Paragraphe II : les recommandations de politiques
économiques
Afin de rendre vigoureuse la croissance économique, les
pouvoirs publics doivent agir prioritairement sur les variables qui ont un
impact positif sur le taux de croissance.
A court terme, deux variables d'état ont un effet
positif sur la croissance. Ce sont les terres agricoles et la population
active. La seule variable de politique économique positive est
représentée par la consommation du gouvernement. A long terme les
variables financières et monétaires de même que les
variables de stabilité économique sont favorables à la
croissance. Seul le changement climatique a un effet négatif sur la
croissance, peu importe l'horizon temporel. Pour rendre robuste la croissance
les mesures suivantes peuvent être prises.
? Action sur la variable terres agricoles
L'accroissement productif des terres agricoles est induit par
un accroissement des retenues d'eau ; ce qui occasionne ceteris paribus un
développement autour des retenues. Ce développement est
facilité par la force de travail représentée dans le
modèle par la population active. En 2011, seulement 26,1% de la valeur
ajoutée est créée par 80% de la population agricole.
Seulement 20% de la population non agricole crée les 73,9% de la valeur
ajoutée. Dès lors, la nécessité de promouvoir le
secteur agricole pour impacter positivement le bien-être du grand nombre
urge. La stratégie du gouvernement en matière agricole doit donc
permettre de lever les principales contraintes. Ce sont notamment la faiblesse
de l'équipement des
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producteurs, la faiblesse de la maîtrise de l'eau, la
dégradation des ressources naturelles, la faiblesse des
débouchés des produits agricoles, l'insuffisante valorisation des
produits agricoles et la faiblesse de la prise en charge du processus de
développement par les producteurs eux-mêmes. Dans cette
perspective , une politique vigoureuse de croissance économique doit
nécessiter l'amélioration de l'environnement économique et
juridique, la promotion d'activités génératrices de
revenus, et une gestion durable des ressources naturelles.
V' Recommandation sur le facteur consommation du
gouvernement
L'Etat doit intervenir dans l'économie comme
régulateur du libre jeu du marché en favorisant la concurrence.
Il est un mauvais producteur de biens privés. Jouant ce rôle, il
stimule la production du privé à travers sa demande qui lui est
adressée. Toute chose qui soutient la croissance économique.
V' Recommandation sur la variable aide publique
au développement
L'Etat a la charge d'assurer une gouvernance saine pour
permettre une bonne gestion de l'aide publique au développement qui est
pour lui un déterminant d'environnement extérieur qu'il ne
maîtrise en aucun cas. Les enjeux et défis de l'aide publique
portent sur une plus grande efficacité dans l'utilisation des ressources
actuelles et futures, le développement de nouvelles formes de
coopération notamment avec les nouveaux donateurs (pays
émergents), la coopération Sud-Sud, la coopération
décentralisée et les financements innovants. De plus, il s'agira
de renforcer la fiabilité du dispositif de gestion des finances
publiques afin d'amener les partenaires techniques et financiers (PTF) à
aller à l'aide budgétaire.
V' Recommandations sur le facteur
inflation
La stabilité macroéconomique est reconnue comme
étant une condition essentielle à la compétitivité,
à la croissance et au développement économique. Un takeoff
soutenu doit passer par un cadre macroéconomique sain qui minimise les
déséquilibres financiers et qui soit favorable à une
croissance non inflationniste.
V' Recommandations sur le bien fondé du
développement financier
L'accès au crédit est une condition
nécessaire au développement des entreprises. Toutefois, il est
nécessaire que le crédit soit adapté aux besoins des
entreprises. Le système bancaire au Burkina Faso est dominé par
une douzaine de grandes
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banques commerciales, à côté desquelles
gravitent de nombreuses institutions monétaires et
financière(IMF). Le développement financier doit passer
nécessairement par :
? le renforcement de la concurrence dans le secteur en
encourageant l'installation de nouvelles banques et établissements
financiers ;
? l'incitation à la création d'IMF pouvant financer
à la fois les entreprises du secteur informel et celles du secteur
formel ;
? le renforcement des capacités de celles
déjà existantes.
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