1
INTRODUCTION
1. PRESENTATION DU SUJET
Les évènements en Ukraine de ces derniers mois
ont sensiblement modifié la situation géopolitique dans l'espace
post-sovietique.
La crise ukrainienne de 2013-2014 a débuté
« le 21 novembre 2013 à la suite de la décision du
gouvernement ukrainien de ne pas signer l'accord d'association avec l'Union
européenne1 ». Des manifestations de grande ampleur se
déclenchent alors et aboutissent le 22 février 2014 à la
fuite puis à la destitution du président Viktor Ianoukovytch,
remplacé par Oleksandr Tourtchynov. Un nouveau gouvernement,
dirigé par Arseni Iatseniouk, est mis en place. En réaction, la
Crimée proclame son indépendance et vote pour son rattachement
à la Russie, rattachement reconnu par la Russie, provoquant une crise
diplomatique internationale. Plusieurs autres provinces ukrainiennes à
forte population russophone, notamment le Donbass, vivent des
soulèvements similaires et organisent à leur tour des
référendums d'autodétermination afin de se séparer
du gouvernement ukrainien en place. Le 17 juillet 2014, un vol Malaysia
Airlines reliant Amsterdam à Kuala-Lumpur qui survolait le Donbass est
abattu en plein ciel près de la frontière russe, tuant les 298
personnes à bord et amplifiant la crise diplomatique ; l'armée
ukrainienne et les séparatistes pro-russes s'accusant mutuellement
d'avoir abattu l'avion.
Depuis 1991 les États-Unis financent des groupes
politiques pro-européens en Ukraine par l'intermédiaire d'ONG
comme la Fondation Carnegie. La diplomate américaine Victoria Nuland,
représentante du Bureau des affaires européennes et eurasiennes
à Washington, indique que ce financement a dépassé 5
milliards de dollars entre 1991 (date de l'indépendance de l'Ukraine) et
2013.
Alors que l'Ukraine est proche du défaut de paiement et
qu'elle enregistre de plus une récession de 2 % en 2013, il lui reste,
fin novembre 2013, 18,79 milliards de dollars de réserves de change et
elle doit en 2014 rembourser 7 milliards de dollars à ses
créanciers, la Russie lui réclamant par ailleurs 17 milliards de
dollars de facture de gaz naturel.
1 http//
www.wikipédia.org/wiki/lacrise-en-ukraine
consulté le 13/10/2014
2
Le 18 décembre 2013, le président russe Vladimir
Poutine annonce la levée des barrières douanières entre
l'Ukraine et la Russie, ainsi que son intention de baisser le prix de son gaz
et de proposer au gouvernement ukrainien un prêt de 15 milliards de
dollars. Lors des négociations entre l'Union européenne et
l'Ukraine, le premier ministre ukrainien Mykola Azarov avait demandé
à l'Union européenne un prêt de 20 milliards d'euros, qui
lui fut refusé, l'Union européenne promettant néanmoins
une aide financière.
Selon un sondage en décembre 2008, « 44,7 % de la
population ukrainienne s'étaient dits favorables à une
adhésion de leur pays à l'UE tandis que 35,2 % des sondés
s'y étaient dits opposés 2». Les sondages
effectués portant sur l'adhésion à l'Union
européenne et non sur un accord d'association avec elle, des citoyens
ont pu être induits en erreur sur les enjeux de cet accord
d'association.
Les manifestations naissent de l'échec des
négociations entre l'Ukraine et l'Union européenne. Dès
cet échec, les manifestants demandent le départ de Ianoukovytch,
qu'ils accusent d'avoir « vendu le pays pour s'acheter un poste de
gouverneur dans l'empire russe ». Sur la place de l'Indépendance,
les drapeaux ukrainien et européen se côtoient, montrant à
la fois l'attrait pour l'Union européenne et un nationalisme
dirigé contre la Russie. Dès le départ, on note
également une forte présence de l'ancien Parti
National-Socialiste Ukrainien, rebaptisé Svoboda (« Liberté
») pendant la « Révolution orange » dix ans plus
tôt, et de ses drapeaux (main jaune avec trois doigts
dépliés sur fond bleu.
Vingt-cinq ans après la chute du mur de Berlin, un
constat saute aux yeux : la résolution de plusieurs crises
internationales demeure encore tributaire des relations entre l'Occident et la
Russie. En Libye, en Syrie, en Iran, en Ukraine et peut-être même
dans les Balkans, les rapports entre Moscou et les pays occidentaux semblent
toujours faire le bon ou le mauvais temps. Que cela plaise ou non, cette donne
géopolitique est un fait qui, pourtant, n'a pas été dument
pris en considération par les Américains et les Européens
depuis 1989.
2. ETAT DE LA QUESTION
Dès 1997, Zbigniez Brzezinski explique dans son
maître-livre : « Le grand échiquier - l'Amérique et le
reste du monde » (pourquoi et comment contrôler l'Eurasie. «
L'Eurasie reste l'échiquier sur lequel se déroule la lutte pour
la primauté mondiale ».
2
http//.www.parlament.lu/resolution-de-la-crise-ukrainienne consulté
le 13/10/2014
3
Brzezinski annonce que « Le but de ce livre est de
formuler une politique géostratégique cohérente pour
l'Amérique sur le continent eurasien ». Hypothèses et
raisonnements sont d'une grande rigueur intellectuelle ; L'Eurasie est
centrale, l'Amérique doit y être présente pour dominer la
planète, l'Europe est la tête de pont de la démocratie en
Eurasie, l'OTAN et l'Union européenne doivent de conserve étendre
leur influence en Eurasie, les Etats-Unis doivent jouer simultanément
l'Allemagne et la France, alliés fidèles mais, de façon
différente, remuantes et capricieuses. Cela sera laborieux : « Quoi
que l'avenir nous réserve, on peut raisonnablement conclure que la
primauté américaine sur le continent eurasien sera soumise
à de fortes turbulences et même confrontée à des
épisodes de violence. L'auteur repère cinq acteurs
géostratégiques : la France, L'Allemagne, la Russie, la Chine et
l'Inde et cinq pivots géopolitiques : l'Ukraine, l'Azerbaïdjan, la
Corée, la Turquie et l'Iran »3.
La Russie et la Chine sont les deux limites à
l'expansion projetée. « Exclure la Russie (de l'UE ou de l'OTAN)
pourrait être lourd de conséquences - cela validerait les plus
sombres prédictions russes -, mais la dilution de l'Union
européenne ou de l'OTAN aurait des effets fortement
déstabilisateurs.» « Le dilemme se résume à un
choix entre équilibre tactique et dessein stratégique ». Le
« pivot géopolitique » ukrainien fait l'objet de longs
développements : « Dès 1994, Washington accorde la
priorité aux relations américano-ukrainiennes4
». Brezinski suggère d'étendre à l'Ukraine
le « triangle de Weimer » constitué en 1991 par la France,
l'Allemagne et la Pologne pour en faire la colonne vertébrale de la
sécurité européenne.
Brzezinski distingue l'Europe géographique
vassalisée (« Surtout l'Europe est la tête de pont
géostratégique fondamentale de l'Amérique (...) Pour le
dire sans détour, l'Europe de l'Ouest reste dans une large mesure un
protectorat américain et ses Etats rappellent ce qu'étaient jadis
les vassaux et les tributaires des anciens empires ») de l'Europe
géopolitique : (« Par Europe, nous entendons l'ensemble
géopolitique uni par le lien transatlantique et engagé dans
l'élargissement de l'Union européenne et de l'OTAN, tel qu'il
prend tournure.»). L'insistance de Brzezinski a promouvoir l'expansion de
l'OTAN contrevient manifestement aux engagements des Etats-Unis envers la
direction soviétique, après la chute du Mur de Berlin. Le double
engagement des parties était que les Russes ne recourent pas à la
force en Europe Centrale et que les Américains n'étendent pas
d'un pouce
3 Zbigniew Brzezinski, Le grand
échiquier, l'Amérique et le reste du monde,
Hachette Littératures - Pluriel, paris, 2002, p. 84
4 IDEM, p140
4
l'OTAN. Le Président Clinton suivra les recommandations
de Brzezinski et autres expansionnistes comme Madeleine Albright,
annonçant l'extension de l'OTAN dès 1994, intégrant la
Pologne, la République tchèque et la Hongrie dans l'Alliance en
1999, y joignant 9 autres Etats en 2009.
Pour Phillipe LEFORT, la crise ukrainienne est le produit d'un
déficit de communication entre Moscou et l'Occident, notamment l'UE,
particulièrement depuis le conflit géorgien de 2008. Pour lui la
crise ukrainienne apparaît dans son développement au cours des
neuf derniers mois comme un désastreux malentendu fondé sur la
confrontation de deux théories du complot aussi fausses l'une que
l'autre. L'incapacité des acteurs à communiquer efficacement
constitue un paradoxe, alors que la Russie n'a jamais été aussi
connectée au reste du monde, en dépit de la fastidieuse
multiplication des sommets, malgré les dialogues innombrables entre
entreprises, fonctionnaires ou sociétés civiles et la
prolifération de l'information dans tous les domaines5.
Jules CREVIER BELANGER souligne que l'unilatéralisme
américain a engendré une division majeure au sein des membres de
l'UE, puis entre l'Europe et les États-Unis. Selon lui l'intervention en
Irak a sapé la crédibilité de l'Europe.
L'unilatéralisme américain a isolé les pays
européens opposés à la guerre et a miné leur
influence au sein de l'UE, étant donné la division
idéologique avec Londres et plusieurs États de l'UE qui ont
appuyé l'intervention américaine6.
Frederico SANTOPITO s'interroge « Est-il vrai que
l'Accord d'association proposé par Bruxelles à Kiev a, de fait,
mis l'Ukraine entre deux feux, en contraignant ce pays à choisir entre
la Russie et l'Occident ? » En effet L'Union européenne croit
sincèrement dans les vertus libre-échangistes. « Mais
l'approche excessivement technocratique de la Commission et son
incapacité à privilégier l'analyse politique face à
l'économique ont, de fait, contribué à placer Ukraine
entre deux feux. Ce pays s'est trouvé ainsi tiraillé d'un
côté comme de l'autre, en devenant ce que Kissinger redoutait :
une terre de frontière dans le cadre d'une confrontation
géopolitique, et non un pont entre la Russie et l'Occident. Le fait que
cela n'ait guère été l'intention de Bruxelles ne change
rien à la donne. Les incontestables responsabilités de Vladimir
Poutine non plus »7.
5 Lefort, P., la crise ukrainienne ou le malentendu
européenne (en ligne)http//
www.ifri.org/ifrilefortpe22014/pdf
consulté le 13/10/2014
6 CREVIER, J., l'unilatéralisme
américain et l'avenir de la communauté transatlantique,
mémoire DEA, Université du Québec, mars 2008
7 Santopinto, F. , du libre échange à la
crise ukrainienne : l'Union Européenne face à ses erreurs, en
ligne sur http//
www.igrip.org/NA201404fr-santopinto.pdf
le 24/11/2014
5
La crise ukrainienne comme sujet de notre étude se
fonde sur les causes de la crise qui se vit actuellement en Ukraine et ses
conséquences sécuritaire et économique en Europe de l'Est.
Nous interrogeons les théories des relations internationales notamment
les théories géopolitiques pour comprendre les motivations des
parties intervenant dans la crise ukrainienne.
3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
a. Problématique
La problématique est une approche ou perspective
théorique que l'on décide d'adopter pour traiter les
problèmes posés par la question de départ8.
La problématique est définie par le Professeur
WENU BECKER comme étant « l'expression de la préoccupation
majeure qui circonscrit de façon précise et détermine avec
l'absolue clarté des dimensions essentielles de l'objet de
l'étude que le chercheur se propose de mener9 ».
Les profondes mutations qui secouent la structure du
système des recherches internationales trébuchement devant la
maxime romaine « si vis pacem para bellem » qui signifie celui qui
veut la paix prépare la guerre.
L'on a beau affirmé que dans les conditions actuelles
du monde, la guerre et surtout la guerre nucléaire ne serait pas la
continuation de la politique des Etats du monde, car les Etats la
préparent toujours, parle perfectionnement sans cesse de leurs
défenses nationales10.
Traiter la crise en Ukraine comme l'émanation de
l'interventionnisme russe en Ukraine serait s'inscrire dans la logique de la
lecture américaine des événements mondiaux actuels
basés sur les intérêts privés.
Ainsi définie, notre problématique tournera
autour des interrogations abordant notre réflexion, notamment : «
Quels sont les causes de la crises en Ukraine ? Quelle a été son
impact sur la paix, la sécurité et le développement en
Europe de l'Est ? »
8 Quivir & Van Compenhoudt, L, Manuel de
recherche en sciences sociales, Paris, éd. Dunod, 1988, p.86
9 WENU BECKER; Recherche scientifique thème
et pratiques, Lubumbashi, éd. Presse universitaire de Lubumbashi,
2006, p.17.
10 BIYOYA M. ; Violence et paix mondiale au proche et
Moyen Orient, in cahier de l'Oasis, n° spécial, vol 5, mai
19991, p.1.
11 Contandriopulos, A.P., Savoir préparer
une recherche. La définir, la structurer, la financer,
Montréal, presse universitaire de Montréal, 1990, p. 30
6
Voilà l'une de questions qui solutionnent notre
problématique, et dont nous allons tenter d'y répondre dans la
suite de notre travail
b. hypothèse
La mise en oeuvre d'une série des questions
débouche nécessairement sur des hypothèses. Celles-ci
naissent à partir des questions posées au niveau de la
problématique. L'hypothèse est généralement
considérée comme la transposition directe d'une proposition
théorique dans le monde empirique. Une hypothèse établit
une relation entre une cause et un effet supposé. Une hypothèse
est donc un énoncé formel des relations attendues entre au moins
une variable indépendante et une variable
dépendante11.
Pour répondre à ces interrogations, il faut
remonter aux origines de la Politique européenne de voisinage
lancée en 2003 par l'UE, qui sera ensuite complétée par la
création du Partenariat oriental en mai 2009. Ces dates ne sont pas
anodines. En 2004 l'UE achevait son élargissement à l'Europe
centrale et aux pays Baltes, en étendant ainsi ses frontières aux
anciennes républiques soviétiques. Une nouvelle relation de
voisinage devait donc être définie, à l'Est comme au Sud de
l'Union, afin de créer un « cercle d'amis », selon les propos
du Président de la Commission européenne de l'époque,
Romano Prodi. Consultée, la Russie aurait toutefois refusé de
participer à cette démarche, pour négocier directement
avec Bruxelles un partenariat privilégié.
Quelques années plus tard, en 2007, une nouvelle
initiative diplomatique brouillera les cartes. Le soir même de son
élection, Nicolas Sarkozy annonçait son intention de créer
une Union pour la Méditerranée (UpM) entre l'UE et ses riverains
du sud. Les déclarations de Sarkozy furent accueillies avec beaucoup de
perplexité par les nouveaux membres d'Europe centrale et les pays
Baltes, ainsi que par la Suède. Ces pays en effet ne partagent pas les
mêmes priorités stratégiques que la France dans le domaine
de la politique étrangère. Tournés plutôt vers leur
versant oriental, ils craignaient que l'UpM ne déséquilibre la
politique de voisinage de l'UE (ainsi que les programmes d'aide qui
l'accompagnent) en faveur du sud de la Méditerranée, au
détriment de leurs voisins de l'Est. En 2008 l'UpM fut néanmoins
créée, même si la Pologne et la Suède
réclamèrent en contrepartie une initiative similaire
côté Est. La guerre russo-géorgienne de 2008 ne fera que
rendre cette exigence encore plus pressante, d'autant que la médiation
de Nicolas Sarkozy, jugée trop favorable à la Russie, n'avait pas
été
7
réellement appréciée par Varsovie, Prague
et Stockholm. Ainsi, sous la présidence tchèque, le Partenariat
oriental fut lancé en 2009 pour s'adresser à six
ex-républiques soviétiques (l'Arménie, l'Azerbaïdjan,
la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine), dans le
but de les amarrer à l'UE tant sur le plan économique que
politique. L'initiative prévoyait la négociation de six nouveaux
accords séparés, les fameux Accords d'association (AA) qui
déchaineront tant de passion à Kiev, afin de remplacer les
anciens accords de partenariat et de coopération, sur le point
d'expirer. Bref, le Partenariat semble avoir été
créé essentiellement pour deux raisons : d'une part,
contrebalancer la politique méditerranéenne de l'UE et, d'autre
part, renforcer l'influence démocratique et libre-échangiste de
l'Union au-delà de sa nouvelle frontière orientale, face à
une Russie perçue, depuis la crise géorgienne de 2008, comme de
plus en plus agressive et de moins en moins démocratique. Le contexte de
2009 est donc très différent de celui de 2003, lorsque Bruxelles
lança sa Politique de voisinage en essayant d'impliquer Moscou. «
Le Partenariat oriental parait s'inscrire cette fois dans une démarche
moins inclusive, voire dans une véritable lutte d'influence, qui se pose
clairement en concurrence avec la politique russe dans la
région12 ».
Pour y répondre, d'ailleurs, Moscou avait
décidé en 2010 de relancer son projet d'union douanière
allant de Moscou à Astana, en passant par Minsk et Kiev. Un objectif qui
suscitera clairement, et explicitement, l'opposition des États-Unis : le
5 décembre 2012, la Secrétaire d'État Hillary Clinton,
alors encore en poste, annonçait l'intention de Washington de
contrecarrer l'ambition russe de créer une union douanière, en la
comparant à une tentative de « re-soviétiser » la
région4. En réponse à ces propos, le ministre des Affaires
étrangères russe, Sergei Lavrov, affirmera qu'il ne fallait pas
imposer des choix artificiels entre « vecteurs de développements
» occidentaux et orientaux aux régions qui entourent son pays.
C'est donc l'aspect économique des Accords
d'association qui a posé le plus de problèmes politiques, et qui
a été perçu par la Russie comme un véritable
défi géopolitique. Les Accords d'Association doivent en effet
permettre la création d'une zone de libre-échange dite «
complète et approfondie » (deep and comprehensive free trade
agreement), devant faciliter l'insertion progressive des six
ex-républiques soviétiques dans le marché européen.
