Mémoire de Christian Rafamatanantsoa A.
H.
Promotion 13
Dans le cadre de la 1ère
année du
Master Management de la solidarité
internationale et de l'action
sociale
À l'institut Pedro de Béthencourt
-IRCOM- Angers FRANCE
LA RESILIENCE, UN TREMPLIN POUR
L'INCLUSION DES PERSONNES EN
SITUATION DE HANDICAP
Sous la direction de :
Conseiller mémoire : Johan Glaisner
|
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23 rue Edouard Guinel - CS 10059 49136 Les
Ponts-de-Cé cedex
|
Année universitaire 2017-2018
Charte de non-plagiat
Je, soussigné Christian Harifidy Rafamatanantsoa
Andriamanantena étudiant à l'institut Pedro de Béthencourt
en 1ère année de master, certifie que le texte
présenté comme dossier (validé officiellement dans le
cadre d'un diplôme européen) est strictement le fruit de mon
travail personnel. Toute citation (sources internet incluses) doit être
formellement notée comme telle, tout crédit (photo, illustration
diverse) doit également figurer sur le document remis. Tout manquement
à cette charte entraînera la non prise en compte du dossier et une
sanction pouvant aller jusqu'à l'exclusion définitive.
Fait à Angers le 12 Juin 2018
Signature
A mon épouse et ma fille, Ma gratitude et ma
dévotion.
Remerciements
Je remercie le Dieu tout puissant de m'avoir montré
son Amour immense à travers son Fils.
Je souhaiterai remercier l'équipe de la Fondation
MoveAbility du CICR de m'avoir donné leur confiance de poursuivre mes
études.
Merci à Johan Glaisner, mon conseiller mémoire
pour les conseils avertis pendant la réflexion et l'écriture de
ce mémoire.
Merci au corps enseignant de l'IRCOM qui est pour moi sources
de savoirs, de pratiques et de vie.
Merci à ma famille qui me pousse à surmonter
les obstacles et me sort de ma zone de confort pour atteindre ma
vision.
Merci à Solenne Chupin, mon collègue, amie, qui
est ma source d'inspiration.
Merci à l'association Simon de Cyrène de
m'avoir ouvert leur porte.
Sommaire
Remerciements Introduction
I. Questions de départ Erreur !
Signet non défini. Chapitre 1: Théorie
II. Revue de la littérature Erreur !
Signet non défini.
II.1. Le contexte du handicap Erreur ! Signet non
défini.
II.1.1. La situation des personnes en situation de handicap dans
le monde Erreur ! Signet non défini.
II.1.1.1. Quelques chiffres pour illustrer la situation
actuelle Erreur ! Signet non défini.
II.1.1.2. Le processus du handicap Erreur !
Signet non défini. II.1.1.3. Les différents types
d'incapacité qui conduisent au handicap .. Erreur ! Signet
non défini.
II.1.1.3.1. Incapacité physique Erreur !
Signet non défini.
II.1.1.3.2 Incapacité sensorielle Erreur
! Signet non défini.
II.1.1.3.2.1. Visuelle Erreur ! Signet non
défini.
II.1.1.3.2.2. Auditive Erreur ! Signet non
défini.
II.1.1.3.3. Incapacité liée au langage
Erreur ! Signet non défini.
II.1.1.3.4. L'incapacité intellectuelle Erreur !
Signet non défini.
II.1.1.3.5. L'incapacité psychique Erreur
! Signet non défini.
II.1.1.3.6. Les maladies invalidantes : Erreur !
Signet non défini.
II.1.2. Existe-t-il un lien entre handicap et
pauvreté, cas de Madagascar ? . Erreur ! Signet non
défini.
II.1.3. L'Homme en situation de handicap, une
représentation Erreur ! Signet non
défini.
II.2. Entre l'inclusion et l'exclusion, Cas de
Madagascar Erreur ! Signet non défini.
II.2.1. L'exclusion psychologique, souvent ignoré
Erreur ! Signet non défini.
II.2.2. L'exclusion structurelle et infrastructurelle, un
défi de taille Erreur ! Signet non
défini.
II.2 .3. L'exclusion institutionnelle ou légale, un
enjeu énorme . Erreur ! Signet non
défini.
II.3. La Loi n°2005-102 pour
l'égalité des droits et des chances, la participation et
la
citoyenneté des personnes handicapées, Cas
de la France Erreur ! Signet non défini.
II.4. La résilience n'est-il pas un processus
inné à l'homme et la société ? ... Erreur
! Signet non défini.
II.5. Mécanisme de la résilience, c'est
si évident que ça Erreur ! Signet non défini.
CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE ERREUR !
SIGNET NON
DEFINI.
I. Cadre de l'étude Erreur ! Signet non
défini.
II. Type d'étude Erreur ! Signet non
défini.
II.1. Des entretiens ont été mené
Erreur ! Signet non défini.
II.2. Observations Erreur ! Signet non
défini.
III. Durée d'étude Erreur ! Signet
non défini.
IV. Population d'étude Erreur ! Signet
non défini.
IV.1. Critères d'inclusion Erreur ! Signet non
défini.
IV.2. Critères d'exclusion Erreur ! Signet non
défini.
V. Limites de notre étude Erreur ! Signet
non défini.
VI. La transcription des données Erreur !
Signet non défini.
CHAPITRE 3 : RESULTATS ERREUR ! SIGNET NON
DEFINI.
I. La qualité du lien que la personne en situation de
handicap avec l'autre dépend de
la relation qu'elle a avec elle-même
Erreur ! Signet non défini.
I.1. La nécessité d'être regardé,
traité, considéré comme humain positionne la personne
en
situation de handicap à sa simple à nature humaine
Erreur ! Signet non défini.
I.2. Le fait de partager des moments de la vie quotidienne avec
d'autres personnes casse les
préjugés et met en évidence notre
égalité devant la vie Erreur ! Signet non
défini.
I.3. L'amour d'une personne, de la famille et le soutien d'une
institution améliore considérablement la capacité d'une
personne handicapée à voir son handicap comme un
simple caractéristique de sa vie mais non plus son
identité Erreur ! Signet non défini.
II. Le regard tourné vers l'avenir et l'acceptation
du passé répare le présent de la vie
des personnes en situation de handicap Erreur !
Signet non défini.
II.1. Il est nécessaire de se battre tous les jours pour
avancer et surmonter les obstacles
qu'offre la vie Erreur ! Signet non
défini.
II.2. Se pardonner et ensuite pardonner les autres ouvre une
porte vers l'acceptation de la
situation de handicap et donne la capacité de
s'élever pour un avenir meilleur Erreur ! Signet non
défini.
III. Les cadres de vie, l'environnement, les règles
dans laquelle les personnes
handicapées vives influencent leur
indépendance Erreur ! Signet non défini. III.1.
L'amélioration de l'accessibilité des personnes
handicapées aux structures et
infrastructures facilitent leurs adaptations à la vie
Erreur ! Signet non défini. III.2. La prise en
charge effective précoce et multidisciplinaire augmente la chance des
personnes handicapées à participer dans la vie
active Erreur ! Signet non défini.
DISCUSSION ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
Conclusion
Bibliographie Annexe
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INTRODUCTION
« Au fond, j'aurai eu une belle vie. Les personnes
handicapées devraient se concentrer sur les choses que leur handicap ne
les empêche pas de faire, sans regretter ce dont elles sont incapables.
Ne soyez pas handicapé dans l'esprit »1
C'est avec ces mots que nous voudrions commencer ce
mémoire car ceux-ci reflètent très bien le contenu de ce
travail. Tant sur sa forme que dans sa contenue. Cette phrase est de l'illustre
astrophysicien Stephen W. Hawking qui hélas, nous a quitté cette
année, qui tout au long de sa vie a montré une remarquable
faculté d'adaptation à son environnement malgré son
handicap. Un handicap qui n'est apparu que pendant ses études
universitaires. Il a été diagnostiqué atteinte de la
sclérose latérale amyotrophique à l'âge de 21 ans
qui ne lui donnait pas un pronostic de 5 ans à vivre. Ce personnage si
énigmatique et à la fois déroutant était à
lui seul représentait l'image de la science moderne. Son handicap, qui
ne l'est pas selon lui l'a transformé en héros des temps modernes
et l'a poussé à surmonter des obstacles que nul homme avant lui
ni même après qui soi-disant nous dirions valides, n'a osé
faire ni même penser. Comme se livrer à des méditations sur
l'existence de Dieu, ni de s'inquiéter de l'intelligence artificielle ou
ses travaux sur les trous noirs. Stephen Hawking mourut à l'âge de
73 ans a vécu plus de la moitié de sa vie sur un fauteuil
roulant. Cela ne l'a pas empêché de changer le monde, surtout son
monde. Il a même changé l'image d'une personne en situation de
handicap en une personne aimable et aimante.
Mais c'est quoi le handicap ? Nous sommes tous
été confronté à un moment de notre existence
à une déficience. Il peut être temporaire ou permanent
selon lequel va emmener ou pas vers une incapacité, une limitation
fonctionnelle à une restriction participative à la vie de la
société. La loi Françaises définit le handicap
comme "toute limitation d'activité ou restriction de participation
à la vie en société subie dans son environnement par une
personne en raison d'une altération substantielle, durable ou
définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles,
mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de
santé invalidant " 2. Cette situation de handicap va
bouleverser la vie de la personne elle-même mais aussi son entourage.
Malgré cela, ils arrivent tant bien que mal à vivre et s'adapter
à leurs conditions.
Cette capacité à rebondir d'un fait tragique, la
capacité et le processus par lequel une personne victime d'un
traumatisme se reconstruit malgré tout est définie par ce qu'on
appelle la résilience. C'est un concept qui se développe et
s'attribue dans plusieurs domaines comme la physique qui est d'ailleurs son
origine, en la définissant comme la capacité d'un matériau
à absorber de l'énergie quand il se déforme sous l'effet
d'un choc et retrouver sa forme originelle.3
1 HAWKING W. Stephen, La brève histoire de ma
vie. Paris, Flammarion, 2013, p. 3, 126 p.
2 Loi n° 2005-102 du 11 février 2005,
ayant donné lieu à une définition reprise à
l'article L. 114 du code de l'action sociale et des familles
3 Le petit Larousse illustré 2018,
Dictionnaires généralistes, Edition spéciale. Paris, 2017,
2106 p.
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Ces dernières années, elle est devenue à
la mode et s'invite dans beaucoup de problématique et de discussion
philosophique, politique, sociétale qui tend à faire perdre son
sens et sa compréhension.
Dans le cadre de ce mémoire nous allons le rencontrer
surtout dans le domaine philosophique à caractère social et
communautaire en lien avec le handicap. Pour nous, la résilience fait
référence aux ressources développées et
appliquées par une personne, par un groupe ou par une communauté
pour absorber et surmonter les effets destructeurs ou pathogènes des
traumatismes et vivre ou parfois survivre, en maintenant une qualité de
vie avec le moins de dommages possible.
En effet, ce phénomène de résilience bien
que naturel chez l'homme, se manifeste différemment selon les individus,
la société où même le contexte dans lequel la
personne évolue. Les personnes en situation de handicap n'en sont pas
exclues. Ces derniers, touchés dans leur corps, leur sens, leur mental,
et parfois leur intérieur se heurtent à de nombreux obstacles,
barrières et désavantage. Cette situation les positionne dans un
état souvent qualifié de faiblesse. Notre étude nous
emmènera dans les frontières subjuguant de la résilience
et le handicap et nous tenterons d'élucider le vrai du réel dans
le vécu de la personne en situation de handicap dans sa quête de
sa participation effective et efficiente dans la société qui est
l'inclusion. Cette dernière est caractérisée par une
étape par laquelle des efforts sont entrepris et mis en oeuvre afin de
s'assurer que tout le monde peut réaliser leur activité sociale
dans la vie.
Ces thématiques me sont apparus comme une
évidence. Etant orthoprothésiste de formation, le monde de la
réadaptation et le handicap me passionnent et me font « vivre
» dans le sens noble du terme. Le fait de vivre avec les personnes en
situation de handicap dans leurs difficultés à s'identifier avec
leur image, dans leurs joies inexprimables de pouvoir se remettre debout
après de longues semaines d'apprentissage, dans leurs peurs pendant les
premiers pas d'un amputé qui remarche pour la première fois.
Voilà comment il est merveilleux de voir le sourire qui se dessine sur
le visage d'un amputé qui n'arrivait pas à se mettre debout et
que dorénavant arrive à marcher. C'est notre plus grande
satisfaction.
De cette réflexion nous emmène à la
problématique suivante : « La résilience suffit-elle en
soit pour garantir l'inclusion d'une personne en situation de handicap dans la
société ? »
Pour mener à bien notre travail nous sommes parties du
paradoxe suivant : Comment se fait-il que les personnes en situation de
handicap vivant dans les pays en développement qui rencontrent beaucoup
plus de difficultés dans leur vie quotidienne arrivent à
développer les mêmes capacités de résilience, voire
même plus que leurs homologues vivant dans les pays occidentaux ? Pour
tenter de répondre à notre problématique, les
hypothèses que nous avançons sont les suivantes : Primo, le lien
affectif forte que la personne en situation de handicap tisse avec une personne
ou sa famille lui donne de la force d'ancrage dans la réalité de
leur vie. Secundo, le cadre législatif et environnemental englobant les
personnes en situation de handicap les considère comme des citoyens
acteurs de leur propre développement. Tertio, le fait d'avoir
accepté leur vulnérabilité leur ont donné la force
de se relever et donner un autre sens à leur vie.
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Pour ce faire, nous allons dans un premier temps nous plonger
dans l'univers de la littérature liée au handicap et la
résilience. Ceci nous donnera un aperçu large mais suffisant pour
rentrer dans la deuxième partie qui nous consacrerons à
l'étude fait auprès de l'association Simon de Cyrène.
Enfin, la troisième partie que nous allons dédier aux
résultats de notre étude ainsi que notre analyse en vue des
recommandations avant de conclure.
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Chapitre 1 : Cadre conceptuel
I. Questions de départ
Cette partie du travail nous emmènera vers des
questionnements qui orienteront les idées et les démarches ainsi
que le cheminement de notre raisonnement.
L'OMS, l'Organisation Mondiale de la santé
considère le handicap comme un problème de santé publique
mondial, c'est une question de droits de l'homme et une priorité de
développement. Ce triptyque suffit à lui seul d'expliquer la
gravité de la situation du handicap dans le monde en ce moment. On
dénombre 1 milliard de personnes en situation de handicap dans le monde
soit 15 % de la population. Une personne sur sept est
concernée4. Cela nous donne un aperçu qui fait froid
dans le dos, vu l'impact socio-économique et
géostratégique que cela engendre sur la population mondiale. 80 %
de ces personnes vivent dans les pays en voie de développement et la
plus grande partie en Afrique subsaharienne.
Des questionnements ont lieu d'être posés,
comment se fait-il que la majeure partie de ces personnes en situation de
handicap vive dans les pays dites du sud ? Est ce qu'il y a vraiment un lien de
cause à effet entre le handicap et la pauvreté et vice versa ?
Est-ce que le fait de vivre dans un pays développé suffit pour
qu'une personne arrive à surmonter sa situation de handicap ? Est-ce que
la résilience suffit à elle toute seule de garantir
l'intégration sociale et l'inclusion de ces personnes ?
Toutes ces questions plus pertinentes les unes que les autres
nous délimitent l'étendue de notre problématique. C'est la
frontière entre l'étude sociale de l'intégrité
humaine, en passant par les mécanismes de production du handicap et ses
impacts sur la personne et dans la société avec qui elle
évolue. Enfin les mécanismes et les processus de restructuration
du « moi » définie par les théories
développées par le psychanalyste allemand Sigmund Freud et repris
par ces homologues contemporains comme Luquet Pierre et al.5, dans
la recherche d'une nouvelle situation ou état plus stable.
Dans ma démarche scientifique je vais m'élargir
sur ces différents espaces. Tout en restant suffisamment pragmatique et
lucide, nous allons surfer dans les vagues de la pensée de
différents auteurs qui eux ont suffisamment un brun d'utopisme pour
atteindre le summum de la connaissance du sujet qu'on va essayer de
décortiquer.
Dans un souci de clarté et
d'homogénéité de notre travail, nous n'hésiterions
pas introduire des illustrations et exemples concrets montrant des vécus
et exemples, comme le confirme Pascal Ide « vaut l'axiome fondant
l'importance de l'exemple : la parole montre où est le bien, seul
l'exemple montre qu'il est possible de le vivre »6
4 OMS, Projet de plan d'action mondial de l'OMS
relatif au handicap 2014-2021 : un meilleur état de santé pour
toutes les personnes handicapées. Genève, 2013, 28 p.
5 LUQUET Pierre, « Nature, fonctions et
résultats des identifications précoces. Perspectives
métapsychologiques », dans Les identifications. Sous la
direction de Luquet Pierre. Paris, Presses Universitaires de France, « Le
fil rouge », 2003, p. 57-115. URL :
https://www.cairn.info/les-identifications--9782130533191-page-57.htm
Visité le 11/05/2018
6 Pascal IDE, est-il possible de pardonner ?
Saint-Paul, Versailles, 1994, p 12, 221 p.
Page 5 sur 42
II. Revue de la littérature
II.1. Le contexte du handicap
Ce chapitre tentera de répondre à un
questionnement : Le handicap est-il alors un attribut ou la conséquence
d'un processus évolutive ? Pour ce faire, nous allons d'abord situer le
contexte général du handicap et puis en tirer ses
différents aspects.
Pour être explicite dans notre démarche nous allons
tout d'abord donner quelques définitions
Déficience : Dans le domaine de la
santé, la déficience correspond à toute perte de substance
ou altération d'une structure ou fonction psychologique, physiologique
ou anatomique.
La déficience correspond à l'aspect
lésionnel. Elle peut être temporaire ou permanente. Elle
n'implique pas que l'individu soit malade.
Incapacité : Dans le domaine de la
santé, une incapacité correspond à toute
réduction
(résultant d'une déficience), partielle ou
totale, de la capacité d'accomplir une activité d'une
façon ou dans les limites considérées comme normales pour
un être humain.
