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L'importance de l'intervention de l'état dans la gestion de la rivière haut-du-cap dans la commune du cap-haà¯tien : nord d'Haà¯ti.

( Télécharger le fichier original )
par DIeulima NORESTOR
MADISON INTERNATIONAL AND BUSINESS SCHOOL - MASTER EN PROJECTS MANAGEMENT 2015
  

Disponible en mode multipage

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L'IMPORTANCE DE L'INTERVENTION DE L'ÉTAT DANS
LA GESTION DE LA RIVIÈRE HAUT-DU-CAP DANS LA

COMMUNE DU CAP-HAÏTIEN : NORD D'HAÏTI.

Mémoire de recherche

Sujet du mémoire : Quels sont les enjeux de l'État dans gestion de la Rivière Haut-du-Cap en ce

XXIe siècle ?

Préparé par : Dieulima NORESTOR

Responsable : Dr HAMARD Bruno

Année de réalisation : 2015

Niveau de recherche : Maîtrise

Option : Management Project

MIIBS : Madison International Institute & Business School

2

Sommaire

Remerciements

Préambule

Liste des sigles et abréviations utilisés

Introduction

Partie I : Le Cap d'antan

+ Chapitre I : Une approche rétrospective autour de la ville

o Section I : Brève présentation de la ville du Cap-Haïtien

o Section II : La gouvernance de la ville

· a) La qualité des dirigeants de jadis

· b) La qualité des dirigeants de l'ère actuelle

· c) Une gouvernance stérile

o Section III : Constatation du problème

o Section IV : Justification du choix

o Section V : Une Investigation professionnelle

o Section VI : Axes de réflexion + Chapitre II : Synthèse de littérature

o Section I : La quête de nouvelles stratégies

A) Le souci de survivre des gens

· i) Le phénomène de l'exode rural

· ii) La croissance démographique continuelle

B) Confrontation à la précarité

· i) Le chômage

· ii) Mode de logement

· iii) Le niveau de satisfaction au besoin primaire

C) Les constructions anarchiques et la maltraitance de Haut du Cap

D) La bidonvilisation et la vulnérabilité expansive

o Section II : L'Impact de l'exode rural et croissance démographique et la gestion de la ville

A) Présentation de la Rivière Haut-du-Cap

B) Insalubrité, prostitution et banditisme

C) Les cas de décès lors des inondations et cyclones

D) La nonchalance des autorités étatiques

E) L'Intervention de l'État sur les lieux : Une impérative du 21eme siècle dans la gestion de la ville

o Section III : Les valeurs juridiques de la régulation de l'environnement

o Section IV : Evaluation de la régulation de l'environnement + Chapitre III : Des solutions sociales et juridiques

o Section I : Une gestion rationnelle dans tous les aspects (urbanisme, économique, social etc.)

o Section II : Modèle de gestion et faisabilité (prêt a l'extérieur qui sera remboursable à terre)

o Section III : Hypothèses d'études

I Plan de bataille méthodologique

I Démarche de résolution des hypothèses

I La démarche méthodologique

Partie II : Méthodologie

Partie III : Résultats d'hypothèses

Conclusion

Annexes

o Glossaire

o Bibliographies

o Table des matières

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Remerciements

Ce mémoire me serait impossible sans la bienveillance du Dieu Tout-Puissant et l'aide de tous ceux qui ont voulu et pu contribuer sous diverses formes dans cette oeuvre combien difficile et importante, envers qui, je veux témoigner ma gratitude. À Dieu soit toute la gloire aux siècles des siècles !

Mes remerciements sont adressés à la Direction des études de Madison International Institute & Business School / MIIBS, pour ce travail colossal qu'elle fait maintenant et continuera à faire à travers le monde. Un remerciement très spécial est adressé à l'endroit de Dr HAMARD Bruno pour son grand soutien en tant que Patron de cette recherche.

Je tiens à remercier l'infatigable, en l'occurrence de Me Hérode CHARNEL, vu qu'il se fait toujours disponible pour apporter des suggestions et correction au moment opportun.

Me CHARNEL mérite beaucoup plus que des mots de remerciements. Car c'est un chercheur de qualité, un visionnaire, un penseur, un homme très progressiste et un vrai patriote dévoué dans le progrès de la jeunesse. Il est, pour tout cela, davantage remercié. Mes remerciements s'en vont à tous mes anciens professeurs et collègues qui m'ont toujours encouragé à entreprendre le programme de Maîtrise après ma soutenance en mars 2013.

Un remerciement spécial à mon amante, SAINT-PHAR Angeline, qui m'a beaucoup soutenu en vue d'aboutir à l'achèvement de ce programme ; et du même cours, je remercie très amplement ma mère, Madame Jean NORESTOR qui m'a montré le chemin de l'école à partir des énormes sacrifices consentis. Et si je suis ce que je suis aujourd'hui c'est grâce à elle après mon Dieu. Merci Seigneur !!!

Préambule

La protection de l'environnement devient de plus en plus une préoccupation collective. La question de pollution de ce dernier est un problème d'ordre social et structurel que confrontent les être humains. En qualité de consommateur, producteur et citoyen on peut se faire un acteur pour une bonne gestion des déchets.

Aujourd'hui, nous sommes tous témoins d'un constat terriblement injuste. Les désastres naturels, tremblements de terre, cyclones, sécheresses ou inondations peuvent avoir des impacts très différents. Les effets de ces désastres sont plus dramatiques dans les pays pauvres et, même à l'intérieur d'un pays pauvre, les groupes les plus marginalisés sont affectés de manière disproportionnée. Telle est la règle de base. Haïti réunit presque tous les facteurs qui attestent d'un niveau élevé et croissant de risques aux désastres naturels si on considère le risque comme fonction des menaces et des vulnérabilités.

De nombreux désastres naturels ont frappé ce pays. Cyclones, inondations, sécheresses, glissements de terrain sont parmi les plus courants. En même temps, la situation d'extrême pauvreté aggrave les menaces. Ainsi, la déforestation croissante augmente la récurrence des inondations et glissements de terrain. Le niveau de pauvreté crée un état chronique de vulnérabilité. Cette vulnérabilité accrue est due à de nombreux facteurs qui entretiennent et maintiennent la pauvreté : la dette, la précarité des finances publiques, l'insécurité alimentaire, la destruction des marchés locaux par le dumping des pays riches, l'accès réduit aux services sociaux de base, le chômage, le taux de séropositivité, etc. Comme dans beaucoup de pays, de tels problèmes sont exacerbés par la faible capacité de l'État à gérer les désastres de manière effective.

Dans le cadre de ce mémoire l'accent est mis spécialement sur la Rivière Haut-du-Cap qui traverse la ville du Cap-Haïtien en inondant très fréquemment les habitants des quartiers des zones les plus basses de la ville, à savoir les sections Haut-du-Cap et Petite-Anse. Ces sections communales sont très fragiles de par leurs constructions anarchiques et enregistrent d'un moment à d'autres d'énormes cas de sinistrés et de décès lors des inondations, vu la non gestion de la Rivière découlant de la négligence ou l'indolence des autorités étatiques.

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Une telle situation ne doit pas être prise à la légère. Car, en ce plein XXIe, on doit pouvoir comprendre que l'être humain a été créé pour vivre dans un cadre attrayant et sans difficulté aucune. Bien que nous savons que « ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent nous dit VICTOR Hugo. » Mais Victor ne l'avait pas dit dans le sens d'encourager les États à être négligents et irresponsables.

Donc, il est tout à fait l'impérieuse obligation des autorités à jouer les mains et les pieds et à travailler du bec aux ongles pour assumer leurs responsabilités envers cette population combien vulnérable. L'objectif principal même de ce mémoire est de fournir un instrument à tous les acteurs impliqués dans le travail humanitaire. Nous espérons que cet outil sera utile à l'Etat haïtien, aux agences internationales de développement, aux bailleurs de fonds et à toutes les parties engagées dans la lutte pour la réduction des vulnérabilités.

Nous espérons que ce travail aidera à tous ceux qui interviennent au niveau de la préparation, prévention, mitigation et réponses aux désastres. Par-dessus tout, nous espérons que cette étude sera une contribution à des changements de politiques, pratiques, idées et croyances dans le domaine du travail humanitaire pour l'amélioration de la vie des démunis. Nous croyons fermement que ce travail n'aura de sens que s'il parvient à être mis en pratique sur le Terrain. Que les autorités agissent !

Liste des sigles et abréviations utilisés

· AFP : Agence France-Presse

· ANAH : Agence Nationale pour l'Amélioration de l'Habitat

· BNC : Banque Nationale de Crédit

· BRH : Banque de la République d'Haïti

· CEPAL : Commission économique pour l'Amérique Latine et la Caraïbe

· CMU : Couverture Maladie Universelle

· COS : Coefficient d'Occupation des Sols

· DAL : Droit au logement

· EBCM : Enquête Budget-Consommation des Ménages

· EPPLS : Un quartier de la ville du Cap

· IHSI : Institut Haïtien de Statistique et de l'Information

· MDE : Ministère De l'Environnement

· MEF : Ministère de l'Économie et des Finances

· OBS : Nouvel Observateur

· OMS : Organisation mondiale de la santé

· ONA : Office National d'Assurance Vieillesse

· ONG : Organisation Non Gouvernementale

· ONU : Organisation des Nations Unies

· PAS : Programmes d'Ajustement Structurel

· PEA : Population Économiquement Active

· PIB : Produit Intérieur Brut

· PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

· POS : Plans d'Occupation des Sols

· RMI : Revenu Minimum d'Insertion

· S.N.G.E : Le Système National de Gestion de l'Environnement

· S.O.S : Save Our Souls « sauvez nos âmes. »

· SD : Schémas Directeurs

· SDAU : Schémas d'Aménagement et d'Urbanisme

· SHADA : Société Haïtiano-Américaine de Développement Agricole

· SWAT : Forces, Faiblesse, Menace, ou Opportunité

· U.S : Refuse Act

· UEH : Université d'État d'Haïti

· UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture

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Introduction

Nul n'ignore que l'urbanisme, discipline de la géographie et de l'architecture dont l'objet est l'aménagement et l'organisation des villes et de leurs environs. C'est aussi l'ensemble des arts et des techniques concourant à l'aménagement des espaces urbains en fonction de données démographiques,

économiques, esthétiques en vue du bien-être humain et de la protection de l'environnement (1).

Le terme « urbanisme » est une création récente : il est apparu dans la langue française au cours des années 1910 pour désigner un champ d'action pluridisciplinaire nouveau, né des exigences spécifiques de la société industrielle. Développant une pensée et une méthode de penser sur la ville, l'urbanisme se présente comme la science de l'organisation spatiale et comporte une double face théorique et appliquée. C'est l'art d'aménager et d'organiser les agglomérations urbaines et, de façon plus précise, l'art de disposer l'espace urbain ou rural (bâtiments d'habitation, de travail, de loisirs, réseaux de circulation et d'échanges) pour obtenir son meilleur fonctionnement et améliorer les rapports sociaux. Cette discipline s'est progressivement imposée dans le monde entier. L'urbanisme comprend l'ensemble des règles relatives à l'intervention des personnes publiques dans l'utilisation des sols et l'organisation de l'espace. Il définit la disposition matérielle des structures urbaines en fonction des critères de l'architecture et de la construction.

Vers le milieu du XXe siècle, l'urbanisme s'est élargi pour faire place à une réflexion sur l'environnement économique et social des sociétés. Il s'est développé selon deux grands courants issus des utopies du XIXe siècle : l'urbanisme progressiste, dont les valeurs sont le progrès social et technique, l'efficacité et l'hygiène, élabore un modèle d'espace classé, standardisé et éclaté ; l'urbanisme culturaliste, dont les valeurs sont, à l'opposé, la richesse des relations humaines et la permanence des traditions culturelles, élabore un modèle spatial circonscrit, clos et différencié. Les éléments caractéristiques de l'urbanisme moderne sont les plans généraux d'urbanisme, qui résument les objectifs et les limites de l'aménagement des sols ; les contrôles du zonage et des subdivisions, qui spécifient l'utilisation autorisée des sols, les densités, les conditions requises pour les rues, les services publics et les autres aménagements ; les plans de la circulation et des transports en commun, les stratégies de revitalisation économique des zones urbaines et rurales en crise ; les stratégies de soutien des groupes sociaux défavorisés et les principes de protection de l'environnement et de préservation des ressources rares.

En tant que tissu de l'organisation humaine, la ville est aujourd'hui un système complexe. À un premier niveau, l'urbanisme concerne l'aménagement des quartiers selon des critères esthétiques et fonctionnels et la création des services publics indispensables. À un second niveau, il concerne le milieu socioculturel, l'éducation, le travail et les aspirations des résidents, le fonctionnement général du système économique auquel ils appartiennent, la position qu'ils occupent dans ce système et leur capacité à prendre ou à influencer les décisions politiques qui affectent leur vie quotidienne.

Toujours vers le milieu du XIXe siècle, une partie des villes européennes apparaissaient anachroniques, impropres à remplir les fonctions que leur imposaient l'industrialisation et les concentrations démographiques. Pour survivre et s'adapter, elles réclamaient des transformations globales de grande envergure.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les grands travaux de reconstruction des villes et l'urgence du logement entraînèrent une application massive des principes de la charte d'Athènes. Ils inspirèrent d'abord la rénovation des quartiers et des centres urbains anciens, c'est-à-dire leur démolition au nom de l'hygiène et de la modernisation et leur reconstruction selon les normes nouvelles. Ce type de rénovation débuta d'abord aux États-Unis sous l'influence des anciens protagonistes du Bauhaus et gagna progressivement l'Europe. Elle a permis en région parisienne plus de cent opérations couvrant près de 600 hectares (à Paris les secteurs du Front de Seine, des Halles-Beaubourg et de la place d'Italie). Les villes orientales ne furent pas épargnées par cette chirurgie radicale, comme en témoignent

1. Le Grand Robert de la langue française.

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certaines opérations au Maroc et au Moyen-Orient. L'urbanisme progressiste inspira également (et inspire toujours) l'aménagement des périphéries urbaines, qu'il s'agisse de quartiers nouveaux.

S'agissant de l'aménagement des périphéries urbaines, il faut de toute façon en planifier. La planification urbaine est la méthode de prévision et d'organisation qui permet aux autorités publiques d'orienter et de maîtriser le développement urbain par l'élaboration et la mise en oeuvre de documents d'urbanisme. Elle s'exprime par les plans d'occupation des sols (POS) et les anciens SDAU, appelés aujourd'hui schémas directeurs (SD). Les POS sont des documents qui déterminent avec précision l'affectation des sols et les règles de leur utilisation ; les SD définissent quant à eux les règles générales du développement urbain à l'échelle d'une ou de plusieurs agglomérations. Le maillage de la planification urbaine s'insère dans celui de la planification générale de l'espace et rejoint de ce fait les préoccupations d'aménagement du territoire.

Dans les pays développés comme la France par exemple, le POS détermine les règles générales de l'utilisation et de la destination des sols dans un périmètre qui est généralement celui de la commune. Le POS se compose d'un document graphique et d'un règlement. Il comporte un zonage et des prescriptions d'urbanisme, établissant pour chaque zone un coefficient d'occupation des sols (COS). Il détermine au minimum l'affectation des sols et la nature des activités qui peuvent y être exercées, prescrit le droit d'implantation des constructions, leur destination et leur nature (un permis de construire doit impérativement respecter le POS). Le POS doit se fonder sur les données existantes pour prévoir, programmer et maîtriser l'urbanisation et l'équipement de la commune à moyen terme. Le conseil municipal prend la décision d'élaborer un POS ; les administrés ont alors la possibilité de le consulter et de le contester le cas échéant. Susceptible d'évoluer, le POS peut par conséquent être révisé. Il constitue un document de planification urbaine essentiel, placé entre les mains des élus locaux qui peuvent ainsi gérer et maîtriser la croissance de l'aménagement urbain. Dans certains lieux, l'utilisation de certains sols est réglementée par la loi, qui spécifie les restrictions générales concernant la hauteur, le volume et l'usage des bâtiments. D'autres règlements contiennent les normes générales, beaucoup plus souples, concernant les usages multiples ou l'architecture d'un bâtiment. Les règles de la construction et du logement portent sur la qualité et la sécurité de la construction de nouveaux bâtiments ainsi que sur leur entretien ultérieur. Dans la plupart des cas, les règles spécifient les matériaux devant être utilisés, leur qualité minimale et les éléments de construction nécessaires à une structure appropriée à l'occupation humaine.

Les urbanistes ont maintenant compris qu'une ville est affectée par les conditions économiques régionales, interrégionales, nationales et internationales. Ils savent également que l'efficacité des plans dépend de la qualité de l'analyse et de l'interprétation de ces conditions (2).

Effectivement, si le mot proposé en 1842 par « Richard de Radonvilliers » et dont la paternité du vocable « urbanisme » est attribuée à Idelfonso Cerdà dans son ouvrage Théorie générale de l'urbanisation publié en 1867, la ville a toujours été un sujet de réflexion récurrent chez les penseurs. Et depuis la fin du XIXe siècle, de nombreux auteurs se sont penchés sur la question, proposant chacun leur propre approche : sociologique bien sûr, mais aussi anthropologique, architecturale, artistique, voire même philosophique.

Ainsi, une intervention des autorités étatiques s'avère on ne plus importante voire indispensable dans ville du Cap-Haïtien en vue d'arranger ou améliorer l'ordre des choses qui va de mal en pis en ce temps de modernisation et de hautes technologies. De ce fait, j'aimerais répondre à ces pertinentes et perturbantes questions que voici : Quel est l'enjeu de l'État Haïtien en ce qui a trait à la gestion de Haut-du-Cap et des zones périphériques ? Quelles modalités des solutions ? Pourquoi est-ce que l'intervention

2. "urbanisme." Microsoft® Études 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.

de l'État se révèle-t-elle importante dans ce processus de gestion ? En vue d'étendre la recherche au bénéfice de futurs lecteurs et visionnaires progressistes.

La présente étude se propose de pallier aux carences et d'introduire dans le pays une très grande réflexion sur la vulnérabilité de la population Capoise par rapport aux risques et désastres naturels et anthropiques.

La vision première de ce travail est donc de présenter une étude consistant en :

? une réflexion sur quelques concepts essentiels,

? un bilan sur un certain nombre de situations déjà vécues ou même en cours,

? un état des capacités de réponse actuellement discernables,

? et une série de démarches qui préfigurent ce qui doit être fait au sein de la commune.

Les méthodes et outils utilisés ou proposés dans cette étude pourront, on l'espère, servir de point de départ à l'État et aux différentes institutions (gouvernementales et non gouvernementales) intervenant dans le domaine.

Le présent mémoire offre une information complète sur les risques naturels et anthropiques, tout en intégrant les données historiques sur les types et la fréquence des catastrophes auxquelles le Cap-Haïtien est le plus vulnérable.

L'Étude précise également le niveau de risques par rapport aux différents types de catastrophes en indiquant l'impact possible sur les populations. Quand cela est possible, l'accent est mis sur les groupes les plus marginalisés, tout en caractérisant les dommages qu'ils puissent subir.

Ce mémoire offre également : Une description des capacités de réponse aux urgences des différentes institutions impliquées dans le domaine (communautés de base, ONGs nationales et internationales, structures étatiques, etc.). Des recommandations sont faites de manière stricte pour renforcer la préparation aux urgences et les capacités d'intervention ;

Partie I : Le Cap d'antan

Chapitre I

Une approche rétrospective autour de la ville

Section I : Brève présentation de la ville du Cap-Haïtien

Situé au nord de la République d'Haïti, la commune du Cap-Haïtien est enclavée entre l'Océan Atlantique à l'est et le Morne du Cap qui la domine. Le Cap-Haïtien est la deuxième ville du pays.

Elle a été fondée en 1670, bien avant Port-au-Prince, les Cayes, Jérémie ou Jacmel. Elle mesurait alors près de 600 mètres de long et 300 mètres de large et avait en tout, 56 rues ou îlots ou carrés. Au temps des flibustiers, la ville du Cap s'étalait au niveau des marais de la plage de Petite Anse. Comme les bateaux y accostaient difficilement et que la ville était toujours sujette aux inondations occasionnées par les marées, la ville a été transplantée dans les hauteurs des mornes du Haut-du-Cap. Le commerce maritime a continué à se développer au Bas du Cap, dans la Baie.

Le Cap-Haïtien était réputé pour la beauté de ses maisons et la propreté de ses rues. La ville a été détruite par le tremblement de terre du 7 mai 1842 qui a occasionné la mort de plus de la moitié de la population (environ 5 000 morts).

Aujourd'hui le Cap-Haïtien se compose de trois sections communales qui, sous la pression démographique, se développent comme des annexes de la ville et tendent à se fusionner :

· Le Haut-du-Cap (au sud) : Le centre de cette section se trouve au sud de la Ville du Cap, à près de 8 km, et comprend les grandes habitations suivantes : Breda, Haut-du-Cap, Morne Cabane et Sainte Philomène. Comme la ville du Cap, une partie de ses habitations longent l'embouchure de la rivière du Haut-du-Cap et une autre partie s'élève dans les mornes surplombant la commune.

· La Petite-Anse (au sud-est) : Elle est localisée entre la rivière du Haut-du-Cap à l'ouest et la mer au nord-est. Elle comprend les grandes habitations suivantes : Fort St Michel, Shada, Baudin et Petite-Anse.

· La Bande-du-Nord (à l'ouest) : Elle comprend de grandes habitations, toutes situées dans les hauteurs des mornes du Cap : Fort Berly, Labady, D'Espagne, Vigie, Castrel, Martin et Goderas.

La ville du Cap, elle, a son pied dans la mer où se déversent les eaux des principaux égouts. La ville grimpe progressivement dans les mornes qui la bornent à l'Ouest. Le versant Est du morne du Cap est sillonné de ravines qui déversent leurs eaux sur la ville : la ravine Belle Hôtesse près de la rue 24, la ravine « Zetriye » de la rue Bel air à la rue 0 et la ravine de Sainte Philomène.

La ville du Cap s'est développée sous la pression de l'exode rural, à des moments qu'il est important d'indiquer :

· Les années 1930 et 1940 : l'avancement sur la mer pour construire la rue A et plus tard le boulevard du Bord de Mer ;

· Sous la Présidence d'Estimé, l'entrée du Cap qui passait par la route du Bel Air a été redessinée : on a repoussé la mer pour construire la route qui conduit à la Barrière Bouteille ;

· En 1971, début des travaux du nouveau port ;

· Dans les années 1978-79, les quartiers SHADA, CONASA ont été colonisés après la construction du Pont Neuf. A cette même époque, on a retracé la Fossette en fonction de la nouvelle rue conduisant au pont ;

· Dans les années 82-83, construction de la zone dénommée « Cité Champin » ;

· Dans les années 86-87, construction de la « Cité du peuple » ;

· Après 1986, la route qui mène à l'aéroport (retracée dans les années 70) est colonisée : surgissent les quartiers de Bas Aviation, Fort St Michel, Fougerolles et Conasa.

Les grands travaux d'infrastructure réalisés dans ces différentes zones au cours de l'aménagement des routes n'avaient pas tenu compte de la colonisation qui suivrait. Il était prévu, par exemple, que les drains se déverseraient dans des zones inhabitées. Ces espaces colonisés ne disposaient d'aucune infrastructure urbaine.

La partie basse de la ville (Petite Anse) se trouve au fond d'une baie marécageuse. La population implante de nouvelles habitations dans les marécages repoussant progressivement les limites de la baie.

L'infrastructure urbaine de la ville du Cap-Haïtien supporte le poids de toutes les populations de ses trois sections communales dans la mesure où celles-ci ne font plus qu'une avec la ville. La ville du Cap-Haïtien semble vouloir s'étendre aux limites de la commune, à l'exception de la Bande-du-Nord. Les statistiques selon lesquelles la population de la commune du Cap ne serait que de 800 000 habitants

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semblent ne pas tenir compte de l'expansion de la ville : les Cités sont archicombles et les mornes, déjà rongés par toutes sortes de constructions, semblent être les derniers espaces à conquérir. Même les zones d'inondations (Shada, Aviation, Conasa, Madeline) sont très densément peuplées. Aujourd'hui, la ville du Cap-Haïtien paraît congestionnée et surpeuplée.

La ville du Cap porte en elle les germes de sa destruction : constructions anarchiques qui se multiplient tant dans les mornes que dans les zones marécageuses du bord de mer et des rives de l'embouchure de la rivière du Haut-du-Cap (un simple coup d'oeil sur cette photo vous donne un exemple).

Ces photos que vous allez voir ont été prises le dimanche 6 Septembre 2015 à 5 heures PM.

Géologie, relief et sols

La ville du Cap-Haïtien est située en piémont dans une étroite plaine d'alluvion qui s'étend entre la mer et le Morne du Cap. Ce morne est parcouru de plusieurs failles visibles et est constitué d'une couche de calcaire karstique et constituée d'amas de blocs rocheux reposant sur des roches volcaniques. Le calcaire est très fissuré et absorbe de grandes quantités d'eau à l'occasion de pluies intenses et facilite, de ce fait, l'infiltration d'eau qui arrive jusqu'aux couches inférieures de roches volcaniques imperméables. L'eau s'écoule latéralement pour former toute une chaîne de sources en amont de la ville. Cependant, la structure de ce morne est aussi un facteur d'instabilité. Suivant la topographie, on peut distinguer :

?la partie basse de la ville : Petite Anse et les plaines du Haut-du-Cap

?la partie haute constituée de l'ancienne ville et des parties habitées du Morne du Cap, du Haut-du-Cap à la limite de la Bande du Nord.

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La partie basse de la ville est de construction, plutôt de reconstruction, récente (3).

Section II : La gouvernance de la ville

a) La qualité des dirigeants de jadis

Cap-Haïtien, ville portuaire du nord d'Haïti, chef-lieu du département du Nord, située sur la baie de Manzanillo, bras de mer de l'océan Atlantique.

Cap-Haïtien possède un vaste port et exporte du café, du cacao, des peaux, des fruits et des bûches de bois. Au XVIIe siècle, les Espagnols établirent une colonie sur le site de Cap-Haïtien, qui devint une possession française en 1967. Les Français en firent la capitale de leur colonie de Saint-Domingue et la ville, connue sous le nom de Petite Paris, devint prospère. Entre 1811 et 1820, Cap-Haïtien fut la capitale du roi Henri Christophe qui gouvernait alors le nord d'Haïti. En 1842, la ville fut pratiquement détruite par

un tremblement de terre (4).

Selon la petite histoire rapportée, et de manière réitérée, par les notables de la ville, quelques décennies plus tôt, les autorités du Cap étaient très responsables, sérieux et honnêtes. Ils prenaient à coeur leurs fonctions établissant des plans d'assainissements, des principes d'hygiène de salubrité, des règles d'empêchement de construction anarchique, de conduite, d'interdiction aux marchandes de ne pas pénétrer avec leurs ânes chargés et de ne pas rester dans la ville au coucher du soleil. À cette époque elle était vraiment belle et attrayante et le tourisme était une très grande source de revenu au point que cette ville portait le nom de « Capitale touristique du pays » parce qu'on y trouve la majorité des sites et monuments historiques, tels : La Citadelle la ferrière, le palais Sans-souci, Bois Caïman, Vertières pour ne citer que ceux-là. La ville était vraiment propre et l'environnement était impeccable parce que les autorités prenaient bien le soin de leurs tâches. Elles surveillaient, contrôlaient et dirigeaient tout sans accorder la première place à de l'argent. C'étaient de véritables leaders. Quand est-il d'aujourd'hui ?

Comme autrefois, aujourd'hui, la protection du patrimoine national constitue un point essentiel de ce plan de reconstruction des actions de la ville afin que le Cap-Haïtien conserve son potentiel touristique. Cette ville était considérée comme une richesse dotée des milieux naturels diversifiés, de climat ensoleillé des croisières d'une topographie montagneuse, de sites touristiques jugés exceptionnels qui attirent le regard de tout le monde. Donc, la nature a tout réuni pour faire de ce coin de terre un endroit où il faisait beau de vivre. Malheureusement !

b) La qualité des dirigeants de l'ère actuelle

Aujourd'hui, on ne pourrait plus utiliser ce dicton « La perle des Antilles » pour Haïti et « Le Paris de Saint-Domingue » pour le Cap-Haïtien dont il se nommait autrefois face à des situations de pollution de dégradation, d'insalubrité dont-il fait face. C'est que les dirigeants d'hier ne sont pas ceux d'aujourd'hui. Les dirigeants actuels du Cap-Haïtien sont du nombre de « j'approuve », c'est-à-dire, ils voient et approuvent tout pour ensuite laisser faire vaille que vaille sans aucune restriction, aucune interdiction et/ou défense. Ce sont des dirigeants à plat ventre et sans dignité. Bref, ils ne sont que d'être classés parmi ou au rang des chefs, et tout le monde fait ce qu'il veut et les photos en disent mieux (5).

