3.5 Le problème des noeuds exposés
FIGURE 3.4 - Le phénomène des
noeuds exposés.
Le problème des noeuds exposés apparaît
dans des configurations comme celle présentée sur la figure 3.4.
Ici, les noeuds B et C voudraient émettre respectivement vers A et D. En
suivant le mécanisme de la DCF, celui qui a tiréle plus petit
backoff accédera au canal et envoie son paquet, alors que l'autre
détectera la porteuse du premier, et entrera en période de
defering. Pourtant, si B et C émettaient en même temps, le signal
de B au niveau de A serait largement supérieur à celui de C et
suffisant pour une réception correcte. La situation serait l'inverse au
niveau du noeud D, qui recevrait correctement le paquet de C, malgréle
léger bruit venant de B. Dans cette situation, le DCF limite donc
inutilement la bande passante totale du réseau. On peut noter que
certains travaux s'intéressent au problème, notamment [22] qui
propose l'utilisation d'un mécanisme de »parallel RTS»
pour le résoudre en partie.
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Chapitre 3. Particularités de 802.11 dans un contexte
ad hoc
3.6 Le problème de la zone grize
FIGURE 3.5 - Le phénomène de la
zone grize.
Nous avons vu que 802.11b utilise des vitesses de
transmissions de 1 ou 2 Mbit/s pour les paquets qu'il diffuse, mais la vitesse
de transmission pour les paquets envoyés en unicast peut s'élever
jusqu'à11 Mbit/s. La plupart des protocoles de routage utilisent la
diffusion pour construire ou maintenir les routes (les paquets Hello ou
RouteRequest sont typiquement diffusés par exemple). Ces paquets
sont donc émis à 2 Mbit/s et permettent de construire un certain
nombre de routes dans le réseau. Mais lorsque les données sont
ensuite envoyées à 11 Mbit/s sur ces routes, comme la
portée de communication décroît avec l'augmentation de la
vitesse, il est possible que des mobiles portant à portée des
paquets de routage lents soient trop loin pour les paquets de données
rapides.
Il en découle que les routes construites avec les paquets
diffusés ne sont pas forcément exploitables
àdes débits plus élevés. La zone
concernée (la soustraction de la zone »rapide» à la
zone» lente» plus
large) est appelée »zone grise» et ce
problème avait étérelevéthéoriquement et
expérimentalement dans [23].
3.7 Partage du canal par des flux à vitesses
différentes
En sus du phénomène des zones grises,
l'utilisation des débits multiples que propose 802.11 conduit
à d'autres problèmes. Lorsque des mobiles implémentant
802.11 rencontrent de forts taux de pertes, la norme leur recommande
de réduire leur vitesse d'émission (plus la vitesse est basse,
plus le signal est résistant aux interférences et est
compréhensible loin de l'émetteur). Mais, comme il l'est
montréen détail dans [24], la méthode DCF d'accès
au médium ne cherche pas à équilibrer les débits de
plusieurs flux en contention, mais plutôt à donner à chaque
paquet des chances équitables. Lorsque certains paquets sont
envoyés à des vitesses élevées et d'autres à
des vitesses lentes, cela se traduit par une alternance plus ou moins
régulière entre eux. Les mobiles émettant leurs paquets
très lentement vont donc » capturer» le canal pendant la
majoritédu temps et diminuer le débit des autres mobiles qui ne
prennent pourtant pas beaucoup de temps pour émettre leurs propres
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Chapitre 3. Particularités de 802.11 dans un contexte
ad hoc
paquets. Ainsi, dans un environnement de compétition
entre plusieurs mobiles, si l'un d'entre eux émet à 1 Mbit/s,
même si tous les autres travaillent à 11 Mbit/s, leurs
débit utile sera très bas. Dans un environnement ad hoc, du fait
du mécanisme de routage qui utilise en général les paquets
diffusés à 2 Mbit/s (comme notéau paragraphe 3.4),
beaucoup de liens ainsi découverts ne supporteront pas des débits
élevées (5.5 ou 11 Mbit/s) et s'en tiendront au débit
réduit de 2 Mbit/s. Les trafics sur les liens oùle 11 Mbit/s est
possible seront donc le plus souvent affectés considérablement
par ces autres liens plus lents.
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