UNIVERSITE AUBE NOUVELLE
Unité de Formation et de Recherche en Sciences
Juridiques et Politiques
MEMOIRE DE SYNTHESE EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLOME DE
LICENCE
DOMAINE : Droit OPTION : Droit
Public
THEME : LA DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE
AU
BURKINA FASO
Présenté par :
M. MAIGA Faouzi
Directeur de mémoire
M. Norbert TANKOANO
Administrateur Parlementaire
Secrétaire général Adjoint de
l'Assemblée nationale
Année académique : 2020-2021
I
AVERTISSEMENT
« L'Université Aube Nouvelle n'entend
donnée aucune approbation, ni improbation aux opinions émises
dans le présent mémoire de synthèse. Ces opinions doivent
être considérées comme propres à leur auteur
».
II
DEDICACE
Cette oeuvre est dédiée à :
? ma chère mère YODA Lamoussa Bernadette
? mon cher père MAIGA Mamadou
Puissent les mérites de ce travail vous revenir et
symboliser vos espérances.
III
REMERCIEMENTS
Nous voudrions nous acquitter de l'agréable devoir de
remerciement envers ceux qui, de loin ou de près, ont contribué
à la rédaction de ce mémoire de synthèse, aussi
modeste soit-il. Ainsi, nos sincères remerciements vont à
l'endroit de ses personnes.
? M. Norbert TANKOANO, notre directeur de mémoire, pour
avoir accepté de nous encadrer malgré ses multiples
responsabilités. La rigueur scientifique et la qualité humaine
dont il a fait preuve ont concouru à la rédaction de ce
mémoire ;
? L'administration de l'Université Aube Nouvelle et le
corps professoral, pour la qualité de la formation reçue ;
? L'Assemblée nationale, l'Institut Français,
l'Université Joseph KI-ZERBO, l'Ecole Nationale d'Administration et de
la Magistrature pour nous avoir ouvert les portes de leurs bibliothèques
respectives ;
? Honorable Amadou Diemdoba DICKO (Président du groupe
parlementaire UPC) et l'honorable Achille TAPSOBA (Président du groupe
parlementaire CDP) pour l'entretien dont nous avons
bénéficié ;
? Tous nos promotionnaires et amis, qui n'ont cessé de
nous apporter leurs soutiens multiformes.
Veillez trouver en ce travail, aussi infime soit-il,
l'étincelle d'un juriste naissant.
IV
EPIGRAPHE
« A côté de la diplomatie des Etats, est
née une diplomatie des peuples, conduite par leurs représentants
les plus proches que sont les parlementaires »1.
Babacar GAYE
1 Extrait du discours de l'honorable Babacar GAYE,
APF, actes du séminaire parlementaire, le parlement et les relations
internationales, Dakar, 19 au 21 mars 2002, P21
RESUME
Malgré l'ambiguïté du concept, la «
diplomatie parlementaire » existe. En effet, la participation des
Parlements aux relations internationales est non seulement une
réalité mais mieux, elle est devenue naturelle et davantage
acceptée. Il est également attesté que le rôle d'un
Parlement en matière internationale est multiple.
Dans ce contexte, l'Assemblée nationale du Burkina Faso
dispose des instruments privilégiés pour la conduite effective de
la diplomatie parlementaire et la promotion de la politique des relations
interparlementaires.
A travers sa participation active, aux rencontres et prise de
décisions des parlements communautaires et au sein des institutions
interparlementaires, elle assume ses responsabilités internationales,
régulièrement au niveau multilatéral, à travers les
colloques, les séminaires, les conférences ou débats et au
niveau bilatéral, à travers les activités des groupes
d'amitiés parlementaires, les réseaux des parlementaires pour les
questions d'intérêt commun et les échanges de visites entre
les députés.
Mot clé : La diplomatie parlementaire
ABSTRACT
Despite the ambiguity of the concept, « parliamentary
diplomacy » exists. Indeed, the participation of parliaments in
international relations is not only a reality but better yet, it has become
natural and more accepted. It is also attested that the role of a Parliament in
international matters is multiple.
In this context, the national Assembly of Burkina Faso has the
instruments privileged for the effective conduct of parliamentary diplomacy and
the promotion of interparliamentary relations policy.
Through its active participation in meetings and
decision-making of parliaments community and within the interparliamentary
institutions, it assumes its responsibilities international, regularly at
multilateral level, through symposia, seminars, conferences or debates and
bilaterally, through the activities of friendship groups parliamentarians,
networks of parliamentarians for matters of common interest and exchanges of
visits between the deputies.
V
Key word: parliamentary diplomacy
VI
SIGLES ET ABREVIATIONS
ACP-UE : Afrique des caraïbes et du
Pacifique - Union Européenne
A.N : Assemblée nationale
APF : Assemblée Parlementaire de la
Francophonie
APP : Assemblée Parlementaire
Paritaire
Art : Article
CEDEAO : Communauté Economique des
Etats de l'Afrique de l'Ouest
CDP : Congrès pour la
Démocratie et le Progrès
CNT : Conseil National de la Transition
ENAM : Ecole Nationale d'Administration et de
la Magistrature
Ibidem : Cité au même endroit
LGDJ : Librairie Générale de
Droit et de Jurisprudence
MPP : Mouvement du Peuple pour le
Progrès
N° : Numéro
NTD : Nouveau Temps pour la
Démocratie
ONU : Organisation des Nations Unies
OCI : Organisation de la Coopération
Islamique
Op.cit : Opere citato
(précédemment cité)
P. : Page
PP : Pages
PAP : Parlement Panafricain
PJRN : Paix Justice et Réconciliation
Nationale
PUF : Presses Universitaires de France
RDJ : Rassemblement pour la Démocratie
et la Justice
U.A : Union Africaine
U.E : Union Européenne
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine
UIP : Union Interparlementaire
UPA : Union Parlementaire Africaine
UPC : Union pour le Progrès et le
Changement
UPCI : Union Parlementaire de la
Coopération Islamique
V° : Voir
VII
SOMMAIRE
INTRODUCTION 1
Chapitre I : Le cadre juridique et organisationnel de la
diplomatie parlementaire au
Burkina Faso 5
Section 1 : Le cadre juridique 5
Section 2 : Le cadre organisationnel 8
Chapitre II : La mise en oeuvre de la diplomatie
parlementaire au Burkina Faso 14
Section 1 : La diplomatie parlementaire
multilatérale 14
Section 2 : La diplomatie parlementaire
bilatérale 23
CONCLUSION 28
1
INTRODUCTION
« Qu'on le veuille ou non, qu'on s'en réjouisse ou
qu'on le déplore, la diplomatie parlementaire existe, je l'ai
rencontré. Elle est pratiquée par tous les pays, avec une
intensité et selon des modalités sans doute variables, et elle
prend également une importance croissante à l'échelon
international ».2 Cette assertion nous renseigne sur
l'évidence de l'existence de la diplomatie parlementaire, son rôle
évolutif et son concours effectif à la démocratisation de
la scène internationale.
Le concept de diplomatie parlementaire ne va pas de soi, car
la diplomatie est connue pour être traditionnellement attachée au
pouvoir régalien de l'Etat qui l'exerce par la voie du pouvoir
exécutif et de ses agents.3 Rien ne laisse donc à
penser que les parlements puissent y conquérir une place, et qui plus
est, une place dont l'importance s'amplifie progressivement.
Au Burkina Faso (plus précisément avec la
renaissance du parlementarisme en 1992), l'action diplomatique du Parlement
s'opère de manière complémentaire à celle de
l'Etat, conduite par le canal du ministère des Affaires
Etrangères. Elle se déploie sur la scène internationale
à travers les parlements communautaires et les institutions
interparlementaires.44 Cette diplomatie parlementaire qui
s'étend maintenant sous plusieurs angles s'alimente avant tout, aux
préoccupations des populations, des préoccupations qui
apparaissent souvent universelles après discussions avec les
parlementaires étrangers. Ainsi, le rôle d'un Parlement
aujourd'hui, ne se limite plus aux fonctions classiques de vote des lois, de
consentement de l'impôt et de contrôle de l'action
gouvernementale.
Certes la diplomatie parlementaire apparaît ainsi comme
une des réponses aux nouvelles exigences de la mondialisation. En effet,
dans un monde de plus en plus ouvert aux échanges, il ne serait pas
envisageable de concevoir le Parlement comme une institution repliée sur
l'analyse des problèmes purement nationaux.55 Au contraire,
il appartient désormais aux parlementaires d'avoir une bonne
connaissance du monde extérieur s'ils veulent remplir avec
efficacité la tâche que chaque Constitution leur assigne. Cette
situation force les députés à
2La diplomatie parlementaire, Colloque
organisé sous la présidence de Raymond FORNI et Christian
PONCELET, Paris, Sénat, 2001, v°
http://www.senat.fr/colloques/diplomatieparlementaire.html
3 Philippe PEJO, La diplomatie parlementaire,
Paris, LGDJ, 2020, P11
4 Seydou K. ZAGRE, Romain Auguste BAMBARA, Antoine
BOUGMA, Emma ZOBILMA, Honora BATIONO, Ludovic Tommy ZOURE, Ludovic M'BE,
Les publications de l'Assemblée nationale, ISSN 07966695,
février, 2011, P21
5 Extrait du discours d'Abdoulaye WADE, ancien
président de la république du Sénégal, APF,
actes du séminaire parlementaire, le parlement et les
relations internationales, Dakar, 19 au 21 mars 2002, P33
2
s'adapter et à réfléchir à des
moyens d'affirmer la pertinence de leur action à l'ère de la
mondialisation, d'où l'étude de ce sujet : «
La diplomatie parlementaire au Burkina Faso ».
Par la présente étude, on s'intéressera principalement
à l'analyse du pouvoir constitutionnel accordé à
l'AN6 en matière de politique extérieure et aux
structures oeuvrant pour la bonne marche de la diplomatie parlementaire au
Burkina Faso. En outre, on examinera les relations qu'entretient l'AN avec les
Parlements communautaires et les institutions interparlementaires. Par
ailleurs, la politique étrangère (l'instrument par lequel un Etat
tente de façonner son environnement politique international) ne fera pas
l'objet de cette étude. On privilégiera l'étude de la
diplomatie parlementaire car la politique étrangère
détermine la diplomatie qui en est l'instrument.
Afin de mieux appréhender le sujet, il est
nécessaire d'apporter quelques précisions terminologiques.
L'expression « diplomatie parlementaire » dérive des
substantives « diplomaties » et « parlement », d'où
l'intérêt de définir ces concepts.
