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La crise en Ukraine et ses conséquences sur la géopolitique en Europe de l'Est.

( Télécharger le fichier original )
par Erick KASEREKA TSONGO
Université de Lubumbashi - Licence 2014
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

1. PRESENTATION DU SUJET

Les évènements en Ukraine de ces derniers mois ont sensiblement modifié la situation géopolitique dans l'espace post-sovietique.

La crise ukrainienne de 2013-2014 a débuté « le 21 novembre 2013 à la suite de la décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer l'accord d'association avec l'Union européenne1 ». Des manifestations de grande ampleur se déclenchent alors et aboutissent le 22 février 2014 à la fuite puis à la destitution du président Viktor Ianoukovytch, remplacé par Oleksandr Tourtchynov. Un nouveau gouvernement, dirigé par Arseni Iatseniouk, est mis en place. En réaction, la Crimée proclame son indépendance et vote pour son rattachement à la Russie, rattachement reconnu par la Russie, provoquant une crise diplomatique internationale. Plusieurs autres provinces ukrainiennes à forte population russophone, notamment le Donbass, vivent des soulèvements similaires et organisent à leur tour des référendums d'autodétermination afin de se séparer du gouvernement ukrainien en place. Le 17 juillet 2014, un vol Malaysia Airlines reliant Amsterdam à Kuala-Lumpur qui survolait le Donbass est abattu en plein ciel près de la frontière russe, tuant les 298 personnes à bord et amplifiant la crise diplomatique ; l'armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes s'accusant mutuellement d'avoir abattu l'avion.

Depuis 1991 les États-Unis financent des groupes politiques pro-européens en Ukraine par l'intermédiaire d'ONG comme la Fondation Carnegie. La diplomate américaine Victoria Nuland, représentante du Bureau des affaires européennes et eurasiennes à Washington, indique que ce financement a dépassé 5 milliards de dollars entre 1991 (date de l'indépendance de l'Ukraine) et 2013.

Alors que l'Ukraine est proche du défaut de paiement et qu'elle enregistre de plus une récession de 2 % en 2013, il lui reste, fin novembre 2013, 18,79 milliards de dollars de réserves de change et elle doit en 2014 rembourser 7 milliards de dollars à ses créanciers, la Russie lui réclamant par ailleurs 17 milliards de dollars de facture de gaz naturel.

1 http// www.wikipédia.org/wiki/lacrise-en-ukraine consulté le 13/10/2014

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Le 18 décembre 2013, le président russe Vladimir Poutine annonce la levée des barrières douanières entre l'Ukraine et la Russie, ainsi que son intention de baisser le prix de son gaz et de proposer au gouvernement ukrainien un prêt de 15 milliards de dollars. Lors des négociations entre l'Union européenne et l'Ukraine, le premier ministre ukrainien Mykola Azarov avait demandé à l'Union européenne un prêt de 20 milliards d'euros, qui lui fut refusé, l'Union européenne promettant néanmoins une aide financière.

Selon un sondage en décembre 2008, « 44,7 % de la population ukrainienne s'étaient dits favorables à une adhésion de leur pays à l'UE tandis que 35,2 % des sondés s'y étaient dits opposés 2». Les sondages effectués portant sur l'adhésion à l'Union européenne et non sur un accord d'association avec elle, des citoyens ont pu être induits en erreur sur les enjeux de cet accord d'association.

Les manifestations naissent de l'échec des négociations entre l'Ukraine et l'Union européenne. Dès cet échec, les manifestants demandent le départ de Ianoukovytch, qu'ils accusent d'avoir « vendu le pays pour s'acheter un poste de gouverneur dans l'empire russe ». Sur la place de l'Indépendance, les drapeaux ukrainien et européen se côtoient, montrant à la fois l'attrait pour l'Union européenne et un nationalisme dirigé contre la Russie. Dès le départ, on note également une forte présence de l'ancien Parti National-Socialiste Ukrainien, rebaptisé Svoboda (« Liberté ») pendant la « Révolution orange » dix ans plus tôt, et de ses drapeaux (main jaune avec trois doigts dépliés sur fond bleu.

Vingt-cinq ans après la chute du mur de Berlin, un constat saute aux yeux : la résolution de plusieurs crises internationales demeure encore tributaire des relations entre l'Occident et la Russie. En Libye, en Syrie, en Iran, en Ukraine et peut-être même dans les Balkans, les rapports entre Moscou et les pays occidentaux semblent toujours faire le bon ou le mauvais temps. Que cela plaise ou non, cette donne géopolitique est un fait qui, pourtant, n'a pas été dument pris en considération par les Américains et les Européens depuis 1989.

2. ETAT DE LA QUESTION

Dès 1997, Zbigniez Brzezinski explique dans son maître-livre : « Le grand échiquier - l'Amérique et le reste du monde » (pourquoi et comment contrôler l'Eurasie. « L'Eurasie reste l'échiquier sur lequel se déroule la lutte pour la primauté mondiale ».

2 http//.www.parlament.lu/resolution-de-la-crise-ukrainienne consulté le 13/10/2014

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Brzezinski annonce que « Le but de ce livre est de formuler une politique géostratégique cohérente pour l'Amérique sur le continent eurasien ». Hypothèses et raisonnements sont d'une grande rigueur intellectuelle ; L'Eurasie est centrale, l'Amérique doit y être présente pour dominer la planète, l'Europe est la tête de pont de la démocratie en Eurasie, l'OTAN et l'Union européenne doivent de conserve étendre leur influence en Eurasie, les Etats-Unis doivent jouer simultanément l'Allemagne et la France, alliés fidèles mais, de façon différente, remuantes et capricieuses. Cela sera laborieux : « Quoi que l'avenir nous réserve, on peut raisonnablement conclure que la primauté américaine sur le continent eurasien sera soumise à de fortes turbulences et même confrontée à des épisodes de violence. L'auteur repère cinq acteurs géostratégiques : la France, L'Allemagne, la Russie, la Chine et l'Inde et cinq pivots géopolitiques : l'Ukraine, l'Azerbaïdjan, la Corée, la Turquie et l'Iran »3.

La Russie et la Chine sont les deux limites à l'expansion projetée. « Exclure la Russie (de l'UE ou de l'OTAN) pourrait être lourd de conséquences - cela validerait les plus sombres prédictions russes -, mais la dilution de l'Union européenne ou de l'OTAN aurait des effets fortement déstabilisateurs.» « Le dilemme se résume à un choix entre équilibre tactique et dessein stratégique ». Le « pivot géopolitique » ukrainien fait l'objet de longs développements : « Dès 1994, Washington accorde la priorité aux relations américano-ukrainiennes4 ». Brezinski suggère d'étendre à l'Ukraine le « triangle de Weimer » constitué en 1991 par la France, l'Allemagne et la Pologne pour en faire la colonne vertébrale de la sécurité européenne.

Brzezinski distingue l'Europe géographique vassalisée (« Surtout l'Europe est la tête de pont géostratégique fondamentale de l'Amérique (...) Pour le dire sans détour, l'Europe de l'Ouest reste dans une large mesure un protectorat américain et ses Etats rappellent ce qu'étaient jadis les vassaux et les tributaires des anciens empires ») de l'Europe géopolitique : (« Par Europe, nous entendons l'ensemble géopolitique uni par le lien transatlantique et engagé dans l'élargissement de l'Union européenne et de l'OTAN, tel qu'il prend tournure.»). L'insistance de Brzezinski a promouvoir l'expansion de l'OTAN contrevient manifestement aux engagements des Etats-Unis envers la direction soviétique, après la chute du Mur de Berlin. Le double engagement des parties était que les Russes ne recourent pas à la force en Europe Centrale et que les Américains n'étendent pas d'un pouce

3 Zbigniew Brzezinski, Le grand échiquier, l'Amérique et le reste du monde, Hachette Littératures - Pluriel, paris, 2002, p. 84

4 IDEM, p140

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l'OTAN. Le Président Clinton suivra les recommandations de Brzezinski et autres expansionnistes comme Madeleine Albright, annonçant l'extension de l'OTAN dès 1994, intégrant la Pologne, la République tchèque et la Hongrie dans l'Alliance en 1999, y joignant 9 autres Etats en 2009.

Pour Phillipe LEFORT, la crise ukrainienne est le produit d'un déficit de communication entre Moscou et l'Occident, notamment l'UE, particulièrement depuis le conflit géorgien de 2008. Pour lui la crise ukrainienne apparaît dans son développement au cours des neuf derniers mois comme un désastreux malentendu fondé sur la confrontation de deux théories du complot aussi fausses l'une que l'autre. L'incapacité des acteurs à communiquer efficacement constitue un paradoxe, alors que la Russie n'a jamais été aussi connectée au reste du monde, en dépit de la fastidieuse multiplication des sommets, malgré les dialogues innombrables entre entreprises, fonctionnaires ou sociétés civiles et la prolifération de l'information dans tous les domaines5.

Jules CREVIER BELANGER souligne que l'unilatéralisme américain a engendré une division majeure au sein des membres de l'UE, puis entre l'Europe et les États-Unis. Selon lui l'intervention en Irak a sapé la crédibilité de l'Europe. L'unilatéralisme américain a isolé les pays européens opposés à la guerre et a miné leur influence au sein de l'UE, étant donné la division idéologique avec Londres et plusieurs États de l'UE qui ont appuyé l'intervention américaine6.

Frederico SANTOPITO s'interroge « Est-il vrai que l'Accord d'association proposé par Bruxelles à Kiev a, de fait, mis l'Ukraine entre deux feux, en contraignant ce pays à choisir entre la Russie et l'Occident ? » En effet L'Union européenne croit sincèrement dans les vertus libre-échangistes. « Mais l'approche excessivement technocratique de la Commission et son incapacité à privilégier l'analyse politique face à l'économique ont, de fait, contribué à placer Ukraine entre deux feux. Ce pays s'est trouvé ainsi tiraillé d'un côté comme de l'autre, en devenant ce que Kissinger redoutait : une terre de frontière dans le cadre d'une confrontation géopolitique, et non un pont entre la Russie et l'Occident. Le fait que cela n'ait guère été l'intention de Bruxelles ne change rien à la donne. Les incontestables responsabilités de Vladimir Poutine non plus »7.

5 Lefort, P., la crise ukrainienne ou le malentendu européenne (en ligne)http// www.ifri.org/ifrilefortpe22014/pdf consulté le 13/10/2014

6 CREVIER, J., l'unilatéralisme américain et l'avenir de la communauté transatlantique, mémoire DEA, Université du Québec, mars 2008

7 Santopinto, F. , du libre échange à la crise ukrainienne : l'Union Européenne face à ses erreurs, en ligne sur http// www.igrip.org/NA201404fr-santopinto.pdf le 24/11/2014

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La crise ukrainienne comme sujet de notre étude se fonde sur les causes de la crise qui se vit actuellement en Ukraine et ses conséquences sécuritaire et économique en Europe de l'Est. Nous interrogeons les théories des relations internationales notamment les théories géopolitiques pour comprendre les motivations des parties intervenant dans la crise ukrainienne.

3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES

a. Problématique

La problématique est une approche ou perspective théorique que l'on décide d'adopter pour traiter les problèmes posés par la question de départ8.

La problématique est définie par le Professeur WENU BECKER comme étant « l'expression de la préoccupation majeure qui circonscrit de façon précise et détermine avec l'absolue clarté des dimensions essentielles de l'objet de l'étude que le chercheur se propose de mener9 ».

Les profondes mutations qui secouent la structure du système des recherches internationales trébuchement devant la maxime romaine « si vis pacem para bellem » qui signifie celui qui veut la paix prépare la guerre.

L'on a beau affirmé que dans les conditions actuelles du monde, la guerre et surtout la guerre nucléaire ne serait pas la continuation de la politique des Etats du monde, car les Etats la préparent toujours, parle perfectionnement sans cesse de leurs défenses nationales10.

Traiter la crise en Ukraine comme l'émanation de l'interventionnisme russe en Ukraine serait s'inscrire dans la logique de la lecture américaine des événements mondiaux actuels basés sur les intérêts privés.

Ainsi définie, notre problématique tournera autour des interrogations abordant notre réflexion, notamment : « Quels sont les causes de la crises en Ukraine ? Quelle a été son impact sur la paix, la sécurité et le développement en Europe de l'Est ? »

8 Quivir & Van Compenhoudt, L, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, éd. Dunod, 1988, p.86

9 WENU BECKER; Recherche scientifique thème et pratiques, Lubumbashi, éd. Presse universitaire de Lubumbashi, 2006, p.17.

10 BIYOYA M. ; Violence et paix mondiale au proche et Moyen Orient, in cahier de l'Oasis, n° spécial, vol 5, mai 19991, p.1.

11 Contandriopulos, A.P., Savoir préparer une recherche. La définir, la structurer, la financer, Montréal, presse universitaire de Montréal, 1990, p. 30

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Voilà l'une de questions qui solutionnent notre problématique, et dont nous allons tenter d'y répondre dans la suite de notre travail

b. hypothèse

La mise en oeuvre d'une série des questions débouche nécessairement sur des hypothèses. Celles-ci naissent à partir des questions posées au niveau de la problématique. L'hypothèse est généralement considérée comme la transposition directe d'une proposition théorique dans le monde empirique. Une hypothèse établit une relation entre une cause et un effet supposé. Une hypothèse est donc un énoncé formel des relations attendues entre au moins une variable indépendante et une variable dépendante11.

Pour répondre à ces interrogations, il faut remonter aux origines de la Politique européenne de voisinage lancée en 2003 par l'UE, qui sera ensuite complétée par la création du Partenariat oriental en mai 2009. Ces dates ne sont pas anodines. En 2004 l'UE achevait son élargissement à l'Europe centrale et aux pays Baltes, en étendant ainsi ses frontières aux anciennes républiques soviétiques. Une nouvelle relation de voisinage devait donc être définie, à l'Est comme au Sud de l'Union, afin de créer un « cercle d'amis », selon les propos du Président de la Commission européenne de l'époque, Romano Prodi. Consultée, la Russie aurait toutefois refusé de participer à cette démarche, pour négocier directement avec Bruxelles un partenariat privilégié.

Quelques années plus tard, en 2007, une nouvelle initiative diplomatique brouillera les cartes. Le soir même de son élection, Nicolas Sarkozy annonçait son intention de créer une Union pour la Méditerranée (UpM) entre l'UE et ses riverains du sud. Les déclarations de Sarkozy furent accueillies avec beaucoup de perplexité par les nouveaux membres d'Europe centrale et les pays Baltes, ainsi que par la Suède. Ces pays en effet ne partagent pas les mêmes priorités stratégiques que la France dans le domaine de la politique étrangère. Tournés plutôt vers leur versant oriental, ils craignaient que l'UpM ne déséquilibre la politique de voisinage de l'UE (ainsi que les programmes d'aide qui l'accompagnent) en faveur du sud de la Méditerranée, au détriment de leurs voisins de l'Est. En 2008 l'UpM fut néanmoins créée, même si la Pologne et la Suède réclamèrent en contrepartie une initiative similaire côté Est. La guerre russo-géorgienne de 2008 ne fera que rendre cette exigence encore plus pressante, d'autant que la médiation de Nicolas Sarkozy, jugée trop favorable à la Russie, n'avait pas été

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réellement appréciée par Varsovie, Prague et Stockholm. Ainsi, sous la présidence tchèque, le Partenariat oriental fut lancé en 2009 pour s'adresser à six ex-républiques soviétiques (l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine), dans le but de les amarrer à l'UE tant sur le plan économique que politique. L'initiative prévoyait la négociation de six nouveaux accords séparés, les fameux Accords d'association (AA) qui déchaineront tant de passion à Kiev, afin de remplacer les anciens accords de partenariat et de coopération, sur le point d'expirer. Bref, le Partenariat semble avoir été créé essentiellement pour deux raisons : d'une part, contrebalancer la politique méditerranéenne de l'UE et, d'autre part, renforcer l'influence démocratique et libre-échangiste de l'Union au-delà de sa nouvelle frontière orientale, face à une Russie perçue, depuis la crise géorgienne de 2008, comme de plus en plus agressive et de moins en moins démocratique. Le contexte de 2009 est donc très différent de celui de 2003, lorsque Bruxelles lança sa Politique de voisinage en essayant d'impliquer Moscou. « Le Partenariat oriental parait s'inscrire cette fois dans une démarche moins inclusive, voire dans une véritable lutte d'influence, qui se pose clairement en concurrence avec la politique russe dans la région12 ».

Pour y répondre, d'ailleurs, Moscou avait décidé en 2010 de relancer son projet d'union douanière allant de Moscou à Astana, en passant par Minsk et Kiev. Un objectif qui suscitera clairement, et explicitement, l'opposition des États-Unis : le 5 décembre 2012, la Secrétaire d'État Hillary Clinton, alors encore en poste, annonçait l'intention de Washington de contrecarrer l'ambition russe de créer une union douanière, en la comparant à une tentative de « re-soviétiser » la région4. En réponse à ces propos, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergei Lavrov, affirmera qu'il ne fallait pas imposer des choix artificiels entre « vecteurs de développements » occidentaux et orientaux aux régions qui entourent son pays.

