N° Ordre :
<Section>-<N°>
République Tunisienne A. U. :
2019-2020
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de
la Recherche Scientifique
Université de Gabès
Faculté des Sciences de Gabès
Mémoire
Pour l'obtention de
Mastère de recherche
Dans la Discipline
PHYSIQUE DES MATÉRIAUX ET DES
NANOMATÉRIAUX
Sujet
Elaboration et caractérisation des
transistors
hybrides à effet de champ en couches minces
à base
de P3HT / ZnO
Présenté par :
Ba Mohamadou
Soutenu le
29/07/2020
Devant le jury composé de :
M. Lassad El MIR Président
M. Hassen DAHMAN Examinateur
M. Mohsen EROUEL Encadrant
Dédicace
A la mémoire de
Mon père Ba Demba
Samba
Qui demeure pour moi un modèle
d'intégrité et de rigueur.
Tu seras toujours dans mes
prières.
Que la terre te soit légère.
Amine
!
Du plus profond de mon coeur, je dédie ce modeste
travail :
A ma chère mère Maïmouna Sy
Ton
amour, ta tendresse et ta patience ne m'ont jamais fait défaut.
Tu as
tout sacrifié n'épargnant ni ta santé, ni tes efforts pour
faire de moi ce
que je suis. Que ce travail t'apporte le témoignage
de ma profonde affection et
de mon attachement éternel. Puisse Dieu
t'accorder longue vie pleine de
Bonheur et de bonne santé.
A mes grands frères et soeurs
Pour tous vos soutiens et conseils, vous êtes toujours
là quand j'ai besoin quoi que
ce soit.
Je vous souhaite une vie pleine de bonheur.
REMERCIEMENT
Tout d'abord mes remerciements et louanges sont à
Dieu pour m'avoir dirigé et bénie mes efforts.
Au terme de ce manuscrit, réalisé au sein du
Laboratoire de Physique des Matériaux et des Nanomatériaux
Appliquée à l'Environnement attaché à la
Faculté des Sciences de Gabès, j'adresse mes vifs remerciements
à Monsieur le Professeur Kamel KHIROUNI de m'avoir
ouvert les portes et accueilli au sein du laboratoire.
Je tiens à remercier tous les membres du jury,
particulièrement Monsieur le Professeur Lassad El MIR
qui m'a fait l'honneur d'accepter de présider le jury du
mémoire et monsieur Hassen BAHMAN qui ont
accepté d'évaluer la qualité scientifique de ce
travail.
Je suis profondément reconnaissant à mon
encadrant Monsieur Mohsen EROUEL pour son encouragement, ses
qualités d'écoute et de rigueur, son aide, sa compétence,
ses conseils précieux qu'il m'a prodigué tout au long de ce
travail et qui m'ont impressionné sur le plan humain et
scientifique.
Je n'oublie pas de remercier Monsieur Chouiref
Lofti, doctorant, pour son aide et son esprit d'équipe, et tous
ceux qui ont contribué de près ou de loin à la
réalisation de ce travail.
Je ne saurai terminer sans exprimer ma profonde gratitude
à ma famille qui n'a jamais cessé de me soutenir.
Sommaire
Introduction générale
|
..08
|
Chapitre I : Etude bibliographique
|
...10
|
I. Introduction
|
..11
|
II. Généralités sur les
semi-conducteurs organiques
|
.11
|
II.1. Caractère semi-conducteur et structure
électronique des polymères organiques ......12
II.2 Phénomènes de transport dans les
semi-conducteurs organiques
|
14
|
II.2.1 Les porteurs de charges
|
14
|
II.2.2 Modèles de transport de charges
|
..15
|
II.2.2.1 Transport par bande
|
....16
|
II.2.2.2 Transport par saut
|
16
|
II.2.2.3 Transport limité par
piégeage-dépiégeage multiple
|
17
|
III. Quelques propriétés
optoélectroniques du P3HT et du ZnO
|
18
|
III.1. Généralités sur le P3HT
|
18
|
III.1.1 La synthèse du polymère P3HT
|
19
|
III.1.2 La régiorégularité
|
19
|
III.1.3 Effet de la nature des solvants sur la structure
et la cristallinité du P3HT
|
21
|
III.1.4 Propriétés optiques
|
21
|
III.2. Généralité sur le ZnO
|
22
|
III.2.1 Propriétés structurales
|
22
|
III.2.2. Propriétés électriques des
couches minces
|
23
|
III.2.3. Propriétés électroniques
des bandes
|
24
|
III.2.4 Propriétés optiques des couches
minces
|
25
|
IV. Généralités sur les
transistors organiques à effet de champ 25
IV.1. Définition 26
IV.2. Les transistors à effet de champ
26
IV.3. Les transistors à effet de champ
organiques en couches minces 26
IV.3.1 Structure des transistors organiques à
effet de champ 27
IV.3.2 Différentes configurations des OFETs
27
IV.3.3 Principe de fonctionnement des OFETs
29
IV.3.3.1 Différents régimes de
fonctionnement 30
IV.3.4 Caractéristiques électriques des
OFETs 32
IV.3.4.1 Courbes caractéristiques
32
IV.3.4.2 Paramètres caractéristiques
34
V.4 Conclusion 35
Références bibliographiques
36
Chapitre II : Procédure expérimentale
37
I. Introduction 38
II. Elaboration des couches minces : P3HT et ZnO
38
II.1 Le procédé sol-gel 38
II.2 Protocole et conditions expérimentales
41
II.3 Technique de dépôt des couches
minces par spin coating 42
II.3.1. Principe 42
II.3.2. Modes de dépôt des solutions
43
II.3.3. Mise en oeuvre 44
III. Caractérisation structurale et
morphologique 46
III.1 Analyse par diffraction des rayons X (DRX)
46
III.2. Microscope électronique à
transmission (MET) 47
III.3. Microscope électronique à
balayage (MEB) 48
IV. Caractérisation optique des couches
50
IV.1. La spectroscopie UV- Visible- NIR
50
V. Réalisation des OFETs 52
VI. Caractérisation électrique des
transistors 54
VII. Conclusion 54
Références bibliographiques
55
Chapitre III : Résultats et discussion
56
I. Introduction .57
II. Propriétés structurale et
morphologique de ZnO 57
II.1 Analyse par DRX 57
II.2 Morphologie des échantillons
59
III. Propriétés optiques 61
III.1 Propriétés optiques des
nanoparticules de ZnO 61
III.1.1 Spectre d'absorbance et de réflectance
de ZnO 61
III.1.2 Détermination du gap 62
III.2 Spectres d'absorbance et de transmittance de
couches minces de P3HT / ZnO 63
III.3. Détermination de la largeur de la bande
interdite 65
IV. Caractérisation électrique des OFETs
à base du composite P3HT/ZnO 68
IV.1 Caractéristiques de sortie et de transfert
des OFETs 68
IV.1.1 Caractéristiques de sortie
68
IV.1.2 Caractéristiques de transfert
72
IV.1.3 Paramètres caractéristiques des
OFETs 75
V. Conclusion 77
Références bibliographiques
78
Conclusion générale 80
Résumé 81
Introduction générale
8
L'électronique organique repose essentiellement sur
trois composants à savoir les diodes électroluminescentes
organiques (OLED), les cellules solaires organiques (OPV) et les transistors
organiques à effet de champ (OFET). Un des composants
élémentaires attirant le plus d'attention dans ce domaine de
recherche est le transistor, il constitue l'élément clé de
la recherche dans le domaine de la microélectronique. Les transistors
à effet de champ organiques (Organic Field Effect Transistors, OFET)
trouvent leur champ d'application dans les circuits d'adressage d'écrans
plats, les étiquettes intelligentes RFID, les capteurs de gaz et
d'arôme et les biocapteurs.
Depuis la réalisation des premiers transistors
organiques, de nombreux progrès ont été
réalisés tant du point de vue des performances électriques
que de la fiabilité. Ces progrès ont été possible
grâce la synthèse de nouveaux semi-conducteurs organiques (SCOs)
stables et performant en termes de mobilité. Ce qui permet aujourd'hui
de concurrencer les composants en silicium amorphe. Toutefois,
l'amélioration des performances électriques de ces
matériaux SCO ne s'explique pas seulement par les progrès
effectués mais aussi par la compréhension des mécanismes
régissant le transport de charges dans ces matériaux organiques.
La clé de la conductivité de ces matériaux réside
dans la présence de liaisons double conjuguées (une succession de
liaisons simples et doubles) le long de la chaîne du polymère.
Toutefois, cette structure conjuguée n'est pas suffisante pour rendre un
polymère conducteur : il est donc nécessaire d'introduire des
porteurs de charge sous la forme d'électrons ou de trous ou d'incorporer
des nanoparticules inorganiques au sein du matériau.
Les travaux de recherche présentés dans ce
manuscrit constituent une contribution dans l'étude des transistors
organiques à effet de champ à base de matériaux
organiques/inorganiques.
Le manuscrit est reparti en trois chapitres :
Le premier chapitre est dédié à
décrire quelques généralités sur les
polymères semi-conducteurs. Dans un premier temps, nous rappelons leur
propriétés structurales et électroniques. Ensuite nous
présentons les différents phénomènes de transport
de charges qui règnent dans ces polymères, nous rappelons
quelques propriétés optoélectroniques de P3HT et de ZnO.
Dans dernière partie, nous faisons une étude
générale sur les transistors en expliquant tout d'abord la
différence entre les transistors bipolaire et à effet de champ.
Une étude détaillée est consacrée aux
transistors
9
organiques à effet de champ en couches minces pour
décrire leurs modes de fonctionnement et leurs caractéristiques
électriques. Puis nous expliquons comment déterminer les
paramètres clé de ces transistors.
Le deuxième chapitre s'intéresse aux
différentes procédures expérimentales nécessaires
à la réalisation et aux caractérisations des films minces.
Dans ce chapitre, nous présenterons le protocole expérimental mis
en place pour la réalisation d'un transistor organique.
Le troisième chapitre, consacré à la
discussion des résultats obtenus, présente les résultats
des caractérisations effectuées sur les composants
réalisés à base de P3HT/ZnO. Premièrement nous
discutons les propriétés structurales et morphologiques des
nanoparticules de ZnO et les propriétés optiques des couches
minces de P3HT/ZnO. A la fin, on procède à l'exploitation des
caractéristiques électriques mesurées, en
déterminant les paramètres clés du transistor à
effet de champ organique en couches minces à base d'un mélange de
P3HT/ZnO et de P3HT dans le régime
saturé, tels que la mobilité à effet de
champ u, la tension de seuil VS et la pente sous-seuil
SS.
Nous terminons ce manuscrit par une conclusion
générale où sont résumés les principaux
résultats de cette étude et quelques perspectives.
10
Chapitre I : Etude bibliographique
I.
11
Introduction
Dans ce chapitre, nous présentons, dans un premier
temps, l'état de l'art des polymères semiconducteurs organiques
en détaillant l'origine du caractère semi-conducteur et la notion
de bande d'énergie dans ces matériaux et en décrivant leur
structure, leurs mécanismes de conduction. Les approches
générales permettant la compréhension des
mécanismes fondamentaux qui régissent le transport de charges
dans les matériaux organiques seront rappelées. Ensuite, nous
nous focalisons sur les semi-conducteurs : le poly(3-hexylthiophène)
(P3HT) et l'oxyde de zinc (ZnO), nous détaillerons leurs
propriétés optoélectroniques. Afin d'étudier les
propriétés électriques de ces matériaux, la
troisième partie est dédiée à une étude
générale sur les transistors organiques à effet de
champ.
II. Généralités sur les
semi-conducteurs organiques
Un semi-conducteur organique est un composé organique
essentiellement constitué d'atomes de carbone, d'hydrogène,
d'oxygène, d'azote et de souffre, sous la forme d'un cristal ou d'un
polymère, montrant des propriétés identiques aux
semi-conducteurs inorganiques. Ces propriétés sont la conduction
par les électrons et les trous, mais aussi la présence d'une
bande interdite. On peut classer les semi-conducteurs organiques, selon leur
structure conjuguée, en différentes familles : les
systèmes polyéniques, les systèmes aromatiques, les
systèmes hétérocycliques aromatiques, les systèmes
mixtes. La figure I.1 présente la structure chimique de
différentes familles.
Figure I.1 : Principales familles
de polymères conjugués.
Habituellement, on distingue deux formes ou catégories
de matériaux organiques, selon la valeur de leur masse
moléculaire : les polymères et les petites molécules
(oligomères) semi-conducteurs,
12
qui ont en commun une chaîne carbonée
conjuguée. La différence entre ces deux se situe essentiellement
au niveau de la taille de leurs molécules. Un polymère est une
macromolécule dont la structure se répète
régulièrement le long de la chaîne par enchainement de
plusieurs unités conjuguées répétitives
appelées monomères reliés entre eux par des liaisons
covalentes.
II.1. Caractère semi-conducteur et structure
électronique des polymères organiques
Les semi-conducteurs organiques trouvent leur caractère
semi-conducteur par la présence d'un système it conjugué,
présentant une alternance des liaisons carbonées simples
(liaison) ó et doubles (liaison it) qui assurent des fonctions
différentes. Pour mieux comprendre l'origine de cette alternance, il est
donc nécessaire d'étudier le principal constituant des
matériaux organiques : l'atome de carbone. La configuration
électronique à l'état fondamental est (1s)2
(2s)2 (2p)2, il possède donc 4 électrons de
valence. Lors de la création de liaisons covalentes entre deux atomes
voisins, les orbitales atomiques (OA) de leur couche externe s et p vont se
mélanger pour former de nouvelles orbitales hybrides : sp,
sp2 et sp3 [1]. Chacune des orbitales
sp2 forme, par un recouvrement, une liaison covalente ó
stabilisant la molécule. Lorsque deux orbitales atomiques s'associent,
elles donnent naissance à une orbitale moléculaire (OM) pouvant
avoir deux niveaux d'énergie distincts. Les orbitales atomiques
2pz de deux atomes voisins se recouvrent latéralement donnant
lieu à une orbitale moléculaire liante it, de plus basse
énergie et une orbitale moléculaire anti-liante it*, de plus
haute énergie, créant ainsi une liaison ??