Le concept de diplomatie se laisse officiellement
définir.7 En effet les définitions qu'en donnent les
dictionnaires de langue française sont diverses et variées. Le
mot diplomatie est probablement entendu pour la première fois en 1791
et, signe de l'histoire, c'est un député (Linguet) qui le
prononce à la tribune du Parlement français. Sept ans plus tard,
le dictionnaire de l'Académie française intègre le mot
avec la définition suivante : « la science des rapports des
intérêts de puissance » (1798).8 Selon le Robert,
elle concerne « les relations entre Etats, un art de la
représentation des intérêts d'un gouvernement à
l'étranger, de l'administration des affaires internationales, la
direction et l'exécution des négociations entre Etats ».
Selon hachette, elle est définie comme « ce qui concerne les
relations entre les Etats, l'art des négociations entre les
gouvernements ».9
La notion de parlement est très ancienne mais son sens
a beaucoup évolué au cours des siècles. Etymologiquement,
le mot Parlement vient du verbe parler. Le Parlement fût d'abord l'action
de parler avant de devenir le lieu où l'on parle.10 Ce
faisant, le Parlement est devenu l'organe
6 AN signifie Assemblée nationale
7 Alain PLANTEY, Principes de diplomatie,
Paris, nouvelle édition, Edition Pedone, 2000, P458
Dans son ouvrage, PLANTEY expose le débat mené
par la doctrine autour de la diplomatie. Pour certains la diplomatie est un art
et pour d'autres elle est une science. Mais ces deux points de vue se
complètent.
8 Dictionnaire de l'Académie
française, tome 1, Paris, J. J. SMITS, 5e
édition, 1798, P426
9 Nathalie Nabert, Les réseaux
d'alliance en diplomatie aux XIVe et XVe siècles, Paris, Etude de
sémantique, 1999, PP52-53
10 Dmitri Georges LAVROFF, Le droit
constitutionnel de la 5e République, Paris, Dalloz,
2e édition, 1998, P500
3
représentatif de la population dont son intervention
limiterait le pouvoir exécutif.11 Défini aujourd'hui
par le lexique des termes juridiques comme « une assemblée
délibérante ayant pour fonction de voter les lois et de
contrôler l'action du gouvernement »12, le Parlement peut
porter des appellations et des structurations différentes selon les
Etats. S'agissant de l'appellation, au Burkina Faso sous la présente
république, c'est l'AN. Quant à la structure, certains parlements
sont monocaméraux, c'est-à-dire constitué d'une seule
chambre (Burkina Faso).13 D'autres sont au contraire
bicaméraux, ils se composent de deux chambres.
Depuis le début du 21ème
siècle, plusieurs colloques, séminaires, conférences ou
débats se sont tenus au niveau des différentes Assemblées
parlementaires ou Associations parlementaires dont le Burkina Faso est membre
en vue de trouver une définition à la notion de diplomatie
parlementaire. Dans une de ces conférences, Daniels Philip HAYS, ancien
Président du Sénat du Canada (qui correspond plus à la
vision du Burkina Faso) soutient que « la diplomatie parlementaire se
définit généralement comme le processus par lequel les
parlements, ou les parlementaires à titre individuel, ainsi que leurs
Assemblées et Associations, s'occupent des relations extérieures
».14 Elle serait pour ainsi dire, une activité
exclusivement réservée aux parlementaires et aux parlements.
Cette définition, comporte un bon nombre d'éléments qu'il
importe de souligner. A savoir que la diplomatie parlementaire est avant tout
un processus, c'est-à-dire qu'elle comporte des étapes, suit un
itinéraire et une finalité. On peut ainsi distinguer à
travers cette définition, deux volets principaux de la diplomatie
parlementaire : La diplomatie parlementaire bilatérale et la diplomatie
parlementaire multilatérale.
L'étude de ce sujet présente un
intérêt théorique, tant les débats fusent entre
parlementaires et diplomates qui ne répondent pas à la question
centrale, qui est celle du rapport entre la diplomatie parlementaire et la
diplomatie d'Etat. Court-circuite-t-elle l'initiative diplomatique et
entrave-t-elle l'action des diplomates ? Au demeurant, est-elle
complémentaire en menant la discussion sur un plan davantage pragmatique
? En pratique, elle permettra de ressortir l'affirmation du Parlement sur la
scène internationale car les gouvernements ne sont
11 Guy HERMET, Bertrand BADIE, Pierre BIRNBAUM,
Philippe BRAUD, Dictionnaire de la science politique et des institutions
politiques, Paris, Armand Colin, 1994, PP195-196
12 Lexique des termes juridiques, Paris,
LGDJ, 13e édition, P402
13 Selon l'article 78 de la Constitution du 02 juin
1991 « Le Parlement comprend une seule chambre dénommée
Assemblée nationale ».
14 Plusieurs colloques et séminaires ont
été organisé parmi lesquels on peut retenir : Le colloque
sur la diplomatie parlementaire du 23 mai 2001 organisé à Paris ;
le séminaire « Le Parlement et les Relations Internationales
» organisé à Dakar par l'APF du 19 au 21 mars 2002
4
plus les seuls acteurs. Les parlementaires sortent plus que
jamais du cadre de leur chambre législative pour discuter directement
avec leurs homologues étrangers.
A l'observation, il semble difficile de trouver une
définition qui saurait cadrer tous les contours de la diplomatie
parlementaire et qui peut faire l'objet d'unanimité entre les
observateurs et les acteurs en la matière. Une telle difficulté
est liée au fait que la diplomatie parlementaire connait encore quelques
balbutiements. La question principale reste cependant celle de l'impact : Quels
sont les résultats et les effets de la diplomatie parlementaire ? Quel
est le cadre juridique et organisationnel de la diplomatie parlementaire au
Burkina Faso ? Comment est-elle mise en oeuvre au Burkina Faso ?
Notre étude consistera à présenter le
cadre juridique et organisationnel de la diplomatie parlementaire au Burkina
Faso (Chapitre 1) avant d'évoquer sa mise en oeuvre (Chapitre 2).
5
Chapitre I : Le cadre juridique et organisationnel de
la diplomatie parlementaire au Burkina Faso
Selon le Pr Philippe POIRIER, pour qu'un parlement puisse
jouer un rôle effectif dans les affaires internationales, il doit
disposer d'une base juridique claire sur laquelle fonde sa participation. En
outre, il doit disposer de l'organisation et des ressources
nécessaires.15
Pour mieux comprendre la façon dont les
activités des députés s'insèrent dans la pratique
des relations internationales, plusieurs questions doivent être
élucider : Le cadre juridique (section 1) et le cadre organisationnel
(section 2).
Section 1 : Le cadre juridique
Par cadre juridique, il faut comprendre l'ensemble des
éléments de droit qui impacte directement ou indirectement les
activités législatives.
En effet, la diplomatie parlementaire trouve son ancrage
juridique dans plusieurs dispositions légales et règlementaires
clairement définis. Au titre desquelles nous pouvons retenir : Les
dispositions constitutionnelles (Paragraphe 1) et les résolutions de
l'Assemblée nationale (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les dispositions constitutionnelles
Quel que soit le type de régime démocratique en
vigueur dans un Etat, les attributions des organes de celui-ci sont
définies par une loi fondamentale aux termes de laquelle deux
catégories de pouvoirs sont conférées au Parlement. Il
s'agit des pouvoirs normatifs qui édictent des règles
obligatoires à toutes les autorités publiques et des pouvoirs de
contrôle de l'action gouvernementale.16
Ces dispositions sont également prévues par la
constitution de la IVe République du Burkina Faso et en
matière de relation internationale, elles disposent essentiellement de
deux prérogatives, que Maurice DUVERGER qualifie de pouvoirs
diplomatiques qui feront l'objet de notre étude : Le pouvoir en
matière de ratification des traités et accords internationaux (A)
; le pouvoir en matière d'état de guerre et de siège
(B).
A- Le pouvoir en matière de ratification des
traités et accords internationaux
Les Etats sont liés entre eux par des obligations
juridiques qu'ils contractent réciproquement par des instruments
écrits (traités) ou qu'ils respectent spontanément
(coutumes
15 Philippe POIRIER, les parlements en
matière de relations internationales &
intra-européennes, Luxembourg, Chaire de recherche en études
parlementaires, 2018, PP 9-10
16 Maurice DUVERGER, le système politique
français, Paris, P.U.F, édition entièrement refondue,
1996, P385
6
et principes généraux du droit) ou encore qu'ils
créent unilatéralement : actes unilatéraux (dont la
reconnaissance).17 Les traités se définissent comme
tous accords entre Etats destinés à réglementer leurs
relations.
La procédure de conclusion d'un engagement
international, au sens de la convention de Vienne associe les pouvoirs
exécutifs et délibérants. En ce sens, « le
président de la république doit être autoriser par le
Parlement à ratifier les traités internationaux
».18 L'article 149 de la constitution de la IVe
République du Burkina Faso dispose à cet effet : « Les
traités de paix, les traités de commerce, les traités qui
engagent les finances de l'Etat, ceux qui modifient les dispositions de nature
législative, ceux qui sont relatifs à l'état des
personnes, ne peuvent être ratifiés ou approuvés qu'en
vertu d'une loi. Ils ne prennent effet qu'après avoir été
ratifiés ou approuvés ».19
Il résulte de cette analyse, que le projet de loi se
présente sous la forme suivante : « Article unique. Est
autorisée la ratification (ou l'approbation) de la convention...
signé a ... le ... et dont le texte est annexé à la
présente loi ».20
Tout en relevant de la compétence normale de
l'exécutif, la constitution dispose que l'intervention de certains actes
ou leur maintien est subordonné à l'accord du Parlement. Il
s'agit du pouvoir en matière d'état de guerre et de siège
(B).
B- Le pouvoir en matière d'état de guerre et
de siège
Au Burkina Faso, la déclaration en matière
d'état de guerre et de siège est un dispositif constitutionnel et
législatif.
