Section 2 : Choix du contrat de pré-collecte et
accès au microcrédit
Paragraphe 1 : Les fonctionnements du contrat de
pré-collecte
Ce paragraphe retrace les raisons de participation des
producteurs aux contrats de pré-
collecte, les modes de remboursement des crédits
empruntés et les montants que les producteurs peuvent recevoir pour
éviter les contrats de pré-collecte.
A- Répartition des producteurs en fonction de
leurs raisons de participation aux contrats et du mode de remboursement du
crédit
Tableau 8: Répartition des producteurs
selon la raison de participation aux contrats de
pré-collecte
Pas de contrat Entretien du champ Charge
ménagère Total
Effectif
|
68
|
67
|
15
|
150
|
Fréquence
|
45,33%
|
44,67%
|
10%
|
100%
|
Source : Les résultats de notre enquête,
2016.
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Participation des producteurs de cajou aux contrats de
pré-collecte dans la commune de Bantè.
Le tableau ci-dessus présente les raisons de
participation des producteurs aux contrats de pré-collecte dans la
commune de Bantè. D'après ce tableau, 45,33% des producteurs
enquêtés ne participent pas aux contrats tandis que 44,67% et 10%
contractent les crédits informels pour respectivement les entretiens du
champ et les charges ménagères. On constate que la raison
fondamentale de cet emprunt repose essentiellement sur l'entretien des
anacardiers. Donc, c'est dans l'optique d'entretenir le champ à temps
que les producteurs empruntent de l'argent par ces contrats, bien sûr que
cela sert aussi à prendre soin du ménage.
Tableau 9: Répartition des ménages
selon le mode de remboursement des crédits informels
Ne participe pas aux contrats En nature En espèce
Total
Effectif
|
68
|
70
|
12
|
150
|
Fréquence
|
45,33%
|
46,67%
|
8%
|
100%
|
Source : Les résultats de notre enquête,
2016.
L'analyse de ce tableau nous montre qu'il existe deux modes de
remboursement des crédits contractés par les producteurs de cajou
pour les opérations de pré-collecte dans la commune de
Bantè. On distingue premièrement le remboursement en nature par
lequel les producteurs donnent des noix de cajou en équivalence du
montant emprunté tout en sachant que le prix est fixé le jour de
l'emprunt et est irréversible. On retient que le prix de remboursement
est largement inférieur au prix de vente sur le marché. En effet,
46,67% des producteurs remboursent leurs dettes par ce mode, ce qui constitue
de l'usure pour les producteurs et donc un bénéfice substantiel
pour les acheteurs.
Secundo, On a le remboursement en espèce par lequel les
producteurs remboursent le montant emprunté en billet avec un taux
d'intérêt qui est fixé le jour de l'emprunt. Ce mode est
plus rentable aux producteurs qu'aux acheteurs car, les producteurs sont libres
de vendre leurs produits à un acheteur de leurs choix et au prix du
marché. Ainsi, seulement 8% des producteurs ont la chance de rembourser
par ce mode. D'après les enquêtes, on retient que dans le but de
maximiser leurs profits, les acheteurs, commerçants et tontiniers qui
octroient ces crédits exigent un remboursement en nature. Donc, le choix
du mode de remboursement dépend du partenaire de contrat et de son
degré de gentillesse.
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Participation des producteurs de cajou aux contrats de
pré-collecte dans la commune de Bantè.
Tableau 10 : Répartition des producteurs
suivant les sources de financement
Source de financement
|
|
Formel
|
|
Fonds propres
|
|
Informel
|
|
Total
|
Effectif
|
46
|
22
|
82
|
150
|
Fréquence
|
30,67%
|
14,67%
|
54,67%
|
100%
|
Source : Les résultats de notre enquête,
2016.
L'analyse de ce tableau montre que seulement 30,67% des
producteurs ont accès aux crédits formels. Ceci pousse 54,67% des
producteurs à accéder aux crédits informels auprès
des acheteurs, commerçants et tontiniers. Une minorité des
producteurs s'autofinance à travers surtout les revenus issus de la
production antérieure ou celle des autres cultures, soit 14,67%. Et si
les acheteurs peuvent profiter de l'argent des commandes pour parfois subvenir
à leur besoin alors, les producteurs ne peuvent que brader leurs
produits en se soumettant aux acheteurs.
Tableau 11: Consentement à recevoir pour
sortir des contrats de pré-collecte
Min Moyenne Max Ecart-type
CAR
50 000
382 400
2 000 000
32 556,73
Source : Les résultats de notre enquête,
2016.
Ce tableau illustre le montant dont les producteurs sont
prêts à recevoir pour éviter de participer aux contrats de
pré-collecte. Ainsi, les institutions de microfinaces doivent accorder
un montant minimal de 50.000 FCFA et maximal 2.000.000 FCFA dont en moyenne
382.400(+/-32556,73) FCFA aux producteurs pour les encourager à laisser
les contrats de pré-collecte informels.
B- Avantages et inconvénients du contrat de
pré-collecte 1- Les avantages du contrat de
pré-collecte
D'après les producteurs enquêtés dans la
commune de Bantè, les contrats de pré-collecte leur permettent
d'accéder au cash et d'effectuer les opérations de
pré-collecte qui se résume à l'entretien à bonne
date de l'anacardier. Aussi, ces crédits leurs permettent de prendre
soin du ménage à travers l'alimentation, la santé,
l'habillement, la scolarité et surtout les imprévus en attendant
la collecte et la vente des noix. Aussi, il faut retenir que ces crédits
informels permettent aux producteurs de sauver leurs honneurs lors des
cérémonies imprévues dans la grande famille. Les
résultats de l'enquête nous montrent que ces crédits sont
plus destinés à
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Participation des producteurs de cajou aux contrats de
pré-collecte dans la commune de Bantè.
l'entretien du champ, soit 44,67% des producteurs dans ce cas
contres 10% des producteurs pour la charge ménagère.
2- Les inconvénients du contrat de
pré-collecte
Bien sûr que les contrats de pré-collecte ont des
avantages, mais aussi des inconvénients. Ainsi, du côté des
producteurs cet état de choses entraîne une grande
variabilité des prix d'achat proposés aux producteurs en
début de campagne. Les acheteurs profitent de ces crédits
informels pour acheter moins chers bien en dessous du prix planché du
Gouvernement. Ainsi les premières ventes, et par conséquent les
remboursements en nature de crédit, se font à un prix de 200F
à 300F le kg tandis que le prix est de 500F à 800F sur le
marché. Tout ceci oblige les paysans à brader leurs produits
tandis que les acheteurs rentabilisent leur crédit.
Aussi du côté des acheteurs, certains producteurs
ayant bénéficié de ce type de crédit ne respectent
pas parfois leur engagement. Ceci est dû pour la plus part aux
aléas climatiques, aux feux de brousse et à d'autres
règlements d'urgence. Cette situation rend de nos jours les acheteurs
plus réticents à s'engager dans le système de
crédit informel. C'est autant dire qu'ils sont sujets à de
nombreux risques tout en cherchant à réaliser des
bénéfices substantiels. Il serait donc souhaitable de mettre sur
pied des structures d'appuis financiers aux producteurs afin de les rendre
moins dépendant des acheteurs des noix de cajou.
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