III.
Géochimie
Dans l'exploitation des argiles en céramique
traditionnelle, la composition chimique déterminée par
fluorescence X peut être prise en compte comme point de départ
pour l'évaluation de l'aptitude de la matière première
argileuse ceci en l'absence des analyses minéralogiques (Manning, 1995).
Du point de vue géochimique, les argiles latéritiques et les
termitières étudiées sont constituées
majoritairement de silice, de fer, et d'alumine. SiO2 l'oxyde majoritaire est
suivi de Al2O3 et Fe2O3. Ces teneurs évoluent de l'ordre de 56, 71
à 62,49 % pour SiO2, de 16,86 à 20,83 % pour Al2O3 et de 7,53
à 9,68 % pour Fe2O3. Cette composition chimique justifie le
caractère siliceux plutôt qu'alumineux et ferrugineux de ces
matériaux (Ngon Ngon, 2007). Le caractère siliceux
démontré par le diagramme SiO2-Al2O3-Fe2O3 (SAF) de la figure 21
pourrait contribuer à ces matériaux étudiés, une
nécessité de leurlithostabilisation aux liants naturellement
argileux pour être propice en fabrication des BTC (Pialy, 2009). Ces
observations similaires ont aussi été rapportées à
Ayos (Ntouala, 2014), à Ebebda (Nguessi, 2015) et à
Monatélé (Nguembou, 2015). Cette composition chimique serait
conforme à celle des matériaux argileux utilisée pour la
confection des briques (Taha Yassien, 2017). Les argiles latéritiques et
les termitières de la localité d'étude se
caractérisent par des faibles proportions en éléments
fondants (K2O + MgO + CaO+ Na2O). Ces proportions restent inférieures
à 1 % (excepté EEZ-T : 1,3 %) pour tous les matériaux
bruts ; soient environ 0,613 % pour NKM-T, 0,41 % pour NKM-A et 0,39 %
pour NKE-A. Ces faibles proportions observées pourraient s'expliquer une
lixiviation rapide de ces éléments pendant le processus
l'altération chimique (Ngon Ngon et al., 2014 ; Ntouala
et al., 2016 ; Onana et al., 2016). Les fortes teneurs
en Alumine couplés aux faibles proportions en alcalins (Na2O + K2O)dans
ces matériaux permettrait une utilisation en céramique
réfractaire (Sagbo et al., 2015). Les argiles
latéritiques et les termitières d'études présentent
des teneurs faibles en MnO, MgO et P2O5comme le souligne Pialy
(2009). L'oxyde de fer Titane (TiO2) en proportion variable (1,20 à 2,38
%) confirme la présence de l'anatase (Pialy, 2009). Sa teneur
élevé dans la termitière de Nkolmebanga justifie
probablement la présence de l'ilménite. Les variations du
potassium (0,13 % à 0,88 %) et du fer ferrique (9,68 à 7,52%)
dans ces matériaux justifient la présence des oxydes de fer tels
l'hématite et la goethite (Wouatong et al, 2016). Le rapport
SiO2/Al2O3 inférieur à 1 % (0,36 à 0, 43 %) vient
confirmer cette hypothèse (Arib et al., 2008). Il en est de
même pour le rapport
Fe2O3/Al2O3au détriment de
l'excédent silicique qui justifie la faible densification des
éprouvettes sous compaction mécanique et par conséquent la
faible cohésion. Le rapport silice alumine dans ces matériaux est
inférieur à 2% justifiant ainsi de l'abondance du quartz visible
dans la minéralogie. Le rapport (K2O+Na2O)/ (CaO+MgO) > 1 % dans ces
matériaux confirme qu'ils peuvent être compacté à
l'état naturel (Hajjaji etal., 2002). La composition chimique
des argiles latéritiques et des termitières
étudiées est comparable à celle des matériaux dans
le plateau Sud Camerounais (Ntouala etal., 2016 ; Sontia,
2019).
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