L'article 106 de la constitution de la IVe
République dispose à cet effet : « La déclaration de
guerre et l'envoi de contingents ou d'observateurs militaires à
l'étranger sont autorisés par le Parlement ». Cette
autorisation, tout comme celle relative à la ratification, ne peut
résulter que d'un vote sur un texte exprès d'initiative
gouvernementale.21
Le Parlement se réunit de plein droit en cas
d'état de siège, s'il n'est pas en session. A cet effet,
l'état de siège ne peut être prorogé au-delà
de quinze (15) jours qu'après autorisation de
l'Assemblée.22
17 Batyah SIERPINSKI, Institutions
internationales, Paris, P.U.F, 19e édition, 2015,
PP42-43
18 Pierre AVRIL, Jean GICQUEL, Droit
parlementaire, Paris, LGDJ, 5e édition, 2014, PP306-309
19 Art 149 de la Constitution du 11 Juin 1991
20 Pierre AVRIL, Jean GICQUEL, Op.cit.
P309
21 Art 106 de la Constitution du 11 Juin 1991
22 Idem
7
Pendant l'état siège, il y'a transfert de
pouvoir des autorités civiles aux autorités des militaires. Les
effets de l'état de siège réduisent fortement les
libertés publiques sans aller jusqu'à supprimer toute garantie
constitutionnelle et légale. Ils résument en un accroissement
substantiel des pouvoirs du gouvernement.23
Dans la pratique, les conditions de la guerre moderne font que
le gouvernement est généralement obligé de mettre le
Parlement devant le fait accompli. Au mieux, sont tenus informés, les
premiers responsables de l'institution parlementaire.
Paragraphe 2 : Les résolutions
Le règlement de chaque assemblée est la charte
qui régit son organisation et ses travaux. Il est adopté
librement par les assemblées dans le respect de la
Constitution.24 Cette liberté est la marque de l'autonomie de
l'Assemblée par rapport au gouvernement.25
Selon Paul BASTID : » Le règlement c'est la loi
intérieure de chaque chambre en fixant son règlement non comme
une branche du pouvoir législatif mais à titre de corporation
autonome doté d'un pouvoir d'organisation et possédant sur ses
membres une autorité disciplinaire «.26 C'est ainsi, que
le règlement de l'AN consacrera la création des commissions
parlementaires dont la commission des affaires étrangères et des
burkinabè de l'étranger (A) et à cela s'ajoute la
commission de la défense et de la sécurité (B).
A- La commission des affaires étrangères et
des burkinabè de l'étranger
L'article 84 de la constitution révisée par la
loi constitutionnelle n°072-2015/CNT portant révision de la
Constitution dispose à cet effet : « L'AN vote la loi, consent
l'impôt et contrôle l'action du gouvernement conformément
aux dispositions de la présente Constitution ».27 Dans
sa mission de contrôle de l'action du gouvernement, l'AN se penche sur la
politique étrangère définie et mise en oeuvre par
l'exécutif. C'est d'ailleurs à ce titre qu'une commission en
charge des affaires étrangères et des Burkinabè de
l'étranger est créée au sein de l'AN.
23 Annie GRUBER, « ETAT DE SIEGE »,
Encyclopaedia-Universalis en ligne, consulté le 10 juin 2021. URL :
https://www.universalis.fr/encyclopedie/etat-de-siege
24 Jean Paul JACQUE, Droit constitutionnel et
institutions politiques, Paris, Dalloz, 5e édition, 2003, P164
25 Philippe ARDANT, Bertrand MATHIEU, Institutions
politiques et droit constitutionnel, Paris, LGDJ, 22e
édition, 2010, P543
26 Fiche de synthèse n°29 : Le
règlement de l'AN :
www2.assemblee-nationale.fr
27 Art 84 de la loi constitutionnelle
n°072-2015/CNT portant révision de la constitution
8
La commission est compétente pour examiner les dossiers
relatifs aux relations internationales, à la politique
extérieure, la coopération, les traités et accords
internationaux, les questions relatives aux Burkinabè de
l'étranger.28 Elle dispose également de pouvoirs assez
importants. Elle peut exiger de la part du gouvernement des documents ou
rapports traitant d'un sujet de politique étrangère bien
déterminée.
Outre cette disposition qui fonde et organise l'intervention
des parlements sur la scène internationale, il y'a lieu
d'énumérer la commission de la défense et de la
sécurité (B).
B- La commission de la défense et de la
sécurité
L'AN exerce un contrôle sur la politique de
défense par la commission de la défense et de la
sécurité. L'idée de faciliter l'appropriation et
l'implication des députés s'est vite imposée. En effet, la
commission de la défense et de la sécurité de l'AN est un
lieu unique dans la mesure où il s'agit de la seule institution de notre
république dont la seule vocation soit de veiller à la fois aux
moyens de nos forces armées et au lien entre la nation et son
armée.29
Par ailleurs, la commission est compétente sur les
dossiers relatifs à l'organisation générale de la
défense et de la sécurité, la politique de
coopération dans le domaine militaire, les plans à long terme de
l'armée, les établissements militaires et les arsenaux, les
domaines militaires et de la sécurité, le service national et les
lois sur le recrutement, les personnels civils et militaires des armées,
la gendarmerie et la justice militaire, la déclaration de guerre,
l'envoi de contingent ou d'observateurs militaires.30
Comme nous pouvons le remarquer, la diplomatie parlementaire
au Burkina Faso se fonde sur un cadre juridique mais elle s'exerce à
travers un cadre organisationnel. Nous nous pencherons à son analyse
(section 2).
Section 2 : Le cadre organisationnel
Le cadre organisationnel fait référence ici aux
acteurs de la diplomatie parlementaire Burkinabè. Ce cadre assure
l'organisation et le fonctionnement de l'appareil d'impulsion de la diplomatie
parlementaire. Pour Yves-Frédéric LIVIAN, ce cadre est : «
un agencement des organes qui composent l'organisation ».31
28 Résolution n°002-2021/AN portant
règlement de l'AN
29 Patricia ADAM « Dire en tant que
président de la commission de la défense », dans
inflexions 2018/3(n°39), PP139-142
30 Résolution n°002-2021/AN portant
règlement de l'AN
31 Yves-Frédéric LIVIAN,
Organisation, théoriques et pratiques, Lyon, Dunod, 4e
édition, 2008,
P49
9
Les structures du parlement interviennent dans la
détermination et la mise en oeuvre de l'action parlementaire
internationale. Elles peuvent être regroupées en deux
catégories. Il faut distinguer celles qui sont d'ordre politique
(Paragraphe 1), celles qui fonctionnent en appui à l'activité
parlementaire et qui sont d'ordre administratif (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les structures politiques de la
diplomatie parlementaire
Les structures politiques sont des instances qui ne regroupent
que des élus. Ces structures ou organes politiques sont d'une importance
inégale au regard de leurs compositions. Sont considérés
comme organes politiques ou structures politiques les acteurs d'orientation
technique et de pilotage (A) et les acteurs d'exécution (B).
A- Les acteurs d'orientation technique et de pilotage
Dans le cadre de cette étude, nous regrouperons sous
cette rubrique les acteurs ci-après : Le Président de l'AN, le
Bureau et la Conférence des Présidents.
- Le Président de l'AN32 : Il nomme à
tous les emplois de l'Assemblée, oriente l'action du Parlement tant dans
le domaine de la politique intérieure que de la politique
extérieure. En tant que premier responsable, le Président de l'AN
représente en premier lieu son organe dans les instances
internationales. Il veille à ce que les points de vues internationales
sur les questions débattues y passent et à ce que les
décisions politiques, de même que les résolutions ou
recommandations y sont prisent soient appliquées sur le plan national.
Il accorde également des audiences aux personnalités
étrangères.33
- Le Bureau de l'AN : Il est dirigé par le
Président de l'Assemblée, qui élu pour la durée de
la législature, c'est-à-dire au mandat des députés,
cinq (05) ans en l'occurrence au Burkina Faso. Il est composé en outre
de cinq (05) Vice-Présidents, huit (08) secrétaires
parlementaires, un (01) premier questeur et un deuxième questeur
élu pour un mandat d'un an renouvelable. Le règlement de l'AN
indique pour chaque législature, la composition exacte du Bureau : Le
nombre de vice-présidents, de secrétaires parlementaires et de
questeurs. 34 Cependant les autres membres du Bureau, à la
différence du Président de l'AN sous élus pour un mandat
d'un an renouvelable. Notons, que le Bureau détient le pouvoir d'inviter
une personnalité étrangère à s'adresser
solennellement aux députés à l'occasion de leurs visites
officielles. Il a également créé une
délégation pour les relations internationales ayant pour
rôle d'assister le Président de l'AN et de suivre les
activités diplomatiques du Parlement. Les
32 L'AN est actuellement présidée par
l'honorable Alassane Bala SAKANDE du parti politique MPP
33 Les publications de l'AN, Op.cit. P12
34 Résolution n°002-2021/AN portant
règlement de l'AN
10
missions et réceptions doivent avoir été
préalablement autorisées par le Bureau de l'AN. IL coordonne les
activités internationales de l'Assemblée.
- La conférence des présidents : En
matière de diplomatie parlementaire, son rôle est assez
réduit. Néanmoins, il faut noter la programmation en
plénière de l'interpellation du Premier ministre, du Ministre des
Affaires étrangères et celui de la défense sur les
dossiers internationaux, ainsi que la programmation d'une personnalité
étrangère devant l'hémicycle. Elle détermine quelle
proposition de loi ou quel projet de loi, de résolution et quels
débats sont discutés en séance. Elle joue de fait un
rôle important dans le processus législatif.35
Outre ces acteurs qui orientent la diplomatie parlementaire,
il y'a lieu de préciser qu'il existe d'autres acteurs qui sont
chargés de l'exécution (B).
B- Les acteurs d'exécution
Sont regroupés au sein de cette catégorie les
groupes parlementaires et les groupes
d'amitiés.
- A l'AN, il existe actuellement six (06) groupes
parlementaires : CDP, UPC, MPP, NTD, PJRN et RDJ. En effet, les groupes
parlementaires constituent l'expression organisée des partis politiques
et formations politiques au sein de l'Assemblée. Ils sont toutefois
distincts de ces derniers et le Règlement prévoit des
règles de constitution et d'organisation totalement autonomes par
rapport à l'existence et au régime juridique des partis
politiques proprement dits. Ces groupes parlementaires jouent un rôle
important dans la composition des délégations qui accompagnent le
Président de l'AN pour les missions à l'étranger. Ils
interviennent plus ou moins dans la désignation des
députés pour les groupes d'amitié. Ce sont des acteurs
efficaces de la diplomatie parlementaire. De même, l'organisation des
séances de questions, de critère nationale ou internationale
repose sur l'attribution à chaque groupe d'un nombre de questions dont
la gestion relève du groupe lui-même.36
- Les groupes d'amitié constituent l'organisation de
mission auprès du Parlement homologue et de réceptions de
délégations parlementaires étrangères. Pour ce
faire, les députés ont toujours créé des groupes
d'amitié avec différents Etats. Le premier groupe d'amitié
parlementaire au Burkina Faso a été ainsi constitué avec
la France le 06 décembre 1993.37 Depuis, de nombreux autres
ont vu le jour, et sont toujours à la phase de structuration. Il
arrive
35 Moumouni NANA, Rôle du parlement dans la
politique étrangère : Cas du parlement du Burkina Faso,
Ouagadougou, ENAM, 2010, P39
36 Tiré de l'entretien sur les groupes
parlementaires avec l'honorable Amadou Diemdoba DICKO (Président du
groupe parlementaire de l'UPC), le 26/05/2021
37APF, Burkina Faso, Recueil des pratiques et des
procédures parlementaires, en ligne sur
www.apf.francophonie.org
, consulté le 11 Juin 2021
11
que des visites soient organisées à l'occasion
de telle ou telle activité. Ce faisant, trois critères ont
été défini, depuis 1981, par le droit international pour
l'agrément des groupes d'amitié : L'existence d'un Parlement,
l'existence de relation diplomatique et l'appartenance de l'Etat
considéré à l'ONU. Toutefois, le dernier critère ne
fait pas obstacle à la constitution du groupe d'amitié comme
c'était le cas du groupe d'amitié avec la Chine Taïwan avant
son entrée à l'ONU en 2002, avec Monaco et avec la Suisse. Au
Burkina Faso, la création de groupes d'amitié est prévue
par l'article 170 du Règlement de l'AN de la présente
législature. Cet article dispose qu'il peut être constituer au
sein de l'AN des groupes d'amitié parlementaires avec des parlements
étrangers sur décision du Président de l'AN, qui
détermine les modalités de création et de
fonctionnement.38
Dans la mise en oeuvre de la diplomatie parlementaire, les
structures politiques bénéficient d'un appui administratif
(paragraphe 2).
Paragraphe 2 : Les structures administratives de la
diplomatie parlementaire
Les structures administratives ont pour rôles d'aider
par leurs prestations, les élus du peuple à l'exercice des
tâches qui sont les leurs. 39 Dans le domaine des relations
internationales, l'AN s'est dotée des acteurs de soutien et
d'accompagnement (A), auxquelles nous pouvons ajouter les acteurs financiers
(B).
A- Les acteurs de soutien et d'accompagnement
Il s'agit ici du Secrétaire général de
l'AN qui assure avec le cabinet (direction de la diplomatie parlementaire), une
fonction administrative, technique, d'accompagnement et de conseil. En effet,
la direction de la diplomatie parlementaire est organisée en trois (03)
services au regard de la nature des dossiers à traiter : Le service de
la coopération bilatérale, le service des organisations et des
assemblées parlementaires internationales et le service des langues
créée sous le CNT en 2015. Aujourd'hui, il est remplacé
par le Service de la Traduction et de l'Interprétation.40
Le premier service est chargé du suivi de toutes les
questions ayant trait aux Affaires Etrangères et des Burkinabè de
l'étranger et assiste son président en cas de
besoin.41
38 Résolution n°002-2021/AN portant
règlement de l'AN
39 Jean-Marc D. PALM, Pierre Claver HEIN, Histoire
de la représentation politique au Burkina Faso : Des conseils
des anciens à l'AN, Ouagadougou, DIST-INSS/CNRST, 2009, P159
40 Norbert TANKOANO, Op.cit. P29
41 Constant OUEDRAOGO, La diplomatie parlementaire
du Burkina Faso, Ouagadougou, ENAM, 2003, PP8-9
12
Le deuxième service assure le secrétaire
administratif des sections nationales des organisations parlementaires. Il
prépare en outre, toute participation de l'AN aux conférences de
ces organisations. Il suit enfin, la situation des contributions de
l'Assemblée au budget des organisations interparlementaires auxquelles
elle est affiliée. Le Directeur de la diplomatie parlementaire assure le
secrétaire administratif de la délégation de l'AN au sein
des organisations interparlementaires.42
Le troisième a pour rôle de traduire les
documents officiels des parlements internationaux et des personnalités
étrangères à l'AN. Il assiste les députés
lors des rencontres internationales.
Aux termes des dispositions de la résolution,
n°2013-001/AN/B/PRES, portant règlement administratif de l'AN, la
direction de la diplomatie parlementaire est chargé entre autres :
· de l'accompagnement technique des relations de
coopération entre l'AN et les organisations interparlementaires ;
internationales ainsi que les organisations non gouvernementales ;
· du suivi des relations de coopération
bilatérale entre l'AN et les autres parlements du monde ;
· du suivi les questions internationales
intéressant l'AN.43
En conclusion, il convient de souligner qu'outre les acteurs
de soutien et d'accompagnement ci-dessus présentés qui
déterminent son action diplomatique, l'AN dispose également des
acteurs financiers (B).
B- Les acteurs financiers
Les acteurs financiers font référence aux
questeurs, relevant de la Questure. En effet, les questeurs élaborent
notamment le budget de l'Assemblée, gèrent les crédits et
engagent les dépenses. Ils sont placés à la tête des
services financiers et comptables de l'Assemblée. En pratique les
questeurs gèrent par délégation du Bureau les aspects
administratifs et matériels de la vie de l'Assemblée.
Selon Mélégué Maurice TRAORE, ancien
président de l'AN : « Le support matériel et financier est
celui sans lequel la diplomatie parlementaire ne peut se déployer
». Les questeurs disposent d'une compétence générale
en matière financière et comptable.44 Dans le cadre de
cette étude, nous retiendrons que le service des dépenses de
mission et la solde ; le service du budget et des engagements.
42 Constant OUEDRAOGO, La diplomatie parlementaire
du Burkina Faso, Ouagadougou, ENAM, 2003, PP8-9
43 Résolution n°2013-001/AN/B/PRES,
Portant règlement administratif de l'AN
44 Jean-Marc D. PALM, Pierre Claver HEIN,
Op.cit. P172
Le premier service est chargé, entre autres de
l'acquisition des titres de transport pour les missions à
l'extérieur et à l'intérieur du Burkina Faso ; du paiement
des députés et du personnel. Il réceptionne et
vérifie aussi les ordres de missions. Quant au deuxième service,
il est chargé de la préparation de l'ordre de mission au vu de la
fiche d'autorisation de mission dûment signée du Président
de l'AN.45
En résumé, nous retiendrons que la diplomatie
parlementaire, rigide dans son cadre juridique ainsi qu'organisationnel et
souple par ses modes d'actions pluriels, est complémentaire de la
diplomatie régalienne portée classiquement par les pouvoirs
exécutifs. L'AN participe aux travaux d'assemblées parlementaires
internationales et entretient des relations suivies avec les parlements
étrangers. Pour une meilleure appréciation de son rôle dans
les relations internationales, il importe d'appréhender la portée
de la mise en oeuvre de la diplomatie parlementaire au Burkina Faso.
13
45 Résolution n°2017-002/AN/B portant
règlement budgétaire, financier et comptable de l'AN
14
Chapitre II : La mise en oeuvre de la diplomatie
parlementaire au Burkina Faso
Le renouveau démocratique des années 90, avec
l'émergence des parlements nationaux et le renforcement aussi bien des
parlements communautaires que des organisations interparlementaires ont
insufflé un regain de dynamisme à la diplomatie parlementaire au
Burkina Faso.46
En effet, il est essentiel que les députés, en
tant que représentants du peuple soient en mesure d'engager un dialogue
interparlementaire avec leurs homologues dans le monde entier sans obstacle, ni
entrave.47 L'échange de points de vue et le partage
d'expériences entre parlementaires de différents pays favorisent
la compréhension mutuelle et permettent de s'attaquer à des
sujets de préoccupation commune.
Sur un plan opérationnel, l'action diplomatique est
menée à deux niveaux essentiels : le niveau multilatéral
(Section 1) et le niveau bilatéral (section 2).
Section 1 : La diplomatie parlementaire
multilatérale
Par diplomatie parlementaire multilatérale, il faut
comprendre la diplomatie exercée par la voie des Associations
internationales de parlementaires. En effet, les associations internationales
de parlementaires sont des cadres permanents et structurés d'envergure
régionale, continentale ou mondiale au sein desquelles les institutions
parlementaires nationales mettent en partage leurs préoccupations
communes et recherchent ensemble les voies et moyens adéquats aux fins
d'atteindre des objectifs communs.48
Le Parlement Burkinabè au sein de ces instances joue un
rôle collectif lorsqu'il participe aux réunions statutaires des
différents organes et il est un acteur individuel lorsqu'il exerce des
tâches spécifiques que lui confie l'Association dont il est
membre. Il s'agit d'une participation au sein des parlements communautaires
(Paragraphe 1) et au sein des institutions interparlementaires (Paragraphe
2).
46 Les publications de l'AN, Op.cit. P21
47 142e Assemblée de l'UIP et réunions
connexes, projet de déclaration sur la diplomatie
parlementaire, Genève, 2020, P2
48 Martine BONDO, La coopération
interparlementaire, Session de l'APF, Kinshasa, 2011, P5
15
Paragraphe 1 : Au sein des parlements
communautaires
Les parlements communautaires sont des institutions
parlementaires mises en place par certaines organisations d'intégration.
En effet, ces parlements représentent les populations de ces espaces et
prennent des décisions qui s'appliquent directement dans l'ordre
juridique des Etats membres.49 Nous pouvons citer : Le CIP-UEMOA, le
Parlement de la CEDEAO, l'UPA et le PAP.
Il sera ci-dessous procédé à la
présentation de chacune de ces associations interparlementaires
d'où l'idée d'étudier l'organisation et le fonctionnement
(A) avant de se pencher sur la nature de leurs relations comme la
coopération interparlementaire (B).
A- Organisation et fonctionnement
- Le CIP-UEMOA50 préfigure
le parlement de l'UEMOA et dont le siège est à Bamako au Mali.
Dans le schéma de fonctionnement de l'UEMOA, le CIP est un organe de
contrôle démocratique, qui a été créé
par l'article 35 du Traité constitutif de l'Union.51 Au
Parlement de l'UEMOA, le nombre de députés est fixé
à cinq (05) par Etat membre sur les quarante (40) parlementaires qui le
composent. Le Burkina Faso occupe cinq sièges. Les membres du Parlement
portent le titre de « Députés au Parlement de l'UEMOA
». Ils sont élus au suffrage universel indirect pour une
durée de cinq (05) ans et la présidence du Parlement est
exercée par un Député ressortissant de l'Etat qui assure
la présidence de la Conférence. Les députés
exercent leurs mandats de façon indépendante avec des
immunités et ne peuvent être liés par des instructions d'un
quelconque Etat membre. Le parlement se réunit en deux sessions. Le
Parlement peut se réunir également en session extraordinaire, sur
un ordre du jour précis, sur convocation de son Président, soit
à la demande du Président du Conseil des Ministres, soit
49 Dr Antoine P. KABORE, Droit
communautaire, Université aube nouvelle, licence droit public,
Ouagadougou, 2021, P10
50 Le CIP-UEMOA est présidé
actuellement par son Excellence, l'honorable Député Goakun Rossan
Noël TOE au titre du Burkina Faso.
