La contribution de l'union européenne dans la consolidation de l'intégration de la zone CEMACpar Yves Mathieu TONYE MVOGO Université de Yaoundé 2 - Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC) - Master 2021 |
45 Composante 4 : Programmation pilote de mise à niveau et d'appui à la compétitivité des entreprises
Source : compilation de l'auteur à partir des données de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), Programme de Restructuration et de Mise à Niveau de l'Afrique centrale, 2016, 11 p et de la Fiche numéro 02/01, Programme de Restructuration et de Mise à Niveau de l'Afrique centrale, septembre 2017, 1 p [en ligne] https://eeas.europa.eu/delegations/gabon/36510/programme-de-restructuration-et-de-mise-à-niveau-de-lafrique-centrale-prmn fr consulté le 27 février 2021. PARAGRAPHE II : LES DÉTERMINANTS DU 11E FOND EUROPÉEN DE DÉVELOPPEMENT (FED). A- Vue d'ensemble de l'Instrument Contribuant à
la Stabilité et à la Paix (ICSP)190 1- Les objectifs de sécurité de
l'Instrument Contribuant à la Stabilité et à la
Paix L'Instrument Contribuant à la Stabilité et à la Paix (ICSP) fut l'un des principaux outils d'assistance extérieure permettant à l'UE de jouer un rôle majeur pour prévenir les crises dans le monde et intervenir en cas de crise émergente ou avérée. L'ICSP a ainsi contribué à l'approche globale de la gestion des crises en complétant l'aide humanitaire et l'aide au développement de l'Union Européenne. En raison de la sensibilité des thématiques il n'y eut pas d'appel à propositions mais la majorité de projets a été mis en oeuvre par les agences des États membres selon un fonctionnement en gestion déléguée. L'ICSP a été doté d'un budget de 2,3 milliards d'euros sur la période 2014-2020, en allouant une aide financière et technique qui repose sur deux piliers : premièrement, la réponse aux situations de crise à court terme et deuxièmement, la prévention face aux menaces à long terme191. La réponse aux situations de crise représente 70% du budget. Ces mesures de court terme (18 mois maximum) visaient à répondre rapidement aux situations de crise afin d'éviter les conflits politiques et/ou d'éviter que la situation ne dégénère en conflit armé. La réponse aux situations de crise passait par : un soutien à la mise en oeuvre des résolutions des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité ou les tribunaux pénaux internationaux ; des mesures pour reconstruire des infrastructures essentielles, des logements, bâtiments publics, bien économiques ; des mesures visant à lutter contre l'utilisation illicite des armes à feu et à détecter les mines et les neutraliser ; un soutien face à l'impact potentiel de mouvements soudains de population. 191 Ibid. 46 Concernant les projets du deuxième pilier relatif à la prévention face aux menaces à long terme192, il s'agissait de : prévenir les conflits et consolider la paix par la détection précoce et l'analyse des risques, la médiation et le dialogue, des missions civiles de stabilisation, de récupération post-conflit et post-catastrophe, et la non utilisation des ressources naturelles pour financer les conflits. Il s'agissait aussi de faire face aux menaces mondiales, transrégionales et émergentes à travers la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisées, les menaces à la santé à l'instar de la contrefaçon de médicament, les effets du climat, la lutte contre les menaces aux infrastructures critiques, atténuation des risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques. Parmi les parties prenantes à ce projet figuraient : les ONG, les associations, les administrations publiques à l'instar des collectivités territoriales entre autres. Cela dit, tous les États tiers qui ont connu une situation de crise ou de post-crise pouvaient en bénéficier. 2- L'avenir de l'Instrument contribuant à la stabilité et à la paix (ICSP) au sein del'Instrument européen pour le voisinage, le développement et la coopération internationale (NDICI) après 2021. L'Instrument Contribuant à la Stabilité et à la Paix (ICSP) est intégré à l'Instrument européen pour le voisinage, le développement et la coopération internationale (NDICI) pour la période 2021-2027193. Ce nouvel instrument est doté d'un budget de 89 200 000 000 d'euros sur proposition de la Commission de l'Union Européenne194. Se considérant comme un acteur central des relations internationales195, l'Union Européenne valorise les valeurs de paix, de démocratie et de respect des droits de l'Homme. Conformément à l'article 3, paragraphe 5 du TUE qui stipule que « dans ses relations avec le reste du monde, l'Union affirme et promeut ses valeurs et ses intérêts et contribue à la protection de ses citoyens [...] contribu[ant] à la paix, à la sécurité, au développement durable de la planète, à la solidarité et au respect mutuel entre les peuples, au commerce libre et équitable, à l'élimination de la pauvreté et à la protection des droits de l'homme, en particulier ceux de l'enfant, ainsi qu'au strict respect et au développement du droit international, notamment au respect des principes de la charte des Nations unies »196, à l'article 8, alinéa 1 qui précise que « l'Union développe avec les pays de son voisinage des relations privilégiées, en vue d'établir un espace de prospérité et de bon voisinage, fondé sur les valeurs de l'Union et caractérisé par des relations étroites et pacifiques reposant sur la coopération197 » et alinéa 2 où se référant « aux fins du paragraphe 1, l'Union peut conclure des accords spécifiques avec les pays concernés [...] accords [qui] peuvent comporter des droits et obligations réciproques ainsi que la possibilité de conduire des actions en commun. Leur mise en oeuvre fai[sant] l'objet d'une concertation 192 Ibidem. 193 Voir https://www.touteleurope.eu/l-europe-et-moi/fonds-europeen-de-developpement-fed/ consulté le 26 avril 2021. Pour la période 2021-2027, le Fonds Européen de Développement qui de 2014 à 2020 était doté d'une cagnotte de 30,5 milliards, sera intégré à l'Instrument européen pour le voisinage, le développement et la coopération internationale (NDICI). 194 Commission de l'Union européenne, Proposition de RÈGLEMENT DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL établissant l'instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale, Bruxelles, 14 juin 2018, p 12. 195 Op. cit, p 65. 196 Traité sur l'Union Européenne. 197 Ibid. 47 périodique198 », ainsi qu'à l'article 21 du traité sur l'Union Européenne dont le paragraphe 1 précise que « l'action de l'Union sur la scène internationale repose sur les principes qui ont présidé à sa création, à son développement et à son élargissement et qu'elle vise à promouvoir dans le reste du monde: la démocratie, l'État de droit, l'universalité et l'indivisibilité des droits de l'homme et des libertés fondamentales, le respect de la dignité humaine, les principes d'égalité et de solidarité et le respect des principes de la charte des Nations unies et du droit international199», les objectifs spécifiques de l'Instrument européen pour le voisinage, le développement et la coopération internationale (NDICI) sont : a) soutenir et encourager le dialogue et la coopération avec les régions et pays tiers du voisinage européen, d'Afrique subsaharienne, d'Asie et du Pacifique, ainsi que des Amériques et des Caraïbes ; b) promouvoir les droits de l'homme et la démocratie, soutenir les organisations de la société civile, consolider la stabilité et la paix et relever d'autres défis qui se posent à l'échelle mondiale ; c) réagir rapidement aux situations de crise, d'instabilité et de conflit ; renforcer la résilience et assurer le lien entre aide humanitaire et action en faveur du développement ; et, répondre aux besoins et aux priorités relevant de la politique étrangère. B- Le programme sur la « Facilité de Coopération Technique V (FCT V) » pour la CEMAC200.
1- Le contexte d'émergence du programme sur la
« Facilité de Coopération
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9° FED 2002- 2007 60 M EUR |
7 pays CEMAC + STP |
Secteurs de concentration - 16 M EUR : intégration économique régionale - 12,5 M EUR : transports et télécoms - 30 M EUR : gestion durable des ressources naturelles renouvelables |
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- 10.4 M EUR pour le hors concentration |
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10° FED 2008-2013 165 M EUR + 33 M EUR |
7 pays CEMAC + STP |
Secteurs de concentration - 97 M EUR : intégration économique régionale et APE - 15 M EUR : intégration politique - 30 M EUR : gestion durable des ressources naturelles renouvelables - + 33 M EUR Initiative "Energie durable pour tous" |
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- 8 M EUR pour le hors concentration - 15 M EUR pour la CEPGL |
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11° FED
2014-2020 350 M EUR |
11 pays |
Secteurs de concentration - 211 M EUR : intégration économique régionale et APE - 43 M EUR : intégration politique + paix et sécurité - 88 M EUR : gestion durable des ressources naturelles et biodiversité |
- 8 M EUR pour appui OR et FCT |
Source : Union Européenne, Évaluation de la coopération UE-Afrique centrale (2008-2016), annexes du rapport documentaire, Vol 3, annexes 2-8, Janvier 2019, p 475.
SECTION II : L'ACTION DE L'UNION EUROPÉENNE (UE) DANS LES PROGRAMMES DE LA CEMAC.
Le FED tend vers l'idéal de la lutte contre la déliquescence sociopolitique dont souffre l'Afrique, par un dialogue de qualité entre les acteurs de la sphère européenne et ceux de la sphère sous-régionale d'Afrique centrale, qui de concert, ont mis sur pieds les Programmes Indicatifs Régionaux (PIR) 207 , à côté du Programme des Réformes Économiques et Financières de la CEMAC (PREF-CEMAC) (paragraphe I). Ces derniers traduisent dans une dynamique de « démarginalisation » la vision CEMAC à l'horizon 2025 qui se déploie à travers le Programme Économique Régional (PER) dont les projets intégrateurs (paragraphe II) constituent un ensemble de moyens pouvant rapprocher les peuples de cette communauté et partant, favoriser le développement d'une zone de libre-échange.
PARAGRAPHE I : PRÉSENTATION DU PROGRAMME INDICATIF RÉGIONAL (PIR) DU 11E FED ET DU PROGRAMME DES RÉFORMES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES (PREF) DE LA CEMAC.
A- Les enjeux politiques, économiques et
écologiques du Programme Indicatif
Régional (PIR) du
11e Fond Européen de Développement (FED).
Conformément à l'Accord de Cotonou, l'élaboration, l'approbation, la signature et les revues du Programme Indicatif Régional sont définies par l'Union Européenne, la CEMAC et la CEEAC qui en sont parties prenantes. Un Comité de Pilotage mis en place par ces dernières garanti la coopération et un dialogue politique de qualité pour assurer la cohérence des projets mis en oeuvre. Ce Comité de Pilotage a trois niveaux : exécutif, technique et élargi. Le Comité de Pilotage Exécutif (COPEX) est composé : du Secrétaire général de la CEEAC ; du Président de la Commission de la CEMAC ; du (ou des) chef(s) de délégation de l'Union Européenne accrédité(s) auprès des Organisations Régionales Dûment Mandatées (ORDM) ou des directeurs Afrique de l'ouest et centrale de la direction générale du développement et de la coopération Europe-Aid (DEVCO) et du Service européen pour l'action extérieure
207 Pour plus de détails, voir l'article 4 de l'Annexe IV de l'Accord de Cotonou révisé ... op, cit.
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(SEAE). Le Comité Technique (CT) est constitué : Pour l'Union européenne, du(ou des) chef(s) de délégation de l'UE accrédité(s) auprès des ORDM ou son/leurs représentant(s) ; pour la CEEAC, du coordonnateur et du coordonnateur adjoint de la Cellule d'appui à l'Ordonnateur régional du FED ; pour la CEMAC, des Commissaires en charge du département des infrastructures et développement durable et celui en charge du marché commun ou leurs représentants. Enfin, le Comité de Pilotage Élargi (COPEL) a dans sa composition : le Secrétaire général de la CEEAC ; le Président de la Commission de la CEMAC ; le directeur Afrique de l'ouest et centrale de la DG DEVCO de la Commission européenne ; le directeur Afrique de l'ouest et centrale du Service européen de l'action extérieure ; les ordonnateurs nationaux des pays membres de la CEEAC, et toute autre organisation ou organe technique de la région que la CEMAC, la CEEAC et l'Union Européenne auront jugé opportun d'inviter. Tandis que le COPEL dont l'une des prérogatives est de présenter « aux ordonnateurs nationaux les propositions pour la programmation et les conditions d'accès aux ressources »208 se réunit une fois par an sur proposition des parties, le COPEX se réunit en principe à Libreville une fois par semestre et de façon exceptionnelle sur convocation des co-présidents et le CT, chaque trimestre et de manière extraordinaire.
industriel de la CEMAC.
Doté de 350 millions d'euros, le 11e FED s'articulait autour de 3 domaines prioritaires et 7 objectifs spécifiques. Dans le cadre de ce FED, 43 millions d'euros (12% du FED) pour la réalisation du domaine prioritaire n° 1 relatif à l'intégration politique et la coopération en matière de paix et de sécurité soit : 13 millions d'euros pour la réalisation de l'objectif spécifique n° 1.1 relatif à la réalisation de la feuille de route paix et sécurité de la CEEAC, 30 millions d'euros pour la réalisation de l'objectif spécifique n° 1.2 relatif à la réduction des facteurs structurels d'instabilité dans la région ; 221 millions d'euros (61% du FED) pour la réalisation du domaine prioritaire n° 2 relatif à l'intégration économique et commerciale (incluant les infrastructures économiques) soit : 26 millions d'euros pour la réalisation de l'objectif spécifique n° 2.1 relatif au renforcement des capacités des institutions régionales pour assurer la construction d'un marché régional intégré et la mise en oeuvre des mesures d'accompagnement de l'APE, 30 millions d'euros pour la réalisation de l'objectif spécifique n° 2.2 relatif au renforcement des capacités des administrations nationales pour transposer sur le plan national, et rendre effectives, les décisions prises tant au niveau régional que multilatéral pour stimuler le commerce et consolider les marchés, 155 millions d'euros pour la réalisation de l'objectif spécifique n° 2.3 relatif à l'amélioration du fonctionnement et de l'interconnexion des réseaux d'infrastructures économiques régionales ; 88 millions d'euros (26% du FED) sont consacrés pour la réalisation du domaine prioritaire n° 3 relatif à la gestion durable des ressources naturelles et de la biodiversité soit : 28 millions d'euros pour la réalisation de l'objectif spécifique n° 3.1 relatif à la gestion plus durable des ressources naturelles et 60 millions d'euros pour la réalisation de l'objectif spécifique n° 3.2 relatif à la
208 CEEAC/CEMAC/UE, Programme Indicatif Régional ... op. cit, p 60.
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préservation plus efficace de la biodiversité et des écosystèmes fragiles et 8 millions d'euros (2% du FED)209 est reversé pour des mesures d'accompagnement.
Dans le cadre de la préparation et la mise en oeuvre des projets ce plan d'engagement, il existait une complémentarité entre le PIR et les fonds nationaux à l'instar du budget national et d'autres ressources, ainsi que des PIN (programmes indicatifs nationaux). En effet, « Les programmes indicatifs nationaux (PIN) dérivent d'une idée de programmer l'aide du FED, introduite dans Lomé I. Les principaux acteurs s'étaient alors accordés sur ce que la programmation aiderait, d'une part, les pays ACP à mieux planifier leurs investissements si chacun connaissait à l'avance l'aide ce qu'il allait recevoir ; et d'autre part, la Communauté de mieux suivre l'aide octroyée. Cela lui permettrait de s'adapter aux plans de développement des pays ACP, et aussi de coordonner son financement avec celui d'autres donateurs.210» La cohérence entre le programme régional et les autres programmes est avérée dans le deuxième axe portant sur l'appui à la compétitivité des économies nationales de l'objectif spécifique n°2.2 traitant du renforcement des capacités des administrations nationales, du domaine prioritaire n° 2 du PIR 11e FED, qui vise à « améliorer les infrastructures de qualité afin de permettre aux entreprises de se conformer aux normes, mesures sanitaires et phytosanitaires[...] en complémentarité avec les actions mises en oeuvre dans le cadre du programme d'appui au commerce et à l'intégration économique (PACIE) du PIR 10ème FED 211». En outre, le deuxième axe portant sur l'appui à la sécurité maritime dans la région Afrique centrale de l'objectif spécifique n° 1.2 traitant de la réduction des facteurs structurels d'instabilité dans la région de l'Afrique centrale, du domaine prioritaire n° 1 du PIR 11e FED, vise le « renforcement des capacités des administrations nationales (douanes, polices, autorités portuaires, ministères des pêches...)[...] dans le cadre du projet CRIMGO (routes maritimes critiques dans le golfe de Guinée) et d'autres projets financés par l'Instrument contribuant à la stabilité et à la paix (ICSP) 212».
B- Le Programme des Réformes Économiques et Financières (PREF) au secours du
Programme Économique Régional (PER) de la CEMAC.
La détérioration des termes de l'échange sur le plan économique et financier et la présence de Boko Haram ainsi que les exactions des groupes armées en Centrafrique sur le plan sécuritaire, sont facteurs de la récession économique de la CEMAC à partir de 2014, entrainant une crise humanitaire par l'afflux des réfugiés et des déplacés. Cette situation macroéconomique de la sous-région a conduit les Chefs d'États de la CEMAC à une première rencontre pour mettre sur pieds le PREF-CEMAC le 30 juin 2016 lors de leur Session extraordinaire au Centre des Conférences Internationales de SIPOPO en marge du Conseil des ministres de l'UEAC (Union Économique de l'Afrique Centrale) tenu le 27 juillet 2016 à Malabo. Au cours de cette session, a été passé en revue l'état d'avancement des négociations
209 Ibid, p 39.
210 Lantame Jean (NIKABOU), Les conventions ACP-EU et les sanctions économiques ... op. cit, p 59.
211 CEEAC/CEMAC/UE, Programme Indicatif Régional ... op. cit, pp 28-29.
212 Ibid, p 24.
53
sur les APE entre l'Union Européenne et la CEMAC pour parvenir à un accord régional complet, en même temps que le Président de la république du Congo, Son Excellence Denis SASSOU N'GUESSO, a été investi de la charge de présider le Programme de Réformes Économiques et Financières de la CEMAC (PREF-CEMAC) en s'appuyant sur un Comité de Pilotage (COPIL). La deuxième rencontre s'est tenue sous l'impulsion du Cameroun, le 23 décembre 2016 à Yaoundé où 21 mesures de redressement économique avec le concours du FMI ont été édictées en excluant l'idée d'un ajustement de la parité monétaire mais en encourageant des réformes structurelles adéquates. Face aux insuffisances de la phase 1 du PER, le PREF-CEMAC a prôné la multiplication des filières du tissu économique communautaire fortement dépendant de la production des matières premières à l'instar de l'extraction pétrolière, qui amenuise la résilience de la communauté à faire face aux chocs exogènes. Le PREF-CEMAC a également prôné l'assainissement du climat des affaires, le redressement des finances publiques des pays membres de la communauté et l'augmentation des réserves de change. Les 16 et 17 janvier 2017, s'est tenue la première rencontre du COPIL PREF-CEMAC213 sous la présidence de Son Excellence Monsieur Gilbert ONDONGO, Ministre de l'économie, du développement industriel et de la promotion du secteur privé de la République du Congo et Président dudit Comité, en marge de la Session préparatoire de la Cellule de Suivi du COPIL PREF-CEMAC tenue à Brazzaville les 13 et 14 janvier 2017.
de la CEMAC (PREF-CEMAC).
Matrice simplifiée des actions du PREF-CEMAC.
Pilier 1 : Politique budgétaire |
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Objectifs généraux |
Acteurs/ responsables des objectifs spécifiques |
Niveaux de Priorité |
Échéances |
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États membres ; COSUMAF ; Secteur privé |
Élevé |
2017-2018 |
213 Communiqué final, Première réunion du Comité de pilotage des Programmes des Réformes Économiques et Financières de la CEMAC (PREF-CEMAC), Brazzaville, Le 17 janvier 2017, 4 p.
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BDEAC ; États membres |
Élevé |
2020 |
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Pilier 3 : Réformes structurelles |
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Objectifs généraux |
Acteurs/ responsables des objectifs spécifiques |
Niveaux de Priorité |
Échéances |
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États membres ; BDEAC ; |
Élevé |
2017-2018 |
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alternatives de financement des économies |
Commission de al CEMAC ; COBAC |
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Pilier 4 : Intégration régionale |
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Objectifs généraux |
Acteurs/ responsables des objectifs spécifiques |
Niveaux de Priorité |
Échéances |
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États membres ; CEMAC ; FMI |
Élevé |
2017-2018 |
Source : compilation de l'auteur à partir des données du Programme des Réformes Économiques et Financières de la CEMAC (PREF-CEMAC), août 2017, 117 p.
Face à la crise macroéconomique que traverse la CEMAC depuis 2014 marquée par la récession des cours du pétrole et des autres matières premières, le programme prioritaire de sauvetage dénommé PREF-CEMAC couvrant la période allant de 2017 à 2020, axé autour de cinq piliers et quinze objectifs généraux, a été mis sur pied à Yaoundé en 2016 par la Conférence des Chefs d'Etats de la CEMAC, pour transformer structurellement les économies de la communauté en conférant à chaque pays membre la responsabilité des négociations avec les institutions de Bretton Woods. Au cours de la douzième session ordinaire du COPIL PREF-CEMAC214 du 18 décembre 2020, le COPIL s'est satisfait de la mise en oeuvre des actions de la matrice du PREF-CEMAC. Toutefois, avec le déclenchement de la pandémie à Coronavirus, les économies de la CEMAC ont enregistré une croissance de -3,1% en 2020 contre 2,1% en 2019 avec des perspectives incertaines pour 2021215.
214 Communiqué final, Douzième session ordinaire du Comité de pilotage du Programme des Réformes Économiques et Financières de la CEMAC (PREF-CEMAC), Brazzaville, le 18 décembre 2020, 5 p.
215 CEMAC, Rapport définitif de Surveillance Multilatérale 2019 et Perspectives pour 2020 et 2021, 39e édition, octobre 2020, p 20.
56
PARAGRAPHE II : LE DÉPLOIEMENT LIMITÉ DES PHASES DU PROGRAMME ÉCONOMIQUE RÉGIONAL (PER).
A- Les résultats mitigés des phases 1
(2011-2015) et 2 (2017-2021) du Programme
Économique
Régional.
« Faire de la CEMAC un espace économique intégré émergent où règnent la sécurité, la solidarité et la bonne gouvernance, au service du développement humain », telle est la vision de la CEMAC à l'horizon 2025 qui se décline à travers les trois phases du Programme Économique Régional (PER). Il s'agit de la feuille de route sur quinze années subdivisée en trois programmes quinquennaux dans le but d'aboutir au développement de la sous-région à travers plusieurs activités économiques et sociales.
Le Plan opérationnel 2011-2015 du PER216 a prévu un budget pluriannuel détaillé en fonction des différentes activités à mener pour la mobilisation et l'affectation des ressources financières et se voulait être un conducteur pour les différentes institutions, organes et institutions spécialisées et pays membres de la CEMAC à travers ses déclinaisons au plan national217, sans oublier les acteurs de la sphère privée et les bailleurs de fonds qui ont pu avoir une meilleure visibilité de leur champ d'action sur le plan communautaire. D'après cette phase 1 du PER, la CEMAC, riche en ressources naturelles218 par son appartenance au Bassin du Congo reste en queue de peloton de l'indice de développement humain219 à cause de son déficit infrastructurel dans le domaine des voies de transports et de la production de l'énergie, des conditions sociales difficiles liées au taux de pauvreté élevé de la communauté, la prolifération des pandémies et un tissu industriel embryonnaire. C'est afin de relever ces défis que la vision CEMAC à travers son PER a été pensée. La phase 1 du PER s'est donc articulée à travers : 5 axes, 12 objectifs stratégiques, 27 programmes et 107 projets220. Doté d'un dispositif institutionnel constitué : du Conseil des Ministres de l'Union Économique de l'Afrique Centrale, du Comité Inter-États élargi à des Experts sectoriels, à l'Union des Patronats d'Afrique Centrale (UNIPACE) et à l'Organisation Syndicale des Travailleurs de l'Afrique Centrale (OSTAC), de la Commission de la CEMAC, des Cellules Nationales (CN) du PER et des partenaires au développement à titre consultatif, la phase 1 du PER nécessitait un financement de 3.157,553 milliards de FCFA sur la base de deux sources de revenus - une partie de la Taxe communautaire d'intégration et le Fonds émergence CEMAC - pour dynamiser l'investissement privée et accroître le volume des IDE dans la sous-région et partant, assurer les cinq axes de son plan opérationnel 2011-2015 à savoir : la vision partagée du développement communautaire ; la bonne Gouvernance et l'amélioration de l'environnement des affaires ; les réalisation des infrastructures de qualité et l'aménagement
216 Plan opérationnel 2011-2015, Programme Economique Régional (PER/CEMAC), Juillet 2012, 137 p.
217 Le PER d'envergure sous-régionale, se décline à travers ses articulations au niveau national par des programmes pour chaque pays membre.
218 Après l'Amazonie, le Bassin du Congo est le deuxième poumon écologique du monde sur le plan forestier et hydraulique, doté d'un fort potentiel minier, minéral mais peu exploité sur le plan agricole.
219 Lire à ce sujet : Rapport d'étape, Programme Economique Régional (PER/CEMAC) 2009-2015, CEMAC 2025 : Vers une économie régionale intégrée et émergente, Volume 1, janvier 2009, p 5 ; Rapport final, Programme Economique Régionale 2010-2015, CEMAC 2025 : Vers une économie régionale intégrée et émergente, Volume 1, octobre 2009, p 9.
220 Plan opérationnel 2011-2015, ...op. cit, p 11.
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du territoire ; la valorisation du capital humain à travers la formation des jeunes dans les centres d'excellence régionaux ; la capitalisation du Marché commun pour les entreprises communautaires et la diversification du tissu économique.
Toutefois le recours à ces sources de financement a montré ses limites et à cause de sa dépendance au secteur pétrolier marqué par une baisse des prix en 2014, la faible densification de son tissu industriel et les défis sécuritaires221, la croissance économique de la CEMAC a chutée à -0,4% en 2016, subissant les contrecoups de la récession mondiale qui a affectée les pays de la zone euro tandis que les pays émergents comme la Chine et l'Inde faisaient preuve d'une croissance rapide et soutenue222.
volonté de se rattraper.
« La Conférence des Chefs d'États de la CEMAC, en session ordinaire du 14 mars 2006 tenue à Bata, en Guinée Équatoriale, a décidé d'initier une mutation en profondeur de la CEMAC en adoptant le programmes de réformes institutionnelles (PRI) 2006-2008. Un des chantiers de cette réforme est l'élaboration d'une vision à long terme » 223, « réformes institutionnelles et structurelles préconisées par les audits décidés lors du Sommet extraordinaire de Juin 2005 à Malabo 224» antérieurement.
À la suite des résultats mitigés du PER 1 qui visait à « construire les fondements institutionnels de l'émergence 225», le PER 2 a pour but « l'ancrage des piliers de la diversification économique de la communauté 226», répondant aux mesures prescrites lors du Sommet extraordinaire de la Conférence des Chefs d'États de la CEMAC tenue à Yaoundé le 23 décembre 2016, d'où la stratégie de financement adoptée a été l'organisation d'une table ronde des bailleurs de fonds sous la supervision de S.E. Denis SASSOU N'GUESSO, Président de la République du Congo, parrain du PER 2017-2021 et Président dédié du PREF-CEMAC. De la conférence qui précède, les Chefs d'États ont décidés des 21 points parmi lesquels : Renforcer la stabilité économique sur la base d'efforts structurels adéquats ; redresser la courbe de l'économie en capitalisant les avantages de la coopération internationale ; promouvoir une vision commune de la CEMAC par le développement des infrastructures, le développement durable pour le bien-être social ; multiplier les efforts en vue d'une solidarité agissante dans la sous-région face aux menaces sécuritaires et économiques ; développer le système bancaire en zone CEMAC ; encourager la BEAC à financer les marchés de capitaux en remplacement des financements directs ; assainir les finances publiques des États membres en proie à un contexte de fragilité économique ; favoriser les PPP (partenariats publics privés) pour la réalisation des infrastructures ; encourager l'expertise des bailleurs de fonds ; finaliser la libre circulation des personnes, des
221 Ce sont : Boko Haram, la crise dans le Sahel et la menace des groupes armés en Centrafrique.
222 CEMAC, Rapport définitif de surveillance multilatérale 2016 et perspectives pour 2017, 33e éd, octobre 2017, 89 p.
223 Rapport d'étape, Programme Économique Régional (PER/CEMAC) 2009-2015... op. cit, p 30.
224 Communiqué final, Septième session ordinaire de la Conférence des Chefs d'États de la CEMAC, BATA, les 14 et 16 mars 2006, p 3.
225 Dossier de presse, Sommet extraordinaire des Chefs d'États de la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale au Tchad, Ndjamena, 31 octobre 2017, p 4.
226 Ibid.
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biens et la réalisation des projets intégrateurs ; améliorer le climat des affaires en zone CEMAC et le développement de la coopération fiscale internationale pour lutter contre la fraude ; assurer le suivi et le compte-rendu des mesures prises par le Programme des Réformes Économiques et Financières de la CEMAC227.
B- L'ajournement de l'exécution des projets intégrateurs et les PER nationaux.
CEMAC.
Dans le cadre de la phase 2 du PER qui aurait dû se tenir entre 2016 et 2020 au lieu de la période allant de 2017 à 2021, 11 projets intégrateurs ont été retenus. En marge du Forum pour la paix de Paris tenu les 11 et 13 novembre 2020, la table ronde des 16 et 17 novembre 2020 à Paris, initialement prévue à Bruxelles non favorable aux réunions de grande envergure dans un contexte de restrictions sanitaires imposées par la pandémie du COVID-19228 a permis le financement desdits projets intégrateurs de la CEMAC229. Cette table ronde a été initiée par la conférence des Chefs d'États de la CEMAC sous le haut patronage de Son Excellence Denis SASSOU N'GUESSO, Président de la République du Congo et Président dédié au Programme des Réformes Économiques et Financières de la CEMAC. En effet, dans le cadre de cette table ronde, le Premier Ministre Congolais Son Excellence M. MOUAMBA Clément, représentant de Son Excellence Denis SASSOU N'GUESSO, soulignait que « Les chefs d'États des pays membres de la CEMAC ont adopté à Yaoundé le 22 novembre 2019 onze projets intégrateurs avec pour objectif de contribuer au développement des infrastructures physiques et au soutien au développement et la compétitivité des économies de la sous-région et de favoriser le développement du capital humain230.» Parmi les 84 projets composant le Programme Économique Régional (PER) 2017-2021231, les 11 projets retenus pour leur degré de maturité et de préparation portent sur les corridors régionaux de transport, la production et l'interconnexion énergétique, le marché unique, la libre circulation des biens et des services ainsi que des personnes, la valorisation du capital humain et multiplication des filières du tissu économique communautaire. Au cours de cette réunion des échanges en présentiel et virtuel ont eu lieu entre les membres des gouvernements des États de la CEMAC, les représentants du gouvernement français, des institutions communautaires et internationales, des bailleurs et investisseurs privés ainsi que 400 autres personnes participant par visioconférence. Au demeurant, ces projets dont le coût estimatif est de 4 074,64 millions d'euros - dont 3 800 millions d'euros ont pu être levé lors de la table ronde -, et qui portent
227 Ibid, pp 16-17.
228 Enoromi, janvier 2021, N° 021, p 12. Propos recueillis du Président de la Commission de la CEMAC, le Pr Daniel ONA ONDO.
229 Page officielle Facebook de la commission de la CEMAC, [en ligne] publication du 11 novembre 2020 à 16heures 55 minutes. https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=2548331328625290&id=849287225196384 consultée le 04 mars 2021. Voir aussi http://www.cemac.int/node/121 consulté le 04 mars 2021.
230 Propos de S.E. M. Clément MOUAMBA, Premier Ministre Congolais, lors de la Table ronde des 16 et 17 novembre 2020 à Paris sur le financement des projets intégrateurs de la CEMAC, page officielle youtube Projets intégrateurs CEMAC 2020 [en ligne] publication du 04 décembre 2020 https://m.youtube.com/watch consulté le 04/03/2021.
231 Communiqué final, table ronde pour le financement des projets intégrateurs de la CEMAC, Paris, les 16 & 17 novembre 2020, p 2. La phase d'exécution des 11 projets intégrateurs couvrira la période allant de l'année 2021 à l'année 2025.
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globalement sur la facilitation du transport et des échanges, la production et l'interconnexion des réseaux électriques et de communications, le marché commun et la diversification économique et le capital humain, visent à renforcer de manière pérenne l'intégration physique et commerciale conformément aux Objectifs du millénaire pour le développement des Nations Unies et l'Agenda 2063 de l'Union Africaine. Les sources de financement de ces projets viennent à la fois : d'AFRIXIMBANK (1 milliard d'euros), BDEAC (471 millions d'euros), BAD (470 millions d'euros), le groupe de la Banque Mondiale (385 millions de dollars), SX CAPITAL HOLDINGS (2 millions d'euros), ainsi que d'autres partenaires ayant manifesté leur intérêt tels que la Banque Islamique de Développement, OLAM, BADEA, SOGEA-SATOM, STOA, JMC PROJECTS INDIA, la Chambre de commerce scandinave.
L'efficacité de la vision CEMAC qui se traduit à travers le Programme Économique Régional (PER), requiert l'assentiment de l'opinion publique et de chaque pays membres dont les gouvernements ont la fonction d'élaborer les PER-VOLET-PAYS avec le concours des services de la Commission de la CEMAC, pour servir de cadre au financement communautaire. Le but du PER-VOLET-PAYS est donc d'harmoniser la vision communautaire du développement avec les différentes conceptions prévues par les États membres dans leurs plan d'émergence et partant d'éviter tout chevauchement entre la CEMAC et ses pays membres dans la prise en charge des réalités inhérentes aux localités des pays de la communauté. Les cinq grands principes232 qui gouvernent le fonctionnement des PER-VOLET-PAYS sont : la participation de la société civile dans l'élaboration des programmes nationaux du PER par les cellules nationales ; la gestion axée sur les résultats à l'effet d'impacter massivement les couches les plus pauvres de la communauté ; la priorisation des projets à forte valeur intégrative pour la communauté ; la valorisation du PPP ; la lutte contre les avatars de la pauvreté au sein de la communauté.
En osmose avec les documents nationaux de stratégie pour la croissance des pays membres de la CEMAC, le PER à l'horizon 2025 regroupe un ensemble de projets à l'effet de favoriser l'intégration et partant le développement de la sous-région qui s'articulent autour des 4 axes des projets intégrateurs à savoir233 :
Axe n° 1 - facilitation du transport et des échanges : construction d'un pont sur le fleuve Ntem et facilitation du transport, et de la sécurité routière sur la route transfrontalière Kribi-Campo-Bata reliant le Cameroun et la Guinée équatoriale ; construction de la voie express Lolabé-Campo de 40 km entre le Cameroun et la Guinée équatoriale ; construction
232 Programme Economique Régional (PER/CEMAC), volet Cameroun, mai 2011, p 5. Voir aussi Programme Economique Régional (PER/CEMAC), volet Centrafrique, mai 2011, 38 p ; Programme Economique Régional (PER/CEMAC), volet Congo, mai 2011, 37 p ; Programme Economique Régional (PER/CEMAC), volet Gabon, mai 2011, 41 p ; Programme Economique Régional (PER/CEMAC), volet Guinée Equatoriale, mai 2011, 38 p. Programme Economique Régional (PER/CEMAC), volet Tchad, mai 2011, 48 p.
233 Page officielle Facebook de la commission de la CEMAC, [en ligne] publication du 18 novembre 2020 à 15heures 25 minutes https://www.facebook.com/849287225196384/posts/2565850136873409/ consulté le 05 mars 2021.
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des tronçons manquants d'une longueur de 179 km de la route Ndendé-Dolisie du corridor234 Libreville-Brazzaville ; construction de la route Kogo-Akurenam de 230 km pour relier le sud-est de la Guinée équatoriale au Gabon ; corridor Brazzaville-Ouesso-Bangui-Ndjamena reliant le Congo, la Centrafrique et le Tchad.
Axe n° 2 - Production et interconnexion des réseaux électriques et de communications : aménagement hydroélectrique des lignes électriques entre le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Centrafrique) ; interconnexion du Cameroun avec les pays de la CEMAC par la fibre optique.
Axe n° 3 - marché commun et diversification économique : construction du port sec de Dolisie du corridor Gabon-Congo ; construction du port sec de Beloko du corridor Douala-Bangui.
Axe n° 4 - capital humain : université inter-États Cameroun-Congo.
Au demeurant, la réalisation de ces différents projets transfrontaliers relatifs à la construction des routes, des ponts, des ports secs et des voies de télécommunication vise à sortir les pays membres de leur autarcie pour la mise en oeuvre toujours plus effective d'un véritable marché communautaire.
234 Un corridor est un espace géographique où les régions sont parfaitement interconnectées par des liaisons terrestres ou maritimes, indispensable pour desservir les économies des pays enclavés dont l'exploitation des infrastructures peut être collective parlant des corridors de fret (ou freeway en langue anglaise.)
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En conclusion et au regard de ce qui précède où il était question de faire une radioscopie des termes de référence de la coopération entre l'Union Européenne et la CEMAC, nous avons tout d'abord présenté le contexte d'émergence de la CEMAC et de l'Union Européenne, en s'appesantissant tour à tour sur le volet historique de ladite coopération, ainsi que les enjeux qui gouvernent cette dernière tels que : la pérennisation des liens de la domination métropolitaine subies par les anciennes colonies de la région de l'Afrique centrale, dans un contexte de promotion du développement socioéconomique et politique. Cela étant, les financements de l'Union Européenne dans le cadre des 10e et 11e FED se sont présentés comme des instruments au service de l'objectif escompté en zone CEMAC, à travers des programmes tels que : le Programme d'Appui au Commerce et à l'Intégration Économique (PACIE), le Programme de Restructuration et de mise à Niveau de l'Afrique Centrale (PRMN) pour le compte du 10e FED et l'Instrument Contribuant à la Stabilité et à la Paix (ICSP) et la Facilité de Coopération Technique V (FCT V) du 11e FED. À cela s'ajoute les initiatives propres à la CEMAC qui tendent vers plus de « démarginalisation » en ce sens que cette sous-région a pour ambition à l'horizon 2025 à travers sa vision de parvenir à l'émergence en passant par le renforcement de l'intégration. En telle occurrence, la CEMAC a engagé d'une part des Programmes de Réformes Économiques et Financières (PREF-CEMAC) qui reposent sur cinq piliers : la politique budgétaire, la politique monétaire et le renforcement su système financier, les réformes structurelles, l'intégration nationale et la coopération internationale ; et d'autre part, la première phase du Programme Économique Régional (PER 1) ainsi que la deuxième phase de celui-ci, bien que les échéances prévues pour leur exécution se soient soldés par un glissement. À titre d'illustration, le financement des 11 Projets intégrateurs de la deuxième phase du Programme Économique Régional (PER 2) prévu pour la période allant de 2017 à 2021, n'a pu être obtenu qu'en novembre 2020, suite à une table ronde tenue à Paris, initiée par la Conférence des Chefs d'États de la CEMAC. Un tel retard dans la mise en oeuvre des politiques de développement communautaire couplé aux autres insuffisances organisationnelles et environnementales desdits programmes demeure un plomb dans l'aile de l'institution sous-régionale.
LES DÉTERMINANTS DE L'AIDE
EUROPÉENNE ET LES VOIES
D'OPTIMISATION DE LA COOPÉRATION
UNION EUROPÉENNE CEMAC : VERS LA
DÉMARGINALISATION DE LA CEMAC
DEUXIÈME PARTIE :
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Dans la perspective de la « démarginalisation » de la CEMAC pour sortir du peloton des pays sous-développés, la contribution de l'Union Européenne repose sur un ensemble de déterminants (chapitre III) qui sont les principes et les mécanismes mis en oeuvre par cette Organisation régionale afin d'accompagner la CEMAC dans son processus d'intégration sous-régionale et partant, son développement. Parmi ces principes figurent : le respect de l'État de droit, la conditionnalité du dialogue politique comme regard posé par les partenaires européens sur la gouvernance des pays de la CEMAC, ainsi que la lutte contre la corruption. Le non-respect de ces principes de coopération donnant lieu à des sanctions qui portent un coup fatal à l'économie des pays ciblés dans le domaine des différents programmes de développement. À coté de cela, s'ajoute comme déterminants, les mécanismes de financement de l'Union Européenne qui sont une menace pour la stabilité et l'intégration sous-régionale en zone CEMAC où il existe des modes de levée des fonds autonomes bien que limités par le déficit d'engagement nécessaire des États membres n'ayant pas toujours les moyens financiers suffisants pour réaliser les objectifs escomptés. Ces mécanismes de recouvrement propres à la CEMAC renvoient à : la Taxe Communautaire d'Intégration (TCI), le Fonds de Développement de la CEMAC (FODEC), ou le Fonds Émergence CEMAC, opérationnel depuis 2013. Ceci étant, après une radiographie de la contribution de l'Union Européenne dans le processus d'intégration de la CEMAC, comment justifier l'inefficacité des programmes de l'Union Européenne en dépit du volume des moyens techniques et financiers mobilisés dans la cadre de la consolidation de l'intégration de la CEMAC sur les plans : politique, économique et social et comment la CEMAC peut-elle tirer meilleure parti de la contribution européenne pour intensifier son processus d'intégration en vue de l'optimisation de ladite coopération (chapitre IV) ?
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CHAPITRE III : LES DÉTERMINANTS DE LA CONTRIBUTION EUROPÉENNE DANS LE DÉVELOPPEMENT DE LA CEMAC.
Les piliers sur lesquels reposent la coopération entre l'Union Européenne et la CEMAC sont de divers ordres alliant à la fois des principes tout comme des mécanismes de financement (section I). Ces déterminants sont jugés nécessaires pour l'établissement des échanges entre ces deux méta-entités et se présentent comme des conditionnalités dont les corollaires affectent la cible à atteindre, en l'occurrence les couches les plus diverses de la communauté de l'Afrique centrale, à qui sont destinés prioritairement les programmes de développement en vue d'un mieux-être. En telle occurrence, l'évaluation desdits programmes à partir d'une matrice S.W.O.T. (section II) nous permettra de lever le voile sur les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces qui guettent le déploiement de la coopération Union Européenne - CEMAC.
SECTION I : LES PRINCIPES ET MÉCANISMES DE FINANCEMENT DE LA COOPÉRATION UNION EUROPÉENNE - CEMAC.
La coopération entre l'Union Européenne et CEMAC repose sur un ensemble de principes (paragraphe I) essentiels et fondamentaux d'ordre sociopolitique et économiques parmi lesquels le respect des principes de démocratie et d'État de droit, mis en articulations par des mécanismes de financement, malgré les freins observables (paragraphe II) liés à la contestation des APE et la concurrence des puissances étrangères.
PARAGRAPHE I : LES PRINCIPES DE LA COOPÉRATION UNION EUROPÉENNE - CEMAC.
A- Le respect des conditionnalités d'ordre sociopolitique.
Avec l'avènement de l'Union Européenne, les exigences du respect de l'État de droit et des droits de l'Homme sont de plus en plus prises en compte. Historiquement, l'Annexe IV de l'Accord de Lomé II s'est intéressé le premier aux droits humains à travers une déclaration commune sur les droits des travailleurs - exerçant légalement une activité salariée - ressortissants des États ACP à qui aucune discrimination ne devait leur être faite en raison de leur nationalité. La Convention de Lomé III n'est pas en reste et affirme dans son préambule « [son] attachement aux principes de [la] Charte [des Nations Unies] et [sa] foi dans les droits fondamentaux de l'Homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité des droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations grandes et petites ». Dans la même veine, l'article 4 dudit Accord stipulait que « la coopération ACP-CEE appuie les efforts des États ACP en vue d'un développement plus autonome et auto-entretenu fondé sur leurs valeurs sociales et culturelles, leurs capacités humaines, leurs ressources naturelles, leurs potentialités économiques afin de promouvoir le progrès social et économique des États ACP et le bien-être de leurs populations, par la satisfaction de leurs besoins fondamentaux, la reconnaissance du rôle de la femme et de l'épanouissement des capacités humaines dans le respect de leur dignité ». Tout comme le préambule sus-cité, celui de la quatrième Convention de Lomé faisait référence dans les mêmes termes à la promotion des droits humains à l'instar de l'alinéa 3 de l'article 5 de ladite Convention qui ira plus loin à travers
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une possibilité de financement des activités liées aux droits humains. Cet article énonçait qu' « à la demande des États ACP, des moyens financiers pourront être consacrés, en conformité avec les règles de la coopération pour le financement du développement, à la promotion des droits de l'homme dans les États ACP, au travers d'actions concrètes, publiques ou privées, qui seraient décidées, en particulier dans le domaine juridique, en liaison avec des organismes dont la compétence en la matière est reconnue internationalement.» À partir de 1995, les exigences de démocratie et de respect de l'État de droit se font plus explicites en relation avec le développement conformément à l'article 5 de la quatrième Convention révisée de Lomé qui stipule que « le respect des droits de l'Homme, des principes démocratiques et de l'État de droit, sur lequel se fondent les relations entre les États ACP et la Communauté ainsi que toute les dispositions de la présente convention, et qui inspire les politiques internes et internationales des parties contractantes, constitue un élément essentiel de la présente convention235», dont la transgression entraine des sanctions suivant les termes de l'article 366 bis 236 de ladite convention. À titre d'illustration, le Togo du général EYADEMA GNASSINGBE a été mis en cause237 en 1992 pour violation grave les droits de l'Homme perpétrés par ses forces de l'ordre et en 1998 pour irrégularité aux élections présidentielles. Ces éléments essentiels sont repris dans l'Accord de Cotonou révisé qui précise que « Le respect de tous les droits de l'homme et des libertés fondamentales, y compris le respect des droits sociaux fondamentaux, la démocratie basée sur l'État de droit, et une gestion transparente et responsable des affaires publiques font partie intégrante du développement durable238. » En cas de non respect de ces conditionnalités politiques, l'article 96 dudit accord doit être appliqué.
CEMAC.
D'après l'Accord de Cotonou révisé, « Les parties mènent, de façon régulière, un dialogue politique global, équilibré et approfondi conduisant à des engagements mutuels239.» Ces parties en effet renvoient d'une part à la Communauté et aux États membres de l'Union Européenne et, d'autre part, à chaque État ACP - parmi lesquels les États de la CEMAC -, en vertu des dispositions de l'article 96 dudit Traité. Ce dialogue politique vise plusieurs objectifs notamment : l'échange d'informations entre les parties prenantes ; l'harmonisation des points de vue à travers la compréhension mutuelle ; la définition des priorités et principes communs dans les divers domaines de coopération prévus par l'Accord ; le recours aux consultations et le renforcement de la coopération entre les parties au sein des instances internationales ; le développement du multilatéralisme ; le recours aux procédures selon les articles 96 et 97 de l'Accord, en cas de situations relatives au non-respect des éléments
235 En référence à l'article 5, alinéa 1 de l'Accord portant modification de la quatrième convention ACP-CE de Lomé, signé à Maurice le 4 novembre 1995, p 29.
236 Article 366 bis de l'Accord portant modification de la quatrième convention ACP-CE de Lomé, op. cit, pp 73-75. À ce propos, le Togo est tombé sous le coup des sanctions européennes en 1992, 1998 lors du régime du général EYADEMA GNASSINGBE.
237 Sont également tombés sous le coup des sanctions européennes : Sao Tomé et Principe et la Sierra Léone en 1995 ; le Niger, la Guinée Bissau, les Comores en 1999 ; la Côte d'Ivoire en 2000.
238 Article 9, alinéa 1 de l'Accord de Cotonou révisé à Ouagadougou le 22 juin 2010.
239 Article 8, alinéa 1 de l'Accord de Cotonou révisé... op. cit.
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essentiels concernant les droits de l'homme, les principes démocratiques, l'État de droit, et la bonne gestion des affaires publiques prévus par l'article 9. L'article 96 prévoit en effet qu'une des parties peut fournir à l'autre des informations à titre consultatif s'il est constaté que celle-ci a manqué à une obligation découlant du respect des droits humains relatifs aux normes essentielles de l'article 9. Lesdites consultations commencent au plus tard trente jours après l'invitation de l'une des parties et ne durent pas plus de vingt jours. En cas de refus de consultation ou de dénouement inacceptable au terme de celle-ci, des « mesures appropriées peuvent être prises240 » en termes de sanctions, lesquelles sont levées dès que « les raisons qui les ont motivées disparaissent241.» Le dialogue politique entre les différentes parties a en outre pour finalités de contribuer en principe à l'intégration régionale ou continentale des États ACP, en contribuant à la paix, la stabilité, la sécurité et la promotion d'un environnement politique stable et démocratique, de favoriser la coopération à travers le développement des politiques sectorielles liées aux questions environnementales, climatiques, migratoires et d'égalité entre les hommes et les femmes. C'est dire que l'Accord de Cotonou révisé repose sur le pilier de la coopération au développement à travers des thèmes politiques spécifiques tels que : le commerce des armes, les dépenses militaires excessives, les drogues, la criminalité organisée, le travail des enfants, les discriminations de toutes sortes liées à la race, la couleur de peau, le sexe, la langue, la religion, la fortune, l'opinion politique, la nationalité ou toute autre situation. C'est ainsi qu'une évaluation régulière des évolutions du respect de ses normes essentiels de l'Accord est prévue par l'alinéa 4 de l'article 8 dudit traité. Du point de vue sécuritaire, l'Accord de Cotonou révisé a prévu l'implémentation d'un dialogue entre ses parties prenantes et d'autres organisations régionales pertinentes de la sphère ACP à l'instar de l'Union Africaine, en vue de prévenir et de résoudre les conflits et restaurer la paix et la stabilité démocratique. Peuvent également être associés au dialogue politique, les organisations de la société civile, les parlements nationaux, de manière formelle ou informelle.
B- L'implémentation des bonnes pratiques macroéconomiques en termes de
conditionnalités préalables à la coopération.
Selon René DUMONT, « La corruption était, certes connue du milieu colonial, [...] elle sembla prendre dans certains pays, du Nigéria au Centrafrique, au Congo et au Gabon, de la Côte d'Ivoire au Dahomey, des proportions effarantes 242 .» Selon le rapport de Transparency international de 2008, plusieurs pays de l'Afrique centrale figurent parmi les plus corrompus du monde d'où les réformes mises en oeuvre dans le cadre des PIR du 10e FED relatives à la gouvernance économique, à l'assainissement des finances publiques, de la qualité de la dépense, et l'amélioration du climat des affaires. En outre, le classement Doing Business de la Banque Mondiale indique que les résultats du secteur privé en matière de compétitivité sont très faibles, à cause des multiples entraves économiques, structurelles et institutionnelles à l'instar de la corruption, qui constitue un obstacle à la croissance saine et
240 Article 96, alinéa 2(a) de l'Accord de Cotonou révisé... op. cit
241 Ibid.
242 René (DUMONT), L'Afrique noire est mal partie... op cit, p 77.
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soutenue. Avec l'avènement de l'Accord de Cotonou révisé, la coopération vise à « promouvoir les initiatives et les politiques régionales relatives à la sécurité, y compris le contrôle des armes, les actions antidrogue, le crime organisé, le blanchiment de capitaux, la fraude et la corruption243 ». Ainsi, « les parties oeuvrent ensemble pour lutter contre la fraude et la corruption à tous les niveaux de la société244». La lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance constituent au regard dudit Traité un élément fondamental dont les cas graves de violation traduisent un motif de consultation. En effet, « Les parties considèrent que, dans les cas où la Communauté est un partenaire important en termes d'appui financier aux politiques et programmes économiques et sectoriels, les cas graves de corruption font l'objet de consultations entre les parties245.» La partie auprès de laquelle a été constatés des cas graves de corruption est appelée en conformité avec le droit international à prendre des mesures immédiates et proportionnelles à l'amplitude des infractions commises dont la priorité doit être accordée aux décisions qui ne perturbent pas l'application de l'Accord sachant que la suspension est le dernier recours. Des efforts sont par ailleurs faits par l'ensemble des États membres de la CEMAC à l'instar du Réseau des Institutions Nationales Anti-corruption en Afrique Centrale (RINAC) 246 dont le siège se trouve depuis 2015 au Gabon qui dispose d'une Commission nationale de lutte contre l'enrichissement illicite (CNLCEI). La Commission Nationale Anti-corruption (CONAC) de l'Etat du Cameroun quant à elle et conformément à son rapport 2017 rendu public en décembre 2018 assure qu'elle a pu éviter de perdre une enveloppe globale de 375 milliards de francs CFA au cours de l'année 2017. À côté de cette institution, d'autres structures de lutte contre la corruption existent au Cameroun à l'instar de l'Agence d'Investigation Financière (ANIF), du Tribunal Criminel Spécial (TCS), des services du Contrôle Supérieur de l'État et de la Chambre judiciaire de la Cour suprême.
épée de Damoclès pour la CEMAC.
Les sanctions économiques dans le cadre de la coopération entre l'Union Européenne et la CEMAC, sont tributaires du non-respect des éléments essentiels et fondamentaux en termes de respect des principes politiques de démocratie, de droits de l'homme, d'État de droit ainsi que de bonne gouvernance. Plusieurs mesures coercitives existent le cas échéant en fonction de l'amplitude des violations aux clauses de l'Accord de Cotonou révisé, à savoir : « les démarches confidentielles ou publiques, la modification du contenu des programmes de coopération ou des canaux utilisés, le report des signatures ou des décisions nécessaires à la mise en oeuvre de la coopération, la réduction des programmes de coopération culturelle, scientifique et technique, le report de la tenue d'une commission mixte, la suspension des contacts bilatéraux à haut niveau, l'ajournement de nouveaux projets, le refus de donner suite à des initiatives du partenaire, des embargos commerciaux, la suspension des ventes d'armes et la coopération militaire et la suspension de la
243 Article 29, alinéa 1 (b) de l'Accord de Cotonou révisé ... op. cit.
244 Article 33, alinéa 2 de l'Accord de Cotonou révisé ... op. cit.
245 Article 97, alinéa 1 de l'Accord de Cotonou révisé ... op. cit.
246 Le RINAC qui est une institution de la CEEAC a été créée en 2012 mais son lancement s'est fait en 2015.
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coopération avec les États concernés247 » en dernier recours. Ces sanctions obéissent à des critères de cohérence avec les mesures adoptées par l'ensemble des parties, et, ne devraient pas porter atteinte à l'épanouissement de la société civile du pays mis en cause dont les minorités occupent une place centrale. Malheureusement, les couches les plus vulnérables de la société sont les premières victimes des sanctions économiques dont les externalités s'étendent à l'ensemble du pays incriminé et de la région dudit pays affectant durablement le développement national et le processus d'intégration par le truchement des échanges qui accusent un ralentissement. Le cas évocateur du Togo tombé sous le coup des sanctions économiques de l'Union Européenne en 1993 pour violation des droits de l'Homme et en 1998 pour violation graves des principes démocratiques a ainsi entrainé la suspension de l'aide européenne, au moment de Convention de Lomé IV et IV bis. Afin de pallier à la condamnation abusive des populations issues d'un pays victime de ces pénalités, un ciblage dans les mesures de contrainte serait donc à privilégier allant des sanctions financières personnalisées aux pénalités diplomatiques à l'effet de restreindre à titre illustratif la mobilité des personnes incriminées.
PARAGRAPHE II : LES MÉCANISMES DE FINANCEMENT ET LES FREINS DE LA COOPÉRATION UNION EUROPÉENNE - CEMAC.
L'Union Européenne dispose de plusieurs programmes de financement pour les ressortissants248 de ses États membres selon un mode qui peut être direct ou indirect249. L'octroi des financements directs est géré par les institutions européennes sous la forme de subventions250 ou de marchés251 tandis que les autorités nationales ou régionales de l'Union Européenne - à qui il faut s'adresser pour recevoir des financements - sont chargées en ce qui les concerne du financement indirect dont le budget de l'Union représente 80% à travers cinq grands fonds structurels et d'investissement européens à savoir : le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER); le Fonds Social Européen (FSE) ; le Fonds de Cohésion (FC) ; le Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche (FEAMP). À côté
247 Lantame Jean (NIKABOU), Les conventions ACP-EU et les sanctions économiques ... op. cit, p 87.
248 L'Union Européenne octroie des financements dans les domaines suivants : développement urbain et régional, emploi et insertion sociale, agriculture et développement rural, affaires maritimes et pêche, recherche et innovation, aide humanitaire. Peuvent solliciter des financements : des agriculteurs européens, des chercheurs dont le programme « Horizon 2020 » a été évalué entre 2014 et 2020 à hauteur de 80 milliards d'euros, des jeunes en quête de formation académique à travers le programme « Erasmus », des ONG et organisations de la société civile à conditions d'exercer des activités à but non lucratif dans les domaines de l'Union Européenne, des Petites et moyennes entreprises.
249 Voir https://europa.eu/youreurope/business/finance-funding/getting-funding/eu-funding-programmes/index_ fr.htm consulté le 20 février 2021.
250 Ibid. Les subventions sont accordées suite aux appels à propositions à des entreprises ou organisations qui
gèrent des projets conformes aux intérêts de l'Union Européenne.
251 Ibidem. Les avis de marchés sont publiés par les institutions de l'Union Européenne en vue de l'achat des services ou biens nécessaires à leurs activités tels que : des études, des formations, des conférences ou des équipements.
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de ces Fonds structurels et programmes sectoriels252 dédiés aux projets locaux européens, il existe des Fonds pour l'action extérieure, dédiés au financement des projets de développement dans les pays hors Union Européenne253. Parmi les Fonds pour les actions de l'Europe dans le monde, on distingue : le Fonds Européen de Développement (FED)254 pour les pays et territoires en voie de développement d'Afrique, des Caraïbes, du Pacifique et des territoires d'Outre-mer ; l'Instrument de pré-adhésion (IPA) pour les pays candidats à l'adhésion à l'Union Européenne ; l'Instrument de coopération au Développement (ICD) pour les régions d'Asie, d'Amérique latine, du Moyen-Orient, et l'Afrique du Sud ; l'Instrument de partenariat (IP) ; l'Instrument européen de voisinage (IEV); les Volontaires de l'aide de l'Union Européenne ; l'Instrument de coopération pour la sûreté nucléaire ; l'Instrument de stabilité (IDS) ; l'Instrument européen pour la démocratie et les droits de l'Homme ; l'assistance macro-financière. Dans le cadre des mécanismes de financement liés à la coopération UE-ACP, l'article 3 de l'Annexe 4 de l'Accord de Cotonou révisé précise que les ressources qui doivent être allouées en fonction de « critères standards, objectifs et transparents » se composent d'une enveloppe programmable et d'une autre destinée à couvrir des besoins imprévus. Concernant le cas spécifique du FED, il existe un Fonds régional APE (FORAPE) où les porteurs de projets éligibles sont aussi bien les États bénéficiaires, les opérateurs européens, les agences des Nations Unies, que les entreprises et les ONG de la zone Afrique-Caraïbes-Pacifique-territoires d'outre-mer, pour le développement des secteurs tels que : l'agriculture durable ; la sécurité alimentaire; la gouvernance, les réformes et finances publiques ; l'énergie, la santé, les infrastructures et les transports ; l'éducation ; l'environnement, les ressources naturelles et le climat ; l'eau et l'assainissement ; l'emploi, la formation professionnelle et, le développement du secteur privé ; la protection sociale ; les affaires, l'intégration des marchés et le commerce. Quoique, « celui qui prête peut poser des conditions politiques ; ses arrière-pensées ne coïncident pas forcement avec les nécessités du développement et les seuls intérêts du pays bénéficiaire. »255. Ainsi, « les pays donateurs, tels les États-Unis et les pays de l'Union européenne, ont certainement un incitatif à octroyer de l'aide pour protéger leurs intérêts quant à la production de matières primaires, notamment le pétrole.256» À partir de l'année 2021, l'Union Européenne a décidé d'agir autrement en matière de paix et de sécurité en Afrique. En telle occurrence, Bruxelles a prévu de nouveaux modes de financement257 en s'adressant directement aux États africains en leur fournissant le soutien logistique et technique nécessaires en remplacement du fond dédié à l'Union Africaine pour la résolution des conflits. Ce contournement de l'organisation panafricaine pour contribuer directement aux initiatives nationales et sous-régionales à
252 Ces programmes sont directement gérés par la Commission de l'Union Européenne ou ses agences exécutives et peuvent bénéficier à des pays non européens à l'instar du Programme « Erasmus ».
253 Voir https://www.economie.gouv.fr/entreprises/conseil-financements# consulté le 26 avril 2021.
254 Voir https://www.touteleurope.eu/l-europe-et-moi/fonds-europeen-de-developpement-fed/ consulté le 26 avril 2021. À partir de la période 2021-2027 le FED ainsi que l'IEV, l'ICD, l'IP seront intégrés à l'Instrument européen pour le voisinage, le développement et la coopération internationale (NDICI).
255 René (DUMONT), L'Afrique noire est mal partie... op cit, p 99.
256 Alexandre (FORTIER-LABONTE), L'aide au développement ... op. cit, p 83.
257 Voir International Crisis Group, Nouveaux modes de financements de l'UE en faveur de la paix et de la sécurité africaines, Rapport Afrique N° 297, 14 janvier 2021, 35 p.
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l'avantage de procurer plus de flexibilité à l'UE au détriment de l'UA qui bénéficiait depuis 2004 d'une initiative européenne : l'Aide pour la paix en Afrique (APF).
« démarginalisation ».
D'ici 2025, les trois phases du PER258 requièrent un montant d'environ 20 000 milliards de Francs CFA. La mise en place effective du PER devrait favoriser la dynamisation des Investissements Directs Etrangers (IDE) dans la zone CEMAC. L'amorçage de ce programme repose sur plusieurs types de ressources parmi lesquelles : 1) une partie des recettes de la TCI259 ( Taxe Communautaire d'Intégration) ; 2) le Fonds de Développement Communautaire (FODEC) ; 3) les fonds concessionnaires liés au Partenariat Publics Privés (PPP) ; 4) le Fonds d'investissement Régional « Fonds Émergence CEMAC » , alimenté par une redevance sur les revenus pétroliers pour la gestion des trois guichets sectoriels que sont : le guichet Energie ; le guichet Infrastructures ; le guichet Général260 ainsi que 5) le fonds carbone et 6) le Fonds pour le développement de l'économie verte en Afrique centrale (FEVAC).
Dans le cadre du projet 7 du PER 1 lié à la sécurisation la Taxe Communautaire d'Intégration (TCI)261 des actions ont été prévues pour assurer sa disponibilité et son recouvrement par la C-CEMAC.
a) l'application du principe de la disponibilité intégrale de la TCI a pour but d'éviter que le versement des États membres ne se limite à leur contribution au budget de fonctionnement de la Communauté, mais qu'il s'étende également au financement des investissements communautaires puisque la modicité des moyens de la TCI favorise le déficit infrastructurel.
b) la sécurisation du recouvrement de la TCI permet d'éviter les écarts en : déterminant une assiette uniforme dans tous les États membres ; en implémentant le système SYDONIA++262 pour l'autonomisation des déclarations en douanes ainsi qu'en déployant la brigade communautaire pour le contrôle de la liquidation de la TCI.
À côté de la TCI, le Fonds de Développement de la CEMAC (FODEC) constitue un autre moyen de financement. Il est alimenté par 1% de la Taxe Communautaire d'Intégration (TCI) prélevée sur les importations des pays tiers, une partie des bénéfices de la BEAC, des produits de placements effectués par la BDEAC et des opérations spéciales et, ses différentes ressources sont affectées au financement du budget des institutions de la CEMAC ainsi que pour la réalisation des projets intégrateurs263.
Le Partenariats Publics Privés (concessions PPP) quant à lui vise l'accélération des réformes institutionnelles, juridiques et réglementaires. Il permet l'implication du secteur
258 Rapport final, Programme Economique Régionale 2010-2015, CEMAC 2025 : Vers une économie régionale intégrée et émergente, Volume 1, octobre 2009, p 15.
259 La TCI a été institué par la CEMAC depuis le 1er janvier 2002, année qui marque également la création du FODEC.
260 Ce guichet est constitué des filières telles que les mines, les BTP, l'agriculture et l'exploitation forestière.
261 Plan opérationnel 2011-2015, Programme Economique Régional ... op. cit, p 27.
262 Le Système Douanier Automatisé (SYDONIA) est un mécanisme d'information douanière pour la fluctuation des transports.
263 CEEAC/CEMAC/UE, Document de stratégie de coopération régionale et Programme indicatif régional 20032007 9e FED, 26 juin 2007, p 52.
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privé dans les grands projets d'infrastructure, la promotion des investissements directs étrangers.
La mise en place du Fonds Émergence CEMAC, opérationnel depuis 2013, constitue le levier financier complémentaire et indispensable à la mise en place d'un nouveau cadre pour les PPP, tout comme le Fonds carbone et le Fonds vert. Il permet le démarrage des investissements de grande envergure pour l'inclusion de la Communauté par un réseau d'infrastructures multiformes. Les capitaux du Fonds servent principalement au cofinancement des projets du PER-CEMAC, avec d'autres banques partenaires d'envergure régionale ou internationale.
B- Les freins de la coopération Union Européenne - CEMAC.
démantèlement des barrières douanières.
D'après les termes des experts du cabinet MIMA recueillies à Douala le 29 novembre 2016, les externalités des APE sont néfastes pour le développement des entreprises communautaires264. L'une des premières conséquences négatives des Accords de Partenariat Économiques (APE) est le recul de l'intégration sous-régionale qui reste faible contrairement aux autres régions du continent265 avec en sus, la perte d'importantes recettes douanières nécessaires au développement en zone CEMAC, ce qui entraine localement l'augmentation des impôts en guise de compensation. En telle occurrence, l'APE ratifié le 22 juillet 2015 par le Cameroun est une victoire à la Pyrrhus, étant entendu qu'il faut d'abord développer l'industrie pour tirer avantage du commerce comme le fait l'Union Européenne, au lieu de vendre à perte les produits de base auxquels il n'y a pas de valeur ajoutée. Au préalable, la CEMAC nécessite des infrastructures telles que la fibre optique, des routes, des barrages hydroélectriques, des ponts, des ports, des aéroports afin de compétir avec les multinationales européennes subventionnées qui ont pu mettre sur pied des industries lourdes et sophistiquées. Le marché européen est-il vraiment ouvert, tel que ses représentants le prétendent ? Pour les entrepreneurs camerounais, peu s'en faut266 à cause des normes qui sont en réalité des barrières non tarifaires pour les produits étrangers, tandis que les entreprises européennes ont la part belle en Afrique.
Vendredi le 3 mars 2017, le Comité ministériel des négociations APE (COMINA), réuni à Douala, a décidé que les autres pays de la sous-région ne s'arrimeront pas à l'accord d'étape signé par le Cameroun. La 16e session du COMINA avait pour but d'examiner la position régionale à adopter à l'égard de la décision de l'Union européenne qui proposait aux autres Etats de la sous-région d'adhérer à l'Accord d'étape signé par le Cameroun. En revanche, le comité ministériel a adopté la position « de ne pas adhérer à l'Accord d'étape en l'état267». Parmi les options qui se présentaient à l'Afrique centrale, il s'agissait « soit d'adhérer individuellement ou collectivement à l'Accord d'étape en l'état tel que proposé par la partie européenne ; soit d'y adhérer sous réserve que des amendements soient apportés
264 Voir https://actucameroun.com/2016/12/05/cameroun-ape-dures-realites-dun-accord-passe-lunion-
europeenne-cameroon/ consulté le 05 mai 2021.
265 Ibid.
266 Ibidem.
267 Voir http://news.alibreville.com/h/71069.html consulté le 05 mai 2021.
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dans certains domaines, ou encore d'observer le statu quo actuel qui apparait pour beaucoup comme le moindre mal268». Toutefois, si elle refuse catégoriquement de s'arrimer à l'Accord intérimaire entre le Cameroun et l'UE, la CEMAC n'est pas dans la logique de rompre définitivement avec la partie européenne afin que des solutions soient énoncées dans le sens de la reprise des négociations, mais pas à tous les prix.
Le 10 novembre 2020 et en réponse à un courrier de l'Union Européenne daté du 14 août 2020, le Cameroun s'est ravisé en maintenant la suspension du démantèlement tarifaire prévu par l'Accord de Partenariat Économique (APE). «Faisant suite au dialogue initié par l'Union Européenne concernant la suspension temporaire par le Cameroun de la cinquième phase du calendrier de démantèlement tarifaire de l'APE bilatéral Cameroun-Union européenne, en ce qui concerne le passage au démantèlement de 45 à 60% du droit de douane sur les produits du 2e groupe et du début de démantèlement des produits du troisième groupe, et conformément aux conclusions et recommandations issues de la session extraordinaire virtuelle du Comité APE tenue le 28 octobre 2020, j'ai l'honneur de vous réitérer que le gouvernement du Cameroun, en dépit de la récusation par vos soins de l'article 31 de l'APE, a pris la décision de bonne foi, à la lumière des dispositions de l'article 57 de la Convention de Vienne de 1969 sur les traités internationaux, relativement au cas de force majeure. Celles-ci permettent en effet à une partie au Traité, de suspendre partiellement ou totalement l'application d'un Accord en raison de circonstances irrésistibles et imprévisibles269 », écrit Alamine Ousmane Mey, pour justifier la position du Cameroun. En effet, l'APE est mis en oeuvre par le Cameroun depuis le 4 août 2016. Cet accord consacre l'ouverture du marché camerounais aux importations de l'UE en trois étapes correspondant aux trois groupes de produits à libéraliser selon leur nature. Pour les produits du premier groupe, le démantèlement qui a commencé le 4 août 2016, à un rythme de décote de 25% par an sur le droit de douane applicable, a été rendu à 100% depuis le 4 août 2019. Les produits du second groupe, dont le démantèlement a commencé le 4 août 2017, à un rythme de décote de 15% par an sur le droit de douane, est rendu à 45% depuis le 4 août 2019 et devait s'accélérer à 60% dès le 4 août 2020. Au demeurant, plus de 16 milliards FCFA de moins-values budgétaires ont été enregistrées depuis le début du démantèlement.
en Afrique centrale.
Pour la Russie, le continent africain figure parmi ses priorités. Ainsi, le monde des affaires russe ne cesse de multiplier ses services en Afrique grâce aux grandes firmes de l'industrie du pétrole en l'occurrence Lukoil, Gazprom, Rosatom. En outre, la Russie a réuni en marge des cinquantenaires des indépendances que les États africains ont organisé, plus de quatre cents participants, dont des parlementaires et des hommes d'affaires russes et d'autres venant de 39 pays d'Afrique, dans le cadre de la conférence parlementaire internationale intitulée : « Russie-Afrique : les perspectives de la coopération », qui s'est tenue en juin 2010 à Moscou, avec pour objectif est de renforcer, non seulement les échanges politiques et économiques.
À côté de la Russie, la Chine qui ne dispose pas d'autant de ressources naturelles éprouve un vif intérêt pour l'Afrique sur la base de plusieurs critères. Ainsi, dans le cadre de
268 Ibid.
269 Voir https://www.investiraucameroun.com/actualites-investir-au-cameroun/1111-15541-ape-malgre-les-protestations-de-l-ue-le-cameroun-maintient-la-suspension-du-demantelement-tarifaire-jusqu-a-fin-2020 consulté le 05 mai 2021.
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sa coopération avec les pays d'Afrique, la Chine : « - fournit une aide étrangère toujours selon les principes d'égalité et d'avantages mutuels, - n'impose jamais aucune condition, ni ne réclame aucun privilège, lorsqu'elle fournit une aide, - s'efforce d'alléger du mieux possible le fardeau des pays bénéficiaires, - a pour but d'aider les pays bénéficiaires à devenir progressivement indépendants et autonomes, - s'efforce de développer des projets d'aide qui demandent des investissements peu élevés, mais suivis de résultats rapides, - fournit des équipements et du matériel de la meilleure qualité qu'elle fabrique elle-même, - s'engage, en fournissant une assistance technique, à faire pleinement bénéficier le personnel du pays bénéficiaire de ce savoir technique, - n'autorise pas ses experts à soumettre une demande particulière ou à bénéficier d'une faveur particulière270.» C'est dire que la coopération sino-africaine s'avère moins contraignante que la contribution européenne dans le cadre des APE.
D'autres pays, comme le Brésil, peuvent jouer un rôle déterminant dans le développement de la CEMAC. En effet, la valeur des échanges entre le Brésil et l'Afrique a triplé entre 2002 et 2008271 avec une propension pour le Nigéria et l'Afrique du Sud qui n'en demeure pas moins un éventuel partenaire pour les pays de la CEMAC en marche vers la réalisation des projets intégrateurs. Pour Emmanuel Samuel WONYU, « La Chine, l'Inde et le Brésil [qui] se sont distingués ces dernières années par des taux de croissance variant de 5 à 10%, avec une forte diversification de leurs économies [...] s'impliquent en Afrique depuis le début des années 2000, avec un certain succès » 272 . Dès lors, « s'il est vrai que la mondialisation et l'arrivée des pays émergents sur la scène internationale rebattent les cartes, elles recomposent aussi le monde et donnent à l'Afrique une nouvelle occasion d'écrire sa propre histoire et de penser sa propre trajectoire d'émergence »273.
SECTION II : LA MATRICE S.W.O.T. DE LA COOPÉRATION UNION EUROPÉENNE - CEMAC.
La matrice S.W.O.T. représente dans l'analyse d'un système ou d'une organisation l'ensemble de ses forces, faiblesses, menaces et opportunités. Tandis que les forces et faiblesses (paragraphe I) sont liées de manière endogène à la structure ou l'entité évaluée, les opportunités et les menaces (paragraphe II) sont des éléments plutôt exogènes.
PARAGRAPHE I : LES FORCES ET LES FAIBLESSES DE LA COOPÉRATION UNION EUROPÉENNE - CEMAC.
A- Les forces de la coopération entre l'Union Européenne et la CEMAC.
Entre 2008 et 2020 marquant les 10e et 11e FED, les Programmes Indicatifs Régionaux
(PIR) dédiés à l'Afrique centrale (AC) ont prévus plus 500 millions d'euros pour favoriser
270 M. (HUANG) et P. (REN), « L'aide étrangère de la Chine dans l'architecture de l'aide internationale », Revue internationale de politique de développement, 3/2012, mis en ligne le 03 avril 2012, consulté le 07 août 2012, p. 14. URL : http://www.poldev.revues.org cité par Lantame Jean (NIKABOU), Les conventions ACP-EU et les sanctions économiques de l'Union européenne contre les États ACP : le cas du Togo, Thèse de Doctorat en Droit Public, 2013, pp 298-299.
271Lantame Jean (NIKABOU), Les conventions ACP-EU et les sanctions économiques ... op. cit, p 304.
272 Emmanuel (WONYU), L'Afro-pessimisme, un alibi français ?... op. cit, pp 74-75.
273 Ibid, p 85.
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l'intégration des économies de l'Afrique centrale au marché mondiale, soit 165 millions d'euros pour le PIR-AC-10e FED et 350 millions d'euros pour le PIR-AC-11e FED. En outre, dans le cadre des programmes du 10e FED à savoir le Programme d'Appui au Commerce et à l'intégration Économique (PACIE) et le Programme de Restructuration et de Mise à Niveau de l'Afrique centrale qui est le deuxième axe du PACIE, 68 millions d'euros ont été collectés. Parmi les nombreux programmes du 11e FED, le programme sur la « Facilité de Coopération Technique V (FCT V) » a mobilisé 4 millions d'euros entre 2015 et 2017 tandis que l'Instrument Contribuant à la Stabilité et à la Paix (ICSP) qui se déploie au-delà de l'espace CEMAC, pour couvrir le monde étant entendu que l'Union Européenne a fait de la sécurité un de ses créneau dans les relations internationales, a absorbé une cagnotte de 2,3 milliards d'euros durant la période 2014-2020. En effet, « dans ses relations avec le reste du monde, l'Union affirme et promeut ses valeurs et ses intérêts et contribue à la protection de ses citoyens. Elle contribue à la paix, à la sécurité, au développement durable de la planète, à la solidarité et au respect mutuel entre les peuples, au commerce libre et équitable, à l'élimination de la pauvreté et à la protection des droits de l'homme, en particulier ceux de l'enfant, ainsi qu'au strict respect et au développement du droit international, notamment au respect des principes de la charte des Nations Unies274». À part l'ensemble de ces moyens financiers, des consultations sont offertes par l'Union Européenne à l'endroit des pays membres de la CEMAC dans le cadre du dialogue politique prévu par l'alinéa 1 de l'article 8 de l'Accord de Cotonou révisé en 2010. Une autre forme de contribution caractérise également les rapports entre les deux partenaires, sur le plan technique où l'Union Européenne joue de son expertise pour le déploiement des économies de la CEMAC dans le commerce internationale bien que ces économies reposent majoritairement sur l'extraversion des produits bruts, ce qui est loin de contribuer au développement, d'où l'urgence de l'industrialisation pour ajouter de la valeur aux produits, avant leur commercialisation à l'échelle internationale. Indéniablement, ces programmes favorisent le renforcement des capacités institutionnelles des secteurs publics et privés à travers l'inclusion des minorités sociales comme les jeunes et les femmes ainsi que la promotion de l'égalité hommes/femmes sur le plan social et la bonne gouvernance.
Les projets en vue du développement de la zone CEMAC retenus dans le cadre des programmes de l'Union Européenne ne manquent pas de pertinence au regard des différents axes d'intervention et des activités à mener sur le terrain. Parmi les axes d'intervention desdits programmes figurent : la mise à niveau des administrations publiques, l'encadrement du secteur privé par l'accompagnement des PME et PMI à qui des consultations sont offertes en fonction de leurs besoins, l'amélioration du climat des affaires par le renforcement des capacités institutionnelles du patronat et autres associations, la mise en oeuvre des politiques de management, ainsi que la valorisation des minorités sociales. Dans le cadre du FCT V, des activités liées à l'organisation des séminaires de formation et des conférences, tout comme des manifestations culturelles ont pu être réalisées. De manière grosso modo, les programmes
274 Article 2, Alinéa 5 du Traité de Lisbonne modifiant le traité sur l'Union européenne, le traité instituant la Communauté européenne et certains actes connexes, Lisbonne, 13 décembre 2007.
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de l'Union Européenne en zone CEMAC vise la promotion du commerce intracommunautaire et internationale en favorisant la paix et la sécurité (à l'exemple de l'Instrument Contribuant à la Stabilité et à la Paix), la bonne gouvernance, la réalisation des infrastructures routières et l'écologie, au détriment d'une réelle industrialisation en passant par le développement technologique. Il s'agit donc de perpétuer le schéma du pacte colonial275 où l'accent a été mis pour les colonies sur la production de ses ressources naturelles dont la valeur est ajoutée en Occident. Les initiatives en faveur de l'industrialisation par le transfert de technologie sophistiquée et l'émergence des industries lourdes n'étant pas légion en zone CEMAC. Le constat révèle en effet un ancrage dans une Division Internationale du Travail (DIT) qui confine les pays de la CEMAC dans une fonction de producteurs de matières premières au service des firmes occidentales en l'occurrence, à qui ils servent simultanément de débouchés pour ses produits manufacturés. Comment dès lors envisager le développement optimal de la CEMAC dans un contexte où son tissu industriel demeure embryonnaire et en péril face à une concurrence étrangère très agressive ? Un effort devrait être fourni dans le sens la prise de conscience par les Africains eux-mêmes, de mutualiser leurs capacités tout en favorisant des partenariats internationaux plus avantageux sur les plans économique, social et politique afin de sortir de la dépendance.
B- Les faiblesses de la coopération UE-CEMAC.
En dehors des insuffisances observées au-delà de la zone CEMAC, comme ce fût le cas au Togo du président EYADÉMA au sujet des irrégularités électorales, le cas relevé par les numéros 2673 et 2677 du magazine Jeune Afrique, concernant l'ex-président de la Commission de la CEMAC, Monsieur Antoine Louis NTSIMI MENYE fait école en matière de réédition des comptes. En effet, après avoir brillamment géré les inconvénients de la dévaluation du franc CFA en qualité de ministre des finances du Cameroun, Monsieur Antoine NTSIMI a été plébiscité par la Conférence des chefs d'États de la CEMAC en vertu de l'article 27 du Traité révisé de la CEMAC qui stipule que « le Président, le Vice-président de la Commission et les Commissaires sont nommés par la conférence des Chefs d'État pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois. Ils sont choisis sur la base des critères de compétence, d'objectivité et d'indépendance276». C'est dire que ses brillants états de service lui ont valu d'accroître son estime auprès de son Chef d'État qui lui faisait déjà confiance en le nommant à la tête d'un département ministériel hautement stratégique. Ce crédit ne s'est pas limité au niveau du Cameroun puisque Monsieur Antoine NTSIMI a été propulsé au sommet de la Commission de la CEMAC pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Cependant, en vertu du principe de rotation alphabétique adopté lors du Sommet des Chefs d'État tenu à Bangui en janvier 2010, Monsieur Antoine NTSIMI ne fera qu'un mandat de 2007 à 2012. En mars 2012, il se dédiera et sera déclaré indésirable à Bangui, siège de la
275 Jean (NORMAND), Le pacte colonial, Thèse de doctorat, Faculté de droit de Paris, 10 novembre 1900, p 23. « [Le pacte colonial] aboutit à l'établissement des cinq règles suivantes : 1° Toutes les productions coloniales seront exportées vers la seule métropole ; 2° Les colonies ne pourront acheter leurs articles de fabrication que dans la seule métropole ; 3° Les colonies ne pourront pas avoir de manufactures ; 4° La métropole ne demandera de denrées coloniales qu'à ses seules possessions ; 5° Enfin, la marine métropolitaine aura le privilège des transports entre les colonies et la métropole , ainsi que de l'intercourse coloniale. »
276 Article 27 du Traité révisé de la CEMAC, Libreville, 30 janvier 2009.
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CEMAC, par le l'ancien Président de Centrafrique François BOZIZÉ. En effet, après s'être engagé à respecter l'uniformisation des durées des mandats à cinq ans non renouvelables prévue par le Communiqué final de la session extraordinaire de la conférence des chefs d'Etat de la CEMAC de Brazzaville en juin 2010, Monsieur Antoine NTSIMI s'est rétracté en voulant briguer un second mandat contre l'avis des autorités de la Centrafrique, à qui il était censé rendre des comptes. D'autre part, les numéros 2673 et 2677 du magazine Jeune Afrique dénonce la crise dans laquelle ce dernier aurait plongé la CEMAC à cause des détournements de fonds. Cet exemple comme celui de l'ex-Président du Zaïre MOBUTU SESE SEKO traduit la mentalité qui gangrène l'Afrique sur le plan de la gouvernance, où la société civile qu'on est censé protéger et à qui des comptes doivent aussi être présentés, subit les externalités de la mauvaise gestion. En l'occurrence, dans son ouvrage intitulé Died Aid, why aid is not working and how there is a better way for africa, DAMBISA MOYO affirme que : « In the course of his disastrous reign, Zaire's President Mobutu Sese Seko is estimated to have stolen a sum equivalent to the entire external debt of his country: US$5 billion.277». Dans un tel contexte, les organisations de la société civile278 pourraient contrebalancer les inconvénients de cette sorte d'abus dans le cadre des politiques publiques pour assurer le bien-être socio-économique.
civile.
Par liberté d'expression, nous n'entendons pas nous limiter à la sphère qui délimite le quatrième pouvoir, en l'occurrence la presse, mais nous voudrions nous appesantir sur l'ensemble des instruments de contre-pouvoir qui forment la société civile279. Car, c'est bien de cette société qu'il s'agit en ce qui concerne la mesure de l'amplitude du respect dans leur application des normes relatives aux principes liés aux libertés fondamentales et individuelles, notamment dans les régimes de la CEMAC280. En cela, « [la société civile]est la libre expression des intérêts et aspirations des citoyens organisés et unis autour d'intérêts, d'objectifs, de valeurs ou de traditions, et mobilisés pour mener des actions collectives en tant que bénéficiaires ou parties prenantes au processus de développement 281.» La société civile qui a pour vocation fondamentale de combler les lacunes de l'action gouvernementale en la relayant comme l'illustre les divers programmes de l'Union Européenne à l'instar du PACIE, du PRMN, de l'ICSP, du FCT V, des PIR que nous avons analysés précédemment, ne rencontre cependant pas dans l'absolu toutes les facilités nécessaires à son déploiement, s'agissant des pouvoirs publiques, car elle met en perspective les injustices constatées. Cela
277 Dambisa (MOYO), Dead Aid, why aid is not working and how there is a better way for Africa, New York, Farrar, Straus and Giroux, 2009, p 10.
278 Voir Lantame Jean (NIKABOU), Les conventions ACP-EU et les sanctions économiques ... op. cit, p 256.
279 La société civile est composé d'organisations non-étatiques à but non lucratif notamment des : Organisations Non Gouvernementales (ONG), organes de presse indépendante (radio, télévision, journaux, média électronique), syndicats, clubs de jeunes, associations de consommateurs, associations de défense des droits de l'homme, associations féminines, associations de voisinage ou communautaires, groupes religieux, institutions de recherches et d'enseignement, mouvements locaux et organisations de populations autochtones.
280 Voir Lantame Jean (NIKABOU), Les conventions ACP-EU et les sanctions économiques ... op. cit, p 255.
281 Banque africaine de développement, « Coopération avec les organisations de la société civile, Politique et
Directives », octobre 1999, p. 3, sur : http://www.efdb.org cité par Lantame Jean (NIKABOU), Les conventions ACP-EU ..., p 256.
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dit, plusieurs cas à titre d'illustration ont pu être relevés concernant les assassinats, les disparitions ou emprisonnements des activistes des droits de l'Homme dans le monde et en Afrique centrale en particulier, à la lumière faite par Jean ZIEGLER concernant l'expression de la « conscience collective ». Un véritable pérégrinage de la « conscience collective » se traduit en effet par des rapports de classes divergents au sein de la société. La première étape de ce processus étant selon Jean ZIEGLER une « conscience collective possible » qui se caractérise donc par sa contingence, sa spontanéité et son éphémérité. Cette « conscience possible » est donc la prise de conscience par une classe sociale de sa marginalisation, mais les actions qu'elle entreprend sont aussi ponctuelles, que les problèmes qu'elle se veut résoudre sont spontanés, à l'exemple des revendications d'une association de jeunes qui militent pour le paiement de leurs bourses d'études ou d'un syndicat d'ex-agents d'un société parapublique qui protestent pour recevoir leurs indemnités. La deuxième étape de ce processus est la « conscience de classe en soi » qui a une portée nationale, notamment à travers l'action des mouvements de libération ou d'opposition face à l'oppression symbolique exogène. Enfin, il y a la « conscience de classe pour soi » portée par la classe des travailleurs potentiellement universelle en vue de l'avènement d'une société internationale marquée par la réciprocité et la disparition des rapports hiérarchisés. Au regard de ce qui précède, le manque d'ancrage d'une « conscience de classe pour soi »282 se caractérise par des clivages entre une élite « cémacoise » compradore muselant une société civile ayant maille à partir avec l'expression de sa liberté.
PARAGRAPHE II : LES OPPORTUNITÉS ET LES MENACES DE LA COOPÉRATION ENTRE L'UNION EUROPÉENNE ET LA CEMAC.
A- Les opportunités de la coopération Union Européenne - CEMAC.
Parmi les secteurs qui ne sont pas suffisamment pris en compte dans le cadre de la coopération entre l'Union Européenne et la CEMAC, figure celui de l'énergie, au regard du faible taux de couverture du réseau hydroélectrique en Afrique centrale. C'est dire qu'il y a encore du chemin à parcourir dans ce domaine nécessaire au développement. En cela, la CEMAC dispose du troisième potentiel hydroélectrique d'Afrique estimé à 33 GW283 - reparti entre le Cameroun (20 GW), le Gabon (6 GW), la Centrafrique (2,8 GW), le Congo (2,5 GW), la Guinée équatoriale (2,4) - après la RDC et l'Éthiopie qui respectivement peuvent produire un volume d'énergie hydroélectrique de 100 GW et 40 GW. Cela dit, la CEMAC n'arrive pas à saisir la mesure de cette opportunité d'assurer son autosuffisance énergétique, en n'utilisant que 3% de son potentiel, soit 1009 MG, pour des raisons essentiellement liées au budget insuffisant de ses États membres, le coût d'un barrage hydroélectrique de 20 MW étant estimé à 20 milliards de FCFA tout comme celui d'une centrale hydraulique de 85 MW, tandis qu'une centrale thermique à gaz de 216 MW est estimé à 137 milliards de FCFA et une
282 Jean (ZIEGLER), Main basse sur l'Afrique, ... op cit, p 56. Pour l'auteur, la conscience de classe revêt trois formes possibles : « la conscience de classe possible » qui surgit de manière ponctuelle au moment de conflits isolés, « la conscience de classe en soi » où le mouvement de libération d'un État se confond à une classe face à la classe dominante et « la conscience de classe pour soi » qui marque l'avènement d'une classe ouvrière universelle, la réciprocité et la disparition des rapports de hiérarchie entre les Hommes.
283 Pierre Rolland (ATANGANA), « Le secteur de l'électricité et le processus d'intégration régionale en Afrique centrale » in Revue camerounaise d'études internationales, Vol 13, N°1, juin 2019, p 43.
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centrale thermique à fioul de 86 MW à 62 milliards de FCFA. À cela s'ajoute les délestages intermittents et le fait que l'accès à l'électricité en zone CEMAC dont le coût est l'un des plus chers au monde, reste un phénomène qui se limite aux villes alors que les régions périurbaines sont en reste. Pour en revenir à ce coût exorbitant de la facture énergétique qui a pour externalité directe la fracture dans son acquisition entre les milieux urbains et ruraux, les victimes de cette état de fait son aussi bien les ménages que les entreprises privées et l'administration publique. Et pourtant, la richesse dont dispose la CEMAC au regard de son réseau hydrographique devrait largement favoriser l'alimentation en énergie d'un pôle industriel local et compétitif sur le plan mondial, à créer à partir d'une réorganisation et d'une réorientation des secteurs primaires de l'économie dont l'agriculture figure parmi les facteurs déterminants nécessaires au progrès du bien-être social. En effet, l'exploitation de manière écologique des ressources naturelles de la CEMAC en vue de son développement et celui de l'Afrique et du monde en perspective, ne saurait se faire sans recourir à la maîtrise des outils technologiques étrangers.
Tableau des potentiels hydroélectriques des sous régions d'Afrique.
Potentiel moyen (GWh) |
Production électrique (MW) |
Consommation (KWh) |
Besoins prévisionnels (GWh) |
|
Afrique du |
41000 |
134000 |
739 |
209300 |
Nord |
3,7% |
33,2% |
36,8% |
|
Afrique de |
100970 |
38033 |
143 |
50546 |
l'Ouest |
9,2% |
9,4% |
6,8% |
|
Afrique |
553361 |
10537 |
109 |
13052 |
Centrale |
57,7% |
2,6% |
2,3% |
|
Afrique de l'Est |
171500 |
12281 |
68 |
12281 |
15,6% |
3,1% |
3,0% |
||
Afrique |
151535 |
208458 |
1617 |
279409 |
Australe |
13,8% |
51,7% |
49,0% |
Source : données du Programme Énergétique d'Afrique Centrale (PEAC) cité par Pierre Rolland (ATANGANA), « Le secteur de l'électricité et le processus d'intégration régionale en Afrique centrale » in Revue camerounaise d'études internationales, Vol 13, N°1, juin 2019, p 44.
développement en zone CEMAC.
« L'absence d'une politique industrielle d'envergure au lendemain des indépendances a empêché les pays africains de s'intéresser au domaine technologique et des sciences comme les sciences fondamentales et de l'ingénierie, les sciences biologiques, les énergies renouvelables, les sciences de l'environnement et de la terre, l'hydrologie284 ». Hors, la politique industrielle est la condition sans laquelle aucun pays dit développé n'aurait pu
284 Cheikh Tidiane (DIOP), L'Afrique en attente, ... op. cit, p 99.
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parvenir à un véritable rayonnement de sa puissance. Cela dit, ce sont les grandes multinationales industrielles des secteurs de l'armement, de l'aéronautique, de l'automobile, de l'agroalimentaire, des produits électroménagers, fruits du développement de la robotique et de l'informatique, de l'industrie pharmaceutique et textile en passant par la filière cosmétique, ainsi que la téléphonie et tous les dérivés de l'électrotechnique, qui déterminent l'ancrage des puissances américaines, européennes et asiatiques à l'instar des dragons ou tigres d'Asie dans la modernité. Parallèlement, l'Afrique centrale dotée de ressources immenses susceptibles de combler les soubresauts liés à l'épuisement à posteriori de ses réserves pétrolières et partant de favoriser son développement, accuse encore un grand retard économique. Pourtant, parmi les ressources énergétiques dont elle dispose en dehors de l'énergie hydraulique, on peut distinguer : l'énergie solaire, l'énergie éolienne, l'énergie thermique des mers, l'énergie marémotrice et l'énergie géothermique. À cela, il faut ajouter que dans les différents programmes de l'Union Européenne adressés à la CEMAC, le domaine de la technologie occupe encore la part congrue, l'essentiel des termes de références de la coopération entre ces deux méta-entités reposant sur le développement du commerce intracommunautaire et l'intégration des économies de la CEMAC dans l'économie mondiale dans le cadre d'une Division Internationale du Travail (DIT) qui favorise l'extraversion des atouts de puissance des pays de la CEMAC, alors qu'il est nécessaire de transvaloriser ses produits de base à partir du processus d'industrialisation.
B- Les menaces de la coopération Union Européenne - CEMAC.
CEMAC.
Dans le cadre de la lutte contre l'insécurité, l'Union Européenne dispose du programme ICSP (Instrument Contribuant à la Stabilité et à la Paix), pour la prévention et la lutte contre les situations de crises en zone CEMAC et à travers le monde. Ce programme destiné à être intégré dans l'Instrument européen pour le voisinage, le développement et la coopération internationale (NDICI) depuis 2021, a pu en effet mobiliser un montant de 2,3 milliards d'euros entre 2014 et 2020. Toutefois, la zone CEMAC est sans cesse en proie à une escalade de violence due à la recrudescence des mouvements séparatistes à l'instar de la nébuleuse Boko Haram qui ne cesse d'opposer une guerre asymétrique aux pays de la région du lac Tchad, sans compter les « Ambas-boys » qui portent atteinte à la paix au Cameroun et les guerres civiles en Centrafrique et au Tchad. À cela s'ajoute le manque de fluidité dans la Zone des Trois Frontières (ZTF) entre le Cameroun, le Gabon et la Guinée, soumise à des pesanteurs à la fois structurelle telle que « l'absence d'une politique de décentralisation à l'échelle communautaire285 » et conjoncturelle à l'instar de « la faiblesse et l'extraversion de la coopération décentralisée286 ». De ce qui précède, il ressort que le phénomène de la guerre en zone CEMAC reste une pierre de Sisyphe au regard des efforts considérables qui sont
285 William Aurélien (BAKONG NWANE), La contribution des collectivités locales à l'intégration sous-régionale en zone CEMAC : cas de la Zone des Trois Frontières, Mémoire de Master en Relations Internationales, Parcours Intégration Régionale et Management des Institutions Communautaires (IRMIC), IRIC-UYDE II, 2020, p 63.
286 Ibid.
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opérés pour y faire face. Et pourtant le militarisme287 qui caractérise les régimes des pays de la CEMAC à l'instar du Tchad, devrait favoriser une situation de stabilité nécessaire à l'assainissement du climat des affaires et l'attractivité des IDE. Parmi les principaux massacres et attentats commis par Boko Haram nous pouvons citer ceux de « Damaturu (150 morts le 4 novembre 2011), Kano (150 morts le 20 janvier 2012), Benisheik (161 morts le 18 septembre 2013), Izghe (environ 170 morts le 15 février 2014), Gamboru Ngala (336 morts le 5 mai 2014), Jos (au moins 118 morts le 20 mai 2014), Goshe, Attagara, Agapalwa et Aganjara (100 à 500 de morts le 3 juin 2014), Gwoza (600 morts le 6 août 2014), Damboa (plus de 100 morts la nuit du 17 au 18 juillet 2014), Kano (120 morts le 28 novembre 2014), Kukawa (environ 100 morts le 1er juillet 2015), Kukuwa-Gari (50 à 160 morts le 13 août 2015) et Maiduguri (117 morts le 20 septembre 2015), [Baga (2 000 morts du 3 au 7 janvier 2015])288 ».
d'inspiration pour le développement de l'Afrique centrale.
Le développement du Japon moderne commence durant son occupation par les États-Unis où le général MacArthur289 démantèle les « Zaïbatsus290» qui sont transformées en « Keiretsu 291 » ou « Zaki ». Les Japonais feront dès lors de ces industries de guerre (Zaïbatsus), des usines domestiques (Keiretsu) caractérisées par l'esprit de groupe qu'ils emportent partout et qui est le socle de leur prospérité. En telle occurrence, les « salary men » sont au japon des hommes et des femmes qui ne vivent que pour leur entreprise dont les habitudes se caractérisent par les arts martiaux, la cérémonie du thé, le « ikebana292», le « Kaïsen293», « le cercle de qualité294 », « Le team building295 » et l'intelligence économique (espionnage). C'est tout cela qui contribue au développement du Japon devenu un partenaire de choix pour les États de la CEMAC bien que la population japonaise aujourd'hui vieillissante, subit les contrecoups d'une pénurie de main d'oeuvre à laquelle les pays de la
287 Stéphane (NGWANZA), « Militarisme et développement en Afrique » in PONDI (Jean Emmanuel) (Dir.), Repenser le développement à partir de l'Afrique, Yaoundé, Afrédit, 2011, pp 361-362. « la militarisation renvoie à la prolifération des armes, à la sophistication des moyens de destruction, à l'augmentation du nombre des hommes en armes et des dépenses militaires ainsi qu'aux conséquences de ce processus qu'il y ait ou non installation des régimes militaires. Quant au militarisme, il peut être défini comme le développement d'un ethos militaire ; il se manifeste dans les attitudes et les comportements d'un État ou de groupes significatifs au sein d'un État quand l'utilisation de la force devient une procédure politique ordinaire. »
288 https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Boko_Haram consulté le 11 mars 2021.
289 Le général MacArthur est appelé le « geïjin Shogun » : le généralissime étranger par les Japonais.
290 Les « Zaïbatsus » à l'instar de « Mitsubihi », « Nissan » étaient impliquées dans l'industrie de l'armement durant la Seconde Guerre Mondiale.
291 Les « Keiretsu » ou « Zaki » sont des groupes d'entreprises à vocation domestique et non plus militaire comme les « Zaïbatsus ».
292 Le « ikebana » renvoie à l'art floral en tant variante du « feng shui » qui vise à harmoniser un lieu pour des besoins thérapeutiques.
293 « Le Kaïsen » est un système de management où les employés suggèrent des avis à leurs employeurs pour développer l'entreprise.
294 « Le cercle de qualité » qui s'apparente à la palabre africaine ou l'agora des Grecs est un forum à coeur ouvert au sein d'une organisation pour assurer la cohésion entre employeurs et employés et recueillir les suggestions des employés dans un système entrepreneurial où les critiques de chacun des membre du personnel sont prises en compte à l'effet d'atteindre les objectifs de performance et de compétitivité.
295 Le « team building » est la tendance à sortir du cadre professionnel pour organiser des sorties de détentes afin de renforcer la cohésion d'un groupe.
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CEMAC pourraient répondre. Parmi les axes de la coopération nippone avec l'Afrique centrale figurent en bonne place : l'environnement, le tourisme, les TICS, l'agriculture et l'éducation dans le cadre de la TICAD (Tokyo International Conference on African Development), lancé en 1993 pour la promotion des programmes de développement et du dialogue politique avec les dirigeants de Afrique centrale.
Par le truchement de l'ACDI296 le Canada participe au processus d'émergence des pays en voie de développement. De multiples programmes visant à améliorer le rendement des opérations, et faciliter le compte rendu par les différents secteurs d'activités de l'ACDI ont été institués. Cette aide comprend, entre autres programmes : - l'aide bilatérale qui contribue directement à la réalisation de projets entre le Canada et le gouvernement d'un État tiers ; - l'aide multilatérale à travers laquelle le Canada verse des contributions aux institutions financières et aux organismes internationaux ; - les partenariats non gouvernementaux à travers les ONG. En 2007, le gouvernement canadien a pris l'engagement de rendre son aide internationale plus efficace, à travers l'adoption d'un plan d'action pour la période 2009-2012 dont les principes ont guidé l'administration de l'aide internationale canadienne. Les critères de sélection des pays bénéficiaires de l'aide portent sur leurs besoins réels et leur conformité avec les priorités de la politique étrangère du Canada à l'effet d'accroître la sécurité alimentaire, d'assurer l'éducation et favoriser une croissance économique durable.
Quant aux États-Unis, il existe en faveur de l'Afrique un programme de coopération économique, plus connu sous le nom d' « African Growth and Opportunity Act » (AGOA) institué en 2000 et valable jusqu'en 2025, qui offre un accès privilégié au marché américain pour des économies d'Afrique subsaharienne. Pour être éligibles à ce programme, les États d'Afrique noire doivent honorer aux exigences de respect de la sécurité des États-Unis, des droits de l'Homme, d'État de droit. Mais à cause des barrières non tarifaires297, la loi AGOA n'atteint pas l'objectif qui vise à promouvoir l'intégration économique de l'Afrique subsaharienne dans l'économie mondiale.
296 L'Agence Canadienne de Développement International (ACDI) est le principal organisme responsable de l'aide au développement.
297 Lire Zackaria (TOURE OMOROU), « Les relations commerciales États-Unis / Afrique subsaharienne sous l'African Growth and Opportunity Act » in Revue Québécoise de droit international, Vol 22, N°2, 2009, pp. 107109 ; ont été suspendu de l'AGOA le Cameroun en 2019, la RCA en 2013, le Ghana en 2010 entre autres.
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La matrice S.W.O.T. de la coopération Union Européenne - CEMAC.
SWOT |
POSITIF (POUR ATTEINDRE L'OBJECTIF) |
NÉGATIF (POUR ATTEINDRE L'OBJECTIF) |
ORIGINE INTERNE (ORGANISATIONNELLE) |
FORCES |
FAIBLESSES |
l'abondance des ressources financières, politiques et techniques ; |
L'insuffisance de la réédition des comptes de la part des élites de la CEMAC ; |
|
la pertinence des projets pour le développement communautaire. |
Insuffisance de la liberté d'expression de la société civile. |
|
ENVIRONNEMENT EXTERNE |
OPPORTUNITÉS |
MENACES |
L'amplification du réseau hydroélectrique à partir du potentiel de la CEMAC (33 GW) ; |
La guerre reste dans l'état politico-sécuritaire en zone CEMAC ; |
|
L'acquisition de la technologie nécessaire à l'industrialisation grâce à la diversification des partenariats. |
Les autres partenaires : Japon, Canada et États-Unis comme sources d'inspiration pour le développement de l'Afrique centrale |
Source : de l'auteur.
83
CHAPITRE IV : LES VOIES D'OPTIMISATION DE LA COOPÉRATION UNION EUROPÉENNE - CEMAC : VERS LA DÉMARGINALISATION DE LA CEMAC.
Les perspectives d'une nouvelle architecture économique entre l'Union Européenne et la CEMAC (section I) tout comme la libéralisation des échanges et le rôle de la finance (section II) constituent deux piliers en vue du recalibrage des échanges multilatéraux. Cela dit, il faudrait envisager des voies d'optimisation de la coopération entre les deux partenaires suscités, où la démarginalisation de la CEMAC se présente comme une véritable voie d'émergence.
SECTION I : LES PERSPECTIVES D'UNE NOUVELLE ARCHITECTURE ÉCONOMIQUE ENTRE L'UNION EUROPÉENNE ET LA CEMAC.
Dans le cadre des perspectives pour une nouvelle architecture économique entre l'Union Européenne et la CEMAC, et afin de sortir du schéma de l'impérialisme structurel, un accent sur le développement industriel comme substitut aux rapports de dépendance (paragraphe I) ainsi que l'amélioration du climat des affaires et de la balance de paiement (paragraphe II), sont nécessaires pour optimiser les composantes des différents programmes de développement sur l'intégration des économies africaines et de la CEMAC en particulier dans le système politique mondial.
PARAGRAPHE I : LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL COMME SUBSTITUT AUX RAPPORTS DE DÉPENDANCE.
A- Le développement local et communautaire par
l'éducation et la multiplication des
projets
intégrateurs.
À l'évidence, les différents programmes de l'Union Européenne qui consacrent le développement de la CEMAC prévoient une composante liée au renforcement des capacités humaines et des couches minoritaires de la société à l'instar des jeunes, des femmes et des autochtones, à qui des formations sont offertes pour assurer leur intégration dans le domaine socio-économique. Cependant, force est de constater que ces divers programmes de l'Union Européenne ne favorisent pas la croissance économique escomptée des pays de la CEMAC dans leur ensemble, d'où l'urgence de revisiter les termes de référence sur lesquels reposent la capacitation des ressources humaines en zone CEMAC en particulier. En effet, au regard des différents programmes de l'Union Européenne, un accent est mis sur l'implémentation des réformes politiques en passant par la sensibilisation et le renforcement des capacités des acteurs du secteur externe (Parlements, Cours des Comptes, médias et société civile), notamment en vue du recouvrement des revenus fiscaux. Cet état de fait concerne aussi bien le PACIE que les autres programmes étudiés susmentionnés. Bien que d'énormes progrès ont été réalisés dans le sens de la dynamisation des ressources humaines298 certains aspects
298 Le Programme « Investir dans les ressources humaines », fondé sur l'article 12 du Règlement (CE) n°1905/2006 du Parlement européen repose sur quatre piliers principaux à savoir : (1) la santé pour tous ; (2) l'éducation, la connaissance et les compétences ; (3) l'égalité des genres et (4) d'autres aspects du développement humain et social (emploi et cohésion sociale, jeunesse et enfance, culture sur http://ec.europa.eu cité par Lantame Jean (NIKABOU), Les conventions ACP-EU et les sanctions économiques .. op. cit, p 124.
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méritent un regain d'intérêt à l'instar du domaine de la santé, de la promotion de l'éducation et de la formation dans les filières professionnelles et industrielles, non pas pour se limiter au domaine des petites et moyennes entreprises comme c'est déjà le cas notamment avec le programme PRMN sus-cité, qui met l'accent sur le renforcement des capacités des structures publiques et privés où l'on retrouve majoritairement les entreprises artisanales et également manufacturières du domaine de l'agro-alimentaire. Un accent pourrait davantage être porté sur les branches de l'industrie lourde (ou de pointe) telles que l'automobile ou l'électrotechnique et la robotique, car aucun pays dit développé ne s'est fait sans ces secteurs clés, lesquels ne devraient évidemment pas porter un coup fatal aux efforts sur le plan écologique réalisés dans le cadre non seulement de ces programmes européens mais aussi d'autres qui sont internationaux et même sous-régionaux et régionaux, et qui passent par des études d'impact environnementaux. Pour en revenir au plan sanitaire parlant de la formation des ressources humaines, la transvalorisation de la technologie locale, de même que la médecine chinoise ou indienne est aujourd'hui mondialement reconnu. À titre d'illustration, plusieurs protocoles299 ont pu être réalisés par des Africains pour lutter contre la propagation de la pandémie du Coronavirus malgré les polémiques. Cela étant, l'on préconise à la fois la mise en perspective des capacités endogènes tout comme l'acquisition des savoirs et des savoirs-faire de la zone hors-CEMAC voire extra-africaine, à l'effet de parvenir à la résolution syncrétique des problèmes globaux.
Les programmes de l'Union Européenne en tant que vecteur d'intégration de la CEMAC ont prévus un ensemble de composantes pour non seulement favoriser le développement du commerce intracommunautaire mais aussi l'intégration de l'économie sous-régionale dans le système mondial, à travers des mécanismes historiquement référencés tels que le STABEX, le SYSMIN, et les différents sous-programmes du FED dont la portée est davantage tournée vers le renforcement des politiques sectorielles, tandis que le volet de la réalisation des infrastructures de transports et de télécommunication n'est pas aussi développé que le potentiel des pays de la CEMAC, qui dispose pourtant de quelques ressources financières et d'abondantes ressources naturelles à transformer. Parmi les 84 projets composant le Programme Economique Régional (PER) 2017-2021, seuls 11 projets ont été retenus. La différence entre la demande sur le plan des voies de communication et même de télécommunication, et l'offre qui en est faite révèle un besoin encore réel le cas échéant. Cela dit, le déficit de financement pour des projets intégrateurs a longtemps été le talon d'Achille de la sous-région. D'où l'avènement récemment de la Table ronde de Paris pour le financement de onze projets intégrateurs. Toutefois, au regard du retard criard de l'Afrique centrale en matière d'intégration et de développement des voies de communication, des stratégies plus efficientes par le recours aux partenaires non-européens pourraient être multipliées tant il vrai que la sous-région de l'Afrique centrale est traversée par des crises
299 Voir https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/societe-africaine consulté le 02 juin 2021 : le président malgache vante un nouveau remède contre la COVID-19 : le CVO+ qui traite aussi bien le paludisme que la dingue est apparu en octobre 2020 ; voir aussi https://www.cameroon-tribune.cm/article.html/32334/fr.html consulté le 02 juin 2021 : la biochimiste camerounaise Marlyse MBEZELE NDI épouse PEYOU propose pour lutter contre le COVID-19 le complément alimentaire appelé « Ngul be Tara » (qui signifie : la force des ancêtres).
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sécuritaires et transfrontalières qui minent son progrès en passant par l'optimisation de son processus d'intégration, avec pour corollaire les limites des divers secteurs de l'économie tels que : le tourisme largement tributaire des infrastructures mobilières et routières, le commerce qui subit les contrecoups d'une baisse des IDE, le manque de fluidité dans les échanges causant des pertes économiques considérables. Dès lors, la multiplication des infrastructures mérite un regain d'attention pour l'aboutissement des objectifs liés au développement sous-régional et partant de l'Afrique et du monde.
B- La nécessité du transfert de technologie et de l'industrialisation.
Depuis les années 1970, l'Afrique a bénéficié de plusieurs IDE à travers le processus de délocalisation de segments d'entreprises avec des effets mitigés sur le développement socioéconomique de ses différentes sous-régions. Dans le processus de délocalisation en effet, il existe le cas des délocalisations au sens strict ou absolue, qui concerne les IDE sortants, entrainant des suppressions d'emplois dans les pays d'origine en général, même s'ils peuvent aussi en créer en matière de fourniture des biens et services aux entités délocalisées. Pour l'Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) (2007), une délocalisation au sens strict correspond au « déplacement d'une activité de production du territoire national vers un pays étranger afin de réimporter les biens produits ou de servir les mêmes marchés300. » Dans le cas des délocalisations indirectes ou relatives, il s'agit de la création des filiales ou des succursales dans les pays étrangers avec pour effet pernicieux sur l'économie des pays étrangers de concurrencer les petits producteurs locaux d'où le protectionnisme des États pour garantir la survie de leurs économies dans le système international. Lato sensu, la délocalisation relative peut aussi passer par la signature d'accord de sous-traitance internationale ou de contrat de licence. Cela dit, à cause de la prépondérance de l'économie de rente « dans de nombreux pays du Tiers Monde, la quasi-totalité des devises obtenues par l'exportation de biens agricoles, de matières premières ou de biens manufacturés sert à financer les retransferts de sociétés multinationales, les services de la dette extérieure et les dépenses d'infrastructure qu'exigent les sociétés multinationales avant leur installation dans le pays (communications, installations portuaires, etc.) 301 ». Les sociétés multinationales de ce point de vue sont une entrave au développement de la sous-région de l'Afrique centrale par les conditions qu'elles posent pour se délocaliser. Ainsi, des réformes en termes d'optimisation du processus de délocalisation, pour endiguer cette situation d'extraversion des atouts sous-régionaux sont nécessaires. Pour en revenir au transfert de technologie302 ou de savoir-faire proprement dit, on distingue : 1) le transfert de technologie par opportunité qui consiste à concéder une licence303 de brevet, de savoir-faire ou de marques commerciales pour des zones jugés enclavés, d'où le développement des PMEs ; 2) le transfert de technologie comme exportation déguisée à l'effet de contourner les
300 OCDE, 2007.
301 Jean (ZIEGLER), Main basse sur l'Afrique, ... op cit, p 47.
302 Gabriel (EBA EBE), séminaire de relations économiques internationales, IRIC, 2018-2019, pp 75-77.
303 La cession de licence est l'octroie d'un droit d'utilisation, d'une technologie ou d'une marque dans un espace géographique et pour une période définie en contrepartie d'un droit d'entrée et de redevances annuelles.
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obstacles tarifaires ou non, à l'exemple de la franchise304 ; 3) le transfert de technologie comme support de leadership technologique qui concerne surtout les activités où les dépenses de recherche et de développement (R&D) sont élevées. Cela dit, l'entreprise perçoit des royalties de la part de ses licenciés ; 4) le transfert de technologie comme support d'une alliance industrielle et commerciale où le licencié et le licencieur se spécialise sur certains types de produits tout en commercialisant l'un et l'autre leurs produits communs dans leurs marchés respectifs.
Le développement de la sous-région de l'Afrique centrale passe inexorablement par la promotion du secteur de l'industrie entre autres, étant entendu qu'il n'y a de développement total qui soit limité à un seul domaine de l'économie mais qui transcende holistiquement les différentes sphères de la vie sociétale. L'Afrique centrale en particulier et l'Afrique en général, connait au regard des programmes de développement sus-évoqués une insuffisance en termes d'industrialisation en dehors du cadre de l'artisanat ou des PMEs /PMIs, qui servent aussi de relais de distribution ou de sous-traitants des firmes multinationales, à qui elles offrent leurs biens et services au détriment du tissu industriel local embryonnaire, en restant à la merci de la concurrence étrangère. Plusieurs programmes en vue du renforcement et de la densification de ce tissu industriel ont pu être réalisés bien qu'il ne s'agisse généralement que de mesures visant à mieux conditionner les matières premières destinées à l'exportation et dont la plus-value ne retombe pas dans les mains des petits producteurs au profit de la finance internationale à laquelle participe une frange de gouvernants par des stratégies d'évasion fiscale, de détournements et même de corruption comme l'illustre l'enquête sur des concessionnaires portuaires en Afrique notamment à Lomé où Vincent BOLLORÉ a accepté de plaidé coupable devant le tribunal judiciaire de Paris vendredi le 26 février 2021305. Et pourtant, « n'est-il pas évident qu'une industrialisation d'exportation de l'Afrique permettrait de donner du travail à un nombre considérable de chômeurs des pays pauvres, d'ouvrir par là même des débouchés supplémentaires aux industries d'équipement du monde développé et de redresser la situation en ce qui concerne les niveaux de rentabilité des différentes activités industrielles306.» Non loin de la vision du Plan d'action de Lagos qui a eu le mérite d'indiquer la nécessité du développement « autocentrée » de l'Afrique, l'industrialisation devrait substituer les importations de produits de base comme le préconise Raúl PREBISCH afin de parvenir au développement escompté. Cela étant, l'Afrique centrale ne pourrait pas se développer en ne comptant que sur ses exportations de matières premières en l'état actuel marqué par des pesanteurs politiques, économiques et culturelles.
304 La franchise peut être considérée comme une forme élaborée de cession de licence dans laquelle le franchiseur apporte un savoir-faire commercial complet, des méthodes de gestion et éventuellement de production et conserve un droit de contrôle très précis sur l'ensemble des opérations.
305 Voir https://information.tv5monde.com/info/l-homme-d-affaires-français-vincent-bollore-place-en-garde-vue-233359 consulté le 03 juin 2021.
306 Charlemagne Pascal (MESSANGA NYAMNDING), « La faillite du développement en Afrique » ... op. cit, p 94. Pour plus de détails sur « l'industrialisation par substitution d'importation » et « le nouvel ordre économique international », se référer aux travaux de l'économiste argentin Raúl PREBISCH.
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PARAGRAPHE II : L'AMÉLIORATION DU CLIMAT DES AFFAIRES ET DE LA BALANCE DE PAIEMENT DE LA CEMAC.
A- L'assainissement du climat des affaires en vue de
la croissance économique à
travers la bonne
gouvernance.
« La globalisation n'est pas un phénomène nouveau307 ». Il existe en Afrique des échanges interculturels depuis l'époque de la préhistoire jusqu'aux temps modernes, marqués du sceau de « la paix et guerre entre les nations308 » de la méditerranée, comme ceux d'Égypte antique, de Mésopotamie, de Grèce antique ou de Rome, en passant par le commerce transsaharien en Afrique occidentale médiévale jusqu'aujourd'hui avec l'avènement de la ZLECAf. Cela dit, « le qualificatif « monde » dans l'expression « système-monde » ne signifie pas nécessairement que le système en question englobe la planète entière au sens géographique du terme. Le qualificatif « monde » se réfère plutôt au fait pour un système de constituer un espace en soi, autonome, autosuffisant, parce que se déploient de manière privilégiée en son sein des liens et échanges économiques, commerciaux, culturels, qu'il y ait présence d'un système politique central, comme dans le cas d'un empire-monde, ou non, comme dans le cas d'une économiemonde309. » Toutefois, dans son historicité, la notion de « mondialisation310 » a été utilisée pour la première fois par Pierre de COUBERTIN dans un article du Figaro daté du 13 décembre 1904, et l'humanité a connu 3 grandes étapes dans le processus de ce phénomène à savoir : de -10 000 ans à l'an 1492311 puis de 1492 à 1884312 et de 1884 au temps présent313. Dans sa progressivité, la mondialisation n'a pas eu que des avantages tels que : la diversité des biens de consommation et la diffusion des connaissances, mais aussi et surtout des inconvénients à savoir : la domination des pays capitalistes dont les États-Unis et les pays de l'Union Européenne, la dévalorisation de la main d'oeuvre bon marché ou « cheap labour », la concentration de la richesse mondiale entre les mains d'une élite financière, exploitation des matières premières dans les pays pauvres, l'acculturation et l'expansion de l' « american way of life », la transnationalisation des trafics illégaux et la corruption. Vu sous cet angle, Le « capital vit de la maximalisation des profits, de l'échange inégal, de la surexploitation la plus rationnelle possible des ressources naturelles et des hommes314.» Dans un tel contexte, la croissance économique s'avère une pierre de Sisyphe pour les pays de la CEMAC et pourtant, « La croissance économique dans les pays pauvres
307 Jean-Jacques (ROCHE), Théories des relations internationales, 4e éd, Paris, Montchrestien, 2002, p 165.
308 Raymond (ARON), Paix et guerre entre les nations, 8e édition, Paris, Calmann-Lévy, 2004, 794 p.
309 Dario (BATTISTELLA), Théories des Relations internationales, ... op. cit, p 226.
310 Pour en savoir plus, lire Vincent (BAUDRAND), Les éléments clés de la mondialisation, Levallois-Perret, Studyrama, 2002, 210 p ; Agnès Verdier (MOLINEAU), La mondialisation va-t-elle nous tuer ?, Paris, Jean-Claude Lattès, 2008, 162 p.
311 Cette période marque l'hégémonie de l'Égypte antique jusqu'à la découverte de l'Amérique par Christophe COLOMB. C'est l'âge d'or de l'Afrique.
312 Cette deuxième période de la mondialisation se situe entre deux bornes chronologiques à savoir : la découverte de l'Amérique en 1492 par Christophe COLOMB et la conférence de Berlin qui marque la balkanisation de l'Afrique entre les puissances européennes. C'est le moment de la traite négrière.
313 Cette troisième période de la mondialisation s'étend entre la Conférence de Berlin de 1884 à 1885, jusqu'à nos jours. Elle se caractérise par la colonisation et le néocolonialisme par les accords de coopération et l'influence des institutions de Bretton Woods.
314 Jean (ZIEGLER), Main basse sur l'Afrique, ... op cit, p 14.
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qui augmente la richesse globale, génère des améliorations au sens de Pareto315. » Cela dit, pour une optimisation du développement en zone CEMAC, 5 déterminants sont à considérer dans l'économie internationale tels que : la mondialisation des marchés, des biens et des services ; la mondialisation de la concurrence ; la mondialisation de la technologie marquée par la propagation rapide des innovations ; la mondialisation des firmes et des industries et partant le déploiement des IDE, la délocalisation, et les alliances internationales ; la mondialisation des marchés financiers qui se traduit par la multiplication des investissements de portefeuilles.
général.
Les différents programmes de l'Union Européenne en zone CEMAC mettent un accent sur l'assainissement dans la gestion des finances. En revanche, cet idéal est encore fortement gangréné par la mentalité coloniale qui pousse les administrateurs africains à se comporter comme des héritiers d'un système où leurs populations sont vouées à les servir sans contrepartie. C'est ainsi que les pouvoirs publics en Afrique centrale en particulier jouissent de passe-droits exorbitants adossés sur un système de corruption bien enraciné. Or, toutes les politiques publiques prévoient de garantir le bien-être de toutes les strates sociales tant il vrai que les frustrations qui peuvent naître au sein d'une frange de la population ont un impact décisif sur le reste du système politique, alimentant par le fait, la résurgence d'une multiplicité d'externalités à la fois sur plan national et même sous-régional et international, comme le terrorisme qui plonge dans les méandres d'une jeunesse oubliée en quête de liberté. Cela dit, dans le cadre du PACIE, une batterie de mesures ont été édictées de concert avec le « Stratégies de développement & Finances Publiques » du PNUD pour éviter l'évasion fiscale et la fraude. Cet esprit est le même qui anime les autres programmes européens et même ceux qui sont propres à la CEMAC comme les cas du PREF-CEMAC et du PER, malgré les velléités des agents publics à suivre cette dynamique. En cela, un effort devrait être effectué par les pouvoirs publics - dans le cadre des relations internationales - pour empêcher leurs agents de se livrer à des actes de corruption en leur assurant un minimum de confort nécessaire à l'exercice de leurs fonctions, mais aussi par la sensibilisation sur les inconvénients de ces comportements par rapport au développement individuel et collectif. Au-delà de cette perception, c'est le bien-être de l'Homme et de la collectivité qui doit être recherché.
B- Le calibrage nécessaire de la balance de paiement et de la situation monétaire
« cémacoise ».
1- Sortir du déficit lié à la dégradation des composantes de la balance de paiement.
« De nombreux pays africains éprouvaient des difficultés à équilibrer leurs balances de paiements, à assurer le service de leur dette, à obtenir de nouvelles liquidités, à financer leurs importations, ou à équilibrer leurs finances publiques. Les institutions de Bretton Woods se devaient donc aussi d'apporter leur contribution dans cette quête de sortie de sous-développement, étant donné qu'elles étaient aussi souvent sollicitées par ces pays en
315 Agbessi Komla (AMEWOA), L'aide au développement aide-t-elle le développement ?... op. cit, p 67.
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difficulté. La solution préconisée par elles fut donc la mise en place de politiques d'ajustement structurel (PAS) souvent qualifiée de « conditionnalité économique 316». Pour en revenir à la balance de paiement317 en tant que reflet du niveau de développement d'un pays, il s'agit d'un compte-rendu en crédits et débits ; en crédits sont enregistrés toutes les ventes et session d'actifs tels que des marchandises, des titres, ou monnaies entre les résidents et les non-résidents d'un pays ; et en débits sont enregistrés les achats ou acquisitions d'actifs par les résidents auprès des non-résidents d'un pays. Cet instrument rend donc compte des transactions réelles, monétaires et financières des résidents d'une économie nationale avec les non-résidents. Sont considérés comme résidents les nationaux ayant une activité régulière dans le pays mais aussi les filiales et succursales des firmes étrangères. La balance de paiement présente ainsi les échanges entre un pays et le reste du monde qui sont regroupés en trois comptes : le compte de transactions courantes318 ; le compte de capital319 et le compte financier320. Durant l'année 2016, les transactions courantes hors dons de la CEMAC se sont soldé par un déficit fixé à 6 285,1 milliards de Francs CFA, soit -14,2 % du PIB, contre 7 119,8 milliards de Francs CFA, soit -15,6 % du PIB en 2015. Cela dit, l'excédent commercial évalué à 999 milliards de Francs CFA en 2015 est retombé à 774,8 milliards de Francs CFA en 2016. Les exportations ont donc diminué de 18,9 % pour revenir à 10 649,2 milliards de Francs CFA en 2016, à cause de la réduction des ventes de pétrole brut soit -22,2 %, de méthanol et autres gaz soit -15 %, du bois soit -8,1 % et du cacao étant de - 12,6 % soit une perte de plusieurs centaines de milliards. En revanche, l'augmentation des ventes de la banane de 4 % et du tabac de 14,5 % a permis de réaliser une certaine embellie. Ce qui aurait été meilleure dans une situation où le tissu industriel local est dense et compétitif en lieu et place d'une économie extravertie basée sur le commerce des produits de base. Autrement dit, le calibrage de la balance de paiement des pays de la CEMAC passe par l'industrialisation de pointe et la formation des ressources humaines de haute qualité. D'autre part, les importations ont baissé de 18,6 % pour se situer à 9 874,4 milliards de Francs CFA en 2016. Les déficits des balances des services et des revenus sont demeurés élevés en 2016, mais en légère baisse par rapport à l'année 2015, pendant que l'excédent du compte de capital et des opérations financières a augmenté à 2 793,7 milliards de Francs CFA en 2016 contre 2 621,2 milliards de Francs CFA en 2015321.
316 Lantame Jean (NIKABOU), Les conventions ACP-EU et les sanctions économiques ... op. cit, p 11.
317 Gabriel (EBA EBE), séminaire ... op. cit, pp 14-17.
318 Les transactions courantes concernent les biens, les services, les revenus des travailleurs ou d'investissement, ainsi que la contrepartie des biens, services et capitaux exportés gratuitement.
319 Le compte de capital concerne les remises ou diminutions de la dette d'un pays.
320 Le compte financier comprend les investissements directs, les investissements de portefeuilles, les autres investissements (crédits commerciaux) et les avoirs de réserve (or, devises, DTS).
321 CEMAC, Rapport définitif de surveillance multilatérale 2016 et perspectives pour 2017, 33e éd, octobre 2017, p 24.
90
Graphique en pourcentage du PIB du commerce extérieur de la CEMAC de 2010 à 2017.
Source : CEMAC, Rapport définitif de Surveillance Multilatérale 2016 et Perspectives pour 2017, 33e éd, octobre 2017, p 25.
En 2017 et 2018, les échanges extérieurs de la zone CEMAC ont connu une nette avancée grâce aux exportations pétrolières. Toutefois, cette situation s'est dégradée suite au redressement des cours du pétrole brut en 2019. C'est dire qu'une économie basée sur l'exportation du pétrole brut ne saurait réaliser la promesse d'un développement réel, d'où l'urgence de sortir de la dépendance, loin des Programmes d'Ajustement Structurels (PAS) qui ont toujours été soldés par un aveu d'échec. D'autre part, la détérioration du déficit courant en 2019 est également à mettre en lien avec la dégradation du déficit de la balance des revenus et du déficit de la balance des services en dépit de l'augmentation de l'excédent de la balance des transferts courants. L'excédent de la balance commerciale, après avoir connu en 2018 comme en 2017 une amélioration conséquente de 56,3% et 53,8% respectivement, grâce à un redressement des cours du pétrole brut, a connu une légère récession en 2019 (-3,0%). Quant à la balance des revenus, elle a été marquée en 2019 par la détérioration de son déficit engrangée depuis l'avènement du choc pétrolier. Celui-ci s'est dégradé de 15,7% en 2019 après 19,5% en 2018. L'augmentation des dividendes versés aux filiales locales des entreprises étrangères ainsi que les intérêts et commissions servis sur la dette publique extérieure est au demeurant un plomb dans l'aile de la balance des revenus des pays de la CEMAC322.
322 CEMAC, Rapport définitif de Surveillance Multilatérale 2019 et Perspectives pour 2020 et 2021, 39e édition, octobre 2020, pp 46-47.
91
Graphique en pourcentage du PIB du commerce
extérieur
de la CEMAC de 2014 à 2021.
Source : CEMAC, Rapport définitif de Surveillance Multilatérale 2019 et Perspectives pour 2020 et 2021, 39e édition, octobre 2020, p 48.
« Parler d'intégration monétaire, c'est, en réalité, évoquer une gamme infinie de situations allant de l'absence de toute forme de coopération à l'existence d'une monnaie unique. Tout arrangement intermédiaire par lequel les effets de la monnaie totalement indépendante sont amoindris, et par conséquent ceux d'une monnaie commune approchés, est une intégration323 » Il existe plusieurs arguments contre la précocité d'une union économique et monétaire en Afrique en général basées sur : la différence de taille des économies africaines dont les plus importantes sont susceptibles de phagocyter les plus faibles ; le processus d'aboutissement à l'union économique passant par une zone de libre-échange, l'union douanière et enfin l'union monétaire ; et la faiblesse du tissu économico-industriel de l'Afrique où l'échange précède la recherche des moyens de production, à l'inverse de l'Europe dont les pays peuvent produire des manufactures qu'ils échangent. Cela étant, « l'union économique [...] n'a jamais été conçue, aussi bien dans la littérature économique [...] que dans les faits, que comme une coopération pour faciliter le
323 Joseph (TCHUNDJANG POUEMI), Monnaie, servitude et liberté, ... op. cit, p 295.
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mouvement des biens et des services [...] ou la division du travail à l'intérieur pour se protéger contre l'extérieur324. » Dès lors, la production des biens manufacturés à plus ou moins forte valeur ajoutée devrait précéder l'établissement d'un marché commun. Autrement dit, à quoi sert-il de créer un marché sans avoir des biens de valeur à échanger si l'on veut parvenir au développement ? À l'évidence, la situation de l'Afrique centrale caractérisée par son économie de rente basée sur le commerce des matières premières ne saurait favoriser à elle seule le développement malgré la création récemment d'une Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAf) en janvier 2021325 à titre d'illustration. Un tel espace devient ainsi majoritairement une opportunité pour les multinationales étrangères en quête de débouchés pour leurs produits manufacturés au détriment de l'Afrique. Face à la précarité que traverse l'Afrique en général et centrale en particulier, il est nécessaire que les États qui la composent octroient davantage de souveraineté économique à la CEMAC, en impactant par ricochet sur l'Union Africaine, dont la consolidation de l'identité géopolitique est décisive pour l'encrage d'un développement optimal. Cela dit, la BDEAC et la BEAC devraient être renforcées dans leurs missions de financement des projets d'intégration et de gestion des réserves extérieures comme banque centrale pour répondre à la question de la souveraineté monétaire. Pour en revenir à la question monétaire en zone CEMAC, « le franc CFA permet toujours à la France d'organiser sur les plans économique, monétaire, financier mais aussi politique ses relations avec un certain nombre de ses anciennes colonies, selon ses intérêts 326 .» Dans un tel contexte, les États de la CEMAC ne sont encore que des « protonations »327. En l'état actuel, la situation monétaire en zone CEMAC a connu une petite évolution en 2019 avec hausse des crédits à l'économie de 3,6% après un affermissement en 2018 de 4%. Cela étant, la masse monétaire a progressée en 2019 pour se situer à 12 151,7 milliards328.
SECTION II : LA LIBÉRALISATION DES ÉCHANGES ET LE RÔLE DE LA FINANCE.
Les causes de la marginalisation de l'Afrique sont de trois ordres : « premièrement, son incapacité croissante à couvrir ses propres besoins à cause, entre autres, de la décadence des cultures vivrières [...] Deuxièmement, la place de l'Afrique dans le commerce a diminué, dans un contexte de début de baisse du cours des matières premières, oscillant, depuis lors, entre 3 à 4% du commerce mondial. Troisièmement, l'Afrique souffre de son absence du
324 Ibid, p 296.
325 La création de la ZLECAf était initialement prévue le 1er juillet 2020 et a été reportée à cause de la pandémie du COVID-19.
326 Fanny (PIGEAUD) et Sylla (NDONGO SAMBA), L'arme invisible de la Françafrique, une histoire du franc
CFA, La Découverte, Paris, 2018, p 13.
327 Jean (ZIEGLER), Main basse sur l'Afrique, ... op cit, p 14. « J'appelle protonation (du grec protos : « primitif », « rudimentaire ») la formation sociale qui gouverne aujourd'hui les trois quarts du continent. La protonation ne désigne ni une nation en formation - encore qu'elle produise pour ses membres les symboles élémentaires d'un sentiment « national » - ni une nation achevée qui se serait pervertie. Elle ne désigne pas non plus une pseudo-nation, mais une sociabilité rudimentaire, limitée dans sa construction, asservie aux seuls besoins de ceux qui l'organisent de l'extérieur. Elle, est avant tout une création de l'impérialisme. Elle n'exprime qu'une souveraineté fictive, la totale dépendance de l'économie du pays à l'égard du centre métropolitain. »
328 CEMAC, Rapport définitif de Surveillance Multilatérale 2019 et Perspectives pour 2020 et 2021, 39e édition, octobre 2020, p 49.
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peloton de tête de l'industrie mondiale (moins de 2%), des circuits financiers internationaux et des courants d'échanges scientifiques 329 ». Sachant cela, la libéralisation des échanges (paragraphe I) et l'accroissement des investissements directs étrangers (paragraphe II) seraient des outils nécessaires pour sortir de « L'étau 330 » du sous-développement.
PARAGRAPHE I : L'ACCÈS AUX MARCHÉS INTERNATIONAUX PAR LA LIBÉRALISATION DES ÉCHANGES.
A- La consolidation du SPG à partir de la
reconsidération des normes
contractuelles.
1- De l'aveu d'échec de l'opérationnalité du SPG...
Bien avant l'avènement des systèmes de Lomé I et II qui ont donné lieu à la mise en oeuvre du STABEX et du SYSMIN, le SPG créé en 1968 à New Dehli lors de la Deuxième Conférence du CNUCED, a été adopté par la CEE le 1er juillet 1971 et est en vigueur jusqu'en 2023 dans le cadre de la coopération entre l'Union Européenne et les pays en voie de développement ACP. Ce système qui a la particularité de reposer sur le principe de l'unilatéralité ou inégalité compensatrice, vise en effet à favoriser les exportations des PED sans réciprocité, comme pilier de la politique d'aide au développement. Cela étant, « c'est la France, avec ses plus nombreuses colonies, qui draina, bien sûr, la plus grande partie des exportations en provenance de ces territoires331.» Toutefois, l'opérationnalité de ce système connait des difficultés liés à : l'inégalité des recettes d'exportation, la lenteur d'exécution des programmes de développement, la complexité du système en l'occurrence vu la pléthore de ses mécanismes. Ces différents arguments justifient l'échec du SPG européen malgré la volonté affichée de promouvoir le développement des PED notamment en zone CEMAC. Ainsi, de nombreux pays ACP y compris ceux de la CEMAC ont éprouvé la difficulté d'équilibrer leurs balances de paiement, d'assurer le service de la dette, à financer les importations, à assurer les dépenses publiques pour la promotion de l'éducation, de la santé, de la réalisation des infrastructures de qualité telles que l'immobilier, les voies de transports ou de télécommunication, ainsi que le développement du réseau hydroélectrique. D'où l'interventionnisme des Institutions de Bretton Woods dans le cadre des PAS qui n'ont pas à leur tour réaliser la promesse des fleurs.
2- ... vers la reconsidération des conditionnalités du SPG.
Il serait judicieux de reconsidérer les termes de référence du Système de Préférences Généralisées européen envers les pays de la CEMAC dont le champ d'action reste limité. Par déduction, l'amélioration du SPG pourrait se faire en accroissant son taux de couverture. En effet, ce mécanisme n'a pas d'impact sur les barrières non tarifaires tout comme les services et les infrastructures. Parmi les mesures non tarifaires (MNT), figurent : les obstacles techniques au commerce (OTC) définis comme étant des « règlements techniques et normes, y compris les prescriptions en matière d'emballage, de marquage et d'étiquetage, et les procédures d'évaluation de la conformité aux règlements techniques et aux normes qui sont
329 Emmanuel (WONYU), L'Afro-pessimisme, un alibi français ?... op. cit, pp 60-61.
330 Aminata (TRAORE), L'étau : l'Afrique dans un monde sans frontières, Paris, Actes sud, 1999, 185 p.
331 Lantame Jean (NIKABOU), Les conventions ACP-EU et les sanctions économiques ... op. cit, p 8.
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un frein au commerce international »332, et les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS). Sous le couvert de ces différentes mesures prises en principe pour assurer la sécurité et la santé des personnes et la sauvegarde de l'écosystème, un État peut adopter une posture protectionniste d'où la portée négative de ces mesures. Cela dit, 60%333 des produits agricoles sont exclus du SPG alors que l'agriculture reste un des piliers de la relance économique en zone CEMAC conformément à sa vision à l'horizon 2025. Pour en revenir aux barrières non tarifaires, elles limitent considérablement l'exportation des produits textiles dans le territoire de l'Union Européenne. D'autre part, même s'il est indéniable que les Firmes multinationales (FMN) jouent un rôle majeur en matière de création d'emplois, il se pose une contradiction entre la récupération des retombés du SPG par les Firmes Multinationales et les objectifs qui lui sont assignés en termes de réduction de la pauvreté des PED. Cet état de fait devrait être jugulé par le renforcement du tissu industriel et économique local de la CEMAC par l'émergence des PMEs et PMIs sans compter le déploiement avec le concours des pouvoirs publics des pays de la CEMAC, de l'industrie lourde tant il est vrai que le développement passe par la promotion de la technologie de pointe. Si cet ensemble de proposition est pris en compte, le SPG devrait permettre à terme de lutter efficacement contre la pauvreté et partant favoriser le développement de la CEMAC.
B- L'accession aux marchés internationaux pour soutenir l'intégration en zone
CEMAC.
La loi sur l'African Growth and Opportunities Act (AGOA) ou loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique, votée et promulguée en Mai 2000 par le congrès américain, sous la présidence de Bill CLINTON, permet aux pays d'Afrique noire d'exporter sur le marché américain en franchise de douanes. L'AGOA, est ainsi l'expression de la volonté conjuguée des États-Unis et des pays d'Afrique noire de créer d'importantes opportunités pour le développement social, avec pour ambition d'impacter positivement la structure des économies. Au cours de sa première période, allant de l'an 2000 à 2015, la loi AGOA a été marquée par un regain d'intérêt des États-Unis envers l'Afrique suite aux attentats du 11 septembre 2001. L'AGOA visait entre autres objectifs de : lutter contre le terrorisme ; promouvoir le commerce et les investissements entre les États-Unis et l'Afrique subsaharienne en accordant aux pays admis un accès concurrentiel au marché américain ; encourager le développement économique et les réformes en Afrique Subsaharienne ; encourager la diversification dans les pays les plus pauvres d'Afrique ; encourager le recours à l'assistance technique pour consolider les réformes et le développement économique. Cependant, cette phase a été traversée par plusieurs difficultés liées à : la fragilité des institutions des pays bénéficiaires notamment de leurs économies, aux blocages dans le cadre de la commercialisation des produits d'exportation, à la déliquescence des infrastructures des
332 OMC, Accord sur les obstacles techniques au commerce, 1994, cité par Jonathan (SORRIAUX), Le système de préférences généralisées de l'Union Européenne ... op. cit, p 203.
333COMMISSION EUROPÉENNE, Commission staff working paper impact assessment vol. 1 Accompanying
the document Proposal for a regulation of the european parliament and of the council on applying a scheme of generalised tariff preferences, 14, cité par Jonathan (SORRIAUX), Le système de préférences généralisées de l'Union Européenne ... op. cit, p 117.
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pays bénéficiaires en général, aux crises politiques et aux prescriptions du marché américain, qui ont empêché les pays cibles de tirer pleinement parti du partenariat AGOA. Toutefois, la priorité a été donnée aux méthodes d'approches stratégiques ces dernières années et, dans sa deuxième phase en cours (2015 - 2025), l'AGOA pourrait : contribuer à transformer les efforts menés en vue de l'intégration régionale et du commerce intra-africain, au regard de ses nouveaux enjeux ; veiller à répondre aux attentes des exportateurs africains de vêtements ; assouplir ses règles d'origine ; faciliter aux pays répondant à ses conditions l'accès à son marché, et partant promouvoir le libre-échange USA-Afrique, en encourageant les efforts menés pour l'intégration régionale en Afrique.
d'inclusion des États de la zone CEMAC.
Sous l'influence de l'esprit du Mouvement des Non-alignés créé en 1955 à Bandoeng par Nasser, Nehru, Soekarno et Zhou Enlai, l'Organisation de la Coopération Islamique (O.C.I.)334 est la deuxième plus grande organisation internationale après l'ONU et transcende le cadre strictement confessionnelle tant il vrai qu'elle regroupe en son sein des États laïcs ou plurireligieux - comme les pays de la CEMAC qui en sont membres tels que : le Tchad (depuis 1969), le Gabon (depuis 1974), le Cameroun (depuis 1975), ou la RCA qui est observateur (depuis 1997) - avec pour objectifs la résolution des problèmes liés aux domaines tant politiques, économiques, sociaux que culturels. Créé le 25 septembre 1969, soit 21 ans après la création des Nations Unies, l'O.C.I. qui regroupe en son sein 57 États membres, a actuellement son siège à Djeddah en Arabie Saoudite et compte trois langues officielles parmi lesquelles : le français, l'anglais et l'arabe. Grâce à la Banque Islamique de Développement (B.I.D), l'O.C.I tend vers plusieurs points d'achèvement conformément à sa Charte élaborée en mars 1972 à savoir : 1) - consolider la solidarité islamique entre les États membres ; 2) - renforcer la coopération entre les États membres dans les domaines économiques, sociaux, culturels, scientifiques ainsi que dans les autres domaines d'importance vitale et procéder à davantage de consultations entre les pays membres au sein des organisations internationales ; 3) - oeuvrer à éliminer la discrimination raciale et le colonialisme sous toutes ses formes ; 4) - prendre les mesures nécessaires pour consolider la paix et la sécurité mondiale fondées sur la justice ; 5) - coordonner l'action pour soutenir les lieux saints et, soutenir le peuple palestinien dans la défense de ses droits en tant que nation en oeuvrant par la diplomatie à l'obtention des territoires qu'il réclame ; 6) - consolider la lutte de tous les peuples musulmans pour la sauvegarde de leur dignité, leur indépendance et leurs droits nationaux ; 7) - créer l'atmosphère propre à promouvoir la coopération et la compréhension entre les États membres et les autres pays. L'O.C.I. qui depuis l'an 2020 a pour Secrétaire Générale Son Excellence HISSEIN BRAHIM TAHA (originaire du Tchad), a pu récemment organiser son deuxième Sommet sur la science et la technologie dont le Cameroun a assuré la vice-présidence des travaux tenus par visioconférence en raison du contexte de crise sanitaire imposé par la pandémie du Coronavirus. Tenu sous le thème de : « La science, la technologie et l'innovation (STI) : ouvrir de nouveaux horizons », ce Sommet contribuerait selon les
334 À l'origine, l'O.C.I. était l'Organisation de la Conférence Islamique (en anglais : Organisation of the Islamic Conference) avant de renvoyer à l'Organisation de la Coopération Islamique (en anglais : Organisation of Islamic Cooperation) à partir du 28 juin 2011.
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termes de Son Excellence monsieur le Ministre des Relations Extérieures du Cameroun, Lejeune MBELLA MBELLA, représentant de Son Excellence monsieur Paul BIYA, Président de la République du Cameroun lors dudit Sommet, à « accélérer l'appropriation et l'amélioration des recherches au bénéfice des Etats-membres 335». Par ailleurs, sur le plan sécuritaire, l'O.C.I. a tenu son 14e sommet - qui a marqué son cinquantenaire sous le thème « Main dans la main vers l'avenir » - en condamnant par cette occasion le terrorisme, l'extrémisme et le fanatisme dont les manifestations et les formes son multiples et diverses336, et sur le plan sportif, le Cameroun a été choisi pour abriter en 2025 la sixième édition des Jeux de la Solidarité Islamique qui se tiendront pour la première fois en Afrique337. Autant d'exemples qui illustrent l'imbrication des politiques islamiques et sous-régionale d'Afrique centrale, nécessaires au développement.
PARAGRAPHE II : L'IMPORTANCE DE L'ACCROISSEMENT DES IDE EN ZONE CEMAC ET LE RÔLE DE LA FINANCE.
A- De l'accroissement des IDE au service de l'intégration de la CEMAC.
de l'OHADA ...
Dans le cadre de l'assainissement de l'environnement des affaires dans la zone Franc, le Traité instituant l'OHADA (Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique) a été signé le 17 octobre 1993 à Port Louis Maurice, puis modifié 15 ans plus tard en 2008, afin de pallier aux difficultés liés à l'insécurité juridique et judiciaire. Cette insécurité juridique est liée à la multiplicité des textes juridiques applicables dont le caractère vétuste et disparate demeure un plomb dans l'aile du point de vue du droit économique et commercial, ainsi qu'aux problèmes de corruption et d'encadrement juridique insuffisant. Dès lors, la non-prévisibilité de la jurisprudence applicable en fonction des pays a un impact sur la stagnation des investissements - qui désignent « différentes opérations financières destinées à agir sur la marche et la gestion d'entreprises implantées dans un pays différent de celui de la maison mère338» - et partant, sur le développement. Dans un tel contexte, l'OHADA se présente comme un vecteur de développement par ses institutions : la Conférence des Chefs d'États et de gouvernement, la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage (CCJA), l'École Régionale Supérieure de Magistrature (ERSUMA) et le Secrétariat Permanent auquel est rattaché l'ERSUMA. Pour en revenir à la CCJA, elle comprend 13 membres élus pour un mandat de 7 ans renouvelables selon l'article 32 du Traité l'instituant. Cela étant, la CCJA doit être renforcée dans sa fonction trinaire nécessaire au climat des affaires sur les plans: consultatif, juridictionnel et arbitrale. La fonction consultative résulte de l'article 14 alinéa 2 du Traité de
335 https://www.cameroon-tribune.cm/article.html/40630/fr.html/developpement-sciences-de-la-technologie-de-linnovation-les-propositions-du-cameroun consulté le 23 juin 2021.
336
https://www.cameroon-tribune.cm/article.html/26015/fr.html/organisation-de-la-cooperation-islamique-
nouvel-engagement-contre-le-terrorisme
consulté le 23 juin 2021.
337
https://actucameroun.com/2021/04/16/le-cameroun-accueille-les-jeux-de-la-solidarite-islamique-2025/
consulté
le 23 juin 2021.
338 Ibrahim (NGOUHOUO), Les investissements directs étrangers en Afrique centrale ... op. cit, p 14. Il existe
deux sortes d'IDE : internes à une même entreprise et externe à condition d'être supérieure à 10% du capital de l'entreprise étrangère sollicitée sinon on parle d' « investissement de portefeuille).
97
l'OHADA339 ; dans sa fonction juridictionnelle, la CCJA est la cour suprême des États-Parties en matière de droit OHADA, cependant, selon les dispositions de l'article 14 alinéa 3 du Traité instituant l'OHADA, la CCJA est exclue des décisions appliquant des sanctions pénales qui relèvent des législateurs nationaux ; enfin, la cour joue un rôle en matière d'arbitrage par le truchement des tribunaux arbitraux qu'elle met en place. Par ailleurs, sur le plan sous-régional la CEMAC dispose de la COSUMAF qui, en vertu « des dispositions relatives à l'application public à l'épargne telle que fixées dans l'Acte uniforme des dispositions OHADA du 17 avril 1997 relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique340 », assure la tutelle du marché financier sous-régional dont l'architecture éclatée en deux bourses de valeurs 341 doit être unifiée pour plus d'efficacité.
L'assainissement du climat des affaires est la garantie des retombés des IDE en zone CEMAC en matière de création de richesses, d'emplois, de diversification et d'accroissement de la qualité des ressources humaines ainsi que de l'optimisation du transfert de technologie. Sachant l'impact des firmes multinationales sur la déliquescence des économies des pays de la zone CEMAC, un effort dans le sens d'optimiser le rendement de leurs investissements devrait être déployé à travers l'action des politiques publiques et de l'inclusion des acteurs de la société civile dans le processus de développement. De ce fait, un accent porté sur une plus grande responsabilité de l'Afrique dans les opérations de production serait à promouvoir, au lieu de la limiter à des fonctions essentiellement subalternes en fonction de la DIT, qui a fait de l'Afrique une source de matières premières pour les industries étrangères. Les multinationales pourraient : sortir de leur attitude discriminante dans les investissements, pour couvrir aussi bien les secteurs qui transcendent les produits de base, et toucher le domaine de l'industrie lourde ou de pointe ; favoriser l'opérationnalité du transfert technologique en faveur de l'avènement d'une révolution scientifique nécessaire à la création des richesses ; tout comme elles pourraient davantage garantir la redistribution des gains de l'exploitation des ressources naturelles et agir contre la corruption de concert avec les pouvoirs publics et la société civile dans son ensemble. De cette manière, la CEMAC serait capable de s'autogérer en produisant ce qu'elle consomme au lieu d'extravertir ses atouts de puissance au service d'une construction identitaire étrangère. Ceci dit, la CEMAC dispose des ressources humaines abondantes et naturelles dont la transformation pourrait assurer son développement en sortant de la dimension verticale des échanges qu'elle entretient vis-à-vis de l'Union Européenne ou d'autres partenaires. Il en ressort le caractère apodictique de « la démarginalisation » de l'Afrique en général et de la CEMAC en particulier par la prise de conscience des Africains d'être les acteurs du progrès du monde et de leur propre développement, tant il est vrai que la globalisation a pour corollaire la communauté des problèmes planétaires.
339 « La cour peut être consultée par tout État-Partie ou par le Conseil des ministres sur toute question entrant dans le champs du droit OHADA ».
340 Article 8 du Règlement n°06/03-CEMAC-UMAC du 12 novembre 2003 portant Organisation, Fonctionnement et Surveillance du Marché Financier de l'Afrique Centrale.
341Il s'agit de la Bourse des Valeurs Mobilières de l'Afrique Centrale (BVMAC) et de la Douala Stock Exchange du Cameroun (DSX).
98
B- Le recours à l'expertise technique dans la mobilisation des capitaux et la
réalisation des projets communautaires.
1- De l'optimisation des stratégies de mobilisation des capitaux ...
En dehors des mécanismes de financement des projets de développement mis en place par l'Union Européenne et la CEMAC dans le cadre du renforcement de l'intégration régionale, le recours à l'expertise financière en matière de levée des fonds s'avère nécessaire au regard des retards accusés dans la mobilisation des fonds sus-évoqués liés aux lenteurs du système administratif. La recherche des financements dans le cadre de l'Union Européenne devrait s'arrimer à des critères d'éligibilité342 pour être efficace, allant du profil des acteurs, au coût des réalisations, en passant par le choix des activités susceptibles d'être financées. Parlant des acteurs, les projets de développement devraient être assurés par un consortium d'au moins deux partenaires composé d'un demandeur chef de fil européen et d'un ou plusieurs codemandeurs originaires de l'un des pays cibles d'Afrique. Les acteurs devraient également être des personnes morales, n'avoir aucun but lucratif, être établis dans l'un des pays cibles, être directement responsables de la gestion du projet ; concernant les actions éligibles, elles devraient être en conformité avec les termes de référence des programmes de financement selon plusieurs composantes allant des domaines de l'éducation et de la santé à la réalisation des infrastructures ou des politiques de réformes socioéconomiques ; enfin, les coûts éligibles - tels que les frais de voyage, d'équipement, les taxes et les salaires - peuvent être pris en compte. Cela étant, les motifs de rejet des candidatures sont liés : au dépassement des délais de soumission des candidatures ; aux raisons administratives à l'instar des sollicitations de contribution hors-quota et du non-respect du format du formulaire de candidature ; ainsi qu'au manque de pertinence des projets de développement à financer. Ces éléments mis ensemble sont nécessaires à la formulation adéquate des stratégies de mobilisation des fonds en vue de la consolidation de l'intégration le cas échéant et partant, du développement de manière générale.
2- ... au choix judicieux et à l'implémentation des programmes de développement en zone CEMAC.
Plusieurs programmes existent dans le cadre du Fonds Régional APE (FORAPE) pour favoriser l'intégration des économies régionales dans le système mondial et partant leur développement. Cependant à travers le kaléidoscope de l'évaluation des projets réalisés, notamment dans le cadre du 10e et du 11e FED à l'instar du Programme d'Appui au Commerce et à l'Intégration Economique (PACIE), du Programme de Restructuration et de Mise à Niveau (PRMN), de l'Instrument contribuant à la Stabilité et à la Paix (ICSP) ou du programme sur la « Facilité de Coopération Technique V (FCT V), il ressort que l'accent est mis sur des composantes qui ne favorisent pas l'industrialisation des pays de la CEMAC en dehors des efforts consacrés pour le commerce et l'éclosion des PMEs et PMIs adossées sur l'implémentation des politiques publiques telles que l'opérationnalité de la transparence dans la gouvernance, la capacitation des ressources humaines au niveau de leur expertise par des réformes structurelles tout comme la lutte contre la corruption. Malgré l'ampleur des financements mobilisés pour la lutte contre la pauvreté, les États de la CEMAC demeurent
342 Voir : ARCHIPELAGO, Lignes directrices, 1er appel à propositions, Octobre 2019 ; 32 p.
99
dans le peloton des pays sous-développés et très endettés. Plusieurs causes à la fois endogènes et exogènes peuvent expliquer cette situation, d'où la nécessité de réorienter la pensée politique vers une autonomisation des populations par un accompagnement en termes de subventions, loin de la prévarication qui gangrène les économies sous-régionales. Un choix judicieux devrait être fait au milieu des programmes mis au service du bien-être social et communautaire en partant du diagnostic réel des problèmes qui se posent pour en dégager des solutions appropriées au lieu d'importer in extenso des thérapies élaborées ailleurs qui ne cadrent pas toujours avec les attentes des populations du milieu ciblé. S'il est vrai que le développement économique repose sur quatre piliers à savoir : les ressources naturelles, humaines, financières et infrastructurelles, il n'en demeure pas moins vrai que les pays de la CEMAC ne disposent pas assez de ces facteurs, dont il faudrait renforcer les ressources humaines par une formation de qualité, arrimée à l'ère de la modernité à travers la multiplicité des pôles d'excellence communautaire pour sortir de l'égolatrie des États attachés à leur souveraineté ; d'autre part, ces pays qui disposent de ressources naturelles suffisantes en quantité et en qualité comme les minerais stratégiques, ont besoin de lutter contre « l'extraversion de fleur]s atouts de puissance 343 » dans un contexte de mauvaise gouvernance où les firmes multinationales s'érigent des empires financiers sur le dos des prolétaires.
343 Voir Max Zachée Saintclair (MBIDA ONAMBELE), « Géopolitique de l'Union Africaine » ... op. cit, p 226.
100
Pour conclure et au regard de ce qui précède, il ressort que la coopération entre l'Union Européenne et la CEMAC repose sur un ensemble de déterminants majeurs à savoir : les principes et les mécanismes de financement des programmes de développement. Parmi ces mécanismes, existent des freins à la coopération entre ces deux méta-entités au regard de la contestation des APE dont le démantèlement douanier sur lequel ils reposent, entraine des pertes financières considérables pour les pays de la CEMAC, sans compter la concurrence des pays du BRICS et d'autres puissances telles que les États-Unis, le Canada et le Japon. L'attrait de ces pays tend à détourner de manière progressive le regard loin de l'Union Européenne, tant il est vrai qu'ils se sont distingués ces dernières années par un taux de croissance avéré. Sous le prisme d'une matrice SWOT, la radiographie des échanges entre l'Union Européenne et la CEMAC dans le cadre du renforcement du processus d'intégration de cette dernière, présente effectivement des forces, des faiblesses, des opportunités et des menaces. Parmi les qualités de la coopération Union Européenne - CEMAC, figurent en bonne place : l'abondance des ressources financières, politiques et techniques, soit plus de 500 millions d'euros entre 2008 et 2020 couvrant les périodes des 10e et 11e FED. Cependant, force est constater les insuffisances d'un tel mariage eu égard au déficit de réédition des comptes de la part des élites africaines compradores imprégnées par « une conscience de classe pour soi 344». Et pourtant, à l'ère de la mondialisation, le respect des libertés des minorités (comme celles des femmes, des autochtones, de même que la liberté d'expression ...) tend de plus en plus à être une priorité dans le cadre des relations internationales. Pour améliorer ladite coopération, les trois facteurs : de l'endiguement des menaces à la paix et à la stabilité communautaires ; de la transvalorisation des secteurs de l'énergie pour le déploiement de l'industrie et le bon fonctionnement des administrations tant privées que publiques ; ainsi que du développement technologique, recouvrent un caractère apodictique. Ceci étant, les voies d'optimisation de la coopération Union Européenne - CEMAC vers « la démarginalisation », devraient se manifester par une nouvelle architecture économique, reposant sur le développement local et communautaire où l'éducation et la multiplication des projets intégrateurs ainsi que l'optimisation du transfert de technologie par la délocalisation sont des priorités. Au demeurant, le processus d'intégration de la CEMAC, et partant son développement, devrait reposer d'une part sur la nécessité d'assainir le climat des affaires et la balance de paiement de ses pays membres, et d'autre part, sur la libéralisation des échanges et le rôle de la finance à travers : l'accès aux marchés internationaux et l'importance de l'accroissement des IDE en zone CEMAC.
344 Jean (ZIEGLER), Main basse sur l'Afrique, ... op cit, p 56.
CONCLUSION GÉNÉRALE
102
Dans ses échanges avec l'Occident, la région de l'Afrique centrale a continuellement été sous l'influence de l'hégémonie structurelle, aussi bien sur le plan culturel345 que dans l'exécution des programmes de développement. À la question de savoir si la gestion de l'aide européenne garantie-t-elle la consolidation de l'intégration des pays membres de la CEMAC au regard de la multiplicité des programmes de financement dans la perspective du développement politique, économique et social, deux piliers peuvent se révéler. Cela dit, qu'est-ce qui justifie l'inefficacité des programmes de l'Union Européenne en dépit du volume des moyens techniques et financiers mobilisés dans la cadre de la consolidation de l'intégration de la CEMAC sur les plans : politique, économique et social ? Et comment la CEMAC peut-elle tirer meilleure parti de la contribution européenne pour intensifier son processus d'intégration ? Répondre à ces différentes questions nécessite d'effectuer un saut dans le temps pour observer la longévité du phénomène de la colonisation de l'Afrique Équatoriale Française dont la création remonte au 15 janvier 1910. De ces relations de domination, est né le Fonds Européen de Développement, au moment de l'avènement de la CEE, pour endiguer l'expansion du communisme et garder les anciennes colonies dans le giron métropolitain. Grâce au pacte colonial, les territoires de l'Afrique centrale - UDE (29 juin 1959), UDEAC (8 décembre 1964), CEMAC (16 mars 1994) - ont pu servir de réserves de matières premières et de débouchés pour les produits manufacturés d'Europe. Ceci dit, l'histoire de la construction européenne - allant de la création de la CECA (18 avril 1951) à la signature des Traités instituant l'UE (Maastricht 1992, Amsterdam 1997, Nice 2001, Lisbonne 2007) en passant par la création du CED (27 mai 1952), l'UEO (23 octobre 1954) et la CEE (25 mars 1957) - montre que l'Afrique centrale est un de ses maillons déterminants de développement, d'où la pérennisation des liens qui les unissent par les Accords de Partenariat Économiques (APE) régionaux.
La contribution de l'Union Européenne dans la consolidation de l'intégration de la CEMAC se traduit concrètement à travers des programmes de développement financés essentiellement par le FED. De ces programmes, plusieurs enjeux émergent allant de la promotion de la démocratie au respect de l'État de droit en passant par la bonne gouvernance et le dialogue politique. Pour illustrer ce propos, des programmes tels que : le PACIE, le PRMN, l'ICSP et le FCT V ont eu pour clé de voûte de favoriser l'intégration des économies des pays de la CEMAC dans la configuration actuelle du système international des échanges, où la périphérie reste une source de matières premières au profit du centre, en dépit des efforts de délocalisation des segments d'entreprise 346. De manière concrète, le PACIE a eu pour principales objectifs de : promouvoir les principes de performance, de transparence et de redevabilité dans l'exécution des politiques publiques, afin de lutter contre la fraude fiscale et de limiter les pertes de recettes douanières liées à l'ouverture commerciale en accroissant les ressources des États par l'optimisation du régime des exonérations fiscales. Le PRMN quant à lui reposait sur plusieurs composantes liées au renforcement des capacités commerciales et de la compétitivité des PMEs et PMIs pour accroître le PIB des pays bénéficiaires, notamment : le renforcement des capacités institutionnelles régionales en matière de mise à niveau et d'appui au secteur privé ; le renforcement des compétences des institutions d'appui et
345 Lire à ce propos, Samuel (HUNTINGTON), Le choc des civilisations, ... op cit.
346 Charlemagne Pascal (MESSANGA NYAMNDING), « La faillite du développement en Afrique »... op cit, p 94.
103
d'encadrement du secteur privé ; l'appui aux structures nationales du programme et amélioration de l'environnement du climat des affaires et la programmation pilote de mise à niveau et d'appui à la compétitivité des entreprises. Dans le cadre du 11e FED, les axes d'intervention de l'ICSP tournaient autour de la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique centrale en passant par la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée et les menaces à la santé publique. Enfin, le FCT V a mis au coeur de ses activités la bonne gouvernance, l'égalité hommes-femmes et l'environnement. À partir de l'analyse de ces différents programmes et au regard du rapport de l'Union Européenne sur l' « évaluation de la coopération UE-Afrique centrale (2008-2016) »347, force est de constater l'abondance des moyens financiers et techniques mobilisés en faveur de la CEMAC, bien que le domaine de l'industrialisation occupe encore la part congrue desdits programmes. Comment dès lors optimiser le processus d'intégration et partant le développement de la CEMAC sans les infrastructures nécessaires ?
En effet, la région de l'Afrique centrale est minée par un ensemble de difficultés liées à la corruption, au déficit de réédition des comptes de la part de ses élites, à une déliquescence infrastructurelle et politico-administrative, qui ont amenés les autorités de la CEMAC à prévoir à l'horizon 2025 une vision à la faveur d'« un espace économique intégré émergent, où règnent la sécurité, la solidarité et la bonne gouvernance, au service du développement humain ». Dans un esprit de « démarginalisation » liée aux mécanismes de financement (TCI, FODEC, PPP), cette vision a pour déclinaisons les trois phases du Programme Économique Régional (PER-CEMAC) ainsi que des Réformes Économiques et Financières (PREF-CEMAC), où les projets intégrateurs déterminent l'inclusion des économies des pays de la CEMAC au sein du système mondial. En revenant sur les maux dont est victime la CEMAC, la contribution de l'Union Européenne pourrait être renforcée par la coopération avec d'autres puissances à l'instar des pays du BRICS, le Japon, le Canada et les États-Unis avec lesquelles plusieurs plateformes ont été organisées pour le financement des projets de développement en faveur des pays de la région de l'Afrique centrale à l'instar des Sommets Russie-Afrique, Chine-Afrique, TICAD, ACDI. Répondre à la préoccupation de la consolidation de l'intégration de la CEMAC passe dès lors par : la promotion de l'industrialisation comme substitut aux rapports de dépendance par l'acquisition des savoirs-faire étrangers en valorisant les capacités endogènes ; la multiplication des infrastructures ; l'optimisation de la délocalisation ; l'assainissement du climat des affaires ; le calibrage nécessaire de la balance de paiement et de la situation monétaire « cémacoise » ; la reconsidération des normes du SPG européen ; le recours à l'expertise technique dans la mobilisation des capitaux et la réalisation des projets communautaires pour un accroissement des IDE.
347 Union Européenne, Évaluation de la coopération UE-Afrique centrale (2008-2016) ... op cit.
ANNEXES
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§ Communiqué final, Dixième session ordinaire du Comité de pilotage des Programmes des Réformes Economiques et financiers de la CEMAC (PREF-CEMAC), Douala, Le 21 décembre 2019, 5 p.
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117
TABLE DES MATIÈRES
SOMMAIRE . i
AVERTISSEMENT . ii
DÉDICACE iii
REMERCIEMENTS . iv
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES v
LISTE DES CARTES .... ix
LISTE DES TABLEAUX x
LISTE DES GRAPHIQUES xi
LISTE DES ANNEXES ... xii
RÉSUMÉ xiii
ABSTRACT .... xiv
ÉPIGRAPHE xv
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
I- LE CONTEXTE ET LA JUSTIFICATION DU SUJET 2
II- LA DÉLIMITATION DU CHAMPS D'ANALYSE 3
A- LE CHAMP SPATIAL 3
1- L'UNION EUROPÉENNE 3
2- LA CEMAC 4
B- LE CHAMP TEMPOREL 6
III- CLARIFICATION CONCEPTUELLE 7
A- CONTRIBUTION : NOTION D'AIDE AU DEVELOPPEMENT 7
B- INTÉGRATION RÉGIONALE 8
C- CONSOLIDATION : RENFORCEMENT D'UN SYSTÈME 8
IV- INTÉRÊT DU SUJET 9
A- SUR LE PLAN SCIENTIFIQUE 9
B- SUR LE PLAN ACADÉMIQUE 9
C- SUR LE PLAN SOCIAL 10
V- LA PROBLÉMATIQUE 10
A- L'ÉTAT DE LA QUESTION 10
1- LES APPROCHES PRAGMATIQUES DE LA RELATION UNION
EUROPEENNE - CEMAC 11
2- LA VISION IDÉALISTE DE LA COOPÉRATION UNION EUROPÉENNE-
CEMAC 14
3- LA TENDANCE ÉQUILIBRISTE DU CONSTAT DES RAPPORTS ENTRE
L'UNION EUROPÉENNE ET LA CEMAC 15
B- QUESTIONS DE RECHERCHE 16
1- QUESTION PRINCIPALE 16
2- LES QUESTIONS SECONDAIRES . 16
VI- LES HYPOTHÈSES DE RECHERCHE 16
A- HYPOTHÈSE PRINCIPALE 17
B- LES HYPOTHÈSES SECONDAIRES 17
VII- LES CADRES THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE 17
118
A- LE CADRE THÉORIQUE 17
1- L'IMPÉRIALISME STRUCTUREL DE JOHAN GALTUNG 18
2- LA THÉORIE DE « LA DÉMARGINALISATION » .. 18
B- LE CADRE MÉTHODOLOGIQUE 19
1- LES TECHNIQUES DE COLLECTE 20
1-1- L'OBSERVATION DOCUMENTAIRE 20
1-2- L'ANALYSE DE CONTENU 20
2- L'EXPLOITATION DES DONNÉES 21
2-1- LA DÉMARCHE HISTORIQUE 21
2-2- LA DÉMARCHE HYPOTHÉTICO-DÉDUCTIVE 21
VIII- LES ARTICULATIONS DE LA RECHERCHE 22
PREMIÈRE PARTIE : HISTORIQUE, ENJEUX ET FINANCEMENTS DE L'UNION
EUROPÉENNE DANS LE CADRE DE LA CEMAC 23
INTRODUCTION DE LA PREMIÈRE PARTIE 24
DE LA CEMAC 25
25
PARAGRAPHE I : LA GENÈSE DE LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE ... 25
(CECA) À LA COMMUNAUTE ÉCONOMIQUE EUROPÉENNE (CEE) ... 25
1- DE LA VISION DE LA PAIX PAR L'INTÉGRATION ÉCONOMIQUE AU SEIN DE LA COMMUNAUTÉ EUROPÉENNE DU CHARBON ET DE L'ACIER (CECA)
25
2- ... À LA QUÊTE D'UNE FORME DE DÉVELOPPEMENT AU-DELA DE
L'ESPACE DE LA COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE EUROPÉENNE (CEE) 26
B- LES TRAITÉS CONSTITUTIFS DE L'UNION EUROPÉENNE (UE) 28
1- LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE ET LA SÉCURITE COMME « PILIERS »
DES TRAITÉS DE MAASTRICHT ET D'AMSTERDAM 28
2- LA CRÉATION DE LA CONSTITUTION EUROPÉENNE PAR LES
TRAITÉS DE NICE ET DE LISBONNE 29
ÉCONOMIQUE ET MONÉTAIRE DE L'AFRIQUE
CENTRALE (CEMAC) 30
A- DE LA COLONISATION AU SEIN DE L'AFRIQUE
ÉQUATORIALE FRANÇAISE (AEF) AU NÉOCOLONIALISME DANS LE
CADRE DE L'UNION
DOUANIÈRE ÉQUATORIALE (UDE) 30
1- LA
MARGINALISATION DES TRAVAILLEURS AUTOCHTONES DANS
L'AFRIQUE ÉQUATORIALE FRANÇAISE (AEF) 30
119
2- LA PERPÉTUATION DES LIENS DE LA COLONISATION À TRAVERS LA SUPPRESSION DES BARRIÈRES TARIFAIRES DE L'UNION DOUANIÈRE
ÉQUATORIALE (UDE) .. 31
B- DE LA
CRÉATION DE L'UNION DOUANIÈRE ET ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE
CENTRALE (UDEAC) A L'AVÈNEMENT DE LA COMMUNAUTÉ
ÉCONOMIQUE ET MONÉTAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE (CEMAC) 31
1- LE RENFORCEMENT DE LA SOLIDARITÉ RÉGIONALE À TRAVERS
L'UNION DOUANIÈRE ET ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE (UDEAC) 31
2- LA CONVERGENCE MONÉTAIRE ET COMMERCIALE PAR LES ORGANES ET INSTITUTIONS DE LA COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE ET
MONÉTAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE (CEMAC) 32
EUROPÉENNE (UE) ET LA CEMAC 33
PARAGRAPHE I : LA PÉRENNISATION DES LIENS HISTORIQUES ENTRE LES EX-COLONIES ET LEURS ANCIENNES MÉTROPOLES : LES APE RÉGIONAUX
UNION EUROPÉENNE - CEMAC 33
A- GÉOPHYSIQUE ET GÉOPOLITIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE 33
1- DE L'ATTRACTIVITÉ DES RESSOURCES NATURELLES DE
L'AFRIQUE CENTRALE 33
2- ... À L'INSTAURATION DU PARTENARIAT ÉCONOMIQUE ENTRE
L'EUROPE ET LES PAYS DE L'AFRIQUE CENTRALE 34
B- LA GARANTIE DES DÉBOUCHES 34
1- L'EXPLOITATION ÉTRANGERE DE LA SOUS-RÉGION DE L'AFRIQUE
CENTRALE 34
2- ... PAR LES SOCIÉTES MULTINATIONALES, OBSTACLE AU
DÉVELOPPEMENT 35
ÉCONOMIQUE DES PAYS DE LA CEMAC 36
A- LES ENJEUX DE DÉMOCRATIE ET DE BONNE GOUVERNANCE 36
1- L'ENJEU DE LA DÉMOCRATIE PAR L'INCLUSION DES ACTEURS
NON-ÉTATIQUES EN ZONE CEMAC 36
2- LA BONNE GOUVERNANCE COMME ENJEU DE DÉVELOPPEMENT
COMMUNAUTAIRE 37
SYSTÈMES DE STABILISATION DES RECETTES D'EXPORTATION 38
1- LE STABEX ET LE SYSMIN DE LA CONVENTION DE LOMÉ II COMME PRÉMICES DU SYSTÈME DE STABILISATION DES PRIX DES MATIÈRES
PREMIÈRES . 38
2- LE SYSTÈME DE PRÉFÉRENCES GÉNÉRALISEES (SPG) : UN AUTRE MOYEN DE PROMOTION DES ÉCONOMIES DES PAYS EN VOIE DE
DÉVELOPPEMENT 39
120
CADRE DE LA CEMAC 41
EUROPÉENNE (UE) EN ZONE CEMAC 41
(FED) 41
ÉCONOMIQUE (PACIE) .. 41
1- LES OBJECTIFS DU PROGRAMME D'APPUI AU COMMERCE ET À L'INTÉGRATION ÉCONOMIQUE (PACIE) EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT
ÉCONOMIQUE DE L'AFRIQUE CENTRALE 41
2- LES ATTENTES DU PROGRAMME D'APPUI AU COMMERCE ET À L'INTÉGRATION ÉCONOMIQUE (PACIE) EN MATIÈRE DE POLITIQUES
PUBLIQUES 42
L'AFRIQUE CENTRALE (PRMN) 43
1- LES OBJECTIFS DU PROGRAMME DE RESTRUCTURATION ET DE MISE À NIVEAU (PRMN) : VERS LA COMPÉTITIVITÉ DU SECTEUR PRIVÉ ET
INDUSTRIEL DE LA CEMAC 43
2- LES AXES D'INTERVENTION ET LES ACTIVITÉS DU PROGRAMME DE RESTRUCTURATION ET DE MISE À NIVEAU (PRMN) DE L'AFRIQUE
CENTRALE 43
DÉVELOPPEMENT (FED) 45
A- VUE D'ENSEMBLE DE L'INSTRUMENT CONTRIBUANT À LA STABILITE ET À LA PAIX (ICSP) DANS LA PRÉVENTION DES CONFLITS DANS
LE MONDE 45
1- LES OBJECTIFS DE SÉCURITE DE L'INSTRUMENT CONTRIBUANT À
LA STABILITÉ ET À LA PAIX (ICSP) 45
2- L'AVENIR DE L'INSTRUMENT CONTRIBUANT À LA STABILITÉ ET À LA PAIX (ICSP) AU SEIN DE L'INSTRUMENT EUROPÉEN POUR LE VOISINAGE, LE DÉVELOPPEMENT ET LA COOPÉRATION INTERNATIONALE (NDICI) APRÈS 2021
46
TECHNIQUE V (FCT V) » POUR LA CEMAC 47
1- LE CONTEXTE D'ÉMERGENCE DU PROGRAMME SUR LA « FACILITÉ
DE COOPÉRATION TECHNIQUE V (FCT V) 47
2- LA BONNE GOUVERNANCE, L'ÉGALITE HOMMES-FEMMES ET L'ENVIRONNEMENT, AU COEUR DES ACTIVITÉS PRINCIPALES DU PROGRAMME
SUR LA « FACILITÉ DE COOPÉRATION TECHNIQUE V (FCT V) 48
121
PROGRAMMES DE LA CEMAC 50
PARAGRAPHE I : PRÉSENTATION DU PROGRAMME INDICATIF RÉGIONAL (PIR) DU 11E FED ET DU PROGRAMME DES RÉFORMES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES (PREF) DE LA CEMAC 50
A- LES ENJEUX POLITIQUES, ÉCONOMIQUES ET ÉCOLOGIQUES DU PROGRAMME INDICATIF RÉGIONAL (PIR) DU 11E FOND EUROPÉEN DE
DÉVELOPPEMENT (FED) 50
1- LES TERMES DE RÉFÉRENCE DU COMITÉ DE PILOTAGE DU PIR DU 11E FED 50
2- LE PLAN D'ENGAGEMENT DU PIR DU 11E FED, RÉVELATEUR DU
DÉNI DU DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL DE LA CEMAC 51
B- LE PROGRAMME DES RÉFORMES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES (PREF) AU SECOURS DU PROGRAMME ÉCONOMIQUE RÉGIONAL (PER) DE LA
CEMAC 52
1- LE CONTEXTE D'ÉMERGENCE DU PROGRAMME DES RÉFORMES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES DE LA CEMAC (PREF-CEMAC) 52
2- LA MATRICE DES ACTIONS DU PROGRAMME DES RÉFORMES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES DE LA CEMAC (PREF-CEMAC) . 53
ÉCONOMIQUE RÉGIONAL (PER) 56
A- LES RÉSULTATS MITIGÉS DES PHASE 1 (2011-2015) ET 2 (2017-2021) DU PROGRAMME ÉCONOMIQUE RÉGIONALE . 56
1- LE CAS DE LA PREMIÈRE PHASE (2011-2015) DU PROGRAMME
ÉCONOMIQUE RÉGIONAL : UNE OCCASION MANQUÉE 56
2- LA DEUXIEME PHASE (2017-2021) DU PROGRAMME ÉCONOMIQUE
RÉGIONAL OU LA VOLONTÉ DE SE RATTRAPER 57
LES PER NATIONAUX 58
1- VERS LA RÉALISATION DES INFRASTRUCTURES
TRANSFRONTALIÈRES POUR L'INCLUSION DE LA CEMAC 58
2- L'OPÉRATIONNALITÉ DE LA VISION CEMAC PAR LES PER-VOLET-
PAYS 59
CONCLUSION DE LA PREMIÈRE PARTIE 61
DEUXIÈME PARTIE : LES DÉTERMINANTS DE L'AIDE EUROPÉENNE ET LES VOIES D'OPTIMISATION DE LA COOPÉRATION UNION EUROPÉENNE - CEMAC : VERS LA DÉMARGINALISATION DE LA CEMAC .. 62
INTRODUCTION DE LA DEUXIÈME PARTIE 63
122
DANS LE DÉVELOPPEMENT DE LA CEMAC 64
COOPÉRATION UNION EUROPÉENNE - CEMAC 64
EUROPÉENNE - CEMAC . 64
1- LA TRANSVALORISATION DU PRINCIPE DE RESPECT DE L'ÉTAT DE
DROIT AU FIL DU TEMPS 64
2- LE DIALOGUE POLITIQUE : UN ALIBI D'INGÉRENCE DANS LES
AFFAIRES INTERNES DE LA CEMAC 65
B- L'IMPLÉMENTATION DES BONNES
PRATIQUES
MACROÉCONOMIQUES EN TERMES DE CONDITIONNALITÉS
PRÉALABLES À LA
COOPÉRATION 66
1- LA PRISE EN CHARGE DE LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION PAR
LES INSTITUTIONS DE L'UNION EUROPÉENNE ET LES PAYS DE LA CEMAC 66
2- LES SANCTIONS ÉCONOMIQUES POUR NON-RESPECT DES
ACCORDS DE PARTENARIAT : UNE ÉPÉE DE DAMOCLÈS POUR LA CEMAC 67
LA COOPÉRATION UNION EUROPÉENNE - CEMAC 68
UNION EUROPÉENNE - CEMAC 68
1- LES MÉCANISMES DE FINANCEMENT DE L'UNION EUROPÉENNE :
UN DANGER POUR L'INTÉGRATION AFRICAINE 68
2- LES MÉCANISMES DE FINANCEMENT DE LA CEMAC : UNE FORME
DE « DÉMARGINALISATION » ............... 70
B- LES FREINS DE LA COOPÉRATION UNION EUROPÉENNE - CEMAC 71
1- LA CONTESTATION DES APE PAR LA CEMAC AU REGARD DES PERTES LIÉES AU DEMANTELEMENT DES BARRIÈRES DOUANIÈRES ..... 71
2- LA CONCURRENCE DES PAYS ÉMERGENTS DU BRICS FACE À LA
CONTRIBUTION EUROPÉENNE EN AFRIQUE CENTRALE 72
EUROPÉENNE - CEMAC 73
UNION EUROPÉENNE - CEMAC .. 73
A- LES FORCES
DE LA COOPÉRATION ENTRE L'UNION EUROPÉENNE ET
LA CEMAC 73
1- DE L'ABONDANCE DES RESSOURCES
FINANCIÈRES, POLITIQUES
123
ET TECHNIQUES 73
2- ... À LA PERTINENCE DES PROJETS POUR LE DÉVELOPPEMENT
COMMUNAUTAIRE 74
B- LES FAIBLESSES DE LA COOPÉRATION UE-CEMAC 75
1- L'INSUFFISANCE DE LA RÉEDITION DES COMPTES DE LA PART DES
ÉLITES DE LA CEMAC 75
2- ... DANS UN CONTEXTE MARQUÉ PAR LES LIMITES DE LA LIBERTÉ
D'EXPRESSION DE LA SOCIÉTÉ CIVILE 76
PARAGRAPHE II : LES OPPORTUNITÉS ET LES MENACES DE LA COOPÉRATION ENTRE L'UNION EUROPÉENNE ET LA CEMAC 77
A- LES OPPORTUNITÉS DE LA COOPÉRATION UNION EUROPÉENNE - CEMAC . 77
1- DE MÊME QUE LE SECTEUR DE L'ÉLECTRICITÉ 77
2- ... LE DÉVELOPPEMENT TECHNOLOGIQUE OCCUPE ENCORE LA
PART CONGRUE DES PROJETS DE DÉVELOPPEMENT EN ZONE CEMAC 78
79
1- LA GUERRE RESTE UNE PIERRE DE SISYPHE DANS L'ÉTAT
POLITICO-SÉCURITAIRE EN ZONE CEMAC 79
2- LES AUTRES PARTENAIRES : JAPON, CANADA ET ÉTATS-UNIS, COMME SOURCES D'INSPIRATION POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE
CENTRALE 80
CHAPITRE IV : LES VOIES D'OPTIMISATION DE LA
COOPÉRATION UNION
EUROPÉENNE - CEMAC : VERS LA
DÉMARGINALISATION DE LA CEMAC... 83
ÉCONOMIQUE ENTRE L'UNION EUROPÉENNE ET LA CEMAC 83
AUX RAPPORTS DE DÉPENDANCE 83
L'ÉDUCATION ET LA MULTIPLICATION DES PROJETS INTÉGRATEURS 83
1- L'ACQUISITION DES SAVOIRS-FAIRE ÉTRANGERS DANS L'ESPRIT
DE REVALORISATION DES CAPACITÉS ENDOGÈNES 83
2- LA MULTIPLICATION DES INFRASTRUCTURES : UN FACTEUR MAJEUR D'INTÉGRATION 84
L'INDUSTRIALISATION 85
1- L'OPTIMISATION DU TRANSFERT DE TECHNOLOGIE PAR LE
PROCESSUS DE DÉLOCALISATION 85
2- LE DÉVELOPPEMENT DE L'INDUSTRIALISATION COMME MOTEUR
DE CROISSANCE 86
124
BALANCE DE PAIEMENT DE LA CEMAC 87
CROISSANCE ÉCONOMIQUE À TRAVERS LA BONNE GOUVERNANCE 87
1- L'ENJEU DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE À L'ÈRE DE LA
MONDIALISATION 87
2- LA PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE PAR LA PRISE
DE CONSCIENCE DE L'INTÉRÊT GÉNÉRAL 88
B- LE CALIBRAGE NÉCESSAIRE DE LA BALANCE DE PAIEMENT ET DE LA SITUATION MONÉTAIRE « CÉMACOISE » .. 88
1- SORTIR DU DÉFICIT LIÉ À LA DÉGRADATION DES COMPOSANTES
DE LA BALANCE DE PAIEMENT 88
2- REPENSER LE MODÈLE D'INTÉGRATION ÉCONOMIQUE ET
MONÉTAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT EN ZONE CEMAC 91
FINANCE 92
LIBÉRALISATION DES ÉCHANGES . 93
DES NORMES CONTRACTUELLES 93
1- DE L'AVEU D'ÉCHEC DE L'OPÉRATIONNALITÉ DU SPG 93
2- ... VERS LA RECONSIDÉRATION DES CONDITIONNALITÉS DU SPG
93
L'INTÉGRATION EN ZONE CEMAC 94
1- LA CEMAC FACE AUX LIMITES DE L'AFRICAN GROWTH AND OPPORTUNITIES ACT (AGOA) .. 94
2- L'ACTION DE L'ORGANISATION DE LA COOPÉRATION ISLAMIQUE (O.C.I.) COMME FACTEUR D'INCLUSION DES ÉTATS DE LA ZONE CEMAC
95
ZONE CEMAC ET LE RÔLE DE LA FINANCE 96
LA CEMAC 96
1- RENFORCER LES POLITIQUES D'ATTRACTIVITÉ À TRAVERS LES
COMPÉTENCES DE LA CCJA DE L'OHADA 96
2- ... POUR GARANTIR LES RETOMBÉS DES IDE DANS LA ZONE
CEMAC 97
125
DES CAPITAUX ET LA RÉALISATION DES PROJETS COMMUNAUTAIRES
98
1- DE L'OPTIMISATION DES STRATÉGIES DE MOBILISATION DES
CAPITAUX 98
2- ... AU CHOIX JUDICIEUX ET À L'IMPLÉMENTATION DES
PROGRAMMES DE DÉVELOPPEMENT EN ZONE CEMAC .. 98
CONCLUSION DE LA DEUXIÈME PARTIE 100
CONCLUSION GÉNÉRALE 101
ANNEXES 104
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE 105
I- OUVRAGES 105
1- OUVRAGES GÉNÉRAUX 105
2- OUVRAGES SPÉCIALISÉS 106
3- OUVRAGES DIDACTIQUES 107
a- OUVRAGES MÉTHODOLOGIQUES . 107
b- DICTIONNAIRES 107
II- PUBLICATIONS UNIVERSITAIRES 107
1- THÈSES 107
2- MÉMOIRES 108
3- ARTICLES DE REVUES SCIENTIFIQUES ET CONTRIBUTIONS
D'OUVRAGES . 109
III- DOCUMENTS OFFICIELS 111
IV- AUTRES SOURCES DE RECHERCHE . 111
1- RAPPORTS 111
2- COMMUNICATIONS, DISCOURS, INTERVIEWS ET JOURNAUX 113
V- SOURCES DE RECHERCHE COMPLÉMENTAIRES 115
1- ACTES DE COLLOQUES, SÉMINAIRES, CONFÉRENCES 115
2- WEBOGRAPHIE 115
a- E-LIVRES 115
b- E-REVUES 115
c- LIENS INTERNET 116
TABLE DES MATÈRES 117
a
Objectifs spécifiques |
Allocation |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
2020 |
Secteur 1 : Paix/sécurité |
||||||||
1.1 Feuille de route |
13 |
13 |
||||||
1.2 Facteurs structurels d'instabilité |
20 |
20 |
||||||
Secteur 2 : Intégration économique |
||||||||
2.1 Renforcement capacités institutions régionales |
26 |
26 |
||||||
2.2 Renforcement capacités nationales |
30 |
15 |
15 |
|||||
2.3 Infrastructures régionales |
155 |
40 |
60 |
55 |
||||
Secteur 3 : Ressources naturelles |
||||||||
3.1 Ressources durables |
28 |
28 |
||||||
3.2 Préservation biodiversité/écosystèmes fragiles |
60 |
60 |
||||||
Mesures d'accompagnement |
||||||||
- Appui aux ordonnateurs régionaux (OR) |
||||||||
-Coopération technique (FCT) |
||||||||
Total engagements |
350 |
2 |
175 |
43 |
75 |
55 |
Source : CEEAC/CEMAC/UE, Programme Indicatif Régional (PIR) 2014-2020 11e FED, p 57.
] [ Pont
Route
Aménagement hydroélectrique
Université inter-Etats
Frontières des Etats de la CEMAC Fibre optique
Fleuve
Étendue d'eau
Corridor [ ] Port sec
·
Localité
Carte des projets intégrateurs
LÉGENDE
1-Kribi |
10-Akurenam |
2 Campo |
11 Ouesso |
3-Lolabé 4-Ntem 5-Bata 6-Ndendé 7-Dolisie 8-Yaoundé 9-Kogo |
12-Brazzaville 13-Bangui 14-N'djamena 15-Sangmélima 16-Beloko 17-Douala 18Libreville |
b
Source : de l'auteur.
c
sur 158 pays.
Rang |
Pays |
IPC en 2005 |
Surveys used |
Ecart-type |
Min. et max. |
Intervalle de confiance |
137 |
Cameroun |
2.2 |
6 |
0.4 |
1.8 - 2.7 |
2.0 - 2.5 |
152 |
Guinée E. |
1.9 |
3 |
0.3 |
1.6 - 2.2 |
1.6 - 2.1 |
158 |
Tchad |
1.7 |
6 |
0.6 |
1.0 - 2.7 |
1.3 - 2.1 |
130 |
Congo |
2.3 |
4 |
0.4 |
2.0 - 3.0 |
2.1 - 2.6 |
97 |
Gabon |
2.9 |
4 |
1.0 |
2.1 - 4.1 |
2.1 - 3.6 |
Source : Transparency International cité par Ibrahim (NGOUHOUO), Les investissements directs étrangers en Afrique centrale : attractivité et effets économiques, Thèse de Doctorat en Sciences Economiques, Université du Sud Toulon-Var, 2008, p 77.
IDE pétrole IDE autre sec
Source : Institut de la zone franc (2005)
citée par Ibrahim (NGOUHOUO) , Les
investissements directs
étrangers en Afrique centrale : attractivité et effets
économiques,
Thèse de Doctorat en Sciences Economiques,
Université du Sud Toulon-Var, 2008, p 69.
d
Annexe 5 : Photo des Chefs d'États lors du Sommet extraordinaire de la CEMAC tenu à Yaoundé du 21 au 22 novembre 2019.
Source : https://www.prc.cm/images/2019/news/ceremonie ouverture cemac 2019 footer.jpg
Annexe 6 : Seconde journée du TICAD 7 tenu à Yokohama, le jeudi 29 août 2019 regroupant des participants de haut niveau parmi lesquels le Pr Daniel ONA ONDO, Président de la Commission de la CEMAC, Alamine Ousmane MEY, Président du Comité de Pilotage de la rationalisation des Communautés Économiques Régionales en Afrique Centrale (COPIL-CER-AC), autour des questions d'économie, de paix et de sécurité, comme piliers des projets intégrateurs.
Source : http://news.alibreville.com/img photos/L/cemac-ticad.jpg consulté le 30 juin 2021.
e
Annexe 7 : Cédric LEVITRE, Conseiller IPEMED pour l'industrialisation de l'Afrique, en compagnie de Gilbert ONDONGO, Ministre d'État, Ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Portefeuille public de la République du Congo suite à la Levée de fonds réussie de près de 3,8 milliards € à Paris collectés pour financer 11 projets intégrateurs.
Source : https://www.africapresse.paris/local/cache-vignettes/L540xH270/cedric-levitre-et-
gilbert-ondongo-ministre-congo-w-47898.jpg?1606038137consulté le 30 juin 2021.