Bien que l'UE tente d'instaurer des zones de libre-échange avec la
plupart des pays qui l'entoure, et même au-delà, force est de
constater que les AA comportent un niveau d'intégration
économique très poussé, devant aboutir à terme
à l'adoption de près de 80 % de
12 http/./
ww.ifri.org/ifrilefort.22014
consulté le 13/10/2014
8
l'acquis communautaire. Le président de la Commission
européenne, José Manuel Barroso, ne manquera d'ailleurs pas de
souligner, en 2013, que l'Accord d'association UE-Ukraine (alors en cours de
négociation) est, dans son genre, le plus avancé que l'UE n'ait
jamais négocié. Or, inévitablement, l'ambition
d'aménager des zones de libre-échange amarrées au
marché européen confère aux Accords d'Associations un
caractère exclusif, qui interdirait à leurs signataires
d'adhérer au projet d'union douanière proposé par leur
principal partenaire commercial, la Russie.
Le refus de Viktor Yanoukovitch de signer un accord
d'association à l'UE auront été le point de départ
d'une insurrection civique, réprimée dans le sang, jusqu'à
ce que Yanoukovitch s'enfuie en Russie (22 février 2014). « Mis en
échec au « centre », dans la capitale ukrainienne, Poutine a
répondu au moyen d'un raid géopolitique sur la Crimée
(27-28 févier 2014), au mépris des engagements pris par
l'État russe quant au respect des frontières de l'Ukraine
(mémorandum de Budapest, 1994 ; traité d'amitié et de
coopération russo-ukrainien, 1997)13 ».
A la suite du rattachement de la Crimée, les
États occidentaux se sont accordés pour mettre en place un
dispositif à l'encontre de la politique. Sur le plan militaire, ils s'en
tiennent à une posture de dissuasion, signifiant ainsi à Moscou
les limites à ne pas franchir. Sur le plan politico-diplomatique, les
Occidentaux ont organisé un front commun et ils refusent
d'entériner l'annexion de la Crimée, contraire au droit
international. Au sein du Conseil de sécurité et de
l'Assemblée générale des Nations unies, ils ont su mettre
en évidence la solitude diplomatique de la Russie. Des sanctions
à l'encontre de personnalités russes ont aussi été
adoptées, à Bruxelles comme à Washington, avec des effets
économiques immédiats sur la bourse de Moscou, la fuite des
capitaux et les perspectives économiques de la Russie. Avec
l'accélération des dernières semaines, le montant des
capitaux ayant fui la Russie a déjà dépassé celui
de l'année 2013 (73 Mds $ contre 52 Mds $ l'année
précédente). Au-delà des premières mesures
adoptées dans l'urgence, les Occidentaux sont confrontés au
dilemme sécurité-économie et aux choix requis par la
primauté politique des questions de sécurité.
Depuis le G7 du 24 mars 2014, des sanctions économiques
ciblées sont à l'étude, avec pour objectif de
détourner Poutine d'une action militaire de plus grande envergure dans
l'Est et le Sud de l'Ukraine, voire jusqu'à la rive gauche du Dniestr
(la Transnistrie prétend se séparer de la Moldavie).
Inévitablement se pose la question des exportations
énergétiques
13 http//www.ifri.org/ art. cit
9
russes vers l'Europe, avec la crainte d'un embargo
décrété par le Kremlin (voir les précédents
de 2006 et 2009). Il est aujourd'hui bien connu que l'Europe dépend du
gaz russe pour le quart de ses besoins et Moscou considère les
exportations énergétiques comme un levier de puissance. Si un
embargo russe sur les flux pétro-gaziers aurait bien un effet
immédiat et brutal sur l'Europe, il faut pourtant rappeler que la
dépendance est réciproque : 56 % du pétrole et 85 % du gaz
exportés par la Russie le sont à destination de l'Europe. Le PIB
de la Russie, son commerce extérieur et ses ressources fiscales reposent
sur l'énergie. Sur un plan plus large, l'Europe représente la
moitié des débouchés de la Russie, celle-ci ne totalisant
que 7 % du commerce extérieur de l'UE (4,7 % pour l'Eurozone), la
vulnérabilité de l'UE ne devant donc pas être
exagérée. In fine, la multiplicité d'intérêts
commerciaux partiels et contradictoires ne saurait l'emporter sur les
impératifs de défense et de sécurité.
4. CHOIX ET INTERET DU SUJET
A. Choix du sujet
Le choix d'un sujet n'a jamais été un fait du
hasard. Il est toujours lié à l'intérêt que le
chercheur attache à l'objet de la recherche. Nous avons choisi ce
thème comme une majeure préoccupation de bien vouloir
appréhender et faire la comparaison des ambitions de la Russie et des
occidentaux (union européenne Etats unis) en Europe dans le cadre de la
crise ukrainienne.
En effet, la division entre l'Est et l'Ouest avaient longtemps
caractérisé la guerre froide, ainsi après 1990 le
capitalisme l'a emporté sur le communisme et la dislocation de l'URSS
ont laissé des séquelles dans le chef de certains anciens
partisans de l'ex URSS ; ainsi il veulent revenir à l'état
naturel de l'URSS en créant certain organisations qui y vont dans ce
sens ; pour le Président Poutine le retrait de la Russie dans l'URSS
était le fruit des
ambitions personnelles de GORBACTCHEV et de Boris Eltsine.
Mais les velléités du président russe sont
perçues par les Etats Unis comme une volonté russe de
re-sovietiser l'Europe de l'Est, ce qui est pour eux inacceptable. D'où
le deuxième volet de la doctrine de la prépondérance du
pentagone qui est celui de repousser la Russie vers le nord loin de l'Europe
occidentale.
Ainsi malgré la fin de la guerre froide, nous nous
rendons compte que les rivalités Est Ouest persistent encore dans les
relations internationales. Pour le cas de la crise ukrainienne chaque Etat veut
tirer le drap de son coté ; qu'à cela ne tienne les
négociations sont en cours pour trouver une solution à la
crise.
10
B. Intérêt du sujet
En effet, le choix n'étant pas isolé de
l'intérêt qui accompagne le chercheur sur une question au sujet
donné, notre choix porte sur les trois intérêts principaux
à savoir : l'intérêt académique, scientifique et
l'intérêt social.
a. Intérêt académique
Il est de coutume qu'à la fin de chaque cycle
d'étude universitaire, le chercheur doit faire preuve de sa formation en
vue de l'obtention d'un titre académique auquel il aspire. Dans le
même ordre d'idées, le sujet qui fait l'objet de notre actuelle
rédaction nous permet d'obtenir le titre de licencié en relations
internationales auquel nous aspirons.
b. Intérêt scientifique
Sur le plan scientifique, l'intérêt d'un tel
sujet, pour nous, de confronter le cas de la crise ukrainienne aux
théories apprises, précisément la théorie
géopolitiques dans un paradigme réaliste. En effet, la
théorie réaliste stipule que les relations internationales sont
strictement les rapports politico-diplomatiques et stratégiques
qu'entretiennent le Etats entre eux dans un cadre bilatéral ou
multilatéral. Ces rapports sont nécessairement
caractérisé par la rivalité ou la compétition,
d'une part, parce que chaque Etat vise naturellement et constamment à
défendre et à accroitre sa puissance politique et militaire ;
d'autre part, parce que la puissance est inégalement repartie au sein de
la société internationale ; enfin parce qu'il est impensable que
les Etats acceptent de se soumettre à une autorité centrale qui
les obligeraient à coopérer entre eux. C'est uniquement pour
cette dernière raison que la société internationale est
anarchique, et non pas parce qu'elle est dépourvu d'ordre et
livrée totalement à la violence. Les Etats souverains
adhèrent librement et volontairement à des ententes et à
des règles qui maintiennent la dynamique des conflits
interétatiques dans un
cadre pacifique. Toutes fois « l'instauration d'une paix
perpétuelle est inimaginable en raison de la souveraineté, des
ambitions, des inégalités et de la méfiance mutuelle des
Etats qui les placent dans un dilemme de sécurité
»14.
c. Intérêt social
Dans le but de contribuer au succès des relations
internationales qui sont notre domaine privilégié, donc notre
apport à cet édifice serait d'interpeller la conscience de
l'opinion tant nationale qu'internationale des méfaits des ambitions
géopolitiques de certains
14 Herz, J, « idealist internationalism and
security Dilemna », World Politics, 5,n°2 janvier 1950, 157-80
11
Etats qui gagnent du terrain dans le monde. Ceci nous renvoie
à la présentation de l'objet d'étude de ce travail.
4. OBJET D'ETUDE
Les Relations Internationales, est une discipline scientifique
ayant un objet d'étude et une pléthore des méthodes. Ce
qui fait qu'elles soient une discipline scientifique comme tant d'autres. Ainsi
la substance de notre recherche est de présenter les causes qui ont
poussé à l'escalade en Ukraine faisant sombrer le pays dans un
chaos sans précèdent et les conséquences d'ordre
économique et sécuritaire dans toute l'Europe de l'Est.
5. METHODOLOGIE DE RECHERCHE
D'après son étymologie, le mot méthode a
le sens d'un effort consenti pour atteindre une fin. La méthode est un
ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline
cherche à étudier les vérités qu'elle poursuit, les
démontre, les vérifie15. La méthode est
utilisée également dans le sens de procédure
particulière appliquée l'un ou l'autre.
Pour ce travail, nous avons opté pour la méthode
systémique pour analyser et expliquer les faits politiques comme les
faits que nous traiterons dans ce travail.
On recourt à la méthode systémique que
Guy ROCHER définit « comme toute recherche qui partant du postulat
que la réalité sociale présente les caractères d'un
système, interprète et explique les phénomènes
sociaux par les liens d'interdépendance qui les relient entre eux et qui
forment une totalité »16.
Il s'agit de découvrir des lois d'arrangement de la
réalité considérée comme un ensemble
organisé, ordonné. C'est ainsi que l'union européenne par
des sanctions imposé à la Russie pousse ce dernier à user
de toute son influence pour ramener la paix et la sécurité dans
l'est de l'Ukraine.
Etant donné que nous sommes dans un système
où tout le monde peut contribuer à la paix et à la
sécurité internationale, des négociations sont
organisé à Minsk en Biélorussie entre la Russie,
séparatistes prorusse et le gouvernement ukrainien pour tenter de
trouver un accord de cessez le feu entre les séparatiste prorusse et le
gouvernement ukrainien et ainsi déboucher sur un accord de paix.
15 PINTO et GRAWITZ. M.; Méthodes des
sciences sociales, Paris, Dalloz, 1971, p.289.
16 GUY ROCHER, Introduction à la Sociologie
générale, T3, Paris, éd. Hmh, 1968, p.20.
12
6. TECHNIQUES DE RECHERCHE
Selon Mulumbati Ngasha, « les techniques ont pour but
d'enregistrer ou de collecter diverses informations sur des individus, des
groupes, des institutions, l'environnement dans lequel les individus ou des
groupes d'individus vivent ou évoluent, les opinions des individus,
leurs attitudes, leurs comportement et leurs opinions »17.
Une technique de recherche « est un procédé
opératoire rigoureux, bien définie, transmissible, susceptible
d'être appliqué à nouveau dans les mêmes conditions
adapté au genre de problème et des phénomènes en
étude »18.
Pour la récolte des données de la
présente étude, nous nous sommes servis de l'observation
indirecte. L'observation indirecte porte sur les faits qui portent des traces
que l'on veut étudier et qui permettent de recueillir des informations
sur ces derniers faits. Il
s'agit, en pareil cas, essentiellement de la technique
documentaire. L'observation documentaire consiste à étudier et
analyser les documents qui portent des traces. Nous avons eu recours aux
données contenus tant dans les ouvrages, articles scientifiques
pertinents trouvés dans les bibliothèques et sur les sites
internet, des revues scientifiques.
7. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
La présente étude porte sur la période
allant de 2004 date à laquelle les l'Union Européenne entame le
projet d'élargissement de ses frontières en Europe de l'Est
projet qui sera succéder par le partenariat orientale en 2009, à
nos jours en ce sens que les troupes ukrainienne et les forces des rebelles
séparatistes de l'Est de l'Ukraine continuent à s'affronter
malgré les accords de cessez le feu de Minsk.
8. PLAN DU TRAVAIL
Hormis cette introduction et la conclusion, notre travail
compte quatre chapitres. Le premier chapitre est intitulé
considérations générales, ce chapitre comprend trois
sections. Le deuxième est intitulé l'Ukraine et l'Europe de l'Est
et comprend deux sections. Le troisième chapitre, quant à lui,
est intitulé la crise ukrainienne et les conséquences
géopolitiques en Europe de l'Est ; ce chapitre sera subdivisé en
quatre sections. Enfin le quatrième portera sur les perspectives
géopolitiques en Europe de la crise en Ukraine
17 Mulumbati Ngasha, op. cit, p. 20
18 idem
13
CHAPITRE.1. CONSIDERATIONS GENERALES
Ce chapitre se charge de passer en revue les concepts
opérationnels de notre travail, qui sont la crise et la
géopolitique ; ensuite nous allons présenter les théories
qui vont nous aider à comprendre la thématique de notre travail
et ces théories sont celles de heartland et de rimland,
avant de procéder à leur contextualisation dans la crise en
Ukraine.
SECTION1. LA CRISE
A l'origine (vers 1478), le mot crise était un terme
exclusivement du domaine médical et signifiait « moment d'une
maladie caractérisé par un changement subi et
généralement décisif en bien ou en mal » ou plus
couramment « accident qui atteint une personne en bonne santé
apparente ou aggravation brusque d'un état chronique19. Ainsi
on parle de crise cardiaque, crise d'asthme, crise d'épilepsie.....
Selon le dictionnaire, une crise est : « un moment
difficile et généralement décisif dans l'évolution
d'une institution ; ces périodes difficiles et des difficultés
économiques, politiques et idéologiques sont ressorties comme
paroxystiques ».
La crise est un passage actif des hostilités armées
pour une période très courte20.
Dans le cadre de notre domaine et de notre filière, les
Relations Internationales, nous apprendrons dans le concept crise une
situation, un état prévisible ou non, survenant en cours d'un
processus soit pour perturber ou le suspendre momentanément, soit pour
le bloquer définitivement.
C'est ainsi qu'il est plus abordé dans le sens de
conflit. La crise étant une prétention ou un conflit, c'est une
opposition entre deux Etats, deux notions, institutions ou personnes avec ses
corollaires : combat, guerre,...
Elle peut-être une opposition matérielle ou
morale entre deux Etats dont la solution peut être cherchée soit
par des mesures violentes ou encore par les mesures non violentes.
19 NDABEREYE, N., le concept de guerre et de
paix en Relations Internationales, LABOSSA, UNILU, Mars 2014, p. 11
20 MULUMBATI, N., Sociologie des conflits,
cours de L2 RI, UNILU, 2003-2004, p. 15
14
§.1. Typologie de la crise
Dans ce paragraphe, nous devons parler de la typologie de la
crise, nous distinguons la crise politique, la crise idéologique, la
crise frontalière, la crise d'intérêt économique, la
crise juridique ainsi que la crise économique.
s Crise politique
Est toute situation d'opposition qui se crée dans les
institutions de pouvoir d'un Etat, perturbant ainsi la bonne marche de
l'Etat.
s Crise idéologique
Cette crise survient à la suite de divergence entre
deux ou plusieurs idéologies. En Afrique et en Asie, cela est couramment
appliqué dans la mesure où beaucoup de conflits sont d'origines
idéologiques.
s Crise frontalière
Héritée de la colonisation et de la
conférence de Berlin de 1885, les territoires d'Afrique et d'autres
continents en général, est l'une des causes moyennes des conflits
dans le monde.
s Crise d'intérêt
économique
Confondue à la crise économique, mais la
différence est que la crise d'intérêt économique
découle de la répartition inégale du sol et du sous-sol
entre différents Etats. Ces intérêts limitent la
répartition des richesses et la possession de voie de circulation
internationale21.
s Crise juridique
Est issue dans l'interprétation de la loi entre deux
systèmes juridiques.
La réalisation du grand marché unifié
(Europe) et l'union économique régionale ; (union
économique et monétaire de l'Afrique de l'Ouest : UEMOA) ; la
construction de l'unification économique et l'intégration,...
sont les remèdes à l'échelle mondiale pour la
participation des Etats au monde économique.
21 MULUMBATI N. , op. cit, p15
15
s Crise économique
Elle a une particularité de n'être point
seulement négatif, mais aussi positif ce qui pousse certains
économistes à spéculer suite à différentes
raisons :
? La première est l'existence de points morts ou
minimum dans l'économie tels les entreprises non rentables et dont
l'élimination est la condition évidente ;
? La deuxième raison est l'erreur de prévision
dans la politique de stockage de ressources ;
? Enfin, la crise économique a donc comme raison et
conséquence d'améliorer la production soit de bloquer ou freiner
une régression sociale.
§.2. Facteurs de la Crise
Selon le contexte sociopolitique de l'environnement, nous
distinguons différents facteurs. Il s'agit de :
s Instabilité politique
Les guerres, rébellions, coup d'Etats, changement de
régimes,... sont l'un des facteurs. La crise de l'Etat providence sur
l'économie du marché est le fondement de l'intervention de l'Etat
dans une crise.
Depuis 1945, les Etats cherchent à justifier la crise
économique et sociale dans la stabilité de la
nationalisation,...
La nationalisation a des conséquences sur la
ramification des économiques des Etats du Monde.
s Le manque des capitaux
Le libre échange et le protectionnisme depuis le milieu
du 19ème Siècle sont d'usage courant mais il arrive
que certains acteurs manquent des capitaux pour le développement et la
croissance afin de s'engager dans la compétition du monde des grandes
puissances.
s Impuissance d'épargne et de financement
monétaire
L'épargne est un facteur le plus important de
l'investissement et la prévoyance sociale. Lorsque les Etats participent
massivement à l'épargne, peuvent relancer le financement
monétaire et participer à la croissance de ce dernier et lutter
de plus en plus contre l'inflation
16
qui se présente comme une maladie pouvant amener l'Etat
à un chaos lorsqu'elle n'est pas soignée.