C'est donc l'aspect économique des Accords d'association qui a posé le plus de problèmes politiques, et qui a été perçu par la Russie comme un véritable défi géopolitique. Les Accords d'Association doivent en effet permettre la création d'une zone de libre-échange dite « complète et approfondie » (deep and comprehensive free trade agreement), devant faciliter l'insertion progressive des six ex-républiques soviétiques dans le marché européen. Bien que l'UE tente d'instaurer des zones de libre-échange avec la plupart des pays qui l'entoure, et même au-delà, force est de constater que les AA comportent un niveau d'intégration économique très poussé, devant aboutir à terme à l'adoption de près de 80 % de

12 http/./ ww.ifri.org/ifrilefort.22014 consulté le 13/10/2014

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l'acquis communautaire. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ne manquera d'ailleurs pas de souligner, en 2013, que l'Accord d'association UE-Ukraine (alors en cours de négociation) est, dans son genre, le plus avancé que l'UE n'ait jamais négocié. Or, inévitablement, l'ambition d'aménager des zones de libre-échange amarrées au marché européen confère aux Accords d'Associations un caractère exclusif, qui interdirait à leurs signataires d'adhérer au projet d'union douanière proposé par leur principal partenaire commercial, la Russie.

Le refus de Viktor Yanoukovitch de signer un accord d'association à l'UE auront été le point de départ d'une insurrection civique, réprimée dans le sang, jusqu'à ce que Yanoukovitch s'enfuie en Russie (22 février 2014). « Mis en échec au « centre », dans la capitale ukrainienne, Poutine a répondu au moyen d'un raid géopolitique sur la Crimée (27-28 févier 2014), au mépris des engagements pris par l'État russe quant au respect des frontières de l'Ukraine (mémorandum de Budapest, 1994 ; traité d'amitié et de coopération russo-ukrainien, 1997)13 ».

A la suite du rattachement de la Crimée, les États occidentaux se sont accordés pour mettre en place un dispositif à l'encontre de la politique. Sur le plan militaire, ils s'en tiennent à une posture de dissuasion, signifiant ainsi à Moscou les limites à ne pas franchir. Sur le plan politico-diplomatique, les Occidentaux ont organisé un front commun et ils refusent d'entériner l'annexion de la Crimée, contraire au droit international. Au sein du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies, ils ont su mettre en évidence la solitude diplomatique de la Russie. Des sanctions à l'encontre de personnalités russes ont aussi été adoptées, à Bruxelles comme à Washington, avec des effets économiques immédiats sur la bourse de Moscou, la fuite des capitaux et les perspectives économiques de la Russie. Avec l'accélération des dernières semaines, le montant des capitaux ayant fui la Russie a déjà dépassé celui de l'année 2013 (73 Mds $ contre 52 Mds $ l'année précédente). Au-delà des premières mesures adoptées dans l'urgence, les Occidentaux sont confrontés au dilemme sécurité-économie et aux choix requis par la primauté politique des questions de sécurité.

Depuis le G7 du 24 mars 2014, des sanctions économiques ciblées sont à l'étude, avec pour objectif de détourner Poutine d'une action militaire de plus grande envergure dans l'Est et le Sud de l'Ukraine, voire jusqu'à la rive gauche du Dniestr (la Transnistrie prétend se séparer de la Moldavie). Inévitablement se pose la question des exportations énergétiques

13 http//www.ifri.org/ art. cit

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russes vers l'Europe, avec la crainte d'un embargo décrété par le Kremlin (voir les précédents de 2006 et 2009). Il est aujourd'hui bien connu que l'Europe dépend du gaz russe pour le quart de ses besoins et Moscou considère les exportations énergétiques comme un levier de puissance. Si un embargo russe sur les flux pétro-gaziers aurait bien un effet immédiat et brutal sur l'Europe, il faut pourtant rappeler que la dépendance est réciproque : 56 % du pétrole et 85 % du gaz exportés par la Russie le sont à destination de l'Europe. Le PIB de la Russie, son commerce extérieur et ses ressources fiscales reposent sur l'énergie. Sur un plan plus large, l'Europe représente la moitié des débouchés de la Russie, celle-ci ne totalisant que 7 % du commerce extérieur de l'UE (4,7 % pour l'Eurozone), la vulnérabilité de l'UE ne devant donc pas être exagérée. In fine, la multiplicité d'intérêts commerciaux partiels et contradictoires ne saurait l'emporter sur les impératifs de défense et de sécurité.

4. CHOIX ET INTERET DU SUJET

A. Choix du sujet

Le choix d'un sujet n'a jamais été un fait du hasard. Il est toujours lié à l'intérêt que le chercheur attache à l'objet de la recherche. Nous avons choisi ce thème comme une majeure préoccupation de bien vouloir appréhender et faire la comparaison des ambitions de la Russie et des occidentaux (union européenne Etats unis) en Europe dans le cadre de la crise ukrainienne.

En effet, la division entre l'Est et l'Ouest avaient longtemps caractérisé la guerre froide, ainsi après 1990 le capitalisme l'a emporté sur le communisme et la dislocation de l'URSS ont laissé des séquelles dans le chef de certains anciens partisans de l'ex URSS ; ainsi il veulent revenir à l'état naturel de l'URSS en créant certain organisations qui y vont dans ce sens ; pour le Président Poutine le retrait de la Russie dans l'URSS était le fruit des

ambitions personnelles de GORBACTCHEV et de Boris Eltsine. Mais les velléités du
président russe sont perçues par les Etats Unis comme une volonté russe de re-sovietiser l'Europe de l'Est, ce qui est pour eux inacceptable. D'où le deuxième volet de la doctrine de la prépondérance du pentagone qui est celui de repousser la Russie vers le nord loin de l'Europe occidentale.

Ainsi malgré la fin de la guerre froide, nous nous rendons compte que les rivalités Est Ouest persistent encore dans les relations internationales. Pour le cas de la crise ukrainienne chaque Etat veut tirer le drap de son coté ; qu'à cela ne tienne les négociations sont en cours pour trouver une solution à la crise.

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B. Intérêt du sujet

En effet, le choix n'étant pas isolé de l'intérêt qui accompagne le chercheur sur une question au sujet donné, notre choix porte sur les trois intérêts principaux à savoir : l'intérêt académique, scientifique et l'intérêt social.

a. Intérêt académique

Il est de coutume qu'à la fin de chaque cycle d'étude universitaire, le chercheur doit faire preuve de sa formation en vue de l'obtention d'un titre académique auquel il aspire. Dans le même ordre d'idées, le sujet qui fait l'objet de notre actuelle rédaction nous permet d'obtenir le titre de licencié en relations internationales auquel nous aspirons.

b. Intérêt scientifique

Sur le plan scientifique, l'intérêt d'un tel sujet, pour nous, de confronter le cas de la crise ukrainienne aux théories apprises, précisément la théorie géopolitiques dans un paradigme réaliste. En effet, la théorie réaliste stipule que les relations internationales sont strictement les rapports politico-diplomatiques et stratégiques qu'entretiennent le Etats entre eux dans un cadre bilatéral ou multilatéral. Ces rapports sont nécessairement caractérisé par la rivalité ou la compétition, d'une part, parce que chaque Etat vise naturellement et constamment à défendre et à accroitre sa puissance politique et militaire ; d'autre part, parce que la puissance est inégalement repartie au sein de la société internationale ; enfin parce qu'il est impensable que les Etats acceptent de se soumettre à une autorité centrale qui les obligeraient à coopérer entre eux. C'est uniquement pour cette dernière raison que la société internationale est anarchique, et non pas parce qu'elle est dépourvu d'ordre et livrée totalement à la violence. Les Etats souverains adhèrent librement et volontairement à des ententes et à des règles qui maintiennent la dynamique des conflits interétatiques dans un

cadre pacifique. Toutes fois « l'instauration d'une paix perpétuelle est inimaginable en
raison de la souveraineté, des ambitions, des inégalités et de la méfiance mutuelle des Etats qui les placent dans un dilemme de sécurité »14.

c. Intérêt social

Dans le but de contribuer au succès des relations internationales qui sont notre domaine privilégié, donc notre apport à cet édifice serait d'interpeller la conscience de l'opinion tant nationale qu'internationale des méfaits des ambitions géopolitiques de certains

14 Herz, J, « idealist internationalism and security Dilemna », World Politics, 5,n°2 janvier 1950, 157-80

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Etats qui gagnent du terrain dans le monde. Ceci nous renvoie à la présentation de l'objet d'étude de ce travail.

4. OBJET D'ETUDE

Les Relations Internationales, est une discipline scientifique ayant un objet d'étude et une pléthore des méthodes. Ce qui fait qu'elles soient une discipline scientifique comme tant d'autres. Ainsi la substance de notre recherche est de présenter les causes qui ont poussé à l'escalade en Ukraine faisant sombrer le pays dans un chaos sans précèdent et les conséquences d'ordre économique et sécuritaire dans toute l'Europe de l'Est.

5. METHODOLOGIE DE RECHERCHE

D'après son étymologie, le mot méthode a le sens d'un effort consenti pour atteindre une fin. La méthode est un ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à étudier les vérités qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie15. La méthode est utilisée également dans le sens de procédure particulière appliquée l'un ou l'autre.

Pour ce travail, nous avons opté pour la méthode systémique pour analyser et expliquer les faits politiques comme les faits que nous traiterons dans ce travail.

On recourt à la méthode systémique que Guy ROCHER définit « comme toute recherche qui partant du postulat que la réalité sociale présente les caractères d'un système, interprète et explique les phénomènes sociaux par les liens d'interdépendance qui les relient entre eux et qui forment une totalité »16.

Il s'agit de découvrir des lois d'arrangement de la réalité considérée comme un ensemble organisé, ordonné. C'est ainsi que l'union européenne par des sanctions imposé à la Russie pousse ce dernier à user de toute son influence pour ramener la paix et la sécurité dans l'est de l'Ukraine.

Etant donné que nous sommes dans un système où tout le monde peut contribuer à la paix et à la sécurité internationale, des négociations sont organisé à Minsk en Biélorussie entre la Russie, séparatistes prorusse et le gouvernement ukrainien pour tenter de trouver un accord de cessez le feu entre les séparatiste prorusse et le gouvernement ukrainien et ainsi déboucher sur un accord de paix.

15 PINTO et GRAWITZ. M.; Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 1971, p.289.

16 GUY ROCHER, Introduction à la Sociologie générale, T3, Paris, éd. Hmh, 1968, p.20.

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6. TECHNIQUES DE RECHERCHE

Selon Mulumbati Ngasha, « les techniques ont pour but d'enregistrer ou de collecter diverses informations sur des individus, des groupes, des institutions, l'environnement dans lequel les individus ou des groupes d'individus vivent ou évoluent, les opinions des individus, leurs attitudes, leurs comportement et leurs opinions »17.

Une technique de recherche « est un procédé opératoire rigoureux, bien définie, transmissible, susceptible d'être appliqué à nouveau dans les mêmes conditions adapté au genre de problème et des phénomènes en étude »18.

Pour la récolte des données de la présente étude, nous nous sommes servis de l'observation indirecte. L'observation indirecte porte sur les faits qui portent des traces que l'on veut étudier et qui permettent de recueillir des informations sur ces derniers faits. Il

s'agit, en pareil cas, essentiellement de la technique documentaire. L'observation
documentaire consiste à étudier et analyser les documents qui portent des traces. Nous avons eu recours aux données contenus tant dans les ouvrages, articles scientifiques pertinents trouvés dans les bibliothèques et sur les sites internet, des revues scientifiques.

7. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE

La présente étude porte sur la période allant de 2004 date à laquelle les l'Union Européenne entame le projet d'élargissement de ses frontières en Europe de l'Est projet qui sera succéder par le partenariat orientale en 2009, à nos jours en ce sens que les troupes ukrainienne et les forces des rebelles séparatistes de l'Est de l'Ukraine continuent à s'affronter malgré les accords de cessez le feu de Minsk.

8. PLAN DU TRAVAIL

Hormis cette introduction et la conclusion, notre travail compte quatre chapitres. Le premier chapitre est intitulé considérations générales, ce chapitre comprend trois sections. Le deuxième est intitulé l'Ukraine et l'Europe de l'Est et comprend deux sections. Le troisième chapitre, quant à lui, est intitulé la crise ukrainienne et les conséquences géopolitiques en Europe de l'Est ; ce chapitre sera subdivisé en quatre sections. Enfin le quatrième portera sur les perspectives géopolitiques en Europe de la crise en Ukraine

17 Mulumbati Ngasha, op. cit, p. 20

18 idem

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CHAPITRE.1. CONSIDERATIONS GENERALES

Ce chapitre se charge de passer en revue les concepts opérationnels de notre travail, qui sont la crise et la géopolitique ; ensuite nous allons présenter les théories qui vont nous aider à comprendre la thématique de notre travail et ces théories sont celles de heartland et de rimland, avant de procéder à leur contextualisation dans la crise en Ukraine.

SECTION1. LA CRISE

A l'origine (vers 1478), le mot crise était un terme exclusivement du domaine médical et signifiait « moment d'une maladie caractérisé par un changement subi et généralement décisif en bien ou en mal » ou plus couramment « accident qui atteint une personne en bonne santé apparente ou aggravation brusque d'un état chronique19. Ainsi on parle de crise cardiaque, crise d'asthme, crise d'épilepsie.....

Selon le dictionnaire, une crise est : « un moment difficile et généralement décisif dans l'évolution d'une institution ; ces périodes difficiles et des difficultés économiques, politiques et idéologiques sont ressorties comme paroxystiques ».

La crise est un passage actif des hostilités armées pour une période très courte20.

Dans le cadre de notre domaine et de notre filière, les Relations Internationales, nous apprendrons dans le concept crise une situation, un état prévisible ou non, survenant en cours d'un processus soit pour perturber ou le suspendre momentanément, soit pour le bloquer définitivement.

C'est ainsi qu'il est plus abordé dans le sens de conflit. La crise étant une prétention ou un conflit, c'est une opposition entre deux Etats, deux notions, institutions ou personnes avec ses corollaires : combat, guerre,...

Elle peut-être une opposition matérielle ou morale entre deux Etats dont la solution peut être cherchée soit par des mesures violentes ou encore par les mesures non violentes.

19 NDABEREYE, N., le concept de guerre et de paix en Relations Internationales, LABOSSA, UNILU, Mars 2014, p. 11

20 MULUMBATI, N., Sociologie des conflits, cours de L2 RI, UNILU, 2003-2004, p. 15

14

§.1. Typologie de la crise

Dans ce paragraphe, nous devons parler de la typologie de la crise, nous distinguons la crise politique, la crise idéologique, la crise frontalière, la crise d'intérêt économique, la crise juridique ainsi que la crise économique.

s Crise politique

Est toute situation d'opposition qui se crée dans les institutions de pouvoir d'un Etat, perturbant ainsi la bonne marche de l'Etat.

s Crise idéologique

Cette crise survient à la suite de divergence entre deux ou plusieurs idéologies. En Afrique et en Asie, cela est couramment appliqué dans la mesure où beaucoup de conflits sont d'origines idéologiques.

s Crise frontalière

Héritée de la colonisation et de la conférence de Berlin de 1885, les territoires d'Afrique et d'autres continents en général, est l'une des causes moyennes des conflits dans le monde.

s Crise d'intérêt économique

Confondue à la crise économique, mais la différence est que la crise d'intérêt économique découle de la répartition inégale du sol et du sous-sol entre différents Etats. Ces intérêts limitent la répartition des richesses et la possession de voie de circulation internationale21.

s Crise juridique

Est issue dans l'interprétation de la loi entre deux systèmes juridiques.

La réalisation du grand marché unifié (Europe) et l'union économique régionale ; (union économique et monétaire de l'Afrique de l'Ouest : UEMOA) ; la construction de l'unification économique et l'intégration,... sont les remèdes à l'échelle mondiale pour la participation des Etats au monde économique.

21 MULUMBATI N. , op. cit, p15

15

s Crise économique

Elle a une particularité de n'être point seulement négatif, mais aussi positif ce qui pousse certains économistes à spéculer suite à différentes raisons :

? La première est l'existence de points morts ou minimum dans l'économie tels les entreprises non rentables et dont l'élimination est la condition évidente ;

? La deuxième raison est l'erreur de prévision dans la politique de stockage de ressources ;

? Enfin, la crise économique a donc comme raison et conséquence d'améliorer la production soit de bloquer ou freiner une régression sociale.

§.2. Facteurs de la Crise

Selon le contexte sociopolitique de l'environnement, nous distinguons différents facteurs. Il s'agit de :

s Instabilité politique

Les guerres, rébellions, coup d'Etats, changement de régimes,... sont l'un des facteurs. La crise de l'Etat providence sur l'économie du marché est le fondement de l'intervention de l'Etat dans une crise.

Depuis 1945, les Etats cherchent à justifier la crise économique et sociale dans la stabilité de la nationalisation,...

La nationalisation a des conséquences sur la ramification des économiques des Etats du Monde.

s Le manque des capitaux

Le libre échange et le protectionnisme depuis le milieu du 19ème Siècle sont d'usage courant mais il arrive que certains acteurs manquent des capitaux pour le développement et la croissance afin de s'engager dans la compétition du monde des grandes puissances.

s Impuissance d'épargne et de financement monétaire

L'épargne est un facteur le plus important de l'investissement et la prévoyance sociale. Lorsque les Etats participent massivement à l'épargne, peuvent relancer le financement monétaire et participer à la croissance de ce dernier et lutter de plus en plus contre l'inflation

16

qui se présente comme une maladie pouvant amener l'Etat à un chaos lorsqu'elle n'est pas soignée.

