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Etude des proprietes hydriques du sol pour l'amelioration du rendement agricole de la commune de Ngong (nord-Cameroun)


par Mohamed NJIAYOUOM NGAH
Université de Yaoundé I - Master 2020
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITE DE YAOUNDE I

    ********** FACULTE DES SCIENCES

    **********

    CENTRE DE RECHERCHE ETDE FORMATIONDOCTORALE

    EN SCIENCES, TECHNOLOGIES ET GÉOSCIENCES

    UNIVERSITY OF YAOUNDE I

    ********** FACULTY OF SCIENCE

    **********

    POST GRADUATE SCHOOL TRAINING PROGRAMME

    SCIENCES, TECHNOLOGY AND GEOSCIENCES

    DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE

    DEPARTEMENT OF EARTH SCIENCES

    LABORATOIRE DE GEOSCIENCES DES FORMATIONS SUPERFICIELLES

    LABORATORY OF GEOSCIENCES OF SUPERFICIAL FORMATIONS

    ETUDE DES PROPRIETES HYDRIQUES DU SOL POUR L'AMELIORATION DU RENDEMENT AGRICOLE DE LA COMMUNE DE NGONG (NORD-CAMEROUN)

    Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de Master en Sciences de la Terre

    Spécialité : Géosciences des Formations Superficielles

    Option : Sol, Eau et Sciences Géotechniques Présenté par

    NJIAYOUOM NGAH Mohamed

    Matricule : 14K2227 Licencié ès-Sciences

    Sous la direction du :

    Dr FOUEPE TAKOUNJOU Alain

    Maître de Recherche

    Centre de recherche hydrologique

    Année académique 2019-2020


    DEDICACE

    A

    Ma famille :

    Mon feu papa EL HADJI NGAH AMADOU

    Ma maman YOUMO Epse NGAH AJARA

    La grande famille NJIAYOUOM Jean

    La grande famille NJI NGOUONSÔ

    REMERCIEMENTS

    Le présent travail est le fruit de la participation de plusieurs personnes et structures. C'est pourquoi il est indispensable, avant de présenter ce mémoire, d'adresser mes vifs et sincères remerciements aux personnes ressources et aux structures qui ont contribué de loin ou de près à sa réalisation.

    J'exprimemon profond respect et toute ma reconnaissance au Dr FOUEPE TAKOUNJOU Alain,Maître de Recherche, pour la confiance qu'il m'a témoignée en acceptant personnellement la direction et le suivi de mes travaux.

    Au Professeur NDJIGUI Paul-Désiré chef de département des Sciences de la Terre, pour la bonne marche dudit Département. Je lui exprime par cette occasion ma grande considération.

    Au Professeur NDAM NGOUPAYOU Jules Remyqui est le Professeur qui a réussi à m'inspirer, à me donner confiance en moi et en l'avenir, mais aussi qui a réussi à me donner l'envie d'être Hydrogéologue. Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi depuis mon arrivée dans l'enseignement supérieur jusqu'à présent que le Dieu tout puissant vous accorde longue vie et une très belle fin de carrière.

    Au projet PROSEP, votre aide est pour beaucoup dans l'accomplissement de ce travail et je tiens à vous témoigner toute ma reconnaissance pour votre générosité et aussi pour votre disponibilité.

    Je tiens à dire ma reconnaissance à tous mes enseignants du département des Sciences de la Terre de l'Université de Yaoundé I, en occurrence les professeurs :EKO MEDJO R, NZENTI J.P, YONGUE FOUATEU R, KAMGANG KABEYENE, NKOUMBOU C, TEMDJIM R, YENE ATANGANA Q, NJILAH I. N, ONANA V.L, TCHOUANKOUE J.P, ABOSSOLO ANGUE M, NGEUTCHOUA G, EKOMAN E ; ainsi que les Docteurs : MOUAFO L, NUMBEM J, NGO BIJECK L.M, LAMILEN D, SABABA E, ANABA A et tous ceux dont les noms ne Figurent pas sur cette liste, pour leurs précieux enseignements.

    Ma mère YOUMO Epse NGAH Ajara et mon père feu NGAH Amadou pour les efforts et sacrifices pour notre éducation et scolarisation.

    A mes soeurs NGAH Aminetou, NGAH Awawou, NGAH Alima, MEFIRE NGAH Aïcha pour leurs conseils, encouragements et la solidarité qui règne entre nous.

    A mon grand frère MOUNCHIKPOU MOUNDEN Mohamed Amin qui a été d'un grand apport pour l'aboutissement de ce travail.

    A madame Claire Carlier suppléante chef de projet PROSEP qui a fourni tout le nécessaire pour ce travail, je lui exprime par cette occasion ma grande considération.

    A madame JokamNenkam Thérèse Line L, PROSEP/Local Water Expert pour ces multiples conseils et encouragements lors de la mission de terrain.

    NGOLLO NGOLLO Moïse T et BASSOGOG Zachée respectivement de l'IRGM/CRH/Technicien supérieur pour toutes les connaissances transmises sur le terrain et en laboratoire.

    Au Dr MFONKA Zakari qui m'a soutenu sur tous les plans pour l'aboutissement de ce travail, je lui exprime par cette occasion ma grande reconnaissance.

    A Mr MFOSSA Nouhou en fonction au CUTI/UYI qui m'a été d'un très grand apport depuis mon entré à l'Université de Yaoundé I, je lui exprime par cette occasion ma grande considération.

    A mon beau-frère NDAM Mohamed pour ses multiples conseils et encouragements depuis mon entré à l'Université.

    A tous les ainés du laboratoire, en particulier : MFOCHIVE Oumarou, NSANGOU Daouda, ZOBO MBELLE Henri,NGNATCHA YENDE Chouaibou,EMMACHOUA ARRAH Justine Laure pour leurs soutiens, conseils et encouragements.

    A tous mes camarades de promotions : NGADENA Stephan Mamer, Herman William ITOUA MANDJECK, AKOA YAMEU Nicolas, NJIKAM Saliou, FOANO DANDJIO Wylliam,Abdoulai NJOUENKOU, TCHATOUANG NDJOPWOUO Yves Daniel, TEDA SOH Cédric, ASSONA KENFACK Julio Larissa, NYA NYA Jocelyn Stéphane, NZITCHOUA SyrilleRuphin, EYENGA ZOGO Régine Adéline et tous les autresqui ont été d'un appui moral et avec qui on a passé des beaux moments.

    A mes grands amis NGANKOU Morel, DJEYA Franck, FOFIE Paul Armel, NGOUNOU Perrine, LAH TCHOUA Ydrice Marius, ZONGBILA Laeticia RaneseStaelle et MEFIRE Assanou.

    TABLES DES MATIERES

    DEDICACE 1

    REMERCIEMENTS ii

    TABLE DES MATIERES iv

    LISTE DES FIGS vii

    LISTE DES TABLEAUX viii

    LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLE ix

    RESUME x

    ABSTRACT xi

    INTRODUCTION GENERALE 1

    CHAPITRE I : CADRE NATUREL DE LA ZONE D'ETUDE ET TRAVAUX ANTERIEURS 3

    INTRODUCTION 3

    I.1- CADRE BIOPHYSIQUE ET HUMAIN DE LA ZONE D'ETUDE 3

    I.1.1- Situation géographique et administrative 3

    I.1.2- Climat 3

    I.1.2.1- Précipitations 5

    I.1.2.2- Températures 5

    I.1.2.3- Diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen 6

    I.1.2.4- Indice d'aridité de Martonne 6

    I.1.3- Végétation 7

    I.1.4- Orohydrographie 7

    I.1.4.1- Orographie 7

    I.1.4.2- Hydrographie 7

    I.1.5- Géologie 9

    I.1.5.1- Types de roches 9

    I.1.5.2- Types de sols 9

    I.1.6- Environnement humain et socio-économique Erreur ! Signet non défini.

    I.1.6.1- Population 10

    I.1.6.2- Activités socio-économiques 10

    I.1.7- Pratiques culturales 11

    I.1.7.1- Techniques culturales 11

    I.1.7.2- Types de cultures 12

    I.2- TRAVAUX ANTERIEURS COMPLEMENTAIRES 14

    CONCLUSION 16

    CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES 17

    INTRODUCTION 17

    II.1- CHOIX ET PRESENTATION DU SITE D'ETUDE 17

    II.1.1- Critères de choix 17

    II.1.2- Reconnaissance, délimitation géographique et administrative du site d'étude : le bassin versant de Douka Longo 17

    II.1.3- Caractérisation physiographique 19

    II.1.3.1- Caractéristiques géométriques ou morphométriques 19

    II.1.3.2- Caractérisation hydrographique du BV de Douka Longo 1

    II.2- TRAVAUX DE TERRAIN 26

    II.2.1- Essai in situ de la perméabilité par la méthode Porchet (1931) 26

    II.2.2- Inventaire d'ouvrages hydrauliques (puits) dans le BVDL. 1

    II.2.3- Critères et choix d'ouvrages hydrauliques (puits) à suivre 28

    II.2.4- Suivi piézométrique 30

    II.2.5- Meures in situ des paramètres physico-chimiques des eaux de puits 30

    II.2.6- Implantation des stations hydrométriques 30

    II.2.7- Jaugeages 34

    II.3- TRAVAUX DE LABORATOIRE 35

    II.3.1- Vitesse d'infiltration 35

    II.3.2- Détermination du coefficient de perméabilité à saturation 36

    II.3.3- Elaboration des cartes piézométriques 36

    II.3.4- Estimation du débit 37

    II.3.5- Bilan hydrique 37

    II.3.6- Cartographie des zones favorables à l'agriculture 38

    CONCLUSION 42

    CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION 43

    INTRODUCTION 43

    III.1- CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET HYDRODYNAMIQUES DE L'AQUIFERE A NAPPE LIBRE DU BV DE DOUKA LONGO 43

    III.1.1- Piézométrie 43

    III.1.2- Hydrométrie 46

    III.1.3- Vitesses d'infiltration 1

    III.1.4- Coefficient de perméabilité à saturation 50

    III.1.5- Bilan hydrique 53

    III.2- CARTOGRAPHIE DES ZONES FAVORABLES A L'AGRICULTURE 56

    III.3- CARACTERISTISQUES PHYSICO-CHIMIQUES 61

    III.3.1- Potentiel d'hydrogène (pH) 61

    III.3.2- Température 62

    III.3.3- Conductivité électrique (CE) 62

    III.3.4- TDS (Totaux Dissouts Solides) 62

    CONCLUSION 64

    CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS 65

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 69

    ANNEXES

    LISTE DES FIGURES

    TABLE DES FIGURES

    TABLE DES FIGURES

    Figure 1 : Situation géographique et administrative de la zone d'étude. 4

    Figure 2 :Diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen (1957) de la station de Garoua-aéroport (caractéristique du climat soudano-sahélien). 1

    Figure 3 : Morphologie de la zone de Ngong délimitant les contours du bassin versant de Douka Longo. 8

    Figure4: Carte hydrographique de la zone d'étude. 8

    Figure 5 : Géologie de l'arrondissement de Tchéboa. 1

    Figure 6 : Localisation du bassin versant de Douka Longo dans le bassin de la Bénoué. 18

    Figure 7 : Unités géomorphologiques du bassin versant de Douka Longo. 21

    Figure 8: Courbe hypsométrique du bassin versant de Douka Longo. 23

    Figure 9 : Essai d'infiltration sur le terrain par la méthode Porchet. 27

    Figure 10 : Carte de localisation des sites d'infiltration, des puits visités et des stations hydrométriques dans le bassin versant de Douka Longo. 29

    Figure 11 : Mesure piézométrique. 1

    Figure 12 : Déblaiement de la station hydrométrique. 32

    Figure 13 : Installation des échelles limnimétriques. 33

    Figure 14 : Borne de référence. 33

    Figure 15 : Caisse à micro moulinet..................................................................34

    Figure 16: Jaugeage à gué au micro moulinet. 35

    Figure 17 : Organigramme de calcul du bilan hydrique selon Thornthwaite (1954). 41

    Figure 18 : Carte piézométrique du bassin versant de Douka Longo. 45

    Figure 19 : Vitesse (I, cm/s) d'infiltration dans le bassin versant de Douka Longo. 49

    Figure 20: Carte de perméabilité à saturation mesurée dans le bassin 1

    Figure 21 : Evolution de quelques paramètres du bilan hydrique établi selon la méthode de Thornwaite (1954). 55

    Figure 22 : Carte des ressources en eau de surface 57

    Figure 23 : Carte des densités de drainage 58

    Figure 24 : Carte des ressources en eau souterraine 59

    Figure 25 : Carte des zones favorables à l'agriculture 1

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1 : valeurs moyennes mensuelles de précipitations (1960-2018), températures (1971-2018) et indice d'aridité de la ville de Garoua (source : station météorologique de Garoua-aéroport). 1

    Tableau2 : Evolution de la production (en tonnes) des produits agricoles en fonction de la superficie (en hectare) de 2013 à 2016 dans la région du Nord. 12

    Tableau 3:Les principales cultures pratiquées suivant leurs exigences climatiques. 13

    Tableau 4 : Paramètres physiographiques du bassin versant de Douka Longo. 22

    Tableau 5 : Répartition hypsométrique du bassin versant de Douka Longo. 22

    Tableau 6 : Valeurs calculées des différents indices du relief. 23

    Tableau 7 : Caractéristique du réseau hydrographique du bassin versant de Douka Longo. 25

    Tableau 8 : Matériel utilisé pour les essais d'infiltration. 28

    Tableau 9 : Matériel utilisé pour l'implantation des stations hydrométriques. 31

    Tableau 10 : Poids des paramètres pris en compte pour caractériser la favorabilité d'une zone à l'agriculture. 39

    Tableau 11 : Cotation des classes de distance euclidienne. 39

    Tableau 12 : Cotation des classes de densité de drainage. 39

    Tableau 13 : Cotation des classes de niveau statique. 39

    Tableau 14 : Synthèse des données géographiques et piézométriques du bassin versant de Douka Longo. 1

    Tableau 15 : Estimation du débit mesuré à l'exutoire du mayo Douka Longo. 47

    Tableau 16 : Les taux d'infiltration (I), en centimètre par minute (cm/min). 47

    Tableau 17 : Résultats des mesures de perméabilité (méthode Porchet) du bassin versant de Douka Longo. 1

    Tableau 18 : Ordre de grandeur de la conductivité hydraulique dans différents sols (Musy et Soutter,1991). 51

    Tableau 19 : Bilan hydrique selon la méthode de C.W. Thornthwaite 53

    Tableau 20 : Classe, superficie et pourcentage des zones favorable à l'agriculture 61

    Tableau 21 : Résultats de mesures des paramètres physico-chimiques. 63

    Tableau 22 : Relation entre conductivité électrique et minéralisation (Detay, 1993). 64

    LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES

    BGR Institut Fédéral des Géosciences et des Ressources Naturelles

    BV Bassin Versant

    BVDL Bassin Versant de Douka Longo

    CIRAD Centre Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

    CNS Comité Normes et Standards

    CRH Centre de Recherches Hydrologiques

    Dd Densité du drainage

    DMN Données Météorologiques Nationales

    Dr Densité du réseau

    FAO Food and Agriculture Organisation

    Fig Figure

    GPS Global Positioning System

    INC Institut Nationale de la Cartographie

    INS Institut Nationale des Statistiques

    IRAD Institut de Recherche Agricole pour le Développement

    MINADER Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural

    PRASAC Pôle régional de Recherches Appliquées au développement des Systèmes agricoles d'Afrique Centrale

    PROSEP Projet Sol-Eau-Plantes

    RFU Reserve Facilement Utilisable

    TDS Totaux Dissouts Solides

    TIDHYP Traitement Informatique des Données Hydro Pluviométrique

    RESUME

    Le bassin versant de Douka Longo est l'un des nombreux bassins que compte la région du Nord-Cameroun. Situé à quarante km au sud de la ville de Garoua entre les latitudes 08°29'00" et 09°56'00" Nord et les longitudes 12°34'00" et 14°17'30" Est, il couvre une superficie de 681,50 km² et est soumis à un climat tropical de type soudano-sahélien. Les perturbations climatiques observées depuis quelques décennies au Nord-Cameroun sont marquées par le changement des rythmes saisonniers habituels avec une incidence sur l'accessibilité des ressources en eau ; ce qui affecte considérablement les aptitudes culturales et les rendements agricoles. Ce travail a ainsi pour objectif de déterminer les propriétés hydriques du sol en vue de la cartographie des zones favorables à l'agriculture par rapport à la disponibilité en ressource en eau pour l'amélioration de la productivité agricole dans la commune de Ngong. Pour mener cette étude, de nombreux travaux sur le terrain et en laboratoire ont été effectués à savoir : la mesure du coefficient de perméabilité à saturation et la vitesse d'infiltration de l'eau dans le sol, l'évaluation des ressources en eau souterraine et en eau de surface, la mesure de quelques paramètres physico-chimiques, l'établissement du bilan hydrique de la commune et enfin la réalisation d'une carte de disponibilité en eau utile à l'agriculture.Les résultats montrent que les sols ont des valeurs de conductivités hydrauliques adéquates pour les pratiques agricoles. Par ailleurs, les ressources en eau utile pour l'agriculture sont disponibles pendant 6/12 mois dans le bassin versant. Pour des cultures de courte durée (pennisetumglaucum, sorghum bicolor et vignaungiculata), la commune possède des cours d'eau pérennes qui permettent de pratiquer les cultures maraîchères ou de procéder à l'irrigation par des moyens peu coûteux pendant la saison sèche. Pour une agriculture dans les zones éloignées des cours d'eau, les agriculteursauront besoin de construire des puits ou des forages pour pratiquer l'irrigation à la pompe électrique, qui constituerait cependant un problème pour les agriculteurs peu fortunés. En définitive, l'eau n'est pas un facteur limitant pour la production agricole dans le bassin, mais, la mobilisation de cette ressource en saison sèche peut causer quelques soucis aux agriculteurs peu fortunés du fait du coût de construction des puits ou forages.