Cette théorie a été appliquée
depuis le 18ème Siècle (libération) sur les
conditions d'un bon salaire. Cette dernière est donc à
encourager.
? Les inégalités de
revenus
La formation des revenus est le désir de tout Etat.
Mais, il arrive que certains acteurs aient des revenus supérieurs aux
autres. Cette logique entraine des conflits sociaux et économiques.
Dans cette mouvance d'interaction, les Etats ont
envisagés d'instaurer un système de protectionnisme social et
réduire les inégalités. Comme cela est difficile et
complexe dans leur déroulement, dans l'environnement social, tout Etat
doit alors faire et fournir des grands efforts pour rehausser son revenu.
Cet effort fourni de deux côtes entraine la
compétition qui sera difficile et complexe dans le déroulement
qui par la suite pourra en venir à la marginalisation du faible suite au
but lucratif.
En définitive, les facteurs politiques ont de
l'influence prépondérante sur tous les autres, car lorsqu'on
parle du développement, on se base plus sur le pan économique,
mais comme la politique domine l'économie, nous établissons
l'équilibre et la complémentarité.
MAASTRICHT donne les différentes politiques
commerciales intérieures et extérieures pour un bon indicateur de
développement lors de la signature du traité de Rome à la
Communauté Economique Européenne. « C.E.E.
»22.
SECTION.2. NOTION DE GEOPOLITIQUE
§1. Définition de la géopolitique
La géopolitique est l'étude de l'influence des
facteurs géographiques, économiques et culturels sur la politique
des Etats et sur les relations internationales.
La géopolitique est apparue à la fin du
XIXème siècle, notamment l'école
allemande avec Friedrich Ratzel (1844-1904). Le terme
géopolitique, quant à lui, a été utilisé
pour la première fois par Rudolph KJELLEN, professeur suédois de
science
22 MAASTRICHT.
http://www.scecounivaix.fr/cerpe/leçons
g4htm.
17
politique/géographie qui définit la
géopolitique comme « la science de l'Etat comme organisme
géographique ou comme entité dans l'espace ; c'est-à-dire
comme pays, territoire, domaine ou, plus caractéristique, comme
règne. Comme science politique, elle observe fermement l'unité
étatique et veut contribuer à la compréhension de la
nature de l'Etat »
Pour Ratzel, un Etat est comme un être vivant qui nait,
grandit, atteint son plein développement, puis se dégrade et
meurt. Puis vivre et survivre, il doit s'étendre et fortifier son
territoire, avec la notion de `'Lebensraum», d'espace vital. Les
successeurs de Ratzel ont proposé au 2ème Reich une
approche cartographique du monde où les grands peuples se partagent la
planète en fonction d'alliances et d'une hiérarchie des peuples
fondées sur la race.
Les dérives de la géopolitique a conduit au
bannissement de cette discipline dans les universités jusque dans les
années 1970-1980 où l'étude des nouveaux conflits lu a
permis de retrouver une légitimité par l'utilisation des
connaissances de la géographie physique et humaine, de l'histoire et de
la science politique. « Les enjeux de la géopolitique sont
désormais liés à ceux de la démographie, des flux
migratoires, de la prolifération nucléaire, de l'accès
à l'eau potable, des ressources alimentaires, du réchauffement
climatiques, des régionalismes »23.
La géopolitique est l'étude des rivalités
de pouvoirs pour prendre le contrôle de territoires et celui de la
population qui s'y trouve. Sa particularité est de prendre en compte les
représentations du territoire qu'en ont les différents
protagonistes du conflit, afin de mieux évaluer et comprendre la
détermination des uns et des autres à s'engager dans le conflit.
Comme on le dit trop souvent et à tort, la géopolitique n'est pas
une science qui aurait ses lois déterminées par la
géographie physique des territoires en conflit et qui s'appliqueraient
quels que soient les contextes politiques. En revanche, c'est une
démarche scientifique rigoureuse qui permet de comprendre des situations
conflictuelles complexes.
§2. Le pouvoir et territoire en
géopolitique
Pouvoir et territoire sont étroitement liés, car
tout pouvoir politique officiel (qu'il s'agisse de celui d'un État ou
d'une tribu) a son territoire, c'est-à-dire une étendue
clairement
23 http//
www.toupie.org/Dictionnaire/Geopolitique.htm
18
délimitée sur laquelle s'exerce en principe sa
souveraineté et où il est responsable de l'ordre public.
Il existe différents types de rapports du pouvoir
politique au territoire selon le système politique et l'histoire :
État centralisé, État fédéral, État
démocratique, État totalitaire, État théocratique,
État-nation, État plurinational... ; il en existe d'autres types
qui s'exercent sur le territoire : pouvoir religieux, pouvoir tribal, pouvoir
économique, mais il est parfois plus difficile de tracer les limites du
territoire sur lequel s'exercent ces pouvoirs. En revanche, les territoires des
États et leurs frontières peuvent être
représentés cartographiquement de façon très
précise. « En combinant différentes sortes de cartes, qui
montrent chacune l'extension particulière des phénomènes
nationaux, on comprend alors les conflits géopolitiques
»24.
Aujourd'hui avec l'occupation de la Crimée par la
Russie est perçue comme un conflit géopolitiques sans
précédant, en ce sens qu'avec le mémorandum de Budapest la
Russie s'est engager à respecter la souveraineté de l'Ukraine ;
la Russie explique l'annexion de la Crimée comme l'expression de la
volonté du peuple de Crimée et, selon elle, la Crimée,
depuis, l'histoire, a toujours était Russe ; ainsi, c'est le retour de
criméen à leurs chère patrie, la Russie.
SECTION.3. LES THEORIES GEOPOLITIQUES DE HEARTLAND ET
DE RIMLAND
La notion de heartland était
théorisée par le géographe britannique Helford Mackiner et
celle de rimland par le politologue américain Nicolas John SPYKMAN.
§1. La théorie de heartland
Mackinder est considéré comme le fondateur de la
géopolitique classique, et à l'origine d'une théorie celle
du « pivot du monde ». Pour lui, celui qui contrôle la masse
continentale autour du pivot géographique du monde, domine le monde.
Ceci dans un contexte terre-mer. Il part d principe selon lequel il n'existe
sur la planète, outre la surface immergé e 71% de la surface du
globe qu'il baptise « océan mondial » qu'une principal masse
terrestre unie Asie-Europe-Afrique qu'il nomme « ile mondiale » ;
cette masse a un centre, un coeur appelé le « heartland
», ceci est entouré d'obstacles naturels appelés croissant
intérieur , tels que le relief d'Himalaya.
Le pivot géographique du monde ou heartland
désigne la partie intérieure et nord de l'Eurasie allant de la
Baltique à la Sibérie et de l'arctique à l'Asie
centrale.
24 LACOSTE Y.,
Géopolitique, la longue histoire d'aujourd'hui,
Larousse, Paris, 2009, p. 50
19
Il identifie cette pierre angulaire de la domination
universelle à l'espace couvert par l'Europe orientale ; d'où sa
fameuse citation :
« Qui contrôle l'Europe de l'Est commande
l'Heartland. Qui contrôle l'Heartland commande l'île-mondiale. Qui
contrôle l'île-mondiale commande le monde
»25.
Il est le coeur des puissances terrestres, profitant de ces
étendues désertiques pour circuler. Pour Mackinder celui qui
tient le heartland commande l'ile mondiale ; celui qui tient cette ile
commande au reste du monde.
§2. La théorie de Rimland
Nicolas John Spykman, géopolitologue britannique,
développe quant à lui la théorie du rimland. Contrairement
à Mackinder, le pivot géographique ne correspond pas au
heartland, mais aux coastlands terres littorales, anneaux de terre.
Pour lui, rimland désigne les zones côtières de
l'Eurasie. Il comprend : l'Europe côtière, le désert
d'Arabie et du moyen orient et l'Asie des moussons. Le rimland est la
région où s'entrechoquent les conflits entre puissances
terrestres et puissances maritimes. Sa situation côtière est
à la fois un avantage pour les communications et une faiblesse majeures
face invasions.
Spykman reformule la théorie de Mackinder e affirmant
que « qui tient le rimalnd , tient l'Eurasie, qui domine
l'Eurasie contrôle le destin du monde ». Pour lui tout se joue donc
à la périphérie de l'Europe occidentale, le bassin
méditerranéen, le Moyen orient et l'Asie ; un espace gigantesque
qui se trouve entre le coeur et les mers riveraines réunies par
Mackinder sous l'appellation de l'océan mondiales. Si l'on
contrôle ces zones de passage et aussi d'échanges
économiques mondiaux. Si l'on contrôle ces zones tampons on peut
alors soit contenir les velléités des puissances du
heartland et créer un équilibre de force dans le monde, soit
enfermer le heartland et dominer le monde.
Ces théories permettent d'expliquer
l'intérêt stratégique de l'Europe de l'Est. Aujourd'hui les
pays de l'ex-URSS constituent le heartland et le rimland
c'est ce sont les pays de l'Europe de l'Est. Aujourd'hui l'Ukraine
constitue le pont entre deux mondes : l'occident et la Russie. L'Ukraine
facilite le contrôle du heartland. L'Ukraine constitue aussi un
verrou à l'expansion russe. C'est ainsi la création du
partenariat orientale constitue aujourd'hui une arme contre l'expansionnisme
Russe qu'on trouve aujourd'hui inscrit dans la
25 H. J. Mackinder, « The geographical Pivot of
History », The Geographical Journal, vol. XXIII, no 4, 1904 et
Democratic ideals and reality, Pélican Books,
réédition de 1944. Cité par Gerad Dussouy dans «
le traité des realations internationales : les théories
géopolitiques, Paris, Ed. L'Harmattan, 2006, p. 144 »
20
politique étrangère russe sous POUTINE ; celui
du recouvrement de la Russie à son espace naturel. Ceci fait aussi
référence à la doctrine de la prépondérance
du pentagone qui est celui de repousser la Russie vers le nord loin de l'Europe
occidentale. Ainsi on peut interpréter la crise ukrainienne comme une
lutte acharné pour le contrôle du heartland et du
rimland
CONCLUSION PARTIELLE
Il su de mentionner à l'égard de ce qui
précède que nous avons largement parlé de notions de
crise, de géopolitiques ainsi que des théories
géopolitiques.
En ce qui concerne la crise nous retiendrons que c'st une
situation, un état prévisible ou, survenant en cours d'un
processus soit pour perturber ou suspendre momentanément ou une
prétention à un conflit.
Pour ce qui est de la géopolitique c'est l'étude
de l'influence des facteurs géographiques, économiques et
culturels sur la politique des Etats et sur les relations internationales.
Ainsi partant des théories géopolitiques nous
pouvons affirmer que la crise La crise ukrainienne semble avant tout
résulter du choc de deux malentendus sur les représentations
russes et occidentales.
21
CHAPITRE.2. L'UKRAINE ET L'EUROPE DE L'EST
Dans ce chapitre nous avons deux sections dont la
première assure la présentation de l'Ukraine et la
deuxième celle de l'Europe de l'Est, en ce sens que l'Ukraine et
l'Europe de l'Est constituent notre champ spatial d'analyse
SECTION.1. PRESENTATION DE L'UKRAINE
Dans cette section nous présentons l'Ukraine du point
de vue géographico-historique, politico-économique et
socio-culturel.
§.1. DU POINT DE GEOGRAPHICO-HISTORIQUE
1. Du point de vue géographique a.
Géographie physique
L'Ukraine est un pays d'Europe de l'Est. Elle partage ses
frontières terrestres avec sept pays limitrophes : à l'ouest la
Pologne, la Slovaquie et la Hongrie ; au sud-ouest la Roumanie et la Moldavie ;
à l'est et au nord-est la Russie ; au nord la Biélorussie. Le
pays mesure 1 316 km d'est en ouest et 893 km du nord au sud, pour une
superficie totale de 603 550 km2, ou 576 450 km2 sans
compter la superficie de la Crimée.
À l'exception du vaste plateau de Podolie (altitude 472
m) qui occupe l'ouest du pays, c'est un pays relativement plat.
L'Ukraine bénéficie également d'un
réseau fluvial étendu, composé principalement par le
Dniepr (Dnipro), le Dniester (Dnister), le Boug occidental, le Boug
méridional et le Donets à l'est. Le Danube (Dounay) marque la
frontière à l'extrême sud-ouest entre l'Ukraine et la
Roumanie.
Au sud, l'Ukraine s'ouvre sur la mer Noire, bordée de
nombreux « limans », et où s'avance la presqu'île de
Crimée.
Le climat de la majeure partie de l'Ukraine est continental
avec des hivers froids et des étés chauds ; le climat n'est
méditerranéen que sur la côte sud de la Crimée. Les
températures
22
moyennes à Kharkov en Ukraine orientale sont d'environ
7 °C en janvier et 20 °C en juillet. Les précipitations vont
d'environ 750 mm par an dans le nord à environ 250 mm dans le
sud26.
b. Subdivision administrative
L'Ukraine est divisée en 24 régions
administratives et une municipalité avec un statut juridique
particulier, Kiev . Par ailleurs, l'Ukraine revendique
l'intégralité de la Crimée, autrement dit la ville
à statut particulier de Sébastopol et la République
autonome de Crimée, qui ont été rattachées en 2014
à la Russie et constituent actuellement le District
fédéral de Crimée de la Fédération de
Russie27.
Qu'à cela ne tienne, la Crimée reste reconnue
par l'ONU comme faisant parti de la
Crimée.
c. Régions
1. Tcherkassy
2. Tchernihiv
3. Tchernivtsi (Bucovine)
4. République autonome de Crimée
(administrée par la Russie et revendiquée par l'Ukraine)
5. Dnipropetrovsk
6. Donetsk
7. Ivano-Frankivsk (Galicie centrale)
8. Kharkiv
9. Kherson
10. Khmelnytskyï
11. Kirovograd
12. Kiev
13. Lougansk
14. Lviv (Galicie occidentale)
15. Mykolaïv
16. Odessa (Boudjak et Edisan)
26 State Statistics Service of Ukraine : Service des
statistiques de l'Etat ukrainien sur
www.ukrstate.gov.ua
consulté le 13/12/2041
27
www.ukrstate.gov.ua/art.
cit
Source :
http://commons.wikimedia.org/wiki/fil
23
17. Poltava
18. Rivne
19. Soumy
20. Ternopil (Galicie orientale)
21. Vinnitsa (Podolie)
22. Volhynie
23. Transcarpathie
24. Zaporijia
25. Jitomir
e. Municipalités à statut
particulier
? Kiev
? Sébastopol (revendiquée par l'Ukraine à la
suite du rattachement à la Russie)
Figure.1. UKRAINE
24
2. DU POINT DE VUE HISTORIQUE.
L'Ukraine est le foyer du premier État slave oriental,
fondé par des Scandinaves
a. ETAT DE KIEV
La Rous' de Kiev (appelée aussi dans les écrits
occidentaux Ruthénie), qui durant les Xe et XIe
siècles est l'État le plus vaste et aussi, après l'Empire
byzantin, le plus puissant d'Europe.
Kiev devient rapidement le centre d'un puissant État
slave, appelé « Rus » ou Ruthénie. Selon la tradition,
en 988 eut lieu, sous le règne de Vladimir le "Beau Soleil", le
baptême de ce qui sera le peuple russe. Sous le règne de Iaroslav
le Sage, le prestige de l'État kiévien atteint son apogée
: il s'étend alors de la mer Baltique à la mer Noire et du
confluent de l'Oka avec la Volga jusqu'aux Carpates septentrionales. Iaroslav
est un grand bâtisseur -- c'est lui qui fait construire la
célèbre cathédrale Sainte-Sophie à Kiev -- et un
grand législateur.
Cependant, au XIIe siècle, des conflits
éclatent entre différents seigneurs locaux. « Ces conflits
mènent l'État kiévien au déclin, fractionné
en plusieurs principautés rivales. Kiev est saccagée par la
principauté de Vladimir (1169) durant la lutte pour le pouvoir entre les
princes, et plus tard par les Coumans et les Tatars Mongols aux XIIe
et XIIIe siècles. Ces derniers finissent par imposer leur
souveraineté dans toutes les principautés ruthènes. La
cruauté de l'autorité mongole, notamment en matière
pénale, pousse les populations autochtones à fuir vers d'autres
pays comme la Pologne, la Hongrie ou la Moldavie28 ».
b. L'Ukraine indépendante (1917-1920)
Après la Révolution de Février, qui met
fin à l'Empire en 1917, l'Ukraine est brièvement
indépendante jusqu'en 1920, mais la Radane parvient pas à
contrôler efficacement le territoire, envahi d'abord par les Allemands
puis, à leur retrait, devenu champ de bataille entre le Parti
bolchevique, les Russes blancs et les forces de la Triple-Entente.
c. La période soviétique
À la fin de 1918, les Alliés interviennent dans
le sud de l'Ukraine pour soutenir les Blancs de Dénikine dans la guerre
civile russe. « Odessa, Sébastopol et d'autres localités
côtières sont occupées par les Français, mais
l'intervention tourne court en raison du manque
28 http//
ww.wikipedia.org/wiki/ukraine
consulté le 12/12/2014
25
de moyens engagés et de l'hostilité de la
population (mars-avril 1919). L'Ukraine est envahie par l'Armée rouge et
ramenée dans le giron soviétique. L'ancien « grenier »
de l'Empire russe, devenu une république « fantoche »,
continue à ravitailler les centres urbains soviétiques. Le 30
décembre 1922, l'Union des républiques socialistes
soviétiques (URSS) naît du traité qui réunit la
RSFSR, la Biélorussie, l'Ukraine et la Transcaucasie. Dans le conflit
qui oppose les communistes du centre (Moscou) et les partis communistes
nationaux, c'est le centre qui
l'emporte et impose une fédération29
». Des tentatives nationalistes ukrainiennes
sont réprimées par Staline.
