UNIVERSITÉ NORBERT
BURKINA FASO
ZONGO
*=*=*=*
Unité-
Progrès- Justice
ÉCOLE
NORMALE SUPÉRIEURE
*=*=*=*
*=*=*=*=*
Section chargée de
la formation du personnel d'encadrement du Secondaire
*=*=*=*=* *=*=*=*
Filière : Inspecteur de
l'Enseignement Secondaire
*=*=*=*=* *=*=*=*
Option : Français
LA FORMATION INITIALE DES PROFESSEURS DE FRANÇAIS
DU POST-PRIMAIRE : LES ENJEUX POUR UN ENSEIGNEMENT-APPRENTISSAGE DE
QUALITÉ
Présenté et soutenu par :
Sous la direction de :
DA Sansan Didier
Dr Innocents OUÉDRAOGO
Élève Inspecteur de l'Enseignement Secondaire
Enseignant-chercheur à l'École
Normale Supérieure de l'Université
Norbert Zongo
Composition du jury
Président : Dr Dougoudia Joseph LOMPO,
Maitre-assistant ENS/Université Norbert Zongo
Membre 1 : Dr Innocents OUÉDRAOGO,
Maitre-assistant ENS/Université Norbert Zongo
Membre 2 : Dr Adama OUÉDRAOGO, Assistant
Université Norbert Zongo
Date de soutenance: 21
Juin 2018
À
Notre père Jérôme
arraché à notre affection,
Notre mère
Mélanie,
Notre épouse
Massara,
Nos frères et
soeurs,
Nos
enfants Fabiola et Ariella.
REMERCIEMENTS
L'aboutissement de ce travail n'aurait été
possible que grâce aux efforts conjugués de nombreuses personnes.
Ainsi, nous traduisons notre sincère gratitude à
notre directeur de Mémoire, Docteur Innocents OUÉDRAOGO pour sa
disponibilité, son accompagnement et ses précieux conseils tout
au long de la production de ce mémoire.
Aux formateurs de l'ENS-UNZ, nous exprimons notre gratitude
pour la qualité de la formation dont nous avons
bénéficié.
Nous remercions aussi le personnel des Directions
régionales des Enseignements post-primaire et secondaire des
Hauts-Bassins et des Cascades.
Nous réitérons notre gratitude aux encadreurs
pédagogiques de français de la Direction régionale des
Enseignements post-primaire et secondaire des Hauts-Bassins et à
l'inspecteur Innocent FONKANI pour leurs soutiens.
À notre famille et à toutes les personnes, amis
et collègues, chefs d'établissement qui nous ont apporté
un soutien quelconque, nous disons merci.
Nous exprimons notre reconnaissance à l'ensemble des
élèves et professeurs qui ont bien voulu se prêter à
nos questions.
Aux promotionnaires élèves inspecteurs de
l'ENS-UNZ pour l'étroite collaboration que nous avons entretenue au
cours de nos travaux de recherche, nous disons également merci.
À tous, nous témoignons notre entière
reconnaissance.
SOMMAIRE
DÉDICACE.................................................................................................I
REMERCIEMENTS......................................................................................II
LISTE DES SIGLES ET
ABRÉVIATIONS.........................................................IV
LISTE DES
TABLEAUX..............................................................................VI
LISTE DES
GRAPHIQUES...........................................................................VII
RÉSUMÉ................................................................................................VIII
INTRODUCTION..........................................................................................1
PREMIÈRE
PARTIE......................................................................................3
CHAPITRE I : LA PROBLÉMATIQUE DE LA
RECHERCHE...................................5
CHAPITRE II : LA REVUE DE LA LITTÉRATURE SUR LA
QUESTION..................13
CHAPITRE III : LES CADRES THÉORIQUE ET
CONCEPTUEL.............................30
DEUXIÈME
PARTIE...................................................................................44
CHAPITRE IV : LA DÉMARCHE
MÉTHODOLOGIQUE.......................................46
CHAPITRE V : LA PRÉSENTATION DES
RÉSULTATS.......................................50
CHAPITRE VI : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES
RÉSULTATS ET
VÉRIFICATION DES
HYPOTHÈSES...............................................................67
CONCLUSION...........................................................................................76
BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................78
TABLE DES
MATIÈRES..............................................................................IX
ANNEXES..............................................................................................XIV
LISTE DES SIGLES ET
ABRÉVIATIONS
AOF : Afrique
Occidentale Française
APC : Approche Par les
Compétences
CA-CPES : Certificat d'Aptitude aux
fonctions de Conseiller Pédagogique de
l'Enseignement Secondaire
CAET : Certificat
d'Aptitude à l'Enseignement Technique
CA-IES : Certificat
d'Aptitude à l'Inspectorat de l'Enseignement Secondaire
CAP-CEG : Certificat
d'Aptitude Pédagogique à l'enseignement dans les
collèges
d'Enseignement
Général
CAPES : Certificat
d'Aptitude au Professorat de l'Enseignement Secondaire
CAPET : Certificat
d'Aptitude au Professorat de l'Enseignement Technique
CEG :
Collège d'Enseignement Général
CONFEMEN : Conférence des
Ministres de l'Éducation Nationale
CPES :
Conseiller Pédagogique de l'Enseignement Secondaire
CPS : Centre
Pédagogique Supérieur
CRPE : Concours de
Recrutement de Professeurs des Écoles
DEUG : Diplôme
d'étude Universitaire Général
DREPS : Direction Régionale
de l'enseignement post-primaire et secondaire
ENEP : École
Nationale de l'Enseignement Primaire
ENS : École
Normale Supérieure
ENSET : École
Normale Supérieure de l'Enseignement Technique
ENS-UK : École Normale
Supérieure de l'Université de Koudougou
ENS-UNZ : École Nationale
Supérieure de l'Université Norbert Zongo
EPSCT : Établissement
Public de l'État à Caractère Scientifique, Culturel et
Technique
ESPE : École
Supérieure du Professorat et de l'Éducation
FASTEF : Faculté des
Sciences et Technologies de l'Éducation et de la Formation
HG : Histoire
Géographie
IDS : Institut Des
Sciences
IES : Inspecteur
de l'Enseignement Secondaire
INSE : Institut des
Sciences de l'Éducation
IUFM : Instituts
Universitaires de Formation des Maitres (IUFM)
OCDE : Organisation de
Coopération et de Développement Économiques
PASEC : Programme
d'Analyse des Systèmes Éducatifs de la Confemen
PC :
Physique-Chimie
PCEM : Professeurs de
Collège d'Enseignement Moyen
PEJEN : Programme
Emploi Jeunes pour l'Éducation Nationale
PEM : Professeur
d'Enseignement Moyen
PES : Professeur
d'Enseignement Secondaire
PI :
Pédagogie Intégrée
SVT : Sciences de
la Vie et de la Terre
UNESCO : United Nations
Educational, Scientific and Cultural Organization
(Organisation des Nations Unies pour
l'Éducation, la Science et la Culture)
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Recouvrement du questionnaire par
région administrative........................49
Tableau n°2: Bilan des questionnaires collectés
auprès des élèves................................50
Tableau n°3 : Taux global de participation à
l'enquête..............................................52
Tableaun°4: Répartition des professeurs selon leur
qualification professionnelle...............53
Tableaun°5: Bilan des capacités à
réaliser les tâches pédagogiques
..............................55
Tableau n ° 6: Répartition des professeurs ayant
reçu une visite de classe ......................56
Tableau n° 7 : Les activités dont la maitrise
des contenus constitue une difficulté ............57
Tableau n°8: Bilan de la fréquence de
l'élaboration de la fiche pédagogique ..................58
Tableau n°9: Répartition des réponses des
élèves par rapport à l'assimilation de la leçon
de
grammaire.................................................................................59
Tableau n°10 : Répartition des réponses
des élèves par rapport à leur participation à
l'élaboration de la trace
écrite.........................................................60
Tableau n°11 : Bilan des réponses des
élèves par rapport aux exercices à faire
................61
Tableau n°12 : Répartition des réponses des
élèves sur la pratique de l'explication de texte. 62
Tableau n°13 : Bilan des réponses des
élèves sur la compréhension des textes
.................62
Tableaun°14 : Bilan des réponses des
élèves sur leur sollicitation à expliquer les mots
difficiles et à élaborer les
synthèses....................................................................63
Tableau n°15: Répartition des leçons
observées dans les
établissements............................65
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique n°1 : Répartition des professeurs selon
le diplôme académique......................53
Graphique n° 2 : Répartition des professeurs selon
l'expérience professionnelle...............54
Graphique n° 3 : Répartition des filières
de formation académique des professeurs............55
RÉSUMÉ
La finalité de tout système éducatif est
de faire acquérir aux apprenants des savoirs et savoirs- faire, des
capacités et des compétences qui leur permettent d'être des
citoyens responsables. Le système éducatif burkinabè
s'inscrit dans cette logique. Mais l'efficacité et l'efficience d'un
système éducatif sont aussi liées à la place
qu'occupe la formation des enseignants dans ce système.
Cette étude vise à montrer l'importance de la
formation initiale des professeurs de français des lycées et
collèges du Burkina Faso. Elle s'appuie sur le fait que le
français, en tant que discipline d'enseignement, et langue
d'enseignement des autres disciplines au Burkina-Faso, mérite qu'on y
accorde un égard particulier en formant conséquemment
ceux-là qui ont la charge de son enseignement. La bonne maitrise de
l'enseignement-apprentissage du français accroit les chances de
réussite des apprenants. Cependant, le constat est que les enseignants
de français du post-primaire sont de profils universitaires disparates.
Ceux qui n'ont pas bénéficié d'une formation initiale
éprouvent des difficultés au point de vue de la maitrise des
contenus d'enseignement et de la mise en oeuvre des démarches
méthodologiques.
L'hypothèse générale sur laquelle se
fonde l'étude, consiste à dire que les professeurs de
français sans formation initiale éprouvent des difficultés
réelles dans la transposition didactique et dans la gestion de la
classe de français.
Pour vérifier cette hypothèse, nous adoptons une
méthode de recherche qui s'appuie sur l'approche mixte. Le
questionnaire, la grille d'observation directe du cours, et le guide
d'entretien ont servi d'instruments de collecte des données. Les
résultats révèlent que les difficultés ont pour
source l'absence de formation initiale des professeurs de français.
Aussi, avons-nous fait des suggestions pour un enseignement-apprentissage de
qualité.
Mots clés : Formation initiale - professeurs de
français -- enseignement-apprentissage -contenus d'enseignement -
démarche méthodologique.
INTRODUCTION
Guizot1(*)(1833) disait ceci : « Vous
n'ignorez pas qu'en vous confiant un enfant, chaque famille vous demande de lui
rendre un honnête homme et le pays, un bon citoyen ».
Cette lourde tâche incombe à l'enseignant. L'école, en
effet, est le lieu des apprentissages, de la socialisation et de l'humanisation
de l'homme. Aucun progrès humain n'est envisageable sans
l'éducation. C'est pourquoi les sociétés humaines se sont
toujours préoccupées du format, des modalités et des
orientations de l'école afin de s'assurer de sa qualité, de son
efficacité et de son efficience. L'école doit répondre aux
aspirations des populations en s'adaptant à l'évolution tout en
faisant face aux défis qui y sont liés.
Cette tâche et combien noble, de conduire les hommes
vers le progrès humain et socio-économique échoit à
l'enseignant. Des réflexions et des études ont été
menées par des philosophes, des psychologues, des chercheurs et
pédagogues sur le rôle de ce dernier dans le système
éducatif et dans la chaine de transmission du savoir. Ces
différentes recherches témoignent de l'importance de la place
qu'occupe l'enseignant dans la construction du savoir. Étant un acteur
clé du développement, son action peut faciliter, inciter ou nuire
au progrès. C'est pourquoi des écoles tels que les Instituts
Universitaires de Formation des Maitres (IUFM), les Écoles
Supérieures du Professorat et de l'Éducation (ESPE) en France,
les Écoles Nationales de l'Enseignement Primaire (ENEP), L'École
Nationale Supérieure de l'Université Norbert Zongo (ENS-UNZ) et
l'Institut Des Sciences (IDS) au Burkina-Faso, ont été
créées afin de donner aux futurs enseignants les armes
nécessaires pour accomplir leur mission.
Au Burkina Faso, ce sont l'ENS-UNZ et l'IDS qui ont la charge
d'assurer la formation professionnelle initiale du personnel enseignant des
lycées et collèges. Toutefois, ces deux écoles de
formations ont une capacité d'accueil limitée eu égard
à la forte pression en besoins éducatifs des populations. Pour
combler le déficit en personnel enseignant, des milliers d'enseignants
sont alors recrutés et mis à la disposition des
établissements d'enseignement sans formation initiale.
En français, des étudiants aux profils
universitaires divers sont recrutés comme professeurs de
français, professeurs de français/anglais ou professeurs de
français/histoire-géographie, alors que le français au
Burkina Faso est non seulement une discipline, mais aussi la langue
d'enseignement des autres disciplines. Discipline composite qui tire ses
référents théoriques d'autres disciplines comme la
grammaire, la linguistique, la sociolinguistique, la philosophie, etc. le
français est une langue dont l'enseignement nécessite à
notre égard une formation initiale professionnelle de l'enseignant.
C'est pourquoi il nous a paru légitime de
réfléchir sur l'utilité et l'importance de la formation
initiale des professeurs de français du post-primaire. Il s'agit de
montrer les difficultés auxquelles sont confrontés les
enseignants dans leur pratique de classe, et les enjeux d'une telle formation
pour un enseignement-apprentissage de qualité.
Dans le cadre de cette recherche, notre travail se structure
en deux grandes parties :
Dans la première partie, il est question de
préciser les considérations théoriques dans lesquelles
s'inscrit notre recherche ; cette partie comporte la problématique de
recherche, une revue de la littérature sur la question de la formation
professionnelle initiale et les cadres théorique et conceptuel. La
deuxième partie de notre étude est tout d'abord consacrée
à la présentation des aspects méthodologiques de notre
recherche et les résultats auxquels nous sommes parvenu. Ensuite, nous
procédons à l'analyse puis à l'interprétation des
données. Cette analyse et interprétation des résultats,
qui nous permettent de confronter nos hypothèses aux
réalités du terrain, nous conduisent à des propositions
pour une amélioration des apprentissages à travers la formation
initiale des professeurs de français.
PREMIÈRE PARTIE :
PHASE THÉORIQUE
Cette première partie qui présente le cadre
théorique de notre étude comporte trois chapitres. Le premier
chapitre présente la problématique en abordant
l'intérêt de la recherche, la question principale et les
hypothèses. Le deuxième chapitre définit les concepts
clés intervenant dans notre travail et présente le cadre
théorique de l'étude. Enfin, le troisième chapitre est
consacré à la revue de la littérature sur la
problématique de la formation initiale des professeurs de
français du post-primaire.
CHAPITRE I : LA PROBLÉMATIQUE DE LA
RECHERCHE
Ce chapitre présente le constat de départ et
l'intérêt de l'étude, le problème de recherche, les
questions de recherche, les objectifs de l'étude, et les
hypothèses de la recherche.
I. LES CONSTATS DE DÉPART ET L'INTÉRÊT
DE L'ÉTUDE
L'enseignant joue un grand rôle dans le processus
d'acquisition des savoirs par les apprenants. Ce processus ne peut être
productif que lorsque l'enseignant lui-même a les capacités et les
compétences nécessaires pour accomplir sa mission.
L'intérêt de cette étude se fonde donc sur un certain
nombre de constats.
I.1. Les constats de départ
L'éducation peut se définir comme un
apprentissage, le moyen par lequel on développe chez les jeunes les
facultés morales, intellectuelles et physiques afin de les rendre utiles
pour eux-mêmes et pour la société. L'éducation est
donc un enjeu majeur au sein de nos sociétés et de nos
États, car aucun développement humain n'est possible sans elle.
En effet, toute société soucieuse de son développement
doit faire de l'éducation sa priorité en ce sens qu'elle est le
socle sur lequel tout progrès humain se bâtit. L'éducation
est donc synonyme de vie, de survie et de pérennité ; toute
société qui ne veut pas disparaitre doit donc éduquer ses
enfants. Lorsque Betolaud (1870, p.114) rappelle les propos de Plutarque
« sur l'éducation des enfants »,
c'est pour mettre en exergue la noblesse de la tâche éducative.
En effet, Plutarque affirme que « l'instruction est, parmi les
biens qui sont en nous, le seul impérissable » et que
« le bonheur réside dans l'instruction et la vertu, et non
dans les biens que donne le hasard ».
Que l'éducation soit assurée par la famille, la
société ou l'État, elle vise avant tout l'humanisation et
la socialisation et de l'homme.
Au Burkina Faso, la Loi 013/98/AN du 17 Juillet 2007
dispose que l'école doit former un citoyen créatif et productif
pour sa société ; elle consacre d'ailleurs la scolarisation
obligatoire jusqu'à 16 ans. Cela montre toute l'importance qui est
accordée à l'éducation des enfants. L'État a
confié cette tâche éducative aux enseignants qui ont la
noble mission de faire du jeune Burkinabè un citoyen productif. À
cet effet, des instituts et des écoles ont été
créés pour former les enseignants à ce métier. Au
Burkina Faso, l'École Normale Supérieure de l'Université
Norbert Zongo (ENS-UNZ) est celle qui a la charge de donner une formation
professionnelle initiale aux futurs professeurs dont ceux de français
qui ont souvent des profils universitaires différents.
Cependant, évoquant le manque d'enseignants dans les
lycées et collèges, l'État burkinabé procède
chaque année à des recrutements d'enseignants
immédiatement mis à la disposition des établissements sans
que ceux-ci aient une formation professionnelle initiale, alors que ceux qui
postulent pour l'enseignement du français sont de profils universitaires
disparates. En plus des étudiants ayant fait la filière Lettres
modernes, nous avons des postulants d'autres filières comme
linguistique, sociologie, psychologie, philosophie, histoire, anglais art et
communication, droit. Vu cette diversité des profils, il semble utile
que tous reçoivent une formation initiale.
En plus des recrutements ordinaires des enseignants du
post-primaire et du secondaire, le Ministère de la Jeunesse, de la
Formation et de l'Insertion Professionnelle, dans le cadre de la mise en oeuvre
du « Programme Emplois- Jeunes pour l'Éducation
Nationale », débuté en 2016, a été
autorisé à recruter des milliers
d'étudiants2(*) titulaires du DEUG II (Diplôme
d'Études Universitaires Générales) dans les
différentes filières sus-citées comme professeurs de
Français-Anglais ou Français-Histoire/Géographie. Ces
jeunes futurs enseignants bénéficient alors d'une formation de
trois mois à l'ENS-UNZ pour les profils littéraires et à
l'IDS pour les titulaires du DEUG II en Mathématiques, Économie,
Physique, Chimie, Sciences de la Vie et de la Terre, Agronomie pour être
professeur de Maths-SVT et Maths-PC. La durée de cette formation nous
semble insuffisante, vu la complexité de la tâche à
laquelle ces enseignants feront face. Il est donc important que tout
prétendant à l'enseignement, quel que soit son profil
universitaire, soit formé selon les normes, à son métier.
Vouloir un enseignement de qualité et continuer à recruter et
à mettre directement à la disposition des établissements
des enseignants sans formation initiale peut paraitre comme un paradoxe.
Selon les instructions officielles du programme de
français relu en 2010, l'enseignement du français a pour
objectifs généraux, « de donner à tous les
élèves la capacité de s'exprimer correctement, oralement
et par écrit, dans toutes les situations de communication qui se
présentent à eux ». Il forme aussi à la pratique
raisonnée de la langue, à la culture, et à l'acquisition
des méthodes de pensée et de travail (cf programme de
français de l'enseignement post-primaire et secondaire)
Cependant, on a coutume d'entendre dire que « le
niveau de l'enseignement a baissé et que les
élèves de maintenant ne parlent plus français ».
En effet, lorsqu'on entend les élèves parler ou lorsqu'on lit
leurs productions écrites, le problème de la maitrise de la
langue se pose avec acuité.
Le même constat est réel lorsqu'on est face
à certains interlocuteurs dans l'administration publique. Cet
état de fait traduit sans doute un malaise dans notre système
éducatif et ce, malgré les différentes reformes
intervenues dans les curriculums.
Au post-primaire, il est recommandé que la mise en
oeuvre de ces curricula se fasse selon une approche décloisonnée
des activités de la classe de français en recourant aux
méthodes actives. Mais, il ressort des rapports des encadreurs
pédagogiques que de nombreux enseignants ignorent ou le programme, ou
son exécution à travers les méthodes actives. Ces
enseignants sont pour la plupart, ceux qui n'ont pas reçu de formation
initiale.
L'apprentissage d'une langue repose, entre autres, sur la
maitrise de la grammaire et de la syntaxe. La grammaire française
n'étant pas des plus simples, il faudra donc user des méthodes et
des stratégies pour la faire assimiler par les apprenants. Cependant,
force est de constater que des enseignants éprouvent des
difficultés à enseigner la grammaire parce qu'ignorant les
programmes et/ou ne maitrisant pas eux-mêmes les contenus et les
méthodologies.
L'explication de texte est une activité de la classe de
français menée aussi bien au post-primaire qu'au secondaire. Elle
permet à l'élève d'être en contact avec un texte, de
le lire, de le comprendre et de lui donner un sens. C'est à travers
cette activité que l'apprenant découvre d'autres cultures,
aiguise son gout à la lecture des oeuvres intégrales, affine sa
pensée, apprend à argumenter aussi bien à l'écrit
qu'à l'oral, corrige son expression et se familiarise avec les
subtilités de la langue. L'explication de texte est donc une
activité transversale qui, si elle est bien menée, amène
l'élève à mobiliser toutes les ressources de la langue.
Cependant, lors des visites de classe, il revient que
l'explication de texte est escamotée ou mal exécutée.
L'enseignant lui-même ne maitrisant pas les outils d'entrée du
texte, se contente le plus souvent de le paraphraser avec les
élèves. Ces derniers sont amenés à
développer un discours redondant plutôt qu'à saisir les
subtilités du texte. Pourtant, ces outils d'entrées du texte,
à savoir le lexique, la syntaxe, les figures de style, les
tonalités, sont une occasion pour l'élève de
réinvestir les connaissances acquises (dans l'esprit du
décloisonnement) pour comprendre et donner du sens au texte.
L'explication de texte telle que pratiquée par ces enseignants est alors
vidée de son contenu et de ses objectifs. Toutes ces situations
constatées par les encadreurs pédagogiques et consignées
dans les rapports ou comptes rendus des visites de classe, soulèvent la
question des profils mais aussi de la formation initiale dans la mesure
où elles concernent essentiellement les professeurs sans formation
initiale.
I.2. l'intérêt de l'étude
Nous avons opté de réfléchir sur
l'utilité et l'importance de la formation initiale des professeurs de
français du post-primaire pour des raisons d'ordre personnel et
pédagogique
Autant l'homme a été guidé dès ses
premiers pas, autant nous sommes convaincu qu'il doit être guidé
et initié dans sa vie professionnelle. C'est après avoir
été conseiller pédagogique que nous-nous sommes rendu
compte des maladresses que nous commettions dans le processus
d'enseignement-apprentissage lorsque nous étions professeur de
français.
Aussi, dans le cadre des visites de classe, avons-nous souvent
été témoin des difficultés liées à la
pratique de classe auxquelles sont confrontés les enseignants n'ayant
pas bénéficié de formation initiale. Cette situation nous
a interpellé au point qu'il était difficile pour nous de passer
sous silence cet épineux problème de formation initiale des
professeurs de français. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous
avons décidé de poser le problème afin d'attirer
l'attention des décideurs pour améliorer la qualité des
apprentissages.
La langue française au Burkina Faso, en plus
d'être une langue enseignée est la langue d'enseignement des
autres disciplines, elle est aussi la langue de l'administration publique et
privée et le trait d'union entre les différentes
communautés dans un contexte multi-ethnique. Le français est la
langue de communication avec le monde extérieur. Au regard de la place
importante qu'occupe le français il apparait légitime de
s'interroger sur son apprentissage dans le contexte scolaire. Au Burkina Faso,
maitriser la langue française est un grand atout car elle est un moyen
d'accès à l'emploi et de promotion sociale.
Former au métier de professeur de français, nous
parait nécessaire si nous voulons des travailleurs et des cadres
compétents à même de propulser le développement du
pays. Former un professeur de français, c'est participer à former
et instruire des centaines voire des milliers d'élèves. Dans le
triangle didactique, le rôle de l'enseignant est primordial en ce sens
qu'il doit conduire les apprenants à la découverte du savoir et
à son acquisition. En Français, le traitement didactique vise en
général le développement de l'aptitude à la
production et à la compréhension du langage. Toute chose qui
nécessite une formation. Ce rôle est difficile à tenir si
le professeur n'a été formé à son métier.
C'est pourquoi, nous pensons que de la qualité de
l'enseignement-apprentissage du français, et partant de la
qualité de notre système éducatif, dépend de
l'effectivité de la formation initiale professionnelle des professeurs
de français.
