CHAPITRE I : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I-1- Les forêts tropicales
L'extension des forêts tropicales n'a fait que fluctuer
tout au long de l'histoire et beaucoup de formation que nous connaissons
actuellement n'ont pas plus de 2000 ans. Les forêts tropicales sont donc
des milieux très dynamiques et chaque formation est
nécessairement l'aboutissement d'un processus plus ou moins long, dont
on connait rarement le début et la fin (Vande, 2004). La forêt
tropicale est une formation végétale caractérisée
par un grand nombre d'espèces d'arbres et de plantes en milieu tropical
ou subtropical (température stable, forte précipitation,
lumière faible Francis (2010). De nombreux facteurs environnementaux
(climat, humidité, qualité du sol, saisonnalité) influent
sur les écosystèmes forestiers et modifient profondément
les relations entre les êtres vivants.
Pour Sébastien Jesel (2007), les forêts
tropicales humides sont des écosystèmes complexes composés
des populations de nombreuses espèces d'arbres qui interagissent entre
elles, avec les populations animales et le milieu physique. Toutes les
solutions envisagées aujourd'hui pour la conservation des forêts
tropicales humides, la mise en place de réserves biologiques,
l'exploitation forestière durable, la restauration des forêts
dégradées ou la création de plantations
forestières, nécessitent un approfondissement des connaissances
sur l'écologie et la dynamique de la régénération
des espèces d'arbres dans ces écosystèmes (Janzen et
Vasquez-Yañes 1991 ;Ter Steege et al. 1995 ; Guariguata et
Pinard, 1998 ; Sheil et van Heist, 2000). Selon la FAO (2010), la forêt
est une portion de terre occupant une superficie de plus de 0,5 hectares avec
des arbres atteignant une hauteur supérieure à cinq (5)
mètres et avec un couvert arboré de plus de 10%. La forêt
reste un bien commun universel et un écosystème complexe qui sert
d'habitat à un grand nombre d'espèces animales et
végétales (Kabulu et al., 2000), en s'appuyant de la
(FAO, 2010 ; Hakim, 2007) les forêts gérées durablement ont
de nombreuses fonctions socio-économiques et environnementales
particulièrement importante à l'échelle mondiale,
nationale et locale. Elles restent également tout de même l'objet
d'étude privilégiée en particulier sur les aspects qui
portent sur son mode de gestion, sa protection, sa valorisation à des
échelles intra-spécifiques et interspécifiques ainsi
qu'à la diversité des écosystèmes et des paysages
et en particulier la diversité de la strate arborée Boudelal
(2014).
I-2- Dégradation
La dégradation des forets et des terres est un grave
problème, en particulier dans les pays en développement. En 2000,
la superficie totale de forêts et de terres boisées
dégradées dans 77
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pays tropicaux était estimée à environ
800 millions d'hectares, dont quelques 500 millions d'hectares de forêts
primaires et secondaires (OIBT, 2002). La dégradation des forêts
est une des principales sources d'émissions de gaz à effet de
serre (GES), même si son rôle n'a pas été
estimé à l'échelle Mondiale. Dans la forêt
amazonienne brésilienne, la dégradation est responsable de 20%
des émissions totales (Asner et al., 2005). En
Indonésie, le stock forestier a diminué de 6% par an et la
dégradation des forets en est la cause pour les deux tiers, alors que la
déforestation ne représente qu'un tiers (Marklund & Schoene,
2006). En Afrique, le taux annuel de dégradation des forets avoisine les
50% du taux annuel de déforestation (Lambin et al., 2003)
La dégradation des forêts se réfère
à la réduction de la capacité d'une forêt de
produire des biens et des services (OIBT 2002). La capacité comprend le
maintien de la structure et des fonctions d'écosystèmes (OIBT
2005). Une forêt dégradée ne fournit qu'une quantité
limitée de biens et services et ne conserve qu'une diversité
biologique restreinte. Elle a perdu la Structure, la fonction, la composition
des essences et/ou la productivité normalement associées a le
foret naturel (OIBT 2002).
En zone forestière, la dégradation de la
végétation se manifeste par l'apparition des espèces
héliophiles telles que : Musanga cecropioides, Trema orientalis,
Harungana madagascariensis, Alchornea cordifolia, Macaranga spp., Pteridium
aquilinum, Chromolaena odorata. Dans les zones forestières
dégradées ou secondarisées, le sous-bois est souvent
dominé par les différentes espèces de Marantaceae, de
Zingiberaceae et de Commelinaceae. Le raccourcissement de la durée des
jachères engendre la dégradation des terres qui a pour
conséquence l'apparition de nouveaux faciès forestier
constitués essentiellement des espèces héliophiles
(PANLCD, 2006).
I-3- La forêt Congolaise
Les forêts congolaises se répartissent en trois
grand ensembles à savoir: le Mayombe, le chaillu et la forêt du
Nord-Congo Vennitier (1968), mais c'est la forêt du Nord-Congo qui, avec
ses 12000000 ha, occupe la plus vaste superficie. Elle s'étend sur la
Likouala et la Sangha toute entière, et dessine deux avancées
vers le Sud: à l'Ouest, jusqu'au niveau de Kellé, à l'Est,
jusqu'à la basse-Alima, à la faveur des zones humides qui
accompagnent le cours du Congo et celui de ses affluents de droite. Elle est
loin d'être homogène. Le passage de la forêt à la
savane se fait par une région de transition, dans laquelle les
clairières apparaissent de plus en plus vastes et nombreuses, en
particulier entre la Likouala- Mossaka et Mambili.
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La loi 16-2000 du 20 Novembre 2000, portant code forestier en
République du Congo, fonde la gestion durable des forêts sur la
base de l'aménagement des écosystèmes forestiers. Elle
vient consolider la politique forestière qui vise entre autre à
:
? améliorer les connaissances des
écosystèmes forestiers et promouvoir leur aménagement, en
prenant en compte, non seulement le bois, mais également les autres
produits forestiers ;
? promouvoir la conservation des écosystèmes
forestiers et notamment la faune, à travers la création et
l'aménagement des aires protégées ;
? promouvoir le développement du tourisme
cynégétique et de vision ;
? transformer localement la quasi-totalité de la
production grumière et diversifier la valorisation des produits de bois,
notamment par l'implantation des industries à haut rendement
matière ;
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