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UNIVERSITE D'ETAT D'HAITI
(UEH)
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ÉCOLE DE DROIT DE HINCHE
(EDH)
Département des sciences juridiques
Sujet : Gestion des déchets au
regard de la législation haïtienne: Enjeux et
perspectives (Cas d'étude pratique de la ville de
Hinche).
Mémoire de sortie présenté et
soutenu par l'étudiant :
Jean Junior DUVERNY
Pour l`obtention du grade de licencié-ès
sciences juridiques
Sous la direction du Professeur Zachary PIERRE,
doctorant en Droit
Promotion 2017-2021
Décembre 2021
![](Gestion-des-dechets-au-regard-de-la-legislation-hatienne-enjeux-et-perspectives-cas-detude4.png)
DÉDICACE
Du profond de mon coeur, je dédie ce travail à tous
ceux qui m'ont encouragé à aller de l'avant et ceux qui me sont
chers.
À tous les citoyens haïtiens, plus
particulièrement aux citoyens de la ville de Hinche qui d'une
façon ou d'une autre font la promotion pour la propreté de la
ville.
A ma famille, elle qui m'a doté d'une éducation
digne, son amour a fait de moi ce que je suis
aujourd'hui:
Particulièrement à mon père Gerson DUVERNY,
pour son dévouement à mes études et sa
sévérité en ce qui a très à la discipline
À ma très chère mère Yvrose NOEL pour
ses conseils, son encadrement et son sens de l'humour. Celle qui a tant
souffert sans me laisser souffrir. Pour tous les services combien grand qu'elle
m'a rendu et que je ne peux pas les énumérer
À ma fiancée Wideline BERNARD pour ses mots
d'encouragement dans les moments difficiles et d'être ma superbe
conseillère.
Sans oublier mes frères, ma petite soeur, mes cousins, mes
cousines, mes collègues de travail et mes amis pour leur soutient tant
sur le plan moral qu'économique, leur patience et leur
compréhension tout au long de cette étude.
Nous vous remercions profondément ceux et celles qui nous
ont aidés.
II
REMERCEMENT
Dans le cadre de ce mémoire, les remerciements
représentent pour nous un acte de gratitude et de reconnaissance ; car
il nous arrive certaine fois d'oublier la contribution de tout un chacun.
Cependant certains personnages triés d'un nombre très important
ont directement donné leur accord pour pouvoir nous permettre
d'atteindre cet objectif fixé depuis belles lurettes, ils doivent
être remerciés. Pour ce faire:
Nous remercions tout d'abord Dieu pour sa grâce infinie.
Nous tenons à souligner les précieux travaux des
membres du décanat de l'école de droit de
Hinche
Nos remerciements s'étendent vivement à notre
cher directeur de recherche le doctorant en Droit Zachary PIERRE pour son aide,
sa disponibilité, son suivi régulier, sa patience et sa valable
orientation.
Nos vifs remerciements vont également à maitre
Peterson MAURICETTE, pour ses aides de recherche, la correction
méthodologique et tant d'autres.
Nous tenons aussi à remercier d'une façon
générale nos familles Duverny et Noel qui se sont
sacrifiées au jour le jour en nous servant à manger, en
conservant nos vêtements propres et nous ont supportées
moralement; et qui acceptaient de souffrir de nos absences pendant
longtemps.
Finalement, nous remercions tous les participants, (la mairie,
les entités de l'hôpital STH) qui nous ont permis d'arriver
à bon port.
III
ABREVIATION
AME : Accords multilatéraux sur l'environnement
ANGDS: Agence Nationale de Gestion des Déchets
Solides
BIT : Bureau international du travail
BNEE : Bureau National d'Evaluation Environnementale
CA : Conseil d'administration
CAC : Comité d'action communautaire
CCNUCC : Convention-Cadre des Nations Unies sur les
Changements Climatiques Commission
CEPALC : Cadre économique pour l'Amérique latine
et les Caraïbes
CFC : Chlorofluorocarbones
CIAT : Comité Interministériel de
l'Aménagement du Territoire
CNE : Centre National d'Equipement
CNGDS : Code national de gestion de déchets solides
CO2 : Dioxyde de carbone Composés organiques
volatiles
DDM : Déchets dangereux ménagers
DINEPA : Direction Nationale de l'Eau Potable et de
l'Assainissement
DSM : Déchets Solides Ménagers
DSNCRP : Document de la Stratégie Nationale de
Croissance et de Réduction de la Pauvreté
iv
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture l'environnement.
FREH : Fonds de relèvement de l'environnement
d'Haïti
GIDS : Gestion intégrée des déchets
solides
MARNDR : Ministère de l'Agriculture, des Ressources
naturelles et du Développement rural
MdE : Ministère de l'Environnement
MEF : Ministère de l'Économie et des Finances
MICT : Ministère de l'Intérieur et des
Collectivités Territoriales
MPCE : Ministère de la Planification et de la
Coopération Externe
MSPP : Ministère de la Santé Publique et de la
Population
MTPTC : Ministère des Travaux publics, Transports et
Communications
OM : Ordures ménagères
ONG : Organisation Non-Gouvernementale
PIOPGRPC : Programme inter-organisations pour la gestion
rationnelle des produits chimiques
PNGDS : Politique nationale de Gestion des Déchets
Solides
PNIGDS : Plan National Intégré de Gestion des
Déchets Solides
PRIGDS : Plan Régional Intégré de Gestion
des Déchets Solides
SMCRS : Service Métropolitain de Collecte des
Résidus Solides
V
SRAGDS : Service Régional d'Arrondissement pour la Gestion
des Déchets Solides
vi
AVANT PROPOS
Ce travail de recherche réalisé dans le cadre de
notre mémoire de sortie en sciences juridiques à l'école
de droit de Hinche.
Ce mémoire porte sur le problème de la gestion des
déchets de la ville de Hinche qui représente une menace pour la
population hinchoise.
Sur ce, nous encourageons les lecteurs à lire
minutieusement ce travail de recherche afin de prendre une position critique en
vue de l'amélioration de la politique de gestion des déchets. Ce
sera une victoire pour la science et une nouvelle perspective en la
matière.
VII
RÉSUMÉ DU TRAVAIL
La gestion des déchets figure parmi les
préoccupations les plus complexes auxquelles doivent répondre les
gestionnaires urbains, en particulier dans les villes d'Haïti. A Hinche,
l'historique de la gestion des déchets ménagers met en
lumière un décalage entre l'objectif du service et les
réalités du terrain. La question relative à la gestion des
déchets, constitue la toile de fond de notre mémoire de sortie.
En effet, l'objectif général consiste à comprendre la
politique de gestion des déchets mise en place par l'Etat Haïtien
sur le plan normatif et institutionnel et les hypothèses: les lois sont
tombées en désuétude et elles ne couvrent pas toutes les
catégories des déchets. La démarche méthodologique
s'inscrit dans une posture épistémologique empirico inductive de
paradigme compréhensif interprétatif et analytique. En lien
à la méthode adoptée de notre travail de recherche,
l'étude de cas est notre méthode. Parce qu'elle exige l'examen
des cas d'espèces en profondeur avec la compréhension du
phénomène méprisable dans la législation de gestion
des déchets.
Les résultats concernant les pratiques des usagers
vis-à-vis de leurs déchets montrent que les comportements des
ménages varient sensiblement d'une zone d'habitats à une autre,
et sont fortement tributaires du fonctionnement du service. Cependant, les
rivières restent l'exutoire des déchets ménagers fortement
privilégié par les usagers. Au regard de ces résultats,
les décideurs devaient évaluer la peine d'amende pour le
contrevenant d'une cause d'insalubrité de 2500 à 5000 gourdes,
à la requête du Service d'Hygiène.
Mots clés : Gestion des
déchets, législation, enjeux, perspective, Hinche, habitat,
service urbain, pratiques, dispositifs et rivières.
viii
TABLE DE MATIERES
DÉDICACE i
REMERCEMENT ii
ABREVIATION iii
AVANT PROPOS vi
RÉSUMÉ DU TRAVAIL vii
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
A- Mise en contexte de la recherche 2
A.1- Contexte démographique 2
A.3-Contexte économique 4
A.4-Contexte juridique 4
B-Justification de la recherche 4
B.1-Raison scientifique 5
B.2-Raison académique 5
B.3-Raison sociale 5
B.4-Raison économique 5
B.5-Raison personnelle 5
C-Problématique 6
C.1- Problème général 6
C.2- Problèmes spécifiques 8
D-Hypothèse de la recherche 9
E-Objectifs de la recherche 10
F-Méthodologie 10
PREMIÈRE PARTIE 15
CADRE THÉORICO-CONCEPTUEL ET L'ÉVOLUTION HISTORIQUE
DES DÉCHETS 15
CHAPITRE I 16
CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL 16
SECTION I 17
LE CADRE CONCEPTUEL 17
ix
1.1-La production des déchets 17
1.2- Réduction à la source 18
1.3-Récupération 18
1.4-Réemploi / Réutilisation 19
1.5- Recyclage 19
1.6- Valorisation 19
1.7-Le compostage 20
1.8- Elimination 20
SECTION II 21
CADRE THÉORIQUE 21
2.1-Theorie de MENDRAS 21
2.2-Théorie Malanville HALIDOU 21
2.3-Théorie de NYASSOGBO 22
2.4-Théorie de VIGNINOU 22
2.5-La théorie de MAYSTRE 23
CHAPITRE II 25
L'ÉVOLUTION HISTORIQUE DES DÉCHETS DANS LE MONDE ET
EN HAÏTI 25
L'ÉVOLUTION HISTORIQUE DES DÉCHETS DANS LE MONDE
26
1.1-Les Hommes préhistoriques peu préoccupés
par leurs ordures 26
1.2-Déchet dans l'Antiquité 27
1.3-Déchet au Moyen Age (de 476 à 1453) 27
1.4- Déchet à la Renaissance (XVème et
XVIème siècle) 31
1.5-Déchet au XVIIème siècle 32
1.6-Dechet aux XVIIIème et XIXème siècles
32
1.7-Dechet au XXème siècle 34
SECTION II 39
L'ÉVOLUTION HISTORIQUE DES DÉCHETS EN HAÏTI
39
2.1-L'histoire des déchets de 1950 à 1970 39
2.2- Accroissement de l'exode rural (1971 - 1980) 41
2.3-Création d'un Service exclusivement
dédié à la gestion des déchets solides (1981 -
1983) 42
2.3.1-Mission du Service Métropolitain de Collecte des
Résidus Solides (SMCRS) 44
2.3.2-Le périmètre d'intervention affecté au
nouveau service 45
X
2.3.3-La question du traitement et de mise en décharge
46
2.4-L'évolution d'une institution mort-née
(1983-1995) 47
2.5-Gestion des déchets ou opération de
désencombrement (1995 - 2005) 48
2.5.1-Un cadre de vie insalubre : une des conséquences
immédiatement visibles 49
2.5.2- Risques sanitaires et environnementaux 50
DEUXIÈME PARTIE 52
CADRE NORMATIF, INSTITUTIONNEL DE LA GESTION DES DÉCHETS
EN HAÏTI ET LA
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS RECUEILLIS SUR LE
TERRAIN 52
CHAPITRE I 53
CADRE NORMATIF ET INSTITUTIONNEL DE LA GESTION DES DÉCHETS
EN HAÏTI 53
SECTION I 54
CADRE NORMATIF EN MATIÈRE DES DÉCHETS EN HAITI
54
1.1-Le cadre règlementaire 54
1.1.1- la gestion des déchets hospitaliers 54
1.1.2- Décret portant sur la gestion de l'Environnement
54
1.1.3-Bureau National d'Évaluation Environnementale (BNEE)
55
1.1.4- Banque Mondiale dans le financement d'un projet 55
1.2-Un nouveau cadre juridique proposé pour établir
la PNGDS 56
1.2.1- Approche globale en matière de GDS 56
1.2.2- Le respect des lois 57
1.2.3- Les nouvelles normes de la PNGDS 57
1.3-Reformes législatives 58
1.3.1- Le contenu d'une loi-cadre 58
1.3.2-Plan d'un calendrier législatif pour mettre sur pied
la PNGDS 60
1.4-Proposition sur le cadre législatif 61
SECTION II 63
RESPONSABILITÉS DES INSTITUTIONS EN GESTION DES
DÉCHETS 63
2.1- La responsabilité du pouvoir public 63
2.2-La responsabilité des ménages 63
2.3-La responsabilité des ONG et Services Privés
64
2.4-La responsabilité du bureau communal 64
CHAPITRE II 65
xi
PRÉSENTATION DES DONNÉES ET
INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS 65
SECTION I 66
PRÉSENTATION DES DONNÉES 66
1.1-Présentation des résultats du
répondant 1 66
1.2-Présentation des résultats du
répondant 2 66
1.3-Présentation des résultats du
répondant 3 67
1.4-Présentation des résultats du
répondant 4 68
1.5- Présentation des résultats du
répondant 5 71
SECTION II 73
INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS 73
2.1- Les questions 73
2.2-La discussion des résultats 79
2.3-analyse 83
CONCLUSION GÉNÉRALE 84
RECOMMANDATIONS 89
BIBLIOGRAPHIE 91
I-Ouvrages spécialisés. 91
II-Les arrêtés 92
III- Les mémoires et thèses 93
IV-Les décrets et les lois 93
V-Rapport 93
ANNEXE 1 95
Correspondance 95
ANNEXE2 96
Schéma d'entrevue 96
1
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Bien longtemps, la protection de l'environnement est devenue
une préoccupation collective. La gestion des déchets est
quotidienne et touche chaque individu tant sur le plan professionnel que
familial. En tant que consommateur, jeteur, usager du ramassage des ordures
ménagères, et trieur de déchets recyclables, citoyen ou
contribuable, chacun peut et doit être acteur d'une meilleure gestion des
déchets. Des gestes simples permettent d'agir concrètement pour
améliorer le cadre de vie et préserver le bien-être de
chacun : chaque citoyen peut jeter moins et jeter mieux car, le droit à
l'environnement à une portée préoccupante en ce qui a
trait à la prérogative accordée à l'être
humain. En revanche, élaborer un cadre normatif pour prévenir ou
réprimer certaines pratiques qui peuvent perturber l'équilibre
écologique savait nécessaire. En effet, l'Etat cherche à
règlementer le cadre environnemental au sein de leur constitution. En
outre, c'est le cas de l'Etat haïtien dans la constitution de 1987
amendée tente de normativiser son environnement. Ainsi, les lois,
notamment celles du 15 juillet 1975 et du 3 juillet 1992, regroupées et
inscrites dans le code de l'environnement, fixent les objectifs à
respecter pour gérer correctement les déchets. L'environnement
étant le cadre naturel de vie de la population, les pratiques
susceptibles de perturber l'équilibre écologique sont
formellement interdites. Cependant, la gestion des déchets joue un
rôle préoccupant dans toute société car tout Etat
doit avoir une politique de gestion de déchets qui s'inscrit dans un
cadre normatif. Toutefois, une mauvaise politique de gestion de déchets
peut nuire au bon fonctionnement de l'environnement .C'est pourquoi nous
choisissons d'orienter notre recherche sur : gestion des déchets
au regard de la législation haïtienne : Enjeux et perspectives (Cas
d'étude pratique de la ville de Hinche) qui est un sujet
faisant l'objet des recherches dans plusieurs universités publiques et
non publiques, car nous avons dit: ce sont des notions récentes. Nous ne
pouvons rester indifférents à ce sujet de recherche, nous
2
voulons apporter dans le cadre de ce travail de recherche en
option sciences juridiques, notre
contribution pour l'avancement de la science.
En effet, la quantité des déchets
observés dans la rue de la ville de Hinche, nous porte à
comprendre qu'il faut avoir une application rigoureuse de la législation
haïtienne pour protéger l'environnement.
A- Mise en contexte de la recherche
Ce travail de recherche se situe dans différents
contextes, tels que : démographique, social, économique et
juridique.
A.1- Contexte démographique
Hinche1 Chef-lieu du département du Centre,
la commune de Hinche est située à cent trente-sept (137)
kilomètres de la Capitale, Port-au-Prince. Son relief dominant est le
plateau. La commune de Hinche jouit généralement d'un climat dit
normal.
La commune de Hinche est subdivisée en quatre (4)
sections communales. Elle a au moins cent vingt-huit (128) localités et
vingt-huit (28) habitations. La commune a un quartier, Los Palis qui
relève de la section communale Aguahédionde (rive droite).
La commune de Hinche est bornée au nord, par les
communes de Pignon et de Cerca Carvajal ; au sud, par les communes de Thomonde
et de Boucan Carré à l'est, par les communes de Cerca La Source,
de Thomonde et de Thomassique et à l'ouest, par les communes de Boucan
Carré, de Pignon et de Maïssade.
Les principaux défis environnementaux de la Commune de
Hinche sont les suivants :
1 IHSI, Janvier 2005 et CIAT Oryzhom, mai 2013
3
? Eaux usées/eaux vannes: ici aussi il n'existe pas de
réseaux publics, traitement sur la parcelle et/ou déversement sur
la voie publique
? Gestion des déchets solides: Gestion peu
organisée, déchets abandonnés sur la voie
publique/collecte peu fréquente. Les déchets issus des
activités dans l'espace des équipements publics/collectifs
(équipements marchands et autres)
? Eau: Eau utilisée pour besoins ménagers et
boisson par les ménages riverains. Ce qui implique un besoin de
protection
? Bassins versants: Zone encadrée par des zones de
traitement prioritaire de bassins versants
? Couvert végétale: Couverture
végétale en dégradation avancée constituée
d'espèces fruitières et forestières; d'arbustes et d'une
strate herbacée. Broussailles; déforestation marquée.
Déboisement avancé Elle conserve en son patrimoine l'un des plus
remarquables sites naturels, la chute d'eau de Bassin Zim, qui, d'une hauteur
de 20 mètres, se déverse dans un profond bassin formant une
piscine naturelle.
A.2-Contexte sociale
La ville de Hinche comptait trois cent trente-sept
écoles environ qui étaient aux normes légales (publiques
et privées) dans l'année 2018-2019 : préscolaires,
primaires, secondaires. Et des écoles techniques et universités.
De ce fait, l'éducation de la population de cette ville est
assurée2.
Pour se divertir, les habitants de la ville peuvent aller dans
des lieux de détente : le Zénith Night-
club, la détente night-club, le Manguier, le Bassin Zim,
le Coin Stars, le VIP, La Maisha, le Sky
2 Données recueillies à SAEPP, en
octobre 2020
4
Bar, le Cristal, le Marché Samuel, le Cristal Bar, pour ne
citer que cela. Les gens de Hinche
pratiquent le football, le volleyball et le basketball.
Le sujet en son contexte social : gestion des déchets
au regard de la législation haïtienne contribue à assurer la
protection sociale. En effet, les rapports de l'homme sur l'environnement
constituent dans les sociétés contemporaines la plus grande
source de désordre de dégradation.
A.3-Contexte économique
Du point de vue économique, la ville de Hinche compte
beaucoup d'établissements financiers tels que : les banques, les
coopératives, les bureaux d'échanges, et les centres de commerce.
Le commerce est l'un des principales activités économiques de la
population hinchoise. En effet, en ce a trait à notre sujet, les
déchets peuvent représenter comme une source économique
pour l'homme, s'il les a bien utilisés. Par exemple : gaz propane,
compostage, fabrication des cuvettes.
A.4-Contexte juridique
Les règles générales de la
législation des déchets sont désuètes par rapport
des sanctions prévues pour les usagers, les jeteurs des déchets.
Cela devient un droit subjectif.
B-Justification de la recherche
La valeur de la recherche dépend de son motif. On
n'entreprend pas une recherche sans expliquer la raison pour laquelle cette
recherche est importante3. Au niveau de la commune de Hinche, nous
avons constaté que les déchets ne sont pas recyclés. C'est
dans cette perspective, nous choisissons d'orienter notre travail vers la
gestion des déchets au regard de la législation
3 Erickson L. (2017). Guide pratique de
préparation de mémoire, Haïti, édit
bibliothèque Nationale, p. 76.
5
haïtienne ; Enjeux et perspectives : Cas d'étude
pratique de la ville de Hinche. Mise à part du constat fait, plusieurs
raisons nous poussent à écrire sur le thème telles que
:
B.1-Raison scientifique
Nous avons réalisé cette recherche pour contribuer
dans la progression et l'avance de la science.
B.2-Raison académique
En tant qu'étudiant finissant en sciences juridiques,
les quatre années doivent être sanctionnées afin d'avoir un
grade: « licencié ès sciences juridiques ». Il
constitue également une occasion qui va nous permettre
l'approfondissement des notions acquises dans les sciences juridiques et dans
la gestion des déchets et de les utiliser dans la problématique
de la politique de gestion des déchets du pays plus
précisément dans la ville de Hinche
B.3-Raison sociale
Une bonne politique de gestion de déchets va contribuer
dans le bien-être de l'environnement pour parvenir à une ville
assainie.
B.4-Raison économique
Une bonne politique de gestion de déchets peut
contribuer dans l'avancement économique du pays car certains
déchets peuvent transformer pour être utilisés à
d'autres fins telles que le compostage et la transformation des bouteilles de
plastique en cuvette pour ne citer que ceux-là.
B.5-Raison personnelle
Nous sommes intéressés à travailler sur
la gestion de déchets au regard de la législation haïtienne
parce que nous sommes officiers sanitaires dont notre mission
pluridisciplinaire de faire aussi la prévention des infections qui
proviennent des déchets industriels, des déchets hospitaliers,
des ordures ménagers, des vecteurs et d'autres infections ayant une
caractère zoonotique.
