INTRODUCTION
Dans ce chapitre, nous exposons les différentes
acceptions de termes qui composent notre sujet. Quatre concepts-clés ont
été pris en compte dans le cadre de la présente
étude, à savoir : le journalisme, la déontologie, la
régulation et l'auto régulation. Cechapitre précise aussi
le cadre théorique de notre recherche.
SECTION I. CADRE CONCEPTUEL
Nous allons définir les concepts clés de notre
sujet, à savoir : le journalisme, la déontologie, la
régulation et l'auto-régulation.
I. JOURNALISME
I.1. DÉFINITION
Plusieurs auteurs s'accordent actuellement lorsqu'ils
définissent le journalisme comme « métier, ensemble des
métiers, ou forme d'expression de tous ceux qui se consacrent, dans
quelque domaine que ce soit, à la publication d'une information,
dès lors que celle-ci a un rapport avec l'actualité
immédiate ou récente, et par quelque média que ce soit,
une station de radio, de télévision, ou un service en
ligne6 »
Ainsi, le journalisme consiste à recueillir et à
traiter les informations à destination d'un public. Par ce fait
même, « le journaliste est un intermédiaire entre les faits,
qu'il obtient auprès de sources d'information, et le public,
c'est-à-dire les lecteurs ou auditeurs, qui reçoivent les
messages sous forme de nouvelles. C'est envers le public que le journaliste
est, par obligation professionnelle, redevable7.
Par ailleurs, le journalisme sérieux ne vise donc pas
seulement à informer et à former, mais aussi à provoquer
les changements positifs. Comme certains l'affirment : le
6 F. BALLE, Dictionnaire des médias. Paris,
Larousse, 1998, p.134
7 G. PONTHIEN, Le métier de journaliste en
30 questions-réponses. Paris, Dumas, 1998, p.22.
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journalisme apporte à la culture quelque chose
d'essentiel et d'unique : une information indépendante, fiable,
précise et générale qui seule peut assurer la
liberté du citoyen8.
I.2. APERÇU HISTORIQUE
La plus ancienne trace d'activité du journalisme que
l'on ait retrouvée remonte à 3 .000 ans avant
Jésus-Christ. Bien qu'on ne sache pas grand-chose de lui, on a cru voir
les ancêtres des journalistes dans les historiographes de Babylone, les
prophètes des Hébreux, les nouvellistes d'Athènes, ou les
auteurs des « Acta Diurna » de Rome9.
En effet, les « Acta Diurna », littéralement
« Actes du jour », un document contemporain de l'Empire romain,
était rédigé par les diurnarii, littéralement
journalistes, distribué dans les boutiques et les lieux publics de Rome
et envoyé jusqu'aux fins fonds de l'empire. Ce journal contenait les
décisions politiques du sénat et relatait les
événements marquants de son temps10.
Sous Jules César, les actuarii avaient pour fonction de
diffuser ses décisions et de faire connaître des faits plus ou
moins mineurs, aux notables et non pas au peuple illettré.
Au 17ème siècle. Les violons s'accordent pour
désigner Théophraste Renaudot comme le premier journaliste au
sens moderne du terme. Fondateur en 1631 de la GAZETTE, il
lança en quelque sorte le mouvement de la presse d'information en
recueillant les nouvelles venues de la cour, de Paris et de l'étranger,
et en luttant contre les faux bruits par la quête de la
vérité11.
Cependant jusque-là on ne parle pas encore du
journalisme comme métier ou profession. Le terme lui-même de
journaliste (qui remplacera progressivement celui de « GAZETTE
») date de 1684. Mais c'est la Révolution française et
la reconnaissance du principe de la liberté d'expression et d'opinion
affirmée par la « Déclaration des droits de
8B. KOVACH, ROSENTIEL T., Principes du
journalisme. Paris, Nouveaux Horizons, 2004, p. 2
9 M. MATHIEN, Les journalistes. Histoires,
pratiques et enjeux. Paris, Ellipses, 2007, p.25.
10 P. MANIER, Le journalisme audiovisuel. Les
techniques rédactionnelles. Paris, Dixit, 2003, p.17
11 R. RIEFFEL, Sociologie des médias.
Paris, Ellipses, 2001, p. 88.
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l'Homme et du Citoyen » (26 août 1789) qui poseront
véritablement les bases de cette profession aux multiples
visages12.
Longtemps dévalorisé, le journalisme s'est
imposé surtout dans la seconde moitié du XXème
siècle comme l'exercice d'une profession. Notons toutefois qu'il y a
aussi des incompréhensions. La confusion persiste lorsqu'il faut
définir le concept « journalisme ». Selon Balle « la
liberté d'expression n'est l'apanage de personne : les journalistes
n'ont pas le monopole de dire ou de commenter l'actualité. Et le
journalisme est une profession ouverte, dont l'accès ne peut être
subordonné qu'à l'appréciation de la capacité
à participer à l'élaboration d'un journal
»13.
En France, éditeurs et journalistes reconnaissent que
la profession est ouverte à tous sans distinction et ne fait
référence à aucun savoir ou savoir-faire particulier
sanctionné par une formation ou un diplôme ; à aucune
compétence reconnue et contrôlée par des
pairs14.
Dans la même optique en Allemagne, les journalistes se
comptent au nombre des professions dites libérales (ou libres) au sens
où, contrairement à d'autres, il n'y a guère de conditions
spécifiques, de qualification limitatives ou de niveaux de formation
allemands.
12 R. RIEFFEL, op. Cit.
13 F. BALLE, Médias et
sociétés. Paris, Montchrestien, 1988, p.606. 14R.
RIEFFEL, op.cit. p.89.
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