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L'IMPORTANCE DE L'INTERVENTION DE L'ÉTAT
DANS LA GESTION DE LA RIVIÈRE HAUT-DU-CAP DANS LA
COMMUNE DU CAP-HAÏTIEN : NORD
D'HAÏTI.
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Mémoire de recherche
Sujet du mémoire : Quels sont les enjeux de l'État
dans gestion de la Rivière Haut-du-Cap en ce
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XXIe siècle ?
Préparé par : Dieulima NORESTOR
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Responsable : Dr HAMARD Bruno
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Année de réalisation : 2015
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Niveau de recherche : Maîtrise
Option : Management Project
MIIBS : Madison International Institute & Business School
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Sommaire
Remerciements
Préambule
Liste des sigles et abréviations utilisés
Introduction
Partie I : Le Cap d'antan
+ Chapitre I : Une approche rétrospective autour de la
ville
o Section I : Brève présentation de la ville du
Cap-Haïtien
o Section II : La gouvernance de la ville
· a) La qualité des dirigeants de jadis
· b) La qualité des dirigeants de l'ère
actuelle
· c) Une gouvernance stérile
o Section III : Constatation du problème
o Section IV : Justification du choix
o Section V : Une Investigation professionnelle
o Section VI : Axes de réflexion + Chapitre II
: Synthèse de littérature
o Section I : La quête de nouvelles stratégies
A) Le souci de survivre des gens
· i) Le phénomène de l'exode rural
· ii) La croissance démographique continuelle
B) Confrontation à la précarité
· i) Le chômage
· ii) Mode de logement
· iii) Le niveau de satisfaction au besoin primaire
C) Les constructions anarchiques et la maltraitance de Haut
du Cap
D) La bidonvilisation et la vulnérabilité
expansive
o Section II : L'Impact de l'exode rural et croissance
démographique et la gestion de la ville
A) Présentation de la Rivière Haut-du-Cap
B) Insalubrité, prostitution et banditisme
C) Les cas de décès lors des inondations et
cyclones
D) La nonchalance des autorités étatiques
E) L'Intervention de l'État sur les lieux : Une
impérative du 21eme siècle dans la gestion de la
ville
o Section III : Les valeurs juridiques de la
régulation de l'environnement
o Section IV : Evaluation de la régulation de
l'environnement + Chapitre III : Des solutions sociales et juridiques
o Section I : Une gestion rationnelle dans tous les
aspects (urbanisme, économique, social etc.)
o Section II : Modèle de gestion et
faisabilité (prêt a l'extérieur qui sera remboursable
à terre)
o Section III : Hypothèses d'études
I Plan de bataille méthodologique
I Démarche de résolution des hypothèses
I La démarche méthodologique
Partie II : Méthodologie
Partie III : Résultats d'hypothèses
Conclusion
Annexes
o Glossaire
o Bibliographies
o Table des matières
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Remerciements
Ce mémoire me serait impossible sans la bienveillance
du Dieu Tout-Puissant et l'aide de tous ceux qui ont voulu et pu contribuer
sous diverses formes dans cette oeuvre combien difficile et importante, envers
qui, je veux témoigner ma gratitude. À Dieu soit toute la gloire
aux siècles des siècles !
Mes remerciements sont adressés à la Direction
des études de Madison International Institute & Business School /
MIIBS, pour ce travail colossal qu'elle fait maintenant et continuera à
faire à travers le monde. Un remerciement très spécial est
adressé à l'endroit de Dr HAMARD Bruno pour son grand soutien en
tant que Patron de cette recherche.
Je tiens à remercier l'infatigable, en l'occurrence de
Me Hérode CHARNEL, vu qu'il se fait toujours disponible pour apporter
des suggestions et correction au moment opportun.
Me CHARNEL mérite beaucoup plus que des mots de
remerciements. Car c'est un chercheur de qualité, un visionnaire, un
penseur, un homme très progressiste et un vrai patriote
dévoué dans le progrès de la jeunesse. Il est, pour tout
cela, davantage remercié. Mes remerciements s'en vont à tous mes
anciens professeurs et collègues qui m'ont toujours encouragé
à entreprendre le programme de Maîtrise après ma soutenance
en mars 2013.
Un remerciement spécial à mon amante, SAINT-PHAR
Angeline, qui m'a beaucoup soutenu en vue d'aboutir à
l'achèvement de ce programme ; et du même cours, je remercie
très amplement ma mère, Madame Jean NORESTOR qui m'a
montré le chemin de l'école à partir des énormes
sacrifices consentis. Et si je suis ce que je suis aujourd'hui c'est
grâce à elle après mon Dieu. Merci Seigneur !!!
Préambule
La protection de l'environnement devient de plus en plus une
préoccupation collective. La question de pollution de ce dernier est un
problème d'ordre social et structurel que confrontent les être
humains. En qualité de consommateur, producteur et citoyen on peut se
faire un acteur pour une bonne gestion des déchets.
Aujourd'hui, nous sommes tous témoins d'un constat
terriblement injuste. Les désastres naturels, tremblements de terre,
cyclones, sécheresses ou inondations peuvent avoir des impacts
très différents. Les effets de ces désastres sont plus
dramatiques dans les pays pauvres et, même à l'intérieur
d'un pays pauvre, les groupes les plus marginalisés sont affectés
de manière disproportionnée. Telle est la règle de base.
Haïti réunit presque tous les facteurs qui attestent d'un niveau
élevé et croissant de risques aux désastres naturels si on
considère le risque comme fonction des menaces et des
vulnérabilités.
De nombreux désastres naturels ont frappé ce
pays. Cyclones, inondations, sécheresses, glissements de terrain sont
parmi les plus courants. En même temps, la situation d'extrême
pauvreté aggrave les menaces. Ainsi, la déforestation croissante
augmente la récurrence des inondations et glissements de terrain. Le
niveau de pauvreté crée un état chronique de
vulnérabilité. Cette vulnérabilité accrue est due
à de nombreux facteurs qui entretiennent et maintiennent la
pauvreté : la dette, la précarité des finances publiques,
l'insécurité alimentaire, la destruction des marchés
locaux par le dumping des pays riches, l'accès réduit aux
services sociaux de base, le chômage, le taux de
séropositivité, etc. Comme dans beaucoup de pays, de tels
problèmes sont exacerbés par la faible capacité de
l'État à gérer les désastres de manière
effective.
Dans le cadre de ce mémoire l'accent est mis
spécialement sur la Rivière Haut-du-Cap qui traverse la ville du
Cap-Haïtien en inondant très fréquemment les habitants des
quartiers des zones les plus basses de la ville, à savoir les sections
Haut-du-Cap et Petite-Anse. Ces sections communales sont très fragiles
de par leurs constructions anarchiques et enregistrent d'un moment à
d'autres d'énormes cas de sinistrés et de décès
lors des inondations, vu la non gestion de la Rivière découlant
de la négligence ou l'indolence des autorités
étatiques.
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Une telle situation ne doit pas être prise à la
légère. Car, en ce plein XXIe, on doit pouvoir
comprendre que l'être humain a été
créé pour vivre dans un cadre attrayant et sans
difficulté aucune. Bien que nous savons que « ceux qui vivent ce
sont ceux qui luttent nous dit VICTOR Hugo. » Mais Victor ne
l'avait pas dit dans le sens d'encourager les États
à être négligents et irresponsables.
Donc, il est tout à fait l'impérieuse
obligation des autorités à jouer les mains et les pieds et
à travailler du bec aux ongles pour assumer leurs
responsabilités envers cette population combien vulnérable.
L'objectif principal même de ce mémoire est de
fournir un instrument à tous les acteurs impliqués dans le
travail humanitaire. Nous espérons que cet outil sera utile
à l'Etat haïtien, aux agences internationales de
développement, aux bailleurs de fonds et à toutes les
parties engagées dans la lutte pour la réduction des
vulnérabilités.
Nous espérons que ce travail aidera à tous ceux
qui interviennent au niveau de la préparation, prévention,
mitigation et réponses aux désastres. Par-dessus tout, nous
espérons que cette étude sera une contribution à des
changements de politiques, pratiques, idées et croyances dans le domaine
du travail humanitaire pour l'amélioration de la vie des
démunis. Nous croyons fermement que ce travail n'aura
de sens que s'il parvient à être mis en pratique sur le Terrain.
Que les autorités agissent !
Liste des sigles et abréviations
utilisés
· AFP : Agence France-Presse
· ANAH : Agence Nationale pour
l'Amélioration de l'Habitat
· BNC : Banque Nationale de Crédit
· BRH : Banque de la République
d'Haïti
· CEPAL : Commission économique pour
l'Amérique Latine et la Caraïbe
· CMU : Couverture Maladie Universelle
· COS : Coefficient d'Occupation des
Sols
· DAL : Droit au logement
· EBCM : Enquête Budget-Consommation des
Ménages
· EPPLS : Un quartier de la ville du Cap
· IHSI : Institut Haïtien de Statistique et de
l'Information
· MDE : Ministère De
l'Environnement
· MEF : Ministère de l'Économie et
des Finances
· OBS : Nouvel Observateur
· OMS : Organisation mondiale de la santé
· ONA : Office National d'Assurance
Vieillesse
· ONG : Organisation Non Gouvernementale
· ONU : Organisation des Nations Unies
· PAS : Programmes d'Ajustement
Structurel
· PEA : Population Économiquement Active
· PIB : Produit Intérieur Brut
· PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
· POS : Plans d'Occupation des Sols
· RMI : Revenu Minimum d'Insertion
· S.N.G.E : Le Système National de Gestion de
l'Environnement
· S.O.S : Save Our Souls « sauvez nos
âmes. »
· SD : Schémas Directeurs
· SDAU : Schémas d'Aménagement et
d'Urbanisme
· SHADA : Société
Haïtiano-Américaine de Développement Agricole
· SWAT : Forces, Faiblesse, Menace, ou
Opportunité
· U.S : Refuse Act
· UEH : Université d'État
d'Haïti
· UNESCO : Organisation des Nations Unies pour
l'Éducation, la Science et la Culture
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Introduction
Nul n'ignore que l'urbanisme, discipline de la
géographie et de l'architecture dont l'objet est l'aménagement et
l'organisation des villes et de leurs environs. C'est aussi l'ensemble des arts
et des techniques concourant à l'aménagement des espaces urbains
en fonction de données démographiques,
économiques, esthétiques en vue du bien-être
humain et de la protection de l'environnement (1).
Le terme « urbanisme » est une création
récente : il est apparu dans la langue française au cours des
années 1910 pour désigner un champ d'action pluridisciplinaire
nouveau, né des exigences spécifiques de la société
industrielle. Développant une pensée et une méthode de
penser sur la ville, l'urbanisme se présente comme la science de
l'organisation spatiale et comporte une double face théorique et
appliquée. C'est l'art d'aménager et d'organiser les
agglomérations urbaines et, de façon plus précise, l'art
de disposer l'espace urbain ou rural (bâtiments d'habitation, de travail,
de loisirs, réseaux de circulation et d'échanges) pour obtenir
son meilleur fonctionnement et améliorer les rapports sociaux. Cette
discipline s'est progressivement imposée dans le monde entier.
L'urbanisme comprend l'ensemble des règles relatives à
l'intervention des personnes publiques dans l'utilisation des sols et
l'organisation de l'espace. Il définit la disposition matérielle
des structures urbaines en fonction des critères de l'architecture et de
la construction.
Vers le milieu du XXe siècle, l'urbanisme
s'est élargi pour faire place à une réflexion sur
l'environnement économique et social des sociétés. Il
s'est développé selon deux grands courants issus des utopies du
XIXe siècle : l'urbanisme progressiste, dont les valeurs sont
le progrès social et technique, l'efficacité et l'hygiène,
élabore un modèle d'espace classé, standardisé et
éclaté ; l'urbanisme culturaliste, dont les valeurs sont,
à l'opposé, la richesse des relations humaines et la permanence
des traditions culturelles, élabore un modèle spatial
circonscrit, clos et différencié. Les éléments
caractéristiques de l'urbanisme moderne sont les plans
généraux d'urbanisme, qui résument les objectifs et les
limites de l'aménagement des sols ; les contrôles du zonage et des
subdivisions, qui spécifient l'utilisation autorisée des sols,
les densités, les conditions requises pour les rues, les services
publics et les autres aménagements ; les plans de la circulation et des
transports en commun, les stratégies de revitalisation économique
des zones urbaines et rurales en crise ; les stratégies de soutien des
groupes sociaux défavorisés et les principes de protection de
l'environnement et de préservation des ressources rares.
En tant que tissu de l'organisation humaine, la ville est
aujourd'hui un système complexe. À un premier niveau, l'urbanisme
concerne l'aménagement des quartiers selon des critères
esthétiques et fonctionnels et la création des services publics
indispensables. À un second niveau, il concerne le milieu socioculturel,
l'éducation, le travail et les aspirations des résidents, le
fonctionnement général du système économique auquel
ils appartiennent, la position qu'ils occupent dans ce système et leur
capacité à prendre ou à influencer les décisions
politiques qui affectent leur vie quotidienne.
Toujours vers le milieu du XIXe siècle, une
partie des villes européennes apparaissaient anachroniques, impropres
à remplir les fonctions que leur imposaient l'industrialisation et les
concentrations démographiques. Pour survivre et s'adapter, elles
réclamaient des transformations globales de grande envergure.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les grands
travaux de reconstruction des villes et l'urgence du logement
entraînèrent une application massive des principes de la charte
d'Athènes. Ils inspirèrent d'abord la rénovation des
quartiers et des centres urbains anciens, c'est-à-dire leur
démolition au nom de l'hygiène et de la modernisation et leur
reconstruction selon les normes nouvelles. Ce type de rénovation
débuta d'abord aux États-Unis sous l'influence des anciens
protagonistes du Bauhaus et gagna progressivement l'Europe. Elle a permis en
région parisienne plus de cent opérations couvrant près de
600 hectares (à Paris les secteurs du Front de Seine, des
Halles-Beaubourg et de la place d'Italie). Les villes orientales ne furent pas
épargnées par cette chirurgie radicale, comme en
témoignent
1. Le Grand Robert de la langue française.
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certaines opérations au Maroc et au Moyen-Orient.
L'urbanisme progressiste inspira également (et inspire toujours)
l'aménagement des périphéries urbaines, qu'il s'agisse de
quartiers nouveaux.
S'agissant de l'aménagement des
périphéries urbaines, il faut de toute façon en planifier.
La planification urbaine est la méthode de prévision et
d'organisation qui permet aux autorités publiques d'orienter et de
maîtriser le développement urbain par l'élaboration et la
mise en oeuvre de documents d'urbanisme. Elle s'exprime par les plans
d'occupation des sols (POS) et les anciens SDAU, appelés aujourd'hui
schémas directeurs (SD). Les POS sont des documents qui
déterminent avec précision l'affectation des sols et les
règles de leur utilisation ; les SD définissent quant à
eux les règles générales du développement urbain
à l'échelle d'une ou de plusieurs agglomérations. Le
maillage de la planification urbaine s'insère dans celui de la
planification générale de l'espace et rejoint de ce fait les
préoccupations d'aménagement du territoire.
Dans les pays développés comme la France par
exemple, le POS détermine les règles générales de
l'utilisation et de la destination des sols dans un périmètre qui
est généralement celui de la commune. Le POS se compose d'un
document graphique et d'un règlement. Il comporte un zonage et des
prescriptions d'urbanisme, établissant pour chaque zone un coefficient
d'occupation des sols (COS). Il détermine au minimum l'affectation des
sols et la nature des activités qui peuvent y être
exercées, prescrit le droit d'implantation des constructions, leur
destination et leur nature (un permis de construire doit impérativement
respecter le POS). Le POS doit se fonder sur les données existantes pour
prévoir, programmer et maîtriser l'urbanisation et
l'équipement de la commune à moyen terme. Le conseil municipal
prend la décision d'élaborer un POS ; les administrés ont
alors la possibilité de le consulter et de le contester le cas
échéant. Susceptible d'évoluer, le POS peut par
conséquent être révisé. Il constitue un document de
planification urbaine essentiel, placé entre les mains des élus
locaux qui peuvent ainsi gérer et maîtriser la croissance de
l'aménagement urbain. Dans certains lieux, l'utilisation de certains
sols est réglementée par la loi, qui spécifie les
restrictions générales concernant la hauteur, le volume et
l'usage des bâtiments. D'autres règlements contiennent les normes
générales, beaucoup plus souples, concernant les usages multiples
ou l'architecture d'un bâtiment. Les règles de la construction et
du logement portent sur la qualité et la sécurité de la
construction de nouveaux bâtiments ainsi que sur leur entretien
ultérieur. Dans la plupart des cas, les règles spécifient
les matériaux devant être utilisés, leur qualité
minimale et les éléments de construction nécessaires
à une structure appropriée à l'occupation humaine.
Les urbanistes ont maintenant compris qu'une ville est
affectée par les conditions économiques régionales,
interrégionales, nationales et internationales. Ils savent
également que l'efficacité des plans dépend de la
qualité de l'analyse et de l'interprétation de ces conditions
(2).
Effectivement, si le mot proposé en 1842 par «
Richard de Radonvilliers » et dont la paternité du vocable «
urbanisme » est attribuée à Idelfonso Cerdà dans son
ouvrage Théorie générale de l'urbanisation
publié en 1867, la ville a toujours été un sujet de
réflexion récurrent chez les penseurs. Et depuis la fin du XIXe
siècle, de nombreux auteurs se sont penchés sur la question,
proposant chacun leur propre approche : sociologique bien sûr, mais aussi
anthropologique, architecturale, artistique, voire même philosophique.
Ainsi, une intervention des autorités étatiques
s'avère on ne plus importante voire indispensable dans ville du
Cap-Haïtien en vue d'arranger ou améliorer l'ordre des choses qui
va de mal en pis en ce temps de modernisation et de hautes technologies. De ce
fait, j'aimerais répondre à ces pertinentes et perturbantes
questions que voici : Quel est l'enjeu de l'État Haïtien en ce qui
a trait à la gestion de Haut-du-Cap et des zones
périphériques ? Quelles modalités des solutions ? Pourquoi
est-ce que l'intervention
2. "urbanisme." Microsoft® Études 2009 [DVD].
Microsoft Corporation, 2008.
de l'État se révèle-t-elle importante
dans ce processus de gestion ? En vue d'étendre la recherche au
bénéfice de futurs lecteurs et visionnaires progressistes.
La présente étude se propose de pallier aux
carences et d'introduire dans le pays une très grande réflexion
sur la vulnérabilité de la population Capoise par rapport aux
risques et désastres naturels et anthropiques.
La vision première de ce travail est donc de
présenter une étude consistant en :
? une réflexion sur quelques concepts essentiels,
? un bilan sur un certain nombre de situations
déjà vécues ou même en cours,
? un état des capacités de réponse
actuellement discernables,
? et une série de démarches qui préfigurent
ce qui doit être fait au sein de la commune.
Les méthodes et outils utilisés ou
proposés dans cette étude pourront, on l'espère, servir de
point de départ à l'État et aux différentes
institutions (gouvernementales et non gouvernementales) intervenant dans le
domaine.
Le présent mémoire offre une information
complète sur les risques naturels et anthropiques, tout en
intégrant les données historiques sur les types et la
fréquence des catastrophes auxquelles le Cap-Haïtien est le plus
vulnérable.
L'Étude précise également le niveau de
risques par rapport aux différents types de catastrophes en indiquant
l'impact possible sur les populations. Quand cela est possible, l'accent est
mis sur les groupes les plus marginalisés, tout en caractérisant
les dommages qu'ils puissent subir.
Ce mémoire offre également : Une description
des capacités de réponse aux urgences des différentes
institutions impliquées dans le domaine (communautés de base,
ONGs nationales et internationales, structures étatiques, etc.). Des
recommandations sont faites de manière stricte pour renforcer la
préparation aux urgences et les capacités d'intervention ;
Partie I : Le Cap d'antan
Chapitre I
Une approche rétrospective autour de la
ville
Section I : Brève présentation de la
ville du Cap-Haïtien
Situé au nord de la République d'Haïti, la
commune du Cap-Haïtien est enclavée entre l'Océan Atlantique
à l'est et le Morne du Cap qui la domine. Le Cap-Haïtien est la
deuxième ville du pays.
Elle a été fondée en 1670, bien avant
Port-au-Prince, les Cayes, Jérémie ou Jacmel. Elle mesurait alors
près de 600 mètres de long et 300 mètres de large et avait
en tout, 56 rues ou îlots ou carrés. Au temps des flibustiers, la
ville du Cap s'étalait au niveau des marais de la plage de Petite Anse.
Comme les bateaux y accostaient difficilement et que la ville était
toujours sujette aux inondations occasionnées par les marées, la
ville a été transplantée dans les hauteurs des mornes du
Haut-du-Cap. Le commerce maritime a continué à se
développer au Bas du Cap, dans la Baie.
Le Cap-Haïtien était réputé pour la
beauté de ses maisons et la propreté de ses rues. La ville a
été détruite par le tremblement de terre du 7 mai 1842 qui
a occasionné la mort de plus de la moitié de la population
(environ 5 000 morts).
Aujourd'hui le Cap-Haïtien se compose de trois sections
communales qui, sous la pression démographique, se développent
comme des annexes de la ville et tendent à se fusionner :
· Le Haut-du-Cap (au sud) : Le centre de cette
section se trouve au sud de la Ville du Cap, à près de 8 km, et
comprend les grandes habitations suivantes : Breda, Haut-du-Cap, Morne Cabane
et Sainte Philomène. Comme la ville du Cap, une partie de ses
habitations longent l'embouchure de la rivière du Haut-du-Cap et une
autre partie s'élève dans les mornes surplombant la commune.
· La Petite-Anse (au sud-est) : Elle est
localisée entre la rivière du Haut-du-Cap à l'ouest et la
mer au nord-est. Elle comprend les grandes habitations suivantes : Fort St
Michel, Shada, Baudin et Petite-Anse.
· La Bande-du-Nord (à l'ouest) : Elle
comprend de grandes habitations, toutes situées dans les hauteurs des
mornes du Cap : Fort Berly, Labady, D'Espagne, Vigie, Castrel, Martin et
Goderas.
La ville du Cap, elle, a son pied dans la mer où se
déversent les eaux des principaux égouts. La ville grimpe
progressivement dans les mornes qui la bornent à l'Ouest. Le versant Est
du morne du Cap est sillonné de ravines qui déversent leurs eaux
sur la ville : la ravine Belle Hôtesse près de la rue 24, la
ravine « Zetriye » de la rue Bel air à la rue 0 et la ravine
de Sainte Philomène.
La ville du Cap s'est développée sous la
pression de l'exode rural, à des moments qu'il est important d'indiquer
:
· Les années 1930 et 1940 : l'avancement sur la
mer pour construire la rue A et plus tard le boulevard du Bord de Mer ;
· Sous la Présidence d'Estimé,
l'entrée du Cap qui passait par la route du Bel Air a été
redessinée : on a repoussé la mer pour construire la route qui
conduit à la Barrière Bouteille ;
· En 1971, début des travaux du nouveau port ;
· Dans les années 1978-79, les quartiers SHADA,
CONASA ont été colonisés après la construction du
Pont Neuf. A cette même époque, on a retracé la Fossette en
fonction de la nouvelle rue conduisant au pont ;
· Dans les années 82-83, construction de la zone
dénommée « Cité Champin » ;
· Dans les années 86-87, construction de la
« Cité du peuple » ;
· Après 1986, la route qui mène à
l'aéroport (retracée dans les années 70) est
colonisée : surgissent les quartiers de Bas Aviation, Fort St Michel,
Fougerolles et Conasa.
Les grands travaux d'infrastructure réalisés
dans ces différentes zones au cours de l'aménagement des routes
n'avaient pas tenu compte de la colonisation qui suivrait. Il était
prévu, par exemple, que les drains se déverseraient dans des
zones inhabitées. Ces espaces colonisés ne disposaient d'aucune
infrastructure urbaine.
La partie basse de la ville (Petite Anse) se trouve au fond
d'une baie marécageuse. La population implante de nouvelles habitations
dans les marécages repoussant progressivement les limites de la baie.
L'infrastructure urbaine de la ville du Cap-Haïtien
supporte le poids de toutes les populations de ses trois sections communales
dans la mesure où celles-ci ne font plus qu'une avec la ville. La ville
du Cap-Haïtien semble vouloir s'étendre aux limites de la commune,
à l'exception de la Bande-du-Nord. Les statistiques selon lesquelles la
population de la commune du Cap ne serait que de 800 000 habitants
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semblent ne pas tenir compte de l'expansion de la ville : les
Cités sont archicombles et les mornes, déjà rongés
par toutes sortes de constructions, semblent être les derniers espaces
à conquérir. Même les zones d'inondations (Shada, Aviation,
Conasa, Madeline) sont très densément peuplées.
Aujourd'hui, la ville du Cap-Haïtien paraît congestionnée et
surpeuplée.
La ville du Cap porte en elle les germes de sa destruction :
constructions anarchiques qui se multiplient tant dans les mornes que dans les
zones marécageuses du bord de mer et des rives de l'embouchure de la
rivière du Haut-du-Cap (un simple coup d'oeil sur cette photo vous donne
un exemple).
Ces photos que vous allez voir ont été prises
le dimanche 6 Septembre 2015 à 5 heures PM.
Géologie, relief et sols
La ville du Cap-Haïtien est située en
piémont dans une étroite plaine d'alluvion qui s'étend
entre la mer et le Morne du Cap. Ce morne est parcouru de plusieurs failles
visibles et est constitué d'une couche de calcaire karstique et
constituée d'amas de blocs rocheux reposant sur des roches volcaniques.
Le calcaire est très fissuré et absorbe de grandes
quantités d'eau à l'occasion de pluies intenses et facilite, de
ce fait, l'infiltration d'eau qui arrive jusqu'aux couches inférieures
de roches volcaniques imperméables. L'eau s'écoule
latéralement pour former toute une chaîne de sources en amont de
la ville. Cependant, la structure de ce morne est aussi un facteur
d'instabilité. Suivant la topographie, on peut distinguer :
?la partie basse de la ville : Petite Anse et les
plaines du Haut-du-Cap
?la partie haute constituée de l'ancienne
ville et des parties habitées du Morne du Cap, du Haut-du-Cap à
la limite de la Bande du Nord.
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La partie basse de la ville est de construction, plutôt de
reconstruction, récente (3).
Section II : La gouvernance de la ville
a) La qualité des dirigeants de jadis
Cap-Haïtien, ville portuaire du nord d'Haïti,
chef-lieu du département du Nord, située sur la baie de
Manzanillo, bras de mer de l'océan Atlantique.
Cap-Haïtien possède un vaste port et exporte du
café, du cacao, des peaux, des fruits et des bûches de bois. Au
XVIIe siècle, les Espagnols établirent une colonie sur
le site de Cap-Haïtien, qui devint une possession française en
1967. Les Français en firent la capitale de leur colonie de
Saint-Domingue et la ville, connue sous le nom de Petite Paris, devint
prospère. Entre 1811 et 1820, Cap-Haïtien fut la capitale du roi
Henri Christophe qui gouvernait alors le nord d'Haïti. En 1842, la ville
fut pratiquement détruite par
un tremblement de terre (4).
Selon la petite histoire rapportée, et de
manière réitérée, par les notables de la ville,
quelques décennies plus tôt, les autorités du Cap
étaient très responsables, sérieux et honnêtes. Ils
prenaient à coeur leurs fonctions établissant des plans
d'assainissements, des principes d'hygiène de salubrité, des
règles d'empêchement de construction anarchique, de conduite,
d'interdiction aux marchandes de ne pas pénétrer avec leurs
ânes chargés et de ne pas rester dans la ville au coucher du
soleil. À cette époque elle était vraiment belle et
attrayante et le tourisme était une très grande source de revenu
au point que cette ville portait le nom de « Capitale touristique
du pays » parce qu'on y trouve la majorité des sites et
monuments historiques, tels : La Citadelle la ferrière, le palais
Sans-souci, Bois Caïman, Vertières pour ne citer que
ceux-là. La ville était vraiment propre et l'environnement
était impeccable parce que les autorités prenaient bien le soin
de leurs tâches. Elles surveillaient, contrôlaient et dirigeaient
tout sans accorder la première place à de l'argent.
C'étaient de véritables leaders. Quand est-il d'aujourd'hui ?
Comme autrefois, aujourd'hui, la protection du patrimoine
national constitue un point essentiel de ce plan de reconstruction des actions
de la ville afin que le Cap-Haïtien conserve son potentiel touristique.
Cette ville était considérée comme une richesse
dotée des milieux naturels diversifiés, de climat
ensoleillé des croisières d'une topographie montagneuse, de sites
touristiques jugés exceptionnels qui attirent le regard de tout le
monde. Donc, la nature a tout réuni pour faire de ce coin de terre un
endroit où il faisait beau de vivre. Malheureusement !
b) La qualité des dirigeants de l'ère
actuelle
Aujourd'hui, on ne pourrait plus utiliser ce dicton « La
perle des Antilles » pour Haïti et « Le Paris de Saint-Domingue
» pour le Cap-Haïtien dont il se nommait autrefois face à des
situations de pollution de dégradation, d'insalubrité dont-il
fait face. C'est que les dirigeants d'hier ne sont pas ceux d'aujourd'hui. Les
dirigeants actuels du Cap-Haïtien sont du nombre de « j'approuve
», c'est-à-dire, ils voient et approuvent tout pour ensuite laisser
faire vaille que vaille sans aucune restriction, aucune interdiction et/ou
défense. Ce sont des dirigeants à plat ventre et sans
dignité. Bref, ils ne sont que d'être classés parmi ou au
rang des chefs, et tout le monde fait ce qu'il veut et les photos en disent
mieux (5).
3 . Cartes et étude de risques, de la
vulnérabilité et des capacités de réponse en
Haïti. Philippe Mathieu. Jean Arsène Constant. Josué
Noël. Bobby Piard (OXFAM) SOURCE :
http://www.mde-h.gouv.ht/etude/carte.htm
4. "Cap-Haïtien." Microsoft® Études 2009 [DVD].
Microsoft Corporation, 2008.
5 . Constatation personnelle au sein même du
milieu.
11
C'est l'endroit de l'ancien pont Hippolyte (rue 2) rempli de
déchets des deux bords, à la même heure et même
date.