6
Nous sommes encore intéressés à ce sujet
parce que nous estimons qu' en tant que citoyen de la ville de Hinche nous
sommes tout aussi concernés par la bonne gestion des déchets de
la ville qui nous a vu naitre, que nous habitons et que nous souhaitons voir,
profiter les opportunités d'une bonne politique de gestion de
déchets.
C-Problématique
La problématique est un travail de raisonnement logique
et rigoureux que le chercheur effectue dans le but de rétrécir
progressivement le champ de sa recherche4.
C.1- Problème général
La problématique sur laquelle porte notre
présente étude se base sur un constat fait au niveau de la
gestion des déchets. Ce qui fait problème : augmentation de la
consommation et de la production des déchets par habitant5 ;
l'urbanisation non contrôlée et l'explosion démographique ;
l'installation abusive des populations dans les zones non viables ; la
concentration de diverses infrastructures. Tous sont considérés
comme des problèmes sans frontières, qu'affectent plusieurs
sociétés et les communautés dans le monde entier. Tenant
compte de toutes les activités de production et de consommation
favorisent la production massive de déchets dont la gestion constitue un
problème crucial pour les autorités municipales et
gouvernementales. A cela s'ajoute l'absence de poubelles publiques au niveau
des principales artères de la ville, ce qui explique en partie le fait
que les usagers jettent les déchets sur la voie ; même les places
publiques servent parfois de dépotoirs d'ordures. Par ailleurs, les
caniveaux préalablement conçus pour le drainage de l'eau sont
pour la plupart obstrués par les déchets que la population y
déverse. Ces comportements traduisent l'incivisme des ménages et
leur insouciance vis-à-vis des conséquences inhérentes
à leurs actes. Prenant par exemple, le pays
4 André Lamoureux (2010). Les fondements de la
recherche, Québec, édition nouvelle, page 1.
5 Programme des Nations Unies pour l'Environnement,
2004
7
Cotonou. En effet, 49% des ménages de Cotonou ignorent
les risques sanitaires liés aux ordures. Les Déchets Solides
Ménagers (DSM) sont sources de nombreuses maladies telles que les
gastro-entérites, le choléra, la dysenterie, les parasitoses
intestinales, la bilharziose, la fièvre jaune, les infections des yeux,
la salmonellose, le typhus murin, l'histoplasmose et la
leptospirose6. Les espaces où sont concentrés les
déchets sont des zones propices au pullulement des agents
pathogènes que sont les moustiques, les mouches, les rongeurs etc. En ce
qui concerne les moustiques et les mouches, ils sont vecteurs de divers maux
dont le paludisme et la maladie du sommeil. Remarquons qu'outre ces maladies,
les enfants peuvent contracter le tétanos en jouant avec les morceaux de
métaux rouillés que l'on retrouve parfois mêlés aux
DSM. Les objets tranchants tels : les lames et ciseaux usagés
présentent aussi d'énormes risques d'infections. L'obstruction
des caniveaux par les DSM empêche l'écoulement des eaux pluviales
et usées augmentant ainsi les risques d'inondation. Conscient de l'enjeu
que représente une bonne gestion de l'environnement, le gouvernement
béninois a institué un certain nombre de textes et lois en la
matière. Malgré les efforts consentis, la situation ne semble pas
s'améliorer. Des tas d'ordures jonchent les abords de la voie
ferrée située derrière la mosquée de Zongo et le
boulevard de l'Europe7. Le terre- plein central situé en face
de la pharmacie les Quatre Thérapies à Dantokpa sert souvent de
réceptacle d'ordures. De même, les quartiers comme
Gbégamey, Ste Rita, Ste Cécile pour ne citer que ceux-là,
présentent un aspect très dégradant pour la ville de par
le nombre de dépotoirs sauvages qu'on y décompte. Dans les
quartiers marécageux, tels que Dandji dans le premier arrondissement,
les ordures ménagères servent souvent de remblai et les ONG de
pré-collecte, compte tenu de leurs moyens de transport (charrettes
à traction humaine) rencontrent des difficultés pour y
accéder. Le constat est le même à Agla dans le
13ème
6 Séverine NADEAU(2021). Les déchets
solides, publié dans le nouvelliste le 29-04 DIE UL page 2.
7 Programme des Nations Unies pour le
développement, GUIDE TECHNIQUE POUR LA GESTION DES DEBRIS 2010 à
2012
8
arrondissement. Certains individus indélicats y
soudoient les pré-collecteurs afin que ces derniers déversent les
ordures collectées dans les bas-fonds où se situent leurs
parcelles. En résumé, 70% des déchets ménagers sont
jetés dans les rues, soit enfouis dans le sol ou utilisés comme
remblais dans les zones marécageuses de la ville de Cotonou (Soclo,
1999). En effet, la problématique de la gestion des déchets
reflète une situation mondiale dans la mesure où l'être
humain utilise les matières premières jusqu'à leur fin
d'utilité.
C.2- Problèmes spécifiques
Tout d'abord, commençons par dire que les pays
sous-développés comme Haïti, n'est pas exempt de ce
problème constaté. La gestion des déchets
révèle un handicap majeur pour le développement, car avec
l'accélération de la croissance économique, les
déchets auront un impact négatif sur l'homme haïtien, la
nature et l'environnement. Tout cela risquera de provoquer des problèmes
de santé publique. Par contre à Hinche, l'un des chefs-lieux des
départements du pays n'est pas épargné d'un tel
problème de gestion des déchets. Exemple : présence des
déchets dans la ville ; les canaux d'irrigation sont
débordés de déchets ; les rivières deviennent des
sites de décharge non contrôlé ; certains déchets
liquides se trouvent un peu partout à travers les rues de la ville (eau
de bain ; eau de lessive ; eau de lavage des Versailles ; pas de sites de
décharges contrôlés ; insuffisance de loi en matière
de gestion des déchets ; l'ancienneté des lois sur la gestion des
déchets par rapport à l'augmentation et l'évolution de la
société.
Pour la faisabilité de notre travail, nous essayons de
le limiter dans un cadre spatial en ciblant la ville de Hinche.
Hinche) en pensant aux organes municipaux et
sanitaires. Nous formulons notre
Pour parvenir à comprendre les enjeux et
perspectives (Cas d'étude pratique de la ville de
9
questionnement de départ ainsi : existe-t-il une
politique effective de gestion des déchets sur le plan normatif,
institutionnel et sur l'insuffisance de lois en Haïti ?
Tenant compte du point de vue de départ de notre
travail, il est préférable de poser certaines interrogations sur
le problème identifié afin d'attirer l'attention du public. Mais
le travail a une portée scientifique et qui nous permettra de bien poser
le problème afin d'avoir des conditions nécessaires pour
élargir. Après avoir posé ces différentes
interrogations, nous devons formuler des hypothèses de recherche.
D-Hypothèse de la recherche
L'hypothèse est définie comme une proposition
admise soit comme donnée d'un problème, soit pour la
démonstration d'un théorème8. Ou encore une
proposition relative à l'explication de phénomènes
naturels, admise provisoirement avant d'être soumise au contrôle de
l'expérience. Dans une recherche empirique qualitative,
l'hypothèse concerne un rapport, entre deux ou plusieurs
phénomènes, que nous croyons pouvoir constater dans la
réalité9. On supposera qu'un certain
phénomène est la cause d'un autre, ou qu'il en est une
conséquence, ou encore que certains rapports combinés entre eux
ont des effets particuliers. On évoquera des concepts explicatifs ou on
proposera des formes de classification. Une hypothèse qualitative
concerne toujours des faits que l'on ne peut pas quantifier ou dont l'approche
ne peut être que qualitative en raison de la nature même de ce qui
est étudié. Ainsi, l'hypothèse est une explication
provisoire de la nature des relations entre eux ou plusieurs
phénomènes, elle doit être confirmée ou
infirmée. Pour répondre à la question posée dans la
problématique, nous avons formulé deux hypothèses.
8 Maurice Angers (1997). Initiation pratique
à la méthodologie des sciences humaines, Algérie,
Université Casbah, p 223.
9 Montroy .B et Crozet (1996). La gestion des
ressources humaines, Paris, édit organisation, p 14.
10 Erickson LEGER, 2017. Guide pratique de
préparation de mémoire, Port-au-Prince, Bibliothèque
nationale, page 59
10
HI- Il existe une loi-cadre sur la gestion des déchets. En
revanche, ces lois sont tombées en désuétude et elles ne
couvrent pas toutes les catégories des déchets.
HII- Il existe une carence des lois et les institutions ne jouent
pas véritablement leurs rôles. Rien ne montre que les
hypothèses seront confirmées ou infirmées.
E-Objectifs de la recherche
Les objectifs sont des déclarations qui expliquent ce que
nous visons, cherchons à atteindre. Ils sont les énoncés
d'une intention d'action pour trouver une réponse à une question
de relever des comportements ou de l'évolution d'une
Institution10. Car, nos objectifs sont les suivants :
Objectif général : Comprendre la politique de
gestion des déchets mise en place par l'Etat Haïtien sur le plan
normatif et institutionnel.
Objectifs spécifiques :
? Identifier la faiblesse législative en matière de
gestion des déchets en Haïti.
? Analyser la politique de gestion des déchets mise en
place dans la ville de Hinche en pensant au gouvernement local.
? Proposer une nouvelle politique en termes de cadre normatif et
institutionnel pour une gestion effective et efficace de la ville de Hinche.
F-Méthodologie
Dans tout travail scientifique, il est nécessaire de
choisir les méthodes et techniques appropriées pour arriver
à collecter, analyser les informations et les données en vue
d'arriver à des
11
conclusions fiables. Elle permet de voir, tout au long du
travail que l'on reste dans le sujet. En droit, il existe quatre (4) types de
recherche :
1. La recherche exégétique ou traditionnelle
est un type de recherche où le chercheur essaie d'analyser les textes de
loi tout en restant dans le droit.
2. La recherche théorique en droit est un type de
recherche où le chercheur essaie d'analyser les grandes
théoriques du droit en pensant à la doctrine en vue de faire
évoluer le phénomène juridique.
3. Le troisième type de recherche sert à
prendre en compte la réforme du droit dans une perspective
d'actualisation des normes juridiques par rapport à la
réalité sociale.
4. Enfin, la recherche fondamentale est un type de recherche
en droit où le chercheur emprunte la méthode qualitative tout en
restant à l'intérieur du droit pour mieux comprendre le
cas11.
Bref, notre travail de recherche met l'emphase sur le
problème de : « Gestion des déchets au regard de la
législation haïtienne : enjeux et perspectives (Cas d'étude
pratique de la ville de Hinche)» qui sont de plus en plus
prégnantes et se présentent davantage comme une gangrène
qui n'épargne aucun citoyen, quel qu'il soit.
Tenant compte de l'orientation de cette recherche, l'approche
méthodologique s'inscrit dans une posture épistémologique
empirico inductive de paradigme compréhensif interprétatif et
analytique, car l'induction consiste à découvrir des
irrégularités à partir des observations.
En lien à la méthode adoptée de notre
travail de recherche, l'étude de cas est notre méthode. Elle est
une méthode fondamentale dans le domaine de la recherche qualitative que
vise à
11 Benoit Gauthier(2009). Recherche sociale de la
problématique, Québec, 5ème édition, presse de
l'université, page 5.
12
comprendre un phénomène en utilisant un cas.
Cette méthode est utilisée quand on dispose peu de données
sur un phénomène qu'on veut étudier. Elle
réfère aussi à un examen détaillé et
approfondi d'un phénomène lié à une entité
sociale12. Par contre, l'utilisation de l'étude de cas dans
notre travail exige l'examen des cas d'espèces en profondeur avec la
compréhension du phénomène méprisable dans la
législation de gestions des déchets.
Afin de choisir les répondants à l'entrevue
semi-structurée, une technique non probabiliste bien précise a
été utilisée : échantillon au jugement.
Échantillonnage dans lequel, on utilise la méthode
d'échantillonnage au jugé lorsqu'on prélève un
échantillon en se fondant sur certains jugements au sujet de l'ensemble
de la population.
Pour une meilleure réalisation du travail de terrain,
la méthode de collecte de données prendra en considération
les éléments qui suivent : les sources primaires et les sources
secondaires.
1-Les sources primaires comme l'ensemble de la documentation
officielle.
2-Les sources secondaires désignant l'ensemble de la
documentation issu d'oeuvres d'auteurs
En thème de l'analyse des données, plusieurs
techniques d'analyse de données sont à notre portée, par
exemple : l'analyse du contenu, l'analyse développementale du contenu,
l'analyse par théorisation ancrée, l'analyse ethnographique, etc.
Dans le cadre de notre travail de recherche, nous priorisions l'analyse du
contenu en insistant sur les principales étapes telles que
présentées par Louise : le corpus, l'analyse verticale, l'analyse
transversale, la grille d'analyse et la présentation des
résultats de l'analyse qualitative.
12 Raymond Robert et All (2006). Les méthodes
de travail intellectuel, Québec, 2e édition de la
Chenelière inc, page 1.
13
Pour atteindre le premier objectif de ce travail de recherche
visant, à identifier la faiblesse législative en matière
de gestion des déchets en Haïti. La méthode que nous
comptons utiliser ce sera l'analyse du contenu par le biais du schéma
d'entrevue.
Quant à l'atteinte du deuxième objectif visant
à : analyser la politique de gestion des déchets mise en place
dans la ville de Hinche en pensant au gouvernement local et du troisième
objectif
Proposer une nouvelle politique en termes de cadre normatif et
institutionnel pour une gestion effective et efficace de la ville de Hinche,
nous ferons la visite des lieux en vue d'observer la création des sites
de décharges non contrôlés.
Sur les renvois aux références bibliographiques,
elles sont systématiques. Pour cela, nous utilisons l'exemple de
références du système Haward ou auteur
date13».
Ex. Samantha Brangeon (2015). La gestion des déchets
des acteurs de l'aide, Haïti, édition sanitaire, page 14.
En définitive, ce travail de recherche
académique comporte deux parties divisées en quatre chapitres.
Ces derniers sont divisés en huit sections qui, à leur tour, sont
subdivisées par des points et sous-points.
Dans la première partie, nous faisons le cadre
théorico-conceptuel et l'évolution historique des déchets
Dans le chapitre 1, nous mettons l'accent sur le cadre théorico
conceptuel : la section 1, nous définissons les concepts utiles de la
recherche enfin la section 2, nous mettons l'emphase sur le cadre
théorique des déchets.
13 Annie Dionne (2016). La méthodologie du
travail intellectuelle, Quebec, PUF, page 274.
14
À travers le deuxième chapitre de la
première partie, nous abordons l'évolution historique des
déchets. Dans la première section, nous parlons de
l'évolution historique des déchets dans le monde et la
deuxième section, nous abordons l'évolution historique des
déchets en Haïti. Dans la deuxième partie du travail, nous
abordons un cadre spécifique : cadre normatif, institutionnel de la
gestion des déchets en Haïti et la présentation des
résultats recueillis sur le terrain. Cette partie contient
essentiellement deux chapitres. Le premier chapitre porte sur le cadre
normatif, institutionnel de la gestion des déchets en Haïti, dans
laquelle, on réfléchit dans la section I sur le cadre normatif en
matière des déchets en Haïti. Et à travers la
deuxième section, nous regardons les différentes
responsabilités des institutions en gestion des déchets. Le
deuxième chapitre penche sur la présentation des données
recueillies sur le terrain et l'interprétation des résultats.
Donc, la présentation des données recueillies sur le terrain est
développée par la section I et l'interprétation des
résultats de la part est développée par la section II. Et
enfin, nous faisons la conclusion générale et la recommandation
du travail.
15
PREMIÈRE PARTIE
CADRE THÉORICO-CONCEPTUEL ET L'ÉVOLUTION
HISTORIQUE DES DÉCHETS
Cette partie comprend deux chapitres. Au sein du premier
chapitre, nous faisons le cadre théorico conceptuel. Donc, ce chapitre
théorico conceptuel tente essentiellement de montrer comment la
théorie et le concept englobent deux cheminements complémentaires
du processus de recherche : le cheminement de la découverte et le
cheminement de la preuve. Il faudra donc d'abord dissiper certaines
idées fausses au sujet de la théorie et du concept en leur
réservant une place centrale dans le processus de recherche. Pour bien
en saisir les caractères, on se penchera ensuite sur la manière
dont on construit une théorie et un concept aux niveaux de
généralité sous lesquels, ils peuvent se manifester.
Ceux-ci nous mèneront tout naturellement à traiter de la
validité des théories et des concepts afin de vérifier des
hypothèses qui en découlent. Le chapitre se termine en montrant
que l'adhésion à un cadre théorico-conceptuel peut
facilement mener à un engagement orienté vers l'action sociale.
Pour le deuxième chapitre, nous faisons l'évolution historique de
la gestion des déchets depuis le temps primitif jusqu'au monde
contemporain.
16
CHAPITRE I
CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL
Ce chapitre est consacré au cadre théorique et
conceptuel. Le renforcement de l'usage concurrentiel des déchets nous
amène à étudier les processus d'approvisionnement des
filières de valorisation et d'élimination sous l'angle de la
circulation des flux de déchets au sein d'un système de gestion
des déchets. L'objectif du présent chapitre de recherche est de
concevoir un cadre théorique autour du concept de mécanisme de
répartition des déchets qui désigne le processus de
distribution des flux de déchets entre les filières
d'élimination et de valorisation des déchets qui sont
situées à l'intérieur ou l'extérieur d'un
système de gestion des déchets. Ce cadre théorique
s'articule autour de la conception d'un cadre conceptuel de description du
mécanisme de répartition des déchets dans lequel
s'insère un modèle théorique d'explication et de
prédiction. Tous deux reposent sur le concept multidisciplinaire de
« black box ». La définition un cadre théorique
mènera, ensuite, à la conception d'un cadre d'analyse
dédié à l'étude empirique du mécanisme de
répartition des déchets offrant une nouvelle perspective de
recherche pour l'analyse des systèmes de gestion des
déchets.de l'étude. Il
s'agit de présenter dans un premier temps, les différentes
théories liées à la gestion des déchets, et le
second est consacré au cadre conceptuel.
17
SECTION I
LE CADRE CONCEPTUEL
Tout chercheur doit élucider les concepts clés
et même connexes faisant objet de son étude. C'est pour cette
raison que nous dégageons la définition des quelques concepts
ayant trait à notre sujet de recherche, pour permettre à nos
lecteurs de bien saisir la terminologie de notre travail. La définition
des concepts est une construction abstraite qui vise à rendre compte du
réel. A cet effet, elle ne retient pas tous les aspects ou la
réalité concernée, mais singulièrement ce qui
exprime l'ensemble l'essentiel du point de vue du chercheur14.
1.1-La production des déchets
La production des déchets représentait un outil
pour les historiens et les anthropologues plutôt qu'une nuisance au temps
de la préhistoire (passé, alimentation, faune, social,
artistiques). Avec le développement de la population et l'urbanisation,
les déchets deviennent une nuisance puis une source de pollution.
Avec le temps et les civilisations, les pays
développés passent du lancer individuel des déchets dans
les rues jusqu'au tri collectif des matières recyclables, tandis que
dans les pays d'économie en émergence, on est encore au stade de
l'insouciance collective. La tendance actuelle de la gestion des ordures repose
sur la question de ressources. La nature elle-même participe au recyclage
des éléments15.
14 Selon M. Grawitz un concept peut
être attendu comme une représentation mentale et abstraite qu'on
se fait
d'une réalité
15 Ibid
18
1.2- Réduction à la source
La réduction des matières est une diminution de
la quantité de matières ou d'énergie ou de résidus
générés lors de la fabrication, de la distribution et de
l'utilisation d'un produit. Il serait utopique de croire que l'on peut
intégralement se passer des produits qui sont appelés à
devenir des déchets. La réduction à la source
apparaît alors comme une nécessaire combinaison de diverses
actions à différents niveaux. Ces actions intègrent
notamment : le développement de l'éco-conception qui doit
être pratiquée par les industriels producteurs ; la modification
des actes d'achat qui concerne chaque citoyen consommateur mais aussi la
distribution et les grands donneurs d'ordres (collectivités,
administrations, ...) par la préférence accordée, aux
produits respectueux de l'environnement (écoproduits) ; aux biens
durables et réparables et aux produits d'occasion ; à la location
plutôt qu'à l'achat pour les équipements à faible
taux d'utilisation ; aux produits contenant moins de substances toxiques (piles
par exemple).
La montée en puissance de la réduction des
déchets repose fondamentalement sur la prise de conscience par chacun de
la nécessité de modifier ses actes d'achat et de consommation.
Les résultats seront globalement proportionnels au niveau de remise en
cause de nos modes de vie sachant qu'aujourd'hui l'évolution de ces
modes se traduit par une augmentation régulière des
déchets16.
1.3-Récupération
Activité de collecte, de transport ou de traitement de
matières résiduelles aux fins de leur recyclage ou de leur
valorisation.
16 Joneson Lacour (2016). Politique nationale des
déchets solides en Haïti, bibliothèque nationale; page
121.
19
1.4-Réemploi / Réutilisation
Le réemploi (nouveau utilisateur d'une matière
résiduelle d'une autre personne) consiste en la réutilisation
d'un objet sans qu'on ne modifie ni sa forme, ni sa fonction. Ces objets
réutilisés sont d'une part détournés des lieux
d'élimination et d'autre part, leur réutilisation permet de
réduire la consommation de ressources et d'énergie
associée à la fabrication d'objets similaires à partir de
matières premières17. Le réemploi favorise la
réduction des quantités de résidus éliminés
et n'engendre pas ou peu de coûts de traitement ou de transformation
tandis que la réutilisation introduit une matière
résiduelle dans un autre cycle de production que celui dont elle est
issue.
