Conclusion partielle
Les révolutions arabes jouent un rôle majeur dans
les affaires du monde incontrôlables. Elles sont comme des tsunamis
naturels et violents qui balaient notre planète et nous montrent
l'incapacité de tous les dirigeants à régler ces crises
historiques majeures qui nous concernent tous. Cette incapacité au
consensus dans la Ligue Arabe et l'UMA (Union du Maghreb Arabe), l'ONU et
l'intervention de l'OTAN en Libye en brandissant au-devant plan le principe de
l'ingérence humanitaire pour protéger les civils face au
génocide libyen sont pour nous incompréhensibles.
Néanmoins, les révolutions arabes sont une
référence pour les autres dictatures qui continuent à se
maintenir.
Espérons que ces révolutions qui
s'étendent au-delà des frontières se
fédéreront sous les mêmes combats. La liberté, la
justice sociale, le respect des droits humains et des valeurs universelles, le
respect de la nature et de la biodiversité à l'échelle de
la planète toute entière. Les États doivent s'impliquer
pour empêcher l'ingérence occidentale qui n'a d'autres
intérêts que d'exploiter. À moins qu'ils donnent des gages
de leur bonne foi de ne pas exploiter la région et de
l'autodétermination des peuples. Les révolutions arabes
appartiennent aux peuples arabes et celles-ci ne leur doivent pas être
confisquées.
Idées politiques et révolutions au Maghreb
arabe. 100
Conclusion générale
Au moment où il nous revient de clore ce travail qui a
porté sur « les idées politiques et les
révolutions en relations internationales », en nous inscrivant
dans une approche maghrébine, il est nécessaire de signaler
à notre lecteur que sa rédaction est partie du seul constat,
celui de la généralisation des protestations dans le Maghreb en
général et plus particulièrement dans le monde arabe en ce
début d'année 2011.
Ce travail renvoie en effet à la découverte d'un
objet et d'un environnement pour lesquels nous n'avions a priori que peu
d'empathie et qui, tout au long de notre recherche, se sont
révélés délicats à appréhender. La
préoccupation majeure dans cette dissertation a été de
dégager les défis auxquels se trouvent confrontées les
relations internationales par le fait de la multiplicité et de la
montée en puissance, en ce début du 21ème
siècle, des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, YouTube,
Internet, mafias, etc.) qui sont venus altérer l'image de la vie
internationale en véhiculant des idées (la criminalité
cybernétique ou les cyber-attaques), dans la mesure où ces
dernières sont à la base des vagues révolutionnaires dans
le monde et surtout dans celui arabe.
Cette problématique a suscité des questions de
recherche suivantes : en quoi les idées politiques peuvent-elles
être influentes dans les relations internationales en
général et source des révolutions au Maghreb, en
particulier ?
Les hypothèses formulées sont parties de
l'analyse selon laquelle les idées affecteraient les choix politiques en
réduisant l'incertitude inhérente aux relations internationales
et aux choix stratégiques et en fournissant des repères qui
conduisent à des nouvelles initiatives politiques. Les idées
fourniraient également les cadres d'interprétation qui clarifient
les buts des acteurs et la relation entre les moyens et les fins, elles
conduiraient à des changements plus profonds des
préférences et des identités.
De ce fait, les idées seraient une source des
révolutions au Maghreb arabe parce qu'une brèche entre la
répartition du pouvoir politique et la répartition du pouvoir
social devenait de plus en plus insupportable alors qu'une
référence était toujours faite par les maghrébins
à l'étranger pour tirer le contour lié à leur
misère. Ceci est en parfaite liaison avec ce qu'on a toujours dit que
« la dissolution des vieilles idées va de pair avec la
décomposition des anciennes conditions de vie ».
Idées politiques et révolutions au
Maghreb arabe. 101
Pour répondre à ces questions de recherche, nous
avons fait recours à la méthode systémique de Morton
Kaplan appuyée par une approche historique. Le monde arabe (autrement
représenté par la Ligue arabe) a été
présenté comme un système, et trois de ses États
membres (Tunisie, Égypte et Libye) passant pour des unités
d'analyse. Nous avons de même usé de certains outils de recherche
- la documentation, l'oralité (informations diffusées à la
radio et à la télé), l'observation participante,
l'entretien et l'analyse du contenu - pour collecter les informations.
Tenant compte de la situation qui s'était
enflammée de la petite Tunisie jusqu'au pays de la Jamahiriya en passant
par l'Égypte, mariant ladite situation aux effets que peut procurer le
mouvement des idées dans un quelconque environnement en transcendant les
frontières nationales des États, il y a lieu de dire que nos
hypothèses de travail sont vérifiées, et de cet effet,
donc confirmées. Bien plus, les idées jouent un rôle
important dans la vie des États et permettent de façonner le
monde à leur manière pendant un moment donné de
l'histoire. Elles influencent dès lors les comportements des
États qui sont censés, à leur gré, s'y conformer ou
y tourner le dos. Et s'il s'avère que les idées politiques
auxquelles un régime ou un gouvernement se réfère ne
répondent pas à l'amélioration des bonnes conditions
socio-économiques de vie des populations, ces dernières peuvent
recourir à des révolutions pour manifester leurs
mécontentements. Les révolutions constituent alors l'unique voie
possible pour résoudre l'antagonisme entre riches et pauvres, peuples et
dictateurs à l'intérieur des sociétés.
Les révolutions au Maghreb et dans le monde arabe dans
ce début de 2011 doivent, à cet effet, être
considérées comme une référence et une source
d'inspiration pour toute l'humanité, surtout aux dictatures qui
continuent à se maintenir et mener leurs pays par une main de fer. Les
dirigeants dans ces pays doivent comprendre que le couple peuple -
révolution forme le cadre de la vie politique depuis le
XVIIIe siècle (avec les révolutions américaine,
française, hollandaise, etc.), et que c'est le peuple qui fait la
révolution et celle-ci se fait toujours au nom du peuple.
Ce travail a également connu une subdivision binaire
quant à ce qui concerne le nombre de parties et une subdivision
quadruple en prenant référence le nombre de chapitres. De ces
quatre chapitres, deux se retrouvent réunis autour de chaque partie.
Le premier chapitre a porté sur l'histoire des
idées politiques en relations internationales. C'était l'occasion
de cerner celles-ci suivant les différentes périodes de
l'histoire, mais aussi
Idées politiques et révolutions au
Maghreb arabe. 102
telles que les auteurs les présentent. Le
deuxième chapitre, qui a porté sur les notions des
révolutions, a démontré l'importance des idées dans
l'explosion des révolutions. Avec les deux derniers chapitres, nous
avons entamé la partie pratique et le troisième chapitre a
touché la toile de fond liée à cette rédaction en
analysant directement les révolutions en Tunisie, en Égypte et en
Libye. Enfin, le quatrième s'est avéré comme un
prolongement du troisième, et a concerné la phase transitoire
dans laquelle s'étaient retrouvé les trois pays
précités, comme une phase leur ouvrant le chemin à la
démocratisation.
Ainsi donc, en rapport avec ce qui précède, il y
a lieu de conclure avec optimisme que cette étude, nonobstant les
quelques vicissitudes signalées, nous a été utile pour
parfaire et compléter notre formation universitaire de deuxième
cycle en relations internationales et nos connaissances théoriques et
pratiques sur le Maghreb arabe (Tunisie, Égypte et Libye).
Précisons toutefois que conclure ne veut pas dire qu'on a
épuisé tous les aspects riches que revêt un sujet de
recherche.
De ce fait, nous n'avons aucunement pas la prétention
d'avoir brillamment réussi, mais quand même nous sommes
réconforté par ce courage d'avoir essayé et jeté
une goutte d'eau dans cette mer qu'est la science. C'est compte tenu de notre
empreinte contenue dans ces traces que d'autres chercheurs pourront nous
compléter sans que nous ne soyons à l'abri de leurs critiques.
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Maghreb arabe. 103
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