En effet, L'éducation est selon la Loi 013/98/AN du 17
Juillet 2007 portant Loi d'orientation de l'éducation,
« l'ensemble des activités visant à
développer chez l'être humain, l'ensemble de ses
potentialités physiques, intellectuelles, morales, spirituelles,
psychologiques et sociales, en vue d'assurer sa socialisation, son autonomie,
son épanouissement et sa participation au d développement
économique, social et culturel ». En se fondant sur cette
définition et sur les attentes, il est évident que
l'éducation est une entreprise complexe dans la mesure où il
s'agit de façonner les Hommes. Au Burkina Faso comme ailleurs, cette
oeuvre éducative est dévolue aux enseignants à travers
l'école. Le système éducatif burkinabé est
confronté à de nombreux problèmes qui sont entre autres la
baisse du niveau tant décrié de nos jours, les échecs
scolaires, l'insuffisance de l'offre éducative, le manque de formation
initiale des enseignants. En effet dans la Politique sous-sectorielle des
enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique
2010-2025 sur l'efficacité interne et externe du système
éducatif, il est clairement mentionné qu' « Au
Burkina, le système éducatif connaît des problèmes
de qualité à tous les niveaux et cela, en termes de
ressources humaines, d'infrastructures, d'équipements, de
matériel didactique, d'approches pédagogiques et de formation du
personnel »
Du précepteur de jadis à l'enseignant
d'aujourd'hui, de la vocation pour l'enseignement au métier
d'enseignant, ces évolutions montrent que l'éducation a toujours
été une préoccupation pour les hommes, et son
efficacité, une quête permanente. Au Burkina-Faso, l'existence des
écoles de formations des enseignants témoigne d'une vision de
professionnalisation du métier d'enseignant, de la recherche de la
qualité et de l'efficacité du système éducatif. En
effet, depuis 1986, la formation du personnel enseignant du post-primaire et du
secondaire a été assumé par l'Institut des Sciences de
l'Éducation (INSE), devenue ENS-K en 1996 avec entre autres missions
« d'assurer la formation professionnelle initiale et continue des
personnels d'enseignement, d'encadrement, d'administration et de gestion de
l'éducation »3(*). L'Institut Des Sciences (IDS)
créé en 2007 assure la formation initiale des professeurs du
post-primaire dans les disciplines scientifiques. La création de ces
écoles et instituts montre qu'il est important d'être
initié et formé au métier que l'on est amené
à exercer. Et comme l'a si bien dit Meirieu (1995, p.15) «Tous
les enseignants doivent pouvoir bénéficier d'une formation de
niveau universitaire dans la ou les disciplines qu'ils enseignent. Ils doivent
également bénéficier d'une formation pédagogique
[car] la maitrise d'une discipline ne confère pas
systématiquement la capacité de l'enseigner ». En
effet, en plus des connaissances disciplinaires, tout enseignant a besoin d'une
formation pédagogique sans laquelle le processus
enseignement-apprentissage ne saurait produire les résultats
escomptés.
Au Burkina Faso, le déséquilibre entre l'offre
éducative et la demande, la faiblesse de la capacité d'accueil
des écoles de formation des professeurs, et l'insuffisance ou le manque
du personnel enseignant influent négativement sur la qualité de
l'enseignement-apprentissage. Pour résoudre le problème du
manque d'enseignants, l'État burkinabè recrute chaque
année sur concours directs des enseignants immédiatement mis
à la disposition des lycées et collèges pour emploi.
Depuis 2015, le Ministère en charge de la Jeunesse, de la Formation et
de l'Insertion professionnelle recrute aussi des enseignants sur
sélection de dossiers au profit du Ministère de
l'Éducation Nationale et de l'Alphabétisation
« dans l'optique de réduire le chômage des jeunes
diplômés de l'enseignement supérieur et de combler le
déficit d'enseignants dans l'enseignement
post-primaire »4(*).
Dès lors, on constate un hiatus entre
l'efficacité de l'éducation tant prônée dans la loi
d'orientation de l'éducation, et les modes de recrutements et d'emplois
du personnel enseignant. Cette situation aussi paradoxale soit-elle pose un
sérieux problème de qualité de l'enseignement dans la
mesure où des milliers d'enseignants, notamment ceux recrutés sur
concours directs, rejoignent les classes sans aucune boussole
pédagogique alors que le manque de moyens financiers souvent
évoqués ne permet pas aux formateurs et encadreurs
pédagogiques d'assurer la formation continue de ces enseignants.
L'État recrute plus dans l'enseignement pour lutter contre le
chômage des jeunes et combler un déficit en enseignants, que de
mettre en avant la qualité de l'enseignement comme objectif
principal.
Certes, le Burkina Faso est un pays aux ressources
limitées, où tout semble prioritaire, mais la solution à
toutes ces priorités pourrait passer par une éducation de
qualité à travers la formation initiale des professeurs capables
de faire face aux nouveaux défis auxquels est confrontée
l'éducation. Bâtir un système éducatif performant,
investir dans la formation des personnels du secteur éducatif est un
gage développement.
II. LES QUESTIONS DE RECHERCHE
Au regard de ce qui précède, une meilleure
compréhension des enjeux de la formation initiale se présente
comme une nécessité. Aussi, la question principale de recherche
que l'on pourrait se poser est celle-ci : en quoi la formation professionnelle
initiale est-elle nécessaire pour une professionnalisation des
enseignants et pour un enseignement de qualité du français au
post-primaire ?
De cette interrogation générale découlent deux autres
questions qui nous permettront d'approfondir notre réflexion :
- Quels sont les difficultés rencontrées par les
professeurs de français sans formation initiale dans
l'enseignement-apprentissage du français ?
- Quelles perspectives pour une construction de
l'identité professionnelle du professeur de français non
initialement formé?
III. LES OBJECTIFS DE RECHERCHE
Cette recherche vise un objectif général et
trois objectifs spécifiques.
III.1 Objectif général
Cette étude a pour objectif général de
montrer en quoi la formation initiale des professeurs de français
contribue à l'amélioration de la qualité de
l'enseignement-apprentissage du français. III.2. Objectifs
spécifiques
Ces objectifs spécifiques consistent à :
- identifier les difficultés rencontrées par les
professeurs de français sans formation initiale dans l'enseignement de
la discipline.
- montrer l'importance de la formation initiale des
professeurs de français pour un enseignement-apprentissage de
qualité.
- rechercher les mesures palliatives appropriées en
cas d'absence de
formation initiale.
IV. LES HYPOTHÈSES DE LA RECHERCHE ET LES
INDICATEURS DE VÉRIFICATION
En rapport avec les questions de recherche, nos
hypothèses de recherche se composent d'une hypothèse principale
et de deux hypothèses secondaires. À la suite des
hypothèses, nous proposons des indicateurs principaux sur lesquels
nous-nous appuyons pour vérifier la validité des
hypothèses, que nous soumettons à l'épreuve du terrain.
IV.1. Les hypothèses de la recherche
Pour mener cette étude, nous-nous fondons sur un certain
nombre d'hypothèses.
IV.1.1.
L'hypothèse principale
Les professeurs de français sans formation initiale
éprouvent des difficultés réelles dans la transposition
didactique et dans la gestion de classe de français.
IV.1.2. Hypothèse secondaire n°1
Les professeurs de français sans formation initiale ne
maitrisent pas les contenus enseignés.
IV.1.3. Hypothèse secondaire n°2
Les professeurs de français sans formation initiale
rencontrent des difficultés dans la mise en oeuvre des démarches
pédagogiques.
IV.2. Les indicateurs de vérification des
hypothèses
Les indicateurs de vérification nous servent
d'instruments de mesure pour confirmer ou infirmer les hypothèses de
recherche. L'ensemble des indicateurs se rapportant aux hypothèses
secondaires sert à l'appréciation de l'hypothèse
principale.
IV.2.1. Indicateur n°1
- Les professeurs de français sans formation initiale
ne maitrisent pas les contenus de grammaire.
- Les professeurs de français sans formation initiale
éprouvent un besoin de formation sur les contenus.
IV.2.2. Indicateur n° 2
-Les professeurs de français sans formation initiale
ne maitrisent pas la démarche méthodologique de la lecture
cursive.
-Les professeurs de français sans formation initiale
éprouvent un besoin de formation sur les démarches
méthodologiques.
CHAPITRE II : LA REVUE DE LA LITTÉRATURE SUR LA
QUESTION
L'enseignant est un repère pour l'élève,
il est celui qui détermine et organise les ressources cognitives,
didactiques et pédagogiques qui lui permettent de bâtir ses
compétences. Pour être à la hauteur de cette
responsabilité, l'enseignant doit lui-même se former pour
s'adapter à l'évolution des savoirs et de la
société. Tout système éducatif doit être
tourné vers la recherche de la performance et de l'efficacité.
Mais comment garantir cette qualité tant recherchée par
l'école ? Pour répondre à cette interrogation, et
tout en ayant pour repères des travaux déjà existants,
nous évoquons d'abord la situation de la formation professionnelle
initiale des enseignants telle qu'elle est pratiquée dans certains pays,
ensuite, nous présentons l'état des lieux de la formation
initiale des professeurs du post-primaire au Burkina, et enfin, nous montrons
les enjeux de la formation initiale.
I. L'ÉTAT DES LIEUX SUR LA FORMATION INITIALE
Le terme « formation » peut avoir plusieurs
significations selon le domaine dans lequel on se situe. Par exemple, en
géologie, parler de formation, reviendrait à évoquer une
élaboration ou une étape de développement. La formation
peut signifier regroupement lorsqu'il s'agit d'une structure ou d'un type
d'organisation. En ce sens, on parlerait entre autres de formation politique,
de formation musicale. Dans le domaine de l'acquisition de compétences,
pour ce qui concerne notre étude, il est généralement
question de séminaire ou stage de formation, de formation initiale, de
formation continue, de formation professionnelle. Ce type de formation,
notamment la formation initiale, peut être vue sous l'angle d'initiation
à un métier.
Les métiers de nos jours, doivent s'adapter aux
différentes évolutions des sociétés pour mieux
répondre aux exigences du moment. En effet, selon Paquay et al (2001,
p.82), « Les études sociologiques sur les professions montrent
une évolution nette au cours des dernières années de la
plupart des métiers relatifs à l'humain : infirmières,
assistants sociaux, journalistes... et enseignants. Ainsi donc, pour
répondre aux défis sans précédents de la
transformation nécessaire des systèmes éducatifs, le
rôle des enseignants devrait évoluer. Dans la plupart des pays
occidentaux, l'enseignant est en voie de passer d'un statut d'exécutant
à un statut de «professionnel» ».
Ce statut de professionnel présuppose une formation
initiale. C'est une formation qui est destinée en l'occurrence à
l'étudiant qui souhaite apprendre les bases d'un domaine professionnel,
et s'orienter vers le métier d'enseignant. Elle fournit ainsi les
connaissances spécifiques, les compétences et les savoirs
nécessaires dont il a besoin pour exercer un premier métier. Il
faut noter que la formation professionnelle initiale s'adresse donc à
des personnes qui n'ont pas d'expérience professionnelle.
I.1. La formation initiale des enseignants en Europe
Le choix porte sur deux pays de ce continent, à savoir
la France et la Belgique du fait qu'ils sont des pays francophones.
I.1.1. La formation des enseignants en France
En France, la réforme de 2010 a vu les Écoles
Supérieures du Professorat et de l'Éducation (ESPE)
remplacés les Instituts Universitaires de Formation des Maitres (IUFM)
qui avaient en charge la formation des enseignants depuis 1990. En effet,
depuis 2013, les futurs enseignants du premier et second degré sont
formés dans des ESPE. Ces écoles ont rétabli la
professionnalisation de la formation. Désormais, les étudiants
passent le concours de recrutement de professeurs des écoles (CRPE)
pour le premier degré, ou le CAPES pour le second degré en fin de
Master1. Donc pour devenir enseignant en France, il faut intégrer une
ESPE en master 1 de Métiers de l'enseignement, de l'éducation et
de la formation (MEEF). Les étudiants consacrent la première
année de leur master à la préparation du concours, qu'ils
passent en fin de Master 1. Le Master 2 se déroule quant à lui
à mi-temps : les étudiants poursuivent leur formation dans les
ESPE et enseignent en classe. Les stagiaires ne reçoivent alors plus
seulement une formation disciplinaire mais également des enseignements
de didactique et de pédagogie. Le passage des IUFM aux ESPE a
entraîné une évolution majeure.
Cette réforme liée à la formation
initiale des enseignants a pour objectif selon Vincent Peillon5(*), « de
professionnaliser la formation et d'enseigner davantage la pédagogie et
la didactique ». Le leitmotiv des ESPE est selon Jacques
Ginestié6(*) de montrer que « l'enseignement
est un métier qui s'apprend » et qu'il « ne suffit
pas d'être bon en lettres pour enseigner le français ou
d'être bon pédagogue pour être un bon prof. »
Le concours de recrutement des futurs enseignants à
former à partir du Master 1 témoigne de l'intérêt
accordé au métier d'enseignant. Les savoirs et connaissances
académiques d'un certain niveau constituent un atout pour
l'étudiant qui doit intégrer d'autres savoirs dans le cadre de sa
formation à son futur métier.
I.1.2. La formation des enseignants en Belgique
En Belgique, la formation professionnelle initiale des
enseignants échoit aux Hautes Écoles et aux Universités.
À l'université, deux voies existent pour devenir enseignant dans
le secondaire supérieur. La première consiste d'une part à
obtenir un baccalauréat plus 3 ans suivi d'un master disciplinaire (2
ans) et, ensuite, d'une année supplémentaire pour obtenir
l'agrégation de l'enseignement secondaire supérieur. La seconde
voie consiste à faire un baccalauréat plus 3 ans à
l'université, suivi d'un master à finalité didactique (2
ans) correspondant à deux années d'études et de formation
pédagogique.
De manière commune à l'ensemble des
établissements, la formation pédagogique des enseignants à
l'université comprend quatre axes : les connaissances socioculturelles,
les connaissances pédagogiques assorties d'une démarche
scientifique et d'attitudes de recherche, les connaissances socioaffectives et
relationnelles et, enfin, le savoir-faire.
Cependant, en Mai 2017, la Belgique s'est engagée dans
une réforme du système de formation des enseignants qui sera mis
en vigueur en 2019. La formation des enseignants du primaire, du maternel et du
secondaire inférieur passera de 3 à 4 ans. Les premiers
diplômés de ce nouveau système devraient sortir en 2023.
Selon Toni Pelosato7(*), cette réforme
est « un changement complet de la formation depuis la
première année. On va travailler en co-diplomation entre
universités et hautes écoles dès la première
année, en revoyant en profondeur le cursus, pour permettre aux
étudiants d'être mieux outillés pour faire face aux
difficultés qu'ils peuvent rencontrer ", car, ajoute-t-il,
« La formation des enseignants se veut davantage
professionnalisante et a pour but de former un enseignant développant
une identité professionnelle forte et capable de s'adapter aux nouveaux
défis de transformation de l'école ». Il sera
également possible pour les candidats à l'enseignement de suivre
une 5e année d'étude sous la forme d'un master de
spécialisation en enseignement. Pour Joseph Thonon8(*),
« l'intérêt de cette 4e année est
d'améliorer le système éducatif, qui, à l'heure
actuelle, est très inégalitaire, notamment dans la didactique des
disciplines ("apprendre à apprendre"), et la gestion du groupe
".
Le souci de s'engager vers la qualité et la performance
du système éducatif belge est perceptible dès le niveau de
recrutement des étudiants, et c'est le même constat qui se
dégage aussi de la réforme annoncée qui ajoute 1 an
à la formation.
I.2. La formation initiale des enseignants au Canada
Au Québec, Selon Lenoir (2010, p.38), dans son article
intitulé la réforme de la formation à
l'enseignement au Québec in la Revue internationale
d'éducation de Sèvres, « la formation initiale
à l'enseignement s'inscrit de nos jours dans un courant dominant qui
caractérise les systèmes scolaires occidentaux. Ceux-ci ont tous
été conduits, au cours des dernières décennies,
à prôner la professionnalisation du métier d'enseignant et
à adopter dans cette perspective l'approche par compétences
(APC)». Un référentiel de douze compétences a
été élaboré comme cadre de référence
générale sur les orientations de la formation à
l'enseignement. Ces douze compétences du référentiel sont
organisées autour de quatre axes dont le premier est centré sur
la formation d'enseignants cultivés, et maitrisant la langue. Le second
axe porte sur la conception, le pilotage des situations
d'enseignement-apprentissage et les contenus à enseigner. Le
troisième axe fait référence au contexte social et
scolaire. Il se rapporte à l'adaptation des interventions avec les
élèves présentant des besoins particuliers, à
l'utilisation des technologies en lien avec le développement
professionnel des enseignants et aux compétences portant sur les
exigences de la collaboration avec les parents, les collègues ainsi
qu'avec tous les partenaires sociaux.
Le dernier axe aborde l'identité professionnelle. Les
enseignants doivent s'engager dans une démarche individuelle et
collective de développement professionnel et intégrer la
dimension éthique dans l'exercice de la profession enseignant.
Ces quatre axes déclinés en compétences
dont doivent faire preuve les enseignants, ne peuvent être une
réalité sans une formation initiale. De nos jours, face aux
nombreux défis auxquels sont confrontés les enseignants dans
l'exercice de leur métier, il leur faut effectivement développer
de nouvelles compétences pour y apporter des réponses
adéquates.
I.3. La formation initiale des enseignants en Afrique
L'ancêtre des écoles de formation de l'Afrique
francophone fut sans doute l'école William Ponty de Dakar,
créée officiellement en 1903. Elle est une école
fédérale de l'Afrique Occidentale française (AOF) dont la
mission était de former les jeunes cadres africains. Les meilleurs
sortants de l'école devenaient instituteurs et les autres étaient
orientés dans l'administration publique. Retenir les plus brillants
comme enseignants dénote de la grande importance que le colon
lui-même accordait aux apprentissages.
I.3.1. La formation des enseignants au
Sénégal
C'est la Faculté des Sciences et Technologies de
l'Éducation et de la Formation (FASTEF) qui accueille les
étudiants ayant été reçus au concours
d'entrée. Dans son offre de formation initiale on trouve
différents types de formations. La formation des professeurs
d'enseignement secondaire (PES) avec le niveau de la maîtrise pour une
durée de deux années de formation, celle des professeurs
d'enseignement moyen (PEM) avec le niveau de la licence pour une année
de formation et les professeurs de collège d'enseignement moyen (PCEM)
avec le niveau du Baccalauréat pour deux années de formation. Il
faut noter que l'école normale supérieure était connue
sous le nom de CPS (Centre Pédagogique Supérieur).
Les contenus enseignés visent à faire
acquérir des compétences en matière d'éducation et
de formation, d'animation socioéducative et d'administration. Ainsi, La
formation vise à amener le futur enseignant à maîtriser les
disciplines à enseigner, les règles fondamentales de gestion et
d'administration. Le futur enseignant doit aussi maîtriser un certain
savoir-faire axé sur des aptitudes à confectionner et à
utiliser des matériels didactiques, et à la transmettre des
connaissances. Le savoir-être dont l'enseignant doit faire preuve est
axé sur la déontologie, la morale et la conscience
professionnelle.
I.3.2. La formation des enseignants au Burkina Faso
Il faudra attendre en 1948 pour voir ouvrir les Cours Normaux
de Koudougou et de Ouahigouya, puis celui des jeunes filles de Ouagadougou. De
nos jours, la formation initiale des enseignants du primaire est assurée
par les Écoles Normales des Enseignants du Primaire (ENEP).
L'École Normale Supérieure de
l'Université Norbert Zongo (ENS-UNZ) s'est vu confier la tâche de
former les personnels enseignants, administratifs et d'encadrement des
établissements d'enseignement post-primaire et secondaire. Le personnel
d'encadrement de l'enseignement du premier degré y est aussi
formé. L'Institut des Sciences (IDS) a été
créé en 2007 avec entre autres missions de préparer les
candidats titulaires du baccalauréat scientifique au certificat
d'aptitude professionnelle de l'enseignement des sciences dans les
collèges d'enseignement général, et d'assurer la formation
pédagogique des enseignants des disciplines scientifiques.
La formation des professeurs a commencé à
l'Institut des Sciences de l'Éducation (INSE) au sein de
l'Université de Ouagadougou en 1986. Cette formation est assurée
à présent par l'École Normale Supérieure de
Koudougou (ENS) créée en 1996 par décret No
96-331/PRESS/PM/MESSRS/MEBA. L'université de Koudougou voit le jour en
2005, et l'École Normale Supérieure de Koudougou devient
l'École Normale de l'Université de Koudougou (ENS-UK). C'est elle
qui assure la formation initiale professionnelle des professeurs de
français. Quant à L'Institut des Sciences (IDS), il accueille les
bacheliers des séries scientifiques pour les préparer au
certificat d'aptitude pédagogique à l'enseignement dans les
collèges d'enseignement général. En 2017,
l'Université de Koudougou change de nom et devient Université
Norbert Zongo. Et l'ENS-UK devient l'École Normale Supérieure de
l'Université Norbert Zongo (ENS-UNZ).
L'ENS-UNZ est un établissement d'enseignement, de
formation professionnelle et de recherche. Composante de l'Université
Norbert Zongo, elle a pour mission entre autres d'assurer la formation
initiale et continue des personnels d'enseignement, d'encadrement,
d'administration et de gestion de l'éducation, ; d'assurer la
formation académique des spécialités en sciences de
l'éducation, de préparer aux diplômes relevant de ses
compétences et des diplômes à caractère
pluridisciplinaire en collaboration avec d'autres établissements.
Pour ce qui est du volet formation du personnel enseignant des
lycées et collèges, et des diplômes, l'ENS-UNZ
prépare au CAP-CEG (Certificat d'Aptitude Pédagogique à
l'enseignement dans les collèges d'Enseignement Général),
au CAET(Certificat d'Aptitude à l'Enseignement Technique)au CAPES
(Certificat d'Aptitude Pédagogique de l'Enseignement Secondaire), au
CAPET (Certificat d'Aptitude au professorat de l'Enseignement Technique) au
CA-CPES (Certificat d'Aptitude aux fonctions de Conseiller Pédagogique
de l'Enseignement Secondaire) et au CA-IES (Certificat d'Aptitude à
l'Inspectorat de l'Enseignement Secondaire).
En ce qui concerne le volet formation des professeurs de
français, nous indiquons en annexe les intitulés des modules
dispensés.
Au regard des différents modules dispensés aux
futurs professeurs de français, on se rend compte de la
complexité de l'enseignement de cette langue, de l'utilité et de
la nécessité de cette formation préalable au
bénéfice de ces enseignants vu la disparité de leurs
profils universitaires. Les modules relatifs à l'enseignement du
français viennent renforcer les capacités des
élèves-professeurs à maitriser les différents
contenus des cours qu'ils seront amenés à dispenser. Ces modules
ont donc l'avantage de mettre au même niveau d'information et de
connaissances tous les élèves professeurs de français
quels que soient leurs profils universitaires.
Que l'on se situe en Europe, Au Canada ou en Afrique,
l'objectif visé par la formation initiale des enseignants est d'outiller
ces derniers à assumer sans difficultés leur métier au vu
des évolutions et des transformations des sociétés.
I.4. La qualification du personnel enseignant
Selon le « Tableau de bord des enseignements
post-primaire et secondaire année scolaire 2013-2014 »,
sur les 13 910 enseignants du post-primaire et du secondaire au titre de
l'année scolaire 2013-2014, 50,3% ont un titre de capacité
professionnelle (CAPES/CAPET/CAP/CEG/CAET/...). La proportion des enseignants
ayant un titre de capacité est en baisse de 0,3 point par rapport
à 2012/2013, passant ainsi de 50,6% à 50,3% en 2013/2014. Cette
proportion est en constante baisse durant les trois dernières
années car elle avait atteint 52,7% en 2010/20119(*).
Au vu de ce tableau, à peine la moitié des
professeurs des lycées et collèges sont titulaires d'un
certificat d'aptitude pédagogique. L'autre moitié navigue
à vue avec tout ce que cela peut engendrer comme inconvénients
dans les enseignements-apprentissages.
Dans le rapport de synthèse (Juillet 2017) de la
Commission d'enquête parlementaire sur le système
d'enseignement au Burkina Faso, il ressort qu' « au
niveau du post primaire, avec le déficit prononcé, de nombreux
enseignants ont été recrutés et envoyés directement
sur le terrain, sans formation initiale. La formation continue tout comme les
conférences pédagogiques et les visites de classe qui auraient pu
suppléer ce manque font défaut. Ces derniers n'entrent
généralement en contact avec les encadreurs pédagogiques
que le jour de leur examen professionnel pratique. Aussi, cette année
scolaire 2016/2017, 4500 jeunes diplômés non formés ont
été recrutés comme enseignants dans le cadre du programme
de création d'emploi pour jeunes (PEJEN). Les professeurs de CEG,
même formés, éprouvent des difficultés pour
enseigner la deuxième matière qu'ils n'ont pas
étudiée à l'université ».
Les résultats de ce rapport mettent en exergue
l'importance et la nécessité de la formation initiale
professionnelle sans laquelle les résultats scolaires ne sauraient
être améliorés. En effet, selon le bilan de
l'année scolaire 2016-2017, les taux de redoublement sont
très élevés dans le post primaire : 22,5% en
6ème, 22,7% en 5ème, 23,3% en 4e et 35,3%
en 3ème. Au niveau du secondaire, on constate une tendance
à la baisse, sauf en classe de terminale où il est de 31,9%,
à cause de l'échec au baccalauréat. Les taux d'abandon
sont également élevés : 13,7% en 6e, 8,4% en 5e, 20,6% en
3e, 10,4% en 2nde et 25,5%.