(figure I.2).
13
Figure I.2 : (a) Diagramme
énergétique de la liaison carbone-carbone pour une hybridation
sp2, (b) Représentation de la
molécule d'éthylène H4 comprenant 5 liaisons
ó : 4 liaisons C-H
et une liaison C-C résultant du recouvrement des
orbitales hybrides sp2 de chaque carbone. (c) La
liaison ð de la molécule d'éthylène formée par
le recouvrement latéral des orbitales non-hybridées 2pz des deux
atomes de carbone.
On associe aux orbitales moléculaires liantes, la bande
HOMO (Highest Occupied Molecular Orbital), l'orbitale
moléculaire occupée la plus haute en énergie, et aux
orbitales moléculaires anti-liantes, la bande LUMO
(Lowest Unoccupied Molecular Orbital), l'orbitale moléculaire
inoccupée la plus basse en énergie. Ces bandes correspondent
respectivement, comme leurs homologues inorganiques, aux bandes de valence et
de conduction. L'écart d'énergie entre les bandes HOMO et LUMO
correspond à la largeur de la bande interdite (Eg), qui
dépend, entre autres, de la délocalisation des électrons
le long de la molécule par conséquent du degré de
conjugaison et de polymérisation.
Par analogie aux semi-conducteurs inorganiques, les
semi-conducteurs organiques comptent eux aussi des matériaux à
caractère donneur et d'autres à caractère accepteur
d'électrons. Le caractère donneur ou accepteur est défini
en comparant les positions relatives des niveaux HOMO et LUMO de chaque
matériau. Le matériau donneur d'électrons est celui qui a
le potentiel d'ionisation (différence entre le niveau HOMO et le niveau
du vide, noté IP) le plus faible alors que le
matériau accepteur est celui ayant la plus grande affinité
électronique (différence entre le niveau LUMO et le niveau du
vide, notée ????). Les niveaux énergétiques dans les
polymères semi-conducteurs (non-dopés) se présentent sous
forme d'une structure en bandes. Cette structure en bandes se ressemble
à celle des semi-conducteurs inorganiques intrinsèques
présentant une bande de valence remplie et une bande de conduction vide
séparées par une bande interdite. La figure I.3
illustre la structure de bande d'une molécule organique et le
diagramme énergétique d'un matériau semi-conducteur
donneur ou accepteur d'électrons.
14
(a) (b)
Figure I.3 : (a) Structure de
bandes d'une molécule organique. (b)
Diagramme
énergétique d'un matériau semi-conducteur
donneur ou accepteur d'électrons.
La nature des états impliqués dans le transport
dépend essentiellement de la position du niveau de Fermi qui est
typiquement situé à mi-chemin entre le dernier état
occupé et le premier niveau vide. D'une façon
générale, dans une molécule organique la conduction du
courant électrique est possible lorsque deux orbitales atomiques se
regroupent pour former une orbitale moléculaire. La longueur du
système conjugué influent sur les propriétés
électroniques de la molécule ; ainsi plus la chaîne est
longue plus il y a des états d'énergie et plus les niveaux
liant/anti-liant sont proches et donc la bande interdite diminue
[2].
II.2 Phénomènes de transport dans les
semi-conducteurs organiques
Le recouvrement des orbitales it permet le déplacement
des électrons du niveau HOMO vers une place vacante du niveau LUMO dans
la molécule (conduction intramoléculaire). Il existe plusieurs
modèles de transport de charges. Dans cette partie, nous allons
étudier ces phénomènes de transport de charge.
II.2.1 Les porteurs de charges
La conduction et le transport des charges dans les
semi-conducteurs organiques, d'une façon générale,
nécessitent au préalable la création de porteurs de
charges libres au niveau moléculaire. Le nombre de porteurs de charge
varie en fonction de la technique de dopage utilisée :
-Dopage chimique : il consiste à doper
le semi-conducteur en augmentant la densité de porteurs de charge en son
sein. Il s'agit d'un phénomène de transfert de charges entre le
dopant et les chaînes
15
du polymère conjugué. Ce processus de
création de charge dans la structure des SCO se produit par une
réaction d'oxydation (dopage de type p) ou par une réduction
(dopage de type n) de la chaine principale du matériau organique.
Pratiquement, le taux de dopage exprimé par le nombre
d'élément dopant par unité de répétition du
polymère varie entre 10 et 30 %, c'est-à-dire jusqu'à un
dopant pour 3 monomères.
-Photo-génération :
l'absorption d'un photon, de longueur d'onde équivalente à celle
du gap, par un polymère, permet le passage d'un électron du
niveau HOMO au niveau LUMO, laissant derrière lui un trou dans l'HOMO,
en créant ainsi une paire électron-trou appelée : exciton.
Sous l'action d'un champ électrique, le trou et l'électron sont
séparés, générant ainsi une charge positive et une
charge négative dans le polymère semi-conducteur. Ce principe est
très utilisé dans le cas des cellules solaires
photovoltaïques organiques.
-Injection de charges via un champ électrique
: c'est une technique très utilisée pour un contact
électrode-polymère semi-conducteur. Les porteurs de charge sont
injectés depuis l'électrode au polymère en appliquant une
tension électrique. Il est nécessaire de choisir un métal
avec un travail de sortie adéquat selon le type de porteurs que l'on
veut injecter et le contact le moins résistif possible avec le
semi-conducteur organique. Ainsi, le niveau de Fermi du métal doit
être proche de l'HOMO pour l'injection de trous ou proche de la LUMO pour
celle d'électrons.
Ce principe est utilisé pour des applications comme les
transistors organiques à effet de champ OFETs (Organic Field Effect
Transistors) et les OLED (Organics Light Emitting Diode).
II.2.2 Modèles de transport de charges
Le transport de charges dans les matériaux organiques
est un phénomène très complexe. Leur comportement peut
être influencé par plusieurs paramètres physiques (tels que
: la température, la densité de porteurs, l'intensité du
champ électrique, la distribution en énergie des porteurs...) et
quelques facteurs expérimentaux à savoir la présence de
sites de pièges pour les porteurs, inhomogénéité
des matériaux, viennent compliquer la conduction.
Dans le cas des métaux et des semi-conducteurs
inorganiques, où les atomes sont solidement liés par des liaisons
fortes de type covalentes, le transport de charges se fait dans les bandes
d'états délocalisés bien distinctes et
séparés par une bande interdite. Alors que le transport de
charges dans les matériaux semi-conducteurs organiques se fait
essentiellement selon un mécanisme par sauts successifs ou hopping entre
états localisés (inter ou intramoléculaires). Ces
états localisés
16
sont les conséquences directes du désordre
(homogène ou hétérogène) régnant dans ce
type de matériau. Dans les matériaux SCO, le transport par saut
ou hopping constitue aujourd'hui l'hypothèse qui illustre le mieux le
mouvement des porteurs de charges. Cependant, ce type de transport est
caractérisé par une faible mobilité par rapport à
celle des semi-conducteurs classiques. A l'heure actuelle, plusieurs
modèles co-existent pour décrire les propriétés de
transport des charges dans les semiconducteurs organiques : le transport de
charges par bande et le transport de charges par saut (hopping).
II.2.2.1 Transport par bande
Ce modèle de transport décrit le comportement de
certains matériaux organiques ayant une morphologie cristalline
(où règne un ordre à grande distance). Il a d'abord
été utilisé pour décrire le transport des charges
dans les semi-conducteurs inorganiques. Dans ce modèle de transport, les
interactions moléculaires forment des bandes d'énergie pour les
électrons et les trous (HOMO et LUMO) à partir
d'états délocalisés dans lesquels ces porteurs se
déplacent librement. Les propriétés électriques des
semi-conducteurs organiques dépendent essentiellement de la
mobilité ì des porteurs de charges définie par le rapport
entre la vitesse moyenne de charges et le champ
??
électrique appliqué : ?? =
(Eq.I.1)
??
où v est la vitesse moyenne de porteurs de charges sous
un champ électrique E appliqué. La relation liant la
mobilité à la conductivité est donnée par :
O = L???? (Eq.I.2)
où n est la densité de porteurs de charges
et e est la charge des porteurs
La mobilité des porteurs de charges varie en fonction
de la température selon la relation suivante : ?? oc
T-L, avec ??
caractéristique du matériau. Cette relation
prévoit une augmentation de la mobilité lorsque la
température diminue, car à hautes températures, la
vibration du réseau devient intense et entraine par la suite le
phénomène de diffusion.
II.2.2.2 Transport par saut (Hopping)
Généralement, dans les polymères
semi-conducteurs, le phénomène de transport s'effectue par sauts
d'un état à un autre (inter ou intramoléculaire). Comme
ces états n'ont pas forcément la
17
même énergie, de fait du désordre, la
charge doit absorber ou émettre un phonon pour compenser la
différence d'énergie. Le mouvement de la charge située
dans un état localisé est activé thermiquement. En effet,
lorsque le matériau vibre par agitation thermique, une
déformation du réseau apparaît, localisée autour de
la charge, appelée aussi phonon. Ce dernier est doté d'une
énergie propre, et permet le déplacement de la charge entre les
états localisés. Dans ce modèle, la
mobilité augmente avec la température et suit la
dépendance en exp (-????
??????) ; avec Ea
est l'énergie
d'activation, kB la constante de Boltzmann et T
la température en Kelvin.
Les polymères conjugués sont
caractérisés principalement par le désordre, il est alors
impossible d'utiliser le modèle de transport par bande. En effet, le
modèle de transport par saut a donc été mis en place pour
décrire le transport de charges dans ce type de matériau. Conwell
et Mott [3] sont les premiers à avoir proposé ce
modèle de transport (Modèle de saut à distance variable
« Variable Range Hopping (VRH) »). Miller
et Abrahams [4] ont proposé un autre modèle
basé sur un processus de saut par échange d'un seul phonon. Dans
ce dernier, la DOS (Density Of States) est assimilée à une
gaussienne. Pour que le transport par saut ait lieu, il faut que les fonctions
d'ondes d'un état initial et final localisé se recouvrent et un
minimum d'énergie est nécessaire pour les transitions d'un niveau
d'énergie à un autre plus énergétique (intervention
des phonons).
II.2.2.3 Transport limité par
piégeage-dépiégeage multiple « Multiple Trapping and
Release (MTR) »
Ce modèle est généralement utilisé
dans le cas des semi-conducteurs polycristallins. Initialement conçu
pour décrire le mouvement des électrons dans les transistors
à base de silicium amorphe, puis repris par Horowitz et al.
[5] pour expliquer la dépendance de la mobilité
avec la température et la tension de grille, dans le cadre de
transistors à base de sexithiophène. Son principe est basé
sur le transport qui s'effectue dans des états délocalisés
étendus et les états localisés constituent les
pièges aux alentours de la bande de conduction. Ce processus s'effectue
en deux étapes :
-Les porteurs de charges qui se déplacent au niveau de
la bande délocalisée sont instantanément
piégées par les états localisés (pièges)
;
-La deuxième phase qui constitue la libération
des porteurs par un processus thermiquement activé au bout d'un certain
temps. Ce modèle illustré par sur la figure I.4
est décrit donc par une succession de piégeages
(phénomène rapide) et de dépiégeages qui
nécessitent une activation thermique.
18
Figure I.4 : Illustration du
processus de piégeage et de libération multiples.
III. Quelques propriétés
optoélectroniques du P3HT et du ZnO III.1.
Généralités sur le P3HT
Le poly(3-hexylthiophène) (P3HT) est l'un des
polymères les plus étudiés dans le domaine de
l'électronique organique, il a fait, tout récemment, l'objet de
plusieurs études tant expérimentales que théoriques. Le
P3HT est un polymère semi-conducteur de type p structurellement
apparenté aux polythiophènes (PT) et il est constitué de
cycles aromatiques thiophène portant un groupement hexyle. Grâce
à ses chaînes latérales, il se dissout facilement dans les
solvants organiques. Sous forme de film mince, les chaînes de
polymère tendent à s'organiser entre elles. Il constitue le
matériau possédant les meilleures propriétés de
solubilité, de mobilité des charges et d'auto-organisation des
chaînes moléculaires. Toutefois, son gap énergétique
de 1,9 eV ne lui permet d'absorber que des longueurs d'ondes comprises entre
350 et 650 nm. Il est semi-cristallin lorsqu'il est
régio-régulier (c'est-à-dire que les cycles
thiophènes sont reliés de telle sorte que les chaînes
hexyle sont en position tête-bêche tout le long de la chaîne)
et lorsqu'il n'est pas régio-régulier (régio-random), il
est amorphe et présente des caractéristiques, notamment
spectroscopiques, très différentes. La
régio-régularité au sein du P3HT ne permet pas uniquement
d'augmenter l'ordre au sein de la couche, mais aussi d'améliorer les
propriétés de transport. La figure I.5
représente le schéma structurel du polythiophène
(PT) et P3HT.
19
Figure I.5 : Schéma
structurel du PT (gauche) et du P3HT (droite).
III.1.1 La synthèse du P3HT
Avec un intérêt grandissant qu'il porte dans le
domaine de l'électronique organique, plusieurs méthodes ont
été développées pour synthétiser le P3HT,
à savoir :
-La polymérisation électrochimique
qui consiste à appliquer un potentiel entre deux
électrodes plongées dans une solution de monomère
thiophène [7]. Toutefois, cette voie de synthèse
ne permet pas de produire des matériaux en grande quantité.
