CHAPITRE II : LA PRESENTATION DES
RESULTATS ECONOMETRIQUES ET LEURS IMPLICATIONS ECONOMIQUES
Dans ce chapitre, il est présenté successivement
les résultats économétriques et les analyses
économiques qui en découlent.
Section I : la présentation des
résultats
Avant de présenter les résultats de la
régression il convient d'éclairer certaines notions
théoriques. Nous élucidons successivement la
stationnarité, la coïntégration et le modèle
à correction d'erreur.
ü Le test de stationnarité : il
consiste à déterminer à la fois la stationnarité ou
non d'une série et son degré d'intégration. Les
variables ou les séries doivent être
stationnaires pour qu'elles soient utilisées sans biais à
des fins de prédiction.
On appelle variable intégrée d'ordre
d une variable Xt telle que sa
différence d - ième soit
stationnaire. On note Xt - I(d) qui signifie que
Xt est intégré d'ordre
d. Une variable non stationnaire a une variance croissante
dans le temps de sorte qu'elle ne converge nullement vers une valeur
d'équilibre, il faudrait pour cela la
différencier un certain nombre de fois selon son degré
d'intégration. Xt - I(1 ) signifie
qu'il faut différencier une fois Xt pour qu'elle soit
stationnaire. Toute combinaison linéaire de variables
intégrées d'ordres différents est
généralement intégrée à l'ordre le plus
élevé. La stationnarité est testée sur
Eviews avec la statistique de Dickey-Fuller Augmenté(ADF). Si les
séries sont intégrées d'ordre d,
on test leur coïntégration.
ü Le test de coïntégration :
l'idée qu'une relation d'équilibre de long terme puisse
être définie entre variables pourtant non stationnaire
individuellement est à la base de la théorie de la
coïntégration. Cette théorie permet d'étudier
des séries non stationnaires mais dont une
combinaison linéaire est stationnaire. Des
variables
coïntégrées sont des variables
intégrées du même ordre. Sur Eviews la
coïntégration est testée grâce au test de Johansen
(coïntégration test).
ü Modèle à correction d'erreur
(MCE) : le modèle à correction d'erreur présente
une propriété remarquable qui a été
démontrée par Granger en 1983. Un
48
ensemble de variables coïntégrées peut
être mis sous forme d'un modèle à correction d'erreur dont
toutes les variables sont stationnaires et dont les coefficients peuvent
être estimés par les méthodes de
l'économétrie classique sans risque de corrélations
fortuites. Le résultat connu sous le nom de théorème de
représentation de Granger, valide de façon générale
la démarche du MCE pour une classe importante de variables. Grâce
au MCE, la théorie de la coïntégration permet de
modéliser simultanément les dynamiques de long terme et de court
terme des séries temporelles. Avant de présenter les
résultats de la régression, nous nous proposons de conduire des
tests préalables.
Paragraphe I : les résultats des tests
préalables
Les tests sont effectués sous Eviews 6
et les résultats de la stationnarité sont
consignés dans le tableau 1 précédent. Néanmoins,
nous affichons ci-dessous le récapitulatif des tests de
stationnarité.
49
Tableau 2: résultat des tests de
stationnarité
Variable
|
TPIB
|
TINV
|
LTERAG RI
|
LPACTI
V
|
LEMICO
2
|
LAPD
|
LCREDIP RIV
|
LGCON
|
LPRIX
|
LTCER
|
Test à niveau au seuil de 5%
|
ADF
|
-2.935
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
prob
|
0,0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Décisi on
|
stationn aire
|
Non stationn aire
|
Non stationn aire
|
Non stationn aire
|
Non stationn aire
|
Non stationn aire
|
Non stationna ire
|
Non stationn aire
|
Non stationn aire
|
Non stationn aire
|
Test en différe
nce 1ère au
seuil de 5%
|
ADF
|
|
-2,938
|
-2,936
|
-2,943
|
-2,936
|
-2,936
|
-2,936
|
-2,936
|
-2,936
|
-2,936
|
prob
|
|
0,0006
|
0,0000
|
0,0038
|
0,0000
|
0,0000
|
0,0019
|
0,0000
|
0,0000
|
0,0000
|
Décisi on
|
stationn aire
|
stationn aire
|
stationn aire
|
stationn aire
|
stationn aire
|
stationn aire
|
stationna ire
|
stationn aire
|
stationn aire
|
stationn aire
|
Source : calculs de l'auteur avec Eviews
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Le tableau précédent indique que la variable
taux de croissance est stationnaire en niveau et les autres variables sont
stationnaires en différence première. La décision de
stationnarité ou non est prise en comparant la probabilité au
seuil de signification. Si la probabilité est inférieure au seuil
(5%) alors la série concernée est stationnaire. Cependant, si
elle est supérieure au seuil, la série est non stationnaire. En
rappel, on retiendra que des prévisions économétriques
fiables ne peuvent être faites que sur des séries stationnaires.
Si la série initiale(en niveau) n'est pas stationnaire, il faudra alors
vérifier cette condition pour sa différence première et
éventuellement, pour la différence seconde.
Nous présentons en annexe 2 les résultats du test
de coïntégration.
L'analyse des résultats de l'annexe 2 contenant les
résultats de la coïntégration indiquent qu'il existe au
plus, dix relations de coïntégration entre les dix variables. De
façon générale, avec des séries non stationnaires,
on ne peut plus appliquer l'économétrie classique par
l'utilisation des moindres carrés ordinaires. Puisque le nombre de
relations de coïntégration est non nul, on peut utiliser un
modèle à correction d'erreur qui permet d'avoir des effets
à court terme et à long terme. Nous présentons à la
suite, les résultats de la régression.
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