Décembre 2021
MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
RÉPUBLIQUE DU MALI
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE Un Peuple -Un But -Une Foi
|
INSTITUT POLYTECHNIQUE RURAL DE FORMATION ET DE RECHERCHE
APPLIQUÉE (IPR/IFRA) DE KATIBOUGOU TEL: (+223) 21 26 20 12; FAX: (+223)
21 26 25 04 Site :
www.ipr-ifra.edu.ml ;
E-mail : ipr-ifra@
ipr-ifra.edu.ml
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INSTITUT D'ECONOMIE RURALE (IER)
Centre Régional de Recherche Agronomique (CRRA) de Sikasso
Programme Riz de Bas-Fond TEL : (+223) 20 22 26 06 ; FAX : (+223) 20 22 37 75
Site :
www.ier.gouv.ml; E-mail :direction@
ier.gouv.ml
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Evaluation des caractères agro-morphologiques
chez 45 génotypes de riz dans les conditions de riziculture pluviale
à la station de recherche agronomique de Longorola
(Sikasso)
Mémoire de Fin de Cycle
Présenté par Ibrahima BERTHE pour l'obtention du
Diplôme d'Ingénieur avec Grade de Master de l'IPR/IFRA de
Katibougou
Spécialité : Agronomie
Directeur de mémoire Co-Directeur de
mémoire
Fousseyni CISSE Pr. Ousmane NIANGALY
Chercheur à l'IER/CRRA Sikasso Enseignant/Chercheur
à l'IPR/IFRA Katibougou
3.2.2.1.3. Talles et Tallage 13
Table des matières
Dédicace i
Remerciements ii
Sigles et abréviations iii
Liste des tableaux v
Liste des figures vi
Liste des annexes vii
Résumé viii
1. INTRODUCTION 1
2. MILIEU D'ÉTUDE ET STRUCTURE D'ACCUEIL 3
2.1. Milieu d'étude 3
2.1.1. Milieu physique d'étude 3
2.1.1.1. Situation géographique de la région de
Sikasso 3
2.1.1.2. Situation pédoclimatique 4
2.1.1.2.1. Climat 4
2.1.1.2.2. Sol 6
2.1.1.3. Faune et flore de Sikasso 6
2.1.2. Milieu humain 7
2.1.2.1. Démographie 7
2.1.2.2. Activités socioéconomiques 7
2.2. Présentation de la structure d'accueil 8
2.2.1. Institut d'Economie Rurale (IER) 8
2.2.2. Centre Régional de Recherche Agricole (CRRA) de
Sikasso 9
2.2.3. Présentation du programme riz de bas-fond 10
3. GENERALITES SUR LE RIZ 11
3.1. Origine et histoire du riz (Oryza sp.) 11
3.2. Aspect botanique de la plante 12
3.2.1. Classification et Systématique du riz 12
3.2.2. Description botanique de la plante 12
3.2.2.1. Appareil végétatif 13
3.2.2.1.1. Racines 13
3.2.2.1.2. Tige (chaume) 13
3.2.2.1.4. Feuilles 13
3.2.2.2. Appareil reproducteur (Inflorescences) 14
3.2.2.3. Fruits 15
3.2.2.4. Croissance et développement du riz 15
3.3. Ecologie du riz 17
3.3.1. Exigences pédoclimatiques 17
3.3.1.1. Température 17
3.3.1.2. Lumière 17
3.3.1.3. Sol 17
3.3.1.4. Eau 17
3.4. Systèmes de riziculture 18
3.5. Contraintes de la production du riz 19
3.5.1. Contraintes biotiques 19
3.5.2. Contraintes abiotiques 19
3.6. Importance du riz 19
3.6.1. Importance socio-économique du riz 19
3.6.2. Importance nutritionnelle du riz 20
4. ÉTUDE PRATIQUE 22
4.1. Objectifs 22
4.1.1. Objectif général : 22
4.1.2. Objectifs spécifiques : 22
4.2. Matériel et méthodes 22
4.2.1. Matériel 22
4.2.1.1. Site de l'essai 22
4.2.1.2. Intrants utilisés 24
4.2.2. Méthodes 24
4.2.2.1. Facteur étudié 24
4.2.2.2. Dispositif expérimental 24
4.2.2.3. Caractères étudiés 27
4.2.2.4. Analyses statistiques des données 28
4.3. Conduite de l'essai 28
4.3.1. Travaux de préparation de la parcelle 28
4.3.2. Semis 28
4.3.3. Fertilisation minérale 28
4.3.4. Démariage et repiquage : 29
4.3.5. Désherbage 29
4.3.6. Traitement insecticide 29
4.3.7. Récolte 29
5. RESULTATS ET DISCUSSION 30
5.1. Résultats 30
5.1.1. Degré de variabilités des différents
paramètres étudiés 30
5.1.2. Variation de la hauteur moyenne des talles aux
35ème jour, 56ème jour et à la
maturité 31
5.1.3. Variation de la hauteur des talles à la
maturité 32 5.1.4. Variation du nombre de talles aux
35ème jour, 56ème jour, à la
maturité et le nombre
de talles fertiles 32
5.1.5. Variation du nombre de talles fertiles (Panicules) :
33
5.1.6. Variation du cycle semis-floraison 50% 34
5.1.7. Variation du cycle semis-maturité 50% 34
5.1.8. Variation de la longueur de la panicule 34
5.1.9. Variation du nombre de grains par panicule 35
5.1.10. Variation du poids de mille grains 35
5.1.11. Variation du Rendement gramme/plant 36
5.1.12. Corrélation de Pearson : 36
5.1.13. Régression Linéaire : 37
5.1.14. Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) 38
5.1.15. Sélection des génotypes les plus
performants : 39
5.2. Discussion 41
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 43
RÉFÉRENCES 44
ANNEXES ix
i
Dédicace
Au nom d'Allah le tout miséricordieux, le très
miséricordieux !
Je dédie ce présent mémoire à ma
chère et tendre fille Anna Ibrahima, homonyme à ma
mère que Dieu m'a offerte au cours de ma formation, et qui est devenue
depuis une source de motivation pour moi.
ii
Remerciements
En guise de reconnaissance, je tiens à témoigner
mes sincères remerciements à toutes les personnes qui ont
contribué de près ou de loin au bon déroulement de mon
stage de fin de cycle et à l'élaboration de ce modeste
travail.
Je voudrais dans un premier temps remercier mes chers parents
Badoulaye et Anna TRAORE, ma femme Sanata KONE ainsi que toute la famille
BERTHE.
Mes remerciements vont ensuite à l'endroit de mon
directeur de mémoire Mr Fousseyni CISSE chercheur à l'IER/CRRA de
Sikasso pour sa disponibilité et surtout ses judicieux conseils, qui ont
contribué à alimenter ma réflexion.
Je tiens à remercier spécialement le Pr. Ousmane
NIANGALY qui a accepté volontiers d'être mon codirecteur de
mémoire et qui m'a été d'une aide inestimable pour
l'élaboration de ce document.
J'aimerais exprimer ma gratitude à tout le personnel du
CRRA de Sikasso en générale et celui du programme riz de bas-fond
en particulier, notamment à Dr Salif DOUMBIA chef de programme actuel
pour son accompagnement sans faille, à Dr Jean Rodrigue SANGARE mon
encadreur pour sa disponibilité, ses conseils et surtout les
connaissances acquises à ses côtés. Je désire aussi
remercier le Directeur Général de l'IPR/IFRA de Katibougou Dr
Lassine SOUMANO ainsi que l'ensemble du corps professoral qui m'ont fourni les
outils nécessaires à la réussite de mes études
universitaires.
Un grand merci également à Mr Fousseni TRAORE pour
m'avoir accueilli et hébergé tel un frère de lait durant
mes 6 mois de stage à Sikasso, à Mr Modibo Baliando SANGARE pour
ses innombrables conseils et accompagnements et à Mr Oumar BOCOUM mon
camarade de classe et de stage pour ses nombreux coups de main lors de mes
travaux de terrain.
Enfin, je n'oserais oublier de remercier toute la promotion
2018-2021 des Ingénieurs Agronomes de l'IPR/IFRA de Katibougou qui est
désormais une famille pour moi.
iii
Sigles et abréviations
ADRAO : Association pour le
Développement la Riziculture en Afrique de l'Ouest
ANOVA : Analyse de Variance
C/N : Rapport Carbone Azote
Ca : Calcium
Cal : Calorie
CEC : Capacité d'Echange Cationique
CIRAD : Centre de Coopération
Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement
CRRA : Centre Régional de Recherche
Agronomique
CSF 50 % : Cycle Semis-floraison à
50%
CSM 50% : Cycle Semis-maturité
à 50%
CTRC : Comité Technique
Régional de Coordination
CV : Coefficient de Variation
DHS : Distinction,
Homogénéité, Stabilité
DNA : Direction Nationale de l'Agriculture
DRSIAP : Direction Régionale de la
Statistique de l'Informatique de l'Aménagement du
territoire et de la Population
EPA : Etablissement Public à
caractère Administratif
EPST : Etablissement Public à
caractère Scientifique et Technologique
ESPGRN : Equipe Système de Production
et Gestion des Ressources Naturelles
FAOSTAT: Food and Agriculture Organization
Statistical Database
g/plt : Gramme par Plant
HS : Hautement Significative
HT : Hauteur de Talles
IER : Institut d'Economie Rurale
INSAT : Institut National de la
Statistique
IRRI : Institut International de Recherche
sur Riz
JAS : Jour Après Semis
LP : Longueur de la Panicule
MET : Multi Environnemental Trial
Mg : Magnésium
Na : Sodium
iv
NGP : Nombre de Grains par Panicule
NPK : Azote-Phosphore-Potassium
NPP : Nombre de Panicules par Plant
NS : Non Significative
NT : Nombre de talles
NTF : Nombre de Talles Fertiles
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PET : Essai Participatif de Rendement
PMG : Poids de Mille Grains
Ppm : Partie par million
PSDR : Plan Stratégique de
Développement Régional
Rdt : Rendement
Rep : Répétition
S : Significative
SAED : Société Nationale
d'Aménagement et d'Exploitation des Terres du Delta du Fleuve
Sénégal et des Vallées du Fleuve
Sénégal et de la Falémé
SRA : Station de Recherche Agronomique
THS : Très Hautement Significative
v
Liste des tableaux
Tableau 1 : Projection de la population (RGPH 2009) en 2020
7
Tableau 2: Stades de croissance et de développement du
riz 16
Tableau 3: Production nationale de riz par système de
culture en 2018/2019 18
Tableau 4. Valeurs nutritionnelles et caloriques du
riz pour 100g de riz cuit 21
Tableau 5: Résultat d'analyse 24
Tableau 6 : Quantité et dates d'apport d'engrais 28
Tableau 7: Degré de variabilité des 8
paramètres étudiés 30
Tableau 8: Analyse de variance de HTM 32
Tableau 9: Analyse de variance du nombre de talles fertiles
33
Tableau 10: Analyse de variance du cycle semis-floraison 34
Tableau 11: Analyse de variance du cycle semis-maturité
34
Tableau 12: Analyse de variance de la longueur paniculaire
35
Tableau 13: Analyse de variance du nombre de grains par
panicule 35
Tableau 14: Analyse de variance du poids de 1000 grains 35
Tableau 15: Analyse de variance du rendement gramme par plant
36
Tableau 16: Matrice de corrélation des
différents paramètres étudiés 36
Tableau 17: Génotypes sélectionnés pour
le PET 40
vi
Liste des figures
Figure 1: Localisation de la région de Sikasso sur la
carte du Mali 3
Figure 2 : Variation de la pluviométrie de Sikasso entre
2019 et 2021 5
Figure 3: Variation de la température de Sikasso entre
2019 et 2021 5
Figure 4 : Plant de riz 12
Figure 5: Panicule d'O. glaberrima(a) et Panicule
d'O. sativa (b) 14
Figure 6: Stades de développement du riz 17
Figure 7: Production de riz paddy au Mali de 2015 à 2019
20
Figure 8: Image satellitaire de l'emplacement de l'essai 23
Figure 9: Plan de masse 26
Figure 10: Variation de la hauteur moyenne des plants 31
Figure 11: Variation du nombre moyen de talles à 3 dates
différentes et le nombre de talles
fertiles 33 Figure 12: Régression linéaire du
nombre de talles à la maturité par le nombre de talles
fertiles 37
Figure 13: Régression linéaire du nombre de talles
fertiles par le rendement g/plt 37
Figure 14: Classification des groupes selon le dendrogramme 38
vii
Liste des annexes
Annexe 1: Liste des traitements randomisés ix
Annexe 2 : Moyennes des données x
viii
Résumé
Le riz est une céréale stratégique au
Mali pour assurer la sécurité alimentaire et la réduction
de la pauvreté en milieu rural. Le taux d'utilisation des
variétés améliorées est trop faible, ce qui pose un
réel problème compte tenu de la croissance démographique,
la rareté des pluies et la dégradation des sols. Plusieurs
contraintes expliquent cette faible utilisation de semences
améliorées dont la principale reste sa faible
disponibilité. Ainsi, le Centre Régional de Recherche Agronomique
(CRRA) de Sikasso dans ses activités de sélection et
d'amélioration variétale a poursuivi un programme de
sélection de riz qui était au stade d'essai multi local (MET).