-La polymérisation par voie chimique
oxydante : consiste à polymériser du
3-alkylthiophène par oxydation grâce à différents
oxydes métalliques (FeCl3, MoCl5 ou RuCl3). Cependant, les
mécanismes sont assez controversés et le contrôle de la
régiorégularité reste très limité (environ
90%).
-La polymérisation par couplage chimique
: est la voie qui présente les meilleurs résultats
en termes de contrôle de régiorégularité. Cette
dernière a été développée à partir de
la fin des années 1990, par deux équipes en parallèle,
McCullough [8] et Yokozawa [9]. Ils ont
réussi à synthétiser des P3HTs fortement
régioréguliers (supérieur à 95%) et de masses
molaires contrôlées en ayant recourt à une méthode
appelée métathèse de Grignard (ou méthode GRIM).
Les deux facteurs structuraux essentiels pour la mise en oeuvre et la
morphologie des couches minces du polymère sont la
régiorégularité (RR) (%) et la masse moléculaire
(Mw) (en g/mol).
III.1.2 La
régiorégularité
Trois types de couplages différents peuvent être
obtenus lorsque deux monomères (3-hexylthiophène) sont
reliés entre les positions 2 et 5. Il s'agit des enchaînements
tête-à-queue (TQ, ou HT : Head-to-tail en anglais),
tête-à-tête (TT, ou HH) ainsi que queue-à-queue (QQ
ou TT), on aboutit donc à quatre triades régio-isomères
distinctes sur la chaîne du polymère : HT-HT, HT-HH, TT-HT et
TT-HH comme le montre la figure I.6 ci-dessous.
20
Figure I.6 : Les trois diades et
les quatre triades issues du couplage des thiophènes substitués
en positions 3.
La régiorégularité peut alors être
définie comme étant le pourcentage d'enchaînement
tête-à-queue (HT) des unités 3-hexylthiophènes entre
elles sur la plus grande longueur de chaîne et le plus fréquemment
possible. En effet, les P3HTs ayant peu d'enchaînement HT sont
qualifiés de faible régioréguliers et présentent de
fortes distorsions des noyaux aromatiques entre eux ce qui entraine alors une
diminution de la longueur de conjugaison. Par contre, les P3HTs fortement
régioréguliers (HT>95%) adoptent une conformation planaire ce
qui non seulement augmente leur longueur de conjugaison, mais permet aussi la
formation de structures cristallines hautement ordonnées. Ce
paramètre de régiorégularité joue donc un
rôle crucial sur les propriétés optoélectroniques
des P3HTs. Plus le taux régiorégularité est
élevé plus le recouvrement ð-ð* est important et donc le
transport est favorisé, comme il a été
démontré par les travaux de Sirringhauss [12]
où la mobilité en saturation des transistors était
proportionnelle au taux de régiorégularité de la couche de
P3HT. En effet, le P3HT régiorégulier est l'un des premiers
polymères à forte mobilité autour de 0,1
cm2/Vs. La régiorégularité du polymère
est très importante pour obtenir de bonne performance et il a
été montré que la mobilité du matériau
pouvait augmenter d'un facteur 1000 lorsque le taux de
régiorégularité passe de 70 à plus de 98 %
[13]. La figure I.7 montre
l'amélioration du la mobilité en fonction du taux de
régiorégularité.
21
Figure I.7 : Mobilités du
P3HT en transistor en fonction de sa
régiorégularité.
III.1.3 Effet du solvant sur la structure et la
cristallinité du P3HT
Les solvants jouent un rôle crucial sur la
cristallinité du P3HT ainsi que sur la mobilité des porteurs de
charge dans les transistors à effet de champ à base de
polymères. Sirringhaus et ses collègues [14] ont
découvert que la cristallinité des couches P3HT dépend du
solvant utilisé. Particulièrement, le P3HT se dissous dans des
solvants à haut point d'ébullition comme le
1,2,4-trichlorobenzène. Il apparaît que sa structure est d'autant
plus importante que le point d'ébullition du solvant est
élevé. Ici, le paramètre décisif est le point
d'ébullition du solvant. En effet plus le point d'ébullition du
solvant est élevé, plus l'évaporation du solvant est lente
et plus le polymère a la possibilité de s'arranger. Une gamme de
solvants avec des points d'ébullition plus élevés a
été étudiée, on a constaté que le
1,2,4-trichlorobenzène avec une bonne solubilité et un point
d'ébullition élevé améliore considérablement
la mobilité à effet de champ jusqu'à 0,12 cm 2 / Vs avec
des rapports On/Off de l'ordre 10 6. Cela peut être
expliqué par le ralentissement d'évaporation du solvant à
point d'ébullition élevé, laissant le temps les
chaînes polymères interagir plus fortement entre elles,
résultant en des structures plus cristallines.
III.1.4 Propriétés optiques
On caractérise le polymère P3HT par son spectre
d'absorption à l'aide du principe d'absorbance donné par la
relation de Beer-Lambert : A = log ????? ? , avec Io
l'intensité du rayon incident et I
l'intensité résultante après avoir
traversé le polymère. Des mesures optiques ont été
effectuées sur les couches de P3HT déposées sur des
substrats de verre. Le spectre représenté sur la figure
I.8
22
montre trois pics situés à 524, 557 et 604 nm
attribués tous à la transition ð-ð*. Le maximum
d'absorption est situé au niveau du deuxième pic. Cette structure
est attribuée à l'absorption intermoléculaire
[15].
Figure I.8 : Spectre d'absorption
du P3HT.
III.2. Généralité sur le
ZnO
L'oxyde de zinc (ZnO) est un semi-conducteur binaire de type
(II-VI) non toxique avec une large bande interdite (3,3 eV), à gap
direct ayant une grande énergie de liaison d'exciton (60 meV) à
une température ambiante et une conductivité naturelle de type n.
Il est transparent dans le visible et dans le proche infrarouge et
présente un ensemble de propriétés qui lui
confèrent un potentiel d'exploitation dans de nombreux domaines
d'applications comme optoélectronique, cathodoluminescence,
photoluminescence, électroluminescence, capteurs de gaz, les diodes
électroluminescentes (DEL), dispositifs laser, comme contacts
électriques transparents pour les applications en photovoltaïque,
détecteur de pression, ou dans des dispositifs électroniques tels
que redresseur, les filtres et dans la fabrication des varistances.
III.2.1 Propriétés structurales
Du point de vue cristallographique, le ZnO peut exister selon
les conditions d'élaboration, sous trois types de structures
différentes : la structure B4 (Wurtzite), la structure B3 (Blende) et
la
23
structure B1 (Rocksalt). La structure hexagonale (Wurtzite)
est la structure thermodynamiquement stable à la température
ambiante, la structure blende (cubique) est observée lorsque ZnO est
déposé sur certains substrats de symétrie cubiques, et la
troisième structure est obtenue lorsqu'une pression hydrostatique (10-15
GPa) est appliquée sur la structure Wurtzite. Dans le cadre de cette
étude, nous nous intéresserons au ZnO de structure Wurtzite.
Une étude bibliographique sur la structure des couches
minces de ZnO préparées par voie sol-gel a montré qu'elles
cristallisent dans le système hexagonal (wurtzite),
représenté sur la figure I.9, avec une
orientation préférentielle suivant l'axe c et les
paramètres de maille suivants [16] :
a = b = 3,252 Å,
c = 5, 219 Å.
La structure Wurtzite contient quatre atomes par maille dont les
positions sont :
O2 : (0 ; 0 ; 0) ; (2/3 ; 1/3 ; 1/2) ;
Zn2+ : (0 ; 0 ; 3/8) ; (2/3 ; 1/3 ; 7/8)
Dans lequel les ions d'oxygènes O-2 sont
disposés suivant un réseau de type hexagonal compact, et ou les
ions de zinc Zn+2 occupent la moitié des positions
interstitielles tétraédriques ayant le même arrangement que
les ions d'oxygène.
Figure I.9 : La structure
cristallographique du ZnO (wurtzite).
III.2.2. Propriétés électriques des
couches minces de ZnO
D'une manière générale, le ZnO non
dopé est considéré comme un semi-conducteur de type n.
Il est possible de modifier sa résistivité
électrique par dopage, soit en introduisant des atomes de zinc en
excès en position interstitielle, ou en créant des lacunes
d'oxygène. La résistivité électrique
24
de l'oxyde de zinc en couche mince se situent dans une gamme
de 10-4-1012 Ù cm. Elle dépend du nombre
des porteurs libres et de leur mobilité. Une conductivité
élevée (> 5.103
Ù-1.cm-1) est possible dans ZnO de type n en
raison des défauts intrinsèques, des dopants (Al, In, Ga, B, F,
autres) [17]. La conductivité des couches d'oxydes purs
est due à la forte concentration en porteurs (électrons) ce qui
est attribuée aux défauts dans la structure. Selon le mode de
préparation et les paramètres technologiques, en particulier les
traitements thermiques, on peut obtenir des mobilités différentes
[18].
III.2.3. Propriétés électroniques
des bandes
Les structures électroniques des bandes de
l'oxygène et du zinc sont : O: 1s2
2s2 2p4
Zn: 1s2
2s22p63s2
3p63d104s2
Les états 2p de l'oxygène forment la bande de
valence et les états 4s du zinc constituent la zone de conduction du
semi-conducteur du ZnO. La figure I.10 montre la structure de
bande du ZnO non dopé. Il existe en réalité six bandes I'
résultantes des états 2p de l'oxygène, et les plus bas des
bandes de conduction ont une forte contribution des états 4s du zinc. La
structure électronique de bandes montre que le ZnO est un
semi-conducteur à gap direct, le minimum de la bande de conduction et le
maximum de la bande de valence sont situés au point I'. La largeur de la
bande interdite du ZnO à température ambiante est de l'ordre de
3,3 eV [19].
Figure I.10 : Structure de bande
du ZnO.
25
III.2.4 Propriétés optiques des couches
minces
Les propriétés optiques des couches minces de
ZnO dépendent des conditions de préparations et de de la
méthode d'élaboration, la qualité des couches minces, le
traitement thermique appliqué, le type et la concentration du dopant. Le
ZnO est un semi-conducteur à gap direct considéré comme
étant un matériau conducteur transparent dont l'indice de
réfraction, sous la forme massive, est égal à 2. Sous
forme de couche mince, son indice de réfraction et son coefficient
d'absorption varient en fonction des conditions d'élaboration. Son
indice de réfraction a une valeur qui varie entre 1.70 et 2.20
d'après la littérature [20]. La figure
I.11 représente le spectre d'absorbance du ZnO, on constate
qu'il absorbe la lumière UV dans la gamme de longueurs d'onde de 300-400
nm (dans le visible et proche infrarouge) due à la large bande
interdite. Le seuil d'absorption de ZnO se situe dans le proche-ultraviolet
(380 nm) [21].
Figure I.11 : Spectre
d'absorption UV-Visible des nanoparticules de ZnO.
IV. Généralités sur les
transistors organiques à effet de champ
Les transistors organiques à effet de champ (OFET pour
"Organic Field Effect Transistor", ou OTFT pour "Organic Thin Film Transistor
Organic", ou transistors organiques en couches minces) sont
particulièrement intéressants car leurs procédés de
fabrication sont beaucoup moins complexes et moins couteux que leurs
équivalents à base des matériaux inorganiques. Dans cette
partie, nous décrivons le principe de fonctionnement, les
différentes configurations et les régimes de fonctionnement ainsi
que les principales grandeurs caractéristiques de ces transistors.
IV.1.
26
Définition
Un transistor est un composant électronique essentiel,
utilisé dans des appareils électroniques, comme amplificateur ou
modulateur de signal et stabilisateur de tension. Il fonctionne aussi bien en
basse qu'à haute tension. D'une façon générale, un
transistor est un dispositif semi-conducteur à trois électrodes,
qui contrôle un courant ou une tension sur l'électrode de sortie
(le collecteur pour le transistor bipolaire et le drain pour un transistor
à effet de champ) grâce à une électrode
d'entrée (la base pour le transistor bipolaire et la grille pour le
transistor à effet de champ).
IV.2. Les transistors à effet de
champ
Le transistor à effet de champ possède trois
bornes de connexion : la source, la grille et le drain. Le courant qui circule
entre le drain et la source, traverse le canal qui peut être
constitué soit d'un semi-conducteur de type N (FET à
canal N), soit d'un semi-conducteur de type P (FET à canal P).
Ce courant est commandé par la tension appliquée sur
l'électrode de grille. Le transistor à effet de champ est dit
unipolaire car il dépend seulement de la conduction d'un seul type de
porteurs : électrons dans le cas FET à canal N et trous dans le
cas de FET canal P ; par contre le transistor bipolaire utilise
simultanément la conduction par deux types de porteurs de charges : des
électrons et des trous. Cette dépendance se base sur l'effet de
champ électrique généré par l'électrode de
base (d'où le nom de transistor à effet de champ). C'est
essentiellement l'effet du champ qui le diffère du transistor bipolaire.
On distingue plusieurs types de transistors à effet de champ : le JFET
(ou le FET à Jonction), le MOSFET : (Métal Oxyde
Semi-conductor Field Effect Transistor), le OFET (Organic Field Effect
Transistor), etc.
