Paragraphe II : la période du libéralisme
Nous examinons dans ce paragraphe, le mode de la transition
vers le libéralisme avant d'exposer les politiques libérales
depuis la transition.
A. Le temps de la transition libérale
La transition d'une économie réglementée
à une économie libérale au Burkina Faso a
été l'oeuvre des programmes d'ajustement structurel(PAS). Les PAS
ont préparé le terrain pour une économie libérale
pendant la période 1990-2000.
Trois programmes ont été consécutivement
conduits de 1991 à 2000 au cours des périodes 1991-1993,
1994-1996 et 1997-2000. Ils ont été adoptés sur la base de
Documents-Cadre de Politique Economique successivement élaborés
par les autorités burkinabè en collaboration avec le Fonds
Monétaire International(FMI) et la Banque Mondiale(BM). Les contextes
étaient légèrement différents mais ils avaient
globalement les mêmes objectifs. Sur la période 1991-2000, les
statistiques de la Direction Générale de l'Economie et de la
Planification donnaient un taux de croissance de l'ordre de 5,3%. Cela a
confirmé l'efficacité des PAS à relever le taux de
croissance en ce sens que l'objectif en termes de croissance était de
4%. Un Programme d'Ajustement Structurel (PAS) se conçoit comme un
ensemble de politiques ayant chacune ses objectifs, son contenu
opérationnel et ses résultats attendus. In fine, il vise la
"vérité des prix" et la réduction du secteur public
à travers le rétablissement des mécanismes de
marché, la libéralisation du commerce extérieur, la
privatisation et la réforme du secteur public pour plus
d'efficacité consacrant le désengagement de l'Etat.
B. Le temps d'une politique faîtière de
lutte contre la pauvreté
Les PAS ont permis, avec le soutien de l'ensemble de la
communauté des partenaires au développement, de renforcer les
bases d'une économie libérale fonctionnant selon les principes du
marché marqués par le désengagement de l'Etat et un
secteur privé perçu comme le moteur de la croissance.
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Cependant, ils n'ont pas pu réduire la pauvreté
de masse à une pauvreté résiduelle au Burkina Faso. C'est
ce qui a justifié l'adoption et la mise en oeuvre du cadre
stratégique de lutte contre la pauvreté(CSLP) entre 2000 et 2010.
En effet, s'appuyant sur le fondement des grandes lignes de
développement national formulées dans la Lettre d'Intention de
Politique de Développement Humain Durable (LIPDHD), le CSLP du Burkina
Faso s'est donné pour objectif de combattre la pauvreté sur
toutes ses formes. Le CSLP en tant que cadre de référence de
toutes les politiques du pays possède un plan d'action qui est le PAP
(Plan d'actions prioritaires) permettant d'opérationnaliser les actions
prévues. Le CSLP a permis une hausse sensible de la croissance par
rapport à la période précédente pour
s'établir en moyenne à 5,4% (DGEP). Dans le même temps, le
taux de pauvreté s'élevait à 46% en 2010. Ce qui justifie
que le CSLP a voulu une répartition équitable des fruits de la
croissance mais, il se trouve que cette croissance est encore faible pour
profiter au grand nombre. D'où la justification de la SCADD pour rendre
vigoureuse la croissance. Le Programme des Nations Unies pour le
Développement(PNUD) estime que c'est à partir d'une croissance au
moins égale à 7% que la population commence à profiter
substantiellement.
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