i
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
« R.D.C » ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
UNIVERSITAIRE « E.S.U » UNIVERSITE CATHOLIQUE DU
GRABEN « U. C. G. » B.P. 29 BUTEMBO/ NORD-KIVU
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
LE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE CACAO ET SON
INCIDENCE SUR LA GESTION DES TERROIRS FORESTIERS
EN ZONE DE BENI.
Par MAKELELE KAHAVIRAKI Rodriguez
Mémoire présenté et défendu en
vue de l'obtention du diplôme de licence en Sciences
Economiques et de gestion
Option : Economie Rurale Directeur :
Dr MAFIKIRI TSONGO Angélus, Professeur Ordinaire.
Encadreur : KAMBALE NZWEVE Jean-Louis, Chef de Travaux.
ANNEE ACADEMIQUE : 2020-2021
II
EPIGRAPHE
« L'agriculture est le premier métier de l'homme,
c'est le plus honnête, le plus utile et par conséquent le plus
noble qu'il puisse exercer »
Jean-Jacques ROUSSEAU
MAKELELE KAHAVIRAKI Rodrigue
III
DEDICACE
A mon feu vénérable Papa MAKELELE LUKANZA
Maurice-Arnold que le destin m'a enlevé et dont je garde encore la
réminiscence ; et à ma mère MASIKA KATSETSE
Aurélie
A mes grands-parents MAKELELE KAHAVIRAKI DAVID et KYAVU
STEPHANIE.
A mon père KAMATE MULUME François et maman KAVUGHO
RIZIKI.
A vous mes frères : EVARISTE KAHAVIRAKI, ELOGE
KASYENENE, MULINDWA MULUME, MULUME CHARLES-LWANGA FRANKLIN, PAVEL BAHATI...
A vous mes soeurs : GISELE KAHAVIRAKI, VAKATSURAKI MERVEILLE,
VAKATSURAKI BENEDICTE, FLORENCE KIHEMBA, RIZIKI MERY, AUGUSTINE SYOWAVYOSI,
KATUNGU CECILE...
A ma chère amie inséparable de coeur MASIKA
ZAWADI
A tous mes neveux et nièces
A tous mes amis(es) de longue date
A qui voudra et moi-même
Je dédie ce travail
MAKELELE KAHAVIRAKI Rodrigue
iv
REMERCIEMENT
Nous voici présenter enfin le résultat d'une
longue période d'études. Cette étape de notre vie a
été caractérisée par quelques traits ; tels que le
désespoir, les échecs, les tourments quelquefois corrosifs,
également des réussites éphémères et
lapidaires. Néanmoins, ce travail est l'aboutissement d'une patience
réfléchie et aussi le concours de plusieurs personnes.
C'est ainsi que nous tenons à remercier de prime abord
le Professeur Ordinaire MAFIKIRI TSONGO Angélus pour avoir dirigé
ce travail avec perspicacité, prouesse et pertinence. Nous serions
ingrats de ne pas exprimer notre reconnaissance à monsieur le Chef de
Travaux KAMBALE NZWEVE Jean-Louis pour nous avoir élucidé sur les
ébauches de ce travail.
Nous pensons beaucoup avec affection aux ultimes
bienfaiteurs.Tout d'abord, mes plus sincères remerciements vont à
ma mère qui m'a toujours encouragé dans la poursuite de mes
études, ainsi que pour son aide, sa compréhension et son soutien
depuis la cessation vitale paternelle jusqu'à présent.Dans le
même ordre d'idée, à la famille KAMATE MULUME
François dont la gentillesse et la sympathie témoignées
à notre faveur ont été d'une spécificité
remarquable. Dans le même ordre d'idée nous citons les familles
RUKWATA CHARLES, KIVUYIRWA Kennedy, ERNESTINE LUKANZA et KOMBI MAISHA sans
oublier YVONNE KATSERETSE soeur Oblate de l'Assomption.
Nous pensons aussi aux agents fonctionnaires de l'ESCO-KIVU,
SCAK, VIRUNGA CHOCOLATE ORIGINS... et planteurs qui, sans leur concours, ce
travail ne devrait être édifié.
Que les amis avec qui nous avons partagés les moments
heureux et difficiles pendant notre vie estudiantine à l'UCG, à
l'instar de : PALUKU THEMBO POUDRE, KAVUGHE WASINGYA, KITAMUTIMA Moise, GISELE
AKILIMALI, KAYEMBE LUBOYA, BIENFAIT MUSAYI, MAONGEZO SYLVAIN, ELVIS MUKENYE,
KAMBALE SHUKURU ... trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.
En fin à tout celui ou celle qui se serait
intéressé à notre personne, nous disons grand
merci.
V
RESUME
Introduit en RDC depuis 1934, les résultats de
développement de la filière restent visibles dans un sens
ascendant. Depuis 2008 la société ESCO-KIVU fut seule gouverneure
de la filière avant que d'autres viennent s'introduire de la
filière à partir de 2015 en territoire de Beni jusqu'à nos
jours. En 2020, la venue de la Virunga OriginsChocolate amplement relevé
les défis du maillon transformation. La naissance de la chaine de valeur
« chocolat » dans la filière s'est tout à coup fait
voir. Celle-ci était inexistante avant ; actuellement à laquelle
s'ajoute la chaine de valeur « cacao brut ». Ce qui démontre
qu'actuellement la filière possède déjà deux
chaines de valeurs.
L'installation de Virunga Origins Chocolate a donné une
nouvelle restructuration et fonctionnement de la filière. Les acteurs de
cette filière restent en communion dans les activités à
travers des contrats d'achat entre négociateur et transformateur.
Les productions du territoire de Beni en cacao sont
significativement croissantes dans le temps. Cela en raison directe avec les
superficies emblavées, le nombre des planteurs et le rendement par ha.
Ce qui valide notre modèle selon lequel la superficie, le rendement et
le nombre des planteurs expliquent mieux la production du cacao en zone de Beni
que le prix. Il est vraiment clair que dans la zone de Beni, la filière
« cacao» se développe comme une étoile filante. Il est
impérieux de croire que cette filière attends la paix pour
s'épanouir de plus vue l'impact négatif de l'instabilité
sociopolitique sur ces facteurs explicatifs de la production.
En conséquence, les chaines de valeurs sont
conditionnées par l'existence d'une firme chef de fil mais aussi, son
expansion se justifie par la naissance d'une unité de transformation, la
production (expliquée par la superficie, le rendement, le prix et le
nombre des planteurs du cacao tel que prédit notre analyse du
modèle économétrique) et les débouchés
sûrs.En plus, l'insécurité grandissante liée
à la crise politique en territoire de Beni et le non mise en place des
politiques agricoles industrielles pour développer de plus la
filière constituent les contraintes les plus fulgurantes pour les
acteurs de la filière. Ils n'instaurent pas un bon climat pour les
investisseurs étrangers. En revanche, la filière « cacao
» en Zone de Beni présente des grandes opportunités et
forces pour sa forte relance.
En zone de Beni, cependant,la cacaoculture constitue un vrai
danger sur les terroirs forestiers étant donné que les
cultivateurs du cacaoyer acquièrent des terres par amodiation et par
attribution coutumière. Laquelle gestion foncière offre la
liberté d'exercice sans contrainte aux exploitants qui s'acquittent des
redevances. Le danger environnemental s'y pose au fait
vi
queles exploitants agricoles recourent au défrichage
par brulis avec usage des produits phytosanitaires comme réponse aux
problèmes des maladies parasites et insectes ravageurs attaquant le
cacaoyer. Les paysans abandonnent selon eux, les anciennes exploitations
cacaoyères, pour un nouveau défrichage en vue d'accroitre et
maintenir une grande production. Malgré la pratique
agroforestière faible, le développement de la filière
constitue un danger environnemental.
En plus, le code forestier et celui agricole, sont plus
orientés vers des grandes exploitations forestières et agricoles.
D'autant plus, la législation en matière forestière et
agricole ne reste en conflit avec elle-même comme avec celle du secteur
foncier que minier. Ce qui ouvre porte au recadrage institutionnel important en
vue de mieux réorienter les activités agricoles,
foncières, minières et forestières et une mise en place
d'un programme axées sur l'initiative cacao sans déforestation du
type REDD+ sous un partenariat public-privé régit par une
édiction des lois forestières spécifiques, des textes
légaux en cohésion les secteurs carrefours comme l'agriculture,
la foresterie, minier et foncier.
vii
ABSTRACT
Introduced in the DRC since 1934, the development results of
the sector remain visible in a bullish direction. Since 2008, ESCO-KIVU is the
only governor of the sector before others enter the sector from 2015 on the
territory of Beni until today. In 2020, the arrival of Virunga Origins
Chocolate has amply responded to the challenges of the transformation link. The
birth of the «chocolate» value chain in the industry suddenly became
evident. It was non-existent before; currently to which is added the value
chain "raw cocoa". This shows that currently the sector already has two value
chains.
The installation of Virunga Origins Chocolate has given a new
restructuring and a new functioning of the sector. The actors of this sector
remain in communion in the activities through purchase contracts between
negotiator and processor.
Cocoa production in the territory of Beni has increased
considerably over time. This is directly linked to the area sown, the number of
planters and the yield per ha. This validates our model according to which the
area, the yield and the number of planters explain better the cocoa production
in the Beni zone than the price. It is clear that in the region of Beni, the
"cocoa" sector is developing like a shooting star. It is imperative to believe
that this sector waits for peace to flourish in view of the negative impact of
socio-political instability on these explanatory factors of production.
Consequently, value chains are conditioned by the existence of
a leading firm but also, its expansion is justified by the birth of a
processing unit, production (explained by area, yield, price and number of
cocoa farmers as predicted by our analysis of the econometric model) and
secures outlets. In addition, the growing insecurity linked to the political
crisis in the territory of Beni and the non-implementation of industrial
agricultural policies to further develop the sector constitute the most
dazzling constraints for the actors of the sector. They do not create a good
climate for foreign investors. On the other hand, the «cocoa» sector
in the Beni zone presents great opportunities and advantages for its strong
revitalization.
In the Beni zone, however, cocoa cultivation constitutes a
real danger on the forest lands. Seen, cocoa farmers acquire land through
leasing and customary allocation. Which land management offers the freedom of
exercise without constraint to the operators who pay the royalties. The
environmental danger arises there from the fact that farmers resort to
slash-and-burn clearing with the use of phytosanitary products as a response to
the problems of parasitic diseases and insect pests attacking the cocoa tree.
According to them, the peasants are
VIII
abandoning the old cocoa farms for a new clearing in order to
increase and maintain a large production. Despite the weak agroforestry
practice, the development of the sector constitutes an environmental danger.
In addition, the forestry and agricultural codes are more
oriented towards large
forestry and agricultural operations. Moreover, the legislation
in forestry and agriculture does not remain in conflict with itself as with
that of the land and mining sector. This opens the door to significant
institutional reframing in order to better reorient agricultural, land, mining
and forestry activities and the establishment of a program based on the REDD +
type deforestation-free cocoa initiative under a public-private partnership
governed by an enactment of specific forest laws, legal texts in cohesion with
crossroads sectors such as agriculture, forestry, mining and land.
1
INTRODUCTION
I. PROBLEMATIQUE
. L'agriculture est le berceau de l'activité humaine.
Apparue au Néolithique, 10 000 à
9 000 ans avant J.C., cette activité n'a cessé
d'être au centre du développement depuis lors.
Aujourd'hui encore, si moins de 5 % de la population active des
pays développés travaille
dans l'agriculture, elle reste l'activité principale des
individus dans les pays pauvres et en
développement1.Ainsi, l'agriculture
était la première activité humaine, et ce sont les
progrès
techniques en son sein qui ont permis aux innovations de la
révolution industrielle de se
développer grâce à l'afflux de travailleurs.
Initialement donc, il a fallu nécessairement une
augmentation de la productivité agricole pour que la
transition économique vers une
industrialisation puisse s'effectuer2.
Le secteur agricole peut, conjointement à d'autres
secteurs, accélérer la croissance, réduire la
pauvreté et préserver durablement l'environnement. L'agriculture
comprend les activités de cultures, de l'élevage, de
l'agroforesterie et de l'aquaculture ; elle contribue au développement
en tant qu'activité économique, en tant que moyen de subsistance
et en tant que source de services environnementaux ; elle est donc un unique
instrument du développement3. L'agriculture peut alimenter la
croissance de l'économie nationale, offrir des opportunités
d'investissement au secteur privé et être le principal moteur des
industries apparentées et de l'économie rurale non agricole. Les
deux tiers de la valeur ajoutée agricole dans le monde émanent
des pays en développement.
Dans les pays à vocation agricole, l'agriculture
contribue pour 29 %, en moyenne, au produit intérieur brut (PIB) et
emploie 65 % de la population active. Les industries et les services
associés à l'agriculture dans les chaînes de valeur
contribuent souvent pour plus de 30 % au PIB dans les pays en mutation et les
pays urbanisés4.
De ce fait, Perkins, Radelet et Lindauer5
considèrent que la politique basée sur l'agriculture est la seule
qui soit compatible dans nos pays en développement vue que la
1Mazoyer, M., &Roudart, L., Histoire des
agricultures du monde, Université Libre de Bruxelles, 1997,
p25.
2 Gollin, D., Parente, S., &Rogerson,
R.,«The role of agriculture in development»
in American Economic Review, 2002, p 160-164.
3 Banque Mondiale, « L'agriculture
au service du développement, Rapport sur le développement dans le
monde », 2008, p3, [En ligne] disponible sur
www.worldbank.org,
consulté le 04 mars 2021
4 Idem, p5
5 D.H. Perkins, Radelet& David L. Lindauer,
«Economie du développement»,
3ème édition, De Boeck, p701
2
majorité de la population est agricultrice. Outres
ceux-ci, d'autres auteurs soutiennent cette perspective. D'autant plus, la
déclaration de Maputo de 2003 portant sur les produits africains ne
soutient ladite vision tout en soulignant le rôle fondamental que jouent
la production agricole et le commerce de ces produits dans la formation des
revenus et d'emploi, la création des richesses ainsi que leurs
contributions aux recettes des pays via ses exportations6. Ainsi,
actuellement, plusieurs pays du monde basent essentiellement leurs politiques
de développement rural sur le développement et la
régulation des chaines de valeur de ces produits agricoles7.
C'est à ce juste titre qu'il est judicieux de mettre en évidence
l'importante place qu'occupent les cultures pérennes depuis
l'antiquité.
Au cours des dernières décennies, les cultures
pérennes ont connu un formidable essor dans les zones tropicales
humides. Grâce à une demande toujours croissante en chocolat,
café et caoutchouc naturel, les plantations de cacaoyers, de
caféiers et d'hévéas se sont répandues sur
plusieurs dizaines de millions d'hectares à travers tous les continents.
Les retours financiers que procurent ces cultures sont considérables et
pèsent souvent de manière déterminante sur les
économies des pays producteurs. Par ailleurs, ces productions agricoles
alimentent aussi des filières économiques dynamiques et
importantes pour les pays du Nord, telles que celles des pneumatiques, de
l'agro-alimentaire ou des produits cosmétiques. Cependant, le nouveau
contexte de politiques libéralisées et mondialisées, ainsi
que l'émergence de questions nouvelles sur la gestion durable des
territoires et des ressources naturelles, amènent à s'interroger
sur la place qui sera réservée à ces productions agricoles
au cours du XXIè siècle8.
L'expression « cultures pérennes » trouve son
origine dans la nature du matériel végétal utilisé,
matériel dont la durée d'exploitation est de l'ordre de 25 ans,
soit à peu près une génération. Pourtant, les
produits de consommation issus de ces cultures pérennes sont de natures
très différentes et les utilisations finales apparaissent
très diverses. Entre la boisson stimulante, le pneu, le savon et l'huile
alimentaire, il existe peu de similitudes. Tous ces produits possèdent
néanmoins une caractéristique commune : une part plus ou moins
importante de la production est échangée sur un marché
international et est utilisée pour
6 Union Africaine & NEPAD, « Directives
: Mis en oeuvre du PDDAA pays sous la Déclaration de Malabo
», p4, [En ligne] disponible sur
www.au.int, consulté le 04
mars 2021
7 Joseph Foumbi, «
Intégration régionale en Afrique de l'Ouest : des
chaînes de valeur agricoles régionales pour intégrer et
transformer le secteur agricole », Nations Unis CEA/BSR-AO,
2012, p14
8Denis DESPREAUX, Dominique NICOLAS, et Ali «
L'avenir des cultures pérennes : investissement et
durabilité en zones tropicales humides » CIRAD-CP,
boulevard de la LIRONDE, Montpellier Cedex, volume 8, 2001, p50-53.
3
alimenter un réseau d'entreprises de type plus ou moins
industriel9. Le principal avantage de cette ouverture sur le monde
extérieur et industriel est de pouvoir accéder à une
demande beaucoup plus importante que celle d'un marché intérieur
aux débouchés limités. On passe alors à une
échelle mondiale et à une distribution possible aux consommateurs
de tous les continents. Les volumes de ces nouveaux marchés n'ont
cessé de croître et ont absorbé finalement sans grosses
difficultés l'explosion de l'offre. La consommation mondiale de cacao
est ainsi passée d'à peine plus de 100 000 tonnes au début
du XXè siècle, à près de 3 millions de
tonnes de nos jours. Autre avantage, étroitement lié au premier :
l'accès, à travers les cultures pérennes, à des
sources de revenus financiers substantiels10.
Toutefois, aujourd'hui, le cacao est produit presque dans
toutes les régions tropicales, de l'Afrique de l'Ouest et Centrale,
à l'Asie et à l'Océanie. L'Afrique est le premier
continent producteur du cacao car en elle seule, produit plus de 70% de la
production mondiale11.
Cependant, Selon des études faites sur les causes de la
déforestation,l'agriculture serait la cause principale de la perte des
forêts12.Les paysans congolais pratiquent en majorité
l'agriculture itinérante sur brûlis. La majorité des
ménages cultivent moins d'un hectare par an pour la subsistance.
L'agriculture modifie souvent très fortement les
milieux naturels, surtout dans les zones à forte densité de
population où les mêmes espaces sont exploités pendant de
longues périodes de temps sans laisser les sols se reposer par un
système de jachère. Elle a donc un impactnégatifsur la
capacité des écosystèmes forestiers à contribuer
à la régulation du climat par la séquestration du
carbone13.En effet, Thangata14 et al prônent que le
mécanisme REDD+ mis en oeuvre dans la Convention Cadre des Nations
Uniessur les Changements Climatiques(UNFCCC)devraitpermettre aux pays en
développementde tirer des bénéfices pour réduire
leur déforestation, la dégradation forestière, augmenter
leurs stocks de carbone forestier et la conservation de leurs
forêts.L'effondrement des prix est directement lié à une
9Denis DESPREAUX, Dominique NICOLAS, et Ali, Op.cit.,
p 60
10 Idem, p 63
11KOKOU EDOH ADABE et LIONEL NGO-SAMNICK, E., «
production et transformation du cacao »,
éd. CTA et ISF, Douala, 2014, p18 disponible sur
https://cgspace.cgiar.org/handle/10568/76733
12MECNT,. « Synthèses sur
les études sur les causes de la déforestation et de la
dégradation en RDC », PAO, PNUD, PNUE, Kinshasa,2011,
p 25.
13 MECNT, Op.cit. p 30
14Thangata,P.H.,& Hildebrand, P.,»
Carbon stock and sequestration potential of agro forestry Systems
in smallholder agro ecosystems of sub-Saharan Africa: Mechanisms for reducing
emissions from deforestation and forest degradation'
(REDD+)»;Agriculture,EcosystemsandEnvironment, 2012,
p172-183.
4
forte augmentation dela production de cacao au cours des
dernières années sur des parcellesdéboisées des
forêts indigènes.La production mondiale de cacao a
quadruplé depuis 1960. Cela s'est faitdirectement au détriment
des forêts indigènes, notamment en Afrique del'Ouest, mais aussi
en Indonésie et en Amérique latine. Les pays les
plustouchés sont le Ghana et la Côte d'Ivoire. Au cours de
l'année écoulée, la déforestation est devenue un
sujet très débattu dans le secteur du cacao,avec le lancement par
l'industrie de la Cocoa and Forests Initiative, la publication par l'ONG
MightyEarth d'un rapport marquant sur ce sujet15,et denombreuses
entreprises individuelles qui prétendent vouloir s'engagerdans des
projets anti-déforestation. La déforestation peut
également être attribuée au désintérêt
des entreprises pour les effets environnementauxde l'approvisionnement en cacao
bon marché et à l'absence quasi-totale d'application de la loi
sur les zones protégées par les pouvoirs
publics.16.
Les forêts tropicales couvrent environ 15% de la surface
terrestre etjouent un rôle clé dans lecycle mondial du
carbone17.Elles contiennent 50% de stocks de carbone
àl'échelle global18. La République
démocratique du Congo (RDC) quant à elle possède une
superficie de 155 millions d'hectares de couvert forestier. Les forêts
congolaises, au regard de leur grande étendue et de leur richesse
exceptionnelle en ressources forestières et fauniques, sont une des
locomotives du développement socio-économique et de
réduction de la pauvreté des populations. De plus, elles
contribuent de manière substantielle à l'équilibre
environnemental mondial, national et local.Cependant, elles sont
menacées de dégradation non seulement par des coupes non
contrôlées, mais surtout par l'agriculture itinérante sur
brulis, l'exploitation illégale et les feux de forêts. Environ 532
000 hectares de forêt sont perdus chaque année, entraînant
ainsi des pertes importantes en matière de
biodiversité19.
Ces forêts sont d'une grande importancenotamment pour
satisfaire les besoins en bois, en produits alimentaires
(pêche,chasse,cueillette et culture) mais aussi pour,le rôle
qu'elles jouent sur le plan économique,socioculturel et
environnemental20.
'5MightyEarth, »Chocolate'sDark
Secret», London, 2017,P45.[En ligne ] disponible sur
http://www.mightyearth.org/wp-content/
consulté le 06 mars 2021 à 15h45.
'6Fountain, A.C.et Hutz-Adams, F.
«Baromètre du cacao », éd.
Voice network, Leiden, 2018, p4
17DorvilW., « Evaluation de la
biomasse et des stocks de carbone sur des placettes forestières en foret
tropicale humide de Guadeloupe », 2010, p 78.
'8Ramade F., « Elément
d'écologie. Écologie fondamentale, Edition science international
», Paris, 1994, p221 '9Rapport du Fonds National
de Réduction des Emissions dues à la Déforestation et
à la Dégradation des Forêts, Kinshasa, 2017, p2 [En ligne]
disponible sur
www.fao.org consulté le 4 mars
2021
20Quentin M., «
Développement des équations allométriques afin
d'estimer les stocks de carbone séquestré dans les forets
primaire du Nord- Est du Gabon »,Afrique centrale, Libre
ville, 2012, p143
5
Avec la forte demande en chocolat dans le monde, la culture du
cacao bénéficie d'une potentielle demande et d'un marché
sûr garantissant certains avantages stratégiques21. Le
revenu et les moyens de subsistance des exploitants sont devenus des
thèmes principaux dans le débat sur le cacao.
Pour que ce débat avance, les entreprises doivent
s'engager à mettre fin à la pauvreté structurelle dans
leurs chaînes d'approvisionnement et à mettre les données
à disposition. Il est essentiel non seulement de dialoguer, mais aussi
de coordonner des activités visant à réduire les niveaux
de pauvreté dans les familles productrices de fèves22.
Ce qui justifie une petite variation des revenus des exploitants cacaoyers dans
certains pays africains comme la Cote d'ivoire, le Ghana etc.
D'où, La culture du cacao est une des jeunes
filières, introduite au début des années 2002 au
Nord-Kivu. Cette filière crée un engouement auprès de la
majorité des planteurs désireux de diversifier leurs
cultures23. La pertinence du développement de celle-ci via
l'amélioration de sa chaine de valeur se veut d'importance capitale. De
ce qui précède, le présent travail se propose
répondre aux questions ci-après :
1. Quels sont les facteurs qui favoriseraient le
développement de la filière « cacao » en zone de Beni
?
2. Quelle incidence, ce développement a-t-il surles
terroirs forestiers ?
3. Comment les producteurs prennent en compte les questions
environnementales dans leurs pratiques culturales ?
II. HYPOTHESE
Une hypothèse s'avère une réponse
anticipée ou provisoire à une question qui est posée ;
d'où elle n'est qu'une réponse partielle au problème
posé.24Une hypothèse est une solution provisoire qu'on
avance à une question de la recherche qui doit être
confirmée ou infirmée par le processus de
recherche.25
21Hutz-Adams, F., A., et Ali., «
Renforcer la compétitivité de la production de cacao
et augmenter le revenu des producteurs de cacao en Afrique de l'Ouest et en
Afrique centrale », Ed. SÜDWIND, Berlin, 2016,
p14
22Programme détaillé pour le
développement de l'agriculture africaine de NEPAD RDC disponible sur
https://www.google.com/search?client=firefox-bd&ei
23Ringoet, A., « Note sur la culture
du cacaoyer et son avenir au Congo Belge », INEAC,
Bruxelles, 1944, p35 24QUIVY, R. et VAN COMPENHOUDT, L, «
Manuel de recherche en sciences sociales
», éd Dunod, Paris, 1988, p.132
25MUHINDO KATSUVA, A., Initiation à
la recherche scientifique, cours inédit, G1Faculté
des sciences économiques et de Gestion, UCG/Butembo, 2015-2016.
6
L'existence des débouchés adéquats est
amplement suffisante pour développer une filière par la chaine de
valeur. Elle met accent sur le travail en commun entre agriculteur et
entreprise avec une interdépendance entre ces premiers pour la formation
d'une chaine de valeur. D'où les relations entreprise-agriculteur comme
relation commerciale où les deux parties collaborent et coordonnent pour
renforcer les affaires.
Vu sans doute que le marché est le principal moteur de
toute filière et que la promotion
de celle-ci (filière) dépend du potentiel de
croissance et des perspectives d'expansion du
marché, nous partons dans ce travail des hypothèses
selon lesquelles :
Les facteurs qui favoriseraient le développement de la
filière « cacao » sont l'existence
d'une firme gouverneure ou chef de file et l'existence d'un
marché sûr. Néanmoins, au cours des dernières
années, le cours du cacao sur le marché est monté. Les
firmes agro-industrielles informées se sont installées dans la
région de Beni et ont vulgarisés la culture du cacao. Percevant
les signaux du marché international et augmenter les revenus, les
paysans ont adopté la culture du marché. Cependant, dans
l'enthousiasme, et faute de mesures contraignantes de la part des
autorités, les paysans adoptent une gestion non-durable des terroires
où les cacaoyers sont cultivés. L'agroforesterie reste la seule
initiative communautaire pour l'équilibre environnemental.
III.
CHOIX ET INTERET DU SUJET
L'économie des pays en développement est encore
essentiellement dépendante de
l'agriculture26. Cette dernière, est
généralement considérée comme l'un des moteurs de
la
croissance le plus performants dans l'économie nationale
et globale. En Afrique, comme
ailleurs dans les PED, la croissance agricole contribue plus que
tout autre secteur à la
croissance globale de revenu en milieu rural où vit et
travaille la bonne partie des plus
vulnérables27.
Eu égard aux atouts que présente l'agriculture sur
le développement des PED, nous
nous sommes tourné vers ce secteur pour s'imprégner
de son efficacité par la promotion du
développement de certaines filières agricoles
notamment celle du cacao. En RDC et plus
particulièrement au Nord Kivu, les plantations sont de
type familial et sont développées du seul effort des paysans. A
présent, les paysans ont pris la filière cacaoyère
à leur compte, expression du dynamisme local. Ainsi, les planteurs
continuent à développer l'expérience de
26 Guy Piclet, « notions
d'économie générale et d'économie rurale
», Rome, 1973, p30 27Joseph Foumbi, Op.cit.,
p90
7
cette culture dans un cycle allant jusqu'au décorticage
et séchage. La production est exportée sans aucune transformation
à forte Valeur Ajoutée28.
Raison pour laquelle l'intérêt que nous portons
à ce sujet est d'essayer de déterminer les facteurs favorisants
le développement de la filière Cacao via sa chaine de valeur
selon les politiques agricoles congolaises pouvant être mis en valeur
pour la population du territoire de Beni afin que le niveau de vie
socioéconomique des populations rurales à base de cacaoculture
soit élevé ainsi que relever les effets que ce
développement de filière cause sur la gestion des terroirs
forestiers dans le cadre du développement durable vu que l'agriculture
menace les forêts de l'Afrique centrale. Il est donc question de mener
une étude sur le développement de la filière Cacao et son
incidence sur la gestion des terroirs forestiers en zone de Beni.
D'où personnellement, les cultures de rente sont des
facteurs de revenus de ménages agricoles, le cacao se présente
comme l'alternative du café dont les plantations du robusta avaient
été ravagé par la trachéomycose dans les
années 1990 et qui n'ont jamais été reconstitués,
le développement de la filière est émaillée des
massacres des populations dont on ne connaît toujours les contours. Tout
de même, la déforestation qui l'accompagne présente un
risque environnemental qu'il faut prévenir. Ce qui pousse mon choix dans
ce secteur vu l'interet de dévenir un acteur de la filière.
IV. OBJECTIFS DU TRAVAIL
Tout travail n'évoluant pas en vase clos selon quelques
méthodologies et techniques est dit de caractère scientifique.
Cependant, il doit se fixer un certain nombre d'objectifs
généraux d'une part et spécifiques d'une autre part.
L'objectif de la présente étude est d'expliquer
les facteurs favorisant le développement de la filière cacao dans
la zone de Beni tout en répertoriant les externalités de ceux-ci
sur la gestion des terroirs forestiers pour une économie de
l'environnement.
Spécifiquement, il sera question de :
1. Décrire la filière cacao et identifier ses
acteurs selon les interventions de chacun d'eux et interactions; tout en
analysant les potentialités et contraintes de développement du
marché cacaoyer en zone de Beni
28Ringoet, A., Op.cit. p39
8
2. Expliquer les contraintes et les risques que
représente la gestion actuelle des terroirs dans la perspective du
développement de la filière tout en mettant en exergue les
initiatives communautaires pour prévenir le risque environnemental couru
dans la culture du cacao en territoire de Beni.
V. METHODES
Tout travail scientifique doit être
élaboré selon une certaine approche méthodologique.
Madeleine GRAWITZ 29précise que la méthode est
constituée de l'ensemble des opérations intellectuelles par
lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités
qu'elle poursuit, les démontrer, les vérifier et que les
techniques sont des outils mis à la disposition de la recherche et
organisées par la méthode en vue de récolter les
données.30De ce fait, dans cette perspective, nous utilisons
dans ce présent travail, une approche inductive qui est avant tout un
moyen de démonstration.31. L'application de cette approche se
veut par le fait que l'étude elle-même part d'une situation
précaire que présente nos jours la filière cacao dans la
région de Beni de laquelle situation résulte les
différends auxquels se heurtent les acteurs de la filière en
étude.
Du point de vue méthodologique général,
nous appliquons ici, une méthode structurale. A partir même de sa
définition héritée de Boudon32, cette
méthode est applicable sur un ensemble des caractères
interdépendant et étant sous forme de système. Etant un
travail portant sur le mode du développement de la filière, le
recours à celle-ci y est pertinent.
Madeleine Grawitz dans son ouvrage, note qu'une structure est
toujours une théorie d'un système et n'est rien
d'autres33. C'est à ce juste titre que nous appliquons
également une analyse structurale dans l'identification d'interactions
qu'entretiennent les acteurs de cette filière « Cacao ».
A ce qui concerne la collecte des données, nous avons
tout d'abord identifié les acteurs de la filière « cacao
» via sa description. Ainsi, l'échantillon est constitué
notamment des fonctionnaires des entreprises de commercialisation du cacao
(ESCO-KIVU, SCAK, MAVUNO, VIRUNGA CHOCOLATE), des planteurs du cacao en vue de
faire une induction. Pour l'effectivité, nous utilisons la technique
d'interview et la documentation
29GRAWITZ, M., « Méthodes des
sciences sociales », éd. Dalloz, Paris, 2001, p.351
30Idem, p48
31 Ibidem, p16
32 Idem, p429 33Ibidem, p352
9
comme tout processus de recherche. Outre ces techniques, nous
servons également
d'entretient via des focus groups avec les paysans à
Oicha, Mutwanga et Mangina ainsi que les agronomes privés que publics
dans la vulgarisation des bonnes pratiques culturalespour s'imprégner de
l'itinéraire agronomique du cacaoyer ainsi que la prise de conscience
des enquêtés..
Vu que la technique comme la méthode de recherche se
veut répondre à une question déjà
éditée, nous usons une technique qualitative que quantitative
dans l'analyse de la problématique qui constitue la base de la
recherche.
VI. DELIMITATION DU SUJET
Du point de vue spatial, la présente étude
s'effectue au Nord-est de la République Démocratique du Congo,
dans la province du Nord-Kivu, dans la « Zone de Beni » une zone,
étant qu'un espace dont les activités économiques sont
polarisées par une ville ou une localité. Par conséquent,
nous attendons par « zone de Beni », la ville de Beni et le
territoire de Beni. Néanmoins, elle s'étend peu plus dans le
territoire d'Irumu par l'intervention permanente de l'ESCO-KIVU.
VII. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Pour atteindre l'objectif de ce travail, nous
procédons en trois moments hormis l'introduction et la conclusion. Le
premier consiste dans la revue de la littérature sur la filière
et chaine de valeur (1), la transformation du milieu rural (2), la gestion des
terroirs (3) et le cacaoyer (4). Le deuxième décrit la
structuration et développement de la filière « cacao »
dans la zone de Beni et enfin le troisième relève et analyse les
effets du développement de la filière « cacao » sur la
gestion des terroirs forestiers dans la même zone de Beni.