IV.3. Les transistors à effet de champ organiques
en couches minces
L'étude des transistors organiques à effet de
champ (Organics Field Effect transistors «OFET«) est devenue, en ce
moment, une alternative à celle de transistors à base de silicium
amorphe (a-Si : H) pour des dispositifs en électronique. Ces dispositifs
présentent quelques avantages majeurs : comme la production en masse, la
flexibilité, la réduction du coût de fabrication, la
maitrise de la couche de SCO. Ils sont de plus en plus utilisés dans la
conception des capteurs [22, 23], du domaine
médical et de peau artificiel «E-skin« [24,
25], les étiquettes RFID [26,
27], les écrans flexibles [28], etc.
Le principe de fonctionnement d'un OFET est identique à celui d'un
MOSFET (Metal Oxide Semi-Conductor Field Effect Transistor) classique. Mais de
point de vue régime de
fonctionnement le transistor à effet de champ organique
différent de son équivalent MOSFET inorganique. En effet un
transistor organique fonctionne en régime d'accumulation de porteurs
majoritaires par contre un MOSFET inorganique fonctionne en régime
d'inversion de porteurs minoritaires. Toutefois, pour qu'il puisse concurrencer
ce dernier, il faut améliorer la mobilité des charges.
IV.3.1 Structure des transistors organiques à
effet de champ
Un OFET est une capacitance constituée de trois
contacts métalliques entre lesquelles on injecte des porteurs de
charges. Les deux plaques métalliques appelés source (S) et drain
(D) ont respectivement pour rôle d'injecter et de collecter des charges
comme l'indique la figure I.12. La source est
séparée du drain par le semi-conducteur organique (couche active)
déposé sur une autre couche de matériau
diélectrique. Ceci permet la création d'un canal de conduction
entre S et D, défini par sa longueur L (distance entre S et D) et sa
largeur W. La troisième plaque appelée grille (G) est
isolée du matériau semi-conducteur par une couche
diélectrique et permet de contrôler le courant circulant dans le
canal du transistor en fonction du potentiel qui lui est appliqué.
27
Figure I.12 : (a) Structure d'un
transistor organique ; (b) Vue de dessus du canal de longueur L
et largeur W [29].
IV.3.2 Différentes configurations des
OFETs
On distingue quatre différentes architectures pour les
transistors organiques selon le choix de l'empilement des couches et de la
position des trois électrodes durant le processus de fabrication.
28
Pour chacune des configurations de la grille «
Bottom Gate BG » et « Top Gate
TG », on peut retrouver la géométrie «
Bottom Contact BC » ou « Top
Contact TC ». Ces différentes structures
décrivent dans chacune des configurations l'empilement des
différentes couches de matériaux constituant le transistor. La
figure I.13 illustre les différentes configurations.
Figure I.13 : Les
différentes architectures des transistors organiques : (a) Bottom
Gate-Top
Contact (BG/TC), (b) Bottom Gate-Bottom Contact (BG/BC) ; (c) Top
Gate-Top Contact
(TG/TC) ; (d) Top Gate-Bottom Contact (TG/BC).
Parmi les configurations des électrodes, le «
Top Contact » est le plus utilisé car il
permet d'obtenir un courant de drain plus élevé. En effet cette
configuration permet d'obtenir une grande surface de contact des
électrodes avec des lignes de champ définissant le canal de
conduction. En revanche, les process utilisés pour le dépôt
de l'électrode sont susceptibles de détériorer le
matériau actif en créant des défauts au niveau la
structure. Tandis que la configuration « Bottom Contact
» serait privilégiée si le semi-conducteur est
sensible à l'air et/ou à l'humidité. Comme le
diélectrique est déposé après le SCO, il jouera
donc un rôle de protection et d'encapsulation [30]. Les
OFETs sont des périphériques d'interface, fonctionnant
généralement en mode d'accumulation. Par conséquent,
l'interface semiconducteur organique/isolant où le transport de charge a
lieu est essentielle pour les applications réelles des OFETs
[31]. Le tableau I.1 récapitule les
avantages et les inconvénients de chaque configuration.
29
Tableau I.1 : Tableau
récapitulatif des avantages et des inconvénients de chaque
configuration.
Les transistors étudiés durant ce projet ont une
structure Bottom Gate/Bottom contact (BG/BC). Cette configuration
permettra entre autres de limiter la dégradation du semi-conducteur
très sensible à l'environnement.
IV.3.3 Principe de fonctionnement des OFETs
Le principe de base d'un OFET est de moduler le courant entre
les deux électrodes source (S) et drain (D) en fonction de la tension
appliquée à une troisième électrode appelée
grille (G). Lorsqu'aucune tension n'est appliquée à la grille G
(????S = 0), le courant entre la source et le drain est très
faible. On parle alors de position OFF. Le courant
correspondant est appelé IOFF. C'est le courant de
fuite. Il s'agit du courant résiduel circulant dans le semi-conducteur
entre drain et source et qui n'est jamais nul. Il révèle en effet
une conduction parasite permanente entre le drain et la source sur laquelle la
grille n'a aucun effet. Il est un indicateur de la pureté des
matériaux et de la qualité des interfaces. Lorsqu'une tension VG
est appliquée sur la grille (VGS ? 0), le transistor se trouve alors en
position On. Le courant mesuré entre les
électrodes S et D est appelé ION. C'est le
30
courant de saturation à une tension VG
donnée. Il dépend de la mobilité des charges et de la
capacité à accumuler un grand nombre de porteurs dans le canal.
En effet l'application d'une tension à la grille induit un champ
électrique à travers le diélectrique. Et à cause de
la présence de ce champ électrique, des charges peuvent
s'accumuler de manière homogène à l'interface
diélectrique/SCO par effet de polarisation du diélectrique.
-Une tension négative (VGS <
0) appliquée à la grille entraine une accumulation des
trous à l'interface diélectrique/SCO. On parle de canal de
conduction de type P.
-Lorsqu'on applique une tension positive (VGS
> 0), une accumulation d'électrons se formera dans le
canal de conduction. On parle alors de canal de conduction de type
N.
IV.3.3.1 Les différents régimes de
fonctionnement de l'OFET
Les transistors organiques à effet de champ
fonctionnent en régime d'accumulation contrairement aux transistors
inorganiques (MOSFET) qui fonctionnent en régime d'inversion. En effet,
pour les transistors organiques, on définit le canal par la
présence et l'accumulation de porteurs majoritaires alors que dans le
cas des transistors inorganiques, le canal est formé par les porteurs
minoritaires. On considère le cas d'un transistor organique à
effet de champ où le semi-conducteur organique est de type P :
-Variation de la tension de grille VGS avec VDS < 0 :
lorsqu'on applique une tension positive à la grille (VGS > 0V), la
barrière de potentiel entre le métal et la LUMO du semiconducteur
empêche l'injection d'électrons, il se crée alors une zone
de déplétion dans le canal. Le transistor sera en
régime de déplétion et aucun
courant ne circule quel que soit la tension appliquée sur le drain. Le
transistor est donc dans l'état bloqué (figure I.14
a). Lorsque VGS < 0 et |VON| < |VGS| < |VTh| avec VON et
VTh les tensions respectives de démarrage et de seuil, une
zone d'accumulation de trous commence à se former à l'interface
SCO/diélectrique (figure I.14 b), même
si la concentration de charges reste faible, on observe une forte augmentation
de courant ID pour une faible variation de VGS. Il s'agit de la zone sous le
seuil de la courbe ID=f(VGS). Lorsqu'on applique une tension négative
à la grille supérieure à la tension de seuil
(|VGS|>VTh), la concentration en trous devient suffisamment importante pour
former un canal de conduction (figure I.14 c).
31
Figure I.14 :
Représentation des régimes d'un OFET de type p et de la courbe ID
= f (VGS)
associée en échelle logarithmique et pour
VDS<0.
-Variation de la tension de drain avec VGS < 0 : pour des
tensions de grille et de drain négatives telles que |VDS| < |VGS -
VTh|, le transistor est passant : |ID| > 0A. Il s'agit du
régime linéaire. En effet, pour les
faibles tensions de drain, le courant de drain ID croît
linéairement avec VDS (figure I.15 a). Les
trous sont uniformément répartis dans le canal.
W VD
I D,lin = L I LCi (V G - V th - 2)VD
(Eq.I.3)
avec, L et W respectivement la longueur et la largeur du canal
conducteur, Ci la capacité de l'isolant par unité de surface
(Ci=å0åi/e), u la mobilité des
porteurs de charge et VG, VD et Vth la tension de grille, de drain et de seuil
du transistor.
32
Pour une tension de drain telle que |VD|=|VG - VTh|, un pincement
du canal de conduction est observé côté drain
(figure I.15 b), il s'agit du début du
régime saturé. En effet, le courant de drain n'augmente
plus linéairement mais atteint un maximum correspondant au courant de
saturation et
W
suit l'équation suivante : ID,sat = 21, u~Ci (V G - V
th)2 (Eq.I.4)
Lorsque |VDS| >> |VGS - VTh|, le point de pincement du
canal se déplace vers la source et le courant de drain reste constant,
égal au courant de saturation (figure I.15
c).
Figure I.15 : Représentation
des régimes d'un OFET de type p et de la courbe ID = f (VDS)
associée et pour VGS<0.
IV.3.4 Caractéristiques électriques des
OFETs IV.3.4.1 Courbes caractéristiques
Un transistor est caractérisé
généralement par deux types de courbes caractéristiques :
les courbes de sortie, pour lesquelles le courant de
drain ID est représenté en fonction de la
tension de drain
33
VD pour différentes valeurs de la
tension de grille VGS et les courbes de transfert
qui traduisent l'évolution du courant de drain ID
en fonction de la tension appliquée sur la grille VGS
pour une polarisation de drain VDS donnée. La
figure I.16 représente les courbes de sortie et de
transfert d'un transistor de type P.
Figure I.16 : Courbes
caractéristiques d'un OTFT de type p. (a) Courbes de transfert ID=f(VGS)
à VD fixe. (b) Courbes de sortie ID=f(VDS) à différentes
valeurs de VGS.
- Courbes de transfert (a) : Les
caractéristiques de transfert présentent
généralement une courbe mesurée en régime
linéaire (à VGS faible) et en régime de saturation
(à VGS fort). Ces courbes permettent l'extraction de paramètres
clés des transistors tels que la tension de seuil VTh, la
pente sous le seuil SS, le rapport ION/IOFF, la mobilité des porteurs,
etc. La figure I.16 (a) montre les trois zones de
fonctionnement des transistors :
Etat bloqué (1) : Cette zone correspond
à des valeurs VGS fortement positives dans le cas d'un OFET
de type p (ou fortement négatives pour un OFET de type n).
Zone sous le seuil (2) : Cette partie de la courbe
sert à extraire la pente sous le seuil qui renseigne sur la
capacité du transistor à passer d'un état bloqué
à un état passant.
Etat passant (3) : Le canal de conduction est
complètement formé.
- Courbes de sortie (b) : c'est une
caractérisation classique d'un OFET. Pour chaque tension de grille
appliquée (où VG est négative : c'est l'état
passant du transistor), on distingue deux régimes
(régime linéaire et régime
saturé). Les caractéristiques de sortie permettent de
déterminer les résistances de contact entre les électrodes
S/D et le semi-conducteur et donc de quantifier les problèmes
d'injection de charges qui peuvent en découler.
IV.3.4.2 Paramètres
caractéristiques
Les paramètres qui vont être présentés
sont extraits des courbes caractéristiques de transfert et de sortie.
Ils permettent de déterminer les performances des transistors
organiques.
- La mobilité à effet de champ des porteurs
de charges (ì)
Par définition, la mobilité désigne la
facilité avec laquelle les porteurs de charges (trous ou
électrons) peuvent se déplacer dans un SCO sous l'effet d'un
champ électrique. Cette grandeur s'exprime en cm2/Vs. Dans le
modèle de Drude, la mobilité permet de relier la vitesse des
charges
??? au champ électrique appliqué ???
|
par la relation : ???
|
?
= ????
|
(Eq.I.5)
|
34
Pour les OFETs, la mobilité est un paramètre
essentiel dans la caractérisation. En effet, elle dépend de
nombreux paramètres extrinsèques. Parmi ces derniers, les plus
influents sont la qualité de l'interface SCO/isolant (qui pourrait
constituer une source de défauts et de pièges), la
résistance de contact (affectant la nature de l'injection des charges).
Elle peut être extraite en deux régimes de fonctionnement :
En régime linéaire, il suffit de tracer
la courbe de transfert, puis de calculer la transconductance
gm, définie telle que : ???? =
(Eq.I.6)
???? ??
=
??
??????
???????? = (Eq.I.7)
??????????
?????? ????????????
En régime saturation, la mobilité
???????? est calculée à partir de la pente de la courbe : v???? =
??(????) On peut déduire de l'expression la mobilité
????????à partir de l'équation (Eq.I.4) :
???????? = (??v????,??????
?????? )?? × ????
?????? (Eq.I.8)
- La tension de seuil Vth
La tension de seuil Vth est définie comme
étant la tension de grille pour laquelle la conductivité du
canal (aux faibles tensions de drain) est égale
à celle de la totalité de la couche semi-conductrice
[32]. En pratique, la tension de seuil est extrapolée
de la courbe de transfert en régime de saturation.
35
En effet l'intersection de la droite passant par la partie
linéaire et l'axe représentant la tension de grille indique la
valeur de la tension de seuil.
- Le rapport ION/IOFF
Le rapport ION/IOFF correspond au rapport des
courants de drain dans l'état passant ION et dans l'état
bloqué IOFF du transistor. ION désigne le courant de drain dans
le régime de saturation à une tension VG donnée et il est
directement relié à la mobilité. Il est donc un
paramètre essentiel pour les performances d'un transistor. Le but est de
le maximiser en ayant un IOFF le plus faible possible, et un ION
élevé. En pratique, ces courants sont extraits en traçant
la courbe de transfert avec l'axe des ordonnées (correspondant au
courant de drain) en échelle logarithmique, et, pour une tension de
drain VD fixée.