L'étude a été consacrée à
l'évaluation de l'adaptabilité de 45 génotypes de riz dans
les conditions de riziculture pluviale de Longorola. L'expérimentation a
été conduite dans un dispositif Alpha lattice à 3
répétitions. Les caractères agro-morphologiques
étudiés étaient : hauteur des talles, nombre de talles par
plant, nombre de panicules par plant, longueur de la panicule, nombre de grains
par panicule, poids de mille grains et rendement. Les résultats ont
montré une différence significative au sein des lignées
pour tous les caractères sauf, nombre de talles fertiles, cycle
semis-maturité 50% et rendement. Les résultats de l'analyse de
corrélation ont montré une corrélation positive entre le
rendement et tous les paramètres sauf avec le cycle 50% floraison et le
cycle 50% maturité. La corrélation positive la plus
élevée du rendement a été observée pour le
nombre de panicules avec un coefficient de détermination r2=
0,140. La plus forte valeur du coefficient de détermination fut celle du
nombre de talles à la maturité par le nombre de talles fertiles
r2=0,582. Le rendement moyen a oscillé entre 10,93g/plant
avec ART34-120-1-2-B-1 et 27,73g chez ARICA 5. Les meilleurs rendements ont
été obtenus par cinq lignées élites (ARICA
5, ART35-49-D1-2, ART27-58-7-1-2-4-2-2, PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>44-M-4-3-M,
ART35-114-1-6N-2) qui pourraient être utilisées comme
parents à haut potentiel de rendement pour les croisements futurs. Les
35 génotypes dont le rendement moyen est supérieur à celui
du témoin DKA-P17 ont été sélectionnés et
seront reconduits en essai participatif de rendement (PET).
Mots clés : Génotypes de riz,
Caractères agro-morphologiques, Riziculture pluviale, Sikasso
1
1. INTRODUCTION
Le riz (Oryza sp.) est la première source
d'alimentation de plus du tiers de la population mondiale et la
troisième céréale la plus cultivée au monde en 2019
après le maïs et le blé (FAOSTAT, 2021).
Il représente la base de l'alimentation de plus de 2,5
milliards de personnes dans les pays en voie de développement avec des
consommations annuelles très importantes (Sandhu et Kumar, 2017). Au
Mali, la filière riz est considérée comme l'une des
filières agricoles prioritaires pour le développement du pays
avec des objectifs d'exportation dans la sous-région (Tondel et al.,
2020).
Le riz est une céréale stratégique pour
le Mali pour assurer la sécurité alimentaire et la
réduction de la pauvreté en milieu rural. Pour réaliser
cette ambition, l'initiative riz a été mise en oeuvre en 2009
pour promouvoir une riziculture plus productive et compétitive en vue
d'accroître le revenu et la disponibilité alimentaire
(Ouédraogo et al., 2021). On estime à environ 20
milliards de FCFA alloués à chaque campagne agricole pour la
subvention d'intrants au profit des producteurs (Ouédraogo et al.,
2021).
Cette politique a permis au pays de presque doubler la
production domestique en 10 ans passant de 1,6 millions à plus de 3
millions de tonnes entre 2008 et 2018 (Ouédraogo et al., 2021).
Globalement, la valeur ajoutée totale dans la filière riz est
évaluée à 605.89 millions de dollars américain en
2020, elle devrait passer à 1.21 milliards de dollars en 10 ans, soit
une croissance annuelle de 7,14% (Ouédraogo et al., 2021).
Cette croissance dans la filière riz est substantielle pour entrainer
une réduction significative de la pauvreté dans le secteur. En
outre, la filière génère plus de 539 674 emplois
(Ouédraogo et al., 2021). En 2019, le niveau de production
estimée, à près de 3 millions de tonnes, a permis de
couvrir environ 80% de la consommation domestique (Ouédraogo et al.,
2021). Cependant, compte tenu de la croissance de la demande et des
exigences de plus en plus croissantes des consommateurs, la filière se
doit de se restructurer pour un accroissement de la production et un gain de
compétitivité. Le Mali consomme actuellement près de 2,7
millions de tonnes de riz par an avec une croissance annuelle moyenne de la
consommation estimée à 4%. Si cette tendance se maintient, il
faudra une croissance annuelle de la production d'au moins 6% pour assurer
l'autosuffisance et devenir un exportateur net de riz d'ici 2030
(Ouédraogo et al., 2021).
La production mondiale de riz paddy est estimée
à plus de 755 millions de tonnes pour une superficie de plus de 162
millions d'hectares en 2019 (FAOSTAT, 2021).
2
La Chine est de loin le plus grand producteur de riz paddy au
monde avec une production de plus de 200 millions de tonnes en 2019 (FAOSTAT,
2021).
La production rizicole de l'Afrique subsaharienne en 2019/2020
a été de 19,4 millions de tonnes (Ecofin, 2021). Ce volume
représente environ seulement 4 % de la production rizicole mondiale
(Ecofin, 2021).
Cette grande différence de production s'explique par le
rendement très élevé dans ces pays, en Chine par exemple,
le rendement de la variété hybride dénommée
«vary safiotra» peut donner jusqu'à 11t/ha
(«Riziculture,» 2021).
En effet, les semences sélectionnées occupent
une place prépondérante et constituent un facteur clé
d'augmentation de la productivité agricole. Globalement, l'importance du
matériel amélioré phyto-génétique dans
l'augmentation de la productivité agricole est
régulièrement et amplement documentée (Haggblade et
al.,2015). Mais au Mali, l'utilisation de semences
sélectionnées est faible. En effet, le taux d'utilisation des
semences améliorées était de 14 % pour le riz pluvial en
2010 (Haggblade et al.,2015).
Plusieurs contraintes expliquent cette situation notamment la
faible disponibilité de variétés
améliorées.
Dans le souci de contribuer à la sécurité
alimentaire, il est urgent de développer des stratégies
permettant de couvrir les besoins nationaux de cette céréale.
Ainsi, le renforcement de la production rizicole est devenu la principale
préoccupation des chercheurs compte tenu de son importance tant dans
l'économie que dans l'alimentation de nos pays. Pour faire face à
ce grand défi, plusieurs actions visant à diminuer le coût
de production, à intensifier la riziculture et surtout à
améliorer le potentiel de rendement des variétés, sont
menées par l'institut d'économie rurale (IER) en collaboration
avec ses partenaires comme AfricaRice.
Le Centre Régional de Recherche Agronomique (CRRA) de
Sikasso, à travers son programme Riz de Bas-fond (volet
sélection) dans ses activités de sélection et
d'amélioration variétale a conduit un essai d'adaptabilité
constitué de 45 génotypes dont une variété
témoin.
L'objectif global du travail est de contribuer
à l'amélioration de la productivité du riz pluvial par la
sélection de génotypes à haut potentiel de rendement
c'est dans ce cadre que s'inscrit notre étude sur le
thème « Evaluation des caractères
agro-morphologiques de 45 génotypes de riz dans les conditions de
riziculture pluviale à la station de recherche agronomique de Longorola
(Sikasso) ».
Le présent mémoire est structuré en trois
parties essentielles : la première partie est consacrée à
l'état des connaissances (la revue de littérature sur le riz), la
deuxième partie présente la méthodologie, et la
troisième partie traite les résultats et la discussion.
3
2. MILIEU D'ÉTUDE ET STRUCTURE D'ACCUEIL 2.1.
Milieu d'étude
2.1.1. Milieu physique d'étude
2.1.1.1. Situation géographique de la
région de Sikasso
Troisième Région administrative du Mali, Sikasso
est situé au Sud du territoire national. Elle est comprise d'une part
entre le 4°30' et le 12°30'de latitude nord et d'autre part
4°30'et 8°45' de longitude Ouest. Elle est limitée au Nord par
la région de Ségou, au Sud par la république de Côte
d'Ivoire, à l'Ouest par la république de Guinée, à
l'Est par la république du Burkina Faso et au Nord-Ouest par la
région de Koulikoro. Elle a une superficie de 71 790 km2 soit
5,8 % du territoire national et compte 7 cercles à savoir (Sikasso,
Bougouni, Kadiolo, Kolondièba, Koutiala, Yanfolila et Yorosso) avec
à leur tête des Préfets, 3 communes urbaines (Sikasso,
Bougouni, Koutiala), 144 communes rurales et 46 arrondissements
administrées par des Sous-préfets. La région compte 1 831
villages (PSDR-Sikasso, 2011).
Figure 1: Localisation de la région de Sikasso sur la
carte du Mali Source : Base Oise, 2003
4
Le relief est accidenté avec quelques plateaux. Le Sud
de la Région est plus accidenté que le Nord. Le Mont Kokoum
situé dans le cercle de Bougouni est le point le plus
élevé. Il culmine à 800 m d'altitude. Le plus bas se
trouve entre Kalédougou et Tèbéré
(Préfecture de Yorosso) à 303 mètres d'altitude.
De vastes plaines inondées s'étendent du Nord au
Nord-Ouest et sont propices à la culture du riz. Dans certaines
préfectures, des formations rocheuses souvent déchiquetées
par l'érosion rompent l'uniformité du paysage (PSDR-Sikasso,
2011).
La Région de Sikasso est arrosée par cinq
importantes rivières qui sont : le Sankarani, le Bagoé, le
Baoulé, le Banifing et le Wassoulou Ballé. Certains sont
permanents et navigables. On note l'existence de deux lacs naturels (Katiorniba
et Kambo) et d'eaux souterraines alimentées par trois types de nappes
(nappes aquifères, nappes artésiennes et nappes
phréatiques) (PSDR-Sikasso, 2011).
2.1.1.2. Situation pédoclimatique
2.1.1.2.1. Climat
Sikasso est la seule Région du Mali qui s'étend
en exclusivité dans la zone humide et subhumide. Elle occupe une zone
propice à l'agriculture entre les isohyètes 700 mm au Nord et
1400 mm au Sud et se subdivise en deux ensembles climatiques : la zone
soudanienne humide au Nord et la zone guinéenne au Sud
(soudano-guinéen). De type soudano-guinéen, le climat se
caractérise par une alternance de saison pluvieuse et une saison
sèche. L'harmattan souffle du mois de Novembre au mois de Mai en
période sèche et la mousson du mois de Juin au mois d'Octobre. La
température moyenne minimale est de 19°C et la température
maximale est de 38°C. La pluviométrie moyenne est de 500 à
1100 mm par an (PSDR-Sikasso, 2011).
· 5
Pluviométrie :
De Mars à Septembre, un total de 1451mm est
tombé en 2019, 1565 mm en 2020 et 1687mm en 2021 dans la région
de Sikasso. Le mois d'Aout reste le mois le plus arrosé lors des 3
dernières années.
600
Figure 2 : Variation de la pluviométrie de Sikasso entre
2019 et 2021 Source : Nomades, 2021
· Température : De Janvier
à Septembre dans la région de Sikasso, un total de 286°C en
2019, 279°C en 2020 et 263°C en 2021 a été
enregistré.
40 35 30 25 20 15 10
5
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Janvier Fevrier Mars Avril Mai Juin Juillet Aout
Septembre
2019 2020 2021
|
|
Figure 3: Variation de la température de Sikasso entre
2019 et 2021 Source : Nomades, 2021
6
2.1.1.2.2. Sol
La région de Sikasso présente une grande
diversité pédologique. Les sols rouges et bruns se trouvent sur
les pentes inférieures ayant des caractéristiques de sols
ferrugineux tropicaux lessivés de type hydromorphes ainsi que des sols
gris. On observe également sur les versants de sols ferralitiques
érodés modifiés par un couvert gravillonnaire et des sols
hydromorphes minéraux dans les bas-fonds.
En général, l'agriculture est pratiquée
sur des sols gravillonnaires, situés à mi-pente et dans les
bas-fonds des vallées avec des sols limoneux à limono-argileux en
profondeur (PSDR-Sikasso, 2011).
2.1.1.3. Faune et flore de Sikasso
v Flore
La végétation est constituée de savane
arborée et de forêts. La Région de Sikasso a 26
forêts classées, 2 périmètres de reboisement, 2
réserves de faune et 2 zones d'intérêt
cynégétique, c'est-à-dire qui se rapporte à la
chasse. Les espèces communes sont : Isoberliria doka, Combretum
nigricans, Combretum glutinosum, Combretum micranthum, Afromosia gayanus,
Parkia biglobosa, Detarium microcarpum, que l'on trouve en abondance,
Pterocarpus erinaceus (Guenu en bambara), Pterocarpus lucens,
Lannea sp, Daniellia oliveri, etc. Le tapis herbacé est
composé de : Loudetia togoensis, Andropogon pseudapricus, Brachiaria
jubata, Hyparrhenias mithiana, H. involucrata, Casmopodium caudatum, Sporobolus
pyramidalis, Pennicetum pedicelatum, Ceratotheca sasamoides, Rottboellia
cochinchinensis, Aristida kerstingiiet (PSDR-Sikasso, 2011).
v Faune
La faune est riche et diversifiée avec des populations
plus ou moins importantes, constituée de : hippotragues, singes,
porc-épic, sangliers, biches, lions, panthères,
phacochères, lièvres, écureuils, chacals,
cynocéphales, etc. mais aussi de nombreuses espèces d'oiseaux
comme les pintades, les perdrix, les éperviers, les canards sauvages
etc. sont aussi perceptibles dans la brousse et les poissons dans les cours
d'eau. L'installation massive des migrants, la prolifération des armes
à feu, le braconnage et la détérioration des habitats de
la faune ont contribué à réduire les densités des
espèces sauvages, constatées chez les populations d'hippotragues,
de sanglier, de biches, de lions, de panthères, de phacochères,
de porc-épic, etc. (PSDR-Sikasso, 2011).
