter son émergence.

v Au niveau externe :

Ø l'ingérence des grandes puissances : la RDC malgré son accès à l'indépendance fait l'objet d'ingérence dans les affaires privées de l'Etat par les puissances occidentales dans les formes subtiles entre autres par la manipulation des acteurs politiques congolais à adhérer les visions qui ne favorisent pas le développement du pays.

Ø Les exploitations illicites des ressources naturelles de la RDC par des firmes multinationales qui soutiennent les troupes de milices et des mercenaires occasionnant l'instabilité par des moyens estropiés visant à favoriser l'intrusion clandestine de ses firmes à s'approvisionner des matières premières en vue de la maximisation de leurs profits au détriment de la vie des congolais.

4. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Formuler un sujet, c'est choisir un fait parmi tant d'autres que l'on observe et qui intéresse l'observateur pesant en fonction de ce qu'il considère comme problème dans son environnement12(*)

a. Choix du sujet

Le choix de ce présent sujet est motivé par notre curiosité entant que chercheur en Relations Internationales d'analyser les déterminants géopolitiques de la République Démocratique du Congo afin des proposer des pistes de solutions scientifiques dans la problématique liée au tour de la question de l'émergence de la République Démocratique du Congo.

b. Intérêt du sujet

Ce sujet présente un double intérêt, à la fois scientifique et pratique, mais aussi bien tant pour nous que pour nos différents lecteurs.

L'intérêt scientifique de ce travail se justifie par le fait que ce sujet cadre avec notre domaine d'études des Relations Internationales, car il touche à la géopolitique et nous permet de démontrer comment les déterminants géopolitiques peuvent être un facteur important pouvant permettre à la République Démocratique du Congo à atteindre le niveau de puissance émergente.

L'intérêt pratique, nous disons que ce travail s'avère un outil important pour tout lecteur, il constitue un instrument de référence pour des futurs chercheurs qui aborderont ce thème, mais il s'avère très fondamental surtout pour les animateurs des institutions politiques et des gestions des ressources naturelles et humaines dans l'élaboration de leurs prisent des décisions afin de bien oeuvrer pour l'émergence de la République Démocratique du Congo.

Voilà pourquoi nous avons opéré ce choix dans l'unique souci de ne pas rester indifférent sur la problématique de l'émergence de notre pays, mais plutôt en analysant et examinant la situation géopolitique de notre pays en vue d'y apporter quelques pistes de solutions.

5. METHODES ET TECHNIQUES

a. Méthodes d'analyse

La méthode est définie comme une voie suivie afin d'aboutir à la vérité dans un domaine particulier de la recherche scientifique13(*).

Dans la réalisation de ce travail, nous avons fait appel à la méthode dialectique ; comme le soutient le professeur NGILA MOKEétant la plus complète, la plus riche et semble-t-il la plus achevée des méthodes conduisant à l'explication en Sciences Sociales, elle part de la constatation très simple des contradictions qui nous entourent.14(*)

De son côté le professeur Pierre TSHINANGA, estime que la méthode dialectique « permet d'étudier le fait social dans ses connections universelles, de ses contradictions et dans son changement autodynamique et perpétuel.15(*)

En effet, la méthode dialectique nous a permis de desceller sans complaisance les contradictions autour de la problématique de l'émergence de la République Démocratique du Congo ; dans lesquelles nous soulignons la RDC étant un scandale géologique au divers déterminants géopolitiques mais reste un Etat pauvre.

b. Technique de recherche

Il importe de préciser tout de même que la technique peut être comprise comme un moyen pour atteindre un but situé au niveau des faits et des étapes pratiques.16(*)

Pour ce qui est des techniques, nous avons recouru essentiellement à la technique documentaire car nous avons parcouru notamment les ouvrages scientifiques, les revues, les textes diffusés sur internet, les notes des cours, travaux des fins de cycles, mémoires, D.E.S, etc.

6. DELIMITATION DU SUJET

Comme tout travail scientifique, il nous est indispensable de préciser le cadre dans lequel s'articule notre analyse ; les limites spatio-temporelles relatives au sujet sous examen sont :

Dans l'espace, le République Démocratique du Congo constitue le principal champ d'investigation de notre étude.

Dans le temps ; nous partons de la période allant de 2010 à 2020, le choix de cette période se justifie par le fait qu'en 2010 la RDC a franchi le cap de la cinquantenaire de la souveraineté internationale et d'indépendance mais surtout qui marque sa détermination à aboutir à l'émergence, tandis que 2020, est l'année qui coïncide avec le moment où nous avons développé notre analyse sur la question qui touche l'émergence de la RDC.

7. DIFFICULTES RENCONTREES

Il est évident pour l'accomplissement d'un travail bien faite cela nécessite des dures sacrifices d'autant plus que toute investigation scientifique est une étape difficile parsemée de beaucoup de contraintes ou d'exigences. Parfois, on peut être buté à des obstacles d'ordre matériel, financier, etc. et cela nous a rendu la tâche très ardue.

a. Les difficultés d'ordre général

Pendant que nous envisagions de nous lancer complètement dans nos investigations et recherches sur notre sujet d'étude, nous avons été contraints de rester à la maison en confinement et de limiter nos contacts, n'ayant pas accès aux lieux publics tel que nous rendre à la bibliothèque et aux sites universitaires étant fermées suite à la pandémie du Covid-19 qui a ravagée la quasi-totalité de la planète et déstabilisée les rythmes économiques notamment pour notre pays.

Dont en terme des pertes ; nous avons perdu largement du temps par rapport au programme académique et nous avons dû faire face aux manques des moyens financiers suite à la crise économique infligée par la pandémie. Cependant, nous avons su surmonter ces difficultés en respectant les mesures barrières édictées par les autorités des services sanitaires du pays pour éviter cette contagion et nous avons pu réunir les moyens nécessaires pour présenter ce travail à la couleur de nombreux sacrifices.

b. Les difficultés d'ordre technique

Ici, non seulement que l'accès à la bibliothèque nous a été momentanément interdit suite à la pandémie de la Covid-19, mais au moment où nous avons pu y accédé nous avons été déçu car cette dernière n'avait pas assez des documents voire le peu qui s'y trouvait datent de longtemps et ne répondant pas aux réalités actuelles dont nous avons été contraint de faire recours aux taxes chers de connexion à l'internet. Ainsi pour avoir les données nous étions sur le fil du rasoir. Cependant, toutes ses difficultés n'éteignant pas notre souci qui nous animé de présenter un travail scientifique digne de ce nom, sachant qu'on ne tire pas du miel sans risquer la piqure d'une abeille.

8. PLAN SOMMAIRE

Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail se structure autour de trois principaux chapitres :

Ø Le Premier chapitre porte sur les considérations générales ;

Ø Le Deuxième chapitre s'articule sur le Panorama des déterminants géopolitiques de la RDC ;

Ø En fin le troisième chapitre analyse les déterminants géopolitiques congolais et émergence de la RDC.

CHAPITRE I. LES CONSIDERATIONS GENERALES

Il nous importe d'apporter une lumière sur les concepts clés dans l'élaboration d'un travail scientifique afin d'assurer la compréhension de tout le travail ; c'est ainsi que le présent chapitre explique quelques concepts clés de notre sujet d'étude d'une part et d'autre part, fait une présentation de la République Démocratique du Congo qui constitue notre principal champ d'investigation.

Section 1 : APPROCHE CONCEPTUELLE

§.1. Géopolitique

1.1. Définition de la Géopolitique

Le concept « Géopolitique » tire sa définition à travers deux approches, étymologique et doctrinales17(*) :

La première approche scinde en deux le concept Géopolitique à travers le préfixe « Géo» c'est-à-dire le substrat matériel et le préfixe « Pô » qui est en fait le projet qu'un Etat conçoit pour atteindre une finalité dans l'action envisagée. En d'autres termes, il s'agit d'une aspiration à parvenir à un but. C'est par rapport au but assigné que les gouvernants orienteront leur action pour parvenir à l'objectif escompté. C'est là qu'intervient la stratégie.

En définitive à ce niveau, nous pouvons définir la géopolitique dans ce que l'étymologie même du mot suggère, à savoir : « de la politique géographique » c'est-à-dire de la politique interprétée géographiquement, ou analysée pour sa signification géographique.

La seconde approche, c'est-à-dire celle qualifiée de doctrinale passe en revue les différentes définitions du concept Géopolitique telles que proposées par les différents auteurs notamment des précurseurs et contemporains (...)18(*) ; à cet effet, nous pouvons évoquer :

Johan RUDOLF KJELLEN considéré comme le père du concept « Géopolitique » soutient, que la science de l'État en tant qu'organismegéographique tel qu'il se manifeste dans l'espace.

De sa part Friedrich RATZEL le père de la Géopolitik allemande estime que « la géopolitique est la science qui établit que les caractéristiques et conditions géographiques, et plus spécialement les grands espaces, jouent un rôle décisif dans la vie des États, et que l'individu et la société humaine dépendent du sol sur lequel ils vivent ayant son destin déterminé par la loi de la géographie ».

Tandis que Yves LACOSTE cet auteur contemporain développe le concept « Géopolitique »comme l'étude des différents types de rivalités de pouvoir sur les territoires, la puissance se mesurant en fonction de potentialité territoriale interne et de la capacité à se projeter à l'extérieur de ce territoire et à des distances de plus en plus grandes.

Il précise : « Le terme de géopolitique dont on fait de nos jours de multiples usages désignant de fait tout ce qui concerne les rivalités de pouvoir ou d'influence sur les territoires et les populations qui y vivent : rivalités entre des pouvoirs politiques de toutes sortes et pas seulement des États mais aussi entre des mouvements politiques ou des groupes armés plus ou moins clandestins, les vérités pour le contrôle ou la domination du territoire de grande ou de petite taille1. » C'est pour lui la combinaison de la science politique et de la géographie.

MOVA SAKANYI Henri, soutient que «  la géopolitique est une discipline qui prend en compte la dimension politique au sens large du terme, des territoires et les activités qui s'y développent, ce qui aboutit à la définir comme l'étude des relations internationales en générale et des rapports diplomatiques entre Etats en particulier.

Pour BANYAKU LUAPE, la « géopolitique » est une démarche analytique au service de la politique ; A ce titre, elle étudie les relations entre l' « homo politicus » et l'espace.19(*)

OMEONGA ONAKUDU souligne que la «  géopolitique a pour finalité, l'exploitation des espaces à des faits politiques et diplomatiques20(*)

Cela étant, pour notre part nous pouvons comprendre par la géopolitique, au-delà d'une discipline, elle est l'ensemble de moyens et de mécanismes qu'un Etat met à sa disposition pour accroître son influence politique, économique et socio-culturelle en exploitant ses ressources géographiques.

1.2. Quelques écoles de pensée de la Géopolitique

Pour mieux cerner l'approche conceptuelle de la «  Géopolitique » ainsi que l'influence de ses déterminants dans quelques contextes précis, on distingue essentiellement trois grandes écoles à savoir :

1. Ecole Allemande : Géopolitik

Il sied de noter que cette école doit sa naissance et son émergence à Friedrich RATZEL, grâce à ses approches théoriques. En effet l'approche géographique de F. RATZEL, interprétée comme géopolitique, s'applique à démontrer que l'Etat, thème principal des travaux géopolitiques, est comme être vivant qui nait, grandit, atteint son plein développement, puis se dégrade et meurt. L'Etat pour vivre ou survivre doit s'étendre et fortifier son « territoire ». A travers ce prisme, RATZEL défend l'idée que l'Allemagne pour vivre doit devenir un véritable empire et donc posséder un territoire à sa mesure.

Pour cela, il faut que le politique mette en place une politique volontariste afin d'accroitre la puissance de l'Etat. Ce dernier a donc besoin pour se développer d'un espace, l'espace nourricier, le lebensraun terme inventé par RATZEL ou l'espace de vie, souvent traduit par l'expression « espace vital »21(*).

2. L'Ecole Américaine

Les spécialistes de la géopolitique américaine se sont intéressés aux relations entre le développement technique des civilisations et la domination de l'espace par les Etats. Fortement influencés par l'école anglaise, l'amiral Alfred MAHAN (1840-1914) et le Professeur des Sciences Politiques Nicholas SPYKMAN (1893-1943) articulent leurs travaux sur la puissance maritime (en anglais Sea power) et la politique d'endiguement (en anglais containment power) de l'Allemagne puis de la Russie, choisissant l'alliance avec l'empire britannique.

L'école américaine a aussi expliqué comment les grands empires d'Asie avaient réussi à se stabiliser dans le temps en se basant seulement sur l'administration très hiérarchisée de l'irrigation dans les territoires ou l'Asie des moussons. Elle s'est toujours intéressée à la dimension culturelle qui marque l'espace terrestre. Le retour de la géopolitique américaine se poursuit au XXème siècle avec les thèses de la Samuel Huntigton dans son ouvrage intitulé « le choc des civilisations »22(*).

3. Ecole Anglaise : Sea power

Cette école définit la puissance anglaise par la domination des mers et des océans à travers la théorie de l'empire maritime. Elle est dominée par les travaux de l'amiral britannique Halford MACKINDER (18861-1947).

Ce dernier conçoit la planète comme un ensemble composé par un « océan mondial » (9/12ème de la surface), une « ile mondiale » (2/12ème constitué de l'Afrique, l'Asie et l'Europe) et de grandes iles périphériques ou «  outlyingsislands » (1/12ème Amérique et Australie). Afin de dominer l'ile mondiale principalement le coeur de cette ile, le heartland, véritable pivot géographique du monde (une région allant de la plaine de l'Europe centrale à la Sibérie Occidentale et en direction de la Méditerranée, du Moyen Orient et de l'Asie du sud). Ainsi, l'Empire britannique, qui s'est construit sur la domination des océans, doit pour rester une grande puissance mondiale, s'attacher à se positionner sur terre en maitrisant les moyens de transport par la voie de chemin de fer.

L'approche géopolitique anglaise renvoie à cette volonté de domination du monde par le commerce en contrôlant les mers, puis les terres, se faisant l'héritière directe, non seulement de la géopolitique allemande, mais aussi des premiers navigateurs anglais. La Géopolitique de MACKINDER est à replacer dans une perspective de concurrence entre puissance maritime britannique et la puissance allemande qui, à travers son contrôle de la Mitteleuropa, tend vers le contrôle du hertland23(*).

§2. Déterminant

Il importe de noter que le concept Déterminant est aperçu des diverses manières selon les différents domaines, mais en ce qui nous concerne : le concept Déterminant en Sciences Sociales désigne : « un facteur qui influence la prise d'une décision ou une situation »24(*).

Dans le cadre de notre travail nous faisons allusion au « déterminant géopolitique » en effet, partant de la définition de la géopolitique, nous appréhendons qu'un déterminant géopolitique, c'est ce facteur matériel ou cet élément qui marque et sur lequel repose l'influence d'un Etat dans un territoire donné.

Notons ici que les déterminants géopolitiques sont ces facteurs géographiques et humains que les Etats mettent dans leur politique des rivalités des pouvoirs autour d'un espace donné.

§3. Facteur de l'émergence

Il nous parait judicieux pour mieux comprendre ce groupe de concepts, nous devons tout d'abord définir les deux concepts qui le composent de manière isolée, à l'occurrence le concept « Facteur » et le concept « Emergence ».

v Le concept  « Facteur » :

Ø Selon le dictionnaire français Larousse ce mot désigne « un agent, élément qui concourt à un résultat ; cause. Ce mot s'emploie suivi d'un nom opposé pour indiquer l'élément déterminant qui intervient dans le résultat, dans l'événement. »25(*) En effet, partant de cette définition il nous convient de souligner que dans le cadre de notre travail nous faisons allusions à l'expression « facteur de l'émergence ».

Ø En Relations Internationales : le professeur LABANA LASAY'ABAR dans son cours intitulé : « Doctrines et théories des Relations Internationales »estime que le concept « facteur » désigne cet élément qui commande ou influence le comportement des acteurs des Relations Internationales sur la scène internationale et qui impact sur le fonctionnement de la société internationale.En effet, selon le professeur, les principaux facteurs en Relations Internationales sont : le facteur géographique, démographique, économique, technique, idéologique et judiciaire.26(*)

v Le concept « Emergence » :

Il nous importe de noter que ce concept est mieux compris dans le domaine économique et dans les Relations internationales :

Ø Dans le domaine économique :

L'émergence caractérise le processus par lequel un État s'intègre à l'économie globalisée et au capitalisme mondial grâce à une croissance économique c'est-à-dire une augmentation du produit intérieur brut (PIB) forte pendant plusieurs années.

Le terme est issu du vocabulaire financier et des agences de notations ; il sert à l'origine à désigner des marchés : un marché émergent est alors un marché attractif pour les investisseurs. Le Vietnam, le Mexique ou l'Éthiopie sont des exemples de pays qui peuvent être qualifiés d'émergents. Mais les plus connus sont certainement les BRICS (Brésil Russie Inde Chine et Afrique du Sud), en raison de leur poids respectif et cumulé, et de la visibilité politique qu'ils se sont donnés en se réunissant régulièrement. On peut aussi les qualifier de grands émergents.

Ø En Relations Internationales :

On parle beaucoup plus sur l'expression de « puissance émergente » ; Entérinant la multipolarité, l'émergence a donc également une dimension géopolitique dans la mesure où elle justifie les discours demandant plus de représentativité pour les pays concernés dans les institutions internationales.

Parler d'émergence plutôt que de développement induit des différences majeures : l'émergence est plus économique que sociale, et elle peut ne pas se traduire par l'amélioration des conditions de vie des plus pauvres, voire entraîner une augmentation des inégalités sociales. Pour grossir le trait, l'émergence pourrait être la croissance sans le développement. De plus elle n'est possible qu'en acceptant l'intégration au système capitaliste mondial, alors que le développement, jusqu'à la fin de la guerre froide, était considéré comme compatible avec des économies planifiées.