- La pente sous le seuil SS
La pente sous le seuil (S) renseigne sur la rapidité
avec laquelle le transistor va passer de l'état ON à
l'état OFF, indiquant ainsi sa vitesse de commutation. Elle
représente la variation du potentiel nécessaire de grille
à appliquer pour augmenter le courant de drain d'une décade. En
pratique, ce paramètre est extrait de la courbe de transfert en
échelle logarithmique, en calculant la pente maximum dans la partie
linéaire de la courbe. Elle est donnée par l'expression suivante
et exprimée
O G
en Volts/décade : ?? = (Eq.I.9)
O(log 1D)
Ce paramètre est fortement relié aux
défauts présents dans le semiconducteur et à l'interface
avec l'isolant, indiquant la vitesse de remplissage de ces derniers
[33, 34]. Plus le nombre de pièges
sera important, plus la pente sous le seuil sera faible. Ainsi, une pente
faible permet d'avoir une vitesse de commutation élevée et donc
un meilleur dispositif.
V. Conclusion
Ce chapitre décrit, dans la première partie, les
notions fondamentales nécessaires pour la compréhension des
phénomènes qui interviennent dans les semi-conducteurs organiques
et les modèles de transport établis pour les semi-conducteurs
organiques. En seconde partie, les propriétés
optoélectroniques du P3HT et du ZnO ont été
rappelées. La troisième est consacrée à une revue
générale sur les transistors à effet de champ organiques.
Après avoir expliqué le principe de fonctionnement d'un
transistor, nous avons détaillé les aspects structurales et
électriques des transistors organiques à effet de champ
(OFETs).
36
Références bibliographiques
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de Montpellier II (2013).
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III, 5 (1995) 355.
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Met., 69 (1995) 279.
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37
Chapitre II : Procédure expérimentale
I.
38
Introduction
En principe, une couche mince d'un matériau
donné est un élément de ce matériau dont l'une des
dimensions, qu'on appelle épaisseur, est faible de telle sorte qu'elle
s'exprime en nanomètres et que cette faible distance entre les deux
surfaces limites entraîne une perturbation de la majorité des
propriétés physiques. Les méthodes utilisées pour
le dépôt des couches minces peuvent être classées en
deux catégories basées sur la nature du processus physique ou
chimique du dépôt. Les méthodes physiques tels que : le
dépôt physique en phase vapeur dite "PVD" (Physical Vapor
Deposition), l'ablation laser, l'évaporation thermique, et la
pulvérisation Cathodique "Sputtering" et les méthodes chimiques
à savoir spray pyrolyse, sol-gel, spin-coating, dip-coating, CVD,
etc.
Ce chapitre traite et détaille les techniques de
fabrication des transistors organiques à effet de champ en couches
minces à base de P3HT/ZnO. Tout d'abord, nous proposons de faire un
rappel sur les techniques de réalisation de ces transistors
utilisées dans le cadre de ce travail qui sont la méthode sol-gel
et le spin-caoting, les différentes techniques de caractérisation
structurales et morphologiques des échantillons (DRX, TEM ou MET et SEM
ou MEB), la technique de caractérisation optique des couches minces
(spectrophotomètre UV-visible-NIR) et le banc de caractérisation
électriques des transistors.
II. Elaboration des couches minces : P3HT et
ZnO
II.1 Le procédé sol-gel
La méthode sol gel est un procédé
d'élaboration de nanomatériaux (des monolithes, des couches
minces, des composés hybrides organo-minéraux ou des nanopigments
cristallisés, etc.) à partir de précurseurs en solution.
Elle permet de réaliser des couches minces constituées
d'empilement de nanoparticules d'oxydes métalliques dans des conditions
dites de chimie douce à des températures relativement plus basses
comparées à celles des techniques de synthèse
classiques.
Cette technique est particulièrement bien
adaptée à la réalisation de matériaux
homogènes, sous forme de poudres et de couches minces avec des
performances optiques élevées [1].
39
Le principe de la technique sol-gel est basé sur
l'utilisation d'une succession de réactions d'hydrolyse-condensation
à température proche de l'ambiante, pour préparer des
réseaux d'oxydes, pouvant être à leur tour traités
thermiquement. Cette technique consiste à réaliser une solution
stable (sol) contenant les précurseurs
moléculaires et d'initier des réactions d'hydrolyse-condensation
afin de rigidifier une structure en trois dimensions (gel)
dans le solvant initial. La solution de départ est
constituée en général par un précurseur, un solvant
(généralement un alcool), parfois un catalyseur (acide ou
basique) et de l'eau. La nature du matériau souhaité impose le
type de précurseur. Le choix du solvant et du catalyseur est alors
dicté par les propriétés chimiques du précurseur
[2].
D'une façon générale, le sol
est une suspension colloïdale de particules dont le taille varie
entre 1 et 100 nm au sein d'un liquide et le gel est
constitué d'un réseau tridimensionnel interconnecté et
stable d'oxydes suite à l'agrégation ou polymérisation des
précurseurs (sels métalliques ou alcoxydes), avec des liaisons
chimiques assurant la cohésion mécanique du matériau en
lui donnant un caractère rigide, non déformable. Les conditions
de séchage permettent d'obtenir des différents types de
matériaux :
- Xérogel : si l'évaporation du
solvant s'effectue dans des conditions normales, séchage
conventionnelle, (pression atmosphérique). Il est important que le
solvant s'évapore très lentement afin d'éviter la
fragmentation du xérogel.
- Aérogel : si l'évacuation du
solvant se fait dans les conditions hypercritiques (haute température et
haute pression).
Les xérogels sont généralement plus
denses que les aérogels. A partir de la même solution et selon le
type de séchage du gel, le matériau final prend des formes
très différentes : matériaux denses ou massifs (monolithes
de verres ou de céramiques), poudres, aérogels (séchage
supercritique), composites, gels poreux et couches minces (figure
II.2)
Figure II.1 : Diagramme de
phase.
Figure II.2 : Schéma
illustratif du principe de procédé sol-gel.
40
41
Cette méthode d'élaboration possède
plusieurs avantages. Parmi eux, on peut citer la très grande
pureté et l'homogénéité des solutions dues au fait
que les différents constituants sont mélangés à
l'échelle moléculaire en solution, les contrôles de la
porosité des matériaux et de la taille des nanoparticules.
II.2 Protocole et conditions
expérimentales
Pour élaborer les nanoparticules de ZnO par la
méthode sol-gel, on dissout 16 g d'acétate de zinc Zn (CH3COO)2
(source de ZnO) dans 112 ml de méthanol puis la solution est
laissée sous agitation pendant 15 minutes. Ensuite la solution est
versée dans l'enceinte de l'autoclave en ajoutant 188 ml
d'éthanol (occupant un tiers de volume). Au final les aérogels de
nanopoudres de ZnO sont obtenus par évacuation dans des conditions
supercritiques de l'éthanol (TC= 243 °C PC= 63.6
bars).
Le P3HT (Poly(3-hexylthiophene-2.5-diyl)) utilisé dans
le cadre de ce projet de mastère est fourni par la société
Sigma-ALDRICH. Il est solide avec taux de régiorégularité
supérieur à 90%, un poids moléculaire moyen Mn = 15 000 -
45 000, qualité électronique et des propriétés de
semiconducteur type P (mobilité = 10-4- 10-1
cm2/V.s).
La première étape de fabrication des OFETs
commence par la dissolution des matériaux choisis (P3HT et ZnO) dans le
solvant organique : chlorobenzène CB. Une masse de 10 mg de P3HT est
dissoute dans 1 ml de chlorobenzène puis la solution est laissée
sous agitation magnétique pendant 24 h à une température
de 80 °C. Afin de tester l'effet de ZnO sur le P3HT, différentes
quantités de ZnO (50 mg, 100 mg et 150 mg) sont dissoutes chacune dans 1
ml de chlorobenzène puis les solutions sont laissées sous
agitateur magnétique pendant 24 h à une température
ambiante. Le mélange (P3HT/ZnO) a été
réalisé lors des dépôts des solutions par Spin
Caoting avec le même rapport (1 : 1) pour chacune de concentrations de
ZnO. Les conditions expérimentales mise en place dans cette étude
sont résumées dans le tableau II.1 suivant :
42
Tableau II.1 : Conditions
expérimentales.
|
Vitesse de dépôt (rpm)
|
Quantité de ZnO ajoutée (mg/ml)
|
Température et temps de récuit
|
Nom attribué à l'échantillon
|
P3HT
|
5000
|
0
|
100°C et 20 mn
|
PZ0
|
P3HT+ZnO
|
i.e.
|
50
|
i.e.
|
PZ50
|
P3HT+ZnO
|
i.e.
|
100
|
i.e.
|
PZ100
|
P3HT+ZnO
|
i.e.
|
150
|
i.e.
|
PZ150
|
La nomination des échantillons utilisés dans ce
tableau sera gardée durant toute cette étude. Elle servira donc
de nommer les couches et les transistors OFETs que nous allons fabriquer selon
l'ajout de ZnO.
II.3 Technique de dépôt de couches minces
par spin coating II.3.1. Principe
C'est une méthode de dépôt par
centrifugation. Le principe consiste à mettre en solution le
matériau souhaité par dissolution dans un solvant organique. Le
matériau organique en solution est déposé sur le substrat
à l'aide d'une pipette (figure II.3 (a)), le
substrat étant fixé sur un plateau par un dispositif
d'aspiration. La concentration de la solution ainsi que sa viscosité
permettent de contrôler l'épaisseur de la couche. Le substrat et
la solution sont ensuite mis en rotation à grande vitesse, permettant
ainsi l'étalement de la solution et l'obtention d'une couche mince
(figure II.3 (b)) puis ils sont mis en rotation
à vitesse constante afin de former une couche homogène
(évaporation partielle) (figure II.3 (b)).
Un recuit thermique de la couche est systématiquement
nécessaire, d'une part, pour évaporer totalement le solvant
(Figure II.3 (d)) et d'autre part, pour
contrôler la cristallisation des molécules.
43
Figure II.3 : Les étapes
pour obtenir une couche mince par spin-coating.
L'avantage de cette technique est l'obtention de couches
homogènes tout en contrôlant leur épaisseur, pouvant varier
de quelques nanomètres à la dizaine de micromètres. De
plus, les couches peuvent être déposées sur
différents types de substrats (verre, silicium, matières
plastiques).
Il est à noter que la vitesse de rotation et la
concentration de la solution ont un fort impact sur l'épaisseur finale
de la couche. Cette dernière diminue lorsque la vitesse de rotation
augmente. La durée de rotation de 30 secondes est très
utilisée pour des dépôts par « spin coating »,
permettant d'avoir une épaisseur homogène sur tout le substrat.
Après le dépôt, les échantillons sont recuits sur
une plaque chauffante à 100 °C pendant 20 minutes.
II.3.2. Modes de dépôt des solutions
La solution est déposée manuellement sur le
substrat à l'aide d'une seringue ou d'une pipette. Dans certains cas, le
dépôt de la solution doit être automatisée, ceci peut
être réaliser en utilisant une pompe à seringue
programmable. Il existe deux modes de dépôt de la solution.
Mode statique : dans ce mode, la solution est
placée sur le substrat pendant qu'il est au repos. Dans ce cas, la
totalité du substrat sera recouverte avant la centrifugation.
44
L'inconvénient majeur de ce mode réside dans
l'évaporation du solvant avant même le début du
revêtement par centrifugation. Pour les solvants à faible pression
de vapeur, cela n'a aucun effet, par contre pour les solvants à haute
pression de vapeur, le dépôt de la solution et le début de
la rotation influent négativement sur l'épaisseur et sur la
qualité de la couche.
Mode dynamique : dans ce mode, le substrat
est d'abord mis en rotation et peut atteindre la vitesse de rotation optimale
avant que la solution ne soit déposée au centre du substrat. La
force centrifuge permet d'étaler rapidement la solution
déposée sur toute la surface du substrat avant qu'elle ne
sèche.
En effet, le dépôt en mode dynamique est
préférable car il s'agit d'un processus mieux
contrôlé et cela est dû au fait que le solvant a moins de
temps pour s'évaporer avant le début de l'écoulement et
que la vitesse de rotation et le temps du dépôt de la solution
sont moins critiques. Le seul inconvénient de ce mode réside dans
la difficulté d'obtenir une couverture totale du substrat en utilisant
soit une faible vitesse de rotation soit une solution très visqueuse.
Ceci est dû au fait que la force centrifuge est insuffisante pour
étaler le liquide sur la surface.
II.3.3. Mise en oeuvre
Dans le cadre de ce projet, nous avons utilisé un
dispositif de centrifugation de type « Spin Coater SC-110-B »
(figure II.4). Ce diapositif fonctionne à une
vitesse variante de 500 tr/min et 8 000 tr/min. L'appareil dispose
également d'une pompe à vide servant à fixer le substrat
sur la tête tournante du dispositif. Nous pouvons fixer les
paramètres de dépôt : temps (T1) et vitesse de rotation
(SP1) de la première phase, temps (T2) et vitesse de rotation (SP2) de
la deuxième phase.
45
Figure II.4 : Dispositif
d'enduction centrifuge « Spin Coater SC110-B
».
Le procédé de l'enduction centrifuge
possède un fort potentiel pour l'élaboration de couches minces.
C'est donc dans ce domaine que ce procédé trouve ses principales
applications et entre en compétition avec les autres méthodes de
dépôt. Parmi les nombreux avantages de ce procédé on
peut citer :
- La simplicité de réalisation des
dépôts de couches ;
- Le coût faible d'équipements de dépôt
;
- La rapidité du dépôt ; etc.
A part le coût très élevé de
certains précurseurs, l'inconvénient majeur de cette technique
est le jaillissement d'une quantité importante de la solution
déposée sur le substrat. Sahu et al. ont montré que
seulement 2 à 5 % du matériau distribué sur le substrat
est utilisé, alors que 95 à 98 % restants sont rejetés
[3].
III. Caractérisation structurale et
morphologique
Les propriétés physico-chimiques d'un
matériau donné dépendent non seulement de sa composition
chimique mais aussi, en grande partie, de ses caractéristiques
structurales. Ainsi, pour une utilisation pratique éventuelle d'un
matériau nouvellement fabriqué il est donc nécessaire de
bien déterminer tous ses paramètres structuraux.
III.1 Analyse par diffraction des rayons X
(DRX)
La diffraction des rayons X est une méthode de
caractérisation non destructive universellement utilisé pour
obtenir des informations sur la nature, la structure, l'orientation cristalline
et les phases cristallines des produits cristallisés. Le principe de la
DRX repose sur l'envoie d'un faisceau de rayons X de longueur d'onde
adéquat sur la surface d'un échantillon fixé sur un
goniomètre. En pratique, les plans de diffraction sont obtenus à
chaque fois qu'un pic d'intensité élevée est
détecté au double de l'angle d'incidence. Les pics de diffraction
à une position connue permettent de déterminer la distance
inter-réticulaire. Par conséquent, les paramètres de
maille peuvent être retrouvés et donc la structure cristalline du
matériau peut être déterminée. La distance
inter-réticulaire dhkl est donnée par
la relation de Bragg :
2dhkl sin O = nA
(Eq.2.1)
où 8 est l'angle incident,
A la longueur d'onde des rayons X incidents et n ordre de la
réflexion.
46
Figure II.5 : Illustration du
principe d'un diffractomètre.
47
III.2. Microscope électronique à
transmission (MET)
Le principe du microscope électronique à
transmission a été mis au point en 1931 par Max Knoll et Ernst
Ruska [4]. Le dispositif est constitué d'une colonne
sous vide, une source d'électrons, des diaphragmes, des lentilles
électromagnétiques, un écran fluorescent, des
systèmes d'acquisition de signaux de nature variée et un
spectromètre de pertes d'énergie des électrons.
Le principe de fonctionnement de MET est similaire à
celui du microscope optique. Le canon à électron permet de
produire un faisceau d'électrons qui traverse une série de
lentilles condenseurs, dont le rôle est de pouvoir régler la
taille et l'angle d'incidence du faisceau. Une première image est
produite par la lentille (objectif) lorsque le faisceau atteint
l'échantillon. Les informations fournis par l'utilisation de la
microscopie électronique en transmission diffèrent selon les
modes de fonctionnement :
- Le mode d'image : Le faisceau
électronique interagit avec l'échantillon suivant
l'épaisseur, la densité ou la nature chimique de celui-ci, ce qui
conduit à la formation d'une image contrastée dans le plan image.
Ce mode est très utilisé dans le domaine de la biologie.
- Le mode diffraction : ce mode exploite la
nature ondulatoire des électrons et les directions où ils vont .
Lorsque le faisceau traverse un échantillon cristallisé, il est
diffracté.
- Le mode de haute résolution : ce
mode permet de fournir des informations sur l'organisation cristalline ains que
les défauts qui s'y trouve (joints de grain, dislocation...).
48
Figure II.6 : Schéma
illustratif du principe de MET.
III.3. Microscope électronique à balayage
(MEB)
La microscopie électronique à balayage est une
technique de caractérisation puissante permettant d'observer des images
en haute résolution de la surface d'un échantillon en utilisant
le principe des interactions électrons-matière. Le dispositif
permet de former un pinceau très fin (quelques nm) d'électrons
primaires (incidents) quasi parallèle fortement
accélérés par des tensions réglables allant de 0.1
à 30 kV, de le focaliser sur la zone à analyser et de la balayer
progressivement.
Le principe de cette technique consiste à
détecter les électrons secondaires émergents de la surface
et reconstituer des images reflétant la topographie de cette surface
avec :
-Un pouvoir séparateur (ou résolution
latérale) souvent inférieur à 5 nm. -Un grandissement
efficace de 10 à 40 k.
49
-Une grande profondeur de champ variant de quelques cm (faible
grandissement) à quelques ???? (grandissement maximum).
Le microscope électronique à balayage permet
d'étudier d'autres interactions électroniques à savoir
l'émergence des électrons rétrodiffusés,
l'absorption des électrons primaires et l'émission des photons
par la matière. Des détecteurs adéquats d'électrons
spécifiques (secondaires, rétrodiffusés, absorbés,
etc.), couplés avec des détecteurs de photons, permettent de
recueillir des signaux significatifs pendant le balayage de la surface et d'en
fournir des diverses informations significatives.
Figure II.7 : Schéma
illustratif du principe de MEB conventionnel.
50
IV. Caractérisation optique des
couches
La technique de caractérisation optique est devenue un
outil indispensable pour caractériser optiquement des
échantillons transparents. Par exemple, elle est très
utilisée pour mettre en évidence les effets du confinement
quantique induit par la faible taille des cristallites et déterminer le
gap optique du matériau [5].
Les techniques de caractérisation optique permettent de
caractériser plusieurs paramètres. Elles possèdent
l'avantage par rapport aux techniques électriques d'être non
destructives et n'exigent pas la réalisation de contacts ohmiques
(toujours délicate). On distingue deux catégories de techniques
de caractérisation optique :
-Les techniques qui étudient la réponse optique
d'un matériau à une excitation donnée telle que la photo
et cathodo-luminescence.
-Les techniques qui analysent les propriétés
optiques du matériau telles que ; les mesures d'absorbance, de
réflectance et de transmittance, et les mesures
éllipsomètriques.
Ces mesures permettent de déterminer l'indice de
réfraction, l'épaisseur du matériau, le gap optique,
etc.
IV.1. Caractérisation par spectroscopie UV-
Visible- NIR
La spectroscopie optique est une technique de
caractérisation très précise et non destructive. Elle
permet d'obtenir des informations sur le matériau analysé tels
que : les niveaux d'énergie, l'énergie du gap optique, l'indice
de réfraction, le coefficient d'absorption, etc. à partir de son
interaction avec le rayonnement incident, notamment dans l'ultraviolet (UV)
[200-400 nm], le visible [400750 nm] ou l'infrarouge (IR) [750-1400 nm]. Dans
le cadre de ce projet, on a utilisé un spectrophotomètre à
doubles faisceaux, dont le principe de fonctionnement est
représenté sur la figure II.8. Le
spectrophotomètre UV-visible-NIR est constitué essentiellement de
quatre parties : deux sources lumineuses, une lampe xénon pour
l'UV-Visible et une lampe halogène pour l'infrarouge, un monochromateur,
un compartiment d'échantillons (le porte échantillon, la
référence et les accessoires) et un détecteur. Le
spectrophotomètre est utilisé pour mesurer les
51
propriétés optiques d'un matériau comme
la réflectance, l'absorbance et la transmittance à
différentes longueurs d'onde.
Figure II.8 : Schéma de
principe d'un spectrophotomètre à double faisceau.
Dans le cadre de ce projet de master, on a utilisé un
spectrophotomètre de type Shimadzu UV 3101 PC (figure
II.9). Cet appareil permet d'effectuer des mesures dans une large
gamme de longueur d'onde allant de l'UV (200 nm) au proche JR (3200 nm).
Figure II.9 :
Spectrophotomètre Shimadzu UV-3101.
52
Le choix du mode de travail est crucial pour l'obtention des
mesures exploitables et ce choix dépend des propriétés du
matériau à analyser. Le mode le plus favorable dans notre cas
c'est le mode interne. C'est un mode à double-voie : sur la
première on place l'échantillon à étudier et la
deuxième voie servira de référence. Le
spectrophotomètre est relié à un ordinateur permettant
l'acquisition du signal et la visualisation par un logiciel UV
Probe-[Spectrum]. Le premier spectre est réalisé sans
échantillon pour déterminer la ligne de base, puis le spectre du
système substrat + couche mince est enregistré. Ce dispositif
nous permet de mesurer l'intensité de la lumière incidente
passant à travers un échantillon et en la comparant à
l'intensité de la lumière qui passe dans un échantillon de
référence. Le spectre obtenu en utilisant cette technique est en
général représenté comme une fonction de
l'absorbance en fonction de la longueur d'onde, définie par la relation
suivante :
A = ??????????( ????? ? ) = - ??????????(??)
(Eq.II.2)
avec A : l'absorbance et T : la
transmittance (?? = ????/??0 = 1).
V. Réalisation des OFETs
Pour réaliser nos transistors organiques, nous avons
déposé des couches minces du P3HT et ZnO à
différentes concentrations de ZnO sur des chips
préfabriquées par FRAUNHOFER IPMS. Cela nous a permis de
travailler sur différentes dimensions de largeur et de longueur de canal
de conduction. Les Chips sont fabriquées sur des substrats commerciaux
de 15 x 15 mm2 en configuration Bottom-Gate/Bottom-Contact
(BG-BC). La figure III.10 illustre la structure du
transistor et le « lay-out » de la chips utilisée.
Le silicium fortement dopé n+ avec une
concentration de dopant n ~ 3.1017 cm-3
constitue la grille.
Une croissance d'oxyde de silicium (SiO2) par oxydation
thermique de 230 #177; 10 nm est effectuée pour
constituer la couche diélectrique. Les électrodes ITO/Au
(10/30 nm) sont interdigitées pour former le canal de
conduction. Chaque substrat comporte 16 transistors de longueur de canal L
de 2,5 ; 5 ; 10 et 20 ìm et de largeur W
constante de 10 mm.
53
Concernant le semi-conducteur organique de ces transistors, le
choix de P3HT (polymère semiconducteur de type p) est, dans un premier
temps, porté sur sa forte mobilité à effet de champ
surtout lorsqu'il présente un taux de
régiorégularité élevé (P3HT-RR). Rappelons
que la régiorégularité du polymère est un
paramètre très important pour obtenir une bonne performance des
transistors. En plus, pour améliorer la conductivité et modifier
largement les propriétés de P3HT, les nanoparticules de ZnO ont
été incorporées dans ce polymère. Le ZnO
possède d'excellentes propriétés optoélectroniques
et une conductivité naturelle de type n.
Figure II.10 : Structure des
OFETs sur un substrat de silicium. a) Configuration
géométrique du
transistor BG-BC étudiée ;
b) Vue d'ensemble d'un substrat contenant 16 transistors avec L=
2,5
à 20 pm ; c) et d) Zoom sur un transistor avec une structure
d'électrodes interdigitées ;
VI.
54
Caractérisation électrique des
transistors
Cette étape de caractérisation des transistors
consiste en un ensemble de mesures courant-tension visant à
déterminer les paramètres fondamentaux des OFETs (la tension de
seuil (VTh) ; la pente sous le seuil (SS) ; la mobilité à effet
de champ (ì) ; le courant de fuite (IOFF) ; etc.).
La caractérisation est réalisée à
l'atmosphère ambiante avec un banc de mesure sous pointes Karl-Süss
et une source programmable de type Keithley 2612 SourceMeter. L'ensemble est
piloté sous un environnement Labview par connexion GPIB.
Cette technique de caractérisation permet
également d'évaluer la stabilité électrique des
dispositifs : mesure d'hystérésis ; mesures de tension de stress
et de déterminer la stabilité environnementale des dispositifs :
caractérisation sous vide, sous azote sec, à l'air ambiant ou
à humidité résiduelle (RH) contrôlée.
VII. Conclusion
Dans ce chapitre, on a fait une description
générale sur les méthodes d'élaboration des couches
minces : procédé sol-gel et spin-caoting utilisées dans le
cadre de ce projet. Le protocole expérimental pour l'élaboration
des couches de P3HT et ZnO est cité dans ce chapitre. Dans la
deuxième partie, on a brièvement décrit les
différentes techniques de caractérisation structurales et
morphologiques des couches : DRX, MET et MEB en rappelant leur principe de
fonctionnement. Le principe de spectroscopie UV-Visible-NIR a été
également décrit. La dernière partie explique comment on a
réalisé des transistors organiques à effet de champ.
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56
Chapitre III : Résultats et discussions
I.
57
Introduction
Dans ce chapitre, nous présentons en premier lieu les
résultats des caractérisations structurales et morphologiques de
ZnO et de caractérisation optique des couches minces de ZnO et P3HT/ZnO
élaborés par la méthode sol-gel. Ensuite nous faisons une
présentation des résultats finaux de caractéristiques
électriques des transistors organiques à base de P3HT/ZnO (OFET
PZ0, OFET PZ50, OFET PZ100 et OFET PZ150) puis nous discutons les principaux
paramètres obtenus à partir de ces caractéristiques.
II. Propriétés structurales et
morphologiques de ZnO
Afin d'obtenir des informations exactes sur la structure
cristalline, la morphologie de la surface, la taille des nanoparticules de ZnO,
etc., les analyses par diffraction des rayons X (DRX), la microscopie
électronique à transmission (MET) et la microscopie
électronique à balayage (MEB) ont été
utilisées.
II.1 Analyse par DRX
Le diagramme de diffraction des rayons X pour la poudre de
ZnO, préparéé par la méthode sol-gel puis recuit
à température de 400 °C pendant 2h dans un four à
moufle, est illustré sur la figure III.1. Elle indique
que les nanoparticules de ZnO cristallisent en phase hexagonale (structure
wurtzite) avec le groupe spatial P63mc selon JCPDS (Joint Commettee on Powder
Diffraction Standards) fichier no. 36-1451. Les pics de diffraction sont
indexés sur les plans (100), (002), (101), (102), (110), (103), (200),
(112), (201), (004) et (202) situés respectivement à 2è
égal à 31,62 ; 34,22 ; 36,31 ; 47,39 ; 56,45 ; 62,67 ; 66,29 ;
67,74 ; 68,95 ; 72,39 et 76,74°. L'existence de pics différents
indique que cet échantillon est polycristallin.
