i
EPIGRAPHE
Dans le journalisme, l'honnête Homme est celui qui
se fait payer l'opinion qu'il a ; le malhonnête, celui qu'on paie pour
avoir l'opinion qu'il n'a pas.
Edmond et Jules de Goncourt 1
1
http://evene.lefigaro.fr/citation/journalisme-honnete-homme-fait-payer-opinion-malhonnete-paie-av-55224.php
vu le 13 décembre 2021 à 23h 24
II
DÉDICACE
L'honneur de cette publication revient en premier lieu
à Dieu de nous avoir gratifié du soufle de vie, de la
santé, de l'intelligence et de la sagesse. Et en deuxième lieu
à Sylvie Tshiala, ma mère, à Madeleine madiya, ma
grand-mère, à Gina kabamba et Beya Nkaya, mes tantes qui sont
à l'origine de notre formation universitaire grâce aux soutiens
moral indéfectible et à l'affection montrer à notre
egard.
MANASSE NTUMBA K.
III
REMERCIEMENTS
Nous voudrions témoigner notre gratitude à
tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont apporté un appui
nécessaire à l'écriture de ce mémoire.
Nos remerciements s'adressent au professeur, Vicky Elongo,
pour avoir accepté de le diriger avec ses remarques et suggestions qui
nous ont permis de ne pas nous éloigner de notre objectif de recherche,
et de ses conseils bibliographiques.
Nous pensons egalement à toutes les
autorités de la faculté des lettres et sciences humaines de
l'université de Kinshasa, professeurs, chefs des travaux, assistants
pour la formation reçue. Nous pensons également au corps
administratifs de la faculté des lettres et sciences humaines. Qu'ils
trouvent à travers ses pages la marque de notre
considération.
Nos remerciements vont également à tous mes
oncles, Babin Kabamba et Delly Mulomba, pour le soutien morale et materiel. A
mes cousins, cousines, freres et soeurs, nous pensons à Narcice Nkaku,
Christelle Nyunga, Glodi Kayembe, Divine Misenga et Miradi Tshiedi pour l'amour
qu'ils nous ont témoigné.
Notre gratitude s'adresse aussi à mes
collègues, Bristou Okito, pour ses encouragements, son sens d'humour qui
nous enleve des stress et à Henock Simpi, Henock Kalanga, Naomie
Banseka, Félicité Tsinu, Christiana Muzia, pour leur esprit
d'altruisme.
Nous temoignons egalement notre reconnaissance en ayant
une pensée pieuse à monsieur Thierry Kilapi et Léonard
Kabunda pour l'accompagnement spirituel. Et à monsieur, Glody Kabemba
pour son sens d'encouragement.
Pour terminer, nous pensons à nos proches dont
Plamedie Ngila, Jonathan Kabuya et Jonathan Kiala.
Que tous ceux dont les noms ne figurent pas ici, ne nous
tiennent pas rigueur. MANASSE NTUMBA
1
INTRODUCTION GENERALE
1. PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
Le paysage médiatique congolais connait un
développement extraordinaire ces dernières années,
passant, en moins d'une vingtaines d'années, du monopole de la
poignée des medias gouvernementaux au pluralisme des medias, qui est une
réalitégrâce à une profusion de journaux, de radios
et de télévisions de toutes tendances.
L'avènement de la Télévision
Numérique Terrestre en RépubliqueDémocratique du Congo a
favorisé la multiplication des medias audiovisuel. Ce pluralisme conduit
à l'anarchie dans les organes depresse, qui au lieu de rester dans sa
mission de former, informer et divertir en remplissant son rôle des
récoltées, traitées et diffusées l'information. La
presse congolaise est devenue le terrain des dérapages continuels, la
politique a prit les dessus sur l'éthique et la déontologie de
journaliste au point où nous avons maintenant une presse propagandiste
et des journalistes qui se sont transformé en militants. Il est ainsi
pertinent de s'intéresser aux enjeux et defis de la déontologie
de la presse en République Démocratique du Congo.
L'enjeux est l'information qui est confrontée à
des derives et nous nous remettons en question sur l'existence des textes
destinés à encadrer le métier du journalisme en
République Démocratique du Congo. Et les plus grands défis
de la pratique du métier du journalisme en République
Démocratique du Congo est le respect de l'éthique et
déontologie du journaliste.
De ce fait, dans ce mémoire nous voulons affirmer ou
inffirmer si les principes de deontologie et d'ethique congolais est mis en
application convenablement dans l'exercice de cette proffession.
Dans cette même perspective, le mot problématique
revêt plusieurs sens :
R. Pinto et M. Grawitz définissent la
problématique comme étant un ensemble des questions que se posent
les chercheurs en vue d'une élaboration2
2R. PINTO & M. GRAWITZ, Méthodes des
sciences sociales, Paris, éd. Dalloz, 1971, p195.
2
Ainsi nous nous posons des questions suivantes :
? Quels sont les textes mis en place pour
assuerer la regulation et l'autoregulation de la presse congolaise ?
? Est-ce que ces textes sont respectés
?
2. HYPOTHÈSE DE RECHERCHE
Nous allons à présent proposer des
hypothèses après avoir étudié les questions qui
font l'objet de la problématique de notre mémoire. Elles peuvent
être affirmées ou infirmées à la fin de la recherche
scientifique.
Afin cheminer avec rigueur cette recherche, sans pour autant
sacrifier l'objectivité caractérisant notre esprit de recherches,
voici les réponses provisoires :
Les textes mis en places pour assurer la regulation et
l'autoregulation de la presse congolaise se trouvent materialisés dans
le code de deontologie et d'ethique du journaliste congolais.
Malgre la mise en place depuis 2004 des principes de
deontologie de la presse en R.D.C, le constat sur terrain reste amer dans la
mesure où il n'Ya pas un jour qui passe sans qu'il ait la diffusion des
messages diffamatoires, des injures et nous avons à longueur des
journées des informations non vérifiées sorties d'une
investigation ayant un soubassement d'une source non crédible.
Ainsi, pour permettre à la presse congolaise
d'être efficace et responsable, il faut qu'elle puisse se
référée aux mécanismes de régulation et
d'autorégulation mises en place au pays et de respecter le code
déontologique.
3
3. CHOIX ET INTÉRÊTS DU SUJET
A. CHOIX DU SUJET
L'univers de la presse en République
Démocratique du Congo est marqué depuis l'alternance pacifique du
pouvoir entre le président honorreur J. Kabila Et F. Tshisekedi,
président en exercice par un dérapage accru des journalistes
caractérisé par des propres diffamatoires, des injures non
recadrer des invités sur les plateaux des émissions ou dans la
publication des revues de presse. D'où, notre choix à porter sur
les enjeux et defis de la déontologie de la presse congolaise en
s'interrogeant sur la mise en application strict du respect d'éthique
déontologiques dans la pratique de ce noble métier qui est le
journalisme.
B. INTÉRÊT DU SUJET
Le choix étant une réflexion assidue du
chercheur par rapport aux problèmes constatés dans la
société. L'intérêt est l'avantage qu'apporte une
recherche sur les différents aspects de la société. Dans
cet ordre d'idée, l'intérêt est de trois ordres :
1' Sur le plan personnel, cette étude nous permet
d'enrichir notre connaissance sur l'apprentissage du métier de
journalisme. Connaître le décalage qu'il Ya entre les
idéaux appris sur les bancs d'universités afin de trouves le
juste milieu pour une pratique parfaite de la profession.
1' Sur le plan social, la République
Démocratique du Congo est l'un des pays d'Afrique francophone où
la libéralisation du secteur médiatique et le pluralisme sont
très avancés. Après une vingtaine d'années de
pluralisme, et la création de près d'une trentaine d'organes de
presse, l'urgence semble ne plus être l'instauration d'un contexte
propice à la liberté des journalistes. Il s'agit plutôt de
s'interroger sur « les effets secondaires » de cette liberté.
D'où, par cette étude nous poursuivons l'objectif de mettre fin
aux bavures dans la presse afin de donner à la société
congolaise une presse structurée dans le vrai sens du terme remplissant
son rôle comme il se doit.
4
? Sur plan scientifique, ce travail est un aide-mémoire
pour les praticiens en journalisme, qui dans la mesure du possible les
interpellent à varier les méthodes d'enseignement afin de
prépare le futur homme du quatrième pouvoir à mieux
joué son rôle.
4. ÉTAT DE LA QUESTION
Établir un état de la question revient à
chercher toutes les avances scientifiques ou techniques, tous les écrits
sur le domaine dans lequel on veut travailler3
Michel Kifinda-Ngoy 4 , dans son mémoire
pour l'obtention du diplôme de deuxième cycle d'étude
supérieur à l'Université de Kinshasa en sciences de
l'information et de la communication portant sur la Problématique du
rôle controversé des médias dans la résolution des
conflits en RDC : analyse critique de l'opérationnalité
concrète des médias dits pour la paix, l' auteur avait pour
préoccupations de savoir les comportements des journalistes face aux
pression des politiques. S'ils arrivent à diffuser l'information en
gardant la neutralité et le professionnalisme.
Le point des convergences avec Michel Kifinda-Ngoy
résulte dans le fait qu'il se penche sur la façon dont la presse
est devenue tendancieuse dans son traitement et diffusion des informations. Par
le pluralisme de la presse, la sphère médiatique congolaise est
submergée par des journalistes politiciens qui montrent leurs couleurs
et position politique ignorant complètement la loi de neutralité
que martèle l'éthique déontologique congolaise.
3 L. MPALA MBABULA, Initiation à la
Recherche Scientifique, (note de cours) G2 SIC, UNILU, 20192020, p.11
4 M. KIFINDA-NGOY, Médias et pouvoir
politique en rdc. (De la deuxième république à la
transition), Mémoire de licence en sciences de l'information et de la
communication, université de Kinshasa (UNIKIN), Kinshasa, 2008 - 2009
5
Tandis qu'à la différence de lui, notre
recherche scripte les différents textes mis en disposition par les
institutions d'autorégulation de la presse et évaluée le
degré d'applicabilité constaté dans l'exercice réel
du métier.
Au regard de tout ce qui vient d'être
évoqué ci-haut, d'une manière générale, non
seulement l'influence de politique qui s'inféodes à la presse
congolaise, les artistes comédiens, musiciens influence aussi la
façon de se comporte des journalistes. Aujourd'hui, nous avons de plus
en plus des hommes des médias qui sont tous sauf professionnels.
Il faudra aussi dire qu'en dehors de ce travail, nous avons
consulté tout un éventail d'articles sur les sites internet ayant
trait à la conférence de rédaction.
Ainsi, dans notre sujet sous-examen « Enjeux et defis de
la déontologie de la presse en RépubliqueDémocratique du
Congo. », Il s'agit de montrer le degre d'application du code de
deontologie congolais et de proposer les moyens pour l'amelioration de ce
secteur.
5. MÉTHODES ET TECHNIQUE DE
RECHERCHE
Nous définissons le mot méthode avec Paul Robert
comme étant un ordre suivi pour exécuter quelques ouvrages de
l'esprit arrangent qui en résulte.5
Pour l'élaboration de ce travail, nous avons recouru
à la méthode et technique d'analyse de contenu normative qui va
nous servir à analyser la manière de traitement et de diffusion
ou publication de l'information par la presse congolaise en nous referant sur
une serie des publications des informations par ces medias sur
l'actualité d'une periode donnée.
Par ailleurs, nous avons aussi fait recours aux techniques de
l'observation directe et indirecte.
5 R. PAUL, Les méthodes scientifiques,
Paris, éd. Dalloz, 1991, p.13.
6
6. DÉLIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DU
SUJET
Pour mener à bon port notre étude, nous l'avons
délimité dans le temps et dans l'espace. Dans l'espace, nous
avons limité notre champ d'investigation est les medias ayant les sieges
social dans la ville province de Kinshasa. Quant à la
délimitation temporelle, nous avons opté de mener notre recherche
essentiellement sur la période comprise entre janvier 2019 et septembre
2021.
Cette période marque l'arrivée au pouvoir d'un
nouveau régime politique laissant entrevoir une lueur d'espoir par
rapport à l'organisation des médias considérés
comme quatrième pouvoir. Le nouveau chef de l'État congolais,
Félix Tshisekedi participe au forum organisé par les journalistes
et tient un discours qui va dans le sens de la réorganisation de ces
secteurs. D'où, notre attention sur cette période afin de palper
les avancés fait pendant cette période au point de vu les
respects de l'éthique et déontologie de la presse congolaise.
7. DIVISION DU TRAVAIL
Outre son introduction et sa conclusion, notre travail
comprend trois chapitres : le premier chapitre s'emploie à
définir les concepts-clés et examine le cadre théorique.
Le deuxième chapitre fait l'état de lieu de la presse en
République Démocratique du Congo. Enfin le troisième
chapitre est consacré au mécanisme de la régulation et
d'autorégulation de la presse en R.D.C. Ensuite, nous allons parler des
dérivés des journalistes pour enfin proposer les moyens
d'autorégulation à redéfinir.
7
CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
INTRODUCTION
Dans ce chapitre, nous exposons les différentes
acceptions de termes qui composent notre sujet. Quatre concepts-clés ont
été pris en compte dans le cadre de la présente
étude, à savoir : le journalisme, la déontologie, la
régulation et l'auto régulation. Cechapitre précise aussi
le cadre théorique de notre recherche.
SECTION I. CADRE CONCEPTUEL
Nous allons définir les concepts clés de notre
sujet, à savoir : le journalisme, la déontologie, la
régulation et l'auto-régulation.
I. JOURNALISME
I.1. DÉFINITION
Plusieurs auteurs s'accordent actuellement lorsqu'ils
définissent le journalisme comme « métier, ensemble des
métiers, ou forme d'expression de tous ceux qui se consacrent, dans
quelque domaine que ce soit, à la publication d'une information,
dès lors que celle-ci a un rapport avec l'actualité
immédiate ou récente, et par quelque média que ce soit,
une station de radio, de télévision, ou un service en
ligne6 »
Ainsi, le journalisme consiste à recueillir et à
traiter les informations à destination d'un public. Par ce fait
même, « le journaliste est un intermédiaire entre les faits,
qu'il obtient auprès de sources d'information, et le public,
c'est-à-dire les lecteurs ou auditeurs, qui reçoivent les
messages sous forme de nouvelles. C'est envers le public que le journaliste
est, par obligation professionnelle, redevable7.
Par ailleurs, le journalisme sérieux ne vise donc pas
seulement à informer et à former, mais aussi à provoquer
les changements positifs. Comme certains l'affirment : le
6 F. BALLE, Dictionnaire des médias. Paris,
Larousse, 1998, p.134
7 G. PONTHIEN, Le métier de journaliste en
30 questions-réponses. Paris, Dumas, 1998, p.22.
8
journalisme apporte à la culture quelque chose
d'essentiel et d'unique : une information indépendante, fiable,
précise et générale qui seule peut assurer la
liberté du citoyen8.
I.2. APERÇU HISTORIQUE
La plus ancienne trace d'activité du journalisme que
l'on ait retrouvée remonte à 3 .000 ans avant
Jésus-Christ. Bien qu'on ne sache pas grand-chose de lui, on a cru voir
les ancêtres des journalistes dans les historiographes de Babylone, les
prophètes des Hébreux, les nouvellistes d'Athènes, ou les
auteurs des « Acta Diurna » de Rome9.
En effet, les « Acta Diurna », littéralement
« Actes du jour », un document contemporain de l'Empire romain,
était rédigé par les diurnarii, littéralement
journalistes, distribué dans les boutiques et les lieux publics de Rome
et envoyé jusqu'aux fins fonds de l'empire. Ce journal contenait les
décisions politiques du sénat et relatait les
événements marquants de son temps10.
Sous Jules César, les actuarii avaient pour fonction de
diffuser ses décisions et de faire connaître des faits plus ou
moins mineurs, aux notables et non pas au peuple illettré.
Au 17ème siècle. Les violons s'accordent pour
désigner Théophraste Renaudot comme le premier journaliste au
sens moderne du terme. Fondateur en 1631 de la GAZETTE, il
lança en quelque sorte le mouvement de la presse d'information en
recueillant les nouvelles venues de la cour, de Paris et de l'étranger,
et en luttant contre les faux bruits par la quête de la
vérité11.
Cependant jusque-là on ne parle pas encore du
journalisme comme métier ou profession. Le terme lui-même de
journaliste (qui remplacera progressivement celui de « GAZETTE
») date de 1684. Mais c'est la Révolution française et
la reconnaissance du principe de la liberté d'expression et d'opinion
affirmée par la « Déclaration des droits de
8B. KOVACH, ROSENTIEL T., Principes du
journalisme. Paris, Nouveaux Horizons, 2004, p. 2
9 M. MATHIEN, Les journalistes. Histoires,
pratiques et enjeux. Paris, Ellipses, 2007, p.25.
10 P. MANIER, Le journalisme audiovisuel. Les
techniques rédactionnelles. Paris, Dixit, 2003, p.17
11 R. RIEFFEL, Sociologie des médias.
Paris, Ellipses, 2001, p. 88.
9
l'Homme et du Citoyen » (26 août 1789) qui poseront
véritablement les bases de cette profession aux multiples
visages12.
Longtemps dévalorisé, le journalisme s'est
imposé surtout dans la seconde moitié du XXème
siècle comme l'exercice d'une profession. Notons toutefois qu'il y a
aussi des incompréhensions. La confusion persiste lorsqu'il faut
définir le concept « journalisme ». Selon Balle « la
liberté d'expression n'est l'apanage de personne : les journalistes
n'ont pas le monopole de dire ou de commenter l'actualité. Et le
journalisme est une profession ouverte, dont l'accès ne peut être
subordonné qu'à l'appréciation de la capacité
à participer à l'élaboration d'un journal
»13.
En France, éditeurs et journalistes reconnaissent que
la profession est ouverte à tous sans distinction et ne fait
référence à aucun savoir ou savoir-faire particulier
sanctionné par une formation ou un diplôme ; à aucune
compétence reconnue et contrôlée par des
pairs14.
Dans la même optique en Allemagne, les journalistes se
comptent au nombre des professions dites libérales (ou libres) au sens
où, contrairement à d'autres, il n'y a guère de conditions
spécifiques, de qualification limitatives ou de niveaux de formation
allemands.
12 R. RIEFFEL, op. Cit.
13 F. BALLE, Médias et
sociétés. Paris, Montchrestien, 1988, p.606. 14R.
RIEFFEL, op.cit. p.89.
10
II. LA DÉONTOLOGIE ET
NOTION CONNEXE
II.1. DEFINITION DE LA DEONTOLOGIE
Selon Samuel Mercier, la déontologie est
étymologiquement la science du devoir. Elle renvoie à « un
ensemble de règles dont se dote une profession (ou une partie de la
profession) au travers d'une organisation professionnelle qui devient
l'instance d'élaboration, de mise en oeuvre, de surveillance et
d'application de ces règles » Samuel Mercier insiste sur le fait
que « la déontologie a toujours un caractère obligatoire,
tout manquement pouvant faire l'objet de sanctions.15 »
À l'opposé de la loi, on parle de la
déontologie qui porte essentiellement sur les principes moraux de bases:
secret professionnel, séparation du publicitaire et du
rédactionnel, indépendance à l'endroit des forces
politiques et économique, clauses de conscience... 16
Pour faire, nous allons parler des trois thèmes qui
vont de pairs avec la déontologie. Entre autres : le droit, la morale et
l'éthique.