7
2.1.2. Milieu humain
2.1.2.1. Démographie
Tableau 1 : Projection de la population (RGPH 2009) en 2020
Nombre de femmes
|
1 893 134
|
Nombre d'hommess
|
1 843 133
|
Taux de masculinités
|
49,33%
|
Nombre de ménage
|
406 774
|
Taux annuel moyen de croissance
|
3,60%
|
Rang au niveau national
|
1er poids démographique
|
Densité de population
|
52,04 ht/km2
|
Population totale
|
3 736 267
|
|
Source : CTRC, 2020
Les ethnies dominantes sont : Sénoufo, Minianka,
Bambara, samôkô, Peulh et Gana (PSDR-Sikasso, 2011).
2.1.2.2. Activités socioéconomiques
Zone agro-sylvo-pastorale par excellence, son économie
est focalisée sur le secteur primaire. Les principales activités
de production sont fortement tributaires des conditions climatiques. En plus
des productions agro-sylvo-pastorales, des activités de type commercial,
artisanal et touristique rythment le quotidien des populations (PSDR-Sikasso,
2011).
v Agriculture
La Région de Sikasso dispose de 6 000 000 ha de terre
favorable à l'agriculture dont 14 079 ha de Bas-fonds et plaines
aménagées pour un potentiel de 150 000 ha aménageables.
Environ 20 à 45% des superficies agricoles sont cultivées en
coton et 10 à 30% consacrés au maïs selon les cercles. Le
mil et le sorgho occupent environ 57% des superficies agricoles en
céréales contre 37% pour le maïs et 5% pour le riz. En plus
de ces spéculations agricoles, l'horticulture et l'arboriculture
fruitière occupent des superficies assez importantes mais non
quantifiées. L'agriculture occupe une place de choix du fait qu'elle
regroupe le plus grand bassin cotonnier du pays (plus de 70% de la production
nationale) (PSDR-Sikasso, 2011).
v Elevage
La Région de Sikasso, avec 16 % du cheptel national,
est la 2ème Région d'élevage du Mali. Trois types
d'élevage, toutes espèces confondues, se côtoient :
l'élevage de subsistance, l'élevage d'épargne et
l'élevage de rente ou embouche. L'élevage comme la plupart des
autres
8
activités du primaire souffre d'un manque de
valorisation. Le problème de qualité des matières
premières est aussi un facteur limitant son potentiel de croissance
(PSDR-Sikasso, 2011).
v Pêche
La filière poisson comprend plus de 500.000 acteurs
repartis dans plusieurs maillons qui sont l'approvisionnement, la production,
la récolte, la transformation/ commercialisation. Les autres maillons de
la filière comprennent des acteurs qui évoluent dans la collecte,
le mareyage et la commercialisation. La production de poisson tourne autour de
14 000 tonnes/an (PSDR-Sikasso, 2011).
v Exploitation des produits de la
forêt
Il s'agit d'une utilisation spontanée de produits
(ligneux et/ou non ligneux) végétaux issus de la forêt pour
accompagner la récolte (beurre de karité fabriquée
à base de noix de Vitellaria paradoxa) ou pour compléter
les provisions dans les périodes de soudure (feuilles
séchées d'Adansonia digitata, calices
séchés de Bombax costatum, fruits, etc.). Aussi, ces
produits servent de matériaux de construction (branches mortes
utilisées comme charpente), au chauffage (bois morts gisants) et
à la pharmacopée (feuilles, écorces, racines, etc.)
(PSDR-Sikasso, 2011).
v Artisanat
Il est surtout basé sur la confection du
matériel agricole par les forgerons, les meubles par les menuisiers, les
chaussures et les sacs par les cordonniers, les ustensiles de ménage par
les potiers et les sculpteurs du bois (PSDR-Sikasso, 2011).
v Commerce
Il est l'activité majeure de la population. A cause de
la situation frontalière entre trois pays (Côte d'Ivoire ; Burkina
Faso et la Guinée Conakry), la région de Sikasso joue un
rôle très important dans les échanges extérieurs du
Mali. Elle exporte des produits agricoles et d'élevage, importe à
son tour des produits pharmaceutiques et équipements. Les statistiques
de 1999 ont donné un volume total d'exportation de 10,622 milliards
contre 5,034 milliards d'importation. Ce qui fait que la balance commerciale de
la région est largement excédentaire (PSDR-Sikasso, 2011).
2.2. Présentation de la structure d'accueil 2.2.1.
Institut d'Economie Rurale (IER)
L'Institut d'Economie Rurale (IER) est la principale structure
de recherche agronomique au Mali. Il a été créé en
1960 par l'ordonnance N°59/PG du 29 novembre en tant que service
rattaché avant d'être érigé par l'ordonnance N°
01024/PRM du 22 mars 2001, en établissement
9
public à caractère scientifique et technologique
(EPST), Il a subi une mutation d'ordre institutionnel (EPA en 1993). L'IER a
pour mission de :
Ø Contribuer à la définition et à
la mise en oeuvre de recherche et d'études au service du
développement agricole ;
Ø Élaborer et mettre en oeuvre des programmes
de recherche agricole ;
Ø Assurer un appui technique au développement
agricole y compris par des études ;
Ø Contribuer à la formation et à
l'information scientifique et technique du personnel de recherche et du
développement agricole ;
Ø Mettre au point des technologies appropriées
pour l'accroissement de la production et l'amélioration de la
productivité des cultures,
Ø Diffuser les résultats de recherches et
d'études ;
Ø Fournir des prestations de services dans les divers
domaines de sa compétence afin de générer des revenus.
2.2.2. Centre Régional de Recherche Agricole
(CRRA) de Sikasso
Le CRRA de Sikasso est l'un des six centres Régionaux
de Recherche Agronomique de l'Institut d'Economie Rurale. Il a
été créé par arrêté
N°5482/MAEE-CAB du 13 Décembre 1991.
Le CRRA de Sikasso est entièrement situé dans la
zone sud du Mali et couvre la région de Sikasso (3ème
région administrative).
Il a pour mission, la coordination technique, administrative
et financière des activités de recherche agronomique dans la
région de Sikasso. Le centre est responsable de la programmation
à la base des activités de recherche et veille à la prise
en compte des préoccupations des utilisateurs de résultats de
recherche. Il veille au bon développement et fonctionnement des
résultats entre la recherche agricole et ses partenaires
(Administration, service régionaux, associations des producteurs, ONG
etc.). Comme l'indique l'organigramme, le centre comprend :
y' Deux stations principales à savoir :
§ Station de Recherche Agronomique de Longorola ;
§ Station de Recherche Agronomique de N'Tarla.
y' Trois programmes de recherche et quatre
délégations de programmes y interviennent à savoir :
§ Programme Coton,
§ Programme Riz Bas-fond,
§
10
Programme Ressources Forestières,
§ Délégation du Programme
Céréales,
§ Délégation du Programme Fruits et
Légumes,
§ Délégation du Programme Bovin
§ Equipe Système de Production et Gestion de
Ressources Naturelles (ESPGRN) et y' Trois sous-stations de recherche qui sont
: Farako-Finkolo, Kébila et Tiérouala. 2.2.3.
Présentation du programme riz de bas-fond
Le stage s'est déroulé au programme riz de
bas-fond du Centre Régional de la Recherche Agronomique de Sikasso.
Le Programme riz de bas-fond est l'un des 17 Programmes de
l'Institut d'Economie Rurale basé à Sikasso au sein du Centre
Régional de la Recherche Agronomique. Il a été
créé en 1994 à la suite d'une volonté de
régionaliser les structures de la recherche et de rapprocher la
recherche aux utilisateurs des résultats. Le Programme riz de bas-fond
est l'héritier du Projet bas-fond IER/CIRAD. Le programme s'occupe de la
riziculture de bas-fond et plaines inondables, de la submersion libre,
flottante et de la riziculture pluviale stricte.
Le Programme compte actuellement 6 chercheurs nationaux
évoluant dans 4 grands volets :
Ø Le volet Amélioration Variétale,
chargé de la création et de l'amélioration des
variétés de riz adaptées aux différentes conditions
pédoclimatiques ;
Ø Le volet Défense des cultures chargé
de la mise au point des méthodes de lutte appropriée contre les
principaux nuisibles du riz (maladies, insectes et mauvaises herbes).
Ø Le volet Agronomie chargé de la mise au point
de systèmes de cultures motivants, rentables et adaptés aux
différents régimes hydriques.
Ø Le volet Hydraulique, chargé des questions
d'aménagements et d'irrigation dans nos différentes parcelles
Les chercheurs sont assistés par des ingénieurs
qui travaillent avec des techniciens et des agents techniques d'agriculture.
11
3. GENERALITES SUR LE RIZ
3.1. Origine et histoire du riz (Oryza
sp.)
Si le riz sauvage existe depuis des centaines de milliers
d'années, le riz domestique remonterait à plus de 5 000 ans avant
notre ère, en Chine centrale et au nord de l'Inde. Les domestications
des riz japonica et indica auraient eu lieu de façon indépendante
des deux côtés de l'Himalaya. La culture se répand vers le
sud de l'Inde, à travers la Chine, en Corée, au Japon, en
Indonésie, en Thaïlande. Elle se déplace vers l'Ouest, en
Perse. En 320 avant J.C., Alexandre le Grand rapporte la culture du riz en
Grèce. Les Arabes la répandent en Egypte. Au Xe siècle,
ils l'étendent sur les côtes orientales de l'Afrique et à
Madagascar. Les Maures introduisent le riz en Afrique du Nord et en Espagne. La
culture s'étend en Italie au XVe siècle. Les Turcs l'introduisent
dans une partie de l'Europe, les Portugais et les Espagnols aux
Amériques (gnis-pedagogie, 2012).
Indépendamment de la diffusion asiatique et
européenne d'Oryza sativa, l'espèce Oryza glaberrima
est domestiquée en Afrique de l'Ouest. Les premières traces
de la culture du riz, trouvées autour du Lac Tchad, remonteraient
à 1 800 avant J.C. à partir du XVIe siècle, les
variétés asiatiques apportées par les Portugais se sont
ajoutées aux variétés locales. (gnis-pedagogie, 2012).
Les riz appartiennent au genre Oryza qui comprend
plus de vingt espèces (le nombre dépend des auteurs) dont deux
seulement sont cultivées : Oryza sativa originaire d'Asie et
Oryza glaberrima, originaire d'Afrique. De nombreuses classifications
de ces espèces en complexes, en tribus, et en séries ont
été réalisées et elles se recoupent plus ou moins
les unes les autres. La base de cette classification est l'organisation du
génome (ploïdie et niveau d'homologie des génomes), mais
elle est cohérente avec les caractéristiques morphologiques
observées chez ces différentes
espèces.
Oryza sativa a été domestiquée
à partir d'Oryza rufipogon, espèce complexe incluant la
forme pérenne et la forme annuelle anciennement nommée Oryza
nivara.
Les principaux caractères qui séparent les riz
cultivés de leurs ancêtres sauvages sont : la couleur du
péricarpe, la dormance, l'aptitude à l'égrenage, la forme
de la panicule, le nombre de talles et le format des grains La
littérature sur la domestication d'Oryza glaberrima est
beaucoup moins abondante. Elle aurait été domestiquée
à partir d'une espèce sauvage annuelle Oryza. barthii
(anciennement appelée O. breviligulata), elle-même
issue de l'espèce pérenne Oryza longistaminata, dans le
delta intérieur du fleuve Niger, il y a quelque 3000 ans). Son aire de
répartition se limite à l'Afrique de l'ouest (Radanielina,
2010).
12
3.2. Aspect botanique de la plante
3.2.1. Classification et Systématique du
riz
Le riz appartient au genre Oryza, à la tribu
Oryzeae, à la sous-famille Ehrhartoideae et à
la famille Poaceae (Menguer et al., 2017).
Le genre Oryza comprend 24 espèces
réparties dans le monde (Menguer et al., 2017). La
phylogénie du genre Oryza s'étend sur environ 15
millions d'années d'histoire évolutive, un processus qui a
créé diverses adaptations écologiques. Les espèces
Oryza ont 11 types de génomes différents (AA, BB, CC,
BBCC, CCDD, EE, FF, GG, KKLL, HHJJ et HHKK). (Menguer et al.,
2017).
L'espèce sativa est subdivisée en trois
sous-espèces basées sur la distribution géographique, la
morphologie des plants et des grains, la stérilité des hybrides
et la réaction sérologique. Il y'a le type indica, japonica
et javanica. Le riz indica est le principal type cultivé dans les
régions tropicales et sub-tropicales. Il existe au Sri Lanka, au Sud et
au centre de la Chine, en Inde, à Java, au Pakistan, aux Philippines
dans la plupart des pays africains et dans d'autres régions tropicales
(Traoré, 2015).
3.2.2. Description botanique de la plante
Un plant de riz, quelle que soit l'espèce, comprend un
système racinaire, une tige constituée de talles, des feuilles et
des inflorescences (Figure 4).