51 Art 35 du Traité Constitutif de l'Union
» Le contrôle démocratique de l'Union est assuré par
un Parlement dont la création fait l'objet d'un Traité
spécifique. Le Parlement participe au processus décisionnel et
aux efforts d'intégration de l'Union dans les domaines couverts par le
présent Traité. Le Parlement jouit de l'autonomie de gestion
financière. Le Parlement se réunit en deux sessions ordinaires
par an, sur convocation de son Président. La deuxième session
ordinaire du Parlement est une session budgétaire. Le Parlement peut
également se réunir en session extraordinaire, sur un ordre du
jour précis. Le Parlement adopte son Règlement Intérieur,
à sa session inaugurale ».
16
à la demande des 2/3 des Députés au
moins, après information du Président du Conseil des Ministres.
Le Parlement a un rôle consultatif et d'animation des questions
d'intégration.52
- Le Parlement de la CEDEAO, également connu sous le
nom de Parlement de la communauté est une institution de la CEDEAO.
53 Le Parlement de la CEDEAO est l'Assemblée des peuples de
la communauté et dont le siège est à Abuja au Nigeria. Il
sert de forum de dialogue, de consultation et de consensus des
représentants des populations ouest-africaine en visant la promotion de
l'intégration. Le Parlement de la CEDEAO est institué en vertu
des articles 06 (dans la liste des institutions communautaires)54 et
13 (qui prévoient spécifiquement sa création) du
Traité révisé de la CEDEAO de 1993.55 Le
protocole initial portant création du Parlement a été
signé le 06 août 1994. Initialement composé de 120
sièges. Il est désormais composé de 115 sièges avec
le retrait de la Mauritanie. Il est attribué d'emblée à
chaque Etat membre un minimum de 05 sièges. Les 40 sièges
restants sont attribués au prorata de la population de chaque pays. Le
Burkina Faso occupe 06 sièges dont le président de l'AN au sein
dudit parlement. Le Parlement se réunit deux fois par an en session
ordinaire. Le Parlement peut se réunir en session extraordinaire, pour
discuter d'un ordre du jour déterminer à l'initiative du
Président, à la demande expresse du Conseil du Président
de la Commission ou par écrit adressé au Président de la
chambre, à la majorité absolue des
députés.56
- L'UPA, anciennement connue sous le nom d'union des
Parlements Africains est une organisation continentale57,
crée en Février 1976 à Abidjan en Côte d'Ivoire.
L'UPA est un cadre privilégié de dialogue parlementaire et de
promotion de la paix, de la démocratie, de la bonne gouvernance, du
développement durable et du progrès social en Afrique. A cette
fin, elle se réunit en Comité Exécutif et en
Conférence en vue d'examiner ces questions. Le premier est
composé d'un représentant par groupe national. Il se
réunit deux fois par an en session ordinaire.
52 Statuts du CIP-UEMOA
53 Le Parlement de la CEDEAO est présidé
actuellement par son Excellence, l'honorable Sidie Mohammed TUNIS, au titre de
la Sierra Leone
54 Art 06 du Traité Révisé de la
CEDEAO » Les institutions de la Communauté sont les suivantes : La
Conférence des Chefs d'Etats et de Gouvernement ; Le Conseil des
Ministres ; Le Parlement de la Communauté (...) ».
55 Art 13 du Traité Révisé de la
CEDEAO » Il est créé un Parlement de la Communauté,
sa composition et ses attributions, ses pouvoirs et son organisation sont
définis dans un Protocole y afférent ».
56 Statuts du Parlement de la CEDEAO
57 L'UPA est présidé actuellement par
son Excellence, l'honorable Mohamed Ali HOUMED, au titre de la Djibouti
17
Ses attributions consistent entre autres à
élaborer le projet d'ordre du jour de la conférence, proposer des
résolutions, étudier toutes questions qui lui sont soumissent par
les organes de l'Union. Le dernier est l'organe suprême de l'Union,
rassemblant les délégués des groupes nationaux. Elle est
responsable de l'ensemble de sa politique et des activités telles
qu'elles sont définies par les statuts. Elle se réunit tous les
ans en session ordinaire et en session extraordinaire sur décision du
bureau de l'Union, à la demande du Comité Exécutif ou des
2/3 des groupes nationaux. Actuellement l'UPA compte 41 Parlements nationaux
membres et le Burkina Faso occupe huit sièges dont président de
l'AN.58
-Le PAP59 est créé en application de
l'art 14 du Traité instituant la Communauté Economique
Africaine60 et de l'art 17 de l'acte constitutif de l'UA
(adopté à Lomé en 2000), qu'un protocole relatif au
Parlement Panafricain a été adopté à Syrte (Libye)
en 2001.61 Son siège se trouve à Johannesburg en
Afrique du Sud. Ce parlement prône les principes des droits de l'homme,
des peuples et la démocratie en Afrique. Le Parlement est composé
de cinq membres par Etat membre ayant ratifiée le protocole qui
l'établit, dont au moins une femme par Etat. Le Burkina Faso occupe six
sièges dont le président de l'AN. La session
plénière du Parlement est le principal organe décisionnel
qui adopte les résolutions. La plénière est
composée des représentants des Etats membres. Les organes du PAP
sont le Bureau et les Commissions permanentes. Le premier se compose d'un
président et de quatre vice-présidents représentants les
cinq régions de l'UA. Il est chargé de la gestion et de
l'administration du Parlement. Le dernier compte dix commissions permanentes et
une commission ad hoc, dont le mandat et les fonctions sont définies
dans le règlement intérieur du PAP.62
Les parlements communautaires poursuivent leurs objectifs
à travers différents organes mais c'est la coopération
interparlementaire qui offre l'occasion aux parlementaires de
58 Statuts de l'UPA (modifiés et adoptés
le 28 novembre 2019 par la 42ème Conférence)
59 Le PAP est présidé actuellement par
son Excellence, l'honorable Chief Fortune CHARUMBIA, au titre de la Zimbabwe.
Il est président par intérim
60 Art 14 du Traité instituant la
Communauté Economique Africaine » En vue d'assurer la pleine
participation des peuples africains au développement et à
l'intégration économiques du Continent, il est créé
un Parlement Panafricain
61 Art 17 de l'acte constitutif de l'UA » En vue
d'assurer la pleine participation des peuples africains au développement
et à l'intégration économiques du Continent, il est
créé un Parlement Panafricain. La composition, les pouvoirs, les
attributions et l'organisation du Parlement Panafricain sont définis
dans un protocole y afférent ».
62 Statuts du PAP
18
se rencontrer afin d'échanger sur les questions
communes. A cela, il convient d'étudier la coopération
interparlementaire (B).
B- La coopération interparlementaire
Le dictionnaire de la terminologie du droit international
définit la coopération comme « l'action de travailler
conjointement avec d'autres. Ainsi par coopération interparlementaire,
on peut comprendre toute action qui permet aux parlements et parlementaires de
travailler conjointement. Celle-ci suppose donc la rencontre des
représentants des organes représentatifs nationaux.63
Cependant, la coopération interparlementaire constitue un
élément clé de la diplomatie parlementaire. Elle s'inscrit
donc dans une dynamique d'accompagnement du développement institutionnel
de ces Etats et ce, tant auprès des parlementaires que du personnel
administratif. C'est d'ailleurs ce qui fait dire à Michel AMELER que la
coopération interparlementaire peut revêtir une autre forme, sous
l'appellation « d'ingénierie démocratique
».64
L'AN en tant que membre de ces parlements communautaires a
été présente aux différents échanges qui se
sont déroulés depuis leurs mises en place. Parmi ces rencontres,
certaines sont institutionnalisées, il s'agit des sessions statutaires
et d'autres sont non institutionnalisées, il s'agit des
séminaires ou d'ateliers et des conférences. A titre illustratif
: - Le CIP-UEMOA a tenu sa 46ème session ordinaire à
Ouagadougou au Burkina Faso du 14 au 24 décembre 2020. Au cours de cette
session, les parlementaires ont passé en revue entre autres,
l'exécution du budget, le Cadre Budgétaire à Moyen Terme
(CBTM) 2021-2023. Les députés au Parlement de l'UEMOA animaient
également des communications sur les thèmes « Les effets de
l'érosion côtière dans certains Etats membres et les
conséquences de la COVID-19 sur la sécurité alimentaire de
la sous-région. Et ce, « en vue d'atteindre les objectifs
politiques, institutionnels et diplomatiques qu'elle s'est assignée
depuis sa création ». 65 - Le Parlement de la CEDEAO, au cours de
sa 1ère session ordinaire, tenue du 27 Mai au 12 Juin 2021
à Niamey au Niger s'est consacrée sur la situation alarmante qui
prévaut dans la sous-région et a retenu l'attention des
Parlementaires. Les résolutions les plus importantes qui ont
été adoptées portaient entre autres sur la
réouverture des frontières de l'espace communautaire afin de
favoriser les échanges Inter-Etats, les dangers qui guettent l'Afrique
et particulièrement
63 La diplomatie parlementaire, Op.cit.
64 Michel AMELER, l'Assemblée nationale,
Que sais-je ? Paris, P.U.F, 1994, P113
65 46ème session ordinaire du
CIP-UEMOA, sur www.uemoa.int, consulté le 07 juillet 2021
19
la région ouest-africaine du fait du terrorisme et de
la question du changement climatique.66 - L'UPA, à sa
73ème session du comité exécutif et de la
41ème conférence tenue à Abuja en
République Fédérale du Nigeria du 05 au 09 Novembre 2018,
les participants ont recommandé la création d'un tribunal
spécial en Afrique pour juger les cas du terrorisme, la création
d'un fonds africain de solidarité aux victimes du terrorisme et
l'accroissement du taux de scolarisation des filles afin de les protéger
du phénomène du mariage précoce. 67 - Le PAP, lors de sa
session ordinaire de la 5ème législature du 10 octobre
2020 à Johannesburg en Afrique du Sud a fait l'objet de plusieurs sujets
brûlants lors des plénières. Nous notons également
la présentation de débat sur le lancement de la mise en oeuvre de
la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Peu
après, les parlementaires panafricains ont suivi une présentation
du rapport de la Commission permanente de la coopération, des relations
internationales et de règlement des conflits sur l'état de
droit.68
Les Parlements communautaires sont manifestement les
institutions qui renvoient au premier constat à la
démocratisation de l'Afrique. Plusieurs sujets brûlants sont
débattus en vue de trouver des solutions idoines pour l'avenir du
continent à travers leurs différentes rencontres. A
présent, avec la mondialisation le monde devient un village
planétaire afin de résoudre les questions communes d'où
l'idée des parlementaires Burkinabè à se déployer
sur la scène internationale au sein des institutions interparlementaires
(Paragraphe 2).