Le niveau d'échec à l'examen du BEPC est
relativement élevé. Seulement un tiers des candidats environ sont
admis à chaque session. Pour la session 2017, le taux de réussite
est de 28 ,85%. Pour le Baccalauréat, l'année 2017 a vu un
taux de réussite de 38,13%.
Les causes de ces mauvais résultats scolaires sont
certes multiples, mais il est certain que le manque de formation initiale des
enseignants influe négativement sur la qualité des
apprentissages.
I.5. Le français : discipline et langue
d'enseignement
Au Burkina Faso, le français est depuis 1962 la langue
officielle et la langue d'enseignement. Discipline fondamentale et
véhicule unique d'enseignement dans les lycées et
collèges, le français occupe donc une place importante dans la
réussite scolaire. En effet, dans les pays d'Afrique francophone, la
langue française est un instrument de promotion sociale en ce sens
qu'elle ouvre les portes de la fonction publique et de bien d'entreprises
privées. Ainsi, ne pas savoir écrire et parler français
amenuise les chances de réussite du citoyen de l'espace francophone.
Au Burkina Faso, où plus de 75% des adultes sont
analphabètes, ils ne savent ni lire ni écrire dans aucune
langue.10(*) La grande majorité des
élèves aussi n'entrent en contact avec le français que
dans les centres d'éveil ou au cours élémentaire. Il
revient donc au professeur de français d'user de tacts et de mettre en
oeuvre tout son savoir- faire afin de permettre aux apprenants non seulement de
comprendre, parler et écrire le français en tant que discipline
et langue de communication, mais aussi de comprendre par le même biais
les autres disciplines d'enseignement. Pour Halté (1992, p.17),
« le statut socio-scolaire du français crée des
attentes contradictoires ». En effet,
poursuit-il, « les processus de la transposition didactique,
quand on les applique au français, sont d'autant moins simple que la
discipline dispense des savoirs faire transversaux (lire, écrire,
parler) auxquels viennent se greffer les mécanismes
ségrégatifs de normes langagières qui dépassent la
configuration strictement interne de la matière ».
Pour faciliter les apprentissages, le professeur de
français doit faire preuve d'une bonne culture générale,
d'une grande maitrise de la langue, et surtout avoir des compétences
pédagogiques car de sa capacité à faire apprendre et
comprendre, dépend la réussite ou de l'échec des
élèves.
II. LES ENJEUX DE LA FORMATION INITIALE
Kant (1806 p.12) disait que « l'homme est la
seule créature qui soit susceptible d'éducation ».
L'acte d'éducation est un acte de formation, donc un processus
d'acquisition de savoirs, de savoir-faire, et de savoir-être, Toute
formation au sens de l'acquisition de compétences est un apprentissage.
Étant un moyen d'acquérir de nouvelles connaissances ou de
renforcer des connaissances, elle ouvre les voies du métier en ce sens
qu'elle permet à chaque homme de gagner en compétences et en
performances pour se réaliser. De nos jours, dans le monde du travail,
nous faisons face à une évolution perpétuelle des
connaissances. En effet, de nouvelles connaissances et compétences sont
souvent nécessaires pour bien exercer un métier, et l'acquisition
de ces connaissances est d'autant plus utile surtout à ceux qui doivent
embrasser une nouvelle profession, qu'il est important de les soumettre
à une formation professionnelle initiale. Le progrès
économique d'un pays est intimement lié au niveau
d'éducation et de scolarisation de ses populations, et l'idée que
l'éducation et la formation participent au changement des
mentalités et favorise l'adoption de nouveaux comportements, est prise
en compte dans la plupart des projets de développement.
Cependant, dans le domaine de l'enseignement-apprentissage,
l'impact de la formation professionnelle initiale, son utilité et son
importance ont été diversement appréciés par des
penseurs ou des acteurs de l'éducation. Pendant que certains s'opposent
à toute idée de formation initiale des enseignants, d'autres au
contraire, y voient la clef de la qualité des
enseignements-apprentissages.
II.1. Le maitre ignorant
C'est à travers le livre de Rancière (1987,
p.15)) , Le maitre ignorant, qu'on découvre la
pédagogique atypique de Jacotot11(*) qui pense que l'ignorance
du maitre est émancipatrice. En effet, pour lui, « seul le
maitre qui ignore peut aider l'autre à apprendre ; on ne peut enseigner
que ce que l'on ignore car si on connait, on est tenté de l'expliquer et
on empêche l'autre de comprendre par lui-même ». La
connaissance du domaine à enseigner, poursuit-il, n'est pas un
prérequis, c'est au contraire un obstacle, car dans ce cas, le
précepteur est poussé à se substituer à
l'apprenant. La philosophie de Jacotot sur l'éducation repose sur le
principe de l'égalité des intelligences.
Ainsi, pour lui, « le meilleur des maîtres
est celui qui ignore ce qu'il doit enseigner ». Le maitre savant
empêche l'élève d'apprendre. En effet, lorsque l'enseignant
pense que l'élève n'est pas capable d'apprendre et de comprendre
seul, et qu'il passe son temps à expliquer, cela éloigne
l'élève de la matière à comprendre et
l'abrutit. Jacotot pense que la pédagogie traditionnelle est
fondée sur un principe inégalitaire qui consiste à avoir
d'un côté, un élève ignorant et de l'autre un
maître savant. Il oppose alors une pratique pédagogique nouvelle
fondée sur un principe égalitaire avec un maître et un
élève tous deux ignorants. L'ignorance du maitre et de
l'élève est un atout pour un apprentissage optimum. Former donc
un enseignant à l'exercice de son métier serait un obstacle
à l'enseignement-apprentissage.
Même si Jacotot pose le problème du maitre
omniscient, il faut cependant situer l'émergence de cette
pédagogie dans le contexte de la Révolution de l'époque
dont il était l'un des ardents défenseurs, et qui faisait de
« l'égalité des intelligences » un principe sacro-saint
politico-révolutionnaire. Comme le rappelle, Rancière (p.23),
« c'est l'époque de la formation continue (même si le
terme n'existe pas à l'époque) d'ouvriers dans le cadre du
processus de la révolution industrielle ».
Le principe que l'enseignant et l'apprenant soit au même
niveau de connaissances pourrait donner lieu à un tâtonnement
voire des déviances dans le processus d'apprentissage, si tant est que
ce processus est la résultante d'une préparation
préalable, d'une collecte d'informations, d'une mise en oeuvre des
stratégies et méthodes d'apprentissage par le maitre.
II.2. La formation par la pratique
Dès le début des années 1990, le
débat sur l'impact de la formation initiale sur l'efficacité de
l'enseignement a été posé suite aux recrutements massifs
des enseignants en Afrique subsaharienne pour répondre à la forte
demande en matière d'éducation. En effet, des études
menées par le programme d'analyse des systèmes éducatifs
de la confemen12(*) (PASEC), ont fait
le constat que la formation professionnelle initiale a souvent peu d'effet et
que dans la plupart des cas, des enseignants sans formation professionnelle
initiale feraient autant progresser les élèves que des
enseignants formés. Certains trouvent même que la formation
professionnelle initiale n'était pas un investissement rentable et qu'on
pouvait parfaitement se limiter à des formations de très courte
durée plutôt que de dépenser des sommes importantes dans
des formations longues.
Le critique littéraire français
Brunetière, cité par Meirieu (2005, p.14) à propos de la
formation pédagogique des enseignants, pense que « Nos jeunes
professeurs n'ont pas besoin qu'on leur enseignât la pédagogie,
car ils l'ont eux-mêmes découverte dans le sentiment de la
dignité de leur profession ». Ainsi, selon cet
académicien l'enseignant s'est déjà formé par la
pratique de son métier, donc nul besoin encore de le former.
Le problème de moyens surtout financiers sont mis en
avant dans les pays de l'Afrique subsaharienne pour escamoter la formation
initiale des enseignants. On présente la formation continue comme une
panacée, alors que ce type de formation dans le domaine éducatif
ne saurait être utile si elle n'est sous-tendue par des théories.
En effet, quand bien même l'enseignant doit se former de façon
continue, il lui faudra acquérir au préalable des connaissances,
des prérequis qui lui permettront d'assurer et de rendre utile cette
formation continue afin de renforcer ses capacités et ses
compétences pédagogiques.
II.3. L'intérêt de la formation professionnelle
initiale
La formation initiale des enseignants a toujours fait l'objet
de réflexion des chercheurs, des pédagogues, des didacticiens,
des encadreurs pédagogiques, et de tous ceux qui s'intéressent
à la question de l'éducation et de l'enseignement-apprentissage.
Ainsi, les notions d'acquisition du savoir, de construction du savoir, de
réinvestissement des connaissances ont été au centre des
préoccupations liées aux enseignements-apprentissages. Les
nombreux défis auxquels fait face le système éducatif
burkinabé commandent un égard particulier sur la formation de
ceux-là qui ont la charge d'assurer la bonne éducation des
élèves. Selon Compaoré (2011, p.80), « la
formation initiale des enseignants est devenue une exigence qui participe
à la professionnalisation du métier d'enseignant ». En
effet, toute professionnalisation, toute formation continue reposent sur un
substrat qu'on ne saurait occulter d'où la nécessité de la
formation initiale qui, selon Fonkani (2007, p.72), « doit être
le soubassement sur lequel s'édifient les apports de la formation
continue et de l'expérience ».
La formation initiale des enseignants est un gage de
réussite des élèves. En effet, les savoirs
académiques que le professeur a acquis durant son cursus universitaire
ne sont pas tous profitables à l'élève. Comment distiller
ses savoirs savants de sorte à les rendre bénéfiques pour
un apprenant selon son niveau et selon sa classe ? IL s'agit selon Meirieu
(1999, p.85) «d'interroger résolument les savoirs
sous l'angle de leur constitution et non de leur restitution, de
s'intéresser tout autant à la manière dont ils sont acquis
qu'au contrôle de cette acquisition ». Il est donc clair, qu'un
enseignant doit se préoccuper plus de l'apprentissage que de
l'enseignement. Il doit apprendre à ses élèves à
apprendre plutôt qu'à réciter. Ce savoir-faire de
l'enseignant ne s'acquiert que par une formation initiale. Malgré les
connaissances académiques d'un enseignant, s'il n'est au
préalable formé à la transmission du savoir, les
élèves n'apprendront pas. En effet, comme l'a si bien dit
Ouédraogo (2009, p.59), « Si un enseignant doit bien
maîtriser les savoirs et savoir-faire correspondants à la ou aux
discipline(s) qu'il sera amené à enseigner, si en outre, il a
besoin de se familiariser avec la façon dont ces connaissances peuvent
être transmises aux apprenants, alors une formation disciplinaire et
scientifique de qualité devrait lui être donnée, dans le
meilleur des cas, avant qu'il n'aille dans une classe ».
Perrenoud (1994, p.12), décrit le métier
d'enseignant comme étant un métier difficile et complexe,
d'où la nécessité de former ceux qui doivent l'exercer.
Pour lui, « Il est évident qu'une pratique professionnelle
complexe exige des compétences et que la formation a pour principale
vocation d'en permettre le développement». Ainsi,
l'enseignant qui bénéficie d'une formation initiale sera plus
aguerri à faire face aux problèmes qui surviendraient et auxquels
il pourrait être confronté dans l'exercice de son métier.
Perrenoud pense effectivement que « la formation initiale, loin
d'être une simple réponse aux besoins de qualification, peut
être un levier de changement, une stratégie d'innovation
». En effet, vu l'évolution de nos sociétés et
des savoirs, l'enseignant doit être au diapason de cette évolution
s'il veut que son action soit en phase avec les transformations du moment.
D'ailleurs, comme l'a signifié Kaboré-Ouédraogo (2003,
p.41), « La tendance actuelle est à la conception d'un
enseignant professionnel qui maitrise un corps de savoirs formels, mais qui
soit capable de l'interpréter et de l'adapter à des cas
particuliers par ses capacités de réflexion et
d'analyse.».
II.3.1. La formation initiale et l'éthique
professionnelle
De nos jours, les questions d'éthique sont au centre
des réflexions surtout dans le domaine de l'éducation où
des phénomènes sociaux nouveaux sont apparus aussi au sein des
établissements. En effet, les établissements scolaires de
façon générale sont devenus des lieux de
crises, de violences de tout genre, de délinquance, d'incivisme et de
perversité. Cette situation est malheureusement perceptible aussi bien
chez certains enseignants que chez les élèves.
L'éradication de ce phénomène passe aussi par une
formation initiale des enseignants à l'éthique professionnelle et
à la déontologie. Ces règles de conduite peuvent servir
aux enseignants à désamorcer ou à résoudre des
crises. Un enseignant irréprochable au point de vue éthique est
un bon modèle et un bel exemple auquel les élèves peuvent
s'identifier. L'éthique professionnelle enseignante intègre des
valeurs et des normes définissant des obligations concrètes. Ce
code et ces règles de conduite appelés déontologie sont
très importantes et même nécessaires dans tout
métier. C'est une sorte d'engagement moral pris par chacun au sein de la
profession pour encadrer les comportements, la conduite dans l'exercice du
métier. La déontologie, comme l'a signifié Ricoeur (1990,
p.201) pose en effet un certain nombre de « règles et de
devoirs qui régissent une profession et défend un certain mode
d'exercice en vue du respect d'une éthique ».
L'éthique professionnelle qui est prise en compte dans
la formation initiale des futurs professeurs, est un gage de réussite
dans l'exercice du métier et partant de l'optimisation des
apprentissages, car les élèves apprennent et se comportent aussi
par l'exemple. Lorsqu'un enseignant est juste, équitable et respectueux
vis-à-vis de ses collègues et de ses élèves, en
somme, ami de la vertu, il affermit du même coup son autorité et
son influence sur la bonne marche de l'établissement.
II.3.2. La formation initiale et la gestion de la
classe
La gestion de classe est devenue une nécessité
dès lors qu'on est passé du préceptorat à un
enseignement collectif. Elle a pour but d'installer les conditions optimales
pour un apprentissage réussi. En effet, la seule transmission des
contenus ne suffisait plus, il fallait donc parvenir à gérer le
groupe c'est-à-dire, à mettre les élèves dans de
bonnes conditions réceptives. Selon Lanaris13(*), « dans
le domaine des sciences de l'éducation, la gestion de classe
relève de la pédagogie ». Lorsqu'on enseigne une
discipline, on se doit d'organiser les activités d'apprentissage, de
veiller à leur pilotage et à la gestion du climat de la classe.
Ce sont des dimensions importantes dans l'appropriation du savoir par les
apprenants.
La gestion de la classe est un axe central de
l'enseignement-apprentissage. Une formation initiale prépare les
professeurs à une bonne maitrise de cette gestion afin de faciliter les
apprentissages.
Au-delà des aspects liés à la gestion de
la classe, un enseignant formé à son métier est un
enseignant épanouit dont l'estime de soi et la confiance en soi sont
raffermies du fait qu'il soit plus apte à gérer des situations
qui se présenteraient à lui dans l'exercice de son
métier.
II.3.3. La formation initiale : théorie et
pratique
La théorie et la pratique sont deux grands principes
pour un enseignement de qualité. Nous entendons par théorie tout
ce qui se rapporte à la recherche, aux savoirs savants, à la
formation académique et pédagogique. L'enseignement de
qualité s'appuie sur les résultats de la recherche. Pour Fonkani
(2007, p.30), « cette recherche échafaude des
théories dont le rôle principal est d'organiser les connaissances
en système explicatif cohérent en vue de permettre une lecture
plus fine de la réalité éducative et optimiser les
interventions tout en relevant les défis de la réussite ou de
l'échec scolaire ». En effet, la recherche
théorique permet selon Paquay (1992, p.12), « de mieux
comprendre les facteurs qui jouent sur la genèse de la réussite
ou de l'échec, de mieux comprendre le fonctionnement pédagogique
en son état actuel, de mieux cerner la psychologie des apprentissages et
de l'enfant apprenant. »
Quant- à la pratique, il s'agit en l'occurrence de la
pratique de classe qui permet au professeur de transférer les
connaissances acquises au cours de la formation et de rentrer
véritablement en contact avec son métier. C'est le lieu pour lui
de prendre toute la mesure de la réalité des classes au plan de
l'hétérogénéité du public, des interactions,
des imprévus et improvisations, des méthodes et stratégies
d'apprentissage et de la réflexivité inhérente à
son nouveau métier. « C'est le lieu, comme l'a si bien dit
Joannert (1999, p.180), d'existence des situations et des relations
didactiques avec ses exigences et ses contraintes ».C'est la
didactique qui offre le plus souvent des pistes en matière de recherche
et de théories en éducation.
La qualité de l'enseignement tant recherchée par
tout système éducatif repose inéluctablement sur le duo
théorie-pratique. Théorie au sens de la formation
académique et pédagogique, et la pratique en termes de mise en
oeuvre des connaissances acquises. C'est ce duo qui permet à
l'enseignant de s'imprégner des résultats des recherches tout en
affinant ses pratiques.
II.3.4. Les fonctions de l'enseignant
Parmi les différentes fonctions
assumées par l'enseignant, nous pouvons retenir entre autres celle de
conception, d'animation et d'évaluation.
II.3.4.1. La conception
Selon Develay (1992, p.39), cité par Fonkani (2007,
p.20), « toute éducation de type scolaire suppose(...) au sein
de la culture d'une époque donnée une sélection des
contenus destinés à être transmis aux
générations nouvelles ». Cette sélection des
contenus suit un processus non moins complexe appelé transposition
didactique. Pour transmettre un savoir comme l'a dit Arsac (1989, p.3),
cité par Compaoré (2011, p.25), «il faut créer
une méthode d'enseignement, il ne suffit pas de savoir faire quelque
chose pour savoir l'enseigner ». Il incombe en effet à
l'enseignant de traiter les savoirs savants pour les rendre digeste selon le
niveau des élèves pour qu'ils s'en approprient. Ce travail de
conception requiert donc que l'enseignant tienne compte des pratiques sociales
de référence, et jette un pont entre le déjà connu
par l'élève et la nouvelle information à apprendre car le
but est de faciliter les apprentissages. En plus d'être un concepteur,
l'enseignant joue le rôle d'animateur.
II.3.4.2. L'animation
La pédagogie est une science, une action mais aussi un
art en ce qu'elle réside dans la manière particulière et
originale qu'a un enseignant de transmettre son message ; c'est
l'habilité à conduire l'élève sur le chemin du
savoir. Selon Paquay et al (2001, p.155) « tout savoir
scientifique se construit sur des noyaux de principes, et chacun de ces noyaux
correspond à un profil désignant les types d'enseignants qu'on
peut répertorier selon la classification suivante : l'instruit,
l'artisan, le réflexif, le technicien ; l'acteur social, et la
personne ». L'enseignant en tant que facilitateur des
apprentissages doit assumer avec tact ces différentes conceptions de la
fonction d'animation du métier d'enseignant. L'enseignant est aussi un
évaluateur.
II.3.4.3. L'évaluation
L'évaluation renseigne sur le niveau d'apprentissage
des savoirs par les élèves. C'est une information qui permet
à l'enseignant de modifier ou de réguler ses pratiques et les
stratégies d'apprentissage. L'évaluation est donc un
élément déterminant dans le processus de
l'enseignement-apprentissage. Selon Morisette (1993, p.331) cité par
Compaoré (2011, p.29), « l'évaluation est un
jugement (affirmation ou négation) sur la possession d'une
caractéristique (atteinte de l'objectif) par une personne
(élève) fait en se servant des critères(la qualité
de la tâche réussie) dont la norme est explicite(le seuil de
réussite) ». L'évaluation a une fonction
pédagogique, sociale et institutionnelle et comportes plusieurs types :
l'évaluation diagnostique, normative, critériée, formative
et sommative.
II.3.5. Les rôles de l'enseignant
Tardif (1992) présente différents rôles
que doit jouer un enseignant selon son modèle théorique de
l'enseignant stratégique.
L'enseignant penseur est selon
Tardif, un expert des contenus. Il doit s'interroger sur la
pertinence des activités, l'adéquation du matériel qu'il
met à la disposition des élèves, et déterminer les
stratégies d'apprentissage. L'enseignant preneur de
décisions est un planificateur de ce qui se passe en classe. En
effet, il doit décider des séquences d'activités pour
atteindre les objectifs et proposer un type de fonctionnement des travaux qui
peuvent être collectifs, coopératif ou individuels.
L'enseignant motivateur doit interpeller les
élèves sur les buts et les valeurs de la tâche en
explicitant l'intérêt des activités et en insistant sur le
but même de l'apprentissage qui veut que l'élève ait droit
à l'erreur. Il rend évident que les apprentissages soient
contrôlables par l'élève lui-même. L'enseignant doit
être aussi un modèle pour les
apprenants ; il est celui qui exprime à haute voix et d'une façon
organisée ce que l'étudiant doit faire pour traiter les
informations et prendre des décisions judicieuses.
L'enseignant médiateur joue le rôle
d'intermédiaire entre le savoir et l'élève. Il doit donc
guider l'apprenant dans la réalisation de l'activité
d'apprentissage tout en jugeant de la pertinence des stratégies
d'apprentissage utilisées par les élèves. Il met aussi en
exergue les points forts et les points faibles de l'élève. Quant
à l'enseignant entraîneur, il est celui qui
planifie les activités afin que l'étudiant exerce ses
connaissances, les transfère et, dans le cas des connaissances
procédurales et conditionnelles, les automatise. Il doit
présenter aux élèves des tâches globales,
complètes et réelles.
Pour être à la hauteur des principales fonctions
et des différents rôles ci-dessus énumérés,
l'enseignant, dans sa pratique de classe doit faire montre de savoirs, de
savoir- faire et de savoir- être. Toute chose qui ne peut
s'acquérir qu'à travers une formation conséquente.
II.4. La formation continue
Il est difficile d'évoquer la formation initiale sans
faire cas de la formation continue. Elle concerne généralement
ceux qui sont rentrés dans la vie active, qui ont donc quitté la
formation initiale. Elle permet aux personnes qui sont déjà dans
la vie active de pouvoir continuer à se former pour améliorer
leurs compétences afin de s'adapter à l'évolution. Cette
formation continue ne tire son efficacité que lorsqu'elle repose sur la
formation initiale professionnelle. En effet, c'est une formation qui vise la
découverte de nouvelles pratiques ou le perfectionnement
d'habiletés déjà acquises. La formation continue, comme
l'a signifié Carlier et al (2000, p.157), a
« traditionnellement une fonction de recyclage. Des savoirs
nouveaux sont produits dans des centres de recherche universitaires ou
ailleurs. Le recyclage des enseignants est un des moyens pour que ces savoirs
soient utilisés par les enseignants dans leurs cours. Ces savoirs sont
d'ordre disciplinaire, pédagogique ou culturel ».
Au regard de cette définition, il est utile de rappeler
que la formation initiale quoique nécessaire, n'est pas une solution
définitive au problème de la qualité de
l'enseignement-apprentissage. Elle doit être soutenue par une formation
continue, surtout dans le domaine des enseignements-apprentissages où
les connaissances sont sans cesse évolutives.
Pour un système éducatif efficace et performant,
les enseignants qu'ils soient initialement formés ou non, doivent
bénéficier régulièrement de formation continue,
toute chose qui garantirait la qualité des apprentissages.
CHAPITRE III : LES CADRES THÉORIQUE ET
CONCEPTUEL
Le cadre de référence précise les
fondements théoriques sur lesquels se base notre recherche et apporte un
éclairage sur certains concepts indispensables à la
compréhension de notre travail
Ainsi, nous présentons d'abord les courants et
théories pédagogiques sur lesquels se fondent notre
étude ; ensuite nous clarifions le contenu que nous donnons
à certains concepts essentiels dans l'élaboration de notre
étude
I. LE CADRE THÉORIQUE
Le cadre théorique de cette étude
détermine les points d'ancrage pédagogique en lien avec nos
objectifs de recherche. Aussi, par ces repères, il éclaire et
balise le contexte de l'étude. La présente recherche porte sur
les enjeux et les perspectives de la formation initiale des professeurs de
français du post-primaire.
I.1. Les théories de l'apprentissage
« Les gens qui veulent toujours enseigner,
empêchent beaucoup d'apprendre », disait Montesquieu
(1749, p.81). L'apprentissage est un concept qui, en
pédagogie est mis ou en relation, ou en opposition avec celui de
l'enseignement. En effet, par apprentissage l'élève joue un
rôle actif dans l'acquisition des connaissances et des compétences
scolaires ; l'enseignement quant à lui, privilégie l'action
de l'enseignant dans l'acte pédagogique. Au regard de notre
thème, nous explorerons quelques approches liées au
métier d'enseignant, à la compétence et à la
transposition didactique.
I.1.1. Le métier d'enseignant
Le métier d'enseignant est en pleine évolution,
et selon Meirieu (1990, p.42 ), « l'identité
professionnelle de ce métier « doit être construite sur
l'organisation, la régulation et l'évaluation des processus
d'apprentissage des élèves et étudiants, en
élaborant un code de déontologie de l'enseignement et en
assignant aux enseignants des objectifs d'apprentissage aux principes
fondateurs de la vie sociale ». Pour y parvenir,
Meirieu14(*) propose dix axes que nous présentons
succinctement, d'une politique globalisante qu'il a nommée «
les axes forts d'une politique pour accompagner les évolutions
nécessaires du métier d'enseignant ».
