2. Conditions venteuses du pays
L'énergie éolienne est devenue une source
d'énergie pour de nombreux pays, elle dépend surtout du potentiel
éolien du site d'implantation. Ce potentiel est difficile à
prévoir puisqu'il n'est pas homogène sur tout le territoire.
Un contraste venteux important existe au Liban : « les
vents dépendent naturellement des situations barométriques
générales, mais aussi des conditions géographiques
régionales : juxtaposition d'une mer tempérée et d'une
masse continentale, plutôt froide l'hiver et très chaude
l'été, présence de montagnes élevées
parallèles à une côte presque rectiligne. Ces facteurs
géographiques ont deux conséquences importantes [...], d'une
part, la direction et la vitesse du vent sont variables d'une station à
l'autre et d'autre part, le phénomène des brises [de mer et de
montagne] se manifeste avec vigueur sur presque tout le pays » [Blanchet,
1976].
2.1 Origine et direction des masses d'air
Le Liban occupe la partie orientale du bassin
méditerranéen, son climat est influencé par une forte
humidité, de faibles variations des températures et l'alternance
des brises locales [Blanchet, 1965]. Nous avons schématisé les
différents vents et leurs origines sur la Figure 8.
Figure 8 : Les vents dominants au Liban
Source de l'information : Blanchet, 1976
Le vent qui souffle au Liban est d'origine maritime,
continentale, désertique et locale [Ministère des travaux
publics, 1969] :
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- l'air maritime : la proximité du Liban à la
mer Méditerranée lui apporte beaucoup d'air maritime ; les
perturbations en Méditerranée, durant les mois de septembre
jusqu'en mai apportent de l'air humide responsable des neufs mois pluvieux
(Figure 9).
Figure 9 : Diagramme ombrothermique pour une station
située au nord du Liban (Qartaba)
Source : Charbel, 2014
Série de données climatologiques allant
à 30 ans
- l'air continental eurasiatique : provoqué par les
anticyclones d'Eurasie. En hiver, un air froid et sec pénètre par
la trouée de Homs4 (nord du Liban). En été,
suite à une dépression qui se soude sur le Golfe arabique de
l'Iran et l'Arabie jusqu'en Syrie et l'île de Chypre, l'air continental
contourne l'obstacle pour arriver au Liban par la côte. Il est chaud
puisqu'il change de latitude et s'approche plus de l'équateur, et un peu
humide du fait de son passage au-dessus de la mer [Ministère des travaux
publics, 1969].
- l'air désertique : peu fréquent, il arrive le
plus souvent au Liban de l'Afrique par une dépression dite le Khamsin,
c'est un air chaud et sec.
- l'air local : ou plutôt brise locale, elle comprend
les brises de mer, de terre et de montagne (vent de l'est arrivant par les
montagnes) générées par la différence de
températures entre mer et terre. Cette différence résulte
du cycle journalier lié au lever et au coucher du soleil (cycle
diurne).
La présence fréquente d'un centre
dépressionnaire à proximité de Chypre et du Golfe arabique
modifie la trajectoire du vent pénétrant par le nord du Liban.
L'air continental doit alors contourner l'obstacle [Blanchet, 1965] et la
trajectoire de l'air est déviée pour atteindre le Liban par le SW
et W. En l'absence de cette dépression (octobre à mai), le vent
eurasiatique circule
4 Appelée aussi "trouée du Akkar" ou
"trouée de Tripoli", c'est le col qui fait communiquer Homs (Syrie)
à Tripoli (Nord du Liban).
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normalement, et des fréquents et forts vents sont
enregistrés au nord du Liban, circulants par la trouée de Homs
(NE et NNE).
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