2- Analyse des attitudes des ouvriers qualifiés
et des sans emplois
Au regard du tableau ci-dessus, nous constatons 22 personnes
dans la catégorie des « ouvriers qualifiés » qui ont
répondu « défavorables ». Ils n'apprécient pas
les brouteurs soit 29.33%. Dans la catégorie sociale des « sans
emplois », 24 réponses soit 32% des personnes n'apprécient
pas les brouteurs. On observe en somme 10 personnes qui ont une
appréciation favorable du broutage contre 75 personnes qui ont une
appréciation défavorable de cette pratique.
Dans la catégorie sociale des ouvriers qualifiés
un enquêté a répondu : « Je ne peux jamais
aimer les brouteurs encore moins les envier car ce sont des personnes qui ne
gagne pas bien leur vie ». Un ferronnier affirme : «
Il est mieux d'apprendre un métier et gagner sa vie au lieu
de tromper les gens sur internet ou aller vendre son âme pour avoir de
l'argent ». Chez les « sans emplois », un parent
du quartier port-bouet 2 affirme : « Je ne travaille pas mais
je préfère gagner normalement ma vie au lieu de devenir brouteur
pour finir malheureux ».
Une propriétaire de maquis affirme : «
Les brouteurs font marcher les maquis, payent assez de boissons et souvent
même partage de l'argent mais j'ai une appréciation
négative d'eux car ils donnent aux autres l'envie de faire comme eux et
vont voler leurs parents. J'ai même une amie qui à perdue sa
petite soeur qui avait suivit un brouteur pour aller au Benin et n'est
plus jamais revenue ». Chez les brouteurs, qui sont
naturellement les adeptes de cette pratique, ils ont une bonne
appréciation du broutage. Ils sont fiers et ont une image positive
d'eux. Un élève du collège Anador de yopougon qui pratique
le broutage affirme : « Moi mes parents m'empêchent mais avec
mon téléphone, je bara (travailler en argot ivoirien) ».
Un autre brouteur déscolarisé nous donne son
témoignage : « J'ai arrêté l'école
pour me consacré au broutage. Au début c'était très
difficile, mes amis rapportaient à mes parents que je n'allais plus
à l'école que je passais mon temps dans les cybers. Après
mon échec en classe
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de troisième, mon père a
refusé de payer ma scolarité, il dit j'ai choisi ma voie. Je suis
resté deux années à ne rien faire et j'ai quitté la
maison par la suite pour m'installer avec des amis. C'est comme ça que
je suis renté dedans ». Les propos d'un policier
à ce sujet attirent notre attention : « Je crois que
les parents ont un mauvais regard du broutage. Aucun parents ne veux voir son
fils devenir voleur encore moins brouteur. Ces jeunes ne font
qu'à leurs têtes ».
On peut donc déduire en se référant
à notre échantillon qu'à Yopougon les parents ont une
attitude négative ou défavorable du broutage. Cependant quant
n'est ils de leurs comportements vis-à-vis de ce phénomène
?
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