    Mots clés : bassin versant de Douka Longo, Ngong, perméabilité, infiltration, bilan hydrique, piézométrie.

    ABSTRACT

    The Douka Longo watershed is one of the many basins in the North Cameroon region. Located forty km south of the city of Garoua between latitudes 08°29'00'' and 09°56'00''North and longitudes 12°34'00'' and 14°17'30'' East, it covers an area of 681,50 km² and is subject to a tropical climate of the sudano-sahelian type. The climatic disturbances observed for several years in North Cameroon, and particularlyin the Douka Longo watershed, are marked by the change in the usual seasonal rhythms with an impact on the accessibility of water resources; which considerably affects cultivation skills and agricultural yields. This work thus aims to determine the water properties of the soil with a view to the cartography of water resources useful for improving agricultural productivity in the commune of Ngong.To carry out this study, we made numerous works in the field and in the laboratory relating to the measurement of the coefficient of permeability at saturation and the rate of infiltration of water into the soil, the evaluation of groundwater and surface water resources, the measurement of some physicochemical parameters, the establishment of the water balance of the municipality and finally the realization of a cartography of water resources useful for agriculture.The results show that soils have adequate hydraulic conductivity values for agricultural practices. In addition, water resources useful for agriculture are available for 6/12 months in the watershed. For short-term crops (millet, sorghum and cowpeas), the municipality has perennial watercourses which allow the practice of market gardening or irrigation by inexpensive means during the dry season. For agriculture in areas far from watercourses, farmers will need to construct wells or boreholes using electric pump for irrigation, which would however be a problem for poor farmers.Ultimately, water is not a limiting factor for agricultural production in the basin, but the mobilization of this resource in the dry season can cause some worries for poor farmers because of the cost of constructing wells or boreholes.

    Key-words: watershed of Douka Longo, Ngong, permeability, infiltration, water balance, piezometric.

    INTRODUCTION GENERALE

    INTRODUCTION GENERALE

    INTRODUCTION GENERALE

    Les eaux souterraines constituent environ 2/3 des ressources mondiales en eau douce exploitable (Banton et Bangoy, 1997). Ces eaux représentent une ressource vitale lorsqu'il s'agit de faire face aux besoins des collectivités (UNESCO, 1992). L'eau est essentielle à la survie et au bien-être de l'être vivant et est indispensable au fonctionnement de nombreux secteurs de l'économie.L'eau agricole désigne l'eau utilisée à des fins d'agriculture, par opposition à l'eau domestique et à l'eau industrielle.C'est une ressource naturelle essentielle et qui peut être menacée ou perturbée par un dérèglement climatique (déficit en pluie), notamment dans la localité deNgongau Nord-Cameroun.

    En raison des conditions climatiques qui règnent dans le Nord-Cameroun, l'agriculture connait un réel problème lié au climat (température et précipitation), la morphologie du relief, les pratiques culturales, la faible fertilité des sols et la disponibilité en eau souterraine. L'accroissement de la productivité agricole dans cette région peut se faire en activant certains leviers comme : la mobilisation de l'eau, les pratiques agricoles, l'enrichissement du sol et l'utilisation des semences améliorées.

    Sur le plan hydrologique, l'établissement du bilan hydrique des sols est une opération complexe car il n'existe actuellement aucun dispositif simple permettant de mesurer régulièrement le volume d'eau dans le sol. L'étude du bilan hydrique revêt une grande importance pour les cultures industrielles et vivrières. La connaissance des propriétés hydriques présente un grand intérêt dans la détermination des besoins en eau pour l'agriculture. Ces propriétés, indispensables pour l'amélioration du rendement agricole, portent sur la cinétique d'infiltration et le coefficient de perméabilité des sols à saturation.

    Les agriculteurs de la région du Nord-Cameroun font face à de nombreux problèmes qui sont à l'origine de la baisse du rendement agricole. On peut citer entre autres la pluviosité, les techniques culturales, les types de culture, la disponibilité en eau et bien d'autres. Les travaux effectués par M'Biandoun et Olina, 2006 ont montré à l'aide d'une étude basée sur des analyses fréquentielles des pluies sur la période 1970-2000 qu'en zone soudano-sahélienne du Nord-Cameroun,le planteur travaille dans un contexte de pluviosité aussi aléatoire que déficitaire. Ils montrent aussi que les jours successifs sans pluie sont fréquents entrainant le plus souvent d'importants problèmes d'alimentation hydrique des cultures. Les travaux effectués par Tchotsoua, 2005 ; MbuaNgeve et al., 2014 ; Gonné et Bring, 2016 ont montré que les techniques culturales dans le Nord-Cameroun sont peu développées, généralement caractérisées d'archaïque à l'instar de l'agriculture itinérante sur-brulis et la pratique de la jachère traditionnelle. Cette étude présente la contribution du volet hydrologique dans l'accroissement de la productivité agricole dans la région du Nord-Cameroun.

    L'objectif principal de ce travail est de déterminer les propriétés hydriques du sol en vue de la cartographie des zones favorables à l'agriculture par rapport à la disponibilité en ressource en eaupour l'amélioration de la productivité agricole dans la commune de Ngong.

    Les objectifs spécifiques sont :

    - évaluer la cinétique d'infiltration ;

    - évaluer le coefficient de perméabilité des sols à saturation ;

    - évaluer la disponibilité en eau de surface et souterraine ;

    - établir le bilan hydrique dans le bassin versant.

    Ce travail comporte trois chapitres :

    - le premier chapitre présente la revue de la littérature sur le cadre naturel et les travaux antérieurs effectués en géosciences et en hydro-sciences ;

    - le deuxième chapitre présente le matériel et les méthodes utilisées pour la collecte des données sur le terrain et leur traitement en laboratoire ;

    - le troisième chapitre présente et discute les résultats obtenus puis propose quelques solutions pour l'amélioration du rendement agricole de la localité de Ngong.

    CADRE NATUREL DE LA ZONE D'ETUDE ET TRAVAUX ANTERIEURS

    CHAPITRE I

    CADRE NATUREL DE LA ZONE D'ETUDE ET TRAVAUX ANTERIEURS

    INTRODUCTION

    Ce chapitre présente le cadre biophysique et humain de la zone d'étude qui est ici la commune de Ngong, mais également les travaux antérieurs effectués en géosciences et hydrosciences dans la région du Nord.

    I.1- CADRE BIOPHYSIQUE ET HUMAIN DE LA ZONE D'ETUDE

    I.1.1- Situation géographique et administrative

    La localité de Ngong qui est la zone retenue pour le présent travail, est située dans la région du Nord Cameroun, département de la Bénoué, entre les latitudes 8°29'0'' et 9°56'0''Nord et les longitudes 12°34'0'' et 14°17'30''Est. Elle est située à quarante km au sud de la ville de Garoua, chef-lieu du département de la Bénoué et de la région du Nord-Cameroun. Elle occupe un espace territorial d'environ 2788 km² (Offossou, 2011) et fait partir des douze communes que compte le département de la Bénoué. La localité de Ngong est limitée à l'Ouest par l'arrondissement de Touroua, du Sud-Est au Nord Est par les arrondissements de Lagdo et Bibemi, au Nord par l'arrondissement de Garoua 3ème, du Sud-Ouest et au Sud par les arrondissements de Poli et Lagdo (Fig.1).

    I.1.2- Climat

    Les données recueillies à la station météorologique de Garoua-aéroport ont permis de caractériser le climat de Garoua et ses environs. Les paramètres pris en compte sont les précipitations (1960-2018) et la température (1971-2018).

    C

    B

    A

    Figure1 : Situation géographique et administrative de la zone d'étude : A) Région du Nord dans le Cameroun ; B) Département de la Bénoué dans le Nord-Cameroun ; C) Localité de Ngong dans l'arrondissement de Tchéboa.

    I.1.2.1- Précipitations

    La pluviométrie est le paramètre hydroclimatique qui joue le rôle majeur dans l'évolution des écosystèmes de la région (Tsalefac, 1991). La hauteur moyenne interannuelle des précipitations de la ville de Garoua et ses environs est de 1048,4 mm pour la période allant 1960 à 2018 (58 ans). Les mois les moins arrosés sont janvier et février (0,0 mm). Août est le plus arrosé (241,6mm). Le climat est tropical de type soudano-sahélien (Feumba, 2017), caractérisé par une pluviométrie monomodale variant entre 800 et 1300 mm (Nguemhe et al., 2014). Ce climat est caractérisé par deux saisons fortement contrastées à savoir :

    - Une saison sèche, qui s'étale sur six à sept mois (novembre à avril)

    - Une saison humide de cinq à six mois qui s'étale de mai à octobre avec des pluies variables (entre avril et mai) (Offossou, 2011).

    I.1.2.2- Températures

    La température moyenne mensuelle interannuelle est de 28,55°C (DMN, 2019) pour la période 1960-2018. Le mois le plus chaud est celui d'avril (33,4°C) et le mois de janvier est le moins chaud (25,9°C) (Tableau 1).

    Tableau 1:valeurs moyennes mensuelles de précipitations (1960-2018), températures (1971-2018) et indice d'aridité de la ville de Garoua (source : station météorologique de Garoua-aéroport).

    Mois

    Jan

    Fév

    Mar

    Avr

    Mai

    Juin

    Juil

    Août

    Sept

    Oct

    Nov

    Déc

    Moyenne annuelle

    P(mm)

    0

    0

    1,2

    51,8

    106,8

    178,7

    176

    241,6

    225,2

    66,5

    0,5

    0,1

    1048,4

    T (°c)

    25,9

    28,7

    32,5

    33,4

    30,9

    28,4

    27

    26,5

    26,9

    28,4

    28

    26

    28,5

    Ia

    0

    0

    0,34

    14,32

    31,33

    55,84

    57,08

    79,43

    73,23

    20,78

    0,16

    0,03

    /

    Légende :P : Précipitation, T : Température, Ia indice d'aridité.

    Source : données DMN de la station de Garoua-aéroport (1960-2018)

    Figure2: Diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen (1957) de lastation de Garoua-aéroport (caractéristique du climat soudano-sahélien).

    DMN : Données Météorologiques Nationales

    I.1.2.3- Diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen

    Il s'agit ici d'un graphique obtenu à partir des données pluviométriques (en mm) et thermiques (en °C) d'une région au cours d'une période donnée. Il permet de distinguer les mois écologiquement secs, des mois écologiquement humides. Un mois sec étant simplement défini par la relation P < 2T°. La figure 2 permet d'observer que la période écologiquement sèche va de novembre à avril tandis que celle écologiquement humide va de mai à octobre. Cette figure fait ressortir deux saisons : une grande saison pluvieuse (mai à mi-octobre) et une grande saison sèche (novembre à mi-avril).

    I.1.2.4- Indice d'aridité de Martonne

    L'indice d'aridité de Martonne (1942), noté Ia est un paramètre permettant de distinguer les mois considérés secs de ceux considérés comme humides pendant une période donnée. Il est donné par la formule suivante :

    Avec : Ia = indice d'aridité ; P = précipitations mensuelles interannuelles (mm) ;

    T = températures mensuelles interannuelles (°C).

    Les valeurs de l'indice permettent de déterminer le climat selon le classement suivant :

    - Si Ia < 20, le mois est dit sec ;

    - Si 20 < Ia < 50, le mois est dit sub-sec ;

    - Si Ia > 50, le mois est dit humide.

    Pour la période allant de 1960 à 2018, les mois de novembre, décembre, janvier, février, mars et avril sont considérés comme les mois secs, les mois de mai et juin sont considérés comme sub-sec tandis que les mois de juillet, aout et septembre sont dits humides.

    I.1.3- Végétation

    La végétation rencontrée dans la commune est une savane soudanienne arbustive ayant un aspect de savane claire et dégradé autour des villages, avec une densité plus marquée dans la zone de chasse (Offossou, 2011).

    I.1.4- Orohydrographie

    I.1.4.1- Orographie

    La localité de Ngong se présente sous la forme d'une vaste plaine, bordée par le fleuve Bénoué et ses affluents. Elle présente quelques massifs montagneux dans les localités de Baroumé, Ourosouka, Kéïni, Hossérékibou, laïndé Massa. Certains de ces massifs présentent des Pics Pittoresques et touristiques, à l'instar du Mont Fandou à Baroumé. Les résultats d'analyses des cartes topographiques montrent que les montagnes sont plus observées au Nord et à l'Est de la localité de Ngong avec des altitudes de plus de 750 m. Au Sud, les plaines dont les hauteurs sont comprises entre 300 et 400 m et les vallées situées entre 250 et 300 m (Fig. 3).

    I.1.4.2- Hydrographie

    La localité de Ngong est drainée par le cours d'eau mayo Douka qui est un affluent de la rivière Bénoué, le principal tributaire de rive gauche du Niger, dont ses principaux affluents sont le Faro (principal affluent de la Bénoué au Cameroun), le mayo Kébi et le mayo Rey (CVUC, 2014) (Fig.4). Ce réseau hydrographique forme une ceinture à fréquence limitée pour enrichir le paysage de la commune. En marge de ces cours d'eau, se dresse de nombreux lacs et retenues d'eau le long de la Bénoué. C'est le cas de la retenue d'eau de Lagdo issue de la construction du barrage de Lagdo et des lacs Kabia, Fianga, Tikem et Léré. Ceux-ci offrent une opportunité pour la pratique de la pêche.

    A

    Figure3: Morphologie de la zone de Ngong délimitant les contours du bassin versant de Douka Longo.

    B

    C

    A

    Figure4: Carte hydrographique de la zone d'étude : A) Le Cameroun dans l'Afrique ; B) Bassin versant de la Bénoué dans le bassin du Niger et le Cameroun ; C) Bassin versant de Douka Longo dans le bassin de la Bénoué.

    I.1.5- Géologie

    I.1.5.1- Types de roches

    La région du Nord-Cameroun repose sur un substratum divisé en plusieurs ensembles d'importances inégales à savoir : les formations superficielles, formations récentes et formations anciennes (Brabant et Gavaud, 1985). Les formations géologiques rencontrées dans la zone d'étude sont relativement variées. On distingue en particulier :

    - Les alluvions anciennes et récentes des vallées de la Bénoué ;

    - Les formations sédimentaires gréseuses du crétacé supérieur et moyen (Grès de Garoua et Grès de la Bénoué) qui s'étend de chaque côté de la Bénoué, ainsi que dans les vallées du Mayo Rey et de la vina ;

    - Les formations sédimentaires argileuses du crétacé inférieur, qui n'ont qu'une étendue restreinte ;

    - Les formations métamorphiques (gneiss et gneiss à biotite et amphibole) précambriennes du vieux socle africain, comprenant en particulier les schistes et micaschistes ;

    - Les formations plutoniques, comprenant des granites d'âges et de composition diverse (Granite d'anatexie et Granites syntectoniques tardifs).

    Les formations volcaniques d'âges variées (trachyte, basalte, andésite, rhyolite) existent dans le département de la Bénoué, mais n'ont qu'une faible importance pédologique : on les retrouve sous forme de pitons rocheux, sur lesquels le sol n'a pas pu se développer.

    I.1.5.2- Types de sols

    Les premiers inventaires des sols du Nord-Cameroun date des années 50. Les sols de la région du Nord-Cameroun ont fait l'objet de nombreuses études pédologiques à l'échelle 1/100.000 ; Martin, 1961 ; Segalen, 1962 ; Gavaud et al., 1980 et une synthèse de Brabant et Gavaud, 1985. Dans la zone retenue pour notre étude, IRAD et PRASAC (2006) distinguent en général sept types de sols dans la commune de Ngong :

    - Les sols sablonneux, sols dégradés situés le long des pistes à bétail entre deux montagnes ;

    - Les sols sablo-gravillonnaires très peu représentés ;

    - Les sols argileux de couleur sombre qui sont des terres de bas fond, riches en argiles et bien fertiles ;

    - Les sols sablo-limoneux qu'on retrouve de part et d'autre du bas fond ;

    - Les sols rouges avec du gravier qui servent à la fabrication des briques ou au crépissage des cases, on les retrouve autour des montagnes ;

    - Les vertisols avec des argiles non gonflantes;

    Les sols qualifiés de sablo-argileux avec des cailloux, se trouvant sous forme d'ilots autours des montagnes.

    Ces sols sont regroupés en trois grands groupes par la même source, se subdivisent en sol sablonneux, argileux et argileux hydromorphes, avec chacun une vocation agricole différente.

    I.1.6- Environnement humain et socio-économique

    I.1.6.1- Population

    La population de la commune de Ngong est estimée à 147385 habitants, soit de 64531 d'hommes et 82854 femmes pour une proportion de 43,7% hommes et 56,3% femmes (Nguemhe Fils et al., 2014). La commune de Ngong est marquée par des courants migratoires des populations venues dans la localité pour la recherche des terres fertiles, du commerce ou de la pêche. En effet, le Lamidoet ses lawanesveillent sur une population très cosmopolite constituée de divers groupes ethniques : les Fulbés, les Lamés, les Mousoys, les Massas, les Dabas, les Lakas, les Mafas, les Moufous, les Gabris, les Haoussas etc... L'espace urbain regroupe quelques populations de la zone méridionale : les anglophones, les bamilékés, les Centrafricains, les Tchadiens, les Nigériens, les Nigérians et quelques réfugiés. Deux grandes religions se côtoient dans la commune de Ngong : la religion musulmane et la religion chrétienne.

    I.1.6.2- Activités socio-économiques

    Les activités économiques font références à : l'agriculture, l'élevage, la pêche, l'économie sociale et l'artisanat, le transport et le commerce (petit commerce). L'agriculture constitue l'activité principale des populations de la commune de Ngong.