3 . Cartes et étude de risques, de la vulnérabilité et des capacités de réponse en Haïti. Philippe Mathieu. Jean Arsène Constant. Josué Noël. Bobby Piard (OXFAM) SOURCE : http://www.mde-h.gouv.ht/etude/carte.htm

4. "Cap-Haïtien." Microsoft® Études 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.

5 . Constatation personnelle au sein même du milieu.

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C'est l'endroit de l'ancien pont Hippolyte (rue 2) rempli de déchets des deux bords, à la même heure et même date.

Pont neuf (Nan Bannan où des lampes à d'air éclairent les ordures et non pas les gens qui en ont grand besoin). c) Une gouvernance stérile

L'absence d'alternative à l'économie de plantations, l'échec du projet du roi Henry 1er et le triomphe d'un ordre politique, économique et social fondé sur le populisme démographique, le brigandage politique, l'atomisation des propriétés foncières et l'hypothèque de l'avenir du pays après la dette de l'indépendance en 1825 mettent en branle le processus de décomposition de l'État haïtien au XIXe siècle. Le Régionalisme, le militarisme, le néopatrimonialisme, la contrebande, la corruption généralisée, les dettes internes et externes, la collusion entre les commerçants étrangers et les hauts fonctionnaires de l'État dans le pillage du Trésor public, les crises politiques, économiques et financières aboutissent à la désintégration complète du double monopole de la contrainte physique et de la fiscalité culminant avec l'effondrement de l'État haïtien le 28 juillet 1915 et l'occupation américaine de 1915 à 1934.

L'occupation américaine de 1915-1934 représente la période de la plus grande tentative de construction d'un État d'apparence moderne, de développement du capitalisme, de mise en place des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires, ainsi que d'un système sanitaire et éducatif en Haïti. Cependant, elle n'est pas parvenue à résoudre la crise structurelle affectant le pays depuis 1804. Dans

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cette optique, les causes des malheurs que connaît Haïti de nos jours doivent être recherchées dans la crise de l'État post-occupation, la nature de l'État duvaliérien, la crise de l'État postduvaliérien et la crise sociétale affectant notre pays depuis plusieurs décennies.

En effet, la tentative de modernisation capitaliste de l'économie haïtienne et de création d'une classe moyenne comme facteurs appelés à garantir la stabilité politique, le fonctionnement de la démocratie représentative dans le cadre du pluralisme politique et de l'alternance pacifique au pouvoir, au moyen de mécanismes institutionnels- échoue piteusement. Aussi la période post-occupation, débutée en 1934, permet-elle d'observer la fragilité des structures de l'État construit par les Américains. L'éclatement de la Deuxième Guerre mondiale, la crise de 1946, le coup d'État militaire qui s'ensuit et, par la suite, le coup d'État de 1950 et la crise de 1956-1957 mettent en relief le disfonctionnement total des institutions de l'État post-occupation, de même que la résurgence de la crise structurelle. Le pays en subira les conséquences désastreuses tout au long de la deuxième moitié du XXe siècle et dès le début du XXIe siècle.

En faisant la répression systématique, du contrôle des grandes religions - particulièrement le vaudou- et de la pratique de la corruption les trois piliers de son pouvoir, François Duvalier parvient à anéantir les élites politiques, à éliminer ses opposants et à construire un État néosultaniste où se confondent totalement la personne du chef, le régime et l'État proprement dit. En s'octroyant ce pouvoir sans bornes, Papa Doc pouvait à son gré se débarrasser des institutions qui ne lui convenaient pas, domestiquer et instrumentaliser celles lui permettant de jeter les bases de sa dictature dynastique. Cette fusion entre le président, le régime et l'État disparue, le départ du dictateur, le 7 février 1986, entraînera d'abord la transformation de l'État néosultaniste duvaliérien en État néopatrimonial ; puis, en État fragile ou défaillant. Ce processus de désintégration des appareils répressifs et administratifs de l'État conduira à son double effondrement en 1994 et en 2004.

Mais la crise de l'État se déroulait aussi sur fond de crise socioéconomique aiguë affectant Haïti depuis plusieurs décennies. Elle s'est tout simplement accentuée à la chute de la dictature des Duvalier. La récession économique mondiale résultant des chocs pétroliers de 1973 et 1979 et les mesures de restructuration adoptées par les grands pays du Nord, notamment les programmes d'ajustement structurel (PAS) - impliquant la vague de libéralisation et la réorientation de l'aide publique au développement-, appliquées ici durant la décennie 80, heurtèrent de plein fouet l'économie rachitique haïtienne. Les effets dévastateurs de l'embargo imposé à Haïti par la communauté internationale en 1991-1994 finirent par détruire complètement ce qui restait encore du secteur de la production agricole ainsi que les maigres emplois du secteur de la sous-traitance déjà gravement affecté par une transition politique chaotique. Pour comprendre l'ampleur de la crise socioéconomique haïtienne, on doit se rappeler que, de 1950 à 1988, la production céréalière (riz, maïs, sorgho) n'a augmenté que de 8% pendant que la population doublait, atteignant environ sept (7) millions d'habitants. En 1986, la production alimentaire par tête d'habitant a décru de 13% par rapport à 1979. La part de l'agriculture dans le produit intérieur brut passera de 44% en 1950, à 28% en 1988. Et, de 1980 à 2004, le PIB per capita a été réduit de moitié, tandis que la dégradation de l'environnement s'accélérait, créant à l'infini la multiplication des proches pauvretés dans le pays.

Les laissés-pour-compte des villes et surtout ceux des quartiers pauvres de Port-au-Prince pesèrent lourdement dans le processus de fragilisation des structures de l'État et dans son effondrement en 1994 et en 2004 : les difficultés auxquelles ils font face étant énormes. C'est qu'ils ont historiquement évolué en marge de la société. Aussi le désarmement général des paysans sous l'occupation, l'expropriation des petits cultivateurs et l'exode rural qui en résulta contribuèrent-ils à faire des métropoles, et (...), le lieu idéal où s'exprimeront avec hardiesse les revendications sociales, politiques et économiques.

Le processus de dislocation de la société haïtienne s'accentue dans le cadre de la contribution d'Haïti à l'effort de guerre des États-Unis, qui a conduit à la création, en 1941, de la Société Haïtiano-Américaine de Développement Agricole (SHADA). L'acquisition d'immenses étendues de terre par cette firme entraîna l'expropriation de dizaines de milliers de petits cultivateurs. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les quelque 100.000 ouvriers agricoles qui travaillaient dans les plantations de la SHADA se retrouvèrent sans emploi. Ces paysans expropriés et ces ouvriers congédiés iront alimenter l'autre

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grande vague d'exode rural que connaîtra le pays : phénomène à l'origine de l'accélération du processus de bidonvilisation et de « ruralisation » de certaines villes du pays...

Au début des années 1960, la misère et la répression macoutique provoquèrent une nouvelle poussée massive de l'exode rural, intensifiée par la détérioration des conditions d'existence des paysans et la brutalité excessive des membres de la milice de François Duvalier exercée sur d'innocentes victimes. Sous le gouvernement de Jean-Claude Duvalier, les paysans, attirés aussi par la propagande trompeuse du régime, envahirent la capitale pour les mêmes raisons. Et on assista également à l'accentuation de l'émigration vers la République-Dominicaine et à l'amplification du phénomène des « boat people ». L'enracinement de la peur dans les esprits, inculquée dès le berceau, par l'application de la politique de la terre brûlée et de la paix des cimetières, sous Lavalas, on parlera de tolérance zéro pour cacher l'énormité insoutenable des exécutions extrajudiciaires, réduira la participation citoyenne à l'expression des vivats pré-organisés et à la manifestation outrecuidante des menaces des sicaires armés. Toutes les institutions sociales en sont sorties affaiblies ou vilipendées. Le mouvement social malgré des soubresauts et quelques actions d'éclats de soulèvements populaires vite réprimés ou récupérés, n'a jusqu'ici pas pu se consolider en forces sociales bien identifiées et interconnectées au point qu'une certaine frange de la classe moyenne intellectuelle associée à un sous-secteur de la bourgeoisie se pose en représentant de toute société civile. Il en est de même des partis politiques qui reflètent l'image d'un pays frappé d'un triple désastre écologique, social et politique.

À la chute de la dictature des Duvalier, la pauvreté insoutenable des masses, le banditisme politique croissant, le triomphe de l'économie criminelle et la désintégration accélérée du lien social façonnant l'image d'Haïti, devenue un pays sous perfusion, vivant de la mendicité internationale et dont la survie des habitants dépend des transferts d'argent de la diaspora, des activités des ONG et du trafic de la drogue. C'est ce pays naufragé, gangrené par l'impunité, le népotisme, le copinage et la corruption généralisée ; c'est ce pays, incapable d'offrir les services sociaux de base à ses habitants et se circonscrivant dans l'espace port-au-princien, qui est dévasté par l'apocalyptique séisme du 12 janvier 2010 (6). Mais malgré tout, nous voulons justement relater notre vrai problème qui nous ronge au quotidien en tant que Capois.

Section III : Constatation du problème

La situation catastrophique de l'environnement haïtien d'aujourd'hui est fortement liée à la crise des petites exploitations agricoles, l'urbanisation anarchique, la forte pression sur les ressources naturelles et la déficience du cadre institutionnel et légal. Cette situation s'est aggravée au cours de ces dernières années à un point tel que l'on parle d'irréversibilité de la situation.

L'environnement en Haïti reflète pour une bonne part les problèmes structurels auxquels fait face l'immense majorité de sa population. En effet, Haïti est un pays en situation d'extrême vulnérabilité face aux aléas naturels et en proie à de croissantes menaces complexes, fruit de l'interaction entre menaces naturelles aggravées par la dégradation de l'environnement, les taux très élevés de pauvreté et de vulnérabilité sociale de sa population et des problèmes de gouvernance et de non-maîtrise de l'espace rural et urbain (7).

Le vrai problème dans le cadre de ce mémoire, c'est que l'agglomération du Cap-Haïtien se réclame de ses droits de liberté, d'égalité et de fraternité. Voyant sa situation déplorable, elle se demande est-ce qu'effectivement en Haïti, il y existe des autorités étatiques ? Constatant les conditions de vie des gens dans les zones à hauts risques et inondables, dans la misère noire, dans la mal-cité, et tant d'autres problèmes à la merci des catastrophes naturelles et aux désastres, elle se dit être des va-nu-pieds, des enfants de rue sans parents, des orphelins, des boeufs sans queue. En revanche, on se demande si l'État Haïtien existe davantage ou s'il est mort ? D'où l'importance de l'intervention géniale de dernier.

6. PROGRAMME ET STRATÉGIE DE REFONDATION DE L'ÉTAT-NATION (PSREN) (OPL) Òganizazyon Pèp k'ap Lite, #33, Professeur Sauveur Pierre ÉTIENNE, Candidat à la présidence, Juin 2015, pp 15-20.

7 . Université d'État d'Haïti, Support de cours de Gestion de l'Environnement, Dr. SAINT LOUIS Jonathan, MSc. Prof.

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Il faut souligner avec un trait rouge que dans les pays sous-développés comme Haïti, l'incapacité des gouvernements à résoudre les problèmes prioritaires (élimination de la pauvreté extrême, dépendance économique et technologique, déficit élevé des finances publiques, nécessité d'améliorer les cadres de vie et d'augmenter les infrastructures nécessaires au développement, besoins en logement, manque d'emploi, etc.) explique que la question des risques et des désastres ne soit pas considérée comme une priorité.

Ces gouvernements semblent minimiser l'importance des menaces naturelles cherchant à se libérer ainsi de leurs responsabilités. Ils préfèrent à s'attacher à résoudre ou rendre moins évidentes les nécessités les plus criantes (urgentes, d'ailleurs, depuis plusieurs décades).

Cela s'explique et se comprend parce que les connaissances sur la vulnérabilité et la gestion des désastres restent limitées. Font également défaut des instruments efficaces pour aider les décideurs à mieux orienter leurs politiques.

Aujourd'hui, l'inexploitation et la mauvaise utilisation des ressources, l'insuffisance des gîtes touristiques existant empêchent à la ville du Cap d'avoir la même allure qu'elle avait autrefois. L'absence de bonne gestion de la ville engendre des problèmes de toutes sortes. La ville du Cap-Haïtien, par son histoire, sa culture et son architecture, représentait un pôle d'attraction pour le tourisme, mais aujourd'hui avec la dégradation ascendante de la situation, on ne peut plus en parler. La ville du Cap, depuis bien des décennies est très fragile voire vulnérable. Elle connait des problèmes énormes, tels:

o Instabilité politique;

o Stagnation de l'économie depuis la période de l'embargo;

o Absence de création d'emploi;

o Inflation persistante;

o Surpopulation;

o Dégradation de l'environnement (le déboisement des mornes pour construire des maisonnettes et pour faire du charbon de bois en vue de survivre);

o Chômage;

o Manque d'électricité;

o Infrastructure désagréable (routière, sanitaire, éducationnelle etc.);

o Prostitution et banditisme;

o Insécurité alimentaire;

o Insalubrité de la ville;

o Bidonvillisation etc.

Ce dernier cas est produit par le phénomène de l'explosion démographique qui augmente de jour en jour à travers le monde. « Pendant des siècles, l'humanité a connu une croissance ralentie, le poids de la mort bridant considérablement l'accroissement de l'espèce humaine qui ne comptait qu'un milliard d'habitants vers 1820. La diffusion récente des techniques sanitaires et médicales, cependant, a entraîné un recul durable de la mortalité partout dans le monde. Tous les pays, ou presque, ont aujourd'hui entamé leur transition démographique. C'est ce qui explique la brutale accélération de la croissance démographique contemporaine, la population mondiale s'étant accrue, en moins d'un siècle, de 4 milliards d'habitants supplémentaires -- 2 milliards d'habitants en 1920, 3 milliards en 1960, 6 milliards

en l'an 2000. Cet essor considérable est, pour l'essentiel, le fait des pays du tiers-monde (8) dont le cas d'Haïti est pire.

A ceci, nous pouvons ajouter le phénomène de l'exode rural qui constitue la migration des populations rurales vers les villes. Actuellement, ce fléau d'exode rural touche principalement les pays en voie de développement. Ces flux concernent chaque année plus d'une trentaine de millions de personnes. Ils ont pour corollaire un développement urbain sans précédent. La vie rurale provoque, par ses insuffisances, un phénomène de rejet. Les activités agricoles sont peu prometteuses et peu valorisantes, les loisirs relativement réduits. À l'inverse, la ville, qui semble scintiller de mille attraits, attire les jeunes, en particulier les jeunes hommes. Mais comme l'attraction de la ville ne correspond pas à un appel de main-d'oeuvre dans le secteur industriel ou du tertiaire, il en résulte un chômage urbain croissant. De plus, cet afflux de populations vers les villes entraîne un certain nombre de problèmes, parmi lesquels la pénurie de logements. L'expansion des métropoles a donc provoqué la dégradation de certains quartiers et la prolifération des bidonvilles où sévit l'absence d'équipements collectifs (9) dont le Cap-Haïtien est à la tête de liste.

« D'une façon générale, les flux migratoires semblent s'orienter vers les villes secondaires comme le Cap-Haïtien où les activités liées au port sont très en vue et occupent une majorité de la population active. L'espace urbain ainsi que la densité de population ont doublé en moins de 20 ans tant les flux de migrants en provenance des zones rurales des départements du Nord et du Nord-Est sont importants. Les jeunes ruraux de ces départements-ci n'aspirent plus à entrer à Port-au-Prince mais plutôt au Cap-Haïtien où ils accèdent plus facilement à certains services, à l'éducation et à certaines activités économiques. L'accès à certains services de base ainsi qu'aux loisirs sont similaires quand on compare le Cap-Haïtien à Port-au-Prince. Ils s'établissent dans les hauteurs des mornes et aux environs de l'aéroport, en construisant n'importe comment et n'importe où.

Cette photo a été prise le dimanche 6 septembre 2015, à 6heures PM à la rue 2 où existait le Vieux Pont (Hypolite).

i. Problème Inondations et crues torrentielles

Les évènements catastrophiques liés aux pluies diluviennes sont devenus monnaie courante ces cinq dernières années dans la ville du Cap-Haïtien. Les parties basses de la ville sont affectées par la

8. démographie." Microsoft® Études 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.

9. Ibid. Exode rural.

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submersion alors que les parties hautes le sont par le sur-ruissellement. La ville et les mornes environnants sont menacés par les crues torrentielles, les mouvements de terrain. En 1942, et en 1949 surtout, de fortes averses (déluge selon certains) au niveau national, ont occasionné d'importantes pertes en vies humaines dans la commune.

Les dernières inondations, quoique peu ou pas meurtrières, ont révélé la vulnérabilité de la ville. Les eaux torrentielles qui dévalent le Morne du Cap, la rivière Haut-du-Cap et les mornes aux pentes fortes (où des blocs rocheux risquent de se détacher une fois que leur base est gorgée d'eau), représentent des menaces d'autant plus redoutables que les espaces directement exposés sont densément peuplés.

Les conséquences des inondations sont dramatiques pour les habitants des quartiers du bas de la ville (Petite Anse, par exemple) où l'eau monte certaines fois de plus d'un mètre submergeant les maisons dont les planchers sont érigés en moyenne à 50 cm du sol. Lors des fortes averses, les maisons sont inondées pendant plusieurs jours et les eaux charrient des immondices et des déchets de toutes sortes (même des excréments) accumulés dans les ravines. En l'absence de drains et/ou d'issues pour les drains, les eaux passent plusieurs jours avant de s'évaporer ou de s'infiltrer dans le sol.

Plusieurs causes sont à l'origine de la répétition et de l'impact redoutable des inondations au Cap-Haïtien :

ii. Constructions dans des zones basses, à l'embouchure de la Rivière du Haut du Cap et

sur le littoral de la baie

Depuis 1986, notamment, des quartiers entiers ont été érigés sur les rives immédiates de la Rivière du Haut-du-Cap (quasiment fermée) qui est remplie de boue, de fatras et de matières plastiques, et au bord l'Ouest du pont neuf, tout au long du rivage de cette dernière, on installe de nos jours des lampes à d'air qui, tous les soirs, éclairent non pas les gens mais plutôt ces genres de choses (les immondices, déchets, etc.), qui, les regardant donnent de la nausée et de la démangeaison (cette situation constitue un cancer, un mal endémique pour la beauté et la fraîcheur de la ville) ; ainsi que dans les ravines et dans les zones marécageuses où se déversaient l'eau de drainage urbain. En obstruant ainsi les voies de passage, d'écoulement et de drainage des eaux, ces quartiers et ceux de leur périphérie immédiate sont perpétuellement menacés par les inondations.

Ces photos ont été prises à côté même de la route nationale (du pied du pont neuf allant à la rue 5 boulevard, le dimanche 6 septembre 2015, vers 6 heures de l'après-midi).

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Il faut signaler que la plupart des maisons des quartiers décrits précédemment sont construites illégalement, en dehors de toute planification urbaine et ne respectent pas les normes de construction les rendant, du coup, très vulnérables. Les faibles infrastructures urbaines existantes (caniveaux, drains, ponts) sont postérieures à la colonisation des lieux et sont souvent conçues de manière inadéquate et inefficace. Souvent sous-dimensionnées, elles peuvent aggraver les effets d'une inondation. La densité de l'habitat ne fait qu'en augmenter l'impact.

Ici c'est l'image de la route nationale (pont neuf, le dimanche 6 Septembre 2015, vers 6 heures de l'après-midi).

Dans les quartiers de Shada, Bas Aviation, Fort St Michel, Blue Hills, Conassa, Fougerole, Cité du peuple, Champin, EPPLS etc, les cas d'inondation sont très fréquents. Les pluies, même de faible intensité (ce qui se produit presque annuellement et même deux fois par an certaine fois), font monter le niveau de l'eau, inondant les maisons.

Selon les habitants de Bas Aviation, la marée montante lors de pleine lune, suffit pour inonder ce quartier. Le niveau de la chaussée étant plus élevé que celui des maisons, celles-ci restent inondées même après que l'eau se trouvant sur la chaussée ait été évacuée.

Ce risque s'aggravera au cours des prochaines années en raison des effets attendus des changements climatiques, la montée du niveau des mers en particulier. Et surtout lorsqu'on observe que les gens continuent à créer des espaces aux coins de l'embouchure même avec des fatras/immondices/déchets en matières plastiques en vue de construire des maisonnettes soit en bambou, soit en palette etc. et ils construisent même leurs latrines dans ces espaces au-dessus de l'eau mettant en danger leur propre vie et celle de toute la population.

Les flaques d'eau stagnante subséquentes aux inondations sont quasi permanentes dans les quartiers de Bas-Aviation, de Shada et de Blue Hills. Elles favorisent la prolifération de moustiques et expliquent les nombreux cas de malaria, de filariose (Gwo pye) et de mycoses (Dèyè fann) observés dans ces quartiers.

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iii. Hiérarchisation des menaces et des risques

Les menaces et risques majeurs identifiés par la population sont essentiellement anthropiques et liés aux problèmes environnementaux; ils affectent la ville dans son ensemble et tout particulièrement les bidonvilles. Ceux-ci sont, par ordre de priorité :

-- Le déboisement et l'érosion ; -- Les inondations ; -- L'environnement sanitaire ; -- Les constructions anarchiques ; -- Les problèmes d'insécurité.

Quoique le Cap soit classé comme la zone à risque sismique le plus élevé du pays, il n'existe pas de mémoire collective à ce sujet. Ceci est fort compréhensible vu que le dernier tremblement de terre important date de près de deux siècles. La population est bien plus préoccupée par les désastres les plus imminents : ceux liés aux eaux de pluie et à la surpopulation.

Selon les participants aux rencontres, ces différents problèmes sont liés et font partie d'un cercle vicieux : les problèmes de déboisement et d'érosion, dus à la misère chronique, entraînent l'exode des habitants du monde rural qui viennent s'entasser dans les quartiers de la ville du Cap, à la recherche de meilleures conditions de vie. Or, aujourd'hui, ces derniers croupissent dans des milieux insalubres qui violent toutes les règles d'hygiène.

Tableau A : Les quartiers à risque du Cap-Haïtien selon le type de menaces

Menaces

 

Quartiers à risques

Cyclones / fortes averses

 

Partie sud-est de la ville Zone Petite Anse

Déboisement / érosion

 

La Violette, Bel Air, Sainte Philomène, Labory

Inondation (eaux en furie, ensablement)

 

? Haut du Cap; La Violette;

? Blocs Rues 0, 1, 2, 12, 24 et L

Inondation (stagnation d'eau)

 

Petite Anse, SHADA, Aviation, Madeline, La Fossette, Nan Bannan, Cité Chauvel, Blue Hills, Cité du Peuple, Fort Saint Michel, Cité Champin, Conassa, Fougerole

Éboulements / Glissements de terrain

 

Labory, Baryè Boutèy

Tremblements de terre

 

- Toute la ville

Environnement sanitaire (eau

assainissement)

et

- La ville entière

- La Violette, Bel Air, Petite Anse, Aviation, SHADA,

Lambert

Les constructions anarchiques

 

o Toute la ville

o Bidonvilles: contreforts du Morne du Cap, La
Violette, SHADA / Aviation, Cité du Peuple

Les problèmes d'insécurité

 

Toute la ville

Conflit terrien

 

Haut du Cap (Charier, Mapou, Champin, Mombin Lataille)

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iv. Répartition spatiale et niveaux des risques

Pour ce qui est du niveau de vulnérabilité des quartiers, les résultats montrent que toute la ville est extrêmement vulnérable compte tenu, notamment, de la surpopulation, des déficiences notoires dans les infrastructures de base, des carences chroniques en services de base et de l'insalubrité générale.

Toutefois, certains quartiers le sont davantage que d'autres selon le type et les manifestations de la menace considérée. Par exemple, la partie basse de la ville reste la plus affectée par les problèmes d'inondation puisqu'elle se trouve dans une zone naturellement marécageuse où se déversent, en plus, les eaux de pluie et usées.

Dans les quartiers de Petite Anse, Bas Aviation, il n'existe aucune infrastructure et service de base : pas d'eau, pas de réseau électrique, pas de rues et pas de drainage, pas d'école ni centre de santé, très peu de fosses d'aisance (les excrétas humains jonchent les rues).

En résumé, les quartiers les plus à risque restent ceux se trouvant dans la partie sud / sud-est de la ville du Cap-Haïtien : La Violette, Bel-Air, Sainte Philomène, Cité Champin, Cité du Peuple, La Fossette, Petite Anse, SHADA / Aviation. Ce sont également les quartiers les plus peuplés et les plus dépourvus en infrastructures (10). »

Tableau B : Les quartiers à risques du Cap-Haïtien

Risque

Quartiers

Très élevé

SHADA / Aviation, Labori

Élevé

La Violette, Cité Champin, Cité du Peuple, Sainte Philomène

Moyen

Haut du Cap, Baryè Boutèy

Faible

Centre Ville

Section IV : Justification du choix

Haïti est un pays pauvre et très vulnérable, car il est sévèrement frappé par des problèmes politiques, sociaux et économiques. Selon le rapport du 4eme recensement général de la population, les résultats ont révélé que la majorité de la population n'est ni éduquée ni formée (11). En effet, Martin Gray a dit: « Il est toujours plus facile de résoudre une difficulté naissante que de s'attaquer à un problème devenu paralysant.» De ce fait, je ne veux pas négliger l'essentiel afin d'éviter des conséquences néfastes.

Je suis très versé dans la recherche, surtout dans le domaine de rédaction de projet. J'ai toujours un regard observateur là où je porte mes pas pour voir qu'est-ce qu'il y a et qu'est-ce qu'il n'y en a pas en vue de réagir pour contribuer au changement. Car mon occupation première c'est le développement durable, la protection de l'environnement et l'éradication de la pauvreté des masses. C'est dans cette perspective que je justifie que le choix de ce sujet a une double portée : d'une part pour un développement Socio - économique, protection de l'environnement dans le cadre de la salubrité publique en vue de laver la figure d'Haïti notamment, celle de la ville du Cap-Haïtien. D'autre part, assurer le progrès, la mise en application, et l'amélioration des conditions de vie des gens vulnérables en vue de permettre de dynamiser le secteur de développement du tourisme de la ville du Cap-Haïtien avec une nouvelle allure et une nouvelle figure.

10 . Cartes et étude de risques, de la vulnérabilité et des capacités de réponse en Haïti. Philippe Mathieu. Jean Arsène Constant. Josué Noël. Bobby Piard (OXFAM) SOURCE : http://www.mde-h.gouv.ht/etude/carte.htm

11 . 4eme Recensement Général de la Population et de l'Habitat. RESULTATS DEFINITIFS Bureau du Recensement Mars 2005

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Section V : Une Investigation professionnelle

Suivant le cursus du diplôme de licencié en gestion à l'Université d'État d'Haïti (UEH), l'élaboration et gestion de projet, principalement, est dans mon programme d'étude et je suis dès lors très intéressé à l'élaboration et gestion de projet ; depuis, je souhaite devenir un très grand expert dans ce dit domaine. Par ailleurs, j'envisage toujours l'élément du changement là où le besoin se fait sentir. Mon domaine d'activité souhaité est l'enseignement supérieur : je travaille depuis trois (3) ans dans le domaine de l'encadrement des mémorants dans la rédaction de leurs projets de sortie notamment, ceux de la Faculté de Droit, des Sciences Économiques et de Gestion du Cap-Haïtien (UEH) ; et je me destine par ailleurs à poursuivre mes études dans l'axe de management de projet. Enfin, en vue du développement durable, le management de projet est un domaine qui m'a toujours fait rêver, et qui me tient beaucoup à coeur. Le thème de ce mémoire s'inscrit parfaitement dans mes études suivies, mon observation et dans mon travail professionnel, et je désire l'être à l'échelle nationale et internationale. J'ai toujours aimé l'urbanisme, et plus particulièrement les innovations qui affectent le milieu urbain.

Section VI : Axes de réflexion

Je réfléchirai à ce sujet en étudiant dans un premier temps quels sont les causes de la dégradation de la ville du Cap-Haïtien, de quoi elles sont découlées ? J'aurai le regard sur le mode de vie des gens dans les zones à risques et vulnérables. Je comparerai les différents pays qui ont abouti à un système d'urbanisme performant dont il est possible d'imiter. J'étudierai bien entendu leurs stratégies utilisées, mais également leurs avantages ainsi que tous les aspects de gestion afférents à ces démarches.

J'étudierai aussi les fonctions de l'État dans un second point et comment doit-il intervenir, et là où l'essentiel ne doit pas être négligé : dans le secteur d'urbanisme et de protection de l'environnement. Je parlerai donc dans cette partie de la gestion de la Rivière Haut-du-Cap à laquelle l'État doit faire face afin d'éliminer le mieux possible le phénomène d'inondations, de bidonvilisation et afin d'utiliser les nouvelles technologies en vue de parvenir à un développement durable pour les générations futures. Je me focaliserai sur les solutions indispensables et leurs répercussions socioéconomiques au sein de la communauté.

Enfin, dans un troisième point j'étudierai l'utilisation d'autres sources de recours potentiels établissant les normes et permis de construction dans le milieu dont l'État doit mettre à la disposition pour surtout encourager l'investissement international.