Désavantage social ou handicap : Dans
le domaine de la santé, le désavantage social pour un individu
donné résulte d'une déficience ou d'une incapacité
qui limite ou interdit l'accomplissement d'un rôle normal (en rapport
avec l'âge, le sexe, les facteurs sociaux et culturels).7
II.1.1. La situation des personnes en situation de handicap
dans le monde II.1.1.1. Quelques chiffres pour illustrer la situation
actuelle
Dans le Rapport Mondial sur le Handicap, l'Organisation
Mondiale de la Santé et la Banque Mondiale estiment que : plus d'un
milliard de personnes vivent avec un handicap, sous une forme ou sous une
autre, soit environ 15% de la population mondiale. 110 millions de personnes
(2,2 % de la population mondiale) ont de très grandes difficultés
fonctionnelles.8
« Le handicap touche de manière
disproportionnée les populations vulnérables. Les
résultats de l'enquête sur la santé dans le monde indiquent
une plus forte prévalence dans les pays à faibles revenus que
dans les pays à revenu élevé. La prévalence est
également plus forte dans le quintile le plus pauvre des populations,
chez les femmes et chez les personnes âgées
».9
20% soit 1 personne sur 5 des personnes les plus pauvres
vivant dans les pays en développement muni d'un handicap.
7 Rapport mondial sur le handicap
2011. OMS, Genève xi. 360p.
8 Rapport mondial sur le handicap 2011. OMS,
Genève xi. 360p.
9 Rapport mondial sur le handicap 2011. OMS,
Genève xi. 360p.
Page 6 sur 42
En 2005, l'UNICEF estimait à 150 millions le nombre
d'enfants handicapés de moins de 18 ans. Les enfants handicapés
sont moins susceptibles d'entrer à l'école et sont moins
nombreux, en proportion, à y rester et à y progresser. Chaque
année, environ 20 millions de femmes deviennent handicapées par
suite de complications durant la grossesse ou à la
naissance.10
12 millions de Français (sur 66 millions) sont
touchés par un handicap, 1,5 million sont atteints d'une
déficience visuelle et 850 000 ont une mobilité réduite.
Selon les statistiques, 85 % des personnes handicapées le deviennent
après l'âge de quinze ans, ce qui fait du handicap dit " acquis "
la situation la plus répandue.11
A Madagascar 7,8 % de la population sont en situation de
handicap soit 1,7 million sur les 23 millions de la population12.
Une réelle augmentation de ces chiffres est
constatée par les enquêtes menées par différents
organismes internationaux comme l'OMS, FNUAP et autres. En effet cela est
dû en partie parce que nous vivons plus longtemps, et parce que des
maladies chroniques comme le diabète et les maladies cardio-vasculaires
sont en augmentation. D'autres facteurs environnementaux, comme les accidents
de la route et les catastrophes naturelles, ainsi que les guerres dans
différentes parties de la planète contribuent à
l'augmentation des chiffres.
Cette augmentation constitue une énorme
préoccupation de la part des responsables qui oeuvrent dans le domaine
du handicap mais pas seulement. Une très large proportion de la
population mondiale représente un fardeau pour l'humanité. Ces
personnes en situation de handicap sont parfois dans la plupart des cas vivent
dans des conditions très difficiles et inacceptables.
II.1.1.2. Le processus du handicap
Le handicap a été perçu de
différentes manières et se déclinait en plusieurs concepts
qui ont évolué dans le temps. En effet, il existe deux concepts
qui subsistaient :
Le modèle individuel qui aborde la thématique du
handicap que sur le point de vue médicale et caritative. Le premier
aborde et sollicite les systèmes de la santé et médicale
ou de la réadaptation pour essayer de « réparer » ou
« restaurer » un état de la personne. Le deuxième
intervient la générosité de la société pour
leur venir en aide. Ces deux volets du modèle individuel sont tous les
deux en lien avec une problématique liée à la personne
elle-même. Bien que différente dans leur approche ce modèle
se focalise l'intervention du handicap sur l'individu.
De l'autre côté, le modèle social du
handicap. En effet cette approche se caractérise par la focalisation sur
la manière dont la société s'organise. C'est
l'environnement dans lequel la
10 LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE 2013
RÉSUMÉ. UNICEF. 2013
https://www.unicef.fr/sites/default/files/userfiles/UNICEF_Resume_Rapport-situation-enfants-monde_2013_handicapes.pdf
Visité le 04/06/2018
11 « Les chiffres clés de l'aide à l'autonomie
2016 », CNSA, 20 pages. 2016
https://www.cnsa.fr/documentation/cnsa_chiffrescles2016-web.pdf
Visité le 04/06/2018
12 Rapport sur la situation de handicap à
Madagascar. Handicap international. 2007.
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personne interagisse qui fait qu'elle est handicapée.
Les barrières externes et environnementales constituent leurs limites
mais non plus des facteurs internes.
Finalement, le handicap n'est pas un attribut mais un
état ou une situation qui est en lien avec des facteurs externes
à la personne. Cette différenciation est importante pour la suite
de notre étude car elle servira de guide pour les différentes
argumentations.
P. a dit « C'est la société qui nous
handicape, pas nos déficiences » 13
Selon le PPH, une situation de handicap correspond à la
non-réalisation ou réalisation partielle des habitudes de vie,
c'est-à-dire des activités courantes ou du rôle social
valorisé par la personne ou son contexte socioculturel et qui assure sa
survie et son épanouissement.
- La situation de handicap n'est pas un état figé
mais évolutif.
- C'est une notion relative qui est variable en fonction du
genre, de l'âge, du contexte et de l'environnement.
- C'est un état qui peut être modifié
grâce à la réduction des déficiences ou au
développement des aptitudes (action sur les facteurs personnels) ainsi
qu'à l'adaptation de l'environnement (action sur les facteurs
environnementaux).
Le modèle de développement humain-Processus de
production du handicap (MDH-PPH) est un modèle conceptuel
écosystémique facilitant l'identification, la description et
l'explication des causes et des conséquences des maladies, des
traumatismes et autres atteintes au développement de la personne.
Essentiellement, il démontre que seule une prise en compte
équilibrée des facteurs personnels - facteurs identitaires,
systèmes organiques, aptitudes - et des facteurs environnementaux permet
de comprendre l'apparition des situations de handicap ou des situations de
participation sociale vécues par les personnes ayant des
incapacités.14
En agissant sur ces facteurs, il est ainsi possible de
transformer une situation de handicap en situation de participation sociale.
Comme nous démontre le schéma suivant.15
13 Entretien. Annexes
14 FRANCIS CHARRIER, Qu'est-ce que le MDH-PPH ? 3
avril 2013 <
https://www.edcan.ca/articles/quest-ce-que-le-mdh-pph/?lang=fr>
visité le 06/06/2018
15 : Formation sur le Modèle de développement
humain - Processus de production du handicap (MDH-PPH) 2010, Source :
http://villeinclusive.com/solution/formation-mdh-pph/
Visité 10/06/2018
Source : <
https://www.edcan.ca/articles/quest-ce-que-le-mdh-pph/?lang=fr>
visité le 06/06/2018
Figure N°1 : Le processus de la production
du handicap (version 2010)
II.1.1.3. Les différents types d'incapacité
qui conduisent au handicap
Le handicap trouve ces origines à partir des
incapacités :
II.1.1.3.1. Incapacité physique
Les déficiences neuromusculaires, déficiences
squelettiques, une déficience physique affecte la capacité de se
déplacer ou de coordonner et de contrôler le mouvement lors de
l'exécution de tâches. Une déficience physique peut
également affecter la capacité d'utiliser ou de sentir certaines
parties du corps.
Différents systèmes de carrosserie peuvent
être impliqués :
· Musculosquelettique impliquant les articulations, les
membres et les muscles associés ;
· Neurologique impliquant le système nerveux
central (cerveau, moelle épinière ou nerfs
périphériques).
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Il existe un large éventail de condition qui peut
entraîner une déficience physique, notamment
· Paralysie cérébrale
· Spina bifida
· Dystrophie musculaire
· Arthrite
· Ostéogenèse imparfaite
· Malformation congénitale des membres
· Certaines lésions cérébrales
acquises
· Quelques conditions orthopédiques.
Certains problèmes de santé chroniques et/ou
médicaux tels que les brûlures ou le cancer peuvent
également influer sur le développement physique d'un
élève, entraînant une déficience.
Une déficience physique peut être :
· Présente dès la naissance
(congénitale) ou acquise ultérieurement (par exemple par un
accident ou une maladie) ;
· Progressive ou non progressive (il s'agit de savoir si
l'État augmente ou non dans l'étendue ou la
sévérité).
II.1.1.3.2 Incapacité sensorielle II.1.1.3.2.1.
Visuelle
C'est la déficience visuelle faible vision daltonisme
cécité la déficience visuelle représente un
continuum, de personnes avec une vision très pauvre, à des gens
qui peuvent voir la lumière, mais pas de formes, à des gens qui
n'ont aucune perception de la lumière à tous. Cependant, pour une
discussion générale, il est utile de penser que cette population
représente deux grands groupes : ceux qui ont une vision faible et ceux
qui sont légalement aveugles. Il y a environ 8,6 millions de personnes
ayant une déficience visuelle (3,4% de la population américaine).
Dans la population âgée, le pourcentage de personnes ayant une
déficience visuelle est très élevé.
Une personne est qualifiée légalement aveugle
quand son acuité visuelle (acuité de la vision) est 20/200 ou
pire après correction, ou quand son champ de vision est moins de 20
degrés dans le meilleur oeil après correction. Il y a environ 580
000 personnes aux États-Unis qui sont légalement aveugles.
La déficience visuelle comprend des problèmes
(après correction) telle que la vision floue, film sur l'oeil, la vision
brumeuse, extrême proche ou hypermétropie, la distorsion de la
vision, les taches devant les yeux, les distorsions de couleur, les
défauts de champ visuel, vision du tunnel, pas de vision
périphérique, sensibilité anormale à la
lumière ou à l'éblouissement, et cécité
nocturne. Il y a environ 1,8 million de personnes aux États-Unis avec
des déficiences visuelles sévères qui ne sont pas
légalement aveugles.
De nombreuses maladies causant de graves déficiences
visuelles sont fréquentes chez les personnes vieillissantes (glaucome,
cataracte, dégénérescence maculaire et
rétinopathie
Page 10 sur 42
diabétique). Avec les tendances démographiques
actuelles vers une plus grande proportion de personnes âgées,
l'incidence des déficiences visuelles va certainement augmenter.
II.1.1.3.2.2. Auditive
Les déficiences auditives sont la perte de l'audition
conduisant à la surdité. Les déficiences auditives rendent
difficile ou impossible d'entendre les conférenciers, d'accéder
à du matériel multimédia et de participer aux
discussions.
Nous donnons ici quelques exemples de palliatif pour les sourds
ou malentendants :
· Interprète, sous-titrage en temps réel,
système FM, NoteTaker
· Films ouverts ou fermés sous-titrés,
utilisation d'aides visuelles
· Travaux écrits, instructions de laboratoire,
résumés de démonstration.
· Système d'alerte visuelle pour les urgences de
laboratoire
· Utilisation du courrier électronique pour des
discussions de classe et privées
II.1.1.3.3. Incapacité liée au langage
En effet c'est l'altération du langage de la parole.
C'est un trouble de la parole et du langage impliquant les structures
neurologiques, cognitives et/ou physiques et les fonctions spécifiques
au traitement de la parole-langage. La déficience se rapporte à
la capacité d'un élève à comprendre la langue et/ou
la production de la parole et/ou à produire des résultats qui ont
une incidence significative sur le progrès scolaire de
l'élève par rapport à sa cohorte d'âge.
Le diagnostic et son impact éducatif doivent être
corroborés par les données fournies par l'orthophoniste et
l'équipe éducative. Le diagnostic et l'impact doivent être
vérifiés par le pathologiste responsable du langage vocal
approprié et par l'officier d'orientation principal. II.1.1.3.4.
L'incapacité intellectuelle
La dyslexie spécifique, le déficit de
l'attention, les symptômes des troubles d'apprentissage sont un ensemble
diversifié de caractéristiques qui affectent le
développement et la réussite. Certains de ces symptômes
peuvent être trouvés chez tous les enfants à un certain
moment au cours de leur développement. Cependant, une personne ayant des
troubles d'apprentissage a un groupe de ces symptômes qui ne
disparaissent pas.
Symptômes les plus fréquemment affichés
:
· Durée d'attention courte
· Mauvaise mémoire
· Difficulté à suivre les instructions
· Incapacité de discriminer entre/entre les lettres,
les chiffres ou les sons
· Mauvaise lecture et/ou capacité
d'écriture
· Problèmes de coordination oeil-main ; mal
coordonné
·
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Difficultés de séquençage
· Désorganisation et autres difficultés
sensorielles
Autres caractéristiques pouvant être
présentes :
· Effectue différemment de jour en jour
· Réponds de manière inappropriée dans
de nombreux cas
· Distrait, agité, impulsif
· Difficile à discipliner
· Ne s'ajuste pas bien pour changer
· Difficulté à écouter et à se
souvenir
· Difficulté à sonder les mots
· Lettres inversées
· Place les lettres dans une séquence incorrecte
· Difficulté à comprendre des mots ou des
concepts
· Développement de la parole retardé ;
discours immature
II.1.1.3.5. L'incapacité psychique
L'arriération mentale comprend la mémoire, la
perception, la résolution de problèmes, la conceptualisation et
les déficits d'attention. Ceci peut résulter d'une série
de conditions telles que l'arriération mentale, l'autisme, les
lésions cérébrales, la maladie de Parkinson, la maladie
d'Alzheimer et la vieillesse.
II.1.1.3.6. Les maladies invalidantes :
Toutes les maladies respiratoires, digestives, parasitaires,
infectieuses (diabète, hémophilie, sida, cancer,
hyperthyroïdie...) peuvent entraîner des déficiences ou des
contraintes plus ou moins importantes. Elles peuvent être
momentanées, permanentes ou évolutives. Près de la
moitié des maladies invalidantes est d'origine respiratoire ou
cardio-vasculaire.
Nous avons tendance à associer ces incapacités
à la pauvreté. En effet, l'absence de couverture sanitaire, le
coût élevé des soins de santé, les problèmes
de salubrité corroborent à l'affection de la qualité de
vie d'une population.
II.1.2. Existe-t-il un lien entre handicap et
pauvreté, cas de Madagascar ?
Madagascar est une nation insulaire de la côte du
Sud-Est de l'Afrique, avec une population Environ 22 millions, lui
conférant le pays le plus peuplé dans le Région
Océan Indien. Il se classe aussi parmi les pays les plus pauvres au
monde, avec 89 % approximatifs de sa population vivant au-dessous du seuil de
pauvreté. Situé à l'est de la côte de l'Afrique
Madagascar est la quatrième plus grande île au monde, avec une
surface 30 pour cent plus grande que la Suède. La nature et le climat
varient grandement d'est en ouest, mais aussi du nord au sud en raison de sa
position à l'océan Indien et sa topographie. Du nord au sud il y
a les grandes chaînes de
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montagnes qui contribuent aux différences climatiques
majeures. Sur le côté est il y a des forêts tropicales
humides, tandis que le côté ouest consiste en des paysages de
steppe et de désert. Le climat diffère aussi beaucoup au cours de
l'année, où les cyclones et des inondations sont courants pendant
la saison des pluies. L'infrastructure est très pauvre et les routes
sont souvent détruites par la pluie pendant les périodes de
pluie.
Selon le rapport mondial sur le handicap publié par
l'OMS. Il y a une grande corrélation entre le handicap et la
pauvreté surtout dans les pays en développement. Les personnes
handicapées ont généralement des problèmes
liés à éducation. En outre, cette population pauvre a des
résultats de santé plus mauvais. De plus, il est bien connu que
les parties du monde où les besoins de réadaptation sont les plus
importants sont aussi ceux où la quantité de ressources est la
plus faible. L'Afrique est une de ces régions où les besoins sont
importants et les ressources exploitées sont faibles, ce qui est souvent
synonyme de la pauvreté, l'infrastructure inadéquate, la
perturbation sociale par la guerre et l'agitation civile, des défis de
gouvernance, des épidémies, le manque d'installation sanitaire,
et aussi un gap considérable entre le personnel de réadaptation
comparé aux pays plus riches.
Pour résoudre ce problème, l'OMS a introduit
une nouvelle approche reconnue dans les années 1970 comme la
réadaptation à base communautaire (RBC) actuellement
appelée développement inclusif à base communautaire. On
pense que les ressources spécialisées en réadaptation
devraient être planifiées et centralisées, mais il y a des
mesures à prendre au niveau local, dans la communauté. Il est
proposé que certaines personnes, qui ne sont souvent pas
spécialisées dans la santé ou la réadaptation,
reçoivent une formation de base du personnel des hôpitaux pour se
renseigner sur les traitements de base. Ils peuvent alors travailler dans leur
communauté et, de cette manière, il leur est plus facile
d'accéder au premier contact nécessaire avec le système de
santé. Par exemple, en 2005, il n'y avait que 24 écoles dans les
pays en développement qui éduquaient chaque année 400
orthoprothésistes. Les centres de formation existants pour les
orthoprothésistes et d'autres professions de réadaptation sont
globalement insuffisants par rapport aux besoins.
Nous avons mené une revue de la littérature
utilisant des bases de données électroniques, principalement
l'article entre 2004 et 2017, a été conduit : les
mots-clés étaient la poliomyélite, le handicap, la
lèpre, Amputé, poliomyélite, diabète, santé
et communautés. Il est apparu que très peu de recherche existe
sur le handicap à Madagascar. Les groupes de cas et les petites
éruptions de vaccin de poliovirus sont arrivés Madagascar en 2002
et 2005. Le dernier cas d'éruption de poliomyélite sauvage dans
le pays était en 1997. Cela signifie que des jeunes (Très
probablement entre 25 et 30 ans) luttent toujours avec les conséquences
de la paralysie de poliomyélite. Dr Jean Michel Heraud de l'Institut
Pasteur Madagascar nous a informés qu'il y a eu très peu de cas
à Antananarivo en 2002, 7 cas isolé à Taolagnaro. En 2005,
5 Cas isolés à Tuléar. Néanmoins, la crise
politique en cours a provoqué une diminution du taux de vaccination
à moins de 40 % dans la région du sud. Nous sommes résolus
dans notre raisonnement que les données sont biaisées et de
nombreux cas sont ignorés ou non enregistrés. La population
habite à distance considérable par rapport aux centres de
santé, ou d'une école
Page 13 sur 42
ou n'importe quelle forme installation sanitaire. À
côté de la distance physique, il y a la pauvreté qui limite
l'accessibilité aux soins.
Dans la plupart des cas, le handicap est cité comme cause
mais aussi conséquence de la pauvreté. C'est un cercle vicieux.
Le schéma précédant nous montre le lien étroit qui
relie les deux.