    Figure 4 : Géologie de l'arrondissement de Tchéboa.

    Source : extrait de la carte géologique de reconnaissance du Cameroun Feuille N° : NC 33 SO 052 (B LEROY, 1959).

    I.1.7- Pratiques culturales

    I.1.7.1- Techniques culturales

    Les techniques de cultures sont peu développées, généralement caractérisées d'archaïques (MbuaNgeve et al., 2014 ; Gonné et Bring, 2016). Il s'agit par exemple de l'agriculture itinérante sur-brulis et la pratique de la jachère traditionnelle. Comme dans tout le Cameroun, l'agriculture dans le Nord est fortement dépendante du climat surtout à travers l'apport en eau (Batha, 2011 ; Ben omar, 2018).

    I.1.7.2- Types de cultures

    Elles sont très variées, et se diversifient davantage au fil des ans (Bilo'oTali, 2013 ; Tchobwe, 2018). Les cultures les plus pratiquées sont surtout vivrières.Les principales cultures vivrières rencontrées dans la région du Nord-Cameroun sont : arachishypogaea, zeamayset sorghum bicolor. Les cultures secondaires sont : vignaungiculata, manihot esculentacrantz et oryza sativa L. Sont aussi cultivésMusoïdeae, Allumcepa, xanthosoma sagittifoliu-Colocasiaesculenta, Lycopersicon esculentum, Solanum tuberosumetc. Dans cette partie du pays, le coton reste la principale culture de rente. Dans la zone délimitée pour notre étude (Ngong), les principales cultures rencontrées étaient gossypium,zeamays, sorghum bicolor, pennisetumglaucum, arachishypogaea et vignaungiculata. L'annuaire statistique de l'INS indique qu'en 2015, les cultures qui occupaient les superficies les plus importantes étaient par ordre d'importance le mil/sorgho, le maïs, le niébé, l'arachide et le riz.

    Tableau2:Evolution de la production (en tonnes) des produits agricoles en fonction de la superficie (hectare) de 2013 à 2016 dans la région du Nord.

    Produits

    2013

    2014

    2015

    2016

    Paramètres

    S (ha)

    P (t)

    S (ha)

    P (t)

    S (ha)

    P (t)

    S (ha)

    P (t)

    Mil/Sorgho

    323934

    324574

    271984

    287622

    299908

    333088

    ///

    350649

    Maïs

    129468

    245954

    140197

    260465

    150190

    271289

    ///

    273223

    Niébé

    126756

    52452

    138211

    53230

    160338

    55103

    ///

    78163

    Arachide

    110525

    242097

    104812

    254201

    110282

    266912

    ///

    299071

    Riz paddy

    19763

    55813

    14904

    58542

    26634

    61024

    ///

    42200

    Oignon/ail

    2420

    85345

    3403

    87542

    3549

    89831

    ///

    97210

    Source : MINADER/DESA cité par INS (2017)

    Chaque type de culture a ses exigences écologiques et surtout climatiques qui, lorsqu'elles sont perturbées entraînent leur vulnérabilité et donc la baisse de leur rendement et de leur productivité (Tableau 3).

    Tableau 3:Les principales cultures pratiquées suivant leurs exigences climatiques.

    Cultures (noms scientifiques)

    Descriptions

    Exigences climatiques

    Observations

    Le mil

    (Pennisetumglaucum)

    Le mil a une hauteur qui varie entre 1 et 3m.

    Des températures moyennes de 28°C pendant la saison de culture et une pluviométrie variante entre 200 et 800mm, réparties sur trois à six mois correspondant à la longueur de la saison des cultures.

    Les pénicillaires sont des graminées de zones semi-arides chaudes.

    Le sorgho (Sorghum bicolor)

    Un système racinaire capable de descendre rapidement à une grande profondeur du sol (jusqu'à 2m) pour y extraire l'eau et les éléments minéraux. Il se comporte bien dans certains sols argileux de basfonds ou dans des terres alluviales.

    L'optimum de température pour la croissance est d'environ 30°C. La quantité d'eau dépend du cycle végétatif de la variété considérée (400mm pour une variété de 90 jours ; et 550 à 600mm pour une variété de 110-120 jours).

    Il demande un sol humide et des températures moyennes journalières.

    Mais

    (Zeamays)

    Famille des Poaceae, le maïs est une céréale herbacée de climat tropical qui possède des racines séminales. Une tige constituée de l'écorce et de la moelle, mesure de 0,6 à 6m.

    Exigeante en eau, le maïs de 120 jours demande au moins 600mm de pluie bien repartie.

    Sècheresse et excès de pluies provoque l'asphyxie, pourriture des racines et les vents provoquent la verse.

    Niébé (Vignaungiculata)

    Famille des Fabaceae, c'est une plante herbacée annuelle autogame, à port rampant, érigée ou volubile selon les cultivars, les conditions de température et de photopériode.

    Une température de 8 à 30°C est possible à tous les stades du développement du niébé, avec 28°C comme température optimale. Les besoins en eau de cette culture varient entre 300 et 1000mm selon les cycles et le climat. Pour un cycle de 65 jours, les besoins sont de 370mm. Pour un cycle de 4 mois les besoins en eau s'élèvent à 970mm.

    Le niébé se caractérise par sa tolérance à la chaleur.

    Arachides (Arachishypogaea)

    Famille des Fabaceae, l'arachide est une légumineuse annuelle de 30 à 70cm de hauteur. Le sol doit être suffisamment meuble pour permettre la pénétration des gynophores puis l'arrachage des gousses mûres. Il doit être bien drainés et aérés.

    Une pluviométrie comprise entre 500 et 1000mm permet d'obtenir de bonne récolte. L'optimum de température se situe entre 25°C et 35°C degrés. L'arachide est peu sensible à la photopériode, mais les jours longs ont un effet positif sur la productivité.

    Une bonne répartition des pluies en fonction des variétés et les besoins en eau sont importants pour la croissance.

    Le coton (Gossypium)

    Famille des Malvaceae, genre : Gossypium, espèces : G. herbaceum, G. arboreum, G. hirsutum, G. barbadense. (S, Mg) et en oligoéléments (B, Zn). Le pH optimum des sols varie de 6 et 7 et ne doit pas être inférieur à 5.

    Le cotonnier aime la chaleur, au minimum 13°C. Les besoins en eau sont d'au moins 500mm durant la saison de culture. L'activité photosynthétique maximale correspond à 30 MJ/m2/jour.

    Le cotonnier préfère les sols homogènes, profonds, perméables et riches en éléments minéraux.

    Source : Memento de l'agronome, CIRAD (2002)

    I.2- TRAVAUX ANTERIEURS COMPLEMENTAIRES

    Plusieurs travaux ont été effectués en géosciences et en hydrosciences dans la région du Nord-Cameroun.

    En pédologie, Brabant et Gavaud, 1985 ont procédé à l'étude des sols et les ressources en terres du Nord-Cameroun et y ont répertorié douze catégories de sols réparties comme suit :

    - Quatre sont caractérisées par la prédominance des concentrations d'hydroxyde de fer sur les horizons illuviaux et argilisés : il s'agit des sols ferrugineux.

    - Trois intègrent l'extension des horizons éluviaux à l'imperméabilité et l'alcalinisation croissante des horizons illuviaux et argilisés en milieu sec ; ce sont les sols lessivés, les planosols et les vertisols.

    - Deux autres correspondent à la pédogénèse dominée par l'altération et l'argilisation ; ce sont les sols fersiallitiques et les vertisols.

    - Les trois dernières sont réservées à la pédogénèse peu différenciée sur des matériaux d'apport récent ou des substrats érodés.

    En hydrologie et hydrogéologie, Ewodo et al., 2017 ont mené une étude sur la caractérisation de la productivité des aquifères du socle de la région de l'Extrême Nord, Cameroun. Il en découle de cette étude que, dans la zone de socle de la région de l'Extrême Nord, les débits de forages réalisés oscillent entre 0,04 m/h et 4 m/h avec une moyenne de 1,66 m/h. Ngounou et al., 2007 ont fait une étude sur l'apport de la géologie, de l'hydrogéologie et des isotopes de l'environnement à la connaissance des nappes en creuxdu grand Yaéré (Nord-Cameroun). Il en résulte de cette étude que l'absence de dépendance entre les niveaux piézométriques superficiels et les niveaux profonds place le problème des anomalies piézométriques du Grand Yaéré dans un contexte totalement différent de celui des anciens auteurs dont les interprétations se sont appuyées sur l'existence d'une nappe libre généralisée monocouche.Tatienou et Lekedji, 1991 ont mené une étude sur les grands traits géologiques, géomorphologiques, géologiques et hydrogéologiques de la région du Nord-Cameroun. Il en ressort de cette étude que le domaine du logone-Tchad contient une nappe généralisée aux caractéristiques hydrodynamiques et hydrochimiques homogènes, dont les ressources sont importantes. Son exploitation peut être envisagée, les abords des axes d'alimentation matérialisés par le réseau hydrographique constitueraient les zones les plus prometteuses.

    En agronomie,Vallée Gilbert et al., 1994 ont fait une étude sur le fonctionnement hydrique des sols ferrugineux du Nord Cameroun. Tentatives d'amélioration de leur régime hydrique. Les résultats de cette étude montrent que, le climat, à travers la pluviométrie, joue le rôle principal pour la production agricole. Les techniques culturales comme le semis direct avec couverture morte ou mulch, sont susceptibles d'apporter des solutions tout en permettant un rendement satisfaisant même si celui-ci est inférieur au labour.M'Biandoun et Olina, 2006 ont mené une étude sur la pluviosité en région soudano-sahélienne au Nord du Cameroun. Il en ressort de ces travaux que la zone d'étude possède une pluviosité caractérisée par une grande variabilité dans l'espace et dans le temps, une forte agressivité des pluies, une mauvaise répartition de la pluviosité annuelle, des déficits pluviométriques pouvant intervenir en juin, juillet et août, et une possibilité d'arrêt précoce des pluies (3e décade de septembre).Hervé Guibert et al., 2003 ont fait une étude sur la productivité et contraintes des systèmes de culture au Nord-Cameroun. Il en ressort de ces travaux que, l'agriculture au Nord-Cameroun est une activité permettant une bonne productivité de la terre, mais valorisant actuellement mal le travail fourni par les exploitants.Les céréales se présentent comme valorisant mieux le travail que les cultures d'arachide ou de cotonniers. Par contre, l'arachide et le cotonnier sont des cultures plus intensives et à plus forte productivité à l'hectare.

    CONCLUSION

    La localité de Ngongest caractérisée par un climat tropical de type soudano-sahélien caractérisé par une pluviométrie monomodale avec une végétation de savane soudanienne arbustive ayant un aspect de savane claire et dégradé. Le relief est caractérisé par une vaste pédiplaine présentant quelques massifs montagneux. La zone délimitée pour notre étude est drainée par le cours d'eau mayo Douka Longo, qui est un affluent en rive droite du fleuve Bénoué. Le substratum géologique est divisé en plusieurs ensembles d'importance inégales (formations superficielles, formations récentes et formations anciennes) sur lesquelles se développent les sols sablonneux, argileux et argileux hydromorphes. La population est constituée des Fulbés, les Lamés, les Mousoys, les Massas, les Dabas, les Lakas, les Mafas, les Moufous, les Gabris, les Haoussas et des expatriés avec comme principale activité économique l'agriculture. La commune de Ngong est un grenier duCameroun pour la culture des arachides.

    MATERIELS ET METHODES

    CHAPITRE II

    MATERIELS ET METHODES

    INTRODUCTION

    Ce chapitre présente les différentes méthodes ayant permis l'acquisition des données sur la conductivité hydraulique, la piézométrie et l'hydrométrie dans le bassin versant de Douka Longo. Pour atteindre ces objectifs, les travaux ont été effectués sur le terrain et en laboratoire.

    II.1- CHOIX ET PRESENTATION DU SITE D'ETUDE

    Cette étape consiste à donner les critères de choix du bassin versant, sa délimitation géographique et ses caractéristiques physiographiques.

    II.1.1- Critères de choix

    Cette étude bénéficie du soutien du projet PROSEP« Projet Sol-Eau-Plantes» exécuté conjointement par l'Institut Fédéral des Géosciences et des Ressources Naturelles (BGR) et le ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (MINADER) qui travaillent dans la commune de Ngong dans la région du Nord. Le choix du site d'étude est donc imposé par ce projet qui y a déjà mené plusieurs activités, notamment la cartographie des sols de la commune.

    II.1.2- Reconnaissance, délimitation géographique et administrative du site d'étude : le bassin versant de Douka Longo

    Une campagne a été effectuée du 12 au 16 mars 2020. Cette étape a permis de se faire une idée sur les travaux à effectuer, de se familiariser avec le terrain, de recenser les puits pour le suivi piézométrique et les sites d'essai d'infiltration par la méthode Porchet.

    Le bassin versant de Douka Longo, site retenu pour la présente étude est situé entre les latitudes 8°48'20'' et 9°4'50''Nord et les longitudes 13°18'30'' et 13°30'20'' Est (Fig. 6) dans la région du Nord-Cameroun, département de la Bénoué. Il couvre une partie de l'arrondissement de Tchéboa et plusieurs villages parmi lesquels : Koubadjé, Duro Boumadjé, Lamoudam, Windengong, Bolta et bien d'autres.

    Figure5: Localisation du bassin versant de Douka Longo dans le bassin de la Bénoué.

    II.1.3- Caractérisation physiographique

    Elle aconsisté à déterminer entre autres les caractéristiques géométriquesou morphométriques et hydrographiques du bassin versant de Douka Longo (Tableaux 4, 5 et 6). Pour cela, une carte topographique numérisée au 1/180000 a été utilisée pour effectuer cette caractérisation.

    II.1.3.1- Caractéristiques géométriques ou morphométriques

    Il s'agit ici de donner les paramètres de disposition dans le plan à savoir l'aire, le périmètre, la forme et les dimensions du rectangle équivalent du bassin versant de Douka Longo.

    a) Aire et périmètre

    L'aire et le périmètre d'un bassin versant peuvent être mesurés par superposition d'une grille dessinée sur papier transparent, par l'utilisation d'un planimètre (aire), d'un curvimètre (périmètre) ou, mieux, par des techniques de digitalisation. Cette dernière méthode a été utilisée dans le bassin versant de Douka Longo à l'aide du logiciel ArcGis 10.4. La portion du plan ainsi délimitée par les lignes de crête a une superficie de 681,50 km² et un périmètre de 186,54 km (Tableau 4).

    b) La forme

    C'est l'élément essentiel d'un bassin versant. La forme d'un bassin versant influence l'allure de l'hydrogramme à l'exutoire. La forme du BVDL est déterminée à l'aide de l'indice de compacité de Gravelius (1914) noté KG et donné par la relation suivante :

    A

    P

    A

    P

    K

    G

    282

    0.

    .

    3.14

    2

    =

    KG = indice de compacité de Gravelius ;

    P = périmètre du bassin [km] ;

    A = superficie du bassin [km2].

    Ainsi, leKG calculé est de 2,01 (Tableau 4) et confère au bassin de Douka Longo une forme allongée et assimilable à un rectangle.

    c) Dimensions du rectangle équivalent

    Le rectangle équivalent ou rectangle de Gravelius permet de comparer facilement des bassins versants entre eux en ce qui concerne le ruissellement des eaux (Musy, 2004).

    La longueur (Léq) et la largeur (léq) du rectangle équivalent ont été calculées par les formules empiriquessuivantes:

    Les valeurs numériques ainsi obtenues sont Léq = 79,15 km et léq = 8,61 km (Tableau 4).

    d) Relief

    La nature du relief d'un bassin à une influence sur l'écoulement à l'exutoire, car de nombreux paramètres hydrométéorologiques tels que les précipitations et la température varient en fonction de l'altitude. Le BVDLprésente un relief distingué par l'alternance des collines et des vallées occupées par le cours d'eau principal Mayo Douka et ses affluents. Ainsi, l'agencement du relief révèle une subdivision du site en six unités géomorphologiques (Fig. 7) avec des altitudes maximales de 510 m et minimales de 210 m. Le relief du bassin versant du mayo Doukalongoest caractérisé par sa courbe hypsométrique.

    e) Hypsométrie

    La courbe hypsométrique (Fig. 8) représente la répartition de la surface du bassin versant en fonction des tranches d'altitude. Les tranches d'altitude et les surfaces spécifiques ont été obtenues par digitalisation dans le bassin versant du mayo Douka Longo. La réalisation de cette courbe s'effectue à partir du logiciel Excel et permet de déterminer les paramètres tels que : l'altitude maximale (Hmax), l'altitude minimale (Hmin), la pente moyenne (Im) et l'altitude moyenne (Hmoy), donnée par l'expression : avec : Ai (en km2) aires spécifiques des différentes tranches d'altitudeet Hi (en m) étant l'altitude moyenne entre deux courbes de niveau ; A= aire totale du bassin versant, en km2 ; Hmoy = altitude moyenne du bassin versant, (en m). L'altitude médiane (Hméd), est lue au point d'abscisse 50% de la surface totale du bassin versant, sur la courbe hypsométrique.

    La pente moyenne du bassin versant (Im) est le paramètre qui nous permet de déterminer la vitesse à laquelle l'eau circule dans le bassin. Elle est donnée par la relation suivante : Im(en m/km), où Hmax (H5%) est l'altitude maximale, Hmin (H95%)l'altitude minimale et A l'aire totale du bassin versant.

    Figure6: Unités géomorphologiques du bassin versant de Douka Longo.

    Tableau4: Paramètres physiographiques du bassin versant de Douka Longo.