Chapitre II

Synthèse de littérature

Section I : La quête de nouvelles stratégies

La période 1970-1980 a été caractérisée par une période de forte croissance Economique (5,74%), cela était dû grâce au secteur de service qui contribuait à 38% au Produit Intérieur Brut(PIB), le secteur secondaire qui contribuait à 44%, et le secteur agricole à 44%. La période 1980-1990 peut être scindée en deux : en premier lieu une forte baisse en 1980 et 1982, deuxièmement, une stagnation de 1982 à 1990, le taux de croissance enregistré de 1982 à 1986 s'élève à 0,24%. Cette baisse est assimilée au choc subi par le café sur le marché international et aux troubles socio-économiques et politiques de 1986.

La sous période 1990-2005 a été caractérisée sur le plan politique par divers évènements non sans conséquences sur la production en Haïti. Le coup d'Etat de 1991 a entrainé un embargo sur le pays, les différents cyclones, les évènements d'avant et d'après le départ du président Aristide, tous ont contribué à la détérioration du pays (12).

12. Manuel statistique des nations unis, 1994

En 1954 le pays comptait 3, 500,000 individus pour une population active de 1, 288,000 habitants. 77,4% de la population active travaillant dans le secteur agricole. Presque toute l'activité économique reposait sur l'agriculture.

Maintenant avec la libéralisation du marché en 1986, l'économie Haïtienne va chuter, l'agriculture moteur de l'économie va être négligée puisque l'importation substitue à l'exportation, les agriculteurs vont tourner le dos vers l'agriculture. Cela va déboucher sur le phénomène de migration où tout le monde tend à aller vers les villes. Arriver dans les villes, la vie n'est pas meilleure, on fait face à beaucoup plus d'exigences.

Et comme dans le pays l'agriculture se fait de manière archaïque, et que la terre ne produit plus comme auparavant, les négligent alors de travailler la terre. Or, Haïti est un pays agricole. Un développement de l'économie nationale doit donc se baser principalement sur l'agriculture. Haïti est un pays essentiellement agricole, et cependant il ne peut même pas subvenir aux besoins alimentaires de ses habitants. Une grande quantité de produits alimentaires provient de l'étranger et cela en dépit du fait qu'environ 80% de la population active s'adonne aux travaux de la terre. Nous devons travailler à mettre fin à cette alarmante situation si nous aspirons vraiment au progrès économique (13).

A) Le souci de survivre des gens

« Depuis toujours, la ville et les classes dirigeantes ont voulu maintenir le peuple des campagnes dans ses villages », écrit Henri Mendras. « Fixer le paysan à la glèbe », renchérit Jean Paul Sartre. Donc enfermer le paysan dans la condition paysanne. C'est que l'émigration urbaine des paysans n'est ni innocente ni inoffensive. Elle n'est pas sans relation avec la structure verticale des groupes sociaux. L'espace urbain, espace privilégié et prestigieux, est l'enjeu d'une lutte de conquête. Les petits paysans, pleins d'espoir et d'illusion, l'envahissent. Car le niveau et la qualité de la vie y sont, pensent-ils, meilleurs. Les citadins tentent de les refouler de cette chasse-gardée sous prétexte que les ruraux ruralisent, c'est-à-dire dégradent les choses urbaines. D'ailleurs, le paysan enraciné dans ses montagnes et enfermé dans univers culturel semble moins menaçant que le prolétaire urbain sans feu ni lieu.

Cette volonté de refoulement se heurte au mouvement d'urbanisation qui est « take off », décollage, rupture. Rupture vers une société autre, à la poursuite d'un autre genre de vie, d'un autre niveau de vie.

Comment voir ce mouvement d'urbanisation ? Quel en est l'impact sur l'étudiant haïtien ? Quel retournement de son esprit, quelle mutation de sa personnalité opère-t-il ?

À l'heure de l'explosion urbaine du Tiers monde, la société haïtienne se présente comme une société rurale en cours d'urbanisation. Une société ou un paysannat largement majoritaire pèse de tout son poids sur la vie économique, politique et culturelle de la nation. Haïti est le pays le plus paysan et, corrélativement, le plus famélique de l'Amérique latine. Son retard économique va de pair avec le retard de l'urbanisation. Son hyperruralité est unique dans la région caraïbéenne, comme y est unique son bas niveau de vie.

Idéalisé et maltraité : tel est le paradoxe du sort fait à ce paysan pléthorique qu'est le paysan haïtien. Tel est le double jeu dont il est victime. Bloqué au bas de l'échelle économique, il est porté aux nues dans les discours officiels. Désavantagé dans la pratique sociale, il est privilégié dans l'idéologie nationale. Comme l'idéalisation du pauvre au Moyen Âge, la mystique indigéniste haïtienne affuble d'une auréole une catégorie en guenilles. C'est en janvier 1982 que le professeur Leslie Manigat, président d'Haïti de février à juin 1988, déclarait au journal guadeloupéen Jakata : « Le paysan haïtien, c'est l'âme haïtienne. Le paysan haïtien, c'est l'indépendance nationale. Le paysan haïtien, c'est la nation haïtienne. Tout le reste est superstructure. Tout le reste est artificialité. Tout le reste est superficialité. Le paysan haïtien, c'est l'Haïtien. »

Voilà l'Haïtien identifié à son moment rural dans une Amérique qui s'urbanise. Ce qui est frappant dans cette définition statique, c'est la consécration d'une étape transitoire en idéal. C'est la dévalorisation de la

13. JOSEPH DÉJOIE HAITI ET LE DÉVELOPPMENT

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civilisation technique et de ses produits artificiels. C'est la confusion de l'Haïtien avec l'ancien Haïtien. Cette vision inerte de l'homme haïtien a un effet idéologique conservateur (14).

î) Le phénomène de l'exode rural

Malgré ce barrage, l'émigration rurale haïtienne rejoint un mouvement mondial d'urbanisation défini comme concentration des populations dans les villes. Une ville se définit non par son degré d'urbanisme mais par un critère statistique. On estime que vers l'an 2000, la moitié de la population mondiale habitera dans des villes de plus 20 000 habitants et que vers 2050, 90% des hommes seront des citadins.

La société haïtienne aussi est en train de sortir du monde rural dominé par le problème agraire et celui de la possession de la terre. Les statistiques de croissance de la population urbaine depuis 1960 l'indiquent : elle transite vers le monde urbain dominé par la question de l'emploi et du chômage. Cette transition, lente et tardive en comparaison avec les voisins latino-américains, s'opère avec un cortège de maux : faim, ruine et dépossession des paysans, bidonvilles. Processus violent et douloureux accompli sous la dynamique de l'appauvrissement du paysan. Dynamique de la dépendance décrite dès 1847 dans le Manifeste où Karl Marx montre la ville prédatrice dominant la campagne et y prélevant un lourd tribut en biens pour son alimentation et en hommes par l'émigration. C'est par ce genre de crises, par cette dynamique de l'insatisfaction, que le monde capitaliste bascule dans la civilisation urbaine. Île géographique, Haïti n'est pas une île sociologique. Ce pays n'est pas isolé du monde et du devenir du monde qui amène 80% de la population mondiale à vivre, d'ici le siècle prochain, en ville. Tout se passe comme si l'humanité change d'habitat et, allant du côté où elle croit pencher la balance de la prospérité, déménage du rural à l'urbain.

En marge de ce mouvement, stagne, dans la misère rurale, un paysannat « authentique » dont le pourcentage sert de critère du sous-développement. À ceci, le professeur Sauveur Pierre Etienne ajoute ce qui suit : « Alors que la grande majorité des Haïtiennes et Haïtiens vivent en milieu rural, 11% seulement bénéficient de services sanitaires ; 10% ont accès à l'eau potable ; moins de 5% des écoles publiques fondamentales sont installées dans les zones rurales et 0,1% des fonctionnaires de l'État travaillent dans les sections communales. Le milieu rural est quasiment abandonné par l'État. Cela provoque le dépeuplement accéléré des sections communales et une urbanisation sauvage due à la concentration dans l'espace urbain des activités économiques, commerciales et administratives. En effet, le pourcentage de la population urbaine est passé de 25% au recensement de 1982 à 48% en 2009, dans l'ensemble du pays.

La paysannerie constitue encore le secteur majoritaire de la population et, partant, la force la plus dynamique de la société. Elle contribue à raison de 25% dans la production de la richesse nationale. Aussi doit-elle bénéficier de tous les appuis nécessaires pour son organisation, sa mobilisation constante, en vue de la réhabilitation du milieu ambiant permettant la réalisation d'oeuvres sociales ou de travaux d'infrastructures. Des actions pertinentes seront entreprises pour l'amélioration des conditions matérielles d'existence de la paysannerie et son épanouissement légitime. En d'autres termes, la modernisation du monde rural est l'une des priorités et des exigences incontournables devant faciliter l'émergence de la NOUVELLE HAÏTI»

ii) La croissance démographique continuelle

Ce mouvement démographique est l'aspect quantitatif d'un mouvement culturel. La culture est ce que l'homme ajoute à la nature. La notion philosophique de travail signifie l'action de transformation de la nature. La mesure du progrès de l'homme, c'est sa capacité de modifier la nature, de fabriquer de l'artificiel. Grâce au progrès technique, l'homme corrige et améliore la nature en fabriquant ces produits artificiels que sont, par exemple, le savon de toilette et le déodorant. Ce progrès technique est le moteur du progrès économique et son lieu c'est la ville. La ville avec sa puissance d'attraction qui arrache les paysans des campagnes et les peuples sous-développés de leurs pays agricoles. L'urbanisation ouvre une ère nouvelle. L'ère urbaine du déclin du petit paysan, de l'agriculture à la houe, de la culture rurale. Bref l'ère de la folklorisation de la société traditionnelle de l'ancien Haïtien. L'urbanisation promet l'ère

14 . Sociologie perspective d'Haïti, Claude Souffrant, LES ÉDITIONS CIDIHCA, imprimé au Canada, Novembre 1995, pp 46-48.

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15 . Ibid. : pp 48-51

industrielle du recul du naturel en matière de production et de reproduction, de l'agro-industrie, des produits alimentaires de substitution.

Cette urbanisation passe par le bidonville. Cité de la faim, le bidonville est cependant, en plus d'un sens, cité de transit. Transition surtout culturelle de la pauvreté résignée à la pauvreté revendicative. Dans le bidonville s'amorce une dialectique des aspirations et des frustrations des masses. Dialectique redoutable pour le système social qui leur refuse le pain quotidien. C'est fait même du déracinement et de la transplantation du paysan en bidonville, en un milieu culturel autre, aux marges d'un milieu économique plus favorisés qu'il peut concevoir un autre état de choses et déclarer intolérable son état antérieur. Cette acculturation urbaine amène l'émergence d'aspirations à un autre niveau de vie, à une autre qualité de vie, aspirations qui attisent les revendications populaires.

Ainsi donc le changement du rural à l'urbain est ambigu. Dans de tragiques conditions d'exode rural préindustriel apparaît, en Haïti, une réalité nouvelle, la réalité urbaine. Avec son contexte différent, avec ses effets de transformation, l'urbanisation fonctionne comme une fenêtre qui s'ouvre dans le ghetto vert qu'est le monde rural. Comme un moyen d'insertion dans autre univers culturel, celui-là même où vivront, vers l'an 2000, près de la moitié de la population mondiale.

De là une vision elle aussi ambiguë de l'urbanisation haïtienne. Vision tragique proposée par Hubert de Ronceray qui perçoit les douleurs qui accompagnent l'urbanisation comme celles d'une agonie. Au contraire, vision dialectique chère à Jacques Stephen Alexis qui tient ces douleurs par les affres d'une parturition à nouvelle étape de l'histoire (15).

B) Confrontation à la précarité

En général, lorsque gens prennent le malin plaisir à quitter leur zone pour entrer surtout en masse dans les villes, il y a toujours des impacts négatifs et des résultats néfastes sur le milieu environnemental voire sur l'État. De ce fait, dans les grands pays, on a mis sur pied un système de solidarité nationale en vue de pallier les effets.

La solidarité nationale est une forme de solidarité organisée par l'État. La solidarité nationale a pour objectif de réduire les inégalités entre les citoyens (dans les domaines des revenus, du travail, de la santé, de la vieillesse, de l'éducation, etc.), et de préserver la cohésion sociale, c'est-à-dire, de maintenir l'unité de la nation.

C'est dans ce but que l'État crée des institutions publiques de solidarité nationale. Dans le cadre de ces institutions, chacun, selon ses moyens, contribue au bien de tous.

L'engagement de l'État est relativement récent puisqu'il remonte au milieu du XXe siècle. La notion d'« État-providence » apparaît après la crise des années 1930 et le conflit mondial qui s'ensuit.

Les crises montrent aux gouvernements des démocraties européennes qu'il faut lutter contre la misère car c'est elle qui ouvre la voie aux guerres et aux dictatures. Ils reconnaissent que les citoyens ont des droits sociaux et que l'État a le devoir d'organiser la solidarité entre les citoyens. Depuis 1946, la Constitution française garantit le droit au travail, à la protection de la santé, à l'accès à l'instruction, ainsi que le droit à la sécurité matérielle, au nom de la solidarité et de l'égalité de tous.

Des institutions d'entraide publique sont mises en place. Cette aide publique est financée par l'impôt, qui est un transfert de richesses : chaque citoyen donne à l'État selon ses moyens et reçoit de l'État selon ses besoins.

En France, la première de ces institutions est la sécurité sociale, créée en 1945. « L'organisation de la sécurité sociale est fondée sur le principe de la solidarité nationale. Elle garantit les travailleurs et leurs

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familles contre les risques de toute nature », annoncent les fondateurs de la sécurité sociale lors de sa création.

Ce système d'assurance obligatoire garantit aux travailleurs et à leurs familles un revenu de remplacement et des prestations sociales en cas de maladie, de maternité, d'invalidité, de vieillesse, d'accident du travail ou de décès.

La sécurité sociale est financée par des prélèvements obligatoires (argent versé par les salariés et les employeurs sous la forme de cotisations), qui sont ensuite redistribués sous forme de remboursements de frais médicaux et de prestations sociales (allocations familiales, retraites).

Le système d'indemnisation du chômage (l'assurance chômage) date également des années d'après-guerre ; il s'agit d'une allocation versée aux personnes qui ont perdu leur emploi.

La crise économique et la montée du chômage qui surgissent au milieu des années 1970 montrent les limites de l'État-providence. Malgré la redistribution des richesses organisées par l'État, de fortes inégalités demeurent entre les citoyens et de nouvelles formes de pauvreté apparaissent.

À partir des années 1980, de plus en plus de personnes s'installent de manière durable dans la précarité et l'exclusion. Sans stabilité d'emploi, de revenu, de logement, les exclus ne peuvent plus vivre décemment malgré les dispositifs d'aide sociale. Ce phénomène crée une « fracture sociale » dans la société française. Ce fossé est une menace pour le maintien de la cohésion sociale.

En France, pour lutter contre cette exclusion, l'État a mis en place de nouvelles formes de solidarité nationale. En 1988, est ainsi créé le RMI (revenu minimum d'insertion) ; cette allocation est versée aux personnes qui perçoivent des ressources inférieures à un certain revenu, fixé par le gouvernement. En 2000, est instaurée la CMU (couverture maladie universelle) ; la CMU permet à plus de quatre millions de personnes en grande détresse de bénéficier de l'accès gratuit aux soins.

Malgré ces actions, l'exclusion persiste. Dans les faits, les institutions publiques n'ont pas toujours les moyens d'assurer à chaque membre de la société la protection dont il aurait besoin : souvent l'aide publique ne parvient pas à atteindre les personnes les plus démunies, les plus marginalisées.

De plus, il s'agit d'une volonté politique : afin de réduire les dépenses publiques, un gouvernement peut décider de réduire ses aides, ce qui aggrave la pauvreté et l'exclusion. La solidarité nationale a donc des limites : elle ne couvre pas tous les besoins.

Face aux insuffisances de l'aide publique, des initiatives de solidarité privées voient le jour sous la forme d'associations. Ces associations de solidarité jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la pauvreté.

À côté des associations caritatives les plus anciennes (ATD Quart-monde, le Secours populaire, le Secours catholique, Emmaüs), d'autres associations, plus récentes (Droits devant !, Agir contre le chômage ou Droit au logement), témoignent de ces nouveaux phénomènes que sont l'exclusion et la précarité ; elles ont aussi un rôle plus politique : elles défendent les revendications des exclus en réclamant une plus grande participation de l'État. Les très grandes villes sont confrontées aux mêmes problèmes que toutes les autres villes, mais à un degré plus fort.

En particulier, les grandes villes connaissent des densités de population (le nombre de personnes au km2) très importantes. Cela les oblige à concevoir des réseaux extrêmement performants (approvisionnement en eau et en électricité, assainissement, transports), mais aussi à repousser en permanence leurs limites géographiques en fonction des besoins des habitants. Il faut aussi organiser l'évacuation des ordures, le nettoyage des rues et lutter d'une façon générale contre les pollutions.

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Enfin, c'est souvent dans les plus grandes villes que les inégalités sont les plus fortes : chômage, problèmes de logement, etc. (16). C'est pour cela que la ville du Cap-Haïtien n'en est pas épargné, car il y a un pôle d'attraction particulier ou analogiquement aux très grandes villes. D'ailleurs, c'est la deuxième ville du pays. Pourtant, par rapport aux exemples des États étrangers, l'État haïtien a échoué pourvu qu'on ne remarque aucune action concrète pouvant diminuer les conditions précaires des habitants vivant dans la mal-cité. C'est une question de « Nager pour sortir ! » a déclaré l'ex président René Gracia Préval, alors chacun pour soi, Dieu pour tous.

î) Le chômage

En Haïti, la situation de l'emploi s'est aggravée à mesure que s'intensifient les politiques d'ouverture commerciale. Il est encore difficile d'évaluer la dimension du marché de travail du pays par manque de séries chronologiques et l'absence d'un organisme de suivi du dit marché. Mais, les données statistiques disponibles montrent une claire tendance à la détérioration de l'emploi tant au niveau global qu'au niveau sectoriel ou spatial.

Le chômage en Haïti avait été très élevé durant la période de croissance des années 70. La disponibilité d'un excédent structurel de main-d'oeuvre empêchait que la désoccupation diminue substantiellement, ce qui a été confirmé par le Recensement de population publié par l'IHSI en 1982. Du point de vue spatial, le chômage affecte davantage les zones urbaines (en particulier, la capitale) que les zones rurales : malgré la croissance économique que connaissait la capitale durant les années 70 du fait de la concentration des sous-traitances entre autres, le taux de désoccupation dépassait les 35% de la PEA en 1982. Vers la fin des années 90, on estimait que le taux de chômage (incluant les sous-emplois urbain et rural se situait entre 50% et 70% de la population active (CEPAL, 1997 ; 2000b ; Delince, 2000).

Ces données ne reflètent pas rigoureusement la situation du marché de travail du pays. En effet, en absence du recensement récent de la population, les estimations de son effectif sont basées sur les données de l'avant-dernier recensement général de 1982, selon laquelle la population croît à un taux moyen annuel de 2% et de 3.5% à 5% pour la croissance de la population urbaine. Se basant sur ces estimations, la population haïtienne totaliserait environ 7.5 millions en 1997, 8 et 8.32 millions d'individus respectivement pour 2000 et 2002 répartis comme suit : 62% vivent en milieu rural et 38% dans les villes. Un peu plus de 65% de la population urbaine se concentre dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

Au moment d'estimer le taux de désoccupation de la population haïtienne surgit une autre difficulté allant au-delà de la répartition populationnelle ou de la proportion de la PEA effectivement employée. Cette difficulté se situe dans l'influence du facteur de l'émigration externe quand on essaie d'évaluer le taux du chômage. La migration internationale joue un rôle considérable dans l'évolution de la population en âge de travailler et de la population active en général : un Haïtien sur six vit à l'étranger. De plus, les données officielles montrent qu'un total 128,331 Haïtiens ont légalement émigré vers les USA entre 1991 et 1997, soit 18,333 personnes sur la base annuelle. Pour 1997, 73% de ce total faisait partie du groupe d'âge oscillant de 15 à 64 ans. À ces chiffres, il faut ajouter la migration légale vers le Canada (1,123 individus annuel entre 1997 et 1999) et vers d'autres pays et sur la migration illégale.

D'une manière conservatrice, Marthelier (2000) essaie d'estimer à 20000 personnes en moyenne annuelle, les émigrants légaux, desquels 70% ou 14000 se trouvent en âge de travailler. Parce que, tenant compte du taux de croissance populationnel de 2%, la population en âge a augmenté de 64000 personnes en moyenne entre 1997 et 2000. De ce chiffre, il faut déduire la partie de la migration légale des Haïtiens en âge de travailler ce qui porterait à 50000 personnes, celles qui pourraient chaque année arriver effectivement sur le marché de travail. Toutefois, en considérant la migration illégale en direction de la République dominicaine, des Antilles françaises et d'autres îles de la Caraïbes, l'estimation du taux de chômage qui, seulement, tiendrait compte de la migration légale serait, sans doute, surestimée. Sur ce, il devient difficile d'estimer sans grande erreur le taux effectif de chômage dans le contexte haïtien.

16 . Chômage : Microsoft Encarta Junior 2009

26

Cependant, les résultats de l'analyse réalisée par l'IHSI dans son rapport final de l'EBCM (2000) et de l'étude de Marthelier (2000) sont sans doute utiles pour l'évaluation du taux de chômage en Haïti. Pour arriver à une estimation plus ou moins conforme aux normes internationales, il est nécessaire de réviser le taux de chômage donné par l'IHSI (2000). Pour cela, on écarte la population de 10 à 14 ans, un peu plus de 1 million de personnes et que le taux de chômage élevait à 7,9%. La population du troisième âge ou de plus de 64 ans a été incluse dans l'estimation du chômage (dû au nombre de ses membres et surtout par le manque d'un système universel de pensions), ce qui incite une grande partie de cette catégorie de la population à travailler pour assurer sa survie.

Tableau 5.2 Estimation du taux de chômage en 2000

Taux de chômage

Résultats d'EBCM (population

de 1 an et plus) (en%)

Estimation (Élaboration à

partir de l'EBCM/population
de 15 ans et plus (en%)

Global

7.3

5.7

Rural

2.0

2.5

Zone métropolitaine

20.4

13.9

Autres villes

9.7

9.6

Moyens pour les villes

-

12.3

Sources : IHSI 2000, Enquête Budget-consommation des ménages (EBCM, 1999-2000) vol (1), MEF, Port-au-Prince, MARTHELIER, R., 2000.

Le taux de chômage ouvert tel révisé approche les taux de chômage retrouvé dans certaines économies sous-développés où aucune protection sociale intégrée n'existe et où la majorité des personnes s'activent dans l'informel. Cependant, tenant compte de l'inconsistance relevant de certaines données des enquêtes, le taux de chômage ouvert est sans plus élevé que celui estimé comme l'a soutenu l'estimation de Montas (2003). L'inexistence de données pour 2002 le contraint d'estimer le chômage selon le PIB et selon l'hypothèse que les conditions de production se sont maintenues constantes entre 2000 et 2002.

Tableau 5.3: Estimation du taux de chômage en 2002

 

2000

2002

PIB (en million de gourdes de 1986/87

13,138

12,796

Population active (en milliers)

3,280

3,410

PIB par actif

4,005

3,750

Chômeurs (en milliers)

187

402

Taux de chômage ouvert (en %)

5.7

11.85

Individus occupés (en milliers)

3,093

3,003

Source : Estimation de Montas (2003), miméograhié

Sous l'hypothèse de la chute du PIB entre 2000 et 2002 et considérant que la technologie continuait d'être intacte, le taux de chômage de 2002 s'élevait de plus de 6% par rapport à 2000. Cette croissance impressionnante du taux de chômage ouvert (402,000 individus) entre 2000 et 2002 s'explique selon Marthlier : i) par le fait qu'une quantité de chômeurs continuaient d'être sans emplois (187,000 personnes) ; ii) la perte d'emplois (85,000 personnes) associée à la chute du PIB et iii) la croissance de la population active (130,000 personnes). La crise du secteur agricole et la paupérisation en masse résultante des paysans conduisent à une situation de migration massive vers les villes et vers l'étranger. Pour cela, il est probable que le taux de chômage rural estimé vers 2.5% en 2000 n'ait pas été augmenté. Cependant, le taux de chômage ouvert urbain pourrait avoir été multiplié par 2.3 entre 2000 et 2002 pour atteindre 28.5%. Parallèlement, le sous-emploi et l'informalité se sont étendus dans l'économie haïtienne durant les dernières décennies.

La distribution sectorielle de l'emploi n'a été l'objet d'aucune étude systématique en Haïti. Mais à partir des données dispersées de l'Office National d'Assurance Vieillesse (ONA), du MEF, de l'IHSI et d'autres travaux récemment publiés, Marthelier essaie de représenter comme suit une répartition sectorielle et spatiale de l'emploi en Haïti.

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Tableau 5.4 : Répartition spatiale et sectorielle de l'emploi, de 2002 (en milliers d'individus et en %) (17).

 

Milliers d'habitants

En % de la PEA totale

A- Population active rurale

2,000

58.6

Emplois agricoles et non agricoles

1,950

57.2

B- Population active urbaine

1,410

41.3

Administration publique centrale / a

55-60

1.6-1.8

Entreprises publiques / b

8-10

0.2-03

Services à la communauté / c

40-50

1.2-1.5

Services (commerce, transport, banques et assurances)

15-20

0.4-0.6

Industries et construction

40-45

1.2-1.3

Autres

2-5

0.06-0.2

Emplois totaux urbains formels

160-190

4.7-5.6

C- Emplois urbains informels

870-950

25.5-27.9

Chômeurs

 
 

D- Population active totale (PEA)

3,410

100.00

 

Source : MARTHELIER, R., 2002.

ii) Mode de logement

Les hommes choisissent de s'installer en ville car ils accèdent plus facilement. Dans les grandes villes de tous les pays, la pauvreté et le manque de logements ont pour conséquence l'augmentation de la population des exclus. Ces exclus sont des « sans-abri » (qui n'ont pas de toit et vivent dans la rue), des « sans domicile fixe » (qui n'ont pas d'adresse permanente et vont d'un lieu à l'autre) et des « mal logés » (qui ont une adresse, mais dont le logement est mal équipé, sans eau ni électricité, etc.).

Au Cap-Haïtien, les maisons en ruines sont des objets d'inquiétude. Au Cap, il y a trois ans, les toitures de plusieurs maisons se sont effondrées après une forte pluie en causant un mort. La mairie du Cap a dû faire pression sur les propriétaires de plusieurs maisons jugées inaptes à l'habitation pour qu'ils les réparent. Au fil des temps, de nouvelles constructions sont érigées sans tenir compte de l'infrastructure existante : les canaux de drainage, par exemple. Ceux-ci sont souvent obstrués quand les marais ou rivages où ils se déversaient sont remblayés pour se transformer en lieux habitables. D'après les gens ce n'est rien, il suffit de trouver ou de forger un espace où ils puissent s'abriter.

Dans les cités des faubourgs du Cap, l'état des maisons laisse à désirer : murs branlants qui ne tiennent plus à la verticale, toitures avec des tôles qui se détachent des poutres traversières, des maisons qui visiblement s'enfoncent dans le sol, des escaliers sans rampes, etc.

Les maisons sont construites sans plan global d'urbanisation, plan architectural intégré ou d'occupation de sol. On observe deux niveaux de construction surtout dans les quartiers bâtis sur les mornes. D'un côté, les grosses constructions de béton qui s'implantent sans infrastructures routières, sans canalisation ni système d'adduction d'eau potable. De l'autre, les petites constructions en bois et tôles qui colonisent même les collines à forte pente et forment des bidonvilles. Ces constructions fragiles s'entassent les unes sur les autres et ne répondent à aucune norme.

Autour notamment des grandes villes des pays de l'hémisphère Sud se sont ainsi constitués de vastes bidonvilles, où s'entassent des habitations de fortune fabriquées avec des matériaux de récupération, le plus souvent sans eau, sans électricité ni équipements d'assainissement. Le phénomène touche aussi les pays développés où de plus en plus de citadins pauvres se retrouvent sans logement. Selon l'Unesco

17. Le déficit productif et social des politiques de libéralisation commerciale d'Haïti, Fénol MÉTELLUS, 3e EDITIONS. Impression réalisée par IMPRIMERIE BRUTUS, Février 2013, pp 326-332.

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et l'OMS (l'Organisation mondiale de la santé), il y aurait dans le monde un milliard de mal logés et 100 millions de sans-abri !

Toutes ces personnes sont très vulnérables car elles sont moins protégées surtout avec les moustiques et les mouches : leur espérance de vie est souvent plus faible et leur santé est plus fragile, en cas d'épidémies, de conditions climatiques extrêmes (vague de chaleur ou de froid) ou de catastrophes naturelles (tremblement de terre, cyclone, inondations etc.). Donc, le cas des gens habitant dans les zones périphériques de Haut-du-Cap est pire en ce qui a trait au logement.