Source : DFID, Les relations entre pauvreté et
handicap. p.4
Des conditions de vie insalubres et dangereuses, tel qu'un
logement, une alimentation en eau et un assainissement inadéquat, des
conditions de transport et de travail dangereux. L'absence ou
l'inaccessibilité (liées à des obstacles environnementaux
et/ou économiques) des soins médicaux ou de la
réadaptation opportune et adéquate. Les personnes
handicapées font face à des coûts liés au handicap
tels que l'aide à la personne, les soins médicaux ou les aides
techniques. Ces frais supplémentaires augmentent pour elles le risque,
à revenu égal, d'être plus pauvres que les autres. Dans les
pays à faibles revenus, les personnes handicapées ont un risque
supérieur de 50 %, par rapport à la population sans handicap, de
devoir faire face à des dépenses de santé
catastrophiques.16
L'accès restreint à l'éducation et
l'emploi. Les personnes handicapées ont une probabilité plus
grande de ne pas travailler et sont en générales moins bien
rémunérées quand elles ont un emploi. Les taux d'emploi
pour les hommes handicapés (53 %) et les femmes handicapées (20
%) sont inférieurs à ceux des hommes (65 %) et femmes (30 %) non
handicapées.
L'exclusion de la vie sociale : les personnes
handicapées n'ont souvent pas accès aux espaces publics à
cause de barrières physiques et, souvent, les personnes
handicapées ne peuvent pas
16 Rapport mondial sur le handicap, OMS,
Genève, 2011
Page 14 sur 42
participer aux prises de décision politiques. Par
conséquent, les taux de pauvreté sont plus élevés
pour les personnes handicapées que pour celles qui ne le sont
pas.17
Oui mais alors comment vivent t'ils leur vie ces personnes en
situation de handicap ? le chapitre suivant tentera d'y répondre.
II.1.3. L'Homme en situation de handicap, une
représentation
L'homme est par sa nature se considère comme un
être matérialisé par un corps charnel qui n'est autre qu'un
support visible et la représentation externe de son existence.
Voilà encore une autre question qui nous vient : est-ce qu'elle se
limite seulement à ça ? Cette question nous emmène
à une autre : Comment pourrions-nous faire la représentation de
l'être humain ? Dans une approche tout à fait directe et
analytique, nous allons tenter de les répondre. En effet, l'être
humain est représenté comme un ensemble d'entités,
d'états qui sont entremêlés et indissociables qui est le
corps, l'esprit et l'âme. Ce triptyque significatif détermine un
pilier fondamental dans la représentation de l'Homme. Car cette
dernière forme un tout.
Dans l'évolution de notre raisonnement, Nous avons
tendance à hiérarchiser ces trois entités et donner place
à une relation de subordination dans le sens littérale du terme
mais non péjoratif entre le corps et l'âme. L'esprit est souvent
mis à part car il est souvent associé à une instance
divine qui lui donne un tout autre statut. L'esprit qui relie l'être
humain à la création et à l'univers. Mais pour revenir
à notre relation de subordination, nous percevons souvent que le corps
doit suivre les ordres de l'âme sans pouvoir répondre et penser
car c'est l'âme qui pense et non le corps. D'où l'idée
d'une âme pensante où le jugement, l'appréhension, les
sentiments, la colère sont les locataires.
Dans le domaine du handicap, la personne est souvent
altérée dans et sur son enveloppe corporelle. Cette relation
étroite et interdépendante du corps et de l'âme est
bouleversée si bien que la représentation de l'Homme étant
dans une situation de handicap est biaisée. Ces dernières
années, beaucoup de recherches et de publications ont été
faites. Tous les auteurs ont un point commun et sont unanimes. Ils confirment
l'interaction entre psychisme et le corporel. La dissociation entre les deux
entraine une non-acceptation de la personne dans son existence et le met en
danger. L'harmonie qui régnait avant s'expliquait par des
mécanismes de rejet de soi mais aussi des autres. La personne n'arrive
pas à s'identifier dans ce corps qui ne lui ressemble pas ou plus. Et
souvent le passage par le phénomène de deuil est souvent long et
parsemé d'embuche.
Etymologiquement, le mot deuil exprime en partie tout ce qui
accompagne cette épreuve : les manifestations sociales et
psychologiques, chez l'adulte et chez l'enfant. Assez récemment, le
deuil a ainsi fait l'objet de travaux de recherche qui s'ouvrent sur des
pratiques d'aide aux personnes en situation de handicap. En français,
les mots « deuil » et « douleur » sont issus du verbe latin
dolere ou souffrir18. Cela veut dire que le fait de
l'installation de ce déséquilibre
17 Rapport mondial sur le handicap, OMS,
Genève, 2011
18 BAUSSANT-CRENN Camille, « Le deuil :
aspects cliniques, théoriques, thérapeutiques », dans
Accompagner des personnes en deuil. Toulouse, ERES, « Pratiques
du champ social », 2004, p. 15-37. DOI :
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induit à la personne des souffrances et se manifeste
par diverses façons. Le passage par les cinq étapes du deuil
illustre ce moment qui s'étale dans le temps mais aussi dans l'espace.
Le travail du deuil a été décrit par Dr Elisabeth
Kübler Ross qui l'a subdivisé en cinq étapes.19
Le déni, la colère, la dépression, le marchandage,
l'acceptation.
Cette situation de handicap emmène dans la plupart des
cas à l'exclusion.
II.2. Entre l'inclusion et l'exclusion, Cas de
Madagascar
L'inclusion est le processus par lequel chaque personne
(indépendamment de l'âge, du handicap, du sexe, de la religion, de
l'orientation sexuelle ou de la nationalité) peut accéder et
participer pleinement à tous les aspects d'une activité ou d'un
service de la même manière que n'importe quel autre membre de la
communauté. Elle est à différencier de
l'intégration sociale qui n'est qu'une partie de l'inclusion
La première question que l'on est en droit de se poser
est de savoir pourquoi, au regard des multiples instruments existants pour la
défense des droits humains, il s'avère nécessaire de
développer un instrument spécifique aux personnes en situation de
handicap
Le premier élément de réponse
réside dans l'ampleur de la problématique du handicap au regard
du nombre de personnes concernées : il existe aujourd'hui plus de 650
millions de personnes handicapées dans le monde, soit 15% de la
population mondiale.
Le second élément de réponse
réside dans les limites à la participation sociale des personnes
en situation de handicap du fait de leur difficile accès à
l'éducation, à la santé, et au monde du travail, fait
qu'il y a un faible taux d'insertion dans la société.
Si les droits relatifs aux personnes en situation de handicap
sont en principes couverts par les instruments « droits de l'homme »
existants par ailleurs, un certain nombre de problématiques
spécifiques empêchent les personnes en situation de handicap de
jouir pleinement de leurs droits. C'est dans cet esprit qu'une approche
spécifique s'avère nécessaire.
Malgré de bonnes initiatives qui restent encore
éparses ou isolées, la jouissance et le respect des droits des
personnes en situation de handicap vu sous le prisme de la participation
communautaire, l'accès aux différents services de base et la
prise en compte au niveau étatique, demeurent insatisfaisants. Cela nous
emmène à parler de l'exclusion.
Il existe trois types d'exclusion à l'égard des
personnes en situation de handicap en matière d'accès aux
services, et ce quel que soit le domaine étudié. Ces trois types
d'exclusion étant :
II.2.1. L'exclusion psychologique, souvent
ignoré
Ce type d'exclusion se manifeste à travers des
humiliations verbales et attitudes excluantes de la part des membres de la
communauté voire de la part de l'entourage immédiat de la
10.3917/eres.berco.2004.01.0015. URL : ?
https://www.cairn.info/accompagner-des-personnes-en-deuil--9782749202228-page-15.htm?
visité le 11/05/2018
19 KUBLER-ROSS Elisabeth, DESSLER David. Sur le
chagrin et sur le deuil. Pocket, 2011, p. 32-36, 288 p.
Page 16 sur 42
personne en situation de handicap. Ces derniers sont
mêmes victimes de violences psychologiques, physiques et sexuelles en
lien avec leur handicap.
Sont retenus comme principaux éléments explicatifs
de cette exclusion :
· La perception négative vis-à-vis du
handicap et des personnes en situation de handicap. Dans l'ensemble du pays, la
plupart des gens considèrent encore le handicap comme une
malédiction ou un envoûtement qui a frappé la famille
à la suite d'un acte de transgression d'une coutume ou d'un interdit,
· Nombreux sont encore les membres de la
communauté qui pensent que le handicap est contagieux, Un regard qui se
focalise sur la déficience et l'incapacité génère
une attitude excluante et humiliante vis-à-vis des personnes
handicapées et constitue un frein à la participation de ces
dernières dans la vie communautaire,
· Les conséquences psychologiques et physiques de
ces actes sur les personnes en situation de handicap aggravent les
incapacités qui les affectent. Le sentiment de peur, de honte,
l'enfermement et l'isolement les empêchent de s'épanouir.
II.2.2. L'exclusion structurelle et infrastructurelle, un
défi de taille
Certains domaines d'activités ou certaines structures
ne sont pas adaptés à l'accueil des personnes en situation de
handicap. Et même si la participation des PSH dans ces domaines et
structures ne se voit pas proscrite, bon nombre d'infrastructures et d'outils
de communication ne sont pas adaptés à leur niveau de
mobilité et à leur mode de communication. On parle ici de
l'inaccessibilité physique des infrastructures tant publiques que
privées et l'inaccessibilité à l'information. A titre
d'illustration, voici quelques aménagements pour faciliter
l'accès physique comme la construction suivant les normes
d'accessibilité universelle pour faciliter :
· La mobilité et l'accès (rampes
d'accès et escaliers, portes élargies et à ouverture
facilitée, aménagement des cours, des parkings, des
chaussées pour piétons, facilitation de l'accès aux
transports publics), l'utilisation (toilettes publiques, l'accès
à l'eau, l'adéquation de la taille, des hauteurs et de la
fonctionnalité des mobiliers, instruments et outils de travail)
· La facilitation d'accès à l'information
comprend généralement la diversification des outils d'information
pour mieux toucher tous les types de déficience
· Supports visuels pour les personnes ayant une
déficience auditive (y compris la langue des signes) et intellectuelle,
supports auditifs pour les personnes ayant une déficience visuelle,
supports tactiles pour les personnes ayant une déficience visuelle
Il est à noter qu'à ces déficiences
sensorielles peuvent être associées des déficiences
multiples complexe de fait de la nécessité d'adaptation des
moyens ou outils de communication. Ne citons pour exemple que celui des
personnes en situation de handicap cumulant déficience
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visuelle et auditive : leur mode de communication sera par
exemple basé sur le touché (communication par pressions tactiles
codifiées), celui-ci s'apparentant à un langage à part
entière.
II.2 .3. L'exclusion institutionnelle ou légale, un
enjeu énorme
La plupart des textes législatifs, programmes et plans
d'actions, ainsi que les organisations et manifestations de tous genres ne
tiennent pas en compte les personnes en situation de handicap et leurs besoins.
Elles sont désavantagées et ne peuvent pas jouir comme tous de
leur plein droit à la participation sociale ni de leur droit
d'accès à l'information. Le principe d'égalité des
chances prôné par les déclarations internationales
relatives aux droits humains (déclaration universelle des droits de
l'homme, Convention relative aux droits de personnes en situation de handicap,
Convention Internationale des droits de l'Enfant, ...) sont bafoués.
Prenons pour exemple l'exercice du droit de vote : le plaidoyer des
organisations de personnes handicapées a consisté tout au long de
l'année 2013 à sensibiliser les décideurs sur les
difficultés vécues par les personnes en situation de handicap en
termes d'accès à l'information (période de propagande) et
en termes d'accès au vote à proprement dit. Cet exemple qui
touche à l'un des droits fondamentaux de tout citoyen mérite de
fait une attention particulière. L'étude de base a fait ressortir
trois causes majeures et non exhaustives à ces exclusions :
· Un criant manque de moyens aussi bien techniques que
financiers
· Une non-priorisation de la prise en compte des besoins
des personnes en situation de handicap pouvant être due à
l'absence de volonté, de compréhension et d'acceptation, à
la méconnaissance, voire la négligence des décideurs et
personnes en situation d'autorité
· Une conception restrictive du handicap :
considéré comme un problème individuel (niant ainsi le
rôle de la communauté, de la société), le handicap
est communément vu sous l'angle strictement médical (faisant
ainsi abstraction des facteurs environnementaux et sociétaux).
Garant du respect de l'égalité des droits des
citoyens et de l'équité, l'État malagasy s'est
engagé à agir en faveur des personnes en situation de handicap
à travers les textes législatifs tels que :
La loi 97-044 du 2 février 1998 sur les droits des
personnes handicapées suivie du décret 2001162 et de six
arrêtés d'application en 2004 sur les droits sociaux, à
l'éducation, à la formation professionnelle, à la
santé, à l'emploi et sur la carte d'invalidité. Des
mesures spécifiques pour les PSH comme stipulées dans la
législation du travail ou encore dans le code de procédure
pénale. Celle-ci est en parallèle avec la loi française
n° 2005-102 du 11 février 2005, ayant donné lieu à
une définition reprise à l'article L. 114 du code de l'action
sociale et des familles
L'enjeu de fond réside actuellement dans la non
application de ces textes, qui, sous réserve de l'allocation de
ressources suffisantes, comportent une excellente base pour faire avancer
Page 18 sur 42
drastiquement la réalisation des droits des personnes
en situation de handicap Madagascar mais aussi valable sur le cas de la
France.
II.3. La Loi n°2005-102 pour l'égalité
des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des
personnes handicapées, Cas de la France
La loi du 11 février 2005 définit pour la
première fois en France le terme d'handicap : « Constitue un
handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité
ou restriction de participation à la vie en société subie
dans son environnement par une personne en raison d'une altération
substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions
physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap
ou d'un trouble de santé invalidant ». Par ailleurs, cette loi
complète et/ou renforce certaines dispositions des lois
précédentes. Elle crée notamment une Maison
Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) dans chaque
département sous la direction du Conseil Général. Celle-ci
a pour rôle d'accueillir, d'informer, d'accompagner et de conseiller les
personnes handicapées ainsi que leur famille, mais elle a aussi pour
mission de sensibiliser tous les citoyens au handicap. Chaque MDPH met en place
une Commission des Droits et de l'Autonomie des Personnes Handicapées
(CDAPH) qui remplace les Commission Technique d'Orientation et de Reclassement
Professionnel (COTOREP). Les CDAPH sont composées de
représentants du Conseil Général, des
établissements publics de l'État, des organismes de protection
sociale, des organisations syndicales, des associations de parents
d'élèves mais aussi de représentants des personnes en
situation de handicap et du conseil départemental consultatif des
personnes handicapées. Leu rôle est de prendre des
décisions quant à l'orientation des personnes handicapées
mais aussi quant aux aides et prestations qui leur sont proposées.
La loi instaure également un droit à
compensation des conséquences du handicap, qui permet de couvrir les
aides nécessaires aux personnes handicapées : « La personne
handicapée a droit à la compensation des conséquences de
son handicap quels que soient l'origine et la nature de sa déficience,
son âge ou son mode de vie. Cette compensation consiste à
répondre à ses besoins, qu'il s'agisse de l'accueil de la petite
enfance, de la scolarité, de l'enseignement, de l'éducation, de
l'insertion professionnelle, des aménagements du domicile... ». Ce
droit constitue l'un des fondements de cette loi. Elle instaure aussi deux
compléments de l'Allocation Adulte Handicapé (AAH) : le
complément de ressources et la majoration pour la vie autonome. De plus,
elle rend l'AAH cumulable avec une rémunération de travail.
Par ailleurs, la loi impose une sanction plus
sévère pour les entreprises ne respectant pas l'OETH.
Effectivement, le montant de la contribution à l'AGEFIPH est
augmenté. Cette loi renforce ainsi l'obligation d'emploi et le principe
de non-discrimination des personnes handicapées. De plus, pour la
fonction publique, la loi crée le Fonds pour l'Insertion des Personnes
Handicapés (FIPH) qui a une mission semblable à l'Association de
Gestion du Fonds pour l'Insertion des Personnes Handicapées (AGEFIPH).
Les établissements publics sont désormais soumis aux mêmes
obligations que les autres établissements et ils sont ainsi
exposés à la même sanction en cas de non-respect de
l'Obligation d'Emploi des Travailleurs Handicapés (OETH), ce qui
n'était pas le cas avec la loi du 10 juillet 1987.
Page 19 sur 42
En effet, cette loi met les points sur le « i » sur
l'accessibilité des bâtiments et transports publics aux personnes
handicapées. Ce qui notamment a développé
considérablement le réseau Elle donne notamment des délais
précis de mise en accessibilité des transports et rend
obligatoire la formation à l'accessibilité des personnes
handicapées pour tous les professionnels du bâtiment La
chaîne du déplacement, qui comprend le cadre bâti, la
voirie, les aménagements des espaces publics, les systèmes de
transport et leur intermodalité, est organisée pour permettre son
accessibilité dans sa totalité aux personnes handicapées
ou à mobilité réduite. Ils sont organisés et
financés par l'autorité organisatrice de transport normalement
compétente dans un délai de trois ans. Le cadre bâti
désigne l'ensemble des constructions. Le coût du transport de
substitution pour les usagers handicapés ne doit pas dépasser le
coût du transport public existant » ; « La formation à
l'accessibilité du cadre bâti aux personnes handicapées est
obligatoire dans la formation initiale des architectes et des professionnels du
cadre bâti ».
Bref, la loi du 11 février 2005 a renforcé
et/ou complété de nombreuses dispositions des lois
précédentes à savoir celle de 1975, concernant
l'accessibilité comme nous venons de le voir mais aussi concernant les
ressources et l'obligation d'emploi. Elle reste l'une des lois les plus
importantes en matière des droits des personnes
handicapées.20
Mais alors comment font les personnes en situation de handicap
pour faire face à tout ça ? II.4. La résilience n'est-il
pas un processus inné à l'homme et la société ?
Le concept de résilience nait au Etat unis.
Vulgarisé par Emmy Werner qui est une psychologue américaine qui
l'a proposé comme métaphore d'un étonnement. En effet,
elle constaté que les enfants hawaïens qu'elle a suivis qui
n'auraient pas dû s'en sortir dans la logique des choses. En effet, 700
enfants risquaient de développer des troubles de comportement à
l'âge adulte mais ce sont retrouvés avec 10% de ces enfants qui
ont appris à lire et à écrire sans école, avais
pris un métier, avait fonder une famille21. Et quand Emmy
Werner discutait avec ces gens et lui faisaient des tests et des entretiens
semi structurés, Elle était stupéfaite de voir qu'ils
n'étaient pas si mal développés que ça et que
logiquement ils devaient être tous fracassé. C'est à partir
de là que le mot de la résilience qui était utilisé
dans la mécanique et la physique est dorénavant appliqué
à la science humaine et sociale. Bien que le concept de la
résilience ait été déjà étudié
auparavant par d'autre scientifique comme Boris Cyrulnik ou Michael Writer.