Paragraphe 2 : Au sein des institutions
interparlementaires
Les institutions interparlementaires regroupent l'ensemble des
parlements à vocation mondiale. Les assemblées se
répartissent en fonction de leur objet, général ou
thématique.69 Pour le cas du Burkina Faso, il s'agit
essentiellement de l'APF, l'APP/ACP-UE, l'UPCI et l'UIP.
Nous examinerons l'organisation et le fonctionnement de ces
institutions interparlementaires (A) avant de se pencher sur l'étude de
la coopération interparlementaire (B)
66 1ère session ordinaire de 2021 du
Parlement de la CEDEAO, sur
http://parl.ecowas.int,
consulté le 07 juillet 2021
67 73ème session du
Comité Exécutif et de la 41ème
Conférence des Présidents de Parlement de l'UPA, sur
http://www.apunion.org,
consulté le 09 juillet 2021
68 3ème session ordinaire
de la cinquième législature du PAP, sur
www.panafricanparliement.org,
consulté le 10 juillet 2021
69 Tiré de l'entretien avec
l'honorable Achille TAPSOBA (Président du groupe parlementaire du CDP),
sur la mise en oeuvre de la diplomatie parlementaire le 07 Juillet 2021
à l'AN
20
A- Organisation et fonctionnement
- L'APF70 est une organisation interparlementaire
crée en 1967 à Luxembourg, se siège à Paris en
France par des parlements et organisations interparlementaires ayant en commun
la langue française. L'APF travaille activement à promouvoir et
à défendre la démocratie, l'état de droit, le
respect des droits de l'homme, le rayonnement international de la langue
française et la diversité culturelle. Elle est constituée
de sections membres représentants 87 parlements ou organisations
interparlementaires répartis en 4 régions : Afrique,
Amérique, Asie-Pacifique et l'Europe. Le Burkina Faso occupe neuf
sièges dont le chef de section (Le Président de l'AN).
Placé sous l'autorité de ses instances politiques, l'APF est
dirigée par un Président dont le mandat est renouvelable tous les
deux ans. L'APF est composée d'un certain nombre de structures
délibérantes. L'Assemblée plénière
réunit une fois par an l'ensemble des parlementaires membres. Ils
discutent sur l'ensemble des rapports et résolutions adoptés par
les commissions et procède à l'audition du Secrétaire
général de l'Organisation Internationale de la Francophonie(OIF).
Le Bureau se réunit deux fois par an. Il examine notamment, sur rapport
du Secrétaire général, les questions relatives à
l'admission de section, à la modification de leur statut ou de leur
radiation ainsi qu'à l'attribution du statut d'observateur permanent, et
soumet ces questions à l'Assemblée plénière ;
veille à l'application des résolutions prises, des avis et
recommandations.71
- L'APP/ACP-UE 72 est une assemblée
composée de députés au Parlement Européen et de
représentants et élus des Etats d'Afrique, des Caraïbes et
du Pacifique signataires de l'article 14 de l'accord de Cotonou, réviser
à Luxembourg en 2005 et à Ouagadougou en 2010 siège
à Bruxelles en Belgique.73 L'APP est un organe consultatif
dont la fonction est de promouvoir les processus démocratiques par le
dialogue et la concertation ; permettre une plus grande compréhension
entre les peuples de l'UE et des Etats d'ACP. L'APP est composée, en
nombre égal, de représentants de l'UE et des représentants
des Etats d'ACP. Les représentants se rencontrent en session
plénière, pendant une semaine, deux fois par an. Le Bureau de
l'APP est constitué de deux coprésidents, élus par
l'Assemblée, dirigeant l'ensemble des travaux. Vingt-quatre (24)
vice-présidents (12 Européens, 12 ACP), également
élus par
70 L'APF est présidée actuellement par
son Excellence, l'honorable Amadou SOUMAHORO, de la Côte d'Ivoire
71 Statuts de l'APF
72 L'APP/ACP-UE est présidée
actuellement par son Excellence, l'honorable Louis MICHEL au titre de la
Belgique et l'honorable Musikari KOMBO au titre du Kenya
73 Art 14 de l'ACP-UE relevant de l'accord de Cotonou
» Les institutions communes du présent accord sont le Conseil des
ministres, le Comité des ambassadeurs et l'Assemblée
Parlementaire Paritaire ».
21
l'Assemblée forment, avec les deux coprésidents,
le Bureau de l'APP. Le Bureau se réunit plusieurs fois par an. Des
commissions permanentes sont mises en place afin d'élaborer des
propositions de fond qui seront soumises au vote de l'APP.74
- L'UPCI75 est composée des parlements des
Etats membres de l'OCI. Elle a été établie en Iran en
1999, avec son siège social situé à Téhéran.
Elle regroupe 54 Parlements. L'adhésion à l'union n'exclut pas
l'adhésion à tout autre groupe parlementaire régional ou
international. Les organisations régionales et internationales peuvent
participer aux conférences de l'UPCI sur recommandation du Comité
Exécutif et avec l'assentiment du Comité Général.
Elles peuvent exprimer leurs points de vue mais n'ont pas le droit de vote. Le
Burkina Faso occupe cinq sièges dont le président de l'AN. La
structure et le fonctionnement de l'UPCI sont définis dans le
règlement intérieur. Il s'agit : La Conférence qui se
compose des Présidents des Parlements membres de l'Union ou leurs
représentants. Elle se réunit une fois par an. Le Comité
exécutif disposant des pouvoirs les plus étendues pour adopter
les décisions, les résolutions et recommandations, par consensus
ou à défaut, à la majorité des deux tiers des
membres présents et votants. Le Comité se réunit en
session ordinaire au moins deux fois par an. Le Comité
Général se compose de deux membres des assemblées
législatives et/ou consultatives pour chaque membre de l'Union. Il se
réunit une fois par an. Le Secrétariat de l'Union reçoit
ou établit tous les documents nécessaires aux
délibérations du Comité et les distribue aux membres en
anglais, en arabe et en français.76
- L'UIP77 est une association internationale qui
réunit les représentants des Parlements des Etats souverain,
à l'échelle mondiale. Créée en 1889, elle se
rapproche de plus en plus de l'universalité, avec 179 parlements
membres, 13 membres associés et un nombre croissant des parlementaires
du monde entier qui participent à ses travaux siège à
Genève. Le Burkina Faso occupe huit sièges dont le
président de l'AN. L'UIP oeuvre pour la paix et la coopération
entre les peuples et l'affermissement de la démocratie
représentative. Les structures qui constituent le support à
l'action de l'Union sont essentiellement diverses. La conférence
interparlementaire, principal organe d'expression politique de l'Union qui se
réunit deux fois par an pour étudier
74 Statuts de l'APP/ACP-UE
75 L'UPCI est présidée actuellement par
son Excellence, l'honorable Rached GHANNOUCHI, au titre de la Tunisie
76 Statut Amende de l'UPCI
77 L'UIP est présidée actuellement par
son Excellence, l'honorable Duarte PACHECO, au titre du Portugal
22
des problèmes internationaux et des recommandations
d'action. 78 Les commissions d'études plénières
qui assistent la Conférence traitent des questions spécifiques.
Le Conseil Interparlementaire, organe directeur plénier qui
définit la politique de l'Union et exprime l'opinion de l'Organisation
sur les différentes questions. Le comité exécutif, organe
directeur restreint qui supervise l'administration de l'Union et donne des avis
au conseil. Le secrétaire chargé de l'exécution du
programme d'activité de l'Union, conformément aux
décisions des organes statutaires.79
De toutes ces structures, les différentes rencontres de
ces assemblées sont le cadre le plus élargi où sont
menées les véritables tractations interparlementaires sur les
problèmes internationaux d'où l'étude de la
coopération interparlementaire (B).
B- La coopération interparlementaire
La coopération interparlementaire au sein des
institutions interparlementaires représente un enjeu central du
processus visant à promouvoir l'état de droit et une gestion
consensuelle et participative au sein des nouvelles démocraties. Ainsi,
par le biais de la coopération interparlementaire les Etats occidentaux
qui ont une longue expérience démocratique essaient d'apporter
aux institutions parlementaires des Etats en émergence ou en
consolidation démocratique un appui technique, permettant le
renforcement de leur fonctionnement sur les plans parlementaires et
administratifs.
La coopération interparlementaire est donc un moyen
d'établir un processus de transfert de savoir-faire technique favorable
aux institutions parlementaires aux démocraties récentes. Elle
s'inscrit dans le cadre de fournir des conseils sur les meilleures
façons d'organiser et de faire fonctionner un Parlement ; procède
à des expertises faites par des députés ou des
fonctionnaires dépêchés sur place ; organise des
séminaires et des stages au profit des parlementaires et fonctionnaires
étrangers.
Ce faisant, l'AN du Burkina Faso a initié et a
participé à plusieurs activités de coopération
interparlementaire au sein de ces institutions interparlementaires. Dans de
nombreux cas, cette coopération s'est réalisée en
étroite collaboration avec l'APF, l'APP/ACP-UE, l'UPCI, l'UIP et avec
certains Etats membres.
En relation avec les Etats membres, nous notons les visites de
travail de parlementaires et les stages pour les fonctionnaires parlementaires
du Burkina Faso durant l'année 2010 avec l'Assemblée nationale
française. En outre, avec le Parlement Canadian, le Burkina Faso a
78 Statuts de l'UIP, largement révisés
en octobre 1983 et modifiés en avril 2003, octobre 2013, mars 2016,
avril 2017, mars et octobre 2018, et octobre 2019
79 Ibidem
23
bénéficié de divers projets de
coopération interparlementaire. Il s'agit notamment de la tenue de
séminaires parlementaires, d'ateliers de formation à l'intention
des parlementaires et des fonctionnaires et à la participation à
des missions d'observation électorale etc.
En relation avec les institutions interparlementaires, notons
quelques exemples.
