Université Catholique de l'Ouest IFEPSA
49, Rue des Perrins
49136, Les Ponts-de-cé
Module d'enseignement
« Méthodologie de la recherche Histoire du sport
»
« Epuration sportive de juifs, sous l'élan
du darwinisme social, Entre 1938 et 1943 »
Année Universitaire LICENCE STAPS
2ème année
2018-2019
COORDONNEES
2
ETUDIANTS :
LAFAYE Thibault PEPS PE 3
06 47 94 81 60
thibaultlaf@orange.fr
CLEMENT Antoine EDS 1
06 88 53 57 99
a.clement@etud.uco.fr
RADOU Baptiste PEPS PE 1
06 11 82 72 67
batiste.radou@etud.uco.fr
3
Sommaire
1. Le darwinisme sportif : « survie du plus apte
» 8
1.1. L'importance de la notion de « race » dans
l'épuration sportive 8
1.2. « Le juif ennemi de la pratique physique » 10
2. Boxe : sport d'élection de la race élue
12
2.1. Les juifs évincés de l'art pugilistique 13
2.2. Jeff Dickson : symbole de la corruption et vantardise juive
15
3. Le rôle primordial de la presse
antisémite dans l'écartement des juifs de
la sphère sportive 17
3.1. La presse antisémite cherche à épurer
le sport entre 1938-1943 17
3.2. Émile DORTIGNAC maître de
l'antisémitisme sportif 19
4
REMERCIEMENTS
Cette page est l'occasion de remercier les personnes qui ont
permis la réalisation de ce mémoire.
Nous tenons à remercier tout particulièrement,
Monsieur Etienne PENARD et Madame Doriane GOMET, pour le temps qu'ils nous ont
consacré, et pour l'aide précieuse qu'ils nous ont apporté
dans la construction de notre travail.
Nos remerciements se tournent également auprès
du personnel du Mémorial de la SHOAH situé dans le
4ème arrondissement de Paris. Ils nous ont accueilli le
dimanche 24 mars 2019. Nous les remercions énormément pour les
conseils bibliographiques qu'ils nous ont prodigués, et qui nous a
permis de mieux comprendre les spécificités de la presse
antisémite.
Nous tenions à mettre en valeurs la coopération
entre les différents membres du groupe de travail. L'ensemble des
étudiants du groupe ont été impliqué dans ce
projet.
Enfin, nous remercions tous ceux qui, à
différents niveaux, nous ont encouragé durant la recherche et la
rédaction de ce mémoire, notamment les membres de notre
famille.
5
« Il convient plutôt d'en sortir, non
par l'oubli, mais par le combat permanent pour que cela ne se reproduise
plus jamais. Ce combat est l'héritage de tous les hommes. ».
Gaston Kehlman
6
Introduction
Les chefs nazis et les grands biologistes allemands du
début du XXe siècle ont révélé dans leurs
écrits que la théorie de Charles Darwin et ses publications ont
eu une influence majeure sur la politique nazie. Hitler croyait que le bassin
de gènes humains pouvait être amélioré par
l'utilisation d'un élevage sélectif semblable à celui que
les éleveurs pratiquent afin de produire des races de bétail
supérieures. Dans la formulation de ses politiques raciales, le
gouvernement hitlérien reposait en grande partie sur le darwinisme, en
particulier sur les élaborations de Spencer et Haeckel. Il en
résulte que l'une des politiques centrales de l'administration
hitlérienne était le développement et l'implantation de
politiques visant à protéger la « race supérieure
». Ceci menait à empêcher les « races inférieures
» de se mêler à celles qui étaient jugées
supérieures, dans le but de réduire les risques de contamination
du bassin de gènes humains ci-haut mentionné. La croyance en une
« race supérieure » était fondée sur la
théorie de l'inégalité de groupe à
l'intérieur de chaque espèce, et visait à éliminer
les plus faibles dans le combat pour la survie. Cette philosophie a mené
à la « solution finale », l'extermination d'environ six
millions de Juifs et quatre millions d'autres individus issus de races
jugées inférieures par les scientifiques allemands. Ainsi, il en
résulte que le mouvement darwiniste était « l'une des
forces les plus puissantes dans l'histoire intellectuelle allemande du
dix-neuvième et vingtième siècle [et] peut être
entièrement perçue comme un prélude à la doctrine
du socialisme national [le Nazisme]. » Cette doctrine a
justifié et a encouragé l'écartement des juifs de la
sphère sportive entre 1938 et 1943. L'objectif étant la
rénovation sportive de la France, il était donc indispensable de
trouver des failles au sein de la race inférieure.
Ancré dans l'histoire culturelle, le travail historique
au sens que lui confère Philippe Assoulen1, a pour objectif
d'analyser au mieux, le rapport entre le sport et les juifs, au travers une
analyse historique des champions juifs. Dans cette optique, le cadre conceptuel
de la science des races2, offre une base solide afin
d'appréhender les mécanismes de la théorie du Darwinisme
Social3.
1 Philipe Assoulen, Les Champions juifs dans
l'histoire, des sportifs face à l'antisémitisme, travail
historique mettant en lumière le lien entre juif et sport.
2 Charles Darwin, l'origine des espèces :
Au moyen de la séléction naturelle ou la préservation des
races favorisées dans la lutte pour la vie, 1859
3 Herbert Spencer, les premiers principes
(septième édition), 1984
Le travail autobiographique d'Adolf Hitler4, permet
de mieux comprendre les principes de l'épuration. Comprendre le lien
entre le darwinisme social et le nazisme, passe également, par le
travail de Jerry Bergman5. Deux sources, ont été
utilisées de sorte à mettre à jour le rapport entre
l'épuration sportive des juifs et le darwinisme social : des documents
d'archives6, et une analyse de la presse7.
L'étude vise donc à mettre en avant le fait que
l'épuration sportive progressive juifs entre 1938 et 1943, a
été réalisé par les principes du Darwinisme Social,
par l'utilisation de la race comme indicateur d'expulsion.
7
4 Adolf Hitler, Mein Kampf (Mon combat),
rédigé lors de sa détention en prison entre 1924 et
1925.
5 Jerry Bergman, Darwinism and the nazi race
holocaust, in creation ex nihilo technical journal, 1999.
6 Les archives du mémorial de la Shoah à
Paris
7 La presse antisémite (Au pilori, Je suis
Partout, Le cahier jaune)
8
1. Le darwinisme sportif : « survie du plus apte
»
Hitler s'est perçu comme le sauveur moderne de
l'humanité. La société, le voyait comme un grand «
socialiste scientifique », le bienfaiteur de toute la race humaine. En
générant une race supérieure, le monde le percevait comme
l'homme qui menait l'humanité à un niveau élevé de
développement évolutif. Ainsi, le darwinisme social, a
été transféré dans le domaine sportif, afin
d'éclairer l'avenir du sport, et seule l'épuration progressive
des juifs amènerait, à une rénovation optimale de la
sphère sportive en France.
1.1. L'importance de la notion de « race »
dans l'épuration sportive
Tout d'abord, les visions racistes du darwinisme se sont
infiltrées dans plusieurs sphères de la société
française et de manière fort progressive, sphère qu'elles
n'avaient point affectées auparavant, dès 1925, Hitler a
esquissé une conclusion à sa démarche dans le
quatrième chapitre de Mein Kampf8 : il y disait que le
darwinisme était la seule base solide pour une Allemagne
prospère. En effet, une des premières sphères
touchées par les visions racistes du darwinisme, fut celle du sport, et
les juifs ne furent pas épargnés cependant, les activités
physiques n'étaient pas absentes de l'histoire juive, par exemple, Resh
Lakish9, était célèbre pour son
érudition en Torah aussi bien que pour sa force en tant que gladiateur.
Dans la première partie du 20ème siècle, les
juifs sont entrés dans les rangs de la boxe en grand nombre, et à
la fin des années 1920, ils étaient l'ethnie dominante de la
boxe10. Afin d'épurer la « race juive
»11 de la sphère sportive, l'objectif était donc
de donner une image très négative du juif, pour que l'histoire
des sportifs juifs soit décrédibilisée d'une certaine
façon.
8 Adolf Hitler, Mein Kampf (retravaillée),
la personnalité et la conception raciste de l'Etat, p230-234
9 Selon le Talmud (Baba Metzia 84a), Resh
Lakish, était à l'origine un bandit et un gladiateur, connu pour
sa force incroyable
10 La boxe était si importante chez les Juifs
dans les années 1920 que The Forward, journal quotidien en langue
yiddish, publiait une chronique hebdomadaire sur la boxe. Quand Benny Leonard
s'est battu contre Lew Tendler, les Forvertz l'ont plaqué Page 1.
11 Epurons le sport-Micros et confessions, Au pilori
n°13, 1940, p2
9
Le sang juif était impur, et contaminait le sang
Allemand, le sang Aryen, Hitler décria les juifs dans « Mein Kampf,
à partir de ces différents constats exposés par la
théorie du Darwinisme social, « Les juifs ont toujours
été un peuple possédant un caractère racial
défini, et jamais simplement les adhérents à une religion
»12, cela démontre son intention d'exclure le juif
de la société. En effet, le domaine du sport fut impacté
à partir de 1938, certains associations sportives, suite aux
conséquences des lois de Nuremberg sur les clubs de sport, ont dû
demandé à leurs membres de remplir des conditions
particulières concernant la pureté du sang.
Cette demande a été provoqué par la
lettre du ministre de l'Intérieur du Reich demandant à l'Office
de sport du Reich, que « nous autorisons ainsi les clubs de sport et
de gymnastique affiliés la Fédération national-socialiste
pour l'exercice physique à exiger, dans des cas individuels, des
conditions concernant la pureté du sang plus strictes
»13, ses mesures ont donc évincés les juifs de
toutes les associations sportives, et les ont « désenjuivés
».14
De plus, le régime nazi, a utilisé
énormément de propagande antisémite pour
écarter les juifs du sport, et montrer leur infériorité du
point de vue de la race, au travers des journaux notamment, qui ont
été influencé également par le darwinisme. La
presse antisémite, s'appuyait sur une philosophie selon laquelle les
humains pouvaient contrôler et même utiliser le darwinisme pour
produire des êtres humains « supérieurs ». Le journal Au
pilori, présente que pour l'intérêt de l'avenir du sport en
France, il faut à tout prix, « épurer la race », en y
illustrant ses propos par des témoignages de spectateurs, le journal
accorde une place au peuple dans la question juive dans le sport15.
Les allemands étaient de race supérieur, destinés pour un
futur évolutif glorieux, c'est pour cette raison qu'il était
essentiel, que le sport soit raciste. Le journal « Au pilori »,
critique les hautes instances sportives, et le « commissariat à
l'Education Physique ». Leurs mesures « ne suffisent pas pour
rénover le sport »16.
12 Adolf Hitler, Mein Kampf
(retravaillée), Landsberg-am-Lech, p160
13 Lettre du ministre de
l'intérieur du Reich à l'office de sport du Reich, Berlin,
le 11 décembre 1939
14 Nettoyage, Au pilori, n°061, 1941
15 Epurons le sport-Micros et confessions, Au pilori
n°13, 1940, p2
16 Emile Dortignac, Les saboteurs de la
rénovation sportive, Au pilori, n°29, 1941
10
Afin d'y remédier, le journal souhaite aborder le
problème d'une autre façon, « la réorganisation de
l'éducation physique et sportive doit se faire sur des bases racistes
». Promouvoir la race supérieure, passe donc par «
débarrasser du chiendent juif et négroïde
»17, comme le cite Emile Dortignac dans son article, «
Le sport doit-être raciste », et si cette rénovation sportive
n'est pas appliquée, « tous les efforts de la nature visant
à établir un pallier évolutif supérieur auraient
été futiles »18. L'élévation
de la race, se déroule donc par l'épuration totale du peuple
juif. Ainsi si la France, et surtout, si le sport veut perdurer dans le temps,
elle doit faire preuve de fermeté envers les sportifs de confessions
juives.
Le Parti français, s'engage donc dans ce racisme
sportif, en dénonçant certains athlètes. Le juif «
Jacob » est le premier à être victime de
l'antisémitisme sportif, le parti français demande aux «
athlètes français, allez-vous tolérer encore longtemps la
présence de cet individu dissolvant au milieu de vous ?
»19.
Les efforts d'Hitler et de ses outils de communications, pour
mettre les membres de ces races inférieures, en dehors de la
sphère sportive, tenaient moins du désir de punir que du
désir de protéger la communauté saine. Effacer la doctrine
judéo-chrétienne de l'origine divine des humains en la
remplaçant par le darwinisme dans les écoles, a ouvertement
contribué à l'acceptation générale du darwinisme
social, et donc à l'épuration progressive des juifs dans le
sport. Ainsi, le constat est clair, le juif fait partie d'une race
inférieure, alors il faut l'empêcher de se mêler à
celles jugées supérieures. Cependant, l'utilisation des
préjugés esthétiques et de la représentation du
juif, a également servit, à leur expulsion de la sphère
sportive et à manipuler les masses.
1.2. « Le juif ennemi de la pratique physique
»
Face à la présence des juifs dans le sport, des
discours naissent sur l'incapacité de celui-ci à pratiquer le
sport. L'épuration du sport, trouve donc un écho favorable dans
tous les milieux sportifs, ainsi qu'en témoigne, la lettre d'un jeune
professeur, et directeur d'un club de boxe et de culture physique,
exposée dans Au pilori, le 18 octobre 1940, dans un article exposant les
réactions des sportifs français face au péril juif,
17 Emile Dortignac, Le sport doit être
raciste, Au pilori, n°014, 1940, p3
18 Adolft Hitler, Mein Kampf
(retravaillée)
19 Le PARTI FRANÇAIS, Pour un racisme de
construction, Au pilori, n°34, 1941
11
« Dans l'histoire du sport français, les juifs
ont toujours été des profiteurs, mais jamais des champions...
».20 L'intérêt principal est de
démontrer que les juifs « ont toujours été
inférieures sur le plan sportif » et quoi de plus efficace,
que de présenter l'histoire de chaque sport, pour justifier le fait
qu'il « n'est pas d'exemple de grand champion juif
»21 et ainsi renforcer le projet de la rénovation
sportive. On ne peut que s'émerveiller devant l'acceptation fade de
telles affirmations de l'époque. En réalité, lors des
neuves olympiades organisées entre 1896 et 1932, les concurrents juifs
ont remporté 50 médailles d'or, 37 médailles d'argent et
32 médailles de bronze, cela faisait des juifs le plus
surreprésenté de toutes les ethnies, races ou cultures
définissables22. En outre, le juif est
représentée comme l'ennemi numéro 1 de la pratique
physique, « en sport et principalement en sport de combat, les juifs
n'ont jamais, à quelques rares exceptions près, atteint le rang
de champions. Cela tient à ce qu'ils sont par nature ennemis de l'effort
physique. Le courage n'est pas une vertu de leur race »23,
comme le cite Emile Dortignac dans le numéro 30 de Au Pilori. Cette
illustration de l'infériorité sur le plan sportif des juifs, est
présentée comme le point de départ, d'une vengeance par le
peuple juif sur les races occidentales, orchestrée par la presse
antisémite, comme le démontre ce passage de l'article paru dans
le numéro 30 de Au pilori, « Cette infériorité sur le
plan sportif, le Juif ne l'a jamais digérée ! Par tous les
moyens, il a cherché à corrompre la race ayrienne, à la
diminuer pour avoir des chances de l'atteindre, de la dominer.
»24, le juif est « mercantile, intriguant, rusé
» et ça soit disant inaptitude au sport, la donc amené
à « accaparé l'administration et la direction du sport en
s'introduisant dans les ministères, les fédérations, les
organisations »25. L'épuration du juif de la
sphère sportive, passe donc par sa dévalorisation, « le
corps juif est inapte à la pratique sportive », voici le constat
des antisémites durant la première moitié du 20ème
siècle. Le préjugé consiste à dire que les juifs
sont physiquement dégénérés.
20 Lettre intégrale d'un jeune professeur,
Les sportifs français réagissent contre le péril
juif, Au pilori, n°015, 18 octobre 1940, p3
21Emile Dortignac, Les sportifs français
réagissent contre le péril juif, Au pilori, n°015, 18
octobre 1940, p3
22 Elément de réponse d'une question posé
à Aurore Blaise, documentaliste, au Mémorial de la Shoah,
Dimanche 24 Mars
23 Emile Dortignac, Epurons le sport, le juif
ennemi n°1, Au pilori, n°30, 1941
24 Emile Dortignac, Epurons le sport, le juif ennemi
n°1, Au pilori, n°30, 1941
25 Emile Dortignac, Epurons le sport, le juif ennemi
n°1, Au pilori, n°30, 1941
12
Par la fabrication d'une laideur esthétique et d'une
faiblesse physique, le juif a été brossé sous les traits
d'un être hideux, infâme, ignoble. Il a incarné la figure du
détestable et du haïssable. Considéré comme le
contretype même de la nouvelle race d'hommes, il n'a été
pour le régime nazi et pour l'opinion publique, qu'un sous homme. A
partir de là, comment ne pas concéder que « tout affront
physique est un affront à l'honneur »26, et que le
dénigrement de l'apparence est l'arme première que le racisme et
l'antisémitisme ont pointée sur la communauté juive pour
mieux la déshumaniser, l'inférioriser et ainsi l'épurer de
la sphère sportive. Mais ce matraque d'images négatives à
l'extérieur du monde juif trouve une résonnance à
l'intérieur du monde juif27. Présentés comme
ennemis de la pratique physique, la doctrine sioniste part de ce constat de
dégénérescence physique pour réveiller le «
corps juif ». L'éclosion de nombreux champions juifs donnera du
poids à l'action sioniste. Mais la rénovation sportive est un
projet solide et les mentalités ont toutes déjà
été impactées par l'antisémitisme sportif.
2. Boxe : sport d'élection de la race
élue
La pratique du sport pour les aryens est très
importante. Il convient à chacun de pouvoir exercer une pratique
physique pour mettre en avant la perfection du corps aryen. Parmi les
disciplines exercées, la boxe ressort particulièrement entre 1938
et 1943. Ce dernier représente purement et simplement la
combativité que doit avoir chaque aryen, ainsi que le physique
adéquat pour la pratique de celui-ci. Adolf Hitler cite dans son ouvrage
Main Kampf, la réelle vertu de la boxe, et en
général des sports de combat. La boxe est à cette
époque vue comme une discipline raciste, brutal et vulgaire. Cependant,
les aryens y voient en cette pratique physique le développement de
l'esprit combatif, la souplesse du corps, le courage mais encore la
décision rapide. Il est alors naturel et respectable de savoir se
battre, mais aussi « le garçon jeune et sain doit apprendre
à supporter les coups »28.
26 Claudine Sagaert, l'utilisation des
préjugés esthétiques comme redoutable outil de
stigmatisation du juif, 2013
27 Etienne Penard, Doriane Gomet et Michaëm Attali, Le
pouvoir des institutions juives sur la pratique corporelle dans l'entre-deux
guerres, 2019
28 Adolf HITLER, Mein Kampf, Landsberg, Eher-Verlag,
1924.
13
La pratique des sports de combat forme le parfait aryen, aux
yeux d'Hitler, ainsi que de ces partisans. Les Juifs sont alors de plus en plus
écartés des pratiques sportives, et particulièrement des
sports de combats.
2.1. Les juifs évincés de l'art
pugilistique
La boxe est une activité physique et sportive qui
convient parfaitement aux aryens. Cette discipline correspond à la forge
du corps par excellence, mais est aussi une part lucrative, «
considéré de plus en plus comme une entreprise
fructueuse »29.
L'ambition des aryens dans le monde de la boxe est
freinée par deux problèmes. Le premier est la suppression du
professionnalisme au sein de la Fédération Française
de Boxe, par le Commissariat à l'Education Physique, ainsi
pour « prôner la boxe amateuriste »30.
Cette suppression est voulue pour la rénovation du sport
français. La suppression du professionnalisme est dû
principalement aux marchandages de sportifs entre clubs, ce qui ne convient pas
aux pratiquants et férue de boxe aryens. La fédération
serait composée d'incompétents, d'ignorants à la pratique.
Le Syndicats des Professionnels de la Boxe, ainsi que l'Amicale
des Managers ont émis plusieurs revendications, qui n'ont pas
été entendue. Cela ne permet pas une entente entre dirigeants et
les pratiquants et ce même après le passage de plusieurs acteurs
à la direction. Emile DORTIGNAC, ainsi que les sportifs aryens, accuse
que « la limitation des professionnels n'est qu'un encouragement
à l'amateurisme marron »31, et il finit par
conclure dans son article par une question indirecte pour la
fédération « Epurer, voilà tout le
problème. Finira-t-on par comprendre un jour ?
»32.
Pour les aryens, la meilleure façon de redorer le sport
est une « épuration totale »33 du deuxième
problème : les juifs.
Les juifs sont de plus en plus présents dans le monde
du sport, notamment dans celui de la boxe. Cependant, les aryens ne voient pas
leur place dans cette discipline, ou seulement étant comme
inférieurs aux autres sportifs et comme des tricheurs.
29 Jean DAUVEN, Revivre, Les Pitres du sport, CEA,
1943.
30 Emile DORTIGNAC, Au Pilori n°014, Le sport
doit être raciste, 1940.
31 Emile DORTIGNAC, Au Pilori n°036, Le monde de
la boxe s'agite, 1941.
32 Emile DORTIGNAC, Au Pilori n°036, Le monde de
la boxe s'agite, 1941.
33 Emile DORTIGNAC, Au Pilori n°014, Le sport
doit être raciste, 1940.
14
En effet, Les juifs n'ont a priori pas de « champion de
leurs race » contrairement aux aryens et autres ethnies. Le journal
antisémite Au Pilori et son auteur directement associé,
Emile DORTIGNAC donne son avis sur la question : « Cela tient à
ce qu'ils sont par nature ennemies de l'effort physique. Le courage n'est pas
une vertu de leur race »34. Les juifs auraient alors de la
rancoeur sur le fait de leur « infériorité » sur le
plan sportif, et donc à corrompre la race aryenne par tous les moyens.
Mais les juifs ont bien certains champions dans leurs camps : Abe ATTELLE et
Benny LEONARD (Titre de champion poids léger de 1917 à 1924), les
plus prestigieux champions qu'Israël aient produits. Cette affirmation est
acceptée pat les auteurs du journal, mais affirme que « Le
meilleur Juif reste nettement en dessous de cette super-classe qui comporte des
aryens et des noirs »35.
« Ainsi, la juiverie alimenta les rings
»36, la FFB comptent alors trois quarts «
d'enjuivés »37. Dans une lettre envoyer au
journal Au Pilori, un jeune professeur, directeur d'un de « leurs
» principaux clubs de sports et de cultures physiques, ce dernier explique
que dans l'histoire du sport français, les juifs ont toujours
été des profiteurs, mais jamais des champions. Emile DORTIGNAC
voit aussi une réponse à cela pour conclure son article : «
les races sémitiques38 ont toujours été
inférieurs sur le plan sportifs (...). C'est pourquoi les juifs ont
toujours cherchés par tous les moyens à corrompre la jeunesse
française, à nous affaiblir physiquement et moralement pour mieux
nous dominer par la suite »39. Parmi « leurs autres
clubs », Marcel HARDY professeur d'un de ces clubs, expliquent que «
L'avenir de la race française reste entre les mains des
francs-maçons et des
enjuivés40»41. Mais cependant, «
Boxe pas mort »42, HARDY explique que beaucoup
d'adepte de la boxe viennent s'inscrire de plus en plus dans son club, qui est
réservé qu'aux purs français aryens.
34 Emile DORTIGNAC, Au Pilori n°030, Epurons le
sport, 1941.
35 Emile DORTIGNAC, Au Pilori n°030, Epurons le
sport, 1941.
36 Jean DAUVEN, Le Cahier Jaune n°013, Les Pitres
du sport, 1943.
37 Emile DORTIGNAC, Au Pilori n°013, Epurons le
sport, 1940.
38 Qui appartient à un groupe de langues
présentant des caractères communs.
39 Emile DORTIGNAC, Au Pilori n°015, Les sportifs
français réagissent contre le péril juif, 1940.
40 Imprégner groupe d'influence juive.
41 Emile DORTIGNAC, Au Pilori n°019, Chez les
sportifs Aryens, 1940.
42 Emile DORTIGNAC, Au Pilori n°019, Chez les
sportifs Aryens, 1940.
15
2.2. Jeff Dickson : symbole de la corruption et
vantardise juive
Dans la corruption du sport par les juifs, un nom ressort dans
plusieurs articles d'Au Pilori : Jeff DICKSON, personnage qui
prétend participer à la rénovation du sport
français, mais qui serait complice de corruption et de truquage.
Jefferson DAVIS, alias Jeff Dickson, Juif lituanien né
au Mississipi, fait affaire dans le monde du sport avec sa
Société : Jeff Dickson International Sport. Il fit
notamment l'achat de L'Auto-Vélodrome d'Hiver, le plus grand
stade couvert de Paris. Sa richesse vient de plusieurs évènements
sportifs qui met en place, essentiellement des combats de boxe. Il a voulu
aussi investir dans des licences à Berlin et à Londres mais sans
succès, du apparemment a sa réputation. Dans l'échec,
« Il se vengea en essayant de nous infliger toutes les sensations
foraines dont Israël s'est fait une spécialité
»43. Des matchs et évènements truqués, mal
organisé, qui donna naissance au « roller-catch », mal
perçue par les aryens.
Le journal antisémite Au Pilori, avait trouvé
« la poule aux oeufs d'or » pour faire valoir l'épuration du
sport français. En effet, Jeff Dickson est décrit comme
malhonnête, amoureux de l'argent, méprise les valeurs, n'a pas de
respect pour l'humain, et est entouré de juifs. Il fait partis dans
grands nombres de scandales en rapport avec le monde du sport, surtout dans le
monde de la boxe. Beaucoup de boxeurs ont vu leurs carrières fleurir
grâces à des truquages lors de combats, ou l'adversaire
était payé pour se coucher. « La Vanité Juive
triomphe »44. Plusieurs fois il fut traduit en Justice,
mais étant défendue par l'avocat juif Pierre MAS, il s'en tirait
toujours avec honneurs, « il fut même décoré de la
Légion d'Honneur »45. La société
Jeff Dickson International Sport assigna aussi Au Pilori au
tribunal correctionnel pour « injure et diffamation
»46. Comme exemple de ces activités et de ses
événement mise en place, Au Pilori ressort une
manifestation représentant bien le personnage. Jeff DICKSON mis en place
« Le boxeur à monocle »47, ou le but
était que l'adversaire de ce dernier ne le « descende
»48 pas.
43 Jean DAUVEN, Le Cahier Jaune n°013, Les Pitres
du sport, 1943.
44 Jean DAUVEN, Le Cahier Jaune n°013, Les Pitres
du sport, 1943.
45 Emile DORTIGNAC, Au Pilori n°026, La traite
des sportifs - l 'affaire Jeff DICKSON, 1941
46 Emile DORTIGNAC, Au Pilori n°027, La maffia du
sport contrattaque, 1941.
47 Au Pilori n°032, Le boxeur à monocle,
1941.
48 Mettre au tapis, dans l'impossibilité de
combattre par la suite.
S'il réussissait, il pouvait empocher 1,500 francs.
Beaucoup de pratiquant se serait donc fait avoir par cette affaire.
Pour le bonheur du journal ainsi que pour Emile DORTIGNAC,
DICKSON eût à faire à la justice Etasunienne. En effet,
avant le commencement de la deuxième guerre mondial, Jeff DICKSON «
courageusement pris le bateau pour l'Amérique
»49. Il se maria avec une richissime juive : Dame MASEBAUME.
L'Auto, avec qui il collaborait, a continué de présenter
les nouvelles de DICKSON en France, en continuant de le décrire comme un
grand sportif, un gentleman ou encore comme un héros de guerre. Il
soignant sa réputation en son absence. Présent
énormément dans la presse, il avait l'honneur d'avoir des
passages sur lui-même et des photographies. Cependant, à un moment
donné, l'Auto ne donnait plus signe de vie de Jeff Dickson. Celui-ci
s'était fait incarcérer par la justice américaine, pour
trafique dans le sport et de tous genre, qu'il partageait avec le banquier juif
LAZARD. Au Pilori eu raison du juif DICKSON. Le journal pouvait alors
s'exprimer que « (...) il convient de rappeler que parmi ceux qui
causèrent le plus de mal au sport français, il y eut des Juifs,
même hors du monde de la boxe, qui fourmillait »50.
Le journal antisémite avait donc gagné une bataille contre «
La vermine juive ».
16
49 Emile DORTIGNAC, Au Pilori n°026, La traite
des sportifs - l 'affaire Jeff DICKSON, 1941
50 Jean DAUVEN, Le Cahier Jaune n°013, Les Pitres
du sport, 1943.
17
3. Le rôle primordial de la presse
antisémite dans l'écartement des juifs de la sphère
sportive
Dès juillet 1940, à la suite des lois sur le
statut des Juifs51, certaines maisons d'édition
françaises commencent à être « aryanisées
»52. Alors nombres d'ouvrages sont interdits de publications et
retirés de la vente. Malgré cela, les juifs sont petit à
petit écarté d'une partie de la sphère sportive.
3.1. La presse antisémite cherche à
épurer le sport entre 1938-1943
Le mot « juif » et le mot « sport » sont
deux termes considéré comme opposé53. Tout
simplement comme le feu et l'eau. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu
de personnes Juives dans le sport. Mais la presse antisémite a alors
médiatisé et communiquer de nombreux messages et propos haineux
envers la communauté juive. Les antisémites ont donc choisi la
presse et le sport pour véhiculer un sentiment de domination et
d'oppression afin d'épurer la pratique du sport.
Dans la revue « Pitre du sports »54,
Tristan BERNARD55 nous révèle que « les juifs
ne sont pas forcément doués en sport et que les personnes
doué représente une part minime » ou bien qu'il
« faut travailler dure pour être le premier, plus dure encore
pour le rester. A la moindre faiblesse, un rival passe. Rien de tel chez les
juifs ». Dans ces deux citations, nous comprenons que le juif comme
tel ne possède aucun don particulier.
51 Ou prennent d'elles-mêmes l'initiative.
52 Loi du 3 octobre 1940, appelée par les
historiens « premier statut des Juifs », est un acte
édicté par le régime de Vichy.
53 Les personnes juives sont considérées
comme des personnes inapte à la pratique du sport.
54 Revivre n° spécial, Edition CEA, par
Jean DAUVIN publié en 1943 s'intitulé Pitres du sport.
55 Et un dramaturge et romancier juif qui est
célèbre pour ses mots d'esprit
18
Le juif est perçu comme une personne faible qui ne peut
pas persister pour réussir. En effet, elle est considérée
comme une race pusillanime56. Or le sport, c'est l'école de
l'abnégation, le sacrifice de l'individu au rendement de l'équipe
mais également la perpétuelle recherche d'une occasion de se
surpasser. Les personnes juives avaient quand même un sport de
prédilection, la boxe. Mais les antisémites par le biais de la
presse vont réussir à contourner le problème. En effet, la
boxe est un sport qui devient lucratif. Alors, elle n'est plus
considérée comme un sport mais comme une entreprise fructueuse.
Dans l'hebdomadaire français « Au pilori »57, il
est dit « Bafouée, traquée, malmenée, la race
maudite trouvait, pour la première fois, dans la boxe, une occasion de
rendre coup pour coup »58, ou encore « Ainsi, la juiverie
alimentera les rings ».
A travers ses dires, la boxe qui devient le sport
emblématique des juifs n'est plus reconnue comme un sport mais comme une
pratique violente contrôlé par l'argent.
La presse par la suite parlera de l'infériorité
physique de la race. Toujours dans la revue « Pitre du sport », des
différences physiques sont exposées afin de mettre en valeur la
race aryenne, « Aryens et nègres dominent la situation,
voilà un reproche que qu'on ne saurait faire au juif, Le nègre
est un grand enfant. Mais la race juive n'approche pas des performances des
nègres et surtout des blancs aryens ». Dans cette citation c'est la
qualité même de la race juive qui est remis en cause.
Les antisémites vont même aller encore plus
profond dans les différences physiques en parlant de personnes juives
comme un croisement consanguins perpétuel59, « Leur
infériorité est permanente, parce que les moyens physiques de la
race sont de qualité inférieure. Le juif est le produit
d'éternels croisements consanguins, d'un perpétuel
réchauffage en circuit fermé des mêmes germes et des
mêmes microbes ».
56 Personnes qui craignent les risques, les
responsabilités. Une personne de lâche.
57 Journal hebdomadaire français, 1938 à
1944, politique et antisémite.
58 La boxe permet aux personnes juives
d'évacué toute la colère qu'ils ressentent.
59 L'idée que les juifs se reproduisent
uniquement entre eux
Par la suite nous observons rapidement que la presse
antisémite souhaite faire réagir l'Etat afin que les
sociétés sportives ne soient plus accessibles aux personnes
juives. L'un des extraits de la revue « Pitre du sports »
s'intitulant « Nettoyage » démontre que « l'on arrive
à ce résultat paradoxal que, tant que les sociétés
sportives subventionnées seront ouvertes aux juifs, le gouvernement se
trouvera encouragé de ses derniers l'amélioration de la race
à laquelle nous devons tous nos malheurs »60. Cela
annonce des interdictions pour les juifs et donc d'une épuration des
juifs dans le sport avec l'interdiction de pratiquer dans des associations.
Enfin, la presse antisémite ne cherche pas à
épurer uniquement le sport mais tout type d'association quelle qu'il
soit61. Dans l'hebdomadaire français « Au pilori »,
un paragraphe s'intitule « Nettoyage » et dit que « une loi
nouvelle en Croatie, évince les juifs de toutes associations
culturelles, sportives, commerciales, et de toutes les associations en
général ».
3.2. Émile DORTIGNAC maître de
l'antisémitisme sportif
Emile DORTIGNAC est un antisémite qui a publié
de nombreux articles antisémite dans différentes revues entre
1943 et 194662. Pendant ces trois années, il a su devenir un
antisémite de renom et manipuler ces propos entre le sport et les juifs
à la perfection.
En effet, cet antisémite arrive à faire passer
son message dans de toutes petites rubriques. Par exemple dans la revue «
au pilori », Emile DORTIGNAC place un tout petit article de quatre lignes
qui s'intitule « Performance du sportif ARYEN
»63. A travers ce titre, il transmet l'idée que la
race aryenne et la plus puissante et dominatrice. Les aryens seraient les
seules à pouvoir réaliser des performances sportives.
60 Objectif : boycotte des juifs dans les
sociétés sportives.
61 Objectif : boycotte des juifs dans tout type
d'association
62 Publication de nombreux article dans la revue
« au pilori ».
19
63 Populations blanches d'Europe, en particulier
nordiques, germaniques
Pour Emile DORTIGNAC, l'antisémitisme et le racisme
devraient être quotidiens peu importe les domaines. En effet, le titre
d'un de ces articles, nous portes à le croire. Cet article s'intitule
« Le sport doit-être raciste ». Contrairement au
précèdent article, le message qu'il souhaite véhiculer est
précis. Le verbe `doit', nous donne un ordre, comme une obligation de
devenir raciste. Dans cet article, il dit, « Si l'on veut
sincèrement que le sport contribue à la rénovation de la
race, on se doit d'élaborer le problème franchement. La
réorganisation de l'éducation physique et sportive doit se faire
sur des bases racistes. » ou encore « Il faut cultiver la
race française sur un sol dépourvu de mauvaises herbes
»64.
Dans la continuité du première article, Emile
DORTIGNAC fait des éloges de la race aryenne dans le sport avec un
article qui s'intitule « Chez les sportifs Aryens ». La presse
antisémite a en effet un rôle primordial dans l'écartement
des juifs dans la sphère sportive. En effet un des articles de Emile
DORTIGNAC s'intitule « Epurons le sport »65, Cet article
explique que les personnes juives n'ont jamais accepté leurs
infériorités, « Cette infériorité sur le plan
sportif, le juif ne l'a jamais digérée.
Par tous les moyens, il a cherché à corrompre la
race aryenne, à la diminuer pour avoir des chances de l'atteindre, de la
dominer ».
Précisons que Emile DORTIGNAC à plusieurs
reprises explique qu'il est contre l'idée de placer Mr. ZAY comme
ministre de l'éducation nationale, puisqu'il est de confession
juive.66
20
64 Les mauvaises herbes correspondent aux personnes
juives et handicapés
65 Titre de la sous partie : le juif ennemi
n°1
66 Ministre de l'éducation nationale en 1937
21
Conclusion
Ce travail de recherche, met en lumière les relations
existant entre le sport et les ethnies. Il permet entre autre
d'appréhender, le rôle des théories raciales, au sein du
domaine sportif dans la société française. Comprendre le
darwinisme social, c'est analyser au mieux l'épuration progressive de la
communauté juive dans la sphère sportive.
Ce travail, permet aussi d'entrevoir plus largement, la
déconstruction du modèle sioniste par les discours
antisémites de l'époque.
Il pourrait être intéressant d'étudier
désormais, comment la communauté juif a pu se reconstruire
sportivement au sein de la société française. En
effet, « Qui au sortir de la Shoah, aurait pu imaginer, qu'il ne
faudrait que trois ans avant de voir prospérer un Etat juif ? »
Peres, 2013.
22
Bibliographie
Ouvrages généraux :
ASSOULEN, Philipe (2009), Les Champions juifs dans
l'histoire, des sportifs face à l'antisémitisme.
DARWIN, Charles (1859), l'origine des espèces : Au
moyen de la sélection naturelle ou la préservation des races
favorisées dans la lutte pour la vie,
SPENCER, Herbert (1984), les premiers principes
(septième édition),
BERGMAN, Jerry (1999), Darwinism and the nazi race
holocaust, in creation ex nihilo technical journal.
PENARD, Etienne, GOMET, Doriane et ATTALI, Michaëm (2019),
Le pouvoir des institutions juives sur la pratique corporelle dans
l'entre-deux guerres, Université de rennes,
CLASTRES, Patrick (2011), Des Jo de Berlin, aux JO de Londres
(1936-1948), le sport européen à l'épreuve du
nazisme,
BENSOUSSAN, Georges (2012), Sport, corps et
sociétés de masse : le projet d'un homme nouveau, Armand
Colin
Ouvrages biographiques :
HITLER Adolf, Mein Kampf (Mon combat),
rédigé lors de sa détention en prison entre 1924 et
1925.
Sources
Titre article
|
Auteur
|
Revue
|
Date
|
Pages
|
Edition
|
Autres
|
Les Pitres du sport
|
Jean DAUVEN
|
Revivre
|
1943
|
1 à
24
|
CEA
|
Autorisation n°20,142
|
Les Pitres du sport
|
Jean DAUVEN
|
Le Cahier Jaune n°13
|
févr-43
|
|
|
Autorisation n°264 ; Gérant André CHAUMEY
|
Lettre du ministre de l'Intérieur du Reich l'Office de
sport du Reich, Berlin, le 11 décembre 1939
|
Patrick CLASTRES
|
Des JO de Berlin aux JO de Londres (1936-1948) - Le sport
européen l'épreuve du nazisme
|
26-déc-11
|
21
|
|
ISBN : 978-2-
916966-62-5
|
La décomposition du sport
|
Emile DORTIGNAC
|
Au Pilori n°013
|
1940
|
3
|
|
|
Le sport doit être raciste
|
Emile DORTIGNAC
|
Au Pilori n°014
|
1940
|
3
|
|
|
Epurons le sport - Micros et confessions
|
|
Au Pilori n°013
|
1940
|
2
|
|
|
Les sportifs français réagissent contre le
péril juif
|
Emile DORTIGNAC
|
Au Pilori n°015
|
18-oct-40
|
3
|
|
|
Chez les sportifs Aryens
|
Emile DORTIGNAC
|
Au Pilori n°019
|
15-nov-40
|
5
|
|
|
La traite des sportifs - l'affaire Jeff DICKSON
|
Emile DORTIGNAC
|
Au Pilori n°026
|
1941
|
5
|
|
|
La Maffia du sport contrattaque
|
Emile DORTIGNAC
|
Au Pilori n°027
|
1941
|
5
|
|
|
Voici les nouvelles de Jeff Dickson
|
Emile DORTIGNAC
|
Au Pilori n°028
|
1941
|
5
|
|
|
Jeff Dickson et le manager
|
|
Au Pilori n°029
|
1941
|
5
|
|
|
Les saboteurs de la rénovation sportive
|
Emile DORTIGNAC
|
Au Pilori n°029
|
1941
|
|
|
|
Epurons le Sport - Le juif ennemi n°1
|
Emile DORTIGNAC
|
Au Pilori n°030
|
1941
|
|
|
|
le boxeur à monocle
|
|
Au Pilori n°032
|
1941
|
|
|
|
On nous communique : pour un racisme de construction
|
Le Parti Français
|
Au Pilori n°034
|
1941
|
|
|
|
Le Monde de la boxe s'agite
|
Emile DORTIGNAC
|
Au Pilori n°036
|
1941
|
|
|
|
Les revoilà ! Dans le sport
|
Emile GERMAIN
|
Au Pilori n°057
|
1941
|
|
|
|
Nettoyage
|
|
Au Pilori n°061
|
1941
|
|
|
|
Les Juifs et les courses
|
Jean CLEMENT
|
Au Pilori n°068
|
1941
|
|
|
|
Le juif Arton NOKACHE - parade sous la bienveillance
protection des autorités
|
|
Au Pilori n°137
|
1943
|
5
|
|
|
Israël aux sports d'hiver
|
|
Au Pilori n°141
|
1943
|
1
|
|
|
Les Juifs
|
|
Je suis partout n°386
|
1938
|
|
|
|
les Juifs et la France
|
|
Je suis partout n°430
|
1939
|
|
|
|
Liste des documents placés en
annexe
Annexe n°1 : Lettre du ministre de
l'intérieur du Reich, à L'office de sport du Reich, le 11
décembre 1939
Annexe 2 : Pitres du sport,n° spécial, Au
pilori, 1943
Annexe 3 : « Les sportifs
français réagissent contre le péril juif
», Au pilori, n°15, 1940
Annexe 4 : Pitres du sport,n°
spécial, Au pilori, 1943, décrédibilisation des boxeurs
juifs
Annexe 5 : Photographie d'un combat entre
deux boxeurs juifs, Branntwein et Langmann à Berlin, Germany, le
16/6/1935.
Annexe 6 : Déclaration commune
publiée par les biologistes les plus en vue des Etats-Unis et de la
grande Bretagne, sur la question « Comment améliorer
génétiquement la population mondiale ? ».
Fiche de synthèse de l'annexe 6 :
2
Annexe n°1 : Lettre du ministre de
l'intérieur du Reich, à L'office de sport du Reich, le 11
décembre 1939
3
Annexe 2 : Pitres du sport,n° spécial, Au
pilori, 1943
4
Annexe 3 : « Les sportifs français
réagissent contre le péril juif ». Au pilori. n°15.
1940
5
Annexe 4 : Pitres du sport,n° spécial, Au
pilori, 1943, décrédibilisation des boxeurs juifs
6
Annexe 5 : Photographie d'un combat entre
deux boxeurs juifs, Branntwein et Langmann à Berlin, Germany, le
16/6/1935.
Annexe 6 : Déclaration commune
publiée par les biologistes les plus en vue des Etats-Unis et de la
grande Bretagne, sur la question « Comment améliorer
génétiquement la population mondiale ? ».
Ref : A.E.Crew, C.D.Darlington, J.B.S.Haldane, S.C.Harland,
L.T.Hogben, J.S.Huxley, H.J.Muller, J.Needham, G.P.Child, P.R.David,
G.Dahlberg, Th.Dobzhansky, R.A.Emerson, C.Gordon, J.Hammond, C.L.Huskins,
P.C.Koller, W.Landauer, H.H.Plough, B.Price, J.Schultz, A.G.Steinberg and
C.H.Waddington. Social biology and population improvement. Nature 1939: 144:
521-522.
2
Fiche de synthèse de l'annexe 6 :
? En 1939, 22 généticiens publient une lettre dans
laquelle ils demandent aux femmes de mettre un point d'honneur à
procréer les meilleurs enfants possibles sur le plan
génétique, par l'application volontaire de méthodes de
contrôle des naissances.
? En fait, l'essentiel de la lettre développe l'impact
crucial des conditions économiques
et sociales pour le bon développement de l'enfant. Les
signataires considèrent qu'un projet eugénique n'a de sens que
sous certaines conditions très strictes, notamment :
o Mesurer la « valeur intrinsèque » des
individus présuppose que tous que tous disposent de chances
égales à la naissance, plutôt que d'être
stratifié en classes bénéficiant de privilèges
différents;
o Se défaire des préjugés selon lesquels
les bons gènes seraient propres à certaines races ou peuples, ces
préjugés n'étant aucunement fondés
scientifiquement.
o Assurer une sécurité économique aux
parents, ainsi qu'une aide sociale, médicale et en matière
d'éducation. En particulier, offrir aux femmes une protection
spéciale pour s'assurer que leur rôle de reproduction
n'interfère pas outre mesure avec leur vie en communauté et leur
travail.
o La légalisation et la dissémination de moyens
efficaces de contrôle des naissances, basés sur une
décision volontaire.
Résumé du mémoire
Ce mémoire s'intéresse au lien entre le
darwinisme social et l'épuration progressive des juifs du sport entre
1938 et 1943. Le contexte historique dans lequel s'inscrit cette
épuration est l'occupation allemande, et la montée en puissance
du régime nazi, au sein de l'occident, par l'élan d'Adolf Hitler.
Celui-ci veut contraindre le peuple juif à quitter les
différentes sphères de la société. Et l'un des
nombreux facteurs utilisés, par les partisans à
l'idéologie nazi, a été la notion darwinienne, selon
laquelle le progrès s'installe lorsqu'il y élimination des plus
faibles dans le combat pour la survie. Le darwinisme a justifié et a
encouragé les visions nazies de la race, permettant ainsi à la
communauté juive de s'éteindre progressivement du domaine des
pratiques physiques. L'utilisation de « l'épuration de la race
», comme élément clé, de la rénovation
sportive française, et la décrédibilisation sportive des
juifs, ont offert aux journaux antisémites des moyens radicaux pour
mettre fin à la question juive. De plus, l'illustration du darwinisme
sportif, par la pratique pugilistique éclaircit également, les
zones d'ombres de l'exclusion des juifs du sport.
Mots clés : Darwinisme social, rénovation
sportive, race, juifs.
2
Abstract of dissertation
This thesis focuses on the link between social Darwinism and the
progressive purification of Jews from sport between 1938 and 1943. The
historical context of this purification is the German occupation, and the rise
of the Nazi regime, in the West, by the impetus of Adolf Hitler. He wants to
force the Jewish people to leave the different spheres of society. And one of
the many factors used by supporters of Nazi ideology was the Darwinian notion
that progress is made when the weakest in the struggle for survival is
eliminated. Darwinism justified and encouraged Nazi visions of race, thus
allowing the Jewish community to gradually fade away from the realm of physical
practices. The use of the "purification of the race" as a key element of the
French sports renovation, and the sports discrediting of the Jews, offered the
anti-Semitic newspapers radical means to put an end to the Jewish question.
Moreover, the illustration of sporty Darwinism, through pugilistic practice,
also clarifies the shadowy areas of exclusion of Jews from sport.
Key words: Social Darwinism, sports renovation, race,
Jews.
|
|