Alors si on veut donner une définition à la
résilience, nous pouvons le traduire simplement par le fait de reprendre
un développement après une agonie psychique. Face à des
événements traumatiques ou des contextes traumatogènes,
lorsqu'une personne arrive à réguler la menace de
désorganisation psychique et trouve l'énergie de se construire
malgré les blessures, on considère qu'il y a mis en place d'un
processus résiliant. La littérature scientifique utilise ce
concept non seulement pour décrire des fonctionnements individuels, mais
également pour qualifier celui des groupes familiaux ou sociaux. Ainsi
parle-t-on de résilience en faisant
20 Anaïs Renaud. L'insertion des personnes
handicapées en milieu « ordinaire » de travail. Gestion et
management. 2014.
21 B CYRULNIK, M ELKAÏM. « Entre
résilience et résonance ». A l'écoute des
émotions. FABERT, Paris 2010
Page 20 sur 42
référence aux ressources
développées par une personne, par un groupe ou par une
communauté pour tolérer et dépasser les effets
délétères ou pathogènes des traumatismes et vivre
avec l'adversité, en gardant une qualité de vie avec le moins de
dommages possible22. Selon Boris Cyrulnik « Quand on a
été traumatisé, on a été mort ».
En effet, dans une culture résignée ou fataliste, car nous
avons toujours tendance à dire que dès qu'il y a un traumatisme
grave on se dit que c'est fini et qu'il n'y a plus de solution. Si on reste
dans cette position et que nous traitions les personnes traumatisées
qu'ils sont déjà foutus donc ils le seront à coup
sûr. Et on entend souvent les mots « C'est la vie » « On
ne peut rien y faire ». C'est un fatalisme qui sert d'échappatoire
pour les personnes mais aussi une attitude facile et facilement
appréhendable.
Le passé est déjà écrit dans le
marbre, dit-on parfois. Mais nous nous souvenons d'un dicton « Dans notre
vie, 20% sont les choses qui nous arrivent et 80% sont les choses dont comment
nous avons réagi par rapport à ce qui nous arrive ».
On sera confronté un jour ou l'autre dans sa vie
à un traumatisme grave qui ira bouleverser sa vie. Ça peut
être une perte d'un être cher, une maladie, une guerre, un viol.
Cette personne va traverser des moments difficiles. Ce qui est remarqué
c'est que chacun de ces personnes réagies différemment. Une
partie développera des capacités à rebondir, d'autres
sombreront dans la dépression ou même le suicide. Alors comment
ça se fait qu'il y en a d'autres qui s'en sorte et d'autres pas.
Dans la vie nous avons une tendance à effacer et
ignorer ces traumatismes qui nous ont fait du mal. Dans la théorie de la
résilience la négation des évènements ne permet pas
à la personne de faire face à la réalité. Il
faudrait plutôt rebondir, oui mais comment ? Etre résilient ce
n'est pas s'adapter à la situation mais en ressortir encore plus fort.
C'est aussi et surtout apprendre de cette expérience et capitaliser sur
tous ces apprentissages et en devenir une personne encore plus forte
qu'avant.
Cette capacité à rebondir n'est pas
héréditaire, il n'existe pas aussi de gène de la
résilience. C'est quelque chose qui se construit au fur et à
mesure qu'on avance dans la vie. Néanmoins, il existe d'autres facteurs
qui peuvent influencer le fait qu'une personne soit plus ou moins
résiliant. Là encore nous dirons que la résilience est un
processus dynamique et qui s'étale sur le temps et dans le
l'espace-temps. D'après Bruno Humbeck23, le processus de la
résilience se décompose par :
D'abord, l'identification d'un trauma, qui est une phase
importante dans le processus. Elle différencie et met la nuance entre le
trauma et le traumatisme. Si le premier était le corps de la
déchirure ou de la fracture ou son état. Le deuxième est
la façon dont la personne perçoit le trauma. C'est aussi la
représentation qu'elle a et qu'elle renvoi sur son état aux
autres. C'est pour cela que le handicap peut être vécu comme un
trauma pour la personne qui le porte mais qui peut être vécue
comme un traumatisme pour son entourage. Par ailleurs, le traumatisme est un
évènement imprévisible mais intense en même temps.
Celui-ci crée un ressenti et sentiment d'impuissance et de
vulnérabilité. L'équilibre au sein de la famille risque
d'être ébranlé.
22 M ANAUT, « La relation de soin dans le
cadre de la résilience », Informations sociales 2009/6 (n°
156), p. 7078
23 HUMBECK Bruno. Fonction des contes pour enfants et
résilience. Enfance majuscule, 2003, 72-73, p. 10-13.
Page 21 sur 42
La deuxième étape du processus est la mise en
place de stratégies de résistance. Elle se caractérise par
une adaptation et réadaptation de son environnement à la nouvelle
situation.
Il y aussi après la capitalisation du potentiel
restant. Cette étape est celle de l'inventaire du potentiel que dispose
la personne après le traumatisme. C'est une phase clé car c'est
en ce moment-là que la personne valorise ce qu'il « a » et
développe une stratégie de reconstruction de soi pour s'adapter
aux nouvelles situations.
La dernière étape était l'attitude
positive et la mentalité tournée vers un lendemain meilleur. Le
mot « protention »24 est souvent employé.
Merleau-Ponty disait à ce sujet « grâce au double horizon
de rétention et de protension, mon présent peut cesser
d'être un présent de fait bientôt entraîné et
détruit par l'écoulement de la durée et devenir un point
fixe et identifiable dans un temps objectif »25 C'est une
volonté de continuer d'évoluer et de donner le meilleur en soi
pour avancer et d'être heureux.
En tenant compte des paragraphes ci-dessus, la
résilience ne se fait pas automatiquement. Donc, y a-t-il des conditions
à ce qu'on arrive à le développer ? Nous allons aborder le
mécanisme de la résilience
II.5. Mécanisme de la résilience, est ce que
c'est si évident que ça ?
Le traumatisme vécu par la personne se manifeste de
diverses manières. Avant la manifestation des différentes
émotions comme la peur, la colère, la haine, la compassion. Une
prise de conscience de l'impact du traumatisme surgit. L'expression des
émotions et le fait de mettre des mots sur le mal qu'on ressent qui va
permettre de se reconnaitre à travers eux est la seule solution qui
extériorisera les émotions les plus enfouies.
Cette prise de conscience va engendrer le pardon de soi
même qui va conduire à pardonner les autres. Certes difficile mais
c'est une étape sine qua none pour passer à la création
d'une « nouvelle » vie. DERRIDA a dit à ce sujet « Le
pardon, s'il y en a, ne doit et ne peut pardonner que l'impardonnable,
l'inexpiable - et donc faire l'impossible »26.
Jacques Lecomte un psychologue Français dans son livre
« Guérir de son enfance » raconte et rapporte une
enquête qu'il a menée auprès d'adultes maltraités
dans l'enfance et devenus des parents affectueux. Il a modélisé
le mécanisme de la résilience comme étant un triptyque
avec comme sommet le sens, la loi et le lien qu'il a intitulé triangle
fondateur de la résilience27.
Pour nourrir ce paragraphe, nous nous sommes inspirés
de l'article paru dans Reliance 2006/2 n°20 qui traite de la loi en
intitulant « L'éthique va au-delà de la loi ». Elle
disait dans ses colonnes l'éthique engage toujours une réflexion
sociale puisqu'elle recherche la bonne relation avec l'autrui dans une
société juste. Paul Ricoeur définit la démarche
éthique comme « la visée de la vie, bonne, avec et pour
les autres, dans des institutions justes ». Les trois acteurs dans
24 Attitude de l'esprit tourné vers
l'avenir
25 MERLEAU-PONTY, Phénoménol.
Perception,1945, p. 83
26 J. DERRIDA, Pardonner. L'impardonnable et
l'imprescriptible, Paris, Galilée, 2012, p. 27-28.
27 J. LECOMTE, « Les caractéristiques
des tuteurs de résilience », Recherche en soins infirmiers 2005/3
(N° 82), p. 22-25.
cette relation sont désignés dans cette
définition à savoir : la personne elle-même ; les autres
avec lesquelles se tissent les relations : et enfin la société
qui met en place les institutions garantissant la justice28.
Michel Delage psychiatre spécialiste en
thérapie familiale dans son article29 nous en parle. Quelles
que soient les caractéristiques d'une famille ou d'une
société, les réactions devant un fait ou une situation
seront influencées par la capacité propre de chaque individu,
puis vient ensuite la capacité de « l'environnement » à
s'adapter et à être en recours aussi bien pour chaque individu
mais aussi pour la famille ou la société dans laquelle la
personne s'intègre. C'est ce lien intrinsèque qui lie l'individu
à son environnement et sa famille qui contribue à
développer cette attitude résiliant qui deviendra une seconde
nature.
La personne handicapée puise sa résilience dans
sa singularité qui détermine son identité. L'acceptation
de cette singularité induit un sens la vie. La loi qui sert de cadre
admis dans les liaisons qui relient les individus dans une communauté
donne un sens à son existence.
Il faudrait aussi parler du tuteur de résilience qui
constitue une trame osseuse de la résilience. En effet, selon les trois
pointes du triangle fondateur de la résilience, lorsqu'une personne
accompagne et suit une autre personne qui a subi un traumatisme dans sa vie. Et
qu'il exprime un lien fort avec lui et pose des règles, lois, des
balises alors il lui permet de créer un sens à sa vie. Parfois,
le tuteur de résilience ne sait pas qu'il joue ce rôle et souvent
le fait inconsciemment.
Page 22 sur 42
28 Michel Manciaux, « Handicap,
résilience, éthique », Reliance 2006/2 (no 20), p. 11-16.
29 Delage, Michel. « Aide à la
résilience familiale dans les situations traumatiques »,
Thérapie Familiale, vol. vol. 23, no. 3, 2002, pp. 269-287.
Page 23 sur 42
Chapitre 2 : Méthodologie de recherche
Dans cette deuxième partie, nous allons voir la
méthodologie y compris le choix de la population. Ensuite le choix de
l'outil ainsi que les objectifs d'entretien, la réalisation d'entretien
et en dernier lieu les obstacles rencontrés et enfin les conditions
favorables.
I. Cadre de l'étude
Dans les années 90, à l'initiative de familles
touchées par le handicap, un groupe d'amis se forme. Ensemble, ils
partagent le même souhait c'est « d'arrêter de regarder le
handicap pour regarder les capacités » ... et spécialement
celles qu'ils ont en commun : créer des liens d'amitié, se
partager des activités ludiques, s'entraider chacun avec ses
connaissances et expériences, inviter les amis, les proches, les voisins
et animer ensemble des lieux porteurs de sens.30
L'association Simon de Cyrène a comme Président
d'honneur Philippe Pozzo di Borgo. Il a été victime d'un accident
de parapente et il est aussi auteur du livre « Le second souffle »
qui a inspiré le film Intouchables. Créer dans l'objectif de
l'OCH (Office Chrétien des personnes Handicapées), elle est
composée de plusieurs administrateurs engagés dans le domaine du
handicap et de la fragilité dont Marc Rouzeau, actuel président
de Simon de Cyrène et ancien directeur de l'APF (Association des
Paralysés de France), Philippe de Lachapelle, ancien directeur de
l'Arche en France et directeur de l'OCH, Etienne Boespflug, ancien permanent
à ATD Quart Monde.31
Ces personnes regroupées dans un élan de
motivation créent l'association « Loisirs et Progrès »
qui réunit une centaine de personnes (soit 50 personnes
handicapées et 50 amis et bénévoles valides) pour des
activités diurnes. Devenu le premier GEM (Groupe d'Entraide Mutuel) pour
adultes lésés cérébraux en Ile-de-France, cette
expérience du « vivre ensemble » favorise
l'épanouissement de chacun dans des valeurs de fraternité et de
partage.32
En 2006, Laurent de Chérisey, qui n'est autre qu'un
entrepreneur social, ancien chef d'entreprise et auteur s'engage pour fonder
les premières maisons partagées Simon de Cyrène à
Vanves puis la Fédération Simon de Cyrène qui accompagne
le déploiement des maisons partagées en France. Il est vite
rejoint par un ensemble de bonne volonté qui se constitue pour
développer ce projet de vivre ensemble sur tous les
niveaux.33
30 UNE HISTOIRE FAITE DE RENCONTRES <
https://www.simondecyrene.org/simon-de-cyrene/notre-histoire/
> visité le 06/06/2018
31 UNE HISTOIRE FAITE DE RENCONTRES <
https://www.simondecyrene.org/simon-de-cyrene/notre-histoire/
> visité le 06/06/2018
32 UNE HISTOIRE FAITE DE RENCONTRES <
https://www.simondecyrene.org/simon-de-cyrene/notre-histoire/
> visité le 06/06/2018
33 UNE HISTOIRE FAITE DE RENCONTRES <
https://www.simondecyrene.org/simon-de-cyrene/notre-histoire/
> visité le 06/06/2018
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Aujourd'hui, Il y a presque plus de 200 personnes
handicapées et valides (salariés ou volontaires) cohabitent dans
une vingtaine de maisons partagées à Vanves, Angers, Rungis et
à Dijon. D'autres région se préparent à l'ouverture
de leurs communautés comme Nantes ou travaillent à la fondation
de futures maisons partagées en France (Lyon, Marseille, Paris, Lille,
Toulouse, Bordeaux...).34
En décembre 2015, les maisons partagées Simon
de Cyrène a gagné le prix du Président de la
République « La France s'Engage ». Depuis, Simon de
Cyrène participe aux chantiers sur l'Habitat inclusif - Habitat
accompagné. Ce dernier est un nouvel concept assez novateur qui va
accueillir plus de personne en situation de handicap.
D'autres part, l'association Simon de Cyrène s'est
inspiré de l'Arche. En effet, en 1964, Jean Vanier crée l'Arche
en proposant à 3 personnes handicapées de partager avec lui une
vie fraternelle dans une maison à Trosly-Breuil (60). Un nouveau
modèle était né : celui du « vivre ensemble »
entre adultes valides et handicapés. En près de 50 ans, l'Arche a
développé 138 communautés dans plus de 40 pays sur les 5
continents et propose chaque année cette expérience unique
à des jeunes volontaires dans le cadre de leur Service Civique.
En 2005, une étude de l'UNAFTC (Union Nationale des
Associations de Familles de Traumatisés Crâniens et
Cérébrolésés) menée par son futur
président Dominique Chauvin, a identifié le modèle des
foyers de l'Arche à Paris comme une réponse
particulièrement adaptée pour reconstruire sa vie après un
traumatisme crânien.35
Après s'être rencontrés et avoir
échangé sur leurs valeurs et leurs missions, Simon de
Cyrène et l'Arche en France ont décidé de signer une
convention de partenariat. Celui-ci repose sur le partage de convictions
humaines essentielles :
V La nécessité d'offrir à chacun un
« chez soi » à l'intérieur duquel il puisse nouer des
relations fondées sur l'amitié et la confiance.
V L'aptitude de chacun à trouver sa place dans la
société et à contribuer au « vivre ensemble
».
V Toute personne est porteuse de talents et de dons : notre
accompagnement vise à en favoriser l'éclosion et le partage
V La reconnaissance de nos différences et de nos
fragilités, si elle est un défi chaque jour, est aussi une source
de vie
34 UNE HISTOIRE FAITE DE RENCONTRES <
https://www.simondecyrene.org/simon-de-cyrene/notre-histoire/
> visité le 06/06/2018
35 UNE HISTOIRE FAITE DE RENCONTRES <
https://www.simondecyrene.org/simon-de-cyrene/notre-histoire/
> visité le 06/06/2018
L'Arche en France a ainsi accompagné Simon de
Cyrène lors de la création de sa première
Communauté. Elle continue d'entretenir un partenariat nourri par leur
engagement commun dans ce projet de société porteur de sens.
L'association a deux maisons à Angers à savoir
: - au 47 rue Volney et au 46 rue d'Orgemont. Puis, au 36 rue Barra, le groupe
d'entraide mutuelle GEM La Vie. Aujourd'hui, près de 100 personnes
handicapées et valides (salariés ou volontaires) cohabitent
à Vanves, Angers, Rungis et Saint-Apollinaire (Dijon).
Source : Des maisons partagées fondées sur le sens
de la vie
https://www.simondecyrene.org/les-communaute-simon-de-cyrene/
II. Type d'étude
Le choix de l'outil de recherche est toujours judicieux, dans
notre cas nous avons choisi le guide d'entretien semi directif. Sa
simplicité est sa plus grande qualité. Son caractère de
fiabilité lui vaut l'un des guides les plus utilisés.
Page 25 sur 42
Page 26 sur 42
II.1. Des entretiens ont été mené
L'entretien est une discussion formelle entre un intervieweur
et une personne choisie spécifiquement pour cette discussion.
L'idéal n'est pas de représenter l'ensemble de la population mais
de diversifier les profils. Il se déroule sous forme de conversation
orientée vers un but et non de questionnaire. Néanmoins, un
questionnaire a été préétabli pour guider la
discussion.
Lors d'un entretien semi-directif, nous avons un objectif
précis et ces questions qui sont orientées dans le sens du
thématique et de la problématique. Les questions sont plus
orientées, elles peuvent être ouvertes mais aussi fermées.
L'objectif est d'obtenir les réponses sincères en lien avec
l'étude, mais aussi de laisser une liberté à
l'interlocuteur afin de sortir les réels ressentiments et sentiments.
Pour Quivy et Campenhoudt36 c'est la forme qui est certainement la
plus utilisée en recherche.
L'entretien peut être fait en face à face et il
est possible de réajuster les questions en cas de mauvaise formulation
ou de non compréhension de la personne. Dans le domaine de la
communication, c'est la mieux adaptée pour une collecte de
données car l'interviewé a la possibilité de s'exprimer
librement tant que la confiance s'installe. Dans ce type d'entretien, toutes
les facettes de la question sont abordées et dans le cas de notre
étude, a permis d'éclairer plusieurs points sur la vie ne
communauté dans les maisons partagées.
Primo, le chercheur doit s'adapter à son
interlocuteur, de manière à le mettre plus à l'aise
pendant le déroulement de l'entretien. Pour lancer la discussion, il est
préférable de commencer par des questions ouvertes et simples.
Secundo, il est nécessaire d'avoir une
générale et pragmatique du sujet. C'est-à-dire qu'il faut
s'intéresser à tout ce que l'interlocuteur dit et exprime, et ce
qu'il montre car dans la communication le non verbal tient une part
considérable. L'attitude et la posture de l'interlocuteur
révèle des informations que même ce qui ne lui semble pas
utile constitue une évidence qu'il faut prendre en compte.
L'entretien tiens un rôle important parce qu'il
autorise et donne une direction à ce que l'on observe, en
intégrant à la vision de l'acteur sur une situation sur laquelle
l'observation n'offre qu'un regard extérieur et partiel.
