2.1.2. Mariage et naissance
a. Mariage
Le mariage (Dibaka) est un événement
très important chez les baluba. Quand un jeune adolescent arrive
à se construire une cabane, va à la chasse, les parents disent
« Kakuasa lungenyi, kakusua
kubaka », ce qui veut dire il a de la sagesse et il veut
se marier ». Aussi, on conseille au prétendant que
« dibaka nkambele wasungula kadi
kakole et dibaka nkasaka kambuile
muena menji, kambuile kapumbe
kitshikila », ce qui signifie le mariage comme l'arachide,
il faut choisir celle qui est bien mûre et que le mariage est comme un
panier qui peut être transporté par un homme intelligent,
transporté par un faible cela peut tomber.
Katanga (1969) parlant de l'âge de l'initiation au
mariage souligne : « le jeune homme n'est plus
seulement un curieux. Il devient un sujet agissant. Ce n'est plus seulement ce
qu'on lui raconte qui l'intéresse. Il sent qu'il est déjà
suffisamment mûr pour fonder aussi un foyer, pour avoir aussi une femme
et des enfants... En effet l'éducation d'un jeune luba n'est pas encore
achevée. Même pendant le mariage, son éducation continue...
c'est le chez-soi et un chez-soi stable et honorable qui confère au
jeune le droit de faire partie de la société des adultes.
Quand des jeunes couples souhaitent se marier, le futur
époux demande l'avis de ses parents qui lui remettent symboliquement une
somme d'argent comme droit de la parole que la fille présentera à
ses parents pour annoncer qu'il y a un garçon qui a porté le
regard sur elle et une fois que les parents de la fille aient accepté la
demande, le garçon se présentera avec sa famille, en
délégation avec un proche (appelé tshibanji
buku) pour la cérémonie de pré-dot,
c'est-à-dire, une fois la cérémonie terminée, la
poudre sera versée sur la fille qui devient alors
propriété privée du garçon et la famille ne pourra
plus prendre la dot de quelqu'un d'autre.
Signalons un trait important qui résulte de l'union
conjugale, c'est le respect mutuel. Les deux conjoints se promettent de ne
jamais affronter leurs parents, mais de les respecter. Les beaux parents sont
sacrés.
Notons que de nos jours, beaucoup de familles ne respectent
plus à la lettre les prescrits de la dot et même du mariage. Les
jeunes se marient selon leur gré sans même faire un recours aux
parents. Certains exagèrent, mais d'autres s'en tiennent à la
tradition.
Puis, il doit amener de la boisson et la nourriture pour que
les parents de la fille puissent manger et lui demander la dot. La famille de
la mariée demande ensuite une dot comprenant :
· Des biens pour la mère (ou la
tutrice)
o un ou deux pagnes de premier choix ou son équivalent
en argent,
o une chemise,
o une paire de chaussures,
o un mouchoir de tête,
o une grande casserole pouvant convenir une grande famille,
o une somme d'argent pour couture du pagne en un modèle
Africain d'habillement du moment,
o une couverture de lit,
o un bidon d'huile de cuisine de 20 litres,
o un sac de sel de cuisine de 50 kg.
· Des biens pour le père (ou le
tuteur)
o un costume ou son équivalent en argent,
o une chemise,
o une paire de chaussures homme,
o une cravate,
o une somme d'argent en remplacement d'un bien traditionnel
(comme une arme de chasse par exemple),
· Une somme d'argent suffisante pour financer :
o un poids éducationnel symbolique,
· les cérémonies des cuisines (cuisine
pour le gendre).
· Pas de feu pour le garçon pour lui souhaiter la
bienvenue dans la famille de la fille et lui permettre de manger tout ce qu'il
trouvera dans la maison en tant que fils de la maison.
Autrefois, la conception du mariage pour les Luba était
moins matérialiste qu'elle ne l'est aujourd'hui. Les futurs
mariés étaient préparés à la vie conjugale
et sur la gestion de leur famille retreinte.
Dans cette société, le fruit du mariage
était d'abord la progéniture. Une femme qui n'arrivait pas
à avoir des enfants une année après le mariage avait des
comptes à rendre à la belle famille. Cela pouvait conduire soit
au divorce, soit à la polygamie.
Somme toute, le mariage chez le peuple luba reste un lien
sacré. L'infidélité de l'homme ou de la femme était
sanctionné soit par le nsangu (c'est une scène par lequel
l'homme qui a connu l'infidélité reconnait cela avant de voir son
nouveau né) si c'est l'homme le coupable, soit par le lududu
(kudula lududu, c'est ôter les habits, cela se fait pour une femme qui a
reconnu d'avoir commis l'adultère, on doit lui ôter les habits en
public et on crie sur elle afin d'annihiler l'infidélité) si
c'est un cas d'adultère de la femme.
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