Université de Reims Champagne-Ardenne
Faculté de Sciences Economiques, Sociales et de Gestion
Institut Rémois de Gestion (I.R.G)
SYSTEME DE NORMALISATION COMPTABLE EN AFRIQUE DE
L'OUEST (SYSCOHADA): COMPARAISON AVEC LES NORMES FRANÇAISES ET
INTERNATIONALES IAS/IFRS
Mémoire professionnel
1ère année de Master
Finance-Contrôle-Comptabilité Spécialité
direction financière, contrôle de gestion et audit
Présenté par : MOUMINI Kouassi Sinan
Encadré par : M. Didier KLODAWSKI
SYSTEME DE NORMALISATION
COMPTABLE EN AFRIQUE DE
L'OUEST (SYSCOHADA):
COMPARAISON AVEC LES NORMES
FRANÇAISES ET INTERNATIONALES
IAS/IFRS
AVERTISSEMENT
« L'université n'entend donner aucune approbation aux
opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être
considérées comme propres à leur auteur »
Loin des yeux, mais près du coeur...
Dédicaces
Nous rendons grâce avant toute chose au plus grand sage,
concepteur, maitre et gestionnaire par excellence de l'univers et
dédions ce présent mémoire.
? A mon père M. ADAMAN MOUMINI OUATTARA
qui m'a toujours soutenu dans mes initiatives et met tout en oeuvre
pour ma réussite scolaire et socio-professionnelle
? A mon parrain M. OUATTARA ABOUBACAR,
expert-comptable et directeur général associé du cabinet
Goodwill audit and Consulting, qui, par sa bienveillance à mon
égard m'a permis de concrétiser mon projet d'étude
? A ma famille selon les liens consanguins et selon l'esprit
? A tous mes professeurs qui, depuis mes premiers pas à
l'école ont sans cesse contribué à ma formation.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à transmettre nos sincères
remerciements et toute notre considération a tous ceux, qui ont
oeuvré à l'aboutissement de ce travail, tout en adressant nos
remerciements particuliers,
? A Monsieur Didier KLODAWSKI,
professeur agrégé
d'économie et gestion, mon directeur de mémoire,
pour son attention particulière, ses conseils pédagogiques, ses
critiques ainsi que la rigueur méthodologique qu'il m'a transmis,
? A Monsieur Jean Paul MEREAUX pour
la rigueur méthodologique ainsi que ses conseils qu'il nous a transmis
en vue d'une meilleure rédaction de ce présent mémoire,
? A Madame SZUSTERMAN Aline, expert-comptable
et directrice du cabinet Fiduciaire de Flandre, pour ses conseils et les
réponses qu'elle a su apportée à mes
préoccupations,
? A tout le personnel de la faculté des sciences
économiques et gestion de l'université de Reims champagne
Ardennes,
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU SYSTEME DE NORMALISATION
COMPTABLE DE L'OHADA : SYSCOHADA, DES NORMES FRANCAISES ET
INTERNATIONALES IAS/IFRS 9
CHAPITRE I : L'espace OHADA et le système de normalisation
comptable de l'OHADA
(SYSCOHADA) 11
A- Institutions et actes uniformes de l'OHADA
I- Les institutions de l'OHADA
II- Les actes uniformes de l'OHADA
B- Le système comptable de l'OHADA : Le SYSCOHADA
|
..12
12
12
..16
|
I- Objectifs, utilisateurs et principes généraux
du SYCOHADA
|
..16
|
II- Les états financiers annuels
|
21
|
III- La comptabilisation et l'évaluation des
éléments des états financiers
|
26
|
IV- Distinction entre comptes consolidés et comptes
combinés
|
..28
|
|
CHAPITRE II : La normalisation comptable française
|
...30
|
I- L'autorité des normes comptables
|
.30
|
II- Principes et Objet de la comptabilité française
|
..32
|
III- Les états financiers annuels
|
33
|
IV- Règles de comptabilisation et d'évaluation
|
34
|
CHAPITRE III- La normalisation comptable internationale IAS/IFRS
|
..36
|
I- Historique de l'IASB l'évolution vers une
normalisation comptable internationale
37
II- Définition des normes comptable internationales
IAS/IFRS : Fondements et champ
d'application ...39
III- Le cadre conceptuel 43
IV- Présentation des éléments des
états financiers 45
V- Quelques règles de comptabilisation et
d'évaluation des éléments des états
financiers 46
DEUXIEME PARTIE : ETUDE COMPARATIVE DES NORMES DU SYSCOHADA,
DES
NORMES FRANCAISES ET INTERNATIONALES IAS/IFRS 49
CHAPITRE I : Comparaison des objectifs, des utilisateurs et des
principes généraux 51
I- Comparaison des objectifs et des utilisateurs 51
II- Comparaison des principes 53
CHAPITRE II : Comparaison au niveau de la présentation des
états financiers .55
I- Les états financiers à présenter ..56
II- Comparaison des modifications apportées aux
états financier : cas des
immobilisations corporelles ...57
TROISIEME PARTIE : LES ENJEUX DE L'HARMONISATION DU SYSCOHADA
ET
DES NORMES COMPTABLES FRANÇAISES AUX NORMES IAS/IFRS 62
CHAPITRE I: L'harmonisation internationale des normes comptables:
historique et enjeux 64
I- L'harmonisation internationale des normes comptable :
approche historique......64
II- Les enjeux de l'harmonisation des normes comptable ..67
CHAPITRE II : L'effort d'harmonisation : exigence ou urgence pour
l'attractivité de
l'Afrique 72
I- L'harmonisation comptable, une réponse aux besoins de
développement de
l'Afrique .73
II- Obstacles de l'harmonisation du SYSCOHADA aux normes
IAS/IFRS ..74
CONCLUSION GENERALE ..78
ABBREVIATIONS ET ACRONYMES
AG : Assemblée
générale
ANC : L'autorité des normes
comptables
Art. : Article
AUOHC: Acte uniforme portant organisation et
harmonisation et organisation de la
comptabilité des entreprises
CEDEAO : Communauté économique
de développement des états de l'Afrique de l'Ouest
CEMAC : communauté économique
et monétaire d'Afrique centrale
CFA : Communauté financière
Africaine
CNC : Conseil national de la
comptabilité
CRC : Comité de règlementation
comptable
DSOP: Draft statement of principles
IAS: International accounting standards
IASB: International accounting standards
board
IASC: International accounting standards
committee
IASCF: International Accounting Standards
Committee Foundation
IFRIC: International financial reporting
interpretation committee
IFRS: International Financial and Reporting
Standards
N°: Numéro
OCAM : Organisation Commune Africaine et
Malgache
OHADA : Organisation pour l'harmonisation du
droit comptable
Op.cit. : Opere citato (dejà
cité)
P: page
PCG : Plan comptable
générale
PME: Petites et moyennes entreprises
PMI : Petites et moyennes industries
Ref : Référence
SAC: Standards Advisory Council
SIC: Standing Interpretation Committee
SIG: Soldes intermédiaires de
gestion
SYSCOA : Système comptable
ouest-africain
SYSCOHADA : Système comptable de
l'OHADA
TAFIRE : Tableau financier des ressources et
emplois
TPE : Très petite entreprise
UA : Union Africaine
UE : Union européenne
UEMOA : Union monétaire ouest
africaine
UMAC : Union monétaire d'Afrique
centrale
Vol. : Volume
NOTE DE SYNTHESE
Les pays d'Afrique de l'ouest et ceux d'Afrique centrale
regroupés au sein de l'OHADA se sont engagés à assurer
l'harmonisation de leurs comptabilités par l'application d'une
normalisation comptable unique née de la signature de l'acte uniforme
portant organisation et harmonisation de la comptabilité des entreprises
: le Système comptable de l'OHADA.
En France, la normalisation comptable est régie par le
plan comptable général tandis que la normalisation internationale
procède à l'application des normes internationales IAS/IFRS. Ces
trois (03) systèmes de normalisation comptable visent une meilleure
présentation des états financiers sensés refléter
une image fidèle des entreprises. Ils présentent de ce fait un
ensemble de points de convergence mais aussi des points de divergence.
Aujourd'hui, vulgarisée par l'UE qui assure
l'application des normes internationales IAS/IFRS, l'on assiste à
l'émergence d'une volonté internationale de convergence des
systèmes de normalisation comptable internes (des états) vers
l'adoption des normes IAS/IFRS.
Conscients des enjeux liés à l'harmonisation,
l'Afrique semble aussi s'intégrer dans cette dynamique mondiale.
Toutefois, les particularités du contexte économique et
socio-culturel du continent laissent en suspens plusieurs interrogations
inhérentes à la faisabilité d'un tel projet.
ABSTRACT
West and central African countries, gathered in OHADA are
committed to harmonize their accountancy by applying the same accounting
standards from the ratification of the uniform act about the organization and
harmonization of corporate accounting: OHADA's accounting normalization
«SYSCOHADA».
In France, accounting Standards are giving by the general
accounting plan. The international accounting normalization uses the
international accounting standards called «IAS/IFRS». These three
(03) accounting normalization systems work for a better presentation of the
financial statements which have to reflect the real situation of business, so
they have some convergence points but also some divergence points.
Presently, popularized by the EU which enforces international
standards IAS/IFRS, we are witnessing of the emergence of an international
commitment which allow the convergence of countries internal accounting systems
to the adoption IAS / IFRS.
Aware of the stakes related to the «harmonization»,
Africa seems to fit in this international effort. However, the specific
economic and socio-cultural context of the continent leaves open several
questions about the feasibility of this project.
1
INTRODUCTION GENERALE
2
Les états financiers sont sincères,
réguliers et traduisent une image fidèle de la situation
financière de l'entreprise, de son résultat ainsi que de son
patrimoine, cette assertion des commissaires aux comptes procédant
à la certification des comptes témoigne de la conformité
des états financiers présentés par l'entreprise. Les
états financiers sont des documents périodiques assurant une
« représentation financière structurée des
événements affectant une entreprise, et des transactions
réalisées par celle-ci »1. La
comptabilisation de ces évènements et transactions
réalisées par les entreprises est soumise à un ensemble de
règles particulières clairement définies par le
système de normalisation comptable auquel sont soumis celles-ci. Le
système de normalisation comptable encadre la profession comptable et
donne une réponse aux questions relatives à la tenue de la
comptabilité2.
Les états financiers sont destinés à une
gamme variée d'utilisateurs pour qui ils représentent un outil
indéniable d'aide à la prise de décision. Ces informations
se doivent donc d'être parfaitement accessibles et compréhensible
à leurs destinataires.
En effet, les états financiers transmettent des
informations susceptibles de modifier ou influencer les décisions des
utilisateurs. Cette vocation n'est donc possible que si ces utilisateurs
accordent une entière confiance aux informations qui leur sont
transmises dans les états financiers des entreprises. C'est dans ce sens
que L. GERSTNER (2009) affirmait que « l'information doit appartenir
à ceux qui ont besoin de la connaitre»3.
Cependant la multiplicité des destinataires des
états financiers ayant chacun des besoins différents complexifie
la mise en oeuvre d'une normalisation comptable. En effet, Skinner en 1987
mettait aussi en évidence cette complexité en affirmant que
« la normalisation comptable n'est plus une pure affaire technique.
Les sujets sont extrêmement complexes et souvent résolus [...] via
l'interaction des groupes d'intérêts
différents»4.
1 Définition des états financiers :
« Les états financiers sont une représentation
financière structurée des événements affectant une
entreprise et des transactions réalisées par celle-ci»
http://www.procomptable.com/normes/nc1_partie1.htm
2 La comptabilité est « une
discipline permettant de répertorier tous les mouvements de flux, les
dépenses et les recettes de l'entreprise »,
http://www.l-expert-comptable.com/faire-sa-comptabilite/definition-de-la-comptabilite.html
3 Lou Gerstner (11 mars 2009) «l'important
pour une grande entreprise est de séparer la gestion de la connaissance
des systèmes de contrôle hiérarchiques créés
pour des raisons comptables ou légales[...]l'information doit appartenir
à ceux qui ont besoin de la connaitre ».
http://www.dicocitations.com/citations/citation-58270.php
4 Skinner (1987, p.622)
3
Nous notons donc que la mise en oeuvre d'une normalisation
comptable requiert la prise en compte préalable d'une dimension de
celle-ci qui dépasse les frontières du cadre comptable car la
normalisation intègre aussi parfaitement des aspects tout autant
politiques que sociales.
Ainsi, dans leur élaboration, certains systèmes
de normalisation comptable sont effectués de sorte à aboutir sur
une conclusion consensuelle intégrant les attentes et besoins des
parties prenantes5. C'est dans ce sens que certains auteurs dont
Walton PERTER (2003) évoquent assez souvent le terme de «
normalisation par compromis social ».
La mise oeuvre d'une normalisation comptable répond
à un besoin préalable d'harmonisation des pratiques comptables en
application dans un espace économique donné afin d'y assurer la
comparaison des informations comptables et financières transmises par le
biais des états financiers6.
Suivant cet objectif, les pays d'Afrique de l'ouest et ceux
d'Afrique centrale regroupés au sein de l'OHADA ont
procédé à l'harmonisation de leurs systèmes de
normalisation comptable respectifs par l'application d'une normalisation
comptable commune : le Système comptable de l'OHADA (syscohada).
L'organisation pour l'harmonisation du droit des affaires en
Afrique (OHADA) est né de la signature du traité relatif à
l'harmonisation du droit des affaires en Afrique le 17 octobre 1993 à
Port Louis7. Lors de leurs adhésions respectives, les 17 pays
membres8 de l'OHADA procédaient à la tenue de la
comptabilité de leurs entreprises suivant une normalisation comptable
intrinsèque.
5 Walton PETER « La normalisation
comptable internationale », Revue française de
gestion 6/ 2003 (no 147), p. 21-32 ). [consulté le 18/04/2014]
disponible à partir de
www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2003-6-page-21.htm
6 Chapitre 7 terminologies
tiré de l'acte uniforme de l'OHADA portant harmonisation de la
comptabilité des entreprises « La
normalisation comptable a pour objet de définir des principes,
méthodes et règles dans le but d'harmoniser les pratiques
comptables et d'assurer la comparaison des informations comptables dans le
temps et dans l'espace ». P 666 [en ligne]
http://www.droit-afrique.com/images/textes/Ohada/AU/OHADA%20-%20AU%20Comptabilite.pdf
7 Site officiel de l'OHADA section
Présentation générale de l'OHADA.
http://www.ohada.org/lohada.html
[consulté le 18/04/2014]
8 Site officiel de l'OHADA section «
états parties » Les états membres de l'OHADA sont:
« le Benin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, les
Comores, le Congo (adhésion en 2012), la Côte d'Ivoire, le Gabon,
la Guinée, la Guinée Bissau la Guinée équatoriale,
le Mali, le Niger, la République Démocratique du Congo, le
Sénégal, le Tchad, le Togo». [consulté le
18/04/2014]
http://www.ohada.org/etats-parties.html
4
Toutefois, l'accroissement des échanges
économiques régionaux et sous régionaux ainsi que le
renforcement des relations politiques entre les états à mis en
évidence la nécessité d'une harmonisation des pratiques
comptables appliquées dans chacun des états membres de
l'OHADA.
En effet, les pays d'Afrique de l'ouest sont regroupés
au sein de l'espace économique UEMOA. Cet espace d'intégration
régional est marqué par l'utilisation du franc CFA comme monnaie
commune ainsi que par l'application des règles établies par le
système de normalisation comptable ouest africain (SYSCOA) pour la
comptabilité de leurs entreprises. De plus, Ces pays se retrouvent aussi
sein de l'organisation intergouvernementale CEDEAO (communauté
économique du développement des états de l'Afrique de
l'ouest) qui assure le règlement des questions tout autant d'ordre
politique qu'économique. Liés par des relations
économiques et politiques étroites, ces pays de la région
ouest africaine ont procédé à l'ouverture de leurs
frontières par la création d'un marché commun assurant la
libre circulation des biens, des personnes ainsi que la mobilité des
capitaux.
Le renforcement de la coopération économique
ouest africaine fût concrétisé en 1996 par la
création du marché financier régional
matérialisé par la bourse régionale des valeurs
mobilières sise à Abidjan (BRVM) dont les activités
ont concrètement démarré en 19989 .
Conscients que le raffermissement de relations
économiques entre les états ainsi que le rétablissement de
la confiance des investisseurs sur les places financières
régionales et continentales passe par l'harmonisation de leurs
comptabilités, les pays de l'UEMOA ainsi que ceux de la CEEAC
regroupé au sein de l'OHADA ont procédé à la
ratification de l'acte uniforme portant organisation et harmonisation de la
comptabilité des entreprises au sein de l'OHADA.
Cet acte uniforme, marque la naissance d'un nouveau
système de normalisation comptable africain : le SYSCOHADA
appliqué par les états membre de l'OHADA en remplacement des
systèmes de normalisation comptable antérieurement et
individuellement appliqués par ceux-ci. Il est officiellement
entré en vigueur le 1er janvier 2001 pour les comptes
personnels des entreprises et le 01 janvier 2002 pour les comptes
consolidés et comptes combinés10.
9 Site officiel de la bourse des valeurs
mobilières d'Abidjan [consulté le 18/04/2014]
http://www.brvm.org/AproposdelaBRVM/March%C3%A9Financier/Historique/tabid/62/language/fr-FR/Default.aspx
10 Site officiel de l'OHADA [consulté le
18/04/2014]
http://www.ohada.org/actes-uniformes.html
5
Cependant, depuis l'adoption du règlement
n°04/CM/UEMOA du 20 décembre 199611, l'OHADA
procédait à l'application du système de normalisation
comptable ouest africain (SYSCOA) déjà appliqué dans
l'espace UEMOA. En 2001, une modification du précédent
règlement est apportée par le règlement n°
07/2001/CM/UEMOA du 20 septembre 200112. Celui-ci prévoit
l'abrogation par le SYSCOA de l'ensemble des règles et dispositions en
contradiction avec l'acte uniforme portant organisation et harmonisation de la
comptabilité des entreprises (AUOHC) ainsi que la prise en compte des
modifications nouvelles apportées par ce présent acte : l'espace
OHADA disposait ainsi simultanément de deux (02) systèmes de
normalisation comptable en application.
Toutefois, notons qu'en pratique, ces deux systèmes de
normalisation comptable procédaient à l'application de
règles identiques. En claire l'application du SYSCOA modifié
(fourni par l'UEMOA) est parfaitement identique à l'application du
SYCOHADA (fourni par l'AUOHC de l'OHADA)13. Le SYSCOA disparait
ensuite pour laisser place au SYSCOHADA.
Les systèmes de normalisation comptable mis en oeuvre
dans les états et les espaces d'économiques régionales
sont influencés par de deux (02) grands modèles de normalisation
comptable ayant des caractéristiques différentes. Il s'agit en
l'occurrence du modèle continental européen et du modèle
anglo-saxon appliqué par les Etats-Unis. Le Système de
normalisation comptable en application dans l'espace OHADA intègre en
tandem des caractéristiques inspirées du modèle
anglo-saxon et celui d'Europe continental. Il est de ce fait qualifié
par certains penseurs comme une « réconciliation
»14 de ces deux modèles.
La France représente le leader du modèle de
normalisation comptable d'Europe continental. Le pays dispose depuis 1942 du
plan comptable général15 qui assure la normalisation
des pratiques comptables. L'élaboration des normes est assurée
par l'autorité des normes
11 Règlement n°04/CM/UEMOA du 20
décembre 1996 portant adoption du référentiel comptable
commun au sein de l'UEMOA dénommé Système Comptable Ouest
Africain (SYSCOA) [consulté le 18/04/2014] [en ligne]
http://www.ccoa-uemoa.org/sites/default/files/CCOA-UEMOAReglementmodifiantSYSCOA28-06-13.pdf
.
12 Publication du journal officiel du
Sénégal J.O. N° 6012 du 20 octobre 2001,
REGLEMENT n° 07/2001/CM/UEMOA modifiant
certaines dispositions du règlement n° 04/96/CM portant adoption
d'un référentiel comptable commun au sein de l'UEMOA
dénommé Système comptable ouest africain (SYSCOA).
[consulté le 20/04/2014] [en ligne]
http://www.jo.gouv.sn/spip.php?article85
13 Filiga Michel SAWADOGO, «Les
conflits entre normes communautaires : aspects positifs et prospectifs »,
Colloque sur «La concurrence des organisations
régionales en Afrique», Bordeaux, 28 septembre 2009, page8-9
[en ligne]
http://afrilex.u-bordeaux4.fr/sites/afrilex/IMG/pdf/CommunicationSawadogo.pdf
14 Pr. Alexis Ngantchou, Le Système
Comptable OHADA: « Une réconciliation des
modèles européen continental et anglo-saxon?»,
Université de Douala (Cameroun), page 19
15 Béatrice TOUCHELAY «
à l'origine du plan comptable français des
années 1930 aux années 1960, la volonté de contrôle
d'un état dirigiste ? » page 1, ).[consulté le
20/04/2014] [en ligne]
http://www.insee.fr/fr/insee-statistique-publique/colloques/jhs/pdf2006/texte
touchelay.pdf
6
comptables (ANC) qui est l'instance normalisatrice de la
comptabilité française depuis sa création en remplacement
du conseil national de la comptabilité et du comité de
règlementation comptable en 200916. Le plan comptable
actuellement appliqué dans le pays est celui relatif au Règlement
n°99-03 du 29 avril 1999 du Comité de la réglementation
comptable, bien que celui-ci ait fait l'objet de plusieurs modifications
successives.17
Bien qu'initialement destiné à un usage à
titre national, le système de normalisation français a fortement
inspiré de nombreux pays tel que la Roumanie qui procède à
la reprise du plan comptable général français dans le
cadre de mis en oeuvre de leur référentiel de normalisation
comptable.18 En claire, l'application du plan comptable
générale dépasse les frontières du territoire
Français.
Cependant, face à l'influence de la mondialisation
caractérisé par l'internationalisation des échanges,
certains penseurs tels GELARD (2005) estiment que la «
comptabilité, ne peut maintenir sa spécificité
franco-française car la mondialisation appelle un langage comptable
commun»19.
Ainsi, dès le 1er janvier 2005, la France
ainsi que l'union européenne procèdent à l'application des
normes internationales IAS/IFRS20 pour les comptes consolidés
des sociétés cotées en bourse et ce, conformément
à l'article 4 du règlement CE n° 1606/2002 du parlement
européen et du conseil du 19 juillet 2002 sur l'application des normes
comptables internationales de la commission européenne21.