Nous avons aussi pris des notes pendant les entretiens pour
pouvoir orienter les questions et pour faciliter l'analyse des données
pendant la discussion.
Au préalable, Nous avons contacté le
responsable de l'association Simon de Cyrène par la recommandation faite
par le Directeur de l'Institut Pedro de Béthencourt de l'IRCOM. Cette
démarche s'est révélée utile pour pouvoir
accéder aux résidents et à la collecte de données.
La démarche de recherche a été exposée pendant cet
échange, la population cible ainsi que l'objectif même de mon
travail ont été exposé. Le caractère anonyme de
celle-ci donne une
36 QUIVY, R VAN CAMPENHOUDT, L. Manuel de recherche
en sciences sociales. Dunod, Paris, 1995
Page 27 sur 42
totale efficacité et une discrétion des
résultats. Ensuite les patients ont été abordés
exactement de la même manière.
Dans la mise en oeuvre et la conduite des entretiens au
démarrage de l'entretien, l'intervieweur a établi un contrat de
communication, autrement dit nous avons situé la place de chacun des
protagonistes. Pour cela nous nous sommes accaparé un endroit calme dans
l'enceinte des maisons partagées de l'association Simon de
Cyrène. L'objectif de cette démarche est de permettre un champ de
confiance mutuel entre les deux personnes.
Ce contrat de communication est mené par l'interviewer et
comporte :
· Son nom,
· L'objet de sa démarche,
· Le nom de l'institution, ici c'est l'IRCOM
Le contrat explique de quelle manière
l'interviewé a été choisi. Il informe que l'entretien est
enregistré et lui transmet la durée probable de l'entretien. Nous
avons insisté sur les règles déontologiques liées
à la pratique de la recherche ou de l'évaluation (anonymat,
confidentialité).
Deux questionnaires ont été
élaborés pour servir de guide. L'un qui a été
destiné pour les responsables travaillant dans les maisons et l'autre a
servi pour les résidents.
Du côté des accompagnants, le responsable de la
maison au Rue de Volney a été interviewé, sur le
rôle qu'il détient dans la petite communauté. Puis les
trois résidents ont passé leur interview. Les entretiens ont
duré entre 20 à 30 minutes. Afin d'organiser ces entretiens, il a
fallu prendre les rendez-vous qui ont été faits une semaine en
avance. Chaque maison est tenue par un responsable. Les interviews ont eu lieu
dans un endroit calme et à l'abri. Le respect de la vie privée
est le maître-mot de la mise en confiance entre les deux
interlocuteurs.
Du côté de la maison au Rue d'Orgemont, nous
avons interviewé une accompagnatrice qui est nouvellement
recrutée et une stagiaire. Puis du côté des
résidents nous avions pu interviewer deux résidents.
Aux finals huit entretiens ont été
effectuées dans différentes maisons de l'association Simon de
Cyrène.
II.2. Observations
L'observation est qualifiée d'une méthode dite
qualitative de collecte de données. Nous avions pu observer primo des
gestes révélateurs, mais aussi des phrases ou des interjections.
Cette méthode se base sur le suivi attentif des faits et pratiques des
populations, sans volonté de les modifier, à l'aide d'une
procédure appropriée.37
37 MEDECIN DU MONDE. Collecte de données.
Méthodologie qualitative. Guide à l'usage des professionnels.
2012
Page 28 sur 42
Nous n'avions pas pu faire beaucoup d'observation compte tenue du
manque de temps et de préparation de notre part. Par contre, nous avions
pu relever pendant les entretiens quelques comportements qui ont
révélé et confirmer ce que les résidents ont
dit.
III. Durée d'étude
De la préparation des questionnaires à la
finalisation de la transcription puis l'analyse, nous avons passé 5
semaines. S'étalant du 23 Avril au 05 Juin 2018.
IV. Population d'étude
Le choix de l'association de Simon de Cyrène n'est pas
le fruit du hasard. C'est l'aboutissement d'une longue réflexion. Nous
sommes parties de l'idée que les personnes handicapées
constituent une grande représentativité dans la
société et qu'ils constituent un potentiel mais en même
temps une charge socio-économique considérable. En effet, dans
une famille qui a une personne handicapée, une grande partie des
ressources lui sont allouées. Ceci engendre un
déséquilibre au niveau de la répartition des affections et
prise en charge. Par ailleurs, si les personnes handicapées arrivent
à surmonter leur handicap et améliorent leur situation, alors ils
ne deviendront plus des charges mais au contraire des moteurs pour leur famille
donc pour la société.
J'ai rencontré pendant ma longue carrière
d'orthoprothésiste plusieurs personnes handicapées ainsi que
leurs familles. J'étais toujours touché par le lien qui les
unissent et la volonté qui sont en eux. D'une certaine manière,
ils essaient de surmonter, certes chacun dans leur manière, mais ils
trouvent toujours des moyens pour s'adapter et de se réadapter pour
pouvoir vivre. C'est cette capacité à surmonter ces
difficultés qui m'a poussé à étudier ce
phénomène qu'est la résilience.
Le fait d'avoir cette chance de faire mes études ici en
France m'a donné l'idée d'étudié ces
thématiques dans un autre contexte qu'est l'Afrique. Je me suis
posé la question : est-ce que les personnes handicapées qui
vivent dans les pays occidentaux développent-elles aussi cette
capacité ? et si oui comment ?
Nous avons donc choisi des personnes handicapées
physiques comme population. Cette population illustre parfaitement notre image
d'une personne handicapée et nous donne une perspective plus
palpable.
IV.1. Critères d'inclusion
Ont été inclus de notre étude des
personnes handicapées physiques adulte et des accompagnants capables de
communiquer verbalement avec un minimum de facilité et d'aisance dans
l'association Simon de Cyrène Angers.
Page 29 sur 42
IV.2. Critères d'exclusion
Ont été exclues de notre étude les personnes
handicapées physiques avec des difficultés importantes à
communiquer verbalement dans l'association Simon de Cyrène Angers.
V. Limites de notre étude
Nous avons constaté pendant notre recherche que le
manque de temps était l'une des grandes contraintes au cours de notre
investigation. En effet, en comptant l'importance scientifique de notre
thème ainsi que la valeur ajoutée qu'elle peut apporter, nous
pensons qu'avec un laps de temps un peu plus important pouvait améliorer
la compréhension et l'analyse des données collectées.
VI. La transcription des données
Les données recueillies ont été
transcrites mot à mot dès que possible après chaque
interview. Les parties qui n'ont pas été inclus dans l'interview
ont été exclues et quelques petites corrections grammaticales ont
été effectuées par l'auteur. Dans les cas où
l'auteur n'a pas pu entendre ou comprendre l'enregistrement.
Les données collectées ont été
analysées à l'aide d'une analyse de contenu manifeste
décrite par Graneheim et Lundman38 (2004). Il existe de
nombreuses méthodes différentes pour analyser les données,
mais le manifeste est recommandé pour les débutants (Dahlgren,
Emmelin et Winkvist, 2007) est celui décrite par Graneheim et Lundman
(2004) convient à la recherche sur les soins de santé. En faisant
des analyses de contenus évidentes, le chercheur se concentre uniquement
sur les éléments évidents, les choses qui ont
été dites, et non l'interprétation sous-jacente de ce qui
a été dit comme les analyses de contenu latent (Kondracki et al.,
2002 ; 2004). Les analyses ont été effectuées en plusieurs
étapes et les trois premières étapes. D'abord, j'ai
effectué, la première étape de l'analyse qui consistait
à diviser toutes les données transcrites en unité de
signification que nous appelons, le code. Cela signifie, organiser les
significations ou les mots liés les uns aux autres en se basant sur leur
sens et leur contexte. Viens ensuite l'étape qui consiste à
condenser les unités de signification en un résumé. Puis,
les codes sont classés hors des unités pour mettre en
évidence le contenu principal. L'étape final consiste alors
à classer et à combiner les codes de toutes les interviews en
catégories et sous-catégories.
38 Graneheim, U. H., & Lundman, B. (2004).
Qualitative content analysis in nursing research: concepts, procedures and
measures to achieve trustworthiness. Nurse Education Today, 24(2), 105-112.
Page 30 sur 42
Chapitre 3 : Résultats
Les huit entretiens ont donné lieu à 167 codes.
Ceux-ci ont ensuite été divisés en trois catégories
et 7 sous-catégories (voir le tableau). Le résultat est
présenté en fonction de la répartition des
catégories.
Nombre de
Catégorie Sous-catégorie code
La qualité du lien que la personne
en situation de handicap avec l'autre dépend de la
relation qu'elle a avec elle-même
|
La personne en situation de handicap a besoin d'être
regardé, traité, considéré à nature
humaine
|
29
|
Le fait de partager des moments de la
vie quotidienne avec d'autres personnes casse les
préjugés et met en évidence notre égalité
devant la vie
|
20
|
L'amour d'une personne, de la famille et le soutien d'une
institution améliore considérablement la capacité d'une
personne en situation de handicap à voir son handicap comme une simple
caractéristique de sa vie mais non plus son identité
|
32
|
Le regard tourné vers l'avenir
et l'acceptation du passé répare le présent de la
vie des personnes en situation de handicap
|
Il est nécessaire de se battre tous les jours pour
avancer et surmonter les obstacles qu'offre la vie
|
23
|
Se pardonner et ensuite pardonner les autres ouvre une porte
vers l'acceptation de la situation de handicap et donne la
capacité de s'élever pour un avenir meilleur
|
14
|
Les cadres de vie, l'environnement, les
règles dans laquelle les personnes en situation de handicap
vives influencent leur indépendance
|
L'amélioration de l'accessibilité des personnes
en situation de handicap aux structures et infrastructures facilitent leurs
adaptations à la vie
|
21
|
La prise en charge effective précoce et
multidisciplinaire augmente la chance des personnes en situation de handicap
à participer dans la vie active
|
28
|
TOTAL des codes
|
167
|
Page 31 sur 42
I. La qualité du lien que la personne en situation de
handicap avec l'autre
dépend de la relation qu'elle a avec elle-même
Cette catégorie est subdivisée en trois. A savoir
:
· La nécessité d'être
regardé, traité, considéré comme humain positionne
la personne en situation de handicap à sa simple à nature
humaine
· Le fait de partager des moments de la vie quotidienne
avec d'autres personnes casse les préjugés et met en
évidence notre égalité devant la vie
· L'amour d'une personne, de la famille et le soutien
d'une institution améliore considérablement la capacité
d'une personne en situation de handicap à voir son handicap comme une
simple caractéristique de sa vie mais non plus son identité
I.1. La nécessité d'être regardé,
traité, considéré comme humain positionne la personne en
situation de handicap à sa simple à nature humaine
Les résidents ont répondu unanimement que le
fait d'être traité comme une personne sans se
référer à leur handicap leur permettent de comprendre
aussi que l'image qu'ils envoient au monde ne se limite pas à leurs
incapacités à faire une tache donnée ou à partager
une activité de la vie quotidienne. La société a cette
habitude à rejeter ce qui ne lui ressemble pas. La plupart de ces
personnes sont capables de plus de choses que la société ignore
on fait semblant d'ignorer. La considération de leurs états et
sentiments leurs permettent de ressentir qu'ils vivent.
A. a dit « Ils faut qu'ils comprennent qu'on a chacun
quelque chose dans sa portée »
P. a dit « On a besoin d'être
considéré comme des valides et faut pas nous épargner et
avoir ce regard caritatif envers nous, le handicap n'excuse pas
»
D'autres part, le regard que porte la société
sur les personnes handicapées est souvent biaisé et a une
tendance à englober le handicap dans un même panier. Car souvent
la société identifie son incapacité, ses limites, ses
échecs sur la personne handicapée.
A. a dit « A travers moi, ils voient leur
fragilité, alors que moi, j'ai passé le cap ».
Notre nature humaine nous fait confronter aux multiples
aléas de la vie. Nous sommes tous égaux devant les perspectives.
C'est l'environnement qui met des obstacles au développement des
personnes handicapées. L'évolution de l'homme, la
société à engendrer des facilités dans la vie
quotidienne mais qui en à créer des obstacles pour les personnes
en situation de handicap. Certaines pense que la vie que vive la
société est « la vraie vie » est la leur n'en n'est pas
une car tellement nous avions idéalisé notre façon de
vivre qui a fait que les personnes en situation de handicap ressentent encore
plus « handicapés ».
P. a dit « La vraie vie ce n'est pas ici, ça va
être compliqué pour nous de vivre dehors et de
s'y retrouver »
P. a dit « Le fait de vivre ici nous fait penser qu'on
est loin de la vraie vie des gens »
I.2. Le fait de partager des moments de la vie quotidienne
avec d'autres personnes casse les préjugés et met en
évidence notre égalité devant la vie
Les réponses des interviewés étaient
axées sur le fait que dans la vie de tous les jours nous sommes tous
d'une façon ou d'une autre « en situation de handicap » devant
une situation donnée. Personne ne peut s'échapper à cette
réalité. L'expérience de l'association Simon de
Cyrène nous offre est un reflet fidèle de cette situation. Un
binôme composé d'une personne « valide » et une personne
en situation de handicap vivent dans le même toit, partage des
activités de la vie de tous les jours. Dans la durée ils ne se
voient plus différents les uns des autres. Le handicap comme le
défini si bien l'OMS n'est autre que la résultante des
contraintes extérieurs que la société a mis en place. Nous
avions pu le confirmer par les propos des binômes eux même.
L-M a dit « On partage le même repas, les
mêmes activités, les mêmes soucis puis on ne voit plus ce
handicap car en effet nous sommes tous égaux devant la vie
»
L-M a dit. « On prend le temps de prendre le temps
»
D'autres disent qu'en fin de compte c'est la
société qui exclue les personnes en situation de handicap.
Tellement ces derniers « diabolisent » le handicap à tel point
que cela se répercute sur la personne elle-même. Les
réponses étaient unanimes sur le fait que quand ils ont cette
vision d'eux même et qu'ils sont acceptés en tant que personne,
c'est facile pour eux de s'accepter et d'accepter leur situation.
P. a dit « Ça ne me dérange pas
d'être handicapée, ça dérange plutôt à
eux »
I.3. L'amour d'une personne, de la famille et le soutien
d'une institution améliore considérablement la capacité
d'une personne handicapée à voir son handicap comme un simple
caractéristique de sa vie mais non plus son identité
La réponse sur ce sujet du lien avec les autres
constitue une très grande partie des résultats que j'ai obtenue.
La personne en situation de handicap a besoin de s'identifier à ses
semblables. La famille, les amis sont ceux qui constituent pour eux la trame de
la vie heureuse. Les liens qui se sont tissés à travers les
rencontres, les échanges leur donne plus de force de continuer à
vivre pour ressentir ces liens forts qui les unissent.
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P. a dit « Mon « Père » m'a appris
à voir au-delà de ma différence »
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P. a dit « Ma relation avec mon « Père
» m'apporte tout, l'amour, le soutien, les
éclaircissements sur mes questionnements, ne me juge
pas »
P. a dit « J'espère que cette communauté
deviendra ma famille » « Je suis trop bien ici »
A. a dit « Depuis que je suis ici, je retrouve des
gestes, des mots qui me rappellent mon enfance et ma famille
» « Je remercie la vie de m'avoir donné cette
différence car grâce à elle j'ai pu faire des rencontres
et créer des liens avec des personnes qui
compte énormément dans ma vie » A. a dit
« Dans chaque tournant de ma vie il y avait quelqu'un qui m'a
aidé »
Le lien qui est important à chercher c'est le lien qui
relie la personne à son identité ou à la
représentation qu'elle fait d'elle-même. Ainsi elle peut
participer à la vie de la société
A. a dit « Quand on aime soi-même, tu peux aimer
l'autres et puis l'emmener à te respecter
après »
D'autre part, le sentiment d'abandon leur fait ressentir un
sentiment d'injustice.
A. a dit « Je me suis rendu compte que j'étais un
peu seul, Ils ont leur vie et moi la
mienne »
A. a dit « Je n'ai pas de vrais amis »
Le lien fort avec les autres favorise les échanges et
facilite l'identification de soi car sans le « tu » le « je
» n'existe pas. Il est difficile de concevoir une vie harmonieuse si tout
le monde est casé selon leur caractéristique, leur religion, leur
sexe. La vie en société est d'ailleurs calquée sur cet
idéal de participation de tous dans laquelle tout le monde est
placé sur le même pied d'égalité. Dans la
réalité, cette idéologie reste un slogan.
A. a dit « L'élan de résilience qui est
en moi ne peut être nourri que par la présence de
l'autre »
D'une certaine manière aussi, le développement
des lois qui encadrent les personnes handicapées font que la prise en
charge est efficace surtout en France. Ce qui n'est pas le cas dans les pays en
développement comme Madagascar où la signature de la convention
des droits relatif aux personnes en situation de handicap et le protocole
additionnel est signés et ratifiés mais son application reste
lettre morte. La situation en France est tout autre, en effet après
l'amélioration de la Loi de n°2005-102 du 11 Février 2005
qui vient en complément de Loi n° 75-534 du 30 juin 1975.
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II. Le regard tourné vers l'avenir et l'acceptation du
passé répare le présent
de la vie des personnes en situation de handicap
Cette catégorie est subdivisée en deux sous
catégories à savoir :
· Il est nécessaire de se battre tous les jours pour
avancer et surmonter les obstacles qu'offre la vie
· Se pardonner et ensuite pardonner les autres ouvre une
porte vers l'acceptation de la situation de handicap et donne la
capacité de s'élever pour un avenir meilleur
II.1. Il est nécessaire de se battre tous les jours pour
avancer et surmonter les obstacles qu'offre la vie
Les réponses obtenues convergent vers le fait que la
vie avec une incapacité n'est pas facile. Les facteurs personnels et les
facteurs environnementaux influent beaucoup sur la vie d'une personne en
situation de handicap. Comme je l'ai défini plus dans notre revue de la
littérature, le handicap est une situation mais non un attribut. De ce
fait, la situation peut changer à tout moment et en tout temps. En
fonction de l'environnement où la personne est, en fonction des facteurs
personnels avec lesquels elle évolue, les personnes en situation de
handicap doivent puiser à l'intérieur d'eux même pour faire
face et rebondir.
P. a dit « C'est un combat de tous les jours, nous
n'avons pas forcément les mêmes forces que
les autres »
« On n'a pas le choix, soit on rebondit soit on meurt
à petit feu »
Dans la plupart des réponses, nos interlocuteurs ont
répondu qu'ils n'ont pas le choix. Ils ont pu développer cette
capacité grâce à ces diversités de la vie. Ils se
nourrissent en fait des difficultés et obstacles de la vie. Ils ont une
autre vision de la différence.