Figure 4 : Plant de riz
Source : SAED et al., 2011
13
3.2.2.1. Appareil végétatif
3.2.2.1.1. Racines
En tant que partie souterraine de la plante, les racines
servent de support, puisent la nourriture et l'eau du sol et stockent la
nourriture.
Elles sont fibreuses et comportent des radicules et des poils
absorbants. Les racines embryonnaires qui émergent de la semence au
moment de sa germination ont peu de branches. Au fur et à mesure que le
plant croît, des racines adventives rugueuses se forment
à partir des noeuds au-dessus du sol, (Traoré,
2015).
Le système racinaire du riz est composé de cinq
types de racines, y compris les racines embryonnaires ainsi que les racines
post-embryonnaires : la radicule, les racines de la couronne embryonnaire, les
racines de la couronne post-embryonnaire, les grandes racines latérales
et les petites racines latérales. La radicule émerge d'abord en
cassant la coléorhize. Deux à 3 jours après la
germination, cinq racines de couronne embryonnaires émergent du noeud
coléoptilaire en cassant la gaine au cours des premier et
deuxième stades d'émergence des feuilles.
3.2.2.1.2. Tige (chaume)
La tige est constituée d'un certain nombre de noeuds et
d'entre-noeuds dans un ordre successif. Les noeuds portent une feuille et un
bourgeon qui pourra donner naissance à une talle secondaire. Les talles
secondaires poussent à partir du brin maître dans un ordre
alternatif. La talle primaire pousse à partir du noeud le plus bas et
donne naissance aux talles secondaires. Celles-ci donnent à leur tour
naissance à des talles tertiaires.(Lacharme, 2001)
3.2.2.1.3. Talles et Tallage
Les talles sont des tiges secondaires, munies de leurs propres
racines, qui naissent et se développent à la base de la tige
principale à partir de bourgeons adventifs. Cela permet à la
plante de produire de multiples tiges à partir de la plantule initiale,
assurant ainsi la formation de touffes denses, et de repousser après
avoir été broutées (ou tondues) (Botarela, 2012).
Le tallage commence 3 à 5 semaines après le
début de la germination. Les bourgeons les plus bas, en contact avec le
sol se développent en tiges secondaires qui peuvent à leur tour
donner des tiges tertiaires : c'est le phénomène du tallage qui
donne des touffes de 3 à 50 tiges. Chaque tige donnera une inflorescence
: la panicule. Le rendement est donc fonction du tallage (Botarela, 2012).
3.2.2.1.4. Feuilles
Les feuilles sont à limbe étroit,
linéaire, à nervures parallèles. Elles sont
insérées une à une sur deux génératrices
diamétralement opposées (alternes et distiques). Elles sont
formées chacune
14
d'une gaine, d'un limbe et d'une ligule. La gaine foliaire
prend naissance sur un noeud au niveau duquel elle est
généralement épaissie et, fendue longitudinalement (les
bords ne se soudent pas l'un à l'autre) (Botarela, 2012).
Elle entoure le chaume sur une longueur variable, parfois
plusieurs entre-noeuds. Les entre-noeuds sont enveloppés par les gaines
foliaires, de sorte que chaque feuille s'insère sur un noeud
situé beaucoup plus bas que la position du limbe ne le laisse supposer.
Le limbe se détache latéralement de la gaine foliaire sans
présenter de pétiole ; il est rubané, simple, entier,
à bords et nervures parallèles, parfois plié
longitudinalement vers sa face ventrale et selon son plan de symétrie,
plus rarement enroulé ventralement (Botarela, 2012).
La première feuille qui apparait après la
germination est appelée coléoptile. Elle n'a pas de limbe et
n'est pas considérée dans le comptage du nombre de feuilles au
stade plantule. La dernière feuille qui enveloppe la panicule est
appelée « feuille paniculaire » ou « feuille drapeau
». Les feuilles sont le siège de la photosynthèse, où
sont stockés les nutriments transformés grâce aux rayons
solaires qu'elles reçoivent. Par ailleurs, la plante respire et
transpire par les feuilles.
3.2.2.2. Appareil reproducteur
(Inflorescences)
La panicule
La panicule, ou grappe de fleurs, contient les organes
reproducteurs du plant de riz. Portée au sommet du noeud
supérieur de la tige, la panicule est divisée en branches
primaires, secondaires et parfois tertiaires portant les épillets. Les
branches peuvent être disposées seules ou par paires. La panicule
est dressée à la floraison, mais elle tombe
généralement lorsque les épillets se remplissent,
mûrissent et se transforment en grains. Les variétés
diffèrent grandement par la longueur, la forme et l'angle des branches
primaires, ainsi que par le poids de la panicule globale
.
a b
Figure 5: Panicule d'O. glaberrima(a) et Panicule
d'O. sativa (b) Source : Traoré ,2015
15
Épillet
Chaque épillet individuel contient un ensemble de
parties florales flanquées de la lemme et de la paléa. La fleur
se compose de six étamines et d'un pistil. Les étamines (qui
contiennent du pollen, ou "sperme") sont composées d'anthères
bicellulaires portées par de minces filaments. Le pistil se compose de
l'ovaire (contenant l'ovule, ou « oeuf »), le style et le stigmate.
Pendant la reproduction, le stigmate attrape le pollen des étamines et
le conduit jusqu'à l'ovaire, où il entre en contact avec l'ovule
et la fécondation se produit(Riziculture (Peace Corps), 2021).
3.2.2.3. Fruits
Le grain est le fruit du plant de riz, un ovule
fécondé et mûr contenant un embryon vivant capable de
germer pour produire une nouvelle plante. Il est composé de l'ovaire
mûr, de la lemme et de la paléole, de la rachille, des lemmes
stériles et de l'arête (pas toujours présente). La lemme et
la paléa et leurs structures associées constituent la coque ou
l'enveloppe. L'embryon se trouve sur la face ventrale de l'épillet
à côté de la lemme et contient la racine embryonnaire. Le
reste du grain se compose en grande partie d'endosperme (la partie comestible),
contenant de l'amidon, des protéines, du sucre, des graisses, des fibres
brutes et des matières inorganiques(Riziculture (Peace Corps), 2021).
3.2.2.4. Croissance et développement du
riz
Le cycle du riz compte 10 stades notés de 0 à 9
dans le Tableau 2 et répartis en trois phases (Figure 7) que sont : la
phase végétative, la phase reproductive et la phase de
remplissage du grain et de maturation (Lacharme, 2001).
16
Tableau 2: Stades de croissance et de développement du
riz
Stade
|
Description
|
N°
|
Germination
|
Du semis à la sortie de la 1ère feuille de la
graine
|
0
|
Plantule
|
De la sortie de la 1ère feuille à l'apparition
de la 5ème feuille (en comptant la 1ère feuille sans limbe comme
première feuille)
|
1
|
Tallage
|
De l'apparition de la première talle au tallage maximum
|
2
|
Elongation
|
Croissance de la tige
|
3
|
Initiation paniculaire
|
De la sortie des panicules à leur développement
complet
|
4
|
Montaison
|
Progression de la panicule à l'intérieur de la
gaine de la feuille paniculaire
|
5
|
Epiaison/Floraison
|
De la première apparition du bout de la panicule hors
de la gaine de la feuille paniculaire, jusqu'à une sortie des panicules
supérieure à 90%. L'épiaison est suivie de floraison
|
6
|
Grain laiteux
|
Caryopse aqueux à laiteux
|
7
|
Grain pâteux
|
Caryopse à l'état pâteux tendre à
dur
|
8
|
Maturation
|
Caryopse dur : caryopses pleinement développés
en taille, en fermeté et sans teinte verdâtre. Le dernier stade
est atteint lorsque 80 à 90% des grains de la panicule sont
mûres.
|
9
|
Source : (ADRAO, 2009)
La phase végétative comprend la germination, la
levée, le tallage et l'élongation. Elle dure du semis
jusqu'à la phase de différenciation paniculaire (Initiation
paniculaire). Selon la température, la phase de germination dure de 5
à 20 jours (5 jours en condition chaude et 20 jours sous de basses
températures) (ADRAO, 2009).
La phase reproductive va de l'initiation paniculaire à
la fécondation. Elle dure de 19 à 25 jours. Elle comprend
l'initiation paniculaire, la montaison, l'épiaison, la floraison et la
fécondation. A partir de l'initiation paniculaire, le tallage
s'arrête. Durant la phase reproductive, le plant de riz est
particulièrement sensible à des conditions défavorables
(sécheresse, basses températures, etc.) (ADRAO, 2009).
La phase de remplissage du grain et de maturation
débute de la fécondation des grains jusqu'à la
maturité. Durant cette phase, on observe un remplissage des grains par
un mouvement des éléments nutritifs de la plante vers les grains.
Les grains passent par une phase de grain laiteux, puis grain pâteux et
enfin de grain mature. Cette phase dure de 30 à 42 jours, selon la
variété, les conditions de température et
d'humidité du milieu (ADRAO, 2009).
17
Figure 6: Stades de développement du riz Source : SAED
et al., 2011
3.3. Ecologie du riz
3.3.1. Exigences pédoclimatiques
3.3.1.1. Température
Les températures les plus propices (exprimées
par somme des températures moyennes journalières) sont pour les
variétés tardives (cycles de 150 à 260 jours) comprises
entre 4400° et 6000°C, alors que 3500°C suffisent pour les
variétés précoces. En revanche, les températures
critiques varient selon les divers stades de développement de la plante
(Louant, 1986 ; Dinghuhn, 1991).
3.3.1.2. Lumière
S'agissant de la lumière, O. sativa renferme
aujourd'hui des variétés rendues insensibles à la
photopériode et qui sont par conséquent cultivables à
différentes latitudes. C'est la situation rencontrée dans le
sahel, où la longueur du jour varie de plus ou moins une heure : Les
variétés de riz sous irrigation présentent une faible
réponse à la photopériode (Dingkuhn, 1991).
3.3.1.3. Sol
En culture irriguée, les sols à proportion
équilibrée en argile, limon et sable donnent de meilleurs
rendements. Les sols appréciés dans les bas-fonds sont les sols
hydromorphes et les vertisols. Les sols à texture grossière et
sableuse sont impropres à la culture du riz (Kima,1993). Par ailleurs,
la culture de riz a une bonne tolérance à l'acidité avec
un pH optimal de 5,5 à 6 (AfricaRice, 2011).
3.3.1.4. Eau
L'eau constitue le facteur limitant en riziculture. Les
besoins en eau du riz sont fonction du stade phénologique et des
conditions édaphiques. Ils se situent entre 800 et 1000 mm d'eau en
riziculture sur sol limoneux ou argilo-limoneux. Les besoins sont faibles au
repiquage et
18
atteignent un optimum à l'initiation paniculaire, puis
s'annulent à la maturité. Pour ce qui est de
l'évapotranspiration, les besoins en eau du paddy varient entre 450 et
700 mm d'eau, selon le climat et la longueur du cycle végétatif
(Doorembos et Kassam., 1987).
3.4. Systèmes de riziculture
Les systèmes de production rizicole peuvent être
répartis en deux grandes catégories. La première
catégorie concerne la riziculture irriguée, c'est-à-dire
celle des aménagements hydro-agricoles qui regroupe selon le
degré de maîtrise de l'eau, la riziculture en submersion
contrôlée avec des superficies exploitées estimées
à 34 076 ha réparties en quatre complexes hydro-agricoles
à savoir Dioro (15 446 ha); Sibila (3 050 ha); Farako (6 670 ha) et
Tamani (8 010 ha) et la riziculture en maîtrise totale de l'eau dans les
rizières de l'Office du Niger estimées à 960 000 ha, les
aménagements de Sélingué, de Baguinéda et les
petits périmètres irrigués le long du fleuve Niger et du
fleuve Sénégal. Le deuxième groupe est la riziculture dite
traditionnelle qui regroupe la riziculture en submersion libre dans le delta
central nigérien, la riziculture dans les bas-fonds et les plaines
inondables dans la partie sud du pays et la riziculture pluviale dans les
régions de Sikasso, Kayes, Koulikoro et une partie de la région
de Ségou. Avec un rendement d'environ 6,4 t/ha, la riziculture en
maitrise totale contribue à 53% de la production totale du Mali (Tableau
3). Ce système de production a un rendement plus élevé que
les rizicultures pluviales car il dépend moins des caprices climatiques.
Ce qui procure à la riziculture malienne un avantage comparatif par
rapport au système de production fortement pluviale(Ouedraogo et
al, 2021)
Tableau 3: Production nationale de riz par système de
culture en 2018/2019
Systèmes de culture
|
Superficie (ha)
|
Rendement (kg/ha)
|
Production (tonnes)
|
Poids/ système
(%)
|
Riz Maîtrise Totale
|
246 768
|
6 392
|
1 577 400
|
53%
|
Riz Submersion Contrôlée
|
109 525
|
3 664
|
401 338
|
13%
|
Riz Submersion Libre
|
226 961
|
1 235
|
280 373
|
9%
|
Riz Bas Fond
|
162 191
|
3 660
|
593 638
|
20%
|
Riz Pluvial
|
45 197
|
3 315
|
149 813
|
5%
|
TOTAL 2018/2019
|
790 642
|
-
|
3 002 562
|
100%
|
Source : Ouédraogo S.A. et al
2021.
19
3.5. Contraintes de la production du riz
La riziculture est très souvent confrontée
à de nombreuses contraintes de nature biotiques et/ou abiotiques.