II.2. LE DROIT
Le droit se définit dans ce cadre, selon le Lexique des
termes juridiques, comme l'ensemble des règles juridiques
destinées à organiser les rapports humains dans un contexte
donné et dont le non-respect entraîne une
sanction.17
Les domaines d'intérêt couvert par la loi
concernant notamment les aspects relatifs au statut du journaliste, à la
création et au statut des organes de presse, à l'octroi de
l'autorisation des diffusions et des fréquences, aux mécanismes
d'aide à la presse,... 18
15 SAMUEL MERCIER, L'éthique dans les
entreprises, Editions La Découverte, Paris, 1999, 2004, collection
Repères, p5
16 V. ELONGO, Droit, déontologie et
éthique du journalisme (note de cours), G3SIC, UNIKIN, 201 pp. 17-18
17
https://www.google.com/search?sxsrf=AOaemvI-a-SHBlPMCBG-
9pW0ZL1ddeJYTA%3A1631452014797&q=D%C3%A9finition+droit+m%C3%A9moire+online&oq=D
%C3%A9finition+droit+m%C3%A9moire+online&aqs=heirloom-srp. Vu le 12
septembre 2021 à 14h12'
11
II.3. LA MORALE
Elle est comprise comme domaine des valeurs universelles,
mieux universalisable, et immuables (tels que le respect de l'être humain
en tant qu'homme ou femme le devoir de dire la vérité...),
lesquelles doivent sous-tendre l'agir humaine19. Dans ce sens,
étant donné qu'elle repose sur l'université des principes
ou préceptes, que sur leurs adaptabilité aux situations
vécues, l'ont peut affirmer que la morale se place à une certaine
distance du réel.20
II.4. L'ÉTHIQUE
Ce dernier renvoie davantage à un corps
constitué des normes, l'éthique implique un questionnement sur la
norme elle-même et les situations sur lesquelles celle-ci fait
référence 21et ou, pour paraphraser Jean-Paul
Resweber, « le cours du sens n'a plus cours22» .autrement
dit, il s'agit des situations où les réponses à certaines
questions, susceptibles de soulever le malentendu ou le double sens,
débordent le cadre des normes conventionnelles. Ces situations se
distinguent ainsi de types des situations donnés auxquels renvoient les
normes dans des circonstances normales23.
18 V. ELONGO, op. Cit., p.17
19 . M. CANTO-SPENCER et R. OGIEN, la
philosophie morale, 2006, p.5-7, cité par V. ELONGO, Droit,
déontologie et éthique du journalisme (note de cours), G3SIC,
UNIKIN, pp. 18-19
20 Ibid., p. 19-20
21 Ibid. op. Cit., p. 20.
22 J-P. RESWEBER, cité par G. GIROUX (s.d),
la pratique sociale de l'éthique, p. 33, récité
par V. ELONGO, op. Cit., p. 20
23 . J. LANDRIERE, l'éthique dans
l'univers de la rationalité, p. 36 et ss. Cité par V.
ELONGO, op. Cit., p. 20
12
III. LA RÉGULATION
Initialement apparue aux Etats-Unis, la régulation
signifie à la fois un instrument (que l'on appellerait en
français la réglementation) et une politique publique bien
particulière. Dans cette vision, il signifie en droit public
américain, le contrôle des opérateurs de certains
marchés particuliers par l'Etat. Exercé par le juge ou par des
organismes appelés régulateurs24, au nom de
l'intérêt général à partir du début du
XXe siècle sur le mode de l'Interstade Trade Commission25.
Nous proposons quelques définitions de la
régulation qui tentera de cheminer dans des acceptions allant de la plus
générale à la plus spécifique.
Dans une approche generaliste, la régulation
désigne soit de manière synonyme la réglementation, soit
un ensemble plus large de règles explicites ou implicites et les
conventions qui régissent les comportements des individus,
édictées de manière extérieure ou
générées par les acteurs eux-mêmes. La
régulation au sens strict désigne donc l'action de l'État
face au marché.26
Pour une pensée régulationniste qui se construit
à partir de l'analyse structurale du capitalisme, le mode de
régulation est défini comme un « ensemble de
procédures et de comportements individuels et collectifs qui a la triple
propriété de : reproduire les rapports sociaux fondamentaux
à travers la conjonction de formes institutionnelles historiquement
déterminées ; soutenir et piloter le régime d'accumulation
en vigueur ; assurer la compatibilité dynamique d'un ensemble de
décisions décentralisées»27
Abdoulaye Sakho pour sa part retient que « la
régulation est la tâche qui, consiste à assurer entre les
droits et obligations, de chacun, le type d'équilibre voulu par la loi.
Elle
24 A.R.T.P au Senegal, A.R.T.E.L au Burkina Faso et
ARCEP en France etc.
25 BERTRAND DU MARAIS, Droit public de la
régulation économique, Page 482
26 C. MÉADEL (dir.) ; F. MUSIANI (dir.).
Abécédaire des architectures distribuées.
Nouvelle édition]. Paris : Presses des Mines, 2015, P. 183
27 NICOLAS (dir.) ; SOBEL, RICHARD (dir.).
Dictionnaire critique de la RSE. Nouvelle édition. Villeneuve d'Ascq :
Presses universitaires du Septentrion, 2013, p. 312
13
implique dans une certaine mesure ce qu'on appelle aujourd'hui
une vision systématique de la société et de ses rapports
avec l'Etat »28.
Dans une approche plus specifique, la régulation des
médias est définie comme un ensemble d'actions visant à
instaurer un équilibre dans le fonctionnement du secteur de la presse,
à garantir un accès égalitaire de tous aux médias
publics et privés et à concilier l'exercice loyal du
métier du journaliste avec les missions d'intérêt
général.29
Par ailleurs, Vicky Elongo 30 dégage
quelques instruments de régulation qui permettent au régulateur
d'agir avec des actions concrètes. Entre autre : la déclaration,
le conventionnement, l'autorisation, la sanction et la recommandation.
IV. AUTORÉGULATION
Entendue dans l'esprit de ce travail comme un ensemble de
dispositions contribuant à un mécanisme de police interne. Il
pourrait s'agir aussi d'un état d'esprit favorable à une gestion
confraternelle des conflits plutôt que toute autre forme de recours aux
procédures judiciaires.
L'autorégulation est le nom donné à la
régulation d'un système par lui-même. C'est le coeur de ce
qui constitue l'autonomie du système31 : ce qui fait qu'il se
maintient une forme donnée selon des règles de fonctionnement
interne. Elle est parfois liée à la complexité : On
l'étudie également dans les questions d'auto-organisation et
d'émergence, qui désignent la façon dont un système
construit de lui-même des caractéristiques que ne
28F. BALLE, Médias et
sociétés. Paris, Montchrestien, 1988, p.606.
29 ) P. SERGE OMARI B., la régulation
des médias en Afrique Centrale. Expérience de la Haute
Autorité de Médias de la R. D. C., Ed. Universitaire
africaines, 2015, p.123
30V. ELONGO, op. Cit, 2019, pp.58-62
31 . Les termes autorégulation &
autonomie (du grec ancien íüìïò, nómos :
Ce qui est commun, coutume, règle, loi) sont en fait
étymologiquement synonymes. Comparer avec morale & éthique.
On emploie autorégulation plutôt pour les processus à
l'oeuvre au sein du système, autonomie selon une perspective globale et
vis-à-vis de l'extérieur.
14
laissaient pas nécessairement prévoir ses
composants ni leurs interactions, en général simples.
L'autorégulation se fonde sur une ou plusieurs boucles
de rétroaction (feedback), action d'un facteur sur lui-même par le
biais d'un ou plusieurs autres facteurs.
En outre, l'action d'encadrement devient autoregulation
lorsqu'elle vise la création et la prise en charge, par la corporation
et éventuellement la participation de la société civile,
de dispositifs et d'instances indépendantes propres et prêts
à définir les règles de conduite des professionnels de
médias et à en assurer le respect32. De manière
concise et paraphrasant Jean-Marc Ferry, la régulation par la
déontologie devient auto regulation33. IL s'agit, en d'autres
termes, d'autodiscipline ou autocontrôle 34
Par ailleurs, Vicky Elongo35 parle des outils
d'autorégulation qu'il categorise en 3 types. D'où nous retenons
le mécanisme dénommé M.A.R.S (Moyen d'Assurer la
Responsabilité Sociale des Médias), il s'agit de tout moyens non
étatique utilisé pour rendre les médias responsables
vis-à-vis du public 36 . IL relève aussi les codes
déontologiques et les conseils de presse.
SECTION II. CADRE THEORIQUE
Le cadre théorique permet de justifier l'emploi des
concepts évoqué dans tout le travail scientifique
réalisé dans le champ des sciences de l'information et de la
communication.
La déontologie de l'information est le fondement
épistémologique et constituent le cadre théorique de notre
travail de recherche.
32 J. LEPRETTE et H. PIGEAT (s.d),
éthique et qualité de l'information, Paris, pp. 32-33,
cité par V. Elongo, op. Cit., p 62
33 . B. LIBORIS, éthique de
l'information. Essai sur la déontologie, p. 62, cité par V.
ELONGO, op. Cit., pp. 65-66
34 V. ELONGO, op. Cit., p 62
35 Ibid., p. 65-74
36 C-J. BERTRAND, la déontologie des
médias, p. 82, cité par V. ELONGO, op. Cit., p. 66
15
I. DÉONTOLOGIE DE L'INFORMATION
L'éthique et la déontologie semblent
indissociables, c'est comme les deux pages d'une feuille, l'envers et l'endroit
d'une pièce ou d'une médaille ou encore le signifiant et le
signifié : les deux éléments qui constituent le signe
linguistique. Selon Henri PIGEAT37, « alors que
l'éthique intervient comme puissance de questionnement de l'ensemble du
processus de l'information », la déontologie, quant à elle
« revêt la portée limitée d'une morale propre à
l'activité journalistique ». « Elle renvoie, ajoute-t-il,
à des règles professionnelles qui constituent les conditions
ordinairement admises d'une formation correcte au sens pragmatique. Elle est,
en jouant sur les mots, `une morale au quotidien' ».
I.1. FONDEMENT ET DOMAINE DE LA DÉONTOLOGIE
La déontologie au sens plus large, ne peut que se fonder,
sur les principes de la morale tels que, les devoirs de vérité et
respect de l'autres, puis sur la prescription de la loi, telle que le droit
à l'information, la liberté d'expressions, la démocratie,
la véracité, le pluralisme de l'information, le respect de
l'égalité, de la vie privée et de l'image de chacun, les
droits spéciaux des jeunesses et de l'enfance.
PIGEAT précise que, la déontologie doit prendre
le relais quand le droit ne fournit pas les normes ou les fournit d'une
manière contradictoire et ouvert à l'interpretation38.
Ainsi, commence le champ d'intervention de la déontologie
professionnelle, qui est définie comme, un ensemble des règles
déterminant les limites librement consentis par les journalistes et les
éditeurs39.
37 HENRI PIGEAT, Médias et
déontologie : règles du jeu ou jeu sans règles,
Paris, PUF, Vendôme 1997,
p. 85
38 HENRI PIGEAT, op. Cit p.28
39 Ibid., pp.28-29
40 Ibid., p.35 41Ibid., p.38
16
I.2. LA DÉONTOLOGIE : EN DEÇÀ ET
AU-DELÀ DE LA LOI
« Faire du bon journalisme au sens éthique, ne
consiste pas en un simple respect des lois »40 cela ne
sous-tend pas que la déontologie est au-delà de la loi. Cette il
existe des tonnes de coïncidences où la loi et la
déontologie semblent se recouvrir et coopérer.
La loi n'est pas tout, il existe dans le travail
journalistique des zones d'incertitude qui oblige les journalistes à
engager son propre jugement, à mettre lui-même en balance
l'intérêt du public qui seul légitime sa fonction et la
protection auxquelles, les personnes ont droit. Ainsi, la déontologie de
l'information dépend donc à la fois du droit d'une éthique
professionnelle qui prend le relais au-delà des cas prévus par le
législateur.
I.3. LA DÉONTOLOGIE : UN CONTRAT AVEC LE
PUBLIC
La déontologie du journalisme concerne très
directement le public41. Elle met la responsabilité du
journaliste à l'épreuve de ceux à qu'il doit des comptes
une sorte de contrat social unissant les journalistes et le public dans la
recherche de l'information, dans la détermination de son contenu, dans
sa mise en forme et dans sa présentation. Le public doit être
associé à l'élaboration et à l'application de toute
déontologie bien comprise.
I.4. LES GRANDS TEXTE DE DÉONTOLOGIE
Si l'on s'en tient à notre plus proche environnement
géographique et politique, les principaux textes déontologiques
sont, dans l'ordre chronologique : i' La déclaration de la
Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), adoptée
en 1954 au congrès de Bordeaux (révisé à Helsingor,
Danemark, en juin 1996) ; i' La déclaration de l'Unesco sur les
médias de 1983 énonçant des principes internationaux de
l'éthique professionnelle des journalistes, consécutif à
la Déclaration de l'Unesco de 1978 fondant le « Nouvel ordre
mondial de
17
l'information et de la communication » ; L'Unesco est
toutefois revenue, en 1989 déjà, des principes du « Normes
» à une conception plus libérale de la circulation dans le
monde.
I.5. LES CODES DE DÉONTOLOGIE
L'établissement d'un code suppose une réflexion
sur la déontologie, ses principes
et ses normes. Pigeat 42 dégage les
différents types des codes de déontologie qu'il
catégorise comme suit :
V' Le code Internationaux ;
V' Les codes nationaux ;
V' Le code sectoriel ou propre à chaque organe de
presse.
I.6. LE PRINCIPE DE DÉONTOLOGIE
Après étude comparative de plusieurs codes de
déontologie européenne, Pigeat 43 dégage les
principes le plus retenus par ceux-ci :
V' Véracité dans la collecte et la diffusion de
l'information ;
V' La liberté d'expression et d'opinion, défense de
ces droits ;
V' Le respect de l'égalité et refus des
discriminations sur la base de la race, de l'ethnie, de la religion, du sexe,
de la classe sociale, de la profession, d'un handicap ou d'autres
caractéristiques personnelles ;
V' Honnêteté, grâce à l'utilisation
de moyen direct et transparent pour collecter et présenter l'information
;
V' Respect des sources, de leurs références et
de leurs intégrités, respect des droits d'auteurs et des
règles de citation ;
42 HENRI PIGEAT, op. Cit. pp.88-93
43 Ibid., pp.95-97
18
? L'indépendance et intégrité du
journaliste, assurée par le refus de toute influence extérieure
sur son activité, par le droit à la clause de conscience
Ainsi, notre étude s'insère dans la deontologie
de l'information, car notre préoccupation est d'étudier la
déontologique de la Presse en République Démocratique du
Congo.
19
CONCLUSION
Dans ce chapitre il a été question de
définir les différents concepts utilisés dans le cadre
notre recherche, nous avons aussi explicité le cadre théorique.
Le chapitre a eu deux section, dans la première section nous avons
définis les concepts tel que : journalisme, déontologie,
régulation et autorégulation. Dans la deuxième section
nous avons parlé de la théorie de la déontologie de
l'information, nous avons démontré dans quelle mesure cette
théorie est le socle de notre travail.
20
CHAPITRE II. PAYSAGE MÉDIATIQUE
CONGOLAIS
INTRODUCTION
Dans ce chapitre nous allons parler de la situation des
médias congolais sous les
différents régimes politiques.
A savoir:
i' La presse coloniale de 1880-1960 ;
i' La presse pendant l'Ière République de 1960-1965
;
i' La presse pendant la deuxieme republique de 1965-1996 ;
i' La presse pendant Le temps des Kabila (Père et Fils) de
1997- 2019 ;
i' La situation de la presse congolaise sous FATSHI de 2019 a nos
jours.
SECTION I. LA PRESSE COLONIALE : UNE PRESSE DES
COMMUNAUTES
Les débuts de la presse au Congo belge se situent
autour des années 1900. En 1936 on répertoriait soixante-douze
périodiques, non compris les quotidiens. La colonie accordait une
importance capitale à son image et à celle de la Belgique
à l'étranger. L'Office de l'information et des relations
publiques pour le Congo et le Ruanda-Urundi organisait aux frais de la colonie,
des voyages et séjours pour des journalistes recommandés par les
Ambassades et Consulats belges à l'étranger. En échange,
des reportages favorables à l'oeuvre "civilisatrice" de la Belgique
étaient écrits dans de grands journaux et agences de presse
étrangers. Cette politique valait aussi pour les journalistes belges.
La presse coloniale est l'oeuvre d'hommes et de femmes qui
"laissant derrière eux une Europe éventrée par cinq ans de
guerre, avaient largué le passé pour se lancer à l'assaut
d'une autre vie : repartir à zéro, c'est tonique à trente
ans, quand on dispose d'autant de volonté que
d'enthousiasme"44. Ce n'était pas des fonctionnaires mais
des
44GILBERT MUBANGI BET'UKANY, Le parcours de la
presse congolaise et le rôle de l'oralité comme relais de
l'information en Afrique. Dans Les Enjeux de l'information et de la
communication, revue, 2007, p. 3
21
entrepreneurs. Cependant, cette presse est à l'image de
la politique coloniale. Dès le départ, elle est née de la
volonté de quelques uns de répondre aux nécessités
d'information ou de défense des groupes européens et non pour des
raisons de politique indigène45. Le public de cette presse
étant la communauté blanche, c'est au Katanga, où vivait
une population européenne internationale, qu'elle s'est beaucoup
développée. Dans cette riche province, certains journaux
paraissaient même en anglais. L'importance qu'a eue la presse au Congo
belge, est liée au fait que le Congo devenait au fil des années,
une sorte de colonie de peuplement. Les Belges établis au Congo ont fait
souche allant jusqu'à afficher une certaine autonomie vis-à-vis
de la métropole. C'est dans ce contexte de business et de politique que
la presse coloniale a construit sa santé économique et son
indépendance. Mais, malgré une politique éducative
coloniale exemplaire, la majorité de la population congolaise est
restée analphabète. La parution et la consommation des journaux
étaient une affaire des mindele (les Blancs). Seule la presse
"missionnaire", publiée en langues africaines, était
entièrement destinée à la population locale. Comme le note
Charles François (ancien collaborateur à "La Presse Africaine" un
hebdomadaire paraissant au Kivu (RDC) dans les années 50), pour les
colonisateurs belges, "les Congolais étaient l'objet de ce que feu le
Président Nixon appelait benevolent neglect. On les supposait
raisonnablement contents de leur sort qui, certainement, s'améliorait
peu à peu sur le plan matériel. Pour le reste, les coloniaux,
belges et étrangers, s'occupaient de leurs affaires administratives,
industrielles ou commerciales et, nouveaux Romains, s'imaginaient disposer de
cinq siècles pour transmettre les secrets et bénéfices de
la "vraie civilisation" aux nouveaux "Gaulois". (...) Pendant ce temps, se
formait rapidement une nouvelle classe congolaise. Comme n'importe quelle
génération de jeunes, livrés à l'inattention de
parents très occupés et distraits, ils en étaient
réduits à s'éduquer eux-
45GILBERT MUBANGI BET'UKANY, op.cit., 4
47 Ibid., pp.5-6
22
mêmes et entre eux. La presse, en particulier, les a
ignorés jusqu'aux premiers grondements de l'explosion
anti-coloniale46."
