Idées politiques et révolutions au Maghreb arabe.( Télécharger le fichier original )par Joseph APOLO MSAMBYA Université Officielle de Bukavu - Licence en Relations Internationales 2010 |
§4. Renversement du régime et fuite de Ben AliCependant, la contestation prenait de l'ampleur tandis que l'armée refusait de suivre Ben Ali et protégeait les manifestants contre les policiers, ce qui avait contraint le président tunisien à quitter le pays à l'instar d'une partie de ses proches et à se rendre en Arabie saoudite après une 142 Najoua AZLAG, « L'Égypte, la Tunisie et les réseaux sociaux », édicté sur le http://savemybrain.net/v2/2011/02/08/egypte-tunisie-reseaux-sociaux/, mis en ligne le 08 février 2011 et consulté le 12 avril 2011. 143 François KIRSCH, « Le rôle de Wikileaks dans les troubles en Tunisie », édicté sur le http://www.rtbf.be/info/matin-premiere/tour-deurope.294817, mis en ligne le 14 janvier 2011, consulté le 15 avril 2011. 144 « La non-violence : clef de la nouvelle Égypte », édicté sur le http://www.leuromag.com/La-non-violence-clef-de-la-nouvelle-Egypte_a5939.html, consulté le 12 avril 2011. Idées politiques et révolutions au Maghreb arabe. 63 escale à Malte, le 14 janvier 2011145. Le cortège présidentiel était composé du président déchu Ben Ali lui-même, de sa femme Leila, de leur fille unique Mohamed (6ans), leur fille Halima issue du premier couple (18ans) et son fiancé Mehdi BEN GAIED (23ans) ainsi que la gouvernante146. Le président déchu, rapporte-t-on, avait passé six heures de vol Tunis-Djeddah dans le cockpit avec un revolver à la main, redoutant qu'un ordre de rebrousser chemin ne vienne de Tunis147. Ce départ s'est fait dans l'espoir d'un retour rapide à Tunis, mais en vérité c'était la chute du régime. Ainsi, le régime Ben Ali tomba, nombre de ses partisans sont arrêtés et le pays entra dans la phase transitoire allant jusqu'en juin 2011. §5. La révolution tunisienne vue par l'étrangerAussitôt que la vague révolutionnaire s'était déclenchée en Tunisie, plusieurs démocraties occidentales ont fait appel au respect des droits et libertés des manifestants. Le gouvernement américain a incité Tunis à respecter les libertés civiles, la liberté d'expression, en particulier sur Internet, et à faire preuve de modération dans l'usage de la force contre les manifestants148. L'union européenne, quant à elle, a fait appel « au respect des libertés fondamentales » et le gouvernement français au « dialogue », soulignant que la France prend acte de la transition annoncée par le premier ministre GHANNOUCHI et serait prête à coopérer avec le gouvernement tunisien et à lui fournir son « savoir-faire » en matière de contrôle des émeutes149. Cette thèse déclaratoire a valu la démission de la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie. En Afrique, le président libyen Mouammar El-Kadhafi avait apporté son soutien entier au président déchu, affirmant qu'il est toujours, même après son départ, « le président légal de 145 « Ben Ali fuit la Tunisie, Mohamed GANNOUCHI prend le pouvoir », édicté sur http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20110114182051/gouvernement-tunisie-facebook-censureben-ali-fuit-la-tunisie-mohamed-gannouchi-prend-le-pouvoir.html, consulté le 14 avril 2011. 146 ABDELAZIZ BARROUHI, « La vérité sur la fuite de Ben Ali » in Jeune Afrique, n°2615, du 20 au 26 février 2011, pp.12-15. 147 ABDELAZIZ BARROUHI, « Derniers jours d'un régime à l'agonie » in Jeune Afrique, n°2611, du 23 au 29 janvier 2011, pp.31. 148 « Communication officielle de Barack Obama sur le site de la Maison Blanche », édicté sur le http://www.whitehouse.gov/the-press-office/2011/01/14/statement-president-events-tunisia, mis en ligne le 14 janvier 2011 et consulté le 10 avril 2011. 149 « Tunisie : communiqué pitoyable de la France sur la Révolution », édicté sur le http://www.rue89.com/mon-oeil/2011/01/15/tunisie-communique-pitoyable-de-la-france-sur-la-revolution-185772, mis en ligne le 15 janvier 2011 et consulté le 10 avril 2011. Idées politiques et révolutions au Maghreb arabe. 64 la Tunisie [...] et qu'il n'a fait que des bonnes choses » et que le peuple tunisien a été victime des mensonges diffusés par Internet150. Le Maroc, à travers son ministère des Affaires étrangères, avait exprimé le 17 janvier, dans une dépêche de l'Agence France-Presse (AFP), sa solidarité avec le peuple tunisien dans son ensemble, en souhaitant la stabilisation de la Tunisie, élément qu'il estime essentiel et fondamental pour la stabilité et la sécurité régionales, en particulier au Maghreb. La presse marocaine voit dans l'éviction de Ben Ali par la rue une leçon à destination des dirigeants du Maghreb et du monde arabe151. Outre les attitudes exprimées par certains États face à la situation en Tunisie, d'autres réactions avaient été formulées par les ONG condamnant ainsi l'utilisation d'armes à feu par les forces de sécurité tunisiennes et appelant à une enquête indépendante pour faire la lumière sur les événements, à déterminer les responsabilités et à garantir le droit à la protestation pacifique. C'est le cas par exemple de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH). |
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