- La 11ème conférence des
présidents d'assemblées et de Section de la Région Afrique
de l'APF tenue à Ouagadougou au Burkina Faso le 26 Avril 2019
d'où il était question de discuter sur la problématique
sécuritaire au Sahel, l'intégration régional et
l'épineuse question d'état civil.80 - La
38ème session de l'APP/ACP-UE du 17 novembre 2019 à
Kigali au Rwanda où les parlementaires se sont entretenues sur l'Etat de
la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le contexte de la
production agricole ; la promotion de la participation active des jeunes
citoyens à la vie publique dans les pays ACP et de
l'Union.81
- Pour l'UPCI, il s'agit de la 15ème session
de la Conférence, tenue à Ouagadougou au Burkina Faso
placé sous le thème « les jeunes, l'avenir de l'UPCI »
a accordé une place de voix aux problèmes des femmes et des
jeunes dans les débats.82
- L'UIP, à sa 139ème session tenue le
14 Octobre 2018 à Genève en Suisse a été l'objet de
plusieurs débats sur le rôle primordial des parlements dans la
promotion de la paix et du développement à l'ère de
l'innovation et du changement technologique. Plusieurs résolutions et
décisions ont été prises afin de permettre à
l'Union d'atteindre ses objectifs.83
Au terme de cet aperçu sur les relations
multilatérales à caractère institutionnalisé
auxquelles l'AN a été partie prenante, les contours du rôle
que joue le Parlement dans la diplomatie à travers ces organisations
interparlementaires structurées se dessinent de manière assez
perceptible. Tout part dans le sens que les députés participent
aux grandes sphères de décisions internationales. En marge de
cette coopération parlementaire multilatérale, se trouve la
diplomatie parlementaire bilatérale (Section 2).
Section 2 : La diplomatie parlementaire
bilatérale
Par diplomatie parlementaire bilatérale, il faut
comprendre la diplomatie exercée par les parlementaires ou les
Parlements pris individuellement à travers les groupes d'amitié,
les visites, les échanges, les jumelages etc.84 Outre ces
parlementaires, notons également
80 11ème
conférence des Présidents d'assemblées et de sections de
la région Afrique de l'APF, sur
www.apf.francophonie.org,
consulté le 15 juillet 2021
81 38ème session de
l'APP/ACP-UE, sur www.acp.int, consulté le 20 juillet 2021
82 15ème session de
la conférence de l'UPCI, sur
www.fr.puic.org,
consulté le 20 juillet 2021
83 139ème session
de l'UIP, sur
www.ipu.org, consulté le
20 juillet 2021
84 Extrait in catalogue de
l'exposition « Députés, Députés
», doc. Relations parlementaires internationales, 1991
24
qu'entre personnel des administrations parlementaires, il
existe un potentiel non encore suffisamment exploité en termes de
coopération technique et culturelle.
La coopération établie entre deux Parlements
nationaux révèle un caractère soit formel ou soit
informel. Pour ce faire nous étudierons les relations bilatérales
formelles (Paragraphe 1) et les relations bilatérales informelles
(Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les relations bilatérales
formelles
Lorsque deux Parlements décident d'imprimer une
certaine régularité à leur coopération, ils
conviennent de créer un cadre permanent de rencontre et
d'échanges leur permettant un meilleur suivi des questions communes,
qu'ils conviennent de régler ensemble. Comme exemple de pareil cadre,
énumérons l'action des groupes d'amitié parlementaire (A)
et la reconnaissance des réseaux parlementaires (B).
A- L'action des groupes d'amitié parlementaire
Les groupes d'amitié sont des outils efficaces de la
diplomatie parlementaire. Ils constituent les acteurs de la politique
extérieure et des instruments du rayonnement international de l'AN. Nous
conviendrons avec Moctar TALL que les députés lors ces visites
officielles s'acharneront à faire valoir les idées et la
philosophie politique de leurs leaders nationaux et partants, à ne
présenter leurs systèmes politiques que sous des aspects
positifs.85
En outre, les groupes d'amitié constituent des cadres
privilégiés de rencontres et d'échanges permettant aux
parlementaires d'uniformiser leurs points de vue sur des questions
d'actualité d'intérêt commune. Les groupes d'amitié
organisent des réunions d'informations (colloques, auditions
d'ambassadeurs, de diplomates du ministère des Affaires
Etrangères, de journalistes, de représentants d'associations
etc.). Ils effectuent des démarches pour débloquer tel ou tel
dossier ou prennent des initiatives dans des domaines extrêmement
variés : Développement des jumelages, actions en faveur de la
coopération interparlementaire ou décentralisée,
intervention dans le domaine des droits de l'homme, de l'environnement... avec
des Etats tel que la Belgique, le Canada, la France, le Bénin, la
Côte d'Ivoire etc.
L'objectif principal visé est l'amitié entre le
peuple Burkinabè et les peuples de ces pays amis. En outre, il s'ajoute
au sein de l'AN, la reconnaissance des réseaux parlementaires (B).
85 Moctar TALL, Les parlements dans les
états d'Afrique noire francophone : Essai sur le Burkina Faso, la
Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Togo, Poitiers, Tome I,
1986, P213
25
B - La reconnaissance des réseaux parlementaires
La reconnaissance des réseaux parlementaires
procède du même esprit de création d'espace de dialogue,
d'échange et de discussion entre parlementaires du Burkina Faso et ceux
d'ailleurs. Ce sont des regroupements de parlementaires, librement
constitués, en fonction des sensibilités et des profils de ces
parlementaires pour réfléchir ou continuer à promouvoir
une question ou un sujet de préoccupation nationale ou internationale.
Ces réseaux effectuent des activités tels que des ateliers, des
séminaires, des sorties de terrain ou des voyages d'études mais
hors sessions.
La création d'un réseau est libre et
l'adhésion est individuelle et volontaire. En effet, la création
de ces réseaux est soumise à l'autorisation préalable du
Président de l'AN. Le phénomène des réseaux est un
fait nouveau qui a été mentionné dans le Règlement
pour la première fois en 2005.
Cela dit, l'éventail des liens bilatéraux
qu'établit un Parlement, se complètent avec ceux qui ne
s'inscrivent dans aucun cadre préétabli. Il s'agit
d'évoquer les relations bilatérales informelles (Paragraphe
2).
Paragraphe 2 : Les relations bilatérales
informelles
Les rapports de type circonstanciel établis par les
Parlements ont cette particularité de ne pas être régis par
des conventions quelconques entre les parties : Ils résultent des
besoins ponctuels de coopération que ressent chaque Parlement à
un moment ou à un autre, ou du contexte politique régional ou
international.
Cette coopération se concrétise à
l'occasion de missions effectuées à l'étranger (A) ou
reçues sur le territoire national (B).
A- Les missions effectuées
La mission diligentée d'un Parlement auprès d'un
autre, témoigne a priori de l'intérêt que ressent cette
institution et la volonté de celle-ci à partager
l'expérience de l'autre. Elle peut intervenir à la suite d'une
invitation ; auquel cas la réponse du Parlement invité constitue
une marque de courtoisie faite à l'endroit de l'autre.86
Au titre de ces formes de relations, les
députés, au cours, de leurs années de législature
ont dépêché des délégations de
parlementaires, principalement sur quatre continents : l'Afrique, l'Europe,
Amérique et l'Asie.
En Afrique, les relations de coopération de l'AN du
Burkina Faso sur le continent ont été surtout orientés
vers les pays ouest-africain (la Côte d'Ivoire, le Bénin, le Mali,
le Niger,
86 Tiré de l'entretien avec
l'honorable Achille TAPSOBA, Op.cit.
26
le Sénégal et le Ghana) ; elles l'ont
été aussi en direction de quelques-uns au Nord (Maroc,
Algérie, Tunisie). Pourquoi le choix de ces pays ? En partant d'une
approche historique et géographique de la question, on établit le
constat d'une appartenance aux mêmes réalités
économico-socio-politiques ou d'une tradition assez ancienne en
matière de démocratie.87
En Europe, au compte des relations de coopération
entretenues par l'AN au cours des années de législature avec des
Parlements Européens, on dénombre les relations de courtoisie
avec la France, la Suisse, l'Allemagne, le Danemark, l'Italie etc.
En Amérique, l'AN a entretenu des liens de
coopération avec le Cuba situé au centre de ce continent, le
Canada, les Etats-Unis d'Amérique sur leur expérience respective
en matière de démocratie.
En Asie, la coopération avec ce continent a
concerné essentiellement le Koweït et la République
Populaire de Chine. Entre ces pays et le Burkina Faso existent des relations
diplomatiques.
L'ensemble de ces actions interparlementaires
déployées par l'AN à travers le monde procèdent de
la volonté d'ouverture de cette institution. Cette coopération,
facteur de rapprochement, a aussi consisté à recevoir des
parlementaires d'autres pays d'où l'idée d'évoquer les
missions reçues (B).
B- Les missions reçues
Dans le cadre des rapports bilatéraux et informels, les
missions sont reçues soit sur une initiative du Parlement hôte,
soit sur une requête du Parlement visiteur. Les missions parlementaires
accueillies par l'AN, l'ont été principalement en provenance
d'Afrique, d'Europe et d'Asie.
En Afrique, la plupart des Parlements Africains, ayant
à un moment ou à un autre, accueilli une délégation
d'élus Burkinabè sur leur territoire national, ont en retour
séjourné au Burkina Faso pendant les différentes sessions.
Nous notons la présence des présidents des Parlements du
Sénégal, du Bénin, du Mali, du Niger, de la Côte
d'Ivoire etc.
En Europe, au nombre des missions étrangères
accueillies par l'AN et pouvant s'inscrire au titre de la coopération
interparlementaire de caractère bilatéral avec les Etats de ce
continent, il convient de retenir le passage au Burkina Faso de
délégations de parlementaires Européens en provenance
d'Allemagne, de Danemark, de France, de Suisse...
En Asie, on note le passage du Koweït, la
République Populaire de la Chine sur le territoire Burkinabè pour
des visites de travail et d'amitié.88
87 Culture Démocratique
n°001, Juillet 1995, PP30-31
88 Rapport d'activité du
Parlement, 2018, P94
27
Partant de cet aperçu sur les rencontres tant
multilatérales que bilatérales auxquelles l'AN a
été partie prenante au cours de ces années de
législature, il est donné de constater que le domaine de la
coopération interparlementaire révèle une diversité
de sujets allant des questions liées aux problèmes politiques
internationaux que connaissent les Etats. Tout compte fait, elle se
déploie de manière perceptible dans le but d'affirmer son action
à l'ère de la mondialisation.
28
CONCLUSION
En conclusion, nous nous permettons de répéter
que renouveler l'action internationale des parlements, c'est d'abord à
définir une place de choix pour les élus dans le processus de
régulation de la mondialisation et des grands enjeux transfrontaliers.