Après la deuxième guerre mondiale, les choses
vont changer. On assiste à la naissance de journaux tenus et
écrits par des Congolais. La guerre a engendré une prise de
conscience sur certaines idées telles que : identité, territoire,
lutte, souveraineté, liberté. Ce contexte d'après guerre
poussera les autorités politiques coloniales à
légiférer sur la presse. Le décret du 6 août 1922 du
Gouverneur général du Congo, pris en application de
l'ordonnance-loi du 5 mars 1922, relative à la presse, limite
très fort la liberté d'expression et fait du Congo un ghetto sur
le plan de l'information. Craignant que la presse étrangère
n'incite les populations congolaises à se rebeller contre le
système colonial, les autorités coloniales belges vont soumettre
son introduction dans le pays à une législation contraignante.
L'article 4 du décret de 1922 est explicite: seront punies des
mêmes peines l'introduction, la mise en vente, la distribution ou
l'exposition d'écrits, dessins, gravures, peintures, emblèmes ou
images susceptibles de porter atteinte au respect dû à
l'autorité belge Bulletin Officiel du Congo Belge
(1922),47Suite à ce décret, les rapports entre les
Africains et les autorités politiques coloniales vont se
détériorer. Les journaux tenus par les Congolais n'acceptent plus
les règles du jeu dictées par la législation coloniale. La
presse des Congolais va se radicaliser en soutenant les revendications des
populations indigènes, la prise de conscience du fait colonial et la
nécessité de lutter pour obtenir l'indépendance.
A l'approche de 1960, les événements politiques
se bousculent et se précipitent. Les journaux édités par
les Congolais deviennent de plus en plus militants, une véritable arme
politique qui tire à boulets rouges sur l'administration coloniale et la
Belgique. Dans ce contexte, les politiciens congolais vont jouer un rôle
important dans la presse. En effet, Lumumba l'a compris très tôt,
il devint correspondant de presse de La Croix du Congo et
4646GILBERT MUBANGI BET'UKANY, op.cit.
23
de La Voix du Congolais publiées à
Léopoldville, la capitale. IL entreprit d'écrire aussi pour le
compte de L'Afrique et Le Monde édité à Bruxelles ; en
1955 il devint l'éditeur responsable de L'Echo Postal, organe
trimestriel de l'Amicale des Postiers. En 1959-1960, il dota son parti
politique de trois organes de combat : Indépendance
(Léopoldville), Uhuru (Stanleyville), Tabalayi (Luluabourg). En 1947,
Justin Bomboko créa Mbandaka ; Joseph Ileo Fonda Conscience africaine en
1953. A son retour d'exil au Ghana, Patrice Lumumba lança
Indépendance en 1958. Quant à Mobutu, le colonel Marlière
de la Force publique lui confia la rédaction du journal de
l'armée. Plus tard, on le retrouvera "à L'Avenir colonial belge,
qui deviendra L'Avenir, où il écrit dans les pages
consacrées aux actualités
africaines"48. Pour toutes ces raisons, la presse
fera l'objet d'une surveillance toute particulière de la part de
l'autorité coloniale. Le climat devint de plus en plus tendu à
l'approche de l'indépendance. La majorité des Belges
détenteurs de journaux au Congo décidèrent de retourner en
Belgique après avoir vendu leurs titres. Ainsi, l'aventure belge au
Congo se solda par le sauve-qui-peut généraliser de 1960. Mais
certains d'entre eux, comme l'équipe de La Presse africaine, de Max et
Marie-Madeleine Arnold, et Georges Hensenne du Stanleyvillois
préférèrent rester quelque temps encore après
l'indépendance avant de se résoudre à partir eux aussi.
Marie-Madeleine Arnold résume bien le sentiment qui les animait : "nous
avions choisi notre place au cimetière fleuri qui surplombe le lac. Nous
n'y reposerons jamais, mais quelque chose de nous-mêmes est resté
là: un battement de coeur, un goût de miel, un goût de
sel49."
48G. MUBANGI, op.cit., p.8
4949GILBERT MUBANGI BET'UKANY,
op.cit.,
24
SECTION
II. LA PRESSE PENDANT LA 1 ERE REPUBLIQUE
Les cinq premières années d'indépendance
du Congo sont connues pour leur bégaiement
généralisé dû à l'impréparation et
à l'amateurisme de ses dirigeants. Et comme on pouvait s'y attendre, il
en résulta une grande confusion sur le plan politique, économique
et social. La presse congolaise militante et nationaliste, née à
la suite des événements politiques de 1959,
déterminée et unie face à l'autorité coloniale, se
retrouva fragilisée, divisée, tribalisée, politisée
à outrance. A l'aube de l'indépendance, la jeune presse est ainsi
jetée en pâture aux plus offrants. Les politiciens et certains
groupes de pression s'en emparèrent pour leur propagande. Chaque
groupement politique avait son ou ses titres de presse : Notre Congo pour
l'Alliance des Bakongo (Abako), Le Congo Libre pour le Parti de
l'Interfédérale, Solidarité Africaine pour le Parti
Socialiste Africain (PSA), Emancipation pour le Parti du
Peuple-Action-Socialiste et L'Indépendance pour le Mouvement National
Congolais (MNC), etc. Cette situation engendra des mesures arbitraires de
l'autorité politique : favoritisme pour certains, interdictions et
arrestations pour d'autres. Redoutant le pouvoir de la presse, le tout nouveau
pouvoir congolais a réagi de la même manière que
l'autorité coloniale. L'Arrêté ministériel de
Patrice Lumumba du 11 août 1960 relatif aux mesures exceptionnelles, en
cas de troubles graves, en matière de liberté de la presse n'est
rien d'autre qu'une copie conforme du Décret du Gouverneur
Général du Congo du 6 août 1922, qu'il a
décrié en son temps. Les Congolais commencèrent à
se demander s'ils avaient bien fait de renvoyer Tintin en Belgique.
SECTION
III. LA PRESSE
PENDANT LA DEUXIÈME RÉPUBLIQUE : UNE PRESSE AU REGIME DU
POUVOIR
Depuis l'indépendance de la RDC, dans le cadre de la
presse écrite, plusieurs journaux de l'époque coloniale
passèrent avec des fortunes diverses ; la presse foisonne dans
l'effervescence de la fin du colonialisme. Après le 24 novembre 1965,
date marquant la prise du pouvoir par Mobutu, la personnalisation du pouvoir
accompagne les restrictions de la liberté d'expression et le
contrôle des médias transformés en instruments
25
de glorification du guide de la nation et du parti unique.
Dans la foulée comprenant sans doute la puissance des médias
encore inexistant qui dote le pays en novembre 1966 d'une chaîne de
télévision publique qui deviendra hélas d'un outil de la
propagande d'une efficacité rare.50
Quatre vingt fois plus étendue que la Belgique, la RDC
est cependant insuffisamment couverte en matière de radiodiffusion et de
la télévision. Apparemment les diverses stations de la radio
diffusion et de la télévision nationale (RTNC) sont
installées pour la plupart avant 1960 par le pouvoir
colonial.51
A partir de 1970, le président Mobutu oriente la
politique du Congo dont il venait de changer le nom en Zaïre, vers le
système communiste radical. C'est ainsi qu'après les
élections de 1970, une série des décisions
inspirées par la doctrine de l'authenticité en 1971,
l'année1972 fut déclarée une année de nettoyage et
de radicalisation.52 Durant cette période Mobutu prend des
mesures très astreignantes contre la presse et la Somme à
travailler pour le triomphe de son idéologie politique.
Mobutu fit alors des médias, un instrument
d'orientation nationale. En fait selon la formulation de Sakombi Inongo
thuriféraire du Mobutisme qui dirigeait ce département, « le
peuple n'a pas besoins d'être informé mais d'être
orienté. » le règne de la pensée unique venait de
naître. La presse étant bâillonnée, il est interdit
de caricaturer Mobutu.53
A propos de l'installation et de la création des
chaînes de radio et de télévision, il est important de
souligner les appuis des coopérations allemandes et françaises ;
ces appuis ont permis la création d'une école de niveau
universitaire en 1973 (ISTI) et d'un
50 M. KABEYA P.E., Regard sur la presse
congolaise du Congo belge à celui de Kabila sans oublier le Zaïre
de Mobutu, Paris, éd. L'Harmattan, 2003, p. 14.
51 TSHIONZA MATA, T.G., Les médias au
Zaïre, s'aligner ou se libérer, Paris, éd. L'Harmattan,
1996, p. 22.
52L. DE SAINT MOULIN, Panorama de l'histoire
contemporaine, Kinshasa, éd. CECC, 1983, p. 173. 53
KABEYA, op. cit., p. 14.
26
studio école la voix du zaïre, pour la formation
des producteurs et techniciens audiovisuels de niveau
intermédiaire54
Le répertoire des médias audiovisuels
était très réduit par le fait qu'à cette
époque les privés n'étaient permis d'investir dans le
domaine de la presse. IL n'existait donc que la RTNC, la voix du Zaïre
à l'époque. Et ce n'est qu'à partir de 1988 qu'une
certaine liberté de la presse va commencer à s'annoncer.
Parmi les problèmes majeurs que connaissent les
médias en RDC, il y a les problèmes financiers,
managériaux, professionnels et déontologiques. En ce qui concerne
les problèmes financiers, les médias de la deuxième
République étaient suffisamment bien alimentés car le
gouvernement était une vache laitière pour les médias.
Parmi les travailleurs qui vivaient dans des conditions meilleures au
Zaïre, les professionnels des médias y étaient aussi
comptés entre les trois premiers. La procuration d'un véhicule
par une entreprise de presse était une question de volonté
seulement.
Face au problème professionnel, le journalisme
n'était plus un métier des libertés, mais de contrainte.
Parce que corrompu par le pouvoir, les journalistes se sont trouvés dans
une dette morale ; ainsi ils ne pouvaient donner des informations qui
accuseraient la mauvaise gestion du pouvoir. Ils ne pouvaient pas non plus
s'empêche à mentir le public, si cela contribuera à attirer
la sympathie du public envers le pouvoir de Mobutu. Ainsi donc, face à
cette réalité, il faut dire que du point de vue de la forme, la
production journalistique était faite avec professionnalisme. Mais du
point de vu le fond, il est honnête d'avouer qu'il existait de presse
libérale au Zaïre.
Signalons que les patrons des médias au Zaïre
étaient d'abord des cadres du MPR, chargés de la mobilisation.
Ils étaient nommés par le président de la
République et furent les premières personnes à
étouffer la liberté des journalistes. La déontologie fut
Celle dictée par ceux-ci qui sauvegardaient tout le cadre juridique en
matière des médias. Ce sont des mouchards du pouvoir.
54 TSHIONZA, M. G., op. cit., p. 23.
55 P. MABIALA M. N., « La longue
transition politique en RDC (1990-2006) : Aspect positif et vicissitudes »
in La RDC : une démocratie au bout du fusil. Kinshasa, FKA, 2006,
p. 31.
27
La libération des médias, à partir du 24
avril 1990, a permis de créer de nouveaux journaux et des stations
privées de radio et de télévision. En fin, la
communauté Internationale a soutenu l'opposition pour la rendre capable
de tenir tête à Mobutu, à l'affaiblir et à le
déstabiliser et ainsi en faire un monument de
l'histoire.55
SECTION IV. VERS LE PLURALISME MEDIATIQUE
Dans cette section, nous allons parler de l'evolution de la
presse lors de periode de transition et pendant les regimes de kabila
père et fils pour clore par les regne du president en place, Felix
Tshisekedi.
I. LES MÉDIAS PENDANT LE DÉBUT DE LA
TRANSITION
Une fois libres, les médias en RDC ont
été appelés à faire face à trois contraintes
principales dont la contrainte politique, la contrainte économique et la
contrainte technique. IL nous sied de soulever d'abord les contrôles
politiques auxquelles les journalistes étaient appelés à
faire face. En effet, la liberté politique de l'information est acquise
en RDC depuis 1990 par tous les privés. Certes, les rapports demeurent
indispensables entre les journalistes et les acteurs, mais il est sans commune
mesure avec la réalité du pays à ce temps que les
journalistes subissent sans doute des contraintes et menaces politiciennes.
Outre la contrainte politique, nous observons en suite la
contrainte technique qui pausé un sérieux problème dans
les médias audiovisuels de la RDC. Ce dernier a structurellement
affecté le travail journalistique. Le fait que par la technologie, le
rêve du direct est devenu réalité voire un cauchemar,
d'autant que la contrainte de la concurrence pousse encore plus à
raccourcir les délais entre l'évènement et l'information,
les journalistes là aussi sont pris en contre-pied. De toute
façon, nous renseigne Dominique Wolton, à supposer que les
journalistes puissent suivre le rythme des évènements sans
28
trop d'erreur, cela ne signifie pas que le récepteur
à l'aube fait ait la même capacité
d'absorption.56
En sus, les médias en RDC connaissent une indulgence
matérielle très récente. En effet, ils fonctionnent dans
un contexte d'indulgence technique. Le problème économique que
nous allons énumérer d'emblé, ne permettent pas les
renouvellements des équipements, encore moins de suivre la technologie
dans le domaine de diffusion des informations.
La situation économique de la presse en RDC est
à l'image de la récession qui frappe le pays depuis la chute de
Mobutu, on n'enregistre aucune requise des activités économiques.
Au contraire, les entreprises ferment leurs portes ou sont contraintes de
mettre en congé une partie de leur personnel. Le marché de la
publicité est quasi inexistant. Etant en situation de force, ces
annonceurs fixent eux-mêmes le prix57.
II. EFFLORESCENCE DES MÉDIAS SOUS LA TRANSITION
KABILISTE
Avec l'adoption de la loi n°96/002 du 22 juin 1996
portant les modalités d'exercice de la liberté de la presse en
RDC, l'espace médiatique a connu une véritable efflorescence car
beaucoup d'investisseurs se sont intéressés à ce domaine.
La plupart des stations de radiodiffusion et des chaînes de
télévision privées furent confessionnelles. Les
médias naissaient chaque année comme des champignons sans tenir
compte de la médiocrité du contenu et surtout de la carence des
infrastructures appropriées.
La situation des médias dans les années 2004,
nous renseigne Kayembe A., est que la presse écrite compte 213 journaux
sur toute la RDC, 106 stations de radiodiffusion dont 94 privées et 52
chaînes de télévision dont 42 privées.58
Pendant les élections de
56D. WOLTON, Penser la communication, Paris,
éd. Flammarion, 2002, p. 221
57M. FAYE, Les médias en RDC, rapport de la
mission effectuée du 03 au 17 novembre 2002, Kinshasa, p. 28.
58 A. KAYEMBE ET Autres, Situation des
médias en RDC, Paris, éd. Institut Panos Paris, 2004, pp. 8
- 10.
29
2006, plusieurs autres entreprises médiatiques se sont
créées pour des fins de campagnes électorales.
C'est le cas de Digital Congo, Congo Web, Mirador, etc. Il faut
souligner avec Marie Soleil Frère59 que le champ des
médias congolais est très diversifié et il est
évolutif. Les processus électoraux se sont déroulés
dans un contexte où étaient enregistrés auprès de
la haute autorité des médias : 70 chaînes de
télévision sur l'ensemble du territoire national dont 40 pour la
ville de Kinshasa. RTNC, Digital CONGO TV, CCTV et RTGA émettent sur
satellite à partir de Kinshasa et sont captées dans certaines
provinces du pays. Plus de 145 stations de radiodiffusion dont 29 à
Kinshasa et plus de 200 titres de presse déclarés au
ministère de l'information et presse sans être régulier sur
le marché.
III. LA SITUATION
DES MEDIAS APRES LA PASSATION PACIFIQUE DU POUVOIR ENTRE JOSPEH KABILA,
PRESIDENT SORTANT, ET FELIX TSHISEKEDI, PRESIDENT DE LA RDC
Fin janvier 2019, félix tshisekedi promettait de faire
de la presse et des médias congolais un quatrième pouvoir en rdc.
Le 3 mai 2019 à Kinshasa. Fraîchement proclamé vainqueur
à l'issue d'un scrutin controversé, Félix Tshisekedi est
convaincu par le professeur Kasongo Mwema Yamba Y'amba, son porte-parole,
d'accepter l'invitation de l'Union nationale de la presse du Congo (UNPC) et de
l'ONG Journaliste en danger (JED). Une première dans l'histoire du pays,
mais surtout un signal fort pour le changement longtemps attendu par la presse
et les médias congolais. D'autant que cette volonté
exprimée par Félix Tshisekedi de « promouvoir la presse et
les médias pour en faire véritablement un quatrième
pouvoir » figurait déjà dans le top 5 de ses
priorités assignées au gouvernement lors de son discours
d'investiture, le 24 janvier 2019. Mais les grandes réformes attendues
ont été repoussées et les avancées
enregistrées demeurent très fragiles
59M.S. FRERE, Diagnostic sur Régulation des
médias en RDC, Paris, Institut Panos, 2007, p. 5
30
III.1. QUELQUES LÉGERS CHANGEMENTS
L'avancée la plus remarquable, c'est déjà
d'avoir un ministre sectoriel qui ne menace pas de fermer les médias en
cas d'un son de cloche non favorable au pouvoir en place. On note
également quelques légers changements de ton sur la
Radiotélévision nationale congolaise (RTNC). Sans se
débarrasser complètement de sa posture de caisse de
résonance du régime, cette chaîne publique ouvre peu
à peu sa grille des programmes aux voix discordantes. Pour le JT par
exemple, le ministre exige le respect d'un quota de 25% du contenu
éditorial pour chacune de quatre couches suivantes : pouvoir,
opposition, société civile et faits divers.
Depuis l'arrivée de Félix Tshisekedi au pouvoir,
la RDC connaît une véritable décrispation dans les
relations entre les pouvoirs publics et les journalistes dans l'exercice de la
liberté de la presse. Le pays étant passé du 154e au 150e
rang. Le pays est en train de tourner la page de toutes ces années de
prédation de la liberté de la presse que le pays a connu, c'est
donc une performance. Même si, en réalité, le pays demeure
dans la zone rouge sur la carte de Reporters sans frontières (RSF) : la
RDC est toujours classée parmi les États où la situation
de la liberté de la presse est difficile. Car, pour la première
année de l'ère « Fatshi », le pays a tout de même
compté « au moins 85 cas d'atteintes diverses à la
liberté de l'information et d'attaques contre les médias, contre
121 cas en 2018 », selon JED qui note « une diminution de 29,7 %
».
III.2. DES RÉFORMES QUI SE FONT
ATTENDRE
Mais la situation tend à se dégrader, avec la
récente tentative d'enlèvement de la journaliste Christine
Tshibuyi à Kinshasa après avoir écrit un article accablant
sur Jean Maweja, ancien gouverneur du Kasaï Oriental, mais aussi une
cascade de convocations judiciaires contre des journalistes qui ont
rapporté l'affaire dite de « surfacturation des travaux de
construction du bâtiment annexe de l'assemblée provinciale de
Kinshasa ». Ce qui fait nous fait penser que l'accalmie constatée
depuis l'arrivée aux affaires de Félix Tshisekedi ne repose sur
rien de solide. Pour que la presse et les médias congolais
31
puissent jouer réellement leur rôle de
quatrième pouvoir, il faudrait permettre aux journalistes d'exercer avec
un peu plus de sérénité, mettre fin à
l'impunité des prédateurs, adopter un nouveau cadre légal
de l'exercice de la liberté de la presse et assurer la viabilité
économique des organes de presse.