En voici quelques exemples de logement, fatras à gauche, fatras à droite du côté de Conassa, même date, même jour.

iii) Le niveau de satisfaction au besoin primaire

L'accent fut mis sur la satisfaction des besoins fondamentaux de la population. Dans la zone où le problème est posé les gens se livrent à eux-mêmes. Ils agissent comme bon leur semble. Ils n'ont pas accès ni à l'électricité ni aux infrastructures routières voire aux soins de santé, la nourriture et le vêtement. Actuellement, au moment de la rédaction de ce mémoire, on assiste au Cap-Haïtien à un scénario incroyable. Dès la tombée de la nuit, dans les bidonvilles, on commence à lancer des bouteilles, des pierres et autres tout en bloquant les rues en vue de bénéficier de l'énergie électrique même au cours de ces périodes électorales de la deuxième moitié de 2015. Dans ces quartiers là, c'est le blackout, le fatras, la promiscuité, le banditisme, la prostitution et l'insécurité bat son plein résultant de l'irresponsabilité de l'État ou du moins des autorités locales. Il ne pouvait y avoir de développement sans que fût résolu le problème de l'insécurité alimentaire et sanitaire, sans élévation du niveau d'éducation des hommes et des femmes, acteurs du développement local. À la notion d'un modèle imposé de l'extérieur se substitua l'idée que le développement devait être un processus endogène, favorisé par la mise en place d'un cadre politique, financier et juridique favorable à l'initiative économique. Les populations devaient être plus étroitement associées aux projets de développement : leur participation fut notamment encouragée par les organisations non gouvernementales (ONG), de plus en plus impliquées sur le terrain.

C) Les constructions anarchiques et la maltraitance de Haut-du-Cap

Il est un fait certain et intolérable qu'aux rivages de l'embouchure, de la rue 5 boulevard à Haut-du-Cap, environ 5 à 6 kilomètres de longueur, il existe de vastes bidonvilles où vit une population très pauvre et où les risques de glissements de terrain sont importants (Ex. : Morne Barrière bouteille). Les très fortes inégalités sociales entre les habitants de ces quartiers sont à l'origine de violences sociales et d'une importante criminalité.

Les gens ont construites leurs maisons et leurs latrines aux bords de l'eau tout en fermant le lit de l'embouchure avec des fatras de toutes sortes dont matières fécales, bouteilles plastiques, sachets d'eau, et ceux provenant de leurs produits de consommation. Pour dire mieux dire, ils construisent leurs demeures à l'intérieur même de l'eau. Passant sur le pont neuf de la route nationale, du nord au sud et de l'est à l'ouest, on observe à une situation extraordinairement déplorable (douloureuse) qui dit ou traduit l'inexistence des autorités, ou du moins qu'elles sont mortes ou encore qu'elles sont des statues (pardonnez-moi l'expression, car ça me blesse amplement, deuxième ville d'un pays, surtout Haïti, la perle des Antilles / Petit Paris de Saint-Domingue) ne pouvant pas réagir face à cette situation. La scène la plus laide et la plus drôle, c'est lors du « Carnaval National au Cap-Haïtien » du 10 au 12 Févier 2013, où beaucoup d'étrangers venaient se détendre. Ne voulant pas qu'ils prennent les photos de ces espaces (malheureuse situation), l'État Haïtien a fait barrer le pont neuf du nord au sud. Jusqu'à présent aucune intervention, aucun interdit/restriction. Donc, la rivière est vraiment maltraité, c'est pour cela même que j'imagine que les gens ne peuvent dormir en paix quand la pluie est menacée, sou peu ils vont tous être inondés. J'imagine aussi, et c'est réel, que les autorités laissent exister cette situation pour qu'ils puissent en tirer profit lors des catastrophes naturelles, sinon elles feraient autrement. Elles n'auraient pas laissé le peuple à la dérive et à la merci des catastrophes naturelles qui se sont produites très souvent. Cette situation souille le visage de la ville et celui du pays tout entier ; entraine et entrainera des impacts négatifs sur l'environnement bien qu'il existe des lois nationales et internationales sur l'environnement.

La Rivière Haut-du-Cap et ses environs avec des logements et ... le même jour et la même heure.

D) La bidonvilisation et la vulnérabilité expansive

Haïti à elle seule ne connaît pas les difficultés en matière d'explosion démographique et de bidonvilles. Même les grandes puissances en connaissent. Par exemple immigration irrégulière en France, fait, pour un ressortissant étranger, d'entrer ou de se maintenir illégalement sur le territoire français.

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En France, l'immigration irrégulière correspond à une réalité variée : étrangers entrés légalement, mais qui se maintiennent sur le territoire français au-delà de la durée de leur visa ; étrangers entrés illégalement, mais en transit dans le but de gagner d'autres pays (Royaume-Uni, États-Unis, Canada notamment) ; ou encore étrangers déboutés du droit d'asile et qui constituent depuis les années 1990 une part croissante de cette immigration irrégulière. Les termes d'immigration irrégulière et d'immigration clandestine sont employés de manière similaire. Toutefois, il convient de souligner que les étrangers en situation irrégulière ne sont pas tous des clandestins. Seuls le sont en réalité ceux qui n'ont jamais eu affaire à l'administration.

De 1850 à 1900, tandis que la plupart des autres pays d'Europe triplent presque leur population, celle de la France n'augmente plus. Face au manque de main-d'oeuvre, la France devient alors un pays d'immigration. Jusqu'en 1917 une simple déclaration à la mairie de leur résidence suffit aux étrangers pour s'établir en France et y exercer une profession. En 1931, alors que la France est frappée par les effets de la crise économique de 1929, les premières dispositions sont prises pour ralentir l'entrée des travailleurs étrangers. Suivent l'institution, en 1934, d'une aide au rapatriement volontaire des ouvriers, puis des retours forcés (1935), qui concernent particulièrement les ressortissants polonais. En 1973, à la suite d'un mouvement de grève de la faim et de manifestations contre le durcissement des conditions de séjour des étrangers en France mis en oeuvre en 1972, la circulaire permet de régulariser tous les immigrés clandestins : près de 35 000 étrangers sont régularisés. L'année suivante, les frontières sont officiellement fermées.

À partir des années 1970, les textes destinés à lutter contre l'immigration clandestine se multiplient, parallèlement au durcissement des conditions légales d'entrée et de séjour sur le territoire français. Cette évolution connaît cependant des phases d'assouplissement des entrées (notamment dans le cadre du regroupement familial), avec quelques rares régularisations massives. Devant les tentatives désespérées des immigrants, et des flux migratoires toujours plus importants, les gouvernements des pays d'immigration doivent prendre acte, au début des années 2000, de la nécessité de négocier la coopération des pays d'origine. Néanmoins, la fermeture toujours plus grande des frontières est une réalité, qui se généralise en Europe, et lutter contre l'immigration clandestine demeure une priorité des gouvernements, en raison de ses conséquences humaines dramatiques, mais aussi de ses répercussions sociales et économiques.

La réalité de l'immigration clandestine et irrégulière est difficile à chiffrer ; au milieu des années 2000, on estime que 200 000 à 400 000 étrangers seraient en situation irrégulière en France. Les méthodes de quantification ne peuvent être qu'exploratoires ; en outre, les situations de transit et de rotation rapides induisent des difficultés de chiffrage supplémentaires. La Commission européenne évalue pour sa part le nombre annuel des entrées illégales à 500 000 dans toute l'Union européenne. La France est confrontée à une pression migratoire qui, si elle a progressé ces dernières années, reste très inférieure à celle de la plupart de ses voisins (Espagne et Italie notamment), en raison de la pratique des régularisations au cas par cas plutôt que massives, et du fort encadrement du marché du travail.

Les immigrants qui ne peuvent entrer sur le territoire de leur choix par les voies légales prennent des risques énormes et nombre d'entre eux meurent au cours de leur voyage. Pour rejoindre la Guadeloupe depuis la Dominique, par exemple, la fragilité des embarcations utilisées, la dangerosité de la haute mer et la cruauté des passeurs, qui n'hésitent pas à jeter leurs passagers par-dessus bord à l'approche des forces de l'ordre, font des milliers de victimes tous les ans. Lorsqu'ils parviennent à entrer sur le territoire, ou qu'ils s'y maintiennent au-delà des autorisations, les immigrés clandestins sont la plupart du temps réduits à une vie précaire. Exposés aux abus de leurs employeurs et aux « marchands de sommeil », qui leur louent des logements insalubres et dégradés, ils sont en outre des proies vulnérables pour les réseaux criminels. Parfois, ils sont maintenus dans des situations proches de l'esclavage afin de rembourser le prix de leur passage. Dans les régions d'outre-mer où l'immigration clandestine est

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18. " Immigration irrégulière en France." Microsoft® Études 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.

particulièrement élevée, des bidonvilles réapparaissent, comme à Cayenne, avec de graves conséquences en matière de santé et de sécurité (18).

Et c'est typiquement le cas des haïtiens qui laissent leur commune avec leurs maisons, leurs terres, leurs jardins et bestiaux pour venir à la recherche de mieux-être en ville, notamment à Cap-Haïtien, où ils louent des maisonnettes en palette, en bambou ou bois à vil prix et dans des zones inondables et à risques terribles en vue aussi d'envoyer ou pas leurs enfants à l'école, et en revanche contribuent en majeur partie à la construction des bidonvilles sans que l'État ne freine cette situation répréhensible. Ils connaissent des situations très difficiles pour survivre et sont très vulnérables.

Section II : L'Impact de l'exode rural et croissance démographique et la gestion de la ville

A) Présentation de la Rivière Haut-du-Cap

La Rivière Haut-du-Cap est un cours d'eau qui coule dans le département Nord à Haïti, et un petit fleuve côtier qui a son embouchure en Mer des Caraïbes dans la ville portuaire de Cap-Haïtien.

Vue aérienne de la rivière Haut-du-Cap traversant le centre-ville de Cap-Haïtien, prise le samedi 12/9/2015, à 11 heures PM.

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Localisation de la rivière Haut-du-Cap

Caractéristiques

Longueur 25 km

Bassin ?

Débit moyen ?

Cours

Source Massif du Nord

· Coordonnées 19° 39' N 72° 15' O

Embouchure Océan Atlantique

· Altitude 0 m

· Coordonnées 19° 45' N 72° 12' O

Géographie

Pays traverses Haïti

Régions traverses Département du Nord

Sources : Google Maps

Toponymie : La rivière Haut-du-Cap porte plusieurs noms en raison de son histoire et de sa géographie. Le nom Haut-du-Cap est celui d'un quartier de Cap-Haïtien que ce cours d'eau traverse. Elle est nommée également rivière Mapou car une de ses sources est située au morne Mapou. Elle fut appelée également rivière Gallois car elle traverse le village Gallois et rivière Gallifet car elle passe également dans le village de Gallifet. Enfin en amont, son cours principal prend le nom de rivière Champion sur une dizaine de kilomètres depuis sa source principale.

Géographie : Ce fleuve qui se jette dans l'Océan Atlantique prend sa source dans le Massif du Nord.

L'embouchure du fleuve Haut-du-Cap dans l'océan Atlantique au Cap-Haïtien, prise le samedi 12/9/2015, à 11 heures PM.

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Ce cours d'eau est formé de plusieurs affluents. La rivière prend le nom de rivière Champion à sa source située en contre-bas de la citadelle La Ferrière à côté du morne Mapou. Parmi ses affluents, la ravine Passe-Coco qui rejoint le fleuve Haut-du-Cap par une sorte de delta à plusieurs branches, la rivière des Sables, la ravine Matte enfin la rivière Any Brios dont le cours passe sous la piste d'atterrissage de l'aéroport international de Cap-Haïtien et qui à sa confluence avec le fleuve Haut-du-Cap dans les faubourgs de la ville de Cap-Haïtien.

Ce fleuve à son embouchure dans l'océan Atlantique sur la commune de Cap-Haïtien près des docks portuaires. Elle forme, sur sa droite, une sorte de lac dénommé bassin Rodo, entouré de mangroves.

Lors de pluies torrentielles, la rivière Haut-du-Cap déborde et inonde les bas quartiers de Cap-Haïtien. Plusieurs raisons sont à l'origine de ces inondations. Ce cours d'eau est encombré de détritus, de vases et doit avoir un curage régulier et conséquent. De plus le déboisement des collines environnantes dû à l'urbanisation galopante de la seconde ville d'Haïti, entraîne un ravinement des montagnes entourant la cité et le ruissellement des eaux en torrents vers le lit du fleuve. Du Haut-du-Cap: Autre nom: Rivière Gallifet - Département du Nord - Embouchure : Océan Atlantique (19).

B) Insalubrité, prostitution et banditisme

a) Insalubrité

Ici, ce sont les photos de Haut-du-Cap et la rue unique du marché du Vieux Pont, on y passe pour aller à l'église Jérusalem et à l'Hôtel Bon Dieu Bon, prises le dimanche 5/9/2015, à 6 heures PM.

L'environnement du centre-ville du Cap s'est totalement dégradé au cours de ces dernières décennies. La ville est totalement couverte de fatras et on peut observer des monticules d'immondices dans les rues principales, ceci à proximité d'édifices publics (BRH, BNC), les grands magasins privés et les écoles de la ville. Lorsque ces déchets commencent à trop entraver la circulation des véhicules et des piétons, ils sont brûlés sur place qu'ils soient près d'écoles, de centres de santé ou de restaurants (pollution de l'air, augmentation de la fréquence de maladies respiratoires).

Certaines rues, ruelles et corridors très importants et très passants de la ville, notamment aux environs du marché principal, du Vieux Pont et des quartiers du bas de la ville (Aviation), restent boueux et nauséabonds même en période de sécheresse. En temps de pluie, la ville entière est boueuse et jonchée de fatras et une couche de terre recouvre toute la chaussée.

19. La Rivière Haut-du-Cap: www.google.com

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Le marché du Vieux Pont (Une condition malsaine à nulle autre pareille, prises le dimanche 5/9/2015, à 6 heures PM.

Dans les quartiers situés dans la partie haute de la ville, le drainage se fait naturellement en suivant la pente. Il n'en est pas de même dans les quartiers de la basse ville, construits dans des zones marécageuses. Ces quartiers sont cernés par les réseaux de drainage naturels, obstrués par les constructions, ce qui cause des inondations catastrophiques comme celles survenues en novembre 2000 et 2001.

Le drainage est inexistant à l'intérieur des îlots séparés par des canaux, des ravines et la rivière du Haut du Cap. Dans les petites rigoles creusées au milieu des rues et chemins, les eaux usées mélangées à un peu de tout restent stagnantes. L'insalubrité atteint alors son comble.

De fait, l'environnement de la plupart des quartiers de la ville, spécialement de ceux situés dans les zones basses, est malsain à plus d'un titre :

· La proximité des maisons ;

· L'insalubrité des couloirs qui y donnent accès ;

· L'absence d'infrastructures (canalisations, latrines, etc.) : les eaux ménagères ne sont pas évacuées et les défécations des jeunes enfants restent exposées.

· Le manque de latrines : la matière fécale, mise dans des sachets (noirs), est éparpillée à travers toute la ville quelque soit le quartier. On les retrouve dans les rues, sur les trottoirs, sur les toits et à même le sol dans les cours de maisons. Ainsi, les restaurants de rue (riz, fritures), les étalages de produits (alimentaires, entre autres), les semelles des souliers et même les piétons ne sont épargnés notamment par les éclaboussures découlant du passage des véhicules. Les vecteurs d'agents pathogènes se trouvent ainsi dispersés dans toute la ville, ce qui pourrait expliquer la recrudescence d'épidémies de fièvres et de maladies diverses;

· Les eaux stagnantes : les enfants pataugent et jouent dans les flaques d'eau de pluie non évacuées ;

· L'obstruction des égouts : par des immondices, en grande mesure des déchets plastics.

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En ce qui à trait à l'environnement sanitaire, on notera que des pharmacies ambulantes pullulent à travers la ville du Cap et ses environs. Ces charlatans prescrivent et administrent des médicaments non contrôlés, exposés aux rayons du soleil et à la pluie (20).

b) Prostitution

La prostitution, c'est l'accomplissement de l'acte sexuel motivé par le seul gain matériel. Une personne se prostitue lorsqu'elle accorde des faveurs sexuelles à autrui en échange d'argent, de cadeaux ou d'une autre forme de rétribution ; la pauvreté est souvent à l'origine de l'utilisation du corps comme une marchandise. La loi ne qualifie de prostitué(e)s que ceux qui proposent ouvertement de telles transactions sexuelles. Les prostitués peuvent être des deux sexes et fournir des prestations hétérosexuelles ou homosexuelles. Le plus grand nombre d'entre eux ont cependant été, au cours des siècles, des femmes au service de clients masculins ; ceci révèle la dépendance socioéconomique traditionnelle des femmes, ainsi que la tendance à l'exploitation de la sexualité féminine.

Il est évident qu'à travers la ville du Cap ce phénomène existe en grand plan. On assiste souvent des scènes pareilles même dans les rues de la ville, dans les boites de nuits, les discos, mais notamment dans les quartiers où le niveau de vulnérabilité est plus élevé, les hommes couchent les femmes, les jeunes femmes, même les adolescentes y comprises, soit pour un plat d'arlequin, soit pour 25 ou 50 gourdes. Je pense qu'en majeur partie c'est la pauvreté qui est à l'origine de ce problème. Du temps des Duvaliers on assistait jamais à des choses pareilles, parce qu'il y avait une question de bien-être social. En ce temps là, un jeune homme surpris dans la rue avec une jeune fille, dépendamment de leurs positions, comportements ou attitudes, un officier d'État civil ou un notable pourrait les marier. C'est là le bien-être social, de telle sorte que tout le monde était très prudent face à cette loi. À cette époque, on vivait plus à l'aise, car la pauvreté était peu ou maigre. Mais aujourd'hui, elle est grande et grimpe bien davantage les échelons. Cette situation doit être éliminée ou réduite dans le proche avenir au sein de la communauté (21).

c) Banditisme/Insécurité

La ville du Cap est confrontée tout comme les autres villes du pays, à l'insécurité qui affecte les résidents au quotidien : leurs biens, leurs activités commerciales et leurs loisirs. Cette insécurité est multiforme et revêt différents aspects selon les types de quartiers. Elle est souvent liée au trafic et à la consommation de la drogue.

Quoique discret, le banditisme armé fait progressivement son apparition dans le Centre Ville. Dans les quartiers populaires, les bandes organisées limitent, le plus souvent, leurs actions à de petits vols. On note cependant une tendance à la spécialisation et au durcissement au fur et à mesure que ces groupes intègrent des réseaux de trafic de drogue. Selon la population, ces bandes seraient aussi coupables de multiples viols enregistrés dans les quartiers populaires. Les viols sont parfois collectifs et exercés sur des mineures ou des jeunes filles à peine pubères. Cette violence est renforcée par le commerce et à la consommation de drogue ainsi que l'absence d'éclairage dans les rues. On note, également, une circulation de plus en plus importante d'armes à feu dans les quartiers populaires (22).

Par exemple, à bas Aviation, le dimanche 13 septembre 2015, il y avait un type dont le métier est le vol qui allait enlever la tête d'un monsieur avec une manchette parce qu'il l'avait dit de remettre un téléphone qu'il a volé dans les mains d'une fille. Les gens ne pouvaient même pas passer la nuit dans la maison, parce qu'il les avait promis de les brûler dans leurs chambres au soir, tandis que l'homme se cachait pour se conserver la vie, il se rendait lui-même chez eux pour les intimider en ce même jour, surtout dans cette zone, il n'y a pas de poste de police, les bandits opèrent comme bon leur semble, comme et quand ils

20. Ibid. Cartes et étude de risques, de la vulnérabilité et des capacités de réponse en Haïti.

21. Observation personnelle et les dires des anciens de la ville.

22. Op.cit

veulent et ils ont tous des noms adaptés à leurs actes/métiers comme (Bandit international, Mass compas, Block Moteur etc. (23).

C) Les cas de décès lors des inondations et cyclones

HAITI. 16 morts dans des inondations à Cap-Haïtien (Par L'Obs avec AFP). Le pays qui avait déjà été touché par l'ouragan Sandy est frappé par des pluies diluviennes depuis 24 heures. Publié le 09-11-2012 à 16h43. A+A-

HAITI : 16 morts dans des inondations à Cap-Haïtien (Carl Juste/AP/SIPA), prise sur internet le samedi 5/9/2015, à 11 heures PM.

Ouragan Sandy : Haïti peine à évaluer l'ampleur des dégâts: Des inondations dans le nord d'Haïti ont fait 16 morts, dont au moins trois enfants, dans la deuxième ville du pays, Cap-Haïtien, a indiqué la police vendredi 9 novembre. "Des patrouilles de la police haïtienne ont découvert de nombreux cadavres dans les rues. Nous avons vu des corps de trois enfants âgés de 2 à 3 ans", a indiqué le chef de la police de la ville, Kenel Pierre, qui avance un bilan provisoire de 16 morts. Des pluies diluviennes se déversent depuis 24 heures sur cette zone et ont également inondé d'autres villes haïtiennes.

Le maire de Cap-Haïtien, Wilborde Béon, a affirmé qu'il était difficile d'établir un bilan précis à ce stade, tout en soulignant que la ville était "sinistrée" et qu'il y avait "beaucoup de morts".

Il y a effectivement beaucoup de victimes. Nous ne pouvons pas encore établir un bilan car il est difficile de circuler. L'entrée de la ville est complètement inondée. Toutes les rivières et les ravines sont en crue", a déclaré le maire du Cap-Haïtien, qui a lancé un appel à l'aide et à la solidarité.

"Tous les quartiers populaires sont inondés, nous avons secouru de nombreuses personnes pour les placer dans des abris provisoires", a-t-il encore ajouté.

Les cadavres de quatre membres d'une famille de huit personnes ont été retrouvés vendredi matin par des secouristes de la ville. Trois enfants sont portés disparus tandis que leur père se trouve à l'hôpital. "Nous demandons aux membres du secteur privés de venir nous aider car il continue de pleuvoir. Tous les autres secteurs de l'Etat sont mobilisés", a dit Wilborde Béon.

23. Scène assistée et entendue et les commentaires des gens de la commune.

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L'ouragan Sandy, qui avait frappé Haïti fin octobre, a quant à lui laissé un bilan de 54 morts, 21 disparus et des dégâts évalués à 750 millions de dollars par les autorités haïtiennes, qui ont décrété l'état d'urgence dans le pays et lancé un appel à la solidarité internationale (24).

D) La nonchalance des autorités étatiques

Les autorités haïtiennes, depuis bien longtemps, n'ont pas en réalité un sentiment patriotique comme celui de Christophe, de Dessalines, bref, ceux des Héros de l'indépendance. Ce ne sont pas des patriotes, mais de préférence, des patri-poches. Quand ils ont besoin de pouvoir ils utilisent le peuple en le monnayant dans la plupart des cas, en faisant des promesses quasiment fallacieuses lors des campagnes électorales. Pour répéter le proverbe haïtien « Apre dans tanbou lou », quand ils ont élus, ils oublient leurs promesses, le peuple voire leur communauté. Comme la musique du groupe haïtien : Koupe Kloure, intitulée : « M'ap di », c'est ainsi que je veux dire bien des choses arcanes pour démasquer les malversations des autorités (haïtiennes) de mon pays. Ils ne font apparemment rien pour le peuple. Pour leurs familles, oui. Leur faire habiter à l'étranger, leur acheter des belles maisons, assurer l'éducation étrangère de leurs progénitures, ce sont leurs affaires.

Comment un État qui voit son peuple vit dans la mendicité, la pauvreté, dans le chômage, le black-out, l'insalubrité (fatras), la prostitution, le banditisme, habiter dans les rivages voire même dans le lit d'une rivière très fragile et maltraitée comme Haut-du-Cap, dans les zones inondables et à risques pour ne citer que ceux-là, sans prendre des décisions correspondant au changement, surtout du cadre de vie ?

Peut-être qu'il existe des raisons bien spécifiques en laissant ainsi cette situation. Il faut penser aux inondations et aux autres catastrophes naturelles quand elles surviennent. Est-ce pour en tirer des profits ? Il paraît qu'aucun projet de déplacement et de protection des gens n'a pas été mis en élaboration voire exécution par l'État Haïtien. Il faut pour le développement ou même l'avancement du pays des dirigeants capables, honnêtes, sérieux, responsables, disciplinés et surtout de caractère (25).

Publiée le 06 novembre 2014 / Vue aérienne de la ville du Cap-Haïtien après les inondations Prise sur internet le mercredi 16 septembre 2015 à 4 heures de l'après-midi.

24. Ibid. La Rivière Haut-du-Cap: www.google.com

25. Constatation personnelle et actuelle dans le pays d'Haïti.

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Les photos aériennes du Cap-Haïtien inondé sont plus parlantes que les correspondances des journalistes locaux. Presque aussi poignantes que le bilan- toujours affligeant- des morts et des blessés communiqué par les antennes locales de la Protection civile. Par endroits, la deuxième ville du pays ressemble à Gonaïves en 2004. Le bilan aurait pu être plus lourd. Bien plus lourd.

Pendant qu'on se chamaille sur les élections, gaspille du temps à des choses accessoires, le pays est passé à un cheveu d'un nouveau drame. Est-ce que nous en avons conscience ? Peut-être. Peut-être pas. Sur les photos partagées par les services du chef du gouvernement, on voit le président Michel Joseph Martelly et Laurent Lamothe distribuer de l'aide aux sinistrés.

Des chefs qui mettent les pieds dans l'eau, qui viennent en aide à une population dans le besoin c'est toujours une bonne chose. Coup de com politique ou pas, ils sont aux côtés de ceux qui les accompagnaient récemment, pendant le vol inaugural de la destination Cap-Haïtien/Miami. Le tandem Martelly-Lamothe est bon dans ce domaine. Quid du reste ? Quel cahier des charges, des chantiers pour réduire la vulnérabilité du Cap face aux aléas météorologiques ? Le drainage, l'arrêt des constructions anarchiques sur le littoral inondable ? Comme pour Port-au-Prince, n'est-il pas trop tard ?

Est-ce que la page ne sera pas tournée une fois que les eaux auront baissé ? C'est fort probable. Ce n'est pas nouveau. Et c'est fort dommage, car la dégradation de l'environnement d'Haïti n'est plus une vue de l'esprit. Quid de la politique énergétique, en considérant que les forêts d'ici finissent en cendre dans les réchauds des ménages et des restaurants, en cendre dans les fours des blanchisseries ? Pendant que l'on attend de connaître le nom du prochain ministre de la sécurité énergétique- si c'est utile-, qu'en est-il de la recherche pour exploiter le lignite de Maïssade et de L'Asile ?

Les eaux se retirent. Peu à peu. Elles laissent derrière ce nous, cette collectivité qui peine à trouver les solutions techniques pour réduire sa vulnérabilité face aux aléas. Parce que le bon Dieu est là. N'est-ce pas (26) ? À noter que les prochaines inondations sont pour bientôt. Hélas !

E) L'Intervention de l'État sur les lieux : Un défi et une impérative du 21eme siècle dans la gestion du Cap

L'État : Définition de Mury et Oriol : « L'État, c'est l'ensemble des organismes politiques, économiques, judiciaires etc. qui se distinguent des institutions privées dans la mesure où ils se trouvent placés sous l'autorité d'un pouvoir politique qui s'est différencié de la société. » L'État se comprend comme une « communauté juridique. » Cela signifie qu'un ensemble d'hommes est soumis aux mêmes lois, au même pouvoir politique. L'État écrit Vergez, c'est « le gouvernement et l'ensemble des structures par lesquelles il manifeste son autorité (27). » D'autre part, il est dit :

a) L'État

Le pouvoir politique s'inscrit et s'exerce dans le cadre de l'État, qui constitue le support de toutes les institutions existant sur le plan national comme sur le plan international et qui représente donc une donnée fondamentale du droit constitutionnel. On examinera aussi la notion d'État.

b) La notion d'État

L'État est une réalité de la vie nationale et internationale aisément et immédiatement perceptible mais cette simplicité n'est qu'apparente et recouvre une réelle complexité. En effet, la part de l'histoire et de ses hasards y est aussi importante, et sans doute bien davantage, que celle du droit et de la raison. C'est ce qu'il convient de ne pas oublier en étudiant la réalité et la spécificité de l'État.

L'État est un phénomène historique, politique et juridique, qui tient à la fois de la construction de l'esprit et de la réalité sociologique nationale et internationale.

26 . http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/137865/Cap-Haitien-a-deux-doigts-dun-gros-drame.

27. Introduction à la Philosophie et à la Psychologie, Notions et textes, H. MONCY, Normalien Licencié ès lettres, Cours Revu, augmenté. Adapté Octobre 1999, p 391.

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28. PIERRE PACTET, Institutions politiques, Droit constitutionnel 19e édition, mise à jour août 2000, Éditions Dalloz, paris, Armand Colin, Paris, 1969, 2000. Pp 40-41.

Les significations du terme « État »

Le terme a plusieurs significations parmi lesquelles il faut particulièrement retenir les deux suivantes. La première, et la plus large, fait de l'État une communauté nationale particularisée par son passé et par une certaine unité, qui peut devoir davantage à la volonté et aux efforts des hommes qu'aux données naturelles, notamment si des populations différentes sur le plan ethnique et linguistique cohabitent dans le cadre d'une même communauté. Celle-ci comporte nécessairement certains caractères politiques et juridiques qui la rendent différente des autres communautés infra ou supra-étatiques. C'est ainsi que l'organisation qui assume la direction de l'État dispose, au nom de ce dernier, du monopole de l'édiction des règles de droit et l'emploi de la force publique. La seconde, plus limitée, désigne sous le terme d'État le seul appareil de direction de cette communauté, avec ses différents moyens de contrainte.

Certains voient dans l'État le produit de la différenciation des gouvernants et gouvernés, les premiers « possédant la puissance politique, c'est-à-dire une puissance de contrainte irrésistible », d'autres estiment que l'État est lié à l'apparition d'un ordre juridique mis en place par la constitution et succédant au désordre de fait antérieur, d'autres encore font de l'État la plus éminente des institutions sociales (28).

Les fonctions de l'État

L'État ne constitue jamais sa propre fin, contrairement à ce qu'ont soutenu certaines doctrines, fascistes notamment, qui l'ont littéralement défié. C'est un instrument dont la finalité ne peut être que l'homme, considéré dans sa liberté individuelle et à travers le bien commun. Cette position de principe ne doit jamais être perdue de vue.

À la lumière de cette observation préliminaire, on peut assigner à l'État deux sortes de fonctions. D'abord il appartient à ses instances d'exercer ce pouvoir de commandement qu'on qualifie généralement de souveraineté. Ensuite, il doit mettre en oeuvre un choix de société, que celui-ci procède de la volonté des gouvernants eux-mêmes ou, plus démocratiquement, de celle des gouvernés, telle qu'elle peut être exprimée à l'occasion des consultations électorales et il a en charge à ce titre le mieux-être de ses populations et la diffusion du progrès sous ses différents aspects.

A. Les fonctions d'exercice de la souveraineté

- Elles sont évidemment fondamentales car c'est sur elles que tout repose et on peut dire qu'elles constituent la raison d'être de l'État.

1) L'exercice interne de la souveraineté

L'État doit assurer la pérennité et la cohésion de la collectivité dont il constitue l'armature politique et juridique. Pour cela, il dispose de prérogatives très importantes, auxquelles correspondent des tâches spécifiques et irréductibles.

S'agissant des prérogatives, il faut observer que l'État doit pouvoir non seulement prendre des décisions et de les faire exécuter mais aussi faire céder les résistances qui viendraient à se manifester. C'est à ce titre qu'il dispose, on le sait, du monopole de l'édiction des règles de droit et du monopole de la force publique. Le premier situe l'État - parfois en concurrence avec le groupement d'États dans lequel il a accepté de s'intégrer - à la source du système juridique et institutionnel en vigueur sur son propre territoire, même s'il est bien évident que ses propres instances ne prennent directement qu'un nombre nécessairement limité de décisions, car c'est lui qui confère leurs compétences aux personnes physiques et morales qui assument l'essentiel de la vie juridique interne. Le second fait de lui le détenteur premier de la force publique, qui ne peut jamais être mise en mouvement que dans les cas qu'il a prévus, par les autorités qu'il a habilitées et dans les conditions qu'il a prescrites.

S'agissant des tâches correspondant à ces prérogatives, on doit y faire entrer toutes celles qui ont en vue le maintien de l'ordre intérieur, au sens large. Il s'agira, bien sûr, de l'ordre public, qui entre dans les

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attributions du gouvernement. Il s'agira aussi de la justice, qui relève de l'ensemble des juridictions instituées dans le pays.

Mais ce sont là des tâches minimales et les objectifs poursuivis appellent, en réalité d'autres interventions de l'État, sans qu'il soit toujours facile de leur fixer une limite précise, d'autant que celle-ci est nécessairement fonction des idées dominantes, lesquelles évoluent. En tous cas, on doit certainement considérer comme partie intégrante des fonctions de souveraineté ce qui concerne l'administration, les transmissions, la monnaie, et, d'une manière générale, ce qui correspond aux attributions de ce qu'on appelait, au XIXe siècle, l'État-gendarme, c'est-à-dire de l'État réduit à ses fonctions incompressibles.

2) L'exercice externe de la souveraineté

Il appartient à l'appareil étatique de conduire les relations internationales de la collectivité qu'il dirige. Il va pour cela user des mêmes prérogatives, auxquelles correspondent deux tâches essentielles : sur le plan diplomatique, mener la politique étrangère, sur le plan militaire, les États étrangers et les organisations internationales, parfois s'intégrer dans un ensemble supranational et, en tout cas, s'efforcer d'agir sur les autres États au mieux de ses intérêts, forger les forces armées et le matériel indispensable. Bien entendu, il s'agit là de tâches irréductibles, qui entraient elles aussi dans les attributions de l'État-gendarme. L'évolution du monde contemporain vers une plus grande indépendance de l'ensemble des États peut conduire à conclure dans les fonctions de souveraineté des tâches nouvelles, telles par exemple la recherche et le contrôle des ressources énergiques.

B. Les fonctions d'encadrement de la société

- Elles sont plus ou moins discrètes ou affirmées, selon la nature du régime, selon aussi son niveau de développement.

Dans les régimes pluralistes et libéraux de type occidental, le rôle de l'État devrait, en principe, être limité puisqu'il n'a pas pour doctrine de transformer la société. Cependant, il va tout de même s'efforcer d'en corriger les défauts et les excès. C'est ainsi que tout en préservant la liberté économique qui constitue le fondement du système social, il agira pour réduire les inégalités et que tout en gardant la propriété privée, il va tenter d'en limiter les abus. Mais c'est là une position théorique. En réalité, il a beaucoup de questions dont, en cette fin du XXe siècle, l'État ne peut se désintéresser. Il va donc, au moins pour une part, prendre en charge l'éducation nationale, la santé publique, les équipements collectifs.

Bien souvent, il ira même beaucoup plus loin, tellement la conception de l'État-providence s'est largement diffusée, y compris dans les États libéraux. Il est ainsi conduit à encourager les investissements et l'industrialisation, contrôler les conditions de travail, aménager le territoire, réglementer l'urbanisme, s'intéresser à la culture, aux arts, aux sports, aux loisirs. A la vérité, dans les pays les plus libéraux eux-mêmes, il n'y aucun domaine qui soit a priori exclu des interventions de l'État, pas même les activités familiales et privées, bien qu'elles soient mieux protégées que les activités professionnelles ou publiques. On ajoutera que dans les régimes à direction sociale-démocrate, il ne s'agit même plus d'encadrement mais d'orientation de la société. L'État procède à une redistribution des revenus, prélevant sur les productifs, subventionnant les couches déshéritées, agissant sur les différentes classes sociales en fonction de ses choix et de son idéologie.

Bien entendu, il en est résulté un changement considérable dans les rapports entre l'État et la population car les gouvernés soumis aux directives contraignantes de l'appareil dirigeant sont également des bénéficiaires de services qui attendent de l'État un certain nombre de prestations diverses, quitte à sacrifier une part non négligeable de leur sphère d'activité et de liberté personnelles. Il est vrai que la tendance à l'uniformisation des moeurs, l'aspiration à l'égalisation des conditions, l'accroissement des besoins lié au développement de la publicité ont entrainé l'avènement dune société « massifiée », qui postulait l'État-providence et en constitue le meilleur support.

Dans les régimes socialistes subsistants, le rôle de l'État est plus important encore puisqu'il comporte la prise en charge totale de l'économie.

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Dans les pays du Tiers monde, ce rôle est très considérable mais différent. L'État doit assurer le développement et rattraper un retard dû à l'absence de ressources naturelles ou à leur insuffisante diversité ou à l'inefficacité de leur exploitation, au manque de capitaux, à la main-mise étrangère ou encore à l'absence de technologie de haut niveau. Il lui faut suppléer l'inexistence ou les défaillances de l'initiative privée, attirer les capitaux étrangers et cependant en maîtriser le flux. Seul l'État est en mesure, non pas de tout faire lui-même, ce qui donne rarement de bons résultats, mais de donner les impulsions nécessaires. C'est une tâche complexe et de longue haleine, sans profit immédiat, dont on ne voit pas qui pourrait l'assumer à sa place (29).

La notion de justice

Le terme de justice revêt plusieurs acceptions : il désigne une institution, une vertu personnelle, un idéal universel. C'est par référence à cette justice idéale que sont les lois sont établies. Elle est généralement comprise comme « le respect strict des droits », le fait de rendre à chacun ce qui lui est dû. L'idée de justice est posée sur une base rationnelle, implique le rejet des tendances égoïstes, oblige à renoncer à la satisfaction personnelle et à penser aux autres comme des centres de droits.

Justice et égalité

L'idée d'égalité entre les hommes a été vraisemblablement introduite par le christianisme. Saint-Paul admet l'idée d'une fraternité universelle devant Dieu. La Déclaration des droits de l'homme stipule que les hommes naissent égaux en droit. Pourtant, force est de constater que l'inégalité est un fait même si l'on affirme que les hommes ont tous droit à la liberté, à la dignité, biens essentiels, même si l'on croit que l'égalité a la plus étroite affinité avec la justice. L'inégalité est naturelle (les hommes n'ont pas les mêmes aptitudes, les mêmes possibilités physiques et psychiques) ou artificielle découlant alors du mauvais partage des ressources. Certains disposent de moyens illimités alors que d'autres croupissent dans la misère malgré une vie de labeur acharné.

L'inégalité parfaite paraît un idéal inaccessible, une utopie. Cependant, l'on peut se poser la question de savoir si la société ne devrait pas être organisée de telle sorte que ses membres soient traités de plus en plus comme égaux. Tout régime démocratique s'efforce en principe d'assurer l'égalité civile en prônant que les droits et obligations sont théoriquement les mêmes pour tous... Droit à l'éducation, à la santé, au respect, obligation de payer l'impôt, égalité devant la loi... Les chances étant égales au départ, il devrait être possible donc à chacun de s'épanouir suivant ses aptitudes. Mais comment sous-estimer le rôle de l'argent, des faveurs, des relations, qui en distribuant les privilèges accentuent l'injustice même dans les sociétés les plus démocratiques. Il est vrai que la guerre, les intempéries, la souffrance, les retours de fortune suppriment parfois les différences. Pour Kant, les inégalités sociales ne sauraient empêcher le développement des facultés chez chaque individu sans que les lois de la justice ne soient transgressées. Pour les marxistes, il faut impérativement réduire l'injustice sociale en donnant à chacun une chance réellement égale de parvenir aux plus hautes destinées tout en assurant à tous la satisfaction des exigences essentielles. Quoi qu'il en soit, la justice ne peut être réduite à une dimension abstraite et théorique mais doit être activement recherchée partout où elle est réalisable. Elle suppose « le respect spontanément éprouvé et réciproquement garanti de la dignité humaine, en quelque personne et en quelque circonstance qu'elle se trouve compromise et à quelque risque que nous entraîne sa défense » comme l'écrit Proudhon (30). De ce fait, l'État Haïtien a un défi qu'il ne doit pas s'en passer.

Le 29 mai 1953, à 11 h 30 du matin, Edmund Hillary et sherpa Tenzing Norgay conquièrent pour la première fois le sommet de l'Everest. Lorsque leurs bottes foulent la cime immaculée du toit du monde, ils accomplissent l'un des gestes les plus mémorables de l'histoire. C'est l'un des exploits qui ont auréolé de gloire la grandeur de l'être humain.

L'Everest, avec ses 8 842 mètres d'altitudes, est la montagne la plus haute de la planète. Située dans la cordillère de l'Himalaya, elle est entourée de treize autres sommets qui dépassent les 8 000 mètres d'altitude.

29. Ibid. PIERRE PACTET, pp 62-64.

30. Ibid. Introduction à la Philosophie, pp 368-369.

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31. Vivre et réussir, Vers le sommet de la réussite, FÉLIX CORTÉS A. Docteur es lettres IADPA. Maison d'édition interaméricaine. Imprimé et relié par Marpa Artes Gráticas en Espagne. 3e impression : septembre 2008, pp 9-11.

L'Occident entendit parler de l'Everest pour la première fois grâce à Alexandre le Grand, au retour de son expédition en Inde. D'après la tradition, le grand conquérant macédonien s'est rendu là-bas. Cependant, au cours des deux mille ans qui suivirent l'exploit d'Alexandre, le mystère et la pénombre de la légende recouvrirent les crêtes blanches de l'Himalaya. Les lamas et les moines du Tibet croyaient que ces sommets inaccessibles de l'Himalaya étaient la demeure des dieux, et ils appelèrent la cime la plus haute Chomolungma, qui signifie « déesse-mère du monde ». Ce fut cependant qu'au XIXe siècle que cette montagne reçut son nom actuel, en mémoire de Georges Everest, topographe anglais qui en mesura la hauteur pour la première fois.

Gloire et tragédie dans la conquête du sommet

Pendant des siècles, l'Everest a constitué un défi pour beaucoup de gens d'action. Le sommet inaccessible, recouvert de brune et de mystère, résultait à toute tentative d'escalade.

En 1921, Georges L. Mallory déclara, en parlant des énormes difficultés à vaincre pour escalader l'Everest : « Il faudrait d'abord trouver la montagne. »

Finalement, Mallory trouva l'Everest et perdit la vie en tentant de l'escalader, en 1924. L'histoire de ses tentatives est à la fois tragique et glorieuse. Son nom, et non celui de Hillary ni de Tenzinq, illumine la meilleure partie de la légende de l'Everest.

Le 8 Juin 1924, Mallory et son compagnon, André S. Irvine, partirent en direction du sommet, qui se trouvait qu'à 800 mètre d'eux. À 12 h 30, son coéquipier Noel Odell vit les deux hommes des « points noirs » grimpant avec enthousiasme. Mallory et Irvine disparurent entre les nuages, « se dirigeant avec détermination » vers le sommet. On ne les revit jamais vivants.

Le piolet d'Irvine fut trouvé neuf ans plus tard, en 1933, lorsque la quatrième expédition anglaise arriva à la même hauteur.

Soixante-quinze ans après, le 1er mai 1999, une expédition spéciale envoyée pour faire des recherches découvrit le corps congelé de Mallory, plusieurs centaines de mètres plus bas que l'endroit où avait été trouvé le piolet d'Irvine. Son casque était encore sur sa tête et il avait une corde nouée autour de la taille.

Assurément, l'Everest constituait un vrai défi pour l'humanité. Après trente-deux années de tentatives et la mort de treize personnes, treize expéditions échouèrent et déclarèrent forfait face aux terrifiantes difficultés du sommet le plus haut du monde.

Des précipices qui donnent le frisson, comme la muraille de Kangshumg - elle présente une chute de trois mille mètres - un froid coupant et cruel, la combinaison d'un climat traître, des altitudes élevées, des vents et des tempêtes imprévisibles mettent à dure épreuve la force et le courage des alpinistes. Des parois de roche abruptes, d'épaisses couches de neige poudreuse, de furieuses rafales de vent et une altitude à laquelle les poumons ne peuvent résister sont autant d'autres obstacles bloquant le chemin vers le sommet.

C'est pourquoi, lorsqu'Hillary et Tenzing se sont tenus debout sur le toit du monde, ils ont eu clairement la sensation d'avoir relevé un défi que l'humanité avait laissé en suspens.

En d'autres termes, ces hommes courageux considéraient qu'arriver au sommet de la montagne, la plus haute du monde, était une entreprise qui valait la peine de risquer leur vie. Ils voulaient dire par là que tant que ce défi subsisterait, il y aurait toujours quelqu'un disposé à le relever (31).

Ainsi, l'État Haïtien se trouve en face de ce grand défi dont il doit inévitablement relever, quand on considère l'état vulnérable des gens qui vivent dans des mauvaises conditions surtout en ce qui a trait au logement. Il est dit dans le décret de la République ce qui suit :

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Article 36.- Le Programme National d'Aménagement du Territoire doit contenir, entre autres, un Plan National de l'Habitat et du Logement dans le but de favoriser l'accès de la population aux services de base et d'améliorer son cadre de vie (32).

Logement, politique du, ensemble des mesures publiques visant à permettre à la population d'un pays de se loger, dans des conditions de confort correspondant aux normes sociales courantes.

Dans la plupart des pays, le logement est un enjeu important de la politique des pouvoirs publics. L'intervention publique s'explique en partie par la volonté de corriger les dysfonctionnements du marché de l'offre et de la demande en logements. En France, elle est de type généraliste, c'est-à-dire qu'elle s'adresse à la majorité de la population, tout en agissant plus particulièrement en faveur des ménages les plus défavorisés. L'État intervient d'une manière qui se veut équilibrée sur tous les maillons qui constituent la « chaîne du logement », en suscitant l'offre de logements sociaux, en soutenant l'offre de logements locatifs privés et en favorisant l'accession à la propriété. L'objectif principal de la politique du logement est traditionnellement de permettre à tous de se loger correctement et librement, en fonction de ses choix.

À partir du début des années 1990, avec l'apparition de phénomènes de ségrégation urbaine et d'exclusion dans les quartiers les plus défavorisés, la mixité sociale, comme facteur d'intégration et de cohésion sociale, devient l'un des objectifs prioritaires d'une politique du logement qui doit être articulée aux autres politiques publiques concernant la ville, l'aménagement du territoire, l'emploi, l'action sociale, etc.

L'intervention publique trouve aussi son fondement dans l'importance économique que représente le logement, dans la mesure où celui-ci constitue la forme la plus élémentaire d'investissement des ménages. Au début des années 2000, il représente en France environ 20 p. 100 du PIB et plus de

25 p. 100 de la dépense des ménages.

Au cours des années 1990, les difficultés sociales provoquées par la crise économique donnent une nouvelle acuité à la question du droit au logement pour tous. Face à l'augmentation du nombre de sans-logis et de mal-logés, caractéristique d'une expansion de formes nouvelles de pauvreté, des associations très actives (en particulier le DAL -- Droit au logement) demandent aux pouvoirs publics l'application d'une ordonnance du 11 octobre 1945, autorisant l'État, « en cas de crise grave du logement », à réquisitionner et à attribuer d'office les logements vacants, inoccupés ou insuffisamment occupés. La loi Besson du 31 mai 1990 développe la notion de droit au logement, reconnaissant à celui-ci un rôle important dans l'intégration des personnes défavorisées, et consacre dans certains cas la possibilité pour les préfets d'opérer des réquisitions de logements. Cette mesure est cependant rarement appliquée, la réquisition systématique étant contraire au respect de la propriété privée, et les pouvoirs publics privilégient la négociation lorsque cela est possible et les mesures incitatives à la coercition. Ainsi, une taxe frappe depuis 1999 les logements vacants depuis plus de deux ans dans quelques grandes agglomérations françaises, tandis que l'ANAH aide les propriétaires à remettre sur le marché des logements vacants. Les efforts des pouvoirs publics s'orientent aussi vers la construction de logements d'urgence, destinés aux personnes sans domicile. En outre, afin d'éviter ces situations d'urgence, la loi du 29 juillet 1998 encadre et limite les procédures d'expulsion (33).

L'accélération de l'urbanisation

Le monde compte 67 millions de citadins supplémentaires chaque année. En 2005, un homme sur deux vit dans une ville (ils devraient être 60 % à l'horizon 2030). Dans quelles régions la croissance urbaine est-elle la plus forte ? À quel type de ville profite cette croissance ? Quels problèmes pose-t-elle ?

32 . DÉCRET Me BONIFACE ALEXANDRE PRÉSIDENT PROVISOIRE DE LA RÉPUBLIQUE

33 . Op.cit. "logement» Microsoft® Études 2009 [DVD].

1. Une urbanisation inégale

L'urbanisation s'est considérablement accélérée après la Seconde Guerre mondiale : en 1950, 30 % de la population mondiale vivaient dans les villes ; en 2005, le taux d'urbanisation s'élève à 50 % et l'on compte 3,2 milliards de citadins. Tous les pays ne connaissent pas cependant la même évolution. Si, en 2002, le taux de croissance annuel moyen est de 1,2 % pour l'ensemble du monde, il est de 2,4 pour les pays en voie de développement.

1.1. Les pays du Nord : une faible croissance

Les pays du Nord sont fortement urbanisés. Le taux d'urbanisation atteint en effet 79 % en Europe (en 2004), 80 % au Japon et 78 % en Amérique du Nord.

La période d'intense urbanisation est cependant achevée : l'augmentation des citadins est désormais très modérée (+ 0,2 % par an en Europe et au Japon, + 0,9 % en Amérique du Nord), liée à un faible accroissement naturel et à une immigration étrangère de plus en plus restreinte.

1.2. Les pays du Sud : une croissance très forte

L'essentiel de la croissance urbaine a lieu dans le Sud. Faiblement urbanisés en 1950 (290 millions de citadins), les pays en voie de développement rattrapent rapidement leur retard : ils comptent désormais 2,2 milliards de citadins. Le taux de croissance urbaine est, en moyenne, de + 3 % par an.

L'urbanisation n'est cependant pas uniforme :

-- l'Amérique latine est une région fortement urbanisée (78 % de la population vit dans les villes). Si la croissance urbaine y connaît un ralentissement similaire aux pays du Nord, elle reste encore de 2 % par an ;

-- l'Asie est densément peuplée mais faiblement urbanisée (35,5 % de la population en 2000) avec cependant un fort taux de croissance urbaine : + 3 % par an. Certains pays, à l'instar de la Chine et de l'Inde, ont même pris des mesures pour lutter contre l'exode rural ;

-- l'Afrique présente aussi un taux d'urbanisation faible (37 % en 2000), mais c'est aussi le continent où les villes se développent le plus rapidement (+ 4,4 % par an).

Deux facteurs expliquent cette poussée urbaine exceptionnelle : l'exode rural (le manque de terres, les conditions de vie difficiles et l'absence d'encadrement médical et scolaire incitent les paysans à rejoindre les villes) et l'accroissement naturel (la population urbaine est globalement jeune, le taux de natalité élevé).

2.

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La « métropolisation »

La croissance urbaine présente aujourd'hui un aspect particulier : l'émergence des très grandes villes (des métropoles), parfois frappées de gigantisme.

2.1. Des villes de plus en plus grandes

En 2000, 388 villes millionnaires (dont la population est supérieure à un million d'habitants) ; d'ici à 2015, elles devraient être 554. Dix-sept d'entre elles dépasseraient même, selon Géopolis, les 10 millions d'habitants (Tokyo, Séoul, New York, Mexico, São Paulo, etc.) ; elles devraient être 21 en 2015.

2.2. Une répartition très inégale

À l'origine, les métropoles étaient surtout situées dans les pays développés, aux États-Unis (New York), au Japon (Tokyo, Osaka), etc.

Aujourd'hui, elles sont pour la plupart localisées dans les pays en voie de développement (13 des 17 villes dépassant les dix millions d'habitants), en Asie essentiellement (Shanghai, par exemple), en Amérique latine (Buenos Aires, Rio de Janeiro) et plus rarement en Afrique (Le Caire, Lagos). Le développement de ces villes géantes accroît souvent les déséquilibres économiques, sociaux et spatiaux des États. Certaines, regroupant l'essentiel des services et des activités, deviennent disproportionnées : on parle alors de villes macrocéphales.

3. Les conséquences de l'urbanisation 3.1. Les problèmes économiques et sociaux

Les pays en développement ne peuvent faire face à une telle croissance urbaine : les équipements (hôpitaux, écoles, transports, réseaux d'eau et d'électricité, etc.) et les logements sont insuffisants ; les emplois sont trop rares. D'où les problèmes d'habitat précaire (bidonvilles) et de chômage. La pauvreté facilite le développement de l'économie parallèle (activités illicites ou petits métiers non-salariés) qui, bien souvent, favorise la violence urbaine.

3.2. Les répercussions sur l'environnement

Enfin, l'absence de tout urbanisme, la difficulté pour les autorités locales de maîtriser l'expansion des villes et d'aménager l'espace ont des conséquences durables sur l'environnement. La pollution des eaux et de l'air est due au développement du trafic routier et à l'accumulation des déchets. Là encore, la pauvreté des États et l'incurie de certaines administrations hypothèquent le futur de ces pays.

Enfin, l'absence de tout urbanisme, la difficulté pour les autorités locales de maîtriser l'expansion des villes et d'aménager l'espace ont des conséquences durables sur l'environnement (34).

S'agissant d'un gigantesque et prestigieux défi, il se peut que l'État Haïtien puisse se trouver en face d'une impasse sans issue, question de ne pas pouvoir le relever. C'est vrai, car c'est un petit pays de la caraïbe et très pauvre notamment en matière d'infrastructures, agriculture, santé, éducation, sécurité alimentaire, chômage qui le ronge, etc. Mais aussi, même si l'on ne veut pas le dire, c'est l'un des plus grands pays du monde. Quand nous considérons la victoire de ce peuple noir sur les blancs pour la liberté et pour prendre l'indépendance nationale, ce n'est pas une affaire mince. C'est formidable ! Félicitation !

Considérant l'aide apportée par ce pays en vue de renforcer les forces des pays longtemps développés et ceux actuellement en développement à prendre leur indépendance, sans vouloir en citer leurs noms,

34 . Op.cit »Urbanisation» : Microsoft® Études 2009 [DVD].

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Haïti est un très grand pays. C'est un très grand pays à l'échelle mondiale dans l'organisation des fêtes champêtres, des plaisirs, des carnavals des fleurs et nationaux au moins deux (2) fois par an. C'est un grand pays dans la négociation des millions de gourdes aux parlementaires pour la ratification d'un premier ou des Ministre (s); et, en ce qui a trait à l'irresponsabilité de l'État, la zombification, la corruption bat son plein, l'injustice tolérable etc. c'est bravo et dix sur dix pour le pays !

Donc, de toute manière et de toute évidence, même si Haïti est d'une part un petit pays, d'autre part, il est aussi un grand pays. Alors, tout ce qui vient d'être dit peut être fait si réellement les autorités décident de faire peau neuve, de prendre à coeur leurs responsabilités en vue d'établir des conditions de vie selon le genre et en établissant des activités génératrices de revenus (35) au profit du peuple. Alors, cela ne sera plus un défi, mais deviendra un devoir obligatoire de l'État Haïtien envers son peuple comme celui de tous les États du monde envers les leurs.

Section III

Les valeurs juridiques de la régulation de l'environnement

L'environnement est défini comme « l'ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins », ou encore comme « l'ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques) susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités humaines ».

La notion d'environnement naturel, souvent désignée par le seul mot « environnement », a beaucoup évolué au cours des derniers siècles et tout particulièrement des dernières décennies. L'environnement est compris comme l'ensemble des composants naturels de la planète Terre, comme l'air, l'eau, l'atmosphère, les roches, les végétaux, les animaux, et l'ensemble des phénomènes et interactions qui s'y déploient, c'est-à-dire tout, ce qui entoure l'Homme et ses activités -- bien que cette position centrale de l'Homme soit précisément un objet de controverse dans le champ de l'écologie.

Au XXIe siècle, la protection de l'environnement est devenue un enjeu majeur, en même temps que s'imposait l'idée de sa dégradation à la fois globale et locale, à cause des activités humaines polluantes. La préservation de l'environnement est un des trois piliers du développement durable. C'est aussi le 7e des huit objectifs du millénaire pour le développement, considéré par l'ONU comme « crucial pour la réussite des autres objectifs énoncé dans la Déclaration du Sommet du Millénaire (36) ».

La construction du droit international de l'environnement s'est justifiée par la prise de conscience qui a permis de comprendre que les actions et les activités de l'homme sont loin d'être sans effet sur l'environnement. La question de la pérennité des ressources naturelles s'est posée, ainsi que celle relative au droit de chacun de vivre dans un environnement sain. Les catastrophes de Bhopal, Seveso, Tchernobyl entre autres, sont venues renforcer l'inquiétude des Etats et des citoyens s'agissant des conséquences qui pouvaient résulter des activités dont on n'avait pas pris la peine de mesurer les effets éventuels sur l'environnement, sur la santé (37).

35 . Guide technique, Gestion du cycle de projet, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, Programme d'analyse socioéconomique selon le genre.

36 . https://fr.wikipedia.org/wiki/Environnement

37 .L'EVALUATION ENVIRONNEMENTALE DANS LES CONVENTIONS INTERNATIONALES RELATIVES A L'ENVIRONNEMENT Par NANFAH Schramm Paule Jessie Master en Droit International et Comparé de l'Environnement, p 2.

En outre, il faut noter que : la biosphère est seul lieu dans l'Univers où la vie est possible - du moins selon nos connaissances actuelles. Or, elle court un danger croissant du fait d'activités humaines: ses éléments constitutifs sont pour une large part détruits, altérés ou menacés et, en particulier, ses équilibres fondamentaux sont ou risquent d'être bouleversés. Depuis la fin des années 1960, l'humanité est devenue consciente de ces dangers et il était normal que cette prise de conscience s'opérât au plan international, voire mondial.

Aussi, le droit international se devait-il de réagir en sécrétant des normes sous diverses formes: des règles conventionnelles, des principes inscrits dans des instruments formellement non obligatoires, voire des règles coutumières issues soit de la répétition de clauses analogues dans des traités, soit de celle de dispositions comparables dans des législations nationales. C'est ainsi que nous pouvons parler aujourd'hui non seulement de la protection internationale de l'environnement par le droit, mais aussi d'un droit au respect de l'environnement, progressivement reconnu en tant que droit fondamental de la personne humaine.

Cette reconnaissance a son origine dans la Déclaration adoptée par la conférence de Stockholm sur l'environnement humain, tenue en juin 1972. Aux termes du premier principe de cet instrument:

« L'homme a un droit fondamental à la liberté, à l'égalité et à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permette de vivre dans la dignité et le bien-être. Il a le devoir solennel de protéger et d'améliorer l'environnement pour les générations présentes et futures. »

Il est permis de penser que ce principe constitue un très fort lien entre environnement et droits fondamentaux. Parmi les termes utilisés dans la première phrase, la liberté, l'égalité et la dignité reflètent les droits civils et politiques, alors que les conditions de vie satisfaisantes et le bien-être rappellent les droits économiques, sociaux et culturels.

La première formulation de ce droit dans un traité international est due à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples de 1981. Son article 24 proclame que:

« Tous les peuples ont droit à un environnement satisfaisant et global, propice à leur développement. »

L'article 11 du Protocole additionnel à la Convention américaine relative aux droits de l'homme, adopté à San Salvador le 17 novembre 1988, qui traite des droits économiques, sociaux et culturels, a apporté des précisions supplémentaires. Il est ainsi conçu:

« Droit à un environnement salubre

1. Toute personne a le droit de vivre dans un environnement salubre et de bénéficier des équipements collectifs essentiels.

2. Les États Parties encourageront la protection, la préservation et l'amélioration de l'environnement. »

Deux autres conventions internationales imposent aux États parties le devoir de protéger l'environnement, du moins sous certains aspects. L'article 24, al. 2 d. de la Convention du 20 novembre 1989 relative aux droits de l'enfant engage les États à lutter contre la maladie « compte tenu des dangers et des risques de pollution du milieu naturel ». De même, l'article 4, al. 1 de la Convention 169 de l'Organisation internationale du travail, relative aux peuples indigènes dans les pays indépendants, invite les États à prendre des mesures spéciales pour sauvegarder l'environnement de ces peuples.

Ces deux aspects du droit à l'environnement, droit de toute personne d'un côté, devoir de l'État de l'autre, se retrouvent, soit ensemble, soit séparés, dans une bonne centaine de Constitutions nationales. La question a été posée de savoir si l'on peut estimer que les deux dispositions ne constituent que les deux

faces de la médaille ou si, au contraire, il s'agit de deux principes fondamentalement différents. L'enjeu est considérable: le droit à l'environnement, en tant qu'un des droits reconnus à tout individu, pourrait être interprété comme ne comportant pas une finalité autre que la protection directe des individus contre les détériorations de son environnement, en négligeant, notamment, la protection de la diversité biologique et des paysages. Attribuer des devoirs à l'État dans ce domaine peut, au contraire, couvrir l'ensemble de l'environnement.

Le « droit à l'environnement » a aussi suscité bien d'autres débats qui n'ont pas cessé, loin de là, mais qui peuvent contribuer, en fin de compte, à l'évolution de la matière. Trois tendances, apparues successivement, se sont dégagées. La première, la plus ancienne et celle qui est la plus généralement acceptée, est une conception procédurale du droit à l'environnement. La seconde cherche à insérer des préoccupations environnementales dans les droits déjà protégés par des instruments internationaux. La troisième, encore au stade de tâtonnements, tend à proclamer des droits substantiels pouvant être rattachés à la protection de l'environnement (38).

Les problèmes liés à l'environnement ne sont pas imputables aux seuls facteurs naturels ou technologiques mais peuvent être engendrés ou aggravés par des éléments socio-économiques. La dégradation des terres et la désertification en sont un exemple bien connu; des méthodes erronées d'aménagement des terres et des eaux sont fréquemment lices de manière étroite à la structure juridique inhérente à la notion de propriété et de droit d'utilisation. Ainsi, l'exploitation surintensive peut être engendrée en partie par le morcellement excessif des exploitations, dû aux lois successorales ou au droit foncier existant. Le surpâturage peut être provoqué par des droits traditionnels en matière d'utilisation des terres insuffisamment adaptés à l'évolution de la situation économique et démographique. Les revendications réciproques des utilisateurs de biefs amont et aval de l'eau, fondées sur la contiguïté ou sur des droits acquis en matière d'utilisation peuvent faire obstacle au développement optimal des ressources hydrauliques partagées. De même, le régime juridique traditionnel des mers porte en soi un risque de surexploitation des ressources maritimes communes.

Ainsi, des structures juridiques dépassées peuvent faire obstacle à l'aménagement rationnel des ressources; toutefois, il n'en est pas toujours ainsi: de nombreux pays ont commencé à redécouvrir les avantages qu'il y a à adapter les instruments juridiques existants aux nouveaux impératifs de la conservation des ressources et de la protection de l'environnement. On en citera pour exemples les permis de déversement requis en application de l'U.S. Refuse Act (loi sur les ordures) de 1899, ou encore la notion de troubles de voisinage auxquels les codes civils européens du dix-neuvième siècle cherchaient à porter remède, fournissant ainsi d'utiles instruments de lutte contre la pollution.

Régimes juridiques

La plupart des pays en sont venus à admettre que la multiplicité et la diversité des législations applicables en matière de ressources naturelles et d'environnement, et le risque de double emploi ou de conflits de compétence qui s'ensuit constituent un problème. Il devient urgent de coordonner et de réorganiser les structures administratives dans ce secteur; il ne faudrait cependant pas considérer le fait d'édicter une nouvelle législation intégrée comme une panacée. L'efficacité des lois modernes sur l'environnement est, dans une large mesure, fonction d'une législation et d'une administration sectorielles rationnelles, applicables à des ressources précises dans des cadres traditionnels comme l'aménagement

38 . - http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/nouveaux-cahiers-du-conseil/cahier-n-15/environnement-droit-international-droits-fondamentaux.52001.html Environnement, droit international, droits fondamentaux Alexandre KISS - Cahiers du Conseil constitutionnel n° 15 (Dossier : Constitution et environnement) - janvier 2004, Président du Conseil européen du droit de l'environnement

des terres, la législation des eaux et des forêts, la législation de la pêche ou de la faune sauvage, ou encore les règlements en matière sanitaire ou alimentaire.

La législation ancienne en matière de conservation et de protection des ressources naturelles avait notamment pour inconvénient une approche éminemment négative et répressive. Des restrictions légales sont évidemment nécessaires pour éviter la surexploitation et les interférences entre activités incompatibles; cependant, la législation ne devrait pas se borner à interdire la pollution, la chasse ou les déboisements. Il faut équilibrer les sanctions avec les encouragements à la mise en oeuvre d'objectifs généraux et donner une base juridique à la planification et à l'aménagement des ressources tant sur le plan national qu'international. Ainsi, l'extension à 200 milles de la juridiction nationale sur les ressources biologiques de la mer, qui découle de la troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer, accroît la responsabilité des pays côtiers en matière d'aménagement et entraîne la nécessité de réviser et d'harmoniser les régimes et institutions juridiques (39).

En plus de la régulation internationale en matière de la protection de l'environnement, il existe bien des lois et décrets nationaux (haïtiens) concernant ce dernier. Partant tout d'abord par la constitution Haïtienne, où elle relate dans plusieurs articles ce qui suit :

Article 253: L'environnement étant le cadre naturel de vie de la population, les pratiques susceptibles de perturber l'équilibre écologique sont formellement interdites.

Article 253.1: Tant que la couverture forestière reste en deçà de 10% du territoire national des mesures d'exception doivent être prises en vue de travailler au rétablissement de l'équilibre écologique.

Article 254: L'Etat organise la mise en valeur des sites naturels, en assure la protection et les rend accessibles à tous.

Article 255: Pour protéger les réserves forestières et élargir la couverture végétale, l'Etat encourage le développement des formes d'énergie propre: solaire, éolienne et autres.

Article 256: Dans le cadre de la protection de l'Environnement et de l'Education Publique, l'Etat a pour obligation de procéder à la création et à l'entretien de jardins botaniques et zoologiques en certains points du Territoire.

Article 258: Nul ne peut introduire dans le Pays des déchets ou résidus de provenances étrangères de quelque nature que ce soit (40).

Ensuite, il est dit ce qui suit d'autre part dans le décret sur l'environnement :

Article 3.- L'environnement haïtien est un patrimoine national et un élément essentiel pour le développement durable du pays.

Le présent Décret définit la politique nationale en matière de gestion de l'environnement et de régulation de la conduite des citoyens et citoyennes pour un développement durable.

Il vise notamment à :

39 . La législation internationale en matière d'environnement : http://www.fao.org/docrep/k7265f/k7265f00.htm.

40 . 6520.026. - Constitution de 1987 Amendée: Texte intégral, Sources: 1. « Loi constitutionnelle du 9 Mai 2011 » in: Le Moniteur, No. 98, 19 Juin 2012.

a.

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51

prévenir et anticiper les actions susceptibles d'avoir des effets immédiats ou futurs sur la qualité de l'environnement et assurer l'harmonie entre l'environnement et le développement;

b. organiser une surveillance étroite et permanente de la qualité de l'environnement et le contrôle de toute pollution, dégradation, ou nuisance, ainsi que la mitigation de leurs effets négatifs sur l'environnement et la santé humaine;

c. promouvoir une politique de protection et d'expansion de la couverture forestière et agro-forestière notamment sur les terrains en pente et déclives;

d. renforcer le système national des aires protégées et la conservation de la diversité biologique;

e. développer une politique d'aménagement, de restauration des milieux endommagés et d'amélioration du cadre de vie;

f. encourager l'utilisation écologiquement rationnelle des ressources naturelles disponibles ainsi que l'utilisation de technologies plus propres;

g. promouvoir l'éducation relative à l'environnement et le développement d'une culture nationale de protection et de réhabilitation de l'environnement.

Article 1 : Les actions entreprises dans le domaine de l'environnement par l'Etat Central, les collectivités territoriales, les groupes organisés de la société civile ont pour objet:

a. la prévention des risques à la santé humaine dus à des facteurs ambiants ;

b. la conservation et la gestion rationnelle des ressources naturelles ;

c. la prévention et la mitigation des risques de désastres ;

d. la protection et la valorisation du patrimoine naturel et culturel ;

e. la protection des paysages, des sites panoramiques et des espaces naturels, rares et fragiles ;

f. la protection de la nature et la préservation des espèces animales et végétales ;

g. la protection de l'espace rural et des terroirs associés ;

h. la protection du cadre de vie urbain ;

i. l'élimination, le traitement et le recyclage des déchets ;

j. la lutte contre toutes les formes de pollution et de nuisances ;

Pour continuer, dans le même décret, il est aussi dit dans les :

Article 2 : Aménagement du territoire : processus de planification, d'évaluation et de contrôle basées sur l'identification, la programmation et la répartition spatiales des activités humaines de manière à ce qu'elles soient compatibles avec l'objet de conservation, d'usage rationnel des ressources naturelles dans le respect de la capacité de charge des écosystèmes d'un territoire donné tout en garantissant le bien-être de la population.

Développement durable : Une politique et une stratégie visant à assurer la continuité dans le temps, du développement économique et social, dans le respect de l'environnement, et sans compromettre le potentiel des ressources naturelles pour les générations futures.

Article 5.- La protection de l'environnement doit faire partie intégrante de tout plan de développement économique ou social, de toute politique sectorielle et de leur stratégie de mise en oeuvre en vertu du principe général de l'interdépendance entre l'environnement et le développement selon lequel la paix, le développement et la protection de l'environnement sont indissociables.

Article 25.- Les Collectivités Territoriales (Départements, Communes, Sections Communales) concourent avec le Pouvoir Central à la protection de l'environnement, à l'aménagement du territoire et à l'amélioration du cadre de vie. En plus des obligations imposées par d'autres lois et règlements d'ordre général, elles ont pour fonctions de:

1. participer à l'élaboration des Plans départementaux et communaux d'action de l'environnement et de développement durable;

2. établir des schémas directeurs d'aménagement pour les établissements humains relevant de leur juridiction;

3. veiller à la mise en oeuvre du plan d'occupation des sols, du plan d'aménagements physiques et l'application des normes d'urbanisme;

4. veiller à la préservation des conditions d'hygiène et de salubrité publique;

5. veiller à la protection et à la réhabilitation des ressources naturelles notamment des forêts, des espaces verts et des écosystèmes sous leur juridiction (parcs municipaux), des sols, de la faune, et contribuer à leur meilleure utilisation;

6. veiller à la préservation du patrimoine naturel, culturel, historique et archéologique et aviser les autorités centrales de toutes découvertes ou altérations y relatives;

7. contribuer à la création d'un cadre de concertation et d'échanges périodiques avec les autorités nationales, départementales et communales investies des compétences environnementales en vue d'intégrer les politiques environnementales dans les politiques sectorielles;

8. participer à une large diffusion des textes de loi en matière d'environnement et veiller au respect des normes en vigueur;

9. veiller à l'application des normes d'assainissement dans tous les lieux de concentration de population relevant de leur juridiction: marchés publics, espaces de loisir, centres de services sociaux municipaux, stations et gares de transport public, cimetières etc....

10. veiller au respect des normes environnementales et sanitaires dans les réseaux d'eau potable et d'assainissement relevant de leur juridiction;

11. concourir à l'application de mesures pour le respect des normes relatives à la pollution de l'air et aux nuisances sonores;

12. fournir des avis sur tout aménagement relatif aux sites miniers se trouvant sur leur territoire;

13. faire des recommandations appropriées, chaque fois qu'il est envisagé la mise en oeuvre sur leur territoire de projets susceptibles de porter atteinte à l'environnement.

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41 . -LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ RÉPUBLIQUE D'HAÏTI _ DÉCRET Me BONIFACE ALEXANDRE PRÉSIDENT PROVISOIRE DE LA RÉPUBLIQUE, pp 3, 4, 5, 7,13-15.

Article 28.- Le Système National de Gestion de l'Environnement (S.N.G.E.) dispose du menu d'instruments indiqué ci-après pour faciliter la gestion de l'environnement :

1. la planification environnementale;

2. le présent Décret et toutes les autres Lois, Décret-loi, Décrets, Arrêtés, et autres textes réglementaires établissant des normes juridiques et techniques visant à protéger l'environnement;

3. les schémas directeurs et les plans d'aménagement du territoire;

4. le système national d'aires protégées représentatif des différents écosystèmes du pays;

5. les évaluations environnementales;

6. la surveillance et l'inspection environnementales;

7. le système d'informations environnementales;

8. l'éducation relative à l'environnement;

9. les fonds à vocation écologique;

10. les instruments économiques de marché;

11. la recherche scientifique et technique;

12. les sanctions administratives, civiles et pénales;

Article 29.- Sont déclarés d'utilité publique les mécanismes de coordination et de mise en oeuvre des programmes prioritaires suivants pour la période 2005-2020 :

1. le renforcement des capacités institutionnelles de gestion de l'environnement aux différents niveaux de gouvernance

2. l'énergie pour le développement durable

3. l'information, l'éducation et la formation relatives à l'environnement

4. la conservation et la gestion durable de la biodiversité

5. l'aménagement et la gestion intégrée des bassins-versants et des ressources côtières et marines

6. la prévention et la mitigation des risques liés aux phénomènes météorologiques, climatiques et sismiques

7. l'amélioration de l'habitat et du cadre de vie urbain

8. l'assainissement de l'environnement

9. la gestion rationnelle des ressources minérales du sous-sol (41).

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Section IV

Evaluation de la régulation de l'environnement

Haïti connaît une dégradation alarmante de son environnement qui s'est accélérée au début des années 60 pour devenir critique à partir de 1985. La couverture forestière est aujourd'hui estimée à moins de 2%. Dans ce contexte, le PNUD accompagne les efforts du Ministère de l'environnement (MDE) dont la feuille de route envisage d'augmenter la couverture forestière jusqu'à 5% en l'espace de cinq ans. De manière générale, le PNUD appuie l'Etat Haïtien à travers le Ministère de l'Environnement (MDE) dans la définition des politiques stratégiques, la mobilisation de ressources, le développement et l'implémentation de programmes intégrés en lien aux secteurs clés de l'environnement (42).

Haïti fait face depuis plusieurs décennies à une importante dégradation environnementale caractérisée par l'occupation anarchique de certains espaces à risques, l'apparition spontanée de nouveaux quartiers, la mauvaise gestion des déchets et la prolifération des constructions en dehors de tout cadre légal ou institutionnel. Il existe pourtant un ensemble d'instances et de lois établies dont le but est de protéger le cadre physique dans lequel évoluent les populations haïtiennes. Ces efforts d'institutionnalisation ne semblent toutefois pas intégrés dans des logiques de résultats et d'efficacité qui viseraient à freiner le processus de déboisement généralisé, de destruction des bassins versants et d'érosion. Cette mauvaise gestion de l'environnement est ici expliquée par une absence de politique environnementale élaborée, de mécanismes d'entente, de facilitation et d'intervention des différentes institutions du secteur environnemental.

La détérioration de l'environnement en Haïti n'est plus à démontrer : le pays est dans un état dit de vulnérabilité permanente, lié aux risques d'inondation, de glissement de terrain, de pollution, d'érosion, etc. En milieu rural, le déboisement, le morcellement des terres, les mauvaises pratiques de cultures, l'érosion et la dégradation des bassins versants sont inquiétants. En 2012, la couverture végétale du territoire s'est réduite à environ 2% (environ 15% si l'on tient compte des cultures arborées). La dégradation des bassins versants, liée au déboisement, est sans doute la cause principale des inondations qui provoquent de nombreux dégâts (matériels et humains) lors de fortes précipitations. Rappelons que le pays est formé d'un relief montagneux à plus de 80% avec des pentes allant de faibles à fortes, des vallons et des plaines côtières facilement inondables, comme le démontrent les bilans des différentes catastrophes naturelles ayant frappé ces zones durant la dernière décennie. En 2004, lors d'importantes pluies torrentielles, on a dénombré plusieurs milliers de morts et disparus dans les sections communales de Mapou, Belle-Anse, Bodarie (Sud-est) et Fonds-Verrettes (Ouest). Des dégâts d'une même ampleur ont été enregistrés en 2008 dans l'Artibonite, l'ouest et le sud, après le passage d'une succession de cyclones. Les fortes averses enregistrées en octobre 2012 lors du passage du cyclone Sandy ont également affecté l'économie rurale (notamment l'agriculture et l'élevage), et par conséquent les niveaux de vie des populations paysannes.

En ce qui concerne la gestion de l'espace urbain, la situation est aussi jugée insoutenable et difficile. Depuis les années 60, dès le début de la migration interne massive et de la croissance de la population, les villes se sont développées en dehors de leur cadre historique, prenant la forme d'un envahissement incontrôlé vers les périphéries, le bidonville devenant le principal mode d'habiter l'espace. L'expansion des villes s'est ainsi réalisée sans un réel plan d'aménagement : les nouveaux quartiers s'étalent et se densifient généralement sans une juste jonction avec les cadres urbains préalables, ce qui augmente l'exclusion urbaine (en matière de distribution des services), la dégradation environnementale (avec la destruction des cadres physiques) et maintient la ville dans un état de sous-développement avéré. Le pays supporte difficilement la « transition urbaine » enclenchée depuis la deuxième partie du XXe siècle. Le processus d'urbanisation demeure un important défi et la ville à l'haïtienne ne s'offre pas les moyens d'une transition structurée de petite ville « traditionnelle » à grand agrégat urbain. Toutes les

42 . Le PNUD en Haïti Protection de l'environnement :

http://www.ht.undp.org/content/haiti/fr/home/ourwork/environmentandenergy/overview.html.

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44 . L'application du droit international de l'environnement : le défi du XXIème siècle ! http://www.qualiblog.fr/dossiers/droit-international-de-l-environnement/#sthash.IOYVBHjv.dpuf

principales villes ou presque (Saint-Marc, Cap-Haïtien, Gonaïves, Cayes, Léogâne, etc.) ont, au moins une fois au cours de cette dernière décennie, connu une inondation engendrant beaucoup de pertes humaines et d'importants dégâts matériels.

En outre, il existe depuis ces cinquante dernières années une corrélation étroite entre la situation socioéconomique et politique, et la détérioration de l'environnement dans le pays. Le régime des Duvalier (1957-1986) était une dictature jugée « totalitaire », et peu progressiste. Pour les besoins de sa perpétuation, l'Etat a imposé un certain contrôle répressif sur tout le territoire, notamment par la présence des tontons-macoutes (milice de plusieurs centaines de milliers d'hommes) alors que, sur le plan socioéconomique, la situation s'est caractérisée par une décroissance économique incontestable qui a favorisé une extension de la pauvreté et une dégradation des conditions de vie de la population. Le désenchantement de la paysannerie se traduit alors par l'exode rural. En raison du manque de capacité d'accueil des villes, l'esquisse des grands bidonvilles actuels est amorcée sous ce pouvoir. Après la chute de la dictature (1986), l'instabilité politique marquée par des coups d'État successifs a eu pour conséquences l'accentuation du déclin économique et la non-continuité des politiques et actions publiques. Cette situation a par ailleurs contribué au retrait des institutions publiques du contrôle et de la gouvernance territoriale.

Au niveau des instances publiques même, on constate souvent un manque d'entente dans l'action publique, et les Collectivités ont tendance à être négligées. Les problèmes de gouvernance sont amplifiés par la corruption qui rend les institutions incapables de répondre aux besoins de la population. En 2012, Haïti est ainsi classé parmi les pays dont les indices de corruption sont les plus élevés au monde. Le processus de dégradation environnementale est donc lié au contexte sociopolitique fragilisant l'État.

D'autres aspects liés à l'environnement non pris en compte dans ce papier (comme, par exemple, l'assainissement ou la gestion des ressources naturelles) ne démentent pas les affirmations évoquant la difficile situation environnementale d'Haïti. L'urgence d'agir vite et bien est d'ailleurs continuellement évoquée depuis les années 60 (43).

La sauvegarde de l'environnement peut être entendue dans une perspective la dépassant, en considérant l'adaptation du droit aux évolutions politiques, économiques et sociales. Alors, que vous soyez acteur dans les démarches de management environnemental pour votre entreprise ou simple citoyen curieux d'appréhender les mécanismes juridiques internationaux relatifs à l'environnement, vous trouverez ici une base de réflexion sur les enjeux et les difficultés d'une application concrète...

Actuellement, aborder la question de la mise en oeuvre du droit international de l'environnement revient clairement à se pencher principalement sur celle de l'effectivité des différents accords internationaux élaborés, signés, ratifiés en la matière. Cette effectivité se présente comme un des plus grands défis actuels posés à la gouvernance mondiale, ces accords s'étant considérablement multipliés avec le temps, actant de régimes complexes et impliquant de nombreux acteurs. Ces acteurs étant, entre autres, entendus comme les États souverains, si les accords internationaux sur l'environnement n'étaient simplement fondés que sur la simple somme des intérêts particuliers de ces États, c'est-à-dire, en se conformant seulement aux mécanismes classiques de régulation, c'est tant le nombre que l'efficacité de ces accords qui se verraient nettement diminués (44).

Certains textes de loi de la constitution stipulent dans les :

43. http://www.urd.org/La détérioration de l'environnement en Haïti au regard de la gouvernance Richener Noël

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Article 19: L'Etat a l'impérieuse obligation de garantir le droit à la vie, à la santé, au respect de la personne humaine, à tous les citoyens sans distinction, conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.

Article 35: La liberté du travail est garantie. Tout citoyen a pour obligation de se consacrer à un travail de son choix en vue de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, de coopérer avec l'Etat à l'établissement d'un système de sécurité sociale.

Article 36.5: Le droit de propriété ne s'étend pas au littoral, aux sources, rivières, cours d'eau, mines et carrières. Ils font partie du domaine public de l'Etat.

Article 249: L'Etat a pour obligation d'établir les structures nécessaires pour assurer la productivité maximale de la terre et la commercialisation interne des denrées. Des unités d'encadrement techniques et financières sont établies pour assister les agriculteurs au niveau de chaque Section Communale (45).

Il est aussi dit dans : Article 9.- Toute personne a droit à un environnement sain et agréable. Ce droit est assorti de l'obligation constitutionnelle de protéger l'environnement (46).

Effectivement, il existe beaucoup de lois, décret-loi, normes, règlements et autres tant internationaux que nationaux en ce qui a trait à la protection de l'environnement au profit d'un cadre de vie sain de l'être humain. Mais, pour dire l'essentiel après toutes les analyses et constatation faites, notamment dans le cas d'Haïti, nul n'est respecté. Les choses se font à l'envers. En conséquence, notre environnement est non seulement dégradé et endommagé, mais aussi pollué.

Chapitre III

Des solutions sociales et juridiques

Section I : Une gestion rationnelle dans tous les aspects (urbanisme, économique, social etc.)

Considérant que la dégradation de l'environnement haïtien a atteint des proportions alarmantes hypothéquant le développement durable du pays et, qu'il est impératif pour L'Etat de prendre des mesures appropriées pour la sauvegarde et la protection de l'environnement;

Considérant qu'il est du devoir de l'Etat de promouvoir l'éducation écologique en permettant un meilleur accès des citoyens a l'information y relative afin qu'ils puissent participer et être attentifs aux décisions qui ont des incidences sur l'environnement et le développement durable;

Considérant qu'une bonne gouvernance environnementale avec l'intégration et la participation de l'Etat, des collectivités territoriales et de la société civile est un important instrument de lutte contre la dégradation du cadre de vie, la misère et la pauvreté;

Considérant l'urgence d'arrêter la dégradation du territoire par l'établissement d'un cadre de régulation susceptible de coordonner les efforts de redressement, de définir les mécanismes d'intervention et de prévoir les modalités d'introduire des instruments d'économie de marché et de recherche dans le secteur;

Considérant les fonctions de l'État, considérant les conditions de vie difficiles des gens dans des zones à risque du Cap-Haïtien, considérant le devoir de l'État envers la société en vue de faire triompher la justice, l'égalité et le respect de ce grand peuple noir ; et en vertu des lois naturelles et divines préétablies par le Grand Architecte et Législateur de ce monde voire l'univers, et, en vertu des lois, décrets, normes, règlements et arrêtés préétablis, tant nationaux qu'internationaux sur la protection de l'environnement, sur l'urbanisme, sur les conditions de vie selon le genre et sur le développement et surtout, le développement durable : nous demandons et/ou recommandons à l'État Haïtien de prendre sa responsabilité en exécutant cette modeste prescription (car le pays est malade) :

45 . Ibid: La constitution amendée.

46 . Ibid: Décret Me BONIFACE.

1)

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Ces photos là ont été prises du côté de Blue Hills (Rivière Haut-du-Cap remplie d'herbes et de logement), le mercredi 16 septembre à midi.

Etablir un nouveau code de régularisation du milieu, et si toutefois il y avait certains manquements, certaines ambiguïtés ou même certaine négligence dans l'État en ce qui a trait à son intervention sur les lieux en vue de tancer ce qui est en contrefaçon, ou si toutefois il n'en existait pas du tout, qu'il remédie correctement à ce problème.

2) Reboiser les mornes en vue d'éviter des éventuelles érosions qui pourront survenir, celles qui sont souvent très fréquentes et qui constituent une épée de Damoclès pendue sur la tête du Cap et une pierre d'achoppement pour la plus belle des villes d'Haïti : Cap-Haïtien (Chérie).

3) Créer un site de décharge et un centre de gestion des déchets pour toute la ville, tout augmentant les services d'assainissement de la ville.

4) Construire une autre ville standardisée avec surtout des buildings ayant les capacités de contenir des centaines de familles (à l'instar de Cuba qui l'a fait, République-Dominicaine aussi), avec des places publiques, bref, toutes les infrastructures d'une ville moderne en vue de loger les gens incapables et vulnérables.

5) Déplacement des gens (par l'État) dans des zones à risques et de menaces d'inondation surtout pour les faire habiter cette ville nouvellement construite à leur profit.