En 1941, l'Ukraine est envahie par les armées
allemandes. En 1944, l'Armée rouge libère la plus grande partie
de l'Ukraine.
Le 26 juin 1945, l'Ukraine devient l'un des membres fondateurs
de l'ONU, en y obtenant, en soulignement de son rôle dans la victoire sur
le nazisme, avec la Biélorussie, une place distincte de l'URSS. «
Cette disposition particulière permet à l'Union soviétique
de bénéficier de voix supplémentaires dans les votes de
l'assemblée générale de l'ONU30 ».
En 1954, le 1er secrétaire du Parti
communiste d'Union soviétique, Nikita Khrouchtchev qui a passé sa
jeunesse en Ukraine, transfère la péninsule de Crimée
à la République soviétique socialiste d'Ukraine pour
marquer le 300e anniversaire du traité de Pereïaslav
marquant l'union entre la Russie et les provinces formant l'Ukraine d'alors.
L'Ukraine est considérée comme un modèle des
républiques soviétiques.
d. L'indépendance
C'est seulement vers 1989 que la libéralisation du
régime soviétique et la libération des détenus
politiques permettent aux Ukrainiens de s'organiser pour défendre leurs
droits à la souveraineté. Sous l'influence des
députés démocrates, le Parlement adopte, le 16 juillet
1990, la Déclaration sur la souveraineté politique de la
République d'Ukraine. C'est le premier pas vers l'indépendance
complète de l'Ukraine. Celle-ci est proclamée le 24 août
1991 et confirmée par le référendum du1er
décembre 1991 : 90,5 % des électeurs votent en faveur de
l'indépendance.
Le 8 décembre 1991, la dislocation de l'URSS est
actée par l'Accord de Minsk, signé par les dirigeants russe,
ukrainien et biélorusse.
29 http//www.wikipedia-org/art.cit
30 Robert Conquest, Sanglantes moissons :
la collectivisation des terres en URSS, ed. americaine, 1995, p.50
26
L'Ukraine devient l'un des membres fondateurs de la
Communauté des États indépendants. «
Par le Mémorandum de Budapest sur les garanties de
sécurité, signé le 5 décembre 1994, l'Ukraine
abandonne son arsenal nucléaire en échange de la garantie par les
États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie de son intégrité
territoriale31 ».
e. la question de la Crimée
Des tensions avec la Russie au sujet de la Crimée ne
tardent pas à apparaître. Peu après l'indépendance,
un mouvement sécessionniste dirigé par des Russes se forme en
Crimée. La Crimée proclame même son indépendance,
mais celle-ci est finalement abrogée en mai 1992. Le même mois,
cependant, le corps législatif russe déclare nul et caduc le
transfert de 1954 qui avait rattaché la Crimée à
l'Ukraine.
En fait, à partir de 1991, l'Ukraine et la Russie
revendiquent chacune le contrôle de la flotte de la mer Noire,
basée dans le port de Sébastopol. Un accord est conclu en 1992
afin de partager le commandement de la flotte jusqu'en 1995, date
théorique de sa division entre les deux pays.
Tout ce fait nous montre que les tensions entre la Russie et
l'Ukraine autours de la Crimée ne datent pas d'aujourd'hui. Ainsi la
Russie en annexant la Crimée a non seulement violé le
mémorandum de Budapest mais répondu favorablement aux aspirations
des populations russophones vivant en Crimée qui sont celles du retour
à leur chère patrie la Russie.
§2. Du point de vue politico-économique
1. Du point de vue politique
La Constitution a été adoptée par le
Parlement le 28 juin 1996, après qu'un accord fut conclu entre le
Parlement et le président en 1995.
L'Ukraine est une démocratie parlementaire où les
pouvoirs présidentiels sont étendus (quoique réduits au
profit du parlement). Le président d'Ukraine est élu au suffrage
universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Il nomme le
Premier ministre avec l'accord du Conseil suprême.
31 « Budapest Memorandums on Security Assurances, 1994
», Council on Foreign Relations, 5 décembre 1994 sur
www.liberation.fr/memorandum-security-control-arms
consulté le 14 décembre 2014
27
Le Parlement monocaméral (Verkhovna Rada ou
plus simplement Rada) est composé de 450 députés
élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans (quatre ans
avant 2006). « Le mode de scrutin est mixte (car il combine à la
fois scrutin proportionnel et scrutin majoritaire) jusqu'en 2006 puis
uniquement proportionnel32 ».
La Cour constitutionnelle contrôle la
constitutionnalité des lois et peut être saisie entre autres par
la Cour suprême d'Ukraine, le président ou le Parlement.
2. Du point de vue économique
L'Ukraine a une économie diversifiée, mais
encore tributaire des industries établies à l'époque
soviétique. C'est un libre marché émergent, où la
croissance fut à deux chiffres durant ces dernières
années, jusqu'à la Révolution Orange. Ses ressources
naturelles tournent beaucoup autour de l'agriculture (tournesol, noix,
betteraves sucrières, etc.) et les ressources minières (fer,
acier, uranium, potasse, etc.). L'économie est
caractérisée par une forte inflation et des rendements
économiques encore un peu faibles.
Du point de vue commercial, son principal partenaire
économique reste la Russie, même si l'Ukraine s'efforce de se
tourner vers les pays de l'Union européenne géographiquement
proches d'elle. Le pays joue un rôle important dans la distribution
gazière européenne.
La monnaie nationale, la hryvnia, a été
introduite en 1996 et a contribué à réduire
l'hyperinflation qui régnait alors.
De 1989 à 1999, le PIB s'est effondré de 60 %,
passant de 467 milliards de dollars internationaux à 172 milliards, puis
est remonté à 312 milliards jusqu'à la crise de 2008,
depuis laquelle le PIB a tendance à diminuer
irrégulièrement (PIB 2012 : 292 milliards de dollars
internationaux).
En 2001, le gouvernement prit la décision
d'accélérer le processus d'adhésion à
l'Organisation mondiale du commerce (OMC), cependant les résultats ne
furent pas aussi bons que prévus. L'objectif était d'entrer dans
l'OMC en février 2007 (le seul pays s'y opposant étant le
Kirghizistan), entrée qui fut effective le 5 février 2008.
32 Microsoft ® Encarta
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réservés. Consulté le 08/02/2014
28
Avec la crise qui se vit actuellement en Ukraine, son
économie traverse une situation catastrophique malgré
l'intervention du FMI et de l'Union Européenne pour tenter éviter
que l'Ukraine tombe en récession car les régions de l'Est qui
constitue le poumon économique du pays sont occupées aujourd'hui
par les séparatistes pro-russes.
§3. Du point de vue socio-culturel
1. Religion
Une enquête nationale du centre Razoumkov menée
en 2006 à conduit à produire des estimations de l'appartenance
aux différentes confessions du territoire ukrainien fort
différent des revendications des Églises les plus importantes,
issues d'un schisme dans l'Orthodoxie nationale à la suite de
l'indépendance du pays. En outre, plus de 60 % des ukrainiens
interrogés déclarent qu'ils n'ont pas de religion ou ne savent
identifier la confession à laquelle ils pourraient s'identifier,
particulièrement pour les citoyens de culture religieuse orthodoxe.
« Les principales confessions du pays sont
chrétiennes, orthodoxes et catholiques. Les différentes
églises orthodoxes - essentiellement lePatriarcat de Kiev (issu du
schisme de 1992), le Patriarcat de Moscou et l'Église orthodoxe
autocéphale ukrainienne (issue du schisme de1921 - regroupent ensemble
26,8 % de la population. Les églises catholiques - essentiellement
l'Église grecque-catholique ukrainienne et l'Église catholique en
Ukraine - en
réunissent 5,9 %. D'autres confessions
chrétiennes issues du protestantisme ou encore l'Église
apostolique arménienne sont aussi représentées mais en
très petit nombre, environ 1 %. L'islam, qui est principalement la
religion des Tatars de Crimée, réunit moins d'1 % des croyants et
le judaïsme moins de 0,5 %33 ».
2. Langues
L'ukrainien est la langue officielle mais treize autres
langues minoritaires sont reconnues, dont le russe qui domine à l'est du
pays et à Odessa et qui est compris par la plupart des Ukrainiens.
« Le fait que la plupart des Ukrainiens parlent le russe couramment est
principalement la conséquence de l'intégration jusqu'en 1991 de
l'Ukraine dans l'Union
33 State Statistics Service of Ukraine : Service des
statistiques de l'état ukrainien sur
www.ukrstate.gov.ua consulte le
13/12/2014
34
http://www.nouvelle-europe.eu/geographie/cei/langues-et-langages-en-ukraine.htm
consulté le 12/12/2014
35
http://www.wikipedia.org/wiki/europe-de-l-est
consullté le 15/01/2015
29
soviétique. Cependant, l'ukrainien est largement
dominant dans l'Ukraine de l'ouest tandis que le russe prédomine dans
l'est et le sud du pays, ainsi que dans la capitale Kiev34
».
3. population
Les données liées à l'évolution du
nombre d'habitants sont connues pour la période 1950-2012.
D'après le recensement de 2001, la répartition
ethnique -- sur une base déclarative qui ne correspond ni à la
nationalité possédée ni à la langue maternelle --
est la suivante : « Ukrainiens » : 77,7 % ; « Russes » :
17,4 % ; « Autres » : 4,9 %. La classification « Autres »
comprend aussi des minorités religieuses et non ethniques comme les
Juifs. Les Roumains / Moldaves sont le troisième groupe ethnique
après les Russes. Les Ruthènes sont en Ukraine
considérés comme Ukrainiens, et ne sont par conséquent pas
répertoriés comme une nationalité séparée.
Il y aurait donc 75,8 % d'Ukrainiens et environ 1 % de Ruthènes, selon
les estimations.
Le pays compte une importante communauté musulmane
estimée à 1,5 million de personnes : pour l'essentiel des Tatars
de Crimée.
Plus d'un million d'Ukrainiens ont quitté leur pays
depuis 1991 avec pour destinations privilégiées : l'Australie,
les États-Unis, le Canada, Israël, l'Union européenne...
SECTION.2. L'EUROPE DE L'EST
L'Europe de l'Est est l'ensemble des pays
d'Europe de langues slaves orientales, ainsi que d'autres pays qui ont
appartenu à l'URSS (Pays baltes, Moldavie) ou sur lesquels la domination
soviétique a été très forte (Bloc de l'Est). «
Toutefois le terme Europe de l'Est est une notion géographique alors que
le terme Bloc de l'Est est une notion idéologique et politique qui
désigne un ensemble qui comprenait aussi la majorité des pays
d'Europe centrale plus quelques pays d'Europe du Sud et d'Europe du Nord. On
désigne habituellement les anciens pays du Bloc de l'Est par
l'appellation PECO pour Pays d'Europe Centrale et Orientale35
».
30
Géographiquement, c'est la partie orientale de
l'Europe, délimitée à l'est par l'Oural et le Caucase.
Strictement parlant, les pays de l'Europe de l'Est seraient :
· Biélorussie
· Russie
· Ukraine
On peut toutefois y inclure, plus largement :
· Pays du Nord :
· Finlande (géographiquement nord-nord-est)
· Estonie (géographiquement nord-nord-est)
· Lettonie (pays balte)
· Lituanie (géographiquement nord-est).
· Pays du sud (des Balkans) :
· Bosnie-Herzégovine
· Bulgarie
· Croatie
· Macédoine
· Monténégro
· Serbie
· Slovénie
· Albanie
· Grèce
· Chypre.
· Pays d'Europe centrale :
· République tchèque
· Hongrie
· Pologne
· Slovaquie
· Roumanie.
· Pays dont l'appartenance est discuté :
31
? Moldavie.
Et de manière beaucoup plus large :
? Pays d'Europe centrale :
? Allemagne (au moins la partie de l'Est jadis communiste)
? Autriche.
§1. PRESENTATTION DES PAYS BALTES
1. DU POINT DE VUE GEOGRAPHIE
« Les pays baltes s'étendent sur 175 000
km2, avec une population de 6 826 000 habitants. Bordés par
la mer Baltique à l'ouest, ils partagent leurs frontières avec la
Russie, la Biélorussie, la Pologne. L'oblast de Kaliningrad, l'ancienne
Königsberg allemande, enclavé entre la Lituanie et la
Pologne, appartient à la Russie36 »
Le relief de cette région est relativement peu
accidenté, ponctué de nombreux lacs et étangs, notamment
au nord, et de collines en Lituanie.
2. DU POINT DE VUE POLITIQUE
Reprenant l'idée du traité d'entente et de
coopération mutuelle de 1934, le Conseil balte est créé en
1990 peu avant les indépendances. Aujourd'hui la coopération
entre les trois États couvre à peu près tous les domaines.
Elle est notamment visible internationalement pour la défense, la lutte
contre la criminalité et la surveillance des frontières.
Les pays scandinaves ont établi des liens
privilégiés avec les États baltes, qui jouissent d'un
statut d'observateurs aux réunions du Conseil nordique. Les trois
États sont également membres du Conseil des États de la
mer Baltique, créé en 1992.
Depuis 1991, la volonté politique partagée de
ces trois pays est de tourner le dos à la sphère d'influence
russe pour ancrer définitivement les pays baltes au sein du monde
européen. Ceci s'est traduit par le refus d'intégrer la
Communauté des États indépendants (CEI), structure floue
formée sur les cendres de l'URSS en décembre 1991, par la
candidature à une adhésion à l'OTAN, qui se heurte
à une forte opposition de la Russie, et par la candidature à une
adhésion à l'Union européenne. Les trois pays baltes se
sont
36
http://www.wikipedia.org/wiki/pays-baltes/
consulté le 15/01/2015
32
prononcés positivement par référendum en
2003 sur leur adhésion à l'Union européenne, qui a eu lieu
le 1er mai 2004.
3. DU POINT DE VUE ECONOMIQUE
Le PIB des trois pays combinés représente environ
65 milliards d'euros.
Avant l'éclatement de l'URSS, le niveau de vie de ces
pays était supérieur à celui de toutes les autres
républiques socialistes soviétiques. La transition vers
l'économie de marché a été difficile puisque entre
1989 et 1996 le PIB avait baissé de 28,3 % pour l'Estonie, 46,55 % pour
la Lettonie et de 58,4 % pour la Lituanie. En 2004, le PIB par habitant de ces
trois pays était inférieur à la moyenne des pays ayant
adhéré à l'Union européenne cette même
année, avec respectivement 91,3 %, 69,5 % et 80,4 % de cette moyenne en
2003. Ces pays ont été les premiers en Europe à adopter de
nouveau un impôt à taux unique au milieu des années
1990.
Les échanges commerciaux vers l'Union
européenne sont privilégiés depuis 2001.
L'approvisionnement énergétique (pétrole et gaz naturel)
est toujours dépendant de la Russie, du fait de l'existence d'un
réseau de pipelines. « Aujourd'hui, un tiers des échanges
commerciaux se font avec les pays nordiques, Islande
exceptée37 ».
Pour l'avenir ces pays possèdent plusieurs atouts : un
haut degré de formation, l'héritage urbain et la situation
géographique ou encore la qualité des infrastructures. Au rang
des handicaps on peut citer une pollution importante héritée de
l'URSS.
4. DU POINT DE VUE CULTUREL
L'estonien est une langue finno-ougrienne (apparentée
au finnois), alors que le letton et le lituanien sont des langues
indo-européennes du groupe balte. Les trois langues utilisent l'alphabet
latin. Des populations russophones sont encore présentes.
La Lituanie est à majorité catholique alors que
l'Estonie est protestante ; en Lettonie, les deux religions coexistent au
côté de la religion orthodoxe.
§2. PRESENTATION DE L'EUROPE CENTRALE ET
ORIENTALE
Depuis les années 1990, la plupart des pays
européens dont la majeure partie du territoire s'étend à
l'est du 15edegré de longitude Est sont parfois
collectivement désignés sous l'appellation Pays d'Europe
centrale et orientale(PECO). Toutefois, la Suède, la Finlande,
la Grèce et Chypre ne sont pas considérés comme des PECO
malgré leur situation
37
http://www.wikipedia.org/art.cit
33
géographique, cette notion étant
généralement réservée aux anciens pays du bloc de
l'Est et aux États européens issus de la dislocation de l'Union
soviétique comme les Pays baltes, ainsi que de la Tchécoslovaquie
et de la Yougoslavie.
DEFINITION GEOGRAPHIQUE
La pertinence de cette notion se justifie, pour des analystes
par les 45 à 70 ans de dictature à parti unique, de
pénuries et de répression, suivies de deux décennies
d'ultra-libéralisme sans entraves, régimes peu propices au
développement des sociétés civiles, de la
démocratie et de l'état de droit, qui constituent selon leurs
écoles un élément géo-historique suffisamment
fédérateur pour justifier ce regroupement. Elle est en revanche
discutée, notamment en Europe et aux États-Unis, car elle
désigne un ensemble actuellement sans unité politique ou
monétaire, très hétérogène sur le plan
économique, et tout aussi divers du point de vue culturel ou
linguistique. Hormis leur situation géographique sur le continent
européen, le point commun de ces pays est d'avoir subi, sans aucune
consultation populaire, d'abord des régimes communistes pendant un
demi-siècle ou plus, et ensuite une économie de marché
très peu sociale depuis la fin du siècle dernier.
On désigne habituellement comme PECO :
11 États désormais membres de l'Union
européenne :
· Bulgarie
· Croatie (issue de l'ex-Yougoslavie)
· Estonie (ancienne république soviétique)
· Lettonie (ancienne république
soviétique)
· Lituanie (ancienne république
soviétique)
· Hongrie
· Pologne
· République tchèque (issue de
l'ex-Tchécoslovaquie)
· Roumanie
· Slovénie (issue de l'ex-Yougoslavie)
· Slovaquie (issue de l'ex-Tchécoslovaquie) ; 6
autres pays, issus de l'ancienne Yougoslavie à l'exception de l'Albanie
:
· Albanie
· Bosnie-Herzégovine
34
· Macédoine
· Monténégro
· Serbie
· Kosovo ;
4 anciennes républiques anciennement soviétiques
sont membres ou participants de CET :
· Biélorussie
· Moldavie
· Ukraine
· Russie
Figure 2. L'Europe centrale et
orientale
Source :
http://commons.wikimedia.org/wiki/fil
CONCLUSION PARTIELLE
Dans les lignes précédentes nous avons
présenté l'Ukraine et l'Europe de l'Est. Ainsi on peut retenir en
ce qui concerne l'Ukraine que c'est un pays, qui, dès part son histoire
à été le foyer du premier Etat slave et il est
marqué par la domination de plusieurs Etats ce qui explique la
multiplicité des peuples vivants dans ce pays et des tentatives de
velléités cessessioniste qui se vit actuellement en Ukraine
Pour ce qui est de l'Europe de l'Est, lui est souvent
assimilé au bloc de l'Est (pendant la guerre froide) qui est
tombées en désuétude depuis la chute des régimes
communistes au début des années 1990 (au profit des Pays d'Europe
centrale et orientale, les PECO), mais servent encore souvent
à dénommer ces pays, dont les structures socio-économiques
et les mentalités ont été fortement marquées par le
régime communiste.
35
CHAPITRE.3. LA CRISE UKRAINIENNE ET LES CONSEQUENCES
GEOPOLITIQUES EN EUROPE DE L'EST
Dans ce chapitre nous passons en revue la crise ukrainienne
ensuite nous parlerons du partenariat oriental et de l'union eurasiatique qui
semblent être un bras de fer géopolitique entre la Russie et
l'occident pour le contrôle économique des ex-républiques
de l'URSS. Enfin nous parlerons des impacts de la crise ukrainienne en Europe
de l'Est à travers différents canaux, qui, sont beaucoup plus
économiques sans omettre les conséquences de celle-ci
SECTION.1. LA CRISE UKRAINIENNE
L'Ukraine traverse une crise sans précédente
depuis son accession à l'indépendance en
1991.
La crise ukrainienne a eu pour racine la décision du
gouvernement ukrainien de ne pas signer l'accord d'association avec l'Union
européenne. Des manifestations de grande ampleur se sont
déclenché alors et ont abouti le 22 février 2014 à
la fuite puis à la destitution du président Viktor Ianoukovytch,
remplacé par Oleksandr Tourtchynov. « En réaction, la
Crimée proclame son indépendance et vote pour son rattachement
à la Russie, rattachement reconnu par la Russie, provoquant une crise
diplomatique internationale. Plusieurs autres provinces ukrainiennes à
forte population russophone, notamment le Donbass, vivent des
soulèvements similaires et organisent à leur tour des
référendums d'autodétermination afin de se séparer
du gouvernement ukrainien en place38 ».
Malgré les négociations une grande guerre
ravage aujourd'hui l'est de l'Ukraine opposants les rebelles
séparatistes pro-russes et l'armée ukrainienne.
§.1. Revendications
Les manifestations naissent de l'échec des
négociations entre l'Ukraine et l'Union européenne. Dès
cet échec, les manifestants demandent le départ de Ianoukovytch,
qu'ils accusent d'avoir « vendu le pays pour s'acheter un poste de
gouverneur dans l'empire russe ».
38 http//
:www.mondediplomatique.com/Sébastien-Gobert,-« L'Ukraine se
dérobe à l'orbite européenne : Un
36
De l'autre coté à l'Est les rebelles
separatistes revendications leurs autonomes et veulent crées leurs
propres Etats indépendants du pouvoir de kiev ; ce que Kiev ne veut pas
et accuse la Russie d'instrumentaliser les rebelles à l'Est pour
maintenir sa main mise sur l'Ukraine.
§.2. Déroulement
1. Renversement du pouvoir : l'Euromaïdan
« Les manifestations pro-européennes ukrainiennes
ont été nommées par Radio Free Europe
Euromaïdan (ukrainien : Yevromaïdan) en
référence à la place de l'Indépendance
(Ìàéäàí
Íåçàëåæíîñò,
Maïdan Nézalejnosti), la place principale de Kiev
où elles se sont déroulées39 »
Le 21 février 2014 après deux journées
de négociations entre le Président, les leaders de l'opposition,
les ministres des Affaires étrangères allemand, polonais et
français et un représentant de la Russie, un accord de sortie de
crise est signé par toutes les parties à l'exception du
représentant russe. Les manifestants continueront à occuper la
rue malgré l'accord de sortie de crise. Peu après le
président Ianoukovytch fuit Kiev pour Kharkiv où il dit qu'il ne
démissionnera pas.
Après le ministre de l'intérieur est destituer
par le parlement, des défections s'observent dans le camp
présidentiel. Le président Ianoukovytch est
désavoué par son parti l'accusant de haute trahison.
Cependant la Rada (le parlement ukrainien) constatant les
vacances du pouvoir prononce la destitution du président et fixe la date
des élections au 25 mai 2014 la tenu des élections
présidentiels qui avait vu le sacre du président Petro
POROCHENKO
2. Après le renversement du pouvoir : la
contre-révolution
Le mouvement contestataire de 2013-2014 est celui d'une
partie de l'Ukraine, alors qu'une autre partie, dans le Donbass, les villes
industrielles et les grands ports, lui est fortement hostile. D'une part le
Parti communiste d'Ukraine s'oppose au mouvement dès son
émergence, refusant le rapprochement avec l'Union européenne.
39 Sylvie Kauffmann, « Ukraine : se
rapproche-t-on du scénario tchécoslovaque ou géorgien ?
» sur http//
www.lemonde.fr,
2 mars 2014 consulté le 13/10/2014
37
Il eut des manifestations à Donetsk le 1er
mars 2014 contre l'Euromaïdan et prise du bâtiment de
l'administration régionale.
Le 24 novembre 2013, deux mille manifestants protestent
à Kiev en soutien à la fin des négociations avec l'Europe.
Les 25 et 26 novembre, des mouvements dénommés «
anti-Maïdan » par leurs dirigeants sont menés à
Sébastopol et à Donetsk. Les manifestants considèrent les
pro-européens de Maïdan comme des fascistes, qualificatif
qu'emploient également le Kremlin et une grande partie des médias
russes.
« Le 9 décembre, le conseil suprême de
Crimée (parlement de Crimée, région autonome
traditionnellement pro-russe) condamne dans une déclaration les
manifestations, demandant au gouvernement de restaurer l'ordre à Kiev.
L'interdiction de la langue russe dans les 13 régions sur les 27 que
compte l'Ukraine met en effet le feu aux poudres, même si le
président par intérim explique ensuite qu'il ne fera pas entrer
cette mesure en vigueur pour le moment. Dans le sud-est, des brigades
d'autodéfense sont créées, notamment à
Sébastopol40 ».
Début mars 2014, la république autonome de
Crimée est de facto détachée de Kiev en se
réservant le choix par référendum le 16 mars 2014 de son
futur statut, dans le cadre d'un lien juridique avec l'Ukraine qui serait alors
purement formel, lequel referendum eu lieu a abouti par l'autonomie de la
Crimée qui s'est suivi son rattachement à la Russie.
3. Situation dans le reste de l'Ukraine
A la suite de la saisie du bâtiment gouvernemental de
Donetsk par des manifestants pro-russes, la République populaire de
Donetsk est proclamée et les séparatistes annoncent la tenue d'un
référendum sur le statut de la ville le 11 mai 2014. « Le
lendemain, la Russie fait savoir que l'utilisation de la force par les
autorités ukrainiennes pour réprimer les protestations dans l'est
du pays pourrait mener à une guerre civile41 ».
Le 15 avril 2014, le président Oleksandr Tourtchynov
déclare que l'opération anti-terroriste contre les
séparatistes pro-russes a débuté à Donetsk et qui a
conduit jusqu'aujourd'hui à une guerre qui ravage l'Est de l'Ukraine.
40
http://www.lemonde.fr/En-Crimée-bastion-pro-russe-Kiev-a-été-prise-par-des-fascistes
consulté le 14/01/2015
41
http://www.liberation.fr/art.cit
38
. En cas de non désescalade du conflit, les
États-Unis avaient insisté sur le fait de prendre des «
mesures additionnelles », c'est-à-dire des sanctions, contre la
Russie.
Malgré les sanctions occidentales à l'encontre
de la Russie et les mesures de rétorsions prises par la Russie à
l'encontre de l'union européenne ainsi que les négociations de
Minsk, entre la Russie, le gouvernement ukrainien et les séparatistes
pro-russes, qui ont abouti sur les un accord de cessez le feu, les combats
continuent à l'Est de l'Ukraine dans la région de Donetsk et de
Kharkiv.
Figure.3. situation à l'Est de
l'Ukraine
Source : http//:www.les-crises.fr/ukraine
consulté le 15/03/2015
SECTION.2. DU PARTENARIAT ORIENTALE A L'UNION
EURASIATIQUE
La grande controverse économique entre l'Union
Européenne et la Russie autour de la
crise Ukrainienne ce sont les accords d'associations sur base
de deux grands projets russe et européenne ; c'est le partenariat
oriental et l'union eurasiatique.
Ainsi voyons en premier lieu ce qu'est le partenariat orientale
et l'union eurasiatique.
39
§1. Le partenariat oriental
1. Membres
Les membres du Partenariat oriental sont :
· Arménie
· Azerbaïdjan
· Biélorussie
· Géorgie
· Moldavie
· Ukraine
· Union européenne
2. Histoire du Partenariat Oriental
Une nouvelle génération d'accords d'association
est en cours de négociation avec certains pays. Ils remplaceront les
accords de partenariat et de coopération conclus avec les pays
partenaires (sauf la Biélorussie) à la fin des années
quatre-vingt-dix. Les derniers accords d'association/ALEAC à avoir
été lancés sont ceux concernant la Géorgie et la
République de Moldavie. Et cette nouvelle génération
d'accord c'est le partenariat oriental.
Pour ce qui concerne l'Ukraine, « le 21 mars 2014, le
premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, signe dans le cadre du
Partenariat oriental le premier volet de l'accord d'association entre l'Ukraine
et l'Union européenne. La non-signature de ce même document par
ses prédécesseurs quelques mois plus tôt (en novembre 2013)
était l'une des causes revendiquées par les représentants
de l'Euromaïdan42 ».
Pour la période 2014-2017 furent mises en place quatre
plateformes multilatérales du Partenariat Oriental, que sont :
1. La démocratie, la bonne gouvernance et la
stabilité
2. L'intégration économique et la convergence avec
les politiques européennes
3. La sécurité énergétique
4. Les contacts entre les peuples
42
http://www.lemonde.fr/L'Ukraine
signe l'accord d'association avec l'UE
40
3. Objectifs du Partenariat Oriental
D'après le Service Européen pour l'Action
Extérieure, le Partenariat Oriental permet aux pays partenaires
intéressés de se rapprocher de l'UE en renforçant leurs
liens politiques, économiques et culturels avec elle. L'Union
Européenne individualise sa relation juridique avec chacun des Etats
partenaires, dans une logique de rapprochement bilatéral.
Ce partenariat repose sur plusieurs piliers :
? le respect du droit international
? un engagement en faveur de valeurs fondamentales que sont la
démocratie, la primauté du droit, le respect des droits de
l'homme et des libertés fondamentales
? la mise en place d'une économie de marché, dans
un cadre de développement durable et de bonne gouvernance.
Il vise ainsi à renforcer la sécurité
énergétique, favoriser les réformes sectorielles et la
protection de l'environnement, soutenir le développement
économique et social, fournir des fonds supplémentaires à
des projets visant à réduire les inégalités
sociales, améliorer la stabilité et encourager les contacts
interpersonnels.
Au titre de ce partenariat, qui entre dans le cadre de la
politique de voisinage de l'UE, « l'Ukraine reçoit par exemple 300
millions d'euros43 ».
§.2. L'union eurasiatique
L'Union eurasiatique, Union
eurasienne ou encore Union économique
eurasienne, est une union fondée par la Biélorussie, le
Kazakhstan et la Russie par un traité du 29 mai 2014. Après avoir
été approuvée par les Parlements de chaque État,
l'Union entrera en vigueur le 1er janvier 2015. L'Arménie, le
Kirghizistan, le Tadjikistan ont montré leur désir de rejoindre
cette union.
L'idée, basée sur l'intégration de
l'Union européenne, a été évoquée par le
premier ministre de la Russie à l'époque, Vladimir Poutine, en
octobre 2011, mais a été proposée pour la première
fois en tant que concept par le président du Kazakhstan, Noursoultan
Nazarbaïev, pendant un discours en 1994 dans une université de
Moscou. « Le 18 novembre 2011, les présidents de la
Biélorussie, du Kazakhstan, d'Arménie et de la Russie ont
signé un accord qui
43
http://www.lemonde.fr/Quelles
frontières pour l'Europe ?
41
a pour objectif d'établir l'Union eurasiatique d'ici
20159. L'accord, comprenant une feuille de route pour
l'intégration future des États, a établi la Commission
eurasiatique (inspirée de la Commission européenne) et la zone
économique eurasiatique, qui ont commencé à fonctionner le
1er janvier 201244 ».
1. États membres
Si l'Union eurasiatique se réalisait jusqu'au bout,
elle comprendrait plusieurs États de l'ancienne Union soviétique
: l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la
Russie et le Tadjikistan. D'après le périodique The New York
Times, plusieurs candidats à l'élection
présidentielle Kirghiz de 2011 intégraient le projet dans leur
programme. Le gouvernement du Tadjikistan déclara prendre en
considération la possibilité d'adhésion. L'Arménie
à déclaré le 3 septembre 2013 qu'elle rejoindrait l'Union
eurasiatique, en réaction à sa confrontation avec
l'Azerbaïdjan.
Lors d'un tour de table organisé par les leaders du
parti Russie unie, le politologue russe Dmitry Orlov déclara que, en
dehors des États de l'ex-Union soviétique, l'Union eurasiatique
pourrait comprendre la Bulgarie, Cuba, la Finlande, la Hongrie, la Mongolie, la
République tchèque, le Venezuela et le Vietnam, laquelle les
incorporeraient dans un ensemble commun ou la langue de communication et de
coopération économique serait le russe. D'après Vladimir
Poutine, l'Union eurasiatique se construirait sur les « meilleures valeurs
de l'Union soviétique ». Toutefois, selon les critiques, ce projet
d'intégration aurait pour but de restaurer l'Empire soviétique
lequel critique ont été repris par la secrétaire d'Etat
Hilary CLINTON.
2. Projets d'intégration existants
L'Espace économique commun, comprenant l'Union
douanière et la Zone de libre-échange, a déjà
créé une intégration économique partielle entre
trois pays: la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie. Ainsi, l'Union
eurasiatique peut être considérée comme étant la
continuité de cette union économique. Un certain nombre
d'organisations régionales sont aussi des bases pour une
intégration plus poussée : c'est le cas pour notamment l'Union de
la Russie et de la Biélorussie, la Communauté économique
eurasiatique, l'Organisation du traité de sécurité
collective et la Communauté des États indépendants.
44
http://www.time.com/135520/russia-kazakhstan-belarus-treaty/
42
3. Commission eurasiatique
L'accord signé par les présidents Russe de
l'époque Dimitri Medvedev, Noursoultan Nazarbaïev du Kazakhstan, et
Alexandre Loukachenko de Biélorussie a établi la Commission
eurasiatique, l'organe de gouvernance supranational de l'Espace
économique eurasiatique, qui a commencé à fonctionner le
1er janvier 2012. La Commission se base sur le modèle de la
Commission européenne. Son siège sera à Moscou et les
dépenses pour l'infrastructure et les locaux des travailleurs de la
Commission seront financés par la Russie, tandis que le budget de la
Commission sera financé par les trois États membres et
dépendra des parts d'imposition reçu par l'Union douanière
Russie-Biélorussie-Kazakhstan.
« La Commission sera présidée par le
Conseil, composé des trois vice-Premiers ministres de la
Biélorussie, du Kazakhstan et de la Russie, et chaque pays enverra trois
représentants qui s'occuperont de la gestion et du fonctionnement
journalier de l'organisation. Ces membres recevront le statut de ministres
fédéraux dans leurs États respectifs. La Commission se
composera de plusieurs départements dont le personnel sera
composé à 84 % d'officiels russes, 10 % d'officiels kazakhes et
de 6 % d'officiels biélorusses, proportionnellement à la
population des États membres. 10 ».
§.3. Le partenariat oriental et l'union eurasiatique :
les accords de discorde
On peut souligner qu'au départ, ces deux projets
n'avaient pas nécessairement vocation à placer la Russie et
l'Union européenne (UE) sur une trajectoire de collision. Mais ce sont
les perceptions qui comptent et non les intentions, perceptions
elles-mêmes nourries des ambiguïtés inhérentes aux
deux concepts. Successeur de la Politique européenne de voisinage (PEV),
le Partenariat oriental (PO) est une politique légitime s'agissant de
territoires constituant la frontière orientale de l'Union depuis
l'élargissement de 2004.
Partant du principe, inventé pour les besoins de la
démonstration, « que seuls les marchés de plus de 200
millions de consommateurs peuvent peser sur la mondialisation
économique, il s'agissait d'unir au marché russe les territoires
qui constituaient avec lui la base industrielle de l'Union soviétique,
en l'occurrence : la Biélorussie, l'Ukraine (en réalité
celle du Sud et de l'Est) et le Kazakhstan (pour le Nord), avec un objectif
secondaire, l'Azerbaïdjan45 ». Jusque là il n'y
avait pas des problèmes car il n'y avait pas encore les bras de fer
entre les deux projets (partenariat oriental, union eurasiatique.
45 E. Tulmets, « La Politique européenne
de voisinage à la recherche d'un nouveau souffle », Questions
internationales, La Documentation française, n° 66 mars-avril
2014, p. 95,.
43
Quels qu'aient été les débats internes de
part et d'autre, il est clair qu'ils n'ont pas été entendus. Les
Russes, en tout cas l'entourage du président Poutine et sans doute le
président lui-même, ont perçu, à tort ou à
raison, le Partenariat oriental comme un projet américain, reproduisant
le modèle de l'élargissement de 2004 avec un volet militaire
convoquant l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) dans
l'espace intérieur de l'ancienne Union soviétique. Les
Européens, du moins ceux fixés géographiquement ou
intellectuellement sur la frontière orientale de l'Union, ont
perçu le projet russe comme de nature néosoviétique, sans
voir la profonde différence de nature et de comportement entre
l'État russe et l'État soviétique. Ainsi fut
déclenché le malentendu à propos le projet du partenariat
oriental.
Ainsi, partant de la perception Russe, le Partenariat Oriental
semble avoir été créé essentiellement pour
renforcer l'influence démocratique et libre-échangiste de l'Union
Européenne au-delà de sa nouvelle frontière orientale,
face à une Russie perçue, depuis la crise géorgienne de
2008, comme de plus en plus agressive et de moins en moins démocratique.
Le contexte de 2009 est donc très différent de celui de 2003,
lorsque Bruxelles lança sa Politique de voisinage en essayant
d'impliquer Moscou.
Le Partenariat oriental parait s'inscrire cette fois dans une
démarche moins inclusive, voire dans une véritable lutte
d'influence, qui se pose clairement en concurrence avec la politique russe dans
la région. Ainsi, pour y répondre, Moscou avait
décidé en 2010 de relancer son projet d'union douanière
allant de Moscou à Astana, en passant par Minsk et Kiev. Un objectif qui
suscitera clairement, et explicitement, l'opposition des États-Unis ;
ainsi « le 5 décembre 2012, la Secrétaire d'État
Hillary Clinton, alors encore en poste, annonçait l'intention de
Washington de contrecarrer l'ambition russe de créer une union
douanière, en la comparant à une tentative de «
re-soviétiser » la région. En réponse à ces
propos, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergei Lavrov,
affirmera qu'il ne fallait pas imposer des choix artificiels entre «
vecteurs de développements » occidentaux et orientaux aux
régions qui entourent son pays46 ».
C'est donc l'aspect économique des Accords
d'association qui a posé le plus de problèmes politiques, et qui
a été perçu par la Russie comme un véritable
défi géopolitique. Les Accords d'Associations doivent en effet
permettre la création d'une zone de libre-échange dite «
complète et approfondie », devant faciliter l'insertion progressive
des six ex-
46 Santopinto F. du libre échange à
la crise ukrainienne : l'Union Européenne face à ses erreurs, en
ligne sur http//
www.igrip.org/NA201404fr-santopinto.pdf
47 Idem
44
républiques soviétiques dans le marché
européen. Bien que l'UE tente d'instaurer des zones de
libre-échange avec la plupart des pays qui l'entoure, et même
au-delà, force est de constater que les AA comportent un niveau
d'intégration économique très poussé, devant
aboutir à terme à l'adoption de près de 80 % de l'acquis
communautaire. Le président de la Commission européenne,
José Manuel Barroso, ne manquera d'ailleurs pas de souligner, en 2013,
que l'Accord d'association UE-Ukraine (alors en cours de négociation)
est, dans son genre, le plus avancé que l'UE n'ait jamais
négocié. Or, inévitablement, l'ambition d'aménager
des zones de libre-échange amarrées au marché
européen confère aux Accord d'Association un caractère
exclusif, qui interdirait à leurs signataires d'adhérer au projet
d'union douanière proposé par leur principal partenaire
commercial, la Russie.
L'Accord d'association avec l'Ukraine a en outre posé
problème par rapport à la zone de libre-échange
prévue par la Communauté des États indépendants
(CEI), à laquelle Kiev avait adhéré depuis octobre 2011.
Là aussi, Moscou avait manifesté plusieurs inquiétudes,
étant donné qu'il n'y a pas de zones de libre-échange
entre la Russie et l'UE. Moscou avait ainsi menacé de rétablir
des barrières douanières vis-à-vis de tous les produits en
provenance d'Ukraine si l'accord avec l'UE devait aboutir.
La Commission européenne s'était toutefois
empressée d'assurer que l'Accord d'Association n'aurait pas
comporté le droit d'accès libre aux produits européens
importés en Ukraine et acheminés ensuite vers la Russie, en vertu
du principe du pays d'origine. La zone de libre-échange UE-Ukraine
était donc compatible avec la zone CEI-Ukraine, contrairement à
une éventuelle union douanière. Toutefois, là aussi de
fortes frictions entre Bruxelles et Moscou devaient être
enregistrées47.
SECTION.3. LA CONCEPTION RUSSE DE LA REVOLUTION DE
L'EUROMAIDAN
On s'accordera sur le fait qu'Européens et
Américains ont sous-estimé l'énergie
désespérée, et tardive, avec laquelle la Russie a combattu
victorieusement l'Accord d'association avec l'Ukraine, usant de toutes les
ressources possibles pour retourner le camp du président Viktor
Ianoukovitch. Il est aussi évident que Maïdan a constitué
inversement, pour les Russes, une mauvaise surprise stratégique. Dans la
vision russe du monde, le peuple n'est pas un acteur, et les révolutions
sont par nature manipulées. Il est remarquable de voir à quel
point la Russie contemporaine, jetant aux poubelles de l'histoire
l'épopée soviétique de la révolution d'Octobre,
s'est approprié la thèse occidentale du coup d'État
bolchevique.
45
Sur ce point comme sur beaucoup d'autres, la Russie de Poutine
est plus proche de celle de Nicolas 1er que de celle de
Lénine ou de Léonid Brejnev. À cela s'ajoute le «
tourisme révolutionnaire », qui atteint son pic lors des trois
jours du sommet de l'Organisation pour la sécurité et la
coopération en Europe (OSCE) à Kiev en décembre 2013,
combiné à l'ignorance de l'histoire ukrainienne de la part des
leaders occidentaux qui, se laissant photographier en toute innocence
sous les drapeaux rouge et noir, ouvraient un boulevard à la propagande
russe sur le soutien étranger aux « fascistes » ukrainiens.
Le mode opératoire rappelle aussi bien celui des
conflits caucasiens et moldave du début des années 1990 que la
réponse russe à la guerre d'août 2008 en Géorgie, et
relève plus du réflexe que de la réflexion. L'analogie
semble plus à rechercher dans les automatismes acquis dans les sports de
combat (un domaine dans lequel on ne peut nier la compétence du
président russe) que dans le jeu d'échecs.
Face à l'opposition ukrainienne, les dirigeants
européens étaient conscients du caractère potentiellement
explosif de la situation.
Quant aux Russes, ils ne pouvaient interpréter la fuite
de Ianoukovitch que comme une violation de l'accord du 22 février 2014
avec la complicité active des médiateurs européens. «
Dans le cadre de la théorie du complot qui prévaut dans l'esprit
des dirigeants russes depuis la révolution serbe d'octobre 2000, la
créature n'est censée jouir d'aucune autonomie de décision
par rapport au créateur »48.
Ainsi pour les russes la révolution du maïdan est
une instrumentalisations de ceux que Moscou appelle « les fascistes »
; cette révolution n'a jamais été un fait populaire
SECTION.4. IMPACT DE LA CRISE UKRAINIENNE EN EUROPE DE
L'EST
Avec l'annonce des dernières sanctions
européennes et américaines envers la Russie, la crise
russo-ukrainienne est entrée dans une nouvelle phase. Ces nouvelles
sanctions sont loin d'être anodines et les retombées
économiques risquent d'être importantes pour la Russie et les pays
de l'Europe de l'est suite aux mesures de rétorsions de la Russie qui
connaît depuis le début d'année une activité
économique déprimée. Même si ces sanctions ne
ciblent pour l'instant que les secteurs clés de l'économie russe
(énergie, finance, armement), par effet de ricochet, elles devraient
aussi toucher d'autres secteurs économiques.
Certes, l'effet de contagion (en termes économiques) du
conflit vers d'autres zones géographiques demeure limité à
l'heure actuelle. Il convient cependant de souligner que toute
48 http//
www.ifri.org/ifrilefortpe22014/pdf
consulté le 13/10/2014
46
escalade militaire du conflit, tout renforcement des sanctions
à l'égard de la Russie, voire toute riposte russe en
réponse à ces sanctions aura à travers divers canaux de
transmission un impact notoire qui sera de plus en plus palpable dans les pays,
parmi lesquels certains pays de l'Union européenne qui ont tissé
des liens plus ou moins étroits avec l'économie russe. Même
si les marchés financiers n'ont pas encore attaché une grande
importance à cette crise géopolitique, en fonction des
différentes issues possibles du conflit et des divers canaux de
transmission considérés, cette crise russo-ukrainienne aura
évidemment aussi une répercussion sur l'aversion au risque et
donc l'allocation d'actifs des investisseurs.
L'Union européenne et la Russie sont
interdépendantes à plusieurs niveaux. « Parmi les principaux
canaux de transmission, nous allons surtout faire la distinction entre le
commerce international, l'énergie, les investissements directs
étrangers/flux de portefeuille et le secteur bancaire49
».
§.1. Le commerce international
« Pour la Russie, le marché européen est
très important, aussi bien en termes d'importations que d'exportations.
Alors que l'Union européenne représentait près de 41,9%
(du total) des importations russes, le marché européen compte
pour environ 52,9% des exportations russes. Les principaux biens
exportés de l'Union européenne vers la Russie sont les
machines-outils, le matériel de « bâtiment et travaux publics
», l'électroménager et les véhicules utilitaires.
Pris dans leur globalité, la part de la Russie dans les
exportations européennes demeure faible, même si cette part a
constamment augmenté au cours des dernières années. En
2013, la Russie représentait un peu moins de 7% du total des
exportations européennes. En volume, ceci correspond à un montant
de 119,8 milliards d'euros (contre 89 milliards d'euros en 2007). Parmi les
principaux pays européens exportateurs, on compte surtout les pays
baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), mais aussi la Finlande.
À partir des données de l'OCDE sur les
échanges en valeur ajoutée (ÉVA), on peut avoir une
première idée de l'impact d'une éventuelle baisse des
exportations vers la Russie sur le PIB de différents états
membres. Par exemple, une baisse de 10% des exportations finlandaises vers la
Russie engendrerait un recul de 0,167 points de pourcentage du PIB du pays.
Depuis le début des hostilités en Ukraine, les exportations
européennes en direction de
49 http://www.bcee-assetmanagement.lu/ les-éventuelles-
retombées-de-la-crise-russo-ukrainienne
50
http://www.bcee-assetmanagement.lu/art.cit
51
http://www.bcee-assetmanagement.lu/art.cit
47
la Russie connaissent un trend négatif. En nous basant
sur les dernières données disponibles d'Eurostat (mai 2014), les
exportations européennes vers la Russie ont baissé de 16,75% (en
rythme annualisé)50 ».
Les sanctions adoptées récemment ne concernent
pas l'ensemble des biens importés et exportés. Uniquement les
armes et le matériel connexe en provenance et à destination de la
Russie, mais aussi les biens et les technologies à usage double
(c'est-à-dire civil et militaire) sont concernés par les
récentes restrictions.
§.2. L'énergie
L'Union européenne est davantage dépendante des
importations en provenance de la Russie et plus singulièrement des
importations de biens énergétiques. La Russie représentait
en 2013 environ 12,3% du total des importations européennes, soit 206,5
milliards d'euros (contre 144 milliards d'euros en 2007). La crise
russo-ukrainienne a pour l'instant nettement moins impacté les
importations européennes en provenance de Russie. Selon les
données de mai dernier, les importations européennes en
provenance de Russie ont enregistré un recul de 0,7% en rythme
annualisé51.
Si on se focalise uniquement sur l'importation des biens
énergétiques, la dépendance des états membres de
l'Union européenne vis-à-vis de la Russie devient plus
évidente.
À titre d'exemple, près de 32% du total des
importations européennes de gaz proviennent de Russie. Les pays les plus
exposés aux importations de gaz en provenance de Russie sont les pays
baltes, suivis de la Bulgarie et de la Finlande. Le marché
européen de l'énergie est essentiel pour la Russie, car le
marché européen représente à lui seul 76% des
exportations russes de gaz. D'une manière générale, la
Russie est très dépendante des exportations d'énergie, car
les recettes fiscales sur les biens énergétiques contribuent
à hauteur de 50,2% au budget fédéral russe.
Il convient de préciser que les récentes
sanctions annoncées ne concernent pour l'instant pas
l'exportation/l'importation de biens énergétiques, lesquelles
sont régies par des contrats à long terme, mais uniquement
l'exportation vers la Russie de certains équipements et technologies
destinés à l'exploration et la production de pétrole. De
plus ces sanctions ne s'appliquent qu'aux nouveaux contrats.
48
§.3. Les investissements directs étrangers et
les flux de portefeuille
L'Union européenne est le principal investisseur en
Russie. Environ 75% des
investissements directs étrangers (IDE) en Russie
proviennent des états membres de l'Union européenne. En volume,
les IDE des états membres en Russie étaient de 189,5 milliards
d'euros (en termes de stocks) en 2012. Pour la même année, les IDE
russes au sein de l'Union européenne ont comptabilisé 76,6
milliards d'euros. Les stocks de portefeuille (actions et obligations) de la
zone euro vers la Russie ont culminé quant à eux à 52
milliards d'euros en 2012.
Notons que plus de la moitié des engagements au titre
des investissements de portefeuille (274 milliards de dollars) et des IDE
étrangers (566 milliards de dollars) émanent de fonds
d'investissement. En d'autres termes, les actifs russes sont très
vulnérables aux sorties de capitaux. Malgré les récentes
sanctions qui ont restreint l'accès de certaines banques russes aux
marchés des capitaux, la Russie affiche toujours une position
extérieure créditrice (surplus de 126 milliards de dollars)
vis-à-vis du reste du monde.
§4. Le secteur bancaire
Un certain nombre de banques européennes sont
exposées au marché russe. On
constate que les banques européennes sont
exposées à hauteur de 112,1 milliards d'euros, soit près
de 3/4 des créances bancaires internationales en Russie (toutes
catégories confondues, le total des créances bancaires
internationales s'élève à 151,7 milliards d'euros). Les
principales banques exposées proviennent pour l'essentiel de la France,
de l'Italie, de l'Allemagne et de l'Autriche. Mais si on compare la taille de
cette exposition au total de l'actif bancaire, ce sont surtout les banques
autrichiennes qui apparaissent les plus vulnérables.
À partir de données de la Banque des
règlements internationaux (BIS), on peut toutefois observer qu'entre
décembre 2013 et mars 2014 les banques étrangères ont
déjà fortement réduit leur exposition à la Russie
et plus singulièrement à la dette publique russe. Sur l'ensemble
du premier trimestre de l'année, cette exposition a été
abaissée de 25% 52.
§.5. Conséquences de la crise ukrainienne
Depuis le début de la crise russo-ukrainienne, les
réactions sur les marchés financiers
ont été d'une ampleur limitée. Il y a eu
quelques mouvements vers des valeurs sûres.
Il convient de faire remarquer que certains secteurs,
notamment ceux directement impactés par les sanctions
évoquées plus haut, ont connu un accroissement des primes de
risque demandées par les investisseurs. Les entreprises les plus
touchées par ces mouvements
52
http://www.bcee-assetmanagement.lu/art.cit
49
de hausse des primes de risque ont essentiellement
été celles d'origine russe évoluant dans ces secteurs,
mais aussi un certain nombre d'instituts bancaires et d'entreprises en Europe
qui disposent d'actifs considérables en Russie et en Ukraine. D'une
manière générale, cette crise russo-ukrainienne n'est pas
passée totalement inaperçue sur le marchés des titres de
participation russes.
Sur les marchés de change émergents (notamment
Russie et CEE), on a pu observer une certaine remontée de l'aversion au
risque qui a pesé sur l'évolution des devises. En cas de
ralentissement prolongé de la croissance dans les pays d'Europe centrale
et orientale et de détérioration des perspectives de croissance
de la Russie, des risques de baisse de taux subsistent et par conséquent
les devises de ces pays risquent de connaître des pressions
additionnelles.
Pour ce qui est de l'Ukraine, le pays connais une
récession en ce sens qu'il a perdu les régions de l'Est qui
constituent le principal moteur de son économie. Avec la guerre qui se
vit actuellement à l'Est de l'Ukraine, elle a fait beaucoup des victimes
que l'on évalue aujourd'hui à 5000 milles mort et crées
une crise humanitaire dans l'Est du pays le pays.
Aujourd'hui on remarquera que l'Europe de l'Est est
divisé entre deux sentiment : certains préfèrent rester
sous l'influence russe d'autres au contraire veulent se libérer de
l'influence russe pour créer des liens avec l'union Européenne et
l'OTAN car pour eux la Russie devient de plus en plus agressif prenant comme
exemple la guerre en Géorgie de 2008 et la guerre qui se vit
actuellement à l'Est de l'Ukraine. C'est on remarquera dans la plupart
des pays d'Europe de l'Est on verra qu'il ya des partis pro-russe et des
parties pro-européens.
Pour ce qui est de la Russie, elle vient de mettre en place
une nouvelle doctrine stratégique qui stipule que l'expansion de l'OTAN
est une menace pour la survie de la Russie. D'où la Russie doit tous
faire pour limiter l'expansion de l'OTAN donc maintenir son influence
stratégique en Europe de l'Est.
CONCLUSION PARTIELLE
Dans les lignes qui précède l'on a d'abord
parlé de la crise en Ukraine sa source et ses aboutissant
jusqu'aujourd'hui, ensuite nous avons parlé du partenariat oriental et
de l'union eurasiatique qui constitue jusque là les accord de discorde
entre l'union européenne et la Russie, et l'Ukraine se trouve
aujourd'hui au milieu de ce front géopolitique entre d'une part la
Russie et d'autres parts l'Union Européenne et les Etats-Unis car pour
l'Union Européenne et les Etats-Unis avec l'union Eurasiatique la Russie
veut re-soviétiser l'Europe
50
de l'Est ce qui est inacceptable pour les américains ;
et pour la Russie il est inacceptable que l'Ukraine tombe dans la sphère
d'influence occidentale par le partenariat orientale.
Ensuite nous avons parlé de l'impact de cette crise en
Europe et particulier en Europe de l'Est par différents canaux à
travers les sanctions qu'infligent la l'Union Européenne et les Etats
Unis à la Russie, d'une part et les mesures de rétorsions de la
Russie d'autres part.
Enfin, nous avons parlé des conséquences de la
crise en Ukraine ; et ce qui retiens notre attentions sur ce point est que le
parlement ukrainien a voté une proposition de loi d'adhésion
à l'OTAN, ce qui a été contesté par la Russie et
celle-ci a élaborer une nouvelle doctrine stratégique qui
identifie l'expansion de l'OTAN comme une menace pour la sécurité
et la survie de la Russie.
Figure.4. la Russie et son étranger
proche
Source :
http//:www.diploweb.com/russie-et-son-étranger-proche
consulté le 15/03/2015
51
CHAPITRE IV. LES PERSPECTIVES GEOPOLITIQUES DE LA CRISE
EN
UKRAINE
Comme nous l'avons analysé précédemment,
les événements en Ukraine dépassent les frontières
de ce pays, et débordent sur ses voisins proches notamment la Russie et
l'Union Européenne, mais aussi les Etats-unis qui s'y impliquent en
vertu de la doctrine de la prépondérance du pentagone et de la
théorie du Heartland.
Dans les lignes qui suivent nous allons analyser les enjeux
géopolitiques de la crise en Ukraine, les perspectives de cette crise,
enfin nous essaierons d'analyser certaine scenario d'issue éventuelle
pour la crise ukrainienne.
SECTION.1. L'UKRAINE LA PIECE CENTRALE DE LA
GEOPOLITIQUE EN
EUROPE
§.1. Les enjeux géopolitiques en Ukraine
1. Du point de vue économique
D'un point de vue économique l'Ukraine possède
un grand potentiel pour la production agroalimentaire et minière. En
outre, c'est à travers le territoire ukrainien que le gaz que la Russie
livre à l'Europe traverse.
Figure.5. La livraison du gaz russe en Europe
Source :
http//:www.ccr4.org/courantcommunisterevolutionnaire
52
2. Du point de vue stratégique
L'Ukraine est fondamentale pour la défense Russe. En
effet, Moscou se trouve à 480 kilomètres de la frontière
ukrainienne, ce qui la rendrait vulnérable une fois cette
barrière franchie.
C'est cela qui explique les tensions entre l'OTAN et la Russie
d'une part et la Russie et l'Ukraine d'autre part lors des discussions sur la
perspective de l'intégration de l'Ukraine au sein de l'OTAN. Tout ceci
explique la nouvelle doctrine militaire russe qui identifie l'expansion de
l'OTAN comme une menace directe pour la Russie. Ainsi il est fondamentale pour
la Russie de garder l'Ukraine sous son influence dont le territoire pourrait
servir de zone tampon.
Dans cette même optique, sous la pression de la crise
économique, cette importance stratégique de l'Ukraine pour la
Russie ne fait que s'accentuer. En effet avec la baisse des prix de gaz et du
pétrole au niveau international ainsi qu'une certaine perte de vitesse
de la compétitivité au niveau national et international du
géant russe Gazprom, sont des facteurs inquiétant pour les
dirigeants russes.
C'est dans ce cadre que la Russie essaye depuis un certain
moment de régénérer son ancienne zone d'influence à
travers une politique d'investissement dans le Balkans et dans les pays
d'Europe centrale et de l'Est. « La Russie a octroyé un prêt
de 10 milliard d'euros à la Hongrie pour la construction des
réacteurs nucléaires. »53. Ceci concrétise
à travers la constitution la constitution d'une union eurasiatique,
laquelle nous avons détaillé dans le chapitre
précèdent, dans laquelle participeraient des anciennes
républiques soviétiques.
Quant à l'Union Européenne, ce sont les
mobilisations et l'escalade à l'est qui ont poussé le couple
Franco-allemande d'envisager des discussions avec Moscou.
De part nos observations la Russie fera tout pour ne pas
perdre sa zone stratégique pour sa défense qui reste jusque
là l'est de l'Ukraine. Dans le contexte actuel, on ne peut pas encore
exclure un scenario du type Yougoslavie pour l'Ukraine, quoique les
implications et le contexte politique, économique et social
international soient bien différents.
53 Catherine SAMARYS, la société
ukrainienne entre ses oligarques et la troïka, sur
http//:www.ccr4.org/courantcommunisterevolutionnaire consulté
22/01/2015
53
D'autres part, les Etats-Unis hésitent jusque là
à intervenir en Ukraine cela d'autant plus qu'une telle intervention
serait impensable dans les alentour de la Russie malgré que les USA
menacent d'armer l'armée Ukraine pour faire face à des rebelles
prorusses.
Nous constatons que depuis un moment, les Etats Unis cherchent
à limiter le rôle de la Russie sur la scène internationale,
on peut citer la Syrie, guerre contre l'organisation de l'Etat islamique,
nucléaire iranien, et tous ceci en vertu de la doctrine de la
prépondérance du pentagone.
§.2. La guerre et des sanctions économiques
Au cours des offensives de rebelles pro-russes, « l'OTAN
a révélé des documents prouvant que des soldats russes
seraient en train d'opérer sur le territoire ukrainien54
». Une campagne d'accusations a été déclenchée
contre la Russie.
Porochenko et le gouvernement ukrainien ont renchéri en
demandant de l'assistance militaire concrète aux occidentaux où
la Pologne et les pays baltes ont soutenu cette possibilité et les Etats
Unis n'ont pas écarté cette possibilité. Mais les
dirigeants occidentaux dont France et l'Allemagne ont pris conscience du danger
que pourrait impliquer d'intervenir militairement en Ukraine et se sont limiter
aux accusations contre Poutine et à l'adoption des sanctions
économiques pour augmenter la pression sur la Russie.
En effet Porochenko sait que tout il ne peut pas gagner la
guerre contre la Russie et cent ans après, le début de
première guerre mondiale, il n'est pas évidant quelqu'un se
précipite pour l'aide à gagner non plus.
Qu'à cela ne tienne le 5 septembre 2014 l'accort de
paix était signé et le régime de Kiev évitait de
peu que l'ensemble de l'est et particulièrement la ville portuaire de
Marioupol soit prise par le rebelles pro Russie. ce qui aurait donné
lieu à une continuité territoriale de Crimée annexé
par la Russie.
Ainsi pour s'assurer que la Russie et les rebelles pro-russes
tiennent leur promesse de cessez le feu, les occidentaux ont adopté des
sanctions économique supplémentaire contre le régime de
Poutine et certaines personnalités ukrainien qui soutiennent les
séparatistes.
54 My book, « Ukraine : a catastrophe default
».sur http
www.ccr.org. Consulté le
14/01/2015
54
Ainsi, l'Union Européenne vise à limiter le
financement de l'économie Russe ; « six grandes entreprises de
défense et d'énergie dont les compagnie pétrolière
Rosneft et transneft, et la branche pétrolière de Gazprom se
voient ainsi restreindre leurs accès aux marchés des capitaux.
L'Union Européenne a également décidé d'ajouter
d'autres noms à la centaine des personnalités russes et
ukrainiens pro-russes objets des sanctions ciblées gel des avoirs et
interdiction de visas. De leurs coté les Etats-Unis ont ciblé le
financement et le transfert de technologie aux géants russes du
pétrole et du gaz »55. Si ces mesures durent un long
moment, elles pourraient miner considérablement le potentiel
pétrolier et gazier russe dont l'économie est totalement
dépendante.
Mais, elles affectent également des multinationales
comme Exxon, Total qui possèdent des partenariats avec les entreprises
russes. C'est pour cette raison que ces sanctions pourraient être
levées rapidement si les dirigeants occidentaux perçoivent des
progrès par rapport au plan de paix en Ukraine.
Cependant la Russie n'est pas rester le bras croisés et
a aussi adopté des sanctions économiques notamment contre
l'importation des produits agricoles venus d'Europe. Actuellement le
gouvernement russe évalue un nouveau train des sanctions contre l'Union
Européenne visant les importations d'automobile d'occasion ainsi que les
produits de l'industrie légère déjà fabriqué
en Russie. « Le premier ministre Russe évoquait la
possibilité de fermer l'espace aérien russe aux avions de ligne
européens et Nord américain »
Qu'à cela ne tienne, les nouveaux accords de Minsk ont
été signés entre la Russie, la France, l'Allemagne,
l'Ukraine et les séparatistes pro-russes sur proposition de la France et
l'Allemagne. Malgré cet accord l'Union Européenne et les Etats
Unis menacent la Russie de nouvelles sanctions au cas où cet accord de
paix serait violé.
Cette situation de tensions et de guerre de sanctions
économiques entre la Russie et les occidentaux amène un
éditorialiste du journal Britannique the Guardian à
affirmer que « l'ère qui avait commencée avec la
levée du rideau de fer est désormais close
»56.
Vu ses observations on croirait revenir à une nouvelle
guerre froide ; mais d'après nos observations nous ne sommes pas encore
arrivé à ce niveau
55 Le monde, « «entrée en vigueur des
nouvelles sanctions contre Moscou » sur http//.www.lemonde.fr
consulté le 14/01/2015
56 The Guardian « Russie and économic war
fare : RIP the free marker new world order » du 31/08/2014 sur
www.theguargian.com
55
§3. La vision Russe de l'Ukraine
Il est clair pour tout observateur averti que Poutine ne va
pas accepter de perdre sans résister une zone d'influence
stratégique pour la nouvelle Russie comme l'Ukraine.
Tant qu'il ne sera pas en mesure de reprendre tout ce qu'il a
perdu en Ukraine, il essayera d'y créer une situation de chaos
permanent. Il n'a aucun intérêt à ce que la situation en
Ukraine se stabilise et que le nouveau régime pro-européen de
Kiev puisse avancer dans son rapprochement avec l'ouest.
En ce sens, des analystes spécule sur quel serait le
scenario idéal pour la Russie en Ukraine. Pour certains la Russie
pourrait s'inspirer du compromis que les occidentaux avait trouvé pour
mettre fin à la guerre en Bosnie-Herzégovine dans les
années 1990. Ainsi Feodor LUKYANOV, éditorialiste du journal
Russie in Global affirme que « le scenario bosnien serait
idéal pour la Russie ; l'Est de l'Ukraine devrait être autonome
dans les affaires de politiques étrangère, il devrait être
pratiquement entièrement autogouverné mais formellement il doit
rester intégrante de la structure politique et légal ukrainienne.
Il affirme qu'il est important que les zones de l'Est contrôlé par
les séparatistes restent dans l'Ukraine car l'objectif russe est d'avoir
des mécanismes pour prévenir en cas d'émergence ou de
nécessité des progressions géopolitiques de l'Ukraine
vers, par exemple l'OTAN. A tort ou à raison cela est perçu par
la Russie comme une menace existentielle57. » Cette solution
impliquerait une Ukraine unie mais divisé, incapable de prendre la
moindre décision sur sa politique étrangère ou
économique l'accord tacite de Moscou.
Cependant, tous ces plans de la Russie doivent nous montrer la
vision russe de l'Ukraine qui est une réaction défensive. Ainsi
la Russie est en réalité en train d'avoir son impuissance pour
reprendre le contrôle sur l'ensemble de l'Ukraine ; d'où l'Ukraine
échappe de plus en plus à l'influence de Moscou, ce dernier par
et travers son soutient au rebelles séparatistes de l'Est veut limiter
les dégâts.
§.4. Le déclin de l'hégémonie
américaine en Europe centrale et les contradictions de l'Union
Européenne
La lutte contre l'État Islamique et la crise en Ukraine
sont devenue un casse-tête pour les occidentaux, en particulier pour les
États-Unis. Comme affirme un analyste de la stratégie militaire
nord américaine, ces deux crises, même si celle en Ukraine a
beaucoup plus
57 Slobodna Eevropa, « Bosnia as Russia's
solution for ukraine » du 6/9/2014 sur http//:www.lavoixdelarussie.ru
56
d'implications et de risques, exigent aux États-Unis de
penser globalement son stratégie : « la crise ukrainienne a une
dynamique politique très différente de celle en Irak-Syrie. Les
forces militaires de la Russie et de l'État Islamique ne sont aucunement
coordonnées. Et enfin de comptes la victoire de l'un pourrait mettre en
danger les intérêts de l'autre. Mais pour les États-Unis,
qui doit consacrer son attention, sa volonté politique et sa puissance
militaire avec précaution, les deux crises doivent être
pensées ensemble En ce sens, cet analyste conseille au gouvernement des
États-Unis de mettre en place ce qu'il appelle la «
Stratégie de la Mer Noire ». C'est-à-dire un plan
politico-militaire offensif qui fasse de la Mer Noire l'axe géographique
fondamental pour faire face à la Russie (et la crise ukrainienne) et
à la menace
de l'EI»58. Mais cette stratégie
apparaît comme trop offensive pour un président aussi affaibli
qu'Obama. En effet, elle impliquerait non seulement une opposition militaire et
politique ouverte avec la Russie mais aussi une possible augmentation des
frictions avec l'UE car elle vise à associer de très près
un État membre comme la Roumanie et un autre allié de l'Allemagne
comme la Turquie (pièce géopolitique clé pour la
protection des « frontières de l'UE »).
L'Union Européenne précisément, est aussi
prise par ses propres contradictions. Certes elle a réussi à
faire que le parlement européen et ukrainien votent un accord
d'association mais pour ne pas trop froisser la Russie celui-ci ne rentrera en
vigueur qu'en 2016 ! Les principales puissances de l'Union Européenne
sont conscientes qu'elles n'ont pas intérêt à trop
dégrader leurs relations économiques et diplomatiques avec la
Russie. Cela est vrai pour l'Allemagne dont les entreprises dépendent
directement et indirectement du gaz russe mais aussi pour d'autres comme la
France (l'affaire de la vente des Mistrals est la preuve).
Il faut aussi ajouter des divisions au sein de l'Union
Européenne autour de l'adoption des nouvelles sanctions contre la Russie
par peur des mesures de représailles qui pourraient fragiliser de plus
en plus les économies des pays qui dépendent
économiquement
de la Russie. Tout ceci montre que de part et d'autres la
sortie de crise serai une issue favorable, et aux Européens et
à la Russie.
58 Stratfor, «Ukraine, Iraq and Black
Sea Strategy, sur http//
www.times.com
57
SECTION.2. LES SCENARIO D'ISSUE EVENTUELLES POUR LA
CRISE UKRAINIENNE
§1. Scénario 1 - « Accord diplomatique
»
Un accord diplomatique entre l'Ukraine, l'Union
Européenne et la Russie serait l'issue la plus favorable. Si ce
scénario se vérifiait, les pertes pour les économies
européennes et plus singulièrement pour la zone euro seraient
marginales. En effet, il semblerait que depuis le début des
hostilités la croissance du PIB de la zone euro n'aurait subi une perte
que de seulement 0,1 point de pourcentage au cours de la première
moitié de l'année 2014.
§.2. Scénario 2 - « Statu quo »
Par « statu quo », il faut entendre une poursuite de
la situation actuelle, qui s'accompagnera ponctuellement d'un léger
renforcement des sanctions européennes et des représailles
russes. Ces sanctions et représailles annoncées de part et
d'autre, sans tomber dans une escalade totale, devraient avoir des implications
relativement limitées pour l'Union européenne d'un point de vue
économique et affecter de manière mesurée les flux
commerciaux et financiers avec ces zones.
La Russie serait davantage impactée avec notamment
l'abaissement des expositions de certaines entités européennes,
notamment les banques, au pays qui se traduira par des sorties de capitaux non
négligeables et donc un risque de refinancement extérieur plus
prononcé. Cette situation pèsera sur la devise locale, le rouble.
Toutefois, à court terme, cette situation ne serait pas dramatique pour
le pays. Premièrement, la position financière du pays demeure
solide (avec une dette externe ne représentant que 36% du PIB) et,
deuxièmement, la banque centrale russe dispose d'importantes
réserves de change (470 milliards de dollars) pour soutenir la devise
locale. À plus longue échéance, la baisse des
investissements étrangers et l'affaiblissement de la consommation
domestique résultant d'une devise plus faible et de salaires plus bas
auront un impact notable sur les perspectives de croissance de la Russie. Les
exportations russes devraient compenser en partie ces effets
négatifs59.
En réduisant leur exposition à la Russie, les
entités européennes exposées devraient cependant retrouver
peu à peu la confiance des investisseurs.
59
http://www.bcee-assetmanagement.lu/art.cit
58
§3. Scénario 3 - « Escalade du conflit
» .
Les récentes manoeuvres militaires aux
frontières russo-ukrainiennes font émerger un troisième
scénario potentiel, à savoir une escalade du conflit et plus
précisément une escalade militaire. Si ce scénario devait
se vérifier, celui-ci s'accompagnera nécessairement de sanctions
plus lourdes de l'Europe et des États-Unis à l'égard de la
Russie. La Russie, quant à elle, pourrait opter pour des
représailles plus conséquentes aux effets non négligeables
pour les économies européennes.
Toute escalade en termes de représailles et de
sanctions s'accompagnera inévitablement d'une crise de confiance
généralisée, d'une dégradation du commerce
international et d'un choc de prix essentiellement sur les biens
énergétiques et agricoles semblable aux deux chocs
pétroliers des années.
D'un point de vue économique, la Russie et l'Europe
centrale et orientale seraient les premières victimes de l'escalade du
conflit en raison de liens directs. À travers les différents
canaux de transmission évoqués troisième chapitre, la
crise s'installera peu à peu dans les autres pays européens et
impactera fortement leurs perspectives de croissance. L'affaiblissement des
économies européennes et de la Russie affectera fortement les
autres économies mondiales et surtout émergentes à travers
notamment les moindres investissements des entreprises, ainsi que les flux
financiers et commerciaux.
Notons que c'est surtout sur le front de l'énergie que
les répercussions seraient considérables à la fois pour la
Russie et pour l'Union européenne. « En effet, si les
représailles russes ciblaient l'approvisionnement
énergétique de l'Union européenne, ceci conduira à
une dégradation du budget fédéral russe, qui rappelons le
dépend en grande partie (50,2%) des recettes fiscales
générées par le secteur de l'énergie. Étant
donné la dépendance énergétique européenne
à l'égard de la Russie, toute menace sur l'approvisionnement en
ressources énergétiques russes et toute hausse des prix de
l'énergie impacterait fortement à court et moyen terme la plupart
des économies européennes. Certes, la Commission
européenne a mis en place une stratégie visant à
sécuriser les approvisionnements énergétiques
européens, mais ce ne sont que très peu de pays européens
qui se sont engagés dans un processus coûteux de diversification
des ressources et des sources en énergie60 ».
De plus, le processus de diversification s'annonce plus
difficile pour le gaz que pour le pétrole. Même si la Russie est
le troisième producteur mondial de pétrole (juste derrière
les
60
http://www.bcee-assetmanagement.lu/art.cit
59
Etats-Unis et l'Arabie Saoudite) et représente plus de
20% des importations européennes de pétrole, la profondeur du
marché du pétrole et la facilité de transport de cette
matière première font qu'il est plus facile de diversifier les
fournisseurs de cette ressource.
Pour le gaz, la solution est moins évidente. Une grande
partie du gaz importé en Europe provient de gazoducs dont la source est
principalement la Russie. Pour rappel, plus de 30% des importations de gaz
proviennent de Russie, dont le principal gazoduc traverse l'Ukraine et
contribue à hauteur de 50% des importations de gaz russe. Le gaz naturel
liquéfié (GNL), notamment en provenance d'Indonésie, du
Qatar et d'Algérie pourrait venir concurrencer le gaz russe, mais
l'internationalisation de ce marché n'est qu'à ses débuts
et le GNL reste encore une alternative trop coûteuse pour les pays
européens. Autrement dit, les économies européennes
devront par manque d'alternatives subir de plein fouet le choc de prix sur le
gaz résultant de l'escalade du conflit.
§.4. Une issue incertaine
Chaque scénario présenté plus haut est
pondéré par une certaine probabilité d'occurrence qui est
fonction des tendances actuelles et de nos anticipations. Ainsi, à
l'heure actuelle des choses et en nous basant sur notre analyse de la
situation, il semblerait que ce soit plutôt le second scénario qui
se détache des deux autres. Le troisième scénario est
toujours possible, mais tant que les sanctions et représailles demeurent
en partie symboliques et tant que la Russie n'intervient pas militairement sur
le sol ukrainien, la probabilité d'occurrence de ce troisième
scénario demeure encore faible.
CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce chapitre nous avons d'abord abordé la question
de la position géopolitique de l'Ukraine où nous avons
parlé des enjeux géopolitique en Ukraine qui sont
économique, et beaucoup plus stratégique. Nous pouvons retenir,
eu égard à ce qui précède, que la Russie veut
créer une zone tampon vu la proximité de sa capitale avec
l'Ukraine.
En plus de cela la guerre des sanctions entre les Etats Unis,
l'Union Européenne et la Russie a des conséquences
fâcheuses pour les économies de ces derniers. En parlant de la
vision russe, nous avons fait un constant, est que la Russie a
déjà consommé sa perte d'influence sur l'Ukraine et veut
limiter les dégâts en conservant la partie Est sous son influence
; mais la Russie est pour l'intégrité territoriale ukrainien.
60
Enfin nous avons exposé certains scénarios d'une
issue éventuelle à la crise dont il ya eu accord diplomatique qui
est difficilement applicable jusqu'aujourd'hui ; il ya aussi un statuquo qui
est une situation que nous avons jugé à long terme vue les
intentions de la Russie de semer durablement le chaos en Ukraine pour faire
fléchir ses partenaires européen et enfin l'escalade qui sera
défavorable et pour la Russie et pour l'Europe.
61
CONCLUSION GENERALE
Eu égard à ce qui précède, nous
pouvons retenir avec intelligibilité que la crise qui se vit
actuellement en Ukraine est venue à la suite de l'échec de la
négociation entre l'Ukraine et l'union européenne. Suite à
ceci, les manifestations de grandes envergures ont poussé Victor
Inoukovych à la sortie l'accusant d'avoir trahi l'Ukraine. Vu comme un
rêvert, les habitant de l'Est ont déclaré leur
indépendance de Kiev et la Russie a annexé la Crimée ce
qui a provoqué une crise sans précédente entre la Russie
et l'Union Européenne soutenue par les USA.
Ainsi, la crise ukrainienne a eu pour soubassement la
décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer l'accord
d'association avec l'Union Européenne. Des manifestations des grandes
ampleurs se sont déclenchées et ont abouti le 22 février
2014 à la fuite et à la destitution de l'ex-président
Victor Inoukovych. En réaction, la Crimée a proclamé son
indépendance et a voté pour son rattachement à la Russie,
lequel rattachement a été reconnu par la Russie, mais pas par la
communauté internationale.
Plusieurs autres provinces ukrainiennes à forte
population russophone et soutenues par la Russie notamment le Donbass, ont
vécu des soulèvements similaires et ont organisé à
leur tour des referendums d'autodétermination afin de se séparer
de Kiev.
Malgré les négociations de paix, une guerre
entre rebelle séparatistes pro-russe et soldat loyaliste se vit à
l'Est de l'Ukraine.
C'est suite à cette crise que connait l'Ukraine que
nous avons orienté nos recherches et analyses en ce sens, en formulant
le sujet de recherche en ces termes : « La crise en Ukraine et ses
conséquences géopolitiques en Europe de l'Est. »
Ainsi nous avons formulé la problématique en ces
termes : Quelles sont le causes de la crise en Ukraine ? Quelle a
été son impact sur la paix, la sécurité et le
développement en Europe de l'Est ? »
Comme à chaque question correspond une réponse,
nous avons commencé par les origines lointaines qui constitue en une
lutte d'influence en Europe de l'Est entre la Russie et l'Union
européenne par et à travers le partenariat orientale et l'union
eurasiatique.
62
Le Partenariat semble avoir été
créé essentiellement pour deux raisons : d'une part,
contrebalancer la politique méditerranéenne de l'Union
Européenne et, d'autre part, renforcer l'influence démocratique
et libre-échangiste de l'Union au-delà de sa nouvelle
frontière orientale, face à une Russie perçue, depuis la
crise géorgienne de 2008, comme de plus en plus agressive et de moins en
moins démocratique. Le Partenariat oriental parait s'inscrire cette fois
dans une démarche moins inclusive, voire dans une véritable lutte
d'influence, qui se pose clairement en concurrence avec la politique russe dans
la région. C'est donc l'aspect économique des Accords
d'association qui a posé le plus de problèmes politiques, et qui
a été perçu par la Russie comme un véritable
défi géopolitique. Les Accords d'Association doivent en effet
permettre la création d'une zone de libre-échange dite «
complète et approfondie », devant faciliter l'insertion progressive
des six ex-républiques soviétiques dans le marché
européen.
Pour y répondre, d'ailleurs, Moscou avait
décidé en 2010 de relancer son projet d'union douanière
allant de Moscou à Astana, en passant par Minsk et Kiev. Un objectif qui
suscitera clairement, et explicitement, l'opposition des États-Unis.
Pour ces derniers, la Russie veut resovietiser l'Europe de l'Est, ce qui va
à l'encontre de la doctrine de la prépondérance du
pentagone.
Le refus de Viktor Yanoukovitch de signer un accord
d'association à l'UE auront été le point de départ
d'une insurrection civique, réprimée dans le sang, jusqu'à
ce que Yanoukovitch s'enfuie en Russie (22 février 2014). Mis en
échec au « centre », dans la capitale ukrainienne, Poutine a
répondu au moyen d'un raid géopolitique sur la Crimée
(27-28 févier 2014), au mépris des engagements pris par
l'État russe quant au respect des frontières de l'Ukraine
(mémorandum de Budapest, 1994 ; traité d'amitié et de
coopération russo-ukrainien, 1997).
A la suite du rattachement de la Crimée, les
États occidentaux se sont accordés pour mettre en place un
dispositif à l'encontre de la politique. Sur le plan militaire, ils s'en
tiennent à une posture de dissuasion, signifiant ainsi à Moscou
les limites à ne pas franchir. Sur le plan politico-diplomatique, les
Occidentaux ont organisé un front commun et ils refusent
d'entériner l'annexion de la Crimée, contraire au droit
international. Au sein du Conseil de sécurité et de
l'Assemblée générale des Nations unies, ils ont su mettre
en évidence la solitude diplomatique de la Russie. Des sanctions
à l'encontre de personnalités russes ont aussi été
adoptées, à Bruxelles comme à Washington, avec des effets
économiques immédiats sur la
Au troisième chapitre nous avons analysé la
crise ukrainienne et ses conséquences géopolitiques en Europe de
l'Est où nous avons insisté sur le partenariat orientale et
l'Union
63
bourse de Moscou, la fuite des capitaux et les perspectives
économiques de la Russie. Avec l'accélération des
dernières semaines, le montant des capitaux ayant fui la Russie a
déjà dépassé celui de l'année 2013 (73 Mds $
contre 52 Mds $ l'année précédente). Au-delà des
premières mesures adoptées dans l'urgence, les Occidentaux sont
confrontés au dilemme sécurité-économie et aux
choix requis par la primauté politique des questions de
sécurité.
Depuis le G7 du 24 mars 2014, des sanctions économiques
ciblées sont à l'étude, avec pour objectif de
détourner Poutine d'une action militaire de plus grande envergure dans
l'Est et le Sud de l'Ukraine, voire jusqu'à la rive gauche du Dniestr
(la Transnistrie qui se séparé de la Moldavie).
En retour la Russie a adopté des sanctions contre les
importations des produits agricoles de l'Union Européenne, lesquelles
mesures, ont fragilisé les économies des pays européens
qui dépendent des exportations vers la Russie.
Dans ce travail nous sommes servis de la méthode
systémique pour mener à bien notre réflexion scientifique.
En ce qui concerne la technique, nous avons recouru à la technique
documentaire, elle nous a permis de scruter et de fouiller les
différents documents et textes afférents à ce sujet pour
un meilleur enchainement logique d'arguments.
Hormis l'introduction générale et la conclusion
générale ce travail est subdiviser en quatre chapitres : le
premier a abordé les considérations générales dans
lequel la notion de crise, à la notion de géopolitiques ainsi que
les théories géopolitiques ont attiré notre attention.
Parlant des théories géopolitiques nous sommes appesanti sur la
théorie de Heartland et de rimland lesquelles
théories on a appliqué dans la compréhension de la crise
en Ukraine et ses conséquences géopolitiques en empruntant la
célèbre phrase de Mackinder « qui contrôle l'Europe de
l'Est contrôle le pivot et contrôle le pivot contrôle le
monde ».
Le deuxième chapitre s'est articulé sur la
présentation de l'Ukraine et de l'Europe de l'Est. Pour ce qui est de
l'Europe de l'Est nous avons constaté que c'est un concept dévolu
et qui a tendance à disparaitre après la fin de la guerre froide
car c'était un concept désignant les pays appartenant au camp
communiste à l'époque. Mais pour lever cette équivoque on
préfère utiliser le concept « Pays D'Europe Centrale et
Orientale » PECO en sigle, pour désigner ces pays.
64
Eurasiatique qui constituent jusque là les accords de
discorde et un défis géopolitique dans leurs lutte d'influence en
Europe de l'Est et l'Ukraine se retrouve aujourd'hui au milieu de ce front
géopolitique entre d'une part la Russie et d'autre part l'Union
Européenne et les Etats Unis.
Au quatrième chapitre quant à lui a
abordé les perspectives géopolitiques de la crise en Ukraine dans
lequel nous avons retenu que l'Ukraine est le terrain de front
géopolitiques entre l'Est et l'Ouest, si on peut empreinte ces termes
dévolu, où on a constaté que la Russie a perdu son
influence en Ukraine et tente de conserver de conserver l'Est de l'Ukraine et
d'en faire sa zone tampon.
Des efforts on négligeables ont été
fournis par les Etats Européen pour mettre fin à la crise qui se
vit actuellement en Ukraine et qui leur est fatal mais jusque là ces
efforts sont insuffisants suite à la non application des accords de paix
signé à cet effet.
En effet depuis que les accords de Minsk ont été
signés on remarque un statuquo sur terrain, les combats continuent entre
séparatiste et armée gouvernementale malgré la signature
des accords de Minsk. C'est en ces mots que nous pouvons émettre nos
suggestions en ces termes :
? Que le belligérants s'engagent à respecte le
prescrits des accords de Minsk pour un
cessez le feu durable ;
? Que l'Organisation pour la Sécurité et la
Coopération en Europe OSCE en sigle face le suivi de la mise en oeuvre
sur terrain des accords de Minsk, lequel organisation crédible à
le faire vu son caractère impartiale et véritablement
européen.
? Que la Russie et l'Union Européenne trouvent un
terrain d'entente pour la gestion du marché de l'Europe de l'Est pour
éviter d'autres scénario à l'ukrainien se reproduire dans
d'autres pays d'Europe de l'Est car les accords du partenariat et de l'union
Eurasiatique obligent les Etats signataires à faire le choix entre la
Russie et l'Union Européenne ;
? Que l'OTAN gèle son extension et établi un
cadre dialogue avec la Russie pour éviter l'escalade dans la
région de l'Europe l'Est vu que la nouvelle doctrine russe identifie
l'OTAN comme une menace à la survie de la Russie ;
? Que le gouvernement ukrainien pense comment mettre en oeuvre
la nouvelle loi qui accorde un statut spéciale aux régions de
l'Est pour éviter la partition de l'Ukraine,
65
ainsi maintenir l'unité du territoire ukrainien
marqué par des profondes divisions entre les populations.
Ainsi nous voyons que c'est par le dialogue et la
coopération que les Européens ainsi que la communauté
internationale arriveront à stabiliser l'Est de l'Europe et plus
particulièrement l'Est de l'Ukraine pour la paix et le
développement de cette région. L'Ukraine doit servir de pont pour
la coopération entre la Russie et l'Union Européenne et non de
frontière entre eux.
66
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69
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION 1
1. PRESENTATION DU SUJET 1
2. ETAT DE LA QUESTION 2
3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES 5
a. Problématique 5
b. hypothèse 6
4. CHOIX ET INTERET DU SUJET 9
A. Choix du sujet 9
B. Intérêt du sujet 10
5. OBJET D'ETUDE 11
6. METHODOLOGIE DE RECHERCHE 11
7. TECHNIQUES DE RECHERCHE 12
8. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE 12
9. PLAN DU TRAVAIL 12
CHAPITRE.1. CONSIDERATIONS GENERALES 13
SECTION1. LA CRISE 13
§.1. Typologie de la crise 14
§.2. Facteurs de la Crise 15
SECTION.2. NOTION DE GEOPOLITIQUE 16
§1. Définition de la géopolitique 16
§2. Le pouvoir et territoire en géopolitique
17 SECTION.3. LES THEORIES GEOPOLITIQUES DE HEARTLAND ET DE RIMLAND
18
§1. La théorie de heartland 18
§2. La théorie de Rimland 19
CONCLUSION PARTIELLE 20
70
CHAPITRE.2. L'UKRAINE ET L'EUROPE DE L'EST 21
SECTION.1. PRESENTATION DE L'UKRAINE 21
§.1. DU POINT DE GEOGRAPHICO-HISTORIQUE 21
§2. Du point de vue politico-économique 26
§3. Du point de vue socio-culturel 28
SECTION.2. L'EUROPE DE L'EST 29
§1. PRESENTATTION DES PAYS BALTES 31
§2. PRESENTATION DE L'EUROPE CENTRALE ET ORIENTALE 32
CONCLUSION PARTIELLE 34
CHAPITRE.3. LA CRISE UKRAINIENNE ET LES CONSEQUENCES
GEOPOLITIQUES
EN EUROPE DE L'EST 35
SECTION.1. LA CRISE UKRAINIENNE 35
§.1. Revendications 35
§.2. Déroulement 36
SECTION.2. DU PARTENARIAT ORIENTALE A L'UNION EURASIATIQUE 38
§1. Le partenariat oriental 39
§.2. L'union eurasiatique 40
§.3. Le partenariat oriental et l'union eurasiatique : les
accords de discorde 42
SECTION.3. LA CONCEPTION RUSSE DE LA REVOLUTION DE
L'EUROMAIDAN
44
SECTION.4. IMPACT DE LA CRISE UKRAINIENNE EN EUROPE DE L'EST
45
§.1. Le commerce international 46
§.2. L'énergie 47
§.3. Les investissements directs étrangers et les
flux de portefeuille 48
§3. Le secteur bancaire 48
§.3. Conséquences de la crise ukrainienne 48
CONCLUSION PARTIELLE 49
CHAPITRE.4. LES PERSPECTIVES GEOPOLITIQUES DE LA CRISE EN UKRAINE
51
71
SECTION.1. L'UKRAINE LA PIECE CENTRALE DE LA
GEOPOLITIQUE EN
EUROPE 51
§.1. Les enjeux géopolitiques en Ukraine 51
§.2. La guerre et des sanctions économiques 53
§3. La vision Russe de l'Ukraine 55
§.5. Le déclin de l'hégémonie
américaine en Europe centrale et les contradictions de
l'Union Européenne 55
SECTION.2. LES SCENARIO D'ISSUE EVENTUELLES POUR LA
CRISE
UKRAINIENNE 57
§1. Scénario 1 - « Accord diplomatique »
57
§.2. Scénario 2 - « Statu quo » 57
§3. Scénario 3 - « Escalade du conflit »
58
§.4. Une issue incertaine 59
CONCLUSION PARTIELLE 59
CONCLUSION GENERALE 61
BIBLIOGRAPHIE 66
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