Réputée très répressive et
anachronique, la loi du 22 juin 1996 fixant les modalités de l'exercice
de la liberté de la presse, promulguée sous Mobutu et maintenue
pendant la règne des Kabila père et fils, n'a toujours pas
été révisée. De fait, aujourd'hui encore, en 2021,
un journaliste congolais peut, en temps de guerre, être poursuivi pour
trahison et condamné à mort si son article est jugé
susceptible de démoraliser l'armée ou la population dans le but
de nuire à la défense nationale. Aucun acte contraire n'a
été pris non plus pour abroger l'arrêté
ministériel du 12 novembre 2016 qui restreint les conditions dans
lesquelles des médias étrangers peuvent exercent en RDC.
À cette allure, cette alternance pacifique au sommet de
l'État qui a permis de desserrer tant soit peu l'étau sur les
journalistes congolais risque de gâcher finalement cette
opportunité inouïe de constituer une presse et des médias
libres et de qualité en RDC. Des réformes structurelles
s'imposent, il faudra maintenant asseoir cette bonne volonté
affichée par Félix Tshisekedi sur des socles plus durables :
réviser la loi sur l'exercice de la liberté et le statut du
journaliste professionnel, avancer sur la loi sur l'accès à
l'information publique. IL y a aussi le chantier de la
dépénalisation des infractions de presse. Il faut protéger
l'industrie locale de l'information, arrivé à équilibrer
le marché de la publicité pour que tout ne soit pas
accaparé par des géants comme Havas-Canalplus, StarTimes et
d'autres réseaux étrangers.
David-Jolino Makelele, ancien ministre de la communication
plaidé pour l'organisation des états généraux de la
presse devant conduire à des réformes. Aucune date n'a cependant
été arrêtée pour ces états
généraux de la presse. Les fonds qui seraient nécessaires
à leur organisation ne sont pas disponibles. À la
réticence de certaines corporations des journalistes, notamment une aile
de l'UNPC, s'est en effet ajoutée la crise sanitaire et
socio-économique du coronavirus parmi les obstacles à la
grand-messe
32
attendue dans ce secteur, qui doit également être
assaini tant il compte depuis des années des « moutons noirs
», métaphore attribuée dans le milieu à des personnes
qui se revendiquent journalistes sans l'être et sans aucun respect de la
déontologie.
Comme dans plusieurs autres secteurs de la vie nationale, le
nouveau pouvoir ne doit plus se contenter de gérer les urgences et les
polémiques politiciennes. Au risque de décevoir
définitivement les espoirs qu'il a suscités, il doit enfin
impulser des réformes de fond.
33
CONCLUSION
Le deuxieme chapitre de ce travail s'est attelé sur la
question de la situation generale des medias congolais pendant chaque regime
polituque. Au niveau de Medias, la situation des Medias evoluait avec Celle de
la politique du pays. En effet, pendant la deuxieme republique, les medias
etaient tout simplement considerés comme des simples instruments de
mobilisation de la masse en faveur du pouvoir qui prenait en charge tout leurs
besoins. C'est en fait, à partir de 1990 que les Medias se sont
exprimés librement. La fin de la transition est caracterisée par
une floraison croissante des Mediasaudiovisuals.
De la transition jusqu'à nos jours, les medias violent
lamentablement la deontologie journalistique et avouer ni l'institution de
regulation de la presse, ni le gouvernement, ne sont capable de reguler les
medias émettant sur le web.
34
CHAPITRE III. LE MÉCANISME DE LA
RÉGULATION ET D'AUTO-REGULATION DE LA PRESSE EN RDC : ENJEUX ET
DÉFIS
INTRODUCTION
Dans ce chapitre nous allons parler brièvement des
institutions assurant la régulation et l'auto-regulation de la presse en
République Démocratique du Congo dans la première section
et passer en revu les textes mises en place dans le secteur de la presse. Et
nous allons passer à l'analyse objective du défi auquel est
confrontée la presse congolaise dans la deuxieme section. Et enfin dans
la troisieme section nous allons etablir des suggestions.
SECTION I. LES INSTITUTIONS DE RÉGULATION ET
D'AUTO-REGULATION DE LA PRESSE ET LA RÉGLEMENTATION DU PAYSAGE
MÉDIATIQUE CONGOLAIS
Dans cette section, nous allons parler brièvement des
institutions de la régulation et d'auto-regulation de la presse en
République Démocratique du Congo et dans le second point de cette
section, nous allons parler des textes que regissent la presse congolaise.
I.LES INSTITUTIONS DE REGULATION ET AUTO-REGULATION DE
LA PRESSE EN RDC
Parler des organes de la regulation et autoregulation de la
presse nous renvoi à étudier tour à tour le Conseil
Supérieur de l'audiovisuel et de la Communication et l'Union Nationale
de la Presse Congolaise
35
I.1 LE CONSEIL SUPERIEUR DE LAUDIOVISUEL ET DE LA
COMMUNICATION
I.1.1. OBJET, NATURE ET SIEGE DU CSAC
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la
communication, CSAC en sigle, est une institution d'appui à la
démocratie. Il est indépendant, autonome et doté de la
personnalité juridique. Son siège du Conseil est établi
à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du
Congo. En cas de circonstances exceptionnelles empêchant le Conseil de se
réunir à son siège habituel, l'assemblée
plénière peut décider du lieu qui abritera provisoirement
ses travaux. Le siège du Conseil ainsi que ses bureaux de
représentation en province sont inviolables, sauf dans les cas
prévus par la loi et dans les formes qu'elle prescrit.
I.1.2. FONCTIONS PRINCIPALES DU CSAC
Quoique la RDC ne possède qu'une seule autorité
contrôlant la diffusion et la distribution des signaux et que
différentes lois établissent certaines autorités de
régulation, il reste cependant clair que le véritable pouvoir de
contrôle sur les médias réside auprès de
lautorité exécutive du gouvernement ; plus
précisément auprès du Ministre chargé de la Presse
et de lInformation. En effet, le travail du Conseil Supérieur de
l'Audiovisuel et de la Communication au côté de l'Autorité
de régulation, lequel contrôle les aspects techniques de la
diffusion médiatique, demeure éclipsé par les attributs
ministériels exercés par le pouvoir exécutif malgré
la conception constitutionnelle du Conseil.
Ce qui nous renvoi à étudier les fonctions
principales en tant que Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et de la
Communication d'une part, et d'autre par ses fonctions en tant
qu'autorité de régulation.
36
> Fonctions en tant que CSAC :
Les articles 8 et 10 de la Loi n° 11/001 décrivent
les fonctions principales du
CSAC comme suit :
i' Garantir la liberté de la presse, de l'information et
des moyens de communication
des masses ;
i' Faire respecter la déontologie en matière
dinformation ;
i' Veiller sur l'accès équitable des partis
politiques, des associations et de toute autre
personne aux moyens officiels d'information et de communication
;
i' Élaborer son Règlement intérieur ;
i' Assurer une médiation en cas de conflit dans le domaine
des médias ;
i' Promouvoir l'excellence des productions médiatiques
;
i' Veiller à la diffusion de la culture de la paix, de la
démocratie, des droits de
l'homme et des libertés fondamentales ;
i' Valoriser la culture nationale à travers les
médias ;
i' Veiller à la protection de l'enfant ;
i' Présenter un rapport périodique et annuel ainsi
que des avis techniques au
Parlement sur les projets ou propositions de lois relatifs aux
médias.
> Fonctions en tant qu'autorité de
régulation
Selon l'article 8 de la loi cadre n°013-2002 du 16 octobre
2002 sur les
télécommunications en République
Démocratique du Congo, l'autorité de régulation est
un service public dotée de la personnalité
juridique. De ce fait, elle a pour attributions de :
i' Veiller au respect des lois, des règlements et des
conventions en matière des
télécommunications ;
i' Instruire les dossiers de demande de concession,
délivrer les autorisations, recevoir
les déclarations, établir les cahiers des charges
correspondant aux autorisations et
veiller à ce que les obligations contractées par
leurs titulaires soient respectées ;
i' Procéder aux homologations requises par la
présente loi ;
37
1' Définir les principes dinterconnexion et de
tarification des services publics de télécommunications ;
1' Gérer et contrôler le spectre des
fréquences ;
1' Élaborer et gérer le plan national de
numérotation ;
1' Analyser et étudier de façon prospective
l'évolution, aux plans national et international, de l'environnement
social, économique, technique et juridique des activités du
secteur ;
1' Contribuer à définir et à adapter,
conformément aux orientations de la politique gouvernementale, le cadre
juridique général dans lequel s'exercent les activités
relevant du secteur des télécommunications.
I.1.3. COMPOSITION DU CSAC
Le Conseil est composé de quinze membres
désignés de la manière suivante :
1' Un membre par le Président de la République ;
1' Deux membres par l'Assemblée nationale ;
1' Deux membres par le Sénat ;
1' Un membre par le Gouvernement ;
1' Un membre par le Conseil Supérieur de la Magistrature
;
1' Trois membres par les associations des professionnels des
médias, à raison d'un
membre pour chaque secteur d'activité, à savoir :
la radiodiffusion sonore, la
télévision, la presse écrite ;
1' Un membre représentant du secteur de la
publicité ;
1' Un membre par le Conseil national de l'ordre des avocats ;
1' Un membre par les associations des parents
d'élèves et d'étudiants, légalement
constituées ;
1' Deux membres par les associations de défense des droits
des professionnels des
médias, légalement constituées.
38
Notons par ailleurs que, cette désignation tient compte
de l'expertise dans le secteur des médias, de la représentation
nationale ainsi que de celle de la femme.
I.1.4. LES ORGANES ET FONCTIONNEMENT DU CSAC
Les organes du Conseil sont :
1' L'Assemblée plénière ;
1' Le Bureau ;
1' Les Commissions permanentes ;
1' Les Coordinations provinciales.
Pour l'Assemblée plénière, elle est l'organe
de décision du Conseil.
Sagissant du Bureau, c'est l'organe d'exécution et de
gestion du Conseil. Il est
composé de cinq membres, à savoir : un
Président, un Vice- président, un Rapporteur, un
Rapporteur adjoint et un Questeur. Sans préjudice dautres
attributions lui conférées par le
Règlement intérieur, le Bureau élabore le
projet du Budget du Conseil, conformément à
la loi financière et le transmet au Gouvernement
après son adoption
Par contre, les Commissions sont des organes permanents
chargés de traiter des
questions spécifiques ayant trait aux missions du
Conseil.
Elles sont au nombre de trois, à savoir :
1' La Commission juridique chargée de l'enregistrement et
de l'examen des plaintes,
de la réglementation et des avis ;
1' La Commission technique chargée du contrôle de
médias et de la conformité de la
publicité ;
1' La Commission socio-économique chargée des
études, de la promotion et du
développement de médias.
Salon l'article 49 de la loi sur la SCAC, la coordination
provinciale est chargée de
l'exécution des missions du Conseil en province. Elle est
dirigée par un Coordonnateur,
assisté dun Coordonnateur adjoint.
39
Elle est dotée d'une extension du Centre de monitoring
de médias congolais, du Secrétariat dinstruction et du Service de
normalisation, et dispose d'un personnel technique et administratif.
I.2. L'UNION NATIONALE DE LA PRESSE
CONGOLAISE
I.2.1. NATURE JURIDIQUE
L'Union nationale de la presse congolaise (UNPC) est une
organisation indépendante de soutien aux journalistes en
République Démocratique du Congo.
Sous un autre angle, l'UNPC est le seul syndicat des
médias institué par la loi portant statut des journalistes. Par
ce fait du monopole légal, cette structure s'est dotée de
beaucoup plus de pouvoirs dans la mesure où, aux dires de certains
experts, le contrôle exercé par elle est excessive, alors que sa
mission première reste celle de garantir la liberté de la presse.
Par exemple, dans une compréhension la plus simpliste de l'article 5, il
est dit que seule l'UNPC est habilité à émettre les cartes
de presse alors que dans larticle 54 de la même loi, tout journaliste est
libre de s'affilier à toute organisation professionnelle ou syndicale
compatible et d'exercer ses activités aussi bien à
l'intérieur de l'UNPC ou pas. Ce qui aboutit au fait que, d'après
l'UNPC, cette dernière est la seule autorisée à octroyer
la qualité de journaliste.
I.2.2. MISSIONS PRINCIPALES
L'UNPC a pour missions de :
? Coordonner les activités des
groupements et associations membres ;
? Défendre la liberté de la
presse, le droits et les intérêts généraux de la
presse et de
ses membres ;
? Organiser la profession, éditer les
règles déontologiques et éthiques et en
sanctionner les manquements ;
? Identifier les journalistes et
assimilés opérant en République Démocratique du
Congo ;
40
V' Délivrer la carte de presse conformément
à l'article 5 de l'ordonnance- loi n° 81
/012du 02 avril 1981 portant statuts des journalistes oeuvrant en
RD du Congo ;
V' Accréditer les journalistes étrangers en mission
en RD du Congo ;
V' Représenter la profession à l'intérieur
comme à l'extérieur du pays ;
V' Promouvoir la presse sur le plan moral, professionnel et
matériel ;
V' Renforcer la compréhension et la solidarité
entre ses membres et établir, en son
sein des liens entre diverses associations professionnelles de la
presse en RDC ;
V' Maintenir les contacts et promouvoir les échanges de
vue entre la presse et les
institutions publiques et privées ;
V' Faciliter à ses membres l'accès aux sources
d'information ;
V' Organiser des activités de formation professionnelle et
syndicale en faveur de ses
membres.
II.LA RÉGLEMENTATION DU
PAYSAGE MÉDIATIQUE CONGOLAIS
Nous allons énumérer les lois, règles et
conduites de la Presse en République Démocratique du Congo
à savoir : les lois régissant les médias, les
règlements et les codes de conduites.
II.1. LES LOIS RÉGISSANT LES
MÉDIAS
Parmis les lois régissant les médias congolais,
nous avons cités quelques-unes.
A savoir :
V' Loi No-96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de
l'exercice de la liberté de la
presse en R. D. C ;
V' Ordonnance 81-012 du 2 Avril 1981 portant sur le statut des
journalistes en R. D.
C ;
V' Le code pénal Décret du 30 juin 1940 ; etc...
41
II.2. LES RÈGLEMENTS
Parmis les règlements de la presse en République
Démocratique du Congo, nous avons :
i' Directive de la HAM No. HAM/AP/74/2006 du 10 mars 2006
relatives à la campagne électorale à travers les
médias ;
i' Décision de la HAM No. HAM/AP/072/2006 du 10 mars
2006 relative à l'objectivité, à la neutralité et
l'impartialité pendant la période de Pré-campagne
Électorale ; ...
II.3.LES CODE DE CONDUITE
En ce qui concerne les codes de conduite de la presse
congolaise, nous n'avons que le code de déontologie et d'éthique
du journalsite congolais.
Le code de deontologie est défini comme le recueil
où les principes et normes déontologique se trouvent
matérialisés60.
Ainsi, par déontologie, la profession s'impose une
image de marque à défendre, impose une probité et honneur
à chacun de ses membres, elle rejette toute censure extérieure,
recherche une légitimité et une responsabilité en
s'imposant à elle et à ses membres certaines obligations,
à commencer par la copaternité et la solidarité au sein du
groupe61. Naji Jamal Eddime complète que, quand on parle de
code déontologique, on parle, quelque soit le pays d'un texte qui n'a
pas force de loi. Il s'agit d'un code moral que généralement les
médias et les journalistes se définissent et déclarent s'y
référer pour définir leur pratique, et les réguler,
au besoin les défendre contre quiconque...
Pour ce faire, en mai 2004, les journalistes congolais ont
organisés les congrès national, baptisé «
Congrès de la refondation ». Parmis les acquis de ces assises,
les
60 V. ELONGO, op. cit., p.67
61 OMEC, Code de déontologie des journalistes
en RDC, Kinshasa, éd. Médias Paul, 2004, p. 10.
42
professionnels de la presse ont adopté un nouveau code
d'éthique et de déontologie du journaliste congolais.
Donat Mbaya et Charles mugagga62, précisent
que « si l'on parle souvent du code d'éthique et
déontologie, en réalité, seule la déontologie peut
être formalisée par écrit sous forme des principes
»
Notre code de déontologie et d'éthique est fait
en s'inspirant des textes tirés des codes de Munich de 1971 et de celui
de la FIJ. De ce fait, il y'a cinq principes qui sont dégagé.
Ces principes de déontologie et d'éthique sont les
suivants 63 :
> L'obligation de responsabilité
Elle implique :
V' Le discernement dans le choix des sources pour ne pas se
laisser aller prendre parti et respecter l'équilibre de l'information
;
V' La clairvoyance sur l'objectif et l'utilité de
diffuser ou taire certains types d'informations ;
V' La mesure dans l'expression pour ne pas blesser des
personnes ou provoquer des troubles dans la société ;
V' La signature des articles dont on est l'auteur, même
sous pseudonyme, car le journaliste doit être en mesure d'assumer ses
papiers ;
V' L'appuie aux mécanismes d'auto-regulation de la
profession qui vise à responsabilise les médias.
62 D. Mbaya et C. Mugagga, comprendre les
textes juridiques et déontologiques régissant la presse en
RDC, Paris, ed. Institut Panos Paris, 2006, p.17
63Ibid., pp.20-23
43
> L'obligation de vérité, le
public a droit à la vérité. Et le journaliste digne de ce
nom
doit être au service de la vérité. De ce
fait, cette obligation a la vérité implique ce qui
suit :
V' La loyauté dans la recherche de l'information ;
V' La confrontation des différentes sources et le
recoupement des informations
recueillies avec ce que le journaliste sait par ailleurs ;
V' La sélection minutieuse des sources, le refus de
relayer des rumeurs même quand
elle est reprise par tout le monde ;
V' La rigueur, l'équilibre et le traitement mesurés
des faits récoltés ;
V' La citation systématique et précise des sources
utilisées, sauf des informations
couvertes par la confidentialité dont les sources doivent
être protégées quel qu'en
soit le prix à payer par le journaliste ;
V' Rectification immédiate de l'information qui
s'avère inexacte.
> L'obligation d'indépendance
Elle implique ce qui suit :
V' Le refus de toute pression extérieure et l'acceptation
des seules directives
rédactionnelles émanant des responsables de la
rédaction ;
V' Le refus de faire la propagande ;
V' Le refus de prêter son image ou sa voix à des
fins publicitaires ;
V' Le refus de toute rétribution en raison d'une
publication d'une information.
> L'obligation de respecter la dignité
humaine
Elle implique ce qui suit :
V' Le respect de la vie privée ;
V' Le renoncement à l'injure et au sentionnalisme ;
V' Le refus de stigmatisation des sujets vulnérables (la
femme, l'enfant et
l'handicapés,) ou des personnes en raison de leurs
origines, leurs religions, de leur
catégorie sociale ;
44
? L'absence de publication de certains images images pouvant
heurter la sensibilité du public (cadavre mutilé, corp nu,) ;
? Absence des diffusions des faits peu utiles à
l'information mais qui touchent à l'honneur ou à
l'intégrité des personnes.
? L'obligation de solidarité
professionnelle
Elle implique donc :
? L'interdiction du plagiat ;
? L'impossibilité d'utiliser son média pour
critiquer un confrère.
Ainsi, la presse congolaise a de texte qui regule la pratique
professionnelle du journalisme congolais, qui se trouve materialisé dans
le code de deontologie et d'ethique du journaliste congolais dont les contenus
en integralité serontannexés dans notre travail de recherche
scientifique.
SECTIONII. ANALYSE DES MANQUEMENTS A LA
DÉONTOLOGIE ET L'ÉTHIQUE DU JOURNALISTE
Dans cette section, nous allons parler de la mise en
application du code de déontologie et d'éthique du journaliste
congolais dans la pratique de son métier.