Pont neuf (Nan Bannan où des lampes à d'air
éclairent les ordures et non pas les gens qui en ont grand besoin).
c) Une gouvernance stérile
L'absence d'alternative à l'économie de
plantations, l'échec du projet du roi Henry 1er et le
triomphe d'un ordre politique, économique et social fondé sur le
populisme démographique, le brigandage politique, l'atomisation des
propriétés foncières et l'hypothèque de l'avenir du
pays après la dette de l'indépendance en 1825 mettent en branle
le processus de décomposition de l'État haïtien au
XIXe siècle. Le Régionalisme, le militarisme, le
néopatrimonialisme, la contrebande, la corruption
généralisée, les dettes internes et externes, la collusion
entre les commerçants étrangers et les hauts fonctionnaires de
l'État dans le pillage du Trésor public, les crises politiques,
économiques et financières aboutissent à la
désintégration complète du double monopole de la
contrainte physique et de la fiscalité culminant avec l'effondrement de
l'État haïtien le 28 juillet 1915 et l'occupation américaine
de 1915 à 1934.
L'occupation américaine de 1915-1934 représente
la période de la plus grande tentative de construction d'un État
d'apparence moderne, de développement du capitalisme, de mise en place
des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et
aéroportuaires, ainsi que d'un système sanitaire et
éducatif en Haïti. Cependant, elle n'est pas parvenue à
résoudre la crise structurelle affectant le pays depuis 1804. Dans
12
cette optique, les causes des malheurs que connaît
Haïti de nos jours doivent être recherchées dans la crise de
l'État post-occupation, la nature de l'État duvaliérien,
la crise de l'État postduvaliérien et la crise sociétale
affectant notre pays depuis plusieurs décennies.
En effet, la tentative de modernisation capitaliste de
l'économie haïtienne et de création d'une classe moyenne
comme facteurs appelés à garantir la stabilité politique,
le fonctionnement de la démocratie représentative dans le cadre
du pluralisme politique et de l'alternance pacifique au pouvoir, au moyen de
mécanismes institutionnels- échoue piteusement. Aussi la
période post-occupation, débutée en 1934, permet-elle
d'observer la fragilité des structures de l'État construit par
les Américains. L'éclatement de la Deuxième Guerre
mondiale, la crise de 1946, le coup d'État militaire qui s'ensuit et,
par la suite, le coup d'État de 1950 et la crise de 1956-1957 mettent en
relief le disfonctionnement total des institutions de l'État
post-occupation, de même que la résurgence de la crise
structurelle. Le pays en subira les conséquences désastreuses
tout au long de la deuxième moitié du XXe
siècle et dès le début du XXIe
siècle.
En faisant la répression systématique, du
contrôle des grandes religions - particulièrement le vaudou- et de
la pratique de la corruption les trois piliers de son pouvoir, François
Duvalier parvient à anéantir les élites politiques,
à éliminer ses opposants et à construire un État
néosultaniste où se confondent totalement la personne du chef, le
régime et l'État proprement dit. En s'octroyant ce pouvoir sans
bornes, Papa Doc pouvait à son gré se débarrasser
des institutions qui ne lui convenaient pas, domestiquer et instrumentaliser
celles lui permettant de jeter les bases de sa dictature dynastique. Cette
fusion entre le président, le régime et l'État disparue,
le départ du dictateur, le 7 février 1986, entraînera
d'abord la transformation de l'État néosultaniste
duvaliérien en État néopatrimonial ; puis, en État
fragile ou défaillant. Ce processus de désintégration des
appareils répressifs et administratifs de l'État conduira
à son double effondrement en 1994 et en 2004.
Mais la crise de l'État se déroulait aussi sur
fond de crise socioéconomique aiguë affectant Haïti depuis
plusieurs décennies. Elle s'est tout simplement accentuée
à la chute de la dictature des Duvalier. La récession
économique mondiale résultant des chocs pétroliers de 1973
et 1979 et les mesures de restructuration adoptées par les grands pays
du Nord, notamment les programmes d'ajustement structurel (PAS) - impliquant la
vague de libéralisation et la réorientation de l'aide publique au
développement-, appliquées ici durant la décennie 80,
heurtèrent de plein fouet l'économie rachitique haïtienne.
Les effets dévastateurs de l'embargo imposé à Haïti
par la communauté internationale en 1991-1994 finirent par
détruire complètement ce qui restait encore du secteur de la
production agricole ainsi que les maigres emplois du secteur de la
sous-traitance déjà gravement affecté par une transition
politique chaotique. Pour comprendre l'ampleur de la crise
socioéconomique haïtienne, on doit se rappeler que, de 1950
à 1988, la production céréalière (riz, maïs,
sorgho) n'a augmenté que de 8% pendant que la population doublait,
atteignant environ sept (7) millions d'habitants. En 1986, la production
alimentaire par tête d'habitant a décru de 13% par rapport
à 1979. La part de l'agriculture dans le produit intérieur brut
passera de 44% en 1950, à 28% en 1988. Et, de 1980 à 2004, le PIB
per capita a été réduit de moitié, tandis que la
dégradation de l'environnement s'accélérait, créant
à l'infini la multiplication des proches pauvretés dans le
pays.
Les laissés-pour-compte des villes et surtout ceux des
quartiers pauvres de Port-au-Prince pesèrent lourdement dans le
processus de fragilisation des structures de l'État et dans son
effondrement en 1994 et en 2004 : les difficultés auxquelles ils font
face étant énormes. C'est qu'ils ont historiquement
évolué en marge de la société. Aussi le
désarmement général des paysans sous l'occupation,
l'expropriation des petits cultivateurs et l'exode rural qui en résulta
contribuèrent-ils à faire des métropoles, et (...), le
lieu idéal où s'exprimeront avec hardiesse les revendications
sociales, politiques et économiques.
Le processus de dislocation de la société
haïtienne s'accentue dans le cadre de la contribution d'Haïti
à l'effort de guerre des États-Unis, qui a conduit à la
création, en 1941, de la Société
Haïtiano-Américaine de Développement Agricole (SHADA).
L'acquisition d'immenses étendues de terre par cette firme
entraîna l'expropriation de dizaines de milliers de petits cultivateurs.
À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les quelque 100.000
ouvriers agricoles qui travaillaient dans les plantations de la SHADA se
retrouvèrent sans emploi. Ces paysans expropriés et ces ouvriers
congédiés iront alimenter l'autre
13
grande vague d'exode rural que connaîtra le pays :
phénomène à l'origine de l'accélération du
processus de bidonvilisation et de « ruralisation » de certaines
villes du pays...
Au début des années 1960, la misère et la
répression macoutique provoquèrent une nouvelle poussée
massive de l'exode rural, intensifiée par la détérioration
des conditions d'existence des paysans et la brutalité excessive des
membres de la milice de François Duvalier exercée sur
d'innocentes victimes. Sous le gouvernement de Jean-Claude Duvalier, les
paysans, attirés aussi par la propagande trompeuse du régime,
envahirent la capitale pour les mêmes raisons. Et on assista
également à l'accentuation de l'émigration vers la
République-Dominicaine et à l'amplification du
phénomène des « boat people ». L'enracinement de la
peur dans les esprits, inculquée dès le berceau, par
l'application de la politique de la terre brûlée et de la paix des
cimetières, sous Lavalas, on parlera de tolérance zéro
pour cacher l'énormité insoutenable des exécutions
extrajudiciaires, réduira la participation citoyenne à
l'expression des vivats pré-organisés et à la
manifestation outrecuidante des menaces des sicaires armés. Toutes les
institutions sociales en sont sorties affaiblies ou vilipendées. Le
mouvement social malgré des soubresauts et quelques actions
d'éclats de soulèvements populaires vite réprimés
ou récupérés, n'a jusqu'ici pas pu se consolider en forces
sociales bien identifiées et interconnectées au point qu'une
certaine frange de la classe moyenne intellectuelle associée à un
sous-secteur de la bourgeoisie se pose en représentant de toute
société civile. Il en est de même des partis politiques qui
reflètent l'image d'un pays frappé d'un triple désastre
écologique, social et politique.
À la chute de la dictature des Duvalier, la
pauvreté insoutenable des masses, le banditisme politique croissant, le
triomphe de l'économie criminelle et la désintégration
accélérée du lien social façonnant l'image
d'Haïti, devenue un pays sous perfusion, vivant de la mendicité
internationale et dont la survie des habitants dépend des transferts
d'argent de la diaspora, des activités des ONG et du trafic de la
drogue. C'est ce pays naufragé, gangrené par l'impunité,
le népotisme, le copinage et la corruption
généralisée ; c'est ce pays, incapable d'offrir les
services sociaux de base à ses habitants et se circonscrivant dans
l'espace port-au-princien, qui est dévasté par l'apocalyptique
séisme du 12 janvier 2010 (6). Mais malgré tout, nous
voulons justement relater notre vrai problème qui nous ronge au
quotidien en tant que Capois.
Section III : Constatation du problème
La situation catastrophique de l'environnement haïtien
d'aujourd'hui est fortement liée à la crise des petites
exploitations agricoles, l'urbanisation anarchique, la forte pression sur les
ressources naturelles et la déficience du cadre institutionnel et
légal. Cette situation s'est aggravée au cours de ces
dernières années à un point tel que l'on parle
d'irréversibilité de la situation.
L'environnement en Haïti reflète pour une bonne
part les problèmes structurels auxquels fait face l'immense
majorité de sa population. En effet, Haïti est un pays en situation
d'extrême vulnérabilité face aux aléas naturels et
en proie à de croissantes menaces complexes, fruit de l'interaction
entre menaces naturelles aggravées par la dégradation de
l'environnement, les taux très élevés de pauvreté
et de vulnérabilité sociale de sa population et des
problèmes de gouvernance et de non-maîtrise de l'espace rural et
urbain (7).
Le vrai problème dans le cadre de ce mémoire,
c'est que l'agglomération du Cap-Haïtien se réclame de ses
droits de liberté, d'égalité et de fraternité.
Voyant sa situation déplorable, elle se demande est-ce qu'effectivement
en Haïti, il y existe des autorités étatiques ? Constatant
les conditions de vie des gens dans les zones à hauts risques et
inondables, dans la misère noire, dans la mal-cité, et tant
d'autres problèmes à la merci des catastrophes naturelles et aux
désastres, elle se dit être des va-nu-pieds, des enfants de rue
sans parents, des orphelins, des boeufs sans queue. En revanche, on se demande
si l'État Haïtien existe davantage ou s'il est mort ? D'où
l'importance de l'intervention géniale de dernier.
6. PROGRAMME ET STRATÉGIE DE REFONDATION DE
L'ÉTAT-NATION (PSREN) (OPL) Òganizazyon Pèp k'ap
Lite, #33, Professeur Sauveur Pierre ÉTIENNE, Candidat à la
présidence, Juin 2015, pp 15-20.
7 . Université d'État d'Haïti,
Support de cours de Gestion de l'Environnement, Dr. SAINT LOUIS Jonathan, MSc.
Prof.
14
15
Il faut souligner avec un trait rouge que dans les pays
sous-développés comme Haïti, l'incapacité des
gouvernements à résoudre les problèmes prioritaires
(élimination de la pauvreté extrême, dépendance
économique et technologique, déficit élevé des
finances publiques, nécessité d'améliorer les cadres de
vie et d'augmenter les infrastructures nécessaires au
développement, besoins en logement, manque d'emploi, etc.) explique que
la question des risques et des désastres ne soit pas
considérée comme une priorité.
Ces gouvernements semblent minimiser l'importance des menaces
naturelles cherchant à se libérer ainsi de leurs
responsabilités. Ils préfèrent à s'attacher
à résoudre ou rendre moins évidentes les
nécessités les plus criantes (urgentes, d'ailleurs, depuis
plusieurs décades).
Cela s'explique et se comprend parce que les connaissances sur
la vulnérabilité et la gestion des désastres restent
limitées. Font également défaut des instruments efficaces
pour aider les décideurs à mieux orienter leurs politiques.
Aujourd'hui, l'inexploitation et la mauvaise utilisation des
ressources, l'insuffisance des gîtes touristiques existant
empêchent à la ville du Cap d'avoir la même allure qu'elle
avait autrefois. L'absence de bonne gestion de la ville engendre des
problèmes de toutes sortes. La ville du Cap-Haïtien, par son
histoire, sa culture et son architecture, représentait un pôle
d'attraction pour le tourisme, mais aujourd'hui avec la dégradation
ascendante de la situation, on ne peut plus en parler. La ville du Cap, depuis
bien des décennies est très fragile voire vulnérable. Elle
connait des problèmes énormes, tels:
o Instabilité politique;
o Stagnation de l'économie depuis la période de
l'embargo;
o Absence de création d'emploi;
o Inflation persistante;
o Surpopulation;
o Dégradation de l'environnement (le
déboisement des mornes pour construire des maisonnettes et pour faire du
charbon de bois en vue de survivre);
o Chômage;
o Manque d'électricité;
o Infrastructure désagréable (routière,
sanitaire, éducationnelle etc.);
o Prostitution et banditisme;
o Insécurité alimentaire;
o Insalubrité de la ville;
o Bidonvillisation etc.
Ce dernier cas est produit par le phénomène de
l'explosion démographique qui augmente de jour en jour à travers
le monde. « Pendant des siècles, l'humanité a connu une
croissance ralentie, le poids de la mort bridant considérablement
l'accroissement de l'espèce humaine qui ne comptait qu'un milliard
d'habitants vers 1820. La diffusion récente des techniques sanitaires et
médicales, cependant, a entraîné un recul durable de la
mortalité partout dans le monde. Tous les pays, ou presque, ont
aujourd'hui entamé leur transition démographique. C'est ce qui
explique la brutale accélération de la croissance
démographique contemporaine, la population mondiale s'étant
accrue, en moins d'un siècle, de 4 milliards d'habitants
supplémentaires -- 2 milliards d'habitants en 1920, 3 milliards en 1960,
6 milliards
en l'an 2000. Cet essor considérable est, pour
l'essentiel, le fait des pays du tiers-monde (8) dont le cas
d'Haïti est pire.
A ceci, nous pouvons ajouter le phénomène de
l'exode rural qui constitue la migration des populations rurales vers les
villes. Actuellement, ce fléau d'exode rural touche principalement les
pays en voie de développement. Ces flux concernent chaque année
plus d'une trentaine de millions de personnes. Ils ont pour corollaire un
développement urbain sans précédent. La vie rurale
provoque, par ses insuffisances, un phénomène de rejet. Les
activités agricoles sont peu prometteuses et peu valorisantes, les
loisirs relativement réduits. À l'inverse, la ville, qui semble
scintiller de mille attraits, attire les jeunes, en particulier les jeunes
hommes. Mais comme l'attraction de la ville ne correspond pas à un appel
de main-d'oeuvre dans le secteur industriel ou du tertiaire, il en
résulte un chômage urbain croissant. De plus, cet afflux de
populations vers les villes entraîne un certain nombre de
problèmes, parmi lesquels la pénurie de logements. L'expansion
des métropoles a donc provoqué la dégradation de certains
quartiers et la prolifération des bidonvilles où sévit
l'absence d'équipements collectifs (9) dont le
Cap-Haïtien est à la tête de liste.
« D'une façon
générale, les flux migratoires semblent s'orienter vers les
villes secondaires comme le Cap-Haïtien où les activités
liées au port sont très en vue et occupent une majorité de
la population active. L'espace urbain ainsi que la densité de population
ont doublé en moins de 20 ans tant les flux de migrants en provenance
des zones rurales des départements du Nord et du Nord-Est sont
importants. Les jeunes ruraux de ces départements-ci n'aspirent plus
à entrer à Port-au-Prince mais plutôt au Cap-Haïtien
où ils accèdent plus facilement à certains services,
à l'éducation et à certaines activités
économiques. L'accès à certains services de base ainsi
qu'aux loisirs sont similaires quand on compare le Cap-Haïtien à
Port-au-Prince. Ils s'établissent dans les hauteurs des mornes et aux
environs de l'aéroport, en construisant n'importe comment et n'importe
où.
Cette photo a été prise le dimanche 6 septembre
2015, à 6heures PM à la rue 2 où existait le Vieux Pont
(Hypolite).
i. Problème Inondations et crues
torrentielles
Les évènements catastrophiques liés aux
pluies diluviennes sont devenus monnaie courante ces cinq dernières
années dans la ville du Cap-Haïtien. Les parties basses de la ville
sont affectées par la
8. démographie." Microsoft® Études 2009
[DVD]. Microsoft Corporation, 2008.
9. Ibid. Exode rural.
16
submersion alors que les parties hautes le sont par le
sur-ruissellement. La ville et les mornes environnants sont menacés par
les crues torrentielles, les mouvements de terrain. En 1942, et en 1949
surtout, de fortes averses (déluge selon certains) au niveau national,
ont occasionné d'importantes pertes en vies humaines dans la commune.
Les dernières inondations, quoique peu ou pas
meurtrières, ont révélé la
vulnérabilité de la ville. Les eaux torrentielles qui
dévalent le Morne du Cap, la rivière Haut-du-Cap et les mornes
aux pentes fortes (où des blocs rocheux risquent de se détacher
une fois que leur base est gorgée d'eau), représentent des
menaces d'autant plus redoutables que les espaces directement exposés
sont densément peuplés.
Les conséquences des inondations sont dramatiques pour
les habitants des quartiers du bas de la ville (Petite Anse, par exemple)
où l'eau monte certaines fois de plus d'un mètre submergeant les
maisons dont les planchers sont érigés en moyenne à 50 cm
du sol. Lors des fortes averses, les maisons sont inondées pendant
plusieurs jours et les eaux charrient des immondices et des déchets de
toutes sortes (même des excréments) accumulés dans les
ravines. En l'absence de drains et/ou d'issues pour les drains, les eaux
passent plusieurs jours avant de s'évaporer ou de s'infiltrer dans le
sol.
Plusieurs causes sont à l'origine de la
répétition et de l'impact redoutable des inondations au
Cap-Haïtien :
ii. Constructions dans des zones basses, à
l'embouchure de la Rivière du Haut du Cap et
sur le littoral de la baie
Depuis 1986, notamment, des quartiers entiers ont
été érigés sur les rives immédiates de la
Rivière du Haut-du-Cap (quasiment fermée) qui est remplie de
boue, de fatras et de matières plastiques, et au bord l'Ouest du pont
neuf, tout au long du rivage de cette dernière, on installe de nos jours
des lampes à d'air qui, tous les soirs, éclairent non pas les
gens mais plutôt ces genres de choses (les immondices, déchets,
etc.), qui, les regardant donnent de la nausée et de la
démangeaison (cette situation constitue un cancer, un mal
endémique pour la beauté et la fraîcheur de la ville) ;
ainsi que dans les ravines et dans les zones marécageuses où se
déversaient l'eau de drainage urbain. En obstruant ainsi les voies de
passage, d'écoulement et de drainage des eaux, ces quartiers et ceux de
leur périphérie immédiate sont perpétuellement
menacés par les inondations.
Ces photos ont été prises à
côté même de la route nationale (du pied du pont neuf allant
à la rue 5 boulevard, le dimanche 6 septembre 2015, vers 6 heures de
l'après-midi).
17
Il faut signaler que la plupart des maisons des quartiers
décrits précédemment sont construites illégalement,
en dehors de toute planification urbaine et ne respectent pas les normes de
construction les rendant, du coup, très vulnérables. Les faibles
infrastructures urbaines existantes (caniveaux, drains, ponts) sont
postérieures à la colonisation des lieux et sont souvent
conçues de manière inadéquate et inefficace. Souvent
sous-dimensionnées, elles peuvent aggraver les effets d'une inondation.
La densité de l'habitat ne fait qu'en augmenter l'impact.
Ici c'est l'image de la route nationale (pont neuf, le
dimanche 6 Septembre 2015, vers 6 heures de l'après-midi).
Dans les quartiers de Shada, Bas Aviation, Fort St Michel,
Blue Hills, Conassa, Fougerole, Cité du peuple, Champin, EPPLS etc, les
cas d'inondation sont très fréquents. Les pluies, même de
faible intensité (ce qui se produit presque annuellement et même
deux fois par an certaine fois), font monter le niveau de l'eau, inondant les
maisons.
Selon les habitants de Bas Aviation, la marée montante
lors de pleine lune, suffit pour inonder ce quartier. Le niveau de la
chaussée étant plus élevé que celui des maisons,
celles-ci restent inondées même après que l'eau se trouvant
sur la chaussée ait été évacuée.
Ce risque s'aggravera au cours des prochaines années en
raison des effets attendus des changements climatiques, la montée du
niveau des mers en particulier. Et surtout lorsqu'on observe que les gens
continuent à créer des espaces aux coins de l'embouchure
même avec des fatras/immondices/déchets en matières
plastiques en vue de construire des maisonnettes soit en bambou, soit en
palette
etc. et ils construisent même leurs
latrines dans ces espaces au-dessus de l'eau mettant en danger leur propre vie
et celle de toute la population.
Les flaques d'eau stagnante subséquentes aux
inondations sont quasi permanentes dans les quartiers de Bas-Aviation, de Shada
et de Blue Hills. Elles favorisent la prolifération de moustiques et
expliquent les nombreux cas de malaria, de filariose (Gwo pye) et de mycoses
(Dèyè fann) observés dans ces quartiers.
18
iii. Hiérarchisation des menaces et des
risques
Les menaces et risques majeurs identifiés par la
population sont essentiellement anthropiques et liés aux
problèmes environnementaux; ils affectent la ville dans son ensemble et
tout particulièrement les bidonvilles. Ceux-ci sont, par ordre de
priorité :
-- Le déboisement et l'érosion ; -- Les inondations
; -- L'environnement sanitaire ; -- Les constructions anarchiques ; -- Les
problèmes d'insécurité.
Quoique le Cap soit classé comme la zone à
risque sismique le plus élevé du pays, il n'existe pas de
mémoire collective à ce sujet. Ceci est fort
compréhensible vu que le dernier tremblement de terre important date de
près de deux siècles. La population est bien plus
préoccupée par les désastres les plus imminents : ceux
liés aux eaux de pluie et à la surpopulation.
Selon les participants aux rencontres, ces différents
problèmes sont liés et font partie d'un cercle vicieux : les
problèmes de déboisement et d'érosion, dus à la
misère chronique, entraînent l'exode des habitants du monde rural
qui viennent s'entasser dans les quartiers de la ville du Cap, à la
recherche de meilleures conditions de vie. Or, aujourd'hui, ces derniers
croupissent dans des milieux insalubres qui violent toutes les règles
d'hygiène.
Tableau A : Les quartiers à risque du
Cap-Haïtien selon le type de menaces
Menaces
|
|
Quartiers à risques
|
Cyclones / fortes averses
|
|
Partie sud-est de la ville Zone Petite Anse
|
Déboisement / érosion
|
|
La Violette, Bel Air, Sainte Philomène, Labory
|
Inondation (eaux en furie, ensablement)
|
|
? Haut du Cap; La Violette;
? Blocs Rues 0, 1, 2, 12, 24 et L
|
Inondation (stagnation d'eau)
|
|
Petite Anse, SHADA, Aviation, Madeline, La Fossette, Nan
Bannan, Cité Chauvel, Blue Hills, Cité du Peuple, Fort Saint
Michel, Cité Champin, Conassa, Fougerole
|
Éboulements / Glissements de terrain
|
|
Labory, Baryè Boutèy
|
Tremblements de terre
|
|
- Toute la ville
|
Environnement sanitaire (eau
assainissement)
|
et
|
- La ville entière
- La Violette, Bel Air, Petite Anse, Aviation, SHADA,
Lambert
|
Les constructions anarchiques
|
|
o Toute la ville
o Bidonvilles: contreforts du Morne du Cap, La Violette,
SHADA / Aviation, Cité du Peuple
|
Les problèmes d'insécurité
|
|
Toute la ville
|
Conflit terrien
|
|
Haut du Cap (Charier, Mapou, Champin, Mombin Lataille)
|
19
iv. Répartition spatiale et niveaux des
risques
Pour ce qui est du niveau de vulnérabilité des
quartiers, les résultats montrent que toute la ville est
extrêmement vulnérable compte tenu, notamment, de la
surpopulation, des déficiences notoires dans les infrastructures de
base, des carences chroniques en services de base et de l'insalubrité
générale.
Toutefois, certains quartiers le sont davantage que d'autres
selon le type et les manifestations de la menace considérée. Par
exemple, la partie basse de la ville reste la plus affectée par les
problèmes d'inondation puisqu'elle se trouve dans une zone naturellement
marécageuse où se déversent, en plus, les eaux de pluie et
usées.
Dans les quartiers de Petite Anse, Bas Aviation, il n'existe
aucune infrastructure et service de base : pas d'eau, pas de réseau
électrique, pas de rues et pas de drainage, pas d'école ni centre
de santé, très peu de fosses d'aisance (les excrétas
humains jonchent les rues).
En résumé, les quartiers les plus à
risque restent ceux se trouvant dans la partie sud / sud-est de la ville du
Cap-Haïtien : La Violette, Bel-Air, Sainte Philomène, Cité
Champin, Cité du Peuple, La Fossette, Petite Anse, SHADA / Aviation. Ce
sont également les quartiers les plus peuplés et les plus
dépourvus en infrastructures (10). »
Tableau B : Les quartiers à risques du
Cap-Haïtien
Risque
|
Quartiers
|
Très élevé
|
SHADA / Aviation, Labori
|
Élevé
|
La Violette, Cité Champin, Cité du Peuple, Sainte
Philomène
|
Moyen
|
Haut du Cap, Baryè Boutèy
|
Faible
|
Centre Ville
|
Section IV : Justification du choix
Haïti est un pays pauvre et très
vulnérable, car il est sévèrement frappé par des
problèmes politiques, sociaux et économiques. Selon le rapport du
4eme recensement général de la population, les résultats
ont révélé que la majorité de la population n'est
ni éduquée ni formée (11). En effet, Martin
Gray a dit: « Il est toujours plus facile de résoudre une
difficulté naissante que de s'attaquer à un problème
devenu paralysant.» De ce fait, je ne veux pas négliger
l'essentiel afin d'éviter des conséquences néfastes.
Je suis très versé dans la recherche, surtout
dans le domaine de rédaction de projet. J'ai toujours un regard
observateur là où je porte mes pas pour voir qu'est-ce qu'il y a
et qu'est-ce qu'il n'y en a pas en vue de réagir pour contribuer au
changement. Car mon occupation première c'est le développement
durable, la protection de l'environnement et l'éradication de la
pauvreté des masses. C'est dans cette perspective que je justifie que le
choix de ce sujet a une double portée : d'une part pour un
développement Socio - économique, protection de l'environnement
dans le cadre de la salubrité publique en vue de laver la figure
d'Haïti notamment, celle de la ville du Cap-Haïtien. D'autre part,
assurer le progrès, la mise en application, et l'amélioration des
conditions de vie des gens vulnérables en vue de permettre de dynamiser
le secteur de développement du tourisme de la ville du Cap-Haïtien
avec une nouvelle allure et une nouvelle figure.
10 . Cartes et étude de risques, de la
vulnérabilité et des capacités de réponse en
Haïti. Philippe Mathieu. Jean Arsène Constant. Josué
Noël. Bobby Piard (OXFAM) SOURCE :
http://www.mde-h.gouv.ht/etude/carte.htm
11 . 4eme Recensement Général de la
Population et de l'Habitat. RESULTATS DEFINITIFS Bureau du Recensement Mars
2005
20
21
Section V : Une Investigation professionnelle
Suivant le cursus du diplôme de licencié en
gestion à l'Université d'État d'Haïti (UEH),
l'élaboration et gestion de projet, principalement, est dans mon
programme d'étude et je suis dès lors très
intéressé à l'élaboration et gestion de projet ;
depuis, je souhaite devenir un très grand expert dans ce dit domaine.
Par ailleurs, j'envisage toujours l'élément du changement
là où le besoin se fait sentir. Mon domaine d'activité
souhaité est l'enseignement supérieur : je travaille depuis trois
(3) ans dans le domaine de l'encadrement des mémorants dans la
rédaction de leurs projets de sortie notamment, ceux de la
Faculté de Droit, des Sciences Économiques et de Gestion du
Cap-Haïtien (UEH) ; et je me destine par ailleurs à poursuivre mes
études dans l'axe de management de projet. Enfin, en vue du
développement durable, le management de projet est un domaine qui m'a
toujours fait rêver, et qui me tient beaucoup à coeur. Le
thème de ce mémoire s'inscrit parfaitement dans mes études
suivies, mon observation et dans mon travail professionnel, et je désire
l'être à l'échelle nationale et internationale. J'ai
toujours aimé l'urbanisme, et plus particulièrement les
innovations qui affectent le milieu urbain.
Section VI : Axes de réflexion
Je réfléchirai à ce sujet en
étudiant dans un premier temps quels sont les causes de la
dégradation de la ville du Cap-Haïtien, de quoi elles sont
découlées ? J'aurai le regard sur le mode de vie des gens dans
les zones à risques et vulnérables. Je comparerai les
différents pays qui ont abouti à un système d'urbanisme
performant dont il est possible d'imiter. J'étudierai bien entendu leurs
stratégies utilisées, mais également leurs avantages ainsi
que tous les aspects de gestion afférents à ces
démarches.
J'étudierai aussi les fonctions de l'État dans
un second point et comment doit-il intervenir, et là où
l'essentiel ne doit pas être négligé : dans le secteur
d'urbanisme et de protection de l'environnement. Je parlerai donc dans cette
partie de la gestion de la Rivière Haut-du-Cap à laquelle
l'État doit faire face afin d'éliminer le mieux possible le
phénomène d'inondations, de bidonvilisation et afin d'utiliser
les nouvelles technologies en vue de parvenir à un développement
durable pour les générations futures. Je me focaliserai sur les
solutions indispensables et leurs répercussions socioéconomiques
au sein de la communauté.
Enfin, dans un troisième point j'étudierai
l'utilisation d'autres sources de recours potentiels établissant les
normes et permis de construction dans le milieu dont l'État doit mettre
à la disposition pour surtout encourager l'investissement
international.
Chapitre II
Synthèse de littérature
Section I : La quête de nouvelles
stratégies
La période 1970-1980 a été
caractérisée par une période de forte croissance
Economique (5,74%), cela était dû grâce au secteur de
service qui contribuait à 38% au Produit Intérieur Brut(PIB), le
secteur secondaire qui contribuait à 44%, et le secteur agricole
à 44%. La période 1980-1990 peut être scindée en
deux : en premier lieu une forte baisse en 1980 et 1982, deuxièmement,
une stagnation de 1982 à 1990, le taux de croissance enregistré
de 1982 à 1986 s'élève à 0,24%. Cette baisse est
assimilée au choc subi par le café sur le marché
international et aux troubles socio-économiques et politiques de
1986.
La sous période 1990-2005 a été
caractérisée sur le plan politique par divers
évènements non sans conséquences sur la production en
Haïti. Le coup d'Etat de 1991 a entrainé un embargo sur le pays,
les différents cyclones, les évènements d'avant et
d'après le départ du président Aristide, tous ont
contribué à la détérioration du pays
(12).
12. Manuel statistique des nations unis, 1994
En 1954 le pays comptait 3, 500,000 individus pour une
population active de 1, 288,000 habitants. 77,4% de la population active
travaillant dans le secteur agricole. Presque toute l'activité
économique reposait sur l'agriculture.
Maintenant avec la libéralisation du marché en
1986, l'économie Haïtienne va chuter, l'agriculture moteur de
l'économie va être négligée puisque l'importation
substitue à l'exportation, les agriculteurs vont tourner le dos vers
l'agriculture. Cela va déboucher sur le phénomène de
migration où tout le monde tend à aller vers les villes. Arriver
dans les villes, la vie n'est pas meilleure, on fait face à beaucoup
plus d'exigences.
Et comme dans le pays l'agriculture se fait de manière
archaïque, et que la terre ne produit plus comme auparavant, les
négligent alors de travailler la terre. Or, Haïti est un pays
agricole. Un développement de l'économie nationale doit donc se
baser principalement sur l'agriculture. Haïti est un pays essentiellement
agricole, et cependant il ne peut même pas subvenir aux besoins
alimentaires de ses habitants. Une grande quantité de produits
alimentaires provient de l'étranger et cela en dépit du fait
qu'environ 80% de la population active s'adonne aux travaux de la terre. Nous
devons travailler à mettre fin à cette alarmante situation si
nous aspirons vraiment au progrès économique (13).
A) Le souci de survivre des gens
« Depuis toujours, la ville et les classes
dirigeantes ont voulu maintenir le peuple des campagnes dans ses villages
», écrit Henri Mendras. « Fixer le paysan à la
glèbe », renchérit Jean Paul Sartre. Donc enfermer le
paysan dans la condition paysanne. C'est que l'émigration urbaine des
paysans n'est ni innocente ni inoffensive. Elle n'est pas sans relation avec la
structure verticale des groupes sociaux. L'espace urbain, espace
privilégié et prestigieux, est l'enjeu d'une lutte de
conquête. Les petits paysans, pleins d'espoir et d'illusion,
l'envahissent. Car le niveau et la qualité de la vie y sont,
pensent-ils, meilleurs. Les citadins tentent de les refouler de cette
chasse-gardée sous prétexte que les ruraux ruralisent,
c'est-à-dire dégradent les choses urbaines. D'ailleurs, le paysan
enraciné dans ses montagnes et enfermé dans univers culturel
semble moins menaçant que le prolétaire urbain sans feu ni
lieu.
Cette volonté de refoulement se heurte au mouvement
d'urbanisation qui est « take off », décollage, rupture.
Rupture vers une société autre, à la poursuite d'un autre
genre de vie, d'un autre niveau de vie.
Comment voir ce mouvement d'urbanisation ? Quel en est
l'impact sur l'étudiant haïtien ? Quel retournement de son esprit,
quelle mutation de sa personnalité opère-t-il ?
À l'heure de l'explosion urbaine du Tiers monde, la
société haïtienne se présente comme une
société rurale en cours d'urbanisation. Une société
ou un paysannat largement majoritaire pèse de tout son poids sur la vie
économique, politique et culturelle de la nation. Haïti est le pays
le plus paysan et, corrélativement, le plus famélique de
l'Amérique latine. Son retard économique va de pair avec le
retard de l'urbanisation. Son hyperruralité est unique dans la
région caraïbéenne, comme y est unique son bas niveau de
vie.
Idéalisé et maltraité : tel est le
paradoxe du sort fait à ce paysan pléthorique qu'est le paysan
haïtien. Tel est le double jeu dont il est victime. Bloqué au bas
de l'échelle économique, il est porté aux nues dans les
discours officiels. Désavantagé dans la pratique sociale, il est
privilégié dans l'idéologie nationale. Comme
l'idéalisation du pauvre au Moyen Âge, la mystique
indigéniste haïtienne affuble d'une auréole une
catégorie en guenilles. C'est en janvier 1982 que le professeur Leslie
Manigat, président d'Haïti de février à juin 1988,
déclarait au journal guadeloupéen Jakata : « Le paysan
haïtien, c'est l'âme haïtienne. Le paysan haïtien, c'est
l'indépendance nationale. Le paysan haïtien, c'est la nation
haïtienne. Tout le reste est superstructure. Tout le reste est
artificialité. Tout le reste est superficialité. Le paysan
haïtien, c'est l'Haïtien. »
Voilà l'Haïtien identifié à son
moment rural dans une Amérique qui s'urbanise. Ce qui est frappant dans
cette définition statique, c'est la consécration d'une
étape transitoire en idéal. C'est la dévalorisation de
la
13. JOSEPH DÉJOIE HAITI ET LE DÉVELOPPMENT
22
civilisation technique et de ses produits artificiels. C'est
la confusion de l'Haïtien avec l'ancien Haïtien. Cette vision inerte
de l'homme haïtien a un effet idéologique conservateur
(14).
î) Le phénomène de l'exode
rural
Malgré ce barrage, l'émigration rurale
haïtienne rejoint un mouvement mondial d'urbanisation défini comme
concentration des populations dans les villes. Une ville se définit non
par son degré d'urbanisme mais par un critère statistique. On
estime que vers l'an 2000, la moitié de la population mondiale habitera
dans des villes de plus 20 000 habitants et que vers 2050, 90% des hommes
seront des citadins.
La société haïtienne aussi est en train de
sortir du monde rural dominé par le problème agraire et celui de
la possession de la terre. Les statistiques de croissance de la population
urbaine depuis 1960 l'indiquent : elle transite vers le monde urbain
dominé par la question de l'emploi et du chômage. Cette
transition, lente et tardive en comparaison avec les voisins
latino-américains, s'opère avec un cortège de maux : faim,
ruine et dépossession des paysans, bidonvilles. Processus violent et
douloureux accompli sous la dynamique de l'appauvrissement du paysan. Dynamique
de la dépendance décrite dès 1847 dans le Manifeste
où Karl Marx montre la ville prédatrice dominant la campagne
et y prélevant un lourd tribut en biens pour son alimentation et en
hommes par l'émigration. C'est par ce genre de crises, par cette
dynamique de l'insatisfaction, que le monde capitaliste bascule dans la
civilisation urbaine. Île géographique, Haïti n'est pas une
île sociologique. Ce pays n'est pas isolé du monde et du devenir
du monde qui amène 80% de la population mondiale à vivre, d'ici
le siècle prochain, en ville. Tout se passe comme si l'humanité
change d'habitat et, allant du côté où elle croit pencher
la balance de la prospérité, déménage du rural
à l'urbain.
En marge de ce mouvement, stagne, dans la misère
rurale, un paysannat « authentique » dont le pourcentage sert de
critère du sous-développement. À ceci, le professeur
Sauveur Pierre Etienne ajoute ce qui suit : « Alors que la grande
majorité des Haïtiennes et Haïtiens vivent en milieu rural,
11% seulement bénéficient de services sanitaires ; 10% ont
accès à l'eau potable ; moins de 5% des écoles publiques
fondamentales sont installées dans les zones rurales et 0,1% des
fonctionnaires de l'État travaillent dans les sections communales. Le
milieu rural est quasiment abandonné par l'État. Cela provoque le
dépeuplement accéléré des sections communales et
une urbanisation sauvage due à la concentration dans l'espace urbain des
activités économiques, commerciales et administratives. En effet,
le pourcentage de la population urbaine est passé de 25% au recensement
de 1982 à 48% en 2009, dans l'ensemble du pays.
La paysannerie constitue encore le secteur majoritaire de la
population et, partant, la force la plus dynamique de la société.
Elle contribue à raison de 25% dans la production de la richesse
nationale. Aussi doit-elle bénéficier de tous les appuis
nécessaires pour son organisation, sa mobilisation constante, en vue de
la réhabilitation du milieu ambiant permettant la réalisation
d'oeuvres sociales ou de travaux d'infrastructures. Des actions pertinentes
seront entreprises pour l'amélioration des conditions matérielles
d'existence de la paysannerie et son épanouissement légitime. En
d'autres termes, la modernisation du monde rural est l'une des priorités
et des exigences incontournables devant faciliter l'émergence de la
NOUVELLE HAÏTI»
ii) La croissance démographique
continuelle
Ce mouvement démographique est l'aspect quantitatif
d'un mouvement culturel. La culture est ce que l'homme ajoute à la
nature. La notion philosophique de travail signifie l'action de transformation
de la nature. La mesure du progrès de l'homme, c'est sa capacité
de modifier la nature, de fabriquer de l'artificiel. Grâce au
progrès technique, l'homme corrige et améliore la nature en
fabriquant ces produits artificiels que sont, par exemple, le savon de toilette
et le déodorant. Ce progrès technique est le moteur du
progrès économique et son lieu c'est la ville. La ville avec sa
puissance d'attraction qui arrache les paysans des campagnes et les peuples
sous-développés de leurs pays agricoles. L'urbanisation ouvre une
ère nouvelle. L'ère urbaine du déclin du petit paysan, de
l'agriculture à la houe, de la culture rurale. Bref l'ère de la
folklorisation de la société traditionnelle de l'ancien
Haïtien. L'urbanisation promet l'ère
14 . Sociologie perspective d'Haïti, Claude
Souffrant, LES ÉDITIONS CIDIHCA, imprimé au Canada, Novembre
1995, pp 46-48.
23
15 . Ibid. : pp 48-51
industrielle du recul du naturel en matière de
production et de reproduction, de l'agro-industrie, des produits alimentaires
de substitution.
Cette urbanisation passe par le bidonville. Cité de la
faim, le bidonville est cependant, en plus d'un sens, cité de transit.
Transition surtout culturelle de la pauvreté résignée
à la pauvreté revendicative. Dans le bidonville s'amorce une
dialectique des aspirations et des frustrations des masses. Dialectique
redoutable pour le système social qui leur refuse le pain quotidien.
C'est fait même du déracinement et de la transplantation du paysan
en bidonville, en un milieu culturel autre, aux marges d'un milieu
économique plus favorisés qu'il peut concevoir un autre
état de choses et déclarer intolérable son état
antérieur. Cette acculturation urbaine amène l'émergence
d'aspirations à un autre niveau de vie, à une autre
qualité de vie, aspirations qui attisent les revendications
populaires.
Ainsi donc le changement du rural à l'urbain est
ambigu. Dans de tragiques conditions d'exode rural préindustriel
apparaît, en Haïti, une réalité nouvelle, la
réalité urbaine. Avec son contexte différent, avec ses
effets de transformation, l'urbanisation fonctionne comme une fenêtre qui
s'ouvre dans le ghetto vert qu'est le monde rural. Comme un moyen d'insertion
dans autre univers culturel, celui-là même où vivront, vers
l'an 2000, près de la moitié de la population mondiale.
De là une vision elle aussi ambiguë de
l'urbanisation haïtienne. Vision tragique proposée par Hubert de
Ronceray qui perçoit les douleurs qui accompagnent l'urbanisation comme
celles d'une agonie. Au contraire, vision dialectique chère à
Jacques Stephen Alexis qui tient ces douleurs par les affres d'une parturition
à nouvelle étape de l'histoire (15).
B) Confrontation à la précarité
En général, lorsque gens prennent le malin
plaisir à quitter leur zone pour entrer surtout en masse dans les
villes, il y a toujours des impacts négatifs et des résultats
néfastes sur le milieu environnemental voire sur l'État. De ce
fait, dans les grands pays, on a mis sur pied un système de
solidarité nationale en vue de pallier les effets.
La solidarité nationale est une forme de
solidarité organisée par l'État. La solidarité
nationale a pour objectif de réduire les inégalités entre
les citoyens (dans les domaines des revenus, du travail, de la santé, de
la vieillesse, de l'éducation, etc.), et de préserver la
cohésion sociale, c'est-à-dire, de maintenir l'unité de la
nation.
C'est dans ce but que l'État crée des
institutions publiques de solidarité nationale. Dans le cadre de ces
institutions, chacun, selon ses moyens, contribue au bien de tous.
L'engagement de l'État est relativement récent
puisqu'il remonte au milieu du XXe siècle. La notion d'«
État-providence » apparaît après la crise des
années 1930 et le conflit mondial qui s'ensuit.
Les crises montrent aux gouvernements des démocraties
européennes qu'il faut lutter contre la misère car c'est elle qui
ouvre la voie aux guerres et aux dictatures. Ils reconnaissent que les citoyens
ont des droits sociaux et que l'État a le devoir d'organiser la
solidarité entre les citoyens. Depuis 1946, la Constitution
française garantit le droit au travail, à la protection de la
santé, à l'accès à l'instruction, ainsi que le
droit à la sécurité matérielle, au nom de la
solidarité et de l'égalité de tous.
Des institutions d'entraide publique sont mises en place.
Cette aide publique est financée par l'impôt, qui est un transfert
de richesses : chaque citoyen donne à l'État selon ses moyens et
reçoit de l'État selon ses besoins.
En France, la première de ces institutions est la
sécurité sociale, créée en 1945. «
L'organisation de la sécurité sociale est fondée sur le
principe de la solidarité nationale. Elle garantit les travailleurs et
leurs
24
familles contre les risques de toute nature », annoncent
les fondateurs de la sécurité sociale lors de sa
création.
Ce système d'assurance obligatoire garantit aux
travailleurs et à leurs familles un revenu de remplacement et des
prestations sociales en cas de maladie, de maternité,
d'invalidité, de vieillesse, d'accident du travail ou de
décès.
La sécurité sociale est financée par des
prélèvements obligatoires (argent versé par les
salariés et les employeurs sous la forme de cotisations), qui sont
ensuite redistribués sous forme de remboursements de frais
médicaux et de prestations sociales (allocations familiales,
retraites).
Le système d'indemnisation du chômage
(l'assurance chômage) date également des années
d'après-guerre ; il s'agit d'une allocation versée aux personnes
qui ont perdu leur emploi.
La crise économique et la montée du
chômage qui surgissent au milieu des années 1970 montrent les
limites de l'État-providence. Malgré la redistribution des
richesses organisées par l'État, de fortes
inégalités demeurent entre les citoyens et de nouvelles formes de
pauvreté apparaissent.
À partir des années 1980, de plus en plus de
personnes s'installent de manière durable dans la
précarité et l'exclusion. Sans stabilité d'emploi, de
revenu, de logement, les exclus ne peuvent plus vivre décemment
malgré les dispositifs d'aide sociale. Ce phénomène
crée une « fracture sociale » dans la société
française. Ce fossé est une menace pour le maintien de la
cohésion sociale.
En France, pour lutter contre cette exclusion, l'État a
mis en place de nouvelles formes de solidarité nationale. En 1988, est
ainsi créé le RMI (revenu minimum d'insertion) ; cette allocation
est versée aux personnes qui perçoivent des ressources
inférieures à un certain revenu, fixé par le gouvernement.
En 2000, est instaurée la CMU (couverture maladie universelle) ; la CMU
permet à plus de quatre millions de personnes en grande détresse
de bénéficier de l'accès gratuit aux soins.
Malgré ces actions, l'exclusion persiste. Dans les
faits, les institutions publiques n'ont pas toujours les moyens d'assurer
à chaque membre de la société la protection dont il aurait
besoin : souvent l'aide publique ne parvient pas à atteindre les
personnes les plus démunies, les plus marginalisées.
De plus, il s'agit d'une volonté politique : afin de
réduire les dépenses publiques, un gouvernement peut
décider de réduire ses aides, ce qui aggrave la pauvreté
et l'exclusion. La solidarité nationale a donc des limites : elle ne
couvre pas tous les besoins.
Face aux insuffisances de l'aide publique, des initiatives de
solidarité privées voient le jour sous la forme d'associations.
Ces associations de solidarité jouent un rôle essentiel dans la
lutte contre la pauvreté.
À côté des associations caritatives les
plus anciennes (ATD Quart-monde, le Secours populaire, le Secours catholique,
Emmaüs), d'autres associations, plus récentes (Droits devant !,
Agir contre le chômage ou Droit au logement), témoignent de ces
nouveaux phénomènes que sont l'exclusion et la
précarité ; elles ont aussi un rôle plus politique : elles
défendent les revendications des exclus en réclamant une plus
grande participation de l'État. Les très grandes villes sont
confrontées aux mêmes problèmes que toutes les autres
villes, mais à un degré plus fort.
En particulier, les grandes villes connaissent des
densités de population (le nombre de personnes au km2)
très importantes. Cela les oblige à concevoir des réseaux
extrêmement performants (approvisionnement en eau et en
électricité, assainissement, transports), mais aussi à
repousser en permanence leurs limites géographiques en fonction des
besoins des habitants. Il faut aussi organiser l'évacuation des ordures,
le nettoyage des rues et lutter d'une façon générale
contre les pollutions.
25
Enfin, c'est souvent dans les plus grandes villes que les
inégalités sont les plus fortes : chômage, problèmes
de logement, etc. (16). C'est pour cela que la ville du
Cap-Haïtien n'en est pas épargné, car il y a un pôle
d'attraction particulier ou analogiquement aux très grandes villes.
D'ailleurs, c'est la deuxième ville du pays. Pourtant, par rapport aux
exemples des États étrangers, l'État haïtien a
échoué pourvu qu'on ne remarque aucune action concrète
pouvant diminuer les conditions précaires des habitants vivant dans la
mal-cité. C'est une question de « Nager pour sortir ! » a
déclaré l'ex président René Gracia Préval,
alors chacun pour soi, Dieu pour tous.
î) Le chômage
En Haïti, la situation de l'emploi s'est aggravée
à mesure que s'intensifient les politiques d'ouverture commerciale. Il
est encore difficile d'évaluer la dimension du marché de travail
du pays par manque de séries chronologiques et l'absence d'un organisme
de suivi du dit marché. Mais, les données statistiques
disponibles montrent une claire tendance à la
détérioration de l'emploi tant au niveau global qu'au niveau
sectoriel ou spatial.
Le chômage en Haïti avait été
très élevé durant la période de croissance des
années 70. La disponibilité d'un excédent structurel de
main-d'oeuvre empêchait que la désoccupation diminue
substantiellement, ce qui a été confirmé par le
Recensement de population publié par l'IHSI en 1982. Du point de vue
spatial, le chômage affecte davantage les zones urbaines (en particulier,
la capitale) que les zones rurales : malgré la croissance
économique que connaissait la capitale durant les années 70 du
fait de la concentration des sous-traitances entre autres, le taux de
désoccupation dépassait les 35% de la PEA en 1982. Vers la fin
des années 90, on estimait que le taux de chômage (incluant les
sous-emplois urbain et rural se situait entre 50% et 70% de la population
active (CEPAL, 1997 ; 2000b ; Delince, 2000).
Ces données ne reflètent pas rigoureusement la
situation du marché de travail du pays. En effet, en absence du
recensement récent de la population, les estimations de son effectif
sont basées sur les données de l'avant-dernier recensement
général de 1982, selon laquelle la population croît
à un taux moyen annuel de 2% et de 3.5% à 5% pour la croissance
de la population urbaine. Se basant sur ces estimations, la population
haïtienne totaliserait environ 7.5 millions en 1997, 8 et 8.32 millions
d'individus respectivement pour 2000 et 2002 répartis comme suit : 62%
vivent en milieu rural et 38% dans les villes. Un peu plus de 65% de la
population urbaine se concentre dans la zone métropolitaine de
Port-au-Prince.
Au moment d'estimer le taux de désoccupation de la
population haïtienne surgit une autre difficulté allant
au-delà de la répartition populationnelle ou de la proportion de
la PEA effectivement employée. Cette difficulté se situe dans
l'influence du facteur de l'émigration externe quand on essaie
d'évaluer le taux du chômage. La migration internationale joue un
rôle considérable dans l'évolution de la population en
âge de travailler et de la population active en général :
un Haïtien sur six vit à l'étranger. De plus, les
données officielles montrent qu'un total 128,331 Haïtiens ont
légalement émigré vers les USA entre 1991 et 1997, soit
18,333 personnes sur la base annuelle. Pour 1997, 73% de ce total faisait
partie du groupe d'âge oscillant de 15 à 64 ans. À ces
chiffres, il faut ajouter la migration légale vers le Canada (1,123
individus annuel entre 1997 et 1999) et vers d'autres pays et sur la migration
illégale.
D'une manière conservatrice, Marthelier (2000) essaie
d'estimer à 20000 personnes en moyenne annuelle, les émigrants
légaux, desquels 70% ou 14000 se trouvent en âge de travailler.
Parce que, tenant compte du taux de croissance populationnel de 2%, la
population en âge a augmenté de 64000 personnes en moyenne entre
1997 et 2000. De ce chiffre, il faut déduire la partie de la migration
légale des Haïtiens en âge de travailler ce qui porterait
à 50000 personnes, celles qui pourraient chaque année arriver
effectivement sur le marché de travail. Toutefois, en considérant
la migration illégale en direction de la République dominicaine,
des Antilles françaises et d'autres îles de la Caraïbes,
l'estimation du taux de chômage qui, seulement, tiendrait compte de la
migration légale serait, sans doute, surestimée. Sur ce, il
devient difficile d'estimer sans grande erreur le taux effectif de
chômage dans le contexte haïtien.
16 . Chômage : Microsoft Encarta Junior 2009
26
Cependant, les résultats de l'analyse
réalisée par l'IHSI dans son rapport final de l'EBCM (2000) et de
l'étude de Marthelier (2000) sont sans doute utiles pour
l'évaluation du taux de chômage en Haïti. Pour arriver
à une estimation plus ou moins conforme aux normes internationales, il
est nécessaire de réviser le taux de chômage donné
par l'IHSI (2000). Pour cela, on écarte la population de 10 à 14
ans, un peu plus de 1 million de personnes et que le taux de chômage
élevait à 7,9%. La population du troisième âge ou de
plus de 64 ans a été incluse dans l'estimation du chômage
(dû au nombre de ses membres et surtout par le manque d'un système
universel de pensions), ce qui incite une grande partie de cette
catégorie de la population à travailler pour assurer sa
survie.
Tableau 5.2 Estimation du taux de chômage en
2000
Taux de chômage
|
Résultats d'EBCM (population
de 1 an et plus) (en%)
|
Estimation (Élaboration à
partir de l'EBCM/population de 15 ans et plus (en%)
|
Global
|
7.3
|
5.7
|
Rural
|
2.0
|
2.5
|
Zone métropolitaine
|
20.4
|
13.9
|
Autres villes
|
9.7
|
9.6
|
Moyens pour les villes
|
-
|
12.3
|
Sources : IHSI 2000, Enquête Budget-consommation des
ménages (EBCM, 1999-2000) vol (1), MEF, Port-au-Prince, MARTHELIER,
R., 2000.
Le taux de chômage ouvert tel révisé
approche les taux de chômage retrouvé dans certaines
économies sous-développés où aucune protection
sociale intégrée n'existe et où la majorité des
personnes s'activent dans l'informel. Cependant, tenant compte de
l'inconsistance relevant de certaines données des enquêtes, le
taux de chômage ouvert est sans plus élevé que celui
estimé comme l'a soutenu l'estimation de Montas (2003). L'inexistence de
données pour 2002 le contraint d'estimer le chômage selon le PIB
et selon l'hypothèse que les conditions de production se sont maintenues
constantes entre 2000 et 2002.
Tableau 5.3: Estimation du taux de chômage en
2002
|
2000
|
2002
|
PIB (en million de gourdes de 1986/87
|
13,138
|
12,796
|
Population active (en milliers)
|
3,280
|
3,410
|
PIB par actif
|
4,005
|
3,750
|
Chômeurs (en milliers)
|
187
|
402
|
Taux de chômage ouvert (en %)
|
5.7
|
11.85
|
Individus occupés (en milliers)
|
3,093
|
3,003
|
Source : Estimation de Montas (2003),
miméograhié
Sous l'hypothèse de la chute du PIB entre 2000 et 2002
et considérant que la technologie continuait d'être intacte, le
taux de chômage de 2002 s'élevait de plus de 6% par rapport
à 2000. Cette croissance impressionnante du taux de chômage ouvert
(402,000 individus) entre 2000 et 2002 s'explique selon Marthlier : i) par le
fait qu'une quantité de chômeurs continuaient d'être sans
emplois (187,000 personnes) ; ii) la perte d'emplois (85,000 personnes)
associée à la chute du PIB et iii) la croissance de la population
active (130,000 personnes). La crise du secteur agricole et la
paupérisation en masse résultante des paysans conduisent à
une situation de migration massive vers les villes et vers l'étranger.
Pour cela, il est probable que le taux de chômage rural estimé
vers 2.5% en 2000 n'ait pas été augmenté. Cependant, le
taux de chômage ouvert urbain pourrait avoir été
multiplié par 2.3 entre 2000 et 2002 pour atteindre 28.5%.
Parallèlement, le sous-emploi et l'informalité se sont
étendus dans l'économie haïtienne durant les
dernières décennies.
La distribution sectorielle de l'emploi n'a été
l'objet d'aucune étude systématique en Haïti. Mais à
partir des données dispersées de l'Office National d'Assurance
Vieillesse (ONA), du MEF, de l'IHSI et d'autres travaux récemment
publiés, Marthelier essaie de représenter comme suit une
répartition sectorielle et spatiale de l'emploi en Haïti.
27
Tableau 5.4 : Répartition spatiale et sectorielle
de l'emploi, de 2002 (en milliers d'individus et en %)
(17).
|
Milliers d'habitants
|
En % de la PEA totale
|
A- Population active rurale
|
2,000
|
58.6
|
Emplois agricoles et non agricoles
|
1,950
|
57.2
|
B- Population active urbaine
|
1,410
|
41.3
|
Administration publique centrale / a
|
55-60
|
1.6-1.8
|
Entreprises publiques / b
|
8-10
|
0.2-03
|
Services à la communauté / c
|
40-50
|
1.2-1.5
|
Services (commerce, transport, banques et assurances)
|
15-20
|
0.4-0.6
|
Industries et construction
|
40-45
|
1.2-1.3
|
Autres
|
2-5
|
0.06-0.2
|
Emplois totaux urbains formels
|
160-190
|
4.7-5.6
|
C- Emplois urbains informels
|
870-950
|
25.5-27.9
|
Chômeurs
|
|
|
D- Population active totale (PEA)
|
3,410
|
100.00
|
|
Source : MARTHELIER, R., 2002.
ii) Mode de logement
Les hommes choisissent de s'installer en ville car ils
accèdent plus facilement. Dans les grandes villes de tous les pays, la
pauvreté et le manque de logements ont pour conséquence
l'augmentation de la population des exclus. Ces exclus sont des «
sans-abri » (qui n'ont pas de toit et vivent dans la rue), des « sans
domicile fixe » (qui n'ont pas d'adresse permanente et vont d'un lieu
à l'autre) et des « mal logés » (qui ont une adresse,
mais dont le logement est mal équipé, sans eau ni
électricité, etc.).
Au Cap-Haïtien, les maisons en ruines sont des objets
d'inquiétude. Au Cap, il y a trois ans, les toitures de plusieurs
maisons se sont effondrées après une forte pluie en causant un
mort. La mairie du Cap a dû faire pression sur les propriétaires
de plusieurs maisons jugées inaptes à l'habitation pour qu'ils
les réparent. Au fil des temps, de nouvelles constructions sont
érigées sans tenir compte de l'infrastructure existante : les
canaux de drainage, par exemple. Ceux-ci sont souvent obstrués quand les
marais ou rivages où ils se déversaient sont remblayés
pour se transformer en lieux habitables. D'après les gens ce n'est rien,
il suffit de trouver ou de forger un espace où ils puissent
s'abriter.
Dans les cités des faubourgs du Cap, l'état des
maisons laisse à désirer : murs branlants qui ne tiennent plus
à la verticale, toitures avec des tôles qui se détachent
des poutres traversières, des maisons qui visiblement s'enfoncent dans
le sol, des escaliers sans rampes, etc.
Les maisons sont construites sans plan global d'urbanisation,
plan architectural intégré ou d'occupation de sol. On observe
deux niveaux de construction surtout dans les quartiers bâtis sur les
mornes. D'un côté, les grosses constructions de béton qui
s'implantent sans infrastructures routières, sans canalisation ni
système d'adduction d'eau potable. De l'autre, les petites constructions
en bois et tôles qui colonisent même les collines à forte
pente et forment des bidonvilles. Ces constructions fragiles s'entassent les
unes sur les autres et ne répondent à aucune norme.
Autour notamment des grandes villes des pays de
l'hémisphère Sud se sont ainsi constitués de vastes
bidonvilles, où s'entassent des habitations de fortune fabriquées
avec des matériaux de récupération, le plus souvent sans
eau, sans électricité ni équipements d'assainissement. Le
phénomène touche aussi les pays développés
où de plus en plus de citadins pauvres se retrouvent sans logement.
Selon l'Unesco
17. Le déficit productif et social des politiques de
libéralisation commerciale d'Haïti, Fénol MÉTELLUS,
3e EDITIONS. Impression réalisée par IMPRIMERIE
BRUTUS, Février 2013, pp 326-332.
28
29
et l'OMS (l'Organisation mondiale de la santé), il y
aurait dans le monde un milliard de mal logés et 100 millions de
sans-abri !
Toutes ces personnes sont très vulnérables car
elles sont moins protégées surtout avec les moustiques et les
mouches : leur espérance de vie est souvent plus faible et leur
santé est plus fragile, en cas d'épidémies, de conditions
climatiques extrêmes (vague de chaleur ou de froid) ou de catastrophes
naturelles (tremblement de terre, cyclone, inondations etc.). Donc, le cas des
gens habitant dans les zones périphériques de Haut-du-Cap est
pire en ce qui a trait au logement.
En voici quelques exemples de logement, fatras à
gauche, fatras à droite du côté de Conassa, même
date, même jour.
iii) Le niveau de satisfaction au besoin
primaire
L'accent fut mis sur la satisfaction des besoins fondamentaux
de la population. Dans la zone où le problème est posé les
gens se livrent à eux-mêmes. Ils agissent comme bon leur semble.
Ils n'ont pas accès ni à l'électricité ni aux
infrastructures routières voire aux soins de santé, la nourriture
et le vêtement. Actuellement, au moment de la rédaction de ce
mémoire, on assiste au Cap-Haïtien à un scénario
incroyable. Dès la tombée de la nuit, dans les bidonvilles, on
commence à lancer des bouteilles, des pierres et autres tout en bloquant
les rues en vue de bénéficier de l'énergie
électrique même au cours de ces périodes électorales
de la deuxième moitié de 2015. Dans ces quartiers là,
c'est le blackout, le fatras, la promiscuité, le banditisme, la
prostitution et l'insécurité bat son plein résultant de
l'irresponsabilité de l'État ou du moins des autorités
locales. Il ne pouvait y avoir de développement sans que fût
résolu le problème de l'insécurité alimentaire et
sanitaire, sans élévation du niveau d'éducation des hommes
et des femmes, acteurs du développement local. À la notion d'un
modèle imposé de l'extérieur se substitua l'idée
que le développement devait être un processus endogène,
favorisé par la mise en place d'un cadre politique, financier et
juridique favorable à l'initiative économique. Les populations
devaient être plus étroitement associées aux projets de
développement : leur participation fut notamment encouragée par
les organisations non gouvernementales (ONG), de plus en plus impliquées
sur le terrain.
C) Les constructions anarchiques et la maltraitance de
Haut-du-Cap
Il est un fait certain et intolérable qu'aux rivages de
l'embouchure, de la rue 5 boulevard à Haut-du-Cap, environ 5 à 6
kilomètres de longueur, il existe de vastes bidonvilles où vit
une population très pauvre et où les risques de glissements de
terrain sont importants (Ex. : Morne Barrière bouteille). Les
très fortes inégalités sociales entre les habitants de ces
quartiers sont à l'origine de violences sociales et d'une importante
criminalité.
Les gens ont construites leurs maisons et leurs latrines aux
bords de l'eau tout en fermant le lit de l'embouchure avec des fatras de toutes
sortes dont matières fécales, bouteilles plastiques, sachets
d'eau, et ceux provenant de leurs produits de consommation. Pour dire mieux
dire, ils construisent leurs demeures à l'intérieur même de
l'eau. Passant sur le pont neuf de la route nationale, du nord au sud et de
l'est à l'ouest, on observe à une situation extraordinairement
déplorable (douloureuse) qui dit ou traduit l'inexistence des
autorités, ou du moins qu'elles sont mortes ou encore qu'elles sont des
statues (pardonnez-moi l'expression, car ça me blesse amplement,
deuxième ville d'un pays, surtout Haïti, la perle des Antilles /
Petit Paris de Saint-Domingue) ne pouvant pas réagir face à cette
situation. La scène la plus laide et la plus drôle, c'est lors du
« Carnaval National au Cap-Haïtien » du 10 au 12 Févier
2013, où beaucoup d'étrangers venaient se détendre. Ne
voulant pas qu'ils prennent les photos de ces espaces (malheureuse situation),
l'État Haïtien a fait barrer le pont neuf du nord au sud.
Jusqu'à présent aucune intervention, aucun interdit/restriction.
Donc, la rivière est vraiment maltraité, c'est pour cela
même que j'imagine que les gens ne peuvent dormir en paix quand la pluie
est menacée, sou peu ils vont tous être inondés. J'imagine
aussi, et c'est réel, que les autorités laissent exister cette
situation pour qu'ils puissent en tirer profit lors des catastrophes
naturelles, sinon elles feraient autrement. Elles n'auraient pas laissé
le peuple à la dérive et à la merci des catastrophes
naturelles qui se sont produites très souvent. Cette situation souille
le visage de la ville et celui du pays tout entier ; entraine et entrainera des
impacts négatifs sur l'environnement bien qu'il existe des lois
nationales et internationales sur l'environnement.
La Rivière Haut-du-Cap et ses environs avec des
logements et ... le même jour et la même heure.
D) La bidonvilisation et la vulnérabilité
expansive
Haïti à elle seule ne connaît pas les
difficultés en matière d'explosion démographique et de
bidonvilles. Même les grandes puissances en connaissent. Par exemple
immigration irrégulière en France, fait, pour un ressortissant
étranger, d'entrer ou de se maintenir illégalement sur le
territoire français.
30
En France, l'immigration irrégulière correspond
à une réalité variée : étrangers
entrés légalement, mais qui se maintiennent sur le territoire
français au-delà de la durée de leur visa ;
étrangers entrés illégalement, mais en transit dans le but
de gagner d'autres pays (Royaume-Uni, États-Unis, Canada notamment) ; ou
encore étrangers déboutés du droit d'asile et qui
constituent depuis les années 1990 une part croissante de cette
immigration irrégulière. Les termes d'immigration
irrégulière et d'immigration clandestine sont employés de
manière similaire. Toutefois, il convient de souligner que les
étrangers en situation irrégulière ne sont pas tous des
clandestins. Seuls le sont en réalité ceux qui n'ont jamais eu
affaire à l'administration.
De 1850 à 1900, tandis que la plupart des autres pays
d'Europe triplent presque leur population, celle de la France n'augmente plus.
Face au manque de main-d'oeuvre, la France devient alors un pays d'immigration.
Jusqu'en 1917 une simple déclaration à la mairie de leur
résidence suffit aux étrangers pour s'établir en France et
y exercer une profession. En 1931, alors que la France est frappée par
les effets de la crise économique de 1929, les premières
dispositions sont prises pour ralentir l'entrée des travailleurs
étrangers. Suivent l'institution, en 1934, d'une aide au rapatriement
volontaire des ouvriers, puis des retours forcés (1935), qui concernent
particulièrement les ressortissants polonais. En 1973, à la suite
d'un mouvement de grève de la faim et de manifestations contre le
durcissement des conditions de séjour des étrangers en France mis
en oeuvre en 1972, la circulaire permet de régulariser tous les
immigrés clandestins : près de 35 000 étrangers sont
régularisés. L'année suivante, les frontières sont
officiellement fermées.
À partir des années 1970, les textes
destinés à lutter contre l'immigration clandestine se
multiplient, parallèlement au durcissement des conditions légales
d'entrée et de séjour sur le territoire français. Cette
évolution connaît cependant des phases d'assouplissement des
entrées (notamment dans le cadre du regroupement familial), avec
quelques rares régularisations massives. Devant les tentatives
désespérées des immigrants, et des flux migratoires
toujours plus importants, les gouvernements des pays d'immigration doivent
prendre acte, au début des années 2000, de la
nécessité de négocier la coopération des pays
d'origine. Néanmoins, la fermeture toujours plus grande des
frontières est une réalité, qui se
généralise en Europe, et lutter contre l'immigration clandestine
demeure une priorité des gouvernements, en raison de ses
conséquences humaines dramatiques, mais aussi de ses
répercussions sociales et économiques.
La réalité de l'immigration clandestine et
irrégulière est difficile à chiffrer ; au milieu des
années 2000, on estime que 200 000 à 400 000 étrangers
seraient en situation irrégulière en France. Les méthodes
de quantification ne peuvent être qu'exploratoires ; en outre, les
situations de transit et de rotation rapides induisent des difficultés
de chiffrage supplémentaires. La Commission européenne
évalue pour sa part le nombre annuel des entrées illégales
à 500 000 dans toute l'Union européenne. La France est
confrontée à une pression migratoire qui, si elle a
progressé ces dernières années, reste très
inférieure à celle de la plupart de ses voisins (Espagne et
Italie notamment), en raison de la pratique des régularisations au cas
par cas plutôt que massives, et du fort encadrement du marché du
travail.
Les immigrants qui ne peuvent entrer sur le territoire de leur
choix par les voies légales prennent des risques énormes et
nombre d'entre eux meurent au cours de leur voyage. Pour rejoindre la
Guadeloupe depuis la Dominique, par exemple, la fragilité des
embarcations utilisées, la dangerosité de la haute mer et la
cruauté des passeurs, qui n'hésitent pas à jeter leurs
passagers par-dessus bord à l'approche des forces de l'ordre, font des
milliers de victimes tous les ans. Lorsqu'ils parviennent à entrer sur
le territoire, ou qu'ils s'y maintiennent au-delà des autorisations, les
immigrés clandestins sont la plupart du temps réduits à
une vie précaire. Exposés aux abus de leurs employeurs et aux
« marchands de sommeil », qui leur louent des logements insalubres et
dégradés, ils sont en outre des proies vulnérables pour
les réseaux criminels. Parfois, ils sont maintenus dans des situations
proches de l'esclavage afin de rembourser le prix de leur passage. Dans les
régions d'outre-mer où l'immigration clandestine est
31
18. " Immigration irrégulière en France."
Microsoft® Études 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.
particulièrement élevée, des bidonvilles
réapparaissent, comme à Cayenne, avec de graves
conséquences en matière de santé et de
sécurité (18).
Et c'est typiquement le cas des haïtiens qui laissent
leur commune avec leurs maisons, leurs terres, leurs jardins et bestiaux pour
venir à la recherche de mieux-être en ville, notamment à
Cap-Haïtien, où ils louent des maisonnettes en palette, en bambou
ou bois à vil prix et dans des zones inondables et à risques
terribles en vue aussi d'envoyer ou pas leurs enfants à l'école,
et en revanche contribuent en majeur partie à la construction des
bidonvilles sans que l'État ne freine cette situation
répréhensible. Ils connaissent des situations très
difficiles pour survivre et sont très vulnérables.
Section II : L'Impact de l'exode rural et croissance
démographique et la gestion de la ville
A) Présentation de la Rivière Haut-du-Cap
La Rivière Haut-du-Cap est un cours d'eau qui coule
dans le département Nord à Haïti, et un petit fleuve
côtier qui a son embouchure en Mer des Caraïbes dans la ville
portuaire de Cap-Haïtien.
Vue aérienne de la rivière Haut-du-Cap
traversant le centre-ville de Cap-Haïtien, prise le samedi 12/9/2015,
à 11 heures PM.
32
Localisation de la rivière Haut-du-Cap
Caractéristiques
Longueur 25 km
Bassin ?
Débit moyen ?
Cours
Source Massif du Nord
· Coordonnées 19° 39' N 72° 15'
O
Embouchure Océan Atlantique
· Altitude 0 m
· Coordonnées 19° 45' N 72° 12'
O
Géographie
Pays traverses Haïti
Régions traverses Département du Nord
Sources : Google Maps
Toponymie : La rivière Haut-du-Cap
porte plusieurs noms en raison de son histoire et de sa géographie. Le
nom Haut-du-Cap est celui d'un quartier de Cap-Haïtien que ce cours d'eau
traverse. Elle est nommée également rivière Mapou car une
de ses sources est située au morne Mapou. Elle fut appelée
également rivière Gallois car elle traverse le village Gallois et
rivière Gallifet car elle passe également dans le village de
Gallifet. Enfin en amont, son cours principal prend le nom de rivière
Champion sur une dizaine de kilomètres depuis sa source principale.
Géographie : Ce fleuve qui se jette dans
l'Océan Atlantique prend sa source dans le Massif du Nord.
L'embouchure du fleuve Haut-du-Cap dans l'océan
Atlantique au Cap-Haïtien, prise le samedi 12/9/2015, à 11 heures
PM.
33
Ce cours d'eau est formé de plusieurs affluents. La
rivière prend le nom de rivière Champion à sa source
située en contre-bas de la citadelle La Ferrière à
côté du morne Mapou. Parmi ses affluents, la ravine Passe-Coco qui
rejoint le fleuve Haut-du-Cap par une sorte de delta à plusieurs
branches, la rivière des Sables, la ravine Matte enfin la rivière
Any Brios dont le cours passe sous la piste d'atterrissage de l'aéroport
international de Cap-Haïtien et qui à sa confluence avec le fleuve
Haut-du-Cap dans les faubourgs de la ville de Cap-Haïtien.
Ce fleuve à son embouchure dans l'océan
Atlantique sur la commune de Cap-Haïtien près des docks portuaires.
Elle forme, sur sa droite, une sorte de lac dénommé bassin
Rodo, entouré de mangroves.
Lors de pluies torrentielles, la rivière Haut-du-Cap
déborde et inonde les bas quartiers de Cap-Haïtien. Plusieurs
raisons sont à l'origine de ces inondations. Ce cours d'eau est
encombré de détritus, de vases et doit avoir un curage
régulier et conséquent. De plus le déboisement des
collines environnantes dû à l'urbanisation galopante de la seconde
ville d'Haïti, entraîne un ravinement des montagnes entourant la
cité et le ruissellement des eaux en torrents vers le lit du fleuve.
Du Haut-du-Cap: Autre nom: Rivière Gallifet -
Département du Nord - Embouchure : Océan Atlantique
(19).
B) Insalubrité, prostitution et banditisme
a) Insalubrité
Ici, ce sont les photos de Haut-du-Cap et la rue unique du
marché du Vieux Pont, on y passe pour aller à l'église
Jérusalem et à l'Hôtel Bon Dieu Bon, prises le dimanche
5/9/2015, à 6 heures PM.
L'environnement du centre-ville du Cap s'est totalement
dégradé au cours de ces dernières décennies. La
ville est totalement couverte de fatras et on peut observer des monticules
d'immondices dans les rues principales, ceci à proximité
d'édifices publics (BRH, BNC), les grands magasins privés et les
écoles de la ville. Lorsque ces déchets commencent à trop
entraver la circulation des véhicules et des piétons, ils sont
brûlés sur place qu'ils soient près d'écoles, de
centres de santé ou de restaurants (pollution de l'air, augmentation de
la fréquence de maladies respiratoires).
Certaines rues, ruelles et corridors très importants et
très passants de la ville, notamment aux environs du marché
principal, du Vieux Pont et des quartiers du bas de la ville (Aviation),
restent boueux et nauséabonds même en période de
sécheresse. En temps de pluie, la ville entière est boueuse et
jonchée de fatras et une couche de terre recouvre toute la
chaussée.
19. La Rivière Haut-du-Cap:
www.google.com
34
Le marché du Vieux Pont (Une condition malsaine
à nulle autre pareille, prises le dimanche 5/9/2015, à 6 heures
PM.
Dans les quartiers situés dans la partie haute de la
ville, le drainage se fait naturellement en suivant la pente. Il n'en est pas
de même dans les quartiers de la basse ville, construits dans des zones
marécageuses. Ces quartiers sont cernés par les réseaux de
drainage naturels, obstrués par les constructions, ce qui cause des
inondations catastrophiques comme celles survenues en novembre 2000 et 2001.
Le drainage est inexistant à l'intérieur des
îlots séparés par des canaux, des ravines et la
rivière du Haut du Cap. Dans les petites rigoles creusées au
milieu des rues et chemins, les eaux usées mélangées
à un peu de tout restent stagnantes. L'insalubrité atteint alors
son comble.
De fait, l'environnement de la plupart des quartiers de la
ville, spécialement de ceux situés dans les zones basses, est
malsain à plus d'un titre :
· La proximité des maisons ;
· L'insalubrité des couloirs qui y donnent
accès ;
· L'absence d'infrastructures (canalisations, latrines,
etc.) : les eaux ménagères ne sont pas évacuées et
les défécations des jeunes enfants restent exposées.
· Le manque de latrines : la matière
fécale, mise dans des sachets (noirs), est éparpillée
à travers toute la ville quelque soit le quartier. On les retrouve dans
les rues, sur les trottoirs, sur les toits et à même le sol dans
les cours de maisons. Ainsi, les restaurants de rue (riz, fritures), les
étalages de produits (alimentaires, entre autres), les semelles des
souliers et même les piétons ne sont épargnés
notamment par les éclaboussures découlant du passage des
véhicules. Les vecteurs d'agents pathogènes se trouvent ainsi
dispersés dans toute la ville, ce qui pourrait expliquer la
recrudescence d'épidémies de fièvres et de maladies
diverses;
· Les eaux stagnantes : les enfants pataugent et jouent
dans les flaques d'eau de pluie non évacuées ;
· L'obstruction des égouts : par des immondices,
en grande mesure des déchets plastics.
35
36
En ce qui à trait à l'environnement sanitaire,
on notera que des pharmacies ambulantes pullulent à travers la ville du
Cap et ses environs. Ces charlatans prescrivent et administrent des
médicaments non contrôlés, exposés aux rayons du
soleil et à la pluie (20).
b) Prostitution
La prostitution, c'est l'accomplissement de l'acte sexuel
motivé par le seul gain matériel. Une personne se prostitue
lorsqu'elle accorde des faveurs sexuelles à autrui en échange
d'argent, de cadeaux ou d'une autre forme de rétribution ; la
pauvreté est souvent à l'origine de l'utilisation du corps comme
une marchandise. La loi ne qualifie de prostitué(e)s que ceux qui
proposent ouvertement de telles transactions sexuelles. Les prostitués
peuvent être des deux sexes et fournir des prestations
hétérosexuelles ou homosexuelles. Le plus grand nombre d'entre
eux ont cependant été, au cours des siècles, des femmes au
service de clients masculins ; ceci révèle la dépendance
socioéconomique traditionnelle des femmes, ainsi que la tendance
à l'exploitation de la sexualité féminine.
Il est évident qu'à travers la ville du Cap ce
phénomène existe en grand plan. On assiste souvent des
scènes pareilles même dans les rues de la ville, dans les boites
de nuits, les discos, mais notamment dans les quartiers où le niveau de
vulnérabilité est plus élevé, les hommes couchent
les femmes, les jeunes femmes, même les adolescentes y comprises, soit
pour un plat d'arlequin, soit pour 25 ou 50 gourdes. Je pense qu'en majeur
partie c'est la pauvreté qui est à l'origine de ce
problème. Du temps des Duvaliers on assistait jamais à des choses
pareilles, parce qu'il y avait une question de bien-être social. En ce
temps là, un jeune homme surpris dans la rue avec une jeune fille,
dépendamment de leurs positions, comportements ou attitudes, un officier
d'État civil ou un notable pourrait les marier. C'est là le
bien-être social, de telle sorte que tout le monde était
très prudent face à cette loi. À cette époque, on
vivait plus à l'aise, car la pauvreté était peu ou maigre.
Mais aujourd'hui, elle est grande et grimpe bien davantage les échelons.
Cette situation doit être éliminée ou réduite dans
le proche avenir au sein de la communauté (21).
c) Banditisme/Insécurité
La ville du Cap est confrontée tout comme les autres
villes du pays, à l'insécurité qui affecte les
résidents au quotidien : leurs biens, leurs activités
commerciales et leurs loisirs. Cette insécurité est multiforme et
revêt différents aspects selon les types de quartiers. Elle est
souvent liée au trafic et à la consommation de la drogue.
Quoique discret, le banditisme armé fait
progressivement son apparition dans le Centre Ville. Dans les quartiers
populaires, les bandes organisées limitent, le plus souvent, leurs
actions à de petits vols. On note cependant une tendance à la
spécialisation et au durcissement au fur et à mesure que ces
groupes intègrent des réseaux de trafic de drogue. Selon la
population, ces bandes seraient aussi coupables de multiples viols
enregistrés dans les quartiers populaires. Les viols sont parfois
collectifs et exercés sur des mineures ou des jeunes filles à
peine pubères. Cette violence est renforcée par le commerce et
à la consommation de drogue ainsi que l'absence d'éclairage dans
les rues. On note, également, une circulation de plus en plus importante
d'armes à feu dans les quartiers populaires (22).
Par exemple, à bas Aviation, le dimanche 13 septembre
2015, il y avait un type dont le métier est le vol qui allait enlever la
tête d'un monsieur avec une manchette parce qu'il l'avait dit de remettre
un téléphone qu'il a volé dans les mains d'une fille. Les
gens ne pouvaient même pas passer la nuit dans la maison, parce qu'il les
avait promis de les brûler dans leurs chambres au soir, tandis que
l'homme se cachait pour se conserver la vie, il se rendait lui-même chez
eux pour les intimider en ce même jour, surtout dans cette zone, il n'y a
pas de poste de police, les bandits opèrent comme bon leur semble, comme
et quand ils
20. Ibid. Cartes et étude de risques, de la
vulnérabilité et des capacités de réponse en
Haïti.
21. Observation personnelle et les dires des anciens de la
ville.
22. Op.cit
veulent et ils ont tous des noms adaptés à leurs
actes/métiers comme (Bandit international, Mass compas, Block Moteur
etc. (23).
C) Les cas de décès lors des inondations et
cyclones
HAITI. 16 morts dans des inondations à Cap-Haïtien
(Par L'Obs avec AFP). Le pays qui avait déjà
été touché par l'ouragan Sandy est frappé par des
pluies diluviennes depuis 24 heures. Publié le 09-11-2012
à 16h43. A+A-
HAITI : 16 morts dans des inondations à
Cap-Haïtien (Carl Juste/AP/SIPA), prise sur internet le samedi 5/9/2015,
à 11 heures PM.
Ouragan Sandy : Haïti peine à évaluer
l'ampleur des dégâts: Des inondations dans le nord
d'Haïti ont fait 16 morts, dont au moins trois enfants, dans la
deuxième ville du pays, Cap-Haïtien, a indiqué la police
vendredi 9 novembre. "Des patrouilles de la police haïtienne ont
découvert de nombreux cadavres dans les rues. Nous avons vu des corps de
trois enfants âgés de 2 à 3 ans", a indiqué le chef
de la police de la ville, Kenel Pierre, qui avance un bilan provisoire de 16
morts. Des pluies diluviennes se déversent depuis 24 heures sur cette
zone et ont également inondé d'autres villes haïtiennes.
Le maire de Cap-Haïtien, Wilborde Béon, a
affirmé qu'il était difficile d'établir un bilan
précis à ce stade, tout en soulignant que la ville était
"sinistrée" et qu'il y avait "beaucoup de morts".
Il y a effectivement beaucoup de victimes. Nous ne pouvons pas
encore établir un bilan car il est difficile de circuler.
L'entrée de la ville est complètement inondée. Toutes les
rivières et les ravines sont en crue", a déclaré le maire
du Cap-Haïtien, qui a lancé un appel à l'aide et à la
solidarité.
"Tous les quartiers populaires sont inondés, nous avons
secouru de nombreuses personnes pour les placer dans des abris provisoires",
a-t-il encore ajouté.
Les cadavres de quatre membres d'une famille de huit personnes
ont été retrouvés vendredi matin par des secouristes de la
ville. Trois enfants sont portés disparus tandis que leur père se
trouve à l'hôpital. "Nous demandons aux membres du secteur
privés de venir nous aider car il continue de pleuvoir. Tous les autres
secteurs de l'Etat sont mobilisés", a dit Wilborde Béon.
23. Scène assistée et entendue et les commentaires
des gens de la commune.
37
L'ouragan Sandy, qui avait frappé Haïti fin
octobre, a quant à lui laissé un bilan de 54 morts, 21 disparus
et des dégâts évalués à 750 millions de
dollars par les autorités haïtiennes, qui ont
décrété l'état d'urgence dans le pays et
lancé un appel à la solidarité internationale
(24).
D) La nonchalance des autorités étatiques
Les autorités haïtiennes, depuis bien longtemps,
n'ont pas en réalité un sentiment patriotique comme celui de
Christophe, de Dessalines, bref, ceux des Héros de
l'indépendance. Ce ne sont pas des patriotes, mais de
préférence, des patri-poches. Quand ils ont besoin de pouvoir ils
utilisent le peuple en le monnayant dans la plupart des cas, en faisant des
promesses quasiment fallacieuses lors des campagnes électorales. Pour
répéter le proverbe haïtien « Apre dans tanbou lou
», quand ils ont élus, ils oublient leurs promesses, le peuple
voire leur communauté. Comme la musique du groupe haïtien : Koupe
Kloure, intitulée : « M'ap di », c'est ainsi que je veux dire
bien des choses arcanes pour démasquer les malversations des
autorités (haïtiennes) de mon pays. Ils ne font apparemment rien
pour le peuple. Pour leurs familles, oui. Leur faire habiter à
l'étranger, leur acheter des belles maisons, assurer l'éducation
étrangère de leurs progénitures, ce sont leurs
affaires.
Comment un État qui voit son peuple vit dans la
mendicité, la pauvreté, dans le chômage, le black-out,
l'insalubrité (fatras), la prostitution, le banditisme, habiter dans les
rivages voire même dans le lit d'une rivière très fragile
et maltraitée comme Haut-du-Cap, dans les zones inondables et à
risques pour ne citer que ceux-là, sans prendre des décisions
correspondant au changement, surtout du cadre de vie ?
Peut-être qu'il existe des raisons bien
spécifiques en laissant ainsi cette situation. Il faut penser aux
inondations et aux autres catastrophes naturelles quand elles surviennent.
Est-ce pour en tirer des profits ? Il paraît qu'aucun projet de
déplacement et de protection des gens n'a pas été mis en
élaboration voire exécution par l'État Haïtien. Il
faut pour le développement ou même l'avancement du pays des
dirigeants capables, honnêtes, sérieux, responsables,
disciplinés et surtout de caractère (25).
Publiée le 06 novembre 2014 / Vue aérienne de
la ville du Cap-Haïtien après les inondations Prise sur internet le
mercredi 16 septembre 2015 à 4 heures de l'après-midi.
24. Ibid. La Rivière Haut-du-Cap:
www.google.com
25. Constatation personnelle et actuelle dans le pays
d'Haïti.
38
Les photos aériennes du Cap-Haïtien inondé
sont plus parlantes que les correspondances des journalistes locaux. Presque
aussi poignantes que le bilan- toujours affligeant- des morts et des
blessés communiqué par les antennes locales de la Protection
civile. Par endroits, la deuxième ville du pays ressemble à
Gonaïves en 2004. Le bilan aurait pu être plus lourd. Bien plus
lourd.
Pendant qu'on se chamaille sur les élections, gaspille
du temps à des choses accessoires, le pays est passé à un
cheveu d'un nouveau drame. Est-ce que nous en avons conscience ?
Peut-être. Peut-être pas. Sur les photos partagées par les
services du chef du gouvernement, on voit le président Michel Joseph
Martelly et Laurent Lamothe distribuer de l'aide aux sinistrés.
Des chefs qui mettent les pieds dans l'eau, qui viennent en
aide à une population dans le besoin c'est toujours une bonne chose.
Coup de com politique ou pas, ils sont aux côtés de ceux qui les
accompagnaient récemment, pendant le vol inaugural de la destination
Cap-Haïtien/Miami. Le tandem Martelly-Lamothe est bon dans ce domaine.
Quid du reste ? Quel cahier des charges, des chantiers pour réduire la
vulnérabilité du Cap face aux aléas
météorologiques ? Le drainage, l'arrêt des constructions
anarchiques sur le littoral inondable ? Comme pour Port-au-Prince, n'est-il pas
trop tard ?
Est-ce que la page ne sera pas tournée une fois que les
eaux auront baissé ? C'est fort probable. Ce n'est pas nouveau. Et c'est
fort dommage, car la dégradation de l'environnement d'Haïti n'est
plus une vue de l'esprit. Quid de la politique énergétique, en
considérant que les forêts d'ici finissent en cendre dans les
réchauds des ménages et des restaurants, en cendre dans les fours
des blanchisseries ? Pendant que l'on attend de connaître le nom du
prochain ministre de la sécurité énergétique- si
c'est utile-, qu'en est-il de la recherche pour exploiter le lignite de
Maïssade et de L'Asile ?
Les eaux se retirent. Peu à peu. Elles laissent
derrière ce nous, cette collectivité qui peine à trouver
les solutions techniques pour réduire sa vulnérabilité
face aux aléas. Parce que le bon Dieu est là. N'est-ce pas
(26) ? À noter que les prochaines inondations sont pour
bientôt. Hélas !
E) L'Intervention de l'État sur les lieux : Un
défi et une impérative du 21eme siècle dans la gestion du
Cap
L'État : Définition de Mury et
Oriol : « L'État, c'est l'ensemble des organismes politiques,
économiques, judiciaires etc. qui se distinguent des institutions
privées dans la mesure où ils se trouvent placés sous
l'autorité d'un pouvoir politique qui s'est différencié de
la société. » L'État se comprend comme une «
communauté juridique. » Cela signifie qu'un ensemble d'hommes est
soumis aux mêmes lois, au même pouvoir politique. L'État
écrit Vergez, c'est « le gouvernement et l'ensemble des structures
par lesquelles il manifeste son autorité (27). » D'autre
part, il est dit :
a) L'État
Le pouvoir politique s'inscrit et s'exerce dans le cadre de
l'État, qui constitue le support de toutes les institutions existant sur
le plan national comme sur le plan international et qui représente donc
une donnée fondamentale du droit constitutionnel. On examinera aussi la
notion d'État.
b) La notion d'État
L'État est une réalité de la vie
nationale et internationale aisément et immédiatement perceptible
mais cette simplicité n'est qu'apparente et recouvre une réelle
complexité. En effet, la part de l'histoire et de ses hasards y est
aussi importante, et sans doute bien davantage, que celle du droit et de la
raison. C'est ce qu'il convient de ne pas oublier en étudiant la
réalité et la spécificité de l'État.
L'État est un phénomène historique,
politique et juridique, qui tient à la fois de la construction de
l'esprit et de la réalité sociologique nationale et
internationale.
26 .
http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/137865/Cap-Haitien-a-deux-doigts-dun-gros-drame.
27. Introduction à la Philosophie et à la
Psychologie, Notions et textes, H. MONCY, Normalien Licencié ès
lettres, Cours Revu, augmenté. Adapté Octobre 1999, p 391.
39
28. PIERRE PACTET, Institutions politiques, Droit
constitutionnel 19e édition, mise à jour août
2000, Éditions Dalloz, paris, Armand Colin, Paris, 1969, 2000. Pp
40-41.
Les significations du terme « État
»
Le terme a plusieurs significations parmi lesquelles il faut
particulièrement retenir les deux suivantes. La première, et la
plus large, fait de l'État une communauté nationale
particularisée par son passé et par une certaine unité,
qui peut devoir davantage à la volonté et aux efforts des hommes
qu'aux données naturelles, notamment si des populations
différentes sur le plan ethnique et linguistique cohabitent dans le
cadre d'une même communauté. Celle-ci comporte
nécessairement certains caractères politiques et juridiques qui
la rendent différente des autres communautés infra ou
supra-étatiques. C'est ainsi que l'organisation qui assume la direction
de l'État dispose, au nom de ce dernier, du monopole de
l'édiction des règles de droit et l'emploi de la force publique.
La seconde, plus limitée, désigne sous le terme d'État le
seul appareil de direction de cette communauté, avec ses
différents moyens de contrainte.
Certains voient dans l'État le produit de la
différenciation des gouvernants et gouvernés, les premiers «
possédant la puissance politique, c'est-à-dire une puissance de
contrainte irrésistible », d'autres estiment que l'État est
lié à l'apparition d'un ordre juridique mis en place par la
constitution et succédant au désordre de fait antérieur,
d'autres encore font de l'État la plus éminente des institutions
sociales (28).
Les fonctions de l'État
L'État ne constitue jamais sa propre fin, contrairement
à ce qu'ont soutenu certaines doctrines, fascistes notamment, qui l'ont
littéralement défié. C'est un instrument dont la
finalité ne peut être que l'homme, considéré dans sa
liberté individuelle et à travers le bien commun. Cette position
de principe ne doit jamais être perdue de vue.
À la lumière de cette observation
préliminaire, on peut assigner à l'État deux sortes de
fonctions. D'abord il appartient à ses instances d'exercer ce pouvoir de
commandement qu'on qualifie généralement de souveraineté.
Ensuite, il doit mettre en oeuvre un choix de société, que
celui-ci procède de la volonté des gouvernants eux-mêmes
ou, plus démocratiquement, de celle des gouvernés, telle qu'elle
peut être exprimée à l'occasion des consultations
électorales et il a en charge à ce titre le mieux-être de
ses populations et la diffusion du progrès sous ses différents
aspects.
A. Les fonctions d'exercice de la souveraineté
- Elles sont évidemment fondamentales car c'est sur
elles que tout repose et on peut dire qu'elles constituent la raison
d'être de l'État.
1) L'exercice interne de la souveraineté
L'État doit assurer la pérennité et la
cohésion de la collectivité dont il constitue l'armature
politique et juridique. Pour cela, il dispose de prérogatives
très importantes, auxquelles correspondent des tâches
spécifiques et irréductibles.
S'agissant des prérogatives, il faut observer que
l'État doit pouvoir non seulement prendre des décisions et de les
faire exécuter mais aussi faire céder les résistances qui
viendraient à se manifester. C'est à ce titre qu'il dispose, on
le sait, du monopole de l'édiction des règles de droit et du
monopole de la force publique. Le premier situe l'État - parfois en
concurrence avec le groupement d'États dans lequel il a accepté
de s'intégrer - à la source du système juridique et
institutionnel en vigueur sur son propre territoire, même s'il est bien
évident que ses propres instances ne prennent directement qu'un nombre
nécessairement limité de décisions, car c'est lui qui
confère leurs compétences aux personnes physiques et morales qui
assument l'essentiel de la vie juridique interne. Le second fait de lui le
détenteur premier de la force publique, qui ne peut jamais être
mise en mouvement que dans les cas qu'il a prévus, par les
autorités qu'il a habilitées et dans les conditions qu'il a
prescrites.
S'agissant des tâches correspondant à ces
prérogatives, on doit y faire entrer toutes celles qui ont en vue le
maintien de l'ordre intérieur, au sens large. Il s'agira, bien
sûr, de l'ordre public, qui entre dans les
40
attributions du gouvernement. Il s'agira aussi de la justice,
qui relève de l'ensemble des juridictions instituées dans le
pays.
Mais ce sont là des tâches minimales et les
objectifs poursuivis appellent, en réalité d'autres interventions
de l'État, sans qu'il soit toujours facile de leur fixer une limite
précise, d'autant que celle-ci est nécessairement fonction des
idées dominantes, lesquelles évoluent. En tous cas, on doit
certainement considérer comme partie intégrante des fonctions de
souveraineté ce qui concerne l'administration, les transmissions, la
monnaie, et, d'une manière générale, ce qui correspond aux
attributions de ce qu'on appelait, au XIXe siècle,
l'État-gendarme, c'est-à-dire de l'État réduit
à ses fonctions incompressibles.
2) L'exercice externe de la souveraineté
Il appartient à l'appareil étatique de conduire
les relations internationales de la collectivité qu'il dirige. Il va
pour cela user des mêmes prérogatives, auxquelles correspondent
deux tâches essentielles : sur le plan diplomatique, mener la politique
étrangère, sur le plan militaire, les États
étrangers et les organisations internationales, parfois
s'intégrer dans un ensemble supranational et, en tout cas, s'efforcer
d'agir sur les autres États au mieux de ses intérêts,
forger les forces armées et le matériel indispensable. Bien
entendu, il s'agit là de tâches irréductibles, qui
entraient elles aussi dans les attributions de l'État-gendarme.
L'évolution du monde contemporain vers une plus grande
indépendance de l'ensemble des États peut conduire à
conclure dans les fonctions de souveraineté des tâches nouvelles,
telles par exemple la recherche et le contrôle des ressources
énergiques.
B. Les fonctions d'encadrement de la
société
- Elles sont plus ou moins discrètes ou
affirmées, selon la nature du régime, selon aussi son niveau de
développement.
Dans les régimes pluralistes et libéraux de type
occidental, le rôle de l'État devrait, en principe, être
limité puisqu'il n'a pas pour doctrine de transformer la
société. Cependant, il va tout de même s'efforcer d'en
corriger les défauts et les excès. C'est ainsi que tout en
préservant la liberté économique qui constitue le
fondement du système social, il agira pour réduire les
inégalités et que tout en gardant la propriété
privée, il va tenter d'en limiter les abus. Mais c'est là une
position théorique. En réalité, il a beaucoup de questions
dont, en cette fin du XXe siècle, l'État ne peut se
désintéresser. Il va donc, au moins pour une part, prendre en
charge l'éducation nationale, la santé publique, les
équipements collectifs.
Bien souvent, il ira même beaucoup plus loin, tellement
la conception de l'État-providence s'est largement diffusée, y
compris dans les États libéraux. Il est ainsi conduit à
encourager les investissements et l'industrialisation, contrôler les
conditions de travail, aménager le territoire, réglementer
l'urbanisme, s'intéresser à la culture, aux arts, aux sports, aux
loisirs. A la vérité, dans les pays les plus libéraux
eux-mêmes, il n'y aucun domaine qui soit a priori exclu des interventions
de l'État, pas même les activités familiales et
privées, bien qu'elles soient mieux protégées que les
activités professionnelles ou publiques. On ajoutera que dans les
régimes à direction sociale-démocrate, il ne s'agit
même plus d'encadrement mais d'orientation de la société.
L'État procède à une redistribution des revenus,
prélevant sur les productifs, subventionnant les couches
déshéritées, agissant sur les différentes classes
sociales en fonction de ses choix et de son idéologie.
Bien entendu, il en est résulté un changement
considérable dans les rapports entre l'État et la population car
les gouvernés soumis aux directives contraignantes de l'appareil
dirigeant sont également des bénéficiaires de services qui
attendent de l'État un certain nombre de prestations diverses, quitte
à sacrifier une part non négligeable de leur sphère
d'activité et de liberté personnelles. Il est vrai que la
tendance à l'uniformisation des moeurs, l'aspiration à
l'égalisation des conditions, l'accroissement des besoins lié au
développement de la publicité ont entrainé
l'avènement dune société « massifiée »,
qui postulait l'État-providence et en constitue le meilleur support.
Dans les régimes socialistes subsistants, le rôle
de l'État est plus important encore puisqu'il comporte la prise en
charge totale de l'économie.
41
Dans les pays du Tiers monde, ce rôle est très
considérable mais différent. L'État doit assurer le
développement et rattraper un retard dû à l'absence de
ressources naturelles ou à leur insuffisante diversité ou
à l'inefficacité de leur exploitation, au manque de capitaux,
à la main-mise étrangère ou encore à l'absence de
technologie de haut niveau. Il lui faut suppléer l'inexistence ou les
défaillances de l'initiative privée, attirer les capitaux
étrangers et cependant en maîtriser le flux. Seul l'État
est en mesure, non pas de tout faire lui-même, ce qui donne rarement de
bons résultats, mais de donner les impulsions nécessaires. C'est
une tâche complexe et de longue haleine, sans profit immédiat,
dont on ne voit pas qui pourrait l'assumer à sa place
(29).
La notion de justice
Le terme de justice revêt plusieurs acceptions : il
désigne une institution, une vertu personnelle, un idéal
universel. C'est par référence à cette justice
idéale que sont les lois sont établies. Elle est
généralement comprise comme « le respect strict des
droits », le fait de rendre à chacun ce qui lui est dû.
L'idée de justice est posée sur une base rationnelle, implique le
rejet des tendances égoïstes, oblige à renoncer à la
satisfaction personnelle et à penser aux autres comme des centres de
droits.
Justice et égalité
L'idée d'égalité entre les hommes a
été vraisemblablement introduite par le christianisme. Saint-Paul
admet l'idée d'une fraternité universelle devant Dieu. La
Déclaration des droits de l'homme stipule que les hommes naissent
égaux en droit. Pourtant, force est de constater que
l'inégalité est un fait même si l'on affirme que les hommes
ont tous droit à la liberté, à la dignité, biens
essentiels, même si l'on croit que l'égalité a la plus
étroite affinité avec la justice. L'inégalité est
naturelle (les hommes n'ont pas les mêmes aptitudes, les mêmes
possibilités physiques et psychiques) ou artificielle découlant
alors du mauvais partage des ressources. Certains disposent de moyens
illimités alors que d'autres croupissent dans la misère
malgré une vie de labeur acharné.
L'inégalité parfaite paraît un
idéal inaccessible, une utopie. Cependant, l'on peut se poser la
question de savoir si la société ne devrait pas être
organisée de telle sorte que ses membres soient traités de plus
en plus comme égaux. Tout régime démocratique s'efforce en
principe d'assurer l'égalité civile en prônant que les
droits et obligations sont théoriquement les mêmes pour tous...
Droit à l'éducation, à la santé, au respect,
obligation de payer l'impôt, égalité devant la loi... Les
chances étant égales au départ, il devrait être
possible donc à chacun de s'épanouir suivant ses aptitudes. Mais
comment sous-estimer le rôle de l'argent, des faveurs, des relations, qui
en distribuant les privilèges accentuent l'injustice même dans les
sociétés les plus démocratiques. Il est vrai que la
guerre, les intempéries, la souffrance, les retours de fortune
suppriment parfois les différences. Pour Kant, les
inégalités sociales ne sauraient empêcher le
développement des facultés chez chaque individu sans que les lois
de la justice ne soient transgressées. Pour les marxistes, il faut
impérativement réduire l'injustice sociale en donnant à
chacun une chance réellement égale de parvenir aux plus hautes
destinées tout en assurant à tous la satisfaction des exigences
essentielles. Quoi qu'il en soit, la justice ne peut être réduite
à une dimension abstraite et théorique mais doit être
activement recherchée partout où elle est réalisable. Elle
suppose « le respect spontanément éprouvé et
réciproquement garanti de la dignité humaine, en quelque personne
et en quelque circonstance qu'elle se trouve compromise et à quelque
risque que nous entraîne sa défense » comme l'écrit
Proudhon (30). De ce fait, l'État Haïtien a un
défi qu'il ne doit pas s'en passer.
Le 29 mai 1953, à 11 h 30 du matin, Edmund Hillary et
sherpa Tenzing Norgay conquièrent pour la première fois le sommet
de l'Everest. Lorsque leurs bottes foulent la cime immaculée du toit du
monde, ils accomplissent l'un des gestes les plus mémorables de
l'histoire. C'est l'un des exploits qui ont auréolé de gloire la
grandeur de l'être humain.
L'Everest, avec ses 8 842 mètres d'altitudes, est la
montagne la plus haute de la planète. Située dans la
cordillère de l'Himalaya, elle est entourée de treize autres
sommets qui dépassent les 8 000 mètres d'altitude.
29. Ibid. PIERRE PACTET, pp 62-64.
30. Ibid. Introduction à la Philosophie, pp 368-369.
42
31. Vivre et réussir, Vers le sommet de la
réussite, FÉLIX CORTÉS A. Docteur es lettres IADPA. Maison
d'édition interaméricaine. Imprimé et relié par
Marpa Artes Gráticas en Espagne. 3e impression : septembre
2008, pp 9-11.
L'Occident entendit parler de l'Everest pour la
première fois grâce à Alexandre le Grand, au retour de son
expédition en Inde. D'après la tradition, le grand
conquérant macédonien s'est rendu là-bas. Cependant, au
cours des deux mille ans qui suivirent l'exploit d'Alexandre, le mystère
et la pénombre de la légende recouvrirent les crêtes
blanches de l'Himalaya. Les lamas et les moines du Tibet croyaient que ces
sommets inaccessibles de l'Himalaya étaient la demeure des dieux, et ils
appelèrent la cime la plus haute Chomolungma,
qui signifie « déesse-mère du monde ». Ce fut cependant
qu'au XIXe siècle que cette montagne reçut son nom
actuel, en mémoire de Georges Everest, topographe anglais qui en mesura
la hauteur pour la première fois.
Gloire et tragédie dans la conquête du
sommet
Pendant des siècles, l'Everest a constitué un
défi pour beaucoup de gens d'action. Le sommet inaccessible, recouvert
de brune et de mystère, résultait à toute tentative
d'escalade.
En 1921, Georges L. Mallory
déclara, en parlant des énormes difficultés à
vaincre pour escalader l'Everest : « Il faudrait d'abord trouver la
montagne. »
Finalement, Mallory trouva l'Everest et perdit la vie en
tentant de l'escalader, en 1924. L'histoire de ses tentatives est à la
fois tragique et glorieuse. Son nom, et non celui de Hillary ni de Tenzinq,
illumine la meilleure partie de la légende de l'Everest.
Le 8 Juin 1924, Mallory et son compagnon, André S.
Irvine, partirent en direction du sommet, qui se trouvait qu'à 800
mètre d'eux. À 12 h 30, son coéquipier Noel Odell vit les
deux hommes des « points noirs » grimpant avec enthousiasme. Mallory
et Irvine disparurent entre les nuages, « se dirigeant avec
détermination » vers le sommet. On ne les revit jamais vivants.
Le piolet d'Irvine fut trouvé neuf ans plus tard, en
1933, lorsque la quatrième expédition anglaise arriva à la
même hauteur.
Soixante-quinze ans après, le 1er mai 1999,
une expédition spéciale envoyée pour faire des recherches
découvrit le corps congelé de Mallory, plusieurs centaines de
mètres plus bas que l'endroit où avait été
trouvé le piolet d'Irvine. Son casque était encore sur sa
tête et il avait une corde nouée autour de la taille.
Assurément, l'Everest constituait un vrai défi
pour l'humanité. Après trente-deux années de tentatives et
la mort de treize personnes, treize expéditions échouèrent
et déclarèrent forfait face aux terrifiantes difficultés
du sommet le plus haut du monde.
Des précipices qui donnent le frisson, comme la
muraille de Kangshumg - elle présente une chute de trois mille
mètres - un froid coupant et cruel, la combinaison d'un climat
traître, des altitudes élevées, des vents et des
tempêtes imprévisibles mettent à dure épreuve la
force et le courage des alpinistes. Des parois de roche abruptes,
d'épaisses couches de neige poudreuse, de furieuses rafales de vent et
une altitude à laquelle les poumons ne peuvent résister sont
autant d'autres obstacles bloquant le chemin vers le sommet.
C'est pourquoi, lorsqu'Hillary et Tenzing se sont tenus debout
sur le toit du monde, ils ont eu clairement la sensation
d'avoir relevé un défi que l'humanité avait laissé
en suspens.
En d'autres termes, ces hommes courageux considéraient
qu'arriver au sommet de la montagne, la plus haute du monde, était une
entreprise qui valait la peine de risquer leur vie. Ils voulaient dire par
là que tant que ce défi subsisterait, il y aurait toujours
quelqu'un disposé à le relever (31).
Ainsi, l'État Haïtien se trouve en face de ce
grand défi dont il doit inévitablement relever, quand on
considère l'état vulnérable des gens qui vivent dans des
mauvaises conditions surtout en ce qui a trait au logement. Il est dit dans le
décret de la République ce qui suit :
43
44
Article 36.- Le Programme
National d'Aménagement du Territoire doit contenir, entre autres, un
Plan National de l'Habitat et du Logement dans le but de favoriser
l'accès de la population aux services de base et d'améliorer son
cadre de vie (32).
Logement, politique du, ensemble des mesures publiques visant
à permettre à la population d'un pays de se loger, dans des
conditions de confort correspondant aux normes sociales courantes.
Dans la plupart des pays, le logement est un enjeu important
de la politique des pouvoirs publics. L'intervention publique s'explique en
partie par la volonté de corriger les dysfonctionnements du
marché de l'offre et de la demande en logements. En France, elle est de
type généraliste, c'est-à-dire qu'elle s'adresse à
la majorité de la population, tout en agissant plus
particulièrement en faveur des ménages les plus
défavorisés. L'État intervient d'une manière qui se
veut équilibrée sur tous les maillons qui constituent la «
chaîne du logement », en suscitant l'offre de logements sociaux, en
soutenant l'offre de logements locatifs privés et en favorisant
l'accession à la propriété. L'objectif principal de la
politique du logement est traditionnellement de permettre à tous de se
loger correctement et librement, en fonction de ses choix.
À partir du début des années 1990, avec
l'apparition de phénomènes de ségrégation urbaine
et d'exclusion dans les quartiers les plus défavorisés, la
mixité sociale, comme facteur d'intégration et de cohésion
sociale, devient l'un des objectifs prioritaires d'une politique du logement
qui doit être articulée aux autres politiques publiques concernant
la ville, l'aménagement du territoire, l'emploi, l'action sociale,
etc.
L'intervention publique trouve aussi son fondement dans
l'importance économique que représente le logement, dans la
mesure où celui-ci constitue la forme la plus élémentaire
d'investissement des ménages. Au début des années 2000, il
représente en France environ 20 p. 100 du PIB et plus de
25 p. 100 de la dépense des ménages.
Au cours des années 1990, les difficultés
sociales provoquées par la crise économique donnent une nouvelle
acuité à la question du droit au logement pour tous. Face
à l'augmentation du nombre de sans-logis et de mal-logés,
caractéristique d'une expansion de formes nouvelles de pauvreté,
des associations très actives (en particulier le DAL -- Droit au
logement) demandent aux pouvoirs publics l'application d'une ordonnance du 11
octobre 1945, autorisant l'État, « en cas de crise grave du
logement », à réquisitionner et à attribuer d'office
les logements vacants, inoccupés ou insuffisamment occupés. La
loi Besson du 31 mai 1990 développe la notion de droit au logement,
reconnaissant à celui-ci un rôle important dans
l'intégration des personnes défavorisées, et consacre dans
certains cas la possibilité pour les préfets d'opérer des
réquisitions de logements. Cette mesure est cependant rarement
appliquée, la réquisition systématique étant
contraire au respect de la propriété privée, et les
pouvoirs publics privilégient la négociation lorsque cela est
possible et les mesures incitatives à la coercition. Ainsi, une taxe
frappe depuis 1999 les logements vacants depuis plus de deux ans dans quelques
grandes agglomérations françaises, tandis que l'ANAH aide les
propriétaires à remettre sur le marché des logements
vacants. Les efforts des pouvoirs publics s'orientent aussi vers la
construction de logements d'urgence, destinés aux personnes sans
domicile. En outre, afin d'éviter ces situations d'urgence, la loi du 29
juillet 1998 encadre et limite les procédures d'expulsion
(33).
L'accélération de
l'urbanisation
Le monde compte 67 millions de citadins supplémentaires
chaque année. En 2005, un homme sur deux vit dans une ville (ils
devraient être 60 % à l'horizon 2030). Dans quelles régions
la croissance urbaine est-elle la plus forte ? À quel type de ville
profite cette croissance ? Quels problèmes pose-t-elle ?
32 . DÉCRET Me BONIFACE ALEXANDRE
PRÉSIDENT PROVISOIRE DE LA RÉPUBLIQUE
33 . Op.cit. "logement» Microsoft® Études 2009
[DVD].
1. Une urbanisation inégale
L'urbanisation s'est considérablement
accélérée après la Seconde Guerre mondiale : en
1950, 30 % de la population mondiale vivaient dans les villes ; en 2005, le
taux d'urbanisation s'élève à 50 % et l'on compte 3,2
milliards de citadins. Tous les pays ne connaissent pas cependant la même
évolution. Si, en 2002, le taux de croissance annuel moyen est de 1,2 %
pour l'ensemble du monde, il est de 2,4 pour les pays en voie de
développement.
1.1. Les pays du Nord : une faible
croissance
Les pays du Nord sont fortement urbanisés. Le taux
d'urbanisation atteint en effet 79 % en Europe (en 2004), 80 % au Japon et 78 %
en Amérique du Nord.
La période d'intense urbanisation est cependant
achevée : l'augmentation des citadins est désormais très
modérée (+ 0,2 % par an en Europe et au Japon, + 0,9 % en
Amérique du Nord), liée à un faible accroissement naturel
et à une immigration étrangère de plus en plus
restreinte.
1.2. Les pays du Sud : une croissance très
forte
L'essentiel de la croissance urbaine a lieu dans le Sud.
Faiblement urbanisés en 1950 (290 millions de citadins), les pays en
voie de développement rattrapent rapidement leur retard : ils comptent
désormais 2,2 milliards de citadins. Le taux de croissance urbaine est,
en moyenne, de + 3 % par an.
L'urbanisation n'est cependant pas uniforme :
-- l'Amérique latine est une région fortement
urbanisée (78 % de la population vit dans les villes). Si la croissance
urbaine y connaît un ralentissement similaire aux pays du Nord, elle
reste encore de 2 % par an ;
-- l'Asie est densément peuplée mais faiblement
urbanisée (35,5 % de la population en 2000) avec cependant un fort taux
de croissance urbaine : + 3 % par an. Certains pays, à l'instar de la
Chine et de l'Inde, ont même pris des mesures pour lutter contre l'exode
rural ;
-- l'Afrique présente aussi un taux d'urbanisation
faible (37 % en 2000), mais c'est aussi le continent où les villes se
développent le plus rapidement (+ 4,4 % par an).
Deux facteurs expliquent cette poussée urbaine
exceptionnelle : l'exode rural (le manque de terres, les conditions de vie
difficiles et l'absence d'encadrement médical et scolaire incitent les
paysans à rejoindre les villes) et l'accroissement naturel (la
population urbaine est globalement jeune, le taux de natalité
élevé).
2.
45
La « métropolisation »
La croissance urbaine présente aujourd'hui un aspect
particulier : l'émergence des très grandes villes (des
métropoles), parfois frappées de gigantisme.
2.1. Des villes de plus en plus
grandes
En 2000, 388 villes millionnaires (dont la population est
supérieure à un million d'habitants) ; d'ici à 2015, elles
devraient être 554. Dix-sept d'entre elles dépasseraient
même, selon Géopolis, les 10 millions d'habitants (Tokyo,
Séoul, New York, Mexico, São Paulo, etc.) ; elles devraient
être 21 en 2015.
2.2. Une répartition très
inégale
À l'origine, les métropoles étaient
surtout situées dans les pays développés, aux
États-Unis (New York), au Japon (Tokyo, Osaka), etc.
Aujourd'hui, elles sont pour la plupart localisées
dans les pays en voie de développement (13 des 17 villes
dépassant les dix millions d'habitants), en Asie essentiellement
(Shanghai, par exemple), en Amérique latine (Buenos Aires, Rio de
Janeiro) et plus rarement en Afrique (Le Caire, Lagos). Le développement
de ces villes géantes accroît souvent les
déséquilibres économiques, sociaux et spatiaux des
États. Certaines, regroupant l'essentiel des services et des
activités, deviennent disproportionnées : on parle alors de
villes macrocéphales.
3. Les conséquences de l'urbanisation 3.1.
Les problèmes économiques et sociaux
Les pays en développement ne peuvent faire face
à une telle croissance urbaine : les équipements (hôpitaux,
écoles, transports, réseaux d'eau et d'électricité,
etc.) et les logements sont insuffisants ; les emplois sont trop rares.
D'où les problèmes d'habitat précaire (bidonvilles) et de
chômage. La pauvreté facilite le développement de
l'économie parallèle (activités illicites ou petits
métiers non-salariés) qui, bien souvent, favorise la violence
urbaine.
3.2. Les répercussions sur
l'environnement
Enfin, l'absence de tout urbanisme, la difficulté pour
les autorités locales de maîtriser l'expansion des villes et
d'aménager l'espace ont des conséquences durables sur
l'environnement. La pollution des eaux et de l'air est due au
développement du trafic routier et à l'accumulation des
déchets. Là encore, la pauvreté des États et
l'incurie de certaines administrations hypothèquent le futur de ces
pays.
Enfin, l'absence de tout urbanisme, la difficulté pour
les autorités locales de maîtriser l'expansion des villes et
d'aménager l'espace ont des conséquences durables sur
l'environnement (34).
S'agissant d'un gigantesque et prestigieux défi, il se
peut que l'État Haïtien puisse se trouver en face d'une impasse
sans issue, question de ne pas pouvoir le relever. C'est vrai, car c'est un
petit pays de la caraïbe et très pauvre notamment en matière
d'infrastructures, agriculture, santé, éducation,
sécurité alimentaire, chômage qui le ronge, etc. Mais
aussi, même si l'on ne veut pas le dire, c'est l'un des plus grands pays
du monde. Quand nous considérons la victoire de ce peuple noir sur les
blancs pour la liberté et pour prendre l'indépendance nationale,
ce n'est pas une affaire mince. C'est formidable ! Félicitation !
Considérant l'aide apportée par ce pays en vue
de renforcer les forces des pays longtemps développés et ceux
actuellement en développement à prendre leur indépendance,
sans vouloir en citer leurs noms,
34 . Op.cit »Urbanisation» : Microsoft®
Études 2009 [DVD].
46
47
48
49
Haïti est un très grand pays. C'est un très
grand pays à l'échelle mondiale dans l'organisation des
fêtes champêtres, des plaisirs, des carnavals des fleurs et
nationaux au moins deux (2) fois par an. C'est un grand pays dans la
négociation des millions de gourdes aux parlementaires pour la
ratification d'un premier ou des Ministre (s); et, en ce qui a trait à
l'irresponsabilité de l'État, la zombification, la corruption bat
son plein, l'injustice tolérable etc. c'est bravo et dix sur dix pour le
pays !
Donc, de toute manière et de toute évidence,
même si Haïti est d'une part un petit pays, d'autre part, il est
aussi un grand pays. Alors, tout ce qui vient d'être dit peut être
fait si réellement les autorités décident de faire peau
neuve, de prendre à coeur leurs responsabilités en vue
d'établir des conditions de vie selon le genre et en établissant
des activités génératrices de revenus (35) au
profit du peuple. Alors, cela ne sera plus un défi, mais deviendra un
devoir obligatoire de l'État Haïtien envers son peuple comme celui
de tous les États du monde envers les leurs.
Section III
Les valeurs juridiques de la régulation de
l'environnement
L'environnement est défini comme « l'ensemble des
éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou
une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir
à ses besoins », ou encore comme « l'ensemble des conditions
naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques)
susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités humaines
».
La notion d'environnement naturel, souvent
désignée par le seul mot « environnement », a beaucoup
évolué au cours des derniers siècles et tout
particulièrement des dernières décennies. L'environnement
est compris comme l'ensemble des composants naturels de la planète
Terre, comme l'air, l'eau, l'atmosphère, les roches, les
végétaux, les animaux, et l'ensemble des phénomènes
et interactions qui s'y déploient, c'est-à-dire tout, ce qui
entoure l'Homme et ses activités -- bien que cette position centrale de
l'Homme soit précisément un objet de controverse dans le champ de
l'écologie.
Au XXIe siècle, la protection de
l'environnement est devenue un enjeu majeur, en même temps que s'imposait
l'idée de sa dégradation à la fois globale et locale,
à cause des activités humaines polluantes. La préservation
de l'environnement est un des trois piliers du développement durable.
C'est aussi le 7e des huit objectifs du millénaire pour le
développement, considéré par l'ONU comme «
crucial pour la réussite des autres objectifs énoncé dans
la Déclaration du Sommet du Millénaire (36)
».
La construction du droit international de l'environnement
s'est justifiée par la prise de conscience qui a permis de comprendre
que les actions et les activités de l'homme sont loin d'être sans
effet sur l'environnement. La question de la pérennité des
ressources naturelles s'est posée, ainsi que celle relative au droit de
chacun de vivre dans un environnement sain. Les catastrophes de Bhopal, Seveso,
Tchernobyl entre autres, sont venues renforcer l'inquiétude des Etats et
des citoyens s'agissant des conséquences qui pouvaient résulter
des activités dont on n'avait pas pris la peine de mesurer les effets
éventuels sur l'environnement, sur la santé (37).
35 . Guide technique, Gestion du cycle de projet,
Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Programme
d'analyse socioéconomique selon le genre.
36 .
https://fr.wikipedia.org/wiki/Environnement
37 .L'EVALUATION ENVIRONNEMENTALE DANS LES
CONVENTIONS INTERNATIONALES RELATIVES A L'ENVIRONNEMENT Par NANFAH Schramm
Paule Jessie Master en Droit International et Comparé de
l'Environnement, p 2.
En outre, il faut noter que : la biosphère est seul
lieu dans l'Univers où la vie est possible - du moins selon nos
connaissances actuelles. Or, elle court un danger croissant du fait
d'activités humaines: ses éléments constitutifs sont pour
une large part détruits, altérés ou menacés et, en
particulier, ses équilibres fondamentaux sont ou risquent d'être
bouleversés. Depuis la fin des années 1960, l'humanité est
devenue consciente de ces dangers et il était normal que cette prise de
conscience s'opérât au plan international, voire mondial.
Aussi, le droit international se devait-il de réagir en
sécrétant des normes sous diverses formes: des règles
conventionnelles, des principes inscrits dans des instruments formellement non
obligatoires, voire des règles coutumières issues soit de la
répétition de clauses analogues dans des traités, soit de
celle de dispositions comparables dans des législations nationales.
C'est ainsi que nous pouvons parler aujourd'hui non seulement de la protection
internationale de l'environnement par le droit, mais aussi d'un droit au
respect de l'environnement, progressivement reconnu en tant que droit
fondamental de la personne humaine.
Cette reconnaissance a son origine dans la Déclaration
adoptée par la conférence de Stockholm sur l'environnement
humain, tenue en juin 1972. Aux termes du premier principe de cet
instrument:
« L'homme a un droit fondamental à la
liberté, à l'égalité et à des conditions de
vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permette
de vivre dans la dignité et le bien-être. Il a le devoir solennel
de protéger et d'améliorer l'environnement pour les
générations présentes et futures. »
Il est permis de penser que ce principe constitue un
très fort lien entre environnement et droits fondamentaux. Parmi les
termes utilisés dans la première phrase, la liberté,
l'égalité et la dignité reflètent les droits civils
et politiques, alors que les conditions de vie satisfaisantes et le
bien-être rappellent les droits économiques, sociaux et
culturels.
La première formulation de ce droit dans un
traité international est due à la Charte africaine des droits de
l'homme et des peuples de 1981. Son article 24 proclame que:
« Tous les peuples ont droit à un environnement
satisfaisant et global, propice à leur développement. »
L'article 11 du Protocole additionnel à la Convention
américaine relative aux droits de l'homme, adopté à San
Salvador le 17 novembre 1988, qui traite des droits économiques, sociaux
et culturels, a apporté des précisions supplémentaires. Il
est ainsi conçu:
« Droit à un environnement salubre
1. Toute personne a le droit de vivre dans un environnement
salubre et de bénéficier des équipements collectifs
essentiels.
2. Les États Parties encourageront la protection, la
préservation et l'amélioration de l'environnement. »
Deux autres conventions internationales imposent aux
États parties le devoir de protéger l'environnement, du moins
sous certains aspects. L'article 24, al. 2 d. de la Convention du 20 novembre
1989 relative aux droits de l'enfant engage les États à lutter
contre la maladie « compte tenu des dangers et des risques de pollution du
milieu naturel ». De même, l'article 4, al. 1 de la Convention 169
de l'Organisation internationale du travail, relative aux peuples
indigènes dans les pays indépendants, invite les États
à prendre des mesures spéciales pour sauvegarder l'environnement
de ces peuples.
Ces deux aspects du droit à l'environnement, droit de
toute personne d'un côté, devoir de l'État de l'autre, se
retrouvent, soit ensemble, soit séparés, dans une bonne centaine
de Constitutions nationales. La question a été posée de
savoir si l'on peut estimer que les deux dispositions ne constituent que les
deux
faces de la médaille ou si, au contraire, il s'agit de
deux principes fondamentalement différents. L'enjeu est
considérable: le droit à l'environnement, en tant qu'un des
droits reconnus à tout individu, pourrait être
interprété comme ne comportant pas une finalité autre que
la protection directe des individus contre les détériorations de
son environnement, en négligeant, notamment, la protection de la
diversité biologique et des paysages. Attribuer des devoirs à
l'État dans ce domaine peut, au contraire, couvrir l'ensemble de
l'environnement.
Le « droit à l'environnement » a aussi
suscité bien d'autres débats qui n'ont pas cessé, loin de
là, mais qui peuvent contribuer, en fin de compte, à
l'évolution de la matière. Trois tendances, apparues
successivement, se sont dégagées. La première, la plus
ancienne et celle qui est la plus généralement acceptée,
est une conception procédurale du droit à l'environnement. La
seconde cherche à insérer des préoccupations
environnementales dans les droits déjà protégés par
des instruments internationaux. La troisième, encore au stade de
tâtonnements, tend à proclamer des droits substantiels pouvant
être rattachés à la protection de l'environnement
(38).
Les problèmes liés à l'environnement ne
sont pas imputables aux seuls facteurs naturels ou technologiques mais peuvent
être engendrés ou aggravés par des éléments
socio-économiques. La dégradation des terres et la
désertification en sont un exemple bien connu; des méthodes
erronées d'aménagement des terres et des eaux sont
fréquemment lices de manière étroite à la structure
juridique inhérente à la notion de propriété et de
droit d'utilisation. Ainsi, l'exploitation surintensive peut être
engendrée en partie par le morcellement excessif des exploitations,
dû aux lois successorales ou au droit foncier existant. Le
surpâturage peut être provoqué par des droits traditionnels
en matière d'utilisation des terres insuffisamment adaptés
à l'évolution de la situation économique et
démographique. Les revendications réciproques des utilisateurs de
biefs amont et aval de l'eau, fondées sur la contiguïté ou
sur des droits acquis en matière d'utilisation peuvent faire obstacle au
développement optimal des ressources hydrauliques partagées. De
même, le régime juridique traditionnel des mers porte en soi un
risque de surexploitation des ressources maritimes communes.
Ainsi, des structures juridiques dépassées
peuvent faire obstacle à l'aménagement rationnel des ressources;
toutefois, il n'en est pas toujours ainsi: de nombreux pays ont commencé
à redécouvrir les avantages qu'il y a à adapter les
instruments juridiques existants aux nouveaux impératifs de la
conservation des ressources et de la protection de l'environnement. On en
citera pour exemples les permis de déversement requis en application de
l'U.S. Refuse Act (loi sur les ordures) de 1899, ou encore la notion de
troubles de voisinage auxquels les codes civils européens du
dix-neuvième siècle cherchaient à porter remède,
fournissant ainsi d'utiles instruments de lutte contre la pollution.
Régimes juridiques
La plupart des pays en sont venus à admettre que la
multiplicité et la diversité des législations applicables
en matière de ressources naturelles et d'environnement, et le risque de
double emploi ou de conflits de compétence qui s'ensuit constituent un
problème. Il devient urgent de coordonner et de réorganiser les
structures administratives dans ce secteur; il ne faudrait cependant pas
considérer le fait d'édicter une nouvelle législation
intégrée comme une panacée. L'efficacité des lois
modernes sur l'environnement est, dans une large mesure, fonction d'une
législation et d'une administration sectorielles rationnelles,
applicables à des ressources précises dans des cadres
traditionnels comme l'aménagement
38 . -
http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/nouveaux-cahiers-du-conseil/cahier-n-15/environnement-droit-international-droits-fondamentaux.52001.html
Environnement, droit international, droits fondamentaux Alexandre KISS -
Cahiers du Conseil constitutionnel n° 15 (Dossier : Constitution et
environnement) - janvier 2004, Président du Conseil européen
du droit de l'environnement
des terres, la législation des eaux et des
forêts, la législation de la pêche ou de la faune sauvage,
ou encore les règlements en matière sanitaire ou alimentaire.
La législation ancienne en matière de
conservation et de protection des ressources naturelles avait notamment pour
inconvénient une approche éminemment négative et
répressive. Des restrictions légales sont évidemment
nécessaires pour éviter la surexploitation et les
interférences entre activités incompatibles; cependant, la
législation ne devrait pas se borner à interdire la pollution, la
chasse ou les déboisements. Il faut équilibrer les sanctions avec
les encouragements à la mise en oeuvre d'objectifs
généraux et donner une base juridique à la planification
et à l'aménagement des ressources tant sur le plan national
qu'international. Ainsi, l'extension à 200 milles de la juridiction
nationale sur les ressources biologiques de la mer, qui découle de la
troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer,
accroît la responsabilité des pays côtiers en matière
d'aménagement et entraîne la nécessité de
réviser et d'harmoniser les régimes et institutions juridiques
(39).
En plus de la régulation internationale en
matière de la protection de l'environnement, il existe bien des lois et
décrets nationaux (haïtiens) concernant ce dernier. Partant tout
d'abord par la constitution Haïtienne, où elle relate dans
plusieurs articles ce qui suit :
Article 253: L'environnement étant le
cadre naturel de vie de la population, les pratiques susceptibles de perturber
l'équilibre écologique sont formellement interdites.
Article 253.1: Tant que la couverture
forestière reste en deçà de 10% du territoire national des
mesures d'exception doivent être prises en vue de travailler au
rétablissement de l'équilibre écologique.
Article 254: L'Etat organise la mise en
valeur des sites naturels, en assure la protection et les rend accessibles
à tous.
Article 255: Pour protéger les
réserves forestières et élargir la couverture
végétale, l'Etat encourage le développement des formes
d'énergie propre: solaire, éolienne et autres.
Article 256: Dans le cadre de la protection
de l'Environnement et de l'Education Publique, l'Etat a pour obligation de
procéder à la création et à l'entretien de jardins
botaniques et zoologiques en certains points du Territoire.
Article 258: Nul ne peut introduire dans le
Pays des déchets ou résidus de provenances
étrangères de quelque nature que ce soit (40).
Ensuite, il est dit ce qui suit d'autre part dans le
décret sur l'environnement :
Article 3.- L'environnement haïtien est
un patrimoine national et un élément essentiel pour le
développement durable du pays.
Le présent Décret définit la politique
nationale en matière de gestion de l'environnement et de
régulation de la conduite des citoyens et citoyennes pour un
développement durable.
Il vise notamment à :
39 . La législation internationale en
matière d'environnement :
http://www.fao.org/docrep/k7265f/k7265f00.htm.
40 . 6520.026. - Constitution de 1987 Amendée: Texte
intégral, Sources: 1. « Loi constitutionnelle du 9 Mai 2011 »
in: Le Moniteur, No. 98, 19 Juin 2012.
a.
50
51
prévenir et anticiper les actions susceptibles d'avoir
des effets immédiats ou futurs sur la qualité de l'environnement
et assurer l'harmonie entre l'environnement et le développement;
b. organiser une surveillance étroite et permanente de
la qualité de l'environnement et le contrôle de toute pollution,
dégradation, ou nuisance, ainsi que la mitigation de leurs effets
négatifs sur l'environnement et la santé humaine;
c. promouvoir une politique de protection et d'expansion de
la couverture forestière et agro-forestière notamment sur les
terrains en pente et déclives;
d. renforcer le système national des aires
protégées et la conservation de la diversité
biologique;
e. développer une politique d'aménagement, de
restauration des milieux endommagés et d'amélioration du cadre de
vie;
f. encourager l'utilisation écologiquement rationnelle
des ressources naturelles disponibles ainsi que l'utilisation de technologies
plus propres;
g. promouvoir l'éducation relative à
l'environnement et le développement d'une culture nationale de
protection et de réhabilitation de l'environnement.
Article 1 : Les actions entreprises dans le
domaine de l'environnement par l'Etat Central, les collectivités
territoriales, les groupes organisés de la société civile
ont pour objet:
a. la prévention des risques à la santé
humaine dus à des facteurs ambiants ;
b. la conservation et la gestion rationnelle des ressources
naturelles ;
c. la prévention et la mitigation des risques de
désastres ;
d. la protection et la valorisation du patrimoine naturel et
culturel ;
e. la protection des paysages, des sites panoramiques et des
espaces naturels, rares et fragiles ;
f. la protection de la nature et la préservation des
espèces animales et végétales ;
g. la protection de l'espace rural et des terroirs
associés ;
h. la protection du cadre de vie urbain ;
i. l'élimination, le traitement et le recyclage des
déchets ;
j. la lutte contre toutes les formes de pollution et de
nuisances ;
Pour continuer, dans le même décret, il est aussi
dit dans les :
Article 2 : Aménagement du
territoire : processus de planification, d'évaluation et de
contrôle basées sur l'identification, la programmation et la
répartition spatiales des activités humaines de manière
à ce qu'elles soient compatibles avec l'objet de conservation, d'usage
rationnel des ressources naturelles dans le respect de la capacité de
charge des écosystèmes d'un territoire donné tout en
garantissant le bien-être de la population.
Développement durable : Une politique
et une stratégie visant à assurer la continuité dans le
temps, du développement économique et social, dans le respect de
l'environnement, et sans compromettre le potentiel des ressources naturelles
pour les générations futures.
Article 5.- La protection de l'environnement
doit faire partie intégrante de tout plan de développement
économique ou social, de toute politique sectorielle et de leur
stratégie de mise en oeuvre en vertu du principe général
de l'interdépendance entre l'environnement et le développement
selon lequel la paix, le développement et la protection de
l'environnement sont indissociables.
Article 25.- Les Collectivités
Territoriales (Départements, Communes, Sections Communales) concourent
avec le Pouvoir Central à la protection de l'environnement, à
l'aménagement du territoire et à l'amélioration du cadre
de vie. En plus des obligations imposées par d'autres lois et
règlements d'ordre général, elles ont pour fonctions
de:
1. participer à l'élaboration des Plans
départementaux et communaux d'action de l'environnement et de
développement durable;
2. établir des schémas directeurs
d'aménagement pour les établissements humains relevant de leur
juridiction;
3. veiller à la mise en oeuvre du plan d'occupation
des sols, du plan d'aménagements physiques et l'application des normes
d'urbanisme;
4. veiller à la préservation des conditions
d'hygiène et de salubrité publique;
5. veiller à la protection et à la
réhabilitation des ressources naturelles notamment des forêts, des
espaces verts et des écosystèmes sous leur juridiction (parcs
municipaux), des sols, de la faune, et contribuer à leur meilleure
utilisation;
6. veiller à la préservation du patrimoine
naturel, culturel, historique et archéologique et aviser les
autorités centrales de toutes découvertes ou altérations y
relatives;
7. contribuer à la création d'un cadre de
concertation et d'échanges périodiques avec les autorités
nationales, départementales et communales investies des
compétences environnementales en vue d'intégrer les politiques
environnementales dans les politiques sectorielles;
8. participer à une large diffusion des textes de loi
en matière d'environnement et veiller au respect des normes en
vigueur;
9. veiller à l'application des normes d'assainissement
dans tous les lieux de concentration de population relevant de leur
juridiction: marchés publics, espaces de loisir, centres de services
sociaux municipaux, stations et gares de transport public, cimetières
etc....
10. veiller au respect des normes environnementales et
sanitaires dans les réseaux d'eau potable et d'assainissement relevant
de leur juridiction;
11. concourir à l'application de mesures pour le
respect des normes relatives à la pollution de l'air et aux nuisances
sonores;
12. fournir des avis sur tout aménagement relatif aux
sites miniers se trouvant sur leur territoire;
13. faire des recommandations appropriées, chaque fois
qu'il est envisagé la mise en oeuvre sur leur territoire de projets
susceptibles de porter atteinte à l'environnement.
52
41 . -LIBERTÉ ÉGALITÉ
FRATERNITÉ RÉPUBLIQUE D'HAÏTI _ DÉCRET Me
BONIFACE ALEXANDRE PRÉSIDENT PROVISOIRE DE LA RÉPUBLIQUE, pp 3,
4, 5, 7,13-15.
Article 28.- Le Système National de
Gestion de l'Environnement (S.N.G.E.) dispose du menu d'instruments
indiqué ci-après pour faciliter la gestion de l'environnement
:
1. la planification environnementale;
2. le présent Décret et toutes les autres Lois,
Décret-loi, Décrets, Arrêtés, et autres textes
réglementaires établissant des normes juridiques et techniques
visant à protéger l'environnement;
3. les schémas directeurs et les plans
d'aménagement du territoire;
4. le système national d'aires protégées
représentatif des différents écosystèmes du
pays;
5. les évaluations environnementales;
6. la surveillance et l'inspection environnementales;
7. le système d'informations environnementales;
8. l'éducation relative à l'environnement;
9. les fonds à vocation écologique;
10. les instruments économiques de marché;
11. la recherche scientifique et technique;
12. les sanctions administratives, civiles et pénales;
Article 29.- Sont déclarés
d'utilité publique les mécanismes de coordination et de mise en
oeuvre des programmes prioritaires suivants pour la période 2005-2020
:
1. le renforcement des capacités institutionnelles de
gestion de l'environnement aux différents niveaux de gouvernance
2. l'énergie pour le développement durable
3. l'information, l'éducation et la formation relatives
à l'environnement
4. la conservation et la gestion durable de la
biodiversité
5. l'aménagement et la gestion intégrée des
bassins-versants et des ressources côtières et marines
6. la prévention et la mitigation des risques liés
aux phénomènes météorologiques, climatiques et
sismiques
7. l'amélioration de l'habitat et du cadre de vie
urbain
8. l'assainissement de l'environnement
9. la gestion rationnelle des ressources minérales du
sous-sol (41).
53
Section IV
Evaluation de la régulation de
l'environnement
Haïti connaît une dégradation alarmante de
son environnement qui s'est accélérée au début des
années 60 pour devenir critique à partir de 1985. La couverture
forestière est aujourd'hui estimée à moins de 2%. Dans ce
contexte, le PNUD accompagne les efforts du Ministère de l'environnement
(MDE) dont la feuille de route envisage d'augmenter la couverture
forestière jusqu'à 5% en l'espace de cinq ans. De manière
générale, le PNUD appuie l'Etat Haïtien à travers le
Ministère de l'Environnement (MDE) dans la définition des
politiques stratégiques, la mobilisation de ressources, le
développement et l'implémentation de programmes
intégrés en lien aux secteurs clés de l'environnement
(42).
Haïti fait face depuis plusieurs décennies
à une importante dégradation environnementale
caractérisée par l'occupation anarchique de certains espaces
à risques, l'apparition spontanée de nouveaux quartiers, la
mauvaise gestion des déchets et la prolifération des
constructions en dehors de tout cadre légal ou institutionnel. Il existe
pourtant un ensemble d'instances et de lois établies dont le but est de
protéger le cadre physique dans lequel évoluent les populations
haïtiennes. Ces efforts d'institutionnalisation ne semblent toutefois pas
intégrés dans des logiques de résultats et
d'efficacité qui viseraient à freiner le processus de
déboisement généralisé, de destruction des bassins
versants et d'érosion. Cette mauvaise gestion de l'environnement est ici
expliquée par une absence de politique environnementale
élaborée, de mécanismes d'entente, de facilitation et
d'intervention des différentes institutions du secteur
environnemental.
La détérioration de l'environnement en
Haïti n'est plus à démontrer : le pays est dans un
état dit de vulnérabilité permanente, lié aux
risques d'inondation, de glissement de terrain, de pollution, d'érosion,
etc. En milieu rural, le déboisement, le morcellement des terres, les
mauvaises pratiques de cultures, l'érosion et la dégradation des
bassins versants sont inquiétants. En 2012, la couverture
végétale du territoire s'est réduite à environ 2%
(environ 15% si l'on tient compte des cultures arborées). La
dégradation des bassins versants, liée au déboisement, est
sans doute la cause principale des inondations qui provoquent de nombreux
dégâts (matériels et humains) lors de fortes
précipitations. Rappelons que le pays est formé d'un relief
montagneux à plus de 80% avec des pentes allant de faibles à
fortes, des vallons et des plaines côtières facilement inondables,
comme le démontrent les bilans des différentes catastrophes
naturelles ayant frappé ces zones durant la dernière
décennie. En 2004, lors d'importantes pluies torrentielles, on a
dénombré plusieurs milliers de morts et disparus dans les
sections communales de Mapou, Belle-Anse, Bodarie (Sud-est) et Fonds-Verrettes
(Ouest). Des dégâts d'une même ampleur ont été
enregistrés en 2008 dans l'Artibonite, l'ouest et le sud, après
le passage d'une succession de cyclones. Les fortes averses enregistrées
en octobre 2012 lors du passage du cyclone Sandy ont également
affecté l'économie rurale (notamment l'agriculture et
l'élevage), et par conséquent les niveaux de vie des populations
paysannes.
En ce qui concerne la gestion de l'espace urbain, la situation
est aussi jugée insoutenable et difficile. Depuis les années 60,
dès le début de la migration interne massive et de la croissance
de la population, les villes se sont développées en dehors de
leur cadre historique, prenant la forme d'un envahissement
incontrôlé vers les périphéries, le bidonville
devenant le principal mode d'habiter l'espace. L'expansion des villes s'est
ainsi réalisée sans un réel plan d'aménagement :
les nouveaux quartiers s'étalent et se densifient
généralement sans une juste jonction avec les cadres urbains
préalables, ce qui augmente l'exclusion urbaine (en matière de
distribution des services), la dégradation environnementale (avec la
destruction des cadres physiques) et maintient la ville dans un état de
sous-développement avéré. Le pays supporte difficilement
la « transition urbaine » enclenchée depuis la deuxième
partie du XXe siècle. Le processus d'urbanisation demeure un important
défi et la ville à l'haïtienne ne s'offre pas les moyens
d'une transition structurée de petite ville « traditionnelle »
à grand agrégat urbain. Toutes les
42 . Le PNUD en Haïti Protection de
l'environnement :
http://www.ht.undp.org/content/haiti/fr/home/ourwork/environmentandenergy/overview.html.
54
44 . L'application du droit international de l'environnement :
le défi du XXIème siècle !
http://www.qualiblog.fr/dossiers/droit-international-de-l-environnement/#sthash.IOYVBHjv.dpuf
principales villes ou presque (Saint-Marc, Cap-Haïtien,
Gonaïves, Cayes, Léogâne, etc.) ont, au moins une fois au
cours de cette dernière décennie, connu une inondation engendrant
beaucoup de pertes humaines et d'importants dégâts
matériels.
En outre, il existe depuis ces cinquante dernières
années une corrélation étroite entre la situation
socioéconomique et politique, et la détérioration de
l'environnement dans le pays. Le régime des Duvalier (1957-1986)
était une dictature jugée « totalitaire », et peu
progressiste. Pour les besoins de sa perpétuation, l'Etat a
imposé un certain contrôle répressif sur tout le
territoire, notamment par la présence des tontons-macoutes (milice de
plusieurs centaines de milliers d'hommes) alors que, sur le plan
socioéconomique, la situation s'est caractérisée par une
décroissance économique incontestable qui a favorisé une
extension de la pauvreté et une dégradation des conditions de vie
de la population. Le désenchantement de la paysannerie se traduit alors
par l'exode rural. En raison du manque de capacité d'accueil des villes,
l'esquisse des grands bidonvilles actuels est amorcée sous ce pouvoir.
Après la chute de la dictature (1986), l'instabilité politique
marquée par des coups d'État successifs a eu pour
conséquences l'accentuation du déclin économique et la
non-continuité des politiques et actions publiques. Cette situation a
par ailleurs contribué au retrait des institutions publiques du
contrôle et de la gouvernance territoriale.
Au niveau des instances publiques même, on constate
souvent un manque d'entente dans l'action publique, et les Collectivités
ont tendance à être négligées. Les problèmes
de gouvernance sont amplifiés par la corruption qui rend les
institutions incapables de répondre aux besoins de la population. En
2012, Haïti est ainsi classé parmi les pays dont les indices de
corruption sont les plus élevés au monde. Le processus de
dégradation environnementale est donc lié au contexte
sociopolitique fragilisant l'État.
D'autres aspects liés à l'environnement non pris
en compte dans ce papier (comme, par exemple, l'assainissement ou la gestion
des ressources naturelles) ne démentent pas les affirmations
évoquant la difficile situation environnementale d'Haïti. L'urgence
d'agir vite et bien est d'ailleurs continuellement évoquée depuis
les années 60 (43).
La sauvegarde de l'environnement peut être entendue dans
une perspective la dépassant, en considérant l'adaptation du
droit aux évolutions politiques, économiques et sociales. Alors,
que vous soyez acteur dans les démarches de management environnemental
pour votre entreprise ou simple citoyen curieux d'appréhender les
mécanismes juridiques internationaux relatifs à l'environnement,
vous trouverez ici une base de réflexion sur les enjeux et les
difficultés d'une application concrète...
Actuellement, aborder la question de la mise en oeuvre du
droit international de l'environnement revient clairement à se pencher
principalement sur celle de l'effectivité des différents accords
internationaux élaborés, signés, ratifiés en la
matière. Cette effectivité se présente comme un des plus
grands défis actuels posés à la gouvernance mondiale, ces
accords s'étant considérablement multipliés avec le temps,
actant de régimes complexes et impliquant de nombreux acteurs. Ces
acteurs étant, entre autres, entendus comme les États souverains,
si les accords internationaux sur l'environnement n'étaient simplement
fondés que sur la simple somme des intérêts particuliers de
ces États, c'est-à-dire, en se conformant seulement aux
mécanismes classiques de régulation, c'est tant le nombre que
l'efficacité de ces accords qui se verraient nettement diminués
(44).
Certains textes de loi de la constitution stipulent dans les :
43.
http://www.urd.org/La
détérioration de l'environnement en Haïti au regard de la
gouvernance Richener Noël
55
Article 19: L'Etat a l'impérieuse
obligation de garantir le droit à la vie, à la santé, au
respect de la personne humaine, à tous les citoyens sans distinction,
conformément à la Déclaration Universelle des Droits de
l'Homme.
Article 35: La liberté du travail est
garantie. Tout citoyen a pour obligation de se consacrer à un travail de
son choix en vue de subvenir à ses besoins et à ceux de sa
famille, de coopérer avec l'Etat à l'établissement d'un
système de sécurité sociale.
Article 36.5: Le droit de
propriété ne s'étend pas au littoral, aux sources,
rivières, cours d'eau, mines et carrières. Ils font partie du
domaine public de l'Etat.
Article 249: L'Etat a pour obligation
d'établir les structures nécessaires pour assurer la
productivité maximale de la terre et la commercialisation interne des
denrées. Des unités d'encadrement techniques et
financières sont établies pour assister les agriculteurs au
niveau de chaque Section Communale (45).
Il est aussi dit dans : Article 9.- Toute
personne a droit à un environnement sain et agréable. Ce droit
est assorti de l'obligation constitutionnelle de protéger
l'environnement (46).
Effectivement, il existe beaucoup de lois, décret-loi,
normes, règlements et autres tant internationaux que nationaux en ce qui
a trait à la protection de l'environnement au profit d'un cadre de vie
sain de l'être humain. Mais, pour dire l'essentiel après toutes
les analyses et constatation faites, notamment dans le cas d'Haïti, nul
n'est respecté. Les choses se font à l'envers. En
conséquence, notre environnement est non seulement dégradé
et endommagé, mais aussi pollué.
Chapitre III
Des solutions sociales et juridiques
Section I : Une gestion rationnelle dans tous les
aspects (urbanisme, économique, social etc.)
Considérant que la dégradation de
l'environnement haïtien a atteint des proportions alarmantes
hypothéquant le développement durable du pays et, qu'il est
impératif pour L'Etat de prendre des mesures appropriées pour la
sauvegarde et la protection de l'environnement;
Considérant qu'il est du devoir de l'Etat de promouvoir
l'éducation écologique en permettant un meilleur accès des
citoyens a l'information y relative afin qu'ils puissent participer et
être attentifs aux décisions qui ont des incidences sur
l'environnement et le développement durable;
Considérant qu'une bonne gouvernance environnementale
avec l'intégration et la participation de l'Etat, des
collectivités territoriales et de la société civile est un
important instrument de lutte contre la dégradation du cadre de vie, la
misère et la pauvreté;
Considérant l'urgence d'arrêter la
dégradation du territoire par l'établissement d'un cadre de
régulation susceptible de coordonner les efforts de redressement, de
définir les mécanismes d'intervention et de prévoir les
modalités d'introduire des instruments d'économie de
marché et de recherche dans le secteur;
Considérant les fonctions de l'État,
considérant les conditions de vie difficiles des gens dans des zones
à risque du Cap-Haïtien, considérant le devoir de
l'État envers la société en vue de faire triompher la
justice, l'égalité et le respect de ce grand peuple noir ; et en
vertu des lois naturelles et divines préétablies par le Grand
Architecte et Législateur de ce monde voire l'univers, et, en vertu des
lois, décrets, normes, règlements et arrêtés
préétablis, tant nationaux qu'internationaux sur la protection de
l'environnement, sur l'urbanisme, sur les conditions de vie selon le genre et
sur le développement et surtout, le développement durable : nous
demandons et/ou recommandons à l'État Haïtien de prendre sa
responsabilité en exécutant cette modeste prescription (car le
pays est malade) :
45 . Ibid: La constitution amendée.
46 . Ibid: Décret Me BONIFACE.
1)
56
Ces photos là ont été prises du
côté de Blue Hills (Rivière Haut-du-Cap remplie d'herbes et
de logement), le mercredi 16 septembre à midi.
Etablir un nouveau code de régularisation du milieu, et
si toutefois il y avait certains manquements, certaines ambiguïtés
ou même certaine négligence dans l'État en ce qui a trait
à son intervention sur les lieux en vue de tancer ce qui est en
contrefaçon, ou si toutefois il n'en existait pas du tout, qu'il
remédie correctement à ce problème.
2) Reboiser les mornes en vue d'éviter des
éventuelles érosions qui pourront survenir, celles qui sont
souvent très fréquentes et qui constituent une épée
de Damoclès pendue sur la tête du Cap et une pierre d'achoppement
pour la plus belle des villes d'Haïti : Cap-Haïtien
(Chérie).
3) Créer un site de décharge et un centre de
gestion des déchets pour toute la ville, tout augmentant les services
d'assainissement de la ville.
4) Construire une autre ville standardisée avec
surtout des buildings ayant les capacités de contenir des centaines de
familles (à l'instar de Cuba qui l'a fait, République-Dominicaine
aussi), avec des places publiques, bref, toutes les infrastructures d'une ville
moderne en vue de loger les gens incapables et vulnérables.
5) Déplacement des gens (par l'État) dans des
zones à risques et de menaces d'inondation surtout pour les faire
habiter cette ville nouvellement construite à leur profit.
6) Drainer la Rivière Haut-du-Cap. Ce qui constitue le
pilier et le plus grand des défis de l'État Haïtien, car le
plus grand danger pour les cités lors des pluies torrentielles, c'est
elle, du fait qu'elle est fermée par les gens pour faire leurs
constructions inadaptées et elle est bourrée d'ordures et de
déchets de toutes sortes. Elle doit être aussi élargie de
plusieurs mètres de manière à mieux faciliter
l'écoulement des eaux en furie. Car c'est une Rivière très
fragile à l'extraordinaire, débordant ou renversant
jusqu'à la route nationale au temps des grandes pluies diluviennes et
envahit ou inonde toutes les cités où les gens meurent et
quittent leurs toits pendant plusieurs jours, en perdant aussi leurs biens,
leurs pièces d'identité etc. Ce cas est très
fréquent et de manière consécutive notamment, pour les
habitants de Blue Hills surtout en entendant leurs cris quand on écoute
la radio dès que la pluie commence à tomber, ils pensent qu'ils
vont être tous inondés après quelques minutes. Je parle
d'expérience, et je m'y rendais sur les lieux où ils construisent
leurs demeures. Dès que le temps est menacé ou dès que la
pluie se met à tomber, ils passent inévitablement une nuit sans
sommeil en vue de s'échapper. À quiconque ne veut pas le croire,
qu'il se rende sur les lieux et voir de ses propres yeux. Ils sont très
vulnérables, on peut s'oser même dire à plein gosier,
qu'ils habitent dans le lit de la Rivière.
7)
57
Eliminer et démolir toutes les maisons et maisonnettes
(ghetto), laissant libre ces espaces qui seront destinés à la
vente ou vendus aux grands investisseurs, entrepreneurs et des citoyens ayant
la capacité de construire des chaines d'Hôtels, des boites de
nuits, des industries ou parc industriels et autres, en vue de la
création d'emplois durables (ce que la ville n'en a presque pas), de
belles maisons répondant aux standards en vue d'élargir cette
ville et de rattraper sa beauté, sa fraîcheur et sa
réputation de jadis.
C'est toujours du côté de Blue Hills où
ce pont est nouvellement construit, prise à la même heure.
8) Elévation du niveau des rivages de la
Rivière soit avec des remblais, soit avec des murs dressés et
adaptés à la situation tout en intervenant dans les
différents canaux d'alimentation de la Rivière en vue de les
aménager. Il est important de faire aussi de cette Rivière une
voie de transport aquatique pour les motos aquatiques et les chaloupes,
où les gens peuvent payer plus cher une course de moto ou de chaloupe de
Haut-du-Cap au centre ville (à la rue 5 boulevard) pour se rendre en
ville le plus rapidement possible de manière à réduire le
phénomène d'embouteillage en entrant dans la ville et favoriser
des emplois.
Il est à signaler qu'un beau et grand boulevard peut
aussi être construit tout au long de la Rivière partant de la rue
5 A à Haut-du-Cap dans le but de promouvoir une circulation plus dense,
des courses/jeux de motos aquatiques pour les sportifs et une « Attraction
touristique » sans égal au sein du pays.
Section II : Modèle de gestion et
faisabilité
I- Élaborer les plans (projets) d'urbanisation afin de
savoir les fonds nécessaires pour faire des demandes aux niveau
international tout en présentant les plans d'urbanisme, faire des
prêts à l'extérieur qui seront remboursables à terme
etc.
II- Utilisation des firmes nationales de manière
à favoriser des emplois pour la population, des firmes multinationales
peuvent être aussi utilisées en vue d'un standard plus certain et
prompt.
III- Etablissement des normes de construction (dans ces
espaces nouvellement vierges). Alors, nul ne pourra procéder à
une activité de construction sans l'approbation et l'autorisation des
autorités étatiques.
IV-
58
Accorder aux investisseurs internationaux de s'y
établir à faible coût dans les espaces pour construire des
chaines d'hôtels, des industries, des boites de nuits, de belles maisons
habitables etc., tout ce qui a trait à l'attraction touristique en vue
du développement de la ville du Cap.
V- Etablir un système de taxation et d'impôt sur
les familles déplacées pour habiter la nouvelle ville construite
pour elles dans le but de rembourser les emprunts à terme
effectués pour les travaux.
Section III : Hypothèses d'études
Hypothèse 1 : Les conditions de
vie actuelles des gens vivant dans les zones à risques et à
proximité de la Rivière Haut-du-Cap représentent-elles une
bonne image pour le pays ?
Il s'agira d'étudier si les autorités
étatiques et les membres importants de la communauté estiment
normal de gérer cette situation existant ou s'ils
préfèreront intervenir en vue de l'aboutissement au changement de
ces conditions.
Hypothèse 2 : En plus du
problème de mauvais ou pas de logement, il y a les
phénomènes d'inondation.
Compte tenu de l'importance des changements à
opérer dans l'ensemble de ces zones vulnérables, il s'agira
d'étudier si un éventuel déplacement des gens est un
élément déclencheur du changement.
Hypothèse 3 : Le concept d'un
déplacement des gens est un élément prioritaire de la
population, car il permettra une amélioration de leur cadre de vie et de
créer ainsi une attraction touristique et de parvenir au
développement durable. Cette hypothèse est très
importante car elle permet de connaître les attentes de la population. Si
cette dernière est prête à contribuer pour soutenir ces
activités, alors il peut y avoir un impact positif sur la ville du Cap
et sur le pays tout entier.
Plan de bataille méthodologique
Démarche de résolution des
hypothèses :
Au cours du mois d'Août 2015, j'ai réalisé
la phase de questionnement, c'est-à-dire, j'ai rassemblé
plusieurs documents et informations sur la thématique choisie.
En vue de valider mes hypothèses, je consulterai des
chercheurs et des professionnels de la ville ; des responsables de
différents niveaux ; des hommes de droit; et ceux des risques et
désastres. J'ai déjà commencé à le faire, et
je le ferai davantage : j'assisterai aux conférences touchant de
près ou de loin à mon domaine de recherche. Car, il faut de
toutes les manières synthétiser les acquis.
J'ai prévu un (1) rendez-vous avec un ingénieur
: Un ingénieur qui travaille au niveau de la construction.
J'interviewerai d'autres professionnels afin de mieux cerner les notions de
normes de construction. Je m'entretiendrai avec un employé de la mairie
du Cap-Haïtien et certains notables de la ville pour en savoir plus. Comme
autres contacts, je m'entretiendrai avec certains journalistes de la ville et
un groupe de personnes vivant dans les zones à risques. Enfin, d'autres
personnes m'ont confirmé qu'elles étaient prêtes à
être interviewées afin de répondre à toutes mes
questions.
La démarche méthodologique
Je commencerai par identifier les différentes
étapes à réaliser pour en arriver à résoudre
ma problématique de recherche. Cependant, je vais lier la
méthodologie au cadre plus restreint de la récolte d'informations
(ou de la recherche proprement dite). J'utiliserai donc les différentes
pratiques de recueil
59
d'informations telles que l'enquête par questionnaires,
l'entretien, l'observation directe ou encore le recueil des données
secondaires et documentaires en les analysant.
J'utiliserai un questionnaire à réponses
fermées et à choix multiples. Par exemple : « Q1 : Selon
vous, voyez-vous qu'il existe à Cap-Haïtien un environnement sain ?
»
Donc je procèderai de cette manière à la
validation de mes hypothèses.
Partie II : Méthodologie
1) Études qualitatives
Pour répondre à ma problématique, j'ai
formulé les trois hypothèses que j'ai présentées
juste précédemment.
Afin d'établir une confirmation, ou au contraire une
infirmation, j'ai employé deux méthodes méthodologiques.
Dans un premier temps, j'ai réalisé une étude qualitative.
C'est-à-dire que j'ai rencontré plusieurs professionnels et
cadres de la ville surtout dans divers domaines. Je suis allé les
rencontrer, et j'ai réalisé un tableau croisé dynamique en
fonction du professionnel rencontré et des questions posées.
Au-delà de ce tableau, dont je présenterai les grandes lignes,
j'ai réalisé une matrice strength weakness opportunity threat
(SWOT : Force, Faiblesse et Menace des opportunités), afin de confirmer
ce que les professionnels m'ont rapportés.
|
Entretien 1
PHANEL Orélus, Gestionnaire
|
Entretien 2
JOSEPH Frantz, Éducateur, étudiant finissant en
droit
|
Entretien 3
Me FRANÇOIS Emmanuel, Éducateur
|
Entretien 4
Jhennie Célestin,
Licenciée en Administration des
entreprises
|
Question 1
|
D'après moi, ce que je
constate, surtout sur
|
De jour en jour,
l'environnement de la
|
L'insalubrité est
partout au Cap-
|
Notre environnement est vraiment un grand
|
Que constatez-vous
|
l'environnement du
|
ville du Cap-Haïtien
|
Haïtien. Les
|
danger pour
|
de l'environnement
|
Cap-Haïtien, les gens
|
devient plus
|
constructions
|
population, par les
|
du Cap-Haïtien
|
construisent n'importe
|
dégradable. En ce qui
|
anarchiques se
|
modes de
|
surtout en ce qui a
|
où. Il n'y a pas aucune
|
a trait aux
|
multiplient de plus
|
constructions et les
|
trait aux
|
règle à respecter, et
|
infrastructures, l'État
|
en plus. Les
|
lieux ou les zones de
|
infrastructures ?
|
cela produit la
|
ne dispose aucun
|
canaux, les ravins
|
résidence, le manque
|
|
bidonvilisation.
|
moyen de prévention.
|
sont occupés par
les immondices
qui empêchent
l'eau de circuler.
|
de collaboration des gens, les immondices de part et d'autre.
|
Question 2
|
Moi, dans cette
|
Parlons des
|
Je ne métrise pas
|
Pour moi, les
|
|
situation où vivent les
|
constructions
|
les zones
|
constructions dans
|
Que pouvez-vous
|
gens, les modes de
|
anarchiques dans les
|
périphériques de
|
les zones
|
dire sur les modes
|
constructions n'est
|
zones périphériques
|
Haut-du-Cap.
|
périphériques de
|
de constructions
|
autre que la
|
particulièrement de la
|
Cependant, l'État
|
Haut-du-Cap
|
notamment dans les zones périphériques
|
conséquence de la démission de l'État
|
Rivière Haut-du-Cap, c'est tout simplement
|
ne fait rien d'après
ce que nous
|
constituent un vrai
danger pour la
|
de la Rivière Haut-
|
Haïtien. S'il y avait un
|
parce que cette ville
|
savons pour
|
population Capoise.
|
du-Cap ?
|
État sérieux le peuple
|
ne dispose pas un
|
contrôler les
|
Parce que cela
|
|
n'aurait pas construit ni
|
plan d'urbanisation.
|
constructions.
|
empêche que la
|
60
61
|
n'importe comment ni n'importe où.
|
|
|
Rivière fasse bien sa
route et son canal
n'est pas drainé et c'est à cause de cela
que les inondations sont très fréquentes
à Cap-Haïtien.
|
Question 3
Quelle est votre
approche par rapport à la Rivière
Haut-du-Cap qui inonde les quartiers avoisinants lors des
pluies diluviennes ?
|
C'est tout simplement
parce que les
constructions sont faites sur les rives de
la Rivière. Donc, il
faudrait assurément
remédier à ce problème.
|
C'est à cause de la
faiblesse de nos
dirigeants politiques.
Ils ont dû laisser la
population ou laisser faire pour accéder au pouvoir. En
ce sens, ils ne disposent pas
aucun programme
pour améliorer les conditions de vie de la
population, ce qui
fait toujours des casques tête dans les
moments pluvieux
pour ces zones à risques.
|
Ces évènements
se produisent
année après
année et font des
dégâts sans précédent.
Malgré cela, l'État ne fait
jamais rien. Je
pense qu'il faut
une intervention
de la part des autorités étatiques pour
résoudre ce problème.
|
À cause du manque
des positions ou
d'endroits, ou du
moins le manque de
responsabilité des
dirigeants, cette
situation se produit.
Donc, les autorités doivent intervenir.
|
Question 4
Face à cette
situation, d'après
vous, est-il
nécessaire ou juste à l'État Haïtien
d'y intervenir ?
|
Mais c'est normal, et plus qu'un devoir de la part de
l'État Haïtien
d'y intervenir, parce
que c'est sa
responsabilité de
protéger la nation et d'en prendre soin.
|
Nécessairement,
l'État doit intervenir
pour apporter son
soutien à la population en plus de drainer cette
Rivière
afin de réduire les risques aux moments pluvieux.
|
Oui, il est juste.
L'État est dans
son droit
d'intervenir pour
résoudre certains
des problèmes
majeurs que
confronte la
population.
|
Oui, il est nécessaire que l'État intervienne
pour contrôler les
modes de constructions, surtout dans les zones les plus
vulnérables.
|
Question 5
D'après vous, pour
le développement de la ville du Cap- Haïtien et
même le
pays dans son
ensemble, quels
sont les enjeux environnementaux ?
|
Les enjeux
environnementaux pour le développement
de la ville du Cap- Haïtien sont énormes :
1- Le problème
d'insalubrité. 2- Les constructions
anarchiques surtout
dans les quartiers
avoisinants de la
Rivière Haut-du-Cap etc.
|
Le premier enjeu,
c'est l'insuffisance
intellectuelle de nos
dirigeants politiques, constructions anarchiques,
bidonvilisation, exode rural etc.
|
Le déboisement
est un enjeu environnemental pour le pays et le
Cap-Haïtien en ce
qui a trait au développement en
particulier, sans vouloir mentionner
d'autres enjeux
constituant des
barricades pour y parvenir.
|
Les constructions
anarchiques, le
déboisement,
l'insalubrité etc. Il faut empêcher aux gens
de construire dans
les mornes, sur les
canaux, éviter de
construire dans les
zones de failles et inondables.
|
Question 6
Espérez-vous que
la ville du Cap
demeure comme
elle est
|
Non, je ne veux pas
dire qu'elle doit demeurer telle qu'elle est. Parce que,
nous ne vivons pas comme
des êtres humains. Il
faut qu'elle ait des
|
Non, elle devrait
devenir ce qu'elle
était autrefois. Une
ville historique et
touristique. Si et
seulement si l'État dispose des moyens
|
Non, il faut une
intervention pour
résoudre ce
problème.
|
Non, tout le monde
attend un changement pour le pays et pourquoi pas
le Cap-Haïtien ? Alors j'espère un jour que le Cap
connaisse
|
maintenant ?
|
changements à tous
les niveaux.
|
efficaces et efficients pour répondre à ce
défi.
|
|
des jours meilleurs et
renaisse de ses cendres.
|
Question 7
|
Ma proposition pour un
|
Ma proposition est :
|
L'État doit assister
|
J'aimerais qu'on
|
|
éventuel changement
|
1-Désigner la lettre F
|
les gens pour un
|
cesse de bâtir dans
|
Quelle est votre
|
est : 1- Empêcher et
|
pour les Convois
|
déplacement
|
les mornes, dans les
|
proposition pour un éventuel
|
punir les gens qui
jettent les immondices
|
Funéraires ; 2-
Interdire les gros
|
progressif vers
d'autres endroits
|
zones dangereuses,
sur les canaux et aux
|
changement en peu
|
dans les rues et dans
|
camions de pénétrer
|
en sécurité.
|
rivages de la Rivière.
|
de mots ?
|
les ravines et la
|
dans la ville de 6
|
|
Que l'État mette plus
|
|
Rivière. 2- Empêcher
|
heures AM à 6
|
|
au bien-être des gens
|
|
aux gens de construire
|
heures PM ; 3-
|
|
et de l'environnement
|
|
n'importe où. 3- Faire
|
D'enlever les deux
|
|
des activités
|
|
des captages d'eau
|
marchés au centre
|
|
génératrices de
|
|
afin de répondre aux
|
ville ; 4-Éliminer les
|
|
revenus pour les
|
|
besoins du peuple lors
|
fatras par des
|
|
jeunes licenciés dans
|
|
des sécheresses. 4-
|
moyens efficaces ; 5-
|
|
le domaine
|
|
Donner de l'électricité
|
Empêcher la
|
|
d'ingénierie civile en
|
|
au peuple. 5- Créer
|
circulation des
|
|
vue de diminuer le
|
|
des emplois durables pour lui etc.
|
animaux dans la ville.
|
|
chômage dans le
pays.
|
2) Matrice SWOT
L'analyse des quatre interviews effectuées, permet
d'établir la matrice SWOT suivante. Cette matrice est utile car elle
reprend les données recueillies et les classes en fonction de leurs
forces, faiblesse, menace, ou opportunité.
Entretien 1
|
Force
|
Entretien 2
|
Opportunité
|
Entretien 3
|
Force
|
Entretien 4
|
Opportunité
|
|
3) Études quantitatives
Afin de répondre à ma troisième
hypothèse, j'ai effectué un sondage parmi un échantillon
représentatif de la population Capoise. J'ai obtenu 130 réponses
de questionnaires, que j'ai traités par la suite. Les résultats
obtenus conditionnent la validation de l'hypothèse numéro trois.
L'étude de ces réponses sont donnés dans la grande partie
trois : résultats d'hypothèses.
Ci-dessous, voici les questions issues du questionnaire :
Question 1= Avez-vous déjà entendu parler des
conditions de vie saines ? (oui/non) Question 2= Comment est actuellement votre
environnement ? (propre/malsain)
Question 3 = Existe-t-il très souvent et toujours des
groupes chargés de ramassage ou de traitement des déchets en vue
de protéger votre environnement ? (oui/non)
62
Donc, Haïti réunit presque tous les facteurs qui
attestent d'un niveau élevé et croissant de risques aux
désastres naturels si on considère le risque comme fonction des
menaces et des vulnérabilités.
Question 4= Avez-vous déjà été
frappé d'inondations ? (oui plusieurs fois/environ deux fois/non)
Question 5= Sentez-vous vous habiter dans une zone confortable ?
(oui, parce que toutes les conditions sont réunies/non, parce que
l'absence des services, des infrastructures et les inondations nous rendent
très vulnérables et inquiets/je ne sais pas)
Question 6= Comment est la qualité de votre maison ?
(bonne qualité/plus ou moins/mauvaise qualité)
Question 7= Comment comportent les autorités
étatiques lorsque Haut-du-Cap inonde ces quartiers à risques et
lors des autres cas des forces majeurs ? (elles distribuent des
nourritures/elles montent des projets de redressement et d'amélioration
de la situation/elles gardent le calme comme si rien n'était)
Question 8= Voyez-vous que le Cap en tant que deuxième
ville projette une image positive en ce qui a trait à la
propreté, l'environnement, la sécurité, les modes de
constructions etc. ? (oui/non/je ne sais pas)
Question 9= Voulez-vous trouver un développement durable
de cette ville ? (oui/non)
Question 10= Si vous trouvez un autre endroit confortable pour
habiter, un éventuel déplacement ne vous dérangera pas ?
(oui/non/je ne sais pas)
Question 11= Voulez-vous délibérément
contribuer à ce changement de la ville ? (oui/non)
Question 12 = vous êtes : collégien/lycéen,
étudiant, cadre, en recherche d'emploi, profession libérale ?
Question 13 = Vous êtes : un homme, une femme ?
Partie III : Résultats d'hypothèses
Voici maintenant les résultats des hypothèses que
je me suis posées.
Hypothèse 1 : Les conditions de
vie actuelles des gens vivant dans les zones à risques et à
proximité de la Rivière Haut-du-Cap représentent-elles une
bonne image pour le pays ?
La population d'Haïti est la plus pauvre de la
région. Le revenu annuel par habitant, soit 250 $ des EU, est nettement
inférieur à un dixième de la moyenne pour les pays de
l'Amérique Latine. La pauvreté rurale est encore plus
prononcée que la pauvreté urbaine puisque 80% de la population
rurale haïtienne vit en dessous du seuil de pauvreté. Cette
pauvreté est accentuée par une situation sociale
désastreuse : espérance de vie de 54 ans ; 47.8% des adultes
alphabétisés ; 63% de la population privée d'accès
à l'eau potable ; 55% des services de santé et 75% de
l'assainissement... On assiste également à une dégradation
accélérée de l'environnement. La pauvreté ambiante
affecte significativement efforts et investissements consentis pour lancer tout
processus de développement économique et social durable.
Le problème des risques et des catastrophes (naturels
ou anthropiques) est une question cruciale en Haïti. En effet, de par sa
position géographique et sa structure géologique, le pays est
exposé et est sous la menace permanente de nombreux risques naturels
qui, du fait même de la dégradation de l'environnement et de la
situation politique et socio-économique générale, causent
des dégâts importants. L'accroissement constant de la population
rend le problème encore plus épineux. Par ailleurs, on constate
l'absence des mesures significatives pour réduire les
vulnérabilités et diminuer du même coup l'impact de tels
phénomènes.
63
Une partie de l'eau de pluie ou de la neige est retenue par le
sol, absorbée par la végétation, ou évaporée
; le reste, l'eau de ruissellement, atteint le lit des cours d'eau. Les crues
se produisent lorsque
De nombreux désastres naturels ont frappé ce
pays. Cyclones, inondations, sécheresses, glissements de terrain sont
parmi les plus courants. En même temps, la situation d'extrême
pauvreté aggrave les menaces. Ainsi, la déforestation croissante
augmente la récurrence des inondations et glissements de terrain. Le
niveau de pauvreté crée un état chronique de
vulnérabilité. Cette vulnérabilité accrue est due
à de nombreux facteurs qui entretiennent et maintiennent la
pauvreté : la dette, la précarité des finances publiques,
l'insécurité alimentaire, les conflits agraires, la destruction
des marchés locaux par le dumping des pays riches, l'accès
réduit aux services sociaux de base, le chômage, le taux de
séropositivité, etc.
Pour répondre à cette hypothèse, de toute
franchise, il faut dire non, qu'en aucun cas les conditions de vie actuelles
des gens vivant dans les zones à risques et à proximité de
la Rivière Haut-du-Cap ne représentent pas une bonne image pour
le pays voire la ville du Cap. En économie politique, on parle de
chômage déguisé. Eh bien ! C'est de même pour ces
gens là qui habitent dans ces zones à risques, dans des petits
logis sans aucune norme et surtout ceux construits, dirais-je, dans le lit de
la Rivière, leurs conditions de vie révèle à clair
qu'ils vivent une vie déguisée (infernale) et inhumaine.
Car par le biais d'un sondage mené auprès de la
population Capoise en Septembre 2015 sur un échantillon de 130 personnes
80.76% ont déclaré qu'ils n'habitent pas une zone confortable
parce que l'absence des services, des infrastructures et les inondations leur
rendent très vulnérables et inquiets. 80.76% disaient que s'ils
trouvaient un autre endroit confortable pour habiter, un éventuel
déplacement ne leur dérangera pas ; et qu'ils espèrent une
autre image de la ville et désirent contribuer à cette fin
à 100%.
Donc suite aux interviews réalisées avec les
professionnels du secteur, et avec l'aide du tableau analytique et de la
matrice SWOT, on peut considérer que l'hypothèse est
validée. Les conditions de vie actuelles de ces gens dans ces zones est
une mauvaise image pour le pays d'Haïti.
Hypothèse 2 : En plus du
problème de mauvais ou pas de logement, il y a les
phénomènes d'inondation. Inondation, invasion d'un
territoire par les eaux, due à une crue des cours d'eau ou à
l'avancée de la mer.
64
65
le sol et la végétation ne peuvent pas assimiler
toute l'eau de ruissellement et provoquent une élévation du lit
du cours d'eau. Le plus souvent, celui-ci ne déborde pas, mais l'eau
ruisselle parfois dans des quantités qui ne peuvent être
transportées dans les lits des rivières ni retenues dans les
bassins naturels et les réservoirs artificiels situés
derrière les barrages. Le cours d'eau déborde et il se produit
alors une inondation.
Environ 30 p. 100 des précipitations ruissellent, et
à cette quantité peuvent encore s'ajouter des masses de neige
fondue. Beaucoup de rivières connaissent des crues périodiques au
printemps et débordent de leur lit pour atteindre leur plaine
d'inondation. Ces plaines d'inondation sont, ou devraient être, exemptes
de toute construction. Les inondations subites, qui peuvent survenir en automne
dans les régions méditerranéennes, sont
généralement dues à des précipitations intenses sur
une zone relativement réduite. Les pratiques agricoles intensives
diminuent la capacité du terrain à retenir l'eau et augmentent le
ruissellement. La maîtrise des inondations passe par le reboisement et
par la mise en oeuvre de méthodes efficaces de traitement des sols et de
conservation, et de reboisement.
Les régions côtières sont
occasionnellement inondées par des marées anormalement hautes
produites par des vents violents à la surface des océans, par des
tsunamis, provoqués par des tremblements de terre sous-marins, ou par
des cyclones. Ces derniers occasionnent périodiquement la montée
des eaux de l'océan..., entraînant parfois, la mort de centaines
de milliers de personnes.
Les effets des inondations ne se limitent pas aux dommages
matériels et humains directs ou indirects à la suite des
épidémies provoquées par le manque d'eau potable. Les eaux
de ruissellement rapides entraînent l'érosion du sol ainsi que des
problèmes de dépôts de sédiments, surtout en aval.
Les frayères à poissons et les autres habitats de la vie sauvage
sont souvent détruits. Lorsqu'elles se prolongent, les inondations
retardent la circulation, endommagent les systèmes de drainage et
compromettent les pratiques agricoles. Les culées de ponts, les rives,
les embouchures d'égouts sont endommagées ; la navigation et
l'approvisionnement en énergie hydroélectrique sont compromis.
Les méthodes fondamentales de contrôle des
inondations ont été mises en pratique depuis longtemps, notamment
le reboisement et la construction de levées, barrages, réservoirs
et canaux d'inondation (canaux artificiels qui détournent l'eau des
crues).
Les Chinois construisirent des levées pour
surélever les rives du Huang he en supposant qu'ainsi confiné le
fleuve creuserait son lit afin de contenir un débit maximal. Le
résultat, cependant, fut une élévation du lit du fleuve,
parce que les dépôts sédimentaires de sols alluviaux, qui
se répartissaient avant sur l'intégralité de la plaine
d'inondation lors des crues annuelles, furent alors confinés sur le lit
du fleuve. En quatre mille ans, le niveau du fleuve s'éleva
jusqu'à plus de 10 m au-dessus de la plaine environnante. En 1887, la
rupture des levées entraîna la mort de plus d'un million de
personnes.
Des levées furent construites voilà quelques
siècles sur la Loire, le Pô, le Danube, le Rhin, le Rhône et
la Volga, et complétées par le reboisement et par des
réservoirs de retenue. Les inondations de la Garonne, qui submergea
Toulouse en 1875, sont redoutables. Le Rhin a vu son cours déborder ces
dernières années. La Seine, pourtant plus paisible, inonda Paris
en 1910. Depuis, des barrages furent construits en amont de la capitale. Les
levées sont toujours utilisées de façon intensive,
notamment sur le Mississippi, où le fleuve a été
confiné en un lit étroit, creusé et dragué.
Les barrages sont utilisés depuis plusieurs
siècles comme réservoirs d'eau pour l'irrigation et pour produire
de l'énergie. Ce n'est que récemment que certains ont
été construits spécifiquement pour le contrôle des
inondations. Une méthode efficace de contrôle des crues, et plus
généralement de distribution de l'eau, consiste à
bâtir des barrages et des réservoirs sur le cours supérieur
des cours d'eau, de façon à stocker l'eau pendant les
périodes de ruissellement intense et à la libérer
progressivement pendant les saisons sèches. C'est le cas de
l'aménagement du Rhône, des réservoirs du projet
hydroélectrique La Grande, au Québec, et des barrages de la
Tennessee Valley Authority, aux États-Unis. Quand les affluents sont
à leur niveau normal, ces barrages ne servent qu'à produire de
l'énergie et à fournir de l'eau pour des utilisations
variées. Quand le niveau monte, le débit est
régulé. Les barrages les plus proches des sources des affluents
contiennent les eaux d'inondation, tandis que ceux placés en aval vident
lentement leurs réservoirs normaux et sont drainés. Par
conséquent, les eaux d'inondation sont libérées en
direction de chaque barrage successif et se déversent finalement dans la
rivière principale, dont la capacité a été accrue
par redressement et creusement.
La construction de canaux d'inondation sur les parties
inférieures des rivières permet de détourner les eaux
d'inondation. Le lit des rivières est élargi à certains
endroits et les rivières peuvent déborder sans dommage.
L'inondation de certaines zones confinées empêche celle d'autres
zones. Les Égyptiens ont utilisé le principe de l'inondation
contrôlée pendant des milliers d'années. La
fertilité constante de la vallée du Nil dépendait
d'inondations périodiques, qui déposaient le limon, très
riche, par sédimentation. Depuis les années 1960, cependant, la
réduction dramatique de la quantité de sédiments
atteignant le cours inférieur du fleuve en raison de la création
du lac Nasser derrière le grand barrage d'Assouan a souligné
combien l'Homme peut perturber l'équilibre d'un système dynamique
naturel comme celui d'un fleuve sujet à des crues
régulières.
Sur les littoraux, des digues peuvent être construites
pour lutter contre l'avancée de la mer. Le plan Delta est un projet
néerlandais commencé en 1958 et terminé en 1985 qui
consiste en une série de barrages géants qui relient les
îles situées dans le delta du Rhin, de la Maas et de l'Escaut. Une
énorme barrière de 9 km de long est abaissée en cas de
prévision d'inondation marine. En temps normal, les marées ne
sont pas arrêtées (47).
Nous venons de faire un long parcours sur le vocable
inondation et nous voyons aussi comment les autorités des pays
sérieux du monde ont procédé pour affaiblir ou
gérer ces genres de catastrophes. Lorsque nous considérons les
zones à risques de la ville du Cap-Haïtien, nous voyons des
constructions anarchiques et très entrelacées, elles se trouvent
construites même dans le lit de la Rivière, c'est le cas du
quartier de Blue Hills. Le pire, c'est que ces maisonnettes représentent
les rivages même de celle-ci, à la longueur de la rue 5 Boulevard
à Haut-du-Cap. Quel danger et quelle imprudence ! J'ai ma tante qui
possède une maison à « Cité du peuple » au
littoral de la Rivière, et quand elle est en crue les eaux couvrent
presque totalement le rez-de-chaussée.
47 . "inondation." Microsoft® Études 2009
[DVD]. Microsoft Corporation, 2008.
66
Normalement, pour dire la vérité, toute la
vérité et rien que la vérité, ces espaces où
les gens ont construit malhonnêtement ont été
remblayés avec des fatras, où ils ont poussé la
Rivière et la mer avec ces genres de matière qui ne sont pas
durables et solides, ils connaissent des moments noires et sont toujours la
proie aux inondations et aux marées montantes.
Certains n'en ont même pas de logement. Prenons cet
exemple palpable : beaucoup de personnes quittent leurs zones (communes) et
entrent à Cap-Haïtien où ils louent pour 2000 à 2500
gourdes, aux bords de la mer ou de la Rivière Haut-du-Cap, une petite
chambre construite en palette ou en bois, sans latrine en faisant leurs besoins
à même le sol, en vue d'assurer l'éducation de plusieurs
enfants tout en polluant l'environnement. D'ailleurs, il n'est pas de mise
surtout en ce XXIe, qu'une famille de plusieurs enfants habite une
seule chambre et même sans structures. C'est la promiscuité ; et
ces conditions de vie sont très alarmantes et critiques au sein du pays,
notamment à Cap-Haïtien. C'est la raison pour laquelle nous
lançons un S.O.S. à tous les agents de développement du
monde en vue de voler au secours de la ville de manière solidaire.
L'hypothèse deux est donc validée. Il faut
effectivement que l'État Haïtien prenne sa responsabilité en
main en vue de restaurer le cadre de vie de ces gens en extrême
difficulté, pour afficher Haïti au rang des nations soeurs de la
Caraïbe.
Hypothèse 3 : Le concept d'un
déplacement des gens est un élément prioritaire de la
population, car il permettra une amélioration de leur cadre de vie et de
créer ainsi une attraction touristique et de parvenir au
développement durable.
a) L'analyse des réponses obtenues
- Parmi les personnes enquêtées, 73% ont
déjà entendu parler des conditions de vie saines. - 92.3% ont
déclaré que leur environnement est actuellement malsain.
- 96.15% ont dit qu'il n'existe pas des groupes chargés
de ramassage ou de traitement des déchets en vue de protéger leur
environnement.
- 69.23% ont dit oui qu'à plusieurs fois elles ont
été frappées d'inondations ; et 26.92% ont dit qu'elles en
ont été frappées environ deux fois d'inondations.
- 80.76% ont dit non qu'elles ne se sentent pas habiter une
zone confortable, parce que l'absence des services, des infrastructures et les
inondations leur rendent très vulnérables et inquiets.
- 53.84% ont dit que la qualité de leurs maisons est
mauvaise ; et 38.46% ont dit que la qualité de leurs maisons est plus ou
moins.
- 38.46% ont déclaré que lorsque Haut-du-Cap
inonde ces quartiers à risques et lors des autres cas des forces
majeures, les autorités étatiques distribuent des nourritures ;
61.53% disent qu'elles gardent le calme comme si rien n'était ; et ne
montent aucun projet de redressement et d'amélioration de la
situation.
- 65.38% disent qu'elles ne voient pas que le Cap en tant que
deuxième ville projette une image positive en ce qui a trait à la
propreté, l'environnement, la sécurité, les modes de
constructions etc.
- 100% ont déclaré qu'elles veulent trouver un
développement durable de cette ville.
- 80.76% ont déclaré que si elles trouvent un
autre endroit confortable pour habiter, un éventuel déplacement
ne leur dérangera pas.
- 100% ont dit qu'elles veulent délibérément
contribuer à ce changement de la ville du Cap-Haïtien.
67
b) Présentation des graphiques du sondage
Nombre d'enquêtées : 130 personnes
1) Avez-vous déjà entendu parler des conditions de
vie saines ?
|
|
Oui 95 / 73%
Non 35 / 26.92%
|
2) Comment est actuellement votre environnement ?
|
|
Propre 10 / 7.69%
Malsain 120 / 92.3%
|
3) Existe-t-il très souvent et toujours des groupes
chargés de ramassage ou de traitement des déchets en vue de
protéger votre environnement ?
|
|
Oui 5 / 3.84%
Non 125 / 96.15%
|
4) Avez-vous déjà été frappé
d'inondations ?
|
|
Oui, plusieurs fois 90 / 69.23%
Environ deux fois 35 / 26.92%
Non 5 / 3.84%
|
5) Sentez-vous vous habiter dans une zone confortable ?
|
|
Oui, parce que toutes les conditions sont réunies
Non, parce que l'absence des services, des infrastructures et
les inondations nous rendent très
vulnérables et inquiets 105 / 80.76%
Je ne sais pas) 25 / 19.23%
|
6) Comment est la qualité de votre maison ?
|
|
Bonne qualité 10 / 7.69%
Plus ou moins 50 / 38.46%
Mauvaise qualité 70 / 53.84%
|
7) Comment comportent les autorités étatiques
lorsque Haut-du-Cap inonde ces quartiers à risques et lors des autres
cas des forces majeures ?
|
|
|
Elles distribuent des nourritures 50 / 38.46%
Elles montent des projets de redressement et
d'amélioration de la situation
Elles gardent le calme comme si rien n'était 80 /
61.53%
|
68
69
8) Voyez-vous que le Cap en tant que deuxième ville
projette une image positive en ce qui a trait à la propreté,
l'environnement, la sécurité, les modes de constructions etc.
?
Oui
Non 85 / 65.38%
Je ne sais pas 45 / 34.61%
|
9) Voulez-vous trouver un développement durable de cette
ville ?
|
|
Oui 130 / 100%
|
|
Non
|
10) Si vous trouvez un autre endroit confortable pour habiter,
un éventuel déplacement ne vous
|
dérangera pas ?
|
|
Oui 10 / 7.69%
|
|
Non 105 / 80.76%
|
|
Je ne sais pas 15 / 11.53%
|
11) Voulez-vous délibérément contribuer
à ce changement de la ville ?
|
Oui 130 / 100%
|
Non
|
12) Vous êtes : collégien/lycéen,
étudiant, cadre, en recherche d'emploi, profession libérale ?
|
Collégien/lycéen 15 / 11.53%
|
Étudiant 20 / 15.38%
|
Cadre 10 / 7.69%
|
En recherche d'emploi 55 / 42.30%
|
Profession libérale 30 / 23%
|
13) Vous êtes : un homme, une femme ?
|
|
Un homme 65 / 50%
|
Une femme 65 / 50%
|
Donc l'hypothèse trois est validée. On constate
un très grand réveil des consciences de tous les gens des zones
à risques. Les gens sont prêts à protéger leurs vies
et l'environnement de manière à ce que le blason de la ville du
Cap soit redoré, alors que ce n'étais pas leur
préoccupation principale dont il y a de cela quelques décennies
depuis que l'essentiel étais négligé.
Conclusion
Les menaces naturelles et anthropiques sont bien
présentes au niveau d'Haïti. Il est regrettable de constater que
leurs conséquences dommageables, tout particulièrement les pertes
en vies humaines et les endommagements de biens enregistrés,
s'amplifient de jour en jour.
Il est évident que la multiplicité des menaces
affectant le pays découle d'une prédisposition naturelle.
Néanmoins, les facteurs aggravant et déclenchant
spécialement d'ordre socio-économique et politique sont à
la base de leur ampleur. En effet, les éléments suivants
paraissent déterminants pour expliquer la situation catastrophique
à laquelle le pays est confronté :
une crise environnementale sans précédent ;
une situation de misère généralisée
;
l'absence d'Aménagement du Territoire et la
surexploitation des ressources naturelles ;
l'absence d'un cadre juridico-politique adéquat ;
l'effritement des structures de l'État.
Les risques anthropiques sont tout aussi importants que les
risques naturels et de ce fait méritent toute l'attention de la
population et des responsables du pays. Les risques anthropiques ne frappent
pas autant la mémoire et la conscience collective et organisée
puisqu'ils sont pernicieux et pas toujours décelables voire
prévisibles. Ils deviennent, de ce fait, très dangereux.
En plus, les risques naturels sont plutôt
périodiques tandis que les risques anthropiques sont permanents et font
partie du quotidien de la plupart des Haïtiens. À la rigueur, la
majorité de la population haïtienne a déjà fait face
et est plus ou moins habituée aux risques naturels. Les mesures
préventives et le comportement adéquat lors d'un désastre
naturel sont relativement connus bien que les contraintes
socio-économiques empêchent leur application.
Par contre, les désastres anthropiques ne sont
perçus qu'après que les dégâts soient
constatés. Ils deviennent par conséquent potentiellement plus
meurtriers, directement et indirectement, que les naturels. De plus, des
risques anthropiques comme la migration (fuite de cerveaux et de capitaux)
menacent l'avenir même du pays.
Les risques anthropiques sont de plus en plus dangereux car il
est difficile de prendre des mesures pour les combattre car il n'existe que peu
de données sur nombre d'entre eux. Ils sont, par ailleurs, aussi
imprévisibles que la nature humaine.
Une planification efficiente de l'utilisation des sols et de
l'Aménagement du Territoire en général constitue la base
de toute politique de prévention des risques et des désastres. Il
s'agit d'un problème très critique dans le pays puisque l'absence
de politiques adéquates amplifie à chaque fois l'occurrence de
désastres successifs.
Les couches les plus pauvres de la population, donc la
majorité de la population haïtienne, sont obligées
d'utiliser des terrains où il existe de très hauts risques. Ce
problème concerne spécifiquement les quartiers populaires
(bidonvilles) des grandes villes du pays où vivent plus de trois
millions de personnes. D'une part, ces bidonvilles, situés sur des
pentes fortes et instables, minés le plus souvent à la base par
des ravines (torrents), subissent assez souvent ou sont extrêmement
sensibles à des glissements de terrain et éboulements
associés aux fortes pluies. La « bétonisation »
croissante des collines avoisinantes et l'accentuation de l'érosion ne
font qu'accentuer ce type de désastre.
70
D'autre part, les bidonvilles construits en terrain plat, le
sont sur d'anciennes décharges (Cité Bas-Aviation, cité du
peuple, Nan bannan du Cap-Haïtien) ou d'anciens marais comblés
à partir de matériaux hétéroclites (déchets,
morceaux de planches et de bois, gravois); donc instables et sujets à
l'effondrement, spécialement au cours de tremblements de terre. Dans la
pratique, l'irrationalité dans l'utilisation des sols est si
élevée qu'elle devient le principal facteur de risque pour la
population.
Suite aux arguments développés dans les deux
premières parties de ce mémoire, et au vu des résultats
explicités dans la troisième partie, il ne fait plus de doute que
les conditions de vie de la population Capoise, surtout les habitant les
quartiers périphériques de Haut-du-Cap sont très
précaires et malsaines. Les règles d'hygiènes ne sont pas
respectées, vu que les gens font leurs besoins physiologiques aux
rivages de la Rivière et de la mer. Les déchets sont jetés
dans celles-ci, les constructions sont faites de manière anarchique et
érigées aux rivages de la Rivière voire dans son lit
même à l'heure actuelle.
Néanmoins, nous sommes dans un réel
réveil des consciences en ce qui concerne la protection environnementale
qui est tout à fait affecté et dégradé par les
modes de vie des gens et l'amélioration du cadre vie du genre humain
puisque les personnes interrogées ont répondu positivement
à nos interrogations.
En conclusion de ce mémoire, il est incontestable
à l'État maintenant de jouer sa partition en vue de diminuer et
les niveaux des risques et les niveaux des vulnérabilités de la
population tout en faisant une bonne gestion de la Rivière et les
rivages de la mer pour la protection de l'environnement. Bref, d'appliquer
toutes les importantes recommandations dont nous venons de lui faire au cours
de ce travail de recherche.
Annexes :
A) Fiche d'entretien
Interview : Entretien avec un (1) citoyen de la
ville
C'est le contenu de l'interview passé avec monsieur Dorgil
EMILET, Normalien et Tuteur.
1) Comment voyez-vous la Rivière Haut-du-Cap de
par sa gestion par les autorités étatiques ?
Les autorités étatiques, semble-t-il, ferment
leurs yeux sur cette Rivière. Elle ne devrait pas être une menace
pour la population lorsqu'elle est en crue. Un travail de curage est
nécessaire pour éviter le pire.
2) D'après vous, quels sont les modes de
constructions qu'on fait aux alentours de la Rivière, et que
constituent-elles pour le développement de la ville du Cap ?
Aux alentours de cette Rivière, les constructions ne
respectent pas les normes. Il faut une surveillance stricte de la part des
autorités de la mairie pour empêcher cette bidonvilisation qui se
développe.
3) Les gens qui ont construit leurs toits aux rivages de
la Rivière, sont-ils dans leur droit ?
Ils n'ont aucun droit. Cela revient à l'état
d'établir les limites des constructions, car au temps des inondations,
la population va subir les conséquences et les autorités vont
payer les frais pour les dommages enregistrés.
4) Pensez-vous que cette situation résulte de la
faute de la population ou pas ?
La faute ne revient pas de la population uniquement. Les
autorités établies doivent être en mesure de freiner la
situation.
5)
71
Effritement : Action d'effriter, de s'effriter.
Etat de ce qui est effrité, (rendre stérile en parlant de la
terre).
Quelles sont les conséquences à payer par
ces gens ?
Lors des inondations, ils vont perdre leurs enfants, leurs biens
et autres, faute des négligences des uns et des autres.
6) Est-ce que l'État devrait intervenir, et si oui
comment ?
C'est le rôle de l'État de fixer les principes pour
une bonne gestion de la vie. Ainsi, l'État doit chercher d'autres
endroits pour loger ces gens qui sont trop près de cette
Rivière.
B) Professionnels rencontrés :
1. MENELAS Sonel, ING. Civil, Gestionnaire et Entrepreneur.
Rencontré le Vendredi 16 Oct. 2015.
2. SAINT-NAU Erman, Journaliste de la RTV (Radio
Télé Vénus) et professeur. Rencontré le Mercredi 14
Octobre 2015.
3. ETIENNE Prévilus, ancien Maire de la commune de
Port-Margot du département du Nord. Rencontré le Jeudi 15 Octobre
2015.
4. D'HAÏTI Samuel, Artisan très versé dans le
domaine des oeuvres artistiques. Rencontré le Lundi 14 Septembre
2015.
5. Me Hérode CHARNEL, Avocat. Fondateur de l'ULH,
rencontré le Mercredi 07 Octobre 2015.
6. Past. JACQUES Lincifort, Professeur et doctorant en
Management Project. Rencontré le Mercredi 04 Novembre 2015.
7. Jeffry DEROSIN, Économiste, Employé de la
Mairie du Cap. Rencontré Mardi 06 Octobre 2015.
Glossaire :
Agglomérations : Union, association
intime; entassement (d'individus, d'animaux). Groupement, réunion.
Concentration d'habitations, formant une unité. Bourg, bourgade,
ensemble, hameau, localité, village, ville. Ensemble constitué
par une ville et ses faubourgs ou sa banlieue.
Aléas : Risque, événement
incertain.
Bidonvilles : Agglomération d'abris de
fortune, de baraques sans hygiène, située en
général à la périphérie des grandes villes,
et où vit la population la plus misérable.
Biodiversité : diversité
biologique qui s'apprécie par la richesse en espèces
(microorganismes, végétaux, animaux) d'un milieu, leur
diversité génétique et les interactions de
l'écosystème considéré avec ceux qui l'entourent
(Petit Robert).
Com : (sigle) [informatique] Composant Object
Model. Modèle de composants objets développé par
Microsoft.
Contrefort : Mur destiné à
renforcer un mur. Chaîne de montagnes latérales par rapport
à une chaîne principale. Pièce de cuir servant à
consolider une chaussure au-dessus du talon.
Décade : Espace de dix jours.
Période de dix ans, décennie. Partie d'un ouvrage composé
de dix livres, décennie (période de dix ans).
72
73
74
Hétéroclite : Dont les parties
sont mal assorties. Qui s'écarte des règles, des usages.
Inondation : Débordement d'eaux qui
inondent le pays environnant. Inondation causée par les pluies, la fonte
des neiges, la crue d'un torrent, les hautes eaux d'une rivière.
Inondation due à un raz de marée. Dégâts, ravages
causés par une inondation. Désastreuse, terrible inondation.
Fléau de la nature.
Pénombre : Zone d'ombre. Clair-obscur,
demi-jour.
Planification : développement
réfléchi et programmé de la ville. Pour Le Petit
Robert, la planification consiste à « organiser selon un plan
», lequel plan est un ensemble de dispositions arrêtées en
vue de l'exécution d'un projet élaboré, comportant une
suite ordonnée d'opérations, de moyens, et destinées
à atteindre un but. L'urbanisme réglementaire est l'un des outils
de la planification.
Préindustriel : Qui précède
la révolution industrielle. Quid : Pronom interrogatif
latin signifiant "quoi ?".
S. O. S. : Signal de détresse en morse
utilisé en radiotélégraphie et comme signal lumineux,
constitué de trois points, trois traits, trois points.
Urbanisme : discipline visant à
organiser les organisations humaines. « Art de disposer l'espace urbain ou
rural au sens le plus large pour obtenir son meilleur fonctionnement et
améliorer les rapport sociaux » (Grand dictionnaire
encyclopédique Larousse, 1982 - 1985). Et selon Le Grand Robert de la
langue française : Ensemble des arts et des techniques concourant
à l'aménagement des espaces urbains en fonction de
données démographiques, économiques, esthétiques en
vue du bien-être humain et de la protection de l'environnement. On
distingue l'urbanisme réglementaire qui encadre et réglemente les
implantations de l'urbanisme opérationnel.
Vulnérabilité : degré de
capacité d'un système à faire face ou non aux effets
néfastes du changement climatique (y compris la variabilité
climatique et les extrêmes). La vulnérabilité dépend
du caractère, de l'ampleur et du rythme de l'évolution
climatique, des variations auxquelles le système est exposé, de
sa sensibilité et de sa capacité d'adaptation.
Outrecuidante : Confiance excessive en
soi-même, estime exagérée de soi, se manifestant
généralement par de l'impertinence, de l'arrogance.
Fatuité, orgueilleux, présomption, prétention,
vanité.
Vilipendées : Traiter avec
mépris; déclarer vil, méprisable. Attaquer, bafouer,
décrier, honnir. Traîner sur la claie, dans la boue, mettre au
pilori.
Soubresauts : Saut brusque et imprévu
du cheval qui veut désarçonner son cavalier. Par anal.
À-coup, secousse imprimée par un véhicule. Mouvement
désordonné, irrégulier, intermittent.
Sicaires : Terroriste zélote dans
l'antiquité hébraïque. Tueur à gages. Vivats
: Acclamation en l'honneur de qqn. Bravo, applaudissement.
Famélique : Qui a souvent faim, très maigre.
Pléthorique : Abondant, excessif,
surchargé:
Affuble : Habiller bizarrement, ridiculement,
comme si on déguisait Guenilles : Habit, vêtement
misérable, en lambeaux.
Bibliographies
1. LES SOURCES DOCUMENTAIRES
OFFICIELLES
Microsoft Encarta 2009, Études DVD. Microsoft Encarta
Junior 2009.
Professeur Sauveur Pierre ÉTIENNE, Candidat à la
présidence, PROGRAMME ET STRATÉGIE DE REFONDATION DE
L'ÉTAT-NATION (PSREN) (OPL) Òganizazyon Pèp k'ap
Lite, #33, Juin 2015.
Richener Noël Sociologue, RAPPORT DE RECHERCHE :
Reconstruction et environnement dans la région métropolitaine de
Port-au-Prince : Morne-Hôpital ou l'histoire d'un déni collectif,
(Internet : disponible sur PDF).
Richener Noël Sociologue, Reconstruction et environnement
dans la région métropolitaine de Port-au-Prince : Cas de Canaan
ou la naissance d'un quartier ex-nihilo, (Internet : disponible sur PDF).
Richener Noël, La détérioration de
l'environnement en Haïti au regard de la gouvernance
http://www.urd.org/La-deterioration-de-l,1773#outil_sommaire_0
Cartes et étude de risques, de la
vulnérabilité et des capacités de réponse en
Haïti. Philippe Mathieu. Jean Arsène Constant. Josué
Noël. Bobby Piard (OXFAM) SOURCE :
http://www.mde-h.gouv.ht/etude/carte.htm
2. LES SOURCES DOCUMENTAIRES DES OING, PRESSE ET
MEDIAS
http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/137865/Cap-Haitien-a-deux-doigts-dun-gros-drame.
Publiée le 06 novembre 2014 / Vue aérienne de la ville du
Cap-Haïtien après les inondations de cette date.
http://www.ht.undp.org/content/haiti/fr/home/ourwork/environmentandenergy/overview.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Environnement
La Rivière Haut-du-Cap :
www.google.com : Ce site
présente non seulement le parcourt et l'origine de la rivière,
mais aussi un documentaire ou des articles avec une prise de vue des
inondations dans la ville lors du passage de l'Ouragan Sandy, publié le
09 Novembre 2012 par L'OBS (Nouvel Observateur) et l'Agence
France-Presse. Visité et pris mi-septembre 2015.
Le PNUD en Haïti : Protection de l'environnement.
http://www.ht.undp.org/content/haiti/fr/home/ourwork/environmentandenergy/overview.html
Les observations personnelles et collectives de la zone dans
le cadre de ce travail de recherche sont très en exergue, et constituent
l'une des sources importantes du boulot effectué.
3- LES OUVRAGES SPECIALISES
2002, Haïti : insécurité alimentaire
2001-2002, MARNDR, Port-au-Prince.
4eme Recensement Général de la Population et de
l'Habitat. RESULTATS DEFINITIFS Bureau du Recensement Mars 2005
Charles Daly FAUSTIN, Nouveaux Horizons de la
Société Haïtienne, Tome I.
Enance SAINT FLEUR, Méthodologie de la recherche :
Destinée aux étudiants de 1er cycle, UNIVERSITE D'ETAT
D'HAITI / Faculté de Droit, des Sciences Economiques et de Gestion du
Cap-Haïtien.
Fred Doura. Économie d'Haïti dépendance, crise
et développement 1. Les éditions DAMI
Gérard PIERRE CHARLES, L'économie Haïtienne
est en voie de développement, Henry Deschamps, Port-au-Prince
Haïti, 1993.
JACOB S., 2002, « Libéralisation des marchés
agricoles : expérience haïtienne, Internet :
www.forum.inter-réseaux.net,
décembre 2003.
Johny PIERRE, Prof. Documentation (Compilation du cours de
Méthodologie 4e année), 2010-2011 Faculté de
Droit, des Sciences Economiques et de Gestion du Cap-Haïtien.
Madison International Institute & Business School, BASE
DOCUMENTAIRE / Méthodologie du Mémoire de Master.
Madison International Institute & Business School, BASE
DOCUMENTAIRE Économie Master : Guide technique, Gestion du cycle de
projet, (ASEG) Programme d'analyse socioéconomique selon le
genre, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture.
Ministère de la Planification et de la
Coopération Externe, document de la stratégie Nationale pour la
croissance et la réduction de la pauvreté en Haïti.
Prophète Joseph, M. Éd. DICTIONNAIRE HISTORIQUE
ET GEOGRAPHIQUE DES COMMUNES D'Haïti. L'ECOLE FONDAMENTALE, INVENTAIRE DES
RESSOURCES (IHSI) 3e édition.
Tendances et perspectives de la Population d'Haïti au
niveau des départements et communes 20002015. Direction des Statistiques
Démographiques et Sociales, DSDS Février 2009
Dr. SAINT LOUIS Jonathan, MSc. Prof, Université
d'État d'Haïti, Support de cours de Gestion de l'Environnement.
4- LES OUVRAGES GENERAUX
H. MONCY, Normalien Licencié ès lettres,
Introduction à la Philosophie et à la Psychologie, Notions et
textes, Cours Revu, augmenté. Adapté Octobre 1999.
J. Price GITTENGER, Analyses Economiques des produits
Agricoles, deuxième édition revue et augmentée,
institut de Développement Economique de la banque mondiale, Edition
Économica Paris.
Joly, M. et al. Maitrisez le coût de vos projets, AFNOR,
1993.
Joseph Déjoie, HAITI ET LE DEVELOPPEMENT
L. RON HUBRARD, Le chemin du Bonheur, Le Bon sens pour
être Heureux
Le déficit productif et social des politiques de
libéralisation commerciale d'Haïti, Fénol MÉTELLUS,
3e EDITIONS. Impression réalisée par IMPRIMERIE BRUTUS,
Février 2013.
Le GRAND ROBERT de la langue française
le management textes et cas, Pierre Laurin, Chausse,
Desforges, Gaillochet, Langlois, Le Roy, Nadeau, Roguet, Mc GRAW-HILL.
75
76
Marx ENGELS LENINE LENINE, De la libération nationale et
sociale. Michel Laguerre, Migration et vie paysanne.
Pierre Angers, Développement de la personne.
Sociologie perspective d'Haïti, Claude Souffrant,
LES ÉDITIONS CIDIHCA, imprimé au Canada, Novembre 1995,
pp 46-48.
Vivre et réussir, Vers le sommet de la réussite,
FÉLIX CORTÉS A. Docteur es lettres IADPA. Maison
d'édition interaméricaine. Imprimé et relié
par Marpa Artes Gráticas en Espagne. 3e impression :
septembre 2008.
5- LES ARTICLES SPECIALISES ET GENERAUX
6520.026. - Constitution de 1987 Amendée:
Texte intégral, Sources: 1. « Loi constitutionnelle du 9 Mai 2011
» in: Le Moniteur, No. 98, 19 Juin 2012.
http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/nouveaux-cahiers-du-conseil/cahier
n-15/environnement-droit-international-droits-fondamentaux.52001.html.
Environnement, droit international, droits fondamentaux
Alexandre KISS - Cahiers du Conseil constitutionnel n° 15
(Dossier : Constitution et environnement) - janvier 2004, Président
du Conseil européen du droit de l'environnement
L'application du droit international de l'environnement :
le défi du XXIème siècle !
http://www.qualiblog.fr/dossiers/droit-international-de-l-environnement/#sthash.IOYVBHjv.dpuf
L'EVALUATION ENVIRONNEMENTALE DANS LES CONVENTIONS
INTERNATIONALES RELATIVES A L'ENVIRONNEMENT Par
NANFAH Schramm Paule Jessie Master en Droit International et Comparé de
l'Environnement. (Internet : Disponible sur PDF).
La législation internationale en matière
d'environnement.
http://www.fao.org/docrep/k7265f/k7265f00.htm
LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ
RÉPUBLIQUE D'HAÏTI___DÉCRET Me BONIFACE ALEXANDRE
PRÉSIDENT PROVISOIRE DE LA RÉPUBLIQUE. (Internet : Disponible sur
PDF).
PIERRE PACTET, Institutions politiques, Droit constitutionnel
19e édition, mise à jour août 2000,
Éditions Dalloz, paris, Armand Colin, Paris, 1969, 2000.
Table des matières Pages
Page de couverture 1
Sommaire 2
Remerciements 3-4
Préambule 4
Liste des sigles et abréviations utilisés 5-7
Introduction 7
Partie I : Le Cap d'antan 7
Chapitre I : Une approche rétrospective autour de la ville
7-10
Section I : Brève présentation de la ville du
Cap-Haïtien 10
Section II : La gouvernance de la ville 10
a) La qualité des dirigeants de jadis 10
b) La qualité des dirigeants de l'ère actuelle
10-11
c) Une gouvernance stérile 11-13
Section III : Constatation du problème 13-15
i. Problème inondations et crues torrentielles 15-16
ii. Constructions dans les zones basses, à l'embouchure
de la Rivière du Haut-du-Cap et sur le
littoral de la baie 16-17
iii. Hiérarchisation des menaces et des risques 18
iv. Répartition spatiale et niveaux des risques 19
Section IV : Justification du choix 19
Section V : Une Investigation professionnelle 20
Section VI : Axes de réflexion 20
Chapitre II : Synthèse de littérature 20
Section I : La quête de nouvelles stratégies
20-21
A) Le souci de survivre des gens 21-22
i) Le phénomène de l'exode rural 22
ii) La croissance démographique continuelle 22-23
B) Confrontation à la précarité 23-25
77
i) Le chômage
|
25-27
|
ii) Mode de logement
|
27-28
|
iii) Le niveau de satisfaction au besoin primaire
|
28
|
|
C) Les constructions anarchiques et la maltraitance de Haut du
Cap
|
28-29
|
D) La bidonvilisation et la vulnérabilité
expansive
|
29-31
|
|
Section II : L'Impact de l'exode rural et croissance
démographique et la gestion de la ville
|
31
|
A) Présentation de la Rivière Haut-du-Cap
|
31-33
|
B) Insalubrité, prostitution et banditisme
|
33
|
1. Insalubrité
|
33-35
|
2. Prostitution
|
....... 35
|
3. Banditisme / Insécurité
|
35-36
|
|
C) Les cas de décès lors des inondations et
cyclones
|
36-37
|
D) La nonchalance des autorités étatiques
|
37-38
|
E) L'Intervention de l'État sur les lieux : Un
défi et une impérative du 21eme siècle dans la
gestion de la
ville du Cap-Haïtien
|
38
|
a) L'État
|
38
|
b) La notion de l'État
|
38
|
? Les significations du terme « État »
|
39
|
? Les fonctions de l'État
|
39
|
A. Les fonctions d'exercice de la souveraineté
|
39
|
1) L'exercice interne de la souveraineté
|
39-40
|
2) L'exercice externe de la souveraineté
|
40
|
|
B. Les fonctions d'encadrement de la société
|
40-41
|
La notion de justice
|
41
|
Justice et égalité
|
41-43
|
L'accélération de l'urbanisation
|
43
|
1. Une urbanisation inégale
|
44
|
1.1 Les pays du Nord : Une faible croissance
|
44
|
1.2 Les pays du Sud : Une croissance très forte
|
44
|
2. La métropolisation
|
45
|
2.1 Des villes de plus en plus grandes
|
45
|
2.2 Une répartition très inégale
|
45
|
78
79
3. Les conséquences de l'urbanisation 45
3.1 Les problèmes économiques et sociaux 45
3.2 Les répercussions sur l'environnement 45-46
Section III : Les valeurs juridiques de la régulation
de l'environnement 46-48
Régimes juridiques 48-52
Section IV : Evaluation de la régulation de
l'environnement 53-55
Chapitre III : Des solutions sociales et juridiques 55
Section I : Une gestion rationnelle dans tous les aspects
(urbanisme, économique, etc.) 55-57
1) Etablir un nouveau code de régularisation du milieu
55
2) Construction d'une nouvelle ville standardisée
56
3) Déplacement des gens dans des zones à
risques et menaces d'inondation 56
4) Le drainage de Haut du Cap 56
5) Elimination et démolition des ghettos 56
6) Elévation du niveau des bordures de la
rivière 56
7) Eliminer et démolir toutes les maisons et
maisonnettes 56
8) Élévation du niveau des rivages de la
Rivière 57
Section II : Modèle de gestion et faisabilité
(prêt a l'extérieur qui sera remboursable à terre) 57
I-Utilisation des firmes nationales favorisant l'emploi
57
II- Etablissement des normes de construction (dans ces espaces
nouvellement vierges) 57
III-Accorder aux investisseurs internationaux de s'y
établir à faible coût dans les espaces 57
IV- Etablir un système de taxation et d'impôt sur
les familles déplacées 57
Section III : Hypothèses d'études 58
Plan de bataille méthodologique 58
Démarche de résolution des hypothèses
58
La démarche méthodologique 58
Partie II : Méthodologie 59
Études qualitatives 59-61
Matrice SWOT 61
Études quantitatives 61-62
Partie III : Résultats d'hypothèses .
62-66
a) L'analyse des réponses obtenues 66
b) Présentation des graphiques du sondage 67-69
Conclusion 69-70
Annexes 70
A) Fiche d'entretien : Interview : Entretien passé
avec un citoyen de la ville 70-71
B) Professionnels rencontrés 71
Glossaire 71-72
Bibliographies 73-75
Table des matières 76-79
|