à‰ducation, pauvreté et limitation du nombre de mandats présidentiels. Cas du Bénin et du Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Christian Jean-Noël BATIOBO Insitut de Recherche Empirique en Economie Politique (IREEP) - Master en Economie Publique et Statistique Appliquée 2010 |
Liste des sigles et acronymes
CGD : Centre pour la Gouvernance Démocratique CDP : Congrès pour la Démocratie et le Progrès FNUD : Fonds des nations unies pour la Démocratie MDC : Movement for Democratic Change PDCI-RDA : Parti Démocratique de Côte d'Ivoire-Rassemblement Démocratique Africain PDS : Parti Démocratique Sénégalais PNUD : Programme des Nations-Unies pour le Développement PS : Parti Socialiste ZANU-PF: Zimbabwe African National Union- Patriotic Front
IntroductionContexte et justification de l'étude Au lendemain des indépendances, plusieurs pays africains connurent des périodes d'instabilités politiques marquées par de nombreux coups d'Etat. Entre autres pays, on retiendra le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée, le Mali, le Togo. Cette période était donc propice à l'ascension des régimes militaires qui usaient de l'autoritarisme pour diriger leurs différents pays. Cette ferveur de coups d'État s'expliquerait par la jeunesse (au plan politique) des pays qui venaient d'accéder à l'autonomie après plusieurs années de colonisation. Cependant, il existe des pays qui se sont démarqués à travers une période relativement stable. La Côte d'Ivoire et le Sénégal sont des pays qui ont été marqués par des périodes relativement stables. En effet ces deux pays n'ont pas connu de coups d'État dans les 40 années après les indépendances des pays de l'Afrique de l'Ouest en l'occurrence c'est-à-dire jusqu'à la fin des années 901(*). Le début des années 90 fut une période assez particulière pour de nombreux pays africains particulièrement ceux de l'Afrique de l'Ouest. Cette période fut historique en ce sens qu'elle marqua le renouement avec la démocratie. Selon certains auteurs ce renouement fut le fruit d'un ensemble d'évènements particuliers. On note tout d'abord, l'effondrement du bloc de l'est avec l'écroulement du mur de Berlin, ensuite les différentes conférences nationales des forces vives (Bénin, Mali,...) et enfin le discours de la Baule. Mais une fois encore, le bilan de cette démocratisation reste mitigé. En dépit, de cette vague de démocratisation, de nombreux pays africains n'ont pas connus d'alternance politique durant ces deux dernières décennies. Le Bénin peut être cité comme l'un des rares pays où la démocratisation fut une réussite. En effet ce pays a connu en deux décennies trois chefs d'États d'appartenances politiques distinctes. La conférence nationale des forces vives de la Nation de février 1990 a mis fin à près de vingt ans de régime marxiste du président Kérékou. Depuis, l'alternance démocratique a prévalu avec l'élection du président Soglo, puis le retour à la tête de l'État de M. Kérékou par la voie des urnes, à l'issue de scrutins plus ou moins transparents (Razafindrakoto, Roubaud, 2005). En 2006, le candidat indépendant Yayi Boni est élu à l'issue d'un scrutin qualifié de libre et démocratique par les observateurs internationaux. En plus de ce pays, on peut recenser d'autres bons élèves de la démocratie en Afrique de l'Ouest tels que le Ghana et le Mali qui sont aussi cités comme des exemples de démocratie réussi. Ainsi depuis 1994, le Ghana a connu trois chefs d'État qui se sont succédés à la tête de l'État à l'issue d'élections démocratiques : Jerry John RAWLINGS, John KUFUOR et dernièrement John Atta MILLS. Si dans certains pays la succession des chefs d'État s'est fait par la voie des urnes, il existe néanmoins des pays où cette succession est apparue par d'autres voies. La Guinée, le Gabon et le Togo sont des États qui se caractérisent par des anciens chefs d'États qui auront passés plus d'une vingtaine d'années au pouvoir. Ces chefs d'États sont tous décédés ce qui a donné lieu à un changement à la tête de ces pays. Mais en réalité, il n'y a pas eu d'alternance car, dans le cas du Togo, c'est son fils Faure EYADEMA qui a hérité du pouvoir à l'issue d'élection contestée et dans un contexte de violences et de terreur contre les opposants (Razafindrakoto, Roubaud, 2005). Aussi faut-il ajouter que c'est à peu près le même cas au Gabon, le fils du défunt président gabonais, Ali Ben BONGO qui ayant occupé la place du père dans le parti majoritaire (Parti Démocratique Gabonais) s'est retrouvé comme héritier du « trône ». D'autre pays comme la Côte d'Ivoire ont connu une alternance surtout à cause d'un coup d'État. En effet, la Côte d'Ivoire quant à elle, a subi un premier changement après la mort en 1993 du président Félix Houphouët Boigny, celui qui l'a succédé (Henri Konan Bédié) fut par la suite renversé en 1999 par le général Robert Gueï qui à son tour fut destitué à la suite d'une élection et d'un coup d'État. D'autre part on a des pays où aucun changement n'est survenu à la tête de l'État depuis l'avènement de la vague de démocratie. Le Burkina Faso, qui depuis les élections de 1991 n'a pas connu de changement à la tête de l'État fait partie de ce groupe. C'est fort de ces constats que plusieurs études et recherches ont été menées pour comprendre cet état de fait. Mais la plupart de ces études pointe du doigt les aspects institutionnels tels le manque de transparence lors des élections, les restrictions des libertés des partis de l'opposition, l'ultra dominance du parti majoritaire, la forte fragmentation de l'opposition et le déséquilibre au niveau des moyens financiers entre le parti au pouvoir et ses adversaires. Comme nous le constatons le comportement des électeurs fait l'objet de peu d'attention. C'est fort de ce constat que nous nous sommes fixés comme objectif de comprendre le comportement de ces derniers à travers leurs caractéristiques sociales, démographiques et économiques. Cette étude s'intéressera de façon plus approfondies à leurs niveaux d'éducation et leurs situations économiques. Notre étude consistera à mesurer l'impact de ces deux variables sur leur désir de limitation du nombre de mandats présidentiels dans deux pays d'Afrique de l'Ouest : le Bénin et le Burkina Faso.
Plan du travail Notre travail est structuré en deux grands chapitres. Un chapitre lié aux cadres théorique et méthodologique, et un second pour les résultats et analyses. La problématique, la revue de littérature, la méthodologie sont regroupés dans le premier chapitre. Quant aux résultats des estimations et leurs analyses, ils sont rassemblés dans le chapitre 2. Dans la problématique, nous exposerons le problème de recherche, la question de recherche, nos objectifs ainsi que nos hypothèses. Dans la partie réservée à la revue de littérature, nous définirons tout d'abord les concepts clés de notre étude, et nous visiterons également les différents travaux menés sur la question. En troisième lieu, nous aborderons la méthodologie utilisée ; d'une part il s'agira d'expliquer le choix des modèles et de les présenter brièvement, d'autre part nous présenterons les variables retenues pour notre étude ainsi que la base de données utilisée. Dans le second chapitre, nous présenterons nos résultats issus des différentes estimations et ensuite nous passerons à leurs interprétations et analyses. Enfin nous terminerons ce travail par quelques recommandations en vue de consolider nos jeunes démocraties.
* 1 La Côte d'Ivoire a connu un coup d'Etat à la fin des années 90.
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