Les paramètres de maille a et c sont
déterminés à partir de la loi de Bragg
[1] :
nA = 2ndhkl S??fl 9hkl
(Eq.III.1)
58
où X la longueur d'onde des rayons X (provenant de
l'émission ???? du cuivre, de longueur d'onde ë=1.5406 Å),
dhkl est la distance inter-réticulaire, èhkl l'angle
d'incidence ou de diffraction de Bragg et n l'ordre de diffraction (n=1, 2,
...).
La relation liant la distance inter-réticulaire dhkl, les
paramètres de maille (a et c) et les indices de Miller (h, k et l) pour
une structure hexagonale wurtzite de ZnO est donnée par
[2] :
??
?? (????+????+???? ??
= ???? ) + ???? (Eq.III.2)
?????????? ????
Pour n = 1, on a :
??
???????????????? = a?? [???? (???? + ???? + ????) + ????
(????)??]
|
(Eq.III.3)
|
Et l'équation (III.1) devient : ?? = ???????? ??????
???????? avec ?? = 0.154 ????
??
v?? ??????????????
Pour le plan (100), le paramètre a est donné par
:
??=
avec 2??100 = 31.62°
Pour le plan (200), le paramètre c est défini par
:
|
?? =
|
??
|
avec 2??200 = 34.22°
|
??????????????
|
Les paramètres estimés des cellules unitaires
sont : a = 3,293 Å et c = 5,234
Å. Ce qui est bien en accord avec la structure wurtzite de ZnO (avec a
=3,249 et c = 5,204) rapporté par R. Dhahri et al. [3].
La taille moyenne des cristallites de l'échantillon de ZnO a
été calculée à partir du pic le plus
intensif (101) situé à 2èB = 36,31° en
utilisant l'équation de Debye-Scherrer [4] :
??.????
?? = (Eq.III.4)
?? ?????? ????
59
où ë est la longueur d'onde des rayons X, èB
est le maximum du pic de diffraction de Bragg (en
radians) et ? est la largeur à mi-hauteur ou FWHM (Full
Width at Half Maximum) du pic DRX. La taille moyenne des cristallites de ZnO
est d'environ 32 nm.
Figure III. 1. Schéma de
DRX d'un échantillon de ZnO recuit à 400 ° C pendant
2h.
II.2 Morphologie des échantillons
La morphologie des nanopoudres de ZnO obtenues a
été analysée par MEB ; l'image obtenue est
présentée sur la figure III.2. Elle
présente une morphologie de surface homogène composée de
cristallites de forme hexagonale et indique une agglomération de
nanostructures poreuses à grains fins et rugueux.
Le spectre EDX (Dispersion d'Energie de Rayons X) de ZnO
(encadré figure III.2) présente une
forte énergie d'émission à environ 1,01 keV qui correspond
à l'énergie de liaison de zinc (78,5% en poids) et à 0,5
keV qui est l'énergie de liaison de l'oxygène (21,5% en poids).
Théoriquement, le pourcentage de masse stoechiométrique de Zn et
O est respectivement de 80,3% et 19,7% [5]. Le graphique EDX
actuel montre des valeurs proches. D'autre part, les pourcentages atomiques
calculés de Zn et O sont respectivement de 49,10% et 50,50%. Ils sont
comparables à la composition du matériau stoechiométrique.
De plus, aucun élément supplémentaire n'a
été détecté indiquant la grande pureté des
nanoparticules de ZnO [6].
Figure III. 2. Image MEB de
l'échantillon de ZnO recuit à 400 ° C. Insertion les
données EDX.
Figure III. 3. Image MET de ZnO
après recuit à 400 ° C.
60
La figure III. 3 représente l'image
MET des nanoparticules de ZnO obtenues par la méthode sol-gel. Les
cristallites de ZnO ont une forme prismatique de taille nanométrique. La
majorité d'entre eux ont une dimension moyenne d'environ 35 nm. Ce qui
est bien cohérent avec la taille des cristallites calculée
à partir de la méthode de DRX.
61
III. Propriétés optiques
Pour analyser les propriétés optiques de
nanoparticules de ZnO ainsi que les couches minces du composite P3HT/ZnO
à différentes concentrations de ZnO, les mesures spectroscopiques
telles que : mesures de réflectance, de transmittance et d'absorbance
ont été effectuées afin de déterminer certains
paramètres optiques comme le gap optique, l'épaisseur de la
couche mince, l'indice de réfraction optique et le coefficient
d'absorption. Les mesures d'absorbance permettent ainsi de se renseigner sur
l'effet de ZnO sur la structure des chaînes de P3HT.
III.1 Propriétés optiques des
nanoparticules de ZnO
III.1.1 Spectres d'absorbance et de réflectance
de ZnO
La Figure III.4 représente les
spectres de réflectance et d'absorbance d'un échantillon des
nanoparticules de ZnO en fonction de la longueur d'onde de la lumière
incidente. Le spectre d'absorbance montre que le ZnO absorbe fortement la
lumière UV dans la gamme de longueurs d'onde de 300-400 nm). Ceci est
due à sa large bande interdite (3,2 eV). Son spectre de
réflectance indique une forte réflexion dans le visible et proche
infrarouge (grandes longueurs d'ondes).
Figure III.4 : Spectres de
réflectance et d'absorbance des nanoparticules de ZnO.
62
III.1.2 Détermination de la largeur de la bande
interdite (gap optique) des nanoparticules de ZnO
La figure III.5 montre la représentation
graphique de (ahv)2 en fonction de l'énergie des
photons hv. Dans le domaine de forte absorption, la relation reliant
le coefficient d'absorption a à l'énergie des photons
hv est donnée par la loi de Tauc :
ahv = A(hv - Eg)n
(Eq.III.5)
avec A est une constante, Eg est
l'énergie de la bande interdite et hv l'énergie du
photon.
Pour une transition directe : n = 1/2
Pour une transition indirecte : n = 2
On prendra dans ce cas pour n = 1/2 car le ZnO est un
semi-conducteur à gap direct.
Figure III.5 :
Détermination de l'énergie du gap par la méthode
d'extrapolation à partir de la
variation de (ahv)2 en
fonction de l'énergie du photon.
63
Comme l'indique cette figure, la valeur du gap optique des
nanoparticules de ZnO a été obtenue par extrapolation de la
partie linéaire de la courbe (??h??)2 en fonction de
l'énergie du photon pour une absorption nulle. Elle est environ 3,24
eV.
III.2 Spectres d'absorbance et de transmittance des
couches minces de P3HT/ZnO
La figure III.6 représente les
spectres d'absorbance (a) et de transmittance (b) dans la gamme UV-Visible-IR
en fonction de la longueur d'onde de couches minces de P3HT (PZ0) et de
mélange de P3HT/ZnO (PZ50, PZ100, PZ150).
64
Figure III.6 : Spectres
d'absorbance (a) et de transmittance (b) des couches de P3HT et de
l'hybride
P3HT/ZnO.
Sur la figure III.6
(a), pour la couche de P3HT pur, le spectre
indique un pic à 550 nm et un épaulement situé à
environ 600 nm dans la zone visible, pouvant être attribué
à la transition it-it * [7]. Par ailleurs la couche
mince de nanoparticules de ZnO absorbe la lumière UV dans la gamme de
longueurs d'onde de 300-400 nm en raison de sa large bande interdite d'environ
3,3 eV [8, 9]. Les spectres des couches
hybrides P3HT/ZnO montrent l'apparition d'un pic situé à 372 nm,
ce qui correspond bien à l'énergie du gap de ZnO et indique la
présence des nanoparticules de ZnO dans le polymère P3HT. De
plus, on n'a pas observé un décalage du pic de P3HT pur suivant
l'augmentation de la concentration de ZnO dans le mélange. Et aucun
décalage vers le bleu n'est observé pour toutes les couches
hybrides. Ce décalage est attribué à une perte
d'empilement des chaînes de polymère P3HT, qui pourrait être
causé par le mélange avec les nanoparticules de ZnO. Il en
résulte donc que l'insertion des nanoparticules de ZnO n'a pas
modifié le spectre d'absorption de P3HT pur. Cela signifie que la
conformation du polymère P3HT est restée toujours la même
pendant l'incorporation des nanoparticules de ZnO.
65
La figure III.6 (b) représente la
variation de la transmittance en fonction de la longueur d'onde pour les
échantillons préparés à différentes
concentrations du ZnO. Il apparaît que la transmittance est
influencée par l'ajout de ZnO. Les spectres sont composés de deux
régions :
- Une région de forte transparence
(> 800 nm). Nous pouvons distinguer que le maximum de la transmittance est
situé dans la gamme du visible et du proche infra-rouge et varie entre
99 et 93 % suivant le type d'échantillon. On constate que la
transmittance diminue avec l'augmentation de la concentration de ZnO.
- La région de forte absorption (<
800 nm). La chute de la transmission pour les longueurs d'onde situées
dans la gamme 700 et 800 nm pour tous les échantillons correspond
à l'absorption fondamentale dans les couches due à la transition
entre les bandes. On remarque une faible transmission. Cela est dû
à l'importante absorption de nos couches dans cette gamme. Dans le
domaine UV les couches sont moins opaques. Les variations de la transmission
dans cette région sont exploitées pour la détermination du
gap optique.
III.3. Détermination de la largeur de la bande
interdite
La représentation graphique de (??h??)2
en fonction de l'énergie de photon (hí)
présente une partie linéaire dont l'extrapolation de la zone
linéaire jusqu'à l'axe des énergies
((??h??)2= 0) peut donner une bonne estimation de
l'énergie de la bande interdite Eg. On a étudié
l'évolution de (??h??)2en fonction de
l'énergie hí des photons pour des couches de P3HT/ZnO à
différentes concentrations de ZnO. Les résultats obtenus sont
représentés sur la figure III.7.
66
67
Figure III.7 :
(??h??)2en fonction de l'énergie
(hí) des photons pour les différentes couches :
(a) : PZO ;
(b) : PZ50 ; (c) : PZ100 ; (d) : PZ150.
68
La figure III.7 présente les
énergies du gap des différentes couches. Il est clair qu'il y a
deux énergies de gap dans l'échantillon hybride, ce qui confirme
la présence de deux phases (une phase pour le P3HT et une autre pour le
ZnO).
L'énergie Eg1 représentée dans
la figure II.7 correspond à l'énergie du gap de
P3HT, elle est de l'ordre de 1.9 eV pour tous les échantillons. Ce qui
montre que l'incorporation des nanoparticules de ZnO n'a pas d'influence sur la
longueur de la chaîne de P3HT [10]. Cette valeur est la
même que celle qu'on trouve dans la littérature
[11] et l'énergie Eg2 correspond à
l'énergie du gap de ZnO, de l'ordre de 3,1 eV. On observe une
augmentation de la partie linéaire correspondant à Eg2 suivant
l'incorporation des nanoparticules de ZnO.
IV. Caractérisation électrique des OFETs
à base du composite P3HT/ZnO IV.1 Caractéristiques de sortie et
de transfert des OFETs
IV.1.1 Caractéristiques de sortie
La figure III.8 présente les
caractéristiques de sortie des OFETs à base de P3HT/ZnO (OFET
PZ0, OFET PZ50, OFET PZ100 et OFET PZ150) pour une tension de grille Vg allant
de 0 à -24 V.
69
70
Figure III.8 : Les
caractéristiques de sortie des OFETs à base du composite P3HT/ZnO
à
différentes tensions de grille Vg : (a) OFET PZ0, (b) OFET
PZ50, (c) OFET PZ100 et (d) OFET
PZ150.
Ces variations sont typiques pour les OFETs à base de
P3HT/ZnO et ce sont les mêmes qu'on trouve dans la littérature
[12]. Les caractéristiques de sortie de ces transistors
présentent toutes l'effet transistor, c'est-à-dire on retrouve
dans leur évolution les deux régimes caractéristiques d'un
transistor tels que : un régime linéaire à basse tension
de drain Vd, cette région est liée aux phénomènes
de piégeage des charges dans le transistor et un régime de
saturation dans lequel le courant de drain n'évolue plus avec
l'augmentation de la tension de drain. De plus, D'après ces
courbes on remarque que le courant de drain Id présente
une bonne linéarité en fonction de Vd ; cela explique qu'un bon
contact ohmique a été établi entre la couche active et les
contacts métalliques source et drain à base d'or (Au). En effet,
avec des tensions Vd plus grandes, le courant
Id atteint une saturation. Cette saturation apparait quand le
canal est pincé, c'est-à-dire que la densité de porteurs
de charges libres au niveau de drain devient nulle. Nous notons que le courant
de drain Id de ces transistors augmente avec des tensions de grille
négatives ; cela confirme que le
71
composé de P3HT est un semi-conducteur organique de
type P et les transistors fonctionnent en régime d'accumulation. On
remarque également que même à Vg = 0 V il existe
déjà un courant entre le drain et la source pour tous les OFETs
comme l'indique la figure III.9. Ce qui est propre aux OFETs
à base de P3HT [13].
Figure III.9 :
Caractéristiques de sortie des OFETs à base de P3HT/ZnO à
différentes
concentrations de ZnO pour Vg = 0 V.
La figure III.10 présente les
caractéristiques de sortie des OFETs à base de P3HT/ZnO à
différentes concentrations de ZnO pour Vg = -24 V.