Cette théorie a été appliquée depuis le 18ème Siècle (libération) sur les conditions d'un bon salaire. Cette dernière est donc à encourager.

? Les inégalités de revenus

La formation des revenus est le désir de tout Etat. Mais, il arrive que certains acteurs aient des revenus supérieurs aux autres. Cette logique entraine des conflits sociaux et économiques.

Dans cette mouvance d'interaction, les Etats ont envisagés d'instaurer un système de protectionnisme social et réduire les inégalités. Comme cela est difficile et complexe dans leur déroulement, dans l'environnement social, tout Etat doit alors faire et fournir des grands efforts pour rehausser son revenu.

Cet effort fourni de deux côtes entraine la compétition qui sera difficile et complexe dans le déroulement qui par la suite pourra en venir à la marginalisation du faible suite au but lucratif.

En définitive, les facteurs politiques ont de l'influence prépondérante sur tous les autres, car lorsqu'on parle du développement, on se base plus sur le pan économique, mais comme la politique domine l'économie, nous établissons l'équilibre et la complémentarité.

MAASTRICHT donne les différentes politiques commerciales intérieures et extérieures pour un bon indicateur de développement lors de la signature du traité de Rome à la Communauté Economique Européenne. « C.E.E. »22.

SECTION.2. NOTION DE GEOPOLITIQUE

§1. Définition de la géopolitique

La géopolitique est l'étude de l'influence des facteurs géographiques, économiques et culturels sur la politique des Etats et sur les relations internationales.

La géopolitique est apparue à la fin du XIXème siècle, notamment l'école

allemande avec Friedrich Ratzel (1844-1904). Le terme géopolitique, quant à lui, a été utilisé pour la première fois par Rudolph KJELLEN, professeur suédois de science

22 MAASTRICHT. http://www.scecounivaix.fr/cerpe/leçons g4htm.

17

politique/géographie qui définit la géopolitique comme « la science de l'Etat comme organisme géographique ou comme entité dans l'espace ; c'est-à-dire comme pays, territoire, domaine ou, plus caractéristique, comme règne. Comme science politique, elle observe fermement l'unité étatique et veut contribuer à la compréhension de la nature de l'Etat »

Pour Ratzel, un Etat est comme un être vivant qui nait, grandit, atteint son plein développement, puis se dégrade et meurt. Puis vivre et survivre, il doit s'étendre et fortifier son territoire, avec la notion de `'Lebensraum», d'espace vital. Les successeurs de Ratzel ont proposé au 2ème Reich une approche cartographique du monde où les grands peuples se partagent la planète en fonction d'alliances et d'une hiérarchie des peuples fondées sur la race.

Les dérives de la géopolitique a conduit au bannissement de cette discipline dans les universités jusque dans les années 1970-1980 où l'étude des nouveaux conflits lu a permis de retrouver une légitimité par l'utilisation des connaissances de la géographie physique et humaine, de l'histoire et de la science politique. « Les enjeux de la géopolitique sont désormais liés à ceux de la démographie, des flux migratoires, de la prolifération nucléaire, de l'accès à l'eau potable, des ressources alimentaires, du réchauffement climatiques, des régionalismes »23.

La géopolitique est l'étude des rivalités de pouvoirs pour prendre le contrôle de territoires et celui de la population qui s'y trouve. Sa particularité est de prendre en compte les représentations du territoire qu'en ont les différents protagonistes du conflit, afin de mieux évaluer et comprendre la détermination des uns et des autres à s'engager dans le conflit. Comme on le dit trop souvent et à tort, la géopolitique n'est pas une science qui aurait ses lois déterminées par la géographie physique des territoires en conflit et qui s'appliqueraient quels que soient les contextes politiques. En revanche, c'est une démarche scientifique rigoureuse qui permet de comprendre des situations conflictuelles complexes.

§2. Le pouvoir et territoire en géopolitique

Pouvoir et territoire sont étroitement liés, car tout pouvoir politique officiel (qu'il s'agisse de celui d'un État ou d'une tribu) a son territoire, c'est-à-dire une étendue clairement

23 http// www.toupie.org/Dictionnaire/Geopolitique.htm

18

délimitée sur laquelle s'exerce en principe sa souveraineté et où il est responsable de l'ordre public.

Il existe différents types de rapports du pouvoir politique au territoire selon le système politique et l'histoire : État centralisé, État fédéral, État démocratique, État totalitaire, État théocratique, État-nation, État plurinational... ; il en existe d'autres types qui s'exercent sur le territoire : pouvoir religieux, pouvoir tribal, pouvoir économique, mais il est parfois plus difficile de tracer les limites du territoire sur lequel s'exercent ces pouvoirs. En revanche, les territoires des États et leurs frontières peuvent être représentés cartographiquement de façon très précise. « En combinant différentes sortes de cartes, qui montrent chacune l'extension particulière des phénomènes nationaux, on comprend alors les conflits géopolitiques »24.

Aujourd'hui avec l'occupation de la Crimée par la Russie est perçue comme un conflit géopolitiques sans précédant, en ce sens qu'avec le mémorandum de Budapest la Russie s'est engager à respecter la souveraineté de l'Ukraine ; la Russie explique l'annexion de la Crimée comme l'expression de la volonté du peuple de Crimée et, selon elle, la Crimée, depuis, l'histoire, a toujours était Russe ; ainsi, c'est le retour de criméen à leurs chère patrie, la Russie.

SECTION.3. LES THEORIES GEOPOLITIQUES DE HEARTLAND ET DE RIMLAND

La notion de heartland était théorisée par le géographe britannique Helford Mackiner et celle de rimland par le politologue américain Nicolas John SPYKMAN.

§1. La théorie de heartland

Mackinder est considéré comme le fondateur de la géopolitique classique, et à l'origine d'une théorie celle du « pivot du monde ». Pour lui, celui qui contrôle la masse continentale autour du pivot géographique du monde, domine le monde. Ceci dans un contexte terre-mer. Il part d principe selon lequel il n'existe sur la planète, outre la surface immergé e 71% de la surface du globe qu'il baptise « océan mondial » qu'une principal masse terrestre unie Asie-Europe-Afrique qu'il nomme « ile mondiale » ; cette masse a un centre, un coeur appelé le « heartland », ceci est entouré d'obstacles naturels appelés croissant intérieur , tels que le relief d'Himalaya.

Le pivot géographique du monde ou heartland désigne la partie intérieure et nord de l'Eurasie allant de la Baltique à la Sibérie et de l'arctique à l'Asie centrale.

24 LACOSTE Y., Géopolitique, la longue histoire d'aujourd'hui, Larousse, Paris, 2009, p. 50

19

Il identifie cette pierre angulaire de la domination universelle à l'espace couvert par l'Europe orientale ; d'où sa fameuse citation :

« Qui contrôle l'Europe de l'Est commande l'Heartland. Qui contrôle l'Heartland commande l'île-mondiale. Qui contrôle l'île-mondiale commande le monde »25.

Il est le coeur des puissances terrestres, profitant de ces étendues désertiques pour circuler. Pour Mackinder celui qui tient le heartland commande l'ile mondiale ; celui qui tient cette ile commande au reste du monde.

§2. La théorie de Rimland

Nicolas John Spykman, géopolitologue britannique, développe quant à lui la théorie du rimland. Contrairement à Mackinder, le pivot géographique ne correspond pas au heartland, mais aux coastlands terres littorales, anneaux de terre. Pour lui, rimland désigne les zones côtières de l'Eurasie. Il comprend : l'Europe côtière, le désert d'Arabie et du moyen orient et l'Asie des moussons. Le rimland est la région où s'entrechoquent les conflits entre puissances terrestres et puissances maritimes. Sa situation côtière est à la fois un avantage pour les communications et une faiblesse majeures face invasions.

Spykman reformule la théorie de Mackinder e affirmant que « qui tient le rimalnd , tient l'Eurasie, qui domine l'Eurasie contrôle le destin du monde ». Pour lui tout se joue donc à la périphérie de l'Europe occidentale, le bassin méditerranéen, le Moyen orient et l'Asie ; un espace gigantesque qui se trouve entre le coeur et les mers riveraines réunies par Mackinder sous l'appellation de l'océan mondiales. Si l'on contrôle ces zones de passage et aussi d'échanges économiques mondiaux. Si l'on contrôle ces zones tampons on peut alors soit contenir les velléités des puissances du heartland et créer un équilibre de force dans le monde, soit enfermer le heartland et dominer le monde.

Ces théories permettent d'expliquer l'intérêt stratégique de l'Europe de l'Est. Aujourd'hui les pays de l'ex-URSS constituent le heartland et le rimland c'est ce sont les pays de l'Europe de l'Est. Aujourd'hui l'Ukraine constitue le pont entre deux mondes : l'occident et la Russie. L'Ukraine facilite le contrôle du heartland. L'Ukraine constitue aussi un verrou à l'expansion russe. C'est ainsi la création du partenariat orientale constitue aujourd'hui une arme contre l'expansionnisme Russe qu'on trouve aujourd'hui inscrit dans la

25 H. J. Mackinder, « The geographical Pivot of History », The Geographical Journal, vol. XXIII, no 4, 1904 et Democratic ideals and reality, Pélican Books, réédition de 1944. Cité par Gerad Dussouy dans « le traité des realations internationales : les théories géopolitiques, Paris, Ed. L'Harmattan, 2006, p. 144 »

20

politique étrangère russe sous POUTINE ; celui du recouvrement de la Russie à son espace naturel. Ceci fait aussi référence à la doctrine de la prépondérance du pentagone qui est celui de repousser la Russie vers le nord loin de l'Europe occidentale. Ainsi on peut interpréter la crise ukrainienne comme une lutte acharné pour le contrôle du heartland et du rimland

CONCLUSION PARTIELLE

Il su de mentionner à l'égard de ce qui précède que nous avons largement parlé de notions de crise, de géopolitiques ainsi que des théories géopolitiques.

En ce qui concerne la crise nous retiendrons que c'st une situation, un état prévisible ou, survenant en cours d'un processus soit pour perturber ou suspendre momentanément ou une prétention à un conflit.

Pour ce qui est de la géopolitique c'est l'étude de l'influence des facteurs géographiques, économiques et culturels sur la politique des Etats et sur les relations internationales.

Ainsi partant des théories géopolitiques nous pouvons affirmer que la crise La crise ukrainienne semble avant tout résulter du choc de deux malentendus sur les représentations russes et occidentales.

21

CHAPITRE.2. L'UKRAINE ET L'EUROPE DE L'EST

Dans ce chapitre nous avons deux sections dont la première assure la présentation de l'Ukraine et la deuxième celle de l'Europe de l'Est, en ce sens que l'Ukraine et l'Europe de l'Est constituent notre champ spatial d'analyse

SECTION.1. PRESENTATION DE L'UKRAINE

Dans cette section nous présentons l'Ukraine du point de vue géographico-historique, politico-économique et socio-culturel.

§.1. DU POINT DE GEOGRAPHICO-HISTORIQUE

1. Du point de vue géographique a. Géographie physique

L'Ukraine est un pays d'Europe de l'Est. Elle partage ses frontières terrestres avec sept pays limitrophes : à l'ouest la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie ; au sud-ouest la Roumanie et la Moldavie ; à l'est et au nord-est la Russie ; au nord la Biélorussie. Le pays mesure 1 316 km d'est en ouest et 893 km du nord au sud, pour une superficie totale de 603 550 km2, ou 576 450 km2 sans compter la superficie de la Crimée.

À l'exception du vaste plateau de Podolie (altitude 472 m) qui occupe l'ouest du pays, c'est un pays relativement plat.

L'Ukraine bénéficie également d'un réseau fluvial étendu, composé principalement par le Dniepr (Dnipro), le Dniester (Dnister), le Boug occidental, le Boug méridional et le Donets à l'est. Le Danube (Dounay) marque la frontière à l'extrême sud-ouest entre l'Ukraine et la Roumanie.

Au sud, l'Ukraine s'ouvre sur la mer Noire, bordée de nombreux « limans », et où s'avance la presqu'île de Crimée.

Le climat de la majeure partie de l'Ukraine est continental avec des hivers froids et des étés chauds ; le climat n'est méditerranéen que sur la côte sud de la Crimée. Les températures

22

moyennes à Kharkov en Ukraine orientale sont d'environ 7 °C en janvier et 20 °C en juillet. Les précipitations vont d'environ 750 mm par an dans le nord à environ 250 mm dans le sud26.

b. Subdivision administrative

L'Ukraine est divisée en 24 régions administratives et une municipalité avec un statut juridique particulier, Kiev . Par ailleurs, l'Ukraine revendique l'intégralité de la Crimée, autrement dit la ville à statut particulier de Sébastopol et la République autonome de Crimée, qui ont été rattachées en 2014 à la Russie et constituent actuellement le District fédéral de Crimée de la Fédération de Russie27.

Qu'à cela ne tienne, la Crimée reste reconnue par l'ONU comme faisant parti de la

Crimée.

c. Régions

1. Tcherkassy

2. Tchernihiv

3. Tchernivtsi (Bucovine)

4. République autonome de Crimée (administrée par la Russie et revendiquée par l'Ukraine)

5. Dnipropetrovsk

6. Donetsk

7. Ivano-Frankivsk (Galicie centrale)

8. Kharkiv

9. Kherson

10. Khmelnytskyï

11. Kirovograd

12. Kiev

13. Lougansk

14. Lviv (Galicie occidentale)

15. Mykolaïv

16. Odessa (Boudjak et Edisan)

26 State Statistics Service of Ukraine : Service des statistiques de l'Etat ukrainien sur www.ukrstate.gov.ua consulté le 13/12/2041

27 www.ukrstate.gov.ua/art. cit

Source : http://commons.wikimedia.org/wiki/fil

23

17. Poltava

18. Rivne

19. Soumy

20. Ternopil (Galicie orientale)

21. Vinnitsa (Podolie)

22. Volhynie

23. Transcarpathie

24. Zaporijia

25. Jitomir

e. Municipalités à statut particulier

? Kiev

? Sébastopol (revendiquée par l'Ukraine à la suite du rattachement à la Russie)

Figure.1. UKRAINE

24

2. DU POINT DE VUE HISTORIQUE.

L'Ukraine est le foyer du premier État slave oriental, fondé par des Scandinaves

a. ETAT DE KIEV

La Rous' de Kiev (appelée aussi dans les écrits occidentaux Ruthénie), qui durant les Xe et XIe siècles est l'État le plus vaste et aussi, après l'Empire byzantin, le plus puissant d'Europe.

Kiev devient rapidement le centre d'un puissant État slave, appelé « Rus » ou Ruthénie. Selon la tradition, en 988 eut lieu, sous le règne de Vladimir le "Beau Soleil", le baptême de ce qui sera le peuple russe. Sous le règne de Iaroslav le Sage, le prestige de l'État kiévien atteint son apogée : il s'étend alors de la mer Baltique à la mer Noire et du confluent de l'Oka avec la Volga jusqu'aux Carpates septentrionales. Iaroslav est un grand bâtisseur -- c'est lui qui fait construire la célèbre cathédrale Sainte-Sophie à Kiev -- et un grand législateur.

Cependant, au XIIe siècle, des conflits éclatent entre différents seigneurs locaux. « Ces conflits mènent l'État kiévien au déclin, fractionné en plusieurs principautés rivales. Kiev est saccagée par la principauté de Vladimir (1169) durant la lutte pour le pouvoir entre les princes, et plus tard par les Coumans et les Tatars Mongols aux XIIe et XIIIe siècles. Ces derniers finissent par imposer leur souveraineté dans toutes les principautés ruthènes. La cruauté de l'autorité mongole, notamment en matière pénale, pousse les populations autochtones à fuir vers d'autres pays comme la Pologne, la Hongrie ou la Moldavie28 ».

b. L'Ukraine indépendante (1917-1920)

Après la Révolution de Février, qui met fin à l'Empire en 1917, l'Ukraine est brièvement indépendante jusqu'en 1920, mais la Radane parvient pas à contrôler efficacement le territoire, envahi d'abord par les Allemands puis, à leur retrait, devenu champ de bataille entre le Parti bolchevique, les Russes blancs et les forces de la Triple-Entente.

c. La période soviétique

À la fin de 1918, les Alliés interviennent dans le sud de l'Ukraine pour soutenir les Blancs de Dénikine dans la guerre civile russe. « Odessa, Sébastopol et d'autres localités côtières sont occupées par les Français, mais l'intervention tourne court en raison du manque

28 http// ww.wikipedia.org/wiki/ukraine consulté le 12/12/2014

25

de moyens engagés et de l'hostilité de la population (mars-avril 1919). L'Ukraine est envahie par l'Armée rouge et ramenée dans le giron soviétique. L'ancien « grenier » de l'Empire russe, devenu une république « fantoche », continue à ravitailler les centres urbains soviétiques. Le 30 décembre 1922, l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) naît du traité qui réunit la RSFSR, la Biélorussie, l'Ukraine et la Transcaucasie. Dans le conflit qui oppose les communistes du centre (Moscou) et les partis communistes nationaux, c'est le centre qui

l'emporte et impose une fédération29 ». Des tentatives nationalistes ukrainiennes sont
réprimées par Staline.

En 1941, l'Ukraine est envahie par les armées allemandes. En 1944, l'Armée rouge libère la plus grande partie de l'Ukraine.

Le 26 juin 1945, l'Ukraine devient l'un des membres fondateurs de l'ONU, en y obtenant, en soulignement de son rôle dans la victoire sur le nazisme, avec la Biélorussie, une place distincte de l'URSS. « Cette disposition particulière permet à l'Union soviétique de bénéficier de voix supplémentaires dans les votes de l'assemblée générale de l'ONU30 ».

En 1954, le 1er secrétaire du Parti communiste d'Union soviétique, Nikita Khrouchtchev qui a passé sa jeunesse en Ukraine, transfère la péninsule de Crimée à la République soviétique socialiste d'Ukraine pour marquer le 300e anniversaire du traité de Pereïaslav marquant l'union entre la Russie et les provinces formant l'Ukraine d'alors. L'Ukraine est considérée comme un modèle des républiques soviétiques.

d. L'indépendance

C'est seulement vers 1989 que la libéralisation du régime soviétique et la libération des détenus politiques permettent aux Ukrainiens de s'organiser pour défendre leurs droits à la souveraineté. Sous l'influence des députés démocrates, le Parlement adopte, le 16 juillet 1990, la Déclaration sur la souveraineté politique de la République d'Ukraine. C'est le premier pas vers l'indépendance complète de l'Ukraine. Celle-ci est proclamée le 24 août 1991 et confirmée par le référendum du1er décembre 1991 : 90,5 % des électeurs votent en faveur de l'indépendance.

Le 8 décembre 1991, la dislocation de l'URSS est actée par l'Accord de Minsk, signé par les dirigeants russe, ukrainien et biélorusse.

29 http//www.wikipedia-org/art.cit

30 Robert Conquest, Sanglantes moissons : la collectivisation des terres en URSS, ed. americaine, 1995, p.50

26

L'Ukraine devient l'un des membres fondateurs de la Communauté des États indépendants. « Par le Mémorandum de Budapest sur les garanties de sécurité, signé le 5 décembre 1994, l'Ukraine abandonne son arsenal nucléaire en échange de la garantie par les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie de son intégrité territoriale31 ».

e. la question de la Crimée

Des tensions avec la Russie au sujet de la Crimée ne tardent pas à apparaître. Peu après l'indépendance, un mouvement sécessionniste dirigé par des Russes se forme en Crimée. La Crimée proclame même son indépendance, mais celle-ci est finalement abrogée en mai 1992. Le même mois, cependant, le corps législatif russe déclare nul et caduc le transfert de 1954 qui avait rattaché la Crimée à l'Ukraine.

En fait, à partir de 1991, l'Ukraine et la Russie revendiquent chacune le contrôle de la flotte de la mer Noire, basée dans le port de Sébastopol. Un accord est conclu en 1992 afin de partager le commandement de la flotte jusqu'en 1995, date théorique de sa division entre les deux pays.

Tout ce fait nous montre que les tensions entre la Russie et l'Ukraine autours de la Crimée ne datent pas d'aujourd'hui. Ainsi la Russie en annexant la Crimée a non seulement violé le mémorandum de Budapest mais répondu favorablement aux aspirations des populations russophones vivant en Crimée qui sont celles du retour à leur chère patrie la Russie.

§2. Du point de vue politico-économique

1. Du point de vue politique

La Constitution a été adoptée par le Parlement le 28 juin 1996, après qu'un accord fut conclu entre le Parlement et le président en 1995.

L'Ukraine est une démocratie parlementaire où les pouvoirs présidentiels sont étendus (quoique réduits au profit du parlement). Le président d'Ukraine est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Il nomme le Premier ministre avec l'accord du Conseil suprême.

31 « Budapest Memorandums on Security Assurances, 1994 », Council on Foreign Relations, 5 décembre 1994 sur www.liberation.fr/memorandum-security-control-arms consulté le 14 décembre 2014

27

Le Parlement monocaméral (Verkhovna Rada ou plus simplement Rada) est composé de 450 députés élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans (quatre ans avant 2006). « Le mode de scrutin est mixte (car il combine à la fois scrutin proportionnel et scrutin majoritaire) jusqu'en 2006 puis uniquement proportionnel32 ».

La Cour constitutionnelle contrôle la constitutionnalité des lois et peut être saisie entre autres par la Cour suprême d'Ukraine, le président ou le Parlement.

2. Du point de vue économique

L'Ukraine a une économie diversifiée, mais encore tributaire des industries établies à l'époque soviétique. C'est un libre marché émergent, où la croissance fut à deux chiffres durant ces dernières années, jusqu'à la Révolution Orange. Ses ressources naturelles tournent beaucoup autour de l'agriculture (tournesol, noix, betteraves sucrières, etc.) et les ressources minières (fer, acier, uranium, potasse, etc.). L'économie est caractérisée par une forte inflation et des rendements économiques encore un peu faibles.

Du point de vue commercial, son principal partenaire économique reste la Russie, même si l'Ukraine s'efforce de se tourner vers les pays de l'Union européenne géographiquement proches d'elle. Le pays joue un rôle important dans la distribution gazière européenne.

La monnaie nationale, la hryvnia, a été introduite en 1996 et a contribué à réduire l'hyperinflation qui régnait alors.

De 1989 à 1999, le PIB s'est effondré de 60 %, passant de 467 milliards de dollars internationaux à 172 milliards, puis est remonté à 312 milliards jusqu'à la crise de 2008, depuis laquelle le PIB a tendance à diminuer irrégulièrement (PIB 2012 : 292 milliards de dollars internationaux).

En 2001, le gouvernement prit la décision d'accélérer le processus d'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), cependant les résultats ne furent pas aussi bons que prévus. L'objectif était d'entrer dans l'OMC en février 2007 (le seul pays s'y opposant étant le Kirghizistan), entrée qui fut effective le 5 février 2008.

32 Microsoft ® Encarta ® 2009. (c) 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés. Consulté le 08/02/2014

28

Avec la crise qui se vit actuellement en Ukraine, son économie traverse une situation catastrophique malgré l'intervention du FMI et de l'Union Européenne pour tenter éviter que l'Ukraine tombe en récession car les régions de l'Est qui constitue le poumon économique du pays sont occupées aujourd'hui par les séparatistes pro-russes.

§3. Du point de vue socio-culturel

1. Religion

Une enquête nationale du centre Razoumkov menée en 2006 à conduit à produire des estimations de l'appartenance aux différentes confessions du territoire ukrainien fort différent des revendications des Églises les plus importantes, issues d'un schisme dans l'Orthodoxie nationale à la suite de l'indépendance du pays. En outre, plus de 60 % des ukrainiens interrogés déclarent qu'ils n'ont pas de religion ou ne savent identifier la confession à laquelle ils pourraient s'identifier, particulièrement pour les citoyens de culture religieuse orthodoxe.

« Les principales confessions du pays sont chrétiennes, orthodoxes et catholiques. Les différentes églises orthodoxes - essentiellement lePatriarcat de Kiev (issu du schisme de 1992), le Patriarcat de Moscou et l'Église orthodoxe autocéphale ukrainienne (issue du schisme de1921 - regroupent ensemble 26,8 % de la population. Les églises catholiques - essentiellement l'Église grecque-catholique ukrainienne et l'Église catholique en Ukraine - en

réunissent 5,9 %. D'autres confessions chrétiennes issues du protestantisme ou encore
l'Église apostolique arménienne sont aussi représentées mais en très petit nombre, environ 1 %. L'islam, qui est principalement la religion des Tatars de Crimée, réunit moins d'1 % des croyants et le judaïsme moins de 0,5 %33 ».

2. Langues

L'ukrainien est la langue officielle mais treize autres langues minoritaires sont reconnues, dont le russe qui domine à l'est du pays et à Odessa et qui est compris par la plupart des Ukrainiens. « Le fait que la plupart des Ukrainiens parlent le russe couramment est principalement la conséquence de l'intégration jusqu'en 1991 de l'Ukraine dans l'Union

33 State Statistics Service of Ukraine : Service des statistiques de l'état ukrainien sur www.ukrstate.gov.ua consulte le 13/12/2014

34 http://www.nouvelle-europe.eu/geographie/cei/langues-et-langages-en-ukraine.htm consulté le 12/12/2014

35 http://www.wikipedia.org/wiki/europe-de-l-est consullté le 15/01/2015

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soviétique. Cependant, l'ukrainien est largement dominant dans l'Ukraine de l'ouest tandis que le russe prédomine dans l'est et le sud du pays, ainsi que dans la capitale Kiev34 ».

3. population

Les données liées à l'évolution du nombre d'habitants sont connues pour la période 1950-2012.

D'après le recensement de 2001, la répartition ethnique -- sur une base déclarative qui ne correspond ni à la nationalité possédée ni à la langue maternelle -- est la suivante : « Ukrainiens » : 77,7 % ; « Russes » : 17,4 % ; « Autres » : 4,9 %. La classification « Autres » comprend aussi des minorités religieuses et non ethniques comme les Juifs. Les Roumains / Moldaves sont le troisième groupe ethnique après les Russes. Les Ruthènes sont en Ukraine considérés comme Ukrainiens, et ne sont par conséquent pas répertoriés comme une nationalité séparée. Il y aurait donc 75,8 % d'Ukrainiens et environ 1 % de Ruthènes, selon les estimations.

Le pays compte une importante communauté musulmane estimée à 1,5 million de personnes : pour l'essentiel des Tatars de Crimée.

Plus d'un million d'Ukrainiens ont quitté leur pays depuis 1991 avec pour destinations privilégiées : l'Australie, les États-Unis, le Canada, Israël, l'Union européenne...

SECTION.2. L'EUROPE DE L'EST

L'Europe de l'Est est l'ensemble des pays d'Europe de langues slaves orientales, ainsi que d'autres pays qui ont appartenu à l'URSS (Pays baltes, Moldavie) ou sur lesquels la domination soviétique a été très forte (Bloc de l'Est). « Toutefois le terme Europe de l'Est est une notion géographique alors que le terme Bloc de l'Est est une notion idéologique et politique qui désigne un ensemble qui comprenait aussi la majorité des pays d'Europe centrale plus quelques pays d'Europe du Sud et d'Europe du Nord. On désigne habituellement les anciens pays du Bloc de l'Est par l'appellation PECO pour Pays d'Europe Centrale et Orientale35 ».

30

Géographiquement, c'est la partie orientale de l'Europe, délimitée à l'est par l'Oural et le Caucase.

Strictement parlant, les pays de l'Europe de l'Est seraient :

· Biélorussie

· Russie

· Ukraine

On peut toutefois y inclure, plus largement :

· Pays du Nord :

· Finlande (géographiquement nord-nord-est)

· Estonie (géographiquement nord-nord-est)

· Lettonie (pays balte)

· Lituanie (géographiquement nord-est).

· Pays du sud (des Balkans) :

· Bosnie-Herzégovine

· Bulgarie

· Croatie

· Macédoine

· Monténégro

· Serbie

· Slovénie

· Albanie

· Grèce


· Chypre.

· Pays d'Europe centrale :

· République tchèque

· Hongrie

· Pologne

· Slovaquie

· Roumanie.

· Pays dont l'appartenance est discuté :

31

? Moldavie.

Et de manière beaucoup plus large :

? Pays d'Europe centrale :

? Allemagne (au moins la partie de l'Est jadis communiste)

? Autriche.

§1. PRESENTATTION DES PAYS BALTES

1. DU POINT DE VUE GEOGRAPHIE

« Les pays baltes s'étendent sur 175 000 km2, avec une population de 6 826 000 habitants. Bordés par la mer Baltique à l'ouest, ils partagent leurs frontières avec la Russie, la Biélorussie, la Pologne. L'oblast de Kaliningrad, l'ancienne Königsberg allemande, enclavé entre la Lituanie et la Pologne, appartient à la Russie36 »

Le relief de cette région est relativement peu accidenté, ponctué de nombreux lacs et étangs, notamment au nord, et de collines en Lituanie.

2. DU POINT DE VUE POLITIQUE

Reprenant l'idée du traité d'entente et de coopération mutuelle de 1934, le Conseil balte est créé en 1990 peu avant les indépendances. Aujourd'hui la coopération entre les trois États couvre à peu près tous les domaines. Elle est notamment visible internationalement pour la défense, la lutte contre la criminalité et la surveillance des frontières.

Les pays scandinaves ont établi des liens privilégiés avec les États baltes, qui jouissent d'un statut d'observateurs aux réunions du Conseil nordique. Les trois États sont également membres du Conseil des États de la mer Baltique, créé en 1992.

Depuis 1991, la volonté politique partagée de ces trois pays est de tourner le dos à la sphère d'influence russe pour ancrer définitivement les pays baltes au sein du monde européen. Ceci s'est traduit par le refus d'intégrer la Communauté des États indépendants (CEI), structure floue formée sur les cendres de l'URSS en décembre 1991, par la candidature à une adhésion à l'OTAN, qui se heurte à une forte opposition de la Russie, et par la candidature à une adhésion à l'Union européenne. Les trois pays baltes se sont

36 http://www.wikipedia.org/wiki/pays-baltes/ consulté le 15/01/2015

32

prononcés positivement par référendum en 2003 sur leur adhésion à l'Union européenne, qui a eu lieu le 1er mai 2004.

3. DU POINT DE VUE ECONOMIQUE

Le PIB des trois pays combinés représente environ 65 milliards d'euros.

Avant l'éclatement de l'URSS, le niveau de vie de ces pays était supérieur à celui de toutes les autres républiques socialistes soviétiques. La transition vers l'économie de marché a été difficile puisque entre 1989 et 1996 le PIB avait baissé de 28,3 % pour l'Estonie, 46,55 % pour la Lettonie et de 58,4 % pour la Lituanie. En 2004, le PIB par habitant de ces trois pays était inférieur à la moyenne des pays ayant adhéré à l'Union européenne cette même année, avec respectivement 91,3 %, 69,5 % et 80,4 % de cette moyenne en 2003. Ces pays ont été les premiers en Europe à adopter de nouveau un impôt à taux unique au milieu des années 1990.

Les échanges commerciaux vers l'Union européenne sont privilégiés depuis 2001. L'approvisionnement énergétique (pétrole et gaz naturel) est toujours dépendant de la Russie, du fait de l'existence d'un réseau de pipelines. « Aujourd'hui, un tiers des échanges commerciaux se font avec les pays nordiques, Islande exceptée37 ».

Pour l'avenir ces pays possèdent plusieurs atouts : un haut degré de formation, l'héritage urbain et la situation géographique ou encore la qualité des infrastructures. Au rang des handicaps on peut citer une pollution importante héritée de l'URSS.

4. DU POINT DE VUE CULTUREL

L'estonien est une langue finno-ougrienne (apparentée au finnois), alors que le letton et le lituanien sont des langues indo-européennes du groupe balte. Les trois langues utilisent l'alphabet latin. Des populations russophones sont encore présentes.

La Lituanie est à majorité catholique alors que l'Estonie est protestante ; en Lettonie, les deux religions coexistent au côté de la religion orthodoxe.

§2. PRESENTATION DE L'EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE

Depuis les années 1990, la plupart des pays européens dont la majeure partie du territoire s'étend à l'est du 15edegré de longitude Est sont parfois collectivement désignés sous l'appellation Pays d'Europe centrale et orientale(PECO). Toutefois, la Suède, la Finlande, la Grèce et Chypre ne sont pas considérés comme des PECO malgré leur situation

37 http://www.wikipedia.org/art.cit

33

géographique, cette notion étant généralement réservée aux anciens pays du bloc de l'Est et aux États européens issus de la dislocation de l'Union soviétique comme les Pays baltes, ainsi que de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie.

DEFINITION GEOGRAPHIQUE

La pertinence de cette notion se justifie, pour des analystes par les 45 à 70 ans de dictature à parti unique, de pénuries et de répression, suivies de deux décennies d'ultra-libéralisme sans entraves, régimes peu propices au développement des sociétés civiles, de la démocratie et de l'état de droit, qui constituent selon leurs écoles un élément géo-historique suffisamment fédérateur pour justifier ce regroupement. Elle est en revanche discutée, notamment en Europe et aux États-Unis, car elle désigne un ensemble actuellement sans unité politique ou monétaire, très hétérogène sur le plan économique, et tout aussi divers du point de vue culturel ou linguistique. Hormis leur situation géographique sur le continent européen, le point commun de ces pays est d'avoir subi, sans aucune consultation populaire, d'abord des régimes communistes pendant un demi-siècle ou plus, et ensuite une économie de marché très peu sociale depuis la fin du siècle dernier.

On désigne habituellement comme PECO :

11 États désormais membres de l'Union européenne :

· Bulgarie

· Croatie (issue de l'ex-Yougoslavie)

· Estonie (ancienne république soviétique)

· Lettonie (ancienne république soviétique)

· Lituanie (ancienne république soviétique)

· Hongrie

· Pologne

· République tchèque (issue de l'ex-Tchécoslovaquie)

· Roumanie

· Slovénie (issue de l'ex-Yougoslavie)

· Slovaquie (issue de l'ex-Tchécoslovaquie) ; 6 autres pays, issus de l'ancienne Yougoslavie à l'exception de l'Albanie :

· Albanie

· Bosnie-Herzégovine

34

· Macédoine

· Monténégro

· Serbie

· Kosovo ;

4 anciennes républiques anciennement soviétiques sont membres ou participants de CET :

· Biélorussie

· Moldavie

· Ukraine

· Russie

Figure 2. L'Europe centrale et orientale

Source : http://commons.wikimedia.org/wiki/fil

CONCLUSION PARTIELLE

Dans les lignes précédentes nous avons présenté l'Ukraine et l'Europe de l'Est. Ainsi on peut retenir en ce qui concerne l'Ukraine que c'est un pays, qui, dès part son histoire à été le foyer du premier Etat slave et il est marqué par la domination de plusieurs Etats ce qui explique la multiplicité des peuples vivants dans ce pays et des tentatives de velléités cessessioniste qui se vit actuellement en Ukraine

Pour ce qui est de l'Europe de l'Est, lui est souvent assimilé au bloc de l'Est (pendant la guerre froide) qui est tombées en désuétude depuis la chute des régimes communistes au début des années 1990 (au profit des Pays d'Europe centrale et orientale, les PECO), mais servent encore souvent à dénommer ces pays, dont les structures socio-économiques et les mentalités ont été fortement marquées par le régime communiste.

35

CHAPITRE.3. LA CRISE UKRAINIENNE ET LES CONSEQUENCES GEOPOLITIQUES EN EUROPE DE L'EST

Dans ce chapitre nous passons en revue la crise ukrainienne ensuite nous parlerons du partenariat oriental et de l'union eurasiatique qui semblent être un bras de fer géopolitique entre la Russie et l'occident pour le contrôle économique des ex-républiques de l'URSS. Enfin nous parlerons des impacts de la crise ukrainienne en Europe de l'Est à travers différents canaux, qui, sont beaucoup plus économiques sans omettre les conséquences de celle-ci

SECTION.1. LA CRISE UKRAINIENNE

L'Ukraine traverse une crise sans précédente depuis son accession à l'indépendance en

1991.

La crise ukrainienne a eu pour racine la décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer l'accord d'association avec l'Union européenne. Des manifestations de grande ampleur se sont déclenché alors et ont abouti le 22 février 2014 à la fuite puis à la destitution du président Viktor Ianoukovytch, remplacé par Oleksandr Tourtchynov. « En réaction, la Crimée proclame son indépendance et vote pour son rattachement à la Russie, rattachement reconnu par la Russie, provoquant une crise diplomatique internationale. Plusieurs autres provinces ukrainiennes à forte population russophone, notamment le Donbass, vivent des soulèvements similaires et organisent à leur tour des référendums d'autodétermination afin de se séparer du gouvernement ukrainien en place38 ».

Malgré les négociations une grande guerre ravage aujourd'hui l'est de l'Ukraine opposants les rebelles séparatistes pro-russes et l'armée ukrainienne.

§.1. Revendications

Les manifestations naissent de l'échec des négociations entre l'Ukraine et l'Union européenne. Dès cet échec, les manifestants demandent le départ de Ianoukovytch, qu'ils accusent d'avoir « vendu le pays pour s'acheter un poste de gouverneur dans l'empire russe ».

38 http// :www.mondediplomatique.com/Sébastien-Gobert,-« L'Ukraine se dérobe à l'orbite européenne : Un

36

De l'autre coté à l'Est les rebelles separatistes revendications leurs autonomes et veulent crées leurs propres Etats indépendants du pouvoir de kiev ; ce que Kiev ne veut pas et accuse la Russie d'instrumentaliser les rebelles à l'Est pour maintenir sa main mise sur l'Ukraine.

§.2. Déroulement

1. Renversement du pouvoir : l'Euromaïdan

« Les manifestations pro-européennes ukrainiennes ont été nommées par Radio Free Europe Euromaïdan (ukrainien : Yevromaïdan) en référence à la place de l'Indépendance (Ìàéäàí Íåçàëåæíîñò, Maïdan Nézalejnosti), la place principale de Kiev où elles se sont déroulées39 »

Le 21 février 2014 après deux journées de négociations entre le Président, les leaders de l'opposition, les ministres des Affaires étrangères allemand, polonais et français et un représentant de la Russie, un accord de sortie de crise est signé par toutes les parties à l'exception du représentant russe. Les manifestants continueront à occuper la rue malgré l'accord de sortie de crise. Peu après le président Ianoukovytch fuit Kiev pour Kharkiv où il dit qu'il ne démissionnera pas.

Après le ministre de l'intérieur est destituer par le parlement, des défections s'observent dans le camp présidentiel. Le président Ianoukovytch est désavoué par son parti l'accusant de haute trahison.

Cependant la Rada (le parlement ukrainien) constatant les vacances du pouvoir prononce la destitution du président et fixe la date des élections au 25 mai 2014 la tenu des élections présidentiels qui avait vu le sacre du président Petro POROCHENKO

2. Après le renversement du pouvoir : la contre-révolution

Le mouvement contestataire de 2013-2014 est celui d'une partie de l'Ukraine, alors qu'une autre partie, dans le Donbass, les villes industrielles et les grands ports, lui est fortement hostile. D'une part le Parti communiste d'Ukraine s'oppose au mouvement dès son émergence, refusant le rapprochement avec l'Union européenne.

39 Sylvie Kauffmann, « Ukraine : se rapproche-t-on du scénario tchécoslovaque ou géorgien ? » sur http// www.lemonde.fr, 2 mars 2014 consulté le 13/10/2014

37

Il eut des manifestations à Donetsk le 1er mars 2014 contre l'Euromaïdan et prise du bâtiment de l'administration régionale.

Le 24 novembre 2013, deux mille manifestants protestent à Kiev en soutien à la fin des négociations avec l'Europe. Les 25 et 26 novembre, des mouvements dénommés « anti-Maïdan » par leurs dirigeants sont menés à Sébastopol et à Donetsk. Les manifestants considèrent les pro-européens de Maïdan comme des fascistes, qualificatif qu'emploient également le Kremlin et une grande partie des médias russes.

« Le 9 décembre, le conseil suprême de Crimée (parlement de Crimée, région autonome traditionnellement pro-russe) condamne dans une déclaration les manifestations, demandant au gouvernement de restaurer l'ordre à Kiev. L'interdiction de la langue russe dans les 13 régions sur les 27 que compte l'Ukraine met en effet le feu aux poudres, même si le président par intérim explique ensuite qu'il ne fera pas entrer cette mesure en vigueur pour le moment. Dans le sud-est, des brigades d'autodéfense sont créées, notamment à Sébastopol40 ».

Début mars 2014, la république autonome de Crimée est de facto détachée de Kiev en se réservant le choix par référendum le 16 mars 2014 de son futur statut, dans le cadre d'un lien juridique avec l'Ukraine qui serait alors purement formel, lequel referendum eu lieu a abouti par l'autonomie de la Crimée qui s'est suivi son rattachement à la Russie.

3. Situation dans le reste de l'Ukraine

A la suite de la saisie du bâtiment gouvernemental de Donetsk par des manifestants pro-russes, la République populaire de Donetsk est proclamée et les séparatistes annoncent la tenue d'un référendum sur le statut de la ville le 11 mai 2014. « Le lendemain, la Russie fait savoir que l'utilisation de la force par les autorités ukrainiennes pour réprimer les protestations dans l'est du pays pourrait mener à une guerre civile41 ».

Le 15 avril 2014, le président Oleksandr Tourtchynov déclare que l'opération anti-terroriste contre les séparatistes pro-russes a débuté à Donetsk et qui a conduit jusqu'aujourd'hui à une guerre qui ravage l'Est de l'Ukraine.

40 http://www.lemonde.fr/En-Crimée-bastion-pro-russe-Kiev-a-été-prise-par-des-fascistes consulté le 14/01/2015

41 http://www.liberation.fr/art.cit

38

. En cas de non désescalade du conflit, les États-Unis avaient insisté sur le fait de prendre des « mesures additionnelles », c'est-à-dire des sanctions, contre la Russie.

Malgré les sanctions occidentales à l'encontre de la Russie et les mesures de rétorsions prises par la Russie à l'encontre de l'union européenne ainsi que les négociations de Minsk, entre la Russie, le gouvernement ukrainien et les séparatistes pro-russes, qui ont abouti sur les un accord de cessez le feu, les combats continuent à l'Est de l'Ukraine dans la région de Donetsk et de Kharkiv.

Figure.3. situation à l'Est de l'Ukraine

Source : http//:www.les-crises.fr/ukraine consulté le 15/03/2015

SECTION.2. DU PARTENARIAT ORIENTALE A L'UNION EURASIATIQUE

La grande controverse économique entre l'Union Européenne et la Russie autour de la

crise Ukrainienne ce sont les accords d'associations sur base de deux grands projets russe et européenne ; c'est le partenariat oriental et l'union eurasiatique.

Ainsi voyons en premier lieu ce qu'est le partenariat orientale et l'union eurasiatique.

39

§1. Le partenariat oriental

1. Membres

Les membres du Partenariat oriental sont :

· Arménie

· Azerbaïdjan

· Biélorussie

· Géorgie

· Moldavie

· Ukraine

· Union européenne

2. Histoire du Partenariat Oriental

Une nouvelle génération d'accords d'association est en cours de négociation avec certains pays. Ils remplaceront les accords de partenariat et de coopération conclus avec les pays partenaires (sauf la Biélorussie) à la fin des années quatre-vingt-dix. Les derniers accords d'association/ALEAC à avoir été lancés sont ceux concernant la Géorgie et la République de Moldavie. Et cette nouvelle génération d'accord c'est le partenariat oriental.

Pour ce qui concerne l'Ukraine, « le 21 mars 2014, le premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, signe dans le cadre du Partenariat oriental le premier volet de l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne. La non-signature de ce même document par ses prédécesseurs quelques mois plus tôt (en novembre 2013) était l'une des causes revendiquées par les représentants de l'Euromaïdan42 ».

Pour la période 2014-2017 furent mises en place quatre plateformes multilatérales du Partenariat Oriental, que sont :

1. La démocratie, la bonne gouvernance et la stabilité

2. L'intégration économique et la convergence avec les politiques européennes

3. La sécurité énergétique

4. Les contacts entre les peuples

42 http://www.lemonde.fr/L'Ukraine signe l'accord d'association avec l'UE

40

3. Objectifs du Partenariat Oriental

D'après le Service Européen pour l'Action Extérieure, le Partenariat Oriental permet aux pays partenaires intéressés de se rapprocher de l'UE en renforçant leurs liens politiques, économiques et culturels avec elle. L'Union Européenne individualise sa relation juridique avec chacun des Etats partenaires, dans une logique de rapprochement bilatéral.

Ce partenariat repose sur plusieurs piliers :

? le respect du droit international

? un engagement en faveur de valeurs fondamentales que sont la démocratie, la primauté du droit, le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales

? la mise en place d'une économie de marché, dans un cadre de développement durable et de bonne gouvernance.

Il vise ainsi à renforcer la sécurité énergétique, favoriser les réformes sectorielles et la protection de l'environnement, soutenir le développement économique et social, fournir des fonds supplémentaires à des projets visant à réduire les inégalités sociales, améliorer la stabilité et encourager les contacts interpersonnels.

Au titre de ce partenariat, qui entre dans le cadre de la politique de voisinage de l'UE, « l'Ukraine reçoit par exemple 300 millions d'euros43 ».

§.2. L'union eurasiatique

L'Union eurasiatique, Union eurasienne ou encore Union économique eurasienne, est une union fondée par la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie par un traité du 29 mai 2014. Après avoir été approuvée par les Parlements de chaque État, l'Union entrera en vigueur le 1er janvier 2015. L'Arménie, le Kirghizistan, le Tadjikistan ont montré leur désir de rejoindre cette union.

L'idée, basée sur l'intégration de l'Union européenne, a été évoquée par le premier ministre de la Russie à l'époque, Vladimir Poutine, en octobre 2011, mais a été proposée pour la première fois en tant que concept par le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, pendant un discours en 1994 dans une université de Moscou. « Le 18 novembre 2011, les présidents de la Biélorussie, du Kazakhstan, d'Arménie et de la Russie ont signé un accord qui

43 http://www.lemonde.fr/Quelles frontières pour l'Europe ?

41

a pour objectif d'établir l'Union eurasiatique d'ici 20159. L'accord, comprenant une feuille de route pour l'intégration future des États, a établi la Commission eurasiatique (inspirée de la Commission européenne) et la zone économique eurasiatique, qui ont commencé à fonctionner le 1er janvier 201244 ».

1. États membres

Si l'Union eurasiatique se réalisait jusqu'au bout, elle comprendrait plusieurs États de l'ancienne Union soviétique : l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan. D'après le périodique The New York Times, plusieurs candidats à l'élection présidentielle Kirghiz de 2011 intégraient le projet dans leur programme. Le gouvernement du Tadjikistan déclara prendre en considération la possibilité d'adhésion. L'Arménie à déclaré le 3 septembre 2013 qu'elle rejoindrait l'Union eurasiatique, en réaction à sa confrontation avec l'Azerbaïdjan.

Lors d'un tour de table organisé par les leaders du parti Russie unie, le politologue russe Dmitry Orlov déclara que, en dehors des États de l'ex-Union soviétique, l'Union eurasiatique pourrait comprendre la Bulgarie, Cuba, la Finlande, la Hongrie, la Mongolie, la République tchèque, le Venezuela et le Vietnam, laquelle les incorporeraient dans un ensemble commun ou la langue de communication et de coopération économique serait le russe. D'après Vladimir Poutine, l'Union eurasiatique se construirait sur les « meilleures valeurs de l'Union soviétique ». Toutefois, selon les critiques, ce projet d'intégration aurait pour but de restaurer l'Empire soviétique lequel critique ont été repris par la secrétaire d'Etat Hilary CLINTON.

2. Projets d'intégration existants

L'Espace économique commun, comprenant l'Union douanière et la Zone de libre-échange, a déjà créé une intégration économique partielle entre trois pays: la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie. Ainsi, l'Union eurasiatique peut être considérée comme étant la continuité de cette union économique. Un certain nombre d'organisations régionales sont aussi des bases pour une intégration plus poussée : c'est le cas pour notamment l'Union de la Russie et de la Biélorussie, la Communauté économique eurasiatique, l'Organisation du traité de sécurité collective et la Communauté des États indépendants.

44 http://www.time.com/135520/russia-kazakhstan-belarus-treaty/

42

3. Commission eurasiatique

L'accord signé par les présidents Russe de l'époque Dimitri Medvedev, Noursoultan Nazarbaïev du Kazakhstan, et Alexandre Loukachenko de Biélorussie a établi la Commission eurasiatique, l'organe de gouvernance supranational de l'Espace économique eurasiatique, qui a commencé à fonctionner le 1er janvier 2012. La Commission se base sur le modèle de la Commission européenne. Son siège sera à Moscou et les dépenses pour l'infrastructure et les locaux des travailleurs de la Commission seront financés par la Russie, tandis que le budget de la Commission sera financé par les trois États membres et dépendra des parts d'imposition reçu par l'Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan.

« La Commission sera présidée par le Conseil, composé des trois vice-Premiers ministres de la Biélorussie, du Kazakhstan et de la Russie, et chaque pays enverra trois représentants qui s'occuperont de la gestion et du fonctionnement journalier de l'organisation. Ces membres recevront le statut de ministres fédéraux dans leurs États respectifs. La Commission se composera de plusieurs départements dont le personnel sera composé à 84 % d'officiels russes, 10 % d'officiels kazakhes et de 6 % d'officiels biélorusses, proportionnellement à la population des États membres. 10 ».

§.3. Le partenariat oriental et l'union eurasiatique : les accords de discorde

On peut souligner qu'au départ, ces deux projets n'avaient pas nécessairement vocation à placer la Russie et l'Union européenne (UE) sur une trajectoire de collision. Mais ce sont les perceptions qui comptent et non les intentions, perceptions elles-mêmes nourries des ambiguïtés inhérentes aux deux concepts. Successeur de la Politique européenne de voisinage (PEV), le Partenariat oriental (PO) est une politique légitime s'agissant de territoires constituant la frontière orientale de l'Union depuis l'élargissement de 2004.

Partant du principe, inventé pour les besoins de la démonstration, « que seuls les marchés de plus de 200 millions de consommateurs peuvent peser sur la mondialisation économique, il s'agissait d'unir au marché russe les territoires qui constituaient avec lui la base industrielle de l'Union soviétique, en l'occurrence : la Biélorussie, l'Ukraine (en réalité celle du Sud et de l'Est) et le Kazakhstan (pour le Nord), avec un objectif secondaire, l'Azerbaïdjan45 ». Jusque là il n'y avait pas des problèmes car il n'y avait pas encore les bras de fer entre les deux projets (partenariat oriental, union eurasiatique.

45 E. Tulmets, « La Politique européenne de voisinage à la recherche d'un nouveau souffle », Questions internationales, La Documentation française, n° 66 mars-avril 2014, p. 95,.

43

Quels qu'aient été les débats internes de part et d'autre, il est clair qu'ils n'ont pas été entendus. Les Russes, en tout cas l'entourage du président Poutine et sans doute le président lui-même, ont perçu, à tort ou à raison, le Partenariat oriental comme un projet américain, reproduisant le modèle de l'élargissement de 2004 avec un volet militaire convoquant l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) dans l'espace intérieur de l'ancienne Union soviétique. Les Européens, du moins ceux fixés géographiquement ou intellectuellement sur la frontière orientale de l'Union, ont perçu le projet russe comme de nature néosoviétique, sans voir la profonde différence de nature et de comportement entre l'État russe et l'État soviétique. Ainsi fut déclenché le malentendu à propos le projet du partenariat oriental.

Ainsi, partant de la perception Russe, le Partenariat Oriental semble avoir été créé essentiellement pour renforcer l'influence démocratique et libre-échangiste de l'Union Européenne au-delà de sa nouvelle frontière orientale, face à une Russie perçue, depuis la crise géorgienne de 2008, comme de plus en plus agressive et de moins en moins démocratique. Le contexte de 2009 est donc très différent de celui de 2003, lorsque Bruxelles lança sa Politique de voisinage en essayant d'impliquer Moscou.

Le Partenariat oriental parait s'inscrire cette fois dans une démarche moins inclusive, voire dans une véritable lutte d'influence, qui se pose clairement en concurrence avec la politique russe dans la région. Ainsi, pour y répondre, Moscou avait décidé en 2010 de relancer son projet d'union douanière allant de Moscou à Astana, en passant par Minsk et Kiev. Un objectif qui suscitera clairement, et explicitement, l'opposition des États-Unis ; ainsi « le 5 décembre 2012, la Secrétaire d'État Hillary Clinton, alors encore en poste, annonçait l'intention de Washington de contrecarrer l'ambition russe de créer une union douanière, en la comparant à une tentative de « re-soviétiser » la région. En réponse à ces propos, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergei Lavrov, affirmera qu'il ne fallait pas imposer des choix artificiels entre « vecteurs de développements » occidentaux et orientaux aux régions qui entourent son pays46 ».

C'est donc l'aspect économique des Accords d'association qui a posé le plus de problèmes politiques, et qui a été perçu par la Russie comme un véritable défi géopolitique. Les Accords d'Associations doivent en effet permettre la création d'une zone de libre-échange dite « complète et approfondie », devant faciliter l'insertion progressive des six ex-

46 Santopinto F. du libre échange à la crise ukrainienne : l'Union Européenne face à ses erreurs, en ligne sur http// www.igrip.org/NA201404fr-santopinto.pdf

47 Idem

44

républiques soviétiques dans le marché européen. Bien que l'UE tente d'instaurer des zones de libre-échange avec la plupart des pays qui l'entoure, et même au-delà, force est de constater que les AA comportent un niveau d'intégration économique très poussé, devant aboutir à terme à l'adoption de près de 80 % de l'acquis communautaire. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ne manquera d'ailleurs pas de souligner, en 2013, que l'Accord d'association UE-Ukraine (alors en cours de négociation) est, dans son genre, le plus avancé que l'UE n'ait jamais négocié. Or, inévitablement, l'ambition d'aménager des zones de libre-échange amarrées au marché européen confère aux Accord d'Association un caractère exclusif, qui interdirait à leurs signataires d'adhérer au projet d'union douanière proposé par leur principal partenaire commercial, la Russie.

L'Accord d'association avec l'Ukraine a en outre posé problème par rapport à la zone de libre-échange prévue par la Communauté des États indépendants (CEI), à laquelle Kiev avait adhéré depuis octobre 2011. Là aussi, Moscou avait manifesté plusieurs inquiétudes, étant donné qu'il n'y a pas de zones de libre-échange entre la Russie et l'UE. Moscou avait ainsi menacé de rétablir des barrières douanières vis-à-vis de tous les produits en provenance d'Ukraine si l'accord avec l'UE devait aboutir.

La Commission européenne s'était toutefois empressée d'assurer que l'Accord d'Association n'aurait pas comporté le droit d'accès libre aux produits européens importés en Ukraine et acheminés ensuite vers la Russie, en vertu du principe du pays d'origine. La zone de libre-échange UE-Ukraine était donc compatible avec la zone CEI-Ukraine, contrairement à une éventuelle union douanière. Toutefois, là aussi de fortes frictions entre Bruxelles et Moscou devaient être enregistrées47.

SECTION.3. LA CONCEPTION RUSSE DE LA REVOLUTION DE L'EUROMAIDAN

On s'accordera sur le fait qu'Européens et Américains ont sous-estimé l'énergie désespérée, et tardive, avec laquelle la Russie a combattu victorieusement l'Accord d'association avec l'Ukraine, usant de toutes les ressources possibles pour retourner le camp du président Viktor Ianoukovitch. Il est aussi évident que Maïdan a constitué inversement, pour les Russes, une mauvaise surprise stratégique. Dans la vision russe du monde, le peuple n'est pas un acteur, et les révolutions sont par nature manipulées. Il est remarquable de voir à quel point la Russie contemporaine, jetant aux poubelles de l'histoire l'épopée soviétique de la révolution d'Octobre, s'est approprié la thèse occidentale du coup d'État bolchevique.

45

Sur ce point comme sur beaucoup d'autres, la Russie de Poutine est plus proche de celle de Nicolas 1er que de celle de Lénine ou de Léonid Brejnev. À cela s'ajoute le « tourisme révolutionnaire », qui atteint son pic lors des trois jours du sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Kiev en décembre 2013, combiné à l'ignorance de l'histoire ukrainienne de la part des leaders occidentaux qui, se laissant photographier en toute innocence sous les drapeaux rouge et noir, ouvraient un boulevard à la propagande russe sur le soutien étranger aux « fascistes » ukrainiens.

Le mode opératoire rappelle aussi bien celui des conflits caucasiens et moldave du début des années 1990 que la réponse russe à la guerre d'août 2008 en Géorgie, et relève plus du réflexe que de la réflexion. L'analogie semble plus à rechercher dans les automatismes acquis dans les sports de combat (un domaine dans lequel on ne peut nier la compétence du président russe) que dans le jeu d'échecs.

Face à l'opposition ukrainienne, les dirigeants européens étaient conscients du caractère potentiellement explosif de la situation.

Quant aux Russes, ils ne pouvaient interpréter la fuite de Ianoukovitch que comme une violation de l'accord du 22 février 2014 avec la complicité active des médiateurs européens. « Dans le cadre de la théorie du complot qui prévaut dans l'esprit des dirigeants russes depuis la révolution serbe d'octobre 2000, la créature n'est censée jouir d'aucune autonomie de décision par rapport au créateur »48.

Ainsi pour les russes la révolution du maïdan est une instrumentalisations de ceux que Moscou appelle « les fascistes » ; cette révolution n'a jamais été un fait populaire

SECTION.4. IMPACT DE LA CRISE UKRAINIENNE EN EUROPE DE L'EST

Avec l'annonce des dernières sanctions européennes et américaines envers la Russie, la crise russo-ukrainienne est entrée dans une nouvelle phase. Ces nouvelles sanctions sont loin d'être anodines et les retombées économiques risquent d'être importantes pour la Russie et les pays de l'Europe de l'est suite aux mesures de rétorsions de la Russie qui connaît depuis le début d'année une activité économique déprimée. Même si ces sanctions ne ciblent pour l'instant que les secteurs clés de l'économie russe (énergie, finance, armement), par effet de ricochet, elles devraient aussi toucher d'autres secteurs économiques.

Certes, l'effet de contagion (en termes économiques) du conflit vers d'autres zones géographiques demeure limité à l'heure actuelle. Il convient cependant de souligner que toute

48 http// www.ifri.org/ifrilefortpe22014/pdf consulté le 13/10/2014

46

escalade militaire du conflit, tout renforcement des sanctions à l'égard de la Russie, voire toute riposte russe en réponse à ces sanctions aura à travers divers canaux de transmission un impact notoire qui sera de plus en plus palpable dans les pays, parmi lesquels certains pays de l'Union européenne qui ont tissé des liens plus ou moins étroits avec l'économie russe. Même si les marchés financiers n'ont pas encore attaché une grande importance à cette crise géopolitique, en fonction des différentes issues possibles du conflit et des divers canaux de transmission considérés, cette crise russo-ukrainienne aura évidemment aussi une répercussion sur l'aversion au risque et donc l'allocation d'actifs des investisseurs.

L'Union européenne et la Russie sont interdépendantes à plusieurs niveaux. « Parmi les principaux canaux de transmission, nous allons surtout faire la distinction entre le commerce international, l'énergie, les investissements directs étrangers/flux de portefeuille et le secteur bancaire49 ».

§.1. Le commerce international

« Pour la Russie, le marché européen est très important, aussi bien en termes d'importations que d'exportations. Alors que l'Union européenne représentait près de 41,9% (du total) des importations russes, le marché européen compte pour environ 52,9% des exportations russes. Les principaux biens exportés de l'Union européenne vers la Russie sont les machines-outils, le matériel de « bâtiment et travaux publics », l'électroménager et les véhicules utilitaires.

Pris dans leur globalité, la part de la Russie dans les exportations européennes demeure faible, même si cette part a constamment augmenté au cours des dernières années. En 2013, la Russie représentait un peu moins de 7% du total des exportations européennes. En volume, ceci correspond à un montant de 119,8 milliards d'euros (contre 89 milliards d'euros en 2007). Parmi les principaux pays européens exportateurs, on compte surtout les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), mais aussi la Finlande.

À partir des données de l'OCDE sur les échanges en valeur ajoutée (ÉVA), on peut avoir une première idée de l'impact d'une éventuelle baisse des exportations vers la Russie sur le PIB de différents états membres. Par exemple, une baisse de 10% des exportations finlandaises vers la Russie engendrerait un recul de 0,167 points de pourcentage du PIB du pays. Depuis le début des hostilités en Ukraine, les exportations européennes en direction de

49 http://www.bcee-assetmanagement.lu/ les-éventuelles- retombées-de-la-crise-russo-ukrainienne

50 http://www.bcee-assetmanagement.lu/art.cit

51 http://www.bcee-assetmanagement.lu/art.cit

47

la Russie connaissent un trend négatif. En nous basant sur les dernières données disponibles d'Eurostat (mai 2014), les exportations européennes vers la Russie ont baissé de 16,75% (en rythme annualisé)50 ».

Les sanctions adoptées récemment ne concernent pas l'ensemble des biens importés et exportés. Uniquement les armes et le matériel connexe en provenance et à destination de la Russie, mais aussi les biens et les technologies à usage double (c'est-à-dire civil et militaire) sont concernés par les récentes restrictions.

§.2. L'énergie

L'Union européenne est davantage dépendante des importations en provenance de la Russie et plus singulièrement des importations de biens énergétiques. La Russie représentait en 2013 environ 12,3% du total des importations européennes, soit 206,5 milliards d'euros (contre 144 milliards d'euros en 2007). La crise russo-ukrainienne a pour l'instant nettement moins impacté les importations européennes en provenance de Russie. Selon les données de mai dernier, les importations européennes en provenance de Russie ont enregistré un recul de 0,7% en rythme annualisé51.

Si on se focalise uniquement sur l'importation des biens énergétiques, la dépendance des états membres de l'Union européenne vis-à-vis de la Russie devient plus évidente.

À titre d'exemple, près de 32% du total des importations européennes de gaz proviennent de Russie. Les pays les plus exposés aux importations de gaz en provenance de Russie sont les pays baltes, suivis de la Bulgarie et de la Finlande. Le marché européen de l'énergie est essentiel pour la Russie, car le marché européen représente à lui seul 76% des exportations russes de gaz. D'une manière générale, la Russie est très dépendante des exportations d'énergie, car les recettes fiscales sur les biens énergétiques contribuent à hauteur de 50,2% au budget fédéral russe.

Il convient de préciser que les récentes sanctions annoncées ne concernent pour l'instant pas l'exportation/l'importation de biens énergétiques, lesquelles sont régies par des contrats à long terme, mais uniquement l'exportation vers la Russie de certains équipements et technologies destinés à l'exploration et la production de pétrole. De plus ces sanctions ne s'appliquent qu'aux nouveaux contrats.

48

§.3. Les investissements directs étrangers et les flux de portefeuille

L'Union européenne est le principal investisseur en Russie. Environ 75% des

investissements directs étrangers (IDE) en Russie proviennent des états membres de l'Union européenne. En volume, les IDE des états membres en Russie étaient de 189,5 milliards d'euros (en termes de stocks) en 2012. Pour la même année, les IDE russes au sein de l'Union européenne ont comptabilisé 76,6 milliards d'euros. Les stocks de portefeuille (actions et obligations) de la zone euro vers la Russie ont culminé quant à eux à 52 milliards d'euros en 2012.

Notons que plus de la moitié des engagements au titre des investissements de portefeuille (274 milliards de dollars) et des IDE étrangers (566 milliards de dollars) émanent de fonds d'investissement. En d'autres termes, les actifs russes sont très vulnérables aux sorties de capitaux. Malgré les récentes sanctions qui ont restreint l'accès de certaines banques russes aux marchés des capitaux, la Russie affiche toujours une position extérieure créditrice (surplus de 126 milliards de dollars) vis-à-vis du reste du monde.

§4. Le secteur bancaire

Un certain nombre de banques européennes sont exposées au marché russe. On

constate que les banques européennes sont exposées à hauteur de 112,1 milliards d'euros, soit près de 3/4 des créances bancaires internationales en Russie (toutes catégories confondues, le total des créances bancaires internationales s'élève à 151,7 milliards d'euros). Les principales banques exposées proviennent pour l'essentiel de la France, de l'Italie, de l'Allemagne et de l'Autriche. Mais si on compare la taille de cette exposition au total de l'actif bancaire, ce sont surtout les banques autrichiennes qui apparaissent les plus vulnérables.

À partir de données de la Banque des règlements internationaux (BIS), on peut toutefois observer qu'entre décembre 2013 et mars 2014 les banques étrangères ont déjà fortement réduit leur exposition à la Russie et plus singulièrement à la dette publique russe. Sur l'ensemble du premier trimestre de l'année, cette exposition a été abaissée de 25% 52.

§.5. Conséquences de la crise ukrainienne

Depuis le début de la crise russo-ukrainienne, les réactions sur les marchés financiers

ont été d'une ampleur limitée. Il y a eu quelques mouvements vers des valeurs sûres.

Il convient de faire remarquer que certains secteurs, notamment ceux directement impactés par les sanctions évoquées plus haut, ont connu un accroissement des primes de risque demandées par les investisseurs. Les entreprises les plus touchées par ces mouvements

52 http://www.bcee-assetmanagement.lu/art.cit

49

de hausse des primes de risque ont essentiellement été celles d'origine russe évoluant dans ces secteurs, mais aussi un certain nombre d'instituts bancaires et d'entreprises en Europe qui disposent d'actifs considérables en Russie et en Ukraine. D'une manière générale, cette crise russo-ukrainienne n'est pas passée totalement inaperçue sur le marchés des titres de participation russes.

Sur les marchés de change émergents (notamment Russie et CEE), on a pu observer une certaine remontée de l'aversion au risque qui a pesé sur l'évolution des devises. En cas de ralentissement prolongé de la croissance dans les pays d'Europe centrale et orientale et de détérioration des perspectives de croissance de la Russie, des risques de baisse de taux subsistent et par conséquent les devises de ces pays risquent de connaître des pressions additionnelles.

Pour ce qui est de l'Ukraine, le pays connais une récession en ce sens qu'il a perdu les régions de l'Est qui constituent le principal moteur de son économie. Avec la guerre qui se vit actuellement à l'Est de l'Ukraine, elle a fait beaucoup des victimes que l'on évalue aujourd'hui à 5000 milles mort et crées une crise humanitaire dans l'Est du pays le pays.

Aujourd'hui on remarquera que l'Europe de l'Est est divisé entre deux sentiment : certains préfèrent rester sous l'influence russe d'autres au contraire veulent se libérer de l'influence russe pour créer des liens avec l'union Européenne et l'OTAN car pour eux la Russie devient de plus en plus agressif prenant comme exemple la guerre en Géorgie de 2008 et la guerre qui se vit actuellement à l'Est de l'Ukraine. C'est on remarquera dans la plupart des pays d'Europe de l'Est on verra qu'il ya des partis pro-russe et des parties pro-européens.

Pour ce qui est de la Russie, elle vient de mettre en place une nouvelle doctrine stratégique qui stipule que l'expansion de l'OTAN est une menace pour la survie de la Russie. D'où la Russie doit tous faire pour limiter l'expansion de l'OTAN donc maintenir son influence stratégique en Europe de l'Est.

CONCLUSION PARTIELLE

Dans les lignes qui précède l'on a d'abord parlé de la crise en Ukraine sa source et ses aboutissant jusqu'aujourd'hui, ensuite nous avons parlé du partenariat oriental et de l'union eurasiatique qui constitue jusque là les accord de discorde entre l'union européenne et la Russie, et l'Ukraine se trouve aujourd'hui au milieu de ce front géopolitique entre d'une part la Russie et d'autres parts l'Union Européenne et les Etats-Unis car pour l'Union Européenne et les Etats-Unis avec l'union Eurasiatique la Russie veut re-soviétiser l'Europe

50

de l'Est ce qui est inacceptable pour les américains ; et pour la Russie il est inacceptable que l'Ukraine tombe dans la sphère d'influence occidentale par le partenariat orientale.

Ensuite nous avons parlé de l'impact de cette crise en Europe et particulier en Europe de l'Est par différents canaux à travers les sanctions qu'infligent la l'Union Européenne et les Etats Unis à la Russie, d'une part et les mesures de rétorsions de la Russie d'autres part.

Enfin, nous avons parlé des conséquences de la crise en Ukraine ; et ce qui retiens notre attentions sur ce point est que le parlement ukrainien a voté une proposition de loi d'adhésion à l'OTAN, ce qui a été contesté par la Russie et celle-ci a élaborer une nouvelle doctrine stratégique qui identifie l'expansion de l'OTAN comme une menace pour la sécurité et la survie de la Russie.

Figure.4. la Russie et son étranger proche

Source : http//:www.diploweb.com/russie-et-son-étranger-proche consulté le 15/03/2015

51

CHAPITRE IV. LES PERSPECTIVES GEOPOLITIQUES DE LA CRISE EN

UKRAINE

Comme nous l'avons analysé précédemment, les événements en Ukraine dépassent les frontières de ce pays, et débordent sur ses voisins proches notamment la Russie et l'Union Européenne, mais aussi les Etats-unis qui s'y impliquent en vertu de la doctrine de la prépondérance du pentagone et de la théorie du Heartland.

Dans les lignes qui suivent nous allons analyser les enjeux géopolitiques de la crise en Ukraine, les perspectives de cette crise, enfin nous essaierons d'analyser certaine scenario d'issue éventuelle pour la crise ukrainienne.

SECTION.1. L'UKRAINE LA PIECE CENTRALE DE LA GEOPOLITIQUE EN

EUROPE

§.1. Les enjeux géopolitiques en Ukraine

1. Du point de vue économique

D'un point de vue économique l'Ukraine possède un grand potentiel pour la production agroalimentaire et minière. En outre, c'est à travers le territoire ukrainien que le gaz que la Russie livre à l'Europe traverse.

Figure.5. La livraison du gaz russe en Europe

Source : http//:www.ccr4.org/courantcommunisterevolutionnaire

52

2. Du point de vue stratégique

L'Ukraine est fondamentale pour la défense Russe. En effet, Moscou se trouve à 480 kilomètres de la frontière ukrainienne, ce qui la rendrait vulnérable une fois cette barrière franchie.

C'est cela qui explique les tensions entre l'OTAN et la Russie d'une part et la Russie et l'Ukraine d'autre part lors des discussions sur la perspective de l'intégration de l'Ukraine au sein de l'OTAN. Tout ceci explique la nouvelle doctrine militaire russe qui identifie l'expansion de l'OTAN comme une menace directe pour la Russie. Ainsi il est fondamentale pour la Russie de garder l'Ukraine sous son influence dont le territoire pourrait servir de zone tampon.

Dans cette même optique, sous la pression de la crise économique, cette importance stratégique de l'Ukraine pour la Russie ne fait que s'accentuer. En effet avec la baisse des prix de gaz et du pétrole au niveau international ainsi qu'une certaine perte de vitesse de la compétitivité au niveau national et international du géant russe Gazprom, sont des facteurs inquiétant pour les dirigeants russes.

C'est dans ce cadre que la Russie essaye depuis un certain moment de régénérer son ancienne zone d'influence à travers une politique d'investissement dans le Balkans et dans les pays d'Europe centrale et de l'Est. « La Russie a octroyé un prêt de 10 milliard d'euros à la Hongrie pour la construction des réacteurs nucléaires. »53. Ceci concrétise à travers la constitution la constitution d'une union eurasiatique, laquelle nous avons détaillé dans le chapitre précèdent, dans laquelle participeraient des anciennes républiques soviétiques.

Quant à l'Union Européenne, ce sont les mobilisations et l'escalade à l'est qui ont poussé le couple Franco-allemande d'envisager des discussions avec Moscou.

De part nos observations la Russie fera tout pour ne pas perdre sa zone stratégique pour sa défense qui reste jusque là l'est de l'Ukraine. Dans le contexte actuel, on ne peut pas encore exclure un scenario du type Yougoslavie pour l'Ukraine, quoique les implications et le contexte politique, économique et social international soient bien différents.

53 Catherine SAMARYS, la société ukrainienne entre ses oligarques et la troïka, sur http//:www.ccr4.org/courantcommunisterevolutionnaire consulté 22/01/2015

53

D'autres part, les Etats-Unis hésitent jusque là à intervenir en Ukraine cela d'autant plus qu'une telle intervention serait impensable dans les alentour de la Russie malgré que les USA menacent d'armer l'armée Ukraine pour faire face à des rebelles prorusses.

Nous constatons que depuis un moment, les Etats Unis cherchent à limiter le rôle de la Russie sur la scène internationale, on peut citer la Syrie, guerre contre l'organisation de l'Etat islamique, nucléaire iranien, et tous ceci en vertu de la doctrine de la prépondérance du pentagone.

§.2. La guerre et des sanctions économiques

Au cours des offensives de rebelles pro-russes, « l'OTAN a révélé des documents prouvant que des soldats russes seraient en train d'opérer sur le territoire ukrainien54 ». Une campagne d'accusations a été déclenchée contre la Russie.

Porochenko et le gouvernement ukrainien ont renchéri en demandant de l'assistance militaire concrète aux occidentaux où la Pologne et les pays baltes ont soutenu cette possibilité et les Etats Unis n'ont pas écarté cette possibilité. Mais les dirigeants occidentaux dont France et l'Allemagne ont pris conscience du danger que pourrait impliquer d'intervenir militairement en Ukraine et se sont limiter aux accusations contre Poutine et à l'adoption des sanctions économiques pour augmenter la pression sur la Russie.

En effet Porochenko sait que tout il ne peut pas gagner la guerre contre la Russie et cent ans après, le début de première guerre mondiale, il n'est pas évidant quelqu'un se précipite pour l'aide à gagner non plus.

Qu'à cela ne tienne le 5 septembre 2014 l'accort de paix était signé et le régime de Kiev évitait de peu que l'ensemble de l'est et particulièrement la ville portuaire de Marioupol soit prise par le rebelles pro Russie. ce qui aurait donné lieu à une continuité territoriale de Crimée annexé par la Russie.

Ainsi pour s'assurer que la Russie et les rebelles pro-russes tiennent leur promesse de cessez le feu, les occidentaux ont adopté des sanctions économique supplémentaire contre le régime de Poutine et certaines personnalités ukrainien qui soutiennent les séparatistes.

54 My book, « Ukraine : a catastrophe default ».sur http www.ccr.org. Consulté le 14/01/2015

54

Ainsi, l'Union Européenne vise à limiter le financement de l'économie Russe ; « six grandes entreprises de défense et d'énergie dont les compagnie pétrolière Rosneft et transneft, et la branche pétrolière de Gazprom se voient ainsi restreindre leurs accès aux marchés des capitaux. L'Union Européenne a également décidé d'ajouter d'autres noms à la centaine des personnalités russes et ukrainiens pro-russes objets des sanctions ciblées gel des avoirs et interdiction de visas. De leurs coté les Etats-Unis ont ciblé le financement et le transfert de technologie aux géants russes du pétrole et du gaz »55. Si ces mesures durent un long moment, elles pourraient miner considérablement le potentiel pétrolier et gazier russe dont l'économie est totalement dépendante.

Mais, elles affectent également des multinationales comme Exxon, Total qui possèdent des partenariats avec les entreprises russes. C'est pour cette raison que ces sanctions pourraient être levées rapidement si les dirigeants occidentaux perçoivent des progrès par rapport au plan de paix en Ukraine.

Cependant la Russie n'est pas rester le bras croisés et a aussi adopté des sanctions économiques notamment contre l'importation des produits agricoles venus d'Europe. Actuellement le gouvernement russe évalue un nouveau train des sanctions contre l'Union Européenne visant les importations d'automobile d'occasion ainsi que les produits de l'industrie légère déjà fabriqué en Russie. « Le premier ministre Russe évoquait la possibilité de fermer l'espace aérien russe aux avions de ligne européens et Nord américain »

Qu'à cela ne tienne, les nouveaux accords de Minsk ont été signés entre la Russie, la France, l'Allemagne, l'Ukraine et les séparatistes pro-russes sur proposition de la France et l'Allemagne. Malgré cet accord l'Union Européenne et les Etats Unis menacent la Russie de nouvelles sanctions au cas où cet accord de paix serait violé.

Cette situation de tensions et de guerre de sanctions économiques entre la Russie et les occidentaux amène un éditorialiste du journal Britannique the Guardian à affirmer que « l'ère qui avait commencée avec la levée du rideau de fer est désormais close »56.

Vu ses observations on croirait revenir à une nouvelle guerre froide ; mais d'après nos observations nous ne sommes pas encore arrivé à ce niveau

55 Le monde, « «entrée en vigueur des nouvelles sanctions contre Moscou » sur http//.www.lemonde.fr consulté le 14/01/2015

56 The Guardian « Russie and économic war fare : RIP the free marker new world order » du 31/08/2014 sur www.theguargian.com

55

§3. La vision Russe de l'Ukraine

Il est clair pour tout observateur averti que Poutine ne va pas accepter de perdre sans résister une zone d'influence stratégique pour la nouvelle Russie comme l'Ukraine.

Tant qu'il ne sera pas en mesure de reprendre tout ce qu'il a perdu en Ukraine, il essayera d'y créer une situation de chaos permanent. Il n'a aucun intérêt à ce que la situation en Ukraine se stabilise et que le nouveau régime pro-européen de Kiev puisse avancer dans son rapprochement avec l'ouest.

En ce sens, des analystes spécule sur quel serait le scenario idéal pour la Russie en Ukraine. Pour certains la Russie pourrait s'inspirer du compromis que les occidentaux avait trouvé pour mettre fin à la guerre en Bosnie-Herzégovine dans les années 1990. Ainsi Feodor LUKYANOV, éditorialiste du journal Russie in Global affirme que « le scenario bosnien serait idéal pour la Russie ; l'Est de l'Ukraine devrait être autonome dans les affaires de politiques étrangère, il devrait être pratiquement entièrement autogouverné mais formellement il doit rester intégrante de la structure politique et légal ukrainienne. Il affirme qu'il est important que les zones de l'Est contrôlé par les séparatistes restent dans l'Ukraine car l'objectif russe est d'avoir des mécanismes pour prévenir en cas d'émergence ou de nécessité des progressions géopolitiques de l'Ukraine vers, par exemple l'OTAN. A tort ou à raison cela est perçu par la Russie comme une menace existentielle57. » Cette solution impliquerait une Ukraine unie mais divisé, incapable de prendre la moindre décision sur sa politique étrangère ou économique l'accord tacite de Moscou.

Cependant, tous ces plans de la Russie doivent nous montrer la vision russe de l'Ukraine qui est une réaction défensive. Ainsi la Russie est en réalité en train d'avoir son impuissance pour reprendre le contrôle sur l'ensemble de l'Ukraine ; d'où l'Ukraine échappe de plus en plus à l'influence de Moscou, ce dernier par et travers son soutient au rebelles séparatistes de l'Est veut limiter les dégâts.

§.4. Le déclin de l'hégémonie américaine en Europe centrale et les contradictions de
l'Union Européenne

La lutte contre l'État Islamique et la crise en Ukraine sont devenue un casse-tête pour les occidentaux, en particulier pour les États-Unis. Comme affirme un analyste de la stratégie militaire nord américaine, ces deux crises, même si celle en Ukraine a beaucoup plus

57 Slobodna Eevropa, « Bosnia as Russia's solution for ukraine » du 6/9/2014 sur http//:www.lavoixdelarussie.ru

56

d'implications et de risques, exigent aux États-Unis de penser globalement son stratégie : « la crise ukrainienne a une dynamique politique très différente de celle en Irak-Syrie. Les forces militaires de la Russie et de l'État Islamique ne sont aucunement coordonnées. Et enfin de comptes la victoire de l'un pourrait mettre en danger les intérêts de l'autre. Mais pour les États-Unis, qui doit consacrer son attention, sa volonté politique et sa puissance militaire avec précaution, les deux crises doivent être pensées ensemble En ce sens, cet analyste conseille au gouvernement des États-Unis de mettre en place ce qu'il appelle la « Stratégie de la Mer Noire ». C'est-à-dire un plan politico-militaire offensif qui fasse de la Mer Noire l'axe géographique fondamental pour faire face à la Russie (et la crise ukrainienne) et à la menace

de l'EI»58. Mais cette stratégie apparaît comme trop offensive pour un président aussi
affaibli qu'Obama. En effet, elle impliquerait non seulement une opposition militaire et politique ouverte avec la Russie mais aussi une possible augmentation des frictions avec l'UE car elle vise à associer de très près un État membre comme la Roumanie et un autre allié de l'Allemagne comme la Turquie (pièce géopolitique clé pour la protection des « frontières de l'UE »).

L'Union Européenne précisément, est aussi prise par ses propres contradictions. Certes elle a réussi à faire que le parlement européen et ukrainien votent un accord d'association mais pour ne pas trop froisser la Russie celui-ci ne rentrera en vigueur qu'en 2016 ! Les principales puissances de l'Union Européenne sont conscientes qu'elles n'ont pas intérêt à trop dégrader leurs relations économiques et diplomatiques avec la Russie. Cela est vrai pour l'Allemagne dont les entreprises dépendent directement et indirectement du gaz russe mais aussi pour d'autres comme la France (l'affaire de la vente des Mistrals est la preuve).

Il faut aussi ajouter des divisions au sein de l'Union Européenne autour de l'adoption des nouvelles sanctions contre la Russie par peur des mesures de représailles qui pourraient fragiliser de plus en plus les économies des pays qui dépendent économiquement

de la Russie. Tout ceci montre que de part et d'autres la sortie de crise serai une issue
favorable, et aux Européens et à la Russie.

58 Stratfor, «Ukraine, Iraq and Black Sea Strategy, sur http// www.times.com

57

SECTION.2. LES SCENARIO D'ISSUE EVENTUELLES POUR LA CRISE
UKRAINIENNE

§1. Scénario 1 - « Accord diplomatique »

Un accord diplomatique entre l'Ukraine, l'Union Européenne et la Russie serait l'issue la plus favorable. Si ce scénario se vérifiait, les pertes pour les économies européennes et plus singulièrement pour la zone euro seraient marginales. En effet, il semblerait que depuis le début des hostilités la croissance du PIB de la zone euro n'aurait subi une perte que de seulement 0,1 point de pourcentage au cours de la première moitié de l'année 2014.

§.2. Scénario 2 - « Statu quo »

Par « statu quo », il faut entendre une poursuite de la situation actuelle, qui s'accompagnera ponctuellement d'un léger renforcement des sanctions européennes et des représailles russes. Ces sanctions et représailles annoncées de part et d'autre, sans tomber dans une escalade totale, devraient avoir des implications relativement limitées pour l'Union européenne d'un point de vue économique et affecter de manière mesurée les flux commerciaux et financiers avec ces zones.

La Russie serait davantage impactée avec notamment l'abaissement des expositions de certaines entités européennes, notamment les banques, au pays qui se traduira par des sorties de capitaux non négligeables et donc un risque de refinancement extérieur plus prononcé. Cette situation pèsera sur la devise locale, le rouble. Toutefois, à court terme, cette situation ne serait pas dramatique pour le pays. Premièrement, la position financière du pays demeure solide (avec une dette externe ne représentant que 36% du PIB) et, deuxièmement, la banque centrale russe dispose d'importantes réserves de change (470 milliards de dollars) pour soutenir la devise locale. À plus longue échéance, la baisse des investissements étrangers et l'affaiblissement de la consommation domestique résultant d'une devise plus faible et de salaires plus bas auront un impact notable sur les perspectives de croissance de la Russie. Les exportations russes devraient compenser en partie ces effets négatifs59.

En réduisant leur exposition à la Russie, les entités européennes exposées devraient cependant retrouver peu à peu la confiance des investisseurs.

59 http://www.bcee-assetmanagement.lu/art.cit

58

§3. Scénario 3 - « Escalade du conflit » .

Les récentes manoeuvres militaires aux frontières russo-ukrainiennes font émerger un troisième scénario potentiel, à savoir une escalade du conflit et plus précisément une escalade militaire. Si ce scénario devait se vérifier, celui-ci s'accompagnera nécessairement de sanctions plus lourdes de l'Europe et des États-Unis à l'égard de la Russie. La Russie, quant à elle, pourrait opter pour des représailles plus conséquentes aux effets non négligeables pour les économies européennes.

Toute escalade en termes de représailles et de sanctions s'accompagnera inévitablement d'une crise de confiance généralisée, d'une dégradation du commerce international et d'un choc de prix essentiellement sur les biens énergétiques et agricoles semblable aux deux chocs pétroliers des années.

D'un point de vue économique, la Russie et l'Europe centrale et orientale seraient les premières victimes de l'escalade du conflit en raison de liens directs. À travers les différents canaux de transmission évoqués troisième chapitre, la crise s'installera peu à peu dans les autres pays européens et impactera fortement leurs perspectives de croissance. L'affaiblissement des économies européennes et de la Russie affectera fortement les autres économies mondiales et surtout émergentes à travers notamment les moindres investissements des entreprises, ainsi que les flux financiers et commerciaux.

Notons que c'est surtout sur le front de l'énergie que les répercussions seraient considérables à la fois pour la Russie et pour l'Union européenne. « En effet, si les représailles russes ciblaient l'approvisionnement énergétique de l'Union européenne, ceci conduira à une dégradation du budget fédéral russe, qui rappelons le dépend en grande partie (50,2%) des recettes fiscales générées par le secteur de l'énergie. Étant donné la dépendance énergétique européenne à l'égard de la Russie, toute menace sur l'approvisionnement en ressources énergétiques russes et toute hausse des prix de l'énergie impacterait fortement à court et moyen terme la plupart des économies européennes. Certes, la Commission européenne a mis en place une stratégie visant à sécuriser les approvisionnements énergétiques européens, mais ce ne sont que très peu de pays européens qui se sont engagés dans un processus coûteux de diversification des ressources et des sources en énergie60 ».

De plus, le processus de diversification s'annonce plus difficile pour le gaz que pour le pétrole. Même si la Russie est le troisième producteur mondial de pétrole (juste derrière les

60 http://www.bcee-assetmanagement.lu/art.cit

59

Etats-Unis et l'Arabie Saoudite) et représente plus de 20% des importations européennes de pétrole, la profondeur du marché du pétrole et la facilité de transport de cette matière première font qu'il est plus facile de diversifier les fournisseurs de cette ressource.

Pour le gaz, la solution est moins évidente. Une grande partie du gaz importé en Europe provient de gazoducs dont la source est principalement la Russie. Pour rappel, plus de 30% des importations de gaz proviennent de Russie, dont le principal gazoduc traverse l'Ukraine et contribue à hauteur de 50% des importations de gaz russe. Le gaz naturel liquéfié (GNL), notamment en provenance d'Indonésie, du Qatar et d'Algérie pourrait venir concurrencer le gaz russe, mais l'internationalisation de ce marché n'est qu'à ses débuts et le GNL reste encore une alternative trop coûteuse pour les pays européens. Autrement dit, les économies européennes devront par manque d'alternatives subir de plein fouet le choc de prix sur le gaz résultant de l'escalade du conflit.

§.4. Une issue incertaine

Chaque scénario présenté plus haut est pondéré par une certaine probabilité d'occurrence qui est fonction des tendances actuelles et de nos anticipations. Ainsi, à l'heure actuelle des choses et en nous basant sur notre analyse de la situation, il semblerait que ce soit plutôt le second scénario qui se détache des deux autres. Le troisième scénario est toujours possible, mais tant que les sanctions et représailles demeurent en partie symboliques et tant que la Russie n'intervient pas militairement sur le sol ukrainien, la probabilité d'occurrence de ce troisième scénario demeure encore faible.

CONCLUSION PARTIELLE

Dans ce chapitre nous avons d'abord abordé la question de la position géopolitique de l'Ukraine où nous avons parlé des enjeux géopolitique en Ukraine qui sont économique, et beaucoup plus stratégique. Nous pouvons retenir, eu égard à ce qui précède, que la Russie veut créer une zone tampon vu la proximité de sa capitale avec l'Ukraine.

En plus de cela la guerre des sanctions entre les Etats Unis, l'Union Européenne et la Russie a des conséquences fâcheuses pour les économies de ces derniers. En parlant de la vision russe, nous avons fait un constant, est que la Russie a déjà consommé sa perte d'influence sur l'Ukraine et veut limiter les dégâts en conservant la partie Est sous son influence ; mais la Russie est pour l'intégrité territoriale ukrainien.

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Enfin nous avons exposé certains scénarios d'une issue éventuelle à la crise dont il ya eu accord diplomatique qui est difficilement applicable jusqu'aujourd'hui ; il ya aussi un statuquo qui est une situation que nous avons jugé à long terme vue les intentions de la Russie de semer durablement le chaos en Ukraine pour faire fléchir ses partenaires européen et enfin l'escalade qui sera défavorable et pour la Russie et pour l'Europe.

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CONCLUSION GENERALE

Eu égard à ce qui précède, nous pouvons retenir avec intelligibilité que la crise qui se vit actuellement en Ukraine est venue à la suite de l'échec de la négociation entre l'Ukraine et l'union européenne. Suite à ceci, les manifestations de grandes envergures ont poussé Victor Inoukovych à la sortie l'accusant d'avoir trahi l'Ukraine. Vu comme un rêvert, les habitant de l'Est ont déclaré leur indépendance de Kiev et la Russie a annexé la Crimée ce qui a provoqué une crise sans précédente entre la Russie et l'Union Européenne soutenue par les USA.

Ainsi, la crise ukrainienne a eu pour soubassement la décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer l'accord d'association avec l'Union Européenne. Des manifestations des grandes ampleurs se sont déclenchées et ont abouti le 22 février 2014 à la fuite et à la destitution de l'ex-président Victor Inoukovych. En réaction, la Crimée a proclamé son indépendance et a voté pour son rattachement à la Russie, lequel rattachement a été reconnu par la Russie, mais pas par la communauté internationale.

Plusieurs autres provinces ukrainiennes à forte population russophone et soutenues par la Russie notamment le Donbass, ont vécu des soulèvements similaires et ont organisé à leur tour des referendums d'autodétermination afin de se séparer de Kiev.

Malgré les négociations de paix, une guerre entre rebelle séparatistes pro-russe et soldat loyaliste se vit à l'Est de l'Ukraine.

C'est suite à cette crise que connait l'Ukraine que nous avons orienté nos recherches et analyses en ce sens, en formulant le sujet de recherche en ces termes : « La crise en Ukraine et ses conséquences géopolitiques en Europe de l'Est. »

Ainsi nous avons formulé la problématique en ces termes : Quelles sont le causes de la crise en Ukraine ? Quelle a été son impact sur la paix, la sécurité et le développement en Europe de l'Est ? »

Comme à chaque question correspond une réponse, nous avons commencé par les origines lointaines qui constitue en une lutte d'influence en Europe de l'Est entre la Russie et l'Union européenne par et à travers le partenariat orientale et l'union eurasiatique.

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Le Partenariat semble avoir été créé essentiellement pour deux raisons : d'une part, contrebalancer la politique méditerranéenne de l'Union Européenne et, d'autre part, renforcer l'influence démocratique et libre-échangiste de l'Union au-delà de sa nouvelle frontière orientale, face à une Russie perçue, depuis la crise géorgienne de 2008, comme de plus en plus agressive et de moins en moins démocratique. Le Partenariat oriental parait s'inscrire cette fois dans une démarche moins inclusive, voire dans une véritable lutte d'influence, qui se pose clairement en concurrence avec la politique russe dans la région. C'est donc l'aspect économique des Accords d'association qui a posé le plus de problèmes politiques, et qui a été perçu par la Russie comme un véritable défi géopolitique. Les Accords d'Association doivent en effet permettre la création d'une zone de libre-échange dite « complète et approfondie », devant faciliter l'insertion progressive des six ex-républiques soviétiques dans le marché européen.

Pour y répondre, d'ailleurs, Moscou avait décidé en 2010 de relancer son projet d'union douanière allant de Moscou à Astana, en passant par Minsk et Kiev. Un objectif qui suscitera clairement, et explicitement, l'opposition des États-Unis. Pour ces derniers, la Russie veut resovietiser l'Europe de l'Est, ce qui va à l'encontre de la doctrine de la prépondérance du pentagone.

Le refus de Viktor Yanoukovitch de signer un accord d'association à l'UE auront été le point de départ d'une insurrection civique, réprimée dans le sang, jusqu'à ce que Yanoukovitch s'enfuie en Russie (22 février 2014). Mis en échec au « centre », dans la capitale ukrainienne, Poutine a répondu au moyen d'un raid géopolitique sur la Crimée (27-28 févier 2014), au mépris des engagements pris par l'État russe quant au respect des frontières de l'Ukraine (mémorandum de Budapest, 1994 ; traité d'amitié et de coopération russo-ukrainien, 1997).

A la suite du rattachement de la Crimée, les États occidentaux se sont accordés pour mettre en place un dispositif à l'encontre de la politique. Sur le plan militaire, ils s'en tiennent à une posture de dissuasion, signifiant ainsi à Moscou les limites à ne pas franchir. Sur le plan politico-diplomatique, les Occidentaux ont organisé un front commun et ils refusent d'entériner l'annexion de la Crimée, contraire au droit international. Au sein du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies, ils ont su mettre en évidence la solitude diplomatique de la Russie. Des sanctions à l'encontre de personnalités russes ont aussi été adoptées, à Bruxelles comme à Washington, avec des effets économiques immédiats sur la

Au troisième chapitre nous avons analysé la crise ukrainienne et ses conséquences géopolitiques en Europe de l'Est où nous avons insisté sur le partenariat orientale et l'Union

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bourse de Moscou, la fuite des capitaux et les perspectives économiques de la Russie. Avec l'accélération des dernières semaines, le montant des capitaux ayant fui la Russie a déjà dépassé celui de l'année 2013 (73 Mds $ contre 52 Mds $ l'année précédente). Au-delà des premières mesures adoptées dans l'urgence, les Occidentaux sont confrontés au dilemme sécurité-économie et aux choix requis par la primauté politique des questions de sécurité.

Depuis le G7 du 24 mars 2014, des sanctions économiques ciblées sont à l'étude, avec pour objectif de détourner Poutine d'une action militaire de plus grande envergure dans l'Est et le Sud de l'Ukraine, voire jusqu'à la rive gauche du Dniestr (la Transnistrie qui se séparé de la Moldavie).

En retour la Russie a adopté des sanctions contre les importations des produits agricoles de l'Union Européenne, lesquelles mesures, ont fragilisé les économies des pays européens qui dépendent des exportations vers la Russie.

Dans ce travail nous sommes servis de la méthode systémique pour mener à bien notre réflexion scientifique. En ce qui concerne la technique, nous avons recouru à la technique documentaire, elle nous a permis de scruter et de fouiller les différents documents et textes afférents à ce sujet pour un meilleur enchainement logique d'arguments.

Hormis l'introduction générale et la conclusion générale ce travail est subdiviser en quatre chapitres : le premier a abordé les considérations générales dans lequel la notion de crise, à la notion de géopolitiques ainsi que les théories géopolitiques ont attiré notre attention. Parlant des théories géopolitiques nous sommes appesanti sur la théorie de Heartland et de rimland lesquelles théories on a appliqué dans la compréhension de la crise en Ukraine et ses conséquences géopolitiques en empruntant la célèbre phrase de Mackinder « qui contrôle l'Europe de l'Est contrôle le pivot et contrôle le pivot contrôle le monde ».

Le deuxième chapitre s'est articulé sur la présentation de l'Ukraine et de l'Europe de l'Est. Pour ce qui est de l'Europe de l'Est nous avons constaté que c'est un concept dévolu et qui a tendance à disparaitre après la fin de la guerre froide car c'était un concept désignant les pays appartenant au camp communiste à l'époque. Mais pour lever cette équivoque on préfère utiliser le concept « Pays D'Europe Centrale et Orientale » PECO en sigle, pour désigner ces pays.

64

Eurasiatique qui constituent jusque là les accords de discorde et un défis géopolitique dans leurs lutte d'influence en Europe de l'Est et l'Ukraine se retrouve aujourd'hui au milieu de ce front géopolitique entre d'une part la Russie et d'autre part l'Union Européenne et les Etats Unis.

Au quatrième chapitre quant à lui a abordé les perspectives géopolitiques de la crise en Ukraine dans lequel nous avons retenu que l'Ukraine est le terrain de front géopolitiques entre l'Est et l'Ouest, si on peut empreinte ces termes dévolu, où on a constaté que la Russie a perdu son influence en Ukraine et tente de conserver de conserver l'Est de l'Ukraine et d'en faire sa zone tampon.

Des efforts on négligeables ont été fournis par les Etats Européen pour mettre fin à la crise qui se vit actuellement en Ukraine et qui leur est fatal mais jusque là ces efforts sont insuffisants suite à la non application des accords de paix signé à cet effet.

En effet depuis que les accords de Minsk ont été signés on remarque un statuquo sur terrain, les combats continuent entre séparatiste et armée gouvernementale malgré la signature des accords de Minsk. C'est en ces mots que nous pouvons émettre nos suggestions en ces termes :

? Que le belligérants s'engagent à respecte le prescrits des accords de Minsk pour un

cessez le feu durable ;

? Que l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe OSCE en sigle face le suivi de la mise en oeuvre sur terrain des accords de Minsk, lequel organisation crédible à le faire vu son caractère impartiale et véritablement européen.

? Que la Russie et l'Union Européenne trouvent un terrain d'entente pour la gestion du
marché de l'Europe de l'Est pour éviter d'autres scénario à l'ukrainien se reproduire dans d'autres pays d'Europe de l'Est car les accords du partenariat et de l'union Eurasiatique obligent les Etats signataires à faire le choix entre la Russie et l'Union Européenne ;

? Que l'OTAN gèle son extension et établi un cadre dialogue avec la Russie pour éviter l'escalade dans la région de l'Europe l'Est vu que la nouvelle doctrine russe identifie l'OTAN comme une menace à la survie de la Russie ;

? Que le gouvernement ukrainien pense comment mettre en oeuvre la nouvelle loi qui accorde un statut spéciale aux régions de l'Est pour éviter la partition de l'Ukraine,

65

ainsi maintenir l'unité du territoire ukrainien marqué par des profondes divisions entre les populations.

Ainsi nous voyons que c'est par le dialogue et la coopération que les Européens ainsi que la communauté internationale arriveront à stabiliser l'Est de l'Europe et plus particulièrement l'Est de l'Ukraine pour la paix et le développement de cette région. L'Ukraine doit servir de pont pour la coopération entre la Russie et l'Union Européenne et non de frontière entre eux.

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BIBLIOGRAPHIE

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18. My book, « Ukraine :a catastrophe default ».sur http www.ccr.org.

19. Santopinto, F. , du libre échange à la crise ukrainienne : l'Union Européenne face à ses erreurs, en ligne sur http// www.igrip.org/NA_2014_04_fr-santopinto.pdf

20. Santopinto, F. , du libre échange à la crise ukrainienne : l'Union Européenne face à ses erreurs, en ligne sur http// www.igrip.org/NA_2014_04_fr-santopinto.pdf

21. Slobodna Eevropa, « Bosnia as Russia's solution for Ukraine » du 6/9/2014 sur http//:www.lavoixdelarussie.ru

68

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24. Stratfor, «Ukraine, Iraq anda Black Sea Strategy, sur http// www.times.com

25. The Guardian « Russie and économic war fare : RIP the free marker new world order » du 31/08/2014 sur www.theguargian.com

69

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION 1

1. PRESENTATION DU SUJET 1

2. ETAT DE LA QUESTION 2

3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES 5

a. Problématique 5

b. hypothèse 6

4. CHOIX ET INTERET DU SUJET 9

A. Choix du sujet 9

B. Intérêt du sujet 10

5. OBJET D'ETUDE 11

6. METHODOLOGIE DE RECHERCHE 11

7. TECHNIQUES DE RECHERCHE 12

8. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE 12

9. PLAN DU TRAVAIL 12

CHAPITRE.1. CONSIDERATIONS GENERALES 13

SECTION1. LA CRISE 13

§.1. Typologie de la crise 14

§.2. Facteurs de la Crise 15

SECTION.2. NOTION DE GEOPOLITIQUE 16

§1. Définition de la géopolitique 16

§2. Le pouvoir et territoire en géopolitique 17
SECTION.3. LES THEORIES GEOPOLITIQUES DE HEARTLAND ET DE RIMLAND

18

§1. La théorie de heartland 18

§2. La théorie de Rimland 19

CONCLUSION PARTIELLE 20

70

CHAPITRE.2. L'UKRAINE ET L'EUROPE DE L'EST 21

SECTION.1. PRESENTATION DE L'UKRAINE 21

§.1. DU POINT DE GEOGRAPHICO-HISTORIQUE 21

§2. Du point de vue politico-économique 26

§3. Du point de vue socio-culturel 28

SECTION.2. L'EUROPE DE L'EST 29

§1. PRESENTATTION DES PAYS BALTES 31

§2. PRESENTATION DE L'EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE 32

CONCLUSION PARTIELLE 34

CHAPITRE.3. LA CRISE UKRAINIENNE ET LES CONSEQUENCES GEOPOLITIQUES

EN EUROPE DE L'EST 35

SECTION.1. LA CRISE UKRAINIENNE 35

§.1. Revendications 35

§.2. Déroulement 36

SECTION.2. DU PARTENARIAT ORIENTALE A L'UNION EURASIATIQUE 38

§1. Le partenariat oriental 39

§.2. L'union eurasiatique 40

§.3. Le partenariat oriental et l'union eurasiatique : les accords de discorde 42

SECTION.3. LA CONCEPTION RUSSE DE LA REVOLUTION DE L'EUROMAIDAN

44

SECTION.4. IMPACT DE LA CRISE UKRAINIENNE EN EUROPE DE L'EST 45

§.1. Le commerce international 46

§.2. L'énergie 47

§.3. Les investissements directs étrangers et les flux de portefeuille 48

§3. Le secteur bancaire 48

§.3. Conséquences de la crise ukrainienne 48

CONCLUSION PARTIELLE 49

CHAPITRE.4. LES PERSPECTIVES GEOPOLITIQUES DE LA CRISE EN UKRAINE 51

71

SECTION.1. L'UKRAINE LA PIECE CENTRALE DE LA GEOPOLITIQUE EN

EUROPE 51

§.1. Les enjeux géopolitiques en Ukraine 51

§.2. La guerre et des sanctions économiques 53

§3. La vision Russe de l'Ukraine 55

§.5. Le déclin de l'hégémonie américaine en Europe centrale et les contradictions de

l'Union Européenne 55

SECTION.2. LES SCENARIO D'ISSUE EVENTUELLES POUR LA CRISE

UKRAINIENNE 57

§1. Scénario 1 - « Accord diplomatique » 57

§.2. Scénario 2 - « Statu quo » 57

§3. Scénario 3 - « Escalade du conflit » 58

§.4. Une issue incertaine 59

CONCLUSION PARTIELLE 59

CONCLUSION GENERALE 61

BIBLIOGRAPHIE 66






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams