Annexe 2 - Synthèse des observations faites
à partir des entretiens
Comité de Bassin de
l'Acaraú
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- Manque de participation des comités dans les
délibérations autour des mécanismes d'octroi des droits
d'usage. Par ailleurs, la détermination de la valeur de la redevance est
discutée par la COGERH avec les organismes de gestion et coordination
(à savoir SRH et CONERH), mais les Comités sont encore une fois
exclus de ces délibérations. L'interviewé indique cela
comme une fragilité du système de gestion.
- Les CBH ont gagné une représentation
auprès du CONERH seulement très récemment, et, il faut le
remarquer, il s'agit d'une seule représentation pour tous les
comités, qui sont assez divers en termes de problématiques et
besoins.
- Les CBH ont, aujourd'hui, un taux fixe de participation pour
les communautés traditionnelles de l'État. Ces acteurs exercent
beaucoup de pression sur l'État autour des questions environnementales.
Cette participation est plus ou moins forte selon le comité.
- Considère que les capacitations pour les CBH,
préconisées par le système de gestion, sont très
techniques, et amène donc à une dépolitisation
- Dans les territoires ruraux, les communautés qui ne sont
pas organisées en associations demeurent sans représentation face
au système de gestion de l'eau.
- Le DNOCS est encore un membre originaire de tous les CBHs
- Affirme qu'il n'y a pas un fort degré de sensibilisation
du public par rapport à l'intérêt et l'importance des
réunions d'allocation négociée de l'eau, de manière
que le public en général n'y participe pas
systématiquement. L'organisme responsable pour cette sensibilisation est
la COGERH, les CBH y participent très peu. Ainsi, ce qui est
discuté dans les CBH's «reste dans le CBH seulement».
- Considère que les usagers ne sont pas suffisamment
sensibilisés par rapport au rôle de la redevance, de
manière que quelques secteurs (notamment l'agriculture) sont encore
très résistants à l'accepter et à soutenir
effectivement cet aspect du modèle cearense de gestion
- Les comités de bassins n'ont pas un accès direct
à l'information concernant le nombre de permis d'usage octroyés
dans leurs respectifs bassins. Cette information est centralisée par la
COGERH, et les comités doivent la solliciter. Cette procédure a
déjà fait l'objet de questionnements de la part des
comités de bassins au niveau du CONERH, mais la situation n'a jamais
changé.
- A été rapporté un niveau de connaissance
très faible des CBHs par rapport aux aires irriguées. Par contre,
le groupe des irrigants est parmi ceux qui font plus de pression sur le
système de gestion de l'eau.
- Les décisions des CBHs sont officialisées sous
forme d'une résolution, lesquelles sont soumises à la validation
du CONERH: seulement après la décision pourra être
effectivement adoptée. Sachant que le CONERH est présidé
par le SRH, il reste clair que le contrôle de l'État sur le
système de gestion de l'eau est assez fort. Par ailleurs, le CONERH a
déjà fait preuve d'un contrôle assez autoritaire
vis-à-vis des CBHs: lorsque ceux-ci ont présenté des
décisions d'allocation de l'eau qui mettaient en tension
l'approvisionnement de la région métropolitaine de la capitale de
l'État, Fortaleza, le CONERH a déterminé une
décision en contraire, favorisant cette dernière.
- Les CBHs sont très divers et particuliers en termes de
problématiques et de dynamiques politico-sociales. Aussi en termes
économiques, car il y en a quelques-uns qui sont excédentaires
(notamment celui de la Région Métropolitaine de Fortaleza), alors
que tous les autres sont déficitaires. C'est ce
déséquilibre qui amène la COGERH à
centraliser cette partie de la gestion et distribuer les ressources: s'il
existait une séparation, il est bien possible que quelques
comités ne seraient pas en mesure de tenir leur fonctionnement par
manque de ressources financières. Cependant, à cause de ce
système, elle affirme que les CBHs se considèrent sans
autonomie.
- Encore comme espace de délibération il y a le
forum des présidents des comités, représentant un espace
plus «résistant» par rapport au contrôle de
l'État, et où les participants s'articulent pour faire plus de
pression sur le CONERH. Cependant, cette instance aussi est organisée
par la COGERH (y inclus en termes de ressources financières). Même
si le CONERH invalide des fois les décisions des CBHs,
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il est mis sous forte pression par ces derniers. Le même
est vrai pour les commissions de gestion des systèmes hydriques, dont
les dynamiques de réunions sont encore très dépendantes de
la COGERH. Son observation est que la structure du système rend les
instances participatives très dépendantes de l'État.
- A été rapporté un manque
d'intégration entre les politiques des divers secteurs ayant attrait
à la question de l'eau: comme exemple, le Secrétariat
Exécutif de l'Agrobusiness a formulé un projet d'irrigation sans
que les CBH's des bassins impliquaient participent des discussions.
- A été observée une difficulté
d'intégrer les informations climatiques produites par la FUNCEME dans
les délibération des CBHs. Seulement les informations produites
par la COGERH sont véritablement prises en compte.
- Le diagnostic des bassins au niveau des CBHs afin de
créer les Plans de Bassin sont aujourd'hui guidé conjointement
par l'Université Fédérale du Ceará mais notamment
par la COGERH
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Sécrétariat Exécutif
de l'Agribusiness/ Sécrétariat
du Dévéloppement et du Travail (SEDET)
|
Pas d'observations spécifiques
|
Pas d'observations spécifiques
|
- Avec la création récente du Secrétariat
Exécutif de l'Agrobusiness au sein de la SEDET, la perception c'est que
le dialogue avec l'État s'intensifie. Selon lui, cette tendance fait
partie de l'objectif de l'actuel gouverneur de l'État d'augmenter le PIB
agricole au Ceará.
|
- A été rapportée la création d'une
Chambre Technique présidée par le Secrétaire
exécutif de l'Agrobusiness, et rassemblant les organismes
impliqués dans la gestion de l'eau tels que le SRH, la FUNCEME et la
COGERH, ainsi que le forum des présidents des CBH. Cette chambre
centralise les demandes du secteur agricole afin de mieux mobiliser leur
capacité de négociation au sein du CONERH. Le secteur de
l'agriculture familiale a déjà effectué ses
demandés auprès de cette chambre technique.
Institut SISAR - Système Intégré
d'Assainissement Rural
|
- S'agissant d'un modèle de gestion partagée de
l'assainissement dans des zones rurales, le SISAR effectue une capacitation
sociale, afin d'habiliter la population à réaliser les
activités de gestion du réseau: pour l'interviewé, il
s'agit d'un travail de renforcement de la citoyenneté pour la population
rurale.
|
- La CAGECE rend un fort appui technique, social et administratif
au SISAR. Ainsi, même si le SISAR est une association de droit
privée, il reçoit un fort appui de l'État.
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Fédération des travailleurs ruraux et des
agriculteurs familiaux du Ceará
(FETRAECE)
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- Affirme que la FETRAECE a eu un rôle majeur,
conjointement avec l'ASA, le MST et les organisations du réseau
d'extension rural (reliées à l'État), dans la construction
du paradigme d'action pour vivre avec le Semi-aride.
- Démontre une préoccupation avec la destination
des structures hydrauliques plus récentes: se questionne si la
population rurale va en recevoir les bénéfices ou si elle va en
être exclue.
- Rapporte des conflits entre les secteur de l'agrobusiness et
celui de l'agriculture familiale, affirmant que celle-ci est, plus que le
premier, amenée à adopter des pratiques de rationnement de
l'usage de l'eau. Il s'agit de deux secteurs qui ont des types de relations
différentes avec l'État.
- Il rapporte une plus grande ouverture de la part du
gouvernement de l'État pour négocier avec les mouvements sociaux,
notamment à partir des années 1990's. Ainsi, la FETRAECE assume
un rôle de stimuler le gouvernement à penser des politiques
publiques favorables au travailleurs ruraux
- A été rapporté que dans tous les 12 CBHs
les syndicats sont présents. Ils sont très souvent
présents au CONERH aussi. L'interviewé considère le
système assez démocratique, même s'il reconnaît que
des fois il ne sont pas entendus.
- Les puits d'accès à l'eau construit par la
FETRAECE ou par le gouvernement pour la population rurale sont
gérés par des associations de la population locale.
- La FETRAECE a une relation institutionnelle avec plusieurs
secrétariats de l'État, y inclus avec le SRH, avec qui elle a des
conventions.
Pas d'observations spécifiques
SOHIDRA
Secrétariat
du Développement Agricole
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- Rapporte une relation de partenariat importante avec les
mouvements sociaux, comprenant des réunions fréquentes et
ouvertes, afin de discuter le déroulement des actions et les besoins
spécifiques
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Pas d'observations spécifiques
|
- Le SDA fait l'intermédiation entre entités
locales et la sphère fédérale pour la mise en place de
technologies sociales d'accès à l'eau pour la population rurale.
Pour cela, elle a un registre des informations concernant chaque
municipalité de l'État, qui lui permet d'en sélectionner
les prioritaires. L'exécution de ces projets et la sélection des
familles bénéficiaires restent dans les mains des entités
locales, notamment.
- Le SDA a des cellules responsables pour des thèmes
exclusivement liés à l'eau. Toutes les technologies sociales
d'accès à l'eau sont sous la responsabilité du SDA. Ces
cellules n'ont pas toujours une
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communication directe avec le SRH.
75
- Suite aux décisions d'allocation au sein des CBHs, sont
réalisées les réunions de suivi des flux accordés.
Dans ce cadre, la COGERH apporte du support technique, mais ce sont
plutôt les usagers qui délibèrent.
- Les interviewés affirment que la COGERH réalisent
une invitation pour les membres du CBH lors de la convocation pour les
réunions, mais aussi à toute la société, de
manière générale (invitation à des associations,
coopératives, mouvements sociaux, ainsi que des émissions via
radio).
- La communauté technique et scientifique
délibère auparavant avec les techniciens de la COGERH, et
apportent les résultats de leurs discussions aux réunions des
CBHs. Il existe ainsi trois niveaux de délibérations au sein des
CBHs: les discussions techniques et scientifiques préliminaires; des
discussions plus larges dans la session plénière du
Comité; et les discussions encore plus larges dans le cadre de grands
séminaires.
- Auparavant, la FUNCEME ne faisait pas partie directement du
SIGERH. Une fois qu'elle est inclue dans ce système, on aperçoit
une intégration plus forte entre SRH, COGERH et FUNCEME.
- 3% des ressources des redevances, centralisées par la
COGERH, sont transférées au système
- Nécessité d'approfondir la logique d'une
planification claire dans les plans des bassins, et promouvoir son absorption
par les membres des comités
COGERH
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- Affirment travailler en partenariat avec l'Université
Fédérale du Ceará (UFC) et la Fondation Cearense d'Appui
au Développement (FUNCAP) sur les 12 plans de bassins à
élaborer ou réviser. Affirmer réaliser également un
travail de sensibilisation des participants des CBHs.
- La COGERH a construit un indicateur de participation sociale
dans la gestion des ressources hydriques, lequel est suivi par le gouvernement,
à partir de forums de suivi, depuis 2003/2004. En 2019, cet indicateur a
été de 73% de gestion participative. Les interviewés n'ont
pas su expliquer la construction de cet indicateur.
- Intéressant de noter que la valeur de la redevance
provenant du Port de Pecém est incontournable pour le système des
Comités de Bassins
entretenu par la COGERH, et est donc très importante pour
le maintien de tout le système de gestion par CBHs.
Secrétariat
des Ressources Hydriques
- Le SRH travaille avec un appui fort de la COGERH, à
partir d'analyses quantitatives et qualitatives des corps hydriques, y inclus
pour le système d'octroi de droits d'usage.
- Il attribue les valeurs de participation dans la gestion de
l'eau à la présence de la coopération allemande dans les
années 1980. Mais le DNOCS était encore très
présent à cette époque et très résistant
à cette idée. En tout cas, le modèle participative gagne
de la force dans les années 1990's avec le début de la
constitution des CBHs
- Il conçoit le SRH comme la «tête» qui
créé les directives et coordonne le système, dont
l'exécution reste avec la SOHIDRA, la COGERH et la FUNCEME.
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- Conçoit la politique des ressources hydriques
aujourd'hui plus orientée vers la promotion de la participation que vers
une logique de sanctions.
- Dans la construction des Plans de Ressources Hydriques de
l'État, c'est le CONERH, présidé justement par le SRH, qui
construit l'ordre du jour et ainsi qui mène les processus de
discussions.
- Affirme que le SRH se relatione beaucoup avec les Directions de
Bassins, notamment pour l'analyse des droits d'usage octroyés et pour la
fiscalisation: le dialogue est fluide à cet égard. Il affirme que
le même est vrai pour le Secrétariat Exécutif des
comités: le dialogue est récurrent notamment au niveau du Forum
des présidents des CBHs.
- Reconnaît une sectorisation forte entre les politiques
environnementales et de ressources hydriques dans l'État, et que ces
deux systèmes pourraient dialoguer et se coordonner plus.
L'approximation de la SEMACE par rapport au SIGERH peut aider dans une certaine
mesure dans cette coordination.
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