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1
SOMMAIRE
DEDICACE
|
..3
|
REMERCIEMENTS
|
4
|
LISTE DES TABLEAUX
|
5
|
LISTE DES GRAPHIQUES
|
.6
|
SIGLES ET ABREVIATIONS
|
.7
|
AVANT- PROPOS
|
8
|
INTRODUCTION
|
9
|
I- Problématique
|
.. 11
|
II- Méthodologie
|
..27
|
|
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION ET FACTEURS EXPLICATIFS DU
BROUTAGE 33
Chapitre I : présentation du broutage 34
1-Etat des lieux 34
2-Mode opératoire du broutage . 36
Chapitre II : les facteurs explicatifs du broutage .39
1- Les facteurs sociaux 39
2-Les facteurs économiques ..43
DEUXIEME PARTIE : ATTITUDES ET COMPORTEMENTS DES
PARENTS VIS-A-VIS DU BROUTAGE A YOPOUGON .48
Chapitre I: Attitudes des parents vis-à-vis du broutage
à yopougon 49
1- Attitudes des cadres supérieurs et cadres moyens
49
2- Attitudes des ouvriers qualifiés et sans emplois
51
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2
Chapitre II : Comportement des parents vis-à-vis du
broutage à yopougon 53
1- Comportement des cadres supérieurs et cadres moyens
53
2- Comportement des ouvriers qualifiés et sans emplois
55
TROISIEME PARTIE : CONSEQUENCES ET PROPOSITIONS 58
Chapitre I : Conséquences
|
59
|
1- Au niveau des attitudes des parents
|
59
|
2- Au niveau du comportement des parents
|
60
|
|
Chapitre II : Propositions
|
.61
|
1- A long terme
|
61
|
2- A cours terme
|
63
|
|
CONCLUSION
|
...64
|
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
|
65
|
ANNEXE
|
.69
|
TABLE DES MATIERES
|
..74
|
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3
DEDICACE
À
Mon père AZI KOUASSI VENANCE et à
ma fiancée SIKA LAURE AMENAN ELISABETH qui m'ont
toujours soutenu et encouragé dans mes études à qui je
dois un grand merci.
Mon grand frère, AZI EDENI FRANCK EVRAD
qui à toujours su assumer ce double rôle d'ainé et
de père à qui je dois mon parcours. Voici ici le résultat
de ta grande bonté.
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4
REMERCIEMENTS
Aucun travail ne s'accomplit dans la solitude. C'est pourquoi
nous trouvons donc normal que figure en début de ces pages des
remerciements adressés à ceux qui ont aidé, concouru
à la réalisation de cette étude :
PROFESSEUR ALAIN SISSOKO, Doyen de la
faculté de Criminologie, très apprécié des
étudiants pour son sens du travail et de la communication qui ne cesse
d'oeuvrer au bon fonctionnement de notre département.
DOCTEUR AKADJE AHIOURE MATHIEU, 2eme vice doyen,
directeur et encadreur de ce mémoire qui de par sa rigueur dans le
travail et sa disponibilité à toujours su m'encourager et
m'orienter dans cette étude.
A tous les professeurs et enseignants chercheurs ainsi qu'au
personnel de l'UFR de Criminologie.
Au DOCTEUR N'DRI YAO EUGENE au
département de psychologie qui n'a pas hésité à me
donner des documents.
A mon groupe d'étude composé de : M. BABRI
GNAORE ERIC, M. BATHAHI AYMAR M. GUEHI SESEHA
HERVE, qui depuis la première année, m'ont toujours
montré leur intérêt pour le travail et qui m'ont
aidé dans la réalisation de ce mémoire.
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5
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Répartition des facteurs sociaux
selon la catégorie sociale p.39
Tableau n°2 : Répartition des facteurs
économiques selon la catégorie sociale p.43
Tableau n°3 : Répartition de la catégorie
sociale des parents selon leurs attitudes p.49
Tableau n°4: Répartition du comportement des
parents selon la catégorie sociale p.53
Tableau n°5: répartition du comportement des
enquêtés selon le quartier habité p.56
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6
LISTES DES GRAPHIQUES
Figure 1 : Diagramme circulaire de repartions
des plaintes par type d'arnaque
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7
SIGLES ET ABREVIATIONS ATCI : Agence des
Télécommunications de Côte Ivoire
DITT : Direction de l'Informatique et des Traces
Technologiques
IC3 : Internet Crime Complaint Center
OMS : Organisation Mondiale de la Sante
PLCC : Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité
UFR : Unité de Formation et de Recherche
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8
AVANT-PROPOS
La criminologie est l'étude scientifique du
phénomène criminel. Elle tente de comprendre les causes ou les
motivations qui poussent les personnes à passer à l'acte. Elle
étudie aussi la victime, la réaction de la société
face à l'acte et la prévention du crime (traitement,
resocialisation). C'est à juste titre qu'on considère le
criminologue comme étant un spécialiste ou expert qui tente de
comprendre toutes formes de transgressions des normes sociales qu'elle soit
légales ou culturelles.
A l'UFR criminologie, après une phase théorique
de notre formation en Master I sanctionné par une attestation
d'admissibilité, l'étudiant est amené à produire un
mémoire répondant à des exigences académiques de la
phase pratique de notre formation.
Dans le cadre de ce mémoire, nous avons porté
notre choix sur l'étude du phénomène du broutage. Il
s'agit des attitudes et comportements des parents vis-à-vis du broutage
dans la commune de Yopougon.
Le broutage devenant de plus en plus important, il nous est
apparu nécessaire de porter notre attention sur ce
phénomène.
C'est pourquoi, nous voulons que ce travail soit perçu
comme une contribution aux réflexions précédentes de ce
phénomène multiforme et délicat.
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9
INTRODUCTION
« L'internet a transformé le monde en
un village planétaire. Il améliore la productivité des
entreprises, révolutionne les méthodes de travail et rend
possible l'émergence de nouveaux modèles d'affaires permettant de
communiquer, négocier, échanger et de commercialiser en temps
réel. En ce sens, son apport est capital pour nos
sociétés. Il est devenu au fil des
temps si indispensable que peu d'organisations et de particuliers peuvent s'en
passer aujourd'hui. Cette révolution a également rendu possibles
de nouvelles formes de criminalité liées au cyberespace : la
cybercriminalité »1.La
cybercriminalité est un phénomène qui concerne la
planète tout entière pour ne pas dire mondiale2.
Les délits commis grâce à l'outil informatique sont
multiples. Au nombre de ceux-ci, il y a le phénomène du
«broutage», qui constitue non seulement un problème
économique, mais porte aussi gravement atteinte à l'image de la
Côte d'Ivoire.
Cette pratique appelée broutage est une terminologie
utilisée par les ivoiriens. Sa présence en Côte d'Ivoire
est l'oeuvre du réseau nigérian. Les premiers réseaux de
cybercriminels sont arrivés du Nigeria. Ils fuyaient la
répression orchestrée contre cette activité illicite.
Il s'est alors produit un apprentissage criminel entre les populations
venues du Nigeria et les ivoiriens. En effet, Selon la théorie de
l'association différentielle d'Edwin Sutherland : « le comportement
criminel n'est pas héréditaire mais appris au contact d'autre
personne, par un processus de communication. Il s'apprend surtout à
l'intérieur d'un groupe restreint de
(1) Ali el Azzouzi, « la
cybercriminalité au Maroc », 1ere édition, Casablanca,
2010, p.14
(2) Jean-Jacques Bogui « La
cybercriminalité et les escroqueries internet en Côte d'Ivoire
», Afrique contemporaine, 2010/2 n°234, p.157.
« L'Internet Crime Complaint Center (IC3) a recensé 275 284
plaintes en 2008 et 66,1% des auteurs de ces arnaques étaient
originaires des Etats-Unis. Dans le classement des dix premiers pays en nombre
d'arnaqueurs établi par cette organisation, les Etats-Unis
venaient largement en tête (66,1%) suivis du Royaume-Uni (10,5%) et
du Nigeria (7,5%).On retrouve également aux sixième et
septième rang, derrière le Canada (3,1%) et la chine (1,6%), deux
autres pays africains, l'Afrique de Sud (0,7%) et le Ghana (0,6%).trois autres
pays européens terminent ce classement, il s'agit de l'Espagne
(0,6%),l'Italie (0,5%) et la Roumanie (0,5%) »
relations interpersonnelles (familles, bandes...)
»3.Certains ivoiriens se sont appropriés cette forme de
délinquance ; ils en ont fait une véritable activité
criminelle. Les auteurs de cette délinquance sont
généralement des jeunes élèves, étudiants et
chômeurs. C'est donc une délinquance juvénile.
C'est dans le souci de trouver une solution en vue de
réduire ce phénomène que nous sommes amenés
à faire une étude portant sur : « les attitudes et
comportements des parents vis-à-vis du broutage dans la commune de
yopougon ».
Dans cette étude, il nous parait important, pour une
meilleure compréhension, d'articuler notre travail autour de trois axes.
Nous présenterons dans un premier temps le broutage et ses facteurs
explicatifs. La deuxième partie de notre étude portera sur les
attitudes et comportements des parents vis-à-vis du broutage. Enfin,
dans la troisième partie, nous traiterons des conséquences de
l'attitude et du comportement des parents vis-à-vis du broutage et des
propositions.
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10
(3) Raymond Gassin, « Criminologie »,
1ere édition Dalloz, Paris, 1988, p.17
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11
I- PROBLEMATIQUE
1- Justification du choix du sujet
a) Motivation personnelle
Nous envisageons travailler sur le broutage à yopougon
car nous y habitons. Dans cette commune, nous avons constaté que
certains de nos amis ont de plus en plus tendance à se tourner vers ce
phénomène au lieu de se consacrer sur leur étude.
Nous avions été même poussés
à la pratique de ce phénomène du fait de la
publicité d'avoir de l'argent facile que faisaient nos amis mais nous
avons été contrarié d'arrêter par nos parents. Notre
attachement à ce sujet est de savoir si certains parents favorisent ou
pas cette pratique chez leurs enfants. Telles sont les raisons qui nous ont
amené à choisir ce sujet comme travail de
recherche.
b) Pertinence sociale
Mener une étude qui porte sur « les Attitudes et
Comportements des parents dans le phénomène du broutage »
est opportune en ce sens que la famille constitue la première cellule de
socialisation et le creuset de toutes conduites sociales. Connaitre la position
des parents vis-à-vis du broutage, tout en les associant aux programmes
et moyens de lutte, serait de nature à démotiver cette pratique
chez ces jeunes ou à les dénoncer. En effet, les parents
étant plus proche des enfants, il est plus facile pour eux de les
sensibiliser en vue de réduire cette forme de criminalité en
particulier et la criminalité en générale.
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12
(4) Dictionnaire le robert, 2005, P.30
(5) Alice H. Eagly & Shelly Chaiken, « La
psychologie des attitudes », 1ere édition, Orlando, 1993,
p.1
c) Pertinence scientifique
Une étude du phénomène du broutage
portant sur les attitudes et comportements des parents permettra d'apporter des
solutions de luttes. Il s'agit de cerner la position des populations sur le
broutage pour l'adapter aux actions de préventions ou de
répressions. De plus, nous souhaitons ajouter notre touche aux nombreux
ouvrages, rapports, journaux, articles et mémoires de maitrise que nous
avons parcourue. Il sera question de faire en sorte que cette recherche soit un
apport et une arme au plan académique pour lutter contre la
cybercriminalité.
2- CADRE CONCEPTUEL
Dans tout travail scientifique, une définition des
concepts est indispensable pour cerner les réalités de la
recherche.
2-1- Définitions des concepts
2-2- Définition des concepts explicites
a) Attitudes
Attitude désigne : « comportement qui correspond
à une disposition psychologique. Disposition à l'égard de
quelqu'un ou quelque chose »4. Le concept d'attitude a
été largement développé en psychologie sociale.
C'est au début du XXe siècle que la définition
du concept d'attitude s'affine. Une attitude est : « une tendance à
évaluer une entité avec un certain degré de faveur ou de
défaveur, habituellement exprimée dans des réponses
cognitives, affectives et comportementales »5.Cette
définition rejoint la première par son caractère
psychologique, mais elle va plus loin et à le mérite de
préciser les différentes réponses sous lesquelles
l'attitude peut s'exprimer. L'attitude peut être également
définie comme : « l'ensemble des
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13
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14
? DIFFERENCE ENTRE L'ATTITUDE ET LE
COMPORTEMENT
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15
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16
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17
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18
d) La réaction sociale
Le terme « réaction » signifie selon le
dictionnaire le robert : « la réponse à une action par une
action contraire, un comportement face à une action extérieure
»20.Par contre « Social », ramène à la
société. Parlant de réaction sociale, nous pouvons noter
qu'il s'agit de la réponse, d'une action ou d'un comportement qu'adopte
la société face à des actes qui menacent leur
tranquillité. C'est aussi : « la manière dont le groupe
social se comporte face au phénomène criminel
»21.Cette réaction de la société se
présente sous deux formes : une forme préventive et une forme
défensive. Dans sa phase préventive, elle pose des actions en vu
d'empêcher ou prévenir la criminalité, dans sa phase
défensive tournée essentiellement vers la répression, il
s'agit d'intervenir afin d'arrêter les coupables d'infraction et les
sanctionner.
(20) le dictionnaire le Robert, 2005, p.356
(21) Boah Cofy Pascal Henry Yebouet, «
Insécurité et sécurité privée en Cote
d'Ivoire », Cahier de la sécurité, n°21, revue
trimestrielle d'octobre 2012, p.119
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19
3- PROBLEME ET QUESTIONS DE RECHERCHE
3-1 Problème de recherche
Avec les technologies de l'information et de la communication,
on assiste aujourd'hui au développement de la cybercriminalité.
La cybercriminalité occasionne de nombreux problèmes au point
d'en faire une préoccupation mondiale. En effet, plusieurs structures et
organisations s'investissent dans la recherche avec pour but d'éliminer
ou atténuer ce phénomène.
En Afrique, précisément en Côte d'Ivoire,
la cybercriminalité, connue sous la forme du broutage, fait l'objet de
nombreuses recherches et cela démontre à quel point ce
phénomène est épineux. En Côte d'Ivoire, les notions
de cybercafés et d'internet semblent se confondre avec le vol,
l'escroquerie et la criminalité. En effet : « des enquêtes
menées par l'Agence des Télécommunications (ATCI) semblent
indiquer que la Côte d'Ivoire est l'une des plaques tournantes des
cybercriminels »22. La pratique du broutage en Côte
d'Ivoire soulève plusieurs problèmes.
Au niveau politique, cela donne une mauvaise réputation
à la Côte d'Ivoire. Selon M. Mathieu Akadjé :
« la Côte d'Ivoire figure sur la liste des espaces à
haut risque en matière de transaction électronique en Afrique
»23.De plus, pour M. Jean Jacques Bogui :
« l'image du pays et des citoyens ivoiriens à l'extérieur
qui ne cesse de se dégrader »24.
Au niveau économique, Il s'agit ; « des
difficultés qu'ont les entreprises et les hommes d'affaires ivoiriens,
victimes de cette triste image, éprouvent d'énormes
difficultés à profiter des avantages du cyberespace dans leurs
activités avec des partenaires étrangers »25.Cela
à pour conséquence, la perte de certain marché qui diminue
leur chiffre d'affaire.
(22) Mathieu Akadjé «
Cybercriminalité et `'broutage» à Abidjan », Revue
internationale de Criminologie et de police technique et scientifique, volume
LXIV, 2011, p.300.
(23) Idem, p.300
(24) Jean-Jacques Bogui, op.cit, p.164
(25) Idem, p.164
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20
Au niveau social, selon M. Ignace Biaka Zasseli :
« le broutage en Côte d'Ivoire pose le problème de
la délinquance sexuelle, l'abus d'alcool et l'exhibitionnisme sexuel,
l'abandon scolaire, la cybercriminalité en milieux scolaire et
universitaire »26.
Pour résoudre tous ces problèmes
constatés dans le secteur de l'informatique, plusieurs dispositions et
recherches ont été menées par les autorités
gouvernementales et structures. Cependant, le broutage demeure toujours et
prend de l'ampleur. C'est pourquoi, vu la persistance de ce
phénomène, de nombreuses questions méritent à nos
yeux d'être élucidées.
3-2 Questions de recherche
V' Quel est le regard des parents
vis-à-vis de la pratique du broutage ?
V' Le comportement des parents favorise ou pas
la pratique du broutage ?
V' Une politique efficace nécessite
t'elle pas l'implication des parents dans la lutte contre
le phénomène du broutage ?
(26)
www.afriqjet.com/afrique-ouest/1974-cybercriminalité-en
provenance-de la côte d'ivoire.