3.5.1. Contraintes biotiques
Les contraintes biotiques peuvent être liées
à l'action de divers nuisibles : les microorganismes, les insectes, les
adventices, les oiseaux et les rongeurs etc.
3.5.2. Contraintes abiotiques
Les facteurs abiotiques tels que la température (basse
ou élevée), la salinité, la toxicité ferreuse, le
rayonnement solaire, l'eau et le vent influencent le rendement du riz par leurs
effets sur la croissance du plant et sur les processus physiologiques
liés à la formation du grain. Ces facteurs peuvent affecter
indirectement le rendement en augmentant les dégâts causés
par les maladies et les ravageurs. La température constitue l'un des
principales contraintes abiotiques. Les températures basses peuvent
réduire le rendement du fait de la stérilité mâle
des épillets induite par le froid (Andaya et Mackill, 2003), occasionner
un taux de germination faible, une faible croissance des plantules et un taux
de mortalité élevé (Zhang et al., 2014). Les
températures supérieures à l'optimum induisent la
stérilité, ce qui se traduit par la diminution du rendement (Shah
et al.,2011).
3.6. Importance du riz
3.6.1. Importance socio-économique du
riz
La productivité moyenne du riz au Mali est l'une des
plus élevées en Afrique de l'Ouest. Elle est actuellement
estimée à 3,8 t/ha selon la direction nationale de l'agriculture
(DNA). Dans le scénario de croissance, on estime que la
productivité moyenne devrait se situer à 5,2 t/ha d'ici 2030,
comparable au niveau de rendement actuel en Chine et au Vietnam (FAOSTAT,
2020). Ce qui permettra d'assurer une croissance de la production de 6,63 pour
cent par an passant de 2,8 millions en 2020 à 6,4 millions de tonnes en
2030 (Ouedraogo et al. 2021).
Cette croissance est nécessaire pour assurer la
sécurité alimentaire, réduire significativement la
pauvreté en milieu rurale et contribuer à satisfaire la demande
au niveau régional en riz par un accroissement des exportations. La
production est dominée par de petits exploitants dont la taille moyenne
des exploitations est de 0,92 ha. Globalement, la valeur ajoutée totale
de la filière riz est évaluée à 605.89 millions de
dollars américain en 2020, avec le scénario de croissance, elle
devrait passer à 1.21 milliards de dollars en 10 ans soit une croissance
annuelle de 7,14% (Ouedraogo et al. 2021). Cette croissance dans la
filière riz est substantielle pour entrainer une réduction
significative de la pauvreté dans le secteur. En outre, la
filière génère actuellement
20
539 674 emplois. La croissance de la filière devrait
nécessiter une offre supplémentaire de 240 111 emplois, soit une
croissance de 3,75 pour cent par an du volume d'emplois de la filière
(Ouedraogo et al. 2021). La croissance de la filière engendrera
une création de 186 000 et 34 700 emplois supplémentaires dans la
production et la transformation respectivement (Ouedraogo et al.
2021).
Production (tonne)
3500000
|
|
3167528 3196336
|
3000000
|
|
|
2780905 2707557
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2500000
|
2331053
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2000000
1500000
1000000
500000
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2015 2016 2017 2018 2019
Figure 7: Production de riz paddy au Mali de 2015 à 2019
Source : FAOSTAT, 2021
3.6.2. Importance nutritionnelle du riz
Cultivé depuis des millénaires en Asie, le riz
est aujourd'hui consommé à travers le monde entier. Il constitue
la base de l'alimentation pour environ la moitié de la population
mondiale. On rapporte même qu'environ 23% de toutes les calories
consommées dans le monde proviendraient du riz (Passeport santé,
2021).
Les qualités nutritionnelles du riz (Tableau 4) varient
selon les variétés de riz, les types de riz, le degré de
raffinage et de transformation (du riz complet au riz blanc, avec ou sans
étuvage).
21
Tableau 4. Valeurs nutritionnelles et caloriques du riz
pour 100g de riz cuit
Nutriments
|
Teneur moyenne
|
Energie
|
145 kcal
|
Eau
|
63,9 g
|
Protéines
|
2,92 g
|
Glucides
|
31,8 g
|
Lipides
|
0,41 g
|
Amidon
|
27,7 g
|
Fibres alimentaires
|
0,8 g
|
Cholestérol
|
0,75 mg
|
Sel chlorure de sodium
|
< 0,01 g
|
Calcium
|
14 mg
|
Chlorure
|
5,91 mg
|
Cuivre
|
0,07 mg
|
Fer
|
0,04 mg
|
Iode
|
< 20 ug
|
Magnésium
|
7,1 mg
|
Manganèse
|
0,17 mg
|
Phosphore
|
35 mg
|
Potassium
|
16 mg
|
Sélénium
|
< 20 ug
|
Sodium
|
< 5 mg
|
Zinc
|
0,26 mg
|
Bêta-Carotène
|
< 5 ug
|
Vitamine E
|
< 0,08 mg
|
Vitamine K1
|
< 0,8 ug
|
Vitamine C
|
< 0,5 mg
|
Vitamine B1 ou Thiamine
|
0,03 mg
|
Vitamine B2 ou Riboflavine
|
< 0,01 mg
|
Vitamine B3 ou PP ou Niacine
|
0,16 mg
|
Vitamine B5 ou Acide
pantothénique
|
0,21 mg
|
Vitamine B6
|
0,029 mg
|
Vitamine B9 ou Folates totaux
|
9,9 ug
|
Vitamine B12
|
0,032 ug
|
Source : Passeport santé, 2021
22
4. ÉTUDE PRATIQUE 4.1. Objectifs
4.1.1. Objectif général :
Contribuer à l'amélioration de la
productivité du riz pluvial par la sélection de génotypes
à haut potentiel de rendement.
4.1.2. Objectifs spécifiques :
· Déterminer les caractères
agro-morphologiques des différents génotypes ;
· Sélectionner les génotypes les plus
performants en termes de rendement. 4.2. Matériel et
méthodes
4.2.1. Matériel
4.2.1.1. Site de l'essai
L'essai a été installé à la Station
de Recherche Agronomique (SRA) de Longorola (Sikasso).
Le site de Longorola est situé à une dizaine de
kilomètres de Sikasso, sur l'axe Sikasso/Kléla.
Il a une Longitude de 05° 41' et de Latitude 11° 21',
Altitude 350 m
Comme infrastructures, il y'a à Longorola, un
bâtiment qui contient les bureaux, un magasin
avec un grand hangar pour le stockage des matériels et des
récoltes, un bâtiment pour le
logement du responsable du site et une station
météorologique.
A partir de 1992 le site est devenu l'une des stations de
recherche agronomique de Sikasso.
Il est limité par les villages suivants :
- au Nord par Diomaténé
- au Sud par Zanadougou et la rivière
Banankoni
- à l'Ouest par Niana Diassa
- à l'Est par le village de Longorola
La Station couvre une superficie de 21 ha dont 10 dans le
Bas-fond et 11 sur terre exondée (le
plateau).
Ø 23
Emplacement de l'essai : l'essai a
été installé dans la zone haute (plateau) de
Longorola (Figure 9)
Coordonnées : 11°23'15»N
5°39'47»W
Figure 8: Image satellitaire de l'emplacement de l'essai
Source : Google Earth ,2021
Ø Caractérisation du sol de la station de
Longorola
Le sol du plateau de Longorola est du type ferrugineux
tropical à texture limono-sableuse.
Les analyses de sol réalisées (Tableau 5) ont
révélé une forte acidité des sols avec un pH eau de
5,39 (Sidibé et al.,2016), pauvres en azote total et en CEC. Le
niveau du phosphore assimilable est acceptable, le potassium (K)
échangeable est faible, par contre le niveau du carbone organique se
situant au-dessus du seuil critique (estimé 0,6%) est donc relativement
moyen avec 1,35%. Pour l'azote total, les résultats d'analyse ont
montré des réserves moyennes avec des teneurs d'azote de 0,05%,
valeur en dessous de laquelle le sol est dit pauvre en cet
élément (Sidibé et al.,2016). Le rapport C/N
à Longorola (29,89) était élevé (> 12) ce qui
dénote une activité biologique réduite du sol ramenant
à une décomposition lente de la matière organique (une
minéralisation difficile). Cette situation peut se traduire par des
conditions d'anaérobie et d'acidité excessive (Sidibé
et al.,2016).
24
Tableau 5: Résultat d'analyse
Éléments d'analyse
|
Résultat
|
pHeau
|
5,39
|
%N
|
0,05
|
C/N
|
29,89
|
P assimilable (ppm P)
|
27,65
|
CEC acétate d'ammon.Meq/100g
|
4,34
|
Ca échangeable
|
2,36
|
Mg échangeable
|
0,45
|
K échangeable
|
0,02
|
Na échangeable
|
0,01
|
|
Source : Sidibé et al.,2016
4.2.1.2. Intrants utilisés
Matériel végétal
Le matériel végétal était
constitué de 45 génotypes de riz dont une variété
témoin le DKA-P17. La variété témoin a
été choisi en fonction de sa bonne adaptabilité aux
conditions du plateau de Sikasso.
Engrais minéraux
Le complexe céréale (NPK) de formule 17-17-17 a
été apporté à la dose de 200kg/ha comme fumure de
fond et l'urée a été apporté à la dose de
100kg/ha comme fumure de couverture.
Herbicide
L'herbicide total le GLYPHADER 75 a été
utilisé à la dose de 2l/ha, également un sélectif
DAF 2-4D 720 SL a été utilisé à la dose de
1l/ha.
Insecticide
Suite aux dégâts causés par les termites
l'insecticide Pyrical 5G a été appliqué à la dose
de 60kg/ha.
4.2.2. Méthodes
4.2.2.1. Facteur étudié
Un seul facteur a fait l'objet d'étude à savoir le
matériel végétal pris à 45 niveaux de variation.
4.2.2.2. Dispositif expérimental
Le dispositif expérimental est un Alpha lattice (figure
10) en 3 répétitions, il a été utilisé selon
les critères suivants :
Ø
25
dispositif avec un seul facteur : Le potentiel
génétique ;
Ø nombre de gradient : la pente unidirectionnelle ;
Ø nombre élevé de génotypes (45).
Chaque répétition était constituée de
9 blocs incomplets de 5 entrées. Chaque entrée occupait une
superficie de 5 m2. Les poquets et les lignes ont été
séparés par le même espacement de 20 cm.
Les répétitions ont été
séparées de 2 m les unes des autres et les blocs de 40 cm les uns
des autres. La superficie totale de l'essai a été de
48,2*19=915,8m2.
Sens de la pente
0,40m
5m
E
N S
O
48,2m
5m
19m
Figure 9: Plan de masse
26
27
4.2.2.3. Caractères
étudiés
Les études ont porté sur les caractères de 5
plants choisis au milieu de chacune des parcelles élémentaires
des 3 répétitions.
Nombre de talles/poquet (35, 56 JAS et
maturité)
Le nombre de talle a été compté 3 fois
à deux stades différents dont deux en pleine
végétation (35 et 56 JAS) et la troisième à la
maturité.
Hauteur des plants (35, 56 JAS et
maturité)
La hauteur des plantes a été mesurée
à partir de la base de la plante jusqu'à
l'extrémité de la feuille paniculaire à l'aide d'une
règle graduée. Les mesures ont été faites trois
fois comme pour le comptage des talles. La hauteur à la maturité
permet d'apprécier la taille réelle de la plante.
Cycle semis-floraison 50% (CSF 50%)
Le cycle semis floraison représente le nombre de jours
comptés entre le semis et la floraison à 50%. Il donne une
idée de la précocité ou non d'une variété
donnée et sa connaissance est très importante.
Cycle semis-maturité 50% (CSM 50%)
Il repose sur le comptage du nombre de jours séparant
la date de semis et celle de la maturité de 50% des panicules.
Nombre de panicules/poquet (NPP)
Il correspond au nombre de talles fertiles. Ce comptage se
fait à la maturité complète avant la récolte et
concerne uniquement les panicules pourvues de grains.
Longueur de la panicule (LP)
Cette mesure a été faite à la
maturité, elle a été faite à partir de la base de
la panicule jusqu'à son extrémité à l'aide d'une
règle graduée.
Nombre de grains par panicule (NGP)
Ce comptage a été fait à l'aide d'un
appareil électronique de comptage après égrenage des
panicules et vannage des grains.
Poids de mille grains (PMG)
Il a été obtenu après séchage et
comptage de 1000 grains à l'aide de l'appareil de comptage, la
pesée a été faite à l'aide d'une balance
électronique de précision.
28
Rendement (Rdt)
Le rendement a été estimé à partir
des grains de 5 poquets choisis au milieu de la parcelle. Les grains des 5
poquets ont été séchés et pesés à
l'aide d'une balance. Le poids obtenu a ensuite été divisé
par 5 pour avoir le poids par plant.
Autres observations
D'autres observations concernant des maladies et des
dégâts des insectes ont mis en évidence quelques attaques
de cécidomyie (Orseolia oryzivora) (Annexe 3) et des cas de
coeurs morts ont été observés.
4.2.2.4. Analyses statistiques des données
L'analyse de variance (ANOVA), la matrice de
corrélation, la régression linéaire, et la Classification
Hiérarchique Ascendante (CHA) qui a permis de classer les lignées
en 3 groupes homogènes selon la méthode Ward en utilisant un
indice de similarité de la distance Euclidienne ont été
faites avec le logiciel XLSTAT 2016.02.27444, La saisie des données et
les graphiques ont été faites à l'aide du Tableur Excel
2019.