    Paramètres

    Symbole

    Unités

    Valeurs

    Aire du bassin

    A

    km²

    681,50

    Périmètre

    P

    km

    186,54

    Indice de Gravelius

    Kg

    /

    2,01

    Longueur équivalente

    Léq

    km

    79,15

    Largeur équivalente

    léq

    km

    8,61

    Altitude minimale

    Hmin

    m

    220

    Altitude maximale

    Hmax

    m

    350

    Altitude moyenne

    Hmoy

    m

    283,87

    Altitude médiane

    Hmed

    m

    280

    Pente moyenne du BV

    Im

    m/km

    4,98

    Indice de pente de roche

    Ir

    /

    0,50

    Indice global

    Ig

    /

    1,64E-03

    Dénivelé spécifique

    DS

    km

    48,8

    Longueur du cours d'eau

    L

    km

    51

    Tableau 5: Répartition hypsométrique du bassin versant de Douka Longo.

    Tranches d'altitudes (en m)

    Dénivellations spécifiques

    (di en m)

    Aires spécifiques (Ai en m²)

    Aires spécifiques (ai en %)

    Pourcentages cumulés (%)

    400-510

    20

    6814261

    1,0

    1,0

    350-400

    50

    31459204

    4,6

    5,6

    300-350

    50

    150535817

    22,1

    27,7

    250-300

    50

    362620486

    53,2

    80,9

    210-250

    20

    130067487

    19,1

    100,0

    Totaux

     

    681497255

    100,0

     

    Figure7: Courbe hypsométrique du bassin versant de Douka Longo.

    La courbe hypsométrique ainsi obtenue permet d'avoir des altitudes caractéristiques maximales (H5%= 350 m),minimales (H95%= 220 m), médianes (H50% = 280 m), moyennes (Hmoy = 283,87) et la pente moyenne (Im = 4,98 m/km) (Tableau 4).

    Tableau 6: Valeurs calculées des différents indices du relief.

    Classe d'altitude (m)

    Dénivelée di (m)

    Superficie partielle Ai (km2)

    % de superficie ai (%)

    aidi

    Aidi /A

     

    400 -510

    110

    6,81

    1,0

    110

    1,10

    10,49

    350 -400

    50

    31,46

    4,6

    230

    2,31

    15,17

    300 -350

    50

    150,54

    22,1

    1105

    11,04

    33,24

    250 -300

    50

    362,62

    53,2

    2660

    26,60

    51,58

    210 -250

    40

    130,07

    19,1

    764

    7,63

    27,64

    Total

     

    681,50

    100

    4869

    48,68

    138,12

    Légende : d: Dénivelée ;A: Superficie partielle ; A : Superficie totale

    f) Indice de pente de roche (IPR)

    Cet indice permet de caractériser les pentes du bassin afin d'effectuer des éventuelles comparaisons et classifications.Il est déduit du rectangle équivalent et son expression est la suivante :

    Avec Léq: longueur du rectangle équivalent (en m) ; ai : fraction de l'aire A (en %) ; di: dénivelé spécifique (en m).Le BVDL a donc un IPR de 0,50 (Tableau 4).

    g) Indice de pente globale (IPG)

    L'indice de pente global est le rapport dénivelé D et de la longueur du rectangle équivalent Léq. Cet indice est donné par la relation suivante :

    H5%: altitude maximale (m) ; H95%: altitude minimale ; (H5% - H95%): dénivelé D ;

    Léq: longueur du rectangle équivalent (m).

    La valeur de l'indice de pente globale calculée est IPG= 1,64E-03 (Tableau 4).

    h) Dénivelé spécifique (Ds)

    Elle est donnée par la relation suivante : Ds = Igv??. Lavaleur de dénivelé spécifique calculée est Ds = 48,8 m(Tableau 4).

    II.1.3.2- Caractérisation hydrographique du BV de Douka Longo

    La caractérisation du réseau hydrographique du bassin versant de Douka Longopasse par l'évaluation des paramètres tels que :la hiérarchisation du réseau hydrographique, la densité de drainage, la densité de réseau et la loi de composition du réseau hydrographique.

    a) La hiérarchisation de son réseau hydrographique

    La hiérarchisation du réseau hydrographique du bassin versant de Douka Longo s'est faite selon la méthode de classification de Musy (2004), dont le principe est le suivant :

    - Tout cours d'eau n'ayant pas d'affluents sera dit d'ordre 1 ;

    - Au confluent de deux cours d'eau de même ordre n, le cours d'eau résultant sera d'ordre n+1 ;

    - Un cours d'eau recevant un affluent d'ordre inférieur gardera son ordre.

    Le cours d'eau mayo Douka Longo qui est l'un des affluents du fleuve Bénoué s'écoule suivant la direction N - S sur une longueur d'environ 51 km. C'est un cours d'eau d'ordre 4 selon la classification de Musy (2004).

    Tableau 7: Caractéristique du réseau hydrographique du bassin versant de Douka Longo.

    Ordres des talwegs

    Longueurs des talwegs (en m)

    Longueur moyenne

    (en m)

    Rc

    Dd

    (km/km²)

    Dr (km-2)

    RL

    1

    122407,4

    1700,10

    2,43

    0,34

    0,06

    0,41

    2

    71197,38

    1453,01

    3

    28936,84

    1702,17

    4

    51000

    51000

    Total

    234964,59

    55855,28

    Légende :Rc : Rapport de confluence ; Dd : Densité de drainage ; Dr : Densité du réseau ; RL: Rapport de longueur.

    b) Densité de drainage (Dd)

    La densité de drainage est le coefficient qui permet de savoir si le réseau hydrographique est peu développé ou développé. Elle est donnée par le rapport de la somme des longueurs des cours d'eaux permanents ou temporaires sur la surface totale du bassin versant.Dd = ? Li/A (en km/km²), avec Li : la longueur du cours d'eau (km) et A : surface du bassin versant.

    La densité de drainage est de 0,34 km/km² (Tableau 7).Selon Musy (2004), les densités de drainage inférieures à 4 km/km² caractérisent les réseaux hydrographiques peu développés et centrés vers un seul collecteur.

    c) Densité de réseau hydrographique (Dr)

    La densité du réseau hydrographique est donnée par le rapport du nombre du nombre de cours d'eau temporaires ou permanents sur la surface totale du bassin. Elle est donnée par : Dr = N/A (en km-2),avec N : nombre de cours d'eau et A : la surface du bassin versant (km²). La densité de réseau calculée est de 0,063 km-2(Tableau 7). Cette faible valeur s'explique par le faible développement du réseau hydrographique du bassin versant de Douka Longo.

    d) Loi de composition du réseau hydrographique

    La loi de composition du réseau hydrographique concerne le rapport de confluence (Rc) et le rapport de longueur (Rl), donnés respectivement par les relations ci-après :

    Rc ; Rl = Ou ???? et ???? sont respectivement le nombre et la longueur des cours d'eau d'ordre w.

    La détermination du rapport de confluence donne Rc = 2,43 (Tableau 7). Selon Strahler (1964), le rapport de confluence varie de 3 à 5 pour une région ou la géologie n'a aucune influence ; selon Thébé (1999), les rapports de confluence supérieurs à 5 caractérisent les réseaux hydrographiques de type peuplier ou couloir.

    Le rapport des longueurs calculé dans le BVDL donne RL = 0,41 (Tableau 7).

    II.2- TRAVAUX DE TERRAIN

    Les travaux de terrain menés sur le bassin versant de Douka Longo ont consisté à la détermination in situ de la perméabilité en zone non saturée à travers les tests d'infiltration de type Porchet, à effectuer des mesures in situ de la piézométrie, à la mesure in situ des paramètres physico-chimiques (conductivité électrique, température, pH et TDS) et à l'implantation des stations hydrométriques et aux jaugeages.

    II.2.1- Essai in situ de la perméabilité par la méthode Porchet (1931)

    La perméabilité est l'aptitude d'un réservoir à conduire l'écoulement de l'eau, dans les conditions hydrodynamiques imposées (Castany, 1998). Ce paramètre permettant d'estimer les caractéristiques hydrodynamiques a été déterminé par la méthode de Porchet(Fouepé et al., 2012). Elle consiste à suivre, en fonction du temps, l'infiltration d'une quantité d'eau versée dans un trou de tarière (Fig. 9). Le niveau de l'eau dans le trou est porté sur une fiche préconçue en fonction du temps (Annexe 1). Dans le cadre de cette étude, des trous de rayon variant entre 3 à 6cm et de profondeur allant 50 cm et 60 cm ont été réalisés à la tarière manuelle (Tableau 8). Ils ont été effectués sur des terres cultivées et des terres en jachères qui sont des sols argileux limoneux bruns rougeâtres généralement constitués d'une couche poussiéreuse sèche entre 0-10 cm de profondeur. Une concrétion dure brun-rougeâtre contenant du quartz de la taille d'un gravier (probablement des grès altérés) a été rencontrée dans la plupart des sites à environ 10 cm sous la surface du sol. Dans la zone d'étude, treize essais d'infiltration (Fig. 10) ont été effectué du 12 mars au 16 mars 2020.

    A) Tarière manuelle B) Trou à la tarière manuelle

    C) Saturation du solD)Mesure du plan d'eau du sol

    Figure8: Essai d'infiltration sur le terrain par la méthode Porchet.

    Tableau 8: Matériel utilisé pour les essais d'infiltration.

    Matériels

    Spécification

    Fonction

    1

    Tarière manuelle

    /

    Creuser un trou

    2

    Appareils GPS

    Garmin 64S

    Localisation géographique

    3

    Bidon et seau d'eau

    Eau de puits de la localité

    Remplir continuellement le trou avec de l'eau pour saturer le sol

    4

    Mètre ruban

    3 m

    Pour mesurer le diamètre, la profondeur du trou ainsi que le niveau d'eau dans le trou

    5

    Chronomètre

    /

    Mesurer le temps

    6

    Fiche de collecte et stylo

    Fiche de collecte de données préconçue par l'équipe

    Noter les valeurs de mesure

    7

    Parapluie

    /

    Pour se protéger contre le soleil

    II.2.2- Inventaire d'ouvrages hydrauliques (puits) dans le bassin versant de Douka Longo

    Environ 36 puits ont été identifiés lors de la campagne de terrain dans le bassin versant de Douka Longo.

    II.2.3- Critères et choix d'ouvrages hydrauliques (puits) à suivre

    Sur les 36 puits (Fig. 10) identifiés dans le BVDL, 17 ont été retenus pour le suivi piézométrique sur la base des critères suivants :

    - L'accessibilité et la représentativité des points d'eau par rapport au site d'étude ;

    - La répartition spatiale par rapport à la topographie (sommet, mi-pente ou en bas de pente) ;

    - L'accord des propriétaires.

    Les informations sur les coordonnées géographiques des puits retenus (longitude, latitude et altitude) ont été obtenues à l'aide d'un GPS (Global PositionningSystem) de marque Garmin 64S (Tableau 8).

    Figure 10 : Carte de localisation des sites de mesure de la piézométrie dans le bassin versant de Douka Longo

    Figure9: Carte de localisation des sites d'infiltration, des puits visités et des stations hydrométriques dans le bassin versant de Douka Longo.

    II.2.4- Suivi piézométrique

    Le suivi piézométrique dans le BVDL s'est fait de façon ponctuelledurant cinq jours et permet d'évaluer le potentiel en eau souterraine. Il a consisté à relever les hauteurs d'eau des dix-sept puits choisis et à déterminer leur niveau piézométrique H (m) par la formule suivante : H = Z - P

    Avec Z = altitude de la surface topographique (en m) ; P = profondeur du plan d'eau dans le puits (en m) ou niveau statique.

    La profondeur du plan d'eau dans le puitsa été mesurée d'une sonde piézométrique électrique et sonoreet d'une sonde de niveau tout au long de ce travail (Fig. 11).

    A) Sonde à niveau d'eau B) sonde électrique sonore

    Figure10: Mesure piézométrique.

    II.2.5- Meures in situ des paramètres physico-chimiques des eaux de puits

    Les paramètres physico-chimiques pris en compte dans la présente étude sont : la température de l'eau (T°C), le pH, la conductivité électrique (CE, uS/cm)et la TDS (mg/l). Ces paramètres ont été déterminés à l'aide d'un multi paramètre muni de deux électrodes.

    Pour la mesure de ces paramètres, les électrodes sont directement plongées dans un récipient (seau de 10L) contenant de l'eau du puits de mesure.

    II.2.6- Implantation des stations hydrométriques

    Une station hydrométrique est un ensemble d'appareillage mis en place dans les cours d'eau, les lacs et les réservoirs permettant de mesurer ou d'évaluer des hauteurs (limnimétrie) et des débits (débimétrie).Lors de la campagne de terrain dans le BVDL, des échelles limnimétriques ont été installées en amont (DoukaGanaiko) de coordonnées 13°25'20,69''N, 8°58'24,66''E, d'altitude 235 m et à l'exutoire de coordonnées 13°23'54,04''N, 9°5'12,32''E, d'altitude 221 m de la rivière mayo Douka Longo.Le matériel utilisé pour l'implantation des stations hydrométriques est résumé dans le tableau 9suivant.

    Tableau 9:Matériel utilisé pour l'implantation des stations hydrométriques.

    Matériels

    Fonction

    1

    Echelle limnimétrique

    Permet la lecture ou le repérage du niveau d'eau

    2

    Barre de fer

    Outil sur lequel on fixe l'échelle limnimétrique après l'avoir bien implanté sous l'eau

    3

    Cornière en fer

    Utilisée pourrenforcer les barres de fer placées dans l'eau ou horsde l'eau

    4

    Trépied

    Utilisée pour faire la mise en station

    5

    Théodolite

    Utilisé pour les mesures topographiques

    6

    Mire

    Règle graduée qui permet avec un niveau, de mesurer des niveaux, c'est-à-dire des différences d'altitude

    7

    Massette

    Utilisée pourfrapper la barre de fer et l'enfoncer au fond de l'eau

    8

    Niveau à bulle

    Utilisé pour s'assurer de la verticalité de la barre de ferfixé l'échelle limnimétrique, mais également de la mire pour la mise à niveau

    La méthodologie relative à l'implantation des stations hydrométriques dans le BVDL est résumée de la façon suivante :

    - Choix du site :le site choisi sur le terrain présentait les caractéristiques suivantes :

    ? Possibilité de lecture et d'accès facile même pendant les crues les plussévères ;

    ? Bonne sensibilité et bief rectiligne ;

    ? Emplacement favorable pour l'implantation des échelles ;

    ? Placé dans une zone assez calme, protégé des vagues et des remous.

    - Déblaiement de la station : le site choisi présentait une petite végétation qui a été déblaié pour la rendre propre, agréable et présentable (Fig. 12).

    A)Avant déblaiement B) Après déblaiement

    Figure11: Déblaiement de la station hydrométrique.

    - Implantation de la première échelle limnimétrique :sur le terrain, cette échellea été placée au bord de la rive droite de telle sorte que le « zéro » de l'échelle soit plus bas que le niveau des plus basses eaux, afin d'éviter les lectures négatives (Fig. 13).

    - Implantation de la deuxième échelle limnimétrique :elle a été installée hors dulit du cours d'eauen s'assurant qu'elle soit alignée à la premièreet que sa basecorresponde au sommet de la première échelle. Pour le faire, la mire graduée a été placée au sommet de la première échelle, puis la lecture faite à partir du Théodolite doit être recherchée au niveau ou la deuxième échelle sera installée : c'est le nivellement (Fig. 13).

    A)Lecture sur la mire graduéeB)Nivèlement des échelles

    Figure12: Installation des échelles limnimétriques.

    - Borne de référence :après avoir fini nos deux échelles, une borne de référence (Fig. 14) a été installée à une centaine de mètre des deux échelles. Cette borne aidera à retrouver l'emplacement exact des échelles au cas où il a été vandalisé par la population ou emporté par les crues les plus sévères.

    Figure14: Borne de référence.

    - Calage :cette dernière étape consiste tout simplement à mesurer la déniveléeentre les échelles limnimétriques et la borne de référence.

    II.2.7- Jaugeages

    Le débit d'un cours d'eau est la quantité d'eau traversant une section donnée par unité de temps. Il peut être obtenu par plusieurs procédés de jaugeage notamment : le jaugeage au moulinet, le jaugeage au flotteur, le jaugeage volumétrique, le jaugeage par dilution chimique, le jaugeage à l'aide d'ouvrages calibrés ou des formules et le jaugeage à l'ADCP (Acoustic Doppler Current Profiler). Celui réalisé dans la présente étude pour estimer le débit du mayo Douka Longo s'est fait par la méthode du jaugeage à gué au micro moulinet. Les principaux éléments d'un micro-moulinet (Fig. 15) sont :

    - Hélice du micro-moulinet avec des diamètres allant de 25 mm à 125 mm tandis que les pas peuvent aller de 50 mm à 100 mm ;

    - Perche de jaugeage graduée utilisée pour sonder la profondeur du cours d'eau ;

    - Corps du micro-moulinet ;

    - Cable de connexion ;

    - Compteur d'impulsion qui donne le nombre de tours effectués par l'hélice.

    Le jaugeage à gué au micro moulinet a été effectué à l'exutoire du cours d'eau mayo Douka et n'a pas été possible en amont (DoukaGanaiko) car la rivière était sèche. Cette méthode consiste à choisir un site sur le cours d'eau qui est rectiligne et uniforme avec un fond plat et pouvant être traversé à pied. Ensuite tendre un câble de section graduée au-dessus du cours d'eau à la section transversale choisie et le sécuriser en utilisant des piquets tout en mesurant cette largeur (Fig. 16). Enfin déterminer le nombre d'espacement et de verticale ainsi que la mesure de la profondeur le long d'une verticale. Les données obtenues seront dépouillées en laboratoire et donnera la valeur du débit à l'instant de mesure. Nous rappelons ici que ces mesures ont été faites près des échelles limnimétriques.

    Figure15 : Caisse à micro moulinet.

    Figure 16 : Jaugeage à gué au micro moulinet.

    II.3- TRAVAUX DE LABORATOIRE

    Les travaux en laboratoire ont consisté à déterminer la vitesse d'infiltration de l'eau dans le sol, le coefficient de perméabilité à saturation, établir le bilan hydrique et enfin, au dépouillement et traitement des données ainsi obtenues.

    II.3.1- Vitesse d'infiltration

    La vitesse d'infiltration correspond à la quantité d'eau, par unité de temps de surface et par unité de temps qui pénètre dans le sol. Dans le cadre de cette étude, les vitesses d'infiltration ont été calculées à partir de la baisse du niveau d'eau dans les trous avec le temps comme suit :

    La vitesse d'infiltration (I) à un instant donné (Tt) est donnée par :

    Où : = profondeur initiale au niveau de l'eau dans le trou ; profondeur jusqu'au niveau de l'eau dans le trou à un instant donné et heure initiale

    Les vitesses d'infiltration ont été calculées à partir de la baisse moyenne du niveau d'eau des quatre dernières mesures stabilisées, mesurées dans le trou.

    II.3.2- Détermination du coefficient de perméabilité à saturation

    Les données collectées sur le terrain lors des essais de Porchet, ont été traitées par la suite à partir du logiciel Microsoft Excel 2010. Une feuille de calcul Excel a été préalablement programmée pour effectuer les calculs résultant des formules empiriques développées par Porchet suivant la loi de Darcy. La perméabilité (K) est définie par la loi de Darcy comme le volume d'eau gravitaire traversant une unité de section perpendiculaire à l'écoulement en une seconde sous l'effet d'une unité de gradient hydraulique. En prenant comme unité le m² et le m3, K est exprimé en m/s.

    (1) où (1)

    Avec S : surface d'infiltration en (m²) ; R : rayon du trou (en m) ; h : hauteur d'eau dans le trou (en m) ; i : gradient hydraulique.

    (2) ; en égalant les équations (1) et (2), on obtient :

    La valeur de (K), s'obtient en traçant la courbe, log (h+R/2) en fonction du temps à l'échelle semi-logarithmique (Annexe 2). Une fois le régime stabilisé, on obtient une droite de pente p = -2K/(2,3R). La perméabilité est obtenue par la relation suivante :

    Avec K : coefficient de perméabilité (en m.s-1) ; R : rayon du trou (en m) ; p : pente de la droite représentative de l'essai d'infiltration log (h + R/2) = f(t).

    h = Profondeur du trou - hauteur entre le sol et l'eau.

    II.3.3- Elaboration des cartes piézométriques

    L'établissement de la carte piézométrique a pour but de déterminer les principales directions de l'écoulement souterrain et les aires d'alimentation de la nappe. Ces cartes schématisent d'une part les fonctions capacitives et conductrices des réservoirs, et d'autre part le comportement hydrodynamique de l'aquifère.

    Trois méthodes sont généralement utilisées pour le tracé des courbes d'iso valeurs (Castany, 1998) :

    - La méthode d'interpolation approximative des niveaux piézométriques ;

    - La méthode d'interpolation des triangles ;

    - La méthode d'interpolation des données piézométriques par des programmes informatiques.

    Cette dernière méthode est celle qui a été utilisée dans la présente étude car elle est rapide et donne une meilleure interpolation. Les logiciels informatiques qui ont été utilisés sont ArcGis10.4 et Surfer 12. Sur ces cartes, les principales directions d'écoulement souterrain et les aires d'alimentation sont matérialisées.

    II.3.4- Estimation du débit

    Les données collectées sur le terrain lors du jaugeage à gué au micro moulinet, peuvent être traitées soit à l'aide d'un dépouillement manuel, soit à l'aide d'un dépouillement informatique. Cette dernière a été utilisée dans les locaux du CRH (Centre de Recherche Hydrologique) à l'aide du logiciel TIDHYP (Traitement Informatique des Données Hydro Pluviométrique) pour obtenir le débit du cours d'eau mayo Douka à l'exutoire.

    II.3.5- Bilan hydrique

    La connaissance plus ou moins parfaite des éléments du bilan hydrique d'un bassin versant, est une opération très importante en hydrologie, car elle permet l'estimation des réserves naturelles des aquifères. Plusieurs chercheurs ont mis au point des méthodes basées sur l'utilisation des formules empiriques facilitant l'estimation ou le calcul du bilan hydrique. Cependant la méthode de Thornthwaite est celle qui est plus appropriée pour les régions tropicales. Le bilan hydrique de Thornthwaite (1954), permet d'évaluer le déficit d'écoulement mensuel et tient compte de la réserve du sol d'un mois à l'autre (Réméniéras, 1972). Elle consiste à calculer tout d'abord pour chaque mois, une évapotranspiration potentielle (ETP), que l'on peut assimiler au pouvoir évaporant de l'atmosphère. Cette évaporation potentielle est fonction de la température moyenne mensuelle par rapport aux indices thermiques mensuels (i), calculés par la formule et la durée astronomique du jour. L'évapotranspiration potentielle est calculée par la formule suivante :

    Avec T : température moyenne mensuelle ; I : indice thermique annuel ; i : indice thermique mensuel.

    L'évapotranspiration potentielle calculée sera ainsi confrontée aux précipitations afin de déterminer l'évapotranspiration réelle (ETR), la réserve facilement utilisable (RFU), la variation de la réserve facilement utilisable (?RFU), le water surplus (WS), l'écoulement total (S), l'écoulement de surface (QS), l'écoulement souterraine (QW), le déficit agricole (DA) et le coefficient mensuel d'humidité (á). Le calcul de ces paramètresest effectué suivant l'organigramme de la Figure 17. L'infiltration a été calculée à partir de la relation ci-dessous :

    I = P - (ETR + R)

    Avec I : infiltration moyenne interannuelle (en mm) ; ETR : évapotranspiration réelleinterannuelle (en mm) ; P : précipitation moyenne interannuelle(en mm) ; R : ruissellement ou lame d'eau ruisselée(en mm). Le ruissellement (R) peut être calculé par deux formules :

    - Tixeront-Berkallof avec la condition de P > 600 mm

    R = P/ 3 ..................................... (1)

    - Tixeront-Berkallof modifiée par Romantchouk (197iv)

    Avec la condition de P < 600 mm

    R = P/ 3*(ETP)²............................ (2)

    AvecETP : Evapotranspiration potentielleen mm.

    Les précipitations enregistrées dans la région d'étude sont inférieures à 600 mm, la formule utilisée est celle de Tixeront-Berkallof modifiée par Romantchouk (1974) (2).

    II.3.6- Cartographie des zones favorables à l'agriculture

    La méthode employée dans le cadre de cette étude est La méthode de cartographie à index avec pondération des critères (Point Count SystemsModels, PCSM). Cette dernière est la plus pertinente vis-à-vis des réalités de terrain du fait de la prise en compte de l'importance relative de chaque critère vis-à-vis de la favorabilité du milieu. De ce fait, elle constitue la méthode la plus reconnue et utilisée à l'heure actuelle (Gogu et Dassargues 2000 ; Vrba et Zaporozec 1994).Son principe consiste à la combinaison des paramètres classifiés du milieu. Ceci en donnant un index numérique ou une valeur à chaque paramètre. La combinaison des cartes se fait au moyen du logiciel de traitement multicritères (logiciel SIG). La méthode repose sur la sélection de paramètres (ou critères) considérés comme représentatifs pour estimer la favorabilité d'une zone à l'agriculture. Dans le cadre de cette étude, les paramètres retenus pour étudier la favorabilité de la zone à l'agriculture sont :

    - La distance euclidienne ou proximité au cours d'eau : c'est la distance de chaque point du bassin versant au cours d'eau le plus proche ;

    - La densité de drainage ;

    - Le niveau piézométrique.

    Les calculs sont effectués dans un système d'information géographique (SIG). Chaque paramètre est cartographié avec une côte allant de 1 à 4. Un facteur de pondération est ensuite appliqué aux différents paramètres pendant le calcul. Ce facteur traduit l'importance relative des paramètres en termes de favorabilité d'une zone à l'agriculture.

    Les différents poids attribués aux paramètres en fonction de leur degré d'importance sont consignés dans le tableau ci-dessous.

    Tableau 10 : Poids des paramètres pris en compte pour caractériser la favorabilité d'une zone à l'agriculture.

    Paramètres

    Abréviations

    Poids

    Distance euclidienne

    De

    0,50

    Densité de drainage

    Dd

    0,30

    Niveau statique

    Ns

    0,20

    Cotation des classes de chaque paramètre

    Tableau 11 : Cotation des classes de distance euclidienne.

    Classe (m)

    Côte

    Nomination

    0-500

    4

    Très favorable

    500-1300

    3

    Favorable

    1300-3500

    2

    Moyennement Favorable

    3500-13160

    1

    Faiblement favorable

    Tableau 12 : Cotation des classes de densité de drainage.

    Classe (km/km²)

    Côte

    Nomination

    0-0,16

    1

    Faiblement favorable

    0,16-0,46

    2

    Moyennement favorable

    0,46-0,79

    3

    Favorable

    0,79-1 ,43

    4

    Très favorable

    Tableau 1 : Cotation des classes de niveau statique.

    Classe (m)

    Côte

    Nomination

    2-5

    4

    Très favorable

    5-10

    3

    Favorable

    10-15

    2

    Moyennement favorable

    15-25

    1

    Faiblement favorable

    En se basant sur le poids des paramètres, le calcul de l'indice de favorabilité noté I? sera effectué avec la calculatrice des rasters du logiciel ArcGIS selon la formule suivante :

    I? soit I? = 0,50*De + 0,30*Dd + 0,20*Ns (Wj.Rj).........(1)

    Avec I? : index de favorabilité global d'une unité cartographique ;Wj : facteur de pondération du paramètre j ; Rj : index du paramètre j ; n : nombre de paramètres pris en compte.

    Figure17: Organigramme de calcul du bilan hydrique selon la méthode de Thornthwaite (1954).

    CONCLUSION

    Le bassin versant de Douka Longo, site retenu pour la présente étude est localisé entre les latitudes 8°48'20'' et 9°4'50''Nord et les longitudes 13°18'30'' et 13°30'20''Est. Il est situé dans la région du Nord-Cameroun, plus précisément dans le département de la Bénoué et arrondissement de Tchéboa. Il a une superficie de 681,50 km², un périmètre de 186,54 km et un coefficient de Gravelius de 2,01 qui lui confère une forme allongée assimilable à un rectangle de longueur (L=79,15 km) et de largeur (l=8,61 km). Les altitudes maximales et minimales de son relief sont respectivement 350 m et 220 m, soit une altitude médiane de 280 m. Dix-sept puits préalablement choisis, ont fait l'objet de suivis piézométrique dans ledit bassin. Les mesures des paramètres physico-chimiques (conductivité électrique, température, pH et TDS) et les essais de perméabilité par la méthode Porchet ont été effectués in situ. Quant à la cartographie des zones favorables à l'agriculture, la méthode de cartographie à index avec pondération des critères a été utilisée.Les données ainsi récoltées sur le terrain ont été par la suite traitées pour fournir des résultats qui seront présentés dans le chapitre suivant.

    RESULTATS ET DISCUSSION

    CHAPITRE III

    RESULTATS ET DISCUSSION

    INTRODUCTION

    Ce chapitre présente et discute les résultats qui se rapportent : aux caractéristiques hydrodynamiques (piézométrie, hydrométrie, perméabilité et bilan hydrique) et aux paramètres physico-chimiques (conductivité électrique, pH, températureet TDS) de l'aquifère à nappe libre dans le BVDL. Ces résultats sont ainsi comparés avec ceux des travaux antérieurs obtenus dans la région du Nord ainsi que ceux obtenus dans les conditions climatiques identiques à celui de la région du Nord-Cameroun.

    III.1- CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET HYDRODYNAMIQUES DE L'AQUIFERE A NAPPE LIBRE DU BV DE DOUKA LONGO

    Elle consiste à comprendre le fonctionnement hydrodynamique de l'aquifère à nappe libre du BVDL via les résultats de piézométrie, d'hydrométrie, vitesse d'infiltration, de perméabilité et du bilan hydrique.

    III.1.1- Piézométrie

    Le tableau 14est la synthèse des coordonnées géographiques (latitudes ; longitudes et altitudes) et présentant la profondeur, les niveaux statiques et les niveaux piézométriques des points de mesure des puits (P1 à P17) le long du BVDL.

    Tableau 14 : Synthèse des données géographiques et piézométriques du bassin versant de Douka Longo.

    Puits

    Nom de la localité

    X

    Y

    Z (m)

    Profondeur du puits (m)

    Margelle

    (m)

    Niveau statique (m)

    Niveau piézométrique H (m)

    P1

    WINDE NGONG 1

    13.48039

    9.0135

    305

    5,60

    0,65

    4,15

    300,85

    P2

    WINDE NGONG 1

    13.48142

    9.012278

    294

    5,50

    0,45

    4,85

    289,15

    P3

    BOLTA

    13.47544

    8.987361

    289

    10,30

    0,80

    3,60

    285,40

    P4

    BOLTA

    13.47694

    8.987944

    293

    4,90

    0,20

    3,60

    289,40

    P5

    KOUBADJE

    13.46222

    8.996778

    278

    8,80

    0,71

    7,39

    270,61

    P6

    DOUCKA GAINAKO

    13.43689

    8.97875

    240

    8,35

    0,32

    7,28

    232,72

    P7

    OURO-GNEBE

    13.421941

    8.961806

    264

    13,50

    0,35

    6,35

    257,65

    P8

    OURO-NDJIDDA

    13.49561

    8.982917

    297

    16,00

    0,76

    14,14

    282,86

    P9

    OURO-NDJIDDA

    13.49464

    8.9805

    291

    26,50

    0,81

    24,29

    266,71

    P10

    DAWALA

    13.38643

    8.94399

    279

    11,20

    0,00

    11,00

    268,00

    P11

    NASSARAO

    13.41275

    8.95693

    265

    13,85

    0,77

    12,73

    252,27

    P12

    GAROUAWO

    13.52038

    8.95194

    286

    13,30

    0,81

    12,49

    273,51

    P13

    TONGO

    13.50930

    8.91998

    472

    10,30

    0,00

    7,70

    464,30

    P1iv

    OURO-ANDRE

    13.50352

    8.88617

    492

    24,00

    0,80

    23,00

    269,00

    P15

    OURO-ANDRE

    13.50182

    8.88078

    285

    17,80

    0,80

    13,90

    270,10

    P16

    MAPTO BOUMEDJE

    13.38859

    8.95240

    290

    11,40

    0,74

    9,61

    280,39

    P17

    BOUNDJOUMI

    13.35420

    8.96582

    225

    4,30

    0,57

    2,63

    222,37

    Min

    Max

    Moy

    Méd

    E-T

    C V

     
     
     
     

    4,30

    26,5

    12,09

    11,2

    6,30

    0,52

     

    2,63

    24,29

    9,92

    7,70

    6,37

    0,64

    222,37

    464,30

    281,13

    271,10

    51,26

    0,18

    Légende : P : Puits ;Min : minimum ; Max : maximum ;Moy : moyenne ; Méd : médiane ; E-T : écart type ; CV : coefficient de variation.

    L'analyse du tableau montre que, les valeurs des niveaux statiques ponctuels obtenues des dix-sept puits suivis varient entre 2,63 m et 24,29 m avec une moyenne 9,92 m. On constate que six puits sur les 17, soit 35,29% ont un niveau statique compris entre 2,63 et 6,63 m. Quatre puits, soit 23,53% se trouvent entre 6,63 et 10,63 m. Entre 10,63 et 14,63 m de profondeur, nous avons cinq puits représentant 29,41% ; et au-delà de 14,63 m nous notons deux puits soit 11,76%. Ces résultats nous permettent de dire que la surface piézométrique est située à environ 10,10 m du sol.

    Les résultats du suivi piézométrique allant du 12 mars au 16 mars 2020 présentent une variation spatiale des niveaux piézométriques entre 222,37 m (Boundjoumi)et 464,30 m (Tongo) avec une valeur moyenne de 281,13 m (Tableau 14). Sur la base des données piézométriques, la carte piézométrique du bassin de Douka Longo a été réalisée (Fig. 18).

    Figure18: Carte piézométrique du bassin versant de Douka Longo.

    L'analyse de la carte piézométrique du bassin versant de Douka Longo montre que, deux zones distinctes ont été délimitées à partir de la réalisation des courbes hydroisohypses de la carte piézométrique :

    - Une zone où les courbes forment des cercles concentriques caractérisés par des lignes de courant où axes d'écoulement centrifuges. Tout autour de ces points, les niveaux piézométriques ont des valeurs croissantes du centre vers l'extérieur (la limite du quartier WouroNogas et Tongo) ;

    - Une zone où la courbe forme un cercle fermé marqué par des lignes de courant où axes d'écoulement centripètes. Tout autour de ce cercle, les niveaux piézométriques sont décroissants de l'extérieur vers le centre (c'est le cas des quartiers Bolta, OuroGnebe et Dawala).

    Les écoulements souterrains dans le bassin versant de Douka Longo sont de deux types (convergents et divergents) et se font préférentiellement dans les directions NE-SW et E-W. les sites des quartiers Tongo et WouroNogas constituent les aires d'alimentation de la nappe c'est-à-dire les zones à partir desquelles se font les écoulements des eaux souterraines dans la zone d'étude tandis que ceux de Bolta, OuroGnebe et Dawala constituent les aires de stockage et pourraient se prêter facilement aux implantations des ouvrages de captage.