1.5- Recyclage
Le recyclage d'un objet consiste à le soumettre
à des procédés de traitement et de transformation visant
à réintroduire cette matière dans un circuit de
fabrication. Ce qui permet en conséquence de réduire le taux
d'usage de matières premières et de ressources
énergétiques, tout en réduisant aussi la quantité
de rejets et d'émissions polluantes ainsi que celle des résidus
à gérer18.
1.6- Valorisation
La valorisation est la transformation chimique des
matières résiduelles. Elle concerne les déchets organiques
(pour les déchets ménagers, il s'agit des déchets de
cuisine, déchets verts). Son objectif est de produire un amendement
organique utile pour entretenir la qualité des sols et lutter
17 Joneson Lacour (2016). Politique nationale des
déchets solides en Haïti, bibliothèque nationale; page
122.
18 Didier HOUNNOUGBO (2015). Gestion des
déchets solides ménagers, kpomassè, Université
d'Abomey Calavi , page 23.
20
contre l'appauvrissement de certains sols fortement
dégradés. A l'issue de la collecte sélective, la
valorisation organique se réalise par compostage ou
méthanisation19.
La méthanisation, basée sur la fermentation des
déchets en digesteur et en absence d'oxygène (milieu
anaérobie), est un procédé émergent qui
nécessite un gisement minimum et une bonne maîtrise technique. Le
biogaz, produit de la méthanisation, doit être valorisé
énergétiquement. Les produits sortant du digesteur, les digestes,
subissent ensuite un compostage.
La valorisation énergétique traditionnelle est
la transformation par pyrolyse ou par gazéification qui produit des gaz
combustibles, des huiles pyrolytiques et des charbons. Ils sont faisables
lorsque la vapeur énergétique des résidus est
élevée. En dernier lieu, il y a la récupération de
l'énergie pour fournir un travail par combustion complète.
1.7-Le compostage
Le compostage est un processus biologique qui permet, en
présence d'oxygène, de décomposer la matière
organique par l'action de micro-organismes. Le produit résultant est le
compost : une substance qui sert d'apport nutritif aux plantes20.
1.8- Elimination
De façon ultime, seuls les résidus pour lesquels
il n'existe aucune avenue possible de mis en valeur (réduction à
la source, récupération, recyclage ou valorisation) devraient
être éliminés. Les pratiques usuelles de gestion par
élimination restent les LES (lieux d'enfouissement
sanitaire) et l'incinération tout en assurant la sécurité
des activités d'élimination, pour les personnes comme pour
l'environnement21.
19 Joneson Lacour (2016). Politique nationale des
déchets solides en Haïti, bibliothèque nationale; page
125
20 Samantha Brangeon (2015). La gestion des
déchets des acteurs de l'aide, Etude de cas : Haïti; 123 pages.
21 Beaud (1985).La gestion des déchets, France,
édit la découverte, pages 43.
21
SECTION II
CADRE THÉORIQUE
D'après Paul de Bruyne et ses collaborateurs, la
théorie est une fonction intégrante des processus
méthodologiques. L'instrument le plus puissant de la rupture
épistémologique vis-à-vis du pré requis du sens
commun par l'établissement d'un corps d'énoncer
systématique et autonome d'une langue ayant ses règles et sa
dynamique propre qui lui assurent un caractère de
production22. Pour aborder notre sujet, nous avons
procédé à des différentes théories telles
:
2.1-Theorie de MENDRAS
Parlant de la recherche et d'autres investigations en
sociologie, MENDRAS(1996) affirmait que « le sociologue n'a pas la
prétention de repenser la totalité d'un problème. Il veut
regarder les faits et en tirer des schémas d'analyses et de
représentations23. Pour ce, il commence par examiner les
conclusions de ses devanciers qui ont étudié les mêmes
faits ou analogues et à partir de leurs conclusions, il cherche à
aller plus loin avec des instruments plus performants». S'inspirant de
cette affirmation, la documentation existante sur la gestion des déchets
solides ménagers dans les communes a été parcourue. Elle
occupe une place de choix dans la littérature sur la gestion de
l'environnement de son abondance et sa diversité. Cet
intérêt que portent les différents chercheurs à la
question se justifie par la formation de grands tas d'immondices dans les
communes et les conséquences néfastes des déchets sur la
santé de la communauté hinchoise.
2.2-Théorie Malanville HALIDOU
Dans son mémoire de maîtrise : «Logiques
d'acteurs autour de la gestion des déchets ménagers dans
l'arrondissement de Malanville HALIDOU (2013) » a analysé les
logiques d'acteurs autour
22 Paul de Bruyne, op cit page 31 à 71.
23 MENDRAS(1996). La chronique des tendances de la
societe francaise, OFCE, page 13.
22
de la gestion des déchets ménagers. Le chercheur
présente les facteurs qui expliquent l'insalubrité des villes et
les conséquences néfastes des déchets ménagers sur
la santé des communautés dudit des villes. Le chercheur s'est
appesanti sur les représentations sociales faites de la gouvernance
locale et les déchets ménagers. Pour lui, le manque de ressources
financières, matérielles et humaines favorise la
prolifération des déchets ménagers dans les villes. Cette
recherche est très importante et très utile parce qu'elle fournit
des pistes de réponses à cette quête des facteurs qui
expliquent la gestion anomique des déchets solides ménagers et
excréta24.
2.3-Théorie de NYASSOGBO
Il a abordé la problématique de l'accumulation
des ordures. Selon l'auteur, c'est l'accroissement rapide de la
communauté urbaine et l'extension démesurée de l'espace
dus à l'urbanisation non contrôlée et non
maîtrisée qui sont à la base des problèmes de
gestion des déchets solides ménagers. Il a distingué deux
principaux modes de gestion des ordures solides ménagères : Les
méthodes populaires (incinération, enfouissement, rejet dans la
nature) et modernes (pré collecte, transport et traitement). Pour lui,
la première est utilisée par les communautés à
revenu modeste et la seconde par les communautés aisées. Cet
auteur apporte d'importants outils d'analyse à cette recherche quand il
commence à énumérer les divers modes de gestion et la
cause possible d'une gestion anomique des déchets solides
ménagers25.
2.4-Théorie de VIGNINOU
Il rend compte des insuffisances notées dans le
système de gestion des ordures dans la ville. En effet, il
révèle de graves insuffisances dans la pré-collecte, la
collecte, la mise en décharge et le recyclage des déchets. Il a
montré la présence de tas d'ordures dans la ville et a
constaté que les
24 Malanville HALIDOU (2013). Les logiques d'acteurs
autour de la gestion des déchets ménagers, UAC/FLASH,pages 93.
25 NYASSOGBO (2005). L'accumulation des ordures
ménagères et dégradations de l'environnement en milieu
urbain, Mozambique, 11e edit, page page17
23
parcelles non habitées servent de lieux de
décharge, certaines rues sont jonchées d'ordures, les eaux
usées sont déversées directement dans les caniveaux et les
bas-fonds servent de réceptacles des déchets urbains. Il a
fustigé les comportements des communautés qui ne sont pas de
nature à favoriser l'assainissement des villes, malgré les
sensibilisations organisées à leur endroit. L'implication des
communautés pour la réussite des projets de développement
et surtout ceux de l'assainissement de l'environnement est la
préoccupation de CERNEA dans l'ouvrage «La dimension humaine dans
les projets de développement «Les variables sociologiques et
culturelles», (CERNEA, 1999). Il met l'accent sur l'importance de
l'implication des communautés ; cet ouvrage présente les raisons
de l'échec des projets de développement mis en oeuvre par les
acteurs chargés du développement. Dans cette recherche, cette
implication des communautés qu'il conseille est la bienvenue pour la
parfaite réussite des projets d'assainissement de l'environnement et
surtout ceux de la gestion des déchets solides ménagers dans des
communes26.
2.5-La théorie de MAYSTRE
Il montre qu'une bonne gestion des déchets
nécessite qu'on ait des informations sur la nature, les
caractéristiques et la taille des déchets produits. Leur livre
propose alors une classification complète des déchets urbains,
avant de s'intéresser spécifiquement aux déchets solides
ménagers pour lesquels le mode de pré-collecte et collecte, de
transport et de traitement sont analysés. Cet ouvrage catégorise
les déchets et ceci permet à cette recherche de distinguer les
biodégradables des non dégradables. Les études
réalisées sur «La contribution à la connaissance de
l'espace urbain et la recherche de solutions aux problèmes de gestion
des déchets solides dans des villes. Cette théorie
préconise la mise en décharge contrôlée, le
compostage, le recyclage et
26 VIGNINOU Toussaint (2000). La gestion des
déchets ménagères à Porto-Novo et la
problématiques des mutations et comportement socio-économiques et
administratif, UNB, 85 pages.
24
l'incinération comme méthodes de traitement
possible des déchets. Il trouve que le compostage est la méthode
de traitement la plus appropriée adaptée à la condition de
vie et au climat tropicale.
Cette revue critique de la littérature a permis de voir
que les facteurs qui expliquent la gestion anomique des déchets solides
ménagers sont multiples et multiformes et varient en fonction des
villes. Elle a également permis de noter que la gestion efficiente des
déchets solides ménagers dépend de plusieurs facteurs
à savoir : les conditions de vie, le niveau d'instructions ; les
réalités en matière de gestion des ordures ne sont non
plus identiques27.
Ainsi, malgré l'abondance de littératures sur la
question, des recherches spécifiques au niveau des villes permettront de
résoudre de façon spécifique les problèmes en
tenant compte des réalités socio-économiques,
administratives, démographiques et environnementales de chacune d'elles.
De toutes les théories précitées, nous ne pouvons pas
rejeter aucunes d'entre elles, car, elles expliquent clairs s'il n'y a pas une
politique de gestion des déchets, l'environnement sera quasiment
détruit. Dans cette perspective, nous abordons l'évolution
historique des déchets dans le monde et en Haïti.
27 MAYSTRE (1994).Déchet urbain : nature et
caractérisation, presses universitaires romandes, page 219-220
25
CHAPITRE II
L'ÉVOLUTION HISTORIQUE DES DÉCHETS DANS
LE MONDE ET EN HAÏTI Dans ce chapitre, nous abordons à
travers une approche chronologique, l'évolution de la question de la
gestion des déchets ménagers à travers le monde et dans
l'agglomération d'Haïti en vue de mettre en lumière le
décalage croissant, existant entre les objectifs du service et les
pratiques réelles qui lui sont associées. A cet effet, ce bref
historique couvrira la période allant de l'antiquité
jusqu'à le monde contemporain. Pour le cas d'Haïti, on va
décrire dans un premier temps le contexte menant à la
création du service officiel de gestion des déchets
ménagers dans l'agglomération de Hinche puis la description du
service tel qu'il avait été conçu dans la
législation haïtienne en vigueur.
26
SECTION I
L'ÉVOLUTION HISTORIQUE DES DÉCHETS DANS
LE MONDE
Depuis longtemps, les déchets se décomposent
naturellement dans la nature. De plus, le nomadisme facilite leur non- gestion
des déchets. C'est grâce à leurs déchets (restes de
repas, coquilles, outils..) que nous avons pu retracer leur histoire (sous la
période néolithique) : les déchets sont utiles car ils
sont témoins de notre passé ! Présentons sur les
différents temps :
1.1-Les Hommes préhistoriques peu
préoccupés par leurs ordures
La Préhistoire est définie comme la
période qui commença voici environ trois à cinq millions
d'années avec l'apparition des premiers humains. Elle semble avoir couru
jusque 3 000 ans avant notre ère, jusqu'à la genèse de
l'écriture. Parce que cette époque a vu naître les premiers
êtres humains, elle a aussi connu l'apparition de différents types
de détritus produits par ces derniers. Ces déchets sont le reflet
du mode de vie relativement sommaire de la Préhistoire. Les Hommes
préhistoriques doivent se nourrir, se vêtir, et se défendre
; ils produisent donc des détritus tels que des silex cassés, des
cendres de bois, des restes de nourriture, des armes devenues inutilisables,
des excréments, etc. Néanmoins, ces détritus
représentent des quantités infimes et leur gestion n'est alors
que très peu problématique. Durant des siècles, ce sera le
cas. Nos ancêtres ne se préoccupent pratiquement pas de
l'élimination de leurs détritus ; ils les abandonnent dans leurs
grottes quand bien même ils encombrent peu à peu leurs espaces de
vie. Lorsque ces derniers en sont envahis, ils partent à la recherche de
nouveaux abris28.
Vers 7 500 avant notre ère, les Hommes
préhistoriques passent d'un état de prédateurs à
producteurs, ils commencent à expérimenter l'élevage et
l'agriculture. Progressivement, ils
28 Marie Rose Bangoura, op cit page 53. Et Marine
Béguin, L'histoire des ordures. Décembre 2013.
27
deviennent sédentaires. Ils doivent alors plus
qu'autrefois se préoccuper et se débarrasser de leurs
détritus qui envahissent leur lieu de vie dans lequel ils s'installent
désormais durablement. Produisant encore peu de déchets, ils
s'essaient à la pratique de l'enfouissement et laissent alors à
la nature le soin de faire disparaître leurs restes. Ils commencent
également à tester le compostage et le brûlage ou bien
encore donnent leurs détritus en pâture aux cochons ou aux animaux
de leur basse-cour. Ces techniques disparaîtront au fil du temps en
raison du développement des agglomérations urbaines et d'autres
pratiques seront inventées pour faire face à une gestion des
déchets qui deviendra de plus en plus problématique.
1.2-Déchet dans l'Antiquité
Les problèmes liés aux déchets commencent
à apparaître avec la sédentarisation. A Athènes,
cité de 250 000 habitants, les Grecs inventent les toilettes publiques
et emportent les déchets hors de la ville : il y avait
déjà une collecte régulière des ordures. A Rome, on
installe également des toilettes publiques ainsi que des fosses en
dehors de la ville où les habitants déposent leurs ordures, les
restes d'animaux sacrifiés et les cadavres. Les riches citoyens ont
toutes les commodités sanitaires (fontaines, bains, thermes...).
Certains habitants utilisent même des vases en terre cuite pour collecter
les ordures, ainsi l'ancêtre de notre poubelle était
né...Et Paris ? La cité des Parisii est si sale lors de la
conquête romaine que les Romains lui donnent le nom de Lutèce qui
signifie boue (lutum) en latin29.
1.3-Déchet au Moyen Age (de 476 à
1453)
Vers l'an 1000, les hommes commencent à se regrouper
dans des villes. Les habitants jettent leurs déchets, excréments,
carcasses d'animaux dans la rue ou dans les rivières. Les demeures
bourgeoises des grandes villes (Munich, Lyon, Paris..) sont certes,
équipées de latrines mais leurs
29 Marie Rose Bangoura, op cit page
53. Et Marine Béguin, L'histoire des ordures. Décembre 2013
28
canalisations débouchent directement dans les rues !
Les rues sont alors boueuses, sales et malodorantes, les rats s'y
répandent. Les porcs et les chiens qui vivent librement dans la rue
nettoient la ville en mangeant les ordures, les vagabonds « traitent
» aussi une partie de ces déchets. On marche même avec des
sabots à hauts talons, pour ne pas se crotter les pieds ! A Paris, le
temps des épidémies. Ne pouvant plus supporter l'odeur, Philippe
Auguste ordonne en 1184 de paver les rues principales et crée des canaux
et fossés centraux pour nettoyer certains quartiers. Quatre cents ans
plus tard, la moitié des rues est seulement pavée. Dans tous les
quartiers, on crée des puits où chacun doit déverser ses
immondices et en 1343, Charles V fait construire des fossés
d'évacuation couverts pour éviter les odeurs30. Les
ordures sont donc stockées dans des endroits excentrés ou des
places publiques réservées, c'est certes un changement... mais il
est limité : on déplace le problème sans le
résoudre... Mais malgré cela les gens refusent le plus souvent de
porter les déchets aux endroits prévus, ils continuent à
polluer la Seine qui sert de vide-ordures et jettent leurs déchets
domestiques dans les rues, ce qui entraîne des infiltrations
bactériennes dans le sol et cause des épidémies de peste,
de choléra et de typhus. En Europe, la plus importante
épidémie fut la Peste Noire de 1347 qui fit 25 millions de morts.
A cette époque, les habitants pensent que c'est l'odeur des
déchets qui rend les personnes malades et ignorent encore que ces
ordures grouillent de bactéries et le Moyen Âge connaîtra un
essor des déchets assez spectaculaire. Les déchets deviennent
engrais ou sont mangés, en partie, par les cochons et les autres animaux
domestiqués. Cette situation ne dure pas. En effet, vers l'an 1 000, le
commerce se développe attirant ceux qui vivent dans les campagnes et,
conséquemment, la population des villes grossit, ce qui entraîne
des problèmes sanitaires importants :
30 Philippe Auguste, op, cit, page ,27 .
29
L'insalubrité de la ville moyenâgeuse est au
reflet des noms de certaines rues, de certaines places des villes
françaises telles que « ruelles Sale ou du Bourbier » de Rouen
ou la « place Marcadal de Lourdes, dont le nom vient de Marcadaladosa ou
quartier fangeux ». Les citadins ont rapidement lié les immondices
aux odeurs et aux risques que ces amas d'ordures génèrent, ces
associations se retrouvent dans le vocabulaire de l'époque, par exemple
« vilenie et ordure ». Pourtant, un paradoxe existe puisqu'en
dépit du lien fait entre immondices et risques, la gestion de la
salubrité ne semble préoccuper personne. Les citadins se
débarrassent de leurs détritus en les abandonnant dans un coin :
la « saleté appelle en quelque sorte la saleté et il existe
des lieux où l'on déverse les ordures de préférence
: des espaces vides, par exemple les limites entre propriétés,
des terrains vagues, des ruines, etc31 ». En outre, les
citadins doivent cohabiter avec des animaux ; les caprins, les ovins qui ne
sont que de passage, les animaux errants, mais également les volailles
ou les porcs qui sont élevés dans l'enceinte des villes. Ce
phénomène heurte la vue, l'ouïe et l'hygiène et
engendre des risques d'épidémies. Certains, inquiets et
dérangés par cette présence, veulent voir
disparaître ces animaux de l'enceinte des villes, mais cela est
compliqué au regard des intérêts et des difficultés
d'application surtout quand les détenteurs appartiennent à la
haute société ». Par ailleurs, les porcs semblent être
les seuls capables d'engloutir les immondices, ils jouent le rôle de
nettoyeurs, d'éboueurs. Les paysans se réjouissent
également de ces dépôts de déchets qu'ils
récupèrent pour les transformer en engrais. La pollution des
villes moyenâgeuses atteint également l'eau puisque, d'une part
les « eaux résiduelles sont tout naturellement
évacuées sur le pavé ou dans les rivières »
et, d'autre part, les habitants des cités jettent leurs déchets
dans les rivières, quand bien même certains citadins boivent l'eau
de la Seine.
31 Marine Béguin (2013). L'histoire des
ordures, France, PUF, page 21.
30
Comme pour la gestion des déchets, celle des
excréments ne pose pas de problème dans les campagnes où
les habitants sont moins nombreux qu'en ville. En revanche, les cités
médiévales ne parviennent pas à les gérer
efficacement. Des latrines publiques existent dans les villes, telles que
Rouen, Amiens, Agen, mais elles sont trop peu nombreuses. Il semble d'ailleurs
que ces installations aient quasiment disparu avec la chute de l'Empire romain.
Par conséquent, les individus satisfont leurs besoins comme ils le
peuvent. Dans certaines villes, des quartiers et des rues sont affectés
à la défécation. Les moins aisés font leurs «
besoins naturels à même le pavé » ; les classes les
plus riches défèquent dans leur jardin ou dans leurs latrines
privées si leur maison en dispose ; c'est d'ailleurs un signe de
richesse que de posséder ce confort au sein de sa
propriété. Il semblerait que ce soit à Paris que se
manifeste le confort maximal. Effectivement, « même des maisons
d'artisans s'offrent le luxe de quatre sièges de latrines à
chaque niveau d'habitation, reliés à des égouts ».
Jean-Noël Biraben en 1995 souligne quant à lui que les latrines
privées sont des dispositifs communs au Moyen Âge : les maisons
seraient presque toutes pourvues d'aisément transportable «
privés », « retraits » ou « longaignes ». Des
latrines sont également à disposition des religieux et des rois,
elles sont presque toujours présentes dans les monastères, dans
les couvents et dans les châteaux féodaux. Les excréments
se déversent, la plupart du temps, dans une fosse d'aisance,
creusée dans la cave, à même le sol. On l'assainit de temps
à autre avec la cendre de bois de la cheminée. Elle n'est
curée que rarement lorsqu'elle déborde. Dès 1300, deux
voiries, Montfaucon et Saint-Marcel, sont principalement affectées aux
vidanges. D'autres systèmes que les latrines sont testés au Moyen
Âge. C'est le cas du puisard : il s'agit d'un trou de faible profondeur,
les déjections s'infiltrent alors dans la terre32. Les cours
d'eau qui traversent les villes permettent également aux habitants de
satisfaire leurs besoins naturels. Enfin, la coutume du «
tout-à-la-rue » reste très utilisée : les citadins ne
se gênent pas
32 Émile Zola (1992. Terre
médiévale, France, édit nouvelle, page 34.
31
pour jeter par la fenêtre le contenu de leurs pots de
chambre. Cette habitude contribue d'ailleurs à la formation d'une boue
épaisse et immonde dans les rues des villes.) dans son roman La Terre
décrit parfaitement cette habitude médiévale : « Par
la fenêtre ouverte, de l'ordure venait d'être jetée à
pleine main. Une volée de merde ramassée au pied de la haie
».33...
