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L'impact des revenus pétroliers sur l'économie d'un pays exportateur. Le cas du Gabon.

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par Sylvain ENGOANG
Université Pierre Mendès France de Grenoble II - Master 2 Finalité Recherche en Economie internationale et stratégies d'acteurs 2006
  

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Paragraphe 2 : La faible intégration du pétrole à l'économie

D'après une analyse de A. O. Hirschman (1964), la présence dans un espace économique d'une industrie de grande taille peut entraîner, par des effets de liaison en amont ou en aval, la création dans son sillage d'industries « satellites », de moindre taille, ayant pour activité de produire localement des inputs pour l'industrie de grande taille (liaison en amont) ou utilisant comme inputs pour leur propre activité les outputs de l'industrie de grande taille (liaison en aval)1. Si ces liaisons en amont et en aval sont bien établies, l'industrie de grande taille devient alors bien intégrée à l'économie, les consommations intermédiaires croisées entre industrie de grande taille et industries « satellites » seront plus intenses, l'accroissement de l'activité d'une industrie entraînera l'augmentation de l'activité des autres industries. Cependant, dans le cas du Gabon, l'on constate d'après le tableau entrées-sorties (TES) de 2001 joint en annexe III que l'industrie pétrolière est faiblement intégrée au reste de l'économie, en dépit de son poids important dans le produit intérieur brut (PIB) : en aval, il existe seulement quelques raffineries qui en 2001 ont utilisé 4,4 % de la production de pétrole comme consommation intermédiaire, le reste de la production pétrolière, soit 96,1 %, étant presque entièrement exporté ; en amont, seules les branches « services » et « autres industries » entretiennent de faibles liens avec l'industrie pétrolière dont elles constituent les principaux fournisseurs locaux de consommations intermédiaires à des proportions respectives de 10,3 % et 5,6 % de la production totale de la branche « pétrole » en 2001. Cependant, l'Etat est le principal bénéficiaire des revenus pétroliers du Gabon dont il capte la valeur ajoutée à hauteur de 69,5 % sous forme d'impôts2. Il serait donc pertinent de dire que le pétrole sort du Gabon « sans guère y laisser de traces »3.

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