Cependant, la recrudescence des scandales financiers durant
ces dernières décennies, en l'occurrence les scandales d'ENRON
(2001) et WORLDCOM (2002) marqués par la diffusion d'états
financiers biaisés ont ébranlé la confiance des
investisseurs sur les places financières
16 L'ANC est né de l'ordonnance n°
2009-79 du 22 janvier 2009 créant l'Autorité des normes
comptables, version consolidé au 23 février 2009, [en
ligne]
http://www.focusifrs.com/content/view/full/4196
17 plan comptable général
français page1
18 Djamel KHOUATAR, « la
normalisation comptable, entre modèle anglo-saxon et modèle
continental : le cas de la roumanie, pays en transition vers l'économie
de marché », Université jean Moulin de Lyon
19 GELARD (2005) cité par Samirah B. DEMARIA
« Vers une dynamique de la convention « coût
historique » sous l'effet de l'application des normes comptables IAS/IFRS
? » page2
20 Les normalisation comptable internationale est
constitué d'un ensemble de normes portant initialement l'appellation de
« IAS » (International Acconting Standard) et qui deviennent par la
suite « IFRS » (international Financial Reporting standard)
21 règlement (CE) no1606/2002 du parlement
européen et du conseil du 19 juillet 2002 sur l'application des normes
comptables internationales : Article 4 intitulé Comptes
consolidés des sociétés qui font appel public à
l'épargne « Pour chaque exercice commençant le
1er janvier 2005 ou après cette date, les
sociétés régies par le droit national d'un État
membre sont tenues de préparer leurs comptes consolidés
conformément aux normes comptables internationales adoptées dans
le cadre de la procédure prévue à l'article 6, paragraphe
2, si, à la date de clôture de leur bilan, leurs titres sont admis
à la négociation sur le marché réglementé
d'un État membre au sens, de l'article 1er, point 13, de la
directive 93/22/CEE du Conseil du 10 mai 1993 concernant les services
d'investissement dans le domaine des valeurs mobilières ».
7
internationales et relancé le débat sur la
nécessité de transmission de l'information comptable et
financière suivant un langage commun.
Ainsi, sous l'égide de l'union européenne qui
assure l'application des IAS/IFRS depuis 2005, l'on assiste à
l'émergence d'une volonté internationale des états
à assurer la convergence de leurs systèmes de normalisation
comptable interne, vers une normalisation conforme aux normes internationales
IAS/IFRS.
Elaborées par un organisme privé qui se veut
indépendant de toute influence étatique, en l'occurrence
l'international accounting standards board (IASB), les normes internationales
IAS/IFRS apportent une réponse concrète aux attendes des
utilisateurs surtout en ce qui concerne le rétablissement de la
confiance sur les marchés financiers. Ainsi, les investisseurs, acteurs
essentiels de l'économie de marché sont perçus comme
étant les utilisateurs privilégiés dans des normes
IAS/IFRS.
Les pays de l'OHADA, conscient des enjeux de
développement qui s'imposent au continent africain, s'intègrent
aussi dans cette volonté d'harmonisation.
En effet, le développement économique du
continent requiert l'intégration de l'Afrique dans la dynamique de
mondialisation et de son corolaire qu'est l'ouverture des marchés
financiers du continent aux capitaux internationaux.
Dès lors il s'avère nécessaire que la
confiance des acteurs soit aussi assurée sur les places
financières africaines : l'application du langage international
comptable et financier commun IAS/IFRS est donc inéluctable.
Cependant, des questions relatives aux
spécificités du contexte économique et socio-culturel du
continent africain laissent planer le doute quant aux enjeux d'un tel
projet.
En effet, le tissu économique africain est
essentiellement constitué de PME (petites et moyennes entreprises) et
des TPE (très petites entreprises) contrairement au contexte
économique européen caractérisé par la
présence de grandes entreprises.
De plus, les aspirations au panafricanisme22 des
états africains qui prévoient depuis l'adoption récente du
SYSCOHADA une harmonisation au préalable des comptabilités
africaines par
22 Le mouvement
panafricaniste au vingtième siècle, CONFERENCE DES
INTELLECTUELS D'AFRIQUE ET DE LA DIASPORA ORGANISEE PAR L'UNION AFRICAINE,
Dakar, 7 - 9 Octobre 2004 Le panafricanisme est «l'expression de la
solidarité entre les peuples africains et d'origine africaine et en tant
que volonté d'assurer la liberté du continent africain et son
développement à l'égal des autres parties du monde »
P.4
8
l'application à l'échelle continentale du
référentiel comptable de l'OHADA, ne favorise pas le passage aux
normes internationales IAS/IFRS. En effet, depuis sa création, l'OHADA
se veut être une organisation panafricaine assurant l'intégration
régionale et continentale.
Tout au long de notre étude, il sera question
essentiellement de traiter des enjeux liés à la
convergence des normes comptables de l'OHADA et des normes françaises
vers les normes internationales IAS/IFRS.
Afin de juger au mieux des enjeux du projet de convergence
international des comptabilités vers les normes IAS/IFRS, les acteurs
économiques se doivent au préalable de comprendre le
fonctionnement des systèmes de normalisation comptable. Dans le cadre de
cette étude, il s'agit du système comptable de l'OHADA, celui de
la France ainsi que des normes internationales IAS/IFRS (Partie I). Suite
à cela il convient d'identifier les points de convergence et de
divergence existants déjà entre ces différents
systèmes de normalisation (PARTIE II) afin d'appréhender au mieux
les efforts qui seront nécessaires dans le cadre de l'harmonisation de
ces systèmes de normalisation. Enfin ayant pris connaissance de ces
similitudes et disparités existants entre ces normes, l'on pourra
raisonnablement discuter des enjeux liés à l'harmonisation
(Partie III).
PREMIERE PARTIE:
PRESENTATION DU SYSTEME COMPTABLE DE L'OHADA :
SYSCOHADA,
DES NORMES FRANÇAISES ET
INTERNATIONALES
IAS/IFRS
9
10
Introduction de la partie
La tenue de la comptabilité requiert la mise en place
et le respect d'un ensemble de règles comptables définies par un
référentiel comptable précis auquel se soumettent
l'ensemble des utilisateurs.
Les pays d'Afrique de l'ouest regroupé au sein de
l'union monétaire ouest africaines et l'Afrique centrale, dans l'optique
d'assurer la cohérence des documents comptables dans l'ensemble des pays
qui la composent et qui partagent la même culture ainsi que la même
réalité économique a opté à l'adoption du
système comptable de l'OHADA : le syscohada.
En France, le plan comptable général fourni
l'ensemble des règles relatives à la tenue de
comptabilité.
S'intégrant dans une vision favorable à la
mondialisation et à l'internationalisation des échanges, l'union
européenne a introduit l'application des normes internationales
IAS/IFRS. Il est prévu une convergence internationale de ces normes afin
d'assurer une présentation des documents comptables et
financières suivant un langage commun, permettant d'assurer le
rétablissement de la confiance tant recherchée sur les places
financières internationales.
Tout au long de cette partie, nous présenterons tout
d'abord dans le chapitre introductif l'OHADA et son système de
normalisation comptable (SYSCOHADA), ensuite le second chapitre de cette partie
sera consacré au système de normalisation comptable
français. Enfin nous présenterons le dernier chapitre le
système de normalisation comptable international IAS/IFRS.
Chapitre I :
L'ESPACE OHADA ET LE SYTEME DE
NORMALISATION COMPTABLE DE
L'OHADA (SYSCOHADA)
11
L'OHADA, Organisation pour l'Harmonisation du Droit des
affaires en Afrique est née de la signature du traité relatif
à l'harmonisation du droit des affaires en Afrique le 17 octobre 1993
à Port Louis. Ce traité fut révisé à
Québec au Canada le 17 octobre 2008.23
Le traité relatif à l'harmonisation du droit des
affaires en Afrique rassemble l'ensemble des pays de l'espace économique
et monétaire ouest africain (UEMOA) utilisant en commun le Franc CFA
comme monnaie ainsi que les pays de l'espace économique des états
d'Afrique centrale (CEEAC).
Ce traité est ouvert à l'adhésion directe
de tout état membre de l'Union Africaine Notons que les états non
membres de l'union africaine peuvent aussi y adhérer ainsi que de tout
état non membre de l'UA invité à y adhérer du
commun accord des parties déjà membres.24.
Au-delà des frontières sous régionales et
régionale, l'OHADA se veut être une organisation à
d'intégration africaine à l'échelle continentale.
Afin de cerner au mieux la portée de cette
organisation, il convient de s'informer sur les institutions et actes uniformes
qui la qui la constituent (A) ensuite il sera question d'apprécier
comment ceux-ci oeuvrent à la mise en place d'une normalisation
comptable au sein de l'organisation (B).
23 Le site officiel de
l'OHADA, section « présentation de l'OHADA » [consulté
le 03 décembre 2013]
http://www.ohada.org/lohada.html
24 Le site officiel de
l'OHADA, section « présentation de l'OHADA » [consulté
le 03 décembre 2013]
http://www.ohada.org/lohada.html
12
A- LES INSTITUTIONS ET ACTES UNIFORMES
DE L'OHADA
Le fonctionnement de l'OHADA est établi autour
d'institutions essentielles qui veillent à la bonne marche de
l'organisation. Ainsi ces institutions assurent l'application des actes
uniformes de l'OHADA qui mettent à la disposition des états
membres tout un ensemble de règles de droit communes.
I- LES INSTITUTIONS DE L'OHADA
L'Organisation pour l'harmonisation du droit des affaires en
Afrique est régie par quatre (04) institutions essentielles.
1- Le conseil des ministres des finances et de la
justice
Conformément aux dispositions prévues par
l'article 27 du traité relatif à l'harmonisation du droit des
affaires en Afrique, « le conseil des ministres est constitué
du ministre de la justice et celui des finances de chacun des pays membres
»25.
De plus, la présidence de cette institution est
assurée successivement par les états membres : de l'organisation
durant un mandat d'une année 26.
2- La cour commune de justice et d'arbitrage
Les dispositions relatives à la constitution de la cour
commune de justice et d'arbitrage sont
données par l'article 31 du traité relatif à
l'harmonisation du droit des affaires en Afrique.
Selon l'article 31 du traité relatif à
l'harmonisation du droit des affaires en Afrique, la cour commune de justice et
d'arbitrage est composée de sept juges élus parmi les
ressortissants des états membres de l'OHADA. Le mandat prévu pour
la cour est de 07 ans renouvelable une seule
25 Article 27 du « traité relatif
à l'harmonisation du droit des affaires en Afrique »
Publié dans le Journal Officiel n° 4 du 01/11/1997 [en ligne]
disponible sur
http://www.ohada.com/?referer=aHR0cDovL3d3dy5vaGFkYS5jb20vZG93bmxvYWQvdGV4dGUvdHJhaXRlLnB
kZg== [consulté le 25 novembre 2013]
26 Article 27 du « traité relatif
à l'harmonisation du droit des affaires en Afrique »
Publié dans le Journal Officiel n° 4 du 01/11/1997 [en ligne]
disponible sur
http://www.ohada.com/?referer=aHR0cDovL3d3dy5vaGFkYS5jb20vZG93bmxvYWQvdGV4dGUvdHJhaXRlLnB
kZg== [consulté le 25 novembre 2013]
13
fois. Toujours selon l'article 31 du traité les sept
(07) membres de la cour doivent être de nationalité
différente.27
3- Le secrétariat permanent
Les dispositions relatives à cette institution sont
transmises par l'article 40 du traité relatif à
l'harmonisation du droit des affaires en Afrique. Le
secrétariat permanent est dirigé par le secrétaire
permanent. Celui-ci est nommé par le Conseil des ministres pour un
mandat de quatre ans renouvelables une fois. Il nomme ses collaborateurs
suivant les critères de recrutement défini par le conseil des
ministres28
4- L'école nationale supérieure de la
magistrature
Comme mentionné par l'article 41 du traité relatif
à l'harmonisation du droit des affaires en
Afrique, l'école supérieure de la magistrature
est une « institution ayant pour vocation la formation et le
perfectionnement des magistrats et auxiliaires de justice des états
membres de l'OHADA ». Notons que le directeur de l'école
nationale supérieur de la magistrature est nommé par le conseil
de ministres.29
27 L'article 31 du traité
relatif à l'harmonisation du droit des affaires Afrique, publié
dans le journal officiel du 01/11/1997 stipule que : « La Cour Commune
de Justice et d'Arbitrage est composée de sept juges élus pour
sept ans renouvelables une fois, parmi les ressortissants des états
parties [...] La Cour est renouvelée par septième chaque
année. La Cour ne peut comprendre plus d'un ressortissant du même
Etat ».
28 Article 40 du traité relatif
à l'harmonisation du droit des affaires en Afrique Op.
Cité « La Cour est renouvelée par septième chaque
année. La Cour ne peut comprendre plus d'un ressortissant du même
Etat ». publié dans le journal officiel n°4 du
01/11/1997
29 Article 41 du traité
relatif à l'harmonisation du droit des affaires en Afrique Op.
Cité «Il est institué une Ecole régionale
supérieure de la Magistrature qui concourt à la formation et au
perfectionnement des magistrats et des auxiliaires de justice des Etats
Parties. Le Directeur de l'Ecole est nommé par le Conseil des ministre
» journal officiel n°4 du 01/11/1997
Etats membres de l'OHADA
Le Conseil des ministres de finance et de justice
Cour commune de justice et d'arbitrage
Secrétaire permanent
Directeur Ecole supérieur de la magistrature
14
Schéma1 : Organigramme des institutions de
l'OHADA
II- LES ACTES UNIFORMES DE L'OHADA
Le droit comptable de l'OHADA est régi par des actes
uniformes qui traitent de sujets particuliers non évoqué par le
traité relatif à l'harmonisation du droit des affaires en
Afrique.
1- Les actes uniformes de l'OAHADA L'OHADA regroupe 8 actes
uniformes à savoir :
- « L'acte uniforme relatif au droit commercial
général , ·
- L'acte uniforme relatif au droit des sociétés
commerciales et du groupement d'intérêt
économique , ·
- L'acte uniforme portant organisation des suretés
, ·
- L'acte uniforme portant organisation des procédures
simplifiées de recouvrement et
des voient d'exécution , ·
- L'acte uniforme portant organisation des procédures
collectives d'apurement du passif
- L'acte uniforme relatif à droit de l'arbitrage
, ·
- L'acte uniforme relatif aux contrats de transport de
marchandises par route , ·
- L'acte uniforme relatif au droit des sociétés
coopératives , ·
15
- L'acte uniforme portant organisation et harmonisation de
la comptabilité des entreprises ».30
2- L'acte uniforme portant organisation et harmonisation de
la comptabilité des entreprises : convergence vers une normalisation
comptable africaine
Le système de normalisation comptable de l'espace OHADA
: le SYSCOHADA, est né de l'adoption le 24 Mars 200031 de
l'acte uniforme portant harmonisation de la comptabilité des
états membre de l'OAHADA, il est mis en application depuis le 01 janvier
2001 pour les comptes personnels des entreprises et le 01 janvier 2002 pour les
comptes consolidés et les comptes combinés.32
Cet acte uniforme établi l'ensemble des règles
encadrant la profession comptable et tenue de la comptabilité dans
l'espace OHADA ainsi que la présentation des états financiers
dans la région. Cet acte uniforme marque la concrétisation de la
volonté de convergence des comptabilités des états membre
de l'OHADA.
Graphique 1 : Cartographie des pays membre de l'espace
OHADA33
30 Site officiel de l'OHADA, section «
actes uniformes » [consulté le 04 décembre
2013]
http://www.ohada.org/actes-uniformes.html
31 Site officiel de l'OHADA
http://www.ohada.org/actes-uniformes.html
[consulté le 04 décembre 2013]
32 Site officiel de l'OHADA, section « acte
uniformes » [consulté le 04 décembre 2013]
http://www.ohada.org/actes-uniformes.html
33 Cartographie tiré du « blog du
Business en Afrique »
http://business-en-afrique.net/comprendre-l-espace-ohada/
16
B- LE SYSTEME COMPTABLE DE L'OHADA : LE
SYSCOHADA
Comme mentionné dans le chapitre 7 des terminologies de
l'acte uniforme de l'OHADA portant harmonisation de la comptabilité des
états « La normalisation comptable a pour objet de
définir les principes, méthodes et règles dans le but
d'harmoniser les pratiques comptables et d'assurer la comparaison des
informations comptables dans le temps et dans l'espace ». Ainsi, la
mise en oeuvre d'un système normalisation comptable unique au sein de
l'OHADA assure la convergence des règles et méthodes comptables
préalablement appliquées dans chacun des états membres
vers une présentation comptable et financière commune, assurant
la comparaison de l'information comptable dans l'espace OHADA
La volonté de convergence des comptabilités des
états membres de l'OHADA s'est concrétisée par la
signature de l'acte uniforme portant organisation et harmonisation l de la
comptabilité des entreprises. Cette signature marquera ainsi la
naissance du Système de normalisation comptable appliqué en
commun par l'ensemble des pays membre de l'espace OHADA : le système
comptable de l'OHADA (SYSCOHADA).
I- OBJECTIFS, UTILISATEURS ET PRINCIPES GENERAUX
DU SYSCOHADA
L'acte uniforme de l'OHADA portant organisation et
harmonisation de la comptabilité des entreprise représente le
cadre conceptuel de la normalisation comptable de l'OHADA. Celui-ci
énonce les principes comptable qui du syscohada, définis les
objectifs ainsi que les destinataires des normes établies.
1- Objectifs et utilisateurs 1-1. Objectifs
Le Système comptable de l'OHADA (Syscohada) a
été conçu en tenant compte des différentes
réalités ainsi que du contexte économique et
socio-culturel africain. Ainsi celui-ci présente les objectifs suivants
:
« l'harmonisation des pratiques comptables dans la
région,
17
l'alimentation d'une Centrale des Bilans en informations
comptables et financières
pertinentes,
L'élargissement du champ d'application de la
comptabilité d'entreprise
L'unicité et une plus grande fiabilité des
comptes des entreprises,
L'application des normes et principes comptables admis au
plan international »34.
Les objectifs du syscohada traduisent clairement la
volonté des états membre de l'OHADA à assurer une
harmonisation de leur comptabilité et promouvoir une application
africaine et international du syscohada.
Le SYSCOHADA est dans une certaine mesure l'une des
concrétisations du panafricanisme qui est un mouvement politique,
économique et social prôné par les dirigeants africains. Le
panafricanisme vise une solidarité des états et du peuple
africain par une convergence de leurs actions, et leurs méthodes. A son
aboutissement, ce mouvement vise un état unique d'Afrique regroupant
l'ensemble des pays africains avec un pouvoir politique unique, un droit
commun, une normalisation comptable unique et une monnaie unique etc.
1-2. Utilisateurs
L'OHADA distingue 07 utilisateurs des états financiers
regroupant à la fois des utilisateurs d'ordre internes et externes aux
entreprises. Il s'agit de :
> « L'entreprise elle-même
> Les partenaires commerciaux que sont les clients et
fournisseurs
> Les partenaires financiers que sont les
Associés, les prêteurs à travers la bourse des valeurs, les
banques primaires, la Banque Centrale ;
> Le personnel,
> L'Etat au titre de l'Administration Fiscale, de la
Statistique Nationale et des structures impliquées dans la conception de
la politique économique et budgétaire, des tribunaux pour la
publicité des comptes
34 Rémy Emmanuel NGUE et Thomas AZANDOSSESSI,
«Etat financier et système du droit comptable OHADA»,
colloque de formation des experts du conseil permanent de la
comptabilité du Congo sur le droit OHADA, organisé par
l'école régionale supérieure de la magistrature, Congo
page4. [En ligne]
http://biblio.ohada.org/greenstone/collect/dohada/index/assoc/HASHb3d3.dir/formation-experts-cpc-rdc-comu-azandossessi-ngue-etats-financiers-droit-comptable-ohada.pdf
[consulté le 20 janvier 2014]
18
> La Centrale des Bilans,
> Les autres partenaires hors région de
l'entreprise (exemples FMI, Banque Mondiale, institutions internationales)
»35 .
Contrairement aux modèles anglo-saxon
prôné par les états unis à travers les normes
US-GAAP qui identifient les investisseurs comme utilisateurs
privilégiés des états financiers, le système de
normalisation comptable de l'OHADA s'intègre dans vision du
modèle d'Europe continental qui « donne à la norme
comptable l'objectif de répondre au mieux aux besoins d'information de
tous les agents d'une économie marchande dont le centre est la libre
entreprise »36
2- Les Principes comptables du SYSCOHADA
Le Système comptable de l'OHADA retient 8 principes
comptables oeuvrant tous à refléter une image fidèle de
l'entreprise. Le cadre conceptuel de l'OHADA prévoit une explication
succincte et claire de chacun des principes retenus par le SYSCOHADA.
Présentons chacun de ces principes conformément au cadre
conceptuel du SYSCOHADA.
2-1 Le principe de prudence
Le principe de prudence est évoqué par les
articles 3 et 6 de l'acte uniforme portant harmonisation de la
comptabilité des entreprises (AUOHC par la suite). Tel que défini
par le chapitre 7 des terminologies de l'AUOHC, « La prudence est
l'appréciation raisonnable des faits afin d'éviter le risque de
transfert, sur l'avenir, d'incertitudes présentes susceptibles de grever
le patrimoine et les résultats de l'entreprise. La règle de la
prudence est destinée à protéger les utilisateurs externes
des états financiers et les dirigeants contre les illusions qui
pourraient résulter d'une image non prudente ou trop flatteuse de
l'entreprise.». 37
35 Rémy Emmanuel NGUE et Thomas AZANDOSSESSI,
«Etat financier et système du droit comptable OHADA»,
colloque de formation des experts du conseil permanent de la
comptabilité du Congo sur le droit OHADA, organisé par
l'école régionale supérieure de la magistrature, Congo
page5 Op. cité . [en ligne]
http://biblio.ohada.org/greenstone/collect/dohada/index/assoc/HASHb3d3.dir/formation-experts-cpc-rdc-comu-azandossessi-ngue-etats-financiers-droit-comptable-ohada.pdf
36 Patrick PINTAUX, «Le
système comptable ouest-africain (Syscoa). L'intégration
économique par la comptabilité »,
publié dans TERTIAIRE N° 104 / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2002, page
48 [en ligne]
http://www.newafrika.org/IMG/pdf/syscoaintegrationeconomique.pdf
37 Acte uniforme portant organisation et
harmonisation de la comptabilité des entreprises sises dans les
états parties au traité relatif à l'harmonisation du droit
des affaires en Afrique. Chapitre 7 « Terminologies », p685
[en ligne]
http://www.ohada.com/actes-uniformes/693/acte-uniforme-portant-organhttp://www.fichier-pdf.fr/2012/09/21/droit-comptable-4/preview/page/1/
19
2-2. Le principe de permanence des méthodes
L'article 40 de l'acte uniforme de l'OHADA portant
harmonisation de la comptabilité des entreprise stipule que : «
La cohérence des informations comptables au cours des
périodes successives implique la permanence dans l'application des
règles et procédures». Il convient donc pour toute
entreprise d'assurer la continuité des méthodes utilisées
par celle-ci, sauf si éventuellement le changement de méthode
devrait permette de refléter au mieux l'image fidèle de
l'entreprise ainsi que de sa situation financière.
2-3 Le principe de spécialisation des exercices
Tel qu'énoncé dans L'article 59 de l'AUHOC :
« résultat de chaque exercice est indépendant de celui
qui le précède et de celui qui le suit ; pour sa
détermination, il convient de lui rattacher et de lui imputer tous les
événements et toutes les opération ». Il
s'avère donc claire que pour une période donnée, la
détermination du résultat requiert la prise en compte que des
flux, opérations et évènements rattachés à
la période.
2-4 Le principe de continuité de l'exploitation
Le principe de continuité de l'exploitation de
l'entreprise est mentionné par l'article 39 de l'AUOHC. Suivant ce
principe, l'entreprise établi ses états financiers
conformément à une l'hypothèse optimiste de
continuité de son activité d'exploitation et non selon une
hypothèse pessimiste de cessation d'activités.38
2-5 Le principe du Cout Historique
Conformément à l'article 35 de l'AUOHC
« La méthode d'évaluation des éléments
inscrits en comptabilité est fondée sur la convention du
coût historique f...]». Toujours selon le cadre conceptuel du
SYSCOHADA, « ce principe repose sur l'hypothèse
théorique de stabilité de la
38 Acte uniforme portant
organisation et harmonisation de la comptabilité des entreprises sises
dans les états parties au traité relatif à l'harmonisation
du droit des affaires en Afrique. Article 39, p685
http://www.ohada.com/actes-uniformes/693/acte-uniforme-portant-organhttp://www.fichier-pdf.fr/2012/09/21/droit-comptable-4/preview/page/1/
[consulté le 05/01/2013]
20
valeur de la monnaie dans le temps (nominalisme
monétaire). En raison de ce principe les biens entrent dans le
patrimoine de l'entreprise pour une valeur qui est conservée dans les
états financiers même si en réalité il y a des
variations de cours observée dans le temps ».39
2-6 Le principe de transparence
Le principe de transparence tiens a assuré la
sincérité des états financiers. En effet, les états
financiers établis suivant la normalisation comptable de l'OHADA se
veulent réguliers, sincère et respectueuse des règles
légales en vigueurs et ce, dans l'optique de refléter une image
fidèle de l'entreprise.
Ce principe est mis en évidence par les articles 6, 8,
9,10 et 11 de l'acte uniforme de l'OHADA portant harmonisation de la
comptabilité des entreprises dans l'espace OHADA.
2-7 Le principe de l'intangibilité du bilan
Le principe d'intangibilité du bilan requiert que le
bilan de clôture d'un exercice corresponde au bilan de clôture de
l'exercice qui le suit. Le cadre conceptuel du SYSCOHADA fait
référence à ce principe à travers l'article 34 de
l'acte uniforme portant harmonisation de la comptabilité des
entreprises.
2-8 Le principe d'importance significative
Selon le principe d'importance significative, sont contraint
à la description dans les états financiers l'ensemble des
éléments susceptible de modifier ou influencer les
décisions des utilisateurs des états financiers. Les
prescriptions inhérentes à ce principe sont énoncés
dans l'article 33 de l'acte uniforme de l'OHADA portant harmonisation de la
comptabilité des entreprises.
39 Rémy Emmanuel NGUE et Thomas AZANDOSSESSI,
«Etat financier et système du droit comptable OHADA»,
colloque de formation des experts du conseil permanent de la
comptabilité du Congo sur le droit OHADA, organisé par
l'école régionale supérieure de la magistrature, Congo Op.
cité page7. [En ligne]
http://biblio.ohada.org/greenstone/collect/dohada/index/assoc/HASHb3d3.dir/formation-experts-cpc-rdc-comu-azandossessi-ngue-etats-financiers-droit-comptable-ohada.pdf
[consulté le 20 janvier 2014]
21
2-9 L'application du principe anglo-saxon de la
prééminence de la réalité sur l'apparence
juridique
Ce principe n'est pas retenu par le cadre conceptuel du
SYSCOHADA. Toutefois, son application est recommandée dans certains cas
bien identifiés tel que le crédit-bail, les concessions le
personnel intérimaire et les effets escomptés non
échus.40
II- LES ETATS FINANCIERS ANNUELS
Généralement établis au terme de chaque
exercice comptable, les états financiers sont des documents
témoignant de la situation de l'entreprise. Ils constituent de ce fait
un dispositif d'aide à la prise de décision pour les
destinataires auxquels ils sont établis. Au vu de l'importance de ces
documents, ceux-ci doivent être établis suivant des règles
précises, prévues par le système de normalisation
comptable en place. Le SYSCOHADA distingue plusieurs systèmes de
présentation des états suivant des critères relatifs aux
entreprises (1), chaque système procédant à une
présentation différente des états financiers (2)
1- Les systèmes de présentation des
états financiers
Le système comptable de l'OHADA (SYSCOHADA), dans
l'optique de présenter une image sincère et fidèle de
l'entreprise identifie trois (03) grands système comptable de
présentation des états financiers à savoir :
- le système normal,
- le système allégé,
- le système minimal de trésorerie.
Le système normal et le système
allégé sont fondés sur l'enregistrement des
opérations « dès la naissance ou l'extinction d'une
créance ou d'une dette de l'entreprise »41, le
système minimal
40 Rémy Emmanuel NGUE et Thomas AZANDOSSESSI,
«Etat financier et système du droit comptable OHADA»,
colloque de formation des experts du conseil permanent de la
comptabilité du Congo sur le droit OHADA, organisé par
l'école régionale supérieure de la magistrature, Congo Op.
Cité page8.
41 Acte uniforme portant organisation
et harmonisation de la comptabilité des entreprises sises dans les
états parties au traité relatif à l'harmonisation du droit
des affaires en Afrique, p728
http://www.fichier-pdf.fr/2012/09/21/droit-comptable-4/preview/page/1/
22
de trésorerie est quant à lui fondé sur
« les mouvements de trésorerie : les encaissements et
décaissements » 42. Le mode de présentation
des états financiers diffère selon le système
appliqué par l'entreprise.
1-1 Le système allégé
Conformément à l'article 11 de l'AUOHC, le
système allégé est applicable aux PME dont le chiffre
d'affaire est inférieur à 100.000.000FCFA.
L'article 27 du cadre conceptuel du SYSCOHADA stipule
clairement que « le Système allégé comporte
l'établissement du Bilan, du Compte de résultat de l'exercice et
de l'Etat annexé, simplifiés dans les conditions définies
par le Système comptable OHADA ».
1-2 Le système minimal de trésorerie
Ce système est adapté aux très petites
entreprises43.
Pour être éligible au système minimal de
trésorerie, le chiffre d'affaires de l'entreprise doit atteindre les
seuils de chiffre d'affaires ci-dessous définis par l'article 13 de
l'AUOHC :
- « Pour les entreprises de négoce, trente
(30) millions de FCFA ;
- vingt (20) millions de F CFA pour les entreprises
artisanales et assimilées, - dix (10) millions de F CF A pour
les entreprises de services ».
Comme l'indique l'article 28 du cadre conceptuel du SYSCOHADA,
ce système requiert la présentation d'un état des recettes
et dépenses réalisés par l'entreprise, permettant ainsi de
dégagé le résultat réalisé par l'entreprise
au cours de l'exercice44.
42 Acte uniforme portant organisation et
harmonisation de la comptabilité des entreprises, Chapitre IX
Section1 « Principes du système minimal de
trésorerie ». Op.cité Page 728
43 Acte uniforme portant organisation et harmonisation
de la comptabilité des entreprises, article 13 Page 6
44 Article 28 de l'acte
uniforme portant organisation et harmonisation de la comptabilité des
entreprises « Le Système minimal de trésorerie
visé à l'article 13 ci-dessus repose sur l'établissement
d'un état des recettes et des dépenses dégageant le
résultat de l'exercice (recette nette ou perte nette), dressé
à partir de la comptabilité de· trésorerie que
doivent tenir les entreprises relevant de ce système conformément
à l'article 21 ci-dessus. La conception du Système minimal de
trésorerie permet de tenir compte, dans le calcul du résultat et
dans l'établissement de la situation patrimoniale, des
éléments suivants, lorsqu'ils sont significatifs: la variation
des stocks ; la variation des créances et des dettes commerciales ; la
variation des équipements et des emprunts enfin, la variation du capital
apporté. ». P14 [en ligne]
http://www.ohada.com/actes-uniformes/693/acte-uniforme-portant-organisation-et-harmonisation-des-comptabilites-des-entreprises.html
23
1-3 Le système normal
Ce Système s'applique aux entreprises ne remplissant
pas les conditions d'application du système allégé et du
système minimal de trésorerie.
Ainsi comme l'indique l'article 26 de l'AUOHC, dans le
système normal, «les états financiers complet sont
constitués du Bilan, du compte de résultat, du tableau financier
et de l'état annexé. Dans ce système, l'entreprise peut
présenter un état supplémentaire
statistique».
2- Les éléments constitutifs des états
financiers
Conformément à l'article 8 de l'AUOHC un jet
complet d'états financiers annuel dans le système comptable de
l'OHADA est constitué de 4 éléments clés que sont :
le bilan faisant ressortir à la fois les éléments du
passif et de l'actif de l'entreprise, le compte de résultat identifiant
les produits ainsi que charges de l'entreprise, le tableau financier des
emplois et ressources ainsi que l'état annexé.45
Ces états financiers mentionnent à la fois les
informations inhérente à l'exercice en cours et celles de
l'exercice précédent. Notons aussi que dans la
présentation des états financiers du syscohada, la
priorité est accordée à « l'analyse par
activité de l'entreprise transversalement à l'approche plus ou
moins classique portant l'accent sur les éléments du patrimoine
de l'entreprise ». 46
2-1 Le Bilan
Le bilan est le 1er élément
constitutif des états financiers. Il présente la situation
financière d'une entreprise à une date donnée. Le bilan,
dans sa présentation « décrit séparément
les actifs et passifs de l'entreprise, et fait apparaitre
séparément les capitaux propres».47
45 Article 8 de l'Acte uniforme
portant organisation et harmonisation de la comptabilité des entreprises
sises dans les états parties au traité relatif à
l'harmonisation du droit des affaires en Afrique : « Les états
financiers annuels comprennent le Bilan, le Compte de résultat, le
Tableau financier des ressources et des emplois, ainsi que l'État
annexé. Ils forment un tout indissociable et décrivent de
façon régulière et sincère les
événements, opérations et situations de l'exercice pour
donner une image fidèle du patrimoine, de la situation financière
et du résultat de l'entreprise [...]»
46 Rémy Emmanuel NGUE et Thomas AZANDOSSESSI,
«Etat financier et système du droit comptable OHADA»,
colloque de formation des experts du conseil permanent de la
comptabilité du Congo sur le droit OHADA, organisé par
l'école régionale supérieure de la magistrature, Congo Op.
cité page10.
47 Article 29 de l'Acte uniforme
portant organisation et harmonisation de la comptabilité des entreprises
sises dans les états parties au traité relatif à
l'harmonisation du droit des affaires en Afrique
24
Selon l'article 30 de l'AUOHC, « Le Bilan de
l'exercice fait apparaître de façon distincte, à l'actif :
l'actif immobilisé, l'actif d'exploitation attaché aux
activités ordinaires, l'actif hors activités ordinaires et
l'actif de trésorerie ; au passif : les capitaux propres et ressources
assimilées, les dettes financières, le passif d'exploitation
attaché aux activités ordinaires, le passif hors activités
ordinaires et le passif de trésorerie. »
Le Bilan dans le système OHADA est donc ainsi
constitué de 03 grandes masses autant à l'actif qu'au passif. Il
s'agit en effet :
Actif Passif
Actif Immobilisé Actif circulant Trésorerie
Actif
|
Ressources Durables Passif Circulant Trésorerie Passif
|
Tableau 1 : Présentation simplifiée du bilan
selon le SYSCOHADA
2-2 Le compte de résultat
La comptabilité en OHADA procède à
l'application d'une logique de gestion économique. En effet, celle-ci
privilégie une comptabilité d'engagement qui enregistre une
opération des que celle-ci a lieu contrairement à la
comptabilité de trésorerie qui prévoit l'enregistrement
des opérations lors de l'encaissement et/ou du décaissement des
flux monétaires induits par ces opérations.48
Comme le stipule l'article 31 de l'AUOHC, « le Compte
de résultat de l'exercice doit faire apparaître les produits et
les charges, distingués selon qu'ils concernent les opérations
d'exploitation attachées aux activités ordinaires, les
opérations financières, faisant ainsi ressortir un
résultat récurrent de l'entreprise et d'un autre coté les
opérations hors activités ordinaires
[...J»49
Les soldes intermédiaires de gestion d'une entreprise
sont des grandeurs comptables permettant d'identifier les différentes
étapes successives ayant permis à l'entreprise de
dégager
48 Rémy Emmanuel NGUE et Thomas AZANDOSSESSI,
«Etat financier et système du droit comptable OHADA»,
colloque de formation des experts du conseil permanent de la
comptabilité du Congo sur le droit OHADA, organisé par
l'école régionale supérieure de la magistrature, Congo Op.
cité page10
49 Acte uniforme portant organisation et harmonisation des
comptabilités des entreprises sises dans les états parties du
traité relatif à l'harmonisation du droit des affaires en
Afrique, Chapitre III des états financiers annuels, Article
24 Page 14
25
le résultat présenté dans les
états financiers. Ils permettent aussi de mettre en évidence
le
comportement économique de l'entreprise. 50
Ces différents soldes intermédiaires de gestion
présentés par le compte de résultat. Il s'agit :
- Des Marges brutes
- La valeur ajoutée ;
- L'Excédent brut d'exploitation (EBE) ;
- Le Résultat d'exploitation ;
- Le résultat financier ;
- Le résultat des activités ordinaires
- Le résultat hors activités ordinaires
- Le résultat net
Notons toutefois que, que si une entreprise est soumise au
système comptable allégé, celle-ci
est tenue de présenter dans ses soldes
intermédiaires de gestion uniquement : la valeur ajoutée,
ensuite le résultat d'exploitation, viens après le
résultat des activités ordinaires et enfin le
résultat net.51
2-3 Le tableau financier des ressources et emplois
(TAFIRE)
Comme clairement énoncé dans l'article 32 de
l'acte uniforme de l'OHADA portant organisation et harmonisation de la
comptabilité des entreprises le tableau financier des ressources et
emplois (TAFIRE) est : « un état financier de synthèse
faisant partie des états financiers annuels. Il retrace les flux de
ressources et les flux d'emplois de l'exercice. Le TAFIRE fait
apparaître, pour l'exercice, les flux d'investissement et de financement,
les autres emplois et ressources financiers et la variation de la
trésorerie».
La présentation du TAFIRE parmi les états
financiers annuels requis par le SYSCOHADA constitue une caractéristique
inspirée du modèle de normalisation comptable anglo-saxon. Bien
que d'inspiration anglo-saxon, le modèle de présentation du
TAFIRE est proche de celui du tableau de financement présenté par
la normalisation comptable française52.
50 Acte uniforme de l'OHADA portant
organisation et harmonisation de la comptabilité des
entreprises, Chapitre 5 terminologies : « solde
intermédiaire de gestion », Page 699
51Acte uniforme de l'OHADA portant organisation et
harmonisation de la comptabilité des entreprises, Chapitre 5
terminologies : « solde intermédiaire de gestion
», Page 699
52 Alexis Ngantchou, « Le
Système Comptable OHADA : Une réconciliation des modèles
européen continental et anglo-saxon ? », Page 18,
Publié lors du 30e Congrès AFC 2009 portant sur « La place
de la dimension européenne dans la Comptabilité Contrôle
Audit », France [en ligne]
http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/46/01/51/PDF/p144.pdf
26
2-4 Les états annexés
Les états annexés constituent le
quatrième état financier annuel requis par le SYSCOHADA. Il
présente l'ensemble des informations et évènements non
inclus dans le bilan, le compte de résultat ainsi que le TAFIRE et dont
la connaissance pourrait influencer, voir même modifier les
décisions des utilisateurs des états financiers.
Conformément à l'article 94 de l'AUOHC, l'état
annexé inclus un « tableau de variation des capitaux propres
consolidés » ainsi que « la variation du
périmètre de consolidation ».53
III- LA COMPTABILISATION ET L'EVALUATION
DES ELEMENTS DES ETATS FINANCIERS
La comptabilisation et l'évaluation des
éléments des états financiers renvoi à la
problématique de détermination de la valeur à laquelle ces
éléments seront enregistrés dans les comptes de
l'entreprise. Il s'avère donc nécessaire de mettre en
évidence les bases de calculs à retenir.
1- Règle généraux d'évaluation
à la date d'entrée des biens
Le cadre conceptuel du système comptable de l'OHADA,
par le biais de l'article 35 de l'AUOHC indique que la règle
d'évaluation retenue par le SYSCOHADA est essentiellement fondée
sur « la convention du cout historique et sur l'application des
principes généraux de prudence et de continuité
d'exploitation».
L'article 36 dudit acte uniforme vient ensuite apporter une
explication claire de la notion de cout historique.
53 Acte uniforme de l'OHADA portant organisation et
harmonisation de la comptabilité des entreprises, Article
94, « l'état annexé doit comporter toutes les
informations de caractère significatif permettant d'apprécier
correctement le périmètre, le patrimoine, la situation
financière et le résultat de l'ensemble constitué par les
entreprises incluses dans la consolidation. Il inclut notamment : un tableau de
variation des capitaux propres consolidés mettant en évidence les
origines et le montant de toutes les différences intervenues sur les
éléments constitutifs des capitaux propres au cours de l'exercice
de consolidation ;un tableau de variation du périmètre de
consolidation précisant toutes les modifications ayant affecté ce
périmètre, du fait de la variation du pourcentage de
contrôle des entreprises déjà consolidées, comme du
fait des acquisitions et des cessions de titres »
27
Ainsi l'article 36 de l'acte uniforme portant organisation et
harmonisation de la comptabilité des entreprises au sein de l'OHADA
(AUOHC) présente le cout historique des biens inscrit à l'actif
du bilan comme étant constitué par : « le coût
réel d'acquisition pour ceux achetés à des tiers, la
valeur d'apport pour ceux apportés par l'état ou les
associés, la valeur actuelle pour ceux acquis à titre gratuit ou,
en cas d'échange, par la valeur de celui des deux éléments
dont l'estimation est la plus sûre ;le coût réel de
production pour ceux produits par l'entreprise pour
elle-même».
Afin de comprendre au mieux la notion de cout historique, il
s'avère maintenant nécessaire de définir ce qu'est
exactement le cout réel d'acquisition et de production
mentionné ci-dessus par l'article 36 de l'AUOHC.
Cette clarification nous est apportée par l'article 37
de l'acte uniforme de l'OHADA qui stipule que : «Le coût
réel d'acquisition d'un bien est formé du prix d'achat
définitif, des charges accessoires rattachables directement à
l'opération d'achat et des charges d'installation qui sont
nécessaires pour mettre le bien en état d'utilisation. Le
coût réel de production d'un bien est
formé du coût d'acquisition des matières et fournitures
utilisées pour cette production, des charges directes de production,
ainsi que des charges indirectes de production dans la mesure où elles
peuvent être raisonnablement rattachées à la production du
bien».
2- Evaluation à une date postérieure à
la date d'entrée
Notons aussi qu'au terme de chaque exercice comptable,
l'entreprise se doit d'effectuer un
recensement et une évaluation des biens qu'elle
contrôle, des créances qu'elle détiens sur sa
clientèles et autres, ainsi que de ses dettes et ce, sur la base de leur
« valeur effective du moment, nommée valeur actuelle
» qui est déterminé en tenant compte du «
marché ainsi que de l'utilité du bien pour l'entreprise
»54.
54 L'Article 42 de l'acte uniforme
de l'OHADA portant organisation et harmonisation de la comptabilité des
entreprises dans l'espace OHADA stipule que : «A la clôture de
chaque exercice, l'entreprise doit procéder au recensement et à
1' évaluation de ses biens, créances et dettes à leur
valeur effective du moment, dite valeur actuelle. La valeur actuelle est une
valeur d'estimation du moment qui s'apprécie en fonction du
marché et de l'utilité de l'élément pour
l'entreprise». p19
28
IV- DISTINCTION ENTRE COMPTES CONSOLIDÉS ET
COMPTES COMBINÉS
Le système comptable de L'OHADA tiens à mettre
en évidence une distinction entre la nécessité de
présentation par les entreprises de comptes consolidés (1) ou des
comptes combinés (2). Ainsi L'acte uniforme de l'OHADA portant
harmonisation de la comptabilité des entreprises consacre le titre II
intitulé « comptes consolidés et comptes combinés
» afin de porter un éclaircissement sur ce point.
1- Comptes consolidés
L'article 74 de l'acte uniforme de l'OHADA portant
harmonisation de la comptabilité des entreprises, stipule clairement que
: « Toute entreprise, qui a son siège social ou son
activité principale dans l'un des états-parties (de l'OHADA) et
qui contrôle de manière exclusive ou conjointe une ou plusieurs
autres entreprises, ou qui exerce sur elles une influence notable,
établit et publie chaque année les états financiers
consolidés de l'ensemble constitué par toutes ces entreprises
ainsi qu'un rapport sur la gestion de cet ensemble.».
Il en ressort donc, au vu de cet article que la
présentation d'état financier consolidé est une obligation
aux entreprises exerçant leur activité principale ou ayant
établi leur siège social sur l'espace OHADA et ayant le
contrôle sur d'autres entreprises. L'article 76 du même acte
uniforme de l'OHADA ajoute que cette obligation de présentation des
états financiers consolidés demeure même si l'entreprise
consolidant est contrôlée par une ou plusieurs entreprises non
établies sur l'espace économique OHADA et (ou) qui n'y exercent
pas d'activité principale.
Cependant, une exemption est apportée par l'article 77
de l'AUOHC. En effet l'article 77 dudit acte met en évidence que lorsque
l'entreprise dominante de l'espace OHADA est elle-même sous l'influence
d'une autre entreprise de l'espace OHADA soumise à la consolidation,
alors l'entreprise dominante en question se voit dispensé de
l'obligation de présentation d'états financiers consolidés
sauf si :
? « celle-ci est cotée en
bourse
? si au moins le dixième des détenteurs de
l'entreprise dominante réclame des états financiers
consolidés.
29
? celle-ci et celle qui la contrôle sont situées
sur des zones différents de l'espace OHADA. »55
Le terme « zones de l'espace OHADA » fait
référence soit à la zone de l'union économique et
monétaire ouest africaine (UEMOA) ou à celle de la
communauté économique et monétaire d'Afrique centrale
(CEMAC).
Les états financiers à présenter dans le
cadre de la consolidation sont ceux requis par le système normal en
tenant compte de certaines spécificités liées à la
consolidation.56
2- Comptes combinés
L'établissement de compte combinés et
d'états financiers combiné est une obligation à
laquelle
sont tenue des entreprises situé dans une même
région économique de l'espace OHADA, n'exerçant aucune
influence mutuelle entre elles mais, qui sont toutes sous la domination d'une
autre entreprise qui quant à elle est située en dehors de cette
même région.57
55 Article 77 de l'acte uniforme
de l'OHADA portant organisation et harmonisation de la comptabilité des
entreprises dans l'espace OHADA
56 L'Article 79
de l'acte uniforme portant organisation et harmonisation de la
comptabilité des entreprise au sein de l'OHADA stipule que :
« Les états financiers consolidés comprennent
le Bilan, le Compte de résultat, le Tableau financier des ressources et
des emplois de l'exercice ainsi que l'État annexé. Ils forment un
tout indissociable et sont établis conformément aux règles
et conventions retenues dans le Système comptable OHADA. Ils sont
présentés, conformément aux modèles fixés
par le Système comptable OHADA pour les comptes personnels des
entreprises, Système normal, avec en complément les rubriques et
postes spécifiques liés à la consolidation, notamment"
Ecarts d'acquisition", "Intérêts minoritaires" ». P31
57 Article 103 de l'acte informe
de l'OHADA portant organisation et harmonisation de la comptabilité des
entreprises, P40
LA NORMALISATION COMPTABLE
FRANÇAISE
CHAPITRE II :
30
La tenue de la comptabilité en France ainsi que
l'élaboration des états financiers est soumis au respect ainsi
qu'à l'application d'un ensemble de normes et règles comptables
clairement définies par le plan comptable générale
(PCG).