72
Figure III.10 : Les
caractéristiques de sortie des OFETs à base de P3HT/ZnO à
différentes
concentrations de ZnO pour Vg = -24 V.
Cette figue montre que le transistor OFET PZ100
présente un courant de drain plus élevé que les autres
transistors. Les différentes caractéristiques de sortie de ces
transistors montrent des
évolutions différentes au niveau des courants de
sortie Id lorsqu'on augmente la concentration de
ZnO dans le polymère P3HT. Donc une augmentation du
courant Id d'un facteur 8 lorsqu'on passe à une concentration
égale à 100 mg/ml. Puis on observe une chute du courant de drain
à une concentration 150 mg/ml comme l'indique la figure
III.10.
Cette variation est probablement liée aux variations de
la mobilité des porteurs et de la pente sous seuil en fonction de
l'incorporation de ZnO. Donc, on peut dire que le courant de saturation a
atteint son maximum lorsque la concentration de ZnO est égale à
100 mg/ml.
IV.1.2 Caractéristiques de transfert
La figure III.11 illustre les
caractéristiques de transfert (à Vd=-30 V) des transistors OFETs
à différentes concentrations de ZnO.
73
74
Figure III.11 : Illustre les
caractéristiques de transfert (à Vd=-30 V) des transistors OFETs
à différentes concentrations de ZnO : (a) OFET PZ0 ; (b) OFET
PZ50 ; (c) OFET PZ100 et (d)
OFET PZ150
75
Les mesures des caractéristiques de sortie nous
permettent d'évaluer qualitativement les transistors à savoir la
saturation, l'amplitude et la résistance de contact ; tandis que les
mesures des caractéristiques de transfert (figure
III.11) nous permettent de déterminer quantitativement les
principaux paramètres d'un transistor tels que : la mobilité
à effet de champ, la tension de seuil, la pente sous seuil, le rapport
ION/IOFF, etc. Les détails sur l'extraction de ces paramètres ont
été donnés précédemment dans le chapitre I
et les valeurs trouvées dans cette étude sont données
ultérieurement.
IV.1.3 Paramètres caractéristiques des
OFETs
Le tableau III.1 illustre les valeurs des
paramètres caractéristiques des OFETs à base de P3HT/ZnO
déterminées à partir des courbes de transfert
représentées sur la figure III.11.
Tableau III.1 : Valeurs des paramètres
caractéristiques des OFETs à base de P3HT/ZnO
|
OFET PZ0
|
OFET PZ50
|
OFET PZ100
|
OFET PZ150
|
ION/IOFF
|
6
|
50
|
80
|
133
|
VTh (V)
|
15
|
15
|
11
|
10
|
SS (V/dec)
|
25
|
28
|
33
|
20
|
i (cm2/V. S)
|
10-4
|
2.10-4
|
10-3
|
2.10-4
|
A- Le rapport ION/IOFF et la pente sous seuil SS
Les valeurs du rapport ION/IOFF et de la pente sous-seuil de
nos transistors sont déterminées à partir des
caractéristiques de transfert en échelle logarithmique (courbe en
noir sur la figure III.11) et sont résumées dans
le tableau III.1.
Le tableau montre que ce rapport augmente visiblement avec
l'augmentation de la concentration de ZnO qui est de l'ordre de 6 pour le
transistor PZ0 et de 1,33 102 pour PZ150. Ces valeurs sont en bon
accord avec la littérature [14, 15].
De plus, la pente sous-seuil (SS) augmente aussi avec l'ajout de ZnO
jusqu'à atteindre la valeur maximale pour l'échantillon PZ100
puis diminue pour PZ150. Ces augmentations indiquent que l'incorporation des
nanoparticules de ZnO dans le polymère P3HT joue un rôle
très important sur la diminution de la densité des pièges
à l'interface entre la couche active et l'isolant SiO2.
76
B- La tension sous seuil VTh et la mobilité de
saturation ì
Les valeurs de la tension de seuil VTh et de la
mobilité ì à effet de champ ont été
extraites de l'extrapolation linéaire de la courbe de la racine
carrée du courant de drain en fonction de la tension de grille en
régime saturé (courbe en bleu sur la figure
III.11). En effet, la tension de seuil passe de 15 V pour
l'échantillon PZ0 à 10 V pour PZ150. Le décalage de la
tension de seuil vers les tensions les plus faibles valeurs est liée aux
états du piège dans l'interface couche active P3HT:ZnO/isolant de
grille (SiO2). En réalité, les charges sont initialement
piégées dans cette interface puis peuvent participer au courant
de drain lors de l'application de la tension de grille
[13-15].
Dans un OFET à canal p qui fonctionne avec un
VTh <0, le VTh est proportionnel à la charge
minimale nécessaire pour la formation du canal (donc la charge minimale
nécessaire pour remplir les pièges, etc.). Ce qui n'est pas le
cas pour les dispositifs à base de P3HT avec lesquels VTh > 0 ;
le canal est déjà conducteur même à
VG = 0 comme l'indique la figure III.9. Ce qui pourrait donc
expliquer les valeurs positives de VTh que nous avons trouvées.
Dans ce cas, le VTh est un indicateur de la
façon dont de nombreuses charges positives doivent être
compensées avant que le « courant de coupure » minimal soit
atteint. A titre d'exemple, Henrik et al. [16] ont
étudié les transistors à effet de champ à base de
P3HT qui ont une tension de seuil VTh positive assez importante, variant entre
+10 et +20 V. Ils ont constaté que dans le cas où
l'épaisseur de film est extrêmement mince, elle augmente le risque
d'introduire une contamination dans la région du canal OFET sensible
à l'interface. Par ailleurs, Jia et al. [13] ont
constaté qu'on peut trouver des valeurs de tension de seuil positifs
pour les OFETs à base de P3HT. Plusieurs auteurs ont travaillé
sur les OFETs à base de P3HT/Oxide et ont trouvé un
décalage énorme de tension de seuil, supérieur à 20
V [18-20].
Généralement, la mobilité dans les
transistors organiques à effet de champ dépend de la tension
Vg appliquée. En effet, la mobilité des porteurs de
charges, soit en régime linéaire ou soit en régime
saturé, augmente de façon significative avec la tension de grille
et sature pour les tensions les plus élevées
[21]. La saturation s'explique par l'effet de la
résistance des contacts du drain et de la
77
source qui diminue lorsque la tension de grille augmente
[22]. De plus, une étude expérimentale dans la
littérature [23] montre que la hauteur de la
barrière de potentiel au niveau des joints de grains diminue avec la
tension de polarisation Vg et cela correspond effectivement à une
croissance de la mobilité en fonction de Vg. Par ailleurs, il reste
toujours le paramètre plus important à voir si le transistor peut
être utilisé dans le domaine optoélectronique. Le
tableau III.1 présente les valeurs de la
mobilité des porteurs de charges en régime saturé des
transistors à base de P3HT en fonction de concentrations de ZnO. La
capacité par unité de surface de la couche de dioxyde de silicium
SiO2 (230 nm) est Ci=15 nFcm-2. Nous remarquons une
augmentation de la mobilité d'un facteur 10 entre les OFETs PZ0
(10-4 cm2/Vs) et PZ100 (10-3
cm2/Vs) puis elle diminue pour le OFET PZ150 (2.10-4
cm2/Vs). Cette variation est de même observée pour le
courant Id. Ce type de comportement a été également
observé par Xu et al. [24]. L'augmentation de la
mobilité peut être attribuée à la réduction
de la densité des pièges présents dans les composites
P3HT/ZnO. La valeur maximale de la mobilité est trouvée dans le
OFET PZ100. Ce qui confirme donc pourquoi la valeur du courant Id est maximal
dans ce transistor (voir figure III.10).
V. Conclusion
Dans ce chapitre nous avons étudié, dans un
premier lieu, les propriétés structurales et morphologiques des
nanoparticules de ZnO par l'analyse DRX, MEB et MET. La structure cristalline
et les paramètres de maille obtenus sont en bon accord avec la structure
wurtzite de ZnO rapporté dans la littérature [3]
et la taille moyenne des cristallites trouvée par ces méthodes
est de l'ordre de 35 nm. Puis, nous avons fait une étude sur les
propriétés optiques de ces nanoparticules ainsi que les couches
minces des composites P3HT : ZnO (PZ0, PZ50, PZ100 et PZ150). Les mesures
optiques ont montré que l'incorporation des nanoparticules des ZnO n'a
pas modifié la structure des chaînes de P3HT ainsi que la longueur
de ses chaines. Ensuite, on a étudié les caractéristiques
électriques des OFETs à base de ces composites. A partir de ces
caractéristiques on a extrait les principaux paramètres d'un
transistor, les valeurs obtenues sont en bonne accord avec celles
rapportées dans la littérature [24]. Les
meilleures valeurs sont obtenues pour la concentration optimale de ZnO
égale à 100 mg/ml. La mobilité de nos transistors a
augmenté de 10 fois, ce qui est un résultat prometteur pour les
applications technologiques.
78
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79
Conclusion générale
80
Le premier chapitre de ce manuscrit a été
dédié à une étude bibliographique sur les
semiconducteurs organiques qui constituent un vaste domaine de recherche pour
leur utilisation pour réaliser des composants électroniques
organiques comme les diodes électroluminescentes, les transistors
à effet de champ organiques, les cellules solaires photovoltaïques.
Nous avons fait un rappel sur les généralités de P3HT et
de ZnO et une étude détaillée sur les OFETs. Dans le
deuxième chapitre on a énuméré, tout en
détaillant, les différentes techniques d'élaboration et de
caractérisation adoptées dans ce travail de recherche et le
protocole expérimental mis en place. Dans le troisième chapitre,
nous avons étudié les propriétés optiques des
couches des différents échantillons du composite P3HT/ZnO. Le but
de cette étude était de savoir si l'incorporation des
nanoparticules de ZnO modifie la structure et la longueur de la chaîne de
P3HT. Dans la partie électrique, nous avons exploité les
caractéristiques de sortie et de transfert des transistors organiques
pour déterminer les paramètres électriques de ces
composants tels que la mobilité ì, la tension de seuil
VTh, la pente sous le seuil S et le rapport ION/IOFF.
Comme perspectives de ce travail, nous proposons de faire une
caractérisation structurale et morphologique des couches minces hybrides
P3HT/ZnO pour mieux comprendre l'effet de l'incorporation de ZnO sur les
performances des OFETs. Nous proposons également de tester la couche
active P3HT/ZnO dans des applications telles que la détection des gaz et
les cellules solaires photovoltaïques. On peut aussi tester l'effet de
dopage de ZnO par Al, In, Ga, etc. ou co-dopage par In-Ga, Mg-Al, V-Ca, etc.
sur les performances des OFETs.
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Elaboration et caractérisation des transistors
hybrides à effet de champ en couches minces à base de
P3HT/ZnO
Ba Mohamadou
Résumé : Durant cette
étude, nous avons fabriqué et caractérisé des
transistors organiques à base de P3HT-ZnO. Le premier travail de cette
étude est porté sur l'état de l'art de la physique des
semi-conducteurs organiques en général, des
phénomènes influençant le transport de charges dans ces
matériaux, généralité sur le P3HT et le ZnO et en
particulier des transistors organiques à effet de champ. Les
caractérisations structurales et morphologiques sur les nanoparticules
de ZnO élaboré par le procédé sol-gel ont permis de
montrer que ces nanoparticules se cristallisent en structure wurtzite de de
taille moyenne de l'ordre de 35 nm. Les caractérisations optiques
effectuées sur les couches de P3HT/ZnO nous ont permis de déceler
que l'incorporation des nanoparticules de ZnO n'a pas d'influence sur la
structure de chaîne et le gap optique de P3HT. Les
caractérisations électriques effectuées sur les
transistors organiques à effet de champ à base du P3HT/ZnO ont
montré une augmentation du courant de saturation lorsqu'on augmente la
concentration de ZnO jusqu'à 100 mg/ml. Ce qui indique une augmentation
de la mobilité des porteurs de charges. Après avoir extrait les
paramètres clés d'un transistor et les répertoriés
dans un tableau, on a remarqué une augmentation énorme de la
mobilité de saturation, de la pente sous seuil et du rapport ION/IOFF
avec l'augmentation de l'incorporation de ZnO jusqu'à une concentration
égale à 100 mg/ml. La mobilité de saturation maximale est
de l'ordre de 10-3 cm2/Vs.
Mots clés : OFET, P3HT, ZnO,
Mobilité, Electronique organique, Semi-conducteur organique.
Abstract: During this study, we carried out the
fabrication and characterization of organic transistors based on P3HT/ZnO. The
first work of this study is focused on the state of the art of the physics of
organic semiconductors in general, phenomena influencing the transport of
charges in these materials, generality on P3HT and ZnO and in particular
organic field effects transistors. The structural and morphological
characterizations of the ZnO nanoparticles produced by the sol-gel process have
shown that these nanoparticles crystallize in a wurtzite structure of average
size of the order of 35 nm. The optical characterizations carried out on the
P3HT/ZnO layers enabled us to detect that the incorporation of ZnO
nanoparticles has no influence on the chain structure and the optical gap of
P3HT. Electrical characterizations performed on organic field-effect
transistors based on P3HT/ZnO showed an increase in saturation current when
increasing the concentration of ZnO to 100 mg / ml. This indicates an increase
in the mobility of charge carriers. After extracting the key parameters of a
transistor and listing them in a table, we noticed a huge increase in the
saturation mobility, the slope under threshold and the ION / IOFF ratio with
the increase in the incorporation of ZnO up to a concentration equal to 100 mg
/ ml. The maximum saturation mobility is in the order of 10-3
cm2 / Vs.
Key words: OFET, P3HT, ZnO, Mobility, Organic
electronics, Organic semiconductor.