Dans notre analyse, nous avons jeté notre dévolu
sur la méthode d'analyse de contenu normative où nous avons
élaborer une grille d'analyse afin de nous guidé à
analyser les publications des dix différents médias
exerçant en République Démocratique du Congo avec comme
cible, l'actualité sur la libération provisoire de Vital
Kamerhe.
Pour le choix de ces dix médias, nous nous sommes
référer à Laurence badin, qui selon elle, la
pré-analyse suppose un choix des documents à analyser selon
quatre règles : l'exhaustivité, la
représentativité, l'homogénéité, la
pertinence. Pour des raisons d'efficacité et des transparences nous
avons choisi la dernière tout en prenant en compte
45
la mise en garde de Laurence BARDIN : « les documents
doivent être adéquats comme
source d'information pour correspondre à l'objectif qui
suscite l'analyse »64
Cette analyse repose sur la vérification de la mise en
application du code de
déontologie et d'éthique de journaliste congolais
dans la pratique de son métier.
Les médias que nous allons analyser leurs publications
sur la libération provisoire
de monsieur Vital Kamerhe sont les suivants :
1' Journal le Vrai Modérateur ;
1' Journal Forum des AS ;
1' Journal La Tempête de Tropique ;
1' Journal la Reference Plus ;
1' La Radio Okapi ;
1' Journal en ligne 7 sur 7.cd ;
1' Journal en ligne Actualité. Cd ;
1' Journal le Phare ;
1' Journal le Potentiel et ;
1' Journal La Prospérité.
Ainsi, nous passons à l'analyse des publications de la
presse congolaise parues
entre le 07 et 09 décembre 2021 sur le fait majeur qui a
dominé l'actualité ces derniers
jours.
Cependant, Quelques précisions s'imposent avant d'aborder
les « manquements »
aux principes éthiques dont les journalistes seraient
responsables. Nous avons connu
certaines difficultés au vu de du recensement des journaux
sur l'actualité que nous avons
choisi sur base de sa controverse. La plupart de ces journaux,
n'ont pas d'archives, une
fois l'édition publiée, il est difficile deux ou
trois jours plus tard de retrouver ces journaux.
Grâce aux technologies de l'information et de la
communication (certains journaux sont
disponibles sur Internet), ces difficultés ont
été en partie balayées.
64 LAURENCE BARDIN, L'analyse de contenu,
Paris, PUF, 2001, p. 127
46
Comme base de notre analyse, nous nous sommes
référés aux travaux de Laurence BARDIN 65 .
Selon elle, l'analyse de contenu s'organise autour de trois pôles
chronologiques que sont la pré-analyse, l'exploitation du
matériel et le traitement des résultats. La première phase
nous amènera à relever quelques « dérives » des
journalistes. La deuxième phase sera pour nous l'occasion d'expliquer
ces dérives. Enfin la dernière phase consistera à
énumérer les conséquences de ces « dérapages
» sur la profession.
Nous allons tenter de relever les articles susceptibles de
donner un aperçu général des entraves aux principes de
déontologie et d'éthique du journaliste congolais dont les
médias sont responsables.
GRILLE D'ANALYSE NORMATIVE
PRINCIPES
|
DERIVES
|
LOIS
|
L'obligation de vérité
|
1' Manque d'honnêteté dans
|
Les articles 2, 5, 6, 8,9
|
|
le traitement de
|
et 11 du code de
|
|
l'information
|
deontologie et
|
|
1' Recours aux mensonges
|
d'ethique des
|
|
1' Absence de citation de source
|
journalistes congolais.
|
|
1' Manque de loyauté dans la recherche de l'information
|
|
|
1' Absence de
confrontation des sources
|
|
|
1' Traitement démesurés des faits
|
|
65 L. BARDIN, op.cit.
47
L'obligation de
responsabilité
|
1' Absence de signature de l'article
1' Manipulation de l'information
|
Les articles 4 et 9 du co de deontolgie et d'ethique des
journalistes congolais
|
L'obligation de respecter la dignité humaine
|
Recours aux sensationnalisme
|
L'article 13 du code de deontolgie et d'ethique des journalistes
congolais.
|
L'obligation d'indépendance
|
Utilisation du journal à des fins de vulgarisation d'une
idéologie politique
|
L'article 3 du code de deontologie et d'ethique des journalistes
congolais.
|
I. LE JOURNAL LE VRAI MODÉRATEUR
1. FAITS
Le journal le vrai modérateur No. 1003 du 08 au 09
décembre 2021, publie un article d'une page, intitulé «
LIBERTÉ PROVISOIRE DE VITAL KAMERHE. Ça bouilllone à
l'Udps » et signé « Emma Muntu ».
L'article est dans la fièvre de la libération
provisoire de monsieur vital Kamerhe et commente les réactions qui s'en
suivent. Le cas des militants de l'udps qui ont organisé une marche en
contestation de la décision de la cour de cassation celle de
libéré vital Kamerhe provisoirement.
2. ANALYSE
? Non respect de l'obligation de vérité
1' Manque d'honnêteté dans le traitement de
l'information
L'auteur de cet article a fait preuve de malhonnêtete en
affirmant que les autres
détenus ou condamné avec vital Kamerhe sont
déjà libres et il ne reste plus que jammal.
48
De ce fait, on se laisse croire que le journaliste n'a pas
fourni d'efforts d'investigation pour nous présenté un papier
digne.
? Recours aux mensonges
L'auteur de ce papier journalistique pretend que le co-
accusé de l'affaire 100 jours dont vital Kamerhe et jeannot Muhima sont
déjà libéré. Pourtant, la deuxième
cité, avait été condamnée pour une année et
il a déjà purgé sa peine à la prison centrale de
Makala. De ce fait, nous considérons cette affirmation comme un
mensonge, une paratque interdite dans les dispositifs du principe de
déontologie congolais.
3. CONSEQUENCE
Cet article est un exemple très clair de violation des
articles 5 et 6 du code de déontologie et d'éthique du
journaliste congolais.
II. JOURNAL LE POTENTIEL
1. FAITS
Le journal Le Potentiel No. 8220 du 07 Décembre 2021,
publie un article d'une demi page, intitulé « KAMERHE OBTIENT UNE
LIBERTÉ PROVISOIRE » et signé « Le Potentiel ».
L'article annonce que Vital Kamerhe est un homme libre
désormais et rappel les circonstances de son arrestation et sa
condamnation.
2. ANALYSE
? Non respect de l'obligation de responsabilité
? Absence de signature de l'article
L'auteur n'assume pas ces écrits. Ainsi pourrait-on se
demander si l'auteur de cet article a des problèmes avec la
libération de Kamerhe... Dans de tel cas, il vaut mieux donner à
un autre qui est apte d'écrire ce papier de le faire.
49
? Non respect de l'obligation de vérité
? Absence de citation de source
Dans cet article, l'auteur émet toute une série
des avis et hypothèse liés à la libération de
monsieur Kamerhe qui ne sont fondés sur aucun fait précis et
à chaque fois il cite des sources digne et sûr mais pas avec des
précisions. Nous ne voyons que des « sources proche de la cour de
cassation », « il y'a des cadres qui estiment que... ».
3. CONSEQUENCE
En ne citant pas ses sources et en laissant son article sans
signature. De ce fait, ce papier viole les articles 4 et 8 du code de
déontologie et d'éthique du journaliste congolais.
III. JOURNAL LA TEMPÊTE DES TROPIQUES
1. FAITS
Le journal La Tempête des Tropiques No. 6586 du
Mercredi 08 décembre 2021, publie un article d'une page, intitulé
« KAMERHE : l'opposition divisée » et signé « GKM
».
L'article parle toujours de l'actualité qui est
dominée par la libération provisoire de monsieur vital Kamerhe.
Dans la fièvre de cette mise en liberté provisoire, cet organe de
presse développe l'angle où la libération de monsieur
Kamerhe crée la pagaille dans l'opposition politique congolaise
où les avis sont partagés à propos de cette
libération.
2. ANALYSE
? Non respect de l'obligation de vérité
? Absence de confrontation des sources
L'éditeur de cet article a fait parler qu'un avocat qui
a interpréte la libération de vital Kamerhe comme violation de la
loi alors qu'on sait qu'en R.d. congo la loi est interprètée
différemment. Par guise d'équilibre il devrait chercher un autre
avocat pour avoir un autre son de cloche.
50
? Manque de loyauté dans la recherche de l'information
Nulle part dans l'article, on ne voit l'effort d'investigation
: Pas une seule réaction d'un membre de l'« opposition politique
» afin de prouver que cette libération de vital Kamerhe divise
réellement l'opposition politique congolaise. L'auteur prend sur lui un
certain nombre des rumeurs qui circule à Kinshasa pour en constitue un
titre d'un article de presse.
3. CONSEQUENCE
L'article viole l'obligation de vérité dans le
traitement de l'information, la partialité que demandent les codes de
déontologie et d'éthique dans le traitement de l'information
n'est pas aussi respectée. De ce fait, ce papier enfreint aux
dispositifs des articles 6 et 9 du code de conduite de journaliste
congolais.
IV. JOURNAL FORUM DES AS
1. FAITS
Le journal Forum des AS No. 6558 du Mercredi 08
décembre 2021, publie un article d'une page et demie, intitulé
« JUSTICE : de mauvais signaux ? Les procès de l'ancien Directeur
de Cabinet de Felix Tshisekedi aura t-il été plus politique que
judiciaire ? » et signé « Grevisse Kabrel ».
Le journal fait l'analyse sur le vrai sens de l'état de
Droit prôné par Félix Tshisekedi, président de la
République Démocratique du Congo. Il part du constat, les grands
politiciens qui ont été arrêté sous l'ere fatshi
sont pour la plupart libéré par une libération provisoire
et prends comme échantillon les récentes arrestations et
libération provisoire de Eteni Longondo, Ex-ministre de la santé,
Willy bakonga, ex-ministre de l'enseignement primaire, secondaire et technique
et de vital Kamerhe, Ex-Directeur de Cabinet de la présidence de la R.
D. C.
51
2. ANALYSE
? Non respect de l'obligation de vérité
1' Recours aux mensonges
L'article fait preuve d'un gros mensonge dans son passage se
trouvant dans le sous-titre de l'article intitulé « De mauvais
signaux ? », le passage affirme que « L'opinion note que le point
commun entre les trois détenus, désormais en liberté, est
que tous été reconnus coupable de détournement des
millions de dollars... ». Sachant que, l'ex-ministre de la santé
été arrêté pour cause d'enquête, la
décision de la juridiction compétente n'était pas encore
dite.
? Atteinte à la dignité
1' Recours aux sensationnalisme
L'article répond à la définition
même de la diabolisation : Présenter quelqu'un comme
condamné alors que tout accusés est toujours innocent avant la
décision de la justice est une preuve de mauvaise foi et en même
temps l'article Sali la personnalité d'Eteni Longondo.
3. CONSEQUENCE
Cet article ne respecte pas l'obligation de
vérité, ne respecte pas la dignité humaine et viole ainsi
les articles 2,5, 11 et 13.
V. JOURNAL LA PROSPÉRITÉ
1. FAITS
Le journal La Prospérité (en ligne) du 07
décembre 2021, publie un article de deux feuillés,
intitulé « KAMERHE : Liberté provisoire confirmé !
» et signé « Chris Mutombo ».
L'article parle de la confirmation de la libération
provisoire de vital Kamerhe par le fait d'avoir passé l'un de cette
première nuit dans son domicile privé et retrace
52
l'ambiance des premières heures étant un homme
libre (vital Kamerhe) dans son entourage immédiat et lointain.
2. ANALYSE
? Non respect de l'obligation de responsabilite
? Absence de citation des sources
utilisées
Dans l'article, le journaliste fait peu d'investigation et ne
traite pas le fond du probleme soulevé. Il a fait la confrontation des
sources d'une part par l'opinion qui est favorable à la
libération provisoire de monsieur vital Kamerhe avec des sources bien
solide et de l'autre part, il est tombé dans les verbiages sans pour
autant nous préciser de quelles sources proviennent la seconde tendance
qui semble réticente de cette libération.
3. CONSEQUENCE
En ne mentionnant pas ses sources, cet article viole la
disposition 8 du code de déontologie et d'éthique du journaliste
congolais
VI. JOURNAL 7 SUR 7.CD
1. FAITS
Le journal en ligne 7 sur 7.cd du 8 décembre 2021,
publie un article de trois feuillés, intitulé « Kamerhe a
passé sa première nuit chez lui après sa libération
conditionnelle » et signé « Jephté Kitsita ».
L'article énumère les réactions des
proches de vital Kamerhe par rapport à sa libération et la
confirmation de celle-ci que l'Ex Directeur de Cabinet est un homme libre.
2. ANALYSE
Nous n'avons relevé aucun manquement à
l'égard des principes de déontologie et d'éthique
congolais.
53
3. CONSEQUENCE
Cet article respect tout les disposifs du code de
déontologie et d'éthique du journaliste congolais concernant le
devoir du journaliste.
VII. JOURNAL ACTUALITÉ. CD
1. FAITS
Le journal en ligne Actualité. Cd du mardi 07
décembre 2021 à 17h14, publie un article de neufs
feuillés, intitulé « LIBERTÉ PROVISOIRE DE VITAL
KAMERHE : Peut-on accorder la liberté provisoire à un
condamné ? » et signé « Edmond mbokolo Elima ».
Dans cet article un avocat et assistant à la
faculté de droit demonstre qu'un condamné peut benefier d'une
liberté provisoire. Toute au long de son exposé, il explique le
pourquoi de ses affirmations.
2. ANALYSE
? Non respect de l'obligation de vérité
? Absence de confrontation des sources
Le journal donne la parole à un homme de droit
d'exposé sur un fait sans pour autant faire appel à un autre
homme de droit afin de respecter les principes d'équilibre dans
l'article.
3. CONSEQUENCE
Cet article viole l'article 9 du code de conduite de
journaliste congolais en ne respectant par la loi de l'impartialité dans
la recolte, traitement de l'information et sa diffusion.
54
VIII. JOURNAL LA REFERENCE PLUS
1. FAITS
Le journal La Reference Plus (En ligne) du 7 décembre
2021, publie un article de quatres feuillés, intitulé «
Kamerhe pressenti coordinateur de l'union Sacrée » et signé
« Ouragan/LRP »
C'est un papier d'investigations où les journalistes
ou la rédaction parle du nouveau rôle que pourrait jouer Monsieur
Vital Kamerhe en politique après sa libération.
2. ANALYSE
? Non respect de l'obligation de vérité
? Traitement démesurés des faits
Aucune enquête sérieuse n'a été
mené pour prétendre ou affirmer que Kamerhe est pressenti
coordonateur de l'union sacrée, le texte du papier l'approuve dans une
mesure où, il n'a pas des fondements sérieux et crédible
pour soutenir ses affirmations. Si ce ne d'autre que, « Certains
indiscrétions ». Le journaliste se base sur des rumeurs qu'il a
recupéré, quitte à les amplifier et le donner écho
auprès de la population.
? Non respect de l'obligation de
responsabilité
? Manipulation de l'information
Nous sommes face à un publi reportage, pour des fins
de booster le retour de Kamerhe sur la scene politique en mettant en exergue
ces inombrables qualités eten créant des hypothèses
basées sur des rumeurs et autres. Cet article fait les éloges
d'un seul homme pourtant, il n'est pas le seule à obtenir la
liberté provisoire.
3. CONSEQUENCE
L'article 9 du code de déontologie et d'éthique
du journaliste congolais, interdit de tombé à la manipulation de
l'information. Et l'opportunité de publié une information
basée sur des rumeurs au lieu de mené les investigations
sérieuses. Ces genres d'actes sont en contradiction avec les principes
de déontologie.
55
IX. RADIO OKAPI
1. FAITS
L'information publiée le mercredi 08 décembre 2021
à 19h46 sur le site internet de la radio, avec comme titre «
Analyse sur la liberté provisoire accordée à vital Kamerhe
»
Cet élément est un droit de réponse de
Georges kapiamba, coordonateur de L'ACAJ à l'avocat de monsieur vital
Kamerhe qui été passé sur les ondes de la radio okapi plus
tôt que lui, il s'agit de monsieur Jean-Marie Kabengele.
2. ANALYSE
Après écoute et réécoute, l'article
est mieux conçu dans la norme.
3. CONSEQUENCE
Aucune disposition du code de déontologie et
d'éthique du journaliste congolais n'a été viole dans cet
éléments ou droit de réponse.
X. JOURNAL LE PHARE
1. FAITS
Le journal le Phare (en ligne) du 08 décembre 2021,
publie un article de huit feuillés, intitulé « Quid de la
liberté provisoire accordée à monsieur Vital Kamerhe et
l'Etat de droit en R. D. C ? » et signé « Jean Louis
Tshimbalang ».
Cet article parle des opinions qui circulent disant que cette
libération a fait perdre à l'ideologie «
Etat de droit » son sens. Le journaliste essaie
d'apporter un soubassement à cette hypothèse.
56
2. ANALYSE
? Non respect de l'obligation d'indépendance
? Utilisation du journal à des fins de vulgarisation et
de publicite
Le style du journal s'apparente à un compte rendu d'un
militant de l'Udps, il fait des éloges de l'état de droit sans
pour autant faire allusions à ces faiblesses.
? Non respect de l'obligation de vérité
? Traitement démesurés des faits et manque
d'équilibre dans la récolte de l'information
Nous pensons de tout croire que, comme l'affirme le
journaliste, l'état de droit est vraiment une réelle
réussite et pointe du doigt le « 54 ans des règles de jeux
de dictatures », une affirmation gratuite sortie de nulle part. L'on se
demande, les 54 ans fait allusion à quel régime...
3. CONSEQUENCE
Relevant du genre d'un compte rendu d'un militant, cet article
qui participe à la publicité de l'Etat de droit, viole l'article
3 du code de déontologie et d'éthique du journaliste
congolais.
Hormis les cas des violations basé sur les 10
publications de la presse congolaise, nous pouvons aussi parler de ce qui se
passé à la Télévision congolaise avec le cas recent
du journaliste Israël Mutombo, patron de Bosolo TV.
Ça commencé par un tweet le 13 avril 2021 «
Incroyable mais vrai. Outre leur Médiocre salaire, le FARDC au front ne
reçoive que 20 $ de prime de combat mensuel. A Kinshasa, les bouteilles
de champagne se boivent aisément ! ». Et l'histoire à
continuer dans une conférence de presse du Premier Ministre congolais,
Sama Lukondo, le journaliste, Israël Mutombo posa la question relative
à son tweet au Ministre.
Nous encourageons l'investigation, mais pas en violation de
règles de déontologie. Car, son intervention été en
contradiction avec l'article 13 du code de déontologie et
d'éthique du journaliste congolais, qui stipule, faut faire preuve de
retenu dans la
57
présentation des faits de nature à mettre en
danger l'état et la société. Pour ce cas précis,
dévoilé de telle information aux grands publics peut
entraîner une révolte de soldat et livré le pays aux
ennemis.
Les principes de déontologie et d'éthique du
journaliste congolais souffrent d'une sérieuse maladie de non
application par le journaliste et les médias. Rares de trouvé une
publication d'un média qui n'a pas enfreint à une règle de
ce code comme le prouve notre étude qui a analyse 10 publication
différentes et il n'ya que deux qui ont fait exception.