Le terme présente plusieurs limites. D'abord l'émergence désigne un processus mais aucun critère n'a été défini pour caractériser son achèvement. On parle parfois de pays émergés à propos de la Chine ou du Brésil, ce qui sous-entendrait qu'on peut achever l'émergence sans atteindre pour autant le stade de pays « développé ».

Au regard des différentes définitions précitées, dans le cadre de notre travail nous allons retenir essentiellement qu'un « facteur de l'émergence » estcet élément déterminant qui concourt au processus de la croissance constante des certains secteurs d'un Etat notamment le secteur politique, économique et socio-culturel.

Section 2 : PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

§.1. Situation Géopolitique

En effet, comme le concept géopolitique l'annonce aussi bien, il sera question de présenter cette situation en deux volets géographique et politique :

Ø Volet géographique :

Presque enclavée, la république démocratique du Congo, avec ses 2 345 410 km2, est le deuxième plus grand pays d'Afrique, après l'Algérie. Elle est environ 33 fois plus grande que le Benelux et quatre fois plus que la France, quatre-vingt fois plus grande que la Belgique et de superficie légèrement inférieure au quart de celle des États-Unis27(*).Elle est occupée en grande partie par le bassin du Congo et de ses affluents avec sa superficie de 2 345.410km². Par sa superficie, elle occupe la 11ème place au mondeavec une population en croissance estimée à peu près à 89 millions d'habitants.

Avec ses 2.345.000 km2, la République Démocratique du Congo a les allures d'un sous-continent. Telle une plaque tournante, elle partage sa frontière avec neuf pays, à savoir la République du Congo, l'Angola, la Zambie, la Tanzanie, le Rwanda, l'Ouganda, le Soudan du sud et la République centrafricaine28(*).

Outre ses ressources agricoles, minières, forestières, aquatiques etc., c'est la position géostratégique de la République Démocratique du Congo au coeur de l'Afrique, qui amplifie plus son attractivité au monde que bien d'autres pays de la région.

Pôle structurant, elle appartient à quatre polarités ou sphères d'influence différentes : l'Afrique centrale, la région des Grands lacs, Afrique australe et le Golfe de Guinée. De fait, la République Démocratique du Congo est la jonction de l'Afrique minière (du Cap à Libreville) ; de l'Afrique pétrolière (de Luanda à Lagos) ; de l'Afrique forestière (coeur du bassin du Congo, elle couvre 45% de la forêt équatoriale, soit 6% des réserves tropicales mondiales) ; de l'Afrique de la savane dite agricole et pastorale (de Dar-es-Salaam à Asmara)29(*).

Ø Volet politique :

Depuis son accession à l'indépendance le 30 Juin 1960, la situation politique de la RDC reste instable marquée par plusieurs événements notamment, par une grande instabilité des institutions politiques, des guerres des successions, les mutineries, les tentatives des sécessions, les rebellions ainsi que des conflits qui se sont traduits d'une part, par un processus de militarisation accentuée de la société congolaise avec la présence accrue des groupes armés étrangères et le recrutement massif des jeunes et des enfants soldats et d'autre part, une des causes fondamentales de ces crises politiques récurrentes, est aussi la contestation de la légitimité des institutions et de leurs animateurs. Cette contestation a pris un relief particulier avec les guerres qui endommagent la société.

L'histoire politique du Congo est faite des moments de soubresaut et d'espoir pour la libération. Cette dynamique contrariante se traduit par des cours moments d'apaisements et de longs moments de turbulence généralement violente emportant les grands espoirs de la population pour l'idéal démocratique ainsi que pour le bien être socioéconomique30(*).

Ces situations sont d'abord, la conséquence de la première République, située entre 1960 et 1965, marquée par une lutte acharnée entre partis politiques constitués sur des bases tribales ou régionales. Cette lutte pour la conquête du pouvoir a entrainé, durant toute la première République, des rebellions et des sécessions qui ont coûté la vie à peu près de deux millions de congolais ; elle s'est terminée par un coup d'Etat militaire.

Puis, la période entre 1965 et 1997, coïncidant avec la deuxième République caractérisée par un régime totalitaire. C'est vers la fin de la période, en 1991 qu'ont été organisés les travaux de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) qui ont lancé le processus démocratique dont le blocage a plongé le Pays dans un grand désordre politique et social. Elle s'est terminée avec la prise du pouvoir par l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) après la guerre dite de la « libération » en 1996-199731(*).

La période entre 1997 et 2006, caractérisée par une longue période de transition, à la recherche d'un ordre politique nouveau. Cette période a été marquée par la guerre dite d'« agression » 1998-2001, menée contre le pouvoir de l'AFDL par des forces rebelles appuyées par les armées de certains pays frontaliers tels que le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi.

Ces guerres ont provoqué une insécurité généralisée, de nombreux déplacements de population, d'énormes pertes en vies humaines et matérielles et une tentative de partition du pays. Cette période a également été marquée par la conclusion de l'accord de paix et de réconciliation nationale (en décembre 2002) qui a abouti à la mise en place des institutions de transition, l'adoption de la nouvelle constitution en décembre 2005 et l'organisation des élections législatives et présidentielles (deuxième semestre 2006).

La période de 2007 à 2018,qui se caractérise par la mise en place des institutions de la troisième République. Durant cette période, des efforts ont été conjugués pour unifier le pays et ramener la paix dans toute la RDC afin d'assurer un développement durable.

Cette période qui apparaissait favorable pour l'émergence de la RDC, a été marquée par des fortes tensions politiques suite aux contestations des élections de 2011. Et le non tenu des élections prévues en 2016.

Cette ère politique réuni tous les acteurs politiques dans un accord dit « l'accord de la Saint Sylvestre » du 31 décembre 2016 sous la médiation des évêques de l'église catholique. Cet accord très attendu par la population congolaise mais hélas, l'accord n'a abouti pas aux résolutions que le peuple espérer.

Malgré l'accord du saint sylvestre du 31 décembre 2016, la RDC traverse une période d'instabilité politique, le gouvernement actuel a perdu sa légitimité et la population espère à des élections très probables en décembre 2018.

En 2018, en vue d'une nouvelle élection présidentielle, Kabila est incité par l'Union africaine à respecter la limite du nombre de mandats présidentiels et le choix des urnes. Il ne se présente pas et soutient la candidature d'Emmanuel RAMAZANI SHADARY.

Le 30 décembre 2018, les élections ont lieu et le 10 janvier 2019, le président de la CENI, Corneille NANGAA nomme Félix Tshisekedi comme Président de la République démocratique du Congo.Le président Tshisekedi prête serment le 24 janvier 2019 au Palais de la Nation, résidence officielle des présidents congolais.

Félix Tshisekedi a noué une alliance de circonstance pendant la campagne électorale avec le parti de Joseph Kabila, devenu sénateur à vie et qui conserve ainsi une influence sur le pouvoir.

Leur principal opposant, Martin FAYULU, donné un moment vainqueur de l'élection présidentielle, sur la base d'une fuite de données de la CENI et par la mission d'observation de l'Eglise catholique congolaise, est arrivé deuxième selon les résultats définitifs de la CENI. Il est contraint de s'incliner devant ce résultat, probablement truqué, la Cour constitutionnelle rejetant son recours. Par son alliance avec le parti de Kabila, Félix Tshisekedi joue aussi la stabilité et prépare la suite de son mandat en composant avec l'assemblée législative où ce parti possède 337 sièges sur 50032(*).

Ainsi, la République Démocratique du Congo expérimentera sa première alternance pacifique et assistera à un gouvernement de coalition très mitigée entre les plates-formes influentes sur la scène politique congolaise.

§2. Situation Socio-économique

Plus grand pays d'Afrique subsaharienne, avec une superficie équivalente à celle de l'Europe de l'Ouest, la RDC a enregistré une légère baisse de son taux de pauvreté ces 20 dernières années, surtout en milieu rural. Mais elle demeure l'un des pays les plus pauvres du monde. En 2018, 72 % de sa population vivait avec moins de 1,9 dollar par jour, surtout dans les régions du Nord-Ouest et des Kasaï.

Après avoir atteint 5,8 % en 2018, la croissance économique a ralenti à 4,4 % en 2019, du fait de la baisse des cours des matières premières, notamment du cobalt et du cuivre qui représentent plus de 80 % des exportations de la RDC.

La pandémie de coronavirus (COVID-19) devrait entraîner une récession économique de -2,2 % en 2020 en raison de la baisse des exportations due à la mauvaise conjoncture mondiale. Mais la reprise progressive de l'activité économique mondiale et le lancement de la production de la mine de Kamoa-Kakula devraient permettre un rebond de la croissance économique à 4,5 % en 2022.

Le déficit budgétaire est passé d'un quasi-équilibre en 2018 à un déficit de 2 % du PIB en 2019, en raison de la hausse des dépenses et de la stagnation des recettes. Les dépenses publiques supplémentaires ont notamment soutenu l'augmentation des salaires de la fonction publique, le programme de la gratuité de l'éducation de base et des projets d'infrastructure. La baisse des recettes fiscales tient en partie à la faiblesse du recouvrement de l'impôt sur le revenu des entreprises, surtout dans le secteur minier.

Le risque d'endettement reste modéré selon les dernières estimations de soutenabilité. Mais le niveau relativement bas des recettes limite la marge de manoeuvre du gouvernement pour mettre en place des politiques budgétaires visant à affronter la pandémie de Covid-19.

Le déficit du compte courant s'est creusé à 4,2 % du PIB en 2019, contre 3,6 % du PIB en 2018, reflétant la détérioration des termes de l'échange et une baisse du volume des exportations. Les entrées de capitaux et autres flux financiers en 2019, y compris les investissements directs étrangers (IDE), ont contribué à préserver les réserves officielles, à limiter la dépréciation du franc congolais et à contenir l'inflation.

La RDC a lancé des réformes visant à renforcer la gouvernance dans la gestion des ressources naturelles et améliorer le climat des affaires mais elle reste classée 184 sur 190 pays dans le rapport Doing Business 2019 sur la règlementation des affaires et doit relever de nombreux défis pour attirer les investisseurs dans des secteurs clés.

La RDC avance dans la lutte contre d'Ebola qui sévit depuis près de deux ans dans les provinces du Nord Kivu, du Sud Kivu et de l'Ituri et dont le bilan se chiffre à 3 453 malades et plus de 2 200 décès. Le pays fait également face à l'épidémie de COVID-19 depuis le 10 mars 2020 et est en train de mettre en place des mesures immédiates pour contenir sa propagation.

La RDC est classée 135 sur 157 pays en matière de capital humain, avec un indice de capital humain de 0,37%, en dessous de la moyenne des pays d'Afrique subsaharienne (0,40). Cela veut dire qu'un enfant né aujourd'hui sera 37 % moins productif à l'âge adulte qu'un enfant ayant bénéficié d'une instruction complète et de services de santé adaptés. Les enfants congolais restent en moyenne 9,2 ans sur les bancs de l'école et 43 % des enfants souffrent de malnutrition.

Actuellement, 43 % des ménages ont accès à l'eau potable (69 % en milieu urbain, 23 % en milieu rural) et seulement 20 % ont accès à l'assainissement. Avec en moyenne 6,1 enfants par femme, le pays possède un taux de fertilité supérieur à la moyenne d'Afrique subsaharienne (4,8). Son taux de grossesse précoces est également élevé, avec 125,24 naissances pour 1 000 adolescentes (15 à 19 ans)33(*).

§3. Situation démographique

En effet, il s'avère que peu des chiffres fiables seulement permettent d'avoir une évaluation correcte, car depuis bien longtemps il n'y a plus eu de recensement général dans notre pays. Le dernier recensement scientifique qui date de juillet 1984 fait mention de la population congolaise à 30 millions d'habitants. Le taux d'accroissement global moyen de cette population été estimé à cette date, à 3% et la densité moyenne générale à 12 habitants/Km2.

Depuis cette période, on plus procédé au recensement scientifique de la population et les chiffres postérieures ne sont fondés que sur des estimations. Ainsi, par exemple en 1999, les estimations ont fixé à 51 millions d'habitants la population congolaise.

En 2010, cette estimation est passée à environ 70 millions d'habitants avec une densité moyenne générale autour de 20 habitants/Km2 qui est une densité faible pour un immense territoire à l'allure d'un sous-continent.

En 2018, la population se relève à 84 millions d'habitants avec une densité moyenne de 36 habitants/km²

ü Croissance démographique : +3,2 % (Banque mondiale, 2018)

ü Espérance de vie (à la naissance) : 48,7 ans (Banque mondiale, 2017)

ü Taux d'alphabétisation (15 ans et plus) : 55 % (Rapport PNUD, 2017)

ü Religion(s) : catholiques (40 à 50 %), protestants (40 à 50 %), musulmans (5 à 10 %), kimbanguistes (5 à 10 %)

ü Indice de développement humain : 184e sur 187 (PNUD, 2018).

ü Évolution de la population : 2.33 % (2018)

Indice de fécondité : 4,54 enfants

ü Taux de natalité : 32,8 % (2018)

ü Taux de mortalité : 9,4 % (2018)

ü Taux de mortalité infantile 66,7%.

Tandis qu'en 2020, toujours sans un recensement scientifique pour déterminer le nombre exact de la population de la République Démocratique du Congo dans le cadre d'estimation, le taux de la population congolaise se relèverait à #177; 101 million d'habitants.34(*)

CHAPITRE II : PANORAMA DE DETERMINANTS GEOPOLITIQUES DE LA REPUBBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Dans les limites de ce chapitre, nous présenterons et analyserons les différents éléments constituants les déterminants géopolitiques de la République Démocratique du Congo. Ainsi, ce chapitre est subdivisé en deux principales sections : la première fera une analyse sur les éléments géographiques de la RDC et la seconde analysera les éléments politico-diplomatiques, sécuritaires et économo-culturels de la RDC.

Section I : ANALYSE DES ELEMENTS GEOGRAPHIQUES ET DEMOGRAPHIQUES

Il nous importe de préciser que dans cette section, nous mettrons un accent particulier sur, le climat, la dimension et la position territoriale, ainsi que la démographie de la République Démocratique du Congo que nous présenterons comme les principaux déterminants ou facteurs de son émergence.

§.1. Le climat

Le climat est un élément déterminant de la répartition des hommes sur la planète. Il correspond à la combinaison de l'ensemble d'éléments tels que la température, la pression atmosphérique, les précipitations, les vents35(*)

Il est à noter que la République Démocratique du Congo se trouve totalement dans une zone dite de « climat chaud » c'est-à-dire des climats dont les caractéristiques principales sont :

Ø La température moyenne annuelle élevée de plus ou moins 18° ;

Ø Des faibles variations de températures au cours de l'année.

En effet, la République Démocratique du Congo connait trois sortes des climats36(*) :

Ø Le climat équatorial, qui se situe de part et d'autre de l'Equateur dans un rayon de plus ou moins 400 km ; ce climat se caractérise par les précipitations abondantes (de 15 à #177; 2m/an), des températures élevées (25° à 27° avec l'extrême 32°). Une humidité relative, voisine du point de saturation. Il faut souligner également que les cultures comme celle de palmiers à huile, l'hévéa, et le caféier sont très propices au climat équatorial ;

ü Le climat tropical, qu'on retrouve dans les zones éloignées de l'Equateur, puisqu'en règle générale, la température et les précipitations diminuent au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la ligne d'Equateur. Ce climat est rythmé par l'alternance d'une saison de pluies (800 à 1.500 mm/an), une chaleur constante et une humidité relativement élevée et d'une saison sèche et/ou froide qui se caractérise par l'absence des pluies ;

ü Le climat tempéré qui est un climat des régions montagneuses, un climat d'altitude que nous retrouvions pratiquement dans la partie Est du pays.

Il est évident que le climat de la République Démocratique du Congo présente de nombreux avantages notamment dans le secteur Agro-pastoral dont grâce à son climat la République Démocratique du Congo dispose de plus de quatre-vingts (80) millions d'hectares de terres arables dont huit millions soit 10% seulement sont exploités, et un espace important des pâturages pour l'élevage tant industriel qu'artisanal ; il y a lieu de souligner aussi grâce au climat congolais qui est intensifié par la ligne d'Equateur qui lui procure l'accès au soleil ; aujourd'hui le soleil se présente comme un Danré important dans la production de l'énergie renouvelable destinée à alimenter des entreprises des productions à l'aide des avancées technologiques.

Eu égard de tous ce qui précédent, dans le cadre de notre analyse, nous considérons le climat comme un important déterminant géopolitique qui caractérise le comportement des acteurs étatiques sur la scène internationale mais surtout comme un élément de force pouvant favoriser l'émergence d'un Etat dans le cadre de sa politique nationale.

Bref, le climat se présente comme un facteur important dont la République Démocratique du Congo pourrait se taper le luxe d'attirer les investisseurs étrangers à travers sa politique étrangère en exploitant cette ressource qui s'avère important pour son émergence.

§2. Dimension et position territoriale

2.1. La Dimension territoriale (Taille)

La théorie de la géopolitique conçoit le terme « territoire » comme un espace géographique, dont Friedrich RATZEL définit comme « une zone géographique délimitée par des frontières naturelles ou artificielles à l'intérieur desquelles une population dispose des moyens lui permettant de subsister »37(*)

Généralement, sur le plan mondial, la possession d'un vaste espace extra-atmosphérique, territorial et maritime constitue pour l'Etat propriétaire des atouts considérables dans les rapports de puissance étatique.