6) Drainer la Rivière Haut-du-Cap. Ce qui constitue le pilier et le plus grand des défis de l'État Haïtien, car le plus grand danger pour les cités lors des pluies torrentielles, c'est elle, du fait qu'elle est fermée par les gens pour faire leurs constructions inadaptées et elle est bourrée d'ordures et de déchets de toutes sortes. Elle doit être aussi élargie de plusieurs mètres de manière à mieux faciliter l'écoulement des eaux en furie. Car c'est une Rivière très fragile à l'extraordinaire, débordant ou renversant jusqu'à la route nationale au temps des grandes pluies diluviennes et envahit ou inonde toutes les cités où les gens meurent et quittent leurs toits pendant plusieurs jours, en perdant aussi leurs biens, leurs pièces d'identité etc. Ce cas est très fréquent et de manière consécutive notamment, pour les habitants de Blue Hills surtout en entendant leurs cris quand on écoute la radio dès que la pluie commence à tomber, ils pensent qu'ils vont être tous inondés après quelques minutes. Je parle d'expérience, et je m'y rendais sur les lieux où ils construisent leurs demeures. Dès que le temps est menacé ou dès que la pluie se met à tomber, ils passent inévitablement une nuit sans sommeil en vue de s'échapper. À quiconque ne veut pas le croire, qu'il se rende sur les lieux et voir de ses propres yeux. Ils sont très vulnérables, on peut s'oser même dire à plein gosier, qu'ils habitent dans le lit de la Rivière.

7)

57

Eliminer et démolir toutes les maisons et maisonnettes (ghetto), laissant libre ces espaces qui seront destinés à la vente ou vendus aux grands investisseurs, entrepreneurs et des citoyens ayant la capacité de construire des chaines d'Hôtels, des boites de nuits, des industries ou parc industriels et autres, en vue de la création d'emplois durables (ce que la ville n'en a presque pas), de belles maisons répondant aux standards en vue d'élargir cette ville et de rattraper sa beauté, sa fraîcheur et sa réputation de jadis.

C'est toujours du côté de Blue Hills où ce pont est nouvellement construit, prise à la même heure.

8) Elévation du niveau des rivages de la Rivière soit avec des remblais, soit avec des murs dressés et adaptés à la situation tout en intervenant dans les différents canaux d'alimentation de la Rivière en vue de les aménager. Il est important de faire aussi de cette Rivière une voie de transport aquatique pour les motos aquatiques et les chaloupes, où les gens peuvent payer plus cher une course de moto ou de chaloupe de Haut-du-Cap au centre ville (à la rue 5 boulevard) pour se rendre en ville le plus rapidement possible de manière à réduire le phénomène d'embouteillage en entrant dans la ville et favoriser des emplois.

Il est à signaler qu'un beau et grand boulevard peut aussi être construit tout au long de la Rivière partant de la rue 5 A à Haut-du-Cap dans le but de promouvoir une circulation plus dense, des courses/jeux de motos aquatiques pour les sportifs et une « Attraction touristique » sans égal au sein du pays.

Section II : Modèle de gestion et faisabilité

I- Élaborer les plans (projets) d'urbanisation afin de savoir les fonds nécessaires pour faire des demandes aux niveau international tout en présentant les plans d'urbanisme, faire des prêts à l'extérieur qui seront remboursables à terme etc.

II- Utilisation des firmes nationales de manière à favoriser des emplois pour la population, des firmes multinationales peuvent être aussi utilisées en vue d'un standard plus certain et prompt.

III- Etablissement des normes de construction (dans ces espaces nouvellement vierges). Alors, nul ne pourra procéder à une activité de construction sans l'approbation et l'autorisation des autorités étatiques.

IV-

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Accorder aux investisseurs internationaux de s'y établir à faible coût dans les espaces pour construire des chaines d'hôtels, des industries, des boites de nuits, de belles maisons habitables etc., tout ce qui a trait à l'attraction touristique en vue du développement de la ville du Cap.

V- Etablir un système de taxation et d'impôt sur les familles déplacées pour habiter la nouvelle ville construite pour elles dans le but de rembourser les emprunts à terme effectués pour les travaux.

Section III : Hypothèses d'études

Hypothèse 1 : Les conditions de vie actuelles des gens vivant dans les zones à risques et à proximité de la Rivière Haut-du-Cap représentent-elles une bonne image pour le pays ?

Il s'agira d'étudier si les autorités étatiques et les membres importants de la communauté estiment normal de gérer cette situation existant ou s'ils préfèreront intervenir en vue de l'aboutissement au changement de ces conditions.

Hypothèse 2 : En plus du problème de mauvais ou pas de logement, il y a les phénomènes d'inondation.

Compte tenu de l'importance des changements à opérer dans l'ensemble de ces zones vulnérables, il s'agira d'étudier si un éventuel déplacement des gens est un élément déclencheur du changement.

Hypothèse 3 : Le concept d'un déplacement des gens est un élément prioritaire de la population, car il permettra une amélioration de leur cadre de vie et de créer ainsi une attraction touristique et de parvenir au développement durable. Cette hypothèse est très importante car elle permet de connaître les attentes de la population. Si cette dernière est prête à contribuer pour soutenir ces activités, alors il peut y avoir un impact positif sur la ville du Cap et sur le pays tout entier.

Plan de bataille méthodologique

Démarche de résolution des hypothèses :

Au cours du mois d'Août 2015, j'ai réalisé la phase de questionnement, c'est-à-dire, j'ai rassemblé plusieurs documents et informations sur la thématique choisie.

En vue de valider mes hypothèses, je consulterai des chercheurs et des professionnels de la ville ; des responsables de différents niveaux ; des hommes de droit; et ceux des risques et désastres. J'ai déjà commencé à le faire, et je le ferai davantage : j'assisterai aux conférences touchant de près ou de loin à mon domaine de recherche. Car, il faut de toutes les manières synthétiser les acquis.

J'ai prévu un (1) rendez-vous avec un ingénieur : Un ingénieur qui travaille au niveau de la construction. J'interviewerai d'autres professionnels afin de mieux cerner les notions de normes de construction. Je m'entretiendrai avec un employé de la mairie du Cap-Haïtien et certains notables de la ville pour en savoir plus. Comme autres contacts, je m'entretiendrai avec certains journalistes de la ville et un groupe de personnes vivant dans les zones à risques. Enfin, d'autres personnes m'ont confirmé qu'elles étaient prêtes à être interviewées afin de répondre à toutes mes questions.

La démarche méthodologique

Je commencerai par identifier les différentes étapes à réaliser pour en arriver à résoudre ma problématique de recherche. Cependant, je vais lier la méthodologie au cadre plus restreint de la récolte d'informations (ou de la recherche proprement dite). J'utiliserai donc les différentes pratiques de recueil

59

d'informations telles que l'enquête par questionnaires, l'entretien, l'observation directe ou encore le recueil des données secondaires et documentaires en les analysant.

J'utiliserai un questionnaire à réponses fermées et à choix multiples. Par exemple : « Q1 : Selon vous, voyez-vous qu'il existe à Cap-Haïtien un environnement sain ? »

Donc je procèderai de cette manière à la validation de mes hypothèses.

Partie II : Méthodologie

1) Études qualitatives

Pour répondre à ma problématique, j'ai formulé les trois hypothèses que j'ai présentées juste précédemment.

Afin d'établir une confirmation, ou au contraire une infirmation, j'ai employé deux méthodes méthodologiques. Dans un premier temps, j'ai réalisé une étude qualitative. C'est-à-dire que j'ai rencontré plusieurs professionnels et cadres de la ville surtout dans divers domaines. Je suis allé les rencontrer, et j'ai réalisé un tableau croisé dynamique en fonction du professionnel rencontré et des questions posées. Au-delà de ce tableau, dont je présenterai les grandes lignes, j'ai réalisé une matrice strength weakness opportunity threat (SWOT : Force, Faiblesse et Menace des opportunités), afin de confirmer ce que les professionnels m'ont rapportés.

 

Entretien 1

PHANEL Orélus,
Gestionnaire

Entretien 2

JOSEPH Frantz, Éducateur, étudiant finissant en droit

Entretien 3

Me FRANÇOIS Emmanuel, Éducateur

Entretien 4

Jhennie Célestin,

Licenciée en
Administration des

entreprises

Question 1

D'après moi, ce que je

constate, surtout sur

De jour en jour,

l'environnement de la

L'insalubrité est

partout au Cap-

Notre environnement est vraiment un grand

Que constatez-vous

l'environnement du

ville du Cap-Haïtien

Haïtien. Les

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bidonvilisation.

moyen de prévention.

sont occupés par

les immondices

qui empêchent

l'eau de circuler.

de collaboration des gens, les immondices de part et d'autre.

Question 2

Moi, dans cette

Parlons des

Je ne métrise pas

Pour moi, les

 

situation où vivent les

constructions

les zones

constructions dans

Que pouvez-vous

gens, les modes de

anarchiques dans les

périphériques de

les zones

dire sur les modes

constructions n'est

zones périphériques

Haut-du-Cap.

périphériques de

de constructions

autre que la

particulièrement de la

Cependant, l'État

Haut-du-Cap

notamment dans les zones périphériques

conséquence de la démission de l'État

Rivière Haut-du-Cap, c'est tout simplement

ne fait rien d'après

ce que nous

constituent un vrai

danger pour la

de la Rivière Haut-

Haïtien. S'il y avait un

parce que cette ville

savons pour

population Capoise.

du-Cap ?

État sérieux le peuple

ne dispose pas un

contrôler les

Parce que cela

 

n'aurait pas construit ni

plan d'urbanisation.

constructions.

empêche que la

60

61

 

n'importe comment ni n'importe où.

 
 

Rivière fasse bien sa

route et son canal

n'est pas drainé et
c'est à cause de cela

que les inondations
sont très fréquentes à Cap-Haïtien.

Question 3

Quelle est votre

approche par
rapport à la Rivière

Haut-du-Cap qui
inonde les quartiers avoisinants lors des pluies diluviennes ?

C'est tout simplement

parce que les

constructions sont
faites sur les rives de

la Rivière. Donc, il

faudrait assurément

remédier à ce
problème.

C'est à cause de la

faiblesse de nos

dirigeants politiques.

Ils ont dû laisser la

population ou laisser faire pour accéder au pouvoir. En ce sens, ils ne disposent pas

aucun programme

pour améliorer les
conditions de vie de la population, ce qui

fait toujours des
casques tête dans les

moments pluvieux

pour ces zones à
risques.

Ces évènements

se produisent

année après

année et font des

dégâts sans
précédent. Malgré cela, l'État ne fait

jamais rien. Je

pense qu'il faut

une intervention

de la part des
autorités étatiques pour résoudre ce problème.

À cause du manque

des positions ou

d'endroits, ou du

moins le manque de

responsabilité des

dirigeants, cette

situation se produit.

Donc, les autorités
doivent intervenir.

Question 4

Face à cette

situation, d'après

vous, est-il

nécessaire ou juste à l'État Haïtien d'y intervenir ?

Mais c'est normal, et
plus qu'un devoir de la
part de l'État Haïtien

d'y intervenir, parce

que c'est sa

responsabilité de

protéger la nation et
d'en prendre soin.

Nécessairement,

l'État doit intervenir

pour apporter son

soutien à la
population en plus de drainer cette Rivière

afin de réduire les
risques aux moments pluvieux.

Oui, il est juste.

L'État est dans

son droit

d'intervenir pour

résoudre certains

des problèmes

majeurs que

confronte la

population.

Oui, il est nécessaire que l'État intervienne

pour contrôler les

modes de
constructions, surtout dans les zones les plus vulnérables.

Question 5

D'après vous, pour

le développement
de la ville du Cap- Haïtien et même le

pays dans son

ensemble, quels

sont les enjeux
environnementaux ?

Les enjeux

environnementaux pour le développement

de la ville du Cap-
Haïtien sont énormes :

1- Le problème

d'insalubrité. 2- Les
constructions

anarchiques surtout

dans les quartiers

avoisinants de la

Rivière Haut-du-Cap
etc.

Le premier enjeu,

c'est l'insuffisance

intellectuelle de nos

dirigeants politiques,
constructions anarchiques, bidonvilisation, exode rural etc.

Le déboisement

est un enjeu
environnemental pour le pays et le Cap-Haïtien en ce

qui a trait au
développement en

particulier, sans
vouloir mentionner

d'autres enjeux

constituant des

barricades pour y parvenir.

Les constructions

anarchiques, le

déboisement,

l'insalubrité etc. Il faut empêcher aux gens

de construire dans

les mornes, sur les

canaux, éviter de

construire dans les

zones de failles et
inondables.

Question 6

Espérez-vous que

la ville du Cap

demeure comme

elle est

Non, je ne veux pas

dire qu'elle doit
demeurer telle qu'elle est. Parce que, nous ne vivons pas comme

des êtres humains. Il

faut qu'elle ait des

Non, elle devrait

devenir ce qu'elle

était autrefois. Une

ville historique et

touristique. Si et

seulement si l'État
dispose des moyens

Non, il faut une

intervention pour

résoudre ce

problème.

Non, tout le monde

attend un
changement pour le pays et pourquoi pas

le Cap-Haïtien ?
Alors j'espère un jour que le Cap connaisse

maintenant ?

changements à tous

les niveaux.

efficaces et efficients pour répondre à ce défi.

 

des jours meilleurs et

renaisse de ses
cendres.

Question 7

Ma proposition pour un

Ma proposition est :

L'État doit assister

J'aimerais qu'on

 

éventuel changement

1-Désigner la lettre F

les gens pour un

cesse de bâtir dans

Quelle est votre

est : 1- Empêcher et

pour les Convois

déplacement

les mornes, dans les

proposition pour un éventuel

punir les gens qui

jettent les immondices

Funéraires ; 2-

Interdire les gros

progressif vers

d'autres endroits

zones dangereuses,

sur les canaux et aux

changement en peu

dans les rues et dans

camions de pénétrer

en sécurité.

rivages de la Rivière.

de mots ?

les ravines et la

dans la ville de 6

 

Que l'État mette plus

 

Rivière. 2- Empêcher

heures AM à 6

 

au bien-être des gens

 

aux gens de construire

heures PM ; 3-

 

et de l'environnement

 

n'importe où. 3- Faire

D'enlever les deux

 

des activités

 

des captages d'eau

marchés au centre

 

génératrices de

 

afin de répondre aux

ville ; 4-Éliminer les

 

revenus pour les

 

besoins du peuple lors

fatras par des

 

jeunes licenciés dans

 

des sécheresses. 4-

moyens efficaces ; 5-

 

le domaine

 

Donner de l'électricité

Empêcher la

 

d'ingénierie civile en

 

au peuple. 5- Créer

circulation des

 

vue de diminuer le

 

des emplois durables pour lui etc.

animaux dans la ville.

 

chômage dans le

pays.

2) Matrice SWOT

L'analyse des quatre interviews effectuées, permet d'établir la matrice SWOT suivante. Cette matrice est utile car elle reprend les données recueillies et les classes en fonction de leurs forces, faiblesse, menace, ou opportunité.

Entretien 1

Force

Entretien 2

Opportunité

Entretien 3

Force

Entretien 4

Opportunité

 

3) Études quantitatives

Afin de répondre à ma troisième hypothèse, j'ai effectué un sondage parmi un échantillon représentatif de la population Capoise. J'ai obtenu 130 réponses de questionnaires, que j'ai traités par la suite. Les résultats obtenus conditionnent la validation de l'hypothèse numéro trois. L'étude de ces réponses sont donnés dans la grande partie trois : résultats d'hypothèses.

Ci-dessous, voici les questions issues du questionnaire :

Question 1= Avez-vous déjà entendu parler des conditions de vie saines ? (oui/non) Question 2= Comment est actuellement votre environnement ? (propre/malsain)

Question 3 = Existe-t-il très souvent et toujours des groupes chargés de ramassage ou de traitement des déchets en vue de protéger votre environnement ? (oui/non)

62

Donc, Haïti réunit presque tous les facteurs qui attestent d'un niveau élevé et croissant de risques aux désastres naturels si on considère le risque comme fonction des menaces et des vulnérabilités.

Question 4= Avez-vous déjà été frappé d'inondations ? (oui plusieurs fois/environ deux fois/non)

Question 5= Sentez-vous vous habiter dans une zone confortable ? (oui, parce que toutes les conditions sont réunies/non, parce que l'absence des services, des infrastructures et les inondations nous rendent très vulnérables et inquiets/je ne sais pas)

Question 6= Comment est la qualité de votre maison ? (bonne qualité/plus ou moins/mauvaise qualité)

Question 7= Comment comportent les autorités étatiques lorsque Haut-du-Cap inonde ces quartiers à risques et lors des autres cas des forces majeurs ? (elles distribuent des nourritures/elles montent des projets de redressement et d'amélioration de la situation/elles gardent le calme comme si rien n'était)

Question 8= Voyez-vous que le Cap en tant que deuxième ville projette une image positive en ce qui a trait à la propreté, l'environnement, la sécurité, les modes de constructions etc. ? (oui/non/je ne sais pas)

Question 9= Voulez-vous trouver un développement durable de cette ville ? (oui/non)

Question 10= Si vous trouvez un autre endroit confortable pour habiter, un éventuel déplacement ne vous dérangera pas ? (oui/non/je ne sais pas)

Question 11= Voulez-vous délibérément contribuer à ce changement de la ville ? (oui/non)

Question 12 = vous êtes : collégien/lycéen, étudiant, cadre, en recherche d'emploi, profession libérale ? Question 13 = Vous êtes : un homme, une femme ?

Partie III : Résultats d'hypothèses

Voici maintenant les résultats des hypothèses que je me suis posées.

Hypothèse 1 : Les conditions de vie actuelles des gens vivant dans les zones à risques et à proximité de la Rivière Haut-du-Cap représentent-elles une bonne image pour le pays ?

La population d'Haïti est la plus pauvre de la région. Le revenu annuel par habitant, soit 250 $ des EU, est nettement inférieur à un dixième de la moyenne pour les pays de l'Amérique Latine. La pauvreté rurale est encore plus prononcée que la pauvreté urbaine puisque 80% de la population rurale haïtienne vit en dessous du seuil de pauvreté. Cette pauvreté est accentuée par une situation sociale désastreuse : espérance de vie de 54 ans ; 47.8% des adultes alphabétisés ; 63% de la population privée d'accès à l'eau potable ; 55% des services de santé et 75% de l'assainissement... On assiste également à une dégradation accélérée de l'environnement. La pauvreté ambiante affecte significativement efforts et investissements consentis pour lancer tout processus de développement économique et social durable.

Le problème des risques et des catastrophes (naturels ou anthropiques) est une question cruciale en Haïti. En effet, de par sa position géographique et sa structure géologique, le pays est exposé et est sous la menace permanente de nombreux risques naturels qui, du fait même de la dégradation de l'environnement et de la situation politique et socio-économique générale, causent des dégâts importants. L'accroissement constant de la population rend le problème encore plus épineux. Par ailleurs, on constate l'absence des mesures significatives pour réduire les vulnérabilités et diminuer du même coup l'impact de tels phénomènes.

63

Une partie de l'eau de pluie ou de la neige est retenue par le sol, absorbée par la végétation, ou évaporée ; le reste, l'eau de ruissellement, atteint le lit des cours d'eau. Les crues se produisent lorsque

De nombreux désastres naturels ont frappé ce pays. Cyclones, inondations, sécheresses, glissements de terrain sont parmi les plus courants. En même temps, la situation d'extrême pauvreté aggrave les menaces. Ainsi, la déforestation croissante augmente la récurrence des inondations et glissements de terrain. Le niveau de pauvreté crée un état chronique de vulnérabilité. Cette vulnérabilité accrue est due à de nombreux facteurs qui entretiennent et maintiennent la pauvreté : la dette, la précarité des finances publiques, l'insécurité alimentaire, les conflits agraires, la destruction des marchés locaux par le dumping des pays riches, l'accès réduit aux services sociaux de base, le chômage, le taux de séropositivité, etc.

Pour répondre à cette hypothèse, de toute franchise, il faut dire non, qu'en aucun cas les conditions de vie actuelles des gens vivant dans les zones à risques et à proximité de la Rivière Haut-du-Cap ne représentent pas une bonne image pour le pays voire la ville du Cap. En économie politique, on parle de chômage déguisé. Eh bien ! C'est de même pour ces gens là qui habitent dans ces zones à risques, dans des petits logis sans aucune norme et surtout ceux construits, dirais-je, dans le lit de la Rivière, leurs conditions de vie révèle à clair qu'ils vivent une vie déguisée (infernale) et inhumaine.

Car par le biais d'un sondage mené auprès de la population Capoise en Septembre 2015 sur un échantillon de 130 personnes 80.76% ont déclaré qu'ils n'habitent pas une zone confortable parce que l'absence des services, des infrastructures et les inondations leur rendent très vulnérables et inquiets. 80.76% disaient que s'ils trouvaient un autre endroit confortable pour habiter, un éventuel déplacement ne leur dérangera pas ; et qu'ils espèrent une autre image de la ville et désirent contribuer à cette fin à 100%.

Donc suite aux interviews réalisées avec les professionnels du secteur, et avec l'aide du tableau analytique et de la matrice SWOT, on peut considérer que l'hypothèse est validée. Les conditions de vie actuelles de ces gens dans ces zones est une mauvaise image pour le pays d'Haïti.

Hypothèse 2 : En plus du problème de mauvais ou pas de logement, il y a les phénomènes d'inondation. Inondation, invasion d'un territoire par les eaux, due à une crue des cours d'eau ou à l'avancée de la mer.

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65

le sol et la végétation ne peuvent pas assimiler toute l'eau de ruissellement et provoquent une élévation du lit du cours d'eau. Le plus souvent, celui-ci ne déborde pas, mais l'eau ruisselle parfois dans des quantités qui ne peuvent être transportées dans les lits des rivières ni retenues dans les bassins naturels et les réservoirs artificiels situés derrière les barrages. Le cours d'eau déborde et il se produit alors une inondation.

Environ 30 p. 100 des précipitations ruissellent, et à cette quantité peuvent encore s'ajouter des masses de neige fondue. Beaucoup de rivières connaissent des crues périodiques au printemps et débordent de leur lit pour atteindre leur plaine d'inondation. Ces plaines d'inondation sont, ou devraient être, exemptes de toute construction. Les inondations subites, qui peuvent survenir en automne dans les régions méditerranéennes, sont généralement dues à des précipitations intenses sur une zone relativement réduite. Les pratiques agricoles intensives diminuent la capacité du terrain à retenir l'eau et augmentent le ruissellement. La maîtrise des inondations passe par le reboisement et par la mise en oeuvre de méthodes efficaces de traitement des sols et de conservation, et de reboisement.

Les régions côtières sont occasionnellement inondées par des marées anormalement hautes produites par des vents violents à la surface des océans, par des tsunamis, provoqués par des tremblements de terre sous-marins, ou par des cyclones. Ces derniers occasionnent périodiquement la montée des eaux de l'océan..., entraînant parfois, la mort de centaines de milliers de personnes.

Les effets des inondations ne se limitent pas aux dommages matériels et humains directs ou indirects à la suite des épidémies provoquées par le manque d'eau potable. Les eaux de ruissellement rapides entraînent l'érosion du sol ainsi que des problèmes de dépôts de sédiments, surtout en aval. Les frayères à poissons et les autres habitats de la vie sauvage sont souvent détruits. Lorsqu'elles se prolongent, les inondations retardent la circulation, endommagent les systèmes de drainage et compromettent les pratiques agricoles. Les culées de ponts, les rives, les embouchures d'égouts sont endommagées ; la navigation et l'approvisionnement en énergie hydroélectrique sont compromis.

Les méthodes fondamentales de contrôle des inondations ont été mises en pratique depuis longtemps, notamment le reboisement et la construction de levées, barrages, réservoirs et canaux d'inondation (canaux artificiels qui détournent l'eau des crues).

Les Chinois construisirent des levées pour surélever les rives du Huang he en supposant qu'ainsi confiné le fleuve creuserait son lit afin de contenir un débit maximal. Le résultat, cependant, fut une élévation du lit du fleuve, parce que les dépôts sédimentaires de sols alluviaux, qui se répartissaient avant sur l'intégralité de la plaine d'inondation lors des crues annuelles, furent alors confinés sur le lit du fleuve. En quatre mille ans, le niveau du fleuve s'éleva jusqu'à plus de 10 m au-dessus de la plaine environnante. En 1887, la rupture des levées entraîna la mort de plus d'un million de personnes.

Des levées furent construites voilà quelques siècles sur la Loire, le Pô, le Danube, le Rhin, le Rhône et la Volga, et complétées par le reboisement et par des réservoirs de retenue. Les inondations de la Garonne, qui submergea Toulouse en 1875, sont redoutables. Le Rhin a vu son cours déborder ces dernières années. La Seine, pourtant plus paisible, inonda Paris en 1910. Depuis, des barrages furent construits en amont de la capitale. Les levées sont toujours utilisées de façon intensive, notamment sur le Mississippi, où le fleuve a été confiné en un lit étroit, creusé et dragué.

Les barrages sont utilisés depuis plusieurs siècles comme réservoirs d'eau pour l'irrigation et pour produire de l'énergie. Ce n'est que récemment que certains ont été construits spécifiquement pour le contrôle des inondations. Une méthode efficace de contrôle des crues, et plus généralement de distribution de l'eau, consiste à bâtir des barrages et des réservoirs sur le cours supérieur des cours d'eau, de façon à stocker l'eau pendant les périodes de ruissellement intense et à la libérer progressivement pendant les saisons sèches. C'est le cas de l'aménagement du Rhône, des réservoirs du projet hydroélectrique La Grande, au Québec, et des barrages de la Tennessee Valley Authority, aux États-Unis. Quand les affluents sont à leur niveau normal, ces barrages ne servent qu'à produire de l'énergie et à fournir de l'eau pour des utilisations variées. Quand le niveau monte, le débit est régulé. Les barrages les plus proches des sources des affluents contiennent les eaux d'inondation, tandis que ceux placés en aval vident lentement leurs réservoirs normaux et sont drainés. Par conséquent, les eaux d'inondation sont libérées en direction de chaque barrage successif et se déversent finalement dans la rivière principale, dont la capacité a été accrue par redressement et creusement.

La construction de canaux d'inondation sur les parties inférieures des rivières permet de détourner les eaux d'inondation. Le lit des rivières est élargi à certains endroits et les rivières peuvent déborder sans dommage. L'inondation de certaines zones confinées empêche celle d'autres zones. Les Égyptiens ont utilisé le principe de l'inondation contrôlée pendant des milliers d'années. La fertilité constante de la vallée du Nil dépendait d'inondations périodiques, qui déposaient le limon, très riche, par sédimentation. Depuis les années 1960, cependant, la réduction dramatique de la quantité de sédiments atteignant le cours inférieur du fleuve en raison de la création du lac Nasser derrière le grand barrage d'Assouan a souligné combien l'Homme peut perturber l'équilibre d'un système dynamique naturel comme celui d'un fleuve sujet à des crues régulières.

Sur les littoraux, des digues peuvent être construites pour lutter contre l'avancée de la mer. Le plan Delta est un projet néerlandais commencé en 1958 et terminé en 1985 qui consiste en une série de barrages géants qui relient les îles situées dans le delta du Rhin, de la Maas et de l'Escaut. Une énorme barrière de 9 km de long est abaissée en cas de prévision d'inondation marine. En temps normal, les marées ne sont pas arrêtées (47).

Nous venons de faire un long parcours sur le vocable inondation et nous voyons aussi comment les autorités des pays sérieux du monde ont procédé pour affaiblir ou gérer ces genres de catastrophes. Lorsque nous considérons les zones à risques de la ville du Cap-Haïtien, nous voyons des constructions anarchiques et très entrelacées, elles se trouvent construites même dans le lit de la Rivière, c'est le cas du quartier de Blue Hills. Le pire, c'est que ces maisonnettes représentent les rivages même de celle-ci, à la longueur de la rue 5 Boulevard à Haut-du-Cap. Quel danger et quelle imprudence ! J'ai ma tante qui possède une maison à « Cité du peuple » au littoral de la Rivière, et quand elle est en crue les eaux couvrent presque totalement le rez-de-chaussée.

47 . "inondation." Microsoft® Études 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.

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Normalement, pour dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité, ces espaces où les gens ont construit malhonnêtement ont été remblayés avec des fatras, où ils ont poussé la Rivière et la mer avec ces genres de matière qui ne sont pas durables et solides, ils connaissent des moments noires et sont toujours la proie aux inondations et aux marées montantes.

Certains n'en ont même pas de logement. Prenons cet exemple palpable : beaucoup de personnes quittent leurs zones (communes) et entrent à Cap-Haïtien où ils louent pour 2000 à 2500 gourdes, aux bords de la mer ou de la Rivière Haut-du-Cap, une petite chambre construite en palette ou en bois, sans latrine en faisant leurs besoins à même le sol, en vue d'assurer l'éducation de plusieurs enfants tout en polluant l'environnement. D'ailleurs, il n'est pas de mise surtout en ce XXIe, qu'une famille de plusieurs enfants habite une seule chambre et même sans structures. C'est la promiscuité ; et ces conditions de vie sont très alarmantes et critiques au sein du pays, notamment à Cap-Haïtien. C'est la raison pour laquelle nous lançons un S.O.S. à tous les agents de développement du monde en vue de voler au secours de la ville de manière solidaire.

L'hypothèse deux est donc validée. Il faut effectivement que l'État Haïtien prenne sa responsabilité en main en vue de restaurer le cadre de vie de ces gens en extrême difficulté, pour afficher Haïti au rang des nations soeurs de la Caraïbe.

Hypothèse 3 : Le concept d'un déplacement des gens est un élément prioritaire de la population, car il permettra une amélioration de leur cadre de vie et de créer ainsi une attraction touristique et de parvenir au développement durable.

a) L'analyse des réponses obtenues

- Parmi les personnes enquêtées, 73% ont déjà entendu parler des conditions de vie saines. - 92.3% ont déclaré que leur environnement est actuellement malsain.

- 96.15% ont dit qu'il n'existe pas des groupes chargés de ramassage ou de traitement des déchets en vue de protéger leur environnement.

- 69.23% ont dit oui qu'à plusieurs fois elles ont été frappées d'inondations ; et 26.92% ont dit qu'elles en ont été frappées environ deux fois d'inondations.

- 80.76% ont dit non qu'elles ne se sentent pas habiter une zone confortable, parce que l'absence des services, des infrastructures et les inondations leur rendent très vulnérables et inquiets.

- 53.84% ont dit que la qualité de leurs maisons est mauvaise ; et 38.46% ont dit que la qualité de leurs maisons est plus ou moins.

- 38.46% ont déclaré que lorsque Haut-du-Cap inonde ces quartiers à risques et lors des autres cas des forces majeures, les autorités étatiques distribuent des nourritures ; 61.53% disent qu'elles gardent le calme comme si rien n'était ; et ne montent aucun projet de redressement et d'amélioration de la situation.

- 65.38% disent qu'elles ne voient pas que le Cap en tant que deuxième ville projette une image positive en ce qui a trait à la propreté, l'environnement, la sécurité, les modes de constructions etc.

- 100% ont déclaré qu'elles veulent trouver un développement durable de cette ville.

- 80.76% ont déclaré que si elles trouvent un autre endroit confortable pour habiter, un éventuel déplacement ne leur dérangera pas.

- 100% ont dit qu'elles veulent délibérément contribuer à ce changement de la ville du Cap-Haïtien.

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b) Présentation des graphiques du sondage Nombre d'enquêtées : 130 personnes

1) Avez-vous déjà entendu parler des conditions de vie saines ?

 

Oui 95 / 73%

Non 35 / 26.92%

2) Comment est actuellement votre environnement ?

 

Propre 10 / 7.69%

Malsain 120 / 92.3%

3) Existe-t-il très souvent et toujours des groupes chargés de ramassage ou de traitement des déchets en vue de protéger votre environnement ?

 

Oui 5 / 3.84%

Non 125 / 96.15%

4) Avez-vous déjà été frappé d'inondations ?

 

Oui, plusieurs fois 90 / 69.23%

Environ deux fois 35 / 26.92%

Non 5 / 3.84%

5) Sentez-vous vous habiter dans une zone confortable ?

 

Oui, parce que toutes les conditions sont réunies

Non, parce que l'absence des services, des infrastructures et les inondations nous rendent très

vulnérables et inquiets 105 / 80.76%

Je ne sais pas) 25 / 19.23%

6) Comment est la qualité de votre maison ?

 

Bonne qualité 10 / 7.69%

Plus ou moins 50 / 38.46%

Mauvaise qualité 70 / 53.84%

7) Comment comportent les autorités étatiques lorsque Haut-du-Cap inonde ces quartiers à risques et lors des autres cas des forces majeures ?

 
 

Elles distribuent des nourritures 50 / 38.46%

Elles montent des projets de redressement et d'amélioration de la situation

Elles gardent le calme comme si rien n'était 80 / 61.53%

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8) Voyez-vous que le Cap en tant que deuxième ville projette une image positive en ce qui a trait à la propreté, l'environnement, la sécurité, les modes de constructions etc. ?

Oui

Non 85 / 65.38%

Je ne sais pas 45 / 34.61%

9) Voulez-vous trouver un développement durable de cette ville ?

 

Oui 130 / 100%

 

Non

10) Si vous trouvez un autre endroit confortable pour habiter, un éventuel déplacement ne vous

dérangera pas ?

 

Oui 10 / 7.69%

 

Non 105 / 80.76%

 

Je ne sais pas 15 / 11.53%

11) Voulez-vous délibérément contribuer à ce changement de la ville ?

Oui 130 / 100%

Non

12) Vous êtes : collégien/lycéen, étudiant, cadre, en recherche d'emploi, profession libérale ?

Collégien/lycéen 15 / 11.53%

Étudiant 20 / 15.38%

Cadre 10 / 7.69%

En recherche d'emploi 55 / 42.30%

Profession libérale 30 / 23%

13) Vous êtes : un homme, une femme ?

 

Un homme 65 / 50%

Une femme 65 / 50%

Donc l'hypothèse trois est validée. On constate un très grand réveil des consciences de tous les gens des zones à risques. Les gens sont prêts à protéger leurs vies et l'environnement de manière à ce que le blason de la ville du Cap soit redoré, alors que ce n'étais pas leur préoccupation principale dont il y a de cela quelques décennies depuis que l'essentiel étais négligé.

Conclusion

Les menaces naturelles et anthropiques sont bien présentes au niveau d'Haïti. Il est regrettable de constater que leurs conséquences dommageables, tout particulièrement les pertes en vies humaines et les endommagements de biens enregistrés, s'amplifient de jour en jour.

Il est évident que la multiplicité des menaces affectant le pays découle d'une prédisposition naturelle. Néanmoins, les facteurs aggravant et déclenchant spécialement d'ordre socio-économique et politique sont à la base de leur ampleur. En effet, les éléments suivants paraissent déterminants pour expliquer la situation catastrophique à laquelle le pays est confronté :

une crise environnementale sans précédent ;

une situation de misère généralisée ;

l'absence d'Aménagement du Territoire et la surexploitation des ressources naturelles ;

l'absence d'un cadre juridico-politique adéquat ;

l'effritement des structures de l'État.

Les risques anthropiques sont tout aussi importants que les risques naturels et de ce fait méritent toute l'attention de la population et des responsables du pays. Les risques anthropiques ne frappent pas autant la mémoire et la conscience collective et organisée puisqu'ils sont pernicieux et pas toujours décelables voire prévisibles. Ils deviennent, de ce fait, très dangereux.

En plus, les risques naturels sont plutôt périodiques tandis que les risques anthropiques sont permanents et font partie du quotidien de la plupart des Haïtiens. À la rigueur, la majorité de la population haïtienne a déjà fait face et est plus ou moins habituée aux risques naturels. Les mesures préventives et le comportement adéquat lors d'un désastre naturel sont relativement connus bien que les contraintes socio-économiques empêchent leur application.

Par contre, les désastres anthropiques ne sont perçus qu'après que les dégâts soient constatés. Ils deviennent par conséquent potentiellement plus meurtriers, directement et indirectement, que les naturels. De plus, des risques anthropiques comme la migration (fuite de cerveaux et de capitaux) menacent l'avenir même du pays.

Les risques anthropiques sont de plus en plus dangereux car il est difficile de prendre des mesures pour les combattre car il n'existe que peu de données sur nombre d'entre eux. Ils sont, par ailleurs, aussi imprévisibles que la nature humaine.

Une planification efficiente de l'utilisation des sols et de l'Aménagement du Territoire en général constitue la base de toute politique de prévention des risques et des désastres. Il s'agit d'un problème très critique dans le pays puisque l'absence de politiques adéquates amplifie à chaque fois l'occurrence de désastres successifs.

Les couches les plus pauvres de la population, donc la majorité de la population haïtienne, sont obligées d'utiliser des terrains où il existe de très hauts risques. Ce problème concerne spécifiquement les quartiers populaires (bidonvilles) des grandes villes du pays où vivent plus de trois millions de personnes. D'une part, ces bidonvilles, situés sur des pentes fortes et instables, minés le plus souvent à la base par des ravines (torrents), subissent assez souvent ou sont extrêmement sensibles à des glissements de terrain et éboulements associés aux fortes pluies. La « bétonisation » croissante des collines avoisinantes et l'accentuation de l'érosion ne font qu'accentuer ce type de désastre.

70

D'autre part, les bidonvilles construits en terrain plat, le sont sur d'anciennes décharges (Cité Bas-Aviation, cité du peuple, Nan bannan du Cap-Haïtien) ou d'anciens marais comblés à partir de matériaux hétéroclites (déchets, morceaux de planches et de bois, gravois); donc instables et sujets à l'effondrement, spécialement au cours de tremblements de terre. Dans la pratique, l'irrationalité dans l'utilisation des sols est si élevée qu'elle devient le principal facteur de risque pour la population.

Suite aux arguments développés dans les deux premières parties de ce mémoire, et au vu des résultats explicités dans la troisième partie, il ne fait plus de doute que les conditions de vie de la population Capoise, surtout les habitant les quartiers périphériques de Haut-du-Cap sont très précaires et malsaines. Les règles d'hygiènes ne sont pas respectées, vu que les gens font leurs besoins physiologiques aux rivages de la Rivière et de la mer. Les déchets sont jetés dans celles-ci, les constructions sont faites de manière anarchique et érigées aux rivages de la Rivière voire dans son lit même à l'heure actuelle.

Néanmoins, nous sommes dans un réel réveil des consciences en ce qui concerne la protection environnementale qui est tout à fait affecté et dégradé par les modes de vie des gens et l'amélioration du cadre vie du genre humain puisque les personnes interrogées ont répondu positivement à nos interrogations.

En conclusion de ce mémoire, il est incontestable à l'État maintenant de jouer sa partition en vue de diminuer et les niveaux des risques et les niveaux des vulnérabilités de la population tout en faisant une bonne gestion de la Rivière et les rivages de la mer pour la protection de l'environnement. Bref, d'appliquer toutes les importantes recommandations dont nous venons de lui faire au cours de ce travail de recherche.

Annexes :

A) Fiche d'entretien

Interview : Entretien avec un (1) citoyen de la ville

C'est le contenu de l'interview passé avec monsieur Dorgil EMILET, Normalien et Tuteur.

1) Comment voyez-vous la Rivière Haut-du-Cap de par sa gestion par les autorités étatiques ?

Les autorités étatiques, semble-t-il, ferment leurs yeux sur cette Rivière. Elle ne devrait pas être une menace pour la population lorsqu'elle est en crue. Un travail de curage est nécessaire pour éviter le pire.

2) D'après vous, quels sont les modes de constructions qu'on fait aux alentours de la Rivière, et que constituent-elles pour le développement de la ville du Cap ?

Aux alentours de cette Rivière, les constructions ne respectent pas les normes. Il faut une surveillance stricte de la part des autorités de la mairie pour empêcher cette bidonvilisation qui se développe.

3) Les gens qui ont construit leurs toits aux rivages de la Rivière, sont-ils dans leur droit ?

Ils n'ont aucun droit. Cela revient à l'état d'établir les limites des constructions, car au temps des inondations, la population va subir les conséquences et les autorités vont payer les frais pour les dommages enregistrés.

4) Pensez-vous que cette situation résulte de la faute de la population ou pas ?

La faute ne revient pas de la population uniquement. Les autorités établies doivent être en mesure de freiner la situation.

5)

71

Effritement : Action d'effriter, de s'effriter. Etat de ce qui est effrité, (rendre stérile en parlant de la terre).

Quelles sont les conséquences à payer par ces gens ?

Lors des inondations, ils vont perdre leurs enfants, leurs biens et autres, faute des négligences des uns et des autres.

6) Est-ce que l'État devrait intervenir, et si oui comment ?

C'est le rôle de l'État de fixer les principes pour une bonne gestion de la vie. Ainsi, l'État doit chercher d'autres endroits pour loger ces gens qui sont trop près de cette Rivière.

B) Professionnels rencontrés :

1. MENELAS Sonel, ING. Civil, Gestionnaire et Entrepreneur. Rencontré le Vendredi 16 Oct. 2015.

2. SAINT-NAU Erman, Journaliste de la RTV (Radio Télé Vénus) et professeur. Rencontré le Mercredi 14 Octobre 2015.

3. ETIENNE Prévilus, ancien Maire de la commune de Port-Margot du département du Nord. Rencontré le Jeudi 15 Octobre 2015.

4. D'HAÏTI Samuel, Artisan très versé dans le domaine des oeuvres artistiques. Rencontré le Lundi 14 Septembre 2015.

5. Me Hérode CHARNEL, Avocat. Fondateur de l'ULH, rencontré le Mercredi 07 Octobre 2015.

6. Past. JACQUES Lincifort, Professeur et doctorant en Management Project. Rencontré le Mercredi 04 Novembre 2015.

7. Jeffry DEROSIN, Économiste, Employé de la Mairie du Cap. Rencontré Mardi 06 Octobre 2015.

Glossaire :

Agglomérations : Union, association intime; entassement (d'individus, d'animaux). Groupement, réunion. Concentration d'habitations, formant une unité. Bourg, bourgade, ensemble, hameau, localité, village, ville. Ensemble constitué par une ville et ses faubourgs ou sa banlieue.

Aléas : Risque, événement incertain.

Bidonvilles : Agglomération d'abris de fortune, de baraques sans hygiène, située en général à la périphérie des grandes villes, et où vit la population la plus misérable.

Biodiversité : diversité biologique qui s'apprécie par la richesse en espèces (microorganismes, végétaux, animaux) d'un milieu, leur diversité génétique et les interactions de l'écosystème considéré avec ceux qui l'entourent (Petit Robert).

Com : (sigle) [informatique] Composant Object Model. Modèle de composants objets développé par Microsoft.

Contrefort : Mur destiné à renforcer un mur. Chaîne de montagnes latérales par rapport à une chaîne principale. Pièce de cuir servant à consolider une chaussure au-dessus du talon.

Décade : Espace de dix jours. Période de dix ans, décennie. Partie d'un ouvrage composé de dix livres, décennie (période de dix ans).

72

73

74

Hétéroclite : Dont les parties sont mal assorties. Qui s'écarte des règles, des usages.

Inondation : Débordement d'eaux qui inondent le pays environnant. Inondation causée par les pluies, la fonte des neiges, la crue d'un torrent, les hautes eaux d'une rivière. Inondation due à un raz de marée. Dégâts, ravages causés par une inondation. Désastreuse, terrible inondation. Fléau de la nature.

Pénombre : Zone d'ombre. Clair-obscur, demi-jour.

Planification : développement réfléchi et programmé de la ville. Pour Le Petit Robert, la planification consiste à « organiser selon un plan », lequel plan est un ensemble de dispositions arrêtées en vue de l'exécution d'un projet élaboré, comportant une suite ordonnée d'opérations, de moyens, et destinées à atteindre un but. L'urbanisme réglementaire est l'un des outils de la planification.

Préindustriel : Qui précède la révolution industrielle. Quid : Pronom interrogatif latin signifiant "quoi ?".

S. O. S. : Signal de détresse en morse utilisé en radiotélégraphie et comme signal lumineux, constitué de trois points, trois traits, trois points.

Urbanisme : discipline visant à organiser les organisations humaines. « Art de disposer l'espace urbain ou rural au sens le plus large pour obtenir son meilleur fonctionnement et améliorer les rapport sociaux » (Grand dictionnaire encyclopédique Larousse, 1982 - 1985). Et selon Le Grand Robert de la langue française : Ensemble des arts et des techniques concourant à l'aménagement des espaces urbains en fonction de données démographiques, économiques, esthétiques en vue du bien-être humain et de la protection de l'environnement. On distingue l'urbanisme réglementaire qui encadre et réglemente les implantations de l'urbanisme opérationnel.

Vulnérabilité : degré de capacité d'un système à faire face ou non aux effets néfastes du changement climatique (y compris la variabilité climatique et les extrêmes). La vulnérabilité dépend du caractère, de l'ampleur et du rythme de l'évolution climatique, des variations auxquelles le système est exposé, de sa sensibilité et de sa capacité d'adaptation.

Outrecuidante : Confiance excessive en soi-même, estime exagérée de soi, se manifestant généralement par de l'impertinence, de l'arrogance. Fatuité, orgueilleux, présomption, prétention, vanité.

Vilipendées : Traiter avec mépris; déclarer vil, méprisable. Attaquer, bafouer, décrier, honnir. Traîner sur la claie, dans la boue, mettre au pilori.

Soubresauts : Saut brusque et imprévu du cheval qui veut désarçonner son cavalier. Par anal. À-coup, secousse imprimée par un véhicule. Mouvement désordonné, irrégulier, intermittent.

Sicaires : Terroriste zélote dans l'antiquité hébraïque. Tueur à gages. Vivats : Acclamation en l'honneur de qqn. Bravo, applaudissement. Famélique : Qui a souvent faim, très maigre.

Pléthorique : Abondant, excessif, surchargé:

Affuble : Habiller bizarrement, ridiculement, comme si on déguisait Guenilles : Habit, vêtement misérable, en lambeaux.

Bibliographies

1. LES SOURCES DOCUMENTAIRES OFFICIELLES

Microsoft Encarta 2009, Études DVD. Microsoft Encarta Junior 2009.

Professeur Sauveur Pierre ÉTIENNE, Candidat à la présidence, PROGRAMME ET STRATÉGIE DE REFONDATION DE L'ÉTAT-NATION (PSREN) (OPL) Òganizazyon Pèp k'ap Lite, #33, Juin 2015.

Richener Noël Sociologue, RAPPORT DE RECHERCHE : Reconstruction et environnement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince : Morne-Hôpital ou l'histoire d'un déni collectif, (Internet : disponible sur PDF).

Richener Noël Sociologue, Reconstruction et environnement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince : Cas de Canaan ou la naissance d'un quartier ex-nihilo, (Internet : disponible sur PDF).

Richener Noël, La détérioration de l'environnement en Haïti au regard de la gouvernance http://www.urd.org/La-deterioration-de-l,1773#outil_sommaire_0

Cartes et étude de risques, de la vulnérabilité et des capacités de réponse en Haïti. Philippe Mathieu. Jean Arsène Constant. Josué Noël. Bobby Piard (OXFAM) SOURCE : http://www.mde-h.gouv.ht/etude/carte.htm

2. LES SOURCES DOCUMENTAIRES DES OING, PRESSE ET MEDIAS

http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/137865/Cap-Haitien-a-deux-doigts-dun-gros-drame. Publiée le 06 novembre 2014 / Vue aérienne de la ville du Cap-Haïtien après les inondations de cette date.

http://www.ht.undp.org/content/haiti/fr/home/ourwork/environmentandenergy/overview.html https://fr.wikipedia.org/wiki/Environnement

La Rivière Haut-du-Cap : www.google.com : Ce site présente non seulement le parcourt et l'origine de la rivière, mais aussi un documentaire ou des articles avec une prise de vue des inondations dans la ville lors du passage de l'Ouragan Sandy, publié le 09 Novembre 2012 par L'OBS (Nouvel Observateur) et l'Agence France-Presse. Visité et pris mi-septembre 2015.

Le PNUD en Haïti : Protection de l'environnement.

http://www.ht.undp.org/content/haiti/fr/home/ourwork/environmentandenergy/overview.html

Les observations personnelles et collectives de la zone dans le cadre de ce travail de recherche sont très en exergue, et constituent l'une des sources importantes du boulot effectué.

3- LES OUVRAGES SPECIALISES

2002, Haïti : insécurité alimentaire 2001-2002, MARNDR, Port-au-Prince.

4eme Recensement Général de la Population et de l'Habitat. RESULTATS DEFINITIFS Bureau du Recensement Mars 2005

Charles Daly FAUSTIN, Nouveaux Horizons de la Société Haïtienne, Tome I.

Enance SAINT FLEUR, Méthodologie de la recherche : Destinée aux étudiants de 1er cycle, UNIVERSITE D'ETAT D'HAITI / Faculté de Droit, des Sciences Economiques et de Gestion du Cap-Haïtien.

Fred Doura. Économie d'Haïti dépendance, crise et développement 1. Les éditions DAMI

Gérard PIERRE CHARLES, L'économie Haïtienne est en voie de développement, Henry Deschamps, Port-au-Prince Haïti, 1993.

JACOB S., 2002, « Libéralisation des marchés agricoles : expérience haïtienne, Internet : www.forum.inter-réseaux.net, décembre 2003.

Johny PIERRE, Prof. Documentation (Compilation du cours de Méthodologie 4e année), 2010-2011 Faculté de Droit, des Sciences Economiques et de Gestion du Cap-Haïtien.

Madison International Institute & Business School, BASE DOCUMENTAIRE / Méthodologie du Mémoire de Master.

Madison International Institute & Business School, BASE DOCUMENTAIRE Économie Master : Guide technique, Gestion du cycle de projet, (ASEG) Programme d'analyse socioéconomique selon le genre, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture.

Ministère de la Planification et de la Coopération Externe, document de la stratégie Nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté en Haïti.

Prophète Joseph, M. Éd. DICTIONNAIRE HISTORIQUE ET GEOGRAPHIQUE DES COMMUNES D'Haïti. L'ECOLE FONDAMENTALE, INVENTAIRE DES RESSOURCES (IHSI) 3e édition.

Tendances et perspectives de la Population d'Haïti au niveau des départements et communes 20002015. Direction des Statistiques Démographiques et Sociales, DSDS Février 2009

Dr. SAINT LOUIS Jonathan, MSc. Prof, Université d'État d'Haïti, Support de cours de Gestion de l'Environnement.

4- LES OUVRAGES GENERAUX

H. MONCY, Normalien Licencié ès lettres, Introduction à la Philosophie et à la Psychologie, Notions et textes, Cours Revu, augmenté. Adapté Octobre 1999.

J. Price GITTENGER, Analyses Economiques des produits Agricoles, deuxième édition revue et augmentée, institut de Développement Economique de la banque mondiale, Edition Économica Paris.

Joly, M. et al. Maitrisez le coût de vos projets, AFNOR, 1993.

Joseph Déjoie, HAITI ET LE DEVELOPPEMENT

L. RON HUBRARD, Le chemin du Bonheur, Le Bon sens pour être Heureux

Le déficit productif et social des politiques de libéralisation commerciale d'Haïti, Fénol MÉTELLUS, 3e EDITIONS. Impression réalisée par IMPRIMERIE BRUTUS, Février 2013.

Le GRAND ROBERT de la langue française

le management textes et cas, Pierre Laurin, Chausse, Desforges, Gaillochet, Langlois, Le Roy, Nadeau, Roguet, Mc GRAW-HILL.

75

76

Marx ENGELS LENINE LENINE, De la libération nationale et sociale. Michel Laguerre, Migration et vie paysanne.

Pierre Angers, Développement de la personne.

Sociologie perspective d'Haïti, Claude Souffrant, LES ÉDITIONS CIDIHCA, imprimé au Canada, Novembre 1995, pp 46-48.

Vivre et réussir, Vers le sommet de la réussite, FÉLIX CORTÉS A. Docteur es lettres IADPA. Maison d'édition interaméricaine. Imprimé et relié par Marpa Artes Gráticas en Espagne. 3e impression : septembre 2008.

5- LES ARTICLES SPECIALISES ET GENERAUX

6520.026. - Constitution de 1987 Amendée: Texte intégral, Sources: 1. « Loi constitutionnelle du 9 Mai 2011 » in: Le Moniteur, No. 98, 19 Juin 2012.

http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/nouveaux-cahiers-du-conseil/cahier n-15/environnement-droit-international-droits-fondamentaux.52001.html. Environnement, droit international, droits fondamentaux

Alexandre KISS - Cahiers du Conseil constitutionnel n° 15 (Dossier : Constitution et environnement) - janvier 2004, Président du Conseil européen du droit de l'environnement

L'application du droit international de l'environnement : le défi du XXIème siècle ! http://www.qualiblog.fr/dossiers/droit-international-de-l-environnement/#sthash.IOYVBHjv.dpuf

L'EVALUATION ENVIRONNEMENTALE DANS LES CONVENTIONS INTERNATIONALES RELATIVES A L'ENVIRONNEMENT Par NANFAH Schramm Paule Jessie Master en Droit International et Comparé de l'Environnement. (Internet : Disponible sur PDF).

La législation internationale en matière d'environnement. http://www.fao.org/docrep/k7265f/k7265f00.htm

LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ RÉPUBLIQUE D'HAÏTI___DÉCRET Me BONIFACE ALEXANDRE PRÉSIDENT PROVISOIRE DE LA RÉPUBLIQUE. (Internet : Disponible sur PDF).

PIERRE PACTET, Institutions politiques, Droit constitutionnel 19e édition, mise à jour août 2000, Éditions Dalloz, paris, Armand Colin, Paris, 1969, 2000.

Table des matières Pages

Page de couverture 1

Sommaire 2

Remerciements 3-4

Préambule 4

Liste des sigles et abréviations utilisés 5-7

Introduction 7

Partie I : Le Cap d'antan 7

Chapitre I : Une approche rétrospective autour de la ville 7-10

Section I : Brève présentation de la ville du Cap-Haïtien 10

Section II : La gouvernance de la ville 10

a) La qualité des dirigeants de jadis 10

b) La qualité des dirigeants de l'ère actuelle 10-11

c) Une gouvernance stérile 11-13

Section III : Constatation du problème 13-15

i. Problème inondations et crues torrentielles 15-16

ii. Constructions dans les zones basses, à l'embouchure de la Rivière du Haut-du-Cap et sur le

littoral de la baie 16-17

iii. Hiérarchisation des menaces et des risques 18

iv. Répartition spatiale et niveaux des risques 19

Section IV : Justification du choix 19

Section V : Une Investigation professionnelle 20

Section VI : Axes de réflexion 20

Chapitre II : Synthèse de littérature 20

Section I : La quête de nouvelles stratégies 20-21

A) Le souci de survivre des gens 21-22

i) Le phénomène de l'exode rural 22

ii) La croissance démographique continuelle 22-23

B) Confrontation à la précarité 23-25

77

i) Le chômage

25-27

ii) Mode de logement

27-28

iii) Le niveau de satisfaction au besoin primaire

28

 

C) Les constructions anarchiques et la maltraitance de Haut du Cap

28-29

D) La bidonvilisation et la vulnérabilité expansive

29-31

 

Section II : L'Impact de l'exode rural et croissance démographique et la gestion de la ville

31

A) Présentation de la Rivière Haut-du-Cap

31-33

B) Insalubrité, prostitution et banditisme

33

1. Insalubrité

33-35

2. Prostitution

....... 35

3. Banditisme / Insécurité

35-36

 

C) Les cas de décès lors des inondations et cyclones

36-37

D) La nonchalance des autorités étatiques

37-38

E) L'Intervention de l'État sur les lieux : Un défi et une impérative du 21eme siècle dans la gestion de la

ville du Cap-Haïtien

38

a) L'État

38

b) La notion de l'État

38

? Les significations du terme « État »

39

? Les fonctions de l'État

39

A. Les fonctions d'exercice de la souveraineté

39

1) L'exercice interne de la souveraineté

39-40

2) L'exercice externe de la souveraineté

40

 

B. Les fonctions d'encadrement de la société

40-41

La notion de justice

41

Justice et égalité

41-43

L'accélération de l'urbanisation

43

1. Une urbanisation inégale

44

1.1 Les pays du Nord : Une faible croissance

44

1.2 Les pays du Sud : Une croissance très forte

44

2. La métropolisation

45

2.1 Des villes de plus en plus grandes

45

2.2 Une répartition très inégale

45

78

79

3. Les conséquences de l'urbanisation 45

3.1 Les problèmes économiques et sociaux 45

3.2 Les répercussions sur l'environnement 45-46

Section III : Les valeurs juridiques de la régulation de l'environnement 46-48

Régimes juridiques 48-52

Section IV : Evaluation de la régulation de l'environnement 53-55

Chapitre III : Des solutions sociales et juridiques 55

Section I : Une gestion rationnelle dans tous les aspects (urbanisme, économique, etc.) 55-57

1) Etablir un nouveau code de régularisation du milieu 55

2) Construction d'une nouvelle ville standardisée 56

3) Déplacement des gens dans des zones à risques et menaces d'inondation 56

4) Le drainage de Haut du Cap 56

5) Elimination et démolition des ghettos 56

6) Elévation du niveau des bordures de la rivière 56

7) Eliminer et démolir toutes les maisons et maisonnettes 56

8) Élévation du niveau des rivages de la Rivière 57

Section II : Modèle de gestion et faisabilité (prêt a l'extérieur qui sera remboursable à terre) 57

I-Utilisation des firmes nationales favorisant l'emploi 57

II- Etablissement des normes de construction (dans ces espaces nouvellement vierges) 57

III-Accorder aux investisseurs internationaux de s'y établir à faible coût dans les espaces 57

IV- Etablir un système de taxation et d'impôt sur les familles déplacées 57

Section III : Hypothèses d'études 58

Plan de bataille méthodologique 58

Démarche de résolution des hypothèses 58

La démarche méthodologique 58

Partie II : Méthodologie 59

Études qualitatives 59-61

Matrice SWOT 61

Études quantitatives 61-62

Partie III : Résultats d'hypothèses . 62-66

a) L'analyse des réponses obtenues 66

b) Présentation des graphiques du sondage 67-69

Conclusion 69-70

Annexes 70

A) Fiche d'entretien : Interview : Entretien passé avec un citoyen de la ville 70-71

B) Professionnels rencontrés 71

Glossaire 71-72

Bibliographies 73-75

Table des matières 76-79






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