4.3. Conduite de l'essai
4.3.1. Travaux de préparation de la
parcelle
Pour la mise en place de l'essai, les dispositions ont
été prises pour une bonne matérialisation de la parcelle
et d'un lit de semis bien agencé. Les travaux préliminaires ont
consisté :
v au labour et à l'hersage avec un tracteur ;
v au nivellement pour une meilleure
homogénéité de la parcelle ;
v au piquetage par l'utilisation d'une corde et d'un
mètre ruban pour la délimitation des parcelles.
4.3.2. Semis
Le semis a été effectué en ligne le 02
Juillet 2021 aux écartements de 20*20 cm à deux grains par
poquet.
4.3.3. Fertilisation minérale
Deux types d'engrais ont été utilisés, le
complexe céréale NPK (17-17-17) et l'urée (46% N). Le
complexe céréale a été apporté en une seule
fraction comme engrais de fond à la dose de 200kg/ha et l'urée
à la dose de 100kg/ha en deux fractions à raison de 50kg/apport
(tallage et initiation paniculaire).
Tableau 6 : Quantité et dates d'apport d'engrais
29
Date de semis
|
Superficie bloc (m2)
|
Blocs par
répétition
|
Type d'engrais
|
Dose/bloc (Kg)
|
Dose/répétit ion
(Kg)
|
Dates
|
|
|
|
NPK (17-17-
|
0,5
|
4,5
|
12/07/21
|
|
|
|
17)
|
|
|
|
02/07/2021
|
|
|
Urée (46%) 1er
|
|
|
22/07/21
|
|
25
|
9
|
Apport
|
0,125
|
1,125
|
|
|
|
|
Urée (46%)
|
|
|
31/08/21
|
|
|
|
2ème Apport
|
|
|
|
4.3.4. Démariage et repiquage :
Après la germination, des excès de plants ont
été constatés dans certains poquets contrairement à
d'autres qui étaient vides. La présence de ces poquets vides est
tout simplement le résultat de la présence de certains insectes
(fourmis et termites) dans le sol, une présence favorisée par une
longue poche de sècheresse dans la zone entre le semis et la
germination.
Le démariage a été réalisé
à un plant par poquet et les poquets vide ont été
remplacés.
4.3.5. Désherbage
Il a été réalisé manuellement avec
des houes et à mains nues des fois mais aussi chimiquement. Le
traitement chimique a été exécuté en deux phases,
un herbicide total GLYPHADER 75 (2l/ha) a été appliqué
avant le labour, et un herbicide sélectif le DAF 2-4D 720 SL(1l/ha) deux
semaines après la germination. Ces différentes doses
citées sont énumérées dans le mode d'emploi des
produits sur leurs emballages.
Le désherbage manuel a été
effectué à la demande.
4.3.6. Traitement insecticide
Suite aux poches de sécheresse les termites et les
fourmis ont causé beaucoup de dégâts, ce qui explique
l'utilisation de l'insecticide Pyrical 5G (60kg/ha).
4.3.7. Récolte
Elle a été faite manuellement. Les panicules ont
été classées parcelle élémentaire par
parcelle élémentaire tout en prenant soin de mettre à part
les panicules des 5 poquets sur lesquels les observations ont porté. Les
récoltes par parcelle élémentaire ont été
ensachées après séchage et stockées dans le
magasin.
30
5. RESULTATS ET DISCUSSION
5.1. Résultats
5.1.1. Degré de variabilités des
différents paramètres étudiés
L'analyse de variance a permis de voir le degré de
variabilité des paramètres agro-morphologiques
étudiés au sein de la population. Le tableau 7 présente le
minimum, le maximum, la moyenne, l'écart-type, la plus petite
différence significative et le coefficient de variation de chaque
caractère.
Tableau 7: Degré de variabilité des 8
paramètres étudiés
Variables
|
HTM
|
NTF
|
CSF
|
CSM
|
LP
|
Ngp
|
PMG RDT g/plt
|
PPDS (5%) 5,3
|
0,68
|
2,32
|
2,28
|
1,00
|
18,00
|
1,70
|
2,62
|
Min
|
89,7
|
3,00
|
63,00
|
86,00
|
19,20
|
95,00
|
20,18
|
10,93
|
Max
|
132,7
|
8,00
|
83,00
|
104,00
|
27,06
|
213,00
|
33,66
|
27,93
|
Moyenne
|
113,1
|
4,83
|
73,90
|
96,47
|
23,56
|
146,14
|
26,71
|
17,75
|
CV
|
11,7
|
34,12
|
7,59
|
5,83
|
10,16
|
30,02
|
15,65
|
35,29
|
Ecart Type 13,2
|
1,65
|
5,61
|
5,63
|
2,39
|
43,87
|
4,18
|
6,26
|
min : minimum ; max :
maximum ; CV : coefficient de variation ; PPDS
: Plus petite différence significative
La Plus Petite Différence Significative (PPDS) du
rendement (2,62) a été utilisé pour sélectionner
les génotypes les plus performants. Le coefficient de variation est
faible pour tous les caractères sauf pour le nombre de talles fertiles,
le nombre de grains par panicule et le rendement. Pour ces 3 caractères
le coefficient de variation est supérieur à 25.
La plus faible valeur de l'écart type a
été observée chez le nombre de talles fertiles (1,65),
cela signifie qu'au sein de la population, les génotypes ont
statistiquement le même nombre de talles fertiles. La plus forte valeur a
été observée pour le nombre de grains par panicule
(43,87), cela prouve une très grande variabilité du nombre de
grains par panicule au sein de la population.
31
5.1.2. Variation de la hauteur moyenne des talles aux
35ème jour, 56ème jour et à la
maturité
Ø Au 35ème jour après le
semis la taille minimale (30,06 cm) a été observée chez
T42 (DKA-M53) et le maximum (50,73 cm) chez T23(ART35-49-D1-2).
Ø Au 56ème jour après le
semis le minimum (66,46 cm) a été observé chez le
témoin T45(DKA-P17), le maximum (98,533 cm) chez
T6(ART27-58-7-1-2-4-2-2)
Ø A la maturité le minimum (89,667 cm) a
été observé chez T26(PCT-4\SA\5\1>1754-5-1-3-1-M) et le
maximum (132,73 cm) avec le traitement T43(NERICA 7).
250
200
150
100
50
0
HT 35J HT 56J HTM
Figure 10: Variation de la hauteur moyenne des plants
32
5.1.3. Variation de la hauteur des talles à la
maturité
L'analyse de variation des données de la hauteur des
talles à la maturité a montré une différence
très hautement significative entre les individus quant aux effets
génotypes et aux effets combinés
répétitions-blocs.
Tableau 8: Analyse de variance de HTM
Source
|
DDL
|
Somme des carrés
|
Moyenne des carrés
|
F
|
Pr > F
|
Significatio n
|
Génotype
|
44
|
15518,295
|
352,689
|
9,621
|
< 0,0001
|
THS
|
Rep*BLOCK
|
26
|
4626,236
|
177,932
|
4,854
|
< 0,0001
|
THS
|
Erreur
|
64
|
2346,057
|
36,657
|
|
|
|
Total corrigé
|
134
|
23357,746
|
|
|
|
|
DDL : degré de liberté,
THS : très hautement significative
5.1.4. Variation du nombre de talles aux
35ème jour, 56ème jour, à la
maturité et le nombre de talles fertiles
Tout comme la hauteur, le nombre de talles a connu des
variations au cours du cycle végétatif des plants (figure 15), on
peut constater une évolution au 56ème jour, suivie
d'une baisse à la maturité.
Cela s'explique par de nombreuses poches de sécheresse
lors de la phase de végétation et la présence d'insectes
(cécidomyies) et des cas de coeurs morts.
Ces contraintes ont causé la stérilité
chez certaines panicules, des panicules blanches et des galles (tubes d'oignon)
chez d'autres.
Le nombre de talles minimales au 35ème jour
a été observé chez T17 (ART27-190-7-3-2-4-3-1) avec 2
talles, et le maximum 5 talles avec le T15(ART34-113-3-2-B-1) ;
Au 56ème jour après semis, la moyenne
minimale de 6 talles a été observée chez le
T1(ART27-122-19-3-1-3), le maximum 17 talles avec T25
(PCT-4\SA\5\1>1754-5-1-3-2-2-M) ;
A la maturité le plus petit nombre de talles 4 a
été observé chez T17 (ART27-190-7-3-2-4-3-1) et le plus
grand nombre 10 chez T36(PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>44-M-4-3-M).
En ce qui concerne le nombre de talles fertiles, le minimum 3
a été observé chez T17(ART27-190-7-3-2-4-3-1) et le
maximum 8 panicules chez T33(PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>746-1-5-2-2-2-M).
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
NT 35 NT56J NTM NTF
Figure 11: Variation du nombre moyen de talles à 3 dates
différentes et le nombre de talles fertiles
5.1.5. Variation du nombre de talles fertiles (Panicules)
:
L'analyse de variance des données du nombre de talles
fertiles a montré qu'il n'y a pas de différence significative
causée par l'effet des traitements par contre qu'il y'a une
différence significative pour les effets combinés
blocs-répétitions.
Tableau 9: Analyse de variance du nombre de talles fertiles
|
|
Somme des Moyenne
|
|
|
|
Source
|
DDL
|
carrés
|
des carrés
|
F
|
Pr > F
|
Signification
|
Génotype
|
44
|
126,416
|
2,873
|
1,525
|
0,061
|
NS
|
Rep*BLOCK
|
26
|
82,608
|
3,177
|
1,686
|
0,047
|
S
|
Erreur
|
64
|
120,592
|
1,884
|
|
|
|
Total corrigé
|
134
|
364,417
|
|
|
|
|
33
DDL : degré de liberté ;
NS : non significative, S : significative
34
5.1.6. Variation du cycle semis-floraison 50%
L'analyse de variance des données du cycle semis-floraison
a montré une différence très hautement significative entre
les dates à cause de l'effet génotype et les effets
combinés répétitions-blocs.
Tableau 10: Analyse de variance du cycle semis-floraison
Source DDL
|
Somme des Moyenne
carrés des carrés
|
F
|
Pr > F
|
Signification
|
Génotype 44
|
2330,851
|
52,974
|
9,264
|
< 0,0001
|
THS
|
Rep*BLOCK 26
|
733,384
|
28,207
|
4,933
|
< 0,0001
|
THS
|
Erreur 64
|
365,949
|
5,718
|
|
|
|
Total corrigé 134
|
4210,548
|
|
|
|
|
DDL : degré de liberté ;
THS : très hautement significative 5.1.7.
Variation du cycle semis-maturité 50%
En ce qui concerne le cycle semis-maturité l'analyse de
variance des données n'a montré aucune différence
statistiquement significative pour les sources de variation.
Tableau 11: Analyse de variance du cycle semis-maturité
|
|
Somme des Moyenne
|
|
|
|
Source
|
DDL
|
carrés
|
des carrés
|
F
|
Pr > F
|
Signification
|
Génotype
|
44
|
1173,590
|
26,672
|
0,924
|
0,605
|
NS
|
Rep*BLOCK
|
26
|
877,056
|
33,733
|
1,168
|
0,301
|
NS
|
Erreur
|
64
|
1847,610
|
28,869
|
|
|
|
Total corrigé
|
134
|
4241,600
|
|
|
|
|
DDL : degré de liberté, NS
: non significative
5.1.8. Variation de la longueur de la
panicule
Les résultats de l'analyse de variance des données
sur la longueur paniculaire n'ont pas montré de différence
significative pour la source de variation répétitions-blocs, par
contre a montré une différence très hautement
significative pour l'effet génotype.
35
Tableau 12: Analyse de variance de la longueur paniculaire
|
|
Somme des Moyenne
|
|
|
|
Source
|
DDL
|
carrés
|
des carrés
|
F
|
Pr > F
|
Signification
|
Génotype
|
44
|
437,898
|
9,952
|
4,558
|
< 0,0001
|
THS
|
Rep*BLOCK
|
26
|
70,392
|
2,707
|
1,240
|
0,240
|
NS
|
Erreur
|
64
|
139,734
|
2,183
|
|
|
|
Total corrigé
|
134
|
766,952
|
|
|
|
|
DDL : degré de liberté, NS
: non significative, THS : très hautement significative
5.1.9. Variation du nombre de grains par panicule
Pour le nombre de grains par panicule, l'analyse de variance des
données a montré une différence statistiquement
significative pour l'effet génotype, par contre elle n'a pas
montré de différence significative pour les effets
combinés répétitions-blocs.
Tableau 13: Analyse de variance du nombre de grains par
panicule
|
|
Somme des Moyenne
|
|
|
|
Source
|
DDL
|
carrés
|
des carrés
|
F
|
Pr > F
|
Signification
|
Génotype
|
44
|
112519,729
|
2557,267
|
2,003
|
0,005
|
HS
|
Rep*BLOCK
|
26
|
40887,931
|
1572,613
|
1,232
|
0,246
|
NS
|
Erreur
|
64
|
81701,535
|
1276,586
|
|
|
|
Total corrigé
|
134
|
257893,237
|
|
|
|
|
DDL : degré de liberté, NS
: non significative, HS : Hautement significative
5.1.10. Variation du poids de mille grains
L'analyse de variance des données sur le poids de 1000
grains a montré une différence hautement significative pour
l'effet génotype et une différence non statistiquement
significative pour les effets combinés
répétitions-blocs.
Tableau 14: Analyse de variance du poids de 1000 grains
Somme des Moyenne
Source
|
DDL
|
carrés
|
des carrés
|
F
|
Pr > F
|
Signification
|
Génotype
|
44
|
1329,082
|
30,206
|
4,930
|
< 0,0001
|
THS
|
Rep*BLOCK
|
26
|
239,916
|
9,228
|
1,506
|
0,094
|
NS
|
Erreur
|
64
|
392,112
|
6,127
|
|
|
|
Total corrigé
|
134
|
2340,950
|
|
|
|
|
DDL : degré de liberté, NS
: non significative, THS : très hautement
significative
36
5.1.11. Variation du Rendement gramme/plant
L'analyse de variance des données du rendement a
montré une différence très hautement significative pour la
source de variation répétitions-blocs et une différence
non significative pour l'effet génotypes.
Tableau 15: Analyse de variance du rendement gramme par plant
|
|
Somme des Moyenne
|
|
|
|
Source
|
DDL
|
carrés
|
des carrés
|
F
|
Pr > F
|
Signification
|
Génotype
|
44
|
1220,569
|
27,740
|
1,448
|
0,087
|
NS
|
Rep*BLOCK
|
26
|
2009,561
|
77,291
|
4,035
|
< 0,0001
|
THS
|
Erreur
|
64
|
1225,879
|
19,154
|
|
|
|
Total corrigé
|
134
|
5257,917
|
|
|
|
|
DDL : degré de liberté, NS
: non significative, THS : très hautement
significative
5.1.12. Corrélation de Pearson :
Les résultats de la matrice de corrélation
(tableau 16) relèvent les types de relations existantes entre les
différents caractères quantitatifs mesurés. Ainsi la
corrélation la plus élevée a été
observée entre le nombre total de talles à la maturité et
le nombre de talles fertiles avec un coefficient de corrélation r=
0,763. La hauteur des plantes a montré une forte corrélation
positive avec la longueur des panicules (r=0,575) et avec le nombre de grain
par panicule (r=0,394). Le rendement par plant était
corrélé de manière positive avec tous les
caractères étudiés exceptés les cycles de
floraison, de maturité et la longueur des panicules. Les deux cycles
étaient positivement corrélés entre eux (r=0,417). Par
ailleurs, le cycle de floraison a montré des corrélations
négatives avec le nombre de talles (r= -0,206) et le nombre de talles
fertiles (r= -0,185). Une corrélation négative a également
été observée entre le poids de milles grains et le nombre
de grains par panicules (r= -0,430).
Tableau 16: Matrice de corrélation des
différents paramètres étudiés
Variables
|
HTM
|
NTM
|
NTF
|
CSF
|
CSM
|
LP
|
Ngp
|
PMG
|
Rdt g/p
|
HTM
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NTM
|
-0,130
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
NTF
|
0,076
|
0,763
|
1
|
|
|
|
|
|
|
CSF
|
0,167
|
-0,206
|
-0,185
|
1
|
|
|
|
|
|
CSM
|
-0,105
|
-0,051
|
-0,017
|
0,417
|
1
|
|
|
|
|
LP
|
0,575
|
-0,116
|
-0,071
|
0,406
|
0,067
|
1
|
|
|
|
Ngp
|
0,394
|
-0,069
|
-0,080
|
0,065
|
-0,066
|
0,376
|
1
|
|
|
PMG
|
-0,051
|
0,109
|
0,051
|
0,020
|
0,059
|
-0,157
|
-0,430
|
1
|
|
Rdt g/p
|
0,272
|
0,288
|
0,374
|
-0,158
|
-0,051
|
0,055
|
0,208
|
0,280
|
1
|
37
5.1.13. Régression Linéaire :
Le coefficient de détermination r2 le plus
élevé a été observé entre le nombre de
talles à la maturité et le nombre de talles fertiles 0,582. Cela
signifie qu'il y a une corrélation assez forte entre ces deux
paramètres (Figure 16). Donc 58% des variations du nombre de talles
fertiles est expliqué par les variations du nombre de talles à la
maturité.
NTM
18
16
14
12
10
4
2
8
6
0
0 2 4 6 8 10 12 14
NTF
Echantillon d'apprentissage
Modèle(NTM)
Int. de conf. (Moyenne 95%) Int. de conf. (Obs
95%)
Figure 12: Régression linéaire du nombre de
talles à la maturité par le nombre de talles fertiles La
régression linéaire du nombre de talles fertiles par le rendement
(Figure 17) avec r2=0,140 signifie que 14% des variations du
rendement est expliqué par les variations du nombre de talles fertiles,
ce qui est faible comme pourcentage. On peut dire qu'il n'y a pas une forte
corrélation entre le rendement et le nombre de talles fertiles.
NTF
12
10
4
2
8
6
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Rdt g/p
Echantillon d'apprentissage
Modèle(NTF)
Int. de conf. (Moyenne 95%) Int. de conf. (Obs
95%)
Figure 13: Régression linéaire du nombre de talles
fertiles par le rendement g/plt
38
5.1.14. Classification Ascendante Hiérarchique
(CAH)
Pour mieux apprécier la diversité
agro-morphologique des génotypes de riz, une classification ascendante
hiérarchique a été effectuée sur la base des 8
paramètres quantitatifs évalués. La CAB a permis d'avoir
un dendrogramme (Figure 18) qui regroupe les lignées en des groupes
statistiquement homogènes. L'analyse du dendrogramme a montré
trois grands groupes.
Ces différents groupes sont les suivants :
v Groupe 1 : Il était
constitué de 40% des individus. Les génotypes de ce groupe
avaient le poids de 1000 grains le plus élevé (28,260 g), le plus
grand nombre de talles fertiles (5) et a renfermé les individus les plus
courts (105,074 cm) ;
v Groupe 2 : Il contenait 48,88% des
génotypes et comportait les individus de grande taille avec une hauteur
moyenne de 118,709 cm ; les plus tardifs soit 97 jours de
cycle semis-maturité et les individus ayant le rendement le plus
élevé 18,130 g/plant.
v Groupe 3 : Ce dernier représentait
11,11% des individus et comportait les individus qui ont le nombre de panicules
le plus bas (4,68) et le rendement le plus bas 16,78 g/plant.
Obs24
Obs26
Obs17
Obs32
Obs3
Obs18
Obs1
Obs39
Obs21
Obs41
Obs40
Obs45
Obs2
Obs19
Obs11
Obs25
Obs7
Obs30
Obs13
Obs14
Obs10
Obs29
Obs38
Obs35
Obs42
Obs37
Obs43
Obs12
Obs15
Obs23
Obs44
Obs31
Obs4
Obs8
Obs22
Obs34
Obs16
Obs20
Obs5
Obs27
Obs33
Obs28
Obs36
Obs6
Obs9
Dissimilarité
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
Groupe 1
Groupe 3
Groupe 2
Figure 14: Classification des groupes selon le dendrogramme
39
5.1.15. Sélection des génotypes les plus
performants :
La sélection des meilleurs génotypes a
été faite sur le critère rendement grain/plant.
La matrice de corrélation a
révélé que le coefficient de corrélation du
rendement est le plus élevé avec le nombre de talles fertiles
(r=0,374) d'où le coefficient de détermination
r2=0,140. Ce qui signifie que 14% seulement des variations du
rendement sont expliqués par les variations du nombre de talles
fertiles. Cette valeur du coefficient de détermination ne permet pas de
faire du nombre de talle un critère de sélection.
Grâce au test de la PPDS au seuil de 5% du rendement
qui est égale à 2,62 (Tableau 7), 5 individus se sont
démarqués des autres. Il s'agit de: ARICA 5,
ART35-49-D1-2, ART27-58-7-1-2-4-2-2, PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>44-M-4-3-M,
ART35-114-1-6N-2. Ces individus pourraient être utilisés
comme parents à haut potentiel de rendement pour les croisements
futurs.
Les 35 meilleurs génotypes en termes de rendement
moyen ont été choisis pour la conduite d'un essai PET (Essai
participatif de rendement) la saison prochaine.
40
Tableau 17: Génotypes sélectionnés pour le
PET
|
N°
|
Traitement
|
Génotype
|
RDT g/plt
|
1
|
T29
|
ARICA 5
|
27,7333333
|
2
|
T7
|
ART27-58-8-1-1-4
|
26,2
|
3
|
T23
|
ART35-49-D1-2
|
24,1333333
|
4
|
T13
|
ART34-79-D2-2
|
24,0666667
|
5
|
T25
|
PCT-4\SA\5\1>1754-5-1-3-2-2-M
|
23
|
6
|
T27
|
ARD3-9-2-B
|
22
|
7
|
T15
|
ART34-113-3-2-B-1
|
21,6666667
|
8
|
T43
|
NERICA 7
|
21,6666667
|
9
|
T6
|
ART27-58-7-1-2-4-2-2
|
21,1333333
|
10
|
T22
|
ART35-49-D1-1
|
21
|
11
|
T12
|
ART35-52-2-7N-2
|
20,9333333
|
12
|
T41
|
NERICA 1
|
20,3333333
|
13
|
T42
|
DKA-M53
|
20,0666667
|
14
|
T33
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>746-1-5-2-2-2-M
|
19,2666667
|
15
|
T3
|
ART27-190-6-4-2-1-1
|
19,0666667
|
16
|
T34
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>487-1-6-2-3-3-M
|
18,8666667
|
17
|
T24
|
ART35-88-D1-1
|
18,8
|
18
|
T11
|
ART35-272-1-2-B-1
|
18,7333333
|
19
|
T39
|
BRS PRIMAVERA
|
18,5333333
|
20
|
T36
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>44-M-4-3-M
|
18,2
|
21
|
T10
|
ART35-200-2-2-B-1
|
18,0666667
|
22
|
T28
|
ARICA 4
|
17,8
|
23
|
T44
|
NERICA 15
|
17,3333333
|
24
|
T4
|
ART27-58-6-2-1-1-3-2
|
17,2666667
|
25
|
T17
|
ART27-190-7-3-2-4-3-1
|
17,2666667
|
26
|
T30
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>82-3-1-1-3-2-M
|
16,8666667
|
27
|
T32
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>82-3-1-1-3-1-M
|
16,8
|
28
|
T31
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>82-3-1-1-3-3-M
|
16,4666667
|
29
|
T35
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>46-M-3-4-3-2-M
|
15,9333333
|
30
|
T40
|
NERICA 4
|
15,7333333
|
31
|
T8
|
ART35-114-1-6N-2
|
15,4
|
32
|
T14
|
ART35-49-1-7D-1
|
14,8
|
33
|
T20
|
ART34-79-D1-1
|
14,5333333
|
34
|
T9
|
ART34-88-1-2-B-1
|
14,5333333
|
35
|
T21
|
ART35-40-1-2-B-1
|
14,4666667
|
|
41
5.2. Discussion
L'analyse des caractères agro-morphologiques de 45
génotypes de riz en condition de plateau (pluvial strict) ont permis de
voir les différentes variations au sein de la population. L'analyse de
variance a montré une différence significative au sein des
lignées pour tous les caractères sauf, nombre de talles fertiles,
cycle semis-maturité et le rendement, cela signifie que les variations
de ces trois caractères ne sont pas dues au facteur étudié
qui est le matériel végétal mais aux facteurs
exogènes.
Le rendement en gramme/plant a été positivement
corrélé avec tous les autres caractères sauf pour le CSF
50% et le CSM 50% avec lesquels il a corrélé négativement.
Ces résultats corroborent avec ceux de Zia-Ul-Qamar et al.,
(2005), et de Khan et al., (2014) qui ont aussi observé
une corrélation négative du rendement en grain avec les cycles de
50% floraison et 50% maturité. Cela signifie que dans cet environnement,
plus la floraison tarde plus le rendement baisse et inversement. Aussi plus le
cycle du génotype est long moins il produit et inversement.
La corrélation a été positive entre le
rendement et la longueur de la panicule, ce résultat confirme celui de
Hasan et al. (2010) et Ogunbayo et al., (2014), qui ont
également trouvé une corrélation positive entre les
mêmes paramètres.
De la même manière, la hauteur des talles a
été corrélée positivement avec le rendement, comme
chez Pillot et al.,(1990).
Le poids de 1000 grains et le nombre de panicule par plant
(nombre de talles fertiles) sont des composantes très importantes du
rendement. Le poids de 1000 renseigne sur la capacité d'accumulation des
substances de réserves en conditions environnementales. Comme pour
Osundare et al.,(2017), le rendement en grains a été
positivement corrélé avec le nombre de panicules/plant et
positivement corrélé avec le poids de 1000 grains aussi.
Le nombre de grains par panicule a été
positivement corrélé avec le rendement, ce qui signifie que plus
le nombre de grains par panicule augmente plus le rendement augmente, un
résultat qui confirme celui de Dembélé (2014) qui a
trouvé une corrélation positive entre le nombre de grains par
panicule et le rendement.
La floraison et la maturité sont des paramètres
proportionnels, de ce fait le cycle semis-floraison a été
corrélé positivement avec le cycle semis-maturité, ce
résultat confirme celui de
Tiwari et al., 2019, qui ont eu une
corrélation positive entre le cycle semis-floraison et le cycle
semis-maturité.
42
La classification hiérarchique ascendante a permis de
classer les génotypes en 3 groupes majeurs, le groupe 2 a
renfermé les génotypes les plus grands en termes de hauteur
moyenne et les plus productifs. Des résultats similaires ont
été obtenus par Shrestha et al., (2021). La hauteur de
la plante est un paramètre de croissance important pour toute culture
puisqu'elle définit ou modifie les caractéristiques contribuant
au rendement (Reddy et Redd, 1997).
Le groupe 3 renfermait les lignées ayant le rendement
et le nombre de talles fertiles (panicules) plus bas. Ramasamy et al.
(1987) ont rapporté un résultat similaire, indiquant que le
rendement en grains du riz est fortement influencé par la
capacité de tallage. Les talles productives sont l'une des composantes
du rendement les plus importantes, car le rendement final est principalement
déterminé par le nombre de panicules par unité de surface
(Roy et al., 2014). La PPDS au seuil 5% représente la valeur
à laquelle la différence entre 2 lignées pour un
caractère donné doit être supérieure pour qu'elles
puissent être considérées comme différentes ; si
elle est inférieure, on considérera ces lignées comme
étant pratiquement les mêmes.
Ce test du rendement a permis d'identifier 5 génotypes
élites parmi les 45 mis en compétition : ARICA 5,
ART35-49-D1-2, ART27-58-7-1-2-4-2-2, PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>44-M-4-3-M,
ART35-114-1-6N-2. Ils pourraient être utilisés comme
parents à haut potentiel de rendement pour les croisements.
43
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Cette étude qui s'est inscrite dans le cadre de
l'évaluation des caractères agro-morphologiques des
génotypes de riz est une suite de sélection qui continuera
jusqu'à l'homologation des variétés les plus performantes
et plus stables.
La plupart des composantes du rendement ont été
corrélées positivement avec ce dernier, mais la valeur de son
coefficient de détermination la plus élevée a
été r2=0,14. Ce qui démontre une faible
corrélation. Le coefficient de corrélation du rendement a
été négatif avec le cycle semis-floraison et avec le cycle
semis-maturité.
Le classement ascendant hiérarchique (CAH) a permis de
classer les individus en 3 groupes qui se distinguent par leurs potentiels en
considérant les 8 variables : groupe 1 : Il constitue
40% des individus et renferment les individus les plus courts (105,074 cm) ; le
groupe 2 renferme 48,88% des génotypes et contient les génotypes
les plus grands avec une hauteur moyenne de 118,709 cm avec le rendement le
plus élevé de 18,130 g/plant ; enfin le groupe 3 qui
représente 11,11% des génotypes et renferme les individus qui ont
le plus de grains par panicule, 205 grains.
Les travaux ont permis de sélectionner les individus
à haut potentiel de rendement à travers la détermination
de leurs caractères agro-morphologiques et permettront la poursuite du
processus de sélection dans les années à venir.
Au terme de l'étude nous suggérons :
v au volet sélection du CRRA de Sikasso de
répéter les essais multi locaux (MET) dans d'autres
localités simultanément pour comparer les différents
résultats à travers l'effet environnement ;
v à l'administration du CRRA de mieux équiper
la station météo de la station de recherche agronomique (SRA) de
Longorola ;
v enfin à l'IPR/IFRA de Katibougou de mettre un accent
particulier sur la formation des Ingénieurs aux logiciels d'analyse
statistique.
44
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ix
ANNEXES
Annexe 1: Liste des traitements randomisés
Entrée
|
Génotype
|
29
|
ARICA 5
|
25
|
PCT-4\SA\5\1>1754-5-1-3-2-2-M
|
36
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>44-M-4-3-M
|
17
|
ART27-190-7-3-2-4-3-1
|
14
|
ART35-49-1-7D-1
|
22
|
ART35-49-D1-1
|
43
|
NERICA 7
|
4
|
ART27-58-6-2-1-1-3-2
|
38
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>204-1-3-3-M-3-M
|
31
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>82-3-1-1-3-3-M
|
8
|
ART35-114-1-6N-2
|
6
|
ART27-58-7-1-2-4-2-2
|
13
|
ART34-79-D2-2
|
10
|
ART35-200-2-2-B-1
|
37
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>32-M-1-1-5-2-M
|
35
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>46-M-3-4-3-2-M
|
20
|
ART34-79-D1-1
|
9
|
ART34-88-1-2-B-1
|
3
|
ART27-190-6-4-2-1-1
|
26
|
PCT-4\SA\5\1>1754-5-1-3-1-M
|
18
|
ART35-252-1-2-B-1
|
28
|
ARICA 4
|
24
|
ART35-88-D1-1
|
21
|
ART35-40-1-2-B-1
|
45
|
DKA-P17
|
30
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>82-3-1-1-3-2-M
|
32
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>82-3-1-1-3-1-M
|
44
|
NERICA 15
|
39
|
BRS PRIMAVERA
|
16
|
ART34-120-1-2-B-1
|
42
|
DKA-M53 (témoin)
|
34
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>487-1-6-2-3-3-M
|
11
|
ART35-272-1-2-B-1
|
41
|
NERICA 1
|
2
|
ART27-190-6-1-4-2-2-1
|
5
|
ART27-58-6-2-2-2
|
12
|
ART35-52-2-7N-2
|
27
|
ARD3-9-2-B
|
19
|
ART34-149-D1-1
|
1
|
ART27-122-19-3-1-3
|
7
|
ART27-58-8-1-1-4
|
33
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>746-1-5-2-2-2-M
|
15
|
ART34-113-3-2-B-1
|
40
|
NERICA 4
|
23
|
ART35-49-D1-2
|
Annexe 2 : Moyennes des données
|
|
HTM
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Trtmts
|
Designation
|
|
NTF
|
CSF
|
CSM
|
LP
|
Ngp
|
PMG
|
RDT g/plt
|
T29
|
ARICA 5
|
105,533333
|
3,53333333
|
72,6666667
|
96,6666667
|
20,8666667
|
124,066667
|
30,6633333
|
27,7333333
|
T23
|
ART35-49-D1-2
|
118,466667
|
5,4
|
71,6666667
|
94
|
23,5333333
|
168,533333
|
24,8566667
|
24,1333333
|
T13
|
ART34-79-D2-2
|
128,8
|
4,73333333
|
73,3333333
|
96,3333333
|
25,6
|
166,666667
|
24,5566667
|
24,0666667
|
T25
|
PCT-4\SA\5\1>1754-5-1-3-2-2-M
|
115
|
6,13333333
|
75
|
97,6666667
|
27,0666667
|
119,866667
|
30,09
|
23
|
T27
|
ARD3-9-2-B
|
109,4
|
4,2
|
69,3333333
|
94
|
22,3333333
|
136,2
|
32,0333333
|
22
|
T15
|
ART34-113-3-2-B-1
|
118,8
|
6,66666667
|
69
|
95,3333333
|
22,7333333
|
212,666667
|
23,89
|
21,6666667
|
T43
|
NERICA 7
|
132,733333
|
5,06666667
|
75,3333333
|
97,6666667
|
25,6666667
|
115,133333
|
33,6666667
|
21,6666667
|
T6
|
ART27-58-7-1-2-4-2-2
|
116,533333
|
5,06666667
|
65,6666667
|
89,3333333
|
26,9333333
|
167,133333
|
27,2066667
|
21,1333333
|
T22
|
ART35-49-D1-1
|
123,2
|
5,2
|
74,3333333
|
96
|
25,4666667
|
149,666667
|
24,7666667
|
21
|
T12
|
ART35-52-2-7N-2
|
132,733333
|
6,53333333
|
75
|
96
|
23,8
|
169,533333
|
23,1566667
|
20,9333333
|
T41
|
NERICA 1
|
104,4
|
5,66666667
|
76
|
98,6666667
|
23,2666667
|
144,666667
|
30,02
|
20,3333333
|
T42
|
DKA-M53
|
126
|
4,46666667
|
73,3333333
|
96
|
23,6
|
136,533333
|
32,46
|
20,0666667
|
T33
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>746-1-5-2-2-2-M
|
100,866667
|
7,66666667
|
73
|
98,3333333
|
22,3333333
|
103
|
26,8966667
|
19,2666667
|
T3
|
ART27-190-6-4-2-1-1
|
126,8
|
4,73333333
|
83,3333333
|
100
|
24,6666667
|
163,6
|
29,8233333
|
19,0666667
|
T34
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>487-1-6-2-3-3-M
|
100,866667
|
6,4
|
77,3333333
|
99,3333333
|
23,2
|
115,133333
|
30,08
|
18,8666667
|
T24
|
ART35-88-D1-1
|
123,466667
|
5,2
|
72,3333333
|
86
|
26
|
213,333333
|
24,9066667
|
18,8
|
T11
|
ART35-272-1-2-B-1
|
127,533333
|
4,8
|
76,6666667
|
100
|
24,3333333
|
150,333333
|
28,11
|
18,7333333
|
T39
|
BRS PRIMAVERA
|
117,2
|
5,13333333
|
76,3333333
|
87,6666667
|
24,6666667
|
148,533333
|
24,9666667
|
18,5333333
|
T36
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>44-M-4-3-M
|
103,466667
|
7,26666667
|
69,3333333
|
94,6666667
|
19,2666667
|
95,3333333
|
29,9266667
|
18,2
|
T10
|
ART35-200-2-2-B-1
|
108,333333
|
3,86666667
|
72
|
94,6666667
|
21,1333333
|
121,333333
|
23,2333333
|
18,0666667
|
T28
|
ARICA 4
|
99,7333333
|
4,73333333
|
63
|
93,3333333
|
20,9333333
|
96,0666667
|
32,39
|
17,8
|
T44
|
NERICA 15
|
104,066667
|
5,13333333
|
77,6666667
|
99,3333333
|
21,6
|
170,066667
|
25,42
|
17,3333333
|
T4
|
ART27-58-6-2-1-1-3-2
|
114,6
|
4,66666667
|
66,6666667
|
97
|
22,4
|
125
|
31,8066667
|
17,2666667
|
T17
|
ART27-190-7-3-2-4-3-1
|
110,333333
|
2,6
|
81,3333333
|
99,6666667
|
22,8666667
|
148
|
31,91
|
17,2666667
|
T30
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>82-3-1-1-3-2-M
|
102,6
|
6,13333333
|
73
|
97
|
22,4666667
|
152,533333
|
26,04
|
16,8666667
|
T32
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>82-3-1-1-3-1-M
|
93,8
|
6,06666667
|
72,3333333
|
97,6666667
|
21,4
|
137,4
|
27,1266667
|
16,8
|
T31
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>82-3-1-1-3-3-M
|
93,9333333
|
5
|
71
|
96,6666667
|
19,7333333
|
96
|
29,32
|
16,4666667
|
T35
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>46-M-3-4-3-2-M
|
98,2
|
4,33333333
|
68,6666667
|
97
|
22,0666667
|
102,933333
|
25,92
|
15,9333333
|
T40
|
NERICA 4
|
110,2
|
5,2
|
70,6666667
|
92,3333333
|
21,6
|
154,933333
|
23,3066667
|
15,7333333
|
T8
|
ART35-114-1-6N-2
|
125,266667
|
4,06666667
|
74
|
95,3333333
|
24,6
|
172,533333
|
21,7433333
|
15,4
|
T14
|
ART35-49-1-7D-1
|
116,6
|
3,8
|
71,6666667
|
94
|
23,1333333
|
196,466667
|
20,7766667
|
14,8
|
T20
|
ART34-79-D1-1
|
117,066667
|
4,46666667
|
74
|
97,6666667
|
24,8666667
|
178,466667
|
22,8633333
|
14,5333333
|
T9
|
ART34-88-1-2-B-1
|
114,6
|
4,13333333
|
72,3333333
|
96,6666667
|
25,4
|
190,866667
|
23,1066667
|
14,5333333
|
T21
|
ART35-40-1-2-B-1
|
106,066667
|
3,8
|
72
|
94,3333333
|
21,3
|
119,866667
|
24,1033333
|
14,4666667
|
T18
|
ART35-252-1-2-B-1
|
111,533333
|
3,6
|
73,3333333
|
95,6666667
|
25,7333333
|
210,4
|
20,1266667
|
14,1333333
|
T2
|
ART27-190-6-1-4-2-2-1
|
122,733333
|
3,13333333
|
82
|
100,666667
|
25,3333333
|
152,733333
|
30,92
|
14,0666667
|
T19
|
ART34-149-D1-1
|
119,866667
|
3,93333333
|
78,6666667
|
98,3333333
|
25,7333333
|
165,866667
|
23,93
|
|
T45
|
DKA-P175 (témoin)
|
97,8666667
|
4,93333333
|
73,3333333
|
93
|
21,4666667
|
110,8
|
25,73
|
|
T5
|
ART27-58-6-2-2-2
|
124,866667
|
4,4
|
83,3333333
|
101
|
25,4
|
147,4
|
26,16
|
|
T37
|
PCT-11\0\0\2_Bo\2\1>32-M-1-1-5-2-M
|
113
|
5,66666667
|
74,3333333
|
98,6666667
|
24,9333333
|
145,133333
|
21,1466667
|
|
3,33333333 3,66666667
3,13333333 X
|
|