Elaborée par l'autorité des normes comptables
(ANC), ces normes visent à harmoniser les pratiques comptables des
entreprises présentes sur le territoire français afin d'assurer
une fiabilité de l'information financière et comptable.
La France, dispose donc de son système de normalisation
comptable national, mieux adapté au contexte français ainsi
qu'aux utilisateurs présents sur le territoire.
I- L'AUTORITÉ DES NORMES COMPTABLES
L'autorité des normes comptables (ANC) est
l'autorité chargée de l'élaboration des normes comptables.
Elle s'assure aussi le respect et l'application des normes.
1- Présentation
L'autorité des normes comptables est un organisme
né de la volonté d'intégration les compétences du
Conseil national de la comptabilité (CNC) qui avait une mission assez
technique formalisée par émissions d'avis et des recommandations
sur les dispositions comptables ; ainsi que les compétences du
Comité de règlementation comptable (CRC) doté
31
d'une mission règlementaire, en un seul et unique
organisme à qui sera confié la mission de normalisateur de la
comptabilité française.
La création officielle de l'ANC émane de
l'ordonnance N°2009-79 du 22 Janvier 200958 portant
création de l'ANC et publié dans le journal officiel de la
république française paru le 23 janvier 2009.
L'ANC est composé d'un collège de 16 membres, de
commissions spécialisés et enfin un comité
constitué à but consultatif. 59
Conseil national de la comptabilité
L'autorité des normes comptables
Comité de règlementation comptable
Schéma 2 : Formation de l'ANC à partir du CNC et
du CRC
2- Les missions de l'Autorité des normes
comptables
Les missions de l'autorité des normes comptables sont
clairement défini dans l'article premier de l'ordonnance N°2009-79
du 22 Janvier 2009 portant création de l'ANC. Il en ressort quatre (04)
missions fondamentales de l'ANC :
- « Elle établit sous forme de
règlements les prescriptions comptables générales et
sectorielles que doivent respecter les personnes physiques ou morales soumises
à
58 l'ordonnance n° 2009-79 du 22 janvier
2009 créant l'Autorité des normes comptables, version
consolidé au 23 février 2009, disponible en ligne
http://www.focusifrs.com/content/view/full/4196
59 Article 2 de l'ordonnance n° 2009-79
du 22 janvier 2009 créant l'Autorité des normes
comptables, version consolidé au 23 février 2009, [en
ligne]
http://www.focusifrs.com/content/view/full/4196
32
l'obligation légale d'établir des documents
comptables conformes aux normes de la comptabilité privée
;
- Elle donne un avis sur toute disposition
législative ou réglementaire contenant des mesures de nature
comptable applicables aux personnes visées (dans la 1ere mission),
élaborée par les autorités nationales ;
- Elle émet, de sa propre initiative ou à la
demande du ministre chargé de l'économie, des avis et prises de
position dans le cadre de la procédure d'élaboration des normes
comptables internationales ;
- Elle veille à la coordination et à la
synthèse des travaux théoriques et méthodologiques
conduits en matière comptable ; elle propose toute mesure dans ces
domaines, notamment sous forme d'études et de recommandations.
»60
Ces quatre (04) missions présentées ci-dessus
traduisent la volonté de l'ANC à mettre en assuré un
meilleur encadrement de la pratique comptable par le biais d'une normalisation
intégrant les réalités imposés par
l'économie de marché actuelle.
II- PRINCIPES ET OBJET DE LA COMPTABILITE
FRANÇAISE
Conformément au chapitre II des principes issus du
Titre 1 intitulé « Objet et principes de la comptabilité
» du plan comptable général (Règlement n°99-03
du 29 avril 1999 modifié, du Comité de la réglementation
comptable), le système de normalisation comptable français repose
sur 4 principes fondamentaux.
Le premier principe est celui de la prudence. Selon
ce principe, il convient d'enregistrer toute charge jugée probable et
transversalement un gain (produit) n'est enregistré que lorsque celui-ci
est certain et effectif.
Le second principe énoncé par le plan comptable
général (PCG) est celui de la transcription d'une image
fidèle de l'entreprise. Suivant ce principe, la comptabilité
de soit d'être fiable car elle se veut être le reflet exact et
sincère de la situation de l'entreprise. La comptabilité se doit
aussi d'être conforme aux règles et procédures en
vigueur.
60 Article 1er de l'Ordonnance no 2009-79
du 22 janvier 2009 portant création de l'ANC version
consolidé au 23 février 2009, [en ligne]
http://www.focusifrs.com/content/view/full/4196
33
Ensuite le 3e principe est celui de la
permanence des méthodes, procédures et règles
utilisées au sein de la comptabilité de l'entreprise. Ce principe
permet une comparaison des comptes dans le temps facilitant ainsi une
éventuelle analyse dynamique.
Enfin, l'entreprise se doit d'établir ses comptes
suivant une logique de continuité de son activité, ce
qui constitue le dernier principe de la normalisation comptable
française. 61
III- LES ETATS FINANCIERS ANNUELS
Conformément à l'article L123-12 du
code du commerce, « [...]les comptes annuels sont constitué du
bilan, du compte de résultat ainsi que de l'annexe [...]». Les
états financiers sont établis en fin d'exercice comptable.
Présentons ces différents documents constitutifs des états
financiers requis par le système de normalisation comptable
français.
1- Le Bilan
Le bilan le bilan est un tableau reflétant la
situation de l'entreprise à un moment précis. Il s'agit en effet
d'un tableau décrivant distinctement à une date donnée,
les actifs et passifs de l'entreprise sans aucune compensation dans leur
évaluation, en faisant ressortir aussi les capitaux propres de
l'entreprise.62
Tel que défini par l'article 211-1 du plan comptable
général, issu du Règlement n°2004-06 du CRC, l'actif
est « un élément identifiable du patrimoine ayant une
valeur positive pour l'entité, c'est-à-dire un
élément que l'entité contrôle du fait
d'évènements passés et dont elle attend des avantages
futures. ». Transversalement, l'article 212-1 du PCG issu du
Règlements n°2000-06 et n°2005-9 du CRC indique qu'un
passif est « élément du patrimoine ayant une valeur
économique négative pour l'entité, c'est-à-dire une
obligation à l'égard d'un tiers dont il est probable ou certain
qu'elle provoquera une sortie de ressources au bénéfice de ce
tiers , sans contrepartie au moins équivalente attendue de
celui-ci.»
2- Le compte de résultat
61 Règlement n°99-03 du 29
avril 1999 modifié, du Comité de la
réglementation comptable, Plan comptable général, Titre 1
: Objet et principes de la comptabilité, Chapitre II : Principes, art.
120-0 à 120-4, page 15
62 L'article L123-13 du code du
commerce, version consolidé du 16/04/2014, edition
20/04/2014[en ligne] version numérique
http://codes.droit.org/cod/commerce.pdf
34
Le compte de résultat est un tableau présentant
la situation de l'entreprise sur une période donnée. Cette
période coïncide en général avec l'exercice comptable
de l'entreprise. Il s'agit d'un un document constitutif des états
financiers annuel présentant le récapitulatif de l'ensemble
produits et charge de l'exercice quel que soit les délais des
encaissements ou décaissements des flux de trésorerie. 63
3- L'annexe
L'annexe est un document présentant l'ensemble des
éléments nécessaires pour compléter et commenter
les informations transmises par le bilan et le compte de résultat.
64 Les informations contenues dans l'annexe doivent être
significatives. En claire, figureront dans l'annexe l'ensemble des informations
susceptibles d'influencer les décisions des utilisateurs des
états financiers Il comporte l'ensemble des éléments
significatifs pouvant modifier ou changer l'opinion des utilisateurs
avérés des états financiers.
IV- RÈGLE DE COMPTABILISATION ET
D'ÉVALUATION
1- Règles généraux de comptabilisation
1-1 Comptabilisation des actifs et passifs
Selon l'article 311-1 du PCG issu du Règlement
n°2000-06 du CRC, les immobilisations corporelles, « les
immobilisations incorporelles ainsi que les stocks sont comptabilisés
à l'actif du bilan lorsqu'il est probable que des avantages
économiques futurs issus de ces éléments iront à
l'entreprise et lorsque la valeur de ces éléments est
évaluée de façon fiable en cas d'impossibilité de
détermination directe de la valeur de ceux-ci ».
63 L'article L123-13 du code du
commerce, version consolidé du 16/04/2014, edition 20/04/2014
op. cité [en ligne] version numérique
http://codes.droit.org/cod/commerce.pdf
64 L'article L123-13 du code du
commerce, version consolidé du 16/04/2014, Edition
20/04/2014[en ligne] version numérique
http://codes.droit.org/cod/commerce.pdf
35
La règle générale de comptabilisation des
passifs dans le système de normalisation comptable français est
établie par l'article 312-1 du PCG. Ainsi selon cet article 312-1 du
PCG, « un passif est comptabilisé lorsque l'entité a une
obligation à l'égard d'un tiers, et qu'il est probable que cette
obligation provoquera une sortie de ressource au bénéfice de ce
tiers sans contrepartie au moins équivalente attendu de celui-ci
».
1-2 Comptabilisation des produits et charges
Les produits et charges de l'exercice comptable sont
enregistrés dans le compte de résultat de l'entreprise. Au terme
de l'exercice, la différence entre produits et charge permet à
l'entreprise de déterminer son bénéfice
réalisé ou la perte supportée durant l'exercice
comptable.
L'article 313-1 issu du règlement n°2000-06 du CRC
du PCG indique qu'il convient de rattacher à l'exercice uniquement
« les produits acquis durant l'exercice auquel l'on ajoute
éventuellement les produits des exercices antérieurs non
enregistrés », de même, il convient de rattacher
à l'exercice les « charges supportées par l'entreprise
durant cet exercice auquel l'on ajoute éventuellement les charges des
exercices précédents non enregistrés ». Cette
recommandation fait référence à la logique de
séparation des exercices comptables.
2- Règles généraux d'évaluation
2-1 Evaluation des actifs
L'évaluation à la date d'entrée des
actifs est soumise à plusieurs conditions d'évaluation. C'est
ainsi que le plan comptable générale, à travers l'article
321-1 issu du règlement n°2004-06 du CRC, requiert que les actifs
acquis à titre gratuit soient comptabilisé à leur «
valeur vénales » tout comme les actifs acquis par voie
d'échange tandis que ceux acquis à titre onéreux soient
comptabilisé à leur « cout d'acquisition ».
Toujours selon l'article 312-1, les actifs produits par l'entreprise sont
enregistré à leur « cout de production ».
2-2 Evaluation des passifs
A leur date d'entrée, l'article 323-3 du PCG mentionne
que «les dépenses comptabilisé sont ceux uniquement qui
concourent à l'extinction de la dette de l'entreprise (l'entité)
envers le tiers». L'article 341-1 du PCG ajoute un
éclaircissement en ce qui concerne l'évaluation des passifs dont
la valeur dépend du taux de change. Ainsi conformément à
cet article, les taux de changes à appliquer sont « pour les
devises cotées les cours indicatifs de la Banque de France
publiés au Journal officiel, et pour les autres devises les cours moyens
mensuels établis par la Banque de France ».
LA NORMALISATION COMPTABLE
INTERNATIONALE IAS/IFRS
CHAPITRE III :
36
Aujourd'hui, sous l'effet de la mondialisation et de
l'internationalisation des échanges effectués par les
entreprises, l'on assiste à l'émergence de grands entreprises
internationales réunis au sein des « groupes » et
connectés aux places financières mondiales. Afin d'assurer une
interprétation conforme et unanime des états financiers
présentés par les entreprises membres des « groupes »,
il s'avère inéluctable que la présentation de ses
états financiers soit effectuée conformément aux
mêmes règles quel que soit la situation géographique de ces
entreprise.
Cette nécessité de présentation de
transmission de l'information financière s'est accrue avec les scandales
financiers ayant secoué des places boursières internationales,
entrainant une baisse de la confiance des acteurs économiques envers les
informations comptables et financières qui leurs sont transmises par les
entreprises.
C'est dans ce cadre que sont nées les normes comptables
internationales IAS/IFRS. Elles permettent afin de répondre à ce
besoin de restauration voir même d'amélioration de la confiance
sur les places financières internationales. Les normes IAS/IFRS assurent
un système de normalisation comptable unique, fiable, applicable par
toute entreprise à travers le monde, garante d'une transcription
fidèle de l'image de la situation financière des entreprises.
37
I- HISTORIQUE DE L'IASB L'EVOLUTION VERS UNE
NORMALISATION INTERNATIONALE
1- De l'IASC à l'IASB
L'international Accounting Standard Committee (IASC) fut
créé en 1973 à Londres65 par des experts
comptables originaires de 10 pays66. Ceux-ci envisageaient
l'harmonisation des normes des systèmes de normalisation comptables
appliqué par leur pays respectifs afin de promouvoir leur utilisation et
oeuvrer peu à peu pour une harmonisation mondiales des normes.
L'expert-comptable britannique Sir Henry BENSON est
l'initiateur de cette volonté d'harmonisation des normes comptables et
fut de ce fait le 1er président élu de
l'IASC.67
Initiateur de la mise en oeuvre d'un langage comptable et
financier commun, Sir BENSON a compris l'impact des difficultés de
comparaison internationale des états financiers sur le commerce
international et la mobilité international des capitaux.
Le 01 avril 2001, l'IASC subit une réforme, donnant
ainsi naissance à l'IASB (International Accounting Standart
Board).68
2- La réforme de 2001
Dans l'optique de mieux adapter l'IASC aux enjeux de
harmonisation internationale des normes
comptables, l'IASC a subit une réforme en Avril 2001
axée sur 5 points essentiels : 69
- L'IASC devient une institution internationale
indépendante et ce, par la création d'une
fondation: l'International Accounting Standards Committee
Foundation (IASCF)
- Le nouvel organe chargé d'adopter et de préparer
les normes est désormais l'IASB
- Les nouvelles normes émises par l'IASB ainsi
crée porteront désormais l'appellation de «international
financial reporting standards (IFRS)» en remplacement de
65 Robert OBERT, « pratique des
normes IFRS »,édition Dunod 5e edition ,
Paris, 2013 ,Chapitre 1 « la normalisation comptable », page
7
66 Les 10 pays sont : l'Allemagne, l'Australie, le
Canada, les Etats Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Irlande, le Japon, le
Mexique, les Pays-bas
67 Robert OBERT, « pratique des
normes IFRS »,édition Dunod 5e edition ,
Paris, 2013Chapitre 1 « la normalisation comptable », op.
Cité , page 10
68 Robert OBERT, « pratique des
normes IFRS »,édition Dunod 5e edition
Paris, 2013, Chapitre 1 « la normalisation comptable », op.
Cité , page 10
69 Stéphan BRUN, « les
normes comptables internationales IAS/IFRS », ed Gualino
editeur, collection Business, Paris, 2006, Page 24
38
« international accounting standards (IAS)
», élargissant ainsi les champs d'application des normes
internationales à l'information financière et non plus uniquement
aux normes comptable.
- Toutefois les normes déjà émises par
l'IASC conserveront leur appellation de « normes IAS »
- Les normes IAS préalablement émises par l'IASC
sont validées par la nouvelle organisation « IASB »
3- Aperçu succinct des organes de l'IASB
L'IASB est constitué de 4 organes clés ainsi que
d'un groupe de travail.
Tout d'abord, l'ex IASCF portant dorénavant
l'appellation d'IFRS - Foundation est l'entité suprême de l'IASB.
Il s'agit d'une fondation indépendante chargé de la surveillance
et de l'élaboration des normes. Il nomme les membres et approuve le
budget de l'IASB, l'IFRS-Foundation est constitué de 19 administrateurs,
son siège est à Londres. 70
Ensuite l'IASB succédant à l'IASC depuis la
réforme de 2001 est un organisme privé. Cet organe constitue le
comité exécutif chargé de l'élaboration des normes
IFRS, son siège est à Londres. Il est constitué de 16
membres. 71
Le 3e organe est le comité
d'interprétation des normes : International Financial Reporting
Standards Interpretation Committee (IFRS interprétation committee), cet
organe émet des propositions techniques sur des questions d'ordre
techniques et financières en attendant l'élaboration de normes
apportant des réponses à ces questions.72
70 Site internet Focus IFRS
« comprendre le nouveau monde de l'information
financière IFRS »,[consulté le 05 fevrier 2014]
http://www.focusifrs.com/menu_gauche/iasb/structure_de_l_iasb/ifrs_foundation
71 Site internet Focus IFRS
« comprendre le nouveau monde de l'information
financière IFRS »,[consulté le 05 fevrier 2014],
http://www.focusifrs.com/menu
gauche/iasb/structure de l iasb/iasb
72 Site internet Focus IFRS
« comprendre le nouveau monde de l'information
financière IFRS»,[consulté le 05/02/2014]
http://www.focusifrs.com/menu
gauche/iasb/structure de l iasb/ifrs interpretationscommittee
39
Enfin le quatrième organe, l'IFRS Advisory
Council (auparavant appelé Standads advisory Council jusqu'en 2010)
est un organe permettant « aux organismes ou personnes
intéressé à la normalisation comptable internationale de
s'y associer ».73
Le groupe de travail de l'IASB est représenté
par l'Accounting Standards Advisory Forum (ASAF) qui est un forum consultatif
sur la normalisation comptable internationale.74
II- DÉFINITION DES NORMES COMPTABLES
INTERNATIONALES: FONDEMENTS ET CHAMPS D'APPLICATION
1- Définition des normes comptables
internationales
L'article 2 intitulé « définitions »
du règlement (CE) n°1606/2002 du parlement européen
et du conseil du 19 juillet 2002 sur l'application des normes comptables
internationales publiée dans le journal officiel n° L 243 du
11/09/2002 défini la normalisation comptables internationales comme
étant un ensemble regroupant: « les normes comptables
internationales ( International Accounting Standards) IAS, les normes
d'information financière (international Financial Reporting Standards)
IFRS et les interprétations s'y rapportant (interprétations du
SIC/interprétations du IFRIC), les modifications ultérieures de
ces normes et les interprétations s'y rapportant, les normes et
interprétations s'y rapportant qui seront publiées ou
adoptées à l'avenir par l'international Accounting Standards
Board (IASB). »
Les normes internationales sont un ensemble de normes visant
à harmoniser la comptabilité et l'information financière
à l'échelle internationale, permettant ainsi d'assurer une
présentation uniforme et une meilleure comparaison des documents
comptables et financiers des entreprises partout dans le monde.
La normalisation comptable est donc constitué d'un
ensemble de normes connus sous l'appellation « IAS/IFRS » ainsi que
des interprétations (IFRIC et SIC) de ceux-ci.
73 Site internet Focus IFRS
« comprendre le nouveau monde de l'information
financière IFRS»,[consulté le 05/02/2014]
http://www.focusifrs.com/menu
gauche/iasb/structure de l iasb/ifrs advisory council
74 Site internet Focus IFRS
«comprendre le nouveau monde de l'information financière
IFRS»,[consulté le 05/02/2014
http://www.focusifrs.com/menugauche/iasb/structure
deliasb/accountingstandardsadvisoryforum
2- 40
Champs d'application
L'application des normes internationales est obligatoire
depuis le 1er janvier 200575 pour les comptes
consolidés des sociétés européennes faisant appel
publique a l'épargne et ce, sur un marché
règlementé dans la communauté européenne. Toutefois
notons que les autres sociétés peuvent bénéficier
d'un délai supplémentaire de 2 ans portant ainsi la date limite
de mise en application des normes comptables internationales à
l'année 2007. Cette dérogation est possible « pour ce
qui concerne les sociétés qui font appel public à
l'épargne dans la communauté européenne et sur un
marché règlementé d'un autre pays tiers et qui appliquent
déjà d'autres normes internationales reconnues comme base
fondamentale de leurs comptables consolidés ainsi que les
sociétés dont seuls les obligations sont admises à la
négociation sur un marché réglementé
»76
3- Structure des normes
Comme le soulignait Eric TORT dans son livre intitulé
« l'essentiel des normes IFRS » paru en 2012, Les normes
IAS/IFRS présentent dans l'ensemble une structure quadripartite. La
première partie est destinée à définir l'objet de
la norme. La seconde partie indique les règles à suivre dans la
comptabilisation conformément aux consignes préconisées
par la norme. La 3e partie quant à elle précise les règles
d'évaluation. Enfin, la dernière partie distingue les
différentes informations à fournir.
A titre d'exemple, présentons la structure de la norme IAS
37.
75 Article 4 du règlement
(CE) no 1606/2002 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL
du 19 juillet 2002 sur l'application des normes
comptables internationales «Pour chaque exercice
commençant le 1er janvier 2005 ou après cette date, les
sociétés régies par le droit national d'un État
membre sont tenues de préparer leurs comptes consolidés
conformément aux normes comptables internationales adoptées dans
le cadre de la procédure prévue à l'article 6, paragraphe
2, si, à la date de clôture de leur bilan, leurs titres sont admis
à la négociation sur le marché réglementé
d'un État membre au sens de l'article 1er, point 13, de la directive
93/22/CEE du Conseil du 10 mai 1993 concernant les services d'investissement
dans le domaine des valeurs mobilières. »
76 Stéphan BRUN, « les normes
comptables internationales IAS/IFRS », ed Gualino editeur,
collection Business, Paris, 2006, Page 24
.
41
IAS 37 : LES PROVISIONS, PASSIFS EVENTUELS ET ACTIFS
EVENTUELS
Définition du champ d'application
|
Provision et passifs éventuels
Définitions :
|
|
- Une provision est un passif dont le montant ou
l'échéance
sont incertains.
|
|
- Un passif éventuel : « une obligation
potentielle résultant
d'événements passés et dont
l'existence ne sera confirmée que par la survenance (ou non) d'un ou
plusieurs événements futurs incertains qui ne sont pas totalement
sous le contrôle de l'entité ou une obligation actuelle
résultant d'événements passés
mais qui n'est pas comptabilisée »77.
|
|
- actif éventuel est «un actif
potentiel résultant
d'événements passés et dont
l'existence ne sera confirmée que par la survenance (ou non) d'un ou
plusieurs événements futurs incertains qui ne sont pas totalement
sous le contrôle de l'entreprise » 78.
|
Critère et modalités
|
Les provisions font l'objet d'une comptabilisation. Les actifs
et
|
de comptabilisation
|
passifs éventuels ne sont pas comptabilisés. ils
sont mentionnés en annexe79.
|
Règles d'évaluation
|
- La méthode des décaissements futurs
actualisés
|
|
- la méthode de la valeur attendue
|
|
- La valeur actuelle
|
77 Focus IFRS, comprendre le nouveau monde
de l'information financière IFRS, « norme JAS 37,
Provisions, passifs éventuel et actif éventuel »
[consulté le 06 Mars 2014]
http://www.focusifrs.com/menu_gauche/normes_et_interpretations/textes_des_normes_et_interpretations/ias_37
_provisions_passifs_eventuels_et_actifs_eventuels
78 Focus IFRS, comprendre le
nouveau monde de l'information financière IFRS, « norme
JAS 37, Provisions, passifs éventuel et actif éventuel »
[consulté le 06 Mars 2014] Op. cité
http://www.focusifrs.com/menu_gauche/normes_et_interpretations/textes_des_normes_et_interpretations/ias_37
_provisions_passifs_eventuels_et_actifs_eventuels
79 Focus IFRS, comprendre le
nouveau monde de l'information financière IFRS, « norme
JAS 37, Provisions, passifs éventuel et actif éventuel »
[consulté le 06 Mars 2014] Op. cité
http://www.focusifrs.com/menu_gauche/normes_et_interpretations/textes_des_normes_et_interpretations/ias_37
provisions passifs eventuels et actifs eventuels
42
Information à fournir
|
Pour les provisions : Tableaux de variation,
description de nature, échéance des obligations, incertitudes
éventuels et remboursements attendus.80
Pour les actifs et passifs éventuels :
Description de leur nature ainsi que la présentation d'une estimation
chiffrée de ceux-ci
|
Tableau 2 : Structure de la norme IAS 37
4- Le mécanisme d'élaboration des
normes
L'élaboration d'une norme internationale IAS/IFRS est
effectuée conformément à un ensemble d'étapes
garantes de la sécurité des textes juridiques. Il fait intervenir
l'ensemble des organes de l'IASB ainsi que les organismes nationaux
affiliés à l'IASB. L'élaboration ou la modification d'une
norme suit les étapes suivantes :
- « Identification du sujet
- Etude comparative des pratiques nationales
- Consultation du SAC (comité consultatif de
l'IASB)
- Constitution de l'Advisory group, qui est aussi un
comité consultatif
- Publication de la «discussion paper» ou encore
«draft statement of principles DSOP »
- Publication d'un projet de norme ou de révision de
norme appelé « exposure draft »
- Analyse des commentaires reçus
- Approbation de la norme
- Publication de la norme définitive
»81.
80 Focus IFRS, comprendre le
nouveau monde de l'information financière IFRS, « norme
IAS 37, Provisions, passifs éventuel et actif éventuel »
[consulté le 06 Mars 2014] Op. cité
http://www.focusifrs.com/menu_gauche/normes_et_interpretations/textes_des_normes_et_interpretations/ias_37
_provisions_passifs_eventuels_et_actifs_eventuels
81 Stéphan BRUN, «les normes
comptables internationales IAS/IFRS» , ed Gualino editeur,
collection Business, Paris, 2006, Page 29
43
III- LE CADRE CONCEPTUEL
1- Objectifs et utilisateurs des normes
Tel que présentés dans le paragraphe 9 du cadre
conceptuel des normes IAS/IFRS, les principaux utilisateurs des normes IAS/IFRS
sont : « les investisseurs, les membres du personnel, les
préteurs, fournisseurs et autres créanciers, clients,
l'état et les organismes publics ».82
Toutefois, dans leur élaboration, les normes
internationales IAS/IFRS font des investisseurs les utilisateurs
privilégiés des normes.83
Toujours selon le cadre conceptuel, l'objectif fondamental
des états financiers est de « fournir une information sur la
situation financière, la performance, et les variations de la situation
financière d'une entreprise, qui soit utile à un large
éventail d'utilisateurs pour prendre des décisions
économiques »84.
2- Hypothèses de base
Le cadre conceptuel des normes internationales IAS/IFRS est
établi autour de deux (02) hypothèses de base
étayées par les paragraphes 22 et 23 du cadre conceptuel de
l'IASB. Il s'agit des hypothèses de la comptabilité
d'engagement et de la continuité
d'exploitation.
Ainsi conformément à l'hypothèse de la
comptabilité d'engagement, il convient d'enregistrer les transactions et
évènements lorsque ceux-ci se produisent et non lors de leur
règlement d'où le terme d'engagement85.
Ainsi, les états financiers établis suivant cette
hypothèse « [...] informent les utilisateurs non seulement des
transactions passées impliquant des sorties et
82 Cité par Eric TORT, «
l'essentiel des normes IFRS » , Gualino editeur,
lextenso editions 2012 Page 24
83 Cadre conceptuel de l'IASB
Observations (novembre 2003) de la CE sur le règlement CE
n° 1606/2002 , paragraphe 10 « Bien que tous les
besoins d'information des utilisateurs ne puissent pas être satisfaits
par des états financiers, il y a des besoins qui sont communs à
tous les utilisateurs. Comme les investisseurs sont les apporteurs de capitaux
à risque de l'entreprise, la fourniture d'états financiers qui
répondent à leurs besoins répondra également
à la plupart des besoins des autres utilisateurs susceptibles
d'être satisfaits par des états financiers.», Bruxelles,
novembre 2013, Page 21.
Version numérique [en ligne]
http://www.focusifrs.com/content/view/full/2141
84Cadre conceptuel de
l'IASB, Observations de la CE sur le règlement CE n°
1606/2002,Op. cité paragraphe 12,
Bruxelles, novembre 2013, Page 21
85 Cadre conceptuel de
l'IASB, Observations de la CE sur le règlement CE n°
1606/2002,Op. cité paragraphe 22,
Bruxelles, novembre 2013, Page 23
44
entrées de trésorerie, mais également
des obligations de payer en trésorerie et des ressources qui
représentent de la trésorerie à recevoir dans
l'avenir. » 86
De plus, les états financiers de l'entreprise sont
établis dans une vision optimiste de continuité de son
activité dans l'avenir.
3- Caractéristiques qualitatives de l'information
financière
Conformément au paragraphe 24 du cadre conceptuel de
l'IASB, les états financiers en IAS/IFRS sont établis afin
d'assurer « l'intelligibilité, la pertinence, la
fiabilité et la comparabilité » des documents. Ces
quatre (04) critères ainsi cité constituent les
caractéristiques qualitatives fondamentales des états
financiers.
- L'intelligibilité : ce critère exige
que les informations transmises par les états financiers soient
compréhensibles à tous les utilisateurs.
- La Pertinence : ce critère se mesure par
« la capacité des états financiers à
répondre aux besoins liés à la prise de décision
des utilisateurs. La pertinence d'une information est fondée sur sa
valeur prédictive et est influencée par sa nature et son
importance relative »87. Les informations transmises par
dans les états financiers doivent donc être susceptibles
d'influencer, voir même modifier les décisions des utilisateurs
des états financiers.
- La fiabilité : une information fiable est
une information non biaisée, garant la confiance des utilisateurs.
La fiabilité fait intervenir un ensemble de
critères. En effet, pour être fiable, l'information doit traduire
la réalité de l'entité à travers la
présentation de l'une image fidèle de celle-ci. De plus le
système de normalisation comptable IAS/IFRS donne la
86Cadre conceptuel de l'IASB, Observations de la CE
sur le règlement CE n° 1606/2002,Op. cité
paragraphe 22, Bruxelles, novembre 2013, Page 23. «
Afin de satisfaire à leurs objectifs, les états financiers
sont préparés sur la base de la comptabilité d'engagement.
Selon cette base, les effets des transactions et autres
événements sont comptabilisés quand ces transactions ou
événements se produisent (et non pas lorsqu'intervient le
versement ou la réception de trésorerie ou d'équivalents
de trésorerie) et ils sont enregistrés dans les livres comptables
et présentés dans les états financiers des exercices
auxquels ils se rattachent. Les états financiers présentés
sur la base de la comptabilité d'engagement informent les utilisateurs
non seulement des transactions passées impliquant des sorties et
entrées en trésorerie mais également des obligations de
payer en trésorerie dans l'avenir et des ressources qui
représentent de la trésorerie à recevoir dans l'avenir.
Ainsi, ils fournissent le type d'information sur les transactions
passées et autres événements qui est le plus utile aux
utilisateurs pour prendre des décisions économiques
».
87Cadre conceptuel de l'IASB, Observations de la CE
sur le règlement CE n° 1606/2002,Op. cité
paragraphe 26-28, Bruxelles, novembre 2013, Page 24
45
priorité à la substance des transactions et
évènements sur leurs formes juridiques. Afin d'assurer la
fiabilité des informations, celles-ci se doivent aussi d'être
exhaustives, neutres et respecter le principe de prudence.88
- La comparabilité : Suivant ce
critère, les informations contenues dans les états financiers,
doivent être facilement comparables d'une entité à l'autre
et ce dans le temps et dans l'espace. La comparabilité internationale
des documents comptables et financiers constitue l'une des motivations
fondamentales ayant suscité l'élaboration des normes
internationales IAS/IFRS, surtout dans un contexte économique
marqué par la multiplication des scandales financiers sur les places
internationales.
IV- PRESENTATION DES ELEMENTS DES ETATS
FINANCIERS
1- Eléments constitutifs des états
financiers
L'ensemble des documents composants un jeu complet d'états
financiers est précisé par la norme IAS1. Selon celle-ci, les
états financiers sont constitués de :
- « Un état de la situation financière
à la fin de la période (le bilan)
- Un état du résultat global de la
période (le compte de résultat)
- un état de variation des capitaux,
- un tableau de flux de trésorerie
- Des notes contenant un résumé des
principales méthodes comptables et d'autres informations
explicatives
- Un état de la situation financière en
début de la première période de comparaison lorsque
l'entité applique une méthode comptable à titre
rétroactif ou effectue un retraitement rétroactif des
éléments de ses états financiers ou lorsqu'elle
procède à un reclassement des éléments des
états financiers ».89
88 Cadre conceptuel de l'IASB, Observations de la CE
sur le règlement CE n° 1606/2002,Op. cité
paragraphe 31-38, Bruxelles, novembre 2013, Page 24-26.
89 Code IFRS normes et interprétations
Paragraphe 10 de l' IAS1 revisée 4e edition 2009, ed
groupe de la revue fiduciaire, France, page 16
46
2- Distinction entre éléments courants et non
courant dans la présentation des états financiers.
La norme ISA1 prévoit dans l'établissement des
états financiers de l'entreprise une distinction entre les
éléments courant et non courant des actifs et passifs de
l'entreprise90.
Cette distinction intègre clairement la logique
fonctionnelle d'établissement du bilan des entreprises.
V- QUELQUES REGLES DE COMPTABILISATION ET
D'EVALUATION DES ELEMENTS DES ETATS FINANCIERS
1- La comptabilisation en IAS/IFRS 1-1 Critère
général de comptabilisation
Conformément au paragraphe 83 du cadre conceptuel de
l'IASB, La comptabilisation d'un élément dans les états
financiers intervient lorsqu'il est probable que des « avantages
économiques futurs inhérents à cet élément
iront à l'entreprise ou en proviendront et lorsque le cout ou la valeur
de ce bien peut être correctement calculés
».91
1-2 Définition des actifs et passif
Tels que définis dans le paragraphe 49 du cadre
conceptuel de l'IASB, « un actif est un élément
contrôlé par l'entreprise du fait d'évènements
passés et dont des avantages économiques futurs sont attendus par
l'entreprise ; et un passif est une obligation actuelle de l'entreprise
résultant
90 Code IFRS normes et interprétations
« l' IAS1 révisée », 4e
Edition 2009, ed. Groupe de la revue fiduciaire, France, page 16
91«Un article qui satisfait à la
définition d'un élément doit être
comptabilisé si :
(a) il est probable que tout avantage économique
futur qui lui est lié ira à l'entreprise ou en proviendra ;
et
(b) l'article a un coût ou une valeur qui peut
être évalué de façon fiable » Cadre
conceptuel de l'IASB, Observations de la CE sur le règlement CE n°
1606/2002,Op. Cité paragraphe 83,
Bruxelles, novembre 2013, Page 33.
47
d'évènements passés et dont
l'extinction devrait se traduire par une sortie des ressources
économique ».
La comptabilisation des actifs et passifs a lieu lorsque le
cout (ou la valeur) de ceux-ci est évaluée de façon
fiable.
1-3 Définition des produits et des charges
Tel que défini dans le paragraphe 69 du cadre
conceptuel de l'IASB, « les produits sont des accroissements des
avantages économiques au cours de l'exercice sous forme d'entrées
ou sous forme d'accroissement d'actifs ou de diminution de passifs entrainant
une augmentation des capitaux propres. Alors que les charges quand a elles
traduisent une diminution de ces avantages économiques sous forme de
sortie d'actif ou de survenance de passif ayant pour conséquence une
diminution des capitaux propres hors distribution aux détenteurs du
capital ».92
Tout comme les actifs et passifs, Les produits et charge sont
comptabilisés lorsque leur montants peuvent être
évaluée de façon fiable. On constate donc que le cadre
conceptuel de l'IASB a prévu une définition claire des actifs,
des passifs, des produits ainsi que des charges .
2- Méthodes d'évaluation en IAS/IFS
Le cadre conceptuel de l'IASB distingue 4 règles
d'évaluation dans l'établissement des états financiers.
Ces 4 méthodes d'évaluation sont clairement définies par
le paragraphe 100 du cadre conceptuel de l'IASB.
« le Coût historique : représente
le montant de trésorerie ou d'équivalents de trésorerie
payé ou pour la juste valeur de la contrepartie donnée pour
acquérir les actifs au moment de leur acquisition. Les passifs sont
comptabilisés pour le montant des produits reçus en
échange de l'obligation, ou dans certaines circonstances (par exemple,
les impôts sur le résultat), pour le montant de trésorerie
ou d'équivalents de trésorerie que l'on s'attend à verser
pour éteindre le passif dans le cours normal de
l'activité.
92 Code IFRS normes et
interprétations, Paragraphe 10 de l'IAS1
révisée page 16 4e Edition 2009 ed. Groupe de la revue
fiduciaire
48
Le Coût actuel : représente pour les
actifs le montant de trésorerie ou d'équivalents de
trésorerie qu'il faudrait payer si le même actif ou un actif
équivalent était acquis actuellement. Les passifs sont
comptabilisés pour le montant non actualisé de trésorerie
ou d'équivalents de trésorerie qui serait nécessaire pour
régler l'obligation actuellement.
La Valeur de réalisation (de
règlement) : représente pour les actifs le montant de
trésorerie ou d'équivalents de trésorerie qui pourrait
être obtenu actuellement en vendant l'actif lors d'une sortie volontaire.
Les passifs sont comptabilisés pour leur valeur de règlement,
c'est-à-dire pour les montants non actualisés de
trésorerie ou d'équivalents de trésorerie que l'on
s'attendrait à payer pour éteindre des passifs dans le cours
normal de l'activité.
La Valeur actuelle : les actifs sont
comptabilisés pour la valeur actuelle des entrées nettes futures
de trésorerie que l'élément génère dans le
cours normal de l'activité. Les passifs sont comptabilisés
à la valeur actuelle des sorties de trésorerie nettes futures que
l'on s'attend à devoir consentir pour éteindre les passifs dans
le cours normal de l'activité. »93
CONCLUSION DE LA PARTIE
L'espace économique OHADA et la France disposent chacun
d'un système de normalisation comptable adapté respectivement
à leur contexte économique. Elaboré par l'IASB, les normes
internationales prévoient une convergence des comptabilités vers
celles-ci. Il s'avère donc nécessaire d'apprécier les
similitudes et disparités entre ces différents systèmes de
normalisation afin de mieux envisager ce projet d'harmonisation international
des systèmes de normalisation comptable.
93 l'IASB novembre 2003, paragraphe 100. Cadre
conceptuel de l'IASB, Observations de la CE sur le règlement CE n°
1606/2002,Op. Cité paragraphe 100,
Bruxelles, novembre 2013, Page 36.
|
|
|
|
|
|
DEUXIEME PARTIE
ETUDE COMPARATIVE du SYSCOHADA,
DES NORMES FRANÇAISES ET DES NORMES INTER
NATIONALES IAS/IFRS
|
|
|
|
|
49
50
INTRODUCTION DE LA PARTIE
L'harmonisation mondiale de normes comptables utilisées
par les différents pays est un projet qui suscite la passion et
l'engouement de bon nombre d'acteur comptables et financiers.
De plus, la multiplication des récents scandales
financiers caractérisés par la présentation d'états
financiers falsifiés sur les places financière internationales a
fortement ébranlé la confiance des acteurs.
En effet, les acteurs financiers de chaque pays transmettent
l'information financière suivant le système de normalisation
comptable auquel ils sont soumis. Cette multiplicité des modèles
de présentation de l'information financière sur les places
internationales favorise des pratiques abusives de certains acteurs.
Afin de parer à ce problème de confiance, il
s'avère nécessaire d'assurer une transmission de l'information
comptable et financière suivant un langage commun, accessible à
tous les acteurs : cela passe par une harmonisation des systèmes de
normalisation des états aux normes internationales IAS/IFRS. Suivant cet
objectif, l'on se doit d'envisager la convergence de la normalisation comptable
française et du SYSCOHADA aux normes comptables internationales
IAS/IFRS.
La France, membre de l'union européenne, procède
à déjà à l'application des normes IAS/IFRS depuis
2005 pour les comptes consolidés contrairement aux pays de l'espace
OHADA.
Dans l'optique de mieux envisager l'harmonisation des normes
du SYSCOHADA et des normes françaises aux normes IAS/IFRS, cette partie
est consacrée à une analyse comparative des ces trois (03)
système de normalisation sur différents points, faisant ainsi
ressortir à la fois des similitudes et les disparités entre
ceux-ci.
COMPARAISON DES OBJECTIFS, DES
UTILISATEURS ET DES PRINCIPES
GENERAUX
CHAPITRE I :
51
Tel que défini dans le chapitre 7 intitulé
« terminologies » de l'acte uniforme de l'OHADA portant organisation
et harmonisation de la comptabilité des entreprises sises dans l'espace
OHADA, le cadre conceptuel est un « Cadre théorique
définissant les grandes options techniques et conceptuelles du plan
comptable. [...]Il sert de guide pour l'élaboration des normes et
règles comptables et apporte une solution aux problèmes futurs
non explicités dans le plan comptable général».
De plus, le cadre conceptuel définis les objectifs, les utilisateurs,
les différentes règles de comptabilisation et d'évaluation
ainsi que les principes des normes. La normalisation comptable du SYSCOHADA
ainsi que les normes internationales IAS/IFRS disposent chacun de leur cadre
conceptuel. Cependant, le système de normalisation comptable
français ne dispose pas de cadre conceptuel.
Ce chapitre est consacré à l'analyse comparative
des objectifs, des utilisateurs et des principes généralement
traité par le cadre conceptuel de ces systèmes de normalisation
comptable afin d'en dégager les similitudes et disparités.
I- COMPARAISON DES OBJECTIFS ET DES
UTILISATEURS
1- Analyse comparative des objectifs et du champ
d'application
Les systèmes de normalisation comptable de l'OHADA, les
IAS/IFRS ainsi que les normes françaises oeuvrent tous pour une
amélioration de la transparence et de la comparabilité des
documents comptables et financiers présentés par les
entreprises.
52
D'un point de vue global, ces normes visent aussi une
harmonisation des pratiques comptables dans une zone géographique
donnée. Tandis que les normes françaises sont appliquées
uniquement en France, les normes OHADA et IAS/IFRS ont un champ d'application
plus large intégrant plusieurs pays.
En effet, les normes IAS/IFRS sont destinées à
une application mondiale, le SYCOHADA s'applique à une dimension
régionale, le système de normalisation comptable français
dispose quant d'un champ d'application à l'échelle national.
Système de normalisation comptable
|
Champ d'application
|
France (PCG)
|
National
|
Syscohada
|
Régional, continental
|
Normes IAS/IFRS
|
Mondial
|
Tableau 3 : Comparaison des champs d'application des
normes françaises, IAS/IFRS et du SYSCOHADA
2- Comparaison au niveau des utilisateurs
Tel qu'énoncé dans l'acte uniforme portant
harmonisation de la comptabilité de l'entreprise de l'OHADA, le
SYSCOHADA distingue 07 utilisateurs des états financiers regroupant
à la fois des acteurs d'ordre internes et externes. Ces mêmes
utilisateurs sont clairement distingués dans les paragraphes 9 à1
0 du cadre conceptuel de l'IASB et sont les mêmes utilisateurs des normes
françaises.
Ainsi, de prime abord, la comparaison au niveau des
utilisateurs montre que les états financiers établis suivant le
système de normalisation comptable de l'OHADA, la normalisation
comptable française et les normes IAS/IFRS sont destinés aux
mêmes utilisateurs.
Cependant, une divergence est à souligner au niveau des
utilisateurs privilégiés par ces systèmes de normalisation
comptable. En effet, contrairement aux normes françaises et ceux du
SYSCOHADA qui sont surtout destinés à des « acteurs de
l'économie marchande centrée autour de la libre entreprise
»94, les normes internationales IAS/IFRS identifient
les
94 Patrick PINTAUX, «Le
système comptable ouest-africain (Syscoa). L'intégration
économique par la comptabilité »,
publié dans TERTIAIRE N° 104 / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2002, page
48 Op.cité [en ligne]
http://www.newafrika.org/IMG/pdf/syscoa
integration economique.pdf
53
investisseurs comme utilisateurs privilégiés des
normes. En effet, conformément au paragraphe 10 du cadre conceptuel de
l'IASB, la normalisation internationale IAS/IFRS estime que face à la
multiplicité des besoins des utilisateurs, la satisfaction des besoins
des investisseurs concourrait à satisfaire ceux des autres
utilisateurs.
Notons aussi que les normes internationales sont
destinées à un usage comptable et financier, contrairement aux
normes françaises et ceux du SYSCOHADA qui sont essentiellement une
normalisation des pratiques comptables.
|
IAS/IFRS
|
Normes françaises et le SYSCOHADA
|
Utilisateurs privilégiés
|
Investisseurs
|
Acteurs de l'économie marchande
|
Tableau 4 : Utilisateurs privilégiés du
syscohada, des IAS/IFRS et des normes françaises
II- COMPARAISON DES PRINCIPES
Le système de normalisation de l'OHADA défini
clairement dans l'AUOHC sept (07) principes comptables à savoir : la
prudence, la permanence des méthodes, la spécialisation des
exercices, la continuité de l'exploitation, l'application du cout
historique, la transparence et enfin l'intangibilité du bilan,
l'importance relative et la prééminence de la
réalité économique sur la forme juridique.
Bien que le cadre conceptuel de l'IASB à travers ses
paragraphes 22 et 23 définisse uniquement deux (02) hypothèses de
base à savoir la comptabilité d'engagement et la
continuité d'exploitation, les principes comptables
énoncés par le SYSCOHADA se reflètent clairement dans les
normes IAS/IFRS notamment l'IAS 1.
Le PCG français quant à lui distingue sept (7)
principes comptables : la prudence, l'image fidèle, la
régularité, la sincérité, la comparabilité
la permanence des méthodes et la continuité
d'exploitation95.
95 Règlement n°99-03 du 29
avril 1999 modifié, du Comité de la
réglementation comptable, Plan comptable général, Titre 1
: Objet et principes de la comptabilité, Chapitre II : Principes
Op.cité
54
Le Plan comptable général français retient
deux (02) principes qui lui sont propres à savoir : la
régularité et la sincérité qui ne sont pas
directement mentionné par le syscohada et les IAS/IFRS.
Notons aussi que contrairement aux IAS/IFRS qui prônent la
prééminence de la réalité économique sur la
forme juridique, le plan comptable général français et le
SYSCOHADA ne retiennent pas ce principe.
Présentons de façon synthétique la
comparaison des principes
|
IAS/IFRS
|
le plan comptable général français
|
Le SYSCOHADA
|
|
Prééminence de la réalité
|
Prééminence de la forme juridique
|
Prééminence de la
|
|
économique sur la forme
juridique
|
sur la réalité économique
|
forme juridique sur la réalité économique
|
Divergence
|
|
|
|
|
|
|
Les principes de
|
|
Les principes de régularité et de
|
- Le Principe de régularité
|
régularité et de
|
|
sincérité ne sont pas énoncé par les
normes IAS/IFRS et les normes SYSCOHADA
|
- Le Principe de sincérité
|
sincérité ne sont pas énoncé par le
SYSCOHADA
|
Tableau 5 : Comparaison des principes des normes
françaises, IAS/IFRS et du SYSCOHADA
COMPARAISON AU NIVEAU DE LA
PRESENTATION DES ETATS
FINANCIERS
CHAPITRE II :
55
Tel que défini par le chapitre 7 des terminologies d'
l'acte uniforme de l'OHADA portant harmonisation de la comptabilité des
entreprises, les états financiers sont des « états
(documents) périodiques établis pour rendre compte du patrimoine,
de la situation financière et du résultat de l'entreprise
f...]» ils retracent aussi l'ensemble des évènements
ayant affecté l'entreprise qui les établis.
Cependant, d'un pays à un autre, d'une zone
géographique à une autre, l'on observe généralement
une présentation différente des états financiers. Cette
diversité de présentation est essentiellement induite par les
différences de contexte économique et socio-culturelles. En effet
chaque pays prévoit dans le système de normalisation comptable
auquel il adhère, des règles d'établissement
d'états financiers qui lui conviennent au mieux et susceptibles de
traduire une meilleure réalité de la situation financière
de ses entreprises.
Ainsi, le système de normalisation comptable de l'OHADA
(SYSCOHADA), le système de normalisation comptable français et le
système de normalisation comptable international IAS/IFRS
prévoient une présentation différente des états
financiers.
Ce chapitre est consacré à une l'analyse
comparative des différences ainsi que des points communs résidant
dans la présentation des états financiers suivant ces trois
systèmes de normalisation comptable.
56
I- LES ETATS FINANCIERS A PRESENTER
1- Eléments constitutifs d'un jet complet
d'état financier
Les systèmes de de normalisation comptable
français, IAS/IFRS et OHADA requièrent tous la
présentation d'états financiers annuels.
Le Bilan, le compte de résultat et l'état
annexé sont des états financiers requis par nos trois (03)
systèmes de normalisation comptable.
A ces états financiers requis, les IAS /IFRS
requièrent la présentation de 2 documents supplémentaires
à savoir un état de variation des capitaux et un tableau de
flux de trésorerie.
Le système de normalisation comptable de l'OHADA quand
à lui requiert la présentation d'un tableau de financement des
emplois et ressources (TAFIRE).
|
SYSCOHADA
|
IAS/FRS
|
Normes françaises
|
Divergence
|
? Le tableau de
financement des emplois et ressources (TAFIRE)
|
? L'état de variation
des capitaux
? Le tableau des flux de trésorerie
|
_
|
Convergence
|
Le Bilan
Le compte de résultat L'état annexé
|
Le Bilan
Le compte de résultat L'état annexé
|
Le Bilan
Le compte de résultat L'état annexé
|
|
Tableau 6 : Les états financiers requis par les
normes françaises, les IAS/IFRS et le SYSCOHADA
2- Le Bilan en IAS/IFRS : distinction entre
éléments courant et non courant
Le Bilan est un état financier présentant la
situation de l'entreprise à une date précise. Il est le 1er
constituant des états financiers requis par le SYSCOHADA, les normes
IAS/IFRS et les normes françaises.
Toutefois, le SYSCOHADA et le système de normalisation
français adoptent la même présentation du bilan suivant le
modèle :
ACTIF PASSIF
ACTIF IMMOBILISE
ACTIF CIRCULANT
TRESORERIE ACTIF RESSOURCES DURABLE
PASSIF CIRCULANT
TRESORERIE PASSIF
57
Tableau 7 : Modèle synthétique du bilan
selon le Syscohada et la normalisation comptable française
Cependant, la présentation du Bilan suivant les normes
internationales IAS/IFRS requièrent la distinction entre
éléments courants et non courants. Suivant le modèle
ci-dessous :
Actif Passif
ACTIF COURANT
|
|
PASSIF COURANT
|
ACTIF NON COURANT
|
|
PASSIF NON COURANT
|
Tableau 8 : Modèle de présentation
synthétique du bilan selon les normes IAS/IFRS
II- COMPARAISON DES MODIFICATIONS APPORTEES AUX ETATS
FINANCIERS : CAS
DES IMMOBILISATIONS CORPORELLES
1- Règle générale de
comptabilisation
La comptabilisation des immobilisations corporelles en
IAS/IFRS est établie par la norme IAS 16. Dans le système de
normalisation de l'OHADA les informations relatives à la
comptabilisation des immobilisations corporelles sont spécifiées
par l'article 36 de l'acte uniforme de l'OHADA portant harmonisation de la
comptabilité des entreprises. En France, les règles
générales de comptabilisation des immobilisations sont
apportées par l'article 321-1 du plan comptable
général.
58
Ainsi, selon la normalisation internationale IAS/IFRS,
l'enregistrement d'une immobilisation corporelle à l'actif requiert la
réalisation préalable de 2 conditions :
- « La probabilité que les avantages
économiques futurs attribuables à l'actif aillent à
l'entreprise doit être démontré
- Le cout de l'actif doit être évalué de
façon fiable. » 96
Ces deux (02) conditions préalables d'enregistrement
d'une immobilisation corporelle à l'actif du bilan sont reprises par le
plan comptable général français.
Toutefois, la normalisation comptable dans l'espace OHADA ne
définit pas clairement de conditions préalable contrairement aux
PCG et aux normes IAS/IFRS.
2- Comptabilisation à l'entrée d'une
immobilisation corporelle
Afin de présenter une comparaison succincte et claire
de la comptabilisation des immobilisations corporelles à leur date
d'entrée conformément aux dispositions prévues par le
SYSCOHADA, le PCG Et les normes IAS/IFRS, la comparaison sera effectuée
selon que l'immobilisation corporelle soit acquise à titre
onéreux, à titre gratuit, par voie d'échange ou produit
par l'entreprise.
2-1 Immobilisation acquise à titre
onéreux
Selon l'article 321-1 du PCG les immobilisations acquises
à titre onéreux sont enregistrés à leur cout
d'acquisition. Ce cout d'acquisition, conformément à l'article
321-10 du PCG est constitué « du prix d'achat de
l'immobilisation y compris les droits de douane et taxes non
récupérables après récupération des rabais,
remise et escomptes de règlement, de tous les couts engagés pour
mettre l'actif en état de fonctionner ainsi que de l'estimation initiale
des couts de démantèlement et restauration du site »
97.
L'article 36 de l'acte uniforme portant harmonisation de la
comptabilité des entreprises dans l'espace OHADA requiert la
comptabilisation des immobilisations corporelles au cout
réel d'acquisition. L'article 37 dudit acte uniforme
apporte une clarification quant à la notion du cout réel
d'acquisition. Ainsi, celui-ci est formé du « prix d'achat
définitif, des charges
96 Code IFRS normes et
interprétations, Paragraphe 7 de l'IAS16 4e
Edition 2009 ed. Groupe de la revue fiduciaire Page 420
97 Code comptable 2013, Article 321-10 du Plan
comptable général, collection les codes RF groupe de la
revue fiduciaire, 2013, France
59
accessoires rattachables directement à
l'opération d'achat et des charges d'installation qui sont
nécessaires pour mettre le bien en état d'utilisation
»98
Dans la normalisation comptable internationale IAS/IFS, les
immobilisations corporels acquises à titre onéreux sont
enregistrés au « prix d'acquisition net de remise, rabais et
escompte et majorés de frais d'acquisition ; des frais directement
affectables au vue de sa mise en service et des couts éventuels de
démantèlement et /ou de remise en état du site. 99
Nous notons donc que, nos 3 systèmes de normalisation
requièrent tous une comptabilisation à l'entrée des
immobilisations corporelles suivant la logique du cout d'acquisition.
Cependant, il est nécessaire de mettre en
évidence les divergences inhérentes aux charges à
intégrer au cout d'acquisition.
Ainsi, dans une logique financière visant à
attribuer au cout d'acquisition d'une immobilisation corporel l'ensemble des
dépenses inhérentes à celles-ci, l'IAS 16 et l'article
321-10 du PCG estiment que l'ensemble des frais engagés pour amener
l'immobilisation à l'endroit où elle se trouve et la mettre en
état de marche pour l'usage auquel elle est destinée sont
directement attribuables au cout d'acquisition.
Il en est de même pour certains frais accessoires tel
que les droits de mutation, les honoraires et les commissions des notaires, les
frais d'acte. 100
Cependant, selon le SYSCOHADA les droits de mutations, les
honoraires et les commissions des notaires, les frais d'acte,
etc. ne sont pas attribuable au cout
d'acquisition car ceux-ci sont « non représentatifs d'une
valeur vénale. » 101
98 Article 37 de l'acte uniforme de l'OHADA portant
harmonisation de la comptabilité des entreprises
99 ERIC TORT « L'essentiel des normes
IFRS », chapitre 12 « immobilisation
corporelles (IAS16) » Gualino editeur, lextenso editions,
2012, France, page 73
100 Groupe des étudiant d'économie et
gestion d'Afrique, «convergences divergences entre le
système comptable ohada et les normes IAS/IFRS (3 eme
partie)», 12 mai 2012 [consulté le 22/03/2014]
http://cegea-doc.blogspot.fr/2012/05/convergences-entre-lesysteme-comptable_22.html
101 Groupe des étudiant d'économie et
gestion d'Afrique, «convergences divergences entre le
système comptable ohada et les normes IAS/IFRS (3 eme partie)»,
12 MAI 2012 [CONSULTE LE 22/03/2014]
http://cegea-doc.blogspot.fr/2012/05/convergences-entre-lesysteme-comptable_22.htmL
|
Normes IAS/IFRS
|
PCG
|
SYSCOHADA
|
Convergence
|
Comptabilisation suivant la logique du cout d'acquisition
|
Divergence
|
les droits de mutations, les honoraires et les commissions des
notaires, les frais d'acte sont attribuables au cout d'acquisition
|
les droits de mutations, les honoraires et les commissions des
notaires, les frais d'acte ne sont pas sont attribuables au cout
d'acquisition
|
Tableau 9 : Synthèse des Convergences et
divergences du SYSCOHADA, des IAS/IFRS et du PCG relatif à la
comptabilisation des immobilisations acquises à titre
onéreux
2-2 Biens acquis à titre gratuit
Conformément à l'article 321-1 du PCG, le
système de normalisation comptable français préconise la
comptabilisation des immobilisations acquis à titre gratuit à
leur valeur vénale. Cette règle de comptabilisation est reprise
par les normes IAS/IFRS conformément à l'IAS 16. Cependant,
l'article 36 du SYSCOHADA requiert une comptabilisation des immobilisations
acquis à titre gratuit à leur cout historique constitué de
« la valeur actuelle » de ces
immobilisations102.
Immobilisation acquis à titre gratuit
Règle de
comptabilisation
|
La valeur vénale
|
Normes IAS/IFRS
PCG
SYSCOHADA
La valeur actuelle
60
Tableau 10 : Règles de comptabilisation des
immobilisations corporelles acquises à titre gratuit selon le PCG,
les normes IAS/IFRS et le SYSCOHADA
102 « Le coût historique des biens inscrits à
l'actif du bilan est constitué par : le coût réel
d'acquisition pour ceux achetés à des tiers, la valeur d'apport
pour ceux apportés par l'Etat ou les associés, la valeur actuelle
pour ceux acquis à titre gratuit ou, en cas d'échange, par la
valeur de celui des deux éléments dont l'estimation est la plus
sûre ;le coût réel de production pour ceux produits par
l'entreprise pour ellemême. » Acte uniforme portant
organisation et harmonisation de la comptabilité des entreprises sises
dans les états parties au traité relatif à l'harmonisation
du droit des affaires en Afrique. Article 36 , p18 [en ligne]
http://www.ohada.com/actes-uniformes/693/acte-uniforme-portant-organisation-et-harmonisation-des-comptabilites-des-entreprises.html
61
2-3 Bien acquis par voie d'échange
Le PCG préconise une comptabilisation des biens acquis
par voie d'échange à leur « valeur vénale
» (article 312-1 du PCG). Cependant, l'article 36 de préconise
une comptabilisation lors de l'échange, par « la valeur
vénale de celui des deux éléments (faisant l'objet de
l'échange) dont l'estimation est la plus sûre ».
Toutefois, dans la normalisation comptable internationale
IAS/IFRS, les immobilisations acquises par voie d'échange sont
comptabilisées à leur «juste valeur avec constatation du
gain ou de la perte ou, à défaut, de la Valeur nette comptable de
l'actif cédé en échange, en cas d'absence de substance
commerciale de la transaction ou d'impossibilité d'une évaluation
fiable»103.
|
Normes IAS/IFRS
|
PCG
|
SYSCOHADA
|
Divergence
|
Comptabilisation à la juste valeur Comptabilisation
à la VNC
|
Valeur vénale
|
Valeur vénale
|
Tableau 11 : Synthèse des Convergences et
divergences du SYSCOHADA, des IAS/IFRS et du PCG relatif à la
comptabilisation des immobilisations acquises par voie d'échange
CONCLUSION DE LA PARTIE
Le système de normalisation comptable de l'OHADA, la
normalisation comptable française ainsi que les normes IFRS partagent un
ensemble de caractéristiques communes traduisant clairement l'effort
d'harmonisation de ces normes déjà effectué. Toutefois,
l'existence de quelques points de divergences significatifs entre ces
systèmes de normalisation relance le débat sur les enjeux
liés à l'harmonisation.
103 ERIC TORT « L'essentiel des normes IFRS
», chapitre 12 « immobilisation corporelles
(IAS16) » Gualino editeur, lextenso editions, 2012, France,
page 73
LES ENJEUX DE L'HARMONISATION DU
SYSCOHADA ET DES NORMES
COMPTABLES FRANÇAISES AUX
NORMES INTERNATIONALES IAS/IFRS
ation des normes comptables SY
TROISIEME PARTIE
62
63
INTRODUCTION DE LA PARTIE
La recherche d'une harmonisation internationale des normes
comptables appliquées par les différents pays répond
à un ensemble d'enjeux en phase avec la mondialisation.
Ainsi, le règlement (CE) No 1606/2002 du parlement
européen et du conseil du 19 juillet 2002 sur l'application des normes
comptables internationales mentionne au paragraphe 4 que l'application des
normes IAS/IFRS « renforce la libre circulation des capitaux dans le
marché intérieur et aide les sociétés
communautaires à affronter leurs concurrents à armes
égales dans la lutte pour les ressources financières offertes par
les marchés des capitaux de la Communauté et du monde entier
».104
Dès-lors, depuis 2005 les entreprises des pays membre
de l'Union Européenne notamment la France ont entamés
l'application des normes internationales IAS/IFRS dans la présentation
de leurs états financiers consolidés. Il est ensuite prévu
une harmonisation progressive des normes comptables nationales aux normes
internationales IAS/IFRS.
A l'ère de la mondialisation, conscients de l'enjeu
majeur lié au renforcement de la confiance des acteurs sur les places
financières ainsi qu'à l'ouverture des économies aux
capitaux étrangers par l'application des normes IAS/IFRS , les pays de
l'OHADA s'interrogent quant à une éventuelle harmonisation du
SYSCOHADA récemment adopté, aux normes internationales
IAS/IFRS.
En effet, soumis à un contexte socio-économique
particulièrement différent de celui des pays avancés et
des pays développés initiatrices des IAS/IFRS, l'harmonisation du
SYSCOHADA requiert au préalable une appréciation raisonnable des
avantages et inconvénients liés à ce projet.
Tout au long de cette partie, nous dégagerons les
enjeux liés à la normalisation, précisément
à l'application des normes internationale IAS/IFRS (chapitre 1). Suite
à cela, il sera question d'intégrer le projet de convergence du
SYSCOHADA vers les normes IAS/IFRS à la dynamique de
développement engagé en Afrique en mettant en évidence les
avantages et obstacles à l'harmonisation du SYSCOHADA aux normes
internationales (chapitre 2).
104 Source : Extrait du journal officiel des communautés
européennes du 12 Juillet 2002 version en ligne
http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2002:243:0001:0004:FR:PDF
L'HARMONISATION INTERNATIONALE
DES NORMES COMPTABLES :
HISTORIQUE ET ENJEUX
CHAPITRE I :
64
Dès le 18e siècle les théories
émises par les différentes écoles de pensée
économique notamment l'école classique, sur la recherche d'un
critère unanime de détermination la valeur des biens à
prendre en compte lors de leur comptabilisation traduit l'engouement des
penseurs quant à La recherche de méthodes et règles
unifiées de comptabilisation des échanges.
Aujourd'hui, la quasi-unanimité obtenu en Europe par le
concept de « juste valeur » apportée par les normes IAS/IFRS
et son intégration progressive par les normalisations comptables
nationales est perçu par bon nombre d'acteurs comptables et financiers
comme une avancée importante vers une harmonisation internationale des
normes comptables.
Cependant, le rapport de Philippe MAYSTADT, conseiller
spécial pour les IFRS auprès de Michel Barnier (commissaire
européen chargé du marché intérieur et des services
) publié en Octobre 2013 intitulé «les normes IFRS
devraient-elles être plus européenne?»105
remet en question le concept de la « juste valeur » et relance le
débat sur normes IAS/IFRS qui semblent être essentiellement
adaptées au contexte européen.
Ce chapitre sera de consacrée à une approche
historique de l'harmonisation des normes comptables (I). Après cela,
nous analyserons les enjeux liés à l'harmonisation des normes
comptables (II).
105Site internet Focus IFRS, comprendre le nouveau
monde de l'information financière IFRS [consulté le
05/04/2014]
http://www.focusifrs.com/menu
gauche/actualites phare/iasb/commentaires de la fondation ifrs sur le r apport
de p maystadt 5 decembre 2013
65
I- L'HARMONISATION INTERNATIONALE DES NORMES
COMPTABLES : APPROCHE HISTORIQUE
1- Théories économiques de la valeur :
échec d'une tentative d'harmonisation de la comptabilisation des
échanges?
La théorie de la valeur est la pierre angulaire de la
pensée économique. Elle vise une détermination unique et
infaillible de la valeur des biens échangés à
considérer lors de leur comptabilisation.
Ainsi depuis le 18 e siècle, les travaux sur
la détermination de la valeur des biens a suscité l'attention de
bon nombre de penseurs.
Tout d'abord, Adam Smith, précurseur de l'école
classique énonce la première théorie de la valeur d'un
bien fondée selon lui sur la quantité de travail commandée
par ce bien. Cette théorie fut fortement controversée du fait de
la difficulté à percevoir cette notion de « travail
commandé » auquel il faisait allusion ainsi que des failles qu'elle
comprenait.
David Ricardo, leader de l'école classique utilise
ensuite la théorie d'A. Smith en y apportant un ensemble des
réponses aux critiques à l'encontre de celle-ci. Ainsi, Ricardo
propose une théorie de la valeur d'un bien fondée sur la
quantité de travail incorporée dans la production de ce bien.
Cette théorie sera ensuite reprise et
améliorée par Karl Marx à travers sa théorie
fondée sur la `valeur-travail' proposant ainsi une «
comptabilité en heure de travail »106.
Karl Marx dans ses études s'appuie sur les travaux de
Ricardo et rejette ceux des autres auteurs classiques. Il y apporte ainsi des
améliorations et l'adapte aux concepts de l'économie Marxiste. En
claire, Il intègre à cette théorie de la valeur une
dimension sociale. Ainsi, au terme de ses travaux, Karl Marx propose une
théorie de la valeur fondée sur la quantité de travail
socialement nécessaire.
106 expression utilisé par ERNEST MENDEL dans : «
Initiation à la théorie économique marxiste » page
8, [en ligne] L
http://www.ernestmandel.org/new/IMG/pdf/Initiation
a la theorie economique marxiste.pdf
66
Transversalement à cette approche orientée sur
le travail, l'école néoclassique remet en cause toute la
théorie de la valeur travail précédemment
développée à travers l'exemple des « huitres ».
En effet, ce bien (l'huitre) fortement prisé pour ses vertus
gastronomiques n'est pas fabriqué. En claire il s'agit d'un bien ayant
de la valeur, sans avoir été préalablement
travaillé (sans travail incorporé).
L'une des critique portée à cet exemple des
« huitres » concerne l'effort fourni pour la recherche des huitres,
qui en lui-même constitue un travail, bien que non incorporé aux
huitres. Selon les critiques, l'exemple des huitres n'est pas suffisant pour
remettre en cause la théorie de la valeur travail (dans sa version
marxiste).
L'école néoclassique va opter pour une
définition de la valeur fondée sur la valeur-utilité
et non la valeur travail qu'elle considère comme étant
limitée. En effet, selon l'école néoclassique, la valeur
d'un bien dépend de l'utilité de celui-ci.
Partant ensuite de l'exemple de l'eau (forte utilité et
faible valeur) et du diamant (faible utilité, mais ayant une forte
valeur), les économistes néoclassiques ont
améliorés leur théorie prônant ainsi une
redéfinition de la valeur fondée sur l'utilité et la
rareté. En claire, la valeur d'un bien ne dépendrait non pas de
la quantité de travail nécessaire à sa production, mais
plutôt, de l'utilité de ce bien ainsi que de la rareté de
celui-ci.
Il s'avère donc claire au vu de toutes ces controverses
théoriques que la définition de la valeur d'un bien à
enregistrer lors des échanges ne fit pas l'unanimité.
Ainsi, chaque économiste, suivant son adhésion
à une école de pensée (Classique, marxiste ou
néoclassique) adopta une vision du concept de la valeur telle que
prônée par son école.
L'échec de la détermination unanime d'un
critère unique de détermination de la valeur des biens à
prendre en compte lors de la comptabilisation des échanges (qui est l'un
des principes fondamentaux des systèmes de normalisation comptable) peut
être perçu comme un premier échec dans la recherche d'une
harmonisation des comptabilités.
Loin de vouloir relancer le débat des controverses
théorique sur la notion de « valeur », on assiste aujourd'hui
à l'émergence d'un nouveau concept de détermination de la
valeur des biens : le concept de la « juste valeur ».
67
2- Comptabilisation à la juste valeur, une
avancée vers une harmonisation internationale ?
La recherche d'une harmonisation et d'une meilleure
comparabilité des états financiers a favorisé la
vulgarisation de la comptabilité fondée sur le principe de la
juste valeur. La juste valeur est définie dans le 9e
paragraphe de l'IAS 39 comme étant « le montant pour lequel un
actif pourrait être échangé, ou un passif éteint,
entre parties bien informées, consentantes et agissant dans des
conditions de concurrence normales ».
Ce principe comptable semble être mieux adapté
aux exigences des investisseurs et intègre raisonnablement le principe
selon lequel les états financier doivent refléter une «
image fidèle » de la situation financière des organisations.
Le concept de la juste valeur devrait donc permettre le passage d'une
comptabilisation au cout historique vers une comptabilisation basée
essentiellement sur la valeur actuelle intégrant les
réalité et fluctuations du marché.
L'application du concept de la juste valeur par les normes
IAS/IFRS constitue un rapprochement de la normalisation comptable
internationale IAS/IFRS aux modèles anglo-saxon, notamment les
US-GAAP.
II- LES ENJEUX DE L'HARMONISATION DES
NORMES COMPTABLES
1- Les avantages de la recherche d'une harmonisation
internationale des normes
1-1 Amélioration de la qualité et de la
fiabilité de l'information financière
Les grands scandales financiers ayant secoué le monde
de la finance (exemple d'ENRON) ont ébranlé la confiance des
investisseurs envers les documents financiers établis par les
entreprises. Dès lors la nécessité de renforcer la
confiance sur les marchés et places financières se fait de plus
en plus pressante.
68
La mise en oeuvre d'un langage comptable et financier commun
à toutes les entreprises et ce, à travers les normes comptables
internationales réponds à cet besoin, de plus La fiabilité
constitue l'un des principes fondamentaux de ces normes.
Notons que les IAS/IFRS ont la particularité de
répondre à la fois aux besoins d'information d'ordre comptable
d'une part et d'ordre financier d'autre part, contrairement aux normalisations
comptables nationales préexistantes, ce qui constitue un atout
qualitatif pour les normes IAS/IFRS.
1-2 Comparabilité des états financiers
La recherche d'une comparabilité internationale des
états financiers se présente comme étant l'enjeu
fondamental de l'harmonisation des systèmes de normalisation
comptable.
En effet, face à la mondialisation, la mobilité
internationale des capitaux instituée par le système capitaliste
et la vulgarisation des échanges sur des places financières
internationales, la présentation unifiée des états
financiers s'avère inéluctable. Car cela faciliterait la lecture
des états financiers par les utilisateurs avérés.
Cette harmonisation devrait permettre aussi une meilleure
prise de décision des utilisateurs (essentiellement les investisseurs)
à travers une bonne appréciation de la situation
financière des entreprises dans lesquelles ils souhaitent s'engager
ainsi que la comparabilité des états financiers.
L'élaboration des normes comptables IAS/IFRS s'intègre
parfaitement à ces objectifs.
Bien que l'utilisation des normes IAS/IFRS soit
vulgarisée par l'union européenne, l'attachement de nombreux pays
à leur système de normalisation comptable interne
reflétant au mieux leur réalité économique,
régionale ou culturel rend difficile la comparabilité a
l'échelle internationale des états financiers.
Des efforts supplémentaires doivent donc être
menés afin d'assurer une harmonisation internationale de la
normalisation comptable et financière en l'occurrence les normes
IAS/IFRS.
69
1-3 harmonisation comptable et fiscalité des
états
Comme l'affirmait C. Nobes en 1983, « notre
système comptable est traditionnellement considéré comme
relevant d'une approche macro-économique, doublée d'une forte
inspiration fiscale » cela met donc en évidence le lien
étroit existant entre la comptabilité et la fiscalité.
Conformément aux modèles anglo-saxons, le
système de normalisation comptable internationale donne la
priorité à la substance des transactions et
évènements sur leurs formes juridiques.
La marche vers une harmonisation internationale prévoit
donc progressivement une scission entre comptabilité et
fiscalité.
Ainsi, suivant la normalisation internationale, les
règles fiscales propres à chaque pays et zone géographique
ne devraient pas impacter sur la présentation des états
financiers. Ceci est un projet quelque peu l'utopique.
Face à cela, doit-on préconiser une
harmonisation en tandem de la comptabilité et de la fiscalité des
états ou une harmonisation des comptabilités en
déconnexion avec les règles fiscales. ?
2- Quelques inconvénients liés à
l'harmonisation 1-4 Concept de la juste valeur : un critère
controversé
Le principe de comptabilisation des biens à leur «
juste valeur » favorise une évaluation des bien conformément
aux règles et à la situation du marché. Bien qu'il
présente une avancée par rapport au principe du cout historique
en termes de transcription de la situation réelle des entreprises, ce
concept fait l'objet de plusieurs controverses.
En effet il est reprocher à ce principe appliqué
par les IAS/IFRS de favorisé une plus grande volatilité de
l'information financière.
Ainsi, le docteur Boudredine HAMDI et Houda ELABIDI que
«la juste valeur renferme des méthodologies et des
modèles variés lui procurant un caractère
aléatoire. Outre ses faiblesses de fiabilité et de
cohérence, la juste valeur se voit reprocher de privilégier une
vision court-termiste de la firme et d'entraîner, par ses variations, une
plus grande volatilité des capitaux propres et des résultats, ce
qui est de nature à brouiller la lecture de la performance de
70
l'entreprise »107. Cette critique
à l'encontre du concept de juste valeur se justifie surtout dans un
contexte économique actuel marqué par l'instabilité des
marchés. Notons que, la crise des « subprimes » survenu aux
états unis, ayant entrainé une volatilité spectaculaire
des actifs financiers détenus par les entreprises a mis en
évidence cet inconvénient lié à l'évaluation
à la juste valeur.
De plus, dans son rapport publié en octobre 2013,
Philipe Maystadt conseiller des IFRS auprès de Michel Barnier
commissaire européen chargé du marché intérieur et
des Services, a mis en évidence l'éventuel implication de ce
principe de la juste valeur sur l'accentuation de la crise économique .
Ainsi, il affirmait à la page 6 dudit rapport que «certains
même croient que cette comptabilisation (à la juste valeur) a
joué un rôle dans l'aggravation de la crise »108
Toutes ces controverses portée à ce concept
vulgarisé par les IAS/IFRS nous laissent dubitatif sur ces normes
IAS/IFRS censés renforcer la confiance des utilisateurs.
1-5 Les normes IAS/IFRS : des normes essentiellement «
européennes » ?
Conscients de l'impact politique et fiscal de l'adoption d'une
normalisation comptable, l'un des arguments soulevé par les pays n'ayant
pas encore admis l'application des normes IAS/IFRS par leurs entreprises est
que les normes IAS/IFRS sont élaborées par un organisme
privé et non pas par un organisme public régis par les
états.
Cet argument est même reconnu par l'Union
européenne qui a décidé de la mise en oeuvre d'une
procédure interne d'adoption des normes dénommé «
comitologie »109. Ce processus fait intervenir le
Comité de Règlementation avec Contrôle (CRC) qui
est un comité du parlement européen110. L'union
européenne justifie cette décision en jugeant qu'il n'est «
pas possible, à la fois politiquement et juridiquement, de
déléguer la normalisation comptable de façon
107
http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/45/93/51/PDF/p70.pdf
Badreddine HAMDI et HOUdA ELABIDI L'INFORMATION COMPTABLE EN JUSTE VALEUR :
QUELLE UTILITE POUR LES INVESTISSEURS ? page 2
108 «Some believe that such accounting played role
in worsening the crisis»P. Maystadt, rapport d'octobre 2013
intitulé « les IFRS doivent-elles être plus
européennes? », P6
109 Focus IFRS, comprendre le nouveau monde de l'information
financière IFRS, section « nouvelle procédure d'adoption
des IFRS »,
http://www.focusifrs.com/content/view/full/1020
110 Source : Fondation IFRS « nouvelle procédure
d'adoption des IFRS »
http://www.focusifrs.com/content/view/full/1020
71
inconditionnelle et irrévocable à une
organisation privée sur laquelle l'Union Européenne n'a aucune
influence »111. Cette affirmation, loin d'être
rassurante soulève une autre question relative à l'influence de
l'union européenne sur les IAS/IFRS.
Comme l'indiquait Walton Peter en 2003 l'adoption des normes
est effectuée de sorte à aboutir sur une « conclusion
consensuelle intégrant les besoins de l'ensemble des parties prenantes
», la normalisation comptable internationale peut être de ce
fait perçue comme étant un « compromis social »
dans lequel le rapport de force devrait a priori tourner en faveur de
l'union européenne.
Toujours dans cette logique, P. MAYSTADT affirme à la
page 7 de son rapport paru en octobre 2013 que «l'IASB a une tendance
à privilégier les actions qui favorisent la convergence
internationale et la recherche de nouveaux membres, au détriment des
actions demandées par les États qui appliquent déjà
les IFRS»112. Cependant notons que cette assertion est
fortement contestée par la fondation IFRS (l'IFRS-Foundation) qui, dans
son commentaire du rapport de Maystadt paru le 05 décembre 2013
affirmait clairement sa désapprobation à l'égard de cette
assertion.
En claire, céderait-il aux actions demandées par
l'UE, en élaborant une normalisation essentiellement adaptée au
contexte européen première utilisatrice des normes IAS/IFRS?
Toutefois, cette affirmation laisse planer le doute quant
à l'indépendance de l'IASB dans l'élaboration des normes
IAS/IFRS, ce qui n'est vraiment pas encourageant pour les pays non encore
utilisateurs des normes IAS/IFRS.
111 Information financière: le règlement
IAS - Foire aux questions - Commission Européenne
MEMO/01/40 13/02/2001 [consulté le 22/04/2014]
http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-01- 40_fr.htm?locale=fr
112 Rapport de Maystadt intitulé « les normes
IFRS doivent-elles être plus européennes? » Citation
original: «This body (IASB) has had a tendency to favour actions that
promote international convergence and the search for new regions to commit to
using IFRS, to the detriment of those actions requested by States that already
apply IFRS» paru en octobre 2013, page 7
L'EFFORT D'HARMONISATION :
EXIGENCE OU URGENCE POUR
L'ATTRACTIVITE DE L'AFRIQUE
CHAPITRE II:
72
Depuis la mise en application obligatoire des normes IAS/IFRS
par l'union européenne en 2005, l'on assiste à l'émergence
d'une volonté internationale de convergence des systèmes de
normalisation comptable internes aux normes internationales IAS/IFRS.
Dès lors, conscient des défis majeur de
développement auxquels est confronté le continent africain ainsi
que des avantages indéniables lié de l'harmonisation aux
IAS/IFRS, la perspective d'une convergence du SYSCOHADA aux normes IAS/IFRS
suscite l'intérêt des pays africains.
Cependant, cette volonté d'harmonisation se trouve
aujourd'hui confronté à de nombreux obstacles essentiellement
liés au contexte économique et socio-culturel particulier de
l'Afrique.
De plus, n'ayant que récemment procédé
à l'adoption de l'acte uniforme portant création du syscohada en
2001, ce projet d'harmonisation aux normes internationales IAS/IFRS requiert
donc une appréciation raisonnable de la part des décideurs
africains.
Enfin, conformément aux aspirations du
«panafricanisme» longtemps prôné par les dirigeants
africains, il était préalablement prévu une harmonisation
progressive des comptabilités de l'ensemble des entreprises du continent
africain aux normes africaines SYSCOHADA. Dès lors, l'émergence
actuelle de la volonté de convergence aux normes IAS/IFRS laisse donc
planer l'incertitude quant à la concrétisation de cette ambition
africaine.
Ce chapitre sera essentiellement consacré à la
mise en évidence des enjeux au développement africain lié
à une harmonisation du SYSCOHADA aux normes IAS/IFRS ainsi que des
obstacles rencontrés par ce projet.
73
I- L'HARMONISATION COMPTABLE, UNE REPONSE AUX
BESOINS DE DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE
1- Besoin de développement d'un marché
financier solide
Le marché financier africain est constitué d'une
douzaine de places boursières113 parmi
lesquelles nous citons :
- la bourse régionale des valeurs mobilières en
Côte d' Ivoire
- la bourse régionale des valeurs mobilières
d'Afrique Centrale au Gabon
qui constituent deux places boursière importantes de
l'espace OHADA.
La mise en place du SYSCOHADA fut un catalyseur au
développement du marché boursier
dans l'espace OHADA ainsi que de l'amélioration de son
attractivité.
Ainsi l'accroissement des transactions effectués sur
ces places boursières et la participation croissante des acteurs et
investisseurs internationaux conscient des opportunités
d'investissements en Afrique, nécessite la mise sur pied d'un
système de normalisation uniformisé et adapter tout autant aux
investisseurs locaux et internationaux.
Bien que le SYSCOHADA soit mieux adapté au contexte
africain, la convergence du SYSCOHADA aux normes IAS/IFRS devrait à la
fois concourir au renforcement la confiance des investisseurs internationaux
sur les places financières africaines ainsi qu'une meilleure
appréciation des états financiers fournis par les entreprises du
continent.
2- Besoin de développement économique de
l'Afrique
L'instabilité politique, qui prévaut dans de
nombreux pays africains ont ternis l'image du continent et fragilisés
les perspectives de développement économique et financier
à long terme de l'Afrique.
La nécessité de reconstruction de l'Afrique
ainsi que la relance du développement économique du continent
constitue sans doute les défis majeurs imposés aux
générations actuelles et à venir.
113 Source : AfrikaFin
http://www.afrikafin.sitew.com/Bourses
africaines.E.htm#Bourses africaines.E [consulté le 05/02/2013]
74
Cela suggère la vulgarisation de la création
d'entreprises, nécessitant donc un recours massif aux capitaux.
Ceci étant, le rôle des investisseurs locaux et
internationaux dans le processus de développement du continent est
indiscutable. Cependant, la question de la confiance des investisseurs sur le
marché financier africain reste posée. Ce problème sera
d'autant plus facilement résolu si l'Afrique en général et
l'espace OHADA en particulier procède à la convergence de son
système de normalisation comptable aux normes internationales IAS/IFRS.
Ainsi, les investisseurs pourront mieux apprécier les
opportunités de projets et de la situation des entreprises dans
lesquelles ceux-ci souhaitent s'engager.
C'est ainsi que pour certains experts comptables africains
tels que Souleymane SERE, « adopter purement et simplement les normes
de l'IASB comme référence (...) est l'hypothèse la plus
crédible à moyen terme, surtout avec la perspective de l'Union
africaine »114
II- OBSTACLES A L'HARMONISATION DES NORMES
COMPTABLES OHADA AFRICAINES AUX NORMES
FRANÇAISES ET INTERNATIONALES
IAS/IFRS
L'harmonisation des normes SYSCOHADA aux normes
internationales, bien que présentant de nombreux avantages relatifs
à l'amélioration de l'attractivité de l'Afrique, laisse
toutefois planer la question de sa faisabilité.
Tout au long de cette section, il nous incombera de mettre en
évidence certains problèmes auxquels se heurte le projet
d'harmonisation du SYSCOHADA aux normes internationales IAS/IFRS, non pas dans
l'optique de défendre l'impossibilité de réalisation de ce
projet mais plutôt dans une perspective de mise en garde des
autorités compétentes, afin que ceux-ci puissent prêter
attention à ces problèmes dans le cadre des efforts
d'harmonisation mis en oeuvre.
114 Souleymane Sere, expert-comptable, Session de formation de
l'Association africaine des hautes juridictions francophones, Ecole
régionale supérieure de la magistrature de Cotonou,
décembre 2006
75
1- TPE et PME africaines : quelle place dans la normalisation
internationale
Le tissus économique africain est constitué
essentiellement de TPE (Très petite entreprise et de PME (petite et
moyennes entreprises) ayant du mal à assurer l'établissement de
documents comptable et financiers corrects.
Cependant, dans leur élaboration, les IAS/IFRS se
présentent comme étant dédiée plutôt aux
grandes entreprises.
Le passage des normes SYSCOHADA aux normes comptables
internationales présente des couts considérables. Il
s'avère donc difficile voire même impossible pour ces entreprises
de supporter des frais supplémentaires relatifs à la mise aux
normes de la comptabilité des entreprises. En effet, celle-ci ont depuis
l'adoption de l'acte uniforme portant harmonisation et organisation de la
comptabilité des entreprises en 2000, procédé à la
mise aux normes (syscohada) de leur comptabilité et
procédé à la formation de leurs agents.
En effet, l'espace OHADA a déjà supporté
le coût du passage des normes OCAM aux normes OHADA en 1998 pour les pays
de l'UEMOA et 2001 pour ceux de la CEMAC.115
Critiqué d'être essentiellement adapté aux
grandes entreprises, l'IASB a mis en sur pied des normes internationales
destinés aux petites et moyennes entreprises : les « IFRS PME
» qui peinent à être adoptés. 116Toutefois,
les normes IFRS-ME font l'objet de nombreuses mises à jour tous les 3
ans117, ce qui constitue des couts d'adaptation
supplémentaires.
115 Stéphane KLUTSCH et Yves parfait N'Guema «
quel avenir pour le droit comptable ohada ? » R.F.C. 432 Mai 2010,
[en ligne]
http://www.focusifrs.com/content/view/full/5282
116 « Il est interdit pour une PME française,
cotée ou non, d'appliquer la norme « IFRS pour PME ».
Rappelons que cette norme unique, destinée aux sociétés
non cotées du monde entier, a été publiée le 9
juillet 2009 par l'IASB, mais n'a pas été approuvée par la
Commission Européenne »
http://expert-consolidation.com/referentiel-de-consolidation-principes-ifrs-ou-principes-comptables-francais-ifrs-pour-pme/
[consulté le 01/05/2014]
117 Stéphane KLUTSCH et Yves parfait N'Guema «
quel avenir pour le droit comptable ohada ? » R.F.C. 432 Mai 2010,
[en ligne]
http://www.focusifrs.com/content/view/full/5282
2- 76
De l'harmonisation africaine à l'harmonisation
internationale : volonté précoce ou dynamique des états
africains ?
Depuis 1998118, les pays de l'Afrique de l'Ouest
ont procédé à l'harmonisation de leur système
comptable par l'adoption des normes SYSCOHADA. L'Afrique Centrale s'est
intégré dans cette dynamique en 2001119.
Il s'avère donc difficile d'envisager encore une fois
une adaptation à un nouveau système de normalisation, pour des
entreprises ayant subi les couts lié à l'harmonisation au
SYSCOHADA. Le passage aux normes OHADA ne se présenterait donc pas de ce
point de vue, comme un projet assez précoce ?
Cependant, l'idée de mise en oeuvre d'un état
et d'un espace économique africain commun à travers l'Union
Africaine (UA) nécessitera forcement l'application d'un système
de normalisation comptable unique au sein de l'UA. A l'heure de la convergence
mondiale vers les normes IAS/IFRS, serait-il judicieux pour les états
africains de prévoir l'application du SYSCOHADA qui traduit clairement
les réalités africaines ou les normes IAS/IFRS comme
référentiel comptable et financier?
L'hypothèse d'application des normes internationales
IAS/IFRS s'avère plus crédible dans un environnement de plus en
plus influencé par la mondialisation et la vulgarisation des
échanges à l'échelle international. Adopter le langage
comptable et financier international répondrait ainsi en tandem au
double défi de réunification de l'Afrique au sein de l'UA et
d'ouverture de l'UA aux capitaux étrangers.
3- Culture économique africaine et internationale :
difficulté de métissage
Les systèmes de normalisation comptables
diffèrent d'un pays à l'autre et intègrent les
réalités culturelles et économiques de son champ
d'application. Ainsi l'environnement économique africain, étant
fortement marqué par l'économie marchande, le syscohada
intègre cette réalité en privilégiant dans
l'élaboration des normes les acteurs de « l'économie
marchande centré
118 Stéphane KLUTSCH et Yves parfait N'Guema «
quel avenir pour le droit comptable ohada ? » R.F.C. 432 Mai 2010,
[en ligne]
http://www.focusifrs.com/content/view/full/5282
119 Stéphane KLUTSCH et Yves parfait
N'Guema « quel avenir pour le droit comptable ohada ? »
R.F.C. 432 Mai 2010, [en ligne]
http://www.focusifrs.com/content/view/full/5282
autour de la libre entreprise »120 et
non les investisseurs. Transversalement, l'environnement économique
mondial étant essentiellement axé autour des grandes entreprises
soumises aux apporteurs de capitaux, la normalisation comptable internationale
IAS/IFRS privilégie donc les investisseurs dans l'élaboration de
ses normes.
L'on constate donc l'impact de l'environnement et de la
culture économique sur l'élaboration des normes. Une
harmonisation du SYSCOHADA aux normes internationale nécessite donc au
préalable une mutation de la culture et de l'environnement
économique vers une prépondérance des grandes
entreprises.
CONCLUSION DE LA PARTIE
Le projet de convergence des systèmes de normalisation
comptable appliqués par les états répond à un
ensemble d'enjeux en phase avec la mondialisation. Bien que le projet de
convergence aux normes IAS/IFRS présente des avantages indiscutable,
l'appréciation des enjeux de ce projet en fait ressortir quelques
inconvénients qui freinent la volonté des états a
s'intégrer dans cette dynamique. Cependant, des
spécificités relatifs au contexte économique et
socio-culturel du continent laisse planer le doute quand une éventuelle
harmonisation des normes africaines (SYSCOHADA) aux normes internationales
IAS/IFRS.
77
120 Patrick PINTAUX, «Le système
comptable ouest-africain (Syscoa). L'intégration économique par
la comptabilité », publié dans TERTIAIRE
N° 104 / NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2002, page 48 [en ligne]
http://www.newafrika.org/IMG/pdf/syscoa
integration economique.pdf
78
CONCLUSION GENERALE
La signature de l'acte uniforme de l'OHADA portant
création de l'OHADA marque la naissance d'un système de
normalisation comptable élaboré par l'OHADA. La recherche d'un
langage comptable et financier unique aussi sein de l'espace OHADA traduit la
volonté de rapprochement des nations africaines. Ce système de
normalisation comptable possède en tandem des traits
caractéristiques des modèles de normalisation comptable
anglo-saxons et ceux d'Europe continental. Il se présente de ce fait
comme une réconciliation de ces deux modèles.
En France, la normalisation comptable est régie par le
plan comptable général actuellement sous l'égide de l'ANC.
Bien que le système de normalisation comptable français ne
dispose pas actuellement de document intitulé « cadre conceptuel
», le plan comptable général français se
présente comme étant un document abouti, traitant de l'ensemble
des questions suscitées par la tenue de la comptabilité. La
France est le tenant du modèle d'Europe continental de normalisation
comptable, si bien que certains pays établissent leur système de
normalisation comptable inspiré de modèle français.
S'intégrant dans une dynamique de mondialisation et
d'internationalisation des échanges, l'union européenne
procède depuis 2005 à l'application des normes internationales
IAS/IFRS. Ces normes sont établies par un organisme privé
indépendant des états, en l'occurrence l'IASB.
L'intégration du concept de juste valeur par la normalisation
internationale IAS/IFRS constitue un point de rapprochement entre celle-ci avec
les normes anglo-saxonnes.
Le système de normalisation comptable français
et le SYSCOHADA présentent des points de convergence avec la
normalisation internationale IAS/IFRS. Toutefois, les nombreux points de
divergences existant entre ces trois (03) systèmes de normalisation
comptable mettent en évidence les efforts à fournir en vue
d'assurer une harmonisation de ceux-ci.
En effet, bien que destiné aux mêmes
utilisateurs, la normalisation comptable internationale IAS/IFRS
présente les investisseurs comme utilisateurs privilégiés
dont la satisfaction des besoins concourraient à la satisfaction de ceux
de tous les utilisateurs. De plus, les normes IAS/IFRS prône une
prééminence de la réalité économique sur la
forme juridique, traduisant une volonté de déconnexion de entre
la comptabilité et la fiscalité des états. Toutefois ce
principe n'est pas retenu en France par le plan comptable général
et le SYSCOHADA. Notons que, bien qu'intégrant aussi la logique du cout
historique lors de la comptabilisation à l'entrée
79
des immobilisations corporelles, les normes IAS/IFRS font
intervenir une spécificité inspirée des modèles
anglo-saxons en l'occurrence l'application du concept de juste valeur. Ces
différentes points de divergence significatifs montrent que des efforts
supplémentaires sont à fournir afin d'assurer une convergence de
ces systèmes de normalisation comptable.
L'accroissement des scandales financiers sur les places
financières internationales, l'ancrage des nations à la marche
vers la mondialisation ont mis en évidence la nécessité de
présentation de l'information financière suivant un langage
unique, commun à tous les états. Ce langage unique est
assuré par les normes internationales IAS/IFRS.
L'application internationale des normes IAS/IFRS assure le
rétablissement de la confiance des agents économiques sur les
places financières grâce à ses apports en termes de
qualité et de crédibilité de l'information
financière. Ainsi, l'harmonisation internationale des règles
comptables internes des états est un atout indéniable au
développement des marchés financiers, à
l'internationalisation des échanges.
Cependant, face à ces atouts indiscutables liés
à la convergence aux normes internationales IAS/IFRS, certains traits
caractéristiques des normes internationales laissent dubitatifs certains
états quant à leur intégration dans la dynamique
d'harmonisation. En effet, la crise financière a remis en question le
concept d'évaluation à la juste valeur appliqué par les
normes IAS/IFRS. En effet, suite au basculement brutal des marchés
induit par la crise, certaines entreprises appliquant ce concept ont
assisté à la dissolution de leur actifs financiers et donc de
leur bilan. Ce concept traduisant une image plus fidèle du patrimoine
des entreprises soumet donc celles-ci au risque de volatilité de leur
patrimoine.
Ensuite, se pose la question de l'indépendance de
l'IASB vis-à-vis de l'union européenne dans le cadre de
l'élaboration des normes. En effet, vulgarisé par l'union
européenne qui assure l'application actuelle des IAS/IFRS, la
convergence des états vers ces normes internationales n'expose-t-il pas
ces états au risque d'influence de l'Union Européenne surtout
lorsque l'on tient compte de l'impact politique et fiscal des règles
comptables?.
Conscient de tous ces enjeux liés à la
convergence des comptabilités vers les normes
internationales IAS/IFRS, les pays africains semble
s'intégrer dans cette logique d'harmonisation, toutefois, certaines
spécificités propres au tissu économique et socio-culturel
africain remettent en question la faisabilité d'un tel projet.
80
En effet, le paysage économique africain est
constitué essentiellement de petites entreprises pour lesquelles
l'application des normes IAS/IFRS pourrait laisser entrevoir quelques
difficultés.
De plus, une décennie après le passage aux
normes SYSCOHADA, est-ce raisonnable pour les pays de l'OHADA d'envisager une
nouvelle harmonisation de leur comptabilité ?
A l'ère de la mondialisation, la convergence mondiale
des systèmes de normalisation comptables internes des états est
un projet fort prometteur pour lequel des questions particulières
doivent être préalablement résolues. Une harmonisation
progressive des comptabilités semble vivement recommandée.
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Liste des tableaux
N° Tableau Page
1 Présentation simplifiée du bilan selon
le SYSCOHADA 33
2 Structure de la norme IAS 37 51
3 Comparaison des champs d'application des normes
françaises, IAS/IFRS et du
SYSCOHADA
61
4 Utilisateurs privilégiés du syscohada,
des IAS/IFRS et des normes françaises 62
5 Utilisateurs privilégiés du syscohada,
des IAS/IFRS et des normes françaises 63
6 Les états financiers requis par les normes
françaises, les IAS/IFRS et le SYSCOHADA 63
7 Modèle synthétique du bilan selon le
Syscohada et la normalisation comptable
française
66
66
8 Modèle synthétique du bilan selon le
Syscohada et la normalisation comptable
française
9 Synthèse des Convergences et divergences du
SYSCOHADA, des IAS/IFRS et
du PCG relatif à la comptabilisation des immobilisations
acquises à titre onéreux
69
69
10 Règles de comptabilisation des immobilisations
corporelles acquises à titre gratuit
11 Synthèse des Convergences et divergences du
SYSCOHADA, des IAS/IFRS et du
PCG relatif à la comptabilisation des immobilisations
acquises par voie d'échange
70
selon le PCG, les normes IAS/IFRS et le SYSCOHADA
Liste des graphiques
N° Tableau Page
1 Cartographie des pays membre de l'espace OHADA
24
Liste des schémas
81
N° Schéma Page
1 Organigramme des institutions de l'OHADA
23
2 Formation de l'ANC à partir du CNC et du CRC
32
82
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http://www.focusifrs.com/menu_gauche/actualites_phare/divers/rapport_de_p_maystadt_cons
eiller_special_pour_les_ifrs_aupres_de_m_barnier
Patrick PINTAUX, «Le système comptable
ouest-africain (Syscoa). L'intégration économique par la
comptabilité », publié dans tertiaire n°
104 / novembre-décembre 2002, 56pages
Pr. Alexis Ngantchou, Le Système Comptable OHADA:
« Une réconciliation des modèles européen
continental et anglo-saxon?», Université de Douala
(Cameroun), page 19
84
Rémy Emmanuel NGUE et Thomas AZANDOSSESSI,
«Etat financier et système du droit comptable
OHADA», colloque de formation des experts du conseil
permanent de la comptabilité du Congo sur le droit OHADA,
organisé par l'école régionale supérieure de la
magistrature,190p
http://biblio.ohada.org/greenstone/collect/dohada/index/assoc/HASHb3d3.dir/formation-experts-cpc-rdc-comu-azandossessi-ngue-etats-financiers-droit-comptable-ohada.pdf
Stéphane KLUTSCH et Yves parfait N'Guema
« quel avenir pour le droit comptable ohada ? »
R.F.C. 432 Mai 2010
http://www.focusifrs.com/content/view/full/5282
Walton PETER « La normalisation comptable
internationale », Revue française de gestion
6/ 2003 (no 147), p. 21-32 ).
www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2003-6-page-21.htm
Elena BARBU « 40 ans de recherche en harmonisation comptable
internationale », IAE d'Orléans, laboratoire Orléanaise de
Gestion, 36 pages
Nacer Eddine SADI « Epistémologie de la
normalisation comptable dans les pays en transition à l'économie
de marché. L'expérience d un PED du Sud à ex-orientation
socialiste : l'Algérie », communication congrès AFC,
Grenoble, 2012, 30p
Bernard COLASSE, « LE SYSCOA-OHADA À
L'HEURE DES IFRS », RFC 425, Octobre 2009, 29 Pages
Gaëlle JACQUEMART & Michel STRONGYLOS &
Elegis-Hannequart & Rasir «les normes IAS/IFRS »
Pacioli N° 335 IPCF-BIBF / 20 février - 4 mars 2012,
8p
III- TEXTES ET LOIS
« Traité relatif à
l'harmonisation du droit des affaires en Afrique »
Publié dans le Journal Officiel n° 4 du 01/11/1997, 17p
http://www.droit-afrique.com/images/textes/Ohada/AU/OHADA%20-%20AU%20Comptabilite.pdf
Acte uniforme portant organisation et harmonisation de la
comptabilité des entreprises sises dans les états parties au
traité relatif à l'harmonisation du droit des affaires en
Afrique, 752p
http://www.fichier-pdf.fr/2012/09/21/droit-comptable-4/preview/page/1/
Cadre conceptuel de l'IASB,
Observations de la CE sur le règlement CE n° 1606/2002,
paragraphe, Bruxelles, novembre 2013
code du commerce, version consolidé du
16/04/2014, Edition 20/04/2014, 1400p version numérique :
http://codes.droit.org/cod/commerce.pdf
85
journal officiel des communautés européennes du 12
Juillet 2002 version en ligne
http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2002:243:0001:0004:FR:PDF
journal officiel du Sénégal
J.O. N° 6012 du 20 octobre 2001
http://www.jo.gouv.sn/spip.php?article85
l'ordonnance n° 2009-79 du 22 janvier 2009
créant l'Autorité des normes comptables, version
consolidé au 23 février 2009
http://www.focusifrs.com/content/view/full/4196
Règlement (CE) no1606/2002 du parlement européen et
du conseil du 19 juillet 2002 sur l'application des normes comptables
internationales
http://ec.europa.eu/internal_market/accounting/docs/ias/200311-comments/ias-200311-comments_fr.pdf
Règlement n°99-03 du 29 avril 1999
modifié, du Comité de la réglementation
comptable
IV- THESES ET MEMOIRES
Mohamed Deen TOURE « étude comparative
entre le système comptable ouest africain (SYSCOHADA) et the
international Financial reporting standard (IFRS)»,
mémoire pour l'obtention du diplôme du cycle normal, option
finance comptabilité, 72p
KEUDJE PAMENI Gaëlle Doriane « l'image
fidèle de l'entreprise en droit comptable OHADA »,
thèse rédigée et soutenue publiquement en vue de
l'obtention du diplôme de Master option : Droit des Affaires et de
l'Entreprise, janvier 2013
86
ANNEXES
ANNEXE 1 : BILAN ET COMPTE DE RESULTAT DU SYSTEMES ALLEGE
(SYSCOHADA)
87
SYSTEMEALL_EU
l f.
|
PASSIF
|
Esercice N
|
E%Ar tcr N-1
|
IEA
HBE&art
HC HD HE HF
yyrL ~HO
|
CAPITAUX PRES
Capital
de rhevaiustion
Réserves indisponibloi Rèsei-v s
libres
Report Ji nouveau + au --
Récultai ser dc I'exerelee + eu
Provisions ernenl&cs ci subventionsdhin+
ssemen
|
..,, ...,
, ... · h. 4
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..
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|
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..............
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|
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|
~ . 1r+ ~F1ta _ms 7......
|
|
|
,..
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|
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|
TOTAL DETTE.S FINAN1CiERE (II)
|
|
TIYFAI. CANTATA STARLES (I + Il
|
|
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_. .. - . ·
..
|
|
PASSIF CIRCULANT
|
|
|
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HQ HR
|
Clicxrts, iivances reçues Fournisseurs Autres
dears
|
.....,
..r,
|
,
|
t
|
TOTAL PAS IF CIF/CULANT (Ill),,
|
|
y: .1-.
:,.,
|
I R I
|
TRF.SORERIE -- PASSIF Barques, concours
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|
....... _
|
-
|
a r
|
... -
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|
.......
|
. , .. .....
|
HY
|
Ceara de conversion-Passif (V) gainprabable de
change)
}t
|
|
· TOTAL GENERAL (I+ MI+II
+1V+·»)
|
....... ,. .,
|
..+.... · · · · ·,....
|
|
88
89
ANNEXE 2 : ETATS FINANCIERS DU SYSTEME MINIMAL DE
TRESORERIE
(SYSCOHADA)
90
ANNEXE 3 : ETAT SUPPLEMENTAIRE STATISTIQUE DU SYSTEME
NORMAL
(SYSCOHADA)
91
LISTE DES NORMES IAS/IFRS
Norme - Domaine d'Analyse
|
Dates
|
IAS 1 - Présentation des états financiers
|
2003 (révisé)
|
IAS 2 - Stocks
|
2003 (révisé)
|
IAS 7 - Tableaux des flux de trésorerie
|
1992
|
IAS 8 - Méthodes comptables, changements d'estimations
comptables et erreurs
|
2003
|
IAS 10 - Événements postérieurs à la
date de clôture
|
2003
|
IAS 11 - Contrats de construction
|
1993
|
IAS 12 - Impôts sur le résultat
|
2000
|
IAS 16 - Immobilisations corporelles
|
2003
|
IAS 17 - Contrats de location
|
2003 (révisé)
|
IAS 18 - Produits des activités ordinaires
|
1993
|
IAS 19 - Avantages du personnel
|
2000
|
IAS 20- Comptabilisation des subventions publiques et
informations à fournir sur l'aide publique
|
1994
|
IAS 21 - Effets des variations des cours des monnaies
étrangères
|
1993
|
IAS 23 - Coûts d'emprunt
|
1993
|
IAS 24 - Information relative aux parties liées
|
2003
|
IAS 26 - Comptabilité et rapports financiers des
régimes de retraite
|
1994
|
IAS 27 - États financiers consolidés et
individuels
|
2003
|
IAS 28 - Participations dans des entreprises associées
|
2003 (révisé)
|
IAS 29 - Information financière dans les économies
hyper inflationnistes
|
1994
|
IAS 31 - Participations dans des coentreprises
|
2003 (révisé)
|
IAS 32 - Instruments financiers: présentation
|
2003
|
IAS 33 - Résultat par action
|
2003
|
IAS 34 - Information financière intermédiaire
|
2004
|
IAS 36 - Dépréciation d'actifs
|
2004 (révisé)
|
IAS 37 - Provisions, passifs éventuels et actifs
éventuels
|
1998
|
IAS 38 - Immobilisations incorporelles
|
2004 (révisé)
|
IAS 39 - Instruments financiers: Comptabilisation et
évaluation
|
2004
|
IAS 40 - Immeubles de placement
|
2003
|
IAS 41 - Agriculture
|
2001
|
IFRS 1 - Première application des normes d'information
financière internationales
|
2003
|
IFRS 2 - Paiement fondé sur des actions
|
2004
|
IFRS 3 - Regroupements d'entreprises
|
2004
|
IFRS 4 - Contrats d'assurance
|
2004
|
IFRS 5 - Actifs non courants détenus en vue de la vente et
activités abandonnées
|
2004
|
IFRS 6 - Prospection et évaluation des ressources
minérales
|
2005
|
IFRS 7 - Instruments financiers: Informations à fournir
|
2005
|
IFRS 8 - Secteurs opérationnels
|
2007
|
IFRS 9 - Instruments financiers : classification et
évaluation des actifs financiers
|
2009
|
IFRS 10- Etats financiers Consolidés
|
2011
|
IFRS 11 - Partenariats
|
2011
|
IFRS 12 - Informations à fournir sur les
intérêts détenus dans d'autres entités
|
2011
|
IFRS 13 - Evaluation à la juste valeur
|
2011
|
IFRS 14 - comptes de reports réglementaires
|
2014 (entrée en vigueur prévue 2016)
|
92
Table des matières
DEDICACES
REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
NOTE DE SYNTHESE
ABSTRACT
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE: 9
PRESENTATION DU SYSTEME COMPTABLE 9
DE L'OHADA : SYSCOHADA, 9
DES NORMES FRANÇAISES ET INTERNATIONALES IAS/IFRS 9
Introduction de la partie 10
Chapitre I : 11
L'ESPACE OHADA ET LE SYTEME DE NORMALISATION COMPTABLE DE
L'OHADA
(SYSCOHADA) 11
A- LES INSTITUTIONS ET ACTES UNIFORMES DE L'OHADA 12
I- Les institutions de l'OHADA 12
1- Le conseil des ministres des finances et de la justice 12
2- La cour commune de justice et d'arbitrage 12
3- Le secrétariat permanent 13
4- L'école nationale supérieure de la magistrature
13
Cour commune de justice et d'arbitrage 14
II- Les Actes uniformes de l'OHADA 14
1- Les actes uniformes de l'OAHADA 14
2- L'acte uniforme portant organisation et harmonisation de la
comptabilité des entreprises :
convergence vers une normalisation comptable africaine 15
B- LE SYSTEME COMPTABLE DE L'OHADA : LE SYSCOHADA 16
I- OBJECTIFS, UTILISATEURS ET PRINCIPES GENERAUX DU SYSCOHADA
16
1- Objectifs et utilisateurs 16
1-1. Objectifs 16
1-2. Utilisateurs 17
2- Les Principes comptables du SYSCOHADA 18
2-1 Le principe de prudence 18
2-2. Le principe de permanence des méthodes 19
93
2-3 Le principe de spécialisation des exercices 19
2-4 Le principe de continuité de l'exploitation 19
2-5 Le principe du Cout Historique 19
2-6 Le principe de transparence 20
2-7 Le principe de l'intangibilité du bilan 20
2-8 Le principe d'importance significative 20
2-9 L'application du principe anglo-saxon de la
prééminence de la réalité sur l'apparence
juridique 21
II- LES ETATS FINANCIERS ANNUELS 21
1- Les systèmes de présentation des états
financiers 21
1-1 Le système allégé 22
1-2 Le système minimal de trésorerie 22
1-3 Le système normal 23
2- Les éléments constitutifs des états
financiers 23
2-1 Le Bilan 23
2-2 Le compte de résultat 24
2-3 Le tableau financier des ressources et emplois (TAFIRE) 25
2-4 Les états annexés 26
III- LA COMPTABILISATION ET L'EVALUATION DES ELEMENTS DES ETATS
FINANCIERS 26
1- Règle généraux d'évaluation
à la date d'entrée des biens 26
2- Evaluation à une date postérieure à la
date d'entrée 27
IV- Distinction entre Comptes consolidés et comptes
combinés 28
1- Comptes consolidés 28
2- Comptes combinés 29
CHAPITRE II : 30
LA NORMALISATION COMPTABLE FRANÇAISE 30
I- L'Autorité des normes comptables 30
1- Présentation 30
2- Les missions de l'Autorité des normes comptables
31
II- PRINCIPES ET OBJET DE LA COMPTABILITE FRANÇAISE 32
III- LES ETATS FINANCIERS ANNUELS 33
1- Le Bilan 33
2- Le compte de résultat 33
3- L'annexe 34
IV- Règle de comptabilisation et d'évaluation 34
1- Règles généraux de comptabilisation 34
94
1-1 Comptabilisation des actifs et passifs 34
1-2 Comptabilisation des produits et charges 35
2- Règles généraux d'évaluation
35
2-1 Evaluation des actifs 35
2-2 Evaluation des passifs 35
CHAPITRE III : 36
LA NORMALISATION COMPTABLE INTERNATIONALE IAS/IFRS 36
I- HISTORIQUE DE L'IASB l'EVOLUTION VERS UNE NORMALISATION
INTERNATIONALE 37
1- De l'IASC à l'IASB 37
2- La réforme de 2001 37
3- Aperçu succinct des organes de l'IASB 38
II- Définition des normes comptables internationales:
Fondements et champs d'application 39
1- Définition des normes comptables internationales 39
2- Champs d'application 40
3- Structure des normes 40
4- Le mécanisme d'élaboration des normes 42
III- LE CADRE CONCEPTUEL 43
1- Objectifs et utilisateurs des normes 43
2- Hypothèses de base 43
3- Caractéristiques qualitatives de l'information
financière 44
IV- PRESENTATION DES ELEMENTS DES ETATS FINANCIERS 45
1- Eléments constitutifs des états financiers
45
2- Distinction entre éléments courants et non
courant dans la présentation des états
financiers. 46
V- QUELQUES REGLES DE COMPTABILISATION ET D'EVALUATION DES
ELEMENTS DES ETATS
FINANCIERS 46
1- La comptabilisation en IAS/IFRS 46
1-1 Critère général de comptabilisation
46
1-2 Définition des actifs et passif 46
1-3 Définition des produits et des charges 47
2- Méthodes d'évaluation en IAS/IFS 47
PARTIE II: ETUDE COMPARATIVE DES NORMES SYSCOHADA, DES NORMES
IAS/IFRS 49
ET DES NORMES FRANÇAISES Erreur ! Signet non
défini.
INTRODUCTION DE LA PARTIE 50
CHAPITRE I : 51
COMPARAISON DES OBJECTIFS, DES UTILISATEURS ET DES PRINCIPES
GENERAUX 51
95
I- COMPARAISON DES OBJECTIFS ET DES UTILISATEURS 51
1- Analyse comparative des objectifs et du champ d'application
51
2- Comparaison au niveau des utilisateurs 52
II- COMPARAISON DES PRINCIPES 53
CHAPITRE I: 53
comparaison du cadre conceptuel 53
des normes SYSCOHADA, des normes francaises et IAs/ifrs
53
CHAPITRE II : 55
COMPARAISON AU NIVEAU DE LA PRESENTATION DES ETATS FINANCIERS
55
I- LES ETATS FINANCIERS A PRESENTER 56
1- Eléments constitutifs d'un jet complet d'état
financier 56
2- Le Bilan en IAS/IFRS : distinction entre
éléments courant et non courant 56
II- COMPARAISON DES MODIFICATIONS APPORTEES AUX ETATS
FINANCIERS : CAS DES
IMMOBILISATIONS CORPORELLES 57
1- Règle générale de comptabilisation 57
2- Comptabilisation à l'entrée d'une
immobilisation corporelle 58
2-1 Immobilisation acquise à titre onéreux 58
2-2 Biens acquis à titre gratuit 60
2-3 Bien acquis par voie d'échange 61
TROISIEME PARTIE 62
LES ENJEUX DE L'HARMONISATION DU SYSCOHADA ET DES NORMES
COMPTABLES FRANÇAISES AUX
NORMES INTERNATIONALES IAS/IFRS 62
INTRODUCTION DE LA PARTIE 63
CHAPITRE I : 64
L'HARMONISATION INTERNATIONALE DES NORMES COMPTABLES : HISTORIQUE
ET ENJEUX 64
I- L'harmonisation internationale des normes comptables :
Approche historique 65
1- Théories économiques de la valeur :
échec d'une tentative d'harmonisation de la
comptabilisation des échanges? 65
2- Comptabilisation à la juste valeur, une avancée
vers une harmonisation internationale ? 67
II- LES ENJEUX DE L'HARMONISATION DES NORMES COMPTABLES 67
1- Les avantages de la recherche d'une harmonisation
internationale des normes 67
1-1 Amélioration de la qualité et de la
fiabilité de l'information financière 67
1-2 Comparabilité des états financiers 68
2- Quelques inconvénients liés à
l'harmonisation 69
1-4 Concept de la juste valeur : un critère
controversé 69
1-5 Les normes IAS/IFRS : des normes essentiellement «
européennes » ? 70
96
CHAPITRE II: 72
L'EFFORT D'HARMONISATION : EXIGENCE OU URGENCE POUR
L'ATTRACTIVITE DE L'AFRIQUE 72
I- L'HARMONISATION COMPTABLE, UNE REPONSE AUX BESOINS DE
DEVELOPPEMENT DE
L'AFRIQUE 73
1- Besoin de développement d'un marché financier
solide 73
2- Besoin de développement économique de l'Afrique
73
II- OBSTACLES A L'HARMONISATION DES NORMES COMPTABLES OHADA
AFRICAINES AUX
NORMES FRANÇAISES ET INTERNATIONALES IAS/IFRS 74
1- TPE et PME africaines : quelle place dans la normalisation
internationale 75
2- De l'harmonisation africaine à l'harmonisation
internationale : volonté précoce ou
dynamique des états africains ? 76
3- Culture économique africaine et internationale :
difficulté de métissage 76
CONCLUSION GENERALE 78
TABLE DES ILLUSTRATIONS 81
BIBLIOGRAPHIE 82
ANNEXES 86
TABLE DES MATIERES 92
|