P. a dit « Ce n'est pas une souffrance, sur un
fauteuil roulant ou pas, on est tous d'une certaine manière
différent »
« On doit y faire face »
L'Homme a toujours une tendance à chercher les causes
des phénomènes. C'est inné en lui. Ce sentiment
d'injustice occupe souvent la tête des personnes en situation de
handicap. L'acceptation du handicap et pouvoir après en sortir passe
alors par la compréhension. Les questions pourquoi moi ? comment
ça se fait que je suis comme ça ? Pourquoi je ne suis pas comme
les autres ? trouve leurs réponses par un long processus parsemé
d'embuche surtout ceux avec lequel le handicap est venu après mais non
congénitale. C'est un
A. a dit « Etant handicapé de naissance, je me
suis approprié une philosophie de la vie,
je me suis construit la vie par rapport à mon
handicap......j'ai appris à vivre avec »
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II.2. Se pardonner et ensuite pardonner les autres ouvre une
porte vers l'acceptation de la situation de handicap et donne la
capacité de s'élever pour un avenir meilleur
C'est un sujet difficilement abordable avec nos
interlocuteurs. Ces trois questions sont revenues dans les discussions ;
Pourquoi pardonner ? puis c'est quoi en fait le pardon ? ou encore comment
mettre le pardon en pratique ? Ces questions ont trouvé leurs
réponses sur le pardon à soi-même. On ne peut pas pardonner
aux autres sans avoir pardonner à nous même. Cette démarche
ouvre une opportunité à ouvrir une porte qui est l'acceptation de
la situation dans laquelle on est. Cette acceptation donne une force de
renouvèlement intérieur et offre un élan pour avancer dans
la vie. Nos interlocuteurs l'ont confirmé.
A. a dit « Je n'ai plus ce regard en arrière
avec un regret car à force de regarder en arrière je ne voyais
pas que je j'avançais alors que j'avançais »
« Le plus important maintenant c'est de ne plus
regarder en arrière mais agir et de se laisser guider et devenir ce que
l'on a envie de devenir »
Cette étape est l'une des plus importante dans le
processus de sortie du cercle du traumatisme causé par le handicap. En
effet, le fait de ne pas pardonner nous emmène dans l'enfermement sur
soi et cela va nourrir la haine et la vengeance. C'est ce qu'on appelle la
justice punitive. Ce processus peut conduire la personne à
s'écarter de la vérité et qu'elle se crée quasi
inconsciemment sa propre vérité.
Si la personne arrive a pardonné en passant par
humaniser l'autre et/ou elle-même. Le pardon est la seule qui pourrais
créer une démarche constructive vers la vérité et
la réalité. C'est la justice réparatrice.
P. a dit « On accepte les critiques »
Tout ceci doit passer à travers l'expression des
émotions les plus enfouies.
III. Les cadres de vie, l'environnement, les règles dans
laquelle les personnes
handicapées vives influencent leur indépendance
Cette catégorie est subdivisée en deux
sous-catégories :
L'amélioration de l'accessibilité des personnes
handicapées aux structures et infrastructures facilitent leurs
adaptations à la vie
La prise en charge effective précoce et
multidisciplinaire augmente la chance des personnes handicapées à
participer dans la vie active
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III.1. L'amélioration de l'accessibilité des
personnes handicapées aux structures et infrastructures facilitent leurs
adaptations à la vie
Nous avons constaté que la loi du 11 Février
2005 a emmené une grande bouffée d'air frais dans
l'amélioration de l'accessibilité aux structures et
infrastructures. Les propos des résidents ne reflétaient pas
beaucoup ce sujet. Le sujet n'a pas été discuté mais notre
observation nous a permis de voir que les maisons de l'association sont
construites et aménagées de telle manière que les
résidents puissent y circuler librement.
Si nous comparons aussi la ville d'Angers à d'autres
villes en Afrique. Nous constatons que les grandes infrastructures que ce soit
routiers ou transport sont faits pour que les personnes en situation de
handicap puissent accéder. Nous avons demandé à tout nos
interlocuteurs s'ils rencontrent des difficultés ou obstacles mais
à l'unanimité ils ont tous répondus que
l'accessibilité est facilitée. Cette situation augmente leur
indépendance et leurs diminuent quand même d'énorme
contraintes que les autres personnes en situation de handicap dans d'autres
pays ont du mal.
III.2. La prise en charge effective précoce et
multidisciplinaire augmente la chance des personnes handicapées à
participer dans la vie active
Nous avons eu des réponses qui convergent vers une
prise en charge qui a été fait depuis la connaissance de la
maladie et la déficience. Cette prise en charge précoce et
automatique et le fruit d'un système de santé performant. En
effet, la couverture sanitaire, l'accès facilité aux soins
dû notamment à la sécurité sociale font que la prise
en charge est effective.
Cette qualité de soins impacte positivement tant sur le
volet physique de la personne mais aussi et surtout sur sa psychologie. La
personne en situation de handicap se sent plus en confiance et se permet de
penser à autre chose que sa santé. Ceci a été
affirmé par nos interlocuteurs.
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Discussion
Cette partie est divisée en sous partie qui traitera la
discussion des résultats puis la discussion de la méthode
utilisée. En plus de la discussion sur les résultats, il est
également question de savoir qui les conclusions de cette étude
pourraient être utilisées et d'une discussion sur d'autres
recherches nécessaires.
Dans une première partie, nous allons voir que le terme
inclusion dans notre problématique ne signifie pas intégration
des personnes en situation de handicap dans la société. C'est les
intégrés puis les laisser participer activement aux
activités de la société. Ceci pour qu'ils deviennent des
parties prenantes indépendante dans la société. Le concept
d'inclusion veut tout simplement dire que les personnes en situation de
handicap bénéficient de leur « plein droit » dans la
société quelles que soient leurs caractéristiques
c'est-à-dire leur orientations politiques, religion, ou de genre ou
autres.
Si nous voulons allez en profondeur, l'intégration est
un terme usuel généralement utilisé dans le domaine du
handicap. Il se définit dans le langage commun comme l'adaptation
d'individus « différents » à un système dit
normal. Dans l'inclusion, il n'existe pas de groupe de personnes avec ou sans
handicap, toutes les personnes présentent des besoins communs et
individuels. L'égalité et la différence trouvent leur
place, mais l'égalité sans l'équité serait
biaisée. La diversité est devenue la norme établie et
même devenue un phénomène de mode. Nous avons aussi
l'inclusion qui est le fruit de plusieurs paramètres. Nos
résultats nous montrent que c'est le cas mais nous avons constaté
qu'il y a d'autres facteurs qui sont tous aussi importants les uns que les
autres.
Nos résultats sont équivoques sur la
nécessité de développer la résilience au sein d'un
groupe et /ou sur un individu. Nous avons démontré dans la revue
de la littérature que la capacité d'être résiliant
n'est pas innée à une personne et que chaque obstacle que font
face les personnes en situation de handicap fait en sorte que leurs
expériences de la vie quotidienne augmentent leur capacité
à encaisser. Par ailleurs, nous avions vu dans les résultats que
le fait de se pardonner et de pardonner les autres permet la création
d'un lien fort avec soi-même mais aussi avec la famille, les amis. Ceci
permettra aux personnes en situation de handicap de se forger et de puiser des
forces pour se rebondir. En effet, le fait d'emprunter le chemin du pardon qui
est la preuve ultime de l'expression de l'amour leur permettront d'être
« unis avec l'Homme à travers des actes d'humanité ».
Ceci rejoint notre première hypothèse.
Nous avons aussi constaté que le fait de créer
un environnement équitable et accessible facilite la participation des
personnes en situation de handicap à la vie de la société.
Les cadres législatifs élaborés et appliqués
constituent un socle fondateur de la mise en oeuvre d'une approche
systémique de la problématique du handicap. L'exemple de la
France nous offre une perspective assez large de la prise en charge des
personnes en situation de handicap. Certes, elle n'est pas parfaite mais elle
donne déjà un aperçu de l'adaptation de l'environnement
pour la facilitation de l'inclusion. L'accès aux structures et
infrastructures sont aussi des bases de la participation des personnes en
situation de handicap. La loi 11 Février 2005 en est la pierre
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angulaire. La participation en tant que citoyens à part
entières est un grand pas vers l'inclusion. Ce qui vérifie la
deuxième hypothèse.
Nous sommes obligés de dire que la vie n'est pas tout
le temps rose. C'est tout à fait valable et vraie pour les populations
des pays du Sud pour ne pas citer que les pays d'Afrique sub-sahariens qui
à part la pauvreté grandissante voire galopante font face
à d'énorme boom du taux de prévalence du handicap. Nous
avons déduit de nos résultats que l'acceptation de cette
vulnérabilité devant le handicap est une étape
fondamentale dans le processus de la résilience. Il est important de ne
pas perdre espoir et de ne plus regarder en arrière. Il est important de
prendre les leçons du passé et d'accepter le passé pour
pouvoir maitriser le présent. Le présent certes dur, mais cette
fois ci avec la force intérieure nourrie par la compréhension de
ses faiblesses et vulnérabilité, les personnes en situation de
handicap pourront aller de l'avant. Notre troisième hypothèse
viens le confirmer.
La société a le devoir de regarder et de
considérer les personnes en situation de handicap non plus comme des
personnes « faibles ». La faiblesse, n'est autres que le reflet de
l'image que donne la société sur eux. Il faudrait accueillir le
handicap par ce qu'il est, non pas par ce qu'il parait. Car pour eux le
handicap en elle-même les fais grandir. Ainsi, le fait d'être tout
le temps ensemble dans les maisons partagées pour le cas de notre
étude et pendant nos observations et enquêtes démontre que
nous sommes tous égaux et nos différences fait de nous une
société.
En fin de compte la résilience est le maillon fort
d'une chaine qui est l'inclusion des personnes en situation de handicap. Mais
pour pouvoir former une chaine il faudrait d'autres maillons qui feront que
tous les aspects du handicap soient pris en compte. Chaque individu a sa
spécificité et sa réactivité devant l'environnement
dans laquelle il évolue. Que ça soit dans un milieu où la
population manques de ressources où les facteurs externes sont
défavorables aux personnes en situation de handicap. Ces derniers
s'adaptent et puisent leur force dans d'autres sources qui sont les liens
d'amour et d'amitié dans une famille qui sont souvent
spécifiquement forts dans les pays africains pauvres.
La méthode utilisée dans ce mémoire est
basée sur des récits de vie. Cela permet de prendre en
considération toutes les informations collectées pendant les
entretiens. Vu le temps imparti pour traiter le sujet, il était
judicieux de prendre cette méthodologie. Elle a son avantage de pouvoir
accéder directement à la source les informations et changer ou
orienter en temps réel les questions.
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Conclusion
Nous voilà au terme de notre travail. Il est bien de
rappeler que nous sommes parties du
paradoxe suivant : comment se fait-il que les personnes en
situation de handicap vivant dans les pays en développement qui
rencontrent beaucoup plus de difficultés dans leur vie quotidienne
arrivent à développer les mêmes capacités de
résilience, voire même plus que leurs homologues vivant dans les
pays occidentaux ? Puis des questionnements ont suivi notre raisonnement,
comment se fait-il que la majeure partie de ces personnes en situation de
handicap vive dans les pays du dites du sud ? Est ce qu'il y a vraiment un lien
de cause à effet entre le handicap et la pauvreté et vice versa ?
Est-ce que le fait de vivre dans un pays développé suffit pour
qu'une personne arrive à surmonter sa situation de handicap ?
Toutes ces inquiétudes nous ont amené à
la problématique suivante « La résilience suffit-elle en
soit pour garantir l'inclusion d'une personne en situation de handicap dans la
société ? »
Il a fallu dans un premier temps que nous fassions une revue
de la littérature qui nous a permis de passer à travers les
différents aspects du handicap. En passant par les différents
statistiques qui nous donnent un aperçu de la réalité. Des
réalités qui nous alarmes sur le fait que le nombre de personne
en situation de handicap est en hausse globalement dans le monde. Ceci est
dû notamment à l'amélioration de la qualité de vie
de la population, du coup ils vivent plus longtemps et de l'autre
côté la recrudescence des guerres, ainsi que la récurrence
des aléas climatique puis l'apparition de nouvelles maladies chroniques
qui ravage toute une frange de la population mondiale. Passé les
chiffres, nous avons insisté sur le processus de production du handicap
puis les différentes incapacités qui peuvent en être la
source. Nous avons pris un moment pour établir le lien de cause à
effet entre la pauvreté et le handicap en prenant l'exemple de
Madagascar qui est l'un des pays le plus pauvres du monde. L'objectif est de
dire que sans la mise en place d'un système qui peut répondre
à un besoin énorme d'une population qui est déjà
pauvre, la prévalence du handicap risque de monter en flèche. Le
paradoxe fait que le handicap aussi peut être source de
pauvreté.
Nous avions ensuite passé à travers les
multiples aspects de l'inclusion et l'exclusion qui nous a fait comprendre que
la participation active des personnes en situation de handicap est souvent
confrontée à des obstacles. Si ce n'est pas des barrières
physiques qui empêchent leur libre circulation ce serait la non
application des droits qui leurs sont dû voire même leur
inexistence. Ce sont les barrières psychologiques que la
société adopte vis-à-vis des personnes en situation de
handicap. Il est important de dire que l'inclusion de ces dernières
nécessite plusieurs facteurs que nous avons identifié pendant
notre étude.
Nous avons mené une investigation auprès de
l'association Simon de Cyrène. Nous y avons fait des entretiens qui
correspondent aux exigences scientifiques dignes de notre projet de recherche.
Nous y avons mis toutes les rigueurs tant sur la forme que sur le fond.
Depuis le recueil des données jusqu'à son
analyse, nous avons suivi un plan détaillé qui nous a permis de
conclure que la résilience est le pilier fondamental pour l'inclusion
des personnes en
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situation de handicap mais qu'elle n'est pas suffisante. En
effet, d'un côté le cadre législatif et environnemental qui
les englobent permettant de les considérer comme des citoyens à
part entière et de l'autre le fait de commencer le processus
d'acceptation de leur vulnérabilité et faiblesse leur donne un
nouveau départ et ils pourront après être plus fort
à rebondir.
Il est intéressant de dire que à part les
hypothèses que nous avions posé au départ qui ont
d'ailleurs été vérifiés pendant notre recherche,
nous avons trouvé aussi que le fait de passer à travers le chemin
du pardon, la personne ouvre des portes sur elle-même mais aussi sur les
autres. Cela va nécessairement impliquer une relation plus saine envers
son image mais aussi l'image qu'elle renvoi aux autres. Des liens forts vont
ensuite naître de ces ouvertures, ce qui va renforcer psychologiquement
la personne et lui fournira l'élan nécessaire pour surmonter les
obstacles de la vie. Nous avions su aussi que les personnes en situation de
handicap ont besoin d'être regardé et considéré
comme des citoyens à part entière. En effet, la
société ne leur donne pas assez de place dans « leur »
monde parait-il que l'homme ait une fâcheuse habitude de rejeter ce qui
ne lui ressemble pas. Alors que notre étude à mise à nu
que quand on met un binôme composé d'une personne valide et une en
situation de handicap sous le même toit exerçant les taches de la
vie quotidienne, les barrières tombent. Le simple fait de « vivre
ensemble » montre que chacun est « handicapé » à
sa manière et à son niveau à un moment ou à un
autre de sa vie. Tout le monde à besoin de l'aide de quelqu'un d'autre.
A partir de là, tous les préjugés sont tombés d'un
coté ou de l'autre.
Il est quand même nécessaire de dire que la
disponibilité des structures et infrastructures adapté et
adéquate fait partie d'une large approche systémique du handicap.
La prise de conscience des politiques sur l'importance de la prise en charge
des personnes en situation de handicap est le point angulaire du
développement. Le manque de ressources entraverait toujours ce processus
d'intégration et d'inclusion. Cette population resterait toujours un
poids pour la société si nous ne changions pas nos
mentalités et arrêtons de faire des préjugés et
l'égoïsme. L'expérience des maisons partagées de
l'association Simon de Cyrène nous montre l'exemple qu'il suffit la
volonté de vivre ensemble car ceci justifie à ses
résidents handicapés ou pas, une complémentarité.
D'autre part, l'homme arrive toujours à s'adapter à son
environnement.
Personnellement, en tant qu'orthoprothésiste dans la
réadaptation physique depuis des années. Je ne m'attendais pas
à être agréablement surpris par la simplicité des
personnes en situation de handicap. J'ai senti en eux la paix et j'avais
l'impression qu'elles sont en communion avec leur être. Nous avons
beaucoup à apprendre d'eux et tout le monde doit développer la
résilience car d'une certaine manière, nous sommes tous «
handicapés ».
Enfin, pour conclure, nous serons tentés de nous poser
quand même la question et si le changement de mentalité de la
société fait que nous arrivions à mettre en place des
systèmes qui permettent de donner plus de possibilités aux
personnes en situations de handicap pour qu'elles deviennent un moteur pour le
développement ? L'avenir nous le dira.
Page 41 sur 42
Bibliographie
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handicapées en milieu « ordinaire » de travail. Gestion et
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II. B. Cyrulnik, Un merveilleux malheur, Paris, Odile Jacob,
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V. J. DERRIDA, Pardonner. L'impardonnable et
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VI. J. Kristeva, Lettre au président de la
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VII. KUBLER-ROSS Elisabeth, DESSLER David. Sur le chagrin et
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X. MERLEAU-PONTY, Phénoménol.
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XIII. QUIVY, R VAN CAMPENHOUDT, L. Manuel de recherche en
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XV. S. Vanistendael, J. Lecomte, Le bonheur est toujours
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I.
WEBOGRAPHIE :
Page 42 sur 42
<
Https://www.simondecyrene.org/simon-de-cyrene/notre-histoire/
>
II. ?
https://www.cairn.info/accompagner-des-personnes-en-deuil--9782749202228-page-15.htm?