SECTION III. SUGGESTIONS
Pour redorer l'image ternie de notre presse pendant des
décennies, nous avons élaboré une série des
suggestions aux institutions qui gèrent la presse en République
Démocratique du Congo.
a) Au ministère de la communication et
médias : contrairement à la décision de fermer
certains médias qui ne sont pas en ordre de payement de droits
d'exploitation dus au trésor public. Nous suggérons au
ministère de fixé un budget d'affaire minimum qu'un média
(La télévision, la Radio et le journal écrit comme en
ligne) et les organes qui ne seront pas en mesure d'atteindre ce budget doivent
fusionner.
Cette manière de faire permettra de résoudre
les problèmes de rémunération de journaliste et autres, de
soigne l'image du contenue de nos médias, des diminué
considérablement la dépendance des médias vis-à-vis
des politiques.
b) Aux institutions de régulation et
d'autorégulation : Notre code de déontologie et
d'éthique est presque la copie collée de celui adopté en
1971 à Munich et de celui de la FIJ. De ce fait, nous proposons un
état major de la presse afin de révisé ce code et l'adapte
aux réalités socio-économique et politiques du pays.
En outre, restant dans la meme dynamique nous suggerons a
l'Union Nationale de la Presse Congolaise qu'on le transforme au Conseil de
l'Ordre de Journaliste, de change la modalité d'octroi de la carte de
journaliste et de restructuré profondément cette organisation.
58
Dans la restructuration de l'unpc, nous suggérons de
tenir compte de ces éléments que nous enumerons dans les lignes
qui suivent :
V' La crédibilité : Elle tiendra essentiellement
à la composition et aux actes d'organes de régulation ou
d'autorégulation. Les noms et visages qui les représentent et la
perception qu'a le citoyen des personnes et des actions posées
détermineront la crédibilité de l'instance
elle-même.
V' L'indépendance : Elle tiendra non seulement à
la manière dont sont désignés les membres des instances en
question, mais également à leurs caractères et
personnalités propres. Il faudra également tenir compte des
ressources dont dispose l'instance et de leur provenance.
V' L'impartialité : Elle tient à
l'équilibre et à la justesse, en un mot au souci de
qualité des dispositions et décisions que prendra l'instance. Il
convient donc, tout comme pour son indépendance, que l'instance soit
guidée par des idéaux et objectifs élevés et ne se
sente redevable vis-à-vis de personne.
59
CONCLUSION
Le troisième chapitre de notre travail s'est
attelé sur la presentation des institutions de régulation et
d'auto-regulation dans la première section. Et la seconde section, nous
avons fait l'analyse des publications des journaux sur l'actualité
centrée sur la libération conditionnelle de Monsieur Vital
Kamerhe, président de l'union Nationale Congolaise, en sigle « UNC
». Cette analyse, nous l'avions fait en nous servant de la méthode
et technique de l'analyse de contenu normative, qui consiste à
l'élaboration d'une grille d'analyse ayant comme question centrale
« Est-ce-que le principe de déontologie est respecté ?
». Nous avons conclu que, le code de déontologie et
d'éthique du journaliste congolais ne pas respecté et avons fini
par proposer une série des suggestions aux institutions suivantes : le
ministère de la communication est médias, au CSAC et à
L'UNPC.
60
CONCLUSION GÉNÉRALE
Cette étude se voulait une analyse critique sur
l'application de principes de déontologie de la presse en
République Démocratique du Congo dans l'exercice de cette
profession. Nous sommes partis du constat, qu'il y'a plusieurs
dérapages, meconduites de journaliste.
Partant de ce constat, nous avons axés notre
problèmatique autour de ces deux questions.
À savoir:
? Quels sont les textes mis en place pour assuerer la
regulation et l'autoregulation de la presse congolaise ?
? Est-ce que ces textes sont respectés ?
En cela, nous avons émis les hypothèses
suivantes :
Les textes mis en places place pour assurer la regulation et
l'autoregulation de la presse congolaise se trouvent materialisés dans
le code de deontologie et d'ethique du journaliste congolais.
Malgre la mise en place depuis 2004 des principes de
deontologie de la presse en R.D.C, le constat sur terrain reste amer dans la
mesure où il n'Ya pas un jour qui passe sans qu'il ait la diffusion des
messages diffamatoires, des injures et nous avons à longueur des
journées des informations non vérifiées sorties d'une
investigation ayant un soubassement d'une source non crédible.
Ainsi, pour permettre à la presse congolaise
d'être efficace et responsable, il faut qu'elle puisse se
référée aux mécanismes de régulation et
d'autorégulation mises en place au pays et de respecter le code
déontologique.
Pour vérifier notre hypothèse, nous avons fait
recours à la méthode et technologique d'analyse de contenu
normative. Et nous l'avions accompagné des techniques d'observation
directe et indirecte.
De ce fait, notre hypothèse se vit être confirmer
dans une mesure où nous somme tomber à la conclusion selon
laquelle, la majeure partie de publications ou des
61
productions audiovisuelles sont entachées des
irregularités liées aux non respect du code de deontologie et
d'ethique du journaliste congolais. Ainsi, nous avons fait une serie de
suggestion afin de trouver une solution de sortie de cette crise d'immoralite
qui frappe l'ensemble de la presse congolaise.
Ainsi cette étude apporte des connaissances et
l'éclairage sur les bavures constatées lors de la récolte
et traitement des informations qui se résume à ce qui suit : 1'
Manque d'honnêteté dans le traitement de l'information
1' Recours aux mensonges
1' Absence de citation de source
1' Manque de loyauté dans la recherche de l'information
1' Absence de confrontation des sources
1' Traitement démesurés des faits
1' Recours aux sensationnalisme
1' Utilisation du journal à des fins de vulgarisation
d'une idéologie politique
Par ailleurs, le squelette de notre travail est
constitué de trois chapitres outre l'introduction et la conclusion
générale. Le contenu de ces trois chapitres tournent autour de ce
qui suit :
1' Le premier chapitre, nous avons défini les concepts
clef de notre étude et en second, nous avons parlé du cadre
théorique de notre travail ;
1' Le deuxième chapitre, nous avons fait le point de
l'évolution du secteur médiatique qui est fortement liés
à la politique. De ce fait, nous avons parlé de la presse sous
les différents régimes politique qu'à connus la
République ;
1' Et enfin le troisième chapitre, nous avons
présenter les institutions de régulation et d'auto
régulation de la presse congolaise, en passant en revue les lois qui
régissent ce secteur de l'information et de la communication pour finir
à l'analyse des différents écris des papiers des presses
de dix entreprises oeuvrant dans ce secteur de l'information.
62
ANNEXES
63
ANNEXE 1 : ARTICLE ANALYSE.
64
QUID DE LA LIBERTE PROVISOIRE ACCORDEE A MONSIEUR
VITAL
KAMERHE ET L'ETAT DE DROIT EN RDC?
PAR
LEPHA
RE
-
8 DECEMBRE 2021
LA LIBERATION PROVISOIRE ACCORDEE A MONSIEUR VITAL
KAMERHE PAR LA COUR DE CASSATION FAIT PARLER LA MAJORITE DES CONGOLAIS, CHACUN
AVEC CE QU'IL A COMME ELEMENT DE DISCUSSION.
Bon nombre des Congolais pensent à tort ou à
raison que cette libération met à mal « l'Etat de droit
», certains pensent que c'est mal venu pour le bilan du Président
Félix Tshisekedi.
Voilà pourquoi nous nous invitons aussi à ce
débat national, qui est un débat public, afin d'apporter notre
pierre à la réflexion collective et ce au regard d'innombrables
appels téléphoniques que nous ne cessons de recevoir autour de
cette liberté.
D'entrée de jeu, nous aimerions poser un cadre clair
des débats objectifs et
non émotionnels, pour que nous puissions
décortiquer et comprendre ensemble le concept de « l'état de
droit » auquel nous aspirons tous pour notre pays. Loin d'être un
état qui prend corps dans les émotions publiques, il est
plutôt celui qui s'appuie sur tous les moyens juridiques ou mieux
instrument juridique, pour faire valoir un droit.
1- La première question est celle de savoir
qu'est-ce que nous entendons par un « Etat de droit »
Nous serons tous d'accord que c'est un état qui respecte
les textes normatifs
Établis selon leur hiérarchie, la
prééminence du droit, afin de mettre à la disposition de
toute personne, des voies de recours pour contester la légalité
d'une décision.
2- A présent, recherchons la
normativité de ce décret de la Cour de Cassation, sur quel texte
juridique s'est-elle basée pour accorder cette liberté provisoire
à Monsieur Vital Kamerhe?
La réponse est que la Cour de Cassation s'est
basée sur les dispositions des articles 45 et 47 du Décret du 06
août 1959 portant Code de procédure pénale, dans lequel il
est prévu qu'un « condamné qui se trouve en état de
détention préventive ou dont l'arrestation a été
ordonnée par la juridiction d'appel ou par le Ministère public
près cette juridiction, peut introduire, devant la Cour de Cassation,
une requête de mise en liberté ou de mise en liberté
provisoire ».
C'est donc le cas de Monsieur Vital Kamerhe qui avait saisi la
Cour de Cassation dans les délais réglementaires de 48 heures. Ce
qui fait qu'il n'est pas
Encore condamné définitivement.
65
3- Dans le cas d'espèce, que faut-il attendre
de la Cour de Cassation qui a été régulièrement
saisi par la requête de Monsieur Vital Kamerhe?
Nous devons savoir que le rôle de la Cour de cassation
est « de vérifier la bonne application du droit » par les
juridictions civiles ou pénales. Contrairement à ce que beaucoup
d'entre nous spéculent, la Cour de cassation ne juge pas l'affaire au
fond, c'est-à-dire qu'elle ne rejuge pas les faits qui ont poussé
à la condamnation de Monsieur Vital Kamerhe, mais plutôt la Cour
vérifie que les lois ont été correctement
appliquées par les juges du premier et du second degré,
c'est-à-dire de Grande Instance et de la Cour d'Appel.
C'est pour cela qu'on dit que la Cour de Cassation juge du
droit et non pas des
faits.
4- Est-ce que Monsieur Vital Kamerhe peut retourner en
prison?
La réponse est oui, mais tout dépend de la
décision du Juge de la Cour de Cassation qui n'a que deux options pour
rendre son arrêt
:
- L'arrêt de rejet: C'est lorsque la Cour de cassation
confirme les décisions qui ont été rendues par les juges
du fond, c'est-à-dire au niveau de la Grande Instance et de la Cour
d'Appel. Par conséquent, on dit que la décision est
frappée de l'autorité de de la chose jugée,
c'est-à-dire que le jugement est entré en force de chose
jugée, autrement dit, il n'est plus question de formuler d'autres voies
de recours, car la Cour de Cassation est la juridiction suprême de
l'ordre judiciaire. Dans ce cas Monsieur Vital Kamerhe rentrera en prison pour
purger sa peine.
- L'arrêt de cassation: Si le juge de la Cour de
Cassation est d'accord avec l'argumentation de Monsieur Vital Kamerhe qui a
formé un pourvoi par une requête, elle rendra dans ce cas ce que
l'on appelle un arrêt de cassation, c'est-à-dire la Cour de
Cassation va casser la décision rendue précédemment par
le
Tribunal de Grande Instance et la Cour d'Appel condamnant
Monsieur Kamerhe, du fait qu'elle aura considéré que les juges
n'auraient pas correctement appliqué la loi.
5- Que faut-il attendre si l'arrêt de cassation
est en faveur de Monsieur Vital Kamereh?
Dans le cas où la Cour de Cassation se prononce par un
arrêt de cassation en faveur de la requête en pourvoi de Monsieur
Vital Kamerhe, le juge dispose encore de deux hypothèses:
- Soit, comme nous l'avons dit ci-haut, le Juge de la Cour de
Cassation n'étant pas le Juge des faits mais plutôt de droit, il
peut renvoyer l'affaire de Monsieur Vital Kamerhe devant les Juges du fond de
la Cour
D'Appel, qui peuvent être les mêmes qui l'avaient
jugé ou alors d'autres.
- Soit le Juge de la Cour de Cassation ne renvoie pas le
dossier et le garde, s'il estime qu'il dispose des éléments
suffisants pour trancher le litige et y mettre fin, sans avoir besoin de saisir
d'autres Juges du fond pour statuer à nouveau sur le fond de l'affaire.
Mais cette hypothèse
66
Est rare, le plus en vue est le renvoi devant une autre
juridiction du fond.
6- Quand est ce que le Juge de la Cour de Cassation
va se prononcer sur le fond? C'est là toute la question que
seul le Juge peut répondre en âme et conscience.
7- Pourquoi en âme et conscience alors que
Monsieur Vital
Kamerhe était déjà jugé et
condamné pour faire la prison?
Parce que c'est ça justement l'état de droit,
permettre à toute personne de
Faire valoir ses droits en toute liberté. Quoique
beaucoup estime que Monsieur Vital Kamerhe devait rester en prison, au regard
de notre exposé, vous constaterez que notre compatriote a usé de
ses droits inaliénables de saisir la Cour Constitutionnelle avec des
éléments que ses Avocats ont apportés dans la
requête.
Maintenant, c'est au Juge d'appliquer la loi en « son
âme et conscience » comme le veut l'adage. Quoique cette formule
présente un caractère sacramentel ou ritualisé, elle est
aussi très morale voire civique pour qu'on puisse s'attendre à
une décision très sincère par acquit de conscience pour ne
jamais avoir de regret. En un mot, à ce stade, personne ne peut
s'adresser au Juge pour lui demander quoi que ce soit.
8- Est-ce que l'état de droit est en danger,
est-ce que ce n'est pas une
Insulte à la République?
La réponse est « non », pas du tout, au
contraire, au regard de tout ce que nous avons mentionné ci-haut, tout
est respectueux et conforme à un « état de droit », que
ça soit la requête de Monsieur Vital Kamerhe, que ça soit
sa libération provisoire selon la conviction du Juge en âme et
conscience. Nous vous avons démontré juridiquement ses droits de
saisir l'instance supérieur, c'est un droit et non pas une faveur.
Respecter les textes est loin d'être une insulte
à la République, au contraire, lorsqu'on parle de la
République, on voit le respect de la séparation des pouvoirs.
Dans la république, le chef d'État n'est pas le seul à
détenir le pouvoir comme dans une dictature où les bavures
judiciaires avaient pris corps.
9- Recommandations.
Autant nous comprenons bien la colère de certains d'entre
nous, autant il est de notre devoir d'éclairer les nôtres sur la
marche de l'état de droit que nous prônons et nous souhaitons
tous. C'est toute la différence entre la dictature et l'état de
droit:
- Dans la dictature seuls les humeurs et les émotions
qui comptent, la loi du plus fort est de mise, car elle suffit pour faire force
de loi et statuer sur le sort des personnes, sans même se
référer aux textes qui nous régissent. Dans la dictature,
c'est la loi de la force qui prime en lieu et place de la force de la loi.
- Tandis que dans l'état de droit, c'est le respect des
textes normatifs qui nous régissent.
Il est vrai que l'appareil judiciaire n'a pas encore pris son
envol que l'on attend tous, mais il est aussi important que nous ne confondions
pas la clameur et le droit, car le Juge ne statue pas en fonction de nos
clameurs mais en fonction des textes comme nous l'avions écrit.
67
Lorsqu'il y a clameur, ce sont les Magistrats qui se
saisissent d'office pour instruire à charge et à décharge,
ce qui signifie qu'il doit ramener des éléments de preuves qui
lui permettront à la fin de son instruction de considérer s'il y
a ou non des charges suffisantes contre une personne et envoyer le dossier au
Tribunal.
Restons unis et confiants aux Institutions de notre pays, il
est vrai que certains qui nous avaient habitués aux règles des
jeux des dictatures pendant 54 ans, ils sont confus et perdus dans
l'apprentissage de la démocratie et de l'état de droit, tout cela
est compréhensif, du fait que le passage entre les
ténèbres et la lumière n'est pas très facile, on
recourt souvent aux pratiques d'habitudes, alors que l'on vit un autre monde,
celui du droit.
Nous savons que beaucoup ne seront pas d'accord avec notre
exposé, chose que nous serons obligés de comprendre vu que nous
amorçons à peine une nouvelle ère qui nous sort de
l'ancien ordre de la dictature vers un nouvel ordre de l'état de droit
avec ses principes. Notre devoir n'est pas d'accompagner les nôtres dans
les émotions, mais plutôt de continuer à
véhiculer
« L'état de droit » pour lequel nous nous
sommes battus pendant des années, afin de bâtir des structures
fortes, solides et fiables comme bases, auxquelles nous nous appuierons pour
ériger les murs du développement intégral de notre pays.
Ayons confiance aux Institutions de la République et à leur
indépendance.
Que Dieu bénisse la République
Démocratique du Congo.
Jean Louis Tshimbalang
68
Main navigation
ACTUALITÉ POLITIQUE SÉCURITÉ
ÉCONOMIE LIBERTE PROVISOIRE DE VITAL KAMERHE: PEUT-ON ACCORDER LA
LIBERTE PROVISOIRE A UN CONDAMNE?
MARDI 7 DECEMBRE 2021 - 17 :14
Justice
Siégeant en chambre de conseil en pourvoi en cassation, la
plus haute juridiction de l'ordre judiciaire, la Cour de cassation a
décidé, souverainement, d'accorder la liberté provisoire
au Sieur Vital
KAMERHE moyennant une caution de 500.000 dollars
américains.
Ph. ACTUALITE.CD
I. Liminaire
Cette actualité judiciaire a intéressé
beaucoup de congolais, plus singulièrement les juristes dont notamment
le Professeur Ordinaire Eddy Mwanzo que je viens de lire sa brillante plume
à ce propos.
69
Sans pour autant revenir dans des petites notions, qui du
reste sont bien élucidées dans notre publication du 17 avril 2020
et postée dans notre mur, nous avons l'agréable devoir
d'éclairer la lanterne de ceux qui veulent savoir si un condamné
peut bénéficier d'une liberté provisoire, en se situant
sur le cas de Vital KAMERHE et en évoquant sûrement, d'autres cas
pouvant advenir dans des juridictions autres que la Cour de cassation.
II. De la liberté provisoire accordée
à Vital Kamerhe
La Cour de cassation n'a violé aucun texte juridique
procédural pour la simple raison que, la liberté provisoire peut
être accordée à un inculpé (devant le parquet) et
à un prévenu (devant les juges du premier et second degré
ainsi que devant le juge de la cassation). Il ne faut pas perdre de vue qu'en
droit de procédure pénale, la liberté est la règle,
tandis que la détention en est l'exception.
Vital Kamerhe ayant sollicité la liberté
provisoire au TGI et à la Cour d'appel, celle-ci ne lui a pas
été accordée.
En effet, au niveau de la Cour de cassation, la loi
n°13/010 du 19 février 2013 relative à la procédure
devant la Cour de cassation, particulièrement en son article 47
alinéa 5em prévoit que : ....le condamné qui se trouve en
état de détention préventive où dont l'arrestation
a été ordonnée par la juridiction d'appel ou par le
Ministère public près cette juridiction peut introduire, devant
la Cour de cassation, une requête de mise en liberté où de
mise en liberté provisoire, avec ou sans cautionnement.
L'alinéa 7em de cette disposition légale nous
renvoie aux dispositions des articles 45 et 47 du décret du 06
août 1959 portant code de procédure pénale tel que
modifié et complété à ce jour.
Aux termes de l'article 45 alinéa 2 dudit
décret, le prévenu incarcéré peut demander au
tribunal saisi, soit la mainlevée de la détention
préventive, soit sa mise en liberté provisoire...
Si le tribunal accorde la liberté provisoire, les
dispositions de l'article 32 (la liberté provisoire est accordée
à charge pour l'inculpé de ne pas entraver l'instruction et de ne
pas occasionner de scandale par sa conduite...) s'applique, prévoit
l'alinéa 4em de l'article 46 sous examen.
Par contre, la personne qui a bénéficié
de la liberté provisoire qui manque aux charges qui lui ont
été imposées par la juridiction saisie de la poursuite,
peut être incarcérée par l'Officier du Ministère
public conformément à l'article 47 alinéa 1er.
Ne perdons pas de vue qu'en matière répressive
et contrairement en matière de droit privé, le délai et
l'exercice du pourvoi sont suspensifs de l'exécution de la
décision à l'égard de toutes les parties suivant l'article
47 alinéa 1er. Conséquemment, lorsqu'une décision est
suspendue, la personne condamnée reste moins à l'état lui
placé par le juge (détention où acquittement).
Eu égard aux dispositions légales et
impératives sus-évoquées, la liberté provisoire
accordée à Vital Kamerhe est conforme et suffisamment justifiable
en droit procédural congolais.
70
Pour clore ce point, il est logique de comprendre qu'une
personne condamnée mais dont le jugement ou arrêt n'est pas
coulé en force des choses jugées (non susceptible des voies de
recours), peut bénéficier de la liberté provisoire au
degré d'appel ou devant la Cour de cassation.
III. Les condamnés des juridictions
inférieures peuvent bénéficier de la liberté devant
ces dernières?
La réponse est affirmative.
Nombreux juristes ignorent qu'une juridiction (Tripaix, TGI,
Cour d'appel) qui prononce le jugement de condamnation, peut accorder à
une personne la liberté provisoire. Quel en est la base juridique?
Aux termes de l'article 85 alinéa 3 du décret
du du 06 août 1959 portant code de procédure pénale tel que
modifié et complété à ce jour, tout en ordonnant
l'arrestation immédiate, le tribunal peut ordonner que le
condamné, s'il le demande, sera néanmoins mis en liberté
provisoire sous les mêmes conditions et charge que celles prévues
à l'article 32, jusqu'au jour où le jugement aura acquis force de
chose jugée. Dans cette hypothèse, le condamné peut verser
une caution et peut être incarcéré par le Ministère
public lorsqu'il manque aux charges qui lui ont été
imposées.
IV. La liberté provisoire d'un condamné
signifie-t-elle une liberté conditionnelle ou condamnation
conditionnelle?
Les trois notions précédemment
évoquées créent inéluctablement des confusions pour
leur compréhension: la liberté provisoire, la liberté
conditionnelle et la condamnation conditionnelle.
1. Prévue à l'article 42 du décret du 30
janvier 1940 tel que modifié et complété par la loi
n°15/022 du 31 décembre 2015, la condamnation conditionnelle ou le
sursis, est un mécanisme légal qui consiste pour le juge
lorsqu'il prononce une peine de servitude pénale inférieure
à 12 mois et que le prévenu n'ait jamais été
condamné précédemment pour une autre peine de servitude
pénale principale d'ordonner le sursis (suspension) à
l'exécution de la décision de condamnation.
Clairement, la personne est condamnée mais elle ne va
pas purger sa peine en prison. Bref, la condamnation conditionnelle est
prononcée par le juge de fond (elle est
judiciaire comme liberté provisoire).
2. La liberté conditionnelle ou libération
conditionnelle est une mesure légale et administrative qui permet
à une personne déjà condamnée et ayant purgé
le quart de ces peines de bénéficier d'une liberté sous
conditions suivant l'esprit des articles 35 et suivants du décret du 30
janvier 1940.
Ici, il faut que la décision de condamnation soit
coulée en force de chose jugée et que ladite liberté soit
accordée par le Ministre de la justice pour les condamnés des
juridictions civiles après avis du Procureur général
près la cour de cassation ou par le Ministre de la défense
nationale pour les condamnés des juridictions militaires après
avis de l'Auditeur Général des FARDC (mesure administrative et
non judiciaire).
71
3. La liberté provisoire est accordée soit par
le Ministère public dans la phase pré juridictionnelle, soit par
le juge en chambre de conseil ou encore par ce dernier saisi au fond.
V. Péroraison
Dans les lignes qui précèdent, nous avons
répondu à la question de savoir si une personne condamnée
peut bénéficier de la liberté provisoire, la
réponse a été affirmative.
En même temps, nous non seulement affirmé que la
mise en liberté provisoire de Vital Kamerhe par la Cour de cassation est
légale et régulière, mais aussi, il a été de
notre devoir de s'appesantir sur le distinguo qui existe entre la
liberté provisoire, la liberté conditionnelle et la condamnation
conditionnelle ou sursis.
Bref, Vital Kamerhe est justement en liberté provisoire
et non en liberté conditionnelle car la décision le condamnant au
degré d'appel n'est pas coulée en force de chose jugée.
D'ailleurs, il est actuellement en cassation. La Cour de cassation va examiner
son pourvoi en regardant si la loi a été ou non respectée
devant les juridictions ayant condamné Vital Kamerhe.
Me Edmond Mbokolo Elima
Avocat au Barreau de l'Equateur/Mbandaka
Assistant à la faculté de
droit/Unimba
72
RDC: KAMERHE A PASSE SA PREMIERE NUIT CHEZ LUI APRES
SA LIBERATION CONDITIONNELLE
(PROCHES)
LE PRESIDENT DE L'UNION POUR LA NATION CONGOLAISE
(UNC) A OBTENU LA LIBERTE CONDITIONNELLE LE 6 DECEMBRE 2021. UNE DECISION DE LA
COUR DE LA CASSATION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO.
Quelques après cette annonce, soit vers 23h heure de
Kinshasa, l'ancien directeur de cabinet du chef de l'État a
regagné son domicile où il a passé nuit.
Dans l'entourage de l'ancien président de
l'Assemblée nationale, cette décision de la Justice est
saluée.
"Notre président est déjà de retour
chez lui depuis hier vers 23h. Nous ne pouvons qu'être satisfaits au
stade actuel. Mais ce n'est pas encore tout. Nous avons toujours soutenu que
notre leader était innocent", a dit à 7SUR7.CD sous anonymat
un des proches de Vital Kamerhe ce mardi. Pour Jean-Baudouin Mayo Mambeke,
cadre de l'UNC, cette libération doit être
célébrée par les militants du parti.
"Les membres de l'UNC, avons le droit légitime de
nous réjouir de la libération conditionnelle de notre
président national Vital Kamerhe, l'obligation de rendre grâce
à Dieu et de féliciter la Cour de cassation pour son humanisme.
Appelons les collègues de l'Union Sacrée de la
Nation à durcir le bloc derrière le chef de
l'Etat", a écrit J-B Mayo via Twitter. Signalons par ailleurs
qu'une caution de 500.000 USD devait être payée par le
président national de l'UNC avant de bénéficier de cette
libération conditionnelle. Pour rappel, l'ancien directeur du cabinet du
président Tshisekedi avait vu sa peine réduite en appel à
13 ans de travaux forcés, alors qu'il avait été
condamné à 20 ans en première instance, pour
détournement des fonds dans le cadre du Programme de 100
jours. Jephté Kitsita
73
ANALYSE SUR LA LIBERTE PROVISOIRE ACCORDEE A VITAL
KAMERHE
PUBLIE LE MER, 08/12/2021 - 19:46 | MODIFIE LE MER,
08/12/2021 - 19:46 SHARE TWEET
FACEBOOK TWITTER LINKEDIN WORDPRESS MESSENGER WHATSAPP
SKYPE VIBER SMS PINTEREST EMAIL
VITAL KAMERHE, PRESIDENT NATIONAL DE L'UNC, LORS DE
TRAVAUX DU DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF A KINSHASA, LE 14/12/2016. RADIO
OKAPI/PH. JOHN BOMPENGO
74
La Cour de cassation a décidé lundi dernier,
d'accorder une liberté provisoire à Vital Kamhere. Selon les
sources de cette Cour, cette liberté est assortie d'une grande caution
et de certaines conditions. Décision saluée par le Conseil de
l'ancien Directeur de cabinet du chef de l'Etat. Me Jean-Marie Kabengela, l'un
de ses avocats a dans une déclaration à Radio Okapi ce mardi,
affirmé que Vital Kamerhe fait confiance à la justice congolaise
que si les règles de droit sont appliquées correctement. Il
souligne que son client est innocent sur toute la ligne. De son coté,
Georges Kapiamba, coordonnateur de l'association congolaise pour l'accès
à la justice (ACAJ) pense que la liberté provisoire
accordée à Vital Kamerhe par la Cour de cassation est un nouveau
scandale judicaire qui a un précédent fâcheux. Pour lui,
cette libération vient porter un coup dur au projet de la lutte contre
la corruption prônée par le chef de l'Etat. Questions:
-Quelle lecture faites-vous de la décision d'accorder
la liberté provisoire à Vital Kamerhe?
-Quel pourrait être son impact sur la lutte contre la
corruption en RDC?
Invités:
-Alfred Maisha, député national élu de
Bukavu et porte-parole de l'UNC en République démocratique du
Congo.
-Guerschom Kahebe, Acteur politique indépendant
résident aux Etats-Unis.
-Christian Moleka, analyste. Il est coordonnateur de la
Dynamique des politologues de la RDC.
75
Pas un pas sans la prospérité.
Chaque jour, du lundi à samedi, reprise des
publications quotidiennes
|
KAMERHE : LIBERTE PROVISOIRE CONFIRMEE !
Chris Mutombo7 DÉCEMBRE 2021
`'Vital Kamerhe quitte le Centre Nganda (interné pour
les soins). Liberté provisoire accordée par la Cour de Cassation.
Le Ministère de la Justice en prend acte par la personne du
Vice-Ministre de la Justice. Décision exécutée par le
Directeur Adjoint a.i de la Prison de Makala», écrit Amato
Bayubasire Mirindi, dans un tweet posté sur la toile hier, lundi 6
décembre 2021, en fin de la soirée.
Aux dernières nouvelles, tout été a fait.
Car, depuis hier, Vital Kamerhe a réellement quitté le Centre
Hospitalier en direction de sa résidence où il a passé sa
première nuit, en retrouvant l'ambiance familiale.
Déjà, en début d'après-midi, peu
après les premières bribes d'informations glanées sur les
réseaux sociaux au sujet de cette libération, le siège de
l'UNC, son parti politique, celui-là même qui fut son fer de lance
dans la conclusion de ses alliances politiques de Nairobi et de Kinshasa avant,
pendant et après l'élection de Félix Antoine Tshisekedi
Tshilombo, aujourd'hui devenu Président de la République, Chef de
l'Etat, depuis le 24 janvier 2019, a été pris d'assaut par des
militants et autres affidés, venus de tous les coins de la capitale pour
exprimer leur joie.
Dans le microcosme politique, cette liberté, soit-elle
provisoire ou sous caution, a suscité un tollé
général et, même divisé, les acteurs politiques en
deux blocs.
Pour les uns, à l'instar de Me Jean-Claude Katende et
Georges Kapiamba, cette liberté est conforme aux lois de la
République. Surtout que Vital Kamerhe, condamné en appel à
13 ans de prison, sans compter à d'autres sanctions reprises dans le
jugement, avait introduit, à maintes reprises, sa demande liberté
provisoire pour des raisons de santé, conformément aux
règles édictées par les lois et règlements du
pays.
D'ailleurs, à ce propos, rappellent-on, cette demande a
été, plusieurs fois, rejetée. Mais si, aujourd'hui, la
Cour de Cassation, siégeant à bon escient, y a
réservé une suite favorable, ce que les circonstances et les
motivations ont pu trouver des raisons fondées.
Mais, pour les autres, par contre, cette libération est
un blanc-seing donné à tous les crimes et autres actes
dégradants dont le cas de Vital Kamerhe fera, certainement, des
émules, tôt ou tard.
76
Dans cette même acception, les plus extrémistes,
tout en reconnaissant à la justice le pouvoir de dire le droit,
estiment, néanmoins, que la caution estimée à environ cinq
cents mille dollars américains que devrait, dorénavant, payer
Vital Kamerhe, serait en deçà des sommes détournées
et pour lesquelles, il en est arrivé jusqu'au point d'être
trainé en justice et d'écoper des peines devant le Tribunal de
Grande Instance de Kinshasa/Gombe dont la dextérité et la
mémoire du Juge Yanyi, d'heureuse mémoire, ne devraient ni
être oubliées, ni être désacralisées. Quoi
qu'il en soit, `'Kamerhe, dans sa vitalité légendaire, est,
désormais, libre. Très prochainement, dès que la
santé le lui permettra, il ne manquera pas de retrouver sa place sur
l'agora politique en RD. Congo», confie, sur fond d'une note de
satisfaction, un des ses proches qui, sous l'ambiance de son allégresse
d'hier, a requis l'anonymat.
Où est Jammal? Mais, où sont les autres
co-détenus dont Masaro et conso
rts ? Telles sont des questions auxquelles les contours de
cette libération provisoire se devront de répondre pour dissiper
tout malentendu. Car, au demeurant, cette libération de l'accusé
principal insinue également celle des autres, même si cela
pourrait se faire graduellement, pour les mêmes raisons de santé
ou d'autres motivations. D'aucuns sont ceux qui, comme Noël Tshiani,
craignent qu'à cette allure, l'Etat de droit tant prôné
sous l'impulsion de Félix Tshisekedi ne soit qu'un pur leurre ou un
simple crédo.
LPM
77
Consulter le journal en PDF
HomeEn lignePolitique EN LIGNEPOLITIQUE
RDC: Kamerhe pressenti coordonnateur de l'Union
sacrée
* Libéré le lundi 6 décembre 2021, Vital
Kamerhe est déjà pressenti coordonnateur pour piloter l'Union
sacrée de la nation (USN)
* Selon certaines indiscrétions, à en croire
notre confrère en ligne Ouragan, le président national de l'UNC
aura pour mission d'appuyer Félix Tshisekedi et consolider les forces
politiques de l'Union sacrée en perspective de la présidentielle
de 2023
La libération provisoire le lundi 6 décembre,
après avoir passé 20 mois en détention, Vital Kamerhe Lwa
Kanyiginyi Nkingi, né le 4 mars 1959 à Bukavu, a
été célébrée lundi soir à Kinshasa,
à Goma, Bukavu et dans une certaine mesure à Kisangani, Butembo
et dans les différentes représentations fédérales
et locales de son parti politique, l'Union pour la nation congolaise (UNC).
Motards et automobilistes se sont directement rués sur les principales
artères routières de quelques villes du pays pour exprimer leur
joie enfin de retrouver leur leader en liberté et surtout qu'ils
attendent le voir rebondir illico dans l'arène politique.
L'évènement signale également une
nouvelle tournure dans la gestion des affaires politiques sous le leadership de
Félix-Antoine Tshisekedi. L'animal politique Vital Kamerhe pourrait
être la pièce convenable pour apaiser les quelques tensions
perceptibles notamment au sein de l'Union sacrée où la crise de
leadership demeure une grande préoccupation. Equiper confortablement
l'influence politique du régime Tshisekedi à l'Est où les
habitants semblent avoir tourné le dos au pouvoir actuel par manque de
réponses rassurantes aux questions récurrentes de
l'insécurité et de bienêtre collectif.
78
Faire baisser les velléités de tribalisme de
plus en plus décriées dans notre système de gouvernance
politique. Proposer des mécanismes d'accompagnement efficient de la
nouvelle CENI dont l'action demeure en berne. Mobiliser les populations de
l'Est à soutenir massivement les opérations militaires de traque
contre les rebelles étrangers (ADF notamment) avec le soutien
affirmé des armées toujours contestées en provenance des
pays voisins notamment l'Ouganda. Contribuer à la stabilisation des
provinces dont les gouvernements provinciaux sont en perpétuelle
déliquescence et qui semblent manquer d'interlocuteurs crédibles
dans la ceinture politique immédiate du président de la
République. Consolider les rapports entre le pouvoir et les deux
confessions religieuses (catholique et protestante) non encore suffisamment
rassurées par le nouveau leadership de la CENI etc.
L'Union sacrée en danger, il faut vite se
ressaisir
Les leaders politiques membres de l'Union sacrée de la
nation ne cachent plus leur désarroi de constater qu'en dépit de
leur apport remarquable dans le basculement de la majorité
parlementaire, la méga-plateforme politique a toujours du mal à
fonctionner convenablement. D'une part, les réunions de la structure
sont conjoncturelles et opportunistes, et d'autre part, celle-ci (l'Union
sacrée) ressemble à une boîte à crabes où
tous les coups sont permis. Plusieurs zones de frustration y sont
répertoriées depuis les mécontentements liés
notamment aux nominations au gouvernement Sama Lukonde; la répartition
des postes à la CENI n'a pas satisfait tous les sociétaires.
Raison pour laquelle certains leaders politiques sont tous yeux et oreilles
ouverts sur les nominations en cours dans les entreprises publiques et dans la
diplomatie de la République. Même la stratégie pour le
soutien au candidat Félix Tshisekedi à l'élection
présidentielle de 2023 ne parait pas bien articulée à
l'interne et plusieurs soutiens disparates s'affichent sans une bonne
coordination des acteurs, des forces politiques et des mouvements sociaux
favorables à une réélection de Tshisekedi en 2023.
D'autres ténors de l'Union sacrée n'arrêtent de
dénoncer en coulisses, le manque d'une vision claire, pas de charte qui
sert de boussole.
D'autres encore, vont jusqu'à redouter un virage
à 180% vers la pensée unique.
Justement, Vital Kamerhe a plusieurs cordes dans son arc pour
savoir comment jongler avec les événements, les circonstances,
les hommes et les ressources afin de parvenir à l'objectif
recherché par leur leader Félix Tshisekedi.
L'Union sacrée est en panne de leadership actif.
Même les efforts comptabilisés à l'actif de Jean-Marc
Kabund, Modeste Bahati Lukwebo et de Christophe Mboso Nkodia n'ont pas pu
véritablement stabiliser le navire. En dépit de leur « bonne
volonté » affichée. Leurs charges politiques respectives ne
peuvent leur permettre de tout scruter au quotidien et à tout instant.
Surtout que certains d'entre-eux s'y prennent très mal jusqu'en à
abuser. Ils accusent d'un manque criant de la politique de caresser les
partenaires politiques dans le sens du poil, dont nombreux sont venus à
l'USN par opportunisme et/ou pour positionnement politique.
Or, la politique, c'est d'abord une question de
disponibilité et de réponses immédiates aux improvisations
des besoins conjoncturels, saisonniers et même atmosphériques
du
79
jeu politique. Selon certaines indiscrétions assez
avares d'informations détaillées, le président pourrait
donc charger son ancien directeur de cabinet de conduire, innover et
révolutionner la structuration politique de la baraque. Les mêmes
indiscrétions soulignent que Kamerhe bien que devenu un personnage
âgé qui pourrait ne plus donner le meilleur de lui-même pour
tout remettre sur les rails, mais il ne demeure pas moins que son étoffe
serait inévitablement toujours précieuse et sa volupté
politique pour réanimer l'Union sacrée.
Kamerhe, serait-il d'attaque pour 2023?
Tout pourrait se jouer entre Félix Tshisekedi et Vital
Kamerhe. En effet, le président de la République aurait
développé de puissants réseaux pour préparer ses
perspectives politiques pour les prochaines années. Tshisekedi est
candidat. Il l'a déjà déclaré à Goma. Le
travail serait très avancé à l'international pour chercher
à s'attaquer présentement aux réalités et
défis internes. Le président n'a pas encore sillonné
l'ensemble des provinces. Il est donc attendu partout et tout de suite.
Arrêté le mercredi 8 avril 2020 au soir, Vital Kamerhe n'a pas
cessé de bénéficier de la sympathie de son chef,
Félix Tshisekedi. Le jeudi 1er juillet 2021 à Goma, le
président avait parlé avec son coeur pour qualifier son
collaborateur d'homme encore utile à la nation: « Kamerhe est un
homme sérieux et honnête ».
Ces bonnes intentions présidentielles à
l'égard de Kamerhe n'arrangent pas forcément tous les caciques de
l'actuel régime. Lundi soir et mardi matin, il n'a pas été
surprenant de constater que des groupuscules de combattants du parti au pouvoir
(Udps) ont manifesté leur colère suite à la
libération de Kamerhe.
Ceci explique que le retour de bulldozer politique, le faiseur
de roi, ne manquerait pas de gêner certains parmi les membres influents
de la cour politique immédiate du chef de l'Etat. Pourtant, il est de
notoriété publique que Kamerhe pourrait beaucoup apporter
à la machine Tshisekedi aujourd'hui en grandes difficultés.
Il faut le dire, la prison a requinqué politiquement VK
d'une nouvelle vitalité politique renforcée par sa victimisation
pénitentiaire et les nombreux soutiens générés par
chaque épisode de son procès très médiatisé.
Kamerhe pourrait vite se reconstituer et se lancer à grande pompe dans
de nouvelles enjambées politiques sur le plan national et international.
Autant d'atouts qui font de l'homme un acteur majeur dans une grande
coordination stratégique de la campagne électorale de
Félix Tshisekedi.
Cependant, l'homme a aussi ses défauts. Kamerhe a ses
excès qui n'arrangent pas ses concurrents politiques les plus proches.
Les observateurs politiques préviennent VK qu'il devrait assainir ses
propres ambitions et harmoniser avec son ex-patron Félix Tshisekedi.
Car, pour le parti présidentiel, Kamerhe prenait déjà des
allures d'un présidentiable inattaquable. Sa famille, ses proches et
partenaires devraient comprendre que son heure politique n'a pas encore
sonné. Et qu'avec Tshisekedi, il est possible de tout gagner dans
l'avenir.
Ouragan
80
ANNEXE 2 : TEXTES NORMATIFS
81
CODE DE DEONTOLOGIE ET D'ETHIQUE DU JOURNALISTE
CONGOLAIS
Préambule
Adhérant à la déclaration de Munich,
Convaincus que le droit à l'information, à la
libre expression et à la critique est l'une des libertés
fondamentales de tout être humain et que de ce droit du public à
connaitre les faits et les opinions procèdent l'ensemble des devoirs et
des droits des journalistes, Conscients que la responsabilité des
journalistes vis-à-vis du public prime toute autre
responsabilité, en particulier à l'égard de leurs
employeurs et des pouvoirs publics et que la mission d'informer comporte
nécessairement des limites que les journalistes eux-mêmes
s'imposent spontanément,
Soucieux que ces droits soient respectés dans
l'exercice de la profession de journaliste et qu'il est nécessaire que
les conditions concrètes de l'indépendance et de la
dignité professionnelle soient réalisées et
respectées,
Nous, journalistes congolais, réunis en Congrès
national de la Presse du 1er au 5 mars 2004, avons adopté le
présent code qui recense les droits et les devoirs du journaliste
congolais.
A. Les devoirs des journalistes
Un bon journaliste doit:
Article 1. OEuvrer en tout temps en faveur de
la liberté dans la collecte, le traitement et la diffusion des
informations, opinions, commentaires et critiques; cette liberté
étant indissociable du droit du public à être
informé et émettre librement des opinions;
Article 2. Faire preuve, dans ses
tâches quotidiennes, d'équité, d'exactitude,
d'honnêteté, du sens de responsabilité,
d'indépendance et de décence dans la relation des faits
liés aux individus et à la société;
Article 3. Traiter tous les problèmes
sans parti-pris et présenter honnêtement les sujets soulevant
controverse;
Article 4. Prendre l'entière
responsabilité de tout texte (écrit ou parlé)
publié sous sa signature (ou sa voix), ou avec son consentement, ou sous
un pseudonyme personnel; Article 5. Bannir l'injure, la
diffamation, la médisance, la calomnie, les accusations sans preuves,
l'altération des documents, la déformation des faits, le
mensonge, l'incitation à la haine (religieuse, ethnique, tribale,
régionale ou raciale) ainsi que l'apologie de toute valeur
négative dans la pratique quotidienne de son métier;
Article 6. Rechercher à tout instant
le triomphe de la vérité, par une relation exacte, honnête,
fidèle et loyale des faits dûment avérés et
vérifiés et des informations obtenues sans chantage et sans
surprendre la bonne foi de quiconque;
Article 7. Ne pa's accepter un quelconque
présent de la part des sources d'informations, aucun avantage ou cadeau
pour diffuser ou étouffer des informations, ni aucune gratification en
raison de la publication, de la distorsion ou de la suppression d'une
information.
82
Article 8. Identifier toutes ses sources
d'information, les traiter avec un sens critique, les citer et protéger
celles qui requièrent expressément la confidentialité,
ainsi que citer ses confrères lorsqu'ils constituent pour lui des
sources d'information;
Article 9. Ne pas déformer,
dénaturer ou fausser, par leur formulation, par insistance,
grossissement, omission ou manipulation, les opinions d'autrui, les titres ou
les commentaires des articles qui doivent être traités avec
impartialité et publiés de bonne foi; Article 10.
Rectifier spontanément toute information
révélée, en tout ou en partie, erronée et faire
publier, sans frais ni récrimination, les rectificatifs,
précisions, réactions contradictoires et droits de réponse
des personnes citées dans ses papiers;
Article 11. Respecter la dignité
humaine, la vie privée et la sphère d'intimité des
individus, ainsi que les institutions et autorités publiques, l'ordre
public et les bonnes moeurs;
Article 12. Promouvoir la culture nationale, la
citoyenneté responsable et les vertus républicaines de
tolérance, de pluralisme des opinions et de démocratie, ainsi que
les valeurs universelles d'humanisme: paix, égalité, droits de
l'homme, progrès social; Article 13. Faire preuve de
retenue dans la présentation des faits de nature à mettre en
danger ou de nuire aux intérêts vitaux de l'Etat et de la
société;
Article 14. Etre solidaire de ses
confrères et se plier à toute décision ou directive prise
par les instances de la corporation;
Article 15. S'interdire de publier des
rectificatifs pour des articles qu'il n'a jamais publiés.
B. Les droits des journalistes
Tout journaliste doit revendiquer les droits suivants:
Article 16. La protection de ses sources
d'information;
Article 17. Le libre accès à
toutes les sources d'information et le droit d'enquêter librement sur
tous les faits qui conditionnent la vie publique;
Le secret des affaires publiques ou privées ne peut, en
ce cas, être exigé du journaliste que par exception et en vertu
des motifs clairement exprimés;
Article 18. Le refus de toute subordination
qui serait contraire à la ligne générale de l'organe
d'information auquel il collabore, de même que toute subordination qui ne
serait pas clairement impliquée par cette ligne
générale;
Alinéa 1: En vertu de la clause de
conscience, le journaliste ne peut été contraint d'accomplir un
acte professionnel ou d'exprimer une opinion qui serait contraire à sa
conviction, à son honneur, à sa réputation ou à ses
intérêts moraux.
Alinéa 2. En cas de conflit lié
à la clause de conscience, le journaliste peut se délier de ses
engagements contractuels à l'égard de son entreprise, dans les
mêmes conditions et avec les mêmes effets qu'un congédiement
normal.
Article 19. L'équipe
rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute
décision importante de nature r à affecter la vie de
l'entreprise. Elle doit être au moins consultée avant toute
décision définitive sur toute mesure intéressant la
composition de la rédaction: embauche, licenciement, mutation et
promotion des journalistes.
83
Article 20. En considération de sa
fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement
au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un
contrat personnel assurant la sécurité matérielle et
morale de son travail ainsi qu' à une rémunération
correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir
son indépendance économiques.
Article 21. Tout journaliste s'engage, dans
l'exercice de sa profession, à se conformer aux règles ci-dessus
édictées.
Kinshasa, Centre catholique Nganda,
Le 04 mars 2004.
84
BIBLIOGRAPHIE
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1. BALLE, DICTIONNAIRE DES MEDIAS. PARIS, LAROUSSE,1998.
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SANS REGLES, PARIS, PUF, VENDOME,1997.
9. KABEYA P.E., REGARD SUR LA PRESSE CONGOLAISE DU CONGO BELGE A
CELUI DE KABILA SANS OUBLIER LE ZAÏRE DE MOBUTU, PARIS, ED. L'HARMATTAN,
2003.
10. KAYEMBE ET AUTRES, SITUATION DES MEDIAS EN RDC, PARIS, ED.
INSTITUT PANOS PARIS,2004.
11. KOVACH, ROSENTIEL T., PRINCIPES DU JOURNALISME. PARIS,
NOUVEAUX HORIZONS,2004.
12. LAURENCE BARDIN, L'ANALYSE DE CONTENU, PARIS, PUF,2001.
13. LEPRETTE ET H. PIGEAT (S.D), ETHIQUE ET QUALITE DE
L'INFORMATION, PARIS.
14. M.S. FRERE, DIAGNOSTIC SUR REGULATION DES MEDIAS EN RDC,
PARIS, INSTITUT PANOS,2007.
15. M.S. FRERE, LE PAYSAGE MEDIATIQUE CONGOLAIS. ETAT DES LIEUX,
ENJEUX ET DEFIS, PARIS.
16. MABIALA M. N., « LA LONGUE TRANSITION POLITIQUE EN RDC
(1990-2006) : ASPECT POSITIF ET VICISSITUDES » IN LA RDC : UNE DEMOCRATIE
AU BOUT DU FUSIL. KINSHASA, FKA,2006.
85
17. MANIER, LE JOURNALISME AUDIOVISUEL. LES TECHNIQUES
REDACTIONNELLES. PARIS, DIXIT,2003.
18. MATHIEN, LES JOURNALISTES. HISTOIRES, PRATIQUES ET
ENJEUX. PARIS, ELLIPSES,2007.
19. MEADEL (DIR.) ; F. MUSIANI (DIR.). ABECEDAIRE DES
ARCHITECTURES DISTRIBUEES. NOUVELLE EDITION]. PARIS : PRESSES DES MINES,
2015.
20. NICOLAS (DIR.) ; SOBEL, RICHARD (DIR.). DICTIONNAIRE
CRITIQUE DE LA RSE. NOUVELLE EDITION. VILLENEUVE D'ASCQ : PRESSES
UNIVERSITAIRES DU SEPTENTRION, 2013.
21. PAUL, LES METHODES SCIENTIFIQUES, PARIS, ED.
DALLOZ,1991.
22. PONTHIEN, LE METIER DE JOURNALISTE EN 30
QUESTIONS-REPONSES. PARIS, DUMAS.
23. R. PINTO & M. GRAWITZ, METHODES DES SCIENCES
SOCIALES, PARIS, ED. DALLOZ.
24. R. RIEFFEL, SOCIOLOGIE DES MEDIAS. PARIS,
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25. SAMUEL MERCIER, L'ETHIQUE DANS LES ENTREPRISES, EDITIONS
LA DECOUVERTE, PARIS, 1999, 2004, COLLECTION REPERES.
26. SERGE OMARI B., LA REGULATION DES MEDIAS EN AFRIQUE
CENTRALE. EXPERIENCE DE LA HAUTE AUTORITE DE MEDIAS DE LA R. D. C., ED.
UNIVERSITAIRE AFRICAINES,2015.
27. TSHIONZA MATA, T.G., LES MEDIAS AU ZAÏRE, S'ALIGNER
OU SE LIBERER, PARIS, ED. L'HARMATTAN.
28. WOLTON, PENSER LA COMMUNICATION, PARIS, ED.
FLAMMARION,2002.
B) NOTE DE COURS
1. L. Mpala Mbabula, 'Initiation à la Recherche
Scientifique (Note de cours), G2 SIC, UNILU, 2019-2020.
2. V. ELONGO, Droit, déontologie et éthique du
journalisme (note de cours), G3SIC, UNIKIN, 2018.
86
C) ARTICLE ET AUTRES
1. A.R.T.P au Senegal, A.R.T.E.L au Burkina Faso et ARCEP en
France etc.
2. GILBERT Mubangi Bet'ukany, Le parcours de la presse
congolaise et le rôle de l'oralité comme relais de l'information
en Afrique. Dans Les Enjeux de l'information et de la communication, revue,
2007.
3. Les termes autorégulation & autonomie (du grec
ancien íüìïò, nómos : Ce qui est commun,
coutume, règle, loi) sont en fait étymologiquement synonymes.
Comparer avec morale & éthique. On emploie autorégulation
plutôt pour les processus à l'oeuvre au sein du système,
autonomie selon une perspective globale et vis-à-vis de
l'extérieur.
4. OMEC, Code de déontologie des journalistes en RDC,
Kinshasa, éd. Médias Paul, 2004.
D) WEBOGRAPHIE
1.
http://evene.lefigaro.fr/citation/journalisme-honnete-homme-fait-payer-opinion-malhonnete-paie-av-55224.php
2.
https://actualite.cd
3.
https://laprosperiteonline.net
4.
https://lareferenceplus.cd
5.
https://www.7sur7.cd
6.
https://www.lephareonline.net
87
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE i
DÉDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
INTRODUCTION GENERALE 1
1. PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE 1
3. CHOIX ET INTÉRÊTS DU SUJET
3
4. ÉTAT DE LA QUESTION 4
5. MÉTHODES ET TECHNIQUE DE RECHERCHE
5
6. DÉLIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DU SUJET
6
7. DIVISION DU TRAVAIL 6
CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
7
INTRODUCTION 7
SECTION I. CADRE CONCEPTUEL 7
I. JOURNALISME 7
I.1. DÉFINITION 7
I.2. APERÇU HISTORIQUE 8
II. LA
DÉONTOLOGIE ET NOTION CONNEXE 10
II.1. DEFINITION DE LA DEONTOLOGIE 10
II.2. LE DROIT 10
II.3. LA MORALE 11
II.4. L'ÉTHIQUE 11
III.
LA RÉGULATION 12
IV. AUTORÉGULATION 13
SECTION II. CADRE THEORIQUE 14
I.1. FONDEMENT ET DOMAINE DE LA DÉONTOLOGIE
15
I.2. LA DÉONTOLOGIE : EN DEÇÀ ET
AU-DELÀ DE LA LOI 16
I.LES INSTITUTIONS DE REGULATION ET AUTO-REGULATION
DE LA
PRESSE EN RDC 34
88
I.3. LA DÉONTOLOGIE : UN CONTRAT AVEC LE
PUBLIC 16
I.4. LES GRANDS TEXTE DE DÉONTOLOGIE
16
I.5. LES CODES DE DÉONTOLOGIE 17
I.6. LE PRINCIPE DE DÉONTOLOGIE 17
CONCLUSION 19
CHAPITRE II. PAYSAGE MÉDIATIQUE CONGOLAIS
20
INTRODUCTION 20
SECTION I. LA PRESSE COLONIALE : UNE PRESSE DES
COMMUNAUTES 20
SECTION
II. LA
PRESSE PENDANT LA 1 ERE REPUBLIQUE 24
SECTION
III. LA PRESSE PENDANT LA DEUXIÈME
RÉPUBLIQUE : UNE
PRESSE AU REGIME DU POUVOIR 24
SECTION IV. VERS LE PLURALISME MEDIATIQUE
27
I. LES MÉDIAS PENDANT LE DÉBUT DE
LA TRANSITION 27
II. EFFLORESCENCE DES MÉDIAS SOUS LA
TRANSITION KABILISTE 28
III. LA SITUATION DES MEDIAS APRES LA PASSATION
PACIFIQUE DU POUVOIR ENTRE JOSPEH KABILA, PRESIDENT SORTANT, ET
FELIX
TSHISEKEDI, PRESIDENT DE LA RDC
29
III.1. QUELQUES LÉGERS CHANGEMENTS
30
III.2. DES RÉFORMES QUI SE FONT ATTENDRE
30
CONCLUSION 33
CHAPITRE III. LE MÉCANISME DE LA
RÉGULATION ET D'AUTO-
REGULATION DE LA PRESSE EN RDC : ENJEUX ET
DÉFIS 34
INTRODUCTION 34
SECTION I. LES INSTITUTIONS DE RÉGULATION
ET D'AUTO-REGULATION DE LA PRESSE ET LA RÉGLEMENTATION DU PAYSAGE
MÉDIATIQUE
CONGOLAIS 34
89
I.1 LE CONSEIL SUPERIEUR DE LAUDIOVISUEL ET DE
LA
COMMUNICATION 35
I.1.1. OBJET, NATURE ET SIEGE DU CSAC 35
I.1.2. FONCTIONS PRINCIPALES DU CSAC 35
I.1.3. COMPOSITION DU CSAC 37
I.1.4. LES ORGANES ET FONCTIONNEMENT DU CSAC
38
I.2. L'UNION NATIONALE DE LA PRESSE CONGOLAISE
39
I.2.1. NATURE JURIDIQUE 39
I.2.2. MISSIONS PRINCIPALES 39
II.LA
RÉGLEMENTATION DU PAYSAGE MÉDIATIQUE CONGOLAIS
40
II.1. LES LOIS RÉGISSANT LES MÉDIAS
40
II.2. LES RÈGLEMENTS 41
II.3.LES CODE DE CONDUITE 41
SECTIONII. ANALYSE DES MANQUEMENTS A LA
DÉONTOLOGIE ET
L'ÉTHIQUE DU JOURNALISTE
44
GRILLE D'ANALYSE NORMATIVE 46
I. LE JOURNAL LE VRAI MODÉRATEUR
47
1. FAITS 47
2. ANALYSE 47
3. CONSEQUENCE 48
II. JOURNAL LE POTENTIEL 48
1. FAITS 48
2. ANALYSE 48
3. CONSEQUENCE 49
III. JOURNAL LA TEMPÊTE DES TROPIQUES
49
1. FAITS 49
2. ANALYSE 49
3. CONSEQUENCE 50
90
IV. JOURNAL FORUM DES AS 50
1. FAITS 50
2. ANALYSE 51
3. CONSEQUENCE 51
V. JOURNAL LA PROSPÉRITÉ
51
1. FAITS 51
2. ANALYSE 52
3. CONSEQUENCE 52
VI. JOURNAL 7 SUR 7.CD 52
1. FAITS 52
2. ANALYSE 52
3. CONSEQUENCE 53
VII. JOURNAL ACTUALITÉ. CD
53
1. FAITS 53
2. ANALYSE 53
3. CONSEQUENCE 53
VIII. JOURNAL LA REFERENCE PLUS
54
1. FAITS 54
2. ANALYSE 54
3. CONSEQUENCE 54
IX. RADIO OKAPI 55
1. FAITS 55
2. ANALYSE 55
3. CONSEQUENCE 55
X. JOURNAL LE PHARE 55
1. FAITS 55
2. ANALYSE 56
91
3. CONSEQUENCE 56
SECTION III. SUGGESTIONS 57
CONCLUSION 59
CONCLUSION GÉNÉRALE
60
ANNEXES 62
ANNEXE 1 : ARTICLE ANALYSE. 63
ANNEXE 2 : TEXTES NORMATIFS 80
BIBLIOGRAPHIE 84
TABLE DES MATIERES 87
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