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Impact de la fraude fiscale sur le développement de la RDC.


par Priscille BANGWELA BASINI
Université Catholique du Congo - Graduat 2020
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

0.1. Problématique

La nécessité du développement socio-économique est une priorité pour toutes les nations du monde. Cette nécessité est plus prononcée lorsqu'on rapproche les pays selon leurs niveaux de développement humain. Ainsi, il s'observe qu'en 2019, environ 42 % de la population adulte des pays à développement humain faible ont fait des études primaires, contre 94 % dans les pays à développement humain très élevé1(*). Cet état des faits souligne la responsabilité des gouvernements. Il amène à s'interroger sur l'efficacité des actions entreprises par le pouvoir public.

En effet, la notion d'État est liée à celles de pouvoir souverain, d'organisation permanente, de territoire et de population. L'État peut être défini, d'un point de vue institutionnel, comme l'autorité souveraine qui exerce son pouvoir sur la population habitant un territoire déterminé et qui, à cette fin, est dotée d'une organisation permanente2(*). D'après Adam Smith, les fonctions de l'Etat ne devraient se réduire qu'à assurer l'ordre public, c'est-à-dire la protection des citoyens contre les violences et les injustices venant du dehors comme de l'intérieur. L'Etat ne devrait pas intervenir dans les activités économiques3(*). Pour sa part, sans ignorer la pertinence des idées avancées par Adam Smith, John Maynard Keynes soutient que le rôle de l'Etat dans une économie est vital. L'Etat doit réguler l'activité économique, notamment, en stabilisant l'activité économique, en redistribuant de façon rationnelle les revenus et en promouvant la croissance par l'accumulation du capital4(*). Dans ce registre, assurément, le rôle des Autorités étatiques est prépondérant pour qu'un pays relève son niveau de développement socio-économique.

Dans un autre registre, la fraude fiscale et la corruption sont deux grands fléaux qui plombent l'élan de développement de plusieurs Etats5(*). Les cas du Malawi et de la Namibie en sont la démonstration évidente.

Dans une étude réalisée entre novembre 2010 et février 2011 par le groupe de la Banque mondiale au Malawi et en Namibie, il a été démontré à quel point la fraude fiscale ainsi que la corruption dérange les économies de ces deux pays, et par conséquent, leur développement socioéconomique6(*).

Au Malawi, s'il n'y avait pas de fraude fiscale, ce pays n'aurait plus besoin de l'aide des gouvernements étrangers puisque la fraude fiscale représentait, dans la période d'étude, 12 % du produit intérieur brut, une proportion un peu plus élevée que celle de l'aide étrangère reçue par ce pays. Par ailleurs, en Namibie, le poids de la fraude fiscale impacte négativement les efforts de l'Etat à soutenir des secteurs importants tels que l'éducation, l'économie ainsi que les mines. En effet, cette part est presque de 9 % du produit intérieur brut.

Cela suffit pour souligner que la fraude fiscale prive l'Etat des moyens financiers qui serviraient à soutenir les ressources productives de l'économie en vue de lutter, de manière efficace, aux problèmes touchant les populations de ces pays. Ainsi, il est aussi évident que les autorités puissent entreprendre des campagnes de sensibilisation de chaque citoyen en vue d'endiguer ce mal, car la contribution d'un chacun est tout autant nécessaire pour le développement de la nation.

Lorsque l'on examine le cas de la République Démocratique du Congo, dans sa dimension fiscale, plusieurs éléments permettent de constater l'existence persistante d'incivisme fiscal tant décrié. Un comportement qui enfreint les efforts de ce pays à se hisser au rang des Etats émergents.

Il est ainsi aisé de relever la prépondérance de l'économie informelle ainsi que les cas de contrebande, particulièrement dans les zones à conflit armé, et l'usage de fausses exonérations.

Selon le PNUD, l'économie informelle représente plus de 70 % de l'économie nationale en R.D.C7(*). Véritablement, cela constitue un réel manque à gagner pour le système fiscal congolais parce que l'exercice de telles activités se fait sans être comptabilisé et échappe donc au contrôle fiscal8(*).

A titre illustratif, le premier alinéa de l'article 1 de l'Ordonnance-loin°13/008 du23février2013 modifiant etcomplétant certaines dispositionsde l'ordonnance-loin°69/009du10février 1969relative auxImpôtsCédulaires  surlesRevenus, exige le paiement de l'impôt professionnel du revenu tiré des « bénéficesdetoutesentreprisesindustrielles, commerciales, artisanales,agricolesou immobilières... ». Pourtant, lorsqu'une activité commerciale est exercée sans être officiellement enregistrée soit comme société commerciale, soit celle d'un entreprenant, comme le consacre le livre 1 de l'Acte uniforme révisé portant sur le droit commercial général, il est évident que le Trésor public sera amputé de l'impôt sus évoqué.

Pour ce qui est de l'incivisme occasionné par les conflits armés à Béni, en raison de l'insécurité persistante, en 2018, la société civile a vivement appelé la population à ne pas se soumettre aux exigences fiscales9(*).

Dans le même contexte, il a été observé, dans la province de l'Ituri, en 2005 comme en 2019, l'introduction en contrebande des cigarettes sans vignettes10(*).

Au sein de la même province, de 2016 à 2018, plusieurs opérateurs économiques des produits pétroliers se sont ralliés à la société italienne Ingenieria and Invazionne (I and I) pour importer d'importantes quantités de carburants sans paiement des droits et taxes sous la couverture d'une fausse exonération11(*).

Plus récemment, la cimenterie PPC a alerté les autorités gouvernementales de la perte de 13 millions de dollars suite à l'entrée frauduleuse au pays par le canal des pays voisins du ciment12(*).

Ces quatre faits sont bel et bien révélateurs de la fraude fiscale en RDC.

En dépit de quelques efforts déployés par les gouvernements ces cinq dernières années, le tableau socioéconomique de la RDC demeure morose. En effet, la monnaie nationale s'est fortement dépréciée par rapport au dollar américain13(*), la plupart des infrastructures routières n'estpas praticable14(*).

La production nationale ne parvient pas à couvrir l'essentiel des besoins au niveau interne ayant pour conséquence l'institution d'une économie trop extravertie. La structure d'importation révèle que la RDC importe plus de 90 % les produits manufacturés et n'exporte que ceux des domaines minier, agricole et industriel, souvent bruts15(*). Aussi, selon le classement du PNUD sur le niveau de développement humain en 2019, la RDC a occupé la 43ème place sur 53 pays africains, dont la majorité sont moins pourvus en ressources qu'elle l'est. Cet état des faits souligne la nécessité pour l'Etat congolais de capitaliser toutes les sources de revenus, plus particulièrement, celles relatives à la fiscalité, afin de faire face à ces énormes défis16(*).

Ainsi, étant donné que la fraude fiscale est un réel problème en RDC et que le niveau de développement de ce pays laisse à désirer, il est pertinent de se poser les questions suivantes :

1. Quelle a été l'ampleur de la fraude fiscale en République Démocratique du Congo, de 2015 à 2019 ?

2. Dans quelle mesure ce phénomène a-t-il impacté le développement socio-économique de la République Démocratique du Congo, durant la période d'étude retenue ?

3. Quelles mesures promouvoir en vue de lutter de manière efficace à ce phénomène ?

0.2. Hypothèses

Au regard de la problématique présentée supra, trois hypothèses se posent :

1. L'ampleur de la fraude fiscale en RDC, de 2015 à 2019, aurait été très significative, assez pour dépasser le niveau de Malawi et de la Namibie en 2011.

2. Ce phénomène aurait impacté négativement le développement socioéconomique de la RDC dans la mesure où il a amplement contribué à amoindrir le budget national sur toute cette période.

3. La lutte contre ce phénomène passerait par la rigueur dans la gestion de la chose publique, l'absence d'impunité et par la restauration effective de l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du territoire national.

0.3. Intérêt du sujet

Le présent travail se rapporte aux intérêts de deux ordres, dont : scientifique et pratique.

Sur le plan scientifique, le choix de ce sujet vient de la volonté d'effectuer une analyse selon des critères purement scientifiques d'un phénomène économique, autant que ses conclusions contribueraient à faire avancer la science dans le sens de contenir la fraude fiscale en République Démocratique du Congo.

Sur le plan pratique, ce travail se veut de proposer des pistes de solution réalistes visant à résorber ce fléau qu'est la fraude fiscale dans le souci de faire de la République Démocratique du Congo un pays émergeant.

0.4. Objectifs de l'étude

Cette étude poursuit les objectifs suivants :

1. Evaluer l'ampleur de la fraude fiscale en ressortant ses différents facteurs en République Démocratique du Congo, de 2010 à 2019 ;

2. Déterminer l'incidence de ce phénomène sur le développement socio-économique de la République Démocratique du Congo tout au long de la période d'étude ;

3. Proposer des pistes de solution en vue d'endiguer ce fléau qui pèse sur l'économie congolaise.

0.5. Méthodologie de recherche

Pour atteindre les objectifs de cette étude, il a été opportun de recourir à la méthode statistique associée à la technique documentaire. Grâce à cette méthode, il nous a été possible de collecter des données, de les traiter, de les analyser, d'en interpréter les résultats et de les présenter afin de rendre ces données compréhensibles par tous.

0.6. Plan du travail

Dans le premier chapitre de cette étude, il nous a paru important de maîtriser le cadre théorique de l'étude en revenant sur la définition de la fraude fiscale tout en soulignant l'importance de l'impôt dans une économie. Ce chapitre est également consacré à la présentation du système fiscal congolais. Le second chapitre, quant à lui, traite du développement socioéconomique de la RDC à l'épreuve de la fraude fiscale. Enfin, le troisième chapitre présente les conséquences de la fraude fiscale et en propose des pistes de solution pratiques visant à l'endiguer.

CHAPITRE I. SYSTEME FISCAL CONGOLAIS ET ENJEUX DE DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE EN RDC

Ce chapitre s'intéresse à la précision d'ordre sémantique des concepts-clés liés au sujet de ce travail scientifique. Il sied d'avoir une meilleure compréhension de la fraude fiscale ainsi que du système fiscal de la République Démocratique du Congo, en particulier. Cela implique la mise en lumière de ses caractéristiques intrinsèques. L'autre aspect de ce chapitre se rapporte à la démonstration des enjeux de développement socioéconomique en RDC. Il est ici question de montrer la pertinence, voire l'urgence du développement de la République Démocratique du Congo.

Section I. Définition des concepts clés

Dans cette section nous allons expliquer quelques concepts essentiels à notre travail entre autre la fiscalité, l'impôt, la fraude fiscale, ...

I.I.1. La fiscalité

I.I.1.1. Définition

La fiscalité désigne l'ensemble des lois, des règles relatives à la détermination et au recouvrement des impôts. C'est donc un terme générique qui renferme l'impôt, son rôle, ses caractéristiques et ses principes17(*).

I.I.1.2. Impôt

De toutes les définitions disponibles sur l'impôt, trois ont retenus notre attention.

Gaston Jèze fournit la définition suivante de l'impôt : « une prestation pécuniaire, requise des particuliers par voie d'autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques18(*)».

De l'avis de M. MEEHL, l'impôt est « une prestation pécuniaire requise des personnes physiques ou morales de droit privé et éventuellement de droit public, d'après leur faculté contributive, en vue de la couverture des charges publiques de l'Etat et les autres collectivités territoriales, ou de l'intervention de la puissance publique19(*) ».

Enfin, pour le Professeur Matias BUABUA WA KAYEMBE20(*), l'impôt est « une contribution en numéraire à caractère annuel requise des personnes physiques ou morales habitant un Etat en vue de la couverture des charges à caractère public ».

Il se dégage de ces définitions que l'impôt est une obligation qui pèse sur les citoyens et dont la nature et l'étendue dépendent de l'idée qu'ils se font du devoir civique et de la justice.

I.I.1.3. Aperçu du système fiscal congolais

Les prélèvements fiscaux effectués en RDC sont de deux natures : les uns s'opèrent au sein du territoire national, les autres se réalisent aux frontières nationales avec les pays étrangers.

La première est celle dont la mission est dévolue à la Direction Générale des Impôts qui a pour soubassement légal le code des impôts. La deuxième nature, ceux qui s'opèrent aux frontières, est de l'apanage de la Direction Générale des Douanes et Accises avec le code des douanes pour socle.

Peu importe le code sollicité, le système fiscal congolais est déclaratif. Parallèlement à cela, la législation fiscale reconnaît à l'Administration le pouvoir de procéder au contrôle de la déclaration ainsi souscrite. Ce pouvoir constitue un contrepoids au système déclaratif aux fins de la sauvegarde des intérêts du Trésor. Le code des impôts suit la norme de la territorialité. L'imposition en RDC fait la distinction entre les personnes physiques et les personnes morales. Selon qu'il s'agit des revenus locatifs, mobiliers et professionnels, en matière des revenus cédulaires, chaque catégorie des revenus est imposée d'après les règles particulières d'assiette et un taux d'imposition propre.

I.I.2. La fraude fiscale

I.I.1.1. Définition

Le dictionnaire Larousse fournit la définition suivante de la fraude fiscale : « acte malhonnête fait dans l'intention de tromper en contrevenant à la loi ou aux règlements ».

La fraude fiscale est l'expression d'une insurrection de la personne physique ou morale contre l'Etat. Messieurs Lucien MEHL et Pierre BELTRAME définissent techniquement la fraude fiscale comme une infraction à la loi fiscale ayant pour but d'échapper à l'impôt21(*) (MEHL, L. et BELTRAME, P., 1984, cité par KOLA NGONZE).

Il sied de relever que la fraude fiscale s'inscrit effectivement en infraction lorsque, conformément aux principes du droit pénal, elle réunit les trois éléments que sont : le légal, le matériel et l'intentionnel. D'après A. Yaich, « le fait qu'un contribuable mette à son profit les possibilités laissées par la loi n'a rien de frauduleux en soi, si le choix laissé au contribuable ou le vide juridique, ne résulte pas d'une visée utilitaire consciente, il constitue des incohérences et des lacunes des textes qui peuvent être utilisées pour faire échapper, légalement, des revenus (...) à toute imposition ». Il en découle que la fraude fiscale peut être définie à ce niveau comme : tout acte ou abstention de réaliser un acte d'une manière à empêcher volontairement l'application d'une disposition légale en vigueur.

Cette acception rejoint celle de l'OCDE, qui définit la fraude fiscale comme « toute action du contribuable qui implique une violation de la loi, lorsqu'on peut prouver que l'intéressé a agi dans le dessein délibéré d'échapper à l'impôt ». Cette définition conduit à distinguer dans l'acte frauduleux deux éléments. D'une part l'élément matériel qui consiste dans l'irrégularité de l'opération et l'élément intentionnel qu'est la mauvaise foi du contribuable.De ce qui précède, il est plausible d'affirmer que la fraude fiscale est un acte délibéré ayant pour objectif de se soustraire aux obligations fiscales telles qu'énoncées dans les différents instruments juridiques du pays auquel un individu appartient.

I.I.1.2. Formes de fraude fiscale

La fraude fiscale apparaît sous diverses formes. La législation congolaise en retient six, conformément à l'article 102 de la loi n°004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales, la fraude fiscale (ou l'intention frauduleuse) :

§ L'omission volontaire de déclaration ;

§ La dissimulation volontaire des sommes sujettes à l'impôt (ou soustraction d'impôt) ;

§ La passation délibérée des écritures fictives ou inexactes dans les livres comptables ;

§ L'émission de fausses factures ;

§ L'opposition à l'action de l'Administration des impôts ;

§ L'incitation du public à refuser ou à retarder le paiement de l'impôt.

I.I.1.4.Les Causes de la fraude fiscale

Il existe plusieurs causes favorisant la fraude fiscale. Ces dernières sont d'origines socio-économiques et psychologiques.

A. Les causes socio-économiques

Les causes socioéconomiques de la fraude tiennent principalement de deux facteurs : le niveau de la pression fiscale et la conjoncture.

Pour ce qui est du premier facteur, Jean Baptiste Say décrivait déjà ce phénomène en expliquant « qu'un impôt exagéré détruit la base sur laquelle il porte ». L'économiste contemporain Arthur Laffer a amplement expliqué les effets pervers d'une lourde pression fiscale sur l'activité économique dans une courbe appelée la « courbe de Laffer »22(*).

Il a montré comment « trop d'impôt tue l'impôt ». Autrement dit, plus la pression fiscale s'accroît, moins les caisses se remplissent. Le lien causal peut se résumer ainsi : plus les impôts sont élevés, moins les individus sont incités à travailler ou à déclarer leur revenus d'où le développement du marché noir et de la fraude, ce qui réduit l'effort productif et par conséquent fait baisser les revenus imposables. Conséquence : en imposant une fiscalité lourde, l'Etat risque de se retrouver non seulement avec une activité économique en berne mais aussi avec des caisses vides.

Le second facteur qu'est la conjoncture économique se rapporte précisément à la période de récession économique. Pour rappel, il s'agit d'un moment de 6 mois au cours duquel l'économie se contracte. Dans ces conditions, les entreprises et les individus animés par le vif désir de survivre ne sont plus motivées d'accomplir leurs devoirs fiscaux car elles sont plus intéressées à générer le maximum de bénéfices possibles. C'est ce qui ressort de la thèse émise par Jean Claude Martinez qui écrit : « En période de stagflation, caractérisé par la récession et l'inflation, la fiscalité devient plus lourde qu'elle repose souvent sur une matière imposable artificiellement gonflée par l'inflation »23(*).

B. Les causes psychologiques

Pour ce qui est des causes psychologiques de la fraude fiscale, il sied d'en retenir deux éléments : le caractère « désagréable » de l'impôt ainsi que la perception d'une mauvaise utilisation des recettes fiscales.

L'impôt peut être perçu comme désagréable par le contribuable en raison de son caractère contraignant. C'est ce qu'énonce même E. Seligman : « l'impôt est désagréable. Il est ressenti avant tout comme une contrainte24(*) ». Cette considération, à elle seule, suffit pour que le contribuable se rebelle aux dispositions fiscales. Ajoutée à cela la délinquance fiscale, il est de plus normal que la fraude fiscale soit institutionnalisée.

L'idée que le contribuable se fait de l'utilisation de ses contributions à la fiscalité d'une nation influe grandement sur sa disposition à respecter ou non ses obligations fiscales. Ainsi, s'il est convaincu que les pouvoirs publics n'en font pas bon usage, il sera plus enclin à recourir à la fraude fiscale.

Section II. ENJEUX DE DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE EN RDC

Cette section est consacrée à exposer les objectifs de développement socioéconomique que la RDC doit atteindre urgemment.

I.II.1. Notions sur le développement socioéconomique

I.II.1.1. Définition

De toutes les définitions existantes du développement socio-économique, c'est celle de François Perroux qui nous a paru assez fédératrice.

Pour lui, le développement est la « combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global25(*) ».

Cette définition comporte trois implications :

1. Le développement est une notion qualitative car il aborde la notion des changements mentaux qui concernent la valorisation de la raison, de la science contre les traditions, mais aussi la valorisation de l'innovation contre tout ce qui a trait à la routine. Pour ce qui est des changements sociaux, ils correspondent, par exemple, à l'urbanisation, au développement de la scolarisation, à l'amélioration de la santé, à la baisse de la fécondité, etc.

2. Le développement prévaut à la croissance économique. Cela découle du lien existant entre science, progrès technique et croissance. Mais également entre le développement de la scolarisation, le progrès technique et la croissance. Un autre lien qui soutient cette implication est celui qui existe entre la baisse de la fécondité, l'épargne du revenu des ménages, le financement des investissements et la croissance.

3. Le développement signifie amélioration du bien-être de l'ensemble de la population.

De ce fait, le but du développement est d'élargir la gamme des opportunités qui s'offrent aux individus. Par exemple pouvoir disposer d'un meilleur revenu, non pas comme une fin en soi, mais comme un moyen d'acquérir le bien-être. Mais aussi, pouvoir jouir d'une longue vie, de la liberté politique, accéder au savoir, être assuré de la sécurité physique, participer effectivement à la vie de la communauté, exercer ses droits humains.

I.II.1.2. Indicateurs

En vue d'apprécier le niveau de développement humain d'un pays, il est commode de se référer aux indicateurs retenus par le Programme des nations unies pour le développement (PNUD, en sigle).

Cet organisme des Nations Unies retient les indicateurs suivants :

· L'indice de développement humain (IDH) ;

· L'indicateursexospécifique de développement humain (ISDH) ;

· L'indicateur de participation des femmes (IPF) ;

· L'Indice de pauvreté humaine (IPH).

De ces derniers, le plus couramment utilisé est l'IDH. Il est constitué de la moyenne de trois indicateurs permettant chacun de classer les pays sur une échelle de 0 à 1 : l'indice du PIB par habitant (exprimé en parités de pouvoir d'achat), l'indice de l'espérance de vie à la naissance, et l'indice du niveau d'instruction (mesuré par un indicateur alliant pour deux tiers le taux d'alphabétisation des adultes et pour un tiers le taux de scolarisation)26(*).

I.II.2. Présentation des besoins en développement socioéconomique en République Démocratique du Congo

En dépit des efforts déployés par le pouvoir public, le tableau du niveau de développement socioéconomique de la RDC n'est pas reluisant. Il suffit d'observer certains aspects pour s'en rendre compte, dont : le niveau de chômage, l'état des infrastructures routières, l'accès aux soins de base, à l'énergie électrique et à l'eau potable.

a. Du niveau de chômage

En 2019, la RDC a enregistré le taux de chômage avoisinant 70 %. Ce fait est une des causes expliquant l'afflux massif de la population au secteur informel de l'économie27(*).

b. De l'état des infrastructures routières

Avec son réseau routier de 153.209 kilomètres de routes dont 58.509 kilomètres des routes d'intérêt général, 87.300 kilomètres de routes d'intérêt local ou de desserte agricole et 1 965 ponts, il sied de noter que la plus grande partie des infrastructures routières de la RDC sont en mauvais état. Cet état concerne amplement les routes de desserte agricole28(*).

c. De l'accès aux soins de santé

Le système de santé de la RDC est confronté à cinq problèmes prioritaires que sont : la faible couverture sanitaire, la faible qualité des soins et des services offerts, la faible résilience des structures de santé face aux urgences sanitaires, la faible utilisation des soins et des services disponibles, et la faible redevabilité publique des services de santé29(*).

d. De l'accès à l'énergie électrique

Le taux d'accès à l'énergie électrique est évalué à 8 % de la population congolais. Cela signifie que 77 344 400 de personnes éprouvent le besoin d'accéder à cette énergie30(*).

e. De l'accès à l'eau potable

Seuls 43 % des ménages congolais ont accès à l'eau potable dont 69 % en milieu urbain et 23 % en milieu rural. Rapproché aux récentes données démographiques de la population congolaise qui la dénombre à 84 070 000 de personnes, cette proportion, 43 %, représente plus de 47 880 000 personnes31(*).

De manière synthétique, ce premier chapitre a porté sur deux principales considérations : la définition des concepts de base liés au sujet étudié ainsi que la démonstration de la pertinence, voire de l'urgence du développement de la République Démocratique du Congo.

Ainsi, il a été retenu que la fiscalité se rapporte à l'ensemble de la réglementation officielle d'un pays relatif à la détermination et au recouvrement des impôts. Cette acception nous a conduit à nous intéresser à l'impôt, qui, d'après les définitions des différents auteurs des finances publiques, est une prestation pécuniaire obligatoire tant aux personnes physiques que morales, de droit privé ou public, d'après leur capacité contributive, dont le principal objectif est la couverture des charges publiques de l'Etat, collectivités territoriales, ou de l'intervention de la puissance.

Il a également été noté que le système fiscal congolais est déclaratif, tant pour les impôts et taxes perçus à l'entrée, à la sortie ainsi qu'au transit des marchandises que pour ceux perçus à l'intérieur du territoire national. Il s'agit là des tâches réservées, de manières essentielle et respective, à la Direction Générale des Douanes et Accises et à la Direction Générale des Impôts.

L'autre concept de base définit est la fraude fiscale. Sous ses différentes formes et peu importe ses causes, socioéconomiques et psychologiques, c'est un comportement réfractaire posé volontairement par une personne physique ou morale contre l'autorité étatique dont la concrétisation passe par la non-obéissance aux dispositions fiscales du pays. Cette compréhension rejoint celle de l'OCDE qui la définit comme toute action du contribuable impliquant une violation de la loi, lorsqu'il est prouvé que l'intéressé a agi dans le dessein délibéré d'échapper à l'impôt.

Il s'est avéré que le développement socioéconomique de la République Démocratique du Congo est une nécessité urgente au regard des besoins qui y sont ressentis lorsque l'on considère notamment l'importance du chômage de masse, la désuétude des infrastructures routières ainsi que la précarité des soins de santé de base et la difficulté pour un bon nombre de congolais d'accéder auxdits soins, à l'énergie électrique et à l'eau potable. La prise en compte de tous ces besoins nous a alors conduits à mesurer l'impact négatif de la fraude fiscale sur le développement socioéconomique de la RDC.

CHAPITRE II. LE DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE DE LA RDC A L'EPREUVE DE LA FRAUDE FISCALE

Le présent chapitre traite de l'impact de la fraude fiscale sur le développement socioéconomique de la RDC. Il est ici question de présenter les statistiques de la fraude fiscale et d'analyser dans quelle mesure ces faits impactent le développement intégral de la RDC.

Section 1. IMPORTANCE DE LA FRAUDE FISCALE EN RDC

La fraude fiscale, étant un fait pratiqué de manière sournois, discret, il n'est pas aisé de la mesurer de manière statistique. Pourtant, en vue de cerner son importance, une mesure s'impose.

Il existe plusieurs méthodes pour mesurer la fraude fiscale. La littérature en retient deux, à savoir : la méthode d'extrapolation des résultats des contrôles fiscaux ainsi que celle de l'échantillon représentatif32(*).

La première méthode consiste à calculer la différence entre les revenus déclarés et les résultats des contrôles, puis à l'appliquer à l'ensemble de l'économie.

Par ailleurs, la méthode de l'échantillon représentatif des contribuables est très répandue, car elle intègre l'évaluation par sondage d'une population dite représentative avec les statistiques du contrôle fiscal réalisé chaque année33(*). De manière concrète, le sondage s'établit aléatoirement sur 40 000 foyers fiscaux. Cet échantillon est alors réduit par des règles statistiques et mathématiques à 4 165 contribuables dont les revenus sont rapprochés sur une année x, avec les contrôles et rappels d'impôts effectués sur ledit échantillon. Puis on extrapole sur l'ensemble des redevables français les résultats statistiques obtenus sur l'échantillon. Il peut être aussi utilisé dans le calcul des résultats tirés de questionnaires envoyés à une population de personnes (question sur le travail au noir, les connaissances fiscales, le droit,etc).

Les États-Unis, par ce moyen ont par exemple pu établir en 1979 que sur 65 millions de ménages assujettis, de 6 à 8 % n'avaient fait aucune déclaration. L'avantage de cette démarche a permis d'évaluer la fraude au sens juridique, mais aussi le montant des revenus non déclarés « qui seraient découverts s'il était procédé à la vérification exhaustive de tous les foyers fiscaux imposés » 18. Néanmoins, l'inconvénient de cette méthodologie est qu'elle demeure tributaire des distorsions des sondages ou des questionnaires (réponses biaisées, ou sous/ sur estimées de la part des sondés), ou simplement tributaire de l'efficacité des services de contrôles, intimement liée aux moyens déployés par l'administration à cette fin, ainsi que des hommes politiques et de leur clientèle : patronat, acteurs « défiscalisés » et climat social (tel mode ou type de fraude peut être ainsi sous-estimé ou sur évalué au travers du prisme de l'attitude implicite des acteurs socio-économiques d'un pays).

Dans le contexte de notre étude, ne disposant pas de suffisamment de temps, nous n'avons pas pu recourir à ces méthodes pour mesurer l'importance de la fraude fiscale en République Démocratique du Congo. Le recours à ces méthodes nous permettrait d'avoir des données particulièrement vraisemblable car elles nous mettraient en contact avec la réalité sociale.

Qu'à cela ne tienne, la fraude fiscale peut être mesurée ou ressentie à travers divers indices. A l'aide de ces derniers, nous avons pu déterminer son importance selon les secteurs d'activités ainsi que selon sa portée économique, c'est-à-dire par le manque à gagner qu'elle entraîne à l'économie congolaise.

Pour ce faire, il convient de présenter les statistiques de la fraude fiscale dans la période retenue par la présente étude. Il s'agit ainsi de recenser quelques cas avérés de fraude fiscale en RDC. Ces statistiques nous permettront alors de déterminer son importance aussi bien sur le plan sectoriel que sur le plan économique.

Section 2. STATISTIQUES DE LA FRAUDE FISCALE EN RDC de 2015 à 2019

Le phénomène de la fraude fiscale en RDC intéresse au plus haut point deux régies financières que sont la Direction Générale des Impôts et la Direction Générale des Douanes et Accises.

Elles sont les mieux placées pour décrire le comportement fiscal des différents opérateurs économiques oeuvrant dans les limites du territoire national.

Cela découle des missions qui leur sont dévolues par les instruments juridiques de la RDC.

Créée par le Décret n° 017/2003 du 02 mars 2003, la Direction Générale des
Impôts exerce, dans le cadre des lois et règlements en vigueur, toutes les missions
et prérogatives en matière fiscale relevant du Pouvoir central. Ces missions et
prérogatives comprennent notamment l'assiette, le contrôle, le recouvrement et le
contentieux des impôts, taxes, redevances et prélèvements à caractère fiscal.

Ainsi, elle est chargée de gérer les impôts suivants :

- Impôts sur le bénéfice et le profit ;

- Impôt sur le revenu professionnel ;

- Impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés ;

- Impôt mobilier ;

- Impôt professionnel sur les prestations professionnelles des non-résidents ;

- Taxe sur la valeur ajoutée.

De manière plus pratique, c'est dans sa mission relative au contrôle et à la gestion des contentieux que la DGI a une part active sur la fraude fiscale.

L'Administration des Impôts a le pouvoir de vérifier, sur pièces et sur place, l'exactitude des déclarations de tous les impôts et autres droits dus par les redevables. Au premier degré, seules les structures de contrôle externe de la Direction Générale des Impôts disposent du pouvoir d'exercer le contrôle fiscal.

La programmation se fait sur base de Notes de Service reprenant les sociétés et personnes physiques autorisées à être contrôlées sur place.

Au second degré, l'Inspection des Services de la Direction Générale des Impôts peut procéder à une nouvelle vérification fiscale dans les conditions fixées par l'article 45 de la Loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales telle que modifiée et complétée à ce jour.

Par ailleurs, la structure du contrôle-qualité, instituée par la Note de Service n° 01/0085/DGI/DG/MM/2011 du 8 juillet 2011, est chargée de procéder à l'examen, en formulant des avis opérationnels avant notification au contribuable, des conclusions du contrôle sur place effectué, tant au premier qu'au second degrés.

Ce contrôle-qualité s'effectue uniquement sur les
dossiers fiscaux repris sur une liste arrêtée par le Directeur Général. A cet effet, les données que l'on peut récolter sous cet angle sont mieux à même de nous éclairer sur l'importance de la fraude fiscale en RDC.

En ce qui concerne la Direction Générale des Douanes et Accises, le décret n° 09/43 du 03 décembre 2009 lui confère quelques missions dont celle relative à la fiscalité consiste à percevoir les droits, taxes et autres redevances à caractère douanier et fiscal, présent et à venir et qui sont dus soit de l'importation ou de l'exportation des marchandises de toutes natures, soit du fait de leur transit ou de leur séjour en entrepôt douanier.

Comme à la DGI, la DGDA s'intéresse également à la fraude fiscale car plusieurs dispositions du Code des douanes prévoient des infractions portant atteintes aux intérêts du Trésor public. Il s'agit plus précisément des dispositions renseignées au Titre XIV du Code des douanes. Parmi ces infractions entraînant des contentieux douaniers, il y a la contrebande (art. 393) et l'importation sans déclaration (art. 395).

La lecture des différents rapports de ces régies financières nous renseignent que la fraude fiscale a une étendue sur l'ensemble du territoire national congolais. Aucune région n'en est épargnée. Il en est ainsi du fait que l'activité économique est effectuée partout en RDC.

Il est quelques faits saillants que l'on peut épingler en ce qui concerne la fraude fiscale tel que réprimée par la DGI. Pour ce faire, les rapports annuels de cette régie des années 2015 à 2018 nous en fournissent quelques éléments-clés.

Tableau n° 1. Résultats des contrôles fiscaux de 2015 à 2018

Année

Type de contrôle

Dossiers litigieux

Somme redressée/régularisée/taxée d'office

1

2015

Contrôle sur place

2001

293 096 586 563,00

2

 

Contrôle sur pièces

319

20 169 623 935,00

3

 

Contrôle ponctuel

439

177 203 011 548

4

 

Contrôle au second degré

41

27 306 277 944,14 FC

741 362,92 $

S/T (1)

2800

517 775 499 990,14

741 362,92

1

2016

Contrôle sur place

1 656

331 605 630 724

2

 

Contrôle sur pièces

11

429 104 962

3

 

Contrôle ponctuel

405

50 412 334 197

4

 

Contrôle au second degré

30

29 205 860 125

S/T (2)

2 102

411 652 930 008,00

1

2017

Contrôle sur place

1203

141 335 314 114

2

 

Contrôle sur pièces

43

2 135 249 644

3

 

Contrôle ponctuel

345

52 478 211 108

4

 

Contrôle au second degré

5

1 625 780 286

S/T (3)

1596

197 574 555 152,00

1

2018

Contrôle sur place

1973

383 926 497 509 FC

2

 

Contrôle sur pièces

33

3 083 852 117 FC

3

 

Contrôle ponctuel

308

15 725 692 258 FC

4

 

Contrôle au second degré

48

257 330 004 418,15 FC

285 652 724,46 $

S/T (4)

2362

660 066 046 302,15

285 652 724,46

TOTAL GENERAL

8860

1 787 069 031 452,29

286 394 087,38

Source : Rapports annuels DGI/RDC en ligne sur http://www.dgi.gouv.cd

Le tableau n° 1 présente la situation cumulée des différents contrôles fiscaux effectués par la DGI de 2015 à 2018 dans toutes les provinces de la RDC.

Les résultats qui y sont rapportés démontrent avec éloquence que la fraude fiscale est un phénomène réel qui sévit année après année.

Il s'y observe que chaque année, la fraude fiscale menace plus de 100 milliards de francs congolais. Le cumul de ces quatre années fait ressortir un montant de 1 787 069 031 452,29 FC fraudés.

Un autre élément-clé démontrant l'étendue ou l'importance de ce phénomène est le nombre de contribuables qui en sont concernés. Ils sont 8 860 à être concernés par la fraude fiscale sous ses différentes formes enregistrées par la DGI pour une moyenne annuelle de 2 215 contribuables. Cette moyenne représente 20 % de l'ensemble des contribuables de la DGI qui s'adonnent à la fraude fiscale.

Il est important de souligner que ce pourcentage est une sous-estimation lorsque l'on tient compte des facteurs tels que l'effectif des agents de la DGI par rapport au nombre de ceux qui exercent le commerce en RDC ainsi que la prépondérance de l'économie informelle.

En effet, le nombre des dossiers programmés au contrôle ne correspond pas à celui de l'ensemble des assujettis de la DGI. Lorsque l'on se représente tous ceux qui se retrouvent dans la masse de 80 % de l'économie informelle en RDC, il est évident que 7 000 agents ne suffisent pas pour une couverture intégrale. Cela reste donc un défi important face à la lutte contre la fraude fiscale par cette régie financière.

D'autres facteurs inquiétants s'ajoutent à la difficulté d'un contrôle optimal de la DGI : le civisme fiscal faisant défaut dans le chef de la plupart des commerçants ainsi que l'insécurité dans certaines parties du pays.

Pour compléter les statistiques de la fraude fiscale en RDC, il sied également de relever la vente sur le marché local des produits importés par les bénéficiaires d'exonérations (Missions diplomatiques et Consulaires et des entreprises exécutant des travaux de réhabilitation des infrastructures publiques).

Il s'observe également sur les différents marchés de la RDC que plusieurs quantités et marquent de cigarettes sont commercialisées sans vignettes fiscales. Ce qui suppose leur importation frauduleuse. En 2019, cela a entraîné une perte de 70 % des recettes du tabac, soit un montant d'USD 128 000 00034(*).

Du côté de la DGDA, la situation de la fraude fiscale est tout de même aussi criante que celle observée par la DGI. Le tableau n° 2 ci-dessous en fournit quelques détails.

Tableau n° 2. Indices de la fraude fiscale en RDC tirés des rapports annuels de la DGDA

ANNEE

NBRE DOSSIERS CONTENTIEUX

DROITS ET TAXES ELUDES ET RECOUVRES

2015

105

5 577 242 423,36 FC

2016

335

701 253 719 $

2017

60

1 787 419 138,82 FC

1 832 192,27 $

2018

26

2 600 431 816,6 FC

TOTAL GENERAL

9 965 093 378,78 FC

703 085 911,27

La lecture des différents rapports annuels de la DGDA de 2015 à 2018 révèle que la fraude fiscale tel que ressentie dans le secteur douanier est multisectorielle. L'identité des contrevenants démontre que presque tous les secteurs d'activités économiques sont concernés. Sans l'aide d'agents vigilants, la RDC perdrait pendant ces trois années 9 965 093 378,78 FC et 703 085 911,27.

Ici aussi il convient de souligner que la porosité des frontières nationales, le trafic d'influence ainsi que le faible nombre d'agents sont autant de facteurs qui ne permettent pas une grande efficacité de la DGDA dans la lutte contre la fraude fiscale en RDC. Plusieurs marchandises entrent sur le territoire national sans passer par le circuit officiel, à l'exemple du cas précédemment évoqué des cigarettes commercialisées sans vignettes de la DGDA. De ces contraintes, il est logique de reconnaitre qu'il existerait encore plusieurs cas de fraude non encore découverts qui mettraient en mal les recettes publiques.