Annexe 1 : Fiche pays
FICHE PAYS (Population data) : France
Nom officiel République
française
Nom propre France
Continent Europe
Sous-continent Union Européenne
Population (palmarès : 21e) 67 186 638
habitants (2018)
Croissance démographique 0,29 % / an
Superficie 551 695 km2
Densité 117,85 habitants / km2
PIB (palmarès : 6e) 2 718,830 milliards
$USD (2017)
PIB/habitant (palmarès) 40 580 $USD (2017)
Croissance du PIB 2,30 % / an (2017)
Espérance de vie (palmarès) 82,40 ans
(2017)
Taux de natalité 11,40 %o (2017)
Indice de fécondité 1,88 enfants / femme (2017)
Taux de mortalité (palmarès) 9,00 %o
(2017)
Taux de mortalité infantile (palmarès) 3,90
%o (2017)
Taux d'alphabétisation 100,00 % (2018)
Langues officielles Français
Monnaie Euro (€ EUR)
IDH (palmarès : 23e) 0,897 / 1 (2015)
IPE (palmarès) 88,20 (2016)
Nature de l'État République parlementaire
Chef de l'État Président Emmanuel Macron
Fête nationale 14 juillet (Révolution
française)
Codes ISO FR, FRA
Gentilé Française, Français
Touristes (palmarès) 89 000 000 personnes (2017)
Carte de la France :
http://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/thumbnails/image/carte-hd.png
FICHE PAYS (Population data) : Madagascar
Nom officiel République de Madagascar
Nom propre Repoblikan'i Madagasikara (mg)
Continent Afrique
Sous-continent Afrique de l'Est
Population (palmarès : 53e) 24 968 118
habitants (2018)
Croissance démographique 2,72 % / an
Superficie 587 295 km2
Densité 42,51 habitants / km2
PIB (palmarès : 142e) 9,991 milliards
$USD (2016)
PIB/habitant (palmarès) 401 $USD (2016)
Croissance du PIB 4,20 % / an (2016)
Espérance de vie (palmarès) 64,85 ans
(2013)
Taux de natalité 33,58 %o (2013)
Indice de fécondité 4,36 enfants / femme (2013)
Taux de mortalité (palmarès) 7,10 %o
(2013)
Taux de mortalité infantile (palmarès) 46,13
%o (2013)
Taux d'alphabétisation 64,66 % (2015)
Langues officielles Malgache, français, anglais
Monnaie Ariary (MGA)
IDH (palmarès : 166e) 0,512 / 1
(2015)
IPE (palmarès) 37,10 (2016)
Nature de l'État République
Chef de l'État Président Hery
Rajaonarimampianina
Fête nationale 26 juin (indépendance en 1960)
Codes ISO MG, MDG
Gentilé Malgache
Touristes (palmarès) 293 000 personnes (2016)
Carte de Madagascar :
http://www.ordiecole.com/mada2012/regions_administratives_22.jpg
Mis à jour le 25/4/2018
Source : Institut national de la statistique et des études
économiques d'Ile-de-France
Source :
http://moveability.icrc.org/needs-pwd/
Source :
http://moveability.icrc.org/sports-for-inclusion/
Inclusion par le sport (Tournoi de basket-ball sur fauteuil
roulant à Dar es Salaam Tanzanie supporté par la fondation
MoveAbility)
Annexe 2 : Questionnaire
1. Comment vous vous appelez
2. Quel est le nom au complet de vote père/de votre
mère ?
3. Quand/où êtes-vous né/e ?
4. Avez-vous des frères et soeurs ?
5. Êtes-vous/avez-vous été marié/e ?
i. Comment s'appelle /s'appelait votre époux/épouse ?
6. Avez-vous des enfants ?
7. Comment s'appellent-ils/elles ?
8. D'autres personnes ont-elles été
particulièrement importantes pour vous dans votre vie ?
9. Pouvez-vous me décrire son caractère ?
Étiez-vous proche d'elle ? Quel genre de relation avez-vous avec elle
? est-ce qu'elle est toujours en contact avec vous ?
10. Sentez-vous être exclu de la famille,
communauté, société ?
11. Quels sont selon vous les obstacles qui vous empêche
de vivre selon votre souhait ?
12. Comment expliquez-vous votre situation actuelle
13. Est-ce que vous êtes heureux ?
14. Pourquoi ?
Annexe 3 : Transcription (Exemple d'entretien)
C : Bonjour, Vous vous appelez comment déjà ?
A : A.T.
C : Quel âge avez-vous ?
A : 62 ans en Alsace, je ne suis pas marié.
C : Comment êtes-vous arrivé ici à Simon de
Cyrène ?
A : J'ai connu Simon de Cyrène en 2008 ou 2009.
J'habitais en ce moment-là à Dijon, et c'est une amie qui est
partie à Paris à une rencontre qui a rencontré des gens de
Simon de Cyrène, et quand elle est revenue chez elle, elle m'a dit,
écoute j'ai rencontré de gens qui pourrais t'intéresser.
Elle est passée me voir et je ne comprenais pas bien de quoi il
s'agissait et du coup je me suis rapproché d'eux. J'étais faire
des rencontres avec eux sur Paris en une semaine de découverte pour voir
avec eux. Car j'ai vécu
pendant presque trente en centre de rééducation
Même plusieurs...
C : Vous êtes handicapé de naissance ?
A : Oui, je peux me mettre debout mais avec des aides techniques
de marches soit avec
des cannes pour les transferts mais pas plus. Je suis
handicapé de naissance, IMC
C : Ok, Je connais très bien car c'est mon domaine
A : Mais ce n'est pas pareil que les autres.... On verra
après. Surtout pour la résilience.
C : Ça m'intéresse beaucoup ce que vous dites
là.
A : Donc j'ai rencontré ces gens-là puis et
à l'époque j'ai failli habiter à Paris avec
eux mais je n'étais pas encore prêt à
recommencer une vie communautaire et à Paris
ça ne m'intéressais pas trop. Et
parallèlement, ce qui est marrant c'est que j'ai un ami
qui habite à Angers, et je l'ai appelé pour lui
dire écoute ça ne va pas il faudrait que
tu me trouves quelque chose à Angers. Elle a
répondu, d'accord. Puis je lui ai fait
confiance.
C : Qui est cette personne ?
A : C'est une fille qui travaille dans une école ici
à Angers
C : Est-ce que vous avez un lien de parenté avec cette
personne ou familiale
A : C'est juste un ami mais qui a un lien avec la fondation
d'Angers et de Dijon
aussi Puis il m'a rappelé quelque mois après
qu'il y a un projet à Angers et si je voulais je peux intégrer
à ce projet et ça pourrais m'aider à pas être seul
et pour être en connexion avec d'autre personne. Du coup je suis
arrivé tranquillement à Angers. Et là je me suis
rapproché de Simon de Cyrène d'Angers. Je me suis
rapproché du GEM et je faisais des activités ludiques, manuelles
ou des repas partagés. Donc j'étais avec en pendant un moment, je
suis arrivé à Angers en 2012, je suis repartie en 2015 C : Pour
aller où ?
A : Pour retourner dans ma famille en Alsace
C : Avec vos frères et soeur ?
A : Et j'ai J'étais un tout petit peu
déçu parce que je pensais retrouver une famille que à
peu près un peu imaginaire mais ce que j'avais moi dans le coeur c'est
que je me suis confronté à quelque chose que je n'imaginais
pas.
C : Pourquoi ?
A : Parce que je me suis rendu compte que, eux ils avaient une
vie leur vie à eux, ils sont mariés et ont des enfants. Moi bon,
j'avais aussi ma vie et je me suis dit que voilà c'est la vie, et en
plus
C : Est-ce qu'ils vous ont exclue ?
A : Non mais je me suis senti un petit peu....un peu bon euhh
pas un rajout mais ....comme un frère qu'ils n'ont pas connue quoi..
tu vois
C : oui
A : Comme j'ai vécu longtemps dans les centres du coup
on n'a pas eu de relation. On n'a pas eu cette relation fraternelle. Et en plus
de ça quand j'ai vu qu'ils ne me parlaient
pas et ne venais pas me voir donc plusieurs fois
j'étais tranquille pendant le weekend
et je restais tout seul. Puis je me suis dit ce n'est pas la
peine du coup de tourner en rond. Je ne sers pas à grand-chose là
puis j'ai encore une fois dis à Seigneur tu te
débrouille il faut que ça bouge. Et un matin
j'ai un ami qui m'a envoyé un texto me disant, écoute il y a une
place qui s'est libéré si tu veux tu peux venir. Du coup comme
les responsables de la maison ici me connaissait bien. Je suis revenue pour
commencer avec un stage puis j'étais pris après dix jour de
stage. Puis j'étais accepté. Après j'ai commencé
l'aventure.
C : Donc si je résume un peu, vous vous êtes
senti un peu seul et pas à votre place quand vous étiez avec la
famille ?
A : Oui
C : Et ici
A : Maintenant je n'ai plus le rétroviseur en
arrière, J'ai beaucoup d'image, comme ça. J'avais beaucoup de
regret, j'ai vécu beaucoup de chose avec ma famille. Quand
mes parents sont décédés la famille s'est
éclatée. C'est eux qui ont fait un peu le lien. En regardant en
arrière je ne voyais pas que j'avançais, alors que
j'avançais. Du coup quand j'ai fait ce pas. Je me suis dit, je continue
avec ce que j'ai à vivre. Là j'avance Je suis fier. Le handicap
m'a permis de grandir. Il m'a permis de faire des pas d'humanité. Le
handicap n'est pas accueilli par ce qu'il est.
C : Vous vous sentez handicapé ou non ?
A : Non mais parfois oui. Ca dépend du moment. Quand on
participe avec l'Homme avec grand H on est en lien avec la nature et avec
Dieu. Et là je me sens plus handicapé. Car il n'y a que Lui qui
m'a aidé. L'homme m'a aidé mais à sa mesure. Et je me suis
adapté à mon handicap.
Annexe 4 : Entretien avec un consultant
Source : Etude sur l'intégration professionnelle des
personnes en situation de Handicap à Madagascar, 2016, AFHAM. p73
C : Quelle est la population totale de Madagascar
?
D'après l'INSTAT (Institut National de la statistique),
en réponse à notre demande d'information au mois de juillet 2017,
la population totale de Madagascar en 2016 est de 23 069 758, (vingt-trois
millions soixante-neuf mille sept cent cinquante-huit).
C : La méthodologie employée en vue
d'obtenir des données statistiques sur la prévalence du handicap
à Madagascar. Quels sont les critères utilisés pour
déterminer qui fait partie de la couche des personnes handicapées
à Madagascar ?
A l'heure actuelle aucune information n'est disponible
à ce sujet car il n'y a pas de statistique officielle concernant les
personnes handicapées à Madagascar.
En 2003, le Ministère de la Santé a
effectué une enquête sur le handicap mais les chiffres fournis
reposent sur des estimations. Comme le dernier recensement
général date de 1993 les statistiques actuelles peuvent
être biaisées. Il convient donc de traiter les chiffres
disponibles avec beaucoup de précaution.
Pour information, le prochain recensement
général inclura le handicap. La Plateforme des
Fédérations des Personnes Handicapées de Madagascar (PFPH/
MAD) a déjà été consultée sur ce point.
Selon la loi 97/044 du 02/02/98, Art. 2- L'expression «
Personne handicapée » désigne toute personne qui
présente une déficience congénitale ou acquise dans ses
capacités physiques ou mentales et qui l'empêche d'assurer
personnellement tout ou partie des nécessités d'une vie
individuelle ou sociale normale.
Quatre types de handicap sont officiellement reconnus à
Madagascar :
· visuel · auditif · moteur ·
psychique Récemment, l'autisme auparavant assimilé au handicap
psychique a été reconnu de manière consensuelle par les
organismes malgaches concernés comme étant un type de handicap
à part entière, c'est donc le cinquième.
C : Quel est le nombre total et le pourcentage des
personnes handicapées à Madagascar ?
Le Rapport mondial sur le handicap (2011) estime la
prévalence des personnes en situation de handicap à 15%1 à
Madagascar soit 3 535 800 habitants en valeur absolue.
C : Quel est le nombre total et le pourcentage des
femmes handicapées à Madagascar ? Nombre inconnu
C : Quel est le nombre total et le pourcentage des
enfants handicapés à Madagascar ? Nombre total inconnu,
estimation : 505.181, prévalence 5,5%.2
C : Quelles sont les formes de handicap les plus
répandues à Madagascar ?
La forme la plus répandue est le handicap visuel,
prévalence 3,1%, vient ensuite le handicap moteur 2,8%, handicap auditif
1,8%, handicap mental 1,5% et handicap psychique 0,17%, par rapport à la
population totale.3
C : Quel est le statut de la Convention des Nations
Unies relative aux Droits des Personnes Handicapées (CDPH) à
Madagascar ? Madagascar a-t-elle signé et ratifié la CDPH ?
Fournir le(s) date(s). Madagascar a-t-il signé et ratifié le
Protocole facultatif ?
La convention des Nations Unies relative aux droits des
personnes handicapées a été signée le 25 septembre
2007. La loi autorisant sa ratification a été adoptée le
10 Décembre 2014 et le dépôt d'instrument à la
ratification a été effectué le 12 juin 2015 (loi 2014
-031).
La signature du protocole facultatif de la CDPH est en
attente de la prochaine session ordinaire de cette année (2017).
Si Madagascar a signé et ratifié la CDPH, quel
est/était le délai de soumission de son rapport ? Quelle branche
du gouvernement est responsable de la soumission du rapport ? Madagascar a-t-il
soumis son rapport ? Sinon quelles sont les raisons du retard telles
qu'avancées par la branche gouvernementale en charge ?
Pour le rapport malgache, il faut se référer
à l'article 35 de la Convention « chaque Etat partie
présente ... un rapport détaillé ... dans un délai
de 2 ans à compter de l'entrée en vigueur de la Convention pour
l'Etat partie intéressé. Les Etats Parties présentent
ensuite des rapports complémentaires au moins tous les 4 ans, et tous
les autres rapports demandés par le Comité ».
Le comité interministériel de rédaction
de rapport des droits de l'homme dirigé par le Ministère de la
justice se charge de la rédaction du rapport. Le comité est
composé du ministère des affaires étrangères, du
ministère de la Justice, Police, Ministère de la santé,
Min. Population, Ministère de l'Education nationale, ministère de
la fonction publique, gendarme, ministère de la culture,
Ministère de l'économie, Ministère des finances,
Ministère de l'emploi, Ministère chargé de
l'intérieur, avec les membres (4 représentants) de la
société civile.
Madagascar est actuellement dans la phase de rédaction
du rapport initial et envisage de le déposer cette année. Le
délai de soumission du rapport initial étant de deux ans
après la ratification, Madagascar est encore dans les temps.
C : Les traités internationaux ratifiés
deviennent-ils automatiquement loi nationale sous votre système
légal ? Si oui y'a-t-il des cas où les cours et tribunaux
appliquent directement les dispositions du traité international
?
Oui, les cours et tribunaux peuvent directement appliquer les
dispositions du traité international.
Selon l'article 137 de la Constitution : les traités
ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont,
dès leur publication, une autorité supérieure à
celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de
son application par l'autre partie.
La loi 2014-031 autorisant la ratification de la CNDH est
exécutée comme loi de l'Etat. La CNDH s'intègre donc
automatiquement dans l'ordonnancement juridique interne.
C : En référence au 2.4 ci-dessus, la
Convention des Nations Unies relative aux Droits des Personnes
Handicapées CDPH ou tout autre instrument international ratifié,
en tout ou en partie, a-t-il été incorporé textuellement
dans la législation nationale ?
Oui, dans la loi 2014-031 pour la CNDH, la Convention a
été intégralement annexée à cette loi.
Les dispositions relatives à l'éducation
n'échappent pas à cette formulation évasive. L'un des
exemples les plus frappants de ce manque d'engagement est l'article 19 du
décret qui stipule
C : La constitution de Madagascar contient-elle des
dispositions concernant directement le handicap ? Si oui énumérez
les dispositions et expliquez comment chacune d'elles traite du
handicap.
Le mot « handicap » ne figure pas une seule fois dans
la Constitution.
C : La constitution de Madagascar contient-elle des
dispositions concernant indirectement le handicap ? Si oui
énumérez les dispositions et expliquez comment chacune d'elles
traite indirectement du handicap.
Il est juste mentionné dans le Préambule que
« Madagascar...faisant siennes...la Charte internationale des droits de
l'homme...l'élimination de toutes les formes d'injustice, de corruption,
d'inégalité et de discrimination. »
C : Madagascar a-t-elle une législation
concernant directement le handicap ? Si oui énumérez la
législation et expliquez comment la législation aborde le
handicap.
Oui, loi 97-044 du 02 Février 1998 régissant
les droits des personnes handicapées, son décret d'application et
ses six arrêtés.
L'AFHAM, Association des Femmes Handicapées de
Madagascar, a demandé à ce qu'une étude5 soit faite sur
l'intégration professionnelle des Personnes En Situation de Handicap
à Madagascar, menée par Madame Ketakandriana RAFITOSON.
Une partie de cette étude, répond à ses
questions et sera donc retranscrite ici. · La loi n°97044 : Cette
loi, promulguée en 1998, constitue le fondement du cadre légal
régissant les droits des personnes handicapées à
Madagascar. Elle comporte deux grands titres et plusieurs chapitres traitant,
entre autres, des droits à la santé, des droits à
l'éducation, des droits à la formation et à l'emploi et
des droits sociaux des personnes handicapées.
En règle générale, les dispositions de
la loi n°97-044 respectent les recommandations des textes internationaux.
Un rôle prépondérant y est donné à l'Etat qui
« incite », « favorise », « encourage » la
promotion et la réalisation des droits des personnes en situation de
handicap, et « assure » la prise de certaines mesures y liées.
Même si l'utilisation du verbe « devoir » (en parlant de
l'Etat) est largement plus fréquent dans le chapitre sur les droits
à la formation et à l'emploi que dans les autres chapitres,
l'impression générale dégagée par cette loi est
qu'elle énonce des vérités générales
dépourvues d'un véritable et sincère engagement en faveur
des personnes en situation de handicap.
Le manque de concrétisation des mesures
énoncées dans ce chapitre, mais aussi dans l'ensemble de la loi
traduit ce manque flagrant de volonté politique. Les personnes en
situation de handicap elles-mêmes, interrogées au cours d'un
atelier d'évaluation des impacts de la loi organisé par le Centre
Sembana Mijoro (CSM) en 2009, trouvent que l'existence de ce texte n'a pas
vraiment changé leur situation, même si elles reconnaissent qu'il
a permis une évolution sensible de l'opinion publique et de la
mentalité malgache à leur propos.» · Le
décret d'application : Ce décret porte application de la loi
n°97-044 du 02 février 1998 et il est supposé marquer un
engagement plus vif de l'Etat et de ses partenaires dans la protection et la
promotion des droits des personnes handicapées à Madagascar.
Tout comme pour la loi, l'utilisation des termes «
favorise », « peut », ou encore « encourage » ne
reflète pas un réel engagement des autorités
concernées en faveur de la protection et de la réalisation des
droits des PESH.
Article 108.- Il est créé auprès du
Ministère chargé du Travail, une Institution chargée
d'assurer la réinsertion professionnelle des personnes
handicapées.
que « L'éducation des personnes handicapées
fait partie intégrante du système éducatif national,
pouvant nécessiter la mise en place d'aménagements
spécifiques à leur accueil, suivant les possibilités.
» Il serait logique que l'Etat prenne des mesures concrètes et
fasse, au nom de l'égalité des chances et des droits entre tous
les citoyens, de l'accès des personnes handicapées à
l'éducation une priorité, au même titre que le combat qu'il
mène pour la scolarisation des personnes valides. L'article cité
pose pourtant des limites claires quant aux actions que l'Etat pourrait prendre
et il peut être supposé que l'appareil étatique justifie
toujours son manque de résultats en matière d'intégration
scolaire des personnes handicapées par un manque de possibilités
financières - ce qui serait exclu si la volonté politique se
transformait en budgétisation, puis en programme.
En un mot, une révision de ce décret
d'application doit aussi être programmée après
l'harmonisation de la loi n°97-044 avec la CIDPH.» · Les
arrêtés interministériels : Il existe actuellement 6
arrêtés interministériels portant sur les droits des
personnes handicapées à Madagascar. Il s'agit de :
· l'arrêté n° 23144/2004 du 2
décembre 2005 portant application des droits des personnes
handicapées dans le domaine éducatif ; ·
l'arrêté n° 23145/2004 du 27 décembre 2004 portant
application des droits des personnes handicapées aux formations
professionnelles et professionnalisantes ; · l'arrêté
n° 24665/2004 du 27 décembre 2004 portant application des droits
des personnes handicapées en matière de santé ; ·
l'arrêté n° 24666/2004 du 27 décembre 2004 portant
application de la carte d'invalidité pour les personnes
handicapées ; · l'arrêté n° 24667/2004 du 27
décembre 2004 portant application des droits des personnes
handicapées dans le domaine de l'emploi et du travail ; ·
l'arrêté n° 24668/2004 du 27 décembre 2004 portant
application des droits sociaux des personnes handicapées.
Même si les arrêtés
interministériels pris en application de la loi n097 -044 ont introduit
dans la vie des PESH malgaches quelques changements mineurs - comme la
possibilité d'utilisation de la carte d'invalidité dans les
transports en commun dans certaines villes, il reste beaucoup à faire
pour améliorer leur situation de façon radicale.»
C : Madagascar a-t-elle une législation
concernant indirectement le handicap ? Si oui énumérez la
principale législation et expliquez comment elle réfère au
handicap.
Plusieurs législations malgaches intègrent la
question du handicap. On pourrait cependant citer la loi n°2003-044 du 28
juillet 2004 portant Code du Travail qui dans son chapitre III traite des
Conditions particulières de travail de certaines catégories de
travailleurs, à savoir les femmes, les enfants et les personnes
handicapées.
Article 105.- Aucune discrimination ne peut être faite
en matière de travail ou d'emploi à égalité de
capacité et d'aptitude entre les personnes valides et les personnes
handicapées du fait de leur handicap. Les personnes handicapées
ont droit au travail et à l'emploi, à l'égalité de
chance et de traitement en matière d'apprentissage, de formation
professionnelle et d'emploi.
Article 106.- Les personnes handicapées doivent jouir
de toutes les infrastructures existantes, qu'elles soient publiques ou
privées, en matière d'apprentissage et de formation
professionnelle.
Article 107.- Toute entreprise ayant embauché un
certain nombre de personnes handicapées bénéficie des
mesures incitatives fixées par Décret pris après avis du
Conseil National du Travail.
Article 109.- Un Décret pris après avis du
Conseil National du Travail détermine la mission, l'organisation et le
fonctionnement de ladite institution. »
Les cours (ou tribunaux) à Madagascar ont-ils jamais
statué sur une question(s)relative au handicap ? Si oui
énumérez le cas et fournir un résumé pour chacun
des cas en indiquant quels étaient les faits ; la (les)
décision(s), la démarche et l'impact (le cas
échéant) que ces cas avaient entrainés.
Selon le Collectif des Organisations des Personnes
Handicapées et l'Association des Femmes Handicapées de Madagascar
les tribunaux à Madagascar n'ont pas encore statué sur une
question relative au handicap. Aucun cas ne leur a été
présenté donc aucune décision.
Il faut cependant noter que les procédures exclues les
personnes handicapées comme la difficulté d'avoir un
interprète en langue des signes ou la difficulté pour les
enquêteurs face à un sourd.
C : Madagascar a-t-elle des politiques ou programmes
qui englobent directement le handicap ? Si oui énumérez la
politique et expliquez comment cette politique aborde le handicap.
Oui, le Plan National d'Inclusion du Handicap (PNIH) pour la
période de 2015-2019 dont l'objectif est d'accroitre la participation
sociale des hommes, femmes et enfants en situation de handicap dans le respect
de leurs droits. Ce plan, signé en mars 2015, est un outil de
programmation et un cadre de référence des interventions dans le
domaine du handicap et vise à faciliter la mise en oeuvre effective de
la CIDPH. La mise en oeuvre de ce plan - qui se base sur six axes sectoriels,
à savoir, l'accès à l'éducation, la santé,
l'emploi, le travail, les droits sociaux ainsi que l'accessibilité aux
infrastructures et services de base - contribue à une meilleure
autonomisation des personnes en situation de handicap, d'une moindre
dépendance vis-à-vis de leurs familles et de la communauté
; de lutter contre la pauvreté afin qu'elles contribuent au
développement économique et socioculturel du pays.
C : Madagascar a-t-elle des politiques ou programmes
qui englobent indirectement le handicap ? Si oui énumérez chaque
politique et décrivez comment elle aborde indirectement le
handicap.
Oui, un programme et deux politiques méritent
d'être cités :
Le Programme Pays pour le Travail Décent (PPTD)
2015-2019 dont le protocole a été signé 07 le Mai 2015,
aborde le handicap sous l'angle de l'emploi. L'article 2, pose les deux axes
prioritaires du PPTD : « Priorité 1 : Favoriser l'accès des
groupes vulnérables à l'emploi par le renforcement de leur
employabilité et par la dynamisation des secteurs
générateurs d'emploi. Priorité 2 : Améliorer la
productivité du travail par la promotion du dialogue social, le droit du
travail et la sécurité sociale. » Le programme cible en
priorité les groupes identifiés comme vulnérables7,
incluant les enfants, les travailleurs de l'agriculture et de l'économie
informelle, les personnes en situation de handicap, les chômeurs, les
travailleurs de l'industrie extractive et du secteur maritime, et
spécialement les jeunes et les femmes.
La Politique Nationale de l'Emploi et de la Formation
Professionnelle (PNEFP) promulguée en septembre 2015, englobe le
handicap de manière transversale. En effet, la marginalisation des
personnes en situation de handicap dans le secteur du travail est la
conséquence directe d'un accès limité à
l'enseignement et à la formation d'où les dispositions prises au
sein de la PNEFP. Tout d'abord « La PNEFP, au regard des
inégalités économiques et sociales, devra proposer des
mesures permettant non seulement de les réduire mais surtout de les
supprimer. Il s'agira notamment de : favoriser la redistribution des fruits de
la croissance ; assurer l'accès à l'ETFP à toutes les
couches sociales ; et favoriser l'embauche/emploi des personnes en
situation de vulnérabilité (jeunes, femmes,
personnes en situation de handicap, etc.). » Ensuite, selon « Les
principes directeurs de la mise en oeuvre de la PNEFP : vers une transformation
socioéconomique du pays », il est affirmé que « La
PNEFP doit améliorer l'accès et l'équité pour les
groupes les plus marginalisés et notamment les jeunes dans les zones
rurales, les personnes en situation de handicap et autres groupes
vulnérables. »
La Politique Nationale de Prévoyance Sociale (PNPS)
officiellement lancée en septembre 2015, dont l'objectif est de «
Réduire de 15% le nombre de la population en situation d'extrême
pauvreté. » traite du handicap parmi les cibles prioritaires de ses
4 axes stratégiques à savoir: l'augmentation du revenu des plus
pauvres, l'amélioration de l'accès aux services sociaux de base,
la protection et la promotion des droits des groupes spécifiques
à risques et la consolidation progressive du régime
contributif.
C : En dehors des cours ou tribunaux ordinaires,
Madagascar a-t-elle un organisme officiel qui s'intéresse
spécifiquement de la violation des droits des personnes
handicapées ? Si oui décrire l'organe, ses fonctions et ses
pouvoirs.
C'est la Commission Nationale Indépendante des Droits
de l'Homme (CNIDH) qui traite tout ce qui a rapport aux droits de l'Homme y
compris les droits des personnes handicapées. A part les tribunaux elle
peut ester en justice les cas de violation des droits des personnes en
situation de handicap.
C : En dehors des cours ou tribunaux ordinaires,
Madagascar a-t-elle un organisme officiel qui, bien que n'étant pas
spécifiquement en charge de la violation des droits des personnes
handicapées s'y attèle tout de même ? Si oui décrire
l'organe, ses fonctions et ses pouvoirs.
Oui, la CNIDH. C'est un organisme indépendant et
apolitique chargé de la promotion et de la protection des droits de
l'homme.
La Commission collabore et coopère avec les
entités gouvernementales et non gouvernementales oeuvrant pour la
promotion et la protection des Droits civils, politiques, économiques,
sociaux et culturels, ainsi qu'à la protection des groupes
vulnérables dont les personnes en situation de handicap.
La Commission est habilitée à s'adresser
directement au public ou par l'intermédiaire de tout organe de presse
pour faire connaître ses actions et particulièrement pour rendre
public ses avis et recommandations.
La Commission peut désigner certains de ses membres
pour constituer en temps de besoin des groupes de travail chargés
d'étudier les questions spécifiques et de lui présenter
toutes recommandations utiles
C : Madagascar est-il doté d'une Commission de
Droits de l'Homme ou d'un Ombudsman ou d'un Protecteur du Citoyen ? Si oui ses
missions incluent-elles la promotion et la protection des droits des personnes
handicapées ? Si votre réponse est oui, indiquez également
si la Commission de Droits de l'Homme ou l'Ombudsman ou le Protecteur du
Citoyen de Madagascar à jamais abordé des questions relatives aux
droits des personnes handicapées.
Oui, la Commission Nationale Indépendante des Droits de
l'Homme.
C : Avez-vous à Madagascar des organisations
qui représentent et défendent les droits et le bien-être
des personnes handicapées ? Si oui énumérez chaque
organisation et décrivez ses activités.
Oui, il y en a plusieurs et elles sont aujourd'hui
regroupées au sein de la Plateforme des fédérations des
Personnes Handicapées de Madagascar (PFPH/MAD) dans le but de mieux
coordonner les actions.
La PFPH/MAD regroupe 8 fédérations et 250
associations (mixte i.e. plusieurs types de handicap et spécifique i.e.
un seul type) et est présente dans 20 régions sur les 22 de
Madagascar. Elle travaille actuellement à intégrer les 50 autres
associations restantes et mêmes celles nouvellement créées.
Elle prévoit de créer de nouvelles branches dans la région
Melaky et Anosy, seules régions de Madagascar où elle n'est pas
encore présente.
C : Dans les pays de votre région, les OPH
sont-elles organisées ou coordonnées au niveau national et/ou
régional ?
Les organisations des personnes handicapées (OPH) sont
coordonnées au niveau national grâce à la
fédération.
Les OPH sont structurées comme suit : Les individus se
regroupent au sein des associations, ces associations se regroupent au sein des
fédérations et ces fédérations se regroupent au
sein de la Plateforme des Fédérations des Personnes
Handicapées de Madagascar.
C : Si Madagascar a ratifié la CDPH, comment
a-t-elle assuré l'implication des Organisations des personnes
handicapées dans le processus de mise en oeuvre ?
Madagascar est le 155ème pays ayant ratifié la
CIRDPH. Les OPH participent dans sa mise en oeuvre à travers
l'exécution de différents projets et aussi en collaborant avec
les différents ministères en particulier, le Ministère de
la Population, de la Protection Sociale et de Promotion de la Femme.
C : Quels genres d'actions les OPH ont-elles prise
elles-mêmes afin de s'assurer qu'elles soient pleinement
intégrées dans le processus de mise en oeuvre ?
La Plateforme des Fédérations des Personnes
Handicapées de Madagascar ou PFPH/MAD dispose actuellement d'un pool de
formateurs qui donne des formations sur la CIRDPH (Convention Internationale
Relative aux Droits des Personnes Handicapées) aux différents
organismes publics et privés. PFPH/MAD mène aussi des plaidoyers
et des sensibilisations pour son application. Le ministère implique
aussi la PFPH/MAD dans le processus de vulgarisation et d'application de la
CIRDPH.
C : Quels sont, le cas échéant les
obstacles rencontrés par les OPH lors de leur engagement dans la mise en
oeuvre ?
Le principal obstacle pour les OPH, notamment la PFPH/MAD
dans la mise en oeuvre des actions est le remplacement fréquent des
Directeurs et Responsables au sein des Ministères car à chaque
fois il faut reprendre le processus depuis le début. Le manque de moyens
financiers et de ressources humaines, et surtout l'absence de volonté de
l'Etat sont aussi des problèmes majeurs.
C : Y'a-t-il des exemples pouvant servir de
`modèles' pour la participation des OPH ?
La transformation du comité interministériel en
Commission Nationale des Personnes Handicapées est un bon exemple de
participation des OPH car ces membres sont les points focaux pour chaque
ministère.
C : Y'a-t-il des résultats spécifiques
concernant une mise en oeuvre prospère et/ou une reconnaissance
appropriée des droits des personnes handicapées résultant
de l'implication des OPH dans le processus de mise en oeuvre ?
Oui, la ratification de CIRDPH en 2014 et
l'établissement du plan National d'Inclusion de Handicap sont les fruits
de la collaboration et de l'implication des OPH dans la mise en oeuvre de la
CIRDPH.
C : Votre recherche (pour ce projet) a-t-elle
identifié des aspects qui nécessitent le développement de
capacité et soutien pour les OPH afin d'assurer leur engagement dans la
mise en oeuvre de la Convention ?
Oui, les OPH ont besoin de renforcer leurs capacités
en termes de plaidoyer auprès des autorités officielles, afin par
exemple de réclamer la mise en conformité des textes malgaches
avec la CDPH, l'accessibilité des bâtiments administratifs,
l'égalité des chances dans l'accès à l'emploi.
C : Y'a-t-il des recommandations provenant de votre
recherche au sujet de comment les OPH pourraient être plus largement
responsabilisées dans les processus de mise en oeuvre des instruments
internationaux ou régionaux ?
D'abord, il faut que les OPH connaissent le contenu de ces
instruments et leurs mécanismes de mise en oeuvre au niveau national.
Ensuite, les OPH doivent apprendre à travailler ensemble pour que leurs
efforts ne soient pas éparpillés et produisent plus de
résultats.
C : Y'a-t-il des instituts de recherche
spécifiques dans votre région qui travaillent sur les droits des
personnes handicapées et qui ont facilité l'implication des OPH
dans le processus, y compris la recherche ?
Il n'y a pas encore d'organismes de recherche proprement
dites pour les personnes handicapées à Madagascar. Mais il y a
Handicap International, UNFPA.
C : Avez-vous de(s) branche(s) gouvernementale(s)
spécifiquement chargée(s) de promouvoir et protéger les
droits et le bien-être des personnes handicapées ? Si oui,
décrivez les activités de cette (ces) branche(s).
La Direction des Personnes Handicapées et des
Personnes âgées au sein du Ministère de la Population, de
Protection Sociale et de Promotion de la Femme est la seule branche
gouvernementale chargée spécifiquement de promouvoir et
protéger les droits et bien-être des personnes
handicapées.
L'exacerbation de la discrimination à tous les niveaux
(école, emploi, etc.) et le faible taux d'intégration des
personnes handicapées dans la société.
C : Comment Madagascar répond-t-elle aux
besoins des personnes handicapées au regard des domaines ci-dessous
énumérées ?
Tous ces domaines sont régis par la loi 97-044 et ses
textes d'application, ils sont théoriquement garantis mais il existe un
fossé entre la théorie et la pratique
· Accès aux bâtiments publics : NUL
· Accès au transport public : il existe un
arrêté là-dessus mais il n'est pas appliqué
· Accès à l'éducation : NUL
· Accès à la formation professionnelle : il
existe une politique nationale à ce sujet mais son application reste
à vérifier
· Accès à l'emploi : NUL
· Accès à la détente et au sport :
limité
· Accès à la justice : NUL
· Accès aux soins de santé : limité
C : Madagascar accorde-t-il des subventions pour handicap
ou autre moyen de revenu en vue de soutenir les personnes handicapées
?
Aucune subvention ou aide de l'état n'est accordée
aux personnes handicapées ou aux OPH à Madagascar.
C : Les personnes handicapées ont-elles un droit
de participation à la vie politique (représentation politique et
leadership, vote indépendant etc.) à Madagascar ?
Oui, mais l'effectivité de ces droits reste
problématique à cause du manque de soutien à
l'égalisation des chances. Les personnes handicapées ont par
exemple du mal à aller voter dès que le bureau de vote ne leur
est pas matériellement accessible.
Mémoire présenté pour l'obtention du
Master de Management Solidarité Internationale
et Action Sociale
Année de soutenance : juin 2018
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Auteur : RAFAMATANANTSOA A. H. Christian (Pedro13)
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Titre : LA RESILIENCE, UN TREMPLIN POUR L'INCLUSION DES PERSONNES
EN SITUATION DE HANDICAP
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Conseiller mémoire : Glaisner Johan
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Résumé du mémoire :
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La résilience est la faculté d'un individu ou
d'un groupe à rebondir d'une situation difficile. Nous nous sommes
intéressés à étudier ce phénomène sur
un groupe de binômes composés chacun d'une personne valide et
d'une autre en situation de handicap. Nous avons pris comme cadre
d'étude l'association Simon de Cyrène. Cette dernière
utilise une innovante approche qui s'appelle la maison partagée. A
travers des entretiens semi-directifs effectués au sein des maisons de
l'association dans la ville d'Angers France, nous avions pu collecter puis
transcrites des données. Nous avons commencé à
l'étape de l'analyse qui consistait à diviser toutes les
données transcrites en unités de signification que j'appelle, le
code. Cela signifie, organiser selon les significations des mots qui ont des
liens les uns aux autres en se basant sur son sens et le contexte dans lequel
il est exprimé. Puis, la deuxième étape consistait
à condenser les unités de signification en un
résumé. Et la troisième étape consistait alors
à faire des codes hors des unités pour mettre en évidence
le contenu principal. L'étape final consistait alors à classer et
à combiner les codes de toutes les interviews en catégories et
sous-catégories.
Les résultats ont montré que la
résilience ne suffit pas pour permettre l'inclusion de la personne en
situation de handicap. Elle n'est que le maillon d'une chaine qui est
composée par plusieurs éléments entre autres le pardon de
soi-même, l'acceptation d'être vulnérable.
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Mots-Clefs : Inclusion, handicap, résilience
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