    Les agriculteurs à faibles revenus c'est-à-dire ceux ne pouvant pas faire des forages peuvent s'implanter dans les zones de WindeNgong 1, Bolta et Boundjoumi car les puits rencontrés dans ces zones ont un niveau statique inférieur à 6,6 m soit 35,29% des puits du BVDL. Dans ces zones, on peut utiliser des simples moto pompes pour extraire l'eau du puits pour l'irrigation. Ailleurs, en cas de nécessité, 64,71% des ouvrages ont besoin d'une pompe électrique immergée pour avoir accès à l'eau pour des fins agricoles. Ce qui est un obstacle majeur à l'amélioration de la production agricole.

    III.1.2- Hydrométrie

    L'évaluation des ressources en eau de surface disponible dans le BVDL s'est faite par la détermination du débit à l'exutoire du mayo Douka Longo à l'aide du jaugeage à gué (point par point) au micro moulinet. Les résultats sont présentés dans le tableau suivant.

    Tableau 15 : Estimation du débit mesuré à l'exutoire du mayo Douka Longo.

    Station

    Douka Longo

    DoukaGainako

    Date du jaugeage

    13/03/2020

    Pas d'écoulement

    Cote

    08 cm

    Débit

    0.033 m3/s (33 l/s)

    Largeur section

    3.00 m

    Périmètre mouillé

    3.20 m

    Profondeur moyenne

    0.11 m

    Profondeur max

    0.16 m

    Section débitrice

    0.3 m²

    Vitesse débitrice

    0.102m/s

    Vitesse moyenne de surface (VMS)

    0.136m/s

    Vitesse maximum

    0.293 m/s

    Rayon hydraulique

    0.10m

    L'analyse du tableau 15montre que, le débit du mayo Douka Longo à son exutoire en période d'étiage et en absence des pluiesest de 0,033 m3/set pratiquement nulle en amont (DoukaGainako) à cause de l'absence d'écoulement. Ce débit de base 0,033 m3/s correspond donc à la vidange de l'aquifère pour soutenir l'écoulement de surface. Il y a donc bel et bien une interaction entre les eaux de surfaces et les eaux souterraines dans ce bassin versant.

    III.1.3- Vitesses d'infiltration

    Les valeurs des vitesses d'infiltration (I) calculées à partir des données d'essai d'infiltration dans le bassin versant de Douka Longo sont consignées dans le tableau 16suivant.

    Tableau 16: Les taux d'infiltration (I), en centimètre par minute (cm/min).

    Points de mesure

    Localité

    ht (cm)

    ho (cm)

    To(s)

    Tt(s)

    I(cm/s)

    I(cm/min)

    P1

    MADA

    39.30

    2.30

    30.00

    1230

    0,03

    1.8

    P2

    OURO-GNEBE

    28.30

    1.00

    30.00

    1560

    0,02

    1.2

    P3

    BOLTA

    22.1

    1.50

    0.00

    770.00

    0,03

    1.8

    P4

    NDJIDDA

    15.2

    1.00

    0.00

    3120.00

    0,04

    2.4

    P5

    VILLAGE SORKE

    22.8

    1.90

    0.00

    1680.00

    0,01

    0.6

    P6

    WOURO NOGAS

    35.10

    1.90

    30.00

    1740.00

    0,02

    1.2

    P7

    SORKE

    25.20

    0.80

    30.00

    1170.00

    0,02

    1.2

    P8

    TONGO

    24.90

    0.00

    0.00

    1530.00

    0,02

    1.2

    P9

    OURO ANDRE

    21.10

    1.00

    0.00

    1020.00

    0,02

    1.2

    P10

    DOUKA LONGO

    35.20

    0.70

    30.00

    2iv00.00

    0.01

    0.6

    P11

    DOUKA LONGO

    34.70

    1.50

    30.00

    1620.00

    0.02

    1.2

    P12

    BOUNDJOUMI

    24.10

    0.00

    0.00

    4920.00

    0.05

    3

    P13

    MAYO DOUKA

    30.90

    0.00

    0.00

    4680.00

    0.07

    4.2

    Min

     
     

    0,6

    Max

     

    4,2

    Moy

     

    1,7

    Méd

     

    1,2

    E-T

     

    1,01

    C V

     

    0,6

    Légende : P : Points d'infiltration ;Min : minimum ; Max : maximum ;Moy : moyenne ; Méd : médiane ; E-T : écart type ; CV : coefficient de variation ; = profondeur initiale au niveau de l'eau dans le trou; profondeur jusqu'au niveau de l'eau dans le trou à un instant donné et heure initiale.

    L'analyse du tableau 16 montre que, les vitesses d'infiltration dans le bassin versant de Douka Longo varient entre 0,6 cm/min et 4,2 cm/min avec une moyenne de 1,7 cm/min. les résultats des vitesses d'infiltration obtenus sur les treize (13) sites d'essai d'infiltration (P1 à P13) sont traduit sous forme de graphique (Fig. 19). Il exprime la courbe d'évolution de la vitesse (I, en cm/min) en fonction de la profondeur (P, en cm).

    Figure19: Vitesse (I, cm/s) d'infiltration dans le bassin versant de Douka Longo.

    La courbe d'infiltration réalisée montre que la vitesse d'infiltration est relativement notable (0,6 à 2,4 cm/min) sur les 15 à 23 premiers centimètres du sol. Elle se réduit un peu fortement en profondeur (23 à 25 cm), en se stabilisant autour 1,2 cm/min entre 25 et 28 cm de profondeur puis se réduit fortement entre 28 et 32 cm de profondeur avant de subir une forte augmentation entre 32 et 35 cm, puis subit de nouveau une faible diminution entre 35 et 45 cm de profondeur. Il s'agit donc d'une infiltration superficielle qui ne peut pas influencer la composition des nappes profondes. La variation de la courbe des vitesses d'infiltration est étroitement liée à la nature du sol dans les différents horizons. La vitesse d'infiltration dans les 15-25 premiers centimètres correspond au sol sableux, elle décroit légèrement dans l'horizon argilo-sableux, et devient très faible dans l'horizon argileux (entre 28 et 32 cm de profondeur). Cette décroissance de la vitesse d'infiltration semble être liée à l'abondance en argile dans les différents sites d'infiltration.

    L'on peut donc envisager, pour la mise en valeur de ces sols une agriculture moderne, mécanisée avec irrigation éventuelle. Le bassin de Douka Longo possède de bonnes terres agricoles. Les mesures des vitesses d'infiltration prouvent à suffisance qu'une agriculture mécanisée avec irrigation n'aura rien de néfaste sur les nappes d'eau souterraine et la production car les eaux n'atteindront pas si rapidement les nappes souterraines. La composition des horizons de ces sols allant du sablo-argileux (au sommet) au argileux (à la base) ralenti considérablement l'infiltration et se comporte en véritable couche protectrice protégeant ainsi les nappes d'eau souterraine des éventuelles pollutions.

    III.1.4- Coefficient de perméabilité à saturation

    Les valeurs de coefficient de perméabilité à saturation (K) obtenues à l'aide des essais de perméabilité de Porchet sont présentées dans le tableau 17.

    Tableau 17: Résultats des mesures de perméabilité du bassin versant de Douka Longo.

    Points de mesure

    Localités

    Rayon du trou (cm)

    Profondeur (cm)

    Conductivitéhydraulique K (m/s)

    Type de sol selon Musy et Soutter (1991)

    Interprétation

    P1

    MADA

    5

    45

    1,46.10-5

    Sable fin

    Formation assez perméable

    P2

    OURO-GNEBE

    5

    40

    8,97.10-6

    Limon argileux

    Formation peu perméable

    P3

    BOLTA

    3

    35

    9,24.10-6

    Limon argileux

    Formation peu perméable

    P4

    OURO-NDJIDDA

    4

    30

    1,50.10-6

    Limon argileux

    Formation peu perméable

    P5

    SORKE 1

    3

    30

    4,28.10-6

    Limon argileux

    Formation peu perméable

    P6

    WOURO NOGAS

    5

    40

    9,35.10-6

    Limon argileux

    Formation peu perméable

    P7

    SORKE 2

    6

    30

    1,27.10-5

    Sable fin

    Formation assez perméable

    P8

    TONGO

    3,2

    32

    5,40.10-6

    Limon argileux

    Formation peu perméable

    P9

    OURO ANDRE

    3

    28

    5,46.10-6

    Limon argileux

    Formation peu perméable

    P10

    DOUKA LONGO 1

    5

    43

    7,78.10-6

    Limon argileux

    Formation peu perméable

    P11

    DOUKA LONGO 2

    5

    45

    9,42.10-6

    Limon argileux

    Formation peu perméable

    P12

    BOUNDJOUMI

    3,5

    29

    1,79.10-6

    Limon argileux

    Formation peu perméable

    P13

    MAYO DOUKA

    5

    45

    3,23.10-6

    Limon argileux

    Formation peu perméable

    L'analyse de ce tableau montre que les valeurs du coefficient de perméabilité à saturation du bassin versant de Douka Longo varient de 1,50.10-6 m/s (OURO-NDJIDDA) à 1,46.10-5m/s (MADA) avec une moyenne de 7,21.10-6 m/s. Deux classes sont obtenues. Les valeurs du coefficient de perméabilité à saturation mesurées à Mada et Sorke 2 sont toutes de l'ordre de 10-5 m/s avec une moyenne de 1,36.10-5 m/s. Celles mesurées à Ouro-Gnebe, Bolta, OuroNdjidda, Sorke 1, WouroNogas, Tongo, OuroAndre,Douka Longo 1, Douka Longo 2, Boundjoumi et Mayo Douka, sont toutes de l'ordre de 10-6 m/s, avec une moyenne de 6,04.106m/s. Ces valeurs illustrent ainsi que les différents horizons sont peu perméables à assez perméables d'après la classification prédéfinie par Collin (2004). La classification de Collin (2004) établie la référence suivante :

    - Si K = 10-8 m/s, la formation est très peu perméable à imperméable, et non aquifère ;

    - Si 10-7 m/s = K = 10-6 m/s, la formation est peu perméable l'aquifère est médiocre à mauvais ;

    - Si K = 10-5 m/s, la formation est assez perméable, l'aquifère est assez bon ;

    - Si 10-4 m/s = K = 10-2 m/s la formation est perméable et l'aquifère est très bon à bon.

    Les résultats du coefficient de perméabilité à saturation trouvés dans le BVDL montrent, selon l'ordre de grandeur de la conductivité hydraulique établie par Musy et Soutter (1991), que nous sommes en présence des terrains constitués de sables fins et limons argileux.

    Tableau 18:Ordre de grandeur de la conductivité hydraulique dans différents sols (Musy et Soutter,1991).

    Ks (m/s)

    10

    10²

    10

    104

    105

    106

    107

    108

    10?

    10°

    10

    Perméabilité

    Perméable

    Semi-perméable

    Imperméable

    Type de sol

    Gravier sans sable ni éléments fins

    Sable avec gravier Sable grossier à sable fin

    Sable très fin Limon grossier à limon

    argileux

    Argile limoneuse à argile homogène

    Possibilité de drainage

    Excellentes

    Bonne

    Moyenne à faible

    Faible à nulle

    La Figure20 montre l'évolution spatiale du coefficient de perméabilité à saturation mesurée dans le bassin versant de Douka Longo pour la période allant 12 mars au 16 mars 2020.

    Figure20: Carte de perméabilité à saturation mesurée dans le bassin

    versant de Douka Longo.

    La perméabilité est fonction de la granulométrie et du degré d'interconnections entre les vides d'un réservoir (castany, 1998). Les valeurs du coefficient de perméabilité à saturationainsi obtenues dans le bassin versant de Douka Longo par comparaison avec les travaux antérieurs, montrent qu'elles sont du même ordre de grandeur que celles trouvéesdansl'Atlas régional dans le bassin de la Bénoué à Garoua (1,0.10-6 m/s<K <2,1.10-5 m/s) ; mais supérieures à celles trouvées par Fouépé et al., 2012 dans le bassin versant de l'Anga'a(1,91.10-7 m/s<K <1,16.10-6 m/s) , à l'Est de Yaoundé ; et inférieures à celles trouvées par Foano, 2020dans le bassin versant de Bidou à Ngaoundéré 3(3,06.10-6 m/s<K <5,66.10-5m/s) ;Mfonka et al.,2018 sur le bassin versant du Nchi à Foumban(4,8.10-5m/s ? K? 7,16.10-5 m/s). Cette différence pourrait être due au type de sol.

    Les valeurs du coefficient de perméabilité obtenues dans les localités de Mada(1,46.10-5m/s) et Sorke 1 (1,27.10-5 m/s) sont appropriées à l'agriculture car ces localités possèdent un sol assez perméable. Les autres localités (Ouro-Gnebe, Bolta, Ouro-Ndjidda, Sorke 1, Wouro-Nogas, Tongo, OuroAndre, Doukalongo et Mayo Douka)possèdent des valeurs du coefficient de perméabilité qui ne sont pas appropriées à l'agriculture car les sols sont peu perméables. Pour améliorer la perméabilité dans ces zones il sera préférable d'utiliser le labour à la charrue qui pourra faciliter la perméabilité à la surface du sol.

    III.1.5- Bilan hydrique

    Les paramètres du bilan hydrique ont été calculés pour la période allant 1960 à 2018. La pluviométrie moyenne interannuelle (P) est de 1048,4 mm et est inférieure à la valeur de l'évapotranspiration potentielle (ETP) moyenne qui est de 1064,56 mm (Tableau 19).

    Tableau 19:Bilan hydrique selon la méthode de C.W.Thornthwaite

    Station de Garoua-aéroport (1960-2018).

     

    Mai

    Juin

    Juil

    Août

    Sept

    Oct

    Nov

    Déc

    Jan

    Fév

    Mar

    Avr

    Totaux

    P (mm)

    106,80

    178,70

    176,00

    241,60

    225,20

    66,50

    0,50

    0,10

    0,00

    0,00

    1,20

    51,80

    1048,40

    ETP(mm)

    111,41

    85,11

    72,43

    68,23

    71,58

    85,11

    81,34

    64,21

    63,43

    88,01

    130,89

    142,81

    1064,56

    ETR (mm)

    106,80

    93,59

    72,43

    68,23

    71,58

    85,11

    81,34

    0,65

    0,00

    0,00

    1,20

    51,80

    624,25

    RFU (mm)

    0,00

    93,59

    100,00

    100,00

    100,00

    81,39

    0,55

    0,00

    0,00

    0,00

    0,00

    0,00

    475,53

    ?RFU (mm)

    0,00

    93,59

    6,41

    0,00

    0,00

    -18,61

    -80,84

    -0,55

    0,00

    0,00

    0,00

    0,00

    0,00

    WS (mm)

    0,00

    0,00

    97,16

    173,37

    153,62

    0,00

    0,00

    0,00

    0,00

    0,00

    0,00

    0,00

    424,15

    S (mm)

    0,00

    0,00

    97,16

    221,95

    264,59

    132,29

    66,14

    33,07

    16,53

    8,26

    4,13

    0,00

    844,12

    QS (mm)

    0,00

    0,00

    48,58

    110,97

    132,29

    66,14

    33,07

    16,53

    8,26

    4,13

    2,06

    0,00

    422,03

    QW (mm)

    0,00

    0,00

    48,58

    110,97

    132,29

    66,14

    33,07

    16,53

    8,26

    4,13

    2,06

    0,00

    422,03

    DA (mm)

    4,61

    0,00

    0,00

    0,00

    0,00

    0,00

    0,00

    63,56

    63,43

    88,01

    129,69

    91,01

    440,31

    P-ETP (mm)

    83,08

    108,70

    67,81

    -6,98

    16,21

    146,35

    199,56

    24,54

    -71,01

    -81,30

    -59,68

    33,33

    -16,16

    a (%)

    -0,04

    1,10

    1,43

    2,54

    2,15

    -0,22

    2,38

    -0,99

    -1,00

    -1,00

    -0,99

    -0,64

     

    Légende : P = précipitation ; ETP = évapotranspiration potentielle ; ETR = évapotranspiration réelle ; RFU = réserve facilement utilisable ?RFU = variation de laréserve facilement utilisable ; WS = water surplus ; S = lame d'eau disponible pour l'écoulement total ; QS = lame d'eau disponible pour l'écoulement de surface ;

    QW = lame d'eau disponible pour l'écoulement souterraine ; DA = déficit agricole ; a = coefficient mensuel d'humidité.

    Formules de vérification : Station de Garoua-aéroport

    P = ? ETR + ? WS P = 624,25 + 424,15 = 1048,4mm.

    ETP = ? ETR + ? DA ETP = 624,25 + 440,31 = 1064,56 mm.

    Nous constatons que les résultats issus du bilan hydrique sont vérifiés.

    L'établissement du bilan hydrique a pour but, de connaître les différents paramètres (ETP, ETR, RFU, DA, WS), qui nous aide à comprendre le fonctionnement des systèmes hydrauliques de surface.Lorsque la réserve facilement utilisable (RFU) est totale, il y a un surplus d'eau (WS) accompagné généralement par un écoulement (QS et QW) et dès que la RFU diminue, il y a un épuisement du stock au point où la RFU sera complètement vide, il y aura un déficit agricole (DA).

    L'analyse des résultats des paramètres du bilan hydrique montre que les valeurs de l'évapotranspiration réelle (ETR) et la lame d'eau ruisselée (R) sont respectivement 624,25 mm et 338,94 mm soit 59,5% et 32,33% des précipitations moyennes interannuelles tombées sur la période de 1960 à 2018. L'infiltration estimée est de 85,21 mm soit un coefficient d'infiltration (CI) de 8,13%. Les pertes d'eau sont de ce fait estimées à 59,54% et 40,25% respectivement pour l'évapotranspiration et l'écoulement (surface et souterraine). Le coefficient d'infiltration ainsi calculé se rapproche de celui obtenu par Eyong, 2013 soit 8,95% dans le bassin versant de l'Akée. Il est par contresupérieur à celui trouvé par Fouépé (2012) soit 5,7% dans le bassin versant de l'Anga'a par la méthode hybride de fluctuation de l'eau, mais inférieur à ceux trouvés par Kalla (2007) dans le bassin du Ntem (CI=15,65%), Foano, 2020 (non publié) dans le bassin de Bidou (CI=35,95%).

