Section II : les performances macroéconomiques
nationales et les contributions sectorielles.
Nous présentons dans cette section, les performances
globales et les contributions sectorielles à la croissance.
Paragraphe I : les performances globales
L'accent est mis sur les performances en termes de croissance.
En effet, « entre 2000 et 2011, le PIB réel du Burkina Faso est
passé d'une valeur de 1 889,91 milliards de FCFA à 3 514 504,9
milliards de FCFA4, soit un taux de croissance annuel moyen de 5,5 %
sur la période. Il s'est accompagné d'une croissance
démographique annuelle de 3,1 %, limitant la croissance du PIB par
habitant à 2,3 %. Cette croissance n'a fondamentalement pas
été sous-tendue par un changement
4Données de la Direction générale
de l'économie et de la planification (DGEP).
20
de la structure de l'appareil productif du pays. Elle a
été principalement tirée par le secteur tertiaire qui a
représenté, depuis 2000, environ 45 % du PIB. La contribution du
secteur primaire, dominée par la production végétale,
s'est généralement située entre 29 et 34 % du PIB, avec
une légère tendance à la baisse, alors que celle du
secteur secondaire a évolué selon une tendance contraire entre 20
et 25 % et dominée par l'industrie extractive moderne notamment l'or
.
Dans la même période, la consommation a
significativement augmenté. En 2000, sa valeur s'est
élevée à 1787,7 milliards de FCFA dont 1400,5 milliards de
FCFA pour la consommation privée et 387,2 milliards de FCFA pour la
consommation publique. En 2011, ces valeurs ont été
respectivement égales à 4114, 5 milliards de FCFA, 3167,6
milliards de FCFA et 946,9 milliards de FCFA.
Malgré quelques périodes de forte inflation, due
aux tensions sur les prix des produits alimentaires, de base et
énergétiques, notamment en 2008 (10,6 % d'inflation), la
croissance du PIB s'est accompagnée d'une maîtrise de l'inflation
à 3 % en moyenne sur la période 2000-2011 conforme à la
norme UEMOA. Ce qui exprime une certaine stabilité relative du
coût de la vie »5. Le graphique suivant présente
l'évolution du PIB réel au Burkina Faso.
taux de croissance PIB réel %
taux moyen=5,1% écart type=3,05%
1990
1989
1998
1996
1987
1994
1993
1999
1997
1995
1992
1991
1988
1986
2005
2007
2001
2010
2004
2011
2009
2002
2000
2003
2008
2006
tx croissance pib réel %
12
10
8
6
4
2
0
-2
Graphique 1: évolution du taux de croissance du
PIB réel de 1986 à 2011
Source : DGEP
5 Informations de la SCADD
21
Le graphique ci-dessus traduit la vulnérabilité
de l'économie burkinabè matérialisée par une
croissance erratique6 du PIB réel (le taux de croissance
moyen est de 5,1% avec une variabilité de 3,05% sur la période).
En effet, la chute drastique du PIB entre 2000 et 2002 puis entre 2008 et 2010
s'est exercée sous l'influence de chocs exogènes
particulièrement défavorables : hausse du dollar et du prix du
pétrole, mauvaises conditions climatiques, baisse des rapatriements
d'épargne et retour massif des ressortissants Burkinabè
résidant en Côte d'Ivoire. La dernière crise intervenue en
2008 s'est traduite par un triple choc : flambée des prix du
pétrole, crise alimentaire et crise financière mondiale. Elle a
touché directement le secteur cotonnier, moteur de la croissance du pays
avec une contribution à plus de la moitié des exportations, qui a
subi une baisse des cours de 40 % depuis août 2008 du fait du recul de la
demande mondiale. Cette chute des prix a eu un effet négatif sur les
recettes d'exportation, les soldes des transactions courantes, les recettes
budgétaires et les revenus des ménages cultivant le coton.
L'économie du pays demeure ainsi faiblement
diversifiée et vulnérable aux chocs internes (aléas
climatiques principalement) et externes (prix de l'énergie et
volatilité des prix pour les produits alimentaires, volatilité
des prix des produits de base, crises économiques et financières,
évolution de l'aide au développement).
Nous présentons à présent les performances
sectorielles de l'économie burkinabè.
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