Pour l'élaboration des curricula, il convient que les
enseignants, de tous les niveaux d'enseignement et de toutes les disciplines,
puissent disposer d'outils de pilotage de la scolarité de leurs
élèves et étudiants. Des curricula doivent ainsi
être élaborés et spécifier, pour chaque niveau
d'étude, des objectifs d'apprentissages instrumentaux
(compétences identifiées), des objectifs d'apprentissage sociaux
(formation à la vie en société et à la
citoyenneté) ainsi que des objectifs à caractère culturel
(contenus culturels dont la connaissance est jugée essentielle pour la
formation de la personne dans un contexte donné).Un travail de
comparaison internationale des curricula doit être engagé en
distinguant ces trois champs. Cette comparaison devrait permettre de distinguer
les objectifs communs et les objectifs spécifiques de l'ensemble des
systèmes éducatifs, d'identifier des équivalences
possibles, d'améliorer les comparaisons en matière de
résultats et d'harmoniser progressivement les certifications.
L'organisation des évaluations suppose qu'il faut au
préalable les évaluations en cours de formation
(évaluations formatives) qui ont une fonction d'aide au pilotage des
apprentissages et les évaluations en fin de formation (sommatives ou
certificatives) qui sanctionnent la fin d'une étape identifiée
dans un cursus de formation. Un effort particulier doit être
effectué en direction des certifications marquant, dans les
différents pays, la fin de la scolarité obligatoire. Celles-ci
doivent être étudiées de manière précise et
les résultats de cette étude doivent être très
largement diffusés. Il convient également d'encourager chaque
pays à saisir démocratiquement la représentation nationale
sur les objectifs de la scolarité obligatoire.
Aussi, l'accompagnement individualisé est-elle
nécessaire. Il existe déjà sous des formes diverses, mais
il est insuffisant et renvoie trop souvent aux inégalités de
l'environnement social ou de la logistique familiale. Il est essentiel que
chaque élève et étudiant, à tous les niveaux de
l'institution, puisse avoir un interlocuteur spécifique, chargé
de suivre sa progression, de l'accompagner dans son travail et de l'orienter,
en fonction des objectifs à atteindre, vers les situations
d'apprentissage les plus propices. Les modalités d'exercice de la
fonction d'accompagnement individualisé doivent être
repérées et faire l'objet de programmes d'encouragement à
l'innovation et à la recherche éducatives. Une aide doit
être apportée à la construction d'outils
pédagogiques pour faciliter cet accompagnement en faisant appel, en
particulier, aux nouvelles technologies ; ces outils doivent faire l'objet d'un
inventaire international afin de faciliter leur évaluation et leur
diffusion.
La mise à disposition de ressources variées en
matière de situations d'apprentissage interpelle l'enseignant qu'il n'a
pas vocation à transmettre l'ensemble des informations
nécessaires à la progression de l'élève ou de
l'étudiant. Il a, en revanche, la responsabilité de s'assurer que
chaque élève ou étudiant puisse accéder à
ces informations de la manière la plus efficace possible et se les
approprier dans une démarche active. Pour cela, il doit identifier les
ressources offertes par l'institution scolaire ainsi que les ressources
offertes, plus largement, par l'environnement social, culturel, professionnel.
La constitution de « banques de ressources pour
l'enseignement » devra être encouragée, en
particulier pour soutenir l'effort des enseignants en situation difficile
(effectifs d'élèves très lourds, conditions
socioéconomiques défavorables, éloignement, etc.).
Pour l'organisation du partenariat, l'enseignant ne doit pas
hésiter, quand cela lui apparaît bénéfique pour ses
élèves ou étudiants, à solliciter des partenaires
extérieurs à l'institution scolaire. Mais ce partenariat ne
pourra se développer que dans la mesure où sera
élaborée une « charte internationale du partenariat
scolaire » précisant les droits et les devoirs de
l'école ainsi que des partenaires auxquels elle fait appel. Cette charte
devra statuer, en particulier, sur les règles à respecter pour
éviter que les partenaires de l'école n'utilisent ce partenariat
à des fins publicitaires, commerciales ou idéologiques.
Réciproquement, elle devra préciser les engagements des
enseignants à l'égard de leurs partenaires,
particulièrement en matière d'information sur les objectifs
poursuivis et les résultats atteints par les élèves et
étudiants. La réflexion sur « l'enseignement par
alternance » doit s'inscrire dans ce cadre.
Devant l'effritement des modèles traditionnels de
l'enseignant, ce dernier est l'objet d'attentes contradictoires de la part des
parents, des élèves et des institutions. Le métier
d'enseignant exige des compétences spécifiques et complexes. Ce
seul énoncé devrait garantir le respect de l'image de la
profession, mais les enseignants pensent que leur image, leur aura, leur
prestige, se sont progressivement et nettement dégradés dans
l'esprit de leurs élèves, des parents, des médias et
même du grand public. C'est pourquoi il convient donc de mettre en place
un « Observatoire » sur la
déontologie enseignante chargé, au plan international, de
recenser et d'étudier les projets existants, d'observer leur
compatibilité avec les textes fondamentaux que constituent la
Déclaration des Droits de l'homme et la Convention des Droits de
l'Enfant. Il devrait être possible, dans un deuxième temps,
d'élaborer un « code international de déontologie
de l'enseignement » fortement articulé à une
conception humaniste de l'éducation.
Aussi, face à la montée des communautarismes
(les replis identitaires), et aux problèmes de socialisation (violences,
délinquance, incivisme) que rencontrent les enfants et les adolescents
aujourd'hui, est-il fondamental d'affirmer le rôle essentiel de
l'école et des enseignants dans la formation à la paix à
travers les apprentissages fondamentaux. Cela requiert, à tous les
niveaux, un travail sur « la construction de la Loi »
(le sursis à la violence) et un effort pour faire appréhender
à tous en quoi, malgré les différences culturelles et
sociales légitimes, chaque homme participe, en ses
préoccupations fondamentales, de l'humaine condition. Dans cette
perspective, doivent être vivement encouragés, d'une part la
constitution, dans chaque pays, de structures scolaires favorisant la
mixité sociale et culturelle, d'autre part, l'organisation
d'échanges nationaux et internationaux permettant aux enfants et
adolescents de découvrir les préoccupations et les savoirs qui
les unissent entre eux en dépit de leurs différences
d'appartenance.
Il faut en outre une coordination indispensable des politiques
éducatives et culturelles car l'école ne peut écarter une
réflexion fondamentale sur la dimension culturelle et patrimoniale de
ses objectifs. De plus, le développement de
« l'éducation tout au long de la vie »
ainsi que la multiplication des offres culturelles supposent une formation
scolaire initiale capable de permettre l'accès ultérieur à
une vie culturelle librement choisie. Aussi, il devient essentiel que les
politiques éducatives et culturelles s'efforcent, au sein de chaque pays
et au plan international, de coordonner leurs efforts. Dans ce cadre, le
développement de l'éducation artistique sous toutes ses formes
doit devenir une priorité de l'école.
Pour ce qui concerne la formation des enseignants, tous
doivent pouvoir bénéficier d'une formation de niveau
universitaire dans la ou les discipline(s) qu'ils enseignent. Ils doivent
également bénéficier d'une formation pédagogique.
Enfin, pour accompagner efficacement ces différentes
évolutions, il est nécessaire que les États d'une part,
les organisations internationales d'autre part, cherchent à favoriser
simultanément la promotion de réformes globales et les
innovations locales. Les premières doivent afficher les finalités
et les priorités affectées à l'éducation. Les
secondes doivent permettre la mobilisation des acteurs sociaux pour incarner
ces finalités et ces priorités dans des contextes précis,
en fonctions des contraintes et ressources spécifiques. C'est par ce
double mouvement et le travail d'observation et de recherche qui doit
l'accompagner que l'on garantira une évolution positive du rôle de
l'école.
Il ressort de ces axes, que face aux différents
fléaux qui sévissent dans nos sociétés tels que la
montée des communautarismes, du fondamentalisme politique et religieux,
de l'intolérance, de l'incivisme, de la délinquance
juvénile sous toutes ses formes, l'éducation a un rôle
capital à jouer. Mais la lutte contre ces différents maux passe
inéluctablement par la formation des enseignants. L'enseignement est un
métier, et un enseignant bien formé est celui-là qui,
selon Morin (2014, p.32), « enseigne à vivre
» c'est-à-dire qui « introduit une culture de base
qui comporte la connaissance de la connaissance ». En effet, comme
l'a signifié Chevallard (1998, p.142) « L'enseignant n'a pas
pour mission d'obtenir des élèves qu'ils apprennent, mais bien de
faire en sorte qu'ils puissent apprendre. Il a pour tâche, non la prise
en charge de l'apprentissage - ce qui demeure hors de son pouvoir - mais la
prise en charge de la création des conditions de possibilité de
l'apprentissage ».
I.1.2. Les compétences professionnelles
Selon Perrenoud (1999, p.55) « Avec
l'hétérogénéité des publics scolaires et
l'accroissement des ambitions des systèmes éducatifs, les acteurs
de ces systèmes ont besoin de développer de nouvelles
compétences ». Il propose ici dix grandes familles de
compétences émergentes qui mettent l'accent sur la pratique
réflexive et qui, selon lui devraient orienter les formations initiales
et continues, et contribuer à développer la citoyenneté et
lutter contre l'échec scolaire.
L'enseignant doit être capable d'organiser et d'animer
des situations d'apprentissage. Pour ce faire, il doit connaître, pour
une discipline donnée, les contenus à enseigner et leur
traduction en objectifs d'apprentissage en partant des représentations
des élèves, des erreurs et des obstacles à
l'apprentissage. Construire et planifier des dispositifs et des
séquences didactiques, et engager les élèves dans des
activités de recherche, dans des projets de connaissance,
s'avèrent nécessaire.
En effet, pour Perrenoud (p.70), « la gestion de
la progression des apprentissages implique la conception et la gestion des
situations-problèmes ajustées au niveau et aux
possibilités des élèves ». Le professeur
doit avoir une vision longitudinale des objectifs de l'enseignement tout en
établissant des liens avec les théories qui sous-tendent les
activités d'apprentissage. L'évaluation des élèves
doit se faire selon une approche formative dans l'optique de prendre des
décisions de progression vers des cycles d'apprentissage.
Aussi, l'enseignant doit-il être capable de concevoir et
faire évoluer des dispositifs de différenciation, de gérer
l'hétérogénéité au sein d'un groupe-classe
en décloisonnant et en élargissant la gestion de classe à
un espace plus vaste. Il doit prendre le soin de développer la
coopération entre élèves et de travailler avec ceux qui
sont en grande difficulté.
Savoir impliquer les élèves dans leurs
apprentissages et leur travail, développer leur capacité à
s'autoévaluer, est une compétence dévolue à
l'enseignant. En effet, le professeur doit susciter le désir
d'apprendre, en offrant des activités de formation à options et
en favorisant la définition d'un projet personnel de
l'élève.
En outre, l'enseignant doit être en mesure de travailler
en équipe, d'animer un groupe de travail, de conduire des
réunions, de former et renouveler une équipe pédagogique.
Il doit être capable d'analyser des pratiques et des problèmes
professionnels et s'impliquer dans la gestion des crises ou conflits entre
personnes.
L'enseignant a l'obligation de participer à la gestion
de l'école, et cela peut se traduire entre autres par
l'élaboration d'un projet d'établissement, la gestion des
ressources de l'école, la coordination et l'organisation des
activités scolaires.
Informer les parents des activités à travers
l'animation des réunions et des débats, participe de leur
implication dans le suivi et le contrôle des travaux de leurs
enfants.
L'informatique à l'école est un savoir-faire et
un moyen d'enseignement. C'est pourquoi l'enseignant doit être capable
d'utiliser des logiciels d'édition de documents, d'exploiter les
potentialités didactiques de logiciels en relation avec les objectifs de
l'enseignement, de communiquer à distance par la
télématique, d'utiliser les outils multimédias dans son
enseignement, de développer des compétences fondées sur
une culture technologique.
L'enseignant doit aussi développer des
compétences liées à la résolution des dilemmes
éthiques de la profession en prévenant la violence à
l'école et dans la cité, en luttant contre les
préjugés et les discriminations sexuelles, ethniques et sociales
et en participant à la mise en place de règles de vie commune
touchant la discipline à l'école, les sanctions,
l'appréciation de la conduite dans le sens des responsabilités,
de la solidarité et de la justice.
Enfin, selon Perrenoud (1994, p.102), « le
professeur doit gérer sa propre formation continue ». En
effet, il doit pouvoir expliciter ses pratiques, établir son propre
bilan de compétence et son programme personnel de formation continue,
négocier un projet de formation commune avec des collègues
(équipe, école, réseau), s'impliquer dans des tâches
à l'échelle d'un ordre d'enseignement ou du système
éducatif, participer à la formation des collègues, et
être acteur du système de formation continue.
L'acquisition et la mise en pratique des compétences
énumérées par Perrenoud, présuppose une formation
initiale professionnelle des enseignants qui devrait leur permettre de donner
forme à leurs compétences et à bien gérer leur
propre formation continue. Ainsi, la méthode de l'approche par les
compétences (APC) ou pédagogie intégrée (PI), qui
se trouve être au centre des curriculums aurait alors tout son sens
à travers l'appropriation de ces dix familles de compétences par
l'enseignant.
I.1.3. Le triangle pédagogique
Selon Houssaye (2000, p.39), « tout acte
pédagogique se définit comme l'espace entre trois sommets d'un
triangle : l'enseignant, l'apprenant et le savoir ».
L'enseignant, est celui-là qui transmet ou fait apprendre.
L'élève est celui qui acquiert le savoir grâce à une
situation pédagogique. Le savoir, c'est le contenu de la formation, la
matière, le programme à enseigner. Chaque côté du
triangle exprime une relation nécessaire à l'acte
pédagogique : la relation didactique est le rapport que
l'enseignant entretient avec le savoir et qui lui permet
d'enseigner ; la relation pédagogique est le
rapport qu'entretient l'enseignant avec l'étudiant qui permet le
processus former ; quant à la relation
d'apprentissage, c'est le rapport que l'élève va construire avec
le savoir dans sa démarche pour apprendre.
Source : J HOUSSAYE, le triangle
pédagogique
Le triangle pédagogique tel que défini et
présenté par Houssaye, est d'une importance capitale dans les
d'enseignements-apprentissages en ce sens que l'acquisition et l'appropriation
des savoirs passent par un traitement préalable des savoirs
effectué par l'enseignant en vue de les adapter au niveau de la classe
et des élèves.
I.1.4. La transposition didactique
Selon Comenius, cité par Ouédraogo (2009, p.71),
la didactique est « un art universel qui permet d'enseigner tout
à tous avec un résultat infaillible ; d'enseigner vite sans
lassitude ni ennui chez les maîtres, mais au contraire dans le plus vif
plaisir ; de donner un enseignement solide, surtout pas superficiel ou formel,
en amenant les élèves à la vraie science, à des
moeurs aimables et à la piété du coeur. Enfin, je
démontre tout cela a priori, c'est-à-dire en la tirant de la
nature immuable des choses ; comme d'une source vive coulent sans cesse des
ruisseaux qui s'unissent finalement en un seul fleuve, j'établis une
technique universelle qui permet de fonder des écoles
universelles ». On doit aussi ce concept au didacticien des
mathématiques, Chevallard (1998, p.27) concept qu'il a
développé pour faciliter l'apprentissage des
mathématiques. Pour lui, la didactique est « un contenu de
savoir qui, ayant été désigné comme savoir à
enseigner, subit dès lors un ensemble de transformations adaptatives qui
vont le rendre apte à prendre place parmi les objets
d'enseignement. La didactique s'intéresse spécifiquement
aux savoirs ; aux concepts d'enseignement et aux difficultés
d'appropriation du savoir par les élèves, elle est propre
à une discipline. Ce savoir subit un processus de transformation
jusqu'à son appropriation par les apprenants. Les savoirs
savants sont des savoirs validés on entend qui
s'enrichit sans cesse de connaissances nouvelles, reconnues comme pertinentes
et valides et légitimés par la communauté scientifique.
C'est le produit de chercheurs reconnus par leurs pairs. Il y a ensuite
les savoirs à enseigner qui sont contenus dans
l'ensemble des textes officiels, c'est-à-dire les programmes, et
instructions officielles, les commentaires définissant les contenus, les
normes et les méthodes. Les savoirs enseignés,
c'est le cours, la leçon que l'enseignant a construite et qu'il mettra
en oeuvre dans la classe. Enfin, les savoirs appris sont les savoirs
acquis et assimilés par l'élève.
I.1.5. Le didacticien de français
Le didacticien de français selon Romian (1989, p.104),
« doit procéder au traitement didactique des traditions
et innovations scolaires ; au traitement didactique des pratiques sociales de
la communication orale, écrite; et au traitement didactique des
référents théoriques ». En Français
le processus de transformation du savoir est appelé traitement
didactique car il s'agit d'acquisition de savoir-faire. L'enseignement du
français vise en effet le développement de l'aptitude à la
production et à la compréhension du langage. L'enseignant de
façon général et celui de français en particulier
devrait donc être comme l'a si bien dit Bath (2006,
p.88), « autant un spécialiste de la transmission du
savoir que du savoir lui-même »
I.1.6. La théorie du capital humain
La formation initiale est celle qui est donnée avant
que la personne n'exerce le métier. L'enjeu est celui de savoir ce qu'il
est indispensable de connaître et de savoir-faire pour enseigner. Cette
formation des enseignants correspond au cursus dispensé dans le cadre
institutionnel dans le but d'inculquer aux futurs enseignants les
connaissances, les compétences et les comportements dont ils ont besoin
pour enseigner. Selon l'Institut de Statistique de l'Unesco15(*)
« L'enseignement est un métier de l'humain
à motivation disciplinaire autour de savoirs et
à compétences pédagogiques et
relationnelles, fondé sur des valeurs. C'est un métier complexe
du savoir et de la relation. »
Comme tout métier, l'enseignement doit s'apprendre.
Dans le cadre d'une formation professionnelle initiale, les
élèves professeurs sont des apprenants ; ils apprennent pour
apprendre à faire apprendre. Nous sommes donc dans un processus
d'apprentissage d'un métier avec la particularité d'un transfert
des apprentissages dans une pratique professionnelle qui est celle de la
classe.
Aucun développement n'est envisageable sans
investissement dans le capital humain. Et l'homme est une richesse car, pour
Beker16(*), cité par Chamak (2006, p.15)
« il possède un véritable capital sous forme de
connaissances, de compétences, d'expérience, d'intelligence, de
créativité, et d'imagination ». Le capital humain
selon l'OCDE17(*) est en effet,
« l'ensemble des connaissances, qualifications, compétences et
caractéristiques individuelles qui facilitent la création du
bien-être personnel, social et économique ». Former
les enseignants à leur métier, c'est aussi les valoriser et c'est
investir dans le développement. La plupart des études selon
Chamak (p.31) ont abouti au constat selon lequel « le niveau
d'éducation et de formation moyen des individus composant la population
d'un pays constitue l'un des facteurs essentiels de sa performance
économique et détermine directement leur niveau de
vie ». L'investissement dans la formation, dans le capital
humain est donc le baromètre du développement et de la croissance
d'un pays. À La lumière des principes qui caractérisent
les approches pédagogiques que nous venons d'évoquer, nous
pouvons à présent opérer pour cette recherche, un choix
sur le contexte théorique dans lequel nous pouvons l'inscrire.
I.2. Le choix théorique
A la lumière de ce qui précède, le
sous-développement dont souffrent la plupart des pays africains dont le
sous-sol regorge souvent d'immenses richesses, n'est donc pas une
fatalité. Investir dans le capital humain à travers la formation
de façon générale et la formation des enseignants en
particulier est la clef de la croissance et de l'émergence.
C'est pourquoi nous fondons notre choix sur la théorie
du capital humain qui pourrait mieux étayer notre sujet de recherche sur
l'intérêt de la formation initiale des professeurs de
français du post-primaire.
II. LA CLARIFICATION DES CONCEPTS
Les mots et expressions ont souvent des usages multiples dans
la langue et traduisent selon les contextes, des réalités
différentes. C'est pourquoi, dans le cadre de notre étude, nous
apportons des précisions sur le sens que revêtent les termes
clés qui interviennent tout au long de l'étude. Ainsi, nous
éluciderons les concepts suivants : enjeu, formation initiale,
formation professionnelle, enseignement-apprentissage, contenu d'enseignement,
méthodologie, réflexivité, compétence.
II.1. L'enjeu de la formation initiale
L'enjeu, c'est ce que l'on peut gagner ou perdre dans une
entreprise, un projet dans une compétition. Selon le Larousse (2013,
p.444) l'enjeu c'est « quelque chose que l'on risque dans une
compétition, une activité économique ou une situation
vis-à-vis d'un aléa. C'est donc ce que l'on peut gagner ou perdre
en faisant quelque chose(ou en ne le faisant pas) ».
Dans le cadre de notre étude, nous entendons par enjeu
les avantages ou les inconvénients qu'on pourrait avoir en formant ou en
ne formant pas les enseignants de façon générale et les
professeurs de français en particulier. Il ressort de notre travail que
notre système éducatif a tout à gagner en assurant la
formation des enseignants.
II.2. La formation initiale
Les représentations que l'on fait de la formation des
enseignants peuvent, selon Altet et al (2002, p.44), « se
caractériser par le fait que former, c'est d'abord partir de la
pratique, encourager, provoquer, puis accompagner une transformation volontaire
d'une personne, dans toutes ses dimensions ». C'est aussi aider
à construire des compétences, à travailler la mobilisation
et le transfert des ressources, c'est cesser de prescrire et favoriser un choix
raisonné, éclairer, compte tenu des mandats, du projet personnel,
des attentes, des contraintes du métier d'enseignant. Enfin, former,
c'est aider à construire des modèles d'analyse de la
complexité et pousser à formaliser les savoirs d'action et
d'expérience et à les connecter à des savoirs issus de la
recherche.
La formation initiale est donc la première formation
obtenue au terme d'un cycle d'étude. Elle s'oppose à la formation
continue. Elle est aussi la formation acquise par l'individu dans le cadre
éducatif et dans le cadre d'apprentissage et d'expérience acquise
au sein de l'entreprise. La formation initiale des élèves
professeurs consiste donc à donner une formation pédagogique
(tout en renforçant leurs connaissances académiques) au
métier d'enseignant aux étudiants admis au test de recrutement de
l'ENS-UNZ ou de l'IDS ou de ceux retenus sur sélection de dossiers, afin
de leurs donner les armes nécessaires pour mieux affronter leur futur
métier au bénéfice des apprenants. En effet, comme l'a
signifié Fonkani (2007, P.34), « La formation
initiale dans l'enseignement, est le processus de transmission des
compétences nécessaires pour enseigner, à des personnes
dont le projet est d'enseigner. La formation initiale vise à assurer au
futur enseignant une autorité sur les contenus à enseigner, une
maitrise qui est de nature épistémologique ».
Selon Ouédraogo, (2009, p.61), « on entend par formation
initiale à l'enseignement, celle qui prépare à leur future
profession, des étudiants, appelés encore élèves
professeurs ou encore stagiaires, dans le cadre d'une université ou
d'une institution normale, à travers des cours théoriques et
stages pratiques. La formation initiale marque donc la première
étape de la carrière d'enseignant ».
II.3. La formation professionnelle
Selon le Larousse 2013 (p.444), « la formation
professionnelle consiste en l'acquisition ou au perfectionnement d'une
qualification professionnelle ». C'est «le processus
d'apprentissage qui permet à un individu d'acquérir le savoir et
les savoir-faire (capacité et aptitude) nécessaire à
l'exercice d'un métier ou d'une activité
professionnelle ».
De ces définitions, nous retenons que toute formation
initiale à l'exercice d'un métier est aussi une formation
professionnelle ; c'est pourquoi nous employons souvent de façon
alternée ou simultanée dans cette étude les termes
« formation initiale » ou « formation
professionnelle initiale » au regard de la définition de
l'Unesco18(*) , la formation
professionnelle est « L'ensemble des activités visant à
assurer l'acquisition des connaissances, de qualifications et d'aptitudes
nécessaire pour exercer une profession ou une fonction avec
compétence et efficacité ».
II.4. L'enseignement-apprentissage
Ces deux notions ont souvent été
opposées. L'enseignement est une action, c'est la manière
d'enseigner. L'apprentissage désigne l'acquisition d'une formation
professionnelle. En milieu scolaire, il caractérise surtout une
modification du comportement de l'élève après un
enseignement. Selon Meirieu, (1990, p.33), l'enseignement et l'apprentissage
sont « deux logiques hétérogènes, difficilement
conciliables, que tous les pédagogues tentent de
concilier ». L'enseignement-apprentissage est donc une vision
hybride de la pédagogie qui vise à convier les avantages
qu'offrent les deux approches qui, jusque-là, paraissaient
opposées.
Dans le cadre de notre travail de recherche, le concept
d'« enseignement-apprentissage » traduit une corrélation,
voire une interdépendance entre l'action du professeur qui
conçoit et crée les conditions de l'acquisition des savoirs et
d'autre part le rôle de l'élève qui entre en contact avec
les ressources mises à sa disposition pour se les approprier.
II.5. Les contenus d'enseignement
On ne peut évoquer la question de
l'enseignement-apprentissage sans la notion de contenus. Les contenus
d'enseignement sont les éléments, les connaissances ou techniques
que l'élève doit apprendre, se les approprier, les
intégrer et les utiliser pour avoir la compétence
visée.
Dans le cadre de notre étude, les contenus
d'enseignement sont l'ensemble des savoirs savants, des savoirs
appropriés, des programmes d'enseignement que l'enseignant de
français doit maitriser pour optimiser les apprentissages.
II.6. La méthodologie des activités de la classe
de français
La méthodologie est la science (logos) de la
méthode ; la méthode est la démarche, la
manière d'aller vers un objectif, c'est l'ensemble des
procédés et règles permettant le choix d'un outil
adapté pour aboutir à un objectif donné. La
démarche méthodologique dans l'enseignement-apprentissage du
français est liée à l'activité menée en
classe. Donc autant d'activités, autant de démarches. La maitrise
de ces différentes démarches par le professeur est capitale dans
le processus de l'acquisition et l'appropriation du savoir par les
apprenants.
II.7. La gestion de la classe
La gestion de la classe concerne l'ensemble des interventions
effectuées en classe par un enseignant à l'égard de ses
élèves pour favoriser par ceux-ci le développement de
compétences dans le cadre d'activités d'apprentissage.
Dans le cadre de notre étude, elle englobe la
mise en oeuvre de la méthodologie.
II.8. La réflexivité dans
l'enseignement-apprentissage
Selon l'article de Perrenoud (2001, p.42), dans les
cahiers pédagogiques, en matière de
réflexivité, « la traduction française
hésite souvent entre praticien réfléchi et praticien
réflexif ». " Réfléchi ", dans le sens de
pondéré, sage, lucide, intelligent. Un praticien réflexif
est sans doute " réfléchi ", mais en plus, il est désireux
et capable de se prendre pour objet de sa réflexion, de "marcher et se
regarder marcher ". Le praticien réflexif se prend pour objet de sa
réflexion, il réfléchit à sa propre manière
d'agir, de façon à la fois critique et constructive. Critique,
car il rompt avec la tentation de la justification et de l'autosatisfaction,
pour mettre à distance, " objectiver ", comprendre. Constructive, car
son but n'est pas de se flageller, mais d'apprendre de l'expérience, de
construire des savoirs qui pourront être réinvestis dans les
situations et les actions à venir. Selon Carlier (2000, p.201), il
existe trois niveaux réflexifs d'intervention dans les conduites de
l'enseignant. Le professeur est d'abord en interaction avec les
élèves. Ensuite, il réfléchit et analyse ses
pratiques pour trouver des solutions dans des situations
particulières.
La réflexivité est donc la capacité pour
un enseignant, de faire son autocritique, de se regarder dans la glace, de
s'amender dans une vision corrective de ses pratiques. La capacité de
réflexivité d'un enseignant est un atout majeur pour
améliorer sa pratique de classe.
II.9. La compétence
La compétence, comme l'a dit Altet et al (2006,
p.85), « est une notion plus difficile à cerner. Elle
exprime la capacité à obtenir une performance en situation
réelle de production. En s'intéressant à la situation
d'effectuation de l'activité, on n'est plus du côté de la
théorie, c'est-à-dire de la façon dont les choses sont
censées se présenter et se régler, mais de la pratique,
c'est-à-dire de l'activité considérée avec son
contexte complexe, et en particulier, les conditions sociales qui lui donnent
signification dans un monde effectivement vécu ».
La compétence est selon Perrenoud (1999, p.22),
« une capacité d'action face à une famille de situations
que l'on parvient à résoudre parce qu'on dispose en plus des
connaissances requises, de la capacité de les mobiliser à bon
escient en temps opportun pour identifier et résoudre de vrais
problèmes. » La compétence, c'est ce qui permet
à chacun de réaliser une tâche, c'est une disposition
à agir de façon pertinente par rapport à une situation
spécifique ou à une famille de situations. La compétence
est selon la définition adoptée par le parlement européen
le 26 Septembre 2006, « une combinaison de connaissances,
d'aptitudes (capacités) et d'attitudes appropriées à une
situation donnée. Les compétences clés sont celles qui
fondent l'épanouissement personnel, l'inclusion sociale, la
citoyenneté active et l'emploi. »19(*)
C'est l'ambition d'amener les apprenants à s'adapter à
l'évolution de la société en vue de résoudre les
problèmes qui se posent à eux. L'Approche Par les
Compétences (APC) répond justement à la
nécessité pour l'école de resserrer les liens avec le
monde du travail afin de préparer les apprenants à
s'intégrer harmonieusement dans la société.
De cette première partie de notre étude, il
ressort que la formation initiale des professeurs de français du
post-primaire est d'un grand intérêt si tant qu'on veut tendre
vers un enseignement de qualité ; le français étant
la langue d'enseignement des autres disciplines.
Toutefois, nous constatons que de nombreux étudiants
sont recrutés et directement mis à la disposition des
collèges pour enseigner français/anglais ou
français/histoire-géographie dans le but de combler le
déficit en enseignants.
À travers la revue critique de la littérature
axée sur la formation initiale, nous avons montré l'importance de
cette formation dans le système éducatif burkinabé,
notamment à travers l'enseignement apprentissage du français
Nous appuyant sur les considérations théoriques
qui ont orienté notre recherche, nous aborderons dans le deuxième
volet, les aspects pratiques de notre l'étude.
DEUXIÈME PARTIE :
LA PHASE PRATIQUE
Cette étape de la recherche concerne les aspects
pratiques. Elle se compose de quatre chapitres qui s'articulent de la
manière suivante : le premier chapitre présente la
démarche méthodologique que nous avons adoptée. Le
deuxième chapitre est consacré à la présentation
des résultats auxquels nous sommes parvenus. Le troisième
chapitre présente l'analyse et l'interprétation de ces
résultats, ainsi que la vérification de nos hypothèses de
recherche. Enfin, le quatrième chapitre fait des propositions qui se
veulent une contribution pour attirer l'attention des décideurs de
l'institution éducative sur la nécessité de la formation
initiale des professeurs. Nous faisons aussi cas des difficultés et
autres défis auxquels nous avons été confrontés
pendant notre travail de recherche.
CHAPITRE IV : LA DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE
Pour vérifier nos hypothèses, nous avons
déterminé une méthode de recherche et mis en place un
dispositif qui garantit la collecte et le traitement des données.
I. LE MODÈLE DE RECHERCHE
Nous avons opté dans notre étude pour l'approche
mixte alliant approche quantitative et approche qualitative. Le choix de la
méthode quantitative vise à recueillir des données
chiffrées auprès d'un échantillon représentatif de
l'ensemble des professeurs de français du post-primaire. La
méthode qualitative permet de recueillir l'opinion des encadreurs
pédagogiques sur les enjeux de la formation initiale des professeurs de
français du post-primaire.
II. LE CHAMP DE RECHERCHE
Notre étude s'étend sur l'ensemble du pays en ce
sens que la question de la formation initiale des professeurs de
français préoccupe tous les enseignants de français
n'ayant pas bénéficié d'une telle formation. Cependant,
pour des raisons d'ordre pratique notre étude se déroule dans les
Directions Régionales des Enseignements Post-Primaire et Secondaire
(DREPS) des Hauts-Bassins et des Cascades. Nous avons choisi la Région
des Cascades parce que nous y avons enseigné en tant que professeur, et
la Région des Hauts-Bassins parce que nous y effectuons notre stage.
III. LA POPULATION D'ÉTUDE
Pour mener cette recherche, nous avons déterminé
un public cible suivi d'un échantillonnage, et nous avons conçu
des instruments de collecte des données.
III.1. Le public cible
La présente étude s'intéresse à
l'ensemble des enseignants de français du post-primaire du Burkina-Faso
n'ayant pas bénéficié d'une formation initiale. Les
encadreurs pédagogiques de français (inspecteurs et conseillers
pédagogiques de l'enseignement secondaire) sont également
concernés par l'étude en ce sens que c'est à eux que
revient la supervision pédagogique des enseignants. À ce titre,
ils sont des personnes ressources à même de nous donner des
informations utiles sur l'intérêt de la formation des professeurs
de français du post-primaire. Les élèves étant les
premiers bénéficiaires de la formation initiale des professeurs
de français, sont aussi concernés par notre étude.
Après avoir identifié notre population de
recherche, il convient de préciser à présent que
l'étude s'étendra sur une portion représentative de
celle-ci.
III.2. L'échantillon
Le temps consacré à l'étude, et les
contraintes de logistiques ne nous permettent pas de couvrir toute la
population à l'échelle nationale d'où la
nécessité d'opérer un échantillonnage. Nous avons
touché une population de cent soixante (164) personnes choisies de
façon aléatoire. 50 enseignants de français du
post-primaire dont 25 non initialement formés et 25 ayant
reçu une formation initiale. Nous avions prévu nous entretenir
avec dix 10 encadreurs pédagogiques de français (IES, CPES)
ayant capitalisé au moins deux années d'exercice sur le terrain
et 4 formateurs de l'ENS-UNZ. Un questionnaire a été soumis
à 100 élèves du post-primaire. 50 élèves
dont les professeurs ont reçu une formation initiale et 50 dont les
enseignants n'ont pas été initialement formés.
III.3. Les outils de la recherche
Nous utilisons dans cette étude trois instruments de
collecte des données. Il s'agit de l'enquête par le questionnaire,
le guide d'entretien et la grille d'observation directe.
III.3.1. L'enquête par questionnaire
Dans le cadre de cette étude, nous avons
élaboré un questionnaire afin de collecter des données
auprès des professeurs et des élèves.
III.3.1.1. Questionnaire adressé aux enseignants
Notre préoccupation majeure est de recueillir
auprès de ces acteurs du système éducatif, les
difficultés auxquelles ils sont confrontés dans la pratique de
classe. Le questionnaire est structuré en six parties à savoir
l'identification de l'enseignant, la situation professionnelle, les curricula,
la maitrise des contenus, la méthodologie et les suggestions.
L'identification de l'enquêté vise à recueillir des
données d'ordre administratif sur le professeur. La situation
professionnelle fait ressortir les opinions des professeurs sur leur situation
d'enseignants non formés. Dans la rubrique «curricula »,
il s'agit de s'informer auprès des enseignants s'ils ont à leur
disposition les programmes d'enseignement. Nous nous sommes également
intéressés aux contenus afin de mesurer le degré de
maitrise de ces contenus par les enseignants. Le point sur la
méthodologie nous renseigne sur les difficultés de sa mise en
oeuvre par les professeurs. Enfin, dans la rubrique
« suggestions », il s'agit de permettre aux
interrogés de faire des propositions pour améliorer leur pratique
de classe.
III.3.1.2. Questionnaire adressé aux
élèves
Recueillir l'avis des élèves sur le cours de
français nous semble capital dans la mesure où ils sont les
premiers bénéficiaires de cet enseignement-apprentissage. Le
questionnaire adressé aux élèves est structuré en
deux parties. La première partie concerne la compréhension et
l'appropriation des leçons de grammaire. La seconde partie est
consacrée à l'explication de texte. Il s'agit de faire ressortir
les difficultés liées à la compréhension des
textes.
III.3.2. Le guide d'entretien
Deux guides d'entretien sont utilisés dans cette
étude ; un est soumis aux encadreurs pédagogiques de
français. Il fait ressortir leurs opinions en tant que chargés du
suivi pédagogique des professeurs, sur les difficultés auxquelles
sont confrontés les enseignants de français du post-primaire
n'ayant pas reçu de formation initiale. L'autre soumis aux formateurs de
l'ENS-UNZ, fait ressortir leurs opinions sur l'intérêt de la
formation initiale des élèves-professeurs.
III.3.3. La grille d'observation directe
Cette grille d'observation du cours, utilisée de
façon consensuelle par les encadreurs de français, nous permet
d'observer quatre cours : deux cours sur une leçon de grammaire et
deux sur une séance d'explication de texte présentés par
un professeur non initialement formé. Il s'agit de percevoir le niveau
de maitrise liée à la mise en oeuvre de ces deux
activités.
III.3.4. La validation des instruments de collecte de
données
Nous avons soumis nos outils à l'appréciation de
notre directeur de mémoire afin qu'il les examine et y porte les
amendements indispensables à la qualité du travail à
mener. Puis, nous avons effectué des pré-tests
auprès d'une portion de notre échantillon: trois professeurs,
quatre élèves, deux encadreurs pédagogiques, et 1
formateur. Cette démarche nous a permis de mesurer le degré de
communicabilité de ces outils en vue de procéder le cas
échéant, à des reformulations pour en améliorer la
qualité.
III.3.5. L'administration des instruments
Avant cette phase d'administration des instruments, nous avons
introduit auprès des directions régionales en charge de
l'enseignement post-primaire de notre champ d'étude, des demandes
d'autorisation pour mener nos recherches.
Un formulaire de consentement a précédé
les entretiens et accompagné le questionnaire. Le questionnaire
adressé aux enseignants leur a été administré
individuellement pour être récupéré par la suite en
fonction de la disponibilité des uns et des autres. .Nous avons
identifié des directeurs et proviseurs d'établissement qui se
sont chargés de « ventiler » le questionnaire auprès
des professeurs. Ils ont par la suite réceptionné les formulaires
du questionnaire remplis, puis nous les ont apportés.
L'entretien avec les encadreurs pédagogiques et les
formateurs s'est fait sur rendez-vous à leur convenance personnelle.
CHAPITRE V : LA PRÉSENTATION DES
RÉSULTATS
La collecte des données a été faite de
Février 2018 à Avril 2018. Dans ce chapitre, nous
présentons la situation des réponses obtenues auprès des
acteurs de la communauté éducative. Il s'agit des taux de
recouvrement du questionnaire administré auprès des professeurs
de français du post-primaire, de l'état de réalisation des
entretiens avec les encadreurs pédagogiques et les formateurs, du bilan
des questionnaires collectés auprès des élèves et
de celui des observations directes.
I. ÉTAT DE RECOUVREMENT DES OUTILS DE
RECHERCHE
I.1. Recouvrement global du questionnaire par
région
Région administrative
|
Fiches remises
|
Fiches recouvrées
|
Pourcentage
|
Hauts-Bassins
|
75
|
72
|
96%
|
Cascades
|
75
|
73
|
97,33%
|
Total
|
150
|
145
|
96,66%
|
Le tableau suivant présente l'état de
recouvrement du questionnaire des régions des hauts-Bassins et des
Cascades.
Tableau n°1 : Recouvrement du questionnaire par
région administrative
: Source :
Résultats des enquêtes de terrain, avril 2018
Cent cinquante (150) fiches du questionnaire dont cinquante
(50) élaborées à l'adresse des enseignants de
français et cent (100) à l'intention des élèves ont
été distribuées à respectivement 25 professeurs et
50 élèves de la région des Hauts-Bassins, et
également à 25 professeurs et 50 élèves de la
région des Cascades. Cent quarante-cinq (145) fiches ont
été recouvrées soit un taux de recouvrement de 96,66%.
Cela a été possible grâce à la franche collaboration
des professeurs de français et leur bonne foi à nous accompagner
dans nos travaux de recherche. Nous avons surtout
bénéficié aussi de l'appui des chefs
d'établissement des deux régions administratives pour aboutir
à ces résultats. En plus du questionnaire, des entretiens ont
été menées avec les encadreurs pédagogiques de
l'enseignement secondaire, option français et les formateurs de
l'ENS-UNZ.
I.2. Recouvrement des fiches auprès des enseignants
Sur 50 fiches remises aux enseignants, nous avons pu recouvrer
45 fiches dont 23 remplies par les professeurs initialement formés et 22
renseignées par les professeurs sans formation initiale, soit un taux de
recouvrement de 90%.
I.3. État de collecte des fiches auprès des
élèves
Le tableau ci-dessous présente l'état des fiches
collectées auprès des élèves.
Tableau n°2 : Bilan des questionnaires
collectés auprès des élèves
Région administrative
|
Établissements
|
Fiches remises
|
Fiches recouvrées
|
Pourcentage
|
DREPS-Hauts-Bassins
|
Lycée départemental Lena
|
20
|
20
|
100%
|
Lycée Municipal d'Orodara
|
20
|
20
|
100%
|
Collège d'Enseignement Général de
Séguéré
|
20
|
20
|
100%
|
DREPS-Cascades
|
Collège d'Enseignement Général de
Labola
|
20
|
20
|
100%
|
Collège d'Enseignement Général de
Bérega
|
20
|
20
|
100%
|
Total
|
5
|
100
|
100
|
100%
|
Source : Résultats des enquêtes de terrain,
avril 2018
Les fiches administrées auprès des
élèves de cinq établissements différents ont
été recouvrées à 100%. Il faut signaler que 50
fiches ont été remises aux élèves dont l'enseignant
n'a pas été initialement formé et 50 autres fiches ont
été administrées aux élèves dont
l'enseignant a été initialement formé.
I.4. État de
réalisation des entretiens
Nous avons mené des entretiens avec les encadreurs
pédagogiques des régions des Hauts-Bassins et des Cascades, et
les formateurs de l'ENS-UNZ.
I.4.1.Taux de réalisation des entretiens avec
les encadreurs pédagogiques
Des entretiens semi-dirigés ont été
menés avec 10 encadreurs pédagogiques dont 5 conseillers et 5
inspecteurs de français exerçant dans les deux régions
administratives qui constituent notre champ de recherche, à savoir les
Cascades et les Hauts Bassins. Ces encadreurs totalisent au moins deux ans
d'ancienneté dans l'exercice de leur fonction. Ils se sont
prêtés volontiers à l'entretien. Le taux de couverture des
entretiens avec cette catégorie d'acteurs est de 100%.
I.4.2.Taux de réalisation des entretiens avec
les formateurs
Nous avons prévu mener des entretiens avec 4 formateurs
de l'ENS-UNZ qui interviennent dans la formation des professeurs de
français (CAP-CEG et CAPES), mais nous avons pu réaliser 3
entretiens, soit un taux de réalisation de 75%. Ils se sont volontiers
prêtés à l'exercice.
I.5. État de réalisation des observations
Sur quatre observations directes de cours prévues, nous
avons pu observer quatre séances, dont 2 cours avec des professeurs
initialement formés et 2 leçons avec des professeurs non
formés ; soit un taux de réalisation de 100%. Nous avons
voulu, à travers ces observations, constater de visu la
réalité de la pratique de classe des enseignants de
français initialement formés et non initialement
formés.
I.6. Bilan global de
participation
Le tableau-ci présente le bilan global de participation
à l'enquête du public cible à savoir les professeurs, les
élèves, les encadreurs pédagogiques et les formateurs de
l'ENS-UNZ.
Tableau n° 3: Taux global de participation
à l'enquête
Couverture
participants à l'enquête
|
Nombre prévu
|
Nombre réalisé
|
Taux de réalisation
|
Professeurs de français
|
50
|
45
|
90%
|
Encadreurs pédagogiques de
français
|
10
|
10
|
100%
|
élèves
|
100
|
100
|
100%
|
Formateurs
|
4
|
3
|
75%
|
Total
|
164
|
158
|
96,34%
|
Source : Résultats des enquêtes de terrain,
avril 2018
Sur l'ensemble des instruments de collecte de données
élaborés dans le cadre de cette recherche à l'intention de
cent- soixante-quatre (164) participants, cent-cinquante-cinq-huit (158) ont
effectivement pris part à l'étude ; soit un de taux de
participation de 96,34%. Ce taux nous donne satisfaction en ce sens que nous
disposons de la matière en termes d'informations pour analyser et interpréter
ces données.
II. LES RÉSULTATS DU QUESTIONNAIRE
ADRESSÉ AUX PROFESSEURS DE FRANÇAIS
Les
enseignants concernés par notre enquête sont issus de la
région des Hauts-Bassins et des Cascades
II.1.1. Identification des enseignants
Les professeurs enquêtés sont tous issus des
établissements publics et privés d'enseignement
général. Il convient de rappeler qu'une moitié des
professeurs enquêtés n'a aucune qualification professionnelle, et
l'autre moitié a été initialement formée.
Au titre des diplômes académiques obtenus par
ces professeurs dans les différentes filières, il y a lieu de
noter une forte concentration autour du DEUG dont 30 titulaires, soit 66,66% de
l'effectif concerné par l'étude. Les titulaires de la licence
sont quatorze 14 soit 31,11%. 1 enseignant est titulaire du doctorat soit
(2,22%). Tous les enseignants interrogés ont le niveau académique
requis à savoir le DEUG II pour enseigner au post-primaire au Burkina
Faso. La représentation graphique ci-dessous nous donne à voir
davantage cette disparité.
Graphique n°1 : Répartition des
professeurs selon le diplôme académique
Ce graphique présente la répartition des
enseignants selon leur diplôme académique.
Source : Résultats des enquêtes de terrain, avril 2018
Les professeurs enquêtés se caractérisent
par une diversité en termes d'expérience professionnelle. Leur
ancienneté varie entre 2 et 23 ans. En effet, plus de la moitié
des enquêtés soit 28 personnes ont une ancienneté de 2 ans,
soit 62,22%. Les professeurs capitalisant une expérience professionnelle
comprise entre 3 et 10 ans sont au nombre de 16 soit 35,55% des
enquêtés. 1 professeur soit 2,22% compte plus 10 ans
d'ancienneté. C'est la jeunesse du corps professoral qui est ainsi mis
en évidence à travers ces données. Le tableau suivant
représente les groupes de professeurs selon leur qualification
professionnelle.
Tableau n° 4 : Répartition des
professeurs selon leur qualification professionnelle
Qualification
|
Professeurs
|
Pourcentage
|
CAP-CEG
|
23
|
51,11%
|
Sans qualification
|
22
|
48,88%
|
Total
|
45
|
100%
|
Source : Résultats des enquêtes de
terrain, Avril 2018
51,11%, soit 23 des enseignants enquêtés ont le
CAP-CEG, contre 22, soit 48,88% sans qualification professionnelle. Ces
chiffres confirment les données du tableau de bord des enseignements
post-primaire et secondaire qui estiment que 50,3% des enseignants ont un
titre de capacité professionnelle.
Graphique n° 2 : Répartition des
professeurs selon l'expérience professionnelle
Source : Résultats des enquêtes de terrain,
avril 2018
S'agissant de la filière de formation universitaire des
enquêtés, c'est la disparité des profils académiques
qui est mise en exergue selon les données récoltées. En
effet, 12 enseignants sont issus de la filière Histoire soit
22,66% ; 10, soit 22,22% ont fait Lettres Modernes, 7 (15,55%) ont fait
Sociologie, 13 ont reçu leur formation au département d'Anglais,
soit 28,88%. 2 professeurs ont fait le droit, soit 4,44%. 1
enquêté est issu du département de Philosophie soit 2,22%.
Il faut noter que 43 professeurs, soit 95,55% enseignent deux
disciplines : Français/Anglais,
Français/Histoire-Géographie, Français/Philo. Le graphique
suivant présente les disparités des filières de formation
académique. 2 professeurs (4,44%) enseignent seulement Français.
Le graphique suivant indique la disparité des filières de
formation académique des enseignants de français.
Graphique n° 3 : Répartition des
filières de formation académique des professeurs
Source : Résultats des enquêtes de
terrain, avril 2018
Il faut noter que tous les 23 professeurs certifiés
sont issus de l'ENS-UNZ et viennent des départements de Lettres
Modernes, Anglais et Histoire-Géographie.
II.1.2. De la situation professionnelle des enseignants
Le tableau suivant présente la capacité des
enquêtés à assurer les tâches pédagogiques
selon leur formation académique ou professionnelle.
Tableau n°5: Bilan des capacités à
réaliser les tâches pédagogiques
Professeurs certifiés
|
Professeurs non formés
|
Réalisation des tâches
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Très bien
|
5
|
21,73%
|
2
|
9,09%
|
Bien
|
15
|
65,21%
|
4
|
18,18%
|
Passable
|
3
|
13,04%
|
16
|
72,72%
|
Faible
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
Total
|
23
|
100%
|
22
|
100%
|
Source : Résultats des enquêtes de
terrain, avril 2018
Parmi les professeurs certifiés interrogés,
21,73% soit 5 professeurs affirment réaliser très bien les
tâches pédagogiques selon leur qualification professionnelle ;
65,21% de ces enseignants trouvent qu'ils assurent bien les cours. 13,04%,
soit 3 professeurs réalisent de façon passable leurs tâches
pédagogiques.
Les professeurs n'ayant pas reçu de formation initiale
estiment dans leur grande majorité (72,72%) réaliser passablement
les tâches pédagogiques selon leur profil académique.
18,18% disent bien réaliser les activités
pédagogiques ; et 9,09%, soit 2 professeurs assurent très
bien les cours.
Nous avons aussi demandé aux enquêtés
s'ils ont déjà reçu la visite d'un encadreur
pédagogique. Le tableau ci-dessous présente les
réponses.
Tableau n° 6: Répartition des
professeurs ayant reçu une visite de classe
Professeurs certifiés
|
Professeurs non formés
|
Visite de classe
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
23
|
100%
|
4
|
18,18%
|
Non
|
0
|
0%
|
18
|
81,81%
|
Total
|
23
|
100%
|
22
|
100%
|
Source : Résultats des enquêtes de terrain,
avril 2018
Il ressort que seulement 4 enseignants non initialement
formés (18 ,18%) ont été visités par un
encadreur pédagogique et que la majorité des professeurs (18),
soit 81,81% n'ont jamais reçu une visite de classe.
Tous les professeurs certifiés ont reçu au moins
une fois la visite d'un encadreur pédagogique.
Mais qu'en est-il de leur participation à des
séances de formation continue ? Le tableau ci-après indique
les résultats de la collecte.
Taux de répartition des professeurs selon leur
participation à une formation pédagogique
Qu'ils soient certifiés ou non formés, on note
que 24 professeurs, soit 53,33% n'ont jamais participé à une
formation pédagogique, contre 21 soit 46,66% qui ont déjà
été conviés à une séance de formation.
II.1.3. De la connaissance des curricula par les
enseignants
Nous avons cherché à savoir si les
enquêtés avaient connaissance des curricula et s'ils avaient par
devers eux les programmes d'enseignement. Sur ce point, tous, donc 100%
affirment posséder les curricula.
II.1.4. De la maitrise des contenus par les
professeurs
Ce tableau présente le degré de maitrise des
contenus par les enseignants selon leur formation
académique.
Tableau n°7 : Les activités dont la
maitrise des contenus constitue une difficulté
Professeurs certifiés
|
Professeurs non formés
|
Difficultés à maitriser le
contenu
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Grammaire
|
4
|
17,39%
|
10
|
45,45%
|
Vocabulaire
|
1
|
4,34%
|
1
|
4,54%
|
Orthographe
|
2
|
8,69%
|
1
|
4,54%
|
Expression écrite
|
1
|
4,34%
|
2
|
9,09%
|
Exploitation de texte
|
2
|
8,69%
|
2
|
9,09%
|
Lecture expliquée
|
2
|
8,69%
|
6
|
27,27%
|
Aucune difficulté
|
11
|
47,82
|
0
|
0%
|
Total
|
23
|
100%
|
22
|
100%
|
Source : Résultats des enquêtes de terrain,
avril 2018
45,45% des enquêtés sans formation initiale
affirment éprouver des difficultés dans la maitrise des contenus
de grammaire, contre 17,39% des professeurs certifiés. 4,34% des
certifiés disent ne pas maitriser les contenus de vocabulaire contre
4,54% des non formés. 8,69% des professeurs ayant le CAP-CEG ont des
difficultés à maitriser les leçons d'orthographe contre
4,54% ceux n'ayant pas été formés. 9,09% des non
formés ne maitrisent pas l'exploitation de texte contre 8,69% des
certifiés. 4,34% des enseignants formés déclarent ne pas
maitriser l'expression écrite contre 9,09% des professeurs non
initialement formés. 27,27% des enseignants non formés avouent
avoir des difficultés à maitriser la lecture expliquée
contre 8,69% de ceux qui sont formés. Enfin, 47,82% des professeurs
certifiés disent n'avoir aucune difficulté à maitriser les
contenus enseignés.
II.1.5. De l'élaboration de la fiche
pédagogique
Tous les professeurs interrogés (100%) affirment savoir
élaborer une fiche pédagogique, mais à quelle
fréquence ?
Tableau n°8 : Bilan de la fréquence
de l'élaboration de la fiche pédagogique
Professeurs formés
|
Professeurs non formés
|
Élaboration de la fiche
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Toujours
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
Souvent
|
9
|
39,13%
|
4
|
18,18%
|
Rarement
|
14
|
60,86%
|
18
|
81,81%
|
Jamais
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
Total
|
23
|
100%
|
22
|
100%
|
Source : Résultats des enquêtes de terrain,
avril 2018
Tous les enseignants interrogés n'élaborent pas
toujours la fiche pédagogique. 39,13% des formés affirment
élaborer souvent la fiche pédagogique pendant que 60,86%
l'élaborent rarement. 18,18% des enseignants sans formation initiale
élaborent souvent la fiche pédagogique et 81,81%
l'élaborent rarement.
II.2. LES RÉSULTATS DU QUESTIONNAIRE ADRESSÉ
AUX ÉLÈVES
Les élèves enquêtés sont issus de
cinq établissements publics dont trois dans les Hauts-Bassins et deux
dans les Cascades et repartis entre les classes de 5ème et
4ème. Il s'agit de recueillir leurs avis sur l'assimilation
des leçons de grammaire et sur la compréhension des textes
d'étude.
II.2.1. De l'assimilation de la leçon de
grammaire
Ce tableau présente les réponses des
élèves sur leur capacité à assimiler les
leçons de grammaire.
Tableau n°9 :
Répartition des réponses des élèves par
rapport à l'assimilation de la leçon de grammaire
Élèves dont l'enseignant est non
formé
|
Élèves dont l'enseignant est
certifié
|
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
10
|
20%
|
35
|
70%
|
Non
|
3
|
6%
|
2
|
4%
|
Pas assez
|
37
|
74%
|
13
|
26%
|
Jamais
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
Total
|
50
|
100%
|
50
|
100%
|
Source : Résultats des enquêtes de terrain,
avril 2018
Nous avons voulu à travers ce point nous rendre compte
des difficultés d'assimilation du cours de grammaire par les apprenants.
70% des élèves enquêtés, dont l'enseignant est
certifié, trouvent que le cours de grammaire tel
qu'exécuté est bien compris, contre 20% des élèves
interrogés, dont le professeur est non formé. 74% des
élèves tenus par l'enseignant non formé disent ne pas
assez comprendre le cours de grammaire contre 26% des élèves dont
l'enseignant est formé.
Enfin, 6% des enquêtés dont le professeur est non
formé affirment ne rien comprendre au cours de grammaire contre 4% des
élèves dont l'enseignant est certifié. Mais
participent-ils à l'élaboration de la trace écrite ?
Le tableau suivant montre leurs réponses.
II.2.2. De la participation des élèves
à l'élaboration de la trace écrite
Le tableau suivant montre la répartition des
élèves selon qu'ils participent ou non à
l'élaboration de la trace écrite.
Tableau n°10 : Répartition des
réponses des élèves par rapport à leur
participation à l'élaboration de la trace
écrite
Élèves dont l'enseignant est non
formé
|
Élèves dont l'enseignant est
formé
|
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
20
|
40%
|
35
|
70%
|
Non
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
Souvent
|
5
|
10%
|
10
|
20%
|
Rarement
|
25
|
50%
|
5
|
10%
|
Total
|
50
|
100%
|
50
|
100%
|
Source : Résultats des enquêtes de terrain,
avril 2018
50% des élèves interrogés dont le
professeur est non formé, disent être rarement sollicités
par ce dernier pour l'élaboration de la trace écrite contre 10%
dont l'enseignant est certifié. 40% des élèves tenus par
l'enseignant non formé affirment être sollicités, contre
70% de ceux qui sont tenus par le professeur certifié. 10% des
élèves dont le professeur n'est pas formé, trouvent qu'ils
sont souvent amenés par celui-ci à participer à
l'élaboration du résumé de la leçon, contre 20% des
enquêtés dont l'enseignant est certifié.
Nous avons aussi cherché à savoir si le
professeur donne des exercices à faire aux élèves en
classe et à la maison. Le tableau suivant en donne la réponse.
II.2.3. Des exercices à faire en classe et à
la maison
Il s'agit de montrer à travers le tableau suivant les
réponses des élèves selon qu'ils sont amenés ou non
à faire des exercices en classe et à la
maison.
Tableau n°11 : Bilan des réponses des
élèves par rapport aux exercices à faire
Élèves dont le professeur est non
formé
|
Élèves dont le professeur est
formé
|
|
En classe
|
À la maison
|
Pourcentage
|
En classe
|
À la maison
|
Pourcentage
|
Oui
|
35
|
43
|
78%
|
45
|
30
|
75%
|
Non
|
0
|
0
|
0%
|
0
|
0
|
0%
|
Souvent
|
15
|
7
|
22%
|
5
|
20
|
25%
|
Rarement
|
0
|
0
|
0%
|
0
|
0
|
0%
|
Total
|
50
|
50
|
100%
|
50
|
50
|
100%
|
Source : Résultats des enquêtes de terrain,
avril 2018
Les élèves enquêtés dont le
professeur est non formé, affirment à 78% que des exercices leur
sont donnés à traiter aussi bien en classe qu'à la maison,
et 22% disent que le professeur leur fait faire souvent des exercices en classe
et à la maison. Les élèves dont l'enseignant est
formé déclarent à 75% que des exercices leur sont
donnés à faire en classe et à la maison. 25% affirment que
des exercices leur sont souvent donnés à faire en classe et
à la maison. Partant des questions précédentes nous avons
demandé aux élèves de faire des suggestions afin
d'améliorer leur apprentissage de la grammaire.
Le tableau suivant présente donc les propositions des
élèves pour un meilleur enseignement-apprentissage des
leçons de grammaire.
II.2.4. De la fréquence des leçons
d'explication de texte
Le tableau suivant présente les réponses des
élèves sur la pratique et la fréquence des séances
d'explication de texte.
Tableau n°12 : Réponses des
élèves sur la pratique de l'explication de texte
Élèves dont le professeur est
formé
|
Élèves dont le professeur n'est pas
formé
|
Explication de texte
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
34
|
68%
|
28
|
56%
|
Non
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
Souvent
|
16
|
32%
|
22
|
44%
|
Rarement
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
Total
|
50
|
100%
|
50
|
100%
|
Source : Résultats des enquêtes de terrain,
avril 2018
Les taux présentés dans ce tableau montrent que
l'explication de texte est une activité qui est pratiquée par
tous les professeurs interrogés. En effet, 68% et 56% des
interrogés attestent que l'activité est pratiquée en
classe. 32% et 44% affirment qu'elle est souvent pratiquée.
II.2.5. De la compréhension des textes
d'étude
Ce tableau présente les réponses des
élèves sur la compréhension des textes d'étude.
Tableau n°13 : Bilan des réponses des
élèves sur la compréhension des textes
Élèves dont le professeur est
formé
|
Élèves dont le professeur est non
formé
|
Compréhension des textes
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
33
|
66%
|
19
|
38%
|
Non
|
0
|
0%
|
0
|
0%
|
Pas assez
|
17
|
34%
|
31
|
62%
|
Total
|
50
|
100%
|
50
|
100%
|
Source : Résultats des enquêtes de terrain,
avril 2018
62% des enquêtés dont le professeur n'est pas
initialement formé affirment ne pas bien comprendre les textes
d'étude et 38% déclarent comprendre les séances
d'explication de texte. 66% des élèves dont l'enseignant est
formé affirment comprendre les textes d'étude et 34% estiment ne
pas assez comprendre les cours d'explication de texte.
Qu'en est-il de la participation des élèves
à l'explication des mots difficiles et à l'élaboration des
synthèses ?
II.2.6. De l'explication des mots et l'élaboration
des synthèses
Le tableau ci-dessous présente les réponses des
élèves selon que le professeur les sollicite ou non pour
explication des mots difficiles.
Tableau n°14 : Bilan des réponses des
élèves sur leur sollicitation à expliquer les mots
difficiles et à élaborer les
synthèses
Élèves dont l'enseignant est non
formé
|
Élèves dont l'enseignant est
certifié
|
Sollicitations
|
Explication des mots difficiles
|
Élaboration des synthèses
|
Pourcentage
|
Explication des mots difficiles
|
Élaboration des synthèses
|
Pourcentage
|
Oui
|
31
|
37
|
68%
|
40
|
42
|
82%
|
Non
|
0
|
0
|
0%
|
0
|
0
|
0%
|
Rarement
|
19
|
13
|
32%
|
10
|
8
|
12%
|
Total
|
50
|
50
|
100%
|
50
|
50
|
100%
|
Source : Résultats des enquêtes de terrain,
avril 2018
Les résultats montrent que les élèves
sont sollicités pour expliquer les mots et élaborer les
synthèses. En effet, respectivement 68% et 82% des interrogés
disent être sollicités pour expliquer les mots difficiles et
élaborez les synthèses, mais 32% et 12% des élèves
affirment que ce n'est que rarement qu'ils participent à l'explication
des mots et à l'élaboration des synthèses
II.3. LES RÉSULTATS DES ENTRETIENS SEMI-DIRECTIFS
Nous présentons d'abord les résultats des
entretiens menés avec les encadreurs pédagogiques des
régions des Cascades et des Hauts-Bassins, et ensuite avec les
formateurs de l'ENS-UNZ.
II.3.1. L'entretien avec les encadreurs
pédagogiques.
Nous-nous sommes entretenus avec cinq conseillers et cinq
inspecteurs pédagogiques.
II.3.1.1. De l'identification des encadreurs
pédagogiques
Les encadreurs pédagogiques que nous avons pu
rencontrer ont une riche expérience dans l'exercice de leur
métier. Leur ancienneté varie entre deux (2) et seize (16) ans.
Les 10 encadreurs avec lesquels nous-nous sommes entretenus sont des
personnes-ressources à même de donner leurs avis sur les
recrutements et la mise à disposition des établissements
d'enseignement post-primaire et secondaire, des enseignants non initialement
formés.
II.3.1.2 Les observations sur la pratique de classe
des professeurs n'ayant pas été initialement formés
Des entretiens menés avec les encadreurs
pédagogiques, il ressort que les professeurs non initialement
formés éprouvent beaucoup de difficultés dans leur
pratique de classe. Ces difficultés sont entre-autres liées
à la maitrise des contenus, à la mise en oeuvre des
méthodologies et à l'animation de la classe. Sur ce dernier
point, il ressort particulièrement que ces enseignants doivent faire des
efforts dans la correction de l'expression orale et écrite. Même
si la plupart des professeurs connaissent théoriquement les
différentes méthodologies, ils peinent néanmoins à
les mettre en oeuvre. En ce qui concerne la maitrise des contenus
enseignés, les encadreurs sont unanimes sur les lacunes qu'ils ont pu
constater lors des visites de classe notamment sur les contenus d'orthographe
et de grammaire.
Les suggestions faites par les encadreurs pédagogiques
pour accompagner ces enseignants à s'améliorer sont
l'auto-formation et la formation continue. Cette dernière peut se
traduire entre autres selon les encadreurs, par les visites-conseils, la
formation à distance, les séminaires de formation, les recyclages
dans les écoles de formation.
II.3.2. L'entretien avec les formateurs de l'ENS-UNZ
L'entretien avec les formateurs a porté sur
l'intérêt de la formation initiale des
élèves-professeurs de français dont ils ont la charge.
Nous avons aussi demandé leurs avis et des suggestions sur la pratique
qui consiste à recruter des enseignants et à les déployer
dans les classes sans formation initiale.
Il ressort des entretiens que la formation initiale a un
intérêt certain sur la qualité des
enseignements-apprentissages. Elle permet aux futurs professeurs non seulement
de renforcer leurs connaissances académiques à travers des cours
de renforcement, mais aussi d'acquérir des connaissances sur la
pédagogie, la didactique, l'environnement scolaire, l'éthique
professionnelle, etc.
Les formateurs interviewés pensent que le recrutement
massif des professeurs (inscrit dans un programme politique) sans formation
initiale pour combler le manque criard d'enseignants, est une mesure
transitoire, une solution d'urgence, et que les autorités ne doivent pas
s'installer dans cette pratique pendant longtemps.
Selon les formateurs, pour accompagner ces enseignants
à réussir dans leur tâche, il faudra que ces enseignants
eux-mêmes prennent conscience de leur responsabilité en
s'auto-formant.
Il faudra aussi doter les inspections au niveau des directions
régionales, en moyens financiers conséquents pour permettre aux
encadreurs d'assurer la formation continue.
II.4. BILAN DES OBSERVATIONS DIRECTES
Le tableau suivant présente les établissements
dans lesquels nous avons pu observer les différentes
leçons.
Tableau n°15 : Répartition des
leçons observées dans les établissements
Direction Régionale
|
Établissements
|
Activité
|
Leçon
|
Classe
|
DREPS-Hauts-Bassins
|
Complexe scolaire le Savoir
|
Explication de texte
|
Lecture cursive
|
4ème
|
Lycée Molo Sanou
|
Grammaire
|
p.p des verbes pronominaux
|
4ème
|
CEG de l'arrondissement 4
|
Grammaire
|
éléments facultatifs de la phrase
|
6ème
|
DREPS-Cascades
|
Lycée de Béréga
|
Grammaire
|
CCT et les CCL
|
5ème
|
Source : Résultats des enquêtes de terrain,
avril 2018
Ces leçons ont été observées sur
rendez-vous avec les professeurs et selon leur progression. Nous étions
plutôt intéressé par les séances de grammaire et
d'explication de texte.
CHAPITRE VI : ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES
RÉSULTATS ET
VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES
Les résultats recueillis sur le terrain que nous avons
présentés, nécessitent que nous les analysions et les
interprétions. Cette phase nous permettra également de
procéder à la vérification des hypothèses. Par
ailleurs, au regard des difficultés que rencontrent les professeurs de
français non initialement formés dans la maitrise des contenus et
la mise en oeuvre des méthodologies, c'est aussi l'occasion pour nous de
faire des suggestions afin d'aider à une amélioration de
l'enseignement-apprentissage du français.
I. ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES
RÉSULTATS
Notre analyse porte sur la maitrise des contenus et la mise en
oeuvre des démarches méthodologiques.
I.1. La maitrise des contenus enseignés
La collecte des données montrent que la maitrise des
contenus d'enseignement est l'une des difficultés à laquelle font
face les professeurs de français sans formation initiale. Tous les
professeurs enquêtés éprouvent au moins une
difficulté à enseigner une activité. Mais la
fréquence des difficultés se situe au niveau de l'enseignement de
la grammaire, de l'orthographe et de la lecture expliquée. Ces
difficultés se ressentent plus chez les professeurs non initialement
formés. En effet, 45,45% de ces professeurs interrogés, ne
maitrisent pas les contenus de grammaire et d'orthographe, en l'occurrence
l'orthographe grammaticale, et 27,21% ont des difficultés dans
l'enseignement de la lecture expliquée. Par contre, 47,52% des
professeurs certifiés disent n'éprouver aucune difficulté
dans la maitrise des contenus enseignés. Mais 17,39% éprouvent
néanmoins des difficultés dans la conduite d'une leçon
d'explication de texte. Cette situation confirme les résultats du
rapport de la commission d'enquête parlementaire sur le
système d'enseignement au Burkina Faso, qui font cas des
difficultés qu'éprouvent les professeurs bivalents même
initialement formés, à enseigner la discipline qu'ils n'ont pas
étudiée à l'université.
Cet état de fait s'explique par l'expérience
professionnelle et la diversité des profils académiques des
enseignants. L'ancienneté dans le métier d'enseignant varie entre
2 à 10 ans pour le plus grand nombre des enquêtés, quand on
sait que l'expérience professionnelle peut être un aussi un atout
en matière de maitrise des savoirs, d'efficacité et de
compétence.
Sur les 45 professeurs interrogés, seulement 10 soit
22,22% ont fait les Lettres Modernes ; les autres sont issus des autres
filières dont un grand nombre en Anglais et en Histoire. Si la bonne
maitrise des contenus de grammaire et d'orthographe peut peut-être
aisée pour un étudiant de Lettres Modernes ou pour un professeur
certifié, car ayant reçu des cours de renforcement dans ces
disciplines à l'ENS-UNZ, cela n'est probablement pas évident pour
des étudiants venant d'autres départements. Mais comme, ils l'ont
eux-mêmes reconnu, une formation initiale à leur métier
leur aurait été très utile. À travers leurs
suggestions, ils éprouvent un besoin de formation sur les contenus.
D'ailleurs, 72 ,72% affirment que La formation académique qu'ils
ont reçue ne leur permet que de réaliser de façon passable
les tâches pédagogiques alors que 65,21% des professeurs
formés disent bien assurer leurs tâches pédagogiques.
Toutefois, le constat général que l'on fait selon les
données de l'enquête, est que cette difficulté des
professeurs au point de vue de leur niveau d'expression, comme l'ont
constaté les encadreurs pédagogiques pendant les entretiens, et
de la maitrise des contenus, impacte négativement sur les
apprentissages au niveau des élèves. En effet, interrogés
sur l'assimilation des leçons de grammaire et sur la
compréhension des textes d'étude, les élèves issus
des classes tenus par des professeurs non formés, respectivement
à 74% et 38% affirment ne pas assez comprendre les cours de grammaire et
les explications de texte. Cependant, 66% des élèves dont
l'enseignant est certifié déclarent bien comprendre les
séances d'explication de texte, et 26% estiment ne pas comprendre les
leçons de grammaire. On comprend alors pourquoi des suggestions de ces
apprenants, il ressort que leurs enseignants doivent bien expliquer le cours de
grammaire et bien expliquer aussi les textes d'étude dans les moindres
détails. Aussi, une des propositions faites par les élèves
a-t-elle retenu notre attention. Il s'agit de celle relative aux
évaluations. Même s'ils sont 17% à faire cette suggestion,
ils recommandent que les enseignants leur donnent des devoirs faciles. Cela
explique en d'autres termes que c'est l'incompréhension des cours qui
engendre les difficultés à obtenir de bonnes notes dans les
évaluations.
Mais pourquoi malgré l'administration des exercices aux
élèves et les séances d'explication de texte, les
élèves éprouvent-ils toujours des difficultés
à bien assimiler les leçons ?
I.2. La mise en oeuvre des démarches
méthodologiques
Dans l'enseignement-apprentissage du français, les
différentes activités enseignées procèdent selon
une méthodologie, c'est-à-dire la manière dont l'action
pédagogique est mise en oeuvre selon les étapes, les moments de
ces étapes, les techniques et les outils utilisés dans ces
différentes étapes.
Les résultats de nos enquêtes auprès des
professeurs indiquent que tous les professeurs interrogés connaissent
les différentes méthodologies et savent élaborer une fiche
pédagogique. Mais aussi paradoxal que cela puisse paraitre, 60,86% des
enseignants formés élaborent rarement les fiches
pédagogiques, et 81,81% de ceux qui n'ont pas été
initialement formés le font aussi rarement. Cette situation insinue
d'une part la difficulté de la mise en oeuvre des démarches
méthodologiques et d'autre part, l'utilisation des méthodes
magistrales plutôt que des méthodes actives qui mettent
l'élève au centre des apprentissages. L'élève ne
participant pas à la construction du savoir, ne saurait assimiler les
contenus et les réinvestir. Un professeur certifié nous a tenu
les propos suivants en toute sincérité lors d'une visite de
classe : « Je n'élabore la fiche pédagogique
que lorsque j'ai l'information d'une visite des encadreurs
pédagogiques ». Mais ce taux assez élevé
des enseignants formés et non formés qui affirment pourtant
savoir élaborer une fiche pédagogique et qui ne le font pas,
montre une certaine paresse et une négligence des enseignants à
préparer les cours.
Les observations directes de cours que nous avons pu effectuer
montrent effectivement que la mise en oeuvre de la méthodologie
constitue un handicap aux apprentissages. Nous avons constaté que des
étapes sont escamotées aussi bien en grammaire qu'en lecture
expliquée. L'une des étapes de la méthodologie les plus
importantes dans l'exécution d'une leçon de grammaire, est sans
doute la phase de l'observation- manipulation-classement. Mais les deux
séances de grammaire (présentées par des professeurs non
formés) que nous avons observées, cette phase a été
mal abordée et ne permet pas donc aux élèves de se
familiariser avec les nouvelles notions qu'on veut leur faire assimiler. C'est
cette étape qui permet en réalité à l'apprenant de
manipuler les phrases du corpus, de dégager les règles et de les
classer. Nous-nous sommes donc rendu compte que si théoriquement la
méthodologie de façon générale est connue des
professeurs, sa mise en oeuvre constitue un véritable problème.
Ceci explique les difficultés des élèves à
comprendre les leçons. Nous avons suivi une la troisième
séance de grammaire présentée par un professeur
certifié. Nous avons été satisfait de la prestation de
l'enseignant de façon générale. Cependant, nous avons
relevé le fait que les exercices donnés aux élèves
à faire à la maison étaient en déphasage avec
l'esprit du décloisonnement.
L'observation d'une séance de lecture expliquée,
présentée par un professeur non formé, nous a
également permis de savoir que la méthodologie telle quelle est
mise en pratique ne permet pas une bonne compréhension du texte par les
élèves. Les difficultés résident dans la
motivation, l'étude de détail et les synthèses.
La motivation consiste à susciter la curiosité,
le désir d'apprendre, le plaisir d'atteindre un objectif. Cette
étape est donc déterminante lorsqu'on veut atteindre un but.
Lorsqu'elle est mal faite ou éludée, elle peut impactée
sur la disposition des élèves à adhérer à la
séance. L'étude de détails offre l'occasion à
l'enseignant de s'assurer de la compréhension du texte. Mais quand elle
est menée sous forme de paraphrase, le sens que l'on veut donner au
texte n'apparait pas de façon évidente pour les
élèves. Si les différentes synthèses ne sont pas
aussi élaborées avec la participation les élèves,
ils se sentent étrangers au contenu donné à
l'étude.
Lorsque les élèves pour la plupart issus des
classes tenues par des professeurs non formés, évoquent
l'explication des mots difficiles et une étude bien
détaillée dans leurs suggestions, cela dénote
effectivement d'un problème de méthodologie.
Tous les professeurs interrogés éprouvent certes
des difficultés dans leur pratique de classe, mais à des
degrés divers. Toutefois, les difficultés des professeurs
enquêtés n'ayant pas été initialement formés,
relatives à la maitrise des contenus et à la mise en pratique de
la méthodologie découlent de façon générale
de l'absence de formation initiale. Ils souhaitent d'ailleurs être
formés sur les méthodologies et l'élaboration des fiches
pédagogiques. La solution en amont à ces difficultés
serait de former d'abord les professeurs nouvellement recrutés avant de
les mettre à la disposition des établissements. Sur ce point, un
formateur de l'ENS-UNZ nous a confié les propos tenus
généralement par les professeurs non initialement formés
qui réussissent au concours professionnel et qui entrent à
l'école pour leur formation au CAPES : « Monsieur,
nous allons ressortir maintenant comme des professeurs pleins ».
En effet, si l'on se réfère aux modules dispensés à
l'ENS-UNZ aux élèves professeurs de français, la mise
à niveau et les cours de renforcement entre autres sur la grammaire,
l'orthographe, préparent ces futurs enseignants à une bonne
maitrise des contenus et des pratiques de classe. Cette formation initiale a
donc pour avantage aussi de dissiper les frustrations dont sont souvent
victimes ces enseignants lorsqu'ils n'ont aucune qualification
professionnelle.
II. VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES
Au terme de la présentation, suivie de l'analyse et de
l'interprétation des résultats de nos enquêtes, cette
étape consiste en la vérification des hypothèses de la
recherche. Ainsi, à la lumière des indicateurs de
vérification que nous avons élaborés à cet effet,
nous procédons à la confirmation ou à l'infirmation de
leur validité. Pour ce faire, nous commençons par les
hypothèses secondaires qui nous fournissent les éléments
d'appréciation de l'hypothèse principale, car
nous partons du postulat selon lequel l'hypothèse principale de
notre recherche serait vérifiée si et seulement si les
hypothèses secondaires sont toutes vérifiées.
II.1.Vérification de l'hypothèse secondaire
n°1
En rappel, l'hypothèse secondaire n°1 stipulait
que « les professeurs de français sans formation
initiale ne maitrisent pas les contenus enseignés ».
Les indicateurs de vérification nous permettant de
valider ou d'infirmer cette hypothèse étaient :
- « Les professeurs de français sans
formation initiale ne maitrisent pas les contenus de
grammaire ».
- « Les professeurs de français sans
formation initiale éprouvent un besoin de formation sur les
contenus ».
Les résultats que nous avons obtenus aussi bien des
questionnaires, des entretiens et des visites de classes nous confirment que
les professeurs de français du post-primaire sans formation initiale ne
maitrisent pas les contenus de grammaire, et qu'ils éprouvent
eux-mêmes un besoin de formation.
Nous pouvons alors dire que la première
hypothèse secondaire de notre étude se confirme.
II.2. Vérification de l'hypothèse secondaire
n°2
L'hypothèse secondaire n°2 que nous avions retenue
était libellée comme suit : « Les professeurs
de français sans formation initiale rencontrent des difficultés
dans la mise en oeuvre des démarches
pédagogiques ».
Pour vérifier sa validité, nous-nous sommes
référé aux indicateurs suivants :
- « Les professeurs de français sans
formation initiale ne maitrisent pas la démarche méthodologique
de la lecture cursive ».
- « Les professeurs de français sans
formation initiale éprouvent un besoin de formation sur les
démarches méthodologiques ».
Au regard des résultats de nos enquêtes, de la
difficulté des élèves à comprendre les textes
d'étude, il ressort que les professeurs de français non
initialement éprouvent de difficultés dans l'enseignement de la
lecture cursive, et souhaitent être formés sur les
démarches pédagogiques.
II.3. Vérification de l'hypothèse
principale
Au départ de cette recherche, l'hypothèse
principale était la suivante : « les professeurs de
français sans formation initiale éprouvent des difficultés
dans la transposition didactique et dans la gestion de la
classe ».
Les différents résultats des enquêtes
montrent qu'à plusieurs niveaux, les enseignants de français sans
formation initiale font face à d'importantes difficultés dans
leur pratique de classe, notamment dans la maitrise des contenus
enseignés et la mise en oeuvre des méthodologies. En effet, il
ressort que les difficultés liées à la maitrise des
contenus concernent presque toutes les activités de la classe de
français. Aussi la mise en oeuvre des différentes
méthodologies constituent-elles un problème majeur pour ces
professeurs. Ainsi la diversité des difficultés auxquelles les
professeurs de français sans formation initiale font face dans leur
pratique de classe confirme l'hypothèse principale de notre recherche.
III. SUGGESTIONS ET INSUFFISANCES LIÉES
À L'ÉTUDE
Au regard des difficultés rencontrées par les
professeurs de français non initialement formés, nous faisons
quelques propositions et suggestions pour un enseignement-apprentissage de
qualité.
III.1. Propositions de solutions
Les suggestions que nous formulons sont essentiellement des
professeurs interrogés, des encadreurs pédagogiques et des
formateurs avec lesquels nous avons eus des entretiens.
III.1.1. Une formation initiale pour tous les
enseignants recrutés
Cette proposition de solution est adressée à
l'État en tant que premier responsable de l'éducation. Nul
besoin encore de démontrer l'importance de la formation initiale
professionnelle surtout dans le domaine de l'enseignement et son impact sur
l'efficacité du système éducatif. La formation initiale
des professeurs est une nécessité dans la mesure où elle
participe à la professionnalisation même du métier
d'enseignant. Vu la forte demande en matière d'éducation et le
nombre de plus en plus croissant des professeurs recrutés,
L'État doit veiller à accroitre les infrastructures d'accueil, et
à recruter aussi en nombre suffisant les formateurs afin de garantir des
meilleures conditions de formation du personnel enseignant. La formation
devrait durer six mois au moins. La création des écoles
d'application permettrait aux formateurs de mesurer l'impact de la formation
qu'ils assurent à travers les pratiques de classe des stagiaires ;
toute chose qui leur permettrait d'ajuster et de réajuster les
enseignements. Le stage en alternance entre théorie et pratique permet
à coup sûr d'avoir des enseignants très bien formés
et ce, pour le grand bénéfice des apprenants.
III.1.2. L'autoformation
L'autoformation ou l'autodidaxie est une formation en
autonomie. Selon Carré (2010, p.45) l'autoformation
éducative « renvoie à l'ensemble des pratiques
pédagogiques visant à développer et faciliter les
apprentissages autonomes, dans le cadre d'institutions spécifiquement
éducatives ». Les enseignants n'ayant pas
bénéficié d'une formation initiale devraient comme l'ont
suggéré les encadreurs pédagogiques, s'autoformer à
la maitrise et à l'exercice de leur métier. Les TIC offrent en
effet beaucoup d'opportunités de formation pour peu qu'on ait la
volonté. Nous invitons donc ces enseignants à cultiver le
goût de la recherche et de la formation. C'est à ce prix qu'ils
pourraient pallier aux insuffisances liées à leurs pratiques de
classe et conduire les apprenants vers apprentissage optimal. Que l'enseignant
soit formé ou non formé, comme l'a signifié un formateur,
« l'autoformation est de la prise de conscience par l'enseignant
de sa responsabilité ». En effet, l'enseignement est un
domaine dans lequel les savoirs et les connaissances évoluent ; il
est donc du devoir de tout enseignant de mettre à niveau afin d'assurer
avec efficacité sa mission.
III.1.3. La formation continue
Assurer la formation continue des enseignants est une des
solutions proposée autant par les encadreurs pédagogiques que par
les professeurs eux-mêmes. Cette formation s'avère indispensable
au regard des difficultés auxquelles font face les professeurs dans la
pratique de classe. Nous pensons que cette formation continue doit être
structurée et institutionnalisée car c'est un canal important
par lequel on pourrait procéder à des remédiations. Elle
peut être organisée par région administrative avec des
thèmes transversaux et disciplinaires en rapport avec les
difficultés identifiées. Ce sont des cadres d'échanges
fructueux qui offrent l'opportunité aux enseignants d'évoquer
leurs préoccupations relatives aux pratiques pédagogiques et d'y
trouver des solutions idoines.
Par ailleurs, à l'échelle des
établissements, les conseils d'enseignements offrent aussi des cadres de
formation par les pairs. Malheureusement, dans la plupart des
établissements, ces conseils d'enseignement hibernent. Il revient donc
aux enseignants de dynamiser ces différentes cellules et d'en faire un
cadre de partage d'expériences.
La Formation à Distance (FAD) initiée depuis
décennie par l'inspection de français doit être
dynamisée. Les encadreurs pédagogiques qui sont souvent en
contact avec les professeurs doivent les sensibiliser à chaque occasion
sur l'utilité de cette formation. Elle a l'avantage de permettre aux
enseignants de français de traiter des méthodologies liées
aux différentes activités et d'harmoniser les pratiques
pédagogiques.
III.1.4. Un suivi pédagogique
régulier
L'encadrement de proximité pourrait contribuer à
améliorer les pratiques des enseignants pour peu que les moyens
financiers et logistiques conséquents soient mis à la
disposition du service des inspections pour le suivi pédagogique des
professeurs. La régularité de ce suivi, au moins deux fois par
trimestre, permettrait de pallier les difficultés auxquelles font face
les professeurs.
III.2. LES DIFFICULTÉS ET LES INSUFFISANCES
Dans la réalisation de cette étude, nous-nous
attendions à rencontrer des difficultés. Mais les
difficultés que nous avons dû affronter n'ont pas
émoussé notre volonté de mener à bien cette
étude.
Si l'administration et la collecte des questionnaires a
été aisée au niveau des élèves, il faut
cependant noter qu'elle n'a pas du tout été facile avec les
professeurs. En effet il a fallu d'abord cibler les enseignants à
travers les données que nous avons pu obtenir auprès du service
du personnel de la DREPS des Hauts-Bassins et des Cascades avant de
procéder à la distribution des fiches. La grande
difficulté a résidé dans la collecte de ces fiches remises
aux enseignants. Tenu par les délais de temps, nous étions
obligé à la limite de harceler les professeurs pour rentrer en
possession des fiches.
Les observations directes étant sur rendez-vous, il
nous a fallu nous armer de courage et de patience pour pouvoir suivre quatre
séances. Les professeurs trouvent toujours des subterfuges pour esquiver
ces visites malgré les raisons que nous leur avons données.
Outre ces difficultés, il convient aussi de noter les
insuffisances de notre étude.
Au cours de l'étude, nous n'avons pas pu recouvrer
l'entièreté des fiches remises aux professeurs. Nous n'avons pas
pu également nous entretenir avec tous les formateurs que nous avions
prévus. Mais les raisons sont indépendantes de notre
volonté.
Une autre limite est la représentativité des
échantillons de l'étude et la couverture du territoire. Nous
aurions bien voulu étendre cette étude sur toutes les
régions du pays. Mais le temps consacré à cette recherche
et nos moyens limités ne nous permettaient pas de le faire.
Nous déplorons par ailleurs le fait de n'avoir pas fait
une observation documentaire. Il aurait été aussi utile
d'observer les cahiers des élèves pour vérifier les
contenus notés. Nous aurions dû également ouvrir la
présente recherche aux censeurs qui ont la charge des études,
afin de recueillir leurs opinions sur les pratiques de classe des
enseignants.
La deuxième partie de notre étude
consacrée au déroulement de la recherche nous a permis de
recueillir les données sur le terrain et de les présenter sous
forme de tableau et de graphiques. Elles ont ensuite fait l'objet d'une
analyse puis d'une interprétation. Elles nous ont permis de confirmer
nos hypothèses de départ tout en consolidant notre conviction sur
la nécessité de la formation professionnelle initiale des
enseignants. Les suggestions que nous avons formulées, si elles sont
prises en compte par les décideurs, contribueront à
améliorer la pratique de classe des professeurs de français.
Certes, il y a lieu de préciser que cette étude présente
des insuffisances certaines, mais elle pourrait aussi constituer un tremplin
pour des recherches futures.
CONCLUSION
C'est le recrutement sur concours direct des enseignants et
leur affectation immédiate dans les classes d'une part, et d'autre part,
le recrutement massif des étudiants titulaires du DEUG II ces deux
dernières années sur sélection du dossier comme
professeurs de CEG, qui ont motivé notre réflexion sur la
formation initiale. La recherche que nous avons menée a pour
thème : Les enjeux de la formation initiale des professeurs de
français du post-primaire pour un enseignement-apprentissage de
qualité. En nous engageant dans ce travail de recherche, nous
avions pour préoccupation de relever les difficultés auxquelles
sont confrontés les professeurs de français sans formation
initiale dans leur pratique de classe en vue de proposer des solutions. Notre
intérêt personnel pour le sujet en tant qu'encadreur
pédagogique, est né du constat que les enseignants de
français sont de profils académiques divers, et sans formation
professionnelle initiale, ils font souvent face à des difficultés
liées à la bonne maitrise des contenus et des
méthodologies. Pour savoir les causes de ces difficultés, nous
avons alors formulé l'hypothèse principale selon laquelle,
les professeurs de français sans formation initiale éprouvent
des difficultés dans la transposition didactique et dans la gestion de
classe. Nous avons formulé deux autres hypothèses
secondaires :
Hypothèse secondaire 1 : Les professeurs de
français sans formation initiale ne maitrisent pas les contenus
enseignés.
Hypothèse secondaire 2 : Les professeurs de
français sans formation initiale rencontrent des difficultés dans
la mise en oeuvre des démarches pédagogiques.
Ensuite, nous avons procédé à une
recension des publications en lien avec notre thème et
précisé le cadre théorique dans lequel s'inscrit la
recherche. Nous avons également clarifié les concepts
utilisés. Pour atteindre les objectifs fixés, nous avons
adopté une approche mixte de collecte basée sur les
données qualitatives et quantitatives. Nous avons utilisé trois
types d'outils de collecte. Un questionnaire a été
administré aux professeurs de français non initialement
formés et aux élèves. Des entretiens ont été
menés avec les encadreurs pédagogiques et des observations
directes ont été effectuées.
Les informations que nous avons recueillies ont fait l'objet
d'un dépouillement puis ont été présentées
sous forme de tableaux et graphiques afin d'en faciliter l'analyse et
l'interprétation. Ces données ont conduit à des
résultats probants en ce sens qu'elles nous ont permis de confirmer nos
hypothèses de départ. Au terme de notre recherche sur le
thème, nous sommes parvenu aux conclusions que les professeurs de
français sans formation professionnelle initiale éprouvent des
difficultés dans la maitrise des contenus enseignés et la mise en
oeuvre des méthodologies
Enfin, nous avons fait des suggestions qui vont dans le sens
d'un accroissement des capacités d'accueil de l'ENS-UNZ afin d'assurer
la formation initiale de tous les enseignants nouvellement recrutés.
Aussi avons-nous proposé aux professeurs l'autoformation et
souhaité une structuration et une institutionnalisation de la formation
continue.
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Consulté le 12/11/2017 à 15h15mn
http : //www.wikisource.org
Bilan de l'année scolaire 2016- 2017
consulté le 20/1O/2017 à 18h20mn.
www.mena.gov.bf
Le maitre ignorant : la leçon de
Rancière; consulté le15/12/2017 à 21h31mn
https://www.cairn.info/revue-le-telemaque-2005-1-page-81.htm
La formation par projet et l'enseignement
stratégique, TARDIF, J., actes du colloque 1996 de l'Association de la
Recherche au Collégial (ARC), consulté le 19/01/2018
à 12h11mn.
http://www.cdc.qc.ca/actes_arc/1996/auger_actes_ARC_1996.pdf
La professionnalisation des enseignants de
l'éducation de base : les recrutements sans formation initiale,
consulté le 14/03/2018 à 16h 43mn
www.pasec.confemen.org
La formation des enseignants en Belgique,
consulté le 2/04/2018 à 11h11mn
www.enseignement.be/primoweb
La formation des enseignants en Afrique
subsaharienne : des voies pour une formation de qualité,
consulté le 12/04/2018 à 15h 16 mn
unesdoc.unesco.org
La réforme de la formation des enseignants en
France, consulté le 20/04/2018 à 20h45mn
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00960306/document
Catherine Lanaris, la formation des enseignants au
Québec, consulté le 5 Février 2018 à 18h
45mn
http://www.inrp.fr/archives/colloques/travail-enseignant/contrib/120.htm
Décret n°96-331/PRES/PM/MESSRS/MEBA du 27
Septembre 1996 portant création de l'ENSK
http://www.univ-koudougou.bf/index.php/menu-etablissement/ens
consulté le 2 Avril 2018 à 19h02 mn
DICTIONNAIRES
DE LANDSHEERE G. (1979). Dictionnaire de
l'évaluation et de la recherche en éducation. Paris : PUF
LEGENDRE, R. (2005). Dictionnaire actuel de
l'éducation. Montréal : Guérin, 1554 pages.
RAYNAL, F.et RIEUNIER, A. (1997). Pédagogie :
dictionnaire des concepts clés, Paris : ESF, 405 pages.
LAROUSSE 2013, 1818 pages.
TABLE DES
MATIÈRES
DÉDICACE.................................................................................................I
REMERCIEMENTS II
SOMMAIRE III
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS IV
LISTE DES TABLEAUX
VI
LISTE DES GRAPHIQUES
VII
RÉSUMÉ
VIII
INTRODUCTION
1
PREMIÈRE PARTIE : PHASE
THEORIQUE....................................................3
CHAPITRE I : LA PROBLÉMATIQUE DE
LA RECHERCHE .............5
I. LES CONSTATS DE DÉPART ET
L'INTÉRÊT DE L'ÉTUDE 5
I.1. Les constats de départ 5
I.2. l'intérêt de l'étude 8
II. LES QUESTIONS DE RECHERCHE
10
III. LES OBJECTIFS DE
RECHERCHE......................................................11
III.1 Objectif général 11
III.2. Objectifs spécifiques 11
IV. LES HYPOTHÈSES DE LA RECHERCHE ET
LES INDICATEURS DE VÉRIFICATION
.........................................................................11
I
V.1. Les hypothèses de la
recherche..............................................................................12
IV.1.1. L'hypothèse
principale.......................................................................12
IV.1.2.L'hypothèsesecondairen°1...................................................................12
IV.1.3. L'hypothèse secondaire
n°2................................................................12
I
V.2. Les indicateurs de vérification des
hypothèses 12
IV.2.1. Indicateur
n°1....................................................................................12
IV.2.2. Indicateur
n°2....................................................................................12
CHAPITRE II :LA REVUE DE LA
LITTÉRATURE SUR LA QUESTION 13
I. L'ÉTAT DES LIEUX SUR LA FORMATION
INITIALE 13
I.1. La formation initiale des enseignants en Europe
14
I.1.1. La formation des enseignaants en France
14
I.1.2. La formation des enseignants en Belgique
14
I.2. La formation initiale des enseignants au Canada
15
I.3. La formation initiale des enseignants en Afrique
16
I.3.1. La formation des enseignants au
Sénégal.................................................16
I.3.2. La formation des enseignants au
Burkina-Faso..........................................17
I.4. La qualification du personnel
enseignant...................................................18
I.5. Le français: discipline et langue
d'enseignement...........................................19
II. LES ENJEUX DE LA FORMATION
INITIALE 20
II.1. Le maitre ignorant 21
II.2. La formation par la pratique 22
II.3. L'intérêt de la formation
professionnelle initiale..........................................23
II.3.1. La formation initiale et l'éthique
professionnelle.......................................24
II.3.2. la formation professionnelle et la gestion de
la classe.................................25
II.3.3. La formation initiale: théorie et
pratique.................................................25
II.3.4. Les fonctions de
l'enseignant...............................................................26
II.3.4.1.La
conception..............................................................................26
II.3.4.2.
L'animation.................................................................................26
II.3.4.3.
L'évaluation................................................................................27
II.3.5. Les rôles de
l'enseignant....................................................................27
II.4. La formation
continue........................................................................28
CHAPITRE III : LES CADRES THEORIQUE ET
CONCEPTUEL........................29
I. LE CADRE THÉORIQUE
29
I.1. Les théories de l'apprentissage
29
I.1.1. Le métier
d'enseignant.......................................................................29
I.1.2. Les compétences
professionnelles.........................................................33
I.1.3. Le triangle
pédagogique.....................................................................34
I.1.4. La transposition
didactique.................................................................35
I.1.5. Le didacticien de
français...................................................................36
I.1.6. La théorie du capital
humain...............................................................36
I.2. Le choix théorique 37
II. LA CLARIFICATION DES CONCEPTS
37
II.1. L'enjeu de la formation initiale 38
II.2. La formation initiale 38
II.3. La formation professionnelle 39
II.4. L'enseignement-apprentissage 39
II.5. Les contenus d'enseignement 40
III.6. La méthodologie des activités de
la classe de français 40
II.7. La gestion de la classe 40
II.8. La réflexivité dans
l'enseignement-apprentissage 40
II.9. La compétence 41
DEUXIÈME PARTIE :PHASE
PRATIQUE 43
CHAPITRE IV : DÉMARCHE
MÉTHODOLOGIQUE 45
I. Le modèle de recherche
45
II. Le champ de recherche 45
III. La population d'étude
45
III.1. Le public cible 45
III.2. L'échantillon 46
III.3. Les outils de la recherche 46
III.3.1. L'enquête par
questionnaire..............................................................46
III.3.1.1. Questionnaire adressé au
enseignants................................................46
III.3.1.2. Questionnaire adressé aux
élèves......................................................46
III.3.2. Le guide
d'entretien........................................................................47
III.3.3. La grille d'observation
directe............................................................47
III.3.4. La validation des instruments de collecte de
données................................47
III.3.5. L'administration des
instruments........................................................47
CHAPITRE V : LA PRÉSENTATION DES
RÉSULTATS 49
I.
ÉTAT DE RECOUVREMENT DES OUTILS DE
RECHERCHE 50
I.1. Recouvrement global du questionnaire par
région 50
I.2. Recouvrement des fiches auprès des
enseignants 50
I.3. État de collecte des fiches auprès
des élèves 50
I.4. État de réalisation des entretiens
51
I.4.1. Taux de réalisation des entretiens avec
les encadreurs pédagogiques. 51
I.4.2. Taux de réalisation des entretiens avec
les formateurs 51
I.5. Etats de réalisation des
observations.........................................................51
I.6. Bilan global de
participation..................................................................51
II. LES RÉSULTATS DU QUESTIONNAIRE
ADRESSÉ AUX PROFESSEURS DE FRANÇAIS 52
II.1.1. Identification des
enseignants............................................................52
II.1.2. De la situation professionnelle des
enseignants........................................55
II.1.3. De la connaissance des curricula par les
enseignants.................................57
II.1.4. De la maitrise des contenus par les
professeurs........................................57
II.1.5. De l'élaboration de la fiche
pédagogique................................................58
II.2. LES RÉSULTATS DU QUESTIONNAIRE
ADRESSÉ AUX ÉLÈVES............58
II.2.1. De l'assimilation de la leçon de
grammaire.............................................58
II.2.2. De la participation des élèves
à l'élaboration de la trace
écrite.......................59
II.2.3. Des exercices à faire en classe et
à la maison..........................................60
II.2.4. De la fréquence des leçons
d'explication de texte .....................................61
II.2.5. De la compréhension des textes
d'étude.................................................62
II.2.6. De l'explication des mots difficiles et de
l'élaboration des synthèses...............63
II.3. LES RÉSULTATS DES ENTRETIENS
SEMI-DIRECTIFS 63
II.3.1. L'entretien avec les encadreurs
pédagogiques..........................................63
II.3.1.1. De l'identification des encadreurs
pédagogiques.....................................63
II.3.1.2. Des observations sur les pratiques de classe des
professeurs n'ayant pas été
formés......................................................................................................64
II.3.2. L'entretien avec les formateurs de
l'ENS-UNZ...........................................64
II.4. BILAN DES OBSERVATIONS DIRECTES 65
CHAPITRE VI :ANALYSE ET
INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ET VÉRIFICATION DES
HYPOTHÈSES 66
I. ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES
RÉSULTATS 66
I.1. La maitrise des contenus enseignés
66
I.2. La mise en oeuvre des démarches
méthodologiques 67
II.
VÉRIFICATION DES
HYPOTHÈSES 69
II.1.Vérification de l'hypothèse
secondaire n°1 69
II.2. Vérification de l'hypothèse
secondaire n°2 70
II.3. Vérification de l'hypothèse
principale 70
III. SUGGESTIONS ET INSUFFISANCES LIÉES
A L'ÉTUDE 71
III.1. Propositions de solutions 71
III.1.1.Une formation initiale pour tous les enseignants
recrutés.............................71
III.1.2.
L'autoformation............................................................................71
III.1.3. La formation
continue.....................................................................72
III.1.4. Un suivi pédagogique
régulier............................................................72
III.2. LES DIFFICULTÉS ET LES INSUFFISANCES
73
CONCLUSION
..........................................................................................75
BIBLIOGRAPHIE 77
TABLE DES MATIÈRES
............................................................................IX
ANNEXES.............................................................................................XIV
ANNEXES
ANNEXE 1 : MODULES
CAPES OPTION
FRANÇAIS
· TRONC COMMUN
CODE
|
DÉSIGNATION DES MATIÈRES
|
VHA
|
|
DOMAINE 1 : DISCIPLINES D'ORIENTATION
|
|
ENS L1 COM
|
Communication pédagogique
1. Communication-système
éducatif-langage-enseignement
2. Communication-démarches et relation
pédagogique-stratégies de communication pour le
changement-développement d'aptitudes en communication
|
50
|
ENS L1 PGL
|
Pédagogie générale
1. Les courants pédagogiques, les grands
pédagogues
2. Les méthodes et techniques pédagogiques
|
50
|
ENS L1 PSP
|
Psychopédagogie
1. La psychologie de l'enfant et de l'adolescent
2. La psychologie de l'apprentissage et la psychologie
cognitive
|
50
|
ENS L1 EVA
|
Mesure et évaluation
1. La docimologie, les objectifs pédagogiques et les
taxonomies
2. Les méthodes d'évaluation et les instruments
d'évaluation
|
50
|
|
SOUS TOTAL DOMAINE 1
|
200
|
|
DOMAINE 2 : DISCIPLINES DE SOUTIEN
|
175
|
ENS L1 CSE
|
Connaissance du système
éducatif
Législation scolaire, déontologie et
morale professionnelle
- Législation scolaire,
- Généralité sur le droit et la
législation scolaire
- Législation scolaire au Burkina
- L'assistant d'éducation et la législation
scolaire
- Déontologie et morale professionnelle
- Droits et devoirs du fonctionnaire
- Analyse des attributions et des droits et devoirs de
l'assistant d'éducation,
- Éthique de l'éducateur dans
l'établissement et dans la société
|
50
|
Connaissance du système éducatif au
BF
- Définitions
- Organisation du système éducatif
- Réforme de l'éducation
- Évolution des politiques éducatives
|
25
|
Connaissance de l'organisation des examens
- Structures (OCECOS, Office du Bac, DR
- Textes règlementaires régissant les
différents examens et concours du secondaire,
- Modalités d'organisation et droits et devoirs des
acteurs.
|
25
|
|
- Gestion d'un établissement secondaire
- Fonctionnement d'un établissement secondaire
- Les instances de gestion
|
|
ENS L TDE
|
Technologie de l'éducation
1. Initiation aux TICE
2. Conception et utilisation des aides didactiques
|
50
|
ENS L1 SOE
|
Sociologie de l'éducation
|
25
|
|
SOUS TOTAL DOMAINE II
|
175
|
|
DOMAINE III: FORMATION EN MILIEU
PROFESSIONNEL
|
960
|
ENS L2 STT
|
Stage terrain
Stage en responsabilité dans un lycée avec suivi
pédagogique
|
960
|
ENS L2 EFF
|
Examen de fin de formation
Évaluation par un jury d'une séance de cours
dans une classe du premier cycle et une du second cycle ou deux classe du
second cycle
|
|
|
TOTAL GENERAL
|
1735
|
· COURS DISCIPLINAIRE CAPES
FRANÇAIS
CODE
|
DÉSIGNATION DES
MATIÈRES
|
VHA
|
|
DOMAINE 1 DISCIPLINE
D'ORIENTATION
|
400
|
ENS L1 DIS
|
Cours disciplinaire
français
1. Grammaire-orthographe
-Morphologie
-Syntaxe
-Lexicologie-sémantique
2. Littérature
négro-africaine
-Littérature négro-africaine écrite
-Littérature négro-africaine orale
3. Littérature burkinabé
-Littérature burkinabé écrite
-Littérature burkinabé orale
4. Littérature française
-Le romantisme
-Le réalisme et le naturalisme
-L'art pour l'art et le symbolisme
5. Techniques d'expression écrite au
secondaire
-Le résumé de texte/la discussion
-La dissertation
-La lecture méthodique
-Le commentaire composé
6. Genres littéraires, types de textes,
méthodes et techniques d'analyse du texte littéraire
-Les genres littéraires
-Les types de textes
-La grammaire du texte
-La psychocritique
-Critique thématique
-Sociocritique
-Critique structurale
-Sémiotique littéraire
|
|
ENSL1 DID
|
DIDACTIQUE DU FRANÇAIS
1. Questions d'épistémologie
2. Méthodologie des activités de français
au post-primaire et au secondaire
|
250
|
ü CAP-CEG
· TRONC COMMUN
CODE
|
DÉSIGNATION DES MATIÈRES
|
VHA
|
|
DOMAINE 1 : DISCIPLINES D'ORIENTATION
|
|
ENS J 1 COM
|
Communication pédagogique
1. Communication-système
éducatif-langage-enseignement
2. Communication-démarches et relation
pédagogique-stratégies de communication pour le changement
3. développement d'aptitudes en communication
|
50
|
ENS J1 PGL
|
Pédagogie générale
1. Les courants pédagogiques, les grands
pédagogues
2. Les méthodes et techniques pédagogiques
|
50
|
ENS J1 PSP
|
Psychopédagogie
1. La psychologie de l'enfant et de l'adolescent
2. La psychologie de l'apprentissage et la psychologie
cognitive
|
50
|
ENS J1 EVA
|
Mesure et évaluation
1. La docimologie, les objectifs pédagogiques et les
taxonomies
2. Les méthodes d'évaluation et les instruments
d'évaluation
|
50
|
|
SOUS TOTAL DOMAINE 1
|
200
|
|
DOMAINE 2 : DISCIPLINES DE SOUTIEN
|
175
|
ENS J1 CSE
|
Connaissance du système
éducatif
Législation scolaire, déontologie et
morale professionnelle
- Législation scolaire,
- Généralité sur le droit et la
législation scolaire
- Législation scolaire au Burkina
- Le professeur CAP-CEG et la législation scolaire
- Déontologie et éthique professionnelle
- Droits et devoirs du fonctionnaire
- Analyse des attributions et des droits et devoirs de
l'assistant d'éducation,
- Éthique de l'éducateur dans
l'établissement et dans la société
|
50
|
Connaissance du système éducatif au
BF
- Définitions
- Organisation du système éducatif
- Réforme de l'éducation
- Évolution des politiques éducatives
|
25
|
Connaissance de l'organisation des examens
- Structures (OCECOS, Office du Bac, DR
- Textes règlementaires régissant les
différents examens et concours du secondaire,
- Modalités d'organisation et droits et devoirs des
acteurs.
|
25
|
|
Gestion d'un établissement
secondaire
- Fonctionnement d'un établissement secondaire
- Les instances de gestion
|
|
ENS J1 TDE
|
Technologie de l'éducation
1. Initiation aux TICE
2. Généralités
3. Bureautique
4. Conception des aides didactiques
|
50
|
ENS J1 SOE
|
Sociologie de l'éducation
1. Introduction à la sociologie
2. Éléments de sociologie de
l'éducation
3. Rôle de l'éducateur dans la
société
|
25
|
|
SOUS TOTAL DOMAINE II
|
175
|
|
DOMAINE III: FORMATION EN MILIEU
PROFESSIONNEL
|
960
|
ENS J2 STT
|
Stage terrain
Stage en responsabilité dans un lycée avec suivi
pédagogique
|
960
|
ENS J2 EFF
|
Examen de fin de formation
Évaluation par un jury d'une séance de cours
dans chaque discipline
|
|
|
TOTAL GENERAL
|
1735
|
COURS DISCIPLINAIRE CAP-CEG TITULAIRE DU DEUG EN
FRANÇAIS
CODE
|
DÉSIGNATION DES
MATIÈRES
|
VHA
|
|
COURS DISCIPLINAIRE
|
200
|
ENS J1 DS1
|
1. Grammaire-orthographe
-Morphologie et syntaxe
-Lexicologie-sémantique
|
50
|
2. Littérature
négro-africaine
-Littérature négro-africaine écrite
-Littérature négro-africaine orale
|
25
|
3. Littérature burkinabé
-Littérature burkinabé écrite
-Littérature burkinabé orale
4. Littérature française
|
25
25
|
ENS J1 DD1
|
DIDACTIQUE DES DISCIPLINES :
FRANÇAIS
|
100
|
1. Questions d'épistémologie
|
25
|
2. Méthodologie des activités de la classe de
français du post-primaire
|
50
|
3. Praxématique
|
25
|
ANNEXE II : QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX
PROFESSEURS
Dans le cadre de notre mémoire de fin de formation
à la fonction d'inspecteur de l'enseignement secondaire, nous avons
entrepris de réfléchir sur le thème : « la
formation initiale des professeurs de français du
post-primaire : les enjeux et pour un enseignement-apprentissage de
qualités ». Pour mener à bout cette réflexion,
nous vous sollicitons de bien vouloir remplir le questionnaire ci-dessous. Vos
réponses seront pour nous une contribution à la réussite
de notre travail. Tout en vous garantissant la confidentialité de votre
participation et la protection de vos données personnelles, nous vous
traduisons par avance notre infinie gratitude.
Da Sansan Didier, élève inspecteur de
l'enseignement secondaire
I. Caractéristiques du
répondant
Région
:...........................................................................................
Province
:.........................................................................................
Localité.............................................................................................
Établissement....................................................................................
Statut de l'établissement : public ( ) ;
privé ( )
Sexe : F ? / M ? (cocher la bonne réponse)
Ancienneté dans la profession : .............. an(s)
Formation professionnelle initiale: (cocher la bonne
réponse)
E N S/UNZ ( ) ; I N S E ( ) ; Aucune formation (
)
Diplôme universitaire: Deug ( ) licence ( ) :
maitrise ( ) : autre :..........................
Filière formation académique : Lettres
Modernes ( ) ; Linguistique ( ) ; Sociologie ( ) ; Droit()
Psychologie ( ) ; Philosophie ( ) ;
autre.................................................................
Discipline(s) enseignée(s)
:..........................................................
Classes tenues en français :
.............................................................
Volume horaire par classe tenue en
français :.............................................
I. La situation professionnelle
1. Quelle est votre capacité à assurer les
tâches pédagogiques (préparations des cours,
exécution des leçons) selon la formation académique
universitaire que vous avez reçue ?
a)Très bien b) Bien c) Passable d) Faible
2. Avez-vous déjà reçu la visite d'un
encadreur pédagogique ?
a) Oui Nombre de
visite(s) :........................
b) Non
3. Avez-vous déjà participé à un
atelier ou séminaire de formation sur l'enseignement-apprentissage du
français ?
a) Oui Nombre de
participation(s) :...................
b) Non
4. Une formation initiale à votre métier de
professeur de français vous aurait-elle été
utile ?
a) Oui
b) Non
II. La connaissance des curricula
1. Avez-vous connaissance des programmes d'enseignement du
français au post-primaire ? (cocher la bonne réponse)
c) Oui
d) Non
2. Avez-vous ces programmes à votre
disposition ?
a) Oui
b) Non
III. La maitrise des contenus
enseignés
1. Cocher la case selon vos aptitudes à maitriser les
contenus dispensés.
a)Très bien b) Bien c) Passable d) Faible
2. Citez les activités (grammaire, vocabulaire,
orthographe, lecture expliquée etc.) dont la maitrise des contenus
constitue une difficulté.
..............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
IV. La maitrise de la méthodologie
1. Savez-vous élaborer une fiche
pédagogique ?
a) Oui
b) Non
2. Si oui, à quelle fréquence le
faites-vous ?
a) Toujours
b) Souvent
c) Rarement
d) Jamais
3. Éprouvez-vous une ou des difficultés
particulières (s) dans l'élaboration d'une fiche
pédagogique relative à une ou des activités donnée
(s) ?
a) Oui
b) Non
c) Si oui la(les)quelle(s) ?
.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
V. Les suggestions
Quelles suggestions pouvez-vous faire pour combler votre
besoin de formation ?
........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Merci pour votre précieuse contribution
ANNEXE III : QUESTIONNAIRE ADRESSÉ AUX
ÉLÈVES
Dans le cadre de nos recherches de fin de formation à
l'École Normale Supérieure de l'Université Norbert Zongo,
nous vous sollicitons de bien vouloir remplir le questionnaire ci-dessous. Vos
réponses contribueront à la réussite de notre travail.
Glissez vos réponses dans l'enveloppe, fermez et remettez-là
à celui qui vous l'a apportée. Tout en vous garantissant la
confidentialité de votre participation et la protection de vos
données personnelles, nous vous traduisons par avance notre
gratitude.
Da Sansan Didier, élève inspecteur de
l'enseignement secondaire
I. Identification
Région :............................................................................................
Localité :..............................Établissement...........................................
Classe :...............................Effectif de la
classe :....................................
II. Items
A. Grammaire
1. La manière dont votre professeur exécute le
cours de grammaire vous permet-il de bien assimiler le contenu ? a) Oui
b) Non c) Pas assez
2. Pour élaborer la trace écrite
(résumé de la leçon du jour), le professeur vous
sollicite-t-il ? a) Oui b) Non c) Souvent d) pas assez
3. Votre professeur vous donne-t-il des exercices à
faire en classe pendant le cours de grammaire ? a) Oui b) Non c) Souvent d) pas assez
4. Votre professeur vous donne-t-il des exercices de grammaire
à faire à la maison ? a) Oui b) Non c) Souvent d) pas assez
Les corrige-t-il en classe ? a) Oui b) Non c) Souvent d) pas assez
5. Que souhaiteriez-vous que le professeur fasse pour vous
aider à mieux comprendre les leçons de grammaire
?.....................................................................................................
.......................................................................................................
.......................................................................................................
.......................................................................................................
B. Explication de texte
1. Votre professeur fait-il des leçons d'explication de
textes ?
a) Oui b) Non c) Souvent d) pas assez
2. La manière dont votre professeur conduit les
leçons d'explication de textes vous permet-il de bien assimiler le
contenu d'un texte ?
a) Oui b) Non c) Pas assez
3. Votre professeur vous sollicite-t-il pour expliquer les mots
difficiles ?
a) Oui b) Non c) Souvent d) pas assez
4. Votre professeur vous sollicite-t-il pour élaborer
les différentes synthèses ?
a) Oui b) Non c) Souvent d) pas assez
5. Que souhaiteriez-vous que le professeur fasse pour vous
aider à mieux comprendre les textes que vous étudiez en
classe ?..................................................................................
........................................................................................................
.......................................................................................................
.......................................................................................................
Merci pour votre
contribution
ANNEXE IV : GUIDE D'ENTRETIEN
Guide d'entretien à l'intention des
encadreurs pédagogiques
Identification
Direction régionale :
Statut : Inspecteur
Conseiller pédagogique
Ancienneté dans l'encadrement:
......................
Questions
1. Quelles observations pouvez-vous faire sur les professeurs
de français sans formation initiale dans leur pratique de
classe ?
2. Quelles suggestions pouvez- vous faire afin d'accompagner
ces professeurs de français pour améliorer leur pratique de
classe ?
Merci pour votre contribution
ANNEXE V : GRILLE D'ENTRETIEN A L'INTENTION DES
FORMATEURS
Questions
1. Quel est l'intérêt de la
formation initiale des élèves-professeurs dont vous avez la
charge ?
2. Quels commentaires pouvez-vous faire sur le recrutement des
professeurs et leur déploiement dans les lycées et
collèges sans formation initiale ?
3. Quelles suggestions pouvez- vous faire pour
accompagner ces professeurs sans formation initiale dans leur pratique de
classe ?
Merci pour votre contribution
ANNEXE VI : GRILLE D'OBSERVATION DU
COURS
Grille d'observation du cours
de grammaire
Items
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Oui
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Non
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A. COMPORTEMENT DE L'ENSEIGNANT
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A.1. La voix
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- On n'entend pas la voix du professeur
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- La voix du professeur porte mais n'est pas claire
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|
- La voix est audible et les mots bien articulés
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A.2. La maitrise de soi
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|
|
- Le professeur est brutal
|
|
|
- Le professeur insulte ou se fâche
|
|
|
- Le professeur tente de réprimer les
élèves
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|
- Le professeur a une bonne maitrise de soi
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B. LA MÉTHODOLOGIE
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B.1. Le prérequis
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|
- Le prérequis n'existe pas
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- Le prérequis existe mais non pertinent
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|
- Le prérequis existe et est pertinent
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B.2. Connaissance de la
méthodologie
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|
- Le professeur ignore complètement la
méthodologie
|
|
|
- Méthodologie connue mais choix inadéquat
|
|
|
- Méthodologie adaptée
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|
|
B.3. Maitrise de la méthodologie
|
|
|
- Le professeur confond les étapes de la
méthodologie
|
|
|
- Le professeur omet certaines étapes
|
|
|
- Le professeur suit la méthodologie avec
difficultés
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|
|
- Le professeur maitrise la méthodologie
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|
B.4. Le questionnement
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|
|
- Le professeur pose des questions imprécises
|
|
|
- Questions compréhensibles mais
inappropriées
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|
|
- Le professeur reformule ses questions
|
|
|
- Le professeur pose des questions claires et
précises
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|
B.5. Gestion des réponses des
élèves
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|
|
- Non prise en compte des réponses des
élèves
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|
|
- Le professeur accepte, corrige et utilise les
réponses des élèves
|
|
|
- Le professeur encourage et félicite les
élèves à travers leurs réponses
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B.6. Gestion du tableau noir
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|
- Le professeur ne divise pas le tableau en colonnes
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|
- Toutes les étapes ne figurent pas au tableau
|
|
|
- Toutes les étapes essentielles figurent au tableau
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|
|
- Le professeur utilise judicieusement la craie de couleur
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B.7. La gestion du temps
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|
|
- Le professeur ne se soucie pas du temps
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|
|
- Le temps règlementaire est largement
dépassé
|
|
|
- Le temps règlementaire a été
respecté
|
|
|
- Le temps imparti à chaque étape est
respecté
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C. LE CONTENU
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C.1. La formulation des objectifs
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|
- Le professeur confond OG et OS
|
|
|
- Formulation correcte mais manque de congruence entre OG et
OS
- Congruence plus ou moins respecté
|
|
|
- Formulation correcte avec respect de la congruence
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C.2. Connaissance des contenus des
programmes
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|
- Le professeur ignore les contenus du programme
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|
- Le contenu est inadapté au niveau de la classe
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C.3. La maitrise du contenu
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|
- Le professeur ne maitrise pas le contenu
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|
|
- Le professeur maitrise une partie du contenu
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|
|
- Le professeur maitrise tout le contenu
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|
C.4. La clarté du contenu
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|
- Les étapes de la leçon n'apparaissent pas de
façon distincte
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|
|
- Les étapes apparaissent mais les explications sont
confuses
|
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|
- La trace écrite est confuse
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|
|
- La trace écrite est claire et
compréhensible
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|
- Les exercices ne sont pas en lien avec la leçon
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|
- Les exercices sont pertinents
- Vérification des cahiers des élèves
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C.5. L'évaluation du cours
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- La leçon n'a pas été
évaluée
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|
- La leçon a été mal
évaluée
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|
- La leçon a été bien
évaluée
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C.6. Les documents pédagogiques et
administratifs
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- Vérification des présences
- Remplissage du cahier de texte
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Grille d'observation de
l'explication de texte
Items
|
Oui
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Non
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D. COMPORTEMENT DE L'ENSEIGNANT
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A.1. La voix
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|
- On n'entend pas la voix du professeur
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|
- La voix du professeur porte mais n'est pas claire
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|
- La voix est audible et les mots bien articulés
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A.2. La maitrise de soi
|
|
|
- Le professeur est brutal
|
|
|
- Le professeur insulte ou se fâche
|
|
|
- Le professeur tente de réprimer les
élèves
|
|
|
- Le professeur a une bonne maitrise de soi
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E. LA MÉTHODOLOGIE
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B.1. La motivation
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- La motivation n'existe pas
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- La motivation existe mais n'accroche pas
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|
|
- La motivation existe et accroche
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B.2. Connaissance de la
méthodologie
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|
- Le professeur ignore complètement la
méthodologie
|
|
|
- Méthodologie connue mais choix inadéquat
|
|
|
- Méthodologie adaptée
|
|
|
B.3. Maitrise de la méthodologie
|
|
|
- Le professeur confond les étapes de la
méthodologie
|
|
|
- Le professeur omet certaines étapes
|
|
|
- Le professeur suit la méthodologie avec
difficultés
|
|
|
- Le professeur maitrise la méthodologie
|
|
|
B.4. Le questionnement
|
|
|
- Le professeur pose des questions imprécises
|
|
|
- Questions compréhensibles mais
inappropriées
|
|
|
- Le professeur reformule ses questions
|
|
|
- Le professeur pose des questions claires et
précises
|
|
|
B.5. Gestion des réponses des
élèves
|
|
|
- Non prise en compte des réponses des
élèves
|
|
|
- Le professeur accepte, corrige et utilise les
réponses des élèves
|
|
|
- Le professeur encourage et félicite les
élèves à travers leurs réponses
|
|
|
B.6. Gestion du tableau noir
|
|
|
- Le professeur ne divise pas le tableau en colonnes
|
|
|
- Toutes les étapes ne figurent pas au tableau
|
|
|
- Toutes les étapes essentielles figurent au tableau
|
|
|
- Le professeur utilise judicieusement la craie de couleur
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|
B.7. La gestion du temps
|
|
|
- Le professeur ne se soucie pas du temps
|
|
|
- Le temps règlementaire est largement
dépassé
|
|
|
- Le temps règlementaire a été
respecté
|
|
|
- Le temps imparti à chaque étape est
respecté
|
|
|
F. LE CONTENU
|
|
|
C.1. La formulation des objectifs
|
|
|
- Le professeur confond OG et OS
|
|
|
- Formulation correcte mais manque de congruence entre OG et
OS
- Congruence plus ou moins respecté
|
|
|
- Formulation correcte avec respect de la congruence
|
|
|
C.2. Connaissance des contenus des
programmes
|
|
|
- Le professeur ignore les contenus du programme
|
|
|
- Le contenu est inadapté au niveau de la classe
|
|
|
C.3. La maitrise du contenu
|
|
|
- Le professeur ne maitrise pas le contenu
|
|
|
- Le professeur maitrise une partie du contenu
|
|
|
- Le professeur maitrise tout le contenu
|
|
|
C.4. La clarté du contenu
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|
|
- Les étapes de la leçon n'apparaissent pas de
façon distincte
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|
|
- Les étapes apparaissent mais les explications sont
confuses
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|
|
- Les analyses et les déductions sont
inappropriées
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C.5. Production d'une synthèse
finale
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|
- La synthèse ne prend pas en compte toutes les
déductions
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|
- La synthèse prend en compte une partie des
déductions
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|
|
- La synthèse prend en compte toutes les
déductions
|
|
|
- La leçon n'a pas été
évaluée
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|
- La leçon a été mal
évaluée
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|
- La leçon a été bien
évaluée
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C.6. La lecture expressive
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- La lecture finale est passive
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|
- La lecture finale est vivante
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|
- La lecture finale est dramatisée
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* 1 François Guizot
(1787-1874), académicien Français, citation extraite de sa
« Lettre aux instituteurs » citée par Jean
Baptiste Noé, http://www.jbnoe.fr, consulté le 6 Janvier
2018 à 20h 44mn
* 2 Trois mille cinq cent
dix-neuf (3519) ont été recrutés en 2016 et trois mille
cent cinquante (3150) en 2017.
* 3
http://www.univ-koudougou.bf/index.php/menu-etablissement/ens
consulté le 2 Avril 2018 à 19h02 mn
* 4 Propos de Jean-Claude Bouda,
ex- ministre de la jeunesse, de la formation et de l'insertion professionnelle
in Sidwaya n°8118 du 13/03/2016 p. 5
* 5 Ministre de
l'Éducation nationale sous François Hollande du 16 mai 2012 au 31
mars 2014.
www.lefigaro.fr du 1er
Juillet 2013 p. 11 consulté le 22 Avril 2018 à 15h 41 mn
* 6 Directeur de l'ESPE de
l'université d'Aix-Marseille.
https://www.letudiant.fr/educpros/entretiens/itv-ginestie.html
consulté le 22Avril 2018 à 16h01mn
* 7 Chef de Cabinet du
Vice-Président et Ministre de l'Enseignement Supérieur, de la
Recherche et des Médias
https://www.rtbf.be/auvio/detail_debats-premiere?id=2218701,
consulté le 23 Avril 2018 à 17h 09 mn
* 8 Président de la
Centrale Générale des Services Publics- Enseignement
(CGSP-Enseignement),
https://www.rtbf.be/info/.../detail_allonger-la-formation-des-profs-pourquoi-faire?id,
consulté 24 Avril 2018 à 19h 15 mn
* 9 Cette baisse de pourcentage
d'enseignants ayant un titre de capacité professionnelle est due au fait
que de plus en plus l'État recrute des enseignants sans formation
initiale.
* 10 Statistiques fournies par
l'association zoodo en 2012,
www.zoodo-asso.org, consulté le
12 Février 2018 à 18h18mn.
* 11Joseph Jacotot
(1770-1840), est un pédagogue français, créateur d'une
méthode d'enseignement, dite méthode Jacotot Il
prétend en effet que tout enfant, est en état de s'instruire
seul et sans maître, qu'il suffit pour cela d'apprendre une chose dans
son intégralité et de manière intensive, et d'y rapporter
tout le reste ; que le rôle du maître doit se borner à
diriger ou à soutenir l'attention de l'élève.
www.cooperativecitoyenne.fr/images/maitre-ignorant.pd,
consulté le 2 Avril 2018.
* 12 Conférence des
ministres de l'éducation des pays africains et malgache d'expression
française.
* 13 Catherine Lanaris,
professeure titulaire au Département des sciences de l'éducation
de l'Université du Québec en Outaouais,
http://www.inrp.fr/archives/colloques/travail-enseignant/contrib/120.htm,
consulté le 5 Février 2018 à 18h 45mn
* 14
« L'éducation et le rôle des enseignants à
l'horizon 2020 »,www.meirieu.com/rapports
institutionnels/unesco2020, consulté le 24 Avril 2018 à
14h22 mn.
* 15 Institut
créé en 1999,
www.uis.unesco.org, consulté le
15Avril 2018 à 12h 21mn
* 16 Gary Beker, prix Nobel
d'économie en 1992
* 17 OCDE (Organisation de
Coopération et de Développement Économiques),
créée en 1961, c'est une organisation internationale
d'étude économique et joue un rôle d'assemblée
consultative.
* 18
www.unesco.org/education/news_fr/080402_unevoc_pr.shtm,
consulté le 03 Mai 2018 à 12h 44 mn
* 19
https://competencescles.eu/article/le-cadre-europeen-des-competences-cles,
consulté le 03 Mai 2018 à 13h 20mn.
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