21
4- REVUE DE LITTERATURE
Le phénomène de la cybercriminalité a
fait l'objet de plusieurs travaux de recherches. Cela démontre
l'attention portée à la compréhension et à la
maitrise de ce phénomène.
M. Eric Freyssinet27 fait une
photographie de la lutte contre la cybercriminalité
réalisée en milieu d'année 2010. Ainsi en France, tout
comme en Europe, cette délinquance technologique est en perpétuel
évolution. L'auteur soutient qu'une lutte contre la
cybercriminalité passe par une évolution des législations
et le développement technologique des mesures de sécurisation.
Selon lui, il faut développer des programmes en partenariat pour une vue
plus large des actions de lutte.
M. Ali el Azzouzi28qui a
étudié la cybercriminalité au Maroc, quant à lui
décrit la cybercriminalité comme étant un
phénomène en plein évolution. C'est une activité
rentable et organisée qui présente de multiples visages,
c'est-à-dire plusieurs formes d'actes criminels par exemple : l'attaque
virale, le blanchiment d'argent, la pédophilie sur internet, la fraude
à la carte bancaire et l'escroquerie en sont quelques-uns. L'auteur
expose toute une batterie de mesures législatives entreprises et la
création de structures au Maroc afin de lutter contre ce
phénomène.
La cybercriminalité n'est pas méconnue de la
société ivoirienne. En Côte d'Ivoire, elle est connue sous
le nom du broutage. De nombreux chercheurs ivoiriens se sont
intéressés à ce phénomène. Ces études
décrivent le phénomène, les techniques ou méthodes
utilisées, les obstacles dans la lutte, les conséquences et
tentent de faire des propositions.
De nombreux auteurs s'accordent sur le fait que le «
couper-décaler » à été un
élément propulseur dans le développement du broutage.
M. Kohlhagen Dominik29établit un lien
entre
(27) Eric Freyssinet, « La
cybercriminalité en Mouvement », Annale des
Mines-Réalité industrielle, France, Novembre 2010,
p.28-33
(28) Ali el Azzouzi, « la
cybercriminalité au Maroc », 1ere édition, Casablanca,
2010, p.1-156
(29) Kohlhagen Dominik, « Frime, escroquerie
et Cosmopolitisme Le succès du « coupé-décalé
» en Afrique et ailleurs », Politique africaine, Edition
Karthala, n°100, 2005, p.99
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22
le broutage et le « couper-décaler ».En
parler populaire ivoirien, « couper » donne sens à escroquer
et « décaler », prendre le large, prendre la fuite. L'auteur
expose toute une manière de vivre, de se comporter, de s'affirmer, des
jeunes ivoiriens qui repose sur l'escroquerie via internet c'est-à-dire
dans notre contexte, le broutage. En effet, le couper-décaler à
été un élément prépondérant dans le
développement du broutage, les individus poussés vers une culture
du succès matériel sans condition, du luxe et de l'abondance.
Selon ses termes : « la réussite semble effectivement
réservée à ceux qui savent défier l'ordre et qui
« coupent », aux escrocs et malfrats confirmés, à ceux
que le parler abidjanais désigne aussi comme des « brouteurs
».Ce point de vu est également
partagé par M. F. Gbadamassi30qui soutient
le point de vu de M. Kohlhagen Dominik tout en mentionnant le «
couper-décaler » comme étant un mouvement culturel né
de l'escroquerie, il qualifie le « couper-décaler » comme
étant la danse des brouteurs à l'origine et qui à
participé au développement du broutage en Côte d'Ivoire.
D'autre auteur comme M. Mathieu
Akadjé31 souligne également le
développement et la recrudescence du phénomène du
«broutage» en Côte d'Ivoire. Cette nouvelle délinquance,
qui repose essentiellement sur l'escroquerie, a recourt à diverses
méthodes et techniques employés par les brouteurs avant d'en
faire une description de ces méthodes criminelles. Pour
M. Akadjé, les principales conséquences restent
liées à l'économie et à l'image de la Côte
d'Ivoire. Cependant on observe malheureusement une collaboration et un
partenariat entre les brouteurs et certains établissements de retrait
d'argent ainsi que la complicité déplorable de certains policiers
qui complique dans la lutte. Il serait donc nécessaire de mettre en
oeuvre des mesures de luttes plus efficaces.
(30)
www.afrik.com/article6691.html,
F. Gbadamassi, « Les origines douteuses du couper-décaler quand
l'escroquerie donne naissance à un mouvement musical... »,17
octobre 2003
(31) Mathieu Akadjé, «
Cybercriminalité et `'broutage» à Abidjan »,
Revue internationale de Criminologie et de police technique et scientifique,
volume LXIV, 2011, p.299-310
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23
Pour M. Jean-Jacques Bogui32 c'est
un phénomène universel mais dramatique pour un pays comme le
notre en voie de développement. Les cybercriminels sont issus des
milieux défavorisés et selon son article : « la
majorité de ces escrocs du net est issue des milieux
défavorisés de la capitale économique ivoirienne.
»Ainsi, ce sont les conditions économiques
précaires de ces derniers qui les poussent vers la pratique du broutage.
Les principales conséquences restent liées à
l'économie, à l'image de la Côte d'Ivoire et aussi à
l'éducation car les cybercriminel sont très jeunes. Il propose de
sensibiliser et éduquer la jeunesse.
M. N'guessan Boris33 dans une
étude portant sur les obstacles aux actions de la police scientifique en
matière de lutte contre la cybercriminalité à Abidjan
souligne les difficultés ou obstacles que rencontre cette structure. Il
s'agit des difficultés à rassembler les preuves au niveau des
enquêtes et collaborations avec les différents opérateurs,
un manque de culture de cyber sécurité de la part des usagers du
net, la corruption de certains agents des forces de l'ordre et des agents des
maisons de transferts de fonds et enfin le caractère transfrontalier de
la cybercriminalité qui met à mal la lutte contre la
cybercriminalité. Il propose la sensibilisation, le renforcement du
personnel de la D.I.T.T et l'élaboration d'un cadre juridique.
Ces travaux bien qu'étant distincts de notre objet
d'étude présentent le phénomène du broutage
associé à celui de la cybercriminalité. Les études
de nos prédécesseurs ont insistée sur la
présentation du broutage, les causes et conséquences tout en
mentionnant les obstacles liés à la lutte ainsi que les
propositions. Cependant, quel est l'attitude ou le comportement des parents sur
le broutage ? Une telle question nous amène à faire une
étude portant sur les regards, tendances et, réactions
observables et concrètes, de toutes personnes vivant à
(32) Jean-Jacques Bogui, « La
cybercriminalité, menace pour le développement les escroqueries
internet en Côte d'Ivoire », Afrique contemporaine, n°234,
2010, p.159
(33) N'guessan Stéphane Boris, « les
obstacles de la police scientifique (DITT) en matière de lutte contre la
cybercriminalité à Abidjan » mémoire de maitrise
UFR criminologie, 2013-2014

24
yopougon et qui a connaissance de l'escroquerie via internet.
Ce qui n'a pas été abordée par ces différents
auteurs. D'où l'intérêt de notre sujet.
5- 
25
OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE 5-1-
Objectifs de recherche
Il s'agit de définir les objectifs que vise la
recherche ou le chercheur. C'est le but précis que vise notre
étude.
5-2- Objectifs général
Notre objectif à travers cette étude vise
à décrire, connaitre la cybercriminalité en
général et le broutage en particulier. Il s'agit de comprendre et
expliquer l'attitude et le comportement des parents vis-à-vis du
phénomène du broutage dans la commune de yopougon en vue de mieux
lutter contre ce phénomène.
5-3- Objectifs spécifiques
Cette étude à pour objectif de :
V' Appréhender la perception
des parents sur le phénomène du broutage ; V'
Mener une politique de lutte en fonction de chaque commune ;
V' Proposer des solutions en vue de
réduire ce phénomène ;
6- HYPOTHESE DE RECHERCHE 6-1-
Hypothèses générale
La perception favorable qu'ont les parents du broutage
à yopougon, favorise ce phénomène.

26
6-2- Hypothèses spécifiques.
V' Les parents ont un regard favorable
du phénomène du broutage à Yopougon.
V' Les parents par leur comportement
encouragent le broutage à Yopougon.
V' L'adhésion des parents est
indispensable dans la lutte contre le phénomène du broutage.

27
II- CADRE METHODOLOGIQUE
Toute recherche, pour être cohérent, se doit de
respecter et suivre une démarche d'étude définie. Il
s'agit de la méthodologie que doit suivre ou adopter le chercheur. Ainsi
dans le cadre de notre étude, nous sommes amenés à
justifier chaque étape de notre démarche.
1- Justification du choix du terrain
Dans cette étude, notre choix s'est porté sur
yopougon pour trois raisons. D'abord, après une
pré-enquête, il ressort que le phénomène du broutage
est une réalité, mais encore qu'il semble prendre de l'ampleur.
Ensuite, toutes les couches socio-économiques et culturelles y sont
représentées : les couches aisées, moyennes
démunies et les couches défavorisées. Enfin, Yopougon,
avec ses nombreux maquis, bar climatisés et boites de nuit sans oublier
sa célèbre rue princesse, en un mot la commune de la joie,
constitue l'endroit idéal des « brouteurs » pour s'amuser,
faire la fête.
Nous avons choisi par simple observation quatre (04) quartiers
de yopougon censés représenter les différentes couches
sociales présente à Yopougon. Il s'agit de : Niangon (sud et
nord), Wassakara, Maroc, Port-bouet 2. Ce choix se justifie par
l'étendue de la commune et l'insuffisance de nos moyens techniques et
financiers, qui ne nous a pas donné la possibilité de travailler
sur toute la commune.
Nous avons choisi Niangon parce que nous habitons le quartier.
Aussi, il existe de nombreux maquis fréquentés par les brouteurs
et plusieurs cybers. Au quartier Maroc, lors de la pré-enquête, il
semblerait que plusieurs brouteurs y habitent ; il existe aussi de nombreux
maquis. Notre choix s'est porté sur Wassakara et port-bouet 2 parce que
ce sont des quartiers où l'on trouve des brouteurs et des personnes de
couche sociale défavorisée.
Apres avoir justifié notre terrain d'enquête,
nous allons procéder au choix et à la justification de notre
population d'enquête.

28
2. Population d'enquête
Le choix de notre population d'enquête s'est
porté sur les hommes et femmes de toutes les catégories sociales
de la commune de yopougon.
3. Echantillon d'enquête et technique
d'échantillonnage
3-1- Technique d'échantillonnage
Il existe deux sortes de techniques de sondage. Nous avons les
techniques de sondages probabiliste ou aléatoire et les techniques de
sondages non probabiliste ou empirique.
Pour réaliser notre échantillon, nous avons
privilégié la technique de sondage non probabiliste ou
empirique.
Nous avons opté pour l'échantillon par quota.
Elle nous a permis, bien que ne disposant pas de base de sondage, de fixer un
quota de personnes appartenant aux différentes catégories
sociales c'est-à-dire des personnes aisées (cadre
supérieures), des personnes moyennement aisées (cadre moyen), des
policiers, des ouvriers qualifiés, des personnes sans emplois et des
brouteurs.
3-2- Echantillon d'enquête
Notre échantillon est reparti de la façon
suivante : 10 cadres supérieures, 20 cadres moyens, 25 ouvriers
qualifiés, 30 sans emplois, 05 policiers et 10 brouteurs (05
déscolarisés et 05 scolarisés). Tout cela nous donne un
échantillon d'enquête de 100 personnes interrogées dont 57
hommes et 43 femmes.

29
4 -Techniques de recueil des données
Pour la collecte des données et des différentes
informations nécessaires à la réalisation de cette
étude, nous avons privilégié les outils ci-après
:
- L'observation ;
- L'entretien ;
- Le questionnaire ;
- La recherche documentaire ;
a) L'observation
Il existe deux (02) types d'observations : l'observation
directe et l'observation indirecte. Dans notre étude, nous avons choisi
l'observation directe. Ce type d'observation comprend : l'observation neutre et
l'observation participante. Nous avons donc privilégié
l'observation neutre qui consiste à se porter spectateur et d'observer
le phénomène se dérouler. Elle nous a permis d'observer
les brouteurs dans leurs quartiers et dans les cybers. Nous avons pu observer
douze (12) cybers à Niangon, trois (03) à Wassakara, vingt-un
(21) au quartier Maroc et enfin neuf (09) à Port bouet 2. C'est au cours
de cette phase de notre pré enquête que nous avons mieux
orienté nos questions, et savoir par la même occasion que certains
brouteurs fréquentent les cybercafés à proximité de
leurs lieux d'habitation.
b) L'entretien
Dans le souci d'être objectif dans cette étude,
nous avons privilégié la technique de l'entretien avec certains
brouteurs et policiers. Cela leur a permis de s'exprimer librement.

30
c) Le questionnaire
Le questionnaire à été notre principal
outil de collecte d'informations. Il a été élaboré
à partir d'une pré-enquête avec certains brouteurs ainsi
que les témoignages des populations et des gérants de
cybercafés.
Nous situons ici l'administration directe dans un contexte
d'entretien guidé par des questions préconçues ; le
recueil des données s'est fait par la prise de notes et par
enregistrement.
L'administration indirecte, quant à elle, a
consisté à laisser le questionnaire aux enquêtés et
ensuite repasser au bout de quelques heures pour collecter les
réponses.
Notre questionnaire est une combinaison de questions
fermées et ouvertes ; les inconvénients de l'un étant
complétés par les avantages de l'autre et vis-versa. Les
questions fermées ont permis de recueillir les données à
partir de réponses standardisées, elles sont facilement
exploitables.
Les questions ouvertes dans la mesure où elles donnent
la latitude aux enquêtés de réfléchir et de
répondre librement représente une richesse au niveau du contenu
des réponses.
d) La recherche documentaire
Dans le cadre de notre recherche, nous avons eu à
consulter les livres, les ouvrages, les statistiques portant sur la
cybercriminalité en général et sur le broutage en
particulier. Elle nous à permis d'avoir une connaissance
générale de notre objet d'étude, d'élaborer notre
problématique et de construire notre revue de littérature.

31
5. Méthodes d'analyses
Il convient dans ce travail de retenir deux types d'analyses
de données : l'analyse qualitative et quantitative car ces
méthodes nous paraissent complémentaires en science sociale.
L'analyse qualitative nous a permis de porter un regard sur la
description et / ou l'étude des attitudes et des comportements des
enquêtés. Tandis que l'analyse quantitative qui relève de
technique de la statistique, nous a permis de quantifier les résultats
issus de notre enquête. Elle nous a permis ici de faire la
répartition en pourcentage des réponses.
6. Approche disciplinaire
Nous avons utilisé une approche pluridisciplinaire :
- L'approche sociologique : le broutage est un
phénomène social, il faut alors appréhender son
étude et comprendre les facteurs qui peuvent agir sur les attitudes et
les comportements des parents.
-L'approche psychologique : pour comprendre les comportements,
les motivations personnelles et les attitudes des individus dans le passage
à l'acte en matière de cybercriminalité.
-L'approche criminologique : le broutage est un mal pour la
société ivoirienne car elle constitue un obstacle à son
développement, à sa sécurité. Cette approche nous a
permis de comprendre le phénomène et aussi de faire des
propositions pour lutter contre ce phénomène ou de le
réduire dans des proportions tolérables. Cette dernière
approche est celle qui nous permet de mieux cerner la
cybercriminalité.

32
7- Difficultés rencontrées
Les difficultés que nous avons rencontrée
pendant de la réalisation de ce mémoire sont diverses. Tout
d'abord, lors de la documentation, certains travaux d'étudiants traitant
de la cybercriminalité, bien que figurant dans le catalogue des ouvrages
de l'UFR criminologie ont été introuvables dans les armoires de
la bibliothèque du fait de la crise postélectorale de 2011. Par
conséquent nous n'avons pas pu les consulter.
Au niveau des jeunes internautes et des brouteurs, il y a eu
de l'indifférence et de la méfiance à notre égard.
Nous étions considérés comme un `'espion» par
certains qui refusaient de nous adresser la parole. Nous nous sommes
présenté comme étudiant pour pourvoir avoir des
informations après plusieurs tentatives d'approches.
Quant à la population, elle nous lançait souvent
des injures de toutes sortes et en voici quelques un de leurs propos
: « Laisser les enfants se chercher » ; « Ils
broutent pour nourrir leurs familles et donnent du travail à certaines
personnes en créant de petites activités » ; « Les
maudits étudiants qui aiment papier là » Cette
situation nous a donné beaucoup de retard dans l'élaboration de
ce mémoire.
PREMIERE PARTIE
PRESENTATION ET FACTEURS EXPLICATIFS DU
BROUTAGE
|

34
CHAPITRE I : PRESENTATION DU BROUTAGE
1-Etat des lieux du broutage
« Depuis quelques années, le développement
de l'usage d'internet est assez impressionnant dans la capitale
économique de la Côte d'Ivoire »34.Toutes les
communes d'Abidjan en particulier et les villes de la Côte d'Ivoire en
générale ne sont laissées pour compte dans cette
volonté de découvrir le monde numérique et internet. Ne
dit-on pas que la criminalité évolue au même rythme que la
société ? En effet, « avec le développement du
système informatique de communication, unanimement perçu comme
une révolution technologique, il n'est pas étonnant d'assister au
foisonnement d'un type spécifique d'infractions à connotation
économique: la cybercriminalité ou criminalité
technologique »35. Selon Mme Stéphanie
Perrin : « la cybercriminalité se caractérise
par trois aspects : d'abord, le nouveau crime consistant à pirater,
s'introduire ou espionner les systèmes informatiques d'autres personnes
ou organisations ; ensuite les cas dans lesquels le crime est ancien mais le
système nouveau, comme dans les tentatives d'escroquerie par Internet.
Enfin, l'enquête dans laquelle l'ordinateur sert de réservoir de
preuves indispensables pour que les poursuites engagées dans le cadre de
n'importe quel crime aboutissent »36. La
cybercriminalité en Côte d'Ivoire connue sous la forme du broutage
se situe dans le deuxième aspect c'est-à-dire le cas ou le crime
est ancien mais le système nouveau, comme dans les tentatives
d'escroquerie par Internet. La pratique du broutage gagne du terrain. Selon M.
Gueu Denis37, les auteurs de cette pratique sont des jeunes en
générale des ivoiriens comme non Ivoiriens et qui fonctionnent
par groupe. « Le broutage, est perçu aujourd'hui par la jeunesse,
en manque de repère, comme une noble activité
génératrice de revenus. Les arnaqueurs sont, quant à eux,
adulés et courtisés par une tranche de la population. Ces
bourreaux sont perçus
(34) Jean-Jacques Bogui, op.cit, p.158
(35) Mathieu Akadjé, op.cit, p.300
(36) Jean-Jacques Bogui, op.cit, p.159
(37) Gueu Denis, op.cit, p.100

35
inconsciemment ou consciemment comme des héros
»38. Depuis des cybers, ces escrocs font plusieurs victimes
à travers le monde, surtout en Europe.
La pratique du broutage est en pleine croissance. En effet,
selon la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (P.L.C.C) le
préjudice pour l'année 2013 s'élève à 3,6
milliards de FCFA contre 3,3 milliards en 201239. « Les
cybercriminels opérant sur le territoire ivoirien sont très
nombreux à parler avec fierté de leur activité dans les
medias nationaux et étrangers, quelques fois même à visage
découvert comme s'ils n'avaient pas conscience de la gravité des
actes qu'ils commettent »40. A yopougon, la pratique du
broutage est non seulement une réalité et il semble que le
phénomène persiste et prend de l'ampleur. Plusieurs cas de
broutage ont été signalés dans cette commune. Selon la
P.L.C.C : « Le nommé kouassi kouame jules césar dit Flora
flament alias « dinzo la merveille », jeune ivoirien âgé
de 19 ans a été interpellé à Yopougon Niangon
à gauche par les agents de la P.L.C.C suite à une information
anonyme le mercredi 25 novembre 2014. Il s'est avéré au cours de
l'enquête que des plaintes concernant la nommée Flora flament
étaient portées à nos services par trois(3) personnes. En
effet, il séduisait ses victimes en prétendant être une
ressortissante française qui se trouvait à Abidjan et qui
recherchait un amant. Le montant total de ses escroqueries
s'élève à 22.900 Euros soit 15.000.000 FCFA. Il a
été déféré devant le parquet d'Abidjan pour
répondre de ses actes »41. « Cinq (05) individus
dans la commune de yopougon Niangon ont été interpellés
pour chantage à la webcam et bien d'autre chefs d'accusation le mercredi
03 septembre 2014 »42. Selon la même structure : «
deux (02) suspects ont été interpellé en pleine
activité
(38)
http://hadrielgeaux.mondoblog.org/2014/02/25/en-cote-divoire-au-nom-de-la-dette-coloniale-broute/
(39)
http://actu.atoo.ci/larticle.php?id=20468
(40) Jean-Jacques Bogui, op.cit, p.160
(41)
http://cybercrime.interieur.gouv.ci/?q=node%2F283
(42) http : //
cybercrime.interieur.gouv.ci
/ ?q=node%2F268

36
cybercriminelle, dans la commune de Yopougon quartier Banco
II. En effet, ce qui en apparence paraissait être un simple magasin de
vêtements, cachait en vérité le noeud d'un réseau
cybercriminel bien ficelé. Après avoir monté leurs
escroqueries via Internet, les cybercriminels recommandaient à leurs
victimes de se faire transférer des sommes d'argent par le biais de
coupon de recharges pour cartes prépayées. Ainsi, les
cybercriminels se faisaient communiquer des codes de rechargement,
représentant la valeur des sommes demandées à leurs
victimes. Ils acheminaient ensuite ces différents codes de rechargement
reçus vers la boutique de vêtement qui servait de point de
paiement des sommes arnaquées »43. Nous nous
arrêterons à ces trois (03) faits car le site de la P.L.C.C en dit
long sur les escroqueries via internet dans la ville d'Abidjan en
général et à yopougon en particulier. D'une façon
générale, la pratique du broutage est devenue rapidement en
Côte d'Ivoire un cancer social qui ronge l'économie et la
jeunesse.
2-Mode opératoire des brouteurs
Dans la pratique du broutage, les brouteurs ont recours
à deux (02) modes opératoires. Il s'agit d'une part du mode
opératoire reposant sur l'infraction d'escroquerie et d'autre part du
mode opératoire reposant sur les méthodes criminelles.
L'escroquerie est une infraction pénale, un
délit intentionnel. C'est une atteinte à la
propriété, en d'autre terme une atteinte aux biens. Selon
l'article 403 du Code Pénal Ivoirien : « L'escroquerie est le fait,
soit par l'usage d'un faux nom ou de fausses qualités, soit par l'emploi
de manoeuvres frauduleuses, de persuader de l'existence de fausses entreprises,
de faire naître l'espérance ou la crainte d'un succès, afin
de se faire remettre des fonds »44.
(43)
http://cybercrime.interieur.gouv.ci/?q=node%2F275
(44) Code Pénal ivoirien, Article 403, juriste
édition, p.103
D'abord, le brouteur cherche à établir une
confiance entre lui et sa victime, il cherche à se faire aimer. Ensuite,
à l'aide de manoeuvre frauduleuse, de fausse qualité et de
persuasion, il arrive à soutirer des biens chez sa victime. Dans une
étude réalisée sur le broutage, M. Akadjé
Mathieu45 précise que le broutage est une nouvelle forme de
délinquance, qui n'est, en fait, que de l'escroquerie via Internet. Le
broutage est donc une pratique illicite qui repose sur l'escroquerie en
utilisant l'outil informatique.
En ce qui concerne le mode opératoire reposant sur les
méthodes criminelles utilisées par les brouteurs, elles sont
nombreuses et variées. Plusieurs chercheurs dans leurs études
décrivent ces méthodes criminelles. Cependant, nous retiendrons
dans cette étude, l'approche de M. Akadjé Mathieu et M. Bogui
Jean-Jacques sur les méthodes criminelles. Dans certains articles ou
revues, il convient de rappeler que les techniques ou méthodes
criminelles changent de nom, d'appellation mais se rejoignent tous. Il s'agit
de la technique dite de l'amour, la technique de l'immobilier, la technique de
l'héritier, la technique de la loterie.
La répartition des plaintes par type d'arnaque selon la
P.L.C.C, montre que la technique de l'amour est la plus utilisée par les
cybercriminels ivoiriens avec prés de 270 plaintes.

37
(45) Mathieu Akadjé, op.cit, p.300

Figure1 : Diagramme circulaire des
répartitions des plaintes par type d'arnaque selon la
P.L.C.C
38

39
CHAPITRE II : LES FACTEURS EXPLICATIFS DU BROUTAGE
Les conduites criminelles sont le produit d'un ensemble de
facteurs. Une conjoncture de facteurs qui pèsent sur l'individu et qui
le pousse inexorablement à entrer en conflit avec les lois.
En Côte d'Ivoire, parlant du broutage, plusieurs
facteurs où causes tentent d'expliquer le phénomène. Ainsi
pendant notre enquête, nous avons posé la question suivante aux
enquêtés : « quelles sont les causes du broutage ?
».Les réponses obtenues sont consignées dans le tableau
n°1 suivant.
Tableau n°1 : Répartition des facteurs
sociaux selon la catégorie sociale
Causes
Catégories sociales
|
Amour du gain facile
|
Effet des pairs
|
Négligence familiale
|
Total
|
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Cadre supérieurs
|
10
|
43.47
|
10
|
43.47
|
03
|
13.04
|
23
|
100
|
Cadre moyens
|
20
|
55.55
|
12
|
33.33
|
04
|
11.11
|
36
|
100
|
Ouvriers qualifiés
|
21
|
55.26
|
11
|
28.94
|
06
|
15.78
|
38
|
100
|
Sans emplois
|
27
|
54
|
16
|
32
|
07
|
14
|
50
|
100
|
Les policiers
|
05
|
41.66
|
04
|
33.33
|
03
|
25
|
12
|
100
|
Les brouteurs
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
Total
|
83
|
52.20
|
53
|
33.33
|
23
|
14.46
|
159
|
100
|
1- Les facteurs sociaux
« L'actualité sociale et politique des
années quatre-vingt-dix a vu se développer le Thème de la
« démission parentale » face à la délinquance
juvénile. Cet article vise à clarifier le rôle de la
famille dans la genèse et l'enracinement de la délinquance
»46 .
Plusieurs facteurs sociaux peuvent conduire à la
pratique du broutage. Ainsi, se référant au tableau n°1,
trois facteurs semblent être la cause du broutage à yopougon.
(46)
www.laurent-mucchielli.org/public/
contrôle-parental-du risque-de delinquance.pdf

40
La négligence familiale est un facteur qui pousse
à la pratique du broutage à yopougon. Dans notre contexte, on
parle de négligence familiale lorsqu'un membre de la famille, qui a le
devoir de prendre soins de vous, ne répond pas à vos besoins
fondamentaux. Cela peut inclure par exemple ; le fait de ne pas vous donner de
la nourriture et des vêtements, des soins de santés et
d'hygiènes, ne pas assurer que vous êtes supervisés au
besoin...etc.
Dans notre échantillon, 23 réponses
désignent ce facteur comme une des causes sociales de la pratique du
broutage soit 14.46% des réponses. La délinquance des enfants est
souvent due à un manque d'implication et une incompétence dans la
surveillance de la part des parents. En effet, certains parents se
désengagent très tôt vis-à-vis de l'enfant qui est
livré à lui même.
Certains propos des enquêtés ont
été recueilli a ce sujet. Dans la catégorie sociale des
cadres supérieurs un informaticien comptable affirme : «
C'est dommage mais certains de ces jeunes broutent pour avoir ce
que leurs parents ne peuvent les offrir». Un autre
enquêté dans la catégorie des cadres moyens soutient que
: « Rare sont les parents qui s'occupent normalement de leurs
enfants de nos jours donc les enfants sont amenés à brouter pour
s'en sortir ». A Niangon, un parent de la catégorie
des sans emplois désigne ce facteur et selon ses propos : « Il
n'y a rien à la maison et les temps sont durs donc si les
enfants peuvent se débrouiller, qu'il le fasse pourvu qu'il ne soit pas
pris ».
Les parents ne pouvant répondre aux besoins des
enfants, ceux-ci s'adonnent à des pratiques illicites comme le
broutage.
A côté de la négligence
familiale, l'effet des pairs est également un facteur qui favorise la
pratique du broutage. « L'influence des groupes de pairs sur les enfants
et les adolescents est très importante. Par exemple, des chercheurs
américains ont pu montrer que le fait d'appartenir à une bande
nombreuse de copains a une influence sur le développement de
l'intelligence, sur les performances scolaires ou encore sur l'entrée
dans la sexualité. Pour

41
revenir à notre sujet, des facteurs directs de la
délinquance, l'influence des pairs est sans doute celle sur laquelle la
recherche en criminologie a le plus insisté ces vingt dernières
années »47. Pendant notre enquête, 53
réponses désignent ce facteur comme l'une des causes du broutage
soit 33.33%. En effet, une fois l'adolescent intègre un groupe, commence
alors une autre forme de socialisation dite secondaire. L'individu cherche
à assimiler ou à s'intégrer dans le groupe, à
travers divers processus tel que l'imitation et l'apprentissage de la sous
culture de ce groupe. Ainsi, lorsqu'il s'agit de valeurs déviantes telle
que le broutage, il apprendra naturellement à faire le broutage. Selon
Gabriel Tarde : « Chaque personne se comporte selon les us et coutumes de
son milieu ; de ce point de vue, si quelqu'un vole, il ne fait qu'imiter
quelqu'un d'autre. Car l'imitation explique les fonctions psychiques telles
l'habitude et la mémoire »48.Toujours dans le même
ordre d'idée, selon la théorie de l'association
différentielle de Sutherland qui relève de la sociologie de la
délinquance : « Les comportements antisociaux s'expliquent par la
fréquentation assidue d'individus antisociaux. Plus exactement, les
comportements délinquants s'acquièrent au cours d'un processus de
communication ou d'interaction symbolique dans un groupe restreint de criminels
»49.
Les propos de quelques enquêtés témoignent
de l'effet que peut avoir l'appartenance à un groupe sur la pratique du
broutage. Selon le témoignage de la mère d'un brouteur de notre
quartier : « Ce sont les amis de mon fils qui l'on mit dans
affaire de broutage là, il partait au maquis ensemble pour faire la
fête.» dans un entretien avec un brouteur celui-ci
explique son passage dans le broutage : « Je suis parvenu au
broutage grâce à mon voisin de classe que j'accompagnais retirer
son wess et petit à petit je suis rentré dedans
».On retiendra que l'effet du groupe ou des pairs
sur certains jeunes les pousse à la pratique de ce
phénomène.
(47)
www.laurent-mucchielli.org/public/
contrôle-parental-du risque-de délinquance PDF.
(48) Opadou Koudou, Histoire de la Criminologie les
grands courants théoriques d'hier à aujourd'hui, 1ere
édition, Presse Universitaire d' Abidjan, p.57
(49) Opadou Koudou, op.cit, p.71
L'amour du gain facile constitue le facteur le plus important
parmi les facteurs sociaux que contient notre tableau. Il s'agit ici de la
grande facilité dans l'obtention de la réussite, le mépris
des moyens conventionnel dans le succès. 83 réponses de nos
enquêtés soit 52.20% désignent ce facteur comme
étant la cause sociale la plus importante qui pousse les jeunes à
la pratique du broutage. Selon M. Gueu Denis : « La pratique du broutage
se justifie par l'amour du gain facile ancré dans la mentalité
d'une grande majorité qui extériorise cette mentalité sur
internet »50. Selon les propos des enquêtés, la
jeunesse s'adonne à la paresse et refuse le travail. Un policier affirme
: «Les jeunes de maintenant aiment la facilité, au lieu
d'aller à l'école c'est broutage qui les intéressent
». Un autre enquêté dans la catégorie
sociale des cadres supérieurs affirme : « Personne ne
veut fournir d'efforts de réussite dans la société
ivoirienne, tous le monde à recours à des pratiques peu
conventionnelles et c'est ce qui pousse nos enfants à faire le broutage.
La perte de l'effort personnel ».
Au regard de ces divers facteurs sociaux qui favorise le
broutage, c'est-à-dire la négligence familiale, l'effet des pairs
ou du groupe et l'amour du gain facile, ainsi que des théories sociales
qui les justifient, force est de constater qu'il existe d'autres facteurs tels
que les facteurs économiques qui favorisent également le
broutage.

42
(50) Gueu Denis, op.cit, p.99

43
2- Les facteurs économiques
Au delà des facteurs sociaux qui tentent de rendre
comptent des causes qui favorisent la pratique du broutage à yopougon,
il existe d'autres facteurs tels que les facteurs économiques.
Tableau n°2 : Répartition des facteurs
économiques selon la catégorie sociale
Causes
Catégories Sociale
|
Pauvreté
|
Chômage
|
Manque de moyen des parents
|
Total
|
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Cadre supérieurs
|
03
|
18.75
|
08
|
50
|
05
|
31.25
|
16
|
100
|
Cadre moyens
|
12
|
40
|
13
|
43.33
|
05
|
16.66
|
30
|
100
|
Ouvriers qualifiés
|
15
|
36.58
|
16
|
39.02
|
10
|
24.39
|
41
|
100
|
Sans emplois
|
17
|
34.69
|
21
|
42.85
|
11
|
22.44
|
49
|
100
|
Les policiers
|
05
|
38.46
|
05
|
38.46
|
03
|
23.07
|
13
|
100
|
Les brouteurs
|
10
|
35.71
|
10
|
35.71
|
08
|
28.57
|
28
|
100
|
Total
|
62
|
35.02
|
73
|
41.24
|
42
|
23.72
|
177
|
100
|
Parlant des facteurs économiques qui favorisent le
broutage, nous nous intéresserons au chômage, à la
pauvreté et au manque de moyen des parents.
A la lecture du tableau ci dessus, le manque de moyen des
parents est une cause qui pousse certains jeunes à pratiquer le
broutage. Dans notre étude, le terme manque de moyen des parents va
désigner l'insuffisance des revenus financiers, la situation
financière précaire des parents. 42 réponses
désignent ce facteur comme cause du broutage soit 23.72%. En effet,
l'insuffisance des revenus financiers des parents qui ne leurs permettent pas
d'assurer les besoins de la famille obligent certains jeunes à de tel
pratique. A cet effet, un parent de la catégorie des cadres moyens
affirme : «La vie est devenue chère, le maigre salaire ne peut
pas tout faire ». Selon M. Gueu Denis51, le revenu faible
fortement contrarié par le coût de la vie qui ne cesse de
croître est souvent à l'origine de certains comportements
délictueux qui surgissent dans notre société.
(51) Gueu Denis, op.cit, p.98

44
(52) Opadou Koudou, op.cit, p.55-56
La pauvreté constitue un facteur qui favorise la
pratique du broutage. Dans notre contexte d'étude, le mot
pauvreté prend le sens d'indigence économique. Au regard de notre
tableau, nous avons 62 réponses des enquêtés sur 177
réponses au total qui désignent la pauvreté comme cause du
broutage soit 35.02%. Ce sont donc les mauvaises situations économiques
des personnes, l'absence des ressources financières qui les conduisent
à la délinquance c'est à dire à la pratique du
broutage. Les individus ne disposant pas de moyens financiers ou ne
bénéficiant pas des richesses ou retombés de la
société se trouvent contraint d'utiliser les moyens qui ne sont
pas conventionnels pour réussir. Il existera donc une relation
étroite entre la pratique du broutage et l'incapacité de
l'individu à satisfaire ces besoins économiques. A la
lumière de la théorie Marxiste sur le développement de la
criminalité développée par Opadou Koudou : « Le
comportement criminel est le produit de la société capitaliste au
point où il est permanent chez les prolétaires qui sont issus de
couches sociales et économiques défavorisés
»52. La pauvreté est donc un facteur qui favorise le
broutage en Côte d'Ivoire. Les propos de certains enquêtés
sur la pauvreté comme cause du broutage sont nombreux. Selon un
enquêté de Port-bouet 2 : « C'est la
pauvreté qui fait que les jeunes font le broutage, il n'y a pas
l'argent. Si ces jeunes sont pauvre et n'ont rien à manger que
voulez-vous qu'ils fassent si ce n'est pas le broutage, qui
peut les faire sortir de leur situation ». Un autre
enquêté pris dans le quartier Maroc affirme :
«C'est la pauvreté qui amène nos frères
au broutage .Au lieu de lutter contre le broutage, lutter contre la
pauvreté et vous verrez qu'il n'aura plus de brouteur ».
Nous avons recueilli le témoignage d'un brouteur : «
Je vivais avec mon cousin à Wassakara qui est chauffeur et
c'était très difficile de manger encore moins se vêtir.
J'étais amené par moment à transporter des bagages avec
une brouette pour pouvoir survenir à mes besoins. Aujourd'hui,
grâce au broutage j'ai un pressing, plusieurs cabines de
transfert

45
d'unité. Mon frère à son
propre taxi et nous vivons à Niangon. Je suis devenu un opérateur
économique ».
De plus en plus en Afrique, le chômage constitue un
facteur important dans la délinquance des jeunes. En Côte
d'Ivoire, le taux de chômage est de 9.4% a annoncé le ministre
Koné Nabagné Bruno53. La réduction du
chômage constitue l'une des politiques majeurs du gouvernement. A
l'intersection de tous les efforts que fait le gouvernement pour réduire
le chômage et l'espoir de trouver du travail chez les jeunes, se
développe la criminalité ou la délinquance.
A la lecture du tableau ci-dessus, le chômage constitue
le facteur le plus important avec prés de 73 réponses sur 177
réponses au total soit 41.24%. En effet, devant tous les sacrifices
consentis au cours de la formation et qui débouche sur un vide ;
c'est-à-dire aucune insertion professionnelle, certains jeunes sont
livrés à eux même et sont obligés de subvenir
à leurs besoins par tous les moyens possibles, et l'une des
façons les plus courantes et à la mode est le broutage. Ainsi
durant notre enquête, plusieurs enquêtés nous ont fait
savoir que c'est parce que cette jeunesse n'est pas occupée qu'elle
s'adonne au broutage. C'est ce que témoigne un brouteur et selon ses
propos : « On ne trouve rien à faire, on nous traite de
bon à rien .on devient brouteur on dit c'est mauvais. Que voulez vous
qu'ont fassent à la fin ». Un enquêté de
la catégorie des sans emplois relate que : « Tant qu'on
ne cherche pas à résoudre le problème du chômage, le
broutage ne pourra jamais disparaitre. Que voulez-vous que ces jeunes fassent
?qu'ils laissent tous tombés et meurt de faim ? ».
On comprend à travers les propos des
enquêtés que le chômage constitue non seulement une cause
directe d'entrée dans le broutage, un sérieux problème et
un défis pour le gouvernement.
(53)
http://koaci.com/articles-87744
Nous avons aussi recueilli le témoignage d'un brouteur
de la commune de Yopougon sur internet qui justifie que le chômage est la
première cause qui pousse au broutage. Selon Samasahad Boazizi
de la commune de Yopougon, l'inégalité et l'injustice
sont à la base de cette situation, « C'est vrai que je
suis entré dans ce mouvement pour jouir de la belle vie, mais le
véritable motif c'est ce problème de chômage qui
m'inquiète vraiment. Quel choix nous offre t'-on dans ce pays où
les plus forts mangent les pus faibles ? Si eux, ne veulent pas prendre les
taureaux par les cornes pour nous trouver de l'emploi après tous ces
années d'effort à l'école, on peut nous-mêmes le
faire car le jeune ivoirien est très intelligent !
»54.

46
(54)
http://tomorrowmag.net/quand-le-broutage-entre-dans-les-moeurs/

47
Conclusion Partielle
Au regard de tous ce qui précède dans cette
première partie, le broutage est un phénomène réel
en Côte d'Ivoire et prend de l'ampleur. C'est une pratique criminelle qui
repose sur l'escroquerie, utilisant diverses méthodes criminelles.
Plusieurs facteurs sont à l'origine du broutage. L'Etat à travers
ses structures spécialisées dans la lutte contre ce
phénomène essaie un temps soit peu de l'atténuer.
DEUXIEME PARTIE
ATTITUDES ET COMPORTEMENTS DES PARENTS VIS-A-VIS DU
BROUTAGE
|
CHAPITRE I : ATTITUDES DES PARENTS VIS AVIS DU
BROUTAGE
Comme nous l'avons défini dans nos concepts explicites,
le mot attitude va désigner la tendance chez les enquêtés a
évaluer la pratique du broutage. Nous mettrons l'accent ici sur les
sentiments des enquêtés, les croyances, les appréciations,
les positions favorables ou défavorables vis-à-vis de cette
pratique.
Ainsi pour saisir ou dégager l'attitude des
enquêtés vis-à-vis de ce phénomène, nous
leurs avons posé la question suivante : « Quels jugements ou
appréciations avez-vous des brouteurs ? »
Les réponses des enquêtés selon la
catégorie sociale sont consignées dans le tableau ci-dessous.
Tableau n°3 :
Répartition de la catégorie sociale des parents selon
leurs attitudes
Attitudes
Catégories sociales
|
Favorables
|
Défavorables
|
TOTAL
|
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Cadres supérieurs
|
01
|
10
|
09
|
12
|
10
|
10
|
Cadres moyens
|
00
|
00
|
20
|
26.66
|
20
|
22
|
Ouvriers qualifiés
|
03
|
30
|
22
|
29.33
|
25
|
30
|
Sans emplois
|
06
|
60
|
24
|
32
|
30
|
35
|
TOTAL
|
10
|
100
|
75
|
100
|
85
|
100
|
1- attitudes des cadres supérieurs et cadres
moyens
Sur les 10 cadres supérieurs que contient notre
échantillon 09 ont répondu « défavorables ».
Soit 12% des réponses des enquêtés précisent
qu'elles ont une appréciation négative des brouteurs et donc du
broutage. Une seule personne a répondue « favorable ». En ce
qui concerne les cadres moyens, tous ont répondu «
défavorables », soit 26.66%.

49
personnes interrogées qui sont des cadres
supérieures et des cadres moyens n'apprécient pas
Par rapport à notre échantillon, nous pouvons dire
qu'à Yopougon la majeure partie des

50
le broutage. Ils sont contre cet amour du gain facile
encré dans la mentalité de ces jeunes qui extériorisent
cela sur internet à travers le broutage. Une telle appréciation
peut s'expliquer par leur statut socioprofessionnel qui est le fruit de
plusieurs efforts. Nous avons recensé les propos de certains
enquêtés qui justifie cette appréciation. Un enseignant
d'université dans la catégorie des cadres supérieurs
à Niangon affirme : « Le broutage n'est pas un moyen de
réussite légale, je ne peux avoir qu'une attitude négative
d'une telle pratique ». Nous avons interrogés un
ingénieur des medias qui précise : « Les
brouteurs nous crées assez de problèmes. Je ne sais pas si
certaines personnes jugent bien cette pratique mais moi je vois cela
très mal ». L'attitude des policiers face au broutage
n'est pas différente de celle des parents. A Niangon nord, dans le
commissariat du 17e arrondissement deux (02) policiers affirment :
« Nous sommes chargés de lutter contre ce
phénomène donc ne pouvons pas avoir une appréciation
favorable. Un de nos collègues s'est fait radier sur de telle pratique
».Un autre affirme : « Il est vrai que
certains de nos collègues sont complices de ces jeunes mais dans tous
les métiers il y a des brebis galeuses ».
Cependant, nous avons recueilli les propos d'un cadre
supérieurs du BNETD qui à une appréciation positive du
broutage. Selon ces propres termes : « Oui, j'apprécie
souvent les brouteurs car ce sont des jeunes intelligents, n'est ce pas un
exploit de vendre un patrimoine national ? La forêt du banco. Il faut
plutôt les récupérer et les encadrer
».

51
2- Analyse des attitudes des ouvriers qualifiés
et des sans emplois
Au regard du tableau ci-dessus, nous constatons 22 personnes
dans la catégorie des « ouvriers qualifiés » qui ont
répondu « défavorables ». Ils n'apprécient pas
les brouteurs soit 29.33%. Dans la catégorie sociale des « sans
emplois », 24 réponses soit 32% des personnes n'apprécient
pas les brouteurs. On observe en somme 10 personnes qui ont une
appréciation favorable du broutage contre 75 personnes qui ont une
appréciation défavorable de cette pratique.
Dans la catégorie sociale des ouvriers qualifiés
un enquêté a répondu : « Je ne peux jamais
aimer les brouteurs encore moins les envier car ce sont des personnes qui ne
gagne pas bien leur vie ». Un ferronnier affirme : «
Il est mieux d'apprendre un métier et gagner sa vie au lieu
de tromper les gens sur internet ou aller vendre son âme pour avoir de
l'argent ». Chez les « sans emplois », un parent
du quartier port-bouet 2 affirme : « Je ne travaille pas mais
je préfère gagner normalement ma vie au lieu de devenir brouteur
pour finir malheureux ».
Une propriétaire de maquis affirme : «
Les brouteurs font marcher les maquis, payent assez de boissons et souvent
même partage de l'argent mais j'ai une appréciation
négative d'eux car ils donnent aux autres l'envie de faire comme eux et
vont voler leurs parents. J'ai même une amie qui à perdue sa
petite soeur qui avait suivit un brouteur pour aller au Benin et n'est
plus jamais revenue ». Chez les brouteurs, qui sont
naturellement les adeptes de cette pratique, ils ont une bonne
appréciation du broutage. Ils sont fiers et ont une image positive
d'eux. Un élève du collège Anador de yopougon qui pratique
le broutage affirme : « Moi mes parents m'empêchent mais avec
mon téléphone, je bara (travailler en argot ivoirien) ».
Un autre brouteur déscolarisé nous donne son
témoignage : « J'ai arrêté l'école
pour me consacré au broutage. Au début c'était très
difficile, mes amis rapportaient à mes parents que je n'allais plus
à l'école que je passais mon temps dans les cybers. Après
mon échec en classe

52
de troisième, mon père a
refusé de payer ma scolarité, il dit j'ai choisi ma voie. Je suis
resté deux années à ne rien faire et j'ai quitté la
maison par la suite pour m'installer avec des amis. C'est comme ça que
je suis renté dedans ». Les propos d'un policier
à ce sujet attirent notre attention : « Je crois que
les parents ont un mauvais regard du broutage. Aucun parents ne veux voir son
fils devenir voleur encore moins brouteur. Ces jeunes ne font
qu'à leurs têtes ».
On peut donc déduire en se référant
à notre échantillon qu'à Yopougon les parents ont une
attitude négative ou défavorable du broutage. Cependant quant
n'est ils de leurs comportements vis-à-vis de ce phénomène
?

53
CHAPITRE II : COMPORTEMENTS DES PARENTS VIS A VIS DU
BROUTAGE
Après avoir analysé l'attitude des
enquêtés à Yopougon face au broutage, nous allons
maintenant nous pencher sur le comportement des enquêtés
vis-à-vis de cette pratique. En faisant l'étude du comportement
des enquêtés, nous nous intéresserons aux réactions
observables, manifestes et concrètes c'est-à-dire les actions ou
les actes favorables ou défavorables.
Pour évaluer ou saisir le comportement des
enquêtés, nous avons à travers toujours notre questionnaire
posé la question suivante : « Quelle sera votre réaction
si vous avez un proche ou une connaissance qui pratique le broutage et gagne
beaucoup d'argent ? »
Nous avons consigné la réaction des
enquêtés dans un tableau selon la catégorie sociale
Tableau n°4: Répartition du
comportement des parents selon la catégorie sociale.
Comportements
Catégories sociales
|
Encouragement et soutient
|
Refus et
opposition
|
Pas de
réponses
|
Total
|
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
%
|
%
|
Cadres supérieurs
|
01
|
8.83
|
9
|
13.23
|
00
|
00
|
10
|
11.76
|
Cadres moyens
|
00
|
00
|
18
|
26.47
|
02
|
40
|
20
|
23.52
|
Ouvriers qualifiés
|
04
|
33.33
|
20
|
29.41
|
01
|
20
|
25
|
29.41
|
Sans emplois
|
07
|
58.33
|
21
|
30.88
|
02
|
40
|
30
|
35.29
|
Total
|
12
|
100
|
68
|
100
|
05
|
100
|
85
|
100
|

54
1- Comportements des cadres supérieurs et cadres
moyens
Chez les cadres supérieurs et les cadres moyens, il y a
au total 30 personnes dont 10 cadres supérieurs et 20 cadres moyens.
09 cadres supérieurs ont une réaction de refus
et d'opposition face au broutage soit 13.23% contre une (01) personne qui a une
réaction d'encouragement et de soutient.
Pour les cadres moyens, 18 personnes ont une réaction
de refus et d'opposition soit 26.47%. Sur les 30 enquêtés dans ces
deux catégories, nous avons obtenu 27 personnes qui ont une
réaction de refus et opposition soit 39.80%, 01 personne qui a une
réaction d'encouragement et de soutient et deux (02) personnes qui n'ont
pas répondu à la question.
Les cadres moyens et les cadres supérieurs ne
soutiennent pas et n'encouragent pas la pratique du broutage à yopougon.
Ils ont donc une réaction d'opposition et de refus face à tous
ceux qui pratiquent le broutage. Pour justifier de telles réactions,
nous avons noté les propos des enquêtés. Un
enquêté de la catégorie sociale des cadres moyens, une
infirmière relate : « Si j'ai un enfant qui pratique le
broutage, je le chasse, il ne faudrait pas qu'il parte voir des marabouts pour
envouter ma maison ». Un autre enquêté, un
intendant militaire affirme : « Je vais le dénoncer à la
police pour éviter qu'il ternisse mon image ». A niangon dans
notre quartier la mère d'un brouteur, soutient : « Pour mon
fils après plusieurs tentatives pour le raisonner, j'ai dû
informer son père et celui-ci est venu le chercher pour l'emmener avec
lui loin de ses amis car s'était trop ». Les cadres
supérieurs et les cadres moyens ont un comportement défavorable
de la pratique du broutage.

55
2- Comportements des ouvriers qualifiés et sans
emplois
Lorsqu'on observe le tableau ci-dessus, chez les ouvriers
qualifiés, 20 personnes refusent et s'opposent au broutage soit 29.41%
et 21 personnes chez les sans emplois soit 30.88%. Au total, dans les deux
catégories, 41 personnes refusent et s'opposent au broutage contre 11
personnes qui soutiennent et encouragent le broutage. On constate que les
enquêtés ont un comportement de nature à ne pas favoriser
ou à ne pas encourager le broutage.
Un vitrier affirme : « Je ne gagne pas des
millions dans mon métier mais je ne vais jamais accepter que mon enfant
soit brouteur ». Un sans emploi affirme : «
Nous sommes tous au chômage, vivons dans la galère
mais nous ne broutons pas alors pourquoi accepter qu'un de mes frères
broute, je refuserai et m'opposerai contre cette pratique ».
Les ouvriers qualifiés et les sans emplois
réagissent défavorablement face au broutage. Ils ont donc une
attitude et un comportement défavorable à la pratique du
broutage.
Pour vérifier les propos des parents, nous avons
interrogé des policiers pendant notre enquête pour savoir si le
comportement défavorable des parents face à la pratique du
broutage était confirmé. Nous leurs avons demandé : «
Quels est le comportement des parents lorsque vous appréhendez un
brouteur ». Ils nous ont répondu qu'il était rare de
voir un parent se présenter. Selon les propos d'un policier : «
Nous n'avons pas connaissance des cas de broutage où les parents
se présentent. Plusieurs brouteurs sont déférés
devant les parquets de yopougon ou du plateau pour répondre de leurs
actes » .Un autre policier affirme : «
Lorsque ces jeunes sont appréhendés ils sont pour la
plupart accusés d'avoir escroqué des sommes importantes et un
règlement à l'amiable suppose le remboursement, ce que certains
parents ne peuvent pas ».Il ressort que les comportements
défavorables des parents est confirmé par la police de yopougon.
On peut en déduire que le comportement des enquêtés
reflète leurs attitudes.

56
Dans le but de déterminer d'avantage le comportement
des enquêtés, nous allons nous référer à la
question n°8 de notre questionnaire. Nous avons demandé aux
enquêtés : «Quel sera votre réaction si
vous avez un enfant qui gagne beaucoup d'argent d'une manière peu
conventionnelle ? ».
Nous avons consigné la réaction des
enquêtés dans un tableau selon le quartier habité.
Tableau n°5 :
répartition du comportement des enquêtés selon le
quartier habité
REACTIONS
QUARTIER HABITE
|
Encouragement et soutien
|
Refus et opposition
|
PAS DE REPONSE
|
Total
|
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Niangon
Sud & Nord
|
07
|
41.18
|
29
|
35.80
|
01
|
50
|
37
|
37
|
Wassakara
|
03
|
17.64
|
12
|
14.81
|
00
|
00
|
15
|
15
|
Port-Bouet 2
|
04
|
23.53
|
16
|
19.75
|
01
|
50
|
21
|
21
|
Maroc
|
03
|
17.64
|
24
|
29.63
|
00
|
00
|
27
|
27
|
Total
|
17
|
100
|
81
|
100
|
02
|
100
|
100
|
100
|
On observe 81 enquêtés qui ont une
réaction de refus et d'opposition contre 17 enquêtés qui
ont une réaction d'encouragement et de soutient. On en déduit que
le comportement des enquêtés selon la catégorie sociale et
le comportement des enquêtés selon le quartier habité n'est
pas différent. Nous avons recueilli les propos de quelques
enquêtés. Selon un enquêté de niangon :
« L'idéal pour moi n'est pas d'avoir beaucoup d'argent
mais la manière dont on gagne son argent je ne peux pas admettre cela
». Un autre à Wassakara affirme : « Ce n'est
pas parce je vis dans ce quartier que je vais accepter l'argent de voleur
». En somme, les parents ont un comportement défavorable du
broutage à yopougon.

57
Conclusion partielle
Au terme de cette deuxième partie de notre sujet,
après avoir analysé successivement l'attitude et le comportement
des parents à Yopougon face au broutage, il ressort que les parents ont
une attitude et un comportement défavorable face à la pratique du
broutage. Ils ont donc une perception négative du broutage,
opposés à la pratique de ce phénomène sous toutes
ses formes. Notre hypothèse selon laquelle les parents ont une
perception positive de la pratique du broutage dans la commune de yopougon, est
par conséquent invalidée.
TROISIEME PARTIE
CONSEQUENCES ET PROPOSITIONS.

58

59
CHAPITRE I : CONSEQUENCES
1- Conséquences des attitudes des parents sur le
broutage
Comme nous l'avons vu dans la deuxième partie, les
parents à Yopougon ont un regard négatif du broutage. Ils ont un
mauvais jugement et par conséquent une attitude défavorable
envers ce phénomène. Il sera question de voir l'effet ou la
conséquence de cette attitude sur la pratique du broutage.
Sur le plan sociale, l'attitude défavorable des parents
à pour conséquence de ne pas encourager la pratique du broutage
chez certains jeunes. On pourra donc associer les parents aux programmes de
lutte. Cela aura un impact sur les conséquences sociales de ce
phénomène. Les parents seront plus aptes à éduquer
leurs enfants, à les sensibiliser d'arrêter cette pratique. Chez
les jeunes brouteurs scolarisés, les parents pourront les empêcher
de s'incruster dans le broutage et d'abandonner l'école.
Sur le plan politique, le mauvais jugement de la pratique du
broutage à pour conséquence de permettre à l'état
de développer des stratégies de lutte autour des parents. En plus
des structures qui luttent contre ce phénomène, les parents
peuvent constituer un moyen de lutte. Cela va contribuer à redonner une
bonne image à la Côte d'Ivoire.

60
2- Conséquences du comportement des parents sur
le broutage
Les parents ayant un comportement défavorable du
broutage, il est évident qu'ils vont s'opposer à cette
pratique.
L'opposition de certains parents face au broutage, à
pour conséquence de pousser certains jeunes déjà bien
enracinés à se cacher pour faire le broutage. De plus, face a
tous les diverses formes de réactions de la part des parents, la plupart
des jeunes brouteurs avec les retombés de leurs activités
quittent le domicile familiale pour se prendre un appartement. Commence alors
une véritable carrière de cyberdélinquants chez ces
jeunes. N'ayant pas une autre activité à exercer, ils
s'investissent à plein temps et fréquentent de grands
cybercriminels. Au fil du temps, ils apprennent ou se constituent en groupe
pour créer de grands réseaux de cybercriminels. En absence de
contrôle parentale ces jeunes s'adonnent à des pratiques occultes
dans le but de fructifier ou rendre rentable leurs activités ce qui ne
fait qu'augmenter la criminalité et propager le sentiment
d'insécurité.
En revanche, les réactions d'oppositions et de refus de
la part des parents, obligent certains jeunes brouteurs à abandonner.
Cela empêche ces jeunes d'acquérir une véritable
expérience et personnalité cyber délinquantes. Selon le
témoignage de Souba one l'officiel, « J'étais
brouteur et j'ai dû arrêter à cause de mes parents surtout
ma mère. Lorsque mon père m'avait chassé de la maison,
c'est elle qui m'a convaincue d'arrêter et aujourd'hui je continue
d'aller à l'école ».
On constate que le comportement défavorable de certains
parents, produit une conséquence susceptible d'un double aspect sur le
développement de la pratique du broutage. Cela pousse certains brouteurs
à s'incruster d'avantage dans cette pratique ou à
l'abandonnée.

61
CHAPITRE II : PROPOSITIONS
Toutes études qui vise à la compréhension
d'un phénomène social, d'un mal social pour être objectif
se doit de faire des propositions de solutions. Cette partie de notre travail,
sera consacrée à faire des propositions contre le broutage.
1- A long terme
Lutter contre le broutage demande beaucoup et surtout une grande
volonté politique.
Il faut dans un premier temps faire une étude de la
cybercriminalité selon chaque commune. Eviter de
généraliser les programmes de luttes, car trop
généraux et larges, ils passent souvent inaperçus.
La lutte contre le broutage doit être l'affaire des
maires. Il faut Par exemple, créer une brigade municipale chargée
de lutter contre la cybercriminalité pour permettre de visiter les
cybers et mettre à jour le cahier d'identification des internautes. A
travers des patrouilles, cette police doit intimider et dissuader les
brouteurs.
Il faut interdire les artistes qui font spécialement
les éloges de ces brouteurs considéré comme des
modèles.
Il faut relever les éléments nécessaires
à identifier les ordinateurs et cellulaires de telle sorte à
remonter aux auteurs.
La création d'un Centre de Gestion des Activités
Numériques est opportune pour surveiller et coordonner les
activités de chaque brigade municipale, ainsi que l'activité des
internautes. Il faut créer des partenariats communaux et même sous
régionaux de lutte contre la cybercriminalité.

62
Sur le plan économique, il faut exiger plus de
renseignements sur les retraits d'argent, surtout pour les sommes d'argent
importantes. Pour les retraits supérieurs à un million, il faut
exiger plus de renseignement chez le bénéficiaire.
Il faut de plus en plus rendre difficile la contrefaçon
ou la fabrication de certains documents tel que les attestations
d'identités, les signatures, les stickers. Trouver les moyens
nécessaires de vérifier l'authenticité des documents par
des appareils. Il faut plus de sérieux dans les commissariats pour
élaborer une pièce. Il semblerait que c'est dans les
commissariats que les brouteurs confectionnent les pièces dont ils ont
besoin pour retirer leurs butins.
Créer un logiciel informatique dont le but est
d'empêcher toutes activités suspectes sur l'ordinateur. Ce
logiciel sera vendu et installé par le Centre de
Gestion des Activités
Numériques, à tous ceux qui désirent
créer un cyber. Cela permettra par la même occasion d'identifier
les cybers.
Elaborer des dispositions juridiques qui prévoient les
cybers délits dans le code pénal est nécessaire. Il faut
faire la médiatisation des sanctions à l'encontre des brouteurs,
des policiers et les agents qui facilitent le retrait de leurs butins.

63
2- A court terme
Les propositions à court terme visent à trouver
des moyens et stratégies en vu de réduire ou d'éliminer le
broutage dans la commune de yopougon.
L'engagement des parents dans la lutte contre le broutage
à yopougon s'avère être un moyen efficace pour
réduire ou atténuer ce phénomène. En effet pendant
notre enquête plusieurs enquêtés nous ont exprimé
cette volonté de privilégier les parents comme des acteurs dans
la lutte.
Il faudrait privilégier le rôle de la famille
dans la lutte contre la pratique du broutage. La cellule familiale, doit
être impliquée dans certains programmes de lutte. Il s'agit pour
les parents de sensibiliser les jeunes, les éduquer à
l'utilisation de l'ordinateur. Interdire les jeunes de fréquenter les
brouteurs.
Il faudrait recenser tous les cybers de la commune pour
faciliter les contrôles des agents de police. Les patrouilles de police
dans les cybers vont intimider et dissuader les brouteurs.
Pour le broutage chez les jeunes qui vont à
l'école, il faut mettre l'accent sur l'éducation, prévenir
aux dangers de l'informatique. Il faut créer des clubs scolaires,
composé d'élèves, d'enseignants et d'agents municipaux
dont le but est de sensibiliser sur le broutage en milieux scolaire.

64
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre sujet qui a porté sur l'étude
des attitudes et comportements des parents vis-à-vis du broutage dans la
commune de yopougon, notre objectif premier était de comprendre et
d'expliquer l'attitude et le comportement des parents vis-à-vis du
phénomène du broutage. A la suite de ce travail de recherche, il
ressort que plusieurs facteurs conduisent à la pratique du broutage. Il
s'agit de facteurs sociaux et économiques. Quant à la perception
des parents sur le broutage à Yopougon, nous retenons que les parents
ont une attitude et un comportement défavorable face à la
pratique du broutage. Ils ont par conséquent, une perception
négative de ce phénomène contrairement à ce que
notre hypothèse affirme.
Dès lors, il apparait opportun d'impliquer les parents
dans la lutte contre le broutage ou de privilégier leur rôle par
une éducation et des sensibilisations. L'action des parents, produira un
effet sur la formation de la personnalité des cyberdélinquants,
qui sont en pleine construction d'une personnalité cybercriminelle et de
lutter contre le broutage.
L'Etat doit initier des stratégies et programmes de
luttes en fonction de chaque commune. La lutte contre le broutage doit
être aussi une priorité pour les autorités municipales.
Les solutions proposées loin d'être de simple
écriture, doivent être prises en compte et appliquées. Tous
les acteurs doivent s'impliquer dans la lutte. L'Etat doit manifester une
réelle volonté de lutter contre le broutage avant qu'elle
n'atteigne son paroxysme.
En définitive, ces quelques lignes servent certes de
conclusion à notre travail de recherche. Mais nous espérons que
notre étude sera sujet de critique parce qu'aucune oeuvre humaine n'est
parfaite. Les critiques servant à se perfectionner et à aller de
l'avant nous en tiendrons compte pour une amélioration en termes de
qualité.

65
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
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
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
68
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http://www.tvdma.org/litiges/droit-penal-affaires/la-cybercriminalité-myriam-quemener.Interview
télévisé du 10 octobre 2010 sur TVDMA dont le thème
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www.afriqjet.com/afrique-ouest/1974-cybercriminalité-en
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http://hadrielgeaux.mondoblog.org/2014/02/25/en-cote-divoire-au-nom-de-la-dette-coloniale-
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http://actu.atoo.ci/larticle.php?id=20468
http : //
cybercrime.interieur.gouv.ci
/?q=node%2F268
http://cybercrime.interieur.gouv.ci/?q=node%2F283
www.laurent-mucchielli.org/public/
contrôle-parental-du risque-de délinquance PDF.
http://koaci.com/articles-87744
ANNEXES

69

70
Enquête portant sur les attitudes et
comportements des parents vis-à-vis du phénomène du
broutage dans la commune de yopougon.
RENSEIGNEMENT SUR LE PARENT
Sexe : .
Profession .
Lieu d'habitation
Nombre d'enfants .
1- Avez-vous entendu parler du broutage ? Oui Non
Si oui par qui ?
2- Quels sont les moyens utilisés dans le broutage
?
Un ordinateur Oui Non
Un téléphone portable Oui Non
3- Quelles sont les causes du broutage ?
La pauvreté ? Oui Non

Le chômage des jeunes ? Oui Non
L'amour du gain facile ? Oui Non
L'effet des pairs ? Oui Non
Le manque de moyen des parents ? Oui Nom
Une négligence familiale ? Oui Non
Autre à preciser
4- Quelles sont les conséquences du broutage
5- Soutenez- vous les mauvaises actions de vos proches ou
connaissances ? Oui Non
6- Selon vous tous les moyens sont ils bon pour réussir ?
Oui Non
7- quels jugements ou appréciations avez-vous des
brouteurs ? Favorable défavorable

71
Si favorable pourquoi
8- Quel sera votre réaction si vous avez un enfant qui
gagne beaucoup d'argent d'une manière peu conventionnelle ?
Réaction d'encouragement Oui Non
Réaction d'opposition Oui Non
Autre à préciser
9- Selon vous certains parents encouragent-ils le broutage chez
leurs enfants ? Oui Non
Si oui comment ?
10- pourquoi malgré les efforts de luttes le broutage
persiste et prend de l'ampleur :
1- Parce qu'on n'associe pas le point de vu des parents ? Oui
Non
2-

Parce que les parents soutiennent les enfants ? Oui Non
3- Parce que les moyens de luttes sont inefficaces ? Oui Non
4- Parce que les policiers et agents sont souvent complices ?
Oui Non
Autre à presicer
11- Quel sera votre réaction si vous avez un proche ou
une connaissance qui pratique le broutage et gagne beaucoup d'argent ?
Réaction d'encouragement et de soutient Oui Non
Réaction de refus Oui Non
Autre à préciser
12- Une participation des parents dans la lutte pourra
réduire le broutage ? Oui Non
Si Oui comment
13- Que proposez-vous pour lutter contre le broutage ?

72
QUESTIONS D'ENTRETIEN DESTINEES AUX
POLICIERS
1- Que pensez-vous du broutage ?
2- Quelles sont les causes du broutage ?
3- Quels est le comportement des parents lorsque vous
appréhendez un brouteur ?
4- Les parents encouragent-ils cette pratique chez leurs
enfants ?
5- Pourquoi certains policiers sont complices des brouteurs
?
6- Pourquoi malgré tous ce que l'Etat fait le broutage
prend de l'ampleur ?
7- Quelle sera votre réaction si vous avez un enfant
qui broute ?
8- Que pensez- vous si l'Etat associe les parents dans la
lutte contre le broutage ?
9- Quelle solution pour améliorer la lutte contre le
broutage au niveau de la police ?

73
QUESTIONS D'ENTRETIEN DESTINES AUX
BROUTEURS
1- Quels sont les raisons qui vous poussent à brouter
?
2- Saviez-vous que le broutage est interdit et punis ?
3- Vos parents ont-ils connaissance de cette pratique chez
vous ?
4- Si oui est-ce qu'ils vous ont déjà
demandé d'arrêter ?
5- Pourquoi malgré tous ce que l'Etat fait le broutage
prend de l'ampleur ?
6- Est-ce que certains parents encouragent le broutage ?
7- Quelles sont les conséquences du broutage ?
8- Que pensez- vous si l'Etat associe les parents dans la
lutte contre le broutage ?
9- Quelles mesures vous proposez pour lutter contre le
broutage ?

74
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE 2
DEDICACES 3
REMERCIEMENTS 4
LISTE DES TABLEAUX 5
LISTE DES GRAPHIQUES 6
SIGLES ET ABREVIATION .7
AVANT-PROPOS 8
INTRODUCTION 9
I- Problématique 11
1- Justification du choix du sujet 11
a) Motivation personnelle 11
b) Pertinence sociale 11
c) Pertinence scientifique 12
2- CADRE CONCEPTUEL 12
2-1- Définitions des concepts 12
2-2 -Définition des concepts explicites 12
a) Attitude .12
b) Comportement 13
c) Parents 14
d) Broutage 14
2-3- Définition des concepts implicites 15
a) Cybercriminalité 15
b) Déviance 16
c) Délinquance juvénile 17

75
d) Réaction sociale 18
3- PROBLEME ET QUESTIONS DE RECHERCHE 19
3-1- Problème de recherche 19 3-2- Questions de
recherche 20
4- REVUE DE LITTERATURE .....21
5- OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE .....25
5-1 Objectifs de recherche ....25
5-2 Objectifs général 25
5-3 Objectifs spécifiques 25
6- HYPOTHESE DE RECHERCHE 25
6-1- Hypothèses générale ...25 6-2
Hypothèses spécifiques .26
II- CADRE METHODOLOGIQUE 27
1- Justification du choix du terrain 27
2- Population d'enquête 28
3- Echantillon d'enquête et technique
d'échantillonnage 28
3-1 Technique d'échantillonnage ....28 3-2 Echantillon
d'enquête 28
4- Techniques de recueil des données 29
a) L'observation .29
b) L'entretien 29
c) Le questionnaire 30
d) La recherche documentaire .30
5- Méthodes d'analyses ...31
6- Approche disciplinaire 31

76
7- Difficultés rencontrées
|
32
|
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION ET FACTEURS EXPLICATIFS DU
|
|
BROUTAGE
|
33
|
Chapitre I : présentation du broutage
|
34
|
1-Etat des lieux
|
34
|
2-Mode opératoire du broutage
|
36
|
Chapitre II : les facteurs explicatifs du broutage
|
...39
|
1- Les facteurs sociaux
|
39
|
2-Les facteurs économiques
|
.43
|
DEUXIEME PARTIE : ATTITUDES ET COMPORTEMENTS
DES
|
|
PARENTS VIS-A-VIS DU BROUTAGE A YOPOUGON
|
48
|
Chapitre I: Attitudes des parents vis-à-vis du broutage
à yopougon
|
49
|
1- Attitudes des cadres supérieurs et cadres moyens
|
49
|
2- Attitudes des ouvriers qualifiés et sans emplois
|
51
|
|
Chapitre II : Comportement des parents vis-à-vis du
broutage à yopougon
|
53
|
1- Comportement des cadres supérieurs et cadres moyens
|
.49
|
2- Comportement des ouvriers qualifiés et sans emplois
|
51
|
|
TROISIEME PARTIE : CONSEQUENCES ET PROPOSITIONS
|
58
|
Chapitre I : Conséquences des attitudes et des
comportements des parents 59
1- Au niveau des attitudes des parents 59
2- Au niveau du comportement des parents 60

77
Chapitre II : Propositions
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....61
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1- A long terme
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61
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2- A cours terme
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63
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CONCLUSION
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64
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REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
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.65
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ANNEXE
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.69
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
78
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