1.4- Déchet à la Renaissance
(XVème et XVIème siècle)
Les excréments sont toujours jetés dans les rues
qui ne sont pas toutes pavées et il y a toujours beaucoup de boue puante
! Les agriculteurs utilisent alors ces boues pour fertiliser leurs champs...
Les déchets parisiens sont toujours déversés dans la Seine
qui devient un véritable égout ! De plus, il n'y a toujours pas
d'hygiène : les bains publics sont des lieux de « mauvaise
fréquentation » et comme il n'existe pas d'installation
individuelle, source d'eau ou bains pour se laver, les gens sont sales. Les
habitants ne respectent pas les initiatives de Louis XII et François 1er
qui font nettoyer les rues et porter les immondices hors de la ville. Louis XII
décide en 1506 que la royauté se chargera du ramassage des
ordures et de leur évacuation. À la taxe prévue pour ce
service s'ajoute celle destinée à financer l'éclairage des
rues. La taxe prend le nom de «taxe des boues et des lanternes».
L'hostilité générale enterra cette ordonnance pour
longtemps. Les règlements impressionnent peu les habitants et en 1522,
c'est de nouveau la peste ! En 1553, le Parlement doit encore leur
défendre de jeter les immondices par les fenêtres et faire
condamner toute personne pour avoir jeté ses déchets dans la
rivière. Il y a donc de nouvelles épidémies entre 1500 et
153034.
33 Marie Rose Bangoura, op cit page 53. Et Marine
Béguin, L'histoire des ordures, décembre 2013
34 Solidarité Laïque avec le soutien du
Fonds MAIF pour l'éducation, version actualisée de 2013
32
1.5-Déchet au XVIIème
siècle
Les gens pauvres récupèrent les vieux
vêtements, les chiffons, les os d'animaux et toutes sortes d'objets
pouvant être réutilisés. Un corps de métier est
né : les chiffonniers. Ce sont les premiers « recycleurs »
(avec les os, une fois bouillis, on obtient une graisse pour fabriquer des
bougies ; avec les tissus et les « chiffons », on fait du papier).
À cause de leur misère et de leur métier, ils sont souvent
méprisés et abusés, alors qu'ils sont très utiles
à la société. En France, au siècle dernier, le
secteur de la récupération et du recyclage fait vivre 500 000
personnes.
Aujourd'hui encore, (notamment dans de nombreux pays du Sud),
de nombreuses personnes survivent grâce à la
récupération et au recyclage des déchets.
1.6-Dechet aux XVIIIème et XIXème
siècles
L'hygiène générale est toujours peu
développée. La rue ne cesse d'être un dépotoir
public, et certains vident encore tous les matins leur pot de chambre par la
fenêtre ! Sous Louis XVI, la situation commence à
s'améliorer parce que la police taxe lourdement les gens qui ne
respectent pas les règlements. Après la Révolution
française, une ordonnance de police impose aux propriétaires et
locataires parisiens de balayer chaque jour devant leur logis. Du
côté des techniques, la première Révolution
Industrielle (1769 : machine à vapeur de Watts) permet de produire
davantage et moins cher, augmentant la production de déchets. Pour
fonctionner, ces machines ont besoin de charbon, les terrils se multiplient :
les cités minières sont encrassées par la poussière
de charbon et deviennent les « pays noirs ». C'est aussi le
début de l'industrialisation des villes avec l'invention de la
sidérurgie (1856), les usines se multiplient, l'exode rural est
important : les ouvriers se regroupent dans les villes. Mais les
inégalités sociales sont très fortes et les
inégalités face à l'hygiène et la maladie
persistent : en 1832 à Corbeil, une
33
forte épidémie de choléra touche les
classes les moins nourries35. Parallèlement, l'époque
est aussi caractérisée par l'essor de la chimie minérale
(découverte des propriétés décolorantes du chlore
(1785: eau de Javel), fabrication de la soude artificielle (1780),
découverte de l'acide sulfurique (fabriqué par combustion du
soufre). L'étude des goudrons est le point de départ d'une chimie
nouvelle, la chimie organique, qui commence en 1856 avec le premier colorant de
synthèse, les matériaux progressivement se complexifient et
créent de nouveaux types de déchets. L'agriculture se modernise
également (inspirée par le mouvement anglais des «
enclosures ») et découvre les engrais artificiels (superphosphates)
dont on ne connaît pas encore les effets nocifs, et ce d'autant plus
qu'ils changent les données du problème de la subsistance:
à partir de 1860, les crises de surproduction succèdent aux
crises de pénurie. Mais qui dit surproduction, dit plus de
déchets36...
La fin du XIXème siècle : le début d'une
réelle gestion des déchets La fin du XIXème siècle
marque un tournant dans l'histoire des déchets des villes occidentales,
notamment Paris. Les découvertes de Louis Pasteur (1870) mettent en
évidence le lien entre l'hygiène et la santé. A Paris, la
période des grands travaux entrepris par Haussmann transforme le paysage
urbain : les réseaux d'eau potable et de tout-à-l'égout
font alors, peu à peu, leur apparition. Les égoutiers
enlèvent les boues. On aménage les voies pour qu'elles soient
nettoyées facilement et le ruisseau central est rejeté sur les
côtés de la chaussée : les caniveaux sont
créés. Une invention célèbre. En 1884,
Eugène Poubelle, Préfet de Paris, ordonne le dépôt,
devant les portes, des ordures ménagères dans des
récipients spéciaux munis d'un couvercle. Elles ne sont alors
plus éparpillées dans la rue avant d'être ramassées
par les services municipaux. La poubelle est née ! Avec
déjà l'idée d'un tri sélectif ! Paris montre la
voie et dispose de centres de traitement de déchets
35 Solidarité Laïque avec le soutien du
Fonds MAIF pour l'éducation, version actualisée de 2013
36 Ibid
34
particulièrement performants dès 1896. Des
ouvriers qui se trouvent directement dans la fosse attirent la boue dans un
transporteur tandis que des chiffonniers récupèrent les papiers,
chiffons, os, boîtes de conserve... et que d'autres ouvriers retirent les
ferrailles, poteries, tôles émaillée afin de ne laisser
passer que les matières utiles à l'agriculture. Cette terre
détrempée, cette « gadoue » triée est ensuite
broyée et transformée en engrais. Tout ce qui ne peut être
vendu à l'agriculture est détruit dans des fours qui produisent
de la vapeur et de l'électricité. Au niveau des pratiques
agricoles et du travail des chiffonniers, les réalités changent.
Ainsi, les agriculteurs deviennent de plus en plus réticents à
utiliser les boues des villes. La peur des maladies, la modification des
déchets et l'apparition des engrais chimiques rendent ces boues moins
désirables. Quant aux chiffonniers, l'utilisation de la pulpe de bois au
lieu des chiffons pour produire le papier remet en cause l'utilité de ce
corps de métier qui disparaît petit à
petit37...
1.7-Dechet au XXème siècle
Quand matériaux, techniques et matières
s'emmêlent et s'en mêlent... les déchets sont de plus en
plus divers... Le nucléaire : la première pile nucléaire
fonctionne à Chicago le 2 décembre 1942. Le projet Manhattan mis
sur pied par les États-Unis aboutira à la fabrication de la bombe
atomique, expérimentée le 16 juillet 1945 et employée
contre le Japon (Hiroshima et Nagasaki). L'énergie nucléaire sera
ensuite appliquée à la propulsion des bateaux. Les
premières centrales nucléaires sont mises en service en 1957
(Chinon en France). Aciers et alliages : la métallurgie s'est
développée à partir des années 1950 dans les aciers
à haute résistance : les alliages
industriels nés du besoin de certaines techniques sont
de plus en plus performants. Les matériaux de synthèse : ils
voient le jour entre les deux guerres mondiales grâce à de
nouveaux procédés de distillation du pétrole. Pendant la
Seconde Guerre mondiale, la recherche
37 Solidarité Laïque avec le soutien du
Fonds MAIF pour l'éducation, version actualisée de 2013.
35
technologique s'intensifie pour suppléer à la
raréfaction des matériaux naturels : la fabrication des
matériaux de synthèse (caoutchoucs de synthèse,
polyesters, polyéthylène, silicones) devient massive vers
195038. Les plastiques : ils apparaissent, en 1865, avec le
Celluloïd mais leur véritable développement commence vers
1960. Leur production, depuis 1980, dépasse en volume celle des
métaux. Aujourd'hui, les plastiques sont présents dans tous les
domaines de l'activité humaine, depuis l'emballage jusqu'à la
fusée interplanétaire; aussi pouvons-nous désormais nous
considérer comme entrés dans « l'âge des plastiques
». Les composites : depuis la fin du XXe siècle, ils sont
réalisés selon des alliages propres qui modifient les
propriétés de matériaux traditionnels (verre,
céramiques, métaux, plastiques) ou qui sont à l'origine de
nouveaux matériaux. Agriculture et chimie : le secteur agricole est
devenu au XXe siècle de plus en plus dépendant de l'industrie :
le machinisme agricole, les engrais chimiques et les pesticides, la prise en
compte des besoins des consommateurs ont transformé une production
paysanne en industrie agroalimentaire et de plus en plus nombreux !
Dans les années 1960, la consommation est devenue reine
: les déchets ont donc été multipliés par 10 avec
l'industrie chimique et les nouvelles matières, surtout les plastiques.
Depuis, nous avons versé dans l'ère du jetable (stylos, rasoirs,
piles....) et du prêt à consommer : restauration rapide,
lingettes, plats cuisinés emballés, légumes pré
cuits emballés ont conduit au doublement des déchets
ménagers39. Les changements sociaux expliquaient aussi en
partie l'augmentation des déchets : les foyers célibataires comme
le nombre de portions et d'emballages individuels ont fait un bond ! Depuis
longtemps déjà, les industriels cherchent à réduire
le poids des emballages. Ainsi, le poids d'un pot de yaourt vide en
polystyrène a été réduit de moitié entre
1970 et 1990. Depuis 1998, un décret stipule que le poids et le volume
d'un emballage doivent
38 Solidarité Laïque avec le soutien du
Fonds MAIF pour l'éducation, version actualisée de 2013.
39 Ibid
36
être limités au minimum nécessaire tout en
assurant l'ensemble de ses fonctions. (ADEME, guide mieux jeté, mieux
trié). Mais les emballages remplissent toujours nos poubelles !
Heureusement en France, cette tendance s'inverse enfin depuis 2005 avec un
changement des mentalités et des comportements plus raisonnés.
Depuis peu, on assiste à une tendance baissière des
déchets - à mettre en regard avec l'augmentation de la mise en
déchetterie- qui atteste de nouvelles pratiques quotidiennes de
consommation, de gestion des biens et d'une prise de conscience collective plus
durables. Le geste de tri est également entré durablement dans le
quotidien des habitants40. En 1907 à Paris, il existe quatre
usines pour traiter les déchets de l'agglomération
appelées "usines de broyage et d'incinération". Dans certains
pays européens, on s'oriente de plus en plus vers l'incinération
des déchets. Après des siècles de mauvaise hygiène,
on mise aveuglément sur les vertus purificatrices du feu. Par la suite,
on se rendra compte des problèmes de pollution de l'air que cette
méthode comporte. Dans d'autres pays, on se tourne plutôt vers
l'enfouissement des résidus. C'est le cas au Canada et aux
États-Unis. Après la Seconde Guerre mondiale, les sites
d'enfouissement sanitaire connaissent un essor foudroyant. Puis, les
récessions économiques et la prise de conscience que nos sacs
verts contiennent des ressources incroyables ramènent, à la page,
les activités de la récupération et le recyclage...
Aujourd'hui, la récupération et le recyclage prennent de
multiples visages. Mais si la collecte municipale des déchets
ménagers s'est peu à peu développée dès la
fin du XIXe siècle dans les grands centres urbains, elle est
restée pratiquement inexistante dans les communes rurales jusqu'à
récemment. La gestion des déchets ne faisant pas l'objet d'une
réglementation nationale, chaque commune s'organisait comme elle
l'entendait. A l'heure actuelle, la plupart des municipalités ont un
programme de collecte du papier, du verre, du plastique et du métal. Il
y a encore des gens démunis et des brocanteurs qui font le tour des rues
et ruelles avant les collectes
40 Solidarité Laïque avec le soutien du
Fonds MAIF pour l'éducation, version actualisée de 2013.
37
de déchets. Ainsi il aura fallu attendre près
d'un siècle entre l'invention de la poubelle et la mise en place d'une
véritable collecte et de lieux de stockage des déchets ! En
France, la première grande loi-cadre sur la gestion des déchets a
été promulguée le 15 juillet 1975. Elle instaure
l'obligation pour chaque commune de collecter et d'éliminer les
déchets des ménages. À Paris, il faudra attendre novembre
1997 pour qu'une expérience de collecte sélective en porte
à porte soit proposée dans un arrondissement. La
généralisation de cette collecte sélective débute
en juin 2000 dans 5 arrondissements. Depuis fin 2002, la collecte
sélective est installée dans tous les arrondissements.
Malgré les dispositions de la loi de 1975, des déchets
ménagers étaient envoyés en décharge, ce qui
représentait un énorme gaspillage de matières
premières et des risques de pollution. Le gouvernement instaure alors
une nouvelle loi en 1992, la loi « Royal » définit de
nouvelles règles de gestion des déchets et interdit la mise en
décharge. Au même moment, dans de nombreuses communes
françaises, la société Eco- Emballages
(agréée par les pouvoirs publics) lance un programme de
récupération et de valorisation des déchets d'emballages
ménagers et les industriels payent une taxe pour financer
l'élimination de leurs déchets et obtenir le logo
vert41. Les déchets deviennent source de matière
première et d'énergie, ils sont valorisés. Mais le «
total recyclage » n'existe pas, ni le « zéro déchet
». Que deviennent alors ces déchets qu'on appelle «
déchets ultimes » interdits depuis 2002 par la législation
de mise en décharge ? Problème : dans les années 70, jeter
une tonne de déchets ménagers dans une décharge
coûtait 50 euros, aujourd'hui, ces ordures, triées,
recyclées, valorisées reviennent à 250 euros la tonne
(sans parler du coût des déchets industriels
dangereux...)42. Même si le secteur du tri, de la
dépollution est un secteur créateur d'emplois et de
compétitivité technologique, la recherche et ces services sont
très onéreux pour les communes. Les collectivités locales
et territoriales peinent
41 Solidarité Laïque avec l'aide du Fonds
MAIF pour l'éducation, version actualisée de 2013.
42 Ibid
38
à faire face à la quantité de
déchets à cause essentiellement du « boom de l'emballage
» : pas assez de sites d'enfouissement (solution alternative à la
décharge !), de recyclages, d'incinérateurs... Pourtant il le
faudra bien. Au plan national, la loi de programmation n° 2009967 du 3
août 2009 relative à la mise en oeuvre du Grenelle Environnement
conforte la priorité accordée à la réduction des
déchets. Cette priorité doit être envisagée
dès la fabrication du produit (dans une logique d'éco conception)
mais également lors de sa distribution.
39
SECTION II
L'ÉVOLUTION HISTORIQUE DES DÉCHETS EN
HAÏTI
Tout comme les civilisations occidentales, l'histoire des
déchets solides en Haïti, en particulier dans la ville de Hinche,
est écrite par des périodes d'avancées munies de longues
périodes de régression.
2.1-L'histoire des déchets de 1950 à
1970
Les périodes allant de 1950 à 1970,
appartiennent à ce que nous appelons, l'ère du tâtonnement
en matière de législation spécifique à la gestion
des déchets solides. En effet, l'analyse des données disponibles,
révèle un état des lieux de la question de la gestion des
déchets solides dans la législation haïtienne,
reléguée à l'arrière-plan, n'ayant droit à
aucun texte de loi qui lui soit spécifique43. Elle
était au contraire noyée dans des textes de loi se rapportant
à d'autres domaines tel l'Urbanisme par exemple. La Loi du 9 septembre
1918 relative à l'entreposage sur la voie publique des matériaux
de construction qui est directement associé à la
problématique des déchets pour des villes qui se
développent sans aucun plan directeur pour la plupart. Il cite
également le Décret-loi sur l'Urbanisme du 22 Juillet 1937,
où les ordures ménagères ont été pour la
première fois indirectement visées44.
Une avancée majeure, au cours de cette période
de tâtonnement, peut cependant, être soulignée avec la
parution en 1954 du code de l'Hygiène d'Assistance Publique et
Sociale45 . Ce document regroupait les textes législatifs,
décrets lois et arrêtés compris dans la période
allant de 1870 et 1944 avec comme particularité, l'importance
accordée à la salubrité des lieux de production des
43 Source :
http://www.unesco.org/csi/pub/info/haiti3.htm
consulté le 12 novembre 2008
44 Article 140 de la loi n° VII au chapitre II,
relatif au « Régime des Eaux, de l'Irrigation et du Drainage des
Eaux de Surface. Code de l'Hygiène d'Assistance Publique et Sociale de
1954 »
45 Ibid
40
déchets. La mention de certains interdits en rapport
avec l'élimination des déchets, dans l'article 1402 en ces termes
: « L'évacuation des eaux, de déchets, des installations
industrielles et des maisons de résidence dans les cours d'eau naturels
et dans les canaux d'irrigation et de drainage est formellement interdite
»46. Cet interdit à l'analyse, semble
déjà, nous renseigne sur certaines pratiques de rejets des
déchets solides de la population à Port-au-Prince et dans les
villes de province. Cette remarque, à priori, invite à
questionner les pratiques des habitants ainsi que la disponibilité des
moyens mis à leur disposition en vue de l'évacuation des
déchets ménagers à l'époque.
A cet effet, les données dont nous disposons,
permettent de remonter jusqu'aux années 60. Ces données relatent
une réalité de propreté urbaine apparente, ne s'inscrivant
pas dans une vision à long terme, qui relève d'une disposition
autoritaire, organisée par le Ministère de la Santé
Publique à travers le Service d'Hygiène et la Mairie. « Les
camions du Service d'Hygiène sillonnaient les artères de la
capitale pour collecter les ordures ménagères en faisant le
porte-à-porte dans les quartiers résidentiels. Les officiers
sanitaires étaient présents dans les villes de provinces et
affichaient une image de propreté sans faille apparente. Des mesures
très sévères étaient prises à l'encontre des
contrevenants (coup de bâtons, arrestation, etc....). L'arrivée du
camion était signalée par le son d'une cloche et la population
avait pour obligation de présenter ses déchets bien
conditionnés dans des paniers en osier ou tout autre récipient
approprié » Cependant, poursuit l'auteur si « le
problème semblait être résolu en amont, la
réalité en aval était tout autre, car le code
d'hygiène n'avait pas prévu de loi concernant la destination
finale des déchets ». Cela signifie qu'aucune décharge
officielle n'existait à l'époque. Les chauffeurs du service
d'hygiène ou de la voirie nettoyaient effectivement les
différentes artères de
46 Article 140 de la loi n° VII au chapitre II,
relatif au « Régime des Eaux, de l'Irrigation et du Drainage des
Eaux de Surface. Code de l'Hygiène d'Assistance Publique et Sociale de
1954
41
l'agglomération, mais après ils
déversaient les déchets un peu partout dans des espaces vides non
bâtis de la ville47. Enfin au cours de cette période,
l'accent était mis en particulier sur la salubrité de l'espace
public.
2.2- Accroissement de l'exode rural (1971 -
1980)
Le service de collecte organisée par le
Ministère de la Santé Publique à travers le Service
d'Hygiène ne tardera pas afficher ses limites face à
l'accroissement de l'exode rural vers le pays. En effet, depuis les
années 1960, Haïti subit une dégradation sans
précédent de son espace rural et de ses ressources naturelles.
Celle-ci ne s'exprime pas seulement par une baisse de la productivité
agricole mais aussi par une accélération des pertes en sol, les
facteurs du milieu physique étant naturellement fragiles, 60% des terres
cultivées sont situées en montagne sur des pentes très
fortes (de 20 à 80%) et le régime des pluies souvent violentes
favorise le ruissellement et l'érosion48. De plus, dans les
années 70, la Peste Porcine Africaine décelée en
République Dominicaine voisine, ne tarde pas à traverser la
frontière. Sous la pression des Etats-Unis d'Amérique (USA), du
Canada et du Mexique qui craignent pour leurs industries, on a
procédé à l'abattage de tous les porcs de l'île. Ce
sera la plus grande catastrophe du monde rural haïtien et qui rompra le
fragile équilibre du système agraire de subsistance paysanne. A
partir de ce moment, on assistera à une accélération de la
faillite des exploitations agricoles avec des conséquences
immédiates parmi lesquelles, l'accroissement
accéléré de l'exode rural » Dans ce contexte, le
paysan en quête d'un mieux-être se dirige désormais vers les
centres urbains du pays en particulier dans l'agglomération du
pays49.
47 Selon les données de l'unité de
télédétection des systèmes d'informations
géographiques (UTSIG)
48 Trottier S., Rodriguez E., 2006, op, cit, page
42
49 Ibid, page 43.
42
Par ailleurs, l'exode rural se verra accentué durant
les premières années qui ont suivi l'avènement de
François Duvalier au pouvoir en 1957. En effet, en vue d'établir
un contrôle policier, le plus strict possible sur la population, et
d'asseoir son pouvoir totalitaire et dictatorial, tous les ports des villes de
l'intérieur avaient été fermés au commerce
international50. Le port et l'aéroport de Port-au-Prince
devaient désormais desservir le pays tout entier. La rotation du
commerce s'en trouve accélérée et, avec elle, les
migrations vers Port-au-Prince. François Duvalier construira
Duvalier-Ville et la cité Simone-Ovide-Duvalier. Cette dernière
étant destinée aux « déshérités de
l'arrière-pays ». Ces différentes extensions de la ville
invitaient à l'accueil dans Port-au-Prince des familles de
fonctionnaires, de militaires, de partisans des gouvernements en place et aussi
des chômeurs venus du monde rural dont l'économie agricole
s'étiolait considérablement. Ses chômeurs voyaient en
Haïti, l'opportunité de tenter leur chance à la recherche
d'une embauche, édifiant des bidonvilles et s'installant dans les rues
des villes de provinces incitant ainsi l'éclosion des premiers commerces
marginaux informels.
Ainsi, ces nouveaux arrivants participent dans les villes, ils
consomment, travaillent, et produisent également des déchets.
Cette augmentation de la population, s'accompagne du bouleversement du fragile
équilibre des infrastructures existantes, notamment le service de
collecte des déchets ménagers et des industries.
2.3-Création d'un Service exclusivement
dédié à la gestion des déchets solides (1981 -
1983) L'augmentation de la production de déchets
ménagers liée à l'accroissement de la population par
l'exode rural, jointe aux pratiques d'élimination des déchets
collectés durant les années 60 et 70, n'a pas tardé
à produire des impacts visibles sur l'environnement urbain du pays. En
effet, lors des saisons pluvieuses, de fréquents cas d'inondation sont
désormais enregistrés, les déchets
50 Malbranche S., 2000, op, cit, page 43.
43
déversés un peu partout regagnent facilement les
grandes artères des villes. Face à cette situation, la
nécessité d'entreprendre des travaux de drainage des eaux
pluviales s'est fait sentir et parallèlement celle de les
protéger51. Ainsi, les études pour la construction du
nouveau système de drainage des eaux pluviales de Port-au-Prince que
dans les villes de provinces débutées en 1978 ont marqué
un grand tournant dans le système de gestion des déchets
ménagers. En effet, l'analyse de la situation ayant montré qu'il
était absolument impossible de résoudre le problème de
drainage des eaux pluviales sans tenir compte des tonnes de déchets
déversées dans les ravines et les ouvrages de drainages, il a
été décidé de diviser le projet de drainage en
plusieurs sous projets dont l'un, avait pour tâche la mise en place d'un
service de collecte de déchets solides52.
C'est dans ce contexte, qu'est apparue pour la première
fois une loi-cadre régissant la gestion et l'élimination des
déchets et la création d'un organisme public dédier
exclusivement à la gestion des déchets solides. En effet,
dès le Jeudi 12 Mars 1981, on pouvait lire dans le journal officiel de
la République d'Haïti « le Moniteur »,
l'énoncé du Décret du 3 mars 1981 qui déclare en
ses termes :
-« Considérant que l'explosion
démographique au cours de la dernière décennie a
créé surtout à Port-au-Prince et dans ses environs un
état sanitaire relativement médiocre dont l'amélioration
nécessite des mesures radicales ;
-Considérant que ces mesures radicales doivent
correspondre à la mise sur pied d'une organisation de nettoiement des
rues et espaces publics ainsi que de collecte et de traitement des
51 Selon les données de l'Unité de
Télédétection des Systèmes d'Informations
Géographiques (UTSIG) 2002, Cité soleil abrite
52 Benoît F., 1997, op cit, 44.
44
déchets urbains, d'une capacité, d'une autonomie
et d'une viabilité suffisantes quelles que puissent être les
circonstances ;
-Considérant que l'Etat a pour devoir d'assurer aux
agglomérations urbaines et rurales des conditions décentes de
salubrité, ce en vue de la préservation de leur santé et
de l'accroissement de leur bien-être général, qu'à
cet effet, il convient de prendre des mesures urgentes pour la protection de
l'environnement et l'augmentation de la qualité de la vie en
général.
-Il est créé un organisme public autonome ayant
la personnalité juridique propre et jouissant de la capacité
civile, dénommée « Service Métropolitain de Collecte
des résidus Solides» ayant pour sigle (SMCRS) ayant pour
tâche d'assurer la collecte et le traitement, des résidus urbains
» [Art.1] »
Ainsi, le 3 mars 1981, reste dans l'histoire de la gestion des
déchets solides en Haïti, notamment dans l'agglomération de
Port-au-Prince, une date particulière. Cette dernière vient
marquer, la rupture avec la longue période de tâtonnement (1950 -
1980) au cours de laquelle, la question de la gestion des déchets
solides n'avait été régie par aucune loi
spécifique53.
2.3.1-Mission du Service Métropolitain de
Collecte des Résidus Solides (SMCRS)
Le SMCRS, se voit confier comme tâche d'après
l'article 3 du présent décret d'assurer la collecte et le
traitement conformément aux Lois et règlements en vigueur, des
résidus urbains tels que : les Ordures Ménagères (OM), les
déchets encombrants des ménages; les déchets des
collectivités (restaurants, écoles, etc.) ; les déchets
des commerçants, artisans et industriels qui par leurs quantités
et leurs caractéristiques, sont susceptibles d'être
collectés et traités par les mêmes procédés
et dans les mêmes installations que les ordures
ménagères.
53 Décret du 3 mars 1981, paru dans le
journal officiel de la République d'Haïti `Le Moniteur N° 20.
Jeudi 12 Mars 1981. In COHPEDA 1995, Haïti : Législation
Environnementale, Compilation de textes légaux haïtiens sur
l'environnement, pp 78-79
45
Désormais, le déchet a une définition
dans la législation haïtienne, il est considéré au
sens de l'article 1er « comme toute substance qu'elle que soit son
état physique, tout matériau, tout résidu
d'activité économique quelle qu'elle soit et de manière
générale toute chose, ou bien meuble abandonné ou
rejeté dans le milieu ambiant ». L'expression « gestion des
déchets urbains », a sa définition dans le contexte
haïtien, il s'agit de : « l'ensemble des opérations de
collecte, transport, stockage, tri et traitement, transformation, voire
récupération de matière ou d'énergie, ainsi que de
dépôt ou de rejet dans le milieu ambiant dans les conditions
propres à éviter les nuisances54. Cette
définition à priori met en lumière l'ampleur de la
tâche qui incombe à cette nouvelle institution. En effet, le
SMCRS, dès sa création, se doit d'assurer l'organisation de
l'ensemble des maillons de la filière.
La mission du SMCRS étant définie, il reste
cependant un aspect important, sur lequel la législation ne s'est
toujours pas prononcée lors de la promulgation du décret du 3
mars 1981 et qui constitue un handicap majeur à l'application de
celui-ci. Il s'agit du périmètre d'intervention du nouveau
service.
2.3.2-Le périmètre d'intervention
affecté au nouveau service
Il a fallu attendre l'arrêté du 21 Avril 19835,
soient deux ans après la création du SMCRS pour qu'on
définisse ses limites d'intervention. L'article 1 de ce nouvel
arrêté précise que : « Le périmètre dans
lequel le Service Métropolitain de Collecte des Résidus Solides-
SMCRS- exerce ses activités, correspond aux limites comprenant les
communes de Carrefour, Port-au-Prince, Pétion-Ville et Delmas, Hinche et
Mirebalais55 ».
54 Décret du 3 mars 1981, paru dans le
journal officiel de la République d'Haïti `Le Moniteur N° 20.
Jeudi 12 Mars 1981en son article 3.
55 Arrêté présidentiel du 21
avril 1983 délimitant la zone d'intervention du service
Métropolitain de collecte des Résidus Solides (SMCRS) Le Moniteur
N° 33 du Jeudi 19 Mai 1983.
46
D'après l'article 9 de la constitution de 1987, le
territoire de la République d'Haïti est divisé en
Département, Arrondissements, Communes, Quartiers et Sections
Communales. Dans les faits et d'après le décret de 1982 portant
sur le statut des Communes, chaque commune d'Haïti a sur son territoire
une ville et ses banlieues, un ou des quartiers et des sections communales.
Nous soulignons la ville de Hinche n'a pas de Statut légal
particulier.
2.3.3-La question du traitement et de mise en
décharge
D'après l'article 2 du décret du 3 Mars 1981, en
son article 2; le terme correspond au traitement final ou dépôt
sans nuisance dans le milieu ambiant. Ainsi pour la première fois, dans
la législation haïtienne, est promulgué un
arrêté présidentiel le 21 Avril 1983 déclarant
`Truitier' comme zone de traitement et de mise en décharge. Cet
arrêté a placé une portion de terrain, située au
Nord de Port-au-Prince, sous le contrôle du Service Métropolitain
de Collecte des Résidus Solides (SMCRS), pour le déversement des
déchets : le site de « Truitier » section rurale des Varreux
dans la commune de Delmas constitue l'unique décharge officiel de la
Zone Métropolitaine de Port-au- Prince et les zones de provinces
rien.
Seuls les déchets ci-après mentionnés
devaient être acceptés à l'installation de mise en
décharge
[Art. 3]:
1) les ordures ménagères proprement dites
2) les déchets volumineux ou encombrants d'origine
ménagère
3) les déblais et gravats
4) les cendres et mâchefers refroidis
5) les déchets industriels banals
47
Enfin, dès la promulgation de cet arrêté
il a été formellement interdit conformément à
l'article 6, les dépôts sauvages d'ordures ou de détritus
de quelque nature que ce soit, ainsi que toute décharge brute d'ordures
ménagères. Le brûlage à l'air libre et le
chiffonnage de tout déchet sont également interdits sur tout le
site de la décharge.
En résumé, le service officiel (SMCRS) de
gestion des déchets solides a mis deux ans (1981 à 1983) pour
être établi sur les plans législatifs et
réglementaires. Le service, à partir de ce moment allait devoir
faire ses preuves sur le terrain.
2.4-L'évolution d'une institution mort-née
(1983-1995)
Tout service de gestion des déchets solides a pour
principale vocation de rendre et de maintenir une ville propre. Il consiste
à organiser la collecte des déchets solides produits par les
ménages et les acheminer jusqu'à leur lieu de traitement. Le
Service métropolitain de collecte des Résidus Solides justement a
été conçu dans cette optique.
Cependant, ce service depuis sa mise en route en 1983 n'a
jamais été en mesure d'assurer la collecte et le transport des
déchets de la Zone métropolitaine de Port-au-Prince à 100
% et dans les villes de provinces. Il n'y qu'en 1987, ou le SMCRS a atteint le
chiffre record de 60 % de taux de couverture du service de collecte. Mis
à part cette année d'exception le taux de couverture du service
rendu par le SMCRS varie entre 10 à 15 % avec des disparités
entre quartiers riches et quartiers pauvres56. Par ailleurs, le
conseil d'administration du SMCRS tel qu'établi par le décret du
3 Mars 1981 n'a jamais été constitué de fait et ne s'est
jamais réuni. Le contrôle interne est également inexistant
puisque les inspecteurs, superviseurs,... ne disposent pas de moyens pour
assumer leur tâche.
56 Samper et al., 2006, op cité, page 45.
48
Enfin en 1995, le service était dans
l'incapacité de fournir la moindre prestation à la population.
Les 45 véhicules fournis par la France en 1985 sur financement de la
Banque Interaméricaine de Développement (BID) étaient pour
la plupart hors d'usage, faute de budget d'entretien, de maîtrise de la
technologie trop sophistiquée et d'une main d'oeuvre
qualifiée.
2.5-Gestion des déchets ou opération de
désencombrement (1995 - 2005)
Après 1995, il y eut une tentative de redynamisation du
SMCRS. A cette occasion, le SMCRS a été jumelé avec un
autre organisme dénommé Centre National des Equipements (CNE).
Une amélioration a dû être constatée au moment du don
par Taiwan de 92 véhicules en 1998, matériel qui avait
été mis à la disposition du CNE. Soulignons toutefois le
fait que l'existence de cette institution n'a jamais été
consacrée par un texte de loi, un décret, ou un
arrêté etc57.
En 2005 le SMCRS ne disposait que de 18 camions et trois
engins de chantier en état de marche. Cette flotte est cependant peu
fiable car les véhicules sont en mauvais état, donc susceptibles
de tomber en panne.
Ainsi dans ce contexte de délabrement du SMCRS, le
Ministère des Travaux Publics Transports et Communications (MTPTC),
tente de rendre une partie du service. En effet, le Ministère, se charge
de l'enlèvement des déchets, à partir du moment où
la population les stocke dans des points d'accumulation, créés de
façon tout à fait aléatoire. Ces points peuvent être
situés n'importe où (coins des rues, marchés, etc.).
Souvent l'opération de collecte des déchets ménagers
s'effectue à chaque fois que les déchets entassés dans
l'espace public deviennent des obstacles à la circulation, ou sujets de
plaintes des riverains58.
57 Benoit F., 2000, op, cit, page 46.
58 Bras A. 2006. La gestion des déchets
ménagers dans la région métropolitaine de Port-au-Prince :
synthèse des pratiques actuelles et perspectives. Master SEIU, INSA de
Lyon, 2006, 50 p.
49
2.5.1-Un cadre de vie insalubre : une des
conséquences immédiatement visibles
Une simple observation du vécu quotidien à
Hinche permet d'appréhender, la faiblesse du niveau de collecte des
déchets ménagers et des industries dans l'ensemble des quartiers.
En effet, la plupart des rues de Hinche, en particulier les quartiers
précaires, affichent un spectacle désolant qui consiste en un
paysage urbain marqué par des tas de détritus et un cadre de vie
insalubre. Il semble, que le geste du rejet vise avant tout à exclure le
déchet du logement59. Comme le souligne, il s'agit de «
repousser l'encombrement plus que de le nettoyer ». De ce fait, on
n'habite pas avec le déchet, mais on voisine avec lui, dans une relation
espace privé propre - espace public sale60. Les images de la
vacuité à Hinche ne sont pas toujours des images fonctionnelles
ou esthétiques. Ces dépôts sauvages, établis sur des
terrains fissurés, fracturés, karstifiés ou tout
simplement perméables, pourraient favoriser l'accès direct des
lixiviats aux eaux souterraines61. Or, le lessivage des ordures
ménagères, des déjections humaines et animales ne
constitue pas uniquement une source potentielle de contamination des eaux de
ruissellement, mais aussi des eaux souterraines et du réseau de
distribution d'eau potable62. La population dans ce contexte court
un réel danger sur le plan sanitaire car, le réseau de
distribution d'eau dans certains quartiers est vétuste, avec des
conduites visibles sectionnées. La majorité des habitants
à Hinche, tout niveau socio-économique confondu, profite des
averses pour se débarrasser de leurs déchets solides. Si l'eau
possède un potentiel de purification (on se lave), dans le contexte
haïtien semble-t-il, elle a également un potentiel
d'évacuation vers l'aval. Le déchet parait-il est encore inscrit
dans une logique de circulation et non dans une logique de stockage et de
traitement.
59 Vigarello G. 1985, op, cit, page 41.
60 Berdier C., 2002,op, cit, page 41.
61 Hiligsmann et al., 2002, op, cit, page 41
62 Bras A. et al., (2007). La gestion des
déchets ménagers dans la région métropolitaine de
Port-au-Prince : synthèse des pratiques actuelles et perspectives.
Master SEIU, INSA de Lyon, 2006, 50 p.
50
Cette pratique (je jette et l'eau évacue) vient se
heurter au service moderne prônée et/ou en vigueur à
l'époque actuelle un peu partout dans le monde où la question des
déchets passe d'une logique de service public commandée par
l'amont (Hygiène publique) à une logique d'environnement
orientée par l'aval (impact sur le milieu naturel)63 .
2.5.2- Risques sanitaires et
environnementaux
Cette pratique est à l'origine de risques sanitaires et
environnementaux majeurs. En effet, les égouts souvent obstrués
ne permettent pas l'évacuation des eaux pluviales et provoquent dans
certains quartiers, soit l'engorgement du sol, soit de grandes masses d'eau
stagnante qui favorisent la propagation de certaines maladies infectieuses. Par
ailleurs, les quartiers spontanés, présentent une organisation,
une densité, et une topographie (fortes pentes, terrains soumis aux
inondations, aux glissements, etc.), qui les rendent inaccessibles aux
matériels de collecte mécanisés des pays
développés. Par conséquent, ces quartiers
défavorisés sont très peu ou ne sont pas desservis par le
service de collecte quand il fonctionne. Aussi, les déchets s'accumulent
le long des trottoirs, aux intersections de certaines rues, dans des impasses.
Des animaux domestiques en élevage libre, expression de la rencontre du
mode de vie citadin avec les pratiques du monde rural, se nourrissent et
prolifèrent au gré de la persistance des tas d'immondices.
Enfin, plus des effluents chargés en métaux
lourds et en polluants organiques, générés par les
installations industrielles qui y sont directement
déversés64 , les premiers mètres du rivage sont
couverts par des débris variés. De même les eaux peu
profondes sont lourdes, grasses et encombrées de résidus de
toutes sortes. A ces agressions visuelles, s'ajoutent les odeurs
63 Cité par Tini A. La gestion des
déchets solides ménagers à Niamey au Niger : Essai pour
une stratégie de Gestion durable INSA de Lyon, Thèse
Géographie, aménagement, urbanisme, 2003, 302 p.
64 Joseph O. Etude du potentiel d'utilisation de
résidus agricoles haïtiens pour le traitement par biosorption
d'effluents pollués. INSA de Lyon , thèse SEIU, 2009, 204 p
51
nauséabondes. De part et d'autre, les récifs
coralliens sont morts ou à peine discernables sous des eaux
saturées de pollution. De part et d'autre, les récifs coralliens
sont morts ou à peine discernables sous des eaux saturées de
pollution. Ces quartiers littoraux génèrent donc de très
graves pollutions marines avec des retombées sur l'ensemble de la ville.
Dans les quartiers précaires proches du littoral en période de
pluie, les eaux mêlées aux ordures débordent de leur lit et
envahissent les maisons emportant meubles et effets personnels, mettant en
péril la vie des habitants de quartiers. De là, on pourrait dire,
n'a-t-il pas de cadre normatif, institutionnel de la gestion des déchets
en Haïti.
52
DEUXIÈME PARTIE
CADRE NORMATIF, INSTITUTIONNEL DE LA GESTION DES
DÉCHETS EN HAÏTI ET LA PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
RECUEILLIS SUR LE TERRAIN
Ici la deuxième partie contient essentiellement deux
chapitres : le premier chapitre porte sur le cadre normatif, institutionnel de
la gestion des déchets en Haïti dans laquelle on
réfléchit sur les différentes lois et les
différentes institutions qui règlementent la gestion des
déchets en Haïti. Le deuxième chapitre penche sur la
présentation des données et de l'interprétation des
résultats qui représentent un point fondamental dans la recherche
scientifique visant à apporter un élément de
réponse à un problème clairement identifié dans un
domaine d'étude. Ce chapitre doit non seulement présenter le
point de vue de chaque répondant vis-à-vis des questions
posées tout au long du processus de la collecte des données sur
le terrain. Mais il permet aussi de vérifier la nature de la relation
existante entre ses objectifs, ses questions de recherches et les informations
collectées par le biais des répondants. Dans le cadre de notre
travail de recherche portant sur la gestion des déchets au regard de la
législation haïtienne : Enjeux et perspectives (cas de la ville de
Hinche). Nous allons présenter tour à tour la réponse de
chaque répondant dans le but de faire ressortir ce qui est important
comme information pouvant nous aider à rédiger la conclusion
générale de notre travail et produire des recommandations.
53
CHAPITRE I
CADRE NORMATIF ET INSTITUTIONNEL DE LA GESTION DES
DÉCHETS EN
HAÏTI
Élaborons un cadre normatif pour prévenir ou
réprimer certaines pratiques qui peuvent perturber l'équilibre
écologique savait nécessaire, ainsi tous les Etats cherchent
à règlementer le cadre environnemental au sein de leur
constitution. En outre, c'est le cas de l'Etat haïtien dans la
constitution de 1987 amendée tente de normativiser son environnement en
les articles 253 et 254 ainsi libellés :
Art 253: L'environnement étant le cadre naturel de vie
de la population, les pratiques susceptibles de perturber l'équilibre
écologique sont formellement interdites
Art 254 :L'Etat organise la mise en valeur des sites naturels,
en assure la protection et les rend accessibles à tous65.
Cependant, la question des déchets joue un rôle
préoccupant dans toute société car tout Etat doit avoir
une politique de gestion de déchets qui s'inscrit dans un cadre
normatif. Sur ce, nous ferons le point au cours des sections suivantes.
65 La constitution de 1987 amendée
66MTPTC : Politique
stratégique de gestion des déchets solides pour la
métropolitaine de Port-au-Prince, juin 2011.
54
SECTION I
CADRE NORMATIF EN MATIÈRE DES DÉCHETS EN
HAITI
Il est à noter que la loi des communes n'oblige pas les
détenteurs et les producteurs des déchets à les
éliminer. Cependant, elle constitue une contrainte de fond pour la
responsabilisation des producteurs vis-à-vis de leurs déchets.
1.1-Le cadre règlementaire
Le cadre réglementaire dans le domaine de
l'environnement est régi par plusieurs textes : dont la Constitution
d'Haïti de 1987 et plusieurs lois, décrets, Codes et normes sur
l'environnement, l'hygiène, la sécurité, la gestion des
déchets hospitaliers66, etc.
1.1.1- la gestion des déchets
hospitaliers
En matière de gestion des déchets hospitaliers,
le MSPP a élaboré et publié en 2006 une politique
nationale pour la gestion des déchets issus des activités de
soins, dans laquelle sont prévues des dispositions à prendre pour
un cadre légal qui définira les modes de gestion, de traitement
et d'élimination des déchets médicaux.
1.1.2- Décret portant sur la gestion de
l'Environnement
Le Décret portant sur la gestion de l'Environnement et
de Régulation de la Conduite des Citoyens et Citoyennes pour le
Développement Durable (du ,26 janvier 2006), est l'instrument
légal de gestion de l'environnement qui définit la politique
nationale de gestion environnementale en Haïti. Le Décret introduit
le système d'évaluation environnementale comme un des outils de
mise en oeuvre du développement durable en Haïti. Au niveau
institutionnel, en Haïti, c'est le Ministère de l'Environnement,
qui a pour mission de formuler et
55
de faire appliquer, d'orienter et de faire respecter la
politique du Gouvernement en matière de gestion et de protection de
l'environnement, de préservation des écosystèmes et de
conservation de la biodiversité pour améliorer la qualité
de vie des citoyens, et assurer une utilisation durable de l'environnement et
des ressources naturelles.
1.1.3-Bureau National d'Évaluation
Environnementale (BNEE)
Le Ministère de l'environnement (MdE) a
créé le 8 octobre 2015 le Bureau National d'Évaluation
Environnementale (BNEE) qui a pour mission de promouvoir et de mettre en oeuvre
le Système national d'évaluations environnementales en
Haïti. Ce système d'évaluation environnementale comprend
désormais : les Études d'impact environnementale (EIE); les
Évaluations environnementales et stratégiques (EESS); les Audits
environnementaux et sociaux (AES). Cependant, malgré l'existence d'un
important corpus, le cadre de mise en oeuvre des évaluations
environnementales et sociales fait face à différentes
insuffisances et contraintes. Ces contraintes sont surtout du fait de la
faiblesse du cadre juridique et institutionnel, de la faible expérience
concernant la conduite des évaluations environnementales et sociales; la
faiblesse des capacités humaines et des moyens financiers des structures
chargées de les mettre en oeuvre67.
1.1.4- Banque Mondiale dans le financement d'un
projet
L'implication de la Banque Mondiale dans le financement d'un
projet (que ce soit sous forme de don ou de prêt) entraîne que le
projet doit se conformer à ses politiques de sauvegarde. A cet effet, la
Banque Mondiale s'est dotée d'un ensemble de politiques
opérationnelles qui constituent un mécanisme d'intégration
des préoccupations environnementales et sociales dans la prise de
décision et lors de la mise en oeuvre et du suivi des projets. Les
politiques de sauvegarde sont conçues pour protéger
l'environnement et la société contre les effets négatifs
potentiels des
67 Ministère de l'Environnement,
Consulté en Octobre 2021.
68 MTPTC : Politique stratégique de gestion des
déchets solides pour la métropolitaine de Port-au-Prince, juin
2011
56
projets, plans, programmes et politiques. Elles sont
enclenchées par projet que sont : Évaluation environnementale ;
Réinstallation Involontaire des populations ; Lutte antiparasitaire
Patrimoine/Ressources Culturelles mais également les « Directives
environnementales, sanitaires et sécuritaires générales
» et les « Directives environnementales, sanitaires et
sécuritaires pour les établissements de santé » sont
applicables au projet.
1.2-Un nouveau cadre juridique proposé pour
établir la PNGDS68
Bien qu'un certain nombre de lois, arrêtés et
décrets en Haïti puissent couvrir partiellement les questions de la
gestion de déchets solides, il n'existe pas de source unique et
complète de législation sur ces questions rendant ainsi les
interventions et les sanctions aléatoires en Haïti. Rares sont les
ministères ou organismes qui disposent de mesures législatives et
réglementaires complètes et propres leur permettant d'intervenir,
par exemple, sur la question des déchets dans le cadre de la gestion de
l'environnement. Certaines lois existantes sur les déchets sont
dérivées d'anciens instruments de portée
générale comme les lois sur la santé publique, l'ancien
Code de l'hygiène et l'ancien Code rural. La réglementation des
déchets est, la plupart du temps, assumée par différents
services, directions et opérateurs ayant une compétence
juridictionnelle ; des rôles et des responsabilités mal
définis.
1.2.1- Approche globale en matière de
GDS
L'absence d'approche globale en matière de GDS se solde
en Haïti par l'existence de réglementations sectorielles et
ponctuelles souvent incohérentes. Certaines lois actuelles sont dans un
tel état de non-opérabilité qu'elles doivent être
urgemment révisées en entier. Les lois et la
réglementation existantes doivent être passées au peigne
fin et refondues pour veiller à ce que les nouvelles entités
proposées dans la PNGDS puissent s'acquitter légalement, et ce,
sans
57
conflits de juridictions de leurs fonctions respectives telles
que conférées par la nouvelle stratégie nationale de
gestion des déchets solides (GDS).
Haïti doit, pour pouvoir élaborer une politique de
gestion des déchets solides rationnelle et appropriée, refondre
entièrement la législation du secteur de la GDS. Un cadre
réglementaire nouveau promouvant le respect des compétences des
nouvelles institutions et les mécanismes de GDS est nécessaire
pour faciliter la tâche de l'État.
1.2.2- Le respect des lois
Le respect des lois passera par l'établissement d'un
processus consultatif rigoureux permettant au secteur privé, aux
organismes publics/municipaux, aux organisations intergouvernementales, aux
universités, aux ONG et aux communautés de participer directement
à la formulation de la législation. Celle-ci doit prôner le
respect des institutions d'État par les différents partenaires ;
elle doit également donner aux organes de réglementation et de
mise en oeuvre de la PNGDS les pouvoirs d'imposer des sanctions
appropriées en cas d'infraction afin de dissuader sa transgression. Les
organes réglementaires et de gestion doivent être habilités
à imposer des amendes de manière autonome et à traiter les
infractions en utilisant les mécanismes de règlement de
différends disponibles et en ne se tournant vers les tribunaux qu'en
dernier ressort.
1.2.3- Les nouvelles normes de la PNGDS
Les nouvelles normes édictées sous le couvert de
la PNGDS devraient également tenir compte de la situation du pays et de
ses régions, et notamment de la faible disponibilité
d'équipements, de personnel qualifié et de laboratoires. Lorsque
ces ressources ne sont pas directement disponibles, d'autres mécanismes
de contrôle et de surveillance doivent être envisagés et
intégrés à la loi.
69 MTPTC : Politique stratégique de gestion des
déchets solides pour la métropolitaine de Port-au-Prince, juin
2011
58
Les nouveaux instruments réglementaires devraient
cadrer avec les accords multilatéraux sur l'environnement
(ÂME) conclus et à conclure au niveau
international par Haïti pour le transport transfrontalier de
déchets et ceux relatifs à la protection de la mer et du
littoral, les obligations régionales existantes au niveau des
Caraïbes, tout en tenant compte des meilleures pratiques de
GDS. Des choix devront être faits pour mettre Haïti
au diapason des nations en matière de gestion de l'environnement et de
lutte contre le réchauffement climatique.
Il est indiqué de regrouper toute la nouvelle
législation qui émergera des travaux entourant la PNGDS dans un
Code national de gestion des déchets solides (CNGDS).
Ce dernier devra affiner le cadre juridique actuel afin, notamment, de permette
les Partenariats publics-privés (PPP) en matière
de gestion des déchets solides afin d'offrir la latitude
nécessaire à l'ANGDS et aux SRAGDS en
matière de gestion déléguée et autres moyens de
mettre en oeuvre les PRIGDS.
1.3-Reformes législatives69
La loi-cadre proposée par (Code national de gestion des
déchets solides) (CNGDS) établit les règles et les
principes fondamentaux qui se rapportent à la gestion des déchets
solides et à leur élimination.
1.3.1- Le contenu d'une loi-cadre
Il crée les structures de l'Agence nationale et de ses
services, le mode de financement, le mode opératoire, la composition du
Conseil d'Âdminitration, la détermination du
ministère de tutelle, les compétences respectives des
différents intervenants dans la gestion ;
59
Il permet à l'Agence nationale de déterminer
qu'un ou des services régionaux (SRAGDS) peuvent opérer des
contrats en sociétés anonymes mixtes (SAM), de favoriser
l'émergence de sociétés économiques mixtes (SEM) ou
de faire appel à de la gestion déléguée ;
Il permet la délégation pleine et entière
et la mise sur pied de services de GDS en régie publique, ou en
régime mixte de Partenariat public-privé (PPP) ;
Il définit les règles d'organisation des
décharges existantes et appelle à leur remplacement par des
décharges contrôlées, en classant ces dernières en
catégories distinctes et ce, en fonction des types de déchets
qu'elles sont autorisées à recevoir ;
Il planifie la gestion des déchets en prévoyant
l'établissement de plans directeurs : les PRIGDS, adaptés au
niveau territorial et en fonction de la classification des catégories de
déchets ;
Il permet l'établissement d'un plan directeur national
pour la gestion des déchets dangereux ;
Il permet l'établissement des plans directeurs
régionaux pour la gestion des déchets industriels et
médicaux non dangereux, des déchets agricoles et inertes ;
Il établit comment les SRAGDS, avec l'aide de PRIGDS,
vont permettre d'établir des plans communaux ou intercommunaux de
gestion des déchets solides ;
Il confirme le niveau de responsabilité de la commune
en matière de gestion des déchets ménagers et
assimilés ; il instaure le principe d'une redevance d'enlèvement
et d'élimination des déchets ménagers et assimilés.
Les Communes concernées pourront fixer le taux de cette redevance dans
les formes et conditions prévues par la loi ;
Il prévoit la possibilité de commercialisation
et de réutilisation par les Communes des produits des déchets
valorisés ;
60
Il met en place un système de responsabilisation des
générateurs des déchets (principe du pollueur-payeur) ;
Il fixe, par voie réglementaire, les délais de
mise en place des installations de tri, de traitement, d'élimination ou
de valorisation des déchets conformément au PNIGDS national ;
Il fixe, par voie réglementaire, les prescriptions
techniques concernant le tri, la collecte, le transport, le stockage, le
traitement et l'élimination des déchets ainsi que leur
valorisation ;
Il affine la législation relative à
l'organisation des Communes et confie à ces dernières la
compétence en matière de fourniture des services publics locaux
qui peuvent inclure le balayage, la pré-collecte, le ramassage et la
valorisation ;
Il permet les services de collecte, de transport et
d'élimination des déchets solides assimilés par les
SRAGDS. Les Communes pourront éventuellement gérer ces services
directement, en régie, ou en les confiant à des opérateurs
professionnels en gestion déléguée, au besoin ;
Il établit un cadre de sanctions et de contraventions
afin de punir les contrevenants au CNGDS et à sa
réglementation.
1.3.2-Plan d'un calendrier législatif pour
mettre sur pied la PNGDS
Le plan facilite les décisions à prendre pour
les concepts et la terminologie de base qui sont utilisés pour composer
les lois relatives à la GDS ; il aide à vérifier si tous
les aspects de la politique envisagée sont pleinement pris en compte
lorsque le plan est transposé en un projet de texte ; il réduit
la profondeur des réaménagements nécessaires lors de la
rédaction du projet de loi en raison des déficiences
structurelles déjà existantes et identifiées. Le plan
permet de déterminer une liste des points juridiques de la PNGDS qui
exigent des dispositions législatives nouvelles ; le plan
législatif permet de suivre l'état d'avancement de la
rédaction et à modifier, le
61
cas échéant, le calendrier. Il permet : une
revue de la politique réglementaire de GDS, et en particulier, par la
conduite d'une étude d'impact primaire des législations et des
réglementations nouvelles proposées ; le contrôle de la
conformité à la constitution et au droit en vigueur ;
l'évaluation des coûts des choix législatifs et
organisationnels faits en fonction de la PNGDS ; la détermination
d'alternatives à la simple législation : meilleure utilisation de
la panoplie gouvernementale existante ; la détermination des
impératifs administratifs et méthodes d'application ; le
contrôle de la forme, de la structure, du langage utilisé et des
techniques afin de faciliter la compréhension de la nouvelle
législation par le public et les intervenants.
Il est souhaitable qu'un calendrier législatif
schématique soit conçu afin de déterminer plus exactement
les modifications nécessaires à la législation existante
et à venir. Le plan législatif devra donc être
accompagné d'un calendrier législatif schématique qui
permettra au gouvernement haïtien de planifier l'examen et l'approbation
des projets de loi et la saisie du Parlement. Il facilitera aussi la
planification des travaux du Parlement sur la question de la GDS. Le calendrier
législatif schématique permettra également
d'établir le contenu du ou des projets de loi nécessaires pour
établir un cadre législatif cohérent en Haïti.
Grâce à ce calendrier, la ou les instances
gouvernementales qui coordonneront les projets de loi pourront également
fixer des dates limites pour ces projets et surveiller les travaux de
préparation. Un tel calendrier est nécessaire pour que les
ministères concernés puissent établir leur programme de
travail interne, définir des échéanciers
détaillés et répartir les ressources dont ils auront
besoin pour mener à bien la préparation du projet de loi dans les
délais impartis.
1.4-Proposition sur le cadre
législatif
Une législation-cadre devrait être adoptée
à l'échelon national pour assurer l'ensemble des questions de la
GDS, elle conviendrait de l'appeler le Code National de Gestion des
Déchets
62
Solides (CNGDS). Cette législation devrait
établir les principes de base, les obligations légales et
définir des objectifs réalisables et progressifs et
l'échéancier d'une gestion améliorée des
déchets. Des directives et des normes réglementaires pour la mise
en oeuvre devraient être développées en tant qu'«
instructions à la mise en oeuvre » sous le couvert d'une
législation-cadre. Le cadre législatif devrait prendre en compte
la participation du secteur privé et le recouvrement de coûts dans
le contexte de la gestion des déchets solides. Le cadre
législatif devrait permettre à l'Agence nationale d'autoriser les
SRAGDS à développer des modèles appropriés au
contexte régional ; de procéder par gestion
déléguée du secteur de la GDS avec l'aide
d'opérateurs privés, de favoriser, à terme,
l'émergence des sociétés anonymes mixtes (SAM) et des
sociétés économiques mixtes (SEM) et de Partenariats
publics-privés (PPP).
- niveau local, de nouvelles
réglementations locales qui dépendent des collectivités
locales devront être adoptées afin de donner effet à la
participation technique, institutionnelle, financière, du secteur
informel et privé, et les aspects de la participation de la
communauté de la gestion des déchets solides. La
réglementation devrait permettre de procéder par gestion
déléguée du secteur de la GDS avec l'aide
d'opérateurs privés ou de regroupements d'usagers du secteur des
ONG et du secteur informel. La règlementation devrait favoriser la
participation citoyenne et assurer la mise en oeuvre du cadre normatif et de
sanctions prévues dans le CNGDS. Les responsabilités
institutionnelles pour la gestion des déchets, y compris une institution
de tutelle responsable de la gestion des déchets solides au niveau
national, devraient être reconnues par une nouvelle législation
habilitante.
63
SECTION II
RESPONSABILITÉS DES INSTITUTIONS EN GESTION DES
DÉCHETS
Le cadre institutionnel de gestion de déchet doit
déterminer les devoirs et les obligations de chaque acteur, car la
gestion de déchet n'est pas seulement le problème du pouvoir
public ; tout programme d'évacuation des déchets suppose une
répartition des responsabilités qui sont d'ordre personnel ou
collectif. Celui qui produit le déchet est le premier responsable
à le gérer.
2.1- La responsabilité du pouvoir
public
Le ministère de l'environnement et l'hôtel de
ville doivent mettre en place des engins qui pourront évacuer les
déchets des différentes décharges de transits vers le
centre de tri et delà vers une décharge finale70.
2.2-La responsabilité des
ménages
On estime que les ordures ménagères et
industries avant d'être évacuées doivent être
conservées de façon hygiénique. Elles doivent être
placées, à cet effet, dans les récipients bien
fermés, en matière imperméable, résistant à
la corrosion, susceptible d'être vidés et lavés facilement
ou dans un sac à plastique71.
Les ménages et les industries doivent également
séparer les déchets organiques aux déchets inorganiques.
Ces déchets doivent être emballés séparément;
pour éviter toute confisions les emballages ou les récipients
doit être de couleur différente. Les déchets organiques
pourront être transformé en compost et autre, tandis que les
déchets inorganiques devaient t'être recyclés si possible
dans le centre de recyclage.
70
https://www.
institut-numérique.org de la gestion des déchets
71Ibid
64
2.3-La responsabilité des ONG et Services
Privés
Les ONG et services privés doivent aider le bureau
communal en ramassant les ordures porte à porte qu'elles vont conduire
vers les décharges de transites. Ils doivent aussi créer des
filières de valorisation de ces déchets72.
2.4-La responsabilité du bureau
communal
Les bureaux communaux s'occupent de l'assainissement des
milieux public (marchés, terrain de loisir, avenues, cours d'eaux...),
à travers une brigade d'assainissement, ils coordonnent toute les
opérations d'assainissement de sa municipalité. Ils doivent faire
le suivi en matière d'hygiène de la Commune à travers une
police sanitaire. Ces bureaux doivent être autonomes dans la gestion de
ses propres déchets73.
En effet, pour obtenir une certaine
homogénéité dans les théories face à la
réalité, nous allons présenter les informations
recueillies sur le terrain par le biais de l'interview.
72
https://www.
institut-numérique.org de la gestion des déchets
73 Ibid
65
CHAPITRE II
PRÉSENTATION DES DONNÉES ET
INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
Ce chapitre prend en compte deux concepts : la
présentation des données recueillies sur le terrain et
l'interprétation des résultats. Au cours de la première
section, nous avons fait la présentation des résultats des cinq
répondants et ceci en cinq temps: répondant 1, 2, 3,4, et 5 par
le biais du schéma d'entrevue, outil utilisé pour collecter les
données. Son but est de permettre une entrevue semi-structurée.
Il s'adresse aux citoyens de la ville de Hinche. Vu spécifique de
l'étude de cas, ces entretiens seront déroulés en
respectant le contexte de vie des personnes interrogées. En ce qui
concerne la seconde section, nous consistons à dégager le sens de
résultats obtenus. Elle comporte une critique et une discussion des
résultats, puis la considération de leur portée et de
leurs prospectives.
66
SECTION I
PRÉSENTATION DES DONNÉES
Cinq entrevues semi-directives ont été
réalisées avec les personnages suivants : Maire de la ville de
Hinche, Intendant de l'Hôpital Sainte Thérèse de Hinche,
Officier Sanitaire, Brouetteur Commerçant. En moyenne celle-ci a une
durée de 60 minutes par rencontres et elles se sont
déroulées dans leurs lieux de travail. La procédure
était simple. Nous partageons le schéma d'entrevue, beaucoup de
questions ont été posées et nous écrivons les
réponses. Les répondants étaient très fiers de
répondre aux interrogations en espérant un changement positif en
matière de gestion des déchets. Pour une meilleure
compréhension de la réalité, nous avons fait la
présentation des résultats en cinq catégories :
répondant 1, répondant 2, ainsi de suite.
1.1-Présentation des résultats du
répondant 1
L'espace de stockage des déchets est insuffisant. Les
déchets considérés comme des ordures
ménagères brulés dans un trou. Parfois, les déchets
jonchent le sol de l'hôpital. L'espace de stockage des déchets
n'est pas bien sécurisé.
1.2-Présentation des résultats du
répondant 2
Dans le code d'hygiène d'assistance publique et sociale
élaboré par le MSPP en 1954, il y a plusieurs règlements
instituant le travail de l'Officier sanitaire en matière de
salubrité publique.
Nous constatons les règlements sanitaires de
l'arrêté du 12 avril 1919 dictant le travail de l'Officier
sanitaire. Après la définition de l'insalubrité, nous
constatons que l'amende à payer par les contrevenants est de 5 à
10 gourdes. D'où la nécessité d'un reforme dans cette loi,
car la société évolue, le droit doit être
évolué en accord avec la société. Cette loi est
importante, mais
67
elle est désuète parce qu'elle montre sa
faiblesse en exigeant la somme de 5 à 10 gourdes comme amende.
Il n'existe pas de budget attribué au service
d'hygiène publique du MSPP pour la gestion des déchets au niveau
de la ville de Hinche et de l'Hôpital Départemental. Le personnel
est insuffisant pour éduquer, planifier et contraindre les gens sur la
gestion des déchets au niveau de la ville. L'officier ne sent pas assez
encadrer dans l'exercice de ses fonctions pour faire respecter le code
d'hygiène. Manque de collaboration avec les autres acteurs
concernés dans la gestion des déchets au niveau de la ville,
Jusqu'à présent, certaines personnes qui habitent à la
proximité de la ville sont dépourvues de toilette. Elles
pratiquent toujours la défécation à l'air libre. La
nécessité nous impose la reforme et l'application de la loi sur
l'assainissement dans le pays.
1.3-Présentation des résultats du
répondant 3
Les déchets ménagers sentent souvent mauvais, je
ne peux pas les sentir. Je travaille aussi à la mairie de Hinche au
service de la voirie. Quand les ordures sortent des magasins, ils les jettent
tous dans les rues parce que les autorités étatiques ne font pas
correctement leurs boulots. J'ai dit au Maire que nous ne pouvions pas
déposer les ordures n'importe où après les avoir
ramassées. Mais, il ne soucie pas de moi. Je me sens gêner, mais
je dois jeter toutes les ordures que j'ai ramassées dans les coins des
rivières. Je voudrais qu'ils nettoient complètement les
rivières et mettent un autre endroit pour que les gens puissent jeter
leurs ordures. Vendre les coins de l'eau aux gens de l'argent pour qu'ils
puissent rester propres. J'aimerais que le maire mette des poubelles hautes
pour que les gens puissent jeter leurs ordures et de nettoyer les poubelles
quand elles sont pleines. Les vendeurs éparpillent des ordures partout
sur le marché. Dans les temps anciens, nous buvions l'eau de la
rivière Guayamuco. On ne peut plus en boire à cause des
68
ordures. Malgré cela, certaines personnes l'utilisent
encore pour cuisiner, se baigner, laver les vêtements et plus encore
1.4-Présentation des résultats du
répondant 4
Dès qu'on parle de déchets dans une commune, on
voit directement la responsabilité de la mairie. De ce fait, nous
décrivons les différentes façons dont la mairie embrasse
ses responsabilités. Il existe un service dans la mairie portant le nom
de Service voirie. Ce service est dirigé par un inspecteur gérant
les activités d'assainissement de la mairie. L'inspecteur de ce service
est supervisé par l'inspecteur principal de la mairie. La marie met
à la disposition du service de voirie un chauffeur et des agents
nettoyeurs afin de collecter, transporter, trier et éliminer les
déchets recueillis dans la municipalité.
En ce qui a trait au budget de la mairie pour la gestion des
déchets, il y a des ambiguïtés. La gestion des
déchets devrait le point ultime sur le plan économique en vue de
répondre aux exigences de ce grand travail qui n'est autre que la
gestion des déchets dans la commune. Or en Haïti, la constitution
accorde un privilège aux mairies du pays de collecter des taxes pouvant
les aider à pallier aux différents problèmes que
confrontent les conseils municipaux.
La mairie a droit à 90% de la recette du CFPB. Elle a
aussi un droit de pourcentages sur les frais de patentes
délivrées par la DGI au niveau de la commune. De plus, la mairie
dispose d'un corps de génie municipal ayant pour objectif de faire
respecter les normes municipales en matière de construction. En
matière d'alignement, la mairie se réserve le droit de percevoir
des taxes pour les nouvelles constructions et aussi pour le droit
d'affichage.
La marie se dispose des fonds venant des palants publics, dans
les marchés de la commune et aussi dans les cimetières de la
commune pour ne citer que ceux-là.
69
Vu la situation politique du pays, ces fonds n'arrivent pas
toujours à bon port. Par conséquent, les citoyens de la commune
n'apportent plus leurs contributions pour honorer leurs redevances envers la
mairie. Ils ont évoqué des multiples raisons pour exprimer leurs
insatisfactions telles que ; lorsqu'ils paient des impôts, les
impôts ne leur sont pas restituées sous forme de service. Ils
paient des taxes, or leur sécurité n'est pas assurée. Ils
ne peuvent se vaquer librement à leurs activités. De ce fait, les
agents de dépistages de la mairie sont fortement injuriés par les
gens la communauté. Puis ce que les taxes ne sont pas correctement
collectés à cause de la désobéissance civile des
gens de la commune. La mairie se trouve dans l'incapacité
économique pour parvenir à une bonne gestion des
déchets.
La mairie distribue des sachets noirs dans les ménages
en leur communiquant les horaires de ramassage dans chaque zone à des
heures précises. A partir de cet horaire, les gens sauront le parcours
du camion afin de déposer les ordures dans la berne du camion pour les
suites nécessaires. Au niveau des marchés, la mairie dispose des
poubelles mobiles dans des points spécifiques pour faciliter la collecte
des déchets des marchands, des acheteurs et des visiteurs dans les
marchés.
Après la collecte, les déchets sont
transportés dans un champ loin de la ville. Mais ils ne sont pas
éliminer selon les normes. Les déchets sont brulés vifs et
ceci toute catégorie confondue. Ce qui ne favorise pas la
réutilisation, la transformation de certains déchets.
Malgré les multiples efforts de la mairie, les rues
sont toujours débordées de déchets. Nous vous exposons les
différentes causes de ce grand problème. Il y a une faiblesse
dans les séances de sensibilisation sur la gestion des ordures. En plus,
il y a un manquement dans la collaboration entre les citoyens et la mairie. Les
gens abandonnent toujours les ordures dans les coins des rivières, sous
les ponts, dans les intersections et aussi dans les canaux d'irrigation dans
des
70
heures de la vie nocturne. Lorsqu'il pleut, ces mauvaises
habitudes provoquent souvent des inondations d'où il peut avoir des
morts, la perte des biens et d'autres choses importantes.
La mairie est coiffée par un ministère de
tutelle à savoir le MICT. Ce qui explique l'implication
de l'Etat central dans la gestion des déchets. Or il y a manquement dans
l'accompagnement, les lois ne sont pas évoluées avec la
société et les ordonnances de l'Etat ne sont pas toujours
respectées. Ceux-ci expliquent le manque de collaboration entre l'Etat
central et la mairie. Il devrait y avoir la refonte des lois en vigueur par
rapport à l'évolution de la société et la
collaboration des différents ministères concernés tels que
; le MTPTC, la DINEPA et le MSPP
pour parvenir à une meilleure politique de gestion des
déchets.
La population est complice de la mauvaise gestion
déchets car elle ne collabore non plus à la mairie. Dans les
années passées, les gens nettoient toujours leur rue.
Malheureusement, cette coutume ne tient pas aujourd'hui dans la commune. Au
contraire, les ordures collectées dans les ménages sont
jetées dans les rues, dans les canaux d'irrigation et dans les cours
d'eau. Ils se débarrassent des déchets et sans tenir compte des
autres gens qui habitent tout près de leur dépotoir. Les gens ne
pratiquent gestion des pas ce qui dit dans les séances de
sensibilisation sur la gestion des déchets. Nous les avons
demandés de trier les déchets à domicile afin de diminuer
le volume des déchets à collecter.
Les medias haïtiens devraient collaborer aussi sur la
gestion des déchets en divulguant des messages importants pour
sensibiliser les gens à pratiquer la gestion des déchets selon
les normes car les bénéfices seront communs.
En termes de proposition, l'Etat central devra faire une
refonte des lois en matière de gestion des déchets et accompagner
les mairies comme dans les temps d'autres fois.
71
1.5- Présentation des résultats du
répondant 5
La gestion des déchets a un coût et est soumise
à des réglementations. En outre, elle comporte pour eux des
contraintes importantes (mobilisation d'espace, ou de temps,
génération des quantités suffisantes pour rentabiliser un
tri sélectif) et cette question leur apparaît bien souvent
secondaire à côté des nombreuses autres tâches qui
les occupent quotidiennement. A noter toutefois que pour certains
commerçants, une gestion optimale des déchets fait
désormais partie de leur argument de vente (restaurants «
zéro déchet », épicerie de produits en vrac...).
L'obligation de trier les déchets suivant : PMC, papier & carton,
déchets de verre d'emballage, déchets végétaux,
déchets d'animaux, déchets dangereux et déchets soumis
à obligation de reprise et (2.) L'obligation de conclure un contrat avec
un collecteur (et/ou de disposer d'attestations prouvant le traitement des
différents types de déchets). Pourtant, la gestion des
déchets influence aussi la qualité de vie dans les quartiers
commerçants. En effet, dans un système de collecte en
porte-à-porte, un affinement du tri des déchets à la
source engendre une multiplication des flux de déchets à
collecter et donc une augmentation des nuisances liées au transport. De
plus, le stockage temporaire des déchets sur les trottoirs avant leur
collecte entrave la circulation des piétons et engendre des nuisances
visuelles et olfactives. Une image de malpropreté nuit à
l'attractivité du quartier et son activité commerciale. En plus,
la collecte en elle-même provoque des ralentissements dus à la
faible cadence des camions collecteurs et au trafic dans le quartier, un
phénomène renforcé par la multiplicité des
passages. En outre, la libéralisation du marché des transporteurs
de déchets à Hinche induit notamment les passages de
différents collecteurs dans une même rue pour un même flux
de déchets. Malgré des enjeux locaux importants en termes
économiques et environnementaux, la nature et la quantité
précise de déchets générée par les commerces
de la ville de Hinche restent mal connues. Etant donné que
72
les résidus ne sont pas régulièrement
collectés et ramassés dans les rues. De ce fait, la mairie ne
favorise pas non plus la bonne gestion des déchets pour les
commerçants de la ville.
73
SECTION II
INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
L'interprétation des résultats est une
réflexion personnelle du chercheur sur les résultats de la
recherche. Elle consiste à dégager le sens des résultats
obtenus. Elle comporte : une critique et une discussion des résultats,
puis la considération de leur portée et de leur prospectives.
. Dans le cadre de notre travail de recherche portant sur la
gestion des déchets : enjeux et perspectives (cas d'étude
pratique de la ville de Hinche). Nous allons présenter tour à
tour la réponse de chaque répondant dans le but de faire
ressortir ce qui est important comme information pouvant nous aider à
rédiger la conclusion de notre travail de recherche et à produire
certaines recommandations.
2.1- Les questions
Pour faire la lumière sur le travail, nous classons les
réponses en trois étapes : La première étape
consiste à identifier la faiblesse législative en matière
de gestion des déchets en Haïti. Dans la deuxième, on fera
l'analyse de la politique de gestion des déchets mise en place dans la
ville de Hinche en pensant au gouvernement local. Et enfin, la troisième
propose une nouvelle politique en termes de cadre normatif et institutionnel
pour une gestion effective et efficace de la ville de Hinche.
2.1.1-Question reliée à l'identification
des faiblesses législatives en matière de gestion des
déchets en Haïti
? Quelles sont les différentes contraintes
qui existent pour les gens qui multiplient les déchets dans les cours
d'eau ?
? Comment contraindre les gens à faire une
bonne gestion des déchets ?
74
? Quelle est la destination finale des déchets de
la ville de Hinche?
Toutes ces questions citées ci-dessus font correspondre
au premier objectif spécifique qui stipule : identifier des faiblesses
législatives en matière de gestion des déchets en
Haïti.
Tenant compte des différents articles du
décret du 3 mars 1981 qui stipulent:
Article 1er : est considéré
comme déchet par la présente loi toute substance, quel que soit
son état physique, tout matériau, tout résidu
d'activité économique quel qu'il soit et de manière
générale toute chose, ou bien meuble abandonné ou
rejeté dans le milieu ambiant.
Article 2 : toute personne qui produit ou
détient des déchets au sens de l'article 1er, ayant des
caractéristiques ou dans les conditions susceptibles de nuire au sol,
à la flore et à la faune, de dégrader les sites ou les
paysages, de polluer l'air ou les eaux, d'engendrer des bruits et des odeurs et
de manière générale de porter atteinte à la
santé de l'homme et à la qualité du milieu ambiant est
tenue d'en assurer la collecte, le transport et l'élimination dans les
conditions propres à éviter dans la mesure du possible les
nuisances décrites ci-dessus et conformément aux dispositions de
la présente loi. Il est entendu que l'ensemble des opérations sur
la collecte, transport, stockage, tri et traitement, transformation, voire
récupération de matière ou d'énergie, ainsi que de
dépôt ou de rejet dans le milieu ambiant dans les conditions
propres à éviter les nuisances mentionnées à
l'alinéa ci-dessus sera désigné par le terme : Gestion des
déchets employé dans le texte de la présente loi. Le terme
élimination correspond au traitement final ou dépôt sans
nuisances dans le milieu ambiant.
75
Article 10 : est passible d'emprisonnement
d'une durée de 2 mois à 2 ans et d'une amende de 2500 à
50000 gourdes ou de l'une de l'autre seulement par suite de violation des
différentes lois sur la gestion des déchets et dispositifs
concernant les communes74.
Tenant compte de l'arrêté du 12 Avril
1919 comportant les règlements sanitaires dans l'article 1er du
paragraphe deux (2), six (6) et quinze(15) :
Paragraphe 2 (Cause d'Insalubrité)
stipule : Tout ce qui est dangereux à la vie humaine ou
à la santé; tout édifice ou partie d'un édifice qui
est surpeuplé ou qui n'est pas pourvu d'ouvertures adéquates ou
en nombre suffisant, ou qui n'est pas suffisamment aéré,
drainé, éclairé ou nettoyé: tout ce qui est de
nature à rendre le sol, l'air, l'eau et les aliments impurs et malsains,
est déclaré cause d'insalubrité: et illégal. On
doit promptement remédier à toute cause d'insalubrité,
dès réception par la personne qui en est responsable, d'une
notification écrite de l'Officier Sanitaire.
Au cas où cette notification n'aurait pas abouti, le
contrevenant sera passible d'une amende de 5 à 10 gourdes, à la
requête du Service d'Hygiène, en outre l'Officier Sanitaire pourra
faire entreprendre la suppression de la cause d'insalubrité aux frais du
contrevenant. Au cas où ce dernier refuserait de payer ces frais,
l'Officier Sanitaire en appellera au Juge qui en décidera, la partie
intéressée dûment entendue. Le passage de ce paragraphe
où il est fait mention de la personne qui en est responsable. Concerne
le propriétaire ou son agent légal ou son représentant, ou
encore en l'absence de ce représentant, la personne ou les personnes qui
perçoivent les loyers de la propriété en question.
Paragraphe 6 stipule: Quiconque aura
déposé le cadavre d'un animal mort ou les rebuts ou ordures d'un
abattoir, d'une étable ou d'une boucherie, dans une rivière,
ruisseau, étang ou mare,
74 Décret du 3 mars 1981
76
réservoir, cous d'eau, chemin, voie publique à
l'usage du public, quiconque aura déposé toutes ordures ou
cadavre d'un animal mort, ou des détritus quelconques sur les rives ou
bords d'un cours d'eau, étang ou mare, lac réservoir d'où
l'eau est puisée pour les besoins des habitants. D'un village ou
municipalité, de telle sorte que les débris de ces ordures,
cadavres d'animal, ou détritus quelconques puissent se répandre
dans le cours d'eau, lac ou réservoir, ou quiconque de toute autre
manière, souille ou pollue les eaux de ces cours d'eau, étang ou
mare, lac, réservoir, sera coupable d'un délit et possible d'une
amende de 6 à 50 gourdes en vertu de l'article 55 de la loi du 6
Août 1886 sur la police sanitaire.
Paragraphe 15 stipule : Tous bâtiments
servant de marchés publics devront être pourvus de plancher en
ciment, asphalte ou autre matière imperméable: être
convenablement éclairés et aérés; et avant de
commencer la construction d'un bâtiment devant servir de marché
public ou d'y apporter des modifications, les plans et devis devant être
soumis à l'approbation du directeur Général du Service
d'hygiène;
a) dans tous les marchés publics, un rayon
spécial sera affecté exclusivement à la vente de
la viande; il en sera de même pour la vente du poisson. Ces rayons
devront être à l'épreuve des mouches par l'emploi de toile
métallique et de manière à donner toute satisfaction
à l'officier sanitaire.
b) tous les articles d'alimentation de nature à
attirer les mouches, tenus, déposés, mis en vente dans les
marchés publics seront protégés au moyen de treillis
convenables ou par tout autre moyen adéquat contre la contamination par
les mouches ou d'autres insectes;
c) Toutes les tables ou comptoirs sur lesquels on
dépose ou débite la viande seront munis d'un dessus ou plateau
fait de matière imperméable et seront tenus en état de
propreté;
77
d) L'espace compris au-dessus des tables et comptoirs doit
être laissé complètement vide,
sans compartiment ou division d'aucune sorte75. Y
compris les réponses des répondants dans notre enquête
Nous ne constatons aucunes contraintes pour les jeteurs des
ordures. Et en thème de destination finale, nous n'identifions aucun
site de décharge contrôlé. Les déchets sont
brulés un peu partout et même à travers les rues. La mairie
de Hinche ne dispose pas d'un budget pour la gestion des déchets. Les
dépenses effectuées pour la collecte des déchets
dépendent des recettes réalisées par la
municipalité.
2.1.2- Question reliée à l'analyse de la
politique de gestion des déchets mise en place dans la
ville de Hinche en pensant au gouvernement
local
Quelle est la politique de la mairie en
matière de gestion des déchets au niveau de la ville
de
Hinche ?
Quelle est la finalité des déchets
collectés au niveau de la ville ?
Expliquez-nous la politique de gestion des
déchets de l'Hôpital Sainte Thérèse de Hinche
?
Toutes ces questions font correspondre au deuxième
objectif spécifique du travail qui stipule : analyser de la politique de
gestion des déchets mise en place dans la ville de Hinche en pensant au
gouvernement local.
La Politique de gestion des déchets solide est une mise
en place du choix stratégiques et d'investissement en fonction des
priorités identifiées. Il s'agit d'une étape cruciale dans
la mise en oeuvre de la Politique GDS, car elle sert de référence
pour le développement des plans régionaux (PRIGDS).
Conséquemment, la mise au point du PNIGDS exige de sérieux
processus de consultation auprès des structures régionales et
locales, car le PNIGDS est mis en oeuvre grâce à un système
de gestion régionale adapté à la région de la ville
de Hinche et autres régions
75 Arrêté du 12 Avril 1919 comportant les
règlements sanitaires
76 MTPTC : Politique stratégique de gestion des
déchets solides pour la métropolitaine de Port-au-Prince, juin
2011
78
d'Haïti. Grâce aux Plans régionaux
intégrés de gestion des déchets solides (PRIGDS) dans
chaque région du pays, la mise en oeuvre locale comprend des
activités de valorisation, de tri et de minimisation, de collecte et
d'élimination, de planification et de suivi des performances, ainsi que
des programmes de surveillance des impacts et des activités de GDS. Les
municipalités et les Collectivités Territoriales
bénéficient d'appuis logistiques, techniques et financiers au
travers des nouveaux SRAGDS pour réaliser les objectifs des PRIGDS
localement. Les PRIGDS régionaux sont soutenus par la mise en place de
mécanismes de financement à partir de fonds clairement
alloués dans chaque zone désignée et ce, en fonction des
critères adaptés aux circonstances locales pour la pré-
collecte, la collecte, la valorisation et l'élimination des
déchets. Les plans régionaux permettent aux autorités
locales de déterminer et d'expliquer, en fonction de leur engagement et
avec une obligation de résultat, comment ils rencontrent les exigences
des PRIGDS en utilisant les ressources et réseaux locaux ; les
ressources de la commune, les ONG présentes, les organisations de base
communautaires (OBC) telles que les CAC, les associations de quartier et
d'usagers, le secteur informel, et les entreprises du secteur privé qui
opèrent dans le secteur de la GDS. La Politique nationale de gestion des
déchets, le PNIGDS et les PRIGDS sont appuyés par des lois et des
règlements pertinents contenus dans un Code national de gestion des
déchets solides (CNGDS)76. Pourtant, les répondants
disent le contraire dans leurs réponses par rapport à la
réalité.
Malgré les moyens mis en place par la mairie pour faire
une bonne gestion des déchets. Ces problèmes persistent : faute
de leadership, les rivières deviennent des sites de décharge non
contrôlé ; les déchets liquides se trouvent un peu partout
à travers les rues de la ville (eau de
77 MTPTC : Politique stratégique de gestion des
déchets solides pour la métropolitaine de Port-au-Prince, juin
2011.
79
bain ; eau de lessive ; eau de lavage des Versailles ; pas de
sites de décharges contrôlés. En un mot, la finalité
des déchets ne respecte pas les normes universelles pour une bonne
élimination.
2.1.3- Question reliée à la proposition
une nouvelle politique en termes de cadre normatif et
institutionnel pour une gestion effective et efficace
de la ville de Hinche ? Que propose la mairie pour une gestion efficace des
déchets ?
Cette question fait correspondre au troisième objectif
spécifique qui stipule : proposer une nouvelle politique en termes de
cadre normatif et institutionnel pour une gestion effective et efficace de la
ville de Hinche.
Pour une nouvelle proposition, de réglementations
locales qui dépendent des collectivités locales devront
être adoptées afin de donner effet à la participation
technique, institutionnelle, financière, du secteur informel et
privé, et les aspects de la participation de la communauté de la
gestion des déchets solides. Elle devra permettre de procéder par
gestion déléguée du secteur de la GDS avec l'aide
d'opérateurs privés ou de regroupements d'usagers du secteur des
ONG et du secteur informel. Ainsi, elle devra favoriser la participation
citoyenne et assurer la mise en oeuvre du cadre normatif et de sanctions
prévues dans le CNGDS77. En complémentarité,
les répondants disent : « En termes de proposition, l'Etat central
devra faire une refonte des lois en matière de gestion des
déchets et accompagner les mairies comme dans les temps d'autres fois
»
2.2-La discussion des résultats
C'est le retour sur la problématique pour
intégrer aux connaissances antérieures les connaissances mises
à jour par la recherche. Ainsi le chercheur compare les faits nouveaux
avec les connaissances théoriques et empiriques déjà
acquises ; il situe ses résultats par rapport aux
80
études antérieures qui ont été
menées sur le même problème. En faisant cela il
détermine si les résultats :
? Question reliée à l'identification des
faiblesses législatives en matière de gestion des déchets
en Haïti
Du point de vue de convergence, toutes les
réponses sont identiques. Les répondants civils responsabilisent
l'État central. En thème d'exemple : Vu la situation politique du
pays, les citoyens de la commune n'apportent plus leurs contributions pour
honorer leurs redevances envers la mairie. Ils ont évoqué des
multiples raisons pour exprimer leurs insatisfactions telles que ; lorsqu'ils
paient des impôts, les impôts ne leur sont pas restituées
sous forme de service. Ils paient des taxes, or leur sécurité
n'est pas assurée. Ils ne peuvent se vaquer librement à leurs
activités. De ce fait, les agents de dépistages de la mairie sont
fortement injuriés par les gens la communauté. Puis ce que les
taxes ne sont pas correctement collectés à cause de la
désobéissance civile des gens de la commune. La mairie se trouve
dans l'incapacité économique pour parvenir à une bonne
gestion des déchets. La mairie distribue des sachets noirs dans les
ménages en leur communiquant les horaires de ramassage dans chaque zone
à des heures précises. A partir de cet horaire, les gens sauront
le parcours du camion afin de déposer les ordures dans la berne du
camion pour les suites nécessaires. Au niveau des marchés, la
mairie dispose des poubelles mobiles dans des points spécifiques pour
faciliter la collecte des déchets des marchands, des acheteurs et des
visiteurs dans les marchés. Après la collecte, les déchets
sont transportés dans un champ loin de la ville. Mais ils ne sont pas
éliminer selon les normes. Les déchets sont brulés vifs et
ceci toute catégorie confondue. Ce qui ne favorise pas la
réutilisation, la transformation de certains déchets.
Malgré les multiples efforts de la
81
mairie, les rues sont toujours débordées de
déchets. Nous vous exposons les différentes causes de ce grand
problème. Il y a une faiblesse dans les séances de
sensibilisation sur la gestion des ordures.
Du point de vue de divergence, tous les
répondants voient la gestion des déchets de façons
différentes. Certains d'entre eux pensent que la mairie est l'unique
gestionnaire en matière de déchets. A titre
d'exemple : les agents de dépistages de la mairie sont fortement
injuriés par les gens de la communauté. Or, certains d'autres
disent : Puisque les taxes ne sont pas correctement collectés à
cause de la désobéissance civile des gens de la commune. En
outre, La mairie se trouve dans l'incapacité économique pour
parvenir à une bonne gestion des déchets.
? Question reliée à l'analyse de la
politique de gestion des déchets mise en place dans la ville de Hinche
en pensant au gouvernement local.
A titre exemption, pour mieux analyser la
politique de gestion des déchets, il faut tenir compte de la
réduction des matières qui est une diminution de la
quantité de matières ou d'énergie ou de résidus
générés lors de la fabrication, de la distribution et de
l'utilisation d'un produit. Il serait utopique de croire que l'on peut
intégralement se passer des produits qui sont appelés à
devenir des déchets. La réduction à la source
apparaît alors comme une nécessaire combinaison de diverses
actions à différents niveaux. Ces actions intègrent
notamment : le développement de l'éco-conception qui doit
être pratiquée par les industriels producteurs ; la modification
des actes d'achat qui concerne chaque citoyen consommateur mais aussi la
distribution et les grands donneurs d'ordres (collectivités,
administrations, ...) par la préférence accordée, aux
produits respectueux de l'environnement (écoproduits) ; aux biens
durables et réparables et aux produits
82
d'occasion ; à la location plutôt qu'à
l'achat pour les équipements à faible taux d'utilisation ; aux
produits contenant moins de substances toxiques (piles par exemple). La
montée en puissance de la réduction des déchets repose
fondamentalement sur la prise de conscience par chacun de la
nécessité de modifier ses actes d'achat et de consommation. Les
résultats seront globalement proportionnels au niveau de remise en cause
de nos modes de vie sachant qu'aujourd'hui l'évolution de ces modes se
traduit par une augmentation régulière des déchets
C'est tout moyen dans lequel la mairie a mise en place pour
faire une bonne gestion des déchets.
A titre de Contrainte de leadership, les
rivières deviennent des sites de décharge non
contrôlé ; les déchets liquides se trouvent un peu partout
à travers les rues de la ville (eau de bain ; eau de lessive ; eau de
lavage des Versailles ; pas de sites de décharges
contrôlés. En un mot, la finalité des déchets ne
respecte pas les normes universelles pour une bonne élimination.
? Question reliée à la proposition une
nouvelle politique en termes de cadre normatif et institutionnel pour une
gestion effective et efficace de la ville de Hinche.
Par analogie, tous les répondants font
de bonnes propositions. Exemple : La mise en place d'un cadre propice à
une gestion globale et intégrée du secteur des déchets
solides aussi bien sur un plan réglementaire, institutionnel que
financier et fiscal ; la recherche de l'efficacité par une
répartition optimale des activités entre les secteurs public et
privé et les autres acteurs de la société civile, chacun
dans son domaine de performance.
Par disconvenance, l'Etat central devra faire
une refonte des lois en matière de gestion des déchets et
accompagner les mairies comme dans les temps d'autres fois. Et ensuite,
prévoir une sanction sévère contre les dureté-d'
ouïe.
83
2.3-analyse
Selon notre analyse, ce qui attire notre attention, c'est la
désuétude de texte de lois portant sur la gestion des
déchets. La peine d'amende pour le contrevenant d'une cause
d'insalubrité est évaluée de 5 à 10 gourdes,
à la requête du Service d'Hygiène. En cas, des
débris des ordures, cadavres d'animal, ou détritus quelconques
puissent se répandre dans le cours d'eau, lac ou réservoir, ou
quiconque de toute autre manière, souille ou pollue les eaux de ces
cours d'eau, étang ou mare, lac, réservoir, sera coupable d'un
délit et possible d'une amende de 6 à 50 gourdes en vertu de
l'article 55 de la loi du 6 Août 1886 sur la police sanitaire. Par
rapport à la dépréciation des gourdes faces aux autres
monnaies, 6 à 50 gourdes ne constituent pas une loi pénale pour
les usagers. En thème de finalité, les déchets sont
évanouis dans les coins des cours d'eau et sont brulés vifs un
peu partout et même à travers les rues.
84
CONCLUSION GÉNÉRALE
La gestion des déchets n'a pas seulement un rôle
de réduction des pollutions environnementales, mais les déchets
peuvent être exploités comme ressources tout en profitant de leurs
pouvoirs énergétiques par la fabrication des matériaux
utiles, tels que la valorisation énergétique traditionnelle dont
la transformation par pyrolyse ou par gazéification produit des gaz
combustibles, des huiles pyrolytiques et des charbons. Ces derniers sont
faisables lorsque la vapeur énergétique des résidus est
élevée. En dernier ressort, il y a la récupération
de l'énergie pour fournir un travail par combustion complète. En
effet, le compostage qui est un processus biologique permettant, en
présence d'oxygène, de décomposer la matière
organique par l'action de micro-organismes. Car, le produit résultant
est le compost : une substance qui sert d'apport nutritif aux plantes et enfin,
le réemploi (nouveau utilisateur d'une matière résiduelle
d'une autre personne) consiste en la réutilisation d'un objet sans qu'on
ne modifie ni sa forme, ni sa fonction. Ces objets réutilisés
sont d'une part détournés des lieux d'élimination et
d'autre part, leur réutilisation permet de réduire la
consommation de ressources et d'énergie associée à la
fabrication d'objets similaires à partir de matières
premières. La valorisation est la transformation chimique des
matières résiduelles. Elle concerne les déchets organiques
(pour les déchets ménagers, il s'agit des déchets de
cuisine, déchets verts). Son objectif est de produire un amendement
organique utile pour entretenir la qualité des sols et lutter contre
l'appauvrissement de certains sols fortement dégradés. Le
réemploi favorise la réduction des quantités de
résidus éliminés et n'engendre pas ou peu de coûts
de traitement ou de transformation tandis que la réutilisation introduit
une matière résiduelle dans un autre cycle de production que
celui dont elle est issue. En effet, l'étude est réalisée
au niveau dans la ville de Hinche en vue de proposer des stratégies de
gestion pour les déchets générés. En vue, de
trouver un issu de propreté et de meilleure condition de vie de la
population, sur la gestion des déchets. Le tout n'est rien mais
85
légiféré. A l'issue de la collecte
sélective, la valorisation organique se réalise par compostage ou
méthanisation, recyclage d'un objet consiste à le soumettre
à des procédés de traitement et de transformation visant
à réintroduire cette matière dans un circuit de
fabrication. Ce qui permet en conséquence de réduire le taux
d'usage de matières premières et de ressources
énergétiques, tout en réduisant aussi la quantité
de rejets et d'émissions polluantes ainsi que celle des résidus
à gérer les déchets solides ménagers dans les
communes ont été parcourues. On occupe une place de choix dans la
littérature sur la gestion de l'environnement de son abondance et sa
diversité. Cet intérêt que portent les différents
chercheurs à la question se justifie par la formation de grands tas
d'immondices dans les communes et les conséquences néfastes des
déchets sur la santé de la communauté hinchoise.
L'environnement étant le cadre naturel de vie de la population, les
pratiques susceptibles de perturber l'équilibre écologique sont
formellement interdites. Cependant, la question des déchets joue un
rôle préoccupant dans toute société car tout Etat
doit avoir une politique de gestion de déchets qui s'inscrit dans un
cadre normatif. Toutefois, une mauvaise politique de gestion de déchets
peut nuire au bon fonctionnement de l'environnement.
En effet, la quantité des déchets
observés dans la rue de la ville de Hinche, nous porte à
comprendre qu'il faut avoir une application rigoureuse de la législation
haïtienne pour protéger l'environnement.
La méthanisation, basée sur la fermentation des
déchets en digesteur et en absence d'oxygène (milieu
anaérobie), est un procédé émergent qui
nécessite un gisement minimum et une bonne maîtrise technique. Le
biogaz, produit de la méthanisation, doit être valorisé
énergétiquement. Les produits sortant du digesteur, les digestes,
subissent ensuite un compostage. Voilà comment, nous arrivons à
déduire le sujet de la recherche ainsi formulée : la
gestion des déchets au
86
regard de la législation haïtienne : enjeux
et perspective (cas d'étude pratique de la ville de
Hinche).
Pour obtenir les résultats de ce travail, un
schéma d'entrevue est utilisé pour obtenir des informations
auprès de la mairie de Hinche, des intendants de l'hôpital
Sainte-Thérèse, des commerçants, des officiers sanitaires
et des brouetteurs ciblés de l'étude. Et nous faisons des
observations sur les différentes rues et le littoral des
rivières. Afin de choisir les répondants à l'entrevue
semi-structurée, une technique non probabiliste bien précise a
été utilisée : échantillon au jugement.
Échantillonnage dans lequel, on utilise pour porter une critique
constructive au sujet de gestion des déchets ménagers et
industries. En outre, le résultat nous montre clair que les
déchets ne sont pas ramassés quotidiennement et traités
convenablement. De là, nous pouvons dire que notre premier objectif
spécifique qui stipule : identifier des faiblesses législatives
en matière de gestion des déchets en Haïti est atteint. Les
déchets sont restés dans la rue, polluent l'environnement et
dégagent des odeurs nauséabondes, obstruent les canaux de
drainage et c'est ce qui est à la base du problème de
l'inondation dans la ville de Hinche en période pluvieuse. Or, la peine
d'amende pour le contrevenant est évaluée de 5 à 10
gourdes, à la requête du Service d'Hygiène. En cas, des
débris des ordures, cadavres d'animal, ou détritus quelconques
puissent se répandre dans le cours d'eau, lac ou réservoir, ou
quiconque de toute autre manière, souille ou pollue les eaux de ces
cours d'eau, étang ou mare, lac, réservoir, sera coupable d'un
délit et possible d'une amende de 6 à 50 gourdes en vertu de
l'article 55 de la loi du 6 Août 1886 sur la police sanitaire. De la
étant, nous concluons pour dire, notre première hypothèse
qui stipule : « Il existe une loi-cadre sur la gestion des
déchets certes, mais ces lois sont tombées en
désuétude et elles ne couvrent pas toutes les catégories
des déchets » est confirmée. En vertu de l'article
un (1) paragraphe deux (2) qui stipule : toute personne qui
87
produit ou détient des déchets, ayant des
caractéristiques ou dans les conditions susceptibles de nuire au sol,
à la flore et à la faune, de dégrader les sites ou les
paysages, de polluer l'air ou les eaux, d'engendrer des bruits et des odeurs et
de manière générale de porter atteinte à la
santé de l'homme et à la qualité du milieu ambiant est
tenue d'en assurer la collecte, le transport et l'élimination dans les
conditions propres à éviter dans la mesure du possible les
nuisances décrites ci-dessus et conformément aux dispositions de
la présente loi. Il est entendu que l'ensemble des opérations sur
la collecte, transport, stockage, tri et traitement, transformation, voire
récupération de matière ou d'énergie, ainsi que de
dépôt ou de rejet dans le milieu ambiant dans les conditions
propres à éviter les nuisances mentionnées à
l'alinéa ci-dessus sera désigné par le terme : Gestion des
déchets employé dans le texte de la présente loi. En
revanche, le terme élimination correspond au traitement final ou
dépôt sans nuisances dans le milieu ambiant. Par
conséquent, les stratégies proposées par cette
étude pourvoiront une bonne gestion des déchets au bienêtre
de l'homme en évaluant les choses ainsi : la peine d'amende pour le
contrevenant d'une cause d'insalubrité devrait 2500 à 5000
gourdes, à la requête du Service d'Hygiène. En cas, des
débris des ordures, cadavres d'animal, ou détritus quelconques
puissent se répandre dans le cours d'eau, lac ou réservoir, ou
quiconque de toute autre manière, souille ou pollue les eaux de ces
cours d'eau, étang ou mare, lac, réservoir, sera coupable d'un
délit et passible d'une amende de 6000 à 10000 gourdes, et
ça peut être impossible. Donc, nous concluons encore que notre
deuxième hypothèse qui stipule : « Il existe une
carence des lois et les institutions ne jouent pas véritablement leurs
rôles » est confirmée.
Quand on ramasse un déchet, c'est un petit geste de
rien mais, qui peut avoir de grand impact positif sur l'environnement. Comme a
dit René DUBOS lors du premier sommet sur l'environnement en 1972:«
Penser globalement, agir localement» ainsi chaque citoyen doit dire la
88
même chose et agir de la sorte. Nous disons que le
deuxième objectif qui stipule : analyser de la politique de
gestion des déchets mise en place dans la ville de Hinche en pensant au
gouvernement local est atteint. Notre analyse nous pousse à
dire qu'il n'Ya pas de lois sur la gestion des déchets comment pouvons
accepter de nos jours que la peine d'amende pour le contrevenant d'une cause
d'insalubrité est évaluée de 5 à 10 gourdes,
à la requête du Service d'Hygiène
Le problème posé par la situation de gestion des
déchets dans les rues de la ville de Hinche oblige les citoyens à
se questionner sur le rôle de chaque individu et les nouvelles
orientations sur la gestion des déchets municipaux. Nous ne concluons
que notre troisième objectif qui stipule : proposer une nouvelle
politique en cadre normatif et institutionnel pour une gestion effective et
efficace est atteint. En revanche, les mauvaises pratiques
jugées faciles par la population posent des problèmes majeurs au
niveau de la santé, de l'environnement et de l'esthétique urbaine
par la présence des tas de déchets dans les rues de la ville. Ce
qui contribue à la prolifération des éboueurs dans la
ville qui alimentent les tas de déchets dans les rues. Une bonne gestion
des déchets peut réduire la quantité de déchet
à éliminer. Les services de collecte doivent être en mesure
d'assurer la collecte des déchets de façon
régulière et aménager le dépotoir afin que les
déchets collectés soient récupérés,
traités ou enfouis. Car, Ces informations sur la gestion des
déchets dans la ville de Hinche seront utiles au secteur privé ou
public afin qu'il fasse le nécessaire pour contrôler les risques
de maladies, embellir le milieu et créer l'environnement sain dont
rêve cette population en proposant les recommandations ci-dessous.
prévues.
89
RECOMMANDATIONS
L'État doit :
-augmenter les personnels du service de voirie en mettant
à leur disposition des matériels de
travail et de protection
-augmenter les poubelles dans les différentes zones de
la commune pour mieux récupérer les ordures.
- créer un site de décharge
contrôlé afin de trier, collecter, traiter et éliminer les
déchets selon les normes.
-continuer à sensibiliser la population pour obtenir
pour leur collaboration et leur participation réelles dans la gestion
des déchets au niveau de la commune.
-appliquer le principe Pollueur-payeur.
-définir des horaires de collecte et de ramassage des
déchets.
-demander une bonne implication des autres ministères
concernés dans ce problème.
-évaluer la peine d'amende pour le contrevenant d'une
cause d'insalubrité de 2500 à 5000 gourdes, à la
requête du Service d'Hygiène. En cas, des débris des
ordures, cadavres d'animal, ou détritus quelconques puissent se
répandre dans le cours d'eau, lac ou réservoir, ou quiconque de
toute autre manière, souille ou pollue les eaux de ces cours d'eau,
étang ou mare, lac, réservoir, sera coupable d'un délit et
possible d'une amende de 6000 à 10000 gourdes en vertu de l'article 55
de la loi du 6 Août 1886 qui sera modifié sur la police
sanitaire
-favoriser la participation citoyenne et assurer la mise en
oeuvre du cadre normatif et de sanctions
90
- mettre en place un cadre propice à une gestion globale
et intégrée du secteur des déchets solides aussi bien sur
un plan réglementaire, institutionnel que financier et fiscal au niveau
de la ville de Hinche.
- prendre en compte la participation du secteur privé et
le recouvrement de coûts dans le contexte de la gestion des
déchets solides.
-permettre de procéder par gestion
déléguée du secteur de la GDS avec l'aide
d'opérateurs privés ou de regroupements d'usagers du secteur des
ONG et du secteur informel.
-signer des arrêtés communaux en ce qui a trait
à la gestion des déchets.
91
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II-Les arrêtés
22. Arrêté du 12 avril 1919 comportant les
règlements sanitaires ;
93
III- Les mémoires et thèses
23. Boudounoma Constantin Adama Nikiema, déchets
plastiques à Ouagadougou : caractérisation et analyse de la
perception des population (Burkina Faso : 25 juin 2012
24. Bras A. 2006. La gestion des déchets
ménagers dans la région métropolitaine de Port-au-Prince :
synthèse des pratiques actuelles et perspectives. Master SEIU, INSA de
Lyon, 2006, 50 p
25. Geneviève Dionne, mémoire sur la pollution
des plastiques au canada présenté au comité permanent de
l'environnement et du développement durable : 06 mai 2019 Ottawa, Eco
Entreprises Québec ;
26. PIRSON Gaétane, Amélioration de la gestion
des déchets dans le secteur de la construction en région
Bruxelles-capitale ; Mémoire de Fin d'étude en vue de l'obtention
du grade académique de master en sciences et Gestion de l'Environnement
: 2010-2011
IV-Les décrets et les lois
27. La constitution haïtienne de 1985 amendée
28. Décret du 3 mars 1981, paru dans le journal
officiel de la République d'Haïti `Le Moniteur N° 20. Jeudi 12
Mars 1981.
29. Le décret du 3 mars 1981creant la loi-cadre
régissant la gestion et l'élimination des déchets ; Olga
Samper, Eric chapal et Alexandre BraÚlowsky, Analyse de la
problématique des déchets solides dans la zone
métropolitaine de Port-au-Prince 10/12/2006,
30. Loi du 28 janvier 1995 créant le Ministère
de l'environnement ;
V-Rapport
31. In COHPEDA 1995, Haïti : Législation
Environnementale, Compilation de textes légaux haïtiens sur
l'environnement, pp 78-79
94
32. Programme des Nations Unies pour l'Environnement, 2004
33. Programme des Nations Unies pour le développement,
GUIDE TECHNIQUE POUR LA GESTION DES DEBRIS 2010 à 2012 ;
34. RAPPORT INTERIMAIRE version 2 ;
35. Selon les données de l'unité de
télédétection des systèmes d'informations
géographiques (UTSIG)
VI-Webographie
36.
https://lenouvelliste.com/article/228737/que-dit-la-legislation-haitienne-sur-les-dechets
37. Programme des Nations Unies pour le développement,
GUIDE TECHNIQUE POUR LA GESTION DES DEBRIS 2010 à 2012
38. Séverine NADEAU(2021). Les déchets solides,
publié dans le nouvelliste le 29-04 DIE UL page 2
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International de la Croix-Rouge, manuel de gestion des déchets
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42. www.sdfp.lnet.frgestion des déchets, guide pour les
établissements publics d'enseignement supérieur ou de recherche.
république française mai 2002.
Tel :(+509) 33584496 / 3817-6079
95
ANNEXE 1
Correspondance
Hinche, le 04 octobre 2021
La mairie de Hinche, intendants de l'hôpital
Sainte-Thérèse, commerçants, officiers sanitaires et
brouetteurs,
Objet : demande de rendez-vous Messieurs, dames,
J'ai l'honneur de solliciter de votre haute surveillance de
bien vouloir donner un rendez-vous pour un entretien sur un sujet de recherche
scientifique.
Je suis Jean Junior Duverny étudiant finissant en
sciences juridiques. Je suis en train de préparer mon mémoire de
fin d'étude sur un sujet très spécial intitulé
« la gestion des déchets au regard de la législation
haïtienne : enjeux et perspectives (cas d'étude pratique de la
ville de Hinche) ». Je vous remercie par avance de me faire parvenir les
créneaux auxquels vous seriez disponibles pour que nous puissions
trouver un arrangement qui convienne à tous.
Dans cette attente, je vous prie de recevoir messieurs, dames,
mes salutations les plus distinguées.
Duverny Jean Junior
Jeanjunior575@gmail.com
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ANNEXE2
Schéma d'entrevue
Le schéma d'entrevue est utilisé pour collecter
les données. Son but est de permettre une entrevue à la fois
semi-structurée et efficace. Il s'adresse à la mairie de Hinche,
aux intendants de l'hôpital Sainte-Thérèse, aux
commerçants, officiers sanitaires et aux brouetteurs. Vues aux exigences
spécifiques de l'étude de cas, ces entretiens sont
déroulés en respectant le contexte de vie des personnes
interrogées. Ils donnent leurs rendez-vous selon leurs grés.
Quelles sont les différentes contraintes qui existent
pour les gens qui multiplient les déchets dans les cours d'eau ?
Comment contraindre les gens à faire une bonne gestion
des déchets ? Quelle est la destination finale des déchets de la
ville de Hinche?
Quelle est la politique de la mairie en matière de
gestion des déchets au niveau de la ville de Hinche ?
Quelle est la finalité des déchets collectés
au niveau de la ville ?
Expliquez-nous la politique de gestion des déchets de
l'Hôpital Sainte Thérèse de
Hinche ?
Que propose la mairie pour une gestion efficace des
déchets ?
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