    L'évolution des paramètres ainsi obtenus (Fig. 21) montre que la période d'excédent pluviométrique va de mai à septembre traduisant la recharge de l'aquifère à nappe libre tandis que celle du déficit pluviométrique va d'octobre à avril etcorrespond à la vidange de l'aquifère à nappe libre. La période de déficit pluviométrique est caractérisée par une baisse progressive des niveaux piézométriques. Le déficit agricole, DA = 440,31 mm se remarque au mois de décembre, croit et atteint son maximum en mars puis décroit pour s'annuler en juin. Au mois de juin, commence la reconstitution du stock, la RFU devenant importante pour atteindre son maximum (100 mm). Elle demeure ainsi jusqu'au mois d'octobre à partir duquel commence l'épuisement du stock qui se poursuit jusqu'au mois de novembre (Tableau 19).

    Excédent Déficit

    pluviométriquepluviométrique

    Figure21: Evolution de quelques paramètres du bilan hydrique établi selon la méthode de Thornwaite (1954).

    La Figure21 présentant l'évolution de quelques paramètres (P, ETP, ETR, RFU, DA et WS) du bilan hydrique montre que les agriculteurs de la commune de Ngong ont 6 mois sur 12 propices pour l'agriculture c'est-à-dire de mai à octobre car le sol contient suffisamment d'eau pendant cette période. Les 06 autres mois c'est-à-dire de novembre à avril, ne sont pas propices à l'agriculture car la RFU du sol est totalement épuisée pendant cette période. On constate donc que, les ressources en eau ne sont pas disponibles pendant toute l'annéece qui entraine directement un déficit sur le rendement agricole. L'étude piézométrique a montré que le niveau de la nappe en période défavorable (plus précisément en mars) se situe à environ 10,10 m du sol et peut être facilement mobilisable à travers la réalisation des puits ou des forages. Les agriculteurs qui veulent cultiver12 mois sur 12 doivent utiliser les techniques d'irrigation pour améliorer la production agricole pendant les périodes défavorables à l'agriculture.

    III.2- CARTOGRAPHIE DES ZONES FAVORABLES A L'AGRICULTURE

    Les ressources en eau utile pour l'agriculture ont été cartographiées dans tout le bassin versant de Douka Longo en mettant en exergue les zones très favorables à faiblement favorables à l'agriculture.

    La Figure 22 montre l'ensemble des zones du bassin versant de Douka Longo qui sont propices ou non à l'agriculture en fonction de la disponibilité en eau de surface.Il faut rappeler ici que, nous nous sommes intéressés uniquement au cours d'eau qui sont permanents pendant toute l'année dans le bassin versant de Douka Longo.

    Figure22: Carte des ressources en eau de surface

    L'analyse de la carte des ressources en eau de surface montre que, les zones très proches des cours d'eau sont très propices à l'agriculture. Mais plus on s'éloigne du cours d'eau le plus proche moins la zone est propice à l'agriculture.

    La Figure 23 montre l'ensemble des zones du bassin versant de Douka Longo qui sont propices ou non à l'agriculture en fonction de la densité de drainage des cours d'eau qui drainent une zone.

    Figure13: Carte des densités de drainage

    L'analyse de la carte des densités de drainage du bassin versant de Douka Longo montre que, les zones fortement drainées par les cours d'eau sont très propices à l'agriculture. Par contre les zones faiblement drainées sont moyennement à faiblement propices à l'agriculture.

    La Figure 24 montre l'ensemble des zones du bassin versant de Douka Longo qui sont propices ou non à l'agriculture en fonction de la ressource en eau souterraine.

    Figure24: Carte des ressources en eau souterraine

    L'analyse de la carte des ressources en eau souterraine du bassin versant de Douka Longo montre que, les zones du bassin ayant un niveau statique très proche de la surface du sol (2-5 m) sont très propices à l'agriculture. Par ailleurs, les zones du bassin ayant un niveau statique compris entre 10-24 m de la surface du sol sont moyennement à faiblement propices à l'agriculture.

    La Figure 25 est la combinaison de la carte des ressources en eau de surface, des densités de drainage et des ressources en eau souterraine du bassin versant de Douka Longo.

    Figure14: Carte des zones favorables à l'agriculture

    La favorabilité d'une zone à l'agriculture a été évaluée dans tout le bassin versant de Douka Longo à partir du calcul de l'indice de favorabilité noté I?. Les poids attribués aux différents paramètres pris en compte pour évaluer la favorabilité d'une zone à l'agriculture (0,5 pour la distance euclidienne, 0,3 pour la densité de drainage et 0,20 pour le niveau statique) tiennent compte de l'importance relative de chaque paramètre vis-à-vis de la favorabilité à l'agriculture et de la facilité d'accès à l'eau pour l'agriculture par les agriculteurs peu fortunés. Le poids le plus dense a été attribué à la distance euclidienne parce que l'agriculteur le plus pauvre n'aura aucune difficulté d'accès à l'eau pour l'agriculture. L'application de la formule de l'indice de favorabilitéI?donne une carte des ressources en eau utile à l'agriculture dont chacun des pixels est associé à une valeurcompriseentre 1 à 4 qui représente une classe de favorabilité à l'agriculture.La favorabilité d'une zone à l'agriculture dans le bassin versant de Douka Longo (Fig. 25) se présente dans l'ensemble en quatre grandes classes présentées dans le tableau suivant.

    Tableau 20 : Classe, superficie et pourcentage des zones favorable à l'agriculture

    Classe

    Superficie (ha)

    Pourcentage (%)

    Nomination

    1 - 1,4

    15047,04

    22,08

    Faiblement favorable

    1,4 - 2,2

    18927,54

    27,78

    Moyennement favorable

    2,2 - 3,2

    19151,30

    28,11

    Favorable

    3,2 - 4

    15010,03

    22,03

    Très favorable

    TOTAL

    68135.91

    100

     

    Il en ressort de notre analyse que, les superficies des zones très favorables et favorables à l'agriculture sont respectivement de 15010,03 ha et 19151,30 ha soit 22,03% et 28,11% de la superficie totale du bassin versant. Par contre, les superficies des zones moyennement favorables et faiblement favorables à l'agriculture sont respectivement 18927,54 ha et 15047,04 ha soit 27,78% et 22,08% de la surface totale du bassin versant.

    III.3- CARACTERISTISQUES PHYSICO-CHIMIQUES

    Les paramètres physico-chimiques pris en compte sontle pH, la température, la conductivité électrique et la TDS (Totaux Dissouts Solides).

    III.3.1- Potentiel d'hydrogène (pH)

    Les valeurs de pH des eaux souterraines du BVDL sont comprises entre 4,57 et 8,05 avec une moyenne de 6,03 (Tableau 21). La gamme normale de pH de l'eau pour l'irrigation est comprise entre 6,5 et 8,4 (FAO, 1989). On constate donc que les eaux souterraines du BVDL sont acides pour les standards d'usage en agriculture. Cette acidité provient surement de la nature lithologique du substratum rocheux (Granite d'anatexie et granites syntectoniques tardifs).Les valeurs de pH trouvées ici sont de même ordre de grandeur que celles obtenues par Nkembeng(2019) sur le bassin de la Bénoué à Garoua (5,7 et 8,9).

    III.3.2- Température

    Les valeurs de température in situ des eaux des puits du bassin versant de Douka Longo varient entre 27,9 et 33°C, avec une moyenne de 29,8°C (Tableau 21). Ces valeurs de température sont inférieures à 35°C, considérées comme valeurs limites indicatives pour les eaux destinées à l'irrigation des cultures (CNS, 1994). Les valeurs de températures obtenues dans le BVDL se rapprochent de celles obtenues par Nkembeng (2019) sur le bassin de la Bénoué à Garoua (30,7°C) et Njitchoua et al., 1997 sur le grès de Garoua (30,9°C).

    III.3.3- La conductivité électrique (CE)

    La conductivité électrique de l'eau permet une estimation directe de la minéralisation totale de celle-ci. Les eaux des puits du bassin versant de Douka Longo ont des valeurs qui oscillent entre 81,3 et 811 uS/cm pour une moyenne arithmétique de 279,5 uS/cm (Tableau 21). Ce sont des eaux à minéralisation très faible à importante d'après la classification de Detay, (1993) (Tableau 22). Cette faible minéralisation serait liée à la nature lithologique de la roche mère, à leur âge et aux couvertures pédologiques du site d'étude. En dehors du puits P15 (811 uS/cm) situé dans le quartier Ouro-andré, les valeurs de CE obtenuesrespectent les exigences de qualité pour les eaux destinées à l'irrigation, restant inférieures à la valeur limite de 700 uS/cm (FAO, 1989). Les valeurs de CE trouvées ici sont de même ordre de grandeur que celles obtenues parNkembeng (2019) sur le bassin de la Bénoué à Garoua (376 uS/cm) ; cependant elles sont largement supérieures à celles obtenues parFoano, 2020(non publié) dans le bassin versant de Bidou à Ngaoundéré 3 (49,45 uS/cm) et Mfonka et al., 2018 sur le bassin versant du Nchi (15,30 uS/cm).

    III.3.4-TDS (Totaux Dissouts Solides)

    Les valeurs des TDS des eaux des puits du bassin versant de Douka Longo sont comprises entre 82 et 809 mg/l, avec une moyenne de 279,4 mg/l (Tableau 21). En dehors des puits P9 (478 mg/l), P11 (507 mg/l) et P15 (809 mg/l) situés respectivement dans les quartiers Ouro-ndjidda, Nassarao et Ouro-andré, le taux de TDS révèle des valeurs qui répondent aux exigences de qualité pour les eaux destinées à l'irrigation, restant inférieur à la valeur limite de 450 mg/l (FAO, 2003). Les valeurs de TDS obtenues sont proches de celles trouvées par Njitchoua et al., 1997sur le grès de Garoua (297 mg/l).

    Tableau 21:Résultats de mesures des paramètres physico-chimiques.

    Paramètres

    pH

    T°C

    CE (uS/cm)

    TDS (mg/l)

    P1

    4,57

    28,1

    81,3

    82

    P2

    4,66

    27,9

    143,3

    143

    P3

    5,03

    29,3

    347

    347

    P4

    5,89

    29,2

    98,7

    98

    P5

    6,14

    30,2

    137

    137

    P6

    5,68

    30,1

    245

    245

    P7

    5,35

    29,2

    168,4

    168

    P8

    8,05

    30,2

    354

    354

    P9

    6,83

    30,8

    478

    478

    P10

    5,73

    28,7

    149

    149

    P11

    5,97

    29,9

    507

    507

    P12

    7,47

    29,5

    146,8

    147

    P13

    6,04

    33,3

    236

    236

    P14

    6,67

    30,7

    261

    261

    P15

    5,7

    29,9

    811

    809

    P16

    6,12

    30,1

    324

    324

    P17

    6,67

    28,9

    265

    265

    Min

    4,57

    27,9

    81,3

    82

    Max

    8,05

    33,3

    811

    809

    Moy

    6,03

    29,8

    279,5

    279,4

    E-T

    0,92

    1,25

    184,93

    184,59

    Légende : P : Puits ;T°C : Température ; CE : Conductivité Electrique ; pH: Potentiel d'hydrogène ; TDS : Totaux Dissouts Solides ; Min : minimum ; Max : maximum ;Moy : moyenne ; Méd : médiane ; E-T : écart type ; CV : coefficient de variation.

    Tableau 22: Relation entre conductivité électrique et minéralisation (Detay, 1993).

    Conductivité électrique (ìS/cm)

    Minéralisation

    <100

    Très faible

    100 à 200

    Faible

    200 à 400

    Peu accentuée

    400 à 600

    Moyenne

    600 à 1000

    Importante

    >1000

    Excessive

    CONCLUSION

    Les caractéristiques hydrodynamiques de l'aquifère permettent d'avoir une connaissance sur le fonctionnement hydrodynamique du bassin versant de Douka Longo. Les valeurs des niveaux statiques ponctuels des dix-sept puits suivis varient entre 2,63 m et 24,29 m avec une moyenne 9,92 m. Les valeurs des niveaux piézométriques varient entre 222,37 m et 464,30 m avec une valeur moyenne de 281,13 m.Les données piézométriques recueillies au niveau des puits couvrant la zone d'étude ont servi à l'élaboration de la carte piézométrique. L'étude de la carte piézométrique de la zone d'étude a permis de constater que les eaux s'écoulent de façon générale NE-SW au E-Wet montrant l'existence de deux zones, une zone d'alimentation et une zone de captage. Le débit du mayo Douka Longo à son exutoire en saison sèche est de 0.033 m3/s. les vitesses d'infiltration de l'eau dans le BVDL varient entre 0,6 cm/min et 4,2 cm/min avec une moyenne de 1,7 cm/min. La perméabilité des formations lithologiques traversées qui sont pour l'ensemble des sables argilo-limoneux varient entre 1,5.10-6 et 1,46.10-5m/s illustrant ainsi qu'elles sont peu à assez perméables. Les eaux souterraines du BVDL sont acides pour les standards d'usage en agriculture (4,57= pH= 8,05) avec des minéralisations faibles à importantes et des valeurs de TDS inférieures à la valeur limite de 450 mg/l à l'exception des puits P9 (478 mg/l), P11 (507 mg/l) et P15 (809 mg/l).

    CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

    CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

    CONCLUSION GENERALE

    Situé à quarante km au sud de la ville de Garoua, le bassin versant de Douka Longo se localise entre 8°29'0'' et 9°56'0'' de latitude Nord et 12°34'0'' et 14°17'30' de longitude Est. Les caractéristiques environnementales rencontrées dans le bassin versant sont identiques à celles de la ville de Garoua à savoir :

    - Un climat tropical de type soudano-sahélien, caractérisé par deux saisons fortement contrastées (une saison sèche et une saison humide) ; les températures sont variables néanmoins, l'on note, pour la période de 1971 à 2018, une maximale de 33,4°C en mars et une minimale de 25°C en Janvier. La pluviométrie est peu à assez importante ; le diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen (1957) tracé à partir des données recueillies pour la période allant de 1960 à 2018 à la station de Garoua-aéroport, montre les maximas de pluies aux mois de juillet, aout et septembre avec une moyenne interannuelle de 1027,9 mm.

    - La végétation rencontrée est une savane soudanienne arbustive ayant un aspect de savane claire et dégradée ;

    - Le relief est caractérisé par l'alternance des collines et des vallées. Il révèle que les collines sont comprises entre 300 et 400 m d'altitude et les vallées situées entre 250 et 400 m de hauteur ;

    - Les formations géologiques composant le socle du bassin versant de Douka Longo sont constituées des formations du socle (granito-gneissique) couvert par endroit par les roches volcaniques. On y rencontre plusieurs types de sols (sol sablonneux, argileux et argileux hydromorphes).

    Sur le plan physiographique, le BVDL a une superficie de 681,50 km², un périmètre de 186,54 km et un indice de compacité de Gravelius égal à 2,01 lui conférant une forme allongée assimilable à un rectangle équivalent de longueur 79,15 km et de largeur 8,61 km. Le relief présente des pentes relativement faible (IPR = 0,5) caractérisé par l'alternance des collines et des vallées. Le réseau hydrographique du bassin versant de Douka Longo est peu développé et centré vers un seul collecteur qui est la rivière mayo Douka Longo.

    L'objectif spécifique de cette étude est l'évaluation de la cinétique d'infiltration, du coefficient de perméabilité des sols à saturation, de la disponibilité en eau de surface et souterraine et établir le bilan hydrique dans le bassin versant de Douka Longo.

    L'évaluationde la disponibilité en eau souterraine dans le bassin versant de Douka Longo au cours du 12 au 16 mars 2020, révèle que la surface piézométrique est située à environ 10,10 m du sol. Dans les ouvrages suivis (puits), les niveaux piézométriques les plus élevés ont été observés à Tongo et les plus bas à Boundjoumi avec respectivement 464,30 m et 222,37 m. l'examen de la carte piézométrique des eaux souterraines du bassin versant fait ressortir que :

    - Les écoulements souterrains sont de deux types (convergents et divergents).

    - Les puits situés à l'Est du bassin c'est-à-dire ceux situés dans les quartiers de Tongo et WouroNogas constituent des aires d'alimentation de la nappe tandis que, ceux placés au Nord dans les quartiers de Bolta, OuroGnebe et Dawala constituent des aires de stockage et peuvent se prêter facilement aux implantations des ouvrages de captage.

    L'évaluation des ressources en eau de surface disponible dans le BVDLs'est faite par la détermination du débit à l'exutoire du mayo Douka Longo à l'aide du jaugeage à gué (point par point) au micro moulinet. Ce débit, estimé en période d'étiage et en absence de pluie est de 0,033 m3/s correspondant à la vidange de l'aquifère pour soutenir l'écoulement de surface. Ce débit montre qu'il y a bel et bien une interaction entre les eaux de surface et les eaux souterraines dans ce bassin versant.

    L'évaluation de la cinétique d'infiltration déterminéeà partir des données d'essai d'infiltration montre que les vitesses d'infiltration varient entre 0,6 cm/min et 4,2 cm/min avec une moyenne de 1,7 cm/min. les valeurs du coefficient de perméabilité à saturation du bassin versant de Douka Longo varient de 1,50.10-6 m/s (OURO-NDJIDDA) à 1,46.10-5m/s (MADA) avec une moyenne de 7,21.10-6 m/s.Ces valeurs illustrent ainsi que les différents horizons traversés sont peu perméables à assez perméable et présentent des terrains constitués de sables fins et limons argileux.

    Le bilan hydrique, établi pour la période moyenne 1960-2018 (58 ans), révèle que l'aquifère à nappe libre du bassin versant de Douka Longo se recharge de mai à septembre (saison de pluies) et se vidange progressivement d'octobre à avril. L'infiltration est de 85,21 mm pour une précipitation moyenne interannuelle de 1048,4 mm soit un coefficient d'infiltration de 8,13 % qui assure l'alimentation de l'aquifère à nappe libre. L'évolution des paramètres (P, RFU, DA et WS) du bilan hydrique montre que les agriculteurs de la commune de Ngong ont 6 mois sur 12 propices pour l'agriculture c'est-à-dire de mai à octobre. Les six autres mois c'est-à-dire de novembre à avril, ne sont pas propices à l'agriculture car la RFU du sol est totalement épuisée pendant cette période. L'analyse des paramètres du bilan hydrique montre que les ressources en eau ne sont pas disponibles pendant toute l'année ce qui entraine directement un déficit sur le rendement agricole. Les agriculteurs qui veulent cultiver 12 mois sur 12 doivent utiliser les techniques d'irrigation pour améliorer la production agricole pendant les périodes défavorables à l'agriculture.

    RECOMMANDATIONS

    L'objectif principal de ce travail étant de déterminer les propriétés hydriques du sol en vue de la cartographie des zones favorables à l'agriculture par rapport à la disponibilité en ressource en eau pour l'amélioration de la productivité agricole dans la commune de Ngong, il serait sans sens d'y mettre fin sans formuler et adopter une ligne de conduite impliquant la meilleure utilisation des propriétés hydriques du sol afin d'améliorer la production agricole. Ainsi, dans cette partie du travail, nous donnons quelques propositions aux agriculteurs et à la municipalité relatives à l'amélioration du rendement agricole du bassin versant de Douka Longo en tenant compte des résultats de nos recherches.

    Recommandations aux agriculteurs

    Dans le bassin versant de Douka Longo où les niveaux piézométriques se trouvent à moins de 6 m de la surface du sol, nous recommandons aux agriculteurs de réaliser des puits et d'utiliser des simples moto pompes (peu couteux) pour extraire l'eau des puits pour l'irrigation.

    En rapport avec les ressources en eau de surface disponible dans le bassin versant de Douka Longo, l'attention sera plus portée sur les cours d'eau pérennes. Ici, nous recommandons aux agriculteurs de cultiver à proximité des cours d'eau pérenne car les cultures n'auront pas des difficultés pour avoir accès à l'eau pour se nourrir. Nous recommandons également aux agriculteurs d'éviter de pomper les eaux de surface (cours d'eau) pour irriguer les cultures de peur de les assécher ou punir ceux qui cultivent en aval.

    Pour ce qui est du coefficient de perméabilité à saturation, la Figure 14 donne une idée d'ensemble des zones rendues peu perméables dans le bassin versant de Douka Longo. Nous recommandons aux agriculteurs de prendre des précautions sur toutes les actions pouvant mener à la compaction du sol qui pourrai réduire l'infiltration de l'eau dans le sol. C'est le cas par exemple des troupeaux de boeufs qui traversent les parcelles sous cultures à tout moment. Pour remédier à cela par exemple, nous recommandons aux agriculteurs de faire des clôtures ou toute sorte de barrière afin d'éviter l'introduction du bétail dans les parcelles réservées à l'agriculture.

    En ce qui concerne le bilan hydrique, nos travaux de recherche ont montré que les agriculteurs ont 6/12 mois où le sol contient suffisamment de l'eau pour des fins agricoles. Nous recommandons aux agriculteurs qui veulent cultiver pendant toute l'année (12/12 mois) de se rapprocher le plus possibles des cours d'eau pérenne ou d'utiliser les eaux souterraines malgré que leurs mobilisations ne soient pas similaire dans tout le bassin pour l'irrigation.

    Recommandations à la municipalité

    Dans le bassin versant de Douka Longo où les niveaux piézométriques sont à plus de 10 m de la surface du sol, nous recommandons à la municipalité d'aider les agriculteurs en les octroyant des pompes électriques immergées (très couteux) pour l'irrigation des cultures et des forages collectifs dédiés à l'agriculture.

    En rapport avec les techniques culturales appliquées dans le Nord-Cameroun et observées en particulier dans le bassin versant de Douka Longo, nous recommandons à la municipalité d'apporter aux agriculteurs un soutien financier en vue de l'utilisation des techniques modernes agricoles et sensibiliser aussi les agriculteurs sur les nouvelles pratiques culturales appliquées en zone soudano-sahélienne et sahélienne.

    En définitive, nous recommandons fortement à la municipalité de mettre la disposition des agriculteurs la carte des ressources en eau utile pour l'agriculture dans le bassin versant de Douka Longo issue de ce travail car elle présente les surfaces et pourcentages des zones très favorable, favorable, moyennement favorable et faiblement favorable à l'agriculture.

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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    ANNEXES

    Annexe 1 : Exemplaire d'une Fiche de suivi de l'essai d'infiltration par la méthode de Porchet

     

    02 PROSEP #4

     
     

     

     

    Etude Hydrogéologique

    Essai de perméabilité en zone non saturée : Essais de Porchet

    Région : Nord (Ngong) Bassin versant de : Douka Longo

    Date

    16/03/2020

    Rayon du trou (cm) :

    5

    Expérimentateur

    FOUEPE A

    Profondeur du trou (cm) :

    45

    Coordonnées

    X : 8.88828°

    Heure

    Début : 10h45

    Y : 13.37287°

     

    Z : 322 m

    Fin : 12h37

    Temps (mn)

    Intervalle de temps entre les mesures (Sec)

    Profondeur du plan d'eau (cm)

    Observations

    1

    0

    0

    0

    Point situé dans une réserve faunique et floristique.

    2

    60

    60

    0,8

    Absence de culture

    3

    120

    60

    2,1

     

    4

    180

    60

    2,7

     

    5

    240

    60

    3,6

     

    6

    300

    60

    4,9

     

    7

    360

    60

    5,7

     

    8

    420

    60

    6,7

     

    9

    480

    60

    7,5

     

    10

    540

    60

    8,5

     

    11

    600

    60

    9,3

     

    12

    660

    60

    10

     

    13

    720

    60

    10,8

     

    14

    780

    60

    11,2

     

    15

    840

    60

    12

     

    16

    900

    60

    12,6

     

    Annexe 2 : Exemple de courbe de variation de log(h+R/2) en fonction du temps

    Annexe 3 : Précipitations mensuelles de la ville de Garoua (1960-2018)

    Source : station météorologique de Garoua-aéroport

     

    Jan

    Fév

    Mar

    Avr

    Mai

    Jui

    Jui

    Aoû

    Sep

    Oct

    Nov

    Déc

    Total

    1960

    0

    0

    0

    65,3

    162,9

    145,4

    230,6

    281,8

    295

    115,9

    8,5

    38,8

    1344,2

    1961

    0

    0

    0

    74,8

    4,1

    124

    253,4

    210,6

    255,9

    4,1

    0

    0

    926,9

    1962

    0

    0

    0

    74,8

    4,1

    124

    253,4

    210,6

    255,9

    4,1

    0

    0

    926,9

    1963

    0

    0

    0,1

    34,1

    201,6

    184,1

    189,3

    205,5

    209,6

    17,3

    6,6

    0

    1048,2

    1964

    0

    0

    0

    26,1

    112,4

    133

    237,3

    495,2

    210,3

    213

    0

    0

    1427,3

    1965

    0

    0

    31,2

    124,2

    100

    166,8

    257,1

    89,7

    204,7

    84,4

    0

    0

    1058,1

    1966

    0

    0

    0

    157,9

    165,3

    114,4

    133,9

    276,4

    139,4

    32,4

    0

    0

    1019,7

    1967

    0

    0

    0

    37,1

    89,8

    227

    187,1

    160,8

    259

    41,7

    0,1

    0

    1002,6

    1968

    0

    0

    0

    6,9

    172,5

    145

    222,8

    349,2

    263,2

    19,7

    0

    0

    1179,3

    1969

    0

    0

    4,3

    61,9

    40,3

    184,8

    313,2

    461,3

    133,7

    92

    0

    0

    1291,5

    1970

    0

    0

    0

    20,7

    161,9

    110,7

    74,2

    237,6

    172,8

    31,9

    0

    0

    809,8

    1971

    0

    0

    0

    16,5

    15,5

    135,3

    264

    396,5

    151

    84,1

    0

    0

    1092,9

    1972

    0

    0

    0

    70,2

    138,3

    139,9

    211,2

    326,3

    197,9

    73,7

    0

    0

    1157,5

    1973

    0

    0

    0

    11,4

    51,4

    282,4

    178,5

    269,5

    338

    70,9

    0

    0

    1205,1

    1974

    0

    0

    0

    59,9

    95

    73

    190,3

    207

    255,5

    89,6

    0,1

    0

    970,4

    1975

    0

    0

    0

    41,2

    117,9

    114,6

    197,4

    270,2

    281,8

    59,9

    0

    0

    1083

    1976

    0

    0

    0

    67

    158,3

    120,6

    97,1

    227,3

    300,1

    100,1

    10,7

    0

    1081,2

    1977

    0

    0

    0

    0

    47,9

    134,1

    216,5

    155,4

    238,3

    67,1

    0

    0

    859,3

    1978

    0

    0

    0

    119,3

    122,8

    51,7

    377,1

    203,3

    142,5

    160,1

    0

    0

    1176,8

    1979

    0

    0

    0

    53,4

    193,8

    101,6

    156,9

    211,6

    116,4

    118,6

    1,1

    0

    953,4

    1980

    0

    0

    0

    35

    97,8

    165

    152,7

    159,9

    260,8

    59,4

    34,8

    0

    965,4

    1981

    0

    0

    0

    65,2

    216

    116,8

    170,9

    236,1

    177,1

    100,6

    0

    0

    1082,7

    1982

    0

    0

    0

    24,8

    75

    80,1

    294,9

    251,7

    245,4

    34,5

    0

    0

    1006,4

    1983

    0

    0

    0

    2,6

    118,1

    98,5

    191,5

    164,3

    56,4

    0

    0

    0

    631,4

    1984

    0

    0

    0

    60,1

    57,1

    27,6

    216,4

    153,7

    102,6

    32

    0

    0

    649,5

    1985

    0

    0

    0

    0

    123,4

    155,5

    192,1

    219,5

    199,1

    14,5

    0

    0

    904,1

    1986

    0

    0

    0

    2,1

    71,4

    136,5

    176,6

    233,7

    184,1

    119

    0,3

    0

    923,7

    1987

    0

    0

    0

    0

    63,3

    101

    114,6

    228,8

    160,8

    32,7

    0

    0

    701,2

    1988

    0

    0

    0

    9,1

    107

    189,8

    276,9

    359,1

    219

    29,5

    0

    0

    1190,4

    1989

    0

    0

    0

    12

    158,4

    132,5

    154,4

    254

    133

    49,1

    0

    0

    893,4

    1990

    0

    0

    0

    85,6

    83,7

    109,3

    322,6

    295,5

    105,5

    30,1

    1

    0

    1033,3

    1991

    0

    0

    0

    51,4

    239,5

    150,6

    139,6

    380,6

    155

    16,2

    0

    0

    1132,9

    1992

    0

    0

    0

    20,7

    196,5

    134,9

    127,2

    163,7

    183,9

    65,5

    45,1

    0

    937,5

    1993

    0

    0

    0

    113,2

    89

    136,8

    163,7

    230,6

    184,3

    111,5

    0

    0

    1029,1

    1994

    0

    0

    0

    78,8

    50,6

    337,4

    122,3

    213,9

    266,7

    98,4

    0

    0

    1168,1

    1995

    0

    0

    0

    22,1

    108,6

    168,8

    238,3

    255,1

    86,9

    174

    0

    0

    1053,8

    1996

    0

    0

    0

    82,9

    192,3

    150,9

    206

    228,6

    228,6

    68,4

    0

    0

    1157,7

    1997

    0

    0

    0

    77,5

    109,3

    219,8

    144,4

    191,1

    156

    131,6

    3,6

    0

    1033,3

    1998

    0

    0

    0

    139,6

    127

    69,6

    124,6

    238

    268,6

    43,2

    0

    0

    1010,6

     

    Jan

    Fév

    Mar

    Avr

    Mai

    Juin

    Juil

    Aoû

    Sep

    Oct

    Nov

    Déc

    Total

    1999

    0

    0

    0

    10,2

    89,2

    106,2

    126,3

    274

    459,2

    126,9

    0

    0

    1192

    2000

    0

    0

    0

    37,1

    65,1

    169,9

    112,7

    228,2

    143,8

    101

    0

    0

    857,8

    2001

    0

    0

    0

    30,7

    123,3

    162,7

    179,1

    220,5

    206

    32

    0

    0

    954,3

    2002

    0

    0

    0

    5,5

    53,3

    231,8

    109,3

    187,3

    291,4

    64,4

    2,4

    0

    945,4

    2003

    0

    0

    0

    12,7

    39,1

    190,5

    325,8

    214,5

    133,6

    63,4

    0

    0

    979,6

    2004

    0

    0

    0

    62,3

    169,4

    164,1

    233,3

    128,1

    187,3

    76,8

    0

    0

    1021,3

    2005

    0

    0

    0

    10,7

    47,9

    187,4

    219,6

    201,1

    206,1

    58,1

    0

    0

    930,9

    2006

    0

    0

    0

    12

    64,6

    119,8

    223,7

    292,1

    323,9

    34,2

    0

    0

    1070,3

    2007

    0

    0

    0

    40,3

    139,1

    146,5

    133

    96,8

    206,2

    297,6

    0

    0

    1059,5

    2008

    0

    0

    0

    62,4

    89,5

    184,8

    123

    484,4

    242

    56,4

    0

    0

    1242,5

    2009

    0,0

    0,0

    0,0

    38,4

    58,2

    138,7

    235,2

    214,6

    309,8

    102,6

    0,0

    0,0

    1097,5

    2010

    0,0

    0,0

    0,0

    50,6

    178,4

    214,0

    149,9

    178,7

    165,9

    99,3

    0,0

    0,0

    1036,8

    2011

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    2012

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    2013

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    2014

    0,0

    0,0

    6,3

    87,0

    68,2

    226,0

    82,7

    253,8

    186,7

    81,1

    0,6

    0,0

    992,4

    2015

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    2016

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    /

    2017

    0,0

    0,0

    0,0

    79,6

    145,2

    241,4

    178,5

    129,4

    267,9

    28,5

    0,0

    0,0

    1070,5

    2018

    0,0

    0,0

    0,0

    8,4

    81,7

    106,2

    214,6

    427,7

    213,1

    13,8

    0,0

    0,0

    1065,5

    MOY

    0

    0

    0,78

    47,33

    108,92

    149,7

    192,92

    245,09

    209,96

    72,72

    2,13

    0,72

    1030,3

    MIN

    0

    0

    0

    0

    4,1

    27,6

    74,2

    89,7

    56,4

    0

    0

    0

    631,4

    MAX

    0

    0

    31,2

    157,9

    239,5

    337,4

    377,1

    495,2

    459,2

    297,6

    45,1

    38,8

    1427,3

    MED

    0

    0

    0

    39,35

    103,5

    139,3

    189,8

    228,4

    206,05

    64,95

    0

    0

    1033,3

    E T

    0

    0

    4,34

    38,14

    55,12

    55,5

    65,79

    89,53

    72,33

    54,71

    7,83

    5,28

    151,68

    Annexe 4 :Directives pour l'interprétation de la qualité de l'eau pour l'irrigation (FAO 1985)

    Problèmes Potentiels

     
     

    Degré de restriction à l'usage

    en Irrigation

     

    Unités

    Aucun

    Léger à modéré

    Sévère

    Salinité

    ECw1

     

    dS/m

    < 0,7

    0,7 - 3,0

    > 3,0

    TDS

     

    mg/l

    <450

    450 - 2000

    > 2000

    Infiltration

    SAR2 =0 - 3 et ECw=

     

    dS/m

    > 0,7

    0,7 - 0,2

    < 0,2

    =3 - 6 =

     
     

    > 1,2

    1,2 - 0,3

    < 0,3

    =6 - 12 =

     
     

    > 1,9

    1,9 - 0,5

    < 0,5

    =12 - 20 =

     
     

    > 2,9

    2,9 - 1,3

    < 1,3

    =20 - 40 =

     
     

    > 5,0

    5,0 - 2,9

    < 2,9

    Toxicité Spécifique des ions

    Sodium (Na)

    Irrigation de surface

     

    SAR

    < 3

    3 - 9

    > 9

    Irrigation par aspersion

     

    méq/l

    < 3

    > 3

     

    Chlorure(Cl)

    Irrigation de surface

     

    méq/l

    <4

    4 - 10

    > 10

    Irrigation par aspersion

     

    méq/l

    < 3

    > 3

     

    Bore (B)

     

    mg/l

    < 0,7

    0,7 - 3,0

    > 3,0

    effets divers

    Azote (NO3-N)3

     

    mg/l

    < 5

    5 - 30

    > 30

    Bicarbonate (HCO3)

     

    méq/l

    < 1,5

    1.5 - 8,5

    > 8,5

    pH

     
     

    Gamme normale 6,5-8,4

     
     

    1

     

    ECw signifie la conductivité électrique en deciSiemens par mètre à 25°C.

    2

     

    SAR signifie le taux d'adsorption de sodium (sodium adsorption ratio).

    3

     

    NO3 -N signifie l'azote sous forme de nitrate rapporté en termes d'azote élémentaire. NH4-N et N-organique devraient être également examinés dans les eaux usées.

     
     
     

    Annexe 4 :Quelques photos du terrain

    Echelle limnimétrique

    Equipe du PROSEP

    Petite détente après l'essai d'infiltration

    Implantation de l'échelle limnimétrique

    Saturation du sol

    Mesures topographiques à l'aide du Théodolite






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry