NKULU NKASA Jaques
EPIGRAPHE
« Un bulletin de vote est
plus fort
qu'une balle de fusil ».
Abraham LINCOL
NKULU NKASA Jaques
II
DEDICACE
A notre cher père NKULU KAYEMBE Norbert ;
A notre chère mère MANYONGA ILUNGA Ephrasie ; A
notre très chère tante NGUBA KAYEMBE Esther ; A notre cher oncle
KAMANGWE KASONGO Adalbert ;
A tous congolais ayant le souci d'un Congo meilleur et
prospère.
Et tous ceux dont leurs noms n'ont pas été
mentionnés trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.
III
AVANT-PROPOS
Certes, dans la vie il y a un temps pour toute chose, un temps
pour commencer, un temps pour terminer et nous nous retrouvons à la fin
du deuxième cycle et universitaire de nos études
supérieures.
A l'issue de notre mémoire, nous manquons les termes
à utiliser qui peuvent supporter le poids de notre gratitude à
l'endroit du Professeur ILUNGA MONGA Simplice qui a accepté cette charge
de direction quel que soit ses multiples préoccupations.
Nous pensons également au chef de travaux COMBA OLANDI
lui qui a accepté également cette lourde charge de
codirection.
Nos profonds remerciements s'adressent à tous ceux qui
ont assurés notre formation intellectuelle, nous citons tous le corps
professoral de la faculté des sciences sociales, politiques et
Administratives de l'université de Likasi.
Nos remerciements s'adressent également à tous
nos camarades et compagnons de lutte dont : Vanessa MUJINGA, Betty KABAMBA,
Fanny MPANGA, Elysée LUBO, Ya Patty LUBABA, et AMURI MBYOLA.
Mention spécial au grand expert KILEME N'SAMBA
Héritier et sa tendre épouse Sarah KALWILE KILEME pour leur
amour, conseil et assistance à notre égard.
Nos profonds remerciements s'adressent également
à notre famille biologique où nous citons : KABULO Joëlle,
Chadrack NKIMBA, Laurent NTAMBO, Riphin KAZADI, Marc KAYEMBE, Chancel MBUYI,
Hélène BILONDA, Méchak KABILA et Abigaël KASONGO pour
leur amour familial à une grande affection, que ce travail soit le
nôtre et qu'il nous unisse davantage.
IV
NKULU NKASA Jacques
1
INTRODUCTION
I. Présentation du sujet
L'expérience électorale de 2006 et 2011 a
démontré que le système de la représentation
proportionnel des listes ouvertes à une seule voie
préférentielle en vigueur présente des faiblesses,
notamment l'inflation des partis politiques et des candidatures qui entrainent
l'émiettement du suffrage et la sous-représentativité au
sein des assemblées délibérantes et surtout un coup
financier considérable des élections.
Pour répondre à cette difficulté, il a
ainsi été fixé dans la loi électorale un seuil
légal d'éligibilité pour l'élection des
députés nationaux, un seuil de 1% du nombre total de suffrage
exprimé est déterminé au niveau national.
En clair, pour bénéficier de l'attribution des
sièges, il faudra atteindre ou dépasser ce seuil.
Promulgué par le chef de l'Etat Joseph KABILA le 26
décembre 2017, la nouvelle loi électorale ne fait pas
l'unanimité au sein de la classe politique Congolaise ; bouder par les
acteurs politiques de l'opposition, elle est plutôt acceptée par
ceux de la majorité présidentielle.
Le seuil électoral est une condition légale
à remplir pour qu'une liste des candidats puisse participer à
l'attribution des sièges dans une circonscription, là où
un seuil électoral existe, une liste doit atteindre ou dépasser
ce seuil pour avoir une chance de décrocher des sièges. Mais, le
fait qu'elles franchissent le seuil électoral ne garantit pas
l'obtention d'un ou plusieurs sièges, cela lui permet simplement de ne
pas être écarté de la dévolution des sièges
dans la circonscription.
Il n'existe pas de cas général mais pour qu'un
petit parti puisse maximiser des chances d'obtenir un siège, il doit
présenter une liste dans une circonscription comptant un grand nombre
des sièges, le minimum possible des partis concourt, et où le
quotient n'est pas trop élevé, ceci a
2
conduit les partis politiques à se regrouper pour avoir
la chance de gagner plus des sièges.
C'est ainsi que pour comprendre l'articulation des relations
entre l'organisation des élections et regroupements politiques qui
constituent à la fois le cadre et la raison d'être, notre travail
s'intitule « organisation des élections et regroupements politiques
en République Démocratique du Congo. Cas des élections de
2018 ».
II. Choix et intérêt du sujet
Un travail scientifique en l'occurrence celui de
deuxième cycle, est toujours suscité par l'existence d'une
inquiétude réelle dans la société, laquelle
inquiétude nécessite une étude approfondie pour être
comprise et éventuellement être résolu en totalité
ou en partie ; ce qui veut dire que tout chercheur, quel qu'il soit, a toujours
des mobiles qui le pousse au choix d'un sujet et des intérêts qui
guident sa recherche.
De ce fait, notre choix pour ce sujet a été
motivé par le faite que ce dernier correspond le mieux à notre
domaine de Sciences Sociales, Politiques et Administratives et qui par
ailleurs, le phénomène organisation des élections et
regroupement, alliances ou coalitions politiques font la une des débats
politiques et autres conférences des grandes envergures.
En outre, l'intérêt qui nous a conduit à
traiter de l'organisation des élections et regroupements ou coalitions
politiques est tricéphale, c'est-à-dire il se situe à
trois niveaux : personnel, sociétal et scientifique.
y' Au niveau personnel
Nous avons été marqués par
l'avènement de la démocratie en République
Démocratique du Congo et nous avons pour intérêt de
chercher à comprendre le pourquoi de la naissance des regroupements
politiques à la veille des élections en RDC.
y' Au niveau sociétal
3
Il convient de noter que les résultats auxquels nous
allons aboutir seront une solution à certaines inquiétudes qui se
posent dans la société Congolaise en général et aux
acteurs politiques en particulier, et ce travail va permettre à ladite
société de comprendre le cadre dans lequel elle évolue.
? Au niveau scientifique
Ce travail s'inscrit dans le domaine de sociologie politique,
nous voulons dans ce cadre apporter notre contribution sur les pratiques
électorales en République Démocratique du Congo, Il nous
permet aussi de saisir l'écart entre les matières
théoriques apprises et les pratiques politiques sur terrain.
III. Etat de la question
L'état de la question fait mention des travaux de nos
prédécesseurs sur l'objet d'étude, de leurs
démarches, leurs lacunes et des possibilités d'arriver à
des nouvelles conclusions.
C'est à ce titre que l'honnêteté
scientifique, cette qualité exigée de tout chercheur, nous pousse
à reconnaitre que nous ne sommes pas le premier à avoir
traité de l'organisation des élections et regroupements
politiques. Bien avant nous, il y a eu d'autres chercheurs qui se sont
lancé dans l'étude de l'organisation des élections ou des
regroupements (coalitions, alliances) politiques mais avec des orientations
diverses, c'est notamment le cas de :
MUKEMBE MALEMO, dans son mémoire intitulé «
les fondamentaux du processus électoral et la problématique de la
contestation des résultats en République Démocratique du
Congo »1, elle présente son sujet en disant que le
processus électoral étant une période marquée par
la complexité des évènements, il serait important de
circonscrire le champ électoral à travers les différentes
phases pré-électorales, et post-électorales en passant par
l'installation de l'organisme de gestion des élections,
1 MUKEMBE MALEMO, les fondamentaux du
processus électoral et la problématique de la contestation des
résultats en République Démocratique du
Congo, mémoire, UNILI, 2014-2015.
4
élaboration d'un cadre juridique, l'inscription et
l'enrôlement des électeurs, des partis politiques et des
candidats.
Dans sa problématique, elle se pose deux questions
à savoir :
V' Quelles sont les fondamentaux de processus électoral
?
V' Quelles sont les causes de contestation des résultats
en RDC ?
Les résultats obtenus dans cette étude sont tels
que les règles des élections en RDC sont souvent
contestées par ce que les règles de bon fonctionnement du
marché politique ne sont pas respectés, c'est-à-dire qu'il
y a échange entre les électeurs et les candidats, un
échange qui peut avoir lieu sans le respect du droit de vote et de
légitimité.
KASONGO BENDELA, dans son mémoire intitulé ((
les élections et leur impact sur le rapport gouvernant gouverné
en RDC »2, il a
présenté le sujet en disant que la démocratie est de nos
jours le seul mode qui permet une gestion paisible du pouvoir politique, et en
démocratie la seule voie établie pour accéder au pouvoir
c'est les élections, car c'est le peuple qui est le souverain
primaire.
Dans sa problématique il se pose deux questions suivantes
:
V' Pourquoi pendant les élections législatives de
2011 le peuple n'a pas renouvelé la confiance en la plupart des
députés élu en 2006 ?
V' Quel est l'impact des élections sur le rapport
gouvernant gouverné ?
Il a chuté en disant que les élections
législatives en RDC ont eu un impact négatif dans le rapport
gouvernant gouverné car le peuple n'a pas eu à renouveler sa
confiance totalement, mais elles ont eu un impact positif au niveau de la
culture politique du peuple.
De cette liste des chercheurs entretenant des rapports avec
nous, Pierre BRECHON n'est pas du reste avec son ouvrage (( les partis
politiques Français »3,
où, partant du constat général de l'image tenue des partis
politiques dans presque tous les pays du monde, il inaugure la
2 KASONGO BENDELA, dans son mémoire
intitulé « les élections et leur impact sur le rapport
gouvernant gouverné en RDC, mémoire, UNILI,
2015-2016
3 BRECHON. P, les partis politiques
Français, éd le document
Français, Paris 2005
5
réflexion en faisant mention de la place que les
Français accordent à leurs partis politiques et en vient à
la conclusion selon laquelle nonobstant le fait qu'en France les partis
politiques sont mal connus et ont mauvaise presse, « ils restent des
principaux animateurs du débat politique et sont les garants de la vie
démocratique. Ils contribuent par leur offre programmatique à
informer l'opinion et à éduquer les citoyens. Ils assurent la
sélection des élites appelés à gouverner, ils sont
les médiateurs entre le peuple et le pouvoir ».
Après avoir épinglé les idées
émises par les prédécesseurs, nous nous attacherons plus
à notre sujet dans le sens qui parle de « l'organisation des
élections et regroupements politiques en RDC ». Comme pour
étudier l'influence de l'organisation des élections sur les
regroupements des partis politiques en rapport avec les avancés
électorales après avoir connu ces trois dernières
élections.
IV. Problématique et hypothèse du
travail
IV.1. Problématique
Selon le professeur ELENGESA, la problématique est la
grande question que le chercheur se pose et à laquelle il tiendra les
réponses en faveur des considérations qu'il aura à traiter
tout au long de son travail4.
Le professeur SHABANZA KAZADI Colin définit la
problématique comme l'interrogation que se pose le chercheur, celle-ci
est constituée d'une ou plusieurs questions que se pose le chercheur
face au problème rencontré dans le milieu à
étudier5.
En effet, nous avons observé qu'en République
Démocratique du Congo depuis 2006 l'organisation des élections
sont devenue une réalité. Les élections organisées
pour la première fois celles considérées comme libres,
transparentes et crédibles en 2006, ont été
organisées pour la seconde fois en 2011 et pour la troisième fois
en 2018. Il faut faire remarquer que le processus de 2006, celui de 2011 ainsi
que celui de 2018 ont été émaillées
4 Pr ELENGESA, cours d'initiation à
la recherche scientifique, G1 SPA, UNILI, Inédit
2015-2016
5 Pr SHABANZA KAZADI Colin ; cours des
méthodes des recherches en Sciences Sociales, G2 UNILI,
SPA 20162017
6
des regroupements des partis politiques. On a estimé
que le processus de 2018 pouvait être meilleur en regroupements de partis
politiques que celui de 2006 et 2011. Seulement à la veille des
élections de 2018 où il y a eu naissance de plusieurs alliances
ou regroupements politiques tel que L'Alliance pour l'avenir, Action des
alliés pour l'amélioration des conditions de vie de
Congolais...
C'est pourquoi en termes de problématique, il sied de
se
demander :
? Quelle est la pertinence des regroupements politiques dans
l'organisation des élections ?
IV.2. Hypothèse du travail
Une hypothèse est une proposition des réponses
aux questions que se pose le chercheur ; ces questions sont provisoires afin de
guider la récolte et l'analyse des données qu'il les confirme ou
pas6.
Pierrette RONGER définit l'hypothèse comme :
« la proposition des réponses aux questions que l'on se pose
à propos de l'objet de la recherche formulé en des termes tels
que observation et l'analyse puissent fournir une réponse
»7.
En guise d'hypothèse, eu égard à la
question supposée, nous pensons que la pertinence des regroupements
politiques dans l'organisation des élections pourrait se saisir dans la
réduction du nombre des partis politiques, surtout les partis politiques
mallettes, et la nécessité des grands partis politiques en vue de
réduire le coût de l'organisation des élections, ainsi que
la réduction de la transhumance politique observée
antérieurement dans le chef des acteurs politiques du pays.
V. Méthodes et techniques de recherche
Un travail qui se veut scientifique doit être
mené conformément à une méthodologie
appropriée qui garantit l'objectivité des résultats.
Pour
6 Pr ELENGESA, Op. Cit, G1
SPA, UNILI 2015-2016
7 Pierrette RONGER cité par
MULUMBATINGASHA, manuel de sociologie
général, Lubumbashi, éd Africa, 2010, Pg
43
7
la réalisation de ce travail, nous avons eu à
recourir aux méthodes appuyées par les techniques pour la
récolte des données.
V.1. Méthodes
Tout travail scientifique exige l'utilisation d'une
démarche méthodologique qui puisse permettre au chercheur de
récolter, d'interpréter et d'analyser les données qu'il
aura recueillies.
Pour Georges BURDEAU, « la méthode désigne
d'une façon générale les voies d'accès à la
connaissance indépendamment de tout ceci de les articuler en un
processus intellectuel logique ».
Dans le cadre de notre travail, nous avons estimés que
notre objectif ne pouvait être atteint qu'à la suite d'utilisation
de la méthode systémique pour arriver à la conclusion de
notre travail.
D'une manière générale, la méthode
systémique est « toute recherche théorique ou empirique,
partant du postulat que la réalité sociale présente le
caractère d'un système, interprète et explique le
phénomène par le lien d'interdépendance qui le relie entre
eux et qui en forme une totalité8.
Cette méthode va nous aider à saisir la relation
d'interdépendance entre l'organisation des élections et les
regroupements politiques en République Démocratique du Congo.
V.2. Techniques
En se référant à MULUMBATI NGASHA, la
technique est définie comme étant un instrument qui permet de
découvrir ou d'observer les faits et de recueillir les
différentes données sur ces faits9.
Dans le cadre de nos recherches, nous avons utilisé les
techniques ci-après :
V.2.1. La technique documentaire
Elle nous a permis de recueillir certaines informations
contenues dans des diverses sources écrites, se rapportant au sujet.
8 Rocher. G, introduction à la
sociologie générale, tome III, Paris,
éd, HMH, 1980, Pg 146
9 MULUMBATI NGASHA, introduction à
la Science Politique, Lubumbashi, éd, Africa 1977, Pg
36
8
Nous avons, pour se faire, consulté quelques ouvrages
spécialisés sur l'organisation des élections et
regroupements politiques, quelques mémoires en rapport avec notre sujet
d'étude.
V.2.2. L'interview libre
Selon le dictionnaire universel, l'interview est un entretien
au cours duquel un journaliste ou un enquêteur interroge une personne sur
ses avis ou ses opinions.
Cette technique nous a permis de parler avec quelques acteurs
politiques du pays en vue d'obtenir la réponse à notre
préoccupation évoquée à la problématique.
V.2.3. L'observation directe
C'est elle qui nous a permis d'avoir une idée sur notre
sujet, elle nous a permis d'être en contact avec l'objet
d'étude.
VI. Délimitation du sujet
On ne peut étudier tout à la fois du
début de l'histoire électorale du pays jusqu'aujourd'hui, ou d'un
lieu jusqu'aux confins de l'univers. Il faut donc limiter le sujet
temporairement et géographiquement pour maitriser les facteurs qui
agissent sur le phénomène étudié et ceux de sa
structure, de son fonctionnement et de son évaluation.
Ainsi, nous délimitons notre travail dans le temps et
dans
l'espace.
VI.1. Délimitation temporelle
Sur le plan temporel, le présent travail s'inscrit sur
une période allant de 2006, année durant laquelle les
premières élections dites libres, démocratiques et
transparentes ont eu lieu, jusqu'en 2018, année qui correspond à
la tenue de la troisième échéance électorale et
passation de pouvoir dite pacifique et civilisée.
9
VI.2. Délimitation spatiale
La République Démocratique du Congo constitue
l'espace socio-politique et juridique sur lequel les études et analyses
sont faites.
VII. Subdivision du travail
Hormis l'introduction et la conclusion qui s'en suivra, la
présente étude comporte trois chapitres :
V' Le premier est consacré aux
considérations générales ;
V' Le deuxième porte sur la
présentation du champ d'investigation qui est la RDC en
générale et la commission électorale nationale
indépendante (CENI) en particulier ;
V' Et le troisième chapitre porte sur
l'organisation des élections et les regroupements politiques en RDC.
10
CHAPITRE I. LES CONSIDERATIONS GENERALES
Ce chapitre comportera deux sections dont la première
sera consacrée aux définitions de concepts de base et la seconde
portera sur la théorie explicative.
Section I. définition des concepts
Tout travail scientifique exige une définition claire
de ses concepts de façon à éviter les confusions dans la
compréhension d'un même terme.
Dans ce chapitre, les concepts que nous allons définir
sont les
suivants :
- L'organisation des élections ; - Les regroupements
politiques.
I.1. Organisation des élections
Ce terme « organisation des élections »
désigne ordinairement l'ensemble des opérations
nécessaires au bon déroulement des élections, qu'il
s'agisse de la confection, des listes électorales, de l'organisation de
la campagne électorale, des différentes formalités
préparatoires au scrutin, de la tenue des bureaux des vote, des
procédés de votation, de la préparation des machines
à voter, des modalités de décentralisation et de
décompte de résultats, de la formation des « officiers
électoraux », de l'encadrement, de sondage d'opinions ou encore de
l'observation internationale des élections, etc...
Ainsi donc, l'organisation des élections renvoie aux
élections. Nous allons ainsi développer la notion des
élections.
I.1.1. Les élections
A la faveur du développement de la démocratie
pluraliste, l'élection s'est aujourd'hui imposée à la fois
comme mode d'expression de l'opinion, des individus et des groupes d'individus,
et comme mode de
11
désignation des dirigeants ou des gouvernants par des
dirigés ou les gouvernés.
Les élections peuvent être
considérées comme modalité de changement politique, comme
mode de légitimation des gouvernants et du pouvoir qu'ils exercent,
comme mode aristocratique d'accès au pouvoir politique, comme source de
puissance, et comme forma de participation politique'0.
Le terme élection signifie étymologiquement
l'action d'élire ou de choisir par un vote. L'élection peut
être la chose choisie, elle signifie l'expression des individus ou des
groupes d'individus.
L'élection est considérée aussi comme un
mode de désignation des gouvernants par les gouvernés. Elle peut
être libre ou contraignante, directe ou indirecte, elle peut se faire
selon les systèmes électoraux variables.
L'élection est considérée
également comme une des modalités de changement politique. En
effet, par élection, les citoyens se choisissent leur
représentant qui ces derniers peuvent mettre en place des nouvelles
institutions politico-administratives, qui correspondent à leur
philosophie politique, à leur idéologie, à leur programme
d'action ou à leur politique et placer à leur tête les
hommes nouveaux pour les animer''.
L'élection est considérée
également comme un des modes de légitimation des gouvernants et
du pouvoir politique qu'ils exercent.
L'élection est considérée comme un mode
aristocratique d'accès au pouvoir. Lorsque les individus ou les groupes
d'individus sont appelés à choisir leurs représentants,
ils choisissent ceux qui paressent comme les meilleurs par rapport au reste de
la population. Ceux qu'ils choisissent leur apparaissent meilleurs soit par ce
qu'ils ont plus d'argent, soit par ce qu'ils sont plus honnête, soit par
ce qu'ils sont plus intelligents, soit par ce qu'ils sont plus instruits, soit
par ce qu'ils maitrisent le verbe oral et écrit plus que
10 MULUMBATI NGASHA, Op.cit.
Pg 193
11 IDEM
12
les autres, c'est-à-dire plus que le reste de la
population donc eux sont meilleurs12.
I.1.2. Les systèmes électoraux
Il existe plusieurs systèmes électoraux qu'on
peut regrouper en trois grandes catégories : système majoritaire,
le système de représentation proportionnelle et le système
mixte13.
a. Le système majoritaire
Il est caractérisé par le fait que pour
être élu il faut avoir la majorité de voix. Il se
présente sous plusieurs formes : le système majoritaire à
un tour, le système majoritaire à deux tours, le scrutin
uninominal, le scrutin plurinominal.
Le système majoritaire à un tour est
caractérisé par le fait que le vote se fait à un tour, et
dans ce cas est élu celui parmi les candidats qui obtient le plus grand
nombre des voix quel que soit le total de nombre obtenu par les autres
candidats14.
Le système majoritaire à deux tours est
caractérisé par le fait que, le candidat doit pour être
élu obtenir la majorité absolue de voix exprimée. Et lors
qu'aucun candidat n'est élu au premier tour, on organise le
deuxième tour pour départager les deux candidats qui ont le plus
des voix au premier tour.
Le scrutin est uninominal lors que chaque circonscription
élu un candidat seulement.
Le scrutin est plurinominal lors que chaque circonscription
élu plusieurs candidats qui se regroupent par liste, d'où on
l'appelle parfois le scrutin de liste. Il est à noter que le scrutin de
liste peut être bloqué ou
panacher15.
12 IBIDEM
13 Pr KEN DIBWE, note de cours des
Sciences politique, G1 SPA, UNILI, 2015-2016
14 IDEM
15 IBIDEM
L'encadrement politique des élections est
constitué d'un certain nombre d'opérations que ceux qui
organisent les élections doivent effectuer
13
Il est bloqué lorsqu'on doit voter la liste
entière, il est panaché lors qu'on choisit parmi les candidats
figurant sur la liste ceux qu'on veut réellement élire.
Lorsque le système électoral retenu est le
scrutin uninominal ou plurinominal, il obéit au principe du
système majoritaire, selon qu'il se fait à un ou à deux
tours.
b. Le système de représentation
proportionnelle
C'est un système qui assure une représentation
de minorité dans chaque circonscription et cela au prorata des voix
obtenues. Pour se faire, le système de représentation recours au
scrutin de la liste. Et pour déterminer le nombre d'élus de
chaque liste, on peut utiliser soit le nombre uniforme soit le quotient ou
seuil électoral.
Le nombre uniforme est le nombre des voix requises pour
qu'une liste ait un élu, il est fixé d'avance par la loi
électorale pour l'ensemble du pays. Chaque liste aura le nombre
d'élus correspondant au nombre des fois que le nombre uniforme
fixé par la loi sera contenu dans le total des voix qu'elle a obtenu.
c. Le système mixte
Le système mixte est à mi-chemin entre le
système majoritaire et le système de représentation
proportionnelle. Ce système existe particulièrement en Allemagne
où chaque électeur a deux bulletins de vote dont l'un sert
à voter au scrutin uninominal à un tour la moitié des
députés et l'autre à voter à la proportionnelle le
reste des députés.
I.1.3. L'encadrement politique et juridique des
élections
Pour se faire correctement, l'élection requiert un
encadrement politique et juridique.
a. Encadrement politique des
élections
Les machines à voter sont un dispositif permettant
d'automatisé le vote d'une manière électronique pour
permettre aux citoyens de se choisir
14
et dont les importantes sont : Le recensement,
l'aménagement des circonscriptions électorales,
l'aménagement des bureaux de vote et l'enrôlement des
électeurs ainsi que l'inscription des candidats et partis politiques.
- Le recensement : les résultats de toute
élection ne peuvent être fiables que lorsqu'on a des statistiques
fiables sur le nombre total de la population électorale,
c'est-à-dire le nombre de ceux qui remplissent toutes les conditions
pour être électeur ;
- L'aménagement des circonscririons
électorales : commandé par le principe
d'égalité entre les électeurs, l'aménagement des
circonscriptions électorales consiste dans le découpage du
territoire national en entité politique au sein de quel les
électeurs élisent les différents candidats.
L'aménagement des circonscriptions est principalement
déterminé par l'évolution ou le volume de la population.
En effet, lorsque la population globale augmente, on procède à
l'aménagement des nouvelles circonscriptions électorales.
L'aménagement des nouvelles circonscriptions n'est pas
requis lorsque le système retenu ou appliqué est la
représentation proportionnelle. L'aménagement des nouvelles
circonscriptions s'impose lorsque le système électoral est
uninominal. Pour assurer l'égalité entre les électeurs,
lorsque le volume de la population d'une circonscription augmente plus que les
autres on procède à son redécoupage enfin que tous les
électeurs soient représentés plus ou moins
également. Il est à noter que lorsque le système
électoral est plurinominal, les circonscriptions peuvent rester
inchangées, mais le nombre des sièges lui augmente
proportionnellement au volume de la population.
- L'aménagement des bureaux de vote : les bureaux de
vote doivent avoir certains équipements dont les plus importants sont :
les machines à voter, les isoloirs, les urnes et les bulletins de
vote.
15
librement le candidat de leur choix, la machine à voter
doit avoir les photos de tous les candidats ainsi que leur nom.
Les isoloirs doivent être à grand nombre pour
permettre aux électeurs de voter rapidement et sans bousculades.
Les urnes peuvent être fabriquées à grands
nombres et bien fermer afin de permettre aux électeurs de voter
rapidement et en toute transparence.
Les bulletins de votes doivent être fabriqués
à grands nombre pour éviter l'interruption de vote.
- L'enrôlement électoral : avant les
élections, les individus qui remplissent les conditions
d'éligibilité doivent se faire inscrire sur les registres
électoraux dans les circonscriptions où ils sont appelés
à voter. Il faut veiller à ce qu'ils ne se fassent pas
enrôler sur plusieurs registres, ni dans plusieurs circonscriptions
à la fois. Ce qui constitue une source d'une part de naissance des
regroupements politiques cherchant à inculquer aux citoyens la notion de
civisme.
- Inscription des candidats et des partis politiques : la
deuxième grande étape du processus électoral est celle de
l'inscription des candidats et des partis politiques, cette étape est
réglementée par la loi électorale (qui donne la
durée, la qualification des candidats et les pièces à
produire) elle est décisive pour la tenue des scrutins et permet la
préparation des bulletins de vote ainsi que des machines à
voter.
b. Encadrement juridique des
élections
L'encadrement juridique des élections est assuré
par des lois électorales, les commissions et les organes chargés
de gérer les litiges électoraux.
- Les lois électorales : conçues par les
gouvernants, la loi électorale définit les
éligibilités, la durée du mandat, la dimension des
circonscririons électorales, les nombres des sièges à
pourvoir, la manière de comptabiliser les voix pour proclamer le ou les
vainqueurs. Il existe plusieurs lois électorales dont les plus
importantes sont : la loi
16
électorale présidentielle qui régit les
élections présidentielles, la loi électorale
législative qui régit les élections législatives,
la loi électorale provinciale qui régit les élections
provinciales, la loi électorale municipale, urbaine et locale qui
régit les élections municipale, urbaine et locale selon le
cas.
- Les commissions électorales : la commission
électorale est un organe qui supervise les élections enfin
d'assurer leur bon déroulement jusqu'à la proclamation des
résultats. Sa composition varie d'une élection à l'autre,
d'un pays à un autre et dans un même pays d'une époque
à une autre. Pour remplir correctement ses fonctions, la commission
électorale doit être indépendante.
Pour cela, elle doit être composée des
personnalités compétentes, honnête et ayant beaucoup de
personnalité.
- Les organes chargés de régler les litiges
électoraux : ces organes sont permanents dans certains pays, tandis
qu'ils sont constitués ponctuellement dans d'autres pays. Dans le
premier cas ils sont constitués des cours et tribunaux, qui en plus de
leur fonction classique, statuent sur les litiges qui naissent des
élections. Dans le deuxième cas, ils sont créés
pour gérer les litiges électoraux.
I.1.4. La campagne électorale
La campagne électorale vise d'abord à faire
connaitre aux électeurs un candidat, ses idées et ses actions
ensuite à le faire aimer lui, ses idées et ses actions enfin de
le faire préférer lui, ses idées et ses actions aux autres
candidats, à leurs idées et à leurs actions.
Il s'agit en fait d'influencer les électeurs afin de
les amener à voter pour un candidat. Et pour influencer les
électeurs, il faut les connaitre, et pour les connaitre il faut les
étudier.
17
Pour bien mener une campagne électorale, il faut aussi
mobiliser certaines ressources, notamment les ressources humaines, les
ressources financières, les médias, les moyens de
transports16.
Pour bien mener une campagne électorale, il faut
également élaborer certaines stratégies, notamment le
choix les objectifs à atteindre, le choix de cible prioritaires, le
choix du terrain de débats électoraux, le choix de ton de la
campagne, le choix de thème majeur de la campagne, le choix d'axe de la
campagne.
I.1.5. La période électorale
C'est la période des activités du scrutin
à savoir : le vote proprement dit, l'observation partisane, le
dépouillement, l'affichage du premier résultat dans le bureau de
vote.
I.1.6. La période post-électorale
Cette période qui comprend la centralisation des
résultats, le contentieux électoral, l'annonce des
résultats provisoires par l'organe de gestion des élections, la
publication officielle des résultats par la cour constitutionnelle qui
est la cour suprême de justice et qui statue sur le rapport des
élections.
- La centralisation des
élections
Après ces opérations de vote, il y a le
dépouillement, il s'agit du comptage des voix pour chaque candidat ou
chaque parti politique. Les résultats centralisés et une
compilation de vote, une vérification des procès-verbaux remplis
après recensement en vue de l'annonce officielle de la proclamation des
résultats.
- La publication des
résultats
C'est avec la publication des résultats dans le journal
officiel de la République que se termine le processus électoral
proprement dit pour les raisons de transparence (il ne faut pas semer le
moindre doute sur les
16 Ass NTUMBA LUKUSA note de cours de communication
politique L1 SPA UNILI 2018-2019
18
modalités de manipulation) et pour les raisons
pratiques évidentes (élus ne peuvent pas occuper les nouvelles
fonctions avant ultime étape).
Les autorités électorales doivent
procéder le plus rapidement à la publication des résultats
pour atténuer les humeurs des électeurs et celles des
candidats.
- Le rapport officiel du scrutin
Par ailleurs, bien que peu des lois électorales
obligent, les autorités électorales ont un avantage à
publier les détails des résultats obtenus par les candidats dans
chaque bureau de vote en plus d'indiquer le taux de vote de participation
exacte dans chaque circonscription électorale, c'est-à-dire un
regroupement de bureau de vote sur un territoire ou une ville donnée.
I.2. Les partis politiques
Plus généralement, la notion des partis
politiques possède deux définitions : la première d'ordre
idéologique et presque synonyme de fonction. Il s'agit pour reprendre
les termes de Benjamin CONSTANT d'une (( réunion d'hommes qui professent
la même doctrine politique »17.
La seconde, d'ordre institutionnel, tient pour un
élément essentiel du jeu démocratique, elle consiste
à saisir le parti entant que forme politique structure d'organisation de
la démocratie.
Dans le présent travail, le parti politique est
appréhendé selon son premier sens. En effet, le professeur
MULUMBATI NGASHA Adrien le considère comme (( une organisation qui, sur
base de certaines affinités ou solidarités regroupe des individus
pour conquérir le pouvoir politique par les élections seuls ou
avec les autres afin d'atteindre ou de réaliser un idéal, qui
s'incarne dans une idéologie et dans un projet de société
et qui pour se faire est animé par des relations à la fois
verticales et horizontales et remplissant des fonctions bien définies et
dirigé par des hommes compétents »18.
17 Benjamin CONSTANT cité par
Duverger Maurice, Op.cit. Pg 19
18 MULUMBATI NGASHA, introduction à
la Science Politique, Lubumbashi, éd Africa, 2010, Pg18
19
I.2.1. Genèse des partis politiques
Les partis politiques au sens moderne du terme sont assez
récents. Ils apparaissent à la fin du XIXe siècle et au
début du XXe siècle. Ils apparaissent en Angleterre avec la
réforme électorale de 1832, aux Etats unis vers 1830.
Considérant leur naissance, Maurice DUVERGER scinde les partis
politiques en deux catégories : le parti politique d'origine
parlementaire et électoral et le parti politique d'origine
extérieur au parlement.
? Les partis politiques d'origine parlementaire et
électorale
A ce titre, le professeur MULUMBATI NGASHA note que « le
parti politique d'origine parlementaire et électorale sont nés de
l'établissement de contact permanent entre les groupes parlementaires et
les comités électoraux, qui ont vu jour à la faveur de la
démocratisation de la vie politique »19.
En effet, suite aux divergences d'intérêts entres
les membres des différent groupes d'une part et à la
démocratisation de la vie politique d'autre part, des groupes
parlementaires issus des assemblées politiques et des comités
électoraux ont vu jour du fait du suffrage universel. Ces groupes ont
créés entre eux des contacts irréguliers, lesquels
contacts vont devenir réguliers avec l'extension du suffrage universel
pour donner au finish naissance aux partis politiques avec une structure
distincte de celle des groupes parlementaires.
? Les partis politiques d'origine extérieure
au parlement
Cette deuxième catégorie est constituée
par des partis politiques issus des différentes associations (tribales,
socio-culturelles...). Les membres de beaucoup d'organisation et association
comme organisation syndicale, secte religieuse, groupement clandestins et
autres ont pour des buts électoralistes, transformé leurs
organisations en partis politiques.
19 MULUMBATI NGASHA, IDEM,
Pg 120
20
A titre d'exemple à cette catégorie, pour la
République démocratique du Congo, des partis politique comme
l'ABAKO (alliance des Bakongo) et la CONAKAT qui, lors des élections de
mai 1960 soit un mois avant l'accession du pays susmentionné à la
souveraineté nationale et internationale, ont quitté le rang
d'association tribal pour se lever au rang de parti
politique20.
I.2.2. Les fonctions des partis politiques
Les partis politiques accomplissent généralement
trois fonctions : ils clarifient les choix électoraux,
sélectionnent les candidats aux fonctions électives et son
facteur d'intégration sociale.
L'affiliation du candidat à un parti politique apport
à l'électorat des garanties, certes relatives, mais
supérieur à celles qui offrent des simples promesses. Les partis
peuvent d'ailleurs franchir un pas supplémentaire dans la clarification
des choix en élaborant des véritables programmes politiques.
Le parti politique a un rôle de sélection et de
pression sur les élus. Il choisit parmi ses militants ceux qui lui
paressent les plus aptes à le représenter et à parler en
son nom. Il choisit aussi ceux qu'il veut investir pour chaque élection
autour de son programme un parti politique doit aussi chercher à
mobiliser les citoyens, c'est-à-dire à faire adhérer le
plus grand nombre au projet politique qu'il défend et inviter à
voter pour le candidat qui incarne ce programme dans le batail
électoral.
I.3. Les regroupements politiques
Un regroupement politique est un groupe des partis politiques
possédant des idées politiques communes, s'unissant pour chercher
à influencer le gouvernement en place, en le soutenant si celui-ci en
est ici, ou en s y opposant.
20 MULUMBATI NGASHA, IBIDEM,
Pg 129
21 François DEPELTO cité par
MULUMBATI NGASHA, Pg 143
22 Philipe BRAUD, la Science Politique,
Paris, PUF, 1er éd, 1982, Pp 103-104
21
Pour le compte du présent travail le regroupement
politique doit être appréhendé comme un groupe des partis
politiques s'unissant pour conquérir le pouvoir politique et le
maintenir le plus longtemps possible.
Section II. Théorie de
référence
Selon François DEPELTO le choix ou la construction
d'une théorie se fait concrètement en trois opérations.
D'abord le chercheur revient sur son exploration et procède à
l'inventaire des théories pertinentes à son sujet d'étude,
ensuite il procède à l'examen critique de chaque théorie
répertoriée. Enfin il en adopte une, la modifie ou en construit
une nouvelle21.
Dans ce travail, nous allons nous référer
à la théorie systémique, cette théorie en Science
Politique est représentée et a été
élaborée par David EASTON.
Dans ce modèle, Easton commence d'abord par identifier
le système et les activités y relatives. C'est ainsi que citant
Easton, Philipe BRAUD écrit : « pour Easton la politique peut
être décrite comme un système d'activités
reliées les unes aux autres qu'on a en commun d'influencer l'allocation
autoritaire des ressources », entendons par là les décisions
obligatoires qui y repartissent les avantages entre les citoyens,
réciproquement toute activité qui ne contribue pas à
l'élaboration ou la mise en oeuvre de ce type des décisions est
étrangère au système politique22.
Dans le modèle que nous propose David EASTON, il
considère le système politique comme un système ouvert et
non un système clos.
Pour lui, « dans une société, les
interactions constituent un système des comportements ». Il
convient d'envisager la vie politique comme un système de comportement
inclus dans un environnement exposé ainsi aux influences de ce dernier,
mais avec la possibilité d'y répondre.
Une analyse systémique de la vie politique repose sur
la notion d'un système immergé dans son environnement et sujet de
la part de ce
23 David EASTON cité par SCHWARTZEMBERG, RG,
sociologie politique, Paris, MONTCHRESTIEN, 1999, Pp
95-94
24 SCHWARTZEMBERG, RG, Op.
Cit, Pg. 95
22
dernier à des influences... une telle analyse
suggère que pour durer, le système doit être capable de
réagir23.
Pour Easton l'analyse systémique de la vie politique
repose sur la notion d'un système immergé dans son environnement
et sujet de la part de celui-ci à des influences, pour lui donc, tout
système politique est un système ouvert, c'est-à-dire qui
échange des informations avec son environnement.
Il convient pour lui de considérer le système
politique comme une « boite noire », en négligeant ce qui se
passe à l'intérieur de cette boite car l'analyse
systémique porte essentiellement du système avec son
environnement, cet environnement peut être considéré sous
deux aspects : l'environnement intra-sociétal et l'environnement
extra-sociétal.
L'environnement intra-sociétal comprend les
systèmes non politiques qui partis de la même
société globale que le système politique notamment : le
système écologique, le système biologique, le
système psychologique, le système social. L'environnement
extra-sociétal comprend tous les systèmes qui existent en dehors
de la société elle-même : système politique,
système écologique et socio-internationaux.
Avec cet « environnement total » le système
politique entretient des relations constantes, car le système politique
n'est pas un « système clos ». C'est un système ouvert
qui entretient des multiples échanges et transactions avec son
environnement. Englobé, immergé dans son environnement, le
système politique entretient avec lui des rapports
complexes24.
En faisant recours à la théorie
systémique, qui est représentée dans notre formation
(Sciences Politiques) par Davis EASTON, de notre part, nous nous sommes
ralliés à sa vision dans la mesure où la participation aux
élections dans notre pays est ouverte à tout le monde.
C'est-à-dire que tout le monde peut y participer en étant soit
candidat d'une élection, soit en étant
23
électeur, en rapport avec les normes ou les
règles qui régissent notre système électoral.
Egalement la participation aux regroupements politiques est
ouverte à tout citoyen du pays. C'est-à-dire que chacun est libre
de se choisir librement le parti ou regroupement politique selon un certain
nombre des critères que lui juge utile.
CHAPITRE II. LE CADRE D'ETUDE
Section I. cadre historique et politique de la RDC
I.1. Aperçue historique et politique
Le Congo Kinshasa a connu quatre grandes périodes au
cours de son histoire moderne.
Mentionnons une première tentative de la colonisation
de la part des Belges, puis la période de l'Etat libre du Congo alors
qu'il était sous la souveraineté personnelle de Léopold II
roi des Belges et des Congolais, la période du Congo Belge et Congo
indépendant à partir de 196025. Etant donné que
les trois premières périodes ne font nullement allusion aux
élections, nous nous attarderons sur la dernière
période.
I.1.1. Le douloureux lendemain de l'indépendance
1960-1965
En mai 1960, les élections donnèrent la victoire
au mouvement national Congolais (MNC) de Patrice LUMUMBA qui céda la
présidence à Joseph KASAVUBU après proclamation de
l'indépendance à Léopoldville le 30 juin 1960. LUMUMBA fut
nommé premier ministre, puis les violences se multiplient, tandis que le
parti politique du gouvernement contribuait à attirer le feu, de
plusieurs provinces qui demandaient leur indépendance, dont le cas du
Katanga et les révoltes des forces armées Congolaise.
25
http://www.studiant.rug.ab/als/archives/97/21/dossier.21.htm
24
Effectivement dès juillet 1960, la province du Katanga
avec à sa tête Moise TSHOMBE fit sécession. Dans le sud
Kasaï, les tentatives sécessionnistes et des morcèlements du
territoire se furent senti. Le 4 septembre 1965 le colonel Joseph
Désiré MOBUTU commandant en chef s'empara du pouvoir et
après avoir destitué le président KASAVUBU, il se proclama
lui-même président du Congo-Belge.
I.1.2. MOBUTU et la politique de l'authenticité
de 1965 à 1997
Lorsque le colonel MOBUTU SESESEKO, Joseph
Désiré dit SESESEKO KUKUNGWEDU WA ZABANGA, ce qui signifie «
guerrier qui va des victoires en victoires sans que personne ne puisse
l'arrêter » prit le pouvoir en 1965.
Appuyé par les Etats extérieurs dont (la
Belgique, la France et les Etats-Unis) instaura un régime autoritaire du
type présidentiel fondé sur un parti unique, le mouvement
populaire de la révolution (MPR) et entériné par une
nouvelle constitution de 1967. Il fait apparaitre le concept officiel du «
recours à l'authenticité ». Cette authenticité fut
définie comme désir d'affirmer « l'Africanité
Congolaise » et le refus d'adopter les valeurs d'ailleurs (d'occident).
En 1970, MOBUTU devenu général élu pour
un mandat présidentiel de 7 ans, lança un vaste programme
d'Africanisation. Dès l'année suivante, le pays changea
même de nomination, le Congo Belge devient officiellement
république du Zaïre. Ainsi le Gouvernement rebaptisa les noms de
grandes villes, (par exemple ex Léopoldville, Kinshasa, Elisabethville,
Lubumbashi, Stanley ville, Kisangani, Jadotville, Likasi, Port-Franqui ;
Ilebo...).
La prise du pouvoir politique pour MOBUTU s'est
également traduite par une prise du pouvoir linguistique.
En 1962, les quatre langues nationales, c'est adire le
Swahili, Lingala, Kikongo et Tshiluba furent réintégrées
officiellement partout au pays dans l'enseignement primaire, cet enseignement
resta conformé aux premières années du premier cycle.
25
En 1990, le président MOBUTU annonçait la mise
en place du multipartisme et c'est suite à des nombreuses manifestations
Anti MOBUTU, on assista à la convocation d'une conférence
nationale souveraine qui verra naitre près des 400 partis politiques
dont plusieurs créés sur des bases ethniques. En janvier 1992, la
conférence a été suspendue. En 1994 la nouvelle
constitution proclamait ainsi la langue officielle du pays c'est le
Français.
Les 32 ans de règne autoritaire avaient rendu MOBUTU
très impopulaire avec sa grande élection présidentielle
mono-ethnique composée uniquement d'éléments originaire de
son village ou de son ethnie et l'armée nationale. Il s'est enrichi
démesurément au point où l'on peut parler « de
kleptocrate » c'est-à-dire utilisé les fruits du travail de
ses sujets en prélevant des lourds impôts sans les
redistribuer.
MOBUTU a été destitué en 1997, par
Laurent Désiré KABILA qui prit le pouvoir. Ce dernier fut
assassiné en 2001 et c'est son fils Joseph KABILA KABANGE qui prit
ensuite le pouvoir. Celui-ci à son tour organisa les première
élections libres et transparentes en 2006, 2011 et en 2018 et c'est
Félix TSHISEKEDI qui prendra la commande du pays.
I.1.3. Les différentes périodes de
transition
La transition démocratique est un processus politique
caractérisé par le passage progressif d'un régime non
démocratique, par exemple une dictature, à une
démocratie.
a. La transition sous MOBUTU
(1990-1997)
Elle a été régie par trois textes
constitutionnel successifs dont le premier est la loi N°50-002 du 5
juillet 1990 portant révision de certaines dispositions de la
constitution, le deuxième texte fut la loi N°93-001 du 02 avril
1993 portant acte constitutionnel harmonisé, relatif à la
période de transition, et enfin le troisième texte est l'acte
constitutionnel de la transition.
26
Ce qui est en commun entre ces trois textes est que, ils
avaient maintenu une structure unitaire en principe décentralisé
mais qui dans l'application était une structure unitaire
centralisée assortie d'une déconcentration.
Ces textes prévoyaient comme institution : le
Président de la république, le Haut Conseil de la
république, le Gouvernement, les Cours et Tribunaux.
Le président représentait la nation, nommait le
premier ministre et les autres membres du Gouvernement sur proposition de
celui-ci, le Parlement avait une chambre unique, il contrôlait
l'exécutif et votait les lois ; par contre le gouvernement était
chapoté par un premier ministre qui conduisait la politique de la nation
et la concertation se faisait au préalable et l'initiative des lois.
b. La transition sous Laurent
KABILA
Fut régi par le décret-loi N°003 du 27 mai
1997 relatif à l'organisation et à l'exercice du pouvoir en
république démocratique du Congo tel que modifié et
complété par le décret-loi constitutionnel N°074 du
25 mai 1998 et N°096/2000 du premier juillet 2000.
L'organisation et l'exercice du pouvoir au terme de l'article
3 du dernier décret prévoyait 4 institutions notamment le
président de la république, l'assemblée constituante et
législative de transition, le gouvernement ainsi que le cours et
tribunaux.
c. La transition sous Joseph KABILA
KABANGE
Etait régi par la constitution du 4 avril 2003 dite la
constitution souscrit par l'accord de Pretoria du 06 décembre 2003.
Ici on reconnait les institutions comme le président de
la république, le gouvernement, l'assemblée national, le
sénat ainsi que les cours et tribunaux.
27
Section II. Cadre géographique de
RDC
II.1. Superficie et limites des frontières
Ce pays est appelé officiellement république
démocratique du Congo (ex Zaïre) ou RDC.
La RDC est aussi appelée communément
Congo-Kinshasa pour la différentier du Congo Brazzaville
(république du Congo). Ce pays a une superficie de 2.345.410
Km2 soit 33 fois plus grand que le Benelux (Belgique, Pays-Bas et
Luxembourg), quatre fois plus grand que la France ou deux fois plus grand que
le Canada, soit l'équivalent de l'Europe entière, moins l'Espagne
et le Royaume unis.
Les habitants du Congo-Kinshasa appellent souvent leur pays
simplement « Congo ».
En Afrique, seule l'Algérie est plus étendue que
la RDC après le récent éclatement du Soudan en deux pays,
la république démocratique du Congo se présente
désormais comme le deuxième pays Africain du point de vue
superficie, territoire juste après l'Algérie. Elle est
limitée à l'Ouest par le Congo-Brazzaville, au Nord par la
république centre Africaine et le Soudan, à l'Est par l'Ouganda,
Rwanda, Burundi et la Tanzanie et au Sud par la Zambie et l'Angola.
Tableau des superficies et limites des
frontières des voisins de la RDC
Frontières
|
Superficie (Km2)
|
Le Congo
|
1.544
|
La RCA
|
1.577
|
Le Soudan
|
787
|
L'Ouganda
|
817
|
Le Rwanda
|
213
|
Le Burundi
|
205
|
La Tanzanie
|
498
|
La Zambie
|
2.140
|
L'Angola
|
2.469
|
28
Le Littoral
Atlantique
|
42
|
Source : livre de la géographie
RDC
Partageant 9 frontières avec ses voisins, le Congo
Kinshasa est un pays enclavé. En raison de sa grande superficie, de ses
énormes richesses et son importante population, le Congo Kinshasa
demeure l'un des géants de l'Afrique, avec l'Egypte, le Nigéria
et l'Afrique du Sud.
Du fait de l'immensité de ce territoire national, il
faut au moins deux heures de vol d'avion pour traverser du Nord au Sud et de
l'Est à l'Ouest de la république démocratique du Congo,
classée en 12e position au monde du point de vue de sa superficie, la
république démocratique du Congo comprend 25 provinces plus la
ville province de Kinshasa.
Tableau des provinces et chefs lieu de la
RDC
Provinces
|
Chef-lieu
|
Superficie (Km2)
|
Bas Uélé
|
Buta
|
148.331
|
Equateur
|
Mbandaka
|
103.902
|
Haut-Katanga
|
Lubumbashi
|
132.425
|
Haut-Lomami
|
Kamina
|
108.404
|
Haut-Uélé
|
Isiro
|
89.693
|
Ituri
|
Bunia
|
65.658
|
Kasaï
|
Lwebo
|
95.62631
|
Kasaï oriental
|
Mbuji-Mayi
|
93.881
|
Kinshasa
|
Kinshasa
|
9.965
|
Congo central
|
Matadi
|
83.920
|
Kwango
|
Kenge
|
89.974
|
Kwilu
|
Kikwit
|
78.219
|
Lomami
|
Kabinda
|
56.426
|
Mai-ndombe
|
Inongo
|
127.465
|
Maniema
|
Kindu
|
132.520
|
26 Rapport du ministère du
plan/institut national de statistiques INS RDC 2015-2016
29
Mongala
|
Lisala
|
58.141
|
Nord-Kivu
|
Goma
|
59.483
|
Nord-Ubangi
|
Gbadolite
|
56.644
|
Lualaba
|
Kolwezi
|
121.308
|
Lulua
|
Kanonga
|
60.958
|
Sankuru
|
Lusambo
|
404.331
|
Sud-Kivu
|
Bukavu
|
65.070
|
Sud-ubangi
|
Gemena
|
51.648
|
Tanganyika
|
Kalemie
|
134.948
|
Tshopo
|
Kisangani
|
199.567
|
Tshwapa
|
Boende
|
132.954
|
Source : manuel de géographie de la
RDC
Section III. Démographie
Le dernier recensement de la population en république
démocratique du Congo remonte en 1984. Les estimations des experts en
populations, en vue des élections générales, donnent un
chiffre de 65.751.512 habitants dont près de 7 millions à
Kinshasa27.
Ces derniers chiffres s'expliqueraient par des mouvements des
populations engendrées par des crises politiques. Les effets de la crise
sociale et la dégradation des conditions socio-économiques ont
maintenues l'espérance de vie de plus ou moins 47 ans pour les hommes et
51 ans pour les femmes28.
Section IV. Organisation administrative de la
commission électorale nationale indépendante (CENI)
IV.1. Nature de la CENI
La commission électorale nationale indépendante
(CENI) est une institution d'appui à la démocratie,
consacré par la constitution de la république démocratique
du Congo à son article 211. Elle est régie par la loi
27 Rapport de l'institut national de
statistique INS publié en 2015.
28 IDEM
30
N°13/12 du 19 avril 2013 modifiant et complétant
la loi N°10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement
de la commission électorale nationale indépendante (CENI) et par
son règlement d'ordre intérieur.
La CENI est un organisme de droit public, permanent et neutre
dotée de la personnalité juridique. Elle jouit de l'autonomie
administrative et financière. Elle dispose d'un budget propre sous forme
de dotation. Celle-ci peut être complétée par des apports
extérieurs.
Dans l'exercice de sa mission, la CENI jouit de
l'indépendance d'action par rapport aux autres institutions, elle
bénéficie néanmoins de leur collaboration, son
siège est établi à Kinshasa en vertu de l'article 5 de la
loi organique, le siège et le bureau de représentation provincial
et local de la CENI sont inviolables.
IV.2. Missions et attributions de la CENI
a. Missions
La CENI a pour mission d'organiser, en toute
indépendance, neutralité et impartialité les scrutins
libres, démocratiques et transparents.
b. Ses attributions
- Organiser et gérer les opérations
pré-électorales, électorales et référendaire
notamment l'identification et l'enrôlement des électeurs, les
votes, les dépouillements, la centralisation et l'annonce des
résultats provisoires ;
- Transmettre les résultats provisoires à la
juridiction compétente pour la proclamation des résultats
définitifs ;
- Passer des marchés afférant aux
opérations pré-électorales, électorales et
référendaires conformément à la législation
en vigueur ;
- Contribuer à l'élaboration du cadre juridique
relatif au processus électoral et référendaire ;
- Elaborer les prévisions budgétaires et les
calendriers relatifs à l'organisation des opérations
électorales et référendaires ;
31
- Vulgariser en français et en langue nationale les
lois relatives au processus électoral et référendaire ;
- Coordonner la campagne d'éducation civique de la
population en matière électorale, notamment par la
réalisation des électeurs en français et en langue
nationale ;
- Assurer la formation des responsables nationaux, provinciaux
et locaux chargés de la préparation et de l'organisation des
scrutins ;
- Elaborer et vulgariser un code de bonne conduite et des
règles de déontologie électorales ;
- Découper les circonscriptions électorales au
prorata des bureaux de vote et de dépouillement ainsi que ceux des
centres locaux de compilation des résultats par circonscription
électorale ;
- Veiller à la régularisation des campagnes
électorales et référendaires ; - Examiner et publier les
listes des candidats ;
- Accréditer les témoins, les journalistes et
les observateurs nationaux et internationaux.
IV.3. Composition de la CENI
La CENI est composée de 13 membres
désignés par les forces politiques au sein de l'assemblée
nationale en raison de 6 délégués dont deux femmes par la
majorité et de 4 dont une femme par l'opposition politique. La
société civile y est représentée par 3
délégués issus respectivement des confessions religieuses,
des organisations féminines de défense des droits de la femme et
de droits des organisations d'éducation civique et électorale. La
désignation des membres de la CENI tient compte de la
représentativité nationale dont celle du genre.
Le bureau de la CENI est composé de 6 membres ; un
président issu de la société civile, un
vice-président issu de la majorité, un rapporteur issu de
l'opposition politique, un rapporteur adjoint issu de la majorité, un
caissier issu de la majorité, un caissier adjoint issu de l'opposition
politique.
32
IV.4. Mandat des membres de la CENI
Le mandat des membres de la CENI est de 6 ans non
renouvelable.
IV.5. Organisation de la CENI
La CENI comprend deux organes : l'assemblée
plénière et le
bureau.
a. L'assemblée
plénière
Est l'organe de conception, d'orientation, de décision,
d'évaluation et de contrôle de la CENI.
b. Le bureau
Est l'organe de gestion et de coordination de la CENI. Il
assure l'exécution des décisions de l'assemblée
plénière, il veille au respect des lois électorales et
référendaires par les autorités politico-administratives,
les partis politiques, les candidats, les témoins, les électeurs
ainsi que les journalistes et les observateurs nationaux et internationaux.
IV.6. La gestion de la CENI
La CENI dispose d'un secrétariat exécutif
national, d'un secrétariat exécutif provincial aux chef-lieu de
chaque province et d'une antenne dans chaque ville et aux chefs-lieux des
territoires. Dans la ville de Kinshasa, la CENI dispose des antennes dont le
nombre est fixé par la décision du président de la CENI
délibéré à l'assemblée
plénière.
33
CHAPITRE III. ORGANISATION DES ELECTIONS ET
REGROUPEMENTS POLITIQUES EN RDC
Ce chapitre est consacré à l'analyse de
l'organisation des élections et ses percutions sur les regroupements
politiques. Il va comprendre deux grandes sections dont l'une est
consacrée à la loi électorale et l'organisation des
élections de 2018 en RDC, et la seconde section aux regroupements
politiques en RDC.
Les élections sont devenues aujourd'hui la seule voie
de légitimité du pouvoir politique, après l'époque
des coups d'états et des dictatures qui mirent fin à des
démocraties embryonnaires expérimentés à l'aube de
l'indépendance.
Section I. la loi électorale et l'organisation
des élections en RDC
La loi N°15/001 du 24 décembre 2017 modifiant et
complétant la loi N°06/006 du 09 mars 2006 portant organisation des
élections présidentielles, législatives, provinciales,
urbaines, municipales et locales tel que modifier à ces jours.
I.1. Présentation de la loi électorale
La loi N°15/001 du février 2015 modifiant et
complétant la loi N°6/006 du 9 mars 2006 portant organisation des
élections présidentielles, législatives, provinciales,
urbaines, municipales et locales visait notamment à répondre aux
problèmes pratiques constatés lors des scrutins antérieurs
par l'insertion des règles nouvelles relatives à la
répartition des sièges par circonscription sur base du nombre des
habitants29.
Devant les difficultés d'organiser un recensement
général classique de la population, entendu pour permettre
à la CENI de générer un fichier des électeurs
fiables et face aux besoins présents d'organiser les
29 Journal officiel de la
république démocratique du Congo
34
élections générales, il s'avère
impérieux de régler la problématique de la
répartition des sièges.
Pour se faire, il apparait nécessaire de
procéder à des aménagements légaux permettant de
recourir au mode de calcul basé sur le nombre d'électeurs
enrôlés. Par ailleurs, les parties prenantes au dialogue national
inclusif avaient, dans l'accord du 31 décembre 2016, expressément
recommandé au gouvernement de la république « d'explorer des
voies et moyens de rationalisation du système électoral pour
réduire les coûts excessifs des élections ». En effet,
l'expérience électorale de 2006 et 2011 a démontré
que le système de la représentation proportionnelle en vigueur
présente des faiblesses, notamment l'inflation des partis politiques et
des candidatures qui entrainent l'émiettement des suffrages et la
sous-représentativité au sein des assemblées
délibérantes et surtout un coût financier
considérable des élections.
Pour répondre à cette difficulté, le
recours au seuil légal de représentativité s'impose. Il
s'agit d'un correctif du système proportionnel des listes, par les
regroupements des acteurs et partis politiques en des grands composants. Le
seuil consiste en un pourcentage des suffrages valablement exprimés
déterminés par une norme juridique que chaque liste ou candidat
indépendant doit atteindre pour être admis à l'attribution
des sièges. Il s`applique au niveau national, provincial, municipal et
local selon qu'il s'agisse des élections législatives,
provinciales, municipales et locales.
En outre, pour assurer le principe d'équité et
d'égalité entre les candidats garantis par la constitution, la
présente loi institue le payement de la caution électorale par
siège visé.
En définitive, la présente loi poursuit les
objectifs suivants :
- Organiser les calculs de la répartition des
sièges dans chaque circonscription sur la base du nombre des
électeurs enrôlés ;
- Améliorer le système de la représentation
proportionnelle des listes par l'introduction d'un seuil de
représentativité déterminée par un
35
pourcentage, selon qu'il s'agit des élections
législatives, provinciales, municipales et locales ;
- Moraliser le comportement des acteurs politiques par le
renforcement des conditions d'éligibilité des candidats aux
différents scrutions ;
- Maitriser le nombre des élus locaux par la
réévaluation du nombre d'électeurs enrôlés
dans le calcul du nombre des sièges par circonscription ;
- Clarifier les règles de fonctionnement du bureau de
réception et traitement des candidatures en cas des dossiers des
candidatures non conformes.
I.2. Implication de la loi électorale dans
l'organisation des élections de 2018
Le texte de la loi électorale prévoit un seuil
de représentativité de 1% de suffrage à compter au niveau
national pour qu'un parti ou un candidat indépendant puisse
siéger à l'assemblée nationale. Il prévoit
également une augmentation de la caution pour les candidats et
l'adoption des « machines à voter )) dans les bureaux de vote.
I.2.1. Réforme électorale
Avant l'examen du nouveau projet électoral à
l'assemblée national, une « innovation )) fait déjà
polémique. Beaucoup au sein de la classe politique Congolaise voient en
effet d'un mauvais oeil l'introduction d'un « seuil de
représentativité )) dans le processus de répartition des
sièges des députés en RDC.
C'est devenu une tradition Congolaise, à chaque cycle
électoral, sa réforme, son ajustement des règles de jeu
avent la partie. En 2011, quelques mois avant la réélection
controversée du président Joseph KABILA, la constitution avait
ainsi été révisée pour ramener à un tour au
lieu de deux tours le scrutin présidentiel. Et à l'approche des
élections initialement prévues fin 2016, un autre projet des lois
électorales avait été votée mi-janvier 2015,
malgré les protestations violemment réprimées à
Kinshasa n'échappent pas à cette règle tacite les
nouvelles échéances projetées à partir de
décembre 2018.
36
Adopté à l'issu d'un conseil des ministres le 14
novembre, un nouveau projet de loi publié par Emmanuel RAMAZANI SHADARI
vice-premier ministre en charge de l'intérieur et de la
sécurité. Le document de 19 pages jeunes Africa a pu consulter
une copie, a atterri le lundi 20 novembre 2016 au bureau de l'assemblée
nationale. La commission électorale nationale indépendante (CENI)
attend théoriquement son adoption au parlement au plus tard le 30
novembre 2016 avant sa promulgation par le président de la
république le 15 décembre 201730.
Le texte ne contiendrait que des « innovations
introduites pour rationaliser le système électoral dans le pays
», une perception que ne partage pas l'opposition. « Ces
prétendues innovations ne vont pas dans le sens du renforcement de la
démocratie et de la cohésion national », rétorque le
député Delly SESANGA, coordonnateur du regroupement politique
alternance pour la république (AR), qui soutenait la candidature de
Moise KATUMBI à la présidentielle.
Parmi les nouveautés proposées, fait
déjà polémique avant même l'examen du texte à
l'assemblée nationale. Il s'agit du recours au « seuil de
représentativité », pour être déclaré
élu à la chambre basse du Parlement congolais, voir aux
assemblées provinciales et locales. Concrètement, si le projet de
loi passe à l'état les listes des partis et regroupements
politiques ou des candidats indépendants doivent atteindre ou
dépasser le seuil du nombre total de suffrage valablement exprimé
au niveau national pour espérer remporter les sièges à
l'hémicycle.
Autrement dit, avec plus de 40 millions d'électeurs
déjà enrôlés, « si on compte 30 millions des
suffrages valablement exprimés à l'issu des élections
législatives, il faudrait au moins 900. 000 voix à chaque parti
ou regroupement politique pour participer à la répartition des
sièges ».
Le cautionnement électoral lui aussi est parmi les
innovations. « On pose un vrai problème mais on propose une fausse
solution », maintien Delly SESANGA. Pour cet opposant le seuil de
représentativité tel que
30 Centre carter, rapport.
Cit
Ainsi, serait-il interdit à un parti politique de se
retrouver dans plus d'un regroupement politique. Plus question également
qu'une
37
proposé a l'inconvénient d'instaurer une sorte
de circonscription nationale et d'oublier les spécificités de
chaque circonscription. Et en les combinant avec le cautionnement par
siège qui est également introduit dans le projet de loi, on
consacre l'exclusion des petits partis.
Dans le projet de loi, le paiement d'un cautionnement
électoral par nombre des sièges visés, grâce
à un coefficient de réduction pour les circonscriptions comptant
un plus grand nombre des sièges à pourvoir, voudrait en revanche
« apporter plus d'équité lors du dépôt des
candidatures », selon les défenseurs de ce texte. Il sera
désormais exigé, si la réforme est adoptée, 800.000
FC pour un siège visé, 750.000 FC par siège pour deux
sièges visé, 700.000 FC par siège pour trois sièges
visés, 650.000 FC par siège pour quatre sièges
visés, 600.000 FC par siège pour cinq sièges
visés...
Autre innovation : l'introduction de la machine à voter
électronique pose également problème, difficile
d'être accepté par l'opposition Congolaise, la persistance du faut
du risque de fraude et de retard. Avec son introduction les nombreuses phases
d'une élection peuvent être automatisées, depuis
l'enregistrement des nouveaux électeurs avant les élections
jusqu'à la publication en ligne des résultats électoraux.
Plusieurs étapes du vote d'un électeur peuvent ainsi être
gérées par un dispositif électronique tel que
l'émargement, le recueil des intentions de vote d'un électeur,
l'enregistrement de ce choix, l'impression d'un bulletin portant ce choix ainsi
que le dépouillement automatique des bulletins à l'aide de
scanner.
Une dernière innovation c'est l'obligation faite aux
candidats indépendants qui exercent un mandat électif ou tout
autre mandat public pour le compte d'un parti ou regroupement politique de
démissionner trois mois au plus tard avant la date limite du
dépôt de candidatures. Sauf les ministres, les gouverneurs, les
maires de villes qui doivent rester en fonction.
38
manifestation, lors de la campagne électorale
s'étende au-delà de deux heures du matin.31
Section II. Le seuil électoral et les
regroupements politiques
II.1. Les regroupements politiques
Le CNSA s'est réuni le lundi 15 mai 2018 en
séance plénière extraordinaire pour prendre connaissance
de la liste des partis et regroupements politiques publiés au journal
officiel sous signature du vice-premier ministre de l'intérieur, ayant
constaté des nombreuses incohérences et contradiction contenues
dans la liste par rapport à l'accord du 31 décembre et aux
recommandations du CNSA. Ce dernier s'engage à rechercher les
corrections nécessaires.
La publication de la liste des partis et des regroupements
politiques en vue des élections du 30 décembre 2018 ne trouve pas
un écho favorable au conseil national de suivis de l'accord (CNSA).
Au cours d'une séance plénière
extraordinaire, Joseph OLENGHANKOY, président de cette institution et
ses paires considèrent tout simplement que la liste
déposée par le ministre de l'intérieur et publié
dans le journal officiel contient plusieurs incohérences et
contradictions.
La liste des formations et regroupements politiques
légalement reconnues en RDC a été publiés le 11 mai
2018 au journal officiel. Il ressort de cette liste que seulement 599 partis et
77 regroupements politiques enregistrés au ministère de
l'intérieur vont participer aux élections de décembre
2018. La plupart ont été pour des raisons
d'irrégularités radiés de la liste.
II.2. Le seuil électoral
Le seuil électoral est le résultat minimal qu'un
candidat ou une liste des candidats concourant à une élection
doit obtenir afin d'être inclus dans la répartition des
sièges32.
31
www.ceni/
rdc.org
32 Article 83 des mesures
d'application de la loi électorale
Selon Augustin NTAITUNDA, expert en matière
électorale au sein de l'ONG Américain freedon house, les partis
politiques devaient au départ
39
La loi électorale a fixé le seuil de
représentativité au niveau national à 1% du nombre total
des suffrages exprimés, et de 3% au niveau provincial, ainsi que 10% au
niveau municipale et local. En clair, pour bénéficier de
l'attribution de sièges, il faudra atteindre ou dépasser ce
seuil. Pour comprendre le seuil de représentativité de 1%, 3% et
10%, il faut considérer ces partis ou regroupements ou partis qui sont
appelés à recueillir au moins un 1s% des suffrages au niveau
national, 3% de suffrage au niveau provincial et 10% des suffrages au niveau
municipale et local.
La raison principale avancée pour justifier ces
modifications qui affecte substantiellement le paysage politique RD Congolais :
est réduire le coût excessif des élections aussi bien que
la prolifération excessive des partis politiques en RD Congo. Ce qui
contribue à paralyser littéralement la machine de
l'administration électorale.
Plusieurs candidats députés nationaux et
provinciaux ont échoué aux élections du 30 décembre
dernier car leurs partis politiques n'ont pas atteint le seuil électoral
pourtant très populaire dans leur communauté.
Selon un constat fait au lendemain de la proclamation des
résultats du vote, nombreux sont les candidats qui ont postulé
sans savoir que remplir le seuil électoral était une condition
légale pour qu'une liste des candidats puisse participer à la
distribution des sièges dans une circonscription.
Cette ignorance a pour conséquence, d'un
côté plusieurs candidats se sont retrouvés élus avec
des milliers des voix mais ont échoué par ce que leurs partis ou
regroupements politique, n'ont pas atteint le seuil électoral alors de
l'autre côté, les candidats qui ont postulé dans les partis
ou regroupement politiques remplissant le seuil ont arraché les
sièges même avec moins des voix.
40
instruire leurs candidats afin que ces derniers se confrontent
à ce jeu
électoral33.
Plusieurs candidats devraient être populaires dans leur
circonscription, mais quand on prend par exemple la province du Haut-Katanga,
l'on trouvera un parti qui n'est populaire que dans un territoire ou dans une
ville. Alors, lorsqu'on totalise les voix de tout le parti pour calculer le
seuil, puisque c'est une condition pour l'éligibilité, on ne se
retrouve nulle part puisque le parti n'a pas obtenu plusieurs voix.
L'introduction du seuil de représentativité
exige, par conséquent les regroupements des partis politiques pour
accroitre leurs chances de participer à l'attribution des sièges
et d'en gagner plus dans le cadre des coalitions électorales. Dans le
contexte actuel, pas évident qu'un parti politique seul atteigne
aisément le seuil de représentativité nationale. Une
dizaine des partis ou plus peuvent prétendre à ce résultat
sur base des chiffres des voix unis.
Beaucoup considèrent que le seuil va les faire
disparaitre au profit du PPRD partis de KABILA et principal formation politique
de la majorité présidentielle. Et ils ne veulent pas être
sous la coupe des dirigeants du PPRD.
Les électeurs attendus pour ce rendez-vous sont
évalués à plus de 40.287.387. Ces derniers sont
appelés à élire un président de la
république dans les 21 candidats. L'élection
présidentielle a une seule circonscription électorale sans
application du seuil. Celui-ci n'intervient qu'aux élections
législatives nationales, provinciales ainsi que locales.
Beaucoup des partis et regroupements politiques se sont
mobilisés dans le recrutement des candidats, parfois sans profil, pour
remplir leur liste avec espoir de faire face efficacement au seuil, c'est dans
cette optique qu'au législatif national sur les 500 sièges
à l'assemblée nationale la CENI a publié une liste
définitive de 15.444 candidats et au
33 Augustin NTAYITNDA, expert en
matière électorale, ONG Améciane Freedon
house
41
provincial 19.640 sur les 715 à élire dans les
assemblées provinciales sur un total de 780, les 65 à copter dont
les chefs coutumiers y compris.
Les leçons tirées de cette opération des
candidatures démontrent à suffisance que les formations
politiques dont la plupart n'ont pas compris cette migration actuelle du
système électoral Congolais. Les candidats, les partis et
regroupements politiques, les témoins ainsi que les observateurs doivent
à tout prix mieux comprendre les nouvelles règles du jeu pour
éviter au pays les violences et guerres inutiles.
Nécessité de rappeler que le seuil s'est
ajouté aux 4 modes de scrutions en vigueur en RDC, ces modes de scrutin
sont :
- Le scrutin direct majoritaire simple à un tour pour
les circonscriptions à un siège (cas de l'élection
présidentielle et les élections législatives,
provinciales, municipales et locales directes dans les circonscriptions
à un siège) ;
- Scrutin direct proportionnelle des listes ouvertes, à
une seule voix préférentielle avec l'application de la
règle du plus fort reste pour les circonscriptions à plus d'un
siège (cas des élections législatives nationales,
provinciales, municipales et locales directes dans les circonscriptions
à plus d'un siège) ;
- Scrutin indirect majoritaire absolu de liste à deux
tours (cas des élections du gouverneur, maire, bourgmestre et chef de
secteur) ;
- Scrutin indirect majoritaire absolu des listes ouvertes
à une seule voix préférentielle avec l'application de la
règle du plus fort reste (cas des élections des sénateurs
et des conseillers urbains).
Il ressort de ces paragraphes que le seuil ne concerne pas les
élections indirectes. Et de toutes les élections universelles
directes ils ne s'appliquent pas à l'élection
présidentielle.
L'expérience électorale a montré que le
système électoral tel qu'appliqué en RDC avait
entrainé une série des faits perverses et paradoxaux :
l'émiettement de la classe politique, l'augmentation spectaculaire du
nombre des partis politiques, la dégradation de l'indice de
42
représentation des grands partis et
surreprésentation des petits partis au niveau national, la
représentation disproportionnelle, 92% des listes gagnantes n'ont pas
atteint le quotient électoral, le vote de moins à moins
politique, la disproportionalité, grande différence entre
gagnant, les candidatures fantaisistes, l'émiettement de la classe
politique.
Loin pour nous de défendre cette cause, le seuil tel
que conçu n'est pas une invention Congolaise. Il est très
tôt de lui en évaluer son impact, mais déjà les
résultats des dépôts des candidatures montrent qu'un des
objectifs fixés de réduire les candidatures fantaisistes n'a pas
été atteint plutôt le dépassement de nombre des
candidats de 2011.
En 2011, la RDC avait enregistré 11 candidats à
l'élection présidentielle avec une caution de 50.000$, mais
malgré le double de 100.000$ par candidat, elle a enregistré en
septembre 2018, 21 candidats. Aux législatives, le seuil comme la
caution n'ont pas pu réduire les candidats fantaisistes encore moins la
transhumance politique.
L'on assiste par contre, à une augmentation
spectaculaire du nombre des partis et regroupements politiques. Le nombre des
partis et regroupements politiques a progressé de 232 en 2006 à
431 en 2011 et à 599 en 2016. Et en 2018 la RDC compte 603 partis et 69
regroupements politiques légalement inscrits. Les candidatures des
élections de 2018 étaient inscrites au nom du regroupement
politique, il y a donc eu réduction de 599 partis en 2016 à 69
regroupements politiques. Il y a ainsi réduction du coût de
l'impression des bulletins de vote34.
II.3. Partis politiques en RDC : vers des « grands
ensembles »
Après la multiplication des partis politiques à
la veille des scrutins de 2018, l'on assiste désormais à une
tendance inverse : les grands partis qu'en est-il ? AA/a, AAB, AABC, ABCE,
ACC... nous nous rappelons sans doute de tous ces sigles improbables
égrainés l'une après l'autre cette nuit-là du
mercredi 9 au jeudi 10 janvier 2019 lors de la proclamation des
résultats provinciaux et présidentiels. Sur les papiers les
regroupements
34
www.ceni/rdc.org.op.cit
43
politiques affiliés au front commun pour le Congo (FCC)
la plateforme de Joseph KABILA alors président de la république
sortant. Mais, à l'intérieure on y trouve souvent que des «
partis tiroirs » montés de toute pièce pour des besoins
électoraux. Sur le terrain, un grand nombre d'entre eux ne disposent pas
de siège social, pas d'identités visuelles, encore moins de
militants.
Nous sommes arrivés là lorsqu'est introduit en
2017 le seuil de représentativité (de 1% du nombre total des
suffrages valablement exprimés au niveau national)35.
Ces partis factices ce sont retrouvés dans l'obligation
de se regrouper et d'intégrer quelques figures du principal parti au
pouvoir le PPRD. Ce qui a permis d'ailleurs à certains de se regrouper
d'atteindre les 18.161.182 vois exigés par la loi électorale pour
participer à la répartition des sièges selon les
résultats contestés des législatives du 30 décembre
2018. D'autres sont restés sur les carreaux, notamment ceux qui ont
osé d'y aller seul ; selon le chiffre de la commission électorale
nationale indépendante (CENI) que nous avons pu consulter, seul 32 de 74
partis et regroupements politiques qui avaient pris part au dernier scrutin
avait atteint le seuil de représentativité36.
Aujourd'hui les élections sont passées, l'heure
est désormais à l'expression des ambitions. Peu importe qu'il
provienne d'un parti réel ou de la « mosaïque PPRD »,
chacun veut avoir voix au chapitre à tous les niveaux que ce soit au
gouvernement, à la tête des entreprises du portefeuille de l'Etat
et des représentations diplomatiques du pays. « Ce n'est pas facile
de gérer les égos et les frustrations, le départ du
camarade BAHATI dont le parti a été longtemps allié au
PPRD constitue une illustration éloquente de la difficile mission de
garder les troupes en place »37, confie un cadre du parti de
Joseph KABILA. Peu avant la formation de l'équipe gouvernemental, les
leaders de l'alliance des forces démocratiques du Congo et allié
(AFDC-A)
35 La loi électorale du 12
février 2015
36
www.ceni/
rdc.org
Op.cit.
37 Jean-Claude KANFWA KIMIMBA,
vice-gouverneur du Haut-Katanga consulté par nous
début décembre 2019 lors de son passage à notre lieu de
stage professionnel à Lubumbashi.
En RDC, le taux de chômage étant constamment en
hausse, tout le monde fait la politique pour devenir député,
sénateur, ministre,
44
s'est séparé en effet avec la famille politique
du président honoraire de la RD Congo.
C'est notamment pour éviter à l'avenir cette
déconvenue que le FCC réfléchit dorénavant à
se muer en « grand parti politique ». Selon un haut responsable de
cette plateforme électoral, consulté par nous début
décembre à Lubumbashi lors de son passage quand on faisait notre
stage professionnel « Joseph KABILA s'est surtout rendu compte des limites
de cette myriade des partis qu'il avait mis en place à l'époque
pour anéantir les effets du scrutin proportionnel ».
II.4. Fin des partis mallettes
En réalité, dans un contexte
post-électoral, il n'aurait plus aucun intérêt à
disposer des partis ou regroupements politiques dits « mallettes » :
pas facile de les gérer ou de bien coordonner les actions, même
s'ils sont placés sous le Joug d'une suprême plateforme. D'autant
que les résultats des derniers scrutins même s'ils ont
été contestés, ont fait apparaitre 3 blocs : d'un
côté le FCC de Joseph KABILA et le cap pour le changement (CACH)
de Félix TSHISEKEDI et Vital KAMERHE qui ont formé une coalition
et de l'autre côté LAMUKA avec notamment Martin FAYULU,
Jean-Pierre BEMBA et Moise KATUMBI.
Curieusement la majorité de ces partis se prêtent
être démocrates, nationalistes, républicains et d'autres
encore socialistes ou fédéralistes. L'on se demande ce qui divise
les chefs des partis politiques et les empêchent d'être ensemble
bien que partageant la même idéologie politique ! Il est clair que
le plus commun diviseur est le partage du gâteau, c'est-à-dire les
postes, l'argent et les positionnements etc...
Notons que par définition, la politique est l'art de
conquérir, de diriger et de conserver le pouvoir. Elle n'est pas un
métier ou une profession à vie, mais plutôt un mandat qu'on
reçoit de la population.
45
mandataire public... l'objectif principal n'est pas de servir
le peuple mais de se faire l'argent rapidement.
Pour preuve, les élections municipales, urbaines et
locales ne sont jamais organisées en RDC depuis 2006 pour la simple
raison que ce petit poste ne paie pas assez.
Pour finir avec les partis politiques mallettes et les
marigots politiques, la solution réside dans la création des
emplois dans tous les secteurs de la vie. Quand chacun se retrouve dans son
secteur, la politique ne restera qu'aux vrais politiciens et pas aux
opportunistes qui ont échoués ailleurs et qui cherchent à
se rattraper en politique sans une bonne préparation.
Ainsi, l'adoption de la loi électorale aura l'avantage
de faire disparaitre les partis mallettes et les partis indépendants.
En effet, l'introduction du seuil de
représentativité en termes de suffrage pour obtenir un
siège à l'assemblée nationale a signé l'arrêt
de mort de la quasi-totalité des parties satellites ou mallettes qui
occupent la sphère politique nationale.
A l'horizon 2023, la scène politique Congolaise sera
certainement moins encombrée, aujourd'hui on s'achemine vers la fin
d'une époque, celle des partis mallettes.
Toute la classe politique Congolaise reconnaît
aujourd'hui l'échec des partis politiques mallettes constitués
souvent du père, de la mère et des enfants
représentés dans un seul coin de la ville ou dans une province.
Les observations faites jusqu'après les élections du 30
décembre 2018 sont d'avis que sur plus de six cent partis politiques,
trois partis seulement ont un rayonnement national incontestable, il s'agit de
l'UDPS (l'union pour la démocratie et le progrès social) ayant
pour autorité morale intérimaire Jean-Marc KABUND son
secrétaire général ; du PPRD (parti du peuple pour la
reconstruction et la démocratie) dont l'autorité morale n'est
personne d'autre que le président honoraire Joseph KABILA et de l'UNC
(union pour la nation Congolaise) avec Vital KAMERHE pour autorité
morale.
46
Quiconque se donne la peine de circuler à travers le
territoire national peut attester de l'effectivité des activités
de ces trois partis dans les villes, territoires et villages, des cadres et des
militants animent des structures de base réellement fonctionnelles.
L'on pense que lors des prochaines élections l'UDPS, le
PPRD et l'UNC vont se tailler la part de lion dans le partage des sièges
à l'assemblée nationale. Cela fait penser à la fameuse
formule démocratie à trois (MPR, UDPS, FCN) que voulait imposer
feu le Marchal MOBUTU au lendemain de son discours du 24 avril 1990
décrétant la fin du monopartisme. On rencontre sur
l'échiquier politique congolais des partis qui, sur les papiers alignent
des représentations sur l'ensemble du territoire national. Mais, en
réalité leur sphère d'influence a une portée
régionale, leur singularité est qu'en dehors des antennes de
Kinshasa, leur base sociologique se trouve être la province d'origine de
leur leader.
C'est le cas du PALU, dont le drapeau flottent dans presque
tous les quartiers de Kinshasa mais dont le véritable fief
électoral est la province du KWILU d'où est originaire son chef
historique Antoine GIZENGA, le cas de l'ACO (avenir pour le Congo) dont les
drapeaux flottent également à Kinshasa mais dont le fief
électoral est de l'ex-Katanga, d'où sont originaire son
autorité morale Danny BANZA MALOBA...
Avec la manière dont le calcul le seuil
électoral, il y a lieu de dire que les partis politiques mallettes n'ont
l'avenir de siéger un jour à l'assemblée nationale.
II.4.1. La loi électorale et l'attribution des
sièges
La détermination du seuil légal de
représentativité est obtenue selon les modalités
ci-après :
- A l'issue des opérations de dépouillement et
de compilation de résultats, la CENI reçoit les résultats
des différents bureaux de vote et de dépouillement tel que
centralisé par les centres locaux de compilation des résultats
(CLCR) ;
47
- La CENI procède au calcul du nombre total des
suffrages valablement exprimés pour l'ensemble du pays, au niveau
provincial ou local, selon le cas, elle détermine également pour
chaque liste le nombre total des voix obtenus au niveau national, provincial ou
local selon le cas ;
- Un seuil de représentativité du nombre total
de suffrage valablement exprimé est déterminé au niveau
national, provincial ou local 38;
- La CENI identifie et publie les listes des candidats ayant
atteint ou dépassé le seuil à tous les niveaux selon les
cas avec leur score respectif ;
- L'attribution de siège au candidat se fait au niveau
de chaque circonscription par les centres locaux de compilations des
résultats. Il est attribué d'office un siège au candidat
ayant obtenu la moitié des suffrages valablement exprimés dans sa
circonscription39.
Seules les listes des candidats identifiés et
publiés comme ayant atteint le seuil, sont éligibles à
l'attribution des sièges au niveau de leur circonscription
électorale respective suivant les modalités ci-après :
- Dans les circonscriptions à un siège à
pourvoir, le vote a lieu au scrutin majoritaire simple. Le candidat qui obtient
le plus grand nombre de voix est proclamé élu ;
- Dans les circonscriptions comptant deux sièges ou
plus à pourvoir, les sièges sont attribués suivant le mode
de la proportionnelle des listes ouvertes à une seule voix
préférentielle avec application du plus fort reste tel que
décrit dans l'article 85 ci-dessous40 : lorsque les listes
des candidats ayant atteint le seuil n'ont pas épuisé les
sièges de la circonscription, les sièges restants sont
attribués aux autres listes de cette circonscription n'ayant atteint le
seuil, suivant le mode de la proportionnelle des listes ouvertes à une
seule voix préférentielle avec l'application du plus fort reste
:
? Dans l'hypothèse où dans une circonscription
électorale, aucune liste des partis politiques, des regroupements
politiques ou des candidats
38 Article 85 de la loi électorale
électorale
39 Article 118 de la loi électorale
et article 84 des mesures d'application de la loi
électorale
40 Article 85 de
la loi électorale électorale. Op.cit.
48
indépendants n'a atteint le seuil légal de
représentativité, les sièges sont attribués suivant
la majorité simple si la circonscription a un siège, et suivant
la proportionnelle des listes à une seule voix
préférentielle avec application de la règle du plus fort
reste, dans une circonscription à deux ou plusieurs sièges
à pourvoir.
V' En cas des circonstances exceptionnelles n'ayant
pas permis l'organisation du scrutin dans une ou plusieurs circonscriptions
électorales, la détermination du seuil légal de
représentativité se calcule sur base du nombre de suffrage
valablement exprimé.
V' Dans ce cas, l'attribution des sièges dans
les circonscriptions restantes se fera uniquement selon le mode de la
proportionnelle des listes ouvertes à une seule voix
préférentielle avec application de la règle du plus fort
reste dans les circonscriptions plurinominales, ou selon le mode majoritaire
simple dans les circonscriptions uninominales.
Lorsque les irrégularités retenues ont pu avoir
une influence déterminante sur les résultats du scrutin, la
juridiction saisie peut annuler le vote dans la circonscription en tout ou en
partie :
- En cas d'annulation partiel du vote, après la
proclamation des résultats définitifs, la reprise de
l'élection concerne uniquement les listes des candidats
indépendants, partis et regroupements politiques ayant atteint le seuil
;
- En cas d'annulation total du vote, la reprise de
l'élection concerne toutes les listes des candidats indépendants,
partis et regroupements politiques ayant concouru à l'élection au
niveau de la circonscription. Dans ce cas, l'attribution des sièges se
fait selon le mode de la proportionnelle des listes ouvertes à une seule
voix préférentielle avec la règle du plus fort reste dans
les circonscriptions uninominales ;
- En cas de décès ou d'empêchement d'un
élu et de suppléant ayant entériné la vacance d'un
siège dans une assemblée délibérante,
l'élection partielle se fait selon le mode majoritaire simple. Dans ce
cas, il est fait appel à des nouvelles candidatures.
1.600.000Fc, soit l'équivalent de 1.000 USD par
candidat présenté aux législatives nationales
(députés et sénateurs) pour couvrir
49
L'attribution des sièges dans la circonscription
à deux sièges se fait suivant le mode majoritaire simple. Dans ce
cas, le siège est attribué au candidat qui a obtenu le plus grand
nombre des voix dans la circonscription.
II.4.2. Caution électorale
Une des exigences fondamentales d'une élection libre,
juste et crédible et qu'elle soit compétitive. Il faut donc qu'il
y est assez des candidats à se faire la lutte pour offrir un choix aux
électeurs. Les exigences pour être candidat peuvent influencer le
nombre des candidats. En générale, plus ces conditions sont
faciles, plus il y a des candidats enregistrés. Mais il convient de se
poser la question de savoir combien des candidats peut-on avoir lors d'un
scrutin ? Avoir trop ou peu des candidats cela limite le choix des
électeurs.
Cependant, plus le nombre des candidats sont
élevé, moins la population éprouve des difficultés
à se faire un meilleur choix. En République démocratique
du Congo, la CENI a exigé qu'une preuve de versement d'une caution
figure dans le dossier des candidats aux différentes
échéances électorales.
Cette caution est définie comme la comme versée
pour garantir l'exécution d'une obligation. En d'autres termes elle
désigne la somme versée pour servir des garanties
électorales de chaque candidat.
Conformément à la nouvelle loi portant
organisation des élections présidentielles, législatives,
provinciales, urbaines, municipales et locales sur toute l'étendue de la
RDC, la caution est non remboursable. Elle est versée dans un compte du
trésor public.
La loi électorale est claire à ce sujet, le
montant de la caution varie selon les différents échelons
électoraux.
50
l'ensemble du territoire national, les partis ou les
regroupements politiques doivent donc verser 500.000$ en frais de
dépôt pour ses 500 candidats (500 sièges à pourvoir
à l'assemblée nationale).
Pour la députation provinciale, le montant à
payer est de 1.000.000Fc soit 625 USD par candidat présenté sur
la base du chiffre de 711 députés provinciaux élus en 2006
(le total des députés provinciaux est de 780 dans lequel il faut
prendre en compte une septantaine des chefs coutumiers), le parti ou le
regroupement politique devra réunir au moins 444.375 USD pour
présenter des listes aux élections provinciales dans l'ensemble
du pays.
Au total, pour la députation nationale et provinciale,
les partis ou les regroupements politiques qui désirent
représenter les candidats dans toutes les circonscriptions doivent
réunir la somme de 944.375$ arrondit à mille dollars au moins.
Dans ce contexte, les alliances étaient vitales pour
des nombreux partis qui mutualiseront ainsi leur moyen pour limiter le
coût et couvrir l'ensemble du pays.
51
- Quelle est la pertinence des regroupements politiques dans
l'organisation des élections ?
CONCLUSION
Nous voici, après ce large tour d'horizon arrivé
à la fin de notre parcours scientifique au cours duquel nous avons
essayé de faire des analyses scientifiques autour d'un sujet très
important en sciences politiques, qui est « organisation des
élections et regroupements politiques en République
démocratique du Congo. Cas des élections de 2018 ».
Notre objectif était de saisir le pourquoi de la
naissance des regroupements politiques à la veille des élections
en RDC aussi voir l'influence de l'organisation des élections sur les
regroupements politiques, étant donné que nous avons
observé qu'en RDC depuis 2006 l'organisation des élections sont
devenue une réalité. Les élections organisées pour
la première fois celles considérées comme libres,
transparentes et crédibles en 2006, ont été
organisées pour la seconde fois en 2011 et pour la troisième fois
en 2018.
Il faut faire remarquer que le processus de 2006, celui de
2011 ainsi que celui de 2018 ont été émaillées des
regroupements des partis politiques. On a estimé que le processus de
2018 pouvait être meilleur en regroupement que celui de 2006 et 2011.
Seulement à la veille des élections de 2018 où il y a eu
naissances de plusieurs alliances ou regroupements politiques en RDC.
C'est ainsi donc pour y parvenir, nous sommes partis de la
question suivante en termes de problématique :
52
En guise d'hypothèse, eu égard à la
question sus posée nous avons pensé que la pertinence des
regroupements politiques dans l'organisation des élections pourrait se
saisir dans la réduction du nombre des partis politiques surtouts les
partis politiques « mallettes », et la nécessité des
grands partis politiques en vue de réduire le coût de
l'organisation des élections aussi réduire la transhumance
politique observée antérieurement dans le chef des acteurs
politiques du pays.
Pour parvenir à l'explication de notre travail, la
méthode systémique nous a été d'une grande
importance dans la mesure où à partir d'elle nous avons
expliqué l'interdépendance entre l'organisation des
élections et les regroupements politiques en RDC.
Et ce sont les techniques documentaires, d'interview libre et
d'observations directes qui nous ont aidés à avoir des
données réelles pour la scientificité de cette
étude.
Notre travail a été délimité dans
le temps et dans l'espace. Sur le plan temporel, le présent travail
s'inscrit sur une période allant de 2006 année à laquelle
les premières élections dites libres, démocratiques et
transparentes ont eu lieu en RDC jusqu'en 2018, année qui correspond
à la tenue de la troisième échéance
électorale et passation du pouvoir dit pacifique et civilisé. Et
sur le plan spatial, la république démocratique du Congo
constitue l'espace socio-politique et juridique sur lequel les études et
analyses sont faites.
Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail est
subdivisé en trois chapitres :
- Le premier est consacré aux considérations
générales : nous y avons traité deux sections l'une
consacrée aux définitions des concepts qui a fait l'oeuvre de
deux concepts principaux dont l'organisation des élections et
regroupements politiques ;
- Le deuxième chapitre porte sur la présentation
du champ d'investigation qui est la RDC en générale et la CENI en
particulier : dans ce chapitre nous avons présenté la RDC sur
tous les plans
53
(historique, démographique et géographique),
nous y avons également présenté les différentes
missions de la CENI ainsi que ses attributions ;
- Le troisième et dernier chapitre porte sur
l'organisation des élections et regroupements politiques en RDC : ce
chapitre est consacré à l'analyse des élections et ses
répercussions sur les regroupements politiques. Il comprend deux grandes
sections dont l'une est consacrée à la loi électorale et
l'organisation de 2018 en RDC et la seconde section aux regroupements
politiques en RDC.
Ce travail nous a donné l'occasion de faire des
analyses et des propositions sur l'organisation des élections et
regroupements politiques en RDC.
Les analyses et recherches faites nous ont poussé
à retenir que la pertinence des regroupements politiques a aidé
la commission en charge d'organiser les élections à
réduire le coût de l'organisation des élections, ils ont
permis aussi à réduire la transhumance politique observée
dans la chef des acteurs politiques du pays ainsi que la réduction des
partis politiques surtout les partis politiques mallettes.
C'est cette réduction du coût des
élections, des partis politiques et la transhumance observée dans
le chef des acteurs politiques du pays que nos hypothèses se trouvent
ainsi confirmées dans la mesure où l'introduction du seuil de
représentativité a poussé les partis politiques à
se regrouper dans le but d'avoir la chance de gagner plus des sièges.
Voilà pourquoi dans l'optique de voir les prochaines
échéances électorales être organisées
à moindre coût ainsi qu'avec moins des candidats que nous
proposons ce qui suit :
- A l'Etat Congolais en général et à la
CENI en particulier de maintenir le seuil de représentativité
pour réduire l'inflation des partis politiques et décourager les
candidatures inutiles dans le but de réduire le coût des
élections et désencombrer la sphère politique du pays ;
54
- A l'Etat Congolais de créer les emplois pour
écarter l'idée dans le chef des Congolais de faire la politique
dans le but d'avoir beaucoup d'argent, mais plutôt faire la politique
pour la satisfaction de l'intérêt général ;
- A la CENI de renforcer les conditionnalités pour
être candidat à n'importe quelle échéance
électorale, question de décourager n'importe qui à faire
la politique ;
- Aux acteurs politiques du pays de ne pas considérer
la sphère politique comme un champ fabricateur d'argent mais
plutôt la sphère de concrétisation des besoins
d'intérêt général donc les vrais besoins de la
population.
Nous ne pensons pas avoir abordé tous les aspects
liés à l'organisation des élections et regroupements
politiques en RDC. Toute oeuvre humaine n'est pas exemptée
d'imperfection. Nos pistes restent ouvertes pour d'éventuelles
études en rapport avec la nôtre.
55
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. BRECHON. P, les partis politiques Français, éd
le document Français, Paris 2005
2. Rocher. G, introduction à la sociologie
générale, tome III, Paris, éd, HMH, 1980, Pg 146
3. MULUMBATI NGASHA, introduction à la Science
Politique, Lubumbashi, éd, Africa 1977, Pg 36
4. BRAUD. P, la Science Politique, Paris, PUF,
1er éd, 1982, Pp 103-104
5. EASTON. D, cité par SCHWARTZEMBERG, RG, sociologie
politique, Paris, MONTCHRESTIEN, 1999, Pp 95-94
II. THESES ET MEMOIRES
1. KASONGO BENDELA, dans son mémoire intitulé
« les élections et leur impact sur le rapport gouvernant
gouverné en RDC, mémoire, UNILI, 2015-2016
2. MUKEMBE MALEMO, les fondamentaux du processus
électoral et la problématique de la contestation des
résultats en République Démocratique du Congo,
mémoire, UNILI, 2014-2015.
III. NOTES DES COURS
1. Pr ELENGASA, cours d'initiation à la recherche
scientifique, G1 SPA, UNILI, Inédit 2015-2016
2. Pr SHABANZA KAZADI Colin ; cours des méthodes des
recherches en Sciences Sociales, G2 UNILI, SPA 2016-2017
3. Pr KEN DIBWE, note de cours des Sciences politique, G1 SPA,
UNILI, 2015-2016
4. Ass NTUMBA LUKUSA note de cours de communication politique L1
SPA, UNILI 2018-2019
56
IV. TEXTES LEGAUX
1. Article 83 des mesures d'application de la loi
électorale
2. La loi électorale du 12 février 2015
3. Article 118 de la loi électorale et article 84 des
mesures d'application de la loi électorale
4. Article 85 de la loi électorale
5. Journal officiel de la république démocratique
du Congo
V. AUTRES DOCUMENTS
1. Rapport du ministère du plan/institut national de
statistiques INS
2. Centre carter
VI. WEBOGRAPHIE
1.
http://www.studiant.rug.ab/als/archives/97/21/dossier.21.htm
2. www.ceni/
rdc.org
IV.1. nature de la CENI 29
57
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE I
DEDICACE II
AVANT-PROPOS III
INTRODUCTION 1
I. Présentation du sujet 1
II. Chois et intérêt du sujet 2
III. Etat de la question 3
IV. Problématique et hypothèse du travail 5
IV.1. problématique 5
IV.2. hypothèse du travail 6
V. Méthode et techniques de recherche 6
V.1. méthode 7
V.2. techniques 7
VI. Délimitation du sujet 8
VI.1. délimitation temporelle 8
VI.2. délimitation spatiale 9
VII. Subdivision du travail 9
CHAPITRE I. LES CONSIDERATIONS GENERALES 10
Section I. définition des concepts 10
I.1. organisation des élections 10
I.2. les partis politiques 18
I.3. les regroupements politiques 20
Section II. Théorie de référence 21
CHAPITRE II. LE CADRE D'ETUDE 23
Section I. cadre historique et politique de la RDC 23
I.1. aperçue historique et politique 23
Section II. Cadre géographique de RDC 27
II.1. superficie et limites des frontières 27
Section III. Démographie 29
Section IV. Organisation administrative de la commission
électorale nationale indépendante (CENI)
29
58
IV.2. missions et attributions de la CENI 30
IV.3. composition de la CENI 31
IV.4. mandat des membres de la CENI 32
IV.5. organisation de la CENI 32
IV.6. la gestion de la CENI 32
CHAPITRE III. ORGANISATION DES ELECTIONS ET REGROUPEMENTS
POLITIQUES EN RDC 33
Section I. la loi électorale et l'organisation des
élections n RDC 33
I.1. présentation de la loi électorale 33
I.2. implication de la loi électorale dans l'organisation
des élections de 2018 35
Section II. Le seuil électoral et les regroupements
politiques 38
II.1. les regroupements politiques 38
II.2. le seuil électoral 38
II.3. partis politiques en RDC : vers des « grands
ensembles » 42
II.4. fin des partis mallettes 44
CONCLUSION 51
BIBLIOGRAPHIE 55
|