VIII. DIFFICULTES RENCONTREES
Lors de notre étude, nous n'avons pas été
en mesure de pouvoir atteindre toute les régions de la zone suite
à une forte insécurité malgré la réalisation
de ce travail, nous a couté plus qu'une vie. C'est à ce juste
titre que nous avons laissé d'autres villages ailleurs que ceux
étudiés. D'autant plus que les moyens financiers nous
constituaient une contrainte majeure pour élargir le milieu
d'investigation et même augmenter la fréquence des focus groupe
avec les paysans.
10
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA FILIERE
ET CHAINE DE VALEUR, LA TRANSFORMATION DU MILIEU RURAL,
LA GESTION DE TERROIR ET LE CACAOYER
Dans le chapitre ci, il est question de la conceptualisation
théorique sur la filière agricole et chaine de valeur, de la
structuration et développement de filière et chaine de valeur, la
gestion de terroir ainsi que le cacaoyer. En un, ce chapitre comporte quatre
sections principales.
I.1. Notions de chaine de valeur et de filière
agricole
Cette section présente l'essentielle de la
littérature sur les concepts de chaine de valeur ainsi que celui de
filière étant donné que leur compréhension est
cruciale pour bien mener notre analyse.
I.1.1. Origine et évolution des concepts «
filière » et « chaine de valeur » 1. la
filière
D'après Europe Aïd34, une direction
générale de la commission européenne du
développement et de la coopération, l'approche par
filière, fut développé dès les années 50 en
France par l'Institut National de Recherche Agronomique (INRA) et par le Centre
de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
développement (CIRAD) et en Afrique francophone par la suite.
Cependant, P. Lebailly35 estime que l'utilisation
de ce concept est plus vieille que les développements de ces deux
institutions. Pour lui, cette notion de filière fut utilisée
déjà depuis le 18è siècle par Adam Smith en le
décrivant à des fins pédagogiques pour illustrer la
division du travail dans son ouvrage célèbre intitulé
« Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations
».
A part Adam Smith, Lebailly cite Stoffaes également qui
selon lui, certaines actions du pouvoir public auraient été
guidées dès le 18ème siècle par une
approche faisant intervenir les filières. Il souligne tout de même
que le courant marxiste apporte une dimension nouvelle à la
filière, notamment par les travaux de Kautsky qui réaffirme le
rôle central de la circulation et analyse les rapports entre agriculture
et les industries d'aval alors en plein développement.
34Europe Aïd, « analyse et
développement des chaines de valeurs inclusives pour appuyer les petits
producteurs à accéder aux marchés agricoles
», commission Européenne, mai 2011, P2
35Lebailly, P., « concept de
filière, économie agro-alimentaire et développement
», F.S.A.G, Belgique, 1990, p9
11
C'est après que cette théorie des
filières s'est développée essentiellement parmi les
économistes francophones.
Par ailleurs, du côté anglo-saxon Davis et
Goldberg36 mettent en jour cette notion de filière vers les
années 1957 en y introduisant le concept d' « agrobusiness ».
ils affirment que la filière permettait de décrire les
différentes opérations nécessaires pour passer d'une
matière première à un produit fini. En ajout,
Goldberg37 attire son attention vers les avantages d'une vision
globale des problèmes posés par la formation et l'acheminement
d'un produit jusqu'au stade final : elle est une approche englobant tous les
aspects d'une filière de produits agro-industriel est indispensable pour
que tous les participants à ces filières de produits puissent
mettre au point des stratégies efficaces à court et moyen terme.
Shaffer s'est fait quant à lui vers les années 68, l'avocat de
l'analyse des filières en économie rurale.
2. La chaine de valeur
Ce concept « chaine de valeur » fut introduit par
Michael Porter38 en 1986 dans son ouvrage « L'avantage
Compétitif ». Cet auteur cherche à démontrer que la
chaine de valeur permet une décomposition d'activités de
l'entreprise en opérations séquentielles
élémentaires afin d'identifier les sources d'avantage
concurrentiel potentiels39.
De ce qui précède, dans la recherche de
l'identification des lieux essentiels de création de la
valeur40, Porter propose une classification des activités de
l'entreprise sous deux typologies. Il typifie les activités principales
et celles de soutient de l'entreprise. Il les représente sur la figure
suivante :
36Institut Numérique, « le
concept filière », [En ligne] disponible sur
www.institutnumerique.org,
site consulté
le 9avril 2021
37Lebailly, P. Op.cit., p10
38 Michael Porter, «avantages
concurrentiels », Inter Edition, Paris, 1986, p52
39Strategor, « politique
générale de l'entreprise »,
3ème édition, Dunod, Paris, 1993, p45
40 Michel G., « stratégies de
l'entreprise »Economica, Paris, 1995, p18
12
Figure 1 : Représentation des activités de
l'entreprise selon M. Porter
Source :
www.chohman.free.fr,
site consulté le 9 avril 2021 à 11h 23 minutes
Ici, les activités principales sont essentiellement des
activités de la création matérielle à la vente du
produit, inclus sont transport jusqu'au client et le service après
vente. Autrement dit, ces activités sont celles qui ajoutent de la
valeur au produit de l'organisation. Les activités de soutien quant
à elles, viennent à l'appui des activités principales en
assurant : les achats de moyens de productions (approvisionnement) en
fournissant la technologie (recherche développement), en gérant
les ressources humaines (recrutement, embauche, formation, développement
du personnel) et en assumant les activités administratives
indispensables au bon fonctionnement du système41. Ces
activités englobent la direction générale, la
planification, la finance, la comptabilité, l'aspect juridique, les
relations extérieures et la gestion de la qualité ; elles forment
ce que M. porter appelle « Infrastructure de la
firme42 ».
Notons cependant que ce concept est utilisé aussi dans
la gestion des entreprises. Ainsi, ce concept s'applique au domaine industriel
et plus à plus dans le domaine de développement comme un
instrument privilégié pour la lutte contre la pauvreté.
Ces nouvelles applications du concept « chaine de valeur » ont
poussé J. Foumbi à affirmer que la chaine de valeur d
écrit l'ensemble des activités devant concourir harmonieusement
à produire et à vendre un produit tout en permettant aux
intervenants à tous les niveaux d'engager les meilleurs
bénéfices possibles. Cet auteur explique de ce fait que la chaine
de valeur englobe les fournisseurs, les producteurs, les transformateurs et les
acteurs impliqués dans la commercialisation jusqu'au consommateur final,
tant au niveau national, régional, qu'international43.
41HOHMAN C., « le concept de chaine
de valeur », [En ligne] disponible sur
www.chohman.free.fr,
site consulté le 9 avril 2021 à 12h04
42 Idem
43 Joseph Foumbi, Op.cit., p32
13
I.1.2 Définition des concepts filières et
chaines de valeur
Le concept de filière et celui de chaine de valeur sont
très proches et leurs sens sont très souvent
confondus44. Ce point se propose de lever cette équivoque en
procédant par la définition de deux concepts jusqu'à leur
confrontation.
1. La filière
Le concept « filière » ne se
limite pas à la simple succession d'opérations de transition
d'une matière première à un produit fini. Cette notion
intègre, outre la succession d'opérations, un certain nombre
d'éléments dont la technologie, l'analyse du tableau
d'entrée et sortie et enfin l'analyse des stratégies des firmes
tel qu'affirme Morvan45.
Le premier élément traduit, comme explique
Fontan, l'importance de la technologie pour développer des
systèmes de production ; le deuxième élément est la
possibilité de découpage du système productif et la vision
des liens et des relations entre les opérations ; et le dernier, la
volonté d'atteindre une certaine efficacité économique.
De cela, la Collectif Stratégie
Alimentaire46 (CSA) propose un schéma représentatif
des principales dimensions d'une filière. Ce schéma se
présente comme suit :
Figure 2 : représentation des étapes de la
filière
Telle qu'illustre la figure précédente, les
principales dimensions d'une filière sont la production, la
transformation et la commercialisation. Sans oublier en amont les intrants
(crédit, engrais, mains d'oeuvre, ...). Les flux de produits sont
dirigés de gauche à droite, tandis que les flux
économiques et financiers vont dans le sens inverse. Le flux
d'information
44Europe Aïd, Op.cit. p32
45Fontan C., Op.cit.p3
46 CSA, « L'approche
filière : conceptions, avantages et risque pour l'agriculture familiale
», rapport du séminaire organisé par le CSA le
27 novembre 2013 à Bruxelles, p3, [En ligne] disponible sur
www.csa-be.org, site
consulté le 9 avril 2021 à 12h32
14
quant à eux, vont dans les deux sens. En plus de ce
deux sens, on y ajoute la dimension technique.
Soulignons tout de même que, le concept «
filière » a été traité par plusieurs auteurs
et construit bien au fil du temps par les travaux de ces derniers. De ce fait,
Garouste47 montre que cette pluralité des traitements est
génératrice d'une certaine ambigüité dans
l'appréhension du sens de ce concept étant donné qu'il
existe autant des notions qu'il y en a d'auteurs. Ainsi, un rapprochement entre
cette multitude des conceptions y est établi.
De ce fait, Shaffer et Lindent A., cité par
Lebailly48, insistent dans la définition de la filière
sur les liens entre les différents acteurs d'un système
donné à des niveaux différents du processus à la
réalisation d'un ou plusieurs produits prêt à la
consommation. Goldberg quant à lui, attire l'attention sur les avantages
d'une vision globale des problèmes posés par la formation et
l'acheminement d'un produit jusqu'au stade final. C'est dans cette optique que
Charlotte Fontan49 souligne dans sa définition, outre la
succession des opérations, l'importance que joue les services
d'accompagnement (technologies et techniques nécessaires, les relations
complémentaires...), les résultats économiques, l'ensemble
des acteurs ainsi que leur relations et stratégies existant entre eux
dans le processus même de production.*
En somme, il est à retenir que dans la plupart des cas,
la filière intègre également l'ensemble des
activités complémentaires qui concourent, d'amont en aval,
à la réalisation d'un produit fini outre les activités
entrant effectivement dans le processus de transformation et que la
filière intègre en général plusieurs branches. Elle
est donc un tout comme ensemble d'actes de productions, de transformation et de
distribution relatifs à un produit ou à un groupe des produits
homogènes et concourant à la satisfaction d'un mémé
besoin final issu de la consommation tout en considérant l'ensemble des
techniques et technologies nécessaires, les relations de
complémentarité, les résultats économiques ,
l'ensemble des acteurs ainsi que les stratégies et relations existant
entre eux.
47Fontan C., Op.cit.p2 48Lebailly P. ;
Op.cit., p10 49Fontan C., Op.cit.p7
15
2. La chaine de valeur
Obtenir un produit à la consommation nécessite
plusieurs opérations en amont et en aval. Celles-ci, allant de la
production à la consommation via la transformation et la
distribution50. Ces étapes constituent un ensemble
d'enchainement logique d'actions dont le bon fonctionnement dépend d'un
certain nombre d'acteur (fournisseur, producteur, transformateur, distributeur
; etc.). Étant à la base d'une valeur ajoutée, chacun dans
son maillon respectif. D'où le concept de chaine de valeur.Plusieurs
auteurs s'intéressent au concept « chaine de valeur » tout
comme celui de filière.
Kaplisnky51, spécialiste de ce concept et la
communauté européenne52 définissent la chaine
de valeur comme un ensemble d'activités requises par la transformation
d'un produit ou de service comprenant la conception, les différentes
phases intermédiaires de sa transformation, la distribution jusqu'au
consommateur final sans omettre le traitement des déchets après
son usage. Joseph Foumbi53 à son tour, aborde une autre
conception de chaine de valeur. Selon lui, cette dernière peut
revêtir différentes dimensions et peut de ce fait être de
longueur variable celle-ci pouvant aller du local à l'échelle
mondiale. Une chaine de valeur n'est ni plus ni moins qu'un partenariat
étroit entre différents maillons de chaine d'approvisionnement,
dans le but de répondre aux demandes des consommateurs et de
créer de la valeur et des profits54.
De ce qui précède, la chaine de valeur, est de
toute évidence, à considérer comme une répartition
des tâches entre différents acteurs des maillons respectifs pour
concourir à la production d'un bien clairement défini. Cette
répartition des taches suppose que, par ses activités
spécifiques, chacun des acteurs a une valeur bien
déterminé qu'il ajoute au produit. Cette valeur peut avoir
été ajouté par extraction, production, transformation ou
soit par le changement de place du produit ou encore du temps
considéré comme moment de vente ou de consommation.
50Encyclopédie Guiness, «
L'univers, la terre, la vie sur terre, le monde aujourd'hui, le corps
humain, technologie et industrie », SPL, London, 1991, p280
51 Joseph Foumbi, Op.cit., p33
52EuropeAid, Op.cit., p9
53 Joseph Foumbi, Op.cit., p34
54 Cantin L., « l'approche chaine de
valeur : une nouvelle façon de générer de la valeur et des
profits », Québec, 2005, p71
16
3. Convergence entre « Chaine de valeur » et
« Filière »
Départ les définitions
prédéfinies, il apparait superficiellement que le concept de
Chaine de valeur et celui de Filière sont synonymes. Certes, les deux
traduisent quasiment une même réalité qui est celle du
processus de transformation d'une matière première à un
produit fini. Cependant, tout en poussant loin de l'analyse conceptuelle, il
ressort que les deux concepts ne sont pas identiques car l'un est une
complémentarité de l'autre.
De ce qui précède, le Collectif
Stratégies Alimentaires55 propose de clarifier la
différence entre les deux pour lever ce conflit conceptuel.
Cette organisation affirme qu'à l'origine, le concept
de « Filière » est francophone et a été
développé par des institutions de recherche françaises
telles que l'INRA et le CIRAD depuis les années 60 autour des relations
de l'agriculture avec les secteurs amont et aval. Ce concept est issu d'une
approche technico-économique de la production et renvoie aux
opérations techniques le long de la chaine de production. En plus le
concept anglophone « Value Chain » qu'on traduit par chaine de valeur
a été introduit dans les années 80 par Michael Porter
intimement lié à l'analyse des avantages compétitifs des
entreprises. Ce concept de Chaine de valeur selon porter, renvoi à la
décomposition des étapes de production d'une entreprise de
manière à identifier les avantages concurrentiels possibles aux
différents maillons de la chaine de production.
De cette différentiation linguistique, la confusion
provient couramment de la détermination des équivalents de
concepts dans l'une ou l'autre langue. Le CSA56 souligne dans cette
optique, le cas du vocable Filière qui, jusqu'aujourd'hui, n'a pas
trouvé de traduction fidèle en anglais et est souvent traduit par
« Value chain » ce qui explique une distinction non significative de
ces notions.
Bien qu'il y ait tendance de considérer les deux
concepts comme étant identique, le CSA57 donne une
précision en se basant sur leur utilisation en tant qu'outil d'analyse.
De cela, il ressort que le concept « filière » et «
chaine de valeur » se réfèrent à des types d'analyses
différents. La filière relève une notion d'ensemble et
renvoie à des analyses systémiques, tandis que la chaine de
valeur quant à elle, renvoie plutôt à des analyses
séquentielles, ou éclatées des différents maillons
de la chaine de production.
55 CSA, Op.cit., p3
56 Idem
57 Ibidem
17
Autrement dit, la filière regroupe un ensemble de
chaines de valeur, elle englobe toutes les étapes de transformation de
l'amont jusqu'à l'aval pour obtenir une famille de produits.
La filière a alors été très
souvent définie en tenant compte du produit de base, tandis que la
chaine de valeur elle, est spécifiquement définie sur base du
produit fini.
Outre cette vision sensuelle, l'histoire nous
révèle clairement que le concept de filière est
antérieur à celui de la chaine de valeur. Cela montre qu'il
existe certainement une probabilité que la chaine de valeur ait
été mise en pied sur base ou en référence de la
filière. Par soutenance de l'hypothèse ci-hautement
énoncé, F. Cheriet58 montre clairement
qu'au-delà d'un clivage théorique ou d'une opposition empirique,
la chaine globale de valeur (CGV) constitue un cadre d'analyse
développé sur la base des apports des précédents
courants des analyses de filière. L'auteur soulève que
l'interdépendance de ces concepts n'est pas unidirectionnelle.
En bref, les deux concepts sur un certain plan, chute sur une
convergence et une dichotomie finalement. Temple et al cités par
FouedCheriet59, nous proposent une clarification
résumée dans le tableau ci-dessous :
58Cheriet F., « Filières
agroalimentaires et chaine globale des valeurs : concept, méthodologie
et perspective de développement », HAL, 2015, p1
59 Idem
18
Tableau 1 : Convergence et divergence entre filière et
chaine de valeur
Convergences
|
Méso-économie des filières
|
CGV
|
Supply-Chain
|
Référentiels Théoriques
|
Référentiels néo-institutionnels
(Nouvelle Economie Institutionnelle) Référentiels sur
l'entreprise et structure de marché
|
Démarches
méthodologiques
|
Prise en compte de plusieurs acteurs/approche
systémique
Prise en compte explicite des processus techniques et
organisationnel Pratique de l'interdisciplinarité
|
Questionnement empirique
|
Recherche finalisée/gouvernance et processus de
décisions publiques et privées
|
Divergences
|
Méso-économie des filières
|
CGV
|
Supply-Chain
|
Référentiels
|
Economie
institutionnelle
|
Sociologie du
développement
|
Marketing inter
organisationnel
|
Discipline dominantes
|
Géographie et
Agronomie
|
Gestion, Sociologie,
Politique
|
Gestion, Logistique
|
Questionnement empirique
|
Gouvernance des
politiques publiques
sectorielles
|
Gouvernance des
relations
internationales
|
Gouvernance des
relations
interentreprises
|
Source : FouedCheriet,
Ici la CGV désigne un réseau
inter-organisationnel construit autour d'un produit reliant des ménages,
des entreprises et des Etats au sein de l'économie mondiale.
4. Chaine de valeur et filière
agricole
Précédemment, il a été
donné la définition de deux concepts « filière »
et « chaine de valeur » auxquels il est possible d'adjoindre un
qualificatif « agricole », « industriel » ... suivant le
domaine dans lequel on se situe. De ce fait, selon notre domaine
d'investigation, aux concepts « chaine de valeur » et «
filière » s'ajoute l'adjectif « Agricole » pour
appréhender leurs applications dans le domaine spécifiques.
19
a. Chaine de Valeur Agricole
L'approche par chaine de valeur est de plus en plus
privilégiée pour lutter contre la pauvreté dans les
PED60. Les partenaires au développement s'en servent dans la
conception de leurs stratégies d'appui au secteur pouvant contribuer
à cette lutte. Cette approche par chaine de valeur est appliquée
à l'agriculture vu que la plupart des pauvres habitent des milieux
ruraux et que l'agriculture étant leur activité
principale61.
Selon la FAO62, la chaine de valeur agricole
implique un ensemble d'acteurs qui participent à une séquence
d'activités liées entre elles, créant une valeur
ajoutée et visant à porter un produit de son état de
matière première au consommateur final. La
préférence de cette approche est due au fait qu'elle met en
lumière la répartition des valeurs ajoutées tout au long
de la chaine de valeur d'un produit agricole donné et permet de mettre
un accent particulier sur la structuration de la chaine basée sur la
capacité du produit agricole final à accéder aux
marchés local et global63.
Selon J. Foumbi64, l'approche par chaine de valeur
dans l'agriculture vise à maitriser la production et la valorisation des
produits agricoles sur des filières stratégiques choisies. En
effet, la productivité agricole est souvent entravée par les
disfonctionnement liés au financement des acteurs, à
l'approvisionnement en intrants, à la difficulté d'accès
à la technologie appropriée et aux services adéquats, et
par l'incapacité des agriculteurs à être couverts des
divers risques et aléas. Il montre que la création d'une chaine
de valeur sur chaque produit agricole jugé stratégique
permettrait aux acteurs à tous les maillons de la chaine de valeur de
tirer meilleur profit de leur travail et partant à contribuer à
la réduction de la pauvreté et à l'essor économique
du pays.
Ainsi, ce concept a été appliqué à
la mondialisation par plusieurs auteurs en vue de montrer le degré
d'intégration à l'économie-monde de certaines
région dans le cadre des produits agricoles d'exportation (café,
cacao, banane, coton, papaïne, vanille...)65. En termes
d'ajout, la FAO66 montre que la chaine de valeur alimentaire est
composée de toutes les
60 Joseph Foumbi, Op.cit., p33
61 Banque Mondiale, « stimuler la
croissance agricole et le développement rural dans les pays en
développement », ADR, 2003, p1, [En ligne] disponible
sur www.worldbank/rural, site consulté le 10 avril 2021
62 Miller C., et Jones L., «
financement des chaines de valeurs agricoles »,
FAO, Rome, 2013, p9
63 Joseph Foumbi, Op.cit., p33
64 Idem
65EuropeAid, Op.cit., p12
66 FAO, « comment faire en sorte
que les chaines de valeurs contribuent à améliorer la nutrition ?
», mars-avril, 2017, p2, [En ligne] disponible sur
www.fao.org, site
consulté le 10 avril 2021 à 13h25
20
parties prenantes contribuant aux activités
cordonnées de production et d'ajout de valeur requises pour la
production des denrées alimentaires.
Les interventions de cette approche dans le domaine agricole
visent traditionnellement, l'accroissement de la rentabilité
économique des acteurs agricoles. Par ailleurs, cette approche s'oriente
vers l'optique d'amélioration nutritionnelle en offrant les
possibilités de renforcer l'offre et /ou la demande d'aliments nutritifs
à chaque maillons de la chaine de valeur67.
Autrement dit, « la chaine de valeur vue sous l'angle du
développement du secteur agricole s'apparente à une
filière agricole structurée autour d'une organisation. Son
avantage comparatif par rapport à une agriculture traditionnelle
réside du fait qu'elle vise à la fois l'élévation
du niveau de vie des p'tits producteurs, le développement de
l'entreprenariat et des PME, une productivité élevée et
des produits de qualité contrôlés. Outre l'approche par
chaine de valeur permet d'assurer à l'avance que le produit tient compte
des attentes des consommateurs potentiels et de la demande du
marché68 »
b. Filière Agricole
Outre la chaine de valeur, la filière représente
un domaine d'investigation adapté aux recherches en économie
agro-alimentaire. Elle permet notamment « une approche
intégrée des problèmes liés au développement
des produits agricoles dans les pays du tiers monde69 ».
Charlotte Fontan70 souligne que c'est à
partir de la deuxième moitié des années 70 que le concept
de filière a effectivement été utilisé dans le
domaine de l'économie agricole. Cet auteur affirme tout de même
que le concept « filière » a été appliqué
pour la première fois dans le domaine de l'agriculture dans les
années 50 avec comme travaux réalisés par l'INRA puis par
les études menées par la Société d'Etude pour le
Développement Economique et Social (SEDES)71.
Pierrick Freval72 quant à lui,
considère qu'une filière agricole est centrée sur un
produit agricole de base et sur tout ou partie de ses transformations
successives. Pour lui, en analyse économique, une filière peut
justement être considérée comme un mode de découpage
du
67 FAO, Op.cit., p2
68 Joseph Foumbi, Op.cit., p35
69Lebailly P., Op.cit., p9 70Fontan C.,
Op.cit., p4
71 Idem
72 Pierrick Freval, «
éléments pour l'analyse des filières agricoles
en Afrique sub-saharienne », Bureau des politiques agricoles
et de la sécurité alimentaire DCT/EPS, 2000, p20
73BENSHARIF A. et RASTOIN J.L., « concepts et
méthodes d'analyse des filières agroalimentaires : Application
par la Chaine Globale de Valeur au cas de Blé en Algérie »,
MOISA, 2007, p3
21
système productif privilégiant certaine relation
d'interdépendance. Elle permet de repérer les relations de
linéarité, complémentarité et de cheminement entre
les différents stades de transformation.
FREVAL montre que dans la décomposition des
filières on peut privilégier trois approches : technique,
comptable et économique et méso économique qui seront
explicitées par Hugon.
? L'approche technique : elle se construit d'amont vers l'aval
en partant du premier stade de production agricole y compris l'acquisition des
facteurs de production ou au contraire de l'aval (vente sur le marché
domestiques ou internationaux) vers l'amont (transformation, transport,
production agricole, approvisionnement en intrant).
? L'approche économique et comptable : elle consiste
à étudier les flux et la répartition des consommations
intermédiaires entre les différents secteurs et de la valeur
ajoutée entre les différents acteurs : producteur, Etat,
intermédiaires,... cfrla tableau intra branche de Leontief.
? L'approche méso économique : elle fait
repérer, le long des diverses opérations, les acteurs, leur
logique de comportement, leur mode de coordination, et repérer ainsi les
noeuds stratégiques de valorisation et de dégagement des
marges.
En somme, Goldberg73 traduit mieux les notions de
chaine de valeur et de filière appliqué en agriculture. Pour lui,
l'approche filière englobe tous les participants impliqués dans
la production, la transformation et la commercialisation d'un produit agricole.
Elle y inclut les fournisseurs de l'agriculture, les agriculteurs, les
entrepreneurs de stockage, les transformateurs, les grossistes et
détaillants permettant au produit brut de passer de la production
à la consommation. Elle concerne finalement toutes les institutions qui
affectent et coordonnent les niveaux successifs sur lesquels transitent les
produits.
22
I.2. Développement et structuration de
filière
Le développement de la filière est sujet
à des multiples théories. L'enjeu majeur de toutes ces
théories porte sur la mise en évidence des effets de domination
exercé sur l'agriculture par son environnement amont et aval tel que
préconisent A. BENCHARIF et J.L. RASTOIN74. De ce fait,
certains auteurs s'accordent à considérer que « la
production pousse la chaine de valeur », et tant d'autres argumentent que
« le marché tire la chaine de valeur » et tant plus que
d'autres disent qu'il faut « la régulation de la chaine de valeur
». Ce point cherche essentiellement à faire transparaitre les
laudateurs et non laudateurs de toutes ces visions en vue de se situer dans le
cadre de notre recherche. L'aperçu général sur le
développement rural et théories de structuration et
développement de la filière se présentent à
l'ossature.
I.2.1. Aperçu général sur le
développement rural 1. contexte
Arriver à matérialiser le développement
rural nécessite la mise en pieds des politiques s'inscrivants dans cette
perspective. Sachant que la finalité première de ce
développement est l'augmentation des revenus des populations rurales
ainsi que l'amélioration de leur niveau de vie, soit augmenté de
la production du travailleur rural soit de l'élévation du prix de
sa production ou encore de l'effet conjugué de deux75.
Cependant, il est important de souligner qu'une politique de revenu
basée sur l'élévation des prix n'est pas réaliste,
car elle génère de l'inflation sur le plan intérieur.
Vu cette insuffisance, les Nations Unies prônent une
politique passant par « l'amélioration de la productivité
» ainsi que « la politique garantissant les prix stables ». Ce
premier se matérialise le biais du progrès technique et permet
ainsi un meilleur rendement des facteurs de productions (la capital, le travail
et l'organisation) tel que prône Joseph Aloïs SHUMPETER. Le second
quant à lui, ne peut résulter que d'une politique rationnelle de
stockage et de commercialisation conçue et appliquée par le
pouvoir public.
A côté de la finalité de relever le niveau
de revenu, les U.N estiment que le développement rural poursuit deux
types d'objectifs. Notamment ceux à court terme (5ans) ainsi que ceux
à long terme (20-30ans). Pour les objectifs à court terme, les
Nations Unies poursuivent assurer au maximum la couverture des besoins
alimentaires de la population,
74 BENSHARIF A. et RASTOIN J.L., Op.cit. p3
75 Nations Unies, « Définition
et objectifs du développement rural », Commission économique
et sociale pour l'Afrique », 1969, p4, [En ligne] disponible
sur
www.uneca.org, site
consulté le 10 avril 2021 à 14h54
23
accroitre les exportations et réduire les importations
afin d'augmenter les disponibilités en devises, réduire l'exode
rural et les sous emplois dans les milieux ruraux. A côté de ces
objectifs à court terme s'ajoute celui du relèvement du niveau de
revenu76.
Au long terme, les Nations Unies préconisent deux
objectifs principaux ; notamment la réalisation du passage progressif de
la condition du paysan au statut d'agriculteur ainsi que réorienter et
diversifier les activités rurales77.
Ces objectifs se résument comme suit selon Pierrick
Freval78 : la lutte contre la faim et la pauvreté en
contribuant à la sécurité alimentaire ainsi qu'en
augmentant le revenu des producteurs ruraux, l'augmentation des revenus des
ruraux, la croissance économique équitable de la valeur
ajoutée, participation plus grande aux échanges marchands,
l'exploitation raisonnée des ressources, préservation de
l'environnement. Il ressort qu'en matière du développement rural,
les changements impliquent des modifications à la fois dans le domaine
technique, économique et social.
Vu ces objectifs, le développement de la filière
agricole serait l'outil le mieux adapter dans la perspective de leurs atteintes
tel que pense C. Fontan79. Plusieurs auteurs travaillent ainsi
à la rédaction des théories qui s'inscrivent dans cette
quête de développement des filières agricoles en milieu
rural.
2. Facteurs favorisant le développement agricole
et rural80
C'est sur base des expériences acquises couronné
sur le plan du développement agricole et rural notamment en Asie de
l'Est, en Europe centrale et dans plusieurs pays d'Amérique latine mais
aussi en tenant compte des échecs passés que la Banque
Mondiale81 propose les facteurs critiques pour un
développement réussit du secteur agricole et rural.
Il s'agit effectivement des facteurs suivants :
a. Des investissements suffisants en zone
rurale
Les pays qui ont su développer leurs zones rurales ont
fait la preuve de leur engagement en allouant aux zones rurales des ressources
publiques destinées à
76 Nations Unies, Op.cit., p5-7
77 Idem
78 Pierrick Freval, Op.cit., p16 79Fontan
C., Op.cit., p34
80 Banque Mondiale, Op.cit. p1
81 Idem
24
l'infrastructure, la recherche et l'assistance technique
nécessaire pour accroitre la productivité agricole et non
agricole. Des investissements publics appropriés en soins de
santé et de services d'éducations en zone rurales sont
également essentiels pour une active population.
b. La bonne gouvernance
Labonne gouvernance est un facteur déterminant de la
bonne gestion des dépenses publiques destinées aux services
ruraux susmentionnés et d'un climat propice aux investissements du
secteur privé dans les zones rurales. Les agriculteurs, qu'il s'agisse
des exploitations familiales ou société, sont des entrepreneurs
et ces derniers ne n'investiront pas dans une activité faisant objet
d'une lourde fiscalité, non protégé par l'Etat de droit,
les routes des dessertes agricoles non praticables, ni de service d'eau ou
d'électricité.
c. La stabilité politique
Elle se distingue de la gouvernance en ce sens qu'elle fait
davantage référence à l'absence des conflits armés
ou d'autres troubles civils. Dans la majeure partie du continent africain, dans
certaines régions d'Amérique centrale et en Asie centrale, ou
l'agriculture est en déclin, ce facteur fait malheureusement
défaut. Les troubles et guerres civils détruisent des vies, et
portent atteinte aux infrastructures et à la sécurité. Il
n'est donc pas surprenant que les milliers de personnes demeurant pauvres et
souffrant de famine vivent dans les pays tels que le Congo, Haïti, Soudan
ou les guerres civils sont pratiquement endémiques.
d. Croissance économique et formation de
revenu
Un élément de succès plus large tient
à la croissance économique qui produit le revenu dont les
consommateurs ont besoin pour acheter des quantités croissantes des
produits agricoles. Les économies en expansion sont tributaires des
même facteurs ci précédant que la réussite de
l'agriculture un cercle vertueux.
e. Gestion des risques et
vulnérabilité
Les personnes dont les revenus dépendent de
l'agriculture comptent parmi les plus vulnérables au monde. Des facteurs
externes tels que le climat, la sécheresse, les fluctuations des prix
des produits agricoles peuvent en un seul événement ou en une
saison compromettre le travail des agriculteurs. En raison de cette
instabilité de revenu, il est plus difficile aux agriculteurs d'avoir
accès au crédit nécessaire et à d'autres services
financiers qui pourraient le mettre à l'abri de ces aléas. La
banque mondiale examine et met en oeuvre divers
25
instruments et stratégies (tels que l'irrigation,
l'assurance récolte et le micro financement rural) pouvant
réduire l'impact de chocs externes que l'agriculteur ne maitrise pas non
plus.
f. Réforme de la politique agricole et
commerciale
Un problème de longue date, qui n'a été
abordé que peu par la communauté des bailleurs de fonds, est
celui de l'incidence de la politique agricole et commerciale américaine,
japonaise et européenne les pays en développement. Le secteur
agricole est florissant là où la terre et la main d'oeuvre sont
bon marché, il en découle un avantage comparatif pour les PED.
Toutefois, des grosses subventions et des niveaux de
protection élevée dans les pays de l'OCDE empêchent les
produits agricoles des PED d'avoir accès au marché de l'OCDE,
tout en maintenant le prix agricoles mondiaux à des niveaux
artificiellement bas. Le fait de ne pas avoir accès au marché de
l'OCDE, n'incite pas vraiment les pays pauvres d'investir dans
l'agriculture.
I.2.2. Théories de développement et de
structuration de la filière
Dans les points précédents, il a
été question de démontrer que le développement des
filières agricoles est primordial pour le développement des pays
en développement. Il est du coup important de souligner que le niveau
d'atteinte des objectifs est fonction de l'outil mis en oeuvre. Autrement dit,
la voie choisie dans la concrétisation du développement de la
chaine de valeur est déterminant dans l'atteinte des résultats
escomptés. Le choix est alors fait sur base du contexte de l'adaptation
de l'environnement des NPI ou selon qu'on se situe dans un PED.
Tel que souligné dans les parties
précédentes, il est maintenant important de répertorier
les théories sur le pilotage en amont, en aval et celui de la
régulation de la chaine de valeur82.
1. La production pousse la chaine de valeur ou le
marché tire la chaine de valeur
La compréhension de ces deux théories est
vraiment littérale. La théorie selon laquelle la production
pousse la chaine de valeur ou modèle de pilotage par le bas de la
chaine83 suppose qu'il faut que la production existe pour que la
chaine de valeur se développe. Selon ce courant, l'action à mener
dans l'optique du développement d'une chaine de valeur est à
mener au niveau du maillon production et nulle part ailleurs. Car il est
supposé que ce maillon
82 BENSHARIF A. et RASTOIN J.L., Op.cit. p3
83 Miller C. et Jones L., Op.cit., p33
26
est générateur d'effets d'entrainement suffisant
au développement de la chaine de valeur dans son
intégralité.
D'après la FAO, bien que ces modèles de
développement de chaine de valeur soit susceptible de conduire à
des véritables réussites, ils se doivent tout de même
d'affronter deux difficultés majeurs.
Premièrement, les producteurs peuvent ne pas bien
saisir les besoins du marché et ne pas comprendre les acteurs de la
chaine qui sont proche de l'utilisateur final. Deuxièmement, les
producteurs doivent souvent lutter pour obtenir de financements, à moins
qu'ils aient des partenaires solides et/ou qu'ils jouissent d'une aide
financière... et des liens avec des marchés et des partenaires
fiables et compétitifs84.
Par contre, la seconde théorisation, celle-ci suppose
que le marché tire la chaine de valeur, aboutit aux propos selon
lesquels l'existence des débouchés adéquats est amplement
suffisante pour développer la chaine de valeur. Ce modèle est
aussi qualifié par la FAO sous la dénomination « agriculteur
sous contrat85 ». Tout compte fait, le dénominateur
commun pour ces deux théories réside dans le fait qu'elles musent
toutes sur les relations qu'entretiennent les acteurs de la chaine de
valeur.
De ce fait, nous identifions ici la théorie de «
two to trade86 » voulant dire qu'il faut deux pour le commerce.
Développé par Ted Schrader et al. En 2015, cette théorie
part des changements rapides observés dans la structure de
répartition géographique de la démographie qui est
générateur des opportunités à saisir dans les
chaines de valeurs des produits agricoles de plus en plus complexe. Pour
relever ces défis de saisi des opportunités, les agriculteurs
peuvent augmenter le volume de leur production et adhérer à une
sécurité alimentaire plus stricte et norme de qualité. Du
côté des entreprises agroalimentaires, il faudra que celles-ci
exploitent les occasions d'affaires en fournissant des produits aux villes et
en développant la production des biens de plus grande valeur.
Cependant, cette théorie met accent sur le travail en
commun entre agriculteur et entreprise. Les auteurs expliquent cela par le fait
que les entreprises et les agriculteurs ont
84 Idem
85Ibidem, p35
86Scherder T. et al., « It takes
two trade, understanding and improving famer-firm relations in Africa
», Wageningen UR, and Arnherm, the Netherlands : center for
development Innovation, rayal Tropical institute,2015, p203
27
besoin de devenir interdépendant pour assurer la
responsabilité commune de formation d'une chaine de valeur dans une
Afrique à rapide évolution.
La théorie définie les relations entre
agriculteurs et entreprise comme une relation commerciale où les deux
parties collaborent et coordonnent les activités les uns avec les
autres, dans le but de renforcer les affaires. Pour se faire, les agriculteurs
et les entreprises s'engagent dans une communication et une planification avant
la transaction peut-êtremême avant que la récolte soit
plantée.
La théorie « twotrade » fait promouvoir des
situations pouvant conduire à privilégier la relation entre
acheteur et fournisseur. Il est justement question des relations paysannes
émergentes lorsque les agriculteurs, les entreprises ou les deux
établissent des relations acheteurs-fournisseurs
privilégiés sur une plus longue période, initiative qui
viendra de l'une ou l'autre de deux parties prenantes. Il s'agit effectivement
du développement de la chaine de valeur conditionné par
l'existence d'une firme mettant en collaboration les producteurs et les
vendeurs en achetant les productions des premiers pour la transformation et
ainsi l'adapter à la demande.
Toutefois, la théorie de régulation de la chaine de
valeur traduit une autre conception. 2. La régulation de la
chaine de valeur
Dans cette vision, c'est l'intervention de l'Etat pour le
développement de la filière qui est promus. Le pouvoir public
agit ainsi dans la perspective d'orientation de la production, de
l'échange, de la consommation des biens et services et la constitution
du capital dans le secteur agricole. La justification de l'intervention du
gouvernement dans le secteur agricole est, selon J.L. NZWEVE87, de
deux dimensions : à la fois politique et économique.
Pour Jean Louis DUPRE et Stéphane YRLE, cité par
J.L. NZWEVE, dans la dimension politique, la souveraineté alimentaire
est défendue comme une composante de l'autonomie nationale et l'Etat
moderne s'efforce de produire sur place l'essentiel de la nourriture
consommée. Cependant, la dimension économique quant à elle
traité par Pierre Boulanger cité par le même auteur. Pour
J.L. NZWEVE88, l'intervention publique en économie se fonde
sur les spécificités du secteur agricole qui éprouvent les
mécanismes
87 KAMBALE NZWEVE, « Construction de
la filière caféière, initiatives et perspectives de
politique agricole au Nord-Kivu », CRIG, PUG, 2015, p86
88 Idem
28
autorégulateurs : la diversité des produits
agricoles, l'hétérogénéité et
l'instabilité récurrente du marché.
Ainsi, sur base des mécanismes mis en oeuvre par les
pays de l'OCDE, l'Etat peut justement procéder par l'aide directe aux
producteurs ou des facilités pour l'exportation. Cependant, dans les
pays en développement, il est très souvent relever des situations
telles que les Etats sont incapables d'appliquer ces mécanismes. De ce
fait, il existe parmi ces pays, ceux qui sont réduit au simple
prélèvement des taxes, la régulation du marché
étant en conséquence, laissé aux organisations
professionnelles.
Pragmatiquement, pour réguler le marché
agricole, les services publics s'appuient de plus en plus sur un partenariat
avec les entreprises privées et les organisations des producteurs, les
fournisseurs d'intrants, les transformateurs, des distributeurs et des
interprofessions. Pour reprendre ainsi les propos de Claude MENARD, l'Etat
reste arbitre mais il ne définit plus les règles de
manière unilatérale et s'appuie plutôt sur les
concertations, les négociations, les contrats, les conventions, les
compromis, et les ajustements des acteurs publics et privés
opérants dans les filières agricoles pour construire les
solutions aux problèmes d'équilibre des marché
agricoles.
Dans ce sens, il est à observer que, « la
régulation de la filière » traduit le concept même de
« politique agricole89 ». Il existe tout de même une
différence entre les deux. Le premier concept est, à plus d'une
politique agricole, une politique participative. L'Etat n'a plus de monopole de
l'élaboration et de la mise en oeuvre de la politique agricole.
I.3. Notions sur la gestion de terroirs I.3.1. Essai
définitionnel
La notion de terroir a été donnée par un
consensus de plusieurs intervenants dans le domaine de la gestion de terroir.
Elle comporte nombreuses facettes, ce qui la rend souvent imprécise. Le
sens de terroir varie en effet selon que l'on se situe dans le domaine
littéraire, sociologique, agronomique etc...
Pour l'agronome, le terroir est perçu surtout comme une
étendue de terre limitée, considérée du point de
vue de ses aptitudes agricoles. Le sociologue y ferait surtout
référence
89 KAMBALE NZWEVE, Op.cit., 90
29
aux relations affectives, à la culture et au mode de
vie qui caractérisent un groupe humain vivant dans une entité
géographique rurale90.
Après avoir défini et conçu le
développement à l'échelle de tout le territoire ou de la
région sans souvent tenir compte des spécificités et
aspirations du niveau local, l'on a fini par opter pour un développement
dit « à la base ». Cette base se réfère au
terroir qui peut être défini comme l'espace rural
géré par une communauté qui affirme y exercer des droits
d'exploitation et d'occupation dans un cadre socio-économique et
culturel défini. Malgré la diversité des
définitions de ce concept et des débats parfois
sémantiques qu'il génère, on admet néanmoins le
terroir comme étant l'unité de base de gestion des ressources
naturelles91.
Le terroir n'est donc pas un concept de géographie
physique. Il est avant tout économique, sociologique, écologique
et juridique. Ce concept de terroir ne saurait donc se résumer à
une simple addition des ressources naturelles disponibles tel que l'eau, le
sol, la végétation92, ...
I.3.2. Structure du terroir93
La structure d'un terroir dépend de plusieurs facteurs
mais son fonctionnement et sa dynamique dépend essentiellement de trois
groupes de facteurs :
? Les types de besoins à satisfaire. En fait les
regroupées dans un même terroir ont de besoins communs à
satisfaire comme des besoins alimentaires, monétaires, culturels,
sécurité... qui varient d'une communauté à une
autre ;
? La culture, indiquant des différences dans le mode de
vie, les valeurs et mentalités, les liens affectifs et de
solidarité ;
? Le temps, car d'une année à l'autre, d'une
période à l'autre, les éléments du terroir se
modifient, les générations se succèdent les unes aux
autres, les besoins et mentalités évoluent.
Le schéma ci-dessous permet de se rendre compte qu'un
terroir se différencie d'un autre élément essentiellement
par les ressources disponibles, les systèmes de production mis en
pratique, la structure sociale etc....
La structure du terroir se presente ci-dessous :
90Goumandakoye, M. et Bado Jean Babou.,
L'aménagement des terroirs : Concept et
opérationnalisation, éd. CILSS, Ouagadougou, 1991,
p12
91 Idem, p 10
92 Eger, H. etBado, J., «village
land management, soil and water conservation in the central plateau of
Burkina», Faso, éd. CILSS, Ouagadougou, 1990, p45
93Goumandakoye, M. et Bado Jean Babou., Op.cit., p
13
30
Figure 3 : Répresentation de la structure de terroir
Source : Goumandakoye, M. et Bado Jean Babou.,
L'aménagement des terroirs : Concept et
opérationnalisation, éd. CILSS, Ouagadougou, 1991,
p14
Par souci de simplification, le schéma ci-dessous donne
une définition schématique du terroir.
Figure 4 : définition schématique du
terroir
Source : Goumandakoye, M. et Bado Jean Babou.,
L'aménagement des terroirs : Concept et
opérationnalisation, éd. CILSS, Ouagadougou, 1991,
p15
Le terroir est un tout réagi par un certain nombre de
paramètres. Ces derniers sont tel que le paramètres
économiques, sociologiques, administratifs et politiques,
géographiques et technologiques.
95PNUD/UNSO, « Gestion de terroir
: le concept et son développement », 1995[En ligne]
disponible sur www.pnud/
unso.org consulté le 2 avril 2021
à 21h20
31
I.3.3. Limites du terroir94
En théorie, un terroir peut être
délimité et son emprise géographique défini. Dans
les zones d'agricultures sédentaires, les limites du terroir peuvent
être établies. Toutefois dans les zones pastorales, la
délimitation exacte serait fastidieuse, sujette à
équivoque et sans portée pratique.
Cependant, la délimitation dans les zones agricoles a
son importance parce qu'elle inculque aux communautés rurales la notion
d'espace fini et elle facilite la définition du cadre spatial dans
lequel s'exerceront les activités à mener.
Il faut toutefois indiquer que faire de la délimitation
d'un terroir un préalable à tout aménagement peut conduire
à des obstacles insurmontables tels que l'exacerbation des conflits de
terre entre des communautés voisines, risque d'enfreindre des tabous
(cas ou la coutume interdit la désignation des limites du terroir). Il
faut s'assurer de la faisabilité de la délimitation auprès
des populations du terroir concerné, mais aussi de celles
environnantes.
I.3.4. Gestion du terroir et aménagement du
terroir
a. Gestion de terroirs
a) Contexte historique
Le concept« Gestion de terroirs » est apparu ces
dernières années en Afrique de l'Ouest sahélienne en
réponse au problème de la dégradation de l'environnement
mis en évidence par différents phénomènes tels que:
la dégradation des sols suite à l'érosion éolienne
et hydrique, le déclin de la fertilité des sols, la
réduction de la densité du couvert végétal, une
vulnérabilité accrue à la sécheresse, ainsi qu'une
réduction générale de la diversité des
espèces végétales et animales. Ces problèmes
d'environnement peuvent considérablement varier d'un endroit à
l'autre; ils résultent, en effet d'un grand nombre de facteurs locaux,
nationaux et régionaux95.
La zone Sahélienne a, dans son ensemble, connu une
baisse importante du niveau de précipitations annuelles au cours des 30
dernières années. Sur cette toile de fond, un ensemble de
facteurs économiques, démographiques et institutionnels se sont
greffés, exerçant une forte pression sur les sols, les ressources
en eau, les pâturages et les forêts de la
94Goumandakoye, M. et Bado Jean Babou.,
Op.cit., p16
32
région. Il n'a pas toujours été facile
d'apprécier l'importance relative de ces différents facteurs,
comme le prouve le fastidieux et stérile débat sur la
"désertification" et son origine anthropique ou climatique, ni
même de préciser l'importance réelle de la
dégradation des ressources dans un endroit donné; ceci est, en
partie dû à l'insuffisance d'observations à long terme
à partir desquelles on pourrait déduire des tendances claires
concernant, par exemple, l'épaisseur ou la qualité des
sols96.
On a de plus en plus de preuves du caractère dynamique
et flexible des systèmes sahéliens, dont les niveaux de
couverture végétale et de productivité ainsi que leur
composition en espèces, sont fortement affectés par l'importance
et la répartition de la pluviométrie. Par ailleurs, il est clair
que les régions les plus touchées se trouvent dans des zones
agricoles où les densités de population élevées et
les défrichements subséquents sont les causes principales de
dégradation des ressources naturelles97.
La "progression du désert " comprise comme étant
le déplacement inexorable de dunes de sable vers le sud n'est pas un
problème significatif pour la région Soudano-Sahélienne
dans son ensemble. Là où des problèmes localisés de
déplacement de dunes existent, ils ne sont pris en compte que dans la
mesure où ces mouvements menacent des biens d'importance majeure-tels
des routes, des champs ou des villes. On dispose maintenant de nombreux
éléments permettant d'inverser l'image classique du pasteur
nomade responsable de la dégradation catastrophique de l'environnement
au Sahel. Ainsi, on reconnaît de plus en plus que ces systèmes
pastoraux sont adaptés et méritent une attention et une aide
accrue leur permettant d'assurer une production animale pérenne sur les
pâturages faiblement arrosés du Sahel98.
96 CLISS., Club du Sahel, Le Sahel face au futur,
OCDE, Paris, P 35
97Doka, M. et Gouman, D., étude
sociologique : la dégradation des ressources
forestières, IRSH/MHE, Niamey, 1986 , p 28
98 CLSS, PA-CLSS, Le Sahel en lutte
contre la désertification, leçons
d'expérience, GTZ, Eschborn,1989, p324
33
b) Principe d'approche de gestion de
terroir99
a. Sécurité foncière
Les populations ont besoin de droits pérennes et
effectivement respectés sur les terres et autres ressources pour
être incitées à les gérer correctement et à
investir dans leur amélioration.
b. Participation des populations
La participation des populations locales à l'analyse
de leurs problèmes, à l'identification de leurs besoins
prioritaires, au choix des activités et à leur
réalisation, est un élément central de la Gestion de
Terroirs.
c. Approche "globale"
Une approche "globale" est requise qui reflète la
complexité du milieu rural et qui essaye déprendre en compte
l'ensemble des questions sociales, économiques, écologiques,
politiques, institutionnelles et légales, afin d'assurer aux populations
un plus grand contrôle de leur futur et une confiance accrue en ce qui
concerne leur vie et leur moyens de subsistance. Une meilleure écoute
des populations locales devrait permettre l'ancrage des activités de
Gestion du Terroirs aux besoins prioritaires des villageois et partant,
favoriser cette approche globale.
b. Aménagement du
terroir100
L'aménagement au sens agro forestier se
réfère à la mise en valeur rationnelle des ressources
naturelles pour la satisfaction pérenne en quantité et en
qualité des besoins des populations.
Quant à cela, l'aménagement du terroir se
définit comme un processus d'élaboration et de mise en oeuvre
concertée d'un ensemble d'actions et des mesures permettant de valoriser
toute les ressources du terroir en vue d'un développement durable.
L'aménagement d'un terroir ne saurait réussir
s'il est coupé de l'économie nationale et régionale. A
titre d'exemple, à quoi servirait-il d'arriver à une forte
production agricole si les
99PNUD/UNSO, Gestion de terroir : le
concept et son développement, 1995 [en ligne] disponible
sur www.pnud/
unso.org consulté le 2 Avril 2021
à 21h20
100Goumandakoye, M. et Bado Jean Babou.,
Op.cit., p17
34
moyens d'écoulement vers d'autres zones restent
inexistants. Comme définit ci-dessus, l'aménagement des terroirs
peut être ainsi schématisé dans ses composantes :
Figure 5 : Composantes de l'aménagement des
terroirs
Source : Goumandakoye, M. et Bado Jean Babou.,
L'aménagement des terroirs : Concept et
opérationnalisation, éd. CILSS,
Ouagadougou, 1991, p17
c. Gestion et aménagement de terroir, quelle
relation ?
Les deux termes Gestion et
Aménagement101de Terroirs sont le plus souvent
employés pour décrire un ensemble de projets conduits dans une
région donnée. Par convention, la gestion de terroirs (GT) fait
référence à la gestion proprement dite (administration)
des ressources naturelles dans un espace donné (le terroir).
L'aménagement de terroirs (AT) fait référence à
l'amélioration (aménagement) des ressources dans une zone
donnée. En fait, Aménagement de Terroirs et Gestion de Terroirs
ont été employés
101Boiffin,J.,Territoire
:agronomie, géographie, écologie, où en est-on? Le point
de vue d'un chercheur agronome, in «
NaturesSciencesSociétés n°12», Paris, 2004, P.
307
35
indifféremment dans les deux sens : gestion et
amélioration. Le terme de "gestion" est utilisé pour
décrire une série d'interventions comprenant l'utilisation des
ressources disponibles, l'affectation de terres à certains usages, la
limitation de leur accès à certaines périodes, et le
contrôle du niveau de leur utilisation. L'"aménagement"
correspond, quant à lui, à un ensemble d'investissements visant
à augmenter les niveaux de productivité, réduire le risque
agronomique, conserver les sols et les ressources en eau et améliorer
les conditions de culture.
La gestion de terroirs est donc focalisée sur la
gestion des ressources naturelles à l'échelle du milieu rural ou
du campement et s'exerce à trois niveaux
interdépendants102:
? "le niveau technique, lié à l'environnement
physique, par exemple les méthodes optimales de recyclage des
éléments fertilisants, de gestion des forêts naturelles, de
contrôle de l'érosion du sol;
? "le niveau socio-économique, relatif aux structures
sociales dans lesquelles les populations vivent et organisent leur existence;
il concerne la famille et la communauté, la répartition du
pouvoir entre les individus et les groupes, la gestion des
bénéfices économiques et la répartition des profits
générés par les investissements collectifs;
? "le niveau institutionnel où la législation et
son application déterminent l'accès aux ressources naturelles des
différents groupes sociaux, et les moyens permettant le respect de ces
droits dans la pratique.
Apres cette brève présentation de la notion sur
la gestion de terroir, chutons sur la notion de cacaoyer.
I.4. Le Cacaoyer
Le cacao étant une plante industrielle de culture
congolaise fait l'objet de traitement dans ce travail en vue de voir
l'évolution de sa production et surtout de prime, identifier sa mode de
maintenance.
102Traoré Touta Alain,
Application de l'approche gestion des terroirs pour la mise en
place d'une zone sylvo-pastorale : Atouts et Limites,
Mémoire inédit, département de géographie,
Université de Ouagadougou, 2001, P.4
36
I.4.1. Historique103
Le cacaoyer était cultivé en Amérique par
les mayas biens longtemps avant l'avenue des Européens. C'est en 1630
que le mexicain HERNANDEZ donne la première description botanique de
l'arbre « cacahoquahuitl », ses fruits « cacahocentl » et
ses graines « cacahoatl ».
Le mot cacao, directement dérivé de la langue
maya et qui est universellement employé aujourd'hui, a fait pour la
première fois son apparition dans la littérature botanique en
1605 sous la plume de Charles de l'ECLUSE.
en 1700, TOURNEFFORT le retint le mot « cacao »
comme nom de genre. Cependant qu'en 1737, LINNEE préféra lui
substituer par celui de « Théobroma cacao » un nom plus noble
signifiant nourriture des Dieux pour rappel de l'origine divine que les
aztèques attribuaient aux Dieux.
C'est dans l'espèce théobroma cacao signifiant
nourriture décrite par LINNEE que se classe aujourd'hui tous les cacaos
cultivés.
I.4.2.Botanique.
Le cacaoyer est un arbre de petite taille, pouvant atteindre 5
à 7 mètre de hauteur moyenne. Parfois il dépasse cette
taille lorsqu'il pousse à l'état sauvage dans la forêt.
Il sied de spécifier que sa taille, son importance
ainsi que le développement de sa floraison dépendent beaucoup de
son environnement.104
a) la graine
La graine du cacaoyer est spécifiquement appelé
fève de cacao ; cependant, cette appellation est réservée
à la graine ayant subi les opérations de fermentation et de
séchage105.
La graine du cacaoyer est décrite par certains principaux
caractères ; entre autre :
la longueur : elle peut varier de 20 à 30
millimètres en moyenne et 25 millimètres pour les amelonado
africains ;
103BRAUDEAU, J., le
cacaoyer, Ed. G-P. Maisonneuve et Larose, paris, 1969, p1
104BRAUDEAU, J., Op.cit., p23
105 Idem, p24
37
la largeur : elle peut varier de 10 à 17
millimètres de moyenne ainsi que 12,5 pour les amelonado africains ;
l'épaisseur : elle varie de 7 à 12
millimètres en moyenne et de 8 à 8,5 pour les amelonado
africains.
b) le système racinaire
Après germination de la graine, la racine subit une
croissance très rapide et s'enfonce verticalement dans le sol. Tandis
que sur la base de l'hypocotile naissent des racines latérales
disposées en six séries verticales et qui se développe
horizontalement tant que le pivot s'allonge.
En moyenne, le pivot peut atteindre 30 à 40
Centimètres durant 4 à 5 mois et 70 à 80
centimètres après 5 à 6 ans. 106
L'absence du pivot chez les jeunes boutures plogiotropes
explique leur faible développement végétatif ainsi que
leur sensibilité à la sécheresse dès leurs
premières années de plantation.107
c) la partie aérienne108
§1 le tronc
Après l'apparition des premières feuilles du
jeune sémenceau, le bourgeon terminal poursuit son développement
et la tige croît verticalement. Les feuilles longuement
pétiolées et à l'aisselle des quels les bourgeons
axillaires sont visibles.
§2 la couronne et ramification
secondaire
Le nombre des branches de la couronne est normalement cinq.
Cependant, cela peut varier de 2 à 5 plus rarement. En plantation, les
arbres adultes présentent souvent des anomalies liées aux
origines suivantes :
? Traumatisme : entraine la disparition de
certaines branches principales ;
? Egourmandage mal conduit : entraine la
malformation de plusieurs troncs dont les couronnes se gênent
mutuellement ;
106BRAUDEAU, J., Op.cit.
p29
107 Idem p30
108 Ibidem p31-33
38
? Dégâts d'insecte. §3
la feuille
Les feuilles qui apparaissent lors de chaque poussée
sont très souvent pigmentées ainsi que leur couleur varient selon
les cultivars ou les clones, du vert pâle plus au moins rosé ou
violet foncé.
Ses pétioles varient de 7 à 9 centimètres
tant que les limbes peuvent atteindre 50 centimètres.
I.4.3. Classification
Les cacaoyers cultivés présentent une
très grande variabilité si l'on se referait aux caractères
de couleur, de dimension et de forme des différentes parties.
cependant, PITTIER109 reconnait deux formes de
cacaoyer ; à l'occurrence :
? les criollos : sont les cacaoyers dont les fruits sont
allongés, côtelés et dont les cotylédons sont blanc
;
? les forasteros : sont les cacaoyers dont les fruits sont
arrondit, presque lissés et dont les cotylédons sont violets ;
Ainsi actuellement, on y ajoute une troisième forme
ici-bas.
? les trinitarios : sont polymorphes où l'on peut observer
les caractères intermédiaires
entre les criollos d'une part et les forasteros d'une autre part.
néanmoins, une disjonction s'observe dans ses descendances.
I.4.4. Description
Ayant bien lu et notifier présentement dans les
sections précédentes, le cacaoyer est un arbre de petite taille
variant entre 5 à 6 mètres de hauteur moyenne qui atteint son
plein développement vers l'âge de 10 ans ainsi que sa floraison
dépend directement de sa situation environnementale. Cette plante se
maintien de 25 à 30 ans. L'écologie du cacaoyer est celle des
forets au climat chaud et humide, sèche prolongée, sans saison:
sèche prolongée.
- La température moyenne annuelle optimale est de 25
degrés minimum absolu de 10 degrés.
109PITTIE, cité par BRAUDEAU,
J., Op.cit., p10
110FLOOD, J. et Ali,.« A la
découverte du cacao, Ed. CABI Biosciences », Kiev,
2003, p.11-50 disponible sur
https://www.share4dev.info/kb/output
view.asp?outputID
39
- La pluviométrie optimale est de 1500 à 2500mm.
La période sèche ne doit pas excéder trois mois. Le taux
d'humidité relative de l'aire doit être élève
(optimum85%) ;
- Le jeune cacaoyer a besoin d'être protège
d'éclairement trop intense pendant le trois premières
années. Cependant, la région ou l'éclairement incident est
inférieur à 1800heures par an le plein potentiel productif du
cacaoyer est d'obtenir en plein soleil, sous condition d'apports rigoureux et
réguliers d'intrant à fin d'entretenir la fertilité de
sols et de protéger les arbres d'une pression parasitaire a très
intense au soleil, si le recours aux intrants n'est pas assure, il est
généralement préférable de permanant interceptant
entre 20 et 40% du rayonnement ;
- Les propriétés physique du sol doit assurer
une bonne rétention de l'eau mais les racines ne doivent pas être
asphyxiées. Le sol doit être légèrement acide et sa
teneur en matière organique élevées dans l'horizon
supérieur ;
- Le cacaoyer peut passer jusqu'à 1000m d'altitude sous
l'équateur, à la latitude de 20degre nord ou sud, seul le niveau
de la mère lui convient.
I.4.5. Parasites et ennemis du
cacaoyer110
a) Les insectes parasites
Il est évident qu'existe certaines familles d'insectes
piqueurs ou ravageurs des cacaoyers. Dans la culture du cacao, surtout la
famille des mirides domine de loin l'ensemble du groupe d'insecte nuisible au
cacaoyer.
Les mirides ont une morphologie assez diverse ; d'entre autre
les hélopeltis qui sont moustique du cacaoyer, sahalbergella,
distantiella et monalonion qui est pain du cacao.
Principalement, les piqûres sur les cabosses et jeunes
rameaux se traduisent par des nécroses pouvant entrainer la mort de ces
derniers.
Les punaises pentatomidés (Atoleceraserrato et
Bathycoelia) provoquent des lésions soit sur rameau soit sur cabosse.
b) Les principales maladies cryptogamiques
La pourriture brune des cabosses est due au microbe
appelé « phytophthora polmivora ». Cette maladie est la plus
ancienne et la plus ravageur de toutes les maladies du cacaoyer.
111KOKOU EDOH ADABE et LIONEL NGO-SAMNICK, E.,
production et transformation du cacao, éd. CTA
et ISF, Douala, 2014, p18 disponible sur
https://cgspace.cgiar.org/handle/10568/76733
40
Outre cette maladie, le continent de l'Amérique
héberge uniquement les maladies ci-après :
> La moniliose ou pourritures des cabosses dues à
crinipellisroreri ;
> La maladie du balai sorcière due à
crinippellisperniciosa ;
> Mort subite du cacaoyer due à ceratocystisfombriata
;
> La galle des coussinets floraux ;
> La trachéomicose.
c) Les maladies virales
Surtout en Afrique, la plus importante des maladies virales
est le swollen shoot. Sa transmission est faite par certains insectes
étant son vecteur. Ainsi, peut-on citer :
· Le psylle du cacaoyer
· La cicadelle
· Les coléoptères foreurs des tiges
· Les coléoptères et
lépidoptères déformateurs
· La chenille mineuse de tronc et de branche
· La chenille de cabosses
· Et les fourmis blanches ou termites.
I.4.6.Lutte contre les maladies et ravageurs du
cacaoyer111
Bien que ces maladies et vecteurs des virus du cacaoyer existent,
il est évident de bien déterminer le mode de protection des
plantes.
Pour lutter contre les insectes ravageurs des cacaoyers, il est
sans doute efficace d'user certains produits chimiques. En titre illustratif
des produits suivants :
? Le lindance : produit le plus utilisé
à la dose de 300g de matière active par hectare.
? Cependant, on fait usage des insecticides des carbonates
suite à la résistance des mirides ; tel que le PROPOXUR
qui a une efficacité par dosage de 300g par hectare.
En plus pour lutter contre les maladies cryptogamiques, il est
essentiel de limiter le plus possible toutes les sources de contamination. Plus
précisément éliminer de la plantation les
41
débris de cabosses provenant de la récolte,
éliminer tous les arbres malades avant la saison pluvieuse, cueillir et
éliminer régulièrement (tous les huit jours en saison de
pluie).
En vrai terme, pour cultiver le cacaoyer dans le cadre du
système durable, il faut avoir des connaissances de base sur la
manière de lutter contre les ravageurs et maladies de ce produit de
culture pérenne.
I.4.7. La Production Du Cacaoyer
A. Production Et Consommation Du Cacao Au Monde112
1) Production Mondiale
En 2014-2015, 4,2 millions de tonnes de cacao d'une valeur
approximative d'USD 12 milliards ont été produites dans le monde.
73 % de la production mondiale provenait d'Afrique de l'Ouest, 17 %
d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud, et 10 % de l'Asie.
Tableau 2 : Données sur le secteur du cacao dans les
principaux pays producteurs du cacao
Prodi en million t
|
Côte d'Ivoire
|
Ghana
|
Cameroun
|
Nigéria
|
Indonésie
|
Équateur
|
Brésil
|
Pérou
|
Total
|
1990-1991
|
804
|
293
|
115
|
160
|
150
|
111
|
368
|
11
|
2 506
|
1995-1996
|
1 200
|
404
|
135
|
158
|
285
|
103
|
231
|
15
|
2 915
|
2000-2001
|
1 212
|
395
|
133
|
177
|
392
|
89
|
163
|
24
|
2 865
|
2005-2006
|
1 408
|
741
|
171
|
210
|
585
|
118
|
162
|
31
|
3 811
|
2010-2011
|
1.511
|
1 025
|
229
|
240
|
440
|
161
|
200
|
54
|
4 309
|
2011-2012
|
1 486
|
879
|
207
|
245
|
440
|
198
|
220
|
61
|
4 095
|
2012-2013
|
1 449
|
836
|
225
|
238
|
410
|
192
|
185
|
70
|
3 943
|
2013-2014
|
1 746
|
897
|
211
|
248
|
375
|
234
|
228
|
80
|
4 372
|
2014-2015
|
1 796
|
740
|
232
|
195
|
325
|
250
|
230
|
85
|
4 230
|
2015-2016
|
1 650
|
800
|
220
|
190
|
320
|
220
|
180
|
85
|
4 154
|
Exportations de fèves en 1 000 t 2
|
2014-2015
|
1 234
|
586
|
205
|
113
|
44
|
235
|
0,7
|
54
|
2 807
|
Aires de récolte en 1.000 ha
|
2015
|
2 7304
|
1 8904
|
8504
|
1 2704
|
1 2704
|
4505
|
NS
|
9014
|
NS
|
Rendement moyen en t/ha
|
2015
|
0,667
|
0,397
|
0,277
|
0,157
|
0,237
|
0,575
|
NS
|
0,6514
|
NS
|
Nombre de cultivateurs
|
112HÜTZ-ADAMS,F., A., et Ali.,
Renforcer la compétitivité de la production de cacao
et augmenter le revenu des producteurs de cacao en Afrique de l'Ouest et en
Afrique centrale, Ed. SÜDWIND, Berlin, 2016, p8-24
disponible sur
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cacao#Production
113Programme détaillé pour le
développement de l'agriculture africaine de NEPAD RDC disponible sur
https://www.google.com/search?client=firefox-bd&ei
42
2015 en
|
800-1
|
8009
|
400-60010
|
30011
|
800-1 70012
|
10013
|
NS
|
4514
|
5
|
1000
|
3008
|
|
|
|
|
|
|
|
00015
|
Source : HÜTZ-ADAMS, F., A., et Ali.,Renforcer
la compétitivité de la production de cacao et augmenter
le
revenu des producteurs de cacao en Afrique de
l'Ouest et en Afrique centrale, Ed. SÜDWIND, Berlin, 2016,
p24
2) Consommation Mondiale
La forte demande en chocolat variant selon les régions
tel qu'actuellement, l'Europe et l'Amérique du Nord occasionne une forte
consommation de cacao. C'est pour cela que cette section de ce travail donne
lumière à la détection des grands pays consommateurs du
cacao suite à une forte industrie alimentaire.
Tableau 3 : Principaux Pays Consommateurs Du Cacao
PAYS
|
USA
|
GERMAN Y
|
FRANCE
|
Royaume-Uni
|
IRUSSE
|
BRESIL
|
JAPON
|
Espagne
|
ITALIE
|
CANADA
|
CHINE
|
CONS EN 100T
|
736.7
|
350.0
|
225.0
|
220.0
|
205.0
|
200.0
|
176.4
|
115.0
|
100.0
|
90.0
|
77.8
|
Source :HÜTZ-ADAMS, F., A., et Ali.,Renforcer la
compétitivité de la production de cacao et augmenter le revenu
des producteurs de cacao en Afrique de l'Ouest et en Afrique
centrale, Ed. SÜDWIND, Berlin, 2016, p8
B. Culture Et Production Du Cacao En RDC113
En République démocratique du Congo, la culture
du cacao se fait d'une façon évolutive. Suite à cette
évolution culturelle, la production de ce produit semble accroitre.
Néanmoins, l'informel et la fraude l'emporte jusqu'à s'affronter
au manque des statistiques productifs des secteurs nationaux.
En dehors de ça, certaines régions de la RDC
produisent le cacao tel que la province de l'Equateur, Ituri, Kongo central,
Mai-ndombe, Mongala, Sud Ubangi, Nord Kivu, Tshopo et celle de Tshuapa.
114Rapport annuel PNUD Nord Kivu
2009 sur le profil économique du nord Kivu, p46 disponible sur
https://blog.ccfd-terresolidaire.org/grandslacs/public/Kivu
43
Pour ne pas y frôler le doigt et passer ce point
inaperçu, voici en bref certaines statistiques de production du cacao en
RDC.
Tableau 4 : Production Agro-industrielle De La RDC
PLANTES
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
Café Robusta
|
69,90
|
69,82
|
67,72
|
62,07
|
54,00
|
46,98
|
40,76
|
36,95
|
32,06
|
48,09
|
Exportation
|
43,51
|
54,74
|
46,80
|
44,49
|
18,90
|
30,41
|
22,31
|
11,33
|
2,64
|
5,26
|
Café Arabica
|
20,21
|
1,86
|
16,99
|
11,91
|
10,36
|
9,01
|
7,81
|
6,82
|
2,07
|
4,62
|
Exportation
|
6,93
|
7,82
|
13,87
|
8,46
|
4,14
|
8,58
|
2,12
|
1,84
|
0,56
|
1,94
|
Cacao
|
7,45
|
7,55
|
7,55
|
7,58
|
7,24
|
6,91
|
6,57
|
6,56
|
6,24
|
6,81
|
Exportation
|
3,42
|
6,22
|
0,12
|
3,47
|
3,30
|
3,13
|
2,98
|
0,83
|
2,40
|
2,62
|
Thé
|
3,35
|
3,41
|
3,42
|
3,43
|
2,95
|
2,44
|
2,18
|
1,95
|
1,77
|
1,39
|
Exportation
|
2,35
|
1,78
|
0,52
|
1,56
|
1,34
|
1,15
|
0,99
|
-
|
-
|
-
|
Tabac
|
3,21
|
3,32
|
3,34
|
3,36
|
3,76
|
4,21
|
4,72
|
4,21
|
3,76
|
3,62
|
Source : Programme détaillé pour le
développement de l'agriculture africaine de NEPAD.
A. Production Du Cacao En Province Du Nord
Kivu114
Cette culture cacaoyère est exploitée depuis des
décennies dans les provinces de l'équateur et orientale.
Néanmoins, La culture du cacao est une des jeunes filières,
introduite au début des années 2002 au Nord Kivu. Cette
filière crée des engouements auprès de la majorité
des planteurs désireux de diversifier leurs cultures.
Une augmentation sensible du nombre de planteurs et celle des
nouvelles superficies défrichées et emblavées a
été découvertes et surtout ces plantations sont de type
familial de 2 à 10 hectares et sont développées du seul
effort des paysans.
De cette récente adoption au Nord - Kivu, le cacao est
actuellement exploité dans seuls territoires de Beni et à Lubero.
Des tests par des particuliers auraient été effectués
à Walikale, une zone à fort potentiel agricole.
44
Tableau 5 : Production du Cacao Au Nord Kivu
Cacaoyer
|
Indicateurs/années
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Moyenne
|
|
Nbre planteurs
|
0
|
135
|
135
|
135
|
346
|
150,2
|
|
superficie en ha
|
0
|
36
|
20
|
36
|
90
|
36,4
|
|
Production/tonnes
|
0
|
218,3
|
200,7
|
218,5
|
2966
|
720,7
|
|
Production commercialisée
|
0
|
218,3
|
200,7
|
218,5
|
2966
|
720,7
|
|
rendements kg/ha
|
0
|
6
|
10
|
6
|
32,9
|
9,78
|
Source : rapport annuel PNUD Nord-Kivu 2009 sur le profil
économique du nord Kivu.
Au Nord-Kivu les rendements moyens sont en progression suivant
le rythme botanique de maturation. La filière Cacao a donc besoin de
nouveaux investissements et dispose d'un grand potentiel au Nord- Kivu.
Cependant, ce tableau fait lumière que cette
filière Cacaoyère du nord Kivu est donc dans sa phase ascendante.
Cet élan va certainement de poursuivre s'il ya un appui en intrants et
en capitaux de la part de divers partenaires potentiels tant publics que
privés.
I.5. Conclusion du chapitre
Le présent chapitreprésente lesconcepts de base
de l'étude. Il s'agit notamment du concept de « chaine de valeur
» ainsi que celui de « filière ». Il a été
remarqué que les deux concepts traduisent quasiment une même
logique à quelques différences prêt. Tous deux suppose une
suite d'opération dont la finalité est d'aboutir à un
produit fini. Cependant, la différence est à noter sur les
dimensions d'analyse.
La chaine de valeur fait partie intégrante de la
filière et est composée des acteurs qui, à un moment
donné, ont été propriétaires du produit. La
filière intègre quant à elle, outre les acteurs de la
chaine de valeur, les accompagnateurs du processus. Notons tout de même
que, les transformateurs peuvent ne pas faire partie de la chaine de valeur et
intégrer la classe des offreurs des services.
A côté des concepts, il a été
appréhendé les principales théories sur le
développement de la filière agricole. Il en a été
développé dans ce chapitre certains principaux courant ;
notamment celui considérant la demande comme moteur de la
filière, celui considérant à sont la production comme
moteur de la filière et en fin la théorie de régulation de
la filière qui n'est rien d'autre que la politique agricole dont l'Etat
n'a pas de monopole de prise de
45
décision mais accompagné par les institutions
professionnelles dans les pays en développement.
Dans la poursuite de la théorisation, avons
parlé de la notion sur la gestion de terroirs qui est défini
comme l'espace rural géré par une communauté qui affirme y
exercer des droits d'exploitation et d'occupation dans un cadre
socio-économique et culturel défini. Malgré la
diversité des définitions de ce concept et des débats
parfois sémantiques qu'il génère, on admet
néanmoins le terroir comme étant l'unité de base de
gestion des ressources naturelles. D'où, la gestion de terroirs fait
référence à la gestion proprement dite (administration)
des ressources naturelles dans un espace donné (le terroir) tout que
l'aménagement de terroirs fait référence à
l'amélioration (aménagement) des ressources dans une zone
donnée.Apres, l'histoire, la botanique, la description, maintenance du
cacaoyer et la consommation et la production du cacao sur la plan mondial,
régional et local ont fait objet de la suite.
46
CHAPITRE II. STRUCTURATION ET DEVELOPPEMENT DE
LA FILIERE « CACAO » EN ZONE DE BENI
La filière « Cacao » en zone de Beni, n'a pas
encore fait objet de multiples essaies de structurations. Sur ce, nous nous
sommes donnés l'audace de pouvoir décrire cette filière
dans ce chapitre. En effet, ce dernier (Chapitre) présente son
évolution dès l'introduction de cette culture en
République Démocratique du Congo jusqu'à nos jours. Pour
effectivité, cette présentation se fait sous quatre sections.
nous amorçons par la présentation de la zone de Beni (1), en
passant par les différentes structurations de la chaine de valeur «
Cacao » ayant lieu depuis l'intégration de cette culture au Nord
Kivu ( en voyant les expériences respectives de la Société
Edmond Schlüter Compagny ESCO-KIVU, de la Société de
Commerce et d'Agriculture du Kivu SCAK, Compagnie des Produits Agricoles des
Kivus COPAK et Virunga OriginsChocolate) (2) afin de présenter
l'organisation actuelle de la filière « cacao »(3) pour finir
par l'identification et analyse des acteurs de la filière « cacao
» et contraintes de son développement (4).
2.1. Présentation de la zone de Beni
Du point de vue géographique, ce travail s'effectue au
Nord Est de la province du Nord-Kivu, dans la zone de Beni. Cette
dernière est constituée par la ville et territoire de Beni.
Le territoire de Beni est situé dans la province du
Nord Kivu, à l'Est de la République Démocratique du Congo.
Il se situe entre 29° et 30° longitude Est. Sa superficie est de 7484
km2. Il est limité à l'Est par le mont Ruwenzori (haut
de 5119 m au pic Marguerite), au Sud-est par le Lac Edouard et le territoire de
Lubero, et au Nord par les territoires de Mambasa et le district de l'Ituri. A
son extrême Nord et à l'Ouest, on trouve la forêt
équatoriale alors que l'Est a une partie importante couverte par le Parc
National des Virunga115.Etant situé entièrement dans
la zone équatoriale sous un climat tropical humide, ce milieu
connaît une succession alternative des saisons pluvieuses et
sèches. En effet, comme le dit Michel EECKHOUDT cité par
Christian KathakaKiswere116, les régions centrales
situées en bordure immédiates de l'Equateur connaissent une
chaleur étouffante, des pluies abondantes et répandues sur toute
l'année. La température moyenne oscille entre 25 et 27°.
115Source : rapport administratif du
territoire de Beni. Informations recueillies en mai2021.
116 KATHAKA KISWERE Christian, les initiatives locales et
incidences sur l'économie du territoire de Beni. Cas de l'enseignement
primaire privé agréé, mémoire de licence,
UNIC-BENI, 2005-2006, p.12.
47
Du point de vue administratif, le territoire fût
créé en 1894 sous la dénomination « Territoire de la
Semuliki » et dépendait du district de Kibali-Ituri, l'actuelle
provincede l'Ituri. Il prendra le nom de territoire de Wanande-Nord suivant
l'ordonnance du 21 mars 1932 avec Beni comme chef-lieu mais sera sous la
dépendance du district de Kibali-Ituri. Par ordonnance du 15 mars
1935117, il est rattaché à la province du Kivu
toujours avec le même chef-lieu. L'année connaît
l'introduction de la culture du café et du palmier à huile. Avec
l'avènement de la guerre, considérée comme guerre
d'agression ou par certains de « première guerre continentale
africaine 118» déclenchée sous la coalition
rwando-burundo-ougandaise le 2 aout 1998 à Goma, le chef-lieu a
été transféré de Beni à Oicha le
1er juillet 2000 puis reconnu officiellement en 2003 par le
gouvernement congolais119.
Le territoire de Beni compte quatre entités
coutumières dont le secteur Ruwenzori, le secteur Beni-Mbau, la
chefferie Watalinga et la chefferie Bashu. A cela s'ajoutent cinq cités
dont Bulongo, Lume, Oïcha, Mangina et Kyondo. La principale ville de ce
territoire est celle de Beni120. Cependant, du point de vue
démographique, le territoire de Beni est habité en
général par les nandes tant que la ville de Beni est souvent
appelée cosmopolite en raison de la présence de plusieurs autres
ethnies qui y vivent.
Sur le plan économique, la situation de Beni est
diversifiée. Après l'agriculture qui est la base de
l'économie du territoire vient le commerce, puis la petite industrie et
la pêche121. Pour rappel la pêche se développe
sur le lac Edouard qui couvre une superficie de 2.240 km2, dont
1.630 km2 se trouvent au Congo (73 %) et 600 km2 en
Ouganda (27 %). Il se trouve dans la zone ouest du Rift africain situé
à une altitude de 914 mètres122.
L'agriculture quant à elle est basée sur la
culture de produits industriels, tels que le café, le cacao, l'huile de
palme, la papaye, l'arachide, et des produits vivriers comme le manioc, les
haricots, la banane, la patate douce, la pomme de terre, le riz, le soya, le
maïs et
117Ordonnance n°44/A.I.M.O du 15 mars 1935
118WILLAME, Jean-Claude, Les « Faiseurs de
paix » au Congo. Gestion d'une crise internationale dans un Etat sous
tutelle, Collection Livres du GRIP, n°288-289, GRIP, Bruxelles, 2007,
p. 15
119Reconnaissance de Beni comme ville par le
décret n° 041/2003 du 28 mars 2003
120MUSONGORA SYASAKA Emmanuel, « associations
confessionnelles et dynamique de développement : analyse des pratiques
marchandes et financières des associations confessionnelles à
l'Est de la RDC », Anthropologie et développement, thèse de
doctorat, Université Catholique de Louvain, 2014, p82
121Idem
122RENE, François, et DANIEL, Patrick,
Archives de documents de la FAO. Les ressources halieutiques du lac
Edouard/Idi Amin, Recueil de documents présentés à la
Consultation technique des lacs Edouard et Mobutu partagés entre le
Zaïre et l'Ouganda, 17-21 septembre 1990, Kampala/Ouganda. Disponible sur
:
http://www.fao.org/docrep/005/AC758F/AC758F04.htm
visité le 10 mai 2021
48
divers fruits. De toutes ces cultures, celle du café
était la base économique du territoire de Beni, il y a deux
décennies. Malheureusement, les plantations ont été
décimées par la trachéomicose. Ce qui a incité la
culture du cacao malgré quelques centres de recherche et Organisations
Non Gouvernementales (ONG) qui cherchaient à contourner ce
problème en vulgarisant d'autres variétés de
caféiers résistant à la maladie. Il s'agit du Centre de
Formation et d'Animation pour un Développement Solidaire (CEFADES) de
l'Université Catholique de Graben/Butembo et du Syndicat des
Défenses des Intérêts Paysans (SYDIP)123.
S'agissant du commerce, celui-ci est parti de bases fragiles,
car il est fondé sur l'exportation des produits agricoles et forestiers
et l'importation des produits élaborés à partir du Moyen
Orient. La quasi-totalité des magasins et boutiques est tenue par les
Nandes. Ils ont leurs sièges commerciaux à Butembo, une ville
proche et située à 54 km. L'importance du territoire de Beni, sur
le plan socio-économique, est liée d'une part à
l'exportation des cultures industrielles et du bois de la forêt
équatoriale, mais également aux usines de café, de
papaïne et d'autre part de services publics. Ce commerce constitue la
raison d'implantation de plusieurs services comme l'Office de Douanes et
Accises, l'Office congolais de Contrôle, l'Office National du
café, ... A ce titre Omer KambaleMirembe cité par MUSONGRA
SYASAKA Emmanuel124, décrit ce qui suit :
« En plus Beni a l'avantage de se trouver sur la
route menant à la frontière de Kasindi, principale porte
d'entrée pour cette partie du Congo. Mais si les opérations de
dédouanement se font à Beni et Kasindi la plupart des cargaisons,
particulièrement les importations sont destinées à
Butembo. [...] Seuls 10 à 20% des importations sont destinées
à Beni, et il s'agit principalement des produits pétroliers, le
reste constitue des importations en transit vers Butembo. Cependant, Beni
réalise une quote-part plus importante des exportations : plus de 60% du
tonnage. »
Sur le plan industriel, l'activité tourne
principalement autour de quelques produits. Il s'agit à titre
illustratif de125 : Enzymes-Raffiners Association (ENRA) qui a
fonctionné depuis 1969 à Mutwanga pour l'achat de la
papaïne, le café, l'exploitation du bois et la fabrication des
meubles ; le Complexe Théïcole de Butuhe (CTB) dans la fabrication
du thé depuis 1970 ; la
123 MUSONGORA S.E., Op.cit., p88
124 Idem
125Emmanuel MUSONGORA SYASAKA, « le rôle
du marché dans la synergie agriculture et industries agroalimentaires du
territoire de Beni et Lubero », Le marché. Parcours et
initiatives, Centre de Recherches Interdisciplinaires du Graben,
U.C.G-Butembo, N°5, octobre 2006, pp 257-278.
49
savonnerie Industrielle de Butuhe (SAIBU) dans la fabrication
du savon de ménage depuis 2000 ; la Plantation du Nord-Kivu (PLANOKI)
dans le traitement du café. D'où, s'ajoute actuellement
l'ESCO-KIVU, SCAK, COPAK et la Chocolaterie Virunga Origins de Mutwanga pour
améliorer la chaine de valeur Cacao.
Du point de vue culturel, il faut remarquer que le territoire
de Beni occupé en majorité par les nandes répond aux
caractéristiques culturelles dont parlent MuwiriKakule et Kambalume
cités par MUSONGORA SYASAKA Emmanuel126. En effet, les nandes
occupent un espace constitué de deux blocs, le grand et le petit bloc.
Le grand bloc dans le territoire de Beni est constitué des nandes qui
habitent les deux collectivités suivantes : Bashu, avec comme
chef-lieuVuhovi et Ruwenzori avec comme chef-lieuMutwanga. Le petit bloc est
constitué des nandes vivant dans le centrenord du territoire de Beni.
Ils sont entourés par d'autres peuples. Dans le petit bloc on trouve le
groupement des Nandes-Kainama avec comme chef-lieuKainama. Par rapport aux
autres tribus qui l'entourent, le petit bloc est influencé par les
cultures de celles-ci notamment, les Batalinga à l'est, les Bahema-Boga
au nord, les BaleseAvonkutu à l'ouest et les Bambumba-Kisiki au sud.
Sociologiquement, ils s'identifient aux nandes de part leur langue et autres
traits caractéristiques. En somme, la culture des nandes est toujours
liée à l'historique de l'implantation cette ethnie
découlant de son itinéraire lors de l'immigration.
D'après les statistiques, en 2012 la ville de Beni
enregistrait 1322 petites et moyennes entreprises (PME), 14
Sociétés anonymes à responsabilité limitée
et 15 corporations professionnelles membre de la Fédération des
Entreprises du Congo (FEC). L'importance du territoire de Beni est liée
à la production des agros industries et aux entreprises
spécialisées dans l'exploitation du bois de la forêt
équatoriale127. L'activité commerciale des agros
industries génère ainsi beaucoup de revenu pour l'achat des
produits agricoles en provenance des paysans planteurs des localités
riveraines. Cependant, la production paysanne du cacao fait objet actuellement
d'importantes transactions.
Signalons de suite, qu'une fois produit, le cacao a justement
besoin d'une transformation quel que soit traditionnelle ou industrielle, avant
toute consommation .de ce fait, le territoire de Beni a vu naitre une
flambée, au fil des années, des firmes de transformations tant
privées que publiques. Il s'agit notamment de la Société
Edmond
126 MUSONGORA S.E., Op.cit., p90 127Idem , p92
50
Schlüter Compagny (ESCO-KIVU), la Société
de Commerce et d'Agriculture du Kivu (SCAK), la Compagnie des Produits
Agricoles des Kivus (COPAK) et Virunga Originschocolate.
2.2. Structuration de la chaine de valeur « Cacao
»
Dans cette section, il sied principalement de présenter
l'évolution de la chaine de valeur « cacao » depuis
l'introduction de la culture cacaoyère en RDC jusqu'à la
chocolaterie Virunga Origins.
2.2.1. Histoire de la filière « cacao
» en RDC et expérience des firmes intervenants de la
filière
Le cacao est une plus ancienne culture introduite En
République démocratique du Congo de puis la période
coloniale (1934)128. Cette culture fut Depuis sa fondation,
l'Institut National pour l'Étude agronomique du Congo belge (INEAC),
s'est constamment intéressé à la culture du cacaoyer au
Congo belge. Deux de ses plantations expérimentales : Barumbu et Gazi,
sont partiellement consacrées à l'étude de cette culture;
des observations continues ont été effectuées à ce
sujet tant à Yangambi qu'à Eala et au Mayumbe depuis 1934, la
Division des Caféiers du Centre des Recherches agronomiques de Yangambi
est également chargée de procéder à des
expériences diverses sur le cacaoyer129.
130.
En collaboration étroite avec la Division de
Génétique, ce Service a également entamé la
sélection du cacaoyer et disposait déjà
d'arbres-mères Forasterio et d'arbres-mères hybrides
CriolloForasterio qui justifient certains espoirs. Il reste néanmoins
que la technique culturale à préconiser à la Colonie
demeurait imprécise encore, en bien des points ; les résultats
des essaisentrepris tant dans la cuvette centrale du Congo qu'au Mayumbe, ne
seront établis sur des bases définitives que dans un avenir assez
éloigné
La culture du cacaoyer au Congo, dont l'importance est
d'ailleurs réduite encore, n'est pas encore arrivée à un
stade tel, qu'elle soit établie sur des bases définitives. La
culture du cacao se fait d'une façon évolutive. Suite à
cette évolution culturelle, la production de ce produit semble
accroitre. Néanmoins, l'informel et la fraude l'emporte jusqu'à
s'affronter au manque des statistiques productifs des secteurs nationaux. En
dehors de ça, certaines régions
128Ringoet, A., note sur la culture du cacaoyer et son
avenir au congo belge, in « serie technique » n° 28, INEAC,
1944, p1
129 Idem
130 Ibidem, p2
51
de la RDC produisent le cacao tel que la province de
l'Equateur, Ituri, Kongo central, Mai-ndombe, Mongala, Sud Ubangi, Nord Kivu,
Tshopo et celle de Tshuapa131.
Cette culture cacaoyère fut introduite depuis des
décennies dans les provinces de l'équateur et orientale.
Néanmoins, La culture du cacao est une des jeunes filières,
introduite au début des années 2002 au Nord Kivu après des
essais faits dans la province du nord Kivu par l'Institut National des
Recherches Agronomiques dont le résultat a été
favorable132. Cette filière crée des engouements
auprès de la majorité des planteurs désireux de
diversifier leurs cultures. Notons qu'une augmentation sensible du nombre de
planteurs et celle des nouvelles superficies défrichées et
emblavées ont été découvertes et surtout ces
plantations sont de type familial de 2 à 10 hectares et sont
développées du seul effort des paysans. De cette récente
adoption au Nord - Kivu, le cacao est actuellement exploité dans seuls
territoires de Beni et à Lubero. Des tests par des particuliers auraient
été effectués à Walikale, une zone à fort
potentiel agricole133.
Vu la seule force que fournit les paysans, la
Société Edmond SchluterCompagny (ESCO-KIVU) à capitaux
britanniques, a pu changer de branche de production des poulets de chair vers
la commercialisation des produits agricoles pour accompagner les paysans et
améliorer leurs conditions de vie et surtout créer un
marché sur tout en jouant l'intermédiaire entre paysans et
acheteur. Cette société a vu jour aux années 2008. C'est
fut la première société à vulgariser la culture du
cacao au Nord-Kivu dans le territoire de Beni (OICHA, MAKUMO, BELLA, LUTU,
NOBILI, MUTWANGA, .... ) avec effort des agronomes de cette firmes, ils ont
percés le territoire de Lubero (VUYINGA, MUHANGI, KATANGA KITEVYA, )
dans la vulgarisation de la culture du cacao ainsi que l'ancienne province
orientale (IRUMU, MAMBASA, KOMANDA...)134.
Vu ces potentiels que ces territoires possèdent et
développés par la Société ESCO-KIVU à
travers son patron Phillip Betts, c'est en 2014 que remonte les existences des
autres firmes agricoles qui ont pu voir la nécessité du
développement du secteur agricole au Nord Kivu tel que SCAK, MAVUNO,
COPAK, ENRA, ou s'ajoute actuellement la Chocolaterie
131 Rapport économique de la province du Nord-Kivu
132 Rapport de l'Agripel territoire de Beni
133Rapport annuel PNUD Nord Kivu 2009 sur le profil
économique du nord Kivu, p46 disponible sur
https://blog.ccfd-terresolidaire.org/grandslacs/public/Kivu
134 Entretient avec Alain MUSONI, chef du personnel à la
société Edmond Schlüter Compagny à Beni
52
Virunga Origins de l'ICCN qui a offerts sa première
production en chocolat en Décembre 2020 via Virunga foundation
chapeauté par le Belge Emmanuel d'Émeraude135.
2.2.2. Expérience de la Société
ESCO-KIVU a. Origine et évolution136
La société Edmond Schlüter & compagnie
au Kivu Sarl. "ESCO-Kivu S.A.R.L.", est une entreprise à
caractère agro industriel et commercial dotée de la
personnalité juridique. Elle fut installée en République
Démocratique du Congo en date du 30 Juin 1970. Elle appartient à
Phillip Betts ainsi qu'à d'autres associés qui à lui seule
détient 49 999 999 parts sociales. L'assemblée
générale est basée à Suisse. Le 1er
décembre 1971, la société a changé la
dénomination après la publication dans le journal officiel,
deuxième partie 173, page 1046, de Schlüter Congo à
Schlüter - Zaïre. En évoluant, le 05 décembre 1977, la
société Esco-Zaïre possédait au total un million de
part sociale dont la valeur nominale de l'une des parts était
évaluée à 1 zaïre.
Avant l'arrivée dans la ville de Beni où se
trouve actuellement le siège social administratif et exploitation, cette
société en 1997 a élargi ses activités en
territoire de Lubero dans la même province au sein de la Culture
Générale du Kivu (CUGEKI) pour le traitement du café.
C'est vers 1999, qu'elle (ESCO-KIVU) se lança dans l'élevage des
poulains et la commercialisation des oeufs. C'est en février 2008 que
l'ESCO-KIVU Sarl est devenue une société qui vise principalement
la promotion de la culture des Cacao et la vanille biologique afin d'en croitre
la production et la revente à l'étranger. Dans cette optique elle
appuie techniquement les planteurs des dits produits en mettant à leurs
dispositions les agronomes qui leur encadrent. Aussi elle accorde aux planteurs
les semences gratuitement.
La manière d'exporter du cacao brut n'a pas plu aux
administratifs de la société. Sur ce, elle (ESCO-KIVU) a pour
objectif actuel de pouvoir implanter une industrie moderne en vue de mettre au
marché ou à la disposition de ses clients des produits finis. De
ce fait, elle a lancé les activités d'aménagement de sa
zone industrielle en vue de pérenniser ses activités et
répondre aux besoins des consommateurs et relever les niveaux de vie des
agriculteurs et ses travailleurs.
135 Entretient avec WAYIRE, chef du personnel de l'Agripel
Beni
136 Entretient avec Richard Magoola , Gérant de
l'ESCO-KIVU Beni
53
b. Fonctionnement de
l'ESCO-KIVU137
L'organigramme d'une société entrepreneuriale
est un enchaînement des structures par échelon en vue de
répondre au principe de l'unité de direction et de l'unité
de commandement prônées dans la théorie
générale du management. C'est par cette matière que nous
parvenons à analyser la structure fonctionnelle d'une
société en vue de répondre aux deux aspects
ci-évoqués.
La société est chapeautée par une
assemblée générale, qui elu le Gérant statutaire
qui est Phillip Betts actuellement. Cette présentation structurelle
émane du changement du secteur contrairement à l'ancienne
organisation sur la commercialisation des poules de chair et d'oeufs. Ainsi,
son actuel organigramme se présente comme suit :
137 Rapport Administratif de la Société
ESCO-KIVU
54
ORGANIGRAMME DE LA SOCIETE ESCO KIVU
|
ASSEMBLEE GENERALE
|
|
DIRECTEUR GENERAL
GERANT
|
GESTIONNAIRE DES RH
ADMINISTRAT
CHEF DE FLOTTE
Chef du personnel
Resp. Régional Certification
& Durabilité
Chargé d'Export
Responsable de Finance
Chef de base (succursale)
Chef d'usine
Admin de flotte
Superviseur de constr.
Responsable Informatique
Coordo
Chargé d'analyse
Chef de garage
AssSuperv. deconstr
Ass. Chargé d'Export
Assistant chef du personnel
Assistant responsabl Informatique
Superviseur
Ass. Admin
Chargé de Recherche
Ass. Auditeur Comptable Ass. Chef d'usine
Ass. Comptable Caissier
Infirmier
|
Encadre
|
Officier de
|
Chefs de
|
|
Réception
|
Ass. Chargé
|
Logisticien
|
Mécanicien
|
Maga
|
Men
|
titulaire
|
urs
|
Documenta tion
|
dépôt
|
|
cacao
|
d'analyse
|
|
|
sinier
|
uisier
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Laborantin
|
|
|
Electricien
|
Chauffeur
|
Technicien au garage
|
|
|
|
|
Cuisinier
|
Jardinier
|
Sentinelle
|
Ajusteur
|
|
|
|
NB : La base, autrement dit la succursale, regorge en son
sein tous les services à l'exception de l'Officier de
documentation.
55
Comme nous pouvons voir l'organigramme ci-haut, il
relève la complexité des activités et l'importance que la
société ESCO-KIVU accorde aux activités d'achats ou
négoce et de revente par exportations des produits agro industriels. Ce
changement d'activité principale de la société a
joué tellement sur l'organisation fonctionnelle. Ce qui lui justifier un
engouement d'activités en amont de la chaine de valeur.
Sans plus tergiverser, il est temps d'analyser ou structurer
la filière cacao chez ESCO-KIVU depuis sa création 2008 ;
année de l'exécution du projet de vulgarisation de la culture
cacaoyère.
c. Organisation de la filière « cacao
»
Dans la perspective de vouloir une meilleure
compréhension de l'organisation de la filière cacao dès la
première vulgarisation de cette culture par l'ESCO-KIVU, l'on
procède par une schématisation de filière.
figure 6: filière cacao (ESCO-KIVU)
Semence et Vulgarisation
Production paysanne
Triage et
conditionnement
Marché : Exportation
Tableau 6 : description de la filière « cacao
» sous l'ESCO-KIVU / 2008
Semence et vulg
Ce maillon est une spécialité des agronomes
techniciens de terrain. De ce fait, la société ESCO-KIVU s'occupe
par le truchement, de la recherche développement, de la vulgarisation
des cultures pérennes industrielles dans les milieux ruraux tel que la
localité d'OICHA, MUTWANGA, BELLA, KAINAMA, MANGINA, MAMBASA, NOBILI,
VUYINGA, KATANGA KITEVYA, KOMANDA, NDIMO, LUME, MAKISABO MAMOVE, MALEKI, ainsi
que d'autres localités. Elle (ESCO-KIVU) procède via ses
agronomes aussi par l'encadrement des cultivateurs certifiés et l'achat
du cacao des petits producteurs paysans138.
Ce maillon cherche solution aux problèmes des maladies
et insectes ravageurs du cacao ainsi que l'amélioration de la semence
adapté aux conditions climatiques
138 Entretient avec PATRICK, chef département de recherche
agronomique à l'ESCO-KIVU
56
locales et du rendement. Etant donné que la recherche
développement est du domaine de l'Etat, la société Edmond
Schlüter Compagny a conclu de contrat avec l'institut National d'Etude et
Recherche Agronomique (INERA) dans la formation mise en jour de ses techniciens
ingénieurs agronomes et travaille en collaboration avec les inspecteurs
agronomes de l'Agriculture Pêche et élevage (AGRIPEL) pour la
certification de la production.
Pour renfermer sa capacité et satisfaire les paysans,
la société a doté d'un ingénieur agronome minimum
à chaque axe du domaine d'intervention de la société. La
société via ce département, elle distribue des semences de
nouvelles variétés gratuitement aux paysans planteurs et suivre
leurs plantations par apprentissage des bonnes pratiques culturales. Ces
activités sont gratifiées par un contrat avec le gouvernement
provincial pour relancer le secteur agricole du Nord-Kivu depuis les
années 2009. C'est depuis ces années que la société
a eu une incidence déterminante sur le secteur agricole et
l'amélioration des conditions de vie des paysans.
Production paysanne
ce maillon est soutenu par les paysans cultivateurs du cacao
eux-mêmes. Jusqu'aujourd'hui, ce maillon est la principale
activité touchant la population du point de vu revenu. La
société encadrait plus de 5400 paysans sur une aire
emblavée de 1850ha dont le rendement était de 369 kg/ha en 2008.
Ce maillon constitue un véritable facteur d'amélioration des
conditions de vie des paysans cultivateurs si elle est bien assimilée.
Après la récolte des paysans, ces derniers passent par la
fermentation des fèves pendant 7 jours puis finir par les sécher
suivant les pratiques vulgarisées par les techniciens ingénieurs
de la firme tel que dit dans le maillon précédent.
57
la Société ESCO-KIVU, étant une
société commerciale agroindustrielle, n'intervient pas dans ce
maillon comme tel. Elle n'écrase pas des fèves de cacao quant
à elle. Pour elle (ESCO-KIVU), les fèves sont dans un premier
temps fermenté par le paysans tel que signalé dans le maillon
ci-haut puis l'usine ne tient que l'activité de triage (trie des
fèves selon leur taille, le degré de moisissure,
l'humidité ainsi que procéder par le séchage final) et de
conditionnement des fèves brutes. Ce dernier n'est qu'un travail
d'emballer les fèves selon les conditions d'usinage
susmentionnées. Pour une meilleure conservation, le conditionnement se
fait avec des sacs Bangladesh. C'est justement après ces
activités que les fèves usinées et conditionnées
passent au stockage avant la soumission à l'exportation.
Notons tout de même que, les activités de
transformation (usinage par trie et conditionnement) sont surjettent des
éventuelles pertes en termes de poids et quantités des
fèves. Par illustration faite par le chef d'usine, le triage est
à la base de la perte des certaines fèves ayant une moindre
taille et trop moisie car la machine les rejette sous la raille des
déchets tant que lors des activités post conditionnement, le
séchage perd le poids de la fève. D'où sur 1000kg
usinés, en moyenne la société récupère en
moyenne 910kg soit 9% de perte en termes de quantité et poids des
lots.
En vrai, ce maillon présentait encore des insuffisances
sur le plan de transformation industrielle des fèves de
cacao139.
La commercialisation, quant à elle, est
réalisée auprès des entreprises chocolatières
à l'étranger comme en INDE, ALLEMAGNE, BELGIQUE, ITALIE, U.S.A et
d'autres firmes. A l'ESCO-KIVU, les produits sont soumis à l'exportation
en état brut comme bien éclairci dans la partie consacrée
au maillon transformation. Son patron PHILLIP BETTS résidant à
Kampala, cherche le preneur des produits au marché commun. Selon la
source à notre possession, la société a en moyenne
exporté plus de 295937 kg de cacao en 2008 avec 1000fc comme prix de la
mercuriale.
Transform ation
Marché/ Exportation
139Entretient avec Moise assistant chef d'usine
ESCO-KIVU
58
La filière à l'ESCO-KIVU depuis 2008
présente des insuffisances dans le maillon transformations car
jusqu'aujourd'hui, elle n'a pas su mettre à la disposition de ses
clients des produits finis prêts à la consommation. Elle n'oeuvre
que dans l'exportation des produits bruts. Ce qui explique l'inexistence du
maillon consommation dans sa chaine de valeur. D'où, la chaine de valeur
principale est celle du cacao brut.
d. Activités de la Société
ESCO-KIVU
L'activité de la Société ESCO-KIVU
s'annonce prometteuse et grandissantes. La société accroit ses
activités en une progression significative. Cette acception ou
affirmation se focalise sur ou est soutenue par l'évolution des achats
en fèves de cette société depuis son intervention dans la
filière cacao se présentant comme suit :
59
Tableau 7 : Achats de l'ESCO-KIVU en cacao entre 2008 et 2020
Années
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
2020
|
Achats En Tonne
|
295,9
|
447,2
|
1171,0
|
2315,9
|
4044,0
|
5084,2
|
6378,7
|
10331,3
|
11380,5
|
16046,0
|
22415,4
|
30324,8
|
30810,5
|
Exportation
|
295,9
|
447,2
|
1169,6
|
2314,3
|
4042,4
|
5082,4
|
6033,0
|
9763,5
|
11378,2
|
16044,1
|
22414,6
|
30300,2
|
28455,8
|
Stock entreposé
|
87,6
|
0,0
|
1,5
|
1,6
|
1,6
|
1,7
|
345,7
|
567,8
|
2,3
|
1,9
|
0,8
|
24,6
|
2354,8
|
Source : rapport de gestion ESCO-KIVU 2020
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
Achats En Tonne
Achats en Tonnes
2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022
Graphique 1 : Achats de l'ESCO-KIVU dès 2008
jusqu'à 2020
60
De part ce graphique, les achats de la société
ESCO-KIVU ont une tendance croissante depuis leur intégration dans la
filière cacaoyère. Vu qu'elle a été la
première entreprise à vulgariser le cacao dans la zone de Beni en
tant que produit industriel, les achats sont ainsi passés de 295,9tonnes
à 30810,5 tonnes en treize ans dans le secteur. L'augmentation
significative des quantités achetées a été
enregistrée à l'an 2016 jusqu' à 2019 en passant de
11380,5 à tonnes 30324,8. Cet élan, selon le chef du personnel,
est à imputer au à la bravoure des agronomes qui, selon lui, ont
pu apprendre les bonnes pratiques culturales ainsi que le courage des paysans
à vite comprendre l'importance économique et s'adapter à
des exploitations cacaoyères. Cette réussite a été
la résultante de la collaboration entre la société et le
gouvernement provincial dans la relance du secteur agricole. C'est à
cette époque que, la commercialisation (exportation) du cacao a pris
d'ampleur dans la province à travers le rôle qu'a joué
l'ESCO-KIVU dans la vulgarisation, accompagnement des paysans et
diversification de son secteur d'activité. C'est justement à
partir de 2020 que la production a été quasiment constante vu la
situation sécuritaire et l'environnement économique
précaire dans la zone d'intervention140.
e. Résultat de la société
ESCO-KIVU
Il a déjà été
développé dans la description des maillons que l'activité
principale de la société Esco-Kivu était le triage,
conditionnement et exportation fèves de cacao destinées à
être transformé à la consommation à
l'étranger. Il est évident à souligner que cette
exploitation a eu d'incidence sur l'économie de la région de
Beni. Les fonctionnaires et anciens de la société et paysans
(habitant) des localités de la zone d'intervention de l'ESCO-KIVU
reconnaissent le rôle de la société dans la filière
qui encadre actuellement des milliers des paysans par rapport à
l'année de son implantation à Beni. Cette filière a,
grâce à la société ESCO-KIVU, joué d'une
manière déterminante sur l'amélioration de l'habitat,
surtout l'amélioration des conditions de vie de paysans à travers
le rôle que jouent ces exploitations cacaoyères dans le revenu des
ménages. Bref, elle a eu d'impact sur le niveau d'emploi car elle occupe
actuellement plus de 300 travailleurs journaliers avec plus 100 travailleurs
sous contrat et plus de 45000 planteurs comme pré décrit dans les
maillons.
Bien que cette chaine de valeur ait été
confrontée à des multiples contraintes, son avenir s'annonce
prometteur car elle tend à prospérer par le fait, affirme le chef
du personnel, le début des activités d'aménagement de la
zone industrielle de la société vers KANGBAI
140 Entretient avec Alain MUSONI, chef du personnel
61
d'ici 5 ans. Selon ses propos, cette zone industrielle recevra
une enceinte industrielle (chocolaterie) à forte capacité de
production diversifié pour offrir plus d'emploi aux classes
travailleuses et fournir des produits fini à la consommation qui
à son tour, créera d'autres chaines de valeurs (chocolat, boisson
à jus de fèves, cirage et tourteau pour bétail) dans la
filière.
Cependant, la réussite de ces projets nécessite
la cruciale intervention du gouvernement dans l'accompagnement des industries
et la pacification totale de la zone et lutte contre la criminalité
croissante qui entravent le développement de cette filière.
Tout compte fait, comment d'autres sociétés
procèdent dans le fil du temps pour relever les défis ou
insuffisance des maillons en vue de développer la filière d'une
manière déterminante. De part cette description, l'analyse FFOM
de la société intéressante dans partie suivante.
62
f. Analyse FFOM de la Société
ESCO-KIVU
Environnement
interne passé et présent
|
Forces (succès)
|
Faiblesses
|
Recommandations
|
- capacité de gestion des agents ;
-pouvoir d'achat de toutes les quantités possibles ;
-diversification des succursales ;
-Expérience inégalable dans la vulgarisation
;
- aptitude de connaissance
et identification des planteurs ;
- rapprochement des planteurs et fournisseurs ;
-Existence d'agronomes experts pour détermination du
prix ;
- Accompagnement des planteurs
|
-Pas de plantation
expérimentale et de
production propre à la société.
|
- acquérir un terrain
expérimental et de production interne.
|
Environnement Externe futur
|
Opportunité
|
Menaces
|
Recommandations
|
-Climat propice et adapté à la culture
désirée ; -Existence de la capacité productive
communautaire ;
-Marché des produits sûr ;
-Existence potentielle
d'une firme
transformatrice ;
-Banques locales et facilité de communication avec les
banques étrangères
-Existence d'une
population agricole et courageuse dans la zone
-Présence des facultés d'agronomie au sein des
Universités locales
|
-Venue d'autres firmes
dans le secteur (Concurrence) ;
-Parité de la monnaie
locale et les devises,
surtout le dollar ;
-Impraticabilité des
infrastructures routières
des dessertes agricoles,
-Insécurité et instabilité
politique ;
-Sûr taxation
|
-Accroissement des
politiques marketings
de proximité et d'étude,
-Mettre en place une commission de suivi
des fluctuations de taux de change ;
-Acquérir d'engins
transporteurs adapté
aux montagnes,
-Instaurer la paix en zone de Beni ;
-Stabilité politique
|
63
2.2.3. Expérience de la Société de
Commerce et d'Agriculture du Kivu SCAK
a.
Généralités141
La Société de Commerce et Agriculture du Kivu
(SCAK en sigle) a vu le jour depuis 2012. A cette période, la
société s'intéressait à la vulgarisation des
légumineuses. Elle est l'une des sociétés familiales
(MALIONA) qui, a voulu diversifier ses secteurs d'activités.
Après un certain temps, il a introduit la commercialisation du
café, rauwolfia, papaïne et la vanille. C'est à 2015 que la
société a introduit la commercialisation du Cacao à son
enceinte pour un intérêt spéculatif que commençait
à présenter cette culture tant que le quinquina reste de
l'apanage de PLAVUMA (appartenant au même entrepreneur) intervenant en
territoire de Lubero.
Elle fonctionne sous financement privé et d'une
manière autonome sans dépendre d'une des sociétés
MALIONA. Son organigramme fonctionnel peut toutefois, soutenir l'acception
donné par gestionnaire sur la structuration suivante.
DIRECTEUR GENERAL
ADMINISTRATEUR DE PROJET
SUPERVI
DOCUME NTATION
AUDIT INT
RESP.
CERTIFICATION
|
CAISSE
|
|
|
|
AGRONOM
|
CENTRE ACHAT
|
|
PLANTEUR
|
CHAUFF
|
RESP. ACHATS
DEPOT CENTRAL
LOGISTICIE
N
LOG. TERRAIN
GARDIEN
MANUTENTION
Cette société s'est fortement
intéressée au cacao, vu l'engouement que présente cette
culture actuellement telle que dit dans la partie introductive. Cependant,
décrire
141 Entretient avec Charles lwanga, gestionnaire de SCAK
64
l'organisation fonctionnelle ne fait pas objet de la suivante
partie, plutôt se focaliser sur l'expérience de celle-ci (SCAK) en
décrivant les maillons de ses activités potentielles.
b. Fonctionnement de la filière
cacao
Dans la perspective de vouloir une meilleure compréhension
de l'organisation de la filière cacao après la première
vulgarisation de cette culture par l'ESCO-KIVU, l'on procède par une
schématisation de filière sous SCAK à 2015.
figure 7: filière cacao (SCAK)
Semence et Vulgarisation
Production paysanne
Triage et
conditionnement
Marché : Exportation
Etant une entreprise privée, la SCAK s'occupe des
activités d'amont de la filière des fèves. Elle organise
la vulgarisation, centraliser la production paysanne, usinage (triage) et la
commercialisation par exportation.
Ce maillon est une spécialité des agronomes
techniciens de terrain. De ce fait, la société SCAK s'occupe par
le truchement, de la recherche développement, de la vulgarisation des
cultures pérennes industrielles dans les milieux ruraux. Elle (SCAK)
procède via ses agronomes aussi par l'encadrement des cultivateurs dans
la certification et l'achat du cacao des petits producteurs
paysans142.
Sur ce, SCAK engage des agronomes techniciens de terrain pour
former les paysans sur les bonnes pratiques culturales tout en leur offrant des
semences. Ces agronomes encadrent techniquement et suivent les champs des
paysans cultivateurs. Ce maillon semble évoluer car actuellement a
société encadre plus de 9000 paysans sur plus de 2870 ha d'air
emblavés.
Semence et vulg
Tableau 8 : description de la filière « cacao
» sous SCAK / 2015
142 Entretient avec Charles Lwanga, Gestionnaire SCAK/Beni
65
Production paysanne
Ce maillon est soutenu par les paysans cultivateurs du cacao
eux-mêmes. Jusqu'aujourd'hui, ce maillon est la principale touchant la
population du point de vu revenu. La société encadrait plus de
9000 paysans sur une aire emblavée de 2870ha dont le rendement
était de 1400 kg/ha en 2016. Ce maillon constitue un véritable
facteur d'amélioration des conditions de vie des paysans cultivateurs si
elle est bien assimilée. Après la récolte des paysans,
SCAK intervient dans l'achat des fèves à centraliser, à
évacuer les produits achetés des paysans tout en assurant la
manutention enfin intervenir dans la technique de fermentation. La SCAK n'a pas
dû faire du nouveau que ESCO-KIVU, plutôt que imiter les
activités de ce maillon.
Transform ation
La SCAK, étant une société commerciale
agroindustrielle, n'intervient pas dans ce maillon comme tel. Elle aussi (SCAK)
comme ESCO-KIVU, ne fait pas une transformation jusqu'au produit fini ;
plutôt la préparation et classification des fèves selon la
taille. Puis finir par l'emballage ou mise en sac pour stockage avant la
soumission à l'exportation.
Notons tout de même que, les activités de
transformations (usinage par trie et conditionnement) sont surjettent des
éventuelles pertes en termes de poids et quantités des
fèves.
En vrai, ce maillon présentait encore des insuffisances
sur le plan de transformation industrielle des fèves de cacao, la
société SCAK nécessite un appui dans ce secteur d'usinage
car elle a une capacité de trier au maximum 25 tonnes de cacao par
jour143.
Marché/ Exportation
La commercialisation, quant à elle, est
réalisée auprès des entreprises chocolatières
à l'étranger comme en BELGIQUE, Italie et d'autres firmes
européennes. A SCAK comme l'ESCO-KIVU, les produits sont soumis à
l'exportation en état brut comme bien éclairci dans la partie
consacrée au maillon transformation.
La filière cacao en zone de Beni, dès
l'intervention de l'ESCO-KIVU depuis 2008 présente des insuffisances
dans le maillon transformations car jusqu'aujourd'hui malgré l'insertion
de SCAK dans la filière, elles n'ont toujours pas su mettre à la
disposition de ses
143Entretient avec Charles Lwanga, Gestionnaire
SCAK/Beni
66
clients des produits finis prêts à la
consommation. Elle n'oeuvre que dans l'exportation des produits bruts. Ce qui
explique l'inexistence du maillon consommation dans sa chaine de valeur.
D'où, la chaine de valeur principale est celle du cacao brut.
c. Résultat de la société
SCAK
Vu la SCAK intervient dans la commercialisation des produits
agricoles industriels, cette exploitation a eu d'incidence sur
l'économie de la région de Beni. Cette filière a,
grâce à la venue de SCAK, joué un aussi rôle d'une
manière déterminante sur l'amélioration de l'habitat,
surtout l'amélioration des conditions de vie de paysans à travers
le rôle que joue ces exploitations cacaoyères dans le revenu des
ménages. L'ajout de SCAK dans la filière, a significativement
alourdit le secteur par attirer des nouveaux planteurs. Cela pousse une
ascension de la société SCAK en atteignant les quantités
prévu à atteindre durant un an. Cela redonne l'espoir au
directeur général de pouvoir intensifier ses activités
dans la filière.
Cependant, la fraude soutenue et appuyé par l'Etat,
l'évacuation des produits dans des routes de dessertes agricoles en
état de délabrement, réticence des paysans pour comprendre
l'accompagnement de l'entreprise dans la culture car les paysans producteurs
pense que la société va avoir la propriété sur
leurs terres et la faible accompagnement de l'Etat ; d'où , la non mise
en pratique des politiques agricoles appropriées à cette culture
entravent le développement de cette filière.
De plus, la récente existence de la chocolaterie en
zone de Beni, serait-elle un facteur de développer à temps
opportun les chaines de valeurs de la filière cacao et cela
épaule-t-il les défis des chaines de valeur de la filière
? De toute pensée, analysons les maillons dans la chaine de valeur
« cacao » dès lavenue de la chocolaterie.
En plus pour comprendre les failles dans l'exécution
des activités de la SCAK, présentons l'analyse suivante.
67
d. Analyse FFOM de la SCAK
Environnement
interne passé et présent
|
Forces (succès)
|
Faiblesses
|
Recommandations
|
- capacité de gestion des agents ;
- aptitude de connaissance
et identification des planteurs ;
-Existence d'agronomes experts
- Accompagnement des planteurs
|
-Pas de plantation
expérimentale et de
production propre à la société.
-Faibles niveau d'expansion d'activités ;
-Capacité d'achat limitée ; -Insuffisance d'équipements
;
-Faible niveau de vulgarisation
|
- acquérir un terrain
expérimental et de production interne ;
-Multiplier ses
succursales dans la région ;
-renforcer sa capacité
en fonds de roulement ;
-Promouvoir la
connaissance de la société
|
Environnement Externe futur
|
Opportunité
|
Menaces
|
Recommandations
|
-Climat propice et adapté à la culture
désirée ; -Existence de la capacité productive
communautaire ;
-Marché des produits sûr ;
-Existence potentielle
d'une firme
transformatrice ;
-Banques locales et facilité de communication avec les
banques étrangères ;
-Existence de la firme transformatrice
|
-Présence firmes géantes
dans le secteur (Concurrence) ;
-Parité de la monnaie
locale et les devises,
surtout le dollar ;
-Impraticabilité des
infrastructures routières
des dessertes agricoles,
-Insécurité et instabilité
politique ;
-Sûr taxation
|
-Accroissement des
politiques marketings
de proximité et d'étude,
-Mettre en place une commission de suivi
des fluctuations de taux de change ;
-Acquérir d'engins
transporteurs adapté
aux montagnes,
-Instaurer la paix en zone de Beni ;
-Stabilité politique
-Mettre en place des
politiques sur base
communautaire pour
profiter une
exonération partielle.
|
2.2.4. Venue et appui de Virunga OriginsChocolate
à la filière
a. Généralités
La Virunga OriginsChocolate, est une entreprise nouvelle dans la
filière cacao. Elle est
existante depuis mi 2019 mais, qui effectuait une
expérimentation de son produit. C'est à janvier 2020 que
l'entreprise a vendu son premier chocolat. Elle oeuvre en territoire de Beni ,
en localité de MUTWANGA/ MUTSORA.
68
Elle y est implantée par Virunga Foundation, à
travers la fonction de la conservation de la nature. Son but est de procurer de
revenu aux femmes veuves, femmes orphelins de gardes parcs qui quittent ce
monde à causer de protéger la race animale. En plus, vu la
potentialité cacaoyère produite ou développée en
zone de Beni, le responsable de l'Institut Congolais de la Conservation de la
Nature (ICCN) a vu mieux produire le chocolat original en base du cacao
certifié biologique.
Tel que dit, cette entreprise en vocation caritative, produit
le chocolat blanc, chocolat au lait et le chocolat noir. Elle cherche
effectivement à produire d'autres biens à base cacao en vue de
répondre aux besoins alimentaires (produire chocolat, beurre,
gâteau ...) et non alimentaires (cirage....).
b. Fonctionnement de la filière cacao
actuelle
Dans la perspective de vouloir une meilleure
compréhension de l'organisation de la filière cacao après
la première vulgarisation de cette culture par l'ESCO-KIVU,
l'intégration de SCAK dans la filière et d'autres firmes
commerciales du cacao, l'on peut procéder par une schématisation
de filière à 2021.
figure 8: filière cacao actuelle 2021
Semence et Vulgarisation
Production paysanne
Exportation / Fèves brutes
Transformation
(VIRUNGA CHCOLATE
Exportation / Chocolats
Marché
Super Marché
Consomma tion
Etant une entreprise privée d'un sujet Belge, la
chocolaterie s'occupe principalement des activités d'aval de la
filière mais pour renforcer celles en amont, elle appui d'autres
entreprises de la filière par des contrats d'achats. Elle organise la
transformation des fèves du cacao (chocolat), la distribution. Sa venue,
a eu une incidence sur la structure et fonctionnement de la filière dans
son ensemble du point de vue structure schématique ci-haut. Elle est
venue appuyer le maillon transformation dans ses insuffisances du passé
et reconstruire le maillon consommation et des exportations en produit fini.
Tableau 9 : description de la filière « cacao
»actuelle / 2021
69
Semence et vulg
Ce maillon est une spécialité des agronomes
techniciens de terrain. De ce fait, la Virunga OriginsChocolate n'intervient
pas dans ce maillon du fait qu'elle n'encadre pas des paysans, ni avoir des
champs en chocolat. Plutôt pour l'expansion de la recherche
développement, de la vulgarisation des cultures pérennes
industrielles dans les milieux ruraux, elle (Virunga OriginsChocolate)
procède par la conclusion de contrats d'achats des produits
auprès des entreprisses qui encadrent les paysans (COPAK, SCAK,
ESCO-KIVU)144.
Sur ce, c'est à leurs tour (COPAK, SCAK, ESCO-KIVU)
d'engager des agronomes techniciens de terrain pour former les paysans sur les
bonnes pratiques culturales tout en leur offrant des semences. Ces agronomes
encadrent techniquement et suivent les champs des paysans cultivateurs.
Cependant, pour accroitre la qualité en chocolat, la Virunga
OriginsChocolate ordonne certains critères de maintenance cacao aux
entreprises de négoce ci précitées en vue de respecter les
normes nutritives de production des chocolats.
Production paysanne
Ce maillon est soutenu par les paysans cultivateurs du cacao
eux-mêmes. Jusqu'aujourd'hui, ce maillon est la principale touchant la
population du point de vu revenu tel qu'énoncé dans les parties
précédentes. Ce maillon constitue un véritable pilier
d'amélioration des conditions de vie des paysans cultivateurs. La
société chocolatière n'encadre pas des paysans mais
gratifie les entreprises qui encadrent des paysans à condition qu'ils
produisent des fèves biologiques. Tout compte fait, la chocolaterie
conclu des contrats d'achats avec des sociétés
négociantes. Ce contrat peut subir une résiliation si la
société sous contrat ne remplit ou respecte plus les normes en
qualité biologique, trie et en fermentation des fèves.
Actuellement, elle (Virunga OriginsChocolate) jouit d'un contrat avec la
Compagnie des Produits Agricoles des Kivus (COPAK)145.
144 Entretient avec Baraka, Gestionnaire Virunga
OriginsChocolate/Mutwanga
145 Idem
70
Transform ation
La Virunga OriginsChocolate, étant une
société commerciale de transformation, intervient dans ce maillon
avec détermination pour pallier aux insuffisances du passé. Elle
(Virunga OriginsChocolate) procède à la transformation des
fèves cacao jusqu'au produit fini. Cette transformation est faite sous
trois procédures principales.
La première s'effectue par les activités de
triage des fèves selon les tailles des fèves et moisissure, puis
passer à la torréfaction des fèves à 100°C. en
fin procéder au décorticage des fèves après que ces
dernières s'aient refroidit jusqu'à 30°C de
température.
Notons tout de même que, les activités de
transformations (usinage par trie et conditionnement) sont surjettent des
éventuelles pertes en termes de poids et quantités des
fèves. La deuxième principale procédure consiste aux
activités de broyage des fèves de 5,5 mm jusqu'à 24
micromètres, en suite effectuer le tempérage146
moyennant la tempéreuse. Ce tempérage passe de 80°C
jusqu'à 30°C tout en mélangeant les intrants chimiques
progressivement selon la dégradation de la température. La
troisième et dernière procédure de transformation consiste
au moulage de la beurre moyennant une moule avec la mise de la marque de
fabrique en variant la température de 30 à 10°C. c'est juste
après 45 minutes que l'on procède à l'emballage des
produits. Dans sa
diversification, Virunga OriginsChocolate produit des
chocolats noirs, chocolats blancs et chocolats au lait.
En vrai, ce maillon présente actuellement un atout dans
la transformation des fèves de cacao, la société Virunga
OriginsChocolate nécessite un appui dans ce secteur industriel car selon
sa responsable chocolatière, elle (Virunga OriginsChocolate) a une
capacité de produire 50kg de chocolats par jour147.
146 Etape de la préparation du chocolat qui consiste
à mener la beurre de cacao dans sa forme cristalline la plus stable.
147 Entretient avec Charles Lwanga, Gestionnaire SCAK/Beni
71
Marché/ Commercia lisation
La commercialisation, quant à elle, est
réalisée auprès des entreprises locales et
étrangères. La commercialisation des chocolats au marché
local s'effectue près des super markets ALPHA Beni et Butembo, KP shop
Beni et Butembo, supermarché de l'Est à Beni. Pour
l'élargissement du marché, la chocolaterie expédie ses
productions à Kisangani, Kinshasa, Lubumbashi et à travers son
département de tourisme, elle vend aux touristes de la
biodiversité du parc de Virunga. Au marché étranger, la
Virunga OriginsChocolate exporte ses produits en BELGIQUE, Italie et d'autres
firmes européennes. A SCAK comme l'ESCO-KIVU, les produits sont soumis
à l'exportation en état brut comme bien éclairci mais
l'avènement de la chocolaterie joue sur l'effectivité et
amélioration de ce maillon.
Actuellement, la société à la
capacité d'exporter en moyenne 2 tonnes de chocolats par an avec 100g de
chocolat Noir et chocolat au lait qui coute 4000fc tandis que celui blanc
(Chocolat Blanc) vaut 5000fc les 100g.
De ce fait, la distribution du chocolat est faite par la
chocolaterie jusqu'au domicile du client quel que soit localement,
nationalement ou qu'il s'agit d'un client au niveau international
n
Consommatio
Le chocolat de Virunga OriginsChocolate est actuellement
apprécié sur le marché local, national qu'international
suite à sa qualité nutritive du fait que les fèves sont
transformées selon les normes standards de transformation
internationales. Plus de potentialités commerciales se créent
à travers le marché national comme international ; cependant,
celui (marché) local, la chocolaterie se heurte à des
insuffisances vu la production chocolatière est complexe mais couteux,
du cout les clients se plaignent d'un prix élevé du chocolat. De
ce sens, le service commercial cherche des méthodes de proximité
pour jouer d'un marketing mix dans la commercialisation du chocolat.
De part ce fonctionnement actuel de filière cacao
développé, y a-t-il des problèmes à relever dans la
réalisation des activités de la chocolaterie, qui, vient relever
les défis du développement de la filière ?
72
c. Résultat / Contraintes / Défis en
face de Virunga OriginsChocolate
Vu la Virunga OriginsChocolate est une entreprise de
transformation, elle est venu épauler le maillon transformation de la
filière, qui était inexistante dans cette dernière
(filière) depuis plus de 10 ans. La société a mis au point
la commercialisation de son premier chocolat depuis janvier 2021. Palper ses
résultats tant soit peu, ne serait pas opportun compte tenu de son
intégration récente dans le secteur. Son installation comme
entreprise industrielle dans la zone entraine actuellement un significatif
intéressement des paysans dans la cacaoculture. Du fait, elle
constituera dans le temps, un goulot sur l'emploi dans la zone de Beni vu son
personnel accroit avec l'accroissement de ses activités.
Cependant, la complexité et le cout élevé
de production, l'énorme difficulté de trouver un marché
local et surtout l'insécurité grandissante dans la région
entravent le développement des chaines de valeur de la filière
cacao. Ensuite, les divers lieux provenance des fèves jouent
généralement sur la qualité du chocolat.
En dépit de ce qui précède, quels sont
les atouts et incapacités qu'a la chocolaterie au grand Nord Kivu.
73
d. Analyse FFOM de Virunga Origins
Chocolate
Environnement
interne passé et présent
|
Forces (succès)
|
Faiblesses
|
Recommandations
|
- Electricité propre ;
-Existence des bâtiments et équipements
adéquats ;
-certifié en production
chocolaté au standard international ;
-Existence des marchés sûrs étrangers ; -
Terrain vaste ;
-Forte capacité
d'approvisionnement en
cacao.
-Personnel qualifié ;
- Stratégiquement seul producteur ;
-Partenariat existent avec les agro commerciales de la zone
|
-Production à un prix
élevé ;
-Pas de champs de production en cacao propre à la
chocolaterie.
|
- acquérir un terrain de production interne pour
minimiser le cout
de production qui pourra entrainer une
baisse de prix du chocolat
|
Environnement Externe futur
|
Opportunité
|
Menaces
|
Recommandations
|
-Climat propice et adapté à la culture
désirée ; -Existence de la capacité productive
communautaire ;
-Matière première omniprésente ;
-Exonéré à certaines taxes ;
-Prolifération des supers
marchés simultané avec
une forte demande en chocolat.
|
-Impraticabilité des
infrastructures routières
des dessertes agricoles,
-Insécurité et instabilité
politique ;
-Compétitivité prix des
produits chocolatés importés
|
- Acquérir d'engins
transporteurs adapté aux montagnes,
-Instaurer la paix en zone de Beni ;
-Stabilité politique ;
-Produire soi-même le
cacao pour un chocolat équilibré en termes de
prix. Mettre au marché local des
produits adaptés au niveau local de revenu
|
2.3. Le développement de la filière
« cacao »
De nos jours, la filière « cacao » ne
présente plus des insuffisances tant au niveau de sa gouvernance qu'au
niveau des maillons de ses chaines de valeurs. De ce fait, la présente
section cherche ainsi à démontrer ces acceptions via la
description de l'organisation actuelle de la filière « cacao »
tout en procédant par l'évaluation de l'évolution de la
production (a), l'identifications des chaines de valeurs actuelles de cette
filière (b) et enfin en déterminer d'autres acteurs.
74
2.3.1. Production
Tel qu'il a déjà été
souligné aux prémices de ce travail, le cacao est une culture de
terroir. C'est-à-dire qu'elle nécessite un certain nombre des
conditions climatiques et écologiques pour sa croissance. De ce fait,
cette culture est présente dans les localités de la zone de Beni
comme OICHA, LUME, MAKISABO, BELLA, KYONDO, BULONGO, MANGINA ; VUYINGA, KATANGA
KITEVYA en Territoire de Lubero et enfin NDIMO, KOMANDA, NOBILI, LUTU, ... en
province de l'Ituri.
En Territoire de Beni, la culture du cacao a évolué
de la manière suivante : Tableau 10 : Production du cacao en Territoire
de Beni
Année
|
Nb des planteurs
|
superficie cultivée en ha
|
Production en Tonne
|
Rendement Moyen en Kg/ha
|
Prix moyen en Fc/Kg
|
Moyenne
|
Totale
|
Totale
|
Vendu
|
2008
|
2579
|
0,95
|
2459,3
|
15600
|
9879
|
6343,27
|
600
|
2009
|
2590
|
1,04
|
2682,9
|
16470
|
10067
|
6138,88
|
670
|
2010
|
2745
|
1,08
|
2969,8
|
17500
|
16490
|
5892,65
|
600
|
2011
|
2997
|
1,11
|
3326,9
|
17980
|
17980
|
5404,43
|
800
|
2012
|
3282
|
1,10
|
3596,6
|
18978,09
|
17998
|
5276,68
|
900
|
2013
|
3879
|
1,03
|
3990,3
|
20986,19
|
19906,6
|
5259,30
|
860
|
2014
|
3491
|
1,18
|
4120,1
|
21007,57
|
21002,5
|
5098,80
|
1000
|
2015
|
3621
|
1,19
|
4303,95
|
21187,96
|
21187,96
|
4922,91
|
1600
|
2016
|
4079
|
2,01
|
8197,1
|
45200,17
|
43978
|
5514,17
|
1680
|
2017
|
4569
|
2,01
|
9193,9
|
76010,95
|
67900
|
8267,54
|
2050
|
2018
|
6972
|
1,58
|
10984,9
|
87034,87
|
79830
|
7923,14
|
1980
|
2019
|
7440
|
1,49
|
11059,9
|
89309,23
|
69790
|
8075,05
|
2900
|
2020
|
7807
|
2,29
|
17903,45
|
90598
|
89970
|
5060,37
|
4000
|
Source : AGRIPEL, « Rapports annuels », Territoire de
Beni, 2008, 2009,...2019, 2020
75
Graphique 2 : Production du cacao en Territoire de
Beni
100000
40000
90000
80000
70000
60000
50000
30000
20000
10000
0
2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022
Production en tonne
La quantité produite du cacao en territoire de Beni est
d'une tendance croissante dans moins de 15 ans. Avec l'installation effective
des entreprises commerciales en 2015, la production annuelle de 21187,96 a
passé significativement jusqu'à 90598 tonnes en 2020.
Du graphique ci-haut, la courbe des productions du cacao en
territoire de Beni tend vers une constante à partir de 2020. Cela est
dû à l'insécurité qui s'amplifie dans la zone tout
en tentant croire qu'elle va reprendre la tendance ascendante dès
l'accroissement des activités de la chocolaterie qui jouera sur la
production d'une manière déterminante.
Rendement moyen en Kg/ha
9000
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022
Graphique 3 : Rendement moyen en Kg/ha
76
La variation du rendement est quant à elle
décroissante. Tout contrairement à la production. Le rendement a
atteint son maximum de 8267,54K/ha en 2017 et son minimum de 4922,91Kg/ha
à 2015. Elle oscille légèrement.
Graphique 4 : Espaces emblavés du cacao
18000
Supérficie
14000
2000
16000
12000
10000
8000
6000
4000
0
2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022
20000
L'espace emblavé évolue
généralement dans les mêmes proportions que les variations
de production en termes de quantité. La superficie consacrée
à la culture du cacao atteint son maximum en 2020 (avec 17904,45ha
cultivé) et son minimum en 2008 (avec 2459,3ha cultivé). Elle
évolue significativement dans le temps.
Nombre des planteurs
9000
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022
Graphique 5 : Nombre des planteurs du cacao
77
Le nombre des planteurs du cacao évolue comme une
flambée en fonction des variations des productions. Ce nombre atteint sa
valeur plus élevée en 2020 avec 7807 planteurs et son point
minimum en 2008 avec 2579 planteurs. Notons également que ces nombres
présentent une tendance croissante. Ceci traduit l'appui progressif de
la culture et l'ascension de la filière cacao.
De part les représentations graphiques
précédentes, il est certains d'affirmer que l'activité de
la production du cacao en territoire de Beni est en sa phase ascendante car
elle (production) est en perpétuelle croissance depuis
déjà 15 ans avec un maximum de production de 90598 tonnes en 2020
et un minimum de 15600 à 2008. Cette croissance continue est due
à l'encadrement des paysans par les entreprises commerciales du secteur
ainsi que le marché sûr qu'offre cette culture. Cependant,
certaines tendances décroissantes ou constantes voulaient se manifester
dans le temps suite à l'insécurité qui a eu d'impact sur
la production vers 2015 ainsi que sur les nombres des planteurs qui voulait
abandonner leurs champs de peur à être massacré. De tout
compte fait, elle a pris une récession car les paysans ont vu mieux
travailler malgré les massacres au lieu de vivre dans la misère.
Osons croire tout de même que, la présence de Virunga
OriginsChocolate et l'avènement de l'industrie chocolatière de
l'ESCO-KIVU qui, a déjà commencé l'aménagement
d'une zone industrielle comme déjà signaler dans les parties
précédentes, aura un impact déterminant sur la production,
le niveau de l'emploi et l'accroissement des chaines de valeurs de la
filière cacao.
2.3.2. Autres maillons de la chaine de
valeurs
Le concept « autres maillons » traduit
principalement les maillons en aval du maillon « production ». Il
s'agit notamment des maillons transformation, commercialisation et enfin
maillon consommation. Il est à noter que, malgré
les maillons transformations, commercialisation étaient peu
développés et / ou quasiment inexistante dans le temps, la
filière est doté actuellement du maillon transformation à
travers l'avènement de Virunga OriginsChocolate.
L'existence de la chocolaterie a doté la filière
du maillon transformation, de commercialisation en produit destiné
à la consommation. Ceci constitue un atout dans le développement
des chaines de valeurs de la filière cacao. En résume, la
filière s'est développé d'autres maillons suite
l'amélioration du maillon transformation qui, à son tour, a
entrainer une création des marchés quasiment inexistantes dans le
temps passé.
78
2.3.3. Fonctionnement de la filière
La filière « cacao » est dès nos jours
développé. Les chaines de valeurs développées
à son sein sont deux. Celle du « cacao ou fèves brut(es)
» (c'est-à-dire vendu en étant brut). Elle est la plus
ancienne chaine de la filière depuis la vulgarisation de la culture en
2002. Les fèves en cette chaine sont destinées à la
commercialisation par exportation vu la filière était
dépourvu du maillon transformation. En suite la chaine de valeur «
chocolat » qui est destiné à des fins alimentaires. Elle est
une chaine jeune (récente depuis janvier 2020). Ces deux ne sont pas
vendues à un même prix vu le caractère industriel du cacao.
D'où les fèves brutes coutent 2,5$ le kilogramme ou 5000Fc en
unité monétaire nationale tandis que celui transformé en
chocolat, ce dernier coute 4000fc pour 100g du chocolat noir et chocolat au
lait tant que celui du chocolat blanc coute 5000fc/g.
Cette situation montre la différence entre les valeurs
ajoutées de deux chaines de valeurs. Celle (chaine de valeur) du
chocolat a conquis plus de valeur ajoutée contrairement à la
chaine « cacao brut » en terme de monétaire.
Ce phénomène du processus de
développement de la filière « cacao » en zone de Beni,
est à la base de l'accroissement des nombres de planteurs, des
superficies emblavées, des pieds plants ainsi que le rendement qui
semble reprendre l'ascension. De ce fait, les localités en culture du
cacao ne cessent de s'intensifier dans le territoire de Beni en dépit de
la guerre à l'Est du pays qui ne cesse à son tour d'entraver
l'évolution de la filière.
De ce qui précède, il est à noter que la
filière est actuellement organisé par l'existence d'entreprises
gouverneurs de la filière. La structure de cette filière se veut
actuellement complexe par l'interdépendance des entreprises dans les
maillons sauf que la société ESCO-KIVU veut toujours garder sa
tête comme leader de la filière en implantant sa structure
industrielle comme signaler dans les pages précédentes en vue de
faire apparaitre certains maillons dans ses activités.
Bref, la filière « cacao » est à sa
phase ascendante de développement tout de même que ses chaines de
valeurs qui ne cessent de se développer. Il s'agit impérativement
de la chaine de valeur « cacao brut » ainsi que celle du «
chocolat » sans oublier que la Société ESCO-KIVU veut y
introduire aussi la chaine de valeur « cirage » et celle « jus
en base de cacao ».
79
2.4. Identification, analyse des acteurs de la
filière « cacao » et contraintes de son
développement
Dans la section précédente, il a
été question d'analyser le processus de transformation allant de
la production du cacao en tant que fèves jusqu' à sa consommation
finale. Ici, l'accent est fortement mis sur l'identification des
différents acteurs constitutifs de ce processus dans la filière
ainsi que leurs rôles respectifs tout en aboutissant sur les contraintes
que ces acteurs rencontrent dans l'accomplissement de leurs activités et
interactions.
2.4.1. Identification et rôle des acteurs de la
filière
La chaine de valeur englobe les fournisseurs, les producteurs,
les transformateurs et les acteurs impliqués dans la commercialisation
jusqu'au consommateur final, tant au niveau national, régional
qu'international148. C'est dans cette idée que nous allons
identifier les acteurs de la filière.
2.4.1.1. Les fournisseurs
Par « fournisseur », il est à identifier les
acteurs fournisseurs de la semence et tous les acteurs contribuant à la
préparation de la production. Cette sphère de la filière
regroupe les entreprises de création variétale, les
agriculteurs-multiplicateurs et les entreprises de la production des semences.
De ce sens, en R.D.C, dans la valorisation de la culture du cacao, l'entreprise
de création variétale de longue date est l'Institut National
d'Etude et de Recherches Agronomiques (INERA). Ce centre basé à
Kinshasa, fournit le pays en divers variétés susceptibles de
s'adapter aux conditions climatiques du pays. C'est aussi le cas du territoire
de Beni.
Tel souligné dans le paragraphe
précédent, l'INERA se charge de la création
variétale, il leur revient ensuite d'examiner le degré
d'adaptation. Cependant, les entreprises agricoles tels que ESCO-KIVU, COPAK,
SCAK via leurs champs expérimentale, interviennent dans la
multiplication et la production de la semence nécessaire à la
culture efficiente du cacao. Ces entreprises jouent le rôle des
agriculteurs-multiplicateurs ainsi que celui des entreprises de production de
la semence.
Cependant à côté des fournisseurs de
semence, il est à relever les fournisseurs d'autres intrants agricoles.
Les intrants sont généralement les différents produits
apportés à la terre et
148Foumbi Joseph, Op.cit., p32
149 MAFIKIRI TSONGO Angélus, Gestion des Exploitations
Agricoles, cours inédit, Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion, Département d'Economie Rurale, UCG/Butembo, 2020
80
aux cultures dans la perspective d'un rendement efficient. Il
s'agit notamment des engrais, les amendements qui sont des
éléments améliorant les propriétés physiques
et chimiques du sol tel que la chaux etc., les produits phytosanitaires, les
retardateurs, les activateurs de la croissance149.
2.4.1.2. Les producteurs
La culture du cacao nécessite une considérable
intense main d'oeuvre. Sa production en Territoire de Beni est principalement
l'apanage des paysans agriculteurs. Ceux-ci mobilisent les ressources
financières et humaines nécessaires pour la bonne conduite des
opérations. Ces opérations consistent en premier temps à
l'approvisionnement en intrants fournis par l'INERA puis dans la recherche de
la main d'oeuvre nécessaire pour la préparation de terrain, les
semis, le gardiennage et la récolte pour finir par la recherche des
débouchés.
D'après les acteurs de ce maillon, c'est cette
dernière étape qui conditionne le niveau de production du cacao
dans le territoire de Beni. Dès l'introduction de la culture
cacaoyère en territoire de Beni, le cacao connait une demande
indiscutable jusqu'à nos jours vu que la filière est dans sa
phase ascendante.
2.4.1.3. Les transformateurs
D'après les propos avancés
précédemment, la filière « cacao » connait
actuellement des réelles avancés dans la technique de
transformation surtout au sein de la chaine de valeur « chocolat ».
Dans cette chaine récemment insérer dans la filière, la
tache de transformation, rappelons-le, est assurée par la chocolaterie
Virunga Origins. Le rôle de cette chocolaterie est de transformer les
productions du cacao brut des paysans recueillies et négociées
par les entreprises commerciales comme SCAK, COPAK afin de l'adapter à
lademande en chocolat.
2.4.1.4. Les distributeurs
Cette tâche est souvent et pratiquement faite par le
transformateur lui-même sur la chaine de valeur « chocolat ».
C'est ainsi le cas de la chocolaterie qui assure elle-même la recherche
des débouchés pour son chocolat. Cependant pour la chaine de
valeur « cacao brut », ce maillon es chapeauté d'une part par
les paysans agriculteurs et d'autres part, les marchands ou entreprises de
négoce sur la chaine de valeur « chocolat ». Les premiers
produisent et cherchent les débouchés ; tandis que les
deuxièmes s'approvisionnent seulement
81
aux premiers et rechercher les débouchés pour
maximiser le profit. Surtout, ils agissent sur les exportations des
fèves.
2.4.1.5. Les consommateurs
Sur la chaine de valeur « cacao brut », la
consommation est effectuée par des acteurs divers. Il s'agit des
chocolateries, des brasseries et des consommateurs privés. Les premiers
consacrent généralement le cacao brut à la fabrication du
chocolat, les deuxièmes à la fermentation du jus en base de cacao
et les troisièmes préparent des fèves pour des fins
personnelles. Du coup sur la chaine de valeur « chocolat », la
consommation est généralement privée.
Du point de vue général, la stratégie des
acteurs est telle que, la quasi-totalité d'entre eux promeut la
maximisation du profit individuel. Du fait, la filière cacao en zone de
Beni est conduite par plusieurs entreprises gouverneurs (chef de fil), assurant
le relai entre les producteurs et les vendeurs. Cette recherche de profit
individuel est générateur des gains collectifs. Ce qui veut faire
croire certainement que la recherche par chacun de son intérêt
personnel fini par concourir à l'intérêt
général. Ce phénomène est processus naturel.
Du concours à l'intérêt personnel, a promu
le développement de l'industrie qui a été
génératrice d'effets d'entrainement important sur l'environnement
économique en Territoire de Beni. Ainsi, osons croire qu'il est dans
l'intérêt de toutes les populations exploitants agricoles tant
soit peu ou pas de la région de développer cette
filière.
82
2.4.2. Analyse fonctionnelle de la filière «
cacao » à Beni
|
Fonction
|
Acteurs
|
Produits
|
Recherche de la
semence
|
Recherche
développement (semence)
|
-l'Etat (INERA)
|
Semence et autres
intrants
|
Commercialisation semence et intrants
|
-INERA (fournisseur semence) ;
-Paysans agriculteurs
(Acheteurs de la semence) ;
-Institutions
spécialisées des commerçants
(fournisseurs d'intrants).
|
Production du cacao
|
Productions
|
-Paysans
agriculteurs ; -ESCO-KIVU,
SCAK, COPAK (accompagnement technique et financier des
paysans)
|
Cacao
|
Commercialisation
|
-Paysans producteurs du cacao ; -Négociants -Marchands
(Exportation) ; -SCAK, ESCO-KIVU, COPAK
|
Cacao
|
Triage, Torréfaction, décorticage, broyage,
moulage
|
Transformation
|
-SCAK, ESCO-
KIVU, COPAK ; -Virunga Chocolate
|
Chocolat
|
Commercialisation
|
Distribution
|
-Virunga
OriginsChocolate
|
Chocolat
|
Usage final
|
Consommations
|
Consommations privées ; -Marchands
|
|
83
2.4.3. Analyse SWOTT de la filière « cacao
» à Beni
Environnement
interne passé et présent
|
Forces (succès)
|
Faiblesses
|
Recommandations
|
-Climat propice à la culture du cacao ;
-Main d'oeuvre disponible ; -Clientèle potentielle
existant pour les
productions de la filière ;
-Possibilités de développement d'une
flambée de chaines de valeurs
|
-Faible
accompagnement de l'Etat dans l'expansion de la culture ;
- pas de politique agricole pratique mis en marche pour
relever la filière ;
-faible investissement dans la filière ;
|
- Faible fiscalité
pour les entreprises de la filière ;
- subventionner les firmes de la filière ; -
élaborer un plan d'investissement et mise en oeuvre des politiques
agricoles industrielles.
|
Environnement Externe futur
|
Opportunité
|
Menaces
|
Recommandations
|
Présence des
institutions de
recherches dans la
région (INERA, UCG)
|
- Insécurité dans la
région de
production et de
transformation du cacao ;
|
- Instaurer la
paix en zone de Beni ;
- Stabilité politique
|
De vue ces analyse ci-haut, il faut en définitive
retenir que le développement de la filière cacao en zone de Beni
est dans une phase ascendante. Cependant, pour son expansion
déterminante, il faut des conditions exogènes tels que les
investissements publiques, la stabilité politique (cacao de Beni attend
la paix pour s'épanouir150) vue qu'elle est en bonne
gouvernance afin de garantir la formation de revenu. Elle constituera une
source non tarissable de revenu pour les paysans et investisseurs.
150Nikez dans son journal sur le secteur agricole
janvier 2021
84
2.3. Conclusion du chapitre
Il était question dans ce chapitre, de retracer le
parcours de la filière cacao dès l'introduction de la culture au
pays jusqu'à nos jours. De fait, nous avons procéder par quatre
sections. Dans la première, nous présentons la zone de Beni, dans
la deuxième c'est la présentation des structurations de la
filière cacao quand la troisième section traite de l'organisation
actuelle de la filière cacao et en fin la quatrième identifie et
analyse les acteurs de la filière « cacao ».
Ainsi, il est à noter que cette filière est dans
une phase ascendante. Introduit en RDC depuis 1934, les résultats de
développement de la filière restent visibles jusqu'à nos
jours. Depuis 2008 la société ESCO-KIVU fut seule gouverneure de
la filière avant que d'autres viennent s'introduire de la filière
à partir de 2015 en territoire de Beni jusqu'à nos jours. C'est
à l'année 2020 qu'est venu la Virunga OriginsChocolate pour
relever les défis du maillon transformation. Ce qui entraina la
naissance de la chaine de valeur « chocolat » dans la filière
car elle était inexistante avant à laquelle s'ajoute la chaine de
valeur « cacao brut ». Ce qui démontre qu'actuellement la
filière possède déjà deux chaines de valeurs. Du
coup, son installation a donné une nouvelle restructuration et
fonctionnement de la filière. Les productions du territoire de Beni en
cacao sont significativement croissantes dans le temps. Cela en raison directe
avec les superficies emblavées, le nombre des planteurs et le rendement
par ha. Ce qui confirme notre modèle selon lequel la production du cacao
en zone de Beni est expliquée par le rendement, la superficie, le prix
et le nombre des planteurs.
Ainsi après l'analyse des acteurs de la filière,
il est ressorti que la contrainte la plus fulgurante est
l'insécurité grandissante liée à la crise politique
en territoire de Beni ; à laquelle s'ajoute le non mise en place des
politiques agricoles industrielles pour développer la filière au
rythme d'une étoile filante à travers ses productions et mouvance
des facteurs.
85
CHAPITRE III. INCIDENCE DU DEVELOPPEMENT DE LA
FILIERE CACAO SUR LA GESTION DES TERROIRS FORESTIERS EN ZONE
DE BENI
La gestion des terroirs forestiers en Zone de Beni, reste un
secteur vierge en termes des recherches et de restructuration. D'où,
elle relève de l'analyse des relations entre des communautés
paysannes et les ressources naturelles à exploiter sur un espace bien
défini. Sur ce, nous nous sommes fait le courage de pouvoir
décrire, même structurer la menace que présente le
développement de la filière cacao à travers la
cacao-culture sur la gestion des terroirs forestiers.
En effet, ce chapitre s'articule principalement sur quatre
sections. La première section, porte sur la description de
l'itinéraire agronomique et la prise de conscience du risque par les
agriculteurs tout en énumérant les initiatives communautaires
face à ces risques que court l'écosystème (1). Celle-ci
(section) en soi comporte l'analyse de mode d'acquisition et de gestion
foncière en zone de Beni (a), puis passe par la description des
activités de la préparation de la zone d'exploitation, le semis
jusqu'à la maintenance du cacaoyer (b), en suite la section
présente la production et contraintes majeurs liées à la
productions courues par les paysans cultivateurs du cacao (c) tout en
énumérant les mesures prises par ces agriculteurs en vue
d'accroitre ou maintenir leurs productions (d), et en fin, recadrer la prise de
conscience et initiatives communautaire face à la
cacaodéforestation, qui cette activité constitue une menace sur
les forêts dans l'équilibre éco systémique.
La deuxième section porte sur la vulgarisation des
bonnes pratiques culturales à travers les acteurs privés que
publics (2). Celle-ci de sa part, contient trois points nécessaires.
Celui parlant de la vulgarisation des bonnes pratiques culturales selon qu'il
s'agit de l'acteur public ou privé et leurs relations (a), ensuite
énumérer les contraintes auxquelles font face les acteurs dans la
vulgarisation (b) pour finir par la mesure de prise de conscience de ces
acteurs publics-privés face à la cacaodéforestation et les
mesures palliatives (c).
Dans la poursuite de chapitre toujours, la troisième
section analyse les relations et limites entre le code forestier et le code
agricole tout en regardant leur efficacité pour un cacao durable (3).
Soit si ces lois sont-elles efficaces pour un cacao sauvegardant la nature ? En
fin, la dernière section constitue une liste des recommandations et
critiques personnelles pour un cacao durable en RDC, plus
particulièrement au Nord-Kivu (5).
86
Voilà en bref, le squelette de ce chapitre constituant
une épine dorsale de ce travail. Il (chapitre) mérite une
attention particulière pour les agents intervenant le secteur agricole,
forestier et juridique.
3.1. Itinéraire agronomique cacaoyère
à Beni et prise de conscience paysanne du risque
Dans cette section, il sied principalement de pouvoir montrer
l'itinéraire agronomique qui est l'ensemble des activités
entretenues par les paysans cultivateurs dès la recherche des terres
arables jusqu'à la production. Ensuite, on analyse les contraintes et
actions des paysans pour défier ces contraintes afin de maintenir la
production. En fin, recadrer la prise de conscience des planteurs et leurs
initiatives communautaires face aux risques que court l'environnement via la
culture du cacao en Zone de Beni.
3.1.1. Mode d'acquisition et gestion des terres en zone
de Beni
Le foncier est l'ensemble des relations interpersonnelles
(sociales, économiques, juridiques) tissées autour de
l'accès et de l'utilisation du sol151. Henri LEFEBVRE de sa
part, confirme que le foncier est le fil conducteur des explications des faits
historiques, sociaux et de la structure de la société
rurale152.
Dans le principe de la jouissance des terres, dit «
théorie locale » des droits fonciers africains, regorgent les
principes dit « droit d'autochtonie » liés à
l'appartenance d'une communauté à forte dimension religieuse, la
reconnaissance du droit de l'accès à la terre pour assurer la
subsistance. Ce droit d'accès à la terre s'élargit
même aux non-autochtones sous forme des relations de patronage qui
constitue une reconnaissance de droit acquis par la mise en
valeur153.
De ce qui précède, le droit de jouissance
à la terre se fait sous une certaine forme selon qu'il s'agit d'une
communauté ou d'une jouissance individuelle ou de la tenure plurielle
sur le sol154. De toute façon, ces formes de jouissance
s'observent en zone de Beni.
151 KITAKYA Anselme PALUKU, Interaction entre la
gestion foncière et l'économie locale en région de
Butembo, Nord-Kivu, R.D.C, Thèse, éd. Presses
Universitaires de Louvain, Louvain-la-Neuve, 2007, p243
152 Henri LEFEBVRE, Du rural à
l'urbain, éd. Antropos, Paris, 1970,p82
153 Jean -pierre CHEVEAU, « La logique des
systèmes coutumiers » in Phillip Lavigne Delville, quelles
politiques foncières, légitimité et
légalité, éd. Karthala et Coopération
Française, Paris, 1998, pp66-69
154 Jean -pierre CHEVEAU, Op.cit, p75
87
1. Propriété collective des
sols
Pour assurer l'activité agricole, en Zone de Beni, il
y a des agriculteurs jouissant aux terres appartenant à la
communauté. Donc d'une manière collective. C'est-à-dire
que les terres appartiennent à la tribu toute entière,
généralement au lignage ou encore à la famille. De ce
fait, le chef qui gère la terre au nom du groupement, distribue les
terres aux différents membres (lignage, famille, individu) suivant leurs
besoins et leurs positions dans la communauté villageoise.
Le bénéficiaire en jouissance de la terre y
accède ainsi gratuitement car le sol exploité relève d'un
caractère communautaire. Dans la plupart, ces espaces communautaires
sont exploités pour les faits agricoles (agriculture et élevage)
et bien même forestiers.
2. Propriété et droit individuel de
jouissance du sol
Dans cette forme, les paysans en quête des terres
cherchent à obtenir un titre de concession perpétuelle de
jouissance de la terre à travers le versement d'une quelconque valeur
vénale au chef terrien. Cette forme ne relève de la
marchandisation des terres. Elle est pratique en territoire de Beni comme mode
d'acquisition et jouissance des sols. Cependant, tout dépend du moyen
que possède le demandeur de terre qui est le paysan cultivateur.
Néanmoins, pour la jouissance individuelle sans droit
de propriété, l'individu n'exerce qu'un droit de jouissance
à la terre conféré par le travail incorporé
à la terre. Ce processus est matérialisé et
ritualisé par le paiement d'une redevance foncière
présentée sous une forme animale (une chèvre par an) qu'on
appelle « O muhako » chez les Yiras. Celui-ci est le plus
pratiqué que verser la redevance sous forme de la part de sa
récolte appelé « E ngemo ».
Dans tout le cas, les droits individuels sur la terre acquis
du groupe possesseur se limitent à l'usage et à la jouissance des
fruits de la terre. Néanmoins, la stabilité et la
sécurité de ce droit de jouissance du sol sont garanties aux
membres de la communauté rurale, et bien même aux non-membres
à condition qu'ils respectent le code de sociabilité.
3. Tenure plurielle des terres
Dans cette partie, la tenure relève alors du mode
d'accès à la terre. Dans la communauté rurale, les acteurs
fonciers disposent coutumièrement de deux possibilités pour
accéder à la terre. Entre autre :
88
? La donation des terres : celle-ci se fait entre vifs,
généralement au sein d'une même communauté familiale
selon la place qu'on occupe. S'il s'agit d'un fils, un neveu, fille
marié comme héritage... d'autres acquièrent des terres en
gratitude des services rendus tels que les soins thérapeutiques,
l'intronisation, etc. cependant à la mort du bénéficiaire,
la donation se retransforme en contrat d'amodiation.
? L'amodiation : est une tenure des terres qui consiste
à céder le droit d'usage et de jouissance foncier moyennant une
contrepartie, paiement d'une redevance occasionnelle ou périodique.
Les clauses de cette concession sont variables selon qu'il
s'agit de l'attribution coutumière ou la location temporaire des terres.
L'attribution coutumière des terres est le droit de jouissance sur une
terre concédée à un sujet et à ses descendants.
Elle engage donc une famille du chef terrien et la famille paysanne. Celle-ci
(attribution coutumière) constitue un contrat coutumier le plus stable
à condition que l'exploitant s'acquitte régulièrement du
paiement des redevances tout en entretenant des bonnes relations avec le chef
terrien. Tandis que la location temporaire de terre est celle dont la redevance
se verse sous forme d'une portion de récolte tout en sachant que sa
durée de clause n'excède pas trois ans.
Voilà en bref, le mode d'acquisition et de gestion des
terres en Zone de Beni. D'où le tableau suivant récapitule la
proportion générale selon les modes d'acquisitions.
89
Tableau 11 : Mode d'acquisition des terres
Lieu
|
Mode d'acquisition foncière
|
Type
|
Effectif
|
Oicha
|
Concession perpétuelle
|
Achat
|
21
|
Jouissance sur une propriété foncière
collective ou communautaire
|
|
0
|
Donation
|
Héritageetc.
|
20
|
Service rendu
|
3
|
Amodiation
|
Attribution coutumière
|
6
|
Location temporaire
|
0
|
Mangina
|
Concession perpétuelle
|
Achat
|
17
|
Jouissance sur une propriété foncière
collective ou communautaire
|
|
8
|
Donation
|
Héritage etc.
|
15
|
Service rendu
|
0
|
Amodiation
|
Attribution coutumière
|
10
|
Location temporaire
|
0
|
Mutwanga
|
Concession perpétuelle
|
Achat
|
13
|
Jouissance sur une propriété foncière
collective ou communautaire
|
|
2
|
Donation
|
Héritage etc.
|
10
|
Service rendu
|
5
|
Amodiation
|
Attribution coutumière
|
20
|
Location temporaire
|
0
|
TOTAL
|
150
|
Source : entretien à travers des focus group à
Oicha, Mutwanga et Mangina du 7 au 14 juin 2021.
155 Entretient via un focus group avec un collectif des
planteurs du cacao à Oicha, Mangina et Mutwanga du 15 au 20 juin 2021
90
Commentaire : de ce tableau ci haut, il est constaté
qu'à Oicha, les paysans acquièrent des terres par voie d'achat
d'une concession perpétuelle et l'amodiation par héritage tant
que l'attribution coutumière intervient moins. Chacun a tendance
à avoir une concession. Cependant qu'àMangina, plus les paysans
acquièrent des terres par voie d'achat d'une concession
perpétuelle et l'amodiation par héritage tant que l'attribution
coutumière a une allure de hausse par rapport à Oicha. De fin
à Mutwanga, l'amodiation par attribution coutumière domine, suivi
par l'acquisition d'une concession perpétuelle puis les donations par
héritage et de service rendu.
En bref, les paysans en zone de Beni acquièrent plus
des terres achat des concessions perpétuelles moyennant la paie d'une
valeur vénale au chef de terre, puis par héritage familier et en
suite par amodiation par attribution coutumière en versant une redevance
animale qualifié de Muhako.
Croire tout de même que ce mode de gestion de terres
impacte sur la gestion des terroirs forestiers en Zone de Beni. En effet, ces
modes de gestions de terre octroient la liberté fondamentale à
l'exploitant utilisateur du sol. Laquelle liberté liée au
versement de sa redevance. L'exploitant n'est pas contraint dans la poursuite
de sa culture.
De toute manière après avoir acquis la
jouissance au sol, comment ces agriculteurs procèdent pour exploiter le
cacaoyer ? il est alors pour nous opportun de décrire les
activités de la préparation du terrain, du semis et maintenance
de l'arbre.
3.1.2. Préparation de la zone d'exploitation,
semis et maintenance du cacaoyer en Zone de Beni155
Dans la présente partie, après avoir
élucidé les modes d'acquisitions de terres en zone de Beni,
mettons en exergue les méthodes ou pratiques des agriculteurs dans la
préparation du terrain, la semis et la maintenance du cacaoyer.
1. Préparation de la zone
d'exploitation
Dans la préparation du terrain, deux activités
principales s'organisent. Notamment le choix du milieu ou planter ses arbres
puis celle de la préparation proprement dite du terrain.
156 Les agriculteurs certifiés sont ceux qui ont des
contrats avec des entreprises agricoles comme ESCO-KIVU pour suivre et les
accompagner dans la culture par inspection des agronomes publics que
privés à l'entreprise.
91
La première activité portant sur le choix du
terrain, pour les paysans en zone de Beni, n'impacte pas trop sous
prétexte que le sol y reste partout naturellement fertile et
répond aux conditions climatologiques de la culture. Néanmoins
pour les agriculteurs certifiés156, l'étude du terrain
se fait par les agronomes privés des sociétés et publics
puis assure le suivi permanent des champs de ces planteurs certifiés.
Quant à la préparation proprement dite du
terrain, elle ne consiste qu'au défrichage via un abattage
d'espèces forestières moyennant d'outils traditionnelles comme
machette, hache et certains usent des tronçonneuses. Cela est suivi par
le désherbage par brulis.
Pour les agriculteurs en zone de Beni, cette méthode de
défrichage par abattage et brulis, crée plus d'engrais pour le
sol. Ils considèrent en suite que c'est le seul moyen de rendre encore
le sol plus fertile. C'est juste à la fin qu'ils laissent les champs
défrichés sans une exploitation quelconque durant deux à
trois semaines pour que le sol absorbe la cendre.
2. Semis et maintenance du cacaoyer a. Semis du
cacaoyer
A cette étape, les paysans se procurent de la semence
de différente manière selon qu'il s'agit d'un certifié ou
pas.
De prime abord, les conventionnels (agriculteurs non
certifiés) se créent de pépinières à partir
des fèves fraiche des cabosses, soit ils s'en procurent à
l'ESCO-KIVU. Deuxièmement, les certifiés, l'ESCO-KIVU leur offre
des plants suivis et évaluées par les agronomes publics que
privés de l'ESCO-KIVU gratuitement.
Cependant après la réception des semences, les
fèves doivent être semées dans les deux jours qui suivent
dans le cas des cabosses et dix jours pour les fèves enrobées.
Pour les agriculteurs en zone de Beni, ils arrosent les sachets à la
veille de semis. Ce dernier alors de 1 à 2 cm de profondeur à
raison d'une fève par sachet. Ils précisent que les
opérations de semis se font pendant une période pluvieuse
traditionnellement sans piquetage.
92
b. Maintenance du cacaoyer
Après avoir fait le semis, les paysans n'abandonnent
pas le cacaoyer à son triste sort. Plutôt, ils organisent
certaines activités d'entretien ou de maintenance du cacaoyer
jusqu'à sa production.
Apres le semis, dans une période non fixe ou non
standard, les paysans procèdent à l'égourmandage qui
consiste à enlever les mauvaises herbes de l'exploitation et tailler les
cacaoyers tout en remplaçant les manquants qui sont des plants
accidentées par des causes d'insectes ravageurs du cacaoyer. Pour une
aération dans les champs, les paysans précipitent une culture
sans ombrage en zone de Beni. Vu l'intensivité de la cacaoculture en
Zone de Beni, les paysans procèdent au nettoyage chaque trois mois
après le premier égourmandage.
En somme, malgré l'insuffisance des activités
nécessaires de semis et d'entretien chez les conventionnels des
cacaoyers en zone de Beni, les paysans finissent par produire tant peu soit-il.
Tandis que les certifiés respectent les normes via l'inspection de leurs
champs par les agronomes professionnels, dès le semis jusqu'à la
production sous la vue de l'AGRIPEL.
3.1.3. Production et contraintes courues par les paysans
a. Production du cacao
Malgré vu dans les parties précédentes
que les paysans en zone de Beni ne tiennent pas compte des normes de la culture
du cacao ; cela ne tient pas lieu de confirmer que malgré cette culture
traditionnelle n'engendre pas un résultat en termes de production.
Dans un entretien en focus groupe avec 150 cultivateurs du
cacao à Oicha, Mangina et Mutwanga, généralement la
plupart confirment que l'abondante récolte s'observe en Aout et
Novembre. En plus, un hectare suivi selon les bonnes pratiques donne une tonne
de cacao marchand. Par extrapolation, l'on sied de considérer qu'une
exploitation paysanne a un rendement moyen minimum de 300 à 400kg de
cacao marchand.
Lors de la récolte, certains agriculteurs
conventionnels utilisent les machettes tant que les certifiés sont
gratifiés des sécateurs qui sont des ciseaux coupant des cabosses
sur un cacaoyer.
Après la récolte, les agriculteurs
procèdent à l'écabossage dans les champs même afin
que cette chair de la cabosse contribue à constituer l'engrais. C'est
juste à la suite que les fèves décabossées sont
transportées jusqu'au lieu de fermentation. Lors des activités
de
93
fermentation, les fèves sont enfermées dans des
boites sans air couvert par les feuilles de bananiers en vue de les faires
moisir. La fermentation change la couleur de la fève et y élimine
de la pulpe mucilagineuse qui l'entoure.
C'est après la fermentation que les agriculteurs
procèdent une fois de plus au séchage. Celui-ci a pour but de
ramener la teneur en humidité des fèves fermentées. Pour
sécher les fèves, ils utilisent des outils naturels comme des
claies ou bâches aménagés dans 10 à 12 jours.
En résumé, le mode de production du cacao reste
encore traditionnel ou artisanal en zone de Beni. Le fait de la production
traditionnelle et artisanale des exploitations cacaoyers en Zone de Beni
présente des certaines énormes difficultés dans la
production
b. Contraintes courues par les
agriculteurs
Comme bien énoncé précédemment, le
fait d'exploiter le cacaoyer d'une manière artisanale ou traditionnelle
présente généralement certaines difficultés sur le
plan technique que socio politique dans la poursuite de leurs activités
champêtres.
En vrai, les éléments suivants constituent des
facteurs explicatifs des chutes de rendement des exploitations
cacaoyères en zone de Beni :
? Au plan technique :
? Le non fertilité continuelle du sol : ce facteur
montre que le sol s'infertilise au fur et à mesure on l'exploite
régulièrement. Un sol perd sa fertilité du jour au jour de
l'exploitation.
? Existence des maladies et insectes ravageurs des cacaoyers :
ces maladies et insectes sont inévitables dans une exploitation
cacaoyère; ils ravagent plus des cacaoyers en Zone de Beni.
? Le non productivité continuelle du cacaoyer : ce
facteur explique qu'un cacaoyer cesse de produire à un âge
donné. Sa production n'est pas continuelles suite aux perturbations
climatiques, âges de la plante... ;
? Expansion du cercle vicieux de la cacao-culture : il montre
que le fait de défricher les forets crée une émission des
CO2, qui ce dernier à son tour, influence sur le changement climatique,
qui en fin, influence sur la production des cacaoyers. Dès lors de la
diminution de la production, les planteurs ont tendance à recourir aux
nouveau défriches. Ceci s'explique par le schéma ici-bas.
Pour des jeunes plantations, la surveillance phytosanitaire
s'observe régulièrement pour ceux qui ont des moyens tant que
d'autres abandonnent le cacaoyer à son triste sort. En
94
Figure 10 : cercle vieux de la cacaoculture.
? Autres plans :
? L'insécurité incessante entrainant le non suivi
des exploitations de peur d'être
massacré ;
? Pas de financement pour atteindre des grandes exploitations
avec modernité ;
? Insuffisance des terres entraînant une croissance des
conflits fonciers.
Pour tout dire en un mot, ces contraintes sont dues
généralement au non expansion des exploitations cacaoyères
en zone de Beni, qui est à son tour une résultante de manque de
financement suffisant. En effet, face à ces contraintes ou
difficultés, les paysans ne croisent pas le bras à leur triste
sort. Ils entretiennent cependant certaines mesures palliatives minimales
soit-elles. Ce sont ces mesures qui font objet du point suivant.
3.1.4. Mesures de Maintenance productive de
l'exploitation cacaoyère.
Dans la poursuite du maintien de la productivité des
plantes dans une exploitation cacaoyère, les paysans en zone de Beni
recourent à certaines méthodes ou techniques pour pallier
à ces difficultés.
En ce qui concerne les difficultés de la
présence des maladies et insectes ravageurs des cacaoyers, la perte de
la fertilité du sol, les agriculteurs du cacao en zone de Beni pensent
généralement à l'achat des produits phytosanitaires et
apport d'engrais.
95
effet, de la même méthode s'effectue le
traitement des maladies parasites et insectes ravageurs des cacaoyers.
Cependant, à ce qui concerne le problème de non
fertilité continuelle du sol, le non productivité continuelle du
cacaoyer, l'insécurité incessante dans la région... les
stratégies ne restent pas les mêmes. Pour faire face à
ceux-ci, les paysans affirment utiliser une seul générale
méthode ou un seul moyen qui est d'abandonner les anciennes
exploitations cacaoyères pour des nouveaux défriches forestiers
encore fertile pour accroitre leur production.
Dans l'espérance de ne pas abandonner l'ancienne
exploitation totalement, les paysans associent certaines cultures
céréalières, fruitières et forestière dans
les cacaoyers pour diversifier leur production et répondre au besoin de
financement.
Voici ci bas, le schéma synthétique de
l'évolution productive d'une exploitation cacaoyère des petits
planteurs. Ce sont des exploitations donc atteignant ses limites.
Voilà, comment les agriculteurs du cacao en zone de
Beni agissent face à ces contraintes ou difficultés. Ce
phénomène s'explique mieux par le schéma illustré
ci-haut.
Dans la poursuite de ce travail, ce fait constitue un danger
et/ou risque ou menace à haut degré sur
l'écosystème à travers la destruction intensive des zones
forestières. De ce fait, quelles est le degré de conscience des
paysans face à ces phénomènes ainsi que leurs initiatives
pour sauvegarder l'équilibre éco systémique. Tout compte
fait, ce questionnement trouve lumière dans la partie suivante.
3.1.5. Prise de conscience et initiative communautaire
face à la cacao-déforestation
Dans la recherche de l'équilibre environnementale, la
prise de conscience des communautés rurales relève d'une
importance capitale. D'où, toute conservation de la nature émane
principalement des communautés rurales ou locales qualifiées de
communautés de base vers les institutions spécialisées.
96
Dans l'espérance de sauvegarder un environnement sains,
sans déséquilibre, les paysans sont généralement
conscient de la menace que la cacaodéforestation cause sur le changement
climatique. Il est clarifié par les parties précédentes
que la culture du cacao est certainement une menace sur les terroirs
forestiers.
Du coup pour pallier à ce phénomène et
sauvegarder l'équilibre environnementale, les paysans cultivateurs du
cacao de la Zone de Beni, applique actuellement de l'agroforesterie avec
d'autres essences comme ombrage pour contribuer à la
séquestration du Carbonne.
Certains cultivateurs enquêtés combinent quant
à eux les cacaoyers avec d'autres essences comme le palmier à
huile, d'arbre fruitiers, d'arbres forestiers, etc. Ces espèces
associées aux cacaoyers en zone de Beni ont une autre valeur d'usage
pour les agriculteurs et selon les finalités de chacun. Parmi ces
finalités, certaines sont sociales, médicinales, ombrage,
commerciale pour auto financement, auto consommation, bois, fertilité,
etc.
Tableau 12: finalité pour association d'essence
Fins
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Sociales
|
9
|
6
|
Ombrage
|
8
|
5
|
Vente
|
54
|
36
|
Auto
consommation
|
32
|
21
|
Bois
|
18
|
12
|
Fertiliser sol
|
16
|
11
|
Médicinale
|
13
|
9
|
Total
|
150
|
100
|
Source : nos calculs et sondage
De ce tableau, l'on constate qu'en Zone de Beni, 6%
intègre de l'agroforesterie dans leurs exploitations cacaoyères
pour une finalité sociale, 5% pour une finalité d'ombrage sans
autre spéculation et rien que la recherche de la fertilité du sol
pour une hausse de production, 36% usent de l'intégration des divers
essences pour des raisons commerciales. Ils usent surtout des palmiers à
huile pour la spéculation en huile et noix de palme, 21% appliquent de
l'agro forêt pour des fins d'autoconsommation en fruits, jus et autres.
12% intègre d'arbre à bois pour production en planche etc. 11%
confirment pratiquer l'agroforesterie pour fertiliser le sol et en fin 9%
affirment en intervenir pour des causes médicinales. Malgré
qu'ils
97
appliquent l'agroforesterie pour une raison philanthropique,
ils savent que la cacaoculture en combinaison avec d'autres essences
revête une importance. Ce tableau s'illustre mieux sur diagramme à
secteur suivant :
Graphique 6 : finalité d'action d'agroforesterie
FINALITES ASSOCIATION AGROFORETS
sociales
ombrage
vente
auto consommation
bois
fertiliser sol
medicinale
8; 5%
13; 9%
16; 11%
18; 12%
54; 36%
32; 21%
9; 6%
Tout compte fait, les paysans s'inspirent dès lors des
pratiques agroforestières pour renforcer la transition agro
écologique de la cacaoculture. Cependant, les contraintes des
systèmes agroforestiers ne sont pas sous estimées quant aux
agriculteurs. Tout est adapté à la stratégie, aux attentes
et aux objectifs des agriculteurs.
En somme, le système agroforestier en Zone de Beni, ne
relève pas d'une imposition des structures publiques que privées
y intervenant, plutôt une résultante de la prise de conscience des
paysans en collaboration avec les institutions précitées à
travers les vulgarisations sur les bonnes pratiques culturales du cacaoyer.
Cependant, le système agroforestier du cacaoyer,
mérite un soutient de renforcement pour l'enraciner à travers la
vulgarisation pour cause à laquelle plusieurs agriculture maitrise pas
mieux ce mode de production qui semble présenter une
fragilité.
3.2. Vulgarisations sur les bonnes pratiques
culturales : acteurs et interventions publique
Cette section met en revue les pratiques de vulgarisation des
bonnes pratiques culturales cacaoyères en Zone de Beni. D'où, il
recadre les enseignements techniques
98
agricoles forés aux paysans agriculteurs ainsi que
l'intervention des acteurs publics que privés et leurs relations tout en
finissant par les difficultés leurs interventions.
Par sa structuration, cette section comporte quelques points.
Le premier présente l'action de vulgarisation sur les bonnes pratiques,
; le deuxième parle des contraintes majeurs dans la vulgarisation puis
finir par la prise de conscience du risque que la cacaoculture présente
sur les forêts en Zone de Beni et énumérer les mesures
palliatives.
3.2.1. Vulgarisations sur les bonnes pratiques culturales
cacaoyères
Dans la lutte de la déforestation et la production en
cacao durable certains acteurs tant publics que privés interviennent
dans l'enseignement des bonnes pratiques culturales cacaoyères et
l'accompagnement des paysans cultivateurs. Ces acteurs interviennent chacun
selon sa compétence, qui entre en ossature dans la partie qui
l'explique.
1. Acteurs privés
Dans la vulgarisation de la bonne pratique culturale
cacaoyère e Zone de Beni, les acteurs privés constituent la force
motrice de la vulgarisation vers un cacao durable. Parmi, l'ESCO-KIVU constitue
un goulot d'harmonisation des activités de la vulgarisation car il est
le seul actuel accrédité par l'AGRIPEL dans la vulgarisation.
Dans la vulgarisation, les acteurs privés comme
principalement l'ESCO-KIVU accompagne les paysans dans la formation des bases
sur les bonnes pratiques culturales pour un cacao durable sans compromettre
l'équilibre environnementale. Apres la séance de formation et
information sur la culture du cacao durable, vient un processus direct
d'accompagner les paysans. Dans cet accompagnement, relève les
activités nécessaires dans la production. Parmi lesquelles citons
:
? Création des pépinières
: elle regorge les activités de construction d'une
ombrière laissant infiltrer 25 à 30% de lumière à
2,5 mètres du sol soutenu par des poteaux. Après cette
étape, arrive le temps de remplir les sachets plastiques perforés
de couleur noir avec un mélange de terreau et de la terre. En suite
construire des planches qui est une sorte de casier de 60cm de large et 5
à 10m de long sous l'ombrière avec des piquets solidement
enfoncé dans le sol ; puis classer ces sachets remplis
parallèlement et successivement 4 sachets dans le casier de façon
à remplir complètement ce casier. En fin, arroser abondamment les
sachets et semer à plat les fèves nouvellement extraites des
cabosses à 1,5m de profondeur et arroser de nouveau.
De toutes les manières d'agir dans la vulgarisation des
bonnes pratiques culturales du cacao par les acteurs publics que privés,
certaines difficultés auxquelles ils se heurtent se
99
? Distribution : dans la
vulgarisation, la distribution des plants est l'apanage de la
société ESCO-KIVU d'une manière gratuite. Après
celle-ci, les agronomes de la société poursuivent et inspectent
les champs des paysans pour leur montrer comment planter ou mettre sous le sol
les plants retirés de la pépinière.
? Supervision : dans la poursuite de
l'effectivité des bonnes pratiques culturales, les acteurs privés
comme l'ESCO-KIVU enregistre les agriculteurs et supervisent leurs champs
dès le semis jusqu'à la production.
Pour l'effectivité des activités dans
l'accompagnement des paysans, l'ESCO-KIVU possède d'un Champ Ecole
Paysan où ces agriculteurs font la pratique des formations
régulièrement.
De ce qui précède, les acteurs privés
oeuvrent en connivence avec le service public habileté qui est
l'AGRIPEL.
2. Intervention publique
Dans cette vulgarisation, l'acteur public joue un rôle
capital à travers la coordination des activités de vulgarisation
ainsi que les chronogrammes d'activités y afférentes. Sur ce,
l'AGRIPEL constitue le service stratégique dans la vulgarisation des
bonnes pratiques culturales. Pour assurer la vulgarisation, l'AGRIPEL n'oeuvre
pas directement avec les paysans cultivateurs. Il largue sur terrain les
moniteurs du ministère.
Suite à son insuffisance dans le monitoring, l'AGRIPEL
accrédite certaines organisations ou sociétés à
vocation agricole comme l'ESCO-KIVU, l'ANEPROAC...
Depuis 2002, la société ESCO-KIVU est
accréditée par l'AGRIPEL ministère de tutelle dans la
fonction d'accompagnement des paysans et intervient comme facilitateur dans la
vulgarisation.
Outre l'accompagnement des paysans, le service d'environnement
joue un rôle aussi tant soit peu à travers les renforcements des
capacités sur la cacaoculture au service de l'agriculture et de
l'environnement. Celui-ci, n'intervient pas comme telle car elle a des
relations directes dans les fonctions avec l'AGRIPEL.
100
posent. De ce sens, il est impérativement important de
lister les contraintes de vulgarisation à travers leurs actions.
3.2.2. Contraintes de l'intervention
publique-privée dans la vulgarisation
Dans toutes les interventions publiques ou privées, les
contraintes doivent naturellement se présenter dans leurs actions telles
qu'il s'agit d'un acteur à un autre. De ce fait, les acteurs
privés présentent des contraintes dichotomiques à celles
de l'acteur public.
Pour les acteurs privés, les contraintes dans la
vulgarisation relève d'une part des institutions de tutelles et d'autre
part des paysans et formateur eux-mêmes. Pour les formateurs et paysans
on peut citer :
· Inaptitude transmettre ses connaissances aux paysans ;
· Faible financement ;
· Non harmonie entre le chronogramme des
sociétés accréditées et celui du ministère
de tutelle ;
· Faible capacité de rétention pour les
paysans ;
· Incompréhension technique et linguistique entre
formateur et paysans ;
· De ceci s'ajoute l'insécurité
perpétuelle dans la zone.
Vu que l'intervention publique dans la vulgarisation n'est
pas directe, cela relève des problèmes auxquels l'AGRIPEL se
heurte pour vulgariser eux-mêmes. Ces contraintes se résument en
trois. Parmi lesquelles citons :
· Moyens logistique insuffisant ;
· Insécurité dans la zone d'intervention
et
· Pas de processus de retraite pour les personnels
vieillis.
En somme, voilà les contraintes auxquelles qui
justifient la non efficacité de l'intervention publique dans la
vulgarisation du cacao durable. Justifie le chef AGRIPEL Oicha dans un
entretien. Quant à ce, il est important de voir ou analyser dans quelle
mesure les acteurs publics-privés prennent conscience de la menace que
l'agriculture du cacaoyer présente sur les terroirs forestiers.
101
3.2.3. Prise de conscience : Acteurs
publics-privés face à la cacao-déforestation et
initiatives palliatives
Les acteurs de vulgarisation jouent un rôle tellement
important dans la prise de conscience de la déforestation par les
paysans cacao-cultivateurs. Ces acteurs, prennent conscience de ce risque dans
les mesures où l'agriculture du cacao en Zone de Beni est purement et
généralement extensive.
De leur part (acteurs vulgarisation), les actions doivent
vite être menées car si rien n'est fait pour l'amélioration
des pratiques culturales, la désertification de la Zone de Beni serait
observée dans l'avenir suite l'actuelle forte instabilité
éco systémique résultant de la dégradation
environnementale.
De cette conscience prise par les acteurs principaux de la
vulgarisation, publics que privés, ils n'abandonnent pas les
agriculteurs à leur triste sort, plutôt qu'ils essayent de
renforcer la fréquence des entretiens conseils techniques avec les
paysans agriculteurs pour promouvoir un cacao durable. C'est à ce juste
titre que les acteurs privés achètent du cacao biologique ou
durable à un prix supérieur pour une prime au cultivateur ayant
respecté les mesures de prévention environnementale.
C'est dans ce sens que les formations et vulgarisations sur
les bonnes pratiques culturales du cacaoyer s'intensifient pour montrer
justement aux paysans le risque que courent les hommes à travers le
défrichage.
Les techniques culturales apprises aux cultivateurs paysans
s'orientent vers certains aspects, tels que :
? Apprendre les agriculteurs sur un choix d'un terrain
à culture durable ;
? Mode de préparation des terrains sans une forte
incidence à travers des défrichages responsable sans brulis ;
? Apprendre comment lutter contre les trachéomicoses
et insectes ravageurs du cacaoyer sans recours aux produits phytosanitaires
toxiques et ayant un impact négatif sur l'environnement ;
? Orienter leur choix sur la qualité des produits
phytosanitaires ;
? En fin les initier intégralement à la
production agroforestière dans la diversification des productions.
D'où, comment combiner les cacaoyers avec d'autres essences
forestiers.
Cette loi, prend en compte les objectifs de la
décentralisation, intègre à la fois les diversités
et les spécificités agro-écologiques et vise à :
102
C'est à ce juste titre que la vulgarisation est
importante en zone de Beni pour la généralisation des pratiques
culturales durables. Cette partie nous amontré en somme, comment les
paysans prennent conscience du risque que court la planète suite au
déséquilibre environnementale principalement due aux
exploitations agricoles par défrichage. L'itinéraire agronomique
semblait ignorer ces pratiques, seule la vulgarisation met quasiment au point
ces bonnes pratiques en zone de Beni. De tout compte fait, les acteurs en soi
peuvent orienter les agriculteurs suivant des normes législatives.
Cependant, la légifération dans la gestion forestière et
agricole est-elle efficace pour une agriculture durable ? C'est dans cet angle
que l'analyse relations et limitent entre le code forestier et code agricole
monte à l'ossature dans la section suivante.
3.3. Analyse de la réglementation du secteur
agricole et forestier
Dans la logique à laquelle s'inscrit notre travail,
l'analyse juridique des textes réglementant l'agriculture et le secteur
forestier est d'importance capitale pour s'imprégner de
l'efficacité légale et institutionnelle en République
Démocratique u Congo. De ce qui fait que cette section comporte deux
principaux points. Le premier traite des analyses relationnelles et
dichotomiques entre code forestier et celui agricole. Le second quant à
lui, montre l'influence de cette légifération sur l'avenir d'un
cacao durable.
3.3.1. Analyse des relations et limites entre code
forestier et code agricole
Comme annoncé ci-haut, ce point traite de l'analyse de
ces deux codes qui, institutionnellement ont des relations et dichotomies
entre-elles. Il est temps passer en revue ce que le code agricole
prévoit en matière de la conservation des forêts et en
suite ce que prévoit le code forestier en matière
d'agriculture.
1. Loi portant principes fondamentaux relatifs
à l'agriculture en RDC
La République Démocratique du Congo est un
vaste pays à vocation agricole avec une population dont la
majorité vit en milieu rural et dépend essentiellement de
l'agriculture, de l'élevage et de la pêche. D'où, la
réglementation de leurs activités s'avère
nécessaire. C'est à ce juste titre qu'en 2011, le
législateur congolais a essayé de mettre en vigueur la loi
portant principes fondamentaux relatifs à l'agriculture.
103
· favoriser la mise en valeur durable des
potentialités et de
l'espace agricole intégrant les aspects sociaux
et environnementaux ;
· stimuler la production agricole par l'instauration
d'un régime douanier et fiscal particulier dans le but d'atteindre,
entre autres, l'autosuffisance alimentaire;
· relancer les exportations des produits agricoles afin
de générer des ressources importantes pour les investissements
;
· promouvoir l'industrie locale de transformation des
produits agricoles ;
· attirer de nouvelles technologies d'énergie
renouvelable ;
· impliquer la province, l'entité territoriale
décentralisée et l'exploitant agricole dans la promotion et la
mise en oeuvre du développement agricole.
Les dispositions de la loi portant principes fondamentaux
relatifs à l'agriculture s'appliquent à l'exploitation, à
la formation et à la recherche agricole, au financement de
l'activité agricole ainsi qu'à la commercialisation des produits
agricoles, à la protection de l'environnement et aux régimes
douanier et fiscal à son article 2.
De l'acquisition, des terres agricoles sont
concédées aux exploitants et mises en valeur dans les conditions
définies par ladite loi. Toutefois, le requérant remplit en outre
les conditions ci-après conformément à son article 16:
· être une personne physique de nationalité
congolaise ou une personne morale de droit congolais dont les parts sociales ou
les actions, selon le cas, sont majoritairement détenues par l'Etat
congolais et/ou par les nationaux.
· avoir une résidence, un domicile ou un
siège social connu en République Démocratique du Congo
;
· présenter la preuve de son inscription au
registre de commerce, s'il s'agit d'une personne exerçant lecommerce
;
· justifier de la capacité financière
susceptible de supporter la charge qu'implique la mise en valeur de la
concession ;
· produire une étude d'impact environnemental et
social.
Les articles 66 et 67 de la loi des principes fondamentaux
relatifs à l'agriculture ajoutent que l'exploitant agricole industriel
produit une étude d'impactenvironnemental
104
Cependant, stipule à son article 17 que le contrat
agricole détermine les types de culture que leconcessionnaire se propose
d'exploiter. Il détermine également la production minimum que
l'exploitant s'engage à réaliser. Du coup, son article 18
reconnait à chaque communauté locale les droits fonciers
coutumiers exercés collectivement ou individuellement sur ses terres
conformément à la loi. L'ensemble des terres reconnues à
chaque communauté locale constitue son domaine foncier de jouissance et
comprend des réserves des terres de cultures, de jachère, de
pâturage et de parcours, et les boisements utilisés
régulièrement par la communauté locale.
De la protection de l'environnement, le code prévoit
certains articles pour sauvegarder l'environnement sain. De ce qui
précède, l'Etat et la province prennent, dans les limites de
leurs compétences respectives, des mesures destinées notamment
à la prévention et à la lutte contre les organismes
nuisibles ou de quarantaine ; à l'utilisation des produits
phytosanitaires sans danger pour l'environnement et la santé ; au
contrôle de l'importation et de l'exportation des produits
phytosanitaires, végétaux, produits végétaux et
autres articles réglementés pouvant entraîner la
dissémination des ennemis des végétaux ; au contrôle
des produits phytosanitaires, végétaux et produits
végétaux pouvant servir de vecteurs aux organismes nuisibles
conformément à son article 47. Du coup, l'article 70 du code
agricole ajoute que l'Etat, la province et l'entité territoriale
décentralisée prennent des mesures préventives en vue de
protéger l'environnement et la santé contre des dommages
éventuels découlant de certaines pratiques agricoles et de
l'utilisation de certains produits chimiques dans l'agriculture.
A cet effet, le Gouvernement central met au point un
système d'homologation des produits chimiques avant commercialisation,
basé sur l'évaluation et la gestion des risques et met en place
un mécanisme de surveillance et de prévention des risques majeurs
et des calamités agricoles. De ce fait, le Gouvernement veille à
ce que la mise au point, l'utilisation, le transfert et la libération
dans l'agriculture des organismes génétiquement modifiés
et des pesticides se fassent de manière à éviter ou
à réduire les risques pour l'environnement et la santé. Il
veille également à ce que certaines pratiques agricoles n'aient
pas d'impact négatif sur l'environnement et la santé
conformément à l'article 71 du code agricole.
En suite ce code à son article 10 essaye de classifier
les forêts. Il distingue les forêts classées, qui sont
celles soumises, en application d'un acte de classement, à un
régime
105
etsocial avant la mise en valeur de sa concession
conformément à la législation sur la protection de
l'environnement.
Le ministre ayant l'environnement dans ses attributions
procède à un audit de toute activité ou tout ouvrage
agricole présentant un risque potentiel pour l'environnement et la
population dans les conditions définies par la loi comme prévoit
l'article 68 dudit code. Cependant, l'article 69 stipule que sous
réserve des droits d'usage forestier reconnus aux communautés
locales, les activités agricoles sont interdites dans tout site ou aire
protégée. Ce qui donne aux peuples autochtones ou
communautés locales et riveraines un droit de jouissance traditionnel en
vertu de l'article 44 du code forestier qui stipule que les populations
riveraines d'une concession forestière continuent à exercer leur
droit d'usage traditionnel sur la concession dans la mesure de ce qui est
compatible avec l'exploitation forestière à l'exclusion de
l'agriculture.
En somme, ces sont ces articles de la loi portant les
principes fondamentaux relatifs à l'agriculture prévoit pour
sauvegarder l'environnement sain. Quant à la foresterie, cette loi
reconnait le droit de jouissance aux communautés riveraines de l'aire
protégée à l'exclusion de l'agriculture. De ce qui fait
que nous passons en revue ce que pense le code forestier par rapport
l'agriculture.
2. Code forestier en RDC
Dans les dispositions générales, à son
article 1, le code forestier définit les forêts comme les terrains
recouvert d'une formation végétale à base d'arbre ou
d'arbuste apte à fournir des produits forestiers, abriter la faune
sauvage et exercer un effet direct ou indirect sur le sol, le climat ou le
régime des eaux. Soit par extension, sont assimilés aux
forêts, les terres réservées pour être recouvert
d'essence ligneuses soit pour la production du bois, soit pour la
régénération forestière et ou pour la protection du
sol.
Ce code prône à ses articles 8 et 9 que les
forêts naturelles ou plantées comprise dans les terres
régulièrement concédées en vertu de la
législation foncière, appartiennent à leurs
concessionnaires. Bien aussi les arbres situés dans un village ou son
environnement immédiat ou dans un champ collectif ou individuel sont la
propriété collective de la personne à laquelle revient ce
champ.
Le code forestier quant aux activités agricoles
stipule à son article 53, que toute personne qui, pour les besoins d'une
activité minière, industrielle, urbaine, touristique,
106
restrictif juridique le droit d'usage et d'exploitation pour
une raison écologique. Les forêts protégées sont
quant à elles celles qui n'ont pas objet d'un acte de classement et sont
soumises à un régime juridique moins restrictif à ce qui
concerne le droit d'usage et d'exploitation. En fin, les forêts de
production permanentes sont celles soustraites des forêts
protégées par une enquête publique en vue de les
concéder, elles sont soumises aux règles d'exploitation
prévues par le code forestier.
Dans les forêts classées, à l'exception
des réserves naturelles intégrales, des parcs nationaux et des
jardins botaniques, les droits d'usage sont exclusivement exercés par
les populations riveraines et leurs jouissance est subordonnée au
respect des dispositions du code forestier conformément à son
article 38. L'article 39 dudit code, stipule que les droit d'usage des
populations riveraines des forêts classées se limitent au
ramassage du bois mort et de la paille, à la cueillettes des fruits, des
plantes alimentaires ou médicinales, à la cueillette des gommes,
résines ou du miel, au ramassage des chenilles, escargot, grenouilles,
au prélèvement du bois destiné à la construction
des habitations et pour usage artisanale.
Néanmoins, tout congolais peut exercer des droits
d'usage l'ensemble des domaines forestiers protégés selon les
normes prescrites par le code forestier en vigueur. Dans les forêts
protégées, les cultures peuvent être pratiquées.
Toutefois, elles peuvent être prohibées par le gouverneur de
province, après avis des services locaux de l'agriculture et des
forêts, lorsque l'état de la forêt ou le futur
intérêt de la forêt rend cette mesure nécessaire
telle que l'article 42 du code prône. Cependant, l'arrêté du
gouverneur détermine la durée de l'interdiction. En plus, son
alinéa 2 ajoute que le Ministre ayant les forêts et l'agriculture
dans leurs attributions réglementent conjointement, là où,
ils jugent utile, les zonages et les modalités de mise en culture des
terres forestières.
En ce qui concerne la protection, le domaine forestier et
protégé contre toute forme de dégradation ou de
destruction du fait notamment de l'exploitation illicite, de la
surexploitation, du surpâturage, des incendies et brulis ainsi que des
défrichement et des déboisement abusifs (art 45) tant que son
alinéa 2 stipule qu'est interdit particulièrement tout
déboisement en zone exposé aux érosions et inondations.
Par précision, les cultures par essartage, l'émondage et
l'ébranchage sont interdit dans les forêts classées
(art.47).
107
agricole ou autre, est contrainte de déboiser une
portion de forêt, est tenue au préalable de se procurer un permis
de déboisement (alinéa 1) . Cependant pour les activités
agricoles, ledit permis n'est exigé que lorsque le déboisement
porte supérieur ou égal à 2 hectares (alinéa 2).
Voilà en bref, les dispositions du code forestier par
rapport à la déforestation compte tenu des différentes
activités. Du coup, il est confiant après la lecture, que les
deux codes sont incomplètes en un moment car elles nécessitent se
servir ou se renforcer par d'autres arrêtés ministériels
compétentes dans chaque domaine ou secteur car les toutes restent
conflictuelles. L'harmonisation entre les différents secteurs a
également est identifiée comme un défi. Au-delà du
Code forestier, il existe de nombreuses autres lois comme pour la conservation,
l'agriculture et l'exploitation minière qui ont un impact sur les zones
de forêt, et certaines d'entre elles sont contradictoires. Par exemple,
si quelqu'un s'engage dans une activité minière dans une
forêt, la loi minière s'appliquera, et la façon dont elle
gère les droits communautaires dans la région est très
différente des mandats du code forestier. Donc, les communautés
ne sont pas garanties d'être protégées par les dispositions
contenues dans la loi forestière.
3.3.2. Interaction entre code forestier et code
agricole : quelle efficacité pour un cacao durable ?
D'après toutes les dispositions ci hautement
analysées, il est vraiment bon de pouvoir argumenter sur l'apport de ces
lois sur l'instauration de l'agriculture à cacao durable.
Après analyse de la loi portant sur les principes
généraux relatifs à l'agriculture, nous nous sommes rendu
compte que le législateur s'est plus mis dans un cadre de conservation
de l'environnement. La sauvegarde de l'environnement relève dans ce
code, de l'intervention orientée plus vers des grandes exploitations
agricoles. Il ne s'est justement pas rendu compte que l'agriculture congolaise
soit généralement traditionnelle. Seul le contrôle des
produits phytosanitaires et chimiques touche plus les paysans cultivateurs du
cacao en RDC pour ne pas affecter la nature. En vrai, elle n'admet pas dans ses
dispositions, le risque ou la menace que l'agriculture présente sur les
forêts plutôt que la relance du secteur agricole. Cependant le code
forestier quant à lui, essaye de mettre l'importance la loi
foncière et l'appropriation des zones forestières. De plus, cette
loi ordonne les agriculteurs d'avoir un permis de déboisement pour
effectuer ses activités agricoles. Mais aussi, restreint aux populations
riveraines des aires protégés et classées d'y faire de
l'agriculture. Plutôt d'autres activités pour leur survie. De
ce
108
code forestier, l'on se rend compte qu'il est plus aussi
orienté vers les exploitations forestières à grand
investissement.
Etant donné que les exploitations cacaoyères en
République Démocratique du Congo appartiennent aux petits
producteurs familiaux, le code forestier et code agricole, ne sont pas
d'instruments juridictionnels et institutionnels apte à instaurer une
culture à cacao durable en RDC. Ces lois ne constituent que d'outils
réglementaires pour les grandes exploitations agricoles et
forestières en grand capital investi. D'où, des firmes à
haut investissement d'outils modernes pour une relance forestière et
agricole.
En sommes, vu la conflictualité des lois
foncière, forestière, minière, environnementale et
agricoles et le caractère familiale des exploitations cacaoyère,
les législateurs doivent en juste titre procéder par un recadrage
institutionnel et structurel adapté aux petits producteurs car la
déforestation issue de leurs activités est minimisée mais
présentant un risque accumulatif sur le plan environnementale. Ce
nouveau cadre institutionnel pourra mettre en relation les codes forestier,
agricole, foncier et minier pour éviter la conflictualité des
lois.
Quant à ces défis majeurs, les recommandations
personnelles peuvent se résumer dans la section suivante.
3.4. Recommandations critiques personnelles
Dans la lutte contre la déforestation, l'Etat
constitue un acteur principal. Cependant pour prévenir, son gouvernement
doit agir sur plusieurs reformes dans une période bien
déterminée tel que :
? Organisation des Etats généraux de la
forêt, de la faune et des ressources en eaux ;
? Adoption des partenariats public-privée contre la
déforestation ;
? Création de la brigade spéciale de surveillance
et d'intervention ;
? Conception et validation des stratégies de mise en
oeuvre du partenariat public-privé
pour la reforestation ;
? Adoption d'un nouveau code forestier pour l'agroforesterie.
109
Deuxièmement, le gouvernement doit adhérer
à des initiatives internationales pour une coopération
internationale et un accompagnement d'exports. Cela se fera pour trois causes
principales qui sont :
· La vulgarisation et l'accompagnement vers un cacao
responsable ;
· Conception des programmes des émissions provenant
de la déforestation et s'adapter au changement climatique du type REDD+
;
· Pour inspirer d'une application fidèle des
réglementations forestières.
Cependant, les stratégies de préservations, de
réhabilitation et d'extension des forets doivent s'élaborer dans
l'objectif de contribuer à créer les conditions d'une agriculture
toujours prospère, à satisfaire les besoins le pays en
matière de bois d'oeuvre, de bois énergie et assurer le
bien-être de la population. Dans cet objectif, l'Etat doit agir sur trois
axes qui sont :
· Amélioration de la Gouvernance : elle passe par
l'adoption des code forestier, textes législatif et réglementaire
efficace et particulier ; soit par le lancement des programmes
d'amélioration de la gouvernance forestière et un système
adéquat de surveillance.
· Conservation et restauration des forêts
classées : cela passe par le programme tolérance zéro
contre la présence humaine dans les forêts classées,
partenariat public-privé dans le processus de reboisement, faire des
reboisement dans les zone de savane et mettre en place une gestion
participative des forêts avec les paysans pour un agroforesterie.
· Restauration des forêts du domaine rural :
promouvoir l'agroforesterie, renforcer les foresteries urbaines et péri
urbaines et subventionner les forêts privées et communautaires.
Tout cela dans un système de traçabilité.
Dans la mise en oeuvre de ces programmes, le secteur
privé joue un rôle important dans l'engagement contre la
déforestation, la gestion des forêts et des agro forêts
à travers des concessions, renforcer aussi l'agroforesterie qui
constitue une participation au reboisement. Le secteur privé jouera un
rôle dans la protection et la surveillance des forêts et en fin
procéder par la mise en oeuvre d'un système national de
traçabilité des produits agricoles en exportations.
110
Particulièrement dans la filière du cacao,
l'Etat et privé doivent mettre en place un programme d'initiative cacao
et forêts. Ce programme serait une plateforme de partenariat
public-privé dans l'objectif majeur de contribuer à mettre fin
à la déforestation et à la dégradation des
forêts dans la chaine d'approvisionnement national tant mondial du
cacao.
Ce programme s'effectuera sur trois axes majeurs qui sont les
suivants :
? Préservations et réhabilitation des
forêts : ceci consiste à la protection et la restauration des
forêts dans les paysages cacaoyers et renforcer le système
national de surveillance ;
? Production durable à travers l'agroforesterie : cet
axe regorge l'adoption de l'agroforesterie et la promotion des pratiques
agricoles résiliente au changement climatique ;
? Inclusion sociale : organisation et sensibilisation des
communautés rurales qui constitue un grand facteur puis procéder
à l'analyse des mesures sociales et environnement.
C'est à ce juste titre que nous voudrions contribuer
aux politiques que doit mettre en place notre Etat en partenariat avec les
entreprises et institutions privées qu'international pour programme d'un
cacao sans déforestation. Il ne serait pas facile, mais cela
nécessite un fonds bien disponible pour son effectivité. Voila en
bref, nos recommandations en termes de projet pour un développement
durable de la filière cacao en RDC.
111
3.5. Conclusion du chapitre
Il était question dans ce chapitre de pouvoir
décrire l'incidence que le développement de la filière
cacao a sur la gestion des terroirs forestiers en Zone de Beni. De ce fait nous
avons procéder par quatre sections. La première section, portait
sur la description de l'itinéraire agronomique et la prise de
consciencedu risque par les agriculteurs tout en énumérant les
initiatives communautaires face à ces risques que court
l'écosystème. La deuxième section portait quant à
elle sur la vulgarisation des bonnes pratiques culturales à travers les
acteurs privés que publics.
Dans la poursuite de chapitre toujours, la troisième
section analysait les relations et limites entre le cade forestier et le code
agricole tout en regardant leur efficacité pour un cacao durable. Soit
si ces lois sont-elles efficaces pour un cacao sauvegardant la nature ? En fin,
la dernière section a constitué une petite récapitulation
des recommandations et critiques personnelles pour un cacao durable en RDC.
Ainsi, il est à noter que la cacaoculture constitue un
vrai danger sur les terroirs forestiers en zone de Beni. De prime à
bord, les cultivateurs du cacaoyer en zone de Beni acquièrent des terres
par amodiation et par attribution coutumière. Quant à la
préparation de la zone de culture, ceux-ci procèdent par un
défrichement par des outils rudimentaires tout comme pour renforcer ces
outils, ils recourent au défrichage par brulis. Pour produire
effectivement, ces paysans recourent ainsi à des produits
phytosanitaires pour résoudre le problème des maladies parasites
et insectes ravageurs attaquant le cacaoyer dans on âge jeune et cela qui
constitue un défis vers la production.
Pour défier les contraintes liées à la
non fertilité continuelle du sol et le non productivité
continuelle du cacaoyer, les paysans abandonnent selon eux, les anciennes
exploitations cacaoyères, pour un nouveau défrichage en vue
d'accroitre et maintenir une grande production. Ce qui laisse confirmer que la
filière cacao est l'un des facteurs destructif des forêts en zone
de Beni.
Malgré tout cela, via la vulgarisation par des acteurs
publics que privés, les paysans ont pris conscience de ce risque
environnementale, c'est à cette cause qu'ils ont su développer
uneagroforesterie pour diverses raison. Certains pour des finalités
sociales, médicinales, commerciales, d'ombrage tant que d'autres pour
des fins d'autoconsommation, ...
112
En zone de Beni, les acteurs dans la vulgarisation confirment
avoir des contraintes telle que l'insécurité, pas de retraite
pour les personnels vieillis au service public, faible financement ... en vue
d'intensifier les vulgarisations pour l'expansion de l'agroforesterie.
Dans la poursuite de ce chapitre, avons vu par analyse que le
code forestier et celui agricole, sont plus orientés vers des grandes
exploitations forestières et agricoles. Les législateurs n'y ont
pas incorporé l'aspect des petits exploitants car la filière
cacao est plus caractérisée par les exploitations familiales et
individuelles tout en ignorant pas que ces exploitations restent encore
rudimentaires. D'autant plus, la législation en matière
forestière et agricole ne reste en conflit avec elle-même puis
avec celle du secteur foncier que minier. Ce qui se laisse voir qu'un recadrage
institutionnel est important pour mieux réorienter les activités
agricoles, foncières, minières et forestières.
C'est vers la dernière section qu'avons donné
nos recommandations pour un cacao durable sans déforestation. Ces
recommandations se formulent sous forme d'un partenariat bilatérale
entre le secteur public et privé et chacun y joue pleinement son
rôle.
113
CONCLUSION GENERALE
En somme, la filière « cacao » est dans une
phase ascendante. Introduit en RDC depuis 1934, les résultats de
développement de la filière restent visibles dans un sens
ascendant. Depuis 2008 la société ESCO-KIVU fut seule gouverneure
de la filière avant que d'autres viennent s'introduire de la
filière à partir de 2015 en territoire de Beni jusqu'à nos
jours. C'est à l'année 2020 qu'est venu la Virunga
OriginsChocolate pour relever les défis du maillon transformation. Ce
qui entraina la naissance de la chaine de valeur « chocolat » dans la
filière car elle était inexistante avant à laquelle
s'ajoute la chaine de valeur « cacao brut ». Ce qui démontre
qu'actuellement la filière possède déjà deux
chaines de valeurs. Du coup, son installation (Virunga ChocolateOrigins) a
donné une nouvelle restructuration et fonctionnement de la
filière. Les acteurs de cette filière restent en communion dans
les activités à travers des contrats d'achat entre
négociateur et transformateur. Les productions du territoire de Beni en
cacao sont significativement croissantes dans le temps. Cela en raison directe
avec les superficies emblavées, le nombre des planteurs et le rendement
par ha.Il est vraiment clair que dans la zone de Beni, la filière «
cacao» se développe comme une étoile filante. Il est
impérieux de croire que cette filière attends la paix pour
s'épanouir de plus.
En conséquence, notre première hypothèse
a été confirmée étant donné que les chaines
de valeurs sont conditionnées par l'existence d'une firme chef de fil
mais aussi, son expansion se justifie par la naissance d'une unité de
transformation, la production (expliquée par la superficie, le
rendement, le prix et le nombre des planteurs du cacao tel que prédit
notre analyse du modèle économétrique) et les
débouchés sûrs.Ainsi après l'analyse des acteurs de
la filière, il est ressorti que la contrainte la plus fulgurante est
l'insécurité grandissante liée à la crise politique
en territoire de Beni comme prédit; à laquelle s'ajoute le non
mise en place des politiques agricoles industrielles pour développer de
plus la filière. Ces facteurs n'instaurent pas un bon climat pour les
investisseurs étrangers. Néanmoins la filière « cacao
» en Zone de Beni présente des grandes opportunités et
forces pour sa forte relance.
Notons tout de même que la cacaoculture constitue un
vrai danger sur les terroirs forestiers en zone de Beni. De prime à
bord, les cultivateurs du cacaoyer en zone de Beni acquièrent des terres
par amodiation et par attribution coutumière. Cette gestion
foncière offre la liberté d'exercice sans contrainte aux
exploitants qui s'acquittent des redevances. Ils procèdent par un
défrichement par des outils rudimentaires tout comme pour renforcer ces
outils, ils recourent au défrichage par brulis. Pour produire
effectivement, ces paysans recourent ainsi à des produits
phytosanitaires pour résoudre le problème des maladies
114
parasites et insectes ravageurs attaquant le cacaoyer dans son
âge jeune et cela qui constitue un défi vers la production. Pour
défier les contraintes liées à la non fertilité
continuelle du sol et le non productivité continuelle du cacaoyer, les
paysans abandonnent selon eux, les anciennes exploitations cacaoyères,
pour un nouveau défrichage en vue d'accroitre et maintenir une grande
production. Ce qui laisse confirmer que la filière cacao est l'un des
facteurs destructifs des forêts en zone de Beni. Ce qui fait qu'on
accepte notre deuxième et troisième hypothèse.
Malgré tout ce danger que présente la
cacaoculture, via la vulgarisation par des acteurs publics que privés,
les paysans ont pris conscience de ce risque environnementale, c'est à
cette cause qu'ils ont su développer une agroforesterie pour diverses
raison. Certains pour des finalités sociales, médicinales,
commerciales, d'ombrage tant que d'autres pour des fins d'autoconsommation,
...
Cependant, les acteurs de la vulgarisation sur les bonnes
pratiques pour un cacao durable zone de Beni confirment avoir des contraintes
telle que l'insécurité dans la zone d'intervention , pas de
retraite pour les personnels vieillis au service public, faible financement ...
en vue d'intensifier les vulgarisations pour l'expansion de
l'agroforesterie.
En plus, le code forestier et celui agricole, sont plus
orientés vers des grandes exploitations forestières et agricoles.
Les législateurs n'y ont pas incorporé l'aspect des petits
exploitants car la filière cacao est plus caractérisée par
les exploitations familiales et individuelles tout en ignorant pas que ces
exploitations restent encore rudimentaires. D'autant plus, la
législation en matière forestière et agricole ne reste en
conflit avec elle-même comme avec celle du secteur foncier que minier. Ce
qui se laisse croire qu'un recadrage institutionnel est important pour mieux
réorienter les activités agricoles, foncières,
minières et forestières.
C'est à ce juste titre que les exploitations
cacaoyères constituent un danger pour l'environnement malgré son
incidence accumulative tant soit peu, agit périodiquement sur le
changement climatique vu que l'Etat n'envisage pas des politiques
spécifiques aux petits productions qui constituent une majoritaire des
populations rurales. C'est pour cette raison que nous essayons de mettre en
place les recommandations axées sur l'initiative cacao sans
déforestation du type REDD+ sous un partenariat public-privé dans
sa mise en oeuvre bien même dans l'édiction des lois
forestières spécifiques, des textes légaux en
cohésion les secteurs carrefours comme l'agriculture, la foresterie,
minier et foncier.
115
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Représentation des activités de
l'entreprise selon M. Porter
Figure 2 : Représentation des étapes de la
filière
Figure 3 : Répresentation de la structure de terroir
Figure 4 : Définition schématique du terroir
Figure 5 : Composantes de l'aménagement des terroirs
Figure 6: Filière cacao (ESCO-KIVU)
Figure 7: Filière cacao (SCAK)
Figure 8: Filière cacao actuelle 2021
Figure 10 : Fercle vieux de la cacaoculture.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Convergence et divergence entre filière et
chaine de valeur
Tableau 2 : Données sur le secteur du cacao dans les
principaux pays producteurs du cacao
Tableau 3 : Principaux Pays Consommateurs Du Cacao
Tableau 4 : Production Agro-industrielle De La RDC
Tableau 5 : Production du Cacao Au Nord Kivu
Tableau 6 : description de la filière « cacao »
sous l'ESCO-KIVU / 2008
Tableau 7 : Achats de l'ESCO-KIVU en cacao entre 2008 et 2020
Tableau 8 : description de la filière « cacao » sous SCAK /
2015
Tableau 9 : description de la filière « cacao
»actuelle / 2021 Tableau 10 : Production du cacao en Territoire de Beni
116
Tableau 11 : Mode d'acquisition des terres Tableau 12:
finalité pour association d'essence
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Achats de l'ESCO-KIVU dès 2008
jusqu'à 2020
Graphique 2 : Production du cacao en Territoire de Beni Graphique
3 : Rendement moyen en Kg/ha Graphique 4 : Espaces emblavés du cacao
Graphique 5 : Nombre des planteurs du cacao Graphique 6 : finalité
d'action d'agroforesterie
117
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
BENSHARIF A. et RASTOIN J.L., « concepts et
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minier de la République Démocratique du Congo Ordonnance Loi
n°44/A.I.M.O du 15 mars 1935 Décret n° 041/2003 du 28 mars
2003
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122
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Mis en oeuvre du PDDAA pays sous la Déclaration de Malabo
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www.au.int
123
ANNEXE : Essai analytique de la production du cacao
Le modèle multiple de la production en fonction de la
superficie, du rendement, du
prix et du nombre des planteurs s'écrit de la
manière suivante :
Y = f (S, R, P, NP)
Avec S comme superficie, R étant le rendement moyen, P
tel que prix moyen, et NP étant le nombre des planteurs. De ce qui
précède, la formulation de notre modèle se présente
comme suit :
Y = a+â1S+â2R+â3P+â4NP+å
Sur base des données du tableau numéro 10,
d'après nos calculs via Eviews, les résultats suivants se sont
présentés :
Dependent Variable: PROD
Method: Least Squares (Gauss-Newton / Marquardt steps)
Date: 10/03/21 Time: 13:53
Sample: 2008 2020
Included observations: 13
PROD=C(1)+C(2)*SUP+C(3)*RDM+C(4)*PRIX+C(5)*NPLANT
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
|
-57066.62
|
4278.022 -13.33949
|
0.0000
|
C(2)
|
4.158822
|
0.767410 5.419297
|
0.0006
|
C(3)
|
9095.775
|
787.1575 11.55522
|
0.0000
|
C(4)
|
0.000808
|
0.003259 0.247966
|
0.8104
|
C(5)
|
3.408623
|
1.351929 2.521303
|
0.0357
|
|
R-squared
|
0.994881
|
Mean dependent var
|
41374.08
|
Adjusted R-squared
|
0.992322
|
S.D. dependent var
|
31834.63
|
S.E. of regression
|
2789.549
|
Akaike info criterion
|
18.98887
|
Sum squared resid
|
62252664
|
Schwarz criterion
|
19.20616
|
Log likelihood
|
-118.4277
|
Hannan-Quinn criter.
|
18.94421
|
F-statistic
|
388.7086
|
Durbin-Watson stat
|
0.443558
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
Source : nos calculs via Eviews
De ce tableau, les critères d'information ont pour
objet d'estimer la quantité de notre information. De tout ce qui se
présente, le critère de Schwarz est de 19.2 et celui d'Akaike
reste de 18.9. Étant qu'ils se présentent par des valeurs
minimales, le moindre carré ordinaire nous servira certainement de
modèle contrairement à d'autres.
124
Pour voir la présence ou absence de
l'homoscedasticité, le tableau suivant nous y éclaire.
Heteroskedasticity Test: White
F-statistic
|
0.786836
|
Prob. F(4,8)
|
0.5648
|
Obs*R-squared
|
3.670424
|
Prob. Chi-Square(4)
|
0.4524
|
Scaled explained SS
|
0.848984
|
Prob. Chi-Square(4)
|
0.9318
|
Test Equation:
Dependent Variable: RESID^2 Method: Least Squares
Date: 10/03/21 Time: 20:17 Sample: 2008 2020
Included observations: 13
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
3949622.
|
4370876. 0.903623
|
0.3926
|
(SUP)^2
|
0.054975
|
0.084728 0.648845
|
0.5346
|
(RDMT)^2
|
132737.3
|
133397.9 0.995048
|
0.3489
|
(PRIX)^2
|
4.40E-07
|
1.68E-06 0.261805
|
0.8001
|
(NPLANT)^2
|
-0.418952
|
0.238493 -1.756669
|
0.1170
|
R-squared
|
0.282340
|
Mean dependent var
|
4788666.
|
Adjusted R-squared
|
-0.076490
|
S.D. dependent var
|
5508783.
|
S.E. of regression
|
5715584.
|
Akaike info criterion
|
34.23901
|
Sum squared resid
|
2.61E+14
|
Schwarz criterion
|
34.45630
|
Log likelihood
|
-217.5536
|
Hannan-Quinn criter.
|
34.19435
|
F-statistic
|
0.786836
|
Durbin-Watson stat
|
1.034061
|
Prob(F-statistic)
|
0.564838
|
|
|
Source : nos calculs via Eviews.
Vu que nous utilisons le test de White pour analyser la
présence de l'homoscedasticité dans notre série multiple.
De ce tableau, R2 de la régression auxiliaire est égal
à 0,282340. Et que TR2 est de 3,670424 qui est
supérieur à 0,4524 ; nous concluons qu'il a
hétéroscedasticité.
De ce qui précède, le tableau suivant
présente le test d'autocorrélation Breusch-Godfrey
dans les variables résiduelles.
125
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 5.188817 Prob. F(1,7) 0.0568
Obs*R-squared 5.534140 Prob. Chi-Square(1) 0.0186
Test Equation:
Dependent Variable: RESID
Method: Least Squares
Date: 10/03/21 Time: 21:31
Sample: 2008 2020
Included observations: 13
Presample missing value lagged residuals set to zero.
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
C(1)
|
2546.399
|
3641.650 0.699243
|
0.5070
|
C(2)
|
0.094183
|
0.623089 0.151155
|
0.8841
|
C(3)
|
-228.4487
|
645.5516 -0.353881
|
0.7338
|
C(4)
|
-0.000266
|
0.002643 -0.100671
|
0.9226
|
C(5)
|
-0.353517
|
1.106203 -0.319577
|
0.7586
|
|
RESID(-1)
|
0.765500
|
0.336056 2.277898
|
0.0568
|
R-squared
|
0.425703
|
Mean dependent var
|
-1.02E-11
|
Adjusted R-squared
|
0.015491
|
S.D. dependent var
|
2277.657
|
S.E. of regression
|
2259.947
|
Akaike info criterion
|
18.58811
|
Sum squared resid
|
35751512
|
Schwarz criterion
|
18.84885
|
Log likelihood
|
-114.8227
|
Hannan-Quinn criter.
|
18.53451
|
F-statistic
|
1.037763
|
Durbin-Watson stat
|
1.328767
|
Prob(F-statistic)
|
0.464194
|
|
|
Source : nos calculs via Eviews.
De ce tableau test, R2 est égal à
0,425703 avec 13 observations et 4 coefficients selon les variables
d'études. Alors GB= (13-4)0,425703.
GB= 3,831327 qui est 0,0186. Nous concluons qu'il y a une
autocorrélation des erreurs et qu'au moins un des coefficients est
significativement différent de zéro.
Les figures suivantes le montrent clairement.
|
|
|
126
|
100,000 80,000 60,000
40,000 20,000 0
|
4,000
2,000
0 -2,000 -4,000
-6,000
|
|
|
08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
|
|
|
|
|
Residual Actual Fitted
|
|
|
|
|
|
De toutes ces représentations résiduelles,
l'histogramme le montre d'avantage avec certaines spécificités
:
127
5
4
3
2
1
0
-5000 -4000 -3000 -2000 -1000 0 1000 2000 3000
Series: Residuals
Sample 2008 2020
Observations 13
Mean Median Maximum
Minimum
Skewness
Kurtosis
Jarque-Bera
Probability
|
|
Le VIF et matrice de covariance se sont présenté
comme suit :
Variance Inflation Factors Date: 10/03/21 Time: 15:40 Sample:
2008 2020
Included observations: 13
Variable
|
Coefficient Uncentered Centered
Variance VIF VIF
|
C(1)
|
18301469
|
30.57464
|
NA
|
C(2)
|
0.588918
|
61.50857
|
19.65585
|
C(3)
|
619616.9
|
39.80814
|
1.409847
|
C(4)
|
1.06E-05
|
57.70129
|
17.20140
|
C(5)
|
1.827712
|
66.56848
|
9.805758
|
|
Covariance Analysis: Ordinary Date: 10/03/21 Time: 15:35 Sample:
2008 2020
Included observations: 13
Covariance Correlation t-Statistic
|
NPLANT
|
PRIX RDM SUP
|
NPLANT
|
3211426.
|
|
|
1.000000
|
|
PRIX
|
1.62E+09
|
9.69E+11
|
|
0.917680
|
1.000000
|
|
7.660296
|
|
128
RDM
|
898.9182
|
305103.1
|
1.361988
|
|
|
0.429818
|
0.265526
|
1.000000
|
|
|
1.578824
|
0.913439
|
|
|
SUP
|
7474914.
|
4.26E+09
|
1650.046
|
19978444
|
|
0.933204
|
0.967494
|
0.316321
|
1.000000
|
|
8.613053
|
12.68838
|
1.105905
|
|
De tout ce qui précède, en violation des
hypothèses de base, le modèle qui explique la production du cacao
en zone de Beni est globalement à estimer par la méthode des
moindres carrés généralisés.
Le modèle multiple de la production en fonction de la
superficie, du rendement, du prix et du nombre des planteurs s'écrit de
la manière suivante :
Y = f (S, R, P, NP)
Avec S comme superficie, R étant le rendement moyen, P
tel que prix moyen, et NP étant le nombre des planteurs.
Nous y avons utilisé la méthode des moindres
carrés généralisés pour résoudre les
problèmes de violation des hypothèses de base sur la
présentation de l'autocorrélation et de
l'hétéroscedasticité dans les erreurs. Ce qui approxime le
MCO par le MCG.
129
Dependent Variable: PROD
Method: Generalized Linear Model (Newton-Raphson / Marquardt
steps)
Date: 10/04/21 Time: 10:54
Sample: 2008 2020
Included observations: 13
Family: Normal
Link: Identity
Dispersion computed using Pearson Chi-Square
Convergence achieved after 1 iteration
Coefficient covariance computed using observed Hessian
|
Coefficient
|
Std. Error z-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
|
-57066.62
|
4278.022 -13.33949
|
0.0000
|
C(2)
|
4.158822
|
0.767410 5.419297
|
0.0000
|
C(3)
|
9095.775
|
787.1575 11.55522
|
0.0000
|
C(4)
|
0.000808
|
0.003259 0.247966
|
0.8042
|
C(5)
|
3.408623
|
1.351929 2.521303
|
0.0117
|
|
Mean dependent var
|
41374.08
|
S.D. dependent var
|
31834.63
|
Sum squared resid
|
62252664
|
Log likelihood
|
-119.0835
|
Akaike info criterion
|
19.08976
|
Schwarz criterion
|
19.30705
|
Hannan-Quinn criter.
|
19.04510
|
Deviance
|
62252664
|
Deviance statistic
|
7781583.
|
Restr. deviance
|
1.22E+10
|
LR statistic
|
1554.834
|
Prob(LR statistic)
|
0.000000
|
Pearson SSR
|
62252664
|
Pearson statistic
|
7781583.
|
Dispersion
|
7781583.
|
|
|
Source : nos calculs via Eviews.
Avec correction d'hétéroscedasticité,
utilisant les observations 2008-2020 (T = 13) Variable dépendante:
PROD
|
Coefficient
|
Erreur Std
|
t de Student
|
p. critique
|
const
|
-56166,0
|
2667,27
|
-21,06
|
<0,0001
|
SUP
|
4,56553
|
0,512596
|
8,907
|
<0,0001
|
RDMT
|
9,25964
|
0,656202
|
14,11
|
<0,0001
|
PRIX
|
0,000299110
|
0,00171247
|
0,1747
|
0,8657
|
NPLANT
|
2,62409
|
0,958454
|
2,738
|
0,0255
|
Somme carrés résidus
|
13,77198
|
Éc. type régression
|
1,312059
|
R2
|
0,998724
|
R2 ajusté
|
0,998086
|
F(4, 8)
|
1565,543
|
P. critique (F)
|
1,32e-11
|
Log de vraisemblance
|
-18,82117
|
Critère d'Akaike
|
47,64233
|
Critère de Schwarz
|
50,46708
|
Hannan-Quinn
|
47,06172
|
rho
|
0,598850
|
Durbin-Watson
|
0,449645
|
Moyenne var. dép.
|
41374,16
|
Éc. type var. dép.
|
31834,58
|
Somme carrés résidus
|
68149497
|
Éc. type régression
|
2918,679
|
Source : nos calculs avec Gretl
Modèle de l'estimation de l'étendue : 2008 - 2020
avec Écart-type du résidu = 2918,68
130
Etant donné que nous nous sommes servis de la
méthode linéaire généralisée dont son F test
calculé est supérieur au F théorique, notre modèle
est adapté en terme de sa specification.De tout compte fait, nous
concluons que la production du cacao en zone de Beni est expliquée par
le rendement lié à la fertilité du sol, la superficie
emblavée aussi y joue un rôle et le nombre des planteurs plus que
le prix suite à la pérennité de la culture et non pas
à l'oscillation du prix vue que ce marché est monopsonique
à 99,8724% étant donné que notre R2 normal et
ajusté sont respectivement de 0,998 et 0,998086. Ce qui se laisse
concevoir que les autres variables synthétisées par le terme de
l'erreur å expliquent la production en petit pourcentage.
D'où, la matrice de coefficient de covariation se
présente comme suit :
const
|
SUP
|
RDMT
|
PRIX
|
NPLANT
|
|
7,11435e+006
|
444,959
|
-1256,92
|
0,798687
|
-700,865
|
const
|
|
0,262755
|
-0,00513108
|
-0,000551310
|
-0,263129
|
SUP
|
|
|
0,430600
|
-2,03388e-005
|
-0,269724
|
RDMT
|
|
|
|
2,93254e-006
|
-0,000294111
|
PRIX
|
|
|
|
|
0,918633
|
NPLANT
|
Source : nos calculs via Gretl
Quant à la prévision des productions, le tableau
suivant le montre mieux pour l'intervalle de confiance de 95%, t (8, 0,025) =
2,306.
Obs
|
PROD
|
prédiction
|
éc. type
|
intervalle de 95%
|
2008
|
15600,0
|
20745,4
|
1329,07
|
(17680,6, 23810,3)
|
2009
|
16470,0
|
19923,5
|
1238,58
|
(17067,3, 22779,7)
|
2010
|
17500,0
|
19430,5
|
1017,17
|
(17084,9, 21776,0)
|
2011
|
17980,0
|
17169,8
|
699,425
|
(15557,0, 18782,7)
|
2012
|
18978,1
|
17996,0
|
545,349
|
(16738,4, 19253,6)
|
2013
|
20986,2
|
21187,2
|
412,310
|
(20236,4, 22137,9)
|
2014
|
21008,6
|
19317,3
|
509,317
|
(18142,8, 20491,8)
|
2015
|
21188,0
|
19048,6
|
1244,11
|
(16179,7, 21917,5)
|
2016
|
45200,2
|
43523,5
|
1427,31
|
(40232,1, 46814,9)
|
2017
|
76010,9
|
74966,1
|
2069,37
|
(70194,2, 79738,1)
|
2018
|
87034,9
|
86238,7
|
1230,13
|
(83402,0, 89075,4)
|
2019
|
89309,2
|
89491,0
|
976,376
|
(87239,5, 91742,5)
|
2020
|
90598,0
|
94112,6
|
3158,84
|
(86828,4, 101397,)
|
131
|
PROD
|
ajusté
|
résidu
|
2008
|
15600,0
|
20745,4
|
-5145,42
|
2009
|
16470,0
|
19923,5
|
-3453,50
|
2010
|
17500,0
|
19430,5
|
-1930,45
|
2011
|
17980,0
|
17169,8
|
810,158
|
2012
|
18978,1
|
17996,0
|
982,068
|
2013
|
20986,2
|
21187,2
|
-200,963
|
2014
|
21008,6
|
19317,3
|
1691,25
|
2015
|
21188,0
|
19048,6
|
2139,35
|
2016
|
45200,2
|
43523,5
|
1676,65
|
2017
|
76010,9
|
74966,1
|
1044,82
|
2018
|
87034,9
|
86238,7
|
796,158
|
2019
|
89309,2
|
89491,0
|
-181,782
|
2020
|
90598,0
|
94112,6
|
-3514,65
|
Source : Nos calculs via Gretl
De ceci, le graphique de la production avec ses
prévisions se présente comme suit :
132
De ce qui se présente, la normalisation des
résidus s'est présenté dans le graphique
suivant :
En bref, Par un modèle de correction
d'hétéroscedasticité, les coeffiscients viennent :
D'où, avec Y = a+â1S+â2R+â3P+â4NP+åcomme
formulation de notre modèle se présente comme suit :
GLM PROD=C(1)+C(2)*SUP+C(3)*RDMT+C(4)*PRIX+C(5)*NPLANT
Substituted Coefficients:
Y= PROD = - 56166 + 4,7 SUP+ 9,26 RDMT+ 0,0003 PRIX+ 2,62
NPLANT
Voilà l'analyse économétrique finie par
élaboration d'un modèle de production du cacao a conclu cette
section. La droite estimée est spécifiée pour la
production en zone de Beni et cela par un modèle linéaire
à hétéroscedasticité corrigé.
133
Sommaire
EPIGRAPHE ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENT iv
RESUME v
ABSTRACT vii
INTRODUCTION 1
I. PROBLEMATIQUE 1
II. HYPOTHESE 5
III. CHOIX ET INTERET DU SUJET 6
IV. OBJECTIFS DU TRAVAIL 7
V. METHODES 8
VI. DELIMITATION DU SUJET 9
VII. SUBDIVISION DU TRAVAIL 9
VIII. DIFFICULTES RENCONTREES 9 CHAPITRE I : REVUE DE LA
LITTERATURE SUR LA FILIERE ET CHAINE DE VALEUR, LA
TRANSFORMATION DU MILIEU RURAL, LA GESTION DE TERROIR ET LE
CACAOYER .. 10
I.1. Notions de chaine de valeur et de filière agricole
10
I.1.1. Origine et évolution des concepts «
filière » et « chaine de valeur » 10
I.1.2 Définition des concepts filières et chaines
de valeur 13
I.2. Développement et structuration de filière
22
I.2.1. Aperçu générale sur le
développement rural 22
I.2.2. Théories de développement et de
structuration de la filière 25
I.3. Notions sur la gestion de terroirs 28
I.3.1. Essai définitionnel 28
I.3.2. Structure du terroir 29
I.3.4. Gestion du terroir et aménagement du terroir 31
I.4. Le Cacaoyer 35
I.4.1. Historique 36
I.4.2.Botanique 36
I.4.3. Classification 38
I.4.4. Description 38
I.4.5. Parasites et ennemis du cacaoyer 39
I.4.6.Lutte contre les maladies et ravageurs du cacaoyer 40
107
134
I.4.7. La Production Du Cacaoyer 41
I.5. Conclusion du chapitre 44
CHAPITRE II. STRUCTURATION ET DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE «
CACAO » EN
ZONE DE BENI 46
2.1. Présentation de la zone de Beni 46
2.2. Structuration de la chaine de valeur « Cacao »
50
2.2.1. Histoire de la filière « cacao » en RDC
et expérience des firmes intervenants de la filière 50
2.2.2. Expérience de la Société ESCO-KIVU
52
2.2.3. Expérience de la Société de Commerce
et d'Agriculture du Kivu SCAK 63
2.2.4. Venue et appui de Virunga Origins Chocolate à la
filière 67
2.3. Le développement de la filière « cacao
» 73
2.3.1. Production 74
2.3.2. Autres maillons de la chaine de valeurs 77
2.3.3. Fonctionnement de la filière 78
2.4. Identification, analyse des acteurs de la filière
« cacao » et contraintes de son développement 79
2.4.2. Analyse fonctionnelle de la filière « cacao
» à Beni 82
2.4.3. Analyse SWOTT de la filière « cacao »
à Beni 83
2.3. Conclusion du chapitre 84
CHAPITRE III. INCIDENCE DU DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE CACAO SUR
LA
GESTION DES TERROIRS FORESTIERS EN ZONE DE BENI 85
3.1. Itinéraire agronomique cacaoyère à Beni
et prise de conscience paysanne du risque 86
3.1.1. Mode d'acquisition et gestion des terres en zone de Beni
86
3.1.2. Préparation de la zone d'exploitation, semis et
maintenance du cacaoyer en Zone de Beni90
3.1.3. Production et contraintes courues par les paysans 92
3.1.4. Mesures de Maintenance productive de l'exploitation
cacaoyère. 94
3.1.5. Prise de conscience et initiative communautaire face
à la cacao-déforestation 95
3.2. Vulgarisations sur les bonnes pratiques culturales : acteurs
et interventions publique 97
3.2.1. Vulgarisations sur les bonnes pratiques culturales
cacaoyères 98
3.2.2. Contraintes de l'intervention publique-privée dans
la vulgarisation 100
3.2.3. Prise de conscience : Acteurs publics-privés face
à la cacao-déforestation et initiatives
palliatives 101
3.3. Analyse de la réglementation du secteur agricole et
forestier 102
3.3.1. Analyse des relations et limites entre code forestier et
code agricole 102
3.3.2. Interaction entre code forestier et code agricole : quelle
efficacité pour un cacao durable ?
135
3.4. Recommandations critiques personnelles 108
3.5. Conclusion du chapitre 111
CONCLUSION GENERALE 113
LISTE DES FIGURES 115
LISTE DES GRAPHIQUES 116
BIBLIOGRAPHIE 117
ANNEXE : Essai analytique de la production du cacao 123
|