Puisque les considérations supranationales empiètent
désormais sur les souverainetés locales, ce n'est qu'à la
lumière de la consolidation de la diplomatie parlementaire que se
mesurera la pertinence des parlements régionaux et nationaux dans les
décennies à venir. 89
La grande importance qu'accorde l'AN du Burkina Faso à
ses dispositions constitutionnelles et à ses activités
interparlementaires témoigne de son engagement en faveur d'une
diplomatie parlementaire active. Les actions qui ont été
mené répondent à l'un de ces objectifs fondamentaux sur la
scène internationale, notamment fondé sur la démocratie,
la paix, la justice et la prospérité.
Alors que la diplomatie a longtemps été
considérée comme l'apanage exclusif des Etats, les relations
interparlementaires sont de plus en plus également conduites par
d'autres acteurs. En effet, la diplomatie ne se limite plus à la
traditionnelle conduite des relations entre les Etats, mais s'étend aux
relations entre des « entités politiques », un concept
beaucoup plus large qui tient compte de la multiplication et de la
diversification des acteurs sur la scène internationale. Ce
déclin des souverainetés, qui s'illustre par le
dépérissement graduel du rôle des Etats peut cependant
être contré par l'affirmation des assemblées parlementaires
sur la scène internationale. 90
Les parlementaires réclament de la part des
gouvernements des débats dans les Assemblées Législatives
sur des projets ayant des effets tangibles sur les populations qu'ils
représentent. Par conséquent, il semble tout à fait
légitime que les élus souhaitent, se saisir de ces questions sur
la scène internationale, ne serait-ce que par souci de transparence
démocratique. L'action interparlementaire devient alors un
élément majeur d'une stratégie d'adaptation et de
modernisation du Parlement lui permettant de s'affirmer tant que rouage central
d'une société démocratique et d'un état de
droit.
En outre, les débats sur les problèmes
politiques, économiques et sociaux d'actualité apportent aux
parlementaires des outils plus efficaces pour voter des lois permettant de
mieux contrôler les effets des grands courants et
événements internationaux sur leur société
89 Seppo TITINEN « Rôle du
parlement dans la conduite des relations extérieures »,
informations constitutionnelles et parlementaires, n°173(1997), PP63-82
90La démocratie
parlementaire à l'ère de la mondialisation. Eléments
d'une politique de relations parlementaires et internationales de l'AN du
Québec, 1998, PP20-26
29
respective.91 Les activités diplomatiques
permettent donc aux parlementaires d'évoluer sur la scène
internationale, en parallèle avec le secteur exécutif, pour
promouvoir ou préserver les intérêts de leur Etat. Cette
diversité permet de faire valoir l'ensemble des courants d'opinions sur
la scène internationale.
91 Didier MAUS « Le cadre
institutionnel de la diplomatie parlementaire », dans Parlement(S),
Revue d'HISTOIRE POLITIQUE 2012/1(n°17), PP14-36
30
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> PEJO Philipe « La diplomatie parlementaire,
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démocratisées », dans HERMES, La REVUE
2018/2(n°81), PP73-81
> TITINEN Seppo « Rôle du parlement dans la
conduite des relations
extérieures », informations
constitutionnelles et parlementaires, n°173(1997), PP63-82
III- Colloques
> Actes du séminaire parlementaire, Le parlement et
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> Colloque, La diplomatie parlementaire, organisé
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2001
> Colloque, La diplomatie parlementaire, organisé
par le Sénat et l'Assemblée nationale, Paris, 23 Mai 2001
III- 32
Cours
> KABORE P. Antoine, Droit communautaire,
Université Aube Nouvelle, Ouagadougou, année académique
2020-2021, 84 p.
> TANKOANO Norbert, Droit parlementaire,
Université Aube Nouvelle, Ouagadougou, année
académique 2019-2020, 80 p.
IV- Mémoires et Thèses
> NANA Moumouni, Rôle du parlement dans la
politique étrangère : Cas du parlement du Burkina Faso,
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> OUEDRAOGO Constant, La diplomatie parlementaire du
Burkina Faso, Ouagadougou, ENAM, 2003, 64 p.
> TALL Moctar, Les parlements dans les états
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V- Législation
> La constitution du Burkina Faso du 11 Juin 1991
> Les règlements de l'Assemblée nationale du
Burkina Faso de la première à l'actuelle législature
(disponible au centre de documentation et des archives de l'Assemblée
nationale)
VI- Rapports, Etudes et Documents 1-
Rapports
a- Rapport au sein de l'Assemblée nationale du
Burkina Faso
> Rapport d'activité du parlement, 2017 > Rapport
d'activité du parlement 2018
b- Rapport au sein des parlements communautaires
> Rapport de la 46ème session ordinaire
du Comité Interparlementaire de l'UEMOA, Décembre 2020,
Ouagadougou (Burkina Faso)
> Rapport de la 1ère session ordinaire du
Parlement de la CEDEAO, Mai 2021, Niamey (Niger)
33
> Rapport de la 73ème session du
Comité exécutif et de la 41ème
Conférence des Présidents de Parlement de l'Union Parlementaire
Africaine, Novembre 2018, Abuja (République Fédérale du
Nigeria)
> Rapport de la 3ème session ordinaire de
la cinquième législature du Parlement Panafricain, Octobre 2020,
Johannesburg (Afrique du Sud)
c- Rapport au sein des Institutions
Interparlementaires
> Rapport de la 11ème conférence
des Présidents d'Assemblées et des Sections de la Région
Afrique de l'Assemblée Parlementaire de la Francophonie, Avril 2019,
Ouagadougou (Burkina Faso)
> Rapport de la 38ème session de
l'Assemblée Parlementaire Paritaire des Etats d'Afrique, des
Caraïbes et du Pacifique et de l'Union Européenne, novembre 2019,
Kigali (Rwanda)
> Rapport de la 15ème session de la
conférence de l'Union Parlementaire de la Coopération Islamique,
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> Rapports d'activités de l'Union
Interparlementaire, 1994
> Rapport de la 112ème Assemblée
Générale de l'Union Interparlementaire, Mars 2005, Manille
(Philippines)
> Rapport de la 139ème session de l'Union
Interparlementaire, Octobre 2018, Genève (Suisse)
> Rapport de la 142ème Assemblée
de l'Union Interparlementaire et réunions connexes, Projet de
déclaration de la diplomatie parlementaire, Avril 2020, Genève
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2- Etudes et Documents
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ligne sur
www.apf.francophonie.org.
Consulté le 15 Juillet 2021.
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34
> Fiche de synthèse n°29 : Le règlement
de l'Assemblée nationale :
www2.assemblee-nationale.fr
> ZAGRE K. Seydou, BAMBARA Auguste Romain, BOUGMA Antoine,
ZOBILMA Emma, BATIONO Honora, ZOURE Tommy LUDOVIC, M'BE Ludovic, Les
publications de l'Assemblée nationale, ISSN 0796-6695,
Février 2011
VI- Textes et Conventions
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> Acte Consultatif de l'Union Africaine du 11 Juillet 2000
> Protocole portant création du Parlement de la CEDEAO
du 06 Août 1994
> Statut Amende de l'Union Parlementaire des Etats Membres
de
l'Organisation de la Coopération Islamique
> Statuts de l'Assemblée Parlementaire de la
Francophonie révisés du 09
Juillet 2018
> Statuts et Règlements de l'Union Interparlementaire
du 21 Avril 2017
> Statuts de l'Union Parlementaire Africaine (modifiés
et adoptés par la 42ème
conférence) du 29 Novembre 2019
> Traité instituant la Communauté Economique
Africaine du 03 Juin 1991
> Traité portant création du Parlement de
l'UEMOA du 29 Janvier 2003
> Traité révisé de la CEDEAO du 24
Juillet 1993
VII- Webographie
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http://www.assembleenationale.bf/docs-parlementaires-resolutions
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http://www2.assemblee-nationale.fr/fiche-de-synthese29-reglement-an/
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https://www.dictionnaire-juridique.com/lexique-juridique.php
:
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35
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http://www.apunion.org/statuts-reglement/
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http://www.apf.francophonie.org/presentation-de-l-apf.html
: Assemblée Parlementaire de la Francophonie. Consulté le 15
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http://www.ipu.org/fr/propos-de-luip/statuts-et-reglements-de-luip
: Union Interparlementaire. Consulté le 20 juillet 2021.
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https://fr.puic.org/news/3326 :
Union Parlementaire des Etats Membres de l'OCI (UPCI). Consulté le 20
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https://www.acp.int/consilium.europa.eu
: Assemblée Parlementaire Paritaire ACP-UE. Consulté le 20
juillet 2021.
36
TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENT I
DEDICACE II
REMERCIEMENTS III
EPIGRAPHE IV
RESUME V
ABSTRACT V
SIGLES ET ABREVIATIONS VI
SOMMAIRE VII
INTRODUCTION 1
Chapitre I : Le cadre juridique et organisationnel de la
diplomatie parlementaire au Burkina
Faso 5
Section 1 : Le cadre juridique 5
Paragraphe 1 : Les dispositions constitutionnelles 5
A- Le pouvoir en matière de ratification des
traités et accords internationaux 5
B- Le pouvoir en matière d'état de guerre et de
siège 6
Paragraphe 2 : Les résolutions 7
A- La commission des affaires étrangères et des
burkinabè de l'étranger 7
B- La commission de la défense et de la
sécurité 8
Section 2 : Le cadre organisationnel 8
Paragraphe 1 : Les structures politiques de la diplomatie
parlementaire 9
A- Les acteurs d'orientation technique et de pilotage 9
B- Les acteurs d'exécution 10
Paragraphe 2 : Les structures administratives de la diplomatie
parlementaire 11
A- Les acteurs de soutien et d'accompagnement 11
B- Les acteurs financiers 12
Chapitre II : La mise en oeuvre de la diplomatie parlementaire
au Burkina Faso 14
Section 1 : La diplomatie parlementaire multilatérale
14
Paragraphe 1 : Au sein des parlements communautaires 15
A- Organisation et fonctionnement 15
B- La coopération interparlementaire 18
Paragraphe 2 : Au sein des institutions interparlementaires
19
A- Organisation et fonctionnement 20
B- La coopération interparlementaire 22
37
Section 2 : La diplomatie parlementaire bilatérale
23
Paragraphe 1 : Les relations bilatérales formelles
24
A- L'action des groupes d'amitié parlementaire 24
B - La reconnaissance des réseaux parlementaires 25
Paragraphe 2 : Les relations bilatérales informelles
25
A- Les missions effectuées 25
B- Les missions reçues 26
CONCLUSION 28
BIBLIOGRAPHIE 30
TABLE DES MATIERES 36
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