Il existe une relation étroite entre puissance d'un Etat et sa taille ; « la grande superficie territoriale constitue un avantage important dans la mesure où un grand territoire contiendra probablement plus de ressources qu'un petit territoire, des ressources agricoles, eu égard à la variété de son relief, de son climat, ainsi que de ses ressources minérales et énergétiques ».38(*)

Marcel MERLE soutient dans le même sens que « la grande superficie est souvent considérée, a priori, comme un gage de puissance »39(*). Autrefois, le contrôle des grands territoires ouvrait l'accès au rang de grande puissance par la conquête de l'Espace. Les grands Etats font masse, impressionnent les autres et pèsent sur leurs voisins. Mais, il s'avère que toute considération spatiale n'a pas la valeur déterminante qui lui fut attribuée pour comparer les grands et les petits pays, même à densité de population égale, d'où le fait que l'espace ne peut seul constitué « un élément de comparaison, car d'autres facteurs entrent en jeu, notamment l'organisation économique et les qualités de la nation ».

Cependant, le rôle de l'espace se rétrécit d'avantage quand on considère qu'il y a d'autres pays à l'échelle des grands, en l'occurrence l'Allemagne et le Japon qui n'ont pas de vastes étendues mais qui sont forts économiquement. C'est pourquoi certaines théories semblent douteuses, comme celle de la superficie optimale d'un Etat ou « l'espace vital » Mais, l'importance de cet espace vital est significative affirment certains géopoliticiens comme RATZEL, HAUSHOFER... L'Etat a beau ne pas être conscient que les sources de sa puissance se trouvent dans le sol, il en vit. En définitive, l'importance spatiale dans les rapports de puissance étatique demeure d'actualité.

Eu égard à la considération générale de la dimension territoriale en géopolitique évoquées dans les précédentes lignes, nous considérons que la dimension territoriale Congolaise s'avère un déterminant important pour la République Démocratique du Congo tant dans son processus d'émergence que dans ses rapports de puissance étatique.

La République Démocratique du Congo est dotée d'une importante superficie d'environ quatre-vingts fois que celle de la Belgique et quatre fois celle de la France ; Au fait, ce même ordre d'idée, Jean ZIEGLER soutient que « le Congo dont Patrice LUMUBA est originaire, n'est pas un Etat, ni un pays ; c'est un sous-continent de 2,3 millions de Km2 où vivent des peuples appartenant à dix groupes différents ».40(*) Un pays nanti des énormes ressources outres que son immense territoire.

Fort malheureusement, nous remarquons qu'au lieu que l'étendue territoriale de la République Démocratique du Congo se présente comme un atout pour son émergence, cette dernière se révèle comme un poids qui alourdi cette émergence. Devant cette incapacité d'assumer la protection effective de ses frontières l'Etat congolais n'arrive pas à tirer gain de ce facteur dans le rapport de force avec d'autres acteurs étatiques et non étatiques.

Il importe de noter qu'à l'instar de la vaste étendue territoire qui se présente comme un déterminant probant pour son émergence, le territoire Congolais regorge des atouts à la hauteur de sa dimension parmi lesquels, nous citons sa forêt, son hydrographie et ses minerais.

2.1.1. Sa forêt

Pour avoir un aperçu sur ce facteur, les forêts de la République Démocratique du Congo couvrent une superficie estimée à 1.280.042,16 km2 (dont 99 millions d'ha de forêts denses humides), soit 54,59 % du territoire national dont la superficie est d'environ 2.345.410 Km2. Dans le bassin du fleuve Congo se niche une immense forêt tropicale, la seconde plus vaste de la planète. Les forêts du bassin du Congo s'étendent du Cameroun à la République Démocratique du Congo, en passant par le Gabon, la République du Congo, la République centrafricaine et la Guinée équatoriale.

Ces forêts immenses, qui s'étendent sur une superficie supérieure à trois fois la France, constituent le quart des forêts tropicales restant sur terre. La RDC abrite une des plus grandes forêts naturelles intactes de la planète (La forêt équatoriale). Ces forêts sont inestimables: au-delà de la richesse de leur biodiversité et de leur rôle crucial pour atténuer le réchauffement climatique.Les forêts du bassin du Congo forment l'une des dernières réserves de biodiversité où les forêts primaires sont interconnectées et permettent des mécanismes biologiques sans perturbation.

Au nord et au sud, les forêts deviennent une mosaïque de savanes arborées, de forêts sèches, de savanes et de prairies. À l'ouest, les forêts congolaises font progressivement place aux forêts de Guinée, qui s'étendent du Gabon occidental et du Cameroun jusqu'au sud du Nigéria et du Bénin ; ces zones forestières partagent de nombreuses similarités, et sont parfois connues comme les forêts guinéo-congolaises. À l'est, les forêts des basses-terres congolaises aboutissent sur les forêts de montagne qui couvrent les montagnes longeant le rift Albertin, une branche du système du Rift d'Afrique de l'Est. Les forêts congolaises sont l'une des écorégions mondiales.

La forêt du bassin du Congo est la deuxième forêt tropicale du monde, couvre six États, et contient un quart de ce qu'il reste de la forêt tropicale sur Terre. Avec une perte annuelle de 0,3 % durant les années 2000, la région possède le plus bas taux de déforestation de toutes les zones forestières majeures.

La faible pression démographique, l'accès difficile et le manque d'infrastructures ont permis de protéger le couvert forestier de cette région du monde pendant une longue période. D'après Ernst et al. (2013), la déforestation annuelle est passée de 0,13 % dans la période 1990 à 2000 à 0,26 % dans la période 2000 à 2005. Cependant l'augmentation de la pression démographique entraine une demande accrue en produits agricoles et en bois de feu prélevés au détriment du couvert forestier. La pratique de la culture sur brûlis et l'extension des terres agricoles a notamment été analysée comme l'un des facteurs principaux de la déforestation en République démocratique du Congo41(*).

A l'ère actuelle où la question du réchauffement climatique est à l'ordre du jour de plusieurs conférences internationales dans le cadre de la politique environnementale des Etats. La forêt se présente comme un atout de grande envergure dans la mesure où les ressources forestières sont considérées de nos jours comme des patrimoines universels de l'humanité.

En effet, la République Démocratique du Congo en tant que propriétaire de cet élément de force, se voit dans l'obligation de se doter une diplomatie verte de qualité pour en tirer tous les avantages.

2.1.2. Son hydrographie

Rappelons que la République Démocratique du Congo est le pays le plus riche en eau d'Afrique. Il représente environ 52 % des réserves d'eau de surface de l'Afrique et 23 % des ressources en eau renouvelables intérieures de l'Afrique. Les ressources internes en eau douce renouvelables par habitant ont été estimées à 19 967 m3/personne/an en 2008, quand la moyenne mondiale de consommation d'eau est 1 240 m3/individu/an. Cette valeur est nettement supérieure à la limite de suffisance en eau reconnue internationalement de 1 700 m3/personne/an.

Avec ses 4 700 km de longueur, avec un débit de 50 000 m3/s, avec son bassin vaste de 3,80 millions de kilomètres carrés, le fleuve Congo est - après le Nil - le deuxième fleuve le plus long d'Afrique, le fleuve d'Afrique le plus important par son débit et le deuxième fleuve du monde après l'Amazone ayant le plus grand bassin.Sa position à proximité de l'équateur lui vaut ce débit le plus important du continent africain (l'Amazone est le seul fleuve qui le dépasse sur ce plan au niveau mondial). Il est à cheval sur l'équateur et la répartition presque homogène de ses affluents dans les deux hémisphères régularisent son débit et en font le fleuve le plus régulier du monde.En effet, son débit varie de 1 à 3 tandis que celui de l'Amazone varie de 1 à 20042(*).

La République Démocratique du Congo a des précipitations annuelles moyennes d'environ 1 646 mm/an, variant dans l'espace et le temps (800-1 800 mm/an). De plus, la République Démocratique du Congo possède une autonomie d'eau considérable puisque 70 % de ses ressources en eau renouvelables sont générées en interne par les précipitations. L'abondance des ressources en eau en République Démocratique du Congo est liée à la vaste couverture forestière qui s'étend sur 155,5 millions d'hectares.

Entant que facteur pouvant booster l'émergence du pays, sans compter les ressources lacustres, le fleuve Congo à lui seul porte une importance économique considérable, dans ce sens il fournit du poisson et de l'électricité, mais il constitue une voie de communication indispensable. Avec ses affluents, il forme 14 166 km de voies navigables.

Il prend sa source dans le sud du Katanga, dans le village de Musofi(à kipushi) à une altitude de 1 435 mètres et porte le nom de Lualaba jusqu'à Kisangani. Il se déverse dans l'océan par un large estuaire et sa puissance est telle qu'on reconnaît ses eaux jusqu'à 45 km en plein océan43(*).

Il nous est important de noter qu'en dépit de toutes les ressources en eau que nous présente la carte hydrographique de la République Démocratique du Congo, il se remarque fâcheusement, une mauvaise gestion de ce facteur qui s'exprime par l'inaccessibilité d'une grande majorité de la population congolaise à des eaux douces et à l'eau potable, une faible exploitation de ce facteur pour des fins industrielles notamment dans le domaine énergétique insuffisamment exploité (barrages électriques), dans le domaine de communication interne et du commerce (les transports maritimes et les ports en eau profondes) et surtout dans la pêche tant industrielle qu'artisanale.

Dans une lecture géopolitique, l'eau de nos jours se présente comme un enjeu au coeur de plusieurs conflits intercommunautaires mais aussi inter-régionales qui portent atteintes jusqu'à la question de souveraineté des Etats. La répartition des ressources hydriques étant déséquilibré sur la carte géographique du continent Africain dont il y a des zones désertiques (le Sahara) et des zones inondées, la République Démocratique du Congo étant un Etat subsaharien bien arrosé se trouve dans le collimateur de germe de conflits intercommunautaires et inter-régionaux dans lesquels nous pouvons projeter le probable cas de l'exécution d'un grand projet des années 80 qualifié de pharaonique, le projet « transaqua » au centre de plusieurs tensions politiques entre les pays concernés, ce projet qui consiste à remplir l'immense oasis asséchée du bassin du Tchad par le transfert des eaux de la rivière Oubangui, un affluent majeur du fleuve Congo.

Eu égard, à tout ce qui précède le facteur hydrographique se voit un déterminant géopolitique très important et qui se relève comme un atout favorable de l'émergence de la République Démocratique du Congo ; d'où la nécessité à cette dernière d'instaurer une bonne politique de gestion de ce facteur enfin d'en tirer tous les profits.

2.1.3. Ses minerais

La République Démocratique du Congo est mondialement connue pour son potentiel minier comprenant plusieurs substances minérales en réserves impressionnantes. Elle possède, pour ne prendre que ce seul exemple, plus au moins 34% des réserves mondiales connues de Coltan et plus au moins 10% de réserves de cuivre. Toutes les Provinces du pays peuvent se prévaloir de détenir des richesses minières importantes.

Selon le rapport du PNUE, la RDC est l'un des principaux réservoirs miniers du monde. Ces considérables réserves minérales inexploitées dont la valeur est estimée à plus de 24. 000 milliards des dollars Américains sont d'une importance stratégique pour l'économie nationale, or l'héritage d'un siècle d'exploitation minière dans plusieurs parties du pays, spécialement dans la configuration de l'ex province de Katanga, a été créé des passifs environnementaux considérables et il est nécessaire d'adapter une nouvelle approche pour moderniser l'exploitation minière44(*)

Dans une lecture géopolitique, Si les minerais de la RDC constituent un atout favorable à son émergence, nul ignore que ces derniers constituent le principal enjeu de son insécurité. En effet, les zones qui regorgent plus de ressources minières restent les zones à haut risque, notamment la partie Est de la République Démocratique du Congo notamment dans la localité des provinces de l'Ituri, de Nord et Sud Kivu voir la province du Maniema qui vivent une instabilité hallucinante caractérisée par des confrontations des milices et des actes barbares.

Il sied de noter que le secteur minier est considéré comme la principale source des revenues dans le recouvrement des recettes nationales en République Démocratique du Congo. Il se remarque que la ligne de conduite de l'économie Congolaise varie selon l'évolution du tarif des produits dans le marché international. D'où la responsabilité revient à l'Etat Congolaise dans une gestion souple de ce facteur dont l'impact positif boostera son émergence.

2.2. Position territoriale (Posture, occupation).

La position du territoire est un facteur très capital de la géopolitique. En effet, « le rôle que peut jouer l'Etat dans les relations internationales est largement affecté par la place qu'il occupe sur la carte du monde ».

Pour OMEONGA ONAKUDU Jean, la position géographique est unfacteur qui détermine la puissance des Etats dans leurs rapports interétatiques, c'est-à-dire que les communications extérieures sont des conditions primordiales d'émergence d'une puissance.45(*)

S'agissant de la position de la République Démocratique du Congo, en observant la mappemonde, la « Terre centrale » se trouverait être l'Afrique, car « située au centre géographique du monde, étant le continent le plus amplement traversé par l'Equateur et relie à presque tous les autres, à l'exception de l'Amérique dont il n'est d'ailleurs séparé que par quelques millions de kilomètres elle est aussi, et surtout au coeur des terres habitées, l'épicentre de la planète. »46(*) A en croire à cette affirmation, mettant l'Afrique au centre du monde, cela nous met en confiance de dire sans crainte qu'étant située au coeur de l'Afrique, la République Démocratique du Congo est l'épicentre du monde.

MOVA SAKANYI Henri va dans le même sens en démontrant, « lorsqu'on prend une mappemonde présentée sur deux pages, on constate que les deux pages se séparent au niveau de la République Démocratique du Congo et la perpendiculaire inverse restant l'Equateur, les quatre points cardinaux convergent en République Démocratique du Congo47(*).

Enfin, lorsqu'on considère deux droites qui traversent le monde en diagonales, en prenant la pointe extrême de chaque point cardinal des terres connues, on remarque que le point d'intersection se trouve en RDC. Il est claire que la position centrale de la RDC au coeur de l'Afrique et du monde lui procure d'énormes avantages d'ordre stratégique et sur sa politique étrangère, à savoir :

2.2.1. Sur le plan stratégique

cette position offre à la RDC la clé de leadership et de puissance sous-régionale, cela s'exprime par l'expression de Frantz FANON selon laquelle « l'Afrique a la forme d'un révolver dont la gâchette est placée en RDC » à notre égard, cette expression traduit l'idée selon laquelle la RDC serait doter d'un leadership naturel qui détient la décision finale sur toute action du continent Africain. Par conséquent, toute action que le continent entreprendra est sensée aboutir avec l'approbation de la RDC et au cas contraire n'aboutira aucune action si la RDC s'en oppose. En effet, cela enrichit l'affirmation selon laquelle « l'émergence de la RDC occasionnera l'envol de tout le continent Africain ».

2.2.2. Sur le plan diplomatique

Cette position centrale donne à la RDC la clé de l'expansion de son influence et du contrôle du continent. Cette position centrale fait de la capitale Congolaise Kinshasa une véritable zone diplomatique où devrait abriter toutes les ambassades et surtout les ambassades dont les représentants émanent d'une accréditation multiple.

À noter que la RDC a opté pour la politique de bon voisinage et celle de la vocation africaine. La politique de bon voisinage vise une bonne entente avec ses voisins et permet, de ce fait, la sauvegarde de sa sécurité territoriale. L'appartenance à l'Union Africaine et à plusieurs organisations sous-régionales reflète celle de sa vocation africaine.

La RDC est ainsi le seul pays d'Afrique pouvant se réclamer d'être à la fois de l'Afrique Australe avec sa participation à la SADC, de l'Afrique Centrale avec son appartenance à la CEEAC, de l'Afrique de l'Est avec le COMESA. La question de la multi participation de la RDC dans les organisations sous-régionale est qualifiée d'improductive et surtout prise pour un état de faiblesse, dans sa situation actuelle la RDC ne s'affirme pas et surtout ne s'impose pas auprès de ses organisations compte tenu de son état et de sa situation économique nationale dont incapable de contribuer régulièrement et profiter aux avantages de ces organisations dont elle est membre, certes mais dans une lecture géopolitique sa position centrale lui facilite à faire l'expansion de son influence sur l'ensemble du continent Africain.

Il sied de noter que la RDC étant au coeur du continent d'Afrique et l'épicentre de toutes interactions du monde sa position n'exprime pas que des avantages, car elle est considérée comme un enjeu d'ordre mondial mais aussi une grande responsabilité à assumer. Malheureusement, face à ce facteur qui devrait être capitalisé en vue de couronner l'expansion de son influence, la RDC se révèle incapable de s'imposer comme seul maître de son espace.

§.3. Facteur Démographique

Le facteur humain comme le souligne le professeur MWAYILA TSHIYEMBE,joue un grand rôle et est l'un des éléments variables qui détermine la prioritédes Etats dans les relations internationales48(*). Quand à professeur DIUR KATOND soutient que « si les ressources géographiques sont déterminées dans la vie des Etats, les ressources humaines en qualités et en quantités suffisantes sont incontournables tant sur le plan militaire que sur le plan économique.49(*)

Le capital humain reste un déterminant prépondérant et joue un rôle important dans les politiques nationales et dans la politique mondiale, militairement et économiquement ; aujourd'hui dans le cadre de l'émergence des Etats, la Chine illustre parfaitement cette affirmation et en est l'exemple.

L'utilisation rationnelle de ce facteur sur le plan national permet d'assurer l'émergence d'un Etat en mobilisant la croissance sur le plan économique, militaire (dans le domaine de la modernisation de l'armée), etc.

Cependant, la République Démocratique du Congo dispose d'un nombre important de la population dont les plus récentes des estimations remontent à plus ou moins 101 million d'habitants50(*). A signaler que cette population est caractérisée par l'importance de sa jeunesse, dont 60% des habitants ont moins de 20ans une période pour un recrutement à la formation militaire et une main d'oeuvre importante dans le cadre de l'économie nationale dans le domaine de la production et de l'industrie.

Sur le plan du continent Africain, l'histoire enseigne que la population de la République Démocratique du Congo, Zaïre à l'époque peser de son poids dans les Organisations Internationales Africaines et jouait un rôle important dans le règlement pacifique des conflits dans quelques pays Africains ; tel est le cas de l'envoi des troupes Congolaises au BIAFRA (1967-1970), au TCHAD (1982) et au RWANDA (1991).

Eu égard à ce potentiel facteur que possède la République Démocratique du Congo, dans le cadre de notre analyse, nous disons que la population Congolaise se présente comme un déterminant non négligeable pouvant amener le pays à son émergence. Mais il importe de préciser que la population se verrait un atout pour l'émergence de la République Démocratique du Congo que lorsque cette dernière est bien formée et instruite à une mentalité de développement et aux valeurs républicaines. Il est à noter que cette tâche revient à l'Etat congolais d'assurer la bonne instruction de sa population en mettant à la disposition de cette dernière des systèmes éducatifs adaptés et des formations de civisme dans le but de la rendre utile et apte à l'émergence du pays.

Section II :ANALYSE DES ELEMENTS POLITICO-DIPLOMATIQUE, SECURITAIRE ET ECONOMIQUE.

Il est question dans cette section d'analyser les éléments politico-diplomatique, sécuritaire et économique comme des facteurs géopolitique pouvant booster l'émergence de la RDC. A noter que chaque facteur fera l'objet d'un paragraphe.

§1. Les éléments politico-diplomatiques

TSHILUMBAYI M. Jean-Claude, localise ces éléments dans les facteurs structurels d'où il soutient que ces éléments « ont trait à la nature et à la forme des institutions politiques (types de régimes politiques, distribution du pouvoir entre les divers structures administratives sur l'élaboration et la mise en oeuvre de la politique étrangère) »51(*). L'auteur les qualifie des facteurs de nature formelle à l'opposition des éléments qui ont trait à l'organisation des partis politiques, à leur type, à leur taille, à leur degré de centralisation ; dont il qualifie de nature informelle.

1.1. Dans le volet politique :

Il nous importe de signaler dans le cadre de notre travail que nous menons notre analyse, en rapport avec ce volet, sur la gestion politique des activités de de l'Etat qui se résume dans ce paragraphe par le concept « gouvernance politique » congolaise comme facteur de son émergence.

La gouvernance, telle qu'elle a été définie par le PNUD, est considérée comme l'exercice de l'autorité politique (formulation politique), économique (prise de décision à caractère économique) et administrative (la mise en oeuvre de la politique) de façon à gérer les affaires d'un pays à tous les niveaux52(*). En effet, nous soutenons de ce fait, que la gestion de l'Etat se résume dans la consolidation des principaux fondements de tout processus de construction d'une Nation à savoir : l'existence de l'Etat, le leadership politique, la souveraineté de l'Etat et une société démocratique.

1.1.1. L'existence de l'Etat

L'Etat est définit comme un appareil de pouvoir, un appareil de domination et de régulation de la vie société. L'Etat est une abstraction concrète, une réalité idéelle juste identifiable par les symboles, emblèmes, hymne, drapeau, devise, armoiries, et les sièges des institutions. L'Etat n'a de réalité physique démontrable que par le territoire et la communauté humaine sur lesquelles il prétend exercer sa souveraineté, à travers la constitution qui le définit et qui l'organise53(*).

La RDC est un Etat indépendant et souverain, elle est dotée d'un territoire national d'une zone géographique estimée d'une superficie de 2.345.410 km2 sur laquelle une population évaluée à plus 85 millions d'habitants et dispose d'un pouvoir central statué par une constitution qui régit toutes les institutions politiques du pays. Mais dans sa gouvernance politique, il se remarque une grande absence de l'autorité de l'Etat sur certaines zones du territoire national et une mauvaise gestion du gouvernement contraint par des nombreuses hérésies suites aux nombreuses crises interinstitutionnelles, et aux nombreuses violations des lois constitutionnelles qui régissent et organisent le pays.

Il est évident que pour une bonne gouvernance la RDC devrait garantir l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue nationale, car l'existence de l'Etat se présente comme un facteur important dans sa relance pour l'émergence.

1.1.2. Le leadership politique

L'étude du PNUD sur les inégalités et l'édification de la Nation/Etat en RDC, entend par leadership politique « un bloc ou le noyau politique qui a pour mission de piloter le projet de l'édification de la Nation54(*). »

En République Démocratique du Congo, il se constate que le leadership qui devrait être incarné par les acteurs politiques Congolais pour l'intérêt de la Nation pour la plupart de ces acteurs est orienté vers les intérêts d'ordre privé ; c'est ce qui anime l'homme politique Congolais, certes cela constitue en effet un problème dans la marge de la bonne gouvernance de l'appareil étatique. En effet, dans la bonne gouvernance de l'appareil étatique, un leader politique est considéré comme un gardien des valeurs républicaines c'est-à-dire il est le symbole qui incarne la vision et l'idéologie qui construit la Nation.

Le leadership politique est un facteur important qui détermine même la qualité de la gouvernance d'un Etat, c'est ainsi qu'un leader politique doit être tout d'abord celui qui incarne l'intérêt de l'Etat, doté de l'esprit patriotique et du nationalisme.

1.1.3. La souveraineté de l'Etat

La souveraineté indique la capacité de décider sans attendre aucune force au-dessus de soi55(*). En effet, la souveraineté de l'Etat s'exprime par la force des lois qui s'imposent sur les hommes et sur les biens existant dans les limites d'un territoire donné. La conception particulière de la souveraineté va rendre compte de la source du pouvoir et de la justification de ce pouvoir en tant que capacité de dominer, d'imposer son monopole et de régir la vie en société.

A cet effet, nous comprendrons que la souveraineté de l'Etat s'exprime par ses manifestations extérieures et intérieures à savoir :

v Les manifestations extérieures :

La souveraineté d'un Etat suppose l'indépendance de cet Etat par rapport à tout autre Etat. La souveraineté peut se manifester par la signature des Accords, des Alliances ou Conventions avec d'autres Etats ou les Organisations Internationales. Ainsi par exemple, le pouvoir de déclarer la guerre, de conduire les armées ou faire la paix.

v Les manifestations intérieures :

Au plan interne de l'Etat, la souveraineté va se manifester à travers les actes produits par les institutions et les organes de l'Etat. La souveraineté s'exprimera donc par le pouvoir législatif c'est-à-dire, la capacité de dire la loi, de la changer. Le parlement s'exprime par l'adoption des lois, par des recommandations et des résolutions.

Elle s'exprime aussi par le pouvoir judiciaire, c'est-à-dire, le droit de sanctionner tout écart à la loi établie et de rendre justice. A noter que la justice congolaise s'exprime par des « Arrêts ».

La souveraineté s'exprimera aussi par le pouvoir exécutif, c'est-à-dire, le pouvoir de faire exécuter les lois et de gérer les intérêts nationaux. Plus concrètement, la souveraineté s'exprimera par des actes réglementaires, notamment : la définition et la conduite de la politique nationale ; la nomination à des postes de responsabilité, les actes de reconnaissance, les actes d'imposition (pouvoir de lever les taxes et les impôts) ; les actes de police ; etc.

Fort malheureusement, la question de la souveraineté de la République Démocratique du Congo inspire beaucoup de doutes suite de la forte dépendance extérieure de la RDC sur certains aspects. Il se remarque aussi même au niveau interne les incapacités au niveau des institutions et organes sur lesquelles la souveraineté devrait s'exprimer la souveraineté ; notamment le manque de l'autorité de l'Etat sur certaines zones du territoire national.

Il nous importe de noter que la souveraineté est un facteur prépondérant dans la gouvernance, car un Etat indépendant et souverain garanti sa propre gouvernance.

1.1.4. Une société démocratique

Celle-ci suppose que l'ensemble des populations vivent dans la liberté et participent en tant que citoyens à la gestion de la cité, assumant ainsi leurs droits et leurs devoirs de citoyenneté.

Selon A. TOURAINE, la démocratie se définit mieux par « l'association de la représentation des intérêts et de la limitation du pouvoir dans une société politique.56(*)»

A noter que la démocratie dont la RDC se réclame est une démocratie libérale, représentation. Cette démocratie se fonde aussi sur une citoyenneté qui est perçue comme procédant de la volonté individuelle d'adhérer aux lois et au système politique, de telle que cette volonté du citoyen n'est pas fondue dans une « volonté nationale » ou dans une expérience collective supérieure. En effet, une société démocratique se présente comme un paramètre important de la gouvernance des activités politique et de l'appareil de l'Etat.

1.2. Dans le volet diplomatique :

Rappelons que la diplomatie constitue un ensemble des règles objectives et des coutumes juridiques qu'on observe en temps de paix pour ordonner les rapports entre des états souverains, elle est de certain point de vue, un art notamment l'art de conduire des négociations internationales.57(*)

La diplomatie étant le principal instrument de la politique extérieure d'un Etat. En effet, aucun Etat ne pourra compter sur sa diplomatie si, au demeurant, il n'arrive pas à mettre en place une certaine cohérence dans la formulation de sa politique extérieure.

La République Démocratique du Congo compte tenu de sa situation géopolitique et géostratégique, observe certains principes fondamentaux qui conduisent sa politique extérieure, tout comme tous les Etats souverain à la base de sa politique extérieure, il existe une philosophie spécifique qui oriente l'action et détermine la prise des décisions par les autorités compétentes.

1.2.1. Les principes fondamentaux de la politique extérieure de la RDC

LABANA L.A. et LOFEMBE B., à travers leur ouvrage intitulé « la politique étrangère de la République Démocratique du Congo : Structures, fonctionnement et manifestations », consacrent tout un chapitre sur les principes fondamentaux de la politique extérieure de la République Démocratique du Congo58(*), dont ils développèrent une analyse de ces différents principes dans la conduite de la politique extérieure de la RDC depuis son accès à l'indépendance jusqu'à la période de la deuxième reconstruction nationale de 2001 à 2003.

A cet effet, nous retenons dans notre analyse, les différents principes fondamentaux de la politique extérieure de la RDC, à savoir :

1. Le principe de nationalisme ;

2. La Politique de bon voisinage ;

3. Le principe de la vocation africaine ;

4. L'ouverture au monde sans exclusive.

1.2.1.1. Le principe de nationalisme

L'histoire de la RDC nous renseigne, que ce principe a consisté à l'éveil de conscience des autorités politiques et des cadres diplomatiques à oeuvrer pour la libération, de disparition de l'oppression coloniale.

De nos jours, ce principe reste un fondement important de la philosophie spécifique qui oriente la politique extérieure congolaise, car il nous est impérieux de rappeler que la finalité ou l'objectif principal de l'action de la politique extérieure d'un Etat reste « la sauvegarde de l'intérêt national » sur l'échiquier international.

En effet, dans le cadre de notre analyse le principe de nationalisme se voit un facteur important de l'émergence de la RDC dans la mesure où il anime l'esprit des représentants et des défenseurs des intérêts du pays sur la scène internationale à privilégier et à militer pour les intérêts de la RDC enfin d'aboutir à l'émergence tant attendue.

1.2.1.2. Le principe de bon voisinage

Tenant compte de sa position sur la carte géographique du continent d'Afrique, se situant au milieu de neuf pays voisins dans une allure d'enclavement sauver par sa petite ouverture dans l'océan atlantique, la République Démocratique du Congo ayant une vaste étendue territoriale remplit des diverses ressources naturelles dont la plus part ne se retrouve pas chez ses voisins, cela ne constitue pas seulement un avantage pour la RDC mais aussi une responsabilité d'en assumer la protection. En effet, la RDC a fait de sa diplomatie à travers ce principe dans la sous-région un instrument efficace pour la stabilité et la protection de ses frontières en tenant compte de sa position géostratégique.

Dans le cadre de notre lecture, la politique de bon voisinage s'avère comme un facteur important pour l'émergence de la RDC dans la mesure où il garde un climat des bonnes relations avec ses voisins en vue de privilégier les échanges commerciaux, culturels et sociaux qui caractérisent les différents peuples de la sous-région. C'est sur base de ce principe de la politique de bon voisinage que le régime actuel sous le président Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO a organisé dans la période où le monde est menacé par la pandémie à corona virus (covid-19) un mini-sommet tenu en octobre 2020 par visionconférence visant le renforcement des liens de coopération pour la pacification et la stabilisation de l'Est de la RDC et de la région desGrand-Lacs,cette occasion a réuni le président Yoweri MUSEVENI de l'OUGANDA, Paul KAGAME du RWANDA et sous l'observation du président Angolais Joao Manuel LORENCO.

Mais il nous importe de préciser qu'en Relations Internationales « il n'y a pas d'amis, il n'y a que les intérêts qui comptent » dit-on, les Etats qui entourent la RDC pour de raison d'intérêt peuvent devenir ses ennemis comme c'est déjà le cas des instabilités et de guerre d'agression enregistré dans partie Est du pays occasionnées par le BURUNDI, L'OUGANDA et le RWANDA.

A cet effet, nous soutenons l'idée selon laquelle la RDC devrait mettre en oeuvre des fortes mesures qui doivent accompagner ce principe, notamment se disposer d'une armée dissuasive et forte, capable de défendre les frontières du territoire nationale en cas des dérapages de ses voisins.

1.2.1.3. Le principe de vocation africaine

En se référant à la théorie de cercle concentrique telle que développé par le professeur LABANA LASAY'ABAR, nous identifions l'impact de ce principe dans le cercle B que le professeur qualifie de zone du rayonnement régional.59(*)

Au regard de sa position géostratégique, au milieu des toutes interactions du continent Africain, la RDC se voit dans l'obligation de défendre les intérêts du continent. En effet, ce principe interpelle à la diplomatie congolaise sur l'important rôle que doit jouer la RDC dans la région et la RDC qui doit s'imposer comme puissance sectorielle ou sous-régionale.

Il nous est important de noter, après son accès à la magistrature suprême en RDC suite à une alternance pacifique à la tête des institutions du pays lors des élections organisées au mois de décembre 2018, saluer par ses paires, homologues africains le président Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO sera élu 2e Vice-président de l'Union Africaine dont il sera investi deux années plus tard à la tête de cette Organisation régionale. Cependant, lors de sa mise au point sur les axes de sa politique étrangère devant les corps diplomatiques, n'échappant pas au principe de la vocation africaine le président de la République affirme son ferme engagement à défendre les intérêts du continent en privilégiant l'intégration de tous les pays Africains.

Le principe de la vocation africaine s'avère comme un important facteur de l'émergence de la RDC, car elle permet à la RDC de rayonner et de faire l'expansion de son influence tant au niveau de la sous-région qu'au niveau de la région tout entière.

1.2.1.4. Le principe de l'ouverture au monde sans exclusive

Nous retrouvons également ce principe dans la théorie de cercle concentrique développer par le professeur LABANA LASAY'ABAR cette fois dans la zone C qu'il qualifie de zone d'ouverture au monde.

Le principe de l'ouverture au monde sans exclusive est le principe oriente l'action de la politique extérieure congolaise dans ses relations avec ses partenaires et autres Etats en dehors des Etats de son propre continent.

L'application de ce principe remonte juste après son accès à l'indépendance, le 20 septembre 1960 à l'ONU, tandis que lors de cette dernière décennie, l'application de ce principe s'est remarquée dans la coopération bilatérale sino-congolaise en matière de construction et de modernisation des infrastructures notamment avec le programme de cinq chantiers sous le régime de l'ancien président Joseph KABILA KABANGE. C'est aussi le cas de l'actuel régime avec le président Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO qui affirme dans sa vision de sa politique étrangère : « ceci dit, je tiens à réaffirmer la vocation de mon pays à être toujours ouvert sans exclusive à une coopération mutuellement avantageuse pour le plus grand bien de nos population respectives.60(*) » et qui se pour une relation de coopération privilégiée avec la première puissance mondiale, les Etats-Unis d'Amérique dans le cadre de coopération bilatérale notamment dans le domaine militaire.

Précisons que dans le cadre de notre analyse, nous appréhendons le principe de l'ouverture au monde sans exclusive comme facteur important de l'émergence de la RDC dans la mesure où il donne l'accès à la RDC de présenter ses différentes ressources à la face du monde en vue de séduire les grands investisseurs étrangers à venir investirent au pays et cela renforce l'économie nationale d'où la nécessité revient à la RDC d'accompagner ce principe des mesures fortes notamment se doté d'un code d'investissement et un code minier conséquent.

§2. Les éléments sécuritaires

La situation sécuritaire actuelle de la République Démocratique du Congo résulte des évènements qui ont caractérisé l'histoire du pays depuis son accès à l'indépendance. Même après les guerres d'agressions, des guerres civiles et des instabilités politiques qui ont marqué l'histoire du pays, cette dernière décennie ne fait qu'en subir les conséquences. Signalons que l'émergence économique de la République Démocratique du Congo reste en grande partie paralysée en raison des nombreuses instabilités qui sont à la base du recul du pays dans ses relances pour son émergence.

En faisant une lecture géopolitique sur la situation sécuritaire de la République Démocratique du Congo, nous réalisons que l'instabilité que vit le pays ressort des éléments de facteur d'ordre exogène et endogène à savoir :

2.1. Facteur d'ordre exogène :

Il y a lieu de noter ici, que l'instabilité de la RDC trouve une part de sa cause en dehors de ses frontières, se caractérisant par l'exploitation illicite des ressources naturelles et par l'ingérence des puissances extérieures dans les affaires internes.

2.1.2. L'exploitation illicite des ressources naturelles :

Rappelons que la RDC regorge des matières premières très recherchées par les grandes entreprises des produits technologiques à l'occurrence le coltan et l'étain pour la fabrication de téléphone mobile, ordinateurs portables, etc. Mais aussi ses précieux minerais le cobalt, le cuivre, le nickel et lithium qui se présentent comme un enjeu majeur de la production mondiale de l'automobile notamment avec l'arrivé des automobiles modernes et écologiques « véhicule électrique ».

En effet, les ressources naturelles de la RDC exposent le pays dans les divers conflits dont les commanditaires de ses atrocités se livrent dans les concurrences qui ont pour finalité la maximisation de leurs profits. Ces sociétés multinationales au-delà de leurs concurrences pour avoir plus des matières premières financent des groupes de mercenaires et des troupes armées qui sèment les désolations par les actes barbares, des viols, des exterminations des familles, pendant que ces dernières tirent profit par les exploitations illicites des ressources de la RDC. En effet, ceci illustre le vécu quotidien de la population d'Est de la RDC et qui reste au coeur de l'insécurité.

2.1.2. L'ingérence des puissances extérieures dans les affaires internes :

Comme nous pouvons le constater, beaucoup d'Etats Africains postcoloniaux remettent en cause leur souveraineté, malgré leur accès à l'indépendance et leurs statuts d'Etat émanant de la reconnaissance internationale. En effet, c'est aussi parfois le cas de la République Démocratique du Congo un Etat qui se voit incapable de sécuriser l'ensemble de ses frontières nationales et à maitriser les institutions politiques de son appareil étatique et cela ouvre les portes aux puissances extérieures à l'ingérence aux affaires internes du pays.

En effet, cela s'illustre dans la manipulation des acteurs politiques Congolais dans la gestion des institutions de l'Etat. Ceci se remarque aux prisent de position des acteurs politiques Congolais lors de résolution des crises politiques internes du pays et dont les réunions se tiennent à l'étranger. Il y a lieu de noter aussi, les instabilités causées par les puissances extérieures lors des contentieux post-électoraux, suite aux soutiens des candidats et financements des campagnes électoraux de ces derniers qui proviennent de l'extérieur qui commanditent des actes d'instabilité dans la population.

2.2. Facteur d'ordre endogène :

Les causes de l'instabilité au niveau interne se résument dans la mauvaise gouvernance de l'appareil de l'Etat dont nous retenons la gestion politique et économique des institutions de l'Etat.

2.2.1. Dans la gestion politique :

Les régimes et les gouvernements qui se succèdent depuis son indépendance aucun n'a su maitrisé la question de la sécurité du pays. Il se remarque même lors de cette dernière décennie la situation sécuritaire reste toujours à désirer. Comme à la base de ses instabilités la mauvaise gouvernance, signalons qu'en RDC la gestion politique prône en terme de dicta sur les restes de secteurs de l'Etat.

La RDC reste politiquement un Etat instable qui travers des crises politiques en crises politiques et qui diminue l'autorité de l'Etat sur son propre territoire, un Etat failli qui ne remplisse pas les tâches régaliennes vis-à-vis de sa population et cela occasionne des mauvaises cultures notamment la corruption dans toutes ses formes et les actes clandestins et de contour à la loi qui forme le comportement de la population congolaise.

2.2.2. Dans la gestion économique :

La RDC étant un Etat économiquement faible, malgré ses énormes ressources naturelles. Le pays ne produit presque pas et le peu de sa production ne répond pas à la consommation de sa propre population. En effet, cela crée l'insécurité alimentaire, la male nutrition et les famines dans la population Congolaise.

Au regard de tous ce qui précède, nous disons que c'est la sécurité, la stabilité qui garantit l'émergence d'un Etat. C'est pourquoi la République Démocratique du Congo est appelée à redoubler ses efforts dans ce secteur pour garantir son émergence.

§3. Les éléments économico-culturels

Il nous est important d'analyser les éléments économiques et culturels au même titre que les autres déterminants géopolitiques, car ces derniers ont une part et non la moindre dans une lecture géopolitique d'un Etat qui veut aboutir à l'émergence.

3.1. Les éléments économiques

En termes de ses énormes ressources naturelles, la République Démocratique du Congo se prétendrait être une grande puissance économique, car cette dernière regorge suffisamment des ressources dans tous les secteurs de production. Mais malheureusement, en termes de réalisation la RDC reste au plus bas de l'échelle des pays économiquement stable.

De nos jours, avoir des énormes ressources naturelles tout en étant dans un état brut ne suffit pas pour être considéré comme une puissance économique. Une puissance économique se définit par la capacité de production, la transformation et dans la concurrence sur le marché international. En effet, en ce qui concerne l'économie congolaise, beaucoup de défis restent encore à relever notamment dans le secteur de production, le secteur industriel et le secteur commercial.

3.1.1. Secteur de production :

La RDC est dotée des immenses ressources naturelles et d'un capital humain important, mais cela ne contribuent pas suffisamment dans la production même à l'échelle nationale.

Des nombreuses études notamment celle de la Banque Mondiale approuve que la RDC reste un Etat à faible production à l'échelle nationale qui se détermine par sa grande dépendance extérieure dont sa population survie grâce à l'importation des produits de nécessités qui se relève à plus de 75%. La plupart des entreprises de production Congolaises se trouvent dans une situation de faillite et les autres qui fonctionnent ont un rendement faible.

Il sied de noter, qu'en dépit de toutes les ressources naturelles destinées à une production constante, la RDC pour relancer son secteur de production doit nécessairement définir des objectifs clairs, notamment canaliser l'énergie sur les rendements de la production nationale tout en privilégiant le secteur agro-alimentaire, la pêche et l'élevage. Pour l'émergence économique de la RDC la production à l'échelle nationale doit visée l'autosuffisance de la consommation de sa population et visée le marché extérieur.

3.1.2. Secteur industriel

L'étude du secteur industriel congolais fait nécessairement appel à deux types d'activités l'une sur l'extraction et la métallurgie et l'autre sur la transformation proprement dite61(*). La première est connue sous l'appellation des industries extractives et métallurgiques portent sur l'extraction et la métallurgie du Cuivre, du cobalt, au zinc, et de l'étain. Et la seconde, située essentiellement à Kinshasa concerne la transformation proprement dite des matières premières en produits finis directement consommables.

La RDC possède les matières premières nécessaires dont leurs transformations en intégralité contribueront énormément à la consolidation de l'émergence de l'économie congolaise. Mais fort malheureusement, la RDC par manque des certaines ressources et face à certaine instabilité d'ordre mécanique n'arrive pas à toucher son plafond. D'où la nécessité qui se relève comme un défi majeur pour la redynamisation de l'économie congolaise, nous faisons allusion aux ressources technologiques dans la modernisation et la mécanisation des entreprises congolaises de transformation.

3.1.3. Secteur commercial

Il sied de noter que dans le commerce extérieur la RDC est reconnue grâce à la vente de ses matières premières ou des minerais notamment, dans la vente des cobalts, des cuivres, des coltan, l'étain...

L'économie Congolaise repose sur le revenu de secteur minier dans le cadre de l'exportation des ressources minières. Le secteur minier constitue le poumon de l'économie congolaise comme on se plait souvent à le dire et procure à elle seule plus de 85% des recettes en devise.

Il importe de noter que la RDC regorge un nombre important des articles autres que les minerais à apporter dans le compte de son exportation qui pourraient faire de lui un fournisseur incontestable sur le marché international, certes, comme tous les autres pays du tiers monde, la production des produits manufacturés ou directement consommable qui sont au coeur de la demande sur le marché international et la mécanisation du marché extérieur restent encore les défis à relever.

3.2. Les éléments culturels

Le facteur culturel dans le rapport étatique joue un rôle important dans la détermination de comportement des acteurs sur la scène internationale. La culture se présente comme un instrument géopolitique qui oriente la politique extérieure des Etats. Comme nous pouvons l'illustrer avec le « soft power » dans la politique extérieure des USA, qui à travers la maison de production Hollywood, fait la promotion de la culture américaine dans les films, les séries, la musique et les émissions, traduit la suprématie Américaine et fait l'objet de l'expansion de son influence.

Concernant la culture congolaise, la RDC est un carrefour culturel dotée des diverses cultures car, elle est composée d'un certain groupe ethniques, en majorité bantous, et s'étend de l'embouchure du fleuve Congo jusqu'à la région des grands lacs et savane.62(*)

Jadis, la RDC à travers sa culture avait largement dominée la scène musicale Africaine et dans la représentation de la musique africaine à travers le monde avec la RUMBA Congolaise. Mais reconnue aussi avec les Arts, le cinéma, la littérature, le théâtre, le sport et les religions qui portaient une certaine renommé et visibilité respectueuse sur la scène internationale.

Actuellement, il se remarque un certain recul et une certaine perte du rang de la visibilité dans certains aspects culturels de la RDC sur la scène internationale dont les principales raisons sont liées au manque d'accompagnement et du soutien financier du gouvernement Congolais. Mais il est important de noter que la RDC regorge une énorme potentielle culturelle mais moins exploitée. Or la culture de nos jours se présente comme un enjeu majeur dans la question de l'émergence d'un Etat.

Il est capital de noter aussi comme c'est le cas des pays les plus influents du monde dont la promotion des leurs cultures font partie de la stratégie de leurs politiques extérieures dont les cadres de promotion de cette culture constituent des départements de leur Ministère des Affaires étrangères ou le département d'Etat, comme l'illustre mieux l'exemple de la Radio France International de la France ou le Hollywood et la BBC des USA. En effet, l'organisation de la culture Congolaise devrait être sous la responsabilité du Ministère des Affaires Etrangère et qui devrait servir d'instrument qui incarne la vision du pays et faire l'expansion de son influence, ainsi que la vente d'une visibilité positive du pays dans l'échiquier mondial.

CHAPITRE III. DETERMINANTS GEOPOLITIQUES CONGOLAIS ET EMERGENCE DE LA RDC

Ce chapitre porte une analyse spécifique sur les déterminants géopolitiques congolais appréhendés comme les fondements de l'émergence de la RDC. Ce chapitre est subdivisé en trois principales sections, la première est consacrée sur la gouvernance politique et l'émergence de la RDC, la deuxième analysera les déterminants socio-économiques et culturels face à l'émergence de la RDC et enfin la troisième s'articulera sur les critiques et perspectives.

Section I : LA GOUVERNANCE POLITIQUE ET EMERGENCE DE LA RDC.

La bonne gouvernance politique s'avère très éloignée de la réalité dans bon nombre de pays. En effet, les abus des droits de l'homme, la corruption et l'insécurité légale entravent le développement, la paix et la prospérité dans le secteur privé et freinent la croissance économique. Il est presque impossible de briser le cercle vicieux de la mauvaise gouvernance et de la pauvreté en l'absence d'un gouvernement réformé et transparent, responsable envers l'électorat et engagé vers le changement63(*).

Nous soutenons l'idée selon laquelle la bonne gouvernance politique n'est rien d'autre que la gouvernance démocratique. Dans ce sens, l'U.E soutient que la gouvernance démocratique contribue aux objectifs du développement. Elle s'applique aux sphères sociales, économiques, environnementales et politiques d'un pays ;

La République Démocratique du Congo à l'instar de ses immenses ressources naturelles, elle est un Etat à une démocratie encore fragile et immature dont l'incapacité qu'affichent ses dirigeants dans la gestion de l'appareil étatique entrave l'émergence et enfonce le pays dans la pauvreté. Tandis que pour la bonne gouvernance politique s'avère comme un déterminant sinon un fondement de l'émergence de ce grand pays.

A cet effet, la gouvernance politique s'avérait un facteur de l'émergence de la RDC dans la mesure où cette gouvernance politique assurera les paramètres suivant : la cohésion nationale pour l'émergence, les élections et la participation politique ; la démocratie, le bien-être et la paix sociale.

§.1. La cohésion nationale et l'émergence

Nous comprenons par cohésion nationale, une union et une harmonie existentielle des composantes d'une communauté, dans le fonctionnement interne de cette dernière et dans ses rapports avec les groupes extérieurs, y compris en temps de danger existentiel de la dite communauté : partage de la conscience de l'identité collective, communion dans l'histoire, partage des valeurs fondamentales du groupe (national), défense de l'existence du groupe et communion agissante dans la vision de son avenir.

Il est évident pour un grand pays comme la RDC ayant une vaste étendue territoriale dans laquelle s'y trouve un nombre important de la population et qualifiée de carrefour culturel à cause des nombreuses communautés ou groupes sociaux qui y demeurent, la bonne gouvernance politique doit optée avant tout sur la cohésion nationale pour assurer son émergence. En effet, la cohésion nationale se verra un paramètre capital de la bonne gouvernance politique de la RDC dans la mesure où elle statuera sur le plan social, économique et politique.

1.1. Sur le plan social

La cohésion nationale nous renvoie au concept « cohésion social » qui nous fait référence à l'harmonie entre couches ou strates sociales, et entre les différents échelons de la stratification sociale qui, bien qu'acceptent leurs différences, communient dans leur convergence vers un idéal commun collectivement partagé. Elle se traduit en particulier par l'absence ou la faible acuité des conflits et luttes des classes ou entre fractions et couches sociales.

Selon le comité européen pour la cohésion sociale (2005), celle-ci, est entendue comme la capacité d'une société à assurer le bien-être de tous à minimiser les disparités et à éviter la polarisation. En réalité il s'agit non pas de cette capacité en elle-même, mais plutôt du résultat de sa matérialisation dans une société. Il sied de noter également que la cohésion sociale résulte de l'état d'équité et de justice sociale, donc de la lutte contre les inégalités politiques, sociales et économiques en tant qu'injustices dans la jouissance des droits et des privilèges.

La RDC ne peut prétendre avoir une bonne gouvernance et une cohésion nationale tant qu'elle n'assure pas la cohésion sociale. En effet, il se remarque depuis plusieurs décennies des nombreuses injustices sociales notamment, dans les conflits intercommunautaires, dans les actes à l'incitation à la haine et dans le tribalisme.

La société congolaise consumée par les inégalités sociales qui occasionnent la division des couches sociales qui se caractérisent par la haine des unes envers les autres qui portent atteinte à la construction de la cohésion nationale. Il importe de noter, les causes des inégalités sociales de la RDC notamment animées par « le tribalisme » qui fragilise la cohésion sociale et nationale actuelle remonte depuis l'époque coloniale. L'histoire nous renseigne que dans sa vision d'entrepreneur et non de civilisateur le roi Léopold II pour construire un Etat Indépendant du Congo, la première option était de sédentariser les populations indigènes, l'administration coloniale avait tenté de regrouper les populations congolaises en les désignant par des catégories communes sous l'objectif de bien les contrôler. De ce fait, des entités homogènes ont vues le jour sur les formulaires et pièces d'identités figurait le nom de la tribu ou de l'ethnie.

Cependant, la question du tribalisme reste dans la société congolaise actuelle comme une source de frustration psychologique qui donne naissance à la haine et aux injustices sociales entre tribus qui se caractérise notamment par le favoritisme d'un certain groupe social ou famille de la même tribu dans le domaine de l'emploi, de la santé, de l'éducation, de logement etc. Sans tenir compte de la méritocratie des autres communautés, or tous cela constituent des antivaleurs qui freinent l'évolution mentale des sociétés congolaises et qui entrave la cohésion nationale.

De tous ce qui précédent, la gouvernance politique se voit un facteur important de l'émergence de la RDC dans la mesure où cette gouvernance politique rassurera une adhésion et une mobilisation tant soit peu les communautés congolaises à comprendre et à accepter nonobstant leurs divergences, le bien-fondé ou l'intérêt de l'action pour laquelle leur engagement est sollicité autour des objectifs de développement bien définis et de destin partagé de la société.

1.2. Sur le plan économique

Il sied de noter que la persistance des disparités entre les différents secteurs d'activités économiques et des inégalités régionales en RDC constitue un enjeu majeur de la politique pour la cohésion nationale. L'étendue du territoire de la RDC offre d'immenses ressources minières partiellement exploitées, un énorme potentiel agricole et une population estimée à plus de 85 millions d'habitants : c'est l'un des plus grands pays d'Afrique subsaharienne en superficie.

La cohésion nationale sur le plan économique serait appréhendée comme l'intégration économique nationale. En effet, une des causes qui justifie l'inefficacité de l'économie congolaise serait les provinces de la RDC ne sont pas effectivement intégrées c'est-à-dire qu'elles ne sont pas ralliées les unes aux autres par manque des voies de communications. En effet, même dans le domaine industriel nous remarquons avec le professeur KABENGELE DIBWE Godefroid, l'implantation géographique déséquilibrée des industries en RDC dont la majorité des entreprises industrielles se trouve localisée à Kinshasa, dans l'ex province de Katanga et du Kongo central (...)64(*)

Ainsi donc, nous disons que pour un redressement de la cohésion économique nationale congolaise, la gouvernance politique qui vise l'émergence est appelée à promouvoir des relations d'échanges économiques au niveau des processus de production des différentes provinces. Les corridors et pôles de croissance de ces dernières devraient avoir besoin l'un de l'autre et échanger des inputs dans leur procès de production au niveau national, et pas seulement des produits finis de consommation. Cette gouvernance doit s'assurer également que le maillage de l'espace national par des réseaux interconnectés de transports et communications devra renforcer l'intégration de l'espace économique, la fluidité du mouvement des marchandises, du capital et du travail dans l'espace national.

1.3. Sur le plan politique

Comme nous pouvons le remarquer, la cohésion nationale en RDC se caractérise sur l'union des acteurs politiques du pays pour défendre une cause nationale, le plus bel exemple que nous pouvons retenir est celui de leadership cohésif de l'indépendance, avec les leaders politiques qui ont mis de côté leur querelle pour un intérêt patriotique et national.

Cependant, la classe politique congolaise présente des nombreux déficits, caractérisés par manque d'élite politique capable de porter collectivement un projet politique pour la nation et par manque d'engagement patriotique à la construction d'une Nation. Il se remarque également que le leadership politique congolais est attaché aux appartenances ethniques ou tribales, les grands figurants politiques au niveau national sont ceux qui sont dotés d'une grande notoriété au niveau de leurs provinces originaires. A cet effet, ces leaders politiques par leurs querelles et divergences politiques, ils se révèlent comme des vecteurs des divisions et des tiraillements intercommunautaires qui entrave la cohésion nationale et ne favorise en aucun cas l'émergence du pays.

De ce qui précède, nous pouvons retenir que la gouvernance politique à travers la cohésion nationale se présenterait comme un facteur important de l'émergence de la RDC dans la mesure où cette gouvernance assurera un bon encadrement des leaders politiques qui sont appelés à gérer les institutions pays, et qui favorisera la réconciliation nationale, ainsi qu'à oeuvrer pour l'intérêt de la nation.

§.2. Les élections et la participation politique

Dans un mode de gouvernance politique démocratique, les élections et la participation politique sont des paramètres importants qui engagent le pays sur la voie de l'émergence.

Il nous est important de faire un bref aperçu des organisations et déroulement des élections en République Démocratique du Congo durant les deux récentes décennies. Cependant il sied de noter que malgré les contestations et les conflits post-électoraux qui ont caractérisé les résultats du scrutin, ces élections sont restées valables et les vainqueurs ont exercé leurs mandats.

En effet, en 2006 les élections présidentielles, législatives et provinciales ont été organisées par la Commission Electorale indépendante (CEI) avec un caractéristique particulier de suffrage universel direct, secret, scrutin majoritaire à deux tours pour la présidentielle qui a opposée au second tour le leader du Mouvement de Libération du Congo (MLC) Jean-Pierre BEMBA GOMBO à Joseph KABILA KABANGE du Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement (PPRD) qui sera vainqueur pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Ces élections seront suivies des séries de contestations et des conflits post-électoraux qui ont perturbé la stabilité du pays par la suite. A signaler la non-participation aux scrutins de l'opposant historique du pays le leader de l'UDPS Etienne TSHISEKEDI WA MULUMBA.

En 2011, soit cinq ans après les récentes élections, sous l'organisation de la Commission Electorale Nationale Indépendante dirigée par le pasteur NGOY MOLUNDA Daniel, les élections présidentielles, législatives et provinciales sont organisées presque dans les mêmes caractéristiques que les précédentes, mais cette fois-ci la présidentielle se passera au suffrage universel direct, secret, Scrutin majoritaire mais à un seul tour et qui oppose le vainqueur du précédente le président Joseph KABILA KABANGE qui briguera son deuxième mandat de cinq ans face à l'opposant historique du pays le leader de l'UDPS Etienne TSHISEKEDI WA MULUMBA. Ces élections à son tour seront procédées des contestations et des conflits post-électoraux sanctionnés par la déstabilisation de l'économie du pays et aux pertes importantes des potentiels investissements étrangers dans plusieurs secteurs du pays.

En 2016, année prévue pour les élections, ces dernières ne seront pas tenues par manque des moyens nécessaires pour son organisation selon le gouvernement en place, or cette année marquée la fin du deuxième et dernier mandat autoriser par la constitution de la République du président en fonction et qui bénéficiera de deux années de transition qui s'est accroché de l'article 70 de la constitution alinéa 2 : « A la fin de son mandat, le Président de la République reste en fonction jusqu'à l'installation effective du nouveau Président élu »65(*). Tandis que pour l'opposition, les deux années de la transition constituaient un glissement, un accrochage au pouvoir du Président au pouvoir qui faisait clairement voir son intention de rester au pouvoir.

En effet, c'est en 2018 que se dérouleront les plus récentes des élections en RDC, organisées également par la CENI cette fois dirigée par Corneille NAANGA. Les élections présidentielles, législatives et provinciales se dérouleront avec une dose de nouvelles caractéristiques majeures entre autre : l'introduction d'un seuil de représentativité pour l'attribution d'un siège : 1% au niveau national, 3% au niveau provincial et 10% au niveau local ; et l'introduction pour la toute première fois du vote électronique (machine à voter).66(*)

A noter que ces scrutins avaient un climat politique très particulier pour arriver à franchir le seuil de représentativité des alliances ont été faites sous formes des plateformes électorales regroupant les partis politiques. Notamment, le Front Commun du Congo avec comme candidat à la présidence Emmanuel SHADARY RAMAZANI le dauphin du Président au pouvoir, le Cap pour le Changement de Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO qui finira vainqueur de ladite présidentielle et enfin LAMUKA de Martin FAYULU MADIDI qui finira deuxième. Ces élections ont marquées une nouvelle ère de l'histoire du pays, marquant la toute première l'alternance pacifique et civilisée à la tête de l'institution suprême de la République un candidat issue de l'opposition et d'un parti politique qui a fait plus de 32 ans de l'opposition. Nonobstant, les contestations post-électorales, l'histoire retiendra qu'il n'y a pas eu des morts de la date de la publication jusqu'à l'investiture du nouveau Président de la République.

En ce qui concerne la participation politique, la RDC est parmi les pays qui comptent plus de partis politiques et des structures de caractère politique au monde. Il se remarque le choix de la participation aux affaires politiques reste personnel en toute démocratie, mais il s'avère que la plus part de congolais s'intéressent à la politique pour des raisons lucratives, pour se faire enrichir ou encore chercher de l'influence et chercher la protection sur base des privilèges et des immunités ; tandis que les autres s'y attachent sous l'influence d'appartenance ethnique, régionale ou des groupes religieux. A cet effet, il en découle un certain nombre de déficits tels que : le manque d'élite politique doté des ambitions et des visions de la Nation, le manque d'engagement patriotique à oeuvrer pour l'intérêt national, etc.

Il convient de de souligner également que l'Etat Congolais enregistre du jour au jour, des nombreuse structure politique notamment : les ligues des jeunes, les associations des femmes, les groupes de sociétés civiles, les mouvements citoyens qui font la promotion à la participation politique au nom de la démocratie. Cependant, la plus part de ces organisations de la société civile ne maitrisent pas la notion de la transparence dans la gestion et de la démocratie interne. En effet, elles restent dans les revendications des leurs droits mais tout en ignorant leurs parts de responsabilité, celle de suppléer l'Etat en matière des valeurs porteuses et constructives de la Nation.

§.3. La démocratie, le bien être, et la paix sociale.

Ces éléments constituent les unités de mesure d'une bonne gouvernance politique, la meilleure forme du gouvernement est celle qui répond aux attentes de sa population en améliorant leurs conditions de vie. C'est-à-dire celle qui préconise les valeurs démocratiques, assure le bien-être et garantie la paix social de sa population.

Fort malheureusement, dans la gouvernance de l'Etat Congolais il se remarque beaucoup d'hérésies qui entravent l'amélioration des conditions de vie de la population congolaise. A cet effet, l'Etat congolais se montre incapable et impuissant face à certaines antivaleurs notamment liées à la corruption dans toutes ses formes, les fuites des recettes dans les entreprises publiques, les fraudes à la loi, les tracasseries de la police nationale qui est sensée protégée la population.

En ce qui concerne le bien-être de la population congolaise, il est évident que la population congolaise attend de son gouvernement l'amélioration des conditions de vie et elle veut jouir de la plénitude des ressources de leur pays. Mais face à la réalité de la mauvaise gouvernance, la majorité de la population congolaise ne peut prétendre vivre dans le bien-être, car la situation socio-économique reste dégradante. Selon la Banque Mondiale, La RDC est classée 135 sur 157 pays en matière de capital humain, avec un indice de capital humain de 0,37%, en dessous de la moyenne des pays d'Afrique subsaharienne (0,40). Cela veut dire qu'un enfant né aujourd'hui sera 37 % moins productif à l'âge adulte qu'un enfant ayant bénéficié d'une instruction complète et de services de santé adaptés. Les enfants congolais restent en moyenne 9,2 ans sur les bancs de l'école et 43 % des enfants souffrent de malnutrition. Actuellement, 43 % des ménages ont accès à l'eau potable (69 % en milieu urbain, 23 % en milieu rural) et seulement 20 % ont accès à l'assainissement. Avec en moyenne 6,1 enfants par femme, le pays possède un taux de fertilité supérieur à la moyenne d'Afrique subsaharienne (4,8). Son taux de grossesse précoces est également élevé, avec 125,24 naissances pour 1 000 adolescentes (15 à 19 ans)67(*).

Cependant, il sied de noter que l'Etat congolais tente à conjuguer les efforts et à s'impliquer pour résoudre ce fléau de la pauvreté du pays, mais face aux pratiques de la mauvaise gouvernance, ces efforts apparaissent comme des gouttes d'eau dans un lac. Mais parmi les efforts de l'Etat pour faire face à la situation socio-économique que traverse le pays, il y a lieu de retenir celui de l'application de l'article 43 de la constitution sur la gratuité de l'enseignement primaire.68(*) Une décision ordonnée par le Président de la République Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, qui vient non seulement promouvoir l'éducation de la jeunesse, mais aussi dans le cadre socio-économique alléger la charge des parents dans la prise en charge des frais de la scolarité.

Concernant la paix sociale, l'amélioration du sociale de la population congolaise reste seulement le slogan et dans les discours politiques, tandis que la réalité sur terrain est autre. Il se remarque des mauvaises pratiques de la malgouvernance qui portent atteinte dans le secteur de la vie sociale de population congolaise, notamment :la corruption, les fruites de recettes publiques, mais aussi la gouvernance économique fondée sur la prédation des ressources nationales et son accaparement par une minorité (élites au pouvoir et leurs courtisans) au détriment de la majorité de la population, laissée pour compte, engendre des sources et foyers de tensions et/ou conflits politiques dont l'éclatement obère le processus de construction de la nation et de la paix sociale. A signaler qu'il est difficile de reconnaitre une classe moyenne dans la catégorisation de la société congolaise, mais dont nous retrouvons une minorité des riches (dont la plut part sont des élites politiques) et une majorité des pauvres dont les familles qui vivent en dessous du seuil.

Eu égard, à ce qui précède, il est évident pour que la RDC atteigne le rang des puissances émergentes, la RDC doit se doter d'une gouvernance politique à la hauteur des attentes de sa population, c'est-à-dire la gouvernance démocratique et transparente qui assure la cohésion nationale, les bonnes élections et la participation politique ; ainsi que le bien-être et la paix sociale de la population congolaise.

Section II : DETERMINANTS SOCIO-ECONOMIQUE ET CULTURELS FACE A L'EMERGENCE DE LA RDC.

Cette section est subdivisée en trois paragraphes à savoir : le premier paragraphe s'articulera autour de la restauration de la paix et de la prospérité économique ; le deuxième se focalisera sur la culture congolaise et l'émergence de la RDC (la musique et le football) et enfin le troisième et dernier paragraphe analysera le secteur informel et l'émergence de la RDC.

§.1. La restauration de la paix et de la prospérité économique

Il est évident de noter que la restauration de la paix et la prospérité économique restent des défis non négligeables dans la relance de la RDC pour son émergence.

1.1. La restauration de la paix en RDC

Il convient de noter que la RDC a connue au cours de son histoire des énormes conflits armés et politiques, et elle continue de subir aujourd'hui des conséquences du passé. En effet, aujourd'hui le pays fait face à d'énormes défis de développement, de paix et de réduction de la pauvreté dans ses multiples dimensions, caractérisés par l'importance de l'insécurité alimentaire, l'étendue de la pauvreté et les difficultés d'instaurer la paix dans sa partie Est. Les élections démocratiques de 2006, 2011 et 2018, ont été marquées incontestablement par des progrès notables dans la réunification du pays et la consolidation de la paix ; mais les conflits armés dans l'Est persistent et fragilisent toutes les institutions de l'Etat. Les violations des droits humains sont toujours une réalité, parfois à une large échelle dans certaines zones du territoire.

Comme nous pouvons le remarquer, la déstabilisation de la relance de l'économie congolaise est causée d'une part par les conflits armés et d'une autre part par les instabilités politiques et la mauvaise gestion des institutions de l'Etat. Au lendemain de son indépendance la RDC s'est accrochée par des conflits armés avec des guerres dites d'agressions complotées par ses voisins le Rwanda, l'Uganda et le Burundi, mais aussi des accrochages avec l'Angola. En effet, ces conflits armés parfois qu'on qualifie des guerres politiques ou stratégiques, parce qu'elles s'opèrent dans des zones purement stratégiques où se localisent les ressources minières et des produits rares à l'l'occurrence la partie Est du pays qui est riche en matières premières. Tandis qu'au niveau des institutions politiques qui devraient disposer des instruments susceptibles à restaurer la paix sur toute l'étendue territoriale nationale, ces institutions s'avèrent instables et incapables à instaurer une paix définitive.

Cependant, il est évident que la restauration de la paix dans ces zones dite stratégiques du pays s'avère un paramètre important de la relance économique et ainsi que de l'émergence de la RDC. Car dit-on en Relations Internationales la guerre est aux Etat ce que les malaises sont aux corps humains. C'est qui nous ramène à dire, la restauration de la paix en RDC est un traitement qui garantira sa bonne relance économique et son émergence.

1.2. La prospérité économique en RDC.

Comme nous l'avons bien évoqué tout au long de ce présent mémoire, plus précisément dans les éléments géographiques aborder à la première section du deuxième chapitre. Il importe de noter que la RDC est une grande puissance économique en termes de potentialités, car elle est dotée d'une importante quantité des ressources naturelles et des matières premières importantes de la quasi-totalité de secteur de production économique.

La RDC est l'un des principaux réservoirs miniers du monde. Ces considérables réserves minérales inexploitées dont la valeur est estimée à 24. 000 milliard des dollars Américains sont d'une importance stratégique pour l'économie nationale. Or l'héritage d'un siècle d'exploitation minière dans plusieurs parties du pays, spécialement dans l'ex configuration de la province du grand Katanga, a été créé des passifs environnementaux considérables et il est nécessaire d'adapter une nouvelle approche pour moderniser l'exploitation minière.69(*) Il est évident que la prospérité économique de la RDC en termes des ressources est moins inquiétante, mais ce qui importe le plus c'est sa transformation et sa croissance économique en termes de production. Cependant, une prospérité économique sous-entend une certaine réforme des grandes envergures dans les secteurs destinés à accroitre la production.

A cet effet, nous devons retenir que la RDC regorge des atouts importants dans le secteur de l'agriculture, de la pêche et élevage, et ainsi que dans le secteur des mines. Mais pourtant elle présente beaucoup de faiblesses au niveau de la transformation. Or pour garantir cette prospérité économique qui vise l'émergence, la RDC devrait se doter d'une gouvernance économique efficace dotée d'une vision de transformation structurelle et réaliste soutenue par l'ensemble des hautes instances politiques et administratives du pays. Car, la transformation de l'économie congolaise tant espérée a besoin d'un Etat qui dispose des moyens de déterminer un projet etune stratégie d'ensemble pour l'économie, qui puisse fournir efficacement les infrastructures et les services auxiliaires indispensables, mettre en place un environnement réglementaire propice à l'activité entrepreneuriale et faciliter l'acquisition de nouvelles technologies, l'ouverture à de nouvelles activités économiques et l'accès à de nouveaux marchés d'exportation. Il convient de noter que dans la caractéristique des puissances émergentes, la RDC est appelée à disposer d'une économie dont la production répond à l'autosuffisance du pays (au niveau interne) et qui vise le marché extérieur.

§.2. La culture congolaise et l'émergence de la RDC (la musique et le football)

Nous entendons par le mot « culture » : l'ensemble des connaissances, des savoir-faire, des traditions, des coutumes, propres à un groupe humain, à une civilisation. Elle se transmet socialement, de génération en génération et non par l'héritage génétique, et conditionne en grande partie les comportements individuels.La culture englobe de très larges aspects de la vie en société : techniques utilisées, moeurs, morale, mode de vie, système de valeurs, croyances, rites religieux, organisation de la famille et des communautés villageoises, habillement, etc.70(*)

Il nous importe de souligner que depuis un certain temps, la culture occupe une place très importante dans le rapport étatique sur la scène internationale et constitue un instrument stratégique dans le cadre de l'influence et de la visibilité des Etats qui l'annexe dans la doctrine qui oriente leur politique étrangère comme le cas de « soft power Américain ».71(*)

En effet, même dans la catégorie des puissances émergentes, les valeurs culturelles pèsent de leurs poids dans la visibilité de ses Etats sur l'échiquier mondial.

Il convient de noter que la RDC autre que sa potentialité géographique, en termes des ressources naturelles du sol et du sous-sol, elle regorge un grand patrimoine culture capable d'étendre son influence sur la scène internationale au rang des puissances culturelles. Ainsi, il se remarque que la RDC s'émerge dans la culture grâce à sa musique et dans le domaine sportif dans la discipline de football.

2.1. La musique congolaise

La RDC a une culture musicale connue sous le nom clé RUMBA ou encore NDOMBOLO qui fait danser toute l'Afrique. La musique Congolaise a longtemps largement dominée la musique de tome l'Afrique depuis les années 1960.72(*)

Aujourd'hui, nonobstant l'invasion de la musique étrangère, américaine, européenne ou encore ouest africaine, la musique congolaise garde ses origines et tente de s'adapter à la nouvelle génération. En effet, avec l'arrivée de la mondialisation et l'évolution technologique qui réduit la distance physique accompagnée des mouvements des réseaux sociaux, la visibilité à travers le monde ne pose plus problème comme à une certaine époque. A cet effet, la musique congolaise fait de plus en plus la promotion des valeurs culturelles du pays sur la face du monde à travers ses nombreux talents de la musique les héritiers de la pure RUMBA congolaise.

Mais il nous importe aussi de noter que malgré les avancées enregistrées, la musique congolaise n'a pas encore touchée le plafond de son niveau, car les musiciens congolais n'exploitent pas à cent pourcent leurs talent suite à non règlementation et manque d'organisation de ce métier dont qui n'est pas souvent pris dans sa juste valeur et qui manque le soutien du gouvernement congolais. Or, la musique est considérée aujourd'hui comme un instrument à par entier de la politique étrangère qui fait la promotion d'une certaine valeur, une visibilité positive et une expansion de l'influence d'un Etat à travers le monde.

2.2. Le football congolais

Le football reste de nos jours le sport le plus médiatisé et qui occupe une place grandissante dans les relations internationales. En effet, le football constitue bien plus qu'un jeu, un instrument redoutable des relations internationales, car des nombreux Etats l'utilisent pour se positionner et redorer leurs images sur l'échiquier politique mondial.

L'exemple du Brésil illustre mieux l'influence de cette discipline sportive. Aujourd'hui, il est compté parmi les puissances émergentes dans ses atouts autres que son niveau économique, environnemental ou son influence politique, le Brésil a construit une grande partie de sa visibilité dans l'échiquier mondial grâce au football. Le Brésil peut être considéré comme la terre du football qui rassemble les grandes stars du football et qui a remporté cinq fois le prestigieux trophée de la coupe du monde. Il organise aussi les grandes compétitions sportives notamment le cas de la coupe du monde 2014 et les Jeux Olympiques de 2016 qui ont impacté sur leur économie nationale.

La RDC accorde aussi une attention particulière au football, car au niveau local football constitue un instrument de la cohésion sociale et nationale qui réunit les communautés dans l'harmonie sociale qui parfois oublient leurs divergences et s'alignent derrière un idéal, celui de soutenir l'équipe nationale.

Tant au niveau régional qu'au niveau international, il se remarque que la RDC redore son image lors de ses participations dans les compétitions africaines qui réunissent toutes les catégories des Etats du continent. Mais aussi il nous convient de souligner cette vague d'influence qu'affichent les clubs congolais à l'occurrence l'As Vita club et le TP Mazembe sur leurs participations sur les grandes compétitions régionales (la ligue des champions africaine et la coupe de confédération). Et signalons en termes de record de visibilité internationale, le TP Mazembe reste le seul club africain à atteindre la précieuse finale de la coupe du monde des clubs en 2010, malgré sa défaite face à l'inter de milan. Il se remarque aussi une vague d'émergence au niveau des clubs congolais dans le marché des transferts des jours qui viennent de toute l'Afrique et qui signent des contrats professionnels comme en Europe.

Il nous convient de souligner également, la visibilité des personnalités congolaises dans cette discipline sportive, comme le cas de Monsieur Constant OMARI le président de la confédération congolaise de football association et actuellement qui occupe la fonction du président de la confédération Africaine de football et le cas Moise KATUMBI le président du club TP Mazembe aujourd'hui devenu un visage emblématique du football Congolais et Africain qui vient d'être récemment nominé le meilleur président de club de football africain masculin lors de la cérémonie de remise des trophées organisée en Egypte en 2020.

§.3. Le secteur informel et l'émergence de la RDC

Le secteur informel est officiellement défini comme « un ensemble d'unités produisant des biens et des services en vue principalement de créer des emplois et des revenues pour les personnes concernées. Ces unités, ayant un faible niveau d'organisation, opèrent à petite échelle et de manière spécifique, avec peu ou pas de division entre le travail et le capital en tant que facteurs de production. Les relations de travail, lorsqu'elles existent, sont surtout fondées sur l'emploi occasionnel, les relations de parenté ou les relations personnelles et sociales plutôt que sur des accords contractuels comportant des garanties en bonne et due forme » (BIT, 1993).

Selon le RNDH 2O14, L'ensemble du territoire de la RDC est marqué par le foisonnement, çà et là, des activitéséconomiques du secteur informel, qui interviendrait pour plus de 70 % dans les opérations de la vie socio-économique. Le secteur informel est une réponse populaire contre la crise économique, et ses opérateurs se recrutent dans toutes les couches de la population. Il fait office de « maquis » pour la survie de ceux que le secteur formel n'a pas pu intégrer ou a rejetés.73(*)

En effet, comme nous pouvons le remarquer en République Démocratique du Congo dans la distribution des emplois dans l'ensemble du secteur productif des agglomérations urbaines, le secteurinformel demeure le principal employeur avec plus de 75 % de l'emploi total. Le secteur informelqui joue un rôle de premier pourvoyeur d'emplois, surtout en milieu urbain, l'on constate de fortes disparités et inégalités entre les sexes. Les femmes sont lesplus nombreuses dans ce secteur, mais elles occupent généralement les emplois les moins rémunérés, principalement dans la transformation des produits alimentaires, le petit commerce et l'artisanat domestique, et la couture. En revanche, les hommes se retrouvent dans le bâtiment, les transports et le commerce de gros et de détail dans les magasins. Le secteur informel est aussi caractérisé par la faible productivité et la précarité des emplois.

Cependant, en dépit de cette nature de stratégie de survie des masses laborieuses, le secteur informel est très souvent défini par la négative : fuite organisée devant l'impôt, concurrence déloyale, insalubrité urbaine, bref, une prolifération conceptuelle négativiste, qui détermine en grande partie les prises de position vis-à-vis de ce phénomène. En effet, le concept est un outil puissant qui modèle les perceptions, influence l'action et, de ce fait, affecte la réalité. On parle alors de l'économie noire, l'économie sauvage, l'économie de survie, l'économie de la cité informelle, l'économie ne tenant pas la comptabilité, l'économie de pauvre, etc.

Alors que le secteur informel s'avère sans doute un acteur de la croissance et donc de l'émergence. Cependant, le gouvernement ne semble pas l'avoir compris de cette manière ou, du moins, il n'en fait pas un des fers de lance de l'émergence recherchée, en donnant aux « champions nationaux » en la matière les moyens pour leur faciliter la tâche.

Dans ce sens, Hélène Rey répertorie six processus d'émergence du secteur informel dans des circonstances précises74(*) :

Ø Maintien des activités traditionnelles à travers le bouleversement produit par la société industrielle ;

Ø Surgissement du secteur informel comme ultime recours pour la survie : l'informalité devient une ressource quand il y a un bouleversement des solidarités traditionnelles, une pénurie d'emplois ou un manque de qualification ;

Ø Incapacité des activités modernes à couvrir l'ensemble de l'espace économique, l'insertion peut se faire aussi par défaillance structurelle ;

Ø Émergence du secteur informel en concurrence du secteur moderne ;

Ø Substitution du secteur informel aux structures en crise à la suite d'une mauvaise conjoncture liée aux aléas du développement ;

Ø Activités du secteur informel comme adaptation à des activités clandestines qui, selon l'auteur, peuvent être légales, « alégales » ou nettement illégales.

Il convient de reconnaitre tout de même, que le secteur informel apporte une poche d'oxygène dans les poumons fragiles de la gouvernance socio-économique de la RDC qui se révèle incapable d'assumer l'effectivité des responsabilités, nonobstant ses côtés qui portent atteinte à la gestion normale du secteur formel c'est-à-dire dans la couverture de la fiscalité. Le gouvernement congolais est convié à prendre soin de ce secteur en le transformant en vrai acteur de son émergence.

Section III : CRITIQUES ET PERSPECTIVES

Après un long parcours taxé sur l'analyse de notre sujet d'étude, il nous importe de dégager des bons grains aux mauvais grains afin d'apporter des nouvelles lignes de conduite. En effet, cette section s'articulera sur une critique générale ainsi que proposer les perspectives d'avenir.

§.1. Critique générale

Il convient de noter que sur base de notre analyse ainsi que nos différentes investigations portées sur ce sujet, il s'avère que la RDC à l'instar de ses atouts susceptibles de l'amener à l'émergence, cette dernière a encore une pile de difficultés à surmonter et qui se présentent co%0mme des défis à relever tant sur le plan interne qu'externe pour atteindre l'émergence à savoir :

v Sur le plan interne :

Ø La mégestion des déterminants géopolitiques : comme nous l'avons fait constater tout au long de notre analyse, il y a un vif espoir en ce qui concerne les différentes ressources de la RDC qui se présentent comme le principal facteur de son émergence. Mais fort malheureusement, la RDC se montre incapable de gérer ses propres ressources et cède la place aux mercenaires qui se livrent à l'exploitation illicite des ressources forestières et minières en toute impunité ;

Ø La mauvaise gouvernance politique : il convient de noter que la RDC souffre d'une carence d'élite politique dotée des capacités intellectuelles, de leadership politique et de vision clairement définie pour l'émergence du pays sur base de ses propres ressources. La gouvernance politique est caractérisée par l'instabilité des institutions politiques qui affecte son autorité sur l'ensemble du territoire national et qui occasionne les antivaleurs notamment : la corruption sur tous les secteurs de la vie, le détournement des fonds publics, la fraude à la loi, etc. qui ne favorisent pas l'émergence du pays ;

Ø La mauvaise gouvernance économique : la RDC reste un pays à une économie très faible suite à la carence d'une intégration économique nationale et d'un système économique adapté ; le manque des infrastructures, déficience de la mécanisation et la modernisation (des outils de la nouvelle technologie) dans les différents secteurs de production (Agro-alimentaire, pêche et élevage, minier...) qui affecte directement l'économie nationale qui s'avère incapable à résoudre le problème de l'autoconsommation et qui reste inapte en ce qui concerne le commerce extérieur ;

Ø La gouvernance socio-culturelle : la RDC continue à faire face à ses différents spectre des inégalités et des antivaleurs sociales qui ne facilitent pas son émergence, notamment le fléau lié à l'extrême pauvreté au niveau des ménages, inaccessibilité aux soins médicaux appropriés, une faible participation à l'éducation de base de qualité et notamment aux antivaleurs liées au tribalisme, les confrontations des différentes croyances religieuses, le problème de genre, etc. ;

Ø L'insécurité : il nous convient de soulever le cas du feuilleton de guerre de l'Est du pays qui continue à faire le bain de sang, tandis que le gouvernement congolais reste incapable d'instaurer une paix durable et à assurer la protection effective des toutes les frontières du territoire national. Or l'insécurité se révèle comme un facteur qui menace la prospérité d'un Etat et qui fait barrière à son émergence.

v Sur le plan externe :

Nous tournons notre regard sur la gestion de la politique extérieur congolaise, ainsi que de sa diplomatie.

Ø Concernant sa politique extérieure : il convient de soulever que la politique extérieure congolaise n'exploite pas suffisamment et n'accorde pas assez d'importance aux facteurs géopolitiques congolais qui s'avère comme facteur de l'émergence du pays, dans l'élaboration de ses axes dans le cadre du processus de l'émergence du pays. Il nous importe de noter également que la politique extérieure congolaise à l'instar de manque d'une vision nettement définie, elle souffre d'une carence de doctrine philosophique propre susceptible d'orienter ses actions en dehors de ses frontières.

Ø Concernant sa diplomatie : cet instrument qui est censé faire la promotion des différentes potentialités que regorge le pays à la face du monde, envi d'attirer les potentiels investisseurs à venir accélérer le processus de l'émergence du pays à travers leurs investissements, certes ce dernier se révèle incapable dans les forums internationaux à conclure des accords et des marchés officiels avec des potentiels investisseurs dans les différents secteurs susceptible d'apporter la croissance économique et l'émergence du pays. Or, au regard de nos différentes ressources, la RDC devrait se doter d'une diplomatie forte capable de rayonner sur la sous-région du continent Africain et faire l'expansion de son influence à travers le monde.

§.2. Perspectives d'avenir

Il sied de noter qu'à ce stade de notre réflexion, après avoir analysé les déterminants géopolitiques congolais ainsi que leurs gestions en RDC et après avoir souligné les difficultés en termes des défis à relever, il nous convient de proposer les nouvelles lignes de conduite susceptibles à amener la RDC à son émergence sur base de ses propres déterminants géopolitiques.

Eu égard aux aspirations de la RDC au sujet de son émergence, il est important de souligner tout d'abord à titre d'exemple les stratégies développées par des pays émergents de nos jours notamment le cas de BRICS. Selon l'étude de la Rand Corporation, ces puissances émergentes ont développées quatre grandes stratégies à savoir : la stratégie de réforme, la stratégie de la révolution, la stratégie d'alliance et enfin la stratégie de conquête. Soit deux stratégies d'adaptation portant l'effort sur l'ordre interne d'une part, et deux, stratégies extérieures, de l'autre ; les deux premières pouvant se présenter comme les préalables aux deux secondes.75(*)

En effet, en s'apparentant aux stratégies telles que soulever par la RAND Corporation, nous voyons la RDC comme une puissance émergente à devenir, une fois elle s'alignera ou appliquera les dispositifs ci-après :

Ø La stratégie de la réforme:

L'émergence étant un phénomène multidimensionnel, il convient que la RDC opère des réformes sur tous les secteurs notamment sur le plan politique, économique et sécuritaire.

ü Sur le plan politique :la RDC est appelée aux profondes réformes des institutions politiques classiques, pour un vrai appareil de l'Etat c'est-à-dire un régulateur de toute action autour d'une gouvernance tournée vers l'émergence. Cela exige l'engagement des dirigeants de ces institutions de respecter scrupuleusement la constitution du pays, de définir sur base des propres déterminants géopolitiques une vision de l'émergence et d'amener tous les restes de secteurs sur cet objectif.

ü Sur le plan économique : à noter que selon l'étude de la Rand Corporation : « Les pays émergents se concentrent d'abord à rattraper le retard technologique et économique pour accroître leurs capacités ». la RDC est appelée à revoir ses structures économiques et redéfinir les stratégies ou les systèmes économiques sur tous les secteurs de production envi d'instaurer des nouvelles bases économiques envisageant des fortes croissances de la production interne caractérisées sur la diversification de production et la transformation des ressources naturelles propres du pays.

ü Sur le plan sécuritaire : pour assurer une paix durable notamment à la partie Est du pays, l'instauration des nouvelles stratégies et des reformes des unités militaires sont vivement recommandées notamment un renforcement des capacités militaires et particulièrement les installations des bases militaires permanentes sur les zones à haut risque, notamment la partie Est de la RDC qui est aussi riche en ressources minières.

Ø La stratégie de révolution

ü Sur le plan politique : pour atteindre son émergence, la RDC doit mettre sur pied un mode de gouvernance plus ambitieux assurant la stabilité effective de ses institutions politiques, tout en assurant l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue territoriale nationale, en livrant une lutte acharnée contre toute forme d'ingérence et dépendance vis-à-vis des autres puissances et tout en mettant fin aux antivaleurs notamment la corruption dans toutes ses formes, les fuites des recettes publiques, le détournement des deniers publics...

ü Sur le plan économique : la RDC doit opter sur une révolution de système économique dans tous les secteurs de la production. Une révolution visant une forte croissance et stable avec une industrialisation diversifiée fondée sur des bases économiques solides. Il nous importe de noter que la RDC doit mettre en valeur ses propres ressources naturelles en se disposant d'un plan d'attractivité croissante des investisseurs.

ü Sur le plan socio-culturel : cette vague de révolution doit entrainer un grand changement positif dans la mentalité de la population congolaise, il sied de noter que la RDC doit instaurer une cohésion sociale à l'échelle nationale basée sur la mentalité du développement. A cet effet, la RDC est appelée à investir dans l'éducation nationale de sa jeunesse et à instruire sa population sur des valeurs républicaines et sur son utilité pour le développement du pays.

Ø La stratégie d'alliance

Au regard de ses facteurs géopolitiques, notamment : ses énormes ressources naturelles ; mais surtout sa dimension et position territoriale stratégique, la RDC est appelée à nouer des alliances importantes visant la sauvegarde de son intérêt et son rayonnement sur la scène internationale. C'est pourquoi, il nous convient d'insister sur l'importance que devait être accordée aux déterminants tels que sa démographie, sa dimension et sa position territoriale qui devraient réellement impactés sur l'élaboration de la vision de la politique étrangère du pays.

ü Sur le plan sous-régionale et régional : entretenir des bonnes relations avec les pays voisins pour sa propre sécurité (principe de bon voisinage) ainsi que conclure des alliances sur base des projets de développement avec les pays à économie stable (Nigéria, Egypte ou Maroc...)

ü Sur l'échiquier mondial : conclure des accords de sièges avec les grandes firmes multinationales avec les projets des investissements visant l'implantation des grandes entreprises de transformation, conclure des accords bilatéraux avec les potentiels partenaires ayant des patrimoines communs, par exemple : un accord dans le cadre de la diplomatie verte avec le Brésil dans la gestion du deux poumons mondiaux.

Ø La stratégie de conquête

La RDC peut s'affirmer comme une puissance émergente à travers ses déterminants géopolitiques en appliquant en bon escient cette stratégie. En effet, grâce à sa dimension et sa position territoriale la RDC peut jouer le rôle de leaders de la sous-région et d'une grande influence sur toute la région, car sa dimension et sa position au centre du continent lui confère la possibilité de gérer l'ensemble d'interactions et d'intégration politique, économique et socio-culturelle du continent.

Il convient de noter que grâce à ses nombreux invariants et potentialités géographiques (climat, forêts, hydrographie, ressources minières) ainsi que sa démographie (vu son importante population dominée par la jeunesse qui constitue une main d'oeuvre importante en matière économique) la RDC peut conquérir un grand nombre d'investissement qui boostera son économie nationale et dont le rendement de la production lui permettra à s'imposer dans le marché international dans sa diversité commerciale.

CONCLUSION

Nous voici au terme de ce travail qui a porté sur : « les déterminants géopolitiques congolais comme facteurs de l'émergence de la RDC » . Il nous importe de rappeler que pour mener nos recherches à bon port, comme le commun de mortel dans la réalisation d'un travail scientifique nous avons porté notre choix à la méthode dialectique étant globalisante et complète dans le domaine de la recherche en science sociale, cette méthode nous a permis de desceller les contradictions autour de la problématique de l'émergence de la RDC en partant des constats simples jusqu'à la proposition de piste de solutions ; concernant la technique utilisée nous avons opté essentiellement sur la technique documentaire, car nous avons notamment lu les différents ouvrages scientifiques, les articles des revues, les textes diffusés sur internet, les notes de cours, les travaux scientifiques et autres qui nous ont permis de rassembler les éléments constitutifs de notre travail.

Rappelons aussi que dans le cadre de la problématique de notre travail, nous sommes partie à l'idée de comprendre si les déterminants géopolitiques congolais se présenteraient comme un catalyseur pouvant provoquer l'émergence la RDC.

En effet, cette préoccupation majeure a trouvée des réponses provisoires sur nos hypothèses et a été largement résolues tout au long de notre réflexion. Nous avons retenu que les déterminants géopolitiques congolais se présenteraient comme un potentiel facteur d'émergence de la RDC dans la mesure où ils constituent un atout essentiel et peuvent faire l'objet d'un fondement sur lequel reposeraient toutes les stratégies pouvant amener le pays à son émergence. C'est pourquoi la RDC est appelée à bien les gérer et à bien les exploiter pour atteindre cette émergence.

Nous avons eu également à soulever les pesanteurs qui font obstacle à l'émergence de la RDC en termes des défis à relever sur le plan interne et externe à savoir : les dégâts des guerres et d'instabilités connues dans le passé, la mauvaise gestion politique et économique et ainsi que la mégestion des ressources naturelles en constituent les obstacles dans l'ordre interne ; tandis que l'inefficacité de sa politique extérieur, la faiblesse de sa diplomatie, ainsi que la main noire des puissances extérieures dans l'exploitation illicite de ses ressources naturelles et la manipulation de ses acteurs politiques constituent des obstacles externes.

Au regard de tout ce qui précédent, nous estimons qu'il est un grand temps pour la RDC de quitter la zone de potentiellement riche pour atteindre le rang des pays développés et cela exige un passage de la phase du sous-développement à une phase des progrès et des croissances constantes dans le secteur économique, politique et socio-culturel autrement dit la phase de l'émergence.

Il nous convient de retenir pour l'émergence la RDC, dans le cadre de notre travail, nous avons suggéré au pays, d'adopter une approche des pays qui ont réussi à atteindre le niveau d'émergence sur base de leurs propres ressources, notamment le cas des stratégies développées par les pays de BRICS. En effet, hormis leur situation économique et politique actuelle, nous remarquons que ces pays émergents en termes des potentialités, ont des déterminants notamment (par leur démographie, leur superficie ou leur dimension territoriale, ainsi que leurs ressources naturelles) qui se relèvent équivalent à ces que possède la RDC, ce qui nous ramène à dire qu'il est d'autant plus encourageant à la RDC d'opter sa vision de l'émergence sur base des stratégies qu'ont mis au point ces pays émergents pour atteindre cette émergence, notamment : la stratégie de réforme, de révolution, d'alliance ainsi que de conquête.

Nous trouvons beaucoup d'intérêt pour RDC d'emboîter ses pas sur cette approche, mais tout en l'orientant sur son propre contexte, car nous estimons qu'au regard des facteurs géopolitiques qu'elle dispose, il y a une forte chance d'atteindre un meilleur résultat possible. A cet effet, nous retiendrons que la meilleure formule pour la RDC d'atteindre son émergence serait de mettre sur pied un plan d'émergence qui aura pour fondement ses propres déterminants géopolitiques, au regard de cette marge d'analyse que nous avions porté sur ce travail.

Cependant, il nous convient de souligner que tout dépendra de la volonté politique et de la détermination que porteront toutesles autorités ou tous les décideurs à l'occurrence les animateurs des institutions politiques et administratives de la République Démocratique du Congo concernés dans l'exécution de cette grande tâche.

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TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE i

IN MEMORIAM ii

DEDICACE iii

REMERCIEMENTS iv

SIGLES ET ABREVIATIONS v

INTRODUCTION 1

1. ETAT DE LA QUESTION 1

2. PROBLEMATIQUE 4

3. HYPOTHESES DU TRAVAIL 6

4. CHOIX ET INTERET DU SUJET 8

a. Choix du sujet 8

b. Intérêt du sujet 8

5. METHODES ET TECHNIQUES 9

a. Méthodes d'analyse 9

La méthode est définie comme une voie suivie afin d'aboutir à la vérité dans un domaine particulier de la recherche scientifique. 9

b. Technique de recherche 10

6. DELIMITATION DU SUJET 10

7. DIFFICULTES RENCONTREES 10

8. PLAN SOMMAIRE 11

CHAPITRE I. LES CONSIDERATIONS GENERALES 12

Section 1 : APPROCHE CONCEPTUELLE 12

§.1. Géopolitique 12

1.2. Quelques écoles de pensée de la Géopolitique 14

1. Ecole Allemande : Géopolitik 14

2. L'Ecole Américaine 14

3. Ecole Anglaise : Sea power 15

§2. Déterminant 16

§3. Facteur de l'émergence 16

Section 2 : PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 18

§.1. Situation Géopolitique 18

§2. Situation Socio-économique 22

§3. Situation démographique 24

CHAPITRE II : PANORAMA DE DETERMINANTS GEOPOLITIQUES DE LA REPUBBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 25

Section I : ANALYSE DES ELEMENTS GEOGRAPHIQUES ET DEMOGRAPHIQUES 25

§.1. Le climat 25

§2. Dimension et position territoriale 27

2.1. La Dimension territoriale (Taille) 27

2.1.1. Sa forêt 28

2.1.2. Son hydrographie 30

2.1.3. Ses minerais 32

2.2. Position territoriale (Posture, occupation). 33

2.2.1. Sur le plan stratégique 34

2.2.2. Sur le plan diplomatique 34

§.3. Facteur Démographique 35

Section II :ANALYSE DES ELEMENTS POLITICO-DIPLOMATIQUE, SECURITAIRE ET ECONOMIQUE. 36

§1. Les éléments politico-diplomatiques 36

1.1. Dans le volet politique : 36

1.1.1. L'existence de l'Etat 37

1.1.2. Le leadership politique 38

1.1.3. La souveraineté de l'Etat 38

v Les manifestations extérieures : 38

v Les manifestations intérieures : 39

1.1.4. Une société démocratique 39

1.2. Dans le volet diplomatique : 40

1.2.1. Les principes fondamentaux de la politique extérieure de la RDC 40

1.2.1.1. Le principe de nationalisme 41

1.2.1.2. Le principe de bon voisinage 41

1.2.1.3. Le principe de vocation africaine 42

1.2.1.4. Le principe de l'ouverture au monde sans exclusive 43

§2. Les éléments sécuritaires 44

2.1.2. L'ingérence des puissances extérieures dans les affaires internes : 45

2.2. Facteur d'ordre endogène : 45

§3. Les éléments économico-culturels 46

3.1. Les éléments économiques 46

3.2. Les éléments culturels 48

CHAPITRE III. DETERMINANTS GEOPOLITIQUES CONGOLAIS ET EMERGENCE DE LA RDC 50

Section I : LA GOUVERNANCE POLITIQUE ET EMERGENCE DE LA RDC. 50

§.1. La cohésion nationale et l'émergence 51

§.2. Les élections et la participation politique 54

§.3. La démocratie, le bien être, et la paix sociale. 56

Section II : DETERMINANTS SOCIO-ECONOMIQUE ET CULTURELS FACE A L'EMERGENCE DE LA RDC. 59

§.1. La restauration de la paix et de la prospérité économique 59

§.2. La culture congolaise et l'émergence de la RDC (la musique et le football) 61

§.3. Le secteur informel et l'émergence de la RDC 64

Section III : CRITIQUES ET PERSPECTIVES 66

§.1. Critique générale 66

v Sur le plan interne : 66

v Sur le plan externe : 67

§.2. Perspectives d'avenir 68

v La stratégie de la réforme : 68

v La stratégie de révolution 69

v La stratégie d'alliance 70

v La stratégie de conquête 70

CONCLUSION 71

BIBLIOGRAPHIE 73

TABLE DES MATIERES 77

* 1NGILA MOKE L., Séminaire de méthodologie de la recherche scientifique, notes de cours, FSSAP/ L1 RI, UNIKIN, 2018-2019, p. 127.

* 2LABANA L.A.et LOFEMBE B., La recherche scientifique : éléments de base,Cedesurk, Kinshasa, 2012, p.64.

* 3AKAKIWA BAYAGO J., Les Déterminants Géopolitiques comme facteurs de puissance étatique en Relations Internationales : cas de la RDC en Afrique Centrale. Mémoire D.E.S, UNIKIN, FSSAP, 2013 p. 283-284., inédit

* 4PONGOMBO ONOLOKE A., Nouvelle configuration Géopolitique de la République Démocratique du Congo face à la politique étrangère des puissances occidentales : Enjeux et perspectives, Mémoire de DEA, UNIKIN, FSSAP, 2015, p. 173. Inédit

* 5SHOMBA, S., Méthodologie et épistémologie de la recherche scientifique en sciences sociales, éd. PUK, Kinshasa, 2013, p.38.

* 6NGILA MOKE L., Op.cit.,p.128.

* 7BRIMO, A., Les Méthodes des sciences sociales, éd. Mont chrétien, Paris, 1972, p.88.

* 8ANCEL, J. Cité par BONIFACE, P., Op.cit., p.11.

* 9Jules CORNET cité parMWAYILA TSHIYEMBE., La Politique étrangère de la RDC : continuités et ruptures,éd. l'Harmattan, Paris, 2009, p.65.

* 10DUVERGER, M., Méthodes des Sciences Sociales, éd. PUF, Paris, 1961, p.352.

* 11LABANA, L.A. et LOFEMBE B., Op.cit., p.14.

* 12LUBO YAMBELE, Méthodologie de la recherche scientifique, éd. CIEDOS, Kinshasa, 2012, p.88.

* 13LOKA NE KONGO, Les Méthodes en Sciences Sociales, éd. PUK, Kinshasa, 1980, p.52.

* 14NGILA MOKE, L., Op.cit., p.36.

* 15TSHINANGA, N.P., Introduction aux travaux scientifiques, note de cours, G1 RI, FSSAP, UNIKIN, 2017-2018, p.102.

* 16MULUMA, G.T., Le Guide de chercheur en Science Sociales et Humaines, éd.SOGEDES, Kinshasa, 2003, p.38.

* 17MOVA SAKANYI H, Initiation à la Géopolitique, note de cours, L1 R.I, FSSAP, UNIKIN, 2018-2019, p.12.

* 18Idem.

* 19BANYAKU LUAPE, E., Introduction à la Géopolitique, cours, L1 R.I, FSSAP, UNIKIN, 2002-2003, p.16.

* 20OMEONGA ONAKUDU, J., Introduction à l'univers de la géostratégie : Textes fondamentaux destinés au public tiers, éd. CERI, 2014, p.21.

* 21BELLETINI, J., La Géopolitique désir HolfordMackinder et l'ère nucléaire, éd. Fondation, Paris, 1983, p.66.

* 22THUAL, F., La Géopolitique, éd. Monchrétien, Paris 1997, p.112.

* 23MACKINDER, H., cité par MOVA, S.H., Congo : Survie et grandeur, paris d'une géopolitique nouvelle dans la mondialisation,éd. Safari, Kinshasa, 2001, p.67.

* 24 www.linternaute.fr-Dictionnaire:déterminant/définition.Consulté: le 30 avril 2020 à 22h 05'

* 25 https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/facteur/32600. Consulté : le 30 avril 2020 à 22h09'

* 26LABANA, L.A : Doctrines et théories des Relations Internationales, note de cours, G3 RI, FSSAP, UNIKIN, 201-2018, p.21 Inédit

* 27 https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Politique_en_r%C3%A9publique_d%C3%A9mocratique_du_Congo.Consulté : le 30 avril 2020 à 21h 10'

* 28MWAYILA TSHIYEMBE, Op.cit., p.64.

* 29Idem.

* 30BANYAKU, L.E., Le chronique, monographique et document sur l'histoire politique du Congo des années 90, éd. Compador, Kinshasa, 2000, p.5.

* 31Collectif, Enquête Démocratique et de la santé (EDS-RDC) en République Démocratique du Congo, Kinshasa, PNMLS, 2007, p.1.

* 32 https://fr.m.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9ographie_de_la_R%C3%A9publique_d%C3%A9mocratique_du_Congo. Consulté : le 30 avril 2020 à 21h 40'

* 33 https://www.banquemondiale.org/fr/country/drc/overviewDernière mise à jour: 02 mai 2020 Consulté à 09h14'

* 34 https://fr.m.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mographie_de_la_r%C3%A9publique_d%C3%A9mocratique_du_Congo. Consulté : le 02 mai 2020 à 11h 07'

* 35OMEONGA ONAKUDU. J., Op.cit., p.36.

* 36LUMUMBA, P.E., Le Congo terre d'avenir, éd. Maspero, Bruxelles, 1968, p.41.

* 37RATZEL, F. La Géographie Politique : concepts fondamentaux, éd. Fouyard, Paris, 1987, p.119.

* 38ARON R., Paix et guerre entre les Nations, éd. Calmann-Lévy, Paris, 1992, p.189.

* 39MERLE M., Sociologie des Relations Internationales, éd. Dalloz, Paris, 1988, p.144.

* 40ZIEGLER J., Main basse sur l'Afrique, éd. Seuil, Paris, 1979, p.102.

* 41Camille Reyniers, « Agroforesterie et déforestation en République démocratique du Congo : Miracle ou mirage environnemental ? », in Mondes en développement, vol. 3, no 187,ý 113-132.

* 42 https://congovirtuel.com/hydrographie.php. Consultéle 04 mai 2020 19h20'

* 43 https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Utilisation_de_l%27eau_en_R%C3%A9publique_d%C3%A9mocratique_du_Congo. Consulté le 04 mai 2020 19h35'

* 44Programme de Nations-Unies pour l'environnement, Octobre 2011.

* 45OMEONGA ONAKUDU, Introduction à la géopolitique,note de cours, L1 RI, FSSAP, UNIKIN, p.43,

* 46KODJO, E : Et demain l'Afrique, éd. Stock, Paris, 1995, p.14.

* 47MOVA, S.H Congo : Survie et grandeur, Pari d'une géopolitique nouvelle dans la mondialisation, éd. Safari, Kinshasa, 2001, p.67.

* 48MWAYILA, T., La politique étrangère de la République Démocratique du Congo : continuités et ruptures, éd.Harmattan, Paris, 2009 p.106.

* 49DIUR KATOND, G., Relations Internationales : introduction générale, note de cours, G1 RI, FSSAP, UNIKIN, 2014-2015 p.195.

* 50Indicateurs The World-Facebook publié par la CIA.

* 51TSHILUMBAYI M, J.C : Droit et pratique diplomatique et consulaire, note de cours, UNIKIN, FSSAP, G3 RI, 2017-2018, p.32.

* 52KLITGAADD, R. : Combattre la corruption, éd. Nouveaux Horizons, Paris, 1995, p.25.

* 53KABUYA-LUMUNASando, Introduction à la science politique, note de cours, Université de Kinshasa (SSAP), 2015-2016, p.78.

* 54PNUD, Inégalités politiques, socio-économiques et édification de la Nation/État en République démocratique du Congo, mai 2015.

* 55KABUYA L. S., Op.cit., p.55.

* 56Alain TOURAINE cité par KABUYA, L. S., Op.cit., p.146.

* 57KORTEWEG, J. cité par VANDER ESSEN, La diplomatie, éd. P.D.L, Bruxelles, 2000, p.115.

* 58LABANA, L.A. et LOFEMBE B., La politique étrangère de la RDC, structures, fonctionnement et manifestations, éd. SIRIUS, Kinshasa, 2006, p.27.

* 59LABANA L. et LOFEMBE B., Op.cit., p.85.

* 60Discours du Chef de l'Etat Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO à l'adresse au Corps Diplomatique, du 15/02/2019.

* 61KABENGE DIBWE, G., Géographie économique et humaine de la RDC, éd. C.A.P, Kinshasa, 2013, p.47

* 62Marie-France CROS et François MISSER, Géopolitique du Congo (RDC), complexe, Bruxelles, 2006, p.138

* 63KINRONGOZI LIMBAYA, S., Mouvements des capitaux et sociétés multinationales, note de cours, Unikin, FSSAP, L2 SPA, 2019-2020. p.45.

* 64KABENGE DIBWE, G., Op.cit., p.37.

* 65Art 70 de la Constitution de la République de 2006, modifiée en janvier 2011.

* 66KABUYA-LUMUNA Sando,Sociologie politique : le peuple, le citoyen, l'Etat, la loi et le bien commun, éd. CEDIS, Kinshasa, 2018, p.605.

* 67 https://www.banquemondiale.org/fr/country/drc/overviewDernière mise à jour: 04 mai 2020 consulté le 12 décembre 2020 à 22h 36'

* 68Article 43 alinéa 6 de la constitution de la RDC de 2006, modifiée en janvier 2011.

* 69Programme de Nations-Unies pour l'environnement, octobre 2011.

* 70 http://www.toupie.org/Dictionnaire/Culture.htm. Consulté le 12 décembre 2020 à 22h 45'

* 71« Soft power » concept développé par le professeur Américain Joseph NYE qui exprime la capacité d'un Etat à influencer et à orienter les relations internationales en sa faveur par un ensemble de moyens autres que coercitifs.

* 72Guy VANTHMESHE, La Belgique et le Congo, Empreintes d'une colonie (185-1981), complexe, Bruxelles, 2007, p.52.

* 73RDNH 2014,Op.cit., p.194.

* 74REY-VALETTE H. et AIT SOUDANE J., Le rôle du capital humain et social : marché du travail et secteur informel au Maroc, Thèse de doctorant, LASER-CEP, Faculté des Sciences économiques, Université de Montpellier, 2005,p.97.

* 75SZAYNA, T., BYMAN, D., BANKES, S., EATON, D., JONES, S., MULLINS, R., LESSER, I. et ROSENAU, W., The Emergence of Peer Competitors: A Framework for Analysis, Santa Monica, California, Rand Corporation, 2001 (MR-1346-A), p.13.






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