En résumé, ce chapitre porte une réflexion sur la portée nocive de la fraude fiscale telle que pratiquée en RDC sur son développement socioéconomique. Pour ce faire, il a fallu analyser l'importance de la fraude fiscale en RDC et dégager quelques statistiques pertinentes de ce triste phénomène.

Ainsi, vu le caractère discret de la fraude fiscale et la difficulté d'appliquer les méthodes universellement admises pour sa mesure, à savoir : la méthode d'extrapolation des résultats des contrôles fiscaux ainsi que celle de l'échantillon représentatif, nous nous sommes contentés des indices du phénomène sous étude sous l'aspect du manque à gagner qu'elle entraîne à l'économie congolaise.

Des informations tirées des différents rapports annuels de la DGDA et de la DGI, nous avons relevés que de 2015 à 2018, la DGI a traité 8 860 dossiers litigieux pour lesquels le montant fraudé s'est élevé à 1 787 069 031 452,29 FC et 286 394 087,38 $. Pour ce qui est de la DGDA, sur la même période, 9 965 093 378,78 FC et 703 085 911,27 $ ont été fraudés. Ces statistiques ainsi que d'autres ont confortés notre conviction de l'existence d'une importante fraude fiscale en RDC qui entraîne annuellement une perte de recettes de l'ordre de 800 millions de dollars représentant en moyenne pour les deux dernières décennies un montant de 12 % du Produit intérieur brut congolais35(*).

CHAPITRE III. CONSEQUENCES DE LA FRAUDE FISCALE EN RDC ET PISTES DE SOLUTION

Dans plusieurs Etats du monde dont la République démocratique du Congo,la fraude fiscale est un vice empêchant le développement .face à ce vice il faut prendre des mesures efficaces qui pourraient si pas éradiquer totalement la fraude fiscale,atténuer les effets de ce fléau.

Ce chapitre se divise en deux sections,la première porte sur les conséquences de la fraude fiscale en RDC alors que la seconde propose des pistes de solution contre la fraude fiscale.

Section 1. CONSEQUENCES DE LA FRAUDE FISCALE EN RDC

Etant une pratique qui se réalise en dehors de toute réglementation officielle, la fraude fiscale ne peut qu'avoir des conséquences négatives pour la RDC. Ses conséquences touchent aussi bien le gouvernement, les citoyens que les entreprises.

§ Fraude fiscale et programmes du gouvernement

La principale conséquence de la fraude fiscale se rapporte à son effet néfaste sur les recettes du Trésor public. Ce phénomène dégrève l'Etat de ce qu'il aurait dû amasser comme recettes. Ainsi, de 2015 à 2018, en plus de ce que le pays a enregistré comme recettes, excepté l'action de la DGI, la RDC aurait perdu le montant de CDF 1 787 069 031 452,29 et USD 286 394 087,38.

En dépit des efforts réalisés par les services étatiques en vue de résorber cette pratique, la fraude fiscale continue à diminuer la caisse de l'Etat en RDC, affectant ainsi de manière très remarquable l'action du gouvernement tel que prévue dans ses différents programmes annuels et pluriannuels.

Par exemple, en 2019, le gouvernement actuel a présenté quelques piliers de son programme qui se rapporte notamment à la pacification du pays, la promotion de la réconciliation, la cohésion et l'unité nationale ; la lutte contre la corruption et les crimes économiques ; la diversification de l'économie et la création des conditions d'une croissance inclusive ; la lutte contre la pauvreté et la marginalisation sociale36(*).

Conformément à la définition de l'impôt selon Gaston JEZE, l'Etat a besoin de suffisamment de ressources financières pour couvrir les charges qui lui incombent37(*). Il est naturelle d'association ce besoin en ressources financières aux activités liées à la diversification de l'économie, à la lutte contre la pauvreté ainsi qu'à la pacification du pays.

Certes, l'Etat congolais ne tarit pas de sources pour l'acquisition de ce dont il a besoin pour réaliser ses objectifs socioéconomiques. Mais, lorsque l'on se représente ce que 12,5 milliards de dettes extérieures coûte à la RDC, il est certain que le souhait de tout dirigeant averti dans ce pays serait que ce montant soit revu à la baisse grâce à un civisme fiscal exemplaire, exempt de fraude fiscale.

Si ce que perd le pays en raison de la fraude fiscale était effectivement reversé dans le compte du Trésor public, assurément, l'Etat congolais pouvait bel et bien se contenter de ses propres ressources afin d'accomplir la volonté de sa population pour un meilleur niveau de développement.

Ce bref tableau démontre à quel niveau la fraude fiscale impacte négativement le programme du gouvernement congolais.

§ Fraude fiscale et inégalité sociale

La fraude fiscale nuit sensiblement à la justice sociale. Elle peut même entraîner d'importants soulèvements populaires. Il en sera ainsi par le fait que certains s'acquittent de leurs obligations fiscales alors que d'autres réalisent une plus-value sur leurs activités en se dérobant desdites obligations.

Il s'observe alors une inégalité des droits qui met en mal toute la structure économique du pays dans la mesure où ceux qui évoluent dans la légalité risquent de développer le désir de faire comme les autres au regard du bénéfice qui est en jeu.

§ Fraude fiscale et IDH

Lorsque l'on se penche sur la question du développement humain, il est poignant de constater à quel point la fraude fiscale tel que ressentie en RDC influe sur le bien-être de la population congolaise. En cette matière, le principal indicateur est l'IDH servant à mesurer les progrès réalisés au fil du temps dans trois dimensions fondamentales du développement humain : vie longue et en bonne santé, accès aux connaissances et niveau de vie décent.

Section 3. PISTES DE SOLUTION FACE A LA FRAUDE FISCALE EN RDC

Dans plusieurs états du monde dont la République démocratique du Congo, la fraude fiscale est un vice empêchant le développement. Face à ce vice il importe de prendre des mesures efficaces qui pourraient si pas éradiquer totalement la fraude fiscale, atténuer les effets de ce fléau.

Voici donc quelques actions de lutte contre la fraude fiscale en République Démocratique du Congo :

1. La formation des agents aux techniques modernes de répression de la fraude fiscale

Cette formation est nécessaire pour que les agents puissent perfectionner leurs connaissances en matière de la lutte contre la fraude fiscale. Ainsi faisant, nous aurons des hommes qu'il faut à la place qu'il faut.

Les agents ayant suivi une bonne formation feront un bon control fiscal.

2. La création d'une sanction administrative applicable aux personnes qui concurrent par leurs prestations de services de services à l'élaboration de montagesfrauduleux ou abusifs

Aujourd'hui les contribuables qui commettent des fraudes fiscales graves encourent à la fois des sanctions administratives (pénalités) et pénales.

En revanche, les complices des auteurs de ces infractions sont, quant à eux, uniquement passibles de sanctions pénales.

La mise en pratique de cette mesure permettra d'appliquer à ces professionnels une sanction de 50% des revenus tirés de la prestation fournie au contribuable.

3. La bonne rémunération des agents du fisc

Par définition, la rémunération est l'ensemble des compensations et avantages que reçoivent les employés en contrepartie de leur travail.

En d'autres termes,c'est un ensemble des rétributions en espèces et en nature que les employeurs versent à leurs salariés en paiement du travail accompli par ces derniers.

Parmi les objectifs sociaux de la rémunération figure la motivation du personnel c'est-à-dire que mieux payer, les agents de fisc ne seront pas tenter à laisser passer les actions frauduleuses ils seront plutôt enclin à réprimer énergétiquement ces genres d'actions.

4. La politique rationnelle du taux de taxation

L'une des causes qui alimente la fraude fiscale est la pression fiscale excessive sur les contribuables, c'est pour cela qu'une mise en place d'une politique rationnelle ou raisonnable du taux de taxation est primordiale pour réprimer la fraude fiscale parce que les contribuables ont tendance à recourir à la fraude fiscale ne supportant pas le poids de l'imposition.

5. L'éducation de masse

Eduquer la population en lui inculquant la culture ou tradition fiscale , autrement dit faire pénétrer dans l'esprit de chaque citoyen que payer l'impôt est une obligation de tout bon citoyen congolais.

Car, si le contribuable n'a pas une crainte primitive d'être découvert ou une attitude positive fondée sur la conviction religieuse,qui s'ajoute à bonne volonté, il ressent dans son fin intérieur une opposition contre l'accomplissement de son devoir fiscal quelles que soient les contradictions et l'importance de l'impôt.

La conscience de contribuable dans l'accomplissement de devoir fiscal en République Démocratique du Congo demeure minime d'où la formation et la conscientisation s'avèrent nécessaires ,elles doivent être de nature à opérer un changement en particulier dans les attitudes mentales : il faut que la formation pour le développement s'attache à aider les contribuables à se libérer de la peur à pouvoir déclarer leurs revenus,afin de payer l'impôt et à se libérer aussi de leur attitudes mentales contraire au progrès .

A cette effet, il incombe à la DGI et à la DGDAde sensibiliser les contribuables d'une façon permanente afin de les amener à contribuer aux dépenses publiques, car il y a un principe en droit qui dit que « nul n'est censé ignorer la loi » mais pour qu'une loi soit appliquées il faut sa publication et sa vulgarisation.

C'est en ce titre que l'administration fiscale congolaise dans le cadre de la lutte contre la fraude fiscale doit s'employer à expliquer à la population le bien-fondé de l'impôt et les textes de la loi par les colloques et séminaires de formation et d'information, voir même la diffusion sur les chaînes de télévision nationale et privées, de radio, dans la presse écrite afin que la population comprenne la quintessence de l'impôt, cependant, il se pose encore les problèmes de diffusion.

Au lieu de se limiter aux seuls communiquer ayant trait à l'échéance du paiement de telle ou telle contribution, il est souhaitable que la DGI puisse organiser des émissions hebdomadaires tel est le cas d'une émission Télévisée intitulée fiscalité diffusée sur TKM à travers lesquelles, elle devra expliquer au public la nécessité du paiement de l'impôt et les conséquences néfastes découlant de son évasion. En sus, il faudra y associer les hommes de Théâtres et les musiciens qui grâce à leur popularité, peuvent beaucoup contribuer à la réussite de telles campagnes de sensibilisations en matière fiscale.

En tout état de cause, il sera souhaitable que ceux qui exercent un pouvoir sur l'opinion, un pouvoir moral sur les individus, prennent conscience de la nécessité pour l'évolution harmonieuse de la vie sociale en renforçant le sens civique et la notion de solidarité dont l'obligation fiscale fait partie intégrante.

6. La sécurisation des frontières nationales

Lorsque l'on décrit la commercialisation des cigarettes à l'intérieur du territoire national sans vignettes fiscales, il s'en déduit qu'il existe une faille, soit au niveau des services chargés de sécuriser les frontières du territoire national, soit que certaines de ces frontières sont poreuses.

Ainsi, renforcer les effectifs au niveau des frontières et veiller à ce que ces derniers soient bien formés, bien équipés et qu'ils fassent preuve d'un excellent niveau de patriotisme et d'éthique serait une piste cruciale pouvant résorber la fraude fiscale en République Démocratique du Congo.

En résumé, ce dernier chapitre a porté sur les conséquences de la fraude fiscale en République Démocratique du Congo ainsi que les pistes de solution en vue de lutter efficacement contre ce phénomène.

Nous avons compris que la fraude fiscale prive le gouvernement des moyens de sa politique. Il est vrai que les sources des revenus étatiques sont multiples. Toutefois, la part soustraite par la fraude fiscale constitue un manque à gagner de nature à ralentir l'atteinte de ses objectifs en faveur de la population. Cette fraude favorise également les inégalités sociales. Une des plus grandes conséquences de la fraude fiscale c'est qu'elle ne contribue pas à améliorer le niveau de développement humain apprécié par l'Indice de développement humain.

Au regard de ce qui précède, la formation régulière des agents des services du fisc aux techniques modernes de répression de la fraude fiscale, la création d'une sanction administrative applicable aux complices de ce phénomène, une bonne rémunération des agents du fisc, une politique rationnelle du taux de taxation, l'éducation de masse ainsi que la sécurisation totale des frontières nationales sont des moyens pouvant aider à lutter contre ce grand fléau au développement socioéconomique de la République Démocratique du Congo.

CONCLUSION

Le développement socioéconomique est l'aspiration de tous les gouvernements du monde. Ce noble but nécessite l'implication tant des gouvernants que des gouvernés. Les premiers sont censés assurer l'ordre public et réguler l'économie du pays ; les seconds doivent démontrer d'un civisme exemplaire aussi bien dans leurs rapports mutuels que dans l'acquittement de leurs devoirs fiscaux.

Malheureusement, la fraude fiscale constitue une importante entrave à l'aspiration ci-haut évoquée. Elle plombe l'élan de développement socioéconomique. Cela a, par exemple, été constaté au Malawi et en Namibie. Pour ces deux pays, le poids de ce phénomène représente, respectivement, 12 % et 9 % du Produit intérieur brut.

La République Démocratique du Congo se trouve aussi concernée par la question de la fraude fiscale au regard de l'urgence de son développement socioéconomique. Les défis à relever étant de taille, notamment, dans les secteurs sociaux tels que l'éducation, la santé ainsi que l'accès à l'eau et à l'énergie électrique, les secteurs économiques à l'instar des industries manufacturières et des infrastructures routières, l'Etat congolais a réellement besoin de disposer des moyens financiers importants. Cependant, la fraude fiscale qui y sévit depuis plusieurs décennies n'est pas de nature à favoriser son développement rapide.

Cette observation a prévalu à la réalisation du présent travail dont la problématique a tourné autour des questions suivantes :

0. Quelle a été l'ampleur de la fraude fiscale en République Démocratique du Congo, de 2015 à 2018 ?

1. Dans quelle mesure ce phénomène a-t-il impacté le développement socio-économique de la République Démocratique du Congo, durant la période d'étude retenue ?

2. Quelles mesures promouvoir en vue de lutter de manière efficace à ce phénomène ?

En vue de répondre de manière satisfaisante à ces interrogations, nous avons commencé par circonscrire le sens des principales notions relatives au sujet étudié dont la fiscalité, la fraude fiscale et le développement socioéconomique. Dans cette même optique, nous avons évalué le besoin en développement pour la RDC. S'en est suivi la présentation de quelques statistiques de la fraude fiscale en RDC avant de chuter sur les conséquences de ce phénomène ainsi que les mesures pouvant aider à le résorber efficacement.

Les données tirées des rapports annuels de la DGI et de la DGDA ont révélé que la fraude fiscale en RDC est d'une grande ampleur. Son poids s'évalue à 30 % du Produit intérieur brut, plus important qu'au Malawi et en Namibie, confirmant ainsi notre première hypothèse de recherche.En effet, les statistiques de ces deux régies financières réunies révèlent, de 2015 à 2018, les montants fraudés de 1797034124831,07 FC et 989479998,65 $ à raison de 449258531 207,76 FC et 247369 999,66 $ pour chacune de ces années. En plus de ceux-là, il y a lieu de signaler les cas d'importation des cigarettes sans vignettes fiscales ainsi que la mise en vente des marchandises exonérées dont les bénéficiaires sont certaines missions diplomatiques et consulaires et des entreprises exécutant des travaux de réhabilitation des infrastructures publiques.

Cette fraude emporte un lot de conséquences avec elle, à savoir : la réduction des moyens financiers de l'Etat congolais au profit de l'endettement extérieur qui pouvait être évité, et le retard dans la réalisation des programmes gouvernementaux ; le renforcement des inégalités sociales et la stagnation du niveau de développement humain. Ce sont autant d'éléments qui confirment la deuxième hypothèse de ce travail car ils démontrent que la fraude fiscale a effectivement eu un impact négatif sur le développement de la RDC.

Comme cela a été si bien étayé, la lutte contre ce phénomène passe par la prise en compte des mesures ci-après : la formation régulière des agents des services du fisc aux techniques modernes de répression de la fraude fiscale, la création d'une sanction administrative applicable aux complices de ce phénomène, une bonne rémunération des agents du fisc, une politique rationnelle du taux de taxation, l'éducation de masse ainsi que la sécurisation totale des frontières nationales. Ainsi, notre troisième hypothèse a également été confirmée.

REFERENCES

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5. DGDA, Rapport annuel 2016, 2016

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6. https://www.wikiberal.org/wiki/Courbe_de_Laffer

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE.........................................................................................i

DEDICACE .........................................................................................ii

AVANT-PROPOS..................................................................................iii

INTRODUCTION 1

0.1. Problématique 1

0.2. Hypothèses 5

0.3. Intérêt du sujet 5

0.4. Objectifs de l'étude 6

0.5. Méthodologie de recherche 6

0.6. Plan du travail 6

CHAPITRE I. SYSTEME FISCAL CONGOLAIS ET ENJEUX DE DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE EN RDC 7

Section I. Définition des concepts clés 7

Section II. ENJEUX DE DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE EN RDC 12

CHAPITRE II. LE DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE DE LA RDC A L'EPREUVE DE LA FRAUDE FISCALE 17

Section 1. IMPORTANCE DE LA FRAUDE FISCALE EN RDC 17

Section 2. STATISTIQUES DE LA FRAUDE FISCALE EN RDC de 2015 à 2019 19

CHAPITRE III. CONSEQUENCES DE LA FRAUDE FISCALE EN RDC ET PISTES DE SOLUTION 25

Section 1. CONSEQUENCES DE LA FRAUDE FISCALE EN RDC 25

Section 3. PISTES DE SOLUTION FACE A LA FRAUDE FISCALE EN RDC 27

CONCLUSION 31

REFERENCES 33

TABLE DES MATIERES 36

* 1 PNUD (2019), Rapport sur le développement humain 2019, [en ligne] sur http://report.hdr.undp.org/fr/, consulté le 02/08/2020 à 14 h 25

* 2Denoix de Saint Marc, R. (2012), L'Etat, PUF, pp. 5 - 8, [en ligne] sur https://www.cairn.info, consulté le 02/08/2020 à 14 h 35

* 3 Ministère de l'Economie française, Adam Smith, [en ligne] sur https://www.economie.gouv.fr, consulté le 02/08/2020 à 14 h 50

* 4 Damon, J. (2016). John Maynard Keynes. L'intervention étatique nécessaire. 100 penseurs de la société. pp. 123 - 124, [en ligne] sur https://www.cairn.info, consulté le 03/08/2020 à 11 h 50

* 5Lefèbvre, M., Perelman, S. & Pestieau, P. (2014). La fraude fiscale en BelgiqueReflets et perspectives de la vie économique, tome liii (1), pp. 113-122, [en ligne] sur https://www.cairn.info, consulté le 04/08/2020 à 12 h 20

* 6Stuart, Y. (2011). Comment la corruption et la fraude fiscale pénalisent le développement. Opinions. Groupe de la Banque Mondiale, [en ligne] sur https://blogs.worldbank.org/fr/voices/comment-la-corruption-et-la-fraude-fiscale-p-nalisent-le-d-veloppement, consulté le 04/08/2020 à 14 h 28

* 7PNUD, Rapport sur le développement humain 2014,[en ligne] sur hdr.undp.org sites default files hdr14-report-fr, consulté le 05/08/2020 à 12 h 26

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* 10Radiookapi, 25 000 cartons de cigarettes sans vignette sur le marché à Ariwara, en Ituri,[en ligne] sur https://www.radiookapi.net/sans-categorie/2005/06/20/25-000-cartons-de-cigarettes-sans-vignette-sur-le-marche-a-ariwara-en-ituri, consulté le 03 octobre 2020 à 20 h 41

* 11Radiookapi, Fraude fiscale : 48 800 USD du secteur pétrolier détournés en Ituri,[en ligne] sur https://radiookapi.net , consulté le 03 octobre 2020 à 20 h 02

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* 14 Cellule d'analyse des indicateurs de développement (2018). Carte thématique : état du réseau routier, [en ligne] sur https://www.caid.cd/index.php/infrastructures-de-transport/, consulté le 11/08/2020 à 15 h 00

* 15 Banque Centrale du Congo (2018), Rapport annuel 2018, pp. 133 - 134

* 16 PNUD (2019), Rapport sur le développement humain 2019,[en ligne] sur https://hdr.undp.org, consulté le 12/08/2020 à 10 h 48

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* 19 MEHL, L. (1959). Traité des Sciences et techniques fiscales, Tome 1, Presses Universitaires Françaises

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* 22Courbe de Laffer,[en ligne] sur https://www.wikiberal.org/wiki/Courbe_de_Laffer, consulté le 15/08/2020 à 10 h 14

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* 27TV5 (2020), RDC : créer son entreprise pour éviter le chômage, article[en ligne] sur https://afrique.tv5monde.com/information/rdc-creer-son-entreprise-pour-eviter-le-chomage, consulté le 29/08/2020 à 14 h 18

* 28 Cellule d'analyse des indicateurs de développement (2018). Carte thématique : état du réseau routier,[en ligne] sur https://www.caid.cd/index.php/infrastructures-de-transport/, consulté le 29/08/2020 à 15 h 00

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* 30 AFP (2019). RDC : Tshisekedi fait de l'électricité la priorité économique de son mandat,[en ligne] sur https://www.lemondedelenergie.com/rdc-tshisekedi-electricite/2019/08/21/, consulté le 29/08/2020 à 11 h 30

* 31 Banque Mondiale (04/05/2020), République Démocratique du Congo : vue d'ensemble,[en ligne] sur https://www.banquemondiale.org/fr/country/drc/overview, consulté le 02/09/2020 à 11 h 43

* 32Lafuente, O. (2014). La fraude fiscale : quels coûs ? quelles politiques ?in Regards croisés sur l'économie (n° 14). Pp. 143 - 146,[en ligne] sur https://www.cairn.info/revue-regards-croises-sur-l-economie-2014-1-page-143.htm?try_download , consulté le 02/09/2020 à 15 h 14

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* 34 MAVINGA, N., La RDC perd 70% des recettes du commerce du tabac au bénéfice de la contrebande,[en ligne] sur https://www.financialafrik.com, consulté le 05/09/2020 à 12 h 10

* 35 MBUYI, T. et al. (2011). RDC et émergence à l'horizon 2030 : conditions et préalables, Nouvelle série, Université Catholique du Congo, p. 121 - 123

* 36 Discours-programme du gouvernement devant l'Assemblée nationale,[en ligne] sur www.primature.cd wp-content uploads 2019/09, consulté le 24/09/2020 à 13 h 00

* 37Théorie de l'impôt,[en ligne] sur https://www.universalis.fr/encyclopedie/impot-histoire-de-l-impot/1-theorie-de-l-impot/, consulté le 27/08/2020 à 15 h 19






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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote